METHODES DE SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Dr. S. MalavaudUnité Opérationnelle d’Hygiène R-LG-L
CHU de ToulouseAvril 2006
I Caractéristiques générales de la surveillance épidémiologique
II La surveillance épidémiologique appliquée aux infections nosocomiales
I - Généralités - Définition
• “Veiller avec attention, autorité et souvent avec défiance, contrôler“
concept de surveillance épidémiologique développé par le Dr. A. Langmuir, CDC
• Processus systématisé et standardisé de– collecte de données (recueil)– compilation (saisie informatique)– analyse statistique des données– interprétation des résultats– rétro-diffusion rapide de l’information
• n’est pas en soi une finalité mais un moyen:
les informations fournies doivent aider à la prise de mesures de prévention
“la surveillance, c’est de l’information appelant de l’action“ (J. Kostrzewski)
Définition des objectifs de la surveillance
Détermination de la méthodologie
Population et indicateurs
Méthode de recueil
Méthode d’analyse et de diffusion
Production d’indicateurs
Analyse
Interprétation
diffusion
Décisions et actions correctives
Effets sur les problèmes de santé
Objectifs d’un programme de surveillance
• décrire un problème de santé publique pour mieux le comprendre
• définir des priorités d’action• déterminer des objectifs quantifiés de prévention,
de lutte, de contrôle• choisir une stratégie d’action• évaluer les efforts accomplis dans le cadre d’un
programme de santé publique• suggérer des pistes de recherche
épidémiologique
Les sources d’information
• maladies à DO, dispositif de signalement des IN, centres de référence
• laboratoires d’analyses médicales• systèmes d’information hospitaliers• réseaux sentinelles (ex: GROG)• population générale: assurance maladie MSA,
CPAM, artisans et commerçants…; résidents dans telle ou telle zone
• registres de cancers...• RNIPP• …
Choix des données à recueillir
Critères cliniques, biologiques, µbiologiques, imagerie médicale...
• simples, utilisables par des personnels ayant des niveaux de qualification différents
• Reproductibles (stables dans le temps)
• Standardisés (stables dans l’espace)
Modalités de surveillance
• Passive: déclarations spontanées des acteurs de terrain (rejoint le signalement)
• Active: personnels dédiés qui vont rechercher les données en contactant les acteurs de terrain selon des règles pré-établies
• Semi-active ou passive stimulée: l’acteur de terrain qui a omis de se manifester dans les délais prévus est systématiquement recontacté /recherche de cas supplémentaires à partir d’un premier cas déclaré
II - Surveillance appliquée aux IN
• Surveillance des IN est une activité essentielle, car elle produit les informations indispensables pour:– mesurer le niveau des risques infectieux
– définir la politique de prévention à mener par le CLIN et l’UOH
– évaluer l’efficacité de la politique de prévention: les données de la surveillance peuvent fournir des indicateurs pour évaluer l’impact des mesures prises
• c’est une obligation réglementairecirculaire DGS/DHOS, n°645 du 29 décembre 2000, qui persiste
au-delà du dispositif signalement
Programme d’action:– Enquête de prévalence initiale
– Mesure de l’incidence des infections de site opératoire, ajustée aux facteurs de risque = prioritaire
– Surveillance continue de la fréquence des BMR et de la consommation de certains AB
• Participation aux réseaux en place à privilégier• Lettre circulaire du 27 novembre 2003 Résolution
du CTIN sur la surveillance des infections nosocomiales (2 juillet 2003)– Surveillance ISO au moins 3 mois/an, méthodologie
CCLIN
• Discours ministre de la santé 20 janvier 2004– ISO en continu, SARM (résultats),
– consommation AB et SHA (qualité),
– indicateur composite activité des CLIN (ICALIN, moyens)
• Discours ministre de la santé 6 février 2006– ICALIN, rendu publique le 6/02
– ISO /type d’acte opératoire (ciblés?), fin 2006
– Vol SHA/1000j, fin 2006
– SARM/1000j, fin 2007
– Conso AB, fin 2007
Efficacité du programme de surveillance
Il doit permettre de:• détecter les tendances et les changements dans la
fréquence de survenue des cas• détecter les épidémies, ou tout phénomène nouveau ou
inhabituel• sensibiliser et motiver le personnel (la simple
surveillance permet de réduire de 10% les IN)• évaluer et améliorer les pratiques professionnelles• stimuler la recherche épidémiologique sur les facteurs de
risque, sur les moyens de prévention• produire des évaluations chiffrées (accréditation, COM,
tableau de bord).
Surveillance épidémiologique
Logique épidémiologique
Description de la situation endémique
Suivre les tendances
Identifier les variations anormales (alerte
épidémique)
Logique d’évaluation
Résultats des mesures préventives mises en œuvre
Mesures de référence et positionnement; réseaux de
surveillance
Logique de communication
Motivation, renforcement de la
vigilance
Logique de recherche
Évolution des risques infectieux; facteurs de
risque endogènes et exogènes
Quelles méthodologies utilisables dans la LIN?
• Etudes épidémiologiques descriptives– CP: Etudes transversales
• Etudes épidémiologiques analytiques– Observation
• Enquêtes cas-témoins
• Enquêtes de cohorte
– intervention
Enquêtes descriptives
• Fréquence et répartition d’événements ou de facteurs de risque dans une population, dans le temps et dans l’espace– Unité de temps et de lieu la plus appropriée à choisir
• Description des données: paramètres statistiques simples– Fréquences (%) et intervalle de confiance, pour les
variables qualitatives– Moyenne et écart-type ou valeurs extrêmes, pour les
variables quantitatives
Complété par des figures pertinentes: histogrammes, camemberts, nuages de points…
• Résultats permettent d’orienter une enquête étiologique Ex: variation concomitante d’une IN et d’un
facteur de risque
• Informations recueillies de façon systématique– Registres, surveillance des IN en réseau– Ponctuellement, enquêtes spécifiques
• Enquête transversale: exposition au facteur de risque et infection nosocomiale sont mesurés simultanément
ex: intubation PP et PP intubation
• Leur répétition permet d’étudier la variation au cours du temps de certains phénomènesEx: enquêtes de prévalence répétées
Mais à quoi sont dûes les variations???
Enquêtes transversales
• Mesure de la prévalence
• Rapidité de réalisation• Simplicité• Coût• Résultats descriptifs
• Difficulté pour affirmer l’enchaînement chronologique
• Biais de sélection• P = I x D
+ -
• EVOLUTION de 1993 à 2006
Enquête de prévalence des infections nosocomiales
7,2
5,26,1
5,3 5,1
7,2
5,65,36
6,75,9
5,5 5,9
5,75,85,2
5,4
6,96,7
7,8
75,96,3
6,8
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2006
InfectésInfections
Tau
x d
e p
réva
len
ce %
Enquêtes analytiques
• D’observation: but=tester une association entre un facteur de risque (ou un facteur protecteur) et la survenue d’une IN
• Enquêtes cas-témoins: +++ en épidémiologie d’intervention et investigation d’épidémies
• Enquêtes de cohorte: inclusion sur la base de l’exposition au facteur étudié.
–Probabilité de survenue de l’IN chez les exposés
–Probabilité de survenue de l’IN chez les non exposés
Risque Relatif
Enquêtes de cohorte
• Mesure l’incidence, le RR• Groupe restreint de la
population• Étude de l’exposition à des
facteurs mésurés précisément (ex: jours de sondage)
• Exploration de xx conséquences pour une exposition
• Pathologie survenant rapidement après l’exposition
• Séquence chronologique entre exposition et ses effets: causalité interprétable
• Nombre élevé de sujets
• Durée longue (moins si cohorte retrospective)
• Coût
• Perdus de vue
• Difficile pour les maladies rares
• Population spécifique, pas forcément représentative de la population générale
+ -
La surveillance des IN: plusieurs étapes
• identification des patients ayant contracté une IN (importance des définitions des cas)
• recueil des données épidémiologiques pertinentes (facteurs de risque) sur l’ensemble des patients “exposés“
• calcul et analyse des taux d’infection
• retour d’information rapide et mise en œuvre, s’il y a lieu, de mesures de prévention
Les taux d’infection
• évaluent le niveau de risque pour un groupe défini de patients
• numérateur = les infections– toutes ou certains types
d’infections
– patients infectés
• dénominateur = les patients exposés au risque– global= présents, ou sortis
ou entrés, j d’hospitalisation
– spécifique: exposés au FDR prépondérant: opérés, sondés, cathéterisés, ventilés...
– et à la durée d’exposition: nb de j de cathéters, de sondage, de ventilation...
taux de patients infectés≤taux d’infections
(possibilité de xx IN pour un même patient)
taux global
taux spécifiques
densités
Méthodologie utilisable
Incidence• longitudinale• enregistre les
nouveaux cas d’IN
• situation pour un patient évaluée pour l’ensemble du séjour hospitalier
Prévalence• transversale• à un moment donné
tous les cas d’IN actifs, en cours d’évolution
• situation de chaque patient évaluée qu’une seule fois
1
2
34
5
6
Intervalle de temps
Enquête nationale de prévalence des IN (2006)
Méthodologie• Raisin-InVS
• Volontariat
• « Un jour donné »
• Présents depuis au moins 24h en hospitalisation complète ou de semaine, en court séjour, SSR et SLD
• Données– Établissement
– Services
– Patients: • âge, sexe, imm.dépression
• Facteurs de risque: opérations, KT, SU, intubation
• Anti-infectieux
• Infections: nature, origine, germes et R
Résultats(1): participation
• 2337 établissements (80% des ETS concernés)– 42%publics, 41% privés, 17% PSPH
• 438 474 lits (95% des lits couverts)– 91% des lits publics, 55% des lits privés ou
PSPH• Patients: 358 467 présents
– 36% en CH, 18% en CHU et 15.6% en CMCO privé
Facteurs de risque infectieux• Age: 65 ans = 55,7%, âge médian 69 ans (0-114)• Sexe: Femme = 56,3%• Indice de gravité Mac Cabe: 0 = 66,5% - 2 = 7,9%• Immuno- dépression: 9,5% des cas• Intervention chirurgicale dans les 30 j: 21,3%• Dispositifs invasifs:
– sonde urinaire
- le jour de l’enquête: 6,2%
- dans les 7 jours: 3,2%
– intubation/ trachéo = 1,8%– cathéter vasculaire = 24%
Au moins un dispositif invasif = 26,6%
Cathéter vasculaire (24%) dont
0,3%
16,4%
0,6%
4,7%3,2%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
18%
20%
22%
24%
Périphveineux
Périphartériel
Périph S/C Centralveineux
Centralartériel
Résultats: Infections nosocomiales
• 17 820 malades infectés, 19 296 infections
Taux de prévalence des infectés 4.97%
Taux de prévalence des infections: 5.38%
• 3 721 (19.3%) IN étaient importées d’un autre ETS
Par catégorie d’établissement
ETS Tx infectés Tx IN acquises
Tx IN importées
CHU 6.77 6.54 0.94CH 5.03 4.66 0.78Hop locaux 5.84 4.69 1.45Cliniques MCO
3.62 3.25 0.76
SSR/SLD 5.95 3.50 2.70CLCC 9.29 9.68 1.22total 4.97 4.34 1.04
Facteurs de risque et prévalence des infectés et des I.N
Facteurs % infectés
Ratio de prévalence
% infections
65 ans 6,14 1,76 6,62
Sexe: Homme 5,49 1 6,03
Mac Cabe:2 13,15 4,13 14,75
Immuno-dépression 10,75 2,47 11,96
Intervention dans les 30j 7,53 1,76 8,37
Cathéter vasculaire 9,16 2,51 10,35
Sonde urinaire le jour de l’enquête
Intubation /trachéotomie
17,07
22,03
4,39
4,73
19,65
26,29
Part relative des principaux sites infectieux
30%
15%
14%
10%
7%
6%
4%
3%
3% 8%
infections urinaires
Pneumopathies
Site opératoire
Peau/ tissus mous
Autres infections resp
Bactériémies/septicémies
ORL/Stomato
Tractus gastro-intestinalCathéter
Autres sites
Part relative des micro- organismes les plus fréquents
25%
19%
10%7%
6%
4%
4%
3%
3%
1%
1%
1%
1%
1%11%
3%
Escherichia coli
Staphylococcus aureus
PseudomonasaeruginosaStaphylo coagulase -
Entérocoque
Proteus mirabilis
Klebsiella pneumoniae
Strepto
Enterobacter cloacae
Candida albicans
Enterobacter aerogenes
Klebsiella oxytoca
Candida non albicans
Clostridium difficile
Morganella spp
Autres
Résistances
• SARM: 52.4% des 2819 S. aureus• ERV: 2.4% des 545 E.faecalis
7.3% des 96 E.faecium• Pseudomonas: 24.9% CAZR (sur 1532)• Entérobactéries:17.9% CTXR (sur 5641)• Acinetobacter: 46.7% CAZR IMPS
(sur 120 souches)1.7% CAZS IMPR
10.0% CAZR IMPR
64% en 2001
18% en 2001
10% en 2001
Part relative des traitements anti- infectieux
51%
19%
4% 3% 3% 2%
5%5%
5% 49,7%
0%0%0%
2% 1%
B Lactamines
Fluoroquinolones
Macrolides et apparentés
Imidazolés
Aminosides
Antifungiques systémiques
Sulfamides
Glycopeptides
Anti-tuberculeux
Rifampicine
Anti- staphylococciques
Tétracyclines
Quinolones 1ère génération
Antibio autre
Antifungique autre
Traitements anti- infectieux: B Lactamines (49,71%) dont
32,1%
2,6% 2,2%
11,4%
1,4%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Evolution 2001-2006 pour les 1345 ETS ayant participé aux 2
4% prévalence patients infectés38% prévalence des patients
infectés à SARM
Stratégie de surveillance
• Propre à chaque établissementmais priorités nationales• définie par le CLIN, adhésion CME, DG• modalités doivent préciser: quoi, où,
comment, par qui?– services et patients concernés– types d’IN surveillées et les informations
collectées– modalités de collecte– règles de circulation de l’information,
confidentialité, CNIL
Sites d’infection, Secteurs cibles durée et fréquence recommandées
Recommandations CTIN
100 recommandations pour la surveillance et la prévention des
IN, édition 1999
Tableau de bord des indicateurs, programme de LIN 2005-2008
PREVALENCE
• au moins une fois par an• faire un état des lieux, sur l’ensemble des
secteurs: mesure “d’existence”, d’observation, pas de fréquence
• sensibilise le personnel• permet de voir des tendances évolutives, sur
plusieurs années• indicateur acceptable, nv établissement ou à
l’échelon régional, national• surestime les infections de longue durée• assez facile à organiser
INCIDENCE
• Sur 3 mois d’inclusion au moins, ou jusqu’à obtention d’un nombre défini d’inclusions
• permet de voir les variations endémo-épidémiques• mesure de la “survenue” d’une IN; (le patient infecté reste à
risque si descriptif, pas si FDR)
• permet l’étude de facteurs de risque• nécessite du personnel formé• autorise certaines comparaisons, dans des groupes
rendus le plus homogènes possibles, du moins pour les facteurs de risque indépendants les plus forts
• Score NNIS dans les ISO
Pour un type de chirurgie donné, permet de comparer des classes de malades “comparables“ pour le niveau de risque infectieux, en intégrant:– la classe de contamination ACS (flore endogène du
patient au niveau de la zone opérée)– le score ASA (gravité de(s) pathologie(s) sous-
jacente(s))– la durée de l’intervention> au 75° percentile
(difficulté technique du geste)
Nature des données recueillies• démographiques: n° d’ordre, âge, sexe, date
d’entrée, de sortie• relatives à l’infection: nature de l’infection,
micro-organismes en cause, délai de survenue• relatives au terrain: immunodépression
(éléments objectifs), score ASA, autres index de gravité:– IGS: 14 paramètres, cotés de 0 à 4– Apache II: 12 paramètres+âge+mal. chronique– Mac Cabe: patho chronique dans les 3 M avant
l’entrée: A:pas de maladie ou non fatale B: fatale dans les 5 ans C: fatale dans l’année
- Critères de Mc Geer (soins de suite et réadaptation)
• exposition aux facteurs de risque, durée de l’exposition
Cumul de jours d’exposition sur tout le séjour? Ou uniquement jusqu’à l’apparition de la 1ère infection, pour les infectés?
– sondage urinaire, durée
– dispositifs intravasculaires: type, durée des cathéterismes
– intubation/trachéotomie; ventilation et durée
– intervention chirurgicale: nature, classe de contamination, score ASA, durée (en minutes, de l’incision à la fermeture de la peau)
• Il faut définir au départ:- les critères d’inclusion
ex: patient présent tel jour; patient sorti pendant la période, hospitalisé pendant 48 heures au moins…
- si nécessaire, les critères de non inclusion • reprise chirurgicale moins de 30 j après l’intervention
inaugurale
• gestes endoscopiques à visée diagnostic ou thérapeutique
• Biopsies, stimulateurs, pompes à médicaments...
- le ou les sites anatomique d’infection à surveiller
- la durée de suivi, les dates de point (dernier contact), les modalités de sortie
- le support de recueil, l’outil de saisie et analyse
A l’arrivée, les patients se retrouvent en plusieurs groupes
• non infectés
• non infectés à l’entrée, infectés nosocomiaux pour l’établissement qui surveille
• infectés non nosocomiaux à l’admission
• infectés nosocomiaux à l’admission (IN d’ailleurs),
• infectés à l’admission, non noso ou noso d’ailleurs, faisant une nouvelle infection, nosocomiale pour l’établissement qui surveille
Sources de donnéesSources de données multiples, mais de sensibilité variable .
Ex: ISO:• déclarations obligatoires (15 à 35%)• température (47%)• AB (48%)• asso °T+AB (59%)• labo microbio (positifs) (33 à 65%)• Id + dossiers de soins +réadmission (82 à 94%)• dossier médical (50 à 89%, mais consommateur de
temps+++)• µbio+ contact services +dossiers (76 à 89%)
Evaluation de la qualité de la surveillance
• Contrôle de l’exhaustivitéEn cours de surveillance (registre des entrées/sorties, tableau
opératoire accompli, système d’information médicale…)
• Sur un échantillon limité de patients, comparer:– le nombre d’IN identifiées par la méthode de routine– au nombre d’IN identifiées par une méthode de
référence, par exemple révision systématique de l’ensemble des dossiers médicaux et infirmiers, ou le cas échéant, examens de laboratoire, par un enquêteur compétent.
Surveillance et indicateurs de qualité
“donnée objective quantitative, qui permet d’évaluer le niveau de qualité“
• ISO: bon indicateur si:– NNIS 0 ou 1– ASA < 3– cl ACS < 3– stratification sur d’éventuels autres fdr non
maîtrisables
• pneumopathies: trop de facteurs liés au patient, critères non consensuels
• IDIV: bon indicateur, car:– peu de fdr liés au patient– définition et diagnostic consensuels– qualité des soins en 1ère ligne
• IU sur sonde: pê indicateur de qualité, car:– fréquent– peu de risques liés au patient et bien identifiés– définition et diagnostic consensuels– en partie évitable
Mise en place d’un programme de surveillance
Progression recommandée
• évaluation initiale par une enquête de prévalence
• utilisation des résultats de laboratoire
• mise en place d’une surveillance sélective sur les secteurs à haut risque
• extension progressive de la surveillance, en s’appuyant sur l’informatique et le DIM, en lien avec les réseaux existants des CCLIN et du RAISIN
Difficultés• désintérêt des praticiens (voire l’aversion)
... pourtant référent médical fondamental
• méfiance à l’égard de la surveillance• ± compliance à la notion d’évaluation• critères de définition souvent critiqués:
– Nosocomial ≠ iatrogène– Nosocomial ≠ évitable– spécifiques à certains sites ex: pneumopathies
• rarement en temps réel• épuisement du système• Adhésion variable des autres partenaires (laboratoire,
pharmacie), des instances et de la direction
• spécifiques à certains sites: ISO après la sortie du patient, car– processus parfois torpides– durée de séjour diminue– chirurgie ambulatoire augmente
inventer de nouvelles
modalités de surveillance!
En France• Enquêtes de prévalence
– hôpital propre I et II, en région parisienne– nationale en 1996 et 2001– inter-régionales: C-CLIN– européènne sur les IU, 29 février 2000
• Incidence– réseaux C-CLIN: maternitéSO et SE– interC-CLIN: RAISIN: ISO, Rea, Réacath, BMR,
AES– Euronis (Réa- OMS)– particulières: Aspergilloses, Légionelloses...
Eléments d’interprétation d’une enquête épidémiologique
• Epidémiologie = étude de la distribution des maladies dans une population et de leurs déterminants
• Soit population entière, « source »: reflet fidèle (aux variations spontanées près du phénomène)
• Soit population d’étude: le plus souvent « échantillon », dit représentatif si aléatoire (par tirage au sort), mais le hasard peut toujours influer sur les résultats (biais de sélection)
• L’échantillon est-il représentatif de la population étudiée?– Est-il le résultat d’un tirage au sort? – Y a-t-il des sources de biais?
• Les différents calculs se font sur cet échantillon: or les moyennes et les % que l’on cherche à calculer sont celles de la population source « théoriques ». Les résultats observés sur l’échantillon sont-ils représentatifs et généralisables à la population dont l’échantillon est issu?– Évaluer la part de l’intervention du hasard sur les
résultats observés
Enquêtes descriptives
• Étudie la fréquence et la répartition de facteurs de risque dans les populations
• Permet le calcul de fréquences, % et taux
• Variables qualitatives: décrites par des proportions
• Variables quantitatives: moyenne, avec son écart-type ou son intervalle de confiance
Intervalle de confiance
• Intervalle où la vraie moyenne théorique se trouve dans 95% des cas ou IDC 95% = il y a moins de 5 chances sur 100 de se tromper en disant que, dans la population dont l’échantillon est représentatif, le paramètre mesuré est compris entre les deux bornes de l’IC95%
• Plus l’intervalle est étroit, plus la précision de l’estimation est grande
• Plus l’étude est puissante plus l’IC est étroit• Un résultat doit être assorti de son IC
Enquêtes analytiques
• Analysent le rôle des facteurs susceptibles d’influencer la survenue de la maladie (en les ou en les )
• 2 types:– EXPOSE/NONEXPOSE– CAS-TEMOINS
Trois étapes dans l’analyse
• Dénombrer (tableau de contingence)
• Évaluer l’association entre le facteur de risque et la maladie (RR et OR)
• Tester la stabilité de l’association (« p » et IC95%)
Tableau de contingence
Malades
(ou cas)
« sains »
(ou témoins)
Exposés a b
Non exposés
c d
L1
L0
C1 C0
Risque Relatif (enquête exposés/non exposés)
• Rapport du nombre e malade parmi les exposés sur le nombre de malade parmi les non exposés
• RR= (a/L1)/(c/L0)• Le risque d’être malade chez les exposés est égal
au risque d’être malade chez les non exposés, multiplié par une quantité RR (effet de l’exposition)
Odds Ratio (enquête cas-témoins)
• Rapport de la cote d’exposition des cas et de la cote d’exposition des témoinsCote= probabilité de survenue de l’événement
divisé par la probabilité de survenue de l’événement opposé)
OR= (a/c) / (b/d)
Interprétation
• Évalue la force de l’association
• Donne la direction de l’association
<1: facteur protecteur
=1: pas d’association
>1: facteur aggravant
Stabilité de l’association
• La valeur du RR ou OR sur l’échantillon n’est pas la « vraie valeur » de la population « source » mais une estimation
• Donc il faut tester l’association: la relation entre le facteur de risque et la maladie est-elle significativement différente de 1Existe-t-elle vraiment dans la population source
et pas seulement dans l’échantillon?
Seuil de significativité « p »
• Risque probabilité de conclure à tort à une différence qui n’existe pas
• Seuil à 5% (p<0.05): on ne considère comme significatifs que les résultats ayant une probabilité < 5% d’être dûs au hasard
• Lorsqu’une différence n’est pas significative p>0.05:
soit il n’existe probablement pas de différence dans la population, entre les paramètres étudiés
soit il en existe une mais elle est trop faible pour être mise en évidence dans les conditions de réalisation de l’étude , par manque de puissance
Intervalle de confiance à 95%
• Intervalle dans lequel le RR ou l’OR a 95% de chances de se trouver dans la population source
• Si cet intervalle comprend la valeur 1 (=neutralité), c’est qu’il n’y a pas d’association réelle dans la population source
La puissance du test et le nombre de sujets nécessaires
• Plus l’effectif de l’échantillon se rapproche de celui de la population, moins le rôle du hasard est probable, plus l’étude est puissante
• Plus la différence à mettre en évidence est faible, plus il faut être puissant
• Plus la variabilité des mesures entre individus est importante, plus il faut être puissant
Facteurs de confusion et ajustementInf noso post-op
Durée de séjour âgeConfusion: l’interprétation de la relation entre un
facteur d’exposition et l’événement mesuré est perturbée par un ou des facteur(s) lié(s) au facteur d’exposition et à l’événement mesuré
Ajustement: permet de mesurer l’association entre deux variables indépendamment de la présence ou de l’absence des autres variables
Toujours s’interroger:
• Sur les biais possibles: lors de l’échantillonnage, lors du recueil des données, lors de l’analyse
• Sur la plausibilité de la causalité: il peut y avoir association statistique sans qu’il y ait causalité entre deux facteurs! Il faut que l’association ait un sens!
• La concordance des résultats avec ce qui était connu jusqu’alors.