effets protecteurs du blocage du récepteur de type 1 de l’angiotensine ii par l’olmesartan sur...

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Sciences fondamentales Effets protecteurs du blocage du r ecepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les l esions d’isch emie-reperfusion m edullaires : Etude exp erimentale chez le rat Adem Guler, 1 Mehmet Ali S ¸ ahin, 1 Alper Ucak, 2 Burak Onan, 2 Kaan Inan, 2 Emin Oztas ¸, 3 Sıddık Arslan, 4 Bulent Uysal, 5 Ufuk Demirkılıc ¸, 1 Harun Tatar, 1 Ankara et Istanbul, Turquie Objectifs : Les l esions de la moelle epini ere sont une complication majeure des op erations aor- tiques thoraco-abdominales. Nous avons etudi e le r^ ole neuroprotecteur de l’olmesartan administr e a des rats avant l’isch emie contre les l esions d’isch emie-reperfusion (IR). M ethodes : Vingt-quatre rats albinos Wistar ont et e al eatoirement divis es en trois groupes (n ¼ 8 par groupe) : groupe I (groupe t emoin, groupe d’op eration feinte), groupe II (groupe IR ayant une occlusion aortique sans traitement pharmacologique), et groupe III (groupe trait e par olmesartan recevant 3 mg/kg/j d’olmesartan pendant 14 jours avant l’isch emie). L’isch emie de moelle epini ere etait induite par un clampage aortique sous-r enal pendant 45 minutes, suivi de la reperfusion. L’ etat neurologique etait evalu e en employant le score modifi e de Tarlov en pr eop eratoire et 48 heures apr es l’intervention. Les moelles epini eres ont et e pr elev ees pour examen histopathologique avec coloration a l’h ematoxyline- eosine et analyse biochimique pour les taux de malondiald ehyde tissulaire, de superoxyde dismutase, et de glutathion peroxydase. R esultats : Les rats du groupe d’isch emie avaient des d eficits graves a type de parapl egie apr es la chirurgie, et ils avaient un plus mauvais etat neurologique que le groupe d’op eration feinte ( p < 0,05). Les scores moyens de Tarlov dans les groupes d’isch emie et trait e par olmesartan a la 48 eme heure etaient respectivement de 1,6 ± 0,4 et 2,2 ± 0,9 ( p < 0,05). Les analyses histopathologiques montraient les changements typiques de la n ecrose isch emique dans le groupe d’isch emie ; l’olmesartan att enuait la n ecrose tissulaire. Des taux m edullaires tissulaires diminu es de malondiald ehyde ( p ¼ 0,047) et des taux augment es de superoxyde dismutase ( p ¼ 0,001) et de glutathion peroxydase ( p ¼ 0,009) etaient mesur es dans le groupe trait e par olmesartan compar e au groupe d’isch emie. Conclusion : L’olmesartan peut prot eger la moelle epini ere contre les l esions d’IR et r eduire l’incidence des troubles neurologiques apr es occlusion aortique provisoire. INTRODUCTION L’isch emie m edullaire est une complication s erieuse du clampage aortique pendant le traitement chirurgical des pathologies aortiques thoracoabdo- minales. En d epit de l’ evolution des techniques chirurgicales et des agents pharmacologiques actuels, cette complication d evastatrice peut se DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2010.03.023. 1 Department of Cardiovascular Surgery, Gulhane Military Medical Academy, Ankara, Turquie. 2 Department of Cardiovascular Surgery, Gulhane Military Medical Academy, Istanbul, Turquie. 3 Department of Histology, Gulhane Military Medical Academy, Ankara, Turquie. 4 Department of Biostatistics, Gazi University, Ankara, Turquie. 5 Department of Physiology, Gulhane Military Medical Academy, Ankara, Turquie. Correspondance : Burak Onan, GATA Haydarpasa Egitim Hasta- nesi, Kalp ve Damar Cerrahisi Klinigi, Tibbiye Caddesi, Uskudar, Istanbul, 34668 Turquie, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2010; 24: 801-808 DOI: 10.1016/j.acvfr.2011.02.010 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 873

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Page 1: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

Sciences fondamentales

DOI of or1Departme

Academy, Ank2Departme

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Ankara, Turqu4Departme

Effets protecteurs du blocage du r�ecepteur deType 1 de l’angiotensine II par l’olmesartansur les l�esions d’isch�emie-reperfusionm�edullaires : Etude exp�erimentale chez le rat

Adem G€uler,1 Mehmet Ali Sahin,1 Alper Ucak,2 Burak Onan,2 Kaan Inan,2 Emin €Oztas,3

Sıddık Arslan,4 B€ulent Uysal,5 Ufuk Demirkılıc,1 Harun Tatar,1 Ankara et Istanbul, Turquie

Objectifs : Les l�esions de la moelle �epini�ere sont une complication majeure des op�erations aor-tiques thoraco-abdominales. Nous avons �etudi�e le role neuroprotecteur de l’olmesartanadministr�e �a des rats avant l’isch�emie contre les l�esions d’isch�emie-reperfusion (IR).M�ethodes : Vingt-quatre rats albinos Wistar ont �et�e al�eatoirement divis�es en trois groupes(n ¼ 8 par groupe) : groupe I (groupe t�emoin, groupe d’op�eration feinte), groupe II (groupe IRayant une occlusion aortique sans traitement pharmacologique), et groupe III (groupe trait�e parolmesartan recevant 3 mg/kg/j d’olmesartan pendant 14 jours avant l’isch�emie). L’isch�emie demoelle �epini�ere �etait induite par un clampage aortique sous-r�enal pendant 45 minutes, suivi de lareperfusion. L’�etat neurologique �etait �evalu�e en employant le score modifi�e de Tarlov enpr�eop�eratoire et 48 heures apr�es l’intervention. Les moelles �epini�eres ont �et�e pr�elev�ees pourexamen histopathologique avec coloration �a l’h�ematoxyline-�eosine et analyse biochimique pourles taux de malondiald�ehyde tissulaire, de superoxyde dismutase, et de glutathion peroxydase.R�esultats : Les rats du groupe d’isch�emie avaient des d�eficits graves �a type de parapl�egieapr�es la chirurgie, et ils avaient un plus mauvais �etat neurologique que le groupe d’op�erationfeinte ( p < 0,05). Les scores moyens de Tarlov dans les groupes d’isch�emie et trait�e parolmesartan �a la 48

�eme heure �etaient respectivement de 1,6 ± 0,4 et 2,2 ± 0,9 ( p < 0,05). Lesanalyses histopathologiques montraient les changements typiques de la n�ecrose isch�emiquedans le groupe d’isch�emie ; l’olmesartan att�enuait la n�ecrose tissulaire. Des taux m�edullairestissulaires diminu�es de malondiald�ehyde ( p ¼ 0,047) et des taux augment�es de superoxydedismutase ( p ¼ 0,001) et de glutathion peroxydase ( p ¼ 0,009) �etaient mesur�es dans le groupetrait�e par olmesartan compar�e au groupe d’isch�emie.Conclusion : L’olmesartan peut prot�eger la moelle �epini�ere contre les l�esions d’IR et r�eduirel’incidence des troubles neurologiques apr�es occlusion aortique provisoire.

INTRODUCTION

L’isch�emiem�edullaire est une complication s�erieusedu clampage aortique pendant le traitement

iginal article: 10.1016/j.avsg.2010.03.023.

nt of Cardiovascular Surgery, Gulhane Military Medicalara, Turquie.

nt of Cardiovascular Surgery, Gulhane Military Medicalbul, Turquie.

nt of Histology, Gulhane Military Medical Academy,ie.

nt of Biostatistics, Gazi University, Ankara, Turquie.

chirurgical des pathologies aortiques thoracoabdo-

minales. En d�epit de l’�evolution des techniques

chirurgicales et des agents pharmacologiques

actuels, cette complication d�evastatrice peut se

5Department of Physiology, Gulhane Military Medical Academy,Ankara, Turquie.

Correspondance : Burak Onan, GATA Haydarpasa Egitim Hasta-nesi, Kalp ve Damar Cerrahisi Klinigi, Tibbiye Caddesi, Uskudar,Istanbul, 34668 Turquie, E-mail: [email protected]

Ann Vasc Surg 2010; 24: 801-808DOI: 10.1016/j.acvfr.2011.02.010� Annals of Vascular Surgery Inc.�Edit�e par ELSEVIER MASSON SAS

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d�evelopper chez 6,6-8,3% des patients.1 L’insuffi-

sance du d�ebit art�eriel, le traumatisme des col-

lat�erales de la moelle �epini�ere lors de l’intervention,la perfusion insuffisante de l’aorte distale, la dur�eeprolong�ee du clampage aortique, l’hypertension

proximale perop�eratoire, la pression �elev�ee du

liquide c�ephalo-rachidien, et l’hypotension post-

op�eratoire sont consid�er�es comme des causes ini-

tiatrices des complications neurologiques, dont la

parapl�egie. Les radicaux libres d�eriv�es de l’oxyg�eneapr�es reperfusion du tissu m�edullaire isch�emique

sont les m�ediateurs potentiels des l�esions neurolo-giques. Beaucoup d’�etudes exp�erimentales et clini-

ques ont �et�e effectu�ees dans le but d’empecher les

l�esions m�edullaires pendant l’occlusion aortique.

Les shunts aortiques, le drainage du liquide c�ephalo-rachidien, et l’utilisation de quelques combinaisons

de drogues (agents anesth�esiques, bloqueurs des

canaux du calcium, extracteurs de radicaux libres, et

modulation de syst�eme immunitaire) sont certaines

de ces strat�egies avec un avantage limit�e sur les

r�esultats postop�eratoires.2-4

Le medoxomil d’olmesartan est un antagoniste �alongue action de l’angiotensine II de type 1 (AT1), qui

est actuellement employ�e dans le traitement de

l’hypertension mod�er�ee ou grave seul ou en combi-

naison avec d’autres agents.5 En plus de produire une

r�eponse vasodilatatrice soutenue, les bloqueurs des

r�ecepteurs de l’angiotensine ont des effets anti-

inflammatoires ou immunomodulateurs dans

l’isch�emie c�er�ebrale et am�eliorent les r�esultats neu-rologiques des patients en diminuant la taille de

l’infarctus. Ces effets sont dus en partie �a une dimi-

nution de l’activit�e de la synth�etase endoth�eliale de

l’oxyde nitrique et l’infiltration inhibitrice par des

macrophages.6-8

Cette �etude a examin�e si le blocage du r�ecepteurAT1 par le medoxomil d’olmesartan exercait un

effet protecteur des l�esions d’isch�emie reperfusion

m�edullaire (IR) chez le rat. Nous avons �egalement�evalu�e les effets de l’olmesartan sur les r�esultatsneurologiques des animaux et l’examen histolo-

gique des tissus m�edullaires.

MAT�ERIELS ET M�ETHODES

L’Experimental Animal Committee de la Gulhane

Military Medical Academy a approuv�e le protocole

exp�erimental de cette �etude, qui a suivi le National

Institute of Health’s Guide for the Care and Use of

Laboratory Animals. Vingt-quatre rats males albinos

Wistar avec un poids moyen de 286 ± 18,5 g

(extremes, 240-370 g) ont �et�e inclus dans l’�etude.Tous les animaux ont eu 5 jours pour s’adapter �a

l’environnement. Ils ont �et�e plac�es dans la meme

unit�e, avec une temp�erature ambiante entre 18 et

21�C, et avec des p�eriodes �egales de lumi�ere et

d’obscurit�e (lumi�ere allum�ee �a 7h du matin

et �eteinte �a 19h ; 12 heures de jour/12 heures de

nuit). L’alimentation des animaux a �et�e faite selon le

meme protocole de nutrition.

Groupes d’�etude

Vingt-quatre rats ont �et�e al�eatoirement divis�es en

trois groupes (n ¼ 8 animaux dans chaque

groupe). L’age moyen et le poids des animaux�etaient semblables entre les groupes.

1. Groupe t�emoin (groupe 1, groupe d’op�erationfeinte) : L’op�eration �etait faite de la meme

mani�ere sans clampage aortique (IR) et drogue.

2. Groupe d’isch�emie (groupe 2) : Les animaux

avaient un clampage aortique et une isch�emie

m�edullaire pendant 45 minutes sans adminis-

tration de drogue.

3. Groupe olmesartan (groupe 3) : Les animaux�etaient trait�es par olmesartan (3 mg/kg/j orale-

ment) pendant 14 jours avant l’op�eration. Le

clampage aortique et l’isch�emie m�edullaireduraient 45 minutes.

Les groupes isch�emie et trait�es par olmesartan

avaient une reperfusion apr�es isch�emie de la moelle�epini�ere. Le crit�ere d’exclusion des animaux �etaitdes l�esions de l’aorte abdominale pendant le clam-

page aortique.

Anesth�esie et monitorage

Tous les rats �etaient neurologiquement intacts avant

l’anesth�esie et la chirurgie. Apr�es un jeune d’unenuit

avec acc�es libre �a l’eau, les rats �etaient pr�em�ediqu�esavec du sulfate d’atropine (0,005 mg/kg, administr�espar voie sous-cutan�ee). Ils �etaient anesth�esi�es avec

du chlorhydrate de k�etamine administr�e en intra-

musculaire (40 mg/kg) et de la xylazine (5 mg/kg).

L’entretien d’un niveau adapt�e d’anesth�esie �etaitobtenu par administration intermittente de k�etamine

(12,5 mg/kg), sans besoin d’intubation et de venti-

lation artificielle endotrach�eale. Un masque

p�ediatrique, dans lequel l’oxyg�ene �etait d�elivr�e �araison de 200 mL/min, �etait employ�e pour chaque

animal. Un cath�eter de mesure 24 gauge �etait ins�er�edans la veine jugulaire interne gauche pour le rem-

placement intraveineux de fluide (solution saline

isotonique �a 0,9%). Le meme abord chirurgical �etaitemploy�e pour canuler l’art�ere carotide gauche pour

surveiller la tension art�erielle pendant le clampage

aortique. Les animaux recevaient un traitement

Page 3: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

Vol. 24, No. 6, 2010 Olmesartan et l�esions d’isch�emie m�edullaire 875

antibiotique prophylactique par p�enicilline procaıne

(200,000 unit�es deux fois par jour, IM) en post-

op�eratoire pendant 2 jours. La temp�erature de cha-

que rat �etait suivie avec une sonde rectale et

maintenue pendant toute l’anesth�esie >36�C. La

dur�ee de l’anesth�esie, la quantit�e de cristalloıdes

administr�es, et la temp�erature perop�eratoire �etaientsimilaires dans les groupes.

Intervention chirurgicale

Avec les rats en d�ecubitus, l’abdomen �etait ouvertpar une incision m�ediane verticale pour exposer

l’aorte abdominale par voie transp�eriton�eale.L’aorte �etait expos�ee entre les art�eres r�enales et la

bifurcation aortique. De l’h�eparine (150 U/kg) �etaitadministr�ee en intraveineuse avant l’occlusion

aortique. L’aorte abdominale �etait occluse avec un

clamp art�eriel �a deux niveaux ; juste en aval de

l’art�ere r�enale gauche et juste en amont de la

bifurcation aortique. Tous les animaux �etaientsoumis �a un clampage et une occlusion aortique de

45 minutes. Apr�es 45 minutes, les clamps �etaientenlev�es, et la reperfusion de la moelle �epini�ere �etait�etablie. Nous n’avons observ�e aucune labilit�eh�emodynamique pendant le clampage aortique et

lors du d�eclampage. L’aorte �etait explor�ee s’il y avait

des l�esions iatrog�enes pendant la proc�edure. La

paroi abdominale �etait ferm�ee en deux plans avec

du Prol�ene 4/0. Du chlorhydrate de bupivacaıne

(0,25%) �etait inject�e par voie sous-cutan�ee pour

l’analg�esie postop�eratoire.Apr�es la chirurgie, les rats �etaient s�epar�es pour

une p�eriode optimale de sevrage. On les laissait

r�ecup�erer avec un libre acc�es �a la nourriture et �al’eau. Les animaux op�er�es d’une facon simul�eeavaient les memes conditions op�eratoires sans

clampage aortique ou m�edicaments.

Evaluation neurologique

Un observateur ind�ependant �evaluait la fonction

neurologique des animaux 48 heures apr�es la chi-

rurgie. La fonction m�edullaire �etait �evalu�ee selon

le syst�eme de Tarlov modifi�e comme suit : stade 0,

parapl�egique sans mouvement ; stade 1, mauvaise

fonction motrice du membre inf�erieur ; stade 2, per-sistance d’une fonction motrice avec une bonne

force anti-gravit�e, s’assied avec une aide ; stade 3,

s’assied seul ; stade 4, houblon faible ; stade 5,

fonction motrice normale, houblon.9

Sacrifice des animaux et pr�eparation des

sp�ecimens

Les animaux �etaient tu�es par une injection intracar-

diaque mortelle de pentobarbital (100 mg/kg) apr�es

l’examen neurologique �a la 48�eme heure post-

op�eratoire. Des coupes de la moelle lombaire �etaientpr�elev�ees pour examen histologique juste apr�esl’injection l�etale. Les moelles �epini�eres entre les

niveaux L1 et S1 �etaient extraites soigneusement

par un abord ant�erieur. Chaque moelle �epini�ere�etait divis�ee longitudinalement en deux parties�egales avec un scalpel fin ; une desmoiti�es �etait fix�eedans du formol �a 10% et incluse en paraffine et

l’autre partie �etait congel�ee pour examen

histopathologique.

Analyse biochimique des sp�ecimens

Les tissus congel�es �etaient homog�en�eis�es dans du

tampon phosphate (pH 7,4) avec un homog�en�eiseur(Heidolph Diax 900 ; Heidolph Elektro Gmbh, Kel-

haim, Allemagne) sur un glacon. Le surnageant �etaitemploy�e pour toute l’analyse. Au d�ebut, la teneur

en prot�eines des homog�enats tissulaires �etaitmesur�ee par la m�ethode de Lowry, avec de l’albu-

mine de s�erum de veau comme norme.10

La moelle �epini�ere �etait �etudi�ee spectrophotom�e-triquement par la m�ethode bas�ee sur la r�eaction du

groupe carbonyle avec la 2,4 dinitroph�enylhydrazinepour former de la 2,4 dinitroph�enylhydrazone.11 La2,4 dinitroph�enylhydrazine �etait le r�eactif �a l’origine

utilis�e pour les prot�eines soumises �a l’oxydation

catalys�ee par le m�etal. L’absorbance �etait mesur�eeavec un spectrophotom�etre (Helios Epsilon ; UNI-

CAM, Cambridge, R-U). Les r�esultats �etaient donn�escommemillimoles (mmol) de carbonyle par gramme

de prot�eines (g-prot�eine).

Malondiald�ehyde tissulaire (MDA)

Le taux de peroxydation des lipides �etait mesur�e parla r�eaction �a l’acide thiobarbiturique par la m�ethoded’Ohkawa et al.12 Cette m�ethode a �et�e employ�eepour obtenir une mesure spectrophotom�etrique de

la couleur produite pendant la r�eaction �a l’acide

thiobarbiturique avec MDA �a 535 nm. Les taux

de MDA calcul�es �etaient exprim�es en mmol/g de

prot�eines.

Superoxyde dismutase (SOD)

L’activit�e SOD tissulaire �etait analys�ee par la

m�ethode du nitrobleu de t�etrazolium (NBT) de Sun

et al.13 Dans cette m�ethode, NBT est r�eduit en for-

mazan par l’O2, qui a une absorbance forte �a 560

nm. Une unit�e (U) de SOD est d�efinie comme la

quantit�e de prot�eine qui r�eduit le taux de r�eductiondu NBT de 50%. L’activit�e pr�evue de SOD �etaitexprim�ee en U/g-prot�eine.

Page 4: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

876 G€uler et al. Annales de chirurgie vasculaire

Glutathion peroxydase (GPx) tissulaire

L’activit�e GPx tissulaire �etait mesur�ee par la

m�ethode d�ecrite par Paglia et Valentine, 14 dans

laquelle l’activit�e de GPx est coupl�ee �a l’oxydation

du nicotinamide ad�enine dinucl�eotide phosphate

(NADPH) par la glutathion r�eductase. L’oxydationde NADPH �etait mesur�ee en spectrophotom�etrie �a340 nm et 37�C. L’absorbance �a 340 nm �etaitenregistr�ee pendant 5 minutes. L’activit�e �etait la

pente des lignes en mmol de NADPH oxyd�ees par

minute. L’activit�e de GPx �etait pr�esent�ee en U/g-

prot�eine.

Etude histopathologique

Les �echantillons de moelle �epini�ere inclus en para-

ffine �etaient sectionn�es transversalement avec une�epaisseur de 4 mM. Les coupes �etaient color�eesavec de l’h�ematoxyline-�eosine (H et E), et exa-

min�ees en photo-microscopie. La substance grise

(neurones moteurs) et blanche (structures axonales

et cellules gliales) �etaient �evalu�ees pour des l�esionsisch�emiques. Les neurones �etaient consid�er�es l�es�ess’ils montraient un gonflement cellulaire ou un

cytoplasme �eosinophile et perdaient leur noyau. Le

meme examinateur ignorant des groupes a proc�ed�e�a l’�evaluation histopathologique des sp�ecimens.

Analyse statistique

L’analyse statistique a �et�e faite avec SPSS 15,0 pour

Windows (Chicago, IL, Etats-Unis). Les variables

descriptives �etaient donn�ees avec la moyenne,

l’�ecart type, et la m�ediane. La distribution normale

des mesures biochimiques �etait �evalu�ee graphique-

ment et statistiquement avec le test de Shapiro-Wilk.

Les valeurs de SOD et de GPx �etaient compar�ees enemployant le test d’analyse de variance de Kruskal-

Wallis. Une comparaison des valeurs de MDA entre

les groupes a �et�e faite par analyse de variance uni-

directionnelle. Le test enU deMann-Whitney ajust�epar Bonferroni �etait employ�e pour comparer les

groupes. Les r�esultats �etaient exprim�es enmoyenne,�ecart type, m�ediane, et extremes. p < 0,05 �etaitconsid�er�e significatif.

R�ESULTATS

Les param�etres SOD, MDA, et GPx de la moelle�epini�ere montraient une diff�erence statistiquement

significative dans tous les groupes ( p < 0,01 ;

Tableau I). La distribution des taux de SOD, GPx

(Fig. 1), et MDA (Fig. 2) dans les groupes est

pr�esent�ee sur les Figures 1 et 2. Les antioxydants, y

compris SOD et GPx (Tableau II), et les taux deMDA

(Tableau III) ont �et�e compar�es avec le test post hoc

en U de Mann-Whitney.

Pour le taux de SOD, le groupe simul�e montrait

une diff�erence significative compar�ee aux groupes

isch�emie et olmesartan ( p < 0,01). Le groupe

trait�e par olmesartan �etait significativement

diff�erent du groupe isch�emie ( p < 0,01). On obser-

vait le taux le plus �elev�e de SOD dans le groupe

simul�e, tandis que le taux le plus bas de SOD �etaitobserv�e dans le groupe isch�emie.

Le taux de GPx �etait significativement diff�erentdans le groupe simul�e compar�e avec les autres grou-pes ( p < 0,01). Les groupes trait�es par olmesartan

montraient une diff�erence statistique avec le grouped’isch�emie ( p < 0,01). Le taux le plus �elev�e de GPx�etait d�etect�e dans le groupe simul�e, tandis que la

valeur la plus basse �etait dans le groupe isch�emie.

Les taux de MDA montraient une diff�erencesignificative dans le groupe simul�e compar�e aux

groupes isch�emie et olmesartan ( p < 0,01 ;

Tableau III). Bien que les groupes se soient com-

pos�es d’une population relativement petite, le

groupe trait�e par olmesartan �etait significativement

diff�erent du groupe isch�emie ( p ¼ 0,047). Les taux

de MDA de la moelle �epini�ere �etaient plus �elev�esdans le groupe isch�emie compar�e aux autres grou-

pes ( p < 0,05). La valeur la plus basse �etait mesur�eedans le groupe simul�e.

R�esultats neurologiques

Tous les animaux avaient une fonction motrice nor-

male avant l’�etude. Les rats du groupe simul�eavaient un examen neurologique normal. Les rats

du groupe isch�emie avaient des d�eficits graves dontla parapl�egie postop�eratoire, et ils avaient un plus

mauvais statut neurologique que le groupe simul�e( p < 0,05). Le statut neurologique des animaux du

groupe trait�e par olmesartan apr�es un traitement de

14 jours est apparu meilleur que dans le groupe

isch�emie 48 heures apr�es la chirurgie ( p< 0,05). Les

scores moyens de Tarlov dans les groupes isch�emie

et trait�e par olmesartan �etaient de 1,6 ± 0,4 et 2,2 ±

0,9, respectivement.

Histopathologie

Le groupe simul�emontrait une structure normale de

la mati�ere grise et blanche de la moelle �epini�ere.Dans la mati�ere grise, les neurones moteurs, les cel-

lules gliales, et les structures vasculaires avaient une

histologie normale. Dans la mati�ere blanche, les

structures axonales et les cellules gliales avaient�egalement une histologie normale (Fig. 3).

On observait peu de neurones morphologique-

ment anormaux dans les coupes de moelle �epini�ere.

Page 5: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

Tableau I. Statistiques descriptives et r�esultats de la comparaison des groupes

Param�etre Groupe N Moyenne D�eviation standard Minimum Maximum M�ediane Test statistique p

MDA Simul�e 8 0,17 0,065 0,083 0,268 0,170 F ¼ 21, 264 0,000*

Isch�emie 8 0,41 0,104 0,264 0,582 0,412

Olmesartan 8 0,31 0,032 0,265 0,364 0,308

SOD Simul�e 8 946,38 83,834 815,154 1054,825 954,044 c2 ¼ 20, 165 0,000*

Isch�emie 8 426,03 55,963 356,842 516,628 412,812

Olmesartan 8 560,51 45,936 489,327 627,935 559,105

GPx Simul�e 8 6,51 0,872 5,387 7,814 6,404 c2 ¼ 18, 135 0,000*

Isch�emie 8 3,29 0,357 2,981 4,112 3,232

Olmesartan 8 4,33 0,778 3,195 5,689 4,317

Le taux calcul�e de MDA �etait exprim�e en mmol/g-prot�eine.

L’activit�e SOD estim�ee �etait exprim�ee en U/g-prot�eine.

L’activit�e GPx �etait exprim�ee en U/g-prot�eine.*Significativit�e statistique pour p < 0.01.

Fig. 1. Distribution des taux tissulaires de SOD et GPx.

The estimated SOD and GPx activities were expressed as

U/g-protein Les taux estim�es de SOD et GPx ont �et�eexprim�es comme U/g-prot�eines.

Vol. 24, No. 6, 2010 Olmesartan et l�esions d’isch�emie m�edullaire 877

Les petits neurones moteurs et les neurones inter-

m�ediaires ont surv�ecu. Il y avait des neurones apop-

totique qui avaient un r�etr�ecissement, une

condensation de chromatine, et un bourgeonne-

ment nucl�eaire. Les neurones n�ecrotiques avaient

un gonflement cellulaire, une boursouflure cyto-

plasmique, et une picnose avec la coloration H et

E. On observait �egalement une destruction de toute

la mati�ere blanche et une d�eg�en�erescence axonale.

Le groupe trait�e par olmesartan montrait de dis-

cr�etes l�esions des neurones moteurs et une grande

partie des cellules gardait un aspect normal. La

structure de la mati�ere grise et blanche de la moelle�epini�ere �etait bien conserv�ee, et les neurones

moteurs avaient un aspect presque normal (Fig. 3).

DISCUSSION

Les l�esions m�edullaires restent un probl�eme grave

apr�es chirurgie de l’aorte descendante et thora-

coabdominale. La pr�esence d’une dissection, d’une

maladie aortique thoracoabdominale �etendue,d’une hypotension p�eriop�eratoire, et un clampage

prolong�e pendant la chirurgie sont des facteurs�etiologiques connus de l’isch�emie m�edullaire et des

l�esions associ�ees. En d�epit de diff�erentes approcheschirurgicales et pharmacologiques pour �eviter ou

r�eduire auminimum le risque de parapl�egie, aucunem�ethode n’a effectivement empech�e cette

complication.1,15,16

Les l�esions m�edullaires se d�eveloppent apr�es unecascade complexe d’�ev�enements comprenant la

lib�eration des esp�eces r�eactives de l’oxyg�ene par

plusieurs types de cellules. La source principale de

formation des esp�eces r�eactive de l’oxyg�ene est la

respiration a�erobie. La rupture m�etabolique de

l’isch�emie cellulaire, suivie de la reperfusion, cause

la r�eduction de l’oxyg�ene en superoxyde, en per-

oxyde d’hydrog�ene, et en radicaux hydroxyles. Les

l�esions d’IR perturbent la phosphorylation

Page 6: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

Fig. 2. Distribution des taux tissulaires de MDA. Les taux

calcul�es de MDA �etaient exprim�es en mmol/g-prot�eine.

Tableau II. R�esultats du test post-hoc pour SOD

et GSHPX

Param�etre Groupe (I) Groupe (J) Z p

SOD Simul�e Isch�emie �3,361 0,001*

Olmesartan �3,361 0,001*

Isch�emie Olmesartan �3,256 0,001*

GPx Simul�e Isch�emie �3,361 0,001*

Olmesartan �3,256 0,001*

Isch�emie Olmesartan �2,626 0,009*

*Significativit�e statistique avec p < 0,01.

Tableau III. Test post-hoc pour le taux tissulaire

de MDA

Groupe (I) Groupe (J) Diff�erence moyenne (I-J) p

Simul�e Isch�emie �0,237 0,000*

Olmesartan �0,147 0,002*

Isch�emie Olmesartan 0,096 0,047**

*Significativit�e statistique pour p < 0,01.

**Significativit�e statistique pour p < 0,05.

878 G€uler et al. Annales de chirurgie vasculaire

oxydative mitochondriale et augmentent le Ca+2

intracellulaire, menant �a la rupture des phospholi-

pides membranaires et des l�esions cellulaires.17,18 Lad�efense contre une telle toxicit�e est assur�ee par des

extracteurs et des r�eactions de d�etoxication, cata-lys�ees par des enzymes antioxydantes telles que

SOD, et le cycle du glutathion comprenant GPx.19,20

MDA est �egalement un produit final stable de la

peroxydation des lipides, et c’est un biomarqueur

fr�equemment utilis�e pour des l�esions de reperfu-

sion. L’augmentation du taux de MDA et la dimi-

nution concomitante du glutathion et d’autres

activit�es enzymatiques antioxydantes, telles que

SOD et GPx, peuvent d�emontrer la peroxydation

accrue des lipides par les oxydants tissulaires.21

Selon notre revue de litt�erature, il n’y a aucune�etude exp�erimentale indiquant les effets d’olme-

sartan sur l’isch�emie de moelle �epini�ere et les para-

m�etres associ�es du stress oxydatif. Diverses �etudesontmontr�e qu’un pr�e- et un post-traitement avec les

antagonistes d’AT1 am�eliorait les r�esultats neurolo-giques apr�es isch�emie c�er�ebrale et diminuait le

volume infarci et l’œd�eme c�er�ebral.22,23 Les effets

protecteurs d’olmesartan sur l’isch�emie c�er�ebrale nesont pas compl�etement clairs, mais des effets anti-

inflammatoires des bloqueurs du r�ecepteur d’AT1

ont �et�e accept�es commeunm�ecanisme important de

la protection contre l’isch�emie c�er�ebrale.7,8,24 Andoet al. ont not�e que l’inhibition du r�ecepteurd’AT1 renversait l’hypertrophie vasculaire patholo-

gique, normalisait l’expression endoth�eliale de

la synth�etase de l’oxyde nitrique, et diminuait

l’expression de la mol�ecule-1 d’adh�erence inter-

cellulaire et le nombre de macrophages infiltrant les

vaisseaux c�er�ebraux de rats hypertendus.6 Yao et al.

ont �egalement rapport�e que le blocage du r�ecepteurd’AT1 par olmesartan empeche le d�eveloppement de

l’hypertension induite par l’endoth�eline-1 et du

stress oxydatif dedans nos r�esultats chez le rat.25

Nous avons prouv�e que le traitement pr�eparatoirepar olmesartan pouvait am�eliorer les l�esionsm�edullaires et diminuer le stress oxydatif li�e au

clampage aortique pendant la chirurgie aortique de

thoracoabdominal. Les bloqueurs du r�ecepteurde l’angiotensine sont susceptibles d’affecter

l’h�emodynamique autour de la p�eriode de clampage

et de d�eclampage, et peuvent fournir un m�ecanisme

d’action alternatif. N�eanmoins, nous n’avons

observ�e aucune labilit�e h�emodynamique chez les

animaux pendant le clampage aortique.

Dans cette �etude, nous nous sommes concentr�essur l’avantage th�erapeutique d’olmesartan pour

le r�etablissement fonctionnel apr�es isch�emie

m�edullaire. Une am�elioration significative des

fonctions neurologiques dans le groupe trait�e par

olmesartan �etait �evidente par comparaison avec le

groupe isch�emie. Les scores moyens de Tarlov �a la

48�eme heure postop�eratoire dans le groupe trait�epar olmesartan �etaient plus �elev�es que dans le

groupe isch�emie. Les rats du groupe isch�emie

avaient des d�eficits graves dont la parapl�egie apr�eschirurgie. Bien qu’aucun des animaux du groupe

olmesartan n’ait pu se tenir et marcher, le statut

neurologique des animaux �a la 48�eme heure post-

op�eratoire, apr�es un traitement de 14 jours, est

apparu meilleur que dans le groupe isch�emie.

L’examen histopathologique a montr�e la capacit�ed’olmesartan �a r�eduire la d�eg�en�erescence et la

Page 7: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

Fig. 3. Microphotographies optiques des coupes de

moelle �epini�ere. Aucune l�esion des neurones moteurs

n’�etait trouv�ee dans le groupe simul�eA-D. De nombreux

neurones n�ecrotiques �etaient d�etect�es dans le groupe

isch�emique. Des neurones apoptotiques avec

r�etr�ecissement, condensation de chromatine, et bour-

geonnement nucl�eaire �etaient vus. Les neurones moteurs

de la mati�ere grise �etaient perdus B-E. Une diminution

marqu�ee des neurones n�ecrotiques �etait d�etect�ee dans le

groupe isch�emie et olmesartan compar�e au groupe

isch�emie. Les l�esions des neurones moteurs apr�es le

traitement par olmesartan �etaient discr�etes, et une

grande population cellulaire �etait pr�eserv�ee C-F (H et E,

barres d’�echelle : 20 mm).

Vol. 24, No. 6, 2010 Olmesartan et l�esions d’isch�emie m�edullaire 879

n�ecrose neuronales. Dans les coupes de moelle�epini�ere, les neurones moteurs �etaient intacts dansle groupe simul�e ; cependant, de nombreux neu-

rones n�ecrotiques �etaient d�etect�es dans le groupe

isch�emie. Les neurones apoptotiques montraient un

r�etr�ecissement, une condensation de chromatine, et

un bourgeonnement nucl�eaire. Des neurones

moteurs de la mati�ere grise �etaient �egalement per-

dus. Une diminution marqu�ee des neurones �etaient�evidente dans les groupes isch�emie et trait�e par

olmesartan compar�es au groupe simul�e. Les l�esionsisch�emiques des neurones moteurs �etaient l�eg�eresdans le groupe trait�e par olmesartan, et de grandes

populations cellulaires �etaient pr�eserv�ees compara-

tivement au groupe isch�emie. Tous ces r�esultatshistopathologiques peuvent montrer des effets

neuroprotecteurs d’olmesartan contre les l�esionsd’IR.

Le taux de MDA est un produit de la peroxyda-

tion des lipides apr�es l�esions d’IR. Le taux tissulaire

mesur�e de MDA �etait significativement plus bas

chez les animaux trait�es par olmesartan compar�esau groupe isch�emie. Cette constatation montre les

effets favorables de l’olmesartan contre les l�esionsisch�emiques et la peroxydation associ�ee des lipides.

En opposition, l’isch�emie m�edullaire a �et�e induite

pendant 30 minutes dans quelques mod�eles

exp�erimentaux, alors que nous avons maintenu

l’isch�emie m�edullaire pendant 45 minutes dans

cette �etude. Nous pensions que le traitement

pr�eparatoire par l’olmesartan pourrait etre associ�e �aune p�eriode de protection contre l’isch�emie de

moelle �epini�ere relativement plus longue et

am�eliorer les r�esultats cliniques.Dans une exp�erience pr�ec�edente chez le rat, il a

�et�e montr�e que l’olmesartan avait des effets neuro-

trophiques sur les neurones moteurs spinaux in

vitro et dans in vivo.26 Les exp�eriences in vivo ont

montr�e que le traitement par olmesartan (1, 5, ou 10

mg/kg/j, en intra-p�eriton�eal) pendant 14 jours

cons�ecutifs empechait la mort des neurones

moteurs spinaux apr�es section du nerf sciatique chez

les rats. L’effet protecteur d’olmesartan augmentant

la croissance des neurones �etait dose-d�ependant.Ces r�esultats ont sugg�er�e une utilisation th�erapeu-tique potentielle d’olmesartan dans la pr�evention et

le traitement des maladies neurologiques. Dans

notre �etude, les rats ont eu un traitement par

olmesartan (3 mg/kg/j par voie orale) pendant 14

jours avant l’op�eration. Chez les adultes ayant une

hypertension art�erielle essentielle, on a signal�e que

le medoxomil d’olmesartan administr�e une fois

quotidiennement �a des doses 10-80 mg diminuait la

pression diastolique de mani�ere dose-d�ependante.

Page 8: Effets protecteurs du blocage du récepteur de Type 1 de l’angiotensine II par l’olmesartan sur les lésions d’ischémie-reperfusion médullaires : Etude expérimentale chez

880 G€uler et al. Annales de chirurgie vasculaire

C’�etait une inhibition pertinente se produisant aux

doses �10 mg.27 Bien qu’il n’y ait aucun rapport�evident entre la protection neuronale et la concen-

tration sanguine, nous pensons que l’olmesartan

peut montrer ses effets neuroprotecteurs d’une

mani�ere d�ependante de la dose apr�es chirurgie

aortique.

Le m�ecanisme par lequel l’olmesartan prot�egecontre les l�esions d’IR est peu clair. Les l�esions d’IRsont un processus complexe impliquant la surcharge

en calcium et la production excessive des radicaux

libres. L’activit�e enzymatique antioxydante (taux de

SOD et GPx) est un syst�eme enzymatique qui pro-

t�ege les cellules contre les l�esions isch�emiques.

L’olmesartan peut empecher les l�esions de moelle�epini�ere induites par IR en empechant ou en

modulant les param�etres du stress oxydatif. Dans

cette �etude, les activit�es SOD et GPx �etaient signifi-cativement plus hautes chez les rats trait�es par

olmesartan, compar�es au groupe isch�emie. Le trai-

tement pr�eparatoire par olmesartan a �egalement

diminu�e la production de MDA par peroxydation

des lipides de la moelle �epini�ere apr�es l’occlusion

aortique provisoire, suivie de la reperfusion. Tous

ces r�esultats ont montr�e que l’olmesartan pouvait

exercer un effet inhibant sur le stress oxydatif et

assurer une protection contre les l�esions par IR de la

moelle �epini�ere.Tous ces r�esultats sugg�erent que le traitement par

olmesartan avant isch�emie de la moelle �epini�erepeut assurer une protection contre les l�esions neuro-logiques en modulant le statut antioxydant.

N�eanmoins, l’utilisation de k�etamine pendant

l’anesth�esie des animaux peut etre une limitation

dans la conception de l’�etude. La k�etamine, un

anesth�esique dissociatif, prot�ege les neurones

contre la peroxydation des lipides induite par l’IR et

l’isch�emie de la moelle �epini�ere.28 La base pour

l’effet protecteur de la k�etamine contre les l�esionsneuronales d’IR peut etre li�ee �a sa capacit�e de

moduler le m�etabolisme de l’oxyde nitrique, ce qui

peut prot�eger d’une s�erie d’�etats d’IR.29 La k�etamine

peut augmenter le flux sanguin du tissu cible

menant moins d’isch�emie et de l�esions associ�es.

CONCLUSION

Cette �etude montre les effets d’olmesartan sur les

l�esions d’IR de la moelle �epini�ere quand il est

administr�e avant l’occlusion et l’isch�emie aortiques.

L’administration d’olmesartan avant l’isch�emie

peut r�eduire l’incidence des l�esions de la moelle�epini�ere apr�es une occlusion aortique passag�ere.

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