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www.dge.ci Impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie mondiale, africaine et ivoirienne Dossier Synthèse de l’évolution de la Conjoncture Economique et Financière à fin février 2020 Chronique Actualité Covid19 / Crise économique dans le secteur informel : le Comité de Gestion du Fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel installé Le « coronakrash » ou le confinement des économies Interview M. Hien SANSAN, Directeur des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques Les Signaux forts de l’Economie MARS 2020 NUMÉRO 002 TRIMESTRIEL GRATUIT LE MAGAZINE D’INFORMATIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ECONOMIE

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Impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie mondiale, africaine et ivoirienne

Dossier

Synthèse de l’évolution de la Conjoncture Economique et Financière à fin février 2020

Chronique

Actualité

Covid19 / Crise économique dans le secteur informel : le Comité de Gestion du Fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel installé

Le « coronakrash » ou le confinement des économies

Interview

M. Hien SANSAN, Directeur des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques

Les Signaux forts de l’Economie

MARS 2020NUMÉRO 002 TRIMESTRIELGRATUITLE MAGAZINE D’INFORMATIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ECONOMIE

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« Les perspectives de croissance de l’activité économique nationale en 2020 bonnes en début d’année sont aujourd’hui contrariées par l’intensification de la propagation du Covid-19 dans le monde et même en

Côte d’Ivoire »

Éditorial

3Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

C ela fait quatre mois que la planète entière a toute son attention focalisée sur le Covid-19, maladie signalée officiellement

par la commission sanitaire municipale de Wuhan (Chine) dans la province du Hubei en décembre 2019. Profondément préoccupée à la fois par les niveaux alarmants de propagation et de sévérité de celle-ci, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’a officiellement qualifiée de pandémie le 11 mars 2020, une date coïncidant avec le tout premier cas ivoirien. Aujourd’hui, les statistiques dressent un tableau sombre de plus de 186 000 morts à travers le monde.

Si l’Europe, les Etats Unis et l’Asie sont durement touchés par la maladie, l’Afrique, avec un système de santé fragile parvient, pour l’instant, à empêcher la propagation rapide de cette maladie malgré les prévisions apocalyptiques de certains experts. Le continent a enregistré environ 35 371 cas d’infection, 11 309 guéris et 1 534 décès au 29 avril 2020. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a enregistré 1238 cas d’infection, 557 guéris et 14 décès à la même date.

Alors que les prévisions économiques annonçaient pour la plupart, de bonnes perspectives en 2020 pour l’ensemble de l’activité économique mondiale

(Perspectives de l’économie mondiale du Fmi : 3,5 % en 2020), le Covid-19 vient remettre tout en cause. Le FMI s’attend, par exemple, à des baisses record du PIB réel de 5,9% aux Etats-Unis et de 7,5% dans la zone euro contre des prévisions initiales de croissances respectives de 2,0% et 1,3%.

Les perspectives de croissance de l’activité économique nationale en 2020 bonnes en début d’année sont aujourd’hui contrariées par l’intensification de la propagation du Covid-19 dans le monde et même en Côte d’Ivoire. Le gouvernement met en oeuvre des mesures pour soutenir les entreprises, moteur de la croissance dans un pays. En tenant compte de l’hypothèse de la fin du Covid-19 à fin juin 2020, la croissance du PIB est projetée à 3,6% en 2020, contre 7,2% précédemment soit une baisse de moitié.

Dans cette édition du Journal de la Direction Générale de l’Economie (JDGE), plusieurs sujets, sous plusieurs angles, portant sur cette pandémie sont abordés par l’équipe de rédaction. Ils vont de l’impact du Covid-19 sur l’économie (mondiale, africaine et ivoirienne) au “confinement” des économies.

Bonne lecture !

Dr. SAIN OguiéDirecteur Général de l’Economie

Economie sous pression !

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4Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

SOM

MA

IRE

4

EDITORIAL

Mot du Directeur Général de l’Economie, Dr. SAIN Oguié

03

LES SIGNAUX FORTS DE L’ÉCONOMIESynthèse de l’évolution de la Conjoncture Economique et Financière à fin fin février 2020Graphiques et tableau illustratif de l’évolution de l’activité économique de la Côte d’Ivoire à fin février 2020

DOSSIERImpact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie mondiale, africaine et ivoirienne

INTERVIEWM. Hien SANSAN, Directeur des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE)

CHRONIQUELe « coronakrash » ou le confinement des économies

ESPACE QUALITELes sept (07) principes de management de la Qualité selon la norme ISO 9001 version 2015

18-19

16-17

13-15

09-11

06-08

Prix National d’Excellence 2019 : les lauréats classés 2ème et 3ème de la DGE célébrés

ESPACE JURIDIQUE (DROITS ET DEVOIRS)La réforme du régime des pensions civiles gérées par l’Ips-Cgrae

20

SANTÉ ET BIEN ÊTRELutte contre Covid-19 : les recommandations onusiennes pour vivre au mieux le confinement

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VIE ASSOCIATIVE ET DÉTENTEEnfin, une mutuelle pour les agents de la DGE

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ACTUALITECovid19 / Crise économique dans le secteur informel : le Comité de Gestion du Fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel 12

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Directeur de Publication Dr. SAIN Oguié

Directeur Général de l’Economie

Directeur de Rédaction Colette CROLEY

Sous directeur de la Communication et de la Documentation

Rédacteur en Chef Colette CROLEY

Sous directeur de la Communication et de la Documentation

Comité de rédaction ADJEMIEN Dongo

Norbert YAOOlivier DJIKE

Jules MOGNIN Ange ZADIJoel BROH

Infographie Stéphane KOUAKOU

Ghislain SEMAHE

PhotoStéphane KOUAKOU

DessinEphrem KOUASSI

Email [email protected]

Site webwww.dge.ci

Contact20 20 09 09

Situation géographiqueAbidjan-Plateau, Imm.SCIAM, 6ème étage

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5Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

Les Magazines de la Direction Générale de l’Economie

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6Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

Les signaux forts de l’économieSynthèse de l’évolution de la Conjoncture Economique et Financière à fin février 2020

A u niveau mondial, l’activité économique est marquée par la

pandémie du Covid-19 qui fait craindre une récession dans plusieurs pays dans le monde. En effet, le virus apparu en chine en fin d’année 2019 s’est propagé dans le reste du monde avec un nombre sans cesse croissant de contaminations et de décès. Pour faire face à cette calamité, les Gouvernements ont pris différentes mesures, notamment, les restrictions d’accès aux pays, le confinement des populations, la distanciation sociale et la fermeture des commerces non essentiels.Les mesures prises pour endiguer la pandémie affectent la demande et l’offre de biens et services. En effet, la demande subit la baisse des revenus en lien notamment avec l’accroissement du chômage et des incertitudes tandis que l’offre est affectée par le ralentissement de l’activité économique. Sur le marché des matières premières, les cours du cacao (+4,3%) et de l’or (+2,3%) ont progressé en février 2020. Le cacao a bénéficié des inquiétudes liées aux éventuelles difficultés de ravitaillement en cas de persistance de la pandémie du Covid-19 tandis que l’or a tiré profit de sa qualité de valeur refuge. Par contre, les cours du pétrole brut (-12,4%), de l’huile de palme (-11,4%), du caoutchouc (-6,8%), du coton (-3,2%) et du

café (-4,6%) ont subi les effets de la baisse de la demande.Au niveau du marché des changes, au mois de février 2020, la monnaie européenne a poursuivi sa tendance baissière face au dollar américain, entrainant dans son sillage le franc CFA. L’euro a accusé un repli de 1,8% par rapport au mois précédent.Au plan national, l’activité économique continue de tirer avantage de la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2016-2020. Toutefois, la propagation du Covid-19, dont le premier cas de contamination a été enregistré le 11 mars 2020, fait craindre une crise sanitaire ainsi qu’une perturbation des différents secteurs d’activités et des équilibres interne et externe.

ʻʼ Dans ce contexte, le Gouvernement a élaboré un plan de soutien économique, social et humanitaire visant à réduire les vulnérabilités ainsi qu’un plan de riposte sanitaire avec pour objectif une meilleure prise en charge des malades, un renforcement des systèmes de soins et un accroissement des stocks de médicaments ʻʼ. Les réalisations sectorielles à date comparées à celle de la période correspondante de 2019 se présentent comme suit :Dans le secteur primaire, à fin février 2020, l’agriculture d’exportation a enregistré une embellie avec la progression des productions de banane dessert

Le contexte économique est marqué au niveau international par la propagation du coronavirus (Covid-19) qui menace la vie des populations et la croissance mondiale.

Les perspectives de croissance de l’activité économique nationale en 2020 sont dépendantes de l’ampleur et de la durée de la pandémie du

Covid-19 aussi bien en interne que dans le reste du monde

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7Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

Les signaux forts de l’économie(+38,3%), de sucre (+11,7%), d’ananas (+24,6%) et de coton graine (+9,4%), en glissement annuel. Par contre la production de régime de palme s’est contractée de 8,9% au mois de janvier 2020. ʻʼ Aussi, afin de préserver ce secteur clé contre d’éventuels effets du Covid-19, le Gouvernement envisage soutenir les principales filières d’exportation à hauteur de 250 milliards ʻʼ.Le secteur secondaire maintiendrait une tendance haussière portée par l’activité industrielle, au regard de la progression en glissement annuel de la consommation d’électricité de moyenne tension (+11,7% à fin février 2020) et des exportations en valeur de produits manufacturés (+5,0% à fin mars 2020). Quant au BTP, il continue de bénéficier de l’exécution des grands projets d’infrastructures publiques.Le secteur tertiaire, qui pâtit des mesures de lutte contre le Covid-19, a enregistré un retrait du nombre total de passagers commerciaux dans le transport aérien de 15,1% à fin mars 2020, ainsi qu’une baisse du trafic de marchandises dans le transport maritime de 6,2% à fin février 2020.Les prix à la consommation ont augmenté de 2,3% au premier trimestre 2020, sous l’effet du renchérissement des prix des produits comestibles (+4,7%) et des produits non alimentaires (+1,2%). En outre, l’inflation en moyenne annuelle s’est située à +1,2%, bien en deçà du maximum de la norme communautaire de l’UEMOA fixé à 3%.Dans le secteur formel, les

créations brutes d’emplois, à fin février 2020, sont ressorties à 17 961 contre 14 854 un an plus tôt, soit une hausse de 20,9%. L’impact de la crise sur l’emploi formel devrait être perceptible les prochains mois, du fait des mesures de réduction des salariés qui seront appliquées dans certaines entreprises directement impactées par la crise sanitaire du Covid-19. Au niveau du secteur informel, la fermeture des commerces à risque, notamment les restaurants, maquis et lieux de plaisance sont à l’origine de mises en chômage.Les échanges extérieurs de marchandises hors biens exceptionnels en valeur ont enregistré, au premier trimestre 2020, un solde excédentaire de 656,3 milliards et une amélioration des termes de l’échange de 9,6%. Ce solde résulte d’un accroissement des exportations de 4,1% et d’une baisse des importations de 5,9%. La situation des finances publiques a été marquée par une hausse des recettes totales et dons (+53,9 milliards ; +7,7%) pour s’établir à 757,1 milliards ainsi que par un niveau de dépenses totales et prêts nets de 639,7 milliards en retrait de 15,1% par rapport au niveau à fin février 2019. Il en a résulté un solde budgétaire excédentaire de 117,4 milliards. La situation monétaire a été caractérisée par une augmentation de la masse monétaire au sens large (+1 057,4 milliards ; +10,9%), sous l’effet conjugué de la baisse des créances nettes sur l’économie (-55,6 milliards ; -0,8%) ainsi que de la hausse des actifs extérieurs nets (+656,5 milliards ; +36,5%)

et des créances nettes sur l’Administration Centrale (+528,0 milliards ; +21,6%).Au niveau de la bourse régionale, les indices BRVM 10 et BRVM composite se sont repliés en moyenne respectivement de 19,9% et de 16,8% au premier trimestre 2020. Quant à la capitalisation boursière, elle a progressé de 5,0% en glissement annuel à fin mars 2020, sous l’effet combiné d’un accroissement du marché des obligations de 37,4% et d’un repli du marché des actions de 17,9%.

En conclusion, les premiers effets des mesures de protection contre le Covid-19 sur l’activité économique sont perceptibles au niveau du secteur tertiaire.

ʻʼ Les secteurs primaire et secondaire restent encore bien orientés mais sont fortement exposés à une perturbation des approvisionnements en intrants et des circuits de commercialisation ainsi qu’à une baisse de la demande. Les perspectives de croissance de l’activité économique nationale en 2020 sont dépendantes de l’ampleur et de la durée de la pandémie du Covid-19 aussi bien en interne que dans le reste du monde. La prévision de croissance de +3,6% pourrait se dégrader si cette pandémie persiste au-delà du mois de juin 2020 ʻʼ.

DPPSE / DGE

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8Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

Les signaux forts de l’économieGRAPHIQUES ET TABLEAU ILLUSTRATIFS DE L’ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

DE LA CÔTE D’IVOIRE À FIN JANVIER 2020

Graphique 4 : Evolution des principaux agrégats du commerce extérieur spécial (hors biens exceptionnels)

Graphique 5 : Indicateurs des finances publiques à fin février

Graphique 6 : Indicateurs du marché boursier de l’UEMOA

Source: DGE/DPPSE

Tableau 1 : Principales productions de l’agriculture d’exportation

(en tonnes) 2 mois 2019 2 mois 2020 Variation (%)

Ananas 7 653,7 9 536,6 24,6

Banane dessert 76 936,1 106 432,3 38,3

Coton graine 212 128,5 231 996,2 9,4

Sucre 71 675,7 80 096,1 11,7

Régimes de palme* 183 857,0 167 428,0 -8,9Sources : DGE, OPA, MINADER*Données à fin janvier

Graphique 1 : Production et consommation d’électricité

Graphique 2 : Indice du chiffre d’affaires du commerce de détail

Graphique 3 : Evolution du nombre de passagers commerciaux à fin mars

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9Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

DossierImpact de la Pandémie du Covid-19 sur l’économie mondiale, africaine et ivoirienne

D epuis le mois de décembre 2019, une pandémie nommée

Covid-19 s’est signalée à Wuhan en Chine. Après avoir gravement affecté ce pays au niveau sanitaire et économique, avec le confinement strict des populations, la fermeture d’usines et des milliers de décès, le Covid-19 s’est propagé dans le reste du monde. Depuis le mois de mars 2020, l’Europe et les Etats-Unis sont devenus les principaux foyers de l’épidémie avec un nombre important de contaminations et de décès. Au niveau de l’Afrique, l’épidémie s’installe progressivement et la faiblesse des systèmes sanitaires fait craindre le pire en cas d’explosion du nombre de personnes contaminées. C’est dans ce contexte que les Gouvernements ont pris des mesures drastiques visant à circonscrire l’épidémie par le ralentissement du rythme de propagation du virus. Il s’agit entre autres, du confinement des populations, de la distanciation sociale, et de la fermeture des commerces non essentiels ainsi que des frontières terrestres, aériennes et maritimes.En outre, toutes ces mesures prises pour lutter contre la pandémie ont des impacts socio-économiques importants. Ce dossier met en relief l’impact économique du covid-19 au triple plan mondial, africain et ivoirien.

I. IMPACT AU NIVEAU MONDIALAu niveau mondial, l’économie a été affectée par l’arrêt d’un

grand nombre d’entreprises en Chine au cours du premier trimestre de l’année 2020. Cette situation, a occasionné la morosité de l’économie chinoise et entraîné des ruptures d’approvisionnement de l’industrie mondiale de pièces de rechange automobiles et des industries pharmaceutiques en principes actifs.

“Par la suite, la propagation du coronavirus dans le reste du monde et la généralisation des mesures de protection ont accentué l’impact du Covid-19 sur l’économie mondiale ”. “ En effet, ces différentes mesures ont impacté négativement la demande et l’offre mondiale et perturbé les équilibres internes et externes”.Dans cette optique, la demande subit la baisse des revenus liée aux mises en chômage, la limitation des déplacements et le repli de l’investissement du fait de l’accroissement des incertitudes. Concernant l’emploi, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) prévoit 25 millions de pertes d’emplois au niveau mondial qui pourraient entraîner des pertes de revenus estimées dans une fourchette allant de 860 millions à 3 400 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux demandeurs d’allocation chômage n’a cessé d’augmenter depuis la mise en place des mesures de confinement mi-mars, pour atteindre près de 20 millions au 16 avril 2020. En plus, l’investissement serait freiné

dans ce contexte de grandes incertitudes.En ce qui concerne l’offre, elle est affectée notamment par l’arrêt de certaines activités économiques et le ralentissement du rythme de travail dans d’autres secteurs d’activités dû au télétravail et à la mise en place de systèmes d’alternances des employés en vue de réduire les risques de contamination.L’atonie de l’économie mondiale plombe le cours du pétrole brut qui enregistre une contraction continue depuis le début de l’épidémie, sur fond de guerre des prix entre la Russie et l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ces derniers mois. Le cours du baril de pétrole s’établit actuellement autour de 30$ contre 55$ en début d’année 2020.Dans ce contexte, selon les prévisions publiées le 14 avril 2020 par le Fonds Monétaire International, la production mondiale devrait se contracter de 3,0% en 2020 contre une croissance de 3,3% prévue initialement, avec des décroissances

Depuis le premier cas déclaré de Covid-19 en Côte d’Ivoire, Le Président de la République SEM. Alassane OUATTARA a pris d’importantes mesures

pour lutter contre cette pandémie (Ph. d’illustration)

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10Le Jounal de la DGE N° 002 Mars 2020

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respectives de 6,1% dans les pays avancés et de 1,0% dans économies émergentes et en développement.“ Le FMI s’attend à des baisses record du PIB réel de 5,9% aux Etats-Unis et de 7,5% dans la zone euro contre des prévisions initiales de croissances respectives de 2,0% et 1,3% “.La zone euro pâtirait notamment de la chute de 7,0% et de 7,2% des productions française et Allemande respectivement.En Chine, la croissance du PIB ressortirait à +1,2%, en baisse de 4,8 points de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier 2020. En ce qui concerne l’Inde, la croissance de son PIB décèlerait à +1,9% contre une prévision initiale +5,8%. Quant à l’Afrique subsaharienne, elle enregistrerait un recul de la production de 1,6% en retrait de 5,1 points de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier 2020.S’agissant du volume du commerce mondial de biens et service, il se contracterait de 11,0% en 2020.Ces projections sont basées sur l’hypothèse d’une atténuation de la pandémie et d’un abandon progressif des mesures de confinement au second semestre 2020.Les marchés financiers sont marqués par un recours massif aux primes de risque tandis que les bourses dévissent dans leur ensemble.

II. IMPACT AU NIVEAU AFRICAINA l’instar des autres continents, l’Afrique est impactée par l’épidémie du Covid-19. Cet état

de fait est perceptible au niveau des marchés des matières premières dont dépendent de nombreux pays africains. La baisse de la demande mondiale entraine un retrait des cours des biens non essentiels, notamment ceux non alimentaires. Ainsi, les pays comme le Nigéria, l’Angola, l’Algérie et le Gabon sont frappés par le repli des cours du pétrole brut.En outre, les flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique devraient fléchir, en lien avec l’accroissement des incertitudes et les restrictions des déplacements des personnes.

“ Par ailleurs, bien que l’épidémie soit encore timide sur ce continent, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) des Nations Unies estime qu’il risque d‘être l’un des continents les plus impactés si la propagation du virus n’y est pas rapidement maîtrisée “.

Cette prévision est en lien avec, (i) la fragilité du système sanitaire de la plupart des Etats, (ii) les taux de pauvreté encore élevés et (iii) la structure des économies qui comportent un secteur informel assez important avec des personnes qui vivent au jour le jour.L’importance du secteur informel rend difficile l’application de mesures de confinement strictes, comme dans certains pays européens, pour lutter contre l’épidémie.

“Pourtant une accentuation de l’épidémie en Afrique entraînerait certainement un effondrement des systèmes sanitaires et une crise sociale aigue si les circuits d’approvisionnement des

marchés sont fortement perturbés”.

Ainsi, l’activité économique serait profondément perturbée, ce qui affecterait négativement les recettes publiques. A l’inverse, les dépenses publiques subiraient une pression à la hausse dans le cadre de la lutte contre les impacts socio-économiques de la crise sanitaire. Dans ce contexte, les Etats seront confrontés à une crise de l’endettement, car incapables de faire face au service de la dette publique.

“ Selon les dernières projections du FMI, l’Afrique subsaharienne enregistrerait une décroissance de la production de 1,6% en 2020, contre +3,5% prévue initialement, à cause notamment du fléchissement de l’activité dans l’industrie, le transport et le tourisme “.

Cette révision à la baisse de la croissance repose sur l’hypothèse d’une progression assez rapide du COVID-19 sur le continent qui pourrait contraindre les gouvernements à mettre en place des mesures drastiques.

III. IMPACT AU NIVEAU IVOIRIEN La Côte d’Ivoire est déjà affectée par l’épidémie à Covid-19 à divers niveaux à savoir au plan économique et sanitaire.Sur le premier trimestre 2020, le pays a subi le recul des cours de caoutchouc naturel (-4,9%), du coton (-9,6%). En outre, une persistance de l’épidémie au niveau international pourrait éroder fortement les revenus et entrainer un fléchissement de la demande de produits alimentaires non essentiels. En effet, les principaux pays

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acheteurs des produits agricoles ivoiriens, tels que la Hollande, les Etats-Unis, le Vietnam, l’Inde, la France et l’Allemagne sont durement frappés par le Covid-19 et voient leurs économies tourner au ralenti. Ainsi, le chocolat subirait une diminution de la demande ce qui induira une contraction des cours du cacao fèves et par ricochet une baisse des revenus des paysans et des recettes publiques.Par ailleurs, la Côte d’Ivoire a enregistré, le 11 mars 2020, son premier malade du Covid-19 et le nombre de personnes contaminées ne cesse d’augmenter depuis lors avec le renforcement des capacités de dépistage. Ainsi, le bilan du COVID-19 en Côte d’Ivoire à la date du 16 avril 2020, fait état de 688 cas confirmés, 6 décès et 193 guéris.A l’instar des autres pays, différentes mesures de lutte contre la propagation du virus sont mises en œuvre dans un environnement difficile, en relation avec la prépondérance du secteur informel et la précarité d’une grande partie de la population.

“ Ainsi, afin de freiner la propagation de la pandémie et d’atténuer ses effets sur l’économie, le Gouvernement a adopté un plan de riposte sanitaire de 95,9 milliards et un plan de soutien économique, social et humanitaire de 1 700 milliards de FCFA “.

Certes les mesures barrières contre la maladie sont à la base d’un ralentissement des activités économiques mais la mise en œuvre des différents plans devraient permettre de limiter les impacts négatifs.

“ Ainsi, en tenant compte de l’hypothèse de la fin du covid-19 à fin juin 2020, la croissance du PIB est projetée à 3,6% en 2020 contre 7,2% précédemment soit une baisse de moitié “.

Au niveau de l’offre, les secteurs secondaire et tertiaire devraient être les plus touchés avec des révisions à la baisse du rythme de progression de 6,4 points et 3,4 points de pourcentage respectivement. Du côté de la demande, les investissements tant privés (+7,2% contre +11,4%) que publics (+1,5% contre 8,0%), les exportations de biens et services (+0,3% contre 4,8%) et la consommation des ménages (+2,8% contre +4,1%) augmenteraient moins fortement que prévu initialement.Les perspectives de croissance de l’activité économique nationale en 2020 restent fortement dépendantes de l’ampleur et de la durée de la pandémie du Covid-19 en interne. Les prévisions seraient revues à la baisse si la pandémie s’accentue et persiste au-delà du mois de juin 2020.

En conclusion, il convient de noter que l’épidémie de Covid-19 a un impact négatif assez important sur l’économie. Pour soutenir l’économie mondiale, les institutions multilatérales et régionales ainsi que les Banques Centrales ont pris des initiatives. Il s’agit du soutien budgétaire aux Etats les plus fragiles et de l’accroissement de la liquidité mise à la disposition des économies. A l’instar des Etats engagés dans de vastes plans de soutien aux entreprises et aux ménages, le Groupe de la Banque

mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont appelé tous les créanciers bilatéraux publics à suspendre, avec effet immédiat les paiements au titre du remboursement de la dette des pays qui en demandent une dispense. Ils ont également déclenché en leur sein des mécanismes rapides de financement pour appuyer ces pays. La BAD, le groupe de la Banque mondiale et le FMI disposent respectivement de 10, 264 et 1 000 milliards de dollars comme enveloppes financières pour faire face à la crise dans les pays membres qui éprouvent des difficultés.C’est alors que les pays du G20 ont décidé de mobiliser un total de 5 000 milliards de dollars pour relancer l’économie mondiale après la pandémie. Aussi, en accord avec les organisations multilatérales, notamment le FMI, la Banque Mondiale et le Club de Paris, ils ont opté pour un moratoire d’un an sur le remboursement de la dette des pays pauvres.En outre, les Autorités de la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest ont pris la décision de mettre en place, avec le système bancaire, un cadre adapté pour accompagner les entreprises affectées par les conséquences de la pandémie et qui rencontreraient des difficultés pour rembourser les crédits qui leur ont été accordés. La BCEAO sollicitera les banques pour qu’elles accordent des reports d’échéances appropriés, en particulier aux PME/PMI.

DPPSE / DGE

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Covid19 / Crise économique dans le secteur informel : le Comité de Gestion du Fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel installé

L e lundi 20 avril 2020 Mme Minafou Fanta C O U L I B A LY- K O N E ,

Directeur de Cabinet du Ministère de l’Economie et des Finances Représentant Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances Adama COULIBALY, a installé le Fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel, créé par le Gouvernement, au 20ème

étage de l’immeuble SCIAM.Au cours de cette séance d’installation, le Représentant du Ministre de l’Economie et des Finances a exhorté les membres du Comité à identifier les bénéficiaires le plus tôt possible. Sur les 100 milliards prévus, des dispositions sont prises pour que 20 milliards soient disponibles dès cette semaine. C’est dire toute l’importance que le fonds représente dans le dispositif gouvernemental de lutte contre le Covid19. Poursuivant, la

représentante du Ministre de

l’Economie et des Finances, a souhaité que toutes les spécificités des parties prenantes soient prises en compte et qu’à travers un retour d’expérience en termes de suivi-évaluation des activités du fonds, toutes les difficultés soient remontées au niveau central pour des ajustements.Le Président du Comité de Gestion du fonds, Dr. SAIN Oguié, par ailleurs Directeur Général de l’Economie a pris l’engagement au nom de ses pairs de mériter la confiance placée en eux tout en promettant de gérer avec efficience, rigueur et transparence les ressources disponibles pour l’atteinte des objectifs fixés au fonds.Pour rappel, le Fonds a pour mission entre autres d’identifier les acteurs du secteur informel impactés par la crise du Covid19,

de déterminer leurs besoins en financement, de leur octroyer des prêts, de refinancer les institutions de crédits dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de financement des acteurs du secteur informel, etc. Le fonds, logé à la Banque Nationale d’Investissement (BNI) qui en assure la gestion administrative et financière sous l’autorité du Comité de gestion qui est sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances. Il est doté d’un Comité de Gestion.

Source: SERCOM MEF

Mme Minafou Fanta COULIBALY-KONE, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Economie et des Finances Représentant Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances Adama COULIBALY,

a exhorté les membres du Comité à identifier les bénéficiaires le plus tôt possible

Dr. SAIN Oguié, Président du Comité de Gestion du fonds d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel,

Directeur Général de l’Economie

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InterviewM. Hien SANSAN, Directeur des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE)

M o n s i e u r H i e n SANSAN, Directeur des Prévisions, des

Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE) à la Direction Générale de l’Economie (DGE), occupe cette fonction depuis sa nomination par décret en Septembre 2016.En 2004, il obtient le Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) des Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique (DESS HEGPE) du Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales d’Abidjan (CIRES). M. Hien SANSAN a précédemment eu une Maîtrise d’Economie en 2001 à l’Université d’Abidjan-Cocody et un diplôme d’Adjoint Technique de la Statistique, à l’ENSEA en 1995.Entré à la DPPSE (anciennement dénommée Direction de la Conjoncture et des Prévisions Economiques) en Juillet 1997, il a gravi les échelons en étant d’abord Chargé d’Etudes, puis Chef de Service et Sous-Directeur jusqu’à la date de sa nomination à la tête de la DPPSE. Ce beau parcours est l’aboutissement d’une rigueur remarquable qui l’a toujours caractérisé dans l’exercice de ses fonctions.Le DPPSE nous ouvre, dans cette édition du Journal de la DGE, les portes de la Direction à travers cette interview.Journal de la Direction Générale de l’Economie (JDGE) : Il y a quelques années, la Direction des Prévisions, des

Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE) était la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE). Pourrirez-vous nous dire ce qui a motivé ce changement de dénomination ?Avant tout propos, je voudrais exprimer ma reconnaissance à Monsieur le Directeur Général de l’Economie et aux Hautes Autorités du Ministère de l’Economie et des Finances pour la confiance placée à ma modeste personne, en me nommant à la tête de cette grande et prestigieuse Direction. Pour revenir à votre question, le changement de dénomination a été opéré à la faveur de la réforme de la DGE instituée par le décret n°2016-600 du 03 août 2016 portant organisation du Ministère auprès du Premier Ministre, chargé de l’Economie et des Finances. Il répondait à deux préoccupations :

• mieux adapter la dénomination de la Direction à ses différentes missions ;

• mettre en exergue la nécessité de formulation des politiques économiques, face aux enjeux du développement économique.

JDGE : Présentez-nous les principales missions de la DPPSE et indiquez le nombre d’agents dont vous disposez pour atteindre vos objectifs ?Conformément au décret sus-cité, la DPPSE a pour missions principales de :• réaliser des prévisions

économiques à court et moyen termes ;

• moderniser les outils de pilotage de l’économie ;

• suivre la conjoncture ;• évaluer les politiques

publiques ;• réaliser les prévisions des

ressources publiques à

« Tous les programmes avec le FMI s’inscrivent dans des principes généraux visant à soutenir la croissance, à garantir les équilibres macroéconomiques, à lutter contre la pauvreté et à œuvrer pour le bien-être des populations. Le programme est d’abord celui du Gouvernement entériné par la suite par le FMI après les négociations ».

Monsieur Hien SANSAN, Directeur des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE)

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court et moyen termes, en liaison avec les services compétents du Ministère en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat ;

• élaborer le Tableau des Opérations Financières de l’Etat ;

• élaborer la balance des paiements prévisionnelle ;

• préparer et suivre le Programme Economique et Financier ; et

• élaborer le Rapport Economique et Financier qui accompagne chaque année la Loi de Finances.

Dans le cadre de l’accomplissement de ces missions, la DPPSE dispose d’un effectif de 68 agents.JDGE : N’y a-t-il pas de chevauchement entre les attributions de votre Direction et celles des autres Directions au sein de la DGE et, à une grande échelle, avec d’autres structures de l’Etat ?En général, avant la signature des décrets d’organisation des Ministères, le Secrétariat Général du Gouvernement s’assure de la cohésion d’ensemble pour prévenir d’éventuels chevauchements. Il y’a plutôt une synergie dans l’action entre les autres Directions de la Direction Générale de l’Economie et la DPPSE. Par ailleurs, dans le cadre du PND, nous travaillons en étroite collaboration avec les Services compétents du Ministère du Plan et du Développement et ceux du Ministère chargé du Budget et du Portefeuille de l’Etat, ainsi qu’avec la BCEAO dans le cadre de l’analyse et de l’élaboration du cadre macroéconomique. Pour la collecte d’informations économiques, en plus des

structures sus-citées, nous nous appuyons sur l’Institut National de la Statistique (INS) et les Ministères techniques, mais également sur des structures du secteur privé comme la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), l’Association des Professionnels de Banques et Etablissements Financiers (APBEF) et bien d’autres interprofessions que nous saluons au passage pour leur collaboration inestimable.JDGE : Parlez-nous un peu de l’évolution économique de la Côte d’Ivoire depuis la crise post- électorale de 2011. La Côte d’Ivoire a connu une longue période d’instabilités socioéconomiques et politiques qui a abouti à la crise post-électorale de 2011. Ces instabilités ont induit une forte baisse du revenu par tête moyen de la population qui s’est établi en 2011, à un niveau en dessous de celui des années 1960.Mais depuis 2012, la Côte d’Ivoire a réalisé des progrès économiques remarquables qui ont mis le pays sur une trajectoire de croissance forte et durable. Selon les nouvelles estimations du PIB suite aux travaux de rebasage en année 2015 et de migration au Système de Comptabilité Nationale (SCN) 2008, le nouveau PIB 2015 a augmenté de 38,2% par rapport à son ancien niveau. Le taux de croissance moyen est de 7,1% sur la période 2015-2018. Cette embellie économique est consécutive à la bonne mise en œuvre des Plans Nationaux de Développement successifs qui sont couronnés par la réalisation de plusieurs ouvrages de transports, d’énergie, de

télécommunication et d’unités de transformations de produits agricoles tels que le cacao et l’anacarde et de production de matériaux de construction. Par ailleurs, les réformes structurelles menées dans les secteurs clés de l’économie ont permis de renforcer leur compétitivité et maintenir un rythme de croissance soutenu de l’activité. Cette embellie s’est accompagnée d’une forte résilience de l’économie. En effet, face à la baisse brutale du cours du cacao, à la hausse des cours du baril de pétrole et aux perturbations sociales en 2017, le taux de croissance est resté robuste, bénéficiant de politique appropriée du Gouvernement.JDGE : La Direction Générale de l’Economie à travers votre Direction est l’interlocutrice privilégiée du FMI lors de ses missions de revue du Programme Economique et Financier en Côte d’Ivoire. Au regard de votre expérience dans la collaboration avec cette institution, pensez-vous que sa méthodologie de travail est hermétique comme le soutiennent certains experts ? Comment notre pays arrive-t-il à surmonter les barrières pour réussir les différentes négociations avec cette institution financière?La Côte d’Ivoire maintient d’excellentes relations avec les partenaires techniques et financiers, notamment le FMI. A cet égard, la Côte d’Ivoire a conclu un Programme Economique et Financier avec le FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit couplée avec le Mécanisme Elargi de Crédit. Comme vous l’aviez souligné, la

Interview

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Direction Générale de l’Economie est partie prenante dans le cadre du suivi de ce programme.Je puis vous assurer que ces négociations sont menées dans un climat convivial. Tous les programmes avec le FMI s’inscrivent dans des principes généraux visant à soutenir la croissance, à garantir les équilibres macroéconomiques, à lutter contre la pauvreté et à œuvrer pour le bien-être des populations. Le programme est d’abord celui du Gouvernement entériné par la suite par le FMI après les négociations. Le rôle du FMI est plutôt catalytique pour lever des fonds et aussi rassurer la communauté financière internationale et les investisseurs du bien-fondé des politiques menées par le Gouvernement.JDGE : Parlant de Prévisions Economiques, pourriez-vous nous informer sur l’ampleur de l’impact de la pandémie au COVID-19 sur l’économie mondiale, sur l‘économie africaine et particulièrement celle de la Côte d’Ivoire ? Les mesures annoncées par le Gouvernement et la BCEAO pourraient-elles permettre de contenir les effets de ce choc sur notre économie ?La pandémie au COVID-19 impacte négativement l’ensemble des économies. Alors qu’il était prévu au préalable une accélération de l’économie mondiale en 2020, les experts planchent désormais pour une récession du fait des conséquences de cette maladie. L’Afrique notamment la Côte d’Ivoire n’est pas épargnée. Comme l’a annoncé son excellence, Monsieur le Premier Ministre, sur une hypothèse optimiste de la fin de la pandémie

au premier semestre 2020 et d’une reprise rapide de l’activité à partir de juillet 2020, le taux de croissance serait de 3,6% contre 7,2% prévu. L’ensemble des secteurs d’activités seront impactés. En effet, en plus des urgences sanitaires et des pertes en vie humaine, les effets du covid-19 ont créé à la fois un déficit d’offre et de demande. Les composantes de l’offre et de la demande sont toutes fragilisées principalement au niveau du tourisme, des loisirs, du transport. Un renchérissement des prix pourrait être observé. Les équilibres budgétaires seraient affectés, avec un manque à gagner de recettes liées à la baisse d’activité, aux coûts fiscaux pour le soutien aux entreprises et à l’augmentation des charges du fait de nouvelles dépenses non programmées.Cette pandémie occasionne également une baisse des cours des matières premières d’exportation de l’ensemble des pays de l’UEMOA. De même, les entrées des Investissements Directs Etrangers seront impactées. Cette situation pourrait donc induire une pression sur les réserves de change. Les mesures prises par la BCEAO et le Gouvernement visent justement à préserver l’outil de production du secteur privé et atténuer l’impact social afin de garantir un rebond rapide de l’activité dès la fin de la pandémie.JDGE : Qu’en est-il de l’émergence de notre pays en 2020 ?En dépit de l’impact négatif de la pandémie sur l’économie, la Côte est toujours sur le bon sentier pour l’atteinte de l’émergence. La solidité du

cadre macroéconomique est un atout pour que l’économie puisse rebondir à la fin de cette crise sanitaire. La priorité accordée à l’industrialisation devrait contribuer à accélérer la transformation structurelle de l’économie et répondre à la problématique de création d’emplois décents. En outre, les acquis du Programme Social du Gouvernement contribueront à assurer une croissance davantage inclusive. L’atteinte d’une économie émergente en 2020 est un « stimulus » pour que chaque citoyen comprenne que cela est possible si nous nous mettons ensemble au travail. Il y a eu d’énormes progrès mais beaucoup reste à faire. JDGE : Votre dernier mot Monsieur le DPPSE ?Je voudrais remercier le Service de la Communication et de la Documentation de la DGE pour l’occasion que vous me donnez de présenter la Direction des Prévisions, des Politiques et Statistiques Economiques (DPPSE) au grand public. J’aimerais également profiter de cette lucarne pour adresser mes encouragements au personnel de la DPPSE qui ne ménage aucun effort pour remplir son devoir malgré le contexte de crise sanitaire que nous vivons.Je terminerai par ma reconnaissante gratitude au Directeur Général de l’Economie Dr. SAIN Oguié et à la Haute Hiérarchie du Ministère de l’Economie et des Finances qui ont bien voulu nous faire confiance.Que Dieu nous garde en ces temps de covid-19.Je vous remercie.

Interview réalisée par le SCD

Interview

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ChroniqueLe « coronakrash » ou le confinement des économies

C ovid-19 ou coronavirus 2019 impose au monde entier un

scénario des plus inattendus : une récession sans précèdent, due notamment aux mesures prises par les autorités des pays les plus touchés afin de freiner la propagation du virus. Plus de 3 milliards de personnes se trouvent ainsi confinées à travers le monde. Les marchés boursiers et de matières premières ont déjà dévissé de plus de 30% depuis mi-février 2020. Après la Chine, l’Europe et les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par des chutes d’activité de 15% à 40% du PIB, les plongeant dans une crise inédite. L’économie mondiale se trouve quasiment à l’arrêt. La crise est là, défiant la mémoire

des économistes qui ne savent à quelle théorie se fier pour fonder des solutions, dans un contexte où le capitalisme battait son plein. Pour l’heure, nul ne sait combien de temps durera cette pandémie ni quelle sera l’ampleur de son impact sur l’économie. Pendant ce temps, l’on continue de compter les victimes par milliers, en Italie, en Espagne, en France et maintenant aux Etats Unis. L’urgence sanitaire est là ! Son impact sur l’économie se fait de plus en plus sentir. Qu’importe ! Il faut y faire face. En première ligne de ce combat, les gouvernements et les banques centrales, qui décident comme stratégie, de faire pleuvoir les milliards pour limiter la casse. Mais, pour combien de temps ? Un, deux, trois mois ou plus ?

Cette dure réalité engendrée par le COVID-19, crée un nouveau mot dans le vocabulaire mondial : le « coronakrash », plus sévère que la crise financière mondiale de 2008 découlant des « subprimes ».Plus fragile économiquement mais moins touchée par la pandémie, l’Afrique s’interroge sur l’avenir proche. Pays phare en Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire a décrété l’état d’urgence. Le Président de la République SEM. Alassane OUATTARA a annoncé le 24 mars 2020 un plan de riposte sanitaire d’urgence de 95,880 milliards de francs CFA. Ce montant vise à briser la chaîne de transmission de la maladie, à garantir la meilleure prise en charge des malades, à isoler et à

Qu’un soleil nouveau se lève rapidement sur notre pays, sur l’Afrique et sur le monde entier. La fin du « coronakrash » est attendue par tous. Mais elle ne suffira pas pour un redécollage rapide de l’économie. (Ph. d’illustration)

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suivre les personnes qui ont été en contact avec ces malades. Par ailleurs, le Gouvernement a adopté un plan de soutien estimé à 1700 milliards de FCFA, soit environ 5% du PIB. Plusieurs mesures ont été indiquées pour contenir les conséquences économiques et sociales. Il s’agit entre autres de ;• suspendre les contrôles

fiscaux pour une période de trois mois ;

• reporter de trois mois le paiement des taxes forfaitaires pour les petits commerçants et artisans (notamment les maquis, les restaurants, les boites de nuit, les bars, les cinémas et les lieux de spectacles) ;

• différer pour une période de trois mois le paiement des impôts, taxes et versements assimilés dus à l’État ainsi que des charges sociales du fait des difficultés de trésorerie des entreprises ;

• réduire de 25%, la patente transport ;

• différer pour période de trois (3) mois le paiement de l’impôt sur les revenus de capitaux

(IRC) aux entreprises du tourisme et de l’hôtellerie qui éprouvent des difficultés ;

• exonérer les droits et taxes de porte sur les équipements de santé, matériels et autres intrants sanitaires entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 ;

• annuler les pénalités de retards dans le cadre de l’exécution des marchés et commandes publics avec l’État et ses démembrements durant la période de crise ;

• rembourser les crédits de TVA sous un délai de deux (2) semaines, grâce à un allègement des contrôles à priori et le renforcement des contrôles à posteriori ;

• continuer, malgré la crise, le paiement de la dette intérieure, notamment aux entreprises des sous-secteurs sinistrés du fait de la crise, en privilégiant les factures inférieures à 100 millions pour atteindre le maximum d’entreprises, en particulier les PME et les TPE;

• réaménager en liaison avec les Ports Autonomes d’Abidjan et de San Pedro le paiement des

frais de magasinage durant la période de la pandémie pour surseoir aux pénalités et suspendre la facturation de surestaries, c’est-à-dire les pénalités dues en cas de dépassement des délais de présence des navires.

Le commerce est quasiment au ralenti. Les recettes douanières qui constituent une composante essentielle du budget, ont déjà commencé à fléchir, essentiellement du fait du ralentissement des exportations et des importations. Les frontières terrestres et aériennes sont fermées, sinon presque. Un scénario d’une chute brutale de la croissance économique de cette année est envisagé.

En effet, sous l’hypothèse que le COVID-19 serait maitrisé à fin juin, le taux de croissance diminuerait de moitié pour se situer à 3,6% contre 7,2% prévu initialement en 2020. On peut le dire, la Côte d’Ivoire vit une situation exceptionnelle, à l’instar de la plupart des pays touchés par ce virus. Il faut limiter l’impact de la pandémie sur l’économie du pays.Qu’un soleil nouveau se lève rapidement sur notre pays, sur l’Afrique et sur le monde entier. La fin du « coronakrash » est attendue par tous. Mais elle ne suffira pas pour un redécollage rapide de l’économie. Celui-ci dépendra du succès des mesures vigoureuses prises par le Gouvernement pour accompagner le secteur privé.

ADJEMIEN Dongo

L’économie mondiale se trouve quasiment à l’arrêt. La crise est là, défiant la mémoire des économistes qui ne savent pas à quelle histoire du capitalisme la comparer (photo d’illustration)

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Espace QualitéLes sept (07) principes de management de la qualité selon la norme ISO 9001 version 2015

1. L’Orientation clientSam Walton (fondateur de Wal-Mart), dit : « Il n’y a qu’un patron : le client. Et il peut licencier tout le personnel, depuis le directeur jusqu’à l’employé, ... ». Le principal objectif est de satisfaire aux exigences des clients et de s’efforcer d’aller au- devant de leurs attentes. Pour renforcer son orientation client, le manager ou l’organisme doit prendre en compte les besoins présents et futurs de ses clients afin de les fidéliser et d’améliorer l’image de l’organisme.2. Le Leadership (Responsabilité de la Direction)Dwight Eisenhower, dit : « Le leadership : c’est l’art de faire faire à quelqu’un quelque chose que vous voulez voir faire, par ce qu’il a envie de le faire ». A tous les niveaux, les dirigeants établissent la finalité et les orientations et créent des conditions dans lesquelles le personnel est impliqué pour atteindre les objectifs qualité de l’organisme. Ce qui augmente l’efficacité et l’efficience de l’organisme. 3. L’Implication du personnelBenjamin Franklin, dit : « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends». Un personnel compétent, habilité et impliqué à tous les niveaux de l’organisme est essentiel pour améliorer la capacité de l’organisme à créer

et à fournir de la valeur.Pour gérer un organisme de façon efficace et efficiente, il est important de respecter et d’impliquer l’ensemble du personnel à tous les niveaux. La reconnaissance, l’habilitation et l’amélioration des compétences facilitent l’implication du personnel dans l’atteinte des objectifs qualité de l’organisme.4. L’Approche processusAimé Césaire, dit : « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente ».Des résultats cohérents et prévisibles sont obtenus de manière plus efficace et efficiente lorsque les activités sont comprises et gérées comme des processus corrélés fonctionnant comme un système cohérent. Ce système permet, l’optimisation des performances par un management efficace des processus, une utilisation efficiente des ressources et une réduction des obstacles interfonctionnels.5. L’AméliorationAlbert Einstein, dit : « La vie, c’est comme une bicyclette : il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».Le succès d’un organisme repose sur une volonté constante d’amélioration. Ce qui se traduit par l’amélioration de la recherche et de la détermination des causes

profondes, suivies d’actions préventives et correctives.6. La Prise de décision fondée sur des preuvesEuclide, dit : « Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve ».Les décisions fondées sur l’analyse et l’évaluation de données et d’informations sont davantage susceptibles de produire les résultats escomptés.Il est important de comprendre les relations de cause à effet et les conséquences involontaires possibles. L’analyse des faits, des preuves et des données conduit à une grande objectivité et à une plus grande confiance dans la prise de décision.7. Le Management des relations avec les parties intéressées Jiddu Krishnamurti, dit : « Les relations sont le miroir dans lequel on se découvre soi-même ».Pour obtenir des performances durables, les organismes gèrent leurs relations avec les parties intéressées pertinentes, telles que les prestataires, les clients, fournisseurs et le personnel. Ce qui participe à l’augmentation de la création de la valeur pour les parties intéressées par le partage des ressources et des compétences ainsi que par le management des risques liés à la qualité.

SQN / DGE

L es principes de management de la qualité sont un ensemble de valeurs, de règles, de normes et de convictions fondamentales, considérées comme justes et susceptibles de servir de base de réussite d’un Système de management de la qualité (Smq). Ces principes ont pour

fondement la norme ISO 9001 version 2015.

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Espace QualitéPrix National d’Excellence 2019 : les lauréats classés 2ème et 3ème de la DGE célébrés

A la Direction Générale de l’Economie (DGE), les lauréats classés

2ème et 3ème au titre du Prix National de l’Excellence 2019 se conjuguent au féminin. Et pour cause, ce sont Mesdames KOFFI Mariette Sylvie, administrateur des services financiers, sous-directeur de la conjoncture à la Direction des Prévisions, des Politiques et des Statistiques Economiques (DPPSE) et KOUAKOU Bénédicte Ahou Blaçonly, attachée des finances, chef de service en charge du suivi de la mise en œuvre des réformes communautaires à la Direction des Affaires Economiques Régionales (DAFER) respectivement classées 2ème et 3ème du prix national de l’excellence, qui ont été célébrées le 27 février, au Plateau, à l’immeuble Sciam.C’était en présence du Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Adama COULIBALY

; du Directeur Général de l’Economie (DGE), Dr. SAIN Oguié et du Directeur Général du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), M. ASSAHORE Konan Jacques.

Les familles des lauréates ont également pris part à cette mémorable cérémonie au cours de laquelle Mesdames KOFFI Mariette Sylvie et KOUAKOU Bénédicte Ahou Blaçonly sont reparties chacune avec un trophée et un chèque.Ces distinctions s’inscrivent dans le cadre de la célébration de la Journée Nationale de l’Excellence qui se tient le 6 août de chaque année au Palais présidentiel, en présence du Chef de l’Etat. Conformément aux instructions du Premier ministre, S.E.M. Amadou Gon COULIBALY, il a été décidé de procéder aux cérémonies éclatées de remise des prix des lauréats classés 2ème et 3ème sur la période du 10 au 28 février 2020 par les ministères.L’an dernier, le 1er prix national de la DGE est revenu à M. DIABY Sékou sous-directeur de l’Evaluation des Politiques et Stratégies Sectorielles à la Direction des Etudes Stratégiques, de

Développement et des Projets (DESDP).Heureux, du haut de son pupitre, le ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Adama COULIBALY, a tenu particulièrement à saluer tous les efforts que les récipiendaires, mais également l’ensemble du personnel, fournissent au quotidien dans l’amélioration des performances du ministère. « Je sais pouvoir compter sur votre détermination et votre engagement sans faille, à prendre une part active dans la contribution du Ministère de l’Économie et des Finances à l’action gouvernementale. A cet effet, il vous appartient d’œuvrer sans cesse à l’amélioration de la productivité de vos services afin que nous atteignions, ensemble, les objectifs assignés au ministère », a conseillé le ministre.

SCD / DGE

Les deux (2) lauréates en compagnie de Dr. SAIN Oguié, Directeur Général de l’Economie

Les deux (2) lauréates en compagnie de M. Adama COULIBALY, Ministre de l’Economie et des Finances

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Espace Juridique (droits et devoirs) La réforme du régime des pensions civiles gérées par l’Ips-Cgrae

A vant la réforme, le régime des pensions civiles en Côte d’Ivoire était organisé par la loi n°62-405 du 7 novembre 1962

portant organisation du régime des pensions civiles en Côte d’Ivoire. Depuis 2012, il existe un nouveau cadre juridique, conçu pour permettre la réalisation d’un équilibre interne durable (entre cotisations et prestations) du système, sans l’intervention de l’Etat sous forme de subventions. Il est constitué par les textes suivants : - l’ordonnance n°2012-303 du 04 avril 2012 portant organisation des régimes des pensions de retraites des Agents de l’Etat, en abrégé Cgrae, telle que modifiée par l’ordonnance

n°2017-107 du 15 février 2017 ; - le décret n°2012-365 du 18 avril 2012 fixant les modalités d’application de l’ordonnance n°2012-303 du 04 avril 2012 portant organisation des régimes des pensions de retraites des Agents de l’Etat, en abrégé Cgrae, tel que modifié par le décret n°2017-108 du 15 février 2017 ; - le décret n°2012-652 du 11 juillet 2012 portant fixation de la limite d’âge statutaire de départ à la retraite des personnels civils de l’Etat régis par le Statut général de la Fonction publique.Les principaux paramètres de la réforme sont détaillés dans le tableau ci-dessous :

Il est à noter qu’en 2017, face aux griefs formulés par plusieurs syndicats de fonctionnaires contre le nouveau régime des retraites, certains paramètres de la réforme ont été abandonnés par suite de la modification de l’ordonnance de 2012 et de son décret d’application.Ainsi :• la jouissance immédiate de la pension de

réversion du conjoint survivant a été rétablie ;• le droit aux allocations familiales est maintenu

pour le fonctionnaire admis à faire valoir ses droits à la retraite, dans les mêmes conditions

que les agents en activité ;• la majoration pour famille nombreuse continue

d’être appliquée à la pension du retraité, selon les modalités en vigueur avant la réforme. Toutefois, le montant de la majoration est réduit progressivement jusqu’à son extinction, chaque fois qu’un enfant atteint l’âge de vingt-et-un ans. De plus, le cumul de la majoration et de l’allocation familiale pour un même enfant est interdit.

SAJRE / DGE

Annuité liquidable : nombre d’années de services effectifs et de bonifications admissibles en liquidation.Pension de réversion : allocation versée au conjoint survivant d’une personne qui avait acquis de son vivant des droits à une retraite.Traitement brut indiciaire : un fonctionnaire ne perçoit pas un salaire mais un traitement brut indiciaire dont le montant est fixé en fonction du grade et de l’échelon.

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Santé et bien être

D ans un contexte de propagation de la maladie à coronavirus

ou Covid-19 marqué par le confinement de près de la moitié de la population mondiale, l’Organisation des nations unies (Onu) conseille les populations. Objectif : leur permettre de vivre sainement ce confinement.Boire et s’alimenter sainementDes régimes alimentaires sains devraient également faire partie de la réponse de chacun à cette crise. C’est ce que recommandent les experts en nutrition du Programme alimentaire mondial (Pam), qui rappellent en premier lieu l’importance de boire régulièrement de l’eau, même en situation d’activité réduite, en évitant les boissons sucrées ou alcoolisées.Outre les aliments essentiels pour l’énergie que sont le riz, les pâtes, le pain et les racines, le Pam conseille de consommer quotidiennement, mais en petite quantité, des aliments contribuant à la croissance physique et à la régénérescence du corps : viande, poisson, œufs, lait et autres produits laitiers tels que le fromage et le yaourt. Les œufs sont une bonne source de protéines faibles en gras et de vitamines. Il est en revanche préférable de limiter la viande en conserve en raison de sa richesse en sel et en matières grasses. Le thon en boîte se révèle plus sain.Les sources de protéines d’origine végétale, comme les lentilles et les haricots, ont une longue durée de conservation et sont riches en vitamines et minéraux. Le Pam conseille de rincer soigneusement les aliments secs

avant la cuisson. Il encourage également la consommation de fruits et légumes de couleur (verts, jaunes-oranges, rouges, violets) généralement riches en vitamines et en antioxydants.Maintenir une activité physique régulièreIl est essentiel de rester physiquement actif, notamment pour les adultes. S’astreindre à un exercice corporel régulier permet d’améliorer son endurance cardio-respiratoire ainsi que son état musculaire et osseux, tout en réduisant les risques de maladies non transmissibles et de dépression. Dans une note destinée aux personnes âgées de 18 à 64 ans, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) recommande 150 minutes d’activité physique modérée ou au moins 75 minutes d’intensité soutenue par semaine, voire une combinaison des deux. Elle ajoute que des exercices de renforcement musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine. En cas de télétravail, une pause de trois

minutes toutes les demi-heures est à prévoir. Quant aux enfants, il leur faut une heure d’activité physique au quotidien.Informer les enfants et créer de nouvelles routinesPour le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), la fermeture des établissements scolaires et universitaires est « l’occasion de nouer de meilleures relations avec nos enfants et nos adolescents ». L’agence onusienne préconise un « temps de tête-à-tête libre et amusant » afin de permettre aux enfants et aux jeunes de « se sentir aimés et en sécurité ». Adopter un ton « positif et rassurant » est fortement recommandé. L’Unicef souligne à cet égard que « les enfants ont le droit d’être informés de ce qu’il se passe dans le monde ». Toutefois, est-il précisé, les adultes ont « la responsabilité de les protéger de la détresse ». Il leur est donc conseillé d’employer « des mots adaptés à l’âge » de l’enfant et d’être « attentifs à ses réactions et ».

Source: ONU

Lutte contre Covid-19 : les recommandations onusiennes pour vivre au mieux le confinement

Pour l’Unicef, en cette période de covid-19, les enfants ont le droit d’être informés sur cette pandémie

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Vie associative et détenteEnfin, une mutuelle pour les agents de la DGE

L ’inertie de l’ex Mutuelle des Agents de la Direction Générale de l’Economie (ex MADGE), créée en 2007 puis relancée en

2012, a donné lieu à la création tous azimuts de nouvelles mutuelles sectorielles et la consolidation de celles déjà existantes. Toutefois, soucieux de créer une cohésion et une synergie d’action au plan social entre les agents, le Directeur Général de l’Economie Dr. SAIN Oguié a encouragé la mise en place d’une nouvelle mutuelle dynamique. Son avènement a enregistré l’adhésion du Comité de Direction de la Direction Générale de l’Economie, des Directions et Services Rattachés ainsi que des mutuelles sectorielles qui ont aidé à l’élaboration des projets de textes (statuts et règlement intérieur). L’Assemblée générale constitutive tenue le vendredi 07 février 2020 au 20ème étage de l’immeuble Sciam (Abidjan-plateau), a vu la naissance de la Mutuelle des Agents de la DGE, en abrégé MUADGE. Au terme d’un processus électoral inclusif, Messieurs

AHISSA Isaac Williams et GUEDE Rodrigue Bérenger ont été élus respectivement Président et Commissaire aux comptes principal pour un mandat de trois (3) ans.Le personnel de la DGE attend des actions fortes du nouveau bureau qui sera installé ultérieurement, allant dans le sens de l’appel à la cohésion des agents et à la mise en œuvre d’actions sociales qui tranchent d’avec celles de la première mutuelle dissoute.Pour rappel, la MUADGE a pour mission de cultiver, développer l’entraide et l’assistance entre ses membres, de les assister moralement, matériellement et financièrement et aussi d’initier et de conduire pour leur compte tout projet visant à améliorer leur condition de vie et de travail.

SCD / DGE

M. GUEDE Rodrigue Bérenger, Commissaire aux comptes principal de la MUADGE (Mutuelle des Agents de la Direction Générale de l’Economie)

M. AHISSA Isaac Williams, Président de la MUADGE (Mutuelle des Agents de la Direction Générale de l’Economie)

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Direction Générale de l’Economie (DGE), sise au 6ème étage, immeuble SCIAM, Plateau.Tél. : (225) 20 20 09 09 - Fax : 20 22 54 36 - Email: [email protected]

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