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BIBLIOTHÈQVE NATIONALE REMBRANDT GRAVEUR

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Catálogo exposição Rembrandt

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BIBLIOTHÈQVE NATIONALEREMBRANDTGRAVEUR

BIBLIOTHÈQVE NATIONALE

Galerie Mansart

REMBRANDTGRAVEUR

350e ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE

PRÉFACE

Pour donner un éclat exceptionnel à la commémoration dutrois cent cinquantième anniversaire de la naissance deRembrandt, le Rijksmuseum d'Amsterdam a pu ajouter à l'en-semble si riche formé par les fonds des musées hollandaisl'apport de plusieurs collections étrangères ; ainsi a été pré-paré, pour de courtes mais fécondes confrontations, un ras-semblement de cent un tableaux, deux cent cinquante-sixdessins, de cent vingt-deux gravures, qui sera présenté ensuitedans le beau musée de Rotterdam.

Mais l'oeuvre de Rembrandt est si abondante que d'au-tres pays ont pu organiser de leur côté des expositions, plusmodestes assurément, mais cependant bien importantes si l'onveut comprendre comment, franchissant à la fois les fron-tières des Etats et les limites strictes des écoles, elle s'est répan-due dans le monde. C'est ainsi qu'en Pologne se tiennent auMusée national de Varsovie une exposition de peintures deRembrandt et de ses contemporains et une exposition de des-sins et d'eaux-fortes, au Musée de. Poznan une expositionconsacrée au Portrait hollandais dans les collections polo-naises, qui comprend quatre-vingt-dix toiles, dont trois deRembrandt. A Moscou s'est ouverte en mai, au Musée Pouch-kine, une exposition dans laquelle figurent notamment lestoiles qui sont venues de Hollande en échange des six chefs-d'oeuvre de l'Ermitage prêtés à Amsterdam. La TechnischeHochschule de Zurich a groupé l'ensemble des eaux-fortes ;

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l'Albertina de Vienne prépare une importante exposition dedessins. Le Print Room du British Museum de Londres apuisé dans ses riches collections la matière d'une expositionde gravures et de dessins consacrée à Rembrandt et à sonécole. Cette liste est sans doute incomplète, et il faudra yajouter dans les mois qui viennent.

La France devait s'associer à un hommage qui sera bientôtuniversel. Elle présente à cette occasion l'oeuvre du maîtreunique qui a renouvelé l'art de la gravure dans sa techniquecomme dans son esprit et lui a ouvert des voies nouvelles.Le Cabinet des Estampes, pour des motifs qu'expose plus loinson conservateur, M. Jean Vallery-Radot, possède de cetoeuvre un ensemble constitué de bonne heure, à la fois abon-dant et riche en états parfaits et rares, que les amateurs con-naissent bien, mais que le public n'a pu voir tout entier depuisl'exposition de dessins et de gravures qui se tint en 1908 dansles locaux récemment construits le long de la rue Vivienne.On consulte encore avec un grand intérêt le catalogue qui futrédigé alors par le conservateur François Courboin et ses col-laborateurs, Joseph Guibert et P.-A. Lemoisne. Ce dernier,qui fut longtemps à son tour le conservateur du Cabinet desEstampes, veut bien encore lui apporter ses précieux conseils.On avait adopté le classement par sujets, que l'on répartissaiten douze sections, classement ingénieux, qui permettait desrapprochements parfois piquants, mais qui ne permettait pasde suivre l'artiste dans son évolution.

Le catalogue de la présente exposition, établi par M. JeanAdhémar, traduit le classement chronologique qui a étéadopté. On a voulu qu'il demeurât sommaire parce qu'il étaitaisé de renvoyer aux beaux ouvrages de M. Hind, du BritishMuseum, puis de M. Biörklund, qui ont mis au point lesrecherches que des générations d'historiens, de critiques, d'ar-tistes, d'amateurs ont poursuivies depuis le milieu du XVIIIesiècle. Tous ces travaux se proposaient d'éliminer de l'oeuvrede Rembrandt les pièces contestables; on a pu noter à cet

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égard, des alternatives de sévérité et d'indulgence, mais l'épu-ration souhaitée s'est faite. Bartsch, dans son catalogue rai-sonné paru à Vienne en 1797 comptait trois cent soixante-quinze pièces, en suivant la méthode de Gersaint telle qu'elleavait été définie par lui en 1751 d'après l'origine des pièceset les collections auxquelles elles avaient appartenu. M. Biö-klund n'en retient plus que deux cent quatre-vingt-dix-neuf,auxquelles il en ajoute, il est vrai, quatre-vingt-dix-huit, quilui paraissent douteuses. Nous avons limité à une centaine lechoix des gravures exposées. Nous y avons joint quelques des-sins provenant de la riche collection du Louvre, que MadameBouchot-Saupique nous a confiés, en même temps que, grâceà M. Germain Bazin, nous pouvions évoquer le peintre lui-même par son portrait de 1634, dit L'Homme à la chaîne d'or,qui, au centre de la Galerie Mansart, domine les chefs-d'oeu-

vre tracés par sa pointe.Rembrandt a gravé pendant près de quarante ans. Le

graveur ne peut être séparé du peintre. Il faut les suivrel'un et l'autre conjointement dans leur ascension, dans leureffort pour dépasser la technique, la perfection dans le métierbientôt acquise, pour accéder à la liberté véritable du trait,des formes, des volumes, pour traduire la lumière avec plusde vérité profonde que par une simple opposition du blanc etdu noir, du clair et de l'obscur. On a beaucoup écrit surRembrandt comme sur tous les maîtres. En ce qui concerneson oeuvre gravé où il sut, comme on l'a si bien dit, faire« rayonner le papier blanc », il n'est pas sûr qu'il appelleun long commentaire. Ce sont des rassemblements commecelui-ci, où il parle seul, qui font le mieux connaître unerichesse, une variété, une perfection dans l'invention qui nedevaient plus être égalées.

JULIEN CAIN,

Membre de l'Institut,Administrateur général de la Bibliothèque Nationale.

INTRODUCTION

Parmi les amateurs qui collectionnèrent les eaux-fortes deRembrandt du vivant même du maître, figure en bonne placel'abbé de Marolles. Dans le catalogue de sa célèbre collection qu'ilfit imprimer en 1666, l'année de la mort du maître d'Amsterdam,on lit en effet la mention suivante à la notice Rhinbrand :« L'oeuvre de ce peintre et graveur Holandois consiste en forcepièces dont j'ay recueilly dans ce volume jusques au nombre de224, où il y a des portraits et des caprices fort curieux. »

L'année suivante, Colbert acquérait en bloc pour le compte deLouis XIV, la collection de Marolles, noyau du Cabinet desEstampes. C'est ainsi que, dès son origine, cet établissement possé-dait les trois quarts de l'oeuvre gravé de Rembrandt. L'inventairemanuscrit qui figure à l'exposition en précise le détail.

Un autre oeuvre de Rembrandt fut acquis en 1731 avec la collec-tion Béringhen. Le garde des estampes, alors en charge, Hugues-Adrien Joly, fondit ces deux oeuvres en un seul, ne conservant despièces réunies par l'abbé de Marolles que « celles qui se sonttrouvées en plus, ou en plus belles épreuves », et échangea lesurplus. Il augmenta cet oeuvre des eaux-fortes achetées à la venteMariette en 1775, et acquit enfin en 1784 la collection des eaux-fortes de Rembrandt que Peters avait employé une trentained'années à réunir. Ainsi se constitua l'essentiel de l'oeuvre gravéde Rembrandt conservé au Cabinet des Estampes.

Le 350e anniversaire de la naissance du maître fournit l'occasiond'en présenter un choix. Cette présentation est chronologique.C'est la seule en effet qui permette de suivre les grandes étapesde l'évolution du plus grand aquafortiste qui fût jamais.

A Leyde d'abord, où il commence à graver vers la vingtièmeannée, puis au début de son établissement à Amsterdam, où il se

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fixe en 1633, et qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort, le jeuneartiste, déjà marqué de la touche du génie, fait voltiger sa pointesur le vernis, l'égratignant de vrilles, de zigzags, de dents de scie,de griffonis qui campent avec une autorité magistrale, sur le fondresté vierge de travaux, des mendiants, des gueux, des portraits etquelques rares scènes de l'Ecriture Sainte. C'est déjà le triomphede l'eau-forte libre dans l'esprit de la gravure moderne. Depuisla Leçon d'anatomie du professeur Tulp (1632), Rembrandt estconnu, et reçoit de nombreuses commandes. En 1634, il épouseSaskia van Uylenborch qu'il représentera si souvent dans ses des-sins, ses eaux-fortes, ses peintures.

Les scènes de genre, les épisodes bibliques, les portraits se multi-plient dans son oeuvre dont le style demeure encore empreint del'esprit baroque. Il revêt ses modèles de travestissements somptueuxet s'en pare lui-même. Le Christ devant Pilote est présenté dansune mise en scène théâtrale.

A partir de 1640, le paysage traité pour lui-même fait son appa-rition. Il s'enlève, comme la plupart des portraits gravés jusqu'alors,sur le fond blanc de l'épreuve, le ciel demeurant sans travaux.Mais l'artiste, qui avait déjà fait en peinture la conquête du clair-obscur, se livre maintenant aux mêmes recherches en gravure, etusera de plus en plus fréquemment de la pointe-sèche rarementemployée auparavant.

En 1643, il rend, par un véritable coup de maître, dans lacélèbre eau-forte Paysage aux trois arbres, un fugitif effet atmos-phérique — rayons et ombres — qu'il avait déjà traité en peinturequelques années auparavant, en 1638, dans le Paysage par tempsd'orage. La même recherche se fait également jour dans ses portraitsgravés. Les fines tailles croisées et recroisées d'un métier d'unescience telle qu'il défie l'analyse, créent la pénombre traversée delueurs dans laquelle vivent ses personnages. C'est l'admirable clair-obscur rembranesque qui triomphe dans le portrait de Jan Six(1647), dans l'autoportrait de 1648, Rembrandt dessinant, et quiculmine enfin dans la célèbre composition Jésus guérissant lesmalades (vers 1649), dite la Pièce aux cent florins, où se révèlent« une richesse de matière, une variété, une souplesse, une beautéde couleur probablement uniques dans l'histoire de l'estampe »(Focillon).

A cette époque, Rembrandt approche de la cinquantaine. C'estun tournant dans la carrière de l'artiste déjà célèbre. Maître d'unetechnique incomparable, il tend à l'abandonner et préfère mainte-nant la taille ouverte, en même temps que son style se dépouille,

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devient plus âpre, plus puissant. L'analyse, qui était magistrale,fait place à une géniale synthèse. Avec le superbe détachement desgrands artistes, le maître pratique sans réserve l'art du sacrifice.Souvent une simple et poignante attitude peut remplacer la péné-trante étude psychologique des physionomies. Voyez la marche àtâtons de Tobie, aveugle, ou la prière du roi David.

Concentration toujours de plus en plus impérieuse de la compo-sition, hautaine abréviation du style, tels sont les fruits de l'impi-toyable discipline que l'artiste s'impose à lui-même. C'est la grandemanière de Rembrandt, celle des dix dernières années de sa carrièrede graveur, durant laquelle il atteint les sommets. On lui doit cesinégalables chefs-d'oeuvre qui s'appellent les Trois Croix (1653), laPrésentation au temple, la Descente de croix à la lueur des torches(1654), l'Ecce Homo en largeur, le Sacrifice d'Abraham (1655) ettant d'autres pièces à jamais célèbres — portraits et nus — danslesquelles le génie de Rembrandt, devançant le temps, ouvre la voieà l'art moderne. A la même époque, Rembrandt peignait laBethsabée du Louvre, le portrait de Jan Six, le Reniement de saintPierre, il dessinait la Présentation au temple, esquisse de l'eau-forte,la Jeune Femme à sa fenêtre du musée de Stockholm, la JeuneFille dormant du British Museum, l'admirable étude pour un por-trait d'homme du Cabinet des dessins du Louvre.

Eaux-fortes, peintures, dessins ne diffèrent que par le moded'expression, mais le même style les transfigure, le style puissantde la maturité et des dernières années. La grande leçon de Rem-brandt demeure impérissable. Rejetant les séductions du baroque,à l'encontre de la mode et de son propre intérêt, il sut, malgré lesdeuils, la ruine et la banqueroute, demeurer fidèle à son idéal.C'est ainsi que, par delà les frontières et par delà le temps, se créal'art immortel de Rembrandt.

On a essayé, par le choix des pièces présentées, de rendre sen-sibles au visiteur les principales étapes de cette prodigieuse ascen-sion.

Le rayonnement de l'art de Rembrandt fut et demeure écla-tant. On n'a pu qu'en suggérer un aspect en exposant dans la salleCoypel des eaux-fortes d'artistes qui, en s'inspirant du maître, luirendent ainsi l'hommage le plus direct. Les beaux prêts du Louvre,peinture et dessins, ajoutent tout leur prix à l'exposition.

Jean VALLERT-RADOT,

Conservateur en chef du Cabinet des Estampes.

PL. I

La mère de Rembrandt, 1628 (N° 1).

PL. II

Rembrandt et Saskia, 1636 (N° 23),

PL. III

La Présentation au Temple, vers 1654 (N° 59).

La Vierge au chat, 1654 (N° 65).

L'Etoile des Rois Mages, vers ,1652 (N° 50).

Le Christ présenté au peuple, 1651, 7e état (N° 58).

Les Trois Croix, 1653, 4e état (N° 70).

PL. VIII

Clément de Jonghe, 1651 (N° 56).

PL. IX

Thomas Jacob Haaring, 1655 (N° 80).

La Négresse couchée, 1658 (N° 77).

Jupiter et Antiope, 1659 (N° 83).

PL. XII

La femme au poêle, 1658 (N° 82).

EAUX-FORTES

PREMIÈRE PÉRIODE: 1628-1639

1628-1631. LA JEUNESSE, LEYDE

Premières oeuvres gravées par le Maître. On constate déjà son origi-nalité, il a appris à graver de Jean Lievens, son cadet, plus douéalors que lui, mais dont la précocité ne se maintiendra pas. SesGueux se souviennent de ceux de Callot, antérieurs de plusieursannées; Callot lui a peut-être appris le dessin libre de sesportraits1.

1. LA MÈRE DE REMBRANDT, 1628, 2e état [H. 1; — Bl. 193; — BB28-A. Pl. I.

2. REMBRANDT JEUNE, AU NEZ LARGE, vers 1628 [H. 2 * ; — Bl. 208 ;

— BB 29-1.

3. SAINT PIERRE et SAINT JEAN A LA PORTE DU TEMPLE, vers 1629 [H. 5 ;

— Bl. 65; — BB 29-2.

4. PETITE CHASSE AU LION, vers 1629 (H- 6; — Bl. 88; — BB 29-3.

5. GUEUX, 1630 [H. 11; — Bl. 136; — BB 30-8.

6. GUEUX AVEC JAMBE DE BOIS, vers 1630 [H. 12; — Bl. 142; BB 30-4.

7. GUEUX, vers 1630 (H. 15; — Bl. 125; — BB 31-1.

8. FUITE EN EGYPTE, vers 1630 [H. 17; — Bl. 27.

9. REMBRANDT GRIMAÇANT, 1630, 2e et 3e états [H. 30; — Bl. 214; —BB 30-M.

10. REMBRANDT AU VISAGE ÉTONNÉ, 1630 [H. 32; — Bl. 27; — BB 30-0.

(1) H. renvoie au catalogue de Arthur M. Hind, devenu classique (1re éd., 1912). —Bl. à celui de Charles Blanc (1959), qui a fait longtemps autorité. — BB aurécent catalogue de Bïorklund et Barnard (1955). — Lorsque nous ne donnonspas d'indication d'état, c'est que la pièce n'a qu'un état.

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11. REMBRANDT PENCHÉ, vers 1630, 3e et 4e états [H. 36; Pl. 209; —BB 30-13.

12. JUPITER ET ANTIOPE, vers 1631, 1er état [H. 44; — Bl. 168; —BB 31-6.

13. LES GUEUX, deux études de mendiants, vers 1631 [H. 78 + ?

— Bl. 147; — BB 31-8.

1632-1639. AMSTERDAM, SASKIA

Rembrandt est à Amsterdam depuis la fin de 1631. Il a épousé en1634 Saskia van Ulenburch, cousine d'un marchand-éditeur de sesamis. Ses têtes d'Orientaux, ou plutôt de vieillards hollandaiscoiffés de turbans se souviennent des oeuvres similaires de ClaudeVignon. La Saskia en fiancée juive montre aussi chez Rembrandtun goût du déguisement, et le plaisir de montrer une fois de pluscette femme aux beaux cheveux.

14. LA GRANDE RÉSURRECTION DE LAZARE, 1632, 2e état [H. 96; —Bl. 48; — BB 32-4.

15. LA DESCENTE DE CROIX, étude, 1642 [H. 199; — Bl. 57; — BB 42-C.

16. HOMME AGÉ, LES YEUX FERMÉS, AVEC CHAPEAU EN FOURRURE, vers 1635[H. 130; — Bl. 286; — BB 35-3.

17. PORTRAIT DE JAN CORNELIUS SYLVIUS, 2e état [H. 111; — Bl. 186;

— BB 33-H.

18. SASKIA EN FEMME JUIVE (dite La Grande Mariée juive), 1635, 2e état[H. 127; — Bl. 199; — BB 35-C.

19. TÊTE ORIENTALE (père de Rembrandt ?), 1635 [H. 131; — Bl. 173;

— BB 35-E.

20. TÊTE ORIENTALE (père de Rembrandt),vers 1635 [H. 132; — Bl. 288;

— BB 35-H.

21. TÊTE ORIENTALE, 1635 [H. 133; — Bl. 289; — BB 35-F.

22. TÊTE ORIENTALE, vers 1635 [H. 134; — Bl. 255; — BB 35-S.Ces têtes, retouchées par Rembrandt, sont dues à une collaborationavec Lievens.

23. REMBRANDT ET SA FEMME, 1636, 1er état [H. 144; — Bl. 203; —BB 36-A. Pl. II.

24. ANNONCE AUX BERGERS, 1634, 2e état [H. 120; — Bl. 17; — BB 34-I

REMBRANDT 15

25. ETUDE DE TÊTES, 1637, 2e état [H. 152; — Bl. 251; — BB 37-D.26. SASKIA, 1638, état et contre-épreuve [H. 154; — Bl. 200; — BB 38-A.27. LA MORT DE LA VIERGE, 1639, 1er état [H. 161; — Bl. 70; —BB 39-A.

28. REMBRANDT, 1639, 1er état [H. 163; — Bl. 234; — BB 39-E.

SECONDE PÉRIODE: 1640-16501641-1650. PAYSAGES

Rembrandt, devenu riche, recevant de nombreuses commandes deportraits, aime à se divertir dans les environs immédiats d'Amster-dam. La campagne hollandaise, avec son vaste ciel, lui permet dejouer du blanc du papier, alors que ses contemporains nous mon-tre plus volontiers des fonds sombres aux tailles croisées.

29. VUE D'AMSTERDAM, vers 1641 [H. 176; — Bl. 313; — BB 40-4.30. LA CHAUMIÈRE ET LA GRANGE A FOIN, 1641 [H. 177; — Bl. 327; —BB 41-A.

31. LE MOULIN, 1641 [H. 179; — Bl. 333; — BB 41-C.

32. LES TROIS ARBRES, 1643, 1er état [H. 205; — Bl. 315; — BB 43-B.

33. REMBRANDT DESSINANT, 1648, 3e état [H. 299; — Bl. 235: —BB 48-A. Couverture.34. PAYSAGE A L'OBÉLISQUE, vers 1650 [H. 243; — Bl. 328; — BB 50-3.

35. LA TOUR CARRÉE, 1650 [H. 245; — Bl. 319; — BB 50 C.

36. LES TROIS MAISONS, 1650, 1er état [H. 246; — Bl. 318; — BB 50-D.

ANNÉES 1645

Le trait de Rembrandt devient plus vibrant et plus sommaire. Safemme Saskia est morte en 1642, il vit avec sa servante HendricjkeStoffels à l'écart des milieux rigoristes, et se réfugie dans le travail.

37. LE PONT DE SIX, 1645 [H. 209; — Bl. 311; — BB 45-A.

— Bl. 158; — BB 46-B.

38. ETUDE DE NU, homme assis devant un rideau, 1646 [H. 220;

— Bl. 160; — BB 46-C.

16 REMBRANDT

39. ETUDE DE NU, homme assis, une jambe allongée, 1646 [H. 221;— Bl. 160.

40. ETUDE DE NUS, 1646 [H. 222; — Bl. 159; — BB 46-1.[H. 230; — Bl. 238.

41. GRIFFONNEMENTSLÉGERS avec la tête nue de Rembrandt, vers 1651[H. 230; — Bl. 238; — BB 38-F.

42. LE PEINTRE ET SON MODÈLE, vers 1648, 2e état [H. 231; — Bl. 157;— BB 39-2.

43. TITUS VAN RYN, fils de Rembrandt, vers 1656 [H. 261; — Bl. 236;— BB 56-J.

44. LE JOUEUR DE GOLF, 1654 [H. 272; — Bl. 97; — BB 54-A.

45. LE TRIOMPHE DE MARDOCHÉE, vers 1640 [H. 172; — Bl. 12; —BB 41-I.

1642-1651. LE MAITRE DU CLAIR-OBSCUR

En même temps qu'il transpose dans la gravure la liberté de sesdessins, Rembrandt, ici, essaie dans ses estampes de rendre la magiedu clair-obscur de ses toiles. Ce sont des gravures à effet, et qui sontrestées célèbres.

46. SAINT JÉRÔME dans une chambre obscure, 1642 [H. 201; — Bl. 112;

— BB 42-E.

47. ETUDIANT A LA CHANDELLE, vers 1642 [H. 202; — Bl. 112; —BB 42-6.

48. PORTRAIT DE JAN SIX, 1647, 1er état, épreuve sur Chine, acquise36 louis à la vente Chabannes (1755) [H. 238; — Bl. 184; —BB 47-B.

49. LA PIÈCE AUX CENT FLORINS, vers 1649, 1er état [H. 236; — Bl. 49*;BB 49-1.

50. L'ETOILE DES ROIS MAGES, vers 1651 [H. 254; — Bl. 85; — BB 55-1;Pl. V.

51. L'ADORATION DES BERGERS, vers 1651 [H. 255; — Bl. 85; BB 55-2.

* Une des huit épreuves connues du premier état de cette pièce célèbre. LaBibliothèque en conserve une autre.

REMBRANDT 17

52. LA « PETITE BOHÉMIENNE », 1641, projet d'illustration pour unroman de Cervantès [H. 184; — Bl. 83; — BB 42-2.

53. ABRAHAM ET ISAAC, 1645 [H. 214; — Bl. 5; — BB 45-D.54. LA COQUILLE, 1650, 2e état [H. 248; — Bl. 353; — BB 50-E.55. EPHRAIZM BONUS, 1647 [H. 226; — Bl. 172; — BB 47-A.

TROISIÈME PÉRIODE: 1651-1656

Les années 1651-1653 marquent un tournant dans la vie de Rem-brandt; il renonce aux effets faciles afin de s'affirmer lui-même.Ruiné, il cherche dans les livres bibliques et alchimiques une expli-cation de la vie.

56. CLÉMENT DE JONGHE, éditeur d'estampes, 1651 [H. 251; — Bl. 180;BB 51-C. Pl. VIII.

57. LE DOCTEUR FAUSTUS, vers 1652 [H. 260; — Bl. 84; — BB 52-4.

58. LE CHRIST PRÉSENTÉ AU PEUPLE, 1655, 2e et 7e états [H. 271; —Bl. 51; — BB 57-1. Pl. III.59. PRÉSENTATION AU TEMPLE, vers 1654 [H. 279; — B1.23.60. LE DOCTEUR ARNOLD THOLINX, inspecteur des hôpitaux, vers 1656,

2e état [H. 289; — Bl. 188; — BB 56-2.

1651-1658. LA BIBLE

On a souvent dit que Rembrandt habitait dans le quartier juifd'Amsterdam. Il a été ainsi à même de regarder vivre ces ruellesdu ghetto, et de s'intéresser plus à la qualité humaine du milieuqu'à la qualité pittoresque et à la bohème des guenilles.Comme le dit si justement Focillon, « Rembrandt conçoit un Evan-gile juif, une Bible toute pleine de la poésie de Jésus ».

61. TOBIE AVEUGLE, 1651 [H. 252; — Bl. 15; — BB 51-D.

62. LE CHRIST ET LES DOCTEURS, 1652 (H. 257; — Bl. 36; — BB 52-B.

63. L'ADORATION DES BERGERS, vers 1654 [H. 273; — Bl. 18; BB 54-1.

64. LA CIRCONCISION, 1654 [H. 274; — Bl. 20; — BB 54-B.

65. SANTÉ FAMILLE, ou LA VIERGE AU CHAT, 1654 [H. 275; — Bl. 34;BB 54-C. Pl. IV.

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66. LA FUITE EN EGYPTE, 1654 [H. 276; — Bl. 28; — BB 54-D.

67. LE CHRIST ENTRE SES PARENTS, AU RETOUR DU TEMPLE, 1654 [H. 273 ;Bl. 38; — BB 54-F.

68. LES PÈLERINS D'EMMAUS, 1654 [H. 282; — Bl. 63; — BB 54-H.

LES TROIS CROIX

L'année 1653, si pénible pour Rembrandt qui se débat dans deterribles difficultés, est celle où la souffrance du Christ lui semblela plus proche de la sienne. Il atteint ici une puissance d'émotionexceptionnelle, et arrive au sommet de son art de graveur.

69. SAINT JÉRÔME LISANT, vers 1653 [H. 267; — Bl. 75; — BB 53-3.

70. LES TROIS CROIX, 1653, 1er, 3e et 4e états [H. 270; — Bl. 53; —BB 53-A. Pl. VII.

71. DESCENTE DE CROIX, 1654 [H. 280; — Bl. 58; — BB 54-G.

72. LA MISE AU TOMBEAU, vers 1654, 1er et 2e états [H. 281; — Bl. 61;— BB 54-2.

1655-1661. DERNIÈRES ANNÉES

Les sujets de Rembrandt n'ont pas changé : les portraits, les nusse retrouvent ici comme à ses débuts (qu'on pense à l'Antiope de1631 et à ses autoportraits), mais l'esprit a changé, le Maître vaplus loin, arrive à une perfection technique considérable, et enmême temps, s'il le veut, à une expression magnifique avec desmoyens plus simples. Son Phénix, oeuvre de circonstance, projetd'illustration destiné à commémorer la victoire des Dunes rem-portée par Turenne, se trouve aussi annoncer l'immortalité de sonart, dont les trompettes de la Gloire vont transmettre la leçon.

73. W. VAN COPPENOL, maître d'écriture, vers 1658, 2e état [H. 269;

— Bl. 174; — BB 58-1.

74. LE SACRIFICE D'ABRAHAM, 1655 [H. 283; — Bl. 6; — BB 55-B.

75. ABRAHAM ET LES ANGES, 1656 [H. 286; — Bl. 2; — BB 56-B.

76. JAN LUTMA, orfèvre, 1656, [H. 290; — Bl. 182; — BB 56-C.

REMBRANDT 19

77. NÉGRESSE COUCHÉE, 1658 [H. 229; — Bl. 169; — BB 58-E. Pl. X.78. LA FEMME A LA FLÈCHE, 1661 [H. 303; — Bl. 166; — BB 61-A.79. JACOB HAARING OU HAARING LE VIEUX, vers 1655, 3e état [H. 287;

— Bl. 178; BB 55-1.80. THOMAS JACOBSZ HAARING [H. 288; — Bl. 179; — BB 55-E. Pl. IX.81. LE PHÉNIX, 1658 [H. 295; — Bl. 80; — BB 58-A.82. LA FEMME AU POÊLE, 1658, 4e et 6e états [H. 296; — Bl. 161; —BB 58-B. Pl. XII.83. JUPITER ET ANTIOPE, 1659 [H. 302; — Bl. 167; — BB 59-B. Pl. XI.

PEINTURES ET DESSINS

84. REMBRANDT A LA CHAINE D'OR, 1634. Bois H. 0 m. 68 X L. 0 m. 53.Bresdius 6; — Hofsteede de Groote, 544.Le tableau est en France depuis la fin du XVIIe siècle. Il a appartenu aupeintre Rigaud, au comte de Vence, au duc de Choiseul, au duc deBrissac, chez qui il a été confisqué en l'an II.

Musée du Louvre.85. TÊTE D'ORIENTAL, 1632-1636 [F. Lugt, 1162.

Plume, gouache.Musée du Louvre, Cabinet des dessins.

86. LE PROPHÈTE ELIE CHEZ LA VEUVE DE SAREPTA, vers 1635 (F. Lugt,1119.

Musée du Louvre, Cabinet des dessins.87. VIEILLARD DEBOUT, vers 1632-1636 [F. Lugt, 1158.

Musée du Louvre, Cabinet des dessins.88. JACOB ÉCOUTANT LE RÉCIT DE SES FILS REVENUS D'EGYPTE, vers 1638-

1641 (F. Lugt, 1112.89. JEUNE FEMME ASSISE, vers 1645 [F. Lugt et J. Vallery-Radot, B.N.,

Inventaire des dessins des écoles du Nord, 1936, p. 66, n° 250.Ce dessin, selon ces auteurs, a été très estimé au XVIIIe siècle parcequ'il était « d'un très beau fini ».

90. LA PARABOLE DU CRÉANCIER IMPITOYABLE, peu après 1650 [F. Lugt,n° 1136.Plume et pinceau, bistre, corrigé à la gouache. Provient du châteaude Versailles.

Musée du Louvre, Cabinet des dessins.

20 REMBRANDT

91. COURS D'EAU, impression de crépuscule, vers 1650-1660 [F. Lugt,1202.Au verso, de la main de Rembrandt, recette pour faire mordre l'eau-forte.

Musée du Louvre, Cabinet des dessins.

QUELQUES MAITRES DE REMBRANDT

92. CALLOT (Jacques). Quatre pl. de GUEUX [L. 484-487.On remarquera surtout la tête du mendiant en haut à gauche, dontnous retrouvons les caractéristiques chez Rembrandt.

93. PIETER LASTMAN, Judah et Tamar, 2e état.94. HERCULE SEGHERS. Paysage avec les moulins.95. Fuite en Egypte, d'après ELSHEIMER [Bl. 29; — H. 266, 2e état.

La peinture d'Elsheimer a été gravée par Seghers. Rembrandt aretouché cette planche en ce qui concerne les figures.

HOMMAGE A REMBRANDT

BENEDETTO CASTIGLIONE, 1606-1670

Contemporain de Rembrandt, il a été un des tout premiers à l'ad-mirer, et on verra que, vers 1634, il est frappé par les toutes pre-mières gravures du maître hollandais.

96. TÊTE ORIENTALE, eau-forte.

FRANÇOIS LANGLOIS, dit CIARTRES

Rembrandt, dont les rapports avec Langlois sont établis, a reçu decet éditeur d'estampes des têtes médiocres gravées d'après Vignonqui ont inspiré ces Orientaux. D'autre part, un peu plus tard, il afait copier les têtes d'expression de Rembrandt qui sont devenuespour les Français du XVIIe siècle des portraits de grands hommes.Rappelons encore que le « Démocrite » de Langlois, ici exposé,servira à Antoine Coypel pour son tableau du Louvre sur le mêmesujet (1690).

97. TROIS TÊTES D'ÉTUDE, gravées par Henri David, d'après ClaudeVignon, chez Langlois, vers 1625.

97 a. TROIS TÊTES D'EXPRESSION, d'après Rembrandt, chez Langlois, vers1640-1645.

REMBRANDT 21

ANTOINE DE MARCENAY DE GHUY, 1722-1811Graveur amateur dont l'inspiration vient avant tout de Rembrandt.

98. REMBRANDT ET SA FEMME, d'après un tableau prétendu de Rem-brandt, 1755.

JEAN-PIERRE NORBLIN DE LA GOURDAINE, 1745-1830.Peintre et aquafortiste qui, à partir de 1770, s'est appliqué à repren-dre la tradition de Rembrandt : d'une part, il imite les gueux et,d'autre part, surtout, il s'attache aux effets de lumière les plusclassiques.

99. GUEUX [1er état, 1767.

100. ADORATION DES BERGERS, épreuve d'état.

J.-B. TIEPOLO, 1693-1770Par les sujets, comme surtout par la technique, Tiepolo montrecombien son art procède des eaux-fortes de Rembrandt.

101. QUATRE TÊTES D'EXPRESSION, gravées par G. Domenico, vers 1770.

HONORÉ FRAGONARD, 1732-1806Fragonard, qui s'est inspiré à plusieurs reprises des têtes de vieil-lards de Rembrandt et de sa « Vierge au berceau », montre combienl'influence du maître d'Amsterdam rencontre chez lui celle deTiepolo.

102. LES TRAITANTS, eau-forte, 1778 (Wild. XXIV).

J.-J. DE BOISSIEU, 1736-1810103. Scène paysanne, eau-forte, 1770.

Boissieu se vantait d'avoir pour seul maître Rembrandt, mais on voitqu'il n'avait retenu de lui que le clair-obscur, les types, et qu'il con-naissait mieux pour son malheur certains suiveurs que Rembrandtlui-même.

CLAUDE-HENRI WATELET, 1718-1786Watelet est le meilleur exemple des amateurs français de la fin duXVIIIe siècle qui avaient pris Rembrandt pour leur dieu. Malgré leurmaladresse, ils sont à l'origine du mouvement romantique duXIXe siècle.

22 REMBRANDT

104. Page de titre : Les Rymbranesques, 1785.

105. Fuite en Egypte, des Rymbranesques.

106. Watelet devant sa fenêtre regardant une estampe, imitation de« Abraham Francen » de Rembrandt (H. 291).

EUGÈNE DELACROIX, 1798-1863

107. Le Baron Schwiter, lithographie, 1826 (L.D. 51).

PAUL HUET, 1803-1869108. Les Deux Chaumières, eau-forte, L.D. 10, 1833.

109. Ruisseau sous bois ou Intérieur de forêt, cliché-verre, vers 1860.L.D. 97.

CHARLES MERYON, 1821-1867

110. Le Stryge, eau-forte, 1853, 4e état (L.D. 23-4).

VICTOR HUGO, 1802-1885

111. Vieux château-fort allemand, dessin, vers 1840-1860 [B.N., Mss.

PABLO PICASSO

112. Tête de Rembrandt, deux planches, de la « Suite Vollard », 1934.

QUELQUES OUVRAGES FRANÇAIS SUR REMBRANDT

112 a Inventaire manuscrit de la collection de l'abbé de Marolles, achetéepar le Roi en 1667.Ouvert à la p. 606 du tome II : vol. 97, inventaire détaillé de l'oeuvrede Rembrandt (224 pièces) et de ses contemporains.

113. ROGER DE PILES : Abrégé de la vie des peintres, 1699, p. 433.Première étude sur l'art de Rembrandt, graveur.

114. EDME-FRANÇOIS GERSAINT [Helle et Glomy].Catalogue raisonné de toutes les pièces qui forment l'oeuvre deRembrandt, Paris, 1751.Premier catalogue des estampes de Rembrandt. On voit qu'il est com-posé par un Français. Il a servi de base à tous les autres, et il estfait en grande partie d'après les pièces du Cabinet des Estampes.

REMBRANDT 23

115. Catalogue des estampes de Rembrandt recueillies par AMÉDÉE DEBURGY, La Haye, 1755.Notre exemplaire contient une note manuscrite faisant l'état des dif-férentes collections d'alors contenant des estampes de Rembrandt,mettant en bonne place celle du Roi de France. Cf. Duplessis dansG.B.A., 1875, p.481.

116. Magasin pittoresque, 1847, p. 393.Article sur le Faust de Rembrandt, pièce préférée par les Romanti-ques, et notamment par Gautier.

117. Journal de DELACROIX, 1850, 6 juin.Delacroix ose à peine dire que Rembrandt est supérieur à Raphaël.

TABLE DES MATIÈRES

Préface, par M. JULIEN CAIN 5

Introduction, par M. J. VALLERY-RADOT 9

Eaux-fortes 13

Peintures et dessins 19

Quelques maîtres de Rembrandt 20

Hommage à Rembrandt 20

Quelques ouvrages français sur Rembrandt 22

Frontispice : Rembrandt dessinant. (Cat. 33).

Dos de la couverture : Gueux avec jambe de bois. (Cat. 6).

LES PRESSES ARTISTIQUES - PARIS - Dépôt légal n° 194