Édito - culturenpartage.org · enfin marie huot, cécile colomb et rémi venturi de la...

32
ÉDITO Pour la dixième année consécutive, Cultures du Coeur 13 propose à ses bénéficiaires des ateliers d’écriture intitulés : De la Scène à la Plume. L’originalité de ces derniers tient au fait d’associer en 10 séances, exercices narratifs et sorties culturelles, incitant à une certaine mobilité géographique des personnes. Cette action s’est déroulée à Aix-en-Provence (Bibliothèque Méjanes - Cité du Livre) à Marseille (Bibliothèque départementale 13), et à Arles (Médiathèque municipale) soit un total de 3 ateliers regroupant une trentaine de participants. Le recueil se décline en trois parties : la première présente les textes des participants d’Aix-en- Provence, la deuxième est consacrée aux ateliers de Marseille, et enfin la troisième est dédiée aux textes des participants d’Arles. Les pages centrales en couleurs relatent quant à elles les différentes sorties culturelles, déclinées par lieux en fonction des villes où se sont déroulés ces trois ateliers distincts. Durant deux mois, les auteurs-animateurs Marien GUILLÉ, Antonella FIORI et Tieri BRIET ont partagé leur goût pour les écritures ludiques, épistolaires ou intimes. Grâce au soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles PACA, les éditions 2017 et 2018 du dispositif « Dis-moi dix mots » figurent au cœur de ces ateliers, afin de sensibiliser les participants, de manière ludique et créative, aux particularités et à l’originalité de la langue française. Prolongeant le dispositif carte postale de Cultures du Coeur 13 par lequel un public invité sur un événement culturel peut faire part à un artiste ou à une structure culturelle de ses émotions de spectateur, l’atelier De la Scène à la Plume se veut un moment de rencontre, de partage et de plaisir autour des mots. Il permet la découverte de bibliothèques et de lieux culturels, que les participants pourront revisiter à loisir tout au long de l’année, via l’offre régulièrement proposée sur le site de l’association www.culturenpartage.org. Cultures du Coeur 13 remercie la DRAC PACA et en particulier Louis Burle, Conseiller pour le Livre et la Lecture, mais également ses bénévoles : Marie-Claire Rubinstein, Pascal Daunou et Océane Adam, pour leur soutien auprès des participants et des auteurs. La collaboration des six partenaires culturels et artistiques impliqués dans cette action est également essentielle : à Aix-en-Provence avec l’Hôtel de Gallifet pour l’exposition de Nicolas Mazet et le 3 Bis F pour son accueil en résidence de la compagnie des Accès, à Marseille avec le Fonds Régional d’Art contemporain (FRAC Paca) et le Centre International de Poésie Marseille (CIPM) et enfin à Arles avec le Musée départemental de l’Arles antique et la librairie L’Archa des Carmes. Nous remercions chaleureusement La Marelle, résidences d’écrivains à Marseille et la Friche Belle de Mai pour leur accueil le 9 mars 2018 durant lequel les textes des écrivants ont été lus et les recueils ont été distribués à tous les participants. Enfin, Cultures du Cœur 13 remercie Solange Gentile, responsable de la salle d’actualité des Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre (Bouches-du-Rhône), Frédéric Jean et Béatrice Coignet de la bibliothèque Méjanes-Cité du livre d’Aix-en-Provence et enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice de Cultures du Coeur 13

Upload: lynhi

Post on 18-Feb-2019

221 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

ÉDITOPour la dixième année consécutive, Cultures du Coeur 13 propose à ses bénéficiaires des ateliers d’écriture intitulés : De la Scène à la Plume.L’originalité de ces derniers tient au fait d’associer en 10 séances, exercices narratifs et sorties culturelles, incitant à une certaine mobilité géographique des personnes.Cette action s’est déroulée à Aix-en-Provence (Bibliothèque Méjanes - Cité du Livre) à Marseille (Bibliothèque départementale 13), et à Arles (Médiathèque municipale) soit un total de 3 ateliers regroupant une trentaine de participants.

Le recueil se décline en trois parties : la première présente les textes des participants d’Aix-en-Provence, la deuxième est consacrée aux ateliers de Marseille, et enfin la troisième est dédiée aux textes des participants d’Arles. Les pages centrales en couleurs relatent quant à elles les différentes sorties culturelles, déclinées par lieux en fonction des villes où se sont déroulés ces trois ateliers distincts.

Durant deux mois, les auteurs-animateurs Marien GUILLÉ, Antonella FIORI et Tieri BRIET ont partagé leur goût pour les écritures ludiques, épistolaires ou intimes.

Grâce au soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles PACA, les éditions 2017 et 2018 du dispositif « Dis-moi dix mots » figurent au cœur de ces ateliers, afin de sensibiliser les participants, de manière ludique et créative, aux particularités et à l’originalité de la langue française.

Prolongeant le dispositif carte postale de Cultures du Coeur 13 par lequel un public invité sur un événement culturel peut faire part à un artiste ou à une structure culturelle de ses émotions de spectateur, l’atelier De la Scène à la Plume se veut un moment de rencontre, de partage et de plaisir autour des mots. Il permet la découverte de bibliothèques et de lieux culturels, que les participants pourront revisiter à loisir tout au long de l’année, via l’offre régulièrement proposée sur le site de l’association www.culturenpartage.org.

Cultures du Coeur 13 remercie la DRAC PACA et en particulier Louis Burle, Conseiller pour le Livre et la Lecture, mais également ses bénévoles : Marie-Claire Rubinstein, Pascal Daunou et Océane Adam, pour leur soutien auprès des participants et des auteurs.

La collaboration des six partenaires culturels et artistiques impliqués dans cette action est également essentielle : à Aix-en-Provence avec l’Hôtel de Gallifet pour l’exposition de Nicolas Mazet et le 3 Bis F pour son accueil en résidence de la compagnie des Accès, à Marseille avec le Fonds Régional d’Art contemporain (FRAC Paca) et le Centre International de Poésie Marseille (CIPM) et enfin à Arles avec le Musée départemental de l’Arles antique et la librairie L’Archa des Carmes.Nous remercions chaleureusement La Marelle, résidences d’écrivains à Marseille et la Friche Belle de Mai pour leur accueil le 9 mars 2018 durant lequel les textes des écrivants ont été lus et les recueils ont été distribués à tous les participants.

Enfin, Cultures du Cœur 13 remercie Solange Gentile, responsable de la salle d’actualité des Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre (Bouches-du-Rhône), Frédéric Jean et Béatrice Coignet de la bibliothèque Méjanes-Cité du livre d’Aix-en-Provence et enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux.

Karine Lacôme, Directrice de Cultures du Coeur 13

Page 2: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Ateliers d’Aix-en-ProvenceBibliothèque Méjanes - Cité du livre

Il suffit de pas grand-chose : un stylo, un peu de temps, des idées qui se tricotent. Les mots poussent parfois comme des ailes au bout des doigts. Ils laissent la langue s’envoler, le verbe devient rieur et s’étonne lui-même de naître ainsi sur un bout de feuille blanche.Il suffit d’assembler les mots, de rejoindre ceux des uns et des autres, de jouer avec les mots comme on joue avec des cartes, un ballon, des amis. Les mots sont des compagnons pour se découvrir et découvrir les autres. S’amuser, sourire, se détendre, lâcher prise, mais se laisser embarquer, aussi, parfois, dans un voyage en dehors de ses habitudes, de son confort, de ses mots connus.Écrire, c’est un voyage. Une manière différente de visiter son propre quotidien, son coin de rue, ses trajets de chaque jour. Écrire, c’est une nouvelle manière d’ouvrir les yeux, de se laisser prendre par le temps, par l’espace, se laisser prendre au jeu, se laisser prendre au mot, se prendre pour un enfant qui nomme le monde, devenir écrivant, sentir la pointe du stylo sous les doigts et laisser les mots voguer au gré des rivages, des marées et des ondes;

L’écrivain Christian Bobin dit : «Écrire, c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir.»

Écrire, tous ensemble, ça nous fera beaucoup de murs, et avec tous ces murs, il sera facile de bâtir une maison, aux portes multiples... Alors, prenez la peine d’entrer...

Merci à Claire, Ophélie, Julie, Ilona,Rachel, Dalila, Hugues, Véronique, Cathy, Michèle,

Nathalie, Cécile, Marie-Claire, Evelyne, Marie.

Marien Guillé

Marien Guillé - comédien, conteur, poète, animateur d’ateliers d’écriture - a grandi sur la Côte d’Azur avant de s’installer à Aix-en-Provence puis Marseille. Fasciné par la puissance des mots, qu’il écrit et dit depuis l’âge de 13 ans, il les partage dans un aller-retour permanent entre le silence de l’écriture et la présence de la scène. Des voyages au long cours vers l’Asie, l’Inde, l’Afrique nourrissent son expérience du monde et de ses pratiques. Aujourd’hui, il publie et met en scène des récits de voyages, dans des formes de spectacles intimistes et itinérantes.Pour en savoir plus, cherchez donc sur internet « le poète de proximité »

Page 3: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

La réalité. Existe-t-elle ? Ici, oui. Entourée par mes co-écrivains, on décompose des réalités différentes, à partir du même début. On fait la même chose, mais différemment, avec chacun notre réalité. Claire

Atelier 1 Se présenter, les mots cachés dans son prénom

Ce matin, la princesse Patricia se fait réveiller par sa mère la reine Sia, reine du Pays Amarou-diant. Des écureuils, ses servantes, viennent l’aider à se préparer. Puis Mireille l’hirondelle lui sert son petit déjeuner. Ensuite, Patricia va avec sa sœur Anastasia à son court de chant. Elle adore chanter, mais aussi danser. Puis elle se prépare à aller dans son vaisseau pour être amenée sur Terre et aller à son atelier d’écriture à la Méjanes à Aix-en-Provence. En arrivant, elle voit un groupe de personne et les rejoint. C’est son groupe. Elle ne connait personne, elle est timide et reste dans son coin. Puis l’atelier commence et elle s’ouvre à l’écriture. Julie

Julie tombe de son lit. Elle lit un livre. Elle s’est pris le jus en se coiffant ce matin. Elle a bu du jus de fruit et s’est régalée. Après avoir déjeuné elle s’est installée dans son fauteuil et, sage comme elle est, s’est rendormie. Puis son chat l’a réveillée. Elle reprend sa douche et attend son taxi pour aller à l’atelier d’écriture mais il est en retard donc elle part à pied joint et arrive à cloche-pied devant la salle de rendez-vous. Tout le monde l’applaudit comme si c’était une star mais c’est la star de l’atelier d’écriture, Marien, qui se met à genoux devant elle, lui refait ses lacets puis se relève et lui fait un baisemain. Elle est toute contente car on lui ramène son thé et ses gâteaux aux asticots comme elle les aime. Ophélie

Clara est remplie d’éclairs, de clés pour éclairer son chemin… dans Claire, il y a cri…Claire vole et s’envole dans l’air…elle s’échappe de son rôle de mère et s’invente une autre vie…tout devient limpide dans sa tête, elle ne s’appelle pas Claire pour rien… Rachel

Afin de protéger Holly, leur Reine adorée, les samouraïs guettaient derrière le Hügel, à la recherche d’un écrivain digne de Victor Hugo capable de repousser hors de son cœur toutes les peurs de leur bien-aimée. Hugh ! Clame en arrivant son prince char-mant, hungry d’aventures et de poésie… Ilona

*

Ilona a fait un voyage, dans une région d’une beauté magnifique où elle a retrouvé le goût des choses, des sensations nouvelles, des parfums, des fleurs sucrées. Tout en se promenant, elle rencontre un personnage tout à fait extraordinaire, qui lui raconte une légende qui eut lieu dans une île féérique… Dalila

Un beau ciel de Provence, vers Moustiers Sainte-Marie, ou en Toscane, près de Florence dans une petite bourgade d’Italie, une jeune religieuse drapée de blanc, au début du Moyen-Age. Cette jeune fille rencontre une colombe dès son lever matinal. Cet oiseau merveilleux s’envole vers la cime des arbres, vers de petites collines. Le soleil commence à venir… 

Hugues

Page 4: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

De bon matin, Olivier, bibliothécaire, se retrouve dans la peau du Marquis de Méjanes, dont l’élan au 18ème siècle va donner l’impulsion à la matinée qui va suivre…

Hugues

Atelier 2 Visite de la bibliothèque ; écriture de l’imaginaire :

se retrouver seul dans la bibliothèque, après la fermeture…

« Ah, se dit Martin, maintenant je vais pouvoir commencer à consulter. Maintenant que je connais la bibliothèque. Mais que choisir ?». A travers toutes les collections, il en avait repéré une qui l’attirait tout particulièrement. Elle avait le visage de quelqu’un d’accueil-lant, contrairement à tous ceux qui lui faisaient la grimace pour l’instant. C’était un type bien particulier… de livre. Il savait exactement où le chercher. Dans la section adulte, du côté des biographies. Ces documents lui faisaient un grand sourire. Un siècle en particulier : le sien. Mais pourquoi ? Il cherchait ce qui l’attirait. « Ah, se dit-il, en fait peut-être ma vie n’est-elle pas assez colorée, que je ne dois pas prendre des évé-nements trop anachroniques en référence. J’espère que ma vie sera plus belle après. »

Claire

Les livres étaient ta passion mon cher Marquis, une longue vie faite d’écoute, de frissons, d’excitation, dans ton fauteuil assis bien confortablement ; par ta volonté tu rafraichis chaque jour nos esprits, cette joie que procure ce don que tu nous as fait, mérite en toi notre cher Monsieur de Méjanes à travers nous une vie sans limite.

Véronique

*

J’arrive à la bibliothèque. Tout est ouvert mais il n’y a personne. Un peu inquiète, je tourne les pieds pour repartir…Mais non ! Ma curiosité m’incite à rester et rentrer dans les lieux. Je me dirige vers la pièce « section livres ». J’y rentre et m’installe sur un fauteuil confortable. Il est bien mou…Je rebondis un peu dessus comme un enfant. Bon, j’ai envie de lire ! Emerveillée par la grandeur de la pièce et le nombre de livres, j’en choisis un. Tara Duncan, les Sortceliers, de Sophie Audouin-Mamikonia. Il me tombe des mains. Peur ? Non, Julie, les esprits n’existent pas ! Ramasse ce livre ! Je me penche pour le prendre. Ah ! Le livre glisse sur le sol, se cogne contre une étagère et s’ouvre tout seul ! J’ai peur mais je suis curieuse. Je m’approche du livre et je m’arrête net quand le person-nage de Tara Duncan apparaît devant moi. Ma tête tourne. Je tombe dans les pommes. Cal, un autre personnage, me secoue. Je ne me réveille pas. Paf ! Une claque. Aïe ! Cal m’a giflé ! « Réveille-toi, Madame ! » me dit-il, alors que je reprends à peine mes esprits. « Où suis-je ? Je rêve ? »« à la bibli, tu voulais lire mon roman » s’écrit Tara avec une douce voix de jeune fille… »

Julie

Page 5: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Nous en étions à Lucas qui croisait Anastasia, elle ne le voyait pas, il en profita pour l’observer. Il était surpris de sa beauté et ses instincts de prédateur s’amoindrissaient. Elle était au bord du lac à se remplir les poumons d’air frais. Tout à coup elle se met à chantonner. Elle était heureuse, car enfin elle avait le lac pour elle toute seule. En fait, pas pour longtemps. Elle se met à avoir la chair de poule, ses sens se mettent en éveil car elle entend des craquements. Et la voilà qui commence à gigoter dans tous les sens. Lucas qui était admiratif se demande si elle ne l’avait pas repéré. Et la voilà qui se lève et se transforme. Ses yeux changent de couleur, ses beaux cheveux noirs deviennent rouges, et le joli corps féminin disparaît et se métamorphose en un vam-pire. Lucas, toujours troublé, ne se méfie pas. Et c’est lui qui se fait égorger.

Dalila

Ce qui m’a le plus surprise, c’est le néant. Comment aurait réagi un adulte ? Il se serait peut-être accroché à la mappemonde qui permet d’imaginer et d’entrer dans le monde « des » mondes. Je me sens toute petite et très seule devant cette mappemonde colorée. Tiens, je vois les couleurs…j’y vois des dessins, des représentations plus folkloriques les unes que les autres et plus attirantes. Je suis attirée vers le néant et tente de m’en échapper et de remonter jusqu’à la mappemonde colorée et rassurante. Pourquoi ce manque de vie, de compagnons ? Il me reste les pages à lire, je ne les lirai pas…

Michèle

Il est grand, il est large, la couverture représente une mappemonde que j’ai décou-verte à quatre ans, offert au Noël de mes quatre ans par un Père Noël qui m’a fait

hurler quand il m’a dit qu’il n’existait pas. Un livre énorme, gigantesque. La quatrième de couverture représente le néant, pourquoi pas découvrir le néant,

poursuivre le néant au-delà de nos pages, vers le voyage sans limite d’une petite fille avide de découvrir le monde…

Véronique

Atelier 3Imaginer qu’on rentre dans la peau d’un livre, lequel serait-il ?

Et si on ouvrait une page au hasard ?*

J’aimerais être un livre de contesIl y a 3 personnages, un roi, une reine, une princesseC’est une princesse qui veut être comme tout le monde de l’extérieurDonc elle est rebelleSur ce livre, on y voit la princesse habillée comme une fermièreIl y a cinquante pagesLe livre est beau, brodé de lettres argentées et le décor est doré

Ophélie

Elle a survécu aux épreuves que lui a tendues LA VIE. Et qu’elle a surmontées avec un cou-

rage incroyable. La couverture de ce livre est la seule illustration qu’il y ait. Quelques rares

photos occupent la partie de l’autobiogra-phie, comme si le projet d’écrire sauvait son

existence. A chaque page, la résilience se met en place et l’on ne peut que saluer bien bas l’histoire de cette héroïne académicienne et

femme politique au destin incroyable…Nathalie

Page 6: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 4

Sortie à l’Hôtel de Gallifet, exposition « L’eau, la couleur et les songes ». A partir de ce que nos yeux ont vu, écrire ce qui apparaît…

Tout est transparence, ce sont des silhouettes suspendues dans l’air au milieu des arbres du jardin. Elles ont toutes une histoire à raconter. A chacun de l’imaginer. Et puis il y a ces tourbillons de couleurs infinies qui nous transportent malgré nous. Il y a quelque chose de magique qui se dégage de ces toiles qui nous font voya-ger dans une profondeur de l’infiniment beau. Laissons-nous transporter dans ces vagues immenses qui dansent autour de nous comme un ballet sans fin, par ces arbres avec de la laine tricotée autour de leurs troncs comme si on avait peur qu’ils prennent froid… Cécile

Du mélange entre ces deux émotions, entre ces deux affects, entre ces deux tensions qui se cherchent, qui se bousculent dans la réalisation de leurs ensembles, créant des tourbillons de volcan, de torrents déchaînés.La lumière invite au songe, le jardin et sa cour intérieure au repos, au calme, avec le nageur serein. Le sommeil vient du ciel, des murs épais et de la voûte où dansent les couleurs.Bouts de fil de fer d’où naissent les pendules et les mobiles dans la salle vide et vierge, et les sculptures crient famine si l’on ne vient pas les contempler. L’art est tout sauf vacuité. L’art est plénitude. Là, tout n’est que luxe, calme et volupté.

Nathalie

*

En tournant la petite manivelle de la création originale d’un artiste, lors d’une visite à une expo me voilà soudainement en train d’imaginer des vagues qui déferlent entre elles. Un homme, une femme sont là : nus les pieds dans l’eau... ils se tiennent la main dans cette atmosphère aux cou-leurs de l’automne. C’est Adam et Eve. Leur silhouette est tremblante...En levant leurs yeux au ciel une colombe vint se poser sur l’épaule de cette femme si belle. Adam songeur, rêveur, les admirait. Deux êtres si différents mais si purs comme si cet oiseau symbole de paix était là pour les protéger à jamais...Elle s’envola les laissant rêver, rêves fait d’eau, de couleurs, de songes...

Cathy

Vagues abritant de multiples refletsLumière tamisant de la paix la beauté

Profondeur du voyage des vents et courantsColombes de Bouddha souriant au levant

Ecume, lisière du remous brillantTransparence, innocence, mouvement qui s’entend

Nuage de couleurs et d’émotions qui touchentSe transcrivant en mots murmurés par la bouche

Transportés de cultures en univers entiersExprimant le bonheur aux nuances sacrées

Pluie, semence de vie aux tourbillons naissantsLes saisons s’effeuillent, le courant bonditL’insouciance de l’eau qui n’a jamais péri

Ilona

Page 7: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 5 Plongée dans un monde numérique, virtuel, électronique.

Ecrire à partir du langage numérique

Fureteur est un petit furet qui ne cesse de chasser furtivement d’autres furets, fureteurs aussi, dans un futur proche et lointain. Les fureteurs furent couronnés de succès. Mais le furet ne répond plus à l’appel. Il est perdu. Il est perdu sur la toile et dans la réalité. Il cherche son chemin mais l’ordi a bugé. Il n’existe plus. Son poste est vacant. Désor-mais, plus un seul internaute n’a accès à lui. Il est mort, n’en parlons plus ! Fureteur a disparu. Les chasseurs sont découragés, les écolos sont ravis. Plus un seul furet fureteur pour battre la campagne ! Les furets sont snobés par la télé. Peu de reportages sur eux. Internet les snobe. Ils sont télésnobés. Heureusement qu’ils sont hébergés provisoi-rement par des sites voisins. Ce n’est pas un canular. C’est la réalité. Ils figurent dans un clip publicitaire ; avec leurs bonnes bouilles, ils feraient vendre l’invendable. Ils sont les favoris des campagnes publicitaires et leurs émoticônes sont des figures ravies de contentement. On ne peut plus les pirater. Surtout avec un nuage. Telle est la loi de l’avatar. Il est nomade, il échappe à celui qui veut le capturer.

NathalieQui suis-je ? Moi ? Qui suis-je ? Comment me retrouver dans mon authenticité et ma vérité inté-rieure ? Comment échapper à tous ces préjugés, ces formations et déformations, informations et désinformations, éducation et rééducation ? Comment savoir ce que je pense, ce que je vis ou ce que je veux vivre ? Quel est mon je ? Quel est mon jeu ? Quel est mon rôle ? Est-ce drôle ? Autant de questions que je me pose sans pouvoir toujours être sur un nuage, un petit nuage blanc, transparent, clair et dégagé, me dégager, me libérer…Je suis perdue, j’erre pour m’échapper de ce nuage et retrouver le soleil. Me retrouver moi, moi femme, moi homme, soleil et lune. Quel est le chemin pour savoir qui je suis. Je furète en quête, je cherche, triche et re-triche ; où, mais où suis-je ? Je snobe la télé, l’ordinateur, toutes les nouvelles technologies qui m’éloignent de mon être inté-rieur. Je vais et je viens entre le passé et le présent. J’héberge tout ce que le monde m’apporte, ce qui peut m’enrichir. Est-ce que cette vie est un canular ? La vie est si courte qu’il faudrait la transformer en histoire vraie… Rachel

Julia Roberts cherche dans l’immensité de l’ordinateur, appelle, demande de l’aide. Elle se trouve cachée dans le fin fond, dans la carte d’identité de la carte mémoire. Fureteur arrive, Julia est désespérée. Elle se retrouve perdue. Elle n’arrive pas à réaliser une marche, une route. Notre actrice télésnobe ses amies, mais voilà que son entourage est perplexe…nos amis vont être hébergés chez Julia. Voilà une bonne idée. Nous sommes tous content d’avoir une autre invitée chez nous. Ce n’est pas un canular, c’est une vraie idée qui commence à germer : non-imaginaire, mais une idée qui semble favorite, de préférence émoticône : ce petit visage aide à aimer et nous aide à donner des émotions. Ce petit visage qui nous sourit et donne des idées positives à Julia. Ce petit smile me semble brouillé avec un autre personnage de pirate. Cet ami intrus qui rentre dans une histoire de corsaire du 18ème siècle, de mer, de trésor, c’est la caraïbe des Antilles. Un gros nuage arrive sur le bateau, une impression de mer agitée. Voilà qu’arrive de la mer un avatar, personnage mythique. Circulent dans la mer des poissons, mammifères nomades qui regardent notre personnage de Julia.

Hugues

*

Page 8: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

La poussière atteste du temps qui passe mais elle n’est pas éternelle. Elle s’efface et, pour certains, elle manque. Il manque quelque chose attestant de la vérité, de l’ancienneté. Cer-tains préfèrent des livres qui ont « vécu » et fait le bonheur d’autres. Pour ma part, j’ai tou-jours, souvent, préféré les livres « d’occasion » mais non-occasionnels. L’eau semble « pure » sous la poussière…et pourtant ! Elle aspire celui qui parfois s’y perd, s’y égare. La poussière emplit le vide et atteste de la vie… Je me suis noyée dans la mer mais jamais, pour le moment, dans la poussière qui représenterait la fin, la mort. À vos plumeaux, mesdames et messieurs ! Michèle

Vagabondage, braconnage, récolte, moisson, vendange, brassage, errance, fulgu-rance, c’est tout cela à la fois, en même temps. Si je regarde mes mots sur la feuille - gribouillée, un peu timide, désordonnée - les mots existent et veulent se faire oublier à la fois. Et pourtant ils résistent. Ils tracent leur route vers mon imaginaire - sans ron-deur - presque en catimini, dissimulés. Le stylo se fait oublier pour suivre l’idée qui titube avant d’exister.

Marie-Claire

Je suis arrivée en l’an de grâce 2017 pour projeter sur ce papier de glace quelques mots de ma mémoire, peut-être incertains ou bien déri-soires, en prenant mon pied ! Quoi que je fasse, où que je sois, par vagues ou par envie les mots dessinent en moi parfois dans l’absolu des désirs inassouvis et incontrôlables de joies et de peines. Le stylo représente écrire avec souplesse. Une histoire, mon histoire de chemins transparents inégaux perdus vers les âges, avec l’encre ancrée en moi.

Véronique

J’ai peur de la réalité, je me cache dans l’imaginaire de l’écriture. Je vais et deviens, je danse et je chante, tout devient possible. La magie n’existe pas ? Là, oui, elle existe ! La guerre, la violence, la famine existent ? Dans mon monde, non. Je n’ai plus peur. Je souris, je ris, je vis ! Mon stylo danse, chante, joue, sautille sur ma feuille. Il m’aide à dessiner des mots sur papier. Ma main essaie de le contrôler mais il lutte en essayant d’aller plus vite que la musique. Il me nargue avec son air malicieux quand je commence à avoir mal à la main. Ma feuille laisse glisser ma main et dessiner mon stylo. Elle est gentille, calme et silencieuse. Elle rigole de temps à autres car mon stylo la chatouille. Je prends soin d’elle. Elle est précieuse pour écrire. Sur ma feuille écrite, je vois des dessins, un labyrinthe, des mots et des phrases. Tout s’emmêle et danse sur le rythme que j’ai donné en écrivant.

Julie

Atelier 6

Suite à une lecture proposée par Frédéric, le bibliothécaire, chaque participant écrit sur un lieu qui lui est précieux…puis on se met à raconter le pouvoir de nos feuilles et de nos

stylos dans ce lieu d’écriture…. *

Page 9: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 7 Sortie au centre d’art contemporain le 3bisF, pour assister à une répétition de la création

en cours de la compagnie des-Accès, « l’île pacifique… »

« Mais bon sang de bon sang!!! Poussez-vous de mon chemin ! Je suis le capitaine de ce bateau et vous devez écouter ce que dit le capitaine ! Je vous certifie que l’île que je vois au large est bien l’île que nous cherchons, l’île du bonheur. Toi, Moustache, je t’ai récupéré quand tu étais perdue sur l’île où j’ai fait escale précédemment, tu vois bien que ce n’était pas le bon endroit ! Quant à toi p’tit Mousse, avec ta mère vous vouliez une vie meilleure, ta mère étant gravement malade, alors écoutez moi tous ! »Il prit une grande respiration en revissant son bonnet orange sur sa tête, et dans une grande confusion il se mit à dérailler. « Qui suis-je? Où sommes-nous? Moustache, largue les amarres comme je t’ai montré ! » P’tit Mousse l’aida en fredonnant un slam. La mère du jeune adolescent les regardait fixement en se disant mon fils m’échappe... mais aimer c’est cicatriser l’autre.Il régnait une énergie flottante. Le capitaine se sentait terriblement perturbé. Il était comme un marionnettiste, comme si ses pensées étaient retenues par des fils et qu’il n’était plus maître de lui-même. Il s’exclama: « nous y sommes, c’est notre île! On ne s’est pas perdu on s’est trouvé... »

Cathy

*

La mer s’agite, la mer se calme. Elle suit ses colères, ses humeurs, ses changements. Elle bouscule les autres ou bien elle les calme. Elle va, elle vient. Elle ne sait pas ce qu’elle veut. Elle est impul-sive, violente, douce, caressante, elle rejette et reprend. Elle enveloppe le bateau et subitement le renverse, le coule, le noie. Sous la mer, le bateau ne peut rien. Il ne peut exister. C’est elle qui le fait vivre. La mer qu’on voit danser. La mer qu’on voit souffrir et ne pouvoir se défendre. La mer chante avec ses bruits divers, parfois lents, parfois très agités, parfois incontrôlables. Elle se renverse et renverse les autres. Elle prend le soleil dans ses vagues, se remplit de ses couleurs puis change complètement dès que le temps la secoue. Comment la comprendre ? Comment la prendre…ou la laisser ?Parfois j’ai peur qu’elle me coule, j’ai peur de m’y noyer et de mourir. Et pourtant je la contemple, je l’admire. Elle me fascine. RachelJe suis arrivée à l’île pacifique et enfin j’ai mis le pied à terre. Je me retrouve. Je m’appelle Julie. J’ai 25 ans. Ce matin, j’ai la tête lourde, remplie de mots qui dansent, qui voyagent et qui ne trouvent pas leur place. Les mots monter à bord, partir, croque-mitaine, cicatriser.J’ai fait un rêve léger où le metteur en scène nous reprenait, changeait nos mots, voulait nous faire flotter vers des sentiments d’existence, nous faire devenir mal-léables aux mots, transformer l’invisible en réalité.

Dalila

Au revoir Capitaine. Aimer à cicatriser l’autre. La mer est là, agitée. Monte à bord.Aucune latitude. Je m’appelle Jeanne. Je me sens enveloppée, tout est léger, je me sens protégée. La mer est là. Jeanne est proche de l’ordinateur.Elle inscrit sur l’écran de celui-ci : tu me décourages. Le choix est indubitable. Une solution pour le départ. La petite fille nous dit : je vous aime.Au revoir capitaine. Mais la petite fille tremble à savoir que le capitaine s’en va.

Hugues

Page 10: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 8 Suite au spectacle vu la semaine dernière, écrire sur notre île intérieure,

notre île personnelle, notre propre île pacifique…

Capitaine Texier Julie regarda sa boussole. Elle n’arrêtait pas de tourner l’aiguille. C’est donc là que Julie sortit sa longue vue et vit une île : son île imaginaire. Elle était ronde, entourée de sable blanc et dans l’océan bleu, d’un bleu magnifique. Capitaine Texier approcha son bateau de l’île. Il y avait beaucoup de verdure. Une sorte de grande jungle s’y trouvait. Julie y accosta avec son équipe. Au loin se trouvait un petit bateau à moteur. Un jeune homme blond approcha du groupe en courant. Il était habillé comme un roi et sorti une épée du côté droit. Il la mis sous le cou de Julie en la menaçant : «Etes-vous la sorcière de cette ile? Je veux récupérer ma couronne !» L’équipage de Julie sursauta, et le capitaine resta sous la surprise. Elle demanda au jeune homme de s’expliquer. Il se présenta : Aristide 1er roi du royaume Iterluda. Une sorcière a volé sa couronne et il doit la retrouver. Julie se proposa de l’aider à la retrouver. Le capitaine, l’équipe et Aristide 1er partirent à la recherche de la sorcière et la couronne… Julie

*

Mon île à moi, c’est un bord de mer avec ses ressacs, ses pêcheurs, ses humains.Surtout pas un désert humain. Les autres me sont nécessaires avec leurs creux et leurs bosses qui se heurtent ou au contraire s’harmonisent aux miens. Mon île à moi, si elle a la couleur de la mer, a des horizons multiples et variés. Mon île à moi, c’est la VIE, tout simplement. Marie-Claire

Mon île serait en forme de cœur. Elle serait si minuscule qu’aucune carte géographique ne la trouverait. Elle serait remplie de bonbons au goût acidulé, de fleurs aux parfums inconnus. Je me noierai de bonheur dans toutes ces senteurs. Il y ferait toujours beau. Elle serait couleur arc-en-ciel. J’y éprouverais un sentiment de liberté si intense que je ne réfléchirais même plus au sens de la vie ! J’y rencontrerais un groupe de personnes qui comme moi cherche la liberté, plus d’obligations... et j’ai rencontré ce groupe de personnes, ce groupe je le connais, incroyable mais vrai ! C’est mon groupe de l’atelier d’écriture d’Aix-en-Provence. Je rêve? Mais que faîtes-vous ici? Vous cherchez la liberté aussi, tout comme moi? « Oui », me répondent-ils, « En quelque sorte. On t’a cherché partout et on a vu sur ton cahier d’écriture que tu avais oublié ta destination, alors est-ce le hasard que tu sois ici, et que tu nous aies mis sur la voie sans le vouloir? Tu sais il y a eu sur le journal La Provence une annonce comme quoi sur ton île… » Cathy

Mon île est en Bretagne, celle dont je rêve pour mes vieux jours. Je suis entourée de rochers dont les chemins sont périlleux, d’une forêt vierge et de la mer. Qu’elle est belle avec des camaïeux de gris bleu selon le temps. Les vagues frémissantes qui me rendent vigoureuse. J’adore le grondement de cette mer. La nuit, le ciel bleu noir m’effraie, mais je suis attirée comme un aimant, je retrouve des sentiments de plénitude. La solitude, je ne la crains pas. Il y a de quoi faire. Et j’ai emprunté le ballon de Tom Hanks pour faire la conversation.

Dalila

Page 11: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 9 L’animateur est malade !

En l’absence de Marien, écrire le diagnostic et la prescription médicale qui le remettrait d’aplomb, puis jouer au jeu du cadavre exquis… (c’est de circonstance !)

Elle est dite incompréhensible, dite maudite, dite interdite. Une maladie dite interdite qui ne représente rien. Cette maladie que l’on ne peut pas voir avec précision, que l’on observe de loin ou de près, avec une loupe qui grossit tellement les choses que parfois on peut avoir peur, très peur. Alors on se cache mais il n’y a pas de cachette…Symptômes : ne sent plus, ne veut plus, commence alors un long voyage vers de communes idées qui se mélangent de par les mots. Docteur Véronique

*

Les neurones qui montent au dessus du crâne et qui font pousser les cheveux, cela s’ap-pelle la neuronienmalgratie. Le plus curieux est que cette maladie entraîne l’intelligence à se développer. Je vais écrire à une collègue spécialiste.« Ma chère Laurence, ma grande confiance en toi fait que je te demande un grand ser-vice : j’ai rencontré au Barticoloris un jeune homme inquiété par certains symptômes : il « pense » trop, il est envahi par un vocabulaire inconnu. Manifestations : énergie décuplée, neurones qui poussent ses cheveux au dessus de sa tête avec beaucoup de névralgies inconnues jusqu’à présent, ses cheveux retombent sur ses épaules, son dos, ses reins. Il s’inquiète énormément, et moi aussi, dois-je l’avouer. Marien a fait récemment un grand voyage dans les régions nordiques et peut-être a-t-il été victime d’un changement de météo. Ses cheveux sont de toutes les couleurs bleu-vert, vert-rouge, jaune-noir et… acouleur ! Que préconises-tu ? Un bon shampoing ? La consultation d’un psy ou beaucoup d’amour ? » Docteur Michèle

2 / Cadavres exquis, écriture à plusieurs mains*

Ce matin Marien était malade: il n’est pas venu  ; oui, quelle surprenante maladie, l’évolution se passe bien dites-moi ? Même s’il a fait des grimaces tristes et des grimaces joyeuses, tu es cramé ? Ses neurones baladins commencent à regagner ses méninges, brusquement il se met à bégayer, il n’avait pas trop de repères, il a dû apprendre à écouter son corps, malheureusement, perché sur son arbre et suintant de toute part, il pleurait, pourtant il avait fait réparer sa voiture pour revenir animer l’atelier, maintenant je tressaille de joie de me voir guéri.

Cette femme avait fait ses courses en prévision de l’étéElle apparaissait comme étonnée de son succès

Je fais souvent ce rêve étrange d’une femme qui n’est pas tout à faitLa même, et me comprend…elle brune blonde ou rousse mais…

Comme une destruction de femmes absorbéesDe ton regard précieux tu m’as illuminée

De ton sourire heureux tu m’as réconfortéeJe te vois en ce corps plein de beauté

Voici ce visage plein de finesse et de couleur bleutéeDécidément tu ravis mon cœur éprouvé

Elle est belle mais si attristée

Page 12: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 10 Notre dernière séance, récit de notre voyage au pays de l’écriture...

Voyage au cœur des mots. Rêve fugitif d’une rime lointaine et proche à la fois. Loin de votre doux chez soi, proche de votre cœur. Rires évanescents et fugaces clapotant sur les abords songeurs de votre oreille. La lumière de l’inspiration se fond dans l’eau mugissante de l’encre tournée en vers. Etrange lieu que celui où l’écrivain puise ses images : on disait que le monde se love dans la plume de sa main féconde pour éveiller des univers qui ne demandent qu’à parler… Ilona

*

Certains écrivent sans fin semble-t-il… les stylos crissent ou tapent sur le papier.Je dois partir. M’abstraire des lectures. J’ai appris au touché de mon esprit l’envie, le be-soin renouvelé d’écrire. J’aime retrouver dans cette salle ouverte sur le jardin et d’autres bâtiments, qui ont vécu et qui revivent par la volonté de certaines personnalités, dédiés à la lecture…J’ai approché les textes de mes compatriotes, non pas d’infortune mais de fortune… Michèle

Merci de nous avoir encouragés à nous découvrirA travers le verbe écrire et celui de lire

Un énorme merci pour ta contribution à cette sociétéCette société à laquelle tous nous rêvons, faite de bavardage,

De papotage, de voyageCelle qui nous conduit à notre propre vie

A la découverte de ce que doit être Notre propre être, ce pays de l’écriture

M’a ouvert à mon essentiel, m’a ouvert à la vie que je voulais vivreAvec les moyens que j’avais que je pouvais transformer

En ma saveur propre j’ai découvert la joie de la vieDu partage, de l’action

De la contribution, la saveur que j’allais donner à ce que j’allais vivreClaire

Je suis assise sur le sable et je regarde l’océan, un océan où les lettres, les mots les ponctuations dansent entre elles en formant des phrases qui naviguent sur les vagues, on croirait qu’elles surfent !En scrutant l’horizon au loin je vois des tables, des chaises, des personnes discutent, écrivent, ils sont concentrés et je m’aperçois que c’est un diaporama de notre atelier d’écriture, un très joli flash-back. Je me sens libre, sensation de solitude... mais pas si seule que ça puisque je suis entourée de mots...mots qui sortent du sable, des mots d’un dialecte que je ne connais pas! Mots étranges que je note en mémoire pour écrire ; pourquoi pas ? Un roman dans une autre langue que la nôtre ? Un roman que j’écrirai sur cette plage, un roman qui s’effacera au gré des vagues mais qui pour moi restera quelque part intemporel. Cathy

Page 13: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Ateliers de MarseilleBibliothèque départementale 13

L’expérience des ateliers d’écriture avec des publics variés, m’a confortée dans l’idée que nous sommes tous porteurs d’une réserve de récits que nous ignorons au départ. Il suffit de mettre les personnes en confiance pour qu’elles trouvent le fil qui les conduira à ce trésor intérieur : une véritable mine d’histoires et de personnages qui ne demandent qu’à exister.Ma fonction dans cette série d’ateliers ? D’abord l’accueil : les accueillir toutes et tous pour leur permettre d’exister et d’écrire. Ensuite, l’accompagnement : il ne s’agissait pour moi ni de diriger, ni de faire à la place, mais d’être une relation de soutien en instaurant échange et création, à savoir qu’il me fallait faire émerger une dynamique de groupe et permettre l’écriture dans un va-et-vient entre le réel et l’imaginaire ; la contrainte des «dis-moi dix mots», étant comme autant de petits cailloux sous la plume.En conclusion, il suffit de se consacrer à écrire et la vie se fait toute seule pendant ce temps-là.

Je remercie : Claudine, Alain, Micheline, Moufida, Monica, Didier, Farouk, Moussa, Felisbela, Mouna, Kadri, Océane, Pascal, Juliette.

Antonella Fiori

Antonella Fiori vit à Marseille où elle anime des ateliers d’écriture créative auprès de tous les publics. Elle intervient dans des établissements scolaires-universitaires, des théâtres, des institutions pour personnes âgées, des associations, des bibliothèques et des médiathèques. Depuis 2002, elle dirige les ateliers d’écriture théâtrale auprès d’enfants et d’adolescents au Badaboum Théâtre de Marseille.Lauréate du prix de poésie de la ville de Marseille en 1997, poète inédite du CIPM en 1998, elle obtient une Bourse d’encouragement à l’écriture du CNL en 2002. Elle est l’auteure, entre autre, de Brut de coffrage, œuvre dramatique qui met en scène les témoignages d’habitants de l’Estaque-Riaux engagés dans les luttes ouvrières et la Résistance. Elle a également écrit De Black chez Asphodèle édition, collection Confetti en 2013 et Nietzsche dans le souterrain aux éditions Gros Textes en 2015.En 2010, elle a ouvert le site www.riotinto.fr dédié à la mémoire des usines de l’Estaque-Riaux.Habitée par la nécessité intérieure, non pas de se dire, mais de dire le monde, elle crée le site de chroniques urbaines et poétiques www.plaques-sensibles.com en 2007.

Page 14: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 1

1 / En vous servant de l’incipit, écrire un récit à la première personne.Utiliser les mots suivants dans le texte : nuage et héberger.

Le souvenir d’une âmeLa photo est en noir et blanc, un peu grignotée en bas, à droite. Elle a été prise en fin d’après-midi. J’étais venue rejoindre Céline, mon amie au cœur noble. Oui, au cœur noble : qui ne juge pas, qui héberge tout sentiment bienveillant...Sur la photo, il y avait Antoinette qui marchait le long d’une rue. Elle ne faisait pas face à l’objectif, car prise en pleine action. Son visage resplendissait par son sourire. Il respirait l’insouciance, la jeunesse. Qui aurait pu deviner comment la mort emporte les gens qu’on aime ? On ne pense pas, au détour d’un flash, d’un clic, que l’instant immortalisé, capture vraiment un bout de notre âme. Puis, elle nous restitue son lot de mémoire : de doux souvenirs. Je descends de mon nuage, Céline m’interpelle :- C’est une photo de mamie Toinette prise en fin d’après-midi dans les années cinquante. Elle était belle, n’est-ce pas ?- Oui, elle l’était.

Moufida

2 / Champ lexical du mot VÉGÉTAL. Souligner 3 mots. Faire 3 vers avec ces 3 mots.

Terre, culture, ombreEt si on se souciait un peu plus de notre mère la terre !

Les champs de culture sont tellement variés qu’il faut se résoudre à s’atteler au moins, au plus nécessaire.

À l’ombre des souvenirs...Farouk

État, parasite, désherbantTu es dans un sale état ma belle !Ils ont enlevé tout signe de vie à coup de désherbant.Un parasite, c’est la vie qui s’impose en milieu hostile. Alain

*

*

3 / Piocher 5 mots : Le désert, la sueur, la brume légère, le sentier, la promenade.*

Nous étions partis faire une promenade sur le sentier du littoral. Après avoir marché plusieurs heures, sous le soleil qui nous tapait sur la tête -comme sur des Bédouins en plein désert-, nous nous sommes arrêtés à l’ombre des pins. Une brume légère est venue refroidir la sueur de nos fronts.Pascal

Page 15: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Un concertCe que tu vois, ce que tu touches, ce qui t’arrive par l’oreille, font ce tout. Ce tout est la raison pour laquelle tu es là. Ce concert de musique indéfinissable. Vois-tu, toutes ces personnes bougent au gré des ondes sonores. Te touchent-elles par leur lâcher prise et leur danse improvisée ? Les vois-tu dans le jeu de lumières, alternant obscurité et clarté ? À tel point que cette unité d’avatars te donne, à toi aussi, cette envie. Cette pulsion de vie. De faire le vide de ce que tu vois : te remplir de cette ferveur que tu touches, et de ce qui t’arrive par l’oreille, le transmettre à ton prochain.

Moufida

Atelier 2 1 / Écrire un texte à partir de l’incipit :

Ce que tu vois, ce que tu touches, ce qui t’arrive par l’oreille. Inclure le mot avatar dans le récit.

2 / Poésie : Continuer l’incipit des 2 vers libres : maintenant je me rappelle, j’ai rendez-vous avec.

Ma copineMaintenant je me rappelle, elle m’a appelé une journée d’été. Le ciel était bleu. Il faisait chaud. Les oiseaux volaient au-dessus de ma tête. Nous avons parlé pendant des heures au téléphone. Elle était pressée de me voir. On ne s’était pas vus pendant des années. Rien que d’y penser, j’avais la chair de poule. Elle disait qu’elle était perdue sans moi. J’avais rendez-vous avec elle. Elle n’est jamais venue. Didier

Avant d’aller la voir

Maintenant je me rappelle J’ai rendez-vous avec elleMais avant, bien avant Je veux laver le présentDe toutes les fautes à venir La prison du passéJalouse de mes souvenirs Les noyer sous la poussièreQui me brouillent la vue Dès que je souffle dessus Je ne me reconnais plusJ’ai rendez-vous quelque part J’ai rendez-vous avec elleMais avant d’aller la voir Et qu’elle me cisaille les ailesJe veux voler au-dessus de tout Pour un dernier tour d’horizonPour un dernier regard Autour de l’éphémère Je veux qu’à ce moment-làElle m’ouvre grand ses bras Et que les miens soient ouverts Farouk

*

*

3 / Piocher 3 mots ou groupes de mots : La première gorgée d’eau, la cime des arbres, le poids du corps.

*J’adore le matin. J’adore les premières sensations qu’une matinée procure. J’aime poser mes pieds par terre et évaluer la qualité de mon sommeil par rapport au poids du corps. J’aime la première gorgée d’eau fraîche, celle qui traverse mon corps encore chaud et endormi. J’aime aussi passer le pas de ma porte, prendre la première bouffée d’air frais et entraîner mes yeux du sol jusqu’à la cime des arbres.

Océane

Page 16: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 31 / Extrait de «Les zones ignorées» de Virginie Gautier

«Des odeurs de pain chaud, de gâteau, odeur de terre mouillée. Les grilles du parc dessinées par le soleil sur le trottoir. Quelques plantes combatives ont débordé dans les lisières et les accrocs du goudron, sur le muret. Parfois, il suffit d’une fissure pour que se déposent quelques millimètres de terre et tout ce qu’il y a dans l’air, qu’on ne voit pas. (...)Tu files, ballotté d’un bord à l’autre du trottoir, évitant les regards, les coudes, les mèches de cheveux. Tu marches dedans comme au milieu d’une foule, sans souci de distinction ni de reconnaissance. (…) Une palissade verte en tôle ondulée détourne ton chemin vers d’autres rues, d’autres images qui ne s’attachent à rien qui te soit utile, ou nécessaire, ou agréable.»

CONSIGNE : Souligner une phrase ou un groupe de mots et les inclure dans le texte à écrire.

2 / Poésie : Continuer l’incipit La pluie frappe la mer, Et le sol, Gris comme novembre

La pluie frappe

La pluie frappe la mer Et le sol Gris comme novembre A des traces d’éphémèreLa pluie frappe les villes Et les passants ont froidComme des branches La pluie frappe toute seuleEt les hanches d’une femme Frémissent peur du silenceLa pluie frappe comme un tambour Et des hommes vivent en-dessousLoin du jour La pluie frappe Quelquefois on en réchappeLa pluie frappe et les gouttes de la pluie Pleuvent sur mon espritLa pluie frappe la peau Et ce tac-tac courbe tes osLa pluie frappe le sommeil Qui se traîne et râpe jusqu’au réveil

Juliette

*

*

Goudron

Un jour, je passais dans une rue, je voyais de nombreuses personnes ballotées d’un bord à l’autre du trottoir. Il y avait des militaires qui défilaient. Derrière eux, des ou-vriers faisaient des travaux. Ils répandaient du goudron sur la rue. J’ai d’autres images qui ne s’attachent à rien qui me soit utile dans ma tête. Moussa

Page 17: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Une nuit d’étéIl fait chaud, très chaud. Je suis au beau milieu du Sahara. Au-dessus de ma tête, le soleil dessine toutes sortes de chimères, de serpents et de scorpions noirs, que j’imagine en cercle autour de mes pieds nus, plantés dans le sable brûlant, que j’arrose de grosses gouttes de sueur qui dégoulinent le long de mon corps frissonnant de peur. Il fait chaud et j’ai froid. Au loin, je vois une file interminable de nomades soulevant un nuage de sable. Je crie de toutes mes forces, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je tends mes bras vers le ciel, mes mains retombent brutalement sur mon visage. Je me réveille en sursaut et saute de mon lit. Je suis légèrement trempée. Heureusement, j’ai fermé la porte de ma chambre, car je crains les courants d’air. Par la fenêtre entrouverte, je sens entrer la fraîcheur du soir. Le temps est clair et le ciel plein d’étoiles. Toute la ville est là. Je la vois au loin. Et moi aussi je suis là. Au beau milieu de ma chambre. Claudine

Vie de nomadeJe marche sans arrêt. Je parcours des kilomètres incalculables. Je ne vois rien. Je n’en-tends rien que le cri des oiseaux. Le climat chaud règne sans partage dans ce lieu déser-tique où je m’aperçois que je suis seul. Quand aurais-je de l’accalmie, du répit ? Ici rien ne bouge, rien ne vit, sauf moi peut-être ! Mais le doute m’envahit. Quel temps fait-il ? Je me sens étranger dans cet endroit. Est-ce à cause de ma vie nomade ? Par la fenêtre entrouverte, je sens entrer la fraîcheur du soir. Le temps est clair et le ciel plein d’étoiles. Toute la ville est là. Je la vois au loin. Et moi je suis là. Au beau milieu de ma chambre. Kadri

Dehors la fraîcheur me surprend. Je tremble, transi de froid. Mes mains réclament la chaleur de mes poches, mais voilà que mes poches ne sont que des trous. Le tissu est déchiré et je ne peux me réchauffer les doigts. Où vais-je bien pouvoir les mettre ? Dans le feu ? Non bien sûr ! Je vais les coincer entre mes genoux. Mes genoux deviennent de plus en plus lourds. Que vais-je faire pour pouvoir marcher et m’extirper de ce froid de canard ? Je reste sur le qui-vive, me demandant, qui pourra me sauver ?

Atelier 4

1 / Écriture de groupe avec des feuilles tournantes. Continuer l’incipit.*

2 / Écrire un texte dans lequel vous allez introduire soit canular soit nomade et qui se termine par : Par la fenêtre entrouverte, je sens entrer la fraîcheur du soir.

Le temps est clair et le ciel plein d’étoiles. Toute la ville est là. Je la vois au loin. Et moi je suis là. Au beau milieu de ma chambre.

*

Page 18: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

MarseilleLe port de Marseille est gravé dans ma mémoire. Enfant, c’était la promenade du dimanche. Après le repas, nous partions tranquillement vers ce lieu magique pour tous les enfants. Voir la mer, les bateaux... À l’époque, je m’imaginais que ces bateaux traversaient les océans, naviguaient dans des pays lointains... En grandissant, j’ai appris qu’ils n’allaient pas aussi loin, mais c’était déjà mieux que mon quartier ! J’ai eu la chance d’avoir des amis qui possédaient des bateaux et nous avons fait de très belles balades. J’ai découvert les petites îles qui entourent Marseille. J’ai fait des séjours sur l’île du Frioul. Le port de Marseille est toujours pour moi synonyme de départ, de découverte, mais aussi de retour au port, de retour chez moi. MichelineLe volcan des ComoresJ’ai fait une randonnée. Je suis allée voir le volcan de mon pays. J’en garde un très bon souvenir. J’ai toujours la nostalgie de ce volcan dans ma tête. Il y avait des étincelles de feu qui éclataient comme des pétards. C’était comme le grand jour de Noël. Mais ce n’était pas un feu d’artifice, c’était naturel. Il y avait des pâturages, il faisait très beau, des oiseaux chantaient. Ce jour-là, je l’ai vécu comme une renaissance. Ma grand-mère me parlait toujours de ce volcan. Ce jour-là, j’y suis allée toute seule. Mouna

Le 31 octobre, nous sommes allés au FRAC PACA pour notre sortie culturelle. Nous avons été accueillis par Julia qui nous a servi de guide durant toute la matinée. Nous avons d’abord visité l’installation de Pascal Pinaud, puis nous sommes allés au dernier étage pour la présentation de la revue N/Z (une revue d’art et de littérature).Lors de cette sortie en groupe au FRAC à Marseille, on a vu une exposition du peintre Pascal Pinaud. J’étais frappée par cette palette de couleurs d’objets du quotidien et par le génie de Pascal Pinaud, le metteur-en-scène.Moi qui d’habitude est très passéiste, me voilà projetée dans le futurisme, mais pas un futurisme agressif, car les objets nous disent quelque chose : ces capsules de champagne me font penser aux fêtes joyeuses, aux bonbons de Noël.On a eu la chance d’avoir la très gentille Julia comme guide. Julia est très passionnée. Elle nous a donné le goût d’apprécier cette exposition à sa juste valeur. Je n’avais jamais assisté à une exposition. Je pensais que c’était réservé à une certaine élite, un peu comme l’opéra, mais grâce au groupe de Cultures du Coeur, nous avons passé une belle matinée. Je suis repartie chez moi avec des rêves plein la tête. Peut-être un jour, j’apprécierai mieux certaines oeuvres qui m’ont paru un peu bizarres, tels les cadenas enchaînés. Mais comme une fusée, j’ai été transportée dans un autre horizon.

Felisbela

Atelier 5 Visite du FRAC PACA

*3 / Décrivez un paysage que vous aimez ou que vous avez aimé. Racontez un souvenir lié à ce paysage.

*

Page 19: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

2 / Cadavre exquis : une feuille tourne autour de la table, chacun note une petite phrase,

puis replie une bande de papier dessus, et ainsi de suite..

Bonjour la vie, les lumières, les chantsUn bon chocolat chaud

Il pleut des cordes aujourd’huiQuel temps épouvantable

Les jours se suivent Mais ne se ressemblent pas

Je regarde la lumièreLumière de mon passéJe danse, je joue, je ris

*

Atelier 61 / Poursuivre l’incipit : voici que nous sommes en novembre.*

Mes souvenirsVoici que nous sommes en novembre. Un mois triste pour moi : la fin de l’année arrive déjà et peut-être aussi la fin de certaines choses... Mais Noël approche avec ses surprises. J’ai le souvenir des mois de novembre passés devant la cheminée avec mes parents qui faisaient griller des châtaignes, et mes grands-parents qui racontaient des histoires. Au mois de novembre, on commençait à préparer la décoration de Noël. Il faut dire qu’à la campagne c’était plutôt naturel : bois, feuilles, fruits secs... En novembre, on allait aussi voir les voisins et taper à leur porte. Au lieu de bonbons, ils offraient des gâteaux aux enfants. Les hommes allaient dans les caves goûter le vin nouveau. Les dames échangeaient des recettes. Finalement, le mois de novembre n’était pas triste, mais heureux. C’est ma vision populaire.Felisbela

Au coeur de l’actualitéVoici que nous sommes en novembre. Un mois annonciateur de conditions météo-

rologiques exécrables. Je me suis mis seul en retard, car j’ai oublié de changer l’heure ; «oui, nous sommes en novembre» disait un homme que j’ai aperçu dans la rue en allant prendre le bus. Mois pour les non fumeurs : tiendront-ils le coup durant

un mois, alors que la température risque de chuter à zéro ? Une vague de froid pourrait faire son apparition : novembre est là !

Je vérifie mon chauffage et mes vêtements chauds. La priorité énergétique est au cœur de l’actualité. Novembre, mois dont réapparaissent autant d’informations décrivant la misère et la pauvreté des plus démunis... Novembre, quel mois de

galère !Kadri

Page 20: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Vague demeure

figé tramé un sein cachémasqué l’éphémère désir de l’invisiblegraphie courbes chair peaupâle froissée lissée une pudeur nue sacrifier l’âge ? Demeuredans le ciel tissé toi visage absentmoi corps absentimage souvenir

Alain

Atelier 7 1 / Sortie au Centre International de Poésie de Marseille. Nous avons été accueillis par

Elisabeth Steffen qui a présenté le lieu et nous a raconté l’histoire du CIPM.

Le froid ne peut s’installer en soi dès lors que l’on se croit en retard. Parvenir au lieu dit et découvrir le chemin secret. Il nous permet de passer du bruit incessant de la ville, de cet urbanisme presque étouffant, à ce calme, ce quartier accueillant et doux qu’est le Panier. Tant d’histoires à raconter. Au CIPM, une exposition photo d’Emmanuel Hocquart nous interpelle, féminité mise en avant, seul regret : ce point de vue photographié est celui d’un homme. L’un des clichés ressemble à l’origine du monde de Courbet. Cette introduction faite, nous passons dans le lieu de recueil des mots, une bibliothèque où la poésie est reine. Ce qui me touche, c’est cette odeur de papier, de vieux papier. Cette odeur qui nous fait dire que tous ces livres ont traversé le temps.

Moufida

*

2 / Consigne : à partir de la photo qui se trouve sur l’affiche de l’exposition, écrire un poème.

*

Le rideauTel un rideau pour cacher son corps juste au niveau du coeurce sont peut-être ses sentiments qui jouent à cache-cachele noir et blanc la lumière les ténèbresoù en sommes-nous ? Je voudrais être ce rideaupour traverser le temps du passé au futur sans abîmer le corps ni le coeur être cette suavité au milieu d’un monde qui se transforme brutalement sans sentiment sans racineoù le principal s’en est allé où je ne sais plus riensi on pouvait mettre un peu plus d’amour et de sentiments

Felisbela

Page 21: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 8

* L’inconnu

Soudain au carrefourun visage -est-ce lui ?

Ou pasau prochain carrefour

quelqu’un d’autreou pas

après le carrefourla route un champs

la mer peut-êtreun autre visage

un autre horizonl’inconnu

Monica

1 / Ecrivez un texte qui portera le titre suivant : «pénombre».*Le long du couloir qui mène vers l’ailleurs, vers la vérité - lorsque je ferme les yeux pour entamer toutes sortes de voyages intérieurs qui me ramènent immanquable-ment toujours à moi - il me semble que je vois mieux. Je ne suis plus étonné de mieux discerner les choses. La lumière, censée m’éclairer, fait que je me suffis aisé-ment du superficiel, alors que derrière l’apparence où niche l’évidence, c’est là qu’il me faut aller fouiller pour dénicher le vrai que j’accueille, que j’accepte sans trop de mal, peut-être parce qu’il est dilué dans la faible lueur de la pénombre, même lorsque la vérité est pénible à porter.

Farouk

2 / Ecrire un poème en continuant l’incipit

* 3 / 5 mots à la pioche : des ruines, la volonté, la contemplation, carnet de notes, distance.

En arrière

Ce vieux carnet de notes retrouvé, me plonge dans la contemplation de mon passé. Ma volonté m’entraîne à aller voir ces ruines qui ont été jadis source de joie : mon école. Je me tiens à distance pour ne pas trop me rappeler ce que j’avais oublié, car rien ne sert de remuer les vieux souvenirs.

Alain

Page 22: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 9

Femme jusqu’au bout des onglesUne fois prêteRegarde dans le miroirÉvidemment elle est bien Tête hauteÉcharpe au ventUn dernier regardRien ne l’arrête

Micheline

2 / 5 titres de livres : Terre et cendres, Les saisons de la nuit, La peau, La vie devant ses yeux, Au sud de nulle part. Écrire un texte en utilisant ces titres de livres.

*

*

FanfanAs-tuVérifié sur tonOrdinateur portableRécemment, si ce n’est pas Illégal, l’annonce que tu as reçue ?Tiens-moi au courantEmbrasse les filles et à bientôt

Monica

Anéantie

Dans cette grande étendue au sud de nulle part, elle cherche son chemin. Le jour, elle est accompagnée par sa solitude et le soir par les saisons de la nuit. Elle marche parmi terre et cendres, la peau étrillée par le soleil et suit la vie devant ses yeux au pays des déracinés. Un jour, elle trouvera sa destination et les siens, c’est-à-dire un monde où les écorchés ne se cachent plus ; où la maladie de la vie a trouvé son élixir. Mais pour l’instant, elle glane des ingrédients autour d’elle. Possédée par l’énergie du désespoir, elle les cueille dans les ruines de son existence anéantie.

Alain

3 / Cadavre exquis : on fait tourner la feuille blanche, on écrit et on cache ce qu’on vient d’écrire.*

Aujourd’hui je chercheLe bleu de l’Océan

Le soleil est déjà hautEt demain

Jusqu’à la fin du jour...Je regarde autour de moi pensif et interrogatif

Bonjour la vieCourage !

J’aime donc je suisLa mort n’est pas un point final

1 / Ecrire un SMS sous forme d’acrostiche avec fureteur et favorite.

Page 23: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Chaque matin au réveil, je me pose cette question : quelle va être ma journée ? Et là, je me dresse une liste de choses à faire, des corvées essentiellement, des obliga-tions que l’on effectue sans plaisir, et surtout des tâches qui ne nous enrichissent pas : tout ce qui rend nos journées moroses, sans éclat. Le lundi, pourtant redouté par une multitude de gens, c’est pour moi celui du défi de saisir le tumulte qui règne sous mon

crane, de le modeler grâce à la pointe d’un stylo, lors de l’atelier d’écriture. Quand j’écris, j’aime ces moments de silence où je cherche à lier des mots à des

émotions, ou à des expériences du vécu, à la folie de mon imaginaire. J’aime aussi particulièrement écouter ce qu’ont écrit les autres, car pour moi écrire n’est pas un plaisir solitaire, ce n’est pas un onanisme du cerveau. Écrire, c’est comme l’amour, c’est un plaisir qui doit être partagé. Un atelier d’écriture c’est un lieu où les

amoureux des mots se réunissent. Je dirais que c’est un rendez-vous amoureux.Alain

Atelier 10 1 / Ecrire en atelier ?*

Moments de partages où on se livre, sans se livrer. Un atelier d’échanges, de pensées, d’idées, de détails. Écrire en atelier, c’est donner un bout de vie à travers l’imaginaire, le souvenir. Apprendre à connaître les autres et soi-même. Qu’est-ce que l’écriture ? Un art qui nous divise et nous différencie, mais nous rassemble, nous touche et nous réunit comme cet atelier, mon atelier, où les mots sur un papier sont bien muets, et puis prennent vie dès lors qu’on les lit. Il y a eu des rencontres furtives, intéressantes, attachantes ; des lieux, le FRAC, puis le CIPM ; et les discussions, nos discussions se poursuivaient sur le chemin du retour. Je ne savais pas à quoi pouvait ressembler un atelier. Au final, je ne sais pas ce qui m’a le plus touchée, le panel des personnes rencontrées ou leurs écrits qui m’ont fait sourire, et un instant voyager, dans leur lecture, dans leur écriture.Moufida

*2 / Les enveloppes de mots

- Ascensionnel, fort, voyage, mots, deux, roman.

Mes voyages ascensionnels, au cœur du roman, avec ces moments forts, sont un ensemble de mots qui entraîne mon imaginaire à partir à la découverte d’histoires, soit étranges, soit noires. Entre les deux univers, le choix du livre se fait à l’instant : on sait ce que l’on a envie de lire, à ce moment précis, sans contrainte. Ces mots, que d’autres ont écrit, qui nous font rêver ou nous effraient, entraînent notre pensée hors du quotidien, nous font connaître d’autres horizons.

- Sorties, trash, jours, zones, morceau, mouvement.

Le mot trash, est-ce un mouvement qu’on trouve dans des zones lointaines. Plutôt au Nord ? On peut aussi le rencontrer pendant des sorties entre amies ? Existe-t-il des jours plus trash que d’autres ? Peut-être qu’il y a des morceaux de vie carrément trash ? Et le contraire de trash c’est doux ? Agréable ? Politiquement correct ?

Monica

Page 24: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Ateliers d’ArlesMédiathèque municipale

La première ambition de ces ateliers d’écriture sera d’accompagner les participants au cours d’un parcours culturel qui s’inscrive à la fois dans une pratique d’écriture et dans la découverte de lieux culturels et artistiques accessibles et gratuits. Il s’agira donc de décloisonner les fron-tières verbales, socio-culturelles et géographiques qui d’habitude peuvent entraver l’écriture.Une première exploration de la médiathèque d’Arles, puis dans deux lieux culturels de la ville permettra, par une guidance à la fois physique et symbolique, d’investir le territoire littéraire et d’amener les participants à s’y repérer, à s’y orienter pour y trouver des points de rencontre qui fassent dialoguer les lieux, les êtres et les oeuvres. L’objectif de ces séances est une invitation à investir ces lieux qui peuvent paraître au premier abord « intimidants » du point de vue des publics en précarité, à s’en emparer, à les investir de leur présence. Les thématiques des séances d’écriture pourront ainsi s’appuyer naturellement sur les ouvrages disponibles ou amenés en ces lieux, à partir de l’initiative concertée entre les acteurs culturels de la médiathèque et de l’Archa des Carmes, les propositions de lecture et d’écriture de l’auteur-animateur et sur proposition des participants eux-mêmes, afin de promouvoir une dynamique progressive d’appropriation (des lieux, des oeuvres, des contenus) et, in fine, d’autonomisation de l’écriture.Les propositions d’écriture pourront notamment s’articuler à partir de la convergence de problématiques d’ordre linguistique, social, culturel et topographique. Par exemple, la thématique proposée par l’opération « Dis-moi dix mots », concernant la parole et l’oralité est un support d’écriture déclencheur et fédérateur concernant la littérature orale et ses différentes formes de discours, ainsi que l’occasion d’explorer les différentes formes que revêt l’art de la parole. Cette approche permet notamment de désacraliser le « monument » littéraire, en partant du postulat que le premier pas à faire pour entrer en littérature n’est autre qu’écouter des récits et de raconter des histoires, celles que chacun porte en soi. La littérature orale permet en outre de voyager et d’explorer des territoires et des époques dont les codes diffèrent et enrichissent le patrimoine multiculturel de l’humanité. Prendre la parole, et ici lire à voix haute, c’est d’abord « s’autoriser » à s’exprimer, à s’adresser à l’autre, c’est à dire à devenir soi-même « auteur », ce dont la restitution et publication finales rendront compte : « De la parole à la plume »

Je remercie : Louiza, Talija, Saada, Houria, Zehor, Fatima, Jamila, Yasmina, Corinne, Myriam, Nezha, Manon et Khedi.

Né en 1964 dans une cité de Savigny-sur-Orge, où il grandit à l’ombre d’une piscine municipale, Tieri Briet vit aujourd’hui à Arles, au milieu d’une famille rom de Roumanie dont il partage la vie et

le travail. Il a longtemps été peintre avant d’exercer divers métiers d’intermittent dans le cinéma et de fonder une petite maison d’édition de livres pour enfants. Il est aussi l’auteur d’un récit sur les sans papiers à travers les frontières, de livres pour enfants et d’un roman où il raconte la vie

de Musine Kokalari, une écrivaine incarcérée à vie dans l’Albanie communiste. Pour écrire son prochain livre, il voyage avec un camion rouge à travers les Balkans, la Turquie et les Carpates.

Tieri Briet

Page 25: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Avant de venir, j’ai ramassé des pierres et des bâtons que la mer avait déposés sur une plage, à l’ouest de Sète. J’ai écrit des mots sur les pierres. Des verbes sur des morceaux de bois que j’ai déposés sur les tables, au milieu de quelques livres – l’anthologie de la poésie algérienne – et d’un gros dictionnaire. C’est le premier atelier et on m’avait dit « Elles ne savent pas écrire », « Elles ne comprennent pas le français ». Pour inscrire leur nom sur la feuille de présence, certaines sortent leur carte de séjour pour recopier leur prénom et leur nom de famille. Alors on parle. J’essaie de raconter ce qu’on va faire ensemble, en demandant à Fatima, la plus âgée d’entre elles, de bien vouloir traduire en arabe. En réalité, les niveaux de connaissance du français sont très différents de l’une à l’autre, liés aux années d’école, que certaines ont arrêtée à sept ou huit ans.

Atelier 1 Pour commencer, à partir d’un mot-galet et d’un verbe-bâton, je propose

d’écrire une première phrase à la première personne du singulier. Chaque mot, chaque verbe est traduit en arabe, une transcription qu’elles inscrivent

au feutre rouge sur l’autre face des pierres et des bâtons.

Avec le verbe Écrire et le mot Toi, par Saada :« Je veux venir avec toi » - « Je me suis levée pour apprendre à lire et à écrire. »« Je me suis levée pour apprendre à lire. Deux jours après, chez le fripier, Elunleu découvre une véritable caverne d’Ali Baba. »

Avec le verbe Allumer et le mot Vertige par Houria :« En une année, ma vie s’est déroulée en une seconde. À cause d’un grand vertige émotionnel, un feu s’est allumé dans ma tête. Pour toi. » - « Mais toi, tu m’as allumé un feu dans la tête et j’ai tout oublié. »

Corinne choisit le mot Merveilleux :« Penser, dire, croire, se persuader que chaque instant que l’on vit est merveilleux... »« Je pense, je dis, crois, je suis persuadée que chaque instant que je vis est merveilleux... »« J’étais persuadée que tu avais eu un accident. Quand j’ai reçu ton SMS pour ce rendez-vous, pour moi ce fut merveilleux... »

Nezha choisit les mots Cumin et Poisson :En arabe, elle écrit une recette qu’une autre nous a traduite : « Le poisson (citron, cumin, sel, huile, persil, coriandre, piment doux, ail) »Puis cette phrase qui pourrait être le premier vers d’un poème : « On caresse le poisson avec le cumin. »

Avec le mot Parents, Louiza écrit : « L’amour pour les parents est le plus fort pour moi. »

Avec le mot Lumière et le verbe Broder, Zehor écrit : « Jeanne brode à la lumière de la lampe à pétrole. Son visage ridé est concentré, ses yeux brillent. L’aiguille monte et descend. » - « J’aime cette phrase. »

*

Page 26: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 2Je propose de partir à la recherche d’un livre,

d’apprendre à explorer les différents secteurs de la médiathèque. Manon et Zehor partent en quête d’un livre du poète Serge Pey et reviennent avec Ahuc, poèmes stratégiques. Chacune des participantes ouvre le livre au hasard, les yeux fermés, et pose le doigt sur un fragment de poème que nous lisons à voix haute, avant de l’inscrire au tableau. Au final, nous sélectionnons trois phrases : «Je commence par les manches et par les coudes.» - « Vraiment les singes crient. » - « Quelles sont les hiérarchies du rire ? »Puis nous votons à deux reprises pour finir par choisir la phrase « Vraiment les singes crient ! », qui servira de titre à un court récit que nous allons composer à plusieurs, à partir d’une règle très simple qu’avait établie Aristote : Pour créer une histoire, il suffit d’un commencement, d’un développement et d’une fin. Nous ferons donc, ensemble, une histoire en trois phrases.

Vraiment les singes crient ! Enfin j’ai fini ! Journées interminables au labo et nuits blanches aux oubliettes.

Maeva va révéler aujourd’hui le fruit de ses recherches : elle a éclairci le mystère de la montagne.

Vraiment les singes crient ! Enfin, après deux jours de folie, j’ai fini de ramasser les cadeaux de mes enfants !

Ils crient quand ils voient les singes, de peur qu’ils ne viennent casser tous leurs cadeaux.

Atelier 3Avec Elise, visite du Musée départemental Arles antique.

Elise a préparé un parcours autour des inscriptions gravées dans le marbre. On apprend que dans la langue française, quelques mots sont d’origine gauloise

(Pantalon, Charpentier...), moins nombreux toutefois que les mots d’origine arabe (Zénith, Alchimie et la plupart des mots commençant par Al-.)

*

*

Elise nous traduit quelques mots qu’on retrouve gravés dans le marbre en latin :

« PAX ROMANA » (Paix romaine), « D.M. » pour « DIES MANIBUS », les Dieux Mannes.

On apprend également les anciens noms d’Arles : Arelate en latin, Teliné en gaulois.

Il y a aussi des explications et des traductions en arabe,grâce à la présence de Khedi et Fatima,

au sujet de quelques termes liés à l’histoire et l’archéologie : Protohistoire – Psychopompe – Syncrétisme

Page 27: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 4 On part à la recherche d’un livre : Chant général, de Pablo Neruda. .*

A partir des premiers récits écrits lors de l’atelier 2, on voit ensemble quelques éléments nécessaires à l’écriture. La ponctuation (en particulier l’apostrophe), qui empêche plusieurs participantes de comprendre qui est le sujet de la phrase : en écrivant « J’ai », elles ne comprennent pas que c’est « Je » le sujet. Les questions jaillissent au sujet des conjugaisons. Passé, présent, futur. Je prends le temps d’expliquer et d’écrire les conjugaisons de plusieurs verbes au tableau.On passe ensuite au jeu, à la magie : en ouvrant au hasard le Chant général, on finit par rassembler trois phrases :

Le sable trahiSes petits pieds bien à l’abri

Rapidité, clarté soudaine.

Je m’appelle Saada et je suis mariée. Tous les jours, mon mari se lève à cinq heures pour aller travailler. Je prépare le petit-déjeuner et après, je dors encore un peu avant de me relever, de faire le ménage, de regarder la télé. Parfois je joue sur internet et deux fois par semaine, je viens ici pour apprendre à lire et à écrire. Saada

Atelier 5 Pour commencer l’atelier, nous évoquons le thème d’une histoire.

Je propose de travailler sur l’autoportrait, en gardant à l’esprit la définition du récit par Aristote. Nous essaierons donc d’écrire un portrait de soi avec un commencement,

un développement et une fin.

*

 Je m’appelle Talija et je passe mes journées à la maison parce que mon mari travaille, que ma fille Nissal est à l’école et que mes deux grands enfants, Omeyma et Nizar sont au Maroc, ingénieur et architecte. Eux n’ont pas le droit de venir en France, ils n’ont pas de visa parce qu’ils ont étudié au Maroc. Talija

Je m’appelle Zehor et je suis mariée, j’ai trois enfants, un garçon de 27 ans et deux filles de 22 et 15 ans. Je veux apprendre à parler et à lire en français pour me débrouiller toute seule, car quand je pars toute seule j’ai un peu peur.  Zehor

Page 28: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 6Continuation de l’écriture d’autoportraits.

Je m’appelle Myriam et je prends ces cours pour retrouver le goût des mots. Quelquefois je lis, cela me fait du bien. Mais écrire, comme je le faisais, surtout mes problèmes, cela m’aidait à leur trouver plus facilement une solution et je les trouvais moins graves. Lire et écrire me font du bien, me rassurent, m’apaisent et m’aideront, j’espère, à enrichir mon vocabulaire qui s’est un peu restreint. Les mots sont pour moi une vraie présence. Myriam

*

Je m’appelle Talija. Quand j’étais petite, j’ai appris à coudre dans un atelier au Maroc. Je suis devenue couturière, j’ai pratiqué la couture à domicile pour des clientes. Je me suis mariée à l’âge de vingt ans. J’ai eu trois enfants, un garçon et deux filles. Mon mari est parti travailler en France, je suis restée seule pour élever mes enfants. Je suis venue rejoindre mon mari en France depuis trois mois. Je passe mes journées à la maison parce que mon mari travaille, que ma fille Nissal est à l’école et mes deux grands enfants, Omeyma et Nissar sont au Maroc, ils sont ingénieur et architecte. Ils n’ont pas obtenu de visa parce qu’ils ont étudié au Maroc.

Talija

Je m’appelle Corine, je m’occupe de ma mère qui est très malade, je ne suis pas mariée, je n’ai pas d’enfants et je vis entre deux logements, deux villes. Mes journées commencent à 6h23, trop tôt (je rêve de me lever à 7h30, même à 8h) et se terminent vers 20h30-21h, trop tard, n’ayant pas réussi à faire ce que je voulais, qu’il fallait, en ayant pris peu de temps pour moi, « vidée », sans reconnaissance. Je suis très occupée, très préoccupée, même trop... CorinneJe m’appelle Houria et j’ai un mari, je n’ai pas d’enfant. Tous les jours je me lève pour faire le ménage et cuisiner. Mon mari travaille à la mairie, il est français et il veut que je parle français à la maison. C’est dur ! Il dit que c’est mieux pour moi. Pour lui, pour moi, pour nous ! Tous les jours la bagarre ! Mais on est tout seul quand on est mort ! HouriaJe m’appelle Zehor et je suis mariée, j’ai trois enfants, un garçon de 27 ans et deux filles de 22 et 15 ans. Je veux apprendre à parler et à lire en français pour me débrouiller toute seule, car quand je pars toute seule j’ai un peu peur. Je veux ouvrir mes lettres et les lire toute seule, sans les montrer à personne. Zehor

Je m’appelle Jamila et je m’ennuie parce que mes quatre enfants sont grands, mes frères et sœurs sont loin. Quand je m’ennuie trop je sors faire une promenade, passer voir mes enfants. Parfois je prends le TGV toute seule pour aller voir ma fille à Paris, passer du temps avec mes trois petits enfants, 8 ans, 11 ans et 12 ans. Ils m’appellent Mamie. Jamila Je m’appelle Yasmina et je suis mariée, j’ai deux filles et j’aime beaucoup parler français. Mais je ne suis jamais allée à l’école parce qu’il n’y avait pas de sous, qu’on était huit à la maison, cinq filles et trois garçons. Quand mon père est mort, ma mère est partie travailler. J’avais six ans, je suis restée à la maison où j’ai appris à coudre. C’est devenu mon travail pendant treize ans. Yasmina

Page 29: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Ma maman, elle me racontait des contes magiques sur le mariage d’une reine en Inde. Elle pensait à ses cinq enfants. Elle a un chien pour garder la maison.

C’est une maman qui pense trop à ses enfants plutôt qu’à elle. Elle travaille à la cantine, à la maison...

Gros bisous à maman. Saada

Atelier 7Nous continuons de travailler sur le portrait, mais en choisissant quelqu’un d’autre

que soi. De préférence une personne proche, qu’on connaît suffisamment. J’explique qu’en écrivant sur un proche, les sentiments s’inscrivent dans le choix des

mots. Que c’est indélébile, que l’écriture n’est pas neutre. Jamais. Pour faire le portrait d’un proche, je propose de commencer par faire une liste des choses importantes.

Tout ce qu’il ne faut pas oublier pour que le portrait puisse raconter l’essentiel.

*

Atelier 8Nous continuons de travailler sur le portrait.

Ma grand-mère, Abra, vivait avec nous à la maison. Ma mère l’appelait « Maman » et donc nous, enfants, nous l’appelions aussi « Maman » ! Ma grand-mère appelait sa fille, notre maman, par son prénom, Fatima. Et nous, enfants, on ne disait pas « Maman » pour nous adresser à elle. On disait « Fatima » ! Le mot Maman appartenait à Abra, ma grand-mère. Aujourd’hui, elle est décédée, et quand nous sommes venus en France, elle a beaucoup souffert. Nous étions comme ses enfants. Des enfants partis loin de sa ville, Khemisset, dans un autre pays, de l’autre côté de la mer. Zehor

Portrait de ma grand-mère, liste des choses importantes :- L’Italie - Son mari - Ses enfants, sa famille - Générosité, bonté - Cuisine, couture

Ma mère de cœur, ma deuxième maman  : ma grand-mère est née en Italie, pays qu’elle a quitté à trois ans, où elle n’est que rarement retournée mais pour lequel elle avait une passion que nous avons partagée, qui nous a rapprochées. Elle adorait son mari, sa famille en général. Elle a toujours plus pensé aux autres qu’à elle. Ce n’est pas trop par des mots qu’elle montrait sa générosité, sa bonté, mais par le temps qu’elle donnait aux autres, notamment par l’écoute, la cuisine, la couture... Elle est partie en 2011, trop tôt, et depuis je me sens si seule... CorinneJulie, c’est ma copine. Elle a 56 ans, elle est née à Paris. Elle est seule. Sans personne, sans même un animal pour lui tenir compagnie. Elle avait un compagnon, un concubin mais il n’est pas resté avec elle car elle a des « tocs ». Elle est tellement gentille et elle me fait tellement de peine à cause de cette maladie. Des fois je la gronde, car elle m’en parle trop : elle vit, elle mange, elle dort « tocs ». Quelquefois, on se quitte fâchées, car elle ne fait qu’en parler et je lui réponds : « Tu es une personne, pas une maladie ! » Sa mère aussi s’inquiète bien sûr pour elle, et on voudrait qu’elle les oublie, au moins quand on est là et aussi, pour la libérer le temps de notre visite. Myriam

*

Page 30: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 9 & 10 Travail sur des dialogues, par groupes de deux.

La règle pour qu’un dialogue soit vivant, au cinéma ou au théâtre : chacun doit avoir sa propre logique, sa vision du monde particulière.

Inclure dans les dialogues un ou plusieurs mots de la liste «Dis-moi dix mots sur tous les tons»

Houria : Méchante !Saada : Viens là ! Va à côté !Houria : Non, je reste là ! C’est pas toi qui choisis !Saada: Je m’en vais ! Houria : Tu travailles pas propre !(Saada ne répond pas.)Saada (plus tard) : C’est pas toi qui commandes ! Je fais comme je veux.Houria : Excuse-moi Saada ! Viens avec nous pour la fête ! Tu voudras du sucré ou du salé ? Saada : Je viens pas Houria ! T’es méchante !Houria : Pardon Saada ! Tu sais j’ai eu ma sœur au téléphone... Ça va pas bien, alors j’étais énervée...Saada : Je te connaissais pas énervée comme ça... On parlait au téléphone, c’était bien... Tu sais Houria, j’ai vu ta fille fumer l’autre fois...Houria : Quoi ? J’ai dit à ma fille que c’est pas bon pour sa santé. Elle a 18 ans, je veux qu’elle continue ses études. Et qu’après elle travaille !Saada : En plus je l’ai vue boire de l’alcool avec ses copines à la Star. J’ai eu peur que tu t’énerves comme une folle si je te le disais.Houria : Arrête de jacter !

Saada et Houria

*

Jeannette a 15 ans. Elle est blonde aux yeux bleus. Sa mère, Julie, est socialiste, brune aux yeux noirs, vendeuse dans un magasin de la marque Zara dans la ville d’Avignon. Elle n’est pas bien du tout, très malheureuse du comportement de son adolescente. Celle-ci manque très souvent l’école, elle n’écoute pas sa mère, elle lui répond, elle fume et veut sortir le soir.

Julie, la maman : Tu as fait tes devoirs ?Jeannette, sa fille : Non, j’ai pas envie.Julie : Et pourquoi t’as pas envie de les faire ? C’est pour toi Jeannette, c’est ta vie.Jeannette : Je m’en fous ! Laisse-moi tranquille !Julie : Et ta chambre ? Pourquoi tu n’as pas fait ta chambre ?Jeannette : C’est ma chambre, alors je fais ce que je veux !Tout à coup, on entendit des hurlements : Au feu ! Au feu !Les gens devenaient volubiles et s’agitaient dans tous les sens. Soudain, la sirène des pompiers retentit. Ceux-ci éteignirent l’incendie et firent sortir les habitants. Tout redevint calme, et chacun retrouva son appartement.Jeannette, effrayée, se jette dans les bras de sa mère et lui demande pardon. Celle-ci lui caresse les cheveux en murmurant : Ce n’est rien, ma fille... Je t’aime et je suis là ! Myriam et Fatima

Page 31: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Atelier 11 Visite de la librairie L’Archa des Carmes,

réflexion sur ce que l’écriture est devenue aux yeux des écrivants. Chacun écrit un texte, commençant par ces deux mots :

« Écrire, c’est... » :

*

Écrire, c’est...Avant quandJ’étais chez moiJ’avais l’impressionD’être dans le noirAujourd’hui grâceA l’atelier d’écritureJe suis dans la Lumière

Zehor

Écrire, c’est...Quand je me lève le matin, je suis contente de venir

apprendre à l’atelier, de partager avec le groupe, et j’aimerais bien que ça continue et quand je pars à la

maison, j’aime la mémoire avec le groupe. Saada

Écrire, c’est...Très important

Ça nous rafraîchit la mémoireApprendre de plus en plusÇa nous fait sortir un peu

Et être en groupe c’est très bienFatima

Ecrire, c’est...Ces cours d’écriture m’ont fait du bien.

Ils m’ont redonné le goût des mots, le goût d’écrire, mais j’ai trouvé que c’était trop court.

Il y avait une bonne ambiance, une écoute. D’autres séances me feraient plus de bien,

et me pousseraient à plus écrire et donc plus à me soulager mentalement.

Myriam

Ecrire c’est ...

Bien pour venir à l’atelier, c’est fini la bagarre

avec mon mari parce que je parle mieux

le français avec lui. Toi c’est gentil, j’ai compris tout.

Houria

Ecrire c’est...

Thérapeutique, libérateur, apaisant,

bienfaisant... Avec l’atelier d’écriture,

écrire est un acte solitaire mais aussi convivial, de partages, de rencontres...

Pourvu qu’il continue... Corinne

Page 32: ÉDITO - culturenpartage.org · enfin Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi de la médiathèque municipale d’Arles pour leur accueil toujours chaleureux. Karine Lacôme, Directrice

Cultures du Coeur 13 remercie toutes les structures sociales aixoises, marseillaises et arlésiennes qui nous font confiance et œuvrent à nos côtés afin de sensibiliser les personnes à la culture :

Cette action est financée par la DRAC PACA Pôle publics et territoires - livre et lecture, langue française

AIX-EN-PROVENCE - GEM d’Aix-en-Provence- Centre social Les Amandiers- Foyer l’Orée du Jour- CCAS La Roque d’Anthéron- CCAS d’Aix-en-Provence- Pension les Pléïades

Cultures du Coeur 13 remercie aussi tous les publics des ateliers qui ont su s’approprier cette aventure narrative et culturelle, et sans qui ce recueil n’aurait pas vu le jour :

MARSEILLE

- GEM Parenthèse- Centre social Saint-Louis

- Agitateur Culturel de CDC13- PPIM- ADPC

- SOS Femmes- ESF Services

- CCO Ste Marthe - SARA RSA

Coordination des ateliers :

Aix-en-Provence : Marie-Claire Rubinstein, Evelyne Serafino, Marie Germain, Frédéric Jean et Béatrice Coignet Marseille : Pascal Daunou, Océane Adam, Juliette Denis-Migault et Solange GentileArles : Lolitta Bailliot, Marie Huot, Cécile Colomb et Rémi Venturi

Graphisme & édition du recueil : Géraldine Giraud

AIX-EN-PROVENCE Hugues, Illona,Claire, Julie, Nathalie, Ophélie, Véronique, Rachel, Catherine, Cécile, Dalila, Samira, Michèle.

MARSEILLE Claudine, Alain, Felisbela, Micheline,

Moufida, Didier, Moussa, Mouna, Farouk, Monica, Kadri.

*

ARLESARLES

- CCAS service Insertion

- Centre social Christian Cheze

ARLES

Louiza, Talija, Saada, Houria, Zehor, Fatima, Jamila, Yasmina, Corinne, Myriam, Nezha,

Manon et Khedi.