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1 INTRODUCTION GENERALE Les pays membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine ont connu une stagnation voire une régression de l’activité économique suite à la crise du système bancaire des années 80.A l’instar des pays en développement, le Bénin a entrepris vers la fin des années 80, une reforme générale de son économie en procédant à sa libération .La dite réforme a touché différents secteurs d’activité en occurrence celui financier. Ainsi dans le cadre des différents programmes d’ajustement structurel, le secteur financier béninois a connu de profondes transformations au cours des années 1990. Si nous supposons que le système de production tel que l’agriculture, le commerce et l’industrie constitue le moteur de l’activité économique alors la quantité de monnaie en circulation en serait le carburant. Ainsi le développement harmonieux de l’activité économique nécessite d’importantes sources d’approvisionnement en carburant (monnaie).Ceci pour les agents non financiers qui ont l’obligation d’échanger les biens et services créés ou produits par le système de production contre la monnaie afin de satisfaire leurs besoins. La difficulté de ces agents à trouver les ressources financières nécessaires à la satisfaction de leurs besoins donne naissance aux circuits de financement direct et indirect. Il faut noter que le circuit de financement indirect regroupe les institutions bancaires et les établissements de crédit qui assurent l’intermédiation financière. Aussi la cohabitation du secteur informel et du secteur formel limite l’accès au crédit bancaire dans le contexte actuel de l’économie béninoise. Le secteur informel étant prépondérant, les opérations économiques qui s’y développent sont incapables de remplir les conditions exigées par le système bancaire pour pouvoir bénéficier de leur crédit, ce qui justifie d’ailleurs la naissance des établissements de crédit au Bénin et particulièrement celle de l’Agence PAPME-BENIN.

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INTRODUCTION GENERALE

Les pays membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine ont connu une

stagnation voire une régression de l’activité économique suite à la crise du système

bancaire des années 80.A l’instar des pays en développement, le Bénin a entrepris vers

la fin des années 80, une reforme générale de son économie en procédant à sa

libération .La dite réforme a touché différents secteurs d’activité en occurrence celui

financier. Ainsi dans le cadre des différents programmes d’ajustement structurel, le

secteur financier béninois a connu de profondes transformations au cours des années

1990.

Si nous supposons que le système de production tel que l’agriculture, le

commerce et l’industrie constitue le moteur de l’activité économique alors la quantité

de monnaie en circulation en serait le carburant. Ainsi le développement harmonieux

de l’activité économique nécessite d’importantes sources d’approvisionnement en

carburant (monnaie).Ceci pour les agents non financiers qui ont l’obligation

d’échanger les biens et services créés ou produits par le système de production contre

la monnaie afin de satisfaire leurs besoins. La difficulté de ces agents à trouver les

ressources financières nécessaires à la satisfaction de leurs besoins donne naissance

aux circuits de financement direct et indirect.

Il faut noter que le circuit de financement indirect regroupe les institutions

bancaires et les établissements de crédit qui assurent l’intermédiation financière. Aussi

la cohabitation du secteur informel et du secteur formel limite l’accès au crédit

bancaire dans le contexte actuel de l’économie béninoise. Le secteur informel étant

prépondérant, les opérations économiques qui s’y développent sont incapables de

remplir les conditions exigées par le système bancaire pour pouvoir bénéficier de leur

crédit, ce qui justifie d’ailleurs la naissance des établissements de crédit au Bénin et

particulièrement celle de l’Agence PAPME-BENIN.

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A cet effet, les IMF ont un rôle très important à jouer dans l’économie au

Bénin. Elles ont le rôle de participer à l’insertion progressive du secteur informel

marginalisé par le système bancaire classique, dans l’économie moderne ; à la

réduction de la pauvreté. Le développement dans les IMF contribuera certainement à

l’amélioration de la situation socio-économique de notre pays. Ceci à travers les

différents concours financiers qu’elles accordent sous forme de crédits aux promoteurs

et les emplois qu’elles créeront.

De nos jours, plusieurs obstacles tendent à renverser le rôle de ces IMF. Le

principal obstacle dans les IMF et précisément à l’agence PAPME est le taux des

impayés qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes. Cette situation peut

porter atteinte à la pérennité de l’institution. A cet effet, il urge de connaître les causes

liées d’une part à l’IMF et d’autre part aux promoteurs, de trouver des approches de

solutions et d’amorcer une nouvelle gestion des impayés pouvant permettre de faire

reculer le taux des impayés dans la dite structure. C’est dans le cadre d’apporter notre

modeste contribution que nous avons choisi de réfléchir sur le thème intitulé :

« Contribution à l’amélioration de la gestion des impayés dans les IMF : Cas

de l’Agence PAPME-BENIN »

Le développement de ce thème s’articulera autour de trois (03) chapitres :

Chapitre1 : Cadre théorique et méthodologique de l’étude

Chapitre2 : Présentation et analyse des données d’enquêtes

Chapitre3 : Considérations de politique (suggestions) pour une amélioration de la

gestion des impayés à l’agence PAPME-BENIN

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Chapitre 1: Cadre théorique et méthodologique de l’étude

Section 1: Présentation de l’agence PAPME-BENIN et problématique de

l’étude.

Paragraphe 1 : Présentation de l’agence PAPME-BENIN

Ce paragraphe soulève deux (2) questions fondamentales :

♦ Quelle est la présentation du système que nous voulons améliorer ?

♦ Comment se présentent les mécanismes de fonctionnement de ce

système ?

En guise de réponse à ces interrogations, nous allons présenter dans un premier temps

l’historique, l’évolution et la structure organisationnelle de l’agence PAPME-BENIN,

et dans un second temps sa mission et ses activités.

I- Historique, évolution et la structure organisationnelle

A- Historique et évolution

1-Historique

Le PAPME est une association d’utilité publique régie par la loi de 1901 et est

officiellement reconnue sous le numéro 98/401/MISAT/DC/SG/DAI/SAAP-ASSOC

du 31 décembre 1998.Le PAPME exerce ses activités de financement dans le cadre des

dispositions de la loi N° 97/027 du 08 Août 1997 à travers la signature de la

convention cadre par le ministre des finances et renouvelable tous les cinq (05) ans. Le

PAPME (Association) est issu de la transformation institutionnelle du Projet d’Appui

aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME) mis en place en octobre 1993 par le

Bénin dans le cadre des réformes économiques entreprises depuis 1989 en vue

d’amortir les effets sociaux de Programme d’Ajustement Structurel (PAS).

Il est donc l’une des institutions de promotion du secteur privé mis en place

avec l’appui du gouvernement et chargé d’aider à la création des richesses et

d’emplois par un appui technique et surtout financier aux PME privées et aux

organisations paysannes.

Grâce au positionnement géographique présenté en annexe, l’agence PAPME se

trouve dans tous les départements du Bénin et ainsi fait éviter à ses clients toutes

tracasseries liées aux frais de transaction qui rendraient plus chères et moins

compétitifs ses services et produits.

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2- Evolution

a- Phase « Projet »

Cette phase s’est étendue du 22 octobre 1993 (date de démarrage des ses

activités) au 31 décembre 1998. Elle a été consacrée à :

• Tester les mécanismes appropriés de financement, d’appui conseil et de

formation des entrepreneurs.

• Perfectionner le système d’organisation interne

• Amorcer le processus d’extension géographique dans le but d’assurer la

couverture du territoire national ;

• Engager un processus de réflexion visant à définir clairement le

positionnement des PME/PMI et leur viabilisation.

b- Phase « Association »

La phase associative a pris le relais des activités du projet à partir du 1er juillet

1999. Durant cette phase, on a noté : l’élargissement des prestations offertes par

l’agence PAPME, la poursuite de la politique d’extension géographique et la mise en

œuvre des actions visant à assurer la rentabilité de l’activité.

Voici donc les étapes importantes :

• Constitution officielle de l’association PAPME le 04 décembre 1998

• La création le 23 décembre 1998 de l’Association pour prendre le relais des

activités du projet

• La reconnaissance officielle de l’association pour prendre le relais des

activités du projet.

• La reconnaissance officielle de l’association par le Ministère de l’intérieur le

31 décembre 1998

• La reconnaissance par décret présidentiel du 14 mai 1999 du PAPME

comme Association à caractère économique et reconnue d’utilité publique.

• Le transfert de l’actif et du passif du projet à l’association le 06 septembre

1999 entre le ministre des finances et le président de l’association.

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• La signature le 06 septembre 1999 d’une convention d’autorisation

d’exercer entre le ministre des finances et l’agence PAPME dans le cadre

des dispositions de la loi N° 97-027 du 08 Août 1997 issue du projet

PARMEC.

(Voir en annexe le récapitulatif de l’évolution de l’agence PAPME)

B- Structure organisationnelle

1- Structure stratégique

Elle revêt une importance capitale dans la mesure où elle permet de mettre en

évidence les structures et les principales fonctions existantes ; de répartir entre les

différents services ou sections, les tâches et les responsabilités d’assurer les liaisons

nécessaires au fonctionnement correct et harmonieux de l’ensemble.

L’organisation du PAPME-Bénin figurant en annexe nous édifiera sur les fonctions, la

corrélation entre elles ainsi que les niveaux de l’autorité et de responsabilité.

La structure organisationnelle de l’Agence PAPME se présente comme suit :

a- Assemblée générale et le bureau exécutif

� Assemblée générale

Elle est l’organe suprême de l’Association et regroupe tous les membres (voir

article 13 des statuts).

� Bureau exécutif

Il est composé de cinq (5) membres à savoir : un président, un vice-président,

un secrétaire, et deux (02) membres (voir article 17 des statuts).

b- Direction générale

Le directeur général est désigné par l’Assemblée générale et assure la gestion

quotidienne des activités de l’institution. Il est chargé de garantir :

− Le développement et le rayonnement de l’agence sur toute l’étendue du

territoire national.

− La mobilisation des ressources nécessaires au développement de l’institution

financière.

− La représentation de l’institution en justice.

− La préparation de tous les documents, les comptes rendus et les rapports

annuels à soumettre au bureau exécutif.

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II-Mission et activités

A- Mission

La mission de PAPME est de promouvoir le développement des petites et

Moyennes entreprises au Bénin. Pour se faire :

• Elle aide les entrepreneurs à concevoir leur plan d’affaire

• Elle aide les entrepreneurs à la mise en œuvre de leurs stratégies de

développement

• Elle apporte l’assistance nécessaire pour une meilleure poursuite de leurs

activités

• Elle fournit aux entreprises des services d’informations et de formations.

B- Activités

L’agence PAPME s’est spécialisée dans les activités de crédit et d’épargne, de

prévoyance et de formation des micros, petits et moyens entrepreneurs à PAPME.

1- Activités de crédit et d’épargne

a- Activités de crédit

Le crédit peut être définit comme l'opération qui consiste à mettre à la

disposition d'un agent économique à besoin de liquidité de la monnaie pendant une

certaine période et moyennant le paiement ou non d'un' intérêt qui est le loyer de

l'argent prêté. Les activités de crédit comprennent essentiellement les prêts aux

entreprises, les prêts aux particuliers, les prêts au(x) personnel(s) et le crédit bail. Le

montant maximum de crédit octroyé par l’agence PAPME est de 80 000 000 FCFA.

La durée de remboursement varie suivant les types de prêts :

− 36 mois au maximum avec possibilité de différer de 1 à 6 mois d’une

manière générale et de 1 à 11 mois pour les projets agricoles.

− 48 mois pour les prêts aux particuliers

− 1 à 3 mois pour les lignes de crédits avec possibilité de différer de 1 à 2

mois.

− 18 mois maximum pour les crédits de renforcement avec possibilité de

différer de 1 à 3 mois.

Les taux d’intérêt varient de 10% à 12,5% l’an et le taux mensuel est de 2%

dégressif selon la nature du crédit octroyé.

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Il faut noter que l'Agence PAPME accorde trois (03) catégories de crédit à

savoir :

• les crédits d'exploitation ;

• les crédits d'investissement ;

• les prêts aux particuliers.

Ces trois (03) catégories de crédit se subdivisent en six (06) types de crédit :

� Prêts ordinaires

Ce sont des crédits accordés aux entrepreneurs pour satisfaire leurs besoins

d'investissement et d'exploitation. Ces prêts ne peuvent être accordés que pour

satisfaire isolément les besoins d'exploitation (fonds de roulement) d'une entreprise,

sans qu'il y ait un besoin d'investissement. Seul le Chargé à la Clientèle Crédit (CCC),

aidé de ses supérieurs hiérarchiques, peut apprécier ainsi le terme d'un tel prêt, afin de

ne pas étouffer l'entreprise.

� Prêts ponctuels

Ce sont des crédits accordés aux entrepreneurs pour satisfaire leurs besoins

d'exploitation. Ici aussi, seul le chargé à la clientèle crédit, aidé de ses supérieurs

hiérarchiques, peut apprécier le terme d'un tel prêt.

� Ligne de crédit

C'est un ensemble de facilités de caisse accordées aux clients pour la

satisfaction de leurs besoins ponctuels d'exploitation. Elle est exclusivement destinée

aux clients ayant déjà bénéficié de prêts qu'ils soient en cours de remboursement ou

non.

� Prêts de campagne

Ils sont accordés le plus souvent pour des activités saisonnières et surtout aux

organisations paysannes agricoles pour satisfaire leurs besoins d'exploitation. Notons

en plus que les prêts de campagne sont accordés le plus souvent pour des activités

saisonnières.

� Crédits de caution solidaire

Ce sont des crédits accordés à un ensemble de personnes exerçant toutes des

AGR et provenant de la même couche socio-économique. On en distingue deux (02)

types :

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• le crédit aux groupes : un groupe de caution solidaire est constitué de 3, 5,

7, 9 personnes. Elles se regroupent et s'entendent pour désigner leur

responsable. Dans le groupe, chacun est lié au succès de l'entreprise de

l'autre. Dans le cas où il y aurait cessation de paiement de l'un, les autres

membres prennent sur eux la responsabilité du paiement du crédit.

• le crédit aux groupements : un groupement de caution solidaire est constitué

de sept (07) personnes au minimum exerçant ensemble ou individuellement

des AGR.

� Prêts au personnel

Dans le but de permettre au personnel de l'Agence de bénéficier de prêts au

niveau interne, la direction générale met à sa disposition un certain nombre de facilités

à savoir :

• Prêt d'équipement ;

• Prêt immobilier ;

• Avance à court terme sur salaire ;

• Acompte sur salaire

b- Activités d’épargne

La politique de collecte de l’épargne est destinée à mobiliser des ressources

locales dans le cadre des activités de financement des PME au Bénin. Elle permet aux

clients potentiels de constituer progressivement l’épargne dans le but de faire face aux

conditions financières d’accès au crédit et de faciliter le remboursement des crédits

aux clients ayant bénéficiés de prêts par le prélèvement direct des échéances sur leur(s)

compte(s) individuel (s).L’institution effectue (03) types d’épargne :

� Dépôts à vue rémunéré

Il consiste à l’ouverture d’un compte à vue par toute personne physique ou

morale. Le taux applicable est de 4% l’an sur un solde minimum de 50 000F CFA qui

aurait séjourné sur le compte pendant une période minimale de 3 mois.

� Dépôts à terme

Ce type d’épargne consiste à bloquer pour un temps un montant au profit de

l’agence PAPME moyennant une rémunération. Le taux varie en fonction du montant

du dépôt.

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Nous avons :

− Les dépôts pour un montant inférieur à 500 000 F CFA à un taux d’intérêt

de 4% l’an.

− Les dépôts de 500 000 à 1 000 000 F CFA à un taux de 4,5% l’an

− Les dépôts de 1 000 001 à 5 000 000 F CFA à un taux de 5% l’an.

− Les dépôts de plus de 5 000 000 à un taux de 6% l’an.

� Epargne forcée

Elle est constituée de fonds de garantie et de l’épargne de l’entrepreneur à

hauteur de 20% du montant du crédit dont 10% de garantie et 10% constitué au cours

des échéances de remboursement. Ces dépôts peuvent être retirés par les clients dès la

fin du remboursement de leur crédit.

2- Activités de prévoyance et de formation

a- Activités de prévoyance

Elles sont subdivisées en trois (03) types de produits : le décès lié au crédit

(DLC), la retraite complémentaire et les produits IARD (Incendie, Accidents, Risques

et Divers).

� Décès lié au crédit (DLC)

Ce produit permet à l’agence de substituer à l’individu pour le remboursement

de la totalité du crédit ou le restant du capital en cas de décès de l’adhérent ou en cas

d’invalidité totale et permanente. Le taux varie selon l’âge du promoteur, entre 1,4% et

3,2% du montant du crédit.

� Retraite complémentaire

Elle permet la constitution de retraite pour des cotisations successives

capitalisées au taux de 3,5% à 6%.

� Produits Incendie, Accidents, Risques et

Divers

Ils permettent une prise en charge des frais de consultation et d’hospitalisation

en cas de maladie ou propose au client un règlement à l’amiable sur présentation d’un

simple devis estimatif des dommages.

b- Activités de formation

Ici, l’agence PAPME offre trois (03) types de services qui sont :

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� Appui conseil à la création et au

développement des PME

Cette activité comporte les points suivants :

• L’appui à l’étude de marché

• La recherche d’opportunité et d’équipements appropriés ainsi que des

sources d’approvisionnement en matières premières.

• L’appui à l’élaboration des dossiers de projets

• L’aide à la finalisation de projet

• Les entretiens avec les promoteurs sur la viabilité de leurs projets

• La contre expertise des dossiers soumis par différents partenaires

• Le suivi et l’assistance technique aux promoteurs dans la mise en place de

leurs projets

• La mise en place d’instruments de gestion et le suivi de la gestion des

entreprises

• Le suivi de la réalisation de l’objet du projet financé

• La formation des entrepreneurs en entreprenariat, en élaboration de projets

et de gestion des entreprises

� Formation des entreprises

Elle se fait sous deux (02) formes :

• La formation pour les candidats à la création d’entreprises : elle se fait sous

forme de module et est organisée deux fois par an. Les thèmes développés

sont :

− L’aptitude d’un bon entrepreneur

− L’étude de marché et de faisabilité

− Le plan marketing

− Le plan technique et le plan de production

− L’étude de rentabilité et le plan financier

− Le plan de démarrage et le plan de gestion des ressources matérielles,

humaines et financières

− Le plan de gestion des risques

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− Il faut noter que la formation des candidats dure un (01) à trois (03) mois

et débouche sur la présentation par le promoteur d’un dossier de projet

qui est soumis au PAPME pour appréciation et financement.

• La formation pour les entrepreneurs en activité : elle est dispensée aux

promoteurs :

− Soit sur la base d’une demande formulée par tous les promoteurs ou

groupe de promoteurs sur des thèmes bien précis (groupe des

agriculteurs ou groupe des commerçants par exemple) en fonction des

besoins exprimés ou des constats faits.

− Soit sur la base des séances de groupe dans le cadre de l’amélioration de

la gestion quotidienne des entreprises. Cette séance se fait une fois par

mois.

� Appui technique spécifique

L’agence PAPME apporte son appui dans des domaines spécifiques qui nécessitent

des appuis ponctuels et bien déterminés. Dans ce cadre, des contrats à durées

indéterminées sont signés avec les spécialistes (agroalimentaires, marketing,

maintenanciers,…) pour recevoir les appuis nécessaires aux entreprises des secteurs

concernés. Les activités pour lesquelles PAPME accorde son appui technique

spécifique peuvent être classées en deux catégories à savoir :

− Les services financiers qui comprennent les activités de crédit, d’épargne et

de prévoyance.

− Les services non financiers constitués des activités de formation vente

récupèrent les pièces telles que : le permis d’habitation administratif, l’acte

de donation, les analyses et en gardent les photocopies à joindre au dossier.

Paragraphe 2 : Problématique et intérêt de l’étude

I- Problématique, objectifs et hypothèses de l’étude

A-Problématique

La conférence nationale des forces vives de la nation intervenue au Bénin en

février 1990 a amorcé plusieurs réformes et surtout renforcé les réformes économiques

que le Bénin a entrepris depuis la crise du système bancaire des années 80.Nous

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pouvons citer, aujourd’hui, comme acquis important de cette réforme économique,

l’évolution favorable de l’environnement financier béninois.

Le secteur bancaire a été redressé et renforcé avec l’installation de nouvelles

banques et surtout l’émergence des institutions de micro finance .Le secteur privé

retrouve son autonomie financière avec le désengagement de l’Etat des secteurs

productifs. Il est à noter que l’accroissement des IMF renforce les ramifications des

circuits de financement formel et informel à la base. L’utilité des micros finances entre

le système bancaire et le système informel parait largement démontrée pour la

couverture des micros crédits.

Ces IMF jouent un rôle très important non seulement dans le développement

des PME/PMI car une étude a montré qu’environ 80% des entreprises installées au

Bénin sont des PME/PMI (Ministère de l’industrie et des petites et moyennes

entreprises, 1999) ; mais aussi dans la lutte contre la pauvreté.

Mais le recouvrement du crédit devient de plus en plus un sujet de polémique

dans les IMF et notamment dans l’agence PAPME. Cette situation entraine un nombre

important de défaillance dans la gestion et la pérennité de cette institution.

Au regard de ces constats, la question que l’on se pose est de savoir comment

l’agence PAPME peut-elle réduire le nombre important des impayés.

Répondre à cette interrogation nous amène aux questions spécifiques que voici:

− Quelles sont les causes du non recouvrement des crédits au PAPME ?

− Quel est l’effet de la mauvaise foi des promoteurs sur le remboursement des

crédits ?

Ce sont là, autant de questions auxquelles nous ambitionnons de répondre à travers

cette étude dont le thème est :

« Contribution à l’amélioration de la gestion des impayés dans les IMF : cas

de l’Agence PAPME- BENIN »

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B-Objectifs et hypothèses de l’étude

1- Objectifs de l’étude

Les objectifs de l’étude ont été fixés par rapport aux problèmes à résoudre et se

présentent comme suit :

a- Objectif général

L’objectif général est de contribuer à l’amélioration de la gestion des impayés de

l’agence PAPME-BENIN.

b- Objectifs spécifiques (opérationnels)

Les objectifs spécifiques sont :

− identifier les causes du non remboursement des crédits par les bénéficiaires.

− analyser l’effet de la mauvaise foi des promoteurs sur le remboursement des

crédits.

c- Hypothèses

• H1 : Le délai de remboursement constitue une cause du non remboursement

des crédits par les bénéficiaires

• H2 : Le détournement du crédit vers d’autres activités est un déterminant du

non remboursement des crédits par les promoteurs.

II- Intérêt de l’étude et seuil de décision.

A- Intérêt de l’étude

L’intérêt de cette étude est de connaitre les causes liées d’une part à l’IMF et d’autre

part aux promoteurs et de trouver des approches de solutions afin d’amorcer une

nouvelle gestion des impayés pouvant permettre de faire reculer le taux des impayés

dans la dite structure.

B- Seuil de décision

Toutes les données recueillies auprès des individus de notre échantillon qui auront

atteint au moins 50% des avis seront identifiées comme les vraies causes. De plus,

comme les résultats du guide d’entretien ont suivi les tendances générales des données

mobilisées par les questionnaires, la vérification des hypothèses s’accentuera beaucoup

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plus sur les pondérations des items et réponses consignés dans les tableaux de

dépouillement.

Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de l’étude

Paragraphe 1 : Revue de littérature

I- Quelques notions liées aux impayés

A- Généralités sur les IMF

1-Typologie des IMF

� Le concept Institution de Micro Finance (IMF)

Le micro crédit a connu, ces dernières décennies, un développement très rapide

grâce à l'émergence des Institutions de Micro finance sous plusieurs formes. L'Europe

comptait déjà au milieu du 19ème siècle les premières mutuelles d'épargne et de crédit à

l'initiative des hommes qui voulaient combattre l'usure et surtout la pauvreté tels que :

Friedrich Wilheln Raiffeisen en Allemagne, Johann Evangelist Traber en Suisse,

Alphonse Desjardins au Québec et Ludovic de Besse et Louis Durand en France. Ces

hommes sans être des banquiers sont reconnus comme des pionniers des Systèmes de

Financement Décentralisés (SFD) au service des pauvres ou des exclus des systèmes

bancaires dits classiques.

Mais il faut remarquer que l’analyse des pratiques des anciennes sociétés

d'Afrique et d'Asie montre que la micro finance faisait partie de leurs quotidiens à

travers les pratiques de tontines et autres. Ces formes de finances traditionnelles

regroupent diverses associations tontinières s’investissant dans de multiples domaines

d’épargnes et d’allocation de biens et de fonds, de même que les prêteurs usuriers ou

gardes monnaies. Ces pratiques traditionnelles avaient cours légal en Afrique jusqu'au

lendemain de l'échec des banques commerciales nationales et des banques de

développement vers les années 70.

En 1994, la banque mondiale, à travers sa banque de données sur les SFD, a

démontré que les plus anciens banquiers ambulants sont originaires de l’air

socioculturelle Yoruba et qu’il est probable que l’essaimage de cette activité se soit

opéré au Bénin, à travers la même ethnie, dans les années 50 à partir du Nigéria.

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Selon BIO TCHANE A.(1998) « Les IMF ont commencé leur installation au

Bénin vers les années 1980, en réplique à la mauvaise intermédiation financière

formelle ». Donc elles sont installées au Bénin suite aux défaillances du système

bancaire. Ainsi le Bénin a connu une éclosion des initiatives de création de mutuelles

d'épargne et de crédit sous diverses formes pour répondre au mieux aux multiples

besoins des populations défavorisées. La Micro finance est apparue comme un outil

efficace dont les gouvernements des pays en développement se servent pour lutter

contre la pauvreté qui caractérise leurs peuples. Elle devient ainsi incontournable et, de

ce fait, doit être mieux formalisée afin de continuer par jouer le grand rôle qui lui est

dévolu dans l'émergence de ces pays.

La micro finance est aujourd'hui un domaine qui mobilise de nombreuses

énergies, que ce soit dans le domaine de la coopération, dans celui associatif ou au sein

des grandes organisations internationales. Chacun y va de sa philosophie et de sa

vision. Certains pensent qu'il s'agit avant tout d'un outil susceptible de favoriser une

logique dite inclusive, où grâce aux institutions de micro finance, un plus grand

nombre d'individus peuvent avoir accès aux marchés financiers afin de développer

dans de meilleures conditions leurs projets productifs.

Dans la réalité, il existe une grande variété d'organisations impliquées dans le

secteur de la micro finance. Au Bénin, ce secteur est très diversifié en nombre d'année

d'expérience, en objectifs, en moyens, en taille, en ressources humaines et financières

mais aussi et surtout en fonction de la méthodologie d'intervention telle que :

l'approche minimaliste et l'approche intégrale, l'argent chaud et l'argent froid, crédits

de groupe et crédits individuels qui sont quelques uns des préoccupations du secteur de

la micro finance ces dernières années.

Le secteur de la Micro finance regroupe les institutions de crédit direct, les

COOPEC, les ONG à volet Micro finance, les projets à volet micro crédit, les banques

communautaires, les associations d'épargne et de crédit, les associations de services

financiers, les institutions de tontine, les banquiers ambulants, les gardes monnaies, les

banques à vocation Micro finance, les fondations de Micro finance, les holdings d'IMF

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et beaucoup d'autres initiatives informelles. La fin de la décennie 80 a vu l'émergence

du modèle mutualiste et/ou de type coopératif ayant pour moteur le réseau des caisses

DESJARDIN au Canada, les banques RAFFEISEN en Suisse et le WOCCU aux Etats-

Unis d'Amérique. Ce modèle est basé sur le principe de la collecte de l'épargne et de la

distribution de crédit. Il y a eu beaucoup de succès dans les pays du Nord, et c'est ce

qui a justifié sa vulgarisation à travers le monde. Les banques RAFFEISEN offrent

tous les produits d'une banque commerciale et il en est de même pour le réseau

DESJARDIN qui a opéré d'énormes transformations structurelles pour s'adapter au

marché et pour faire face à la concurrence. Ce qui veut dire finalement qu'une IMF, à

un instant donné de son développement, devra prendre la dimension d'une banque

même si elle ne l'est pas d'essence.

Toutefois, cette diversité n'empêche pas une certaine complémentarité au niveau

du secteur. Le marché de la micro finance reste bien segmenté selon les clientèles

touchées (femmes, agriculteurs, micro entreprises, etc.) ; ce qui détermine des

méthodologies et des formes d'intervention variées mais en même temps engendre une

concurrence de plus en plus accrue entre les différentes institutions.

� La micro finance

Le terme Micro finance n'est apparu qu'à la fin des années 1970 à la suite de

l'initiative du professeur MUHAMMAD Yunnus qui fonda la Grameen Bank du

Bengladesh et octroya de petits prêts aux populations à très faibles revenus à des taux

d’intérêts insignifiants.

La Micro finance peut être perçue comme l'offre de services financiers de

proximité. Cette définition n’est pas toujours acceptée de tous. Selon certains, la

« Micro finance » est un outil qui permet de préparer les populations à faibles revenus

à accéder au système bancaire et par ricochet de réduire la pauvreté.

Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque Mondiale: « la

Micro finance représente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la

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pauvreté ». Cette citation explique bien la manière dont les décideurs utilisent la

micro finance pour faire reculer la pauvreté.

La Micro finance est une finance de proximité par opposition aux longues

procédures administratives des banques commerciales. Abordant dans ce sens,

AGNIKPE A. (1998) a présenté la définition des praticiens « la Micro finance est un

outil performant au service du développement à la base. Elle constitue l'un des leviers

essentiels de lutte contre la pauvreté en augmentant les revenus, en créant des emplois

et en diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et usuriers ».

Pour d’autres, le concept de micro finance évoque d’une part, un secteur

économique déterminé à savoir le secteur informel et d’autre part un type donné de

public cible à savoir les micro-entrepreneurs. Il est souvent caractérisé par deux

activités fondamentales : la collecte de l’épargne et l’octroi de crédit de faible montant.

Pour ROBINSON (1996) « la micro finance est utilisée pour désigner les services de

financement offerts aux petites et micro entreprises de différents secteurs. »

Mr Jacob YARON, Senior Advisor, définit « la micro finance comme l’offre

de service financier (épargne et crédit) de faibles montants à destination des micro-

entreprises ne constituant pas de clientèle intéressante pour la banque commerciale »

La micro finance joue un rôle important, à travers les IMF, dans la lutte contre

la pauvreté et dans l'amélioration des conditions de vie des ménages surtout ruraux.

Dans les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), même

si les IMF identifiées ont des pratiques différentes, elles ont toutefois en commun,

certaines caractéristiques. Elles naissent avec l'appui des bailleurs de fonds et certaines

évoluent vers le sociétariat afin d'atteindre une autonomie financière. Pour renforcer

cette autonomie, le gouvernement béninois à travers la cellule de Micro finance du

Ministère des Finances et de l'Economie a insisté sur la nécessité pour les IMF de

disposer d'une liberté totale dans la définition de leur politique. Ces Institutions sont

toutes, régies par la loi PARMEC et ceci dans une perspective de compétitivité.

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� La typologie des institutions de micro finance

La typologie des institutions de micro finance est définie suivant leur mode

d'intervention et leur forme juridique. Cela permet de distinguer :

Les institutions d'épargne et de crédit : ce sont des institutions qui ont des

expériences basées sur le rôle central de l'épargne pour alimenter le crédit. Pour elles,

la constitution de l'épargne est primordiale et elle doit être préalable à l'octroi de crédit.

Les bénéficiaires des services de ces institutions sont pour la plupart les propriétaires

par le truchement du sociétariat qui implique la libération d'une ou des parts sociales et

le paiement d'un droit d'adhésion.

Les organisations ayant comme activité unique ou principale, la distribution de

crédit : ce sont des institutions qui ont privilégié le crédit comme activité centrale de

leurs opérations. La constitution de l'épargne ne constitue pas pour elles une priorité.

Elles disposent d'autres moyens de mobilisation de ressources financières constituées

en grande partie par des prêts auprès d'institutions bancaires classiques. Elles exercent

sous forme associative ou privée.

Les organisations pour lesquelles l'octroi de crédit est une activité accessoire.

Elles trouvent que coupler le crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour

atteindre leurs objectifs de développement. Ce sont pour la plupart les projets de

développement pour qui la rentabilité financière ne constitue pas une priorité.

Les moyens par lesquels ont été mises en place des activités de Micro finance

sont extrêmement variés et il n'existe pas de modèle unique qui serait parvenu à

s'imposer comme la référence incontournable. Et comme l'a si bien signifié Marc

LABIE : « En termes opérationnels, il ne nous semble pas vraiment possible de

privilégier tel ou tel modèle car, dans les faits, il y a des exemples de succès et

d'échecs dans chacun d'entre eux ».

Le professeur AMOUSSOUGA (2008), affirme que les IMF sont constituées :

des ONG, des caisses d’épargne et de crédit (les institutions d’épargne, de crédit se

basent essentiellement sur l’épargne préalablement collectée pour octroyer les crédits

aux clients), des projets à volets crédits (les projets à volets crédits ne sont ni des

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institutions de crédit direct, ni des institutions d’épargne), les institutions de crédit

direct (elles octroient des crédits directs sans aucune épargne préalable mais se basent

sur un fonds de crédits).

2- Contrainte de solvabilité et d’insolvabilité : la notion de crédit et

la notion de risque

a- La notion du crédit

Ce thème a été développé par plusieurs auteurs. Selon BOUDINOT et

FRABOT, (1978) « Le crédit peut être défini comme étant la mise à disposition

effective d'un bien ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans

un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du risque

encouru ». De cette citation, le crédit doit répondre à une double contrainte à savoir la

viabilité de l'Institution de crédit et la rentabilité du projet pour lequel il a été accordé.

D’après le lexique d’économie (2004), le crédit est un acte de confiance se

traduisant par un prêt en nature ou en espèces consenti en contrepartie d’une promesse

de remboursement dans un délai généralement convenu à l’avance. Selon la théorie de

l'intermédiation financière, le crédit est considéré comme étant un produit du processus

de cette intermédiation. Pour ADAMS et al, 1980, le crédit permet de rendre

disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou d'augmenter le pouvoir d'achat

des paysans pour leurs besoins agricoles et non agricoles.

D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se distinguent par leurs

perspectives de pérennité et la qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité,

les IMF doivent être techniquement et financièrement autonomes d'une part, puis

l'impact et la qualité des services rendus appréciables d'autre part. Dans ce contexte,

BIO TCHANE A (1998) affirme : « seuls les taux d'intérêt pratiqués dans chaque SFD

permettent d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la

capitalisation à travers les réserves et le report à nouveau »

Selon le rapport MDR / PNUD (1995), « les taux d'intérêt bonifiés rendent le

capital artificiellement peu cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n’est

pas soutenable à long terme par l'Etat une fois que le contrat avec les bailleurs de fonds

vient à terme ». Il est donc important de financer le crédit avec de l'argent chaud pour

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accroître le sens de responsabilité des emprunteurs et améliorer le taux de

remboursement des prêts. Il s'avère donc nécessaire pour les SFD de procéder à un

réglage subtil entre les fonctions : épargne et Crédit, qui constituent les activités

principales du système, tout en s'assurant du remboursement des crédits par une

analyse approfondie des garanties.

L'autonomie d'une institution d'épargne et de crédit passe par une mobilisation

importante de l'épargne qui sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une

institution financière, l'efficacité de son personnel et les orientations qui sont le reflet

des compétences et de l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne

collectée. Toutefois, une faiblesse de revenus entraîne une faiblesse de l'épargne. Le

taux de réinvestissement est alors faible et compromet ainsi le développement

économique. ADECHOUBOU (1990) a identifié les déterminants de l'épargne rurale à

savoir :

- Le niveau du taux d'intérêt,

- Le revenu des populations,

-Les facteurs psychologiques tels que la confiance, la sécurité, la liquidité et

l'environnement.

Tous ces éléments devraient contribuer à la mobilisation d'un volume important

d'épargne devant stimuler l'activité de crédit. Ce qui implique d'autres formes de

mobilisations des ressources financières par les autres types d'institutions de micro

finance qui ne font pas de la collecte de l'épargne leur priorité.

b- La notion du risque

Le terme « risque » est utilisé dans de nombreux contextes et à des fins

théoriques et méthodologiques très différentes. Cependant des divergences importantes

sur la signification exacte du terme sont apparues. Il en résulte qu’il est toujours aussi

difficile de donner une réponse précise à une question apparemment simple : qu’est-ce

que le risque ?

En économie financière, la notion de risque est très proche de celle

d’incertitude. Le risque, défini comme incertitude affectant l’activité d’un agent ou le

déroulement d’une opération économique, est la caractéristique des opérations de

crédit. Le risque peut être défini comme un danger probable auquel on est exposé. Il

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est inhérent à toute relation financière, quelque soit son degré de formalité ou

d’informalité.

Une situation risquée est « une situation dont l’issue n’est pas totalement

maîtrisée par son initiateur et qui peut en conséquence réserver des surprises fâcheuses

tout autant que plaisantes (RAIMBOURG, 2001). Le risque est défini, selon le lexique

d’économie (2004), comme un phénomène aléatoire correspondant à une situation où

le futur n’est prévisible qu’avec des probabilités. Deux concepts du risque sont

développés dans la littérature financière, à savoir le concept de variabilité des

rendements (MARKOWITZ, 1952) et le concept de risque de ruine (ROY, 1990). Le

concept de risque de ruine consiste à minimiser la probabilité que le rendement final

soit inferieur ou égal à un niveau pré-spécifié qualifié de « Catastrophique » tandis

que celui de variabilité des rendements survient quand le niveau du rendement baisse.

� Différentes sortes de risques

La classification des risques auxquels les IMF sont confrontés est liée à la

nature des opérations qu’elles mènent. Ces risques sont principalement ceux de

liquidité, de solvabilité, du crédit et d’autres risques inhérents à toutes activités

financières.

♠ Risque de liquidité

Le risque de liquidité est le risque lié à la raréfaction possible de la ressource

financière : renchérissement du refinancement bancaire, impossibilité de refinancer le

bilan amenant à terme son dépôt. Il n’implique pas nécessairement un risque de non-

paiement de la part d’une contre partie ou d’un participant puisqu’il demeure possible

qu’il ou elle s’acquitte de son engagement ultérieurement.

L’illiquité constitue généralement la phase terminale d’une crise dont la cause

peut être multiforme (absence de rentabilité, mauvaise gestion de certains risques, etc.)

Ce risque survient lorsqu’à un moment donné, la banque se trouve dans l’impossibilité

de faire face à des échéances.

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Selon COMBES-Thuélin (2003), le risque de liquidité se réalise lorsqu’une

institution financière est dans l’impossibilité, à une période donnée, de faire face à ses

échéances et de procéder au remboursement des dépôts qui sont l’objet de retraits.

Cette impossibilité ne provient pas d’une insuffisance d’actif mais de l’illiquité. A

partir du moment où l’on a identifié ce risque, il faut le mesurer, l’anticiper et le gérer.

♠ Le risque de solvabilité

COMBES-Thuélin (2003) pense qu’une banque est insolvable lorsque la valeur

de l’ensemble de ses actifs, quelle que soit leur échéance, est inférieure à la totalité de

ses dettes. Il s’agit donc du risque pour un créancier de perdre définitivement sa

créance dans la mesure où le débiteur se trouve dans l’impossibilité, même en

liquidant l’ensemble de ses avoirs, de rembourser ses engagements. La solvabilité

d’une institution financière est donc sa capacité à faire face aux demandes de retrait

des déposants. En effet, une IMF se trouve davantage en sécurité si une partie de son

actif circulant n’est pas financée par des ressources qui viendront à échéance dans

l’année. Il faut qu’une partie de l’actif soit financée non pas par des dettes mais par du

capital, car l’actif présente toujours un caractère aléatoire et donc risqué (en particulier

quand il est constitué essentiellement de créances comme les IMF), alors que les

dettes, elles sont inéluctables. C’est pourquoi, le niveau des fonds propres est garant de

la solidité financière, donc de la solvabilité des institutions financières. Le risque de

solvabilité résulte des choix d’investissement, de capitalisation et de financement. Un

niveau suffisant de fonds propres permet de réduire la probabilité d’insolvabilité des

institutions financières.

♠ Le risque de crédit

Le crédit est la principale activité d’une institution financière, l’argent est la

marchandise qu’elle commercialise. Le risque de crédit ou de défaut de

remboursement des prêts est le plus ancien et demeure aujourd’hui encore le principal

risque pour une IMF. Au cours des années 80, ce risque a fortement augmenté en

raison de la montée en puissance de divers facteurs. Parmi ces facteurs, on peut citer la

faillite de beaucoup d’entreprises, la montée des risques pays et la crise des Pays en

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Voie de Développement (PUD). Le risque de crédit se réalise lorsqu’une institution

financière détient une contrepartie à l’encontre de l’un de ses clients qui n’est pas

capable d’honorer ses engagements. Mais de façon spécifique, le risque de crédit se

définit comme le risque de voir un emprunteur ne pas honorer en temps convenu ses

engagements. Il implique pour l’institution prêteuse, un risque de détériorisation de

son portefeuille dans la mesure où le risque de crédit a un impact sur la collecte et la

disponibilité des dépôts. Le risque de crédit tient compte des aléas qui peuvent

survenir avant l’échéance à laquelle le bénéficiaire d’un prêt s’engage à payer. Pour les

IMF, le risque de crédit représente la source la plus importante de perte. Cela est dû au

fait que généralement les crédits représentent plus de la moitie de l’actif des IMF

(monographie des SFD, BCAO, 2003). Les risques courus par une IMF telle que

PAPME, qui consent le crédit sont de deux sortes :

-Le risque d’insolvabilité de l’emprunteur pouvant entraîner la perte ou partie du prêt ;

-Le risque d’immobilisation si la trésorerie de l’entreprise emprunteuse ne lui permet

pas d’honorer ses engagements.

Le risque de crédit affecte la trésorerie de l’institution, le degré de liquidité de sa

créance, sa rentabilité et son rendement. C’est pour cela que le prix du crédit (taux

d’intérêt) comporte en plus du loyer de l’argent et des frais administratifs, la

rémunération du risque couru du fait même de l’opération de crédit (la tarification du

risque). Le risque de crédit est fonction de divers éléments :

-La qualité, la solvabilité et l’ensemble de la situation financière de l’emprunteur.

-La durée et l’importance du crédit

Une autre cause de ces risques provient de l’institution elle-même notamment

par les retards dans le remboursement des fonds, l’insuffisance ou le manque de suivie,

des dossiers de prêts mal étudiés.

Pour BASSOLE (2004), dans un contrat de microcrédit, le prêteur est confronté

au problème d’asymétrie d’information en offrant un ensemble de contrats avec des

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termes différents qui lui permet de séparer les bons emprunteurs des mauvais qui, en

raison de leur situation de pauvreté ne peuvent gager des biens de grandes valeurs.

♠ Autres risques

Au-delà des risques spécifiques aux activités des IMF, d’autres de provenance

endogène ou exogène peuvent menacer ces institutions.

� Risques endogènes

− Risque technologique : Ce sont des risques physiques ou logiques liés au

système d’information et au support informatique. Les principaux risques

observés sont : l’inadaptation de l’architecture informatique, l’indisponibilité du

système, fonctionnalités non sécurisées et réseau mal sécurisé.

− Risques du patrimoine : ils sont les pertes liées à la détérioration anticipée des

immobilisations due à des éléments internes ou externes au système, et au vol.

Pour y remédier, le PAMECAS fait respecter les normes éditées par la

réglementation interne, souscrit des assurances pour les bâtiments et l'argent qui

se trouve dans les caisses, crée un système d'alarme anti-intrusion et un système

de surveillance à distance.

− Risque sur les systèmes internes : ici, l’intégrité du système de gestion

comptable et le dispositif de gestion du portefeuille de crédit est un risque non

négligeable. L'évaluation de ce risque suppose la vérification permanente de la

qualité de l'information fournie au système, un mécanisme de contrôle

garantissant un traitement correct de l'information entrant dans le système, et un

dispositif assurant la production périodique de rapports utiles, ou base de

données pertinentes pour les rapports d'activités de l' institution de micro-

finance.

− Risque sur les stratégies : du point de vue de la stratégie d’entreprise, on peut

considérer que le risque est une fonction du degré d’inefficacité d’une stratégie

si le ’mauvais’ scénario se réalise.

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� Risques exogènes

Ici, nous pouvons distinguer :

− Risque sur les taux d’intérêts : Ce sont les pertes pouvant être enregistrées sur

la variation des taux d’intérêt. Les risques se présentent lorsque les références

de taux sont différentes pour une créance ou une dette associée. Il pose un

problème de gestion des actifs et passifs selon leur degré de maturité et de

transformation des actifs, pouvant entraîner un risque de refinancement lorsque

l’institution détient des actifs de long terme alors que les passifs sont de court et

moyen termes, ou inversement à un risque de réinvestissement.

− Risque sur le taux de change : Il est lié aux pertes qui surviennent du fait d’un

changement de la parité de la monnaie. Les IMF sont plus souvent vulnérables

au risque de change si elles doivent rembourser de l’argent emprunté en devises

étrangères pendant que le refinancement du prêt a été fait en monnaie locale ;

les revenus d’intérêts générés localement étant généralement maigres pour

couvrir les charges financières y compris la perte de change.

− Risque environnemental : Certaines localités sont restreintes à des calamités

naturelles (inondations, cyclones ou sécheresse) qui affectent les ménages, les

entreprises, les flux de revenus et la prestation de services de micro-finance. En

plus, l’infrastructure bancaire dans la localité de l’institution de micro-finance

peut l’exposer à une vulnérabilité accrue.

� Indicateurs de performances

− Efficience : C’est est la qualité d’un rendement permettant de réaliser un

objectif avec un minimum de moyen engagés. Selon Henri Mahé de

BOISLANDELLE (1998), l’efficience exprime le rapport entre les objectifs

visés et les moyens engagés pour les atteindre. En d’autres termes, l’efficience

s’intéresse à la quantité des facteurs utilisés pour atteindre les objectifs (nombre

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d’heures machine, nombre d’heures de travail, ou des consommations

intermédiaires rentrant dans la production,…)

− Autosuffisance opérationnelle : Produits ajustés reliés aux opérations x

100/Charges ajustées reliées aux opérations. Cet indicateur nous indique si

l'institution génère suffisamment de produits de ses opérations (après

ajustements pour tenir compte des subventions) pour couvrir les charges que

celles-ci engendrent. Ainsi, un ratio inférieur à 100% nous indique que le réseau

nécessite des injections externes de fonds pour continuer à opérer.

− Capitalisation : C’est un système de placement financier dont les revenus

(intérêts, dividendes, plus values de cession,…) ne sont pas versés

périodiquement au bénéficiaire, mais transformés en capital pour produire à

leur tour des revenus jusqu’à l’échéance du remboursement final. C’est souvent

le cas pour un plan d’épargne dans lequel l’épargnant fait un versement initial

et des versements périodiques, puis récupère enfin du contrat une somme

globale (ou dans certains cas, une rente, versée elle aussi périodiquement)

− Couverture des frais généraux par les produits financiers nets

− Rentabilité : C’est la capacité d’un capital à dégager un revenu. Il s’agit donc de

mettre en relation les profits réalisés dans une entreprise et les capitaux engagés

pour les obtenir. On distingue :

♠ La rentabilité économique qui compare le revenu obtenu par l’entreprise

(profits réalisés avant paiement des intérêts sur les emprunts) aux capitaux

engagés dans la production, quelle que soit leur origine : fonds propres ou

/et capitaux empruntés (les fonds propres constituent des ressources internes

à l’entreprise : liquidités apportées par les actionnaires et profits non

distribués cumulés). Il s’agit ici de mesurer la performance de la mise en

œuvre des capitaux, indépendamment de leur mode de financement.

♠ La rentabilité financière qui s’intéresse au revenu conservé par le

propriétaire de l’entreprise ( profits réalisés après paiement des intérêts sur

les emprunts) rapporté au fonds propres engagés dans la production.

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B- Causes et conséquences des impayés dans les IMF

1- Clarification de concepts :

a- Secteur informel , qualité et gestion du portefeuille de crédit

� Secteur informel

« Le terme “ secteur informel“ a fait sa première apparition officielle dans le

rapport d’une mission sur l’emploi au Kenya entreprise par le BIT en 1972.Pendant

plus de 20 ans, la définition du secteur informel ou du secteur non structuré à fait

l’objet de longs et riches débats » (Djima Moustapha)

Depuis 1993, la 15èm Conférence Internationale des Statisticiens du Travail

(CIST), organisé par le BIT, a permis de stabiliser une vingtaine d’années de

tâtonnements. Selon cette définition, « le secteur informel peut être décrit, d’une façon

générale, comme un ensemble d’unités produisant des biens ou des services

marchands en vue principalement de créer des emplois et des revenus aux personnes

concernées et, ceci, indépendamment du lieu et du mode d’exercice ( principal,

secondaire, permanent, saisonnier, temporaire) et du capital mis en œuvre. »

Au Bénin, le secteur informel comprend l’ensemble des entreprises privées et

appartenant à une personne physique ou à une association de personnes présentant des

caractéristiques socio-économiques et juridico institutionnelles différentes des

entreprises modernes. Ce sont des activités à petite échelle, où le salariat est limité, le

capital investi faible, mais où il y a néanmoins circulation monétaire et production de

biens et services onéreux avec des techniques à haute intensité de main d’œuvre. Les

qualifications sont acquises le plus souvent en dehors du système scolaire et le marché

échappant à tout règlement.

« Le secteur informel est très développé en Afrique de l’ouest. Il emploie, selon

le bulletin d’information du groupe consultatif d’assistance aux plus pauvres (CGAP)

de septembre 1996, au total 90% de la main d’œuvre au Sénégal, 85% au Mali, 62%

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en Guinée. Ce secteur compte un grand nombre de femmes représentées par 66% des

effectifs au Burkina Faso, 80% au Cap-Vert et 40% au Niger. »

� Qualité et gestion du portefeuille de crédit

Le portefeuille peut être défini comme l’ensemble des effets de commerce et

des valeurs mobilières possédées par un individu ou une entreprise. La gestion du

portefeuille est souvent abordée en faisant allusion à la gestion des portefeuilles

d’actifs financiers. Ce concept a pour objet de déterminer le comportement des

investisseurs en matière de sélection des actifs financiers.

Markoavitz, en partant du paradoxe de Saint Peters Bourg en 1952, a montré

que le choix d’actif financier basé sur l’expérience d’utilité maximale ne reflète pas le

comportement des investisseurs. A cet effet, il propose aux investisseurs un choix basé

sur l’arbitrage rendement risque. C’est avec ce dernier que l’évolution des rendements

des actifs financiers et de leurs risques a commencé de façon décisive. Cela nous

confirme que la théorie de la gestion de portefeuille est essentiellement centrée sur

l’arbitrage rendement risque d’une part et d’autre part sur l’aversion des investisseurs

vis-à-vis du risque comme nous confirme la théorie financière moderne.

Mais le concept a évolué et est beaucoup plus utilisé dans un autre domaine :

celui de la banque ou des institutions financières en général. Dans le secteur bancaire,

la gestion de portefeuille est axée sur la gestion des dépôts et des crédits du système

bancaire. Selon Sealey et Lundley (1977), « la banque collecte des dépôts (et toutes

autres ressources par exemple interbancaires, mais hors fonds propres) pour les

transformer en prêts, ou en d’autres actifs productifs, ceci en utilisant du capital et du

travail ». La gestion du portefeuille est également utilisée par les IMF car leur activité

est aussi axée sur le crédit.

Par contre, ici, la particularité est que ces IMF à travers leurs activités

d’épargne et d’octroi de crédit, collaborent avec les populations à revenus faibles,

exclues du réseau bancaire classique et qui sont dans le secteur informel. Leur

portefeuille de crédits comporte dans ces conditions assez de risques. La gestion du

portefeuille d’une institution de ce type devient ainsi très particulière.

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Pour le Groupe Consultatif d’Assistance aux pauvres, CGAP (1998), cette

gestion passe par la mise en place d’un système à trois niveaux : le système comptable,

le système de suivi des crédits et le système de gestion des crédits. Von Stauffenberg

et Al (2003) trouvent qu’en plus de ce système de gestion, il faut que l’IMF fasse un

suivi strict et régulier des indicateurs de performance (qualité de portefeuille,

efficacité, rentabilité, productivité). Mais Rock et Al (1998) affirme que la qualité de

l’information collectée dépend de la qualité de l’équipe managériale qui le produit.

Pour SEHLIN (2004), cela implique la mise en place d’un bon système

d’organisation des tâches. Le portefeuille de crédits encore appelé encours de crédit est

le montant du capital restant dû sur les crédits consentis par l'institution. Il est la raison

d'être de toute institution de crédit car c'est le principal actif qui génère de revenus

(intérêts et commissions).

Selon le CGAP (Directives concertées pour la micro finance, 2003) « le rapport

sur le portefeuille doit montrer l'importance des crédits en retard pour l'exercice en

cours. Il convient d'expliquer de manière détaillée le calcul des remboursements en

retard et en particulier de définir précisément ce qui est porté au numérateur et au

dénominateur de tous les ratios utilisés pour mesurer la qualité du portefeuille de

crédits ». Le niveau des impayés d'un portefeuille de crédits est généralement le

meilleur indicateur des possibilités de recouvrement des crédits.

C'est donc un élément important pour déterminer le niveau adéquat des

provisions pour créances douteuses. Le principal instrument de mesure des impayés est

le taux de portefeuille à risque, par classe d'ancienneté. Les méthodes de gestion du

portefeuille de crédits couramment utilisées sont le suivi et la relance des clients. Mais

les IMF mettent également en place des procédures pour autoriser et suivre la

« renégociation » de crédits impayés et constituer les provisions nécessaires pour ces

crédits. Il s'agit du « rééchelonnement » qui consiste en la prolongation de la durée du

crédit ou l'assouplissement du calendrier des remboursements et du « refinancement »

qui consiste au remboursement d'un crédit à problème par l'octroi d'un nouveau crédit.

Ces procédures sont utilisées lorsqu'un client a, ou prévoit d'avoir des difficultés à

rembourser un emprunt en temps voulu. Dans les deux cas, le nouveau crédit assorti

d'un nouvel échéancier est habituellement saisi dans le système de suivi des crédits.

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Pour Richard ROSENBERG et Consorts (CGAP, 2003), « si les crédits

renégociés ne font pas l'objet d'un suivi distinct de celui des autres crédits, toute

indication relative aux difficultés de paiement du client disparaît, du moins

initialement. Car un rapport sur les impayés peut être très trompeur s'il ne décrit pas les

pratiques de l'IMF en matière de renégociation et ne précise pas le montant des prêts

renégociés ». La non adoption de bonnes pratiques est susceptible de compromettre la

rentabilité de l'institution. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa

viabilité et donc de sa pérennité. Selon la Banque Mondiale (Etudes de cas en micro

finance : Cas de la FECECAM-BENIN, 1997) « les IMF se distinguent par leurs

perspectives de pérennité et la qualité des services rendus ».

Selon (BCEAO/BIT, 1997), la pérennité des IMF est subordonnée à la

réalisation progressive des conditions préalables suivantes :

-Une gestion professionnalisée des structures sans préjudices de l'implication des

membres ou des bénéficiaires ;

-Une maîtrise des coûts ;

-Une diversification des produits et services adaptés à la demande ;

-Une mobilisation plus importante des ressources locales investies dans l'amélioration

des capacités de financement.

Pour y parvenir, les IMF doivent se protéger contre les risques liés à leurs

activités passant par l'autodiscipline et l'observation des règles strictes de gestion. Pour

bien gérer leur portefeuille de crédit, donc lutter contre les impayés, les institutions de

financement utilisent généralement plusieurs moyens dont les plus courants sont :

*La mise en place d'un système d'information et de gestion assez performant ;

* Un personnel qualifié ;

* Et le suivi strict des ratios prudentiels.

L'efficacité de la gestion du portefeuille de crédits par une institution de micro

finance dépend de la mise en œuvre appropriée des différentes contraintes stratégiques

et opérationnelles imposées par la méthodologie d'intervention.

b- Les impayés et méthodologie décentralisée

• Méthodologie décentralisée

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La maîtrise de la méthodologie d'intervention par une IMF est fondamentale

dans l'optique d'une performance aussi bien financière que sociale. Pour une

organisation spécialisée ayant une parfaite maîtrise des aspects méthodologiques de la

micro finance, il est possible d'exercer des activités en micro finance tout en étant

rentable. Pour Marc LABIE, « une application correcte de la méthodologie du crédit

décentralisée permet une défaillance sur les crédits de l'ordre de 3%, ce qui est souvent

inférieur aux chiffres enregistrés par les banques sur leurs clients habituels ».

La méthodologie décentralisée est celle qui favorise une grande proximité

géographique et culturelle entre le client bénéficiaire et le mécanisme de financement.

La décentralisation des unités et des procédures de décision est donc souvent présentée

comme fondamentale pour garantir cette proximité, non seulement d'un point de vue

géographique (il faut que les agences, les bureaux et cellules soient proches des gens),

mais aussi d'un point de vue sociologique (il faut que les clients bénéficiaires et les

employés des structures de micro finance puissent s'apprivoiser mutuellement au

travers de discours et de codes communs, constituer donc une même famille).

Les caractéristiques de cette méthodologie sont entre autres la simplicité et la

rapidité des procédures administratives à accomplir par le client qu'il soit emprunteur

ou épargnant. C'est pourquoi, il est généralement prôné de mettre en place des

procédures fortement décentralisées où l'agent de crédit est, dans une grande mesure,

responsable des crédits qu'il octroie.

Cette méthodologie favorise la réduction significative des coûts de transaction

auxquelles seront confrontés les clients. De nombreuses études ont montré que pour un

micro entrepreneur, le coût le plus important dans l'obtention d'un crédit n'est pas

souvent le taux d'intérêt appliqué, fût-il élevé, mais les coûts de transactions qu'il faut

assumer pour avoir accès à ce crédit. Ceux-ci peuvent être compris comme l'ensemble

des coûts qu'il faut supporter pour que l'opération puisse avoir lieu.

• Les impayés :

L’impayé peut être défini selon plusieurs approches à savoir :

- Crédit en impayés

Selon Calme dow un crédit en impayés est un crédit sur lequel des

remboursements sont en retard.

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- Impayés

Les impayés appelés aussi arriérés ou retard de remboursement, mesurent le

pourcentage d’un portefeuille de crédit qui est à risque. (USAID)

- Echéances impayés ou en retard

Des échéances impayées ou en retard sont des remboursements dont l’échéance

est dépassée ; des crédits en retard sont des crédits sur lesquels au moins un

remboursement est en retard.

Il y a impayé quand une échéance est en retard d’un jour.

2- Causes et conséquences

a- Causes

Les opérations de crédit présentent d’énormes risques. Nous pouvons citer entre

autre les risques de fluctuation des prix, les risques de trésorerie, les risques du

système (Thillairajah, 1994) et le risque de crédit. Ce dernier qui fait l’objet de notre

étude, est lié au fait que les remboursements des crédits sont rarement totalement

garantis et que les emprunteurs peuvent être défaillants. Cette défaillance qui conduit

souvent à l’irrécouvrabilité des créances, constitue dans la majorité des cas, la

principale cause de faillite des IMF. A cet effet, il est nécessaire d’élucider les causes

de ces défaillances et les causes des impayés. Beaucoup de chercheurs et d’auteurs ont

déjà abordé ce problème. Ainsi Okorie (1992), Oadmanabhan (1998), Schmidt et

Kropp (1998) et Khandkaretal (1995) trouvent que les causes de défaillance des

emprunteurs se situent à plusieurs niveaux :

- au niveau des emprunteurs eux-mêmes ;

- au niveau des institutions financières et des technologies de crédit ;

- et au niveau de l’environnement économique

Schmidt et Kropp (1998) font remarquer aussi que le premier et le principal

déterminant de remboursement des crédits est une bonne politique d’octroi de crédits,

ce qui implique la sélection d’emprunteurs digne de confiance, une conception du

volume et des conditions de crédits adaptés et l’assistance des emprunteurs en vue

d’assurer une utilisation efficiente des crédits.

Pour Davis (1999), c’est principalement l’asymétrie d’information qui expose la

structure financière au risque de défaut (impayé). Roland F. Bany (1998) affirme

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qu’on parle d’asymétrie d’information lorsqu’il existe des situations dans lesquelles un

côté de marché dispose d’une information complète mais ne la diffuse que

partiellement ou pas du tout.

Plusieurs auteurs dont Diamond (1984), Lewis (1992) ont déclaré que les

banques ont à faire face au niveau du marché du crédit à deux types d’asymétrie

d’information susceptible d’agir ensemble ou séparément : la sélection adverse qui

apparait lorsque les banques sont incapables de distinguer les bons emprunteurs des

mauvais, et l’aléa de moralité qui apparait lorsque les banques ne sont pas capables

d’évaluer le comportement futur des emprunteurs une fois le crédit octroyé. Ces

définitions peuvent être appliquées aux IMF.

S’agissant de la micro finance et à travers l’aléa de moralité, l’emprunteur peut

mieux se prononcer que le prêteur, sur sa moralité, sa capacité de remboursement et

surtout sur la rentabilité de son entreprise. Ainsi, dès la mise en place du crédit, le

prêteur court l’aléa de moralité qui est le risque de confiance découlant de l’asymétrie

d’information dans le cadre du contrat entre deux personnes et qui apparaît en micro

finance dès que l’emprunteur observe un refus ou une franchise de communiquer les

meilleures informations qu’il détient sur sa personne ainsi que sur ces activités

financières.

Du point de vue personnel, nous pouvons citer comme causes des impayés,

outre celles évoquées par ces auteurs :

- L’insuffisance de l’encadrement des clients qui a pour corollaire la non maîtrise des

techniques de vente et de gestion.

- Le détournement des crédits

Souvent constaté chez les promoteurs, le détournement des crédits dénote de la

non maîtrise de leur objet de financement. Il consiste à allouer le prêt contracté à un

besoin donné en lieu et place d’un autre qui jadis leur paraissait pertinent. Cette

instabilité dans la prise de décision est souvent sujet d’échec voire de faillite dans la

mesure où la nouvelle opportunité qui attire leur attention manque le plus souvent

d’analyse objective qui aurait pu mettre à nu les inconvénients que masquent les

profits qui motivent le changement d’objet de financement. D’où les impayés.

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-La fixation du plafond des crédits individuels sans tenir compte du seuil de rentabilité

de type d’activité. La fixation du plafond des crédits individuels au PAPME relève de

l’étude de rentabilité du projet par le chargé de crédit. Cependant cette étude peut

amener le chargé de prêt à accorder un crédit insuffisant au promoteur. Cette

inadéquation entre le crédit accordé et le financement sollicité ne favorise pas la

réalisation de marge bénéficiaire suffisante pour assurer le remboursement et continuer

l’activité.

- La mise en place de crédits avec des garanties difficilement réalisables.

L’agence PAPME collabore avec des promoteurs qui sont souvent dans le

secteur informel. La prise des garanties ne respecte souvent pas les procédures légales,

ce qui pose le problème de réalisation en cas de cessation de paiement par le

promoteur. Cette insuffisance pousse ces promoteurs à ne pas s’inquiéter pour le

remboursement de leur dette, ce qui entraîne une accumulation des impayés.

- L’absence de mesures coercitives rigoureusement appliquées

Le programme des IMF étant par essence social, aucune mesure coercitive

n’avait été prévue pour contraindre les mauvais payeurs à honorer leur engagement.

Les mesures prises par la suite en recourant à la Brigade Economique et Financière

(B.E.F) et en mettant en place un comité ad hoc de recouvrement sont des débuts de

solutions.

- Le crédit par personne interposée

C’est une pratique qui malheureusement prend de l’ampleur ces derniers temps.

Elle consiste à voiler le vrai bénéficiaire du crédit au détriment d’un emprunteur fictif.

Ce mauvais comportement découle entre autre du fait que l’emprunteur selon l’IMF ne

dispose pas de sa propre garantie et sollicite de ce fait l’aval de son complice ou bien

le complice aurait déjà pris de crédit dans la même structure ou une structure sœur

qu’il n’a pas encore soldé ou encore le complice ne dispose pas du tout d’une activité

qui nécessite l’octroi d’un crédit. Cette pratique qui ne stimule pas un sens de

responsabilité à ceux qui s’y adonnent est à la fois, une cause des impayés en ce sens

qu’aucun des complices ne se voit entièrement engager dans le crédit.

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b- Conséquences

Les impayés coûtent cher à une IMF. Leurs conséquences sont : le

ralentissement de la rotation du portefeuille, le retard des produits d’intérêt, les frais

de recouvrement augmentent (suivi, analyse, charge des actions juridiques), la

réduction des marges d’exploitation, la crédibilité de l’institution en pâtît, les

problèmes de recouvrements croissants, la menace de la viabilité de l’institution sur le

long terme.

II- Quelques cas d’études antérieures

Dans leur étude sur la contribution à l’amélioration de la gestion des mutuelles

d’épargne et de crédit pour un financement adéquat du développement

communautaire, KPODOHOUN et AGONDJA,(2000) ont montré que des réseaux

ASSEF-BENIN et FECECAM présentent des systèmes de gestion qui ont des failles et

que ce sont ces failles qui entravent la plupart du temps leur gestion quotidienne. Dans

cette même étude, il apparaît que la FECECAM-BENIN dispose d’un système de

gestion doté d’un manuel de procédures à tous les échelons. Mais ce système présente

des lacunes surtout au niveau du suivi évaluation. De la même manière, le système de

gestion de l’ASSEF-BENIN présente presque les mêmes faiblesses. De plus, ils ont

fait remarquer que même si dans les deux cas quelque chose est fait pour obtenir des

résultats encourageants, au niveau des différents systèmes de gestions, le suivi-

évaluation piétine et des questions de choix et d’adaptation d’un plan comptable

existant. Mais cette étude n’a pas fait ressortir les problèmes spécifiques de

remboursement des crédits.

Dans une étude sur la problématique de remboursement des crédits dans les SFD et

garantie de prêts aux petits opérateurs économiques au Bénin , HONLONKOU et al,

(2001) ont identifié les déterminants du taux de remboursement dans les IMF du

BENIN au moyen de modèles Tobit.

Toutefois les auteurs ont montré les limites en matière de performances de

remboursement des IMF nées après la libéralisation financière des années 90 et dont

l’objectif était de répondre à la demande spécifique des petites et moyennes

entreprises. Les résultats de cette étude permettent, entre autre de conclure, que les

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garanties immatérielles ont plus d’influence positive sur les taux de remboursement

que celles matérielles.

Ces auteurs recommandent donc que les IMF accordent plus d’importance aux

facteurs de motivation de l’emprunteur dans l’octroi des crédits.

Il faut noter que cette étude s’est intéressée également à l’analyse des causes des

irrégularités de remboursement de crédit. Elle a montré que parmi ces causes, plusieurs

facteurs liés aux gérants des caisses, aux emprunteurs et aux environnements naturels

et socio-économiques jouent simultanément. L’important serait de revoir la fixation du

taux de remboursement au niveau de chaque SFD.

De plus, la recommandation de la loi PARMEC qui appelle à ne déclarer les

encours en impayés que s’ils demeurent non remboursés trois mois après échéance

présente des insuffisances. Elle ne tient pas compte de l’extrême mobilité du

portefeuille des IMF dont la durée du cycle des crédits accordés est parfois de moins

d’un mois.

DENAKPO et DEGBO, dans l’étude sur la sélection des projets suivis et risque

d’insolvabilité au niveau des CLCAM en République du Bénin, ont montré que les

taux d’impayés sont plus élevés au niveau des prêts individuels qu’au niveau des prêts

cautionnés par les groupes de solidarité ou les prêts au niveau des groupements

coopératifs. Dans la même étude, ils ont montré que les emprunteurs ne bénéficient

qu’une partie du crédit demandé. Mais ils n’ont pas abordé dans leur étude l’approche

genre et l’influence du délai de remboursement sur le remboursement des crédits.

S’intéressant à l’importance du taux de recouvrement pour les SFD, GENTIL D. et

FOURNIER Y. (1993) affirment qu’ « il constitue un outil de connaissance et de

jugement qui permet de définir les orientations des systèmes de financement et doit

donc concerner l’ensemble des agents impliqués. Il apporte des informations sur les

activités d’épargne et de crédit, mais aussi la gestion des caisses locales et de

l’ensemble du réseau qui peut être évalué par l’analyse du compte d’exploitation et de

l’équilibre financier »

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Paragraphe 2 : Méthodologie de l’étude

Le but de notre étude étant la contribution à l’amélioration d’un problème

pratique, nous avons adopté des méthodes de recherche reposant sur la recherche

documentaire, l’entretien et l’enquête.

I- Approches théoriques

La méthodologie, selon GRAWITZ (1993, Page 301) «est constituée de

l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à

atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie »

Pour KAPLAN repris par MULLER (2000, Page 25) « le propre de la

méthodologie est d’aider à comprendre au sens le plus large, non pas les résultats de la

recherche scientifique, mais le processus de la recherche lui-même »

La méthodologie utilisée dans la présente étude est reposée sur la recherche

documentaire, l’entretien et l’enquête.

Pour réaliser cette étude, nous avons retenu l'Agence pour la Promotion et

l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME). Ce choix s'explique par

plusieurs raisons :

• Elle est représentative des IMF en zone urbaine, périurbaine et

rurale du fait de son extension géographique.

• Enfin, pour faire une analyse assez pointue, il fallait une

institution qui tient dans la durée (expériences plus ou moins prouvées) et

disposant d'un système d'information et de gestion (SIG) qui implique des

données fiables mais qui est menacée dans sa pérennité par le taux d’impayés

de plus en plus inquiétant.

II- Approches empiriques

A- Collecte des données

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1- Population d’étude et échantillonnage

« Peu importe ce que vous ferez, vous ne réussirez jamais à étudier tout le

monde partout et dans toutes leurs activités. Les choix que vous faites (les personnes à

qui vous parlerez, où, quand, à quel sujet et pourquoi) sont autant de limites aux

conclusions que vous pourrez tirer, à la confiance avec laquelle vous les formulerez et

au crédit que les autres leur accorderont » affirment Miles et Huberman. Cela prouve

la délicatesse dans le choix de la taille de l’échantillon. Nous avons choisi de travailler

sur la clientèle de l’agence PAPME qui est installée à Cotonou et à Porto-Novo pour

des raisons matérielles et financières qui ne nous permettent pas d’étendre notre étude

sur tout le Bénin. Ce choix se justifie par la forte concentration de la clientèle de

l’agence PAPME dans ces deux villes. Nous avons donc recueilli des informations

auprès d’un échantillon de convenance de cinquante (50) clients en difficulté de

paiement dans les deux villes.

2- Recherche documentaire et enquêtes

a- Recherche documentaire

Elle consiste à la lecture de certains documents et mémoires pour approfondir

les notions sur le thème de recherche. A cet effet, différents mémoires, publications,

ouvrages, revues et sites internet ayant rapport avec notre thème ont été entre autres

utilisés. Nous avons aussi effectué des recherches documentaires dans les centres de

documentation de la place et à l’agence PAPME dans le but de recueillir des

informations présentant un intérêt pour nos travaux de recherche. Il faut noter qu’un

accent particulier a été mis sur les documents de l’institution. La recherche

documentaire a été une étape déterminante dans la conduite de notre travail. Elle a

servi non seulement à porter un regard sur la revue de littérature, mais aussi à collecter

des données secondaires et à les traiter.

b- Enquêtes.

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� Pré-enquête

Elle nous a conduit à questionner les bénéficiaires de crédit de l’agence PAPME afin de connaitre les raisons pour lesquelles ils ne remboursent pas ou n’arrivent pas à rembourser les prêts à eux accorder. L’enquête est axée sur les divers points à savoir :

- les causes du non remboursement des crédits.

- l’effet de la mauvaise foi des promoteurs sur le remboursement des crédits.

� Questionnaire d’enquête

Pour réaliser notre enquête, nous avons élaboré un questionnaire qui a été

administré à un ensemble de cinquante (50) clients. Ce questionnaire comprend treize

(13) questions.

B- Sources internes, techniques de dépouillement et outils d’analyse des

données.

1- Sources internes

a- Informations comptables

Certaines informations comptables et très importantes pour notre étude ont été

collectées grâce à la base de données de l’agence PAPME- BENIN.

b- Entretiens

Cette méthode de collecte de données nous a conduit à des entrevues avec des

personnes ressources de l’institution. Au cours de ces entretiens, nous nous sommes

intéressés aux informations relatives au recouvrement des prêts accordés aux

promoteurs d’entreprises.

2- Techniques de dépouillement et outils d’analyse des données

a- Technique de dépouillement

Les informations collectées lors des enquêtes ont été, compte tenu de nos

moyens limités, dépouillées manuellement et traitées par tris à plat.

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b- Outils d’analyse des données

Pour faciliter la lecture de l’analyse des données, nous avons utilisé des

tableaux grâce au Logiciel Excel. Ces tableaux ont l’avantage de présenter les

données de façon synthétique et précise.

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Chapitre 2 : Présentation et analyse des résultats d’enquête

Après la présentation du cadre théorique et méthodologique de l’étude, il est

important de présenter et d’analyser les résultats obtenus, de vérifier les hypothèses et

de faire des suggestions.

Section 1 : Présentation et limites des données d’enquête

Le traitement des informations collectées et l’utilisation du tri à plat nous ont

permis de calculer des pourcentages et d’élaborer des tableaux statistiques. Cette

section sera réservée à la présentation et aux limites des données d’enquête.

Paragraphe 1 : Présentation des données d’enquête.

Le présent paragraphe regroupe d’une part la présentation des procédures

d’octroi des crédits et d’autre part celle des données proprement dites.

I- Présentation de la procédure d’octroi de crédits de PAPME

Le promoteur se présente avec sa pièce d’identité et manifeste son désir de prêt

par la présentation verbale ou écrite de son projet. Le chargé de crédit le reçoit et

vérifie si ce dernier remplit les conditions préalables d’accès aux crédits, lui explique

les conditions d’octroi de crédit et les garanties à fournir et lui faire remplir la fiche de

demande de crédit. Le chargé de crédit se charge d’une part de faire les enquêtes

complémentaires pour vérifier les informations apportées par le promoteur, la gestion

et les remboursements des prêts antérieurs et d’autre part de consulter les mouvements

intervenus sur le compte, afin d’apprêter le dossier et de disposer des arguments

nécessaires pour soutenir le client auprès du comité de crédit.

Le dossier de prêt est présenté au comité de crédit. Le comité de crédit, suivant

la notoriété, la capacité de remboursement, l’importance et les éléments d’appréciation

du chargé de crédit, décide du sort à réserver à la demande du client : accord partiel ou

total ou rejet. Dans l’un ou l’autre des cas, le promoteur est prévenu.

En cas d’accord, le chargé de crédit invite le promoteur à finaliser son dossier

de prêt. En arrivant, ce dernier apporte les garanties convenues lors de la demande et

introduit son avaliseur. Le contrat de prêt est établi et l’avaliseur remplit l’attestation

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d’aval. Il signe le contrat de prêt et l’avaliseur en plus du contrat de prêt l’attestation

d’aval.

Une fois le dossier finalisé, le chargé de crédit établit le plan de remboursement.

Le plan de remboursement est fonction du montant de crédit, du taux d’intérêt et du

nombre de remboursement. La formule utilisée est :

M=a 1-(1+i)-n

i

n= nombre de remboursement

M=le montant accordé

a= mensualité à rembourser par le promoteur

i= taux mensuel d’intérêt

Cette fiche est jointe au dossier puis envoyé au responsable d’agence pour

signature. Le dossier une fois signé est envoyé au chargé de crédit qui tient compte des

différentes appréciations avant de le déposer à la caisse pour que le crédit soit mis à la

disposition du promoteur (en annexe le tableau des conditions d’octroi de crédit).

II- Présentation des données proprement dites.

A- Type de clientèle de l’Agence PAPME-BENIN et les données sur le

montant de crédit et le temps d’encaissement par les promoteurs.

1- Type de clientèle de l’Agence PAPME-BENIN

L’Agence PAPME offre ses services à tout (e) promoteur (trice) béninois (e) ou

groupe de promoteurs faisant preuve de sérieux et œuvrant déjà ou désirant œuvrer

dans l’entreprise privée. Ainsi PAPME octroi donc des crédits aux deux sexes.

Dans le cadre de nos enquêtes, nous avons interrogé 19 clients de sexe masculin

et 31 clients de sexe féminin.

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Tableau n° 1 : Répartition par sexe et par secteur d’activités des enquêtés

Homme Femme Total

Agri C/ce Art Agri C/ce Art Agri C/ce Art

Fréquence absolue

6 10 3 0 24 7 6 34 10

Fréquence relative

31 53 16 0 77 23 12 68 20

Source : Résultats de nos enquêtes

Légende

Agri : Agricole

C/ce : Commerce

Art : Artisan

A travers les résultats de ce tableau, nous remarquons que la clientèle de

PAPME est constituée en majorité par des femmes en occurrence celles commerçantes

(77%). La prédominance des femmes commerçantes pourrait s’expliquer par le fait

qu’elles sont pour la plus part des ménagères, désireuses de créer des activités

génératrices de revenus et surtout par le fait que les femmes constituent le grand

nombre de la population béninoise. C’est d’ailleurs la tranche de clientèle ciblée par

les IMF dans le cadre de leur activité.

D’une manière générale, l’agence PAPME octroie de façon fréquente des

crédits aux commerçants et aux artisans.

Ces activités permettraient –elles de respecter le délai de remboursement des

crédits ?

2- Données sur le montant de crédits et le temps d’encaissement par

les promoteurs

a- Données sur le montant de crédits

De nos enquêtes, plusieurs clients de PAPME ont fait allusion au montant des

crédits que PAPME leur octroie et qui ne correspondait pas toujours à celui demandé

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pour la réalisation de leur projet. Ils ont aussi parlé de la lenteur de la mise à

disposition de ces fonds. Pour eux, ces deux paramètres pourraient constituer un frein

pour le délai de remboursement des prochaines annuités.

Tableau n° 2 : Montant du crédit accordé (suffisant ou non)

Oui Non

Homme Femme Total Homme Femme Total

Fréquence absolue

2 4 6 17 27 44

Fréquence

relative

(%)

11 13 12 89 87 88

Source : données de l’enquête

« Le montant octroyé n’est pas toujours égal au montant demandé » ont affirmé

88% des clients enquêtés. Selon les clients qui ont fait l’objet de notre étude, cette

réduction du prêt demandé serait due aux garanties fournies qui ne valent pas le

montant du crédit demandé.

b- Temps d’encaissement par les promoteurs

Tableau n°3 : Délai de mise à disposition du crédit (bon ou mauvais)

Oui Non

Homme Femme Total Homme Femme Total

Fréquence absolue

1 3 4 18 28 46

Fréquence relative

(%)

5 10 8 95 90 92

Source : données de l’enquête

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92% de clients interrogés au cours de nos enquêtes sont formels sur la lenteur

de la mise à disposition des crédits. Pour ceux qui renouvèlent leur crédit, cela pourrait

être dû aux irrégularités dans le remboursement des prêts précédents alors que pour

d’autres, cela pourrait s’expliquer par la lenteur des démarches administratives. Les

crédits mis à disposition tardivement pourraient t-ils agir sur le délai du

remboursement ?

B- Remboursement de crédits et détournement des crédits

1- Remboursement de crédits

Une fois le crédit accordé et mis à la disposition du promoteur, il se pose le

problème de son remboursement. A une échéance donnée, le promoteur doit verser un

montant précis du crédit accordé.

a- Capacité de remboursement de crédits et montant de chaque

remboursement

� Capacité de remboursement de crédit

Tableau n°4 : Remboursement du crédit

0fois 1fois Plus de 1fois Total

Homme Femme Homme Femme Homme Femme

Fréquence absolue

9 9 6 15 4 7 50

Fréquence relative (%)

47 29 32 48 21 23 100

total (%) 36 64 100

Source : Réalisation personnelle à partir de nos enquêtes

Légende :

0fois : Rembourse

1fois : Ne rembourse pas

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Plus de 1fois : Ne rembourse pas

L’analyse de ce tableau nous montre que plus de la moitié des clients de

PAPME enquêtés ne rembourse pas le crédit à eux accordé à bonne échéance. Certains

affirment être incapables de rembourser ces prêts. En considérant la répartition par

sexe de ce tableau, nous constatons que le taux de remboursement des hommes est de

47% contre 29% chez les femmes. Ainsi, les hommes remboursent mieux les prêts à

eux accordés que les femmes. Pour certaines de ces femmes qui ne remboursent pas

leurs crédits, ce sont les dépenses effectuées pendant la durée de remboursement qui

ne leur permettent pas en partie d’être à jour. Plusieurs raisons seraient aussi à

l’origine de ces impayés.

� Montant de chaque remboursement

Tableau n°5 : Montant de chaque remboursement

Trop élevé Elevé Moyen Total

Fréquence absolue

18 23 9 50

Fréquence relative (%)

36 46 18 100

Source : Réalisation personnelle à partir de nos enquêtes

Nos enquêtes ont révélées que le montant de chaque remboursement est élevé

de manière générale. Parmi les clients de l’agence PAPME qui ont fait l’objet de nos

enquêtes, 46% affirment que le montant de chaque remboursement est élevé. Pour ces

derniers, le montant du crédit accordé et la lenteur dans la mise à disposition du crédit

ne permettent pas de commencer à temps le projet d’investissement et par conséquent

cela ne permet pas de rembourser à échéance le montant exigé.

b- Délai de remboursement

Pour la majorité des clients enquêtés, le délai de remboursement est l’un des

paramètres qui ne leur facilite pas le remboursement des prêts à eux accordé.

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Tableau n°6: Délai de remboursement

Long Court Total

Non rapproché Rapproché Trop rapproché

Fréquence absolue

8 15 27 50

Fréquence relative(%)

16 30 54 100

Total 16 84 100

Source : Réalisation personnelle à partir de nos enquêtes

Graphique n°1 : Délai de remboursement

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Nombre Fréquence(%) Fréquence totale

(%)

Long Non rapproché

Court Rapproché

Court Trop rapproché

L’analyse du tableau montre clairement l’unanimité des clients enquêtés au

sujet du délai de remboursement qui est court. Ces derniers affirment que ce délai ne

leur permet pas de rentabiliser le crédit et de pouvoir procéder aux remboursements du

prêt.

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2- Détournement de crédits

Au cours de nos enquêtes, plusieurs clients de PAPME qui ont fait l’objet de

notre étude nous ont renseignés sur l’activité qu’ils mènent depuis que PAPME leur

octroie des prêts.

Tableau n°7 : Détournement des crédits vers d’autres activités

Oui Non Total

Fréquence absolue

22 28 50

Fréquence relative (%)

44 56 100

Source : Réalisation personnelle à partir de nos enquêtes

Graphique n°2 : Détournement des crédits vers d’autres activités

0

10

20

30

40

50

60

Nombre Fréquence(%)

Oui

Non

Au vue de ce tableau et du graphique, 56% des enquêtés ont affirmé n’avoir pas

utilisé le crédit qui leur a été accordé pour le projet d’investissement indiqué. Pour

certains les problèmes familiaux en sont l’une des causes tandis que, pour d’autres, ces

fonts sont utilisés pour des activités de circonstances.

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Paragraphe 2 : Difficultés et limites

Nous avons eu quelques difficultés lors de la réalisation de ce travail :

- La non disponibilité des responsables à nous recevoir :

La difficulté est donc relative à la non disponibilité en temps opportuns, des

agents du fait de leur occupation professionnelle occasionnant d’énormes allers-

retours.

- La méfiance des responsables à livrer les informations :

Dans une situation de concurrence où les entreprises cherchent la moindre faille

des autres entreprises de la même branche pour leur arracher les clients et se

positionner sur le marché, l’information devient une denrée rare pour toute personne

extérieure au système. Aujourd’hui, dans l’agence PAPME- BENIN, n’importe qui ne

peut donner l’information aux stagiaires ; et les personnes habilitées à le faire sont très

souvent difficiles d’accès.

- Notre enquête n’a pas pris en compte tout le territoire national à cause de

nos moyens limités d’où le choix de l’échantillon de convenance.

- Les clients ont été parfois réticents en ce qui concerne leurs réponses à

nos questions de peur qu’ils ne soient pénalisés lors de la demande de

crédit :

Les informations recueillies lors de nos enquêtes sont limitées quant à leur

qualité, leur fiabilité et leur insuffisance par rapport à celles recherchées.

Il faut noter que les réalités économiques diffèrent d’un bénéficiaire de crédit à un

autre.

Toutefois, ces facteurs n’ont pas influencé les résultats de notre étude.

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Section 2 : Analyse des résultats d’enquête et Vérification des hypothèses

Paragraphe 1 : Analyse des résultats d’enquête

Dans ce paragraphe, nous ferons l’analyse des données relatives aux objectifs

de recherche.

I- Analyse des données relatives aux causes du non remboursement de

crédits

Cette analyse se fera par rapport au délai de remboursement et par rapport aux

paramètres qui l’entourent.

A- Analyse des données relatives au montant de crédits accordés et

celles relatives au montant de chaque remboursement de crédits.

1- Analyse des données relatives au montant de crédits accordés.

L’analyse du tableau n°2 nous montre que 88% des enquêtés ont affirmé que

l’agence PAPME ne leur accorde pas toujours le montant de crédit demandé. Mais cela

pourrait s’expliquer par le fait que l’activité pour laquelle le crédit est demandé ne

permettrait pas de rembourser à échéance. Il faut donc noter que ceci pourrait réduire

un tant soit peu le risque d’impayé.

2- Analyse des données relatives au montant de chaque

remboursement de crédits

Pour la plus part des clients enquêtés, le montant de chaque remboursement est

important soit environs 1/10 du montant accordé dans un délai court. Il serait mieux

pour l’agence PAPME de tenir compte des avis de ces clients dans la prochaine

fixation des tranches de montants à rembourser périodiquement.

B- Analyse des données relatives au délai de remboursement de

crédits

Nos enquêtes ont révélées que la lenteur administrative dans la mise à

disposition des crédits fait que le délai de remboursement soit court pour les

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promoteurs. Aussi le montant élevé de chaque remboursement ne permet pas aux

promoteurs d’effectuer les remboursements à échéance convenue. Le délai de

remboursement en soit est court selon l’avis des promoteurs qui ont fait l’objet de

l’étude. Bien que le délai de remboursement soit court selon l’avis des enquêtés, il

serait mieux de réduire la lenteur administrative dans la mise à disposition des crédits

afin que les promoteurs puissent encaisser tôt le crédit et de pouvoir commencer leur

activité puis par la suite planifier le remboursement des crédits.

II- Analyse des données relatives à l’effet de la mauvaise foi des

promoteurs

Cette analyse s’articule principalement autour du détournement des crédits vers

d’autres activités.

En effet, l’analyse du tableau n°7 nous montre que 56% de ceux qui ont fait l’objet de

nos enquêtes n’ont pas utilisé le crédit pour l’activité pour laquelle le crédit est

octroyé. Cela pourrait engendrer de façon fréquente des cas d’impayés. Aussi il faut

noter que le système de suivi de l’institution est mis en cause dans la survenance de

ces détournements. Le suivi n’est pas tout à fait rigoureux.

Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses

L’analyse des informations recueillies nous a permis de procéder à la

vérification des hypothèses. Nous proposerons également dans cette section quelques

approches de solutions suivies de leurs conditions de mise en œuvre.

I- Vérification de l’hypothèse1 (H1)

Notre première hypothèse postulait que le délai de remboursement constitue une

cause du non remboursement des crédits par les bénéficiaires. De l’analyse de nos

résultats 84% des bénéficiaires de crédits qui ont été enquêtés ont trouvé que le délai

de remboursement est court, ce qui ne leur permet pas d’honorer leur engagement.

Donc le délai de remboursement est une cause du non remboursement des crédits par

les bénéficiaires. L’hypothèse 1 est donc vérifiée.

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II- Vérification de l’hypothèse2 (H2)

Notre seconde hypothèse stipulait que le détournement des crédits vers d’autres

activités est un déterminant du non remboursement des crédits par les bénéficiaires. Il

ressort de nos analyses que 56% des bénéficiaires de crédits auprès de l’agence

PAPME n’affectent pas ces concours financiers aux activités pour lesquelles les

crédits sont accordés. Donc ces crédits sont détournés vers d’autres activités ou à

d’autres fins. Le détournement des crédits vers d’autres activités est vraiment un

déterminant du non remboursement des crédits. L’hypothèse 2 est donc vérifiée.

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Chapitre 3 : Considérations de politique (suggestions) pour une amélioration de

la gestion des impayés à l’Agence PAPME-BENIN

Les hypothèses formulées étant vérifiées, nous ferons dans ce chapitre des

suggestions par rapport aux problèmes ayant fait l’objet de notre étude à l’endroit de

l’agence PAPME et de la politique nationale (Etat).

Section 1 : Approches de solutions aux problèmes étudiés

Trouver une solution à un problème, c’est proposer les conditions d’éradication

des causes se trouvant à la base de ce problème. Ainsi des solutions provisoires seront

proposées pour juguler les différentes causes se trouvant à la base des différents

problèmes spécifiques.

Paragraphe 1 : Approches de solutions au problème spécifique N°1

Dans le cadre de la réduction du taux d’impayés dans les IMF et en particulier

dans l’Agence PAPME-BENIN qui a fait l’objet de notre étude, le délai de

remboursement doit être revu afin de permettre aux promoteurs, bénéficiaires de

crédits, de pouvoir s’acquitter de leurs engagements à bonne échéance. Pour redéfinir

ce délai de remboursement, il serait bénéfique à l’institution de repenser d’une part, le

délai de mise à disposition du crédit qui est dû particulièrement à la procédure

d’octroi de crédit, ceci en limitant surtout les formalités de l’administration publique

afin de satisfaire les clients à temps et d’éviter que ceux-ci ne se tournent vers d’autres

IMF qui offrent des services dans de meilleures délais ; et d’autre part, le montant de

chaque remboursement.

Aussi, la cause qui soutient le retard dans le déblocage des fonds est due à

l’absence d’une planification rigoureuse dans le processus de déblocage.

Pour y remédier, l’agence PAPME- BENIN pourrait renforcer la planification des

déblocages en insistant sur les délais de rigueur de dépôt des demandes des fonds.

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Paragraphe 2 : Approches de solutions au problème spécifique N°2

Nous rappelons que le détournement par certains promoteurs des crédits à

d’autres fins est à l’origine du taux élevé des impayés à l’agence PAPME.

Ainsi, pour pallier à ce problème, l’Agence PAPME doit mettre en place une

stratégie pour limiter au maximum le détournement par certains promoteurs des

crédits à d’autres fins.

A cet effet, il s’agira pour l’institution de procéder à une enquête de moralité

plus approfondie et beaucoup plus complète sur les clients.

Aussi, doit-elle procéder à un suivi régulier des clients par les CCC après le

déblocage jusqu’au remboursement par des descentes inopinées de ces derniers afin

de s’assurer que le crédit octroyé est effectivement utilisé pour l’activité pour laquelle

il a été sollicité.

Enfin, elle doit initier des séances de renforcement des capacités en matière

de gestion des AGR.

Section 2 : Conditions de mises en œuvre des solutions proposées.

Paragraphe 1 : Recommandations à l’endroit des autorités de PAPME-BENIN

Afin de permettre la mis en œuvre des solutions ci-dessus proposées, quelques

recommandations ont été faites à l’endroit de l’institution:

- Reconnaitre que la plupart des impayés sont causés non pas par des

mauvais emprunteurs mais par l’agence PAPME, elle même, qui n’a

pas mis en œuvre une méthodologie efficace.

- Véhiculer une image et une philosophie selon laquelle des retards de

paiement sont inacceptables. Encourager ainsi le respect d’une

discipline stricte de remboursement auprès des emprunteurs est

fondamental pour la réussite de l’institution.

- S’assurer que le montant et les conditions des crédits ne rendent pas

le remboursement difficile. Ne pas fonder les crédits sur les

projections mais sur la capacité à rembourser.

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- Mettre en place un système d’incitation utilisant à la fois des

incitations financières ou non financières pour encourager les

remboursements à échéance. Ces incitations peuvent comprendre

l’accès à des crédits de montant plus élevé, au renouvellement de

crédit, aux remises sur intérêt et à l’accès à la formation.

- Concevoir un système d’incitation pour les personnes de terrain/les

agents de crédit qui incluse le remboursement à échéance comme une

variable importante.

- S’assurer que du point de vue du promoteur, les avantages du

remboursement à échéance et les coûts du remboursement en retard

l’emporte largement sur les avantages de remboursement en retard et

les coûts du remboursement à l’échéance.

- Mettre en place un système qui fournisse aux agents de crédit des

informations leur permettant de mener un suivi efficace et rapproché

des crédits et de gérer leur portefeuille efficacement

- Mettre sur pied un système de suivi de portefeuille qui permette à la

direction d’analyser régulièrement la qualité du portefeuille et les

tendances de son évolution, et d’identifier les causes possibles

d’impayés.

- Etablir une méthodologie énumérant les mesures à prendre, étape par

étape, lorsqu’un crédit passe en impayé, par exemple relacer le

groupe pour qu’il suive le remboursement, rendre visite au client,

tenir des réunions de personnel fréquentes pour discuter des crédits à

problèmes, etc.…

- Fixer un seuil d’impayé acceptable sur la base d’une connaissance

approfondie des coûts et effets des impayés sur le programme de

crédit.

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Paragraphe 2 : Recommandations à l’endroit de la politique nationale

Les autorités étatiques doivent aussi agir pour que les solutions proposées

précédemment puissent être mises en œuvre afin de contribuer à la pérennité des IMF

en générale et celle de PAPME-BENIN en particulier car ces IMF contribuent au

développement d’une part et la réduction de la pauvre d’autre part.

A cet effet, l’Etat doit mettre en place une politique nationale axée sur les

mesures encourues par les clients induisant des impayés.

Il s'agira également de revoir les clauses de l'OHADA qui ne sont pas adaptées

au secteur de la micro finance et mettent, en position de faiblesse, les institutions face

à la défaillance vertigineuse des clients qui en profitent avec pour conséquence un

effet de contagion qui a de beaux jours devant elle si rien n'est fait. L'activation rapide

de la Commission Nationale de recouvrement des créances douteuses des IMF.

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Conclusion générale

Au terme de notre étude, il apparaît que la micro finance peut jouer un rôle

important dans le financement du développement à la base si les IMF n’étaient pas

confrontées au problème d’impayé dont la proportion est de plus en plus grandissante.

Dans cette optique, des solutions au problème d’impayé deviennent

indispensable pour rendre pérenne les IMF en général et PAPME-BENIN en

particulier.

Les résultats de nos enquêtes nous confirment d’une part que bon nombre de

cause du non remboursement des crédits par les bénéficiaires réside dans le fait que le

délai de remboursement est court. D’autre part, le détournement des crédits vers

d’autres activités par les promoteurs constitue un frein au remboursement des prêts à

eux accordés.

Dans le but de diminuer ce taux d’impayés, plusieurs propositions ont été faites

à l’endroit de l’agence PAPME-BENIN et de la politique nationale (Etat).Ces

propositions lui permettront de réduire un temps soit peu le taux des impayés.

Ainsi la réduction de ce taux passe par la prise en compte de nos suggestions

qui, loin d’être des solutions parfaites, permettront à l’agence PAPME de savoir

maitriser ce taux pour sa pérennité grâce à la contribution de l’Etat.

Nous devons souligner que ce travail nous a permis d’appliquer et de comparer

nos connaissances théoriques acquises en Gestion aux réalités du terrain.

Aussi, sans prétendre épuiser la problématique de la gestion des impayés de

l’agence PAPME, notre modeste contribution ouvrira des voies et moyens à la

pérennisation des activités de l’agence.

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