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Emballage et développement durable Emmanuel Gilloz Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués Créateur Concepteur, opon créaon industrielle Session 2010 Mémoire du projet de synthèse

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Mémoire du projet de synthèse de 2ème année en DSAA, autour du thème de l'emballage, dans une optique de développement durable.Vient ensuite le projet à proprement dit, dont vous pourrez retrouver les recherches sur le blog : http://watsdesign.blogspot.com/search/label/uv4

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Emmanuel Gilloz

Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués

Créateur Concepteur, option création industrielle

Session 2010

Mémoire du projet de synthèse

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Sommaire

Observer...

Réfléchir...

Agir...

Pour plus de détails sur la conception des emballages ou des différents matériaux impliqués, de nombreux ouvrages ont été déjà écrits (référencés en annexe).

Mon analyse du domaine se veut donc succincte, ce mémoire est plutôt axé sur l’avenir et les possibilités envisageables dans la conception d’emballages.

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1. IntroductionLe packaging comme levier de changement

5. Notes

4. Annexes

4.1 Ressources

Bibliographie, webographie, filmographie

4.2 AutresMatériaux, extraits du blog

3. Quelles possibilités pour demain ?

Modèles de sociétés et avenir pour l’emballage

3.1 (Re) Penser l’emballage

Démarches et principes

3.2 Typologie d’inspirationExplorer l’inconnu ou améliorer l’existant ?

Recycler/Remplacer/Réduire/Réutiliser/Recharger/Réemployer/Action/Matière

3.3 Pistes d’exploration/applicationApproche personnelle

Vers le projet

3.4 Project in brief

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2. Emballage, Nature et Société

«Urban Nature» - Naoko Ito

2.1 Des besoins fondamentauxFonctions

Cycle de vie

2.2 Un support communicantDécryptage et marketing

La question du signe

Porteur de messages

2.3 Le reflet de nos modes de vieUne société qui s’emballe

Entre désir et paranoïa

«Ouverture facile»

Causes et conséquences

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1. Introduction Le packaging comme levier de changement

La réflexion de ce projet démarre avec ce constat : nous sommes dans une période de grande mutation, la prise de conscience générale de la situation économique/écologique mondiale (une croissance infinie dans notre monde fini n’est pas viable) est en cours et cela se traduit par un changement notable de la demande.

L’industrie adapte son offre en conséquence, mais elle est encore rare, tarde à arriver ou pire n’est parfois qu’une «façade verte», et cette inertie n’est profitable à personne.

Mon objectif est donc d’essayer de répondre à ces nouvelles attentes. Espérant ainsi pouvoir influencer l’ensemble. Un des objectifs du designer n’est-il pas de chercher à améliorer le monde ? Que puis-je faire à mon échelle ?

Le problème des déchets a d’abord attiré mon attention. Mais en assistant à une conférence du CNIID (Centre Nationale

d’Information Indépendante sur les Déchets), j’ai compris une chose : encore une fois on a tendance à s’attaquer aux symptômes, mais pas au problème qui en est à l’origine.

Il faut éduquer et responsabiliser le consommateur en lui disant de mieux acheter et mieux trier, soit. Mais au lieu de le faire culpabiliser, et si on remontait à la source ? Avant même le tri ou la vente : a l’étape de la conception des emballages. Pour chercher à en anticiper les conséquences qui en découlent. C’est là qu’est le rôle du designer.

Aujourd’hui c’est une réalité incontournable : tout produit est emballé voir même sur-emballé...

Mais les enjeux ne sont pas uniquement économiques ou matériels. L’emballage est au cœur de nos pratiques, de la société et de ses mutations. Packaging et société s’influençent mutuellement.

C’est un problème majeur, toujours d’actualité, mais qui pourrait être aussi un formidable levier en prenant appuis sur les récents changements (sensibilité des consommateur, cadre normatif et législatif, coût des matériaux, etc.)

Toutes les conditions sont en place pour repenser le paradigme de l’emballage !

Et si on remontait à la source ?

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Tout ce que l’on jette nous retombe dessus, production personnelle

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2. Emballage, Nature et Société

Réalisé en 2009, ce travail de Naoko Ito m’évoque une métaphore possible de la relation entre l’emballage, la nature et nos sociétés.

La racine découpée serait un euphémisme pouvant représenter la Nature dans son ensemble. Celle-ci se voit entièrement morcelée, monnayée, empaquetée, vendue… surexploitée par l’homme qui se l’attribue, se la dispute.

Les bocaux seraient donc l’équivalent de nos sociétés. Avec d’un coté une division, qui n’est pas seulement matérielle mais également sociale. Et de l’autre une uniformisation des individus/contenants, tous transparent mais également fermés, qui cache une perte progressive du lien entre les choses.

Comment peut-on espérer avoir un aperçu de l’ensemble quand le monde se réduit à l’échelle de chaque individu, au lieu d’en être la somme ?

La manière dont ils sont disposés ne traduit pas seulement l’évolution des paysages urbains, dont les habitats tendent immanquablement à s’élever faute de place, mais peut révéler également un comportement d’accumulation, caractéristique de nos sociétés. La richesse matérielle comme valeurs d’existence : «je possède donc je suis».

On ne sait plus d’où vient quoi, ou qui l’a fait, tout n’est qu’un immense puzzle décomposé, dont on tente de raccrocher à présent les morceaux. Maintenant que l’on prend conscience qu’à la racine de tout il y a cette Nature malmenée.

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2.1 Des besoins fondamentaux

2. Emballage, Nature et Société

À l’origine le terme emballage vient de la pratique de «mettre en balle», qui consiste à regrouper des marchandises en ballots pour les transporter. Par extension le mot peut désigner aujourd’hui toutes peaux ou contenant, dont la fonction consiste essentiellement à isoler un contenu de l’environnement extérieur. Ce qui contient sert donc de protection, de barrière. Mais de nombreuses autres fonctions peuvent venir s’ajouter, augmentant la valeur d’usage d’un tel contenant :

Conserver les denrées alimentaires pour éviter qu’elles ne deviennent impropres à la consommation.

Transporter ce qui nécessite un contenant : liquides, pulvérulents, granules, etc

Protéger le contenu des éventuels dégradations pour qu’il arrive dans un état satisfaisant les exigences de qualité.

Garantir l’intégrité et la non-contamination du contenu.

Promouvoir et vendre le produit. En rayon les emballages sont un très grand facteur d’influence sur la décision d’achat. C’est aussi une mise en valeur soignée dans le cas de cadeau ou d’offrandes.

Informer des caractéristiques du contenu, de son mode d’emploi.

Doser une quantité de produit, afin de réguler sa consommation.

Identifier de quoi il s’agit, le contenu n’étant pas toujours visible, c’est donc aussi se démarquer du reste.

Délivrer, dans la chaîne logistique la manutention est une étape importante et inévitable.

Conserver, transporter, protéger, garantir, promouvoir, informer, doser, identifier, vendre, délivrer, rendre service...

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La problématique de la conservation des aliments s’est toujours posée, on retrouve donc des traces de la pratique de l’emballage dès les premiers hommes. Depuis les premiers contenant en peau, en tissu, puis en céramique avec les poteries, etc.

L’amphore fait notamment partie de ces vestiges que l’on retrouve encore aujourd’hui.

Sans elle le vin ne pourrait être contenu, et donc transporté. Mais elle permet également de le conserver grâce à un bouchon fermé hermétiquement, le cachet de cire faisant aussi office d’étiquette, on sait ainsi quel est le type de contenu, qui en est le producteur, voir peut-être son destinataire dans le cas d’échanges commerciaux, etc.

D’autres fonctions peuvent venir s’ajouter mais l’essentiel des attributs d’un emballage sont là.

Aujourd’hui le plastique domine une majeure partie de la composition des emballages, mais avec la remise en question de nos choix concernant l’environnement, il se peut que des matières jusque là délaissées retrouve à présent un intérêt, comme les céramiques par exemple.

Dans tout les cas la réponse au besoin d’emballage est toujours un compromis entre de nombreux facteur, et comme le résume bien Ruben Rausing (fondateur de Tetra Pak) :

«Un emballage doit permettre d’économiser plus qu’il ne coûte»

Au final on distingue 3 types d’emballage :

1. l’emballage primaire, au contact direct avec le contenu. C’est souvent l’Unité de Vente Consommateur (UVC), et donc celui qui sera éliminé par ce dernier.

2. l’emballage secondaire rassemble les UVC pour les transporter, jusqu’au rayons des magasins. Le plus souvent recyclé par le distributeur.

3. l’emballage tertiaire, ou logistique, désigne les palettes et couches de manutentions pour le transport des produits entre industriel et distributeur.

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2. Emballage, Nature et Société

L’emballage, un produit comme les autres

L’emballage accompagne le produit mais il est aussi un produit en soit, son cycle de vie est le même, mais avec une durée souvent beaucoup plus courte.

La matière est d’abord extraite puis transformée. Il faut ensuite concevoir ces emballages. L’intervention du designer se situe donc très tôt dans le cycle de vie, avec pour objectif de prévoir les étapes précédentes mais surtout d’anticiper toutes les suivantes.

La matière première est transportée jusqu’à l’usine de fabrication, puis les emballages sont envoyés à l’usine de remplissage et ensuite acheminés sur leur lieu de distribution. Ce qui fait déjà beaucoup de transport de marchandises...et une fois achetés les produits sont ramenés par les clients.

À ce moment une partie des emballages (secondaires) seront directement jetés. Les autres suivront la consommation des produits emballés.

L’étape suivante consiste à récupérer tout ces déchets, les réunir pour les valoriser. Au pire ils finissent directement en décharge, autrement ils sont incinérés. Quand c’est possible ils pourront être recyclés, au mieux à un niveau de qualité équivalente mais cela demande une gestion précise de la filière de retraitement et en supposant que les usagers prennent effectivement le temps de trier leurs déchets. Dans d’autres cas ils forment une matière première de moindre qualité, un agrégat servant à fabriquer d’autre produits..

2.1 Des besoins fondamentaux

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Des matériaux de choix

Il existe un préjugé concernant les matériaux, à savoir lesquels sont les plus écologiques. On peut difficilement les comparer sur des critères uniquement environnementaux, il faut penser en terme d’applications, de propriétés… Selon les cas il se peut que l’analyse du cycle de vie (ACV) d’un emballage en plastique soit globalement plus intéressante que si le même produit était fait en papier ou en carton par exemple. Ceci dépendant également de l’endroit de commercialisation, des pratiques de tri, etc.

La matière première est un facteur primordial à prendre en compte, mais qui entre en relation avec beaucoup d’autres, il faut donc bien peser son choix

Une solution viable à un endroit et un moment donné ne l’est pas forcément ailleurs.

Le cycle de vie des emballages (Raoul Sinier, extrait de écodesign chemin vertueux)

Extraction et production de matière premières

Transformation des matières premières

Conception des emballages

Fabrication des emballagesRemplissage des

emballages

Vente des produits emballés

Consommation des produits emballés

Récupération des déchets d’emballages

Valorisation énergétique (incinération)

Recyclage

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2. Emballage, Nature et Société

2.2 Un support communicant

Lecture d’un emballage de jus de fruit.1. Logo de la marque en grand sur la face et repris en petit sur les cotés2. Nature du produit et mentions «qualité» (100% pur jus, vitamines)3. Visuel illustrant le fruit utilisé pour faire le jus4. Promotion affichée (influence d’achat par le rapport prix/quantité, il concurrence l’accroche

visuel du logo)5. Texte ventant les mérites du produit6. Valeur nutritionnelle, et équivalent en Apport Journalier Recommandé (AJR)7. Raison sociale de la société, adresse internet, et labels qualité liés au secteur des jus de fruits8. Ingrédients et mentions spécifiques (sans sucre ajouté, etc.), en différentes langues9. Code barre et logos lié à l’emballage (label européen et contribution éco-emballage)

L’emballage est une synergie complexe, voyons à présent plus en détail son rôle d’interface communiquante, au contact directement avec le consommateur.

L’emballage est généralement porteur d’information,le type de produit et son nom, la marque, le volume ou la quantité contenue, le plus souvent accompagné d’un visuel ou d’un aperçu du produit.

Vient ensuite en plus des information nutritionnelle, la composition, l’origine de la production, de possibles recettes ou conseils de préparation.

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Marketing environnementalL’emballage doit aussi renseigner sur sa propre composition, pour aider l’usager au moment du tri, et peut aborder des labels comme celui d’éco-emballage (contribution au système de retraitement des déchets) à ne pas confondre avec le signe recyclable ou recyclé si un chiffre est indiqué (% de matière). Les labels concernant le produit entraînent parfois eux aussi une confusion. Afin d’influencer l’acte d’achats on retrouve parfois des symboles qui se veulent «eco» «bio» «vert» etc... mais ne sont en rien officiels.

Ce phénomène que l’on dénonce comme une mascarade, ou «green-washing» en anglais, est malheureusement très répandu et peut donc brouiller les «vrai» signes.

Pour lutter contre cela l’Union Européenne a créée ce logo qui pourra s’appliquer à tous les produits biologiques de l’UE à partir de juillet 2010. Prévu pour remplacer le sigle «AB» de Agriculture Biologique, il est critiqué pour

avoir des exigences moins strictes et au final n’ajouter qu’un signe de plus.

L’emballage protège ce qu’il vend et vend ce qu’il protège.Il est devenu le support privilégié et le partenaire incontournable des nouvelles méthodes de communication des produits alimentaires. Puissant vecteur de communication, véritable support publicitaire: l’emballage est la première expression de la marque sur le lieu de vente, on le considère souvent comme un « vendeur muet »

Il y a à peine 10 ans, un consommateur mettait 12 secondes en moyenne pour choisir un produit dans un linéaire de supermarché. Il ne met plus aujourd’hui plus que 3 secondes. à cet effet tout les efforts sont mis sur l’aspect, les couleurs, le graphisme ou même les formes pour essayer de se distinguer dans les rayons.

Ajouté à la multiplicité et la complexité de l’offre, cela fait de l’emballage un secteur où la concurrence est féroce.

The 7th sins of greenwashing (terraeco.com) et photographies d’une Tetra Brik)

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2. Emballage, Nature et Société

2.2 Un support communicant

La question du signe

L’idée d’emballer pose également la question du rapport au contenu, comment l’extérieur peut-il être signifiant de l’intérieur ?

Ci-dessus la forme de l’emballage devient l’expression littérale de ce qu’il contient par exemple.

Autre illustration de l’importance de ce rapport : imaginez que l’on enlève les étiquettes de toutes vos boîtes de conserve, il n’y aurai tout simplement plus aucun moyen de différenciation ou d’identification possible...

Cette problématique se pose d’autant plus pour les emballages universels, comme ils s’adaptent au bon vouloir des utilisateurs. La transparence du plastique est généralement une solution pour éviter le cas des étiquettes de conserve. Néanmoins il est quasiment toujours nécessaire d’ajouter un signifiant, une marque... Il y a donc peut-être quelques chose à explorer dans le domaine de ces emballages universels.

Comment résoudre le compromis entre adaptation et spécificité ?

yankodesign.com

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Porteur de messageCe caractère de support communicant est souvent exploité pour pousser à l’achat, vendre, mais parfois il sert aussi à faire prendre conscience, porter un message ou défendre une cause.

«In 89 countries walking on a mine is still routine» (dans 89 pays marcher sur une mine est toujours aussi banal) peut-on lire sur ce sachet de ketchup crée par Publicis Mojo en 2009.

«Kecthup Landmine», le titre est clair et l’expérience d’autant plus. Au risque de couper l’appétit de l’usager il sera sensibilisé (choqué?) au problème des mines antipersonnel, qui est pour certain aussi habituel que d’assaisonner ses frites.

Le concept «Far Food» de James Reynolds (2009) met l’accent lui sur la distance qu’a pu parcourir un produit avant d’atterrir en rayon. Faisant figurer sur une étiquette la somme des kilomètres qui ont été nécessaires. Celle-ci reprend également les codes des cartes d’embarquement en avion.

Plus de 11000 km pour des tomates, ça peut faire réfléchir ?

lovelypackage.com

lovelypackage.com

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Une société qui s’emballeIl semble exister une sorte de frein socio-psychologique dans le domaine des déchets, où l’on préfère parfois ne pas savoir où et comment ils finissent.

L’incinération fait partie de ces solutions «magiques» qui aspirent la production d’ordures et les fait littéralement disparaître en fumées (pas toujours très saines...)

Il faut savoir que chaque européen produit en moyenne deux fois plus de déchets ménager qu’il y a 40 ans, et avec 27,4% de cette quantité et 60% du volume de nos poubelles, les emballages en représentent la plus grande part (source : ADEME).

Tout emballage fini par devenir un déchet, peut importe son tri ou retraitement : le recyclage est utile, mais il génère ses propres nuisances (et en tant que «marché» il ne souhaite pas voir s’épuiser sa matière première : les déchets).

Dans le monde la valeur financière des emballage est évaluée à environ 200 milliards d’euros, alors qu’ils ne font que passer entre nos mains pour rapidement devenir des déchets.

C’est l’existence même de l’emballage qui est mis en cause.

Il n’est donc pas étonnant de voir qu’une directive européenne (94/62/CE) «prévoit des mesures visant, comme premières priorités, la prévention des déchets d’emballages».

2. Emballage, Nature et Société

2.3 Le reflet de nos modes de vie

«le meilleur emballage c’est celui qui n’existe pas».

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Plusieurs problèmes semblent apparaître :

Leur quantité énorme, en partie dûe au suremballage, nécessite absolument une gestion pour compenser cela, malgré tout il suffit d’un jour de grève des éboueur pour découvrir la photo ci-dessus d’une rue à Marseille. Pour réduire la taille de nos poubelle (et le volume occupé par les emballages), l’ADEME poursuit des campagnes de sensibilisation, notamment les plus récentes qui montrent une sorte de monstre formé de détritus, suivant chaque personne, mais celui-ci va rapetisser selon les choix que l’on fait en magasin.

De plus le décalage de la durée de vie entre l’usage souvent limité de l’emballage et la matière qui le compose est parfois aberrant. Un sac plastique jetable que l’on trouve aux caisses des supermarchés est utilisé pendant environ 20-40min tandis qu’il mettra plus de 400 ans à se décomposer dans la nature.

Heureusement ils peuvent être valorisés. Mais ça n’empêche pas que dans l’équation de l’emballage, au final on le paie trois fois! En l’achetant évidemment, mais aussi en le jetant et quand il sera recyclé/incinéré.

Pour réduire le suremballage on pourrait peut-être parfois imaginer fusionner l’emballage primaire et le secondaire ?

Ou bien ajouter une valeur d’estime particulière à l’emballage pour allonger sa durée de vie, comme avec les éditions limitées et autres collectors par exemple.

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Le non-emballage est-il possible ?

L’emballage est un déchet un peu trop visible, le problème étant son existence, on voudrait pouvoir le supprimer complètement. En poussant cette logique on se rend compte de l’absurdité d’un raisonnement aussi rapide.

Néanmoins c’est un objectif qu’il faut prendre en compte dans le compromis avec les avantages offerts. Il n’y a pas de mauvais emballages, il n’y a que des emballages mal conçus ou inadaptés, car en général ils remplissent parfaitement leur fonction (parfois un peu trop) mais sans prendre en compte l’impact environnemental.

Comment faire aussi bien mais autrement ?

Entre désir et paranoïa

En réalité ce problème viendrait de notre rapport psychologique à l’emballage. Dans un texte intitulé «Contre quoi s’emballer» l’anthropologue Bernard Arcan en faisait la juste analyse.

D’un coté l’intérêt centré sur nos courtes vie, fait qu’on aurait peur de s’ennuyer. En conséquent on aimerai être surpris à chaque coin de rue, et chaque emballage se devrait d’être un cadeau destiné personnellement à chaque individu. L’abondance et la débauche de moyens consacré à l’emballage exploite cet espoir pour nous séduire. Le deuxième point intéressant est de voir que l’importance que l’on accorde à l’emballage viendrait d’une simple peur. Il cite notamment une anecdote ayant conduit Claude Levi-Strauss à une réflexion sur le contraste entre les sociétés, comme la nôtre, qui se méfient de tout ce qui est extérieur et représenterai à nos yeux une source de corruption, quand les sociétés amérindiennes aurait une conception totalement inversée : c’est plutôt l’homme qui est une menace et le monde extérieur devrait s’en méfier. Ce n’est pas rien que de devoir se protéger contre le monde entier.

Rien ne doit donc pénétrer la maison et encore moins le corps qui n’ait d’abord été emballé. Cette position pourrait expliquer le soucis d’hygiène, parfois absurde, qui fait que l’on ne supporte pas qu’une autre personne ai pu toucher l’objet de notre achat.

Malgré tout, comment peut-on expliquer le fait qu’on enveloppe parfois les noix de coco d’un film plastique ?...

2. Emballage, Nature et Société

2.3 Le reflet de nos modes de vie

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Le cas Unpackaged

Il existe un magasin en angleterre qui a fait le pari de ne vendre aucun produit qui soit emballé.

En conséquence, les usagers doivent apporter leur propres contenants. Certes cela élimine l’emballage à la distribution, mais reste la question du transport et de la consommation.

Le risque hygiénique est limité vu la petite taille du magasin, dont le concept implique de toute manière que les clients soient déjà dans une démarche à la fois de confiance et responsable.

La consommation du jetable s’était imposée, mais à présent que la vente en vrac revient on pourrait s’interroger si il n’existe pas une demande pour des emballages destinés à ce type d’usage ? Bien que ce ne soit pas nouveau.

Ne pourrait-on concevoir des emballages neutres, prêt à tout contenir, et pratiques pour l’utilisateur comme pour le commerçant ? Sans système de consigne, ils seraient possédés par les usagers qui voudraient les réutiliser.

Ce type d’emballage trouverait aussi son intérêt avec le développement des Amap et autres réseaux de distribution qui n’utilisent pas ou peu d’emballages.

unpackaged.uk

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Mais les enjeux ne sont pas uniquement environnementaux, économiques ou matériels.

L’emballage est désormais au coeur de nos pratiques. Dans une société d’abondance prônant le toujours plus, on a vu que leur quantité a explosé. Mais cela entraîne d’autres problèmes pouvant même relever de la santé publique.

L’inconvénient est notamment d’envisager l’alimentaire comme n’importe quelle marchandise.

Si pour 10 centimes de plus on double la portion achetée...on peut trouver cela plus rentable, et penser que «l’on en a plus pour son argent». Ou bien dans le cas d’offre du type «deux produits pour le prix d’un». Mais en conséquence on sera surtout amené à ingérer bien plus que ce que notre corps nécessite

Dans ce sens les emballages ont souvent un rôle de dosage non négligeable. On peut d’ailleurs constater que la taille moyenne des portions à sensiblement augmenté avec le temps.

2. Emballage, Nature et Société

Plus c’est gros, plus c’est bien !

2.3 Le reflet de nos modes de vie

97 calories pour la bouteille de 1900 contre 145 calories dans une canette et 242 calories pour les bouteilles de petit format depuis 1994.

Un simple changement de taille à des conséquence sur tout le cycle de vie du produit, mais se répercute donc également sur les habitudes de consommation et la santé.

Il y a une contradiction entre ce qui est suffisant et ce qui est désiré. En ces temps de crise on prend conscience qu’il est possible de vivre plus frugalement sans pour autant renoncer à tout confort. Espérant que la prise de conscience nous amène a devenir plus raisonnables, ces changements se retrouveront forcément dans notre manière d’emballer.

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L’existence par la consommation ? Le consumérisme et l’éternelle croissance sont une religion dont les supermarchés sont les temples... Vaut-il mieux en avoir pour son argent ou juste ce qu’il faut ?

La ville de Denver avait d’ailleurs lancée une campagne de sensibilisation au gaspillage de l’eau, autour du slogan «utilisez seulement ce dont vous avez besoin», que l’on peut lire ici sur un banc public modifié pour l’occasion.

Dans l’emballage la question se retrouve avec les doses et unités de vente. Au delà des conséquences sur la santé comme vu précédemment, le problème est de savoir si il vaut mieux jeter des emballages ou gâcher de grandes quantités de denrées alimentaires ?

Car si les formats «familiaux» ont un meilleur rapport prix/quantité. Les portions permettent de segmenter la consommation ce qui prolonge la durée de conservation des produits. Cette tendance apparaît ainsi comme une réponse à l’augmentation de la proportion des foyers individuels.

D’ailleurs selon une étude réalisé par Nielsen en février 2009 auprès de 5089 foyer, 68% des consommateurs achètent en fonction de la taille des contenant, afin de limiter le gaspillage.

Les gens sont donc parfois prêt à payer plus cher pour ne pas gaspiller. Mais n’y a t’il pas d’autres manière de regrouper/diviser ? Car si on arrivait à proposer une réponse allant dans ce sens tout en réduisant la quantité d’emballage, on peut supposer qu’elle trouverai facilement un public.

Dans l’exemple de droite la subdivision d’un paquet de biscuit en 8 sachet «fraicheur» de seulement 2 biscuits semble exagérée face aux 4 sachets de 4 précédemment employés. Inversement ces rouleaux de papier toilette, vendus à l’unité, offrent la possibilité d’en acheter un nombre voulu sans générer d’emballage superflu.

packaginguniversity.com

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2. Emballage, Nature et Société

«Ouverture facile»

On en demande toujours plus aux emballages, à l’ère où tout est instantané et jetable ils se doivent d’être le plus pratique possible.

Pourtant la dérive de ces même emballages fait qu’on en trouve aussi des quasiment impossibles à ouvrir. Le plus souvent il s’agit de coques en plastique rigide, au départ contre le vol, mais qui résistent même aux ciseaux, cutters ou à la scie de certains téméraires. En réaction à ces emballage se développe une frustration particulière que l’on nomme «wrap-rage» (la rage du déballage) chez les anglophones. Chaque année des milliers de personnes se blessent en essayant d’ouvrir un emballage. Pour répondre à ce problème la société Open X commercialise un outil spécifiquement conçu pour ouvrir les emballages sans risquer de se blesser. Mais paradoxallement il est lui même vendu dans une coque en plastique rigide...

2.3 Le reflet de nos modes de vie

Huevo Refresco, Gerardo Gutierrez Cabrera

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Causes et conséquences

La révolution industrielle et la division du travail ont fait naître le besoin de transporter et de conserver les denrées pendant plus longtemps.

C’est suite à cela que l’utilisation des emballages s’est développée.

Le souci de conservation et de transport s’est toujours posé, mais avec les emballages modernes, les limites s’en sont trouvé repoussées. Les produits qu’il fallait aller acheter chaque jour pouvaient désormais être stockés chez soi, limitant les approvisionnement nécessaires.

Ils sont très pratique pour cela, mais témoignent d’une rupture grandissante entre producteur et consommateur, avec de nouveaux intermédiaires : les distributeurs.

Production, distribution et consommation sont désormais des industries de masse.

Ce progrès dans les techniques de conservations a accompagné l’essor de la société dite de consommation. Le revers de la médaille étant un écart grandissant, une véritable rupture entre les différents acteurs.

Aujourd’hui on constate les effets de cette rupture. Le manque devient un besoin de lien, de sens. La consommation seule ne suffit plus. On veut comprendre ce que l’on mange, retracer l’origine, connaître les méthodes de fabrication. Il devient indispensable d’offrir une forme d’authenticité.

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Vases

Amphores

Cratères

Céramiques

2. Emballage, Nature et Société

Technologies

Emballages

Pollution

-4000 18411810-6000

Métallurgie

Premiers emballages à usage unique

Boite de Conserves

Tubes

2.3 Le reflet de nos modes de vie

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Quand on met en parallèle les précédentes innovations dans le domaine de l’emballage avec les événements historiques et autres grandes découvertes, il semblerait que nous soyons à nouveau dans une phase d’invention, de création d’applications et de changements majeurs.

Il ne reste plus qu’une inconnue dans l’équation qui met en relation technologie et environnement : l’utilisation de notre savoir-faire. Mais pas à des fins économiques, il s’agit à long terme de survie en temps qu’espèce.

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2008 Crise1939-1945 2nd GM1841

BioplastiquesPlastiques

Bouteilles

Sachets

Barquettes

Composites

L’ère de l’abondance et du jetable

L’ère de la conscience et du durable ?

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La société change, l’emballage doit suivre

La préoccupation environnementale est peut-être la tendance la plus visible, mais de nombreux signes indiquent que la société est en train de changer.

Personnalisation de masse, autoproduction, renouveau de la figure de l’amateur, etc.

Le modèle actuel ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, néanmoins le consommateur devient de plus en plus un usager responsable, un consomm’acteur comme on le nomme parfois, qui va chercher à donner du sens à l’acte même d’achat.

Comme on l’a vu dans le cas des portions, repenser l’emballage implique une prise en compte de beaucoup de facteurs. Ce type d’objet doit être pensé de manière holistique1, il faut envisager toute les conséquences, c’est bien plus que de simplement «réduire la quantité de déchet». On est quasiment dans la re définition subtile de la société.

Philipe Cahen consultant en prospective, partageait sur Admirable-Design ses projections sur les marchés et les comportements à venir (Les révolutions à venir... 18 janvier 2010). Il mettait en évidence le signal faible d’une rupture confirmée dans le marketing, le modèle émergeant est celui du partage, de la cocréation.

«En octobre, j’émettais l’hypothèse que nous étions entrés dans les Trente vertueuses, sous le marketing partagé faisant suite à un marketing de précision lui-même ayant suivi le marketing de masse. En novembre s’est tenue la première édition du Personal Democracy Forum Europe à Barcelone. Ce forum a confirmé que l’on passe d’une culture de la consommation à une culture de la cocréation. La transparence, la collaboration et l’engagement sont les trois principaux indicateurs de la démocratie. Reste que c’est le créateur qui tient le crayon.»

Dans le domaine de l’emballage un fabricant de boisson à ainsi par exemple laissé la liberté au public de choisir le parfum d’un nouveau produit, son habillage et même le nom : Connect, clin d’oeil au réseau social Facebook, qui à servit de support pour cette opération (la page de ce produit compte à présent plus de 1,3 millions de fans) Sans aller jusque là, il ne faut en tout cas pas oublier d’inclure l’utilisateur dans le processus de conception. Car un produit, même très intéressant d’un point de vue environnemental, n’aura aucun impact si celui-ci n’est pas utilisé.

1 Holistique, le total est supérieur à la somme des parties, pensée globale (holisme ontologique)

3. Quelles possibilités pour demain ?

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© Gabriella Fabbri

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L’emballage comme vecteur de décroissance ?

Le rapport Brundtland, définissait en 1987 le développement durable comme un «développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». Ce développement vise à progresser à la fois sur les plans économique, environnemental et social. La charte de l’environnement, inscrite dans la constitution en février 2005, énonce : «Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.»

Le développement durable se décline au niveau de l’Etat avec la stratégie nationale de développement durable, des entreprises (responsabilité sociétale, norme iso 14001, label NF-Environnement …) et des collectivités territoriales sous forme de chartes ou d’agendas 21. Des ensembles d’indicateurs de développement durable sont élaborés par chaque acteur pour suivre les progrès réalisés sur la voie d’un développement durable.

Dans le cadre de ce projet quel sont les critères d’évaluation que l’on peut retenir ? Uniquement en tonnes de CO² évitées ?

Dans l’idée de développement durable, il reste un terme gênant, celui de développement, sous-entendu de croissance, il faut arrêter de chercher à faire toujours plus. Par contre nous pouvons sûrement faire mieux, et peut-être même mieux AVEC moins.

Comment l’emballage pourrait s’inscrire dans cet objectif de développement durable, alors qu’il est dédié à la consommation? Comment résoudre ce paradoxe, permettre de vendre, mais différemment ? Le choix d’un emballage peut-il favoriser un type de production plutôt qu’un autre ?

Ce n’est pas parce que l’on a toujours procédé ainsi qu’il faut continuer.

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3. Quelles possibilités pour demain ?

Les circonstances déterminant le design d’emballage ont connu un changement considérable pendant les dernières années. On a accordé plus d’importance à sa fonction informative, et c’était le devoir des marchandises de servir de médiateur des informations destinées aux consommateurs.

Après la crise de pétrole, l’opinion publique a témoigné beaucoup d’intérêt pour l’économie des coûts, notamment la hausse des frais d’emballage ou les questions d’élimination des déchets ainsi que de sécurité, ont été discutés. En ce qui concerne l’avenir de l’emballage, il nous revient de confirmer de nouveau qu’un emballage perçoit sa raison d’être des hommes et non des marchandises. Comme les marchandises passent par beaucoup de mains et beaucoup de procédés différents avant d’être remises aux consommateurs, il fallait améliorer l’emballage - à présent, il ne nous reste plus qu’à le simplifier. Il va falloir étudier ce sujet plus profondément que nous ne l’avons fait jusqu’à présent étant donné qu’il reste étroitement lié à la question des coûts. Nous, les designers, avons été forcés d’apprendre beaucoup de choses, ces dernières années. Un emballage considéré comme bon dans le passé ne peut plus passer pour un bon design. Un nouveau procédé d’imprimerie, la découverte de la beauté de nouvelles matières permettant d’économiser des ressources naturelles, etc., sont passés au premier plan.

En tant que producteur, mon désir est que la bénédiction de ce temps en dérive se réfléchisse sur le design d’emballage. Comme aujourd’hui l’identité de l’individu gagne de plus en plus d’importance, il devient nécessaire d’étudier à quel point les emballages sont capables de s’adapter à l’individualité des consommateurs. Un design d’emballage qui ne réussit pas à répondre à ce problème ne pourra désormais plus survivre.

Takeo Yao, en 1988

Ces propos de Takeo Yao, en préface du livre «Package Design in Japan» restent encore d’actualité, avec cette tendance montante de réponse de plus en plus ciblées il est nécessaire d’adapter la technique, le futur est au «juste ce qu’il faut».

Au japon il existe d’ailleurs un véritable «art de l’emballage» il ne s’arrête pas uniquement aux produits que l’on peut acheter, ces «furoshiki» servent autant à emballer un repas, des affaires que de précieux cadeaux. Le plus souvent fait main avec des tissus noués, ils sont toujours des signes étonnants de la perfection caractéristique à cette culture.

Cette pratique tend d’ailleurs à se développer en occident, on trouve de nombreux sites sur Internet expliquant comment en faire, quelles matières choisir, etc. Peut-être qu’il y a des principes que l’on peut ré-exploiter dans le domaine industriel. La grande série à t’elle encore un avenir, quand on voit sa dérive d’un coté, et de l’autre l’engouement croissant pour la «slow culture» et une production locale plus proche du lieu de consommation ?

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Pour le moment la stratégie consiste seulement à éliminer le superflu comme on peut le voir avec les campagnes des grands distributeurs. Le cas des tube de dentifrice est intéressant car il y a quinze ans la même tentative avaient déjà été menée, mais sans succès. Preuve qu’aujourd’hui que les habitudes ont changées.

Culture, style de vie et shopping sont les influences majeures sur la préférence d’emballage

D’après une enquête mondiale sur l’emballage de produits alimentaires réalisée par Nielsen, presque un consommateur sur deux serait prêt à abandonner toute forme d’emballage fourni à des fins de commodité si cela était pour le bénéfice de l’environnement, y compris : de l’emballage conçu pour un empilement/stockage aisé à domicile (49%) ; un emballage qui peut être utilisé pour cuisiner, ou se doublant d’un conteneur re-scellable (48%) et un emballage conçu pour un transport simple (47%).

De l’autre côté de l’échelle, l’enquête Nielsen a trouvé que les consommateurs étaient moins enclins à abandonner un emballage conçu pour conserver les produits propres et non touchés par les tiers (27%) ; un emballage conçu pour conserver les produits dans de bonnes conditions (30%) ; de l’information d’emballage sous forme d’étiquetage de nourriture, d’instructions de cuisson et d’usage (33%) ; et un emballage qui préserverait les produits pour allonger leur durée de vie/qu’ils restent plus frais (34%).

Un consommateur sur dix n’était pas prêt à abandonner tout aspect de l’emballage pour le bénéfice de l’environnement.

Plus précisément les européens et les nord américains étaient d’accord sur les types d’emballage auxquels ils renonceraient pour aider l’environnement. Presque 60% abandonneraient un emballage conçu pour empiler et stocker à domicile et 55% ont aussi déclaré qu’ils seraient prêts à abandonner des emballages dans lesquels on peut cuire ou qui peuvent être conservés à domicile en tant que conteneurs re-scellables.

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3.1 (Re) Penser l’emballage

3. Quelles possibilités pour demain ?

Dans le livre «écodesign, chemins vertueux» (2007 édition Pyramid) Fabrice Peltier et Henri Saporta résument bien les axes de progrès de l’écoconception

On peut jouer sur la forme et les dimensions pour réduire la quantité utilisée, les déchets rejetés, et l’énergie consommée durant la fabrication, le remplissage, le transport, et même l’utilisation. Dans la chaîne logistique une forme mieux étudiée peut également amener à de considérables économies sur l’emballage secondaire, voir le supprimer, améliorer la palettisation, et du même coup réduire le nombre de camions nécessaire au transport.

Il faut aussi permettre de mieux jeter, réduire l’encombrement dans les poubelles, et faciliter la séparation des matériaux dans le cas ou il y en a plusieurs. Afin qu’au final tout emballage soit systématiquement valorisé, que ce soit sous forme de recyclage, incinération, réutilisation, ou compostage...pour arrêter d’alimenter les décharges.

Cela fait plus de 15 ans que l’écoconception s’est focalisée à améliorer matériaux et procédés industriels afin d’alléger les emballages. La «Formule» des 3 R porte donc ses fruits, mais est complexe à mettre en place, les paramètres peuvent interférer les uns avec les autres, risquant d’entraîner des transferts de pollution, de consommation d’énergie. Parfois un gain fait sur l’emballage primaire entraîne un emballage secondaire plus important.

RéductionLa réduction vise surtout à optimiser la matière et l’énergie utilisée.

RecyclageFavoriser le recyclage se fait de plusieurs manière, tout d’abord en évitant la multiplication des matériaux utilisé, ou bien en facilitant leurs identification et la séparation pour le consommateur.

RéutilisationQuand le même emballage peut être utilisé plusieurs fois pour le même usage, ou bien quand on peut l’utiliser pour autre chose une fois consommé.

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Ce dernier point ,la réutilisation, semble être le moins exploré des 3. Les experts du secteur s’accordent d’ailleurs pour dire qu’il s’agira de la prochaine tendance dans l’emballage12.

Mais aujourd’hui on pourrait dire que ce ne sont plus 3 mais 6 «R» qui servent de trame d’amélioration dans la conception d’emballages. Joann Hines clamait ainsi sur le blog du site de vente par correspondance, Amazon : «Rethink the green packaging paradigm» (repenser le paradigme de l’emballage durabe) et faisait la distinction en 6 principes :

RecycleReplaceReduceReuseRefillRepurpose

Re...ThinkLes possibilités sont donc nombreuses, et j’aimerais pouvoir tout explorer, peut-être que les différents principes pourront se croiser.

1 http://www.packagingdigest.com/blog/Common_Sense_and_Sustainability/29887-Sustainable_Packaging_Fo-cus_on_Reuse_in_2010.php?rssid=205472 http://www.dexigner.com/product/news-g19865.html

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3.2 Typologie d’inspiration

L’emballage n’existe que par le produit qu’il emballe. Il est avant tout une réponse à un besoin. Ce besoin est parfois basique (conservation) ou plus élaboré (information). Mais toujours se pose les questions de «quoi emballer ?» et «comment ?»

Dans cette partie nous allons faire l’état des lieux des applications imaginable et solutions possibles (les matériaux seront également traité par ce biais mais le rappel de leurs principales caractéristiques et propriétés est en annexe)

Le classement n’est pas chronologique ou culturel, des principes anciens peuvent parfaitement trouver leur place dans nos nouvelles pratiques, d’autant plus avec la tendance à l’authenticité.

On pourrait classer les améliorations selon qu’elles concernent la matière (synthétique ou naturelle) ou l’usage qui en est fait, tant dans la mise en oeuvre que lors de l’utilisation.

Mais finalement l’organisation choisie reprend la distinction des 6 «R» en ajoutant une catégorie pour les améliorations relevant de l’astuce (un système d’ouverture par exemple) ainsi qu’une dernière partie consacrée aux matériaux et technologies dont un transfert dans le domaine du packaging serait envisageable.

En essayant de ne garder qu’un nombre limité d’exemples, comme autant de référence pouvant illustrer le principe des 6 «R», ou des inspirations possibles à ce que pourraient être mes propositions.

3. Quelles possibilités pour demain ?

Orchid - Packlab

(CC) emmanuel gilloz - wat

Matière

Naturelle

ArtificielleMise en oeuvre

Usage

Action

(Re) Penser l’Emballage

Crushpack

Ecolean

TerraskinMateriO :

Nanoparticules

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En plus des 6 principes en «R» vu précédemment, il existe de manière générale 4 grand type d’innovation possible :

• L’innovation de rupture (nouvelle technologie + nouvelles habitudes de consommation)

• L’innovation technologique (nouvelle technologique + habitudes de consommation inchangées)

• L’innovation comportemental (ancienne technologie + nouvelles habitudes de consommation)

• Et l’innovation incrémentale (ancienne technologie + habitudes de consommations inchangées

Nous allons voir dans les exemples à suivre que les améliorations sont plus d’ordre technologique, comportemental, ou incrémental. Il semblerait en effet qu’il soit plus intéressant de chercher à mieux exploiter les éléments existantes. En réalité nous avons déjà tout les moyens pour repenser le système complet des emballages, reste à les utiliser intelligemment.

Explorer l’inconnu ?Ou améliorer l’existant ?

label «recyclable» Japonais

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3. Quelles possibilités pour demain ?

Autrement dit «l’eau en brique est meilleure pour la planète». Cette brique que l’on doit à Kevin Hockin affiche donc clairement sa posture. Il semblerait en effet que les composites à base de carton comme c’est le cas ici, soient plus intéressants que les bouteilles uniquement en plastique.

Les matériaux composites, relativement récents, ont l’avantage d’hériter des propriétés de leurs différents composants. Mais par contre leur structure complexe, est difficile à recycler.

// Recycler

3.2 Typologie d’inspiration

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Justement dans ce deuxième exemple, présenté par Altran Pr[i]me lors de la semaine de la réduction des déchets au Canada, le principe est de séparer les fonctions et matériaux, la structure de carton qui maintient le tout, et une poche en plastique souple a l’intérieur, facile à séparer.

On a donc l’avantage du composite mais avec une anticipation de la séparation des matières pour le recyclage.

Réduisant au final sensiblement le bilan du produit comparé à une brique classique.

Redesign de l’emballage des lampes haut de gamme de General Electric (par Mongkol Praneenit). Conçu en matériaux recyclé, il est surtout intéressant de voir que l’organisation claire des information sur une bande à part permet de réduire les impression sur le packaging.

packaginguqam.blogspot.com

behance.net

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3. Quelles possibilités pour demain ?

Le domaine des produit informatiques est celui dans lequel j’avais observé la plus grande marge de progrès. Heureusement on commence à voir des proposition de remplacement des «coques» en plastique (très peu pratique à ouvrir à cause d’une sur-protection contre le vol). Comme ici avec cette emballage pour écouteur de Philipps.

Néanmoins il doit être possible d’utiliser moins de carton qu’un tel bloc.

3.2 Typologie d’inspiration

Une autre solution est de remplacer les différents matériaux par un seul, et si possible qui soit compostable.

BrandImage a ainsi crée la «360° paper bottle», une bouteille entièrement en carton, si ce n’est un mince film de PE servant au contact alimentaire. Elle peut transporter tout type de liquide et la partie qui se déchire à l’ouverture sert à la refermer par la suite.

Le marché concerné est celui des états-Unis, avec 60 millions de bouteilles en plastiques jetées chaques jours (et dont seulement 14% sont recyclés) cette bouteille serait une alternative souhaitable.

// Remplacer

©Philips

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Quand on parle de matériaux naturels on ne pense pas toujours à ceux qui sont utilisable presque sans transformation. Eco Way est ainsi réalisé avec des feuilles de bananier et destiné aux aliments à emporter (présenté au concour Dining 2015 organisé par Designboom en 2008). La transformation se limite à un travail de découpe, la fermeture se faisant ensuite par pliage et/ou a l’aide d’un fermoir en bois (sans colle donc). L’ouverture consiste simplement à déplier ou déchirer la feuille le long de ses filaments naturels. à noter également que la surface de la feuille possède une pellicule dont la consistance est semblable à celle de la cire, ce qui la rend appropriée pour contenir des aliments gras ou humides.

L’utilisation d’un tel emballage pourrait engendrer une grande réduction des déchets mais elle est malheureusement limité d’un point de vue géographique. Néanmoins les feuilles semblent conserver leurs propriétés longtemps après avoir été récoltées.

Si l’exemple n’est pas forcément applicable en France il permet tout de même de prendre conscience que des ressources aussi simple qu’une feuille sont parfois utilisables.

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Depuis quelques années la hauteur des goulots et capuchons à pu être réduite progressivement, comme le montre la comparaison avant/après, ceci grâce aux progrès technologiques des technique de mise en forme et l’utilisation d’autres matières (les PET, plus léger)

Ces quelques milligrammes peuvent paraître infimes pour une bouteille, mais à l’échelle de la production ils représentent des tonnes de matière et d’énergie d’économisées.

3.2 Typologie d’inspiration

3. Quelles possibilités pour demain ?

C’est dans le principe de réduction que le plus d’efforts sont fait. Le cas des boites de céréales est frappant, souvent il y a un espace vide inutile d’environ un tiers, que Kellogg’s a justement éliminé ici.

Pour la même quantité de produit contenu, la réduction aura des impacts considérable sur tout le cycle de vie.

// Réduire

packaginguniversity.com

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L’utilisation des poches, ou enveloppes plastiques souples est en pleine explosion. D’après le Fraunhofer Institute, la demande d’emballages souples progresse chaque année de 5%. Ce qui fait qu’en 2010, le marché mondial atteindra un volume de 16 millions de tonnes, l’Europe représentant le premier débouché, après les Etats-Unis et le Canada.

Elles sont avantageuses au transport plat/volume et pour leur coût matière. On trouve donc une forte demande de la part des industriels mais aussi des consommateurs, qui semblent apprécier ce type d’emballage.

Dans ce cas la société Ecolean utilise une structure autoportante, déjà existante, mais a surtout réussi à former des poignées rigides (réalisé par injection d’air, simultanée au remplissage de l’emballage). Ce qui permet de compenser l’inconvénient du manque de tenu de ces emballages.

thedieline.com

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Dans les emballages réutilisables Tupperware est un classique depuis plus de 50 ans.

Il existe des versions gigognes pouvant s’emboiter, ou même des modèles souples pour gagner de la place lorsqu’ils sont vides. L’utilisateur est libre de les remplir avec le contenu de son choix, mais ils servent essentiellement à conserver des préparations cuisinés à la maison.

3. Quelles possibilités pour demain ?

Dans l’esprit du panier repas, on trouve dans les cultures asiatiques de délicates boites appelées Bento. Le soin généralement apporté à leur réalisation en font de précieux plateaux repas.

Il est intéressant de voir que leur organisation impose de préparer à l’avance les différents aliments sous forme de bouché, il ne reste ainsi plus qu’a déguster son repas.

// Réutiliser

3.2 Typologie d’inspiration

©be

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ndco

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Insatisfaite par l’aspect des bouteilles réutilisables que l’on trouve sur le marché, et refusant les bouteilles jetables en plastique, la canadienne Racquel Youtzy propose cette bouteille au nom on ne peut plus honnête de «Tap Water» (eau du robinet). Tandis que le texte accompagnant la bouteille rappel les conséquences de l’utilisation des bouteilles jetables en plastique au quotidien.

Associant de cette manière un graphisme épuré avec l’aspect rétro d’un flacon en verre fermé par un bouchon à levier, elle espérait lui donner un style élégant à l’attrait universel. Permettant ainsi de l’utiliser autant lors d’un dîner, qu’au bureau ou en plein shopping.

On reste peut-être proche de l’archétype, en tout cas il est intéressant de voir que parfois de simples solutions existantes n’ont qu’a être remis au goût du jour. De la même manière la ville de Paris distribue chaque années une série limité de carafes, pour faire la promotion du réseau d’eau potable, et inciter la population à ne pas acheter d’eau en bouteille. On pensera également aux marques comme évian ou Perrier, qui proposent parfois des éditions spéciale de leur produits.

Néanmoins ces objets restent plutôt limités au cadre de l’habitat. Il faudrait pouvoir élargir le cercle de leur usage.

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3.2 Typologie d’inspiration

3. Quelles possibilités pour demain ?

Shatto a choisi d’utiliser des contenants en verre pour ses produits laitiers. La raison est très simple. Le verre conserve le lait plus froid plus longtemps, et surtout la bouteille est consignée.Ce système est un excellent principe de réutilisation encore utilisé dans certains pays. Si il est possible de concevoir un emballage qui puisse être consigné, le reste de la logistique dépasse le rôle du designer, car c’est un partenariat qui se met en place au niveau des distributeurs.

Par contre l’utilisation de recharges reste dans un système assez linéaire, où l’on peut envisager ce principe dès la conception.

// Recharger

thedieline.com

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Récement la marque anglaise de produit ménager «Method» a complètement revu sa gamme d’emballage.

La pluparts sont rechargeables, mais celui-ci est peut-être le plus remarquable. Recyclable, et fabriqué à partir de plastique recyclé, il est surtout pratique.

Il s’agit d’un concentré pour lessive, le volume est donc déjà bien réduit, comme pour les concentrés existants. Mais celui-ci intègre une pompe mécanique, rejoignant ainsi l’aspect pratique du conditionnement en doses solubles, permettant d’utiliser une quantité précise, mais sans le supplément d’emballage.

Cette simple astuce permet d’encourager une pratique produisant moins de déchets. Preuve que les solutions technique existantes ont un fort potentiel quand utilisées intelligemment, car après tout les distributeurs de savon liquide fonctionnent déjà de cette manière (mais pour eux un conditionnement solide sans emballage est possible).

C’est ce qu’a fait Martin Myerscough en créant cette bouteille «prévue pour remplacer les bouteilles en plastique».

De nombreuses initiatives sont basée sur ce principe, où un sachet souple prend place à l’intérieur d’un corps qui lui servira plusieurs fois. Ici le sac est en polyéthylène et la coque en pulpe de carton.

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3.2 Typologie d’inspiration

3. Quelles possibilités pour demain ?

Le réemploiement est différent de la réutilisation dans le sens ou l’emballage va pouvoir servir à un usage différent de sa fonction première.

Ainsi, même si il finira inévitablement par être un déchet, on prolonge sa durée de vie pour un temps plus ou moins long.

Par exemple ce concept d’emballage pour pop-corn se transforme en bol présentoir durant la cuisson au micro-onde (Anni Nykänen, Lahti Institute of Design, Finlande).

Ou bien cette bouteille de produit nettoyant en forme d’haltère. Elle pourra être réutilisée par la suite si on la remplie d’eau ou de sable, tout en ayant une esthétique cohérente avec l’esprit de la marque «Monsieur Propre».

En prolongeant sa durée de vie on augmente aussi la durée d’exposition à la marque et le caractère publicitaire de l’emballage.

// Réemployer

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Le projet Dream Ball, du studio Sud-Coréen Unplug Design, consiste lui à prévoir une découpe dans les tubes en carton servant à emballer médicaments et autres produits d’urgences à destination de l’aide humanitaire. Afin de les transformer en balle ou ballons selon la taille voulue. L’idée est censé permettre de recycler ces boîtes tout en créant un lien au moment du montage avec les enfants du Tiers-Monde, pour qui une simple balle peut déjà représenter beaucoup.

Dans le cas ou le patron prédécoupé ne fragilise pas la structure, il est tout à fait possible de prévoir divers applications d’un ancien carton d’emballage.

L’emballage «orchid» de Packlab, est destiné aux bouquets et assortiments floraux. D’un simple geste il se transforme en un élégant vase. Ce qui évitera de devoir en chercher un au moment de recevoir les fleurs. Pour cela il est formé à base de polyéthylène basse densité enduit d’aluminium, et scellé thermiquement, ce qui permet de retenir l’eau. Tandis que le haut est fermé avec une bande adhésive. Il a remporté le «Nordic Aluminium Package Design Award 2009» pour cette expérience utilisateur particulière.

thedieline.com

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3. Quelles possibilités pour demain ?

Parfois de simple astuces peuvent avoir un fort potentiel, que ce soit des système de fermeture, de distribution, etc.

Le studio Frost Design a conçu cet emballage en 1990 pour Remarkable, un fabriquant de crayon.

Au lieu des blisters habituels ils ont préféré utiliser un carton recyclé sur lequel est directement imprimé le texte. Son caractère astucieux vient du fait qu’un des crayon joue le rôle de fermeture. Ainsi même si il n’est pas transparent, l’emballage montre quand même le produit.

Ilari Laitinen et Nikolo Kerimov, deux étudiants du Packlab de l’institut de design de Lahti en Finlande, on conçu ce «IISI» : un concept d’emballage innovant et axé sur la fonctionnalité, la facilité d’utilisation. Il a notamment remporté le premier prix du concours suédois «Packaging Mid Sweden Award». Cette large ouverture permettant un versement plus aisé que les becs verseurs en carton ou métal présents sur un bords des boites de rizs, sucre, etc.

3.2 Typologie d’inspiration

// Action

Experimental packaging

packaginguqam.blogspot.com

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Une de mes premières intuitions était de développer une bouteille fermant hermétiquement grâce à un système de pliage. Ce projet de 2006 du Raw Edge Design Studio (Yael Mer et Shay Alkalay) s’approche de cette idée.

Car réussir à éliminer le bouchon plastique (sans perdre sa fonction) permettrait de faire des économies considérables quand on prend en compte le nombre de bouteilles utilisées chaque jours.

Les plis particuliers de ces bouteilles servent de anses pour servir le lait, mais ils permetten également d’introduire une variation pour identifier le type de lait selon qu’il soit écrémé, demi-écrémé ou entier.

rawedge.com

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Fabrican, est une technologie de tissu en spray. Développée il y a une dizaine d’année, mais qui trouve peu d’applications.Peut-être que dans le domaine de l’emballage les caractéristiques du matériau (bioplastique) ainsi que sa mise en oeuvre peuvent être exploitée. On pourrait ainsi pulveriser sur un produit l’emballage qui servirait à le protéger, et qui serait du même coup parfaitement adapté.

3. Quelles possibilités pour demain ?

Abel & Cole, une société Anglaise distribuant des denrées alimentaires «bio», a trouvé le moyen de remplacer l’isolation des emballages en polystyrène par de la laine de mouton Britanniques.

Ces tampons sont contenu par une fine couche de polyéthylène basse densité. Et il a été prouvé qu’ainsi les denrées périssables étaient maintenu à environ 5°C jusqu’a 24 heures durant (plus qu’avec le polystyrène). La société Wool Packaging Company récupère ses emballages auprès des consommateurs mais autrement ils sont biodégradables ou recyclables

D’une manière proche serait-t’il possible de réutiliser les cheveux comme matière première similaire à la laine (déchets produits en quantité relativement important et régulière chez les coiffeurs). Cette hypothèse semble plausible, durant la 2nd GM des vêtement étaient fait ainsi, mais d’après le témoignage d’un parent ils s’usaient vite. Ce qui dans le cas d’un matériau de callage ne serait pas un problème.

3.2 Typologie d’inspiration

// Matière

packagingnews.com

fabrican.com

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Les agro-ressources sont intéressante, dans le cas de la valorisation des déchets, mais il faut faire attention à leur origine. Car on rencontrera toujours le problème de la surface nécessaire pour les cultiver, qui entre parfois en concurrence avec les cultures vivrières, comme dans le cas de la polémique autours des agro-carburants.

On trouve par exemple chez MateriO un bioplastique (R1420) fabriqué à partir de la fermentation du sucre, idéal pour l’injection, biodégradable dans l’eau et résistant jusqu’à 180° C. Ou bien des semi-produit (sous forme de plaque) constitués de fruits et légumes séchés...le contenant devenant de fait comestible.

Sinon il est à noter que l’exploitation forestière, si bien gérée, semble capable de répondre à la demande en carton tout en restant raisonnée et durable. (source :

Commencé en septembre 2008 avec un budget de 5 millions d’euros, le projet européen«Flexpakrenew» est pour le moins prometteur. David Guerin, chercheur et coordinateur au Centre Technique du Papier, le décrit comme un matériau d’emballage souple, fabriqué à partir de ressources renouvelables, et possédant les mêmes caractéristiques barrières qu’un complexe traditionnel vis-à-vis de l’humidité, de la vapeur d’eau, de l’oxygène, de la graisse, des arômes.

Ce substrat en papier amélioré est enduit à deux reprises, la première fois avec de l’amidon et la seconde fois avec un biopolymère. Le substrat subi ensuite un graissage chimique, tout cela rend le papier hydrophobe. Résultat : un matériau à 95% issu de la biomasse, présentant des propriétés barrière intéressantes – de 0,3 g/m²/jour – pouvant être utilisé en remplacement des films traditionnels, par exemple dans le conditionnement de produits alimentaires secs comme les chips ou les biscuits.

Reste à dépasser un dernier écueil : la thermoscellabilité. Car habituellement c’est une couche de polyéthylène qui fait office d’agent soudant, reste donc à trouver une alternative issu de la biomasse.

Néanmoins ça laisse imaginer un bel avenir aux emballages en papier/carton, d’autant plus quand on voit que le projet prévoit d’aller encore plus loin que les films complexes, en ajoutant au papier des propriétés antimicrobiennes, de manière à prolonger la durée de vie des produits conditionnés.

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Approche personnelle : bionique et usage

Pour caractériser ma démarche, on pourrait la situer au croisement entre l’engagement éthique et la responsabilité dont pouvait faire preuve Victor Papanek, que j’admire pour cela, ainsi que le fascinant travail d’observations de la nature de Frei Otto, qui en a transféré de remarquables principes de structures légères.

Dans le domaine de l’emballage Naoto Fukasawa avait déjà imaginé quelques propositions dans cet esprit, mais l’aspect naturel n’était qu’une apparence graphique servant à créer un lien logique entre le contenant et le contenu (brique de jus de banane reproduisant l’aspect de la peau du fruit). Le second exemple est un produit cosmétique de Helena Rubinstein, la protection s’enlève comme une pelure continue d’orange.

L’orange est d’ailleurs souvent considéré comme un emballage, Francis Ponge en avait fait une description très précise, où les textures et formes semblait conçu par l’homme tant elles semblait adaptées, la fin nous laissant perplexe au moment d’apprendre qu’il s’agit en fait d’un fruit.

3. Quelles possibilités pour demain ?

3.3 Pistes d’exploration/application

En tant que designer produit je souhaite donc aller au delà de l’aspect graphique, pour avoir une approche plus technique et pratique, à la manière dont Frei Otto avait pu s’inspirer de la structure de bulles de savon pour concevoir l’ossature d’architectures légère.

Si l’on définissait la technique, l’estime et l’usage comme les 3 axes élémentaires de différenciation dans le design. Alors l’usage est mon axe d’entrée principale pour ce projet.

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Design

Synthèse

Sens

Simplicité

Usage

Estime

Technique

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L’architecte Luc Shuiten imagine des citées végétales où les bâtiments sont quasiment cultivés. Et si, de la même manière qu’il propose ces archiborescence, on faisait pousser les emballages ?

Comment fait la nature et comment pourrions-nous faire ?

Le biomimétisme, n’est pas une discipline nouvelle (le terme avait été proposé par Janine Benyus et popularisé avec son livre Innovation Inspired by Nature en 1997) mais aujourd’hui l’idée d’aller chercher des solutions dans les 4,8 milliard d’années d’expérience de la nature paraît logique et gagne en popularité

Le principe d’emballage au sens de peau, de protection est déjà en soi une analogie à la nature, mais peut-être que l’on peut encore explorer les transferts possibles.

Pour au final trouver des solutions aux problèmes posés par le modèle que nous connaissons aujourd’hui. Est-ce aller vers un changement radical ? Une pratique alternative ? En tout cas ça serait aller à la rencontre de l’utopie, explorer les hypothèses sans ne tenir compte d’aucunes limites, sauf celles de ma propre éthique. Agir sur les comportements sans oublier qu’au final on est au service de l’usager.

Garder l’idéal en tête mais pouvoir apporter une réponse concrète à l’étape de ce diplôme.

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En listant différents emballage existants je me suis rendu compte qu’il était possible des les répartir selon deux grands axes : durabilité et spécification.

Ce faisant il semblerait que la tendance soit aux emballages spécialisés-éphémères ou bien durables-universels.

Et si on imaginait une inversion de cet axe ?

Vers un spécialisé durable et un universel éphémère ? Pour ralentir et simplifier le flux des déchets.

3. Quelles possibilités pour demain ?

3.3 Pistes d’exploration/application

Spécialisé

Universel

Durable

?

?

Éphémère

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Matériaux Verre Métal Bois Plastiques/ Biodégradables Papier/Carton

Résistance x xxx xx xxx/ xx xx

Densité xxx xx xx x x

Mise en oeuvre xx xx x xxx / xx xx

Recyclabilité xxx xxx x xx / - xx

Compostabilité - (oxydation?) xx -/xx xxx

Prix xx xxx xx x / xx x

Il ne me semblait pas nécessaire de rappeler ici les propriétés de chaque matériau (une partie de l’annexe leur est consacrée notamment pour les plastiques). Ce tableau comparatif simplifié en est une synthèse personnelle.

À noter aussi que les plastiques compostables ne sont pas recyclables.

En les mettant ainsi tous en parallèle, les papier/carton semblent êtres un des meilleur compromis dans la perspective d’emballages éphémères. Puisqu’ils sont à la fois partiellement recyclables et compostables. Grâce aux propriétés barrières du «Flexpak renew» vu précédemment, et aux capacités de production de ce secteur, on pourrait donc envisager de l’utiliser largement pour unifier et simplifier le flux des déchets d’emballages jetables.

D’ailleurs selon une expérience conduite à Kessel en Allemagne, le compostage des emballages est plus intéressant économiquement et écologiquement que le recyclage des plastiques non-dégradables, compensant ainsi leur coût de production, pour l’instant plus élevé.

Au final il serait donc techniquement possible de se passer de pétrole (du moins pour la fabrication), et en conséquence de toute l’infrastructure de recyclage (reconversion pour le compostage à grande échelle ?).

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3.3 Pistes d’exploration/application

3. Quelles possibilités pour demain ?

Vers le projet

En parallèle de ce mémoire j’avais commencé à explorer les nombreuses pistes qui se présentaient.

Quelles soient très concrètes, faisables aujourd’hui : réemploi de carton d’emballage de meuble pour fabriquer un tabouret, un beurrier en céramique à faire soi-même, une brique refermable sans bouchon, un emballage pour une lampe en kit, revoir le calage des boites de biscuits, une forme de boite pour aliments surgelés, etc

Ou plus prospectives : avec des principes de grappes, un rembourrage capillaire, des matériaux agro-composites, des cocons de transport, ou même en faisant littéralement pousser des emballages...

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Le compromis idéal

Après avoir poursuivi pendant 6 mois ces améliorations spécifiques de produits existants. Ou d’autres idées plus utopiques... Aucune ne me satisfaisais pleinement. Elles apportaient toutes quelque chose mais en terme d’impact elles n’étaient pas à la hauteur de l’ambition que je souhaitais. Car comme le dit Emilie Piloton dans son livre Design Revolution «minimiser l’impact négatif n’est pas suffisant, il faut aller au delà et maximiser l’impact positif.»

Pourtant, je sentais que la solution n’était pas loin. J'ai donc pris du recul pour me reposer les questions essentielles, à l’origine l’emballage était bien un levier pour avoir le plus grand impact possible. En essayant d’atteindre cet impossible état de non-emballage.

Lors d’une récente conférence («designing for social innovation and sustainability») Ezio Manzini disait «La prochaine économie n’est pas une utopie...Elle est déjà là aujourd’hui, grandissant dans la trame de l’ancienne. Il nous faut simplement la reconnaître, et choisir de faire ce que l’on peut pour la favoriser.»

Or, dans l’emballage, ce modèle idéal c'est la distribution de marchandises en vrac, dans lequel on est déjà proche de la suppression. Quand on fait la synthèse de tout les signaux et tendances ce système apparaît comme une solution d’avenir, cohérente avec tout ce qu’on a pu assimiler jusque là. Car si la vente en vrac était parfois vu comme une niche propre a certains marchés (hard-discount, coopératives de produits biologiques, ou même produits de luxe) il gagne du terrain et sera dans le futur une nécessité incontournable. On peut donc déjà préparer le changement, chercher à favoriser le retour de ce modèle.

Si les produits ne sont pas autant emballés c’est aussi qu’ils viennent de moins loin et nécessitent moins de protection. Cela permet donc de soutenir une production qui est en train de se relocaliser. Sans le coût d’un emballage classique nous pouvons avoir des produits à un meilleur prix ou de qualité supérieure, et en acheter uniquement la quantité désirée. Par conséquent c’est un modèle intéressant socialement, mais aussi d’un point de vue environnemental, et économique. Ce qui correspond aux 3 piliers du développement durable, et permet donc de s’inscrire dans cette démarche. Mettre en valeur cette pratique, l’accompagner et y contribuer.

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Packaging as a lever for change

The reflection on this project starts with this: we are in a period of great change, the general awareness of the economic/ecological world (infinite growth in our finite world is unsustainable) is underway and this results in a significant change in the demand.

The industry is adapting its bid accordingly, but it is still scarce, its pace slow or is sometimes just a «green-washing», and no one benefits of this inertia.

My goal is to try to meet these new expectations. Hoping to influence the whole. Is not improving the world the designer’s objective ? What can I do at my level ?

What caught my eye first was the waste problem. But when I attended a conference of the CNIID (National Center for Independent Information on Waste), I realized one thing: once again we tend to adress symptoms but we neglect the problem that is at the origin.

Instead of blaming the consumer, telling him to buy better, and recycle better -he must be educated, but-what about going straight to the source of the problem ?

That is before recycling or selling packaging: at is designing stage. Trying to anticipate the consequences. That is the role of the designer.

Today it’s an unescapable reality: every product come with a package or is even over-packeded...

But the stakes are not only economic or material, they are also social, and even about health. Packaging is at the heart of our habits, society and its mutations. Pakaging and society are influencing each other.

It’s still a current major problem, therefore it could be a powerful level in taking support on the recent changes (consumers’ awarness, laws, growing material cost, and so on...)

Now has come the time to reconsider the packaging paradigm.

3. Quelles possibilités pour demain ?

3.4 Project in brief

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The ideal way

After exploring many ideas, from very specific small improvement of existing products, feasible now. Or even pursuing some utopian ideas... I stepped back and reconsidered the whole elements. Amongst all my ideas, no one met the ambition I wanted to achieve in terms of impact.

Yet I felt that the solution was not far away. Finally, thinking back about what Ezio Manzini said in a lecture about designing for social innovation and sustainability, the solution began to emerge.

As he said: «the next economy is not an utopie, it is here today, growing in the framework of the old economy. What we have to do is to recognize it, and to chose what we want to do».

Regarding the packaging, this ideal model is when we buy things in bulk. Wich means already a minimum amount of package !

But it is still a disposable package... So I will try to «improve the signal, be an agent of change», and design a replacement of the single use bag. A reusable packaging to buy food in bulk, washable, conveniant for both the retailer and the customer, both at the store and at home.

The stakes of this type of buying habits are huge: it supports local production, low production of wastes, and without this packaging we can afford better food at lower prices.

It’s a complex problem, and the solution seems quite simple, but simplicity is the most difficult goal to achieve.

Let’s save the world.

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4. Annexes

Bibliographie

• Alternatives économiques, hors-série n°83 : l’économie durable (4ème trimestre 2009)

• Changer d’ère... pour construire une nouvelle relation à l’environnement (Nadia Boeglin, Daniel Clément, Stéphanie Guignard, éditions Le Pommier, 2006)

• «Contre quoi s’emballer ?» Bernard Arcand (étape magazine 178, mars 2010)

• Courrier International, hors-série : la vie meilleure mode d’emploi (octobre-novembre-décembre 2009)

• Design for the Real World, Human Ecology and Social Change (Victor Papanek, Academy Chicago Publishers, 1985)

• Ecological Design (éditions teNeues, 2008)

• Écodesign chemins vertueux (Fabrice Peltier et Henri Saporta, éditions Pyramid, 2007)

• Emballage, emballages (édité par la Cité des Sciences et de l’Industrie, 1994)

• Emballage magazine, hors série n°65 «écolo c’est possible» (supplément au n°893, septembre 2008)

• Experimental Packaging (Daniel Mason, 2001)

• Frei Otto Complete Works, Lightweight Construction Natural Design (éditions Birkhäuser, 2005)

• L’art du pli (Jean-Charles Trebbi, éditions Alternatives, 2008)

• Le Chaos Sensible (Theodore Schwenk, éditions Triades 1963)

• Nombre d’or et Créativité (Robert Vincent, éditions Chalagam 2001)

• Nombre d’or, nature et oeuvre humaine (Robert Chavaloux, éditions Chalagam 2001)

• Package Design In Japan (éditions Taschen, 1988)

• Packaging (Jean-Jacques Urvoy et Sophie Sanchez, éditions Eyrolles 2007)

• Packaging Now ! (Taschen, 2010)

• Plier/Déplier (Thames & Hudson, 2002)

• ProDesign (Jacques Bosser, éditions de La Martinière, 2007)

• Structural Package Design (The Pepin press/Agil Rabbit edition, 2007)

• The eco-design handbook (Alastair Fuad-luke, éditions Thames & Hudson 2002)

• Transmaterial 2 (Blaine Brownell, 2008)

4.1 Ressources

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Webographie (principales sources)

Vidéographie

• www.actu-environnement.com

• www.ademe.fr

• asknature.com

• biomimicry.org

• www.blogpack.blogspot.com

• www.conseil-emballage.org

• www.core77.com

• www.cniid.org

• www.designobserver.com

• www.dexigner.com

• www.easyfood.com

• www.europen.org

• www.fastcompany.com

• www.good.com

• www.greenpeace.org

• www.ifen.fr

• www.indp.net

• www.inhabitat.com

• www.lovelypackaging.com

• www.packagingconnection.com

• www.packagingdigest.com

• www.packaging-france.com/

• packaging.over-blog.com

• www.packaginguniversity.com

• www.packaginguqam.blogspot.com

• www.pakbec.blogspot.com

• www.shelfimpact.com

• www.sustainableisgood.com

• www.thedieline.com

• www.ted.com

• www.twitter.com/watsdesign/packaging

• www.treehugger.com

• trendwatching.com

• www.worldchanging.com

• www.yankodesign.com

• www.zeri.org

• Alimentation 2.0 (parmi les conférences de Paris 2.0 en mars 2010)

• Design for Social Innovation and Sustainability (Ezio Manzini, 2010)

• La Belle Verte (Coline Serreau, 1996)

• La malédiction du plastique (Ian Connacher, 2009)

• Nausicaä de la vallée du vent (Hayao Miyazaki, 1984)

• Solutions locales pour un désordre global (Coline Serreau, 2010)

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4. Annexes

4.1 Ressources

L’Institut National du Design Packaging (INDP) est une association regroupant des professionnels au service de la création packaging : designers, fabricants d’emballages, marques et distributeurs. Notre objectif est d’encourager l’esprit d’initiatives, la culture de l’innovation dans l’emballage et nous souhaitons être une véritable plate-forme de mutualisation de compétences, de moyens et un carrefour de rencontres, d’échanges, d’émulation pour développer la créativité de nos membres.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, cet «établissement public à caractère industriel et commercial» met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, ses capacités d’expertise et de conseil. Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit.

Le Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets (CNIID), créé en 1997, est une association à but non lucratif (dite «Loi 1901») agréée pour la protection de l’environnement.

Organisation non gouvernementale (ONG) spécialisée dans la problématique des déchets municipaux, elle mène campagne en faveur d’une gestion écologique de ces derniers notamment grâce à leur réduction à la source (en quantité et en toxicité) et au détournement de l’incinération et de la mise en décharge. Département prévention : Wiebke Winkler.

Le Conseil National de l’Emballage, réunit en 8 collèges l’ensemble des acteurs de la chaîne emballage, afin de promouvoir et faciliter la mise en oeuvre de la prévention des déchets par l’écoconception et les pratiques de consommation.

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The European Organization for Packaging and Environnement (EUROPEN) est un organisme de l’industrie et du commerce ouvert à toute entreprise ayant un intérêt économique dans les emballages ou les produits emballés. Les membres sont identifiés comme des entreprises qui soutiennent un organisme dédié à résoudre de façon satisfaisante les défis environnementaux auxquels est confrontée la fillière de l’emballage, d’une manière active et coopérative, sans favoriser un matériau ou un système spécifique d’emballage. Reconnue comme «La voix de l’industrie pour l’emballage et l’environnement», c’est le seul corps paneuropéen de l’industrie et du commerce dédié exclusivement à ce sujet. J’ai pu y trouver des études et des rapports complets sur cette thématique. L’adhésion est ouverte à tout les acteurs économiques de la fillière de l’emballage : producteur de matière, designer, fabriquant, distributeurs, détaillants, ou tout groupe industriel intersecteur ayant les même objectifs.

Zero Emissions Research & Initiatives (ZERI) est un réseau mondial d’esprits créatifs cherchant des solutions aux défis du monde. La vision partagée par les membres de la communauté est de voir les déchets comme une ressource, et de chercher des solutions en utilisant les principes de conception de la nature comme inspiration.

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4. Annexes

4.2 Matériaux

Les plastiques

Si l’histoire des plastiques remonte à l’égypte antique, leur vaste application est relativement récent, depuis il est surement le plus utilisé et le plus versatile de tous les matériaux.

Ils sont produits en masse pour le domaine public après la 2nd Guerre Mondiale, afin de reconvertir les industries. Devenant ainsi un véritable symbole de la grande distribution, du consumérisme, de la vie moderne et facile, mais également « plastoc » synonyme de basse qualité de gaspillage.

Leurs propriétés sont impressionnantes, léger, facile à mettre en œuvre, peu cher… tout ceci a permis leur essor considérable et leur rapide conquête du monde de l’emballage.

Les sac et sachets sont en Polyéthylène (PE), les barquettes en Polypropylène (PP), les films en Polychlorure de Vinyle (PVC), les bouteilles en Polyéthylène Téréphtalate (PET), pots de yaourt en Polystyrène (PS), ou bien les calages en Polystyrène expansé (PSe)… pour les principaux plastiques utilisés (96% de la répartition du poids à eux 5).

On peut quasiment tout faire avec le plastique, les possibilités de formes et/ou couleur sont immenses. Mais leur avantage n’est pas que dans la création, d’un point de vue logistique et industriel leur légèreté est un atout indéniable. Face à une bouteille en verre de 400 gr. une bouteille de 40 gr. sera d’autant moins coûteuse en terme de transport.

Mais le revers de la médaille est lui aussi considérable.

Le 12 janvier Arte a diffusé un documentaire au titre très évocateur :

«Addicted to plastic // La malédiction du plastique»

Des décharges à ciel ouvert en Inde, des plages polluées à Hawaï, des mégalopoles qui n’arrivent pas à éliminer leurs déchets, et, plus grave, des composés tels que le bisphénol A (BPA), qui pourraient constituer un sérieux danger pour la santé humaine : voilà ce que l’on pouvait voir à la télévision, sur Arte, à une heure de grande écoute.

Un seul responsable : le plastique, ce matériau qui, inventé il y a moins d’un siècle, est aujourd’hui présent un peu partout, du siège auto aux ustensiles de cuisine, en passant par les emballages. Et ce sont justement les emballages qui ont essuyé les foudres du réalisateur, le canadien Ian Connacher, à l'origine de ce documentaire de 85 minutes sobrement intitulé "La malédiction du plastique".

L’auteur nous parle des problèmes liés à leur élimination, au tri, au recyclage, notamment dans les pays qui ne disposent pas des structures adéquates. Il regarde néanmoins avec intérêt les solutions alternatives : la création d’accessoires de modes, de vêtements, fabriqués avec des sacs et des bouteilles recyclées.

L’avenir ? Il appartient peut-être aux bioplastiques, ces plastiques fabriqués à partir de ressources végétales.

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Leur diversité rend parfois tout retraitement impossible, en effet ils sont incompatibles entre eux. Pour vraiment les recycler (au même niveau de qualité) il faudrait pouvoir les séparer par type de polymère.

Ainsi la filière du retraitement des plastiques se concentre uniquement sur les plus gros « gisement » que représente le PE et le PET, car étant les plus aisés à identifier par les consommateurs. On atteint aujourd’hui un taux effectif de recyclage de 20% (70% pour le verre).

Pour les autres, ils sont le plus souvent destiné à l’incinération ou bien « décyclé » : broyés puis transformés en un agrégat de moins bonne qualité, servant à faire poutre de chemin de fer, pot de fleur, ou comme co-polymère pour faire baisser le coût matière.

Mais absolument banni de l’emballage alimentaire, pour les recycler il faudrait pouvoir prouver leur origine, et donc contrôler leur récupération.

Certain pays comme le Danemark cherchent à favoriser cela, avec un système proche de la consigne : pour chaque bouteille ramenée quelques centimes sont reversé, Coca-Cola rachète ainsi ses emballages.

Les plastiques en général, mais d’autant plus ceux utilisés dans l’emballage ne représentent qu’une petite portion de l’industrie pétrolière, d’ont ils sont un sous-produit. Néanmoins avec la raréfaction de cette ressource fossile, leur coût augmente en conséquence.

Quand on en a une vision à très long terme, ils sont abominables. Incompatibles avec l’environnement, ils finissent par se retrouver dans la chaîne alimentaire… intoxiquant poissons, oiseaux, puis notre assiette.

(Par exemple une étude à montrée qu’en moyenne nous avons tous du BPA présent dans le sang, à plus ou moins grande concentration)

Il faut donc, autant que possible, éviter leur utilisation. Le règne du plastique tel que nous le connaissons pourra ainsi décliner doucement, jusqu’à disparaître au profit d’autres matières.

Conformément à la décision de la commission Européenne 97 129 CE ces polymères sont identifiables par un numéro et un logo. Cependant, si on regarde sous les emballages on peut observer plusieurs abréviations pour un même numéro :

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Les deux grandes catégories de plastique biodégradables :

En plus, il faut savoir qu’il y a deux grandes catégories de plastiques biodégradables : les plastiques oxo-biodégradables et les plastiques d’origine végétale dits « compostables ». Les deux ont des propriétés très différentes et il est donc important de les distinguer.

1. Le plastique oxo-biodégradable

On le reconnaît par la mention « oxo-biodégradable » ou « biodégradable » sur l’étiquette, l’emballage ou le produit lui-même. On le fabrique avec du plastique traditionnel auquel on ajoute un additif à base de métaux pour qu’il se fragmente en fin de vie avant d’être ultimement biodégradé.

L’oxo à l’enfouissement: Qu’arrive-t-il s’il se retrouve à l’enfouissement ? « À l’enfouissement la matière est compactée, il n’y a pas d’oxygène, la biodégradation est très lente et il y aura génération de méthane », rappelle Sophie Taillefer.

Recyclable, vraiment ?: Sur certains produits en plastique oxo-biodégradable on peut lire la mention « recyclable ». Mais est-ce vraiment le cas ? Rien n’est moins sûr, selon Sophie Taillefer. « C’est incertain. Pour l’instant, on ne sait pas si les plastiques oxo-biodégradables sont compatibles avec le recyclage des plastiques traditionnels. S’ils se retrouvent dans la filière de recyclage avec d’autres plastiques et qu’on en fait un nouveau produit, comme un banc de parc, et qu’il perd ses propriétés, ça peut être problématique », explique-t-elle. C’est la raison pour laquelle RECYC-QUÉBEC travaille au développement d’une certification des sacs recyclables pour s’assurer que ce qui est en circulation sur le marché est vraiment recyclable. Cette certification pourrait par la suite être appliquée à tous les produits en plastique recyclable.

L’oxo-biodégradable : non compostable: Les plastiques oxo-biodégradables ne répondent pas aux exigences du compostage. « Ils ne se dégradent pas au même rythme que la pelure de banane ou le cœur de pomme. Et le contenu en métaux provenant de l’additif peut être problématique », précise Sophie Taillefer. Les mettre dans le bac brun affecterait donc la qualité du compost.

Conclusion sur les plastiques oxo-biodégradables: À moins de preuve du contraire, les plastiques oxo-biodégradables sont :

• Non recyclables,

• Non compostables.

• Ils finissent donc leur vie à l’enfouissement où ils génèrent plus de gaz à effet de serre que les plastiques traditionnels.

On peut donc se questionner sérieusement sur leur utilité.

2. Le plastique compostable

Le deuxième type de plastique biodégradable qu’on retrouve sur le marché est un plastique d’origine végétale qu’on appelle communément le « plastique compostable ». Pour le fabriquer,

4. Annexes

4.2 Matériaux

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on utilise généralement de l’amidon de maïs ou de la canne à sucre qu’on transforme en résine avant d’en faire des produits. On peut le reconnaitre par le terme « compostable » sur l’emballage. Il faut cependant s’assurer que le produit est réellement compostable en recherchant un logo de certification, comme celui du Bureau de normalisation du Québec.

Le compostable à l’enfouissement: On pourrait croire que les plastiques d’origine végétale sont plus intéressants que les plastiques oxo-biodégradables à l’enfouissement, mais ce n’est pas le cas. « Comme pour les autres plastiques biodégradables, on va avoir un impact au niveau des changements climatiques. La biodégradation des produits compostables va être très lente dans un site d’enfouissement et il va il y avoir génération de méthane. Ils ne sont donc pas destinés à l’enfouissement », insiste Sophie Taillefer.

Pas pour le bac vert: Les plastiques compostables ne sont pas non plus destinés à être recyclés avec les plastiques traditionnels. « Si on les met au bac de récupération, ils peuvent être un contaminant pour les autres plastiques recyclables », précise Sophie Taillefer. Le compostable, ce n’est donc pas pour le bac vert !

Au compost industriel: L’intérêt des plastiques compostables est réel si le produit est composté en fin de vie. Pour ça, il faut avoir accès à une collecte des matières organiques municipales. En effet, on ne devrait pas mettre des articles en plastique compostable dans un composteur domestique car le compost maison n’atteint pas une chaleur suffisamment élevée pour qu’ils soient vraiment biodégradés. Plusieurs municipalités recueillent les matières organiques dans un sac compostable mais, pour ce qui est des ustensiles et des couverts, des barquettes de biscuits et des bouteilles, il faut s’assurer que la municipalité les accepte avant de les mettre au bac brun.

Conclusion sur les plastiques compostables: Les plastiques compostables sont :

• Non recyclable.

• S’ils finissent leur vie à l’enfouissement où ils génèrent plus de gaz à effet de serre que les plastiques traditionnels.

• Mais, ils sont très intéressants là où les municipalités les compostent.

Que faire, comme consommateur ?

Finalement, les plastiques biodégradables ne sont pas aussi verts qu’on pourrait le penser, sauf les plastiques compostables lorsqu’ils sont véritablement compostés en fin de vie.

Selon Sophie Taillefer, « Les consommateurs devraient privilégier les produits durables, comme les gourdes et la vaisselle. En seconde option, choisir des produits en plastique recyclable pour lesquels il y a déjà une filière de recyclage. Et enfin, choisir des produits à contenu recyclé ». On revient au 3R : réduire, réutiliser et recycler.

(source : La vie en Vert, via Pakbec)

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Les métaux :Les emballage métalliques sont apparut avec les première boites de conserve, au début du 19ème siècle. Aujourd’hui, la légèreté et la résistance de l’acier et de l’aluminium permettent de réaliser canettes, bouteilles à boisson, boites de conserve, aérosols, pots de peinture, fûts, et autres capsules ou bouchons.

Le recyclage des métaux s’est toujours fait, et la métallurgie profite bien de cela. Comme pour le verre, la récupération permet d’économiser matière première et beaucoup d’énergie, en permettant l’utilisation d’aciéries électriques au lieu des hauts-fourneaux classiques.

La technique de transformation s’occupe également des problèmes sanitaires, dans la mesure ou la chaleur va éliminer toute contamination.

On arrive à récupérer 65% de l’acier dans le flux des déchets, le magnétisme rendant ce tri aisé. Par contre, pour l’aluminium le taux est de 26%, la technique du courant de Foucault permet de le trier, mais les quantités sont assez faibles et dispersés. Autrement le fondre une deuxième fois permet d’économiser quasiment 95% de l’énergie nécessaire en temps normal.

Curieux de savoir également : du fait des rendements conséquents, dans la production des canettes par exemple, l’acier utilisé dans l’emballage est d’une qualité supérieur à celui qui sert dans l’aéronautique. En effet il y a obligation de perfection et aucun défauts ou impureté ne sont tolérés. Sinon avec les cadences de production ce sont des milliers de boites qui risqueraient d’être inutilisables.

Les conserves

Aujourd’hui les conserves sont de moins en moins utilisée, c’est un modèle d’emballage qui commence à dater. D’autant plus avec la polémique autour du BPA1 (bisphénol A, pouvant être cancérigène) présent dans les résines utilisées pour le revêtement alimentaire de l’acier et divers plastiques.

1 Un rapport Européen de 2009 montrait que les jeunes enfants sont exposés à des niveaux potentiellement dangereux de produits chimiques affectant les hormones, et donc certaines réaction vitales. Notamment les pthalates, le Bisphenol-A et le PCB (banni depuis). Ces produits sont accusés de provoquer cancers, diminution de la fertilité et même de modifier le ratio fille/garçon (ces derniers étant plus touchés).

4. Annexes

4.2 Matériaux

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Le verre :

Le verre est peut-être un des matériaux les plus anciens qui soit utilisé dans l’emballage, sûrement grâce à son mode de fabrication, proche des céramiques.

Le sable est porté à température de fusion (1600°C) dans un four, duquel pourra sortir divers contenants, pot de confiture, flacon, bouteille, etc.

Immédiatement utilisables après refroidissement.

Les contenant en verre ont deux inconvénients : ils sont lourd et plutôt fragile. Par contre les avantages ne sont pas négligeables,

Chimiquement et physiquement neutre, ce qui est intéressant dans les applications nécessitant un contact alimentaire.

On peut le recycler totalement et infiniment. Le calcin issu du recyclage servant de plus à économiser matière première et énergie (abaisse la température de fusion)

Aujourd’hui le taux de recyclage des emballages en verre atteint plus de 70%, ce qui impose un contrôle d’autant plus strict au niveau du tri.

Deux problèmes se posent. Dans ce grand mélange il y a un risque de retrouver des élément infusible, comme la céramique de vaisselle ou les vitro-céramique, ces impureté compromettent la matière, elle n’est plus utilisable et rompent ainsi la boucle du recyclage.

La seconde difficulté vient des différentes couleurs de verre, on en décompte 3 : le transparent, le vert et le brun. Comme le calcin mélange tout il devient beaucoup plus dur de produire un verre transparent, pourtant très utilisé. Pour remédier à cela les industriels ont mis en place un système de tri optique, tandis qu’en Allemagne par exemple il existe 2 bornes pour récupérer les deux type de verre.

Papier/Carton

Avec les derniers progrès en terme de gestion des ressources naturelles ou de recyclage, les papier/carton semblent redevenir une solution intéressante. Du moins selon le rapport «procarton» démontrant qu’il serait possible de produire toute la quantité de matière nécessaire et ce de manière durable.

Agro-ressources

Les premiers plastiques bio-sourcés on été inventé dès 1930 lorsque Henri Ford proposa une voiture faite à partir d’un PLA (acide poly-lactique) issu du soja. On sait à présent fabriquer du plastique a partir de nombreuses sources autre que le pétrole. Et dans des cas plus rare les ressources végétales (comme les feuilles de bananier) sont même directement exploitables.

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4.3 Extraits du blog

4. Annexes

Voila depuis plus d’un an que je tient un blog, intitulé «What is Design ?» («qu’est-ce que le design?»).

Tout au long de cette année il ma permis de partager réflexions et divers autres choses.

Dans cette annexe j’ai choisi quelques extraits, comme autant de morceaux de réflexion, témoins de l’évolutions de ma démarche.

Si vous désirez en voir plus, ou avoir les extraits dans leur contexte, vous pourrez aller jeter un oeil à cette adresse :

http://watsdesign.blogspot.com

En sélectionnant le libellé «uv4», «DSAA», ou en le parcourant normalement.

10ème Salon des éco-ernergie de Mérindol (31 Mai 2009)

Déjà à noter que ce salon était absolument gratuit, entièrement organisé par des bénévoles. On avait néanmoins la possibilité de les soutenir financièrement si on le désirait.

Il y’avait du «bio» et de «l’éco» un peu partout, de nombreux stands et exposants. Quelque uns présentaient des trucs un peu gadgets comme des jouets marchant à l’énergie solaire, mais la plupart étaient tout à fait sérieux et traitaient d’isolation, d’économie d’eau, de prêt d’argent solidaire, et j’en passe...

Je suis d’ailleurs passé un peu rapidement car c’était surtout deux conférences qui m’intéressais et auxquelles j’ai pu assister dimanche.

(zut, raté celle de samedi avec Hervé KEMPF, le journaliste écrivain auteur de «Pour sauver la planète sortons du capitalisme»)

La première donc s’intitulait «Gratuité de l’usage et mésusage : enjeu pour une société qui met en pratique la décroissance» avec Christian Sunt comme intervenant principal.

Où l’on nous rappelait l’origine de la société industrielle actuelle, ses transformations et leurs conséquences.

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Au lieu d’aller vers une société où la libération du temps sert à développer connaissances et réflexion autour de soi et l’environnement. On aurait dérivé vers un gain de productivité qui a pour seul objectif un profit économique. (l’argent pour l’argent quoi...)

Avec ensuite les alternatives préférables, la nécessite d’une révolution culturelle...qui pourrait notamment aboutir à une société «décroissante» (le terme est positif, car à l’inverse de la «récession» celle ci est maîtrisée).

Retrouver donc la maîtrise de l’usage, pour rompre avec la logique de la consommation...Dont la facilité se paie par une dépossession de notre activité créatrice, stress au travail, obsession d’accumuler, culte de l’objet, etc.

Cette maîtrise se traduirait par la transformation du «consommateur» en «usager» qui à la différence du premier serait responsable de ses choix et conscient de leurs conséquences sur son environnement.

Mes notes ne sont pas complètes et pour plus de précision sur ce qui a pu être dit vous pouvez voir le site «Europe décroissance» qui présente d’ailleurs ces idées pour les prochaines élections européennes.

Et la deuxième, qui était en fait un film réalisé par le CNIID (centre national d’information indépendante sur les déchets) : «Déchets à ménager» Réduire nos déchets à la source (2006).

Le sujet n’était plus tant la société que les conséquences de l’industrie : et la quantité de déchets engendrée...elle aussi industrielle.

Avec justement le problème que pose le retraitement, qui en France est bien en dessous des résultats de nos confrères européens (12% contre 52% en Allemagne par exemple, et même 0 déchets en Nouvelle-Zélande) enfin voir l’ADEME pour plus de chiffres car en 3 ans ils ont un peu évolués.

La solution pointé du doigt dans le film était celle de l’incinération. Étant indépendants ils n’avait pas peur de dénoncer la «facilité» de ces centrales qui donnent l’impression de faire disparaître le volume de déchet...quand celui-ci est simplement transformé (sans parler des gaz rejetés etc.)

Et qui, part le phénomène d’aspiration créée (besoin de déchet pour fonctionner), n’encourage pas à remettre en question la situation (tant qu’il y a du profit...).

Une autre comparaison intéressante était de montrer que dans d’autre pays le système de «consigne» pour les bouteilles et autres contenant était toujours en vigueur et marchait très bien...collecter, détruire puis refondre des bouteille (plutôt que de les nettoyer et remettre en service) paraît absurde à coté.

On remet donc la «faute» sur les consommateurs, qui devraient faire attention aux produits qu’ils achètent etc. (des opération de «déballage» sont parfois organisée pour cela à la sortie des magasins).

Et c’est à partir de là que mon projet se développe...

Si les consommateurs ne pouvaient simplement pas acheter de produits générant autant de déchets...le problème de leur retraitement serait en partie résolu non ?

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4. Annexes

4.3 Extraits du blog

Pourquoi s’attaquer aux symptômes (que faire de nos déchets?) quand on pourrait réfléchir à la source du problème (pourquoi il y en a autant ?).

Remonter non pas au consommateur mais même avant...au niveau des industriels, là ou justement le métier de designer à peut-être un rôle à jouer.

Si seulement on pouvait supprimer tout les emballages stupides... (dont je rappel pour une valeur de 200 milliards ne fait que nous passer dans les mains)

Et si on proposait des produits mieux pensés et qui auraient du coup moins d’emballages ? On aurait plus le problème de devoir les trier au final.

Arriver à montrer que ceci est compatible avec l’intérêt personnel de chacun...et l’intérêt commun de sauver la planète (qui n’aurait pas besoin d’être mis en avant comme argument de vente car ça me semble tellement évident...enfin même si c’est malheureusement pas souvent le cas).

Voila, la réflexion suis peu à peu son chemin, et j’essayerai de publier l’avancement (qui permet également de m’éloigner un peu de ce que je dit pour mieux y revenir, notamment après avoir vu nos premiers entraînements pour l’oral de fin d’année)

Je posterai d’ailleurs par la suite des exemples que je vois parfois et qui relèvent des propositions qui me semble cohérente dans l’idée d’aller vers moins d’emballage.

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Analyse du contexte // rôle des designers (octobre 2009)

Méfions-nous des vertes sirènes du marketing environnemental.

On pourrait penser que les politiques de sensibilisation lancées il y a bientôt dix ans ont pleinement portés leurs fruits, peut être même un peu trop. L’idée était basée sur le fait qu’en éduquant les gens leurs habitudes de consommations changeraient, la demande évoluant cela aurait forcé une adaptation de l’offre.

Néanmoins c’est récemment que la tendance a véritablement explosé, si l’incitation avait eu peu d’effet, la menace que représente le réchauffement climatique et un dangereux dérèglement de notre écosystème a très fortement marquée les esprits. L’attente est donc bien là, et l’offre se trouve à présent dépassé de loin par la demande ! Le second impératif nécessaire : un cadre législatif et normatif favorisant le développement durable, est enfin en place (grenelle de l’environnement, EUROPEN, ISO 26000, etc.). Étrangement si dans les pays anglo-saxons l’industrie a déjà rapidement pris le pli (Abott, Asda, Wallmart...), en France les faits sembles moins nombreux.

Voyant tout ces événements des questions apparaissent rapidement. Pourquoi, alors que la France s’en sort relativement bien dans le contexte de crise, la majeure partie de ces changements a lieux hors de l’hexagone ? Est-ce une approche différente ? Un temps d’application des lois ? Une réticence au changement ?

Pour réagir et essayer de répondre à ces nouvelles attentes, la majeure partie de l’offre a trouvé plus simple d’avoir l’air, plutôt que d’être…entraînant malheureusement plus de «green-washing» qu’une véritable écoconception.

Selon une étude de Terrachoice sur le marketing environnemental, seul 2% des produits mis sur le marché sont effectivement « éco ». Le reste relève plus ou moins du green-washing (extrait article, les 7 pêchés)

Ce n’est donc pas seulement les politiques de sensibilisation, mais la conjonction de nombreux facteurs qui sont à l’origine du phénomène actuel.

Prise/Crise, de conscience, ce que révèle le green-washing.

Cette tendance est le signe qu’un changement est en train de se produire dans nos sociétés. Les situations difficiles ont toujours été l’occasion d’une profonde remise en question, d’analyser le schéma qui nous a conduit à cette situation et d’essayer de trouver de nouveaux modèles pour ne pas reproduire nos erreurs. Aujourd’hui plus que jamais les masses d’individus ont conscience de faire partie d’un tout, mais sans abandonner leur individualité, les deux notions cohabitent (Factor Ten, paradoxe Alone together).

Curieusement, à l’ère ou l’individualisme s’est exacerbé, la notion de communauté fait son retour, par le biais des réseaux sociaux et d’Internet notamment. Et les idées circulent plus librement que jamais.

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Quel rôle pour le designer dans tout cela ?

L’idée que les designers aient un rôle important à jouer est à présent largement partagé dans le domaine de la création. Et de nombreux designers s’accordent sur le fait que l’on ne peut plus créer de manière aussi irresponsable. Dans l’idéal toute production devrait être pensé entièrement, de A à Z, afin de s’intégrer à ce « tout » existant sans en perturber l’équilibre, voir même en lui permettant de retrouver une forme de stabilité (maîtrise de l’entropie), ça peut paraître évident mais pourtant c’était encore loin d’être systématique.

Forte demande pour des produits, offre bégayante…Les designers s’emparent de la questions, réalisant les conséquences et les responsabilité qu’implique le pouvoir de créer.

Il y a toujours eu des personnes pour montrer cette voie, mais ils étaient relativement marginaux, aujourd’hui ce sont de véritables communautés de designer qui prennent le relais et se fédèrent autours de ces valeurs. On parlera moins de figures emblématiques que des groupes comme « Design Accords » « Design 21 » « GOOD » ou le très parlant « A Better World By Design », chacun d’eux représentant des milliers d’individus impliqués dans ce changement.

En m’interrogeant sur ce qu’était/devait être le design, j’ai développé peu à peu une vision qui rejoint cette idée, en effet avec le temps je me suis rendu compte que je suivais en fait les traces montrées par nos prédécesseurs.

Mon positionnement se situerait donc entre la responsabilité et la volonté d’on faisait preuve V. Papanek et l’intérêt qu’avait Frei Otto pour la Nature comme source d’enseignements et d’inspirations techniques.

Il y a toujours un décalage entre la prise de conscience et l’évolution de nos pratiques collectives et individuelles. Mais à observer le reste du monde je me suis dit que c’était d’autant plus le «bon moment» pour agir ici. Le plus dur sera donc l’application concrète de ma posture et de ces bonnes intentions.

4. Annexes

4.3 Extraits du blog

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Un postulat «naturel» (novembre 2009)Il y a encore beaucoup de réflexions que j’ai envie de partager ici.Mais aujourd’hui je crois qu’il faut commencer par celle qui est un peu à l’origine de tout.

Qu’est ce que le design ?

Dans mon tout premier post j’évoquais déjà cette question récurrente.Après quelques hésitations, voici donc un essai assez libre commencé durant l’été :

That’s what Design is.

« Mes projets existent toujours potentiellement, je n’ai jamais l’impression d’inventer… juste de trouver quelque chose, et de le proposer, le poser avec discernement. » disait Martin Szekely dans une explication de sa démarche.De la même manière je n’ai pas la prétention de réinventer ici le design, mais simplement de partager une vision de ce qui me semble être une vérité générale.Ne nous embourbons donc pas à essayer de définir les frontières entre art, ars, artisan, design, industrie, dessein, dessin, etc.Et si on repartait plutôt du début ? La pratique du design « concevoir, créer ». La création.

« Natural Thinking »

Le Design, avec un grand D, le Bon design, celui dont parle Ettore Sottsass quand il le décrit comme une philosophie de vie et même une manière de concevoir le design.Pour moi c’est : « raisonner naturellement », au sens de « si on était la nature, comment ferions nous ? »… Si la nature avait créée cela, comment serait-il ?Dans tous ses aspects il serait parfait, évidemment, « la nature fait bien les choses » dit justement l’adage.

La Nature c’est « tel que ça devrait être ». Cette idée de l’inconscient collectif, ce monde des idées dont parle Aristote (l’intelligible) d’où tout émerge, et qui résonne profondément en nous tous. La perfection essentielle.

Instinct, intuition, pourrait on dire ?

Je ne crois pas en une « force supérieure » qui dirigerait le destin du monde, c’est une facilité humaine pour se dire irresponsable.Par contre je suis convaincu qu’il existe une sorte de lien global entre tout. Cette sorte de trame universelle (hors du temps et de l’espace) commune à absolument chaque atomes que décrivent les scientifiques.

Tout est dans tout.

Si je n’étais pas un être humain, je serai peut-être un arbre. J’ai grandit en puisant dans tout ce qui m’entoure, et après 21 ans je crois avoir compris (enfin je dit ça car il me semble que je soit enfin capable d’expliquer cette pensée)

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4. Annexes

4.3 Extraits du blog

« If you can’t explain it simply, you don’t understand it well enough » Albert Einstein.

A mesure que je me nourri les connexions se créent, des liens apparaissent, de la même manière qu’entre des neurones.Comme pour les atomes, il y a quelque chose qui résonne entre toutes les belles citations qu’on peut lire, entre les plus vieux proverbes et les pensées les plus brillantes.Cette réflexion est parsemée de citations mais en voici encore trois :

• « Les rayons de la roue convergent au moyeu. Ils convergent vers le vide. Et c’est grâce à lui que le char avance … Ainsi, l’homme construit des objets, mais c’est le vide qui leur donne sens. C’est ce qui manque qui donne la raison d’être » Lao Tseu.

• « Tous les aspects de nos vies sont, dans un sens, un vote pour le type de monde dans lequel nous voulons vivre » Frances Lappe.

• « La perfection ce n’est pas quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à enlever » Antoine de St-Exupéry.

Ne voyez vous pas un « petit quelque chose » que partagent toutes ces phrases ? Pour résumer : elles paraissent désarmantes d’évidence, car pour moi elles s’approchent de cette indescriptible chose universelle (la Raison, la Nature, le Bien, le Bon Sens ?).

Finalement le mot m’est venu naturellement, si j’ose dire, alors que je cherchais justement à le définir. « Qu’est-ce que cette chose indescriptible que je perçoit dans tout ? »

« Qu’est-ce que le Design ? »

Les deux questions bouillonnaient inconsciemment en moi… Jusqu’à ce qu’elles se rencontrent, se collent et se résolvent parfaitement. (Comme Matière+Anti-matière)

Le Design, c’est la synthèse de tout.

Usage, Technique, Estime, Sens, Simplicité…Synthèse.

(Diagramme/logo et réflexion, comme pour la poule et l’œuf il m’est impossible de dire lequel est d’abord arrivé, c’est plutôt comme si un déclic s’était opéré et concrétisé ainsi)

À 21 ans j’ai encore beaucoup à apprendre, « je ne sais rien », mais depuis cet été le monde me paraît déjà beaucoup plus limpide.

Je percevais quelque chose sans le comprendre vraiment. Comme ces anciens textes dont on découvre le sens après des années de réflexion.

L’humanité est comme un cancer qui ronge la planète, enfant je me suis rendu compte de cela et j’aurai voulu que nous n’ayons jamais existés, mais la mort n’est pas une solution (autrement je serai devenu un terroriste façon Fight Club), c’est un raisonnement humain, c’est encore une facilité.

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Dans la nature, la mort n’existe pas il n’y a que la vie, le changement, l’évolution.

Mon but, si il en faut un pour être compris, est donc de participer à cette « grande image ». Le monde est imparfait et je ne peux pas ne pas agir… Je suis devenu designer, créer est la petite contribution que j’apporte pour améliorer les choses, « corriger le tir », nous rapprocher de « ce qui devrait être ».

Et si « il est dans la nature humaine de penser sagement et d’agir de façon absurde », alors je ne suis plus humain, espérant réussir à suffisamment me dégager du « moi » (la nature humaine) pour être « rien » et donc « tout ». L’harmonie, la synthèse, le Design.

Stop thinking.

Start doing.

Mais une cellule ne fait pas un corps. Pour lutter contre le cancer il faut donc d’abord évoluer avec les autres cellules proches, qui vont peut-être ensuite à leur tour propager le changement.

Voila pourquoi j’essai de m’adresser au plus grand monde.

L’Homme a perdu la connexion avec son méta-système. La conscience de faire partie d’un grand tout. Exception de la nature, aveugle, il est le seul animal capable de scier la branche sur laquelle il se trouve.

Et malgré tout il est le seul à détenir le pouvoir de changer les choses, réparer ses erreurs.

J’aime réfléchir et théoriser, mais vient à présent la nécessité d’agir. L’année qui arrive me semble une bonne occasion de mettre cela en pratique.

« Faire fleurir l’adéquation, pour qu’à leur tour les autres puissent semer. » (Comme dit la concierge, à moins que ça soit la petite fille, dans L’élégance du hérisson)

(haha, des mots à propos d’un dessin, puis un dessin à propos d’une pensée...curieux quand même de voir ces différentes explorations, qui finalement ont la même source... une recherche de sens ?)

Et puis si vous aimez les manifestes et autres déclaration de ce style en voici quelques uns :

A manifesto to improve design - Thinking aloud (http://rosamaria.tumblr.com/post/295323504)

The builders manifesto (http://blogs.hbr.org/haque/2009/12/the_builders_manifesto.html)

Incomplete Manifesto For Growth (http://www.brucemaudesign.com/#112942)

Après avoir statué cela dans mon coin il est toujours plaisant de voir des points de vue similaires dans cette idée entre «design, nature et synthèse», et cela depuis des dizaines d’années :

The Biomimicry Institute (http://www.core77.com/blog/technology/the_biomimicry_institute_helps_you_figure_out_how_nature_solves_design_challenges_15202.asp)

Its all about synthesis (http://www.core77.com/blog/events/iits_2009_design_research_conference_its_all_about_synthesis_14928.asp)

Social Biomimicry : Insect Societies and Human Design (http://sols.asu.edu/frontiers/2010/index.php)

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Design

Synthèse

Sens

Simplicité

Usage

Estime

Technique

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4. Annexes

4.3 Extraits du blog

Pour résumrer, ce diagramme-logo représente le champ du design, au croisement des trois axes élémentaires que sont l’estime, la technique et l’usage. L’intérieur n’étant pas pour autant isolé de l’extérieur, de l’ensemble, qui permet de ne pas oublier trois grands principes (susceptibles d’évoluer) : Sens, Simplicité, Synthèse

Le cercle pourrait, lui, définir une sorte de limite, au delà de laquelle une proposition se démarque (au risque parfois d’être trop innovant et rejeté par le public). Mais il fait aussi partie d’un signe caché, l’espace négatif représente en réalité le symbole de «danger biologique» en référence à une sorte de subversion positive que peu propager le design, mais pas toujours affichée afin de pouvoir intégrer un système et mieux le changer, on retrouve ainsi cette engagement parfois paradoxale de la création.

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Grenelle 2 et consigne alimentaire (mai 2010)

Ce matin j'ai appris sur Emballage magazine que le projet de loi du Grenelle 2 avait été adopté par l'assemblée nationale. (http://www.industrie.com/emballage/tous-secteurs/le-grenelle-2-adopte.16981)

Il y a notamment un amendement pour ré-introduire la "bonne vieille consigne", si l'idée semble bien elle n'est pas aussi merveilleuse qu'on pourrait le penser.

Car malheureusement je crains qu'ils n'aient pas tenu compte d'une précédente étude de l'industrie verrière, qui argumentait en quoi il ne serait pas intéressant de revenir à ce système en France (http://www.verre-avenir.fr/verre.php/accueil/recyclage-du-verre-et-la-consigne-alors_362)

Enfin on verra bien comment tout cela se mettra en place.

Sinon en vérifiant si l'info avait été reprise sur Rue89 je suis tombé sur deux autres articles intéressants :

• Supermarches en ligne pourquoi ça ne marche pas ? Qui me faisait penser à un projet sur la livraison à domicile. (http://eco.rue89.com/2010/05/12/supermarches-en-ligne-pourquoi-ca-ne-marche-pas-151048)

• et «La roue de la nutrition, camembert de l'équilibre alimentaire», projet d'un studio de design Portugais dont l'image illustre cet article (http://www.rue89.com/2010/05/12/la-roue-de-la-nutrition-camembert-de-lequilibre-alimentaire-151124)

Bon je vous parlerai plus tard de comment le vrac pourrait sauver le monde, il faut que je retourne peaufiner mon mémoire...

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5. Notes

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When people in the creative process get their hands on what they love, they are ferocious … Because they have a sense of how few other options there are.

David Halberstam

Le design ne signifie pas donner une forme à un produit stupide, pour une industrie plus ou moins sophistiquée. Il est une façon de concevoir la vie, la politique, l’érotisme, la nourriture et même le Design.

Ettore Sottsass

Ce diplôme est une étape importante. Je tient donc à remercier toutes les personnes qui ont participé à ma construction, mon éveil, et fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Trop nombreux pour tous vous lister ici : famille, parents, amis, et même inconnus, mais surtout professeurs. J’adresse également ma reconnaissance à toute l’équipe enseignante : René Ragueb mon tuteur, Jean-Paul Delambre, Paul Manson, Régis Mazzon, Luc Mattéï, Gillaume Monsaingeon, Thierry Gibaud, Alain Pedori, Michel Roda, Véronique Billaud, Jacqueline Macleod; ainsi qu’aux autres élèves et amis de Jean Perrin : Alexandre Biju, Marie Bruneau, Yoann Douillet, Elodie Melet, Jérémy Murier, Maxime Pastourel, Pierre Rol-Milaguet, Laura Romain, Pierre Sibileau, Warren Versio; pour ces années que je ne regrette pas.

Merci d’avoir lu ce mémoire.

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Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués

Créateur Concepteur, option création industrielle

Session 2010

Lycee Jean Perrin, 74 Rue Verdillon 13395 Marseille

Imprimé par Compocéans (3 Rue Alfred Curtel - 13010 Marseille)

Emmanuel Gilloz

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