Mesures compensatoires pour pertes de zones humides Quels principes scientifiques?
Quelles règles? Quels garde-fous? Geneviève BARNAUD, Bastien COÏC & Guillaume GAYET
Muséum national d’histoire naturelle - SPN
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- Préalable sémantique - Compensation de quoi ? - Les fonctions mises en exergue - Modes d’intervention et types de mesures de compensation - Méthodes d’évaluation des fonctions écologiques - Transfert potentiel et adaptation méthodologique - Mises en garde et perspectives
« Milieux aquatiques – mesures compensatoires – Séquence ERC » Journée d’échanges– MEDDE - DEB - ONEMA
Mardi 2 octobre 2012 - Vincennes
Se mettre d’accord sur la terminologie générale ! Les notions clés • Mitigation: ensemble du processus de gestion des impacts fondé sur
le triptyque Eviter > Réduire > Compenser • Offsets: la mesure compensatoire en elle-même
ainsi que les résultats associés • Compensation: le dédommagement, aussi bien
monétaire que tangible, par la réalisation de mesures sur le terrain telles que les « offsets »
Préalable sémantique
Terminologie adoptée en France pour le MEA
! Les concepts incontournables • Fonction écologique: résultat de processus ou mécanismes liés au fonctionnement de l’écosystème • Fonctionnalité: ensemble des fonctions d’un écosystème • Valeur: qualité attribuée par une ou des personnes à une caractéristique de l’écosystème (fonction, intérêt culturel) • Services écosystémiques: avantage retiré par un individu ou une société d’une fonction attribuée à un écosystème • Equivalence écologique (F. Quétier) [www.mnhn.fr/spn/
rapports.html]
(Barnaud et Coïc, 2011)
Compensation de quoi? Prise en compte des pertes : ! d’espèces, d’habitats
• Aux Etats-Unis (Endangered Species Credits) 1973 - Système de plafonnement et d'échanges / biodiversité - Mai 2005 : Volume du marché > 40 millions $, 930 transactions > 44 600 ha d'habitats d’espèces menacées protégés • Europe, Directives Oiseaux & Habitats 1979 - 1992 Etude d’incidence Natura 2000
(Agence de l’Eau Loire-Bretagne, 2011)
THE IMPORTANCE OF WETLANDS & UPLAND CONSERVATION PRACTICES IN WATERSHED MANAGEMENT: FUNCTIONS & VALUES FOR WATER QUALITY & QUANTITY Executive summary
!"#$%&'()**+,(
! de superficie de milieux • Aux Etats-Unis, zones humides depuis 1970 • Europe, Directives Oiseaux, & Habitats ! de fonctions écologiques
• Aux Etats-Unis, zones humides depuis 1988 • France, Sdage, Police de l’eau
! de valeurs ! de services écosystémiques
Processus • Physiques • Chimiques • Biologiques
Structure de l’écosystème • Géomorphologie • Hydrologie • Sols • Faune et flore
Fonctions des zones humides • Hydrologiques • Biogéochimiques • Écologiques Niveau des dynamiques
de la zone humide
(adapté de Maltby et al., 1996)
Services • Contrôles des inondation • Qualités de l’eau • Soutiens de la chaine alimentaire
Valeurs • Bois, Fourrages • Poissons • Oiseaux
Niveau des bénéfices pour la société
Réseaux de services environnementaux
Réseaux de produits économiques
Maintien de la vie
Maintien de la vie
Biens marchands et non marchands et valeurs sociales
Biens marchands et non marchands et valeurs sociales
Production de nombreux services et valeurs importants d’un point de vue environnemental et économique par les processus, fonctions et structure des zones humides
Les fonctions mises en exergue
Fonctions et services rendus par les zones humides, rentrons dans le vif du sujet.
Principales fonctions
Eau turbide
Eau claire
Contrôle des crues, recharge des nappes, soutien de débits d’étiage, réduction de l'énergie des eaux/érosion
Rôle « d’éponge » ! Fonctions hydrologiques
Rôle de « filtre » ! Fonction sédimentation
Clarification de l’eau, rétention (matière en suspension, produits associés)
Rôle de « rein » ! Transformation, dégradation Épuration, décontamination de l’eau (azote, phosphore, métaux lourds, micropolluants organiques
Stabilisation des berges Contrôle de l’érosion Nicolle
Habitats pour de nombreuses espèces, fourniture de ressources vivantes
Rôle de « réservoir d’espèces » ! Réseaux trophiques complexes - Productivité - Écosystèmes dynamiques
3. Lacs, cours d’eau(
8. Marais, marécages(
9. Estuaires, herbiers(
! Fonction réduction de l'énergie des eaux : Protection des berges ! Fonction production d’humus : Tourbe (fertilisation, énergie) ! Fonction régulation des grands cycles : Rôle/changements globaux
(Whittaker & Likens, 1975)
(De Groot et al., 2007)
Orientations sur l’estimation des avantages
issus des services écosystémiques des ZH
Rapport technique Ramsar 3, Série des publications techniques de la CDB n°27
Une approche d’envergure mondiale ! Les orientations de la Convention de Ramsar • Principe : l’utilisation durable et fonctionnelle d'un écosystème n'est pas seulement plus rationnelle du point de vue écologique, mais aussi plus avantageuse du point de vue économique (Balmford et al., 2002) • Approches focalisées sur l’évaluation des services écosystémiques et l’implication des acteurs 5 étapes : (1) Analyse du contexte général (politique, institutionnel, objectif) (2) Identification hiérarchisation des acteurs (3) Analyse fonctionnelle (identification, quantification des biens et services) (4) Estimation quantitative des services (5) Diffusion de l’information
Cadre conceptuel pour éviter, atténuer et compenser les pertes en zones humides
2012 - Résolution XI.9 COP11 Ramsar Cadre intégré et lignes directrices pour éviter, atténuer et compenser les pertes en zones humides
…les 40 ans d’expériences aux Etats-Unis
(Zedler et al., 2001)
Chronologie des principaux facteurs stratégiques du développement de la mitigation des zones humides aux Etats-Unis (adapté de INR, 2007)
" Procédure fondée sur l’émission de permis
Compensatory Mitigation for Losses of Aquatic Resources; Final Rule
Déclinaison selon 3 modes d’intervention - Banque de compensation (Mitigation banking ) - Rémunération de remplacement (In lieu fee mitigation) - Permis individuel (Permittee-responsible mitigation) 4 types de mesures de mitigation-compensation - restauration - création - amélioration du fonctionnement - préservation-protection
2008 " Evolution privilégier les banques de compensation
Compensation, 3 grands modes d’intervention
(Marsh et al., 1996)
! Banque de mitigation (Mitigation banking ) • Définition: organisme agréé, ayant pour principales missions : - L’acquisition de terrains, voués à la création, restauration, amélioration,
exceptionnellement la conservation de zones humides - La vente de terrains, en totalité ou partiellement, aux maîtres d’ouvrages - La gestion des zones humides ainsi obtenues
" « crédits de compensation », calculés/destruction et type de ZH impacté
• Avantages - Durée de latence raccourcie entre perte et récupération de fonctions - Intervention sur des superficies importantes " garantie/obtention de plusieurs fonctions
" gouvernance globale, cohérente, pérennité du site… " opération et résultats en principe plus pérennes
- Moins coûteux / mesures compensatoires individuelles - Plus viable économiquement/destruction de petites zones • Inconvénients - Incitation à une politique du « tout mitigation », calibrage offre/demande - Evaluation des fonctions moins poussée, compensation limitée à un échange d’ha ou d’acre - Risque de pertes (surface, fonctions écologiques) en cas d’échec de la restauration - Pérennité, risque de déficit de banques de mitigation
(Barnaud, 2009)
Trois grands systèmes de compensation/suite ! Permis individuel (Permittee responsible compensation) • Définition: proposition par le maître d’ouvrage d’une (des) mesure(s) de compensation,
réalisé(e)s par lui-même ou délégué(e)s à un prestataire extérieur Simultanéité des travaux compensatoires et du chantier d’aménagement
• Avantages - Implication directe du maître d’ouvrage, mesure sous sa responsabilité - Objectifs de compensation, gestion, plus adaptés et cohérents/ZH impactée - Travaux réalisés simultanément
• Inconvénients - Compétence pour restaurer des zones humides " Faire appel à une entreprise spécialisée
43 Programmes approuvés de rémunération de remplacement actifs (10-05)
35% Zones humides
9% Cours d'eau
40% ZH +
Cours d'eau
(ELI, 2006) 16%
ZH + Cours d'eau + autres
! Rémunération de remplacement (In lieu fee mitigation) • Définition: versement d’une somme d’argent par le maître d’ouvrage à un organisme public
ou une ONG pour compenser les impacts, impliquant des actions « favorables » ZH • Inconvénients - Souvent, nécessité pour l’organisme de sommer des fonds provenant de maîtres d’ouvrages
avant l’acquisition foncière de terrain pour l’application des mesures " Compensation « concrète » retardée Perte nette en fonctions et surfaces entre destruction et restauration " Faible traçabilité des fonds Centralisation de fonds ensuite répartis vers divers projets Quid de la récupération des fonctions perdues Evaluation de quelle opération, quand ?
Interstate Technology & Regulatory Council (ITRC, 2005)
Des questions pratiques incontournables
(USAce, 2008)
! Quel type de compensation le plus pertinent ?
• Création : construction ex nihilo d’une zone humide à un endroit non humide Ratio de 1 : 1 en principe, pour la recréation à l’identique la zone humide impactée Prise en compte du : taux d’échec, du délai de récupération des fonctions
" Ratio minimum > 1 : 1
• Restauration : recréation d’une zone humide, en un lieu connu pour en avoir été une, aujourd’hui dégradée pour de multiples raisons Option : - intéressante, lieu a priori prédisposé à accueillir ce type de milieu - taux de réussite plus élevé que celui de la création - site souvent partiellement connecté ou à proximité d’un réseau hydrographique " Privilégier la restauration par rapport à la création, dans la mesure du possible
• Amélioration : amendement des fonctions d’une zone humide dégradée Bonification, optimisation de fonctions présentes détériorées - Ratio surfacique plus élevé en l’absence d’un gain de surface - Examen de la possibilité de compenser toutes les fonctions perdues " Option rarement retenue seule, ` en combinaison avec création ou restauration
• Préservation: maintien en l’état des fonctions d’une zone humide risquant une dégradation " Option peu recommandée (problème de délais, de partenariat)`
Des questions pratiques incontournables/suite ! A quel taux d’échange ?
• Vous avez dit ratios ? Pas de recette miracle pour déterminer un ratio surfacique Valeur dépendant des lieux, du type de compensation choisi et des circonstances
" Des exemples de ratios moyen de compensation surfacique • Sur le terrain, 68 banques de compensation USA (Brown et Lant, 1999) 1,4 : 1 • Recommandé (National Research Council, 2001) 1,78 : 1
• Indiana, calcul du ratio surfacique à partir des taux d’échec de la restauration et création de ZH Selon le critère végétation (Robb, 2002),
Type milieux Ratio Taux d’échec (restauration, création) Prairies humides 7,6 : 1 87% Forêts humides 3,5 : 1 71% Marais peu profonds 1,2 : 1 17% Plans d’eaux 1 : 1 4%
- En cause : non prise en compte de la diversité écologique des zone humides - Inadapté pour une amélioration/préservation
• NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) (King et Price, 2000) Méthode basée sur le type de compensation et se voulant objective Equation intégrant 5 critères :
. Fonctions de la zone humide de référence . Fonctions attendues, une fois le projet réalisé et réussi . Laps de temps estimé avant récupération totale des fonctions . Risque d’échec de la compensation . Lieu de la compensation (in-situ, ex-situ).
- Caractère subjectif de l’estimation de certains critères
(Lemoine, 2011)
Des questions pratiques incontournables/suite ! Où réaliser la compensation ? • In-situ : - Compensations des fonctions particulières à une écorégion - Production d’une mosaïque de petites ZH, pas toujours connectées au réseau hydrographique " A privilégier si possible
• Ex-situ : - Via les banques de compensation fonctionnelle - Compensation délocalisée, en général, éloignée de la ZH impactée - Bénéfice environnemental estimé élevé, plus facile à gérer, proximité d’autres marais, intégration éventuelle à un réseau existant
- Obtention de fonctions spécifiques aux grandes ZH (habitat de faune sauvage…) - Meilleure proportionnalité de la compensation certaines fonctions plus « mobiles »
(habitat espèce d’oiseaux d’eau…) que d'autres (zone de rétention des crues)
www.wetland.org/
" Pour la localisation, viser une cohérence biogéographique et écologique Opter pour une implantation dans le même bassin Echelle de l’hydroécorégion pour un prédécoupage des secteurs d’échanges potentiels
Attention - Zone humide créée avec des techniques trop artificielles
(calibrage, utilisation de matériaux imperméables, contours géométriques) " Effet sur la qualité et le fonctionnement de l’écosystème
- Création visuellement similaire à la zone de référence avec les fonctions " Résultats concluants, mais coûts plus élevés
Quelques données générales (USA)
« Restauration » désigne à la fois la recréation et la réadaptation (Madsen et al., 2010)
Fourniture inégale de crédits par les trois types de pourvoyeurs - Permis individuels 59,1% des crédits réalisés - Banques de mitigation 35,3% - Rémunération de remplacement (ILF) 5,6%
Répartition des méthodes de création de crédits aux Etats-Unis pour des permis individuels de compensation d'atténuation
(Source: USACE FOIA 2008)
(ELI, 2009)
2005-2008 Augmentation légère des crédits fournis par les banques de mitigation
2005 : 31,4% 2008 : 35,3% Diminution faible des crédits provenant des programmes In-lieu fee
2005 : 8,4% 2008 : 5,6%
Des garanties de « réussite »
Processus de gestion adaptative du site (d’après Eltzinga et al., 1998, in WSDOT, 2009)
! Suivi de la zone humide de compensation - Maître d’ouvrage responsable du succès de la mesure, une fois celle-ci réalisée - Plan de gestion structuré afin de garantir la compensation des fonctions et services à long terme Mise en place de documents de suivi, afin de juger de la réussite ou de l’échec du projet 1. Identification des normes de performance permettant de contrôler l’obtention des conditions spécifiées
2. Instauration de suivis de ces normes 3. Evaluation du site pour savoir si les objectifs sont atteints 4. Si ce n’est pas le cas, mise en place d’une gestion alternative
- Evaluation tous les ans pendant 10 ans minimum
! Evaluation de la conformité et devenir du site Lacunes constatées dans le suivi des mesures compensatoires
- Procédure de contrôle normalisée pour un bon suivi - Inscription de la zone humide dans un cadre règlementaire de protection ?
Comment évaluer les fonctions écologiques Aux Etats-Unis ! Des démarches testées et des méthodes proposées pour évaluer les fonctions des
ZHs, en majorité en réponse à des exigences réglementaires A l’origine de la plupart des méthodes, 2 principaux courants aux postulats différents :
• WET, des fonctions écologiques déterminées par les caractéristiques biologiques des ZHs • HGM, des fonctions déterminées par les caractéristiques hydrologiques, hydrogéologiques et géomorphologiques des ZHs
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Deux méthodes d’évaluation structurantes
(+) Méthode standardisée, rapide, applicable à des contextes écologiques très variés
! WET, une démarche initiale « Wetland Evaluation Technique » (Adamus et Stockwell, 1983) • Objectifs : réglementer, planifier, gérer • Principes : renforcement ou incompatibilité entre fonctions • Evaluation de l’importance fonctionnelle d’une zone humide à l’aide de « prédicteurs » et d’une clef d’interprétation Qualification (forte, moyenne, faible) de : 1. sa probabilité (opportunité) d’exercer une fonction donnée 2. sa capacité (efficacité) à la remplir 3. son importance sociale, valeurs attribuées par la société aux fonctions
Fonctions et valeurs considérées dans la méthode WET, exemple
(-) Méthode peu sensible, pas d’information sur l’ampleur de la fonction
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Wetland Evaluation Technique (WET)
Volume I: Literature Review and Evaluation Rationale
(Adamus et al., 1991)
Classes Alluviales De dépression De pente Sol plat minéral Sol plat organique Bordure estuarienne Bordure lacustre (Brinson, 1993)
A Hydrogeomorphic Classification for Wetlands Wetlands
! HGM, une percée d’envergure (Brinson, 1993) « HydroGeoMorphic Approach » • Objectifs : estimation de la capacité fonctionnelle avant et après aménagement, aide à la définition de mesures de compensation, mesure de leur efficacité • Principe : caractérisation des fonctions en 7 classes définies par 3 attributs
Guides régionaux
Méthode Classification HGM
ZH références Indices de fonctionnalité
Protocole d’évaluation
Indices de fonctionnalité
Deux méthodes d’évaluation structurantes/suite
Flux verticaux
Flux unidirectionnel
Flux bidirectionnel
Riveraine De dépression
De pente
Estuarienne
Lacustre
De plaine
Application Caractérisation du site
Définition de la zone à évaluer Collecte et analyse des données
I - Emplacement géomorphologique II - Origine de l'eau III - Hydrodynamique
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Phase de développement importante Par classe : des sites « références » aux fonctions qualifiées et quantifiées Par classe et par écohydrorégion : des manuels d’évaluation
(+) Méthode robuste, flexible, résultat quantifiés
(-) Méthode chronophage Nécessité de compétences, d’expérience
Des méthodes adaptées à la géographie, aux moyens
(Maltby, 2009)
Méthodes pour conduire la procédure d’évaluation fonctionnelle (Maltby 2009)
(+) Méthode systématique, rapide, automatisation de l’évaluation fonctionnelle (CD-ROM) Aide à définir des des scénarios de gestion par mesure des gains ou pertes fonctionnelles
(-) Méthode nécessitant de bonnes connaissances en environnement, parfois l’avis d’un expert
! FAPs, une méthode européenne inspirée de l’HGM « Functional Assessment Procedures » • Objectif : prise en compte des fonctions et services des ZH (eau douce)
dans la DCE en intégrant la complexité spatiale du fonctionnement • Principe : l’évaluation de HGMU (HydroGeoMorphic Unit) homogènes
(géomorphologie, hydrologie) à l’aide de modèles de simulation sur le fonctionnement et les fonctionnalités
• Système expert à destination des gestionnaires et décideurs WEDSS (Wetland Evaluation Decision Support System) Combinaison 1 SIG + 1 base de données Par HGMU à l’aide d’indicateurs et de données de terrain, cotation des processus (Process), puis déduction des fonctions par les CV (Controlling Variables) • Intégration d’un volet évaluation économique
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! Synoptic Approach, une méthode englobante - Détermination de priorités de restauration par sous-unités de paysage (bassin versant,
écorégions, territoires) selon des critères fonctionnels sélectionnés - Evaluation des impacts cumulés sur les zones humides
- Utilisation d’informations disponibles et faire appel au jugement de professionnels
D’autres approches
(+) Compromis entre un besoin d’information rapide et de résultats issus d’une méthode rigoureuse
(-) Ne s’applique pas à l’échelle d’un site
(Leibowitz et al. 1992)
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- 5 étapes (1) définition de l’objectif de l’évaluation et des critères à mesurer, influence des moyens/
précision (2) définition des indices synoptiques/objectifs, types de zones humides, délimitation de
l’aire d’étude, descriptions des fonctions et valeurs, découpage des sous-unités paysagères (3) sélection des indices paysagers = estimation d’indices synoptiques (4) évaluation = exploitation des informations, calcul des indices synoptiques, production des
cartes synoptiques (5) rédaction du compte-rendu
Indices synoptiques : fonction (habitat, qualité eau, hydrologie), valeur, perte
fonctionnelle, potentiel de remplacement (Abbruzzese et Leibowitz, 1997)
Exemple de perturbation (pelleteuse), stress (modification hydrologique, compaction sol) et réponses (altération du comportement d’animaux, réduction de la productivité…)
(+) Prise en compte de l’environnement de la ZH (-) Nécessite : expertises, inventaire ZH, données /BV
Des approches zoomées via un SIG ! Méthodes faisant appel à un SIG " SWAMP (Spatial Wetland Assessment For Management And Planning) (Sutter, 2001, 2002)
- Evaluation de l’importance écologique de zones humides (opportunité, capacité /1 fonction) dans un bassin versant, Méthode = évaluation + compilation base de données + SIG - 2 étapes / ZH (HGM) : (a) Évaluation / 3 fonctions (habitat, qualité de l’eau, hydrologie) (b) Combinaison des données de la BD - Détermination de l’importance écologique selon 3 clases (essentielle, importante, bénéfique)
Données converties en raster (Arcgrid) résolution de 10 m
Analyse d’une unité : ! journée, développement du modèle < 15 jours
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W-PAWF (Watershed-based Preliminary Assessment of Wetland Functions ) (Tiner, 2003)
- Evaluation organisée par bassin versant de 10 fonctions des zones humides - Injection de descripteurs dans le « National Wetland Inventory » par le biais d’une classification,
LLWW (Wetland Landscape Position, Landform, Water flow Path, and Waterbody type descriptors)
Des avantages, des inconvénients propres à chaque approche
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Intérêts et limites des méthodes d’évaluation rapide (RAM) ! RAM (Rapid Assessment Method), méthode d’évaluation rapide • Approche combinant pragmatisme et rigueur scientifique • Réponse aux contraintes des agents ONEMA qui disposent de peu de temps pour prospecter la zone humide et rendre leur avis technique • Inventaire d’une cinquantaine de RAM, puis tri en fonction du contexte géoclimatique, du type de zone humide, et des fonctions évaluées etc.
Extrait du tableau d’analyse des RAM
Les méthodes développées en France ! 5 démarches principales : Les indicateurs de fonctionnement des zones humides du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (CTZHBRMC, 2001) - Synthèse des fonctions selon les types de ZH
L’identification des zones alluviales efficaces (dénitrification, stockage de l’eau) dans le bassin Seine-Normandie
(Gaillard et al., 2001, Gaillard et al., 2002, Gaillard et al., 2006)
La hiérarchisation d’unités fonctionnelles dans le bassin Adour-Garonne (Asconit Consultants & Ecosphère 2007) - Identifier les ZH fonctionnelles prioritaires pour la gestion de l’eau (analyse des secteurs à enjeux) - Découpage par « secteurs d’enjeux »
(Asconit, Ecosphère, 2007)
Guide méthodologique pour l'identification des
secteurs à zones humides fonctionnelles et prioritaires pour la
gestion de l'eau
AE-Adour-Garonne Secteurs d’enjeux - usage socio-économiques (loisir)
Secteurs d’enjeux AEP, qualité des eaux, étiage
Secteurs d’enjeux inondation
Secteurs d’enjeux biodiversité
(Asconit, Ecosphère, 2007)
L’évaluation de fonctions par télédétection dans la basse vallée de la Dordogne (Clément et al., 2008)
- Evaluer la dénitrification via des indicateurs et descripteurs de paysage (linéaires et surfaciques)
Evaluation des fonctions des zones humides à partir de
données de télédétection à très haute résolution spatiale.
Application expérimentale à la Basse Vallée de la Dordogne
Clément, et al., 2008)
Les méthodes développées en France/suite
(Michelot et al., 2008)
Les fonctions des zones humides :
synthèse bibliographique
(Ecosphère, 2006)
La délimitation de l'espace fonctionnel dans le bassin Rhône-Méditerranée
- Qualifier les usages, activités et fonctions sociales des ZH
Retour d'expériences et proposition de méthode
par type de milieux du bassin Rhône-Méditerranée
Délimitation de l'espace de zones humides par fonction qualifiée et
Transfert potentiel et adaptation au contexte français
! Les méthodes Nord-Américaines (pas uniquement les RAM), pas directement applicables en l’état en France: • Problème de définition de la naturalité différente (Maltby, 2009 ; Schwoertzig, 2011)
• Absence de données à l’échelle du territoire : inventaire de zones humides, pédologiques…
Sur une cinquantaine de méthodes passées en revue, 22 méthodes analysées, dont 7 intégrées aux scénarios de transfert potentiel de méthodologies en France
! Transfert potentiel des méthodes au contexte français, selon 4 scénarios de disponibilité de moyens : • Scénario 1 : évaluer avec des ressources illimitées (données et moyens dédiés) • Scénario 2 : évaluer avec les ressources disponibles • Scénario 3 : évaluer avec des ressources complémentaires allouées • Scénario 4 : évaluer sur une question précise de compensation
Question de l’échelle spatiale adaptée aux objectifs 3 niveaux d’approche technique (modifié de USEPA, 2006) Niveau 1 - Evaluation à l’échelle du paysage Niveau 2 - Evaluation rapide de zones humides Niveau 3 - Evaluation intensive sur site
Eléments à garder à l’esprit ! Choix de la méthode influencé par : • le contexte (SDAGE, dossiers d’incidences) et les moyens dédiés • le niveau de précision nécessaire pour les rapportages des projets et la prise de décision
! 2013 - Expérimentation grandeur nature A la demande de l’Onema en concertation avec d’autres partenaires (Mnhn-Biotope-Irstea) • Définition, tests de méthodes d’évaluation rapide des fonctions des ZH adaptées au contexte français utilisables par l’ensemble des acteurs (agents ONEMA, BE, services instructeurs)
(Lemoine, 2011)
Mises en garde et perspectives
(Quétier, 2011)
Il faut calculer pertes et gains avec le même
indicateur
Merci de votre attention
Priorité des priorités Ne pas détruire ou dégrader les milieux aquatiques