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Du 14 au 20 janvier 2017

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La médiathèque vous propose

chaque semaine un panorama de

presse.

Il vous informe sur les sujets

d’actualité qui vous concernent

grâce à une sélection d’articles

parus dans les principaux titres de

la presse nationale, régionale et

internationale.

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SOMMAIRE

ACTUALITE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE ................................................................. 5

A la nursery de la maison d'arrêt de Fleury, un huit clos de violences, Le Monde,

14/01/2017 .............................................................................................................. 6

Faut-il distribuer des seringues aux toxicomanes en prison ?, La Croix, 16/01/2017

................................................................................................................................ 8

Les mineurs qui voyagent devront de nouveau avoir une autorisation de sortie du

territoire, Le Figaro, 16/01/2017 ............................................................................ 10

Terrorisme : le retour des djihadistes inquiète la France, Le Figaro, 18/01/2017 . 12

19 enfants accueillis depuis septembre, Le Figaro, 18/01/2017 ............................ 14

Des prisonniers dénoncent leurs conditions de détention via Internet, La Voix du

Nord, 19/01/2017 ................................................................................................... 15

VIE ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE ................................................................... 17

En 2016, les agressions ont progressé, Le Figaro, 19/01/2017 ............................ 18

Les juges secoués par l'arrivée des algorithmes, Le Monde, 20/01/2017 ............. 19

Terrorisme : la peur des magistrats, Le Monde, 20/01/2017 ................................. 22

ACTUALITE DU TRAVAIL SOCIAL .......................................................................... 23

Agen : la justice des mineurs en films et en débats aux Montreurs d’images, Sud

Ouest, 17/01/2017 ................................................................................................. 24

EDUCATION ET FORMATION ................................................................................ 25

L’apprentissage, parent pauvre du quinquennat Hollande, Le Figaro, 16/01/2017 26

Les titres professionnels, la nouveauté de la rentrée, Le Figaro, 16/01/2017 ....... 28

Ces écoles qui inquiètent la République, L’Obs, 19/01/2017 ................................ 29

QUESTIONS DE SOCIETE ...................................................................................... 34

Depuis six ans, les adoptions internationales déclinent inexorablement, Le Monde,

14/01/2017 ............................................................................................................ 35

La baisse de la natalité se poursuit en France, Le Monde, 18/01/2017 ................ 37

La solitude des orphelins, La Croix, 18/01/2017.................................................... 40

L’école tâtonne face à un drame fréquent ......................................................... 42

« Trop d’enfants endeuillés sont abandonnés à eux-mêmes » ......................... 43

Panorama de Presse

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A Ivry, un centre pour les femmes et les familles migrantes, Le Monde, 20/01/2017

.............................................................................................................................. 45

Pensions alimentaires : par ici la monnaie, Libération, 20/01/2017 ....................... 47

EUROPE ET MONDE............................................................................................... 50

La ruée vers l’étranger des étudiants chinois, Le Monde, 20-21/12/2015 ............. 51

CULTURE ................................................................................................................. 54

Jeunes vies en surplomb, La Croix, 18/01/2017.................................................... 55

Le temps des compagnies disciplinaires, Le Figaro, 19/01/2017 .......................... 57

ACTUALITE EN LIGNE ............................................................................................ 58

Les filières jihadistes dans le Nord – Pas-de-Calais, La Voix du Nord, 16/01/2017

.............................................................................................................................. 59

Ce qu’il faut retenir de l’activité du tribunal de grande instance en 2016 ?, La Voix

du Nord, 16/01/2017 .............................................................................................. 59

La justice restaurative : créer le dialogue entre criminels et victimes, TV5 Monde,

16/01/2017 ............................................................................................................ 59

Lire et réécouter - Jean-Jacques Urvoas invité spécial de la matinale de France

Bleu Breizh Izel, France Bleu, 20/01/2017 ............................................................ 60

« J'espère que certains vont s'engager, se révolter », Le Parisien, 20/01/2017 .... 60

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ACTUALITE

JURIDIQUE ET

JUDICIAIRE

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A LA NURSERY DE LA MAISON D'ARRET DE FLEURY, UN HUIT CLOS

DE VIOLENCES, LE MONDE, 14/01/2017

Deux jeunes mères radicalisées ont été condamnées à sept mois de prison pour avoir menacé de mort des codétenues et des surveillantes

Il y a les phrases : " Elle va voir comment je vais lui arracher sa tête avec mes dents

" ; " Tu peux faire le deuil de ta famille " ; " Kouffar, demain je te tue " ; " On va vous

tirer comme des lapins " ; " Sur le Coran, bande de mécréants, Allah va se venger. "

Le profil de celles qui sont soupçonnées de les avoir prononcées : deux jeunes

femmes originaires du sud de la France, placées en détention provisoire à Fleury-

Mérogis (Essonne) pour association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste.

Et surtout le lieu, sanctuarisé, de ces cellules réservées aux femmes enceintes ou

tout juste accouchées qui, en prison, ont le droit de garder près d'elles leur enfant

jusqu'à ses 18 mois. Une fenêtre entrouverte sur un huis clos de terreur et de

transgression, qui conduisait jeudi 12 janvier au palais de justice d'Evry (Essonne), à

la comparution de Nadia A. et Vanessa C., renvoyées pour insultes et menaces de

mort à l'encontre de codétenues et de surveillantes.

La première, âgée de 35 ans, a les traits fins et le tempérament aussi éruptif que la

seconde, de cinq ans sa cadette, est massive et éteinte. Nadia A. nie en bloc : " Les

menaces, ça ne fait pas partie de ma culture et l'islam ne les permet pas. " Elle

évoque un " complot " fomenté par le directeur de la maison d'arrêt pour lui retirer

son fils. Le directeur en cause, fraîchement sorti de l'école et dont Fleury-Mérogis est

le premier poste, est là lui aussi, assis au banc des parties civiles pour représenter

les surveillantes de la maison d'arrêt.

Au départ de l'affaire, explique-t-il, il y a les confidences d'une codétenue des deux

femmes, enceinte de cinq mois, affolée par leur agitation et leur prosélytisme.

Suspectée d'avoir parlé et d'avoir révélé aux surveillantes que les deux amies

usaient d'un téléphone portable, elle aurait alors fait l'objet de menaces violentes.

Vanessa C. reconnaît l'avoir giflée un soir : " parce qu'elle fumait près de mon bébé ",

assure-t-elle.

" On n'avait jamais vu ça à la nursery, il y avait un climat de tension qui se répercutait

sur les bébés ", retrace le directeur, sous le regard et les dénégations furieuses de

Nadia A. Dans ce lieu où les portes des cellules sont toujours ouvertes " pour ne pas

empêcher le développement sensoriel des bébés ", la situation était devenue

ingérable, explique-t-il. C'est sur la recommandation des puéricultrices – " les bébés

ne sont pas détenus, ils ne dépendent pas de l'administration pénitentiaire ", précise

le directeur – que la décision a été prise de retirer à Nadia A. son fils âgé de

quelques semaines et de la placer à l'isolement. Vanessa C. a, elle, été " confinée "

et interdite de promenade commune avec les autres codétenues. " Depuis, c'est

Pascale Robert-Diard

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beaucoup plus serein ", dit-il. Nadia A. explose de nouveau : " Ils m'ont arraché mon

fils ! Ils disent que je radicalise tout le monde, tout est faux ! C'est de la calomnie.

Moi, une terroriste ? Mon frère est à l'armée, ma sœur, elle prépare Sciences Po ! "

" Crainte des représailles "

La présidente évoque rapidement la personnalité des deux femmes. Vanessa C., qui

s'est convertie à l'islam, est issue d'une fratrie recomposée de douze frères et sœurs

et a perdu tôt ses deux parents, morts à la suite de " lourds problèmes de santé ".

Elle a eu un premier fils, aujourd'hui âgé de 7 ans, qui " présente des difficultés

psychologiques ", dit pudiquement la présidente. " Il est autiste ", précise Vanessa

C. Son compagnon, le père de l'enfant dont elle a accouché en prison, est détenu

pour un autre dossier d'association de malfaiteurs. Nadia A. a été mariée deux fois "

religieusement ". La première union a duré une semaine – " il m'avait menti sur

tout ", dit-elle –, et la seconde, quinze jours – " il mentait aussi ".

Tout cela pèse lourd à l'heure des réquisitions. " Ces deux femmes ont semé la

terreur dans une nursery. Les surveillantes pénitentiaires - qui ont témoigné - ont été

anonymisées par crainte des représailles ", observe la procureure, en évoquant le

" contexte " terroriste de leur placement en détention. " Dans notre République, on

n'a pas peur de vous. La justice n'a pas peur de vous ", dit-elle en requérant contre

chacune un an de prison. Après un rapide délibéré, le tribunal correctionnel de Melun

a condamné Nadia A. et Vanessa C. à sept mois d'emprisonnement ferme.

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FAUT-IL DISTRIBUER DES SERINGUES AUX TOXICOMANES EN

PRISON ?, LA CROIX, 16/01/2017

Pour lutter contre les risques liés à la consommation de stupéfiants en prison, un projet de décret prévoit la distribution de seringues aux détenus toxicomanes. Prévue par la loi santé de 2016, cette mesure suscite l’ire des surveillants de prison. Sur ce dossier très sensible, deux logiques s’affrontent, l’une sécuritaire, l’autre sanitaire.

Les surveillants craignent pour leur sécurité - Emmanuel Gauthrin, Secrétaire

général de FO pénitentiaire

Envisager la distribution de seringues en prison, c’est ne penser qu’en termes de santé publique. Mais les surveillants, eux, craignent pour leur sécurité. Les détenus risquent en effet de retourner ces seringues contre nous et de les utiliser comme armes. Avec, à la clé, une exposition accrue des agents pénitentiaire au VIH ou à l’hépatite. Avons-nous vraiment besoin de cela dans le contexte actuel, alors que nous faisons face à un nombre record d’agressions ? Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls menacés. Les seringues – qui seront distribuées au sein des unités médicales ou en cellule individuelle – pourront aussi servir d’armes entre codétenus. Sans compter qu’un vaste trafic se mettra rapidement en place sous la pression des caïds… Les autorités croient souvent, à tort, qu’on peut reproduire en prison les pratiques en vigueur à l’extérieur. Mais le milieu fermé est un monde à part, avec une population particulière et des dangers qui lui sont propres. Alors, bien sûr, j’entends nos détracteurs. On nous reproche d’être dans le déni, de refuser d’ouvrir les yeux sur une réalité dérangeante : la circulation massive de seringues en prison. Mais c’est faux ! En vingt-sept ans de carrière, je n’en ai trouvé que deux en cellule… Autant le cannabis est omniprésent en détention, autant l’héroïne et la cocaïne restent, elles, ultra-marginales. Félicitons-nous en et ne l’encourageons pas en distribuant des seringues dans une soi-disant démarche sanitaire… Le ministère de la justice entend nos craintes : on nous assure en haut lieu qu’un certain nombre de garde-fous empêcheront les dérives. Ainsi, la distribution de seringues en détention ne serait limitée qu’aux détenus seuls en cellule et qu’après accord – au cas par cas – du directeur de l’établissement. Mais notre crainte, c’est que ces conditions soient progressivement levées. Enfin, sur le principe, j’ai le sentiment que de nombreux surveillants sont choqués à l’idée qu’on puisse distribuer en prison du matériel pour se droguer. Pour nous, il s’agit à l’inverse d’amener le détenu à rompre avec ses addictions, pas de le maintenir dans la dépendance et en lui fournissant des seringues. Le dispositif actuel nous semble bien fonctionner, pourquoi ne pas s’y tenir ? Aujourd’hui en effet, le personnel médical administre aux détenus – au sein des unités médicales – des produits de substitution à ceux qui le réclament (comme le

Marie Boëton

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subutex ou la méthadone). Ces traitements ont toute leur place en prison puisqu’ils participent du sevrage. Leur fournir des seringues, au contraire, les maintient dans leur addiction. A l’étranger, cette pratique s’est révélée probante - Marie Crétenot, Chargée du

plaidoyer à l’Observatoire international des prisons (OIP)

Distribuer des seringues aux détenus est une absolue nécessité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le préconise d’ailleurs depuis de nombreuses années. J’entends, bien sûr, les craintes des surveillants… Mais elles sont très largement infondées. Regardons ce qui se fait chez nos voisins. À l’étranger, la distribution de seringues s’est révélée très probante. L’Allemagne, la Suisse ou l’Espagne ont adopté une ambitieuse politique de réduction des risques en optant pour cette solution. Que constate-t-on dans ces pays ? Le matériel donné aux détenus n’a pas été détourné de son usage et encore moins utilisé comme arme. Mieux, la sécurité générale des prisons s’en est plutôt trouvée améliorée. Et pour cause, la distribution de seringues stériles ne se fait qu’en échange de celles usagées. Résultat : on contrôle, voire on réussit à endiguer le nombre de seringues en circulation. Le vrai danger ne réside pas dans la distribution de matériel stérile, mais bien dans la présence, ici et là, de seringues usagées. Autre avantage du dispositif envisagé par le gouvernement : il a le mérite de rapprocher détenus et personnel soignant. Il est en effet prévu que les premiers rencontrent les seconds pour obtenir leur seringue – alors qu’ils s’en procuraient jusqu’ici sous le manteau. Or, on peut espérer que ce contact accru avec le personnel médical amène une partie des détenus à s’inscrire progressivement dans une logique de sevrage. Bénéficier d’un accompagnement médical conduit plus facilement à une alliance thérapeutique avec les médecins que la répression ou l’injonction. Nous sommes d’autant plus favorables à cette réforme qu’il y a une urgence à agir. L’état de santé des détenus l’exige. Pour rappel, la prévalence du VIH en prison est six fois plus importante qu’en milieu ouvert. On sait par ailleurs que la plupart des détenus atteints d’une hépatite C ont été contaminés par l’usage de drogue… Le statu quo n’est plus possible. Et ce d’autant plus que, contrairement à ce qu’affirment une partie des surveillants, la consommation de drogue dure en prison reste un phénomène préoccupant. Une étude publiée en 2012 au sein d’une maison d’arrêt de Bordeaux donnait les chiffres suivants : 27 % des détenus déclaraient avoir consommé de la cocaïne en prison, 19 % de l’héroïne et 11 % du crack. Comme on le voit, on est loin du phénomène ultra-marginal décrit par certains.

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LES MINEURS QUI VOYAGENT DEVRONT DE NOUVEAU AVOIR UNE

AUTORISATION DE SORTIE DU TERRITOIRE, LE FIGARO, 16/01/2017

Cette mesure est obligatoire depuis ce dimanche. Après avoir été supprimée à l'automne 2012, elle a été remise en place pour éviter les départs pour le djihad.

C'est une disposition qui avait été supprimée en 2012. Cinq ans après, la voilà

rétablie: l'autorisation de sortie du territoire français d'un mineur est de nouveau

obligatoire depuis dimanche. Principal objectif de cette mesure: éviter les départs

pour le djihad en Syrie ou en Irak. «L'enfant quittant le territoire national sans être

accompagné d'un titulaire de l'autorité parentale» devra désormais être muni d'une

«autorisation de sortie du territoire signée d'un titulaire de l'autorité parentale»,

stipule le code civil. Cette autorisation prend la forme d'un formulaire que les parents

doivent remplir.

Pour voyager à l'étranger, le mineur devra présenter:

• une pièce d'identité (carte d'identité ou passeport)

• L'autorisation de sortie du territoire signée par un titulaire de l'autorité parentale

• La photocopie du titre d'identité du responsable légal l'ayant signée

L'autorisation devra préciser la durée de sa validité, dans la limite d'une année. Elle

sera exigible pour tous les mineurs résidant en France, quelle que soit leur

nationalité, qu'ils voyagent à titre individuel ou dans un cadre collectif (voyage

scolaire, colonie de vacances, etc.). «Attention, l'AST ne dispense pas le mineur de

l'obligation d'être en possession des autres documents de voyage nécessaires, le

passeport seul ne valant plus autorisation de quitter le territoire français», mettent en

garde les autorités sur le site Internet Service-public.fr.

«Il ne fait aucun doute qu'une précaution, fût-elle imparfaite, vaut mieux qu'une

permissivité totale»

Le député LR Guy Geoffroy

Depuis le 1er janvier 2013, un mineur pouvait voyager seul avec un titre d'identité en

cours de validité, lui donnant la possibilité de passer les frontières sans encombre.

C'est ainsi que Bryan, un adolescent de 16 ans, avait pu décoller de Nice, direction la

Turquie, sans éveiller les soupçons de la police aux frontières. En colère, sa mère,

Nadine D., avait attaqué l'État en justice pour ne pas avoir empêché son fils de

rejoindre la Syrie. La plainte de cette Niçoise d'une quarantaine d'années avait

finalement été déboutée. De nombreux parents avaient par ailleurs réclamé le

Le Figaro

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rétablissement de l'autorisation de sortie du territoire, finalement voté en octobre

2015 à l'Assemblée nationale.

Cette disposition, qui avait été supprimée fin 2012 au motif qu'elle n'était plus

adaptée, ne saurait être un véritable rempart contre les départs, comme le soulignait

le député LR Guy Geoffroy dans un rapport publié à la rentrée 2015. «Tout document

est falsifiable ; une entreprise condamnable peut être poursuivie avec l'aval parental ;

aucun système de contrôle n'est exempt de failles», écrivait-il. «Pour autant, il ne fait

aucun doute qu'une précaution, fût-elle imparfaite, vaut mieux qu'une permissivité

totale.»

400 enfants en terre irako-syrienne

Cette mesure vient donc complèter «le dispositif de prévention de la radicalisation et

de la lutte contre le terrorisme» en évitant les départs de mineurs sur les théâtres

d'opération de filières et réseaux djihadistes», ont expliqué dans un communiqué

commun les ministres chargés de la Justice, l'Intérieur et de l'Enfance. L'autorisation

de sortie du territoire ne se substitue toutefois pas «aux mesures d'opposition à la

sortie du territoire ou d'interdiction de sortie du territoire», ont précisé ces ministres

Jean-Jacques Urvoas, Bruno Le Roux et Laurence Rossignol.

Pour rappel, l'opposition à la sortie du territoire (OST) permet au parent de s'opposer,

sans délai, à la sortie de France de son enfant. Elle peut être demandée en urgence

auprès de la préfecture ou de la sous-préfecture lorsqu'un des parents craint que son

enfant soit emmené à l'étranger par l'autre parent. La demande d'une interdiction de

sortie du territoire (IST) vise la même chose: «Le parent qui souhaite que l'autre

parent ne puisse pas sortir l'enfant sans son autorisation doit demander au juge des

Affaires familiales une IST», peut-on lire sur le site Service-public.fr.

Fin octobre 2016, 1860 mineurs étaient signalés en France pour radicalisation

violente. En septembre, les services de renseignement estimaient de leur côté à 400

le nombre d'enfants de parents français ou partis de France (dont un tiers né sur

place) présents en terre de djihad irako-syrienne. Au moins 19 de ces mineurs ont

été identifiés comme combattants.

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TERRORISME : LE RETOUR DES DJIHADISTES INQUIETE LA FRANCE,

LE FIGARO, 18/01/2017

Selon Loïc Garnier, patron de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste, certains « sont prêts à tout, l’important étant de tuer des “mécréants” ».

LE SPECTRE des « revenants » met les autorités en ébullition. Sous cette

appellation, les experts du renseignement scrutent la cohorte des volontaires français

engagés, avec femmes et enfants, en Syrie et en Irak sous la bannière de l’État

islamique. Si les départs se tarissent à mesure que le groupe terroriste essuie des

revers militaires, le dernier état des lieux reste vertigineux. Avec plus de 700

ressortissants répertoriés dans les zones de combat, l’Hexagone hérite encore du

plus gros contingent européen. Bourreaux, fossoyeurs, geôliers ou envoyés en

première ligne, 250 sont des « combattants » qui ont appris à tirer à la kalachnikov, à

poser des bombes, à tuer et commettre parfois l’indicible. Nombre d’entre eux sont

maintenant tenaillés par l’idée de fuir le chaos du Levant, sachant que 200 autres

sont déjà rentrés au bercail.

Leur possible retour préoccupe au sommet de l’État, où les réunions s’enchaînent, à

l’image de celle qui se tiendra jeudi prochain à propos des mineurs autour de

Bernard Cazeneuve. Le temps est compté, même si la chute de Mossoul assiégée

n’est plus envisageable avant l’été. Et que celle de Raqqa est reportée au mieux à

l’automne. « Tant que les villes ne sont pas tombées, il n’y aura pas de reflux massif,

décrypte un analyste. Depuis la fin de l’été, nous assistons à des retours perlés, une

soixante au total. À un rythme de trois à cinq par semaine, il s’agit surtout des veuves

de djihadistes tués. » Les rares candidats au retour sont plus la plupart expulsés à la

hâte depuis la Turquie pour défaut de titre de séjour.

Des « machines à broyer » l’innocence

Depuis des semaines, un important travail préparatoire a été effectué au sein du

Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Six groupes de travail y

ont phosphoré pour appréhender toute la complexité de la problématique. À ce titre,

les enfants de parents français ou partis de France, volontiers rebaptisés « lionceaux

du califat », inspirent les plus vives inquiétudes. Selon nos informations, ils sont

désormais environ 460 dans les zones contrôlées par Daech, soit environ soixante

de plus qu’au printemps dernier. Formés dans des camps d’entraînement conçus

comme de véritables « machines à broyer » l’innocence, une vingtaine est identifiés

comme combattants. Trois seraient morts les armes à la main. « Ceux qui sont

maintenant âgés d’une dizaine d’années sont de véritables dangers ambulants, a

jugé Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure le 24 mai dernier à

l’Assemblée nationale. Même en faisant abstraction de leur implication dans les

organisations terroristes, il faut s’interroger sur leur état psychologique. » Face à

Christophe Cornevin

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cette donne inédite, la riposte sera autant sanitaire que sécuritaire, même si les

médecins cherchent encore la parade. La justice, qui va devoir régler la machine

pour « judiciariser » l’ensemble des revenants, s’attache à établir la filiation des

enfants nés sur place et qui n’ont pas d’existence légale. Aux juges de réunir assez

d’éléments de preuve, quitte à procéder à des tests ADN en dernier recours. Au

chapitre de la prise en charge, le ministère de la Famille préconise une évaluation

systématique en milieu hospitalier avant d’adapter au cas par cas un dispositif de

suivi en fonction des traumatismes liés aux bombardements et à la violence. Les

enfants de parents incarcérés devraient être confiés à l’Aide sociale à l’enfance. Au

Quai d’Orsay comme à la Défense, une réflexion est en outre menée sur le sort des

volontaires français qui seraient faits prisonniers. « Si aucune option ne semble

arrêtée dans le cas d’une hypothétique capture en Syrie où règne l’aporie politico-

juridique, précise une source informée, ceux qui ont commis des crimes en Irak

pourraient être remis à la justice locale et souveraine à partir du moment où un

minimum de garanties conventionnelles seraient prises pour éviter la peine de mort

reconnue sur place. »

Le gouvernement, qui travaille à l’échelon interministériel à monter ce Meccano de

prise en charge, devrait procéder à des arbitrages imminents. À Bagdad, le 2 janvier

dernier, François Hollande a révélé la présence d’une « soixantaine de djihadistes

français » dans Mossoul, parmi lesquels des « tout jeunes (…) embrigadés,

horriblement enrôlés ». « S’ils devaient revenir en France, ils devraient être

absolument traités, accompagnés, encadrés déradicalisés », a martelé le chef de

l’État, avant d’affirmer qu’« il faut faire en sorte que ces individus puissent être mis

hors d’état de nuire ». La prise de conscience ne date pas d’hier. Toujours devant les

parlementaires, Patrick Calvar considérait que « la menace la plus forte est

représentée par des gens qui ont combattu, qui ont été entraînés en Syrie et en Irak,

à l’exemple de ceux qui ont attaqué le Bataclan (…)». Selon lui, « ce sont ceux-là qui

mèneront les actions terroristes d’ampleur ». Avant de prévenir : « Néanmoins, nous

ne devons plus raisonner en termes de Français ou de personnes résidant en

France, mais de francophones. Des milliers de Tunisiens, des milliers de Marocains

et d’Algériens peuvent être projetés sur notre territoire. » Ce qui signifie que la

surveillance de nos ressortissants ne dissipera pas la menace C. C.

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19 ENFANTS ACCUEILLIS DEPUIS SEPTEMBRE, LE FIGARO,

18/01/2017

Combien de mineurs de retour de zones de combat en Irak ou en Syrie avez-

vous pris en charge ?

Depuis septembre, nous avons accueilli 5 familles comprenant 19 enfants : 10

garçons et 9 filles (âgés de 3 mois à 16 ans). Cinq sont nés dans les zones de

conflits. Souvent, ils ne sont accompagnés que par leur mère, le père ayant été tué

ou resté sur place. Certains sont nés sur le chemin du retour car la mère enceinte se

ressaisit et revient par tous les moyens.

Quelle est la plus grande difficulté que vous rencontrez ?

Il nous faut établir un acte d’état civil pour les enfants nés sur zone. Cela passe par

une action pour préciser la filiation maternelle notamment, quitte à ordonner une

expertise ADN. Rien ne nous dit que celles qui se déclarent mère le soient vraiment.

Nous craignons qu’arrivent de Turquie des enfants dont les parents ne sont pas

identifiés.

Quelle est la prise en charge?

Elle suppose une bonne coopération avec le parquet de Paris qui nous informe des

arrivées. Parfois, le mineur est confié à sa famille. L’un d’eux a été récupéré par son

père naturel. En général, nous délivrons une ordonnance de placement provisoire à

l’Aide sociale à l’enfance et saisissons le juge des enfants. Il faut éviter l’éclatement

des fratries : retracer les parcours de vie de ces enfants, évaluer les conditions de

leur prise en charge par leur famille, déterminer les cas de maltraitance. Il est difficile

d’imaginer que ces enfants n’aient rien vécu de traumatisant (scènes de violences,

usage des armes, conditionnement). propos recueillis par P. G.

Paule Gonzalès

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DES PRISONNIERS DENONCENT LEURS CONDITIONS DE DETENTION

VIA INTERNET, LA VOIX DU NORD, 19/01/2017

Après l’assassinat d’un détenu au sein de la maison centrale de Vendin-le-Vieil la semaine dernière, les surveillants pénitentiaires se mobilisent ce matin devant la prison. Mais ils ne sont pas les seuls à remettre en cause la direction du centre de détention. Deux détenus nous ont contactés via Internet. Ils témoignent.

La scène est unique en son genre voire assez invraisemblable. Deux détenus de la

maison centrale de Vendin-le-Vieil – dite de haute sécurité – ont réussi à nous

joindre via les réseaux sociaux pour dénoncer leurs conditions de détention. Les

barreaux et les restrictions normalement imposées en prison n’empêchent

aucunement les prisonniers de communiquer avec nous à travers des messages

dans un premier temps puis en se filmant ensuite. Il serait même plus facile pour eux,

selon leurs propres mots, de discuter par webcams interposées.

« Aujourd’hui, on essaye d’être des gens raisonnés en prévenant la presse avant

que ça n’explose. Pour que la situation change. »

L’occasion d’apercevoir en direct une cellule et de converser plus d’une heure avec

deux détenus. L’un d’eux n’hésite pas à montrer son visage et à donner son nom. «

Aujourd’hui, on essaye d’être des gens raisonnés en prévenant la presse avant que

ça n’explose. Pour que la situation change. »

« Il avait dit qu’il passerait à l’acte »

Depuis la mort de Geoffrey Debouver, assassiné par un autre détenu la semaine

dernière, les « conditions de détention ont radicalement changé ». Avec plus de dix

ans de prison derrière eux, ces deux-là n’ont « pas peur » mais « s’interrogent ».

Ils assurent que Franck Siegler – assassin présumé mis en examen – avait alerté le

personnel et la direction de son intention. « Il avait clairement dit que si son transfert

n’était pas accepté après les fêtes, il passerait à l’acte. Lorsqu’on sait qu’on a un

détenu condamné à perpétuité, qu’il a des problèmes psychologiques et qu’il est

connu pour meurtre, il n’y a aucune raison de le placer auprès d’autres détenus. »

Comme les surveillants l’avaient fait comprendre au lendemain du drame, les

détenus sous-entendent que Siegler aurait dû rester à l’isolement. « J’ai déjà fait du

mitard pendant des années pour moins que ça », insiste l’un des prisonniers.

« On ne s’en sort plus »

Selon eux, l’argument de la direction, qui insinue que le meurtre n’aurait pas eu lieu

si les portes des cellules étaient fermées, ne tient pas. « Aujourd’hui, ils veulent se

servir de l’incident pour instaurer des nouvelles règles. Avant, les cellules étaient

Élodie Rabé

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ouvertes, on pouvait aller mettre notre linge à laver, jeter nos poubelles… dans une

autre pièce du bâtiment, tranquillement, dans le respect. Maintenant, on nous dit que

ce doit être fait uniquement à 14 h par exemple. On ne s’en sort plus. On est obligé

de créer des problèmes pour que le chef intervienne et décide finalement de laisser

la porte ouverte. »

« Maintenant les surveillants ont la pression et se retournent contre nous et ça crée

des tensions. »

Selon eux, le responsable de la maison centrale « a ouvert le parapluie » en

accusant le personnel et « maintenant les surveillants ont la pression et se

retournent contre nous et ça crée des tensions ». Pour ces détenus, la structure du

bâtiment empêche la mutinerie mais un soulèvement pourrait tout de même se

produire. « Si ça persiste, ça va partir en vrille. Les surveillants sont solidaires,

pourquoi on ne le serait pas ? »

Cellules ouvertes? «Oui, en centrale, on se crée un quotidien»

La maison centrale de Vendin abrite des hommes condamnés à de très lourdes

peines.

Des cellules ouvertes ? Pour le commun des mortels, la situation peut sembler

contradictoire. Pourquoi des barreaux de prison si la porte n’est pas fermée.

Selon un des détenus qui nous a contactés, 22 ans de détention à son actif, « dans

n’importe quelle centrale, le directeur vous dit : « Ici c’est portes fermées mais, une

fois en détention, c’est à l’avis de mon personnel.» Parce que vous ne pouvez pas

gérer des gens qui ont vingt ou trente ans de prison à faire en ayant, toute la journée,

deux surveillants qui les suivent à droite à gauche. Ils savent bien qu’ils ne gèrent

pas des bébés qui ont six mois de prison à faire. »

Les maisons centrales accueillent des hommes condamnés à de lourdes peines. Il

faut donc gérer la détention mais aussi un quotidien. À Vendin-le-Vieil, avant

l’assassinat de Geoffrey Debouver, « les portes étaient ouvertes le matin à partir de

7 h 15 jusqu’à l’heure de midi et l’après-midi jusqu’à 19 h. On va en atelier, au

sport... », commente le second détenu, incarcéré depuis l’âge de 19 ans. « Ça se

passait bien avec le personnel. On est au placard mais on s’est construit un

quotidien. »

Désormais, la direction insiste pour que les portes restent fermées le plus souvent

possible. « Le mec est déjà en prison toute sa vie et on va lui dire, en plus, qu’il va

rester enfermé toute la journée dans sa cellule sans parler à personne ? Pendant

vingt ans, ce n’est pas possible. »

Aujourd’hui, les prisonniers réclament le départ du directeur car, selon eux, « il

pousse son personnel à nous fliquer à fond pour qu’on en arrive à les agresser et

qu’il obtienne gain de cause en disant : « Vous voyez que j’avais raison, il faut fermer

les cellules. » »

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VIE ADMINISTRATIVE

ET POLITIQUE

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EN 2016, LES AGRESSIONS ONT PROGRESSE, LE FIGARO, 19/01/2017

Les cambriolages sont repartis à la hausse, selon le bilan officiel de l’Intérieur pour l’année écoulée. DÉLINQUANCE Le tout premier bilan annuel Interstats de la délinquance en France pour l’année 2016 dresse un tableau préoccupant. Labellisé par les statisticiens de l’Insee et diffusé mercredi, ce document irréfutable, que Beauvau a appelé de ses vœux, pointe un certain nombre de voyants au rouge, voire d’autres qui repartent à la hausse. D’emblée, les experts soulignent que les violences physiques et sexuelles sont à un « niveau élevé ». Ainsi, la France a été le théâtre de 892 victimes d’homicides, contre 872 en 2015 et en 2014. « Enlevant les victimes d’attentats, le bilan est donc en hausse de 11 %, après une baisse de 10 % en 2015 », précisent les auteurs. Les statisticiens soulignent que les homicides sont principalement commis dans le cadre de relations interpersonnelles et marginalement à l’occasion de règlements de comptes ou de vols. Un homicide sur cinq est commis dans la cellule familiale.

3 000 victimes par jour Le rapport précise que « les violences physiques commises sur les personnes de plus de 15 ans continuent leur progression entamée en 2013 ». Les services de police et de gendarmerie ont ainsi enregistré quelque 214 800 victimes en 2016 (soit une nouvelle hausse de 1 % après des poussées successives de 2 % en 2014 et 2015). Le document rappelle que « seulement une faible proportion finit par porter plainte auprès des forces de l’ordre » avant de rappeler que les enquêtes « Cadre de vie et sécurité » (CVS), réalisées auprès de l’ensemble de la population, ont mis en évidence que « chaque année, autour de 1,1 million de personnes seraient victimes de telles violences (coups, blessures, gifles, bousculades, empoignades et autres violences physiques) ». Soit environ 3 000 par jour. Bien que légèrement en baisse, les vols avec violence, commis en particulier en région parisienne au détriment de jeunes de 18 à 22 ans, frôlent de leur côté la barre des 100 000 l’année dernière. La baisse des vols avec arme (- 12 %) se poursuit pour la troisième année consécutive. Les cambriolages de logement, marqués par un léger reflux (- 1 %) en 2015, rebondissent à la hausse (+ 4 %) pour atteindre les 243 500 en 2016. Soit une effraction toutes les deux minutes. Le niveau reste inférieur au pic atteint en 2013, année noire où pas moins de 250 400 domiciles avaient été « visités ». Au chapitre de « vols sans violence à l’encontre des personnes », l’étude de l’Insee révèle en outre que le nombre de victimes s’oriente de nouveau à la hausse + 2 % en 2016, après avoir diminué (- 1 %) en 2015. « Il est en hausse tendancielle depuis au moins 2008, nettement supérieur à ce qu’on observait en 2012 », notent même les statisticiens, qui relèvent 704 200 vols sans violence enregistrés l’année dernière par les forces de l’ordre. Commis en grande partie dans la rue, les transports en commun et les lieux de sortie, ces délits ont principalement eu comme théâtre l’Île-de-France mais aussi la région Auvergne-Rhône-Alpes. Enfin, même s’ils poursuivent depuis 2012 une baisse régulière (- 6 % en moyenne par an), les actes de dégradation ou destruction de biens privés ont encore fait l’objet de 620 000 contraventions ou délits. Soit près de 1 700 actes de vandalisme chaque jour.

Paule Gonzalès

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LES JUGES SECOUES PAR L'ARRIVEE DES ALGORITHMES, LE

MONDE, 20/01/2017

La mise en ligne de millions de décisions permettra de comparer, voire de prédire, les jugements

En cette saison d'audiences solennelles de rentrée dans les tribunaux et les cours de

France, les hauts magistrats ne se privent pas de faire état de leurs préoccupations.

Car les promotions -record ouvertes depuis deux ans à l'Ecole nationale de la magis-

trature n'ont pas encore permis de combler les centaines de postes vacants.

Au tribunal de grande instance de Lyon, le procureur Marc Cimamonti a déclaré

mercredi 18 janvier n'avoir " jamais connu une situation aussi dégradée " depuis

cinq ans, avec 29 magistrats sur les 37 que son parquet est censé compter. Il a

annoncé exercer une forme de droit de retrait. Le parquet de Lyon ne participera plus

aux procédures collectives du tribunal de commerce ni aux réunions non

opérationnelles dans la cité. Les réquisitoires définitifs seront allégés, voire réduits au

procès-verbal de synthèse de la procédure.

Retour de balancier

Certaines inquiétudes se font jour également à propos d'un éventuel retour de

balancier législatif après les élections de juin 2017. " La France est-elle -condamnée

à revisiter tous les cinq ans son corpus pénal ? " au gré des majorités, a interrogé

Marc -Robert, le procureur général de la cour d'appel de -Versailles, alors qu'est

évoqué " le rétablissement des peines planchers, des tribunaux correctionnels pour

mineurs, de la révocation automatique du sursis simple… toutes -dispositions

supprimées au bénéfice de l'individualisation des -peines ? "

Au-delà de ces échéances, l'approche d'une autre révolution commence à

préoccuper. Celle du big data, avec la mise en ligne en accès libre et gratuit de

toutes les décisions de justice. Depuis toujours, les procès comme les jugements

sont publics. Mais en pratique, seule une infime partie des jugements circule en

dehors des justiciables concernés et de leurs avocats. " La mise en ligne nécessaire,

commandée par les progrès de notre temps, de l'ensemble des décisions de l'ordre

judiciaire (…) ouvre sur des horizons insoupçonnés ", a prévenu Bertrand Louvel, le

premier président de la Cour de cassation lors de sa rentrée vendredi 13 janvier.

" Respect de la vie privée "

Cela fait deux ans que le monde judiciaire s'y prépare, mais les choses devraient

s'accélérer avec la loi Lemaire du 7 octobre 2016 sur le numérique dans laquelle un

article prévoit que " les décisions rendues par les juridictions judiciaires sont mises à

la disposition du public à titre gratuit dans le respect de la vie privée des personnes

Jean-Baptiste Jacquin avec Richard Schittly

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concernées ". Une analyse préalable " du risque de ré-identification des personnes "

est prévue. Car en matière de contentieux immobilier, de divorce ou autre litige, il

serait préoccupant de pouvoir retrouver les personnes par la seule description de

leur patrimoine par exemple.

" La capacité illimitée des algorithmes d'Internet d'analyser, classer et profiler les

millions de décisions judiciaires rendues va mettre encore plus en évidence la

fragilité de notre justice si elle n'est pas en mesure d'expliquer pourquoi la chambre A

et la chambre B d'une même cour ne disent pas toujours la même chose sur un sujet

de droit X ", a expliqué pour sa part le premier président de la cour d'appel de

Rennes, Xavier Ronsin, lundi 16 janvier.

Le même jour à Paris, Chantal Arens, première présidente de la cour d'appel,

affirmait que le big data en matière de justice " peut conduire à une justice prédictive

allant de l'identification des références de décisions à des profils de juges ayant

rendu tel ou tel type de décision ". Selon elle, " l'acte de juger devient instable ".

Choisir son juge en fonction du -litige, ce qui existe déjà de -manière artisanale dans

le domaine civil ou économique, pourra s'industrialiser.

Aujourd'hui, la Cour de cassation dispose bien dans ses bases de données d'un

stock de quelque 1,5 million d'arrêts de ses propres chambres ou de cours d'appel.

Leur accès est réservé aux magistrats. Ces décisions non anonymisées sont

également revendues à des éditeurs juridiques qui en font la chronique.

Actuellement, seules 15 000 décisions par an sont anonymisées et mises en -accès

libre sur le site Légifrance. A terme, ce sont plus de 1,5 million de décisions

nouvelles, civiles ou pénales, qu'il faudra mettre en ligne chaque année, estime

Jean-Paul Jean, président de chambre à la Cour de cassation, chargé de ce

chantier. Un logiciel d'anonymisation automatique est actuellement testé à cet effet.

Bataille commerciale

Derrière cette révolution de la transparence qui devrait permettre de comparer les

décisions, une bataille commerciale se profile. Des start-up se positionnent déjà sur

ce qu'on appelle la justice prédictive. Munies de leurs algorithmes, elles vendent à

leurs clients un service qui va de la probabilité de succès de telle ou telle procédure,

à l'estimation des indemnités que la justice accordera dans une affaire de

licenciement, d'accident, de divorce, etc. Une science qui intéresse aussi les

cabinets d'avocats.

La Cour de cassation, qui tire aujourd'hui plus de 400 000 euros par an de la revente

des décisions non anonymes, compte bien -gagner une part de ce marché à -venir.

C'est pourquoi Bertrand Louvel demande à l'Etat de lui donner les moyens d'investir

dans des outils efficaces " avant que le secteur privé ne s'en dote lui-même (…) avec

des intentions pas toujours bien orientées ".

Face à cette évolution inexorable, Xavier Ronsin compte créer avant la fin de l'année

" un référentiel méthodologique de qualité du délibéré ". Il exhorte également les

magistrats rennais à -restaurer et respecter scrupuleusement le " collectif formel de

la collégiale ". Décider à plusieurs juges, c'est limiter le risque d'une justice aléatoire

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qui parfois même s'aventure en dehors des clous de la jurisprudence. Un impératif

pour éviter le risque de discrédit.

Reste à trouver le bon équilibre avec l'autre écueil, celui de juges qui eux aussi s'en

remettraient aux algorithmes prédictifs, espérant y trouver une sécurité pour leur

office, mais oubliant la singularité de l'affaire à trancher. La régulation par le juge

devrait être " fondée sur la confiance plus que sur la certitude ", rappelle Chantal

Arens. La confiance dans la justice, une question que les algorithmes ne pourront

pas résoudre.

Sanctuariser le budget de la justice

Philippe Bas, le président (Les Républicains) de la commission des lois du -Sénat, devrait

rendre dans deux mois le rapport de la " mission pluripartisane " sur les moyens de la justice.

L'idée était de bâtir un constat partagé sur lequel la prochaine majorité pourrait -élaborer une

loi de programmation. Il estime le coup de pouce budgétaire nécessaire pour remettre à niveau

la justice à 5 % par an, soit 25 % sur le prochain quinquennat. Il se montre favorable au

rétablissement du timbre sur les procédures judiciaires, qui avait été supprimé par Christiane

Taubira, pour financer l'aide -juridictionnelle.

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TERRORISME : LA PEUR DES MAGISTRATS, LE MONDE, 20/01/2017

Les magistrats sont des citoyens comme tout le monde, et à eux aussi, le terrorisme

fait peur. Depuis quelques mois, certains de ceux qui traitent ces affaires ont

demandé que leur nom ne soit plus cité dans les comptes rendus d'audience écrits

ou réalisés par les journalistes. Des magistrats de la section antiterroriste du parquet

de Paris, ceux qui portent l'accusation devant la chambre du tribunal correctionnel

spécialisée dans le terrorisme, l'ont ainsi fait savoir directement auprès de

journalistes ou par le biais de l'Association de la presse judiciaire, début janvier.

Certains magistrats du siège, ceux qui jugent, se demandent également s'ils ne

feraient pas mieux se glisser dans l'anonymat, à l'abri de leur robe.

" A quoi bon exposer inutilement des magistrats ", plaide Catherine Champrenault,

procureure générale à la cour d'appel de Paris. Selon elle, aucune consigne n'a été

donnée au sein du parquet où chaque procureur, vice-procureur ou substitut est libre

d'exprimer ce souhait d'anonymat.

" C'est la justice qui recule "

Depuis l'attentat de Magnanville en juin 2016, où un policier et sa compagne

également fonctionnaire dans un commissariat ont été sauvagement tués chez eux,

la peur de représailles ciblées a gagné. Dans la police d'abord. Dans la justice aussi.

Certaines enquêtes ouvertes depuis accréditent ce risque de magistrats identifiés

parmi les cibles envisagées par des individus liés au terrorisme.

" C'est la justice et donc la République qui recule face au terrorisme ", dénonce un

haut magistrat parisien… qui préfère rester anonyme de peur de s'attirer les foudres,

qui ne sauraient pourtant être que verbales, de ses collègues.

La question de cet anonymat divise d'autant plus qu'il gagne d'autres maillons de la

chaîne judiciaire. Le projet de loi gouvernemental réformant la légitime défense des

policiers, voté mercredi 18 janvier par la commission des lois du Sénat, prévoit

également d'étendre la possibilité pour les agents de la police nationale ou de la

gendarmerie de s'identifier par un numéro d'immatriculation administrative dans

certains actes de procédures. PV anonymes, témoins entendus sous X et magistrats

anonymes ne vont pas devenir la règle des procédures antiterroristes, mais une

exception de plus en plus présente.

J.-B.J.

Jean-Baptiste Jacquin

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ACTUALITE DU

TRAVAIL SOCIAL

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AGEN : LA JUSTICE DES MINEURS EN FILMS ET EN DEBATS AUX

MONTREURS D’IMAGES, SUD OUEST, 17/01/2017

La 8e édition du festival Cinéma et justice aura lieu du 26 au 29 janvier

À l’aube de la campagne présidentielle, la question de la délinquance des mineurs reste un thème récurrent. A tel point que l’ordonnance de 1945 relative a l’enfance délinquante a été modifiée plus de quinze fois depuis 2002. Dans le cadre du festival Cinéma et justice, les Montreurs d’images ont choisi comme thème la justice des mineurs, afin d’aborder les différentes problématiques de la délinquance, la sanction ou encore de la protection et de l’accompagnement éducatif. Une table ronde Jeudi 26 janvier à 20 h 30, une table-ronde est organisée au sein de l’auditorium de la chapelle du lycée Palissy, autour de cette question " Que siginifie punir un mineur ?". Un philosophe animera les débats, en présence de professionnels de la justice mais aussi de la santé. Des films et des débats Vendredi 27 janvier à 20 h 30, la projection du film de Kim CHapiron "Dog Pound" aux Montreurs d’images précédera le débat sur la délinquance des mineurs, avec la participation de Valérie Jaffres, éducatrice à la protection judiciaire de la jeunesse et Élodie Severac, avocate au barreau d’Agen. Samedi 28 janvier à 20 h 30, la projection de " La Tête haute" sera suivie du d’un débat autour de la protection des mineurs auquel participeront Véronique Maurel, juge des enfants au tribunal de grande instance d’Agen, et Camille Gagne, avocat du barreau d’Agen. Dimanche 29 janvier sera consacré à des films patrimoine toujours autour du thème de la justice des mineurs. A 15 heures "Chiens perdus sans collier", drame de Jean Delannoy de 1955, à 17 h 30 " Scum" d’Alan Clarke (Grande-Bretagne) de 1972 (interdit aux moins de 12 ans) et à 20 h 30, l’incontournable film de François Truffaut "Les 400 coups" de 1959. Une exposition En marge du festival, l’exposition "Corps & institutions, 1928–1932" sera visible à la buvette des Montreurs, du 23 au 31 janvier. Les photographies du studio Henry Manuel prises lors d’un reportage sur les 32 prisons et institutions pour mineurs, de 1928 à 1932 sont propriété du fond patrimonial de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire d’Agen.

Ma. C..

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EDUCATION ET

FORMATION

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L’APPRENTISSAGE, PARENT PAUVRE DU QUINQUENNAT HOLLANDE,

LE FIGARO, 16/01/2017

Si la filière s’est redressée en 2016, le début de mandat plombe le bilan sur cinq ans.

EMPLOI L’apprentissage confirme son redressement. Selon les chiffres (non rendus

publics) du ministère du Travail, le nombre de rentrées dans cette voie de

l’alternance a augmenté de 1,8 % entre juin et novembre, par rapport à la même

période de 2015. Ce rebond est essentiellement porté par le mois de novembre (+

3,6 % sur un an) qui rattrape le résultat d’octobre (- 1,7 %). « Cette rentrée, nous

avons accueilli 5 000 apprentis, soit 13 % de plus qu’en 2015, confirme Jean-Claude

Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir. L’industrie est dynamique

avec une forte hausse de chaudronniers, mécaniciens, carrossiers. Même le

bâtiment progresse, mais plus modestement. »

Selon les chiffres de l’Éducation nationale, 405 205 jeunes étaient engagés dans la

filière apprentissage fin 2015 qui, pour 37 % d’entre eux, préparaient un CAP, 15 %

un BTS, 13 % un bac pro ou 4 % un master… « La hausse de cette fin d’année est

tirée à la fois par l’augmentation des entrées en apprentissage mais aussi par le

mouvement, constaté en 2015, d’allongement de la durée des contrats », explique

l’entourage de Clotilde Valter, la secrétaire d’État à l’Apprentissage.

Relance de l’emploi

Dans tous les cas, l’ambition affichée en 2012 par François Hollande d’atteindre un

demi-million de jeunes dans les centres de formation des apprentis (CFA) à la fin de

son quinquennat est d’ores et déjà caduque. Pis, le président de la République, qui

avait fait de l’alternance l’une de ses priorités, affichera un bilan négatif sur cinq ans.

Quand il a succédé mi-2012 à Nicolas Sarkozy, on recensait 438 143 apprentis dans

l’Hexagone. Mais les annonces de coupes brutales dans les aides à l’apprentissage

ont fait plonger les entrées dans la filière en 2013 et 2014. Une véritable hémorragie.

La filière a depuis repris des couleurs, grâce au dynamisme retrouvé de l’emploi en

France. À fin septembre 2016, 145 000 postes ont en effet été créés sur un an dans

le secteur privé en métropole, dont 52 200 rien qu’au troisième trimestre, la meilleure

performance sur trois mois enregistrée depuis neuf ans. L’apprentissage bénéficie

donc de ce renouveau d’optimisme des employeurs et progresse dans tous les

secteurs. « Le rebond est surtout visible dans les petites entreprises qui ont bénéficié

de la prime TPE jeunes apprentis, précise au Figaro Myriam El Khomri, la ministre du

Travail. En revanche, les effectifs reculent dans les grands groupes. »

Anne de Guigné

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Plusieurs coups de pouce gouvernementaux ont en effet été mis en œuvre pour

tenter de rattraper les erreurs du début de mandat et amorcer le redressement : une

aide, en juillet 2014, d’au moins 1 000 euros pour l’embauche d’un apprenti

supplémentaire dans les entreprises de moins de 250 salariés puis une prime, en juin

2015, de 4 400 euros sur un an à destination des entreprises de moins de 11

salariés recrutant des apprentis mineurs. « Nous avons aussi amélioré le statut des

apprentis, appuie-t-on encore Rue de Grenelle. Désormais, ils bénéficient de tous les

droits liés à la qualité d’étudiant, tout en étant confortés dans leur statut de salarié.

Les périodes où ils travaillent sont ainsi comptabilisées dans le calcul de leur droit à

la retraite. »

Si le redressement actuel rend atteignable les 500 000 apprentis pour le début de la

prochaine décennie, beaucoup reste encore à faire pour faire de cette filière la voie

d’excellence qu’elle est, notamment avec des taux de débouchés professionnels

supérieurs à 70 %. « Il faut maintenant continuer à promouvoir l’apprentissage, à

améliorer son image afin que tous les jeunes soient fiers de suivre cette voie, plaide

Myriam El Khomri. De ce point de vue, on a encore du chemin à parcourir, tout

comme sur l’information sur les taux d’insertion à la fin de chaque filière. » La loi

travail a permis d’avancer sur ce dernier point, l’Éducation nationale ayant accepté

que soient indiqués sur les fiches de présentation de chaque filière les taux de

débouchés professionnels…

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LES TITRES PROFESSIONNELS, LA NOUVEAUTE DE LA RENTREE, LE

FIGARO, 16/01/2017

Les centres de formation des apprentis (CFA) accueillent au compte-gouttes, depuis

la rentrée, un nouveau public. Désormais, des jeunes décrocheurs de 16 à 26 ans

peuvent choisir la voie de l’apprentissage pour passer un titre professionnel du

ministère du Travail, comme s’y était engagé François Hollande il y a un an, lors de

ses vœux aux forces vives. La décision a beau être symbolique, elle a fait l’objet

d’intenses tractations entre les ministères du Travail et de l’Éducation, ce dernier

souhaitant protéger ses propres formations professionnelles de la concurrence des

nouveaux arrivants.

Afin de rassurer les enseignants, le dispositif a été bien cadré. Le nouveau cursus

s’adresse uniquement aux jeunes, entre 16 et 26 ans, bénéficiaires du droit au retour

en formation ou aux diplômés de niveau V (BEP, CAP, brevet…). Les titres du

ministère du Travail sont élaborés en concertation par les représentants du patronat

et des salariés de chaque branche, en fonction des besoins futurs en main-d’œuvre.

Une petite révolution car ils étaient jusqu’ici préparés exclusivement dans le cadre

des dispositifs de la formation continue.

Les formations sont courtes, limitant au maximum les enseignements théoriques, et

paraissent ainsi particulièrement bien adaptées à un public très éloigné du monde

scolaire ou en voie de reconversion. « Sans être en échec, certains jeunes n’ont pas

envie de se lancer dans un CAP maçon qui dure deux ans, explique au Figaro

Myriam El Khomri, la ministre du Travail. Avec un titre, ils peuvent apprendre leur

futur métier en 900 heures. »

Rentrées toute l’année

Sur le portefeuille de 250 titres existants, quelque 84 ont été ouverts dès la rentrée à

l’apprentissage, soit trois fois plus que le chiffre évoqué au lancement du processus.

Parmi eux, ceux d’agent de fabrication industrielle, d’agent de propreté et d’hygiène,

d’assistant commercial, de chef de chantier gros œuvre, d’accompagnateur de

tourisme, de chaudronnier ou encore de développeur de logiciel…

Le choix d’ouvrir des titres professionnels à l’apprentissage appartient à chaque

région. Sept d’entre elles, dont l’Île-de-France, ont décidé de tester le dispositif en

2016 et se sont engagées en juin sur une première ouverture de 1 000 places. Le

mouvement devrait s’accélérer cette année, la majorité des CFA n’ayant pas été

prêts pour démarrer lors de la rentrée d’automne. « L’intérêt des titres professionnels

est aussi de sortir de la saisonnalité de l’Éducation nationale, se félicite-t-on Rue de

Grenelle. On pourra observer toute l’année comment la mesure est mise en œuvre. »

Et notamment au premier trimestre, qui n’est traditionnellement pas une période

d’entrée en apprentissage… A.G.

Anne de Guigné

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 29

CES ECOLES QUI INQUIETENT LA REPUBLIQUE, L’OBS, 19/01/2017

Doan Bui et Gurvan Le Guellec

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 34

QUESTIONS DE

SOCIETE

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 35

DEPUIS SIX ANS, LES ADOPTIONS INTERNATIONALES DECLINENT

INEXORABLEMENT, LE MONDE, 14/01/2017

Les pays d'origine sont davantage soucieux de l'" adoptabilité " des enfants

Nous avons changé d'époque " : le constat dressé par la mission de l'adoption

internationale (MAI) du ministère des affaires étrangères est douloureux pour les

candidats à l'adoption, mais il est clair. Selon les chiffres rendus publics jeudi 12

janvier, 725 enfants étrangers ont été accueillis par des familles françaises en 2016

(en dehors des adoptions en République démocratique du Congo, qui constituent un

cas particulier). Un chiffre en baisse continue depuis six ans. Le recul est un peu

moindre que les années précédentes (11 %), mais la tendance est nette et ne devrait

pas s'inverser.

Les bébés de moins de 1 an, les plus désirés par les parents adoptifs, représentent

moins de 10 % de ces enfants. Un quart ont plus de 7 ans. Les deux tiers présentent

des " besoins spécifiques " : ils sont âgés de plus de 5 ans, en fratrie, ou sont atteints

d'une ou plusieurs pathologies. Haïti arrive en première position pour le nombre

d'enfants adoptés, puis viennent le Vietnam, le Colombie, la Thaïlande, et la Côte

d'Ivoire. " L'Afrique et l'Asie sont quasi à égalité, l'Amérique en progression, l'Europe

toujours en recul ", résume la MAI. Cette baisse résulte d'une évolution qualifiée de "

vertueuse " par le Quai d'Orsay.

De plus en plus d'Etats ratifient la convention internationale de La Haye, dont

l'objectif est de garantir que les adoptions ont lieu dans l'intérêt de l'enfant et de -

lutter contre les trafics. Le texte instaure un principe de subsidiarité : une solution

locale doit d'abord être recherchée pour l'enfant abandonné par ses parents, soit

dans sa famille élargie, soit par une adoption nationale. L'adoption internationale est

le dernier recours.

Adoptions " plus éthiques "

" Les pays d'origine vérifient mieux l'adoptabilité des enfants ", poursuit la MAI.

Certains suspendent les adoptions le temps de mettre en place de nouvelles

procédures, comme l'Ethiopie ou la Côte d'Ivoire, courant 2016. La fierté nationale

entre également en jeu : des pays en développement économique ne veulent plus

être des pourvoyeurs d'enfants pour les pays riches.

En parallèle, les priorités ont également changé en France. " Alors que, dans les

années 2000, la volonté des pouvoirs publics était de développer au maximum

l'adoption internationale, sous la pression d'une forte demande, l'objectif est

désormais d'aller vers des adoptions plus éthiques et juridiquement correctes ",

argumente le ministère des affaires étrangères. Mais, vu la sensibilité du dossier, la

Gaëlle Dupont

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 36

procédure n'a pas été réformée. Le nombre d'agréments -délivrés par les conseils

départementaux a certes baissé, mais s'élève encore à 17 000.

La nouvelle orientation des autorités explique, selon la MAI, son refus de délivrer des

visas à une cinquantaine d'enfants adoptés par des Français en République

démocratique du Congo (tandis que 232 visas ont été accordés en 2016). Le

document est indispensable pour autoriser l'entrée et le séjour des enfants en France

et permettre la transcription des décisions d'adoption.

" Les dossiers refusés présentent un cumul de dysfonctionnements et de lacunes

majeures, comme des états civils pas établis ou des consentements de parents

donnés après le jugement d'adoption ", affirme la MAI. Certains parents attendent

depuis plusieurs années un enfant, car la RDC a suspendu pendant trois ans les

procédures en cours, officiellement dans le but de contrôler l'adoptabilité des enfants.

" Ils ont uniquement vérifié l'existence de jugements, affirme la MAI. Notre examen

de ces dossiers a montré que la France n'aurait pas dû autoriser l'adoption, en 2008,

dans ce pays où l'état civil est inexistant. " Elle y est suspendue depuis le 1er janvier.

La situation est extrêmement difficile à vivre pour les parents concernés. " Le risque

en cas de validation, c'est que l'enfant, devenu adulte, découvre l'existence de

parents biologiques et conteste son adoption ", fait valoir la MAI. Les familles

peuvent désormais tenter des recours gracieux et devant le tribunal administratif.

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LA BAISSE DE LA NATALITE SE POURSUIT EN FRANCE, LE MONDE,

18/01/2017

785 000 bébés sont nés en 2016, soit 34 000 de moins qu'en 2014. On est passé de 2 à 1,93 enfants par femme

C'est sans doute le chiffre le plus observé et commenté du bilan démographique

publié chaque année par l'Institut national de la statistique et des études

économiques (Insee). En 2016, la fécondité a diminué pour la deuxième année

d'affilée, selon les chiffres rendus publics mardi 17 janvier. L'année dernière, 785

000 bébés sont nés. Soit 14 000 de moins qu'en 2015, qui avait déjà connu 20 000

naissances de moins que l'année précédente. L'indicateur conjoncturel de fécondité

s'établit à 1,93 enfant par femme, contre 1,96 en 2015, et 2 en 2014.

Cette baisse est particulièrement marquée pour les femmes âgées de 25 à 29 ans, et

n'est plus compensée, comme les années précédentes, par une augmentation de la

fécondité aux âges plus élevés. Elle résulte également, dans une moindre mesure,

de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, celles nées durant le baby-

boom sortant progressivement de cette tranche d'âge.

Résultat, le solde naturel (différence entre les naissances et les décès) s'établit à 198

000 personnes, " au plus bas depuis quarante ans ", relève Marie Reynaud,

responsable des études démographiques et sociales de l'Insee. Il continue

cependant à constituer l'essentiel de la croissance de la population, qui augmente de

0,4 %, loin devant l'immigration (plus 67 000 personnes). Le nombre d'habitants du

pays s'élève à 66,9 millions.

Les fondamentaux restent cependant bons : la fécondité demeure élevée en France,

qui détenait toujours le record européen devant l'Irlande en 2015 (1,94 enfant par

femme). Le pays le moins fécond d'Europe est le Portugal (1,3 enfant par femme).

Le nombre de décès reste élevé

Si le chiffre de la natalité est aussi sensible, c'est parce que l'exception française est

une fierté nationale, et que les politiques s'en emparent. Le candidat Les

Républicains à l'élection présidentielle, François Fillon, reproche à la gauche le "

matraquage dont ont été victimes les classes moyennes et surtout les familles

nombreuses " (baisse du plafond des allocations familiales, modulation des

allocations familiales et de la prestation d'accueil du jeune enfant en fonction du

revenu). " Le renouvellement des générations n'est plus assuré ", s'alarme le

candidat sur son site Internet.

Les démographes sont réticents à établir un lien direct entre des modifications de la

politique familiale et une évolution démographique. " Les comportements individuels

Gaëlle Dupont

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 38

résultent de facteurs multiples, explique Magali Mazuy, spécialiste de la natalité à

l'Institut national d'études démographiques (INED). La politique familiale, qui permet

aux couples d'avoir des enfants dans de bonnes conditions, a un impact parmi

d'autres éléments. " La baisse de la fécondité aux âges jeunes, au moment où les

femmes sont les plus fécondes, est une évolution de société. L'âge moyen à la

maternité s'établit en 2016 à 30,4 ans.

Augmentation de la durée des études, allongement de la partie de la vie perçue

comme la " jeunesse ", difficultés à s'insérer sur le marché du travail et précarité des

jeunes l'expliquent. " L'évolution qui fait que les femmes diplômées retardent leur

entrée en maternité pourrait être en train de s'étendre à l'ensemble de la société,

observe Mme Mazuy. En France, la norme est que, pour avoir un enfant, il faut avoir

une vie professionnelle et affective stable. Se projeter dans la vie de famille est

compliqué quand on est en situation précaire. "

La nouveauté du bilan 2016 est que cette baisse n'est pas compensée par

l'augmentation des naissances aux âges plus élevés. " Nous observions auparavant

un décalage dans le temps des naissances, analyse Mme Reynaud. Ces deux

dernières années ce n'est pas le cas, la fécondité reste stable à partir de 30 ans. "

L'Insee ne peut pour l'heure avancer d'explication. La crise économique pourrait

avoir un effet retardé en France, alors que d'autres pays y ont été confrontés plus tôt,

faute d'amortisseurs sociaux comparables.

" Aux Etats-Unis, l'indice conjoncturel est passé de 2,12 enfants par femme en 2008

à 1,8 en 2014, observe Gilles Pison, professeur de démographie au Museum

national d'histoire naturelle. Au Royaume-Uni, il a reculé de 1,96 à 1,82 sur la même

période. La France apparaît en décalage et la baisse est moindre. " Un impact des

réformes de la politique familiale est, selon ce chercheur, " une hypothèse " parmi

d'autres. " Les allocations ont été réduites ou supprimées pour une minorité aisée,

pour qui cela représente une faible part des revenus et n'a probablement pas eu de

conséquence directe, poursuit-il. Mais l'idée que les allocations sont en baisse a

peut-être entretenu l'inquiétude pour l'avenir générée par le chômage. "

La question des limites physiologiques pour enfanter pourrait aussi être posée. Les

chances d'être enceinte diminuent en effet avec l'avancée en âge. Des travaux ont

montré les conséquences du décalage des naissances au niveau individuel (après

35 ans, les chances de réaliser un projet d'enfant diminuent fortement), mais un

impact sur la fécondité à l'échelle nationale n'a pas été mis en évidence.

L'autre grand enseignement du bilan est l'augmentation de l'espérance de vie, qui

repart à la hausse, après une année 2015 marquée par un recul inédit. L'espérance

gagne, en 2016, 0,3 année pour les hommes comme pour les femmes, ce qui

compense la perte de 2015. Une surmortalité liée à une épidémie de grippe, à un

vaccin inadapté et à un épisode de canicule avait alors eu lieu.

En 2016, le nombre de décès reste élevé, à 587 000, soit 7 000 de moins qu'en

2015. " Cette légère baisse a contrecarré la hausse tendancielle des décès issue du

vieillissement de la population ", observe Mme Reynaud. La part des personnes de

plus de 65 ans dans la population est de 19,2 %. Elle a augmenté de trois points en

dix ans, et de quatre points en vingt ans.

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Les chiffres

235 000

C'est le nombre d'unions -célébrées devant le maire en 2016, soit 4 000 de moins

qu'en 2015.

7 000

C'est le nombre de mariages entre personnes de même sexe. Ils se tassent

également, puisque 8 000 mariages homosexuels avaient été enregistrés en 2015 et

10 500 en 2014.

189 000

C'est le nombre de pacs -conclus en 2015 (dernière -année disponible), soit 15

000 de plus qu'en 2014.

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LA SOLITUDE DES ORPHELINS, LA CROIX, 18/01/2017

La France compte 800 000 orphelins de moins de 25 ans. À l’occasion de la

publication d’une vaste enquête qui leur est consacrée, plusieurs ont accepté

de nous raconter leur parcours.

C’est un drame de toujours et pourtant mal connu. La France compte aujourd’hui 800

000 orphelins de moins de 25 ans. Ils ont perdu soit un de leurs parents soit les

deux. Malgré leur nombre conséquent, ces jeunes sont pourtant souvent oubliés.

Gommés des statistiques et incorporés par l’Insee à la catégorie très hétéroclite des

« familles monoparentales », peu étudiés par les sciences humaines, ils semblent

appartenir à un autre temps. Celui où l’on parlait encore de la mort.

Ayant surmonté l’épreuve la plus terrifiante aux yeux des enfants – la perte d’un

parent – les orphelins peuplent pour autant leur imaginaire. De la saga Harry Potter

aux innombrables films d’animation dont ils sont les héros (lire La Croix du 25

octobre 2016).

Les adultes, eux, restent démunis. Même l’école a du mal à les entourer. C’est le

constat que dresse une vaste enquête publiée en fin de semaine dernière par

l’organisme de prévoyance Ocirp (lire page suivante). Pourtant, les attentes des

orphelins sont réelles. Témoignages.

« Personne ne m’a rien dit »

Manon, 23 ans

« Mon papa est décédé d’un AVC quand j’avais 17 ans. J’étais alors élève en classe

de seconde. Son décès est arrivé pendant les vacances de Pâques si bien que

quand je suis rentrée au lycée, ma vie avait basculé. Tout le monde le savait car ma

mère avait prévenu l’établissement. Néanmoins, personne ne m’a rien dit. Dans les

couloirs, on me regardait avec pitié mais sans me parler. C’était insupportable. Les

professeurs n’ont rien dit non plus, et je n’ai même pas rencontré l’infirmière scolaire.

Je regrettais cette indifférence et, en même temps, je ne voulais surtout pas devenir

“la-petite-orpheline-que-tout-le-monde-plaint”. Donc je ne montrais rien.

Mes résultats scolaires se sont effondrés et j’ai redoublé. Je n’arrivais plus à

apprendre. J’avais perdu toute confiance en moi et je ne me sentais pas capable de

réussir. Pendant ma deuxième seconde, j’ai repris pied, grâce notamment aux

encouragements de ma maman et de ma meilleure amie. Je suis aujourd’hui

étudiante en master de psychologie. J’ai choisi d’exercer un métier humain. Ce choix

est sans doute une façon pour moi de mettre mes pas dans ceux de mon père

puisqu’il était éducateur de jeunes enfants. »

Emmanuelle Lucas

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« Chacune d’entre nous a vécu son deuil à sa manière »

Sixtine, 24 ans

« J’ai perdu mon père quand j’avais 10 ans. Nous étions au ski et il a fait une rupture

d’anévrisme. Nous sommes donc rentrées à la maison à quatre : ma mère, moi et

mes deux sœurs.

J’étais vraiment fan de mon père et j’ai eu beaucoup de mal à accepter son décès.

Vers 13 ou 14 ans encore, je pleurais tout le temps. Pourtant, je dois dire que j’ai été

très soutenue. Quand je suis retournée à l’école, par exemple, je me souviens que

tous les enfants ont voulu jouer avec moi. L’école a même trouvé un travail

d’assistante maternelle à maman qui était jusqu’alors mère au foyer. Les amis ont

été là aussi. L’Église était pleine le jour des obsèques de mon père. Maman n’a pas

cuisiné pendant des semaines car ses copines se sont relayées pour déposer des

petits plats.

Pourtant, malgré toute cette chaleur, chacune d’entre nous a vécu son deuil à sa

manière. Comme je parlais beaucoup, j’abordais facilement le sujet avec mes

copines. À l’inverse, ma sœur aînée s’est refermée comme une huître. Je ne parlais

pas de papa à la maison car je savais que maman allait pleurer et cela me faisait trop

mal de la voir comme ça. Il est d’ailleurs très récent que nous puissions parler de lui

en famille sans être trop tristes. Tout cela a pris énormément de temps.

Aujourd’hui, j’ai grandi. Je travaille désormais dans un service hospitalier de

pédiatrie. Dans l’exercice de mon métier, on me remercie pour ma douceur, ma

patience et je crois que cela vient de mon expérience personnelle du deuil. Trois

enfants sont morts pendant mes sept premiers mois dans ce service. Il est toujours

très compliqué d’accepter la mort d’un enfant mais je suis peut-être un peu moins

mal à l’aise que d’autres face à la douleur des familles. Je la comprends en

profondeur. »

« Vivre avec cette absence a eu des conséquences très importantes »

Florence Valet, 45 ans (1)

« Je fais partie des vieux orphelins, puisque j’ai 45 ans, mais j’ai aussi été une très

jeune orpheline, puisque j’ai perdu ma mère à 3 ans. Cela signifie que je n’ai même

pas de souvenirs d’elle. Je ne connais ni son odeur, ni le son de sa voix par

exemple.

Quand elle est décédée, personne n’a osé me le dire. Je l’ai donc attendue. On me

disait qu’elle était partie se reposer, qu’elle reviendrait plus tard. Cela me terrifiait.

Comment avais-je pu être méchante au point qu’elle m’évite autant ? Deux ans plus

tard, ma grand-mère a fini par me dire que je ne la reverrais plus. Je me souviens

que je suis partie en criant mais qu’au fond de moi j’étais soulagée. Il y a quelques

années seulement, ma marraine m’a parlé de ma mère. Grâce à ses mots, je l’ai vu

revivre. Enfin !

Vivre avec cette absence a eu des conséquences très importantes jusque dans ma

vie d’adulte. J’ai été très angoissée pendant mes grossesses par exemple. Et j’ai

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 42

élevé mes enfants en maman poule. Ils ont 16 et 20 ans aujourd’hui. Pourtant, ma

fille me dit parfois qu’elle a peur de me perdre. Cela peu paraître bête venant de

quelqu’un de mon âge mais je ressens encore un manque. Et il m’arrive d’envier les

femmes de mon âge qui font les magasins avec leur mère et qui rient avec elle,

quand j’en croise au détour d’un rayon.

J’ai pensé que, sur Internet, je pourrais trouver un espace d’échanges. Il existe des

réseaux sociaux et des forums sur tout et n’importe quoi mais pas sur ce sujet. Il y a

trop de pudeur. Et on nous a tellement appris à nous taire qu’il reste très difficile de

nous exprimer. »

Repères

Une association interpelle les candidats à l’élection présidentielle

La Fédération des conjoints survivants (Favec) est une association à but non lucratif

qui défend les droits des conjoints survivants et parents d’orphelins. En vue de la

présidentielle, elle présente plusieurs revendications aux candidats.

Pour les veufs et veuves, la Favec demande un relèvement du taux des pensions de

réversion, un nouveau calcul des allocations veuvage, ainsi qu’une meilleure «

justice fiscale ».

Pour les orphelins, elle demande la création d’une allocation spécifique différente du

soutien familial actuel, calculé en fonction des ressources. Son montant maximal

s’élève à seulement 104,75 € pour les jeunes ayant perdu un parent, à 153,58 € pour

ceux qui ont perdu leurs deux parents.

(1) auteur de Renaître orphelin, Chronique sociale, 2010.

L’ECOLE TATONNE FACE A UN DRAME FREQUENT

Un élève par classe serait orphelin, deux par classe au lycée. Pourtant, les

enseignants restent peu préparés à les accueillir.

«J’avoue que nous tâtonnons », explique ce directeur d’école primaire de

l’enseignement catholique. Dans son établissement, une petite élève de CM1 vient

de perdre son papa. Quatre institutrices ont assisté à la messe d’enterrement, ainsi

que des élèves, le parent correspondant et la catéchiste de la classe, et jusqu’aux

divers membres de la direction du groupe scolaire. Un geste très apprécié. « Nous

allons maintenant accompagner cette élève dans la durée, même si nous ne savons

pas très bien comment nous y prendre », avoue encore ce directeur.

En pareil cas, dans l’enseignement public, chaque établissement bénéficie de l’aide

d’un psychologue, explique de son côté Christine Jarrige, psychologue de l’éducation

nationale. « Nous avons un rôle de soutien des jeunes en souffrance comme des

professeurs désemparés. » Pour autant, cette aide n’intervient qu’au cas par cas,

quand des difficultés particulières sont repérées par le professeur principal

notamment. Seuls sont épaulés les plus fragiles, sans protocoles préétablis là non

plus. Malgré sa bonne volonté, l’éducation nationale reste donc largement démunie

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face au drame des orphelins. Ce constat ressort aussi d’une vaste enquête menée

par la fondation Ocirp, organisme de prévoyance, en partenariat avec l’Ifop, auprès

de 1 083 personnes devenues orphelines au cours de leur scolarité et de 940

professionnels de l’éducation.

Quand est-il souhaitable que l’enfant retourne à l’école ? Les professeurs doivent-ils

en parler ouvertement aux autres élèves ? Comment exprimer sa compassion ?

L’enquête montre la nécessité d’une réflexion globale sur la question qui touche en

moyenne un élève par classe en moyenne, et même deux au lycée, note l’Ocirp.

Ainsi, 94 % des enseignants interrogés estiment être sensibles et attentifs à la

situation d’un élève orphelin mais 62 % pensent aussi ne pas avoir la formation

requise pour y répondre au mieux. Du coup, 85 % d’entre eux plébiscitent l’idée d’un

guide des bonnes pratiques.

Les orphelins interrogés expriment le profond désarroi scolaire ressenti quand ils ont

perdu leur parent et les attentes paradoxales qu’ils ont vis-à-vis de l’école. Ainsi, 73

% estiment être revenus rapidement après le décès de leur parent et 66 % se sont

sentis différents des autres lors de ce retour. 31 % d’entre eux ne souhaitaient pas

en parler et 30 % ne voulaient pas qu’on leur en parle. Près de six sur dix (59 %) ont

fait comme si de rien n’était. « Lorsqu’un enfant ou un adolescent devient orphelin, il

n’a pas envie d’être surexposé au regard des autres. Il peut avoir besoin de se

confier, sans que sa situation ne devienne le sujet de la cour de récré », analyse le

pédopsychiatre Patrick Ben Soussan, expert invité par l’Ocirp.

La mort d’un parent est par ailleurs lourde de conséquences sur les résultats

scolaires. Ainsi, 77 % des élèves orphelins indiquent au moins un impact négatif sur

leur scolarité. Beaucoup ressentent des difficultés de concentration (38 %), ainsi que

des difficultés à apprendre de nouvelles leçons et faire leurs devoirs (34 %)

« TROP D’ENFANTS ENDEUILLES SONT ABANDONNES A EUX-MEMES »

Docteur Guy Cordier Pédopsychiatre, membre de l’association Vivre son deuil (1)

Pourquoi est-il si difficile de parler de la perte d’un parent ?

Guy Cordier : Associer l’enfant à la mort ne va pas de soi. La perte d’un parent jeune

n’est pas dans l’ordre des choses et nous avons tous des résistances à aborder cette

question. Cette difficulté est accrue aujourd’hui car nous sommes devenus très

inquiets du bonheur de l’enfant. Nous voulons le rendre heureux. Et pour cela, il doit,

pense-t-on, être protégé des moments difficiles. On le met donc de moins en moins

en contact avec la tristesse.

Aussi, quand la mort survient, le premier réflexe, plein de bonnes intentions, est d’en

préserver au maximum les enfants. On les écarte ainsi des rituels. Les trois quarts

des orphelins que je reçois n’ont pas été autorisés à assister à l’enterrement de leur

parent, par exemple. Pourtant, tous le regrettent. Les rituels sont faits pour les

vivants. Ils ont pour fonction de les confronter à la réalité de la mort. Celle-ci est trop

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vaste pour le cerveau d’un enfant. Si on ne l’aide pas, il va attendre le retour de son

parent décédé et beaucoup souffrir. Un enfant devrait donc pouvoir voir son parent

décédé sur son lit de mort, assister à la mise en bière, aux obsèques.

Et après le décès, que faut-il dire ou pas à l’orphelin ?

Guy Cordier : Souvent, on n’ose plus parler du décès. Parfois, on ne parle même

plus de la personne décédée. On enlève les photos d’elle, etc. Là encore, on croit

ainsi éviter de raviver la souffrance. Pourtant, cette remémoration est nécessaire. Il

ne faut pas hésiter à parler du mort à l’enfant, à dire par exemple « Ton papa aurait

aimé ça ». Trop d’enfants endeuillés sont abandonnés à eux-mêmes. Ils racontent

qu’ils n’ont même jamais pu parler de ce qu’ils ont ressenti lors du deuil. Ils devraient

pourtant pouvoir mettre des mots sur des sentiments complexes : tristesse, colère,

sentiment d’être à part, etc. Ils devraient pouvoir pleurer et se confier. Participer à

des ateliers d’expression (1) peut les y aider. Personnellement, je leur propose de

faire des « mandalas » des émotions. Sur un dessin circulaire, ils colorient de

couleurs différentes les sentiments qu’ils éprouvent et en prennent ainsi conscience.

Pourquoi de nombreux orphelins se sentent-ils coupables ?

Guy Cordier : La pesonne en deuil passe son temps à se dire : « J’aurais dû être plus

présent/dire ci/faire ça. » Pour l’orphelin, ce sentiment est décuplé. S’il est très jeune,

entre 2 et 5 ans, il est en effet dans la toute-puissance. Il est aussi à l’âge de la

pensée magique. Bien souvent, donc, il imagine que son parent est mort parce qu’à

un moment donné il a peut-être souhaité cette mort. L’adolescent ressent la même

culpabilité mais pour une autre raison : parce qu’il était plus ou moins en conflit avec

son parent décédé. Aussi les enfants et les adolescents ont-ils tendance à idéaliser

leur relation avec le parent décédé. C’est une façon de tenir la culpabilité à distance.

(1) www.vivresondeuil.org

Cette association anime des ateliers pour enfants endeuillés.

.

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A IVRY, UN CENTRE POUR LES FEMMES ET LES FAMILLES

MIGRANTES, LE MONDE, 20/01/2017

91 places sont proposées près de Paris, une ouverture qui ne résout pas tous les problèmes en période de grand froid

C'est l'étape numéro 2. Le centre d'hébergement Paris-Ivry destiné aux femmes et

aux familles de migrants ouvre ses portes jeudi 19 janvier. 91 places sont prêtes,

première tranche d'un ensemble qui pourra héberger 400 personnes à la mi-mars. "

C'est un lieu qualitatif avec une école intégrée et un dispositif de soins ", commente

Aurélie El Hassak Marzorati, directrice adjointe d'Emmaüs Solidarité, en faisant

visiter les grandes chambres familiales.

Le centre d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) est une pièce du dispositif global d'accueil

des migrants dans la capitale. Les familles devront passer par le fameux centre

humanitaire qui a ouvert ses portes boulevard Ney, dans le 18e arrondissement, en

novembre 2016. Si tous les migrants y passent, les hommes non accompagnés sont

les seuls à rester sur ce site qui en héberge 400. Les familles, hier dirigées vers des

hôtels sociaux ou des centres d'accueil et d'orientation (CAO) spécifiques, prendront

désormais la direction d'Ivry. " Depuis novembre, 129 femmes isolées, 70 couples

et 76 couples avec enfants sont entrés dans notre dispositif d'hébergement ", note-t-

on chez Emmaüs, en observant une accélération des arrivées de ce public depuis le

début d'année. Si les hommes ne restent qu'une dizaine de jours, les familles, elles,

pourraient y demeurer plusieurs mois avant de reprendre leur parcours migratoire.

Dispositif d'urgence

Cette ouverture ne résout pas pour autant tous les problèmes auxquels Paris est

confronté, deux mois après l'ouverture de son centre. Afin de ne pas l'engorger, le

nombre d'entrées doit être identique au nombre de rendez-vous que la préfecture

donne -chaque jour pour la vérification du statut administratif de chaque exilé. Or,

comme 50 personnes seulement peuvent être reçues, quand bon an mal an 70

réfugiés arrivent dans la capitale chaque jour, une vingtaine d'hommes et de femmes

sont laissés dehors.

Mardi matin 17 janvier, des exilés ont forcé l'entrée du centre, jugeant trop inhumain

de rester devant un espace humanitaire par des températures négatives. Le soir,

pour la première fois, un dispositif d'hébergement d'urgence a été mis en place. "

Nous avons installé des lits pour 70 d'entre eux sous la bulle d'accueil. En plus, nous

avons ouvert un gymnase pour les nombreux jeunes, afin de compléter les 250

places que nous leur offrons en hôtel. Et puis, parce qu'il restait encore des besoins

non satisfaits, une centaine de lits ont été réservés à la Boulangerie, un centre

Cyrille Pluyette

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d'hébergement bien connu des sans-domicile ", rappelait-on à la Mairie de Paris,

mercredi.

Toutes les places proposées n'ont pas été occupées, alors même que selon les

soutiens, une centaine de migrants auraient dormi dehors dans la nuit de mardi à

mercredi. Et ce en dépit d'une maraude des pouvoirs publics (afin de signaler à

chaque sans-domicile les places disponibles) et des initiatives de Parisiens qui, via

les réseaux sociaux, avaient proposé une chambre vacante ou un canapé. Selon une

bénévole très engagée auprès des mineurs parisiens, " tous les migrants n'ont pas

dormi au chaud dans la nuit de mercredi à jeudi ". Problème d'adéquation du

dispositif ou volonté de certains de rester près du centre humanitaire ? Le cabinet du

préfet de région, Jean-François Carenco, rappelait mercredi que 9 000 migrants sont

hébergés dans 89 structures en -Ile-de-France. L'objectif affiché par le ministre de

l'intérieur, Bruno Le Roux, en début de semaine, qu'" aucun sans-domicile ne dorme

dehors ", serait donc devenu possible par cette période de grand froid.

A Calais, en revanche, les mineurs qui tentent leur chance vers la Grande-Bretagne

risquent l'hypothermie alors que les conteneurs qui ont accueilli 1 500 personnes au

temps de la " jungle " restent vides. La visite de Bruno Leroux à Calais cette semaine

a été ajournée. De même que la remise en place d'un dispositif d'accueil

humanitaire. La promesse en avait été faite par son prédécesseur, Bernard

Cazeneuve.

Maryline Baumard

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PENSIONS ALIMENTAIRES : PAR ICI LA MONNAIE, LIBERATION,

20/01/2017

La ministre des Familles lance ce vendredi une agence de recouvrement des impayés dont sont en majorité victimes les mères seules. Une avancée, même si certaines militent pour que l’Etat se substitue totalement aux mauvais payeurs. «Juste après notre séparation, c’était la guerre : aucun cadre légal n’avait été fixé pour les frais liés à l’enfant. Lui ne me versait rien, et moi, je pensais : "Je n’ai pas besoin de lui, qu’il aille au diable"», se souvient Bérénice. A 29 ans, cette avocate parisienne s’est finalement décidée à réclamer au père de son enfant la pension alimentaire qu’il lui doit. En 2014, un juge aux affaires familiales tranche : l’enfant réside chez sa mère, le père a un droit de visite et doit s’acquitter de 120 euros par mois, «soit l’équivalent de deux soirées de baby-sitting», évalue la jeune femme. Mais le versement est pour le moins erratique : «Rien pendant six mois, puis 300 euros d’un coup, puis plus rien…» Au total, Bérénice estime que son ex lui doit environ 2 000 euros. «Cette somme-là ne va pas changer ma vie, mais elle est importante symboliquement, soupire-t-elle. Pendant longtemps, je ne lui disais rien. Depuis peu, j’envisage d’engager un recours auprès de la Caisse d’allocations familiales [CAF, ndlr], pour qu’il comprenne qu’avoir un enfant implique non seulement des droits, mais aussi des devoirs.» L’avocate a bien tenté une plainte pour abandon de famille, espérant «un sursaut». Mais elle fut classée sans suite. Un classique de la séparation. Las. Ce cas est très loin d’être isolé. Selon un rapport de 2014 du Haut Conseil de la famille relatif aux ruptures familiales, entre 30 % et 40 % des pensions ne sont pas versées (ou partiellement). Vers qui se tourner ? L’affaire peut virer au drame pour les moins aisés que Bérénice, sachant qu’en moyenne ces pensions représentent près du cinquième des revenus d’une famille monoparentale. Un cas de figure qui ne cesse de croître : aujourd’hui, selon l’Insee, une famille sur cinq est composée d’un seul parent. A 85 %, il s’agit d’une femme. Et 2,8 millions d’enfants grandissent sous les toits de ces familles à 42 % considérées comme «pauvres» (c’est-à-dire vivant en dessous du seuil de pauvreté). Comment ces femmes, puisque ce sont elles qui sont en première ligne, peuvent-elles espérer récupérer leur dû ? Au menu : une mise en demeure par lettre recommandée ou avec l’appui d’un avocat si possible. Si cela échoue, reste la solution d’en appeler à un huissier de justice chargé de récupérer la pension et les arriérés. Mais encore faut-il pouvoir avancer les frais : «Pour une exécution de décision, les tarifs d’un huissier commencent à environ 200 ou 300 euros», estime Me Muriel Guillain, avocate en droit de la famille. Face à cela, que font les pouvoirs publics nom de nom ?

Catherine Mallaval et Virginie Ballet

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Consciente de l’ampleur du problème, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, doit annoncer ce vendredi matin la pose de la dernière pierre à un édifice dont les fondations ont été votées en 2014 dans la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. L’agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa) vient ainsi de voir le jour afin de «moderniser et améliorer» le recouvrement. Sa mission, «responsabiliser les parents débiteurs», informer ces familles monoparentales, les accompagner dans leurs démarches. Et, surtout, recouvrer les sommes dues auprès des mauvais payeurs. «Ce dispositif peut en quelque sorte agir comme un intermédiaire officiel chargé de faire tampon entre les deux parties», estime Me Muriel Guillain. En clair : quand un parent se refuse à mettre la main au porte-monnaie, l’autre peut faire appel à l’agence, d’abord pour connaître ses droits, puis tenter de les faire valoir sans avoir à se coltiner d’inévitables conflits avec l’ex, en particulier en cas de pressions ou de violences. C’est également cette nouvelle entité qui chapeaute désormais le versement de l’allocation de soutien familial (ASF), versée par les CAF depuis 1984 aux parents isolés dont l’ex ne peut ou ne veut s’acquitter de sa pension. Comment survivre ? La loi de 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a toiletté cette allocation via la création d’une garantie des impayés de pensions alimentaires (Gipa). D’abord testée à titre expérimental pendant dix-huit mois dans une vingtaine de régions à compter de l’automne 2014, la mesure a été généralisée en avril dernier. Tandis qu’auparavant, il fallait attendre deux mois d’impayés pour que la CAF engage le versement, la procédure est désormais possible après seulement un mois. La CAF verse alors 104,75 euros d’ASF au parent isolé et tente parallèlement de faire passer l’autre en caisse pour se faire rembourser l’ASF et le complément de pension alimentaire, s’il y a lieu. Depuis la loi de 2014, les CAF disposent de davantage de moyens pour y parvenir et tenter de récupérer deux ans d’arriérés maximum auprès du mauvais payeur, contre six mois auparavant. Sans toutefois faire de miracle si le ou la malotru(e) est insolvable… Et si le montant de la pension est inférieur à 104,75 euros, la CAF verse un complément, de sorte que chaque parent en difficulté se voit garantir une allocation minimum. La couverture est-elle mitée ? Voici l’histoire de Myriam, 38 ans, fonctionnaire, salaire de 1 800 euros net mensuel. Elle quitte son mari en 2010 avec ses trois enfants. «Il me frappait. J’ai demandé le divorce et obtenu la garde de mes enfants. Le juge a demandé à ce qu’il me verse 150 euros par mois. A l’époque, il était agent de sûreté aéroportuaire. Cette pension ? Une utopie royale», éclate-t-elle, avant de reprendre : «J’aurais dû réagir tout de suite. Pourtant, j’ai attendu un an avant de me bouger. Je me disais "bon, il va finir par payer". Lui aussi disait à son avocat qu’il allait me verser ma pension, il avait même préparé un RIB, et puis rien… J’ai fini par faire appel à un huissier. Pendant deux ans, il y a eu des prélèvements sur son salaire. Puis il a changé d’emploi. Changé de banque. Et il est devenu introuvable.» La suite : «L’huissier m’a alors conseillé de m’adresser à la Caisse d’allocations familiales. J’ai envoyé le jugement de mon divorce, les papiers de l’huissier. Pas de nouvelle pendant un an. J’ai pris rendez-vous. On m’a demandé de refaire mon dossier. Et de faire un tableau précis de tout ce qu’il devait. Toujours rien.» Entre-temps, Myriam décide de porter plainte au commissariat pour «abandon de famille». Mais le procureur, comme pour Bérénice, ne donne pas suite et lui conseille

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de s’adresser à la CAF : «Autant dire que je tournais en rond. Mais j’espérais au moins toucher l’allocation de soutien familial, soit à l’époque 90 euros par enfant. Maintenant, je me suis remariée et je n’y ai plus droit. J’ai arrêté de compter ce que mon ex me doit. Mais on doit être dans les 100 000 euros. Tous ces dispositifs ne marchent pas bien. Il faudrait que l’Etat se substitue au père, verse l’argent et se retourne vers le mauvais payeur. Je ne vois que ça…» Myriam est-elle simplement malchanceuse ?Alors, elle n’est pas la seule. Et, surtout, pourquoi avoir patienté pour se lancer dans des démarches ? Selon les données de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), les parents isolés attendent longtemps avant d’agir, au risque de sombrer dans la pauvreté. Selon Frédéric Marinacce, directeur des politiques familiales et sociales de la Cnaf, interrogé par le Parisien le 7 septembre, «le montant moyen de l’impayé au moment de la demande [de l’allocation de soutien familial] est de 5 000 euros». «Les femmes se disent souvent que cette situation est temporaire, que l’autre va finir par payer. Elles n’engagent des démarches que lorsque de grosses sommes sont en jeu, donc après un certain temps», observe Me Muriel Guillain. Mais une fois les dossiers traités, le dispositif fonctionne-t-il ? Selon le ministère des Familles, 35 700 procédures de recouvrement de ce type sont en cours, et environ 100 000 femmes pourraient, à terme, bénéficier de la garantie des impayés de pensions alimentaires. L’encourt des créances l’an passé s’élevait à 85 millions d’euros, selon Frédéric Marinacce. Une bagatelle. Et ce, avec un taux de recouvrement atteignant alors 55 % des sommes dues. Faut-il aller plus loin ? En 2011, Stéphanie Lamy - qui attend depuis six ans que son ex-mari lui verse sa pension - lance une pétition contre les impayés qui atteint désormais les 20 000 signataires. Elle crée aussi le collectif Abandon de famille-tolérance zéro. «Nous sommes devenues une sorte de mouvement de citoyennes» qui épingle «une justice assez patriarcale» et les violences économiques et physiques subies par les femmes. «Nous, on voulait que le dispositif soit entièrement revu. On le veut encore, alors que le gouvernement s’est contenté d’étendre l’allocation de soutien familial déjà existante.» Or, ajoute-t-elle, «cette ASF est supprimée dès qu’il y a remise en couple. En plus, ce sont les victimes qui doivent en faire la demande ! Enfin, les bénéficiaires de l’ASF ont souvent de très petits revenus, beaucoup sont au RSA. Mais le RSA est plafonné, donc souvent elles ne touchent rien. Ou alors cela a des conséquences sur leurs aides personnalisées au logement. La caisse donne et la caisse reprend. Nous, nous militons pour la création d’une agence tiers payant où tous les jugements de divorce et de séparation seraient enregistrés. Charge à cette agence de verser les pensions et de se retourner vers les créanciers, comme cela existe au Canada». Un peu trop gourmand ? «Ah ! Non. Voilà un système honnête et complet, alors que dans le dispositif actuel, la Caisse d’allocations familiales ne s’occupe pas de tous les dossiers. Elle trie seulement ceux qu’elle estime recouvrables. En 2012, même pas 6 % des dossiers l’étaient. Et sur ces 6 %, 20 % étaient effectivement recouvrés. D’accord, certains ne peuvent pas payer, mais il y a des fraudeurs qui organisent leur insolvabilité.» En outre, le collectif Abandon de famille-tolérance zéro milite pour une «neutralité fiscale» car «celui qui verse la pension peut la déduire, et la mère qui la reçoit la déclarer». Enfin, quand elle l’a touchée…

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EUROPE ET MONDE

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LA RUEE VERS L’ETRANGER DES ETUDIANTS CHINOIS, LE MONDE,

20-21/12/2015

De plus en plus de familles décident d’envoyer leurs enfants - parfois dès 15 ans - faire leurs études en dehors de la Chine, pour leur offrir une meilleure éducation et les sortir d’un système impitoyable et abrutissant. Quitte à les expatrier aux États-Unis, où ce phénomène est spectaculaire. Xiao Hong a posé sa main sur celle de sa fille, assise à côté d’elle sur le canapé. Li Bohan, 15 ans, esquisse un sourire gêné. Son allure de garçon manqué contraste avec celle de sa mère, qui a fait boucler ses cheveux. L’adolescente arbore une vague coupe au bol et porte des baskets vert fluo. Sur son sweat-shirt gris, une fille à la casquette « New York » affirme en anglais qu’elle se sent « super bien ». La jeune Chinoise n’a pas choisi sa tenue par hasard : elle s’apprête à rejoindre une école privée aux États-Unis et son regard trahit autant d’excitation que d’appréhension. Le rendez-vous a lieu dans l’agence spécialisée à laquelle la famille a fait appel. Les murs sont couverts de photos de scènes typiques de la vie de campus américaine - remise de diplômes, bal de fin d’année - sur lesquelles de jeunes Chinois se mélangent avec leurs condisciples locaux. L’agence croule sous les dossiers, et les profils des candidats reflètent la tendance nationale : de plus en plus de Chinois envoient leurs enfants étudier à l’étranger, et ces derniers partent de plus en plus jeunes. Première destination : les États-Unis, où ce phénomène est spectaculaire. S’il concerne de façon croissante les élèves de petites classes, il est surtout marquant à partir de 15 ans. Le nombre d’enfants chinois envoyés en « high school » (l’équivalent du lycée) a ainsi bondi de 17 914 en 2011 à 46 028 en 2015 (sur 304 040 étudiants chinois partis aux États-Unis cette année-là). On est encore loin des bataillons de Chinois inscrits dans les universités américaines, mais cette tendance ne semble pas près de ralentir. « On observe de plus en plus d’expatriations de très jeunes élèves, parce qu’il y a de plus en plus de familles assez riches pour se le permettre et que les écoles étrangères sont de plus en plus ouvertes », explique Xiong Bingqi, vice-directeur de l’Institut de recherche sur l’éducation du XXe siècle. Ceux qui ont les moyens cherchent à sortir leur progéniture d’un système à la fois impitoyable et abrutissant, pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants. La pression du redoutable « gaokao » En Chine, toute la scolarité converge en effet vers le redoutable gaokao - l’équivalent du baccalauréat, à la fin du lycée, sur 3 jours - qui détermine l’avenir des Chinois à 18 ans. Dès le plus jeune âge, une compétition acharnée commence pour être pris dans les meilleures écoles. La pression est particulièrement forte sur les classes moyennes. « On peut même parler de guerre depuis l’école maternelle », explique Xiong Yihan, professeur à l’université de Fudan. Les élèves croulent sous les devoirs

Cyrille Pluyette

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et sacrifient leurs loisirs pour préparer le fameux examen final, largement fondé sur la récitation, au détriment de la réflexion. Cette lutte pour les bons établissements est accentuée par « la pénurie des ressources éducatives », particulièrement marquée dans les zones les plus pauvres, poursuit le chercheur. Seule une élite pourra accéder aux meilleures universités. C’est précisément pour éviter que sa fille ne soit broyée par cette machine que Xiao Hong lui a parlé très tôt de l’étranger. Boyan n’a pas réussi à se fondre dans le moule : excellente en volley-ball, cette Pékinoise grande et athlétique n’a jamais fait d’étincelles pendant ses études. L’an dernier, plusieurs élèves de sa classe ont fait leurs valises et elle a décidé de les imiter. Sa mère pense qu’elle sera plus épanouie ailleurs. « Le système chinois donne trop d’importance aux notes, c’est le seul critère. L’éducation américaine est plus personnalisée, elle permet plus de mettre en avant les qualités de chaque élève », explique cette cadre bancaire à l’affection débordante. Elle espère qu’aux États-Unis, sa fille « pourra à la fois étudier et se consacrer à sa passion, le volley-ball », ce qui n’est pas conciliable en Chine. Une opportunité réservée aux plus aisés « Le seul succès qui est reconnu est la réussite au gaokao. Du coup, les étudiants finissent par négliger leurs hobbies », renchérit Sam Ding, un photographe amateur qui a rejoint une école privée américaine près de Seattle, il y a un an - à 16 ans - parce qu’il se sentait inadapté. « La charge de travail était trop importante, et je n’étais pas suffisamment parfait sur le plan académique : j’étais dans la meilleure classe de mon école, mais je ne faisais pas partie des meilleurs de cette classe », avoue dans un anglais impeccable le jeune homme par Skype, depuis sa chambre d’étudiant. Il a préféré viser une bonne université américaine, plutôt que de se retrouver dans un établissement de second rang en Chine. Les parents de Christine cherchaient eux aussi un environnement plus épanouissant pour leur fille. Depuis qu’elle s’est installée aux États-Unis, il y a y trois ans, à l’âge de 15 ans, dans une école catholique, près de Boston, ils ne cessent de vanter sa transformation auprès de leurs amis. « Elle qui était si timide est à présent beaucoup plus ouverte. Elle est même devenue très sportive », s’enthousiasment Gu Yaming, son père, et Zhang Jun, sa mère, cadres dans une entreprise privée de produits en aluminium, dans le Guangdong. Mais ils ont surtout voulu lui ouvrir un maximum de portes pour l’avenir, en lui permettant d’être à l’aise « dans différents environnements politiques et économiques ». « Si elle était partie plus jeune, il lui aurait manqué la culture traditionnelle chinoise. Mais plus âgée, elle aurait eu plus de mal à s’intégrer » et à décrocher une bonne université américaine, confie la mère, dont l’enfant a dû travailler d’arrache-pied pour valider ses tests d’anglais. Cette opportunité n’est cependant pas donnée à tout le monde. Seules les familles appartenant au minimum à la classe moyenne peuvent se permettre d’offrir un séjour américain à leur progéniture. Le coût annuel tourne en effet autour de 50 000 dollars, tous frais compris. Or un cursus complet à l’étranger peut durer dix ans… Christine est bien consciente du sacrifice financier de ses parents, ses études absorbant près du tiers du revenu familial. « Du coup, je me mets sans doute plus de pression que certains élèves américains », reconnaît la pensionnaire, qui veut travailler plus tard dans un laboratoire de recherche.

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Comme pour la plupart des jeunes Chinois, souvent surprotégés par leur famille, ses premiers pas à l’étranger n’ont pas été faciles. Sa colocataire américaine la snobait, Christine ne saisissait pas ses expressions, ses plaisanteries… Mais son anglais a progressé et la communauté chinoise l’a aidée à faire son trou. Ses parents, auxquels elle parle tous les jours quelques minutes par Skype, lui manquent, surtout au moment du Nouvel An. Et elle ne se console pas de ne plus savourer la vraie cuisine chinoise. Sa chance, c’est qu’elle pourra choisir son pays de travail. « Tout dépendra de l’intérêt du poste. Mais si j’ai la même opportunité en Chine et à l’étranger, je prendrai probablement le poste à l’étranger », notamment à cause de la pollution, explique la jeune fille, au rouge à lèvres brillant. Mais d’autres estiment que c’est en Chine qu’ils feront la différence avec un diplôme international prestigieux. Des idéaux parfois déçus Sam Ding serait d’autant plus enclin à faire carrière dans son pays que ses études aux États-Unis lui en ont fait relativiser les défauts. « Quand j’ai décidé de partir, je pensais que tout était mauvais en Chine - la pollution, l’éducation, le système politique - et j’idéalisais l’Amérique », témoigne-t-il. Mais il a été déçu de découvrir que les communautés ethniques - Blancs, Noirs, Asiatiques - se parlaient très peu dans son école ; et a été consterné par le niveau de la campagne présidentielle américaine. Du coup, il se montre plus conciliant avec le régime communiste : s’il peut contribuer à l’avenir à la croissance de son pays, il sera satisfait. Mais en attendant, il prépare son entrée à l’université américaine… Malgré quelques déconvenues, ce type d’expérience fait l’objet d’un bouche-à-oreille positif en Chine. Li Yaping, une chef d’entreprise de 48 ans dans le secteur de la chimie, à Zhengzhou, dans le Henan, rêve d’ailleurs d’envoyer… ses trois enfants aux États-Unis (elle n’a pas respecté le principe de l’enfant unique). Son aînée se prépare à intégrer une université et elle commence à sensibiliser sa deuxième fille. Mais, surtout, elle a décidé que son fils de 11 ans, qui suit déjà des cours en classe bilingue dans un internat - prendrait l’avion dans trois ans. Le gouvernement a certes présenté un plan de réformes du système éducatif en 2010, mais jusqu’à présent, les progrès ne sont pas visibles. Pas sûr que les directives du président Xi Jinping, qui a appelé en décembre les universités à propager la « théorie marxiste » suffisent à rassurer les parents… « S’il n’y a pas de vraie réforme, ils seront de plus en plus déçus, et la forte augmentation des départs d’étudiants va continuer ces prochaines années », annonce Xiong Bingqi, spécialiste de l’éducation. Li Yaping, la mère des trois enfants, a déjà prévenu : elle n’aura pas la patience d’attendre…

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CULTURE

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JEUNES VIES EN SURPLOMB, LA CROIX, 18/01/2017

Adaptation du roman de Maylis de Kerangal, ce film s’attache à la relation de trois adolescents marseillais qui s’envolent des rochers pour plonger dans la Méditerranée.

Corniche Kennedy *** de Dominique Cabrera. Film français, 1 h 34

Parler de l’adolescence, avec ses questionnements, ses doutes et ses flottements,

est certainement l’un des exercices artistiques les plus périlleux. Mais lorsqu’un

cinéaste ou un écrivain trouve la tonalité juste, son œuvre est souvent touchée par la

grâce.

Dans le roman de Maylis de Kerangal, la réalisatrice Dominique Cabrera aimait le

regard sur « les minots de la Corniche », ces garçons et filles de Marseille qui

plongent dans la Méditerranée du haut de rochers escarpés. Ils viennent des

quartiers populaires du nord de la ville. Sauter et prendre son (bref) envol, c’est

oublier l’échec scolaire, les problèmes familiaux, l’horizon bouché, avoir un domaine

où exceller et se bâtir une identité héroïque.

Le film s’ouvre avec un double regard : celui de Suzanne, une adolescente qui filme

ces plongeurs aériens, et celui d’Awa, une enquêtrice de police en civil qui les met en

garde : « C’est dangereux, vous allez finir en fauteuil roulant. » S’ils s’amusent des

craintes de la seconde, ils s’agacent des images captées par la première sans leur

consentement. Suzanne n’appartient pas à leur monde : elle habite une belle villa au-

dessus de la corniche et passe dans quelques jours le bac de français. Mais Mehdi

et Marco l’aident à trouver ses repères pour tenter elle aussi le grand saut.

À la recherche de ses décors, les sites d’où plongent les jeunes, Dominique Cabrera

a rencontré ces derniers. « On a compris ce que tu veux, on va t’aider », lui ont-ils

dit. « Ils m’ont raconté des histoires, aidée à identifier les “spots” de plongée, m’ont

donné leurs mots… »

De ces échanges autour du roman et du scénario, sont nés des liens forts avec un

petit groupe, en particulier avec Alain Demaria et Kamel Kadri à qui la réalisatrice a

confié les rôles de Mehdi et de Marco.

Face à ces acteurs non professionnels, pour incarner Suzanne, elle a choisi une

comédienne confirmée, Lola Créton, qui a fait ses débuts devant une caméra à 10

ans. Dans des registres distincts, tous sont d’une même justesse, la différence de

trajectoire rendant palpable l’antinomie des milieux sociaux de leurs personnages.

Le récit tresse chronique adolescente et trame policière. Awa (Aïssa Maïga) qui

enquête sur un trafic de drogue s’apprête à faire tomber tout un réseau, dont se

Dominique Cabrera

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rapproche Kamel. Si cette intrigue apporte un suspense, l’attrait du film réside

résolument du côté des plongeurs et du trio.

La Méditerranée avec les bleus de ses eaux et de ses ciels offre un décor sublime et

quasi mythologique à la relation qui naît et se déploie. Les garçons ne font pas

semblant de croire à leur jeu de séduction – ils savent que l’essentiel se trouve

ailleurs que dans ces échanges codifiés. Généreux dans leur enseignement du

plongeon, ils créent une confiance, entre amitié et amour. Suzanne, hésitant à

reprendre le chemin des révisions, et Kamel, qui franchit la ligne de la légalité,

tâtonnent, tandis que Mehdi, le plus émouvant, a posé des contours clairs à ce que

doit être son existence. Dans leur valse à trois, dénuée de cynisme et de calculs, ils

bouleversent par leur grâce.

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LE TEMPS DES COMPAGNIES DISCIPLINAIRES, LE FIGARO, 19/01/2017

Jacques de Saint Victor

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ENPJJ – Médiathèque – Panorama de presse 58

ACTUALITE EN

LIGNE

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LES FILIERES JIHADISTES DANS LE NORD – PAS-DE-CALAIS, LA VOIX

DU NORD, 16/01/2017

Depuis le début du conflit syrien, les experts estiment qu'une centaine de

Nordistes sont partis combattre en Syrie. Pendant plusieurs semaines, une

dizaine de journalistes de « La Voix » ont enquêté, questionné la justice,

rencontré des familles, pour comprendre leurs parcours.

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CE QU’IL FAUT RETENIR DE L’ACTIVITE DU TRIBUNAL DE GRANDE

INSTANCE EN 2016 ?, LA VOIX DU NORD, 16/01/2017

Voici les grandes tendances observées en 2016 dans le ressort du tribunal de

grande instance d’Arras. La justice des mineurs continue notamment de

progresser de manière inquiétante.

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LA JUSTICE RESTAURATIVE : CREER LE DIALOGUE ENTRE

CRIMINELS ET VICTIMES, TV5 MONDE, 16/01/2017

Une conférence internationale sur la « justice restaurative » doit se dérouler à

Paris ces 18 et 19 janvier 2017. Ce processus, encore peu connu, est entré

dans la loi française en 2014. Plus ancien dans de nombreux autres pays, il est

déjà depuis longtemps en vigueur en Belgique et au Canada.

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Brendan Troadec

Samuel Cogez

Bénédicte Weiss

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LIRE ET REECOUTER - JEAN-JACQUES URVOAS INVITE SPECIAL DE

LA MATINALE DE FRANCE BLEU BREIZH IZEL, FRANCE BLEU,

20/01/2017

Le Garde des Sceaux est ce matin en direct sur France Bleu Breizh Izel.

Inauguration de la nouvelle Cité Judiciaire de Quimper, primaire du PS et de

ses alliés, on aborde avec le ministre tous les sujets d'actualité. Et vous

pouvez lui poser vos questions

Ecouter / Lire l’émission

« J'ESPERE QUE CERTAINS VONT S'ENGAGER, SE REVOLTER », LE

PARISIEN, 20/01/2017

Lors d'une rencontre organisée hier, l'ex-président du tribunal pour enfants de

Bobigny, Jean-Pierre Rosenczveig, a exhorté des lycéens d'Eugénie-Cotton à

passer à l'action.

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Benjamin Bourgine, Tudi Crequer,

Axel Perret et Régis Hervé

Brendan Troadec