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François Houde entouré d’étudiants immigrants du Centre de formationprofessionnelle de Lennoxville.

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NE MANQUEZ PAS NOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS DE LA TRIBUNE DE LA DIVERSITÉ LE 7 NOVEMBRE PROCHAIN!

Sandrine et Patrice Laplanche, originaires de France, vivent au Québecdepuis 2005.

Le choix du QuébecLE SAVIEZ-VOUS?

Le criquet tient dans le creuxde la main, mais on l’entenddans toute la prairie (Sénégal)On ne peut pas juger un individusur son apparente vulnérabilité : il ya peut-être en lui une insoupçonna-ble puissance et une voix à entendre.

C’est grâce à son intelligen-ce que l’intelligent comprendpourquoi l’imbécile réussit(ASKHÉNAZE)Le succès apparent n’est pas obliga-toirement en lien avec la valeur per-sonnelle (et il important de le savoir.)

Si tu ne peux être une étoileau firmament, sois une lampedans ta maison (Arabe)Plutôt que de poursuivre des rêves degrandeur, soyons une présence bien-faisante là où nous vivons.

Le Centre de formation profes-sionnelle de Lennoxville offreune dizaine de programmes àprès de 250 étudiants, parmilesquels un nombre croissantd’immigrants (20 %.) FrancoisHoude, agent de développement,a bénéficié de la « Formation àl’interculturel » offerte par deuxministères, en concertation avecEmploi-Québec.

Les étudiants immigrants : un effet d’entraînement très positif!

Du 1er au 7 octobre – Semaine québécoise desrencontres interculturelles

Pour toute information,consultez le lien sur le sitewww.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/evenements/sqri/index.html

Dimanche 14 octobre –3e édition du Brunchinterculturel

À l’école Jean XXIII dès 11 h.Un brunch pour célébrer lerapprochement interculturelet la rencontre des communau-tés. Prix : 5 $ pour adultes, 2 $pour enfants (12 ans et moins).Billets en vente au 875 rue Thi-bault. Contactez Marie-HélèneDussault au 819 822-5455 poste14876.

Dimanche 14 octobre –Forum « Mon monde? Unmonde de droits... »

De 15 h à 19 h au local duParc André-Viger, 3275 rue Ri-chard à Sherbrooke. Ce forumest l’occasion de s’exprimer surla diversité culturelle et la lut-te contre le racisme, tout ense divertissant. Gratuit. Pourtoute information : 819 821-3839ou [email protected]

Sensibilisé à la dimension d’ac-cueil et aux réalités propres à cettepopulation,M. Houde transmet laformation aux enseignants et meten place des solutions, telles que lelibre-accès à un logiciel d’appren-tissage des langues. Il nous offreson regard sur la motivation par-ticulière qui anime ces étudiantsvenus d’ailleurs.

« Ils ont souvent connu deschoses difficiles dans leur paysd’origine et ils veulent changerde vie, offrir un avenir à leursenfants… Ils sont déterminés àse battre pour y arriver. Ils ontplus de difficulté à se placer enstage, par contre une fois autori-

sés à faire leur preuve, ils sont trèsappréciés. Cela débouche sur unemploi dans presque tous les cas.Les étudiants immigrants ont laparticularité d’être extrêmement"travailleurs" et les employeurs leconstatent rapidement. Beaucoupd’entre eux cumulent les 30 heu-res de leur formation et 20 heuresd’emploi à l’extérieur! » explique-t-il, visiblement impressionné.

Pour Tina Desmarais, ensei-gnante en secrétariat, il n’y aaucun doute non plus : « Ils ontun but, ils veulent s’installer. Ilsne vont pas s’amuser à essayer tou-tes sortes d’études. Ils n’ont pasleur famille derrière pour aider.Pour eux, la gratuité des études,c’est précieux, car c’est une possi-bilité qu’ils n’avaient pas nécessai-rement dans leur pays... »

En plus d’offrir aux élèves d’iciune autre perspective sur leur pro-pre réalité, la détermination desétudiants immigrants dans leursétudes agit positivement sur le cli-mat des classes. « On voit souventune sorte de jumelage spontanés’établir entre les membres d’ungroupe. Ils s’encouragent les unsles autres, ça a un effet de levierpour tout le monde. Ça donne unensemble très solide, très soudé! »raconte François Houde.

Une ouverture sur le mondepour tous les étudiants.

Il n’y a pas que la motivationde ces nouveaux arrivants qui ait

un impact favorable sur le restedu groupe : les échanges, eux aus-si, s’enrichissent au travers de lagrande diversité des parcours etdes cultures. « Nous avons, dansle programme Infirmiers auxi-liaires, des médecins d’Europe del’Est, un pédiatre d’Haïti, des ré-fugiés de camps népalais, etc. Ily a des partages de points de vueet d’expériences qui se font et uneouverture pour chacun », raconteMélanie Gilbert, enseignante.

D’ailleurs, au Centre de for-mation professionnelle, on culti-ve activement cette dimensiond’ouverture sur le monde. « Nous

faisons des repas communautai-res : chacun apporte un plat de sonpays, ça aide à briser les barriè-res. Et puis, nous allons sur Goo-gle Earth pour découvrir d’où ilsviennent : ce sont parfois des pay-sages désertiques, à 3000 mètresd’altitude! » mentionne FrançoisMercier, enseignant en Techni-ques d’usinage.

Cet enrichissement personnelau contact des étudiants immi-grants, François Houde en parleavec conviction : « Ça m’a renduplus curieux. Aussi évident quecela puisse paraître, plus on separle, plus on se comprend! »

Poussés par un désir d’aven-ture, de grands espaces et l’en-vie d’offrir à leurs enfants unmeilleur environnement, San-drine et Patrice Laplanche déci-dent de quitter la France pour leQuébec. Sherbrooke leur appa-rait vite comme la destinationoffrant tous les ingrédients dubonheur : dimension familiale,bassin d’emploi, universités etbelle nature environnante. Ilsprennent deux ans pour étudiersoigneusement tous les pans decette réalité à venir et se prépa-rer au départ.

Le 28 janvier 2005, après vingtheures de transit dans l’universclimatisé et irréel des aéroports,flanqués de leurs trois enfants etlégèrement déphasés, ils posentun premier pied sur le sol qué-bécois. Il fait -28oC. Ils ont beauêtre informés, le froid les saisit.De plus, incapables de refermerles fenêtres arrière de la voiturede location dont la complexité dutableau de bord les dépasse, ilscirculent pendant une semaineen calfeutrant l’air froid avec descouvertures. Ils en rient encore!Leur arrivée est malgré tout plai-sante : une amie d’amis les a aidésà trouver une maison à distance eta tout préparé pour leur venue: laliterie est installée, le frigidaire

est plein, la soupe est prête et lefeu crépite dans la cheminée. Unrêve d’immigrants!

Patrice Laplanche s’attaqueassez rapidement à la recherched’emploi, trouvant conseil auprèsd’organismes pour reformaterson CV à la mode d’ici. Directeurd’usine depuis 12 ans, il s’est tota-lement préparé à la perspectived’avoir à recommencer en bas del’échelle, au Québec. Ce ne serapourtant pas nécessaire : un moisaprès son arrivée, on lui offre dediriger la production d’une usi-ne spécialisée dans la fabrication

de colorants. Soucieux de ne pasprojeter l’image du nouveau venuqui arrive en terrain conquis, ils’attache à instaurer une gestionconsultative et participative dupersonnel. « Je ne suis pas arrivéen disant : "Je sais et je vais vousmontrer comment faire!" Non! Jesuis dans leur pays, alors j’essayede m’adapter à leur façon de faireles choses, de comprendre leursproblèmes et de trouver avec euxdes solutions. » L’intégration sefait très bien : il devient directeurde l’usine au complet, deux ansplus tard.

Le temps d’observer et decomprendre les gens d’ici

De son côté, Sandrine Laplan-che, imprime le même espritd’enthousiasme et d’ouvertureà son propre univers, celui de lapetite enfance. Caressant le rêved’ouvrir une garderie privée, el-le se donne le temps d’observer,de questionner et de comprendreles attentes des parents d’ici. Ellecommence par accueillir quelquesenfants chez elle et laisse le projetgrandir doucement. Responsabled’un service de garde en milieufamilial pendant 5 ans et munied’une bonne connaissance desbesoins, elle se lance. La garde-rie Choco-Vanille voit le jour en2011, se démarquant par de fortesvaleurs familiales, écologiques etune démarche éducative structu-rante qui plaît aux parents.

Interrogée sur l’attitude ga-gnante commune à elle et sonépoux dans ce processus d’immi-gration, elle répond aussitôt : « Lavolonté de s’intégrer, de se met-tre d’abord en mode "observation"pour comprendre comment leschoses fonctionnent et de s’adap-ter. L’humilité, aussi. Il ne faut pass’attendre à retrouver la mêmechose qu’en France, comparer ouse plaindre constamment : ici c’estdifférent! On a eu le temps de s’in-former et de choisir le Québec! »

- Lucie Niggebrugge

LucieNIGGEBRUGGECollaboration spéciale

[email protected]

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