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USTHB 2013
Sommaire
I. INTRODUCTION ............................................................................................................................... 1
I.1. LES EMBALLAGES PLASTIQUES ............................................................................................................. 2
I.2. FICHE TECHNIQUE ............................................................................................................................ 2
I.3. BIOCOMPOSITE : MATRICE ET/OU RENFORT ISSUS DE LA BIOMASSE ............................................................ 2
I.3.1. LES FIBRES NATURELLES COMME RENFORT ...................................................................................... 3
I.3.2. UNE MATRICE EN POLYMERE ........................................................................................................ 3
II. FABRICATION DES BARQUETTES ALIMENTAIRES EN BIOCOMPOSITES ................................................................. 5
II.1. PROCEDES CHIMIQUES .................................................................................................................... 5
III. PROPRIETES DES BARQUETTES ALIMENTAIRES ........................................................................................... 8
II.1. DES PROPRIETES BARRIERE ADAPTEES AUX BESOINS .............................................................................. 8
IV. LES INTERACTIONS ENTRE L’EMBALLAGE ET L’ALIMENT ................................................................................. 9
V. LES FACTEURS DU MILIEU EXTERIEUR OU FACTEURS D'ENVIRONNEMENT .......................................................... 2
V.1. FACTEURS INFLUENÇANT LA PERMEABILITE DU BIOCOMPOSITE ............................................................... 10
VI. AVANTAGES ET INCONVENIENTS ........................................................................................................... 12
V.1. AVANTAGES .................................................................................................................................. 14
V.2. INCONVENIENTS ............................................................................................................................. 14
CONCLUSION ................................................................................................................................... 14
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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I. Introduction
L'industrie de l’emballage utilise traditionnellement le plastique pour fabriquer
certains produits : barquettes alimentaires, films, bouteilles,... Toutefois, depuis
quelques années, elle est confrontée au problème suivant : concilier une consommation
de produits, par conséquent d'emballages, toujours plus importante tout en préservant
l’environnement.
C'est pourquoi des chercheurs travaillent à la mise au point de biocomposites qui
pourraient se substituer aux matériaux issus de la pétrochimie, tout en ayant des
propriétés comparables. Leurs objectifs : améliorer l'utilisation des ressources fournies
par la nature et réduire l'impact des déchets d'emballages sur l'environnement grâce à la
recyclabilité voire la biodégradabilité de ces matériaux alternatifs. Outre le coût pouvant
être intéressant, l'usage de ces nouveaux matériaux présente plusieurs avantages : un
faible poids, des propriétés utiles pour les emballages ainsi que la valorisation d'une
importante variété de végétaux disponible dans le monde.
Le secteur des barquettes alimentaires s'intéresse tout particulièrement à ces
biocomposites, motivé par de nombreux enjeux [Figure 1]. Actuellement, la plupart des
barquettes alimentaires sont produites avec des matériaux dérivés du pétrole
Elles ne sont pas recyclées car elles sont trop légères et ne contiennent pas
suffisamment de matière. Les fabriquer avec des matières premières végétales
permettrait à la fois de remplacer le pétrole par des ressources renouvelables et de
limiter les déchets liés à cette industrie. Des barquettes composites à base de fibres
naturelles sont d'ores et déjà fabriquées par des industriels de l’emballage.
Figure 1. Barquettes alimentaires en biocomposites
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I.1. Les emballages plastiques
Les principaux matériaux plastiques utilisés pour le contact alimentaire sont constitués
majoritairement de polymères semi-‐cristallins, les polyoléfines et le PET. Le polyéthylène
(PE) et le polypropylène (PP) qui font partie de la famille des polyoléfines sont
essentiellement constitués d’éthylène et de propène. Ils entrent principalement dans la
fabrication de films d’emballage, d’opercules, de bouchons et sont utilisés comme couche de
scellage dans les matériaux multicouches. Le polychlorure de vinyle (PVC) est également
utilisé pour les bouteilles d’huile, de vin ou de vinaigre avec des additifs spécifiques au
contenant. Le polyéthylène téréphtalate (PET), polymère de la famille des polyesters a,
contrairement au PVC, une très faible perméabilité au CO2. Il est donc employé dans la
fabrication des bouteilles de boissons gazeuses. Il est largement utilisé pour les bouteilles
d’eau minérale. Son utilisation pour les jus d’orange est intéressante étant donné sa faible
perméabilité à l’oxygène comparé au PE (Tableau 11). Notons également l’existence du
polyéthylène naphtalate (PEN), cinq fois plus barrière au dioxyde de carbone et à l’oxygène
que le PET mais trois à quatre fois plus cher ce qui limite son utilisation.
I.2. Fiche Technique
I.3. Biocomposite : matrice et/ou renfort issus de la biomasse
Un matériau composite comprend une matrice et un renfort. La matrice constitue le liant du
composite. Le renfort donne une structure à l’ensemble et reçoit les sollicitations
extérieures par le biais de la matrice dont la résistance mécanique est beaucoup plus faible.
Le composite possède des propriétés particulières. Un matériau est dit "biocomposite"
quand sa matrice ou son renfort, ou bien les deux, sont issus de la biomasse.
Dans notre étude, nous traitons des biocomposites à renfort végétal, plus précisément de
deux types de biocomposites :
• Matrice polymère végétale + renfort végétal (Ex : amidon + fibres de lin)
• Matrice polymère plastique + renfort végétal (Ex : polyéthylène + fibres de lin)
Le renfort considéré est issu de fibres naturelles, ce qui comprend aussi bien des
fibres à l’échelle macroscopique que des fibrilles issues de végétaux, ou encore
des particules de fibres à l’échelle nanométrique.
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I.3.1. Les fibres naturelles comme renfort
Les fibres naturelles sont aussi bien des fibres organiques, d’origine végétale ou animale,
que des fibres minérales telles que l’amiante ou le verre. Ces fibres naturelles peuvent être
classées par origine [Figure 2]. Le chanvre et la jute peuvent être ajoutés dans les fibres
végétales issues de tiges. Le cachemire et le mohair peuvent également entrer dans la
classification car ce sont des fibres d’origine animale, issues de poils.
Figure 2 . Les différents types de fibres naturelles
II.3.2. Une matrice en polymère
La matrice d'un composite peut être de type polymère, métallique ou céramique. Dans
les biocomposites pour l’emballage de type barquette, les matrices sont polymères. Il
existe des polymères thermodurcissables, infusibles et insolubles, et des polymères
thermoplastiques, fusibles et pouvant être remoulés aisément. En termes de
recyclabilité, les thermoplastiques présentent un avantage certain sur les
thermodurcissables. Ainsi, la plupart des barquettes commercialisées ou au stade de la
R&D sont en polymères thermoplastiques. Parmi ces derniers, il faut distinguer les
polymères issus du pétrole et les polymères issus de la biomasse, dits "bio-‐sourcés".
Sur le marché européen des polymères, Cargill (production mondiale de 50 000 à 70 000
tonnes par an) est un fournisseur de polyacide lactique (PLA) pour les emballages en
substitution du polystyrène (PS) et du polyéthylène téréphtalate (PET). Novamont
(production mondiale de 30 000 à 40 000 tonnes par an) fournit du polyester Mater-‐Bi®,
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copolymère d’amylose et de polymères naturels ou synthétiques (ex :
amylose+polycaprolactone).
En ce qui concerne les polymères synthétiques issus du pétrole, les plus utilisés dans
l’industrie des barquettes alimentaires sont le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP),
le polystyrène (PS), le polyéthylène térephtalate (PET) et le rPET (PET recyclé).
Comme le récapitule le Tableau 1 ci-‐dessous, le monde de la recherche et les fabricants
de barquettes en biocomposites recourent principalement au polyacide lactique (PLA) et
à l’amidon comme matrice polymère végétale, ainsi qu'au polyéthylène (PE) et au
polystyrène (PS) comme matrice polymère issue du pétrole. Dans la logique actuelle
orientée vers le développement durable, les travaux de recherche portent davantage sur
le PLA et l’amidon qui sont bio-‐sourcés.
Matrice Fibres végétales
issue de ressources fossiles
issue de la biomasse
Polyéthylène (PE)
Polystyrène (PS)
Polypropylène (PP)
Polyéthylène térephtalate (PET)
Polyester Mater-‐Bi®
Polyacide lactique (PLA)
Amidon
Chanvre
Lin
Sisal
Cellulose (fibres, microfibrilles, whiskers)
Bois
Coton
Tableau 1. Matériaux utilisés dans les biocomposites pour barquettes alimentaires
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II. Fabrication des barquettes alimentaires en biocomposites
II.1. Procédés chimiques
Greffage chimique
L'une des principales techniques d’incorporation des fibres dans une matrice plastique est le
greffage chimique. Les fibres végétales, composées principalement de cellulose, polymère
du glucose, portent des groupements hydrophiles à leur surface. Les matériaux plastiques
constituant la matrice pour la fabrication des barquettes sont hydrophobes. Ces deux
éléments n’ont naturellement pas tendance à s’associer. Il faut donc traiter la cellulose à sa
surface par des agents chimiques (agents de couplage) afin de la rendre elle aussi
hydrophobe. Avec le greffage (ou modification) chimique, les fibres de cellulose sont
modifiées en surface afin d'être compatibles avec la matrice plastique [Figure 5]. De
nombreux travaux de recherche sont en cours, avec des matrices de polypropylène (PP) ou
polystyrène (PS) renforcées avec des fibres de plantes annuelles. Les agents de couplage
sont, entre autres, l’acide maléique ou le SMA. Ce traitement des fibres lignocellulosiques
est généralement fait dans des conditions contraignantes (hautes températures, temps de
réaction très long,...).
Figure 5 -‐ Greffage de chaînes grasses en surface de la cellulose
II.2. Thermoformage
Le thermoformage est la principale technique de fabrication des barquettes plastiques
alimentaires. Son principe : utiliser la pression atmosphérique pour déformer un film ou une
plaque thermoplastique. La plaque préalablement chauffée est placée au-‐dessus d’un moule
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fixé. Puis le vide est réalisé entre la plaque et le moule de façon à ce que la plaque épouse la
forme du moule. Une fois la plaque refroidie, elle est démoulée et éventuellement détourée
(la bande autour de la pièce qui a servi au maintien de la plaque est enlevée) [Figure 6].
Selon le type de polymères utilisés lors du thermoformage, il faut mettre en œuvre des
conditions particulières de température durant le procédé. Lors du thermoformage, il y a un
retrait de la matière (rétractation de la matière lorsque la barquette est refroidie). Le
Tableau 2 ci-‐dessous indique les différentes conditions à respecter lors du thermoformage
de plusieurs polymères utilisés dans l’industrie de l’emballage : températures de fusion et de
transition vitreuse de ces polymères, température du moule au moment du thermoformage,
taux de retrait linéaire de la matière lorsque le produit est formé et refroidi.
Tableau 2 -‐ Paramètres de thermoformage des principaux thermoplastiques
Il est important de connaître ces données lors de l'intégration des fibres naturelles dans
la matrice plastique afin d'éviter leur dégradation par la température. Le taux de retrait
Figure 6 -‐ Les différentes étapes du thermoformage
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linéaire représente le pourcentage de rétractation du matériau lors du thermoformage par
unité de longueur. Il est ainsi possible d'évaluer la déformation du produit une fois refroidi.
Pour tous les plastiques utilisés, la température de thermoformage est toujours nettement
supérieure à 100 °C et peut monter jusqu’à 200 °C (pour le PC).
II.3. Moulage
Le moulage est une autre technique largement utilisée pour la fabrication des barquettes
alimentaires.
Moulage par injection
Le moulage par injection est la technique la plus employée par l’industrie du plastique car
elle permet de fabriquer des pièces en grandes séries et peut être appliquée à de nombreux
matériaux polymères thermoplastiques, les élastomères et les alliages (aluminium, zinc,
laiton,...).
Comme l'illustre la Figure 7 ci-‐dessous, les moules, installés sur une presse, sont constitués
d'une partie fixe et d'une partie mobile. La matière plastique (sous forme de granulés) est
chauffée et maintenue à une température optimale à l’intérieur d’un fourreau de
plastification (2). L’action de la vis d’injection (1) permet de ramollir les granulés de la
matière plastique et de les ramener à un état visqueux jusqu’à la buse d’injection (3). C’est la
phase de dosage. Ensuite, vient la phase d’injection dynamique. La matière est injectée à
l’intérieur du moule sous une forte pression. La température du moule doit être régulée et
inférieure à la température de transformation de la
matière pour que celle-‐ci puisse se mettre en
forme correctement. Une pression constante est
appliquée ensuite (phase de maintien) pour
continuer à alimenter le moule et éviter le
phénomène de retrait de la matière durant son
refroidissement. Enfin, la pièce est refroidie avant
d’être démoulée (5). Un nouveau cycle peut
recommencer.
Figure 7 -‐ Moulage par injection
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De nombreux paramètres doivent être pris en compte en fonction de la matière utilisée, de
la qualité et de la production souhaitées. Parmi eux, citons : la température du moule, celle
du fourreau et de la matière, le temps de refroidissement de la pièce, la pression appliquée
au moule, la vitesse de rotation de la vis et le dosage de la matière.
Le moulage par injection permet d’obtenir des pièces de très bonne qualité. Leur aspect
dépend essentiellement de la qualité du moule. C’est pourquoi il est nécessaire de faire subir
au moule de nombreuses opérations de finition ce qui induit un coût élevé toutefois amorti
par une production des pièces (barquettes) en grande quantité.
III. Propriétés des barquettes alimentaires
Pour être conformes aux normes relatives au contact alimentaire, les barquettes doivent
posséder des propriétés particulières notamment au niveau de leur perméabilité et de leurs
caractéristiques mécaniques. En effet, en fonction des aliments qui sont emballés, les
barquettes doivent être résistantes et imperméables aux graisses, à l’oxygène et/ou à l’eau.
II.1. Des propriétés barrière adaptées aux besoins
Les besoins en termes de fonctions barrière des barquettes varient selon les produits à
emballer. Pour la viande, il faut un emballage étanche à l’oxygène et à la vapeur d’eau afin
d'éviter sa dégradation. Pour les fruits et légumes, le matériau d'emballage doit être plus
"respirant" afin qu'ils puissent mûrir correctement. Quant aux produits céréaliers, ils doivent
être emballés dans des matériaux imperméables à la vapeur d’eau afin d’éviter leur
ramollissement et la dégradation de leur goût.
Ainsi, selon l’application désirée et le type de produit à emballer, il est nécessaire d’étudier
les propriétés barrière des matériaux composant les barquettes. En général, la barquette
sert uniquement de support pour le transport des aliments. L’imperméabilité de l’emballage
est obtenue grâce à un film thermoscellé sur la barquette. Cependant, il est important qu'en
plus du film le support possède également des propriétés barrière afin d’assurer une
conservation optimale de l’aliment emballé. Nous étudierons l’influence de certaines
propriétés des biocomposites sur la perméabilité des barquettes.
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Définition de la perméabilité
La perméabilité est la capacité d’un matériau à se laisser traverser par un fluide (gazeux ou
liquide). Dans le cas des barquettes alimentaires, les fluides sont principalement la vapeur
d’eau, l’oxygène et les graisses. Il est possible de considérer également les flux de micro-‐
organismes (microbes et bactéries). On définit la perméabilité Q comme la quantité de
matière d’une substance gazeuse transférée à travers un matériau selon la formule suivante
(d’après la loi de Darcy) :
Plusieurs facteurs peuvent ainsi jouer sur la perméabilité d’un matériau. La nature des
polymères et leur composition ainsi que le fluide traversant sont les principaux paramètres.
La composition de la barquette et l’association des éléments entre eux pour composer le
matériau a un impact sur la perméabilité finale de l’emballage.
IV. Les interactions entre l’emballage et l’aliment
Les phénomènes d’échange entre le produit alimentaire et son emballage sont la résultante
des interactions existant entre la matrice, l’emballage et son environnement, entraînant des
effets sur le produit et /ou l’emballage (Hotchkiss, 1997). Les principaux types d’interaction
entre un aliment et son emballage plastique sont :
• -‐ la migration, • -‐ la perméation.
Figure 8. Les différents types d’interaction entre la matrice alimentaire et l’emballage plastique
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La migration correspond au transfert des constituants de l’emballage vers l’aliment. Il
peut s’agir d’adjuvants technologiques, de monomères, d’oligomères, de pigments et
solvants des encres d’impression ou de produits de dégradation. La migration peut induire
des problèmes de toxicité mais également des odeurs indésirables.
La perméation décrit le phénomène de solubilisation-‐diffusion de molécules volatiles
venant de l’aliment et (ou) de l’extérieur (gaz comme O2, CO2, N2, He, vapeurs d’eau,
composés d’arôme) au travers de l’emballage. La perméation nécessite au préalable la
sorption des substances concernées. Les substances pouvant être sorbées sont très diverses
(pigments, acides, composés d’arôme...), elles présentent pour cela une affinité chimique
avec la nature polymérique de l’emballage. Ainsi du fait de leur faible masse molaire, la
sorption des composés d’arôme dans l’emballage se poursuit par leur diffusion dans le
matériau, allant dans certains cas jusqu’à la traversée totale du matériau. La perméation
peut ainsi provoquer des pertes d’arômes et donc des modifications des propriétés
organoleptiques du produit.
En sens inverse, du milieu extérieur vers l’aliment, ce phénomène s’accompagne de
détérioration des qualités de l’aliment. Ainsi la perméabilité à l’oxygène des matériaux
d’emballage est un phénomène critique dans la conservation de l’aliment emballé. Elle peut
provoquer le développement de micro-‐organismes ou des réactions d’oxydation.
V. Les facteurs du milieu extérieur ou facteurs
d'environnement
Du niveau qualitatif et quantitatif des facteurs d'environnement dépendent la ou les causes
d'altération qui peuvent s'exprimer et qui seront prédominantes dans un processus de
conservation donné, et la vitesse des réactions d'altération qu'elles entraînent.
Les différents facteurs qui jouent un rôle dans l'altération sont les suivants :
• le facteur « temps » introduit la notion de vitesse de réaction, dont la connaissance est
indispensable, afin de déterminer la durée maximale probable de conservation. Ce
facteur temps se traduit concrètement par la date limite ou conseillée de consommation
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ou de vente portée sur l'emballage des produits alimentaires.
• les facteurs « température » et « quantité de chaleur » (énergie disponible) ont bien sûr
une extrême importance : un accroissement de la température, qui est une mesure de
l'augmentation de l'agitation moléculaire, traduit un accroissement de l'énergie cinétique
et de la probabilité des chocs entre molécules. Lorsque l'agitation et l'énergie disponible
deviennent suffisantes pour que certaines liaisons soient rompues (notamment les
liaisons hydrogène), il se produit des bouleversements dans les structures
macromoléculaires.
La température est par ailleurs le paramètre essentiel de stabilité ou d'évolution des
équilibres thermodynamiques. Ainsi, la stabilité des états physiques (émulsions, gels, états
liquides/solides, état cristallin, état amorphe) dépend essentiellement de la température, et
dans une moindre mesure des facteurs pH, aw, etc.
Les températures de bonne conservation sont indiquées sur les emballages et doivent être
respectées par tous les acteurs de la chaîne alimentaire.
• L'hygroscopicité se mesure notamment par la « courbe de sorption » qui exprime, à
l'équilibre thermodynamique, la relation qui existe entre, d'une part, la teneur en
eau de la substance, et d'autre part, l'activité de d'eau (aw) de la dite substance. Les
échanges hygroscopiques sont bien entendu favorisés par l'état de division du
système air/aliment dont dépendent les surfaces d'échanges, et donc les vitesses de
transfert.
• le facteur « pH » influence considérablement les activités enzymatiques et les
développements microbiens ; les milieux acides étant en général favorables à une
bonne conservation.
• le facteur « teneur en oxygène et en gaz carbonique » (composition de l'atmosphère
en équilibre avec l'aliment) intervient sur la nature du métabolisme (aérobie ou
anaérobie) des microorganismes et des entités vivantes, et sur l'intensité des
oxydations non enzymatiques et de certaines réactions d'oxydation enzymatiques.
• le facteur « contrainte mécanique » (pression, chocs, contraintes diverses) peut être
responsable de déformation, d'écrasement et/ou de cassure qui confèrent un aspect
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rédhibitoire au produit.
Considérant ces différents facteurs d'environnement et leur rôle dans la révélation ou la
répression des causes d'altération, on conçoit le rôle primordial que joue l'emballage qui est
avant tout une barrière entre un milieu intérieur (le produit alimentaire et ses causes
intrinsèques d'altération) et le milieu extérieur porteur des « facteurs d'environnement »
(figure 1).
Figure 9 : facteurs extrinsèques effectuant l’aliment
De ce fait, le conditionnement et l'emballage des produits alimentaires font partie
intégrante de la panoplie des techniques utilisées pour allonger la durée de vie des produits
(stérilisation, froid, séchage, fumage, salage, additifs, ...) et sont souvent étroitement
associés à l'une de ces techniques dont ils sont le complément indispensable (par exemple,
la conservation sous gaz neutre à l'abri de l'oxygène est associée au choix d'un emballage de
porosité déterminée à ces gaz).
V.1. Facteurs influençant la perméabilité du biocomposite
La cristallinité, la réticulation (ou greffage), la nature du diffusant (gaz traversant), la
tortuosité ainsi que l’épaisseur de la barquette ont une influence sur la perméabilité du
matériau. En règle générale, si la perméabilité diminue pour un type de fluide en faisant
varier l'un de ces paramètres, elle diminue pour les autres fluides également.
• Influence de la cristallinité : l'augmentation du taux de cristallinité d’un polymère permet
une diminution de la perméabilité du matériau. Il est donc intéressant de travailler avec des
polymères à haut taux de cristallinité pour obtenir des propriétés barrière intéressantes.
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• Influence du greffage et réticulation : un matériau réticulé possède de nombreuses
liaisons chimiques entre ses chaînes de polymère. Cela crée une plus grande tortuosité au
sein du matériau et les molécules de gaz ont du mal à traverser le polymère. Le fait d’ajouter
des petites particules végétales (fibres, microfibrilles ou nano-‐éléments) à l’intérieur d’une
matrice plastique a un impact positif sur les propriétés barrière du composite. De même, le
greffage de la cellulose diminue la perméabilité du composite selon le même principe que la
réticulation.
• Influence de la nature du diffusant : selon les applications voulues pour les barquettes, la
perméabilité à certains fluides peut être acceptée et à d'autres non (ex. pour l'emballage des
produits céréaliers, il faut une perméabilité à l’oxygène mais pas à la vapeur d’eau). Plus la
molécule diffusante a un volume molaire faible et une petite taille, plus il est facile pour le
fluide de traverser le matériau.
• Influence de l’orientation et de l’épaisseur du matériau : la mise en forme du matériau
influence la perméabilité de celui-‐ci. Plus le matériau est orienté lors de sa mise en forme,
plus les éléments s’organisent facilement entre eux. Le matériau obtenu est plus dense et
son épaisseur est diminuée. Sa perméabilité diminue.
Le choix des matériaux pour la fabrication des barquettes est fait en partie grâce à cette
étude de perméabilité des différents polymères constituant la matrice ainsi que des
propriétés barrière obtenus avec un type de renfort spécifique (fibres, microfibrilles ou
encore nano-‐éléments) [Tableau 3].
Matière première Propriétés barrière
Vapeur d'eau Oxygène Graisses
Polyéthylène (PE) +++ ++ +++ Polystyrène (PS) + – –
Polypropylène (PP) +++ +++ +++ Polyéthylène
térephtalate (PET) ++ + ++
Polyester Mater-‐Bi® – ++ +
Polyacide lactique (PLA) ++ ++ ++
Amidon – – + Cellulose – – – +
Tableau 3 -‐ Récapitulatif des propriétés barrière des différents polymères utilisés pour fabriquer des barquettes en biocomposites
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VI. Avantages et inconvénients
V.1. Avantages
• Son poids, plus léger que le verre, c'est un atout majeur dans la fabrication de bouteilles.
• Son coût, plus abordable que le bois ou le métal (jouets, robots ménagers, automobiles).
• Sa durée de vie est longue, car on l'utilise et on le réutilise
• Sa polyvalence, du banal sac en plastique supportant une dizaine de kilos jusqu'au biberon
de bébé incassable n'est plus à prouver.
• Sa modernité, dont l'exemple le plus flagrant est le téléphone portable.
• Son côté pratique (exemple du film alimentaire).
V.2. Inconvénients
Sa durée de vie qui est un avantage et aussi un inconvénient pour les générations futures qui
subiront l'impact des emballages sur l'environnement.
• Ses composants chimiques sont décriés en ce moment. Le bisphénol A est au centre de
toutes les discussions scientifiques au sujet de sa toxicité.
• L'augmentation de certains cancers qui seraient dus aux particules de plastique se
dégradant avec le temps. C'est pourquoi il faut éviter de réutiliser des bouteilles plastiques.
• Les sacs d'emballage aux caisses des super marchés sont proscrits et remplacés par des
emballages papier pour préserver la nature.
Un problème se posera bientôt : sans pétrole, pas de plastique. Or, cette énergie fossile est
appelée à disparaître.
Conclusion
Le choix de l'emballage alimentaire reste extrêmement important dans toute activité
alimentaire. Un choix qui devra faire d'abord l'objet d'une étude souvent fastidieuse
permettant de cerner tous les facteurs endogènes et exogènes qui peuvent affecter la
qualité de l'aliment en question ou influencer le choix du consommateur.
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Reference Bibliographique
-‐ PR. LUC AVEROUS : POLYMERE BIODEGRADABLE, BIOPOLYMERE, BIOPLASTIQUE, BIOMATERIAU, EMBALLAGE
COMPOSTABLE, MARS 2007
-‐ RESEAU PLASTURGIE, LABORATOIRE DE RECHERCHE MATERIAUX PROCEDES, 4 MARS 2010
-‐ CARMA (CENTRE D’ANIMATION REGIONAL EN MATERIAUX AVANCES), ISITV, LA VALETTE DU VAR, 15 OCTOBRE 2004
-‐ ÉCOLE DES MINES DE DOUAI, DEPARTEMENT TECHNOLOGIE DES POLYMERES ET COMPOSITES & INGENIERIE MECANIQUE
-‐ ATELIER THEMATIQUE "MATERIAUX ET DEVELOPPEMENT DURABLE", 5 JUIN 2009
-‐ ÉCOLE DES MINES D’ALES, 13 JANVIER 2011 "LA RECHERCHE AU SERVICE DES EMBALLAGES" PORTES OUVERTES TRANSFERTS LR