Download - Sankofa - Printemps 2011
Sankofa CARREFOUR CANADIEN INTERNATIONAL
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2 3 4Karen Takacs lauréate d’un prix pour les droits des femmes
Le Fonds Aminata lancé en appui aux femmes et aux filles en Afrique
Combattre le mariage forcé au Sénégal suite page 2 >C
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Par Tara Scanlan,
La Paz, Bolivie
COMMERCE ÉQUITABLE : Une nouvelle forme de crédit pour le commerce équitable garantit un travail décent aux producteurs de café boliviens
Ce grouillement d’activité chez COAINE est
le résultat de trois années d’efforts concertés
de Carrefour et de son partenaire local de
microfinancement FONCRESOL. Aujourd’hui,
les employés préparent avec soin la saison de la
récolte. L’entreprise de café locale a été l’une des
premières bénéficiaires d’un prêt équitable, une
nouvelle forme de crédit créée expressément
pour aider les producteurs et les exportateurs du
commerce équitable.
« Depuis qu’ils bénéficient du crédit équita-
ble, les agriculteurs sont en mesure d’exporter du
café », affirme Jaime Andrade, responsable des
projets de commerce équitable chez FONCRESOL.
Grâce aux prêts consentis, les agriculteurs
et les producteurs sont en mesure de vendre leur
café sur des marchés d’exportation plus lucratifs.
Sans accès au crédit à cette étape cruciale de
leur production, ils devraient se délester d’une
quantité appréciable de leurs produits sur les
marchés locaux, à des prix bien inférieurs. Le
crédit leur permet aussi de cultiver de plus grandes
quantités de café.
« Les prêts aident les agriculteurs à payer
leurs employés, les frais de production et leurs
dettes avant d’exporter le café. Quand nous
sommes obligés de vendre rapidement notre
café, nous en obtenons un prix inférieur et nous
avons moins de conteneurs pour l’exportation »,
dit Mauricio Palli, vice-président de COAINE.
« L’argent, c’est tout », lance un producteur
de café le regard pétillant. Pour ce producteur et
bien d’autres, crédit équitable rime avec augmen-
tation des revenus, grâce à la conjugaison de deux
facteurs : hausse des exportations et prix équita-
ble pour les grains de café. Il est donc en mesure
d’améliorer la qualité de vie de sa famille.
« Les producteurs peuvent envoyer leurs
Nichée à une altitude vertigineuse de 4 100 mètres, El Alto, en
Bolivie, est l’une des villes d’Amérique latine qui croît le plus rapidement. Dans l’une de ses rues poussiéreuses en pavé se trouve le bureau de COAINE, une petite entreprise d’exportation de café. Dès que je franchis le seuil, je suis plongée dans le brouhaha de travailleurs en train de préparer un conteneur de café à destination de l’Europe.
49, rue Bathurst, bureau 201Toronto (Ontario) M5V 2P2 Canada
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enfants à l’école, de sorte qu’ils aient de meilleures perspectives d’avenir,
ajoute Jaime Andrade. Ils ont un meilleur accès aux services de santé et à
l’eau salubre, tandis que les petites régions rurales peuvent améliorer leurs
services de communication et de transport. »
Grâce à leur relation avec FONCRESOL et à l’accès au crédit,
comme le crédit équitable qu’appuie Carrefour depuis sa création, de
nombreux Boliviens ont renforcé le développement économique et social
de leurs collectivités.
« Carrefour joue un rôle immense et fait partie du projet, affirme
Jaime Andrade. C’est grâce à son appui, financier
et technique, que nous avons accompli nos
réalisations. Sans Carrefour, ce projet n’aurait
pas existé. Carrefour a fait beaucoup de travail
sur les plans du leadership et des banques com-
munales, en offrant aux femmes de la formation et un accès au crédit.
Ces mesures ont amélioré leur vie et leur estime personnelle. »
Lors de ma visite au centre de transformation du café à El Alto,
j’ai sondé les producteurs sur leur lien avec les consommateurs de
café. Quel message voulaient-ils que nous transmettions aux gens,
au Canada, pour lesquels ils cultivent le café?
« Nous voudrions que les consommateurs de café du Canada sachent que le processus
de production du café est toujours difficile dans notre pays, explique Don Martín Tomas,
président de COAINE. Nous sommes de petits producteurs, non industrialisés. La transforma-
tion se fait sans technologie et la production, à petite échelle. La production du café en Bolivie
est principalement manuelle. »
« Nous savons que le prix du café équitable biologique est plus élevé, mais nous voulons
que les consommateurs sachent que les coûts de production le sont aussi », poursuit-il.
Il explique que le processus de certification
équitable par les organismes internationaux et
d’autres organes de réglementation des pays impor-
tateurs est très coûteux.
Pour les agriculteurs, les transformateurs et le
personnel de FONCRESOL, il est important que les
consommateurs soient conscients du lien qui les unit
à eux. Il importe que nous comprenions notre rôle dans
la relation qui culmine sur notre table, sous la forme
d’une délicieuse tasse de café fumant.
Le commerce équitable expose au grand jour
chaque maillon de la chaîne qui relie le producteur qui
plante les semences, l’entreprise qui transforme et
emballe les grains, le torréfacteur qui les torréfie, le
barista qui sert le café et le consommateur qui le
boit. Il veille à ce que chaque personne dans cette chaîne contribue à faire en sorte que la
production et l’exportation du café procurent un mode de vie décent et digne à tous les
travailleurs de la chaîne.
Mon travail en Bolivie, en tant que Carrefouriste, est d’aider à renforcer ce lien et
à solidifier les maillons de la chaîne du café qui lie le producteur de café bolivien et le
torréfacteur canadien.
La prochaine fois que vous savourerez un café, songez à toutes les étapes qu’il a
franchies avant d’arriver dans votre tasse. Je vous invite à agir pour faire en sorte que chaque
personne dans la chaîne du café jouisse d’un traitement équitable et vive dans la dignité.
Tara Scanlan est actuellement stagiaire en commerce équitable auprès de FONCRESOL
en Bolivie.
suite de la page 1 >
« Dans ce cas-ci, je peux aider des groupes de femmes. Des
femmes qui ont bien peu, mais qui sont tout à fait capables
de réaliser des changements dans leur vie. »
Carrefour contribue à créer un travail décent pour les
femmes en améliorant leur accès à des capitaux et à des
microprêts, et en soutenant de petites entreprises collectives,
comme les coopératives de beurre de karité, qui permettent
aux femmes de gagner un revenu décent. Carrefour s’attache
également à réduire la violence faite aux femmes et aux filles
par des programmes de soutien aux victimes. Dans les
collectivités où œuvre Carrefour, les femmes sont de plus
en plus en mesure d’assurer la subsistance de leur famille et
d’exercer leur leadership.
« Le don de Patsy appuiera le travail vital que nous
accomplissons auprès des femmes et des filles en Afrique,
explique Karen Takacs, directrice générale de Carrefour cana-
dien international. C’est un geste d’une immense générosité.
Patsy a consacré sa vie à travailler avec les autres, afin
d’améliorer leurs conditions sociales. Nous sommes honorés
qu’elle ait choisi de poursuivre son travail auprès des femmes
en Afrique par l’intermédiaire de Carrefour. »
Âgée de 70 ans, Patsy George a consacré sa vie aux
autres. En tant que travailleuse sociale et bénévole, elle a
œuvré auprès des communautés d’immigrants, des
Autochtones, et d’autres groupes privés de droits pour les
aider à faire valoir leurs droits. Elle a reçu de nombreux prix et
distinctions pour service communautaire, dont l’Ordre du
Canada. Maintenant à la retraite, elle continue de mettre son
leadership au service de nombreuses organisations à but
non lucratif, notamment à titre de membre du conseil
d’administration de Carrefour.
Quand on lui demande quel sera, selon elle, l’impact de
son don, elle répond du tac au tac: « L’impact? Cent fois plus
grand que ce que je pourrais faire moi-même… simplement
en fournissant des ressources à ces femmes. Je suis sereine
à la seule idée que la somme que j’ai pu donner fait dès
maintenant une réelle différence dans la vie de femmes en
Afrique. »
Un don pour l’autonomisation des femmes et des filles en Afrique
Je veux appuyer les femmes, faire en sorte qu’elles aient les ressources nécessaires pour transformer elles-mêmes leur vie. Carrefour canadien international est une organisation bien
gérée dont l’action correspond exactement à mes objectifs », déclare Patsy George à propos du don qu’elle a récemment fait à Carrefour.
La donatrice : Patsy GeorgeLe don :
40 000 $La cause : Carrefour
canadien internationalLa raison : Aider les
femmes et les filles d’Afrique à
développer leur plein potentiel
« Les producteurs peuvent envoyer leurs enfants à l’école, de sorte qu’ils
aient de meilleures perspectives d’avenir. »
-Jaime Andrade, FONCRESOL
« J’ai eu la chance extraordinaire de travailler en collaboration directe avec les gens dans le
Sud, déclare-t-elle. Devant les obstacles les plus inimaginables – pauvreté extrême, VIH et
SIDA, violence endémique, violation constante de leurs droits – amies et collègues en Afrique
et en Bolivie persévèrent. Ma détermination et ma passion envers le travail de développement
sont animées par le dévouement des personnes avec lesquelles nous œuvrons pour bâtir un
monde plus juste et équitable. »
En mai, Karen Takacs recevra le prix Femme de mérite du YWCA 2011 en hommage à
son engagement indéfectible à améliorer la vie des femmes et des filles et à son leadership
dans le domaine du développement international.
« Cette reconnaissance, par le YWCA, est un immense honneur. Le YWCA est une
organisation qui, depuis 130 ans, a sensiblement amélioré la vie des femmes et des filles à
Toronto, et qui continue de tracer le chemin vers l’égalité grâce à ses programmes, ses
activités de plaidoyer et sa participation à la vie communautaire », déclare Karen Takacs.
« Depuis dix ans, Carrefour a fait des pas de géant et je suis extrêmement
fière de l’impact de notre travail. Cet honneur témoigne concrètement du dévoue-
ment et de la passion des membres du conseil d’administration et du personnel,
des volontaires et des partenaires de Carrefour. Bien qu’il reste beaucoup à faire,
j’entrevois avec grand optimisme les changements que nous pouvons réaliser
ensemble », ajoute-t-elle.
Six autres femmes d’exception seront honorées avec Karen Takacs pour
leur rôle dans la promotion des droits des femmes et des filles dans différents secteurs :
Cristina Amon, science et génie; Elizabeth Goldberg, droit et justice; Joan Lesmond, leadership
en santé; Sherry Cooper, leadership en entreprise; Sophia Gran-Ruaz, jeune femme de mérite;
Vivian Del Valle, soutien communautaire.
« Nous sommes très fiers. Carrefour a véritablement évolué sous la direction de Karen.
Le groupe très respecté dans le domaine des échanges interculturels est devenu une organisa-
tion de développement axée sur les résultats et qui concentre son action sur la promotion des
droits des femmes et des filles », déclare Darlene Bessey, présidente du conseil d’administration,
qui a soumis la candidature de Karen pour le prix.
« Le travail de Carrefour aujourd’hui contribue sensiblement à réduire la violence faite aux
femmes et aux filles; à augmenter la participation des femmes à la prise de décision; et à
renforcer l’autonomie sociale et économique des femmes. Nous n’en serions pas là sans le
leadership de Karen. »
Le gala de la 31e édition annuelle des prix Femmes de mérite du YWCA Toronto,
présenté par la Financière Sun Life, aura lieu le mercredi 18 mai à 18 h 30, au Centre des
congrès de Toronto. Vous pouvez réserver une table et acheter des billets pour assister au gala
en ligne à www.womenofdistinction.ca.
Au plaisir de vous y rencontrer!
UNE FEMME DE MÉRITE PARMI NOUS :Karen Takacs, directrice générale de Carrefour, nommée Femme de mérite du YWCA 2011, développement et plaidoyer
« Carrefour a véritablement évolué sous la direction de Karen. Le groupe très respecté dans le
domaine des échanges interculturels est devenu une organisa tion de développement axée sur les résultats
et qui concentre son action sur la promotion des droits des femmes et des filles. »
-Darlene Bessey, présidente du conseil d’administration
Par Christine Campbell
«
Quand on demande à Karen Takacs, directrice générale de Carrefour, ce qui la pousse, d’année en année, à lutter contre la
pauvreté et à appuyer les droits des femmes et des filles, la réponse ne se fait pas attendre.
« Nous nous demandions comment faire une différence ici au Canada et
dans le monde », déclarait récemment Lawrence Hill en entrevue.
Quelque part sur la route, dans les montagnes de la Virginie-
Occidentale, Miranda a eu une idée. Aminata, la courageuse protago-
niste du roman, a bouleversé des centaines de milliers de lecteurs
au Canada et dans le monde. Pourquoi ne pas y faire appel pour
encourager les gens à appuyer les luttes incessantes des femmes et
des filles en Afrique aujourd’hui?
Lawrence et Miranda ont donc décidé de créer un fonds spécial
auprès de Carrefour, le Fonds Aminata.
« Tout comme il est difficile pour les gens aujourd’hui de se
représenter de manière concrète et viscérale ce que pouvait être le
quotidien… d’une esclave au 18e siècle, il est aussi très difficile pour
la plupart d’entre nous, Canadiens, de comprendre, de ressentir
et de visualiser ce qu’est le quotidien dans un village rural d’Afrique
australe, du Mali ou du Ghana, affirme Lawrence. Le roman, le recours
au nom de sa protagoniste principale [est]… une porte entrouverte
sur ce monde. »
Inspirés par l’approche de développement fondée sur les droits
de Carrefour – qui œuvre à affirmer les droits des femmes et des filles à
vivre sans violence, à participer pleinement à la vie publique et à avoir un
accès égal à la formation et à un travail décent – ils sont passés à l’action.
« Carrefour s’imposait de soi. Larry a maintes fois mentionné…
l’importance de son expérience de Carrefouriste qui a non seulement
changé sa vie, mais a aussi influencé sa fiction et ultimement le roman
Aminata lui-même, déclare Miranda. [Carrefour] ne se limite pas à offrir
aide financière et expertise… Il offre l’expérience de travailler ensemble
pour réaliser des buts communs. »
Lawrence a accompli trois mandats outre-mer avec Carrefour
(Niger, 1979; Cameroun, 1981; Mali, 1989).
« [Mon expérience de volontaire auprès de Carrefour] a transformé
ma vie, dit-il. Elle a élargi ma vision du monde. Elle m’a aidé à prendre
conscience du quotidien de gens ordinaires qui, bien souvent dans des
conditions de pauvreté extrême, demeurent dignes et solides. »
La lutte contre les causes profondes de la pauvreté et
de l’inégalité passe par la coopération internationale. Et chaque
Canadien a un rôle à jouer.
« Bien des gens sont totalement déroutés quand ils songent à la
façon de faire une différence et de montrer leur propre générosité,
déclare Lawrence Hill. En faisant mieux connaître Carrefour, on contribue
à créer des ponts qui permettent aux gens de puiser davantage en
eux-mêmes et dans leur bourse pour donner aux autres. »
Les séjours de Lawrence en Afrique en tant que Carrefouriste
continuent encore aujourd’hui de l’inspirer dans ses écrits. Et il espère
maintenant qu’un de ses plus puissants personnages sera source de
changement.
« Le fonds célèbre l’idée d’une personne qui est forte, capable et
résiliente devant la plus monstrueuse des injustices, explique Lawrence.
Et, bien sûr, il y a aujourd’hui encore de nombreuses femmes et filles qui
sont fortes, capables et résilientes et qui vont de l’avant en dépit de
l’inégalité qu’elles subissent. »
Pour faire un don ou pour participer au Fonds Aminata, contactez
Jill Bridgman: [email protected]; 416-967-1611 ext. 270.
« En faisant mieux connaître Carrefour, on contribue à créer des ponts qui permettent aux gens de puiser davantage en eux-mêmes et dans leur bourse pour donner aux autres. »
-Lawrence Hill
Q uand des partenaires de Carrefour en
Bolivie ont lancé une nouvelle forme de
crédit, les producteurs, transformateurs et
exportateurs de café ont bénéficié d’un traite-
ment équitable.
Don Martín, un petit producteur de café
bolivien exhorte les Canadiens à apporter leur
contribution. « Nous voudrions que les consom-
mateurs de café du Canada sachent que le
processus de production du café est toujours
difficile dans notre pays… Nous sommes con-
scients que le prix du café équitable biologique
est plus élevé, mais nous voulons que les
consommateurs sachent que les coûts de
production le sont aussi. »
Le commerce équitable valorise chaque
personne qui participe à la production, de la
plantation à la récolte, et lui procure un juste
revenu. Comme l’a indiqué Don Martín, sa
capacité à gagner un revenu équitable dépend,
en partie, de nous — de notre volonté de payer
un prix juste pour notre café.
Don Martín est conscient qu’il faut la
coopération de tous les citoyens du monde pour
que chaque personne dans son pays puisse jouir
de ses droits. Chez Carrefour, c’est un principe
que nous avons bien compris.
Dans le présent numéro de Sankofa, nous
vous emmenons en Bolivie où le crédit équitable
permet à des agriculteurs et à des producteurs
comme Don Martín de bénéficier d’un travail
décent et digne. Puis, nous vous convions au
Sénégal, où des partenaires locaux et des
Carrefouristes appuient les femmes pour qu’elles
puissent s’affranchir de mariages forcés et
revendiquer leur droit à une vie sans violence, à
l’autodétermination et à l’accès à la justice.
Et ce n’est pas tout. Patsy George, mem-
bre du conseil d’administration et lauréate de
nombreux prix pour son travail auprès des
communautés marginalisées au Canada a fait un
généreux don à Carrefour. Grâce à ce don, elle
donne son appui aux femmes et aux filles en
Afrique pour changer leurs propres vies.
Pour leur part, l’auteur réputé et trois fois
Carrefouriste Lawrence Hill et son épouse,
Miranda Hill, ont choisi de créer chez Carrefour
le nouveau Fonds Aminata – du nom de
l’inspirante protagoniste principale du roman
primé Aminata – dans le but d’appuyer les filles
et les femmes en Afrique.
Enfin, nous célébrons la vie du cofondateur
de Carrefour, le Dr Alan Lane, et son dévouement
indéfectible envers notre travail. Son héritage se
perpétue à travers les centaines de Carrefouristes
qui chaque année œuvrent pour le changement.
Mot de la présidenteDarlene Bessey
La solidarité en action:Nous pouvons contribuer au changement social
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Portrait d’une donatrice mensuelle : Tricia Schers
Sans prononcer un seul mot, une enfant qui ne
connaissait pas ma langue m’a communiqué un
message qui a changé ma vie. Elle était séropositive
et voulait simplement que je la serre dans mes bras.
Au retour de mon mandat de Carrefouriste au
Suriname, j’ai senti le besoin d’en faire plus pour les personnes
marginalisées, surtout les femmes et les enfants. Mon expérience
auprès de Carrefour canadien international m’a convaincue de
devenir donatrice mensuelle.
J’ai travaillé dans des organismes à but
non lucratif durant la majeure partie de ma car-
rière et je sais que le soutien des donateurs
mensuels est inestimable. Si j’ai choisi de don-
ner à Carrefour, c’est que cette organisation
m’a amenée à voir le monde différemment.
Carrefour m’a permis d’enrichir la vie des
autres et, par la même occasion, d’enrichir la
mienne. Quand je songe à tous les Carrefouristes, présents et pas-
sés, je suis très optimiste quant aux possibilités que nous pourrions
faire naître en tant que groupe si nous devenions tous des dona-
teurs mensuels.
DONS MENSUELS : Chaque dollar compteL’importance de nos fidèles donateurs mensuels est
incommensurable! Les revenus assurés qu’ils mettent à
notre disposition nous permettent de planifier notre travail
avec plus d’efficacité et d’en accroître l’impact. Le don
mensuel est une façon de donner des plus bénéfiques et
respectueuses de l’environnement, assortie de la souplesse
d’annuler un don en tout temps ou d’en modifier le montant.
Un don de 20 $ par mois, soit moins de 1 $ par jour, peut
aider une femme à acquérir l’autonomie financière. Au fil du
temps, ces dons constituent une contribution importante et vitale.
Tricia Schers
Miranda et Lawrence Hill
Lawrence et Miranda Hill lancent le Fonds Aminata pour les filles et les femmes
Par Candice O’Grady
www.facebook.com/Carrefourcanadien
Restés au courant de nos dernières nouvelles sur:
Ils étaient ensemble sur la route. Lawrence Hill, écrivain de renom et auteur du roman primé
The Book of Negroes (Aminata en version française), et sa femme Miranda Hill songeaient à la chance
qu’ils ont : cinq merveilleux enfants, un roman à succès (Lawrence), une fructueuse entreprise de
communications indépendante et la concrétisation du Project Bookmark Canada, un projet à but non
lucratif qui donne vie à la littérature canadienne dans les espaces publics (Miranda).
Agencecanadienne dedéveloppementinternational
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Carrefour reçoit l’aide de l’Agence canadienne du développement international (ACDI), du Ministère des Relations internationales du Gouvernement du Québec, de bailleurs de fonds gouvernementaux et non gouvernementaux et de donateurs et donatrices de par le monde. Sankofa est publié deux fois l’an pour les anciens et anciennes, et les amis et amies de Carrefour canadien international. Envoyez-nous vos commentaires, vos idées ou une lettre. Directrice générale : Karen Takacs • Directrice des relations extérieures : Christine Campbell • Coordination et rédaction : Candice O’Grady • Services linguistiques et rédaction : Nicolas Gersdorff • Contributions : Tara Scanlan, Simon Godin-Bilodeau • Photos : Tara Scanlan (couverture 2), courtoisie de Patsy George (2), courtoisie de Tricia Schers (3), Simon Godin-Bilodeau (4), Rick Lane (4) • Direction artistique : Wioletta Wesolowski, Visual Concepts • Bureau de Toronto de Carrefour canadien international : 49, rue Bathurst, bureau 201, Toronto, ON M5V 2P2 ; tél. : 416.967.1611 ; 877.967.1611 ; téléc. : 416.967.9078 ; courriel : [email protected] • Bureau de Montréal : 3000, rue Omer-Lavallée, Suite 126, Montréal, H1V 3R8 ; tél. : 514. 528.5363 ; courriel : [email protected]
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Carrefour est reconnaissant du soutien apporté par le gouvernement du Canada agissant par líentremise de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).
Parce qu’elle n’aime pas son cousin et qu’elle veut rester
au lycée, Alice refuse ce mariage imposé et elle a cherché
conseils et appui auprès de l’Association pour la promotion
de la femme sénégalaise (APROFES).
L’histoire d’Alice n’est pas un cas isolé; les mariages
forcés sont très répandus au Sénégal. Selon une enquête
nationale, 14 pourcent des femmes interrogées ont affirmé
avoir été forcées de se marier. La pratique est présente dans
toutes les couches de la société, mais elle est plus courante
dans les communautés rurales. L’UNICEF estime que
36 pourcent des femmes sénégalaises sont déjà mariées
à l’âge de 18 ans.
Les ménages à faible revenu sont tentés de marier
leurs jeunes filles pour réduire leur fardeau financier et
bénéficier d’une dot. Une fille peut être promise en mariage
avant même sa naissance. Au Sénégal, on estime que
9 pourcent des filles de 7 à 14 ans quittent l’école pour
rejoindre le domicile conjugal et cette proportion atteint
13 pourcent en milieu rural. Celles-ci se retrouvent alors
isolées de leurs proches et soumises aux caprices de leur
belle-famille.
Souvent forcées de se conformer à leur nouveau rôle
par un mari qui les bat, les séquestre ou les viole, ces
femmes et ces filles n’ont pratiquement pas de contrôle sur
leur vie sexuelle et sont dès lors très à risque de contracter
le VIH et le SIDA. De plus, les jeunes filles ne sont pas
physiquement prêtes pour accoucher ou avoir des relations
sexuelles. Les conséquences peuvent être très graves,
parfois même mortelles : infections, déchirures, hémorragies,
de même que stérilité.
Carrefour travaille avec l’APROFES depuis 2007 en
appuyant les femmes et les filles victimes de violence
familiale et en renforcant ses actions de sensibilisation
en vue de réduire la violence. L’APROFES offre une panoplie
de services d’appui aux victimes, y compris des services
de conseil, une aide fiancière d’urgence et un accès à des
services médicaux et juridiques.
Mon mandat est axé sur les mariages forcés et il
consiste à appuyer les efforts de l’APROFES pour mettre un
terme à la pratique. Je mène actuellement une recherche
participative auprès des victimes pour documenter leurs cas.
Je travaille aussi en partenariat avec des femmes et des filles
qui ont été soumises à un mariage forcé et le personnel de
l’APROFES à l’élaboration de nouvelles stratégies de
sensibilisation et de nouveaux programmes de soutien.
En fait, le libre consentement au mariage est un droit
explicite dans la Constitution du Sénégal et le mariage
forcé constitue un crime passible d’une peine de 2 à 5 ans
d’emprisonnement. L’application de la loi demeure toutefois
un défi. L’APROFES, en partenariat avec Carrefour, s’est
engagée à mener des actions d’intervention, de sensibilisa-
tion et de plaidoyer pour combattre les mariages forcés.
Carrefour a déjà appuyé la création d’un fonds rotatif
qui aidera les femmes victimes de violence à gagner un
revenu et à accroître leur autonomie. Des Carrefouristes
ont créé une base de données sur la violence familiale
qui fournit à l’APROFES des renseignements capitaux
sur l’étendue de la violence faite aux femmes et ont
appuyé l’APROFES dans l’organisation de groupes de
parole pour les victimes de violence. En outre, à la suite
d’une visite d’observation au Québec, l’APROFES a mis sur
pied des ateliers de formation du personnel en conseil et en
intervention.
Toutes ces initiatives s’inscrivent dans une approche
de promotion des droits qui vise à renforcer l’autonomie
des femmes de sorte qu’elles puissent disposer librement
d’elles-mêmes et vivre une vie sans violence. L’étude
sur les mariages forcés fournira à l’APROFES, et aux
femmes et aux filles qu’elle dessert, de nouvelles
données qui lui permettront de consolider ses actions de
plaidoyer auprès du gouvernement en vue de l’application
des lois existantes, d’intenter des poursuites en justice,
et de mieux sensibiliser la population quant aux droits
fondamentaux de la personne.
Simon Godin-Bilodeau travaille au Sénégal depuis plus
d’un an. Il mène actuellement une recherche participative
auprès des victimes de mariages forcés.
Alan Lane, chirurgien accompli et père de famille dévoué, a fait le choix peu conventionnel de
participer à une mission en Afrique avec James Robinson.
« Il est aujourd’hui difficile de concevoir ce qu’une aventure de la sorte représentait il y a
50 ans, explique Rick, le fils d’Alan Lane. Mettre une carrière en veilleuse le temps d’un été
pour sortir des sentiers battus [en Afrique], c’était pratiquement du jamais-vu. »
L’Afrique a profondément marqué Alan Lane. Quelques autres Carrefouristes et lui,
convaincus qu’il était possible de créer UN SEUL MONDE, ont fondé Carrefour. Ils croyaient
qu’on pouvait changer le monde en réunissant des gens, de cultures et de pays différents, qui
travailleraient ensemble à une cause commune.
L’engagement d’Alan Lane envers l’Afrique et Carrefour n’a jamais fléchi. Il est décédé le
« Je travaille aussi en parte-nariat avec des femmes et des filles qui ont été soumises à un mariage forcé... à l’élaboration de nouvelles stratégies de sensibilisation et de nouveaux programmes de soutien. »
Mariages forcés au Sénégal :les documenter pour mieux les combattre
11 février 2011 et une célébration de sa vie a eu lieu le 15 février à Hamilton. Le personnel,
le conseil d’administration et la communauté de Carrefour offrent leurs plus sincères
condoléances aux membres de sa famille et à ses amis.
Don Simpson, cofondateur de Carrefour, se souvient d’Alan Lane comme d’un visionnaire
doté d’un esprit extrêmement discipliné et d’un pétillant sens de l’humour, qui aimait se
mesurer à des problèmes complexes – qui ne manquaient pas durant les premières années
d’existence de l’organisation.
« [Alan] était l’incarnation parfaite du leader au service des autres… Il n’avait pas
besoin de parler pour manifester sa présence, dit Don Simpson. Il avait la capacité
extraordinaire de déceler les forces des gens et de devenir un véritable mentor… Alan était
un Canadien de la classe moyenne tout à fait conformiste qui avait la disposition d’explorer
les idées les moins conventionnelles et les plus courageuses, et de les appuyer. »
Les enfants d’Alan Lane ont été profondément influencés par l’engagement de leur
père envers le développement. Trois de ses enfants ont accompli un mandat outre-mer
avec Carrefour, Rick (Lesotho, 1971), Rob (Japon, 1972) et James, filleul de James Robinson,
(Singapour, 1984).
« C’est l’engagement de mon père auprès de Carrefour qui m’y a amené, affirme Rick
Lane. Mon expérience outre-mer avec Carrefour est probablement l’élément qui a le plus influé
sur mon développement personnel, du moins à cette époque-là de ma vie… Et je suis sûr qu’il
en est de même pour les centaines d’autres personnes qui ont vécu le même type
d’expérience. »
Nous remercions profondément Alan Lane pour son engagement de toute une vie. Sa
famille perpétue son œuvre en demandant que les dons à sa mémoire soient versés à
Carrefour.
Alors qu’« Alice » n’avait que 16 ans, son père a décidé de la marier à son cousin de 25 ans qui habite Dakar. Elle n’a appris la nouvelle que quelques
heures avant la célébration du mariage à la mosquée. Maintenant qu’elle est âgée de 18 ans, Alice doit quitter la maison de son père pour rejoindre le domicile de son mari.
Par Simon Godin-Bilodeau, Kaolack, Sénégal
CÉLÉBRATION DE LA VIE D’ALAN LANE
Par Candice O’Grady
Le soir où Alan Lane a pour la première fois entendu une allocution du révérend James Robinson, charismatique défenseur des droits civiques américains, le cours
de sa vie, de la vie de ses enfants et du travail de développement international au Canada a bifurqué.
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