Émeutes á léopoldville 1959

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ÉLÉMENTS POUR UNE SOCIOLOGIE D'UNE ÉMEUTE Léopoldville-Janvier 1959 CRISP | « Courrier hebdomadaire du CRISP » 1959/2 n° 2 | pages 1 à 20 ISSN 0008-9664 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1959-2-page-1.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- !Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- « Éléments pour une sociologie d'une émeute. Léopoldville-Janvier 1959 », Courrier hebdomadaire du CRISP 1959/2 (n° 2), p. 1-20. DOI 10.3917/cris.001.0001 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour CRISP. © CRISP. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 123.203.71.250 - 20/12/2015 10h57. © CRISP Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 123.203.71.250 - 20/12/2015 10h57. © CRISP

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le Congo Belge en 1959 et ses problèmes

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ÉLÉMENTS POUR UNE SOCIOLOGIE D'UNE ÉMEUTELéopoldville-Janvier 1959

CRISP | « Courrier hebdomadaire du CRISP »

1959/2 n° 2 | pages 1 à 20 ISSN 0008-9664

Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1959-2-page-1.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

!Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------« Éléments pour une sociologie d'une émeute. Léopoldville-Janvier 1959 », Courrierhebdomadaire du CRISP 1959/2 (n° 2), p. 1-20.DOI 10.3917/cris.001.0001--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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I . ,

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CENTRE DE RECHERCHE .ET D'INFORMATION SOCIO-POLITIQUES - C.R.I.S.P.

x6, RUE AUX LAINES, BRUXELLES 1 323.274(675.11)1959.01 325.485( 675.11)

COURRIER HEBDOM.ADAIRE

Elements pour una SOCIOLOGIE D'UNE EMEOTE.

Leopoldville~Janvier I959 • ------ -L'opinion belge vient d'etre brutalement confrontee avec le pro­

blame de l'emeute et de la repression militaire au Congo Belge.

Ce n'est pourtant pas la premiere fois que le sang coule au Congo par las armes,mais jusqu'a ce jour, depuis I940, l'opinion n'a guere au l'occasion d'etre saisie d 1un recit detaille des faits , d'autant que cas evenements se situaient a une epoque ou la Belgique vivait sous !'occu­pation allemande.

Ainsi, a Elisabethville a la mi-novembre I94I, 78 congolais furent tuas par la Force Publique, a l'occasion d'une grave des travailleurs de 1 1Union Miniere dont la revendication etait de caractere salarial, En outre, en mars I944, un bataillon de la Force Publique antra en rebellion A Lulua­bourg et on compta quelques dizaines de fusilles.

~uoiqu'il en soit de cas repressions passeas, c'est la premiere tois que l'emeute se situe dans un climat de tension politisue.

Dans ce dossier, nous cherchons a analyser les composantes de ce climat politique de Leopoldville, a la veille du 4 janvier I959. Nous si­tuerons egalament le cadre socio-economique dans lequel vit la population de la Cite. En ce qui concerne l'emeute et sa repression, nous tenterons surtout - a travers un recit detaille - de mettre en lumiere les points d 'interrogation que ne manque pas de soulever tin exunen minutieux des temoi­~ages, des declaration$ officielles et des bilans publies depuis le 4 jan­vier. Una onquete comma cella que doit mener la commission parlementaira, constituee le jeudi 8 janvier portera logiquement sur ces interrogations. Dans una derniere partie 1 nous tenterons de saisir las reactions cohgolaises

et metropolitaines, moins en fonction de la declaration ministerielle du !3 janvier que des evenements de Leo~

Au Sonunaire l. Olimat et organisations politiques a Leopoldville page 2

( Le Mouvement National Congolnis Pv2 ; l'Abako p.4 L'Union Progressiste Congolaise et le Mouvement Nationaliste Congolais P~6)

2. Ondre socio-economique. de 1 1 6meute page 7

3. Le recit des faits au jour le jour page 10

4. Le bilan et l'ampleur de l~emeute et de la repression page 15

5. L'am.plour des repercussions page 16

Ce bulletin est rrM/tgd en uue Je l'tn/ormatton personnelle Ju correspontlants et n'e&t pas Jesttne a la publication.

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I. CW1AT E.T ORGANIS.~I_9NS PO~IT~Gk.~

A LEOPOLDVILLE.

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Si l'annee I95~ fut celle des manifestes et motions en faveur d'une mutation de statut au Congo Belge, cette phase fut rapidement depassee et apres la premiere experience de presse politique congolaise, menee par l 1hebdamadaire CONGO at les elections communales de fin 1957, l'annee I958 doit etre consideree comma l'annee de la constitution des mouvements et

• partis politiques congolais, tout au moins a Leopoldville. On n'ajoute pas a la clarificati. on du debat en confondant ces deux stades et en imaginant pour le present des formes d'organisations politiques, comparables A callas

, de I95S.

Ainsi, Conscience Africaine et son leader) Joseph Ilea ont pu lancer le premier manifest"'6'1iiiPortant, reclamant la mise en oeuvre du plan de trente ana pour l'emancipation politique, economique et sociale du Congo_ Belge mais aujourd'hui, l'equipe- comme telle- ne constitue pas une force politique organiseeo joseph Ilea~ par example, figure parmi les signa­taires de la motion du 26 aodt !958 au Ministre Petillon, motion d'ou devait sortir le IO octobre le Houve~-~~1 Co!lBola.,!! et dont les signataires etaient aussi bien des leaders de l'Ab~, de ltAcP:~~c~, de l'Aotion SOcialis• ~ ; de la !;.. G .. .!:..!!• ~t • iRe la S, s. c. -Con_g£_ , de la federation des Ban§!jl' , de cella du KasaX, la Fedeka~ de cella des ~~yel~, ~~gp~~wil~ et des redacteurs de Presence C<?EJ~Olaise ou de .Q.o~ience .A.fricarne~

L'analyse doit done porter sur les organisations politiques exis• tantes lesquelles, apres des premiers stades d'association ou de regroupement ( sur base tribale ou par affinite ave~ les partis belges } , sont parvenus a integrer les groupes existants, par l'intermediaire de leurs leaders, sans entratner pour autant la dis~aritoon des associations pre-existantes.

A, Le l1ouvement National Co~e;olai!!_ {_..!1!-N, C. ) •

Origi~ : Le mardi ~6 aodt I958, un groupe de leaders oongolais remet une motion au Ministre Petillon, regrettnnt q~ 1 auoun congolais ne soit mambre du Groupe de Travail , charge d'elaborer les bases d 1un programme d'emancipation ; demandant l'adoption d'un calendrier precis et d'un terme fixe sur la voie de la. deoolonisation ; condamnant to·c.·~-o forme de federalis­me regional et de separatisme ; souhaitant dans. un proche avenir la. democra­tisation totale des institutions de buee, par ltadoption du systeme electoral generalise en vue d'aboutir ala constitution d'un gouvernement responsable deva.nt le pays.

Ala mi-ootobre> les memes leaders auxquels sont venus se joindre quelques autres adressent une nouvelle lettre au Ministre 1 a la veille de 1' arri vee du Groupe de Travail au Congo. Ils y reprennent le theme de la par­tieipation necessaire des congolnis aux travaux du dit-comite.

Constitution : C'est le IO octobre I958 que s'est officiellement constitue le Mouvement~~9-~~-£.'?ll6??-~!l~~ pc.rti politique don~ les buts sont definis comma suit : education pclitique des masses et preparation des elites a la gestion des affaires publiques ; acti.on. ell vue de la democratisa­tion rapide des institutions consultatives existantes ; lutte pour les liber­tes huma.ines fondamentales j oppcsi~ion a toutes forrr!SS de Separatisme regio­nal;" liberer le Congo de Pemprise eolon1.'.:iiste en vue drobtenir, dana 'llh

. delai raisonnable et par vo:l.e de n).gociations :paci.fiques , 1 t independanoe du. pays "•

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Le M,N.C,"repudie le desordre , la haine et la violence , tout nationalisms a rebours "• Trois delegues du M.N.C~ - Jo Ngalula , P~ Lumumba et G, Dio.mi­ont participe en decembre !958 a la II Conference panafricaine des peuples contra le raoisme at le colonialisme '' a Accra ( Ghana ) •

Personnalites di~eantes~

Patrice LUI1UMBA : President du l"1.,N.C. Originaire de stanleyville; est venu en Belgique en !955, avec une delegation de notables. President des evolues de Stan et camrnis aux cheques postaux, fut, condamne a 2 ans de servi­tude penale sous inculpation de detournement de fonds puis juga en appel a Leopoldville le !3 juin I957p il obtient une diminution de paine, Sur 1nter­vehtion de M, HUBERT , Commissaire de district assistant a Leo, le direoteur de la brasserie Braaongo { bieresPolar ) , lui aussi ancien commissaire de district d'opinion liberals vient d ~ embauoher Lumumba1 avec le titre de <Urec­teur conm1eroial, Lumumba fut elu a la.presidence de 1a Federation des Batete~ las le 26 octobre !958 et fut en !958~ premier vice-president de l'Amioale(I) liberals ( le Carole liberal d'Etudes et d'Agrements ). Lumumba fait partie du comita permanent de la conference d'Aocrao

Joseph NG.ALDLA : RMacteur en chef de "Presence Congolaise "• hebdomndaire issu du Courrier dt1\frique~ Membra de la Fedeka qui regroups las oongolais, originaires_du Kasat. ~alula vint a Bruxelles, dans le cadre Expo et :f'ut president du Comite II syndical ", constitue a C.A.P.A. a Ter­vueren, au sein du personnel de la section " Congo " a !'Exposition. Ngalula atait a la conference d'Accra.

Gaston DIOMI : bakongo i bourgmest~e de Ngiri-Ngiri ; ex-assistant medical ; conseiller du gouvernement ; de religion cathqlique ; visita la. Belgique en !958. Revoque le !2 janvier !959 et arrete le meme jour.

Ces trois leaders du McN.C. firent rapport sur la conference d'Ac­ora le 28-!2-58, sur laPlace Communale de Kalamu, en presence d'une foule esttmee a 3-4000 personnes minimum ( 7000, salon Presence Oon~olaise ): " Les resolutions d 'Accra, de-clare H. Lumumba, oo5:ncide'iitavec les vues du M.N.c ••• Nous n'exoluons pas, apres l'independanoe du Congo, une collaboration confian­te, fructueuse et durable entre le· Congo et la Belgique ou entre las habitants blanca et noirs de ce pays~ " La foule clame des slogans anti-colonialistes.

Joseph ILEO ; t:::osorier du N~NcCQ. redacteur en chef de .Conscience Atricaine qui lan~~manifeste do juillet I956 ; mongala et membra de la f~­d6ration Liboke Lya Bangala. Ne a Leo en !922; etudes moyennes a l'Institut st. Joseph ; engage a l'Office des Cites Africaines le 2I-8-5I, Benefioiaire du statut unique.

Alphonse NGUVULU : President de l'Action Socialists ; membra de 1' Abako ; militant F:G7rf:'117 Employ~ a la direction de'l' Enseignement Techni­que sup~rieur. Reoemment propose par la base pour diriger l'A.P.I,C. de Leo, en l'absence et en remplacement de M~ Pinzi ( decision mal ~ccueillie par la F.G.T.B. a Bruxelles )Q

Maximilian LIONGO ~ vic e~.pres ident de 1' A .. P ~ LC ~ , actuellemant a Bruxelles pour las negociutfons sur la C~mmission de Consultation Syndioaleo En !959 elu President du Cerole Liberal.

Cyrilla ADODLA : propagandisto FoG.T .. B. permanent ; representant legal de l '.Amicale SOcialists ~ mongala.

Antoine _N_GI._/olEN_,.,;;ZA;,..., : de la Federation des bangalas.

( I ) Le second VoP~-eta'It Piorre ELK.TGESl!. :J.ctuellement a l 1U.L.B.

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Jean IYEKI ! collaborateur de" Presence Cor~olaise ", correspon­dant de" La Voix des Congolais ", auteur de 11 La Psychologie du Primitif ",(I)

Albert NICOLI : redacteur a II Presence Congolaise " i membra de 1' e­quipe de " Conscience Africaine " ; federation des bangalas.

Parmi lea signataires des moti•)ns a M. Petillon figuraient egale .. ment M, Pinzi, bourgmestre de Kalamu, M. Pierre TON.A;;..MASZSL) permanent a la o.s.c.c. ( syndicats chretiens ), adjoint de M~ Jean BrUck et actuellement a Bruxelles, ainsi que f'j. NoriNGI.A, redacteur au II Kongo Ya Sika "I. edition en lingala de l'hebdomadaire " Horizons " , ancienne " Croix du Congo " et president a,i. de la Federation des bangalas, en l'absence de M. Bolikango. Celui-ci est a INFORCONGO-Bruxelles.Motingia est ancien seminariste.

Le l1ouvement National Congolais groupe dono en son sein des congo. lais de toutes origines, ethniques ou religieuses: Il constitue une force politique reelle et une organisation politique coherente. Des le Ier novembre, le M,N.C. publie une mise en garde contra la confusion possible avec un _}~uvament Nationalists Consola~ editant des traots sans mention de signa­taires et sans adresse postal e. Le M.N.C. dispose d Tun secretariat ~ 'c/O A. Ngwenza, rue de Popokabata ( Nouvelle Cite ) ou B~P. 793! a Leo Io

On note.ra que les themes politiques du M .. N.C .. ant ete repris le 5-II-58 po.r toutes les grandes Nderations ethniques de Leopoldville en un document qui porte les signatures de Lumumba, Kasa~Vubu, Bv Tumba1 J. Mbilo, V. Dando, F, Essandja ot A. Petipeti, respectivement presidents et represen­tants legaux de la Federation des Batet~la~ de l'Abako; de 1a Fedeka ( Kasat), de la federation de l'Equatcur et duLac ; de la federation Liboke Lya Bangala et de la federation Kwango-Kwilue

B. L '.A:B.AXO.

Assooi~tion rogroupant les habitants do Leopoldville~ originaires du Bas-Congo en vue d'une promotion de la langQe kiko~go et de la culture bakon• go, l'Abako se constitua en I948 comma association ethnique et culturelle. Sea dirigeants prirent des positions politiques, a una epoque assez recente, tres exnctement a partir d'aoat I956j en reponse au manifeste de Conscience Africo.ine, considere par eux cOJrlllle d 'emanation banga.la. La ma.nif'est'Ode­l'Abako reclamait " l'introduction au Congo du regime democratique sous f'or.mo de la consultation de la population at de la creation de partis politiques ", a ~ase ethnique. Salon l'Abako , 11 l'heure de l'ema.ncipation est venue "; un ttming de trente ana ( plan Van Bilsen ) ne se justifie pas. Ce manifeste optnit en faveur de la nationaliso.tion des grandes entre~risesP de l'africa­nisation des cadres, danongait le paternalisme des societas coloniales et toute politique de peuplement blanc au Congo.

Le President de l'ABAKO, M,. Knsa-Vu.bu~ remporta un succes personnel considerable, lora des elections connnunales de decembre I957 : les candido.ts­membres de l'Abako e.mporterent I33 des I70 sieges et 7 bourgmestres sur huit furent choisis parmi lea bakongo~

En octobre !958, en un document polyco:pie, l'Abako reclama a nou­veau" la reconnaissance et la proclamation de 1'indepen1ance du Congo " 1 con­testant " la validite du bureau de travail arbitrairement constitue a Bruxelles" ( 11 s'agit du groupe de travail tripartite }., lo I6 novembro 1 a la reunion d t Abako- Barumbu, Kasa-Vubu demanda 11 le retrai t de la force metropoli to. ina oompee sur le territoire congolais fr et d.=a-:v~::":.: au.:x: membres de se" panetrer de 1' inebranlable volonte de 1' Aba.ko de liberer j par P independuzwe irnm~¥Ite du pays, le peuple congolais des en·l;·.::aves du coJ.c:J.ialisme retardataire at :;de

( I ) Clore A 1' oTR.Aco, anc Ten Freru d os Eccles Cl"l:'Jt ie:llle3 - Bango.la~

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mettre tin au pillage des richesses du Congo "· Le 30 novambre, a l'assem~ b~ee de la section de Kintam~o~ M. Kasa-Vubu s'opposn categoriquement a l'autonomie interne qui, salon lui " ne fait pas droit a la volonte legitime et exprimee du peuple congolais de devenir independant " : il a'agit~ dit-il de realiaer " une passation des pouvoirs reels " et ceux-ci doivent resulter du SUffrage Universal.

~itle;eants d.~~-.f~!~·

Joseph KAS.A-VUBU : President de 1' Abako, M.a Kaaa-Vubu n' en est pas le fondateur. Ne dans un village du Nord du Nayumbe en I907 t il fit sea hu­manites chez les Peres de Scheut puis entre. au Saminaire de Knwe ( Kasa! ), Aprea avoir ate instituteur, K. monte. vers Leopoldville ou il devint Commie principal de 2 eme classe au bureau central des traitements du Gouvernament General. Aprea la viotoire electoro.le des candidate de l'Abako en decembre !957, K. devint bourgmestre de Dendaleq Le jour de son installation ( 20 avril I958 ), il prononqa un discours a themes nationalistes en presence du Premier Bourgmestre blancj ce qui lui valut une pre-sanction administrative

Lea autrea bourgmestres se solidnriserent avec lui ( lattre du 7.mai 58, signee par ~1M. Diomi, Pinzi, Tshinkela ~ Ngoma, Canon et Sv.ranga ) et des pet i­t ions et protestations circulerent dans ln Cite a cette occasion ( on y eve­que n La. democro.tie prefabriquee 11 importee par los belges et on y affirms que n toute ntteinte a la securite personnelle de K~ entrainero. un bouleversement total au Congo " ). Au reproche de meler ses fonotions de bourgmestre a cella de lender de 1 1Abako, K, a.uro.it repondu : comment pouvez-vous demander a un enfant qui n' est pas borgne de ne regarder que d tun seul ceil ? ".

En regardant Brazzaville, K. reclamait des :pouvoirs oommuna.ux eompara.bles a ceux de l'A .. E~F. Sea adversaires l'accusent d'avoir voulu recreer le Roya.ume du Bas-Congo, englobant des territoires de l'A.E,F., du Oottgo Belge et de l'Angolo. mo.is aucun toxte connu ne per.met d'etayer cette accusation. Tous lea disoours de rc~ revelaient une vol.onte d'obtenir l'inde­pendanoe suns delai pour la nation congolaise. Salon M La Metropole " , K. est un homme d'une intelligence o.igue. Ses adversaires - nombr~ux ~ l'accusaient de fo.voriser le culte de 1a personnalitEL

Destitue de sea fonctic~s de bourgmestre le 6 janvier !959 1 Kasa.­Vubu est incarcere et poursuivi sous ltinculpation d'incitation a la haine raciale et de pnrticipation a u:1e I'etmion non-autor·isee.,

Daniel.KANZA : viae-president de l'Abako, fonctionnaire, attache aux services du Premier Bourgrnestre, 1I. Tordeur., Le 30··8-58 1 i1 lanqa un o.ppel en faveur du depassement des antagonismes eth:,iques et de l'union des Bakongo, Bangala et Baluba ~ en vue de realiser la nation congolaise. Son fils Philippe dirigea le journal Congo du 30 mars I~5? au 24 aodt de la meme annee, c'est-a-dire jusqu'a sc.:1 interdiction, avant l'ouverture de la campa­gne electorale~ Contrairement o.ux declarations protees au gouverneur de province, Philippe n ,.a pas e":; l; o.rr·et8 : il est o.ctuellement employe B; Soco­banque a Leo ; son frere Andr8 est employe a la meme banque mo.is a Bruxelles tandis que Thomas~ premier u.a:l:~.-o:::s i taire congolais est fonctio!lllaire au Marohe Commun eu.ropeeno D~:l,.<;l:l Kn!lzo. a ete arrete,.. Ensuit.e 1 U!le perquisition domiciliaire fut Opereo ·, Ch(hjlUi ;- par 100 SOldats amenes pnr 7 jeepSo Em.prisonne dans u:1 cachet mil i tairu ~ il est actuellemen:t au secret~ son avocat n'a.yant pu entrer en conto.ot nvoc lui a la date du 10 janvier~ Daniel Kanza est president de la Section :o(1o.le Saint-Jean de 1? ABAI<O, quJ. compte dans son Comite Pierre CiiNON , bourgmestrr_· do cette ccnunUl1'3 at President des Anciens Combatto.nts congolaise Daniel Knnza est diacre protedc:lt,

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A c6te des membres du Comite de l'Abako, tous arr~tes depuis l'emeute, ( I ) 11 faut citer - parmi les personnalites notoires de ce mouvemen.t - Me .Arthur Pinzi, bourgmestre de la commune de Kala.mu, ancien president du Cercle liberOI d'Etudes et d'Agrements ( son suocesseur y est M, JUstin Disasi ), president de l'A,P.I.C, M, Pinzi a sejourne en Belgique~ au cours des derniers mois de I958, Aprea avoir requ des honnnages de la part des autorites a Leopoldville et a Bruxelles, M, Pinzi a ete suapendu comme bourgmestre le I2 janvier.

C. L 'UN;I:Q~·;....;;;.P;;,.;,RO,;;,;GRES;,;,;;,;;;;-.S,;;,;I.,.S;.;;T.-E...;C;..,ON;,;;,;.;.GO.;.;LAI;;;;;;;;;;-.SE;;,,•

Fonde en octobre-novembre I958, ce parti est preside po.r 11 .. }twissa-Camus, ne a Leo et redac-ohef au journal Horizons ( dont le directeur est Jose Lobeyo. ). Le secretaire general de cette union etait J,J,. Kunde dont le reportage sur lea fumeries de chanvre tut a l'origine de l'interdi~;~on de ~~Ve et de Congo en I957 , JJ Kande atudie actuellement a l'Universi• te ' ille. ·

L'UoP.c. est le resuJ.tat d.'un travaU politique, accompli au sein de ln Croix ·Horizons , par une equipe de redaoteurs ( dont Claude Nafema ) • Les tendances radicaies qui se manifestaient au dapo.rt ont ota inflechios vera plus de "moderation " ( l'U.P,C, parlait plus volontiers d'o.utonomie que d'independance et l'lwissa-Camus mana campagne contre le pouvoir personnel dtl Kusa-VUbu ). Actuellement, l'U,P,c. - mouvement de jeunes , de moj.ns de 30 ans - se rapprocherait volontiers du M.N.C. mai~ celui-oi n'a pns encoro donne de suites a la demande de l'U.P.C, La I8-I2-58, oette Union e~rimait le voeu d'une "marche progressive vera l'independanoe du Congo ", d'une participation des congolais o.ux entreprises ( ex. Inga ) et de voir se developper " un capitalisme oongolais "· La m&me union ohcrohait a truvaillor avec 1e mouvement Promotion Africaine, fonda par Albert Tevoedjre auteur de 1' Afrique Revolt~~{ Pr~fac~ par Ali oune DIOP ) •

D., MOUVE.HFl~ ( ou PARTI } NATIONALisrE CONGOLAIS.

Lea tracts de ce parti ne tournissent aucune indication sur ses dirigeants ni sur ses statute. Son action est clandestine. Son manifesto ( datant de liuutomne I958 ) reclame la reconnaissance sans conditions de l 1 independance du Congo, l'election d'une assemblee nationale congolaise et la constitution d'un gouvornement provisoire congolo.is. Ce progra~e, atf'irme le manifests» est " seul susceptible d' evi ter au Congo lea ef1'usions inut1les et toujours possibles de sang innocent "•

Le cl~~~~lJ:~isue a Leo.

Fin decembre !958;. un observateur scientif'ique nous O.c1ressnit los notes suivantes, sur le climat politique dans la Cite :

L'indepondunoe est la revendication de tous : cadres, clercs 2 pro~ letaires, etudiantso L'1ndependance est reolamae pour resoudre las problemas les plus divers : egalite de salaires ( le plus frequemment cite ) ~ j_!afri<­canisation des cadres~ le ohdmage et le niveau des salaires, les libertes

( I ) Le communfqu§oi~foiel parl~ de IImembres mo.is le Comite n'en compte on fait que six : I1M. Kasa-VUbu; Daniel Kanza; A. Kingotolo;secretairei A, Ndombele, seer ... adjoint; S. Nzeza, tresorier (son fils JUStin etudie a 1 'U­niversite de Lnge~assure lea reportages sportifs a l'Aveni.r J fait partie

dU·Club liegoois le Standard et fut redaoteur a. ~inze); Ph:-Madudu, trescrier adjoint. On ignore si !1 .. Nzeza-Nlandu, fondateur de 1 i Abaka a ate arJ:."ot¢l .•

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democratiques. Rarement, on lie l'idee d'independance au depart de tous las belges. L'idee d'une societe " noire " s'ouvrant ensuite aux blanca de bonne volonte s 1implante progressivement, au moins chez les leaders. Le problema du colour-bar sa pose maintenant en termes politiques, au sens fort du mot et non plus de simples relations humatnea et d'attitudes psychologiques.

Les congolais de Leopoldville , engages dans le circuit politique vivant dans un olimat fait d'impatience, de crainte et de deception : le si­lenoe'du IS octobre 58 ( anniversaire du statut colonial) a eta fort mnl accueilli ; !'incertitude sur lee intentions de Bruxelles et le malaise cree par las retards apportes a la declaration gouvernementale sur le Congo renfor­qaient la nervosite generale ; l'exp~rience du statut des villas dequt rapi­dement , apr~s l'avertissament a Kasa-VUbu. D'autre part la population acoeuil-lit fort ~al l'exclusion de ses leaders du Groupe de Travail.

Ce climnt est evidamment aggrave par les tensions de caractere socio-economique : ch&mage at arbitraire dans las lioanciaments ; discussions infinies sur le statut unique at menaces de grave de l'A.P.I.C•

2. CADRE SOOIO-ECONOHIQ,UE.DE L'EMEUTE.

Population.

. La province de Leopoldville est, apres cella du Katanga, la plus :t'ortement " urbanisee " du Congo Belge. Plus de I5 % de la population y sont concentres dans les villas de Leopoldville ( 350.000 habitants ); Boma ( 23.000 ) ; Kikwit ( I3.4II ) ; Matadi ( 56.000 ) et Thysville ( I5a000 )e

En 25 ans, la population de Leopoldville a deoupl~ 30.000 habitants en I93! pour ln cite indigene ; IIo.ooo en I946 at 34S.ooo en I958. La populn• tion europeenne peut etre esttmee a IS.ooo, dont I5.000 belges et I300 por­tugais. Le rapport est dont de I blanc Rour 20 africains.

Dans la population afrioaina , camposee en majeure partie d'immi­grunts , l'elament masculin reste dominant : 62I femmes pour IOOO hommes en I956. Ce deseq~ilibre entratne une serieuse instno111te familiale, aggravee encore par la proportion notable de femmes oelibatnires. Le nombre d'anfants ne cesse pourtant pas de cro1tre : 336 enfants pour IOOO habitants ou I,4 · par femme en I950 ; 4!4 ou I,9 par femme en I956.

Cette brusque croissance de ln population infantile alimente un double problema : celui de l'equipen1ent scolaire en nette insuffisance ; celui de la delinquance juvenile et du vagabondage parmi lee jeunes de plus de I3 ans qui• ayant quitte l'ecole n'ont pu encore trouver a•emploi sur le marche de l'emploi ( I ). Dans un rapport confidential, publie an !956, un obser­vnteur catholique estimait a Io.ooo le nombre de garqons sans occupation, entre I3 et I6/I7 an.s.,

Du point de vue ethnique , la Cit~ de Leopoldville ( non comprisr les communes suburba1nes de Hatete et de Nj ili ) compte 25 % d 'habitants,

( I ) Ce problema de la delinquance juvenile a fait l'objet d'une enquGte et d'un rapport tr~s pessimiste pnr un mambre du p~sonnel udministratif, Mr. BISSOT ; oe rapport a valu a son auteur des l:ranot:l,ons o.dministro.­tives et l'eloigne.ment de Leopoldville.

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non or1gin.aires du territoire oolonio.l belge. La plupo.rt vie.nnent de l 1Angoln et sont Ba-Kongo at Ba-Zambo. Sont egalem~nt en majeure partie CL'origine Bnkongo, las 4I %, originaires des dist;ricts Ba.~·Kongo et des Oataraotes. C'est eux ~ui constituent la clientele nor.male de l'Abako. Douze pour cent des habitants de la Cite proviennent 4u Kwungo et du Kwi1u ( en majorite, Bayaka et Basuku ) : derniers arriv~s dans la Cite, ils on constituent le sous-proletariat, exploitee par las autres elements de ln population etJ moins stabilises, ils retournant trequemment au villa­ge. tes Bangala ( originnires du Moyen-Congo ) constituent le groupe de plus ancien dana la population de Leopoldville ; leur langue ( le lingala ) est enseignee dans lea eccles ; longtamps , ils ont occupe une position dominante dons la hierarchie protessionnelle indigene et dans l'eche1le du prestige : las elections conwunales de 57 ayant consacre le triomp~e de l'Ab«ko ont tortement ebrnnle la position bangala.

Si des oppositions ethniques ont surveou - dans una certains me­s·ure· • aux conditions socio-eoonomiques ~ui les avnient exa.cerbees au cours des siecles precedents ( traite des esclaves, partage du sol par una popu­lation plus nombreuse qu'aujourd'hui ), cas oppositions sont actuellement -pour une large part - le fruit d'une politique systamatique du colonisateur ( qui s 'est appuyS.. longtemps sur les Ba.ngalas pour asseoir son autorite ) et ltl couequen~e de.s conditions economiques precaires, entrainant une rivalite

. sans merci dans le parta.ge des emplois.

Urbanis.me et logement.

teopol~ville compte 3 communes europeennes ( Leopoldville , Limete et Ngttliem.a ) et a communes indigenes.

Ln vieille cite ( les communes de Saint-Jean, Kinshasa et Barumbu compte de 80 a 90o000 habitants parmi lea plus ma.l-loges. A Saint-Jean ou les d~gats turent purtioulierement graves au oours de ltGmeute , on ne cc.m~ta guere que 200 muisons en materiaux dura.bles pour 40.000 habitants. S1 on respectait les normes d'urbanisation de l'Otfice des Cites Africaines fp•o.A. ), le plan d'a.menagement de la vieille cite n•assurera.it !'implan­tation et le logement qu'a 25 %de la po~ulation nctuelleo

Do.ns les nouveaux ~uartiers, par oontre 1 ou l'O,.C.A .. a co.nstruit I5.000 maisons en 6 ans ( 50.000 habitants ) , la population se plaint ~0u oharges de layer et de remboursement, surtout depuis la recession et le oh&lage.

Davetoppement S?2~omi~ue.

Ala veille de la recession, en I956l 97.700 salaries etaient ocoupas dans l'industrie ( 23 pour cent ) ; dans la construction ( I6 p~c.); lea trnnsports ( !5 ) ; le commerce ( 9 ) et l'administration ( 7 ). ~uel­ques grn,ndes entreprisee dominant le marche de l'emploi : ltOtra.co absorbe les deux tiers des effectits " transports " ; II entreprises de plus de 500 oumel's occupant 70 pour cent de l'effecti:t' " construction 'i'fQ Parmi las usines manutacturieres, Utexleo qui comptait pres de 4000 ouvriers e.n occu­pe nctuellement pres de 2000 ; et l'usine de fabrication metallique, Chanic~ a vu :t'ondre ses effectits a 8 ou 900 ouvrierz~

En deoembre I958, l'Administration reoensait 22a600 ch0meu:r:s ( soit; ~r·s de 20% de l'effeotif des $alaries }o Aucun Fonds de Oh6mnee n~u ete insti tu~ pnr la loi : sans nlloco.tions, les chdmeurs to:m.'!Jorrt 1e plus sou­vent a charge des tro.vailleurs. Outre les ch&neurs recenses.; quelq,ues

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milliers de oongolais en rz sejOUI' irrtJgUlier " et les jeunes de I3 a I7 ana non-occupes gonflent le volume des habitants sans revonus.

En !958, alors que de I950 a !954 on avait favorise l 1 immigra­tion, l'Administration offrit nux ch6meurs 2000 FrsQ et le voyage gratuit s'ils aoceptaient de rentre:.~ dans lour villageQ Cette tentative n' aut guere de sucoes : l'exode rural est difficilement reversible car il obeit a un ensemble de motivations, da·bord.~t largement les preoccupations de revenus.

Les activites indepondantes ( comnerce et artisnnat ) se sont developpees depuis I95I : ?000 independants exorgant 8o787 activites en !953 ; IO,OOO en I955o Parallelement a l'augmentation du ch6mage , le nom­bra d'independants s'est encore accru mais sans que lo volume total de l'ac­tivite se da-veloppe proportionnellement : ur~ ch6mage cache se juxta-pose dono au chdmage reoensee

Les salaires ne sont pas etablis en fonction de facteurs economi­ques tela que la produotivite ou le niyeau d 1:roJtivite mais la fixation des remunerations est fondee sur dOQX factours d 1ordre SOCial : discrimi• nation raciale et conception du n salaire-besoin "o Ce phenomena s'explique par la presence d'un patronat sociologiquement et economiquement puissant e.t coherent, :f'ace a uno main. d'oeuvre plethorique, faiblement o:rganisee et, au moins sur le plan social, fragmentee en groupes opposes,

Le salaire minimum legal a L8opoldville etait, salon le Bulletin ,AdJninistrati:t' du Congo Belge do 2'7" 30 Frs. par jour ( y oompris 1' indemnite

de logement ) pour un celibataire.murie sans enfants : 29,05 pour un marie sans enfant ; 40,!8 pour un marie avec Q~ enfant ; 43,30 pour un marie avec deux enfants ; 48,I8 pour un marie avec trois enfants; 5I,30 pour un marie avec quatre onfants ; 54 144 -pour un marie avec cinq enfants at 57,55 pour un marie avec six enfnnts .. Depuis lora. ( fin 55 ) • cas minima ont ate ndaptes ( IO pour cent env. )~ Solon le rapport Mee~t, 60 ~ des travailleurs perqoivent plus ou moins les minima~

Pour estimer le niveo.u Cl.e vie reel de ces tro.vailleurs, il :t'aut tenir compte des considerations su:Lvnntos :

- les travailleurs supportent eux--mOmos la majeure partie des :f'rais de securite sociale de l'ensemblo de la population urbaine ( entre­tien des chdmeurs et de leurs fnmillos, des vieillards, des inaptes, des adolescents sans travail •• )~

- una partie notable dt)s revenus urbains retourne: en milieux coutumiers, soit sous forme de do~s ou d 1 entrotien de parents venant tempo­rairement a la ville t soit sous fo1~1o de dots dent le montant represente trequemment de une a deux nn.:.'"lees de travo.il ;

.. les codt du logement ~ du ce:fL'Ttaree e-v de services connne lea trans­ports sont 0leves ; ( lo commerce p:resE:m'.:.e Q'1 aspoct particulier, du fait de l'ignornnce tres largemer..t l~epCJ.ncue C:.v. fc~1ctionnement des 'balances et, depuis la crise, de l!endettomor.t g.)r.:.6;-a:!..i'3e des acheteurs ind:t~enes ).

Le genre de vie a lo G:it5 SG C~LJ.'Jr,,;.riso pa-.;; trois elenieiits majeurs:

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.. ~:t~e..l!c~~]-,.?,~i?:,;'L .. c:E&.'1£~~~~ a 1' exception du football, lea bars et dancing r stades et bars son~ des foyers d'eclosion des sentiments oongolais a Leo ); peu de cinemas existe!lt dans la Cite et leur equipement est souvent deficient; pas de lecture en dehors de la presse; interdiction de fait d'nssister aux manifestations culturelles de la ville europeennea Cette situation est d'autant plus grave que l'oisivote forcee est largement repandua ( voir~ plus haut )~ que la journee de travail se tar.mine a !6 heures ot qu'a Leo la nuit tombe a IS hcures ( d'ou l'attraotion des bars, il6ts de lumiere )~

- davelopEeme~t d 'un.,:t~r~ti?':,l.lier de Rrostitu~ion et de concubi-nage; · ta\ii de orimino.li te extremcmcJ. t basi malgre 1' exist0 nce de "bandes"

d'oisifs forc~s et des consid6rutio~~oncJes plus haut.

3. LE RECIT DFS F,\ITS. -· Au moment ouest redige ce dossier { le I3 janvier), 11 n'est pas

possible encore de situer exactoment les faits, sur lo. base de temoignages objeotifs et contro.dictoires. L'iJformo.tion par lea o.utorites et par les agenoes tut singulierement deficients, sauf peut-etre cella de M. Imbert de l'Agonce Fro.nce-Presse qui toutofois no constitue qu'un temoin indirect pour oe qui conoerne les journees des 4-5 et 6 janvier. Le bilan dresse par le Ministre du Congo le jeudi 8 dev~~t la Chambre est lui-m§me unilateral, depasse et uno.nimement conteste pnr taus les observateurs.

Notre ambition se limitoro. done ici a dresser une image des evene­ments, telle qu'elle upparait a v~uvors les informations d'agence, les repor­tages a posteriori et les informQtio~s directes que nous uvons pu rassembler par nos infor.mateurs ... Sur bien des poi.n·ts, meme fondamentaux ( comme le r$le exact de l' Abako et de ses leaders dc.ns 1a journee du 4 ) , nous a.boutissons a des interrogations et a des contradictions mais nous lea avons notees objec­tivament, dans l'espoir que la commission d'enquete parlementaire contribuera a fuire la lumiere.

Racemment constituse, lu soction locale de 1 1Abako de lo. Commune de Kalamu avait projete une reunion priYee a laquelle etait invite offioiel­lement un fonctionnaire blanc. Cotta reu~ion devait se tonir dans un local de l'n1CA, situe a 300 metres de la Maison Connnunale de Kalamu et ou se reunissent regulierement leo associations culturelles congolaises. Cette reunion ayo.nt lieu dans les locaux priv.es, ella n'otait pas interdite (conuue on l'affirmo. pendant 48 heuresj C.ans la presse belge ) pour la raison qu'elle n'avnit nul besoin d'o.utori8ation proQloble. Le bourgmestre de Kalamu, Monsieur Pinzi devo.it ·· dn~s l~ebp~it des organisateurs - y faire rapport sur son sejour en Belgi.'::'.~~:() ( ln :'ouh; in:agino.i t qu 'un homme comme M. Pinzi • ren­trant de Bruxelles, devnit ~~!:'0 d'1ns le secret du gouvernement concerno.nt la declaration du I3 janvier 1 lmp.:rti.0:n;.n.;;nt attendue ) •

Comme il en avn: t d,? 58. infClms los lenders Abo.ko la veille , M. Pinzi solon son propre temoie;n::>._:;o clv. !:5 ;Je.nviGr - annonga a la foule , 1.e dimanche

matin qu'il ne prendrait pas 1a parole 1 ses notes n'etunt pas pr@tes et la prim.eur de sea impressions 6bant r·eservec nux o.utorites .. La reunion :rut decommandee ( decl. P!nzi ), ·

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I! ..

Neamnoins a 1 'heure de la. reuni.J:n.)l J_,']._ i'O'l'i.l~ s~agglomeh•a sur le terrain de basket-ball et la piste Hebe~t d~ 1~111CA qui peuvent contenir de 4 a 5000 personnes, Sat.S i;l_-;),0 CS te:C:::'Q:!.:J. Q.j_e :f'ait l 1 0bjet d~une damande e:x:presse de location ( selo11. U..."l des gcrnnts.! H. Ba:r.r.bolm ). Mr. Tordeur aura.it interdit a l'YoN.C.A. dto.ccueillir lfAbako.,

La :t'oule a:t'ricaine se gon1'la prLgreJsivement~ d'autant que le Stade Bo.udouin n' est pas eloigne et qu ~u:1. ir.1portnn.t mo.toh s 'Y deroulai t oe jour-lA.

C'est a I-G heures envo qu 'eclatc:ront les premiers ~.r:.cidents.

Que s'est-11 passe ? Selon le ministre , un gerant de lY~tCA aurait :t'ait appel a lo. police pour I! violation do 1~micile "o

Ici, nous semmes en pleine contradiction des temoignnges.

Selon la version des autorites belges 5 M. Pinzi serait intervenu pour calmer les esprits mais il n '~r parvint pas, la foule incendia deux voitures de la police.

Salon M .. Pinzi lui-memo ( voir Belga , 6/I ) ; une voi ture auro.i t ate incendiee, des coups de feu tir0s et alors seulement 1 M. Pinzi se serait rendu sur place. Le bourgmestre de Kalamu parle ici '~ d 'intervention trop rapide du service d 'ordre " tandis quo le 8/I les bom·gmestres congolais o.:t't'irmant, sans autre precision g_ue les incido.:::J.'js de Ko..lrunu pouva.ient ~tre evites. Salon le correspondant pcrticulier de ff La Libra Belgique " ( J~M. Van der Dussan ) , " a lo. reunion •• u.::l commicsaire de police~ enerve par les huoes, a :t'rappe un indigene " ( L.By :2/I ) tand1s que l'envoye special du " sto.ndaard " rapport a que les incor~dies se sent produi ts apres que les commissa.ires, debordes t eurent tire ( st. I2/I ).

Si lc. lwniere n 1 est pas faite sur lo. Ghrmlo:i.ogie des :t'aits - et ella est d 'importance - on sait queM~ Pinzi 5.ntervint pour rmnener le calme et que u. Ctlllier , premier bour6IJ1estr·e adjobt ainsi que M. Lafon­taine, Procureur du Roi etaient su:r.· place ( photo purue dans le n Cou.raf' " du 6/I).

Kasa-VU.bu et D() Kar.za o.ss:i.sto.i.c'1.t-ils a la reuni.on de Kalam11 ? ........ .,.._ - ........ ~W;.~<,~."""'""---~-'-"">---· -- _..........._ __ ,. ___ _.. ..... ~~-~---......_ ..... ~~---.,......_.

Premier emprisonno 3 Da!l"lel Knnza assistd-'v-:.1 a la reunion de !\:alamu? M&le question au sujet de Kasa-Vubu, inculpe de po.rM.oiputicn a une reunion non-autorisee et d'e:x:cita.tic;~ ala h:1.ine racia~ .. e?

Personna n' o.ffirme qLH'" .Ka..i.Z.~t utai •b Pi"'esent~ • En fait, la r6union etant decommandee, il se rcndi t l0 d imanche dcu~s ·un village a IO kilometres de Leopoldville. Il fut arr8t6 san~ •;ue l¥nutorite fournisse des precisions sur !'objet du ma.ndat d'arret.,

Quant a Kasa-Vub-u. 1 o.ucune dope.-;hc ni deoJ..·J:ration ne f'o.i t etat de sa presence au meeting o:vo.nt le meJ.Gre:H 7 j:mviel~ ( dcicl. Romans du 7 )a M. Van Hemelrijck n 'y fuit po..s alL::.sion le 8., ?• J~0 Houde li <'-::>o:i. t que Kaza .. V\J.bu, Diomi et Lum:.nnbo. { les d~:.,ux dorr.:l.ers sonL 1..3<'.Cl8rs du M .. NoCu. et fu:-ent a Accra ) f'igura.ient au :pr:~•gl'D.J.1JillG do lo. reU.~lior~ mais cette reuuj_on ,etant deconnnandee, furent-ils presmrta 1 ~ a:prL1-m.idl ? ito.cune n~entio!l n' E:lst f'ai te~ en toqt cas, ni de Diom:t r.i de Lnmu.11JYL duns uw3u.n jou-.::nal ni dar,.s les declt,Uiiitions des autorites. ''La Lib::.-..; Bolgic:.~.to ·~ a publie le 9,..I une photo de N' Kasa en ha.bi t, saltlo.n t J.e: i'o,~}.o et ni'f'iru>3 g_u' il s t o.git d 'uJ\e photo prise au cours de la reu;njon du '1/I, Son. c.:n•r(;Sj_)Olldant !o.i"t o.ll'lSion a la

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presence de N' Kasa pour noter n qu~on dit cependant que m~me Kasa-VU.bu,au debut de l'emeute a vaguemont tonte de ramener le calma et que n'y parve­nant pas, il est entre chez lui "'· ( !2/I ) -

La question de la responsabilite directs et de la presence person­nella du President et du Vice-President de l'Abako~ dans !'affaire du 4 apres-midi merite done un examen tras attentif. De source congolaise, on insiste sur le fait que sir comme l'a affirms le ministre , une manifesta­tion de masse etait prevue pour le I3 { 11 s'agit en realite du I4 ), il para!t - pou· probable que Kasu-Vubu aie cherche a provoquer une " repetition generals " le 4, apres avoir fait inviter un fonctionnaire belge , fait de­commander la reunion le matin ( version Pinzi ) et en presence du Premier bourgmestre adjoint et du Procureur du Roi. Aucun journaliste blanc n'a fourni de temoignage direct et personnel sur l'avenement.

L' intervention de la Force Publi~u.e .•

La reunion de l'Abako " se termina de maniere pacifique " ( Belga. 6/I ) mais lea premiers incidents eclaterent apres coup.

Vera I5-I6 heures, une masse de congolais s'elanQa vera Fonoobel, quartier de cammerqants tenu par des portugais et des grecs, fort peu popu­laires dans la Cite. Certains cornmergants s'enfuirentt d'autres se barrica­derent et se defendirent avec les nrmes. Belga ( 5/I J evalue a !7 le nombre de maga.sins saccuges a ce moment. Ce problema du pillage des boutiques con­tinuera. a se poser pendant toute l'emeute : le lundi speoialement, la popu­lation redoutait d'~tre privee de vivres ; dans la ville europeenne, lea acha.ta massifs et le stockage furent pratiques sur grande echelle ; dans la Cite, on II vida " at pillo. les magus ins a Le mardi a I6 heures seulement' M. Tordeur cheroha a rasst~er la population congolaise au sujet du ravitail­lement futur.

Jusqu'a ce moment, seule la police urbaine, dependant du Premier Bourgmeatre etait au:x: prises avec les manifestants. clamant des slogans nationalistes ( la petite police communale, dependant de chaque bourgmestre ne represents qu'une force negligeable et les bourgmestre noirs ne furent pas consultes sur los mesuros d:ordre- tamoignage Pinzi ).

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Plusieurs milliel'S de co ngol:lis ( Jos. Lamotte dans " Het Volk " · du 8/I ) repoussent le service d1 ordre vers les hauteurs du Zooo La police fait les sornma.tions et ouvre le feu~ A 20 H., 30 1 la. Force Publique qui etai t intervenue, degage le quo.rtier , pelJ.atre a Foncobel at evucue des por·tugais 11

se defendant avec des fusils de chasse " ( Belga ). L'arrivee de cas portu .. gais dans la ville europeenne y provoquera une.vaguo de panique.

Au oours de la soiree, une banda de 300 congolais attaque la Mission St. Pierre ou des drupeaux belges ont ete brales la nuit precedents : le conmissaire Paelinck .et ses hommes degagent la Mission qui sara nea.nmoins sacco.gee le lendemain. Dans la soiree, on note de nombreux foyers d'incendie.

l'T. Tordeur, Premier Bourgrr .. es-t.re , L"1terd1 t les rasa emblements de plus de 5 parsonnos et la traverses du fle~v0 vers Brazzaville.

SUr le marche, la Force Publique fa:!.t usage de ses armes •

.A 23 heures, M. To1·deur fait una declrtration ( la seule qui parvien­dra a la presse belge ' pour le ltu:di matin ) : il signale des incidents mais affirm~ qu 1on n'a pas eu a ouvr:·: le fen et qu 1 on ne deplore aucun blesse grave.

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Pendant la nuit, mouvements Ave dos Huileries at Av. du Syndicat; la Force Publique ( FePo)tente de disperser la foule par las ar.mes.C'est a ce moment que las locaux de la J,o.c.F.~ des missions at des centres sociaux furent assaillis. Un calme relatif s'etablit vers 3 H.

Du dimanche I8 heures au lundi a I7 heures toute la cite etait en emeute. Un observateur syndical a Leo nous affir.me que l'emeute entrainait 50.000 personnes , ( tous musculins ) • ·

La journe~_d_u__~..::,m.d~--5 janvier.

La matin 1 avant 5 heures , las elements blindes de la F.P• ( lea elements de la F.P. sont des Bungala ) urrivent de Thysville et occupant des postea strategiques ~ A 6 heures eclate un violent orage et la Radio nnnonce que le calme est retabli ( ce communique sera repete a midi ). M, Bomans, gouverneur do province , annonoe l'arrestation de D.Ko.nza ( et de ses filst mais cette information est suns fondement ) et le mandat d'amener contra Ka:sa·,-Vubu, Lea troupes metropolitaines sont alertees.

Las troubles reprennent a Foncobel. A IQ H. attaque contra le Par Cornil. Echauffourees a Hatete et Njili~ Ince.ndie de la Hission st Pierre, La oo.:f'e " Vlisky a Gogo "sur 1' autostrada vers 1' aerodrome est incendie, Effervescence Avenue Prince Baudouin. Las manifestants sont disperses a lu mitraillette, On apprend que Melle Van Oevelen, du Mouvement Ouvrier Chretien a etc blessee, pres du local des 11utualites qui fut sao.cage.

En fin de matinee i le Gouverneur General requiert le 3 ema ba­taillon de para-commandos de Kamina dont tute compagnie debarque dans l'upr~s­midi a Leopoldville ( vera ISH, 45 ) , etablissant son campement a l'aerodro­me. Un o:f'ficior assigne aux patrouilles ln direction de Njili,

Au debut de l'apres-mi~ precedees d 1un immense cnlicot annonqant ( en franquis et en iiiigala ~ 11 attention, on vn tirer ", les autos-blindees, las jeeps avec mitrnilleusos et les forces ar.mees se mettent en route Av. Prince Baudouin ou les troubles sont particulierement violents. A I7 heures, cette Avenue est degngee jusqu 1a ln tranchee Cobu mais le rntissnge des ruelles so poursuit. Belga annonce 3 1norts au marohe. Le couvre-feu est fixe a IS H30 1 heure ou la Cite est plongee druts l'obscurit6.

Dans la ville europeenne : los magasins sont pris d'assaut par des menageres europeenne8;1G. 'i)ressede Leo regoit quelques informations serieu­ses sur l'nmpleur des troubles ; des corps ou pat~ouilles de volontaires blanca sont ~onstitues '1 avec l'uppui de ln direction blanche de la. ville " ( salon Het Volk du S/I } • La m6me reporter compare Leo avec Tel Aviv et Gaza 1 au moment de l'nffairu de Suez. Les paras sont mis en place dans ln ville. Des rumeurs incontrolables circulant : ninsi on ntfirme que le R.P. De Coninckt S.H. a ete tue ( en fait, i1 est a l'nbri chez le R .. P. Brasseur a Limete ). L'Athonee est transforms en vaste parking pour voitures privees. et gy!'ObUS (dont una douzaine aurait etc i:,.JGUdi.Je )c

Of:f'iciellement 1 l?etat de ".troubles" a ate proclnme.

A IS H,3o, au moment du cou'Vre-feu : des blesses et des morts a.rri­vant snns arret a l'hopital; on manque d 1rumbulances et delersonnel; lea blesses sont souvent touches nux jambes, pur les balles de ..~.n F1QP'.c (reportage du Volk 1 8/I ) •

On apprend a ce moment que la F.P.· a utilise grenades et mitrail­lettes pour repousser lo. foulo. Dans la nu.it, des groupes s' in:f'iltrent vera Kimuenza, Kaso.n.g:u::..U et FranketL

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Emploi des parachutistes : les autorites belges ont affir.me que las troupes m&tropolitaines dEiKamina n'uvaient ate installees que dans la cite europeenne , en vue de calmer le mouvemont de panique dans lo. popu­lation blanche, Toutefois, selon le correspondnnt du " Volk n a Leopoldville vera 3 heures du matin le 6~ les para-commandos debarques auraient eta " sa­lon lea apparenees, installes sur la commune de Matete ou la situation etait contuse " at mo.rdi matin " implnntes dans les quartiers on subsistaient des ditficultes " ( 8/I ) ,De son cote 1 " La Derniera Heure " ( I3/I ) note que las paras ont bloque l'acces a Lovanium; a Kimuenza, ou - on le sait • est installs le reacteur nucleaire.

I &mas de la Force Publiql:!,~ : a la Chambre et dans des motions, on u pose la question de savoir pourquoi la Force·Publique n'a pas utilise d'autros methodes de repression que les armes militaires contra los congo­luis do.D.t o.uoun ne portc.i t d t c.rmes a feu. Il semble bien qu~ ln F .P 1. n •·est pc.s dotee ni de lc.nces a incendie ni de lance a sable et qu'il n'existe aueun eorps a cheval, ur.me de sc.bres. En ce qui concerns las gaz laerymo­genas, 1 t infOrmc.tiOn 6St p8U SUre ! II deS grenadeS lO.CryillOgeneS I abimeaS pc.r l'humidite du climc.t n'ont pc.s fonctionne " ( Libra Belgique du IZ/I );" il semblerait tout de meme y avoir eu des grenades ou bombes lacrymogenes mais il n'y o.vait pas de masques pour les services d'ordre " (J, Lamote, Volk , 8/I ). Quoiqu'il en soit ou bien les c.uteurs du plan " troubles " n'ont pas imagine d'o.ut~es modes de repression que los techniques militaires; ou bien o.yant prevu le recours ::J.UX go.z ln.crymogenes, leur mise an oeuvre s'est heurtee a des carences d'orgunisc.tion et de oontrdle a la F.P,

Los bc.ndes de jeunes gens.

Le 6/I a 22 heures, le cor~espondc.nt de 1 1I.N.R. a Leopoldville doela.rait qUO leS pillc.geS etaient II !?OeUvre de jeunaS gens dBSOeUvreS tr o

L'Agence Catholique de prosse 1 Coi.P. citant un correspondant proche des milieux de lc. Cite intorprctait les fc.its comma suit ( L.B. du I2/I ): n Dix mille jeunes gnrgons congolc.is ~ont on connait la soif d'instruction n'ont pu trouver place dc.ns las ocoles existantes a Leo. Leur participation nux aepradntions semble inspiree pc.r des sentiments d'envie et de haine anvors leUrS camo.rc.des qui pnrvinrent a SO fnire o.dmettre do.ns lea eooleSt to.nt offioielles que libres " ..

L'influence des kipEtt~Ui~o les

Sp6cialement dans los milieux co.tholiques, on accuse kibangUistes • lesquels s'en defendant ~ d'etre a la base des pillc.ges de missions et d 'dcoles. ~iouvoment mess ic.nique dont le theme a incidence immediate est " le noir chez le nair ", le kibnnguisme ( fondateur en I92I Simon Kibangu, ancien pasteur, mort en ralegation ) est cartes un phenomena bakongo et une certaine solidnrite ethnique sfest nou6eQ En juin !957, le Camite Centrc.l de l'A&P.IoC. ( dont lea membres ne sont pas exclusivament Bc.kongo ) a affirms dc.ns une lettre au ministre des Colonies que salon eux, '' le dc.nger kibo.nguiste etait un mythe " ( cette lettre cite le chiftre de 37.000chefs de fc.mille , relegues depuis I92I }.

Au stade actual de l'informc.tion, il est impossible de mesurer oette influence, Ce qui est certain, c'est que des bc.ndes dechainees ont precede - salon las termes meme des bourgmestres - a des " pillages ' vola ot viols ". ·"

Salon les termes du " Courrier diAfrique " : tout oe qui appartient ou sert directement ou indirectement aux europeans a ate vise. C'est en effet

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aux signes e:x:Derieurs de la :presence europeenne ( meme dans son expression d'assistance ) que s~en prirent les elements lea plus decha!nes~ Uncertain complexe de frustation a d~ jouer duns les attaques co ntre lea b~timents de la bienfaisance.

L!'l journ~.e ~'1.1ll$Jl.L.§..J~:ti-e;:.

PGndant la1nuit, nouveaux urrivages de para-commandos de ~amino..

Lea opernt1ons de rntissage se poursuivent en direction de la nouvelle cite& Des barrages sent edifies sur la route de Njili. Effervescence a Matete. Belgn nffir.me que le bourgmestre Mbungu de Mutate ( originnire du Kwungo ) a ate menace et a dd se mettre a l'abri~ L'interesse a dementi cette information.

Salon n Le Monda " du 7/I , a 9 heures , on entend de Brazzaville, las tirs de canon ou de mortior sur l'autre rive du Congo.

Incidents a Klmuenza, Kasangulu et Franketi.

A I6 heuresf M~ Tordeur annonce la destitution de Kazn-VU.bu ; precise que-le ravitaillement est assure, fait allusion a des " frictions entre las differents groupes de la population dans la Cite " et affir.me que l'action operationnelle des troupes est virtuellement ter.minee. Le ratissage se :poursui t dans 3 communes sur 7 (J

La journ:ee du me~J:.2!....? janvie!.•

Le rutissage se poursuit a Matete et a Njilio Ailleurs , ln F.P. patrouille et oocupe les points strategiqueso

Kasa-Vilbu est arrete dans sa commune ; il s 'est rendu lui-meme· • Contruirement au:x: informations precedentes, il ne s'etuit pas " entui " a Brazzaville.

Las corps de volontaires europeans ont commence a se dissoudre mardi. A I6 heures , Mo Tordeur annonce un arrete :tnterdisant le port d'ar­mes a l'e:x:terieuri ~q,':f..J:_iJE.it~!:. la circmlation de groupes europeans armes dans la ville europeenne et le Premier Bourgmes·bre note que " lea corps europeans sont en cours de dissolution " "

----~"' ..,.... r • • 11'7 .......

4. LE BILA.'r>J .'J!!:. 1 'AMPLEOR DE L 'EMEOTE et de la REPRESSION.

Le 8 janvier, le Ministre du Congo a ·affir.me que las troubles de Leopoldville avaient fait 42 morts parmi la population congolaise ~ 208 blesses parmi les noirs ( dont I08 cas graves ) ; 40 blesses blanos ( dont I5 cas graves}. Le Ministre c::dv-610J."i;!jles destructions completes, ... eitait 7 ecoles ofticielles ? 7 eccles des missions 1 40 magasins, II toyers sociau:x:, II misSions, 4 dispensaires, 6 marches publics, 3 commissariats , I7 b~ti­ments :pt1blics 1 etc ••• Il chiffrait les destructions a des centaines de millionso

Des le 9/.I, 'If La Libre Belgique rt ecrivait a propos du nombre de morts congolais : 1' i1 est a cl~a.indre que le bilan ne so.it plus lourd encore 11 o

Le meme joti.!'nal n::rtait le I2/I : " il semble raisonnable de penser que le nombre de vici:;imas depa.sso la ~ontaine" e

:r Au mo ins cent morts~ peut etre beaucoup plus " ecri vai t 1' envoys

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spt§cia.l du " Standaard ", le I2-I.,

Associated Press a cite le nambra de I75 pour les trois jours d 'e:m.eute { 8/I ) , tandis que dans leur telegramme au Roi et au Premier Ministre ,, las bourgmestres congolais de Leopold ·ville disa.ient " la popula­tion decidee a venger ses eentaines de fusilles si vous ne faites pas echo a ses plaintes "· Il est avidemment possible que le mot " fusilles " oouvre ici taus ceux qui furent tues ou blesses dans las fusillades.

Notons que de source A.E.F. tres serieuse, nous apprenons que las chiffres de 200 pour les tues et I7 a I800 pour las blesses 1 sont ge• neralament consideres comma probableso

De toutes manieres, jamais aucune emeute au Congo Belge n'avait eu una telle ampleur et jamais aucune repression n'y fit autant de morts. A ce propos, lea ~mes milieux de ltAoE.F. etablissent una analogie entre le cas de Leo et celui de Madagascar I947, tant dans las motivations que dans la forma des troubles. La tentation est forte de faire des rapproche­ments historiques mais cette tentation est egalement dangereuse, quand les comparaisons ne se fondant pas sur des analyses sooio-politiques serieu­ses.

Un de nos observateurs de Leo nous ecrit pour soul1gner l'ampleUl' des troubles. On peut s'en faire une idee:. ro par le nombre at la dispersion eo a i ue des fo ers de troubles { de Leo Est ~ Djili en passant par

L ate et Ma. ans una direction, jusqu 'a Kimwenza. et au. delA dans une autre • L'agitation s'est propagee tree loin, le long de la ligna de Leo­Matadi i Kansdkulu, Thysville et Inkisi ( elle a gagne aussi les habitants des villages de brousse ' dans cette region~ 2° par la irolongation et las SUCC2SSiVeS renaissances des troubles : les forces de l or&re;arm3es 1 ont mis au mains trois jourspour reprendre la situation en main; alors que las foules ntetaient pas ar.mees ; 3° par las deg~ts onuses 4° par la nombre de viotimes.

5 • L 'AMJ?LEOR DES REPERCUSSIONS.

A. Du odte oongolais : sans toutefois mettre an question le bien­fond~ des mouvements de masse, las partie politiques oongolais, taus les bourg• mes't~es encore en tonction au 7/I ( y compris MM. Diomi et Pinzi ) ainsi

·que tous las groupes ethniques non-dissous ant condamne las pillages, las vola at las notes de vandalism&. La presse de Leopoldville cite de nombreux cas d~interventions ( pa.rfois herotques ) de congola~s oherohant a proteger des europeans J~,enaces • Lea bourgmestres voient dans leS evonements " una -bruss~e 2iPlosion de fureur popul~ "~ ( 9/I )

s Au sujet de la !epres~~i.J:.i~q!!'~' le Comite directeur du

M.N,C' (_8/I ) "condamnc la violence de la repression qui entratnn de nombreuses victimes et provoqun un deuil national "• De m&me, las federations ~thniques de Leopoldville ont protests ( le 8/I ) chez le gouverneur de province " contra la mort de victimes innocentes, le non-usage de grenades la.crymogenes pour disperser la foule "· Dans un memorandum au Gouverneur ( 8/I ), les bourgmestres des communes congolaises de Leo a:f'tirment que lea incidents de Kalanupouvaient etre evites et que n l'usage des ar.mes n'est pas fait pour consolider l'amitie • .," Le sentiment,dominant pa.rini lea atudin.nts ~oii-s a Lovanium est que la repression a ate excessive ( d'ou grave " sau• vage ",du 8 janvi,er ) 3

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Au s~et de 14ind~pendanae congolaise , bourgmestres ( 8/I ) , M,N.c. at fed~rations ethhiques rappellent quielle leur paratt constituer l'objet mGme de l'aspirntion legitime des masses et de leur propre lutte.

Au sujet de la Commissioa, d'EnquGte parlementaire : par tel~gram-me nux presidents des Chambres , le M.~.c. prie ( le 7/I au soir ) " d'envoyor tmmediatement una commission pnrlementairet pour enqu§ter sur place et etablir las responsabilites "• De mama , las bourgmestres demandant ( le 9/I ) que la commission d'enqu§te, constituee d'urgence par des representants de tous las part~s viennent etudier les reSponsabilites dans " la brusque explosion de fureur populaire "• ctest dono l'enquete sur les responsabilites du 4 jan­vier que roclament en premier lieu las leaders oongolais de Leopoldville •

Lea sentiments de ~ masse ne se laissent guere. analyser actuelle­ment. Les autorit~s belges cherohent a valoriser au maximum lea declarations de oongolaist hostiles aux violences ainsi que lea aotes individuals d'indi· genes, protegeant des blanca ou des immeubles. La plupart des temoignages traduisent dahs lea foules une sorte de reflux de la vague, una attente crispee, une crainte~ Lea federations ethniques lancent des appels a la non-violence et prechent It le retour a la contiance " tandis que las bourg­mestres affirment que ri la population est a nouveau surexcitee et attend de pied ferme le denouement de l'affaire Kasa-VUbu, la tranquilate actuelle n'etant qu'apparente " ( 8/I ), La M.N.C.recommande le sang-:f'roid, en vue de discu-ter plus efficacement avec les autorites coloniales. Lea bourgmestres ont egalement reclame una " re:f'or.me profpnde du statut des villas , la creation d 1uno police communale a la disposition des bourgmestres."

B. Dans los milieux blanos de Leopoldville,

La peur a ete le sentiment dominant, au cours des journees d'emeu-tes. On cherche a se rassurer en cherchant des coupables, dans una petite minorite d'agitnteurs : l'Abako at sos chefs ; las communistes ( voir "Le Peuple " du I3/I ) ou encore une legation de damocratie populaire. Las groupes e;tr~es { las ultras ) sont determines psychologiquementpnr " le mimetisme . dtAlger h. Des tracts clandestine ont circul~, denonQant lea agitateurs_congolais et lea libornux europeans. La Federation des Anciens Combattants du c.B~ expri­me fort bien cette reaction dans un ordre du jo~, felicitant la Force PUblique qui a maintenu l'ordre " avec un minimum de partes "I reolamant des masures contra les agitateurs at denongant las brndeurs de la colonie. De m~e, une association colons probablement l'Aprocolin ( 9/I ) exigo " la constitution tmmediate d'un corps de protection ar.me "• Cas ultras repro¢hent un exces de "molasse " a l'administr!tion at accusant las syndicnts d'nvoir provoque " une ~gitntion factice "• Cette reaction de type " salut public "serait speciale-ment lo fait de la clnssa moyenne blanche,de colons, de cadres subalternes de l'Administrat±one

Plus caracteristique que ces reactions d'ultras :. la mise en circu­lntion d'intcrpretations des faits, fondees sur des informations erronneas. La ville europeenne vit sans communication humaine avec la Cite ( phenomena glo­bal qui n'oxclut pus des exceptions individuolles ). La monde politique des noirs est une inconnuo ; sa brusque explosion permet de lancer des interpreta­tions.non~contrdlables qui trouvent echos dans la presse belga. Actuollement ( depuis le 7/I ), la campagne d'opinion tend a disqualifier l'Abako { ot ala deoapiter avant le !3/I ) ainsi que certains leaders du M.N.c., soupQonnes d'§tre en complicite avec Accra, sinon avec le F.I.N. at Le Caire • ( voir a ce sujet, las commentaires dans le " Courrier Africain " du ~ ).

Salon 1~ L.B. ( !2/I ) des europeans demenage~t ; d'autres s'ar.ment

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solidament et des " excites " ( ter.me de la LeBo ) veulent oonstit~er des Comitas de Salut Public 1 en vue drun t:.reize mai de Leoo Le meroredi 7, las milieux blanca de Leo s 1attendaient au limogeage par Bruxelles des responsa­bles de 1a repression, y compris :r.1o Cornelia ( mimetisme algero is ) u C 'est le n Pourquoi •Pas Congo " ( cite par Presence Congolaise du 27/I2 qui n~tait au lendemain de la menace de grave de l'A4P~I.C. : " le vrai malaise actuelle• ment se trouve chez les europeans, bien plus que chez les indigenes •• o Char­chez done a trouver encore un revolver, chez un marchand de Leopoldville".

C'est dans ce climat que se situe le rentorcement des effectifs " paras " au Congo ( un millier des le I2/I ) o

Par contra, des la fin de l~emeute s des intellectuals ( dent le nam n'est pas revele ) firent une demarche chez le G.G. afin de demander que la declaration du I3 janvier soit aussi liberals que possible. Un infor.mateur syndical interprets l'evenement comma une manifestation de " colere aveugle " et de revolte centre l'enor.me fardeau de misere , de me­pris , d 'insultes, d 1 injustices et d ~humiliations n.

Les milieux d 1affaires sur place ne oachaient pas qu'a leur avis, le mouvement des capitaux serait determine a l'avenir, par l'emeute du 4/I.­mais des instructions de Bruxelles auraient influe dans un sens " lib6ral "•

Les milieux missionnaires ont tendanoe a accuser les kibanguistes du pillage des missions • Mgr. Scalaiss Vic. Apost. de Leo, lanQait le 5/I un appal au sang-froid ( appal reproduh~Qt-n Belgique le I2/I ) dans lequel il exprimait sa " plus vive compassion Ics·victimos" et recommandait 1 au mo­ment m~me ou se constituaient les corps de volontaires ar.mes, de laisser " a l 'a.utori te et a ella s ~t(le la recherche des vrais coupables et de faire justi­ce "• Salon Mgra Sonlais, " les evenements ont debute par un incident provo­que par des meneurs exaltes, suivis ensuite pur une bande avide de pillage". Cotta interpretation coincide dono exactement avec cella des autorites civiles.

Un nutre message de Mgr. Scalais fait etat de sentiments ressentis par les europeans de Leo : " desarroi, indignation) 'dapit , amertune, ran­coeur ••• esprit de vengeance "G Lui-meme estime qu 'a eta peidua en ces quelques heuras de folia •• ln confiahce mutuelle ••• qui se trouve soudain compromise" ( IO/I ).

c. Dans la Motr~l'~ ..

# Les P~!~s P2ltl~~~~.= le 5/I , le bureau du P&S.B~ decide une demarche chez Me Eyskens pour roclQmer ln convocation des Chambres et 1+envoi d'une commission d~enquete ; la rencontre avec le Premier Uinistre a lieu le 6/I. Le P.s.c. paraissait hostile a la commission d'enquete ( voir, Nieuwe Gids du 8/I ) mais le Ministre du Congo etait favorable a une commission d'information. Finalement, le P.ScC~ s'est rallie a ln formula de la Commo d'enqu~te• Ce pa.rti a. porte son effort sur la declaration du I3/I et sur ce point, la. th~se du ministre a triomphe~ Les communistes ont demande a interpel­ler ( 6/I } •. M. Motz ( I3/I ) tirai t des evenements de Leo la. leqon sui wnte il faut retablir d'urgence la confior.ce des investisseurs et manifester a la tois a.utorite et generosite dans les reformesQ

f..e!3 .. or_fLru;.!satio_~-·~vdc_:::_(:)~ : La YoG .. ToB. f~t une demarch~ chez le Min,.stre du CJ3o le 67TOt dans uno motion ( I2/I ) reaffirms sa these ( droit a l'independance pour le Congo ), marque son ·accord sur la commission parlemen· taire et regrette de n'avoir pas etc consultee ( NeBc - MeL. Major , secreta.ire general de la F~GoT.B. fait partie de la commission parlementaire dYenquete )~ L 'hebdomadaire " La Gauche fi. ( 9/I } a roclame la. liberation de Kasa-Vubu.:

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1 'introduction des libert5s au Gongo 1 un.e aide o.ux ch6meurs et una declara­tion d tintention Sur 1 t indepe.r;.G.a.."lC0 ~:?ngolaise ~ a date fixe ( p,. ex. 5 ana ) o

Ce journal s'elevnit en outre cuntrol8nvoi de troupes metropolita.ines au Congo. La Mouvement Ouvrier Chxetien ( M.OeC~ ) a reclame la mise en oeuvre d 'un plan urgent at precis " au Congo { ~ii ) tandis que son organa quoti­dian "La Cite ", a.pres s'etre demande " si l'intervention de la Force Publi­que n'eta.it po.s le resultat d~un manque de sang-froid " ( 6/I ) a mane cam­pagne en faveur d'une deol~ution gouvernementale tres liberale et en taveur de la presence, dans la Commission d~Enquete, d'6lements PSJ. non-infeodes aux groupes d'affaires.

Du c6te gouvernemental > le Ministre a fait l'impossible pour pre­senter un document lib6ral 1'613/I et pour que celui-ci n'apparaisse pas com­me una concession a l'emeute ou comme un signa de faiblesse.

L'envoi des parachutistes constitue un acta destine a amortir l'effet du I3/I dans las milieux ultras blanca, de Leot mais l'acte de M. Gilson a provoque des questions inquietes de certains ministres P .. s.c.

Rue de la Loi ant c:i.rcule des rumeurs concernant l'eventualite d'un gouvernement d'union nationale, avec un minis~re socialists au Congo at R.~., pour regler le problema congolais~

La Bot1.rse o Pour mesurer la l'epe.rcussion des evenements ae Leo 1 le barometre ae la.Bcnxrse n'est pas de grande valeur. En effet, depuis deux ou trois ana, las societas - holdings coloniales ne soutiennent plus guere leurs titres. Si on prend l'exern.plo de lo. valeur coloniale-pilote .. l'Union Miniere ( ou la Societe Generale occupo en fait une position dominants } - on constata que cetta valeur qui atteignait encore 6000 au debut de I957 avait retlue a 3!00 a la mi-fevrier I958 pot~ remonter legerement vers 3900 au 3I/I2/58e La Bourse avait done deja lorgement escorn:pte la perte des cours resultant de la conjoncture economi':tl<Jet polit:i.que ·congolaise. Au lendemain du 4/I, l'U­nion Miniere connut quelques soubresauts : 3620 le 8/I ; 3480 la 9/I ( quo.nd on apprit la constitution de la Commission d'Enquete parlementaire ) ; 3360 le I2/I; 3470 le !3/I ( apres le dis,10'=S royal ) ,at 3440 la I4 a I3 h. !1 est probable que,sans le reflux prorond des deux dernieres annees,l'emeu­te du 4/1 edt provoque des recU1~~~ceignant le plafond autorise de 5 pour cent par jour.

Dlvers .,Jeunes ~2rdes Socialist as ; Cercle du Libre-Examen de l' u.L.B. ; .AadOciation des Etudiants no irs en Belgique ; Juristes democratas, ate. a ant publie des motions s·~.'!.I' l.es evenoments de Leopoldvilleo

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Au moment ou s 'ac:hEiYu :l.3. r8.:'..act ion do co dossier! 1•:. Commission d' Enqu~te parlementuire quit"te Brt:.xo.J.les pour !.,GopoldvilleoElle est composes de MM.Dequae ,President et m1cien 1d11i st:!:'o des Colonies r De Saeger,Scheyven et Brasseur(sociuux-ch:rettons j ~Ho.jor ,. Hous:i.o.ux et Spinoy(socialistes) ; Dam •uyter et Ln.haye(liberc.ux) ., Le discou.rs rc;.ru.l n annonce "la ferme vo­l.on.te de conduire ssans aterm;:.J.c;m8!lts ftmcstos nais sans precipitation inconsideree las populatiCli.S co:::.,golo.isos a 1"• tndopendan.ce. dans la prospe-r ita at la paix"., ·

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La declaration gouvernementale a precise que "la Belgique entend organiser au Congo une democratie ,capable d'exercer les prerogatives de la souverainete et de decider de son independance," Elle a affirms "qu' aucune mesure engageant l'avenir des populations congolaises ne sera prise sans ln consultation prealable des organes politiques fonctionnant a ce moment" •

S1 le terme de l'independance n'est pas fixe,des etapas prochaines ont leur calendrier precis~Des reformes sociales at sociologiques profondes sont annoncees : statut unique(application a partir de janvier 1959) ; revision du statut foneier ; abolition de toute trace de discrimination raoiale ; criteres d1etablissement des salaires minima.

La transformation progressive et accolerea des inStitutions doit sa faire "avec ln collaboration de tous les habitants du Congo".Le problema des interlocuteurs valables est done officiellement pose. A Leopoldv!lle, ce problema vu gtre profond6ment influence par les recent.s evenements J.

notamment ·par la dissolution de 1 'Abako et par les arrestations de MM. P1nzi,President de l'A.P.I.C, et Diomi,leader du M.N.O.

• P.s. A propos de l'origine des troubles, Presence CoP§Olaise du 10/1 ecrit : ·

"Davant les hesitations de la foule,un fonot~onnaire interrog' pOl:" un journalists aurait declare que la reunion pouvait se tenir.C'est al~rs que M.Kasa-Vubu ,President General de 1 1Abako, se presenta davant l 'Assembles sous les aoclmn.ations 1'renetiques de la 1'oule •

Le President de l'Abako fit une breve allocution ,demandant a la foule d'attendre la declaration ministerie~le,promise pour le 13/1 et s1gnala qu'il n'avait rien a ajouter a des precedentes declarations concernant l'independance,

A son tour NzeM-Lilldu ,:f.'ondateur de l'Abako s 'a.dressa a 1 1

assistance en lingala·et demanda le ralliement de tous las oongolais. La re~ion prop~!E-ent <!!, te ne dura en somme paS plus de 15

minutes et M.Knsa-Vubu et son comite Abako quittbrent la salle •• "

Ce temoignage de l'hebdomadaire congolais est d'une extr~me importance quand on tient compte que MYKasa-Vubu a ate arr~te sous 1 1 in­culpation de provocation a la haine raciale et d'assistanoe a una reunion non-autorisee. Ce journal confirme la version de M.Pinzi,a savoir que les premiers coups de feu se situent AVANT l'incendie des voitures de police et avant !'intervention du bourgmestre de KOlamu (et de MM.Callier et La­fontaine). Toujours selon 1 1organe congolais,M.Knsa-VUbu s'est "person­nellement rendu entre les mains de l'autorite militaire".

A CONSULTER : "Congo", hebdomadaire (n°l a 22 - 1957} , L6opoldville1 W?resence Congolaise " 1Hebdomadaire ; B.P.8205 J Avenue

de la Victoire 21 a Leopoldville. "Conscience Africaine" , BeP.22 - Leo III " Horizons" , hebdomadaire , B.P.309 .. Leo I

A.A~J~Van Bilsen: Vers l'Independance du Congo et du Ruanda-Urundi,l958, depOt a Pres.Atr. 220 r.Belliard)

A1'1'aires Indigenes et Main d'Oeuvre(A.I.M.o.}- Romaniuk: Enqu~tes demographiques.Territoire suburbnin de Leo­poldville1oct~l957 ; Leopoldville

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