elaboration des revêtements de phosphates de zinc sur...

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Chapitre II. ÉLABORATION DE REVÊTEMENTS DE PHOSPHATE PAR CONVERSION CHIMIQUE

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  • Chapitre II. ÉLABORATION DE REVÊTEMENTS DE PHOSPHATE PAR CONVERSION CHIMIQUE

  • 52

  • II.1. Introduction

    Dans ce chapitre nous nous sommes intéressés à la mise au point et à la réalisation de

    revêtements de phosphate dans le but de lutter contre la corrosion des armatures d’acier, non

    seulement lorsque ces dernières sont exposées à l’air avant leur utilisation dans les ouvrages en

    béton, mais aussi lorsque le béton se dégrade par un mécanisme de chloruration ou de

    carbonatation. Par ailleurs, ces revêtements ne doivent modifier ni les propriétés mécaniques de

    l’acier, ni les propriétés physico-chimiques du béton. Ils ne doivent pas non plus être toxiques, ni

    onéreux.

    Dans cet objectif, nous avons cherché à mettre au point des revêtements peu coûteux et sans

    utiliser de solutions d’activation [KOU-04a], [ZIM-05]. Seuls les ions NO3- sont utilisés comme

    accélérateurs de phosphatation et les ions Ni2+, pour leur rôle actif dans la germination et la

    croissance des cristaux de phosphate [LOR-73].

    Ainsi, la composition du premier bain de phosphatation, est similaire à celle utilisée par

    Burokas (Tableau II. 1) et le rôle des divers constituants du bain sur la germination et la

    croissance de la couche est étudié. La pureté des produits chimiques utilisés et les concentrations

    des acides sont donnés en Annexe.

    Tableau II. 1 : Composition du bain de phosphatation [BUR-98].

    Constituant Zn2+ Ni2+ NO3- PO43-

    Concentration

    (Mol/L) 0,17 0,017 0,14 0,34

    La procédure de phosphatation que nous avons adoptée, dans ce cas, comporte trois étapes :

    1) la préparation de la surface du métal (décapage);

    2) la conversion chimique (phosphatation proprement dite);

    3) le post-traitement (rinçage et séchage à l’air froid).

    Pour caractériser la qualité de ce revêtement, des mesures de la résistance de polarisation

    (Rp) ont été réalisées parallèlement au traitement de phosphatation à l’aide d’un montage

    expérimental classique (§ Annexe, Figure 2).

    Ainsi, les essais sont structurés en trois parties :

    53

  • 1) la première partie regroupe les bains de phosphatation testés au départ, dont les

    constituants sont : le nitrate de zinc, l’oxyde de zinc, le sulfate de nickel et l’oxyde de nickel;

    2) la deuxième partie concerne la variation de la concentration des différents composants du

    bain choisi. Les modifications de la composition du revêtement de phosphate de zinc formé ont

    été également suivies;

    3) la formation du revêtement de phosphate par conversion chimique à différentes

    températures et pour des temps d’immersion différents a été étudiée dans la dernière partie. Les

    analyses effectuées (MEB, EDS et DRX) ont mis en évidence la morphologie et la composition

    du revêtement formé dans ces conditions.

    II.2. Différents bains de phosphatation testés II.2.1. Bain à base de nitrate de zinc (Zn(NO3)2*6H2O) (bain 1)

    Le premier bain de phosphatation testé présente un pH

  • 0 100 200 300 400 500 6006

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    R(o

    hm.c

    m2 )

    temps(s)

    50°C 55°C

    Figure II. 1 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier pendant 10 min de

    traitement dans le bain à base de Zn(NO3)2*6H20. Température= 50-55°C.

    Les images électroniques (MEB), après le traitement des échantillons sont reportées sur la

    Figure II. 2. Elles montrent une couche mince, noire et non uniforme liée à l’attaque du métal par

    l’acidité du bain.

    (a) 50°C

    (b) 55°C

    Figure II. 2 : Observations MEB des échantillons d’acier immergés dans la solution de

    phosphatation à base de Zn(NO3)2*6H20, pendant 10 min à deux températures: (a) 50°C et (b)

    55°C.

    55

  • Dans le Tableau II. 3 sont regroupés les pourcentages massiques de chaque élément obtenus

    à partir d’une analyse EDS.

    Tableau II. 3 : Composition du revêtement obtenu par conversion chimique, durant 10

    minutes, à 50°C et 55°C, dans le bain à base de Zn(NO3)2*6H20.

    Elément (% massique)

    Température O P Fe Zn

    50°C 10,0 ± 1,0 7,6 ± 1,0 45,1 ± 1,0 37,3 ± 1,0

    55°C 9,9 ± 1,0 9,5 ± 1,0 43,4 ± 1,0 37,2 ± 1,0

    Ces pourcentages massiques montrent une composition sensiblement similaire, quelle que

    soit la température. Le revêtement obtenu dans ces conditions est pauvre en phosphore. Il a 7,6%

    de phosphore à 50ºC et 9,5% de phosphore à 55ºC mais le pourcentage de zinc est le même

    (~ 37% Zn).

    Les valeurs de la Rp sont très faibles et restent similaires à celle de l’acier non revêtu. Dans

    ces conditions, il nous semble que l’acidité du bain utilisé a une influence sur la formation des

    cristaux de phosphate à la surface de l’acier.

    D’après la littérature [DON-00], [LI-04], [LOR-73], [SAH-87], le procédé de phosphatation

    fait intervenir une première réaction anodique correspondant à l’étape d’amorçage de la

    dissolution électrochimique du métal. Les principales réactions cathodiques qui lui sont couplées

    sont :

    Eq.II. 1 O2 + 4H+ + 4e- → 2H2O

    Eq.II. 2 H+ + e- → 1/2H2

    En milieu acide, la réaction cathodique dominante est la réduction des protons H+. Le

    dihydrogène qu’en résulte inhibe la formation du film du phosphate sur la surface de

    l’échantillon. Lorsque le pH diminue l’attaque de l’échantillon prédomine. Quand celui-ci

    augmente, la formation de phosphates intervient pour bloquer la surface.

    56

  • II.2.2. Bain à base d’oxyde de zinc et oxyde de nickel (bain 2)

    La littérature montre que les bains souvent utilisés sont à base d’oxyde de zinc [Li-04],

    [SHO-97]. En même temps, nous avons noté que le pH de la solution de phosphatation varie en

    fonction de la concentration d’acide nitrique dans le bain. En conséquence, nous avons préparé

    un bain à partir de ZnO et NiO et la concentration d’acide nitrique a été diminuée jusqu’à 0,08 M

    (Tableau II. 4).

    Tableau II. 4 : Composition du bain 2 à base de ZnO et NiO.

    Elément Zn2+ Ni2+ NO3- PO43-

    Concentration 0,17 M 0,017 M 0,08 M 0,34 M

    Composé ZnO NiO HNO3 H3PO4

    Quantité 13,77 g/L 1,275 g/L 5,5 mL/L 23,3 mL/L

    Dans ce bain dont le pH est 2,1, l’évolution de la Rp de l’échantillon montre que le

    revêtement de phosphate de zinc peut croître après environ 6 minutes de traitement. La valeur de

    Rp augmente jusqu’une valeur d’environ 100 Ω.cm2. Par contre, après 10 minutes, la cinétique de

    croissance de ce revêtement change, et une tendance de stabilisation de la Rp peut être remarquée

    (Figure II. 3).

    Les observations MEB (Figure II. 4) de la surface de l’échantillon revêtu montrent que le

    revêtement formé dans ce bain est non homogène et présente de grosses paillettes. Ces cristaux

    ne couvrent pas toute la surface de l’échantillon.

    57

  • 0 100 200 300 400 500 600 70050

    60

    70

    80

    90

    100

    110

    R(oh

    m.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 3 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier dans le bain 2 à base de

    ZnO et NiO. Température = 55 °C.

    (a) 50 µm

    (b) 100 µm

    Figure II. 4 : Observations MEB de l’échantillon d’acier immergé dans le bain à base

    d’oxydes (a)-50 µm et (b)-100 µm.

    L’analyse EDS de cet échantillon (Tableau II. 5), montre que le revêtement formé est

    beaucoup plus riche en phosphore (~ 20% P) que celui obtenu dans le bain 1 et contient un

    pourcentage constant de zinc (~ 33% Zn).

    58

  • Tableau II. 5 : Composition du revêtement obtenu par conversion chimique, dans le

    bain 2 à base d’oxydes (NiO et ZnO).

    Elément O P Fe Zn

    % massique 9,3 ± 1,0 20,9 ± 1,0 36,9 ± 1,0 32,9 ± 1,0

    II.2.3. Bain à base de ZnO et NiSO4*6H20 (bain 3)

    Les bains 1 et 2 sont des solutions aqueuses contenant acide phosphorique, oxyde de zinc,

    acide nitrique (comme accélérateur) et Ni2+ (comme catalyseur, activateur). Les valeurs du pH du

    bain de phosphatation cristalline (1,8 à 2,5) et les observations faites sur les échantillons

    confirment celles de la littérature [LOR-73].

    Dans le bain 2, la diminution de la concentration de l’acide nitrique a entraîné une

    diminution de la dissolution d’oxyde de nickel. C’est la raison pour laquelle nous avons

    remplacé, dans le bain 3, l’oxyde de nickel par le sulfate de nickel (NiSO4*6H2O). Ce dernier se

    dissout totalement dans ce milieu dont le pH est de 2 à 2,5. La composition de ce bain 3 est notée

    dans le Tableau II. 6.

    Tableau II. 6 : Composition du bain 3 à base d’oxyde de zinc et NiSO4*6H2O.

    Elément Zn2+ Ni2+ NO3- PO43-

    Concentration 0,17 M 0,017 M 0,08 M 0,34 M

    Composé ZnO NiSO4*6H2O HNO3 H3PO4

    Quantité 13,77 g/L 4,47 g/L 5,5 mL/L 23,3 mL/L

    L’évolution de la résistance de polarisation de l’échantillon a été suivie dans les mêmes

    conditions expérimentales. La Figure II. 5 montre que la cinétique de croissance est faible

    pendant les trois premières minutes. Durant les cinq minutes suivantes, la Rp augmente de 70

    Ω.cm2 par rapport à celle mesurée au départ. Une tendance de saturation est enregistrée après 10

    minutes de phosphatation.

    59

  • 0 100 200 300 400 500 600 70060

    80

    100

    120

    140

    160

    R(oh

    m.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 5 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier dans le bain 3 à base de

    ZnO et NiSO4*6H2O. Température=55 °C.

    Les observations MEB (Figure II. 6) montrent que le dépôt réalisé à la température de 55ºC,

    pendant 10 min, dans le bain 3, favorise la formation d’une couche cristalline contenant environ

    70,5% Zn et 8,0% P (Tableau II. 7).

    Tableau II. 7 : Composition du revêtement obtenu par conversion chimique dans le bain à

    base de ZnO et NiSO4*6H2O.

    Elément O P Fe Zn

    % massique 7,3 ± 1,0 8,0 ± 1,0 14,2 ± 1,0 70,5 ± 1,0

    Les résultats différents entre le bain 2 et le bain 3 peuvent être expliqués par une faible

    concentration en Ni2+ dans le bain 2 à cause d’une dissolution partielle d’oxyde de nickel.

    La taille des cristaux formés à partir du bain 3 est beaucoup plus grande que celle formés

    dans le bain 2. Il nous semble que le nickel favorise la germination, bien qu’il ne rentre pas dans

    le dépôt.

    60

  • (a) 50 µm (b) 100 µm

    Figure II. 6 : Observations MEB (a)-50 µm et

    (b)-100 µm de l’acier immergé dans le bain à base de ZnO et NiSO4*6H2O.

    II.2.4. Bain 4 à base d’oxyde de zinc (sans activateur)

    Pour analyser l’effet de la concentration en Ni2+ sur la germination et la croissance de la

    couche de phosphate formée sur acier, nous avons procédé à l’élaboration de ce revêtement dans

    les mêmes conditions expérimentales et en absence de Ni2+ dans le bain.

    Le bain 4 contient : oxyde de zinc, acide nitrique et acide phosphorique (Tableau II. 8). Il

    est remarquable par sa simplicité.

    Tableau II. 8 : Composition du bain 4 à base d’oxyde de zinc.

    Elément Zn2+ Ni2+ NO3- PO43-

    Concentration 0,17 M 0 M 0,08 M 0,34 M

    Composé ZnO NiSO4*6H2O HNO3 H3PO4Quantité 13,77 g/L 0 g/L 5,5 mL/L 23,3 mL/L

    L’évolution de la résistance de polarisation du revêtement de phosphate durant 10 min de

    traitement de l’échantillon dans ce bain est présentée dans la Figure II. 7. Cette courbe montre

    que la couche de phosphate commence à se former après environ quatre minutes. De plus, la

    cinétique de croissance de cette couche est beaucoup plus faible par rapport à celle observée

    précédemment dans les bains 2 et 3.

    61

  • 0 100 200 300 400 500 60040

    60

    80

    100

    120

    R(oh

    m.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 7 : Evolution de la résistance de polarisation d’acier dans le bain 4.

    Température= 55°C.

    Les observations MEB des cristaux obtenus dans ce bain montrent que les cristaux sont

    beaucoup plus petits et couvrent presque la totalité de la surface de l’acier (Figure II. 8).

    (a) 50 µm (b) 100 µm

    Figure II. 8 : Observations MEB (a)-50 µm et (b)-100 µm de l’acier immergé

    dans le bain 4.

    Leur analyse EDS est présentée dans le Tableau II. 9. On note que la composition de ce

    revêtement reste semblable à celle obtenue en présence de Ni2+ dans le bain 3.

    62

  • Tableau II. 9 : Composition du revêtement élaboré par conversion chimique

    dans le bain 4.

    Elément O P Fe Zn

    % massique 7,1 ± 1,0 8,5 ± 1,0 12,20 ± 1,0 72,3 ± 1,0

    Dans ces conditions, la superposition des courbes de résistance de polarisation obtenues

    lors du traitement de l’échantillon dans les bains 2, 3 et 4 (Figure II. 9) montre que la valeur la

    plus élevée de résistance de polarisation de la couche formée est obtenue dans le bain 3, à base de

    NiSO4*6H2O. Ceci explique naturellement l’utilisation du sulfate de nickel dans tous les bains de

    phosphatation étudiés par la suite.

    Dans ces trois bains, nous avons remarqué la formation d’un précipité blanc au fond du bain

    de phosphatation dès que la température dépasse 40°C.

    L’analyse DRX de ce précipité a mis en évidence des pics d’hopéite (h) et de

    phosphophyllite (p), (Figure II. 10a), alors qu’en absence de l’échantillon on ne note que la

    présence de pics d’hopéite (Figure II. 10b).

    0 100 200 300 400 500 600 700

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    (c)

    (b)

    (a)

    0 M Ni2+

    0,017 M Ni2+(NiO) 0,017 M Ni2+(NiSO4*6H2O)

    R(oh

    m.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 9 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier immergé pendant 10 min

    dans le bain 2 (a), le bain 3 (b) et le bain 4 (c). Température=55ºC.

    La littérature ([GUE-99], [LOR-73]) montre qu’un traitement de phosphatation conduit à la

    formation du phosphates de zinc de type hopéite Zn3(PO4)2*4H2O et de type phosphophyllite

    63

  • Zn2Fe(PO4)2*4H2O. En effet, les bains utilisés ne sont pas agités, dans ces conditions le

    renouvellement de la solution au niveau de l’acier est faible [PSY-90]. Par conséquent, la

    formation de la phosphophyllite est liée à la présence des cations métalliques (Fe2+) au voisinage

    de l’échantillon [CAS-01], [FRO-04]. Leur apparition est liée à l’attaque acide de l’échantillon.

    10 20 30 40 50 60 700

    1000

    2000

    3000

    4000

    p

    p

    pp

    h hh

    hh

    h

    hhhh

    h

    h

    Inte

    nsité

    (Cps

    )

    2θ/°

    (a) h + p (b) h

    Figure II. 10 : Diffractogramme des rayons X du précipité formé au fond du bain de

    phosphatation: (a) en présence de l’acier et (b) sans l’acier.

    II. 3. Etude des paramètres expérimentaux

    La précipitation de phosphates de zinc, lorsque la température du bain 3 atteint 40°C, nous

    a conduit à modifier la concentration des constituants de ce bain et à étudier leur effet sur la

    formation de la couche de phosphate.

    Ainsi la composition du nouveau bain noté 5 est la suivante :

    • 10,75 mL/L d’acide phosphorique (H3PO4) ;

    • 5,5 g/L d’oxyde de zinc (ZnO );

    • 3,3 mL/L d’acide nitrique (HNO3);

    • 1,275 g/L de sulfate de nickel (NiSO4 *6H2O).

    64

  • II.3.1. Influence de la concentration en ions nitrates (NO3-)

    Trois solutions ont été réalisées avec des concentrations différentes en acide nitrique :

    1,1 mL/L (a), 2,2 mL/L (b) et 3,3 mL/L (c). L’évolution de la résistance de polarisation de

    l’échantillon, durant 10 min de traitement, à 55ºC, est présentée dans la Figure II. 11. Cette

    évolution peut être expliquée par une forte attaque acide de l’échantillon traité dans la solution (c)

    qui contient 3,3 mL/L de HNO3, ce qui favorise la formation plus rapide du revêtement de

    phosphate. Par contre, si la concentration en acide nitrique est augmentée (plus de 4,4 mL/L de

    HNO3), le pH du bain de phosphatation est dans ce cas inférieur à 1,8 et le revêtement de

    phosphate formé est médiocre. En revanche, si la concentration en acide nitrique est plus faible

    (1,1 mL/L et 2,2 mL/L HNO3), la précipitation du phosphate de zinc a lieu au fond du bain et non

    pas sur la surface de l’échantillon.

    Dans les trois cas étudiés, on observe une tendance de saturation, traduisant une diminution

    de la cinétique, après un traitement de 7 à 8 min.

    Ces résultats sont confirmés par les observations MEB (Figure II. 12) et par l’analyse EDS.

    Les photographies MEB montrent de grands cristaux qui se forment dans le bain à faible

    concentration en ions nitrate NO3- (1,1 mL/L et 2,2 mL/L HNO3), lorsque des fins cristaux

    (2-5 µm) ont été obtenus dans le bain riche en acide nitrique (3,3 mL/L HNO3). L’analyse EDS

    effectuée sur la surface de l’échantillon phosphaté dans ce bain montre que les cristaux sont

    riches en zinc (59,5% Zn) et pauvres en phosphore (7,1% P).

    65

  • 0 100 200 300 400 500 60040

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200 c

    b

    aR(

    ohm

    .cm

    2 )

    temps (s)

    (a) (b) (c)

    Figure II. 11 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier traité pendant 10 min

    dans des bains de phosphatation contenant différentes concentrations en acide nitrique:

    (a) 1,1 mL/L, (b) 2,2 mL/L et (c) 3,3mL/L. Température = 55°C.

    La composition globale du revêtement obtenu dans ces trois bains a mis en évidence que la

    proportion de zinc augmente avec la concentration en acide nitrique (33,8% Zn dans le

    revêtement préparé à partir de la solution (a) et 59,5% Zn dans le cas de la solution (c)). Dans le

    même temps, les pourcentages massiques de phosphore diminuent (Tableau II.10).

    Tableau II. 10 : Composition du revêtement, obtenu par conversion chimique, durant 10

    min, à 55°C, à différentes concentrations en acide nitrique : 1,1 mL/L, 2,2 mL/L et

    3,3 mL/L HNO3.

    Elément (% massique)

    Concentrations

    en HNO3O P Fe Zn

    (a) 1,1 mL/L 13,5± 1,0 16,9± 1,0 35,9± 1,0 33,8± 1,0

    (b) 2,2 mL/L 9,1± 1.0 9± 1,0 26,3± 1,0 55,7± 1,0

    (c) 3,3 mL/L 7,1± 1,0 8,7± 1,0 24,7± 1,0 59,5± 1,0

    66

  • (a) 1,1 mL/L (b) 2,2 mL/L

    (c) 3,3 mL/L (d) acier

    Figure II. 12 : Observations MEB de la surface de l’acier après 10 minutes de traitement

    dans le bain de phosphatation avec : (a) 1,1mL/L HNO3, (b) 2,2mL/L HNO3 (c) 3,3m/L HNO3 et

    (d) après le décapage. Température = 55 °C.

    On remarque une évolution de la taille des cristaux en fonction de la teneur en acide

    nitrique. Si la concentration en acide nitrique augmente, la taille des cristaux diminue de

    15-25 µm (solution a et b) jusqu’à ~ 5-10 µm (solution c). Par contre, la composition du

    revêtement obtenu dans les solutions b et c est semblable.

    Les observations au MEB montrent que le revêtement le plus dense et le plus compact est

    obtenu avec 3,3 mL/L HNO3.

    67

  • II.3.2. Influence de la concentration en ions nickel (Ni+2)

    Pour étudier l’influence de la concentration en ions nickel, trois solutions ont également été

    préparées, avec des compositions différentes en sulfate de nickel: 0 g/L (a), 1,275 g/L (b) et 2,55

    g/L NiSO4*6H2O (c) et ayant les mêmes concentrations en acide phosphorique, acide nitrique et

    zinc que celles du bain 5.

    L’évolution de la résistance de polarisation des échantillons traités durant dix minutes

    d’immersion (Figure II. 13) dans ces trois solutions est similaire à celle obtenue dans les

    solutions à différentes concentrations en acide nitrique (Figure II. 11). En effet, la cinétique de

    croissance dans les solutions (a) et (c) est très faible alors que, pour l’échantillon traité dans la

    solution (b) la cinétique est plus importante (Figure II. 13b). En absence du nickel dans le bain, la

    croissance de la couche est limitée et la structure se présente sous forme de plaquettes spécifiques

    pour l’hopéite [KOU-04a]. Par contre lorsque la concentration en ions nickel (Ni+2) est élevée, le

    nombre de centres actifs sur la structure est important et le processus de formation des cristaux

    est beaucoup plus rapide. Le revêtement est alors constitué de gros cristaux non uniformes qui ne

    couvrent pas totalement la surface de l’acier (Figure II. 13).

    L’analyse EDS et les observations MEB (Figure II. 14) confirment l’évolution de la

    résistance de polarisation. En effet, le revêtement obtenu en absence de Ni2+ (bain (a)) contient

    27,9% Zn et 14,9 % P. Cette composition est similaire à la composition du revêtement formé

    dans le bain (c). Cette couche est pauvre en Zn et riche en P. Par contre, le revêtement formé sur

    l’échantillon dans le bain, noté b, est pauvre en P et riche en Zn (Tableau II. 11).

    68

  • 0 100 200 300 400 500 60040

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    (c)

    (b)

    (a)

    (a) (b) (c)

    R (o

    hm.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 13 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier pendant 10 min

    d’immersion dans des bains de phosphatation contenant différentes concentrations en ions

    nickel : (a) 0 g/l, (b) 1,275g/l et (c) 2,55g/l NiSO4*6H2O. Température= 55 °C.

    Tableau II. 11 : Composition du revêtement élaboré par conversion chimique, 10 min, à

    55°C, à différentes concentrations en ions nickel : (a) 0 g/L, (b) 1,275g/L et (c) 2,55g/L

    NiSO4*6H2O. Température = 55 °C.

    Elément (% massique) Concentrations

    en NiSO4*6H2O O P Fe Zn

    (a) 0 g/L 13,6± 1,0 14,9± 1,0 43,6± 1,0 27,9± 1,0

    (b) 1,275g/L 7,1± 1,0 8,7± 1,0 24,7± 1,0 59,5± 1,0

    (c) 2,55g/L 16,8± 1,0 16,3± 1,0 35,5± 1,0 31,3± 1,0

    69

  • (a) 0 g/L NiSO4*6H2O

    (b) 1,275 g/L NiSO4*6H2O

    (c) 2,55 g/L NiSO4*6H2O

    (d) acier

    Figure II. 14 : Observations MEB de la surface de l’acier après 10 minutes de traitement

    dans le bain de phosphatation avec: (a) 0 g/L, (b) 1,275 g/L, (c) 2,55 g/L NiSO4*6H2O et (d )

    l’acier après décapage. Température = 55 °C.

    II.3.3. Influence du rapport ][

    ][

    43POHZnO

    La littérature a montré que la plupart des bains de phosphatation ont été développés pour

    des faibles concentrations en Zn+2 [YIN-95]. Les auteurs soulignent également l’importance de la

    proportion Zn+2/PO4-3 sur la formation des cristaux de phosphate de zinc. Dans notre cas, un

    ajustement du rapport ][

    ][

    43POHZnO a donc été mis en application pour améliorer la germination

    cristalline et en particulier pour former des cristaux permettant un recouvrement total de la

    70

  • surface. A partir du bain 5 pour lequel ce rapport est 0,35 (b), deux solutions ont été formulées:

    (a) 0,3 et (c) 0,4, en modifiant uniquement la quantité, d’oxyde de zinc.

    L’évolution de la résistance de polarisation lors du traitement de l’échantillon montre des

    valeurs très basses dans le cas des bains pauvres et riches en zinc (a) et (c) (Figure II. 15).

    0 100 200 300 400 500 60040

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    (c)

    (b)

    (a)R(o

    hm.c

    m2 )

    temps (s)

    (a) (b) (c)

    Figure II. 15 : Evolution de la résistance de polarisation de l’acier pendant 10 min du

    traitement dans des bains de phosphatation avec différents rapports ][

    ][

    43POHZnO :

    (a) 0,3, (b) 0,35 et (c) 0,4.

    Lorsque le rapport ][

    ][

    43POHZnO = 0,3, les observations MEB (Figure II. 16a) ne montrent que

    la formation de quelques gros cristaux de phosphate à la surface de l’échantillon. Ce rapport

    représente la limite de l’acidité du bain pour le traitement de phosphatation [KOU-04a]. Ces

    observations ont rendu moins intéressante ce revêtement. Le bain riche en zinc (r = 0,4) a un pH

    de 2,3. Plusieurs phénomènes peuvent entrer en jeux: l’activation de la surface par des ions

    nickel, l’accélération par l’acide nitrique, la formation et la croissance des gros cristaux,

    phénomènes qui se trouvent en compétition (Figure II. 16c). En effet, comme la formation du

    dépôt est tardive, l’acier est exposé environ cinq minutes à l’attaque acide, ce qui entraîne la

    formation d’un dépôt pauvre en zinc (Tableau II. 12).

    71

  • (a) 0,3 (b) 0,35

    (c) 0,4

    (d) acier

    Figure II. 16: Observations MEB de la surface d’acier après 10 minutes de traitement dans

    des bains de phosphatation avec différents rapports ][

    ][

    43POHZnO : (a) 0,3, (b) 0,35 et (c) 0,4 et (d)

    après décapage. Température = 55 °C.

    Pour l’échantillon phosphaté dans le bain (b), ayant un rapport ][

    ][

    43POHZnO = 0,35, on note un

    recouvrement total de la surface par des petits cristaux bien formés et uniformes. L’analyse EDS,

    montre que ces cristaux contiennent environ 59% Zn et 8% P. La morphologie et la composition

    du revêtement obtenu dans ces conditions contribuent à une augmentation de la résistance à la

    corrosion de l’acier phosphaté.

    72

  • Tableau II. 12 : Composition du revêtement obtenu par conversion chimique, après 10 min

    de traitement, dans des bains de phosphatation avec différents rapports ][

    ][

    43POHZnO .

    Elément (% massique)

    ][][

    43POHZnO O P Fe Zn

    (a) 0,3 5,3 ± 1,0 5,3 ± 1,0 50,6 ± 1,0 38,8± 1,0

    (b) 0,35 7,1 ± 1,0 8,7 ± 1,0 24,7 ± 1,0 59,5 ± 1,0

    (c) 0,4 12,5 ± 1,0 15,2 ± 1,0 42,6 ± 1,0 29,7 ± 1,0

    Conclusion

    Il ressort de cette étude que l’acier doux peut être phosphaté par immersion, entre 3 et 10

    min, à 55 °C dans un bain avec la composition optimale suivante :

    • Acide phosphorique (H3PO4) 10,75 mL/L;

    • Oxyde de zinc (ZnO) 5,5 g/L;

    • Acide nitrique (HNO3) 3,3 mL/L;

    • Sulfate de nickel (NiSO4 *6H2O) 1,275 g/L

    Ces conditions sont adoptées dans la suite de cette étude de la phosphatation par conversion

    chimique d’acier doux.

    73

  • II.4. Influence des paramètres de phosphatation

    II.4.1. Influence de la température

    Le bain 5 a été utilisé à trois températures: (a) 45°C, (b) 50°C et (c) 55°C. En parallèle, la

    croissance du revêtement a été évaluée par des mesures de résistance de polarisation. Les valeurs

    de la Rp ne suggèrent pas la quantité d'une couche formée, mais elles fournissent des informations

    concernant sa cinétique de formation. L'évolution de cette dernière (Figure II. 17) montre un

    temps de latence d’environ 120 s, suivie de la croissance du revêtement de phosphate plus ou

    moins rapide en fonction de la température du bain. À 45°C, la variation de la résistance de

    polarisation n'était pas significative. Les observations sur l’échantillon ont montré des zones non

    recouvertes sur la surface de l’acier. À 50°C et 55°C, la vitesse de formation du revêtement de

    phosphate, pendant les 180 premières secondes, est lente et elle augmente rapidement durant les

    240 secondes suivantes. Après 420 s la vitesse du processus de phosphatation diminue.

    0 100 200 300 400 500 60040

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200 (c)

    (b)

    (a)

    (a) 45°C (b) 50°C (c) 55°C

    R(o

    hm.c

    m2 )

    temps(s)

    Figure II. 17 : Evolution de la résistance de l’acier pendant 10 minutes de traitement dans

    le bain 5, à différentes températures: (a) 45°C, (b) 50°C et (c) 55°C.

    Les observations MEB du revêtement de phosphate obtenu après 600 s d’immersion à

    différentes températures sont présentées sur la Figure II. 18. À 45°C et à 50°C les grains formés

    74

  • ne couvrent pas totalement la surface, ce qui explique les valeurs faibles de la Rp enregistrées. Par

    contre, à 55°C, des fins cristaux couvrent entièrement la surface du substrat.

    (a) acier (b) 45 °C

    (c) 50°C (d) 55 °C

    Figure II. 18 : Observations MEB de la surface de l’acier (a) après décapage et après 10

    minutes de traitement dans le bain 5 à différentes températures : (b) 45°C, (c) 50°C, (d) 55°C.

    La composition de ces revêtements obtenus à partir d’une analyse EDS est présentée dans le

    Tableau II. 13. A 45 °C, il est constitué de 16,6% P et 27,6% Zn. La température de 50 °C permet

    la croissance de grains de petite taille. À cette température la couche contient 13,5% P et 32% Zn.

    A une température de 55 °C, la cristallisation est uniforme et la formation de grains plus

    fins est favorisée; dans ces conditions, le revêtement est riche en zinc. En effet, l’augmentation de

    la température du bain entraîne une augmentation de la concentration en zinc et une diminution

    de celle du phosphore.

    75

  • Tableau II. 13 : Composition du revêtement par conversion chimique, après 10 min de

    traitement dans le bain 5, à différentes températures : (a) 45°C, (b) 50°C et (c) 55°C.

    Elément (% massique) Température

    O P Fe Zn

    45°C 38 ± 1,0 16,6 ± 1,0 17,8 ± 1,0 27,6 ± 1,0

    50°C 11 ± 1,0 13,5 ± 1,0 43,5 ± 1,0 32 ± 1,0

    55°C 7 ± 1,0 8,7 ± 1,0 24,7 ± 1,0 59,6 ± 1,0

    II.4.2. Influence du temps de phosphatation

    Les observations MEB après différentes durées d’immersion dans le bain 5, à 55°C, sont

    présentées sur la Figure II. 19.

    Après 3-5 min, quelques cristaux croissent rapidement pour former des grandes «aiguilles»

    d’environ 7-15 µm [LI-04]. Par contre, après 10 minutes de phosphatation, la surface a été

    entièrement couverte par des cristaux de phosphate de ce type. Leur taille est de 2-8 µm, avec une

    moyenne d’environ 5 µm. Par comparaison, la taille des cristaux à 3 et 5 min est comprise entre

    10-20 µm (Figure II. 19c et d). En conclusion, si le temps d’immersion augmente, une diminution

    de la taille des cristaux peut être observée.

    Le potentiel de corrosion de l’acier, mesuré en parallèle, a une évolution similaire. La

    Figure II. 19 montre que le potentiel de corrosion augmente de -570 mV/ECS jusqu’environ

    -520 mV/ECS. Jusqu'à 3 min de phosphatation, l’évolution du potentiel libre de corrosion est plus

    ou moins rapide. Entre 3 et 7 min, l’évolution est uniforme (presque la même vitesse de

    croissance). Après 7 min de phosphatation une stabilisation au niveau du potentiel de corrosion a

    été enregistrée.

    A partir de ces résultats nous pouvons distinguer trois étapes lors de la formation du

    revêtement de phosphate:

    (a) une période d’incubation d’environ 1 min nécessaire à l’activation de la surface

    métallique;

    (b) une étape de croissance de cristaux de phosphate (1-7 min) [KOU-04b], [LIA-06];

    76

  • (c) une étape de saturation attribuée à la modification du pH à l’interface échantillon -

    solution de phosphatation [JEG-06].

    Les analyses EDS de la couche obtenue après 10 minutes de traitement, ont montré qu’elle

    contient 59,6% zinc et 8,7% de phosphore (Tableau II. 14). Dans ce cas, le pourcentage massique

    de zinc, dans le dépôt est plus élevé que celui des essais effectués durant 3 et 5 minutes. Quant à

    la composition du phosphore, elle diminue de 16,4%, après 3 minutes à 8,7% après 10 min de

    traitement.

    Pote

    ntie

    l (V/

    ECS)

    Temps (s)

    Pote

    ntie

    l (V/

    ECS)

    Temps (s)

    Figure II. 19 : Observations MEB de la surface de l’acier après: (a) décapage, (b) 0,3, (c)

    3, (d) 5, (e) 10 min de traitement dans le bain 5, à 55°C et évolution du potentiel libre pendant la

    phosphatation.

    77

  • Tableau II. 14 : Composition du revêtement obtenu par conversion chimique dans le bain 5,

    à 55°C, après 3, 5, 10 min de traitement.

    Elément (% massique)

    Temps O P Fe Zn

    3 min 38,2 ± 1,0 16,4 ± 1,0 20,2 ± 1,0 25,2 ± 1,0

    5 min 30,2 ± 1,0 15 ± 1,0 23,8 ± 1,0 31 ± 1,0

    10 min 7 ± 1,0 8,7 ± 1,0 24,7 ± 1,0 59,6 ± 1,0

    II.4.3. Structure de la couche de phosphate

    Afin de déterminer la structure de la couche formée, des analyses de DRX ont été

    effectuées sur des substrats non phosphatés et phosphatés (Figure II. 20). Ces analyses montrent

    pour l’acier non revêtu des pics caractéristiques du fer. L’échantillon phosphaté durant une

    minute, n’a pas montré de différence par rapport au spectre du substrat. L’épaisseur de la couche

    formée dans ce cas, et son uniformité sont inférieures à la limite de détection par cette technique.

    Par contre, le diffractogramme du substrat revêtu, montre l’apparition de nouveaux pics autres

    que ceux du fer. Ces pics sont caractéristiques de l’hopéite (Zn3(PO4)2*4H2O) et de la

    phosphophyllite (Zn2Fe(PO4)*4H2O) [CAS-01], [FLI-01], [FRO-04], [GUE-99], [PAW-99].

    La formation de ces deux composés, peut être schématisée selon les deux réactions (Eq.II. 3

    et Eq.II. 4) :

    Eq.II. 3 3Zn+2 + 2H2PO4- + 4H2O → Zn3(PO4)2*4H2O + 4H+

    Eq.II. 4 2Zn+2 + Fe+2 +2H2PO4- + 4H2O → Zn2Fe(PO4)2*4H2O + 4H+

    Ces deux réactions ont lieu dans le traitement de phosphatation par conversion chimique

    [DON-00], [LOR-73].

    78

  • 10 20 30 40 50 60 70

    (c)

    55°C

    p: phosphophylliteh: hopéitep+h: phosphophyllite et hopéite

    5 min

    p

    pp

    h

    hhhh

    h

    α-Fe

    α-Fe

    p +h p +hp +hh

    p

    2θ/ °

    10 20 30 40 50 60 70

    (b)

    55°C

    3 min

    p

    pph

    hhhh

    h

    α-Fe

    α-Fe

    p +h p +hp +hhp

    p: phosphophylliteh: hopéitep+h: phosphophyllite et hopéite

    2θ/ °

    10 20 30 40 50 60 70

    (a)α-Fe

    α-Fe

    2θ/ °

    Figure II. 20 : Diffractogramme de l’acier (a) non phosphaté et phosphaté dans le bain 5, à

    55°C, après : (b) 3 min et (c) 5 min de traitement.

    79

  • II.4.4. Evolution du poids et de l’épaisseur du revêtement

    Poids du revêtement

    Dans le but de clarifier la cinétique de la formation du revêtement de phosphate sur la

    surface de l’acier doux, des mesures du poids de cette couche ont été réalisées. La procédure

    utilisée pour prélever ces valeurs a été celle utilisée par Zimmerman dans ses études [ZIM-05].

    Au début, la vitesse de formation du revêtement est très lente. À ce moment-là, le gain de

    masse dû à la formation du revêtement de phosphate serait compensé par la dissolution du fer, qui

    apparaît alors être la réaction principale (Figure II. 21).

    0 3 6 9 12 150

    2

    4

    6

    8

    10

    55°C, bain 5

    Temps (min)

    Poid

    s de

    cou

    che

    (g/m

    2 )

    Figure II. 21 : Influence de la durée du traitement de phosphatation sur le poids de la

    couche formée sur un substrat d’acier doux.

    Après 3 minutes, le poids du revêtement augmente rapidement. C'est l'étape où le phosphate

    de zinc précipite sur la surface d’acier et le poids du revêtement augmente jusqu’environ 7,5

    g/m2. Après approximativement 10 min, la cinétique de formation de la couche est lente et en

    conséquence le poids du revêtement reste constant.

    80

  • Par ailleurs, des résultats similaires ont été obtenus dans des conditions opératoires

    différentes, comme par exemple le bain de phosphatation "trication", avec un ajout d’additifs ou à

    l’aide d’un courant imposé [NIU-06], [SHO-97], [SIN-02].

    La comparaison des résistances de polarisation, des variations du potentiel d’électrode et du

    poids de la couche de phosphate prouve que les augmentations de la résistance de polarisation et

    du potentiel sont liées aux processus de croissance du phosphate de zinc

    (Figure II. 17c, II. 19 et II. 21). Ceci donne des nouvelles applications à ces deux techniques

    électrochimiques assez simples.

    Epaisseur

    Les valeurs portées dans le Tableau II. 15 représentent une moyenne de 20 mesures

    effectuées à différents endroits de l’acier revêtu à 55 °C par conversion chimique, à l’aide du

    MEB par examen sur coupes.

    Tableau II. 15: Epaisseur du revêtement obtenu par conversion chimique à 55°C.

    Revêtement étudié Temps (min) Epaisseur (µm)

    3 2

    5 4

    10 7

    Conversion chimique à 55°C

    15 10

    Jusqu’à 3 min du traitement, le revêtement est caractérisé par une faible épaisseur. Ensuite,

    elle augmente rapidement de 2 jusqu’à 7 µm. Pour se stabiliser après 15 min de traitement à

    ~10µm.

    L’évolution de l’épaisseur est en accord avec l’évolution du poids de la couche et avec la

    littérature [LI-04], [WEN-96].

    81

  • II.5. Conclusion

    Cette étude a montré qu’il est possible de phosphater l’acier doux dans un bain de

    phosphatation contenant de l’acide phosphorique, de l’acide nitrique, des ions zinc et nickel. Les

    conditions opératoires, dans lesquelles un revêtement uniforme de phosphate de zinc bien

    cristallisé est obtenu, ont été aussi déterminées.

    L’effet des ions nickel sur la structure du revêtement de phosphate formé a été montré: ils

    donnent lieu à un revêtement uniforme, dense et constitué de petits cristaux. L’étude

    électrochimique et les observations MEB ont montré le rôle des ions nitrate, nickel et zinc sur la

    formation du revêtement de phosphate.

    L’analyse EDS des revêtements de phosphate a mis en évidence qu’ils se composent de

    zinc, fer, oxygène et phosphore. Les pourcentages massiques de zinc et de phosphore sont bien

    influencés par les conditions opératoires employées. Les diffractogrammes DRX ont montré qu’il

    s’agit d’un revêtement de phosphate de zinc, constitué d’hopéite, et d’une faible proportion de

    phosphophyllite.

    L’augmentation de la concentration en acide nitrique entraîne la diminution du pH du bain

    de phosphatation et le revêtement ne se forme pas. Une faible concentration en acide nitrique

    donne un pH plus élevé et le phosphate précipite dans le bain de phosphatation.

    Une concentration élevée en ions nickel et zinc favorise la formation d’un revêtement

    constitué de cristaux de grandes tailles.

    La formation du revêtement de phosphate de zinc a été résumée en trois étapes :

    (a) une période d’incubation d’environ 1 min, (b) une étape de croissance du

    revêtement et (c) une étape de saturation.

    D’une part, les mesures du poids de la couche ont montré que le revêtement de conversion

    chimique sur l’acier doux est similaire à d’autres couches trouvées dont rend compte la

    littérature.

    D’autre part, l’évolution de la résistance de polarisation et du potentiel libre de corrosion

    sont en concordance avec l’évolution du poids de la couche.

    82

    Pont d'embarquementPage de titreEcoles doctorales 2007DédicaceRemerciementsRésumé - AbstractSommaireIntroduction généraleChapitre I : Etude bibliographiqueChapitre II : Elaboration de revêtements de phosphate par conversion chimiqueII.1. IntroductionII.2. Différents bains de phosphatation testésII.2.1. Bain à base de nitrate de zinc (Zn(NO3)2*6H2O) (bain 1)II.2.2. Bain à base d’oxyde de zinc et oxyde de nickel (bain 2)II.2.3. Bain à base de ZnO et NiSO4*6H20 (bain 3)II.2.4. Bain 4 à base d’oxyde de zinc (sans activateur)

    II. 3. Etude des paramètres expérimentauxII.3.1. Influence de la concentration en ions nitrates (NO3-)II.3.2. Influence de la concentration en ions nickel (Ni+2)II.3.3. Influence du rapport [ZnO]/[H3PO4]

    II.4. Influence des paramètres de phosphatationII.4.1. Influence de la températureII.4.2. Influence du temps de phosphatationII.4.3. Structure de la couche de phosphateII.4.4. Evolution du poids et de l’épaisseur du revêtement

    II.5. Conclusion

    Chapitre III. Elaboration de revêtements de phosphate par traitement électrochimique cathodiqueChapitre IV. Comportement à la corrosion de l'acier revêtu de phosphate en milieu neutre chloruré ou carbonatéChapitre V. Comportement à la corrosion de l'acier revêtu de phosphate en milieu alcalin ou cimentaireConclusion générale et PerspectivesRéférences bibliographiquesAnnexe: Matériel, méthodes expérimentales et conditions opératoiresFolio administratif

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