I
Présenté par
Mme FATOU N’DIAYE DIOP
Octobre 2013
MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE BONNE
GOUVERNANCE DES RESSOURCES MARINES ET
COTIERES DANS UN CONTEXTE TRANSFRONTALIER :
CAS DE L’AIRE MARINE PROTEGEE DE SAINT-LOUIS AU
SENEGAL
I
RESUME
L’Aire marine protégée de Saint-Louis renferme beaucoup de potentialités non encore connues. Toutefois sa
bonne gestion peut procurer des opportunités profitables aux communautés. Elle dispose d’un plan de gestion
en cours d’exécution. Cette étude articulée sur la mise en place d’une stratégies de bonne gouvernance des
ressources marines et côtières dans un contexte transfrontalier, a pour objectif d’analyser le processus de
gestion de l’AMP/SL en proposant des orientations spécifiques en matière de gouvernance et de financement
durable.
Pour cela, des visites ont été effectuées sur le terrain, un guide d’entretien administré auprès de plusieurs
acteurs selon leur niveau d’implication. L’exploitation du plan de gestion, du plan d’affaire, de l’étude sur l’état de
référence ont aussi facilité la collecte des données. Notre méthodologie était basée sur l’analyse des matrices
des acteurs. Cette analyse nous a permis de déceler les performances et exigences de l’Aire Marine Protégée
de Saint Louis en matière de gouvernance partagée qui se résument globalement au renforcement de capacités
et à la participation des acteurs.
A travers cette méthodologie, nous avons constaté que la dynamique de gestion de l’Aire Marine Protégée de
Saint-Louis connait aujourd’hui des défaillances considérables qui contribuent fortement à la dégradation des
ressources halieutiques. Ces défaillances se manifestent à plusieurs niveaux. En effet, le déficit de financement,
le faible niveau de participation des acteurs constituent des contraintes majeures dans le processus de mise en
œuvre du plan de gestion de l’AMP, d’où la nécessité d’identifier des meilleures pratiques en matière de
gouvernance partagée et de financement durable afin d’assurer une gestion rationnelle de la biodiversité.
Les propositions sont corroborées par l’application de bonnes pratiques de gouvernance et des besoins de
financement durable pour l’AMP. Ces besoins qui sont identifiés et mieux reconnus à travers l’identification, la
classification et la valorisation des services offerts. Ainsi il est judicieux de se poser la question d’une politique
de conservation de la biodiversité pour un développement durable reposant sur des initiatives propres des
parties prenantes responsables, avec un minimum d’autonomie, des moyens de décisions et des responsabilités
bien partagées afin d’asseoir un modèle de gestion efficace.
Mots clefs : Aire Marine Protégée, gouvernance partagée, Saint-Louis, Sénégal, financement durable
II
ABSTRACT
The Marine Protected Area of St. Louis (MPA) contains a lot of potential not yet known. However, good
management can provide profitable opportunities for communities. It has a management plan which
implementation is ongoing. This study hinged on the analysis of the implementation of the Development and
Management Plan aims to analyze the St.Louis MPA management process by proposing specific guidance
about sustainable funding.
To this end, visits were made in the field, an interview guide administered to several stakeholders according to
their level of involvement. The use of the management plan, business plan and study on the reference status
facilitated data collection. Our methodology was based on the analysis of the stakeholders’ matrix. This analysis
allowed us to identify the performance and requirements of the Marine Protected Area of Saint Louis in terms of
shared governance summarized to capacity building and stakeholders’ participation.
Through this methodology, we found that the dynamic of the management of the Marine Protected Area of St.
Louis is currently undergoing significant failures that contribute significantly to the decline in halieutic resources.
These failures occur at several levels. In fact, the funding deficits, the low level of stakeholders’participation are
major constraints in the process of implementation of the MPA management plan. Hence there is a need to
identify best practices in terms of shared governance and sustainable funding to ensure rational management of
biodiversity.
The proposals are supported by the implementation of good governance practices and sustainable funding
needs for the MPA. These needs are identified and best recognized through the identification, classification and
valorization of services offered by the MPA. So it would be important to ask in the future the question about a
policy on biodiversity conservation for sustainable development based on good stakeholders’ initiatives, with a
minimum of autonomy, means of decisions and responsibilities well shared in order to put on place an effective
management model.
Keywords: Marine Protected Area, shared Governance, Saint-Louis, Senegal, sustainable funding governance
III
LISTE DES ACRONYMES
ADC : Agence de Développement Communal
AG: Assemblée Générale
AME : Accord Multilatéraux sur l’Environnement
AMP : Aire Marine Protégée
AP: Aire Protégée
ARD: Agence Régionale de Développement
ARSP: Agence Régionale de la Statistique et de la Prévision de Saint-Louis.
BI : Bureau d’Information des parcs m(Saint-Louis)
BM : Banque Mondiale
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CG : Comité de Gestion
CLGB : Comité Local de Gestion de la Biodiversité
CNUED : Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement
CR : Conseil Régional
CRODT : Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye
CSE : Centre de Suivi Ecologique
CSRP : Commission Sous-Régionale des Pêches
DPM : Direction des Pêches Maritimes
DPN : Direction des Parcs Nationaux
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FAED : Fond d’Appui pour l’Environnement et le Développement.
FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial
FENAGIE : Fédération Nationale des GIE du Sénégal
FENATRANS : Fédération National des Transformateurs
FFC : Fonds Fiduciaires pour la Conservation
FFOM : Forces Faiblesse Opportunités, Menaces
FIBA : Fondation Internationale du Banc d’Arguin
FSOA : Fondation des Savanes Ouest Africaines
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
GRN : Gestion des Ressources Naturelles
IRPS : Inspection Régionale des Pêches de Saint-Louis
ISE : Institut des Sciences de l’Environnement
ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
JME : Journée Mondiale de L’Environnement
IV
MAB : Man and Biosphery (programme sur l’homme et la biosphère).
OCB : Organisation Communautaire de Base
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PBSE: Paiements des Biens et Services Eco systémiques
PMF : Programme de Micro Financement
PNBA : Parc National du Banc d’Arguin
PNLB: Parc National de la Langue de Barbarie
PNOD : Parc National des Oiseaux du Djoudj
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PRCM : Programme Régional de Conservation Marine
RAPPAM : Rapid Assessment and Piriotization of Protected Areas Management (Evaluation Rapide et
établissement des Priorités de Gestion des Aires Protégées
RBTDFS : Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta de Fleuve Sénégal
REPAO : Réseau National sur les Politiques de Pêches en Afrique de l’Ouest
RGPH : Recensement Général de la Population Humaine
RSFG : Réserve Spéciale de Faune de Geumbeul
RSAN : Réserve Spéciale d’Avifaune du Ndiael
SL : Saint-Louis
SMDD : Sommet Mondial pour le Développement Durable
SRPSM : Service Régionale des Pêches et de la Surveillance Maritime
SWOT: Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats
UE: Union Européenne
UICN : Union Mondiale pour la Conservation de la Nature
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
USAID : United States Agency for International Development (Agence de Coopération pour
VCE : Valeur Commerciale Estimée
WAMPO: West African Marine Programme Office
WWF: World Wildlife Fund (Fonds Mondial pour la Nature)
ZCB : Zone Clée de Biodiversité
ZEE: Zone Economique Exclusive
V
TABLE DES MATIERES
RESUME ....................................................................................................................................................................... I
ABSTRACT .................................................................................................................................................................. II
LISTE DES ACRONYMES ......................................................................................................................................... III
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................................. V
INTRODUCTION .......................................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ............................................ 3
1.1. Le déficit de financement, un problème majeure pour la conservation de la biodiversité de l’Aire
Marine protégée de Saint-Louis ............................................................................................................................... 3
1.2. Revue de littérature ....................................................................................................................................... 4
1.3. Définition de quelques concepts ................................................................................................................ 6
1.4. Hypothèses de travail ................................................................................................................................... 8
1.5. Objectifs de l’étude ....................................................................................................................................... 8
1.6. Approche méthodologique .......................................................................................................................... 9
1.7. Limites de l’étude ........................................................................................................................................ 10
1.8. Présentation de la zone d’étude ................................................................................................................ 10
1.8.1. Statuts et importance................................................................................................................................... 11
1.8.2. Caractéristiques démographiques de la région de Saint-Louis ................................................................. 12
1.8.3. Caractéristiques environnementales de l’AMP/SL ..................................................................................... 12
1.8.3.1. Climat, température, vents................................................................................................................ 13
1.8.3.2. Habitats naturels ............................................................................................................................... 13
1.8.3.3. Ressources biologiques .................................................................................................................... 14
1.8.4. Caractéristiques socio-économiques ................................................................................................... 15
Pêche et autres activités associées ......................................................................................................... 15
Extraction de sel et de sable marin .......................................................................................................... 15
1.8.5. Autres activités socio-économiques ..................................................................................................... 15
Commerce ................................................................................................................................................. 16
Elevage ...................................................................................................................................................... 16
VI
Tourisme de vision .................................................................................................................................... 16
CHAPITRE 2 : DYNAMIQUE INSTITUTIONNELLE DE L’AMP/SL ...................................................................... 17
2.1. Généralités sur le cadre institutionnel de l’AMP/SL .............................................................................. 17
2.1.1. Conventions internationales ................................................................................................................. 17
2.1.2. Codes en vigueur .................................................................................................................................. 17
2.2. Cadre institutionnel de l’AMP/SL ............................................................................................................. 18
2.2.1. Organes de gestion ............................................................................................................................... 18
Comité de Gestion ..................................................................................................................................... 18
Assemblée Générale ................................................................................................................................. 19
Bureau ........................................................................................................................................................ 19
GIE « SUKALI» AMP/SL ........................................................................................................................... 19
2.2.2. Type de gouvernance ........................................................................................................................... 19
2.2.3. Mesures locales de gestion .................................................................................................................. 20
2.3. Dynamique des parties prenantes ............................................................................................................ 20
2.4. Analyse de la perception des parties prenantes .................................................................................... 21
2.5. Analyse du niveau de participation des parties prenantes de l’AMP/SL ............................................ 22
2.6. Rôle des parties prenantes ........................................................................................................................ 22
2.7. Quelques aspects du financement de l’AMP/SL ..................................................................................... 24
2.7.1. Budget de l’Etat ..................................................................................................................................... 24
2.7.2. ONG et autres partenaires de l’AMP/SL .............................................................................................. 25
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE
L’AMP/SL ................................................................................................................................................................... 27
3.1. Objectifs du plan d’aménagement et de gestion ................................................................................... 27
3.1.1. Activités réalisées .................................................................................................................................. 27
3.1.2. Activités non réalisées .......................................................................................................................... 28
3.2. Plan d’affaire ................................................................................................................................................ 29
3.2.1. Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL ............................................................................. 30
3.2.2. Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL ..................................................................... 30
3.3. Discussion sur les mécanismes de financement de l’AMP/SL ............................................................ 31
3.3.1. Les droits, taxes et redevances sur l’extraction des ressources de l’AMP......................................... 32
3.3.2. Promotion de l’écotourisme .................................................................................................................. 32
VII
3.3.3. Création d’un fond de développement de l’AMP/SL ............................................................................ 34
3.3.4. Partenariat public privé ......................................................................................................................... 34
3.3.5. Promotion de la coopération décentralisée .......................................................................................... 34
3.3.6. Paiements pour les biens et services éco systémiques ...................................................................... 35
3.4. Exploration et évaluation du potentiel de l’AMP/SL ............................................................................... 36
3.4.1. Etude sur l’état de référence ................................................................................................................. 36
3.4.2. Valorisation des biens et services de l’AMP/SL ................................................................................... 37
3.5. Engagements de l’Etat vis-à-vis des conventions sur les AMP ........................................................... 37
3.6. Analyse sur l’évaluation de l’efficacité de gestion de l’AMP/SL .......................................................... 38
3.7. Analyse critique de la gestion de L’AMP/SL ........................................................................................... 39
4.1. Présentation de la matrice FFOM .............................................................................................................. 40
4.2. Amélioration des cadres institutionnel politique, et réglementaire..................................................... 42
4.3. Révision des textes pour l’amélioration de la règlementation et le contrôle ..................................... 42
4.4. Renforcement de capacités ....................................................................................................................... 43
4.4.1. Elaboration d’un programme de renforcement de capacités .............................................................. 43
4.4.2. Redynamisation des parties prenantes ................................................................................................ 45
4.5. Encourager l’implication des collectivités locales ................................................................................. 45
4.5.1. Renforcement de l’information et la sensibilisation du public ............................................................. 45
4.5.2. Renforcement de la participation .......................................................................................................... 46
4.6. Mise en place d’une stratégie d’hégémonie organisationnelle ............................................................ 47
4.6.1. Promotion de l’éducation environnementale et la recherche scientifique .......................................... 49
4.6.2. Elaboration d’un plan de communication et de marketing .................................................................. 49
4.7. Recommandations ...................................................................................................................................... 52
CONCLUSION ........................................................................................................................................................... 55
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................................... 56
ANNEXES ................................................................................................................................................................... XI
ANNEXE 1 : CARTE DES AIRES PROTEGEES DU SENEGAL ............................................................................ XI
VIII
ANNEXE 2 : CARTE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE TRANSFRONTIERE DU DELTA DU FLEUVE
SENEGAL (RBTDFS) ................................................................................................................................................. XI
ANNEXE 3 : PRINCIPALES ESPECES EXISTANTES DANS L’AMP/SL ET PERIODE FREQUENCE ........... XIII
SOURCE : PAG AMP/SL, 2009 .............................................................................................................................. XIII
ANNEXE 4 : ZONE DE PECHE DE L’AMP DE SAINT-LOUIS ............................................................................. XIII
ANNEXE 5 : LISTING DES TAXONS RENCONTRES DANS L’AMP DE SAINT-LOUIS .................................. XIV
ANNEXE 6 : ETOILE DE LA GOUVERNANCE D’UNE AIRE PROTEGEE ......................................................... XV
ANNEXE 7 : MODELES SUR LA PROBLEMATIQUE DE GOUVERNANCE DE L’AMP/SL, ARBRE A
PROBLEME, ARBRE A OBJECTIFS. .................................................................................................................... XV
ANNEXE 8 : LEGISLATION SENEGALAISE EN MATIERE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT DES
RESSOURCES NATURELLES ................................................................................................................................ XII
ANNEXE 9 : CLICHES ............................................................................................................................................. XIII
ANNEXE 10 : GUIDE D’ENTRETIEN : ADRESSE AU CONSERVATEUR DE L’AMP/SL ET AU PRESIDENT
DU COMITE DE GESTION ..................................................................................................................................... XIV
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figures
Figure 1:Présentation de l’AMP de Saint-Louis ........................................................................................................ 11
Figure 2 : Dynamique des parties prenantes ............................................................................................................ 21
Figure 3 : Présentation et évolution des budgets alloués à l’AMP/SL de 2007à 2013 ........................................... 25
Figure 4: Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL entre (2011-2015) ................................................... 30
Figure 5 : Identification et analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL entre (2011-2015) ................. 31
Figure 6 : Poids totaux et nombre de taxons notés dans les sites de Saint-Louis ................................................. 36
Figure 7 : Analyse totale des Résultats de l’évaluation sur l’efficacité de gestion (RAPPAM) ............................. 38
Tableaux
IX
Tableau 1 : Activés réalisées ....................................................................................................................................... 9
Tableau 2 : Coordonnées géographique de l’AMP/SL ............................................................................................. 11
Tableau 3 : Caractéristiques des principaux lieux de pêche se trouvant dans l’AMP ............................................ 13
Tableau 4 : Matrice d’analyse des parties prenantes de l’AMP/SL ......................................................................... 22
Tableau 5 : Matrice d’analyse des conflits entre acteurs et usagers de la mer selon l’activité exercée............... 23
Tableau 6 : Présentation des activités réalisées dans la mise en œuvre du plan de gestion ............................... 27
Tableau 7 : Présentation des activités du plan de gestion non réalisées. .............................................................. 29
Tableau 8 : Programme de développement éco touristique .................................................................................... 33
Tableau 9 : Présentation des services offerts par l’AMP/SL .................................................................................... 36
Tableau 10 : Matrice d’analyse FFOM ...................................................................................................................... 40
Tableau 11 : Programme de renforcement de capacités des membres du CG (PAG) .......................................... 44
Tableau 12 : répartition des rôles responsabilités et tâches des membres du bureau exécutif ........................... 48
Tableau 13 : Plan de Communication et de marketing de l’AMP/SL ....................................................................... 51
1
INTRODUCTION
Suite à la dégradation des ressources halieutiques, l’Etat du Sénégal s’est engagé dans une politique de mise
en œuvre des programmes d’aménagement et de gestion des pêcheries. C’est ainsi qu’il a défini un plan
national d’actions et pris des options stratégiques à caractère spécifique pour la conservation de la biodiversité
dans les écosystèmes marins et côtiers, conformément aux dispositions des différentes conventions
internationales s’y afférentes. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du document légal de la Convention sur
la Diversité Biologique (CDB) et du cinquième congrès mondial sur les parcs naturels tenu à Durban en 2003,
où il fut recommandé que les Etats mettent l’accent sur la protection d’au moins 5% de leur espace marin. C’est
Ainsi que le Sénégal a créé 05 AMP par décret présidentiel1. Le processus de mise en place a été appuyé par l’ONG
World Wildlife Fund (WWF) African Marine Programme Office (WAMPO).
D’une superficie totale de 1030 km² (103 000 ha), ces AMP viennent renforcer le réseau d’aires protégées
existant au Sénégal depuis 1976 avec les Parcs Nationaux des îles de la Madeleine à Dakar et du Delta du
Saloum. Elles sont créées pour « conserver la biodiversité et les écosystèmes, améliorer la productivité de la
pêche dans la région et les retombées socio-économiques pour les communautés locales 2». Considérées
comme des outils de gestion, de conservation et du développement qui permettent de restaurer et de maintenir
les ressources marines et côtières, elles contribuent efficacement à la gestion durable de la pêche et constituent
aussi des sources de richesse d’une grande valeur économique, scientifique, culture lle et récréative pour les
communautés.
L’Aire Marine Protégée de Saint-Louis, de par sa position éco-géographique constitue un véritable pôle de
développement économique pour la région. A ce titre elle représente un espoir immense et assurément un
moyen efficace de conservation et de régénération des ressources marines et côtières. Afin de mieux renforcer
leur régime de gestion, des plans de gestion, des plans d’affaire et des études sur l’état de référence ont été
élaborés. Cependant, pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses objectifs, et de jouer son véritable rôle, la
question du financement durable mérite d’être traitée et soutenue pour consolider le maintien de ses
écosystèmes fragiles car l’existence de ces milieux, des diversités culturelle et naturelle doivent se renforcer
mutuellement du fait qu’ elle fournit à son tour des opportunités en matière d’écotourisme, d’artisanat local,
d’éducation environnementale, de recherche scientifique et d’autres activités génératrices de revenus toujours
profitables aux communautés. Le financement de l’AMP/SL n’a pas suivi son rythme d’expansion, car il connait
aujourd’hui un déficit énorme traduisant une insuffisance des nécessités de gestion de base tels que le
carburant, l’entretien des véhicules... A ceux là, il s’y ajoute une insuffisance notoire des investissements qui
contribue aussi à une dégradation progressive des ressources biologiques.
1 Décret portant création d’Aires Marines Protégées au Sénégal : AMP Saint-Louis, AMP Cayar, AMP Joal, AMP Abéné.
2 Rapport de présentation du règlement intérieur de l’AMP/SL
2
C’est dans l’optique de contribuer à l’identification des mécanismes de financement durable pour la promotion
d’un modèle de gestion efficace et efficiente de l’AMP/SL que ce thème à été choisi. En effet, l’ampleur de a
problèmatique de la gestion de l’AMP/SL a motivé le choix d’une telle thématique axée sur « la mise en place
d’une stratégie de bonne gouvernance des ressources marines et côtières dans un contexte transfrontalier : cas
de l’Aire Marine protègée de Saint-Louis au Sénégal. Cette étude aborde dans un premier temps une
présentation du cadre théorique et de la zone d’étude, ensuite une analyse de la dynamique institutionnelle de
l’AMP donne des aspects sur le mode de gouvernance en cours. Ceci va nous permettre de faire une analyse
sur la mise en œuvre du Plan d’Aménagement et de Gestion pour en finir avec l’analyse SWOT qui définit des
orientations traduisant des options stratégiques relatives à une meilleure gouvernance et au financement
durable de l’AMP/SL.
3
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Cette première étape donne une vue d’ensemble sur le cadre théorique et la présentation de la zone d’étude. En
effet, dans le contexte de rareté des ressources de la biodiversité marine et côtière, il serait impérieux de
s’intéresser sur l’origine des problèmes liés à la dégradation des écosystèmes.
1.1. Problèmatique de la gestion des ressources Marines et côtières de l’Aire Marine
protégée de Saint-Louis
Les politiques et stratégies de gestion appliquées à l’AMP/SL depuis sa création jusqu’à nos jours, ont donné
lieu à de réels progrès qui ont cependant connus des limites comme dans le cas des Aires Protégées
Terrestres. Toutefois il est important d’étudier leur évolution, de voir les défaillances, car les menaces se
multiplient de plus en plus.
Les paramètres représentant encore aujourd’hui un obstacle au développement d’une bonne pratique de
gouvernance des AMP se manifestent par une inadéquation entre le cadre juridique et les réalités du terrain en
ce qui concerne l’utilisation rationnelle des ressources. Ce qui traduit un manque de respect accru des lois et
règlements en vigueur. En outre Il se pose aussi de nombreux problèmes relatifs à l’absence de capacités de
mobilisation des ressources financières. Cette situation annihile les efforts de suivi et d’évaluation des
politiques de gestion des ressources marines et côtières.
Dans cette même dynamique, «L’UICN révèle que 80% des Aires Marines Protégées ne disposent pas de
moyens humains et matériels suffisants pour mettre en œuvre de réelles mesures de gestion et de conservation,
c'est-à-dire, la réglementation des activités de réduction des pollutions, la surveillance , l’accueil et l’information
du public. La situation des AMP est critique, si le rythme de gestion continue ainsi les ressources continuent à
être exploitées» (SRAMP, 2011)
En effet, « Les estimations récentes indiquent un déficit de financement total annuel pour les aires protégées
existantes de 1-1,7 milliard de dollars US, suivant les auteurs (équivalent à environ 770.000.000-1,3 milliard
d’euros). Le World Conservation Monitoring Centre a calculé que moins de 1 milliard de dollars US (environ 770
millions d’euros) par an est consacré à la gestion d’aires protégées dans les pays en voie de développement »
(joyeux C., al, 2010).
Les mécanismes de financement s’expliquent à deux niveaux : les moyens traditionnels de financement tels
que les budgets gouvernementaux qui demeurent essentiels pour le financement de base. D’autres part,
dépenses habituelles attribuées au fonctionnement des aires protégées sont inadaptées et ne permettent pas
de répondre aux besoins du site pour l’atteinte d’objectifs internationaux de conservation de la biodiversité.
Cependant, pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses objectifs de conservation et de jouer son véritable rôle
de développement durable au profit des communautés, la question de gouvernance mérite d’être définie pour
4
essayer de trouver et d’appliquer des solutions afin de prétendre à un modèle de gestion adapté et répondant à
ses objectifs de création.
En effet Les niveaux de réalisation très différents, en matière de procédures de décentralisation et de
réglementation, les modalités spécifiques et inadéquates de mise en place des structures locales de gestion qui
limitent le niveau d’implication des parties prenantes directement concernées, les modalités sensiblement
différentes et parfois inappropriées de résolution des conflits, le faible pouvoir de décision des acteurs et l’excès
d’autorité des agents de l’Etat, le déficit de financement pour la mise en œuvre des PAG et Plan d’affaire sont
autant de contraintes qui rendent inefficace la gouvernance au niveau de l’AMP/SL.
Ainsi quelques questions sont posées à l’issu de cette étude. Il s’agit de voir : comment améliorer la
gouvernance pour assurer une meilleure conservation de la biodiversité et un financement durable ? A celles-là,
il en découle des questions secondaires : Quels peuvent être les rôles des acteurs pour une gestion efficace et
efficiente de l’AMP/SL ? Quelles stratégies adoptées pour en assurer une pérennisation financière ?
1.2. Revue de littérature
En matière de Conservation de la biodiversité marine et côtière, des initiatives sont de plus en plus fédérées à
contribuer à l’élaboration et à la mise en place d’une stratégie Ouest Africaine pour les AMP. Cette stratégie
représente une opportunité pour définir avec tous les acteurs concernés de la région, une vision commune, qui
répond aux besoins futurs des sociétés et aux défis du développement de pays côtiers Ouest Africains. « Elle
s’attachera à promouvoir le maintien de la zone côtière comme espace d’intérêt stratégique pour le
développement », (SRAMP Afrique de l’Ouest, 2011).
Dans cette même dynamique, l’existence de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP) créée en 1989
constitue un acquis considérable en matière de développement du secteur de la pêche au Sénégal et dans la
sous-région. Au nombre des initiatives, on peut citer la création du Réseau des Aires Marines Protégées en
Afrique de l’Ouest (RAMPAO) qui existe depuis le 15 Avril 2007 dont une des réalisations majeures est l’
intégration de15 AMP de 04 pays dont, le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée Bissau et la Gambie. Ce réseau a
pour objectif « d'assurer, à l’échelle de l’écorégion marine de l’Afrique de l’Ouest le maintien d’un ensemble
cohérent d’habitats critiques nécessaires au fonctionnement dynamique des processus écologiques
indispensables à la régénération des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité au service des
sociétés (Rampao, 2007).
Accordant le besoin urgent d'agir, l'Assemblée générale des Nations Unies a également déclaré 2011 - 2020 la
décennie des Nations unies pour la biodiversité. Ainsi un nouveau plan stratégique pour la biodiversité a été
adopté par les Parties à la Convention sur la Diversité Biologique en Octobre 2010 traduisant aussi un nouveau
cadre général qui vise à « vivre en harmonie avec la nature » ce qui prétend se renforcer à travers certaines
initiatives de l’Etat. Mais l’intervention de l’Etat et des partenaires se limitent souvent à la mise en place d’un
5
cadre institutionnel incitatif à la moindre participation des acteurs et d’un accompagnement financier limité. Alors
la question majeure telle que soulevée par l’UICN à Durban est de savoir « comment construire un avenir
financier sûr capable de renforcer le système de gestion de ces AMP par le renforcement et la mise en place de
mécanismes de financement durables » (rapport de Geelong 2005).
De nos jours, la mise en place des mécanismes de financement durable n’en est qu’à ses débuts. Selon
Joyeux, « il n’y a donc pas encore de bases importantes d’expérience, ni de projets pilotes en cours qui
peuvent offrir des leçons spécifiques pour les AMP. Néanmoins, on peut s’attendre à une croissance d’activité
de la part des bailleurs et des ONG internationales dans ce domaine ». Dans cette même dynamique il faut
ajouter que « Les mécanismes financiers novateurs pour les Aires protégées sont explorés en permanence en
vue de renforcer, étendre et pérenniser leur financement. 3»
Le mode de gouvernance a abouti à l’introduction d’une gestion participative impliquant plusieurs acteurs ayant
des intérêts divergents. Des réflexions sur le transfert des compétences des services administratifs vers les
communautés ont été introduites à travers la dynamique de la décentralisation. La gestion des ressources
naturelles demeure en grande partie contrôlée par les services étatiques, et les populations locales sont
censées les accompagner dans le processus. Conscient de l’importance de la participation des communautés
locales à la gestion des AMP, le WWF a accompagné le processus de mise en place et le fonctionnement d’un
comité de gestion regroupant plusieurs parties prenantes. Ce comité assure les activités de gestion de l’AMP
sous l’encadrement des services techniques de la nouvelle Direction des Aires marines Protégées
Communautaires (DAMPC), de la DPN, du service des pêches.
Les écosystèmes marins et côtiers possèdent d’énormes potentialités qui contribuent à assurer les besoins de
survie des populations environnantes. La pêche y joue un rôle important sur le plan socio-économique. Elle
assure l’approvisionnement des populations en protéines animales et constituent pour elle une source d’emploi.
Selon le rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal publié en 2010, l’économie nationale est globalement
appuyée par la pêche, l’agriculture, l’élevage et le commerce. La pêche constitue l’activité principale avec 65
000 pêcheurs (soit 5,5% des actifs). Elle génère « plus de 220 000 emplois indirects soit 15% de la population
active. Elle est essentiellement artisanale et assure 87% des débarquements4 ». Ce constat corrobore les
résultats obtenus montrant sa forte contribution à l’économie Sénégalaise et à l’échelle de l’Afrique qui
signalent que le Sénégal constitue la 3ème puissance en ressource halieutique après l’Afrique du Sud et le
Maroc (FAO 2010).
Cependant le secteur de la pêche traverse aujourd’hui une crise qui s’explique d’une part par l’utilisation
abusive et incontrôlée du milieu marin et côtier, d’autre part, les effets des changements climatiques qui
s’accentuent de plus en plus et favorisent la dégradation des habitats naturels. Ces phénomènes se
3 B.lausche et F Burhenne (2012) : Lignes directrices pour la Législation des Aires protégées .Gland, Suisse p 225 ,
4 Source : Rapport sur l’état de l’environnement 62p
6
développent progressivement et ont pour conséquence la diminution progressive des ressources impactant la
survie des communautés côtières et des rendements.
C’est ainsi que, des politiques et stratégies nationales ont été développées et appliquées dans une optique de
production, d’investissements, de renforcement des capacités et de mise en œuvre d’activités structurantes.
Ces politiques et stratégies participent à la mise en œuvre de résolutions des Accords Multilatéraux
Environnementaux (AME) reconnaissant le concept d’Aire Marine Protégée (AMP) qui a été généralisé par la
Convention sur la Diversité Biologique (CDB), recommandant de «protéger par des mesures spécifiques les
zones marines et côtières particulièrement menacées». Plusieurs autres conventions environnementales
régionales pour la protection de l'environnement marin dont notamment OSPAR5 et la Convention de
Barcelone6, préconisent la création de telles zones de protection.
Ces instruments techniques soutiennent et donnent l’opportunité au Sénégal d’appliquer les 5 éléments de
l’Accord de Durban7 (UICN, 2003) qui concerne d’abord la « liaison avec les programmes de développement
international et de la diversité biologique, ensuite l’expansion, la sauvegarde et renforcement du réseau,
l’intégration dans les programmes, les politiques et l’attribution des ressources ; l’intégration des droits, des
intérêts et des aspirations des femmes, des jeunes génération et des populations autochtones et enfin
l’augmentation des incidences positives des flux financiers et réduction de leurs incidences négatives » (Durban
2003).
L’évolution rapide des activités humaines et le manque de planification et de concertation intersectorielle, ont
conduit à une dégradation rapide des milieux, de certains habitats sensibles (diminution des mangroves, érosion
côtière, pollutions diverses…) et des ressources. Cette situation induit une aggravation de la pauvreté des
communautés, laquelle entraîne à son tour, faute d’alternatives, des modes d’exploitation non durables des
pêcheries. Les méthodes classiques de gestion des ressources naturelles et des écosystèmes marins et côtiers,
n’ont pas permis dans la plupart des cas, de réaliser un compromis entre les besoins de leur conservation et
ceux de leur exploitation.
1.3. Définition de quelques concepts
Aire Marine Protégée (AMP)
L’UICN donne la définition la plus large puisqu’elle définit une AMP comme : « tout espace intertidal ou infratidal
ainsi que ses eaux sous-jacentes, sa flore, sa faune et ses ressources historiques et culturelles que la loi ou
d'autres moyens efficaces ont mis en réserve pour protéger en tout ou en partie le milieu ainsi délimité ». Mais
cette vocation première, que nous pourrions qualifier de "contemplative", était le fruit d'une représentation
scientifique assez fragmentaire de la gestion de la nature, largement dépassée de nos jours (Cazalet B., 2005).
5 OSPAR : Oslo-Paris Convention signée le 22 septembre 1992 sur la préservation du milieu marin à Oslo une ville norvégienne et à Paris d’où l’appellation OSPAR 6 Convention de Barcelone entrée en vigueur le 31 Octobre 1922 7 Ville Sud-Africaine ayant abrité en 2003, le Vème Congrès Mondiale sur les parcs
7
Dès les années 1990, des notions de durabilité et de gouvernance vont intégrer de nouvelles priorités dans les
objectifs des AMP et les conditions de leur mise en œuvre, notamment à travers une démarche participa tive qui
implique les populations locales.
Gouvernance d’une aire marine protégée
La gouvernance d’une aire marine protégée a trait à des questions de pouvoir, de relations avec les principaux
acteurs, de responsabilité et de prise de décision. D’un point de vue pratique, on peut la comprendre en posant
la question qui prend la décision ? C’est une « interaction entre les structures, les processus et les traditions qui
déterminent l’exercice de l’autorité, la répartition des responsabilités, la prise des décisions, et l’implication des
citoyens et d’autres acteurs.
La Commission Mondiale des Aires Protégées (CMAP) définit la gouvernance selon deux dimensions : l’une
d’entre elles porte sur les mécanismes de prise de décisions, ou la qualité de gouvernance, appelée
aussi «bonne gouvernance». L’autre concerne les personnes ou les organes de décisions, indépendamment
des mécanismes appliqués. Ce second voler, à savoir qui est décisionnaire, détermine le mécanisme ou le type
de gouvernance définissant des responsabilités de gestion d’une aire protégée. (B.lausche et al : Lignes
directrices pour la Législation des Aires protégées 83 pp)
Biodiversité
La diversité biologique ou biodiversité se définit comme « la variété et la variabilité des organismes vivants
de la planète et leurs interactions. Elle englobe de ce fait, tous les niveaux d’expression de la variation des
êtres vivants, des gênes aux écosystèmes en passant par les espèces et les communautés »(Konaté et
Linsenmair, 2010p. 14)
Financement durable
Le financement durable selon Brigitte C.D (2008) se définit comme : des ressources suffisantes et stables à
long terme une gestion effective ou «équitable» et le partage des bénéfices et une combinaison diversifiée de
mécanismes et sources de revenus. De nos jours, différents mécanismes de financement durable pour la
conservation et la gestion durable de la biodiversité sont utilisés à travers le monde.
Gouvernance partagée ou Cogestion dans la gestion de l’AMP/SL
D’après le congrès mondial des AMP tenu à Geelong (Australie) en 2005 la cogestion est définie comme:
«Un mode de gouvernance d’une zone protégée où différents partenaires négocient, définissent et garantissent
entre eux le partage des fonctions, des droits, des bénéfices tirés et des responsabilités à propos de la zone
concernée et de ses ressources naturelles». La gestion participative qui se développe à travers un processus de
négociation et d’apprentissage par l’action des ressources, est fondée sur un partage des responsabilités, des
pouvoirs et des compétences avec les communautés locales.
8
Parties prenantes
Ce concept vient de la terminologie anglaise «stakeholders» qui signifie parties prenantes. Il s’agit des
communautés, des entités publiques ou privés, des groupes ou des individus impliqués de prés ou de loin dans
la gouvernance et la gestion de l’AMP. On distinguera :
Parties prenantes directes: acteurs dont l’activité est directement liée à l’usage de la ressource; ce
sont les pêcheurs, les transformateurs, les ostréiculteurs, les mareyeurs, les exploitants de coquillage,
les associations de protection de l’environnement marin et côtier (PAG AMP/SL, 2009)
Parties prenantes indirectes : entités publiques ou privées qui appuient l’AMP. Ce sont les services
techniques, les ONG, la Mairie, les hôteliers, les chefs coutumiers et religieux, les leaders d’opinion, les
chefs de quartiers, les radios partenaires ((PAG AMP/SL, 2009).
Acteurs passifs: selon le contexte de l’AMP, les acteurs passifs constituent une couche
essentiellement composée de vendeurs de glace, de charretiers, de charpentiers, de touristes et de
vendeurs de d’articles ou produits de pêche. Par conséquent, les activités qu’ils mènent n’ont pas de
lien directs avec le processus de création de l’AMP/SL jusqu’à l’état actuel.
Acteurs actifs :
Les acteurs actifs sont généralement ceux qui sont directement influencés ou concernés par le processus
de création de l’AMP/SL, de l’initiative, à la mise en place, jusqu’aujourd’hui, du fait de leur forte implication,
de leur dépendance socio-économique à travers la pêche ou toute autres activités connexes. En général, ils
sont représentés sous forme d’organisations publiques, privées ou para publiques parmi les quelles on peut
citer des organisations socioprofessionnelles de pêches, les services étatiques déconcentrés (DAMPC,
DPN).
1.4. Hypothèse de travail
L’AMP/SL joue un rôle particulier en ce qui concerne la régénération de la ressource. Elle doit être un facteur de
changement du point de vu de la gestion et développer des mécanismes de financement durable pour atteindre
ses objectifs. Pour se faire, elle doit asseoir un modèle de développement conformément aux objectifs d’Aïchi8
qui définissent des orientations allant dans le but d’une meilleure conservation de la biodiversité. Pour mener à
bien cette étude une hypothèse de travail est définie et libellée comme suit :
Le faible niveau de participation des parties prenantes entrave gestion de l’AMP/SL
1.5. Objectifs de l’étude
En nous inspirant de cette thématique de recherche, nous nous sommes fixés des objectifs présentés ci-
dessous:
8 Objectifs d’Aîchi à travers le plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020: « vivre en harmonie avec la nature) Aïchi ville japonaise ayant abrité la COP de 2012.
9
L’objectif général est d’analyser le processus de gestion de l’AMP/SL, en proposant des bonnes pratiques en
terme de gouvernance et de financement durable.
A travers cet objectif général, il en découle des objectifs spécifiques énumérés ci après:
1. faire un diagnostic sur la gestion de l’AMP en identifiant les forces, les faiblesses, les opportunités et
menaces,
2. Identifier les acteurs et Analyser leurs rôles dans le processus de gestion de l’AMP/SL,
3. analyser la dynamique d’exécution du plan d’aménagement et de gestion,
4. identifier des mécanismes de financement durable pour l’AMP/SL avec des stratégies de gouvernance
appropriées, tout en analysant les options possibles.
1.6. Approche méthodologique
Cette partie a été la première étape de notre travail de recherche. Elle s’est articulée à partir de l’expérience
professionnelle acquise en terme de gestion des AMP sous la tutelle de la Direction des Parcs Nationaux au
Sénégal. Ainsi pour mener à bien cette étude, une méthodologie a été adoptée complétant les connaissances
déjà acquises. Ainsi, un certain nombre d’activités ont été déroulées et présentées ci-dessous:
Tableau 1 : Activés réalisées
N° Activités Outils/méthodes/ techniques Observations
1 une recherche bibliographique et
documentation
Exploitation d’ouvrages, de rapports, des
mémoires, documents administratifs,
consultation de sites ayant trait à la
thématique
Consultation au niveau du CNF,
UCAD, AMP, BI, SRP, DPN,
DAMPC
2 Tenue de séances d’entretien Guide d’entretien, questionnaires, focus
group, interviews semi-structurés.
Personnes contactées dont la
plupart est membre d’OSP
3 Tenue d’un focus groupe Guide, définissant cinq thématiques
majeures citées en annexe, calendrier
saisonnier
13 OSP de pêches représentées
4 Caractériser et Présenter la zone d’étude
en question
Sorties de terrains (3 sorties), carte du terroir
carte sociale, cartographie, relevés GPS,
photographie, diagramme de venn, calendrier
saisonnier des activités…
Une sortie au niveau du site et
les deux autres à l’endroit des
acteurs
5 Traitement des informations Analyse de la Matrice Swot et la matrice
d’analyse des acteurs, élaboration d’un
modèle (mind mapping) sur la thématique,
arbre à problème et arbre à objectif.
Exploitation des données
6 Rédaction finale Traitement de textes avec Microsotf Word et
excel.
Sous la supervision du directeur
de mémoire
10
1.7. Limites de l’étude
La véritable porte d’entrée de l’analyse a été l’examen de la mise en œuvre de activités du PAG avec un focus
sur l’analyse de la participation des diverses parties prenantes aux activités de ce PAG.
L’étude s’est déroulée à Saint-Louis, elle concerne l’AMP. Elle prend en compte plusieurs des interrelations qui
existent entre les différents acteurs s’activant autour du site dans un secteur très complexe de par les origines et
cultures, leur mode d’organisation et de vie et la diversité des techniques d’exploitation des ressources utilisées.
En conséquence, pour certains groupes d’acteurs concernés par nos investigations, il a été difficile de les
approcher et de rassembler des informations compte tenu du caractère informel de leur domaine d’activité.
Cette situation a eu pour conséquence une restriction majeure dans la collecte d’informations.
Une autre contrainte de taille est celle de la relative nouveauté dans le contenu de la recherche s’articulant sur
les mécanisme de financement durable, qui semble être sous les feux de la rampe. Enfin la difficulté de mener
une analyse plus approfondie relative à l’estimation de la valeur économique des biens et services de l’AMP.
Cette partie a permis de bien appréhender cette étude, de définir et d’adopter une démarche en adéquation
avec les objectifs prédéfinis.
1.8. Présentation de la zone d’étude
Notre zone d’étude concerne le département de Saint-Louis, situé dans la région du Fleuve. IL appartient à la
frange septentrionale de la zone sahélienne et se situe à la lisière du désert. Il appartient à la zone de transition
de la Réserve de Biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve Sénégal (RBTDFS). L’AMP est d’une grande
importance car il regorge beaucoup de potentialités de par ses caractéristiques physico-géographiques,
démographiques, écologiques, environnementales, et socio-économiques.
Elle est située dans le département de Saint-Louis, sur la façade maritime de la Communauté Rurale de
Gandon (limite Est de l’AMP), dans la communauté rurale de Ndièbène Gandiol, et longe la Langue de Barbarie
entre l’ancienne embouchure du fleuve Sénégal et le quartier pêcheur de Guet-Ndar. Elle a été créée par Décret
présidentiel n° 2004-1408 du 04 novembre 2004.Sur une superficie 496 km² (49 600 ha), l’AMP est à cheval
entre la communauté rurale de Ndièbène Gandiol et la commune de Saint Louis.
11
Tableau 2 : Coordonnées géographique de l’AMP/SL
(Source : Décret portant création d’Aires Marines Protégées)
Figure 1:Présentation de l’AMP de Saint-Louis (Source : AMP Saint louis-PAG 2009)
1.8.1. Statuts et importance
L’AMP de Saint-Louis est d’une importance capitale. Sa position stratégique lui confère un statut particulier.
Classification selon les Catégories de l’UICN
Pour rendre plus efficace la gestion des Aires Protégées, l’UICN à initiée depuis 1994 un système de catégorie
des aires protégées s’articulant sur 07 volets avec une définition claire des objectifs. Ainsi, ce procédé constitue
une bonne pratique car d’une part, il permet de gérer le site selon ses objectifs de conservation, de maitriser les
différentes interactions qui s’y posent très souvent entre les AP et les populations et d’autre part, de protéger les
différentes écosystèmes et les services qu’ils offrent . En effet l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis intègre la
Zones de relevés Positions sur terre Positions en mer
Coordonnées Latitudes Longitudes Latitudes Longitudes
1 15°58'.5 N 16°31'.5 W 15°58'.5 N 16°48'.5 W
2 15°50'.0 N 16°31'.5 W 15°50'.0 N 16°48'.5 W
12
catégorie VI qui s’identifie par l’utilisation durable des ressources naturelles. Les Ob jectifs de gestion se
résument à la préservation des écosystèmes et des habitats.
AMP/SL, Aire Centrale dans la Réserve de Biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve Sénégal.
L’Aire Marine Protégée de Saint-Louis constitue une aire centrale dans la RBTDFS. En effet, cette Réserve de
biosphère est créée depuis 2005 et couvre une superficie de 641.768 km2. Homologuée par le bureau du
programme MAB de l’UNESCO depuis 2007, elle abrite deux sites du patrimoine mondial dont la ville de Saint
Louis et 03 sites Ramsar (cf annexe). Compte tenu de ses trois fonctions complémentaires répondant à la
conservation et au développement, elle regroupe une aire centrale, une zone de transition et une zone tampon.
Regroupant une mosaïque d’écosystèmes du Delta et des côtes formant la frontière entre le Sénégal et la
République Islamique de Mauritanie, le Delta du Fleuve Sénégal constitue un des grands sanctuaires de
l’Afrique de l’Ouest pour les oiseaux migrateurs du paléarctique occidentale, deuxième réserve de biosphère
transfrontière d’Afrique.
Intégration dans le Réseau des Aires Marines Protégées d’Afrique de l’Ouest
Depuis 2012 l’AMP est membre dans le Réseau des Aires Marines Protégées d’Afrique de l’Ouest. Elle a
intégrée ce réseau qui a pour mission à l’échelle de l’écorégion marine, d’assurer le maintien d’un ensemble
d’habitats critiques indispensable à la conservation de la biodiversité au service des sociétés. Ce réseau a été
créé en 2007 conformément aux recommandations de la CDB en vu de rendre fonctionnelle et opérationnelle
des AMP de la région pour promouvoir une bonne gestion des ressources naturelles et le développement socio-
économique.
1.8.2. Caractéristiques démographiques de la région de Saint-Louis
La Langue de Barbarie est caractérisée par une présence humaine appartenant à la communauté des pêcheurs
de Guet-Ndar, pionnière de la pêche artisanale maritime. Selon les résultats du recensement général de la
population et de l’habitat (RGPH) de 2002, la population de la région de Saint‐Louis était estimée à 695 720
habitants. Le taux de croissance entre 1976 et 1988 est passé de 2,1 % à 3,2 % entre 1988 et 20029 .
Aujourd’hui, la population est estimée à 799 105 habitants. Les femmes représentent 51,38 % au niveau
régional. Les projections à l’horizon 2010 et 2020, sur la base du taux actuel de croissance donne un important
taux d’habitants qui accélère de façon notoire l’urbanisation.
1.8.3. Caractéristiques environnementales de l’AMP/SL
L’AMP/SL présente des caractéristiques environnementales très diversifiées.
9 Données de l’agence régionale de la Statistique et de la Prévision
13
1.8.3.1. Climat, température, vents
Le climat de Saint-Louis est de type sahélien, .deux saisons principales marquent le régime climatique: une
saison sèche marquée par une circulation de l’alizé et une saison des pluies. L'évolution des températures
maximales moyennes mensuelles est bimodale ; tandis que celle des températures minimales mensuelles et
unimodale. La température joue un rôle important dans les processus physiques, chimiques et biologiques, de
même qu’elle conditionne beaucoup d’activités humaines dans le processus de changement des cycles
biologiques.
Les températures au niveau de Saint-Louis sont fortement modérées par l’influence de la mer et des alizés
maritimes. L'amplitude thermique diurne moyenne est peu élevée avec une moyenne annuelle de 11,2 ° C. Son
évolution est unimodale avec un maximum en février : 15,2°C et un minimum en juillet : 6,2°C. La température
moyenne annuelle connaît une évolution bimodale. L’exploitation des données reçues ont abouti à la
représentation graphique en annexe 1.
1.8.3.2. Habitats naturels
Le zonage participatif effectué en 2007 a permis d’identifier de zones précises de pêche qui constituent de
refuge, de frai et de croissance d’alevins principalement d’espèces démersales et benthiques10. Toute l’activité
de pêche à l’intérieur de l’AMP se fait autour de « Xerwu reywi11 », zone de prédilection des poseurs de filets
dormants du fait de sa richesse en poisson favorisée par la présence de roches (rapport de zonage participatif,
2007). Ce choix est fait à partir du zonage participatif réalisé conjointement avec la Direction des Parcs
Nationaux à cette période en collaboration avec le Service des Pêches, les membres du comité de gestion et
quelques personnes ressources avec l’appui technique et financier du WWF. Les modalités d’accès à ces zones
de pêche et l’identification d’autres opportunités ou d’habitats restent à définir (PAG AMP/SL)
Tableau 3 : Caractéristiques des principaux lieux de pêche se trouvant dans l’AMP
POINTS LATITUDES LONGITUDES PROFONDEURS SAISONS ESPECES ENGINS DE
PECHE
AMP 15o.50’. 0 N 16o.31’. 5 W 10 à 81m Toute l’année
Thiof, Tonone, Langouste, Sompatt, Koc, Badeche, Sik, Siket Mbao, Cigal
Filets dormants, Ligne, Palangre, filets dérivants de surface
15o. 58. 5 N 16o.48’. 5 W
Xer wureywi 15o.58’. 07 N 16o.33’.07 W 19m Intense de janv à mai
Xeru Guent 15o.57’. 30 N 16o.33’. 0 W 11m Intense d’avril à juin
Boutourail 15o.55’. 0 N 16o.32’. 0 W 12m
Bossyi 15o.53’. 0 N 16o.32’. 0 W 7m Intense de juin à août
Embouchure 15o.57’. 2 N 15o.30’.07 W
(Source : PAG AMP/SL 2010 d’après un zonage participatif effectué en 2007)
10 Espèces qui vivent en étroite relation avec le fond des eaux 11
Nom wolof accordé à un lieu de pêche le plus utilisé dans l’AMP/Sl
14
1.8.3.3. Ressources biologiques
Les ressources biologiques de l’AMP/SL sont très diversifiées et importantes, lui confèrant son potentiel socio-
économique. Il s’agit de :
Ressources halieutiques
- Les invertébrés marins jouent un rôle important dans la dynamique du réseau alimentaire des espèces
marines, assurant le relais entre les producteurs primaires (chlorophylliens) et les consommateurs
supérieurs.
- Les poissons : la principale ressource exploitée avec une prédominance de pélagiques comme la
sardinelle. Par contre il est constaté une forte diminution des stocks d’espèces démersales côtières du
fait d’une surpêche liée à leur haute valeur commerciale, les espèces démersales côtières : Il s’agit de
la communauté à Sciaénidae, la communauté à Sparidae, la communauté du rebord du plateau. Les
statistiques de l’inspection régionale des pêches montrent que le mérou et le pagre sont en danger
critique.
Mammifères marins : Il s’agit principalement de
- la baleine, du dauphin souffleur (Turciops truncatus) et le phoque moine (Monachus monachus).
Ces espèces sont classées par l’UICN comme « vulnérables » et menacés d’extinction ;
- les tortues marines avec notamment, la tortue verte (Chelonia mydas), espèce herbivore qui
semble être la plus observée, la tortue à écailles imbriquées (Erethmochelis imbricata) se rencontre
généralement dans les eaux peu profondes ; la tortue luth (Dermochelys coriacea) est une espèce
de haute mer qui ne se rapproche de la côte que tous les deux ans pour les besoins de la ponte,
Lepidochelys olivacea et Lepidochelys kempii, sont les espèces les moins fréquentes à observer.
Classées sur la liste rouge de l’UICN, ces espèces font l’objet d’une protection intégrale.
Avifaune
L’AMP de Saint-Louis renferme de toute évidence des couloirs de passage des oiseaux migrateurs qui transitent
par Saint-Louis, entre le PNLB et le PNOD. Ainsi un dénombrement annuel d’oiseux d’eau s’effectue tous les 15
janvier dans ces sites et autres refuges de la RBTDFS par la DPN en collaboration avec la DAMPC, les eaux et
forêts et Wetlands International. L’avifaune présente une importante distribution avec l’existence d’ardéidae, de
l’aridae à travers une formation de banc de sable survenue suite à l’installation du canal de délestage depuis
2003.
Flore
La flore de l’AMP est caractérisée par une vaste étendue de vasières où se développent des herbiers dominés
par les zostères (Zostera noltii) et les cymodocées qui présentent un réseau alimentaire complexe. De façon
générale, la productivité primaire phytoplanctonique et celle du complexe herbier- épiphyte au large de Saint-
Louis sont encore mal connues et méritent d’être mieux quantifiées grâce à des études scientifiques et de suivis
écologiques réguliers en fonction des saisons.
15
1.8.4. Caractéristiques socio-économiques
Le contexte socio-économique de Saint-Louis en général, celui de la Langue de Barbarie en particulier est
fortement marqué par la présence de l’océan qui conditionne quasiment l’ensemble des activités de ce cordon
littoral. La pêche constitue l’activité dominante dans la zone.
Pêche et autres activités associées
La pêche représente une importante occupation de la population saint-louisienne au niveau du Fleuve et de la
mer. En effet, elle constitue un fief pour les habitants de la Langue de Barbarie12. La diversité des rapports de
production ressort de celles des engins et des combinaisons de moyens de production mis en œuvre. Les
formes de coopération et de partage du produit sont spécifiques au type de pêche. Caractérisés par une
disparité liée au coût du matériel, plusieurs types de pêches sont pratiqués à Saint-Louis : pêche à la senne
tournante et coulissante, pêche aux filets dormants de fond, pêche aux filets dérivants, la pêche industrielle. La
pêche à la ligne reste aussi une activité phare. Au regard de ces potentialités diverses, d’autres activités
connexes y sont associées parmi lesquelles le mareyage, la transformation et la conservation de poisson
comme dans l’ensemble des occupations de la zone côtière.
Extraction de sel et de sable marin
L’extraction de sel est aussi présente dans la périphérie de l’AMP surtout dans la communauté rurale de
Gandon. Les villages de Ngaye- Ngaye et Diama Thiaguel constituent à cet effet les points de collecte et
d’exploitation de sel. Cette activité est pratiquée en saison sèche et permet aux femmes de générer des
revenus. En 2010, un total de 564,8 tonnes avait été recueilli13. Quant à l’extraction de sable marin, elle se fait
de façon clandestine pour des besoins de construction. Cette activité frauduleuse constitue un réel problème de
dégradation de l’environnement à Saint-Louis.
1.8.5. Autres activités socio-économiques
L’agriculture sous pluie se pratique pendant l'hivernage sur des sols assez fertiles et concerne les spéculations
telles que l'arachide, le niébé, la pastèque, le mil, l'oseille et le manioc. Les facteurs limitant restent cependant,
les déficits pluviométriques avec les débuts tardifs ou fins précoces de la saison pluvieuse. La salinisation
progressive des terres constitue aussi un obstacle du fait des effets cumulés du barrage de Diama et du canal
de délestage14.
12 La Langue de Barbarie : C’est une bande de sable large d’une centaine de mètres et qui s’étend sur une vingtaine de km de long entre le fleuve et l’Océan j’usqu’ à l’embouchure. 13 Sénégal : Extraction de sel sur la cuvette de Ngaye –Ngaye : un métier dangereux pour les femmes, Walfadjiri, 2011 14 Brèche creusée en 2003 sur la Langue de barbarie pour sauver la ville de Saint-Louis des inondations.
16
Commerce
La région de Saint-Louis, de part son emplacement géographique donne des opportunités aux populations à
s’adonner à pratiquer le commerce. Ainsi la proximité avec la Mauritanie donne aux populations des
opportunités pour subvenir aux besoins de survie. En dehors de Guet-Ndar, les villages périphériques de l’AMP
ne sont pas très dynamiques en matière de commerce, en raison de l'insuffisance de lieux pour écouler les
produits. Certains produits sont acheminés directement à Saint-Louis et concernent principalement des produits
agricoles issus du maraîchage.
Elevage
L'activité pastorale est aussi présente dans l'ensemble de la région de Saint-Louis. Ses formes varient en
fonction de plusieurs paramètres: spécialisation plus ou moins marquée par des producteurs dans le nord et en
milieu rural avec un caractère plus domestique de la gestion de petits troupeaux familiaux, concernant
l’embouche bovine et ovine.
Tourisme de vision
Le tourisme de vision et le tourisme balnéaire sont en pleine expansion à Saint-Louis grâce à la valorisation du
patrimoine historique et culturel de la ville particulièrement l’ile de Saint-Louis, reconnue et classée par
l’UNESCO depuis 2000. L’existence d’une Réserve de Biosphère avec ses principales zones centrales
constituées de part et d’autres par des parcs et réserves d’importance internationale représente une grande
destination parmi plusieurs sites d’attraction que regroupe la région de Saint-Louis dans son ensemble.
Cependant, les hôtels, les auberges et autres lieux de réception de la commune affichent le plein dans les
moindres occasions qui se tiennent chaque année. Il s’agit du Festival de Jazz15, la journée du 15 Août16, les « 2
rakas17 » favorisant une très forte mobilisation de personnes en provenance de divers horizons et révélant une
limite des capacités d’accueil. En outre l’empiétement des hôtels sur des zones sensibles, notamment la Langue
de Barbarie, a comme conséquence, la destruction des peuplements de filaos et l’accélération de l’érosion
marine et côtière, la perturbation du cycle de remontées de tortues marines pour des besoins de ponte, la
pollution… Le développement de l’écotourisme au niveau de l’AMP/SL reste encore en latence car d’une part
n’étant pas bien pris en compte dans les plans régionaux et départementaux de développement de la région et
d’autre part l’absence d’initiative, de mobilisation des acteurs et de financement pour la mise en œuvre du PAG
font que l’écotourisque n’est pas pratiquée en faveur de l’AMP/SL et au profit des populations riveraines.
Cette première partie a présenté dans un premier temps le cadre conceptuel et la zone d’étude. Elle a permis
d’avoir une démarche logique pour traiter le sujet et de caractériser le site en question.
15 Festival annuel de haute portée culturelle qui se tient à Saint-Louis au courant du mois de mai accompagné d’une foire
internationale et exposition. Il conditionne une très forte mobilisation d’artistes, de commerçants, de visiteurs, touristes partenaires entre autres 16 Activité évènementiel organisée par la confrérie mourides pour commémorer la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. 17 Fête de l’Assomption coïncidant avec les grandes vacances, la saison chaude, appréciée par les jeunes et vacanciers.
17
CHAPITRE 2 : DYNAMIQUE INSTITUTIONNELLE DE L’AMP/SL
Conformément aux dispositions de l’article 3 du décret n°2004-1408 du 04 novembre 2004 portant création des
Aires Marines Protégées au Sénégal, toutes les AMP doivent avoir un plan de gestion. C’est un outil de
planification qui vise à contribuer à la conservation de la biodiversité, à l’amélioration des rendements de la
pêche, et à l’augmentation des retombées socioéconomiques au profit des populations.
2.1. Généralités sur le cadre institutionnel de l’AMP/SL
Le contexte de création de l’AMP de Saint-Louis fait référence aux Conventions internationales sur la protection
du milieu marin, côtier et des ressources. Ainsi au niveau national et local des mesures de gestion sont mis en
place pour une gestion rationnelle de l’environnement marin et de ses ressources.
2.1.1. Conventions internationales
Dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, le Sénégal a ratifié beaucoup de Conventions
(cf annexe5) parmi lesquelles :
Convention d’Abidjan sur la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin
et des zones côtières de l’Afrique de l’ouest et du centre (1981), ratifié par le Sénégal.
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer : Ratifiée par le Sénégal en 1984, elle entre en
vigueur en 1994. Elle procède à la définition des zones marines où l’Etat côtier exerce sa souveraineté et
des espaces maritimes internationaux. Cette convention attribue ainsi aux Etats côtiers des droits
souverains aux fins d’exploitation, de conservation et d’aménagement sur des ressources biologiques se
trouvant à l’intérieur de leur Zone Economique Exclusive (ZEE). Cette ZEE s’étend généralement sur 200
miles, soit 370 km au‐delà des lignes de base. La Convention sur le droit de la mer stipule dans ces
articles 56, 61, 116,119 une utilisation rationnelle de la mer. Il déclare aussi « les fonds marins et les
ressources qu’ils recèlent héritage ou patrimoine commun de l’humanité18 »
Convention sur la Diversité Biologique (CDB) adoptée à Rio en 1992, elle a été ratifiée par le Sénégal
en 1994 ;
D’autres conventions sur la conservation du milieu marin et côtier existent et concernent d’autres
pays de l’Europe, de l’Amérique entres autres.
2.1.2. Codes en vigueur
Pour une meilleure gestion de l’Environnement et des ressources naturelles, l’Etat a mis en place des
instruments juridiques dans l’optique d’une meilleure règlementation et une utilisation rationnelle des
ressources. Il s’agit des codes et lois cités en annexes. Ces lois sont en général mal conçues et intégrées dans
18 Revéret J-P, Dancette R, (2010), Biodiversité :enjeux nord-Sud, biodiversité Marine et accés aux ressources, Pêche et autres biens et services écologiques sous pression extrême , Revue Tiers Monde, 84 pp
18
nos sociétés faute de relais du débat public, et absence de révision. Il convient de signaler que la plupart de ces
codes sont en cours de révision.
2.2. Cadre institutionnel de l’AMP/SL
Auparavant la gestion institutionnelle des AMP relevait de la DPN qui était sous la tutelle du Ministère de
l’Environnement et de la protection de la nature. Avec le changement de régime elle a été confiée à la nouvelle
Direction des Aires Marines Protégées Communautaires créée par Décret no 437 du 10 Avril 2012 portant
répartition des services de I'Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des
sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères.
Au niveau de l’AMP de Saint-Louis, l’administration est respectivement représentée par cette dernière à travers
un Conservateur19 et son équipe qui travaillent en collaboration avec d’autres services compétents tels que la
Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) et la Surveillance Maritime (SRPSM). Les
membres du Comité de Gestion sont considérés comme des bénévoles par rapport à l’estimation globale des
ressources humaines de l’AMP/SL compte tenu du type de gouvernance appliqué. La tenue des Comités
Régionaux et Départementaux de Développement (CRD)20 et (CDD)21 constituent des moments, d’échange
d’informations, de concertation et de coordination pour l’ensemble des services administratifs au niveau régional
et départemental.
2.2.1. Organes de gestion
Pour la définition et la mise en œuvre de règles de gestion concertées de l’AMP, il a été mis sur pied à Saint-
Louis deux organes de gestion : l’Assemblée Générale (AG) et le Comité de Gestion (CG). Il est bon de rappeler
que les travaux de ces organes se font sous la supervision du Conservateur de l’AMP/SL qui doit rendre compte
à l’autorité hiérarchique.
Comité de Gestion
Créé en 2006, il est l’organe exécutif du système et la principale instance de décision de l’AMP. Il est composé
aujourd’hui de 33 membres suite au renouvellement du bureau effectué en décembre 2010. Ce comité est assez
représentatif pour l’ensemble des acteurs présents et motivés et qui s’activent autour l’AMP. Le CG crée les
conditions de la démarche intégrée en constituant un lieu d’échange d’information, de concertation, de réflexion
sur les problèmes de l’AMP et son évolution afin de prendre une décision.
19 Conservateur : s’est l’autorité administrative para militaire, assermentée, responsable du site, nommée par le Directeur, chargé
d’inciter une gestion participative au sein du CG de l’Aire Marine protégée en question. 20 CRD : Comité Régionale de Développement, instance administrative qui se tient tous les mois à la gouvernance 21 CDD Comité Départemental de Développement, instance administrative qui réunit les services techniques déconcentrés et collectivités tous les mois pour une harmonisation dans la dynamique de fonctionnement.
19
Assemblée Générale
L’Assemblée Générale (AG) est l’organe suprême du système de gestion participative des espaces et
ressources naturelles de l’AMP. C’est l’instance qui défend les intérêts de l’AMP vis à vis des autorités et des
utilisateurs extérieurs. Elle réfléchit et décide sur les questions qui dépassent les intérêts propres des
populations, incluant ainsi les projets d’investissement communs. Elle adopte des politiques de sauvegarde des
intérêts collectifs des parties prenantes et prend des décisions sur des questions non résolues au niveau des
autres instances de décision. L’AG est composée de structures et d’Organisations socio-professionnelles qui ont
été associées à la validation du plan de gestion. Elle se réunit ordinairement une fois par an.
Bureau
Il est composé d’un Président, d’un Vice Président, d’un Secrétaire général, d’un Trésorier et son adjoint e t d’un
Commissaire aux comptes en la personne du comptable de l’AMP22. L’élection du bureau se fait au cours de la
session ordinaire du CG, et il a un mandat de deux ans renouvelables. Ses membres sont élus parmi les
représentants des parties prenantes directes de l’AMP par consensus d’abord ou par scrutin. Il a deux
principales missions : l’exécution des décisions et résolutions du Comité de Gestion, la supervision des activités
des différentes commissions. Il s’y ajoute cinq (07) commissions techniques dirigées chacune par un président
et un rapporteur.
GIE « SUKALI23» AMP/SL
Le GIE émane du comité de gestion de l’AMP de Saint-Louis. Il a été créé dans le seul but d’avoir une légalité et
pour bénéficier des financements du FEM à travers le projet COMPACT (ce projet ne finançant pas directement
les services étatiques). Ce GIE a été créé selon le récépissé n : SN. SM 2009. CO 272 du 30 Mars 2009 par le
bureau et ne représente qu’une minorité de personnes issues du C.G. Ceci constitue un réel problème dans la
mise en œuvre du micro-projet, et traduit des conflits entre les membres du CG.
2.2.2. Type de gouvernance
Au Sénégal, la gouvernance des AP auparavant revenait à l’Etat qui en détenait les espaces terrestres ou
marins et le contrôle à travers la DPN. De nos jours les modes de gestion étant évolutifs et spécifiques aux sites
et au contexte ont abouti à des éléments nouveaux qui ont élargi les champs d’action à travers l’implication des
communautés autochtones et/ou locales et les parties prenantes.
Au niveau de l’AMP/SL le type de gouvernance qui y est exercé est une cogestion qui traduit aussi une
gouvernance partagée. Ce type de gouvernance, présente des défaillances notoires. Le faible niveau de
participation des parties prenantes, l’absence d’intégration des collectivités locales, le déficit de communication,
l’insuffisance du budget ainsi que l’inadaptation des dépenses de fonctionnement, les faiblesses criardes dans
22
Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008 portant statut du CG de l’AMP/SL 23
Nom Wolof accordé au GIE qui traduit le développement de l’AMP/SL
20
l’exercice des fonctions et tâches des membres du bureau et CG, constituent autant de contraintes qui entravent
la gestion de l’AMP. A celles là s’ajoute l’interférence avec certains processus politiques généraux ou locaux
traduisant des périodes électorales, d’alternance et de remaniement inter gouvernemental qui sont souvent à
l’origine de l’instabilité voire l’insuffisance des agents de l’administration.
L’examen des systèmes de gouvernance des AMP du Sénégal et l’analyse des points forts et points faibles font
ressortir la nécessité de faire un effort particulier pour améliorer leur fonctionnement.
2.2.3. Mesures locales de gestion
A partir des initiatives locales, des instances de décision, les impacts sont diversement appréciés.
Traditionnellement, la pêche à Guet-Ndar faisait l’objet d’une gestion rationnelle et concertée. Plus récemment,
une politique de régulation des prélèvements de sardinelles a été instaurée par les utilisateurs de senne
tournante. Toutes ces formes de conservation sont abandonnées à l’heure actuelle. Pour une gestion durable
des ressources marines et côtières, le CG de l’AMP/SL avec l’appui et l’assistance des services techniques et
autorités administratives a mis en place des statuts portant création de cette organisation locale de gestion et
un règlement intérieur (cf annexe) intervenant dans le cadre de l’organisation et la planification du processus de
gouvernance de l’AMP. Toutefois, le comité de gestion ne doit nullement se limiter à la création des règles de
gestion. D’autres mesures doivent être élaborées et mises en œuvre allant dans le sens de l’utilisation des
techniques de pêches, le repos biologique conformément au zonage qui est établi, à l’intégrité de l’AMP. Ainsi il
faut noter aussi l’absence et/ou la lenteur de programmes concrets de reconversion qui tardent à se
développer.
2.3. Dynamique des parties prenantes
La création et la gestion de l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis reflète des interrelations entre les différentes
parties prenantes qui s’y présentent. Ces interrelations se manifestent en fonction des intérêts et du niveau
d’influence de chaque partie prenante. En effet cette dynamique présente aussi des réticences par rapport au
changement de comportement. Selon Boisvert24 Dans un contexte de conservation et préservation des
ressources toutes les parties prenantes ne résistent pas en même temps et au même niveau de changement
mais à l’idée d’être changées, parce qu’elles n’ont pas bien compris l’idée de création de l’AMP, ou elles ne sont
pas d’accord, ou elles se sentent incapables de faire face aux changements proposés ou encore elles
réagissent négativement aux moyens et stratégies de mise en œuvre. Ainsi, cette figure ci-après donne
approximativement une illustration des interrelations qui existent autour de la gestion de l’AMP/SL.
24
Boisvert Maurice, « Créativité, communication, et négociation » Notes de cours Département Administration et Gestion, 2012
21
2.4. Analyse de la perception des parties prenantes
Dans cette phase d’exécution du PAG, il est utile d’étudier la perception des Parties prenantes. En effet, la
dynamique associative, très forte dans le Comité de Gestion, reste une grande préoccupation toujours souhaitée
par les membres pour l’atteinte des objectifs, et doit se traduire par la multiplication et la diversification des
organisations socioprofessionnelles selon les différentes catégories dans la zone en question25. Ces
organisations, porteuses de développement, méritent davantage d’intérêt et de soutien pour la réalisation de
25
Intégration des jeunes, des femmes, des producteurs ou autres organisations locales de quartiers, de communautés ou de villages.
Mareyeurs
Collectivités
locales (CL)
Passifs de la pêche
Chefs
coutumiers
et religieux
OCB
ONG
Internationales
ONG Nationales
Services
techniques
déconcentrés
Chercheurs,
universitaires
Presse
Femmes
transformatrices
Exploitants de
bois de filaos
Opérateurs
touristiques
Syndicat d’initiative
et du tourisme Comité de
gestion (CG)
de l’AMP/SL
Autres organisations
socio-professionnelles
Figure 2 : Dynamique des parties prenantes
Etablissements
scolaires
CLGB
Ecogardes
du Nord
RBTDFS
22
leurs ambitions. Dans le contexte d’une gouvernance partagée de l’AMP/SL, la perception des acteurs s’exprime
à travers leurs interrelations et à travers leur rôle qui s’exprime ainsi que leur sensibilité individuelle.
2.5. Analyse du niveau de participation des parties prenantes de l’AMP/SL
Cette partie permet de définir les rapports de forces, l’influence et les intérêts des parties prenantes à la gestion
de l’AMP/SL. La matrice d’analyse des parties prenantes (tableau 4) permet de déterminer le niveau de
participation des parties prenantes. Conduit à une décision plus fondée. La transparence se développe car
différentes parties prenantes suivent le processus de gestion de l’AMP. La participation des parties prenantes
peut et doit renforcer la confiance entre le gouvernement et la société civile. Dans ce contexte de cogestion, les
autorités gouvernementales doivent faciliter le processus de participation en se focalisant sur les méthodes
participatives et la dynamique de groupe.
2.6. Rôle des parties prenantes
Dans le processus gouvernance de l’AMP/SL, les parties prenantes ont un rôle important à jouer. Elles sont
très diversifiées et ont des intérêts divergents particuliers par rapport à l’AMP. Elles sont classées en deux
catégories selon les intérêts. Il s’agit des parties prenantes directes et des parties prenantes indirectes.
Tableau 4 : Matrice d’analyse des parties prenantes de l’AMP/SL
Parties prenantes Description de l’intérêt principal Description de la contribution potentielle majeure
Evaluation du partenariat26
Parties prenantes directes
Pêcheurs artisanaux Emplois, approvisionnement en ressources (poisson)
Adhérer à l’AMP et promouvoir leur savoir faire local
A
Femmes transformatrices Activité génératrice de revenus Approvisionnement en ressource
Adhérer à l’AMP et promouvoir leur savoir faire local
A
Mareyeurs Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus
Adhérer à l’AMP, appuyer le CG C
Vendeurs de glaces Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus
Adhérer à l’AMP, appuyer le CG C
Industriels de la pêche Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus
Adhérer à l’AMP, Appuyer le CG C
Exploitant de bois de filao Générer des revenus Adhérer à l’AMP, vaquer aux activités destructrices de l’environnement
A
Parties prenantes indirectes
Services techniques déconcentrés
Rôle de facilitation et d’accompagnement dans le CG
Restaurer, gérer l’AMP Fournisseur de ressources
A
Opérateurs touristiques Utilisation des biens et services de l’AMP/Sl
Promotion du tourisme de vision et de l’écotourisme
B
ONG, WWF, UICN, les bailleurs de fonds
Engagement et préoccupation sur les aspects liés à la conservation de la biodiversité
Appui technique financiers et logistiques B
Collectivités locales Appropriation effective de l’AMP/SL Adhésion, implication, et participation des
26 Légende : A=Essentielle : Le processus va échouer sans son implication B=Importante: Le processus est limité C=Mineure : Intéressante à avoir et la mise en œuvre peut souffrir sans son implication.
23
populations, Appui financiers et logistique A
Etablissements scolaires Avoir des connaissances générales sur l’AMP/SL
Prise de conscience générale, connaissance de l’AMP
B
Chercheurs et universitaires
Mener des études pour trouver des réponses à la gestion de l’AMP/SL
Diffusion des résultats de la recherche B
La presse27 Collaborer Visibilité de l’AMP, attirer les partenaires et bailleurs de fonds
B
Source : données du stage
La mise en place de l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis a amené des conflits récurrents entre les usagers de
la mer qui sont aussi des parties prenantes directes. Pour le moment aucun conflit n’a été enregistré entre les
services techniques étatiques et les pêcheurs. Ceci s’explique par l’absence de surveillance et aussi le
processus de cogestion qui en cours de mise en œuvre.
Tableau 5 : Matrice d’analyse des conflits entre acteurs et usagers de la mer selon l’activité exercée
Catégories d’acteurs
Usagers de filets
dormants
Usagers de filets
dérivants
Usagers de sennes
tournantes
Usagers de pirogues glacières
Usagers de lignes
chalutiers
Usagers de filets dormants
+++ +++ +++ +++ +
Usagers de filets dérivants
+++ + ++ + ++
Usagers de sennes tournantes
+ +++ +++ +++ +
Usagers de pirogues glacières
+ + ++ ++ +
Usagers de lignes
++ + + ++ +
Chalutiers +++ +++ +++ +++ +++
Source : tableau élaboré à partir du rapport diagnostic du plan de gestion AMP/SL, 2009
Légende : +++ Conflits très fréquents ++ Assez fréquents + Peu fréquents
L’AMP de Saint-Louis regroupe des parties prenantes spécifiques dont les plus dominantes se retrouvent dans
le secteur de la pêche. L’installation de l’AMP constitue une source de conflit entre les acteurs. C’est ce qui
explique la les interrelations et la divergence de leurs intérêts. Dans le cadre de cette étude, l’accent est mis sur
la dynamique des acteurs. Ainsi les besoins de participation des acteurs dans le processus de gouvernance de
l’AMP/SL varient selon l’intérêt. Le déroulement du focus group sur les questions liées à l’AMP/SL et sa gestion
a révélé des contradictions sur plusieurs sens. Ce qui pousse la majorité des acteurs locaux surtout la
population guet-ndarienne28 à être toujours réticente aux formes d’autorité qui s’exercent dans le domaine de la
pêche particulièrement. C’est ce qui amène certains, à ne pas adhérer à l’AMP. Le déficit de communication
entre les acteurs, entre les autres parties prenantes et le comité de gestion constitue une faiblesse majeure qui
entrave aussi leur niveau de participation.
27 La presse joue un rôle très important dans le processus de gouvernance de l’AMP/SL, cf tableau 6 et 7 28
Se dit d’un habitant du quartier pêcheur Guet-Ndar.
24
2.7. Quelques aspects du financement de l’AMP/SL
Pour son fonctionnement, l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis comme toutes les autres AMP du Sénégal
bénéficie d’un budget en provenance de l’Etat.
Sur le plan institutionnel, le Sénégal commence à s’engager dans une dynamique de mettre en place des
mécanismes de financement durable. C’est dans cette optique que la Direction des Financements Verts et des
Partenariats est créée au même titre que la DAMPC par décret n° 437 du 10 Avril 201229 et qui a un rôle
fondamental à jouer sur ces questions liées aux aires protégées en général.
Sa vocation est d’élaborer des mécanismes de promotion économique pour garantir un financement durable, de
susciter la promotion et la vulgarisation de nouvelles filières économiques au profit de la conservation et du
développement des communautés. Dans cette même logique le processus de gouvernance « exige la mise en
commun des ressources et des objectifs d’institutions différents, la relative irresponsabilité des réseaux peut
poser problème aussi bien aux individus qui en font partie qu’à ceux qui en sont exclus ». (Stoker. 1998 : 27 cité
par Luc Bisson).
A cet effet, des conditions incitatives favorables au développement des initiatives privées devront être créées. Et
cela doit passer par une amélioration et un renforcement de capacités des organisations socioprofessionnelles
communautaires, une diversification et éco-labellisation des productions locales, un marketing social et une
commercialisation des produits provenant des ressources marines et côtières locaux.
2.7.1. Budget de l’Etat
Pour faire fonctionner l’AMP de Saint-Louis, l’Etat met à sa disposition un budget de fonctionnement qui s’élève
en moyenne autour de 11 500 000 F CFA hors TVA entre 2007 et 2013. Ce montant alloué ne concerne que le
fonctionnement c'est-à-dire les charges fixes : carburant, les frais de missions, la logistique, l’entretien et la
maintenance du matériel informatique et de bureau avec quelques charges secondaires. Il ne prend pas en
compte les frais d’investissement en tant que tels. Son évolution entre 2007 et 2013 est représentée à travers
cette figure ci-après.
29 Décret portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés à participation publique
entre la présidence de la République la Primature et les ministères
25
Figure 3 : Présentation et évolution des budgets alloués à l’AMP/SL de 2007à 2013
(Source : données du mémoire)
A travers la figure 3, nous constatons une instabilité du budget de fonctionnement de l’AMP/SL. Il se présente
en trois étapes : une étape initiale depuis la création jusqu’en 2008 qui varie autour de 14.000.000 F. Entre 2009
et 2010, des efforts ont été consentis par l’Etat avec une hausse jusqu’à hauteur de 16.000.000 Francs CFA.
Ceci est salutaire pour l’importance particulière accordée à la biodiversité, coïncidant avec l’année internationale
de la Biodiversité en 2010 proclamée par les Nations Unies (NU). Nous remarquons une baisse durant ces trois
dernières années coïncidant à une période marquée par la fin du programme d’appui budgétaire des Pays –Bas
Il s’y ajoute une répartition des lignes de crédit et des différentes dépenses liées au fonctionnement qui sont
inadaptées et ne répondant pas aux besoins spécifiques de l’AMP, dans un contexte qui interpelle l’urgence de
la conservation et la préservation des ressources halieutiques. L’appui des ONG et d’autres bailleurs de fonds
demeure essentiel pour développer d’autres activités de gestion.
2.7.2. ONG et autres partenaires de l’AMP/SL
L’ONG WWF/ WAMPO et le FEM à travers son projet COMPACT, l’UICN ont financièrement appuyé l’AMP/SL
dans la mise en œuvre de son Plan d’Aménagement et de Gestion. Malgré tous ces intervenants, une durabilité
financière n’est nullement assurée permettre à l’AMP d’atteindre ses objectifs de conservation. Jusqu’à présent
aucune recette ne peut être générée pour en assurer une autonomie adéquate.
WWF
Cette ONG internationale œuvre dans le domaine de la conservation, prioritairement en milieu marin et côtier en
Afrique de l’Ouest. Basée à Dakar, ses activités sont inscrites dans le cadre du (PRCM). Elle apporte un appui
financier, technique et logistique à l’AMP de Saint-Louis. C’est ainsi qu’un montant trimestriel de 450.000 F CFA
pour les besoins de fonctionnement du comité de gestion lui est consacré. Elle a aussi beaucoup contribué à la
mise en place et au renforcement des organes de gestion, à l’évaluation de l’efficacité de gestion, à l’élaboration
d’un PAG et d’un Plan d’affaire, à l’étude sur l’état de référence en saison froide.
0
10000000
20000000
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Année
AMP/SL: Budget alloué hors TVA en FCFA
26
FEM
L’intervention du Programme de Micro – Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF-FEM) du
PNUD au niveau de l’AMP/SL se traduit à travers la mise en œuvre du micro-projet COMPACT30 du Fonds
Mondial pour l’Environnement (FEM), par le financement à hauteur de 11.991.000 F CFA a été accordé au GIE
« suxaly AMP/SL» dans le cadre d’un projet participatif de restauration de la biodiversité dans l’AMP/SL. Ce
projet intervient dans la RBT dont l’AMP de Saint-Louis est une des aires centrales. Il a pour objectif de
« contribuer à la conservation des ressources marines et côtières de l’Aire Marine Protégée et au
développement durable des populations locales et principaux usagers des ressources ». Cela consiste à
renforcer la biodiversité dans l’AMP par l’amélioration des habitats des espèces des sites de frayères et la
surveillance participative. Ce projet avait aussi pour objectif de rendre visible les limites physiques de l’AMP et
de promouvoir des moyens d’existence durable. Un montant de 2.000.000 F CFA constituant de Fonds d’Appui
à l’Environnement et au Développement (FAED) est allouée aux populations et consiste à financer les femmes
pour qu’elles puissent mener des micro- projet (microcrédit, poulailler, petit commerce, transformation…).
UICN
L’intervention de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature s’exprime à travers le financement
d’un certain nombre d’activités dans le cadre de la RBTDFS concernant spécifiquement la partie sénégalaise. Il
s’agit du renforcement logistique et du suivi mensuel des oiseaux d’eau dans les aires centrales de la partie
sénégalaise de cette réserve de biosphère
30 COMPACT : Communauty, Management of Protected Areas for conservation programme de micro –finance du FEM
27
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN
D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE L’AMP/SL
Elaboré en 2009, le Plan de Gestion de l’AMP de Saint Louis s’inscrit dans une démarche de développement
durable dont les aspects environnemental, économique et social sont indissociables. Ce plan est fondé sur des
notions d’intégrité écologique et de respect de l’environnement dans les activités économiques. En principe il
doit encourager l’engagement des populations locales et une gouvernance éclairée, concertée et intégrée. Il est
renforcé par un business plan élaboré en 2010.
3.1. Objectifs du plan d’aménagement et de gestion
Le cadre de cohérence spécifique qui inspire le plan de gestion de l’AMP de Saint Louis s’articule autour de
quatre orientations stratégiques :
la conservation des habitats et des espèces,
le développement à travers l’amélioration des conditions de vie des populations locales,
la communication, la sensibilisation, le renforcement des capacités,
l’amélioration de l’efficacité de la gestion
Dans le plan de gestion, toutes les activités prévues n’ont pas pu être réalisées. Il est à noter qu’un microprojet
dénommé « projet participatif de restauration de la biodiversité marine » a été financé par le programme
COMPACT dans le cadre du PMF/FEM pour appuyer le comité de gestion à développer des initiatives locales
conformément aux objectifs de l’AMP.
3.1.1. Activités réalisées
Les activités réalisées dans le cadre du PAG s’inscrivent dans une dynamique de valorisation, de préservation
et de promotion des savoirs traditionnels des populations locales conformément aux dispositions de l’article 8j
de la Convention sur la Diversité Biologique et aux objectifs du PMF/FEM. C’est ainsi que le GIE « Sukaki »
AMP/SL a bénéficié d’un projet à hauteur de 11 991 000 F CFA. Dans ce projet 05 aspects ont été développés :
l’aménagement, la surveillance participative, l’appui institutionnel, la visibilité et la communication, la mise en
place du Fond d’Appui pour l’Environnement et le Développement (FAED). Ce tableau ci-dessous donne une
illustration sur ces aspects.
Tableau 6 : Présentation des activités réalisées dans la mise en œuvre du plan de gestion
Activités Bénéficiaires Priorité Partenaires /acteurs
Observations
1.Balisage des limites de l’AMP/SL
Le Comité de Gestion de l’AMP/SL
1 FEM Effectué, mais absence de pérennisation
2.Surveillance participative de l’AMP/SL
Le CG 1 FEM Effectuée mais absence de suivi
3.Confection et pose des Le CG 1 FEM Absence d’assistance dans
28
récifs artificiels la confection des balises. Manque de suivi
4.Pancartage de la zone de l’AMP/SL
Le CG 1 FEM Effectué mais insuffisant
5.Appuyer les Activités génératrices de revenus par le biais du FAED.
Les populations (femmes)
1 FEM Difficultés dans la répartition des crédits Mauvaise gestion des fonds
6.Information, communication, sensibilisation
Le CG FEM Quelques insuffisances liées au choix des cibles
7.Renforcement de capacités31
CG 1 GP sirènes Effectué
Source : Données du mémoire
Ce tableau présente 07 activités réalisées dans le cadre de la mise en œuvre du PAG. Outre le renforcement de
capacités, toutes les autres activités ont été réalisées dans le cadre du programme COMPACT du PMF/FEM. Il
est important de noter les difficultés rencontrées dans l’exécution de ces activités. Il s’agit de l’absence de
pérennisation des balises, l’absence de suivi des récifs artificiels, l’absence de surveillance participative et une
mauvaise gestion des fonds. Ceux-ci ont permis aux membres du CG de tirer des leçons pour les programmes à
venir et aussi dans l’élaboration des Plan de travail annuel. Toutefois, l’encadrement et l’assistance des services
techniques et personnes ressources sont toujours nécessaires pour rendre opérationnelle les plans de gestion.
3.1.2. Activités non réalisées
Dans le PAG certaines activités sont en situation de latence. Elles sont présentées à travers le tableau ci-dessous.
31 Le renforcement de capacité n’a pas été pris en compte par le programme COMPACT
29
Tableau 7 : Présentation des activités du plan de gestion non réalisées.
Activités Responsables Priorité Partenaires ciblés observations
1.Elaborer et mettre en œuvre un plan de renforcement de capacités des acteurs locaux de l’AMP/SL
Le Comité de Gestion de l’AMP/SL
1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN,FEM
Non réalisé, absence de moyens
2.Elaborer et dérouler une stratégie de communication
Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM
Absence de financement
3.Organiser et assurer la surveillance permanente.
Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM
Non réalisé, absence de moyens
4.Nouer des partenariats avec les collectivités locales (commune de Saint-Louis, CR de Gandon, communauté rurale Ndiébène Gandiol.
Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM
Non réalisé, absence de moyens
5.Construire un poste de commandement pour l’AMP.
Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN
Non réalisé, absence de moyens
6.Créer un centre communautaire de ressources pour vulgariser les ressources de l’AMP.
Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN
Non réalisé, déficit de moyens financiers
7.Mettre en place un fonds d’appui à la promotion de l’AMP.
Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN
Non réalisé, absence de moyens
8.Elaborer et mettre en œuvre un programme de développement éco touristique.
Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM, autres
Non réalisé, absence de moyens
(Source : Données recueillies et traitées à partir du plan de gestion de l’AMP/SL)
Toutes ces activités n’ont pas pu être menées. D’une part le déficit de moyens en est la cause, et d’autre part
l’absence de mobilisation des acteurs. L’initiative de nouer le partenariat avec les collectivités locales est une
grande priorité parmi les activités prévues. Celle-ci pourrait en grande partie permettre au CG de relever le défi
surtout matière de partenariat et de renforcement de capacités. D’autres opportunités de financement peuvent
s’identifier avec la dynamique d’évolution de la RBTDFS à travers l’UICN et l’UNESCO dans son Programme
MAB.
3.2. Plan d’affaire
Le plan d’affaire, à été élaboré au même titre que le PAG avec l’appui du WWF WAMPO. Il a été conçu dans
une approche de mise en œuvre du plan gestion. Il constitue un outil important pour la durabilité financière de
l’AMP/SL. Le plan d’affaire de l’AMP présente une projection sur les besoins et les manques afin de développer
des fonds nécessaires. Il définit des objectifs opérationnels qui s’articulent sur la protection et la conservation du
site, le développement local, la gestion administrative en terme d’équipements et d’investissements. Etabli sur
une durée de 05 ans, il donne une évaluation des besoins de l’AMP/SL en investissement, de coût du
personnel, de fonctionnement et d’autres coûts additionnels. Les différents mécanismes de financements y sont
associés.
30
3.2.1. Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL
Les besoins en financement de l’AMP/SL se présentent entre 2011 et 2015 en 04 rubriques. Il s’agit des coûts
d’investissements, de fonctionnement, les paiements et motivation du personnel, et d’autres coûts additionnels
pour les activités non encore identifiées. Ces besoins sont présentés à travers cette figure ci après.
Figure 4: Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL entre (2011)
Source: Business plan AMP/SL 2010
En effet, les investissements au niveau de l’AMP/SL ont été estimés à 106.000.000 de FCFA dès la première
année en 2011. C’était pour permettre au site de se développer et de générer des recettes fin de prétendre à
des résultats positifs ou à l’autofinancement. Ceci justifie la baisse des coûts d’investissements par année
jusqu’en 2015. La variation des coûts pour le paiement et la motivation du personnel n’a pas beaucoup évolué
entre 2011 et 2015. Et pourtant le déficit de ressources humaines a été soulevé comme étant un grand handicap
pour la réalisation de certaines activités phares du plan de gestion telles que la surveillance participative,
l’information et la sensibilisation du public, le suivi écologique. Toutefois il faut noter que jusque-là aucun
investissement relevant de la gestion de l’AMP/SL n’est enregistré, car le site ne fournit pas de recettes pour le
moment. Beaucoup d’opportunités se présentent mais restent encore inexploitables par méconnaissance des
mécanismes de financement possibles et innovants pour entreprendre une gestion durable.
3.2.2. Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL
Il existe divers mécanismes de financement. En effet, le financement public, celui des bailleurs de fonds, et
d’autres mécanismes de financement sont essentiels pour permettre à l’AMP de promouvoir une meilleure
conservation de la biodiversité et un développement durable.
0
50 000 000
100 000 000
150 000 000
200 000 000
250 000 000
300 000 000
350 000 000
2011 2012 2013 2014 2015
Investissements Personnel
Fonctionnement Coûts additionnels pour les activités
31
Le plan d’affaire présente les mécanismes de financement de l’AMP/SL entre la période 2011 et 2015 selon 04
catégories : il s’agit des fonds publics32 et fonds privés, de l’autofinancement et enfin d’autres mécanismes de
financement certainement novateurs qui nécessitent une bonne vulgarisation pour permettre aux conservateurs
d’AMP et au CG de s’y approprier afin de promouvoir une gestion rationnelle. L’identification des mécanismes
de financement de l’AMP/SL est présentée à travers cette figure ci-dessous.
Figure 5 : Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL entre (2011-2015)
Source: Business plan AMP/SL 2010
Cette figure traduit les mécanismes de financement de l’AMP/SL. En effet, le plan d’affaire présente un procédé
autofinancement progressif de entre la période 2011 et 2015. En effet, l’AMP devait commencer à entreprendre
une démarche lui permettant de générer des revenus. Mais apparemment, l’initiative existe selon le comité de
gestion, mais tarde à se développer. Certains mécanismes de financement ont été ciblés permettant à l’AMP
de générer des revenus, mais la règlementation en vigueur ne facilite pas la mise en application. Ce qui
constitue un réel blocage ne permettant pas l’atteinte des objectifs de gestion.
3.3. Discussion sur les mécanismes de financement de l’AMP/SL
L’initiative de développer des mécanismes de financement durable est souvent liée à la capacité des institutions,
des gouvernements et des responsables de site. Les compétences des ressources humaines sont aussi
nécessaires dans la mise en place et la gestion des mécanismes de financement durable.
La stratégie de mise en place d’un mécanisme de financement fait appel à des propos divers en faveur de
l’AMP. Toutefois, le budget de l’Etat demeure essentiel pour le financement de base de l’Aire Marine Protégée
32
Budget de l’Etat
0
20 000 000
40 000 000
60 000 000
80 000 000
100 000 000
120 000 000
2011 2012 2013 2014 2015
Autres mécanismes de financement
Bailleurs de fonds privés
Financement public
Autofinancement
32
de Saint-Louis, mais restent insuffisant pour répondre aux besoins qui s’y présentent. Ainsi d’autres
mécanismes de financement doivent être identifiés et mis en oeuvre pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses
objectifs de conservation et de développement. Ces mécanismes s’accompagnent avec des mesures incitatives
de conservation. En effet, les populations usagers de l’AMP/SL, les collectivités locales, certaines sociétés, les
hôteliers, peuvent et doivent apporter une contribution et un soutien pour la gestion dudit site afin de promouvoir
et innover un modèle de gestion efficace et efficient.
3.3.1. Les droits, taxes et redevances sur l’extraction des ressources de l’AMP
Aujourd’hui il existe des taxes et redevances qu’on peut vulgariser dans la gestion des aires marines protégées.
Il suffit d’introduire des frais d’entrée dans la zone destinée à la protection modérée et à usage réglementé selon
le zonage préétabli. Cette stratégie est différente des taxes provenant du tourisme comme il se fait d’habitude.
Ces taxes peuvent contribuer au financement d'activités de conservation sur la base du principe que l'extraction
d'une ressource dans l’AMP.
3.3.2. Promotion de l’écotourisme
L’écotourisme est une activité qui consiste à valoriser la nature, la biodiversité sans pour autant apporter des
perturbations au milieu naturel. La création de concessions touristiques au niveau de l’AMP/Sl peut constituer un
instrument financier potentiel pour contribuer à la gestion du site. D’une manière générale, les Droits d’Entrée
dans les Aires Protégées (DEAP), les consentements à payer (CAP) des visiteurs touristes qui donnent des
valeurs monétaires de la biodiversité sont des atouts largement exploitables pour le financement durable des
écosystèmes conservés de l’AMP/SL.
En effet, l’AMP/SL revêt un potentiel éco touristique important qui peut former une offre de services écologiques
attrayants pour les destinations relatives au tourisme de vision. La motivation des touristes pour visiter la région
de Saint-Louis se répartit en trois principales activités de services récréatifs notamment, ils sont aussi intéressés
par l’écotourisme, les loisirs, les vacances, l’aventure et les découvertes de sites (l’embouchure, le fleuve, la
mer, le patrimoine bâti, immatériel…).
Nous remarquons qu’au fil du temps, l’écotourisme reste toujours au premier rang au titre du secteur du
tourisme par rapport aux activités diverses. Ceci nous permettra de dire que l’écotourisme est une activité très
essentielle dans le contexte du financement durable des aires protégées en général.
Le financement des AP à travers les droits d’entrée dans l’AMP constitue un atout à exploiter de nos jours. La
promotion d’activités éco touristiques joue un rôle substitutif et constitue un élément déterminant dans le
processus de financement propre de l’AMP/SL.
Quelques leçons ont été tirées sur le financement des AP par l’écotourisme au niveau de certains pays. Par
exemple, au Sénégal l’AMP de Bamboung en est un exemple réussi qui mérite d’être vulgarisé en faveur des
acteurs. En effet, dans le Plan d’Aménagement et de Gestion de l’AMP/SL, l’écotourisme a été bien pris en
33
compte et évalué à hauteur de 65 000 000 de Francs CFA pour la création et l’interprétation de circuit, la mise
en place et l’équipement d’un campement touristique au niveau des limites terrestres de l’AMP.
D’autres stratégies de financement existent à travers les paiements des droits d’entrées qui ne sont pas des
outils nouveaux au niveau de certaines aires protégées. Ils contribuent aux recettes touristiques et doivent
permettre aussi à l’AMP de s’autofinancer. Après avoir identifié le produit touristique, et concerté les acteurs
concernés, un plan de développement éco touristique s’y joint répondant à huit étapes :
- identification et montage du produit,
- sélection, formation et mise en réseau des partenaires,
- mise en conformité avec le cadre juridique administratif, fiscal, l’assurance,
- élaboration de la politique tarifaire,
- élaboration de la stratégie marketing,
- conception et production d’outils promotionnels,
- suivi-évaluation du produit avec ajustements permanents.
Le plan de développement éco touristique doit en toute évidence s’inscrire dans le respect des cultures et
traditions du site. Ainsi la formation de la bande de sable près de l’embouchure peut être une grande
opportunité en terme de création et d’aménagement de produit touristiques.
Tableau 8 : Programme de développement éco touristique
Activité Bénéficiaires Résultats attendu acteurs Partenaires Niveau de priorité
Créer, et aménager deux
circuits touristiques,
CG , touristes Deux circuits
touristiques sont
aménagés
SRT, DPN, SIT AFD,
commune,
WWF
1
Initier des activités de
récréations (canoë
Kayac, pêche sportive,
tourisme sous – marin)
CG , touristes Des activités de
récréation sont
initiées
SRT, DPN, SIT AFD,
commune,
WWF
2
Construire et équiper un
campement
écotouristique, et un
mirador
CG , touristes Un campement
éco touristique est
construit
SRT, DPN,SIT AFD,
commune,
WWF
1
Achat de pirogue
équipée et adaptée en
mer.
CG, touristes Une pirogue est
mise à la
disposition de
l’AMP
SRT, DPN,SIT AFD,
commune,
WWF
1
Construction d’un
écomusée ou un centre
communautaire de
CG, touristes Un écomusée ou
un centre
communautaire
SRT, DPN, SIT AFD,
commune,
WWF
2
34
ressources halieutiques des ressources est
créé
3.3.3. Création d’un fond de développement de l’AMP/SL
La création d’un fonds de Développement peut aussi constituer un instrument d’investissement pour l’AMP/SL
devant l’importance du financement durable pour une meilleure conservation de la biodiversité marine et côtière.
En effet, cet aspect mérite bien d’être développer pour permettre aux populations d’avoir recours à d’autres
activités alternatives. Ainsi plusieurs expériences se sont effectuées telles que le Programme de Soutien des
Initiatives de Développement local (PSIEDEL) dans le cadre du projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale
(PAPIL), le fonds de développement local (FDL) dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre des Plans
de Développement de Quartiers à Saint-Louis, Le FAED pour appuyer spécifiquement les femmes à la création
d’activités génératrices de revenu (AGR). Il s’avère utile voire indispensable d’encourager la création d’un fonds
de développement, qui peut être une réponse à la problématique de l’AMP.
3.3.4. Partenariat public privé
Le partenariat public privé constitue un aspect fondamental pour développer le financement durable de l’AMP/Sl.
En outre, il permet à l’AMP de capitaliser des rentes afin d’assurer une certaine autonomie financière face à ses
exigences. Ainsi pour s’y mettre elle doit procéder de façon spécifique, étape par étape pour protéger
l’autonomie et la capacité d’action future des administrations. Il s’agit dans un premier temps d’identifier et
d’impliquer au maximum tous les opérateurs privés présents dans la zone, les sociétés, entreprises sans oublier
les hôteliers. Aussi la Mairie (qui dispose de plusieurs partenaires dans le cadre de la coopération
décentralisée), ONG, les services techniques, les leaders d’opinion qui peuvent apporter un appui considérable
au renforcement du processus de gouvernance ne seront pas à négliger. Impliquer le secteur privé peut
permettre de créer un effet de levier intéressant en matière de financement. Toutefois, il faut souligner que
cette démarche présente aussi des risques car elle peut traduire des problèmes d’incohérence puisque les
textes qui réglementent l’Aire Marine Protégée ne sont pas très solides (risque de perdre de vue des objectifs de
conservation de la biodiversité de l’AMP/SL en question). Dans cette même dynamique, l’AMP de Saint-Louis
peut aussi avoir recours à la promotion des labels pour générer des revenus en collaboration avec des
opérateurs touristiques, d’autres associations et sociétés indépendantes (Association pour la pêche sportive,
hôteliers …)
3.3.5. Promotion de la coopération décentralisée
La coopération décentralisée peut aussi être une grande opportunité dans l’identification des mécanismes de
financement durable de l’AMP/SL. En effet la commune de Saint-Louis, de par sa position stratégique, renferme
un réseau de partenaires diversifiés intervenant dans plusieurs domaines de compétence dont l’environnement,
35
la pêche, le tourisme, le développement local entre autres. La coopération décentralisée est présente dans la
commune de Saint-Louis et se manifeste à travers des partenariats, des jumelages avec certaines collectivités
locales françaises dont celles de Toulouse, la Région Midi Pyrénées, la Région Rhône Alpes, la Région Nord-
Pas-de-Calais, le Département du Nord, la Communauté Urbaine de Lille, Ville de Lille… Ces échanges sont
des opportunités saisissables pour le CG de l’AMP/SL car ils peuvent aboutir à la consolidation de la politique
en matière de conservation de la biodiversité marine au profit des communautés. La coopération décentralisée
contribue aussi au renforcement des connaissances à travers des visites d’échanges qui sont devenues
aujourd’hui des outils incontournables en matière de renforcement des compétences sur les questions liées à la
gestion de l’environnement, des ressources naturelles, et au financement durable.
D’autres mécanismes innovants existent mais la faisabilité reste à se formaliser compte tenu des contextes et
réalités politico-juridiques, institutionnels et sociaux. Mais il faut noter aussi que ces mécanismes commencent à
s’intégrer et à se vulgariser petit à petit dans certains pays et s’adaptent à la nouvelle donne. Il s’agit des
paiements pour les services éco systémiques.
3.3.6. Paiements pour les biens et services éco systémiques
Les paiements pour les biens et services éco systémiques sont des transactions volontaires et contractuelles
entre au moins un acheteur et un vendeur d’un service environnemental bien défini (ou bien d’une pratique
agricole ou foncière bien définie) qui débouchent sur un paiement (monétaires ou non) conditionné au respect
des termes du contrat sur une période déterminée (Wunder. 2005).
Il s’agit d’un mécanisme de financement très novateur et qui peut aussi être mis au service du développement et
constituer à la fois un outil efficace de fiscalité environnementale. En effet, ce système n'est pas nouveau dans
certain pays, il occupe une place essentielle dans le financement durable des AP en général.
Dans ce cas précis, l’Etat doit intervenir en adoptant une politique axée sur le mécanisme de marché comme il a
la possibilité de corriger les défaillances mettant l’accent sur l’internalisation des externalités. Dans l’application
des PBSE ceci consisterait à imposer une taxe aux communautés pour accroître les recettes fiscales. Pour s’y
prendre il faut aussi une bonne compréhension du système pour susciter l’engagement total des communautés
qui utilisent ses biens et services. L’Etat, de son coté, doit aussi définir des mesures coercitives en l’intégrant
dans les textes et en procédant à des études socio-économiques afin d’optimiser sa politique en matière de
valorisation des biens et services environnementaux.
Après ce bref rappel sur la définition et les stratégies d’application des PBSE, il faut élaborer un dispositif pour
mettre en œuvre cette possibilité avec plus d’efficacité et d’équité notamment à travers des mesures favorisant
l’utilisation des paiements pour l’investissement local de l’AMP/SL.
36
3.4. Exploration et évaluation du potentiel de l’AMP/SL
A l’échelle régionale et nationale, le site de l’AMP/SL présente une forte représentativité, notamment en raison
de la diversité des habitats humides et côtiers. A l’échelle internationale, le site connait un important statut en
raison de son appartenance à la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du Fleuve Sénégal qui
constitue un vaste complexe de zones humides d’importance internationale étroitement interdépendantes à
cheval entre la Mauritanie et le Sénégal.
L’AMP de Saint Louis abrite des écosystèmes aquatiques particulièrement fragiles. Ces écosystèmes sont
fortement menacés en raison des techniques et pratiques d’exploitation destructrices (destruction des fonds
marins rocheux), de la pollution, de l’urbanisation et surtout de l’ouverture de la nouvelle brèche qui accentue le
phénomène d’érosion côtière, les changements climatiques.
L’AMP/SL offre un certain nombre de services qui nécessitent d’être évalués valorisés sur toutes leurs formes.
Les services de l’AMP/SL sont classés en trois catégories dans le tableau ci –dessous :
Tableau 9 : Présentation des services offerts par l’AMP/SL
APPROVISIONNEMENT
REGULATION (Production de services) SOCIAL (Production de services)
Fourniture de protéines animales (poisson, crustacées..)
Purification et maintien de la qualité de l’air Support pour la recherche -Action
Fourniture d’eau à usage domestique, sable marin,
Régulation du climat local voire régionale Support pour le tourisme et les loisirs
Transport maritime Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes
Qualité du paysage (esthétique)
Fourniture de matières premières Régulation de gaz atmosphérique Assistance (existence d’eau de mer, production de nourriture, création d’emploi, autres formations
Source : données du stage
3.4.1. Etude sur l’état de référence
Conformément à la condition de mise en place du plan d’affaire, l’étude sur l’état de référence s’avère très utile. En effet
elle permet d’identifier les ressources et de les évaluer selon une période bien définie. Les ressources biologiques
présentent une distribution très importante dans trois sites identifiés et présentés ci-dessous.
Figure 6 : Poids totaux et nombre de taxons notés dans les sites de Saint-Louis
37
Sources : Etude sur l’état de référence de l’AMP/SL saison froide 2009
3.4.2. Valorisation des biens et services de l’AMP/SL
La valorisation des Biens et services de l’AMP traduit un effet important de recherche qui doit impérativement se
faire pour évaluer monétairement les coûts et bénéfices associés à la conservation de la biodiversité car leur
niveau d’évaluation reste encore faible. Ces biens et services doivent être valorisés pour développer des
mécanismes de marché, produire des revenus afin de constituer des sources de financement durable.
A cet effet, plusieurs méthodes peuvent être utilisées en matière de valorisation des services de récréations
dans les aires protégées, parmi lesquelles : la méthode par le coût de déplacement, la méthode d’évaluation
contingente (MEC). Ces méthodes sont trop importantes pour l’évaluation des services de récréation fournis par
les écosystèmes naturels protégés. Dans le cadre de cette étude, notre angle d’analyse ne s’oriente pas
vraiment dans la présentation et l’explication de ces méthodes. Mais cela n’empêche pas d’en donner un bref
aperçu.
La logique de la première méthode tourne autour de l’estimation des bénéfices associés à l’usage en terme de
services de recréation de l’AP en tenant compte des coûts de trajet ou de déplacement supportés par les
visiteurs du site naturel. Ils expriment les prix implicites de la valeur d’usage récréatif de l’AP. On effectue une
estimation du consentement à payer des visiteurs réels et potentiels pour la protection du site naturel à partir
des dépenses en temps et en argent pour visiter le l’AP. L’objectif est de trouver une relation entre le nombre de
visiteurs, la fréquence de visites, les coûts de visite afin d’établir une fonction de demande de fréquentation.
3.5. Engagements de l’Etat vis-à-vis des conventions sur les AMP
Dans le cadre de la mise en œuvre des grandes conventions, l’Etat du Sénégal s’est engagé à mettre en place
des points focaux pour assurer un suivi dans leur mise en pratique. Ainsi, pour ce qui concerne les conventions
phares en matière de conservation de la biodiversité d’une manière générale à savoir la CDB, la Convention de
Berne, la convention sur les espèces migratrices y compris l’accord sur les oiseaux d’eaux d’Afrique et d’Eurasie
(AWEA), Ramsar, le Patrimoine Mondial, la DPN s’est chargée de mettre en place un point focal dans le but de
donner plus d’efficacité à la mise en mise en œuvre de ses politiques sur la question.
Toutefois il faut noter qu’il est toujours important de définir exactement les rôles, les responsabilités, les
missions et tâches respectives de ces points focaux concernant les engagements de l’Etat vis-à-vis de la mise
en œuvre de ses dites conventions lors des grandes instances des Conférences des Parties qui se tiennent .
Ainsi la DAMPC à travers son personnel se charge d’élaborer, de valider, de mettre en œuvre et de suivre les
PAG et PTA et autres documents stratégiques axés sur les AMP du Sénégal. Il serait aussi intéressant de
s’interroger sur la question du changement de politique de gestion en matière de conservation de la biodiversité
dans les aires marines protégées en intégrant d’autres alternatives comme le font certains pays ( l’Afrique du
Sud, où Madagascar…)
38
3.6. Analyse sur l’évaluation de l’efficacité de gestion de l’AMP/SL
La plupart des Aires Marines Protégées n’arrivent pas à jouer leur rôle selon les objectifs de création. L’analyse
de l’efficacité de gestion est un outil permettant d’estimer la qualité de gestion du site. C’est aussi une stratégie
de conservation. Elle a été élaborée en 2011 à travers un outil d’Evaluation Rapide et d’Etablissement des
Priorités de Gestion des Aires Protégées dont le sigle en anglais est (RAPPAM).
Cette évaluation n’a porté que sur les aires protégées classées au deuxième ensemble selon da DPN et
regroupant des zones humides et/ou marines du littoral. Il s’agit du PNDS, PNLB, PNIM33, RNP34, ROK35,
PNOD, RSFG, PNBC, RNICS36, RNCP37, 5 AMP dont L’AMP/SL qui, à travers une multiplicité d’habitats (îles,
marais, lagunes, mangroves, forêts, etc.), jouent un rôle primordial. Un ensemble de (12) sites ont été évalués
sur les dix sept (17) que compte le pays (cf annexe 1).
A travers l’analyse sur les différents aspects relatifs à la gestion des AP précitées, le rapport sur l’évaluation de
l’efficacité de gestion souligne que « les conditions de financement pour la gestion des AP ne sont pas
considérées comme efficaces car basées sur les maigres ressources de l’Etat, utilisées que pour le
fonctionnement 38» Aussi, il révèle qu’ « au total, la gestion dans l’ensemble des parcs réserves et AMP apparait
moyenne » (RAPPAM, Sénégal, 2011). En effet le graphique ci-dessus donne une illustration spécifique sur la
question.
Figure 7 : Analyse totale des Résultats de l’évaluation sur l’efficacité de gestion (RAPPAM)
33 PNIM : Parc National des Iles de la Madeleine (DAKAR) 34 RNP : Réserve naturelle de Poponguine (Thiès) 35
ROK : Réserve Ornithologique de Kalissaye 36
RNICS : Réserve Naturelle d’intérêt Communautaire de Somone 37
RNCP : Réserve Naturelle Communautaire de Palmarin 38
Rapport RAPPAM DPN Sénégal,2011
Résultats Processus
Moyens
Planning
39
(Source: Rapport RAPPAM Sénégal Octobre 2011)
Cette forme d’évaluation appliquée à l’AMP de Saint-Louis présente des limites car elle met l’accent sur une
analyse globale d’un ensemble d’AP, de catégories et de spécificités différentes. Cette application nécessite
un groupe d’acteurs (conservateurs, président du Comité de gestion …) représentatifs pour chaque AP définie,
ce qui peut causer des influences ou biais dans la diffusion de l’information. Toutefois, le recours à d’autres
méthodes d’évaluations plus restreints n’est pas à minimiser pour avoir plus de précisions et des résultats
probants. Le Gap analysis39 en est un outil intéressant permettant d’identifier et d’analyser les lacunes pour
améliorer la conservation des zones essentielles c'est-à-dire les Zones Clées de la Biodiversité (ZCB) et en
faire des priorités en utilisant des seuils. Pour y arriver il faut impérativement des données justes et précises, les
interpréter soigneusement (dénombrements d’oiseaux). Son application au niveau de l’AMP/SL nous permettra
aussi d’analyser les écarts à travers une comparaison entre ses performances réelles et ses performances
potentielles, en se posant des questions qui donneront une idée sur les écarts des besoins de l’AMP, les
capacités actuelles, et les domaines qui peuvent être améliorés.
3.7. Analyse critique de la gestion de L’AMP/SL
L’AMP/SL constitue un espace de pouvoir et de dialogue où entrent en compétition des acteurs politiques,
économiques, scientifiques et socio-culturels aux intérêts divergents. Ainsi la position de chaque groupe
d’usagers évolue dans le temps et dans l’espace.
Les interdictions découlant de l’établissement de l’AMP, concernent principalement l’accès aux ressources de
certaines zones pouvant entraîner des réticences ou oppositions chez les usagers. Ces interdictions vont
certainement occasionner dans un premier temps la baisse des revenus des pêcheurs. Aussi les populations
issues de la périphérie rurale déplorent que la majorité des membres du comité de gestion habite à Saint-Louis
c'est-à-dire en milieu urbain alors que les ¾ de la superficie de l’AMP se trouvent en zone rurale. Ce qui est à
l’origine d’un réel dysfonctionnement.
Cette partie a fait l’objet de l’analyse de la mise en œuvre du PAG à compter de la première année et le plan de
gestion a permis d’en tirer des leçons à travers le diagnostic et l’analyse du business plan a permis d’identifier
les besoins en financement et d’identifier d’autres mécanismes durables. L’analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces complète la définition des options stratégiques pour relever le défi et promouvoir une
meilleure gestion de l’AMP.
39
Gap-analysis : méthode d’évaluation des Aires Protégées.
40
CHAPITRE 4 : ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES (FFOM) DE l’AMP/SL
La matrice d’analyse FFOM ou SWOT40 consiste à effectuer deux diagnostics : un diagnostic interne qui identifie
les forces et les faiblesses du domaine d'activité stratégique de l’AMP, un diagnostic externe qui identifie les
opportunités et les menaces présentes selon le contexte de gestion de l’AMP.
4.1. Présentation de la matrice FFOM
Tableau 10 : Matrice d’analyse FFOM (SWOT)
Forces Faiblesses
-Reconnaissance juridique de l’AMP et des organes de gestion
-Aire Centrale dans la RBTDFS
- Membre du RAMPAO
- Approche sous-régionale impulsée par le PRCM,
- Appui et accompagnement des ONG de conservation et autres
partenaires, WWF, FEM, UICN
- Connaissances endogènes des membres du CG
- Mise en place des mesures locales de gestion
-Mise en place d’un budget annuel destiné au fonctionnement
-Défaillances dans la mise en œuvre du plan de gestion
-Insuffisance de motivation et de dynamisme des membres du CG
-Faible niveau de participation des acteurs
-Absence de financement propre
-Déficit de moyens (financiers, humains et logistiques)
-Insuffisances dans la matérialisation des limites physiques
-Empiètement sur le PNLB
-Faible niveau d’Adhésion à l’AMP par l’ensemble des Parties
prenantes
-Divergences autour des acteurs et existence de conflits
-Déficit de communication
-Non respect de la réglementation en vigueur
-Insuffisances des moyens humains matériels
-Biodiversité non valorisé au service des communautés
-Absence d’implication des collectivités locales
-Retard dans la révision des textes juridiques qui organisent l’AMP
Menaces Opportunités
- Dégradation galopante des ressources
- Pollution marine
- Urbanisation galopante dan la commune de Saint-Louis
- Changements climatiques
- Instabilité du canal de délestage
- Barrage de Diama
- Existence de stratégie régionale et nationale pour les
AMPS
- Existence d’un plan d’affaire
- Intérêt grandissant des bailleurs de fonds et partenaires
- Recommandations favorables des AME
- Existence d’un modèle de coopération décentralisée à
Saint -Louis
40 Swot : de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces) est un outil
permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine d'activité.
FFOM
41
L’analyse de la matrice Forces, Faiblesses, Opportunités, et menaces (FFOM) a donné des résultats à la suite
de l’exploration du guide d’entretien, du focus group mené à l’endroit des acteurs et de l’exploitation des
documents administratifs.
L’AMP/SL présente des forces. En effet,sa reconnaissance juridique, et celle des organes de gestion, la mise
en place d’un budget annuel destiné au fonctionnement, l’appui et l’accompagnement des ONG de conservation
et autres partenaires (WWF, FEM, UICN) lui permettent de mettre en œuvre un certain nombre d’action
conformément aux objectifs de création répondant aux besoins de conservation et de développement. Toutefois
des faiblesses sont à relever qui se résument à l’absence d’implication des collectivités locales dans la gestion,
l’absence de financement propre, le déficit de communication. A ceux là, il s’y ajoute des menaces, il s’agit des
changements climatiques, l’Instabilité du canal de délestage constituant un obstacle majeur dans la gestion et
aussi à l’endroit des communautés.
Pourtant, Pourtant l’AMP/SL a un rôle important à jouer pour faire face aux effets des changements climatiques.
Elle doit s’attaquer à la principale cause du Changement Climatique en réduisant les Emissions de gaz à effet
de Serre (EGES) et aussi les impacts à travers le maintien des principaux services et fonctions éco
systémiques. Selon le GIEC (2007) , les changements qui sont attendus comprennent : une élévation du niveau
de la mer de 0,2 à 0,6 m ou plus vers 2100, une poursuite de la hausse des températures de la surface de la
mer de 1 à 3 degré C, des cyclones tropicaux et extra tropicaux d’une intensité croissante, la survenue
généralement plus massive de vagues et de tempêtes extrêmes, une modification dans les précipitations et
l’acidification dans les océans.
Pour parer aux inondations, une brèche a été ouverte en 2003 à travers la frange littorale de la Langue de
Barbarie entre le fleuve et la mer. De nos jours, avec les facteurs climatiques, hydrologiques,
océanographiques, ainsi que les caractéristiques géomorphologiques qui s’y associent, cette nouvelle
embouchure a connu un élargissement en profondeur et en largeur. Cette modification est aujourd’hui à
l’origine de plusieurs dégâts matériels, accidents et pertes de vies humaines. Ceux-ci nécessitent une
intervention urgente car en matière de conservation pour le développement, il y va aussi de la sécurité des
personnes et des biens.
Il faut souligner aussi que des opportunités se présentent en faveur des gestionnaires de l’AMP. D’une part,
l’intérêt grandissant des bailleurs de fonds et partenaires, l’existence d’un modèle de coopération décentralisée
à Saint –Louis, ainsi que les recommandations favorables des AME sont des propos réels et saisissables que
les responsables et décideurs doivent exploiter pour développer l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis.
La confrontation des résultats du diagnostic externe et ceux du diagnostic interne a permis de formuler ces
options stratégiques qui donnent de nouvelles orientations en terme de gouvernance au niveau de l’AMP/SL.
42
4.2. Amélioration des cadres institutionnel politique, et réglementaire
La Direction des Aires marines Communautaires Protégées (DAMPC) est chargée de la mise en œuvre de la
politique de l’Etat en matière de création et de gestion des Aires Marines Protégées au Sénégal. Elle a pour rôle
de superviser les activités de mise en place d’aménagement et de gestion du réseau des Aires Marines
Protégées Communautaires. Ainsi le directeur est appuyé par le personnel des parcs nationaux affecté au
niveau de chaque site dans l’exercice de ces missions. L’administration doit, avec l’aide des opérations de
concertation avec le comité de gestion, définir des actes administratifs, des mesures d’interdictions ou de
pratiques adaptées au mode de gestion en cours. « Un des aspects les plus importants du financement durable
est l’existence d’un cadre institutionnel et juridique approprié ; ce cadre permet d’asseoir le développement
d’activités d’autofinancement, ainsi qu’une structure et la capacité pour la bonne gestion des ressources
financières » (Joyeux C., 2010, al).
4.3. Révision des textes pour l’amélioration de la règlementation et le contrôle
Certaines législations en vigueur peuvent constituer des obstacles relatifs au financement durable, en limitant ou
en interdisant l'augmentation ou la rétention des recettes que l’AMP peut procurer. L’examen et la révision du
cadre législatif peut être une condition indispensable pour la création d’autres mécanismes de financement
fiables.
La réglementation permettra à la fois d’évaluer toutes les mesures prises au sein de l’AMP et de déterminer les
atteintes ou infractions commises qui peuvent l’affecter sensiblement. Le contrôle permet de suivre l’évolution
et a pour objectif de déterminer les infractions et les éventuelles sanctions, de présenter et d’élaborer des
recommandations ayant pour objectifs de renforcer et d’améliorer la conservation. Dans ce cas spécifique de
l’AMP, il faut comprendre qu’une amende ne va pas pour une indemnisation de l’environnement. L’UICN
préconise dans ses recommandations des sanctions plus adaptées, c'est-à-dire, des sanctions qui visent à des
finalités de conservation à côté des sanctions classiques (amende, emprisonnement…).S’agissant du milieu
marin, une remise en état des lieux ne peut pas être attendue, néanmoins on peut faire recours à d’autres
mesures applicables et adéquates aux contrevenants.
Il faut ajouter aussi que les droits de propriété doivent être définis clairement et être bien pris en compte dans la
révision des textes qui organisent la gestion des aires marines protégées. Ceux-ci jouent un rôle très important
car ils permettent de maitriser les conflits, de réduire et de contrôler les pressions sur les ressources marines et
43
côtières. Selon Yelkouni M. « si l’on veut préserver des ressources et lutter contre les externalités, il faut
promouvoir les droits de propriété41»
4.4. Renforcement de capacités
Il est devenu aujourd’hui partie intégrante de la bonne gouvernance en matière de gestion des Aires Marines
protégées au Sénégal. En effet les acteurs étatiques, non étatiques et locaux reconnaissent son importance
comme outil de renforcement de la gouvernance au niveau de l’AMP/SL. Les programmes de formation doivent
répondre au besoin de mettre à la disposition des acteurs locaux, les compétences nécessaires pour qu’ils
puissent participer activement dans la mise en place, la gestion, le suivi et l’évaluation. Ils doivent être conçus
de manière à participer à la concrétisation de la mission et doivent découler des besoins des acteurs. Ils sont
conçus à trois niveaux, définissant des mesures et interventions pour développer les capacités des individus,
des institutions, et des systèmes dans l’accomplissements des rôles, des missions et des fonctions de façon
efficaces, efficientes et durables.
4.4.1. Elaboration d’un programme de renforcement de capacités
Dans le cadre du Plan de gestion de l’AMP/SL, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de
renforcement de capacités des différents acteurs présents dans le comité de gestion est une priorité. En effet,
ce programme aura pour objectif d’améliorer les connaissances et compétences des acteurs ayant déjà des
prérogatives sur la gestion de l’AMP. Il permettra aux acteurs de connaître et d’appliquer leurs rôles, leurs
tâches, leurs droits et responsabilités par rapport aux fonctions qui leurs sont dévolues et aussi d’accompagner
la mise en œuvre effective pour le reste de son échéance, d’en assurer le suivi à travers toutes les étapes déjà
définies (conception, pilotage, techniques et méthodes de suivi écologique, concertation et animation,
cartographie, mise en place des mesure…).
L’outil SWOT effectuée dans le cadre de l’analyse de la gestion de l’AMP/SL à travers la mise en œuvre de son
PAG, les outils de diagnostic participative utilisés pour la collecte d’information ont permis de définir les besoins
en formation des membres du CG et autres acteurs à la gestion de l’AMP/SL. Ceci a donné l’opportunité de
mettre en place un programme de renforcement des capacités présenté comme suit:
41 Yelkouni M., « Décentralisation et dynamique des institutions dans la gestion des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest Cas
des réserves de biosphère» rapport, 48pp.
44
Tableau 11 : Programme de renforcement de capacités des membres du CG (PAG)
43 Service Régional du tourisme 44 SIT : Syndicat d’initiative et du tourisme 45 GREP : Groupe de recherche et d’études en Plongée, constitué par des sapeurs-pompiers qui sont aussi des secouristes.
Thèmes Bénéficiaires Objectif Résultats attendus Partenaires Responsables Acteurs
Niveau de priorité
Niveau Local
Gestion d’une
organisation, et leadership
Bureau Comité de gestion Amener les membres à connaitre leur
mission.
Les rôles et les tâches des
membres du CG sont connus,
Commune de Saint-
Louis ARD, conseil régional
Conservateurs, consultant 1
Surveillance participative et suivi écologique
Comité de gestion Initier les membres du CG à la surveillance participative.
La surveillance participative est connue.
Commune de Saint-Louis, ARD, conseil régional
SRSPM, Conservateurs 1
Ecotourisme : guidage
Comité de gestion
(Commission aménagement et écotourisme) O
Initier les membres à l’écotourisme, et
au guidage.
L’importance de l’écotourisme est
bien appréhendée par les membres.
Commune de Saint-
Louis, ARD, conseil régional, SIT42 AFD…
SRT43, SIT44 2
Textes juridiques portant organisation de l’AMP/SL
Le comité de gestion, élus Faire connaitre aux membres du CG la réglementation et leur applicabilité.
Les textes sont connus et appliqués.
Commune de Saint-Louis ARD, conseil régional
Personnel administratif, 1
Pratiques d’ostréiculture, pisciculture aquaculture
Population rurales (OCB, GIE, GPF) de la périphérie
Initier des activités alternatives profitables aux populations de la zone rurale.
Des activités alternatives sont initiées.
WWF, commune de Saint-Louis,
Techniciens, Agence aquaculture
1
Niveau Institutionnel
Mécanismes de financement durable et
stratégie de fundraising
Personnel administratif, Initier gestionnaires d’AMP sur les mécanismes de financement durable.
Les mécanismes de financement durables sont connus et perçus
pour leur mise en pratique.
Commune de Saint-Louis, ARD, Conseil
Régional
Techniciens Consultant,
2
Techniques de Suivi-évaluation du PAG
Personnel administratif AMP, et associé
Donner les gestionnaires d’AMP les outils nécessaires pour le suivi et l’évaluation du plan de gestion
Des techniques de suivi évaluation sont connues et appliquées dans la mise en œuvre du PAG
Commune de Saint-Louis ARD, Conseil Régional
Consultant, WWF 1
Plongée sous marine Personnel administratif de l’AMP, SRP, SRT,
Faire connaître aux gestionnaires aux acteurs les spécificités du milieu sous-
marin
L’environnement marin est connu et apprécié
Commune de Saint-Louis ARD, Conseil
Régional
CRODT, Océanium, association de pêche
sportive, le GREP45
2
Stratégie de règlement des conflits
Personnel administratif, autorités administratif, chef coutumiers et religieux
Faire connaitre aux acteurs des stratégies efficaces de règlement des conflits.
Des stratégies de règlement des conflits sont connues et adoptées
Consultant, WWF, Commune de Saint-Louis ARD, conseil régional
1
Méthode d’estimation de
la biodiversité et Suivi écologique
Personnel administratif,
comité de gestion, SRP, SRT
Donner les responsables d’AP les outils
nécessaires pour une meilleure connaissance et un suivi adéquat de la biodiversité.
La biodiversité est connue et suivie
de manière efficace
Commune de Saint-
Louis ARD, Conseil Régional, techniciens
Techniciens,
1
45
4.4.2. Redynamisation des parties prenantes
Les parties prenantes sont des personnes, groupes, ou institutions, qui sont probablement affectés par la mise
en place de l’AMP soit négativement ou positivement, ou ceux qui peuvent influer sur l’issue ou les résultats de
l’AMP.
Redynamisation du comité de gestion à travers un élargissement des parties prenantes avec une intégration
maximale et significative d’OSP et une amélioration des règles de gestion pour une meilleure appropriation de
l’AMP. La transparence se développe car différentes parties prenantes suivent le développement de l’AMP. Pour
mieux les associer dans le processus de gouvernance il faut tout d’abord : procéder à leur Identification, évaluer
leurs intérêts et l’impact, évaluer leur Influence et leur importance et en fin élaborer une Stratégie de
participation.
4.5. L’implication des collectivités locales
L’implication des collectivités locales est fondamentale à pour la gestion de l’AMP. Ainsi la proposition d’un
scénario pour une meilleure gouvernance implique aussi une implication massive et formelle des Collectivités
Locales dans l’élaboration et la mise en œuvre des documents de planification de l’AMP/SL et actions y
afférentes. Ainsi la loi n°96-06 du 22 mars portant code des collectivités locales précise les compétences
accordées aux collectivités locales en matière de GRN selon les principes et règles de la décentralisation au
Sénégal. Pour le contexte de l’AMP/L, l’implication des collectivités locales et leur participation effective aux
activités de gestion sont importantes car elles ont la capacité de mobiliser les moyens extérieurs (financements
internes nationaux, étrangères) pour mettre en œuvre les moyens d’action nécessaires pré établis. Le
partenariat avec la commune de Saint-Louis est un atout considérable car elle regroupe des potentialités non
négligeables qui peuvent aussi développer et mettre en œuvre des mécanismes de financement durable à
travers la coopération décentralisée.
4.5.1. Renforcement de l’information et la sensibilisation du public
L’information, l’Education et la Communication du public sur les questions liées à l’Aire Marine Protégée de
Saint-Louis se font d’abord à travers le Bureau d’information et de sensibilisation des parcs du Nord basé à
Saint-Louis. Créé depuis 1989 ce bureau a été initié par la DPN compte tenu de la spécificité de la région et de
son importance sur le plan environnemental. Le bureau avait pour objectif de :
mieux faire connaître les aires protégées, leurs missions et le potentiel qu’elles représentent au
plan économique et social et vis-à-vis des générations futures ;
Mise en œuvre d’une stratégie de communication permettant une prise de conscience de l’opinion
publique autour des questions relatives à la gestion de la nature et de ses ressources ;
la promotion des initiatives locales d’utilisation écologiquement rationnelle de l’espace, des
ressources et de l’environnement en général.
46
En effet, le bureau d’information et de sensibilisation des parcs et réserves du Nord doit aussi mieux élargir son
champ d’action en vue de poursuivre ses missions convenablement. Il doit renouveler ses activités en fonction
des contextes et réalités connexes à l’AMP en mettant en place des programmes d’information et de
sensibilisation à l’endroit du public afin d’encadrer les populations dans l’aménagement des sites et la réduction
des pressions sur les ressources. Ainsi le renforcement de cette collaboration est à développer et maintenir pour
susciter une prise de conscience de l’ensemble des acteurs sur l’intérêt de l’AMP/SL.
Les activités mises en œuvre dans le cadre du programme COMPACT n’ont pas touché le maximum de cibles.
Toutefois, il faut noter qu’elles doivent toujours être renouvelées pour faciliter une bonne appropriation du
processus par les parties prenantes qui doivent être informées de toutes les décisions prises dans le Comité de
Gestion. Ces parties prenantes, à leur tour, doivent transmettre ces décisions à la base au niveau de leurs
mandataires, ce qui permettra de diffuser l’information la plus largement possible. En effet, les objectifs et
l’importance de l’AMP restent encore méconnus de certains acteurs sur le terrain notamment les mareyeurs et
les transformateurs, entre autres. Dans cette même dynamique, une stratégie marketing serait nécessaire. Ainsi
l’UICN reconnait dans les lignes directrices pour la législation des AP la rentabilité, l’efficience et l’équité. Ainsi
pour un meilleur aboutissement il faut une certaine vulgarisation du site permettant de définir un plan marketing
pour la promotion extérieure. Cette stratégie marketing vise des objectifs suivants :
développer des messages et des outils de communication efficaces pour échanger avec les
différents publics cibles identifiés selon les différentes segmentations effectuées ;
attirer le maximum de partenaires pour une meilleure représentation des acteurs ;
mettre en place, des programmes d’éducation et d’échange avec le public pour permettre un
changement de comportement durable (par rapport à la conservation de la biodiversité dans
l’AMP/SL).
C’est ainsi qu’on s’est intéressé à inscrire cette stratégie marketing dans le plan de communication qui peut
servir de support stratégique afin de rendre visible l’AMP/SL.
4.5.2. Renforcement de la participation
La participation, est soumise à des interprétations très extensives. Dans le cadre d'un même processus de
planification, les différentes parties prenantes ont souvent des conceptions complexes et très diversifiées. Elle
joue un rôle très important et se décline à plusieurs niveaux. En effet, elle doit renforcer la confiance entre
l’organe de gestion et la société civile. La participation est un facteur décisif pour l'implication des populations
rurales dans les processus de collecte des informations de planification d’exécution et de suivi évaluation. Les
méthodes participatives à travers les outils de la MARP46 sont utilisées pour recueillir des informations sur les
activités et sur les contraintes qui peuvent surgir. Ces nouvelles informations peuvent ensuite être partagées
avec les responsables de manière à favoriser la formulation des PAG, des PTA qui reflètent les intérêts de la
46 Méthode Active de recherche et de planification participative
47
population rurale et qui soutiennent le développement durable. Ainsi pour mieux développer cette approche la
tenue des réunions mensuelles du CG de façon alternative et selon les dispositions des membres est une
opportunité qu’il faut saisir et bien exploiter. A l’issu de l’analyse des parties prenantes le niveau de participation
doit se définir en fonction de la description de l’intérêt principal, de la contribution potentielle majeure e t de
l’évaluation du partenariat.
4.6. Mise en place d’une stratégie d’hégémonie organisationnelle
Selon Céline Mansencal / Didier Michel « L’organisation est définie comme étant un système social organisé
pour atteindre un certain type d’objectifs. Elle suppose un but formel, une division des tâches et une attribution
des rôles, un système de communication, un mécanisme de prise de décisions, un ensemble de règles
d’évaluation de l’activité ».
Partant de cette définition, il s’avère utile pour le CG de s’associer à une stratégie de leadership organisationnel.
En effet, les responsables de l’AMP/SL doivent intégrer cette notion essentielle d’une organisation de référence
axée sur les connaissances, les compétences, les comportements pour en aboutir au progrès et à la
performance, en privilégiant aussi la dynamique de groupe reposant sur le dialogue, la concertation, et la
responsabilité.
De nos jours, le contexte du fonctionnement des aires protégées traverse un déclin des structures de
commandements hiérarchiques. La stratégie de Leadership consiste à avoir la capacité d’influencer les autres
membres, à les amener à exécuter des taches assignées.
Ainsi pour développer cette stratégie de leadership organisationnel on doit procéder à une redéfinition des
rôles, des taches, des responsabilités, des activités à mener par les membres du comité de gestion. Ainsi ce
tableau ci après est proposé :
48
Tableau 12 : répartition des rôles responsabilités et tâches des membres du bureau exécutif47
Membres du comité de gestion (bureau)
Rôles responsabilités Tâches activités
Bureau Conservateur de l’AMP
Assurer et faciliter la gestion participative48 Encourager le changement
Représenter dignement le service aux différentes instances administratives, encourager la participation, et la dynamique de groupe
Initier et faciliter l’élaboration des PTA49, assurer le suivi évaluation du PAG
Président du CG Représenter le comité auprès des tiers
Assurer convenablement ses fonctions
Organiser et tenir des réunions comme il se doit
1erVice président Représenter le présenter dans d’autres instances
Assurer l’intérim à l’absence du président
Présider, les réunions,
2ème vice président chargé des jeunes
Représenter les jeunes dans le CG
Défendre les intérêts des jeunes Faire des comptes-rendus aux jeunes à la suite des réunions
3ème vice président chargé des femmes
Représenter les femmes dans le CG
Défendre les intérêts des femmes Faire des comptes-rendus aux groupements de femmes à la suite des réunions
Sécrétaire général (et adjoint)
Assister le président Assurer la tenue des documents administratifs
Rédiger les rapports, comptes-rendus, Procés Verbaux de réunion, mettre à jour ces documents.
Trésorier (et adjoint)
Assurer et faciliter l’exécution des moyens, du budget du CG
Gérer les comptes Effectuer des opérations de retrait d’argent, tenir sa comptabilité
Commissions50
Gestion de l’Environnement et de Ressources Naturelles
Initier des actions en faveurs de l’environnement
Initier et proposer les activités en faveur de la gestion de l’environnement et des ressources naturelle
Faire un suivi régulier lors des sorties de terrains, organiser des opérations de nettoiement de la plage
Aménagement technique et Touristique
Présenter des stratégies d’aménagement Développer l’écotourisme
Concevoir et proposer des techniques d’aménagement en faveur de l’environnement et de l’écotourisme.
Faire des visites d’échange au niveau du PNLB, prendre contact avec le SIT et personnes ressources
Sensibilisation Communication et formation.
Promouvoir l’information et la sensibilisation du public
Développer l’information et la sensibilisation du public, Concevoir et proposer des programmes de communication et de formation
Tenir des séances de sensibilisation, organiser des causeries, thé débat au niveau des « Mbaars »
Gestion des conflits Gérer les conflits
Assurer une veille sur la dynamique de gestion de l’AMP. Initier et promouvoir leurs savoirs locaux
Organiser des rencontres d’échanges Formuler des prières et vœux avant et après les réunions
Sages Veiller sur la dynamique sociale de l’équipe s’associer au CG
Partager leurs savoirs connaissances et expérience en matière de GRN et gestion des conflits
Tenir des prières lors des rencontres
Recherche scientifique
Promouvoir la recherche sur l’AMP/SL
Inciter des outils développement de la recherche scientifique à travers les études, l’éducation environnementale
Développer des thématiques sur la question
Surveillance participative
Veiller sur la tenue des sorties en mer
Surveiller l’AMP Organiser les sorties en mer, faire le suivi des habitats Orienter les usagers
Source : données du stage
47 Le bureau exécutif du comité de gestion comprend le bureau et les commissions, article 4 arrêté portant statut et règlement du CG de l’AMP/SL 48
Il s’agit de la cogestion. 49
Plan de Travail Annuel 50
Chaque commission est dirigée par un président et un rapporteur.
49
Pour le bon fonctionnement de l’AMP/SL, les membres du CG doivent pleinement assurer leurs rôles en
fonction d’une répartition équitable, et judicieuse prenant en compte, les compétences, les complémentarités
des uns et des autres et les besoins. Ainsi chacun doit s’y mettre dans un esprit de dialogue et de partage de
connaissances et aussi mettant l’accent sur l’innovation, la créativité, et la négociation afin de rendre le comité
plus dynamique et efficace. Toutefois le renforcement de capacités leur est indispensable pour inculquer
l’attribution des rôles, des responsabilités, des tâches, à chaque membre du bureau.
4.6.1. Promotion de l’éducation environnementale et la recherche scientifique
L’éducation environnementale qui a commencé dans les écoles primaires est appuyée par le Bureau
d’Information et de Sensibilisation des Parcs et Réserves du Nord et WWF WAMPO à travers son programme
sur les tortues marines pourrait constituer un outil pédagogique de sensibilisation.
Dans le cadre du projet participatif de restauration de la biodiversité marine dans l’AMP/SL, des actions
d’information et de sensibilisation ont été organisées dans les villages périphériques, les quartiers et les
« mbars » des pêcheurs, pour en assurer une couverture médiatique. Ainsi des manifestations populaires et des
débats seront organisés par le comité afin d’amener les populations à échanger leur savoir sur l’importance
d’une Aire Marine Protégée pour que l’expertise locale soit valorisée. Des panneaux ont été installés dans des
endroits publics et des tee-shirts à l’effigie du projet ont été confectionnés.
Ainsi pour prétendre à un développement durable, la connaissance de l’environnement, sa gestion et sa
préservation sont donc des objectifs à atteindre par le biais de l’éducation. L’éducation à l’environnement doit
être une des priorités internationale, nationale et locale. En effet, elle œuvre à responsabiliser les individus sur
leur propre environnement, à faire émerger la notion d’éco citoyen pour que l’avenir de notre planète soit en tre
de bonnes mains. Ainsi pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre du plan de gestion, l’éducation relative à
l’environnement a été intégrée dans le plan de communication et de marketing.
4.6.2. Elaboration d’un plan de communication et de marketing
Le plan de communication est un outil stratégique dans la mise en œuvre des plans de gestion et plan d’affaire.
En effet elle doit être fusionnée avec la stratégie marketing pour donner plus de visibilité à l’AMP/SL et aussi
attirer les partenaires au développement.
L’UICN reconnait dans les lignes directrices pour la législation des AP la rentabilité, l’efficience et
l’équité. Ainsi pour un meilleur aboutissement il faut une certaine vulgarisation du site permettant de définir un
plan marketing pour la promotion extérieure. Ce plan marketing visera des objectifs à savoir :
Développer des messages et des outils de communication efficace pour échanger avec les différents
publics cibles identifiés selon les différentes segmentations effectuées.
D’attirer le maximum de partenaires pour une meilleure représentation des acteurs.
50
De mettre en place, des programmes d’éducation et d’échange avec le public pour permettre un
changement de comportement durable (par rapport à la conservation de la biodiversité dans
l’AMP/SL).
C’est ainsi qu’on s’est intéressé à élaborer un plan de communication prenant en compte le marketing
qui sert de support stratégique afin de rendre visible l’AMP/SL.
51
Tableau 13 : Plan de Communication et de marketing de l’AMP/SL
ACTIONS RESPONSABLES BENEFICIAIRES CIBLES MOYENS RESULTATS ATTENDUS NIVEAU DE PRIORITE
Réaliser un film Documentaire sur l’AMP/SL dans le contexte de la RBTDFS à l’échelle international
Conservateur de l’AMP Comité de gestion
Populations locales et bailleurs de fonds
Bailleurs de fonds Partenaires techniques de La place
Tv , chaine nationale et internationale RFI, TV5, France 24
Un film documentaire sur l’AMP/SL et sa périphérie est réalisé puis lancé sur des chaines de télévision
1
Développer l’éducation environnementale en milieu scolaire
Conservateur de l’AMP Comité de gestion Partenaires techniques ONG
Populations locales
WWF, UICN Enseignants et élèves FEM
Banderole Photos, diapos, affiches dépliants Prospectus tee-shirts casquettes
L’AMP/SL est bien connue par les élèves Documents et autres support de sensibilisation confectionnés Enseignants formés Eléves sensibilisés
2
réaliser une couverture médiatique avec la presse locale.
Conservateur de l’AMP Comité de gestion Autorité administrative
Populations locales
GREP, Communication 2
Effectuer des campagnes régulières de sensibilisation au niveau des « Mbaars « et « sine 51» et groupements de femmes.
Conservateur de l’AMP Comité de gestion Acteurs locaux
Populations locales
Comité de gestion Techniciens en communication Partenaires techniques
Subventions
de séances de sensibilisation effectuées les pêcheurs mareyeurs et femmes transformatrices sont sensibilisés sur la problématique de l’AMP/Sl
1
51 « Sine » : lieux de regroupement des femmes pour la transformation de poisson.
52
4.7. Recommandations
Une meilleure connaissance de l’AMP est indispensable afin d’optimiser sa gestion. Pour promouvoir une bonne
gouvernance et un financement durable au niveau de l’AMP/SL, la réglementation, la transparence, l’équité et
l’information, la participation des membres doivent être assurées avec une politique de communication active.
Au terme de cette étude des recommandations sont formulées et segmentées selon trois dimensions : locale,
institutionnelle et relationnelle. Ces recommandations sont repris à la page suivante sous-forme tabulaire.
53
Dimension locale Dimension institutionnelle Dimension relationnelle
continuer l’information et la
sensibilisation du public,
Privilégier les visites d’échanges,
Inciter les membres à exercer et
assurer convenablement leur rôles et
tâches,
Mener un plaidoyer auprès des
collectivités locales et élus pour les
impliquer dans le processus
Concevoir et mettre en œuvre d’autres
règles locales de gestion,
Encourager la participation à travers la
rotation des réunions,
Faire du lobbying auprès des
partenaires à l’occasion des grands
événements de la ville,
Élaborer et mettre en œuvre un programme de formation pour
ses ressources humaines en ciblant les domaines de
compétences: les parlementaires, agents de
l’administration (DAMP, DPSM, DPN, …) ;
Intégrer les nouveaux mécanismes de financement des Aires
Marines Protégées dans ses politiques de conservation de la
biodiversité (PBSE, REDD…) ;
Inciter à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’urgence
axé sur les catastrophes naturelles, (Impact de l’avancée de la
mer, effets du canal de délestage, innondations…) ;
Inciter la création des fonds fiduciaires pour la conservation en
s’inspirant des expériences réussies (Madagascar,
Mauritanie,) ;
Mettre à jour le cadre réglementaire qui organise la
conservation de la biodiversité dans l’aire marine protégée, de
Saint-Louis ;
Mettre en place une législation adaptée à la mise en place de
mécanismes de financement durable (vote de loi permettant la
rétention de recettes ou création de taxes qui doivent être
versées directement à l’AMP/SL,
Redéfinir les limites de l’AMP/SL de concert avec les acteurs à
la base ;
Mettre en œuvre le plan d’urgence pour la stabilisation du canal
de délestage.
Il s’agit de promouvoir la coopération décentralisée à travers
l’implication des collectivités locales qui regroupent déjà beaucoup
de partenaires ;
Développer le partenariat avec les opérateurs touristiques tels que
le Syndicat d’initiative et du tourisme, les hôteliers de la place
(Zébrabar, eden de Barbarie,la Saint-louisienne, Oasis,
Diamarek..)., Industriels ;
Développer une stratégie marketing au profit de l’AMP, lors des
grands événements de la ville à savoir le festival de Jazz, les
journées mondiales de l’environnement, et de la biodiversité ;
54
La surpêche est liée aux besoins importants en poisson des populations périphériques. L'utilisation d'engins de
pêche peu soucieux de la préservation des ressources halieutiques, le chalutage en mer, l'extension du canal
de délestage, l'érosion en bordures de l'AMP et la forte pression humaine liée à la présence de grandes
localités, sont autant de contraintes qui entravent la gestion de l’AMP /SL.
Cette partie a permis de déceler des opportunités qui doivent être conçues comme des stratégies dans un
objectif de promouvoir une gouvernance meilleure et des mécanismes de financement durable afin de prétendre
à une gestion rationnelle de la biodiversité.
55
CONCLUSION
Dans cette étude il a été question d’analyser le processus de gouvernance de l’AMP/SL et de donner des
orientations pouvant conduire à un financement durable à l’échelle de la RBTDFS. Un diagnostic sur l’état des
lieux nous a permis de mieux caractériser l’AMP de Saint-Louis en identifiant les différents acteurs, leur degré
d’implication et de participation au processus de gestion du site.
Pour se faire, une méthodologie a été adoptée consistant à faire une revue documentaire, des entretiens semi
structurés à l’endroit des administrateurs et acteurs concernés dans le cadre d’un stage professionnel au
WWF/WAMPO. L’élaboration et l’analyse des matrices, l’exploitation du guide d’entretien, les méthodes et outils
de recherce participatifs ont permis de confirmer le niveau de participation des acteurs qui est faible par rapport
au contexte et à la situation souhaitée.
D’une part, les parties prenantes impliquées dans la gestion de l’AMP de Saint-Louis doivent davantage
conjuguer des efforts en vue d’assurer une gouvernance partagée résolument tournée vers son développement
durable et harmonieux. L’accent devait donc être mis sur les conditions d’une synergie qui conduirait à une
appropriation de l’AMP par les populations résidentes.
A travers cette étude il est nécessaire de créer des sources de financement durable pour la conservation de la
biodiversité de l’AMP/SL et de renforcer celles qui existent déjà pour établir l’équilibre. La pérennisation
financière de l’AMP de Saint –Louis nécessite des mécanismes de financement traditionnels et innovants pour
compter sur une stabilité avec des actions plus prévisibles dans l’atteinte des objectifs de conservation et de
développement durable. Il faudrait aussi comprendre que l’existence ou la création de mécanismes de
financement propre varie sensiblement d’un pays à l’autre et garantit nécessairement l’efficacité de gestion de
l’AMP ainsi que sa pleine autonomie.
Par ailleurs, l’analyse SWOT effectuée dans le cadre de cette étude montre que des efforts sont nécessaires
pour mettre à profit l’AMP afin de préserver les ressources, d’améliorer le mode de gestion à travers le
renforcement des capacités et la participation des acteurs clés. Pour son bon fonctionnement et pour l’atteinte
de ses objectifs, l’AMP/SL doit aussi chercher des fonds complémentaires, à travers ces ressources générées à
l’extérieur (ex. programmes et projets communautaires et internationaux), et la valorisation de ces biens et
services à travers l’écotourisme, les paiements des services éco systémiques. Ainsi, pour combler le déficit de
financement de l’AMP/SL à long terme, il faut un engagement politique, des communautés, ainsi que des
décideurs.
Il est souhaitable de continuer à expérimenter dans cette même dynamique pour murir les idées et suivre la
réflexion afin de définir et de mettre en œuvre de meilleures pratiques optimales en matière de gouvernance et
de financement durable dont le Sénégal et certains pays de la sous région pourraient s’inspirer pour la création
des mécanismes de financement durable.
56
BIBLIOGRAPHIE
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- B.LAUSCHE ET F BURHENNE (2012) : Lignes directrices pour la Législation des Aires protégées
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- BORINI-FEYERABEND, G.,C. CHATELAIN ET G. HOSH ; et al… En gouvernance partagée ! un guide
pratique pour les aires marines protégées d’Afrique de l’ouest PRCM, UICN, CEESP, Dakar 2010
- BRIAL F. (2010) « Développement durable, gouvernance et insularité : le cas de la réserve naturelle
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- BORRINI-FEYERABEND, G.,M.Pimbert, M.T.Farvar, A. Kothari et Y. Renart, PARTAGER LE
POUVOIR : Cogestion des ressources naturelles et gouvernance Partagée de par le monde, IIED et
UICN/CEESP/TGER, Cenesta, Téhéran, 2009, 548 pp ;
- BORRINI-FEYERABEND, G., (1997)- gestion participative des aires protégées : L’adaptation au
contexte, UICN, Gland, Suisse et Cambrige, Royaume-Uni. Vi +80.
- CHABOUD C., FLORENCE GALLETTI, GILBERT DAVID, AMBROISE BRENIER, PHILIPPE MERAL,
FANO ANDRIAMAHEFAZAFY, JOCELYNE FERRARIS : Aires marines protégées et gouvernance :
contributions des disciplines et évolution pluridisciplinaire, Chapitre II
- CHABOUD C.,GALETTI F, « Les aires marines protégées, catégorie particulières pour le droit et
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- CSRP, 2003, rapport sur la Stratégie Régionale des AMP d’Afrique de l’Ouest ,91p
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- FROGER G ET GALETTI FLORENCE, (2007) « Regard croisé sur les Aires Marines Protégées »123
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- GILBERT DAVID, ird, umr 228 espace dev expertise et spatialisation des connaissances en
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57
- JOYEUX C., GALE J.,(2010) « Analyse des mécanismes de financements des Aires Marines
Protégées d’Afrique de l’Ouest : Proposition de leur durabilité, financement durable des aires protégées
terrestres et marines : principes, mécanismes et expériences », Rapport Tome 3, The Environnement
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- JOYEUX C., GALE J., (2010) « Analyse des mécanismes de financements des Aires Marines
Protégées d’Afrique de l’Ouest : Proposition de leur durabilité, cadre méthodologique d’intervention pour
les AMP du RAMPAO et recommandations pour les prochaines étapes » Rapport Tome 2, The
Environnement and Development Group, 59pp
- JOYEUX C., GALE J.,(2010) « Analyse des mécanismes de financements des Aires Marines
Protégées d’Afrique de l’Ouest : Proposition de leur durabilité, analyse du contexte sous-régional ppour
le financement durable des AMP, d’Afrique de l’Ouest, Rapport Tome 1, The Environnement and
Development Group, 79pp
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- LEFEBRE C.,: Aires Marines Protègées, les enseignements du premier Congrès Mondial sur la
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- REVERET J-P, DANCETTE R., (2010) « Biodiversité marine et accès aux ressources, pêche et autres
biens et sercives écologiques sous pression extrême » in Revue Tiers monde n°202, Armand Colin
(2010) 231pp ;
- TARIK DAHOU et JEAN YVES WEIGEL : la gouvernance environnementale au miroir des politiques
publiques : le cas des Aires Marines Protègées Ouest –Africaines
- UICN/PACO (2010). Le tourisme dans les Aires Protégées d’Afrique de l’Ouest : Quelle contribution à la
conservation ? Ouagadougou, BF : UICN /PACO.
- WEIGEL JI., FRANÇOIS FERAL, BERTRAND CAZALET, (2007), « Des Aires Marines Protégées
d’Afrique de l’ouest : gouvernance et politiques publiques », Perpignan 199 pp.
- WWF, (2011) Stratégie Nationale pour les AMP du Sénégal,
- YELKOUNI M., « Décentralisation et dynamique des institutions dans la gestion des ressources
naturelles en Afrique de l’Ouest : cas des réserves de Biosphères », rapport, (2010), 48 pp ;
- YVES HENOCQUE : Leçons et futur de la gestion intégrée des zones côtières dans le monde.
- SENE C., NIANG O., N’DIAYE A., PAG AMP/SL, 2009, 96pp
58
- SENE C., NIANG O., N’DIAYE A Business plan AMP /SL 2010,
- Caractérisation de l’Etat de référence des Aires Marines Protégées de Joal Fadiouth, Kayar et Saint-
Louis Rapport, 2009
Autres documents :
- Guide des instruments financiers de conservation
- Décret 2004 /14 08 portant création des AMP du Sénégal
- Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008 portant statut du Comité de gestion de l’AMP/SL
- Arrêté n 0057/PDSL du 12 Septembre 2008 portant règlement intérieur du CG
XI
ANNEXES
Annexe 1 : Carte des Aires Protégées du Sénégal
Annexe 2 : Carte de la réserve de biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve
Sénégal (RBTDFS)
XIII
Annexe 3 : Principales espèces existantes dans l’AMP/SL et période
fréquence
APPELLATION PERIODE
VERNACULAIRE FRANÇAIS SCIENTIFIQUE
Kirikiri Thonine Euthyllis alleteratis Décembre à Juin
Thath Liche Vadigo Campogramma glacos
Silingkeu Barre tachetée Dicentrarchis peunctatis
Yaboy Tass Sardinelle plate
Sardinella maderensis
Yaboy Meureuk Sardinelle ronde Sardinella aurita
Deem Grand mulet Mugil sp
Warangal Liche amie Lichia amia
Yawal Scyris d’Alexandrie Scyris Alexandria
Rôm Mulet Morome Punta
Diai bu nioul Chinchard noir Trachurus tracae
Diai Chinchard jaune
Decapterus ronchus
Ngot Tassergal Pomotomus saltator
Ndiarweule Liche glauque Trachinoctis ovatis Mai à Octobre
Kobo Ethmalose Ethmalosa fimbriata
Tawett Carangue du Sénégal Carang sénégalus
Sompatt (Koroth)
Pristipomme ordinaire
Pomadasis peroteti, suillum, jubeleni
Source : PAG AMP/SL, 2009
Annexe 4 : Zone de pêche de l’AMP de Saint-Louis
ZONE DE PECHE PROFONDEUR ESPECES PRINCIPALES ( PRINCIPAUX SAISONNALITE LOCALISATION
XIV
NOMS LOCAUX) ENGINS
Xer wu rey wi, Boutourail, xer Assane, Boss yi, Guentbi
10 à 20 m
Tonone, Thiof, Langouste, sompatt, Badéche, sole siketmbaw, ndiané, sipax.
Filets dormants, Lignes, Palangres,
Toute saison
Dans l’AMP
Xer wu reywi, Dem ndum, Xeru mam Mori, Praya gop et tank, Diattara Hopital
20 à 50 m
Thiof, Kocc, Tonone, Sompatt, Daurade, Sole, Langouste, feutt
Ligne, Filets dérivants, palangre
Toute saison
Entre la brèche et Guet-Ndar
Gouy Maréme , Fatou Ndiaye, Coletbi, Hopital, Sidi, Madabo, Ndiago, Lakhrat
15 à 20 m
Mérou, Othelite, Doye, kocc, Tassergal, Liche amie, Ethmalose, Dentex, Requin
Ligne, palangre
Toute saison
De Guet-Ndar à Boyo (Mauritanie)
Source : Zonage participatif AMP/SL 2007
Annexe 5 : Listing des taxons rencontrés dans l’AMP de Saint-Louis
Tableau 1 : Listing des taxons rencontrés dans l’AMP de Saint-Louis
Chloroscombrus chrysurus Ethmalosa fimbriata
Selene dorsalis Lichia amia
Ilisha africana Trichiurus lepturus
Sardinella aurita Ephippion guttifer
Brachydeuterus auritus Lagocephalus laevigatus
Trachinotus goreensis Pseudupeneus prayensis
Sardinella maderensis Morone punctata
Portunidae Méduses
Pseudotolithus typus Pentanemus quinquarius
Pomadasys peroteti Pseudotolithus senegalensis
Sepia officinalis hierredda + grappes d’œufs Raja miraletus
Cynoglossus senegalensis Stromateus fiatola
Drepane africana
Sources : Etude sur l’état de référence de l’AMP/SL saison froide 2009
XV
Annexe 6 : Etoile de la gouvernance d’une Aire Protégée
(Source : Figure de Fabien BRIAL dans son article « Développement Durable, Gouvernance et insularité : cas de la Réserve naturelles
Marine de la Réunion » dans Revue Française d’administration publique p 410)
ANNEXE 7 : Modèles sur la problématique de gouvernance de l’AMP/SL, arbre
à problème, arbre à objectifs.
XI
Renforcer le personnel, former les acteurs
Renforcer la logistique et les moyens de bord
Faciliter la bonne appropriation de l’AMP/ SL par
les communautés à travers la communication
sociale. Initier et Développer des stratégies de
financement durable à travers le partenariat public-
privé.
Prendre en compte les spécificités
de l’AMP /SL, les connaissances
scientifiques et les savoirs locaux
dans l’élaboration des documents
juridiques et de planification
Faire respecter les lois et
règlements par le biais de l’IEC
Donner une définition claire sur les
droits de propriété, Faciliter la
participation et la mobilisation des
acteurs par le biais de l’IEC
Promouvoir l’AMP à travers la
RBTDFS.
Renforcer les capacités
des acteurs. Définir les
rôles et tâches des acteurs.
Responsabiliser les parties
prenantes et faciliter a prise
de décision. Initier une
stratégie de leadership
appropriée au Comité de
gestion de l’AMP/SL.
PROPOSITION
DE SOLUTIONS
SOLUTIONS
Ancrage institutionnelle ambigüe,
insuffisance du niveau implication
des institutions compétentes, déficit
de moyens humains, matériels et
financiers. Instabilité des agents
dans exécution des tâches.
Cadre juridique et réglementaire
inadapté au contexte de l’AMP/SL
Méconnaissance et non respect des
lois et règlements en vigueur
Faible niveau d’implication et de
participation des acteurs, Faible
capacité organisationnelle et
opérationnelle, Absence de définition
des droits de propriété, déficit
informationnel
Défaillances dans l’exécution des
rôles et tâches respectifs, Faible
niveau d’instruction des acteurs,
manque d’information et de
coordination des acteurs
PROBLEMES
Comment améliorer la gouvernance dans l’AMP de Saint-Louis pour une meilleure
conservation de la biodiversité et un financement durable ?
POLITIQUE ET
REGLEMENTATION
PARTICIPATION INSTITUTIONS
EXERCICE DU POUVOIR ET
RESPONSABILITE
Comment améliorer la situation
institutionnelle de l’AMP/SL pour sa
bonne gouvernance et son
financement durable ?
Cette politique et réglementation en
cour contribuent-elle à une bonne
gouvernance de l’AMP/SL ?
Comment les améliorer ?
En quoi la participation et
l’implication des acteurs sont-elles
des outils de bonne gouvernance au
niveau de l’AMP /SL ?
Est-ce que cette forme
d’exercice du pouvoir et de
responsabilité convient pour
une bonne gouvernance de
l’AMP /SL ?
XII
Annexe 8 : Législation sénégalaise en matière de gestion de l’environnement
et des ressources naturelles
Code Intitulé Observations
Les Codes Loi N° 86-04 du 24 janvier 1986
Code de la chasse et de la protection de la faune
organise la gestion et la conservation durable des ressources fauniques dans les aires protégées (en cours de révision).
Loi N° 98/03 du 08 janvier 1998
Code forestier
harmonieusement le code de la chasse, particulièrement en ce qui concerne la protection et l’aménagement de l’habitat de la faune (en cours de révision).
Loi N° 2001-01 du 15 Janvier 2001 portant Code de l’environnement
Code de l’environnement
portant et son décret d’application 98/164 du 20 février 1998 qui complète qui vise des priorités bien définies comme les installations classées, la pollution des eaux, la pollution sonore, la pollution de l’air et les odeurs incommodantes ;
Loi N°98-32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche maritime
organise l’exploitation et la gestion des pêcheries
Loi N° 96-06 du 22 mars 1996
organise la politique de décentralisation au Sénégal et transfert des compétences
Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008
Statut portant comité de gestion de l’AMP/Sl
(Non mis à jour)
Arrêté n 0057/PDSL du 12 Septembre 2008
Statut du règlement intérieur du Comité de gestion de l’AMP/SL
(non mis à jour)
XIII
Annexe 9 : Clichés
PHOTOS :
Cliché1 vue aérienne du canal de délestage Cliché 2 île de Saint-Louis
Balisage de l’AMP/SL Confection de récifs artificiels
XIV
Annexe 10 : Guide d’entretien : adressé au conservateur de l’AMP/SL et au
président du Comité de Gestion
1/ Prénom et nom :
2/ Qualifications, spécialités :
3/ Selon vous comment améliorer la gouvernance de l’AMP/ Saint-Louis ?
4/ A votre avis comment peut on développer des mécanismes de financement durables pour l’AMP/SL ?
5/ Est ce que les moyens de l’Etat suffisent pour permettre aux AMP deu Sénégal de jouer leur véritable rôle ?
6/ Quels sont les acteurs à mettre autour de la table sur la question des mécanismes de financement durable?
7/Selon vous comment améliorer la gouvernance au niveau de l’AMP/Sl?
8/ Est-ce que les limites de l’AMP/SL sont bien définies et matérialisées sur le terrain ? sinon comment vous comptez s’y prendre ?
9/ Est-ce que les textes qui régissent la gestion de l’AMP/SL sont bien élaborées et mises à jour ?
10/ Est-ce que tous les parties prenantes sont entièrement impliquées à la gestion de l’AMP/SL ?
11/ Est-ce l’activité de surveillance est bien effective et régulière ? Sinon pourquoi ?
12/ Combien d’organisations professionnelles de pêcheurs sont représentées dans l’AMP/SL ?
13/ Combien de fois se réunit le comité de gestion ?
14/ Qu’elles ont été les résultats du programme COMPACT dans le cadre du projet de restauration de la biodiversité marine dans l’AMP ? est ce que les objectifs ont été atteints ?
15/ Est ce que les collectivités locales sont impliquées à la gestion de l’AMP ? si Oui les quelles (la mairie, communautés rurales Gandon , Ndiébène Gandiol, ARD…) ?
17/ Quel est le niveau d’exécution du PAG de l’AMP/SL ?
18/ disposez-vous d’un système de suivi du plan de gestion ?
19/ L’AMP dispose t- elle d’un projet présentement ? si oui le projet est il financé ou pas ?
Si oui A quel(s) partenaire(s) l’avez-vous soumis ?
20/ Disposez vous d’un PTA pour l’année 2013 ? si oui quel est le niveau d’exécution des activités ?
FOCUS-GROUP à l’endroit des organisations socio-professionnelles de pêche :
Thèmes abordés :
Conventions internationales sur la mer Les aires marines protégées Gouvernance partagée des Aires marines protégées Organisation du comité de gestion de l’AMP/SL Rôle des acteurs dans la gestion de l’AMP/SL Les mécanismes de financement durable de l’AMP/SL Recommandations