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EAU POTABLE POUR ECOLES ET CENTRES DE SANTE - EPECS

ECOLES BLEUES

Texte : Monique Gbaguidi, Coordinatrice de Projet, ParakouCarte : Yacoubou Bah N'Gobi, Assistant Technique, ParakouPhotographie : HELVETAS Swiss Intercooperation BéninMise en page : Virginie Peytoureau, Conseillère en Communication Bénin

Le projet EPECS est également soutenu par :

Février 2014

Expérimentation des écoles bleues dans le cadre du projet EPECS 3

INDEX

Sommaire 4

1 Contexte 5

2 Définitionet présentation d’une «école bleue» 5

3 Activités développées 63.1 Information et choix des écoles bleues par commune 63.2 Construction et gestion des mini réseaux et forages équipés de pompe manuelle 73.3 Promotion de l’hygiène et de l’assainissement en milieu scolaire 93.3.1 La formation des enseignants sur l’hygiène en milieu scolaire 93.3.2 Séances de communication et mise en pratique des mesures H&A dans les écoles 93.3.3 Organisation des jeux concours et auto-évaluations H&A 103.4 Conception de posters / affiches pour la communication 103.5 Promotion du maraîchage et du reboisement en milieu scolaire 113.5.1 Formation des écoles concernées sur les techniques de jardinage et de compostage 113.5.2 Appui à la mise en place de petits matériels de jardinage 113.5.3 Installation des jardins scolaires par les écoles 113.5.4 Mise en place de comités maraîchers pour le suivi des activités de jardin à l’école 113.5.5 Appui à la production de plants et création des aires de reboisement dans les écoles 123.5.6 Appui technique et suivi des écoles par un prestataire privé 13

4 Quelques résultats chiffrés 13

5 Leçons apprises et défis 13

6 Conclusion 16


1 CONTEXTE

Le projet Eau Potable pour Ecoles et Centres deSanté (EPECS), composante du programmed’Approvisionnement en Eau Potable, Hygiène etAssainissement de HELVETAS Swiss Intercoope-ration Bénin, contribue à l’amélioration de l’accèsà l’eau potable et des conditions d’hygiène dansles écoles et centres de santé, à partir des ou-vrages d'eau existants et partagés avec les com-munautés locales. Mis en œuvre dans 5communes du Nord Bénin ; Nikki, N’dali, Sinendédans le Borgou ; Pehunco et Tanguiéta dans l’Ata-cora, EPECS couvre plus de 100 écoles où sontdéveloppées plusieurs activités.

La problématique de l’eau en milieu scolaire com-porte diverses dimensions (santé, éducation, en-vironnement) à travers lesquelles s’organisent desactivités de sensibilisation relatives à l'hygiène,l’éducation environnementale et la mobilisationsociale, dans une perspective de changement decomportements. L’eau étant au centre des activi-tés d’hygiène en milieu scolaire, il est important demettre en relief les divers usages de l’eau pourpermettre à l'élève de faire un lien entre sa santéet son environnement. C’est pour prendre encompte ces différentes dimensions que le concept«école bleue» a été introduit dans le projetEPECS.

Pour concrétiser ce concept, plusieurs actions ontété développées.

Depuis 2009 le projet a permis à des écoles d'ac-céder à l'eau et à l'assainissement à travers deséquipements adaptés (mini-réseau d’adductiond’eau, forages équipés de pompes manuelles, dis-positifs de lavage des mains, postes d’eau potableéquipés de robinets, urinoirs, etc.) tout en assu-rant la formation des enseignants sur des théma-tiques relatives à l’hygiène et à l’assainissement.Le projet a aussi assuré la promotion d’espacesmaraîchers et d’aires de reboisement.

La présente note est élaborée afin de partager lesleçons apprises de cette expérience.

Le concept d’écoles bleues a été lancé avec lamise en œuvre des projets du consortium (SwissWater & Sanitation NGOs Consortium) en réfé-rence aux documents introduits par la Direction dudéveloppement et de la coopération Suisse DDC.

Pour opérationnaliser le concept ; nous avonsconçu avec les enseignants, les conseillers péda-gogiques et inspecteurs de l’enseignement pri-maire, un contenu commun de ce que nousentendions par «école bleue».

2 DEFINITION ET PRESENTATION

D’UNE «ECOLE BLEUE»

HELVETAS Swiss Intercooperation Bénin

Carte des communes d’intervention du projet EPECS

Communes du département de l’AtacoraCommunes du département duBorgou

Expérimentation des écoles bleues dans le cadre du projet EPECS6

Ainsi, une «école bleue» est une école où :

• les écoliers et enseignants font le lien entre lesdivers usages de l’eau, l’environnement et lasanté. A cet effet, des activités sont mises enœuvre comme le maraîchage, le reboisement etla pépinière ;

• les bons comportements en matière d'hygiènesont expliqués, compris et systématiquement ap-pliqués. Il s’agit du lavage des mains à l’eau et ausavon, de l’utilisation et de l’entretien des latrineset urinoirs, de l’entretien du cadre scolaire, de lagestion des déchets, etc. ;

• les ouvrages et équipements d’hygiène et d’as-sainissement de base existent et sont correcte-ment utilisés et entretenus (latrines, urinoirs,fosses à déchets, dispositifs de lavage des mainsau savon, poste d’eau potable, etc.) ;

• l’accès à l’eau potable est amélioré par des tech-nologies simples, mises en œuvre et réparées lo-calement (mini réseaux et forages équipés depompes manuelles).

Une «école bleue» est une école disposant d’unsystème d’approvisionnement en eau potablefonctionnel et entretenu, de matériels et équipe-ments d’hygiène et d’assainissement (H&A) adé-quats et durables, d’un espace de mise en relationentre l’environnement et la gestion efficiente del’eau. Pour ce 3ème aspect, dans le cas du projetEPECS, les activités retenues sont entre autres lacréation d'espaces maraîchers et d'aires de reboi-sement (pépinières).

Les objectifs poursuivis sont les suivants :

• Améliorer la santé des écoliers en facilitant l’ac-cès à l’eau potable, en rehaussant les conditionsd’hygiène à l’école et en contribuant à une alimen-tation équilibrée grâce aux légumes produits ;

• Eveiller la conscience des écoliers et des ensei-gnants sur les enjeux relatifs à l'eau, l'hygiène etl'assainissement, en lien avec la préservation del'environnement ;

• Promouvoir l’éducation environnementale et en-courager les activités maraichères et sylvicoles.

Cette note met l’accent sur les activités, les ac-quis / résultats et sur les défis liés à la promotiondes écoles bleues.


3 ACTIVITES DEVELOPPEES

Les activités développées dans le cadre des«écoles bleues» sont menées de concert avec lepersonnel enseignant, les écoliers et les parentsd’élèves. Elles s'inscrivent dans le processus ini-tial du projet qui place la commune en tant quemaître d'ouvrage, premier responsable pour lesquestions d'éducation, d'eau potable et d'assainis-sement.

3.1 INFORMATION ET CHOIX DES

ECOLES PAR LES COMMUNES

Le choix des «écoles bleues» se fait en deuxétapes.

Dans un premier temps la commune appuyée parle projet identifie, sur la base des priorités inscritesdans le document de programmation communale,les écoles et centres de santé devant être équipésde points d’eau.

Pour les écoles, les critères suivants sont utilisés:

• Acuité du problème d’eau dans la localité ou àproximité de l’école ;

• Effectif des écoliers (au moins 200 écoliers parécole) ;

• Existence de latrines institutionnelles dansl’école pour les besoins des écoliers et ensei-gnants ;

• Répartition équitable des écoles appuyées pararrondissement.

Sur cette base, le conseil communal propose uneliste d’écoles. La validation technique des écolesproposées est réalisée après une visite de terrainorganisée par l’équipe du projet pour apprécier lesoptions technologiques relatives à chaque site.

Répartition des «écoles bleues» par commune


Une fois cette étape remplie, des contacts sontpris avec les responsables des circonscriptionsscolaires et les écoles concernées, pour les infor-mer sur l’offre du projet ainsi que sur les objectifspoursuivis.

de plus, pour que l'école soit retenue dans l'ap-proche «école bleue», elle doit respecter les cri-tères suivants :

• Disponibilité d’espaces libres dans l’environne-ment immédiat de l’école pour abriter le jardin sco-laire et l’aire de reboisement ;• Existence du maraîchage dans l’école ;• Existence d’une cantine scolaire pour la consom-mation des légumes produits ;• Disponibilité de l’association des parentsd’élèves à accompagner et assurer la pérennitéde l’initiative.

Au départ le projet avait prévu des interventionsdans une douzaine d’écoles mais ce sont actuel-lement 84 écoles bleues qui sont opérationnelles.Certaines ne disposent pas de cantine scolaire.Mais néanmoins, comme elles avaient déjà initiéle maraîchage par leurs propres moyens, l’initia-tive «école bleue» a renforcé le développementde cette activité.

Pour répondre à l’un des objectifs prioritaires del’école bleue, le projet permet à l'école d'accéderà l'eau, à la fois pour la boisson et pour le maraî-chage. Il s’agit de mini réseaux de distributiond’eau et de forages équipés de pompe manuelle,qui sont partagés avec les communautés à proxi-mité. Dans le cadre du projet EPECS, un mini ré-seau est un petit système de distribution d’eau(réservoir et distribution) ayant pour support tech-nique la modification d’un puits moderne ou un fo-rage, associé à des dispositifs de lave mainséquipés de 4 à 6 robinets de puisage.

Le pompage se fait manuellement (ou à l’aide d’unsystème solaire). Les ouvrages sont réalisés dansle cadre de la maîtrise d’ouvrage communale. Toutle processus de passation de marchés, la réalisa-tion physique et le suivi/gestion est assuré par lescommunes.


Communes Nombre d’écoles Nombre d’écolesavec cantine

Nombre d’écoles formées et équipées

Sinendé 28 12 28

N’dali 20 8 20

Nikki 22 13 22

Pehunco 16 13 16

Tanguiéta 10 8 10

Pèrèrè 4 0 4

TOTAL 100 54 100

TABLEAU 1

3.2 CONSTRUCTION ET GESTION DES

MINI RESEAUX ET FORAGE EQUIPES

DE POMPE MANUELLE


Forage équipé de pompe à motricitéhumaine

En ce qui concerne la gestion du point d’eau, lacommune délègue à un opérateur privé commu-nément appelé «délégataire» sur la base d’uncontrat clarifiant les responsabilités de chaquepartie. Ce dernier organise la vente de l’eau, as-sure la réparation des petites pannes et verse desredevances à la commune. Dans ce système,l’école, en tant qu’usagère du point d’eau, doit àl’instar de la communauté contribuer non seule-ment au coût de l’eau mais aussi à l’entretien pré-ventif et curatif du mini réseau qui alimente lesdispositifs de lavage des mains. Mais, les ou-vrages étant partagés entre écoles et communau-tés, la gestion et l’entretien sont parfois difficile.Des conflits apparaissent autour de l’utilisation despoints d’eau malgré la présence du délégataire.

Aussi, les capacités des écoles pour faire face aucoût de l’eau et aux frais de réparation des ré-seaux sont assez limitées parce que les budgetsscolaires n’intègrent pas toujours ces fonds. Desplaidoyers sont nécessaires dès le démarrage duprojet pour clarifier les rôles et responsabilités desécoles dans la mise en œuvre du projet.


PHOTO 1

Dispositif de lavage des mainséquipé de robinets

PHOTO 2


Il s'agit d'un renforcement de capacités du person-nel enseignant sur diverses thématiques d’hy-giène afin qu'ils dispensent une formation adaptéeaux écoliers. Des outils de communication et ma-tériels d’hygiène sont fournis tels que posters, dis-positifs de lavage des mains, postes d’eauéquipés de robinets et urinoirs. Ces équipementspermettent un lien direct entre la théorie et la pra-tique.

3.3.1 LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SURL’HYGIENE EN MILIEU SCOLAIRE

Initiées par l’équipe de pilotage du projet, ces ses-sions regroupent les enseignants responsables del’hygiène de chaque école, le directeur de l’écoleet les conseillers pédagogiques de chaque cir-conscription scolaire. Elles sont animées enétroite collaboration avec les services d’hygièneet d’assainissement de base et des personnesressources en la matière. Ces formations ont poursupport technique les manuels et guides H&A éla-borés et introduits par la direction nationale del’hygiène publique dans les écoles.

Les thématiques prioritaires abordées sont :• Hygiène et assainissement de base en milieuscolaire ;• Lavage des mains au savon ;• Techniques simples pour assurer la potabilité del’eau ;• Assainissement du cadre de vie et gestion desdéchets en milieu scolaire.• Gestion, utilisation et entretien des latrines sco-laires ;• Stratégies et techniques de promotion des ac-tions d’hygiène et d’assainissement en milieu sco-laire et élaboration d’une programmation.

Ces sessions de formation permettent aux ensei-gnants de se rendre compte des insuffisancesliées aux pratiques en cours dans leurs écolesrespectives. A l’issue des formations, une feuillede route est élaborée et constitue à la fois un outilde planification et de suivi des activités H&A.

3.3.2 SEANCES DE COMMUNICATION ET MISEEN PRATIQUE DES MESURES H&A DANS LESECOLES

De façon traditionnelle, il existe dans les écoles unenseignant responsable des questions d’hygièneet d’assainissement. Cet enseignant met en placeavec les écoliers, un comité de santé dont le rôleest d’assurer l’entretien du cadre scolaire. Le pro-jet s'est appuyé sur cette organisation existante.Ainsi, c’est l’enseignant responsable de l’hygiènequi organise et accompagne les autres ensei-gnants avec l’appui du directeur d’école. Tout au long de l'année, les enseignants animentdes séquences de classes sur les thématiques re-tenues dans la feuille de route. Ces séquences sont souvent renforcées par desséances de sensibilisation organisées de manièrepériodique avec l’appui des assistants d’hygièneen charge des questions d’hygiène dans la com-mune.


3.3 PROMOTION DE L’HYGIENE ET DE

L’ASSAINISSEMENT EN MILIEU

SCOLAIRE

Initiation des enseignants & écoliers au Tippy Tap

PHOTO 3 & 4


Au cours de ces séances, les affiches et posterssont utilisés comme outils de sensibilisation.

pour dégager les éléments de succès et les élé-ments d’échecs notés par les écoles elles-mêmes. Ces auto-évaluations permettent une nouvelle pla-nification pour l’année scolaire suivante.


Séances de sensibilisation surl’hygiène en milieu scolaire

PHOTO 5 & 6

3.3.3 ORGANISATION DES JEUX CONCOURSET AUTO-EVALUATIONS H&A

Des jeux concours tels que "Meilleurs chants surle lavage des mains", "Ecoles propres" et "Meilleurjardin" sont initiés périodiquement pour susciterune compétition constructive de la mise en appli-cation des pratiques H&A dans les écoles. Laquasi-totalité des écoles s'investissent sincère-ment avec l'espoir de remporter les prix proposés.A la fin de chaque année scolaire, il est organiséavec les enseignants des ateliers d’auto-évalua-tion sur la mise en application des mesures H&A

3.4 CONCEPTION DE POSTERS &

AFFICHES POUR LA COMMUNICATION

Différents types de posters ont été conçus pouraccompagner les séances de communicationdans les écoles. Plusieurs posters ont été élabo-rés dans le cadre de la mise en œuvre de l’ap-proche «école bleue». Ils concernent les sousthématiques suivantes : • les moments clefs du lavage des mains à l’eauet au savon ;• les techniques de lavage des mains à l’eau et ausavon ;• l’utilisation des latrines et urinoirs pour les be-soins ;• l’entretien et l’utilisation des postes d’eau pour laconsommation de l’eau ;• l’entretien du cadre scolaire ; • les différents usages de l’eau en milieu scolaire;• la consommation de l’eau potable.


3.5.1 FORMATION DES ECOLES CONCER-NEES SUR LES TECHNIQUES DE JARDINAGEET DE COMPOSTAGE

Il s’agit d’une série de 3 sessions de formation quiregroupent les enseignants, parents d’élèves etécoliers. Les thématiques abordées sont entre au-tres :• les techniques d’installation d’un périmètre ma-raicher (délimitation, confection de planches,semis, piquetage, arrosage manuel, etc.) ;• la fabrication du compost pour le maraichage ;• les techniques d’entretien d’un jardin et de luttecontre les ravageurs ;• les outils de gestion des bénéfices issus du jardinscolaire.

Les jardins scolaires génèrent également des re-venus à l’école car les excédents des productionssont vendus dans la communauté. Des outils degestion sont mis en place pour faciliter le suivi desfonds générés : cahier de recettes, cahiers de dé-penses. Les recettes servent prioritairement au re-nouvellement des semences, de l’équipement etparfois à la réparation des mini réseaux d’eau po-table.

3.5.2 APPUI A LA MISE EN PLACE DE PETITSMATERIELS DE JARDINAGE

L’équipement des écoles a consisté à mettre àleur disposition le petit matériel de jardinage et dessemences améliorées. Les semences ont étéchoisies en tenant compte des besoins du marchéet des cantines scolaires. Les principales variétéssont la tomate, l’oignon, le piment, le haricot vert,l’amarante, le choux, le gombo, la carotte, etc. Lepetit matériel est composé de : brouette, coupe-coupe, arrosoir, pelle bêche, pelle ordinaire, seau,gants, cache-nez, et d'un petit outillage de jardin,(houe, râteau, binette, etc.).

3.5.3 INSTALLATION DES JARDINS SCO-LAIRES PAR LES ECOLES

Chaque école formée dispose d’un espace maraî-cher d’environ 1/8 hectare avec plusieurs spécu-lations cultivées.

Sur 84 écoles formées et équipées, 80 écoles sesont réellement lancées dans le jardinage.Ces espaces servent non seulement à des travauxpratiques en lien avec les enseignements clas-siques (mathématiques, éducation scientifique ettechnologique) mais sont aussi un espace d’ap-prentissage à l'agronomie. Les produits issus deces jardins sont consommés en partie dans la can-tine pour améliorer l’alimentation des enfants. Lesurplus est vendu au sein de la communauté. Pourles écoles ne disposant pas de cantine, les pro-duits sont vendus, partagés périodiquement auxenfants. Ils servent également lors de l’organisa-tion des fêtes annuelles scolaires.


3.5 PROMOTION DU MARAICHAGE ET DU

REBOISEMENT EN MILIEU SCOLAIRE

Installation et entretien des jar-dins scolaires

PHOTO 7 & 8

3.5.4 MISE EN PLACE DE COMITES MARAI-CHERS POUR LE SUIVI DES ACTIVITES DEJARDINAGE A L’ECOLE

Dans une vision de pérennité de l’action, des

comités maraichers ont été mis en place au ni-veau de chaque école pour le suivi des activités.

Ces comités se présentent comme suit :

Comités maraîchers

TABLEAU 2


Deux essences ont été introduites : Gmelina arbo-rea et Moringa oleifera. Au total 9 500 plants ontété produits et environ 6 000 mis en terre dans lesécoles à travers une campagne de reboisementayant regroupé les élus locaux, les écoliers, lesenseignants, les parents d’élèves et les leadersd’opinion. La plantation se poursuit dans certainesécoles.


Membres Rôles Tâches

Directeur Président

• Supervise et coordonne les activités du jardinage• Délègue ses prérogatives en cas d'absence• Assure le suivi des recettes issues de la vente

Président APE Vice-Président

• Assure l'intérim du Directeur en cas d'absence• Assiste le Directeur au quotidien dans les travauxdu jardin• Sensibilise la population sur le bien-fondé du jardin • Est responsable de la sécurité du site maraîcher

Maître chargé de la production Secrétaire

• Organise et supervise les élèves autour des acti-vités du jardinage• Tient le cahier de vente des produits du jardin• Rédige les PV de séances • Supervise la récolte des produits du jardin

Femme leader Trésorière

• Assiste le directeur• Organise la vente des produits du jardin• Rend compte au directeur de la vente en présencedu secrétaire

Écolier/ère Organisateur • Organise et mobilise ses pairs autour des activitésdu jardinage

3.5.5 APPUI A LA PRODUCTION DE PLANTS ETCREATION DES AIRES DE REBOISEMENTDANS LES ECOLES

Au-delà de la mise en place des jardins scolaires,les écoles ont été également appuyées pour fairedu reboisement. Il s’agit d’un processus d'éduca-tion environnementale visant la production et lamise en place de plants à travers la réalisation despépinières.


3.5.6 APPUI TECHNIQUE ET SUIVI DES2COLES PAR UN PRESTATAIRE PRIVE

Un prestataire privé accompagne chaque écoledans l’entretien des cultures, jusqu’à la récolte.Cet appui conseil a permis de lever au quotidienles difficultés techniques de production et formerles élèves sur les opérations d’arrosage, de sar-clage, de binage et de traitement contre les rava-geurs avec des produits endogènes tel que lesfeuilles de neem, la cendre, etc. De plus, chaqueécole a pu produire ses propres plants qui ont en-suite servi au reboisement des espaces scolaires.

• 400 enseignants/tes et parents d’élèves sont for-més en maraîchage et sur le reboisement ;• 7 affiches développées sur les autres usages del’eau, le reboisement et l’entretien des plants et lejardinage ;• Des jardins génèrent de revenus aux écoles. Parexemple, des écoles ont enregistré jusqu’à 60.000FCFA/école de recettes au cours de cette annéescolaire 2012-2013.


Production de plants, mis en terre et installation des cages de protection contre les animauxen divagation

PHOTO 9 & 10

4 QUELQUES RESULTATS CHIFFRES

• 100 écoles sont équipées avec des infrastruc-tures d'eau ;• 20.000 écoliers/ères ont un accès amélioré àl'eau potable ;• 43 forages sont construits dont 4 équipés d’unsystème de pompage solaire ;• 53 systèmes d’urinoirs, 330 postes d’eau et 84laves mains mobiles introduits dans les écoles ;• 20.000 écoliers/ères ont amélioré leurs condi-tions d’hygiène et d’assainissement ;• 100 jardins scolaires soit environ 10 hectares,sont installés ;• 9.500 plants de Gmelina arborea et de Moringaoleifera sont produits ; 6.000 sont plantés et pro-tégés contre la divagation des animaux ;• 420 écoliers/ères formés sur les techniques deproduction de plants forestiers en pépinière ;

5 LECONS APPRISES ET DEFIS

En ce qui concerne l’accès à l’eau, l’hygiène etl’assainissement, on peut retenir que les leçonsapprises sont les suivantes :

• L’installation des ouvrages d’eau dans les écolesfacilite en grande partie la promotion de l’hygiènenotamment le lavage des mains pendant les mo-ments clés, la consommation de l’eau potable etl’entretien des équipements H&A ;• L’existence du volet promotion de l’hygiène dansles programmes d’enseignement scolaire facilitela mise en œuvre et l’application des mesuresd’hygiène au sein de l’école ;• Les jeux concours inter-écoles constituent unoutil de motivation pertinent pour les enseignantset les écoliers ;• Les ateliers d’auto évaluation organisés sont trèsutiles pour responsabiliser davantage les ensei-gnants dans la mise en application des mesuresH&A promues ;



Acteurs et rôles dans la promotion des «écoles bleues»

TABLEAU 3

Acteurs Responsabilités techniques Responsabilités financière

Commune

• Choix des localités/écoles tenant comptedes priorités communales• Elaboration des DAO et sélection des en-treprises prestataires• Suivi des travaux de réalisation des ou-vrages• Organisation du système d’entretien,gestion et maintenance des ouvrages

• Co financement des ouvrages• Paiement des contreparties finan-cières• Paiement des prestations des arti-sans réparateurs

Personnel enseignant

• Implémentation du concept "écolesbleues"• Organisation et mise en application desmesures H&A• Installation et entretien des jardins sco-laires• Gestion technique et financière des jar-dins • Observance des mesures H&A intro-duites dans les écoles pour un change-ment de comportement• Modèle de comportement auprès deleurs pairs • Réplication des bonnes pratiques ap-prises au niveau ménage• Apprentissage au jardinage et reboise-ment

• Contribution à l’entretien et mainte-nance des ouvrages et équipements• Matériels d’hygiène (savon, seauxen plastique, etc.)• Contribution au coût de l’eau • Equipements et semences pour lejardinage

Circonscription scolaire

• Proposition des écoles au conseil com-munal en tenant compte des zones péda-gogiques• Suivi pédagogique des écoles• Facilitateur entre écoles et le projet

Ministère de l’enseignementmaternel et primaire (MEMP)

• Suivi et coordination des activités en mi-lieu scolaire• Appui pour le renforcement des acquis • Vulgarisation de l’expérience dans lesécoles du Bénin

• Organise et mobilise ses pairs au-tour des activités du jardinage

Communauté • Accompagne les enseignants dans lamise en œuvre des mesures H&A• Appui aux activités de jardinage • Appui à la gestion de l’école

• Equipement des écoliers en gobe-lets individuels


Sur la base de l’expérience acquise, quelquesdéfis sont à noter sur lesquels l’équipe du projetaccompagne les écoles pour trouver des solutionsles plus adaptées, à savoir :

• Par endroit les mini réseaux ou forages partagésentre écoles et communautés génèrent desconflits liés à l’utilisation ; hypothéquant parconséquent l’accès à l’eau aux écoles ; • Les mutations répétées des enseignants ne fa-cilitent guère la pérennisation des acquis et desexpériences dans la poursuite des activités H&A.Ce qui nécessite chaque année des recyclages ouséances de relance dans plusieurs écoles. • Les capacités financières limitées des écoles àfaire face aux charges de réparation des ouvragesconstruits en cas de panne ;• L’adéquation entre les bons comportements en-seignés à l’école et leur mise en application au ni-veau ménage. Par exemple, les écoliersintériorisent et récitent par cœur les pratiques H&Amais l’observation de ces comportements n’estpas toujours assurée au niveau ménage parmanque d’infrastructures sanitaires adéquates.

Quant au volet maraîchage et reboisement, onpeut noter que :

• Chaque école dispose d’un jardin scolaire danslequel se mènent toutes activités de maraichage.Ce qui permet aux écoliers de pratiquer et répli-quer au niveau ménage les itinéraires techniquesde certaines cultures ; • Le jardin scolaire constitue un lieu d’apprentis-sage pratique aux écoliers et des espaces de tra-vaux pratiques portant sur diverses matièrescomme : Science de la Vie et la Terre, sciencesde l'environnement et les mathématiques ;• Le jardin scolaire a connu par endroit un effetd’entraînement. Cela s’explique d’une part parl’initiation de jardins scolaires dans plusieursécoles où le projet n’intervient guère et d’autre partpar la mise en place de potagers au niveau mé-nage par certains parents d’élèves et écoliers ;• Les succès connus relevés dans le jardinage àl’école sont surtout dus à la motivation des direc-teurs d’école à faire du jardinage scolaire une prio-rité ;• L’appui conseils, par un prestataire privé et ex-périmenté en la matière, mis en place a fait évo-luer les activités dans certaines écoles qui étaientà la traine ;

• Les jardins scolaires génèrent des revenus quipeuvent être mis à contribution dans l’entretien etla réparation des mini réseaux d’eau en cas depanne ;• Les écoliers sont heureux et fiers de voir que lesproduits issus de leurs jardins contribuent à la pré-paration des repas qui leur sont servis dans lescantines scolaires ;

Les défis notés à ce niveau sont liés à :

• Les besoins en eau pour les activités de maraî-chage ne sont pas toujours assurés du fait que lesouvrages sont partagés entre la communauté etl’école. En effet, en saison sèche, les besoins d’ar-rosage sont énormes ; ce qui implique l’utilisationde grandes quantités d’eau. C’est également lapériode où on note de grandes affluences autourdes points d’eau. Cette pression simultanée en-gendre entre école et communauté des conflitsliés à l’utilisation du point d’eau partagé ;• L'adaptation de l’emploi de temps scolaire et lesactivités de jardinage. Cela suppose l’harmonisa-tion des heures destinées au jardinage avec leMEMP• La mévente des produits récoltés surtout en pé-riode de saison pluvieuse où les écoliers sont envacances ;• La participation active des parents d’élèves n’estpas toujours garantie dans les écoles disposantd’un jardin scolaire ; ce qui influence négativementle suivi des jardins durant les vacances ; • La transparence dans la gestion des revenusissus des jardins scolaires par endroit car les outilsne sont pas toujours renseignés ;• Le jardinage à l’école est devenu par l’expérience«école bleue» une activité d’apprentissage offrantaux écoliers et enseignants des avantages divers.Il serait intéressant que cette activité, à l’instar duvolet hygiène et assainissement, soit intégréedans les programmes d’enseignement par le Mi-nistère des Enseignements Maternels et Pri-maires.

Face à ces défis, des activités ont été menéesdans une logique de renforcer les acquis maiségalement d’impliquer les autorités au niveau na-tional. Des contacts ont été pris au niveau du Mi-nistère de l’Enseignement Maternel et Primaire(MEMP) pour informer les instances officielles desinitiatives développées par HELVETAS notam-ment le projet EPECS en milieu scolaire.



Cela a donné lieu à l’organisation d’un atelierd’échanges et de partage entre les directeurstechniques du MEMP et l’équipe AEPHA. Une vi-site de terrain a fait suite à l’atelier pour constaterde visu et in situ les diverses réalisations faitesdans les écoles. Plusieurs recommandations etpropositions pour la poursuite de cette collabora-tion ont été faites par les deux parties. Le rapportde la séance et la feuille de route retenue avec ladélégation du MEMP sont en annexe.

De plus, les capacités des écoles à faire face auxfrais de réparation des réseaux sont assez limitéescar les budgets scolaires n’intègrent que rarementces fonds. Là encore, ces difficultés doivent êtreabordées dès le départ, pour donner aux écolesles moyens d'organiser la maintenance du servicede l'eau.

Il faut mentionner que le montage institutionnel duprojet n’avait pas prévu une implication des ins-tances officielles du MEMP, structure responsablede la coordination de toutes les interventions enmilieu scolaire. Cet aspect doit être suffisammentintégré dès le départ, pour non seulement faireconnaître l’intervention et mais aussi favoriser lamise à l’échelle des acquis et résultats.

Par ailleurs, les responsabilités des communes entant que maître d’ouvrage pour assurer l’entretienet la gestion des infrastructures construites dansles écoles ne sont pas toujours remplies. Pour ladurabilité de ces équipements, il serait pertinentde penser avec les communes un système degestion adapté à l’école.


6 CONCLUSION

La mise en œuvre des «écoles bleues» a dansl'ensemble provoqué un réel enthousiasme à lafois au niveau des écoliers, mais aussi du person-nel enseignant et des communautés concernées.L'école, qui constitue un vecteur de développe-ment important, est une porte d'entrée particuliè-rement efficace pour initier des prises deconscience et des changements de comporte-ment.

Mais on constate que les connaissances théo-riques ne sont pas toujours mises en pratique. Parexemple, les écoliers connaissent par cœur lespratiques H&A apprises à l’école mais l’obser-vance de ces comportements à leur niveau n’estpas toujours garantie. Cela s'explique en partiepar le déséquilibre existant entre les réalités del’école avec des équipements H&A adaptés auxbesoins de l’écolier et sa famille où ces équipe-ments sont quasi-absents. De nombreux mé-nages ne disposent pas de latrines ni d’un pointde lavage des mains. Dans ces conditions, le rôlede l’écolier en tant que vecteur du changement auniveau ménage reste limité. L’approche doit doncêtre plus intégrée et contribuer à réduire ces dif-férences entre école et ménage.

Les ouvrages d'eau réalisés étant partagés entreécoles et communautés, la gestion et l’entretienest parfois difficile. Des conflits apparaissent au-tour de l’utilisation des points d’eau, et cet aspectdoit être pris en compte. Dans l'idéal, l'école de-vrait disposer de son propre ouvrage d'eau. Etantdonné que dans la majorité des cas ce n'est paspossible, il faut adapter les activités de maraî-chage à la ressource disponible.


Direction de Programme Cotonou

Quartier «Les cocotiers»08 BP 1105 CTP COTONOU

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