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DOSSIER PÉ DAGOGIQUE Sommaire : Présentation de l’exposition p. 2 Plan de l’accrochage p. 3 Enjeux p. 4 Pistes pédagogiques p. 5-24 Liste des œuvres p. 25-29 Informations pratiques p. 30 Renseignements Fondation de l’Hermitage Dominique Hoeltschi 2, route du Signal, case postale 38 Activités pédagogiques CH - 1000 LAUSANNE 8 Bellevaux réalisation du dossier [email protected] www.fondation-hermitage.ch Henri Matisse Nice, cahier noir, 1918, huile sur toile, 33 x 40,7 cm, Hahnloser/Jaeggli-Stiftung, Winterthur photo Reto Pedrini, Zurich © Succession H. Matisse / 2013, ProLitteris, Zurich graphisme Laurent Cocchi photolitho Images3 impression Imprivite

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Page 1: DOSSIER PÉ DAGOGIQUE · Présentation de l’exposition p. 2 Plan de l’accrochage p. 3 ... dont Rembrandt, utilisent la fenêtre et la lumière qu'elle diffuse comme métaphores

D O S S I E R P É D A G O G I Q U E

Sommaire : Présentation de l’exposition p. 2 Plan de l’accrochage p. 3 Enjeux p. 4 Pistes pédagogiques p. 5-24 Liste des œuvres p. 25-29 Informations pratiques p. 30 Renseignements Fondation de l’Hermitage Dominique Hoeltschi 2, route du Signal, case postale 38 Activités pédagogiques CH - 1000 LAUSANNE 8 Bellevaux réalisation du dossier [email protected] www.fondation-hermitage.ch

Henri Matisse Nice, cahier noir, 1918, huile sur toile, 33 x 40,7 cm, Hahnloser/Jaeggli-Stiftung, Winterthurphoto Reto Pedrini, Zurich © Succession H. Matisse / 2013, ProLitteris, Zurich graphisme Laurent Cocchi photolitho Images3 impression Imprivite

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PRESENTATION DE L’EXPOSITION

Fenêtres De la Renaissance à nos jours Dürer, Monet, Magritte…

DU 25 JANVIER AU 20 MAI 2013

Depuis toujours, le thème de la fenêtre fascine les artistes. Avec l’exposition Fenêtres, de la Renaissance à nos jours. Dürer, Monet, Magritte..., la Fondation de l’Hermitage propose de découvrir le rôle primordial tenu par ce motif dans l’iconographie occidentale, du XVe siècle à nos jours. Organisée en partenariat avec le Museo Cantonale d’Arte et le Museo d’Arte de Lugano, cette manifestation réunit plus de 150 œuvres provenant de nombreuses institutions suisses et européennes, ainsi que de prestigieuses collections privées. Indissociable des recherches sur la perspective menéesà la Renaissance, la fenêtre n’a cessé d’être réinterprétée au gré des époques et des courants artistiques. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les peintres utilisent son cadre pour guider le regard vers des paysages rêvés, des vues réalistes ou, à l’inverse, pour faire pénétrer la lumière au plus profonddes intérieurs. Par la suite, de nombreux artistes se servent de la fenêtre et de ses reflets pour brouiller la limite entre le dedans et le dehors. D’un simple élément de décor, la fenêtre devient peu à peu un sujet à part entière. Son ouverture, son cadre, sa lumière, ses carreaux parfois, permettent aux plasticiens d’explorer des voies nouvelles, dont certaines ont abouti à la découverte d’un art abstrait et dépouillé. Passage entre l’intérieur et l’extérieur, ouverte ou fermée, transparente ou opaque, la fenêtre accueille de nombreuses projections métaphoriques, et déploie des questions fondamentales de la théorie artistique, concernant tant le tableau, que le spectateur ou le point de vue. Ce parcours thématique à travers 500 ans d’histoire de l’art regroupe des artistes majeurs tels que Dürer, Dou, Constable, Monet, Hammershøi, Munch, Delaunay, de Chirico, Mondrian, Jawlensky, Matisse, Duchamp, Vallotton, Ernst, Bonnard, Vuillard, Klee, Delvaux, Magritte, Picasso, Balthus, Rothko, Scully et bien d’autres encore. Peintures, gravures, photographies et vidéos proposent un panorama complet de ce thème fascinant, qui transcende les styles et les époques. Commissariat : Marco Franciolli, Directeur, Museo Cantonale d’Arte e Museo d’Arte, Lugano; Giovanni Iovane, Professeur d'histoire de l'art contemporain, Accademia di Brera, Milano; Sylvie Wuhrmann, Directrice, Fondation de l’Hermitage, Lausanne Catalogue : Reproduisant en couleur toutes les œuvres exposées, le catalogue réunit des contributions de nombreux spécialistes (Victor Stoichita, Daniela Ferrari, Bruno Reichlin, Elio Grazioli, Alberto Pezzotta, Angelica Jawlensky, Angelica Affentranger-Kirchrath, Brenda Danilowitz et Nicholas Fox Weber). L’exposition et le catalogue bénéficient du généreux soutien de et de la Fondation pour l’art et la culture.

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Fondation C oromandel

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PLAN DE L’ACCROCHAGE

REZ salle 1 : Natures mortes et fenêtre salle 2 : A la fenêtre salle 3 : Fenêtre ouverte 1er ETAGE palier : Marquet salle 1 : Intérieur / extérieur salle 2 : La fenêtre chez Bonnard, Vuillard et Matisse salle 3 : Ombres et lumière 2ème ETAGE palier : Boccioni salle 1 : Munch salle 2 : Nouvelles perspectives SOUS-SOL couloir : Gris, Ozefant, Jawlensky, Picasso salle 1 : La grille salle 2 : Cadrages salle 3 : Sujet / objet

Fenêtre fermée salle 4 : Ecrans salle 5 : Vues intérieures

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ENJEUX

Options et déroulement de la visite L’accrochage a été conçu selon un axe chronologique et thématique. L’exposition s’articule en fonction des diverses sections (voir plan de l’accrochage), qui sont autant de pistes de réflexion. Le dossier comprend une présentation des thématiques principales et des commentaires d’œuvres permettant ainsi de cibler les divers enjeux de l’exposition. Le parcours proposé se déclinant sur plusieurs niveaux, il est conseillé de constituer des petits groupes d’élèves qui orienteront leur visite selon une approche thématique ou comparative, un questionnaire orienté, l’analyse d’une technique, la rédaction d’un texte libre en rapport avec une œuvre, une réflexion sur l’accrochage ou enfin un commentaire personnel. L’enseignant est ainsi libre de définir les sujets qui l’intéressent et d’établir préalablement le parcours de la visite avec ses élèves. Synthèse Tantôt métaphore, tantôt instrument, la fenêtre fascine les artistes depuis toujours. L'exposition thématique De la fenêtre. Dürer, Monet, Magritte… met en lumière les transformations intervenues dans la perception et l'utilisation de la fenêtre dans l’art, du XVe siècle à nos jours. Regroupant des artistes majeurs, ce parcours à travers plus de cinq siècles d’histoire de l’art propose un panorama inédit de ce sujet captivant, qui transcende les styles et les époques. Dès la Renaissance, le thème de la fenêtre interroge les artistes, tant au sud qu'au nord de l'Europe. En Italie, dans un de ses traités fondamentaux sur la perspective, Alberti assimile le tableau à une fenêtre ouverte sur le monde. En Allemagne, les recherches de Dürer aboutissent à une organisation de l'espace pictural basée sur la maîtrise de la perspective oblique. Au XVIIe

siècle, beaucoup de peintres, dont Rembrandt, utilisent la fenêtre et la lumière qu'elle diffuse comme métaphores de la présence divine. S'étendant peu à peu aussi aux thèmes séculiers, la présence d'une fenêtre et de son reflet permet aux peintres, hollandais notamment, de donner du relief aux objets représentés dans leurs natures mortes. Au début du XIXe siècle, certains artistes s’attachent à représenter la fenêtre réelle de leur propre atelier ou de leur maison. Dans deux petites vues de son atelier, Friedrich, est ainsi un des premiers à briser la fenêtre de la Renaissance : le paysage extérieur ne se propose plus comme une ouverture sur l’infini, mais comme un regard précis sur ce que l’on voit quand on entre dans une pièce. Suivant cette impulsion, plusieurs artistes romantiques allemands introduiront dans leurs œuvres un espace mesurable et concret, vu depuis l’intérieur, où se tient un personnage rêveur placé de dos. Au XIXe et XXe siècle, de nombreux peintres (Monet, Vuillard, Vallotton...) brouillent le rapport intérieur-extérieur par une vision latérale, de façon à introduire une double réalité dans l’espace pictural. La fenêtre devient un instrument fondamental permettant aux artistes d'effacer la frontière entre le dedans et le dehors. Bonnard et Matisse, par exemple, saisiront toutes les possibilités que leur offre ce thème de ramener les différents espaces sur un même plan, biaisant ainsi les perspectives habituelles. Devenue désormais un sujet à part entière, la fenêtre se transforme, au cours du XXe siècle, en une grille autonome, notamment grâce aux contributions fondamentales de Mondrian et Albers. Son ouverture, son cadre, sa lumière, ses carreaux parfois, ont permis aux plasticiens d'explorer des voies inconnues, dont certaines ont abouti à la découverte d'un art abstrait et dépouillé, d'autres à une approche plus allégorique et poétique. Les photographes et les vidéastes contemporains accordent aujourd’hui une place fondamentale à la fenêtre dans leur recherche, en jouant souvent sur la connivence entre leur médium et ce thème.

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PISTES PEDAGOGIQUES

Natures mortes et fenêtre REZ, salle 1 Les artistes ont toujours aimé associer la nature morte et la fenêtre. Dans l’Antiquité romaine déjà, de nombreuses peintures murales combinent fruits, mets ou ustensiles avec des ouvertures en trompe-l’œil. Car la fenêtre joue un rôle prépondérant dans la nature morte, même si sa présence est souvent indirecte. Dans les natures mortes hollandaises du XVIIe siècle, la fenêtre ne s’ouvre pas sur le monde, mais elle le laisse entrer avec discrétion. On la devine par les rais de lumière qu’elle laisse filtrer, qui sculptent les volumes et cisèlent les formes. Elle apparaît aussi par la réflexion de ses carreaux sur les surfaces, révélant l’habileté du peintre à créer l’illusion des matières.

Lorenzo di Credi, Portrait d’une jeune femme ou La dame aux jasmins, 1485-1490 huile sur bois, 75 x 54 cm Musei San Domenico, Pinacoteca Civica, Forlí

Gérard Dou (et son atelier), Femme au perroquet, vers 1665 huile sur bois, 24,7 x 19 cm Collection des Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève

Commentaire d’œuvre : Mis au point par les peintres flamands, le portrait de trois-quarts avec vue sur paysage au travers d’une loggia se diffuse à Florence à la fin du XVe siècle. La loggia structure ce tableau, ses ouvertures le divisent frontalement en deux parties égales ouvrant sur le paysage. Rappelant le dais qui intronise la Vierge comme reine des cieux dans les images de l’époque, le rideau concentre la tension sur le visage de la femme, la sacralise. Il pourrait s’agir de Catherine Sforza, femme de pouvoir, célébrée comme idéal féminin. Son visage est sublimé dans ses proportions, ses sourcils bien arqués, sa gravité douce et mélancolique, sa chevelure dorée – halo de beauté. Elle tient un vase de jasmin, symbole d’amour divin qui légitime son pouvoir temporel, évoqué par la citadelle. Commentaire d’œuvre : Elève de Rembrandt, Gérard Dou reprend ici une formule développée par son maître : le personnage figuré dans une niche. Dans ce cas, il s’agit d’une servante qui montre au passant un perroquet à peine sorti de sa cage. Ce dispositif de la niche permet au peintre de condenser l’image, d’attirer l’attention du spectateur, de démontrer son génie du trompe-l’œil et du détail. La femme à la fenêtre est un sujet typiquement hollandais qui évoque, dans la littérature populaire, la prostituée en attente de clients. Dès le XVIe siècle, l'oiseau en cage apparaît dans des peintures illustrant des lieux de débauche. Placé dans l’embrasure d’une porte, ou devant la fenêtre, il signale l’activité et la disponibilité du lieu. Animal érotique par excellence, le perroquet vient ici de sortir, un autre peut entrer.

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Willem Claesz. Heda, Le déjeuner au jambon, 1638 huile sur bois, 43 x 60 cm Musée des Beaux-Arts, Strasbourg

Harmen Steenwyck, Vanitas, vers 1650 huile sur bois, 37,4 x 38,2 cm Museum De Lakenhal, Leiden, don de P. J. de Fremery, 1892

Commentaire d’œuvre : Heda est avec Pieter Claesz l’un des principaux représentants de l’école de Haarlem, fameuse pour ses « banquets monochromes », natures mortes aux teintes très sobres. Il illustre ici les restes d’une collation : une table dressée sur une nappe blanche contrastant avec des objets somptueux (argenterie) et des denrées périssables, rassemblés avec un sens de l’économie tant dans les couleurs que dans la composition. Heda étudie notamment la diffusion de la lumière sur les surfaces brillantes. Plusieurs baies vitrées, au travers desquelles on devine le peintre assis à son chevalet, se reflètent ainsi subtilement sur les verres et le moutardier. Prétextes à une démonstration de virtuosité picturale, ces objets sont les témoins des plaisirs de la vie, mais aussi une allusion symbolique à la fuite du temps. Commentaire d’œuvre : L’autre genre représenté est celui des vanités : dans la Vanitas de Harmen Steenwijck, le faisceau lumineux qui entre par le coin supérieur gauche du tableau et fait puissamment ressortir le crâne, guide notre regard dans la lecture de l’œuvre : les actions et les ambitions humaines sont éphémères et vaines face à la certitude de la mort. Une série d’objets empreints d’une valeur symbolique sont disposés sur la table : l’épée et le coquillage représentant la richesse ; la flûte, le plaisir des sens et les livres, la connaissance.

Johann Rudolf Bys, Cartouche aux guirlandes de fleurs avec vue sur un port

avant 1723, huile sur toile, 76 x 86 cm, Kunstmuseum Basel, prêt à long terme du J.J. Bachofen-Burckhardt-Stiftung, 1921

Commentaire d’œuvre : Au contraire, dans la toile de Johann Rudolf Bys, le rapport entre la vue et la nature morte est inversé : c’est la marine qui est au centre de l’œuvre, et les fleurs décorent son cadre, confondu avec la fenêtre. Le coloris somptueux de cette guirlande qui se déploie au premier plan offre un contraste éclatant avec le lointain paysage aux teintes douces. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont déclinées entre la lumière blanche du jour et l’intérieur plongé dans l’obscurité.

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A la fenêtre REZ, salle 2 C’est véritablement au début du XIXe siècle que le motif du personnage à la fenêtre se développe, en poésie comme en peinture. Figure iconique de la peinture romantique, le personnage à la fenêtre se tient sur un seuil, une frontière entre le monde intérieur, domestique, quotidien et le monde extérieur, tout à tour séduisant ou terrifiant. Quittant les marges de la composition, la fenêtre, peinte parallèlement à la surface de la représentation, se met de plus en plus à occuper le centre du tableau. Elle encadre souvent le sujet, découpant un véritable tableau dans le tableau. A la fenêtre, l’individu est suspendu entre un intérieur familier et le monde extérieur. La vue qui s’offre à ses yeux peut être objet de méditation ou de désir. A moins que ce ne soit le lieu que l’on fuit pour se retirer dans les espaces rassurants de sa demeure et y trouver protection et réconfort. Sous l’impulsion du peintre allemand Caspar David Friedrich (1774-1840), le motif de la figure à la fenêtre devient très populaire à l’époque romantique. Absorbé dans sa vision, ce personnage (le plus souvent une femme) exerce un fort pouvoir d’identification sur le spectateur du tableau, d’autant que l’objet de sa contemplation lui est dérobé. Ces images qui juxtaposent un univers clos, familier, mesurable et un ailleurs lointain, indistinct et infini, sont parfois empreintes de nostalgie (comme dans La reine Hortense à Aix-les-Bains d’Antoine Duclaux).

Antoine Duclaux, La reine Hortense à Aix-les-Bains, 1813 huile sur toile, 35,3 x 25,2 cm Musée Napoléon Thurgovie, Salenstein

Charles Desains, Femme asphyxiée, 1822 huile sur toile, 134,5 x 99 cm Palais des Beaux-Arts, Lille

Commentaire d’œuvre : Dans une pose méditative, voire mélancolique, Hortense de Beauharnais, belle-fille de Napoléon et reine de Hollande, est représentée, toute de blanc vêtue, sous une tonnelle. Assise sur un petit banc de pierre, accoudée à la large ouverture pratiquée dans la cloison, elle semble plongée dans la contemplation d’une vaste étendue de verdure et d’un lac paisible. Sous ses yeux se déploie le paysage alpestre du lac du Bourget, à Aix-les-Bains, où Hortense se rendait régulièrement en cure, avant son exil en Suisse en 1815. Véritable tableau dans le tableau, ce paysage, figuré dans ce cadre de bois agrémenté de fleurs grimpantes, s’apparente aux jardins « pittoresques » de l’Angleterre du XVIIIe siècle, dans lesquels la perspective atmosphérique se substitue à la perspective optique rigoureuse des « jardins à la française ». Commentaire d’œuvre : Elève de Jacques-Louis David et de Watelet, Desains présente une femme au désespoir, qui a voulu s'asphyxier avec la vapeur du charbon. Poussée par le remords, elle sort de son sommeil et dans un ultime élan vital, se dirige vers la fenêtre. Mais c'est à cet instant précis qu'elle expire. Desains n’exprime pas ici l’immensité spatiale de la fenêtre romantique. La fenêtre – pourtant synonyme de communication – sert à mettre en valeur la finitude d’un monde resserré et l’enfermement de l’être. Elle porte aussi en elle aussi le désir de son franchissement, de la transgression. Au même titre que la lumière et la tension du corps, la fenêtre participe ainsi à la dramatisation du récit, de l’image. Dans un esprit romantique, Desains renverse la dramaturgie de la scène – très XVIIIe siècle – du baiser volé à la porte.

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Fenêtre ouverte REZ, salle 3 C’est à la Renaissance que la fenêtre gagne son statut de motif de prédilection des artistes. La comparaison d’un tableau à une fenêtre ouverte sur le monde est en effet apparue en même temps que le développement de la perspective linéaire. Ainsi, en 1435, Leon Battista Alberti publie De Pictura (De la peinture), ouvrage dans lequel il formule les principes théoriques de la nouvelle expression artistique qui se met alors en place à la Renaissance. Dans ce manuel à l’usage des peintres, le grand humaniste, architecte et ingénieur présente les connaissances scientifiques qui leur sont nécessaires – la géométrie, l’optique –, et il traite de la lumière, des couleurs, et de la perspective. Abordant la question de la construction du tableau, il écrit dans un célèbre passage : « Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, fait d’angles droits, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire. » Cette définition du tableau comme une « fenêtre ouverte » (Léonard de Vinci parlera lui d’une « paroi de verre ») va connaître une fortune critique et théorique extraordinaire. Jusqu’au XXe siècle, les artistes la revisitent abondamment, parfois de manière ironique. La perspective – du latin perspicere, « voir au travers », science qui apprend à représenter des objets tridimensionnels sur une surface bidimensionnelle, de façon à donner l’illusion de profondeur – occupe une place centrale dans cet ouvrage. La méthode énoncée par Alberti met en jeu tout un système de points (de fuite ou de distance) et de lignes (parallèles, convergentes ou diagonales). Elle sera explicitée par la suite dans de nombreux traités, à l’aide de schémas. Certains théoriciens tel Albrecht Dürer conçoivent des dispositifs (viseurs, vitres, grilles) permettant d’obtenir une perspective approximative par des moyens mécaniques. L’omniprésence de la grille dans ces procédés de construction du tableau annonce de manière troublante l’importance que cette structure assumera dans les arts visuels au XXe siècle.

Albrecht Dürer, Underweysung der messung ... (Traité des proportions…), 1525, édition imprimée, 31 x 47 cm (ouvert), ETH - Bibliothek, Alte und Seltene Drucke, Zürich

Hieronymus Rodler, Eyn schön nützlich Büchlin und Underweisung der Kunst des Messens…(Instruction utile sur l’art des mesures…), 1531, in-folio, 31,5 x 44 cm (ouvert), Zentralbibliothek Zürich, Zurich

Commentaire d’œuvre : Les « perspectographes », aides mécaniques facilitant la maîtrise de la perspective, sont inventés au début du XVIe siècle. Dürer en présente ici plusieurs. Le principe consiste à immobiliser l’œil du dessinateur, lequel regarde son sujet au travers d’une surface transparente – un châssis muni d’une vitre ou d’un treillis. Ceci lui permet de reporter ensuite sur le papier, point par point, l’objet tridimensionnel ainsi ramené dans un plan. Le dispositif figuré à droite est muni d’un portillon appelé « fenêtre de Dürer ». Il fait intervenir un système de fils matérialisant le rayon visuel de l’artiste et les points d’intersection entre ce rayon et la surface du tableau. Progressivement reportés, les points d’intersection composent peu à peu l’image du luth posé sur la table.

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REZ, salle 3 Commentaire d’œuvre : L’illusion d’un espace en trois dimensions suggéré à partir d’une surface bidimensionnelle, semblant s’étendre au-delà du cadre d’une fenêtre, n’a été possible que grâce à la grille géométrique illustrée dans le traité de Rodler. Sur cette même grille, les objets, représentés proportionnellement par rapport à l’espace qu’ils occupent, voient leur taille diminuer graduellement.

Albrecht Dürer Portrait de Willibald Pirckheimer, 1524 gravure sur cuivre, 178 x 115 mm Graphische Sammlung der ETH, Zurich

Commentaire d’œuvre : Au Quattrocento, l’art du portrait se concentre sur le visage, considéré comme l’image de l’âme. Dürer s’inscrit dans cette tradition, comme l’indique l’épigraphe sous le portrait de son ami Pirckheimer, homme de pouvoir et grand humaniste : « Portrait de Wilibald Pirckheimer à l’âge de 53 ans. Nous vivons par l’esprit. Le reste appartient à la mort. 1524 ». L’artiste renforce ici la sensation de vie en insérant, dans les yeux, le reflet d’une fenêtre. Avec son monogramme « AD », ce motif constitue un de ses traits typiques. Il le fera apparaître dans les yeux de nombreux modèles, y compris ceux d’un lièvre. Dürer a probablement inventé ce motif. Mais dès l’Antiquité, la fenêtre est associée à l’acte de voir : l’œil est fenêtre de l’âme, une idée reprise largement à la Renaissance.

Marquet Commentaire d’œuvre : Dès 1908, Marquet est installé au cinquième étage du 19 quai Saint-Michel à Paris, dans un atelier occupé auparavant par Matisse. Privilégiant les vues plongeantes, il capte dans des tonalités sourdes la vie urbaine des bords de Seine autour de Notre-Dame. Le peintre rend avec poésie cette atmosphère d’un Paris ralenti par les intempéries et choisit un cadrage identique pour plusieurs toiles, peintes par temps ensoleillé ou pluvieux. Refusant tout obstacle entre lui et son motif, Marquet reproduit inlassablement ce même point de vue en surplomb, sans toutefois faire apparaître les bords de la fenêtre de son atelier. L’intérieur est ainsi présent en tant que lieu d’où a été réalisée l’œuvre, tournée vers le paysage extérieur. Les œuvres offrant une vue d’en haut sont récurrentes à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, grâce notamment à l’avènement de la photographie.

1ER ETAGE , palier

Albert Marquet, Notre-Dame, temps de neige, 1914 huile sur toile , 65 x 81 cm Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, legs Henri-Auguste Widmer, 1936

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Intérieur / extérieur 1ER ETAGE En architecture, les portes et les fenêtres sont des ouvertures liées à des fonctions spécifiques, matérialisant la relation entre l’espace à l’intérieur d’un édifice et l’extérieur. Mais si elles sont insérées dans un tableau, elles se transforment en un seuil métaphorique de séparation entre deux mondes, le monde privé de l’intimité et le monde public et social. Dans la peinture occidentale, depuis la construction de la perspective à la Renaissance jusqu’au XIXe siècle, la relation entre ces deux espaces s’exprime dans des compositions où l’œil passe des objets et des figures présents à l’intérieur du lieu, au paysage extérieur. L’art trouve dans cette catégorie d’images l’un des sujets les plus efficaces pour l’organisation symbolique de son propre espace, comme un jeu de poupées russes où l’intérieur et l’extérieur s’entremêlent.

1ER ETAGE, salle 1

A la fin du XIXe siècle, au lieu d’ouvrir frontalement sur le dehors, la fenêtre renvoie de plus en plus le spectateur vers l’intérieur. Ce processus est parfois facilité par un personnage qui, de manière inattendue, regarde vers le spectateur. Alors que Monet joue sur l’effet de profondeur, Vallotton privilégie quant à lui les surfaces planes dans ses compositions. Dans L’Öd, le parc Holzhausen et le petit château à Francfort-sur-le-Main (1883), Hans Thoma s’oriente vers une large percée du paysage en ne laissant apparaître qu’une infime partie du cadre de la fenêtre. Le spectateur est ainsi pleinement immergé au cœur du paysage.

Hans Thoma, L’Öd, le parc Holzhausen et le petit château à Francfort-sur-le-Main, 1883, huile sur toile, 85,5 x 117 cm Städel Museum, Frankfurt am Main

Claude Monet, Un coin d’appartement, 1875 huile sur toile, 81,5 x 60 cm Musée d’Orsay, Paris, legs de Gustave Caillebotte, 1894

Commentaire d’œuvre : Dès son retour d'Angleterre en 1871, Monet réside à Argenteuil, près de Paris. Durant cette période, il représente souvent des scènes de la vie quotidienne avec son épouse Camille – dont on distingue la silhouette à l'arrière-plan dans la pénombre – et leur fils aîné Jean, qui apparaît à contre-jour, au centre de la composition. Le premier plan est constitué d'un décor symétrique : tentures à motifs colorés, plantes vertes, potiches décoratives qui confèrent à cette composition l'effet d'un rideau s'ouvrant sur une scène. L'œil du spectateur est conduit vers le fond de la pièce, jusqu'à la zone lumineuse de la fenêtre, élément essentiel de la construction de l’espace. Dans cet intérieur, « était surtout étudiée l'entrée de l'air et de la lumière », ainsi que l'a mis en évidence l'écrivain critique d'art Gustave Geffroy en 1894.

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La fenêtre chez Bonnard, Vuillard et Matisse 1ER ETAGE, salle 2 Si, jusqu’à la fin du XIXe siècle, le rapport intérieur / extérieur est avant tout représenté frontalement, des artistes comme Edouard Vuillard, Pierre Bonnard, et surtout Henri Matisse, adoptent ensuite une figuration oblique, où ils tendent à confondre davantage les plans : miroirs – véritables pendants intérieurs de la fenêtre dans de nombreuses œuvres –, portes, vitres et rideaux se combinent sans solution de continuité, rendant la limite entre le dedans et le dehors ambiguë et indistincte.

Henri Matisse, Nice, cahier noir, 1918, huile sur toile, 33 x 40,7 cm

Hahnloser/Jaeggli-Stiftung, Winterthur

Commentaire d’œuvre : Ramené à l’essentiel, Nice, cahier noir est d’une extrême richesse picturale. Le peintre, qui passe les mois d’hiver à Nice depuis 1917, décline le thème de la fenêtre ouverte dans plusieurs de ses œuvres. S’y imbriquent espaces extérieur et intérieur, mais aussi deux genres artistiques : les intérieurs et la nature morte. Le motif du cahier noir, que l’on retrouve dans plusieurs compositions, attire le regard, tout en s’intégrant dans le décor lumineux de la chambre d’hôtel. Ici, la porte-fenêtre ouvre directement sur la mer et la plage qui resplendissent dans la lumière méridionale. En dépit de son format réduit, le tableau est révélateur de l’art de Matisse : il atteste son aptitude à conjuguer différents motifs en un langage formel synthétique et clairement organisé.

Pierre Bonnard, Intérieur, vers 1905 huile sur toile, 59,5 x 40,5 cm Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich

Commentaire d’œuvre : Le thème de la fenêtre est récurrent dans l’œuvre de Pierre Bonnard. Ses intérieurs – où elle apparaît souvent – jouent sur le contraste entre la banalité du sujet et la complexité de la composition. Cette scène en est l’exemple, puisqu’elle réunit sobrement un modèle féminin et un miroir. Ce miroir et son reflet permettent, par un habile réseau de lignes, de structurer avec finesse le pan de mur, de le doter de profondeur. Mais, par la collision des plans qu’ils provoquent, ils offrent surtout une ouverture sur le monde : la vision d’un siège vide et d’une fenêtre sur la ville. Ce procédé constitue aussi une forme de mise à distance de la réalité observée, renforçant alors l’intimité de cet Intérieur.

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1ER ETAGE, salle 2

Edouard Vuillard, Femme assise cousant (Madame Vuillard)

vers 1900, huile sur carton, 50 x 37 cm Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne,

legs Henri-Auguste Widmer, 1936

Commentaire d’œuvre : Dès le début des années 1890, Edouard Vuillard s’intéresse aux scènes d’intérieur. Il y dépeint son propre univers, celui de l’appartement familial transformé en atelier de couture par sa mère corsetière. En faisant pénétrer le spectateur dans cet univers féminin, il privilégie une approche intimiste qui rappelle la peinture hollandaise du XVIIe siècle. La simplification des formes s’allie à un jeu sur la planéité de la toile, et le dispositif de la fenêtre permet d’établir – comme chez Pierre Bonnard – une rupture visuelle entre la figure et l’arrière-plan. L’artiste mène aussi une réflexion sur la tension qu’induisent la bidimensionnalité du support et la tridimensionnalité de l’espace représenté.

Pierre Bonnard, La terrasse ensoleillée, 1939-1945, huile sur toile, 71 x 236 cm, Collection privée Commentaire d’œuvre : Prévue pour orner le patio de l’industriel René Tampier, à Vaucresson près de Paris, cette peinture se distingue par son format remarquable qui s’apparente à l'angle maximum de la vision binoculaire. A droite, le bureau-atelier de Tampier, avec ses grandes baies vitrées, et devant nous, sa roseraie, le bleu de l’étang et du ciel. S’il représente la demeure de Vaucresson, Bonnard travaille à cette œuvre au Cannet, dans cette lumière du Midi. Intérieur et extérieur ne font plus qu'un dans cet éblouissement. Le bleu et le jaune cadmium se difractent en une multitude de touches mouchetées nuancées, et ils sont parsemés de vert. Atteignant presque l’immatérialité des Nymphéas de Monet, la terrasse s’ouvre sur un paysage infini, onirique, où triomphent peinture et lumière.

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Ombres et lumière 1er ETAGE, salle 3 Les femmes à la fenêtre réapparaissent en force à la fin du XIXe siècle, notamment chez les peintres danois Wilhelm Hammershøi et Nicolaj Achen. Les artistes du nord de l’Europe tendent en effet à se focaliser sur les intérieurs, en fermant ou en opacifiant les fenêtres. Hammershøi a peint plus d’une quinzaine de versions de ce motif, dont quatre œuvres sont exposées à l’Hermitage. Ici, l’artiste ne laisse rien deviner du monde extérieur. Ne pouvant se projeter au loin, le regard se porte uniquement sur des intérieurs immobiles. Alors que Munch illustre une scène intime, renversant le point de vue habituel du voyeur.

Vilhelm Hammershøi, Figures près de la fenêtre, Strandgade 25, vers 1895, huile sur toile, 55,5 x 46,5 cm Collection privée

Commentaire d’œuvre : Ce tableau représente une pièce de l’appartement du quartier de Ny Bakkehus, à Copenhague, où Hammershøi vécut de 1892 à 1897. C’est l’une des rares œuvres où l’artiste réunit plusieurs figures. Sa sœur et son épouse, Anna et Ida Hammershøi, se tiennent immobiles devant la fenêtre de gauche, sans toutefois engager de conversation. Cette métaphore du vide et de la solitude, augmentée par l’épais brouillard qui masque la fenêtre, confère à cette œuvre une sensation d’étrangeté et d’oppression. L’hermétisme qui se dégage de la composition est renforcé par l’absence de poignées, tant au secrétaire qu’aux fenêtres. La symétrie du décor, le statisme des figures et la tonalité diaphane du tableau contribuent à la tension ambiante.

Edvard Munch, Le baiser, 1892 huile sur toile, 72 x 59 cm Collection européenne

Edvard Munch, Le baiser, 1895, aquatinte et pointe sèche, 34,5 x 27,8 cm, Musée Jenisch Vevey - Cabinet cantonal des estampes, Collection de la Ville de Vevey

Commentaire d’œuvre : Tout au long de sa vie, Edvard Munch n’a eu de cesse de reprendre certains motifs développés tôt dans son œuvre. Ainsi, il réalise onze variations picturales sur le thème du baiser, explorant différents environnements (en intérieur, de nuit) et compositions (gros plan, en pied, etc.). Dans cette version, l’une des premières, Munch place le couple devant une fenêtre, dans un léger contre-jour, créant un contraste entre la rue – claire et détaillée - et l’intérieur feutré, où le corps de l’homme et celui de la femme ne forment qu’un. Comme souvent, l’œuvre de Munch suscite un léger malaise, le cyprès, « l’arbre des cimetières », faisant planer sur la scène une inquiétude fiévreuse et étouffée.

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Nouvelles perspectives 2ème ETAGE, salle 2 La fenêtre est une présence récurrente sur le chemin des avant-gardes qui se succèdent dans l’histoire de l’art du XXe siècle. Confrontés à un monde qui est en train de changer radicalement, les artistes comprennent qu’il est nécessaire de transformer aussi la façon de le regarder. C’est sans doute parce qu’elle est indissolublement liée, au sens concret et métaphorique, à l’histoire de la culture visuelle, que la fenêtre permet d’expérimenter de nouveaux langages pouvant ouvrir de « nouvelles perspectives ». La peinture métaphysique et le surréalisme utilisent abondamment la fenêtre pour remettre en question nos habitudes perceptives. Elle est un des motifs fétiches de Magritte et de Delvaux qui, jouant de sa banalité et de son apparente innocence, lui confèrent un rôle clé dans les énigmes visuelles posées par leurs tableaux. Dedans ou dehors ? Rêve ou réalité ? Fenêtre ou tableau ? Pour les surréalistes, la fenêtre est un motif de prédilection pour mettre en scène le passage d’un espace à l’autre, d’un niveau de réalité à l’autre. Magritte a particulièrement utilisé ce motif dans des compositions étranges, voire contradictoires, qui inversent les schémas logiques. Les éléments architecturaux, définissant les espaces et servant de frontières physiques, de zones de transition, tels que les façades, les écrans et les portes, sont pour lui des motifs idéaux pour introduire une confusion des plans.

René Magritte, La clef des songes, 1930 huile sur toile, 81 x 60 cm Collection privée

René Magritte, Eloge de la dialectique, 1936 gouache sur papier, 38 x 32 cm Musée d’Ixelles, Bruxelles

Commentaire d’œuvre : René Magritte représente ici l’une de ses grandes convictions : les objets et les mots sont étrangers les uns aux autres. Selon une démarche poétique emblématique du surréalisme, cette certitude favorise l’attribution de nouveaux noms aux choses. Ainsi, dans une atmosphère onirique, le peintre se souvient des abécédaires de son enfance et juxtapose de façon déroutante mots et objets du quotidien. Plus encore, il structure sa composition de sorte qu’elle soit aussi une fenêtre ouverte sur l’inconscient. Le titre même de l’œuvre – qui ne saurait être perçu comme illustratif – constitue un élément du tableau, faisant appel au goût populaire pour l’interprétation des rêves.

Commentaire d’œuvre : Magritte se livre ici à un jeu sur les points de vue impossibles qui lui sont cher. Cette œuvre représente le détail de la façade d’une maison. Par une fenêtre ouverte, au lieu de voir l’intérieur d’une pièce, le spectateur découvre la façade d’une autre maison qui, par ses chambranles, rappelle étrangement la première. Les différences d’échelle entre les bâtiments créent une incongruité insoluble.

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Max Ernst, Oedipus Rex (Œdipe roi), 1922 huile sur toile, 93 x 102 cm, Collection privée

2ème ETAGE, salle 2

Commentaire d’œuvre : Oedipus Rex marque dans l’œuvre de Max Ernst la rencontre entre l’influence des théories freudiennes, les enseignements du collage et une technique picturale d’une grande précision. Dans cette toile surréaliste, le peintre associe des motifs hétérogènes – main surgie d’une fenêtre sans vitre, noix transpercée de flèches, oiseau, montgolfière, etc. – créant ainsi une atmosphère fantastique. Cette réunion est caractéristique du monde des rêves, où les éléments les plus disparates du réel peuvent cohabiter avec une évidence qui ne saurait être contestée. La finition soignée, l’attention portée aux détails, le jeu sur la perspective achèvent de rendre cauchemardesque ce sentiment d’inquiétante étrangeté

Boccioni 2ème ETAGE, palier

Umberto Boccioni, Visioni simultanee (Visions simultanées), 1911 huile sur toile, 60,5 x 59,5 cm, Von der Heydt-Museum, Wuppertal

Commentaire d’œuvre : Les idées fondamentales du futurisme – le dynamisme, la simultanéité, la décomposition du sujet et l’intersection des plans – sont parfaitement synthétisées dans Visions simultanées, œuvre qui bouleverse les rapports entre l’intérieur et l’extérieur. Afin d’exprimer le dynamisme du monde moderne, Boccioni propose une vision démultipliée de la ville, en mouvement perpétuel. L’artiste tente ainsi d’annuler la limite qui sépare l’expérience du spectateur de ce qui est vu à travers la fenêtre. Ce tableau est souvent cité en référence du célèbre passage du Manifeste technique de la peinture futuriste de 1910 :

« […] Les peintres nous ont toujours montré les objets et les personnes placés devant nous. Nous placerons désormais le spectateur au centre du tableau. »

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La grille SOUS-SOL, salle 1 Le début du XXe siècle voit l’émergence des avant-gardes historiques comme le constructivisme, le cubisme, le futurisme ou le mouvement Dada, qui produisent les conditions fondamentales pour la naissance d'une nouvelle forme d’expression artistique : l'abstraction. Tandis que pour certains artistes, le monde vu depuis la fenêtre – et subdivisé en rectangles – offre l’occasion de créer des images abstraites à partir d’un module géométrique, d'autres se désintéressent plus ou moins radicalement du monde extérieur pour se concentrer exclusivement sur la composition et sur la construction de l’œuvre, à commencer par sa surface. Dans les deux cas, c’est par l’utilisation de carrés, de rectangles, de champs colorés, de lignes parallèles et de diagonales qui se croisent pour former des grilles, que les artistes réorganisent l’espace de la composition, donnant naissance à des œuvres où l’équilibre et la proportion dominent. Décomposition du sujet et intersection des plans sont à la base du cubisme et du futurisme, deux mouvements qui exercent leur force perturbatrice sur la fenêtre, la dépouillant de sa fonction de seuil entre l’intérieur et l’extérieur, pour la fragmenter et la mêler au paysage. Même les tableaux les plus abstraits se servent du motif de la fenêtre comme base de leur organisation plastique.

Piet Mondrian, Composition No. Vl / Compositie 9, 1914 huile sur toile, 95,5 x 68 cm, Fondation Beyeler, Riehen / Basel © 2013 Mondrian / Holtzman Trust

Robert Delaunay, Les fenêtres sur la ville n° 3 (2e motif, 1re partie), 1912, huile sur toile, Kunstmuseum Winterthur, legs Emil et Clara Friedrich-Jezler, 1973

Commentaire d’œuvre : En 1911, Mondrian renonce au cubisme, encore lié au registre figuratif, pour se tourner vers l’abstraction. Composition No. VI a vu le jour à Paris, à une époque où Mondrian observe, depuis la fenêtre de son atelier, la façade du bâtiment d’en face qu’il reconstitue en simplifiant les formes. La paroi, représentée de manière frontale, est traduite par des droites et des quadrilatères rectangles possédant leur couleur propre. La structure orthogonale de cette peinture s’apparente à une grille, tout en restant directement inspirée de la réalité de la ville moderne et de l’architecture. Ce processus de stylisation formelle ramène la figuration à une pure bidimensionnalité et conduit peu à peu à l’abstraction. Commentaire d’œuvre : En 1912, Robert Delaunay réalise une vingtaine d’œuvres sur le motif de la fenêtre, qui marquent une étape nouvelle vers l’abstraction. De toile en toile, la tour Eiffel – et parfois la grande roue – sert de base à la composition. Cette série est l’occasion pour l’artiste de réfléchir à la couleur comme agent de construction : la forme est modelée par des prismes de teintes en camaïeu ; elle évoque une ville vue derrière une fenêtre, façonnée par la lumière. Le tableau, soumis au dynamisme vibrant des couleurs, devient un espace en perpétuel mouvement. La recherche que Delaunay mène sur les « les contrastes simultanés » s’appuie également sur les lectures savantes dont il s’abreuve (Henri Bergson).

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Jawlensky SOUS-SOL, couloir

Alexej von Jawlensky, Variation : Roter Weg und Baüme

(Variation : chemin rouge et arbres), 1914 huile sur papier à texture toilée monté sur carton, 36 x 27 cm

Collection privée Commentaire d’œuvre : En 1914, Jawlensky fuit Munich et se réfugie dans un petit appartement de Saint-Prex où, n’ayant pas de chambre à lui, il « s’approprie » une fenêtre. Bouleversé par la guerre, il y abandonne ses pensées et crée ses premières séries. Dans celle des Variations, l’artiste s’inspire directement de la vue depuis sa fenêtre. Mu par une quête de spiritualité et d’intériorité, il dépouille peu à peu le paysage en des formes toujours plus stylisées. Ici, le paysage est encore très reconnaissable. Les deux peupliers à droite, le grand pin à gauche étayent la structure verticale, créant avec l’allée une illusion de profondeur. Mais déjà, à droite, la courbe d’un arbre amorce un mouvement circulaire. Libres de toute réalité, deux notes d’or s’immiscent en haut du pin, et résonnent dans de nombreuses autres Variations. Picasso SOUS-SOL, couloir

Pablo Picasso, La Californie. Une fenêtre, 1955 crayon sur papier Rives, 27 x 21 cm Museo Picasso Málaga

Commentaire d’œuvre : En été 1955, Picasso achète la villa La Californie à Cannes, grande bâtisse 1900. Il s’inspirera des entrelacs des fenêtres, de la vue sur les palmiers et de la lumière inondant les pièces dans deux séries de peintures. Cette suite de dessins se rapporte à la première série de onze tableaux exécutés en octobre 1955. Chacun étudie un détail de l’atelier : une chaise-palette, une sellette avec une tête en céramique, une table basse avec trois plateaux. Les entrelacs des fenêtres se mêlent au fouillis de la végétation et au chaos de la pièce, fusionnant intérieur et extérieur. Par leur thème, leurs motifs et leur traitement, ces œuvres comptent parmi plus matissiennes de Picasso. Détail de la fenêtre rappelle par exemple les papiers découpés de Matisse.

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Cadrages SOUS-SOL, salle 2 La photographie est une fenêtre, raison pour laquelle nous trouvons tant de fenêtres dans les photographies. Descendant de la camera obscura, le médium photographique est littéralement une fenêtre qui laisse entrer la lumière pour capturer une image du réel. La sélection présentée ici couvre une période allant de la fin des années 1920 à nos jours. Elle illustre notamment les différentes mises en abîme auxquelles les artistes se sont prêtés, jouant avec les angles de vue qu’offrent l’architecture ou la transparence réfléchissante d’une vitrine. La première image photographique parvenue jusqu’à nous est d’ailleurs prise depuis une fenêtre : en 1825 ou 1826, Nicéphore Niépce réalise depuis la fenêtre du dernier étage de sa maison de Saint-Loup-de-Varennes, un cliché de toits de maisons. Ce point de vue légèrement plongeant sera par la suite adopté et poussé dans ses derniers retranchements par les photographes des avant-gardes, pour subvertir les règles de la perspective. C’est justement l’objectivité particulière de la photographie qui a su indiquer – par exemple dans les vues vertigineuses depuis les fenêtres du Bauhaus de Feininger présentées ici – de nouvelles voies pour un espace qui ne serait plus construit conformément aux règles de la perspective.

Theodore Lux Feininger, Bauhaus, 1927 épreuve gélatino-argentique, 23,7 x 17,7 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Theodore Lux Feininger, Bauhaus, 1928 épreuve gélatino-argentique, 23,8 x 17,4 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano

L’avènement de la photographie a cependant eu, à partir du XIXe siècle, d’autres répercussions sur l’évolution de l’art, dont les traces peuvent être formellement rapportées au thème de la fenêtre. L’apparition d’un nouveau moyen de réaliser des images a notamment introduit, grâce à la particularité de la vision dans l’objectif de l’appareil photo et à la manière dont celui-ci recadre la réalité, le thème du « hors-champ ». L’ambiguïté des limites intérieures et extérieures de l’œuvre d’art s’accentue drastiquement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, en concomitance avec la diffusion des images photographiques.

Florence Henri, Fenêtre, 1927/1977 épreuve gélatino-argentique, 23 x 17 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano

Commentaire d’œuvre : Lors de son second séjour au Bauhaus en 1927, la jeune peintre Florence Henri, encouragée par Laszlo et Lucia Moholy-Nagy, se convertit à la photographie. Stimulée par la dimension interdisciplinaire de l’enseignement délivré à Dessau, elle aborde et explore ce nouveau procédé dans une démarche fortement marquée par son expérience picturale. Ainsi, ses premiers essais, parmi lesquels figurent cette Fenêtre, témoignent de l’influence cubiste et constructiviste. La géométrisation presque abstraite du motif révèle son sens aigu de la composition et de la lumière. Ce thème, qu’elle reprendra deux ans plus tard, est également un trait d’union entre son travail en atelier et la photographie de rue, livrant la vision d’une ville absolument moderne.

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Sujet / objet SOUS-SOL, salle 3

La fenêtre est un élément et un lieu de la maison qui devient un sujet de recherche pour de nombreux artistes dès la période romantique. En tant que structure, avec ses divisions, ses battants et ses croisées, la fenêtre commence à devenir une métaphore privilégiée de la peinture. Elle est d’ailleurs souvent associée spatialement au miroir, ou même au tableau. Des tableaux sur chevalet sont ainsi volontiers disposés près des fenêtres, ou même tournés de sorte que seul leur dos – l’objet tableau avec son châssis et non l’image peinte – est visible. Au XXe siècle, cette approche de la fenêtre comme objet se développe, tout en se différenciant selon les différents mouvements artistiques et architecturaux qui marquent les avant-gardes.

Ellsworth Kelly Open Window, Hotel de Bourgogne (Fenêtre ouverte, Hôtel de Bourgogne), 1949 crayon sur papier,19,7 x 13,3 cm Collection privée Ellsworth Kelly Broken Window, Hotel de Bourgogne (Fenêtre brisée, Hôtel de Bourgogne), 1949 crayon sur papier,19,7 x 13,3 cm Collection privée

La transformation de la fenêtre, devenue objet spécifique de la peinture plutôt que simple sujet, trouve sa définition formelle dans l’œuvre d’Ellsworth Kelly. En 1949, le jeune peintre américain visite le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, et il est fasciné par ses fenêtres. Comme Pierre Bonnard, qui affirmait quelques dizaines d’années plus tôt que « ce qu’il y a de mieux dans les musées, ce sont les fenêtres », Kelly explique : « En octobre 1949 au musée d’Art moderne, à Paris, je m’aperçus que les grandes fenêtres entre les tableaux m’intéressaient plus que l’art qui y était exposé. Je fis un dessin d’une fenêtre et, plus tard, dans mon atelier, je réalisai ce que je considère comme mon premier objet, Window, Museum of Modern Art, Paris. A partir de ce moment, la peinture telle que je l’avais connue était finie pour moi. » Commentaire d’œuvre : De 1948 à 1954, Kelly réside à Paris afin d’y parfaire sa formation. Sa peinture va s’y radicaliser dans un style abstrait. Cette économie de moyens le conduit notamment à réaliser plusieurs études sur des formes, structures et compositions qui retiennent son attention lors de ses promenades parisiennes. Les rapports entre figure, forme, ligne et couleur, mais aussi entre contenu et contenant, le conduisent à réinterpréter sur un mode abstrait ce qu’il observe dans la réalité. L'observation des jeux d'ombre et de lumière va notamment considérablement nourrir sa dialectique. Comme l’attestent certains titres de ses nombreux croquis, Kelly va fréquemment travailler librement à partir du thème de la fenêtre et des ombres qu’elles projettent.

Ellsworth Kelly, Study for “Window, Museum of Modern Art, Paris” (3) Etude pour “Window, Museum of Modern Art, Paris” [3]), 1949, encre et crayon sur papier, 34,9 x 21,6 cm Jack Shear Collection

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Fenêtre fermée SOUS-SOL, salle 3 Véritable icône de l’art du XXe siècle, la Fresh Widow de Marcel Duchamp (1920/1964) interroge la tradition picturale occidentale, et la conception du tableau comme « fenêtre ouverte sur le monde », issue du théoricien de la Renaissance Leon Battista Alberti. Ici, la fenêtre s’affirme comme objet : n’ouvrant sur aucun paysage, sur aucun espace fictionnel, elle se donne à voir pour elle-même. Fresh Widow, comme d’autres ready-made de Duchamp, est une sorte de contrat entre l’artiste et le spectateur : sans l’attention légitime de ce dernier, l’œuvre ne s’accomplit pas. La fenêtre fermée n’est toutefois pas une invention moderne : on construisait déjà des fenêtres « aveugles » à la Renaissance, parce que l’on pensait qu’une fenêtre ouverte pouvait constituer un danger pour la stabilité du bâtiment.

Marcel Duchamp, Fresh Widow, 1920/1964 technique mixte, 79,5 x 54,5 x 12 cm Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Rome

Commentaire d’œuvre : Pour cette œuvre dont la première version date de 1920 (plusieurs répliques en 1964), Duchamp commande un modèle réduit de fenêtre à la française (french window) et remplace les vitres par un matériau opaque, le cuir noir. Avec le sens du calembour qu’on lui connaît, il baptise l’œuvre Fresh Widow (Veuve impudente) et, pour la première fois, signe de son pseudonyme féminin « Rose Sélavy ». Les niveaux de lecture sont multiples. L’œuvre évoque bien sûr un torrent sexuel (« Eros, c’est la vie ! ») – combien de femmes se sont retrouvées seules à l’issue de la Grande Guerre ? Mais surtout, elle rend impossible la métaphore du tableau comme fenêtre sur le monde : à l’heure des avant-gardes, il n’y a plus de tableau illusionniste. Ne restent que les montants d’une fenêtre aveugle.

La fenêtre « aveugle » – autrement dit, non assujettie à une vision traversante – est depuis Duchamp une image récurrente l’art de moderne, que ce soit en tant qu’objet ou en tant que représentation peinte ou constituée de morceaux de fenêtre. Elle est le principal élément de nombreuses œuvres du XXe siècle (elle joue par exemple un rôle clef chez Ellsworth Kelly) et même contemporaines (comme ici dans la proposition apparemment littérale d’Ugo Rondinone). D’autres artistes explorent les codes de représentation en travaillant sur des fenêtres bouchées par du papier d’emballage ou du badigeon blanc. Ainsi, dans ses grandes toiles abstraites, Bertrand Lavier s’inspire des vitrines des commerces en chantier, passées au blanc d’Espagne.

Bertrand Lavier, Rue du Faubourg Saint-Honoré # 1, 2000, huile sur toile, 212 x 142 cm Collection privée

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Ecrans SOUS-SOL, salle 4 L’écran est la métaphore authentique, moderne et contemporaine, de la fenêtre. Toutefois, cette fenêtre n’est pas ouverte, elle n’est pas transparente, mais elle projette des images depuis d’autres lieux, d’autres mondes. Qu’il soit cinématographique ou de télévision, l’écran est aussi ce qui, en fin de compte, sépare le spectateur de la réalité. La définition du septième art comme « fenêtre sur le monde » est probablement la plus utilisée depuis sa naissance. La fenêtre apparaît ainsi comme une métaphore générale de l’image cinématographique et de son rapport avec la réalité qu’elle capture, découvre, révèle et organise. Mais elle est également le symbole du dispositif technique capturant la réalité (la lentille de la caméra, le viseur de l’objectif) et de ce qui la reproduit (la fenêtre de la salle de projection, l’écran sur lequel est projeté le film). La fenêtre trouve aujourd’hui sa métaphore la plus puissante dans Windows – un système d’exploitation qui, ce n’est pas un hasard, fait allusion à une fenêtre virtuelle – et dans Google, qui, en inversant le mouvement, ne regarde plus vers le monde, mais l’amène directement dans nos maisons et sur notre lieu de travail. De l’écran de cinéma ou de la télévision, on est passé au moniteur de l’ordinateur, du smartphone, de la tablette tactile, qui ne constitue plus le diaphragme symbolique entre l’individu et la réalité, mais une nouvelle fenêtre sans cesse connectée sur le monde. Ultime séparation entre le spectateur et le réel, l’écran est la véritable métaphore contemporaine de la fenêtre. L’écran de cinéma chez Sugimoto et celui de l’ordinateur chez Mettraux.

Hiroshi Sugimoto, Arcadia, Milan, 1998, épreuve gélatino-argentique,

éd. 7/25, 42,3 x 54,2 cm, Collection privée, Milan Commentaire d’œuvre : Influencé par l’art conceptuel et minimal qu’il découvre en s’installant à Los Angeles, Hiroshi Sugimoto initie sa série Theaters dont est issue Arcadia Milano en 1978. Le protocole de prise de vue est identique pour chaque image : l’artiste japonais place sa chambre 8 x 10 dans l’axe de la salle de cinéma, dirigée vers l’écran. Le temps de l’exposition de la pellicule correspond à la durée du film projeté. Le film se retrouve dès lors transformé en une seule et unique image blanche, qui éclaire l’architecture et les décors du cinéma. L’écran immaculé devient alors l’indice éblouissant du lent écoulement du temps, au regard duquel voir équivaut à ne plus rien voir.

Une sélection de photographies contemporaines aborde notamment le thème du voyeurisme, particulièrement lié à celui la fenêtre : il se révèle frontal et planifié chez Yokomizo, cinématographique et inquiétant chez Hubbard / Birchler. Voir et être vu. C’est ce qu’enseigne l’emblématique Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock (Rear window, 1954), que le cinéaste définissait comme « la plus pure expression de l’idée cinématographique » : un film sur le voyeurisme, les attraits et les pièges de la jouissance optique. Et la fenêtre, qui marque le seuil vers cet ailleurs inatteignable, devient la métaphore d’une aspiration inassouvie, d’un destin inaccompli ; elle est une figure du désir.

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SOUS-SOL, salle 4

Shizuka Yokomizo, Stranger n°10,(Etranger n °10), de la série ,Stranger (Etranger), 1999 épreuve C-print, 108 x 127 cm Collection de l’artiste

Teresa Hubbard, Alexander Birchler De la série Stripping, 1998 tirage C-print, 145 x 180 cm Collection privée, Suisse

Commentaire d’œuvre : De 1998 à 2000, Shizuka Yokomizo réalise des portraits d’inconnus dans leurs intérieurs, dont l’originalité tient au protocole de production. L’artiste japonaise a envoyé une lettre anonyme aux modèles potentiels, afin de leur demander la permission de les photographier à une de leurs fenêtres dans la position de leurs choix à une heure précise durant dix minutes. Stranger interroge notre rapport à l’intimité et à la distance. Le caractère énigmatique des scènes est dû à l’absence de narration, et il est renforcé par le redoublement du cadre à travers lequel nous observons l’inconnu : celui de la photographie et celui de la fenêtre. La fenêtre est aussi l’écran invisible sur lequel les regards se croisent et la rencontre se produit. Commentaire d’œuvre : C’est l’univers bourgeois décrit par Flaubert dans Madame Bovary (1857) qui est la source d’inspiration première de Stripping. La femme se tient ici debout dans une pièce comparable à un décor de théâtre stylisé. La fenêtre, seul élément architectonique visible, définit son rapport à la spatialité. Comme dans l’univers d’Edward Hopper, une lumière artificielle baigne la scène dans des contrastes marqués, et lui confère une ambiance d’étrangeté où le temps semble suspendu et un événement imminent. L’état d’expectation et le regard qui se perd au-delà de la fenêtre achèvent de complexifier les rapports fluides entre intérieurs/extérieurs et la psyché du personnage. Vues intérieures SOUS-SOL, salle 5 Certains artistes majeurs du XXe siècle ont un rapport plus émotionnel avec le motif de la fenêtre, qui transparaît dans la manière d’appréhender ce thème, tant dans la structure que dans les titres de leurs œuvres. Ici, la fenêtre est surtout suggérée ou exploitée de façon métaphorique. La surface de la peinture, fenêtre symbolique, devient objet de contemplation ou de méditation. Ce cheminement vers l’abstraction depuis le motif de la fenêtre aboutit dans des compositions dévoilant de véritables vues intérieures, tentatives de rendre l’œuvre d’art autonome du réel. La fenêtre n’ouvre décidément plus sur l’extérieur, mais sur la composition elle-même. Ainsi, Rothko revendique la planéité de la surface picturale en y appliquant de larges bandes de couleur, propices à une réflexion sur la nature même de la peinture.

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SOUS-SOL, salle 5

Josef Albers, Homage to the Square, “Pasture”, (Hommage au carré, “Pâturage”), 1959

huile sur masonite, 81 x 81 cm, The Josef and Anni Albers Foundation, Bethany

Commentaire d’œuvre : Commencée en 1949, la série Hommage au carré – la plus connue d’Albers – s’illustre par des enchâssements de carrés colorés et superposés, générant un effet optique de profondeur. L’artiste adopte cette forme – l’emblème de sa production– pour son caractère neutre, puisqu’il s’agit selon lui d’« un plateau sur lequel servir les couleurs ». Ici, Albers divise horizontalement le carré central pour former deux rectangles égaux, violant ainsi son propre système exclusivement fondé sur le carré. En passant de la planéité à une tridimensionnalité illusoire, ces œuvres engagent le spectateur dans une expérience perceptive : on regarde la surface du tableau comme à travers une fenêtre. Comme si Albers cherchait la limite jusqu’à laquelle il peut pousser le concept de la peinture comme fenêtre sur la réalité.

Mark Rothko, Sans titre, sans date, huile sur papier marouflé sur toile, 150 x 90 cm Courtesy Simon Studer Art, Genève

Sean Scully, Window Painting (Tableau fenêtre), 2005 huile sur toile, 184 x 200 cm, Collection privée

Commentaire d’œuvre : Les peintures sombres sont apparues occasionnellement dans l’œuvre de Mark Rothko à la fin des années 1940, avant de devenir de plus en plus prégnantes. Mélancoliques et intimistes, elles constituent les pendants poignants de ses toiles aux couleurs vives, comme autant de fenêtres ouvertes sur les ténèbres de la vie. Ainsi, par des moyens réduits (deux rectangles sur un fond à peine plus clair), Rothko évoque avec subtilité les sujets les plus tragiques de l’existence humaine. Au printemps 1959, l’artiste fait un voyage en Italie qui sera un point de départ déterminant pour les œuvres de sa maturité. Visitant à Florence la Bibliothèque Laurentienne conçue par Michel-Ange, il est très impressionné par le dispositif que présente le vestibule de l’édifice et par le sentiment d’enfermement qu’il suscitait : un espace sombre, bordé de fenêtres aveugles, prélude à la lumière de la salle de lecture. Les tableaux, dans la production tardive de Rothko, sont comme des murs de couleur. La composition est souvent réduite à deux champs colorés et une division horizontale qui suggèrent une relation avec le paysage. Un cadre étroit souligne la perception de la peinture comme une « fenêtre » s’ouvrant sur une réalité inconnue, une vision intérieure.

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SOUS-SOL, salle 5 Commentaire d’œuvre : Les œuvres de Sean Scully sont, dès les années 1980, l’une des contributions les plus intéressantes à la reformulation des moyens de l’abstraction. Après une période consacrée à la grille, Scully crée des murs de peinture en se servant de bandes colorées, de lignes et de barres. La fenêtre apparaît fréquemment dans les titres de ses œuvres, mais au lieu de s’ouvrir vers l’extérieur, elle s’ouvre sur la composition et sur la matière du tableau. D’une grande force émotionnelle, ses murs de couleur, comme ceux de Rothko, sont à la fois une réflexion sur le langage de la peinture, et des exercices contemplatifs, des tableaux de méditation

Cy Twombly, Sans titre, 1964, crayon, crayon de couleur

et huile sur toile, 170 x 200 cm, Collection privée Commentaire d’œuvre : Le mur de la peinture comme objet de contemplation est également une caractéristique de l’écriture poétique de Cy Twombly. Peintre et sculpteur américain, Twombly s’installe définitivement à Rome en 1957. Il s'oriente vers un art poétique et gestuel composé de signes graphiques, de mots, de chiffres ou de graffiti qui se lisent comme des inscriptions d'un autre temps, exécutées sur un fond peint au préalable, blanc le plus souvent. Ici, les quatre fenêtres de son atelier disposées en arc de cercle, sous forme de schéma géométrique, sont la seule référence à la réalité. La fenêtre devient ainsi un graphème, un signe élémentaire qui rappelle la fonction des fenêtres réfléchies dans les yeux des personnages représentés au XVIe siècle, à la suite de Dürer. Le dessin au trait fragile, combiné à l'éclatement de la matière, confère à cette œuvre une puissante énergie.

Anri Sala, Window drawing (Dessin de fenêtre), 2006 video couleur, 58 sec, Johnen Galerie, Berlin

Commentaire d’œuvre : Window Drawing est un plan fixe sur l'ombre projetée d'une fenêtre, derrière laquelle on devine que la neige tombe à gros flocons. Après 50 secondes de projection, la source lumineuse semblant venir de l’extérieur s’éteint, l’ombre disparaît et ne subsiste alors qu’une trace sur le mur. Comme dans d’autres œuvres de l’artiste albanais Anri Sala, la fenêtre perd ici son statut d’ouverture et de perspective. Elle est davantage le témoin d’une absence, révélée par l’interruption de la projection. Window Drawing interroge les conditions d’apparition de l’image en considérant la fenêtre comme un sas optique, proche de la camera obscura, reliant le monde intérieur et le monde extérieur.

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LISTE DES ŒUVRES

(les œuvres sont classées par artiste, dans l’ordre alphabétique) Georg Nicolaj Achen Intérieur, 1901 huile sur toile, 65,5 x 48,5 cm Musée d’Orsay, Paris Josef Albers Porto Ronco Lago Maggiore, VIII, ‘30 / ganz früh ’30 (Porto Ronco Lac Majeur, VIII, ‘30 / au début de 1930), vers 1930 épreuves gélatino-argentiques montées sur carton, 41 x 29,5 cm The Josef and Anni Albers Foundation, Bethany Josef Albers Vor meinem Fenster 1931, 1932 (Devant ma fenêtre 1931, 1932), 1931-1932 épreuves gélatino-argentiques montées sur carton, 29,5 x 41 cm The Josef and Anni Albers Foundation, Bethany Josef Albers Homage to the Square, “Pasture” (Hommage au carré, “Pâturage”), 1959 huile sur masonite, 81 x 81 cm The Josef and Anni Albers Foundation, Bethany Josef Albers Study for “Homage to the Square” (Etude pour “Hommage au carré”), 1963 huile sur masonite, 60 x 60 cm Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop Josef Albers Homage to the Square. Mitered Square (Hommage au carré. Carré biseauté), 1967 huile sur masonite, 122 x 122 cm Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop Josef Albers Study for “Homage to the Square” (Etude pour “Hommage au carré”), 1965 huile sur masonite, 81 x 81 cm Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop Josef Albers Study for “Homage to the Square” (Etude pour “Hommage au carré”), 1965, huile sur masonite, 81 x 81 cm, Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop

Manuel Alvarez-Bravo Retrato de lo Eterno (Portrait de l’Eternel), vers 1930 épreuve gélatino-argentique 25 x 19 cm Sammlung Fotostiftung Schweiz, Winterthur Cuno Amiet Village sous la neige vu de l’atelier, 1938 huile sur toile, 63,5 x 52,5 cm Collection d’oeuvres d’art de la Mobilière Suisse Société Coopérative, Berne Anonyme Le chat et les chardonnerets XIXe siècle huile sur toile, 38 x 46 cm Musée des Beaux-Arts, Rouen - Donation Henri et Suzanne Baderou, 1975 Anonyme Sans titre (Portrait d'homme derrière une fenêtre avec sarment de vigne), 1800-1850 huile sur papier monté sur carton, 49,5 x 39,5 cm Kunstmuseum St. Gallen Balthus La fenêtre, cour de Rohan, 1951 huile sur toile, 150 x 82 cm Musée d’Art moderne, Troyes, collections nationales Pierre et Denise Lévy Daniel Barbaro La pratica della perspettiva ... (La pratique de la perspective…), 1569, édition imprimée, 31 x 43 cm (ouvert) ETH - Bibliothek, Alte und Seltene Drucke, Zürich Umberto Boccioni Visioni simultanee (Visions simultanées), 1911 huile sur toile, 60,5 x 59,5 cm Von der Heydt-Museum, Wuppertal Pierre Bonnard Intérieur, vers 1905 huile sur toile, 59,5 x 40,5 cm Stiftung Sammlung E.G. Bührle, Zürich Pierre Bonnard La terrasse ensoleillée, 1939-1945 huile sur toile, 71 x 236 cm Collection privée

Pierre Bonnard Maison dans la cour, planche tirée de la série « Quelques aspects de la vie de Paris », 1899 lithographie en couleur 350 x 260 mm Hahnloser/Jaeggli-Stiftung, Villa Flora, Winterthur Marius Borgeaud La table et les deux bols (Fleurs et vase), 1922 huile sur toile, 65,5 x 81 cm Musée cantonal des Beaux-arts, Lausanne, acquisition, 1942 Marius Borgeaud La chambre blanche, 1924 huile sur toile, 53 x 63 cm Collection privée Jessie Boswell Le tre finestre (La pianura della torre) (Les trois fenêtres [La plaine de la tour]), 1924 huile sur toile marouflée sur carton, 68,5 x 99 cm GAM - Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea, Torino Rudy Burckhardt A View from Brooklyn (Vue depuis Brooklyn), 1954 épreuve gélatino-argentique, 17,2 x 20 cm Sammlung Fotostiftung Schweiz, Winterthur Johann Rudolf Bys Cartouche aux guirlandes de fleurs avec vue sur un port, avant 1723 huile sur toile, 76 x 86 cm Kunstmuseum Basel, prêt à long terme du J.J. Bachofen-Burckhardt-Stiftung, 1921 Carl Gustav Carus Personnages en costumes allemands anciens contemplant une cité médiévale, vers 1850 huile sur toile, 36,5 x 15,5 cm Collection privée Franz Ludwig Catel Porche d’église dans un paysage au clair de lune, vers 1825-1835 huile sur toile, 62 x 50 cm Collection privée

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Giorgio de Chirico Il poeta e il filosofo (Le poète et le philosophe), 1915 huile sur toile, 82 x 66 cm Collection privée John Constable Femme appuyée sur une chaise, regardant par la fenêtre (recto), sans date crayon graphite et aquarelle (gris et gris-brun) sur papier 22,4 x 17,9 cm The Samuel Courtauld Trust, The Courtauld Gallery, London John Constable Jeune homme assis à la fenêtre, lisant 1806 crayon graphite sur papier 17,4 x 22,5 cm The Samuel Courtauld Trust, The Courtauld Gallery, London Joseph Cornell Untitled (Soap Bubble Set with Sun) (Sans titre [Nécessaire à bulles de savon avec soleil]), 1965 techniques mixtes, 40,5 x 24 x 9 cm Collection privée suisse Robert Delaunay Les fenêtres sur la ville n° 3 (2ème motif, 1ère partie), 1912 huile sur toile, 79 x 64,5 cm Kunstmuseum Winterthur, legs Emil et Clara Friedrich-Jezler, 1973 Paul Delvaux La fenêtre, 1936 huile sur toile, 110 x 100 cm Collection du Musée d’Ixelles, Bruxelles, legs Max Janlet, 1977 Raymond Depardon Big Sur, California, Nov. 1982, 1982 épreuve gélatino-argentique, 24 x 36 cm Sammlung Fotostiftung Schweiz, Winterthur Charles Desains Femme asphyxiée, 1822 huile sur toile, 134,5 x 99 cm Palais des Beaux-Arts, Lille Jan Vredeman De Vries Perspective, id est, celeberrima ars inspicientis aut transpicientisc oculorum aciei ... (Perspective, c'est à dire le très renommé art du poinct oculaire d'une veue dedans où travers regardante...), 1604, édition imprimée, 29 x 72 cm (ouvert), ETH - Bibliothek, Alte und Seltene Drucke, Zürich

Lorenzo di Credi Portrait d’une jeune femme ou La dame aux jasmins, 1485-1490 huile sur bois, 75 x 54 cm Musei San Domenico, Pinacoteca Civica, Forlí Gérard Dou (et son atelier) Femme au perroquet, vers 1665 huile sur bois, 24,7 x 19 cm Collection des Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève Louise-Adéone Drolling Intérieur avec vue sur la façade de l’église Saint-Eustache, vers 1815 huile sur toile, 72,5 x 58,5 cm Musée Carnavalet - Histoire de Paris, Paris Marcel Duchamp Fresh Widow, 1920/1964 technique mixte 79,5 x 54,5 x 12 cm Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Roma Antoine Duclaux La reine Hortense à Aix-les-Bains, 1813 huile sur toile, 35,3 x 25,2 cm Musée Napoléon Thurgovie, Salenstein François Aimé Louis Dumoulin Autoportrait à l’âge de 79 ans, 1832 huile sur toile, 99 x 78 cm Musée historique de Vevey Albrecht Dürer Underweysung der messung ... (Traité des proportions…), 1525 édition imprimée, 31 x 47 cm (ouvert) ETH - Bibliothek, Alte und Seltene Drucke, Zürich Albrecht Dürer Saint Jérôme dans sa cellule, 1514 gravure sur cuivre, 243 x 185 mm Graphische Sammlung der ETH, Zürich Albrecht Dürer Portrait de Frédéric le Sage, électeur de Saxe, 1524 gravure sur cuivre, 220 x 154 mm Graphische Sammlung der ETH, Zürich Albrecht Dürer Portrait de Willibald Pirckheimer, 1524 gravure sur cuivre, 178 x 115 mm Graphische Sammlung der ETH, Zürich

Max Ernst Oedipus Rex (Œdipe roi), 1922 huile sur toile, 93 x 102 cm Collection privée Johan Julius Exner La lettre, 1886 huile sur toile, 67 x 53 cm Collection privée Johan Julius Exner Intérieur, jeune fille cousant, 1894 huile sur toile, 55,5 x 47 cm Collection privée Theodore Lux Feininger Bauhaus, 1927 épreuve gélatino-argentique, 23,7 x 17,7 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Theodore Lux Feininger Bauhaus, 1928 épreuve gélatino-argentique 23,8 x 17,4 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Lee Friedlander New Orleans, Louisiana (Nouvelle Orléans, Louisiane), 1968/2004 épreuve gélatino-argentique, 22 x 33 cm Fotomuseum Winterthur Achille Funi La finestra (La fenêtre), 1915-1918 huile sur panneau, 64,5 x 58,5 cm Collection Tino Gipponi, Lodi Johann Heinrich Füssli Femme sur un divan regardant par la fenêtre, 1802 lithographie à la plume, 228 x 318 mm Graphische Sammlung der ETH, Zürich Eva Gonzalès La robe bleue, 1874 huile sur toile, 42 x 27 cm Collection privée Henri Nicolas Van Gorp Femme à la lorgnette, avant 1819 huile sur toile, 40 x 32 cm Musée des Beaux-Arts, Rouen, legs Jules Hédou, 1907 Juan Gris L’homme devant la fenêtre, 1924 huile sur toile, 46 x 55 cm Collection européenne Vilhelm Hammershøi Ida lisant à la lumière du soleil, Strandgade 30, vers 1900 huile sur toile, 46,5 x 51,5 cm Collection privée

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Vilhelm Hammershøi Figures près de la fenêtre, Strandgade 25, vers 1895 huile sur toile, 55,5 x 46,5 cm Collection privée Vilhelm Hammershøi Intérieur. La grande salle du manoir de Lindegaarden (Kalundborg), 1909 huile sur toile, 77 x 118 cm Famille Sikorsky Vilhelm Hammershøi Intérieur à Londres. Brunswick Square, 1912 huile sur toile, 53 x 76 cm Famille Sikorsky Willem Claesz Heda Le déjeuner au jambon, 1638 huile sur bois, 43 x 60 cm Musée des Beaux-Arts, Strasbourg Florence Henri Fenêtre, 1927/1977 épreuve gélatino-argentique, 23 x 17 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Florence Henri Autoportrait, 1928/1977 épreuve gélatino-argentique, 30,1 x 24 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Florence Henri Composition (ombres), 1931/1977 épreuve gélatino-argentique, 29,3 x 39,6 cm Museo Cantonale d’Arte, Lugano Gary Hill Windows (Fenêtres), 1978 vidéo couleur, muette, 8 min 28 sec Electronic Arts Intermix (EAI), New York Pieter de Hooch Femme assise près d’une fenêtre avec un enfant dans l’embrasure de la porte, vers 1680 huile sur toile, 54,1 x 67,2 cm Johnny Van Haeften Ltd, London Edward Hopper East Side Interior (Intérieur, East Side), 1922 eau-forte sur papier, 25 x 20 cm Collection privée Teresa Hubbard, Alexander Birchler De la série « Stripping », 1998 tirage C-print, 145 x 180 cm Collection privée, Suisse

Johann Erdmann Hummel Intérieur aux trois miroirs, vers 1820 plume, encre noire et lavis gris sur papier, 22,5 x 32,5 cm Stiftung Stadtmuseum, Berlin Johann Erdmann Hummel Intérieur, vers 1820 plume, encre noire et grise, lavis gris, 28,3 x 36,2 cm Collection privée, Vevey Alexej von Jawlensky Variation : Roter Weg und Baüme (Variation : chemin rouge et arbres), 1914 huile sur papier à texture toilée monté sur carton, 36 x 27 cm Collection privée Alexej von Jawlensky Winter (Hiver), 1915 huile sur papier à texture toilée monté sur carton, 36 x 27,1 cm Collection privée Alexej von Jawlensky Feuchter Frühling Dämmerung (Nocturne) (Printemps humide, crépuscule [Nocturne]), 1916 huile sur papier à texture toilée monté sur carton, 35,2 x 29 cm Collection privée Alexej von Jawlensky Frühsommer (Au début de l’été), 1919 huile sur papier à texture toilée monté sur carton, 36,4 x 26,8 cm Collection privée Alexej von Jawlensky Variation : Spätsommer Nachmittag (Variation : après-midi de fin d’été), 1917 huile sur carton marouflé sur toile, 35,8 x 27,4 cm Kunstmuseum Liechtenstein, Vaduz Ellsworth Kelly Open Window, Hotel de Bourgogne (Fenêtre ouverte, Hôtel de Bourgogne), 1949 crayon sur papier, 19,7 x 13,3 cm Collection privée Ellsworth Kelly Broken Window, Hotel de Bourgogne (Fenêtre brisée, Hôtel de Bourgogne), 1949 crayon sur papier, 19,7 x 13,3 cm Collection privée

Ellsworth Kelly Study for “Window, Museum of Modern Art, Paris” (3) (Etude pour “Window, Museum of Modern Art, Paris” [3]), 1949 encre et crayon sur papier, 34,9 x 21,6 cm Jack Shear Collection Ellsworth Kelly Study for “Window I” (2) (Etude pour “Window I” [2]), 1949 crayon sur papier, 19,7 x 13,7cm Collection privée Ellsworth Kelly Study for “Window I” (Etude pour “Fenêtre I”), 1949 encre sur papier, 20,3 x 13,3 cm Collection de l’artiste Ellsworth Kelly Window V (Fenêtre V), 1950 huile sur bois, 69,8 x 18,4 cm Collection privée Ellsworth Kelly 6 o’clock shadow drawings of a window (Dessins d’une fenêtre avec l’ombre de 6 heures), 1954 encre et crayon sur papier, 20,3 x 30,5 cm Collection privée Paul Klee Komposition mit Fenstern (Composition aux fenêtres), 1919 huile et plume sur carton, 50,4 x 38,3 cm Zentrum Paul Klee, Bern Paul Klee Fensterausblick (Nordseeinsel) (Vue d’une fenêtre [Ile de la mer du Nord]), 1923 aquarelle et gouache sur papier monté sur carton, 33 x 22,5 cm Collection privée, Suisse Gerrit Lamberts Intérieur d’une maison avec vue sur la Janskerk à Utrecht, vers 1800 pierre noire, plume et encre brune, lavis, 20 x 20,6 cm Collection Jean Bonna, Genève Luisa Lambri Sans titre, 2002 tirage C-print, 89 x 109 cm Rolla Collection

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Luisa Lambri Sans titre (Barragan House 24), 2005 tirage laserchrome, 69 x 79 cm Rolla Collection Bertrand Lavier Rue du Faubourg Saint-Honoré 1, sans date huile sur toile, 212 x 142 cm Collection privée Georges Lemmen Femme cousant à la fenêtre, 1895 huile sur toile, 46 x 38 cm Association des Amis du Petit Palais, Genève René Magritte La clef des songes, 1930 huile sur toile, 81 x 60 cm Collection privée René Magritte Eloge de la dialectique, 1936 gouache sur papier, 38 x 32 cm Collection du Musée d’Ixelles, Bruxelles René Magritte La maison, vers 1947 gouache sur papier marouflé sur carton, 24,5 x 18,8 cm Collection privée René Magritte L’agent secret, 1959 huile sur toile, 50 x 70 cm Collection privée, Suisse Albert Marquet Notre-Dame de Paris, vers 1907-1908 huile sur toile, 65 x 81 cm Collection privée Albert Marquet Notre-Dame, temps de neige, 1914 huile sur toile, 65 x 81 cm Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, legs Henri-Auguste Widmer, 1936 Albert Marquet Fenêtre à Alger, 1932 huile sur carton parqueté 47,5 x 34,5 cm Collection privée Agnes Martin Sans titre, sans date acrylique et crayon sur toile 183 x 183 cm Collection privée

Henri Matisse Nice, cahier noir, 1918 huile sur toile, 33 x 40,7 cm Hahnloser/Jaeggli-Stiftung, Winterthur Henri Matisse Femme nue, 1920-1925 huile sur toile, 54,5 x 33 cm Collezione Città di Lugano, legs Milich-Fassbind, 1965 Sébastien Mettraux Colline verdoyante (d’après Bill Gates), 2006 tirage sur papier baryté, 30 x 40 cm Collection privée, Lausanne Piet Mondrian Composition No. Vl / Compositie 9, 1914, huile sur toile, 95,5 x 68 cm Fondation Beyeler, Riehen (Basel) Claude Monet Un coin d’appartement, vers 1875 huile sur toile, 81,5 x 60 cm Musée d’Orsay, Paris, legs de Gustave Caillebotte, 1894 Edvard Munch Le baiser, 1895 aquatinte et pointe sèche, 345 x 278 mm Musée Jenisch Vevey - Cabinet cantonal des estampes, collection de la ville de Vevey Edvard Munch Le baiser, 1892 huile sur toile, 72 x 59 cm Collection européenne Amédée Ozenfant Tasse, verres et bouteilles devant la fenêtre, 1922 huile sur toile, 130,3 x 97 cm Kunstmuseum Basel, don du Dr. h.c. Raoul La Roche, 1963 Adriaen van Ostade Le fumeur à la fenêtre, vers 1667 eau-forte, 210 x 166 mm Musée Jenisch Vevey - Cabinet cantonal des estampes, collection du Musée Alexis Forel Blinky Palermo Fensterkreuz II (Fenêtre à croisée II), 1966 aquarelle sur papier, 12,5 x 14,9 cm Collection privée, Zurich Pablo Picasso La Californie. Une fenêtre, 1955 crayon sur papier Rives, 27 x 21 cm Museo Picasso Málaga

Pablo Picasso La Californie. Intérieur et fenêtre, 1955, crayon sur papier Rives, 27 x 21 cm Museo Picasso Málaga Pablo Picasso La Californie. Chaise et matériel de peinture, 1955, crayon sur papier Rives, 21 x 27 cm Museo Picasso Málaga Pablo Picasso La Californie. Détail de fenêtre, 1955 , crayon sur papier Rives, 27 x 21 cm Museo Picasso Málaga Pablo Picasso La Californie. Intérieur et fenêtre, 1955, crayon sur papier Rives, 27 x 21 cm Museo Picasso Málaga Bernard Plossu Marseille, 1975 épreuve gélatino-argentique 30 x 24 cm Collection de l’artiste Markus Raetz Tag oder Nacht (Jour ou nuit), 1998, aquatinte et taille directe, 916 x 800 mm, Graphische Sammlung der ETH, Zürich Robin Rhode Broken Windows (Fenêtres brisées), 2011 quinze tirages lambda sur papier photographique montés sur Dibond, 39,8 x 60 cm chacun Collection privée, Suisse Robin Rhode Room with a View (Spectacles) (Chambre avec vue [Lunettes]), 2011,acier, verre, piédestal en ciment, cloche en verre, 4 x 13 x 13,5 cm Collection privée, Suisse Hieronymus Rodler Eyn schön nützlich Büchlin und Underweisung der Kunst des Messens ... (Instruction utile sur l’art des mesures…), 1531 édition imprimée, 31,5 x 44 cm (ouvert), Zentralbibliothek Zürich, Zürich Ugo Rondinone a SNOWLIKE still, 2003 verre acrylique, bois, peinture, 190,3 x 110,5 x 3,7 cm Galerie Eva Presenhuber, Zürich

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Mark Rothko Sans titre, sans date huile sur papier marouflé sur toile, 150 x 90 cm Courtesy Simon Studer Art, Genève Anri Sala Window drawing (Dessin de fenêtre), 2006 video couleur, 58 sec Johnen Galerie, Berlin Sean Scully Two Windows Grey Diptych (Deux fenêtres grises, diptyque), 2000 huile sur toile, 81 x 61 cm chacune Collection privée Sean Scully Window Painting (Tableau fenêtre), 2005 huile sur toile, 184 x 200 cm Collection privée Mario Schifano De la série « Paesaggi TV » (Paysages TV), 1970 émail et aniline sur toile émulsifiée, Perspex, 114 x 146 cm chacun Courtesy Fondazione Marconi, Milano Michael Snow WVLNT Wavelenght (For those Who Don’t Have the Time) (WVLNT longueur d’onde [Pour ceux qui n’ont pas le temps]), 1966-1967/2003, vidéo couleur, son, 15 min, Electronic Arts Intermix (EAI), New York Harmen Steenwyck Vanitas, vers 1650 huile sur bois, 37,4 x 38,2 cm Museum De Lakenhal, Leiden, don de P. J. de Fremery, 1892 Josef Sudek From the Window of my Studio (De la fenêtre de mon atelier), 1940 épreuve gélatino-argentique, 23 x 17,5 cm Rolla Collection Hiroshi Sugimoto Arcadia, Milan, 1998 épreuve gélatino-argentique, éd. 7/25, 42,3 x 54,2 cm Collection privée, Milan

Hans Thoma L’Öd, le parc Holzhausen et le petit château à Francfort-sur-le-Main, 1883, huile sur toile, 85,5 x 117 cm Städel Museum, Frankfurt am Main Hans Thoma A la fenêtre, 1877 huile sur toile, 42,7 x 33,4 cm Städel Museum, Frankfurt am Main Cy Twombly Sans titre, 1964 crayon, crayon de couleur et huile sur toile, 170 x 200 cm Collection privée Félix Vallotton La fenêtre, 1920 huile sur toile, 81 x 60 cm Collection privée, Zürich Félix Vallotton Paysage à Varengeville, 1904 huile sur toile, 39 x 31 cm Collection privée, Suisse Bram Van Velde La coupe de fruits (Bellevue), 1928-1929 huile sur toile, 64,5 x 92 cm Collection des Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève Roman Vishniac “Auf Wiedersehen ?” (Frau am offenen Fenster mit Ausblick auf ein wegfahrendes Schiff) (Au revoir ? [Femme à la fenêtre ouverte regardant le départ d’un bateau]), 1924, épreuve gélatino-argentique, 30,4 x 27,2 cm Sammlung Fotostiftung Schweiz, Winterthur Edouard Vuillard La fenêtre, rue de Calais, vers 1909, huile sur carton, 48 x 26,5 cm, Kunstmuseum Winterthur, donation de Beat Wolfer, Marianne Wolfer et Silvia Largo-Wolfer, 2000 Edouard Vuillard Femme assise cousant (Madame Vuillard), vers 1900 huile sur carton, 50 x 37 cm Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, legs Henri-Auguste Widmer, 1936 Edouard Vuillard Madame Hessel et Lulu à la porte-fenêtre, 1932 huile sur toile, 81 x 60 cm Musée cantonal des Beaux-arts, Lausanne, legs de Madame Laure Rochat, 1999

Edouard Vuillard Fleurs sur une cheminée aux Clayes, 1932-1935 huile sur toile, 102 x 90 cm Musée des Beaux-Arts, Lyon Albert Welti Haus der Träume (Maison des rêves), 1897, tempera sur carton, 32 x 44, 5 cm Kunsthaus Zürich, Eigentum der Gottfried Keller-Stiftung, Zürich Shizuka Yokomizo De la série « Stranger », Stranger n° 7 (« Etranger », Etranger n° 7), 1999, tirage C-print, 108 x 127 cm, Collection de l’artiste Shizuka Yokomizo De la série « Stranger », Stranger n° 17 (« Etranger », Etranger n° 17), 2000, épreuve C-print, 108 x 127 cm, Collection de l’artiste Shizuka Yokomizo De la série « Stranger », Stranger n°10 (« Etranger », Etranger n°7), 1999, épreuve C-print, 108 x 127 cm, Collection de l’artiste

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INFORMATIONS PRATIQUES

VISITES LIBRES �La Fondation de l’Hermitage accueille les classes sur réservation préalable. L’entrée est gratuite jusqu’à 18 ans. Afin de faciliter la préparation des enseignants, elle offre l’entrée gratuite à tout enseignant désirant venir individuellement préparer sa visite. VISITES COMMENTÉES Visites pour les écoles : Il est possible d’organiser des visites commentées interactives d’une heure, adaptées à l’âge des enfants (prix: CHF 130.- par conférencière). � �Le nombre de participants est limité à 25 écoliers. Sur inscription préalable au +41 (0)21 320 50 01 � Visites commentées publiques (en français) Les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h Prix: CHF 5.- (en plus du billet d’entrée). Sans réservation. Nombre de participants limité Visites commentées pour groupes privés Des visites sont organisées sur demande pour des groupes privés (en français, allemand ou anglais) Prix: CHF 130.- (en plus des billets d'entrée), Max. 25 personnes par groupe. Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01 ATELIERS POUR LES CLASSES Sur le modèle des activités organisées pour les enfants de 6 à 12 ans, les classes peuvent réserver une visite-découverte de l’exposition suivie d’un atelier de peinture inspiré par les chefs-d’œuvre de l’exposition en compagnie d’une animatrice. Prix : CHF 8.- par écolier, comprenant la visite de l’exposition et le matériel pour la peinture. Le nombre de participants est limité à 25 écoliers. � Inscription obligatoire au +41 (0)21 320 50 01 Durée : 2 heures PARCOURS-JEU Visite ludique et didactique de l’exposition pour les enfants de 6 à 12 ans, à l’aide d’une brochure gratuite, sur demande à l’accueil.

ÉVÉNEMENTS Conférence - jeudi 21 mars à 18h30 La fenêtre dans le cinéma par Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, Lausanne Prix : CHF 15.- (CHF 12.- tarif réduit) Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01 Visite - samedi 20 avril à 10h30 L’art du vitrail à Lausanne, du Beau-Rivage Palace à l’Eglise anglaise par Dave Lüthi, historien de l’architecture, professeur à l’Université de Lausanne � Prix: CHF 15.- (CHF 12.- tarif réduit) � Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01, nombre de participants limité Conférence - jeudi 2 mai à 18h30 La fenêtre dans l’art du XXèmesiècle par Marco Franciolli, directeur du Museo Cantonale d’Arte et du Museo d’Arte de Lugano � Prix : CHF 15.- (CHF 12.- tarif réduit) Sur réservation +41 (0)21 320 50 01 CYCLE DE FILMS de mars à mai � 2013 Cinéma à la fenêtre, à la Cinémathèque suisse, Lausanne. Renseignements et réservations au +41(0) 21 315 21 70 � ou sur www.cinematheque.ch CATALOGUE Préfacé par Sylvie Wuhrmann, le catalogue reproduit en couleur toutes les œuvres exposées et réunit les contributions de Victor Stoichita, Daniela Ferrari, Bruno Reichlin, Elio Grazioli, Alberto Pezzotta, Angelica Jawlensky, Angelica Affentranger-Kirchrath, Brenda Danilowitz et Nicholas Fox Weber. Publié par la Fondation de l’Hermitage, en coédition avec les Editions Skira, Milan 228 pages, 22 x 28 cm, 188 illustrations couleur, Prix : CHF 48.- Possibilité de commander le catalogue sur www.fondation-hermitage.ch ou au +41 (0)21 320 50 01

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