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Sommaire■ Mise en production de Pagoreni

■ 5e Conférence formation du secteur de l’Energie et des Mines■ IAP : Sortie d’une première promotion de 420 techniciens vénézuéliens

Partenariat 54

■ 24 Février : Visite de Monsieur le Président de la République à Oran

■ GPL : Sonatrach à la 2e place en 2012 ■ M. Chakib Khelil à Skikda, In Amenas et Tamanrasset ■ Hassi Messaoud : Plan de développement du gisement ■ Sonelgaz va investir 29 milliards de dollars ■ Distribution gaz : Objectif 57%■ Mines : La montée en cadence■ Mines : ANGCM, objectifs atteints■ Loi de finances 2009 : Nouvelles dispositions

Performances 4

Forum féminin 51

Directeur de la publication Sid Ali HattabiConseillère de la rédaction Ouardia Arkam

Assistantes Samia Guessoum Halima Chehri (Secrétariat), Lila Rahma (Documentation), Karima Oumaouche (Coordination technique), Riad Fernani (Maquette)

Rédaction Ministère de l’Energie et des Mines, Val d’Hydra, Alger Tél. : 021 48 82 56 Fax : 021 48 81 84 site web : www.mem-algeria.org email : [email protected]

Service abonnement et publicité Tél. : 021 36 92 36 / 021 36 92 22 Fax : 021 36 07 97

Diffusion, régie publicitaire Sarl Baosem

Conception et réalisation : Alpha Design Crédit photos : Sonelgaz, Alpha DesignLes manuscrits, photographies ainsi que tout autre document adressés ou remis à la rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent faire l’objet d’aucune réclamation.

Les articles publiés dans Energie et Mines n’engagent que leurs auteurs. Reproduction autorisée sous réserve d’indication de la source.

Revue du secteur de l’Energie et des Mines ISSN 1112-4873 Dépôt légal : 1094-2004 N° 10 - Mars 2009

Energie Mines&

■ Deux jeunes femmes aux chantiers

■ Spécial 151e Conférence extraordinaire de l’Opep à Oran

■ Art et écologie

International spécial Opep 68

■ Pour un nouveau Bretton Woods■ LNG 16 - Oran : Le Centre des conventions au rendez-vous

International 68

Culture 102

Ressources humaines 44

Energie MinesN°10 - Mars 2009

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Le poids des réalisations

Durant les cinq dernières années : des projetsd’envergure internationale et une poursuite des effortsde raccordement au gaz et d’électrification des ménages

L’Algérie, qui a tiré profit de la haussedes prix du pétrole ayant frôlé la barredes 150 dollars le baril en juillet der-nier, a été déterminée à investir unebonne partie de ses recettes - de près de80 milliards de dollars pour 2008 -pour l’exécution de projets permettantd’assurer une source de revenus stableet moins dépendante des fluctuationsdes cours des hydrocarbures sur lesmarchés mondiaux.Medgaz, Galsi ainsi que le TSGP sontles plus importants projets structurantsgrâce auxquels l’Algérie s’est confirméecomme un partenaire énergétique fiabledans la région euro-méditerranéenne.D’un coût total de plus d’un milliard dedollars, le gazoduc Medgaz, devantrelier l’Algérie directement à l’Espagne,est destiné à augmenter de 8 milliardsde mètres cubes les exportations gaziè-res algériennes et à sécuriser l’approvi-sionnement de l’Europe en gaz naturel.Un autre mégaprojet de la même enver-gure, celui du gazoduc Galsi, doit aussivoir le jour en 2009 pour acheminerdirectement en Italie un volume annuelde 8 milliards de mètres cubes de gaz.D’une longueur de 1 470 km, ce méga-projet permettra de renforcer les capa-cités du gazoduc Enrico-Mattei, quitraverse la Tunisie, et portera à 40milliards de mètres cubes les exporta-tions de gaz algérien vers l’Italie.Toujours dans le domaine des grandsprojets gaziers qui vont remodeler lepaysage énergétique de la région, leTranssaharan gazoduc pipeline(TSGP) devrait acheminer le gaz versles marchés européens à partir du suddu Nigeria via le Niger et l’Algérie, puisla Méditerranée.

D’une longueur d’environ 4 300 km, ildevrait alimenter le marché européen àhauteur de 20 à 30 milliards de mètrescubes par an vers 2015.Un nombre record de 75 découvertesd’hydrocarbures a été, par ailleurs,enregistré depuis 2004, dont 37 eneffort propre de la compagnieSonatrach et 38 en partenariat avec dessociétés étrangères.Le pic a été atteint en 2007 avec unevingtaine de découvertes dont 8 eneffort propre et 12 en association avecdes partenaires étrangers.Ces découvertes ont été réalisées aumoment où la production de plusieursgisements potentiels dans le monde esten net déclin, alors que certains payscomme l’Indonésie sont passés au rangd’importateurs d’énergie en raison del’assèchement de leurs ressources. Enoutre, des investissements importants,

dont le montant total frôle la centainede milliards de dollars, ont été engagésà moyen et long terme dans le secteurde l’énergie.Sur cet ensemble, une enveloppe de 63milliards de dollars pour la période2008-2012 est destinée à développerles activités internes ou à l’internationaldu Groupe Sonatrach.L’objectif de ces investissements est dediversifier le partenariat avec les socié-tés pétrolières internationales et d’im-pulser la coopération dans le domainetechnologique ainsi que la promotiond’associations basées sur les investisse-ments financiers et managériaux.Le Groupe Sonatrach a, d’autre part,développé une nouvelle tendance versdes secteurs à vocation hors hydrocar-bures.Il s’agit d’investissements liés, notam-ment, à la réalisation d’usines de pro-

■ Le secteur de l’énergie et des mines a eu son importante part demutation et de développement lors des cinq dernières années avec,notamment, le lancement de projets d’envergure internationale et unepoursuite des efforts de raccordement des plus lointaines localités dupays en énergie électrique et au gaz de ville, chapeautés par une refon-de du cadre réglementaire du secteur.

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duction d’ammoniac et d’urée à Oran (7 000 tonnespar jour d’urée et 4 000 t/jour d’ammoniac) et àArzew (4 400 t/jour d’ammoniac et 3 450 t/jour d’u-rée). Le domaine de dessalement de l’eau de mer a été,lui aussi, investi par ce Groupe qui contrôle l’agenceAlgerian Energy Company (AEC) chargée de l’exécu-tion du programme de réalisation de 13 stations dedessalement à travers tout le littoral algérien pour laproduction de 2,2 millions de mètres cubes/j d’eau.Deux de ces unités (Alger et Oran) sont déjà en exploi-tation alors que la livraison des 11 restantes se fera aufur et à mesure à partir de cette année qui doit enre-gistrer également la réception du premier million demètres cubes d’eau dessalée. S’agissant des effortsfournis par les pouvoirs publics pour acheminer toutesles localités du pays en électricité et en gaz de ville, uninvestissement de 29 milliards de dollars pour la pério-de 2007-2017 a été engagé par le Groupe Sonelgaz àcette fin. Le taux moyen de pénétration de gaz est de41% en 2008, au moment où la moyenne nationale deraccordement à l’électricité est passée à 98%. Uneréforme structurelle a été, en parallèle, engagée par lespouvoirs publics pour adapter la politique énergétiquenationale par la mise en place de cadres et d’institu-tions destinés à répondre aux défis liés à la croissanceconstante des besoins internes et externes en énergie.Plusieurs lois ont été ainsi promulguées dont celle rela-tive aux hydrocarbures en 2005 avant d’être amendéeune année plus tard.Des outils et des programmes ont été, d’autre part, misen œuvre, comme l’Agence nationale pour la promo-tion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie(Aprue) afin de maîtriser l’énergie ou encore la socié-té New Energy Algeria (Neal) pour le développementdes énergies renouvelables en Algérie. S’agissant desénergies renouvelables, un objectif de porter à 5% lapart de ces énergies dans la production électrique vers2015 a été fixé par l’Algérie.Pour cela, plusieurs projets ont été lancés, notamment,la centrale hybride (gaz-solaire) de Hassi R’mel, d’unecapacité de 150 MW qui sera livrée en 2010, et uneétude pour la réalisation d’une ferme éolienne de 10MW.Quant à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire,un projet de loi préparé par le ministère de l’Energiesera prochainement soumis au Conseil du gouverne-ment alors que la première centrale nucléaire civile enAlgérie sera mise en exploitation en 2020, toujoursselon M. Khelil.Le domaine minier a, pour sa part, connu une nouvel-le dynamique à la faveur de la loi minière adoptée en2001 définissant le cadre juridique de cette activité enAlgérie. Ainsi, plusieurs partenariats ont été conclusavec des leaders mondiaux dans le secteur minier, tan-dis que l’investissement direct étranger est estimé àplus de 300 millions de dollars.En outre, plus d’un millier de titres miniers ont étéoctroyés ces cinq dernières années permettant à l’Etatd’engranger des revenus dépassant les 7,5 milliards dedinars.

Sonatrach annonce 4 découvertes de gazLa compagnie nationale deshydrocarbures Sonatrach aannoncé la réalisation dequatre découvertes de gaz,dont une en effort propre etles trois autres en associationavec des partenaires étran-gers. La découverte faite parSonatrach, en effort propre,a été effectuée dans le bassind’Illizi à la suite du forage dupuits IKNO-1 (In AkamilNord Ordovicien-1) situédans le périmètre Tinhert(bloc 239a), a précisé lacompagnie dans un commu-niqué. Ce puits a produit à partir duréservoir Ordovicien 11 852m3/h de gaz avec unepression de 2 500 Psi sousduse 32/64”. La seconde découverte a étéréalisée en association avec leconsortium Repsol explora-tion Algeria SA/RWEDEAdans le bassin de Reggane àla suite du forage KLS-1(Kahlouch Sud-1), situédans le périmètre RegganeNord (blocs 351c, 352c). Le test effectué sur ce puitsd’exploration a produit26 208 m3/h de gaz avec unepression en tête de 3 551 Psi sous duse 32/64”. L’association a entrepris destravaux de délinéation pourpréciser l’étendue de ladécouverte, précise-t-on demême source. Le troisièmepuits découvert dans le bas-sin de l’Ahnet, dans le péri-mètre M’sari Akabli (blocs341a3, 339a1, 337a1), enassociation avec le consor-tium Repsol ExplorationAlgeria SA/REWDEAAG/Edison International aproduit du gaz à partir dedeux réservoirs du Dévonien

(Emsien et Siégenien) ayantdébité respectivement 10 375 m3/h avec une pres-sion de 1 519 Psi (duse32/64”) et 4 583 m3/h avecune pression de 812 psi(duse 32/64”), selonSonatrach.La compagnie indique parailleurs avoir réalisé sa qua-trième découverte dans lebassin de Berkine en associa-tion avec le consortiumRepsol Exploration AlgeriaSA/Gas Natural SDG.Ce puits, découvert à la suitedu forage du puits AL-2(Azzel-2) dans le périmètrede Gassi Chergui Ouest(blocs 214a, 216a.b) a pro-duit du réservoir du Silurienavec une pression de 1 035Psi (duse 32/64”), préciseencore le communiqué deSonatrach.Ces quatre découvertes sontles premières de l’année encours. En 2008, le GroupeSonatrach avait réalisé 16découvertes d’hydrocarbures,dont 9 en effort propre et 7 en association avec ses par-tenaires.Cinq des découvertes ont étéréalisées par Sonatrach dansle bassin d’Illizi et les quatreautres dans les bassins deAmguid Messaoud, Ahnet etOued Mya. Les 7 découver-tes en association ont étéeffectuées par Medex etStatoil Hydro, avec deuxdécouvertes chacune, et lestrois autres par BP, BG/GulfKeystone et CNPC.Trois découvertes ont étéréalisées dans le bassind’Illizi, deux dans le bassinde Gourara et les deux autresà Béchar, Oued Namous etOued Mya.

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53e anniversaire de la création de l'UGTA et 38e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures

Le Président de la Républiqueaux côtés des travailleurs

Arzew, en cette double journée com-mémorative de la nationalisation deshydrocarbures et de la création del’UGTA, a réservé au Président de laRépublique un accueil digne desgrands événements.Une foule compacte, portée par le jeude nombreuses troupes folkloriques, aaccompagné sur son trajet le Présidentqui a prononcé dans la salle omnisportsde la ville un discours à l’occasion du53e anniversaire de la création del’UGTA et du 38e anniversaire de lanationalisation des hydrocarbures.Dans son discours prononcé dans unesalle archicomble, le Président de laRépublique a rendu un hommageappuyé au monde du travail remontantà la création même de l’UGTA, uneorganisation ouvrière, creuset du natio-nalisme et qui, grâce au dévouement deses membres, a renforcé la liberté d’ac-tion du FLN engagé alors en pleincombat libérateur. Des hommes tels que Aïssat Idir, enpleine nuit coloniale, ou AbdelhakBenhamouda, lors de la décennie noire,qui, par leur sacrifice suprême, ontpermis à l’Algérie d’exister.Le monde du travail, hier engagé dansun combat libérateur, et dans un passérécent, debout face aux actes terroristesvisant à détruire son outil de produc-tion est aujourd’hui un élément cardi-nal dans ce vaste chantier de recons-truction du tissu socio-économique…Cet hommage que le Président de laRépublique a longuement développédans la salle omnisports d’Arzew a été,à plusieurs reprises, ponctué par desapplaudissements d’une assistanceemportée par l’événement.

Une seconde piste pourl’aéroport Es-SeniaAuparavant, le Président de laRépublique dès son arrivée à l’aéroportd’Es Senia, a inspecté et procédé à l’i-nauguration de la seconde piste de l’aé-roport qui a vu son importance s’ac-croître ces dernières années au point denécessiter son extension et sa mise àniveau par la mise en place de plusieurséquipements et aires que le trafic inter-national exige. D’autant plus qu’Oranqui vient tout juste d’abriter la réuniondes pays exportateurs de pétrole(Opep) se prépare déjà à un autre ren-dez-vous énergétique majeur puisqu’ilconcerne le Congrès mondial du gazprévu en 2010. Un événement quiverra l’arrivée de milliers d’experts etde compagnies pétrolières et gazièresdu monde entier.La seconde piste d’atterrissage que lePrésident de la République a inauguréea été confiée à un consortium portugo-brésilien, Zagob-Andrade.Il s’agit d’une piste longue de 3 000 mde type A, dotée de quatre bretelles quivient renforcer l’actuelle piste d’unelongueur équivalente.

GNL 3/Z :4,3 millions/tonnes/anD’Es-Senia, le Président de laRépublique s’est dirigé à Arzew, plusprécisément à Béthioua où il a procédéà la pose de la première pierre du futurcomplexe GNL 3. C’est le consortiumSnam-Projetti (Italie), Chyoda (Japon)qui a décroché ce mégaprojet dont lecoût de réalisation dépasse les 280milliards de dinars, soit 4,55 milliardsde dollars.

Il est prévu que ce nouveau train GNLentre en production en 2012, il n’em-ploiera pas moins de 2 000 travailleurs.Il permettra à l’Algérie de rester leadermondial dans le commerce du GNL, sion prend en considération le chantiersimilaire lancé à l’est du pays, à Skikda,dans cette seconde plaine pétrolièredont dispose le pays.Le projet verra la réalisation de deuxbacs de stockage de propane et debutane, d’une jetée avec brise-lames etd’un quai pour le chargement deméthaniers d’une capacité allant de 40 000 à 220 000 m3.Deux entreprises ont été sélectionnéessuccessivement dans un premier temps,puis écartées, avant que ne soit retenule consortium Snam-Projetti (Italie),Chyoda (Japon).Une première fois, en 2005, le projet enquestion a été confié au Groupe espa-gnol Repsol et Gaz Natural à hauteurde 80%, alors que la réalisation des20% restants était confiée à l’entrepriseSonatrach. Le contrat a été résilié en2005 en raison du retard enregistré parles Espagnols dans la réalisation duprojet. Une seconde fois en raison(entre autres) de certains équipements(des turbomachines de cycle GeneralElectric/Nuovo Pignone) qui ne répon-dent pas aux exigences de Sonatrach etqu’avait retenu Petrofac/IKPT unconsortium.Avec ce nouveau train de gaz naturelliquéfié d’Arzew (GNL 3Z), Sonatrachambitionne de produire quelque 30 millions de tonnes de GNL d’ici à2012. Ce projet d’envergure s’inscritdans la continuité du vaste programmeambitieux tracé par Sonatrach pour ledéveloppement du GNL dans l’objectif

■ Arzew sera l’une des plus grandes plaines productrices au monde de GNL et d’ammoniac.

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de l’exportation de 85 milliards de mèt-res cubes/an de gaz à l’horizon 2012.Financé par Sonatrach, le nouveautrain GNL aura une capacité de pro-duction de plus de 4 millions de tonnesde GNL/an et sera réalisé dans un délaimaximal de 50 mois. Ce train de GNLsera alimenté par le gaz naturel prove-nant des champs de Gassi Touil et deRhourd Nouss. La construction de cetrain de GNL par voie sèche seraaccompagnée par celle en moyens destockage des produits finis constituésde deux bacs de stockage de GNLd’une capacité de 160 000 m3 chacun,d’un bac de stockage de propane d’unecapacité de 56 000 m3, d’un bac stoc-kage de butane d’une capacité de 12 000 m3 et enfin d’une sphère destockage de gazoline d’une capacité de1 800 m3.Sonatrach occupera, une fois concréti-sés les projets du troisième train de gazliquéfié à Arzew et de celui de Skikda,la deuxième place au niveau mondial enmatière d’exportation du gaz liquéfié(GPL) à l’horizon 2012.

Ammoniac : parmi lespremiers producteurs au mondeLa troisième étape de la visite présiden-tielle a été consacrée à la pose de la pre-mière pierre pour la réalisation d’uncomplexe d’ammoniac (4 000tonnes/jour) et d’urée (7 000tonnes/jour). La construction de cecomplexe a été confiée, en avril 2008, aun consortium composé des sociétésMitsubishi Heavy Industries (Japon) etDaewoo Engineering Construction(Corée du Sud).Une fois commencé ce complexe, quis’étendra sur une superficie de 90 ha, ildevra être réalisé dans un délai de 43mois. Sa réception définitive est prévuepour août 2013 et générera des ren-trées estimées à 1 milliard de dollarspar an. C’est selon le système de finan-cement «project finance» que ce projeta été ficelé entre la société El DjazairiaEl Omania Lil Asmida, filiale communedu Groupe Sonatrach et du Groupeomanais Suhail Bahwan, et un consor-tium de banques publiques composé duCPA, chef de file, la BEA, la BNB, laBDL et la CNEP.

Ces dernières devront financier le pro-jet à hauteur de 75%, soit une contri-bution dépassant les 2,06 milliards dedollars sur un coût global estimé à 2,7 milliards de dollars. Le reste dufinancement (25% du coût global) pro-viendra des fonds propres deSonatrach et de Suhail Bahwan.Arzew deviendra ainsi un pôle straté-gique de production d’engrais avec laréalisation de trois usines d’ammoniacen partenariat respectivement avecOrascom (Egypte), Suhail Bahwan(Oman) et Fertiberia (Espagne) de cra-king d’éthane et de production d’oléfi-nes avec Total (France) et du complexede méthanol avec le consortium inter-national Almer. Rappelons que lePrésident de la République avait aussiprocédé au lancement du chantier, endécembre de l’année écoulée, de lafuture usine en partenariat avecOrascom.

Moderniser le cadre de vieA chacune de ses visites à Oran (il enest à sa 11e !), le Président de laRépublique n’a eu de cesse de mettrel’amélioration du cadre de vie desOranais dans son agenda de travail.Que ce soit par le lancement de chan-tiers de construction de logements, d’inauguration de cités et de résiden-ces, l’inauguration ou le lancement dechantiers de réalisation de station dedessalement.Cette fois aussi, la réhabilitation desimmeubles a été au centre de sa visitede l’après-midi. Au siège de la wilaya, ila particulièrement suivi les explicationsportant sur les mesures envisagéespour réhabiliter des centaines d’habita-tions. En effet, Oran, hélas, a fini parsubir les attaques perfides du temps.De nombreux quartiers aussi bien danssa partie originelle, Sidi El Houari, oudans le centre-ville, relativementmoderne, connaissent, surtout enhiver, des effondrements d’immeubles.Après des années de demi-mesures oud’actions ponctuelles prises dans l’ur-gence pour loger des familles jetées à larue suite à l’effondrement de leur habi-tation, les pouvoirs publics ont pris ladécision d’opérer à la racine et d’enga-ger une action d’envergure pour atta-

quer sur plusieurs fronts cette plaie quiporte une atteinte à l’image de la cité.600 immeubles sont concernés dans unpremier temps par cette réhabilitationdont l’ouverture des plis pour un pre-mier quota de 200 immeubles se ferapour sélectionner les entreprises quiseront chargées de cette opération deréhabilitation et dont le coût avoisineles 70 milliards de centimes.Il a fallu un financement dégagé dans lecadre du programme complémentaireprésidentiel pour rendre possible cetteréhabilitation dont on parle depuis aupoins dix ans. Dans un premier temps,la réhabilitation concernera les immeu-bles dont l’état de vétusté est jugé légeret récupérable. De ce point de vue-là, lecentre-ville sera prioritaire. Les travauxse baseront sur le traitement des partiescommunes, de l’étanchéité et des faça-des en préservant leur cachet architec-tural.Selon les résultats préliminaires fournisau Président de la République, quatreopérations du vieux bâti sont en courset comportent trois volets (diagnostictechnique de construction, mise enplace de SIG, enquête socioécono-mique) et ont concerné trois commu-nes (Oran, Mers El Kebir et Arzew) surune base de 54 000 logements et 950équipements.A tire d’illustration, la réhabilitation duquartier de Sidi El Houari concernera30 000 habitants. Jusqu’à l’heureactuelle, 1 326 logements ont été dia-gnostiqués et le travail est loin d’êtreterminé, tout comme à El Hamri (autrequartier prioritaire) où les opérationsde diagnostic sont toujours en cours.Par la suite, le Président de laRépublique s’est rendu dans la daïra deBir El Djir où il a inauguré une cité de590 LSP qui a coûté 1 412 645 318,54 DA et inauguré 6 000 places péda-gogiques au niveau du pôle universitai-re. Ce qui permettra de desserrer lapression exercée sur l’université d’Es-Senia en déménageant trois facultés,notamment celle des sciences, dessciences islamiques et des sciencescommerciales.

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gaz liquéfié

Sonatrach pourra occuper la deuxièmeplace mondiale à l’horizon 2012

Le Groupe Sonatrach occupera, unefois concrétisés les projets du troisièmetrain de gaz liquéfié à Arzew et de celuide Skikda, la 2e place au niveau mon-dial en matière d’exportation du gazliquéfié (GPL à l’horizon 2012), a indi-qué à Oran le responsable du départe-ment des études et de développementde l’activité Aval du Groupe, HenniMekki.Intervenant à l’émission «Forum» de laradio d’Oran, Henni Mekki a affirméque «la capacité globale de productionde ces deux trains est de 9,2 millions detonnes annuellement, ce qui permettraau Groupe Sonatrach de s’adjugercette place à l’échelle mondiale».Le même responsable a fait observerque Sonatrach avait perdu, dans lesdernières années, sa place dans le mar-ché mondial en matière d’exportationdu GPL. La capacité de productionannuelle du train de Skikda est de l’or-dre de 4,5 millions de tonnes et celle

d’Arzew, réalisé sur la base d’un auto-financement est de 4,7 millions de ton-nes. Ce dernier contribue à la créationde 6 000 à 8 000 postes d’emploi tem-poraire pendant sa réalisation et 500autres permanents après son entrée enphase de production, selon le mêmeresponsable. Parmi les projets envisagésen partenariat avec d’autres firmesétrangères, l’orateur a cité le projet deréalisation du complexe d’ammoniac etd’urée à la zone industrielle d’Arzew,en voie de concrétisation avec un par-tenaire du sultanat d’Oman.Ce complexe, qui emploie 4 000 tra-vailleurs temporaires dans sa phase deréalisation et offrira 700 postes d’em-ploi permanents après sa mise en servi-ce, produira 4 000 tonnes d’ammo-niac/jour et 3 700 tonnes d’urée/jour,selon M. Henni qui a précisé que celui-ci se compose de deux unités d’ammo-niac et deux autres d’urée.Ce projet en voie de concrétisation et

celui d’ammoniac et d’urée en partena-riat avec Orascom, dont le Président dela République avait posé la premièrepierre lors de sa visite dans la wilayad’Oran en décembre dernier, permet-tront à l’Algérie d’accaparer une placeimportante à l’échelle mondiale enmatière d’importation de ces deux pro-duits, avec un apport de 5% au marchémondial, selon le même responsable.L’invité de l’émission «Forum» a abordéégalement les projets de trois unités deséparation du GPL en voie de concréti-sation pour une production annuelled’un million de tonnes chacun, s’ajou-tant à 6 millions de tonnes annuelle-ment produites par GPZ, soit une pro-duction annuelle globale de 9 millionsde tonnes.Il a encore indiqué dans ce même voletque les études et les moyens offertspermettront de réaliser le plus impor-tant et le plus grand complexe de sépa-ration du GPL dans le monde.

Lancé en 1999 par le gouvernement, le programme natio-nal gaz est destiné à faire face à la demande croissante degaz naturel et à mettre en œuvre le modèle de consomma-tion énergétique national recommandé dans la nouvelle loisur la maîtrise de l’énergie. Une option favorable à unrecours progressif et de manière prioritaire et maximale auxhydrocarbures gazeux, à savoir le gaz naturel et le gaz pro-pane liquéfié.Le programme en question a permis sur la période 2000 à2006 d’élever le taux de pénétration du gaz de 30 à 37%.Les prévisions du Groupe Sonelgaz indiquent que lademande nationale de gaz devra atteindre 19,7 milliards demètres cubes pour l’année 2009 dont 5,2 milliards de mèt-res cubes destinés à la distribution publique, 3,2 milliardsde mètres cubes pour la consommation des clients indus-triels et 11,3 milliards de mètres cubes pour les centralesélectriques.

Le volume de la demande passera à 22,4 milliards de mèt-res cubes en 2012 et à 67,1 milliards de mètres cubes àl’horizon 2017 selon le «scénario fort» établi par laCommission de régulation de l’électricité et du gaz.D’autre part, le nombre total des clients abonnés au gaznaturel qui est passé de 2,2 millions environ en 2002 à 2,4millions en 2007 devra atteindre 4,5 millions en 2017 avecune moyenne d’évolution annuelle estimée à 7,4% et untaux de pénétration évalué à 57% pour l’année en cours.Le Groupe Sonelgaz, résolument engagé dans un pland’optimisation de l’utilisation du gaz naturel, a réalisé desperformances prometteuses pour l’avenir de cette énergiepropre et moins coûteuse. En fait, la société table sur unraccordement de 57% des foyers algériens à la fin de 2009,parallèlement au développement d’autres énergies de sub-stitution à partir de l’apport solaire, notamment, dontl’Algérie recèle de grandes potentialités.

Gaz naturel

Un objectif de raccordement de 57% de foyers à fin 2009

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Signature de 4 contratsd’exploration et d’exploitation

de périmètres pétroliersFait marquant, de nou-velles grandes compa-gnies sont venuesagrandir le cercle despartenaires étrangersde Sonatrach. Il s’agitde l’italien ENI, du bri-tannique British Gaz(BG), du Groupe russeGazprom, qui vient designer par là officielle-ment son entrée dansle paysage des hydro-carbures algérien et,enfin, du géant alle-mand Eon Rhurghaz.

L’Agence nationale pour la valorisationdes ressources en hydrocarbures(ALNAFT) et quatre compagniespétrolières internationales ont signé les4 contrats pour l’exploration et l’ex-ploitation d’hydrocarbures de quatre périmètres pétroliers au sud dupays.D’un montant global de 272 millionsde dollars, les contrats concernent deuxpérimètres situés dans le bassin deGourara (Kerzaz et Guern El Guessaâ)et deux autres dans le bassin de Berkine(El Assel et Rhourde Bouyakoub).Le premier contrat signé avec la com-pagnie italienne ENI concerne l’exploration et l’exploitation du péri-mètre de Kerzaz, d’une superficie de16 042 km2. Le deuxième contratconcernant le périmètre de GuernGuessa (12 166 km2 dans le bassin deGourara) a été signé avec la compagniebritannique British Gaz (BG).En outre, le contrat d’exploration etd’exploitation du périmètre pétrolierd’El Assel (bassin de Berkine), s’étalant

sur 3 083 km2, a été signé avec la com-pagnie allemande EON Rhurghaz. Leministre de l’Energie et des Mines,Chakib Khelil, et le P-DG deSonatrach, Mohamed Meziane, ontassisté à la cérémonie de signature.Pour rappel, ces quatre périmètres, surun ensemble de 16, ont été attribuéslors d’une séance publique d’ouverturedes plis relative au premier appel à laconcurrence national et internationalpour les opportunités de recherche etd’exploitation des hydrocarbures(ALNAFT).Ces périmètres sont tous situés au sudet ont reçu neuf offres.En outre, 52 compagnies préqualifiéesont assisté aux data room organisés parl’agence afin de permettre aux partici-pants de consulter les périmètres pro-posés totalisant 307 cahiers des char-ges retirés, a-t-il précisé.Selon lui, le résultat relativement faiblede cet appel à la concurrence «reflèteplus la conjoncture économique etfinancière internationale» marquée parune chute libre des prix du brut combi-née à un recul des investissementspétroliers sur l’échelle internationale enrécession économique qui affecte lespays industrialisés depuis plusieursmois.Les 12 périmètres restants devraientêtre relancés en 2009 lors d’un secondappel d’offres national et international,explique-t-on.Pour sa part, M. Khelil a affirmé dansune brève allocution que cet appel à laconcurrence constitue «la premièreaction d’importance dans le cadre del’application de la nouvelle loi sur leshydrocarbures».Il a également assuré la disponibilité del’Algérie, par le biais du GroupeSonatrach avec le concours de ses par-tenaires, à apporter sa contribution àl’effort que déploie la communautéinternationale en matière de recherche

afin de faire face aux besoins mondiauxcroissants en énergie. Par ailleurs, M. Khelil expliquera que son départe-ment développe une approche «qui per-met à tout investisseur sérieux de trouver l’opportunité adéquate pourl’investissement et attendre en retourun investissement honorable», a-t-ildit, ajoutant dans ce contexte que, dansle cadre d’une législation stable et clai-re, «et bénéficiant d’une coopération denos structures et de nos experts quileur permettront un gain certain d’ex-périence et l’expertise et une connais-sance de terrain et du secteur reconnueet avérée ».Il est utile de rappeler que c’est la pre-mière fois aussi que de nouvelles gran-des compagnies sont venues agrandir lecercle des partenaires étrangers deSonatrach. Il s’agit de l’italien ENI, du britanniqueBritish Gaz (BG), du Groupe russeGazprom, qui vient de signer par là,officiellement, son entrée dans le pay-sage des hydrocarbures algériens et,enfin, du géant allemand EonRhurghaz, dont les représentants onttous souligné leur attachement à ancrerbeaucoup plus leur présence en Algériepar la multiplication d’opportunités departenariat et par l’ouverture pour cer-tains de bureaux régionaux à Alger afinde «renforcer nos relations profession-nelles», comme le dira un responsablede Gazprom. Ce premier appel à la concurrencenationale et internationale a été lancéen juillet dernier et a abouti à la pré-qualification de 74 compagnies parmiles 79 qui se sont manifestées.

Amel Zemouri

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performancesPERFORMANCES

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Financement du complexe d'ammoniac et d'urée de Mers El Hadjadj

Un crédit localde 2,06 milliards de dollars

Sonatrach et le Groupe omanais SuhailBahwan Group Holding (SBGH), àtravers leur filiale commune, la sociétéEl Djazairia El Omania Lil Asmida(AOA SPA) et un consortium debanques nationales algériennes ontsigné au siège de Sonatrach la conven-tion de la clôture financière relative aucrédit d’un montant de 2,06 milliardsde dollars américains pour le finance-ment du projet de l’usine d’urée &ammoniac de Mers El Hadjadj, implan-tée dans la zone industrielle d’Arzewn àMers El Hadjadj. Le consortium de banques publiquesdirigé par le Crédit populaire d’Algérie(CPA), en tant que chef de file, agentteneur de comptes et agent de sûreté,comprend la Banque extérieured’Algérie (BEA), la Banque nationaled’Algérie (BNA), la Banque de déve-loppement local (BDL) et la Cnep-Banque. La société El Djazaria El Omania Lil Asmida SPA, détenue àhauteur de 49% par Sonatrach et 51%par le Groupe omanais Suhail BahwanGroup Holding LLC (SBGH), a étécréée le 9 mars dernier. Elle est dotéed’un capital de 200 millions de dollars. Le contrat de construction (EPC), quia été signé au mois d’avril 2008, a étéremporté par le consortium composédes sociétés Mitsubishi HeavyIndustries LTD (MHI) et DaewooEngineering Construction (DEC) Ltddevant l’italien Snamprogetti. Mitsubishi Heavy avait remporté leprojet au mois de février pour un coûtd’environ 2,4 milliards de dollars. Ledélai de réalisation a été fixé à 42 mois,à compter de l’entrée en vigueur ducontrat de construction. Le complexe s’étendra sur une superfi-cie de 90 ha et sera situé dans la zoneindustrielle d’Arzew. Il sera alimenté

par du gaz naturel à hauteur de 2 milliards de mètres cubes par an,selon Sonatrach, le coût global du pro-jet est de 2,7 milliards de dollars et lefinancement du consortium couvre75% du coût global du projet. Le restedu financement proviendra des deuxactionnaires. Selon le P-DG de Sonatrach, le projetentre dans le cadre de «la mise enœuvre résolue de notre stratégie dedéveloppement aval en manifestantclairement la volonté de Sonatrachd’aller de l’avant dans la réalisation deson programme pétrochimique». Enajoutant que «la technique de finance-ment dite “Project Finances” que l’onpeut considérer comme encore nouvel-le dans le paysage bancaire algérien estdevenue un mode de financementincontournable dans un grand nombrede projets de Sonatrach et du secteurde l’énergie et, notamment, quand ils’agit d’un financement de cette enver-gure et dans lequel notre Groupe estactionnaire».Le responsable de Sonatrach a indiquéaussi que ce complexe, doté d’unetechnologie de pointe, sera l’un descomplexes d’urée & ammoniac les plusimportants au monde avec une capaci-té de production de 4 000 tonnesmétriques par jour d’ammoniac et 7 000 tonnes métriques par jour d’uréegranulée destinées surtout à l’exporta-tion. Il sera également doté de ses

propres utilités avec sa centrale élec-trique et son unité de dessalement del’eau de mer. Le P-DG de Lil Asmida, Saâd SuhailBahwan, a indiqué à la presse que ceprojet plaçait la société Suhail Bahwansur le marché d’investissement algérienau moins pour les 25 prochainesannées. Il a aussi précisé que sonGroupe examinait la possibilité dedévelopper d’autres projets d’investis-sement en Algérie, notamment dans ledomaine de la valorisation des ressour-ces naturelles. Sonatrach est engagée en partenariatsur trois autres projets dans le domainede la pétrochimie. Le projet avec les Omanais est l’un desquatre projets qui avaient été conclussur la base des 49% et 51%. Les troisautres sont respectivement celui del’ammoniac et de l’urée avec le Groupeégyptien Orascom, de cracking d’étha-ne et de production d’oléfines avec leGroupe pétrolier français Total et ducomplexe de méthanol avec le consor-tium international Almet qui comprendaussi une société privée algérienne. Depuis le mois de juillet dernier, lesautorités ont décidé de négocier lesautres projets qui n’ont pas encore étéapprouvés sur la base d’une majoritédans le capital pour l’entreprise natio-nale (51%-49%).

Lies Sahar

Le complexe sera l'un des plus importants au monde avec une capacitéde production de 4 000 tonnes métriques par jour d'ammoniac et 7 000tonnes métriques par jour d'urée granulée.

RemerciementsMessage de Cherif Rahmani à Chakib Khelil

«Monsieur le Ministre de l'Energie et des Mines,

C'est avec un grand plaisir que j'accuse réception du n° 07 de la Revue Aval, véritable enri-

chissement de par son apport à l'actualité de l'industrie du GNL et du raffinage.

Acceptez mes félicitations pour cette réussite.»

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analyseANALYSE

la faveur de la réalisation decette belle performance, quirestera un fait marquantdans l’histoire de la produc-

tion et du développement du GNL, ilme paraît opportun de saisir cette occa-sion pour rendre un vibrant hommage àl’ensemble du collectif de l’Activité Avalpour tous les efforts consentis à tousles niveaux d’intervention et de respon-sabilité.Je perçois cet exploit significatif tel uncouronnement de nos politiques misesen œuvre en matière de gestion, d’ex-ploitation, de rénovation et de réhabili-tation de nos installations ainsi qu’enmatière de développement de nos res-sources humaines, véritable levier detous nos succès.Je rends également un vif hommage àtoutes ces femmes et tous ces hommes,visionnaires, pionniers et bâtisseurs,porteurs de convictions et d’anticipa-tions qui ont allumé le flambeau de l’in-dustrie depuis 1964, date phare dudémarrage du premier complexe GL4Zet qui ont su le transmettre aux généra-tions chargées de prendre la relève.Cet exploit est appelé à se renouveler àla faveur des projets des deux méga-trains de GNL prévus à Skikda et àArzew et qui augmenteront de 30%notre capacité de production et

contribueront dans la concrétisationdes objectifs fixés par Sonatrach enmatière d’exportation de gaz naturel.Cette performance doit donc poussernotre détermination à avancer résolu-ment vers nos cibles prioritaires et nousdonner les impulsions nécessaires à laréussite des grands chantiers que nousavons engagés. Et là, il est question del’effort, nouveau et crucial, à fournirpour mener à son terme, dans lesmeilleurs délais et avec les résultatsattendus, notre vaste portefeuille deprojets.Ce faisant, nous nous inscrivons plei-nement dans la dynamique impulséepar le secteur de l’énergie et des mineset dans la stratégie globale du GroupeSonatrach à travers notre plan de déve-loppement. Ce plan qui attire toute l’at-tention des responsables du secteur, àleur tête le ministre de l’Energie et desMines, le Dr Chakib Khelil, et qui vientd’être confronté par les orientations deSon Excellence le Président de laRépublique, Abdelaziz Bouteflika, émi-ses lors de la séance consacrée à lasituation et les perspectives du secteurdes hydrocarbures.En effet, ces orientations, qui rappel-lent que les hydrocarbures demeurentencore la source essentielle des rentréesfinancières du pays, vont dans le sensde l’accélération de la promotion del’industrie du raffinage et de la pétro-chimie à même d’augmenter la plus-value des hydrocarbures, la veille enpermanence à la plus grande valorisa-tion de cette ressource épuisable ainsiqu’à la prolongation de sa durée de vieet son usage comme véritable levier dudéveloppement national.Les perspectives à moyen terme confir-ment la poursuite de l’accroissement dela production nationale d’hydrocarbu-res fruit des investissements tant deSonatrach seule qu’avec ses partenairesétrangers.Ainsi donc, avec la réalisation des com-plexes d’ammoniac prévus respective-

ment à Arzew, Mers El Hadjadj et BéniSaf, le complexe de méthanol, celui devapocraquage d’éthane, le complexe dedéshydrogénation du propane, celui decraquage de fuel-oil, le complexe deproduction d’oléfines, etc., nousaurons mis en place un véritable tissuindustriel pétrochimique et contribué àla naissance d’une multitude de PMEactivant dans ce domaine.Quant à l’industrie du raffinage, elleconnaîtra une réelle relance durant lesprochaines années, à la faveur de l’en-trée en service imminente de l’usine detopping de condensat de Skikda et lelancement du projet de la raffinerie deTiaret ainsi que grâce au programmede réhabilitation de nos quatre raffineries.Cet ambitieux plan ne saurait êtreconcrétisé sans la mobilisation de toutela ressource humaine requise et sansêtre accompagné par la maîtrise tech-nologique nécessaire. C’est dans cetteoptique que la nouvelle organisation del’activité Aval voit la naissance d’unenouvelle division “Recherche et techno-logie” ayant pour mission notammentla formalisation de la place de techno-logie pour l’activité Aval, le développe-ment des axes de la recherche & tech-nologie, la détection des potentiels et ledéveloppement des compétences pourla construction de l’avenir.Pour conclure, je reste convaincu queles performances que nous réalisonsaiguisent notre capacité à relever lesdéfis du futur. C’est donc à une mobi-lisation exceptionnelle que nous sommes invités dans le but de renforceret de préparer les nouvelles équipes debâtisseurs qui renoueront avec lesgrandes traditions de la première géné-ration de gaziers constructeurs de lasolide base industrielle sur laquellenous avons appris nos métiers et érigéla puissance de Sonatrach.»

A. F.

* Vice-président

Activité Aval - Sonatrach

Une performance qui en appelle d’autres

Par le Dr Abdelhafid Feghouli (*)

«L’Activité Aval vientde réaliser un nouvelexploit dans le domai-ne de l’industrie duGNL. En effet, la pro-duction cumulée deGNL a dépassé, le 13septembre 2008, lecap de 1 milliard demètres cubes.

A

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performancesPERFORMANCES

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visite de Chakib Khelil à Skikda

Les mégaprojets de la wilayaen phase de réalisation

La construction ducomplexe GNL vamobiliser entre 6 000à 8 000 employés etpermettra une foisachevée d’engrangerquelque 2 milliards dedollars annuellementà l’Algérie.

«L’Algérie est assurée de réaliser 80 milliards de dollars de recettes end’hydrocarbures en 2008 », c’est cequ’a indiqué le ministre de l’Energie etdes Mines, Dr Chakib Khelil, en marged’une visite de travail dans la wilaya deSkikda.En effet, selon lui, ce résultat sera réali-sé «quelles que soient les circonstan-ces», des prix du baril, qui ne cessentd’osciller entre 100 et 110 dollars.Néanmoins, comme il le précisera,«c’est pour 2009 que nous devons nousinquiéter», référence faite à la crisefinancière aux Etats-Unis et son impactsur les perspectives de consommationmondiale de pétrole.Questionné à propos de la raison desséries de rupture d’alimentation enélectricité qui sont intervenues dansplusieurs régions du pays, le ministre adéclaré qu’elles sont dues aux mauvai-ses conditions météorologiques qui ontcausé des dégâts sur de nombreuxpylônes. Situation qui a induit lerecours au délestage pour alimenter lescentrales défaillantes, et ce afin d’équi-librer la fourniture d’énergie électriqueà travers le pays. «Il est très rare d’en-registrer une série d’incidents de cegenre en même temps, et c’est ce qui anécessité le délestage», a-t-il indiquéavant de préciser que les trois projetsde centrales d’une capacité de 1 200MW chacune (Terga, KoudietEdraouch et Hadjret Enouss), et qui

devraient être réceptionnées prochaine-ment, seront connectées au systèmenational «et en parallèle, une vingtainede centrales de 50 MW chacune vontvenir en appoint dans différentesrégions du pays».M. Khelil a ajouté, à ce propos, quel’Algérie doit réaliser, chaque année,une nouvelle centrale électrique pourfaire face à l’évolution de l’économie etdes besoins croissants qui en découlenten matière d’énergie «si la croissanceaugmente de 6% annuellement, nousdevons faire de même pour l’énergieélectrique. En fait, le travail qu’on faitactuellement c’est pour les dix prochai-nes années», a-t-il affirmé.Auparavant, le ministre avait entamé savisite dans la wilaya de Skikda en serendant dans la zone industrielle oùtoute une série de projets de son sec-teur est en chantier, comme c’est le caspour la station de dessalement d’eau demer où le ministre a procédé à la miseen service de l’une de ses unités, enattendant le démarrage des quatre autres unités dans les prochains jours.D’une capacité de 100 000 m3/jour,cette station permettra de satisfaire lesbesoins en eau potable de la ville deSkikda, de sa zone industrielle où degrands projets sont initiés et de sesenvirons, ce qui ne manquera pas d’al-léger les effets de la pénurie d’eau pota-ble qu’enregistre cette région.Le ministre a ensuite inspecté les tra-vaux de reconstruction des installationsdu complexe de liquéfaction de gaznaturel (GNL), endommagées par l’ex-plosion survenue en 2004. M. Khelil asouligné que ces installations entreronten production en 2013 pour une capa-cité globale de 4,5 millions de ton-nes/an, le taux de réalisation du chan-tier devant atteindre 85%, en 2011, a-t-il précisé.Chakib Khelil s’est ensuite rendu sur lechantier de réalisation du train géant deGNL, lancé en juin 2008, pour une

capacité de production de 4,5 millionsde tonnes/an, un projet d’un coût glo-bal de 2,9 milliards de dollars. La cons-truction de pareil site va mobiliser entre6 000 à 8 000 employés et permettraune fois achevée d’engranger quelque 2 milliards de dollars annuellement àl’Algérie.Le ministre et la délégation qui l’ac-compagne se sont également rendus àl’usine de topping de condensat qui amobilisé une enveloppe financière deplus de 39 milliards de dinars et 313 millions de dollars américains pourêtre réceptionnée à partir de décembre2008, avec une capacité de productionde 300 000 tonnes/an de gasoil. Ceprojet d’envergure a été qualifié de«très important» par Chakib Khelil quia tenu à rappeler le fait qu’à ce jourl’Algérie importe toujours du gasoil«comme ça, on va approvisionner lemarché et même exporter une fois tousles projets achevés».En effet, cette raffinerie sera la deuxiè-me du genre, en capacité, après celled’Adrar, a souligné M. Khelil, indi-quant qu’une raffinerie «trois fois plusgrande» est prévue à Tiaret.La salle de gestion des incidents, del’entreprise de gestion de la zone indus-trielle a également été une des étapesde Chakib Khelil. Cette structure dotéedes moyens électroniques et matérielsles plus sophistiqués en matière desécurité, dont le fameux camion scan-ner, a fait l’objet de commentaires élo-gieux de la part des membres de ladélégation. Néanmoins, le ministre ainsisté sur la nécessité de renforcer ledispositif de surveillance étant donnéque les accidents dans ce secteur parti-culier sont souvent gravissimes.

Amel Zemouri

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performances

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Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, aeffectué une visite d'inspection aux principaux projets etinfrastructures relevant de son secteur à In Amenas, dans lawilaya d'Illizi, dont celui relatif au développement de la cen-trale électrique d'Alrar. Le projet d'extension de la centraled'Alrar, située à une centaine de kilomètres à l'est d'InAmenas, tout près des frontières algéro-libyennes, est des-tiné à palier les déficits en énergie électrique que connais-sent les infrastructures pétrolières et d'alimenter les futursprojets dans cette région.La capacité actuelle de production électrique de la centraled'Alrar est estimée à 33 MW pour des besoins à hauteur de45 MW, soit un déficit de 12 MW, alors que le projet d'ex-tension, une fois achevé, devrait apporter une productionsupplémentaire de 54 MW, précise-t-on de même source.La réalisation de ce projet, dont la mise en service est pré-vue pour le premier trimestre 2011, a été confiée à unconsortium italien pour un montant de plus de 3 milliardsde dinars. S'adressant aux responsables de ce chantier, M. Khelil a appelé à une plus grande implication des cad-res algériens dans l'exploitation de la centrale, notammenten matière d'engineering, en vue d'assurer un meilleurtransfert de savoir-faire et de technologie.M. Khelil s'est brièvement arrêté au niveau du centre detraitement de gaz, situé lui aussi à Alrar et composé de

4 trains de production de gaz pour une capacité globale de24,8 millions de mètres cubes par jour. Cette productionest répartie sur 23,4 millions de mètres cubes/jour de gazsec, 2,9 millions de tonnes/jour de condensat et 2,5 millions de tonnes/jour de GPL, indique-t-on auprèsdes responsables de cette infrastructure réalisée par unecompagnie américaine et mise en service en 1984.Le ministre a, en outre, assisté à une présentation sur l'étatd'avancement du projet de développement du champ deZarzaïtine, à une trentaine de kilomètres de In Amenas. Les objectifs assignés à ce projet portaient, entre autres, surl'augmentation de la capacité d'injection d'eau à 25 000 m3/j avant mai 2007, et de la capacité de traitementd'eau produite (décantation) de 11 000 m3/j avant mai2007. L'attribution de ce projet à Sinopec avait eu lieu en2002 à l'issue d'un appel d'offres, rappelle-t-on de mêmesource. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cetteprésentation, M. Khelil a affirmé que «la situation du pro-jet a été étudiée» en ajoutant, sans donner plus de détails,qu'il prendra «la bonne décision quant à cet investissementà la lumière des résultats obtenus». Le projet de la base devie de Stah (30 km d'In Amenas) a été également visité parle ministre. Ce projet, visant à améliorer les conditions devie des employés de Sonatrach dans la région, est d'unecapacité de 302 personnes.

Chakib Khelil inspecte plusieurs projets à Tamanrasset

La science au cœur du désertLe ministre de l'Energie et des Mines,Chakib Khelil, a consacré l'essentiel desa visite de travail dans la wilaya deTamanrasset à l'inspection de plusieursprojets en cours de réalisation.Le ministre a visité le site devantaccueillir le nouveau siège de l'Institutalgérien des mines (IAM), qui seraconstruit sur une surface de 10 ha etdisposera d'une capacité de 200 placespédagogiques.Ce nouveau siège sera doté de toutesles infrastructures pédagogiques néces-saires : salle de cours, ateliers, labora-toires disposant de techniques analytiques des plus performantes,médiathèque, logements pour ingé-nieurs, etc. M. Khelil a, ensuite, inspec-té les travaux de réaménagement de

l'Institut national spécialisé de la for-mation professionnelle (INSFP) enInstitut algérien des mines (IAM) pourune durée de trois années qui est ledélai prévisionnel de la réalisation dusiège définitif de l'IAM. La première formation de l'IAM lancéepar M. Khelil sera abritée par le centreuniversitaire de la wilaya.L'autre projet inspecté par le ministreest le montage de la station électriquede Tamanrasset, composée de cinqgroupes diesel d'une puissance de 8,9 MW. D'un coût de 3,4 milliards dedinars, la station sera opérationnelle enaoût 2009 et devra alimenter la popula-tion de Tamanrasset en électricité. Le ministre a également visité le centrede recherche nucléaire de Tamanrasset,

dont l'opération de dynamisation vacoûter 160 millions de dinars. Ce centre comme celui de Berine(Djelfa) et Draria (Alger) devrait aiderà produire de l'énergie nucléaire à desfins pacifiques, a-t-il encore souligné.M. Khelil a clôturé sa visite parl'inspection de l'entreprise d'exploita-tion des mines d'or (Enor), détenue à52% par l'australienne Gold MainingAlgeria (GMA) et à 48% parSonatrach. En marge de cette visite, leministre a indiqué que la production del'or devrait atteindre 700 kg cette annéeau lieu des 3 000 initialement prévus àcause du manque d'explosifs cetteannée.

M. Khelil en visite d’inspectionà In Amenas

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performancesPERFORMANCES

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Lancement de l’Institut algérien des mines de Tamanrasset Par Chakib Khelil :

«De la récession à un développement sans précédent»

«Les réformes mises en place dans lesecteur et notamment dans les minesavec la promulgation de la loi minièreet des textes pris pour son applicationont permis de créer un environnementtransparent, compétitif et incitatif pro-pice à l'investissement dans les activitésminières. C'est ainsi que le secteur des mines, dela récession et la fermeture des minesqui le caractérisait dans les années1990 a vu depuis l'avènement de la loiminière un développement sans précé-dent des activités minières. Ce nouvelessor peut être illustré par les résultatsnon exhaustifs suivants : l'accroisse-ment des titres miniers octroyés à tra-vers l'ensemble du territoire national,plus de 2 879 titres miniers ont étéoctroyés depuis l'année 2000 à ce jour;la réouverture prochaine de la mine dezinc-plomb d'EI-Abed dans la wilaya deTlemcen ; la mise en production denouvelles mines à l'instar de celled'Amesmessa que j'ai eu le plaisir d'inaugurer en janvier 2008 ; l'ouvertu-re dans un futur proche de la mine dezinc-plomb de Oued-Amizour dans lawilaya de Béjaïa ; l'accroissement de laproduction de substances minéralesdestinées aussi bien à l'industrie tellesque le fer, le phosphate, le feldspath…qu'à la fabrication de matériaux deconstruction nécessaires à la réalisationdes nombreux programmes de dévelop-pement du gouvernement. Ces réformes ont aussi permis d'encou-rager les investisseurs étrangers à s'in-téresser davantage au potentiel minéralalgérien. Actuellement, plus de 30 pro-

jets miniers sont inscrits à l'indicatif desCompagnies minières étrangères dedifférentes nationalités (australienne,canadienne, chinoise) et dont 11 pro-jets sont situés dans la seule wilaya deTamanrasset. La stratégie et la politique du secteurdes mines développées sont axées sur lavalorisation et le développement dura-ble des ressources minérales à traversl'ensemble du pays avec un intérêt par-ticulier pour l'emploi et la formation. Cette perspective vise notamment àassurer l'amélioration de la performan-ce de l'entreprise ou de la structure,favoriser son efficience économique,enrichir les responsabilités du person-nel, relever les défis techniques outechnologiques rencontrés. C'est pour répondre à ces besoinscroissants en personnel hautement

qualifié que le ministère de l'Energie etdes Mines a décidé de la création del'Institut algérien des mines àTamanrasset qui sera un centre d'excel-lence, où seront dispensées des forma-tions de haut niveau couvrant tous lesdomaines des activités minières : l'ex-ploration, le développement des gise-ments, l'exploitation, le traitement, l'é-conomie minière, la gestion des projetsminiers, sans oublier la protection del'environnement liée à l'industrieextractive. L'institut assurera des formations spé-cialisées et opérationnelles au profit desingénieurs et techniciens supérieurs dusecteur exerçant dans le domaine desactivités minières, en adéquation avecles besoins des institutions, des opéra-teurs publics ou privés. La formationdans les métiers de la mine, quant à

«Il m’est particulièrement agréable d’assister avec vous à Tamanrassetau lancement de la première formation initiée par le ministère del’Energie et des Mines et qui s’inscrit dans le cadre du projet de créa-tion de l’Institut algérien des mines, dont l’organisation opérationnelle a été confiée pour cette session à l’Ecole des mines d’EI-Abed.»

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performances

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elle, telle que boutefeux, chefs de carrière,foreurs, etc. est assurée par l'Ecole des minesd'El Abed que nous avons créée et ouvert déjà en2003 dans la wilaya de Tlemcen. L'Institut algérien des mines de Tamanrassetsera construit sur une surface de 10 ha octroyéepar Monsieur le wali, que je remercie vivement,et disposera d'une capacité de 200 places péda-gogiques accompagnées de toutes les infrastruc-tures nécessaires : salles de cours, ateliers, labo-ratoires disposant de techniques analytiques desplus performantes, médiathèque, logementspour ingénieurs, enseignants et gestionnairesainsi que toutes les commodités nécessaires àl'épanouissement des résidents de l'Institut :installations sportives, médicales, des zones derécupération, etc. En parallèle à sa principale mission de forma-tion, l'Institut algérien des mines est appelé àabriter et organiser des manifestations interna-tionales techniques et scientifiques dans lesdomaines de la géologie, des mines et des scien-ces de la Terre en général, puisqu'il sera équipéet doté des moyens modernes adéquats.En attendant la construction de l'Institut algé-rien des mines en face du centre universitaire deTamanrasset, le ministère de l'Energie et desMines a jugé nécessaire de commencer à répon-dre à la demande croissante en formation dansdes domaines de plus en plus pointus et d'orga-niser à titre transitoire des sessions de formationdans les locaux du centre universitaire, dont jeremercie les responsables pour leur accord d'a-briter cette opération, en attendant le réaména-gement de l'Institut national spécialisé de laFormation professionnelle (INSFP) mis à notredisposition gracieusement par le ministère de laFormation et de l'Enseignement professionnelset que je remercie aussi vivement. Cette premiè-re formation ayant pour thème la géostatistiquelinéaire appliquée à l'estimation des ressources etréserves minières s'étalera sur une durée de troissemaines et sera dispensée par des enseignantsde haut niveau. L'envoi des ingénieurs à cette première sessionpar les entreprises et institutions minières, àl'exemple de l'Enor, l'ENG, Ferphos, de SH-Aval, l'Enof, l'ORGM, du Comena de l'ANPM etl'ANGCM, nous réconforte dans ce choix etnous encourage à persévérer dans cette voie. Enfin, je voudrais féliciter de cette bonne initia-tive toutes les parties qui ont contribué à la miseen œuvre de cette opération et souhaiter unebonne réussite au démarrage de la première ses-sion de formation programmée par le projet del'Institut algérien des mines dans le domaine desgéostatistiques et qui, je suis convaincu, seratrès bénéfique aux ingénieurs ici présents durantleurs parcours professionnels.»

C. K.

Gaz naturel

Signature d’un contrat devente et d’achat de gaznaturel entre Sonatrach

et Sorfert Algérie

Pour approvisionner en énergiel’une des premières unités pétro-chimiques algériennes de secondegénération, le Groupe Sonatrach etla société mixte Sorfert Algérie,détenue par Sonatrach et l’égyp-tien Orascom Construction indus-trie (OCI), ont signé à Alger uncontrat de vente et d’achat de gaznaturel d’une durée de 20 ans. Lecontrat porte sur la fourniture, àpartir de 2011, de 1,75 milliard demètres cubes par an de gaz naturelpour l’alimentation du complexepétrochimique situé à Arzew quiaura une capacité de production de4 400 tonnes/jour d’ammoniac etde 3 450 tonnes/jour d’urée gra-nulée.L’accord a été signé par ChawkiMohamed Rahal, vice-président deSonatrach chargé de l’activitéCommercialisation, et OussamaAnwar Bishai, P-DG de Sorfert, enprésence du ministre de l’Energieet des Mines, Chakib Khelil, et del’ambassadeur d’Egypte à Alger.Sorfert Algérie est une sociétéconjointe de production de droitalgérien détenue par Sonatrach,

qui détient 49% des parts, et leGroupe égyptien OCI, qui endétient les 51 % restants, est char-gée de la réalisation et l’exploita-tion d’un grand complexe de pro-duction d’ammoniac et d’urée gra-nulée qui doit être réalisé à Arzewdans la wilaya d’Oran.Dans son allocution d’ouverture, leP-DG du Groupe pétrolier etgazier international MohamedMeziane a expliqué que la missionde Sonatrach est de se donner lesmoyens pour une valorisation opti-male des hydrocarbures «en saisis-sant les opportunités réelles devaleur ajoutée qu’offre l’économienationale, la transformation aval, laplus poussée de notre énergie pri-maire, et en proposant aux inves-tisseurs nationaux et internatio-naux des associations mutuelle-ment bénéfiques et des avantagescomparatifs incontestables.Pour sa part, le P-DG de Sorfertn’a pas hésité à dire toute la satis-faction de sa société d’avoir puconcrétiser «ce partenariat excep-tionnel», avec un groupe pétrolierd’envergure mondiale.

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performancesPERFORMANCES

Energie Minesmars 200916

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Plan de développementdu champ de Hassi Messaoud

Les grands projetsénergétiques en coursde réalisation dans larégion de HassiMessaoud s'inscriventdans le sens du ren-forcement des capaci-tés de production tantpétrolière qu'élec-trique.

Dans ce sens, des efforts considérablessont consentis pour améliorer les voletsinhérents à la gestion des installationsénergétiques par l'utilisation de techno-logies de pointe sur toute la chaîned'exploitation des hydrocarbures.Le principal objectif ciblé dans le cadredu plan de développement du champde Hassi Messaoud est de porter laproduction à 600 000 barils par jour.Dans cette optique, et afin d'avoir unemeilleure qualité du brut et un meilleurprix, deux grands projets ont été lan-cés, à savoir l'Unité de dessalage dubrut et l'Unité de traitement et stabilisa-tion du brut (UTBS).L'Unité de dessalage du pétrole brutconnaît un taux d'avancement trèsimportant. Elle traitera 225 000 barilspar jour et diminuera la salinité du brutà 40 ppm au maximum. La réceptionde l'unité est prévue en septembre2010. La réalisation de ce projet estassurée par la filiale de Sonatrach,l'ENGTP et le Groupe norvégien AkerKvaerner. Un autre projet d'envergure est encours de réalisation : l'Unité de traite-ment de brut et sa stabilisation (UTBS)de Hassi Messaoud.Le projet, dont la réalisation est confiéeà la compagnie italienne Saipem, estentré en vigueur le 1er août 2007 et seraréceptionné en septembre 2009. Leprojet est constitué d'une unité de sta-bilisation composée de trois trainsd'une capacité de production de

100 000 barils/jour chacun, d'uneunité de maintenance de quatre bacs destockage de 50 000 m3 chacun, d'unbac off spec de 20.000 m3 et d'un pipe-line d'expédition d'huile, d'eau et de gazde 45 km. Cette unité a pour objectifd'améliorer la qualité du brut, la sécuri-sation des installations et l'augmenta-tion de la capacité de traitement de laproduction. Par ailleurs, et compte tenudu volume considérable de ses réserves,l'UTBS permettra aussi l'optimisationde l'exploitation du gisement de HassiMessaoud.

Présentation du gisement de Hassi MessaoudLe champ de Hassi Messaoud se trou-ve à 900 km au sud d'Alger. Il a étédécouvert en 1956 et mis en produc-tion en 1958. Le champ s'étale sur unesuperficie de 2 500 km2 avec une pro-duction annuelle de l'ordre de 19millions de t/an.

EphémérideLe développement du champ de HassiMessaoud a été réalisé en plusieurs éta-pes, répondant à l'évolution écono-mique du pays et au développementtechnologique du marché des hydro-carbures.1964 : Démarrage de l'injection de gaz1973 : Démarrage de l'injection d'eau1976 : Introduction Gas lift1993 : Premier forage horizontal2006 : Acquisition de la sismique 3D(2 500 km2)2007 : Réalisation du Pilot WAG2007 : Mise en évidence du potentielUpside Nord, mise en évidence du poten-tiel des structures du pourtour de HMD.2008 : Confirmation du potentielUpside Nord par les forages.2008 : Mise en évidence de l'extensiondes gisements à l'est et à l'ouest deHassi Messaoud.

InstallationsLe champ de Hassi Messaoud compor-te d'importantes installations à savoir :

• 2 mégacentres de traitement (CIS,CINA), de compression, de stabilisa-tion, de raffinage et de récupération deGPL.• 15 stations satellites de traitement (9Nord, 6 Sud)• 1 400 puits forés (31/8/08)• 4 000 km de pipelines• 59 manifolds huile

Sonatrach/Consortium«Saipem SA/Saipem CA»Projet extraction des liquidesdes gaz à Hassi Messaoud 2e jalon après l'UTBS

Le Groupe pétrolier algérien Sonatrachet le consortium italien SaipemSA/Saipem CA ont procédé le 12novembre 2008, au niveau du siège dela Direction générale à Alger, à lasignature d'un contrat de réalisationd'extraction des liquides des gaz asso-ciés à Hassi Messaoud et de séparationde l'huile ligne directe haute pression(LDHP) de la zone du complexe indus-triel Naili Abdelhamid (ZCINA).Ce contrat d'un montant de près de 1,3 milliard, soit 177 milliards dedinars, a pour objet la réalisation desinstallations nécessaires pour l'extrac-tion des liquides des gaz associés duchamp nord de Hassi Messaoud qui secompose principalement de trois unitésde traitement de gaz. Ces installationsseront modulaires et conçues d'unemanière extensible en fonction de l'évo-lution de l'augmentation de la produc-tion des gaz associés.Par ailleurs, il est prévu, dans ce mêmecontrat, la collecte et la séparation del'huile haute pression au niveau de lanouvelle zone dénommée ZCINA,composée principalement d'un réseaude collecte d'huile, de séparateursd'huile, ainsi que de pipelines d'achemi-nement d'huile. Le délai de l'égalisationdes installations en question est de 42mois.

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performances

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But du projetDans une première phase, il est prévu larécupération des NGL (GPL et condensat)des gaz associés excédentaires du CentreCINA et des gaz en provenance deOMP53 ainsi que les gaz résiduels de l'usine d'extraction des GPL de la zoneCINA. Le nombre de trains similaires serade deux dans cette première phase maisextensible à trois. Les installations servi-ront à séparer les NGL en GPL et conden-sat stabilisé aux spécifications du maître del'ouvrage, à produire un gaz résiduel aussipauvre que possible en hydrocarbureslourds à renvoyer dans le 40 pouces pourêtre dirigé vers le CIS pour les besoins dela réinjection dans le gisement.

Plan d'implantation des installationsPour ce faire, les futures installations com-prendront (au niveau du site) : • Les lignes du gaz de charge, le(s) mani-fold(s) d'arrivée avec les gares • Les racleurs

• Une compression de la charge d'entréeafin de garantir une détente suffisantepour condenser les NGL • Un système de détente pour condenserles NGL • Les séparateurs et colonnes requisespour séparer, produire des produits auxspécifications Sonatrach • Une aire de stockage des produits com-portant :– deux (02) bacs à toit flottant pour la pro-duction de condensat ;– un bac à toit fixe pour le condensat horsspécification pour une autonomie de unjour de production • Trois sphères de 500 m3 chacune pour leGPL on spec • Une sphère de 500 m3 pour le GPL horsspécification

• Le système de retraitement des produitsGPL et condensat • Un by pass total de l'usine de GPL afinde pouvoir envoyer le gaz directement auCIS lors des déclenchements de l'usined'extraction des NGL• Les pomperies d'expédition des produitsGPL et condensat qui doivent être calcu-lées sur la base de trois trains similaires • Les lignes d'évacuations des produits:gaz, GPL, condensat, calculées sur la basede trois trains • Une unité de traitement des eaux huileuses• Une unité de traitement des eaux sani-taires • Les utilités nécessaires au fonctionne-ment : fuel gas, produits chimiques,méthanol, eau de service, air instrument,air service, azote, eau potable et leur trai-tement, stockage et système de distribu-tion. Ces dites utilités doivent couvrir lesbesoins de trois trains • Le bâtiment sécurité, le hangar et ateliersécurité, la (es) sous-station(s) électrique(s), le(s) poste(s) de garde,

• Le bac d'eau incendie (calculé en tenantcompte de l'extension à trois trains) et lapomperie• Des systèmes fixes de détection et deprotection incendie,• Un laboratoire équipé pour le contrôlede la qualité des produits • Un système de contrôle :DCS/ESD/F/G et SCADA • Un groupe diesel de secours calculé surla base de trois trains • Le réseau de torche • Un bourbier, un étang d'évaporationétanche • Une base industrielle (bureaux et ate-liers) pour la maintenance ainsi qu'unmagasin pour les pièces de rechange.

In L'Amont Express

Fiche technique du projetDescription de l’ouvrage

• Trois (03) trains de GPL

de 8 MM Sm3/j extensible

à 4 trains

• Une (01) ligne LDHP,

séparation triphasique de

l'huile haute pression du

champ nord de Hassi

Messaoud

• Un (01) réseau de col-

lecte d'huile et des lignes

d'évacuation d’huile et

d'eau vers le CINA ainsi

que le raccordement avec

le GPL pour l’achemine-

ment du gaz de séparation

Présentation du projet

• Capacité de traitement

de gaz de l'installation :

24 millions de SM3/j

• Production moyenne de

GPL : 4 600 t/jour

* Production moyenne

de condensat on spec :

300 t/jour

• Délais de réalisation :

42 mois

• Mise en production

prévisionnelle :

septembre 2012

Déroulement du processus

• Contrat FEED : ENC 07

416 Z

• Mise en vigueur :

2 juillet 2007

• Durée du contrat :

39 semaines

• Contractant : Saipem

• Montant du contrat :

5 911 307 £ (GBP)

• Intégration de la LDHP

dans le SCOPE du projet

GPL ZCINA : février 2008

• Date de remise des off-

res techniques :

31 mai 2008

• Date de remise de l’offre

commerciale :

18 octobre 2008

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Energie Minesmars 200918

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Ville nouvelle de Hassi Messaoud

Inauguration du siège de l’établissement de réalisation

Le ministre de l’Energie et des Mines,M. Chakib Khelil, a inauguré le siègede l’Etablissement de la ville nouvellede Hassi Messaoud (EVNH) dans lawilaya de Ouargla, marquant ainsi lelancement effectif des travaux de réali-sation de ce nouveau pôle énergétiqueet urbain. A la faveur de ce nouveausiège, l’ENVH, composé d’expertsdans différents secteurs, pourraitaccomplir sa mission d’étude, de suiviet du contrôle du projet de la nouvelleville de Hassi Messaoud «tout près dusite», a affirmé M. Khelil à la presse enmarge de la cérémonie d’inauguration.La nouvelle ville du plus grand champpétrolier de l’Algérie devrait être finprête dans huit ans, soit en 2016, aajouté le ministre, précisant que cettedate ne va pas marquer l’arrêt des tra-vaux de réalisation du projet qui prévoitde futures extensions.Le siège de l’EVNH, situé en dehors del’enceinte de l’ancienne ville de HassiMessaoud, abrite une cinquantained’employés. Il est composé, notam-ment d’un bloc administratif, d’un blocd’hébergement et d’un restaurant.M. Khelil qui était accompagné lors decette visite par le ministre des Finances,M. Karim Djoudi, ainsi que par le gou-

verneur de la Banque d’Algérie, M.Mohamed Laksaci, a également partici-pé à une opération de plantation depalmiers dans la région sud du projetafin de protéger la ville nouvelle contreles vents. «Nous avons commencé leboisement de la région sud du projetafin de former une forêt qui pourraitprotéger la ville, une fois réalisée, contre les vents du sud», a-t-il indiquésur ce point. Cette future bande vertedevrait comprendre quelque 60 000palmiers, sur une superficie globale de312 hectares, a-t-on précisé auprès del’EVNH.L’inauguration du nouveau siège del’EVNH ainsi que le lancement du boi-sement de la région sud du futur HassiMessaoud marquent le lancementeffectif des travaux d’exécution de cepôle, a souligné le ministre, en poursui-vant que l’Etat «mettra tous les moyensnécessaires pour aller jusqu’au bout duprojet». M. Khelil a, par ailleurs, prési-dé la réunion du conseil d’administra-tion de l’EVNH. Tenue à huis clos,cette réunion a été consacrée à l’adop-tion du budget pour 2009 ainsi quel’examen et l’approbation du systèmede rémunération de l’établissement,selon le directeur général de l’EVNH,

M. Mourad Zeriati. Le contrat de réali-sation des études et l’exécution desprestations de suivi, contrôle et coordi-nation du projet de construction de laville nouvelle de Hassi Messaoud(wilaya de Ouargla) est provisoirementattribué au groupement SNC LavalinInternational-SNC Lavalin Maghreb.D’un coût global de 6 milliards de dol-lars, le projet de cette ville sera réalisédans un délai de 96 mois dont 16 moispour les travaux d’engineering.Couvrant une superficie de 4 483 hec-tares, le projet est destiné à une popu-lation de 80 000 habitants et comprendun «îlot énergie» qui constituera lequartier général des compagnies pétro-lières opérant sur les champs pétroliersavoisinants.Il est également prévu la constructiondes immeubles administratifs, des insti-tuts universitaires, des centres de for-mation, de recherche et de développe-ment, des lieux et centres de culte, desinfrastructures, équipements et établis-sements du sport et de la jeunesse. Laville nouvelle du plus grand champpétrolier du pays comprendra aussi deszones d’activités destinées à la produc-tion de biens et services liés aux activi-tés énergétiques et universitaires.

Le secteur de l'Energie et des Mines de la wilaya de Tlemcenvient de voir son potentiel infrastructurel renforcé par unouvrage de haut niveau visant à assurer à la wilaya dans sonensemble un approvisionnement régulier en carburant. Il s'a-git en effet de l'achèvement du pipeline multiproduits quivient d'être achevé récemment et qui aura un impact consi-dérable sur la région. Avec un coût global de 332 milliards,ce pipeline, qui a connu par le passé un retard dans sa réali-sation en raison de certaines contraintes d'ordre technique,permettra au centre enfûteur de Naftal de Remchi de dispo-ser quotidiennement de produits de carburant, notammenten essence (mazout, super) et autres dérivés d'hydrocarbu-res. Long de 168 km, cet ouvrage de grande enverguredispose d'une salle de contrôle des collecteurs des bacs destockage, d'une station d'électrification ainsi que de deux

pompes destinées à répondre quotidiennement aux besoinsde la wilaya en matière de carburant. Le ministre de l'Energieet des Mines, M. Chakib Khelil, qui a procédé à sa mise enservice, estime que la wilaya de Tlemcen à la faveur de cetéquipement n'aura plus recours aux moyens roulants pours'approvisionner, notamment les camions-citernes et le trainde marchandises, des moyens qui ont été le plus souvent àl'origine de fréquents accidents de la circulation. Par ailleurs,il y a lieu de noter que plusieurs localités seront desservies encarburant, notamment celles qui seront localisées sur le tracéde cet ouvrage.Pour rappel, ce pipeline, qui a connu depuis son lancementde grandes contraintes techniques eu égard au relief et à latypologie des terrains, relie la station de raffinage d'Arzew àRemchi, soit une distance de 168 km.

Mise en service d’un pipeline multiproduits «Arzew-Tlemcen»

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performances

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Une vision limpide du développement durable

13 unités de dessalement en chantier

Chakib Khelil a procédé à Tipasa aulancement des tra-vaux de l'unité deOued Sebt. Les pro-jets de stations dedessalement d'eau demer de Fouka (daïrade Douaouda) et deOued Sebt (Gouraya)ont été au centre dela visite dans lawilaya de Tipasa duministre de l'Energieet des Mines, ChakibKhelil.

Les travaux du chantier de Fouka sont«en bonne voie», a estimé le ministrealors que ceux de Oued Sebt, encore austade des études d'impact seront lancéscette année. Le ministre a indiqué qu'a-vec la réception de ces deux unités dedésalinisation de l'eau de mer, le secteur de l'énergie disposera de 13 structures dont celle de Tarf qui seralancée prochainement et produiront2,25 millions de mètres cubes/jourd'eau dessalée. Dans la daïra deDouaouda, les travaux de la station deFouka sont à 31,5% depuis leur lance-ment en février 2008. Cette station,installée sur un site de 8 ha, ayant pourmaître d'ouvrage Myah Tipasa, en par-tenariat avec le canadien SNC Lavalinet une entreprise espagnole AccinaAgua, aura une capacité de traitementjournalier de 270 000 m3 avec desrejets estimés à 150 000 m3/jour. Lemontant de l'investissement est de180,17 millions de dollars répartisentre Algeria Water Investment Inc(100% SNC Lavalin) qui détient 51%des parts et Algerian Energy Company( 49%). L'unité de Fouka qui sera miseen service en avril 2009, selon les enga-

gements des constructeurs, sera ali-mentée en énergie électrique à partir dedeux postes sources, celui de Ahmer ElAïn et celui de Mazafran avec unecapacité de 30 MW chacun.L' eau dessalée par cette usine, qui uti-lisera le procédé de traitement par l'os-mose inverse, sera vendue à la compa-gnie pétrolière nationale Sonatrach etl'Algérienne des Eaux (ADE) qui ali-menteront leurs clients respectifsd'Alger et de Tipasa. L'entreprise cana-dienne aura un contrat d'exploitationde 25 ans. Dans la commune côtièresur zone ouest de la wilaya, le ministrea visité le site qui abritera à Oued Sebt(Gouraya) une station de désalinisationde l'eau de mer d'une capacité de trai-tement de 100 000 m3/jour.Installée sur une superficie de 6 ha,cette station, inscrite en 2004 commepetite station monobloc, a été érigée engrande structure suite à la visite duministre de l'Hydraulique, dans la per-spective d'une vision à long terme danscette région appelée à se développer etaccueillir des projets d'expansion tou-ristique et qui, jusque-là, a souffertd'un déficit en eau.D'un coût global de 115 millions dedollars américains, les travaux de cettestation confiés à une entreprise de

Bahrein, Biwater Consortium, n'ont pasencore démarré, attendant la finalisa-tion de l'étude d'impact et la signaturede la convention entre les services desdomaines et le maître de l'ouvrage,Myah Oued Sebt.Les responsables de l'entreprise ontannoncé le lancement des travaux enjanvier 2009 tout en s'engageant à lamettre en service en décembre 2011avec la même formule, soit la vente del'eau à Sonatrach et ADE pendant 25ans. La station sera desservie en élec-tricité à partir de deux postes sourcessitués à El Khemis et Kherba, dans lawilaya de Aïn Defla.Sur site, le ministre s'est interrogé surles modalités de connexion avecl'Algérienne des Eaux qui sera branchéesur le réseau de Cherchell, selon lesexplications du directeur de l'hydrau-lique, ainsi que sur le débit, voire lapression d'eau envisagée sitôt l'unitémise en service.Avec la réception de ces deux projets, lawilaya de Tipasa comptera trois sta-tions de désalinisation dont la premièred'une capacité de traitement d'eau demer de 5 000 m3/jour a été mise en ser-vice en juillet 2007 dans la communede Bou Ismaïl et réalisée par l'entrepri-se allemande Linde.

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performancesPERFORMANCES

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Hyproc Shipping. Cie

Une nouvelle politique

Ainsi, plusieurs chantiers relatifs auxactions de court terme «Quickwinx»ont été lancés. Parmi ceux-ci on peutciter la «Pilot Team» relative à la fidéli-sation des équipages qui doit à termepréfigurer le modèle business unit dansle management de la flotte et concerne-ra, dans un premier temps, quatre navi-res. Cette action s’inscrit, conformé-ment au guide TMSA, dans la nouvellepolitique de notre société en matière degestion des équipages et des plans derelève.Pour marquer également notre volontéde poursuivre le projet de transforma-tion de notre société, qui se fera, je lerappelle, avec tous en observant lesrègles de transparence et d’équité, unappel à candidatures, dans le cadre dela bourse de l’emploi vient d’être publiépour un premier lot de postes à pour-voir. En effet, cette action vise à doter,

déjà, les nouvelles entités organisation-nelles, de managers qui deviendront lesprincipaux acteurs du changement.De ce fait, le déroulement du plan d’ac-tions relatif aux quickwins, l’achève-ment des actions de gouvernance, ladéfinition des principales politiques dela société, l’alignement des premièresorganisations (structure de procure-ment) et la rédaction des cahiers descharges relatifs aux systèmes d’infor-mation impriment déjà un engagementirréversible à l’évolution du projet.La future organisation de la société semet en place doucement mais sûrementgrâce aux efforts de tous : Process lea-ders, responsables opérationnels, cadres et partenaires social.La réalisation des objectifs que s’estfixés notre société en lançant ce projetdemeure un impératif majeur pour sonavenir. Au stade actuel de l’avancement

de ce projet, il convient, pour tout unchacun, d’apporter sa brique au nouvelédifice de la maison Hyproc. Il est desmoments, dans la vie d’une entreprise,où il est moins risqué d’avancer, enaffrontant les changements dans sesmodes de gestion et dans sa vision stra-tégique que de se complaire dans unstatu quo organisationnel, rassurantdans l’immédiat, mais très dommagea-ble à long terme.Je tiens particulièrement, à l’occasionqui m’est offerte dans cet espace, àremercier et à encourager tous ceux ettoutes celles qui œuvrent pour ce pro-jet, en apportant chaque jour leurcontribution, non sans difficulté, touten assumant leurs fonctions dans lecadre de leurs missions et tâches pre-mières.

M. M.

* Président-Directeur général

De Hyproc Shipping. Cie

Le projet de la réorganisation de notre société est entré dans sa phasede mise en œuvre. La résolution de nous projeter vers une forme d’orga-nisation répondant aux standards internationaux commence à seconcrétiser sur le terrain par diverses actions d’amélioration.

Par Mostepha Mohammedi (*)

Ces derniers mois ont permis d’ores et déjà de réaliserles premières actions préparant la mise en place d’unenouvelle forme de management qui passera en prioritépar la reconnaissance et le développement des collabo-rateurs tout en soutenant le développement de notresociété. Les différents ateliers de travail regroupant les équipesHyproc et Ernst & Young ont permis dans un premiertemps :• d’approcher les «meilleures pratiques» et la représen-tation de processus prêts à être intégrés au sein des systèmes d’information cibles.• De définir des contrats de service et de managementdont l’approbation est un préalable indispensable à l’im-

plémentation de l’organisation retenue et une évolutionmajeure dans le fonctionnement interne de Hyproc.Sur la base de ces travaux, une première étape a étéfranchie avec la rédaction des cahiers des charges, docu-ments comportant notamment une description des différentes fonctionnalités et des besoins auxquels lefutur système d’information doit répondre.En parallèle, des actions de court terme ont été initiéessur les différents chantiers afin de mettre en œuvre desactions ayant un impact palpable sur l’activité quoti-dienne. Elles sont prises en charge par le personnelHyproc et conduites par des responsables opérationnels.Ces actions préparent la transformation de la société etl’arrivée du futur système d’information.

Avancement du projet

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performances

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GNL

Sonatrach Aval ambitionne d'atteindre un volumede 85 milliards de mètres cubes en 2015

Depuis le démarrage des quatre com-plexes GNL de Sonatrach Aval, d’unecapacité globale de 44 millions de mèt-res cubes/an, la production de gaznaturel liquéfié a atteint un seuil recordde 1 milliard de mètres cubes en septembre 2008.Ce volume sera porté à 85 milliards demètres cubes à l’horizon 2015, soit uneaugmentation de 30%, selon les décla-rations du Vice-Président de la société,Abdelhafid Feghouli. Cette performan-ce contribuera à confirmer la positionde Sonatrach en tant que premièrecompagnie pétrolière et gazière enAfrique et l’un des principaux exporta-teurs de GNL dans le monde. En fait,l’Algérie exporte annuellementquelques 62 milliards de mètres cubes

de gaz, précisera l’intervenant sur lesondes de la Chaîne III. M. Feghouli aaffirmé que l’entreprise compte doublerles capacités de transport par gazoduc,notamment vers l’Espagne et l’Italieavec cette ambition d’explorer d’autresmarchés citant les Etats-Unis et l’Asie. Aussi, dans le cadre de sa stratégie dedéploiement, Sonatrach Aval envisagela création d’une société de distributionde GNL en France. Concernant unéventuel partenariat avec Gazprom, ilrépondra que la démarche de sonentreprise qui ne «dépend pas forcé-ment de Gazprom» consiste à diversi-fier ses partenariats. «D’autres producteurs de GNL sontaussi très importants comme la compa-gnie Statoil avec laquelle l’Algérie est

liée par un partenariat stratégique», a-t-il souligné. Dans le même contexte,M. Feghouli ajoutera que les capacitésde raffinage de l’Algérie atteindront 26 millions de tonnes en 2009 grâce àl’apport de la nouvelle raffinerie, indi-quant que notre pays dispose de 4 raf-fineries d’une capacité globale de pro-duction évaluée à 20 millions de ton-nes. Cette capacité sera portée à prèsde 30 millions de tonnes en 2012, a-t-il ajouté. Avec la mise en service de laraffinerie de Tiaret, le volume total serade 45 millions de tonnes en 2014. Cesprojections permettront de couvrir lesbesoins nationaux et de consacrer lamoitié de la production à l’export.

L’entreprise Sonatrach négocie une prise de participationdans le terminal gazier de Rotterdam (Pays-Bas), d’unecapacité de regazéification de 12 milliards de mètrescubes/an, a indiqué à Alger la ministre néerlandaise desAffaires économiques, Mme Maria Van Der Hoeven, en visitede travail en Algérie. «Il y a des discussions entre le GroupeSonatrach et la compagnie néerlandaise (4 gas) sur ce pro-jet de regazéification d’une capacité de 12 milliards de mèt-res cubes», a indiqué Mme Hoeven lors d’un point de presseanimé conjointement avec le ministre de l’Energie et desMines, Chakib Khelil, après leurs entretiens au siège duministère de l’Energie.Ce projet contribuera, a-t-elle ajouté, à la création d’un mar-ché gazier pour toute l’Europe de l’Ouest et, partant, diver-sifier les sources d’approvisionnement du continent euro-péen. «Notre objectif en Hollande est de réaliser un carrefourde gaz pour toute l’Europe de l’Ouest pour assurer l’appro-visionnement de cette région en gaz et en GNL», a-t-elle dit.Pour sa part, M. Khelil a précisé qu’il s’agit de négociationssur une prise de participation par Sonatrach dans les unitésde regazéification que la Hollande entend développer dans leterminal de Rotterdam. Le ministre a également fait savoirque la partie algérienne a exprimé son souhait de développe-ment le commerce de GPL entre les deux pays, en ajoutantque Sonatrach a manifesté son intérêt pour la participationdans les unités de stockage et de distribution de ce carburantaux Pays-Bas.

La coopération au niveau international dans le domainegazier a été également au centre des entretiens de M. Khelilavec Mme Hoeven. A ce propos, le ministre de l’Energie aindiqué que les deux parties ont abordé la possibilité d’unpartenariat entre Sonatrach, la compagnie nigériane deshydrocarbures NNPC et le Groupe anglo-néerlandais Shellpour développer le mégaprojet du gazoduc TranssaharienGas pipeline (TSGP), devant relier le Nigeria à l’Europe vial’Algérie. D’un montant dépassant les 10 milliards de dollars,le TSGP va acheminer 20 à 30 milliards de mètres cubes degaz naturel du Nigeria vers l’Europe via l’Algérie et le Nigerà partir de 2015.Ce projet devrait augmenter l’approvisionnement del’Europe en gaz et aussi développer les livraisons de GNLvers les Pays-Bas, a souligné le ministre.Les deux parties ont également discuté des possibilités decoopération dans les énergies renouvelables, a encore faitsavoir M. Khelil qui a précisé que l’Algérie recherchait unecoopération stratégique dans ce domaine, compte tenuqu’elle représente un futur grand marché dans ce domaine.La Hollande est présente en Algérie à travers la compagnieanglo-néerlandaise Shell qui active dans l’exploration et laproduction des hydrocarbures et qui assiste également lacompagnie nationale Sonatrach dans le domaine du stocka-ge du GNL et des produits pétroliers.

Sonatrach prend une participation dans un projetgazier au terminal de Rotterdam

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performancesPERFORMANCES

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Sonatrach confirme sa dynamique de croissance

Au plan national, Sonatrach SPA enre-gistre une augmentation de la consom-mation d’hydrocarbures liquides etgazeux de plus de 3% par rapport à2006, ce qui confirme la tendance de lacroissance économique du pays. Dansce contexte, l’approvisionnement dumarché national a atteint 30,8 millionsTEP, en augmentation de 5% par rap-port à 2006.Au plan international, le marché pétro-lier s’est caractérisé par une grandevolatilité des cours du pétrole brut quiont oscillé entre 50 et 96 $/bb pour leBrent. Les équilibres ont été exacerbéspar des facteurs géopolitiques, aggra-vés par les limites des capacités de raf-finage au niveau mondial. Le coursmoyen du Brent a ainsi atteint 72,5 $/bb sur l’année, soit une pro-gression de 7 $/bb (11%) par rapport à2006.L’envolée des prix du pétrole et du gaza entraîné une situation très tendue dumarché des biens et services. Cette situation a affecté d’une manièresignificative les coûts des équipements,de l’ingénierie et la construction avecdes conséquences sur les délais deréalisation des projets.

C’est dans cet environnement particu-lièrement complexe et mouvant queSonatrach a enregistré durant l’exerci-ce 2007 des résultats appréciables.

• Le développement du potentiel deréserves et de production d’hydrocar-bures avec la mise en évidence de vingt(20) nouvelles découvertes.

• Une production primaire d’hydrocar-bures de 233,3 millions de tonnes équi-valent pétrole (TEP), en progressionpar rapport à l’année précédente.

Ce qui fait que la production totalerevenant à Sonatrach a été de 224,9 millions TEP et la part de la pro-duction revenant aux compagnies associées s’est établie à 8,4 millions deTEP. Par produits, le bilan fait ressortirdes productions de 63,8 millions detonnes de pétrole brut, 152,8 milliardsde mètres cubes de gaz naturel, 13,7 millions de tonnes de condensat,8,6 millions de tonnes de GPL et 40 millions de mètres cubes de GNL.

• Un volume commercialisé d’hydro-carbures de 164,9 millions de TEPdont 134,1 exportés et 31 destinés aumarché national. Ainsi, même si les volumes d’hydrocar-bures exportés par Sonatrach ont légè-

rement baissé, le chiffre d’affaires glo-bal réalisé de 4 287,6 milliards dedinars enregistre une augmentation de11% par rapport à 2006. Le chiffred’affaires à l’exportation est de 4 118,6milliards de dinars, soit 59,5 milliardsUSD. Ce chiffre d’affaires intègre également2,2 milliards USD correspondant auxvolumes commercialisés par Sonatrachau titre de la TPE. La part des associés,quant à elle, est de 4 milliards USD, enbaisse de 26% par rapport à 2006. Pour le marché national, Sonatrachréalise un chiffre d’affaires 174,8milliards de dinars.

• En matière d’investissements enAlgérie, des efforts importants, de

Sonatrach a réalisé de nouvelles performances au cours de l’année2007 sur le plan financier et en termes de projets de développement du potentiel de réserves et de production d’hydrocarbures.

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performances

Energie Minesmars 200923

&

l’ordre de 30% par rapport à 2006, ontété enregistrés avec un niveau de réali-sation en termes de programme phy-sique valorisé de 6,4 milliards de dol-lars équivalents. Afin de consolider sa position sur lesmarchés pétroliers et gaziers interna-tionaux, Sonatrach poursuit la modernisation de ses activités de com-mercialisation et de trading ainsi que lerenforcement de sa flotte de transportmaritime des hydrocarbures avec l’ac-quisition de nouveaux navires. Par ailleurs, la politique de partenariatdéveloppée par Sonatrach lui a ouvertles marchés internationaux et permis lacommercialisation des hydrocarburesen Europe, notamment par le renforce-ment de sa présence sur le marché ita-lien et ibérique, en Amérique avec uneperspective d’entrée sur le marché bré-silien et en Asie.

Exportations hydrocarbures gazeux 65,9 millions de TEP d’hydrocarburesgazeux exportés en 2007 pour un chif-fre d’affaires record de 19,9 milliardsUSD (associés inclus). Il correspond àune évolution de près de 6% par rap-port à 2006 liée à la hausse des prix dupétrole brut et des produits pétrolierssur lesquels les prix du gaz sontindexés.

Gaz naturel (GN)

35,5 milliards m3 de gaz naturel expor-té en 2007. Un volume en diminutionde 6% par rapport à 2006 pour un chif-fre d’affaires de 595 milliards dedinars, soit 8,2 milliards USD.

Gaz naturel liquéfié (GNL)

39,6 millions de mètres cubes exportésen 2007. Un volume en hausse de 2%par rapport à 2006 pour un chiffred’affaires de 457 milliard de dinars, soit6,3 milliards USD.

Gaz de pétrole liquéfié (GPL)

7,4 millions de TM de GPL exportésdont 57% de propane et 43% de buta-ne. Ce volume est en hausse de plus de6% par rapport à 2006. Un chiffre d’af-faires de 314 milliards de dinars, soit4,5 milliards USD.

Exportations hydrocarbures Liquides

68,5 millions de TEP d’hydrocarburesliquides exportés en 2007 pour un chif-fre d’affaires record de 40 milliardsUSD. Il est en évolution de 15% parrapport à 2006. Cet accroissement estdû essentiellement à la persistanced’une conjoncture favorable en termesde prix de marché des différents pro-duits pétroliers.

Pétrole brut

43,248 millions de TM pour un chiffred’affaires de 1 759,648 milliards dedinars, soit 25,4 milliards USD. Les exportations de pétrole brut serépartissent par zone géographiquecomme suit : Amérique : 67, 6% ;Europe : 24% ; Asie : 7,8% ; Océanie :0,51%. Les exportations par régionmontrent une augmentation de 11% duvolume exporté vers les Etats-Unis audétriment des volumes exportés versl’Europe. Par ailleurs, les exportationsvers l’Asie ont enregistré une hausse envolume de 35%, passant de 2,5 millionsde tonnes, en 2006, à 3,4 millions detonnes en 2007.

Produits raffinés

9,877 millions de TM ont été exportéspour une valeur de 403,626 milliardsde dinars, soit 5,8 milliards USD. La répartition des exportations s’estétablie comme suit : 38% pourl’Amérique ; 14% pour l’Asie. Par destination, l’année 2007 s’estcaractérisée notamment par un légerrecul de 6% des volumes exportés versl’Amérique par rapport à l’année 2006et ce, à la faveur d’une augmentationdes volumes destinés à l’Europe etl’Asie.

Condensat

12,9 millions TM de condensat expor-tés en 2007 (part des associés incluse)pour un chiffre d’affaires de 588, 7milliards de dinars, soit 8,5 milliardsUSD. Ce volume est en baisse de 3,5%par rapport à 2006. Ces exportationsont été destinées essentiellement auxmarchés européen et américain à partségales.

Marché national La reprise de l’activité économique dupays, amorcée ces dernières années,

s’est poursuivie en 2007, se traduisantpar une augmentation de la consom-mation nationale de 4% par rapport à2006.

Les ventes

Les ventes s’établissent à 36,3 millionsTEP de produits pétroliers et gaziers.Ce volume est en hausse de 4% parrapport à 2006. • 19,8 millions TM de pétrole brut livréaux raffineries dont 10,2 millions TMont été destinés à la consommationnationale pour une valeur de 125,6milliards de dinars (y compris la raffi-nerie d’Adrar) • 25,5 milliards m3 de gaz naturel pourun chiffre d’affaires de 27,6 milliardsde dinars. • 1,3 million de TM de GPL pour unchiffre d’affaires de 4,3 milliards dedinars. Près de 15% des ventes de GPLont été destinés à la clientèle privée. • 335 milliers TM de bitumes vendustous grades confondus «oxydé et rou-tier» issus de la production nationale,pour un montant de 9,4 millions dedinars. Ceci représente une croissancede 26% par rapport à 2006.

Importation

Le marché national a absorbé un volu-me (tous produits confondus) de 1,1 million de TM, en hausse de 36%par rapport à 2006 (807 000 TM) etréparti comme suit : • BRI 358 TM (+8,3%) • Bunker C 266 121 TM (+5%) • Bitumes 313 497 TM (+45%) • Gasoil 217 597 TM • Ethylène 200 TM (-96,7%)

La valeur de ces importations est éva-luée à 486 millions USD, en hausse deplus de 92% par rapport à 2006 (252 millions USD).

La répartition se fait comme suit : • BRI 127 millions USD (+29%) • Bunker C 100 millions USD(+23,5%) • Bitumes 115 millions USD (+74%) • Gasoil 143 millions USD • Ethylène 0,13 millions USD

In Market News

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performancesPERFORMANCES

Energie Minesmars 200924

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Sonelgaz

Première conférence sur l’audit interne

Sous le thème«L’audit interne auservice de la perfor-mance» s’est tenue lapremière conférencesur l’audit interne duGroupe Sonelgaz à lasalle de conférencesDjediani-Mohamed, aucentre de formationde Ben Aknoun.

Le Groupe Sonelgaz, qui est le premiergroupe économique algérien à avoirinstallé ce système d’audit interne en2004, et est pratiquement aujourd’huile seul à l’avoir, considère l’audit inter-ne comme étant une clé de bonne gou-vernance. Au sein du Groupe, il estdéfini «comme étant une activité indé-pendante et objective qui donne àSonelgaz une assurance raisonnablesur le degré de maîtrise de ses opéra-tions, lui apporte ses conseils pour les

améliorer et contribue à créer de lavaleur ajoutée».De par les multiples relations entrete-nues avec ses différents partenaires, leGroupe Sonelgaz perçoit l’audit inter-ne comme étant une obligation vis-à-vis de ses clients, mais aussi vis-à-vis deses partenaires économiques, de lamasse des obligataires et de laCommission de régulation de l’électri-

cité et du gaz (CREG). Un audit dontse prévalent en fait toutes les écono-mies des pays les plus développés.De plus, le parachèvement de la trans-formation du Groupe Sonelgaz en hol-ding, composé de 33 filiales, a exigél’instauration d’un outil fiable qui estl’audit interne. Ainsi, c’est un dispositifd’accompagnement de la décentralisa-tion de façon à améliorer la réactivité et

Cinquante missions d’audit ont été engagées par le GroupeSonelgaz au cours de l’année 2008 et une soixantaineseront lancées en 2009, a indiqué à Alger le directeur dudépartement Audit de Sonelgaz, M. Malik-Salim Mazri, aucours de la première conférence sur ce thème organisée parle Groupe. Ces missions ont généré 300 recommandations qui ontporté notamment sur l’amélioration de la trésorerie (45%),l’amélioration de l’efficacité (30%) ou les risques encourusen matière de gestion. Les opérations d’audit au sein duGroupe ont également permis de constituer une base dedonnées qui seront mises en pratique, a fait savoir M. Mazri, précisant que le Groupe a décidé, il y a quelquesannées, de lancer des audits avec pour finalité de gérer lesinfrastructures de Sonelgaz et de satisfaire les 9 millionsd’abonnés. Le problème auquel était confrontée l’entrepri-se est l’indisponibilité des spécialistes de l’audit de qualité,ce qui a rendu nécessaire leur formation en 2004-2005.

«Aujourd’hui, Sonelgaz peut compter sur un effectif globalde 48 cadres d’audit», a précisé M. Mazri qui a fait le bilandes opérations menées par le Groupe depuis 2005. De soncôté, le P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa, a citéle comité d’audit instauré au sein du Sonelgaz et la «fabri-cation» de compétences dans ce domaine, parmi les princi-paux acquis assurés par cette entreprise. «Si je devais m’exprimer sur les principaux acquis à ce jour,je citerais la fabrication des compétences et le comité auditdont l’émergence et la mise en place constituent un atout decrédibilité», a dit ce responsable qui a ouvert les travaux decette conférence. Cette réunion placée sous le thème «Auditau service de la performance» a vu la participation de nom-breux experts nationaux et étrangers qui se sont penchéssur la question. L’audit est un organe indépendant et unoutil d’analyse dont le rôle est de contrôler et de superviserla gestion en coordonnant les actions entre les différentesstructures.

50 missions d’audit engagées en 2008

Page 24: Energie Mines 10 Fr

performances

Energie Minesmars 200925

&

optimiser l’efficacité du Groupe.Pour assurer cette fonction capi-tale et qui l’est encore davantagemaintenant qu’un important pland’investissement est en coursd’exécution, des référentiels debonne gouvernance ont été misen place. De ce fait, le Président-Directeur général du GroupeSonelgaz, M. NoureddineBoutarfa, n’a pas omis de mettreen exergue l’importance, maisaussi la nécessité d’un pareil sys-tème, notamment dans la gestioninterne de l’entreprise, notam-ment pour ce qui est de sesaspects efficacité, compétitivité etperformance.Dans cet ordre d’idées, il a relevédans son allocution d’ouverture,devant un important parterred’experts financiers et comptablesfaisant partie de son groupe, maisaussi de nombreuses autres socié-tés d’envergure, que deux princi-paux acquis sont à mettre sur lecompte de cette nouvelle poli-tique, opérationnelle depuis l’an-née 2005.Il a déclaré à ce sujet : «Si jedevais m’exprimer sur les princi-paux acquis à ce jour, j’en citeraisdeux en commençant par ce quime semble le plus important et leplus stratégique, c’est la fabrica-tion des compétences dans cedomaine. Nous nous sommes misrésolument dans une démarcheoù le potentiel humain de cettefonction fait l’objet d’un investis-sement permanent sur le plan du

développement des compétenceset de pérennisation des mécanis-mes et des outils de développe-ment de ces compétences. Cettedémarche a fait qu’aujourd’huinotre filiale IFEG, qui s’estappuyée sur un partenaire privilé-gié qu’est IFACI, dont la renom-mée n’est plus à démontrer, estfortement sollicitée.Le second acquis est le comitéaudit dont l’émergence et la miseen place constituent pour nous unatout de la crédibilité de notredémarche.» Cela s’explique, aajouté le Président-Directeurgénéral du Groupe Sonelgaz, pardeux raisons essentielles. La pre-mière est liée à l’instance à laquel-le est rattachée ce comité Audit, àsavoir le Conseil d’administrationde Sonelgaz SPA, la seconde rai-son, a-t-il noté, est due au fait desa composition dans la mesure oùdeux membres de ce comité sontexternes au Groupe et au CA etont été choisis pour leurs compé-tences et leur notoriété dans lesdomaines de l’amélioration desmodèles de gestion et de gouver-nance des sociétés. «Leur liberté d’opinion et laresponsabilité qu’ils ont engagéeà travers leur adhésion à la chartede l’audit sont pour nous unegarantie forte pour la crédibilitéde la démarche et l’évaluationpermanente des jalons qui sontposés au fur et à mesure dutemps», a souligné M. Boutarfa.

Amel Z.

Signature des conventionsentre les sociétés de distribution et Algérie Poste

Ces accords sont relatifs au projet d'encaisse-

ment des factures d'énergie basse

tension/basse pression au niveau des bureaux

de poste. Pour faciliter la vie d'une partie de

leurs usagers, les sociétés de distribution d'é-

lectricité ont signé plusieurs conventions avec

Algérie Poste relatives au projet d'encaisse-

ment des factures d'énergie basse

tension/basse pression au niveau des bureaux

d'Algérie Poste. Ces accords concernent en

fait une nouvelle forme de partenariat entre les

sociétés de distribution (SD) et Algérie Poste.

Des entités qui ont mis en place un nouveau

mode de paiement qui permet aux abonnés

basse tension/basse pression de régler leurs

factures d'énergie au niveau des 3 500

bureaux d'Algérie Poste implantés sur le terri-

toire national et reliés au réseau informatique.

Ce projet entre dans le cadre du développe-

ment des relations de partenariat entre

Sonelgaz et Algérie Poste, qui n'en n'est plus à

sa première opération. Cette mesure permettra

aux quatre sociétés de distribution de réduire

le délai crédit client, de soulager les points

d'encaissement et les points d'accueil et d'évi-

ter le risque que comporte le transport de

fonds. De même, les relations de proximité

avec les clients seront améliorées et leurs pré-

occupations prises en compte. Nos abonnés

pourront ainsi diversifier leurs modes de paie-

ment. Les travaux de ce projet ont démarré en

juin 2007. Et le schéma suivant explique le

mécanisme : un client désireux d'utiliser ce

mode de paiement doit se présenter au niveau

d'un guichet de poste personnalisé pour le

règlement de ses créances. L'agent du guichet

d'Algérie Poste procède à une saisie des infor-

mations contenues dans la facture présentée

par le client. Après encaissement du montant

de la facture, un reçu de paiement (portant le

cachet du bureau de poste et la signature du

guichetier) sera remis à l'abonné. En fin de

journée, tous les montants encaissés au

niveau des guichets d'Algérie Poste seront

traités par le centre national de calcul. Ce der-

nier procédera à l'affectation des différents

montants sur les comptes des services com-

merciaux ouverts à cet effet. Des tests à blanc

ont été réalisés sur les sites pilotes suivants :

Belouizdad, Bologhine, Gué de Constantine et

El Harrach. Une campagne d'information a été

lancée, par la suite, dans ces sites et ceux de

Laghouat, de Mila et de Mostaganem. Du 3 au

18 janvier 2009, des tests en réel dans ces

sept sites ont porté sur 1 057 mouvements

d'encaissement.

Sonelgaz va investir 29 milliards de dollars sur la période 2007-2017La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) va investir quelque

29 milliards de dollars sur la période 2007-2017 pour développer ses capacités

en matière de production et de distribution d’électricité et de gaz, a annoncé son

P-DG, Noureddine Boutarfa.

Ce montant sera destiné à financer le programme d’investissement des sept filia-

les de l’entreprise mère, notamment pour la production d’électricité, avec 5

milliards de dollars (MDS), du transport électricité avec 8 MDS. Le transport du

gaz avec 3 MDS, et la distribution avec plus de 6 milliards de dollars, a précisé

M. Boutarfa. Lors de la 6e Conférence stratégique internationale sur les opportu-

nités d’investissement dans le domaine de l’énergie en Algérie, M. Boutarfa a

souligné que Sonelgaz peut jouer un rôle important dans l’intégration énergétique

régionale, la constitution du marché maghrébin de l’électricité et son extension au

marché européen ainsi que dans le développement des énergies renouvelables

et de l’électronucléaire. S’agissant des énergies renouvelables, le directeur de

transformation et de distribution au ministère de l’Energie et des Mines, Lakhdar

Benmazouz, a fait savoir, qu’à l’horizon 2050, près de 30% de l’électricité pro-

viendra des énergies alternatives, notamment du solaire.

Page 25: Energie Mines 10 Fr

performancesPERFORMANCES

Energie Minesmars 200926

&

Sonelgaz

M. Boutarfa expose les grands projets du secteur

«La filialisation de notre engineering etde nos systèmes d’informations encette nouvelle année 2009 se veut êtreles prémices d’une aventure fructueuseen matière d’innovation.» C’est avec ceconstat que Noureddine Boutarfa, P-DG du Groupe Sonelgaz, a exposérécemment les grandes lignes du pro-gramme 2009, imparti à l’entreprisepublique. En effet, selon lui, la question de l’ap-provisionnement énergétique est soule-vée avec acuité. Elle l’est d’autant plusaujourd’hui, car les prix du pétroleconnaissent une baisse qui n’est bonneni pour les producteurs, obligés deréduire leur production et de vendre àdes prix très bas une ressource fossilenon renouvelable, ni pour les paysconsommateurs que la récession frappesévèrement, augurant une ère d’austé-rité. De ce fait, M. Bouterfa expliqueque le marché n’a pas su trouver dessolutions à la problématique des investissements dans le renouvelable,dévoilant ainsi avec insistance le rôledéterminant de l’Etat comme régula-teur, comme planificateur et commestratège. «A propos des investissements, nosbesoins sont de plus en plus importantsnon seulement pour renouveler notreparc de production vieillissant, maispour le renforcer davantage afin defaire face à une demande qui croîtannuellement de près de 7% par an», a-t-il estimé. Aussi, selon M. Bouterfa, renforcer laproduction d’électricité va de pair avecle renforcement des réseaux detransport, des interconnexions et desréseaux de distribution. «D’ici à 2017,le Groupe Sonelgaz va investir près de20 milliards de dollars, dont

7,5 milliards de dollars pour la réalisa-tion de centrales thermiques au gaz etpas moins de 12,5 milliards de dollarspour le transport et la distribution del’électricité et du gaz.» Par ailleurs, selon lui, la demande depointe dans notre pays augmente plusvite que la demande générale. «C’estpourquoi nous allons mettre en servicedès 2009 pas moins de 2 000 MW decentrales turbines à gaz pour couvrirune demande qui ne dure, en moyenne,pas plus de trois heures.» La demande de base sera renforcée parles 1 200 MW de la centrale de typecycle combiné de Hadjeret En Noussdont la mise en service est prévue enmai 2009. Des investissements importants sontégalement consentis en matière demoyens de compensation. «En 2009,nous prévoyons d’installer 300 MVARen appoint aux 800 MVAR installés en

2008 afin d’améliorer la tenue de ten-sion et stabiliser le réseau fragilisé parles appareils de climatisation de mau-vaise qualité», a-t-il annoncé. En somme, et en dépit des difficultésd’autofinancement du Groupe géné-rées par le gel des tarifs, M. Bouterfaaffirme que les prévisions sont bonnes :«Nous prévoyons d’investir 210 milliards de dinars en 2009, dont125 milliards de dinars en productionet transport de l’électricité, soit uneaugmentation de 23% par rapport à2008. Cela représente également 145%de notre chiffre d’affaires.» Le P-DG a également annoncé la miseen service prochaine de la dorsale élec-trique 400 kV (reliant Chafia, wilayad’El Tarf, à l’Espagne via le Maroc) etl’entrée en production des nouvellescentrales. «Tout au long de l’année2009, nous nous éloignerons définiti-vement de la gestion de la production à

«Nous prévoyons d’investir 210 milliards de dinars en 2009, dont 125 milliards de dinars en production et transport de l’électricité, soitune augmentation de 23% par rapport à 2008. Cela représente égale-ment 145% de notre chiffre d’affaires», a annoncé le P-DG du Groupe de production et de distribution d’électricité et de gaz.

Page 26: Energie Mines 10 Fr

performances

Energie Minesmars 200927

&

flux tendu et du spectre des délestages et ce, au bénéfi-ce de notre pays.» En matière de programmes publics d’électrification etde distribution publique de gaz naturel, il est prévu uninvestissement de 37,5 milliards de dinars pour la réali-sation de près de 3 000 km de lignes électriques et 5 400 km de canalisations gaz. L’année 2009 devra atteindre un nombre jamais égalé demises en service de nouvelles distributions publiques dugaz (plus de 200 contre une moyenne de 80 ces derniè-res années) et permettre ainsi à davantage de citoyensde bénéficier des facilités qu’offre cette forme de livrai-son de gaz naturel. Dans ce contexte, M. Bouterfa évoque le fait que sonvœu le plus cher est de trouver les meilleures voies pouraméliorer notre investissement dans le capital humain.Un capital qui permettra «de reconstituer notre forced’ingénierie, d’une part et, d’autre part, de consolider ledéveloppement de nos systèmes d’information en mettant à contribution toute l’intelligence de nos ingé-nieurs et techniciens», a-t-il spécifié, expliquant que «lafilialisation de notre engineering et de nos systèmes d’information en cette nouvelle année 2009 se veut êtreles prémices d’une aventure fructueuse en matière d’in-novation». Selon M. Bouterfa, sans les systèmes d’information per-formants et maîtrisés tant dans leur phase du dévelop-pement que d’exploitation, il n’y a pas grand avenir,d’où la création, le 1er janvier 2009, d’un filiale - quiaura en charge d’offrir dans un horizon 5 à 7 ans dessystèmes d’information de type Entreprise ressourceplanning (ERP) développés par une ressource algérien-ne - qui sera notre plus grande fierté et la démonstra-tion que nous pouvons entrer avec force dans desdomaines jusque-là fermés. De plus, cette filiale auraégalement pour mission de gérer l’ensemble des systè-mes d’information de toutes les sociétés du GroupeSonelgaz (33), ce qui lui permettra dans une premièrephase d’acquérir tout le savoir-faire nécessaire à laconstruction de nos systèmes d’information et, dans uneseconde phase, de faire bénéficier la communauté natio-nale de ses avancées. Quant à l’engineering deSonelgaz, qui a la charge de réaliser des projets structu-rants, il assure actuellement la maîtrise d’œuvre de plusde 600 de ces projets. Il devra d’ailleurs réussir dans desdélais très courts la mise en service de plus de 6 500 MW en moyens de production d’électricité. En parallèle, les ingénieurs et techniciens feront le suivide la réalisation d’environ 100 postes de transformationTHT/HT. Plus de 4 500 km de lignes THT et HT sont en chan-tier, auxquelles il faut ajouter 4 500 km de réseau detélécommunication. En matière de canalisations gaz, 9 400 km de réseau de transport et de réseau de distri-bution publique de gaz sont actuellement en chantier. Enfin, M. Bouterfa signale que les équipes d’enginee-ring sont chargées de réaliser d’ici 2013 un programmedont le financement nécessite plus de 800 milliards dedinars. Amel Zemouri

Trois nouvelles filiales viennent transformer le Groupe en holdingLes trois filiales tant attendues dans le secteur de l’électricité sont désor-

mais créées. La société Sonelgaz a, en effet, annoncé, via un communi-

qué, que la cérémonie de signature des statuts de trois nouvelles filiales

du Groupe a eu lieu le 24 décembre 2008. De ce fait, les sociétés d’engi-

neering, des systèmes d’information et de la gestion immobilière mar-

quent le parachèvement de la transformation de Sonelgaz en un holding

de sociétés conformément à la loi n° 02-01 du 5 février 2002 relative à

l’électricité et à la distribution du gaz par canalisations, notamment son

article 165, la Société algérienne de l’électricité et du gaz, qui conserve

la dénomination de Sonelgaz SPA», est transformée en «holding de

sociétés par actions».

Désormais, la société holding exercera essentiellement les missions de

gestion du portefeuille des actions détenues dans les filiales, celles de

l’audit interne et du contrôle ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre

de la stratégie de développement du Groupe dans son ensemble. Par la

signature de ces statuts, la filiale engineering, dénommée Société de

l’engineering des infrastructures électriques et gazières, a pour missions

d’assurer, dans le cadre du mandat, pour les filiales métier et les sociétés

en participation du Groupe Sonelgaz, la maîtrise d’œuvre des projets de

réalisation des ouvrages de production et de transport de l’électricité tels

que les centrales, les postes et les lignes ; des ouvrages de transport de

gaz, y compris les stations GPL, des ouvrages de télécommunications,

des infrastructures immobilières et des ouvrages de dessalement de l’eau

de mer. Il est entendu que la maîtrise d’œuvre couvre les opérations de

conception, d’études, de conduite et contrôle de la réalisation, de récep-

tion et de mise en service.

Ces prestations de maîtrise d’œuvre seront proposées intégralement ou

partiellement aux autres opérateurs par le biais de contrats commerciaux,

indique le communiqué, qui précise par ailleurs, que, outre ces activités,

cette filiale assure également l’assistance pour le choix du processus et

d’entreprises de réalisation, la conclusion, la signature et la gestion et ce

pour le compte du maître d’ouvrage, des contrats nécessaires au parfait

achèvement de ses ouvrages. Elle a également pour autres missions de

porter assistance aux prêteurs dans le cadre des montages de projets en

project finance, de même que l’assistance à la maîtrise d’œuvre et d’ou-

vrage pour compte, gestion et maintenance des réseaux informatiques et

dans le cadre d’opérations complexes et, enfin, l’assistance générale à

caractère administratif, juridique financier ou technique d’une conduite

d’opération.

S’agissant de la filiale des systèmes d’informations, dénommée El Djazaïr

Information Technology, son secteur d’activité est le domaine des techno-

logies de l’information et de la communication, ses missions se résument

en quatre points :

• la conception, le développement, l’intégration, l’administration la mainte-

nance et l’hébergement des logiciels de gestion des applications Internet

et Intranet (infogérance) ;

• l’installation et la maintenance des réseaux informatiques et télépho-

niques, l’achat, la vente, la location, la maintenance et la réparation des

équipements informatiques ;

• l’accompagnement, la formation, le conseil, l’assistance et l’audit dans

le domaine des technologies de l’information et de la communication ;

• enfin, la troisième filiale qui est la société immobilière de gestion et de

développement d’Alger, dénommée Société des infrastructures immobiliè-

res, a pour principal objet la gestion et le développement du patrimoine

foncier et immobilier.

Cette filiale fournit aux sociétés du Groupe des espaces à usage adminis-

tratif ou industriel (bureaux, salles de réunions, conférences, ateliers et

aires de stockage...) et des logements de fonction pour leur personnel

moyennant rémunération (contrat de location). Elle a en charge égale-

ment l’entretien et la rénovation des biens immobiliers tous corps d’état

confondus, la maintenance des équipements et le développement des

infrastructures immobilières. En outre, elle pourra accomplir toute opéra-

tion ayant un rapport avec son objet social ou pouvant aider à sa réalisa-

tion et généralement toutes opérations financières et commerciales se

rattachant à l’objet de la société, indique enfin le communiqué.

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analyseANALYSE

Tous les chantiers de centrales et pos-tes électriques sont maintenant ouvertset connaissent un pic en matière demobilisation des moyens humains etmatériels. Parallèlement, Etterkibpoursuit la réalisation du grand projetrelatif à la réhabilitation et à l’exten-sion du réseau anti-incendie de la raf-finerie de Skikda ainsi que les travauxde maintenance avec Sonatrach àHassi R’mel.Nous nous situons en pleine phase deproduction où l’ensemble du person-nel d’Etterkib est mobilisé, avec unrenforcement de nos ressourceshumaines et de nos compétences parde nouvelles recrues qui sont à leurtour impliquées directement et for-mées. Anciens et nouveaux sont mobi-lisés pour une meilleure prise en char-ge des projets et un maximum d’effica-cité.En outre, Etterkib est plus que jamaisimpliquée dans une approche marke-ting selon une démarche qualité fon-dée sur la satisfaction et la fidélisationde nos clients et partenaires avec les-quels nous participons en amont deleurs projets et envers qui nous nousengageons à fournir toute aide etassistance nécessaires. L’exemple desprojets de réhabilitation et de cons-truction des postes électriques deSonelgaz Distribution Ouest (SDO)illustre parfaitement cette approcheclients (winner-winner), où Etterkibn’a ménagé aucun effort afin de satis-faire toutes les exigences explicites,mais est aussi allée au-delà des cahiersdes charges, en provoquant des réunions, audits et expertises sur sitepour faire ressortir les besoins implici-tes du client et les satisfaire davantage.Cette expérience avec SDO nousdonne une ouverture sur des projetsimportants quelle que soit leur natureet pour lesquels Etterkib s’engage àparticiper en amont de la réalisation,pendant et jusqu’à la mise en service.Toutes ces actions de management

sont faites en concertation permanen-te avec nos partenaires sociaux entenant compte à la fois de la réussitede la société mais aussi de la conditionsociale de nos travailleurs. Cetteconnivence est parfaitement illustréepar les assemblées générales tenuesdans les différents sites et chantiers dela société, à travers le territoire natio-nal afin de recenser tous les besoins etproblèmes que rencontrent nos tra-vailleurs, et leur transformation enplans d’actions pour une rapide priseen charge.A l’heure actuelle, Etterkib a réussi àdisposer d’un plan de charge consé-quent pour lequel nous exhortons toutle personnel à tous les niveaux à four-nir les efforts nécessaires pour la réali-sation des objectifs en matière de per-formance, de délais et de rentabilité.Pour finir, nous tenons à féliciter l’en-semble de l’encadrement et le collectifdes travailleurs au niveau des sites etchantiers en cours qui ont excellé dansla prise en charge des projets en tenantcompte de la qualité des prestations,du respect des délais et de la satisfac-tion de nos clients. Nous insistons parailleurs à honorer l’ensemble du per-sonnel alloué aux chantiers de trans-fert de la centrale de Béchar versTamanrasset, dont les travailleurs ontprouvé leur capacité à prendre encharge les activités de démontage et deremontage des équipements de la cen-trale tout en veillant à leur préserva-tion et en réalisant des performancesencourageantes en matière de délais etde respect des normes HSE, sans qu’ily ait le moindre accident ou incidentmalgré la difficulté et la délicatesse deleur mission.Alors continuons tous à préserver cesfacteurs de réussite qui font d’Etterkibune société performante qui accélèredans ses ouvrages, respecte les délaiset fidélise ses clients et partenaires.

M. A.

* P-DG Etterkib

La forte participationd’Etterkib dans laréalisation du program-me d’investissementde Sonelgaz fait d’elleune société en pleineactivité impliquéedans un processus deréalisation des plusimportants.

Etterkib, une société de délais

Par Mohamed Arkab (*)

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Sétif

75% de couverture en gaz naturel en 2009

«Nous attendons un taux de couvertu-re en gaz naturel de l’ordre de 75% en2009, nous passerons à 85% en 2010et nous poursuivrons notre démarcheavec la même volonté et la même déter-mination pour traduire les objectifs duprogramme du Président sur le terrainet toucher à l’horizon 2012 l’ensembledes communes de notre wilaya.» En tenant de tels propos à l’issue descérémonies de signature de raccorde-ment en gaz de plusieurs localités rura-les de la wilaya, M. BedouiNoureddine, le wali de Sétif, s’il faisaitétat de chiffres révélateurs qui attestentde la dynamique particulièrementimportante qu’aura connue cette wilayaces dernières années, ne manquait pasde souligner tous ces défis qui serontégalement relevés à la faveur des pro-grammes initiés par le Président de laRépublique et permettront ainsi de pul-vériser tous les records dans un domai-ne aussi sensible et stratégique quecelui du gaz naturel. En se rendant dans de nombreuseslocalités des deux zones sud et nord dela wilaya, accompagné de M. BelguebliLemnouar, président de la filialeSonelgaz Distribution Est (SDE), duprésident de l’APW, des élus et autori-tés de la wilaya ainsi que des responsa-bles de Sonelgaz, le wali de Sétif ne fai-sait en fait qu’imprégner la vitesse decroisière à un élément fort du dévelop-pement qui constitue l’une des préoc-cupations majeures des citoyens.La stratégie axiale mise en œuvre à tra-vers la wilaya et qui a permis ce jour detoucher de nombreuses localités et por-ter le taux de couverture de 36%, en1999, à plus de 75%, en 2009, grâce àl’encouragement, les orientations et lesinstructions du Président de laRépublique, comme le soulignera lewali lors de cette visite marathon aucontact des populations, abondeaujourd’hui dans le sens de la densifi-

cation pour aller vers toutes ces locali-tés rurales.Une démarche forgée par les effortsd’envergure déployés par l’Etat aux-quels vient s’ajouter cette contributiondu budget de wilaya qui aura tout demême permis de dégager un montantde 300 milliards attestent ainsi lavolonté des autorités et des élus locauxde mettre la main à la pâte et financerle raccordement en gaz naturel de plusde 10 communes.Bouhira, Aïn Messaoud, Maouane,Kherba, Takouka et Batha dans la daïrade Aïn Arnat font partie de ce lot avecpas moins de 3 000 foyers qui serontraccordés dans les jours à venir pourun montant de 40 milliards de centi-mes. Dans la daïra de HammamGuergour, les populations de OuledAyad et de Oued Sebt qui ont assistéaussi sur place à la signature desconventions entre la wilaya et Sonelgaz

pour le raccordement de 7 000 foyerset un montant de 10 milliards de centi-mes n’ont pas manqué d’exprimer unprofond sentiment de satisfaction etrendre un vibrant hommage auPrésident de la République. Dans la commune montagneuse deTizin Béchar, à la limite de la wilaya deBéjaïa, cette joie sera exprimée aubaroud et un accueil extraordinaireréservé au premier responsable de lawilaya. «C’est un rêve qui devient enfinréalité», dira un représentant de lasociété civile qui savait l’impact d’unetelle opération destinée à raccorderenfin plus de 2 500 foyers pour unmontant de 35 milliards de centimes. A Aïn Lahdjar, les habitants des locali-tés rurales de R’mada, R’madaLedjnene et M’zara ne feront pasexception à cette règle de joie intenseannonçant l’arrivée prochaine du gaznaturel et ses efforts sur l’impulsiond’une dynamique agricole nouvelle. Partout où il se rendra pour présiderces cérémonies de signature de conven-tions entre la wilaya et Sonelgaz, le waline manquera pas de rappeler les effortsd’envergure consentis par l’Etat à l’ef-fet d’ancrer le progrès dans toutes ceszones dans un contexte d’équilibre quifigure parmi les instructions premièresdans la concrétisation du programmedu Président de la République depuis leplan de soutien à la relance écono-mique au programme complémentairedestiné à la zone nord, en passant parcelui des Hauts Plateaux qui touche 14communes du sud de cette wilaya. Il soulignera cette complémentaritéagissante qui prévaut entre l’APW et leconseil de wilaya et soulignera l’effortconsenti par Sonelgaz dans l’accompa-gnement efficace de cette démarche quis’est traduite par le raccordement de 50 000 foyers depuis 2005 alors que 41 000 autres sont en voie de l’être.

■ 50 000 foyers raccordés depuis 2005 et 41 000 autres en chantier.

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performancesPERFORMANCES

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Zoom sur…

Le réseau transport de l’électricité

Le réseau de transport de l’électricité relie les grandscentres de production géogra-phiquement dispersés pouralimenter une demande géné-ralement localisée au niveaudes villes et des zones industrielles. Il assure l’inter-connexion du système élec-trique et constitue à ce titreson épine dorsale qui relieentre eux tous les centresnévralgiques. Le réseau detransport permet la réductiondes pertes en ligne par l’usa-ge de la haute tension pour letransfert sur de longues distances d’importantes quantités d’énergie.

Son rôle-clé dans l’équilibre dyna-mique entre la production et laconsommation détermine sa structuremaillée dans laquelle chaque poste duréseau est secouru par tous les autrespour parer à une éventuelle défaillancedu système.Le réseau de transport a acquis uneimportance particulière dans le nou-veau contexte réglementaire en tantque vecteur de développement de laconcurrence et point de rencontre desacteurs de ce marché, utilisateurs de ceréseau.La croissance de sa capacité, ainsi quele développement des interconnexionsdes systèmes à travers les réseaux detransport, tant à l’intérieur qu’au-delàdes frontières, devraient ouvrir la voie àdes marchés régionaux ou internatio-naux de l’électricité.En plus du lien qu’il assure dans lachaîne production-transport-distribu-tion, le réseau de transport permeteffectivement de :1 - Mutualiser la production de l’élec-tricité : En effet, construire une ligneélectrique entre deux sites de consom-mation ayant chacun son centre degénération d’électricité est une excel-lente manière de prévoir un secoursmutuel en cas de panne des machines

de production chez l’un ou l’autre.2 - Localiser géographiquement la pro-duction de l’électricité dans des sitesoù les conditions sont favorables :Existence d’énergie primaire et de pos-sibilité de refroidissement. L’idéal, aumoins du point de vue économique,serait de produire l’énergie la où elledevrait être consommée mais cela n’estpas toujours le cas et les sites de pro-duction sont souvent loin des centresde consommation, d’où la nécessité detransporter et de distribuer l’énergieélectrique.3 - Palier les insuffisances du stocka-ge indirect (sous forme d’énergie pri-maire) à l’aide de l’interconnexiongénérale de la multitude des centres deproduction et de consommation. Celapour organiser entre eux une certainecompensation de leurs aléas ou varia-tions et de réguler ainsi aussi bien laconsommation globale que les possibi-lités de production. L’interconnexion dedeux réseaux auparavant isolés permetde diminuer le suréquipement que cha-cun d’eux doit s’imposer de conserverpour assurer la couverture de laconsommation de pointe avec une pro-babilité donnée.4 - Diminuer les pertes de puissanceet de réduire les chutes de tensiongrâce à la construction d’un réseau detransport en haute et très haute ten-sions.Dans l’industrie électrique, le réseauconstitue un monopole naturel : il estplus efficace, en termes de coût etd’impact sur l’environnement, de gérerles activités de transport en dévelop-pant un réseau unique plutôt que plu-sieurs pour la desserte d’une mêmezone.En effet, on peut très bien concevoir unmarché où plusieurs offreurs (produc-teurs et agents commerciaux) rencont-rent plusieurs demandeurs (industrielset acheteurs divers). Mais on ne peutconcevoir plusieurs réseaux detransport.Dès lors, on conçoit bien que laconcurrence dans le secteur de l’élec-

tricité ne puisse être effective que dansle domaine de la production et celui dela commercialisation. Il faut séparer lesmétiers de transport et de productionpour permettre à cette dernière d’entreren concurrence à côté d’autres dans unmarché où les uns et les autres utilisentle même réseau.D’autant que les nouvelles technologiesde l’information (mesurage et contrôle)rendent possible cette séparation(Unbundling). Cela permet d’envisagerla concurrence dans la production, sansremettre en question le caractère demonopole naturel des réseaux detransport et de distribution. Letransport de l’électricité est réglé.Le gestionnaire du réseau doit assurerles capacités de transit avec la réserverequise et développer le réseau pour lescapacités prévisionnelles et il est rému-néré en conséquence selon des tarifsrégulés. Ce gestionnaire doit égalementassurer un accès non discriminatoiredes tiers au réseau qui est alors ouvertà tous. Rappelons que l’accès au réseauest le droit reconnu à tout client, distri-buteur ou producteur de faire transiterpar le réseau de transport et/ou de dis-tribution l’énergie électrique ou gazièreachetée ou vendue, permettant ainsi laconcurrence dans les activités de pro-duction et de fourniture en énergie. Ilconstitue alors, dans la plupart dessituations, le seul moyen réaliste d’ac-cès à ce marché.Le gestionnaire du réseau de transportest indépendant du producteur «histo-rique» et joue son rôle d’assurer lacapacité, la continuité et la qualité detransit à chacun en toute neutralité etéquité.Ces «obligations» dans un systèmeouvert et concurrentiel sont autant dedéfis impulsant aux gestionnaires deréseaux une dynamique de recherched’évolution des réseaux et d’organisa-tion à même d’apporter le maximumd’efficience. Des systèmes d’informa-tion performants et des mesurages à lapointe de la technologie font la diffé-rence. En effet, même si la production

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d’électricité, où plusieurs concurrentspeuvent rivaliser, est totalement sépa-rée du transport d’électricité qui resteun monopole naturel, on parle de sys-tème production transport à cause dulien physique de mutualisation de laproduction de l’électricité indiqué enintroduction.Le gestionnaire du réseau de transportqui doit veiller à ce que la capaciténécessaire aux différents usagers soitdisponible à tout moment exerce deuxfonctions essentielles :• l’exploitation des infrastructures detransport (réalisation des raccorde-ments, maintenance et développementdu réseau) ;• la gestion des flux d’énergie (appelsdes centrales, contrôle des flux, stabili-té du système électrique).Ces deux fonctions indispensables à laréalisation des échanges d’énergie sontconfiées à une même entreprise ou àdeux entités distinctes.Cependant, il est important de signalerque la fiabilité du système se trouveaccrue par le fait que l’opérateur duréseau est à la fois propriétaire deslignes de transport et gestionnaire desflux d’électricité.En effet, sa généralisation, notammenten Europe, est observée. Il y a mêmequelques pays qui, après avoir expéri-menté le schéma «Gestionnaire deréseau et Opérateur système séparés»,l’ont abandonné pour retourner à celuide Gestionnaire de réseau et Opérateursystème intégrés.Pour les raisons déjà indiquées, il estessentiel que le gestionnaire du réseauobserve une complète neutralité vis-à-vis de l’utilisateur pour qui le réseauconstitue la voie naturelle d’accès aumarché. Cette neutralité est si nécessai-re qu’elle devrait être garantie par desmesures structurelles et des obligationsprécises. D’autant que, comme indiquéci-dessus, suite à la libéralisation dusecteur électrique, le réseau vise égale-ment à remplir un rôle dans la facilita-tion du marché de l’électricité et à faireen sorte qu’un maximum de transac-tions commerciales puissent s’exécuter. Les gestionnaires de réseaux gèrent etéchangent continuellement un volumeimportant d’informations avec les diffé-rents partenaires. Ces informationsconcernent aussi bien la planification,l’exploitation et la maintenance duréseau que la conduite et la mesure des

flux d’énergie et des profils de charge.Cela implique la mise en place et lamise à jour d’importantes bases dedonnées. En Algérie, dans les années1950 et 60, la production d’électricitéétait essentiellement située au nord :groupement de Darguinah (hydrau-lique), à Alger-Port, Ravin Blanc etAnnaba (thermique) et le réseau detransport se réduisait à quelques lignes150 kV reliant ces centres et quelqueslignes 60 kV alimentant les grandesvilles.A l’indépendance, le vaste programmede généralisation de l’alimentation enélectricité à tous les foyers a drainé unrapide développement du réseau. Lanécessité de bâtir un réseau pourrépondre aux exigences du marché,disposer d’une plus grande capacité etassurer une meilleure sécurité duréseau ont amené à développer l’éche-lon 400 kV pour l’interconnexion inter-nationale et de transit interrégionalnord-sud.Avec la publication en 2002 de la loi02-01 sur l’électricité et le gaz,l’Algérie a initié, à l’instar de ce quis’est fait dans différents pays, la réorga-nisation du secteur de l’électricité. Il estnécessaire de rappeler qu’il s’agit d’unsecteur fortement intégré dans un seulet même métier qui relève du serviepublic et dont les investissementsétaient à 100% détenus par les filialesde Sonelgaz.Nous avons exposé ci-dessus les motifsde séparation de la production, dutransport et de la distribution de l’élec-tricité dès lors qu’il est souhaité qu’uneconcurrence s’établisse.Ces mêmes motifs ont prévalu dans lecas algérien :• affirmation du libre accès des tiers auréseau de transport,• construction d’un réseau fiable,• opérateur du système électriqueindépendant.La neutralité a été conçue en Algériepar la séparation au sein même dutransport de la fonction Gestion duréseau (exploitation, maintenance etdéveloppement) de celle relevant de laplanification et de la conduite duréseau ; le droit d’accès est centré surun péage de type timbre-poste, unifor-me sur tout le territoire algérien.La première relève du Gestionnaire duréseau de transport de l’électricité(GRTE) et la seconde de l’Opérateur

du système électrique (OS).Les relations entre le GRTE et l’OSsont gérées par une convention qui estsoumise à la Commission de régula-tion.L’OS est une entreprise dont les agentssont soumis à une obligation de stricteconfidentialité et dont aucun actionnai-re ne peut posséder une participationsupérieure à 10%.Le document de référence pour la pla-nification, le raccordement et laconduite du réseau appelé communé-ment «Grid Code» a été publié sousforme d’arrêté au 21 février 2008.Il fixe les règles techniques de raccor-dement au réseau de transport de l’é-lectricité et les règles de conduite dusystème électrique.La gestion du réseau électrique estréglée et les tarifs d’utilisation duréseau de transport sont fixés par leCREG qui veille à ce que le service duGRTE soit assuré et rémunéré dans lerespect des règles et la satisfaction desusagers.Le plan de développement du réseau detransport national qui couvre unepériode de dix ans (2007-2017) a étéétabli dans la perspective d’une mise àniveau pour une meilleure exploitation.Il préconise la mise en service de dor-sales sud-nord et est-ouest en 400 kVqui, en plus de la mise à dispositiond’une capacité de réserve, renforcentles évacuations d’énergie et facilitentles transits interrégionaux. Ce qui, àterme, permettrait l’élimination descontraintes techniques (congestions)pouvant générer les discriminationsdans l’accès et le raccordement desusagers. La rénovation des centres deconduite ainsi que la réflexion sur l’or-ganisation de la gestion du réseau et del’efficacité du système d’informationcorrespondant devraient aboutir à lamodernisation du système électriquetout en assurant les objectifs detransparence et de non-discrimination.

In Equilibres

Bibliographie• Henri Persoz, J.-C. Lemoine, P. Sapet, G.Santucci La planification des réseaux élec-triques • Systèmes d’énergie électrique -Guide de référence - Eléments économiques& planification pour les réseaux detransport et distribution d’électricité.• J.-L. Lilien Transport et réseaux de distri-bution, 2006• Documentation Ecole de Régulation deFlorence (FSR).

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programme de développement 2008-2017 de GRTG-Sonelgaz

9 500 km à réaliserDestiné à satisfaire la demande en gaznaturel des ménages et l’approvisionne-ment des centrales électriques, le pro-gramme arrêté par GRTG, filiale deSonelgaz chargée du transport du gaz,prévoit pour la période 2008-2013, laréalisation d’ouvrages totalisant unelongueur de 9 500 km. Ce programmeinclut la construction d’une rocadegazière Est-Ouest d’une longueur de509 km reliant les wilayas de Khenchela

et Sidi Bel Abbès, cet ouvrage devantsuivre globalement le tracé de la rocaderoutière des Hauts Plateaux. Ce projetde rocade gazière est destiné à garantiret sécuriser l’approvisionnement en gaznaturel d’une vingtaine de wilayas desHauts Plateaux. Les ouvrages program-més par GRTG visent également à assu-rer l’acheminement du gaz vers les cen-trales électriques dont la consommationreprésente à elle seule la majeure partie

des volumes transitant par le réseautransport. Pour la seule distributionpublique du gaz naturel, la consomma-tion estimée à 4,7 milliards de mètrescubes par an en 2008 devrait passer à10,6 milliards de mètres cubes en 2017,celle des clients industriels de 3,2 à 5,2milliards de mètres cubes, et celle descentrales électriques de 11,1 à 15,4milliards de mètres cubes durant lamême période.

M’sila

Neuf villes alimentées en gaz naturelNeuf villes de la wilaya de M’sila comp-tant 20 000 foyers ont été raccordées auréseau de gaz naturel entre 1999 et2009, a-t-on appris auprès de laDirection de l’industrie et des mines(DIM). Les projets d’extension duréseau de gaz, actuellement en cours deréalisation, devraient permettre l’ali-mentation en cette énergie de 10 000autres foyers implantés dans cinq villesau cours du premier semestre 2009, a-t-on indiqué. Dix-sept autres projets

d’extension du réseau de gaz, dont lestravaux sont également en cours deréalisation, seront réceptionnés en2010, a-t-on estimé à la DIM.La wilaya de M’sila a bénéficié égale-ment de grands projets d’électrificationrurale dont ceux ayant porté sur laconstruction de 115 km de lignes dans23 communes et de 505 autres kilomè-tres dans 33 communes ainsi que leslignes d’alimentation électrique deSalah Bey (Sétif) et de Birghbalou

(Bouira) d’une capacité de 400 méga-watts. Le plus important projet élec-trique est celui de la centrale de DhraâEl Haja (500 mégawats) dont la récep-tion est attendue entre fin 2009 et lepremier semestre 2010, a-t-on indiquéà la DIM. Cent (100) foyers de la loca-lité de Aïn Farès ont été, par ailleurs,équipés courant 2008 de kits de pro-duction d’électricité solaire, a-t-onsignalé de même source.

Bordj Bou Arréridj

17 000 foyers raccordés au gaz naturel

Près de 17 000 foyers ont été raccordés entre 2005 et 2008au réseau de gaz naturel dans la région nord de la wilaya deBordj Bou Arréridj, a-t-on appris de la Direction des mines etde l’industrie (DMI).Cette opération a concerné le tiers des habitants des daïras deMansourah, de Djaâfra et Zemmourah, soit une populationestimée à 119 000 âmes, a ajouté la même source. 70 459foyers sont actuellement raccordés au réseau de gaz natureldans la wilaya de Bordj Bou Arréridj «dont l’ensemble deschefs-lieux de daïras et des communes les plus importantes»,a-t-on également précisé. Ces raccordements au gaz naturelont fait «chuter brutalement», au cours de cet hiver, la pres-

sion sur les bonbonnes de gaz qui sont aujourd’hui largementdisponibles, contrairement aux années précédentes. Selon lesresponsables de l’entreprise Naftal, la livraison quotidienne àpartir du mini-centre enfûteur de Bordj Bou Arréridj, qui estde l’ordre de 7 500 bonbonnes par jour vers les 34 commu-nes, suffit à répondre aux besoins des populations. Les 11 chefs-lieux de communes qui ne sont pas encore ali-mentés en gaz naturel, dans les zones montagneuses des daï-ras de Bordj Ghedir, de Mansourah, de Djaâfra et deZemmourah, sont «programmés pour l’année 2009 au fur età mesure de l’avancement des travaux de pose de la canalisa-tion principale», ont indiqué les services de la DMI.

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Tizi Ouzou

71 136 foyers reliés au gaz en trois ans

Pour rattraper le retard qu’accuse lawilaya de Tizi Ouzou en matière depénétration du gaz de ville, dont le tauxactuel ne dépasse pas les 22% qui estloin de la moyenne nationale, le minis-tère de tutelle a accordé depuis l’exerci-ce 2005 trois grandes opérations deraccordement en gaz de ville de toutesles localités de la wilaya pour un mon-tant total de près de 950 milliards decentimes, soit 60% du programmenational du Président de la Républiquequi est de l’ordre de 14 milliards dedinars. Ainsi, durant ces trois années, pasmoins de 71 163 foyers ont été raccor-dés aux réseaux de gaz naturel, dont 3192 foyers l’ont été durant l’année en

cours. La wilaya de Tizi Ouzou, faut-ille rappeler, aura sa propre boucle d’ali-mentation en cette source d’énergie parla concrétisation du projet de gazoducqui ralliera la localité de Bordj Ménaël(Boumerdès) à celle de Azzazga en tra-versant les localités de Sidi Naâmane etBoudjima. Les travaux de ce gazoduc ont démarréil y a de cela quelques mois au niveau dela région de Makouda, alors que la fina-lisation des études pour le reste desconduites est en cours. Pour l’instant,ce projet a vu la réalisation de 25 kmsur les 62 km de conduites prévues. Leraccordement concernera en premierlieux le chefs-lieux des communes deMakouda, Boudjima, Sidi Naâmane et

Tadmaït, avant de toucher tous les villa-ges situés sur ce tracé, l’objectif de laDirection des mines et de l’énergie de lawilaya de Tizi Ouzou est celui d’attein-dre un taux de raccordement des foyersen gaz de ville de 60% une fois ces troisopérations concrétisées. Les villageois résidant sur le tracé de cegazoduc se disent prêts à céder des par-celles de leurs terrains pour voir ce pro-jet concrétiser et bénéficier du gaz dontla population de Tizi Ouzou a tantbesoin, surtout en période d’hiver oùl’acheminent du gaz butane aux villagesse retrouve perturbé pendant de fortesintempéries qui les isolent parfois plu-sieurs jours.

Sidi Bel Abbès

3 000 foyers raccordés au gaz de ville à Ras El Ma

Dans le cadre du Programme national du gaz (PNG), 3 000foyers de la ville de Ras El Ma, distante de 100 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès, viennentd’être raccordés au réseau du gaz de ville. La réalisation duditprojet qui s’étale sur 54 km linéaires aura duré 12 mois aprèsson lancement en 2007 et a nécessité une enveloppe financiè-re estimée à 117 milliards de centimes, couvrant les travauxde transport de l’énergie à partir de Telagh, sur une distancede 42 km, et la réalisation du réseau de distribution ainsi quel’opération de raccordement des foyers, soit une populationde 15 000 personnes. Reste maintenant l’implication des élé-ments des services techniques de la Direction régionale deSonelgaz dans la prévention des accidents domestiques dusau gaz pour dispenser tous les conseils préventifs, portant surla manipulation des appareils, sur leur conformité et sur lesmoyens de sauvetage. Par ailleurs, outre le raccordement de laville de Ras El Ma, le PNG prévoit également la mise en ser-vice du réseau de gaz de ville à travers cinq autres communes,à savoir Belarbi, Tilmouni, Mostéla-Ben-Brahim, Belboucheet Sfisef, soit un total de 10 663 foyers pour une enveloppefinancière globale de 2 162 millions de dinars. D’autre part,

dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, la wilaya deSidi Bel Abbès avait enregistré en 2007 l’inscription d’uneopération de raccordement de 23 communes, soit 12 917foyers et le lancement au début de l’année en cours de la réali-sation de raccordement au réseau de gaz de ville de six loca-lités, à savoir Mezaourou, Aïn Tandamine, Dhaya, OuedSebaâ, Hassi Dahou et Mérine, le tout pour un montant de 8456 millions de dinars.Cependant, dans le cadre du programme des quartiers et deslogements sociaux (POLS), il a été attribué à la wilaya de SidiBel Abbès une enveloppe de 157 millions de dinars pour laréalisation d’un programme de 45 km linéaires consacré auraccordement de 4 800 foyers. A la fin de l’exercice 2007, ceprojet a vu la réalisation de 20 km, soit le raccordement auréseau de gaz de ville de 2 837 foyers. Après la réalisation deces projets, le taux de couverture en cette énergie, visé vers2010, passera à 70%, contre 44% actuellement. Notons enfinque grâce aux efforts considérables consentis par l’Etat à tra-vers l’exécution des différents programmes accordés à lawilaya ces dernières années, le nombre d’abonnés a atteint àtravers la wilaya 60 675 foyers.

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Skikda

Un taux de couverture de 50%dans la distribution du gaz

«C’est un challenge qu’on s’est fixémais qui reste conditionné par la conju-gaison des efforts de toutes les partiesprenantes, notamment l’APW dont lespropositions sont le socle fondateur denotre travail», déclara-t-il. L’intervenant se targue du lancementde quatre DP (Distribution publique degaz) depuis ces trois dernières années,« quand j’ai pris mes fonctions, il n’yavait que le DP de la région de Filfila envoie de lancement. Actuellement, on a,en comptant ce dernier, cinq DP enphase d’exploitation, Béni Béchir,Menzel Bendiche, Bouchtata etDjendel». Le PQLS, programme desquartiers et lotissements sociaux,connaît également des avancées nota-bles en dépit des contraintes rencon-trées sur le terrain. « Souvent, les plansqui nous sont remis par les servicescommunaux ne sont pas actualisés. A titre d’exemple, on a lancé le pro-gramme à la briqueterie sur une distan-ce de 11 km au lieu des 5 initialementprévus», ajoute-t-il. Il admet égalementque des lacunes existent, plus particu-lièrement celles soulevées par les éluslors du débat dans la salle. Parmi elles,il convient de signaler le déséquilibrerégional dans la distribution du gaz.Aïn Bouziane, Oum Toub et Tamaloussont les régions qui seraient les pluspénalisées. Ce sont les élus qui l’affir-ment. La dernière citée est normale-ment la plus mal lotie, vu sa forte popu-lation.La couverture demeure disproportion-née par rapport aux potentialités qu’el-le recèle. En prévision, à la fin 2008, ilest prévu l’atteinte de 87 935 km deréseau de gaz. Le nombre d’abonnés,selon les statistiques arrêtées au 31

décembre 2007, est de 42 956 familles,970 particuliers, 785 administrations et42 entreprises du secteur industriel. Ladaïra de Skikda se taille la part du lionavec 23 513 abonnés, suivie deHarrouche, avec 5 291 abonnés etCollo avec 3 603. Dans le peloton dequeue, on trouve trois daïras :Tamalous, Ouled Attia et Aïn Kechra,démunies totalement du raccordementau gaz naturel.La consommation des ménages a étérevue à la baisse en 2007 par rapport à2006, elle est passée de 448,09 M/THà 469,17M/TH.Selon un document de Sonelgaz, 21 des 38 communes que compte lawilaya ont eu une consommation nulleen gaz naturel. Dans le cadre du PQLS,

la wilaya a bénéficié d’une rallonge de 11 km, touchant 625 familles résidantdans 8 lotissements relevant de troiscommunes, Skikda, Sidi Mezghiche etRamdane Djamel. Actuellement,comme déjà rapporté, le taux de cou-verture a atteint 105%.Le DPE, distribution publique de gaznaturel, a, quant à lui, touché quatrecommunes citées plus haut. Le nombrede branchements s’élève à 3 558. Le réseau de distribution est de 101 318 km, celui du transport est del’ordre de 22 65 km. Le taux de cou-verture en gaz naturel est de 38%. Ledéfi lancé par le secteur n’est pas irréa-lisable.

Zaïd Zoheir

C’est l’objectif de la Direction de l’énergie et des mines, selon le direc-teur en charge du secteur lors de la 2e session ordinaire de l’APW, qui aété réservée aux dossiers de la jeunesse, de l’alimentation en gaz et del’électrification rurale ainsi qu’à la présentation du rapport des rentréesscolaire et universitaire.

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Tlemcen

79 000 foyers raccordés au réseau du gaz naturel

Dans le cadre de son programme dedéveloppement de son réseau de rac-cordement au gaz naturel, les servicesde la Direction de la Sonelgaz de lawilaya de Tlemcen ont réalisé, récem-ment, deux opérations de grande enver-gure visant à raccorder au réseau dugaz naturel les régions déshéritées etparticiper activement avec la wilaya àl’amélioration du cadre de vie descitoyens.La première opération réalisée à ce titreconcerne le raccordement de 1 058foyers de la commune de Aïn Youcef engaz naturel. C’est une entreprise privéeet le Groupe Kanagaz qui ont réalisé ceprogramme qui a permis à une régiondéshéritée de la wilaya de bénéficier decette énergie et qui s’approvisionnaitpar le passé durant les rudes saisons del’hiver en gaz butane. «Nous tenons à remercier toutes lesautorités du pays, à leur tête lePrésident de la République, pour cetteréalisation qui nous réchauffe le cœur»,note avec une bonne dose de satisfac-tion un vieux père de famille.Parallèlement à cette opération de gran-

de envergure, Sonelgaz a achevé égale-ment une opération de raccordement augaz naturel de 8 000 foyers localisés surla bande frontalière, notamment à ElBetaim, Bab El Assa, Marsat BenM’hidi, M’ssamda, Sidi Boudjnane etune dizaine de localités qui étaient parle passé alimentées au moyen du gazbutane. Dans ce cadre, il convient éga-lement de souligner qu’un programme

similaire a été réalisé à Sebra où, égale-ment, cette zone rurale située à l’extrê-me ouest du chef-lieu de la wilaya vientde bénéficier de cette énergie devenuevitale pour les régions qui ont connupar le passé des moments bien péniblesnotamment en hiver où l’approvisionne-ment au gaz butane arrivait difficile-ment à satisfaire les besoins de cesrégions éloignées de la wilaya.

Illizi

1 700 foyers prochainementraccordés au réseau d’électricité

Quelque 1 700 foyers de Bordj El Houès et de Bordj OmarIdriss, dans la daïra d’In Amenas (Illizi), seront raccordés en2009 au réseau électrique, a-t-on appris de la Direction del’énergie et des mines (DEM).Plus de 270 millions de dinars ont été mobilisés pour l’opéra-tion de raccordement et la réalisation d’une nouvelle centraleélectrique (5 x 400 KWT) à Bordj Omar Idriss, dont les tra-vaux ont été lancés en janvier dernier par une société étran-gère, a précisé la même source. Un projet similaire a été lancédans la localité de Bordj El Houès.

D’une capacité de 6 x 250 KWT, son coût est estimé à 234millions de dinars. Les travaux ont été confiés également àune entreprise étrangère, selon la même source.Cette opération de raccordement ainsi que l’alimentation deséquipements publics en électricité dans ces deux localitéséparses permettront l’amélioration des conditions de vie despopulations de cette région déshéritée, escompte-t-on.Le taux d’électrification dans la wilaya de Illizi est, selon lesstatistiques de la DEM, de 96%, alors que la moyenne natio-nale est de 97%, a signalé la même source.

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Investissements miniers

C’est la montée en cadenceLongtemps laissé endéshérence quasitotale, en dépit desimmenses potentiali-tés qu’il recèle, le sec-teur des mines aconnu depuis la pro-mulgation de la loiminière de 2000 unerefonte totale et pro-fonde de ses cadresjuridique et organisa-tionnel qui lui permetaujourd’hui de vivre unpuissant renouveau.

Fruit de cette réforme, l’Agence natio-nale du patrimoine minier (ANPM)vient à cet égard de présenter un bilanéloquent des avancées qu’elle a réali-sées depuis lors en termes de perfor-mances. Exerçant en qualité d’organe de l’Etatdes prérogatives de puissance publiquedans la gestion du patrimoine minier,jusque-là dévolues à l’administrationdu ministère de l’Energie et des Mines,l’Agence dispose de la personnalitémorale et de l’autonomie financière,des statuts lui assurant l’indépendancede son fonctionnement vis-à-vis desopérateurs du secteur notamment. Elle a pour mission principale demettre en place et de gérer le cadastreminier, de délivrer les titres miniers etde prononcer leur retrait, de suivrel’exécution des titres miniers, d’organi-ser la mise en adjudication de ses titres,d’établir et de gérer la base de donnéesdes activités minières, de délimiter lespérimètres miniers et de promouvoirles zones minérales potentielles ainsique les gisements, de fournir soutien etassistance aux investisseurs et de pro-mouvoir enfin la petite et moyenneexploitation minière ainsi que l’activitéminière artisanale.

Après une période de transition de troisans, le lancement de l’ANPM permet àcelle-ci de se prévaloir de résultats pro-metteurs.Le nombre d’attribution de titres etl’autorisation miniers est ainsi passé de445 en 2005 à 553 en 2007 après unléger fléchissement enregistré en 2006en raison de contraintes administrati-ves externes qui continuent de générerencore des difficultés sans entravertoutefois la dynamique enclenchée,mais à condition qu’elles soient levéesrapidement. Les opérations d’adjudica-tion ont porté sur des gîtes miniersrecelant des substances diverses, prin-cipalement le calcaire et les roches pouragrégats, le calcaire pour ciment, le cal-caire pour chaux, l’argile pour produitsrouges, le sable, la pierre décorative, legypse et le tuf. Répartis sur quasiment la totalité deswilayas du pays, les sites attribués ontpermis à l’Agence de réaliser pour la

seule année 2007 des recettes dépas-sant le milliard de dinars, entièrementreversées au Trésor public. S’y ajoute le lancement en janvier de lamême année de la première opérationd’adjudication pour exploration desites miniers recelant des substancestelles que l’or, le zinc, le plomb, le cuir,etc. L’opération a rapporté quelque 3,5 millions de dollars. Deux faitsmajeurs sont à relever en 2007 :l’ANPM a introduit l’attribution desites miniers pour la production desable concassé (sable de carrière) afinde faire face à la forte demande induitepar le lancement de grands projetsnationaux d’infrastructures (autorouteEst-Ouest) et de construction.Enfin, un droit de préférence a étéintroduit en faveur du propriétaire dusol intéressé par l’activité minière quilui permet d’exercer pour son proprecompte, à condition de s’aligner sur lemieux-disant.

Samia Kahina Bouzid

Près de 190 titres miniers attribuésL’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a attribué 188 titres miniers àl’issue de six opérations d’adjudication minières en 2008, contre 146 titres en2007, pour un montant de 65,75 millions de dollars (environ 4,6 milliards dedinars), a appris l’APS auprès de cette agence.Ces attributions concernent 167 titres accordés à l’issue de 4 adjudications pourdes substances industrielles destinées à la construction et les travaux publics,dont 150 pour exploration et 17 pour exploitation générant des revenus de 3,68 milliards dinars.En outre, 21 titres relatifs à des substances minérales métalliques ont été délivrésà l’issue de deux opérations d’adjudication pour un montant de 914,29 millionsdinars, selon le bilan annuel de l’ANPM.Pour 2007, 133 titres pour des substances industrielles, dont 118 pour explora-tion et 15 pour exploitation, ont été attribués permettant de générer des recettesde 713,78 millions dinars, alors que 13 titres pour des substances minérales ontété délivrés pour un montant de 238,88 millions dinars (3,41 millions de dollars),rappelle-t-on.Au total, 30 opérations d’adjudication effectuées depuis 2000 dont 27 liées à l’at-tribution de sites pour des substances industrielles et 3 relatives aux substancesminérales ont abouti à l’octroi de 1 013 titres miniers pour un montant global de8,29 milliards dinars (environ 118,5 millions de dollars). Concernant les sub-stances industrielles, 578 titres miniers ont été attribués pour exploration et

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Selon le DG de l’Enor

«La production d’or a atteint 720 kg»

L’Entreprise nationale d’or (Enor) enre-gistre pour l’année 2008 une produc-tion en or de l’ordre de 720 kg, d’unevaleur financière totale de 1 milliard dedinars. C’est ce qu’a indiqué son direc-teur général, Mustapha Benzerga, lorsde son intervention sur les ondes de laChaîne III. Ce dernier a fait savoir que seulement 4 kg ont été écoulés sur le marché localalors que le reste est exporté vers l’étranger, particulièrement en Suisse. Ill’expliquera par le fait que l’an dernierle niveau de mévente sur le marché localétait important, ce qui a engendré desdéficits financiers à l’Enor. C’est ce qui a motivé, selon lui, la déci-sion de favoriser l’exportation. Il a sou-ligné dans ce contexte que «l’Enor a euune très mauvaise expérience avec le

marché local. L’entreprise était dansl’incapacité d’écouler toute la quantitémise à la vente. Cette mévente a généréune grave crise au sein de l’entreprise».Il va sans dire, toutefois, que l’entrepri-se est dans la possibilité de couvrir lebesoin du marché national. Selon lui, l’Enor est en phase d’étudierles voies et moyens pour vendre et satis-faire le marché national en or. Pourreprendre ses dires, la production natio-nale enregistrée durant cet exercice aété «maigre». Cependant, pour l’année 2009, il estattendu qu’elle soit meilleure puisqu’une nette progression de la pro-duction est attendue, soit à un volumed’une tonne du côté d’Amessmessad’une valeur de 4 milliards de dinars. Ila fait remarquer, également, qu’avec

l’investissement de plusieurs firmesétrangères, l’Enor pourrait augmentersa production pour atteindre les troistonnes par an. Si l’on s’en tient à ses déclarations,d’autres gisements viendront s’ajouterprochainement à la mine d’Amessmessaet de Tirak dans le grand Hoggar et ilssont en cours d’exploration par dessociétés étrangères ou vers la mise enadjudication par l’Agence nationale dupatrimoine minier. Evoquant les prix de production,Benzerga a fait savoir que ces derniersavoisinent présentement les 550 dollarsl’once, ajoutant dans la foulée qu’on est«contraint de passer par une périoded’adaptation et de mise au point desprocédés avant que le marché local sestabilise».

en 2008, plus de 65 millions de dollars de recettes401 pour exploitation. Les revenus encaissés à l’issue de cesopérations sont de 7,14 milliards de dinars.Ces sites couvrent plusieurs wilayas à travers tout le territoi-re national et portent, entre autres, sur le calcaire et rochepour agrégats, l’argile, le gypse, le tuf, le sable et sableconcassé ainsi que les pierres décoratives, selon l’ANPM.Leur attribution est destinée à améliorer l’offre des matériauxde construction et répondre à la forte demande du marchénational, rappelle-t-on.Les sites de substances minérales métalliques couvrent, euxaussi, différentes régions du pays et portent, essentiellement,sur l’or, le fer, le zinc plomb, le cuivre et le wolfram-étain.Leur attribution a généré des entrées de l’ordre de 1,15 milliards de dinars.Selon les explications de l’ANPM, la totalité des recettesencaissées à la faveur de toutes ces opérations, qui provien-nent notamment des concessions de titres, de ventes decahiers des charges et de la taxe superficielle, sont distri-buées au profit du budget de fonctionnement des agencesminières, du Fonds des collectivités locales et du financementde la recherche géologique.

Les appels d’offres pour la promotion de la petite et moyen-ne mine sont lancés par l’ANPM tous les trois mois, alorsque ceux liés à des substances minérales métalliques sontlancés une fois tous les six mois.Par ailleurs, le portefeuille de cadastre minier géré parl’ANPM comprend 2 219 sites, dont 2 151 pour des sub-stances industrielles destinées à la construction et les travauxpublics et 68 de substances minérales métalliques, a-t-onindiqué.Leur répartition géographique montre que ces sites sontconcentrés dans les régions des Hauts Plateaux commeTlemcen avec 118 sites, Sétif (106), Constantine (97), Batna(80), Tiaret (72), Médéa (63), Guelma (60) ou encoreMascara (55).Par ailleurs, les investissements réalisés en 2007 dans le sec-teur minier par les sociétés algériennes et étrangères ontatteint 51,43 millions de dollars et se répartissent entre41,08 millions de dollars pour l’exploitation minière, 9,59 millions de dollars pour l’exploration et 757,12 dollarspour la prospection, selon des données récentes du ministè-re de l’Energie et des Mines.

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es réformes engagées dans le secteurdes mines se sont concrétisées demanière efficace sur le terrain par lamise en place des agences minières

(ANPM et ANGCM), instituées par la loi minière quiont déployé les efforts nécessaires pour leur mise enœuvre.

Ainsi, dès son installation, l’ANPM a joué son rôlede promoteur du domaine minier et continue de dyna-miser l’activité par les adjudications organisées périodi-quement dans la transparence totale.

Pour sa part, l’ANGCM n’a pas manqué au rendez-vous pour jouer le rôle qui lui est dévolu par la loiminière.

Sa mission de mettre en place un service géologiquecapable de mettre à la disposition du public l’informa-tion géologique du sol et du sous-sol du pays est fonda-mentale et primordiale.

Dans ce cadre, le Service géologique national, insti-tué au niveau de l’ANGCM, a lancé un programmenational de cartographie géologique et d’inventaireminéral appuyé par la mise en place de la Banque natio-nale de données géologiques (BNDG) en cours de réali-sation et ce, pour répondre à la demande des opérateursminiers, des scientifiques et des institutions de l’Etat.

A côté de cela, la publication de ses bulletins pério-diques que nous avons tenu à diffuser aux institutionsde l’Etat et aux représentations diplomatiques ont sus-cité un intérêt de la part de ces derniers qui ont expri-mé leurs félicitations pour la qualité de travail et l’inté-rêt scientifique accordé.

Ainsi, les actions engagées par le Service géologiquenational depuis l’installation de l’ANGCM ne tarderontpas à lui conférer un caractère de service public natio-nal et continental d’envergure.

L’autre mission qui n’est pas de moindre importan-ce que nous avons confiée à l’ANGCM conformément àla loi minière est la surveillance administrative et tech-nique des activités minières.

Cette mission de contrôle est assurée par le corps dela police des mines, institué par la loi minière, et s’exer-ce en étroite collaboration avec les autorités locales,

les services de la wilaya, les domaines, les impôts, la jus-tice et la Gendarmerie nationale. Leur appui est vive-ment sollicité pour que nos équipes puissent accomplirleur mission sur le terrain comme il se doit.L’intervention de ce corps, devenu opérationnel sur toutle territoire national, a permis de recenser un nombreimportant d’exploitations anarchiques défaillantes sur leplan sécuritaire, environnemental et autre. C’est cettesituation que nous n’accepterons pas et que nousdevons combattre par tous les moyens légaux prévus parles textes législatifs et réglementaires.

Outre la surveillance administrative et technique desexploitations minières, le corps de la police des minesest sollicité par les institutions locales et nationales. Jeme réjouis de la contribution de ces services dans lerèglement des problèmes liés à l’activité minière.

L’activité minière contribue incontestablement à laréalisation du programme de développement engagéparticulièrement en matière d’approvisionnement d’agrégats pour la construction d’autoroutes, de loge-ments, chemins de fer et autres projets importants.Cependant, nous n’avons pas le droit de développercette activité sans se soucier de la protection de l’envi-ronnement et de la préservation de la santé de noscitoyens, ni de permettre d’exploiter nos richessesminières de manière anarchique.

C’est aussi pourquoi je lance un message pour leséquipes de l’ANGCM en charge du contrôle minier, deveiller scrupuleusement à l’application des règles d’ex-ploitation minière et d’être fermes dans les décisionsqu’ils prennent dans ce cadre. Pour cela, ils doivents’appuyer sur la loi minière et ses textes d’application, jetiens à leur confirmer mon soutien total dans leur mis-sion qu’ils doivent accomplir avec célérité.

A travers ce bilan retraçant l’activité de l’ANGCMdurant la période 2005 à 2007, il est possible d’appré-cier les efforts déployés par l’ANGCM pour assurer lesmissions pour lesquelles elle est instituée. Je considèreque les objectifs qui lui sont fixés pour ces trois annéesd’exercice ont été atteints. Les conditions de travail sontmaintenant réunies, il est attendu pour les exercices àvenir d’autres résultats.»

C. K.

* Ministre de l’Energie

et des Mines

Rapport d'activités 2005-2007 de l'ANGCM

Les objectifs ont été atteints Par Chakib Khelil (*)

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Hausse de 2,2% de la productionindustrielle publique

La production industrielle du secteurpublic national a augmenté de 2,2% auxcours des neuf premiers mois 2008,selon les dernières données de l’Officenational des statistiques (ONS), quiprécisent que cette hausse a été de 3,8%hors hydrocarbures.Quant aux industries manufacturières,elles ont enregistré une variation modé-rée avec 0,8% avec une tendance à labaisse au 3e trimestre (–2,4%) et une«bonne performance» au cours du 1er et2e trimestres avec respectivement+2,7% et +2%.Cette hausse a été tirée, essentiellement,par les industries de l’agroalimentaireavec 12,8%, de l’énergie (9,1%), de lachimie, du caoutchouc et du plastique(+8%) et enfin l’industrie des mines etcarrières avec 7,9%. Parmi les branchesqui ont connu le plus de difficultés aucours des neuf premiers mois de 2008figurent les industries diverses avec –18,9% et du bois, liège et papier

(–10,6%), estiment les experts d’office.La baisse a également concerné lesindustries sidérurgiques, métalliques,mécaniques, électriques et électro-niques (ISMMEE –5,2%), les cuirs etchaussures (–3,2%), textiles (–1,9%) etles matériaux de construction céra-mique et verre (–1,1%) ainsi que leshydrocarbures avec –0,6%.La production industrielle du secteurpublic national a enregistré une haussede 0,3% en 2007 par rapport à 2006.Cette variation est due notamment à lahausse enregistrée par les secteurs desmines et carrières et de l’énergie. Lenouveau indice sur lequel a été calculéela production industrielle de ces pre-miers neuf mois 2008 a été élaborésuite aux mutations qui ont été intro-duites dans le secteur de l’industrie,indiquent les experts de l’ONS.Ainsi, le nombre d’entreprises et filialessorties du champ de l’enquête de l’ONSsur la production industrielle (privati-

sées ou dissoutes) est de 90 entreprises.La liste des produits a été réduite de 54produits et trois branches d’activités ontété supprimées, à savoir la brancheextraction de minerai métallique nonferreux, celle de la fabrication de corpsgras et la branche de fabrication d’autres produits alimentaires, précisentles experts de l’Office.L’indice de la production industrielleélaboré par l’ONS a pour objectifessentiel la mesure de l’évolution duvolume de production, ce qui expliquela prise en compte des quantités phy-siques par produits, paramètres de basede suivi de la production industrielle.Sur la base des éléments d’enquêteapprofondie de l’industrie en 1989, prèsde 480 entreprises et filiales du secteurpublic ont servi de champ pour l’enquê-te trimestrielle. La production de cesentreprises et filiales est suivie trimes-triellement depuis l’année de base.

Hausse de plus de 42% des exportations hors hydrocarbures

Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie ont enregis-tré une hausse de 42,12%, en 2008, passant à 1,89 milliardde dollars, contre 1,33 milliard de dollars en 2007, selon leschiffres publiés par le Centre national de l’informatique et desstatistiques (Cnis) des douanes. Malgré cette hausse «relati-vement importante», les exportations hors hydrocarburesdemeurent «marginales» et représentent seulement 2,42% duvolume global des exportations.Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués engrande partie par les dérivés des hydrocarbures. Il s’agit,notamment, des hydrocarbures cycliques qui ont augmenté deplus de 210%, passant de 17,9 millions USD à 55,7 millionsUSD et des huiles et autres produits provenant de la distilla-tion des goudrons en hausse de 51,9%, soit une valeur de534,8 millions USD contre 351,9 millions USD.A l’exception des produits laminés plats en fer et le zinc sousforme brute qui ont enregistré des baisses respectives de(–40,28%), soit 92,8 millions USD et (–17,81%) soit 50,9 millions USD, les autres produits ont affiché des haus-

ses «remarquables». La plus importante augmentation a étéenregistrée par les produits des ciments hydrauliques(+633,13%), passant de 6,5 millions de dollars à 48 millionsde dollars en 2008, suivis par les produits des phosphates decalcium (+140,3%), passant de 57 millions USD à 137,2 millions USD, déchet et débris de fonte (+115,42%),soit 189,7 millions USD contre 88 millions USD. Les aug-mentations ont touché également les ammoniacs anhydres(+81,03%), passant de 164,8 millions USD à 298,4 millionsUSD, les eaux minérales et gazeuses (+70,79%), totalisant28,8 millions USD, hydrogènes (argon) +54,36, soit 46,7 millions USD et enfin les déchets et débris de cuivre enhausse de 5,37%, soit 85,5 millions USD.Les exportations de l’Algérie ont atteint l’année passée 78,23 milliards de dollars, en hausse de 30,04% par rapport à2007. Les exportations d’hydrocarbures ont constitué l’essen-tiel de ces ventes vers l’étranger avec 97,58% de la valeur globale, en accroissement de 29,76% par rapport à 2007.

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Organisé par le minis-tère du Travail, del’Emploi et de laSécurité sociale, ceSalon réunit quelque800 exposants repré-sentant plusieurs sec-teurs d’activités et dif-férents dispositifs decréation d’emploi,dont 500 microentre-prises créées dans lecadre de l’Ansej et150 autres crééesdans le cadre de laCaisse nationale d’as-surance-chômage(Cnac).

Le Président de la République,Abdelaziz Bouteflika, a inauguré auPalais des Expositions des PinsMaritimes à Alger le Salon national del’emploi (Salem 2009).Avant d’entamer l’inspection desstands, le chef de l’Etat, accompagné duPremier ministre, Ahmed Ouyahia, deson représentant personnel, AbdelazizBelkhadem, et de membres du gouver-nement, a pris connaissance du bilan del’emploi (1999-2008) et des perspecti-ves de sa promotion, présentés par unresponsable de l’Agence nationale dusoutien à l’emploi de jeunes (Ansej).A ce titre, le même responsable a expli-qué au Président de la République que3,5 millions de postes d’emploi ont étécréés entre 1999 et 2008, grâce notam-ment aux différents dispositifs de créa-tion de l’emploi lancés par l’Etat.Concernant les perspectives de l’emploi2009-2013, il est prévu la création de 3 millions de postes d’emploi durantcette période, a-t-on précisé. Le Président Bouteflika a, par la suite,

visité plusieurs stands de jeunes promo-teurs ayant bénéficié des différentsdispositifs de promotion de l’emploi.Organisé par le ministère du Travail, del’Emploi et de la Sécurité sociale, ceSalon réunit quelque 800 exposantsreprésentant plusieurs secteurs d’activi-tés et différents dispositifs de créationd’emploi, dont 500 microentreprisescréées dans le cadre de l’Ansej et 150 autres créées dans le cadre de laCaisse nationale d’assurance-chômage(Cnac). Onze ministères et plusieursautres intervenants dans la création et lesoutien à l’emploi ont pris part égale-ment à ce salon qui s’est étalé jusqu’au27 février dernier.Cette manifestation se veut un «espaced’information dans le domaine de l’em-ploi, favorisant les contacts avec les par-tenaires dans le domaine de la créationd’activités (banques, douanes, chamb-res de commerce)», expliquent les organisateurs.

Elle représente aussi un espace d’é-changes entre les jeunes chefs d’entre-prise, les opérateurs économiques et lesjeunes aspirant à monter leurs propresmicroentreprises, et permettra aux jeu-nes promoteurs d’exposer les produitset services qu’ils offrent.Plusieurs conférences ont été organi-sées durant ce salon et ont abordé desthèmes tels que les opportunités d’in-vestissement et de création de microen-treprises par les jeunes promoteurs et lebilan et les perspectives des dispositifsde création d’activités.Les performances de l’entreprise et lerôle du Fonds de garantie des créditsaux PME ont été également parmi lesthèmes de ces conférences.Le taux de chômage en Algérie a étéréduit à 11,3% en 2008, contre 13,8%en 2007, selon les données statistiquesd’une enquête réalisée par les servicesde l’Office national des statistiques(ONS).

Le Président Bouteflika inaugure le Salon national de l’emploi

3,5 millions d’emplois créésentre 1999 et 2008

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Le rythme d’inflation moyen en Algériea atteint 4,3% durant les onze premiersmois de l’année 2008, tandis que lesprévisions tablent sur un taux de 4,2%pour toute l’année 2008, selon l’Officenational des statistiques (ONS).La variation enregistrée du 1er janvier ànovembre dernier est due essentielle-ment à une hausse de 7,3% des prix desbiens alimentaires, avec 11,9% pour lesproduits alimentaires industriels et2,9% pour les produits agricoles frais,précise l’Office.Quant aux prix des produits manufac-turés, ils ont progressé de 1,1% alorsque ceux des services ont évolué de2,4% pendant les onze premiers moisde l’année en cours, précise la mêmesource. A l’exception de la baise des prixde la pomme de terre (-25,3%), tous lesautres produits du groupe alimentations’étaient inscrits en hausse dont essen-tiellement les huiles et graisses(+40,5%), café, thé et infusions(+28,5%), poissons frais (+18,8%),volaille, lapin et œufs (+14,4%), fruits

(+14%), légumes (+9,2%), lait, froma-ge et dérivés (+7,1%), pain et céréales(+3,6%). La hausse des produits dugroupe s’étend également aux viandeset poissons en conserve (+2,5%), laviande et abats de mouton (+2,2%), laviande et abats de bœuf (+0,5%) et lessucres et produits sucrés (+0,4%).Concernant le taux d’inflation enregis-tré durant le mois de novembre 2008, ila connu une évolution de +2,5% parrapport au mois d’octobre (–0,5%), soitune variation mensuelle nettementsupérieure à celle relevée le même moisen 2007 (+1%). Cette augmentations’est traduite, selon l’Office, par unehausse des prix des biens alimentaires àhauteur de +4,5%, se distinguant parun relèvement de 10,1% pour les pro-duits agricoles frais. Des accroisse-ments substantiels de prix ont été obs-ervés durant le mois de novembre pourcertains produits dont notamment lesviandes et abats de mouton (+8%), laviande de poulet (+11,3%), les œufs(+21,8%) et les légumes (18,8%).

L’ONS relève, par contre, une baise de1,1% pour les prix des produits alimen-taires industriels en novembre compa-rativement au mois précédent, en raisond’une baisse des prix des huiles et grais-ses (–4,4%) et des sucres et produitssucrés (–2,9%). Le rythme annuel d’in-flation est passé de 29,04%, en 1994, à3,5% en 2007, signale-t-on. Il est à rap-peler que le plan d’action du gouverne-ment, adopté par l’APN, table sur untaux d’inflation de 4% pour toute l’an-née 2008 du fait de l’inflation importée,alors que l’année 2009 devrait connaît-re une baise du taux d’inflation à 3,5%,soit le même taux enregistré en 2007.L’ONS a reporté l’utilisation d’un nou-vel indice des prix à la consommation,prévu pour octobre dernier, à janvier2009 pour mesurer le rythme d’infla-tion moyen, élaboré sur l’année de base2001, et ce après sa validation par leConseil national des statistiques (CNS)qui n’a pas encore finalisé la nouvelleméthode de calcul.

Selon l’ONS

4,3% d’inflation en 2008 en Algérie

Le Conseil de la monnaie et du crédit aexaminé et adopté un projet de règle-ment relatif au capital minimum desbanques et établissements financiersexerçant en Algérie, a indiqué un com-muniqué du Conseil. Ainsi, le capitalminimum des banques et des succursa-les de banques est porté de 2,5 milliardsde dinars à 10 milliards de dinars alorsque le capital minimum des établisse-ments financiers et des succursales d’é-tablissements financiers est porté de500 millions de dinars à 3,5 milliards dedinars. Le Conseil de la monnaie et ducrédit s’est réuni en session ordinairesous la présidence de MohamedLaksaci, Gouverneur de la Banqued’Algérie, le Conseil précise que lesbanques, les établissements financiers etles succursales de banques en activitédisposent d’un délai de douze moispour se conformer à ces nouvelles pres-

criptions réglementaires. Cette aug-mentation du capital minimum desbanques et établissements financiersexerçant en Algérie, ajoute le communi-qué, «vise à renforcer davantage leursolidité financière ainsi que la stabilitédu système bancaire en Algérie etcontribue également à la protection desdéposants». Par ailleurs, le Conseil aégalement examiné les demandes detrois banques et d’une succursale debanque exerçant en Algérie qui ont sol-licité, conformément aux prescriptionsde l’ordonnance n° 03-11 du 26 août2003, relative à la monnaie et au crédit,l’accord du Conseil de la monnaie et ducrédit en vue d’augmenter leur capital.Ainsi, le Conseil de la monnaie et ducrédit a autorisé les augmentationsintroduites antérieurement de :• La Banque de l’agriculture et du déve-loppement rural autorisée dans le cadre

du renforcement de ses fonds propres àdiminuer puis augmenter son capital de15 000 000 000 de dinars qui s’établiraà 33 000 000 000 de dinars. • La Gulf Bank Algérie est autorisée àaugmenter son capital de 4 000 000 000de dinars pour le porter à 6 500 000 000de dinars.• BNP Paribas El Djazair est autorisée àaugmenter son capital de 1 000 000 000de dinars pour le porter à 4 500 000 000de dinars.• La succursale de Banque HSBCAlgeria est autorisée à augmenter sadotation en capital de 800 000 000 dedinars pour le porter à 3 300 000 000.Enfin, le communiqué précise que cerenforcement de fonds propres de bases’inscrit dans la démarche d’améliora-tion soutenue des indicateurs de santéfinancière du système bancaire enAlgérie, comme ancrage à sa résilience.

Finances

Augmentation du capital minimum des banques

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performancesPERFORMANCES

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Loi de finances 2009

Les nouvelles dispositions législatives

A - Mesures d’élargissementdu champ d’imposition et ren-forcement de la lutte contre la fraude fiscale1 - Assimilation des bénéfices transfé-rables des succursales et autres installa-tions aux sociétés mères établies à l’étranger à des dividendes. Ainsi, lesbénéfices qui seront transférés par lasuccursale ou toute autre installationprofessionnelle au siège de la sociétéétrangère, situé hors d’Algérie, devrontsubir une imposition au titre des divi-dendes au taux de 15%.

2 - Création au sein de la Directiongénérale des impôts d’un service desinvestigations fiscales chargé, au niveaunational, de mener des enquêtes en vued’identifier les sources d’évasion et defraude fiscales. Ce service devra dispo-ser d’antennes régionales qui lui serontrattachées.

3 - Limitation du bénéfice des réfac-tions en matière de TAP aux seules fac-tures réglées par des moyens de paie-ment autres que l’espèce.

4 - Non-prise en charge des montantsde la TVA déductible sur les facturesacquittées en espèces lorsque leurmontant excède 100 000 DA.

5 - Institution de l’obligation de paie-ment des impôts par des moyens autresque l’espèce lorsque les sommes duesexcèdent un montant défini par arrêtédu ministre des Finances.

6 - Institution d’une imposition spéci-fique des plus-values de cession d’ac-tions ou de parts sociales réalisées pardes non-résidents. Celles-ci donnerontlieu à une imposition au titre de l’IRG

ou de l’IBS, selon le cas, au taux de20%, libératoires de l’impôt et doiventfaire l’objet de l’obligation de libérer,entre les mains du notaire, du cinquiè-me (1/5) du montant de la cession.

7 - Actualisation des primes d’exécu-tion des jugements et arrêtés, pronon-çant des amendes et condamnationspécuniaires, dont le recouvrement estconfié à l’administration fiscale.

B - Mesures pour l’encourage-ment de l’investissement1 - Prorogation des périodes des exo-nérations en matière d’IRG et d’IBS auprofit des opérations de Bourse, lamesure propose sa prorogation pourune durée de 5 années alors que lapériode initiale d’exonération devaitexpirer en décembre 2008.

2 - Extension au profit des promoteurséligibles à l’aide du Fonds national desoutien au microcrédit, de l’exonéra-tion de l’IRG, déjà accordée aux inves-tisseurs bénéficiant des dispositifsCNAC et ANSEJ. Cette exonération estaccordée pour une durée de 5 ans.

3 - Couverture des risques de finance-ment des crédits d’investissements à laPME. Cette mesure vise à accorder auxgaranties accordées par la Caisse degarantie des crédits à l’investissement(CGCI-PME) le caractère de garantiede l’Etat.

C - Mesures visant à la simpli-fication du système fiscal1 - Institution du mode de paiementtrimestriel en matière d’IRG, de TAP etde TVA pour le contribuable suivi aurégime simplifié. Ce code de paiementpermettra de déclarer et de s’acquitter,

trimestriellement au lieu de mensuelle-ment, des différents droits au comptantdont ils sont redevables.

2 - Simplification du code de paiementde l’IBS (suppression des rôles) quifacilitera la gestion des dossiers fiscauxeu égard au gain de temps induit par lasuppression de l’enrôlement qui per-mettra à cette dernière d’axer son acti-vité autour de l’assiette et le contrôlefiscal.

3 - Exclusion du champ d’applicationde l’IRG des plus-values de cession àtitre onéreux d’immeubles bâtis et nonbâtis.

D - Mesures de renforcementdes garanties des contribuables1 - Institution de la déclaration rectifi-cative pour certaines professions etactivités telles que les banques. Pour lesentreprises dotées d’une assembléedevant approuver les comptes, la décla-ration fiscale souscrite (bilan) doit êtreprovisoire. Ces entreprises pourront,au plus tard dans les 15 jours qui sui-vent l’expiration du délai pour la tenuede l’assemblée, souscrire une déclara-tion définitive.

2 - Institution de l’obligation de notifi-cation des rectifications définitivesarrêtées par les services fiscaux suite àun contrôle, en vue de garantir davan-tage aux contribuables leurs droits.

3 - Limitation des opérations de vérifi-cation de comptabilité aux agents ayantau moins le grade d’inspecteur desimpôts.Prorogation de 2 à 4 mois du délai desaisine des commissions de recours.

Voici les principales dispositions proposées par le projet de loi de finances 2009 adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN).

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analyseANALYSE

omme vous le savez, depuis l’année 2006, le Groupe Sonatrach est doté d’unepolitique ressources humaines actualisée. Cette politique, qui s’inscrit dans lamodernisation de nos systèmes de management, vient répondre à une finalité :

mieux gérer et développer notre capital humain. L’enjeu aujourd’hui étant de continuer àévoluer avec la compétitivité requise parmi nos partenaires et concurrents.

Ainsi, si l’objectif pour notre Groupe est de se donner les moyens d’attirer les talents,et donc d’employer les meilleurs, comment mettre en place un processus d’intégration etde formation plus performant pour les nouvelles recrues ?

En tant que DCG-RH, nous avons consenti un effort important pour la réingénieriede l’ensemble des processus de gestion et de développement ressources humaines, le pro-cessus d’induction, aujourd’hui opérationnel, en est un exemple. Il va concerner des cen-taines de nouvelles recrues. Son objectif est de disposer d’un potentiel de cadres opéra-tionnels par un meilleur accompagnement au travers de mises en situation profession-nelle et de formations spécifiques déployées dans ce cadre.

Evidemment, dans le domaine de l’induction, notre Groupe capitalise une expérienceriche depuis longtemps. Compte tenu des évolutions que nous connaissons, des actuali-sations et améliorations ont été apportées aux contenus pédagogiques du programme quel’ensemble des centres de formation du Groupe ont la responsabilité de mettre en œuvreaujourd’hui.

Enfin, on ne peut parler de processus d’induction sans parler de transmission de cul-ture et d’histoire. Nous avons donc veillé à ce que ce processus porte nos valeurs et notremémoire collective. Celui-ci constituera la première expérience de nos nouvelles recrues,au sein du Groupe. Il leur permettra, nous l’espérons, de prendre conscience des oppor-tunités d’évolution de leurs carrières et du potentiel qu’ils constituent en tant que relèvepour l’avenir de notre Groupe.

M. B.

* Directeur RH-SH

Dispositif d’induction

L’adaptation programméepour nos nouvelles recrues

Par Mme Malika Belkahla (*)

C

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ressources humainesRESSOURCES HUMAINES

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Médecine du travail

Un plan alimentaire pour les travailleurs de Sonatrach

Au terme de l’expérience vécue par lesmédecins du travail de Sonatrach aucours de leurs visites médicales sur lessites du Groupe, il a été constaté unenette augmentation de certaines mal-adies graves au sein du collectif des tra-vailleurs telles que les maladies cardio-vasculaires (MCV), l’hypertensionartérielle (HTA), le diabète et les dysli-pidémies (liées aux troubles du méta-bolisme lipidique).Soucieuse du bien-être et de la préser-vation de la santé des travailleurs,Sonatrach a mené une enquête auniveau de la Division Production,région de Hassi Messaoud, retenuecomme unité pilote, car présentant tou-tes les caractéristiques tant sur le planhumain que technique afin de mener àbien ce projet dans le Sud. Cetteenquête a été finalisée par l’élaborationd’un plan alimentaire basé sur le dia-gnostic nutritionnel qui en a découlé.Ce plan alimentaire destiné à servir deréférence dans les bases de vie de l’en-treprise au Sud dans un premier tempssera ensuite généralisé à l’ensemble desentités et structures du GroupeSonatrach. Sur une population globale soumise à larelève (SR) de 1 385 personnels toutescatégories socioprofessionnelles confon-dues, 982 personnes, soit 71% (moyen-ne d’âge 41 ans) ont été enquêtées sur labase des paramètres suivants :• Les caractéristiques de la populationsoumise à relève (SR) ayant pris part àl’enquête nutritionnelle (répartitionselon l’âge et l’ancienneté dans l’entre-prise) ;• Le rapport entre la consommationalimentaire, la dépense énergétiquejournalière de la population enquêtée etles facteurs de risque qui peuvent endécouler ;• L’analyse des menus proposés par la

Division Intendance au niveau des dif-férents restaurants.

Objectif du plan alimentaireIl a pour objectifs d’assurer au collectifde Sonatrach une alimentation saine,équilibrée tant sur les plans qualitatifque quantitatif qui tienne compte del’effort fourni au travail, de son impactsur la santé et qui vise à prévenir cont-re toute pathologie liée à un déséquilib-re ou une mauvaise répartition des ali-ments dans la ration alimentaire.

• La Division Production directionrégionale Hassi Messaoud est retenuecomme unité pilote• L’étude a concerné 982 personnes(toutes catégories socioprofessionnel-

les confondues, soumises à relève dontla moyenne d’âge est de 41 ans).

Résultats de l’enquête

Au plan médical

• Des maladies graves ont été recen-sées dans la population soumise à relè-ve (SR) enquêtée telle que le diabèteinsulino-dépendant (DID) 0,3 et lediabète non insulino-dépendant(DNID) 2%. L’hypertension artérielle(HTA) 3% et HTA-DNID 0,2%, dysli-pidémie 4%.• Surpoids : Indice de masse corporel-le (IMC) de 25 à 43% • Obésité : Indice de masse corporelle(IMC) 30 : 8%

Un programme nutritionnel sain et équilibré destiné à la préservation de la santé des travailleurs.

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ressources humaines

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Au plan de la consommation

alimentaire

Sur le plan quantitatifL’étude montre que l’apport énergé-tique total est élevé : (2974+-627 ver-sus apports nutritionnels conseillés(ANC) 2200.3200 Kcal).

• Apport en protéines élevé 21+-3% vsANC 15%• Apport en glucides faible 35+-6% vs• ANC 52%• Apport en lipides élevé 44+-7% vsANC 33%

Sur le plan qualitatifL’étude relève une consommationimportante de protéines d’origine ani-male, de cholestérol et d’acides grassaturés, et faible en acide gras mono etpoly insaturés ; ce type d’alimentation atendance à favoriser l’apparition d’aut-res facteurs de risque de maladies liéesen partie à l’alimentation tels l’hyper-cholestérolémie, diabète et HTA.

Au plan de l’équilibre nutritionnel

• Répartition critiquable de l’apporténergétique total (AET %) dans la jour-née, comparée à celle proposée par lesapports nutritionnels conseillés (ANC)• Consommation importante de vianderouge et grasse ;• Consommation satisfaisante de pain,céréales, pomme de terre, féculents etlégumes frais ;• Apport en fibres conforme auxrecommandations nutritionnelles.

Les menus proposés aux travailleursSR, riches en gras et protéines anima-les, ont tendance à favoriser le surpoidset même l’obésité, surtout lorsque lessujets sont sédentaires, c’est-à-diren’exercent aucune activité physique etsportive.

Au plan de la pratique d’une activité

physique et sportive

La dépense énergétique liée à l’activitéphysique et sportive, composanteincontournable de la vie quotidienne,est identifiée comme un facteur impor-tant de maintien, d’amélioration etmême de recouvrement de la santé.L’étude relève, par ailleurs, qu’en asso-ciation avec les habitudes alimentaires,le niveau habituel d’activité/inactivitéest impliqué dans le développement et

la prévention des pathologies chro-niques les plus fréquentes. En effet, ilest démontré que l’activité physique etl’alimentation équilibrée concourenttous deux au maintien de la santé.De l’étude, il ressort une proportionnon négligeable de travailleurs (44%)qui pratique une activité sportive troisfois par semaine en moyenne. Cetteétude explique que même si les effetsnéfastes ou protecteurs de l’alimenta-tion ne sont font pas obligatoirementressentir à court terme, il n’en demeu-re pas moins qu’une alimentation dés-équilibrée a des effets délétères sur lasanté.Il n’est donc pas aberrant d’émettrel’hypothèse d’une période de latenceentre régime alimentaire d’une popula-tion et ses conséquences en termes desanté publique. Pour prévenir les méfaits àlong terme de ces déséquilibres alimen-taires, une action d’éducation nutri-tionnelle est nécessaire.Pour ce faire, un programme de forma-tion a été assuré en direction du corpsmédical, des managers de la fonctionrestauration ainsi que des auxiliaires ettechniciens de la restauration.Par ailleurs, la mise en œuvre du planalimentaire doit être accompagnée parun plan de communication soutenu.Toute faiblesse dans ce domaine peutavoir des conséquences indirectes surles qualités nutritionnelles et sanitaires.La communication doit être prioritaireaux plans :

Nutritionnel : L’impact direct d’undéfaut de qualité (valeur nutritionnelle)et de quantité (volume consommé) estsoit la suralimentation, soit la malnutri-tion qui a des effets plus ou moins graves en fonction de son état d’avan-cement.

Sanitaire : Tout manque d’hygiène etde sécurité alimentaire sont des conta-minations directes ou indirectes (maté-riel, main-d’œuvre et milieu) rendant,par voie de conséquence, certains pro-duits impropres à la consommation.Du travail de sensibilisation sur l’inté-rêt du programme nutritionnel qui seraentrepris au sein de l’entreprise dépen-dra l’adhésion ou non des travailleursdu Groupe à la mise en œuvre de ceplan alimentaire qui vise à proposer

une alimentation en collectivité, conci-liant équilibre et variété des alimentsassociés à la pratique d’une activitésportive régulière. En un mot, une ali-mentation qui garde intact le plaisir dela table tout en tenant compte des habi-tudes alimentaires, du mode de vie etdes goûts des travailleurs.

Il ne s’agit pas de contraindre ni d’in-terdire certains aliments mais, aucontraire, de permettre d’orienter lecomportement alimentaire de chacunen maintenant le plaisir et la conviviali-té de la table.

(Equipe «Plan alimentaire»)

In Synergie

A retenirDID : Le diabète est une maladie carac-térisée par un taux trop important deglucose (sucre) dans le sang et les uri-nes. Le diabète de type I ou DID résulte d’une production insuffisanted’insuline, hormone du pancréas quipermet de réguler la quantité du gluco-se dans le sang. Le traitement de ce typede diabète, qui est présent dès l’enfan-ce, nécessite des injections quotidiennesd’insuline pendant toute la vie.

DID : Ce type de diabète ou diabète detype II est lié à une «résistance» à l’ac-tion de l’insuline. Il survient surtoutchez les personnes plus âgées, notam-ment obèses.

HTA : Tension artérielle trop élevée.Dans le langage courant, on considèrequ’un adulte est hypertendu au-delà de«19-9 de tension».

IMC : Indice de masse corporelle ou decorpulence se calcule en mesurant le rap-port du poids sur la taille au carré (m).

Obésité : Excès de poids dû à un excèsde graisse. L’obésité peut être liée à desfacteurs nutritionnels, métaboliques,hormonaux, psychologiques et sociaux.

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ressources humainesRESSOURCES HUMAINES

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Une première promotion de 420 techni-ciens vénézuéliens de la compagniepétrolière PDVSA est sortie de l’Ecoled’Oran de l’Institut algérien du pétrole(IAP). La cérémonie de remise dediplômes s’est tenue en présence duministre de l’Energie et des Mines,Chakib Khelil, et du vice-ministre duPétrole de la République bolivariennedu Venezuela, Yvan Orellana, qui onttous les deux souligné «l’excellente qua-lité du partenariat entre les deux pays,notamment dans le domaine des hydro-carbures». Cette première promotion de420 techniciens vénézuéliens représente«le premier résultat concret de ce parte-nariat avec nos amis vénézuéliens», asouligné Chakib Khelil. Il a rappelé quecette formation intervient dans le cadred’un contrat conclu entre l’IAP et lacompagnie PDVSA. En vertu de cetaccord, signé en octobre 2007 à

Caracas (Venezuela), l’IAP assurera enquatre années la formation de 420 tech-niciens dans les divers segments du gazet du pétrole, a précisé le ministre. Il aévoqué le perfectionnement en coursd’un groupe de 80 techniciens dans lesdivers segments du gaz et du pétrole. Ila en outre évoqué le perfectionnementen cours d’un groupe de 80 techniciensvénézuéliens au sein des Ecoles de l’IAPd’Oran et de Skikda.Le ministre des Mines et de l’Energie arappelé la mission de l’IAP qui consti-tue, a-t-il dit «le principal instrument demise en œuvre de notre politique decoopération avec nos partenaires dansle domaine de la formation». L’IAP quicapitalise quarante-quatre années d’ex-périence en matière de spécialisation etde formation opérationnelle est devenuune «corporate university» de standardinternational, a souligné M. Khelil.

Le rôle de l’IAP dans le développementdes ressources humaines a été égale-ment mis en évidence par le Président-directeur général de Sonatrach,Mohamed Meziane, qui a fait valoirl’importance des investissements consa-crés par cette société nationale sur lesplans managérial et humain. LePrésident-directeur général de l’IAP,Salah Khebri, a, quant à lui, rappelé queprès de 21 000 personnes ont été for-mées dans les diverses spécialités indus-trielles du pétrole et du gaz depuis lacréation de cet établissement parSonatrach en 1964. Lors de la remisedes diplômes, l’ambassadeur duVenezuela, Mitchel Mujica, s’est félicitédu «haut niveau» de cette coopérationbilatérale qui est appelée à se consoli-der, a-t-il souligné, tablant sur la per-spective d’une croissance des échangeshors hydrocarbures.

Institut algérien du pétrole

Sortie d’une première promotionde 420 techniciens vénézuéliens

■ L’IAP assurera en quatre années la formation de 420 techniciensvénézuéliens.

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ressources humainesRESSOURCES HUMAINES

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&

5e conférence formation du secteur

Chakib Khelil : «Mesurer sur le terrainles résultats des efforts accomplis»

Synthèse La cinquième Conférence formation du secteur de l’Energieet des Mines organisée les 2 et 3 décembre 2008 à Alger aatteint les objectifs fixés, à savoir évaluer de manière objecti-ve les pratiques mises en œuvre en matière de formation,mais également préconiser des pistes de solutions pour lesaméliorer et pour trouver une adéquation encore plus gran-de entre la politique et la stratégie formation et la stratégiebusiness des entreprises. Les échanges entre les spécialistesde la formation au niveau des entreprises, nationales et étran-gères, les responsables formation au niveau des institutionsde formation, nationales et étrangères et les gestionnaires enleur qualité d’utilisateurs des ressources humaines forméessont synthétisées ci-dessous. Ces débats ont égalementdonné lieu à des recommandations qui devront être prises encharge au niveau de chacune des entreprises du secteur.

Conditions d’une bonne intégration de la fonction

formation dans la stratégie de l’entreprise

• La formation doit être pilotée par une instance proche duniveau stratégique. • Les managers doivent être fortement impliqués. • La fonction formation doit se placer en position de conseil-assistance.

• La stratégie formation doit être affichée et partagée. • La formation doit s’inscrire dans une approche client-four-nisseur, elle doit prendre en charge les attentes du client. • L’approche développée doit être globale et tenir compte desindividus, de l’organisation, des outils et des méthodes. • La mise en œuvre doit être partagée entre tous les acteurs. • Les outils de recueil des besoins, de construction du planet de budgétisation doivent être vulgarisés et mis à la dispo-sition des lignes managériales.

Nos défis

• Faire de la formation continue un élément de la cultured’entreprise chez tous les acteurs (managers et employés).• Imposer la formation comme élément-clé dans les straté-gies d’affaires et dans les politiques RH. • La préparation de la relève étant une préoccupation per-manente, il faut en faire une activité pérenne. • Consacrer le partenariat, avec les meilleures institutions derenommée internationale, comme moyen privilégié pour faireévoluer l’efficacité de structures de formation. • Recourir davantage aux pratiques innovantes et notam-ment à l’accompagnement des projets d’amélioration. • Implanter et systématiser la pratique de l’évaluation post-formation et la mesure du retour sur investissement.

«La cinquième conférence formation de notre sec-

teur organisée les 2 et 3 décembre 2008 a permis

de mettre en exergue les efforts accomplis par les

entreprises en matière de formation.

Ces efforts, s'ils ne sont pas négligeables, la part du

budget consacré à la formation en atteste, doivent

être maintenus et orientés encore plus vers les

aspects qualitatifs. Les communications ainsi que

les débats qui se sont instaurés ont démontré que

la formation fait partie des préoccupations des pre-

miers responsables des entreprises du secteur.

La clarté et la pertinence des axes d'amélioration

proposés à l'issue de la conférence indiquent une

connaissance de plus en plus grande des enjeux

qui se posent à notre secteur et la nécessité de

nous outiller pour optimiser nos capacités à y faire

face. Cependant, si les managers à tous les

niveaux hiérarchiques doivent se considérer comme

des acteurs-clés dans la qualité de nos processus

de formation, les responsables formation doivent

constituer une force de conseil-assistance interne et

fournir les outils et méthodologies pour aider à la

construction des plans, à la mise en œuvre des

actions de formation et à l'évaluation des résultats

de celles-ci.

Aussi, je vous invite à accorder la plus grande

importance à l'exploitation des recommandations de

la cinquième conférence formation et à mettre l'ac-

cent sur la mise en place de méthodologies et de

procédures d'évaluation qui nous permettront de

mesurer, sur le terrain de manière concrète, si les

objectifs fixés ont été atteints et si les compétences

recherchées ont été acquises.

Je vous rappelle tout l'intérêt que j'accorde person-

nellement à la mise en œuvre de ces recommanda-

tions et vous informe que je resterai attentif aux

efforts qui seront faits dans ce cadre.»Dr Chakib Khelil

Synthèse et recommandations de la conférence

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ressources humaines

Energie Minesmars 200949

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Les points forts

• Les dépenses formation atteignent des niveaux apprécia-bles (9% de la masse salariale pour Sonatrach, 8% pourSonelgaz et 6% pour Ferphos). • Les durées moyennes de formation par agent et par an sonten augmentation : 19 j/an/agent pour Sonatrach et 14 pourSonelgaz (le minimum fixé par la directive sectorielle est de 7j) • Les actions sont très diversifiées et tiennent compte descontextes de chaque entreprise.

Les points d’amélioration

• La procédure d’identification des besoins de formationn’est pas toujours en liaison évidente avec les objectifs opérationnels. • Les systèmes d’évaluation, notamment celui de l’évaluationdes compétences, ne sont pas maîtrisés. • Le suivi de la formation reste quantitatif ; les méthodolo-gies d’évaluation de l’investissement ne sont pas suffisam-ment implantées. • Les référentiels ne comportent pas souvent des objectifsmesurables. • Le processus de préparation de la relève des managers n’estpas planifié et mis en œuvre selon une démarche structurée.• Les relations avec les institutions de formation relèvent dela simple position d’achat de formation et non d’un réel partenariat.

La formation dans les entreprises étrangères

• La formation permet la mobilité entre différents postes etdifférents métiers. • La formation est un moyen permettant de :

– repérer et identifier des formateurs en interne, – utiliser les compétences internes pour le partage et letransfert des connaissances, – gérer les flux et maîtriser les départs.

• La Corporate University d’ENI est dédiée à la sélectionrecrutement et au training development. Elle perpétue lecycle de vie des connaissances de l’entreprise. • L’employé est acteur de son développement et mis en situa-tion de réussite. • L’entreprise lui assurant les supports nécessaires pour sondéveloppement à travers un partenariat. • La formation est une obligation légale.

La contribution des structures de formation

du secteur de l’Energie et des Mines

• La formation est une source d’enrichissement intellectuelet un facteur de développement et de valorisation de nos res-sources humaines.• Le partenariat est la meilleure voie pour acquérir de l’expertise.• La capitalisation est une nécessité qui doit être intégréedans nos pratiques de formation. Elle doit être développéequalitativement et outillée techniquement (processus kno-wledge management).• Le développement et la modernisation des capacités péda-

gogiques et matérielles permettront de relever les défis avecassurance. • Plusieurs projets supports sont en cours d’élaboration :

– banques de données techniques à l’usage des opéra-teurs du secteur ; – système d’Information, de veille et de communication ; – banque de données formateurs du secteur.

• Problématique d’attractivité des meilleurs formateurs,notamment pour les formations dans le domaine des mines.

L’expérience des structures de formation étrangères

• Un programme de formation réussi est un programme basésur le profil de compétence, exécuté par étape et complétédans des temps maîtrisés. • La politique formation est déclinée à partir de la politiqueGRH. • Les compétences pour chaque poste sont codifiées etnotées. • Le passage de grade se fait sur la base des formations spé-cifiques. • Le modèle formation-développement permet l’adéquationentre les profils de compétence explicites et les parcours pro-fessionnels individuels. • L’intégration de la multiculturalité (groupes et filiales)autour des valeurs uniques de l’entreprise se fait par la for-mation, en s’appuyant sur les compétences locales.

Recommandations • Mette en place une veille stratégique en matière de forma-tion pour anticiper et préparer les compétences stratégiques.• Adopter une approche par objectif faisant le lien entre lastratégie business de l’entreprise et les objectifs de la formation. • Définir des indicateurs mesurables qui facilitent l’évalua-tion des objectifs de formation. • Définir et mettre en place la méthodologie et les outils d’é-valuation de l’impact de la formation sur la performance del’entreprise. • Evaluer le retour sur investissement de la formation. • Diversifier les modes de développement des compétences :tutorat, coaching, mentoring... • Développer la formation continue comme support au pro-cessus de gestion des carrières. • Améliorer l’attractivité des spécialistes comme formateurs,notamment dans le domaine des mines. • Impliquer les managers dans tout le processus de forma-tion de l’amont à l’aval. • Mettre à la disposition des institutions de formation lesbesoins à moyen terme pour une meilleure planification etune meilleure visibilité du plan de charge. • Assurer, de façon continue, la formation des formateurs. • Utiliser les nouvelles technologies de l’information et de lacommunication pour développer le e-Iearning comme autremode de formation.

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ressources humainesRESSOURCES HUMAINES

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e pas former en tentant de le justifier par l’importance du temps que la forma-tion requiert est certainement la meilleure façon d’empêcher le personnel d’é-voluer et, par voie de conséquence, bloquer, à terme, tout le système que cons-titue l’entreprise.

Quand bien même les besoins en ressources humaines pourraient être satisfaits, enbonne partie même, au moyen de recrutements externes, cela ne permet souvent par d’a-voir des collaborateurs immédiatement opérationnels, beaucoup d’efforts d’imprégnationet d’adaptation sont nécessaires de part et d’autre : de la part de l’entreprise et de celledes nouveaux embauchés.

Lorsque les conditions prérequises sont réunies chez les candidats internes, la prépa-ration par la formation est très efficace pour répondre aux besoins de compétences à tousles niveaux.

Convaincus par cette thèse, nous œuvrons depuis le début de cette année à préparer,grâce à des actions de formations internes notamment, les bases pour sensibiliser l’encadrement à la question d’amélioration continue des compétences, à la fonction deresponsable, au travail efficace… et pour consolider les qualifications du personnel opérationnel.

A travers la densification des actions de formation, il y a un objectif qui est de rassu-rer le personnel quant à la prise en charge de son souci – plusieurs fois exprimé – de sevoir empêché de se perfectionner, d’améliorer ses prestations, et, par voie de conséquen-ce, d’évoluer.

Ce souci est un sujet itératif tant chez monsieur le ministre de l’Energie et des Minesqui n’a de cesse de rappeler, à toutes les occasions, son importance dans la compétitivi-té du secteur, que chez monsieur le Président du Groupe Sonelgaz.

A constater la création d’une filiale (IFEG) dédiée spécialement à la promotion de laformation au sein du Groupe. Avec des infrastructures et des ressources humaines consi-dérables, il est aisé de deviner la place qu’occupe cette activité dans la stratégie duGroupe.

La formation est, à dire vrai, cet outil dont dispose l’entreprise pour entretenir lescompétences, sans quoi, les hommes sont inévitablement affectés par l’obsolescence deleurs connaissances.

H. R.

* P-DG Inerga

Inerga

Promouvoir les formations internes

Par Hocine Rizou (*)

N

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forum feminin

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Par W. Abraz (*) et Chahira Baba-Ameur (**)

Portraits d’Imène Khaldi et Khadra Bengrine

Deux jeunes femmesdédiées aux chantiers

Cette hardiesse et cette volonté de fersont parfaitement illustrées par les jeu-nes femmes nouvellement recrutées auniveau d’Etterkib, à l’image de cettedemoiselle à la compétence avérée dansl’un des chantiers de la société. En effet,Imène Khaldi est un jeune ingénieurplein de volonté et très motivé. Elle a étérecrutée à Etterkib en juillet 2008 entant qu’ingénieur QA/QC au niveau dusite de Skikda.Ses missions d’ingénieur en contrôlequalité, chargée du suivi des travaux degénie civil au niveau du grand projet deréhabilitation et augmentation de lacapacité du réseau anti-incendie de laraffinerie de Skikda, lui ont été attri-buées selon son profil professionnel déjàbien rempli.Etant donné qu’elle a déjà exercé au seind’une société étrangère, les sorties surchantier n’avaient rien d’extraordinaire etne l’impressionnaient pas, elle dit mêmeêtre «très contente» de retrouver àEtterkib ses bonnes vieilles habitudes dejeune femme de chantier. Sur ce pointprécis, elle confirme : «Mon ancien bou-lot exigeait de moi une présence constan-te sur les chantiers, je suis très heureusede retrouver ces pratiques au niveaud’Etterkib. Je ne serai pas dépaysée…»Son caractère de fonceuse lui a permisde s’intégrer rapidement et aisément ausein du groupe de cadres de ce chantier.En tant qu’ingénieur d’Etat de forma-tion avec une expérience de deux ans surles chantiers, elle dit évoluer à Etterkib«d’une manière prodigieuse» dans uneéquipe au sein de laquelle la communi-cation et l’information priment, entou-rée de collaborateurs qui maîtrisent par-faitement leur travail. Elle affirme :«Chaque responsable est important et son

apport contribuera à notre perfectionne-ment tous ensemble.» En dehors du fait qu’elle soit native deSkikda, son sérieux et son engagementont été les critères qui ont encouragéEtterkib à placer Imène sur un projetd’importance stratégique pour l’entre-prise comme pour le client Naftec.Ses missions principales, elle les exercede façon appliquée et assidue, elle lesdécrit dans les points suivants :• En collaboration avec le bureau d’étu-des d’Etterkib, elle prépare attentive-ment les travaux pour les sous-traitantstout en établissant les plannings destâches qui leur sont confiées.• Elle intervient aussi dans la prépara-tion des relevés topographiques ainsique les plans d’implantation des zones àmettre à la disposition du chantier touten suivant l’évolution des travaux degénie civil.• Elle contrôle la conformité des diffé-rentes phases des travaux de génie civilet reproduit les modifications «as built»sur les plans «bon pour construire».• Enfin en tant qu’ingénieur responsableet consciencieux, elle excelle dans laréception des ouvrages achevés avec leclient, tout en ayant son mot à dire dansles différentes réunions de coordinationavec le client Naftec.Imène Khaldi est un ingénieur accom-plie, cadre parmi tant d’autres à laDirection des travaux d’Etterkib, à quil’avenir réserve sans doute beaucoup demoments de joie et de rebondissementset une évolution, espérons-le, rapide etsûre ainsi que pour toutes les autres jeu-nes recrues de la société. Elle conclura :«J’espère réussir la tâche qui m’estconfiée et répondre à la confiance quemes responsables ont placée en moi…»

La force de frappe d’une véritable Algérienne est de ne jamais cesserde démontrer son savoir-faire et son rôle parfaitement accompli dansles différents domaines d’activités en reflétant sa détermination à réussir sa mission en égalité avec l’homme.

Imène Khaldi, ingénieur QA/QC

Chantier de réhabilitation du réseau

anti-incendie de la raffinerie de Skikda

Khadra Bengrine, technicien OPL

Convention-cadre de travaux de

maintenance avec Sonatrach LQS Aval

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performancesFORUM FEMININ

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«Je souhaite aussi que la gent féminines’agrandisse au niveau des chantierssans aucune distinction, avec unrespect mutuel entre tous, pour attein-dre tous ensemble notre objectif noble,celui de continuer à faire d’Etterkib unesociété performante et prospère, réus-sissant dans tous ses projets, commel’ont fait nos prédécesseurs…»Ces nouvelles pratiques sont parfaite-ment illustrées par l’une de nosemployées au niveau du site ouestd’Etterkib à Arzew, à savoir Mlle KhadraBengrine, âgée de 31 ans et titulaired’un DEUA en chimie industrielle del’université Mohamed-Boudiaf à Oran,qui a intégré Etterkib en juin 2007 entant que secrétaire de direction au site.

Son sérieux et son dynamisme lui ontpermis d’être affectée au service logis-tique du site où une tâche passionnan-te l’attendait qui lui permettait d’appré-hender le domaine technique. Après quelques mois d’exercice auposte de secrétaire à ce service, où ellea d’ailleurs pu prouver ses capacités,Mlle Bengrine a obtenu le poste de tech-nicien OPL (ordonnancement, pro-grammation et lancement) juste aprèsla signature, le 6 janvier 2008, de laconvention-cadre portant sur les tra-vaux de rénovation et de maintenanceau niveau des complexes de liquéfac-tion de la division LQS de SonatrachAval. L’implication de Mlle Bengrinedans cette convention témoigne dumérite qu’a eu Etterkib en permettant àune jeune femme de pénétrer undomaine d’activité jusque-là réservéaux hommes. A ce propos, Mlle Khadra

Mlle Bengrine nous confirme : «Montravail est exclusivement sur chantier etle terrain ne peut qu’apporter un orne-ment à mon CV.» La toute première expérience de Mlle Khadra sur le terrain a donc été auniveau du complexe GP1Z de la zoneindustrielle d’Arzew pour superviser lestravaux de sablage et peinture desinstallations de production. Son travailconsistait alors à suivre le déroulementet l’avancement des travaux, en établis-sant des rapports journaliers et super-visant le personnel intervenant au com-plexe : «Je me dois d’être efficace etrigoureuse dans mon travail mais aussiflexible, ce qui me permet de mieuxgérer mon travail et bien superviser les

équipes sur chantier…»Il faut dire que ses qualités de femmelui permettent de ne rien laisser traînerni de laisser échapper le moindre détaildans les activités du chantier. A ce titre, Mlle Khadra nous dit : «Je suisredevable à Etterkib et à la direction dusite ouest qui m’ont donné ma chanceet m’ont fait confiance, car mon impli-cation dans le chantier m’a procuré unbien-être et une évolution tant profes-sionnels qu’humains, que je ne trouve-rai peut-être jamais dans une autrecompagnie..» «Je dirais que le fonction-nement d’Etterkib comme une grandefamille ne laisse personne indifférent,au contraire ça permet un réel avance-ment du travail, quelle que soit la natu-re de l’activité. D’ailleurs, l’esprit d’uneéquipe soudée au niveau du sited’Arzew et du chantier a porté sesfruits, du moment que les travaux qui

devaient être achevés en six mois l’ontété avant le délai contractuel entre avrilet août 2008», poursuivra-t-elle.Vu les bons résultats obtenus dans lecadre de cette convention, Etterkib adécroché d’autres contrats avec lemême client dont un consiste en lapeinture des installations de produc-tion, c’est un autre projet qui va, luiaussi, finir avant les délais préconiséspuisqu’il a débuté en août et est sur lepoint d’être achevé alors qu’il a étéprévu pour cinq mois.C’est au fait un deuxième chantier quivoit la participation de Mlle KhadraBengrine qui, en sa qualité de techni-cien OPL, dans un environnement professionnel stimulant, doit assister à

toutes les étapes du projet et veiller àson bon déroulement afin d’honorerson contrat : satisfaire le client.Il faut dire que Mlle Khadra Bengrine etses semblables sont l’illustration de lavéritable réussite de la société en matiè-re de promotion de l’emploi fémininsur les chantiers, ce qui est éloquentcar, faut-il le rappeler, la présence desfemmes y est un avantage incontestablepour le travail d’équipe. Elles contri-buent à la diversité des points de vue,plus de respect entre collaborateurs et àune meilleure ambiance, plus d’organi-sation, plus de performance et plus desécurité.

W. A. et C. B.-A.

* Chargé de communication

** Assistante communication (Etterkib)

In Le Lien Etterkib

La force d’une entreprise se mesure à la nature deses activités et à la méthode de gestion de ses res-sources (humaines et matérielles). C’est ce qui aété constaté ces dernières années depuis l’appari-tion de la mondialisation qui a imposé une nouvel-le approche de la gestion en faisant de plus en plusappel à la gent féminine dans l’occupation de pos-tes dans les différents domaines de gestion aumême titre que les hommes.Connue pour son climat de travail serein, impré-gné de respect, la société Etterkib a, en 2007,employé pour la première fois une femme auniveau du département de gestion des stocks à la

direction de la logistique où toutes les bonnesconditions de travail étaient réunies, ce qui a per-mis de donner de bons résultats avec l’implicationde la femme, qui est ainsi pleinement intégrée dansla prise de décisions. En tant que femme, il m’estfait obligation de me dépasser de deux manières :primo, accomplir les tâches qui me sont confiéesdans le respect des procédures et en appliquant lesnormes liées à ce poste, et secundo faire toujoursplus dans l’exercice de mes fonctions afin de mehisser au plus haut niveau et ne plus avoir à meposer de questions par rapport à mes compétencesvis-à-vis de mes collègues hommes.

Une femme pour la gestion des stocksPar Karima Aribi, technicien en gestion des stocks

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focus

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partenariatPARTENARIAT

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Depuis lors, les relations entre les deuxpays se sont développées de façoncontinue. Les relations bilatérales ontainsi pris un appui sur des liens histo-riques ayant constitué le socle d’unecoopération bilatérale dynamique etfructueuse, entretenue par l’échange devisites de haut niveau et une concerta-tion régulière. En ce sens, les relationsentre les deux pays remontent à unepériode où l’Algérie était en lutte pourson indépendance, ce contexte histo-rique ayant contribué à cimenter et àstructurer dans la durée les rapportsentre les deux pays.Au lendemain de l’indépendance et, dès1963, l’Algérie a été le premier pays endéveloppement à recevoir des équipesmédicales chinoises sur la base d’unaccord régulièrement révisé, soit 3 000médecins chinois pour exercer dans lesstructures hospitalières.Dans le sillage de cet engagement soli-daire, l’Algérie a activement soutenu lalégitimité du recouvrement par laRépublique populaire de Chine, en1971, de son siège au sein des Nationsunies et de son statut de membre per-manent au Conseil de sécurité.L’Algérie a aussi réitéré sa position ausujet de la question de Taïwan ainsi queson soutien à l’unité et l’intégrité terri-toriales de la République populaire deChine, seule représentante du peuplechinois. La régularité des contacts poli-tiques et diplomatiques de très hautniveau, dont les visites officielles effec-tuées en Chine par le président de laRépublique, Abdelaziz Bouteflika, enoctobre 2000 et novembre 2006 et celleeffectuée en Algérie par son homologuechinois, Hu Jintao, en février 2004, agrandement contribué à l’impulsiondécisive du développement des rela-

tions de coopération entre les deuxpays. La deuxième visite du chef del’Etat en Chine (novembre 2006), à lafaveur de sa participation au premiersommet du Forum de coopérationsino-africain, a consacré le niveauexceptionnel des relations entre lesdeux pays, avec la signature de laDéclaration sur l’approfondissementdes relations de coopération straté-gique, inscrivant ainsi les relationsalgéro-chinoises dans la confiance, ladurée, la globalité et l’équilibre desintérêts.Cette visite avait donné lieu à la signa-ture de neuf accords dans les secteursdes transports (aviation civile), desfinances (non-double imposition), de lacoopération économique et technique,du commerce, de l’énergie et de la jus-tice. L’année 2008, à l’instar des annéesprécédentes, a été marquée par la régu-larité et la multiplicité des contacts offi-ciels, ponctuée de plusieurs visites dehaut niveau entre les responsables desdeux pays dans différents domaines.Durant cette même année, le Présidentde la République a assisté à la cérémo-nie d’ouverture des jeux Olympiques dePékin, marquant ainsi un témoignaged’amitié et de solidarité de l’Algérieenvers le peuple et le gouvernementchinois. L’année 2008 a égalementconnu l’installation du groupe d’amitiéalgéro-chinois, assorti d’un accord-cadre de coopération dans le domaineparlementaire. La coopération écono-mique, commerciale et scientifiquereflète l’excellence des relations poli-tiques entre les deux pays, les échangescommerciaux ayant atteint, en 2007,3,82 milliards de dollars, soit une aug-mentation de 48% par rapport à 2006,ce qui permet à la Chine d’occuper la 4e

position au rang des partenaires com-merciaux de l’Algérie et la 2e en tantque fournisseur du marché nationalavec des exportations évaluées à 2,689milliards de dollars en 2007. Les nom-breux chantiers de construction réalisésou en cours de réalisation en Algériepar des entreprises chinoises représen-tent un montant global de 8,5 milliardsde dollars, alors que le mégaprojet del’autoroute Est-Ouest dont une partieest réalisée par des entreprises chinoi-ses, pèse 6,2 milliards de dollars.La construction de voies ferrées pourun coût de 2 milliards d’euros et lesinvestissements dans le domaine deshydrocarbures et des mines représen-tent, quant à eux, une valeur globale de760 millions de dollars. Le projet dutransfert des eaux souterraines d’InSalah vers Tamanraset (750 km) a étéégalement confié à une entreprise chi-noise, avec un coût de l’ordre d’unmilliard de dollars. Dans le domainedes travaux publics et du transfert dusavoir-faire, une entreprise chinoisespécialisée dans ce domaine financerala construction en Algérie d’un institutsupérieur de gestion des grands projetset assurera une formation de courtedurée en Chine sur les techniques degestion et de réalisation d’infrastructu-res autoroutières à 70 ingénieurs algé-riens. Par ailleurs, les statistiques fontressortir que près de 30 000 ressortis-sants chinois travaillant et résident enAlgérie dont 120 médecins de la mis-sion médicale. L’ouverture de la ligneaérienne Alger-Pékin ne manquera pasnon plus d’être un facteur de renforce-ment des relations bilatérales entrel’Algérie et la Chine.

Algérie-Chine

Les deux pays célèbrent le cinquantenairede leurs relations diplomatiques

L’Algérie et la Chine ont célébré le 50e anniversaire de l’établissementde leurs relations diplomatiques, la Chine ayant reconnu en septembre1958 le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les deux pays ont établi le 20 décembre de la même année des relations diplomatiques.

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partenariat

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Le Président Bouteflika reçoit le Président de l’Assemblée populaire

nationale de ChineLe Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger lePrésident de l’Assemblée populaire nationale de la République populairede Chine, Wu Bangguo, en visite officielle en Algérie. L’audience s’estdéroulée en présence du Président de l’Assemblée populaire nationale(APN), Abdelaziz Ziari, et du président du groupe d’amitié parlementairealgéro-chinois, Saïd Bouhadja.

Le Président de l’Assemblée popu-laire nationale de la Républiquepopulaire de Chine, Wu Bangguo, asouligné à Alger que les relationsalgéro-chinoises traversent «lameilleure étape de leur histoire».Dans une déclaration à la presse àl’issue de l’audience que lui aaccordée le Président de laRépublique, Abdelaziz Bouteflika,M. Bangguo a précisé avoir évoquéplusieurs questions avec lePrésident Bouteflika, ajoutant queles deux parties ont exprimé leursatisfaction quant aux relations bilatérales.M. Bangguo en visite officielle en Algérie à l’invitation deAbdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire natio-nale (APN), a estimé que les relations bilatérales algéro-chinoises s’érigent «en modèle en matière des relationsinterétatiques», saluant la contribution du PrésidentBouteflika au développement des liens entre les deux pays. Le responsable chinois a rappelé «l’effort considérable »consenti par le Président Bouteflika du temps où il étaitchef de la diplomatie algérienne «dans le recouvrement parla Chine de sa position légitime au sein des Nations unies».Il a, à ce propos, valorisé l’appui de l’Algérie «à certainesquestions inhérentes aux intérêts fondamentaux de laChine, à l’instar des questions de Taïwan et du Tibet».M. Bangguo a rappelé que le Président de la République etson homologue chinois, Hu Jintao, avaient convenu depromouvoir les relations bilatérales à un niveau stratégique.S’agissant de la coopération économique, le Président del’Assemblée populaire nationale de la République de Chinea indiqué avoir abordé avec le Président de la République

les voies de renforcement decette coopération forte d’un«volume d’échanges commer-ciaux qui s’est élevé, l’an pas-sée, à 3,8 milliards de dollars».Il a, d’autre part, affirmé ladétermination des deux pays «àdéployer davantage d’effortspour la réalisation des projetsd’autoroute Est-Ouest et detransfert hydraulique Sud-Nord». Les deux pays enten-dent, également, selon leresponsable chinois, « élargir

les domaines de coopération commune, notamment dansles secteurs de l’énergie, des ressources minérales, outre lacréation d’une zone économique chinoise en Algérie ». Il a ajouté avoir abordé «en profondeur» avec le PrésidentBouteflika les questions internationales au sujet desquellesil a relevé «une compatibilité et un rapprochement despositions» des deux pays.M. Bangguo a tenu à préciser que la coopération algéro-chinoise vise essentiellement à «défendre et les intérêts desdeux pays et ceux des pays en voie de développement».Il a, d’autre part, rappelé le contenu des entretiens qu’il aeus avec M. Ziari sanctionnés par la signature d’un proto-cole-cadre de coopération parlementaire entre l’APN etl’Assemblée populaire nationale de la République populairede Chine, formant le vœu de voir «les échanges parlemen-taires contribuer à l’enrichissement de la coopération et del’amitié entre les deux pays».Le responsable chinois a, enfin, indiqué avoir relevé lors desa visite «l’amitié profonde que voue le peuple algérien aupeuple chinois».

Wu Bangguo : «Les relations algéro-chinoises traversent la meilleure étape de leur histoire»

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partenariatPARTENARIAT

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algérie-pologne

Le Président Bouteflika reçoit le Président du Sénat polonais

Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger lePrésident du Sénat polonais, Boris Borusewicz. L’audience a eu lieu enprésence du Président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.

Proche collaborateur du Présidentpolonais, le Président du Sénat,M. Borusewicz, en visite officielleen Algérie, a répondu volontiersdans ses quartiers à la résidence El Mithaq à nos questions. En présence de Son Excellencel’ambassadrice de Pologne enAlgérie, Mme Lidya Milka-Wieczorkiewicz, le Présidentdu Sénat a adopté un ton franc etoptimiste à souhait. Les réformesen Algérie, sa vision des mutationsque connaît notre pays, l’avenir desinvestissements polonais en Algérie ainsi que le dossier duSahara occidental ont constitué les principaux axes de cetentretien, écoutons-le.

Comment percevez-vous l’Algérie d’aujourd’hui ?«Ma première visite aujourd’hui en Algérie va me permett-re de comprendre les différentes mutations qui s’opèrentdans ce pays, notamment dans le domaine économique. Etlaissez-moi vous dire que ces changements ne sont pas dutout faciles. A titre d’exemple, quand nous avons opté pourle système libéral après avoir baigné durant des décenniesdans le système communiste, le niveau de vie des Polonais,durant ce changement, a chuté de plus de 40%. Toute réforme doit être faite immédiatement et non pasdans le temps. A titre d’exemple, j’ai entendu dire que votrepays consacre chaque année une lourde facture pour l’im-portation des produits alimentaires de base. Nous avonsconnu aussi cette situation. Mais, après les réformes que nous avons menées, laPologne enregistre maintenant un excédent dans différentsproduits comme le lait, les viandes, le blé… Aussi, je doisdire que l’Algérie a traversé une période cruciale durant lesannées 1990 et j’en suis heureux qu’elle s’en est sortie.L’Algérie, qui est un marché potentiel avec des ressources

importantes, a engagé desréformes profondes, notam-ment celles relatives à l’inves-tissement et à la privatisation.Mais les hommes d’affairespolonais affichent toujours unecertaine frilosité. La décennie 1990, qualifiée dedrame national, a énormémentmarqué les entrepreneurs polo-nais qui ont affiché une certai-ne hésitation. Cependant, jedois souligner que parmi lesmembres de la délégation qui

m’accompagne figurent une trentaine d’homme d’affairespolonais. Ces derniers, et selon leur première impression,affichent un optimisme et une détermination à conclure descontrats et à faire des affaires en Algérie. Car l’Algérie resteun marché avec d’énormes perspectives. Toutefois, nous nous sommes consacrés durant tout cetemps à la maison Pologne, à notre économie et à notreadhésion à l’UE. Cela explique aussi notre absence du mar-ché algérien d’autant que nous avons de très bonnes rela-tions avec votre pays et qu’il est maintenant temps de pro-mouvoir davantage cette relation. D’ailleurs, durant cesdeux dernières années, plusieurs ministres du gouverne-ment algérien ont visité la Pologne. A cette occasion, jevous informe que des ministres algériens ainsi que le chefd’état-major sont attendus prochainement en Pologne.

Concernant la question du Sahara occidental,peut-on connaître la position de votre pays àl’égard de ce dernier cas de décolonisation en Afrique ?Mon pays soutient toute solution dans le cadre des Nationsunies. Nous avons même un officier de l’armée polonaisedans les rangs de la Minurso. Et je rajoute que nous sou-tenons aussi la tenue d’un référendum sous les auspices del’ONU.

Boris Borusewicz, Président du Sénat polonais : «L’Algériereste un marché avec d’énormes perspectives»

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partenariat

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Le Conseil d’affairesalgéro-russe a tenu àMoscou sa troisièmesession sous la coprésidence deAbdelkader TaïebEzzraïmi, vice-prési-dent du Conseil pourla partie algérienne,et de SergueïVinnitchenko, vice-président de la partierusse en présence desmembres des deuxdélégations.

Dans une allocution à l’ouverture de lasession qui s’est tenue dans le cadre desréunions bilatérales organisées à l’occa-sion de la réunion du Conseil d’affairesarabo-russe organisé concomitammentavec le 1er Salon d’affaires Arabia-expo,M. Vinnitchenko a notamment mis l’ac-cent sur l’importance du renforcementdes relations économiques et commer-ciales de la Russie avec l’Algérie et lemonde arabe de manière générale «dansun contexte de multipolarité».L’approche de l’Algérie concernant lesvoies et moyens de renforcer leurs rela-tions bilatérales dans le domaine écono-mique «est proche de celle de laRussie», a-t-il déclaré avant de rappelerque les relations entre les deux payssont entrées dans une nouvelle étapedepuis 2005, tout particulièrementaprès la visite du Président VladimirPoutine en Algérie et de celle effectuéepar le Président de la République,Abdelaziz Bouteflika en Russie enfévrier 2008.Ces visites ainsi que celle du ministrerusse de l’Energie en Algérie en 2007ont permis de conclure plusieursaccords entre les deux pays, a-t-il rappelé.Il a souligné que si le travail du Conseild’affaires algéro-russe a enregistré dessuccès sur plusieurs plans, «il est temps

de donner une nouvelle impulsion àl’action de cette structure afin de créerune synergie contribuant à promouvoirdavantage les relations d’affaires entreles opérateurs des deux pays».De son côté, Taïeb Ezzraïmi a particu-lièrement mis l’accent sur la nécessitépour les hommes d’affaires russes etalgériens de mesurer à sa juste valeurl’importance du rôle qu’ils peuventjouer «dans la promotion d’une coopé-ration économique et commerciale bila-térale de haute qualité».« Cette tâche est d’autant plus aisée quenos économies disposent d’une complé-mentarité remarquable tout en n’ayant,jusqu’à présent, été que faiblement tou-chées par la crise économique mondia-le», a-t-il estimé.Evoquant le climat des investissementsen Algérie, il a souligné que «la situationaujourd’hui a changé de manière radi-cale tant du point de vue politique etsécuritaire que du point de vue écono-mique».Compte tenu du niveau d’attractivité del’Algérie grâce à «son ambitieuse poli-tique fiscale d’incitation à l’investisse-ment étranger direct, combinée auxcoûts (avantageux) de la main-d’œuvreet de l’énergie et à la volonté des hom-mes d’affaires algériens, je puis vousaffirmer qu’il y a là un terrain favorableoffrant de réelles opportunités», a-t-ilsouligné. «L’approche stratégique déve-loppée par l’Algérie depuis plus de neufannées a été limpide et sans contradic-tion aucune», ce qui laisse apparaître«de grandes opportunités à s’appro-prier, au niveau du marché algérien, dessegments entiers extrêmement intéres-sants, compte tenu de la taille et de laposition géostratégique privilégiée del’Algérie, que d’aucuns considèrentcomme la porte principale d’entrée enAfrique», a-t-il poursuivi.Tout en appelant les opérateurs russes às’intéresser au marché algérien, il a rap-pelé que la refonte de tous les textes delois régissant la sphère économique «estun signe majeur, à même de rassurer lesinvestisseurs russes candidats à laconclusion d’affaires avec leurs homo-logues algériens».

Le représentant de l’ambassaded’Algérie à Moscou a, pour sa part, misen exergue tout l’intérêt que portent lesautorités algériennes aux travaux de ceforum et leur pleine disposition àaccompagner l’action du Conseil d’af-faires algéro-russe comme le prouve laprésence dans la délégation algérienned’un représentant de l’Agence nationalepour le développement des investisse-ments (ANDI).Les travaux se sont poursuivis par laprésentation de plusieurs opérateurscomme Saidal, l’entreprise Anabib,l’ANDL, Aquapark (projet de complexetouristique et de loisirs sur le littorald’Annaba), du côté algérien, et deStroitrangaz ainsi que d’une sociétéspécialisée dans les engins de travauxpublics et du machinisme agricole ducôté russe. Les participants ont conve-nu sur proposition de la partie russe decréer, dans les meilleurs délais, un siteinternet dédié au Conseil d’affairesalgéro-russe pour permettre aux opéra-teurs des deux pays de gagner du tempsen échangeant des données et des infor-mations en temps réel pouvant aider àconclure des accords.Les participants ont particulièrementmis l’accent sur la nécessité de ne pas selimiter au renforcement des échangescommerciaux mais d’œuvrer à promou-voir les investissements grâce à un «par-tenariat productif» à travers la créationde joint-ventures dans différents secteurs d’activités d’autant que lesdeux pays disposent de potentialitésappréciables.Ils ont également convenu, sur proposi-tion du vice-président de la partie algé-rienne, de tenir la 4e session du Conseilen Algérie dont la date de la rencontren’a pas été fixée.Cependant, les deux parties ont insistépour que le Conseil tienne une sessionau moins une fois par an, tout en insis-tant sur la nécessité pour les secrétariatspermanents de faire le bilan annuel desactivités du Conseil qui a un rôle trèsimportant à jouer puisqu’il a pour mis-sion de mettre en relation les hommesd’affaires des deux pays.

3e session du Conseil d'affaires algéro-russe

Vers un «partenariat productif»

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partenariatPARTENARIAT

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Une importante délégation d’hommesd’affaires allemands représentant unedouzaine d’entreprises spécialisées dansles domaines du BTP, des transports etde la logistique était présente à uneconférence organisée à l’hôtel Mercurepar la Chambre algéro-allemande decommerce et d’industrie. Cette confé-rence soutenue par le ministère alle-mand de l’Economie et de laTechnologie, et consacrée à l’explora-tion d’éventuelles opportunités de par-tenariat dans les secteurs indiqués, amis en évidence le potentiel algérien enla matière à la faveur du programmequinquennal 2005-2009 et les perspec-tives de développement de la coopéra-tion bilatérale dans le cadre du prochainquinquennat 2010-2014. Dans sonintervention devant les représentantsdes ministères algériens des Travauxpublics et des Transports, le directeurgénéral de la Chambre algéro-alleman-de de commerce et d’industrie a souli-gné l’intérêt des opérateurs de son payspour le marché algérien dont les indica-teurs économiques sont propices à lapromotion de la coopération, notam-ment dans le domaine des infrastructu-res étant «le secteur-clé du programmepour la relance économique». Andréas Hergenröther a tenu à rappe-ler, à ce propos, que plusieurs entrepri-ses allemandes ont déjà réussi à tisserdes partenariats dans les secteurs duBTP, des transports et de la logistiqueavec des entreprises algériennes, citantl’exemple de la société Dywidag qui aconclu un partenariat avec Cosiderpour la réalisation de la partie génie civildu métro d’Alger ou encore la sociétéKNAUF, leader mondial dans l’industriedu plâtre, qui a décroché 50% desactions de l’usine de plâtre à Fleurus etqui ambitionne d’acquérir, cette année,la totalité des actifs de l’usine dans lecadre de la privatisation. Aussi KNAUFréalise-t-elle actuellement une deuxiè-me ligne de production de plaques àplâtre, la plus grande en Afrique duNord.

L’investissement en question est estiméà 40 millions d’euros. D’autres joint-ventures ont été citées par l’intervenantdans les domaines des matériaux deconstruction (BASF-Orascom) ou lestransports (Siemens-SNTF) pour illus-trer la densité du partenariat bilatéral.Plus grand exportateur mondial en2007 avec un volume de près de 969milliards de dollars et 1 billion d’eurosen 2008, l’Allemagne entretient, eneffet, de bonnes relations économiquesavec l’Algérie au regard de l’évolutiondes échanges commerciaux durant cesdernières années.Les exportations allemandes vers notrepays ont atteint pour les neuf premiersmois de l’année 2008 un volume de 1,6 milliard de dollars, soit une augmentation de 25% alors que lesimportations d’Algérie ont été de l’ord-re de 2,3 milliards de dollars, soit ledouble par rapport à l’année 2000. M. Hergenröther a affirmé que plus de200 entreprises allemandes sont actuel-lement implantées en Algérie. Le repré-sentant du ministère des Travauxpublics, Boualem Oumedjber, sous-directeur de la Coopération a, pour sapart, présenté le schéma directeur desgrandes lignes du plan de développe-ment du secteur pour dire que ledomaine des travaux publics est «unvecteur de développement qui offrebeaucoup d’opportunités de partenariat

et d’investissement».Le secteur qui englobe un réseau rou-tier de 111 000 km supportant plus95% des échanges, plus de 5 000ouvrages d’art, 55 aérodromes, 42 infrastructures portuaires, représen-te, en effet, 6,3% du PIB hors hydro-carbures et une forte contribution à lacroissance, notera l’intervenant.M. Oumedjber soulignera également lanécessité de mise à niveau des infras-tructures sachant que le réseau auto-routier de l’Algérie devra atteindre, en2025, un linéaire de 5 500 km. Parailleurs, le Directeur de la Planificationau ministère des Transports a mis enavant les principaux objectifs du secteurdans le sillage du prochain quinquennal2010-2014. Il s’agira essentiellement dela création de nouvelles entreprises detransports urbains, de nouveaux télé-phériques et de tramways dans leswilayas de Annaba, Oran et Constantinemais aussi de l’extension du réseauferroviaire, fera savoir Salim Hamdane. Ce dernier qui soulignera l’intérêtaccordé au secteur parlera égalementd’électrification du réseau ferroviaire,d’intensification du maillage du réseau,notamment au niveau du sud et del’ouest. Il annoncera, d’autre part, lamise en exploitation prochainement de trains électrifiés dans la banlieuealgéroise.

algérie-allemagne

Plus de 200 entreprises allemandesimplantées en Algérie

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partenariat

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Le Président du Conseil national de laConfédération suisse, André Bugnon, aquitté Alger au terme d’une visite offi-cielle de quatre jours, à l’invitation duPrésident de l’Assemblée populairenationale (APN), Abdelaziz Ziari. Peu avant son départ, M. Bugnon s’estfélicité de sa visite qui, a-t-il affirmédans une déclaration à la presse, «vacontribuer à l’intensification des rela-tions bilatérales». Auparavant, il a estimé à l’issue d’unentretien qu’il a eu avec le ministre des

Affaires étrangères, Mourad Medelci,que les relations bilatérales «méritent des’intensifier» car, a-t-il dit, «nos deuxpays ont des valeurs à échanger», assu-rant que ces échanges «vont être certai-nement fructueux». Il a souligné enfin que ses différentesrencontres avec les hauts responsablesde l’Etat ont révélé des «potentialitésénormes» de part et d’autre, favorablesà l’intensification des relations écono-miques et politiques entre les deux pays.

Algérie-Suisse

Intensification des relations bilatérales

Les opérateurs allemands veulent apporter leur contribu-tion dans le développement du programme des énergiesrenouvelables. Un groupe de six entreprises ont participé àun séminaire tenu sous l’égide de la Chambre de commer-ce algéro-allemande à l’hôtel Mercure à Alger. Selon sondirecteur général, M. Hergenrother, la mission vise à«identifier les besoins des institutions algériennes en tech-nologies et savoir-faire» et leur faire «des propositions desolutions assurant le transfert du savoir-faire technique ettechnologique». Les Allemands connaissent les ambitions des Algériens devouloir atteindre «un objectif de 5% en énergies renouvela-bles d’ici 2010» mais constatent aussi que «le programmeaccuse du retard» si l’on se fie au niveau atteint aujourd’-hui dans ce domaine qui «ne dépasse pas les 0,2%», dira M.Hergenrother. De plus, la poursuite de ces objectifs exigeune «actualisation du cadre juridique par la promulgationd’un décret sur les tarifs ou le système de subvention» quipermette de favoriser l’implantation des projets de produc-tion de l’électricité photovoltaïque ou à partir du solaire «enAlgérie», estiment les Allemands. La rencontre a permis d’aller de l’avant avec la signature de«plusieurs accords dans le domaine du photovoltaïque etdu solaire thermique», a déclaré le DG de la Chambre algé-ro-allemande. Les Allemands sont leaders dans le domainedu solaire et la préoccupation des Algériens a surtout portésur le coût que «la fiabilité permet cependant de compen-ser» à long terme, se défendent les hommes d’affaires alle-mands. Ces derniers sont fortement impliqués en Algériedans la gestion des déchets, l’environnement, le solaire.Vingt hommes d’affaires, en partenariat avec

l’organisme de coopération allemande GTZ, ont mené desmissions de prospection en 2008 à Alger. Une autre ren-contre, tenue en juin avec les experts allemands et les repré-sentants des ministères de l’Energie, de l’Aménagement duterritoire ainsi que ceux de New Energy Algeria, a traité dela question du développement du solaire. 70 experts (30 Algériens) ont participé au dernier salon sur l’environ-nement. Toutes ces manifestations – qui visaient uneapproche du marché algérien – ont donné lieu à des sériesd’accords de partenariat. Parmi les projets les plus en vue,on peut citer la fourniture d’une centrale hybride solaire-gaz, à Hassi R’mel par les entreprises Schott et Siemens, laconstruction d’une tour solaire à Sidi Abdellah, ainsi qued’autres projets réalisés par X-tern, Phaesum, Solar 23.Vollmer, Conergy…Selon le Dr Abderrahmane Hamidat, du Centre des éner-gies renouvelables, l’Allemagne est l’un des pays partenai-res au même titre que la Belgique et l’Espagne avec lesquelsl’Algérie compte développer son programme des énergiesrenouvelables et plus particulièrement le solaire. Le cadred’investissement avec ses mesures incitatives, c’est-à-dire laloi de 2004 sur la production de l’électricité, permet d’en-courager les investisseurs potentiels. «Plusieurs entreprisesallemandes se sont déjà installées dans notre pays», dira-t-il. Les experts allemands, qui ont animé des conférencestechniques, ont montré l’utilité du développement du solai-re dans le dessalement, l’irrigation, l’approvisionnement eneau, l’épuration des eaux usées avec des applications dansdes pays comme le Maroc, l’Inde et la Jordanie qui peuvent«intéresser l’expérience algérienne», avait noté OlivierMayer du centre allemand Global Research.

Energies renouvelables

Les Allemands proposent savoir-faireet transfert de technologie

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partenariatPARTENARIAT

Energie Minesmars 200960

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Indiquant être «très heureux de seretrouver en Algérie» et d’avoir, par-làmême, rencontré le Président de laRépublique, Abdelaziz Boutetlika, M. Verhagen n’aura de cesse durantcelle conférence de rappeler que«l’Algérie est un partenaire majeur ausein de la Méditerranée pour les Pays-Bas». Un partenaire avec lequel sonpays «a des intérêts réciproques ».Allant plus loin, le ministre dira : «Nousavons pris la décision de faire del’Algérie un partenaire stratégique»,expliquant par là que les deux partiessont tombées d’accord «sur notre parti-cipation dans cette nouvelle politique dediversification de votre économie».Evoquant les questions d’ordre interna-tional, M. Verhagen a souligné le faitque «les Pays-Bas soutiennent leSecrétaire général de l’ONU dans sesefforts pour arriver à une solution poli-tique qui prévoit l’autodétermination dupeuple du Sahara occidental». Leministre hollandais a indiqué qu’«unesolution durable au conflit ne servirapas uniquement le Sahara occidental etle Maroc, mais ouvrira les portes de lacoopération dans la région duMaghreb». «Nous soutenons leSecrétaire général de l’ONU ainsi queson envoyé spécial au 5e round desnégociations (de Manhasset) entre leFront Polisario et le Maroc», a-t-il sou-ligné. M. Verhagen, qui était en visite auMaroc a précisé qu’il avait fait la mêmedéclaration à Rabat, en anglais, concer-nant le conflit entre ces deux pays. «J’aidit la même chose au Maroc et je penseque cela est clair», a-t-il encore dit.Pour ce qui est de la teneur de ses ren-contres avec les responsables algériens,l’hôte de l’Algérie a précisé que celles-ci

ont porté sur des questions «extrême-ment importantes» des relations bilaté-rales, à savoir la coopération écono-mique et institutionnelle et la lutte cont-re le terrorisme. «Nous avons échangé des informationset surtout consolidé notre convictioncommune de renforcer la coopérationdans plusieurs domaines tels que celuide l’eau, l’agriculture les énergiesrenouvelables...», a-t-il dit. «Nous avons l’ambition de transformercette relation commerciale en une rela-tion de partenariat» dans tous lesdomaines, notamment celui de l’alimen-taire (semences, lait et viande) et del’industrie. Le ministre néerlandais a égalementaffirmé que la déclaration signée à Alger

sur la non-double imposition «ouvre unnouveau chapitre dans les relations bilatérales». «L’approfondissement de nos relationsse manifeste dans de nombreux domai-nes, surtout dans le domaine écono-mique et énergétique», a-t-il ajouté,affirmant que les entreprises néerlan-daises «ont beaucoup à offrir» dans lecadre de la coopération dans d’autrescréneaux tels que l’agriculture, lesinfrastructures et l’activité financière.De son côté, notre ministre des Affairesétrangères, Mourad Medelci, a affirméque l’Algérie entend développer unecoopération soutenue avec les Pays-Basdans le domaine énergétique comptetenu du fait qu’elle constitue un inter-médiaire important entre les pays pro-ducteurs et consommateurs. «Nous voulons développer une relationavec les Pays-Bas qui tienne compte del’aptitude particulière de ce pays à êtreun intermédiaire utile entre les paysproducteurs et consommateurs d’éner-gie». M. Medelci a en outre plaidé enfaveur d’une coopération énergétique«globale» avec l’Europe. Pour rappel, la visite officielle du MAEdu Royaume des Pays-Bas s’inscrit dansle cadre du renforcement des relationsde coopération bilatérale et de concer-tation politique entre les deux pays. Elleintervient également au moment oùl’Algérie et les Pays-Bas affichent unevolonté partagée d’imprimer à leur par-tenariat économique une «dynamiquenouvelle» à travers «un échange désor-mais régulier de visites de haut niveau».

algérie-Pays-bas

Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères :

«L’Algérie est un partenaire majeurpour les Pays-Bas»

M. Verhagen qui s’exprimait lors d’une rencontre avec les étudiants del’Institut diplomatique et des relations internationales (lDRI), à la rési-dence El Mithaq, était accompagné de son homologue algérien,Mourad Medelci.

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partenariat

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Organisées par laMission économiquede l’ambassade deFrance en Algérie etl’agence UBIFrance,en collaboration avecla Chambre algériennede commerce et d’in-dustrie (CACI) et leForum des chefs d’en-treprise (FCE), lesjournées technolo-giques françaises ontété ouvertes au Palaisdes nations.

Marquée par la présence de Jean-LouisRaffarin, sénateur de la Vienne, ancienPremier ministre, cette rencontre aréuni environ 200 participants repré-sentant 56 entreprises françaises quiont eu, au cours de cette rencontre, àexhiber leur savoir-faire dans quatresecteurs stratégiques pour les deuxpays.Il s’agit de l’énergie, hors hydrocarbu-res, environnement, transport et tech-nologies de l’information et de la com-munication (TIC). Plus de 2 000 visi-teurs professionnels algériens (respon-sables politiques et institutionnels, déci-deurs privés et publics, partenairespotentiels, agents, importateurs…)étaient attendus à cet évènement fran-co-algérien le plus important de l’an-née. Après la Pologne, le Koweït etl’Arabie Saoudite, l’Algérie a été retenuepour cette opération.A cette occasion, l’ex-Premier ministrefrançais a affiché sa confiance quant àl’avenir de l’économie algérienne, touten insistant sur l’importance des rela-tions algéro-françaises et le partenariatqui a toujours existé entre les deux pays.«Je suis content de voir les entreprisesfrançaises avoir confiance au dévelop-

pement de l’Algérie. Il y a lieu d’intensi-fier les échanges entre les deux pays etêtre au centre de la technologie.»Présidée par Bruno Ponson, Directeurgénéral de l’Ecole supérieure algériennedes affaires (ESAA), la première jour-née a été marquée par l’organisationd’un atelier-débat sur le managementde projet. Plusieurs présentations ont eulieu au cours de cette séance-débat. Ils’agit des exposés sur les différents pro-jets des grandes entreprises, telles queAlstom Holdings chargée des infras-tructures de production d’énergie et dutransport ferroviaire, de Tansdev, opé-rateur de transport rivé en France,d’Egis Groupe ingénierie et conseildans le domaine de la construction desinfrastructures, montage de projets,exploitation des infrastructures routiè-res et aéroportuaires. Il faut noter que ces journées sont mar-quées par une exposition regroupant lesgrands groupes, PME, et pôles de com-pétitivité français autour de ces quatresecteurs, ainsi que des ateliers axés surtrois thèmes porteurs : management deprojets, transfert de savoir-faire et detechnologie, schémas innovants de par-tenariats qui sont organisés en marge deces travaux. Les organisateurs comp-tent beaucoup sur les entretiens ciblésentre décideurs publics ou privés algé-riens et responsables d’entreprises françaises.Il faut reconnaître que la France reste lepremier fournisseur de l’Algérie et est lepremier investisseur hors hydrocarbu-res dans le pays. On compte un peu plusde 250 entreprises françaises implan-tées dans le pays, employant près de 30 000 ouvriers et travailleurs.Pour les deux parties, les perspectivesd’évolution du marché sont particuliè-rement prometteuses. Forte de sesrecettes pétrolières et gazières, de l’éli-mination de sa dette extérieure, deréserves de change qui couvrent plus detrois ans d’importation, l’économiealgérienne s’ouvre et les projets d’in-frastructure abondent, ainsi que des

projets de privatisation ou d’investisse-ment en Greenfield, avec notammentl’arrivée de nouveaux investisseurs enprovenance des pays arabes (Egypte etpays du Golfe principalement).Les secteurs les plus porteurs, outre l’é-nergie, sont les transports urbains, leschemins de fer, l’aéronautique, le BTP,l’eau ainsi que les technologies de l’in-formation et de la communication.

Premières journées technologiques françaises à Alger

50 entreprises «exposent»leur savoir-faire

Des experts soulignentl’importance de lacommunication pour l’entrepriseDes chefs d’entreprise français ont souli-

gné, à Alger, l’importance de la communica-

tion pour l’entreprise, aussi bien au plan

interne qu’externe dans le management

des projets afin de garantir une «meilleure

efficience» dans leur élaboration et mise en

œuvre. Lors d’un atelier-débat sur le thème

«Management de projets», des experts ont

évoqué devant un parterre de chefs

d’entreprise algériens les actions à entre-

prendre pour améliorer les performances

d’une entreprise et la réalisation de ses

projets. Pour le représentant de l’entreprise

Alstom (infrastructures de production d’é-

nergie et de transport ferroviaire), Frédéric

Wiscart, les facteurs de succès d’un projet

consistent à «impliquer l’équipe chargée de

l’exécution dans la phase commerciale et lui

faire connaître le contenu des contrats».

Il s’agit également, a-t-il dit, de «s’adapter

aux spécificités locales, anticiper et maîtri-

ser les risques et mettre en place une

relation d’équipe». Le représentant de la

société Bull Algérie (système d’information

ouvert) a indiqué, de son côté, que le

management de projet «s’appuie sur une

méthodologie, un ensemble structurant de

règles, de techniques et outils applicables

pour l’ensemble du cycle de vie du projet,

et sur l’accompagnement du client tout au

long de la mise en œuvre des phases de

changement qui sont l’introduction et la

mise en service de nouvelles technologies».

Le P-DG du Groupe Egis (ingénierie et

conseil dans le domaine de la construction

des infrastructures routières et aéroportuai-

res), Yazid Abela, a abordé l’aspect

organisationnel, insistant sur l’importance

d’identifier les différents acteurs d’un projet

et de définir le rôle de chacun, notamment

le comité de pilotage.

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partenariatPARTENARIAT

Energie Minesmars 200962

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Le ministre canadien des Affaires étran-gères, Lawrence Cannon, a affirmé àOttawa que l’Algérie est un «partenairesolide» avec lequel le Canada a bâti une«relation unique».«En cette période d’instabilité écono-mique mondiale, il est rassurant pour leCanada, alors que le monde entier s’af-faire à remettre le système financierinternational sur des bases stables, decompter sur l’Algérie, un partenairesolide, un allié et un complice aveclequel nous avons patiemment bâti aucours des dernières décennies avec,entre autres, le concours des entrepre-neurs une relation unique», a soulignéM. Cannon dans une allocution lors dudéjeuner de l’Alliance d’affairesCanada-Algérie (AACA). Evoquant lacoopération énergétique entre les deuxpays, il a affirmé que l’Algérie et leCanada «sont des superpuissancesénergétiques dans leur région respecti-ve», relevant que l’énergie «se trouve aucœur de notre commerce bilatéral qui adépassé cinq (5) milliards de dollars en2007 et qui a fait de l’Algérie le premierpartenaire commercial du Canada enAfrique et au Moyen-Orient».

«L’Algérie, a-t-il poursuivi, contribue àla sécurité énergétique du Canada enassurant l’approvisionnement pétrolierd’une partie de l’est du pays», ajoutantque «pour, leur part, les sociétés cana-diennes ont reconnu le formidablepotentiel du secteur énergétique algé-rien en y investissant fort de leur leadership technologique et de leurdynamisme».«Nous sommes bien conscients, ici auCanada, que l’influence de l’Algériedépasse largement ses frontières natio-nales et qu’Alger est devenue un acteurincontournable sur les échiquiers euro-péen et méditerranéen», a-t-il souligné.Revenant sur l’historique des relationsagléro-canadiennes, M. Cannon a rap-pelé que «dès les premiers mois aprèsson indépendance, l’Algérie a su trouverà ses côtés un Canada engagé résolu-ment pour l’épauler dans ses aspirationsà bâtir un pays moderne et prospère».«Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le Canadaest présent dans plusieurs secteurs d’ac-tivités en Algérie, tout comme l’Algériel’est de plus en plus au Canada.» Concernant la communauté algérienneétablie au Canada, le MAE canadien a

précisé que 50 000 Algériens vivent auCanada, relevant que plusieurs d’entreeux occupent aujourd’hui des postes deresponsabilité au niveau des universités,centres de recherche et certaines entre-prises industrielles.Le MAE canadien a, en outre, mis enexergue l’importance de l’ouvertured’une liaison aérienne Alger-Montréaldans la facilitation des échanges dansdifférents domaines entre les deux pays.«J’ai moi-même paraphé l’accord aérienentre le Canada et l’Algérie qui a facili-té les échanges entre nos pays. AirAlgérie a d’ailleurs établi une liaisonaérienne entre Alger et Montréal, la pre-mière en Amérique du Nord», a-t-il dit.Par ailleurs, M. Cannon a exprimé l’ap-pui de son pays aux efforts de l’Algériepour accéder à l’Organisation mondialedu commerce (OMC).L’AACA a été créée en 2004 pourcontribuer au développement deséchanges économiques et à la promo-tion des investissements et du partena-riat entre le Canada et l’Algérie.

algérie-canada

Le MAE canadien : «L’Algérie, un partenaire solide»

Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et sonhomologue soudanais, Zoubeir Ahmed Al Hassène, ont pro-cédé à Alger à la signature d’un procès-verbal de coopérationentre l’Algérie et le Soudan dans le domaine énergétiquedans le cadre de la consolidation de la coopération et du par-tenariat entre les deux pays.Intervenant à l’issue de la cérémonie de signature, M. Khelila indiqué que ce document visait à insuffler un nouvel élanau partenariat dans divers domaines, notamment en matièred’exploration et de production de pétrole dans les deux paysà travers la compagnie Sonatrach et les entreprises pétroliè-res soudanaises.Le procès-verbal de coopération algéro-soudanaise prévoitégalement «un soutien de l’Algérie au Soudan pour le para-chèvement des études de réalisation et d’exploitation des raffineries ainsi que la formation de cadres et techniciens

soudanais dans les instituts algériens et les entreprises de for-mation spécialisées», a précisé M. Khelil.De son côté, le ministre soudanais de l’Energie s’est félicitédes résultats de sa visite en Algérie, affirmant que «les deuxpays œuvrent de concert en vue d’apporter les dernièresretouches à la concrétisation de projets mixtes dans le sec-teur des mines et du raffinage du pétrole», avant de prévoir«d’autres contrats d’association à l’avenir entre l’Algérie et leSoudan».Le ministre soudanais a également fait part de la volonté deson pays de bénéficier de l’expérience algérienne dans ledomaine de l’énergie tout en exprimant le souhait de lancer«un partenariat d’investissement à travers la création auSoudan d’une entreprise mixte spécialisée dans la prospec-tion pétrolière».

algérie-soudan

Signature d’un procès-verbal de coopération

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partenariat

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L’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis, Abdallah Baâli, a tenu une réuni-on de travail qui a regroupé les prési-dents des différentes associations de lacommunauté nationale établie auxEtats-Unis, a-t-on appris auprès del’ambassade.S’adressant aux représentants de lacommunauté nationale, M. Baâli a affir-mé sa disponibilité à écouter leurs pré-occupations et à œuvrer au renforce-ment des moyens de la section consulai-re, ainsi qu’à la rationalisation de sesméthodes de travail pour répondre aumieux à leurs attentes. Il les a dans cecadre appelés à «s’engager dans la pro-motion des intérêts et de l’image del’Algérie» aux Etats-Unis et à participer«de façon plus résolue au processus dedéveloppement interne». Lors du débat, les représentants de lacommunauté nationale établie auxEtats-Unis ont soumis un certain nom-bre de propositions visant à «unemeilleure prise en charge» de leurs pré-occupations au niveau de la sectionconsulaire» et se sont déclarés «pleine-ment disposés à contribuer au rayonne-ment de l’Algérie aux Etats-Unis et àson entreprise de redressement». L’ambassadeur s’est engagé, de soncôté, à tenir des réunions périodiquesavec les dirigeants de la communauténationale en vue d’assurer le suivi desdécisions prises lors de la réunion. Par ailleurs, M. Baâli, qui a été l’hôte duConseil d’affaires algéro-américain(USABC), s’est félicité du volume «sanscesse croissant» des échanges commer-ciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis(20 milliards de dollars américains), fai-sant de notre pays, a-t-il dit, le premierpartenaire des Etats-Unis au Maghrebet le second dans le monde arabe et desEtats-Unis, le premier client de l’Algérie

et son quatrième fournisseur.L’ambassadeur qui a en outre relevé la«prédominance» de la composantehydrocarbures qui caractérise encoreles échanges entre les deux pays a, àcette occasion, appelé les entreprisesaméricaines à «saisir les opportunités decoopération et d’investissement querecèle le marché algérien aux fins deleur diversification».Soulignant l’impératif d’une coopéra-tion constructive entre l’ambassade et le

Conseil d’affaires afin de permettre auxdeux pays d’atteinte leurs objectifs com-muns, M. Baâli a enfin réitéré son sou-tien comme celui du gouvernementalgérien à l’USABC dans son action et à«agir dans un sens qui puisse favoriserl’amélioration de l’image de marque del’Algérie aussi bien au niveau des entre-prises américaines qu’au sein desinstances fédérales des Etats-Unis, dontle Congrès».

algérie-états-unis d’amérique

L’ambassadeur d’Algérie à Washington devant le Conseil d’affaires algéro-américain :

«Nous nous félicitons du volume sans cessecroissant des échanges entre nos deux pays»

■ M. Baâli a également reçu les représentants de la communauté algérienne établie aux Etats-Unis.

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partenariatPARTENARIAT

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Le gisement de gaz humide de Pagoreni dans le départe-ment de Cusco, au Pérou, vient d’entrer en production. La cérémonie officielle d’inauguration de l’entrée en pro-duction de ce gisement qui relève du grand champ deCamisea à la mise en valeur duquel la compagnie nationa-le Sonatrach est associée aux côtés d’autres compagniespétrolières s’est déroulée à Pisco en présence de MohamedMeziane, P-DG de Sonatrach. Avec une production initiale de 6,5 millions de mètrescubes par jour de gaz et quelque 20 000 barils/jour deliquides, la mise en production de ce gisement constitue unsuccès indéniable de Sonatrach dans sa stratégie de

développement à l’international. Engagée depuis 2002dans le projet Camisea, Sonatrach avait, en 2003, augmen-té sa mise dans le bloc 88. Un avenant signé avec la com-pagnie Pluspetrol avait permis à Sonatrach de prendre uneparticipation de 10% dans le champ de Camisea en amontet d’augmenter de 10% sa participation en aval dans letransport par canalisations. En 2004, le consortium encharge de Camisea et regroupant Pluspetrol, Hunt Oil,SKGROUP, Technit et Sonatrach avait obtenu les droits dedéveloppement du champ gazier Pagoreni sur lequel unpuits avait déjà été foré. Les ressources estimées de cettezone sont de 223 milliards de mètres cubes.

Associée à l'exploitation du grand champ de gaz de Camisea

Sonatrach signe un nouveau succès au Pérou avec la mise en production du gisement de Pagoreni

L’entretien a été l’occasion de passer enrevue l’état des relations de coopérationdans le domaine de l’énergie et desmines ainsi que les perspectives de leurrenforcement. Monsieur le Ministre aégalement été reçu par le Premierministre péruvien, Yehude Simon, et leVice-Président du Congrès. Au cours de cette visite, Dr ChakibKhelil a eu une séance de travail avecson homologue péruvien, le ministre del’Energie et des Mines, Pedro SanchezGamarra, élargie aux membres desdeux délégations. Le procès-verbal signé au terme de cesdiscussions réaffirme la volonté desdeux parties de renforcer davantage lacoopération entre les deux pays, notam-ment dans les domines de la formationdes cadres péruviens en Algérie (IAP),de l’exportation et de production d’hy-drocarbures, de la commercialisation,du transport du gaz naturel, du raffina-ge et de la pétrochimie. Un accent particulier a été mis sur lesecteur des mines où la partie péruvien-ne a marqué sa disponibilité à partagerson expérience dans ce domaine avec

l’Algérie. Pour la mise en œuvre desaxes de coopération identifiés dans ceprocès-verbal, un groupe mixte a étémis en place. Le ministre a égalementvisité l’unité de traitement de gaz àPisco et l’usine de liquéfaction en coursde réalisation à Malchorita (200 km ausud de Lima). Pour rappel, Sonatrachest présente au Pérou dans le projetCamisea qui est un projet intégré com-prenant les segments amont, transport,

distribution et GNL avec une prise departicipation de 10% dans la partiedéveloppement et production et 20%dans le transport par gazoduc. En marge de sa visite au Pérou, leministre a été décoré, suite à une déci-sion du Président de la République duPérou, de l’ordre du «Soleil du Pérou»en reconnaissance au mérite et auxefforts qu’il a déployés dans la promo-tion et le développement des relationsd’amitié et de coopération entrel’Algérie et le Pérou. La cérémonie de remise de cette dis-tinction honorifique, deuxième dugenre après celle de 2004, s’est dérou-lée au siège de la chancellerie sous laprésidence du ministre des Affairesétrangères péruvien en présence dehauts responsables politiques, écono-miques et parlementaires. Dans son allocution de remerciements,le ministre a réaffirmé sa ferme volontépour le renforcement et la diversifica-tion des relations de coopération et departenariat entre l’Algérie et le Péroupour en faire un modèle de coopérationSud-Sud.

Chakib Khelil décoré de l’ordre du «Soleil de Pérou»

Dr Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a effectué sa visiteofficielle au Pérou durant laquelle il a eu d’intenses activités et a étédécoré de l’ordre du «Soleil du Pérou».

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focus

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partenariatPARTENARIAT

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Huis projets d’accords, mémorandumset programmes exécutifs ont été signésà l’issue de la 17e session de la grandecommission mixte algéro-tunisienne.Ces documents concernent les voletséconomiques et commercial, les res-sources humaines et le volet consulaireet social.L’accord commercial préférentiel portesur un système de liste de produits àéchanger et l’octroi des mêmes avan-tages accordés à l’Union européennedans le cadre de l’accord d’association.Trois listes tarifaires ont été retenuesdans cet accord pour être soumises àl’exonération. Il s’agit du démantèle-ment douanier à partir de l’entrée envigueur de l’accord, de la réduction de20% durant les cinq premières annéeset de 10% pendant 10 ans.

L’accord énonce également des mesuresrelatives à la lutte contre la concurrencedéloyale et aux mesures préventives. Unaccord entre le Centre algérien decontrôle technique des travaux publics(CTTP) et le Centre tunisien d’étudetechnique et de la construction(CETEC) a été également conclu entreles deux parties. Il vise notamment àéchanger des expériences, des stagiaireset des experts et d’instaurer un partena-riat pour soumission dans le cadre d’ap-pels d’offres nationaux et internatio-naux. Le volet des ressources humainescomporte, quant à lui, un accord decoopération et un programme exécutifdans le domaine de l’enseignementsupérieur. L’accord prévoit l’encourage-ment de la coopération entre les univer-sités et les instituts de l’enseignement

supérieur dans les domaines des éner-gies renouvelables, la lutte contre ladésertification, les nouvelles technolo-gies de l’information et de la communi-cation, la biotechnologie, la santé et l’a-griculture. Le programme prévoit lafacilitation des échanges des déléga-tions estudiantines et scientifiques entreles deux pays. Le volet consulaire etsocial renferme un protocole d’accorddans le domaine des affaires religieuses,une convention de coopération entrel’Office national d’appareillage et acces-soires pour handicapés et la Caisse de lasécurité sociale de Tunisie et un proto-cole de coopération dans le domaine dela Sécurité sociale.Il prévoit aussi un programme exécutif(2008-2010) dans le domaine du travailet des relations professionnelles.

Clôture de la 17e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne

Un nouveau souffle à la coopération bilatérale

■ Signature de 8 projets d'accords, mémorandums et programmes exécutifs.

L’état et le développement de la coopération énergétiqueavec, à la clef, un accord d’accroissement des exportationsde gaz algérien vers la Tunisie ont focalisé les travaux de laséance de travail coprésidée à Tunis par le ministre del’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son homologuetunisien, Afif Chelbi.L’occasion a été saisie pour annoncer la conclusion d’unaccord entre les deux parties pour doubler les quantités deGPL livrées à la Tunisie, actuellement de 150 000 ton-nes/an, à près de 300 000 tonnes/an pour couvrir lesbesoins de la Tunisie en la matière. «C’est un très bonaccord entre les deux parties», a déclaré à ce sujet ChakibKhelil, en précisant qu’«outre cet accord de 300 000 ton-nes/an, renouvelable, il est également question pourSonatrach de participer dans les facilités de stockage deGPL en Tunisie».Les deux parties ont évoqué la possibilité de développer àl’avenir un stockage terrien, en Tunisie, de GPL qui servi-

rait de base de stockage du produit, destinée aussi bien àcouvrir les besoins de la Tunisie que ceux d’autres pays dela Méditerranée en la matière.Les deux parties ont, en outre, discuté du développementdu gaz découvert en Tunisie, notamment le mode de sacommercialisation et de la construction prochaine d’uneéquipe de travail appelée à plancher sur la question, a ajou-té le ministre.Les autres dossiers évoqués ont porté sur l’approvisionne-ment en GPL et en gaz naturel des zones frontalières tunisiennes à partir de l’Algérie, ainsi que le projet de l’in-terconnexion électrique entre les deux pays.«Nous espérons commencer en 2009 le transfert de l’élec-tricité sur des liaisons de 400 kilovolts», dira Chakib Khelilen soulignant qu’«avec l’interconnexion faite depuisquelques semaines avec le Maroc, le paysage maghrébindans le domaine de l’électricité commence à devenir uneréalité».

Accord pour doubler les approvisionnementsde la Tunisie en GPL algérien

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partenariat

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La TTPC est la société qui assure lagestion et l’exploitation du tronçontunisien (370 km) du gazoduc transmé-diterranéen (Transmed) reliant l’Algérieà l’Italie, via la Tunisie ; un projet longde 2 500 km, dont 171 km en eau pro-fonde, qui permet l’acheminement dugaz des champs du Sud algérien versl’Europe.M. Khelil, qui conduit une délégationde responsables du ministère del’Energie et des Mines et GroupeSonatrach, s’est rendu dans la régiondu Cap Bon (littoral), est de la Tunisie,où il a visité les installations de la stationde compression d’El Haouaria.La station, implantée après 170 km degazoduc en territoire tunisien, est pla-cée en amont des conduites sous-mari-nes du canal de Sicile. Elle est équipéede 10 unités de compression (jusqu’à210 bars) de cycle régénératif d’unepuissance totale de 260 MW, selon unefiche technique présentée à l’occasion.Le Transmed a fait l’objet d’un projet,réalisé par le Groupe italien ENI, d’ac-croissement de près de 25% en deuxphases de ses capacités de transport,soit de 27 milliards de mètres cubes par

an à 33,5 milliards de mètres cubes paran à l’exécution totale du projet débutoctobre 2008.Une première phase de cet accroisse-ment, soit pour une capacité de 1,2 milliard de mètres cubes/an a étélivrée en avril 2008 et une seconde pour3,3 milliards de mètres cubes/an débutoctobre 2008, pour un investissementde plus de 500 millions d’euros, a-t-onprécisé.Transmed est un ouvrage comprenantdeux gazoducs, dont le premier d’unecapacité de 12 milliards de mètrescubes/an, a été mis en exploitation en1983 et le second portant la capacitéglobale à 27 milliards de mètres cubes/an opérationnel depuis 1994. Les deux gazoducs sont mis en parallè-le et traversent le territoire tunisien sur370 km de l’Oued Saf-Saf, à la frontiè-re algéro-tunisienne, jusqu’à la stationd’El Haouaria à la pointe du Cap Bonsur le littoral est de la Tunisie. Cettedernière est reliée à la Sicile à traverscinq lignes en mer équipée de terminalde départ et d’arrivée (TMPC), est-ilajouté. Pour Chakib Khelil, l’ouvrage,qui prend forme dans le désert algérien,

traverse la Tunisie et aboutit en Italie,revêt une dimension particulière etconstitue un lien physique importantrapprochant les rives nord et sud de laMéditerranée.«En reliant deux continents, l’ouvrageest le symbole même de l’interdépen-dance entre ces pays et l’un de sesobjectifs est certainement, et non desmoindres, celui d’orienter les efforts despays impliqués vers un même objectifde développement et d’agir comme unfacteur de rapprochement entrel’Algérie, la Tunisie et l’Italie», a-t-ilsouligné lors de la cérémonie de célé-bration du 25e anniversaire de la TTPC.«Les volumes de gaz livrés aux clientsde Sonatrach sur le Transmed sont esti-més à ce jour à plus de 450 milliards demètres cubes», a affirmé le ministre.Cette cérémonie s’est tenue en présen-ce, outre de Chakib Khelil et de sonhomologue tunisien, Afif Chelbi, de lasous-secrétaire d’Etat italienne auxAffaires étrangères, Mme StephaniaCraxi, et des cadres des entreprisesd’hydrocarbures algérienne Sonatrach,italienne ENI, tuniso-italienne Sergaz ettunisiennes Etap et Sotugat.

25e anniversaire de la TTPCLe ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a assisté à la célé-bration du 25e anniversaire de la création de la Trans-Tunisian PipelineCompany (TTPC).

Remerciements Remerciements

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INTERNATIONAL SPECIAL OPEPConférence extraordinaire de l'Opep d'Oran

Une forte présence de la presse internationale

La conférence a enregistré la présence de :

• Près de 300 journalistes et photographes dont plus de 90

journalistes étrangers et 22 correspondants de la presse

étrangère accréditée à Alger.

• Plus de 40 organes de la presse nationale dont la

Télévision algérienne avec ses trois chaînes, la Radio

nationale (Chaînes I, II, III, RAI, Radio El Bahia)

• 46 organes de la presse étrangère mondiale n’ont pas

manqué ce rendez-vous planétaire.

Il s’agit notamment de la presse américaine présente

en force à Oran à travers :

• Bloomberg (TV et agence) avec 10 journalistes

• L’agence Platts avec 4 journalistes

• L’agence Associated Press (AP) avec 4 journalistes

• L’agence Dow Jones (4) ainsi que le Financial Times (1),

le Wall Street Journal (1) et le Business Week.

La presse britannique représentée par :

• Reuters (agence et TV) avec 10 journalistes

• The Economist (1)

Les Espagnols avec l’agence EFE (2) et la Radio extérieu-

re d’Espagne. Etaient présents également l’AFP (6), Radio

France internationale (1) et Radio France (1), le quotidien

italien Li Sole 24 (1), la télévision allemande ZDF.

La presse japonaise a été représentée par l’agence de

presse japonaise (Jiji presse) (1), les télévisions japonai-

ses NHK Japan TV et Kyodo News, ainsi que les quoti-

diens Nikkei, Tokyo Newspaper et Shimbun.

La presse chinoise était également de la partie à travers

l’agence Chine Nouvelle avec 7 journalistes et la télévision

publique de Chine (CCTV).

Des organes de la presse russe, nigériane, émiratie, qata-

rie, iranienne ainsi que les chaînes de télévision arabes (El

Arabia, la BBC Arabic, El Ikhbaria, LBC, El Hurra, Press

TV, Arab News Agency) ont aussi assuré la couverture

médiatique de cet événement.

Il est à relever qu’une quinzaine de journalistes étrangers

accrédités n’ont pas pu faire le déplacement à Oran en rai-

son du retard dans la délivrance des visas.

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INTERNATIONAL SPECIAL OPEP

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Le baril de pétrole qui a atteint un record historique à147,50 dollars à la mi-juillet 2008 ne vaut aujourd’hui quele tiers de cette valeur, sinon moins. Voici les moments-clés de cinq mois de chute des prix.

11 juillet. Le prix du Brent de la mer du Nord (Londres)atteint un record historique à 147,50 dollars (USD) et leLight sweed crude 147,27 USD, soutenu par les tensionsgéopolitiques et la faiblesse du dollar.14 juillet. Les cours s’orientent à la baisse, tombant à143,93 USD à New York et à 143,32 USD à Londres.17 juillet. Le baril perd 10 dollars à 134,60 dollars à NewYork après une hausse imprévue des stocks de brut auxEtats-Unis.23 juillet. Le Brent plonge en Asie à 129,01 USD et leLight sweed crude à 127,69 USD.1er août. Les cours reculent à 123,26 USD en Asie, dépri-mé par la croissance américaine jugée décevante audeuxième trimestre.11 août. Le Brent de Londres tombe à 111,44 USD enraison des inquiétudes sur la consommation mondiale dubrut.15 août. Le brut approche le seuil de 110 USD, attei-gnant 111,34 USD à New York, après le rapport del’Opep annonçant une légère révision à la baisse de lacroissance de la demande pétrolière mondiale.3 septembre Le brut lâche près de 6 USD à New York,après la dissipation des craintes sur l’ouragan Gustav, clô-turant à 109,71 USD.6 septembre Les prix baissent à New York à 106,23USD, le bond du chômage aux Etats-Unis alimentant lescraintes d’un nouveau recul de la demande pétrolière.9 septembre. Repli des cours à 105,79 USD à New Yorket à 103,30 dollars à Londres.12 septembre. Brève baisse du prix du baril de pétrolesous les 100 dollars, touchant 99,99 USD à New York.29 septembre. Le pétrole abandonne plus de 10 dollarsà New York à 96,37 après le rejet du plan de sauvetage desbanques aux USA.1er octobre. Le Brent de la mer du Nord recule à 94,88USD après l’annonce d’indicateurs économiques pré-voyant une dégradation des perspectives mondiales de lademande pétrolière.22 octobre. Les cours du pétrole enfoncent le seuil des70 dollars, lâchant plus de 4 USD à New York à 68,10dollars et 3,70 USD à Londres à 66,02 après la publica-tion des stocks hebdomadaires américains.

3 novembre. Les prix du pétrole dégringolent encore,chutant de près de 4 dollars à New York à 63,91 dollarssur un marché restant pessimiste quant à l’évolution de lademande mondiale de pétrole.5 novembre. Les prix du pétrole repartent en forte bais-se, perdant plus de 5 dollars à New York USD à 65,30 dollars après l’annonce d’une hausse des réservesde produits pétroliers aux Etats-Unis.6 novembre. Le prix du baril frôle le seuil de 60 dollarsà New York et tombe sous 57 dollars à Londres, sonniveau le plus bas depuis février 2007, sous l’effet d’unerechute des marchés d’action.11 novembre. Le pétrole plonge sous le seuil de 60 dol-lars à New York, plus bas depuis mars 2007, et s’échangeà moins de 55 USD à Londres, un niveau plus atteintdepuis janvier 2007 malgré l’annonce du plan de relancechinois.12 novembre. Les prix du pétrole touchent un nouveauplancher depuis vingt mois, perdant plus de 3 dollars àNew York à 56,16 USD.14 novembre. Les prix du pétrole reculent à 54,24 dol-lars à Londres face à l’accumulation des signes de dété-rioration de l’économie aux Etats-Unis comme en Europe.19 novembre. Les cours du pétrole tombent sous le seuilde 54 dollars à New York pour la première fois depuis jan-vier 2007 et s’approchent des 50 dollars à Londres.20 novembre. Les prix cassent la barre symbolique des50 dollars un peu plus bas depuis presque deux ans et s’é-changeait à 50,22 USD à New York à 48,54 USD àLondres sous l’effet de l’intensification de la crise écono-mique.5 décembre. Le Brent casse le seuil des 40 dollars àLondres en chutant à 39,74 dollars après la publicationdes chiffres sur l’emploi américain.8 décembre. Le brut rebondit vigoureusement, prenantprès de 3 dollars à 42,67 dollars à Londres et à 43,72 dol-lars à New York, stimulé par l’anticipation d’une réductionimportante de l’offre de l’Opep à Oran.11 décembre. Les cours bondissent encore plus de 4dollars à 46,73 dollars pour le Brent de la mer du Nord(Londres) et à 47,68 dollars pour le Light sweed crude(New York) en prévision d’une baisse importante de l’off-re de l’Opep avec le soutien possible de la Russie.12 décembre. Les cours du pétrole cèdent leurs derniersgains à 44,76 dollars à Londres et à 44,87 dollars à NewYork, plombés par les Bourses et le secteur automobile auxEtats-Unis.

151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008

147 dollars en juillet, 39 en décembre, Cinq mois de chute libre du baril

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international special opep

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L’Organisation des pays exporta-teurs de pétrole (Opep) est un orga-nisme permanent intergouverne-mental créé à Baghdad (Irak) enseptembre 1960.Elle a pour objectif principal decoordonner et d’unifier les poli-tiques pétrolières entre les paysmembres afin d’assurer la stabilitédu marché pétrolier international etdes prix correspondants du pétrolebrut. Les cinq membres fondateursde l’Opep sont l’Iran, l’Irak, leKoweït, l’Arabie Saoudite et leVenezuela. Ils ont été rejoints pro-gressivement par neuf autres Etatsmembres : le Qatar (1961),l’Indonésie (en 1962) et qui doitquitter l’Organisation en 2009, laLibye (1962), les Emirats arabesunis (1967), l’Algérie (1969), leNigeria (1971), l’Equateur (1973)qui s’est retiré en 1992 pour intég-rer à nouveau l’Organisation en2007, l’Angola (2007) et le Gabon(1975) avant de la quitter définitive-ment en 1994.Son instance suprême est la confé-rence ministérielle qui se tient tous les six mois à l’exclusion desnombreuses réunions extraordinai-res qui ont jalonné l’histoire del’Organisation.En outre, trois sommets des souve-rains et chefs d’Etat des pays mem-bres se sont tenus jusqu’à présent àdes moments cruciaux pour le mar-ché pétrolier international (à Algeren 1975, à Caracas en 2000 et àRyadh en 2008). C’est que le par-cours mouvementé de l’Opep, longde près d’un demi-siècle, a connudes moments forts de cohésion et desolidarité active mais aussi desmanifestations très préjudiciables dedésunion, heureusement ponctuel-les et souvent passagères car toutsimplement contraires aux intérêtsde ses membres dont la pluparttirent l’essentiel de leurs ressourcesdes exportations pétrolières qu’ilsréalisent. Le nécessaire équilibre quia toujours fait la force de ce groupe-

ment d’intérêt a failli ainsi voler enéclats au milieu de la décennie 1980lorsque pour diverses raisons dic-tées par la géopolitique du moment,les prix ont atteint des seuils cri-tiques (jusqu’à 7 dollars par baril),engendrant une rupture de la disci-pline au sein de l’Organisation etdonnant lieu à ce qu’on a appeléalors la «guerre des prix».L’Organisation a dû se ressaisir parla suite pour une ferme reprise enmain du marché, ce qui est sa raisond’être jusqu’à imaginer il y a de celaquelques années un système derégulation automatique de sa production pour défendre des prixjustes et rémunérateurs pour sesmembres.Elle a en outre toujours veillé à pen-dre des mesures qui assurent un«prix d’équilibre», c’est-à-dire unprix consensuel qui ne soit ni tropbas ni trop élevé et qui contente, endéfinitive, toutes les parties prenan-tes au marché pétrolier, producteurset consommateurs, et qui ne soit pasun facteur supplémentaire de désta-bilisation de l’économie mondiale.Enfin, l’Opep a souvent eu à cœursans toujours réussir d’associer lesautres pays producteurs et exporta-teurs de pétrole pour des actionscommunes et concertées en faveurd’un équilibre durable du marchépétrolier international et, partant, del’économie mondiale prise en tantque tout.L’Organisation qui compte aujour-d’hui treize (13) Etats membres àpart entière représente environ 43%de la production mondiale de brut.A elle seule, l’Arabie Saoudite assu-re 12,5% des extractions mondiales,quasiment au même niveau qu’unautre gros producteur comme laRussie.Le siège de l’Opep était implanté àGenève (Suisse) durant les cinqpremières années de l’existence de l’Organisation avant d’être trans-féré à Vienne (Autriche) le 1er septembre 1965.

151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008

Un organisme né il y a 48 ans à Baghdad Nicolas Sarkis préconiseun prix plancher de 90-100 dollars par baril«L’Opep doit opter pour un prix plancher du

pétrole oscillant entre 90 et 100 dollars si elle

veut assurer ses investissements et développer

ses capacités de production», selon l’expert

pétrolier Nicolas Sarkis, tout en estimant qu’une

réduction de production d’au moins 2 millions de

barils/jour était nécessaire pour redresser les prix

du brut.

«Il est dans l’intérêt de tous (consommateurs et

producteurs) que les prix du pétrole remontent à

90-100 dollars au moins pour assurer les investis-

sements requis et développer les capacités de

production», a précisé M. Sarkis, qui est le direc-

teur d’Arab Petroleum Research Centre (APRC).

Selon lui, c’est le niveau de prix qui permettrait

de compenser ce déclin naturel de la production

des gisements matures, atteignant actuellement

un rythme alarmant de 8 à 9% par an et de faire

face également à l’accroissement des besoins de

consommation. M. Sarkis considère par ailleurs

que les mesures prises jusqu’ici par l’Opep pour

stopper l’effondrement des prix étaient nettement

insuffisantes, précisant qu’une autre décision de

baisse a besoin d’une détermination des pays

membres de l’Organisation à respecter leurs

engagements.

«Trop peu et trop tard. Ce constat résume les

mesures nettement insuffisantes et tardives

prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper la baisse

des prix. Pire encore, la réduction de 2 millions

de b/j de la production n’a été respectée qu’à

moitié», constate-t-il. Interrogé sur les capacités

de l’organisation à jouer actuellement le rôle de

régulateur du marché, l’analyse a expliqué que

l’Opep «ne peut être le seul maître du marché

pétrolier mais peut y jouer un rôle plus ou moins

déterminant selon les circonstances».

Une réduction substantielle de la production d’au

moins 2 millions de barils/jour lors de la réunion

cruciale d’Oran pourrait restituer à l’Organisation

une partie de son pouvoir qu’elle a perdu au gré

de la crise économique et de la baisse de la

demande pétrolière mondiale, estime encore le

directeur de la revue Pétrole et Gaz arabes(PGA).

«Dans un contexte caractérisé par une baisse

de la demande, une offre largement excédentaire,

une forte augmentation des stocks et un effondre-

ment des prix, il est clair que l’Opep peut changer

complètement la donne en réduisant sa produc-

tion d’une manière substantielle, soit d’au moins

2 millions de barils/jour», recommande t-il.

Selon lui, une coordination de la politique de

production et des prix avec la Russie et d’autres

exportateurs «faciliterait énormément la tâche de

l’Opep et serait dans l’intérêt de tout le monde»,

conclut l’expert d’APRC.

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INTERNATIONAL SPECIAL OPEP

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focus

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analyseANALYSE

Croissance des produits dérivés ou problèmes dans lesmarchés physiques du pétrole

Pour expliquer les hauts niveauxatteints récemment par les prix pétro-liers, nous devons considérer deuxpoints. D’une part, nous avons ceuxqui attribuent la crise actuelle à laforte croissance des marchés pour lesproduits dérivés (barils papier), et enparticulier à la demande accrue decontrats à terme de la part des inves-tisseurs institutionnels et la spécula-tion sur ces derniers. A l’opposé, nous avons ceux qui affir-ment que les problèmes résident dansle marché physique du pétrole, qui acommencé à manifester des signesd’insuffisance de croissance de lademande actuelle. La réserve de capa-cité de production des pays de l’Opepest faible, les investissements dans lanouvelle capacité sont insuffisants, laproduction de pétrole est proche d’unpic et la croissance future de lademande est trop élevée. Quelle est, selon vous, l’explication laplus plausible ?

Drollas – Avant de déterminer si lesrecords atteints par les prix du pétrolesont dus aux «fondamentaux du mar-ché» ou aux «mécanismes financiers»,il nous faut être clairs au sujet des basesde l’économie. Il est permis de douterque l’Arabie Saoudite a conduit l’Opepà comprimer le marché pétrolier en2007. Selon les estimations du CGES,la réduction de la production del’Arabie Saoudite l’année dernière étaitde 440 000 b/j, soit les 2/3 de la bais-se de la production des 11 pays del’Opep (à l’exception de l’Angola et del’Equateur). La réduction de l’Opep aété masquée par l’entrée de l’Angoladans l’Organisation en janvier 2007 etcelle de l’Equateur en décembre 2007.Face à une demande de pétrole mon-

diale additionnelle de l’ordre de 1,1 mbjen 2007 et une baisse de 0,8 mbj dansles fournitures non Opep (y compris lesLGN de l’Opep), avec le ralliement del’Angola au camp de l’Opep, le mondeavait eu besoin d’environ 2 mbj depétrole supplémentaire de l’Opep l’an-née dernière. Il reçut en fait juste unpeu plus de 1 mbj de pétrole addition-nel de cette source, le tout attribuable àl’entrée de l’Angola dansl’Organisation. Ayant besoin de plus depétrole et ne l’obtenant pas auprès deson fournisseur d’appoint, l’industriepétrolière devait puiser sur ses stocks,ce qu’elle fit effectivement en 2007 enprélevant 0,93 mbj.

Les stocks pétroliers mondiaux ontdiminué pendant six trimestres consé-cutifs depuis la fin du 3e trimestre2006. Ceci a fait baisser la couverturede stock de 73 jours au début du 4e tri-mestre 2006 à 67 jours au début du 3e trimestre 2008, après une formationde stocks minuscule durant le 2e tri-mestre 2008. A cette compression glo-bale des stocks, il faut ajouter la pertedes fournitures de pétrole du Nigeria, àsavoir du brut léger et doux trèsdemandé pour la production de dis-tillats moyens, produits connaissantune pénurie en ce moment. Le marchépétrolier, en conséquence, avait debonnes raisons d’être préoccupé par lacapacité et le désir des fournisseursd’appoint de l’industrie de continuer àsatisfaire la demande pétrolière mon-diale grandissante, dont le taux decroissance avait récemment ralentimais qui requiert entre 0,6 et 1,0 mbjsupplémentaires de pétrole chaqueannée.

Les marchés à terme du pétrole ont dûfaire face à et s’accommoder de cetterigueur actuelle persistante, et sontaujourd’hui très étendus (les positionsouvertes sur les contrats WTI du

«Fondamentaux» dumarché en crise ouspéculation financière? Qui est à l’originede la hausse des prixdu pétrole ? Pouressayer de comprend-re ce qui se passe,nous avons posé auxprincipaux experts de l’industrie les cinqmêmes questions.Ils semblaient touss’accorder sur unpoint, à savoir que la capacité de produc-tion croît difficilementet que – pour diversesraisons – la demandesemble incapable deralentir avec la mêmeintensité et rapiditéqu’autrefois.

Les raisons de la crise des prix

Barils papier ou barils réels ?

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international special opep

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Nymex excèdent à l’heure actuelle les1, 3 milliard b, contre 440 millions b en2001). Compte tenu du faible rende-ment des Bons du Trésor américain(environ 1,8% d’une année sur l’autre)et de «roll returns» à 3 mois pour lescontrats à terme du WTI approchantde 4% cette année, les investisseursconsidèrent logiquement le marché àterme comme offrant un bon modèle depicking (sélection d’actions). Lorsquedes considérations géopolitiques ent-rent en jeu - comme des rumeurs gran-dissantes quant à l’éventualité d’uneattaque israélienne sur les installationsnucléaires de l’Iran et la croissance dunationalisme des ressources en Russieet au Kazakhstan –, toutes les condi-tions sont réunies pour que les prix dupétrole augmentent et restent élevés.

En termes plus simples, cela se résumeainsi : le marché pétrolier est devenutendu en 2007 suite aux restrictionsimposées par l’Opep en ramenant lesniveaux des stocks pétroliers au plusbas ; ce faisant, le marché a commencéà se préoccuper de l’approvisionne-ment futur tant auprès des pays del’Opep que non-Opep ; le marché àterme a avalé la mer et les poissons,nourri par les rumeurs d’une instabilitégéopolitique prochaine. Un dernierpoint est, à mon avis, concluant. Les fondamentaux du pétrole n’ont pasbeaucoup évolué depuis janvier 2008– la croissance de la demande de pétro-le mondiale est peut-être encore plusfaible – et pourtant le WTI est passé de89,4$/b durant la dernière semaine dejanvier à 145$/b le 3 juillet, soit unehausse de 63% !

Lewis - Le marché du pétrole d’au-jourd’hui est très différent de celuid’autrefois, où pendant ces 30 derniè-res années environ, l’Opep jouait unrôle majeur en imposant et adminis-trant une certaine forme de structurede prix, quoiqu’à des degrés de réussi-te variables. Ceci a fourni des repères,ou «paramètres d’espérance», selonlesquels les intervenants sur le marchépouvaient baser leurs échanges oucomportements d’investissement.

Depuis 2004 cependant, l’Opep a uneseule fois eu l’occasion de rejouer ce

rôle : en 2006, après une période deforte baisse des prix du pétrole brut.Ceci témoignait de la capacité del’Opep à fixer un plancher de prix maisl’Organisation n’a pas été capableni/ou disposée à fixer un prix plafond. Considérant le large éventail de trans-actions qui en a résulté, et particulière-ment le potentiel haussier important, iln’est pas surprenant que le marchépétrolier ait attiré des spéculateurs. Lesspéculateurs à court terme exacerbenttrès certainement la volatilité des prix,mais il n’y a aucune preuve ni raison-nement qui nous amènerait à penserque ce groupe soit responsable de lahausse des prix.

Orientés à plus long terme, les investis-seurs institutionnalisés ont égalementaugmenté leur engagement dans lesproduits de base en général, y comprisle pétrole, mais à nouveau, une analysedes hausses de prix relatives des diffé-rents produits de base, certains étantouverts aux investisseurs et d’autresnon, n’indique aucune corrélationentre l’engagement de fonds et l’impor-tance de la hausse des prix.

L’impulsion haussière sur les prix dupétrole est très probablement liée auxfondamentaux de l’offre/demande.Pour la majeure partie des 3 ou 4 années passées, le marché pourraitêtre décrit comme étant globalement«en équilibre», mais avec une étroitessesous-jacente dans certains secteurs(pour ce qui est des bruts légers etdoux et distillats moyens pauvres ensoufre). Si ceci a été à l’origine de l’é-lan derrière la percée initiale des coursen 2004/2005, l’impulsion la plusrécente sur les prix, particulièrementcette année, semble être davantage liéeaux perceptions futures des faiblessesde l’offre. Le marché est donc, en ter-mes économiques classiques, en traind’essayer d’opérer une péréquation del’offre et de la demande à travers lesprix. Puisque l’offre est beaucoupmoins sensible au prix à court terme,c’est la demande qui doit être ajustée.En l’absence de tout plafond «artificiel»imposé par l’Opep, le marché conti-nuera donc à pousser les prix plus hautjusqu’à contraction de la demande.

Long – Je ne pense pas que la haussedes prix du pétrole soit le résultat d’uneactivité de spéculation sur les marchés«papier». Les prix du pétrole - et d’au-tres produits de base - sont tirés pardeux puissantes forces fondamentalesdu marché à long terme : forte deman-de et offre restreinte. Du côté de lademande, la Chine et l’Inde sont entrain de transformer la structure de l’é-conomie mondiale en mettant sur lemarché 2,5 milliards de futurs consom-mateurs. Du côté de l’offre, lescontraintes politiques et la hausse descoûts ont inhibé l’investissement dansles nouvelles capacités de raffinage etde production en amont, restreignantl’offre de pétrole et contribuant à pous-ser les prix vers le haut. Aucune desdeux n’est susceptible de reculer demanière significative au cours des cinqprochaines années.

En dépit de la hausse des prix du pétro-le, la demande continue de croître for-tement en Chine et en Inde alimentéepar la combinaison d’une croissanceéconomique rapide, des contrôles duprix intérieur et des subventions.L’année dernière, l’économie de laChine s’est développée de 12% et cellede l’Inde de 9% et l’utilisation du pétro-le a progressé de 5% en Chine et de 7%en Inde. A eux deux, ces pays interve-naient pour la moitié de la croissancede la demande mondiale de pétroled’un peu plus de 1 mb/j en 2007.

Comme les consommateurs en Chineet en Inde sont encore protégés de lahausse des prix du marché pétrolier parles contrôles intérieurs et les subven-tions, ils sont moins incités à l’utiliserde manière plus efficiente. Le pétroleest également largement utilisé pour laproduction d’électricité - notammentdes petits générateurs diesel utiliséspour pallier les pannes de réseau.

Dans le même temps, l’offre de pétrolese resserre. En amont, la production depétrole brut en dehors des pays del’Opep est maintenant en baisse, créantun fossé que seule l’Opep peut com-bler. Au premier semestre de cetteannée, l’offre de pétrole brut non-Opepa chuté de 600 000 b/j (1,5%) boule-versant les prévisions d’une forte ☞

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analyseANALYSE

augmentation. Mais, en dépit de recet-tes pétrolières beaucoup plus élevées,les gouvernements des pays membresde l’Opep n’investissent toujours passuffisamment dans de nouvelles capaci-tés de production et préfèrent utiliserl’argent à d’autres fins. Avec autant deréserves de pétrole mondiales toujoursinexploitées concentrées dans les paysde l’Opep – en particulier au Moyen-Orient – et contrôlées par des compa-gnies nationales, il devient de plus enplus difficile d’élargir l’offre.

Mais ce n’est pas tout. Cette année, lesprix du pétrole sont tirés encore plushaut par une pénurie de diesel. Lademande de diesel croît à un rythmeinsoutenable car les raffineurs depétrole n’arrivent pas à en fabriquersuffisamment. Au premier trimestre decette année, la demande de diesel aaugmenté de 8% par rapport à la mêmepériode un an plus tôt. Mais la deman-de pour d’autres principaux produits deraffinage a été soit inchangée (essence)ou a diminué (huile de chauffage etmazout résiduel). La demande s’étendplus rapidement en Chine et en Inde oùle diesel est utilisé tant pour letransport que pour la production d’é-lectricité, en particulier dans les petitsgénérateurs. La demande de diesel agrimpé de 14% dans ces deux pays aucours du premier trimestre.

Marzo – Je partage personnellement lepoint de vue selon lequel la vérité estdans le juste milieu. D’une part, lesdernières années ont été marquées parune très forte augmentation des aspectsfinanciers liés aux marchés énergé-tiques. Non seulement le pétrole, maisle gaz naturel et l’électricité ont connuégalement une activité commercialetrès active, bien avant la véritable tur-bulence pétrolière. Les préoccupationsfinancières accrues au sujet du pétroleinterpellent de nouveaux types d’agentssur les marchés de futures : les fondsd’investissement, les fonds d’arbitrageet les fonds souverains.

Dans une période caractérisée par lafaible rentabilité des marchés financierstraditionnels, les placeurs pour compte

non pétroliers motivés par la perspecti-ve de rendements élevés ont trouvé unenouvelle forme d’investissement finan-cier, par l’entremise de leur rôle d’opé-rateur très actif sur les marchés finan-ciers. D’autre part, les anticipationsd’une prochaine hausse du prix dupétrole ont un fondamental «réel» : lademande soutenue en provenance de laChine et de l’Inde sème le doute sur ladisponibilité future du pétrole. Dans uncertain sens, la seule explication poten-tielle réelle de la turbulence actuelle estpeut-être liée à une sorte de «crainte»de pénurie future.

Morse – Il ne fait aucun doute que laprincipale cause de la hausse des prixdu pétrole est le sous-investissement àtous les niveaux de la chaîne énergé-tique depuis une vingtaine d’années. Lamême situation a été constatée pourd’autres matières premières, y comprisles métaux de base et les produits agri-coles. Depuis plus de deux décennies,les prix des produits de base ont dimi-nué en termes de valeur relative,décourageant de nouveaux investisse-ments. Puis, au début de cette décen-nie, les conséquences du sous-investis-sement ont créé un resserrement desconditions de marché et une augmenta-tion des prix. Dans le cas du pétrole, trois secteurs dela chaîne de l’offre du pétrole ont sou-dainement été touchés par une escala-de des prix du fait d’un prélèvementmassif sur les stocks ou les capacitésinutilisées. Ces trois secteurs compren-nent le secteur des services, où lespénuries de main-d’œuvre et de maté-riel ont provoqué une escalade des prix; le secteur du raffinage, où l’utilisationdes capacités a grimpé à plus de 95% àl’échelle mondiale ; et la production où,en raison de facteurs géopolitiques auVenezuela, Nigeria et Irak, l’infrastruc-ture disponible pour la production dupétrole a été restreinte.

Ce n’est que dans le contexte d’uneoffre réellement serrée que le rôle desfacteurs financiers peut être compris.Les facteurs financiers qui ont fait queles prix se sont envolés encore plushaut que ne le justifient les fondamen-

taux sont, entre autres : • la dépréciation du dollar, qui estresponsable d’au moins 30% des haus-ses des prix depuis 2003 ; • l’introduction de fonds indiciels seu-lement à long terme ; • la croissance des opérations sur lesmarchandises, les firmes de long/courtterme, qui sont à l’origine d’une insta-bilité des prix plus grande que celan’aurait autrement été le cas ; • les placements à court terme pourrapporter de l’argent sur la probabilitéd’une interruption de l’offre attribuableà des conditions climatiques ou géopo-litiques ; • le retrait des producteurs de pétroleet de gaz des opérations en couverturequi a engendré de profonds déséquilib-res sur les marchés financiers et accen-tué les flux spéculatifs. Lorsque lepétrole a atteint 145$ et plus au débutde l’été, mon opinion était que ces fac-teurs financiers étaient responsables de50$ de cette hausse. Mais l’augmenta-tion à 95$ était purement le résultat desfondamentaux physiques.

Un renforcement de la réglementation des transactions financières dans les marchés ?

Le marché des dérivés du pétrole etles prévisions qu’il engendre (prévi-sion d’une crise structurelle dans l’of-fre) semble avoir un rôle importantdans la hausse des prix qui sévitdepuis des années. Pensez-vous queces prévisions sont rationnelles et jus-tifiées ou sont-elles fondées sur lesprétendus scénarios catastrophes (lafin du pétrole) annoncés par les tradi-tionnels oiseaux de mauvais augure ? Pour éviter que les prix de pétrole nesoient à la merci de prévisions irra-tionnelles ou de spéculations, pensez-vous que des réglementations et descontrôles plus stricts des opérationsfinancières dans les marchés dérivéssoient nécessaires pour faire obstacleou prévenir la manipulation qui pro-fite à une minorité au détriment del’économie mondiale ?

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Drollas – Certaines prévisions sontrationnelles et justifiées, d’autres non.Il y a de bonnes raisons de s’inquiéterde la perte dans la capacité de produc-tion de pétrole dans certains payscomme le Venezuela (0,9 million b/jdepuis 1998) ; l’Indonésie (0,6 millionb/j depuis 1998) et le Nigeria (0,7million b/j en raison de la fermeturemomentanée de puits depuis l’annéepassée), la baisse de la production auMexique et la stagnation de celle-ci enRussie.

Il y a également lieu de s’inquiéterquant à l’insuffisance d’investissementdans les nouvelles découvertes dansl’ensemble des pays de l’Opep, à l’ex-ception de l’Arabie Saoudite, et l’exclu-sion constante des compagnies pétro-lières internationales de toute opérationdans les grands pays producteurs depétrole du Moyen-Orient. Cependant,le marché ne doit pas se tracasser à l’idée que le pétrole en tant que ressource est littéralement en train des’épuiser.

Au niveau mondial, il y a plus d’untrillion de barils de réserves conven-tionnelles prouvées de pétrole, ce quireprésente 43 années d’offre au rythmed’extraction actuel, 170 milliards debarils de pétrole enfouis dans les sablesasphaltiques du Canada et plus de 300milliards de barils de brut lourd dans laceinture de l’Orénoque au Venezuela.

Les «peak oilers» (défenseurs de lathéorie du pic de production de pétro-le) sont aux commandes du train pessi-miste qui est en marche, et sont écou-tés, apparemment avec avidité, par desinvestisseurs désireux de justifier leurorientation vers les matières premièresen général et le pétrole en particulier. Pour ce qui est du renforcement de laréglementation des marchés à termeafin d’endiguer les incidences «irra-tionnelles», toute forme de réglementa-tion qui réduit la liquidité et par-làmême l’efficacité de ce marché doit êtrerejetée car les marchés à terme sont dessystèmes de détermination des prix trèsélaborés.

A l’heure qu’il est, et d’après les don-nées disponibles aujourd’hui, ces mar-chés estiment que d’ici 2016 le coursdu pétrole devrait graviter autour de $145/b. Si de nouvelles données sontportées à la connaissance du marché -ce qui est inévitable au fil du temps -,alors la perception des prix du pétrolepar le marché changera sans aucundoute et les prix pourraient augmenterdavantage, ou chuter encore plus.

Lewis – Durant ces derniers mois, laperception était croissante au sein del’industrie de la probabilité d’une pénu-rie de l’offre de pétrole à court/moyenterme - qu’elle soit la conséquence du«pic pétrolier» ou de «l’insuffisanced’investissement» – le résultat est lemême.

A mon avis, cette dernière conclusionest assez plausible. La dépendance tou-jours croissante des investissementsdes NOC pour assurer dans l’avenirune offre incrémentielle est inévitable.Les temps ont changé, nous ne sommesplus à l’époque où les compagniespétrolières commerciales jouaientessentiellement ce rôle. Les NOC doi-vent rendre compte à leurs gouverne-ments souverains, lesquels ont desobjectifs différents de ceux des compa-gnies pétrolières commerciales et, enparticulier dans un environnement deprix pétroliers haussiers, vont probable-ment opter pour moins d’investisse-ments (résultant de la conjugaison defacteurs tels que la course au finance-ment, la crainte d’un sur-approvision-nement du marché et d’une baisse desprix et la conservation des ressources).

Les reproches à diverses parties d’êtreresponsables de la hausse prix résultentde la frustration des pays consomma-teurs qui subissent une pression écono-mique et politique, en étant incapablesd’exercer une influence sur le marchépétrolier. Les propositions pour régle-menter l’activité des marchés à termesemblent être dictées par des facteursprincipalement politiques et ce particu-lièrement durant l’année électorale auxUSA. Sans preuve de lien de causalité,

de telles mesures n’auront pas grandeffet même si elles sont mises enœuvre.

Long – Il est évident que dans toutmarché de matières premières, les anti-cipations jouent un rôle crucial dans ladétermination des prix des livraisons àterme, surtout pour ce qui est deséchéances plus longues. Cependant,elles ne sont pas «irrationnelles» carelles conjecturent l’avenir. Une fonc-tion-clé des marchés à terme est d’êtreun forum où les prévisions peuvent êtrediscutées afin de partager les risques.Les spéculations améliorent les déter-minations des prix (price discovery) eninjectant des liquidités.

Des études sur d’autres marchés dematières premières où la spéculation aété bannie (marchés à terme américainsur l’oignon et de Berlin pour le blé)montrent que les prix étaient plus éle-vés et plus instables après l’interdictionqu’auparavant. Dans le cas du pétrole,les anticipations ont systématiquementsous-estimé les prix futurs du pétrolelaissant penser qu’elles suivent ce quise passe dans le marché physique plu-tôt qu’elles ne le contrôlent. Toutes lesétudes sur le comportement des inves-tisseurs, dans les marchés à terme dupétrole, montrent que les spéculationssuivent les mouvements des prix plutôtqu’elles ne les créent. L’interdiction desactivités spéculatives porterait préjudi-ce aux marchés sans rien changer auxfondamentaux sous-jacents du marché.

Marzo – Comme je l’ai déjà dit, de tel-les prévisions ne sont pas totalement«irrationnelles». A la base, il y a ledoute que si la Chine et l’Inde conti-nuent de croître au même rythmequ’aujourd’hui à long terme, des pro-blèmes de volumes de pétrole nécessai-res au soutien de leur développementpourraient survenir. Pour le moment, ilne s’agit pas d’un problème de pénurieréelle, mais plutôt la «crainte» d’unefuture pénurie. ☞

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Morse – Pensez-vous que pour éviterque le prix du pétrole ne soit otage de«prévisions» irrationnelles ou de spécu-lations, il est nécessaire de renforcer laréglementation et le contrôle sur lesopérations financières instaurées dansles marchés dérivés, afin de restreindreou d’empêcher la manipulation desmarchés qui profite à une minorité audétriment de l’économie mondiale ? Amon avis, les principaux facteurs quigèrent les flux financiers, en dehors dela dépréciation du dollar face à un pan-ier de monnaies, ont été les incertitudeset les prévisions édictées par ces mêmesincertitudes.

Les incertitudes sont provoquées prin-cipalement par l’absence de transpa-rence et, à son tour, l’absence detransparence a été provoquée par unchangement dans l’offre et la demandede l’OCDE, des pays non-Opep versles marchés en émergence et les pays del’Opep. Durant les trois prochainesannées, la majorité de l’augmentationde l’offre viendra des pays du Moyen-Orient appartenant à l’Opep qui n’ai-ment pas la transparence et qui gardentjalousement les informations sur leursexportations tels des secrets d’Etat.Etant donné que la plus grande partiede la demande incrémentielle vient desmarchés émergents, dont les donnéesdouanières sont peu fiables et trompeu-ses, nous ne pouvons plus suivre cesflux.

Dans les marchés émergeants, quireprésentent la plus grande partie de lademande (spécialement au Moyen-Orient même et en Asie du Sud et del’Est), les gouvernements sont soitincapables de quantifier les entrées defonds, soit répugnent à le faire. Le mar-ché est donc faussé - le monde obtientindirectement une offre incrémentiellequi évolue malgré n’importe quel systè-me de criblage ; et la demande incré-mentielle aboutit à un infini trou noir.

Dans cet environnement, les anticipa-tions plutôt que les connaissances pré-valent. Les analystes et les compagniespétrolières ont fini par se faire à l’idéeque le pic pétrolier est bien là. Cetteconclusion démolit 140 ans d’histoireque le pétrole est une marchandise

commerciale, mais elle influence lesanticipations qui, à leur tour, ont ungrand impact sur les flux financiers quiexacerbent les prix.

Comme nous le savons cependant, latrajectoire des prix est imprévisible etn’est pas à sens unique. Les prix nepeuvent évoluer selon une base parabo-lique pendant très longtemps, et qu’ilsaient atteint leur sommet au début dece mois, à la fin du mois dernier ouqu’ils ne l’aient pas encore fait, tou-jours est-il que durant les trois prochai-nes années, ils seront largement en-dessous du niveau du 2e trimestre.

Sommes-nous retombés dansle marché dot-com du débutdes années 2000 ?

A votre avis, les investissements dansle domaine des dérivés du pétrolesont-ils caractéristiques du longterme ou, en cas de première baissede prix, pensez-vous à une fuite descapitaux qui provoquerait une chutesoudaine de la valeur de ces activités(confirmant la théorie d’une bullespéculative en place) ? Y a-t-il dessimilitudes avec ce qui s’est produitdans le marché dot-com du début desannées 2000 ?

Drollas – On sait que la participationdans les contrats à terme du pétroletend à être plus importante à courtterme, mais va rétrécir à mesure quenous progressons dans la courbe àterme. D’autre part, en raison de leurnature, les informations sur les contratsde swap sont rares, mais ils couvrenttoutes sortes d’éventualités et l’engage-ment dans ces contrats est à la fois àcourt et à long terme. Le pétrole estdepuis quelques années maintenant «latendance à la mode» pour les investis-seurs et plusieurs d’entre eux ont étéamplement récompensés pour n’avoirinvesti que dans le pétrole.

Cependant, s’il devait y avoir un débutde constitution de réserves de pétrole,les prix au comptant commenceraient àbaisser sur les marchés à terme, créantainsi un report significatif. Dans cescirconstances y aura-t-il une ruée vers

la vente des contrats à terme le long dela courbe, provoquant ainsi l’effondre-ment de la courbe tout entière, ou lereport va-t-il simplement s’élargir etencourager l’achat de pétrole pour lestockage, ceci va dépendre de la per-ception de l’étroitesse du marché par cedernier dans le futur.

Si le marché pense que la demande depétrole restera faible et que les fourni-tures pétrolières augmenteront à longterme, alors une histoire du type dot-com pourrait apparaître, avec des ven-tes tout le long de la courbe à terme,causant une baisse très importante descours du pétrole qui ramènerait le prixdu pétrole au comptant à des niveauxplus en accord avec les fondamentaux àlong terme.

La question concerne les marchés déri-vés pétroliers, qui ne semblent pas atti-rer autant les investisseurs que ne lefont les bourses pétrolières organisées,telles que le Nymex. Les marchés déri-vés sont essentiellement des systèmesde protection sur mesure qui offrent, àun certain coût, une protection contreles prix pour les consommateurs etproducteurs de pétrole. Ceci ne veutpas dire que les investisseurs ne consi-dèrent pas les marchés dérivés pétro-liers comme étant utiles, car que je suissûr que c’est le cas pour beaucoupd’entre eux, cependant la plupart desinvestisseurs préféreront la liquidité, latransparence et les échéances offertespar les bourses organisées.

Lewis – Le volume des investissementsfinanciers dans les marchés à termepétroliers contribue très certainement àla volatilité. On peut s’attendre en effetà une forte baisse des prix une fois lepic atteint. Etant donné que celle-ci nesera pas nécessairement accompagnéed’une baisse conséquente de la deman-de pétrolière, cependant, l’Opep devraitêtre en mesure de fixer un prix planchéen réduisant la production.

Long – Je ne pense pas que les prix dupétrole forment une bulle spéculative.Les prix pétroliers sont tirés à la haus-se par l’étroitesse des fondamentauxactuels du marché. Le pétrole est unemarchandise essentielle au fonctionne-

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ment de l’économie mondiale avec unevaleur réelle pour les consommateurs -non pas un bien spéculatif comme uneaction dot-com dont le prix est lié auxanticipations des profits futurs. A courtterme, il n’existe pas de réel substitutdu pétrole dans son marché premier, letransport. En cas de pénurie de carbu-rant pour le transport et en particulierle diesel, la majorité des consomma-teurs paieront un prix très élevé pours’en assurer la disponibilité.

Le pétrole est une activité à long terme.Il implique des investissements de cinq,voire dix ans, dans les nouvelles raffi-neries et nouveaux gisements pétrolierset de nombreux actifs gros consomma-teurs de pétrole ont une durée de vieencore plus longue. Aussi les marchés àterme du pétrole ont-ils besoin, pourêtre plus efficaces, d’échéances à longterme. S’il y a un effondrement soudaindes cours du pétrole, il sera dû à unbrusque changement dans les fonda-mentaux du marché et dans les antici-pations de prix, tel que le retour del’Iraq comme producteur de pétrolemajeur ou l’invention d’un vrai substi-tut au pétrole pour le transport, et nonà cause de l’éclatement d’une bulle spé-culative.

Marzo – Personnellement, je ne pensepas que les prix actuels du pétrolesoient déterminés par une «bulle» dansle sens d’activité spéculative. Les prixne sont pas nécessairement élevésparce qu’il y a bulle spéculative. En cemoment, je pense que la crainte d’unefuture pénurie résulte de la constata-tion de faibles taux de remplacementdes réserves des grandes compagniespétrolières conjuguée à de faibles tauxd’investissement dans le forage et l’ex-traction. Par-dessus tout, il y a les ten-sions géopolitiques dans la région duGolfe où est principalement concentréle pétrole.

A ce sujet, voyez-vous des similitudesavec ce qui s’est produit dans le marchédot-com du début des années 2000 ? Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup depoints communs entre la situationactuelle et l’expérience dot-com. Paradoxalement, plus faible est l’inves-tissement dans le forage et la recherche

de gisements pétroliers, plus le prix dupétrole pourrait être élevé et renforcerle phénomène de pénurie ou la craintede pénurie. Dans l’expérience dot-com,la faiblesse des investissements a pro-voqué la baisse des cotations des net-compagnies (nouveaux modèles d’en-treprises). Au contraire, avec des prixpétroliers plus forts, les valeurs desactions des compagnies pétrolièresseront plus élevées.

Morse – Il n’y a pas de réponse claire àcette question. La majorité des fluxfinanciers dans le secteur du pétrole estle résultat de nouveaux instruments quipermettent aux gestionnaires de porte-feuille une diversification des actifs enleur assurant une exposition directe àlong terme pour équilibrer les autresactifs en actions/obligations.

Ces instruments sont devenus particu-lièrement intéressants pour les caissesde retraite, qui ont récemment bénéfi-cié de leurs investissements dans lesmatières premières, alors que leursactions et obligations ont été beaucoupmoins rentables. Ces instruments sont,de par leur nature, à plus long terme etne sont pas susceptibles de diminuer,même en cas de baisse des prix desmatières premières.

D’autre part, les flux spéculatifs peu-vent évoluer de flux principalement àlong terme, et booster les prix, à desflux principalement à court terme etaccentuer la baisse des prix, ce qui fini-ra vraisemblablement par se produire.Dans le même temps, un autre facteurinflue : celui des coûts de découverte etde développement du pétrole. Ces der-niers ont augmenté au cours de lademi-décennie écoulée et expliquentsans doute pourquoi les cours à termereportés ou à long terme ont augmentéde façon si spectaculaire par rapport à20$ le baril au début de cette décennie.Les pressions sur les coûts vont finale-ment diminuer à mesure que les gouletsd’étranglement de l’offre et de l’emploisont résorbés, la diminution de ces fac-teurs de tension entraînant de ce faitcelle des coûts reportés.

Leo P. Drollas

Directeur adjoint et économiste en chef au

Centre for Global Energy Studies (CGES), un

centre d’études et de recherche sur l’énergie

basé à Londres. Après l’obtention de son doc-

torat au London School of Economics, M.

Drollas intègre le département Corporate

Planning de la société British Petroleum où il

dirige l’unité de modélisation économique en

menant de nombreuses études sur divers

aspects du marché pétrolier. En 1989, il

rejoint le CGES qui fut fondé cette année-là

par Zaki Yamani, ancien ministre du Pétrole

de l’Arabie Saoudite.

Mark F. Lewis

Membre du comité exécutif de FGE. Après

l’obtention de sa licence en économie et

finances, M. Lewis a accumulé plus de 30 ans

d’expérience comme consultant dans le sec-

teur du pétrole et de l’énergie. Il a travaillé

pendant plus de 15 ans pour la société

Petroleum Economics où il a occupé le poste

de Directeur général, avant de devenir mem-

bre fondateur d’EMC. Au fil des années, il

exerça comme consultant pour de nombreux

clients, allant des multinationales américai-

nes aux anciennes compagnies européennes

monopoles d’Etat et producteurs tels que les

NOC.

David Long

Consultant indépendant pour le secteur

pétrolier, il entama sa carrière à British

Petroleum en 1977, où il travailla au départe-

ment Approvisionnement et Corporate

Planning. Il rejoignit ensuite the Oxford

Institute for Energy Studies pour étudier les

mécanismes de la formation des prix à terme

dans le marché du Brent, le développement

de l’industrie du raffinage en Europe et les

liens entre les marchés à terme, futures et

physiques du gasoil. En 1986, il fonda Oxford

Petroleum Research Associates dont il est

l’un des directeurs.

Massimiliano Marzo

Professeur associé au département des

sciences économiques de l’Université de

Bologne, il obtint un doctorat en économie à

l’Université de Yale en 1997. Il enseigna la

macroéconomie ainsi que l’économie et la

finance internationales. Ses publications trai-

tent de la politique budgétaire et monétaire,

des marchés financiers et du développement

et de la régulation des marchés des actions.

Il siège au comité scientifique du magazine

Energia.

Edward Morse

Consultant exécutif de Hess Energy Trading

Co., LLC, il dirige le département crises de

l’Institut James A. Baker III à l’Université Rice

à Houston, Texas. Il a été président de

Petroleum Intelligence Weekly Inc. Pendant

les années des administrations Carter et

Reagan, il occupa plusieurs postes, y com-

pris celui de Secrétaire d’Etat adjoint à la

Politique énergétique internationale, et repré-

sentant des Etats-Unis à l’Association inter-

nationale de l’énergie.

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internationalINTERNATIONAL

Le Président de la République,Abdelaziz Bouteflika, l'invité spécial à ceforum, s'est attelé au cours de ses nom-breuses interventions à «reconnecter»ce sommet qui a été pris en otage par lacrise financière mondiale et les effortspour y porter remède à la réalité despays du Sud. Notamment des Africainsdont des milliers meurent de faim, demaladies quotidiennement au momentoù le Nord réunit, en quelques jours,près de 2 000 milliards de dollars poursauver le système financier mis en placeil y a plus de soixante ans. Comme lorsde son discours devant les chefs d'Etatet de gouvernement conviés au sommet,le Président de la République est revenuà la charge sur «la crise financière inter-nationale». Arguments à l'appui, il aplaidé pour «l'émergence d'une instanceinternationale de régulation et de sur-veillance» qui pourrait «veiller au bonfonctionnement du système financierinternational», «tenir éloignés les désor-dres et les risques systémiques quelsqu'en soient les auteurs et les causes».Comme nombre d'économistes derenom et de chefs d'Etat, M. Bouteflikasuggère un «nouveau Bretton Woods»,celui-ci rendrait possible, explique-t-ilaprès avoir rappelé que cette revendica-

tion des pays du Sud date des années7190, «un système monétaire et finan-cier international transparent, juste etéquitable où chacun aurait sa place» àmême de mettre fin au «libéralismedébridé et la ''spéculation financière'' quimenace l'économie réelle et l'équilibrede l'ensemble des sociétés humaines».Notamment les moins nanties. «Latenue à Doha de la conférence chargéed'examiner la mise en œuvre du consen-sus de Monterrey sur le financement dudéveloppement en 2002 nous sembleune excellente opportunité de progres-ser vers cet objectif», dit-il.

La restauration de la paix etde la sécurité, primordialepour nos pays«La restauration de la paix et de la sécu-rité et leur préservation revêtent pournos pays une importance primordiale»,dit-il, en intervenant lors de la discus-sion sur le thème «Enjeux de la paix, ladémocratie et l'Etat de droit». Précisionde M. Bouteflika : la concrétisation decette triple quête (prévention, gestion etrèglement des conflits) ne nécessite passeulement une volonté politique. Elle abesoin de moyens matériels et logis-tiques. Choses dont certains pays

africains manquent. Idem pour labonne gouvernance inscrite dans laréalisation des objectifs du millénaire.Selon le Président de la République quia fait état des progrès accomplis parplusieurs pays africains dans la bonnegouvernance et des progrès accomplispar ceux qui ont adhéré au Nepad,celle-ci nécessite une «coopérationinternationale». Cette coopérationpourrait être initiée dans l'espace fran-cophone qui réunit le Nord et le Sud etservir d'exemple à d'autres espaces. Passeulement dans ce thème, mais aussidans d'autres «enjeux». Comme l'envi-ronnement où les pays africains sont«les plus vulnérables» sans qu'ils ensoient, pour autant, responsables, M.Bouteflika a rappelé au Canada auxpays développés leurs engagements :transfert des technologies et augmenta-tion du volume d'aide aux pays en déve-loppement pour «faire face aux risquesenvironnementaux». «En ces temps dif-ficiles, aucun pays n'est à l'abri desconséquences induites par la mondiali-sation et la globalisation», conclut lePrésident de la République appelant lespays du Nord à «évacuer» toute notiond'assistance au Sud pour lui substituercelle du partenariat et de la solidarité.

Institutions de Bretton Woods

Le Président Bouteflika :«Un nouveau Bretton Woods»

■ Le XIIe sommet de la francophonie a clos ses travaux au Centre des congrès de Québec.

Il voyait clair celui-là…Quand Thomas Jefferson évoquait les institutions bancaires “I believe that banking institutions are more dangerous toour liberties than standing armies. If the American peopleever allow private banks to control the issue of their cur-rency, first by inflation, then by deflation, the banks andcorporations that will grow up around the banks will depri-ve the people of all property until their children wake-uphomeless on the continent their fathers conquered.”

Thomas Jefferson 1802

«Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereu-ses pour nos libertés que des armées entières prêtes aucombat. Si le peuple américain permet un jour que desbanques privées contrôlent leur monnaie, les banques ettoutes les institutions qui fleuriront autour des banques pri-veront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation,ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants seréveilleront sans maison et sans toit, sur la terre que leursparents ont conquise.» Thomas Jefferson 1802

La crise financière

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international

Energie Minesmars 200981

&

Le gouverneur de la Banque d’Algérie,Mohamed Laksaci a appelé le Fonds monétaire internatio-nal à jouer un rôleplus actif pour préser-ver la stabilité moné-taire et financièreinternationale.

Dans une intervention faite devant leComité international monétaire etfinancer (CMF) du FMI dans le cadredes assemblées annuelles des institu-tions de Bretton Woods qui se tiennentà Washington, M. Laksaci a rappeléque lors de la dernière réunion duCIMF, la situation économique mon-diale était déjà considérablement dété-riorée avec une croissance économiquemondiale fortement ralentie, notam-ment aux Etats-Unis, et dans beaucoupde pays avancés qui sont maintenant aubord de la récession. La récente intensification de la crisefinancière et sa diffusion rapide à d’au-tres pays, y compris des pays émer-geants et en développement, assom-brissent davantage les perspectives decroissance économique mondiale, adéploré le gouverneur qui intervenaitau nom du groupe des pays composé,outre l’Algérie, de l’Afghanistan, leGhana, l’Iran, le Maroc, le Pakistan etla Tunisie. Dans ce contexte de choc à l’économiemondiale sans précédent depuis lesannées 1930 et d’incertitudes accrues,malgré les actions prises récemmentdans plusieurs capitales importantes,stabiliser les marchés et rétablir laconfiance sont nos principales priori-tés, a-t-il noté. Mais cela dépend demanière cruciale de la coopération etdu renforcement de la coordinationinternationale des politiques, y comprisen assurant une liquidité adéquate, enprenant en charge la question des

avoirs compromis des banques et cellede la recapitalisation des institutionsfinancières, ainsi qu’en assurant unegarantie adéquate des déposants, a-t-ilconsidéré. En parallèle, les politiquesmonétaires et financières, dans lecontexte de tendance à la baisse despressions inflationnistes, doivent êtreorientées vers le soutien de la rapidereprise économique, tout en préservantla stabilité budgétaire à moyen terme.En tant qu’institution universelle ayantpour mandat de préserver la stabilitémonétaire et financière internationale,le FMI doit jouer un rôle proactif et depremier plan dans la promotion de lacoordination et en prodiguant desconseils efficaces, a plaidé M. Laksaci.Sur ce point, il a souligné que le grou-pe qu’il représente au sein du CIMFaccueille favorablement l’annonce parle directeur général du FMI de l’activa-tion par cette institution financièreinternationale de procédures d’urgencepour répondre rapidement aux deman-des d’assistance, avec accès élevé auxfinancements et conditionnalité atténuée.«Nous réitérons notre appel pour l’éta-blissement dans les meilleurs délaisd’un nouvel instrument de liquiditépour les pays ayant accès aux marchéset ceux souhaitant une plus grandeintégration dans l’économie mondiale»,a prôné le banquier central algérien.Il est également très important de sou-ligner que cette crise et ses coûts élevéspour l’économie mondiale ont mis enavant le besoin pour le FMI de rega-gner le terrain perdu d’accomplisse-ment effectif de son mandat, a-t-il jugé.En particulier, sa mission centrale desurveillance, notamment des écono-mies et marchés financiers systémati-quement importants, doit être considé-rablement renforcée afin de permettreune détection précoce des risques pourla stabilité et de prodiguer à temps desconseils efficaces, a encore insisté legouverneur de la Banque d’Algérie.Pour lui, l’efficacité de la surveillancedu FMI ne peut être renforcée que si

ses recommandations et ses conseilssont pris en considération par tous sespays membres, particulièrement ceux àimportance systémique.Afin de permettre que les évaluations etconseils du FMI dans ses principauxdomaines de responsabilité soient de laplus haute qualité et pertinence, le ren-forcement de ses capacités d’analyse etd’expertise dans ces domaines, y com-pris à travers le recrutement et la pré-servation de personnel de haute quali-té, est crucial et ne doit pas être entra-vé par des contraintes budgétairesexcessives, a-t-il conseillé.Par ailleurs, il a abordé la question rela-tive aux revenus du FMI qui doiventêtre adéquats et stables pour le FMI. Acet égard, il est crucial que soient obte-nues dans les meilleurs délais les néces-saires ratifications parlementaires descomposantes essentielles du modèle derevenus récemment adopté pour leFMI, à savoir l’extension des pouvoirsdu FMI en matière d’investissement etla vente d’une partie de ses avoirs enor, a encore plaidé M. Laksaci.Tel que souligné à raison par le DG duFMI, «en même temps que la crisefinancière est prise en charge, l’atten-tion doit continuer à être portée sur lanécessité de contenir l’impact des prixélevés des produits alimentaires et del’énergie sur les pays membres les plusvulnérables». A cet égard, il a fait savoirque le groupe qu’il représente accueillefavorablement les amendements appor-tés récemment à la Facilité pour ChocsExternes (FCE) afin d’aider ces pays àfaire face aux chocs externes : «Nousencourageons le FMI à continuer àjouer un rôle catalytique dans la mobi-lisation d’une assistance financière.Plus importante en faveur des paysaffectés par les prix élevés des produitsalimentaires et de l’énergie, et de leurapporter conseils et assistance tech-nique adéquats, en prenant en compteleurs circonstances et contraintessociopolitiques.»

M. Laksaci appelle le FMI à jouer un rôle plus actif dans la stabilité

financière mondiale

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&

internationalINTERNATIONAL

M. Djoudi a fait cette déclaration à la presseen marge de la session plénière de l’Assembléepopulaire nationale (APN) consacrée à l’adop-tion du projet de loi relatif aux modalités d’oc-troi par concession du foncier destiné auxinvestissements.Interrogé sur les éventuels effets que pourraitinduire la débâcle financière américaine sur lasituation économique et financière du pays,l’argentier du pays a souligné tout d’abord quedans une économie globale où les échangessont globaux, «nous ne pouvons pas ne pasprendre en considération ce qui se passe dansle monde». Cependant, il a expliqué : «Lesdécisions prises par le gouvernement algérienet les autorités financière et monétaire natio-nales en matière de conduite de financementde notre économie et de la gestion de nosactifs extérieurs à travers la dette extérieure oules réserves de change font que nous avons leséléments de protection de notre économie.»Faisant allusion à l’ingénierie financière prati-quée par les banques américaines sans supervision rigoureuse favorisant les créancesdouteuses et la propagation de la tourmentefinancière américaine à travers les placesfinancières européennes, l’argentier du pays a expliqué que l’Algérie n’est pas présente sur ces marchés internationaux puisque«nos banques n’interviennent pas dans lesactivités de ces portefeuilles sur le marchéinternational».M. Djoudi a indiqué aussi que la politique dedésendettement mise en œuvre par l’Algéries’est traduite par une réduction de la chargedes intérêts et, par ricochet, «nous ne subis-sons donc pas les insuffisances qu’il y a sur lemarché international en termes de crise deliquidité et de la montée des taux d’intérêt». Au sujet de la gestion du matelas de devisesdont dispose l’Algérie, M. Djoudi a indiquéque «la Banque d’Algérie suit une logique en

matière de gestion des réserves de change quiest d’aller vers des actifs sûrs et non vers desactifs risques». Les actifs sûrs, selon lui, repo-sent sur «la qualité de celui chez qui nousdéposons l’argent».Pour le ministre, il existe deux natures derisques pour les actifs : un «risque nul»lorsque l’argent est déposé auprès du Trésoraméricain ou de ceux de pays européens ou detout autre pays (bons de Trésor).Quant aux actifs risqués, il s’agit des dépôtseffectués auprès de banques et d’entreprises.Le ministre a précisé que la différence entreces deux risques est le niveau de rémunérationdes actifs déposés qui diffère en fonction durisque qu’encourent ces actifs.Or, historiquement, «le choix de l’Algérie estd’aller vers des risques nuls» à travers les actifssouverains et, en conséquence, «nos réservesde change sont placées en actifs publics où larémunération est relativement faible mais lecapital est garanti», a explicité M. Djoudi.Revenant sur la question des fonds souverainsque certains milieux en ont suggéré la créa-tion, M. Djoudi a considéré que la crise finan-cière internationale actuelle «confirme le choixdu gouvernement de ne pas aller vers desfonds souverains» car, selon lui, une telleoption, même si elle donne lieu, parfois, à plusde rendements, elle aurait abouti à une situa-tion incertaine.Il est à rappeler que lors de l’audition annuel-le consacrée au secteur des finances, lePrésident de la République, AbdelazizBouteflika, a affirmé que «pour ceux qui sug-gèrent de se lancer dans l’aventure d’un Fondssouverain pour rentabiliser davantage nosréserves de change à l’étranger, le pays conti-nue d’avoir un énorme besoin de capitauxpour le développement de l’économie nationa-le, qui ne plaide pas actuellement pour cechoix».

Karim Djoudi :

«L’Algérie est munie des “éléments de protection” contrela crise financière internationale»

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a soutenu quel’Algérie est dotée des «éléments de protection» deson économie contre la crise financière internationalegrâce à sa politique de financement de l’économie età son mode de gestion de ses actifs extérieurs.

Les mots-clés pourcomprendreles maux dela financeSubprime. Aux Etats-Unis,

crédit hypothécaire accordé

aux ménages modestes par

des établissements non sou-

mis à la réglementation ban-

caire, sans considération de

leur incapacité à rembourser.

Titrisation. Montage per-

mettant à un établissement

financier de transformer un

lot de créances (immobilier,

consommation…) en titres

commercialisables dans le

but de transférer à un tiers le

risque de non-rembourse-

ment du crédit initial.

Marché interbancaire.Chaque fois qu’une banque

prête 1 000 euros, elle met

en réserve, sur un compte

de la Banque centrale, 2%

de ce crédit, soit 20 euros. Si

une banque n’a pas assez

de réserves pour prêter, elle

peut emprunter les réserves

des autres banques. Ces

prêts entre banques ont lieu

sur le marché interbancaire.

Injection de liquidités.Lorsque les banques ne peu-

vent – ou ne veulent plus –

se prêter entre elles, elles se

tournent vers la Banque cen-

trale. Celle-ci prête alors à

court terme en échange

de titres.

Hors bilan. Le bilan des

banques n’est plus la photo-

graphie de leur patrimoine.

La déréglementation et le

progrès technologique ont

donné aux institutions

financières de multiples

possibilités d’innover en

matière de crédit et

d’assurance financière.

CDO (CollateralisedDebt Obligations).Chaque CDO représente un

lot de créances bancaires

commercialisées dans le but

de recréer de la liquidité ou

de se défaire sur un tiers

d’un risque de non-rembour-

sement de crédit. Le CDO

est une forme de titrisation.

CDS (Credit Default Swap).

L’acheteur du CDS paie une

prime d’assurance au ven-

deur sans que celui qui

assure ait l’obligation de met-

tre de côté des fonds pour

garantir la transaction.

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international

Energie Minesmars 200983

&

Les travaux du 7e Forum des paysexportateurs de gaz (FPEG) qui se sontdéroulés le 23 décembre 2009 ont étémarqués par la signature des statuts duForum et le choix de Doha (Qatar)pour abriter le siège de ce Forum.L’Algérie est représentée aux travaux dece Forum par le ministre de l’Energie etdes Mines, Dr Chakib Khelil. Le FPEGest un espace pour échanger les expé-riences en vue de consolider les rela-tions et de développer des projets departenariat entre les pays producteurset exportateurs de gaz. Dr ChakibKhelil a estimé dans son interventionque ce Forum doit s’adapter à chaqueévolution de l’industrie gazière.

«Chaque étape de l’évolution prévisiblede l’industrie gazière doit se traduirepar une adaptation en conséquence del’organisation de notre Forum etchaque restructuration doit refléter lesévolutions possibles de nos objectifs», adéclaré Dr Chakib Khelil. Cependant, leministre de l’Energie et des Mines arappelé que l’un des objectifs essentielsà l’origine de l’existence du Forum, àsavoir le partage d’informations etd’expériences, est «l’identification et laconcrétisation des voies et moyens per-mettant de promouvoir la coopération»entre les pays membres du Forum.Cette coopération «sera de plus en plusnécessaire pour assurer un développe-

ment harmonieux de notre industrie»,a-t-il estimé. Pour Chakib Khelil, celadevrait permettre de «garantir lameilleure valorisation possible» desexportations gazières «sur la base deconditions équitables assurant les inté-rêts de toutes les parties».Créé en 2001 à Téhéran, rappelle-t-on,le FPEG compte 15 Etats membresdont l’Algérie, la Russie, l’Iran, leVenezuela et le Qatar qui détiennent73% des réserves de gaz et plus de lamoitié de la production mondiale degaz. Au cours de cette rencontre, lesparticipants ont également choisi lacapitale du Qatar pour accueillir la 8e

session du FPEG.

Forum des pays exportateurs de gaz

Adoption du statut et désignationde Doha siège du Forum

L’année 2009 verra les exportations de gaz de l’Algérie aug-menter. En effet, avec les 8 milliards de mètres cubes quiseront acheminés d’ici fin 2009 par le nouveau gazoducMedgaz, et les 7,7 milliards de mètres cubes qui représen-tent l’augmentation des capacités des gazoducs déjà exis-tants entre l’Algérie et l’Europe, pas moins de 15 milliardsde mètres cubes viendront s’ajouter aux capacités exportéesactuellement par le pays. Ainsi, l’Algérie ambitionne de por-ter ses exportations de gaz à 85 milliards de mètres cubesen 2011 contre 63 milliards actuellement.Ce projet stratégique qui offre la voie la plus directe et laplus économique d’approvisionnement de l’Espagne en gaznaturel vise la sécurité énergétique du sud de l’Europe.Le Medgaz est un projet international et multidisciplinaireconstitué par Sonatrach (36%, majoritaire), les espagnolesCepsa et Iberdrola (20% chacune), Gaz de France etEndesa (12% chacun).En décembre, le consortium Medgaz a terminé la pose dugazoduc qui relie directement l’Algérie et l’Espagne. Aveccette «dernière soudure», Saipem SPA, entreprise italiennechargée de l’infrastructure sous-marine, achève les travauxde connexion d’un gazoduc qui s’étend sur 210 km entreBéni Saf et Almeria.Le premier navire en eaux peu profondes (jusqu’à 550 mde fond) avait soudé et monté une partie du gazoduc ducôté espagnol vers Almeria. Dans une deuxième phase,entre août et novembre, le Saipem 7000 avait, quant à lui,

pris en charge la pose du tuyau sur le parcours le plus pro-fond du tracé (jusqu’à 2 160 m de fond). La «dernière sou-dure» réalisée par le Crawler achève donc le montage du premier gazoduc posé en mer Méditerranée à plus de 2 000 m de fond. D’une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz paran, ce gazoduc a une longueur totale de 210 km en off-shore sur une profondeur allant jusqu’à 2 160 m.Sonatrach, premier producteur de gaz en Afrique, confirmeses ambitions : consolider sa place de deuxième fournisseureuropéen de gaz, se développer sur le marché prometteur dugaz naturel liquéfié (GNL) et sortir du précarré algérien enopérant à l’étranger.Avec l’Europe, «son marché naturel», le développementpasse par l’expansion du réseau de gazoducs. Ainsi, en plusde l’apport du Medgaz, Sonatrach ambitionne d’augmen-ter ses parts de marché en Italie, en portant la capacité duTransmed de 26 à 33 milliards de mètres cubes, auquel s’a-joutera en 2012 celle du Galsi transitant par la Sardaigne.Quant au projet du Transsaharien, une canalisation de 4 000 km devant connecter le Nigeria à l’Algérie, est «enpleine phase de montage pour un horizon 2015-2017».Pour s’émanciper des tuyaux et toucher les marchés asia-tiques, le Groupe Sonatrach mise aussi sur le GNL,transporté par méthaniers. La capacité de liquéfaction duGroupe va «doubler à l’horizon 2012». L’objectif à termeest «d’assurer 50/50, entre le gaz naturel et le GNL».

Avec la mise en service du Medgaz

L’Algérie exportera plus de gaz en 2009

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internationalINTERNATIONAL

Les travaux du 7e Forum des paysexportateurs de gaz (FPEG) ont pris finpar la signature des statuts du Forum etle choix de Doha (Qatar) pour abriter lesiège de ce Forum. Les participants ontégalement choisi la capitale du Qatarpour accueillir la 8e session du FPEG, aindiqué le ministre russe de l’Energie,M. Sergueï Chmatko, dans une confé-rence de presse organisée à l’issue destravaux.L’Algérie est représentée aux travaux dece Forum par le ministre de l’Energie etdes Mines, Chakib Khelil. Le FPEG estun espace pour échanger les expérien-ces en vue de consolider les relationscommerciales et de développer des pro-jets de partenariat entre les pays pro-ducteurs et exportateurs du gaz.Dans la dynamique des marchés éner-gétiques, le Forum des pays exporta-teurs de gaz, dont les travaux se sontouverts à Moscou, doit être en mesurede «mettre en place les outils qui per-mettront une véritable coordination desanticipations afin de ne pas seulementréagir aux événements ou aux décisionsunilatérales prises par les autres», c’estce qu’a affirmé notre ministre del’Energie et des Mines lors d’un dis-cours devant ses pairs. En effet, selon Khelil, «c’est à la lumiè-re de cette nécessité que l’Algérie a trèstôt préconisé le développement d’unmodèle global gazier». Soulignant le faitque celui-ci «est plus que jamais d’ac-tualité», Khelil a estimé que cela devraitpermettre «de mieux évaluer les impactsdes projets de développement à l’échel-le mondiale et de conduire les paysmembres à s’informer sur leurs plans

d’investissements respectifs et, par làmême, d’identifier les surcapacités tem-poraires potentielles, tout en neutrali-sant leurs conséquences négatives surun marché régional».Aussi, l’organisation du Forum des paysexportateurs de gaz doit s’adapter àchaque évolution de l’industrie gazière,a-t-il préconisé. «Chaque étape de l’é-volution prévisible de l’industrie gazièredoit se traduire par une adaptation enconséquence de l’organisation de notreForum et chaque restructuration doitrefléter les évolutions possibles de nosobjectifs», a déclaré M. Khelil au coursde cette 7e réunion ministérielle duFPEG qu’accueille la capitale russe.Il a cependant rappelé que l’un desobjectifs essentiels à l’origine de l’exis-tence du Forum, à savoir le partaged’informations et d’expériences, est «l’i-dentification et la concrétisation desvoies et moyens permettant de pro-mouvoir la coopération», entre les paysmembres du Forum. Cette coopération«sera de plus en plus nécessaire pourassurer un développement harmonieuxde notre industrie», a-t-il estimé.Selon lui, elle permettra, d’une part,d’éviter les déséquilibres offre-demandesur les marchés pendant des périodesplus ou moins longues et, d’autre part,de «faire face à des développementset/ou des initiatives imprévus de cesmêmes marchés ou de leurs cadresinstitutionnels». Pour M. Khelil, cela devrait permettrede «garantir la meilleure valorisationpossible» des exportations gazières «surla base de conditions équitables assu-rant les intérêts de toutes les parties».

M. Khelil, qui a rappelé que le FPEGn’avait «ni statut, ni secrétariat, ni bud-get», s’est dit convaincu que cette lacu-ne sera comblée par les statuts proposéspar le comité ad hoc qui avait été char-gé à Doha (Qatar) en 2007 de réfléchirsur les améliorations à apporter à l’or-ganisation et aux modes de fonctionne-ment du Forum. «Cette étape nouvellede l’évolution de notre organisation estnécessaire et la démarche qui nous estproposée est la plus appropriée», a-t-ilsoutenu. Le FPEG, créé en 2001, regroupe unequinzaine de pays producteurs de gaznaturel, dont l’Algérie, l’Iran, la Russie,le Qatar et le Venezuela qui disposentde 73% des réserves mondiales et assu-rent 42% de la production. Les memb-res de ce Forum discutent depuis début2007 de la création d’une organisationgazière sur le modèle de l’Opep.Le 16 novembre dernier, M. Khelil avaitaffirmé que la création d’une instancepour le gaz sur le modèle del’Organisation des pays exportateurs depétrole (Opep) «n’est pas dans l’intérêtdes pays gaziers, car cela inciterait lespays consommateurs, notamment euro-péens, à opter de plus en plus pourd’autres énergies». Le ministre de l’Energie et des Mines,M. Chakib Khelil, s’était rendu àMoscou pour participer à la réuniondont les tendances du secteur énergé-tique et les perspectives de la branchegazière à la lumière des conditionsactuelles ont été à l’ordre du jour de laréunion.

Amel Zemouri

Forum des pays exportateurs de gaz

Chakib Khelil : «L’Algérie a très tôt préconisé le développement

d’un modèle global gazier»Les tendances du secteur énergétique et les perspectives de la branchegazière à la lumière des conditions actuelles ont été à l’ordre du jour de cette 7e réunion ministérielle.

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international

Energie Minesmars 200985

&

Le Premier ministrerusse, Vladimir Poutine,a averti les paysconsommateurs que lesprix du gaz pourraientaugmenter, au coursd’un forum à Moscoudes principaux paysproducteurs dont lesintentions suscitentdes craintes quant à lapossible création d’une«Opep du gaz».

«L’époque des ressources énergétiquesbon marché, du gaz bon marché, touche àsa fin en dépit des problèmes financiersconnus», a déclaré M. Poutine dans undiscours au Forum des pays exportateursde gaz (FPEG) réunis à Moscou.«La crise financière et la crise économiquequi a suivi sont devenues une épreuvesérieuse pour le secteur du pétrole et dugaz dans le monde», a ajouté le chef dugouvernement russe.«D’août à novembre, les prix du pétroleont été presque divisés par quatre», alorsque «les frais pour l’exploitation, la pro-duction et le transport de gaz augmententinévitablement», a-t-il souligné.L’évolution des cours mondiaux du pétro-le, sur lesquels sont indexés ceux du gaz,

figure parmi les sujets abordés par leFPEG.Les déclarations de M. Poutine intervien-nent après une crise de plusieurs moisentre l’Ukraine et la Russie, concernantles dettes de Kiev auprès du géant gazierrusse Gazprom et le prix que l’Ukrainedevait payer après le nouvel an.«Le but de la rencontre est de faire (duFPEG) un forum plus organisé et nousattendons des décisions en ce sens», adéclaré le vice-président de Gazprom,Alexandre Medvedev. «Ceci est une non-Opep gaz», a-t-il insisté.«Ce n’est pas une organisation, nousdéfendons nos intérêts nationaux», a ren-chéri le ministre vénézuélien de l’Energie,Rafael Ramirez. «Notre réunion estimportante au sens stratégique, dans lamesure où elle tient compte d’une situa-tion de crise de l’économie à laquelle ilfaut faire face au niveau mondial», a-t-ilajouté.Cette réunion «démontre notre sérieusedétermination à continuer à échanger desinformations», a commenté pour sa part leministre iranien de l’Energie, GholamHossein Nozari.Son homologue vénézuélien a toutefoislaissé la porte ouverte à la création d’une«Opep du gaz». «Nous voyons dans ceForum une occasion de bâtir une organi-sation solide se fondant sur les mêmesprincipes qui ont donné naissance àl’Opep», a déclaré Rafael Ramirez.

La Russie favorable à une augmentation

des prix du gaz

Ce n’est pasune Opep du gazSi, a priori, l’organisation et le

mode de fonctionnement du

FPEG ressemblent à ceux de

l’Opep, les deux organisations

sont fondamentalement diffé-

rentes, a tenu à relever M.

Khelil. Selon le ministre, le

FPEG est beaucoup plus

«tourné vers l’avenir» et ne

doit pas se concentrer sur les

problèmes quotidiens comme

c’est le cas de l’Opep qui doit

agir en fonction de l’évolution

quotidienne du marché

pétrolier.

«Etant donné que la plupart

des pays membres ont,

comme l’Algérie, signé des

contrats à long terme, le

FPEG ne peut pas jouer le

même rôle que l’Opep.»

«Il y a une grande différence.

Le FPEG qui regarde beau-

coup plus vers l’avenir ne doit

pas être obnubilé par les pro-

blèmes quotidiens», a-t-il

souligné.

«Le Forum a notamment pour

rôle l’échange d’informations,

la coopération dans des

domaines spécifiques ainsi

que les questions liées à la

diminution de la consomma-

tion d’énergies fossiles à forte

concentration de carbone et

le recours à d’autres sources

d’énergie de substitution,

comme l’énergie nucléaire,

solaire ou éolienne», a-t-il

encore expliqué.

Le ministre russe de l’Energie,

Sergueï Chmatko, avait lui

aussi affirmé que la rencontre

de Moscou n’avait pas pour

objectif la création d’une

«Opep du gaz» qui suscite

les craintes des pays

consommateurs.

«Nous n’avons pas l’intention

de créer un cartel des produc-

teurs (de gaz) mais d’instaurer

un équilibre entre les produc-

teurs de gaz et de coordonner

la politique entre les produc-

teurs et consommateurs»,

avait-il déclaré à des médias

russes à la veille du Forum.

RemerciementsMessage de Son Excellence l’Ambassadeur de Cuba

Excellence,

«L’ambassade de la République de Cuba en Algérie présente ses compliments à l’honorable

ministère de l’Energie et des Mines de la République algérienne démocratique et populaire et a

l’honneur de lui confirmer, en référence à sa note n° 89/CAB.09, la réception de l’Annuaire 2009

de la communication du secteur de l’énergie et des mines.

En remerciant l’honorable ministère de l’Energie et des Mines pour l’envoi de ce document, l’am-

bassade de la République de Cuba en Algérie saisit cette occasion pour lui renouveler le témoi-

gnage de sa plus haute et distinguée considération.»

Page 85: Energie Mines 10 Fr

Energie Minesmars 200986

&

internationalINTERNATIONAL

Ainsi, le quotidien Salzburger Nachrichten sou-tient que «l’Afrique du Nord est l’espoir del’Europe pour échapper à la dépendance du gazrusse. Particulièrement l’Algérie qui attire avecses immenses réserves. Ce pays est le quatrièmeproducteur mondial de gaz et développe ensem-ble avec les Européens et les aides financièreseuropéennes des gazoducs qui relient les champsde gaz du Sahara et l’Europe, en passant sous laMéditerranée».«L’Afrique du Nord deviendra de plus en plusimportante dans les affaires de pétrole et de gaz»,prophétisent les diplomates. «Le gazoducMedgaz est prêt, et la liaison est faite entre lesstations de pompage de la ville portuaire de BéniSaf et la ville espagnole Almeria. La mise en service du nouveau gazoduc algéro-européen, avec un coût de 1 milliard d’euros, sefera probablement en septembre 2009. Il pompe-ra près de 8 milliards de mètres cubes de gaz versl’Europe. D’autres gazoducs sont projetés. Celuide Galsi du nord de l’Algérie vers la Sardaigneitalienne, puis vers l’intérieur du pays. Il absorbe-ra, jusqu’en 2012, 10 milliards de mètres cubes. Deux autres gazoducs déjà présents seront déve-loppés. Celui de Transmed qui passe par laSahara via la Tunisie vers la Sicile. Les 24milliards de mètres cubes s’élèveront jusqu’à 33milliards de mètres cubes. Le pipeline Maghreb-Europe va de l’Algérie via le Maroc, en traversantla mer par le détroit de Gibraltar vers le sud del’Espagne. L’actuelle production de ce pipeline estde 9 milliards de mètres cubes et doit comporter12 milliards de mètres cubes à l’avenir. «Au Nigeria se trouvent les plus grands réservesde toute l’Afrique : 30 milliards de mètres cubesde gaz seront livrés, annuellement, par le gazoductranssaharien en projet», conclut le journal.

Samia Kahina Bouzid

La crise gazière entre la Russie et l’Ukraine suscite d’abondantscommentaires dans la presse autrichienne

«L’Algérie représente l’espoir de l’Europepour échapper à la dépendance du gaz russe»La polémique suscitée autour des livraisons de gaz russe transitant parle territoire ukrainien est abondamment commentée par la presse autri-chienne qui pointe les difficultés d’approvisionnement auxquelles setrouvent confrontées l’Autriche, la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie etla Roumanie, mettant en évidence la dépendance de l’Europe à l’égardde la Russie.

En prévision du Congrès mondial du gaz

Lancement de plusieurs projets à OranUne cérémonie de signature d’un accord entre Sonatrach Aval et

l’Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGOA) s’est dérou-

lée au siège de Sonatrach à Oran. L’accord en question prévoit la réali-

sation d’une trémie longue de 90 m, d’une largeur de

15 m et d’une hauteur de 5,5 m.

Cet ouvrage que l’ENGOA doit réaliser dans un délai de 6 mois

facilitera l’accès au Palais des Congrès qui a déjà, avant même

qu’il ne soit terminé, un rendez-vous avec un événement planétaire :

la 16e édition du Congrès mondial du gaz qui doit se dérouler du 18 au

21 février 2010 à Oran. Le coût de cette trémie est estimé à 833

millions de dinars. Une bagatelle au vu des sommes d’une tout autre

grandeur injectées ou prévues dans différents travaux à terminer impé-

rativement avant cette date-butoir du Congrès mondial du gaz.

Ainsi, pour donner un exemple, le Palais des Congrès qui s’élèvera

dans la partie est de la ville d’Oran fait partie, en réalité, de tout un

ensemble qui comprend, entre autres, un hôtel de classe internationale.

Cette infrastructure hôtelière, dont le contrat a été signé il y a quelque

temps entre le vice-président de Aval Sonatrach et Starwood, prévoit

que cette dernière aura en charge cet hôtel ; un futur Méridien sur une

période de 30 ans, une période durant laquelle Sonatrach utilisera ce

label pour ses propres activités.

Starwood a été justement sélectionnée en raison de sa réputation inter-

nationale dans les questions managériales d’infrastructures de haut

standing. Le complexe, hôtel, palais des congrès, restaurant, etc. qui

offrira 3 000 places pour les congressistes et plus de 2 000 couverts

n’est pas la seule construction qui aura en charge d’accueillir les milliers

de participants au Congrès mondial du gaz qui viendront des quatre

coins de la planète mais l’aéroport d’Es Sénia est aussi intégré dans

cette dynamique puisque le premier espace qui aura à recevoir le flux

des participants sera bien évidemment l’aéroport qui est déjà depuis

quelques années un chantier ouvert. Différents espaces d’accueil, d’o-

rientation et d’acheminement rapides de matériels sont prévus dans

l’enceinte même de l’aéroport pour traiter avec célérité les milliers de

personnes que le Congrès attirera. Sonatrach Aval et l’entreprise char-

gée de la gestion des infrastructures aéroportuaires se sont à plusieurs

reprises réunies pour régler dans les détails les contours qu’aura cet

aéroport en prévision de cet événement.

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international

Energie Minesmars 200987

&

La filiale algérienne de la compagniejaponaise JGC, des géants mondiaux del’engineering pétrolier et gazier, a étélancée officiellement le 25 novembredernier à l’occasion de la tenue de la 6esession du comité économique algéro-japonais, a annoncé l’ambassaded’Algérie au Japon dans un communi-qué. JGC compte élargir le domaine de sacoopération et sortir du cadre deshydrocarbures pour des investissementsdans des centrales électriques, des usi-nes de dessalement d’eau et d’autres

secteurs d’activités, selon son président,Yoshiro Shgehisa, également présidentdu comité Algérie du Keidanren etcoprésident du comité économiquealgéro-japonais, cité par le communi-qué. JGC veut également faire de l’Algérie«un point d’appui pour son redéploie-ment mondial et l’exportation de sesservices vers l’Afrique». Pour M. Shgehisa, «l’Algérie offre tou-tes les perspectives pour être un centrede rayonnement de l’engineering enAfrique», poursuit le communiqué.

Le constructeur de la première raffine-rie de l’Algérie postindépendance seprojette aussi au rang de «facilitateurdes affaires et investisseur tout en agis-sant comme catalyseur pour l’investis-sement nippon en Algérie», selon lamême source. La 6e session du comitééconomique algéro-japonais tenue les24 et 25 novembre 2008 à Alger a vu laparticipation de représentants d’unevingtaine de grandes entreprises japo-naises.

Engineering pétrolier et gazier

Un des géants mondiauxs’installe en Algérie

L’Algérie dispose d’un important réseau de transport d’hydro-carbures - pétrole brut, condensats, gaz naturel et gaz depétrole liquéfiés - mais ses besoins internes et sa volonté d’ac-croître ses exportations impliquent des travaux importantspour entretenir et développer ce réseau. Dans un documentde présentation, l’activité Transport par canalisations (TRC)de Sonatrach indique que son programme d’extension duréseau vise à faire passer celui-ci de 16 200 km actuellementà 21 500 km à l’horizon 2012, soit un accroissement de 5 300km (+32,7%). Sonatrach ajoute qu’un autre programmeintensif, portant sur la réhabilitation des installations existan-tes, a également été lancé et qu’il est doté d’un budget de 51milliards. Si l’orientation est claire, les chiffres précis sont unpeu sujets à confusion. Dans des tableaux accompagnant lecommentaire évoque ci-dessus, l’activité TRC fait état d’unréseau d’une longueur de 18 894 km à la fin 2007 et d’unobjectif de 22 800 km à la fin 2012, ce qui représenterait uneprogressions de 20,7% (ces tableaux sont reproduits ci-des-sous).Les différences entre les chiffres ne sont pas explicitéesdans ce document mais elles pourraient provenir de la prise encompte ou pas des gazoducs internationaux auxquels l’Algérieest partie. Les capacités de transport actuelles de l’Algérie sont estiméesà 322 millions de tonnes équivalent pétrole et elles attein-draient 445 Mtep à la fin 2012. Sonatrach dispose de 19 sys-tèmes de transport par canalisations dont 8 pour le gaz natu-rel, 7 pour le pétrole brut, 2 pour les condensats et 2 pour lesGPL. Ce nombre devrait passer à 22 d’ici à la fin 2012, dont

10 pour le gaz et 3 pour les condensats (pas de changementpour le brut et pur les GPL).Les projets en cours de réalisation par l’Activité TRC incluentla construction de l’oléoduc LZ2, qui permettra de renforceret de sécuriser la chaîne GPL, le gazoduc GZ4 entre HassiR’mel et Béni Saf, qui alimentera le gazoduc Medgaz entrel’Algérie et l’Espagne ainsi que des centrales électriques, unfutur complexe d’aluminium et de pétrochimie à Béni Saf etdes postes de distribution publique de Sonelgaz ; le gazoducGK3/GK4, qui alimentera le futur gazoduc Galsi entrel’Algérie et l’Italie et le pipeline NK1, qui évacuera les conden-sats de Haoud El Hamra vers Skikda et alimentera l’unité detopping des condensats qui est en construction à Skikda.La construction de Medgaz a été achevée en décembre 2008Saipem a réalisé la dernière soudure sur le Medgaz avec lenavire spécialisé Crawler à 1,6 km de la côte algérienne.Medgaz relie Béni Saf à Almeria sur 210 km. Le consortiumMedgaz a souligné que la construction avait été achevée dansles délais prévus. Des tests hydrauliques, destinés à vérifier lebon fonctionnement du gazoduc, seront effectués au premiertrimestre 2009. La mise en service de Medgaz interviendra aucours du second semestre de cette année. La capacité initiale du gazoduc est de 8 milliards de mètrescubes par an. Son diamètre est de 24 pouces. Les investisse-ments requis étaient estimés à 900 millions d’euros. La posedu pipeline a représenté un exploit technique puisque la pro-fondeur maximale en mer est de 2 160 m.

In PGA

Pétrole et Gaz arabes

Sonatrach prévoit d’étendre d’un tiers la longueurde son réseau de transport d’hydrocarbures

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&

internationalINTERNATIONAL

«Au nom du gouvernement algérien, j’ai le grand plaisird’annoncer la construction d’un nouveau Centre deconventions destiné à accueillir la 16e Conférence interna-tionale et l’exposition sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16),prévue du 18 au 21 avril 2010. L’Algérie, qui a eu l’honneur d’organiser le LNG 4 en 1974à Alger, est fière d’accueillir encore une fois cet événement.En 20l0, le LNG 16 se déroulera à Oran, la deuxième gran-de ville d’Algérie. Oran abrite également les installations àArzew, ce qui facilitera l’organisation des visites techniquesqui font partie intégrante du programme de cette manifes-tation. Le nouveau Centre de conventions d’Oran a étéconçu pour satisfaire les besoins spécifiques de l’événementdu LNG16. Il sera composé principalement d’un audito-rium de 3 000 places, de 2 salles de sessions de 500 placeschacune, de 20 salles de réunion, d’un palais des exposi-tions de 20 000 m2, d’une salle de banquet de 2 000 cou-verts et d’un hôtel cinq étoiles de 300 chambres. Le contrat de réalisation de ce nouveau Centre de conven-tions a été remporté par le groupe espagnol OHL. Les par-

ticipants au LNG 15 connaissent le travail d’OHL à traversle Centre de conventions international de Barcelone(CCIB) qui a abrité cette conférence. La ville d’Oran connaît un regain significatif en matièred’infrastructures, elle abrite les structures de l’une desbranches de Sonatrach, en l’occurrence l’Activité Aval,dont le nouveau siège social vient d’être opérationnel, ainsique plusieurs projets d’hôtels de standards internationauxqui seront réceptionnés avant la tenue du LNG 16. Enoutre, le gouvernement algérien travaille avec le Comiténational d’organisation (CNO) du LNG 16 et avecSonatrach pour assurer aux participants des vols directs, letransport local, la sécurité, la facilité d’obtention de visas…et toutes les conditions nécessaires à un événement de cette importance.Situé sur un promontoire donnant surla mer Méditerranée, le Centre de conventions d’Oran seraune structure iconique de notre ville qui conviendra à l’en-vergure internationale du LNG 16. Nous attendons avecintérêt de vous accueillir au LNG 16, à Oran, en avril2010.»

Un nouveau centre de conventions à Oran

Chakib Khelil : «Satisfaire aux besoins de l’événement»

«Oran sera en 2010 la capitale mondiale du gaz naturelliquéfié (GNL) et une plaque tournante de l’industriegazière au vu de l’importance de cette rencontre, du nom-bre élevé de participants, de leur rang et de leur qualité.Instrument de promotion d’une image de marque d’uneAlgérie moderne, la revue LNG 16 News se veut également,par le biais de ses diverses rubriques, un support suscepti-ble de faire connaître les énormes opportunités d’investis-sement et de partenariat qui s’avère incontournable, voireindispensable, quant aux perspectives prometteuses de lawilaya d’Oran. Au sommaire de cette édition, une multitude d’informa-tions retraçant les différentes étapes franchies dans l’orga-nisation de cette importante manifestation.La conférence LNG 16 est un rendez-vous international

de grande envergure qui va se caractériser par une forteparticipation étrangère, et toutes les disponibilités affichéesdès à présent par nos partenaires sont des gages quant àdrainer un nombre impressionnant de participants. Cet esprit de coopération s’illustre parfaitement dans lacomposition du Comité national d’organisation du (CNOLNG 16) qui a été élargi aux représentants de nos parte-naires et des compagnies étrangères basées en Algérie et

activant dans le domaine du GNL. Leur implication activepour la réussite de cette manifestation témoigne de l’im-portance de ces enjeux et de leur conviction de la forteposition dont jouit l’Algérie dans le domaine de l’industriedu gaz. La vocation gazière de notre pays ne cesse de s’af-firmer et les résultats concrets réalisés sont là pour confor-ter cette réalité. En effet, nous sommes heureux d’annoncer que notre pro-duction cumulée de GNL depuis 1964 vient d’atteindre, ence mois de septembre 2008, le seuil de 1 milliard de mèt-res cubes. Cette performance est appelée à s’améliorerdans les années à venir, et ce grâce aux projets de méga-trains de GNL en cours de réalisation à Skikda et à Arzew,qui augmenteront la capacité de production de Sonatrachde 30%, et à l’efficacité de nos managers et collectifs. Autre motif de satisfaction, les progrès enregistrés dans laréalisation du Centre de conventions d’Oran qui commen-ce à prendre forme sous l’impulsion de Son Excellence leministre de l’Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, quiaccorde un intérêt particulier à ce projet. C’est donc avec une certaine fierté que nous suivons cechantier qui avance à une cadence très soutenue. Cettefierté est également motivée par le fait d’offrir à El Bahia

Dr Abdelhafid Feghouli :

«La cadence s’accélère»«Dernier-né des publications Aval, la revue LNG 16 News affiche d'emblée son

ambition de s'imposer comme un outil indispensable pour accompagner une desplus importantes manifestations internationales dans le domaine de l'énergie.»

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international

Energie Minesmars 200989

&

(Oran) une infrastructure moderne qui contribueraà la hisser au niveau des grandes métropoles inter-nationales et illustrera le rôle que joue Sonatrachdans l’intérêt de la collectivité nationale. Le Centre de conventions d’Oran a fait l’objet d’unevisite effectuée le 27 août 2008 par le président duSteering Committee LNG 16, Anadon LopezErnesto, et des membres de cette instance, qui sontrepartis confiants quant à notre capacité de réunirles conditions idéales pour la tenue de cette confé-rence. La revue LNG 16 News rend compte de cettevisite et des activités organisées à cette occasion. Ce deuxième numéro met également en relief l’essorque prend Oran à la faveur des grands projetsinscrits à son actif et ce, dans les différents domai-nes comme en témoigne l’interview que nous aaccordée le wali d’Oran, Tahar Sakrane, et danslaquelle il brosse un tableau exhaustif des prépara-tifs de cette manifestation. Autre destination, autre ville : prévue dans le péri-mètre des manifestations culturelles du LNG 16,nous vous invitons à partir à la découverte deTlemcen, ville d’art et d’histoire et haut lieu du tou-risme. Il me reste à dire combien nous espérons quecette publication aura restitué fidèlement les prépa-ratifs du LNG 16 qui vont en s’intensifiant et auracontribué à faire mieux connaître notre pays et àpromouvoir son image de marque.»

Le ministre de l’Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, a pro-

cédé le 29 mai 2008 à l’installation officielle du Comité national

d’organisation (CNO) de la 16e édition de la Conférence inter-

nationale sur le GNL (LNG16) lors d’une cérémonie qui s’est

déroulée au siège du ministère de l’Energie et des Mines.

Mohamed Meziane, Président-Directeur général de Sonatrach

et président d’honneur du CNO, a abordé dans son intervention

le volet des préparatifs de cette rencontre tout en évoquant les

différents comités mis en place pour la circonstance. Il a tenu,

par ailleurs, à remercier les représentants des compagnies

étrangères activant dans le domaine du GNL en Algérie d’avoir

accepté d’intégrer ce comité tout en leur assurant que toutes les

conditions seront réunies pour la réussite de cette manifesta-

tion. Le ministre de l’Energie et des Mines a, pour sa part, mis

en exergue le vaste programme engagé par le gouvernement

algérien et l’intérêt accordé à la réussite de cette rencontre

avant de procéder à l’installation officielle du CNO.

Le Comité national d’organisation du LNG 16 a tenu sa premiè-

re réunion le 9 juin 2008 au niveau du siège de l’Activité Aval à

Oran sous la présidence du Dr Abdelhafid Feghouli.

A l’issue de cette rencontre, la délégation a visité le site devant

abriter le Centre de conventions d’Oran puis s’est rendue à la

zone industrielle d’Arzew pour visiter les complexes GNL.

Une deuxième réunion du CNO a eu lieu le 26 août 2008 pour

évaluer l’état d’avancement de la préparation de la conférence

LNG 16.

Installation officielle du Comité national d’organisation (CNO) du LNG 16

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internationalFOCUS

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gnl 16 oran

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&

internationalINTERNATIONAL

Chacun sait que la tenue de ces assem-blées se tient présentement dans desconditions particulièrement drama-tiques avec des chutes historiques pourles Bourses et les marchés financiersoccidentaux et asiatiques, notamment,où règne un vent de panique.Le rapport du FMI a des indicationstout à fait favorables concernant uneéconomie comme la nôtre, dont lesexperts du Fonds estiment que lesgrands agrégats ont des effets positifs.En matière de croissance économique,les prévisions donnent 4,9% pour 2008,contre 4,6% pour 2004. En 2009, cetaux devrait se situer autour de 4,5%.Du côté de la balance des paiements,elle devrait connaître des excédents del’ordre de 28,1 milliards de dollars(22,8 M en 2007). Le taux d’inflationdevrait pour sa part se situer à 4,3%pour 2008 contre 3,6% en 2007. En2009, ce taux atteindrait 4%.Ce taux est jugé à la baisse pour les pro-chaines années. Les experts du FMIaccordent un large satisfecit à l’Algériequi, à travers sa politique de désendet-tement à la réduction de la dette exté-rieure, a accru sa crédibilité. Dans uncontexte de crise financière aiguë et desmarchés financiers particulièrementtendus, le rapport du FMI vient confor-ter les récentes analyses faites par lesresponsables politiques algériens et lesautorités monétaires et financières denotre pays.Outre que les experts du FMI ontconfirmé une tendance qui est celle del’économie nationale depuis ces derniè-res années, l’Algérie a su prendre desmesures de sauvegarde qui lui permet-tent de se protéger des effets dévasta-teurs de la crise mondiale.Intervenant tour à tour, le chef du gou-vernement, les ministres des Finances et

de l’Energie, le gouverneur de laBanque d’Algérie ont rappelé ces mesu-res de sauvegarde qui épargnent, pourl’heure, notre économie des soubresautsde la crise.Ahmed Ouyahia trouve dans le peu definanciarisation de notre système éco-nomique des raisons qui font que leseffets de la crise ne sont pas palpablesaujourd’hui chez nous.Notre économie est indexée sur le postehydrocarbures. Les variations du prixdu baril rythment la vie économique.Mais les pouvoirs publics ont su mettreen place des instruments de régulation.Les réserves de change confortables(plus de 130 milliards de dollars), lepaiement anticipé de la dette extérieureauront contribué à prémunir notre paysdes chocs extérieurs liés notamment à laréduction des financements extérieurset au durcissement de leur octroi.La politique de réduction de la detteextérieure aura permis une utilisation àbon escient des ressources alors que lesgraves perturbations qui secouent lesmarchés financiers extérieurs depuis2007 ont donné lieu à un durcissementdes conditions d’octroi des crédits parles banques internationales.

Le gouverneur de la Banque d’Algérie,Mohamed Laksaci, signalait que l’aug-mentation actuelle du taux de change del’euro par rapport au dollar auraitdéculpé l’impact de la dette extérieure etporté préjudice au budget de l’Etat, s’iln’y avait pas lieu le remboursementanticipé de la dette avant l’éclatementde la crise internationale.La politique fiscale, celle entreprise àl’égard des banques, la gestion rigou-reuse des interventions de la politiquemonétaire, la prudence en matière degestion budgétaire, tout cela a contribuéà une stabilisation du système qui profi-te à l’économie du pays.Dans une gestion où la démonstrationest faite que l’expérience est nécessairepour surmonter les effets de la crise, oumieux de les prévenir, notre pays fait dela prudence une règle aujourd’huiassortie de stabilisateurs qui apparais-sent d’une grande opportunité.Le FMI dans ses différents rapports arelevé cet effort de notre pays en matiè-re de réforme et de stabilité monétaireet financière, insistant pourtant sur lanécessité d’une diversification du tissuéconomique et sur la productivité.

Selon le FMI

Evolution économique, financièreet monétaire favorable pour l’AlgérieLa tenue des assemblées annuelles conjointes du FMI et de la Banquemondiale est l’occasion de la publication de rapports financiers, moné-taires et économiques, sorte de diagnostic grandeur nature des écono-mies dans le monde.

RemerciementsMessage de Son Excellence l'Ambassadeur de l'Inde à Alger…

Excellence,

«J'ai l'honneur d'accuser réception avec des remerciements la lettre de Votre Excellence

n° 89/CAB.09 datant du 26 janvier 2009 relative à l'envoi de l'Annuaire de la communica-

tion du secteur de l'énergie et des mines. En effet, c'est une publication d'une grande utilité

et elle procure d'importantes informations et sera utilisée d'une manière appropriée par

notre mission. Tout en vous remerciant encore une fois, Excellence, je saisis cette opportu-

nité pour vous transmettre l'assurance de ma haute considération.»

Dr Ashok K. Amrohi

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international

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Selon Algex

Hausse de 78% de l’excédent commercialde l’Algérie avec les pays de l’UMA

L’excédent commercial de l’Algérie avecles quatre autres pays de l’Union duMaghreb Arabe (UMA) a connu unehausse de 78,48% au cours des 8 pre-miers mois de 2008, passant à 445,23millions de dollars, contre 249,45millions de dollars durant la mêmepériode de 2007.Les exportations algériennes vers lesautres pays de l’UMA ont atteint 677,7millions de dollars, en hausse de 59,6%.Quant aux importations, elles se sontchiffrées à 232,54 millions de dollars,en augmentation de 32,84% par rap-port à la période de référence, selonl’Agence nationale de promotion ducommerce extérieur (Algex).Par ailleurs, la balance commercialehors hydrocarbures de l’Algérie avec lespays de l’UMA a connu un solde néga-tif (-85,06 millions de dollars) durantles 8 premiers mois 2008, contre -50,15millions de dollars pour la même pério-de 2007, selon une publication d’Algex.S’agissant des exportations de l’Algérievers les pays maghrébins (Tunisie,Maroc, Libye et Mauritanie), elles res-tent dominées par les hydrocarburesavec une part de 78,24%, soit unevaleur de 530,28 millions de dollars,contre 300,03 millions, en évolution de76,74%.Concernant les exportations horshydrocarbures, elles ont enregistré unehausse de 18,46% avec une valeur de147,48 millions de dollars au cours deshuit premiers mois de 2008.Elles sont constituées essentiellementdu groupe «demi-produits» avec113,16 millions de dollars, suivis par lesproduits alimentaires avec 22,91 millions de dollars (+178,03%),et les biens d’équipements industriels (5,88 millions de dollars), en hausse de138,06% par rapport aux huit premiersmois de 2007.Les produits de consommation non ali-mentaires avec une valeur de 3,28 millions de dollars ont connu unebaisse de 18,52%, suivis par les biens

d’équipements agricoles avec 0,52million de dollars et enfin les produitsbruts avec une valeur de 0,17 million dedollars. Concernant les importations, larépartition par groupes de produits faitressortir une hausse pour la plupart desgroupes de produits, à l’exception desproduits alimentaires, les produits brutset les biens d’équipements agricoles.Les importations des demi-produitsviennent en tête avec une valeur de87,94 millions de dollars en hausse deprès de 50%, suivis par les biens d’équi-pements industriels avec 80,36 millionsde dollars (+70,98%), les biens deconsommation non alimentaires avec44,52% millions de dollars (33,65%).Le montant des importations des pro-duits alimentaires a atteint 9,8 millionsde dollars, en baisse de 45,8%, les pro-duits bruts 8,9 millions de dollars (-48,05%), et enfin les biens d’équipe-ments agricoles avec 0,11 million enbaisse également de 73,81%.

Les importations algériennes auprès desautres pays maghrébins s’étaient situéesà 279 millions de dollars en 2007 (con-tre 235 millions de dollars en 2006)alors que ses exportations s’étaient éta-blies à 695 millions de dollars en 2007(contre 515 millions de dollars en 2006). Le commerce intermaghrébin se carac-térise par une «faiblesse structurelle»des échanges qui se situent entre 1% et2% du commerce extérieur de la régionet par une structure «peu diversifiée»des produits échangés due à la similitu-de des productions et le manque decompétitivité, selon la même source. Dans le but de promouvoir les échangescommerciaux entre les pays de l’UMA,Alger a abrité la première Foire maghré-bine fin novembre dernier en présencede 267 exposants dont 189 entreprisesalgériennes, 35 libyennes, 32 marocai-nes et 11 tunisiennes.

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internationalINTERNATIONAL

«Après avoir relevé le défide la construction d’uneindustrie pétrolière etgazière qui fait ses preu-ves, il nous faut mainte-nant redoubler d’effortspour relever le défi de lacompétitivité dans un envi-ronnement de plus en plusexigeant en termes dequalité et de prix, notam-ment pour les compagniespétrolières nationales»,c’est ce qu’a indiqué ensubstance le ministre del’Energie et des Mines,Chakib Khelil, lors de l’ou-verture des travaux de la4e Semaine de l’énergie(SEA4) à l’hôtel Hiltond’Alger.

En effet, le ministre a souligné que cetévénement intervient au moment où lesecteur de l’énergie «œuvre pour laconsolidation institutionnelle d’unebonne gouvernance, notamment pour lenucléaire civil, dont la coopérationconnaît une nouvelle impulsion».Placée cette année sous le thème «Lenouveau monde de l’énergie, des défismais aussi des opportunités», la plusgrande compagnie pétrolière et gazièredu continent organise l’une des plusimportantes manifestations du secteurde l’énergie.En effet, quelque 1 700 participants et240 entreprises, provenant de 35 pays,ont participé à cette 4e édition de laSemaine de l’énergie de l’Algérie(SEA4) qui a duré jusqu’au 19 novem-bre 2008.Cette manifestation internationale àlaquelle participent également le prixNobel de la paix et expert du change-ment climatique et développementdurable, Mohan Munasinghé, de mêmeque la Commissaire européenne char-gée de la concurrence, Mme NeelieKroes, est une occasion pour faireconnaître aux professionnels ainsi qu’augrand public les progrès technologiques

réalisés dans l’industrie de l’énergie, engénéral, et celle des hydrocarbures enparticulier, affirment les organisateurs.Ce rendez-vous comprend égalementd’autres événements incontournables,tels que les 8es Journées scientifiques ettechniques (JST8), la 6e Conférencestratégique internationale sur les oppor-tunités d’investissement dans le domai-ne de l’énergie en Algérie (CSI6) ainsique la 3e Exposition internationale surle pétrole et le gaz (Aloge 4).Il intervient au moment où «le secteurde l’énergie et des mines œuvre pour laconsolidation institutionnelle et la miseen place d’une bonne gouvernance,notamment pour le nucléaire civil»,comme l’a précisé dans son discoursinaugural la Directrice exécutive desressources humaines à Sonatrach, Mme Malika Belkahla, qui se trouve êtreégalement la présidente du comité adhoc d’organisation de la manifestation.Cette nouvelle édition aspire à devenir,d’après ses organisateurs, «un carrefourd’échanges multiforme au service de lapromotion et du développement écono-mique et technologique de l’industriedes hydrocarbures et de l’énergie enAlgérie».Pour le ministre de l’Energie et desMines, Chakib Khelil, l’organisationd’une rencontre internationale d’unetelle ampleur contribue à une plus largediffusion de l’information concernantles investissements et les projets réalisésdans le secteur énergétique, notammenten matière de développement de lapétrochimie et le dessalement de l’eaude mer.«Le ministère de l’Energie a mis lepaquet pour une plus grande communi-cation avec l’environnement qu’ilentoure, particulièrement, la presse qui,à son tour, doit refléter au grand publicles défis auxquels doit faire face ce sec-teur», a-t-il affirmé sur ce point.Les thèmes retenus pour ces rencontresporteront, entre autres, sur le manage-ment du risque industriel et commer-cial, la commercialisation de l’énergie,l’efficacité énergétique et les mines…soit tout un programme.

Semaine de l’énergie de l’Algérie (SEA4)

Sonatrach, leader sur le continentA propos des événementsparallèles à la SEA4Devenue un rendez-vous immanqua-

ble depuis sa création, la Conférence

(CSI6), à laquelle la présence d'un

représentant de l'Agence internationa-

le de l'énergie atomique (AIEA) est

annoncée par les organisateurs, vise à

«constituer un espace privilégié de

rencontre permettant aux différentes

compagnies d'échanger leurs expé-

riences et débattre des opportunités

de développement et d'investissement

dans le secteur de l'énergie en

Algérie».

Près de 500 participants sont attendus

pour cette conférence qui vise, en

outre, à permettre aux sociétés inter-

nationales opérant en Algérie de parta-

ger leurs expériences et aux nouvelles

sociétés de s'informer sur les opportu-

nités d'investissement offertes par la

législation en vigueur.

L'exposition Aloge 4, dont l'objectif est

de permettre aux organismes pétro-

liers et gaziers nationaux et internatio-

naux de présenter leurs technologies

et leur savoir-faire, devrait regrouper

240 sociétés provenant de 35 pays.

Concernant l'utilité de la tenue de

pareils événements dans le monde

des hydrocarbures, ceux-ci ont pour

principaux objectifs de permettre aux

cadres du secteur aux niveaux natio-

nal et international ainsi qu'à la com-

munauté scientifique de débattre des

derniers développements et des défis

liés à la technologie, à la protection de

l'environnement, au rôle des ressour-

ces humaines, au management du

risque, à l'économie et à la finance et

à la mondialisation, a souligné

Mme Belkahla.

Les trois précédentes Semaines de l'é-

nergie ont été organisées en décemb-

re 2002, juin 2004 et novembre 2006.

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international

Energie Minesmars 200995

&

Les investissements dans l’utilisation del’énergie nucléaire à des fins civilesdevraient être financés dans le cadre departenariats et alliances stratégiquesétrangers, ont estimé les participants àune session dans le cadre de la 6e Conférence stratégique internationa-le (CSI).Ainsi, les intervenants à cette sessionont reconnu que l’investissement dansl’utilisation civile de cette énergie, parti-culièrement dans la phase de démarra-ge, nécessite d’importants investisse-ments à mobiliser dans le cadre de par-tenariats avec l’étranger.Le directeur de marketing du groupenucléaire français Areva, Jacques deMereuil, a axé son intervention sur cetaspect, en mettant en exergue la néces-sité de mobiliser d’importants fondspour les investissements en amont,notamment la recherche et l’explorationd’uranium ou encore la construction decentrales. Selon lui, ces financements pourraientêtre rentabilisés après l’entrée en servi-ce des centrales construites, grâce à lacompétitivité du coût de productiond’énergie nucléaire par rapport aux aut-res sources comme le gaz ou le char-bon.

S’agissant de l’annonce faite par leministre de l’Energie et des Mines,Chakib Khelil, quant à la constructiond’ici à 2020 de la première centralenucléaire algérienne, M. de Mereuil aestimé que l’Algérie pourrait atteindrecet objectif dans un tel délai à la faveurdu cadre réglementaire qui devrait êtremis en place dans les tout prochainsmois.M. Khelil avait annoncé à l’occa-sion de l’ouverture de la CSI quel’Algérie aura sa première centralenucléaire dédiée à l’électricité en 2020.Selon lui, la construction de cette cen-trale interviendra après l’adoption pré-vue début 2009 par le gouvernement duprojet de loi sur l’énergie nucléaire.Concernant le financement des projets,ce texte prévoit au début que les entre-prises privées et publiques prennent encharge le financement des petits projets,alors que l’Etat financera les projetscoûteux. En outre, le consultant auGroupe Sonatrach, Mahmoud Lomri, aaffirmé que ce projet de loi devrait leverles contraintes financières face au déve-loppement de l’énergie nucléaire civileen Algérie grâce essentiellement à la«pérennisation de la recherche dans cedomaine et qui serait garantie parl’Etat».

Par ailleurs, le directeur duCommissariat national à l’énergie ato-mique (Comena), Brahim Meftah, aprécisé que le potentiel existant,quelque 30 000 tonnes d’uraniumconcentrées essentiellement dans l’ex-trême Sud de l’Algérie, demeure sous-exploré et nécessite un renforcement del’activité minière Amont.Actuellement, le nucléaire représente14% de l’énergie électrique produitedans le monde, selon des chiffres avan-cés lors de cette rencontre-débat qui aprécédé la clôture de la 6CSI.Pour rappel, la quatrième édition de laSemaine de l’énergie en Algérie a étéinaugurée par le ministre de l’Energie etdes Mines, Chakib Khelil, en présencedu prix Nobel et expert en changementclimatique et développement durable,Mohan Munasinghe, ainsi que de laCommissaire européenne chargée de laconcurrence, Mme Neelie Kroes.Quelque 500 participants nationaux etétrangers ont pris part aux différentstravaux de ce carrefour énergétiquebiannuel, placé cette année sous lethème «Le nouveau monde de l’énergie:des défis mais aussi des opportunités».

Amel Zemouri

Le nucléaire civil, l’autre pétrole■ Un haut responsable du groupe nucléaire français Areva a estimé quela construction, d’ici à 2020, de la première centrale nucléaire algérienne est une option très réalisable.■ Les investissements doivent être financés dans le cadre de partena-riats étrangers, estiment les experts.

«Sonatrach est classée actuellement 12e au monde. Nousvoulons qu’elle se place parmi les dix meilleures compa-gnies pétrolières», a déclaré son P-DG, Mohamed Meziane,expliquant par là le fait que loin de dormir sur ses lauriers,cette entreprise se remet tout le temps en question, d’où latenue de l’édition 2008 et la Semaine de l’énergie.Et pour cette fois, le challenge pour Sonatrach est trèsimportant, puisque cette importante manifestation a lieu àun moment où le secteur de l’énergie et des mines œuvrepour la consolidation institutionnelle d’une bonne gouver-nance, notamment pour le nucléaire civil, dont la coopéra-tion connaît une nouvelle impulsion. Cela d’autant que lacompagnie algérienne intervient également dans d’autres

secteurs, tels que la production électrique, les énergiesnouvelles et renouvelables et le dessalement de l’eau demer. Classée 12e compagnie pétrolier mondial, elle est aussi2e exportateur de GNL et de GPL au monde, 3e exportateurde gaz naturel et 1er en condensat.«Nous voulons aller de l’avant et cette Semaine de l’énergieva nous permettre justement de faire le bilan, aussi biennégatif que positif, de la compagnie. J’ai été très heureux deconstater que des centaines de propositions ont émané denos jeunes ingénieurs et cadres au cours de cette Semaine.C’est la preuve que nous savons nous remettre en ques-tion», a résumé M. Meziane, fier de la relève qui commen-ce à faire ses preuves.

Sonatrach, une compagnie qui veut se hisser au topten

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analyseANALYSE

out le monde s'accordeaujourd’hui pour dire que toutprogrès dans le domaine de lamaîtrise de l’énergie et la pro-motion des énergies renouve-

lables permet de diminuer le potentield’émissions de gaz à effet de serre etcontribue à réduire la dépendance del’activité économique par rapport à l’énergie. L’enjeu principal est, alors, desavoir comment on peut à la foisrépondre aux besoins énergétiques enforte croissance, lutter contre les émis-sions de gaz à effet de serre, restercompétitifs en maîtrisant nos consom-mations, dans un marché de plus enplus libre et concurrentiel. Existe-t-ildes politiques capables de modifier noscomportements collectifs et d’infléchirdes évolutions supposées inéluctables ? L’équation n’est pas simple. Elle semblebeaucoup plus complexe aujourd’huiqu’elle ne l’était au moment du lance-ment du LEF.

Quelques points de consensus

L’énergie est au cœur de l’ambition dudéveloppement durable. Elle l’est entant que moyen incontournable pouraccéder à un certain nombre de biens etde services publics fondamentauxcomme l’éducation, la santé, l’eau, l’a-limentation, le transport, l’insertionsociale ou pour développer des activitésgénératrices de revenus et mobiliserainsi les forces productives. Elle l’estaussi en tant qu’ensemble d’activités etde filières potentiellement responsablesd’atteintes à l’environnement ou à lapérennité des ressources non renouve-lables de la planète. La poursuite destendances actuelles de la consomma-tion d’énergie au niveau mondial seheurte à des contraintes insurmonta-bles, accentue les inégalités entre paysriches et pays pauvres et contribue à lafracture sociale.

La sécurité énergétique et les contrain-tes environnementales sont un défipour le développement économique etsocial à l’échelle de la planète. Ce déve-loppement ne peut être que freiné, voirerendu impossible, par l’insécurité et ladégradation de l’environnement. Cedéfi ne peut être relevé que par la miseen chantier d’un nouveau modèle dessystèmes énergétiques compatible avecle développement durable, afin de«répondre aux besoins du présent sanscompromettre la possibilité pour lesgénérations futures d’accéder à leurspropres besoins».

Or, force est de constater que le systè-me énergétique mondial actuel pose leproblème de l’accès du plus grandnombre à des formes d’énergie moder-nes. Il ne permet aucune possibilitéréelle de développement et de sortie dela spirale de la pauvreté pour au moinsun habitant sur trois de la planète. Il est fondé, par ailleurs, sur des modesde consommation dont la charge encarbone et de pollution est déjà préoc-cupante. Il n’y a donc pas d’alternativeà un système énergétique renouvelé, unsystème durable fondé sur l’accessibili-té élargie au Sud et sur la sobriété dansses composantes d’efficacité énergé-tique et de développement des énergiesrenouvelables, dans les pays du Nord,mais également dans les pays du Sud. «La sobriété est un comportement quiest inspiré soit par l’amour de la santé,soit par l’impuissance de manger beaucoup.»

L’approche classique du paradigmeénergétique a été de considérer la ques-tion énergétique comme concernantuniquement l’offre d’énergie, celle-cidevant répondre à une demande tou-jours croissante, aux meilleures condi-tions d’approvisionnement et de coût :à une croissance de la demande consi-dérée comme illimitée devait cor-respondre une croissance similaire de

«J’ai passé mon exis-tence à m’efforcer defaire comprendre àdes économistesrécalcitrants qu’à par-tir du moment où ledéveloppement écono-mique rencontrait lanature, il rencontraitaussi sa véritabledimension : la vérita-ble dimension de l’ac-te économique n’estpas seulement demanipuler de la mon-naie, mais est ausside transformer desréalités matérielles eténergétiques pour enproduire des biens uti-les, au prix du rejetd’un certain nombred’éléments perturba-teurs pour la biosphè-re. Il y avait là tout unchamp nouveau quis’ouvrait à l’écono-mie.» René Passet,professeur émériteUniversité de Paris 1- Panthéon Sorbonne(UniversitéMéditerranéenne d’été- Carthage - 28 et 29 septembre 2004)

«Nouvelle donneet nouveaux acteurs»

Par Samir Allal (*)

et Moncef Ben Abdellah (**) T

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developpement durable

l’offre. Et dans ce cas, le concept d’é-conomie d’énergie renvoie seulement àla performance énergétique des appa-reils (rendements des centrales,consommation des voitures, appareilsde chauffage et de climatisation...).C’est très important, certes, mais cen’est pas suffisant.

Les «chocs pétroliers» ont permis defaire prendre conscience que les res-sources énergétiques fossiles ne sontpas illimitées, que leur consommationsans précaution entraînerait leur raré-faction et l’augmentation de leur coût,et enfin, que la concentration des res-sources les plus importantes dans cer-taines zones géographiques peutentraîner de graves crises économiqueset politiques. Malgré cet avertissementet les menaces sur l’environnement glo-bal qui se confirment année aprèsannée, les tendances actuelles selon leparadigme de priorité à l’offre d’éner-gie persistent et conduisent à davan-tage de «vulnérabilité» micro et macro-économique.

En effet, les besoins de l’usager (ména-ge, entreprise, collectivité locale) nesont pas directement des produits éner-gétiques mais des biens et des servicesindispensables au développement éco-nomique et social, au bien-être et à laqualité de vie. L’obtention de ces bienset services nécessite, pour être satisfai-te, une certaine consommation d’éner-gie. La maîtrise des consommationsd’énergie implique des changements decomportement mais surtout l’adoptiongénéralisée des techniques les plus per-formantes. La question des infrastruc-tures est cruciale (bâtiments, moyensde transport, développement urbain,aménagement du territoire). Les poli-tiques d’efficacité énergétique et depromotion des énergies locales etrenouvelables qui visent spécialementles territoires sont de ce point de vuefondamentales.

Le nouveau paradigme énergétiqueconsiste alors à concevoir le «systèmeénergétique» comme englobant nonseulement le secteur énergétique(offre) mais également la consomma-tion d’énergie (demande) et à assurerson développement de façon à obtenir

un service énergétique dans les condi-tions optimales en termes de ressour-ces, de coûts économiques et sociaux etde protection de l’environnement localet global. Ces nouvelles orientations depolitique énergétique posent donc uncertain nombre de problèmes à la foisde type microéconomique au niveaudes pays et des territoires, mais aussi detype macroéconomique sur lesquels ilfaut travailler.

Aujourd’hui, nous faisons de plus enplus confiance aux mécanismes dumarché. Or, si les prix du marché sontun bon signal pour l’investissementdans les domaines de l’efficacité éner-gétique et des énergies alternatives,peut-on s’appuyer sur des prix, relati-vement volatils, pour anticiper et faireles choix les plus optimaux ? Et si lemarché est relativement myope, com-ment peut-on changer d’échelle dansces domaines avec une vision qui soitplutôt de long terme ? Bien évidem-ment, cette question centrale soulèveune interrogation sur la place de l’Etatpar rapport au marché pour le change-ment d’échelle dans les politiques demaîtrise de l’énergie et des énergiesrenouvelables dans des marchés de plusen plus dérégulés.

Au fond, dans le domaine des écono-mies d’énergie et des énergies renouve-lables, qui sont des domaines où la ren-tabilité sociale est très élevée, avec unerentabilité économique supérieure à larentabilité financière à court terme,peut-on se limiter à faire confiance auxseuls mécanismes de marché ? Comment l’Etat va-t-il peser dans leschoix futurs ? S’agit-il seulement d’o-rienter les choix en donnant l’informa-tion et en corrigeant les distorsions ? Quelle est la bonne combinaison despolitiques sectorielles énergétiques àmettre en place pour répondre à despréoccupations différentes, mais égale-ment à des contraintes différentes ?

Quelle cohérence doit-il trouver entredes axes de politique énergétique natio-nale et le développement des politiquesénergétiques des territoires ? En unmot, si l’Etat doit intervenir, mais dansun contexte «d’ouverture à la concur-rence», quel instrument, quel dispositif

institutionnel, quel mécanisme faut-ilalors mettre en œuvre pour atteindreles objectifs de durabilité ? Il y a une très grande indéterminationempirique dans l’évaluation coût/avan-tage des programmes d’économie d’énergie. Ce type d’évaluation reste àl’origine de toute logique économiqueen matière de prise de décision. Aprèstout, c’est du bon sens de dire : «On neprend une décision que si les bénéficesattendus dépassent les coûts qu’onpeut évaluer sur le terrain.» Cette diffi-culté, malgré le fondement théoriquesolide d’une approche coût/avantage,fait que, de plus en plus, nous sommesarrivés dans l’évaluation des program-mes d’économie d’énergie à une éva-luation multicritères.

Mais ces évaluations multicritères fontsouvent l’impasse sur la pondérationdes différents critères. A maintes occa-sions, on constate que pour certainscritères, il y a bel et bien des critèresobjectifs qu’on peut déterminer, mais ily a aussi des critères qui sont purementdu domaine subjectif et normatif.Même la somme pondérée qui est par-fois appliquée pour évaluer les projetset les programmes ne permet pas dedépasser ces problèmes normatifs dejugement de valeur. C’est pour cela quela Banque mondiale, par exemple,développe une approche multicritèresparticipative : il faut associer tous ceuxqui sont directement concernés par leprojet ou les programmes pour pou-voir, ensemble, déterminer le poids desdifférents critères qui entrent dans l’évaluation et aussi pour surmonter leproblème d’acceptabilité sociale. Voilàpourquoi les approches de partenariatprennent un autre poids et apportentun autre éclairage.

En effet, le retour d’expérience montreque les investissements lourds dans lasobriété énergétique n’ont pas été pro-duits de façon spontanée par le seul jeudu marché, mais par la mise en place depolitiques élaborées, comprenant descomposantes économiques, institution-nelles et réglementaires, avec desmoyens publics d’intervention impor-tants : programmes de recherche et développement ; réglementations sur les consommations d’énergie ; ☞

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analyseANALYSE

programmes d’information pour lesconsommateurs et de formation pourles techniciens et les gestionnaires ;incitations financières (subventions,prêts à taux bonifiés, déductions fisca-les) pour stimuler l’innovation, ladémonstration ou les investissementsd’utilisation rationnelle de l’énergie etenfin création d’institutions, d’organis-mes et d’entreprises de services pour laconception et la réalisation de programmes et de projets d’efficacitéénergétique.

La participation des citoyens à ces pro-grammes et à ces projets est importan-te. La réussite de ces programmes suppose une prise de consciencecitoyenne, mais aussi une informationla plus large pour une mobilisation laplus forte de l’opinion publique et detous les acteurs. Il faut permettre auxcitoyens de comprendre, puis s’ap-puyer sur leurs initiatives pour trouverdes solutions qu’ils auront eux-mêmesvalidées. Une politique de contrôle àsens unique par une administrationcentralisée ne peut être que contrepro-ductive.

En effet, au-delà des mesures prises parles gouvernements, ce qui est peut-êtrele plus important, ce sont les change-ments de mentalité ; il est certain quesous cet angle, les évolutions sont trèslentes. Cependant, on peut citerquelques exemples qui apparaissent iciet là de groupes qui défendent l’idéed’une certaine sobriété dans la vie quo-tidienne et qui, de ce point de vue,illustrent la maxime de LaRochefoucauld qui disait déjà au XVIIe

siècle : «La sobriété est un comporte-ment qui est inspiré soit par l’amour dela santé, soit par l’impuissance de man-ger beaucoup.» Nous ne devons passouhaiter une sobriété qui soit inspiréepar l’impuissance de manger beau-coup, mais qu’en revanche si l’amourde la santé inspire une plus grandesobriété dans la façon de consommerl’énergie, tout le monde sera gagnant.

Les politiques «busi-ness as usual» condui-sent à une impasse du développement

Si nous nous limitons aux déclarationsdes responsables de la politique énergé-tique, nous avons tout lieu d’être satis-faits parce que, contrairement à ce quise passait il y a une vingtaine d’années,toutes les déclarations commencent parla priorité de la maîtrise de la demandeavant toute action sur l’offre d’énergie.

Cependant, si on regarde de façon plusattentive ce qui se passe, les évolutionssont plus nuancées. D’un côté, il estcertain que l’efficacité des dispositifs deconversion des sources d’énergies pri-maires en services énergétiques, enrègle générale, continue de progresser. Mais d’un autre côté, nous voyons

continuer à se diffuser des usages del’énergie ou des services énergétiquesqui sont souvent très énergétivores etqui ne répondent pas à la satisfactiondes besoins fondamentaux. L’Agence internationale de l’énergie(AIE) publie annuellement des per-spectives énergétiques mondiales(World Energy Outlook) dont le princi-pe d’élaboration est basé sur une analy-se des besoins et des ressources et surla poursuite des politiques actuelles desEtats et des entreprises (scénario«business as usual» ou BAU).

La consommation mondiale d’énergieprimaire serait dans ce scénario BAUmultipliée par 1,8 entre 2000 et 2030(taux de croissance annuel de 1,5 %),et les émissions de CO2 par 1,62. Laconsommation de gaz naturel connaî-trait une croissance annuelle moyennede 2,1% par an, mais le pétrole

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developpement durable

resterait l’énergie dominante. La bio-masse augmente sa contribution, les«autres renouvelables» (éolien, solaire)connaissant une forte croissance maisrestant marginales en 2030 en valeurabsolue. La croissance annuelle de laconsommation d’énergie primaireserait, à partir de 2003, de 1,5%.L’investissement total dans le secteurénergétique (offre) serait sur la période2000-2030 de plus de 20 000 milliardsde dollars, dont 60% pour l’électricité(production, transport et distribution)et 18% de ces investissements enChine. Cette perspective tracée parl’AIE s’accompagne de profonds boule-versements de la structure de la deman-de énergétique mondiale, sur le plangéographique et sur le plan sectoriel.

En effet, 62% de l’augmentation de laconsommation d’énergie se situeraientdans les pays en développement. Lapart de ces pays dans la consommationmondiale passerait de 30% aujourd’huià 43% en 2030. La Chine se taillerait lapart du lion dans cet accroissement deconsommation, avec près du tiers del’accroissement total des pays en déve-loppement, suivie par l’Inde et le Brésil(5% chacun). Elle consommerait en2030 à peu près ce que consommeaujourd’hui l’Amérique du Nord ou l’é-quivalent de ce que consommerait latotalité de l’Europe à cette époque.

Sur le plan sectoriel, les transports etles usages captifs de l’électricitéseraient appelés à poursuivre une crois-sance plus forte que la moyenne, tandis

que les usages thermiques connaî-traient une croissance plus modérée. Le poids des transports dans laconsommation finale d’énergie dumonde passerait ainsi de 29% aujourd’-hui à 33% en 2030, et l’électricité de 18 % à 22 %. Or, qui dit transport ditpétrole, et qui dit électricité dit rende-ment de Carnot et pertes de transfor-mation et de distribution importantes. Le monde énergétique que nous suggè-re l’AIE pour 2030 serait ainsi unmonde où les usages quasiment captifsdu pétrole se seraient considérablementalourdis, malgré la menace de raréfac-tion des ressources, et où l’efficienceglobale se serait dégradée, malgré lamenace du changement climatique : iln’y a pas de développement durablecompatible avec ce modèle et ce para-digme énergétique. Même à populationconstante, la consommation totale d’é-nergie primaire dépasserait 30 milliardsde tep, soit presque le triple de laconsommation actuelle.

Si, comme le prédisent les démogra-phes (et en l’absence de catastrophesmondiales), la population mondialedevait atteindre 9 à 11 milliards, un tel raisonnement conduirait à uneconsommation de l’ordre de 50 milliards de tep. Une telle situationn’est pas seulement «non durable», elleest tout simplement impossible (en ter-mes de ressources, de coûts écono-miques, de dommages environnemen-taux, de conflits armés...). Le systèmeénergétique ne serait pas capable de répondre à une telle demande : il

faudrait trois à cinq «Planète Terre»pour y parvenir ! L’aspiration au développement écono-mique et social est légitime et, pourcela, on a besoin d’énergie. Ce quemontrent les perspectives énergétiquesde l’AIE, c’est que la poursuite dudéveloppement suivant le modèle éner-gétique actuel des pays industrialisés(que les pays en développement pren-nent comme un objectif à atteindre) esttellement difficile et coûteuse que, duseul fait de l’énergie, le développementéconomique et social serait radicale-ment compromis et pas seulement pourles pays les plus pauvres. De plus, cettevoie aggraverait inexorablement lesrisques de changement climatique.

Une étude récente réalisée parEnerdata et LEPI-EPE présente deuxscénarios énergétiques à l’horizon2050 : un scénario «business as usual»(BAU) comparable à celui de l’AIE etun scénario «Facteur 4» (F4) qui apour objectif de diviser par quatre lesémissions de CO2 de la France en finde période par rapport à leur niveau de1990. Cette étude, outre le cas de laFrance, étudie également les systèmesénergétiques européens et mondiaux. Le scénario BAU aboutit à uneconsommation finale mondiale en2050 de l’ordre de 16 milliards de tep,ordre de grandeur que l’on retrouvedans la plupart des scénarios «businessas usual».

Le scénario F4 aboutit à une consom-mation finale en 2050 légèrement infé-rieure à celle de 2001 (année de départde l’exercice de prospective) : dans cescénario, la demande mondiale d’éner-gie se stabiliserait entre 2015 et 2020 etdécroîtrait ensuite. Un tel résultat estobtenu grâce à la mise en œuvre, danstous les pays, d’une politique vigoureu-se de la maîtrise des consommationsd’énergie dans tous les secteurs.L’enjeu est de taille mais les bénéficesen termes économiques, de sécuritéénergétique et d’environnement sontconsidérables : un tel scénario est enparticulier la condition indispensable àla baisse des émissions de gaz à effet deserre nécessitée par la lutte contre lechangement climatique. ☞

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analyseANALYSE

D’une logique exclusivede fourniture d’un produiténergétique àune logique de réponseglobale à un besoin deservice : nouvelledonne, nouveauxacteurs

Les implications du nouveau paradig-me énergétique (sobriété énergétique,promotion des énergies renouvelables)sont considérables à bien des égards.Les conséquences en termes écono-miques et environnementaux sont à lamesure des gains, comme nous l’avonsdit précédemment : réduction de ladépense énergétique signifie améliora-tion de la sécurité énergétique, diminu-tion considérable des pollutions et desrisques. Mais la modification la plusprofonde de la question énergétique estla fin de l’usurpation des questionsénergétiques par les «compagnies éner-gétiques» qui contrôlent la production,le transport et la distribution d’énergie(Bernard Laponche, Actes de l’UMET,2004).

La dynamique de croissance de cesentreprises et les politiques énergé-tiques qu’elles ont imposées dans lesfaits peuvent aboutir à des impasseséconomiques et écologiques. L’utilisateur s’est vu imposer un rôlepassif, réduit au paiement des facturesénergétiques, lorsque l’énergie étaitfournie et qu’il pouvait la payer. La politique d’efficacité énergétiquesort de ce système fermer : l’obtentiondu service énergétique devient l’affairede l’aménagement du territoire et del’urbanisme, de la construction des bâtiments, de la production deséquipements. Chaque usager, entrepri-se, collectivité locale, ménage n’est plusseulement consommateur d’énergiemais directement partie prenante del’élaboration et de la mise en œuvred’une nouvelle politique énergétique.Architectes, urbanistes, constructeurs,équipementiers ont un rôle aussiimportant que le fournisseur d’énergie. Le champ d’action de l’efficacité éner-gétique n’est pas limité au secteur de

l’énergie ; il s’étend à l’industrie, aubâtiment, aux transports, au comporte-ment des consommateurs, aux modesde consommation. Dans ce nouveaucontexte, de nouveaux acteurs appa-raissent, avec un rôle déterminant : lesménages, les entreprises, les collectivi-tés locales et territoriales. L’Etat a unrôle à jouer, mais beaucoup pluscomme régulateur que comme maîtredu jeu. Les entreprises énergétiquesdoivent, elles aussi, modifier leurs pra-tiques et passer de la logique exclusivede fourniture d’un produit énergétiqueà une logique de réponse globale à unbesoin de service.

L’agglomération urbaine est le lieu oùse concentre la grande majorité desservices énergétiques : consommationdes ménages, des bureaux, des lieuxd’éducation et de soins médicaux, deloisirs et de culture, de déplacementdes personnes et des marchandises...La ville occupe alors une position privi-légiée de consommateur d’énergie,mais aussi de promoteur, sous toutesses manifestations, du développementdes services énergétiques pour undéveloppement durable. Les municipa-lités et les autres collectivités territoria-les ont une responsabilité essentielledans l’animation et la mobilisation desacteurs. Le défi de la gouvernance, lamobilisation et le renforcement de lacapacité des acteurs (pouvoirs publics,autorités locales, secteur privé et socié-té civile), dans le cadre d’un systèmequi respecterait une conception éthiquepartagée de la durabilité, seraientindispensables.

La réappropriation de la question éner-gétique par les citoyens est certaine-ment la dimension la plus intéressanteet la plus porteuse d’avenir du nouveauparadigme énergétique. Cela ne veutpas dire que la solution est simple, maiscela signifie que le développementdurable, la conduite de la planète, c’estun sacré problème qui imposera lerespect de contraintes très dures, sanslesquelles aucune survie ne sera possi-ble. Mais nous voyons apparaître desperspectives qui, auparavant, n’exis-taient pas. Ce sont ces perspectives quijustifient la nécessité de changement deparadigme.

Ce que Prigogine, Schroedinger nousfont redécouvrir, c’est la possibilité et laresponsabilité de l’homme commeacteur de l’histoire et gestionnaire decette planète. (René Passet, 2004)

Conclusion Pour un «new deal global énergétique et climatique»

Le changement profond de paradigmeénergétique qui substitue à la prioritéde l’offre la priorité de la demandemodifie profondément les rapports ducitoyen aux systèmes énergétiques. Lasatisfaction d’un «service énergétique»à la place d’une «fourniture d’énergie»place au premier rang des acteurs nou-veaux : entreprises, collectivités, ména-ges, professionnels du bâtiment, destransports, de la production industriel-le ou agricole et du secteur tertiaire.Les villes et les collectivités territorialesdeviennent des animateurs et des pro-moteurs essentiels de ces nouvellespolitiques.

Le potentiel d’économies d’énergies etde carbone est considérable. Il dépendpour partie des technologies à promou-voir et pour partie de comportementsnouveaux à encourager. Plusieurs esti-mations fiables montrent, sur les vingtprochaines années, un potentiel de l’or-dre de 20% de la consommation (plussi les prix de l’énergie continuentd’augmenter).

Les politiques mises en œuvre dans lespays émergents durant les dix annéesqui viennent seront décisives. La Chine,l’Inde, le Brésil, les pays méditerra-néens et d’autres connaissent des crois-sances économiques fortes et de nomb-reux facteurs jouent en faveur de lamaîtrise de la demande d’énergie : fai-bles ressources en hydrocarbures etpoids sur leur économie des importa-tions de pétrole, très fort potentiel dansles infrastructures nouvelles (urbanis-me, bâtiments, moyens de transport),développement des énergies renouvela-bles dont la combinaison avec la maîtri-se de la demande est la voie la plus pro-metteuse pour l’avenir.

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developpement durable

Même si les pays sont dans des situa-tions très différentes, ils ont tous desmarges de manœuvre pour améliorerl’efficience de leurs usages énergé-tiques et contribuer à un développe-ment énergétique durable, avec desrythmes différents dans chaque pays.La bifurcation souhaitée implique unchangement de paradigme et la recon-version des économies des pays baséesessentiellement sur les énergies fossiles(charbon, gaz et pétrole). Cette orien-tation est une option réaliste pour tousles pays, en termes de sécurité énergé-tique comme en termes de sécurité climatique.

La croissance inconsidérée de lademande énergétique n’est donc pasune fatalité. Le problème essentielaujourd’hui n’est pas la pénurie desressources mais son utilisation plusrationnelle et plus économe. Le princi-pal objectif est de conduire, dans cesiècle pour 9 ou 10 milliards d’indivi-dus, une révolution industrielle et deschangements des modes de consom-mation, avec des rythmes différentsdans chaque pays, et de se donner lesmoyens d’orienter dès maintenant lesinvestissements à longue durée de vie(centrales électriques, bâtiments, systè-mes de transport et autres infrastructu-res) vers des solutions plus efficaces,moins intensives en carbone et moinsvulnérables aux effets du changementclimatique.

La question du financement des inves-tissements dans les économies d’éner-gie reste le point le plus faible. Les cau-ses de ces difficultés proviennent enparticulier de la dispersion des projetset du fait qu’ils ne constituent pas, defaçon générale, la première préoccupa-tion de ceux qui pourraient les porter.La mise en place d’instruments écono-miques adossés au marché apparaîtnécessaire pour internaliser les exter-nalités, orienter les choix et corriger lesdistorsions, mais non suffisante. Eneffet, sans mesures structurelles (parexemple offre de transport public, programme de construction de loge-ment économe), ces mesures restentinefficaces.

Le mécanisme de développement prop-re créé par le Protocole de Kyoto n’estpas à la hauteur des enjeux ; ces méca-nismes doivent donc être complétéspour infléchir les dynamiques d’inves-tissement dans les infrastructures éner-gétiques et urbaines et alléger lescontraintes de compétitivité industriel-le. La recherche d’un compromisacceptable entre la confiance dans lemarché pour ce qui touche aux prix, lerecours à l’intervention de l’Etat pource qui est de la promotion de nouvellestechnologies, et le souci d’une stratégiecoopérative pour ce qui relève de l’en-vironnement, constitue un enjeumajeur de l’énergie même si les préfé-rences des Etats ne sont pas toujourscompatibles dans ce domaine. La prise de conscience de l’importancede l’enjeu climatique est en train d’aug-menter dans les pays émergents. Cespays ont également pris consciencequ’avec un baril de pétrole à plus de100 dollars, l’inefficacité énergétiquedevient un obstacle majeur pour leurcroissance, leur indépendance et l’équi-libre de leurs budgets. D’ores et déjà, lacroissance «sale» mine leur développe-ment.

L’Europe peut proposer aux pays émer-gents un «new deal global» qui intègredifférents volets : des programmes d’ef-ficacité énergétique et d’économie decarbone avec partage du surcoût desinvestissements, des incitations écono-miques locales et mondiales efficaces,des droits de propriétés intellectuelles,et enfin de définition de normes adap-tées aux caractéristiques des pays. Le champ d’un tel accord conduira àl’élaboration d’un partenariat renforcésur un nouveau modèle de développement...

S. A. & M. B.

In Liaison Energie-Francophonie

(*) Directeur de l’Institut universitaire de

technologie (Université de Versailles),

France

(**) Ambassadeur de Tunisie en

République fédérale d’Allemagne et

ancien ministre de l’Industrie et de

l’Energie

Bibliographie• Agence internationale de l’énergie(AIE) : World Energy Outlook 2007. Samir Allal et Stéphane Quefelec(2006), «Politique énergétique et déve-loppement durable en Méditerranée :défis et nouveaux enjeux», LiaisonEnergie Francophonie, n° 71, 2e trimes-tre 2006.

• Samir Allal et Stéphane Quefelec(2008), «Energie et environnement enMéditerranée. Pour un ‘’new deal cli-matique’’ dans la région», Medenergie,n° 25, janvier 2008.

• Christian de Perthuis, Houda BenJannet, Stéphane Pouffary, «Le méca-nisme de développement propre dansles pays méditerranéens. Commentaccélérer la mise en œuvre ?», LiaisonEnergie Francophonie, IEPE, n° 71, 2etrimestre 2006.

• Bernard Laponche, Moncef BenAbdallah, Samir Allal, «La maîtrise del’énergie», Cahier Prisme n° 1, IEPE. Bernard Laponche, «Maîtriser laconsommation d’énergie», Paris, Editions Le Pommier, 2004.

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cultureCULTURE

Energie Minesmars 2009102

&

Toute œuvre reflète, d’une manière trèsintime, les impulsions de l’âme, les quê-tes et les pérégrinations de son auteur.Peindre devient ainsi un besoin vitalpour se raconter et pour exprimer d’unemanière poétique les inquiétudes émo-tionnelles ressenties, les choses quiaffectent ou touchent.Peintre engagé dans l’abstraction,Sergio Silva Cajahuaringa place sonexposition sous le double signe du passéet du futur, il s’intéresse aussi bien àl’archéologie et aux éléments ances-traux de sa culture inca qu’aux ques-tions de l’écologie dont dépendent lesalut et le parfait équilibre de l’homme.La relation de ce dernier par rapport aucosmos est rendue avec beaucoup desensibilité et ses toiles ressemblent à despaysages où se manifeste la petitesse del’être. Dans ce cas, son travail traduit sacolère face aux grandes menaces quiplanent sur l’environnement.

Grâce aux formes, aux couleurs et auxmatières, les espaces naturels, picturauxet mentaux se confondent alors ici enune œuvre extrêmement vibrante et poi-gnante. Bien que son but prioritairedemeure avant tout un travail plastiqueagencé par rapport à des prises de posi-ton, il est le résultat d’un projet initialprécis où le peintre s’est découvert desformes nouvelles et une liberté d’ex-pression accrue qui incitent le regar-deur à la rêverie. Une abstraction allusi-ve, en référence à l’immensité des espa-ces, à la force des éléments naturels, àl’archéologie et à l’intervention archi-tecturale dans la nature, crée un dilem-me permanent dans ses recherches pic-turales et devient le terrain propice àune méditation plus intériorisée.Sergio Silva Cajahuaringa fait preuved’une maîtrise totale de l’huile sur petitset grands formats. Sa poétique à la foissourde et solaire prête un souffle

irrésistible à un créneau pictural déjàtrès exploité. C’est par la forme queSergio Silva Cajahuaringa a renouveléson écriture qui nous incite à la rêverieactive. Les équilibres et déséquilibres deses agencements, le télescopage deslignes et de ses divers plans dans unespace défini par les dimensions dutableau génèrent une dynamique évolu-tive et sans limites.Sa palette référentielle – rouges, terresjaunes, bruns, bleus, noires – et lalumière qui en émane possède un carac-tère qui semble être celui de l’or que lesIncas présentaient en offrande auxdieux. La sensation que son œuvre estdébordante de spiritualité incantatoirene nous quitte pas après s’être impré-gné de ses œuvres.

M. D.

(*) Directeur du Musée

Exposition du peintre péruvien Sergio Silva Cajahuaringa au Muséenational d'art moderne et contemporain (Mama)

L’homme, l’art et l’écologie«La peinture doit être pour l’artiste comme pour quiconque s’y confron-te une révélation, la résolution inattendue et sans précédent d’unbesoin éternellement familier», Mark Rothko.

Par Mohamed Djehiche (*)

Page 102: Energie Mines 10 Fr

focus

Energie Minesmars 2009103

&

Page 103: Energie Mines 10 Fr

cultureFOCUS

Energie Minesmars 2009104

&

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focus

Energie Minesmars 2009105

&

Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, areçu à Alger les vainqueurs de la 30e édition de la Couped’Afrique des clubs de handball, les joueurs duGroupement sportif des pétroliers d’Alger (GSP).Au cours d’une cérémonie organisée au siège de laDirection générale de Sonatrach, à laquelle assistaient leDirecteur général de l’entreprise, Mohamed Meziane, leprésident du Comité olympique algérien (COA),Mustapha Berraf, et le Directeur de l’association sportivedu GSP, Mohamed Djouad, le ministre s’est félicité de laperformance réalisée par le GSP qui, a-t-il dit, «a su hono-rer les couleurs algériennes lors des compétitions internationales».Le capitaine de l’équipe de handball du GSP, LoukilAbdelghani, a remis au ministre le trophée continentalbrillamment remporté par ses camarades. Ensuite, leministre a reçu des mains du président de l’association lesnouvelles tenues de couleur orange de la formation duGSP, portant l’emblème national et le sigle de l’entreprise.Le manager de la section, Djaâfar Belhocine, a indiqué à

l’APS que «nous sommes fiers de ce premier titre gagnépar le GSP, après seulement quelques mois de sa création,et qui vient étoffer la centaine de titres (nationaux et inter-nationaux) glanés avec l’ancienne équipe, le MC Alger».«C’était donc une mission très importante pour relever ledéfi», a-t-il souligné en ajoutant que cette cérémonie a eulieu à la veille d’un événement important, à savoir la com-mémoration du 38e anniversaire de la nationalisation deshydrocarbures.Une photo souvenir avec tous les joueurs accompagnésdes staffs techniques et administratifs a clos cette cérémo-nie qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale.Sonatrach s’est officiellement retirée en 2008 duMouloudia club d’Alger (MCA), en créant sa propre asso-ciation sportive (GSP) et en restituant «à la tutelle»(ministère) le sigle du MCA. En finale de la 30e édition disputée en décembre dernier àCasablanca, le GSP avait remporté son premier titre afri-cain, en battant par 22-20 l’équipe de la Rabita du Maroc,rappelle-t-on.

Handball

Chakib Khelil reçoit les joueurs du GS Pétrolier

Les filiales du Groupe Sonatrach ontlargement été sollicitées durant le moissacré de Ramadhan et elles n’ont pasmanqué le rendez-vous de la solidaritéenvers les familles et les citoyens néces-siteux. Les entreprises, Enageo, GCB,Naftal, Enafor, ETP, GTP, ENSP,EGZIA, pour ne citer qu’elles, sontintervenues dans l’ensemble des wilayasdu pays, emmenées par leur maisonmère. Aux contributions non exprimées enmontant financier, il convient d’ajouterles dotations consenties par exemplepar Enageo (2 millions de dinars) GCB(500 000 DA), Naftal (500 couffins)qui ont concerné les wilayas deLaghouat, Alger, Boumerdès, ElBayadh, Ouargla, Ghardaïa, Illizi,Tamanrasset, Adrar et Jijel. Les entre-prises Naftal, Enafor, ENTP et GTP ontservi durant le mois sacré quelque 1650 repas par jour dans les wilayas de

M’sila, Mostaganem, Ouargla, Béjaïa,Constantine, Oran, Alger. Plus de 2millions de dinars sous forme de dons etcontributions financières ont été verséspar EGZIA, ENTP, ENSP, Enafor etGCB à des associations de bienfaisanceainsi qu’à des institutions publiquesdans plusieurs wilayas. En ont bénéfi-cié, les services locaux de certains

ministères, les promoteurs algériens, laProtection civile, Algérie Télécom, lesScouts musulmans algériens ainsi quedes camps de réfugiés sahraouis.Plus de 30 000 couffins du Ramadhanont été distribués par le Groupe durantle mois sacré et ont concerné l’ensembledes wilayas du pays.

Une opération de grande envergure durant le mois de Ramadhan

Le Groupe Sonatrach au top de la solidarité

RemerciementsA Chakib Khelil

«Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir accepter mes sincères et vifs remercie-

ments pour le don que vous avez eu l'amabilité de faire au profit de l'Ecole supérieure des

beaux-arts d'Alger. Le bel ouvrage de M. Abderahmane Khelifa, intitulé Honaine, ancienport du royaume de Tlemcen, est venu par votre honorable geste enrichir le fonds de notre

bibliothèque, rendant ainsi accessible au travers la connaissance tout un pan de notre

patrimoine de mémoire, si riche et si étendue. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre,

l'expression de mon profond respect et de ma parfaite considération.»

Le Directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts

Page 105: Energie Mines 10 Fr

sciences & technologieSCIENCES & TECHNOLOGIE

Energie Minesmars 2009106

&

En plus des observations et de la des-cription des tâches et expériencesmenées par l’équipage de l’expédition18 de la Station spatiale internationale(ISS) composée de Mike Fincke, F. E-1Yuri Lonchakov, FE-2 Sandra Magnuslors de cette mission, le rapport d’acti-vité de la NASA de la journée du1er/1/2009, paru dans le site Web – www.spaceref.com – décrit des figu-res géologiques particulières, repéréesau sud-ouest de l’Algérie, analogues àcelles découvertes sur la planète Mars. Il y est notamment écrit : «... La cible dela photo prise aujourd’hui par l’équipa-ge d’observation de la Terre est repré-sentée par les méga cônes de déjectiondu Sud-Ouest algérien. Une bande nuageuse inhabituelle surl’ouest du désert saharien algérien anécessité de les approcher de plus près.Le pointage à droite de la piste pour 60 secs à partir de la cible est relative-ment vaste. Les éléments de ces mégacônes de déjection peuvent être vus àtravers n’importe quel nuage épars.Comme pour les très grandes étenduesde sédiment fluviatile, les méga cônesde déjection expliquent le déploiementénigmatique des “plaines plates caillou-teuses” décrites par les premiers explo-rateurs dans le Sahara. Hormis leur intérêt intrinsèque à causede leur nouvelle appréciation en tantque figures géologiques, les méga cônesde déjection sont en train d’être étudiéscomme étant analogues aux structuresde la planète Mars (megafans*), et vien-nent juste d’être utilisés dans une nou-velle reconstitution des anciens paysa-ges d’Amazonie.» (In NASA ISS on-orbit status of 1/1/2009.) Cette observation confirme celle qui aété réalisée le 13/3/2008 où ces cônesde déjection ont été localisés au sud-ouest de l’Algérie. Deux cônes de déjec-tion ont été suivis, l’un d’eux présente

un rayon de 320 km et montre une surface évidente de cours d’eau. Cesstructures sont traversées par des riviè-res qui coulent à l’ouest des montagneslocales où le climat était plus humide ily a 5 000-15 000 ans. Ces énormes masses sédimentaires ontété identifiées récemment dans cetterégion lointaine du désert saharien. Cesont des figures analogues à celles ren-contrées sur la planète Mars où d’énor-mes quantités de sédiments stratifiésapparemment fluviatiles affleurent (spé-cialement dans la zone de notre plusgrand intérêt : Sinus Meridiani, où lerobot Opportunity continue à fonction-ner).

Les sédiments ont recouvert la base descollines le long du NE des méga cônesde déjection de manière à reproduire lescratères d’impact recouvrant Mars. Les repères visuels sont : les duneslinéaires localisées au NW, les rochescantonnées immédiatement à l’Est, etles méga cônes de l’Algérie centrale(NE de la cible, sur laquelle affleure uncomplexe de petits deltas. La compré-hension des détails de ces complexespermettra une modélisation plussophistiquée des couches sédimentairesde Mars, en cours de réalisation). (InNASA ISS on-orbit status of3/12/2008.)

Géologie

«Les megafans du Sud-Ouest algérien à la rescousse de l’interprétation des

figures géologiques de la planète Mars»Par MT. Bouarroudj & N. Bourenane (*)

Perspective de la circonférence du cratère Holden de la planète Mars.

Le ventilateur alluvial peut être vu au centre et le système de canal d'Uzboi Vallis

est évident sur la droite. (09/05/2005). Source : site web : www.cielqr/planetemar-

sun.php.

Page 106: Energie Mines 10 Fr

•••

Cette vision commune présente :

• Un secteur minier africain

fondé sur la connaissance, cata-

lyseur et contribuant à une large

croissance et au développe-

ment qui s’intègre pleinement à

un marché africain commun à

travers :

– interdépendance en aval dans

l’enrichissement des minerais et

la production ;

– interdépendance en amont des

biens d’équipement miniers, des

consommables et des industries

de services ;

– interdépendance médiane

dans le domaine des infrastruc-

tures (énergie, logistiques, com-

munications, eau) et du dévelop-

pement des compétences et des

technologies (HRD et R&D) ;

– partenariats mutuellement

bénéfiques entre l’Etat, le sec-

teur privé, la société civile, les

communautés locales et d’aut-

res acteurs ; et

– une connaissance exhaustive

du patrimoine minier.

• Un secteur minier durable et

bien régi qui produit effective-

ment et génère des rentes sur

les ressources, qui est sûr, sain,

tient compte des aspects genre

et ethnie, de l’environnement,

qui est socialement responsable

et est apprécié des communau-

tés environnantes.

• Un secteur minier qui fait partie

intégrante d’une économie afri-

caine globalement diversifiée,

dynamique et compétitive sur le

plan industriel.

• Un secteur minier qui a permis

de créer des infrastructures à

travers la maximisation de son

interdépendance économique

propulsive aux niveaux local et

régional.

• Un secteur minier qui optimise

et contient d’énormes ressour-

ces minières finies, qui est diver-

sifié, intégrant des métaux

industriels de moindre valeur

commerciale à grande et à petite

échelle, et

• Un secteur minier qui est un

acteur-clé dans les marchés

compétitifs et dynamiques des

produits de base à l’échelle

continentale et internationale.

Introduction La Commission économique des

Nations unies pour l’Afrique

(CEA) a tenu une réunion du 20

au 22 août 2008 du groupe tech-

nique d’experts en vue d’élabo-

rer la nouvelle Vision du régime

minier de l’Afrique en 2050 en

préparation de la première

conférence de l’Union africaine

des ministres en charge du

Développement des ressources

minières. Le Groupe technique

d’expert mis en place conjointe-

ment par l’Union africaine (UA)

et la CEA compte notamment

des représentants du partenariat

minier africain (le Forum inter-

gouvernemental des ministres

Conférence des ministres en charge duDéveloppement des ressources minérales

13-14 octobre 2008 - Addis Abeba

Vision du régimeminier de l’Afrique

pour 2050

SUPPLEMENTEnergie Mines&

Page 107: Energie Mines 10 Fr

africains chargés des Mines), la Banque africaine de déve-

loppement (BAD), la Cnuced et l’Onudi.

La Vision du régime minier de l’Afrique en 2050 est le

résultat de nombreuses initiatives et d’efforts aux niveaux

sous-régional, continental et mondial visant à élaborer des

cadres régulatoires de politiques afin de maximiser les pro-

duits issus de l’exploitation des ressources minières. On

peut citer, entre autres, la Déclaration de politique de

Johannesburg ainsi que le Plan de mise en œuvre (le cha-

pitre 42 et les alinéas f et g du chapitre 62 relatifs au déve-

loppement durable en Afrique), du Sommet mondial sur le

développement durable, la vision de Yaoundé sur l’exploi-

tation minière artisanale et à petite échelle, le partenariat

minier africain sur la Charte de développement durable et

le cadre de politique minière, le cadre SADC de mise en

œuvre de l’harmonisation des politiques minières, les nor-

mes, les cadres législatifs et régulatoires, la politique

minière commune de l’UEMOA et le

code minier communautaire, le rapport

sommaire «Big Table» de 2007 sur la

«Gestion des ressources naturelles

minières de l’Afrique pour la croissance

et la réduction de la pauvreté» qui a fait

l’objet d’une réunion organisée conjoin-

tement par la CEA et la BAD, les travaux

du Groupe de travail international chargé

de la révision des régimes miniers

d’Afrique. L’annexe 1 présente une liste

de toutes les initiatives prises dans le

cadre du processus d’élaboration de la

Vision du régime minier de l’Afrique. La

mise en œuvre de la vision sera faite

progressivement et tiendra compte du

contexte local et de la spécificité.

Historique

Exploitation des ressources naturelles :

clé du développement de l’Afrique

L’Afrique est le plus grand producteur de

nombreuses ressources minières dans le

monde ainsi que d’autres ressources

importantes mais l’Afrique souffre encore

gravement d’un manque de cartographie

géologique qui pourrait révéler un potentiel

encore plus grand de ressources.

Malheureusement, la majorité des minerais

en Afrique sont exportés sous la forme de

minerais concentrés ou métalliques sans

véritable valeur ajoutée. Il existe par consé-

quent un important potentiel en matière

d’enrichissement de minerais.

L’Afrique renferme également de nombreu-

ses ressources connues sous le nom de

carburants fossiles (pétrole, gaz et char-

bon) et un vaste potentiel de biomasse et

de biocarburants (éthanol, biodiésel)

notamment dans les tropiques.

En outre, l’Afrique a un énorme potentiel

hydroélectrique (Inga 45 GW et la rivière

Congo 200 GW) ainsi qu’un grand potentiel

géothermique inévalué le long de la

Grande Vallée africaine du Rift. L’urgence de l’industriali-

sation de l’Afrique est reconnue de par le monde. La trans-

formation de nos économies est une composante essen-

tielle de toute stratégie à long terme en vue d’atteindre les

Objectifs du millénaire pour le développement (OMO) en

Afrique, la croissance et le développement durables ainsi

que d’éradiquer la pauvreté à travers le continent. Le pro-

blème essentiel réside toutefois dans la formulation et la

mise en œuvre de stratégies d’industrialisation efficaces

reposant sur les atouts uniques de notre continent plutôt

que dans l’émulation de stratégies qui auraient pu être effi-

cientes sous d’autres cieux.

Une stratégie d’industrialisation et de développement de

l’Afrique fondée sur ses ressources doit reposer sur l’utili-

sation des énormes ressources de l’Afrique afin de boos-

ter un développement industriel diversifié comme dans le

cas des succès enregistrés dans la mise en œuvre de plu-

Supplément E&Mmars 20092

•••

Page 108: Energie Mines 10 Fr

sieurs anciennes économies du monde développé tels la

Finlande, la Suède, l’Allemagne (particulièrement dans la

région de Ruhr), aux Etats-Unis il y a plus d’un siècle et

dans une certaine mesure dans les pays à revenu moyen

que sont la Malaisie, le Brésil et l’Afrique du Sud.

Les stratégies de développement et d’industrialisation

basées sur les ressources ne sont pas une nouveauté.

La vision selon laquelle les ressources minières pourraient

stimuler la modernisation de l’Afrique transparaît dans de

nombreux plans et stratégies de développement en Afrique

aux niveaux national et régional (par exemple le Plan d’ac-

tion de Lagos, le Programme sectoriel minier de la SADC,

le chapitre minier du Nepad, et plus récemment le parte-

nariat minier africain). Toutefois, la majorité de ces plans et

stratégies visent à élaborer des projets ambitieux et gran-

dioses (exemples des usines de fer et d’acier d’Ajaokuta

au Nigeria) conçus dans un esprit de «boîte minière» très

étroite. Nombre de ces projets étaient de gros consomma-

teurs de capitaux et dépendaient d’intrants étrangers. Ils

ont pour la plupart échoué car ils étaient inefficaces et peu

durables étant donné le faible niveau des infrastructures

de développement, des impératifs du marché et du

manque de connaissance dont souffraient les pays bénéfi-

ciaires.

L’expérience de développement et d’industrialisation repo-

sant sur les ressources dans les pays nordiques révèle

que la durabilité et le succès de cette stratégie dépendent

de facteurs favorables externes et internes telles les res-

sources naturelles ainsi que des actions anticipées et déli-

bérées des principales parties prenantes, notamment les

gouvernements. Ces actions sont particulièrement néces-

saires et servent à :

• Faciliter et favoriser le développement des ressources

humaines et l’acquisition de compétences de pair avec le

développement d’agglomérations technologiques de res-

sources à travers la facilitation de la recherche et du déve-

loppement (R & D) et la mise sur pied de réseaux de

connaissance et de segments dont des universitaires, des

industries, le gouvernement et d’autres acteurs.

• Mettre en place des infrastructures d’appui notamment

des routes, des projets énergétiques et hydrauliques et

ainsi que des réseaux de télécommunications.

• Encourager l’établissement d’une masse cruciale d’ac-

teurs industriels-clés similaires, secondaires, interdépen-

dants et associés qui collaborent et compatissent à l’effet

d’améliorer le facteur initial d’avantages, stimule la compé-

tence, l’innovation et la diversification.

• Promouvoir l’enrichissement au niveau local et la valeur

ajoutée des minerais afin d’obtenir la matière première

pour la production industrielle.

• Etablir une base industrielle au travers de la corrélation

en amont et en aval.

• Encourager et soutenir les petites et moyennes entrepri-

ses afin de les intégrer à la chaîne de production.

• Accroître la confiance et la participation du secteur privé.

• Créer des marchés incitatifs nécessaires de capitaux et

de produits de base.

• Faciliter la recherche et le développement (R & D) et met-

tre sur pied des réseaux et des segments de connaissan-

ce avec des universitaires, des industries, le gouverne-

ment et d’autres intervenants ; et

• Exploiter le partenariat Potentiel privé public (PPP).

Supplément E&Mmars 20093

•••

Page 109: Energie Mines 10 Fr

•••L’innovation permanente et le développement des ressour-

ces humaines sont déterminants dans la réduction de la

dépendance de l’apport du facteur initial (ressources natu-

relles) dans la construction et le soutien d’une économie

enracinée localement, compétitive et diversifiée. Par cont-

re, quand il n’y a pas assez de capitaux humains, phy-

siques et institutionnels de connaissance ainsi que des

limites en matière de gouvernance, des systèmes d’inno-

vation insuffisants, un faible taux de sensibilisation écono-

mique et de progrès, un manque d’organisation des affai-

res. Il est impossible de transformer l’apport du facteur

initial en une plate-forme de construction de segments

réussis et d’économies diversifiées.

Les leçons tirées de l’expérience des pays nordiques sug-

gère qu’il importe de partager une vision stratégique com-

mune, délibérée et anticipée d’une action collective

conduite par le gouvernement, des interventions en temps

utile et la coordination des intérêts communautaires du

public et du privé à tous les niveaux afin de réaliser au

niveau continental une stratégie de développement et d’in-

dustrialisation en Afrique fondée sur les ressources.

Par ailleurs, il est nécessaire d’identifier aux niveaux régio-

nal et national les principaux projets qui seront contenus

dans la stratégie.

Toutefois, en vue de pallier les contraintes majeures d’in-

frastructures, le continent doit en outre surmonter «l’encla-

ve» des ressources du passé dans le développement de

ses ressources afin de s’assurer que les nombreuses res-

sources ainsi que la corrélation économique des ressour-

ces se concrétisent localement à travers le continent. A cet

effet, il a été proposé premièrement de mettre en place un

Programme de développement spatial africain (Posa)

constitué d’un réseau de Corridors de développement à

travers l’Afrique afin d’exploiter les ressources du continent

et tout son potentiel. Le PDSA vise à synchroniser l’offre en

infrastructures avec les usagers afin de renforcer le poten-

tiel des investissements et de créer un environnement de

rigueur économique pour les investissements en infras-

tructure. Il sert également à évaluer les projets conformé-

ment à un mécanisme économique et d’affaires, ce qui

permet de prioriser effectivement les investissements dans

le domaine des infrastructures.

En vue d’assurer la réussite du PDSA, il est nécessaire de

créer des opportunités de participation locale notamment

dans la fourniture des biens et services. On peut distinguer

ces opportunités en assurant la transparence de l’industrie

minière, ce qui permettrait d’identifier les points d’entrée

pour (i) accroître en aval les secteurs de soutien (fournis-

seur/industries d’intrants); (ii) renforcer en amont les indus-

tries basées sur l’augmentation de l’enrichissement local et

la valeur ajoutée des biens ; (iii) faciliter la migration laté-

rale des technologies minières vers d’autres industries ;

(iv) multiplier les capitaux humains, social, institutionnel de

connaissance (qui peut être utilisé dans d’autres secteurs)

; (v) promouvoir l’amélioration des conditions de vie des

communautés minières ; et (vi) créer des petites et moyen-

nes entreprise de même qu’une économie équilibrée et

diversifiée avec des effets multiplicateurs plus grands et le

potentiel de créer des emplois.

Le rôle de la coopération et de l’intégration régionale dans

la réduction des coûts des transactions, l’établissement de

synergies intrarégionales, le renforcement de la compétiti-

vité et la réalisation d’économies d’échelle qui boosteraient

le développement de segments de minerais ne doivent pas

être sous-estimés. Néanmoins, en vue de faciliter le libre

mouvement des biens, services, capitaux et autres fac-

teurs, il importe d’accélérer l’harmonisation des lois, de la

réglementation et des régimes fiscaux, entre autres, fac-

teurs déterminants.

Une telle Stratégie africaine d’industrialisation et de déve-

loppement basée sur les ressources (SA/DR), reposant

sur l’utilisation du patrimoine des énormes ressources de

l’Afrique (avantage comparatif) en vue de booster la crois-

sance dans d’autres secteurs, pourrait servir de compo-

sante viable d’une stratégie de croissance et de dévelop-

pement intégrés et durables pour l’Afrique.

Supplément E&Mmars 20094

Page 110: Energie Mines 10 Fr

Cette stratégie servirait à maximiser l’interdépendance

dans le secteur des ressources en créant des segments

intégrés de ressources industrielles (interdépendance en

aval, en amont et médiane) ainsi que le développement de

compétences de haut niveau au sein des segments, à tra-

vers l’accélération de l’investissement dans le

Développement des ressources humaines (DRH) et la

Recherche et le développement (R & D) afin de permettre

à l’Afrique de construire progressivement un avantage

compétitif durable tiré de l’avantage comparatif de ses res-

sources.

Un tel avantage compétitif serait ultérieurement indépen-

dant de son patrimoine en ressources.

L’expansion actuelle des produits de base : une mine

d’opportunités et de profits à long terme pour l’Afrique

De nombreux pays africains ont récemment connu une

croissance dynamique après plusieurs décennies de sta-

gnation à cause de la récente expansion des produits de

base suite à une forte demande de la Chine et dans une

moindre mesure d’autres économies émergentes tels

l’Inde et le Vietnam. Nombre de pays africains disposent

d’énormes potentialités dans la production des produits de

base, notamment les minerais, et l’Afrique a ainsi connu

une résurgence remarquable des IDE depuis 2002, parti-

culièrement dans le secteur des ressources minières.

L’essor des ressources a connu son envolée en 2003 avec

une progression exponentielle des prix des minerais suivie

de la flambée des prix des biocarburants agricoles en 2006

et, enfin, d’autres matières premières agricoles en 2007.

La dépréciation des prix des subventions agricoles des

pays développés au sein de l’OCDE ajouté à l’inélasticité

dans la production des minerais avaient très certainement

provoqué le décalage des prix des produits agricoles face

à la demande asiatique. Toutefois, bien que l’amélioration

des prix dans le monde soit une aubaine au développe-

ment de la majorité des populations rurales africaines, des

stratégies urgentes sont nécessaires afin d’améliorer l’im-

pact de la hausse des prix des denrées alimentaires sur

les populations rurales pauvres et vulnérables d’Afrique.

La question essentielle reste néanmoins de savoir com-

bien de temps durera cette expansion. Va-t-elle disparaître

progressivement comme les précédentes ? Elle a été pré-

sentée par les entreprises transnationales minières

comme un «super cycle» car elle a connu une durée de vie

plus longue que les précédents booms.

Le moteur fondamental de la demande en minerais est l’in-

tensité des métaux face à la croissance du PIB mondial. Le

diagramme suivant présente l’intensité de l’acier (qui est

un bon indicateur de l’intensité des métaux) par rapport au

PIB mondial.

L’intensité de l’acier par rapport au PIB mondial révèle trois

phases distinctes depuis la Seconde Guerre mondiale.

1. Phase 1 (1950-1984) : Haute intensité. La reconstruc-

tion des pays développés après la Seconde Guerre mon-

diale et leur pouvoir d’achat croissant ont entraîné une

forte demande des minerais ainsi qu’une progression des

prix. Cet impact a été négligeable dans les pays en déve-

loppement.

2. Phase Il (1984-2000) : Faible intensité. La création d’in-

frastructures dans les pays développés, le mouvement des

services (seuls les «tigres asiatiques» dans la phase de

haute intensité mais trop faible pour avoir un impact sur la

tendance mondiale) ont entraîné une surproduction et l’af-

faissement des prix des minerais. C’était une preuve de l’é-

chec d’une croissance mondiale qui perdure à cause de

l’hégémonie des pays développés face au système com-

mercial international et l’utilisation de plus en plus grande

des subventions (ex. CAP & acier).

3. Phase III (2000 à ce jour) : Haute intensité (plus élevée

qu’à la phase 1). Avec le démarrage des pays développés

et la révision constante des règles commerciales qui

Supplément E&Mmars 20095

•••

Page 111: Energie Mines 10 Fr

•••dénote d’une perte partielle de l’hégémonie des pays

développés sur les systèmes commerciaux internationaux.

Période de forte demande et de progression des prix.

L’intensité des métaux sur la scène internationale aurait

connu une tendance haussière constante si la croissance

mondiale s’était répandue à la majorité des populations du

monde dans les années 1980, mais cette croissance n’a

profité qu’aux «tigres» asiatiques avec une population de

moins de 80 millions. Le monde dans son ensemble n’a

connu la croissance (et son ampleur) que vingt années

plus tard (BRIC et autres).

Plusieurs pays africains étaient encore des colonies durant

la phase I et au moment des indépendances, ils ont adop-

té des régimes «statiques» d’exploitation de leurs ressour-

ces naturelles juste avant le début de la faible intensité de

la phase II caractérisée par une faible demande et une

dépréciation des prix. Ce qui a entraîné la révision géné-

rale des régimes des ressources naturelles dans les

années 1980 et 1990 (généralement initiée par la Banque

mondiale) afin d’attirer les IDE (Investissements directs

étrangers) en faveur des CTN (Compagnies transnationa-

les) caractérisés par une faible conditionnalité, une faible

répartition par l’Etat des rentes issues des ressources et

une corrélation faible du secteur des ressources avec les

économies nationales. Etant donné le nouveau scénario

mondial, ces régimes doivent être urgemment révisés afin

que «l’expansion» actuelle stimule le développement dura-

ble dans les pays riches en ressources d’Afrique.

Etant donné que la Chine (RPC) est à environ un tiers de

sa phase de haute intensité, que l’Inde est à environ un

tiers de l’intensité de la Chine et que la population de ces

deux pays avoisine celle des pays développés, on peut rai-

sonnablement supposer que la phase de haute intensité

actuelle des métaux dans le monde pourrait se poursuivre

au moins aussi longtemps que la phase 1 (voir diagramme

Acier/PIS) ou presque 30 années (1950-1980) ! Cette

hypothèse ne tient pas compte de l’intensité croissante

d’autres économies émergentes comme le Brésil, le

Vietnam, l’Indonésie, entre autres, car s’il fallait en tenir

compte, on aurait une phase de haute intensité de 30 à 50

années.

Il serait par conséquent prudent de supposer que l’explo-

sion actuelle sera un «super cycle» long sans précédent

seulement si la Chine et l’Inde conservent une croissance

vigoureuse. La question fondamentale demeure à savoir :

comment la croissance actuelle des Etats africains boos-

tée par les ressources peut-elle être transformée en indus-

trialisation et développement durable ?

Un secteur minier en pleine croissance :

instrument historique de progrès en Afrique

L’Afrique a depuis toujours exploité ses ressources miniè-

res. En effet, les plus vieilles mines dans le monde se trou-

vent en Afrique, parmi lesquelles on peut citer la mine

Ingwenya au Swaziland qui a été exploitée, il y a 20 000

ans, pour son fer ocre qui était utilisé pour les peintures fai-

tes sur la roche. Par ailleurs, il existe des milliers de mines

d’or ancien et de métal à travers le continent.

Ces mines sont généralement intégrées dans les écono-

mies précoloniales locales et fournissent les principales

matières premières et les biens de grande valeur au com-

merce (or, cuivre). Avec la conquête coloniale européenne,

le secteur minier africain a été intégré aux économies

européennes à travers la fourniture de matières premières

pour leur industrialisation.

Avec l’indépendance, les dirigeants africains se sont pen-

chés sur le renforcement du secteur minier et sa contribu-

tion au développement économique et social du continent.

Dans les années 1960 et 1970, conformément à la ques-

tion récurrente de la souveraineté nationale qui prévalait

alors suite à la fin du colonialisme, la pensée dominante

consistait à considérer que le développement ne pouvait

être atteint que si l’Etat disposait d’une bonne part ou,

mieux, de la pleine propriété des compagnies minières.

Cela a permis la nationalisation d’importantes entreprises

privées, et dans nombre de pays dont le Ghana, la Guinée

et la Zambie, l’Etat a pris le contrôle des industries. On

espérait que la nationalisation serait le moteur de la crois-

sance et d’une industrialisation rapide qui généreraient des

bénéfices économiques énormes à la nation et améliore-

raient les conditions de vie des populations.

Entre autres facteurs ayant contribué à la stagnation et

même au déclin des compagnies minières nationalisées,

on peut citer les interférences politiques dans la prise de

décision, le manque de respect ou l’inadéquation de l’ex-

pertise managériale et technique, un réinvestissement

insuffisant qui a entraîné la consommation du capital, le

manque d’accès aux financements et l’affaissement des

prix des minerais.

Vers la fin des années 1980, l’industrie minière en Afrique

vivait, pour une bonne part, une situation de crise et enre-

gistrait des résultats en dessous des performances. Ce qui

a incité le gouvernement à changer d’attitude. Il y a eu un

profond changement de système et une redéfinition du rôle

de l’Etat qui est passé d’un contrôle de 100% à la dérégu-

lation et au retrait presque total. De nombreux pays afri-

cains se sont embarqués dans un processus de réformes

radicales visant à attirer les investissements directs étran-

gers en vue de réhabiliter leur secteur minier en déclin.

A cet effet, les entreprises d’Etat ont été privatisées ; des

efforts et des ressources ont été déployés à l’effet de créer

un environnement propice aux investissements. De nou-

velles politiques légales, régulatoires et administratives

favorables aux investissements privés ont été élaborées et

mises en application. La priorité a été axée sur la sécurité

de jouissance et le renforcement des droits miniers. Une

série d’incitations en termes de réduction des taxes et de

redevances a été mis en place en faveur des investisseurs

dans le domaine minier. Toutes ces mesures associées au

renchérissement des prix ont favorisé l’explosion du sec-

teur minier, augmenté les investissements directs étran-

gers et permis l’afflux du capital minier, des technologies et

des compétences.

Toutefois, vers la fin des années 1990 et à l’aube du XXIe

siècle, des critiques ont déclaré que l’essor des ressources

et les profits en termes d’efficacité qui en résultaient ainsi

que la hausse des recettes d’exportation dans de nom-

breuses économies d’Afrique produisaient des bénéfices

Supplément E&Mmars 20096

Page 112: Energie Mines 10 Fr

sociaux et un développement incertains. Ils estimaient que

la plupart des réformes étaient limitées et visaient davan-

tage à attirer les investissements privés et à promouvoir

plutôt qu’à favoriser le développement local. Ils pensaient

par ailleurs que les réformes étaient sectorielles et ne

tenaient pas compte des objectifs macroéconomiques qui

pouvaient donner un coup d’accélérateur à des objectifs de

développement de plus grande portée ; selon ces critiques,

ces réformes donnaient la prééminence aux IDE au détri-

ment du développement du capital local.

Certains ont révélé que bien que les profits engrangés par

le secteur minier dans certaines économies nationales

soient importants, le prix à payer au niveau local (impact

environnemental, perturbations sociales et culturelles)

notamment dans les communautés locales ne pouvait

compenser cette évidence. Ils se sont, en outre, appesan-

tis sur l’importance des mesures incitatives offertes aux

compagnies minières, qui, dans un certain sens, rédui-

saient la part de rente dont dépendaient les gouverne-

ments africains pour le financement de leurs programmes

sociaux et de développement. Ils ont ajouté que le secteur

minier n’avait pas atteint son objectif de réduction de la

pauvreté qui n’avait pas été intégré dans des politiques

minières car la corrélation au niveau des économies loca-

le, régionale et nationale était faible.

Ils se sont également préoccupés de ce que le processus

de réforme a été impulsé pour l’essentiel par le gouverne-

ment. Selon eux, les relations asymétriques du pouvoir

dans les processus de communication, de consultation et

de prise de décision privilégieraient les initiatives bipolaires

(gouvernement et secteur privé) et les résultats qui, de ce

fait, ne seraient pas suffisamment représentatifs et partici-

patifs. Les objectifs de développement seraient par consé-

quent limités et ne tiendraient compte que des intérêts du

gouvernement et des entreprises minières sans aucune

considération des opinions et aspirations des communau-

tés locales et de la société civile dans son ensemble.

Face aux nouvelles pressions confrontées par l’industrie

minière quant à la répartition équitable des bénéfices et la

maximisation de l’impact local pour un développement

durable, l’industrie minière a envisagé d’adopter un nou-

veau contrat social qui pourrait aboutir à un développe-

ment intégré avec des ramifications économiques diver-

ses, le relèvement du bien-être social, la sécurité dans les

conditions de vie et la réduction de la vulnérabilité des

communautés pauvres mais qui tiendrait compte de

la nature locale du patrimoine minier qui requiert la répar-

tition équitable des bénéfices locaux avec la mise en

œuvre de stratégies durables nationales en vue de réduire

la pauvreté.

De nouveaux contrats et des textes juridiques permettant

d’encourager la participation active des communautés

locales et d’autres intervenants ainsi que de nouvelles

recettes (générées des redevances, l’impôt sur le revenu,

la taxe foncière, les rentes sur le bail; etc.), des mécanis-

mes de distribution et de répartition au niveau local d’une

part des rentes collectées au niveau central, sont autant de

mesures et de défis envisagés dans le cadre de ce nou-

veau système de développement. Dans la même lancée,

le triple partenariat entre le gouvernement, le secteur privé

et les communautés locales est mis en œuvre à l’effet de

renforcer les relations de ces trois parties prenantes et

d’atteindre le développement social au niveau local. Il en

va de même de la participation publique afin de s’assurer

l’aval du gouvernement dans les actions industrielles.

Toutefois dans tout système, il s’agit de trouver le juste

équilibre entre les paiements des rentes issues des res-

sources entre les régions riches en ressources et celles qui

sont pauvres en ressources car ces rentes sont consa-

crées en définitive aux investissements en infrastructures

physiques et humaines afin de stimuler la compétitivité à

venir au niveau national.

Certaines entreprises minières ont laissé tomber les

anciennes méthodes de développement et des relations

communautaires caractérisées soit de «Strictement affai-

res» soit de «Partenariats pratiques» et ont adopté des

statuts sur la responsabilité sociale des entreprises «moins

instrumentalistes et plus holistiques» de même que des

approches au développement qui permettent de renforcer

effectivement les capacités des communautés locales. Il

semble en outre qu’il existe une meilleure compréhension

de ce que le développement durable dans le cadre du sec-

teur minier signifie que l’exploitation minière dans le

monde doit être durable dans les domaines environne-

mental, économique et social et doit tenir compte de la

dynamique du marché, de l’innovation technologique, de

l’implication de la communauté, de l’impact sanitaire, sécu-

ritaire et environnemental, et enfin du cadre institutionnel.

Le monde des entreprises commence ainsi à comprendre

que les compagnies et industries minières à succès seront

évaluées selon trois critères, notamment la réussite finan-

cière, la contribution au développement social et écono-

mique, la gestion environnementale.

Ce principe a inspiré l’Initiative mondiale sur les Etats

financiers (IMEF) dans l’élaboration des recommandations

de son rapport sur le secteur minier et métallurgique. Les

recommandations de l’IMEF relatives au secteur minier ont

paru en 2004 et présentent les indicateurs sociaux envi-

ronnementaux et économiques dans des domaines aussi

divers que Ia production de recettes, la gestion et la distri-

bution, la valeur ajoutée ventilée au niveau du pays, les

indemnisations des communautés locales, les avantages

des employés en dehors de ceux qui sont légalement

prescrits, et la description des politiques ou des program-

mes sur l’égalité des opportunités entre autres. Aucune

mention n’est faite sur l’intégration du secteur minier dans

les économies locales et régionales quant à sa corrélation

déterminante en amont, en aval et médiane.

Pourquoi une vision du régime minier en Afrique pour 2050 ? La décolonisation de l’Afrique a malheureusement coïnci-

dé avec la chute de l’intensité d’utilisation des métaux dans

le monde comme mentionné précédemment. Depuis leur

indépendance, la majorité des pays africains, avec

quelques exceptions près, n’a pas fait assez de progrès

dans l’intégration du secteur minier dans leurs économies

locales à cause en partie de l’effondrement des prix et des

politiques inadaptées. Le boom asiatique offre à l’Afrique

une nouvelle opportunité d’intégration du secteur minier

Supplément E&Mmars 20097

•••

Page 113: Energie Mines 10 Fr

•••dans les économies locales à travers la création d’une cor-

rélation essentielle. Mais cela n’arrivera pas automatique-

ment, d’où la pertinence d’une vision du régime minier en

Afrique et la mise en place d’une série de stratégies et d’in-

terventions appropriées en vue de réaliser cette vision.

Les objectifs majeurs de la vision du régime minier en

Afrique permettant de stimuler une forte croissance et le

développement, si on se base sur les stratégies de déve-

loppement mises en œuvre avec succès ailleurs, sont la

maximisation des opportunités offertes par un patrimoine

de ressources minières notamment l’affermissement du

secteur minier à travers l’optimisation de sa corrélation

dans l’économie locale.

Les principales opportunités offertes par ce patrimoine

minier sont :

• Les Rentes issues des ressources : L’utilisation des ren-

tes inespérées dans l’amélioration des infrastructures phy-

siques de base et humaines de la nation au travers de l’in-

vestissement dans ces infrastructures physiques, sociales

et humaines.

• Les Infrastructures physiques : L’utilisation indirecte des

infrastructures construites par les rentes générées des res-

sources favorise le développement des zones d’accès et

offre une opportunité pour des ressources potentielles tels

l’agriculture, la foresterie et le tourisme qui peuvent ainsi

générer des recettes.

• La valeur ajoutée en aval : L’utilisation de l’avantage de

la région (CAFFOB) à produire des ressources brutes avec

la possibilité de mettre sur pied des industries de transfor-

mation des ressources (enrichissement) qui, à leur tour,

produisent la matière première pour la production et l’in-

dustrialisation.

• La valeur ajoutée en amont : L’utilisation de ressources

relativement importantes dans le cadre d’un marché sec-

toriel en vue de développer le secteur de production des

ressources et d’intrants (biens d’équipement, consomma-

bles, services).

• Le Développement des technologies et des produits :

L’exploitation des technologies liées aux ressources doit

généralement s’adapter aux conditions locales (ex. climat,

minéralogie, sol) qui offrent des opportunités de dévelop-

pement de compétences technologiques par segment

dans le secteur des intrants. Ce secteur requiert essentiel-

lement le renforcement de ses capacités et, de ce fait, doit

être «primé» au travers de l’investissement en R&H et

R&D. Toutefois, de nombreuses études ont démontré que

ce secteur avait la capacité de se «réinventer» ultérieure-

ment en dehors du secteur des ressources au travers de la

migration latérale des compétences technologiques afin de

produire de nouveaux produits pour d’autres marchés.

Contraintes majeures et facteursde succès pour la réalisation de la vision La question essentielle est de savoir pourquoi la majorité

des Etats africains n’a pas pu tirer profit de ces opportuni-

tés offertes par son patrimoine de ressources afin d’abou-

tir à cette corrélation indispensable et ainsi atteindre la

diversification, la croissance et le développement ? Les

échecs de chacune de ces opportunités sont :

Rentes issues des ressources : La «malédiction des res-

sources» renvoie au transfert classique des rentes dans la

consommation à court terme (importations), et parfois la

sortie clandestine des ressources et qui entraîne de faibles

niveaux de réinvestissement. Toutefois, une gouvernance

inadéquate en est la véritable cause, notamment le

manque ou encore l’ineffectivité d’institutions appropriées.

Cela affecte quelquefois la quote-part des rentes de l’Etat

au point où les Etats africains qui ont un faible niveau de

gouvernance n’arrivent généralement pas à imposer un

régime fiscal qui assure une répartition équitable des ren-

tes en particulier les rentes exceptionnelles, à cause de

l’incapacité de l’Etat ou encore la perte de sa capacité à

produire des résultats globalement satisfaisants.

• Utilisation collatérale des infrastructures issues des res-

sources : dans une certaine mesure, c’est un avantage

dont bénéficient la majorité des économies riches en res-

sources mais le développement d’autres secteurs notam-

ment l’agriculture à des fins commerciales, le long et à l’in-

térieur des infrastructures des «zones desservies» est gra-

vement entravé par l’impact macroéconomique de l’expan-

sion des ressources (fortes devises ou la Dutch Disease)

et par l’incapacité à investir et à maintenir les infrastructu-

res d’amont nécessaires reliées aux infrastructures issues

des ressources.

• Valeur ajoutée en aval : Parmi les nombreuses raisons de

cet échec, on peut citer la non-disponibilité d’autres

intrants majeurs, hormis les ressources à l’état brut néces-

saires à un enrichissement compétitif que sont l’énergie

ainsi que les barrières de grand impact (économies d’é-

chelle) de plusieurs processus d’enrichissement (ex. fer et

acier alumine/aluminium et cuivre) et les stratégies mon-

diales d’enrichissement d’entreprise des CTN

(Compagnies transnationales) qui préfèrent souvent

envoyer les ressources brutes à une usine d’enrichisse-

ment dans un autre pays, ou encore adopter la politique de

s’en tenir à leurs «compétences essentielles» en matière

d’extraction de ressources, et ensuite rendre disponible la

ressource à moitié transformée à un prix de monopole (prix

assurant la parité) sur le marché local à condition de déte-

nir une position de monopole ou d’oligopole dans le pays

concerné. On pourrait affirmer que c’est également un

échec de gouvernance d’imposer des minima d’enrichisse-

ment dans l’accord sur l’extraction du minerai ou de créer

une structure de régulation compétitive et efficace.

• Valeur ajoutée en amont : les principaux échecs ici sont

les stratégies centralisées d’achat de la plupart des CTN

spécialisées dans l’extraction des ressources, l’inexistence

d’une structure d’affaires nationale dotée de la capacité

nécessaire et pouvant avoir accès aux capitaux lui per-

mettant de mettre à profit ces opportunités et le manque de

ressources humaines locales ainsi que l’expertise techno-

logique pour mettre en place ces industries à forte intensi-

té de connaissance. La gouvernance reste un élément

déterminant ici afin d’assurer le programme de minima

locaux dans les contrats et les permis et d’investir dans le

développement de technologies appropriées en DRH

Supplément E&Mmars 20098

Page 114: Energie Mines 10 Fr

(Développement des ressources humaines).

• Développement des technologies et des produits (migra-

tion latérale) : ce point est étroitement lié au précédent

pour ce qui est de la mise à profit des ressources et, à cet

effet, il est nécessaire que l’Etat et les entreprises spécia-

lisées dans les ressources ciblent l’investissement dans le

DRH ainsi que dans la R&D (Recherche et

Développement). Toutefois, les CTN centralisent générale-

ment leur R&D dans les pays du monde minoritaire (sou-

vent leur base locale) qui disposent généralement des res-

sources humaines nécessaires ainsi que des infrastructu-

res de R&D notamment le soutien de l’Etat et les mesures

incitatives pour le développement des technologies et des

produits. On pourrait encore parler ici d’un échec de gou-

vernance par rapport à l’imposition des conditions sur le

DRH et la R&D aux entreprises spécialisées dans les res-

sources et de faciliter ce processus à travers l’investisse-

ment de l’Etat dans le DRH technique et les incitations sur

la R&D.

• La principale stratégie d’optimisation d’un patrimoine de

ressources consiste à mettre sur pied un régime régulatoi-

re des ressources qui détermine directement la «répartition

relative des bénéfices liés» et qui influence indirectement

le renforcement du secteur à travers une corrélation en

aval et en amont des économies locales, régionales et

nationales. A cet effet, on peut citer cinq points d’interven-

tion stratégiques :

Le niveau et la qualité des données potentielles

des ressources :

Moins on est informé de la valeur potentielle d’une res-

source, plus grande évidemment sera la quote-part des

rentes qu’exigera l’investisseur à cause du risque élevé de

découverte et d’évaluation de la ressource, qui pourrait se

révéler sans grand enjeu économique. Cette hypothèse

s’applique principalement aux ressources minières et

énergétiques mais on peut également en tenir compte

dans la conclusion des transactions relatives à d’autres

ressources telles que les sols pour l’agriculture, la foreste-

rie, la pêche et le tourisme.

La plupart des Etats africains ne disposent pas d’une car-

tographie géologique de base ou, au mieux, celle-ci est

inadéquate. Cette situation est un facteur de risque pour

les investisseurs qui, par conséquent, exigent un régime

fiscal extrêmement favorable pour toute opération qui

pourrait résulter de leur exploration fondamentale. Afin de

répondre au défi dé cette «infrastructure de connaissan-

ce», les Etats africains doivent adopter les mesures ci-

après :

• Accroître l’investissement dans la réhabilitation des

infrastructures de connaissance issues des ressources.

De nombreuses études ont clairement démontré que l’in-

vestissement dans la prospection géologique de base

génère d’énormes bénéfices à l’Etat. Outre ces investis-

sements dans des infrastructures physiques, l’Afrique et

ses partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent envisa-

ger d’investir dans ses infrastructures de connaissance

issues des ressources. Il va sans dire que plus un Etat est

au fait de la valeur potentielle d’une ressource, il pourra à

cet effet conclure des transactions qui tiennent compte de

la juste répartition des rentes et bénéfices futurs générés

de l’exploitation de ses ressources.

• Autoévaluer le régimes fiscaux par rapport aux ressour-

ces qui augmentent avec une rentabilité croissante per-

mettant ainsi à l’Etat d’accumuler des rentes inespérées

pendant la période d’explosion des prix des matières pre-

mières qui sont préférables pour les ressources plutôt que

l’impôt ordinaire en termes de pourcentage des bénéfices.

Un tel taux de rendement (TR) ou encore des régimes fis-

caux basés sur la rentabilité sont fondés sur les bénéfices

en termes de pourcentage du chiffre d’affaires ou des

recettes plutôt que sur les bénéfices seuls, mais sont plus

courants dans les régimes régissant le gaz et le pétrole

que dans les régimes régissant les ressources minières.

L’inconvénient est que ces bénéfices sont plus difficiles à

déterminer que les bénéfices ordinaires mais ce problème

n’est pas propre aux matières premières sur les marchés

boursiers (détermination constante des prix sur le plan

international) car le chiffre d’affaires sera simplement fonc-

tion du volume et d’un prix transparent. Il ya lieu d’avoir

une comptabilité créative dans la détermination des béné-

fices, ce qui est courant dans les deux systèmes.

• Mettre aux enchères les «actions» éventuelles des res-

sources. Cette pratique est courante dans les régimes

régissant le pétrole, le gaz, la pêche, la foresterie et l’ex-

ploitation forestière mais elle est rare dans les régimes

miniers. La plupart des régimes miniers ont tendance à

avoir un régime fiscal incitatif pour ce qui concerne les res-

sources minières, ce qui permet d’attirer des investisseurs

dans l’exploration de sols inconnus à haut risque malgré

une relative potentialité (problème de «taille unique qui va

à tous»). Mais il existe généralement une conversion auto-

matique virtuelle qui permet de passer d’un permis minier,

ce qui signifie que dès lorsque le permis d’exploration est

accordé, l’Etat n’a plus qu’un droit de regard limité sur le

régime fiscal applicable aux ressources minières quelle

que soit la rentabilité ou l’importance financière du gise-

ment minier. Dans la plupart des cas, l’investisseur aura

une meilleure idée de la valeur des éventuelles actions que

l’Etat et la mise aux enchères compétitive serait, dans cer-

taines circonstances, une méthode efficace d’obtenir une

juste valeur. Toutefois, dans le cas où il existerait très peu

ou pas du tout de données géologiques, il est improbable

qu’une vente aux enchères amoindrisse la valeur réelle, et

ces sols seraient mieux régis à travers un système fiscal

transparent basé sur le taux de rendement.

• Sélectionner les sols contenant des ressources selon leur

potentiel. Conformément aux meilleures pratiques en

vigueur dans le secteur pétrolier et gazier, ce système va

diviser un pays en régions à haut risque (données géolo-

giques inadéquates) et régions à faible risque par rapport

aux sols riches en minerais métalliques (tels que les

régions aurifères africaines, les complexes à couches, les

gisements houillers, les régions riches en cuivre de

Zambie et du Congo, etc.). Un régime fiscal basé sur un

taux de rendement fixe peut s’appliquer au premier cas de

Supplément E&Mmars 20099

•••

Page 115: Energie Mines 10 Fr

•••figure (sol d’exploration) alors que le dernier (sol délimité)

aura ses actions mises aux enchères et les prélèvements

de l’Etat (quote-part des rentes) seraient les principaux cri-

tères pour la mise aux enchères afin d’obtenir la meilleure

transaction pour l’Etat. Avec l’augmentation des investis-

sements dans la cartographie des ressources (prospection

géologique) et la collecte de données géologiques, les

régions seraient reclassées en régions à haut risque

(exploration : faible conditionnalité, régime fiscal basé sur

le TR) et en régions à faible risque (délimitation : condi-

tionnalité élevée, régime fiscal basé sur la mise aux enchè-

res) et vice-versa.

Toutefois, il y aura toujours un flou entre les avoirs connus

(vente aux enchères) et les avoirs inconnus (permis d’ex-

ploration) des ressources partiellement connues (indi-

quées). Ce fossé pourra être comblé si on autorise une

exploration PPP (prospection géologique) qui stipule que

dans le cas où une ressource viable serait délimitée, la

société privée chargée de l’exploration est assurée de

recevoir les step-in-rights (droits intégrés) dès lors que la

ressource est éventuellement mise aux enchères. C’est le

cas pour ce qui concerne l’exploration du pétrole et du gaz

où les compagnies de prospection sismique reçoivent par-

tiellement ou en totalité des droits intégrés pour toute

action vendue aux enchères dans la zone de prospection.

Le taux des droits intégrés «reçus» (5% à 20%) sera déter-

miné par le coût et la durée du programme d’exploration

ainsi que la prospectivité du sol.

La détermination des sols miniers «connus» et «inconnus»

doit être transparente et objective sur la base de données

géologiques solides. A cet effet, des systèmes existants de

classification des ressources doivent être utilisés tels

JORC (Australie) et Samrec (Afrique du Sud) et attestés

par un consultant géologique (personne compétente),

mais l’Afrique doit envisager la mise en place d’un systè-

me à l’échelle continentale ou «CRMA» (Classification des

ressources minières africaines) sous le couvert d’un orga-

ne professionnel continental (à l’exemple de l’Institution

des mines et de métallurgie d’Afrique australe : IMMAS).

Capacité de négociation des contrats

Deuxième intervention capitale : le renforcement des capa-

cités de négociation des Etats africains avec les multina-

tionales sur le régime d’exploitation des ressources. De

manière générale, ces négociations se font à deux vites-

ses. D’un côté, les multinationales qui disposent de res-

sources et des compétences et, de l’autre, les Etats, moins

outillés. Ainsi, au cours des dernières années, les inter-

ventions de certains bailleurs de fonds ont porté sur le

redressement de cet état de chose à travers le recrutement

des consultants internationaux en vue d’accompagner les

Etats dans le processus sensible de négociation des

contrats/licences ainsi que dans le renforcement des capa-

cités des Etats dans le domaine. La Banque africaine de

développement met actuellement en place un cadre de

consultation juridique pour appuyer les Etats membres

dans ce processus complexe de contrat à long terme.

(a) Très souvent, les autorités préfèrent ne prendre aucu-

ne décision (ou retardent le processus) en ce qui concer-

ne les grands contrats d’exploitation des ressources pour

éviter de signer un mauvais accord ; cet état de chose

s’explique par le fait que ces autorités sont conscientes de

leur manque de capacités de négociation technique et juri-

dique et craignent de saboter l’accord (avec, sans aucun

doute, des répercussions sur le plan politique), ce qui ne

profite ni à l’Etat concerné ni à la multinationale en ques-

tion. Ces contrats d’exploitation des ressources s’étalent

généralement sur une très longue durée (20 à 30 ans)

(permis d’exploitation minière), d’où la nécessité d’établir

un bon contrat dès le début des opérations ;

(b) le recours aux mécanismes d’autoajustement qui intè-

grent toutes les phases du processus ;

(c) l’introduire les déclencheurs/étapes dans la durée du

contrat afin de parer aux imprévus.

Il est important de se pencher sur la capacité de l’Etat à

optimiser la concession (octroi des permis) dès le départ

(accord du contrat d’exploitation), dans la mesure où il est

difficile de renégocier systématiquement les contrats à une

phase ultérieure au risque d’envoyer des signaux rouges à

l’endroit des investisseurs, ce qui serait synonyme d’incer-

titude desdits contrats avec, au final, une perception du

risque élevé de l’investissement négatif. Il est par consé-

quent opportun d’identifier tous les liens de référence dès

le début du processus (dans le contrat/concession/permis

d’exploitation), même si l’économie locale n’est pas en

mesure de tirer profit de telles opportunités. Les éléments

les plus importants à considérer se présentent ainsi qu’il

suit :

• distribution équitable des locations des ressources ;

• accès non discriminatoire des tiers aux infrastructures de

référence (notamment le transport, l’énergie et l’eau) ;

• le développement, le cas échéant, de la chaîne presta-

taire/intrant de référence (notamment les biens d’équipe-

ment, les services et les consommables) au niveau local à

travers l’utilisation des étapes adaptées au contenu local et

flexible ;

• la construction des usines de transformation des res-

sources à travers l’utilisation des étapes et mesures incita-

tives de valorisation et la prescription initiale d’une formu-

lation concurrentielle des prix des retombées/produits sur

le marché local pendant la durée du projet ; et

• le développement des ressources humaines locales

requises, ainsi que des capacités technologiques à travers

les investissements à forfait dans le domaine de la forma-

tion, de la recherche et du développement, de préférence

en partenariat avec l’Etat (financement conjoint et fonds de

contrepartie).

Développement des ressources africaines

en cours et capacité de gestion

Troisième intervention-clé : le développement des capaci-

tés de l’Afrique en matière d’audit, de suivi, de réglemen-

tation et d’amélioration des régimes d’exploitation des res-

sources en cours et le développement des liens du secteur

de référence dans l’économie locale. Cela sera possible

Supplément E&Mmars 200910

Page 116: Energie Mines 10 Fr

grâce à l’insertion du volet transfert des compétences dans

tous les contrats de consultance au cours des négociations

des concessions/permis, ainsi qu’à travers une stratégie

ciblée en vue du développement d’une telle capacité de

gestion des ressources. Vu le manque de telles capacités

en Afrique, l’accent pourra être mis sur la mise en commun

des ressources des Etats voisins à travers la réglementa-

tion des infrastructures des ressources transfrontalières

(autorités des transports, leviers d’usine, organismes de

retenue d’eau, etc.) ; la possibilité de gestion commune

des ressources transfrontalières et la création d’une capa-

cité au sein des communautés économiques régionales.

Ces capacités peuvent également être renforcées à tra-

vers l’adhésion aux organisations continentales et interna-

tionales de suivi et de supervision des ressources, à l’ins-

tar du MAEP1 de l’Union africaine, de l’EITI2 et du

«Processus de Kimberley pour la certification des

diamants».

Tout en développant cette capacité africaine, l’accent pour-

ra être mis sur le transfert de certains aspects de la régle-

mentation, de l’audit et de suivi, à l’instar de l’audit des

déclarations de l’impôt sur les entreprises avec toutefois

des dispositions particulières sur le transfert des compé-

tences. L’élément majeur permettant d’affirmer que l’exis-

tence de ressources dans un pays est synonyme de mal-

édiction ou de bénédiction, c’est la capacité de gestion et

l’existence d’institutions solides. Les pays africains peu-

vent néanmoins se retrouver face à une situation du genre

«la poule et l’œuf» dans la mesure où ils sont sous-déve-

loppés du fait justement du manque de gouvernance et de

la faiblesse de leurs institutions. Il est difficile d’élucider

cette énigme maison peut soutenir que le contexte inter-

national s’est amélioré, permettant ainsi de contredire l’as-

sertion selon laquelle le terme «ressource» est associé à

une malédiction. Les éléments ci-dessous militent en

faveur de cet argumentaire :

• Nous assistons de plus en plus au phénomène de glo-

balisation, avec notamment la création des mécanismes

de suivi et de réglementation à l’échelle planétaire, à l’ins-

tar de l’OMC, de l’accord de Kyoto (CCNUCC3) et des

principes bancaires de l’Equateur ;

• La plupart des pays développés considèrent désormais le

phénomène de la corruption dans les Etats africains

comme une infraction (cet élément est utilisé pour déduire

le revenu imposable) ;

• Avec la fin de la guerre froide, les raisons politiques

(«anticommunisme») ne justifient plus le soutien des gran-

des puissances pour les gouvernements africains corrom-

pus ;

• la société civile est de plus en plus regardante sur les

activités des multinationales en Afrique qui doivent désor-

mais produire un «rapport sur le développement durable»

sur la base des directives internationales sur l’élaboration

des rapports ;

• les communautés, les syndicats et les collectivités loca-

les peuvent désormais participer au processus d’exploita-

tion et de supervision des ressources grâce aux nouvelles

normes d’élaboration des rapports (processus à trois

niveaux «Rapport sur le développement durable», ESI4 &

PAS5) ;

• les Etats africains ont la possibilité de joindre les nou-

veaux mécanismes de suivi des bénéfices issus des res-

sources à l’échelle planétaire, à l’instar de EITI, du

Processus de Kimberley et très récemment encore, l’initia-

tive pour la transparence dans l’industrie de construction

(COST) ;

• les pays peuvent adhérer aux nouveaux systèmes régio-

naux et sous régionaux d’évaluation et de suivi de la gou-

vernance, à l’instar du MAEP de l’Union africaine;

• avec l’émergence de la Chine et de l’Inde en tant que

marchés et investisseurs de référence, les Etats africains

ont désormais plus d’options qu’ils n’avaient sous l’ancien

système colonial occidental et le néo-colonialisme.

Il est évident qu’il n’existe pas de stratégie uniforme en

matière de renforcement de la gouvernance et des institu-

tions africaines. Néanmoins, certaines stratégies peuvent

s’appliquer dans l’ensemble, notamment l’adhésion aux

protocoles internationaux (MEAP, EIT) et la mise en place

d’institutions stratégiques pour permettre l’exploitation opti-

male des ressources naturelles, notamment :

- un système judiciaire indépendant et l’utilisation des

protocoles régionaux et internationaux ;

- des autorités de concurrence indépendantes et l’intégra-

tion dans les blocs économiques régionaux (accords de

libre-échange, unions douanières) afin d’élargir la taille du

marché et d’accroître la capacité d’autorégulation du mar-

ché ;

- les régulateurs des infrastructures (transport, énergie,

eau, télécommunications) et la mise en commun des res-

sources nationales limitées à travers des régulateurs

transfrontaliers (organismes de retenue, autorités des

transports, leviers, d’usines, etc.) ;

- les institutions universitaires autonomes (universités,

écoles supérieures) et la mise en liaison de ces institutions

avec d’autres institutions régionales et internationales ;

- les institutions de développement technologique (R&D)

avec le secteur privé (PPP). A ce niveau également, les

projets de recherche et de développement régionaux per-

mettront de mettre en place une grande quantité d’intrants

dans le développement technologique et des produits ;

- les marchés boursiers locaux indépendants (banques,

Bourses de valeurs,) et marchés commerciaux. Une fois

de plus, les institutions régionales vont accroître la viabili-

té en augmentant la taille des marchés ;

- les Institutions de développement des finances locales

(lDF) notamment en ce qui concerne l’appui aux PMME6

(accès aux capitaux et aux compétences) bien que l’expé-

rience des IDF africaines ne soit pas particulièrement élo-

quente. Les institutions régionales et continentales pour-

raient s’avérer bénéfiques dans la mise en commun des

ressources, dans l’atteinte d’un marché plus grand et dans

l’amélioration de la supervision ;

- néanmoins, la plus grande institution est l’autorité qui

accorde ou délivre les permis d’exploitation des ressour-

ces ; elle est entourée de la

supervision nationale, régionale (CER), continentale

(MAEP-UA) et internationale (EITI, KPC).

Supplément E&Mmars 200911

•••

Page 117: Energie Mines 10 Fr

•••Les alternatives des multinationales en matière

de ressources

Afin de se doter rapidement de capitaux et de compéten-

ces, la plupart des Etats africains ont décidé de promouvoir

les capitaux étrangers plutôt que de s’appuyer essentiel-

lement sur le développement des sociétés d’exploitation

locale. Néanmoins, un secteur de ressources doté par les

capitaux étrangers (multinationales & JSE7) est suscepti-

ble d’être politiquement non durable ou du moins reste pro-

blématique. En outre, les capitaux locaux sont plus à

même de faciliter l’intégration du secteur des ressources

dans l’économie locale à cause :

• de la maîtrise des opportunités et des marchés d’appro-

visionnement locaux, grâce à des réseaux efficaces,

• de l’absence d’un réseau d’achat (par rapport aux multi-

nationales) qui incite les entreprises locales à rechercher

des opportunités d’approvisionnement sur place, à l’instar

de la chaux, le charbon actif (à partir de l’écorce de noix de

coco) pour le traitement de l’or (ces produits sont généra-

lement importés par les multinationales des pays africains

producteurs de l’or, malgré la disponibilité du calcaire et

des écorces de noix de coco sur place) ;

• le manque d’infrastructures de transformation (valorisa-

tion) des ressources (par rapport aux multinationales)

exige des investissements dans les infrastructures locales

afin d’assurer la valorisation, comme cela a été le cas dans

les pays nordiques ;

• du manque de stratégie d’exploitation des ressources

(«exploitation sale») au sein des entreprises «compéten-

ces essentielles» (par rapport aux multinationales et aux

jeunes entreprises d’exploitation) ; cette stratégie met l’ac-

cent exclusivement sur l’extraction des ressources et ne

donne pas aux Etats africains la possibilité de valoriser les

ressources et approvisionner les entreprises. Cela est en

partie dû au fait que dans les premières phases de déve-

loppement économique, il existe une tendance pour la

croissance vers une diversification des conglomérats (afin

de constituer la base du capital social requis pour les

grands projets) dans de nombreux pays, il y a par exemple

le «zaibatsu» au Japon, le «chaebol» en Corée, le

«Bombay club» en Inde, ainsi que la diversification des

«Mining Houses» en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Au fil

des ans, ces structures se sont décomposées en sociétés

spécialisées dans des industries spécifiques. Cette désin-

tégration s’accélère du fait que les grandes firmes mondia-

les s’inscrivent dans les grandes places boursières minori-

taires dans un contexte international accru (institutionnel)

où elles subissent une grande pression pour «dégrouper»

et céder les activités secondaires et valoriser les actions

détenues ;

• l’absence de technologie et le manque des capacités de

développement des ressources humaines (R&D et DRH)

hors des Etats africains dans le monde minoritaire (par

rapport aux multinationales) amène les investisseurs

locaux à développer les technologies (R&D) et les compé-

tences des institutions locales ou en interne ;

• enfin, le désir intrinsèque de développer l’économie loca-

le : le fameux capital «patriotique» (souvent étayé par un

Etat plus grand et l’influence publique sur les entreprises

locales).

Les Etats africains se caractérisent généralement à bien

des égards par un secteur d’activités extrêmement faible.

A cause de cette faiblesse, les pays africains ne peuvent

pas exploiter leurs potentialités (en termes de secteur des

ressources et de «relations» avec les autres secteurs).

Dans tous les cas, il faut élaborer des stratégies ciblées,

spécifiques aux pays pour permettre aux capitaux locaux

de tirer profit des richesses locales ; il existe tout de même

quelques stratégies génériques qu’il y a lieu de relever :

• l’accès au crédit, l’une des contraintes les plus répandues

en Afrique ; les lDF pourraient jouer à ce stade un rôle

important en dehors de leur fonction classique de facilita-

tion de la mise en place d’un système bancaire solide et

indépendant. Chaque lDF ayant une mission d’actionnaire

clairement définie sans ingérence dans le fonctionnement

quotidien a eu un impact positif sur le développement des

capitaux locaux. Néanmoins, il est probablement préféra-

ble de mettre en place une lDF de recherche spécialisée

dotée de compétences requises en sciences de la terre

pour des partenariats avec les JSE locales dans le cadre

de projets d’exploration à haut risque comme cela a été fait

au Québec dans les années 1960 où une lDF spécialisée

fut créée (Soquem) pour développer des capitaux miniers

francophones ;

• les partenariats avec les agences de financement bilaté-

rales et multilatérales ainsi qu’avec les organisations phi-

lanthropiques constituent de plus en plus des capitaux à

risque et des fournisseurs de compétences en Afrique

notamment pour les PME ;

• la stabilité macroéconomique confère davantage de pré-

visibilité et réduit le coût du capital pour les nouveaux

entrepreneurs, et cette stabilité est facilitée par l’intégration

régionale sous la forme des zones monétaires et unions

douanières communes ainsi que les mécanismes institu-

tionnels qui empêchent les régimes futurs d’annuler ou

d’interrompre le processus ;

• l’accès aux compétences pour les entrepreneurs et le

personnel des nouvelles entreprises locales est fonda-

mental ; il peut être valorisé par les partenariats avec les

institutions multilatérales (Groupe de la Banque mondiale,

organismes des Nations unies), les Etats voisins et les

agences de financement appropriées ;

• l’accès aux technologies est également vital et peut être

encouragé par les institutions universitaires locales et

régionales, les organismes de R&D à travers les partena-

riats de technologie avec les multinationales locales qui

font face à des défis technologiques similaires ;

• l’accès aux infrastructures requises est tout aussi impor-

tant et peut être encouragé par des mécanismes d’accès

aux infrastructures ouverts et développés à travers les lDF

(multinationales) ;

Supplément E&Mmars 200912

Page 118: Energie Mines 10 Fr

• enfin, on peut soutenir que le principal facteur de déve-

loppement du capital local repose sur les investissements

étrangers (multinationales) qui disposent du capital néces-

saire, des compétences et de l’expertise requise mais ne

sont pas portées vers le développement des compétences

locales. Cela doit par conséquent être intégré dans le

contrat d’exploitation à travers des dispositions telles que

celles contenues dans la «Charte minière» de l’Afrique du

Sud ; à savoir :

– le développement des ressources humaines locales

(DRH) ;

– les cibles complémentaires du personnel technique et

des cadres ;

– les achats locaux ;

– les investissements minoritaires locaux (propriété) ;

– les cibles/étapes de valorisation locale ;

– les cibles et mesures incitatives de recherche et de déve-

loppement local ;

– la création des fonds d’investissement en partenariats

locaux.

Comme sus-évoqué, la capacité de l’Etat à imposer ses

conditionnalités se déploie au début du processus (lors de

l’octroi du permis d’exploitation). Par conséquent, les cho-

ses doivent être bien claires dès le départ pour éviter de

mauvaises négociations plus tard.

Améliorer la capacité de gestion des ressources minières

L’un des mécanismes auquel les Etats d’accueil avaient

recours dans le passé pour essayer de capter les rentes

minières était la création des sociétés d’exploitation miniè-

re publique. Ces structures existent encore bien que n’é-

tant plus l’instrument de prédilection des Etats. De nomb-

reux pays ont privatisé ces sociétés ou les ont démante-

lées. Il a souvent été relevé que les investissements

publics dans les projets miniers exposent les gouverne-

ments à des risques inutiles et que la part des gouverne-

ments dans les sociétés minières, même à titre gracieux,

n’offre aucun avantage considérable lorsque les dividen-

des ne sont pas déclarés. La décision sur le quoi faire face

à une situation précise devrait être motivée par le contex-

te précis et ne devrait pas être prise de façon dogmatique

ou par mimétisme.

Les projets miniers entièrement supportés par l’Etat sont

de plus en plus rares en Afrique et dans la plupart des pays

en développement. Il est de plus en plus fréquent de voir,

dans les régimes miniers, l’Etat ou la communauté prend-

re des intérêts minoritaires dans les projets de ce secteur.

Parfois, ces intérêts sont rémunérés dès le départ ou alors

à partir des dividendes lorsque ceux-ci sont déclarés. Dans

certains cas de figure, aucun paiement direct n’est effectué

et l’allocation fait tout simplement partie intégrante du par-

tage global des bénéfices. Une fois de plus, il est important

de déterminer clairement si la prise de participation est

juste symbolique (parfois onéreuse) ou si elle permet d’en-

granger un quelconque bénéfice. Précisément, une telle

participation devrait être comparée à d’autres mécanismes

tels que les redevances. De nombreux Etats s’accordent

aujourd’hui sur le fait qu’ils peuvent atteindre la plupart de

leurs objectifs (définis dans les projets miniers) à travers le

processus réglementaire ou à travers les instruments poli-

tiques. Cette position part de l’hypothèse selon laquelle

l’Etat n’a aucune difficulté à attirer les investisseurs privés

mais est incapable de mobiliser les financements néces-

saires et ne dispose pas de compétences techniques et

des cadres requis pour se lancer directement dans les pro-

jets miniers. Par contre, si l’Etat dispose des ressources

requises, il est possible d’investir dans un projet rentable et

purement à caractère commercial comme ce fut le cas

avec la Deswana, une société diamantifère, copropriété de

la De Beers et du gouvernement botswanais. De même, la

Royal Bafokeng Nation (RFN) d’Afrique du Sud est un bon

exemple d’une communauté qui a su tirer profit de sa par-

ticipation dans les projets d’exploitation minière réalisés

sur ses terres.

L’obligation que les gouvernements ont de rendre compte

des recettes issues des projets miniers est devenue un

grand sujet de gouvernance. La «campagne de publication

des paiements effectués ou (Publish What You Pay) lan-

cée par un groupe d’ONG ainsi que l’Initiative sur la

transparence dans les industries extractives (EITI)

appuyée par le gouvernement britannique constituent des

initiatives remarquables qui, aujourd’hui, contribuent à por-

ter la question de gouvernance dans les programmes inter-

nationaux. Les deux initiatives bénéficient de l’appui d’un

certain hombre de gouvernements, des agences multilaté-

rales, des entreprises et des groupes de la société civile.

Néanmoins, il faut relever que certains gouvernements

africains marquent timidement le pas en ce qui concerne

l’application des principes de l’EITI et des campagnes

connexes.

Si les décideurs nationaux ont généralement mis l’accent

sur l’équité dans la répartition des bénéfices entre les

investisseurs miniers et le pays d’accueil, aujourd’hui, l’at-

tention est portée sur les bénéfices tirés par les commu-

nautés où les projets miniers sont implantés pour assurer

l’équilibre entre les préoccupations et les intérêts locaux et

nationaux. Ces bénéfices peuvent revêtir plusieurs formes.

Il s’agit par exemple des recettes accumulées par la com-

munauté à cause de la location (taux de propriété et loca-

tion des terres), des bénéfices qui représentent la part de

la communauté en ce qui concerne les recettes du gou-

vernement central et les bénéfices hors revenus tels que

l’emploi pour les résidents locaux ; l’aide aux institutions de

santé et d’éducation communautaires; l’accès à l’utilisation

des infrastructures minières par le grand public, etc.

L’un des grands sujets de préoccupation pour les déci-

deurs dans les pays en développement porte sur les méca-

nismes d’allocation des parts des recettes minières du

gouvernement central aux communautés minières locales,

et la gestion des fonds ainsi alloués. L’élément le plus

important auquel il faut veiller en ce qui concerne les recet-

tes reversées aux communautés (de même que les recet-

tes retenues par le gouvernement central), c’est la façon

de gérer et d’utiliser ces fonds. Etant donné que les gise-

ments miniers ont une durée de vie limitée, les économies

locales qui dépendent essentiellement sur l’exploitation

minière peuvent à un moment donné s’arrêter de tourner si

Supplément E&Mmars 200913

•••

Page 119: Energie Mines 10 Fr

•••l’utilisation et la gestion des recettes de la communauté ne

sont pas planifiées de manière judicieuse. Le défi majeur

reste la diversification de l’économie pour éviter la création

des communautés minières qui dégénèrent en villes fantô-

mes après l’établissement des ressources. Une attention

particulière devra être portée sur la formation de ces com-

munautés en gestion des recettes, sur le renforcement de

leurs capacités de négociation avec les gouvernements et

le secteur privé, ainsi que leurs capacités à investir dans

les activités économiques après l’exploitation minière et

dans les infrastructures utilitaires.

Il existe plusieurs programmes de gestion des recettes

minières des pays ou communautés d’accueil. Il y a, par

exemple, l’Alaska Permanent Fund (basé sur les recettes

pétrolières) et les Fonds fiduciaires implantés dans l’île

Nauru qui sont alimentés par les recettes de phosphate. Le

plan d’allocation, de gestion et de suivi des recettes du

projet pipeline Tchad-Cameroun intègre le principe de sau-

vegarde d’une partie des recettes de l’Etat «pour les géné-

rations futures. Il existe deux autres aspects de ce schéma

qui pourront servir de modèle pour d’autres projets miniers

en Afrique. Il s’agit de :

a) l’attribution d’une proportion des recettes en vue du

financement des secteurs prioritaires définis dans l’écono-

mie nationale ;

b) la création d’un comité de supervision (composé des

représentants des administrations et des membres de la

société civile) chargé de gérer et de contrôler les fonds

injectés dans la structure.

Etant donné que le projet vient tout juste de démarrer, il

serait judicieux d’évaluer l’efficacité de ce schéma de ges-

tion dans sa phase pratique.

Il pourrait y avoir des dispositions et des accords spéciaux

entre les sociétés minières et les communautés locales

respectives susceptibles de promouvoir efficacement le

développement desdites communautés. Il s’agit, entre aut-

res, des mécanismes facilitant l’accès du grand public à

certaines installations et infrastructures minières (lignes

électriques, routes, etc.) ; de l’aide à la construction et à

l’opérationnalisation des services de santé et d’éducation ;

et des mécanismes concernant l’emploi préférentiel de la

main-d’œuvre locale et le recours aux services des entre-

prises locales. A titre d’illustration, les sociétés minières

dans les champs aurifères du Lac Victoria en Tanzanie ont

conclu des accords de développement communautaire

similaires avec les autorités locales. Une société minière

peut également accepter de fournir certaines infrastructu-

res aux communautés en contrepartie des dégrèvements

d’impôts.

Autres défis majeurs que devront relever les décideurs :

c) la création et la pérennisation des richesses minières

sans compromettre les considérations environnementale,

sociale et culturelle et en assurant un cadre réglementaire

qui favorise la création des minerais ;

d) la sauvegarde à travers les investissements des recet-

tes minières afin d’assurer la pérennité des richesses ;

e) l’amélioration de la gouvernance et de la politique

macroéconomique afin de remédier aux phénomènes tels

que le «syndrome hollandais», la recherche des rentes et

la corruption, l’impact de l’exploitation des ressources

naturelles sur les conflits et les facteurs exogènes tels que

l’instabilité des prix des produits de première nécessité.

Le boom des ressources a très souvent une incidence

négative sur l’économie locale. Il s’agit, par exemple, du

«syndrome hollandais» après que les phénomènes ci-des-

sous furent observés suite au boom du gaz naturel en

Hollande dans les années 1960 :

• Le renforcement du compte courant du fait de ce boom

qui a provoqué l’accroissement des rentes, ce qui a ren-

forcé la monnaie locale, rendant par conséquent d’autres

secteurs moins compétitifs, notamment l’industrie manu-

facturière dont les contrats ont conduit à la désindustriali-

sation.

• L’engloutissement d’un capital local et des ressources

humaines limités dans le secteur minier en expansion,

entraînant de ce fait le sous-développement des autres

secteurs et, par ricochet, une totale dépendance écono-

mique vis-à-vis du secteur en plein essor.

• L’instabilité fiscale provoquée par une baisse soudaine

des recettes de l’Etat (boom/dépression des rentes) au

terme du cycle, ce qui ne saurait correspondre au resser-

rement de la dépense publique qui, en retour, entraîne les

déficits de l’Etat, le recours accru à la dette et à une pres-

sion inflationniste sur la monnaie locale. Il s’agit là d’une

image réelle de ce qui s’est produit en Zambie dans les

années 1980 suite à la chute du cours du cuivre.

L’une des stratégies communément utilisées consiste à

garder les rentes perçues de façon inattendue dans un

fonds de «stabilisation» ou d’ «avenir» offshore et à ne pas

augmenter rapidement les dépenses publiques en fonction

de l’accroissement des revenus. Généralement, ces fonds

sont ensuite investis dans une diversité d’instruments

(titres, obligations, marchés de capitaux, etc.) devant cons-

tituer des sources de revenus fiables dans l’avenir. C’est le

cas de la Norwegian «Future Fund». Cependant, pour les

pays ne disposant pas d’infrastructures de base, une par-

tie de ces fonds pourraient bien être investie dans des pro-

jets infrastructurels à long terme, tels que les routes, les

chemins de fer, les ports, l’énergie, l’eau, les télécommuni-

cations, etc., susceptibles de soutenir la concurrence dans

d’autres secteurs (diversification). Cela permettrait de réin-

vestir peu à peu l’argent des rentes dans l’économie sur

une période de 10 à 20 ans, et d’améliorer théoriquement

l’effet de choc des grands flux des changes sur la balance

des paiements (compte courant) et le budget national.

Toutefois, il est extrêmement difficile pour les pays pauvres

de satisfaire aux besoins immédiats et pressants de leurs

populations. Ainsi, de telles politiques fiscales doivent être

enracinées dans des lois qui ne laissent pas à un éventuel

gouvernement populiste la possibilité d’utiliser les fonds

offshore pour se payer une popularité à court terme.

Une telle stabilisation des fonds futurs pourrait également

assurer une équité transgénérationnelle en matière d’ex-

Supplément E&Mmars 200914

Page 120: Energie Mines 10 Fr

Energie Minesmars 2009121

&

traction de ressources non renouvelables dans la mesure

où ce sont les générations futures qui bénéficieraient des

investissements visant à améliorer le paysage infrastructu-

rel. Le réinvestissement des revenus tirés de ce boom per-

mettrait également le développement des entreprises loca-

les du secteur des infrastructures (construction et ingénie-

rie), ainsi que des entreprises de fourniture (ciment, barre

à béton armé, équipement. etc.) au lieu de ne compter

exclusivement que sur les entreprises et fournisseurs

étrangers (importations).

Pour les pays africains ne disposant pas d’opportunités de

se doter d’infrastructures à long terme, une partie des

fonds offshore pourrait être réinvestie dans un fonds d’in-

vestissement régional ou continental, à l’instar du Fonds

panafricain pour le développement des infrastructures

(FPDI) qui allouerait aux pays des revenus futurs. Il facili-

terait également le développement des marchés régionaux

pour les produits nationaux et baisserait le coût des pro-

duits régionaux et de la logistique en vue de ses exporta-

tions futures.

Résoudre les problèmes infrastructurels en Afrique

Une stratégie de développement basée sur les ressources

connaît généralement de graves difficultés dans nombre

de pays africains du fait du manque des infrastructures

(notamment transport et énergie) nécessaires à la réalisa-

tion de leur potentiel en ressources naturelles. Ceci est

particulièrement vrai pour les pays enclavés et, d’une

manière générale, les coûts de logistique relatifs de

l’Afrique représentent environ 250% de la moyenne mon-

diale ; ceci pour quatre raisons :

• L’Afrique est le continent le plus élevé en altitude (il

compte peu de fleuves navigables) et 93% du continent se

situent dans les zones de grandes précipitation9, ce qui

entraîne des coûts plus élevés en termes de construction,

de fonctionnement et d’entretien des infrastructures.

• La mauvaise balkanisation de l’Afrique par l’Europe a

donné lieu à l’enclavement de nombreux pays africains

(14) ;

• L’Afrique ne dispose que de 10% de terre à l’intérieur de

la côte (comparativement à 18% pour l’OCDE et 27% pour

l’Amérique latine) ;

• Seulement 21 % de sa population vivent dans les 100 km

de côte (contre 69% dans l’OCDE et 42% en Amérique lati-

ne).

A cause de cette difficulté, les ressources de nombre de

pays africains sont «coincées» et ne peuvent actuellement

pas être exploitées puisque l’on ne peut se permettre d’al-

louer à des projets isolés les sommes colossales néces-

saires aux infrastructures du fait de l’insuffisance des ren-

tes. Néanmoins, des groupes de projets ou bien quelques

projets à grands capitaux (notamment dans les domaines

des mines et de l’énergie) peuvent souvent soutenir col-

lectivement les investissements infrastructurels à travers

des contrats de type «use-or-pay» passés avec les maît-

res d’œuvre. Cette uniformisation des usages nécessite

une collaboration transfrontalière, dans la mesure où les

questions de ressources s’accommodent très peu des

frontières politiques.

Par conséquent, le vaste potentiel de l’Afrique en matière

de ressources peut bien se réaliser par les Corridors de

développement intégré multilatéraux (Annexe 2), au lieu

d’une autre ruée vers les ressources.

Cadre d’action Le cadre d’action définit une matrice tant au plan national,

sous-régional que continental qui permet de mettre en

œuvre la Vision minière de l’Afrique à l’horizon 2050. Trois

étapes de mise en œuvre ont été identifiées, à savoir une

étape à court terme (de 0 à 5 ans à compter de l’adoption

de la vision), une étape à moyen terme (5 à 20 ans) et une

étape à long terme (entre 20 et 50 ans). Les attributions

des principaux acteurs ont été définies chaque fois que

cela était possible. Ce cadre d’action doit être considéré

comme un outil dynamique adapté au contexte local et

comme une étape du développement de l’économie miniè-

re. Ainsi, les trajectoires de réalisation de la vision au

niveau national et sous-régional seront différentes. Malgré

tout, l’Afrique ne pourra atteindre son objectif ultime d’in-

dustrialisation et de développement que dans une action

collective.

Notes• MAEP : Mécanisme africain d’évaluation par les pairs

• EITI : Initiative pour la transparence dans l’industrie extracti-

ve

• CCNUCC : Convention-cadre des Nations unies sur les

changements climatiques

• EIS : Evaluation de l’impact social

• PAS : Plan d’action social

• PMME : Petites, micro et moyennes entreprise

• JSE : Jeune société d’exploitation

• Le FPDI a été créé par un groupe de caisses de retraite en

Afrique pour le développement du continent et pour allouer à

ces caisses des revenus futurs.

• Zone de convergence intertropicale

Supplément E&Mmars 200915

•••

Page 121: Energie Mines 10 Fr

•••

Supplément E&Mmars 200916

Actions en cours d’après les termes de la vision

• Renforcement des capacités – DRH (technique, négociation, affaires, marché des produits de base) & institution-nelles (renforcement de celles existantes et création de nouvelles nécessaires aux plans national, régional et continental).

• R & D visant au développement des capacités locales pour soutenir le processus d’industrialisation.

• Partenariat entre l’Etat et le secteur privé, les organisations de la société civile, les communautés et d’autresacteurs-clés.

• Engagement des partenaires au développement tels que la BAD, l’ONU, la Banque mondiale, etc. ainsi qued’autres acteurs à l’échelle du continent, à l’instar de l’AMP et autres associations de producteurs.

• Une revue continentale par la CEA/CUA des performances des pays ou de la sous-région en matière de respectdes normes et stratégies adoptées.

Actions spécifiques

Objectifs Actions correspondantes

Niveau national Niveau sous-régional Niveau continental

Court terme < 5 ans

Promouvoir lagouvernance desressourcesnaturelles (gérerl’engagement desparties prenantesdurant tout lecycle d’exploita-tion de la mine ;améliorer la ges-tion despaiements partransfert)

Intégrer les principes de l’EITI et le Plande certification du processus deKimberly dans les politiques, les lois etla réglementation nationales, encour-ager la création d’organismes nationauxde contrôle et impliquer les parlemen-taires et les comités indépendants dansle suivi des projets miniers ; envisagerla décentralisation de la distribution desrevenues miniers, renforcer les capac-ités de gestion des revenus miniers desinstitutions nationales et sous-régionales

Accélérer les processusd’harmonisation auniveau sous-régional

Inclure un chapitre sur lesressources humainesdans le MAEP

Promouvoirl’équité transgénéra-tionnelle

Envisager l’utilisation des Fonds pourles générations futures et les Fonds destabilisation ; intégrer le secteur minierdans les plans nationaux de développe-ment et les stratégies de réduction de lapauvreté