en bref - la nef, en chemin vers la banque éthique · nelly savoye chargée de gestion du risque...

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EN B

REF

ukushima explose sous les coups de boutoir de la nature. L’arrogance technologique de l’Homme déverse alors sa radioactivité. Pour des décen-

nies. Victime d’une société énergivore, les populations se retrouvent prises au piège du nucléaire. Alors que les poissons pêchés très au-delà du périmètre de sécurité se révèlent radioactifs, que les pluies empoisonnent cultures et élevages, combien de personnes verront leur vie bouleversée, écourtée, des suites de l’explosion de seulement trois réacteurs ? Nous ne le saurons proba-blement jamais.La Grèce implose sous des coups de boutoir croisés : iniquité fiscale, surendettement et financiers dévoyés qui la conseillent tout en spéculant contre elle. Le pays implose victime d’une absence de solidarité, de vision à long terme et de transparence. Combien de personnes verront leur vie bouleversée, écourtée, des suites de ces comportements ? Nous ne le saurons probablement jamais.Dans ces deux cas, qui pourraient être qualifiés d’ex-trêmes, la personne humaine, le citoyen, est relayé au second rang, derrière des considéra-tions de plus en plus financières d’un mode de fonctionnement qui semble se généraliser. Un fonctionnement dominé par le court terme, par l’irrespect et par le manque de considération pour au-trui. En un mot, un fonctionnement en manque de fraternité. Alors que l’argent devrait être le moyen du développe-ment humain, il est devenu un but en soi. Alors que l’épargne devrait être un bien commun de l’humanité au service d’un mieux être collectif, elle est deve-nue l’outil de ses maux.

Jean-Marc de BoniPrésident du Directoire

F

Inquiétés, stupéfaits, voire indignés, par cet état de fait, vous êtes 30 170 sociétaires à avoir rejoint la Nef, à vous être engagés pour permettre une alternative et remettre la finance au service de l’humain. Ceci dans un contexte fiscal incertain quant aux avantages fiscaux concernant les souscriptions au capital d’entreprises solidaires. Cet engagement permet de doter la Nef d’un capital de 26,3 M€, la plaçant parmi les établissements financiers français les plus solvables. Mais surtout, ce niveau de capital lui permet, et même lui fait néces-sité, de continuer à augmenter fortement son activité de prêts.Après l’arrêt du projet de fusion avec Banca Etica (du fait de cette dernière) et un large processus de consul-tation, vous avez de nouveau orienté notre coopérative vers une construction européenne devant permettre à la finance éthique de se développer aussi en France. Vous avez demandé à la Nef d’en être la représentante sur son territoire. Pour cela, le Directoire a évolué. Jacky Blanc a souhaité se consacrer à la Coopérative de fi-nance éthique, désormais porteuse du projet européen, et le Conseil de Surveillance de la Nef m’a confié la tâche de renforcer les fondamentaux de notre coopé-rative et de la préparer à cette évidence : devenir une banque éthique coopérative en France.Complétée par le déménagement de notre siège, l’an-née 2011 a été une année de nombreux changements, de revisite de notre identité, d’élargissement de nos actions de financement et de renforcement de notre implication dans des projets de transition écologique et économique. Une année aussi de forte augmentation de l’activité Crédit afin de répondre à l’attente d’épar-gnants toujours plus nombreux. Enfin, une année de mise en lumière économique de la nécessaire évolution de notre statut et de nos liens avec notre partenaire historique.

Élise GauthierDélégation de NantesChargée de Crédit

Maxime Denis Administrateur Systèmes et Réseaux

Romain NoyerDélégation de NantesChargé de Crédit

Marc FavierResponsable de Projets

Françoise Gachon Assistante de Direction

Sylvie GarridoChargée de Gestion Épargne

Nicolas Le GallDélégation de ToulouseChargé de Crédit

Vanessa GernerDélégation de Toulouse

Chargée de Crédit

Marlène GorriasDélégation de ToulouseCoordinatrice Administrative et Commerciale

Isabel MoquetResponsable Ressources Humaines

Hélène BrunetDélégation de ToulouseChargée de Crédit

Nicolas MorandConseiller Épargne et Approche patrimoniale

Cédric SylvestreResponsable Systèmes et réseaux

Sonia RouabahChargée de Gestion Épargne

Nelly SavoyeChargée de Gestion du risque

Florent MullerResponsable Vie Coopérative

Philippe PascalConseiller Épargne

Yoran PlaysChargé de Gestion Crédit

Ludovic PlotResponsable Comptable

Fanny BertrandComptable

Étienne JavelleSecrétaire GénéralMembre du Directoire

Julie LavitDélégation de ToulouseDéléguée Régionale

Victor GrangeDélégation de LyonChargé de Crédit

Ivan ChaleilDélégation de LyonDélégué Régional

Béatrice ChauvinDélégation de LyonBanquière itinérante

Aline DesplantesDélégation de LyonChargée de Crédit

Valérie DumesnyResponsable Vie Coopérative

Safiatou BaryChargée de contentieux

Martine BasilettiChargée de Gestion Épargne

Hatem BelghaliAnalyste - Développeur

Sandrine BouritChargée de Gestion Crédit

Tony BellœuvreResponsable Prêts aux Particuliers

Wilfride AudebrandCoordinatrice Administrative et Commerciale

Salima KhellasResponsable Service Épargne

Marie-Noëlle LafondResponsable Moyens Généraux

Audrey MilhorgneResponsable Communication

Frédéric MoukarimResponsable Back-Office

Anne-Charlotte PescéDélégation de LyonChargée de Crédit

Sophie RaleighChargée de Communication

Soucithra RollinDélégation de LyonChargée de Crédit

Djamila SouibkiChargée d’accueil

Nadine ThieryResponsable

Service Gestion Crédit

Noémie TorreDélégation de LyonCoordinatrice Administrative et Commerciale

Aline JosserandDélégation de LyonCoordinatrice Administrative et Commerciale

Virginie LambotteResponsable Accueil Épargne

Léo MirandaChargé de projets

Cécile Verjus - LepersResponsable des Délégations

Romain DonnedieuDélégation de ParisChargé de Crédit

Valérie AujéDélégation de Paris

Coordinatrice Administrative et Commerciale

Amandine AlbizzatiResponsable des partenariats

Nathalie FleuretResponsable des systèmes d’information

Julien Le CouturierDélégation de NantesDélégué Régional

Vincent LagalayeDélégation de ParisDélégué Régional

Catharina RissoanComptable

Corentin MoquetAdministrateur - Développeur en apprentissage

Après l’arrêt du projet de fusion avec Banca Etica, les sociétaires de la Nef lui ont donné en 2011 un nouveau souffle, et ce afin qu’elle incarne la finance éthique en France et crée les conditions d’émergence de la première banque éthique dans notre pays.

C ela a amené notre coopérative à se concen-trer sur son activité et sur ses fondamen-taux afin de pouvoir mieux se redéployer.

2011 aura aussi été l’année du départ de Jacky Blanc qui, après 10 années passées à la Prési-dence du Directoire et avoir grandement contri-bué au rayonnement de la Nef, n’a pas souhaité voir son mandat renouvelé. Jean-Marc de Boni, Directeur Général depuis février 2009, lui a ainsi succédé le 1er juillet. Parallèlement, nous avons déménagé le siège administratif de la Société financière de la Nef dans des locaux mieux appropriés à son activité actuelle et plus respectueux de ses valeurs. Ces changements importants sont intervenus dans un contexte de croissance soutenue de notre activité.

Des ressources de nouveau en forte hausse

Ce nouvel élan a aussi été possible grâce aux épargnants et sociétaires de la Nef, toujours plus nombreux à lui faire confiance. En portant l’en-cours des dépôts à terme et des Plans d’épargne Nef à plus de 91 M€ (en hausse de 25 %) et le montant de son capital à 26,3 M€ (en hausse de 6 %), ils ont permis à la Nef de porter à 117 M€ les ressources directes utilisables pour réaliser des prêts.

— Ressources directes

Le capital de la Société financière de la Nef est ainsi de 26 332 350 € au 31 décembre 2011, en hausse de 6 %. Ceci permet ainsi à notre coo-pérative d’afficher un niveau de solvabilité (rapport entre les fonds propres et l’encours de prêt pondéré) de plus de 15 % se situant, sur ce plan, en tête des établissements financiers les plus solides de France. Cela permet aussi et surtout d’envisager avec sérénité un développe-ment soutenu de l’activité au service d’une éco-nomie fraternelle, respectueuse de la personne humaine et des générations futures.

Par ailleurs au 31 décembre 2011, la coopérative comptait 3 035 sociétaires de plus qu’en 2010 à la même date, portant ainsi leur nombre à 30 170. Cette augmentation est intervenue dans un contexte fiscal incertain : l’avantage fiscal, bien qu’en réduction, a en effet pu être main-tenu pour les souscripteurs au capital de notre coopérative en raison de son statut d’entreprise solidaire, et ce grâce à un important travail de sensibilisation des parlementaires aux particula-rités des entreprises solidaires, réalisé en colla-boration avec le collectif Finansol auquel la Nef apporte toujours son soutien. Il est cependant à peu près certain que ces avantages continueront à être rognés, voire à relativement brève échéance. Cela amènera alors très certai-nement notre coopérative à compléter sa poli-tique de rémunération des parts sociales afin d’assurer non seulement la pérennité de son capital mais aussi son augmentation, indispen-sable pour poursuivre le développement de son activité de prêts.

L’encours des comptes à terme a atteint 67 728 199 €, en hausse de 5 %, celui des Plans d’épargne Nef 14 009 404 €, en hausse de 35 %. S’ajoute à ces encours celui des sommes disponibles provenant de comptes à terme ou plans échus en attente de réemploi par les épar-gnants, pour un montant de 9 341 941 €.

Pour la Nef, les ressources directes que consti-tuent le capital, les comptes à terme et les plans sont les plus importantes. Elles seules lui per-mettent actuellement de réaliser des prêts sur plusieurs années sans prendre le risque de voir le niveau des sommes disponibles ou leur coût (le taux) évoluer défavorablement.

Les autres ressources, indirectes et beaucoup plus courtes, lui sont tout aussi précieuses car elles lui permettent d’assurer le paiement de ses charges en prenant des risques plus importants que la moyenne des banques (40 % de création d’entreprises) sans devoir pour autant augmen-ter les taux de ses crédits.

— Ressources indirectes

24 756 comptes-chèques Nef – Crédit Coopéra-tif (en hausse de 12 %) représentant un encours de 119 425 183 € (en hausse de 17 %) et 9 901 livrets Nef – Crédit Coopératif (en hausse de 16 %) représentant un encours de 144 618 290 € (en hausse de 10 %) constituent une source très importante de liquidités pour la Nef.Ces liquidités peuvent être utilisées par notre coopérative au travers d’un mécanisme de prêt que le Crédit Coopératif lui consent à hauteur de 75 % de l’encours des comptes-chèques et 90 % de l’encours des livrets. Ces prêts sont consentis à un taux d’intérêt égal à l’« Euribor 6 mois + marge Crédit Coopératif » pour la part issue des comptes-chèques, et égal au « taux du livret Nef + marge Crédit Coopératif » pour la part issue des livrets.

En 2011, ce mécanisme a fait l’objet de modifi-cations importantes ayant nécessité une longue négociation avec le Crédit Coopératif suivie d’une analyse de l’Autorité de Contrôle Pruden-tiel (ACP – Banque de France). Ces discussions se sont étalées sur toute l’année et ont privé la Nef de plus de la moitié de ses ressources indi-rectes, impactant très fortement son équilibre économique. Rappelons en effet que ces res-sources génèrent un revenu complémentaire non négligeable, au travers de comptes à terme rémunérés souscrits auprès du Crédit Coopératif, permettant ainsi à la Nef de faire face à ses coûts de fonctionnement et à la prise en charge d’impayés sur les crédits (ces derniers étant plus importants que dans les banques en raison d’une forte proportion de crédit réalisés pour la création d’entreprises, sans pour autant aug-menter ses taux de prêt). Ce mécanisme contri-bue donc clairement à améliorer les conditions d’accès au crédit pour les emprunteurs.

Outre l’incapacité pour la Nef de disposer direc-tement de ces ressources, dont elle a pourtant clairement la « paternité », les prêts qui lui sont consentis par le Crédit Coopératif le sont sur une durée de 6 mois renouvelable pour les trois quarts, de 3 ans pour le douzième et de 5 ans pour le douzième restant. Ceci alors même que ces sommes sont réputées stables sur 5 à 7 ans sur les comptes d’une banque. Cette impossibilité de disposer directement, à un coût et sur une durée correspondant à la durée statistiquement constatée, de telles dispo-nibilités sur les comptes d’une banque est direc-tement liée au fait que la Nef n’est pas (encore) une banque à part entière : elle ne peut gérer elle-même les comptes-chèques et les livrets. Ce mécanisme et cette forme de coopération avec le Crédit Coopératif, qui a clairement per-mis à la Nef de se développer, atteint donc au-jourd’hui ses limites.

Une année de redémarrage du Crédit

Avec 33 671 427 € de crédits accordés pour 324 projets, l’activité Crédit a connu une pro-gression de 57 % par rapport à 2010 qui avait été une année décevante. Sur ces accords, 239 prêts ont été débloqués pour un montant de 20 189 123 € dont 5 M€ qui avaient été accor-dés en 2010. D’autre part, 18 M€ étaient en attente de déblocage au 31 décembre 2011.

Cette forte progression est le fruit d’une straté-gie engagée fin 2010, visant à :— augmenter notre pro-activité en nous por-

tant au-devant d’emprunteurs potentielle-ment intéressés par la démarche de la Nef mais qui ne la connaissaient pas encore ;

— nous adresser à des collectivités locales pour des projets entrant dans le cadre des ac-tivités financées par la Nef (éco-construction, dépollution, efficacité énergétique, actions sociales, etc.) ;

— réaliser des prêts de montants plus impor-tants tout en maintenant un développement soutenu des prêts de moins de 30 000 €.

Elle est aussi le fruit d’une politique de taux contenus : alors que les banques augmentaient sensiblement leurs conditions, nous avons main-tenu nos taux au niveau de ceux de 2010. Enfin, cette évolution est portée par un effort de for-mation important de nos équipes commerciales, de l’ordre de 9 % de la masse salariale.

L’encours des prêts a ainsi été porté à 80 926 764 € au 31 décembre, en progression de 10 %, pour un total de 1 591 prêts en cours de remboursement.

Parallèlement, le coût du risque s’est forte-ment contracté : au 31 décembre, le montant des provisions nettes de reprises était en baisse de 27 %, le coût du risque s’établissant ainsi à 0,83 % contre 1,19 % au 31 décembre 2010. Rappelons que la Nef opère sur les segments d’emprunteurs réputés les plus risqués pour les établissements financiers, à savoir les entrepre-neurs individuels et les TPE, et que 40 % de son activité porte sur le financement de la création d’activité. Le coût du risque de notre coopéra-tive est donc à mettre en regard de cette par-ticularité.

DIRECTOIRE RAPPORT DU

À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Jean-Marc de BoniPrésident du Directoire

Étienne JavelleSecrétaire Général

Membre du Directoire

RAPPORT DU DIRECTOIRE

À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Orientation de l’épargne : l’écologie, toujours plus de succès

Depuis l’origine, la Nef permet à chaque épar-gnant de choisir une orientation pour l’argent qu’il lui confie, cette particularité étant au cœur de sa raison d’être.En 2011, 47 % du montant des dépôts réalisés à la Nef ont ainsi fait l’objet d’un choix d’orien-tation de la part des épargnants, le solde étant laissé à la libre disposition de la coopérative. Cette proportion de sommes affectées est en constante augmentation. Les choix réalisés en 2011 mettent en avant, une fois de plus, l’écologie qui recueille 60 % des suf-frages, suivi du social avec 33 % et le solde, 7 %, pour la culture.Les prêts débloqués suivent cette tendance, le sec-teur social demandant cependant à être renforcé.

Prêts aux particuliersL’année 2011 a été marquée par le développe-ment du financement d’installations de cen-trales

Agriculture Biologique 1 24 000 €

Énergies renouvelables 13 837 550 €

Éco-Construction 4 259 000 €

Réhabilitation, rénovation 3 462 000 €

Véhicule moins polluant 2 25 300 €

de l’énergie 1 9 000 €

Écologie Divers 1 26 000 €

Avances sur épargne et capital 5 119 000 €

TOTAL 30 1 761 850 €

Informatique : un chantier sécurisé

2010 a été l’année de l’implantation du pro-giciel T24 de Temenos, devenu depuis leader en France de l’informatique bancaire suite au rachat de Vivéo. Cette implantation s’est faite en 2 temps : l’identification des personnes et l’épargne dans un premier temps, puis les cré-dits. À la suite du constat que nous faisions d’un travail de paramétrage incomplètement réalisé par Temenos, nous avons reporté la bascule des crédits. Cela a rendu inconfortables nos travaux de comptabilité, mais nous a permis de revoir intégralement les modules Crédit afin d’en sécu-riser le paramétrage. Pour cela nous avons fait appel à un intervenant spécialisé dans ce type de travaux pour T24. Les crédits devraient donc pouvoir basculer sous T24 à la fin du premier semestre 2012. Les conséquences financières de ces travaux supplémentaires font actuellement l’objet d’une discussion avec Temenos.Il n’en reste cependant pas moins nécessaire de continuer à travailler pour développer un poste de travail efficace et totalement intégré, et ce afin d’en l’ergonomie et donc l’effica-cité pour les salariés de la Nef au service de nos sociétaires et épargnants. T24 n’est, dans ce cadre, que la fondation sur laquelle notre sys-tème sera appuyé.

Projet européen : une voie s’ouvre

Sous la direction de la Coopérative de finance éthique, les travaux avec nos partenaires Credal, Hefboom, Oekogeno et Banca Etica ont abouti à la décision de créer un fonds d’investissement européen dans les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Cette décision a été prise à l’issue d’une réflexion sur les voies que nous pouvions emprunter afin de donner rapidement un aspect concret à notre collaboration. La créa-tion de ce fonds est aujourd’hui soutenue par la Commission Européenne qui a alloué une sub-vention à ce projet. Parallèlement à ce fonds d’investissement a émergé la proposition de créer une caisse de refinancement commune aux établissements éthiques de toute l’Europe qui voudraient y adhérer. L’objectif de cette caisse de refinance-ment serait de permettre aux établissements disposant d’excédents de trésorerie de les mettre à la disposition des établissements qui en auraient besoin.Enfin, nos partenaires nous ont fortement inci-tés à mener une démarche de demande d’agré-ment de banque de plein exercice pour la Nef en France, et ce afin de renforcer notre position et de ne pas faire peser sur le calendrier du projet européen les contraintes propres à la Nef. Que la Nef soit une banque de plein exercice dans son pays est perçu, par nos partenaires, comme un point d’appui supplémentaire pour notre pro-jet coopératif européen. Nous ne pouvons que souscrire à cela.

Le résultat 2011Bien que dopé par la vente de notre ancien siège, le résultat de l’exercice 2011 ne reflète cependant pas l’intégralité des efforts réalisés.Le Produit Net Bancaire est en hausse de 12 %, pour s’établir à 5 939 K€ ; il reste cependant en deçà de nos attentes et sa progression couvre à peine celle des charges qui, bien qu’en deçà des prévisions, augmentent de 13 %. Le coefficient d’exploitation a atteint 82 % et le ré-sultat brut s’est établi à 1 130 K€, en hausse de 6 %. Le résultat net s’est établi à 375 K€. Ce résultat a cependant été largement porté par la plus-value nette comptable de 328 K€ réalisée sur la vente de notre ancien siège. Cette plus-value nous a permis, comme prévu, de faire face d’une part aux charges de déménagement, représentant 25 K€ et entière-ment comptabilisées sur l’exercice, et d’autre part au provisionnement sur NCEM / Sens pour 169 K€. Cette situation contrastée est due au fait que la Nef a été privée de plus de la moitié de ses res-sources indirectes sur toute la durée de l’exer-cice 2011 en raison de négociations longues avec notre partenaire, le Crédit Coopératif. Cela a

un manque à gagner de l’ordre de 300 K€ sur l’exercice. Si nous avions pu disposer de l’inté-gralité de nos ressources indirectes, le coefficient d’exploitation se serait établi à 77 %. Nous me-surons ainsi l’impact de ce fonctionnement dû à l’impossibilité de gérer par nous-mêmes ces res-sources (comptes-chèques et livrets) dont nous avons pourtant la paternité.

ÉCOLOGIE — SOCIAL — CULTUREL

Souhaits d’affectation de l’épargne en 2011(en pourcentage)

Répartition des déblocages des prêts, en montant, en 2011(en pourcentage)

33 60

7

1674

10

RAPPORT DU DIRECTOIRE

À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Vous pouvez télécharger la liste détaillée des projets financés

par la Nef et le Rapport Annuel 2011 complet de la coopérative sur le site Internet de la Nef !

www.lanef.com

Documents également disponibles sur simple demande

([email protected], 04 72 69 08 60).

Woopa : un défi à la hauteur des valeurs de la Nef

Woopa, tel est le nom du bâtiment situé aux 8 et 10 avenue des Canuts à Vaulx-en-Velin (69), au sein duquel la Nef a emménagé le 25 novembre 2011. L’emménagement s’est réalisé au cours d’une fin de semaine, sans aucun incident, avec un redémarrage des activités à l’heure prévue. Cela a été possible grâce à une organisation et une coordination sans faille, pilotée par nos ser-vices « Moyens Généraux » et « Informatique et Réseaux », une animation réalisée par notre service « Projets » et à l’implication de tous les salariés.

Woopa est un bâtiment construit par la SCI Pôle Carré de Soie dont la Nef détient 34 % du capital aux côtés de ses partenaires et voisins. Ce bâti-ment est dit à « énergie positive » tous usages : il est censé produire plus d’énergie qu’il n’en consomme, ceci grâce à sa conception très inno-vante, à son isolation renforcée, à ses 1 800 m² de panneaux et à sa centrale de cogénération à l’huile de colza. Mais au-delà de « l’enveloppe », la Nef a souhaité aller jusqu’au bout de la logique environnementale : la totalité des aménagements intérieurs des locaux qu’elle occupe a été réalisée à l’aide de matériaux 100 % écologiques, sans colle ni solvant (bois, magnésie, ouate de cellulose, peintures et huiles écologiques, etc.), et ce pour un budget sensi-blement équivalent à celui d’un aménagement « traditionnel ». Cette prouesse a été permise grâce à un engagement fort des entreprises qui ont joué le jeu, tout particulièrement Structa (PME drômoise spécialisée dans l’aménagement de surfaces professionnelles) et Valchromat (cloisons écologiques).

Au-delà de ses performances techniques, Woopa se veut également être un lieu d’échanges et d’ouverture conçu par et pour des entreprises engagées dans une démarche respectueuse de la personne. C’est ainsi que nous y trouvons une salle de restauration commune de 80 places, avec terrasse, une salle de repos, une salle de sport ainsi que des salles de réunion partagées. De nombreuses animations sont proposées aux salariés par la société Etic à laquelle cette ani-mation a été confiée. Woopa est également un lieu ouvert sur son environnement et accueille différentes manifestations culturelles grâce no-tamment à une salle de conférence totalement équipée d’une capacité de 150 personnes as-sises, complétée d’une salle d’activité de 80 m² et d’un office. Ces derniers équipements ont été réalisés par la Nef.

Toutes ces promesses ne seront cependant te-nues que si tous les occupants de l’immeuble, plus de 400 personnes, jouent le jeu sur les consommations énergétiques et s’ouvrent à l’autre. Pour cela, outre les différentes anima-tions amenées par Etic, une charte d’utilisation du bâtiment a été communiquée à tous les occu-pants qui s’engagent à la respecter. Les consom-mations de chaque poste de travail seront ainsi suivies et les personnes régulièrement sensibili-sées aux conséquences de leurs comportements énergétiques afin de prévenir les éventuelles dérives.

Sur les plans juridique et financier, les locaux que la Nef occupe sont la propriété de la SCI Pôle Carré de Soie laquelle loue une surface de 2 857 m² à la SCI Côté Marguerite (détenue à 99,9 % par la Nef et en partie propriétaire de l’ancien siège). Cette dernière sous-loue ensuite une surface de 1 620 m² à la Nef. Les 1 237 m² restant sont disponibles à la sous-location au-près de tiers. Ce montage nous permet de dis-poser d’une réserve foncière pouvant accueillir notre croissance future sans peser sur notre coefficient d’exploitation. Les résultats de la SCI Côté Marguerite se retrouveront cependant bien dans le résultat net consolidé de notre coopé-rative. Il est donc important que ces 1 237 m² trouvent preneurs au plus vite. Au 31 décembre, plusieurs pistes étaient engagées dans ce sens nous permettant d’espérer qu’au moins la moi-tié de ces locaux seront sous-loués en 2012.

— NCEM (Nef Capital Éthique Management SA -

Société de Gestion) Le bout du tunnel ?

NCEM est une société de gestion de fonds créée en 2007 à l’initiative de la Nef qui détient au 31 décembre 2011 42 % du capital, le reste étant détenu par le Groupe Crédit Coopératif via Ecofi et Champlain. NCEM gère un FCPR, nommé Sens, de 10 M€. Les investisseurs du fonds Sens sont le Groupe Crédit Coopératif et la Nef à hauteur de 1,5 M€ chacun, suivi de APICIL (mutuelle Rhône-alpine de prévoyance et de retraite) ainsi qu’un certain nombre de structures familiales d’investisse-ment. Sens a investi à ce jour 2,5 M€ dans quatre sociétés que sont Idéo (vêtements équitables et écologiques) pour 500 K€, NovaBiom (produc-tion de rhizomes de miscanthus) pour 500 K€, Maisons Durables (conception et construction d’habitats écologiques) pour 800 K€ et 2Ô Inno-vation (filtration et dépollution de l’eau) pour 700 K€.Tous les investissements du fonds Sens, géré par NCEM, font l’objet d’une évaluation indé-pendante des impacts extra financiers par le dé-partement ISR de la Banque Sarasin, référence européenne en la matière.Comme toutes les structures de ce type au stade du démarrage, NCEM a besoin d’un certain temps avant de pouvoir équilibrer son activité et aussi un certain temps avant que le fonds géré affiche une performance positive. Cela amène ses actionnaires à provisionner leurs participa-tions durant les premières années. NCEM a de plus connu quelques difficultés au démarrage : la levée de fonds pour Sens s’est en effet faite en pleine crise financière et a donc mobilisé l’intégralité des moyens humains de NCEM. Cela l’a donc momentanément détournée de sa mis-sion : investir. Il lui était en effet difficile dans ce contexte de recherche de fonds de prospecter des structures dans lesquelles investir. La fin de la levée de fonds, intervenue fin 2010, a ainsi marqué le début d’un travail de recherche d’in-vestissements, travail qui porte aujourd’hui ses premiers fruits. D’autre part un nouveau fonds, Sage, verra très prochainement le jour. Il sera destiné à soute-nir les efforts d’investissements rendus néces-saires par l’évolution des conditions de rachat de l’électricité par EDF, sur des installations de production hydraulique de petite taille et au fil de l’eau. La gestion de ce nouveau fonds, dont les investissements sont déjà clairement identi-fiés, devra permettre à NCEM d’atteindre enfin l’équilibre.

Développement des entités liées

Les « entités liées » sont d’une part les entités développant une activité d’investissement et d’autre part Nef Gestion qui développe une acti-vité de conseils et de gestion.

Les entités développant une activité d’inves-tissement sont le fruit d’une stratégie issue des réflexions sur le « comptoir éthique » dont les premières réalisations ont été NCEM, une société de gestion de fonds, et la Foncière Terre de liens sous forme de commandite par actions. NCEM et les commandites répondent à un be-soin complémentaire au crédit proposé par la Nef : le besoin de fonds propres, de ressources stables pour un projet. Elles suivent cependant des logiques différentes : NCEM fait appel à des investisseurs avertis (institutions, structures familiales de gestion, etc.) qui lui confient leur argent pour l’investir conformément à la poli-tique annoncée. NCEM est seule ensuite à déci-der des investissements réalisés. Les sociétés en commandite, quant à elles, lèvent des fonds auprès du grand public au travers d’Offres au Pu-blic de Titres Financiers régulées par l’Autorité des Marchés Financiers. De plus, le porteur de projet est partie prenante dans la levée de fonds qui se fait avec la participation de son réseau, il est aussi codécideur et coresponsable, aux côtés de la Nef, des investissements réalisés. Nous parlons alors de levées de fonds collaboratives. Ces levées de fonds collaboratives ont toutes une thématique précise reliée à la notion de bien commun : la terre, l’énergie, l’habitat. D’autres devraient voir le jour sur des thématiques telles que la culture, l’eau ou les savoir-faire.

Superficie totale

Superficie utilisée par la Nef

Loyer annuel HT payé par la Nef

Coût total de l’ immeuble

Superficie maîtrisée par la Nef

RAPPORT DU DIRECTOIRE

À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

NOUVEAU !Retrouvez la liste détaillée

des investissements du fonds Sens en annexe de la Liste

des prêts 2011 de la Nef.

— Foncière Terre de liens (Société en Commandite par Actions) De nouveaux succès

La Foncière Terre de liens est une société com-manditée par actions dont la structure com-manditée est la Sarl coopérative Terre de liens Gestion détenue à 45 % par la Nef, 45 % par l’Association Terre de liens et 10 % par Sjoerd Wartena, fondateur de Terre de liens.L’objet de Terre de liens est l’acquisition de fon-cier agricole afin de le soustraire à la spéculation et le destiner de façon pérenne à une agriculture biologique. Terre de liens est ainsi une fabuleuse réponse à la problématique de l’accès à la terre. Le succès de Terre de liens ne se dément pas : la Foncière a obtenu un nouveau visa AMF le 27 décembre 2011 pour lever 5,8 M€ supplémen-taires, venant s’ajouter à son capital de 21,3 M€. Depuis sa création, en décembre 2006, la Fon-cière Terre de liens a procédé à 57 acquisitions foncières pour un total de 1 571 hectares, ainsi qu’à l’achat de 61 bâtiments agricoles et 22 mai-sons d’habitation, et ce dans presque toutes les régions françaises à l’exception de l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Corse.

— Énergie Partagée Investissement SCA Visa AMF obtenu !

EPI est une société en commandite par actions dont la structure commanditée (Énergie Parta-gée Commanditée) est une SAS coopérative dé-tenue par la Nef, Énercoop et Solira Développe-ment. Comme pour Terre de liens, EPI est l’outil financier d’un mouvement, Énergie Partagée, dont la seconde composante est une associa-tion, Énergie Partagée Association, regroupant plusieurs associations ou ONG engagées dans l’efficacité énergétique, la protection de l’envi-ronnement ou l’alternative énergétique. Son objet : investir dans l’efficacité énergétique et les moyens de production d’énergie renou-velable dans les territoires et détenus par des acteurs citoyens (SCIC, collectifs citoyens, col-lectivités locales, etc.).EPI a obtenu un visa de l’AMF le 19 septembre 2011 pour procéder à une Offre au Public de Titres Financiers à hauteur de 3 M€ venant s’ajouter à son capital initial de 1,1 M€. À ce jour EPI, qui compte d’ores et déjà plus de 170 actionnaires commanditaires, a investi 1,6 M€ dans des installations solaires et éoliennes en Rhône-Alpes, Centre et Bretagne.

— BâtiCité SCA Nouveau venu dans l’éco habitat

BâtiCité est née en décembre 2011 d’une ren-contre entre la Nef et Terra Cités. Il s’agit là aussi d’une société en commandite par actions dont la structure commanditée est une SAS Coopérative détenue par la Nef à 50 % et le Labo Terra Cités à 50 %. Son objet : investir dans la construction et l’animation d’éco-quartiers. BâtiCité procéde-ra prochainement à sa première levée de fonds via une Offre au Public de Titres Financiers.Pour lors, ce nouveau venu n’a pas levé de fonds, ni investi donc, mais a de très nombreux projets en attente de moyens financiers.

— Nef Gestion SAS Coopérative Très sollicitée et bientôt partagée

Nef Gestion est une SASU actuellement détenue à 100 % par la Nef mais qui a pris la décision d’ouvrir son capital à la Coopérative de finance éthique. À compter du 1er janvier 2012, Nef Ges-tion sera une SAS coopérative détenue à éga-lité par la Nef, qui en reste présidente, et par la Cfé. À cette occasion, son capital a été porté de 1 000 € à 24 000 €.Son activité : gestion, conseils et ingénierie fi-nancière. Ainsi Nef Gestion gère aujourd’hui la commandite Énergie Partagée Investissement, assure la logistique des assemblées générales de la Nef (votes, y compris par Internet, accueil, dé-pouillement, etc.), a réalisé le montage juridique de BatiCité et l’accompagne dans sa demande de visa auprès de l’AMF. De même, elle accom-pagne Les Jardins de Cocagne pour la consti-tution d’un outil financier devant permettre à ce réseau d’insertion par le travail au sein de potagers en agriculture biologique, de lever les fonds nécessaires à son développement. Enfin, Nef Gestion devrait très prochainement accom-pagner un projet de transition économique per-mettant le maintien de savoir-faire industriels et artisanaux en France par une forme de solidarité intergénérationnelle.

Autres participations— Transméa

Transméa est une société d’investissement créée par l’Union Régionale des SCOP Rhône-Alpes. La Nef y a investi aux côtés de la Région Rhône-Alpes, du mouvement des SCOP, de la Caisse des Dépôts. Transméa a pour vocation d’apporter des fonds propres aux projets de reprises d’entreprises par les salariés. Au 31/12/2011, Transméa avait ainsi investi près de 1 M€ dans 25 projets permettant la pérennisation de 303 emplois en Rhône-Alpes.

— SEFEA (SA Coopérative, Société Européenne

de Finance Éthique et Alternative)

Les sociétaires de SEFEA sont des établissements financiers européens engagés dans l’économie sociale et solidaire, parmi lesquels Banca Etica et le Crédit Coopératif. La coopérative collecte des fonds auprès de ses sociétaires afin de réaliser des prêts de montants importants dans tous les pays européens, seule ou en complément de prêts réalisés directement par ses sociétaires comme la Nef. En 2011, la Nef a placé 1,5 M€ sous forme de livret auprès de SEFEA. De son côté SEFEA a cofi-nancé, aux côtés de la Nef, des projets d’habitat collectif ou des systèmes

au cours des cinq derniers exercices

2007 2008 2009 2010 2011

Capitala) capital social 13 815 960 16 306 740 19 899 990 24 875 160 26 332 350

b) nombre de parts existantes 460 532 543 558 663 333 829 172 877 745

Opérations et résultat de l’exercicea) chiffre d’affaires hors taxes 6 921 794 8 392 179 9 045 554 8 414 563 9 999 228

b) résultat avant impôts et charges calculées (amortissements, dépréciations et provisions)

878 881 1 020 515 1 036 140 1 199 078 1 428 955

c) impôt sur les bénéfices 140 480 133 900 70 317 16 244 205 162

d) participation des salariés due au titre de l’exercice - - - - -

e) résultat après impôts et charges calculées (amortissements, dépréciations et provisions)

305 969 240 726 104 967 31 386 376 293

f) résultat distribué 84 663 107 513 65 522 0 101 752

Résultat par part de capitala) résultat après impôts mais avant charges calculées

(amortissements, dépréciations et provisions)1,90 1,87 1,56 1,44 1,62

b) résultat après impôts et charges calculées (amortissements, dépréciations et provisions)

0,66 0,44 0,16 0,04 0,43

c) dividende attribué à chaque part 0,60* 0,60* 0,30* 0,00 0.30*

Personnela) effectif moyen des salariés employés pendant l’exercice 31 37 45 52 55

b) montant de la masse salariale 1 033 246 1 252 624 1 537 385 1 673 954 1 943 904

c) montant des sommes versées au titre des avantages sociaux (sécurité sociale, œuvres sociales, etc.)

488 778 551 852 720 810 822 175 841 510

* Versement d’un intérêt aux seules parts B. Les montants indiqués correspondent à l’intérêt versé sur une part détenue pendant une année entière ; pour les parts souscrites ou remboursées en cours d’année, le calcul est effectué prorata temporis.

— Jean-Marc de Boni, 47 ans Président, Administrateur d’Énercoop, Président de la SAS coopérative Énergie Partagée Commanditée.

— Étienne Javelle, 60 ans Secrétaire général, Gérant de la SCI Côté Marguerite (laquelle gère les locaux de la Nef).

RAPPORT DU DIRECTOIRE

À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

COMMENT LA NEF A-T-ELLE EMPLOYÉ SES RESSOURCES EN 2011 ?

COMMENT S’EST FORMÉ LE RÉSULTAT EN 2011 ?

— Produits bancaires Les intérêts perçus sur les prêts ont moins augmenté que l’encours des prêts car l’acti-vité a été plus soutenue en fin d’année qu’au début, le taux moyen des prêts a quant à lui continué à baisser. Les intérêts perçus sur les dépôts de trésorerie ont par contre fortement augmenté (+ 21 %) suite à d’importantes opé-rations de placement réalisées fin 2010.

— Commissions La rubrique regroupe les sommes facturées aux emprunteurs pour étudier et mettre en place leurs crédits (156 000 €), les commissions ver-sées par le Crédit Coopératif sur les produits d’épargne ou de crédits détenus dans ses livres par les sociétaires de la Nef (849 000 €) et les produits non bancaires (loyers perçus et factu-rations diverses).

— Charges bancairesLes intérêts versés aux épargnants sur l’épargne directement gérée par la Nef ont augmenté de 21 %, chiffre légèrement inférieur à celui de la progression de la collecte. Les intérêts versés sur les emprunts au Crédit Coopératif ont progressé de 7 % car nous avons pu mieux utiliser les droits de tirage sur livret en 2011 qu’en 2010.

— Charges d’exploitation Les frais de personnel constituent le premier poste de charges (3059 K€) et progressent de 11 % en 2011 pour un effectif moyen de 55 per-sonnes. Le second poste de charge est celui des frais liés aux locaux avec 608 K€. Nous avons bénéficié en 2011 du versement d’une subven-tion de 30 K€ de la Région Rhône-Alpes qui est venue diminuer les charges d’exploitation.

— Coût du risque et éléments exceptionnels Le coût du risque montre une amélioration satisfaisante par rapport à l’exercice précédent (- 27 %). Nous avons été amenés à déprécier notre participation dans le fonds SENS ainsi que dans la société de gestion NCEM (169 K€). À l’inverse, nous avons réalisé une plus value comptable de 328 K€ sur la vente de l’im-meuble de Villeurbanne.

— Coefficient d’exploitation 80 % : ce ratio est le rapport entre les charges d’exploitation et le produit net bancaire. Il mesure la rentabilité de l’entreprise avant prise en compte du risque. Afin d’assurer un maxi-mum de sécurité aux épargnants, les autorités bancaires demandent que ce ratio ne dépasse pas 80 %. En 2011, nous dépassons ce seuil car nos produits bancaires sont insuffisants au regard des charges d’exploitation ; le ratio aurait cependant été tout à fait dans la norme si nous n’avions pas été bridés dans l’utilisation de nos ressources par des délais administratifs très longs pour mettre en place et valider une modification des conventions de refinance-ment signées avec le Crédit Coopératif.

— Évolution des taux d’intérêts Le taux moyen des prêts a peu baissé en 2011 mais celui des placements a fortement chuté. Le taux moyen des ressources ayant baissé plus faiblement, la combinaison de ces évolutions conduit à une érosion sensible de la marge ban-caire (- 0,23 %).

ÉVOLUTION DES TAUX D’INTÉRÊTS 2008 2009 2010 2011 variation 2011/2010

Taux moyen de la ressource utilisée 2,30 % 2,15 % 1,80 % 1,69 % - 0,11 %

Taux moyen des prêts en cours 4,90 % 4,99 % 4,82 % 4,77 % - 0,05 %

Taux moyen des placements en cours 4,43 % 4,17 % 4,09 % 3,59 % - 0,50 %

Marge bancaire 2,06 % 2,19 % 2,50 % 2,27 % - 0,23 %

LES RESSOURCES DONT DISPOSE LA NEF

(Passif du bilan)

COMMENT LA NEF EMPLOIE SES RESSOURCES

(Actif du bilan)

Capital et autres passifs

30 Me [+ 7 %]

TOTAL DU BILAN

356 Me

HORS BILAN

TOTAL DE LA COLLECTE [+ 15 %] 332 Me

Dépôts au Crédit Coopératif

103 Me [+ 32 %] Dépôts à la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes

46 Me [+ 2 %] 

Dépôts à Terme et Plans d’épargne Nef

93 Me [+ 24 %]

Emprunt sur Livrets Nef - Crédit Coopératif

118 Me [+ 15 %]

Immobilisations, participations et divers

8 Me [=] 

Placements solidaires

4 Me [+ 100 %]

Prêts Nef

80 Me [+ 10 %]

+ 11 %

Prêts en attente de déblocage 18 Me

Intérêts reçus sur les prêts

3 654 ke

[+ 5 %]

Opérations temporaires

Opérations temporaires

634 ke

634 ke

Charges d’exploitation

4 805 ke

[+ 13 %]

PRODUITS PRODUIT NET BANCAIRE

RÉSULTAT BRUT RÉSULTAT NET

Intérêts reçus sur les dépôts de trésorerie

4 704 ke

[+ 21 %] Coût du risque - 696Solde +/- values + 147Impôts - 205

Commissions et divers

1 157 ke [+ 10 %]

Intérêts versés aux épargnants

2 179 ke

[+ 21 %]

Intérêts versés sur les emprunts1 401 ke[+ 7 %]

Produit Net Bancaire

5 935 ke

[+ 12 %]

Résultat brut

1 130 ke [+ 6 %]

PRODUITS BANCAIRES

10 149 ke

RÉSULTAT BRUT

1 130 ke376 ke

RÉSULTAT NET

754 ke

PRODUIT NET BANCAIRE

5 935 ke

COEFFICIENT D’EXPLOITATION

82 %

— Les ressourcesL’ensemble des ressources théoriquement disponibles a progressé de 15 % en 2011. Le capital est détenu par 30170 sociétaires et a pro-gressé de 6 %, le produit d’épargne qui a le mieux progressé est le Plan d’épargne (+ 35 % d’encours et + 20 % en nombre de comptes). Pour la seconde année consécutive, nous regrettons de ne pas avoir pu utiliser les droits de tirage sur les comptes-chèques.

— Les emploisLa valeur nette des immobilisations est sensiblement la même fin 2011 que fin 2010 car la vente des locaux de Villeurbanne a été compensée par les aménagements de notre nouveau siège de Vaulx-en-Velin. Les placements solidaires ont fortement augmenté suite à la souscription d’un « livret » SEFEA pour 1,7 M€, les autres placements solidaires étaient déjà en cours en 2010 (France Alter Eco, Alliance Immobilière et le fonds SENS géré par NCEM).L’encours des prêts a progressé de 10 % grâce à la mise en place d’un montant de crédits nettement supérieur à celui de l’année précédente qui avait été décevante (+ 23 %). Les dépôts interbancaires sont des comptes à terme destinés à assurer un revenu complémentaire car l’encours des crédits est encore insuffisant pour permettre l’équilibre financier à lui seul.

— Ratios réglementairesRatio de liquidité : 295 %.

Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances à court terme, il ne doit pas être inférieur à 100 %. Le mode de calcul de ce ratio a été modifié en 2010, durcissant les exigences de liquidité demandées aux établissements de crédit.

Ratio de solvabilité : 16,59 %. Ce ratio mesure la capacité de l’établissement à prêter, il ne doit pas être inférieur à 8 %.

NB Les comptes présentent une opération temporaire qui a permis de répondre à de nouvelles exigences réglementaires en matière de calcul du ratio de liquidité. Cette opération qui a consisté à emprunter puis reprêter 115 M€ au Crédit Coopératif à des maturités différentes, se matérialise dans les comptes par des encours de montants identiques à l’actif et au passif du bilan et par des postes de charges et de produits qui se compensent dans le compte de résultat. L’Autorité de Contrôle Prudentiel a validé fin 2011 les nouvelles conventions de refinancement qui nous lient au Crédit Coopératif ce qui permettra de mettre fin à ces opérations blanches qui viennent compliquer la lecture comptes.

Droits de tirage non utilisés sur les comptes-chèques

91 Me [+ 11 %]

Emprunt de 115 Me au Crédit Coopératif à 32 jours (opération temporaire)

Prêt de 115 Me au Crédit Coopératif à 28 jours (opération temporaire)

S i 2010 a été consacrée d’une part au ren-forcement du développement de l’acti-vité Crédit, et d’autre part à l’accompa-

gnement d’une vie coopérative bénévole plus décentralisée, l’année 2011 a quant à elle été dédiée au resserrement et à l’enrichissement des liens entre les différentes parties prenantes de la coopérative.

Se recentrer sur nos fondamentaux, s’ouvrir au nouveau

Le chemin pour créer la banque éthique euro-péenne a changé quand Banca Etica a annoncé son souhait de faire évoluer son implication. Même si la direction a été maintenue, cela n’a pas été sans effet sur l’équipe de la Nef qui dans un premier temps s’est interrogée sur son iden-tité et son projet. Sans oublier la Banque, tout le monde s’est concentré à « être » la Nef : parler de ce qu’elle est, de ce qu’elle fait, plutôt que de ce qu’elle aimerait être ou sera.Dans le même temps, les équipes ont entamé un travail de refonte des processus, tout en conti-nuant à parfaire leur formation et à affiner un discours visant notamment à expliquer le sens de l’emprunt à la Nef. Sur la base de ce travail, de nouveaux liens avec de nouveaux emprunteurs ont pu être créés : ainsi après avoir pendant des années unique-ment accueilli les demandes de porteurs de projet, les équipes Crédit sont allées au devant d’entreprises ou d’associations qui n’avaient jusqu’alors que peu ou pas entendu parler de la Nef. Si la prospection a constitué un vrai bou-leversement dans les pratiques, elle a été aussi un réel motif de satisfaction quand de grandes entreprises qui avaient déjà plusieurs banques, ont confirmé que la Nef serait leur partenaire financier porteur de sens et de cohérence.

Développer les liens entre les acteurs de la coopérative

Cette nouvelle démarche a été facilitée par les liens étroits noués avec les emprunteurs, qui fidèlement ont continué à solliciter les équipes dès qu’ils ont eu un nouvel investissement à financer, et n’ont par ailleurs pas hésité à recom-mander la Nef auprès de leurs amis, clients et fournisseurs. Les bénévoles de la Nef, toujours plus nombreux, se sont également davantage impliqués dans le développement du crédit, en créant des liens avec des partenaires locaux ou en proposant du crédit plutôt que de l’épargne à leur entourage. Des groupes locaux de sociétaires actifs se sont créés, permettant à la Nef d’être présente sur des territoires jusqu’alors peu explorés. Car la dynamique entamée en 2010 avec la mise en place d’une nouvelle organisation des échanges entre les acteurs de la coopérative s’est renforcée en 2011 : les groupes locaux, de plus en plus nombreux sur tout le territoire, ont confirmé la volonté des sociétaires de se rappro-cher les uns des autres. Ils ont nommé au sein de leurs groupes des représentants aux assem-blées de coordinateurs locaux, lieux de débats, d’échanges et de propositions pour développer la vie coopérative locale et échanger sur les bonnes pratiques. Les propositions ont ensuite été discutées au sein d’un autre nœud de la vie coopérative : les confluents de délégation, où elles sont confrontées à la stratégie mise en œuvre par les délégations et aux orientations données par le Conseil de Surveillance. C’est ain-si que se tissent des liens forts de coopération, d’écoute et de démocratie entre tous.

En allant vers les territoires, les sociétaires, de nouveaux emprunteurs et de nouveaux réseaux partenaires, la Nef continue sa dé-marche d’ouverture au monde, et assume ain-si la responsabilité qu’elle a à développer une économie plus fraternelle.

VIE RÉGIONALE

RAPPORT SUR LA

bénévoles

Pour en savoir plus sur la vie de la coopérative en région,

téléchargez le Rapport d’activité de votre délégation sur le site

Internet de la Nef (www.lanef.com) ou demandez-le à l’accueil

de la Délégation !

Au quotidien, la vie coopérative de la Nef est conjointement portée par l’équipe salariée en délégation et les sociétaires actifs bénévoles. Elle se décline au gré des particularités de chaque région, mais avec un objectif commun : faire vivre le lien au sein de la coopérative.

Création graphique et mise en page • Crescend’O Scop Sarl • 04 72 73 05 92

Crédits photographiques : © Nicolas Robin

Imprimé avec des encres végétales conformes

à la législation européenne 94/62 EC sur les emballages et leurs déchets,

support papier 100 % recyclé et labellisé FSC.

Impression • Imprimerie Lamazière (69), certifiée Imprim’vert, FSC et PEFC

Mars 2012

Vous pouvez télécharger la liste détaillée des projets financés par la Nef et le Rapport Annuel 2011 complet de la coopérative sur le site Internet de la Nef !

www.lanef.com

Documents également disponibles sur simple demande ([email protected], 04 72 69 08 60).

confluents de délégation

assemblées de coordinateurs locaux

groupes locaux

Près de

salons, foires et manifestations

20

11

PRÊT

S

LaSociétéfinancièredelaNefestunesociétéanonymecoopérativefinancièreàcapitalvariable,àdirectoireetconseildesurveillance,agrééeparlaBanquedeFrance.RCLyonB339799116•NAF6492Z•ORIAS09050786Siègesocial:114boulevarddu11novembre1918-69626VilleurbanneCedex•AssociéeaugroupeCréditCoopératif

Société financière de la NefImmeubleWoopa8avenuedesCanutsCS6003269517Vaulx-en-VelinCedex

tél.:0472690860fax:0472690879courriel:[email protected]