efficacité de l’anakinra dans la chondrocalcinose articulaire : rapport de trois cas

2
368 Lettres à la rédaction / Revue du rhumatisme 79 (2012) 367–375 Tableau 2 Caractéristiques de l’immunoglobuline monoclonale en cas d’association avec une spondylarthrite. Gammapathie monoclonale Littérature (%) Série actuelle (%) IgG 44 60 IgA 40 10 IgM 12 30 Chaines légères 4 0 Kappa 70 55 Lambda 30 45 MGUS 43 70 Une telle association peut sembler fortuite en première analyse, mais Brown et al. [7] ont évalué le risque relatif de myélome mul- tiple à 2,29 (intervalle de confiance à 95 % : 1,55–3,40) et de MGUS à 2,02 (1,14–3,56) chez les vétérans américains atteints de SA. Pour la GM, le recul disponible pour les patients révèle une sta- bilité pour les cas de MGUS, et en particulier, il n’a pas été observé d’évolution de la GM sous traitement par anti-TNF pour la SpA dans cinq de nos cas, avec un recul d’un à cinq ans. Il n’apparaît pas de particularité de la SpA en cas de GM associée, notamment l’atteinte périphérique ou les manifestations extra-articulaires ne paraissent pas plus fréquentes (30 %) que dans la forme classique ; mais la fréquence moindre de HLA-B27, observée dans notre série (45 %), avait déjà été signalée par Renier et al. (40 %) [6]. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela- tion avec cet article. Références [1] Wendling D, Didier JM, Seilles E. Serum secretory immunoglobulins in ankylo- sing spondylitis. Clin Rheumatol 1996;15:590–3. [2] Appel H, Kuhne M, Spiekermann S, et al. Immunohistologic analysis of zyga- pophyseal joints in patients with ankylosing spondylitis. Arthritis Rheum 2006;54:2845–51. [3] Cunnane G, Bresnihan B, FitzGerald O. Immunohistologic analysis of peripheral joint disease in ankylosing spondylitis. Arthritis Rheum 1998;41:180–2. [4] Lin Q, Gu JR, Li TW, et al. Value of the peripheral blood B-cells subsets in patients with ankylosing spondylitis. Chin Med J (Engl) 2009;122:1784–9. [5] Wendling D. Interleukin-6 as a therapeutic target in spondylarthritis: comment on the article by Tanaka et al. Arthritis Care Res (Hoboken) 2010;62:745. [6] Renier G, Renier JC, Gardembas-Pain M, et al. Ankylosing spondylitis and mono- clonal gammopathies. Ann Rheum Dis 1992;51:951–4. [7] Brown LM, Gridley G, Check D, Landgren O. Risk of multiple myeloma and monoclonal gammopathy of undetermined significance among white and black male United States veterans with prior autoimmune, infectious, inflammatory, and allergic disorders. Blood 2008;111:3388–94. [8] Perez-Pampin E, Campos J, Blanco J, et al. Oligo-secretory myeloma in a patient with ankylosing spondylitis. Rheumatol Int 2010;30:1227–9. [9] O’Neill TW, Harrison BJ, Yin AL, Holt PJ. Ankylosing spondylitis associated with IgA lambda chain myeloma. Br J Rheumatol 1997;36:401–2. [10] Kumar S, Gnanapandithan K, Sharma A, et al. Development of multiple mye- loma in a case of longstanding ankylosing spondylitis: more than a coincidence? Int J Rheum Dis 2011;14:e12–3, doi:10.1111/j.1756-185X. 2010.01584.x . Daniel Wendling a,Clément Prati a Jean-Marie Berthelot b Pascal Claudepierre c Thao Pham d a Service de rhumatologie, université de Franche-Comté, CHU de Besanc ¸ on, boulevard Fleming, 25030 Besanc ¸ on, France b Service de rhumatologie, CHU de Nantes, Nantes, France c Service de rhumatologie, CHU de Créteil, Créteil, France d Service de rhumatologie, CHU de Marseille, Marseille, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Wendling) Accepté le 11 octobre 2011 Disponible sur Internet le 13 ecembre 2011 doi:10.1016/j.rhum.2011.10.006 Efficacité de l’anakinra dans la chondrocalcinose articulaire : rapport de trois cas i n f o a r t i c l e Mots clés : Chondrocalcinose Anakinra Traitement Biothérapie Anti-Il1 1. Introduction La chondrocalcinose articulaire (CCA) se manifeste par des arthrites aiguës ou par une arthropathie chronique pouvant mimer une polyarthrite rhumatoïde. Son traitement repose sur la colchicine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), la corticothérapie et peut être le méthotrexate (MTX) [1,2]. L’IL-1 est impliquée dans les arthropathies chroniques elle participe à la destruction du cartilage articulaire [3]. Dans la goutte et la chondrocalcinose, elle est impliquée dans les arthrites aiguës et il a été montré que les cristaux d’acide urique et les cristaux de pyrophosphates de calcium activent la voie NALP3-inflammasome responsable de l’activation de la caspase-1 permettant le conver- sion de la pro-IL-1b inactive en IL-1b active [3,4]. Nous rapportons ici une série de trois patients traités par anakinra pour une CCA réfractaire. 2. Cas n o 1 Une femme de 68 ans avait depuis dix ans une polyarthrite séronégative avec des accès fluxionnaires. Le diagnostic de poly- arthrite avait été évoqué et elle avait été traitée par salazopyrine puis du MTX seul puis en association avec des anti-TNF (Etaner- cept puis adalimumab) associé à une corticothérapie sans succès. Le diagnostic de chondrocalcinose était retenu car il existait une cal- cification du ligament triangulaire du carpe et des dépôts calciques para-articulaires. Il existait une hémochromatose hétérozygote composite C282Y- H63D. La colchicine était inefficace. Un traite- ment par anakinra 100 mg/j SC était institué. Le MTX était poursuivi ainsi que la prednisone Avec un an de recul, la patiente n’a pas refait d’accès fluxionnaire mais il persiste des synovites (3 vs 7 lors de l’introduction du traitement). 3. Cas n o 2 Un homme de 49 ans porteur d’une hémochromatose non- C282Y présentait depuis dix ans une polysynovite des méta- carpophalangiennes (MCP), des genoux et des chevilles. Les radiographies étaient évocatrices de CCA. Les AINS, la colchicine et le MTX étaient inefficaces. Devant la persistance d’arthralgies, un traitement par anakinra 100 mg/j sous-cutané (SC) était introduit. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.12.017).

Upload: martin

Post on 29-Nov-2016

222 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Efficacité de l’anakinra dans la chondrocalcinose articulaire : rapport de trois cas

368

TabCaraspon

Ga

IgIgIgChKaLaM

matiplà 2

bilid’écin

assextdanobset a

Déc

tion

Réf

[1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[8]

[9]

[10]

Lettres à la rédaction / Revue du rhumatisme 79 (2012) 367–375

leau 2ctéristiques de l’immunoglobuline monoclonale en cas d’association avec unedylarthrite.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

(D. Wendling)

mmapathie monoclonale Littérature (%) Série actuelle (%)

G 44 60A 40 10M 12 30aines légères 4 0ppa 70 55

Accepté le 11 octobre 2011Disponible sur Internet le 13 decembre 2011

doi:10.1016/j.rhum.2011.10.006

mbda 30 45GUS 43 70

Une telle association peut sembler fortuite en première analyse,is Brown et al. [7] ont évalué le risque relatif de myélome mul-e à 2,29 (intervalle de confiance à 95 % : 1,55–3,40) et de MGUS,02 (1,14–3,56) chez les vétérans américains atteints de SA.Pour la GM, le recul disponible pour les patients révèle une sta-té pour les cas de MGUS, et en particulier, il n’a pas été observévolution de la GM sous traitement par anti-TNF pour la SpA dansq de nos cas, avec un recul d’un à cinq ans.Il n’apparaît pas de particularité de la SpA en cas de GMociée, notamment l’atteinte périphérique ou les manifestationsra-articulaires ne paraissent pas plus fréquentes (30 %) ques la forme classique ; mais la fréquence moindre de HLA-B27,ervée dans notre série (45 %), avait déjà été signalée par Renierl. (40 %) [6].

laration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela- avec cet article.

érences

Wendling D, Didier JM, Seilles E. Serum secretory immunoglobulins in ankylo-sing spondylitis. Clin Rheumatol 1996;15:590–3.

Appel H, Kuhne M, Spiekermann S, et al. Immunohistologic analysis of zyga-pophyseal joints in patients with ankylosing spondylitis. Arthritis Rheum2006;54:2845–51.

Cunnane G, Bresnihan B, FitzGerald O. Immunohistologic analysis of peripheraljoint disease in ankylosing spondylitis. Arthritis Rheum 1998;41:180–2.

Lin Q, Gu JR, Li TW, et al. Value of the peripheral blood B-cells subsets in patientswith ankylosing spondylitis. Chin Med J (Engl) 2009;122:1784–9.Wendling D. Interleukin-6 as a therapeutic target in spondylarthritis: commenton the article by Tanaka et al. Arthritis Care Res (Hoboken) 2010;62:745.

Renier G, Renier JC, Gardembas-Pain M, et al. Ankylosing spondylitis and mono-clonal gammopathies. Ann Rheum Dis 1992;51:951–4.

Brown LM, Gridley G, Check D, Landgren O. Risk of multiple myeloma andmonoclonal gammopathy of undetermined significance among white and blackmale United States veterans with prior autoimmune, infectious, inflammatory,and allergic disorders. Blood 2008;111:3388–94.

Perez-Pampin E, Campos J, Blanco J, et al. Oligo-secretory myeloma in a patientwith ankylosing spondylitis. Rheumatol Int 2010;30:1227–9.

O’Neill TW, Harrison BJ, Yin AL, Holt PJ. Ankylosing spondylitis associated withIgA lambda chain myeloma. Br J Rheumatol 1997;36:401–2.Kumar S, Gnanapandithan K, Sharma A, et al. Development of multiple mye-loma in a case of longstanding ankylosing spondylitis: more than a coincidence?Int J Rheum Dis 2011;14:e12–3, doi:10.1111/j.1756-185X. 2010.01584.x.

Daniel Wendling a,∗

Clément Prati a

Jean-Marie Berthelot b

Pascal Claudepierre c

Efficacité de l’anakinra dans la chondrocalcinose articulaire :rapport de trois cas�

i n f o a r t i c l e

Mots clés :ChondrocalcinoseAnakinraTraitementBiothérapieAnti-Il1

1. Introduction

La chondrocalcinose articulaire (CCA) se manifeste par desarthrites aiguës ou par une arthropathie chronique pouvantmimer une polyarthrite rhumatoïde. Son traitement repose surla colchicine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), lacorticothérapie et peut être le méthotrexate (MTX) [1,2]. L’IL-1�est impliquée dans les arthropathies chroniques où elle participeà la destruction du cartilage articulaire [3]. Dans la goutte et lachondrocalcinose, elle est impliquée dans les arthrites aiguës etil a été montré que les cristaux d’acide urique et les cristaux depyrophosphates de calcium activent la voie NALP3-inflammasomeresponsable de l’activation de la caspase-1 permettant le conver-sion de la pro-IL-1b inactive en IL-1b active [3,4]. Nous rapportonsici une série de trois patients traités par anakinra pour une CCAréfractaire.

2. Cas no 1

Une femme de 68 ans avait depuis dix ans une polyarthriteséronégative avec des accès fluxionnaires. Le diagnostic de poly-arthrite avait été évoqué et elle avait été traitée par salazopyrinepuis du MTX seul puis en association avec des anti-TNF (Etaner-cept puis adalimumab) associé à une corticothérapie sans succès.Le diagnostic de chondrocalcinose était retenu car il existait une cal-cification du ligament triangulaire du carpe et des dépôts calciquespara-articulaires. Il existait une hémochromatose hétérozygotecomposite C282Y- H63D. La colchicine était inefficace. Un traite-ment par anakinra 100 mg/j SC était institué. Le MTX était poursuiviainsi que la prednisone Avec un an de recul, la patiente n’a pasrefait d’accès fluxionnaire mais il persiste des synovites (3 vs 7 lorsde l’introduction du traitement).

3. Cas no 2

Thao Pham d

a Service de rhumatologie, université deFranche-Comté, CHU de Besanc on, boulevard

Fleming, 25030 Besanc on, Franceb Service de rhumatologie, CHU de Nantes,

Nantes, Francec Service de rhumatologie, CHU de Créteil,

Créteil, Franced Service de rhumatologie, CHU de Marseille,

Marseille, France

C28carradle Mtra

renc

Un homme de 49 ans porteur d’une hémochromatose non-2Y présentait depuis dix ans une polysynovite des méta-

pophalangiennes (MCP), des genoux et des chevilles. Les

iographies étaient évocatrices de CCA. Les AINS, la colchicine et

TX étaient inefficaces. Devant la persistance d’arthralgies, unitement par anakinra 100 mg/j sous-cutané (SC) était introduit.

Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-e anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.12.017).

Page 2: Efficacité de l’anakinra dans la chondrocalcinose articulaire : rapport de trois cas

Lettres à la rédaction / Revue du 69

Le DAS28 était à 3,8, le HAQ à 1,55. Après trois mois de traite-ment, aucune amélioration n’était notée (DAS28 à 4,1, HAQ à 1,2)et l’anakinra interrompu.

4. Cas no 3

Un homme de 68 ans avait depuis 15 ans une polysynovite desol-nt

er-SCait

lesitéa-esfi-tteesn-les

la-

ro-.apysis.

thenal

int

ate

do-

in

ory

entnn

c ∗

euceerd,ce

nt..fr

rc)

nite

a- àu-esduusieé

aitsei-

ce

uxésr-

etiree-esdeenêtril

%,urts-

abu-ezesesre

liéttela

ontsesveuson

(hospitalisations, consultation, actes infirmiers. . .) qui majorentinévitablement le coût de ces échecs primaires. Le chiffrage ducoût d’un second anti-TNF� après échec d’un premier a rarement

mains et des genoux résistante à la cortisone, aux AINS et à la cchicine. Les radiographies montraient une calcification du ligametriangulaire du carpe permettant d’évoquer une CCA. Devant la psistance des arthralgies, un traitement par anakinra 100 mg/j

est introduit. Le DAS28 était à 3,8. À trois mois, le traitement étinterrompu pour inefficacité avec un DAS28 à 3,08.

5. Discussion

Dans nos observations l’anakinra a été efficace pour prévenir

arthrites aiguës chez un de nos patients mais n’a pas eu d’efficacsur les arthropathies chroniques. Dans la littérature, deux observtions ont rapporté l’efficacité de l’anakinra dans la prévention dcrises aiguës de chondrocalcinose [3,5,6]. L’anakinra est aussi efcace mais inconstamment dans la prévention des crises de gou[7–9]. Les résultats de l’anakinra dans la CCA semblent identiquà ceux observés avec le MTX avec une efficacité dans la prévetion des récidives d’arthrites aiguës mais une inefficacité dans

arthropathies chroniques [2].

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en retion avec cet article.

Références

[1] Zhang W, Doherty M, Pascual E, et al. EULAR recommendations for calcium pyphosphate deposition. Part II: management. Ann Rheum Dis 2011;70:571–5

[2] Chollet-Janin A, Finckh A, Dudler J, et al. Methotrexate as an alternative therfor chronic calcium pyrophosphate deposition disease: an exploratory analyArthritis Rheum 2007;56:688–92.

[3] Announ N, Palmer G, Guerne PA, et al. Anakinra is a possible alternative in

treatment and prevention of acute attacks of pseudogout in end-stage refailure. Joint Bone Spine 2009;76:424–6.

[4] Moltó A, Olivé A. Anti-IL-1 molecules: new comers and new indications. JoBone Spine 2010;77:102–74.

[5] Martinon F, Pétrilli V, Mayor A, et al. Gout-associated uric acid crystals activthe NALP3-inflammasome. Nature 2006;440:237–41.

[6] McGonagle D, Tan AL, Madden J, et al. Successful treatment of resistant pseugout with anakinra. Arthritis Rheum 2008;58:631–3.

[7] So A, De Smedt T, Revaz S, et al. A pilot study of IL-1 inhibition by anakinraacute gout. Arthritis Res Ther 2007;9:R28.

[8] Chen K, Fields T, Mancuso CA, et al. Anakinra’s efficacy is variable in refractgout: report of ten cases. Semin Arthritis Rheum 2010;40:210–4.

[9] McGonagle D, Tan AL, Shankaranarayana S, et al. Management of treatmresistant inflammation of acute on chronic tophaceous gout with anakinra. ARheum Dis 2007;66:1683–4.

Marion CouderSylvain Mathi

Baptiste GlaMartin Soubri

Service de rhumatologie, CHU de Clermont-Ferranplace Henri-Dunant, 63000 Clermont-Ferrand, Fran

∗ Auteur correspondaAdresse e-mail : mcouderc@chu-clermontferrand

(M. Coude

Accepté le 2 decembre 2011Disponible sur Internet le 27 mars 2012

doi:10.1016/j.rhum.2011.12.006

rhumatisme 79 (2012) 367–375 3

Estimation du coût médicamenteux des échecs primaires à upremier anti-TNF� chez des patients atteints de polyarthrrhumatoïde�

i n f o a r t i c l e

Mots clés :Polyarthrite rhumatoïdeAnti-TNFInfliximabÉtanerceptAdalimumab

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammtoire de l’adulte le plus fréquent. Sa prévalence est estiméeenviron 0,3 % en France [1]. Outre les traitements de fond et les glcocorticoïdes, l’arsenal thérapeutique comprend différentes classd’immunothérapie dont les anti-TNF� qui sont les plus utilisés

fait d’une efficacité clinique et structurale démontrée il y a plde dix ans [2]. Cependant, le choix de la classe d’immunothérapest souvent empirique et le taux d’échec aux anti-TNF� est estimà environ 30 % [3]. Ces échecs engendrent un coût qui pourrêtre réduit par l’identification de marqueurs prédictifs de réponaux traitements. À notre connaissance, le coût des dépenses médcamenteuses liées aux échecs primaires des anti-TNF� (absentotale de réponse) n’est pas connu.

L’objectif de ce travail était d’estimer le coût médicamentedirect des échecs primaires chez des patients atteints de PR traitpar anti-TNF� (adalimumab, étanercept, infliximab) dans le sevice de rhumatologie du CHU de Rouen entre le 1er janvier 2005le 31 juillet 2010. Ces patients étaient considérés en échec primade traitement si l’anti-TNF� était interrompu pendant les six prmiers mois pour inefficacité (absence de réponse selon les critèrEULAR et/ou aggravation structurale). Le coût médicamenteux

ces traitements inefficaces a été calculé, pour chaque patient,

prenant en compte le nombre d’injections effectuées jusqu’à l’arrdu traitement et en considérant le tarif des anti-TNF� (Vidal® av2011).

Sur 222 patients atteints de PR pris en charges, 19, soit 8,5ont arrêté leur immunothérapie dans les six premiers mois poéchec primaire. Les caractéristiques clinicobiologiques des patiensont résumées dans le Tableau 1. Le premier anti-TNF� était remplacé par un second anti-TNF� chez huit patients, par le rituximchez sept patients, par l’abatacept chez un patient, par le tocilizmab chez un patient et par la reprise du méthotrexate seul chdeux patients. L’évaluation du coût total des traitements pour c19 patients sur cinq ans et demi s’élève à 110 584 Euros toutes taxcomprises, soit 20 106 Euros par an en moyenne dans notre centou encore 1058 Euros patient-année.

Le taux d’échec primaire observé est voisin de celui pubpar Hyrich et al. soit 8,5 % [4]. Nous n’avons mesuré, dans ceétude, que le coût direct lié au médicament inefficace mais

perte financière serait évidemment encore plus conséquente si l’prenait en compte les coûts indirects [5]. Cette étude de coûavait modestement pour seul objectif l’estimation des dépensmédicamenteuses directes liées aux échecs primaires qui s’élèdonc à 1058 Euros patient-année par an pour un seul centre. Non’avons pas estimé les dépenses associées à leur administrati

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-rence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2012.01.017).