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Jeudi 8 septembre 2016 - 1,00 € Édition Dijon 21W ÉDITION NUMÉRIQUE Jeudi 8 septembre 2016 - Supplément spécial en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement L’architecture contemporaine en Côte-d’Or

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Page 1: Édition Dijon 21W Jeudi 8 septembre 2016 - 1,00 € L

Jeudi 8 septembre 2016 - 1,00 ۃdition Dijon 21W

ÉDITION NUMÉRIQUE

Jeudi 8 septembre 2016 - Supplément spécial en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

L’architecture contemporaine

en Côte-d’Or

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SPÉCIAL C.A.U.E. LE BIEN PUBLIC JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016

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réunir par petits groupes pour leurprésenter le CAUE, car certains nesavent pas que nous sommes làpour les aider à choisir un maîtred’œuvre, par exemple. Notre rôleest de les sensibiliser à l’architectu-re. »

« Nous allons pouvoir embaucher un urbaniste »

Comment sont financésles CAUE ?« Ils sont financés par un pourcen-tage de la taxe sur les constructions.Celle-ci est gérée par le conseil dé-partemental qui attribue un pour-centage aux zones naturellessensibles et un autre au CAUE. Avant, il s’agissaitde 0,3 %, et comme celane suffisait pas, le Dépar-tement l’a passé à 0,4 %

le 1er janvier. Cela nous donne unelisibilité financière plus importanteet nous allons ainsi pouvoir embau-cher un urbaniste pour mieux fonc-tionner. Il faut savoir qu’en France,beaucoup de CAUE ne sont pas loindu dépôt de bilan. »Avec les dernières lois d’urbanis-me, les missions du CAUEévoluent-elles ?« Nous avons effectivement connuun arsenal législatif qui génère denouvelles demandes auxquelles leCAUE se doit de répondre. La loiAlur, concernant l’accès au loge-ment et à l’urbanisme rénové, et la

loi NOTRe, portant sur la nouvel-le organisation territoriale de laRépublique, apportent aux col-lectivités territoriales un vastepanel de questionnements, etc’est donc un nouveau chantierpour l e CAU E. Ensu i te ,

l’échéance du 26 septembre 2015de l’Ad’AP (agenda d’accessibilitéprogrammée, ndlr) a apporté sonlot de dossiers urgents à gérer. Beaucoup de petites communesnous ont consultés. Mais ce qu’ilfaut dire, c’est que le CAUE neremplace pas l’architecte. Nous fai-sons des études de faisabilité pouraider les collectivités à trouver unmaître d’œuvre. »Quel est l’avenir du CAUE ? Avec la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté, une mutualisa-tion des conseils est-elle envisa-geable ?« Nous avons adhéré à la Fédéra-tion nationale des CAUE depuis ledébut de l’année. Cela permetd’avoir un réseau important, d’ad-hérer à l’Observatoire des CAUE etde participer à la poursuite des tra-vaux de mise en place de l’Unionrégionale des CAUE de la granderégion. Pour le moment, il existel’Union de la Bourgogne qui seratransformée, au cours de l’année, enUnion régionale Bourgogne-Fran-che-Comté. Ce sera surtout un outilpour pouvoir travailler ensemble avec un portail commun et des échanges au niveau de la documen-tation et de l’expérience. Mais lesCAUE départementaux resterontindépendants et les missions reste-ront locales. »Propos recueillis par Fabrice Sirlin

C Ô T E - D ’ O R PATRIMOINE

« Notre rôle est de sensibiliserà l’architecture »Tout au long de l’été, Le Bien public et le CAUE (Conseil d’archi-tecture, d’urbanisme et de l’envi-ronnement) se sont associés pour faire découvrir les trésors architecturaux de la Côte-d’Or. Joël Abbey, président du CAUE 21, nous présente la structure.

nJoël Abbey, président du CAUE de Côte-d’Or. Photo F. S.

nLe palais des Ducs-de-Bourgogne est l’un des fleurons du patrimoine architectural côte-d’orien. Photo Félicien CARLI

Le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement

(CAUE) de Côte-d’Or a des mis-sions de formation, d’information,de conseil et de sensibilisation dansles domaines, comme son nom l’in-dique, de l’architecture, de l’urba-nisme et de l’environnement. Cetété, en partenariat avec le CAUE,Le Bien public va vous faire décou-vrir, chaque jour, à compter de cemercredi, dans vos pages locales,une partie du patrimoine côte-d’orien en mettant en avant desinfrastructures contemporaines. Mais d’abord, Joël Abbey, présidentdu CAUE 21, nous présente asso-ciation.Comment fonctionne le CAUEde Côte-d’Or ?« Le CAUE 21 est une association.L’année dernière, nous avons con-nu une évolution significative puis-que la présidence et la direction ontété renouvelées. Nous disposonsd’une équipe de six personnes assu-rant les missions gratuites en faveurdes collectivités et des particuliers :le conseil, la formation, l’informa-tion et la sensibilisation. Nous comptons plus de quatre cents ad-hérents depuis le début de l’année.Ils bénéficient de tous les événe-ments que nous organisons. »Qui sont ces adhérents ?« La moitié d’entre eux sont descollectivités (mairies et communau-tés de communes) et l’autre, desparticuliers. Il y a de plus en plusd’élus qui adhèrent. À partir dumois de septembre, nous allons les

400 C’est le nombre d’adhérents que compte, depuisle début de l’année, le Conseild’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Côte-d’Or.

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Quelles sont les missions prin-cipales du CAUE de Côte-

d’Or ?« Elles sont assez simples : infor-mer, sensibiliser, conseiller et for-mer. C’est-à-dire apporter de laconnaissance par rapport à nosdomaines d’intervention : l’archi-tecture, l’urbanisme, le paysage,l’environnement et depuis peul’énergie, puisque les CAUE ontété reconnus comme pouvant in-tervenir dans le cadre de la transi-tion énergétique. Nous sommesau service de l’ensemble des habi-tants du département. »Les particuliers peuvent doncvenir vous voir à tout moment ?« Bien sûr. Nous ne nous dépla-çons pas car nous souhaitons queles personnes prennent la mesurede leur projet. Notre idée est deleur demander d’apporter le maxi-mum d’informations sur leur mai-son, leur projet de construction(plans, croquis, photos) pour quenous comprenions bien commentle bâtiment s’installe dans sonsite, afin de faire un entretien deconseils fructueux. »Dans quelle mesure pouvez-vous les accompagner ?« La loi prévoit qu’au-dessusd’une surface de 170 m², le projetdoit être établi par un architecte.Le rôle du CAUE est d’encouragerles personnes à aller en voir uncar, dans la majorité de nos pu-blics, il est perçu comme quel-qu’un de très cher et est peuconnu. Il ne faut pas craindred’investir sur la réflexion car unprojet fait à bon escient peut fairegagner de l’argent. L’objectif est

que le particulier ne reste pasisolé avec son projet mais qu’ilaille vers l’architecte pour éviterdes choses trop “dérangeantes”dans un paysage de village. »C’est-à-dire ?« Vous avez parfois une belle har-monie entre du bâti qui s’est ins-tallé au fil du temps, puis d’unseul coup, on vient poser unemaison qui n’est pas du tout im-plantée comme l’ont été les mai-sons préalablement, avec des ma-tériaux qui n’ont rien à voir avecle village. Il faut prendre en comp-te cet aspect-là pour essayer derester dans cette cohérence. Uneautre chose que je trouve navran-te : il y a des bijoux d’architecturedans nos villages qui sont aban-donnés, et on va construire despavillons insipides et sans saveurà l’extérieur. Donc au CAUE,nous essayons de réorienter lechoix des particuliers en disantpar exemple : “Attendez, la mai-son du grand-père, il ne faut peut-être pas l’abandonner”. »Le Bien public va mettre les bâti-ments contemporains à l’hon-neur. Pourquoi est-ce importantselon vous ?

« C’est très important car noussommes dans un changement denotre société par rapport à notrerelation à “l’habité”. L’évolutiondes usages qui étaient en pratiquedans les maisons pendant des siè-cles a été lente. Mais depuis desdécennies, nos modes de vie etnos pratiques ont changé notrerapport à l’énergie par exemple. Ilcommence à y avoir cette ré-flexion : on a besoin d’être enadéquation avec notre mode devie, mais aussi le souci d’être dansl’utilisation de la performance etdonc dans une certaine écono-mie. »

Propos recueillispar Fabrice Sirlin

C Ô T E - D ’ O R ARCHITECTURE

« Nous sommes au service de tous les habitants du département »Rencontre avec Gérard Faivre, directeur CAUE (Conseil d’archi-tecture, de l’urbanisme et de l’environnement) de Côte-d’Or, avec qui nous partons découvrir une partie du patrimoine archi-tectural contemporain du dépar-tement.

nGérard Faivre, directeur du Conseil d’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Photo LBP

Toute l’année, le CAUE de Côte-d’Or organise des visites pour dé-couvrir le patrimoine architectu-ral du département, ainsi que desséries de projections de films. D’autre part, son centre de docu-mentation accueille le public, dulundi au vendredi, de 9 heures à12 h 30 et de 14 heures à 17 h 30.De nombreux documents, ouvra-ges ou revues sont consultableslibrement et gratuitement. Le CAUE travaille également avecles enseignants des écoles, collè-ges, lycées et universités de Côte-d’Or sur des projets précis. À no-ter qu’il est possible d’adhérer auCAUE (20 € par an) pour être in-formé de toutes les activités pro-posées par l’association.

CONTACT Renseignements sur le site Internet www.caue21.fr, au 03.80.30.02.38, ou dans les locaux du CAUE, situés au 1, rue de Soissons à Dijon.

Les actions du CAUEen faveur du public

} Une chose que je trouve navrante : il y a des bijoux d’architecture dans nos villages qui sont abandonnés, et on va construire des pavillons insipides et sans saveur à l’extérieur de la commune. ~

} L’objectif est que le particulier ne reste pas isolé avec son projet mais qu’il aille vers l’architecte pour éviter des choses trop « dérangeantes » dans un paysage de village. ~

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Les millions d’automobilistes quicirculent chaque année sur

l’Autoroute du soleil (A6) la con-naissent très bien. Même à 130kilomètres à l’heure, on remarquesa présence. Depuis son implanta-tion, en 1977, sur une longueur deprès de 300 mètres, l’usine de lasociété Kriter Brut de Brut, quiappartient au groupe Patriarche, sedistingue, le long de l’axe autorou-tier. Si son bardage métallique évo-que immanquablement un bâti-ment industr ie l , ses anglesarrondis et surtout sa fontaine mo-numentale à jets mettent en valeurl’unité de production, et consti-tuent la vitrine de l’entreprise, spé-cialisée dans les vins mousseux.Elle se distingue d’autres usinespar ses formes et ses abords pou-vant la différencier d’un vulgairehangar industriel.

Mais elle revendique justementson statut de bâtiment industriel :l’architecture efficace et innovantepour laquelle a opté l’agence dijon-naise Seturec Architecture, spécia-lisée dans les bâtiments industrielset tertiaires, constitue une suitelinéaire des différentes fonctions.

Une suite linéaireEn partant des matières premièreset de la cuverie, jusqu’aux produitsfinis, en passant par le laboratoireet l’usine d’embouteillage, dontl’intérieur est visible depuis l’auto-route A6 lorsqu’elle est éclairée,tout a été fait pour respecter unflux sud-nord. Une linéarité qui setraduit par cette façade légèrementdécoupée qui exprime l’organisa-tion du travail, mais qui la masqueaussi derrière une uniformité vo-lontaire. La face visible est propre,nette, sans qu’aucune voiture nicamion de livraison ne viennentgâcher l’aspect visuel. La présencede pieds de vigne, d’arbres et de lagrande fontaine théâtralise l’en-semble afin d’assurer efficacementce rôle de promotion de la marqueKriter Brut de Brut.

Fabrice Sirlin

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’usine Kriter Brut de Brut à Beaune.

nL’usine Kriter Brut de Brut, à Beaune, est parfaitement visible depuis l’autoroute A6. Photo F.B.

« Architecture innovante »Jean-Jacques, œnologue, responsable cuverie et laboratoire« Je travaille ici depuis 1980, l’usi-ne venait à peine d’être construite quand je suis arrivé. À l’époque, l’architecture du bâtiment était assez innovante. Le P-dg fonda-teur s’était inspiré de ce qui se faisait à Paris, en s’installant au bord de l’autoroute. L’usine est vaste et a bien résisté à l’usure du temps. La fonctionnalité d’origine est encore respectée. »

n Photo F. S.

« Il y a de l’espace, une fluidité, c’est agréable »Margot, œnologue« Je ne suis pas d’origine bour-guignonne mais avant de tra-vailler ici, l’image de l’entrepri-se que j’avais, c’était avant tout son aspect extérieur avec sa façade au bord de l’autoroute. Dans le bâtiment, il y a de l’es-pace, tous les secteurs sont liés, il y a une fluidité, c’est agréable de travailler comme cela. »

n Photo F. S.

Quand usine rime avec

vitrine

CÔTE-D'ORBeaune

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En plein cœur de la communede Daix, le parc des Tourelles

hérite d’une portion du parc duchâteau qui le surplombe. Compa-rable à son échelle à Vaux-le-Vi-comte, son axe central progressait,à l’origine, en une succession deplans grâce à un réglage précisd’altitudes des terrasses. Le parcmunicipal profite également d’unboisement qui s’était installé spon-tanément autour des arbres d’or-nement. Ce sont donc ces deuxaspects-là, « une nature maîtriséeet une nature avec laquelle oncompose », qu’a réinterprétés Oli-vier Lesage, paysagiste-concep-teur dijonnais, dans son projetachevé en 2008 et sous la maîtrised’ouvrage de la commune de Daix.« Lorsqu’on a travaillé, on a vuque sur le portail, il y avait unepetite ferronnerie à l’image duchemin de Saint-Jacques de Com-postelle, qui passe à proximité »,

se souvient-il. Et ce n’est sansdoute pas par hasard que lors-qu’on regarde le plan du parc, lagéométrie d’ensemble fait sensi-blement écho à la forme de lacoquille Saint-Jacques.

« Penser l’extérieur comme un intérieur »

Mais il y a une autre métaphorequ’a voulu développer le paysagis-te-concepteur : celle d’un théâtre.La terrasse du parc est ornée derideaux d’arbres et des jardinssont installés comme sur la scèned’un théâtre dont le décor « em-prunterait » l’image du châteaupour ainsi le mettre en valeur. Enpoussant la comparaison, lors-qu’on passe les portillons de côté,et l’épaisseur de la lisière du buis,on se retrouve dans l’univers om-bragé du sous-bois, avec l’impres-sion de passer de l’autre côté durideau et de se promener dans lescouloirs du théâtre. Les aménage-ments de ce sous-bois ont étéréalisés dans le respect des dyna-miques naturelles du boisementexistant afin d’assurer son renou-vellement sur le long terme. Oli-vier Lesage avoue apprécier « cet-te idée qu’on puisse penser

l’extérieur comme un intérieur.Cela facilite le travail de se repré-senter des espaces publics commeles pièces d’une maison. Ce n’estpas souvent qu’on a des parcs quinous permettent de faire référenceà des concepts ». Un parc plein desymboles, qui reste assez petit etenclavé, mais qui inspire le calmeet la sérénité très appréciés despromeneurs.

Fabrice Sirlin

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À Daix, un théâtre de verdure

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’ur-banisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le parc des Tourelles à Daix.

nCalme et sérénité au parc des Tourelles à Daix. Photo Fabrice SIRLIN

« C’est très calme »Danielle, enseignante retraitée« Chez moi, j’ai un jardin, donc je n’y viens pas si souvent. Ce n’est pas désa-gréable d’avoir un tel espace vert mais je trouve qu’il manque un peu de fleurs. C’est très calme, on n’est pas gêné par la circulation. »

« Pas de bruit »Robert, retraité« C’est bien agréable d’avoir un parc au milieu du village. C’est calme, il n’y a pas de bruit, il y fait frais, il y a des jeux pour les enfants. J’y viens de temps en temps pour me promener. »

CÔTE-D'OR

Daix

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L’image du MuséoParc Alésia,c’est avant tout l’imposant édi-

fice circulaire du centre d’interpré-tation, à Alise-Sainte-Reine, inau-gu ré en mar s 2012 . Ce t t egigantesque rotonde de 15,50 mè-tres de hauteur et de 52 mètres dediamètre, entièrement vitrée, offreun panorama à 360 degrés sur lethéâtre supposé où s’affrontèrent,en l’an 52 avant J.-C., les armées deCésar et celles de Vercingétorix. Lebâtiment est ceint d’une résille debois de mélèze laissé à l’état brut,qui lui donne le caractère éphémè-re des installations guerrières del’époque romaine tout en tamisantla lumière sur le plateau d’exposi-tion. Le bois masque la structure enbéton, forme, avec elle, une doublepeau et agit comme un bouclierthermique puisqu’il limite la con-sommation énergétique afin de res-pecter la démarche haute qualitéenvironnementale du projet, menépar l’agence Bernard Tschumi Ur-

banistes Architectes, sous la maîtri-se d’ouvrage du conseil général dela Côte-d’Or. Le parti pris de l’ar-chitecte renommé Bernard Tschu-mi, concepteur notamment duParc de la Villette et du Musée del’Acropole d’Athènes, participe dela volonté de préserver le site etd’inscrire naturellement le bâti-ment dans son environnement, depar l’intégration du bois et de lapierre. Le projet favorise aussi ledialogue intérieur-extérieur – dontla terrasse, panoramique et végéta-lisée, dessinée par le paysagisteMichel Desvigne est le point d’or-gue –, permettant ainsi au visiteurde profiter des paysages, tout enétant replacé dans la situation dusoldat arpentant un chemin de ron-de.

Une atmosphère de pérennité

En entrant dans le bâtiment, levisiteur tombe dans un véritableunivers de béton brut. Un vasteatrium est planté de poteaux incli-nés. Une rampe mène au plateaud’exposition : le béton se révèle, ici,dans toute sa richesse, en étant leseul matériau mis en œuvre. Sateinte et son aspect de surfaceirréguliers vont même jusqu’à le

rapprocher de la pierre de Bourgo-gne. La présence massive de cebéton installe ainsi une atmosphè-re de pérennité propice à une expo-sition historique. La configurationcirculaire du bâtiment, qui abrite,sur quatre niveaux, les espaces

d’accueil du public, se met au servi-ce de la scénographie qui plonge levisiteur au cœur du siège et de labataille finale, pour vivre une expé-rience au cours de laquelle il vacomprendre l’histoire du site.

Fabrice Sirlin

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La rotonde à la double peau

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le MuséoParc Alesia, à Alise-Sainte-Reine.

nL’imposante structure circulaire du MuséoParc Alésia. Photo F. S.

« Nous ne sommes pas fans de l’extérieur »Valérie et Rémi, touristes« Au premier abord, ça ne fait pas trop d’époque. Nous ne sommes pas fans de l’extérieur, ça fait un peu austère. Quand on est dedans, c’est différent, c’est mieux agencé. Le système de circulation n’est pas mal, on ne se sent pas étouffé, on a de l’espace. »

n Photo F. S.

« Un bâtiment impressionnant »Kévin, hôte d’accueil« Le bâtiment est impressionnant au premier abord. Il y a un contraste entre l’extérieur et l’intérieur au niveau des matériaux, entre le bois et le béton. C’est impressionnant de voir l’espace de l’atrium en entrant, contrairement aux autres musées un peu fermés. C’est repré-sentatif du parti pris de l’architecte. »

n Photo F. S.

CÔTE-D'OR

Alise-Sainte-Reine

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À deux pas du cinéma multi-plexe, ont pris place depuis

l’an dernier les Ateliers du ciné-ma voulus par le réalisateur, pro-ducteur et scénariste Claude Le-louch , dont l a soc ié té deproduction Films 13 et la Villede Beaune étaient les maîtresd’ouvrage. Cette impressionnan-te structure en forme de Louvert, constituant un designcontemporain, est venue se subs-tituer aux anciens locaux de laCoopérative agricole et viticole(Copavit) pour abriter ce lieuentièrement dédié au septièmeart.Le bâtiment a été désossé de sonbardage et de sa toiture, la faça-de a été réalignée et le bâtimentélargi par endroits. La charpenteexistante a été renforcée, rem-placée ou allongée, de sorte à« redonner de l’unité et de la

simplicité pour créer quelquechose d’assez horizontal et ten-du qui s’embrasse comme uneespèce de travelling », expliqueNicolas Couder, l’architecte del’agence Couder Foussadier, lau-réate des trophées de l’architec-ture de l’Association des mairesde France de Côte-d’Or pour ceprojet.

Un bâtiment en noir et blanc

« On appréhende le bâtimentd’un seul regard, qui tourne,comme si on l’accompagnait dela main », ajoute l’architecte. Uneffet provoqué par la façadeouverte d’une longue baie uni-que et ondulante suivant unecourbe savamment travaillée. Lerevêtement en Kalzip, un barda-ge d’aluminium cintré en usine« qu’on peut plier comme onveut pour faire des courbes »,explique Nicolas Couder, créeun mouvement de vague et, avecla longue baie vitrée, reflète lesol et renvoie l’image du bâti-ment. Un effet miroir si cher aucinéma. À l’intérieur, après avoirtraversé le grand et convivialhall d’accueil, on peut accéder

au plateau de tournage de500 m² avec passerelles et grilltechnique, ainsi qu’à un audito-rium de quatre-vingts places assi-ses. Au détour des couloirs setrouvent aussi des salles de mon-tage et d’étalonnage, un atelierdu son, de l’image, d’écriture, de

décors ou encore des locaux destockage. Le tout en noir etblanc, couleurs symboliques duseptième art. Un décor qui cons-titue un bon environnement detravail pour les treize apprentiscinéastes des Ateliers du cinéma.

Fabrice Sirlin

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L’effet miroir des Ateliers du cinémaDécouvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environne-ment de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur les Ateliers du ciné-ma, à Beaune.

nÀ l’intérieur de la bâtisse, se trouvent, notamment, un plateau de tournage et un auditorium. Photo d’archives Thibault SIMONNET

« Les visiteurs sont agréablement surpris »Yannick, salarié des Films 13« On reste dans l’esprit industriel de l’ancienne coopérative viticole qui était là auparavant. On a sur-tout du noir et blanc, pour rester dans l’esprit cinéma. L’architecture est originale. Les visiteurs sont agréablement surpris par la beauté et l’originalité du bâtiment. »

n Photo F. S.

« Un bâtiment qui colle bien au monde du cinéma »Jennifer, apprentie aux Ateliers du cinéma« Le bâtiment est très design, il colle bien au monde du cinéma. Mais, côté pratique, l’absence de fenêtres qui s’ouvrent est problématique, et il n’y a pas de climatisation. Mais sinon, c’est un lieu convivial, ac-cueillant et stimulant. »

n Photo F. S.

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Beaune

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Le campus dijonnais de l’universitéde Bourgogne a été créé sur le mo-

dèle de ceux des facultés nord-améri-caines, il y a plus de cinquante ans. Pour accueillir au mieux les quelque 25 000 étudiants qui le fréquentent, et dans une volonté d’ouverture sur laville, marquée par l’arrivée de la lignede tramway T1 en 2012, le campuss’est métamorphosé, depuis quel-ques années, avec un important pro-gramme de travaux. Et notamment leréaménagement de l’esplanade Éras-me, qui traverse le campus sur près de900 mètres.Depuis la fin du chantier, à la rentrée2015, l’esplanade a donc changé de visage pour assurer sa fonction de cœur convivial du campus autour du-quel s’articule l’ensemble de l’univer-sité. C’est le cabinet Ilex Paysage & Urbanisme qui s’est chargé de mener à bien ce projet, sous la maîtrise d’ouvrage de l’université de Bourgo-gne. « Nous avons suivi l’idée de parc, qui existe dans la grande coulée

verte, pour la ramener jusqu’à l’espla-nade. C’est pourquoi nous avonsgommé l’ambiance urbaine du par-king pour redonner de l’espace et un caractère convivial », explique Jean-Claude Durual, architecte paysagiste et directeur d’études du cabinet Ilex Paysage & Urbanisme.

« Un gros travail sur les ambiances végétales »Une restructuration globale qui est passée par celle des deux grandes voi-ries de l’esplanade qui deviennentainsi deux axes majeurs reliés entreeux comme une échelle. On retrouve aussi l’ambiance du parc sur la partie basse et un grand tapis d’herbe qui accueille des œuvres d’art contempo-rain. Le tout interrompu de places ur-baines qui permettent de connecter les deux rives de la place. « Cela don-ne de grands espaces minéraux, que nous sommes venus percer de végéta-tion et de petits jardins sur lesquels onretrouve des banquettes et des bancs pour s’asseoir à l’ombre. Il y a eu ungros travail sur les ambiances végéta-les », assure Jean-Claude Durual.Surtout, ce grand parc vert que cons-titue l’esplanade Érasme participe au bien-être des étudiants, qui peuvent désormais mieux s’approprier leslieux et se promener sans être gênés par les véhicules. La transformation

de cet espace renforce la mobilité in-terne, tout en valorisant les œuvres d’art et en fédérant l’ensemble du site universitaire. L’image globale cohé-rente apportée, conjuguée au traite-ment soigné des entrées et des conti-nuités, finit de remettre en lien lecampus et la ville.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’esplanade Érasme, du campus universitaire de Dijon.

nDes places urbaines entourées de végétation permettent aux étudiants de se réapproprier les lieux. Photo F. S.

« C’est un cadre idéal pour étudier »Amandine, étudiante en histoire« C’est super joli, avec ce bel espace vert. C’est un cadre idéal pour étudier. On ne peut pas demander plus, à part, peut-être, des bancs supplémentaires. »

n Photo F. S.

« Moins de placepour se garer »Thibaud, étudiant en commerce« C’est mieux qu’avant. Mais il y a moins de place pour se garer. Habi-tant dans le quartier à côté du campus, je vois de plus en plus les voitures des étudiants se rapprocher. Et lorsqu’il y a du soleil, le sol éblouit beaucoup. »

n Photo F. S.

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Dijon

L’esplanade Érasme, un parc ouvert sur la ville

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Depuis la rentrée 2015, les700 élèves du collège La

Champagne de Brochon bénéfi-cient de nouveaux locaux. Deslocaux plus modernes, plus fonc-tionnels que ceux de l’ancien bâti-ment, dont seule une partie a étéconservée pour être intégrée à lanouvelle structure.Désormais, le nouvel établisse-ment de Brochon se composed’une bâtisse principale regrou-pant les fonctions d’enseignement,de demi-pension, de maintenance.Cinq logements individuels conti-gus ont également été créés. À lacroisée de deux rues, il suit leurcourbe naturelle pour former unvéritable front de route bâti.La dimension de bâtiment publicdu collège se reflète dans sa façadetravaillée autour de protectionssolaires métalliques horizontaleset verticales constituant une dou-ble peau. « L’idée était aussid’avoir un véritable accueil avecun parvis large et accueillant quipermette une bonne gestion desflux », explique-t-on du côté du

cabinet François Brandon Archi-tectes et associés, qui a conçu leprojet, sous la maîtrise d’ouvragedu conseil général de la Côte-d’Or.Le bâtiment se distingue par sesperformances énergétiques : onzepanneaux solaires, d’une surfacede 27 m², permettent la produc-tion d’eau chaude. Il y a aussi uneisolation par l’extérieur et un sys-tème de récupération des eaux depluie pour l’alimentation des chas-se d’eau, sans oublier une toiturevégétalisée pour la rétention natu-relle de l’eau.

Colonne vertébraleL’ouverture du bâtiment sur lesvignes, juste à côté, lui apportebeaucoup de lumière naturelle. Àl’intérieur, l’agencement du collè-ge suit l’idée d’une colonne verté-brale qui va de la restaurationjusqu’au pôle “sciences”. Il organi-se les différentes fonctions de ma-nière à favoriser la circulation et àéviter l’effet couloir avec des re-coins restreignant la visibilité,mais aussi la surveillance et lasécurité.La cour de récréation, protégée etvégétalisée, se veut agréable pourles élèves et permet de les sensibi-liser à l’art au travers notammentd’une œuvre contemporaine del’artiste Marion Galutun, en l’oc-currence un banc en bois en formede “8”, symbole du bien vivreensemble. Les lignes fluides et

douces de l’ensemble architecturalont vocation à protéger et enve-lopper les collégiens dans la cour.Enfin, le traitement soigné desséquences d’arrivée dans l’établis-sement, réduites à deux (une pié-tonne au sud et une technique aunord), permet de dissocier nette-ment les différents usages et flux.De quoi transformer la perceptiondu collège et offrir une lisibilité del’espace.

Fabrice Sirlin

C Ô T E - D ’ O R ARCHITECTURE

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le collège La Champagne de Bro-chon.

nLe bâtiment s’ouvre sur les vignes qui lui font face. Photo F. S.

« Il est très fonctionnel, bien isolé et insonorisé »Corinne Prevost, secrétaire d’intendance« C’est un beau bâtiment, nous avons beaucoup de chance. Il est très fonctionnel, bien isolé et inso-norisé. Je vais finir ma carrière dans de bonnes conditions. On a de grands placards et tout à proxi-mité. Je ne vois pas de points néga-tifs. »

« Les nouveaux bâtiments sont assez lumineux »Jean-Luc Guimont, professeur de Sciences et vie de la Terre (SVT)« L’ancien collège était tellement “en bout de course” que c’était pénible. Les nouveaux bâtiments sont assez lumineux. Les salles de sciences sont vastes, ce qui permet de bien circuler. Il y a juste le systè-me du rez-de-chaussée que je trou-ve moyennement pratique. »

Brochon : un collège à la peau neuve

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Brochon

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SPÉCIAL C.A.U.E. LE BIEN PUBLIC JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016

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Le parc de la Creuzotte, situédans la continuité de celui de

la Bouzaize, ne répond pas auxrègles des compositions classiquesdes jardins. Le site existant a invi-té l’agence Mayot et Toussaint,paysagistes concepteurs, et l’archi-tecte Patrick Bidot à s’adapter auterrain lors du chantier en 2008pour aménager au mieux ce sous-bois à deux pas du centre-ville,selon la volonté du service “parcset jardins” de la Ville de Beaune,maître d’ouvrage du projet.La démarche suivie : « rien ne seperd, tout se transforme », et unemise en valeur subtile de ce quiétait « déjà là » pour raconter laflore locale, l’équilibre et la coha-bitation entre l’Homme et la natu-re dans une démarche pédagogi-que et de développement durable.Les feuilles qui tombent des arbresconstituent ainsi l’humus, terreaud’accueil de nouvelles graines etd’enrichissement du sol. Unefeuille du parc a d’ailleurs étéreproduite en métal, dans le sol, etvient ponctuer les deux entrées duparc. Quant aux branches, ellessont broyées et utilisées commepaillages, alors que les troncs d’ar-bres couchés servent de bancs. Le

chemin qui traverse le parc, recou-vert de sable stabilisé de Comblan-chien, a été conservé et dessert lesdifférentes ambiances présentesau sein du jardin.

Favoriser la vie

À travers le sous-bois, les chemi-nements en bois qui surpassentdes tapis de lierres dirigent lepromeneur vers des aires de pi-que-nique dont le sol en caillebo-tis transparent laisse entrevoirl’importante végétation. Des ta-bles et tabourets offrent alors unevision basse, à l’échelle des plan-tes. Les platelages en bois se termi-nent en bordure de clairière pardes quais, d’où l’on peut apprécierl’étendue de verdure et la naturequi nous entoure. Côté flore, il n’ya pas d’effet particulier recherché,pas de plantation horticole asso-ciant, par exemple, couleur,feuillage ou floraison spectaculai-re.Sur les chemins de bois, des kaléi-doscopes apportent un côté ludi-que au parc, avec des taches decouleurs qui parlent de la géomé-trie du détail, de la diversité et duhasard des formes. Le but ? Rap-peler la richesse et la complexitéde la nature. Ici, au parc de laCreuzotte, on ne trouve pas depelouse tondue régulièrement,mais une clairière d’herbes hautesfauchées une fois par an, ce quilaisse le temps aux plantes defleurir, de monter en graine, d’atti-

rer les insectes et les oiseaux, defavoriser la vie. On comprendalors que le jardin n’est ni enfriche, ni laissé à l’abandon, nicouvert de mauvaises herbes,mais, qu’au contraire, il est unécrin de nature favorisant la biodi-versité.La balade dans le parc se termine,dans un coin du jardin, sur unpromontoire, par la vue d’un trip-tyque portant une citation del’écrivain Michel Tournier tirée deson roman Vendredi ou les Limbesdu Pacifique : « La feuille pou-mon de l’arbre, l’arbre poumonlui-même et le vent sa respira-tion ».

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le parc de la Creuzotte, à Beaune.

nUn sol en caillebotis transparent, sur lequel se trouvent des tables de pique-nique, permet au promeneur de se rassasier en appréciant l’étendue de verdure sous ses pieds. Photo F. S.

« Un parc très agréable »Danielle« Je le traverse tous les jours pour promener mon chien. J’habite juste à côté. C’est un parc très agréable, au calme. »

n Photo F. S.

« Pas assez sécurisé »Martial« Je n’y viens pas avec mes enfants, ce n’est pas assez sécurisé. Les peti-tes tables, c’est bien, mais ça man-que de sécurité. Il vaut mieux aller au parc de la Bouzaize juste à côté. »

n Photo F. S.

Un écrin de nature dans la ville

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Beaune

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L’arrivée en septembre 2012 dutramway dans l’agglomération

dijonnaise s’est accompagnée de lacréation du centre d’exploitation etde maintenance (CEM) de la com-munauté urbaine du Grand Dijon, sur le site des anciens ateliers ferro-viaires, à la limite entre Dijon et Che-nôve.Conçu par le cabinet d’architectes Ferrand-Sigal – l’architecte d’opéra-tion étant la société AERIA – , le siteconstitue le cœur de l’exploitation duréseau de tramway et de bus Divia, enregroupant trois espaces : l’atelier demaintenance des bus et tramways,les zones de remisage et les stations-service, ainsi que le bâtiment admi-nistratif accueillant le siège social deKeolis Dijon et ses services. Surtout,il concilie le respect de l’identité du site, les exigences fonctionnellesd’exploitation et la prise en comptedes enjeux environnementaux.Céline Foivard, architecte du cabinetFerrand-Sigal, spécialisée dans la réalisation de centres de maintenan-ce pour transports publics, expliquece qui a guidé la conception duCEM : « Sur ce type de projet, l’orga-nisation fonctionnelle est primordia-

le. On a le flux des tramways qui sont sur des rails, avec un tracé très figé ; puis le flux des bus qui, pour limitertout conflit, doit être indépendant decelui des trams ; et, enfin, celui despiétons. Le but était vraiment d’arri-ver à dissoDijoncier ces trois flux ».Autre particularité du projet : celled’avoir eu un bâtiment à conserver,en l’occurrence les anciens ateliersferroviaires de la SNCF, situés au centre du terrain, qui sont destinésmaintenant au remisage du matérielroulant. « Quand on a abordé la con-ception, c’était forcément une con-trainte. Au final, cela devient un atout car on arrive à conserver l’his-toire du site et à lui redonner un usa-ge », souligne Céline Foivard.

Cinq millepanneaux solaires

Ce bâtiment historique et central aainsi permis de créer le trait d’unionentre le bâtiment administratif et l’atelier de maintenance, dont les ac-tivités, mais aussi les matériaux utili-sés créent un contraste. Le premiercité, qui abrite notamment les servi-ces d’exploitation, des bureaux, et leposte de commandement centralisé(PCC), est fait de parement assez no-ble, avec du béton blanc poli en faça-de. Tandis que de l’autre côté, la structure accueillant les ateliers sedistingue par son bardage industrielnoir. Pour unifier le site tout en lon-gueur, qui s’étend sur douze hecta-res, une grande coursive piétonne aété créée pour favoriser les déplace-ments des personnels. L’aspect parlequel se distingue aussi le CEM est

sa démarche de qualité environne-mentale. Le bâtiment administratifest classé BBC (bâtiment basse con-sommation) et bénéficie notammentd’une toiture végétalisée pour amé-liorer les performances thermiques.Sur les toitures du remisage tram etdu bâtiment des ateliers de mainte-nance sont répartis cinq mille pan-neaux solaires qui produisent en moyenne annuelle 1 GW/h, l’équiva-lent des besoins de cinq cents foyers.Sans oublier l’utilisation massive des

énergies renouvelables, de maté-riaux naturels ou issus du recyclage,le tout faisant du CEM un site exem-plaire sur ce plan.

Fabrice Sirlin

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Le centre névralgique du réseau Divia

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environne-ment de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le centre d’exploita-tion et de maintenance (CEM) tramway et bus du Grand Di-jon.

nLe centre d’exploitation et de maintenance Divia se situe sur les anciens ateliers ferroviaires. Photo Fabrice Sirlin

« Des locaux agréablesà vivre »Sophie, chargée de sécuritéet prévention« Je suis arrivée il y a un anet demi. C’est la première fois que je travaille dans un bâtiment HQE (haute qualité environnementale).Les locaux administratifs sont agréables à vivre. Les performances HQE font qu’en hiver ou en été,les températures restent constan-tes. Et le puits de lumière au milieu permet à tous les bureaux d’avoirune fenêtre. »

n Photo F. S.

« Personnellement sensible »John, technicien de maintenance tramway« L’environnement de travail est agréable, avec le toit végétalisé et les panneaux solaires. Dans notre travail, on essaie par exemple de faire attention à nos produits pour limiter nos rejets et notre impact environnemental. On est acteurs à notre échelle. Je suis personnelle-ment sensible à cette question écolo-gique, donc ça me plaît de travailler dans ce bâtiment écocertifié. »

n Photo F. S.

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Dijon

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L’église Sainte-Chantal intè-gre, en 1968, un ancien han-

gar métallique qui servait de lieude culte depuis 1922, auquelétaient attachés les habitants dece quartier où la Société desChemins de Fer Français avaitconstruit une cité pour ses em-ployés.Lorsqu’il fut décidé, en 1967,après la démolition de la chapel-le Sainte-Marguerite en 1952 etl’augmentation de la population,de construire une église digne dece nom et plus vaste, les parois-siens ne souhaitaient pas que levieux hangar soit détruit. Il aainsi été conservé et inclus dansune nouvelle structure qui avaitla charge de doubler la surfaced’accueil (six cents places désor-mais), tout en respectant unefaible hauteur de plafond. L’an-cien bâtiment imposait en effetun volume intérieur bas, en for-

me de tente, et un éclairage laté-ral de la nef, à hauteur d’homme.La forme originale du bâtimentrésulte de la volonté de conser-ver l’ossature métallique du han-gar, et notamment les douze co-lonnes qu i sou t i ennent l acharpente.

Une atmosphère singulière

Afin d’isoler le regard de la vieextérieure, de préserver le calmeet le recueillement, mais aussi deprotéger les surfaces vitrées, desjardins clos ont été créés dechaque côté. Ainsi se prolongevisuellement le volume de la nefsur un ensemble végétal très cal-me. Le chœur reçoit quant à luiun abondant apport de lumière,grâce à deux grandes ouvertureslatérales.Au final, « l’ensemble donnel’impression d’une grande tenteblanche dressée dans la lumiè-re », expliquait à l’époque l’archi-tecte Jacques Prioleau, décédé en2005. Avec des moyens relative-ment simples, l’architecte estparvenu à unifier les deux cons-tructions et à créer une atmos-phère plutôt singulière. La toitu-

re, aux extrémités retroussées età grands débords, est animée parun jeu de pentes inversées quiestompent, avec l’auvent de l’en-trée, les formes basiques du han-gar originel.

Fabrice Sirlin

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Quand un hangar devient une église...

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’église Sainte-Chantal, à Vena-rey-Les Laumes.

nL’originalité de l’architecture de l’église Sainte-Chantal résulte de la volonté de conserver l’ossaturedu hangar qui la constituait auparavant. Photo Fabrice Sirlin

« Ce qui est beau,c’est la lumière »Lionel Canat, abbé« Ce qui est beau, c’est la lumiè-re et la verdure. Quand je prê-che, je vois tout le monde, et tout le monde me voit, c’est agréable. Il y a au total six cents places assises. Il y a un grand cœur bien éclairé par la lumière qui vient des côtés et des jar-dins. »

n Photo F. S.

« Mon père l’avait confondue avec le cinéma »Annie, retraitée de l’Éducation nationale« Je la trouve très belle,confortable, spacieuse et trèslumineuse. Pour une petite ville,elle a beaucoup de place. Son archi-tecture était très novatriceà l’époque. Je me souviens que, quand mon père l’a vue,il l’a confondue avec le cinéma ! »

n Photo F. S.

CÔTE-D'OR

Venarey-Les Laumes

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La Maison des sciences de l’Hom-me, située à l’extrémité de l’es-

planade Érasme, à Dijon, occupeune position stratégique car ellemarque l’entrée du campus univer-sitaire. Réalisée sous la maîtrised’ouvrage de l’université de Bourgo-gne, elle a été inaugurée le 24 octo-bre 2011. La bâtisse se compose desix blocs rectangulaires aux gabaritsidentiques, empilés en quinconcesur trois niveaux. Un jeu d’empile-ment croisé qui génère naturelle-ment deux entrées opposées, au rez-de-chaussée.Afin de faciliter la lisibilité des espa-ces, chaque volume correspond àune unité fonctionnelle précise, cequi permet aux visiteurs de repérerfacilement les salles d’exposition etde colloques au rez-de-chaussée, lescentres de documentation et d’in-formatisation au premier étage etles bureaux et laboratoires au der-nier niveau. Un effet d’empilementqui, selon l’architecte NicolasGuillot, « donne l’impression qu’ilpourrait se poursuivre. Donc celarenvoie à l’idée de quelque chose de

rationnel et raisonné, et d’accumu-lation de connaissances, car c’est lepropre de l’université de transmet-tre le savoir ».Les percées horizontales, créées parl’entrecroisement des volumes, en-gendrent un espace vide sur toute lahauteur du bâtiment, qui devient unhall d’accueil central depuis lequelon aperçoit tout ce qui se passeautour. Depuis 2013, l’œuvre Li-quid Knowledge de l’artiste HaegueYang remplit l’espace en hauteur.Aussi, les percées instaurent un jeuentre l’intérieur et l’extérieur et per-mettent à la lumière naturelle d’en-trer au cœur du bâtiment.

« Comme si le paysage traversait le bâtiment »

Le vide central est éclairé à chaquepalier par des terrasses qui semblenttraverser la structure. « C’est com-me si le paysage traversait le bâti-ment et comme il s’agit d’une Mai-son des sciences de l’Homme, danslaquelle ceux qui travaillent obser-vent les gens, le bâtiment s’apparen-te à la grande fenêtre du chercheurqui regarde à l’extérieur », note Ni-colas Guillot.La disposition en quinconce desmonolithes rectangulaires favoriseégalement l’éclairage naturel dechacune des pièces. En contrepartiedes façades aveugles placées sur seslargeurs, chaque bloc de la bâtissebénéficie d’ouvertures découpées

dans ses longueurs, donnant sur lecampus ou le hall d’entrée. Les faça-des extérieures, vitrées sur toute lalongueur, sont protégées du soleilderrière une coursive qui fait l’objetd’un détail particulier puisqu’il estbasé sur la répétition d’un modèleunique de tôles perforées placéesdans un sens ou dans l’autre, demanière à créer une infinité de com-binaisons.

Fabrice Sirlin

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Le jeu de l’empilement croisé

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la Maison des sciences de l’Hom-me, sur le campus universitaire de Dijon.

nLa Maison des sciences de l’Homme, sur le campus universitaire de Dijon, est composée de six blocs rectangulaires aux gabarits identiques, empilés en quinconce sur trois niveaux. Photo F. S.

« Un bâtiment lumineux »Florent, ingénieur projetà la Maison des sciencesde l’Homme« L’architecture symétrique est jolie, avec des espaces de rencon-tres aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le bâtiment est plutôt lumineux et bien équipé avec des installations dernier cri. Il est, aussi, bien situé sur le campus. »

n Photo F. S.

« Une architecturequi favorise les échanges »Nicolas, doctoranten information-communication« Le bâtiment est assez surprenant par rapport au reste du campus, avec son architecture qui n’est pas massi-ve et qui favorise les échanges. L’em-pilement est intéressant de l’exté-rieur et, à l’intérieur, cette grande structure au milieu en impose. C’est assez valorisant de travailler ici. »

n Photo F. S.

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Dijon

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C’était l’ancienne maison du Si-vom (Syndicat intercommu-

nal à vocation multiple) du Paysbeaunois. C’est aujourd’hui le siègede la communauté d’agglomérationBeaune Côte et Sud, depuis sacréation en 2007. Le bâtiment, si-tué rue Philippe-Trinquet, à Beau-ne, a été construit, en 2005, sur leterrain des anciens abattoirs, selonles plans de l’architecte ChristianKock.Il est à peine visible derrière le parcde la rue de la Chartreuse, qui luioffre un bel espace de végétation –les espaces verts représentent untiers de la surface totale du terrain.Le choix d’implantation du projetrévèle et profite de ce fond descène naturel. La constructionprincipale se compose d’un vasterectangle de deux niveaux côtéparc, d’un seul côté parking et

abrite principalement des bureauxadministratifs.

Façade vitrée d’un côté,baies irrégulières de l’autre

À l’intérieur, deux escaliers, placésaux extrémités du grand hall d’ac-cueil, distribuent la coursive hauteet desservent les bureaux. Au sud,la façade est vitrée alors que celleau nord aligne de manière irrégu-lière de grandes baies donnant surle parc. Cette dernière est diviséeen deux parties grâce à un légerretrait en son centre. Le rythmeirrégulier des percements verticauxtrouve un équilibre avec les ban-deaux continus de béton marquantles dalles du plancher et du toitterrasse, ce qui offre une perspecti-ve discrète sur le parc grâce aumatériau employé.La salle de réunion de 150 placessignale sa présence par le seulélément architectural qui se démar-que remarquablement de cet en-semble : une structure en cônetronqué de base elliptique, bardéde zinc prépatiné, que certains deses utilisateurs n’hésitent pas à

nommer « tour de Pise » ou « cônepenché », et qui fait l’identité archi-tecturale du siège de la communau-té d’agglomération.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le siège de la communauté d’ag-glomération Beaune Côte et Sud.

nLe siège de la communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud se caractérise par une structure en cône tronqué de base elliptique, bardé de zinc prépatiné. Photo F. S.

« Un cadre très agréable »Héloïse, juriste« Cela fait sept ans que je travaille ici. Le bâtiment est assez original et moderne avec cette “tour de Pise” qui abrite la salle de réunion. Il n’y a pas une grande hauteur, ce qui peut parfois être étouffant. On est très nombreux donc on se re-trouve un peu à l’étroit. Mais le cadre, avec le coin de verdure derrière, est très agréable. »

n Photo F. S.

« Le bâtimentest identifiable »Magali, chargée de missionà la prévention des déchets« Le bâtiment est spacieux. Il permet d’avoir des espaces verts. Il est re-connu, reconnaissable et très identi-fiable par les personnes que nous recevons. Quand ils ne savent pas où nous nous situons, je leur dis : “Vous voyez le bâtiment avec la tour pen-chée ?” et ils comprennent. »

n Photo F. S.

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Beaune

Le bâtiment “à la tour penchée”

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Sur les contreforts du Morvanet à deux pas du Relais Ber-

nard Loiseau, le collège Fran-çois-Pompon, du nom du célèbresculpteur originaire de Saulieu,occupe une place stratégique àl’entrée du centre de la ville.L’extension contemporaine, réa-lisée sous la maîtrise d’ouvragedu Conseil départemental de Cô-te-d’Or, a été investie par lesélèves et professeurs au prin-temps. Celle-ci permet de regrou-per l’ensemble des salles de clas-se du col lège , qui é t a ientjusqu’alors réparties sur deux si-tes.En remplacement d’une ancien-ne structure qui a été démolie,cette nouvelle aile en forme deproue ouverte sur le paysagevient compléter le dispositif en Ldu collège pour former un U, etrecréer ainsi une cour fermée àl’image des cours d’école duXIXe siècle. Cette forme inatten-due, mais remarquable, résulte,

d’une part, de la volonté de sui-vre la limite de la parcelle del’établissement en courbe et,d’autre part, d’une demande duServices de l’architecture et dupatrimoine d’avoir un bâtimentavec une toiture à deux pans.

« Un esprit sain dans un corps sain »

L’architecture du bâtiment estfavorable à l’organisation desfonctions dans les étages. Au sud,une galerie de circulation dessertles trois salles de classe à chaqueniveau. Largement vitrée, elle ac-cumule la chaleur l’hiver et lorsdes intersaisons grâce à l’effet deserre. L’été, le caractère traver-sant du bâtiment permet de ven-tiler naturellement les espaces etd’évacuer l’air chaud.Les salles de classe sont situéessur la façade nord afin de bénéfi-cier d’une lumière régulière sanséblouissement pour les élèves. Lebâtiment est composé d’un soclede maçonnerie de béton brutpour le rez-de-chaussée et d’unecharpente en bois pour les deuxétages. La structure en bois, visi-ble, définit les espaces. Sa com-position régulière donne un or-donnancement à la façade quitémoigne de la nature institution-nelle du bâtiment. « Un esprit

sain dans un corps sain », telleétait la devise de l’agence d’archi-tecture Charles-Henri Tachon,pour offrir aux élèves « un envi-ronnement quotidien qui partici-pe à créer des échelles de valeuret à établir leur rapport au mon-de ». Mais aussi créer un lieuconfortable d’échanges et detransmission du savoir.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’ur-banisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le nouveau bâtiment du collège François-Pompon, à Saulieu.

nL’objectif de l’agence d’architecture, en bâtissant cette nouvelle aile du collège, était d’offrir aux élèves « un environnement quotidien qui participe à créer des échelles de valeur et à établir leur rapport au monde ». Photo F. S.

« Un bâtiment agréable, spacieux »Rodolphe Pestel, professeur de Sciences et vie de la Terre« C’est un bâtiment agréable, spa-cieux et assez reposant, avec cette présence de bois et de béton. Y travailler est serein. Nous dispo-sons de bon matériel et de bonnes conditions de travail. »

n Photo F. S.

« Quand on a cours dans ces locaux, c’est plus agréable »Charlut, un élève« Le bâtiment est bien par rap-port à l’ancien, qui se trouve juste à côté. Il est assez particu-lier. Je suis content quand on a cours dans ces locaux, c’est plus agréable. »

n Photo F. S.

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Saulieu

La nouvelle “proue” du collège de Saulieu

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L’écoquartier Heudelet 26 est si-tué sur le terrain d’une ancien-

ne friche militaire de Dijon, sur 2,8hectares. Derrière le siège duGrand Dijon, entre l’avenue duDrapeau et la rue du 26e-Dragons,il se trouve au cœur d’une zonedynamique en pleine mutation, àcinq minutes du centre-ville.Même s’il n’est pas encore terminé,il est le fruit d’un projet novateur etambitieux mené depuis 2008 par laSociété d’économie mixte d’aména-gement de l’agglomération dijon-naise (Semaad), avec la Ville deDijon et le Grand Dijon. Novateuret ambitieux en matière de qualitéarchitecturale, d’écologie urbaineet de développement durable, quicompte préfigurer l’aménagementde la ville de demain.À commencer par l’absence com-plète de circulation : le quartier,situé à proximité de la ligne detramway, privilégie les circulationsdouces avec un cheminement pié-ton et vélo. Un parking mutualisé etsemi-enterré a été construit pouraccueillir les véhicules des habi-tants du quartier. Autre défi relevé :la performance énergétique. Grâceaux énergies renouvelables et auxtoitures végétales, les immeubles

sont conçus pour produire autantd’énergie qu’ils en consomment. Leprojet a d’ailleurs été primé par leconseil régional de Bourgogne quil’avait retenu au titre de son appel àprojets « bâtiments à basse et trèsbasse consommation d’énergie, bâ-timents à énergie positive ».

295 logements à terme

L’écoquartier Heudelet 26 ac-cueillera à terme 295 logements(les premiers ont été livrés en 2012), dont un tiers en accessionlibre et deux tiers en locatif etaccession sociale, et sera complétéd’équipements de proximité, decommerces, de bureaux d’entrepri-ses, ainsi que d’un lieu culturel, laHalle 38, dès cet automne. Ce pro-jet de quartier du XXIe siècle a étéconçu par l’agence dijonnaise Stu-dioMustard Architecture, qui a faiten sorte de trouver un équilibreentre la préservation du patrimoinebâti et naturel existant (issu del’histoire militaire du site) et l’amé-nagement d’un quartier contempo-rain.À l’entrée du quartier, rue du 26e-Dragons, un ensemble de 23 loge-ments et deux cellules commercia-les se distinguent par leur façade enbrique qui rappelle le quartier Ma-ladière voisin. Le zinc en couvertu-re invoque les petites structuresindustrielles existantes sur les par-celles du faubourg. Le reste desfaçades en enduit classique et boisest, par contre, à l’image des autres

pavillons du quartier.Cet ensemble, livré en avril 2015,sous la maîtrise d’ouvrage de DijonHabitat et réalisé par l’agence Guillaume Viry Architectes, asso-ciée à Christian Morizot, a étéprimé au palmarès de l’architecturecontemporaine en Bourgogne,dans la catégorie “Habiter ensem-ble”. Ces logements ont été remar-qués pour l’intérêt de la volumétrieet l’utilisation des matériaux enrapport avec le principe d’écoquar-tier.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’écoquartier Heudelet 26, à Dijon.

nL’écoquartier Heudelet 26 est le fruit d’un projet novateur et ambitieux en matière de qualité architecturale,d’écologie urbaine et de développement durable. Photo Fabrice SIRLIN

« Des logementsbien isolés »Emmy, aide-soignante« Pour moi, le quartier est satisfaisant, les logements sont bien isolés. Mais le problème est qu’il n’est pas encore terminé donc pour les enfants, ce n’est pas super. On n’est pas trop au cou-rant de ce que cela va devenir, on se demande si c’est à l’abandon ou pas. »

n Photo Fabrice SIRLIN

« Point négatif : le parking »Isabelle, enseignante« J’habite une rue juste à côté du quartier. On profite de la coulée verte pour se promener et de l’espace encore en friche, c’est le terrain de jeu de mes enfants. Le point négatif, c’est le parking. Peu de gens l’utili-sent car il est payant, donc toutes les rues alentour sont saturées. »

n Photo Fabrice SIRLIN

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Dijon

Un quartier tournévers demain

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Dans la journée d’un lycéen, letemps du repas au restaurant

scolaire rompt le rythme scolaireet permet une décompression etune détente chargée de relationsociale. C’est en partant de ceprincipe que l’agence dijonnaiseTria Architectes s’est fixé les objec-tifs de ce projet architectural :créer un espace différent pour cetemps différent, mettre en placeune échelle d’espaces pour atté-nuer la dimension collective auservice de relations conviviales ouencore rendre possible la sur-veillance par un espace panopti-que.« Afin de révéler la lecture multi-ple du rayonnement du lycée, ilnous semblait pertinent de trou-ver, dans l’architecture, un équili-bre empreint tout à la fois demodestie (une demi-pension) et degrandeur (un lieu de réception,symbolique d’un savoir-faire etd’un art de vivre) », explique l’ar-chitecte Jean-François Picoche.Aussi, sous un volume horizontal,en résonance avec le paysage li-néaire de la parcelle de vignes

juste à côté, le bâtiment bénéficied’éléments de verticalisation, com-me une colonnade à l’est et degrandes baies vitrées au nord.Ceux-ci donnent aux façades uneampleur propre à valoriser l’équi-pement, dans la relation qu’il éta-blit avec le paysage qui l’entoure.

Une ambiancede convivialité

Par un jeu de retrait et de mursséparateurs, le volume est travailléen épaisseur. Il offre aux espacesune dimension conviviale et dessi-ne des terrasses accessibles à l’ex-térieur. Il permet aussi une réparti-tion des vitrages qui conduit lalumière naturelle en profondeurdans la salle. L’orientation de latoiture donne, quant à elle, de lahauteur aux façades visibles de-puis l’intérieur du lycée.À l’intérieur, la grande salle, quipeut accueillir jusqu’à 450 person-nes, est subdivisée en trois alcôvesséparées par des murets en pierreet des terrasses en creux. Ellesétablissent ainsi une échelle et uneambiance chaleureuse, favorable,par ailleurs, à une bonne maîtrisedes phénomènes acoustiques.Au final, l’architecture cherche àétablir une mesure intermédiaireentre les volumes modernes con-servés et ceux, traditionnels, exis-tants dont elle reprend les maté-riaux (bois, pierre) et les rythmes àtravers les subdivisions, les épais-

seurs. Le restaurant scolaire, réali-sé sous la maîtrise d’ouvrage duconseil régional de Bourgogne, etlivré en 2007, évoque ainsi par sonarchitecture contemporainel’identité de la côte de Beaune.D’une part, à travers les matériauxqui associent de la pierre calcaireà de la structure bois. D’autre part,par les couleurs vives qui se réfè-rent à celles des toitures vernis-sées, le tout dans une compositiongraphique, dynamique et joyeuse.

Fabrice Sirlin

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Un restaurant scolaire différent pour un temps différent

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le restaurant scolaire du lycée viticole de Beaune.

nLa grande salle du restaurant, donnant sur les vignes alentour, peut accueillir jusqu’à 450 personnes Photo F. S.

« Manque de climatisation et d’ouvertures »Séverine, membre du personnel technique« Il manque de la climatisation et des ouvertures pour pouvoir aérer. Il y a, par exemple, des radiateurs qui ne sont pas proportionnés par rapport à la pièce. Mais, dans l’en-semble, le bâtiment est esthétique et fonctionnel. »

n Photo F. S.

« Le vitrage fait qu’en hiver, il fait froid et l’été, il fait très chaud »Simon et Maguelone, lycéens« C’est un beau bâtiment, mais le vitrage fait, qu’en hiver, il fait froid, et l’été, il fait très chaud. Les cellules séparées par les pierres sont jolies. Le restaurant est pratique et aussi bien agen-cé. »

n Photo F. S.

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Beaune

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SPÉCIAL C.A.U.E. LE BIEN PUBLIC JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016

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Avant le projet, réalisé sous la maî-trise d’ouvrage de la commune

de Savigny-le-Sec et livré en 2008, lesite se présentait comme une butte,avec un gros remblai herbeux plantéde quelques arbustes.Le principe a été celui d’une implan-tation tirant parti du site existant, endéployant les surfaces captantes vers le sud, afin de profiter du rayon-nement solaire bas en hiver et s’abri-ter des rayons hauts en été, maisaussi en s’adossant contre la butte,afin de se protéger des vents froids.Enfin, l’orientation dans un sensnord/sud permet de profiter d’unebonne ventilation naturelle. « Pourorganiser le programme, nous avonsproposé de mettre les fonctions an-nexes, nécessitant peu de lumière,au nord et les fonctions principalestels que dojo, salles des fêtes, serresmunicipales au sud. Au centre dubâtiment se trouvent les pièces con-centrant les principaux flux afin deréduire autant que possible les li-néaires de distribution, ainsi qu’unvaste hall », explique l’architectePierre-Étienne James, de l’agence di-jonnaise Topoiein Studio.Le bâtiment présente une forme

compacte afin d’avoir un minimumde surfaces en contact avec l’exté-rieur et ainsi de diminuer les déper-ditions thermiques. Les élémentsqui constituent l’édifice sont compo-sés de matériaux présentant un im-pact positif ou neutre pour l’envi-ronnement. Beaucoup de bois pourla structure et l’isolation des murs,du plancher haut et bas, un peu debéton en fondation et en toiture pour apporter de l’inertie, mais aussiau nord pour s’adosser à la butte.Par son isolation et son étanchéité,le bâtiment s’avère efficace énergéti-quement, ce qui lui a valu d’être lau-réat de l’appel à projet « bâtimentsbasse consommation énergétique2006 » du conseil régional de Bour-gogne. Il est chauffé au bois et venti-lé avec très peu de pertes d’énergie,si bien que les coûts d’achat du boiset de l’électricité pour son fonction-nement sont compensés par la pro-duction d’électricité installée surson toit.

Très peu de pertes d’énergie

Par ailleurs, un soin particulier a étéconsacré aux ambiances. La salledes fêtes présente un parquet en chê-ne et est entièrement éclairée par degrandes baies élancées qui rappel-lent le rythme de sa structure. Lesverticales des planches sur chant quicomposent le plafond répondentaux longues poutres horizontales qui traversent l’espace. Au contrai-

re, le dojo ne présente que de petitesbaies au sud. Il est entièrement éclai-ré par la lumière diffuse du nordgrâce aux dispositifs des sheds, élé-ments architecturaux qui se présen-tent comme de grandes lucarnes. Quant au hall, il est traité comme leprolongement intérieur du parvis.En termes d’esthétique, la confusionde la construction avec le paysageenvironnant se peaufine d’année enannée avec le grisonnement pro-gressif de son bardage bois, si bienqu’aujourd’hui seuls ses panneaux

photovoltaïques le signalent dans lepaysage de tuiles et d’arbres du villa-ge.

Fabrice Sirlin

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Une salle efficace énergétiquement

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la salle multi-usages de Savigny-le-Sec.

nLe bâtiment présente une forme compacte afin d’avoir un minimum de surfaces en contact avec l’extérieur. Photo F. S.

« Un cadre sympathique pour notre mariage »Charlotte, ingénieur« Avec mon compagnon, nous allons célébrer notre mariage dans cette salle. Il y a peu de grandes salles comme celle-là autour de Dijon. Le cadre est sympathique, sa disposition est agréable. Et le fait qu’elle soit bioclimatisée, ça nous a plu. L’in-térieur est joli, fonctionnel et bien entretenu. »

« L’acoustique est très bonne »Laurence de l’association Écoute et danse (Dijon)« Notre association occupe la salle depuis sept ans, un week-end par mois. On y est très bien. Le parquet est bien pour notre travail car nous dansons pieds nus. Il y a deux sal-les, que nous utilisons pour faire deux groupes différents. L’acousti-que est très bonne, le sas d’entrée est bien pensé, et le cadre est agréa-ble. »

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Savigny-le-Sec

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SPÉCIAL C.A.U.E.JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016 LE BIEN PUBLIC

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Conçu, sous la maîtrise d’ouvraged’Orvitis, par l’agence A2A Ar-

chitectes et livré début 2011, cetensemble de vingt logements so-ciaux (répartis dans des unités detrois appartements) reprend lesprincipes d’un écoquartier. Le pro-jet s’affranchit de l’orientation gé-nérale de la parcelle pour se tour-ner vers le sud afin de profiter aumaximum des apports solaires.Une régulation thermique par l’om-brage est apportée par des variétésd’arbres à feuilles caduques au sudde chaque bâtiment.Les constructions sont couvertesde toits terrasses végétalisés, bar-dés de bois sur deux faces et en-duits d’ocre rouge sur les deuxautres. Les façades nord et est,moins soumises aux intempéries,ont, quant à elles, été bardées debois afin d’assurer un vieillissementuniforme de ce matériau. Les for-mes simples, les revêtements et

leurs couleurs, les balcons, les bri-se-soleil et les escaliers, créant desombres portées, donnent à l’ensem-ble un caractère très contempo-rain. Le système de constructionest mixte avec, d’une part, du bétonutilisé sur les dalles et les refends(murs séparatifs) des logementscollectifs pour ses qualités écono-mique et acoustique et, d’autre part, une ossature bois présente surl’ensemble des façades et des toitu-res, mais aussi sur les planchersintermédiaires des logements indi-viduels.

Une attention particulièreaux espaces extérieurs

Le projet, labellisé pour ses perfor-mances énergétiques et environne-mentales, a reçu, en 2012, à Paris,le prix coup de cœur du Comiténational pour le développement dubois (CNDB) lors du Salon desmaires et des collectivités locales. Ila également été désigné, la mêmeannée, projet lauréat “bâtimentsd’habitation collectifs” par l’asso-ciation bourguignonne Aproval-bois.Par ailleurs, une attention particu-lière est consacrée aux espaces ex-térieurs, qui sont libres et ouverts.De petits sentiers ensablés irri-guent le terrain et structurent et

orientent, par leur tracé, le par-cours des piétons, assurant unemise à distance avec les façades deslogements. Des clôtures en boispermettent la délimitation des es-paces privés et collectifs. Le cœurdu projet étant dédié aux piétons,les voitures sont ainsi rejetées aunord du terrain.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environne-ment de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur un écoquartier ras-semblant vingt logements sociaux à Pouilly-en-Auxois.

nLes formes simples des bâtiments, la couleur des revêtements et les balcons donnent à l’ensembleun caractère contemporain. Photo F. S.

« Une architecture agréable à vivre »Brigitte, locataire« C’est une belle architecture, agréa-ble à vivre. Les petites maisons sont bien séparées donc on n’a pas de vis-à-vis. Il y a un super confort. On est situés dans un quartier calme et à proximité des commerces. Au début, l’esthétique m’a un peu cho-quée mais je me suis habituée. »

n Photo F. S.

« Quelques défauts »Claude et Marie-Hélène, locataires« Il y a de petits défauts comme des problèmes de chauffage. Il y a une très bonne isolation contre le froid mais pas contre la chaleur. L’archi-tecture et la couleur nous déran-geaient un peu au début car ça ne va pas trop avec le style de la région. Mais on s’y est fait. Dans l’ensem-ble, ça nous plaît. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Pouilly-en-Auxois

Un quartier aux vertus sociales et environnementales

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À l’origine, le site des plans d’eaude Tailly et Merceuil était une an-

cienne carrière d’extraction de gra-nulats ayant servi, dans les années1960, à la construction de l’autorou-te A6. Sur une emprise d’environ200 hectares, on comptait alors sei-ze gravières. Depuis, l’emplacementfaisait principalement l’objet d’uneactivité halieutique, gérée par laTruite beaunoise, association agrééede pêche et de protection du milieuaquatique.L’objectif de ce projet, voulu par lacommunauté d’agglomérationBeaune Côte et Sud, a été de tirerprofit d’une richesse naturelle jus-que-là pas ou peu valorisée, en amé-liorant le cadre de vie des habitantset en leur offrant de nouvelles activi-tés. Avec les Étangs d’Or, inaugurésen mai 2013, il s’agit également devaloriser le fort potentiel piscicoledes lieux et de sensibiliser le grandpublic à la préservation de l’environ-nement grâce à la remarquable bio-diversité qu’offre le site.Véritable poumon vert au milieu deplaines, non loin de la côte viticole,le site offre, en effet, une importancerichesse écologique et abrite des es-pèces remarquables, voire rares enBourgogne.Le travail de l’équipe de maîtres d’œuvre – constituée de l’agenceMayot & Toussaint paysagistes,

d’Osmose écologue, de l’agenced’architecture Correia et de la Liguede protection des oiseaux – a été,tout d’abord, de créer des parkingspour permettre l’accès des piétonsau plus près des étangs. La mise enplace et la valorisation d’un réseaude cheminements permettant les dif-férents usages sur le site (pêche, dé-couverte des milieux écologiques,observation des oiseaux, découvertedes ambiances paysagères, aires depique-nique) a également fait partiedu projet. L’utilisation d’un maté-riau calcaire local permet aux che-mins de conserver un aspect naturel.

Promenade au bordde l’eau, au milieudes oiseaux

Un travail de communication im-portant a été réalisé, jouant un rôlede repère, avec la mise en place deplans du site et d’une table d’orienta-tion pour la lecture du paysage, maisaussi un rôle pédagogique en expli-quant les différents milieux écologi-ques rencontrés, le mode de gestiondu site ou encore les animaux à dé-couvrir.Afin que les promeneurs puissent s’approcher des milieux humides,certains ouvrages en bois ont étéconstruits : des pontons de pêcheursdont certains sont accessibles auxpersonnes à mobilité réduite, des pe-tites passerelles en franchissementde fossés afin de relier les chemins,une passerelle plus grande afin d’ac-céder à une île, des platelages pourdécouvrir des mares existantes, mais aussi des palissades en bois etmétal pour observer les oiseaux.

Avant cela, une importante partiedes Étangs d’Or avait nécessité unerestauration et un entretien des mi-lieux. Le site ayant peu été entretenupendant de nombreuses années, desopérations de nettoyage et d’élagageont été entreprises.Une attention particulière a été ap-portée au traitement des berges, desfonds et de l’hydraulique des seizeplans d’eau. Des bandes enherbéesont aussi été créées pour constituerun filtre de protection contre lessubstances chimiques rejetées parles champs et cultures viticoles, quiappauvrissent le milieu aquatique etla qualité de l’eau.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le site des Étangs d’Or de Tailly et Merceuil.

nPontons et passerelles ont été construits pour que les promeneurs s’approchent au plus près des seize plans d’eau. Photo Pascal REYDET

« Mieux aménagé qu’avant »Prisca, aide à domicile« C’est mieux aménagé qu’avant. Il y a plus de tables, plus de panneaux. C’est aussi plus propre et bien entrete-nu. Pour pique-niquer, c’est agréable. Mais, généralement, je vais à un étang un peu plus loin, où il y a des jeux pour enfants, et où l’on peut faire le tour de l’étang plus facilement. Il y a moins de circulation, donc c’est plus sécurisé. »

n Photo F. S.

« Plus propre et plus entretenu qu’il y a dix ans »Pascal, retraité« J’y viens occasionnellement pour pêcher. C’est plus propre et plus entre-tenu qu’il y a dix ans, où les poubelles n’étaient pas vidées. Pour se prome-ner, c’est bien. En revanche, pour les pêcheurs, le problème, c’est qu’on ne peut pas circuler en voiture pour aller pêcher de l’autre côté des étangs. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Tailly/Merceuil

La richesse écologique des Étangs d’Or

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Un bâtiment massif de béton brutet de briques. Voilà à quoi res-

semble, de prime abord, l’école dePontailler-sur-Saône, dite des Ber-ges de Saône, qui accueille 180élèves de cinq communes. Le pro-jet de construction, sous la maîtrised’ouvrage du syndicat intercommu-nal à vocation scolaire (Sivos) dePontailler-sur-Saône, a vu le jouren 2013. L’agence d’architectureBQ + A a usé d’un grand classicis-me, que ce soit au niveau desmatériaux ou de la compositiongénérale, pour inscrire l’équipe-ment scolaire dans le paysage parune certaine monumentalité.Aussi, l’architecte Bernard Quirotet ses associés sont persuadés queles enfants « sont capables de com-prendre les notions qui sont à labase du métier d’architecte : le rap-port d’un bâtiment avec son site, lasymétrie, les contrastes qui créentdes ambiances différentes suivantles lieux et les moments de lajournée ». L’édifice, dont la façadeprincipale se situe face à la Saône,présente deux masses en briquesquasiment opaques, symétriques etidentiques en proportions, reliéespar une barrette vitrée au rez-de-

chaussée. Les quelques dissymé-tries au niveau des ouvertures atti-rent l’œil. Elles ont été penséespour dynamiser le regard et, aufinal, souligner la suprématie de lasymétrie. En arrière-plan, le dé-saxement de la cheminée de lachaufferie poursuit ce même objec-tif.

Un effet de perspective axiale

La cour de récréation est consti-tuée de deux parties : un niveaubas, de plain-pied avec l’entrée, etun niveau haut, qui correspond aupremier étage du bâtiment. Ellessont reliées par un escalier surtoute la largeur, dont les grandsemmarchements font office de gra-dins, tel un amphithéâtre antique.Le but ? Accéder à une vue idéalesur le paysage fluvial.À peine perceptibles, les légèrescourbes des marches permettent demieux en percevoir la succession etrendent l’escalier plus confortable,tout en accentuant l’effet de pers-pective axiale. L’ensemble est com-plété par la mise en scène de l’hor-loge en bout de perspective,symbole par excellence du rythmescolaire. Depuis l’entrée de la cour,marquée par la couverture en bé-ton du préau, partent deux galeriespériphériques supportées par descolonnades donnant à la cour bas-se un aspect de cloître. Elles con-duisent chacune à une porte dubâtiment. Si l’étage est uniquement

dédié à l’enseignement, le rez-de-chaussée accueille quelques sallesde classe, l’administration, la salledes professeurs et les espaces de viecollective (cantine, médiathèque,salle polyvalente) dont les baiesvitrées offrent une vue remarqua-ble sur la Saône. L’intérieur est ununivers de béton brut dont la dure-té est adoucie par la chaleur etl’odeur du bois des menuiseries,des meubles, des soubassementsdes murs et des plafonds acousti-ques.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le groupe scolaire des Berges de Saône, à Pontailler-sur-Saône.

nEn bout de perspective : l’horloge, symbolisant le rythme scolaire. Photo Nicolas WALTEFAUGLE

« La structure est très bien faite »Isabelle, animatrice« En tant qu’animateurs, on souhaite-rait que les enfants puissent décorer les murs, mais ce n’est pas possible. Cela apporterait de la couleur et une touche de gaieté. Sinon, la structure est très bien faite et bien agencée au niveau de la sécurité. C’est dommage que l’on n’ait pas une pièce en plus pour le rangement du matériel de l’école. »

n Photo F. S.

« Il manque de couleurs »Noémie, employée de vie scolaire et animatrice« Le bâtiment est très fonctionnel et agréable. Dans l’ancienne école, on partageait un bureau à trois alors qu’ici, chacun a son bureau. On a vue sur la Saône d’un côté et sur la verdure de l’autre. Je trouve, en revanche, qu’il manque un peu de couleurs, surtout à l’intérieur. Mais c’est le seul point négatif. »

n Photo F. S.

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Pontailler-sur-Saône

Une école (presque) tout en symétrie

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La salle Kiki-de-Montparnasse,du nom de l’artiste née à Châ-

tillon-sur-Seine, est depuis 2002le lieu de résidence de la troupethéâtrale La Compagnie desGens. C’est pour la remettre auxnormes et la rénover que la Villede Châtillon-sur-Seine a fait ap-pel à l’atelier d’architectes Cor-reia.L’intervention, qui date de 2014,était située en zone protégée (siteclassé). La mission : en faire unlieu de fabrique, de répétitions etde résidence pour les artistes, quisoit agréable et destiné à ac-cueil l ir du public dans lesmeilleures conditions. « Le lieuétait à l’origine une grande salleparoissiale. Il existait déjà unpetit pavillon mais il manquait dela surface. Ayant réhabilité cesexistants, nous avons créé cettesurface en construisant une boîte

rouge en bois qui comprend lefoyer, symbolisant la convivialitéet la vie en commun », expliquel’architecte.

Donner de la surfaceen s’appuyantsur l’existant

L’ancienne habitation a été trans-formée en résidence d’artistes etmarque l’entrée du site, situé surl’esplanade Saint-Vorles, sur leshauteurs de Châtillon-sur-Seine.Par ailleurs, un long préau cou-vert de toile tendue, sorte dechapiteau qui rappelle un peul’univers du cirque, sert désor-mais de sas à la salle et au foyer.Un lieu qui permet au public dese rassembler et qui relie lesdifférentes fonctions de la cons-truction.Cette extension s’inscrit dansl’un des objectifs de la restaura-tion du bâtiment : augmenter lataille du bâtiment et donner de lasurface en s’appuyant sur l’exis-tant. La salle principale de repré-sentation a, quant à elle, étérelookée et isolée avec un enduitchaux-chanvre, qui permet d’ab-sorber les sons et de donner une

bonne acoustique aux spectacles.Elle peut accueillir jusqu’à centpersonnes. Elle est aussi utiliséepour créer des spectacles, ac-cueillir des ateliers et, bien sûr,des représentations théâtrales.

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la salle Kiki-de-Montparnasse, à Châtillon-sur-Seine.

nUn long préau couvert de toile tendue, sorte de chapiteau qui rappelle un peu l’univers du cirque,sert désormais de sas à la salle et au foyer. Photo Fabrice SIRLIN

« La salle est à dimension humaine et visuelle »Christine, de la Compagnie des Gens« C’est une salle superbe. La salle de spectacle est à dimension humaine et visuelle, on voit bien le jeu des acteurs. J’aime cette proximité. Le défaut prin-cipal est qu’il fait trop chaud l’été. Aussi, les spectateurs qui ont des gran-des jambes nous disent qu’ils n’ont pas assez de place dans les gradins. »

n Photo Fabrice SIRLIN

« Quelques points négatifs »Élisabeth Hoornaert, coresponsable de la Compagnie des Gens« C’était une bonne décision de refai-re cette salle qui n’était plus aux nor-mes. C’est un outil formidable. La petite jauge de 100 spectateurs vient en complément du Théâtre Gaston-Bernard, qui est plus grand. Mais le bâtiment a quelques points négatifs. Sous l’auvent, il fait très froid l’hiver. »

n Photo Fabrice SIRLIN

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Châtillon-sur-Seine

Un théâtre de convivialité

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Le centre social et relais desservices publics (CSRSP) d’Ar-

nay-le-Duc est implanté dans unegrande clairière, près de l’anciennegare. Facilement identifiable par sasituation, sa volumétrie et ses cour-bes, le bâtiment accueille différentspublics tout au long de l’année. Ilrassemble, en effet, en un mêmelieu, une médiathèque municipaleà vocation communautaire, un re-lais de services publics, un centreSati 21 (réseau d’espaces publicsnumériques), un centre social, deloisirs, et un accueil périscolaire.Construite à l’initiative de la com-munauté de communes du Paysd’Arnay, en 2008, la nouvelle struc-ture a été inaugurée en 2014. Latransition entre l’espace urbain etle centre social se traduit par lelarge parvis paysager, aux chemi-nements piétons constitués de ma-tière tantôt minérale, tantôt végé-tale. Cette introduction à l’espacebâti, par l’intermédiaire du mouve-ment, permet un accompagnementlent et calme, comme un écho à lanature environnante. Un échangeréciproque entre la flore et la bâtis-se qui se poursuit à l’intérieur.Ainsi, les cheminements extérieurs

forment le hall d’entrée, la lumièrepénétrant largement par toutes lesfaçades de la construction en mê-me temps que le paysage s’infiltreet constitue le décor intérieur prin-cipal.

Exemplaire sur le plan environnemental

Espace, lumière et environnementpaysager forment les matériauxprincipaux de l’intervention archi-tecturale du cabinet W + M Archi-tectes, qui considère ce projet com-me « l a conc ré t i s a t i on del’approche de l’agence dans l’actede bâtir ». Et ce, notamment, par lasimplicité volontaire dont elle afait son leitmotiv pour cette réali-sation. « Simplicité dans le dessinqui, en s’épurant, prend toute saforce ; simplicité nécessaire car no-tre monde complexe et en constantmouvement a besoin de calme etde repères stables ; simplicité dansl’expression architecturale pour at-teindre une pureté durable qui nesoit pas dans les tendances et lesmodes », expliquait l’agence lorsde l’inauguration du centre socialen 2014.Lauréat dans le cadre de l’appel àprojet “Bâtiment à basse consom-mation énergétique”, lancé par leconseil régional de Bourgogne en2008, le centre social d’Arnay-le-Duc est exemplaire sur le planenvironnemental grâce, entreautres, à sa structure entièrement

réalisée en bois du Morvan, auxmenuiseries extérieures en bois demélèze, à l’isolation et à l’étanchéi-té à l’air optimales, à la gestion desapports solaires, à une toiture en-tièrement végétalisée ou encore àun aménagement extérieur écolo-gique. Le bâtiment a été conçuavec une compacité maximale. Lebut ? Avoir un minimum de surfa-ces en contact avec l’extérieur etainsi diminuer les pertes thermi-ques.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanis-me et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le cen-tre social d’Arnay-le-Duc.

nLa lumière, la flore et l’espace ont été les principaux matériaux avec lesquels les architectes ont travaillé. Photo F. S.

« Un hall un peu froid »Charline, agent d’accueil du centre social« Le bâtiment est très agréable, spacieux, il est beau à voir au niveau de la structure et de l’architecture. Le fait qu’il soit de plain-pied est plus facile pour les personnes âgées et les enfants. En revanche, on a le ressenti d’un hall un peu trop froid. On a mis en place une commission de travail pour le rendre plus chaleureux. »

n Photo F. S.

« Adapté à tous les publics »Frédérique, coordinatrice enfance-jeunesse et référente familles« C’est un très beau bâtiment, spacieux et fonctionnel. Les bureaux sont agréables pour travailler. Le centre social est très adapté à tous les publics. Mais, pour l’utiliser tous les jours, je trouve qu’il n’a pas été pensé pour être occupé par des enfants, avec, par exemple, les graviers le long du bâtiment, les portes lourdes, etc. »

n Photo F. S.

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Arnay-le-Duc

Un centre social conçu en toute simplicité

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Résultant d’une demande de lacommunauté de communes de

l’Auxois Sud, la Halle du Toueurabrite le toueur électrique, remor-queur fluvial de 1893 qui permet-tait aux péniches marchandes detraverser la voûte du canal de Bour-gogne. C’est afin de mettre en va-leur ce patrimoine scientifique ettechnique de toute importance quela décision a été prise de le couvrird’une halle afin de le présenter aupublic.Toute l’originalité de cette œuvrecontemporaine de l’architecte japo-nais Shigeru Ban réside dans sastructure portante arrondie, faiteen tubes de carton assemblés pardes nœuds d’aluminium. Celle-ciest elle-même recouverte d’une membrane blanche PVC bi-orientéOndex (produit local fabriqué àChevigny-Saint-Sauveur), décollée

du sol, qui forme le toit de cehangar, et dialogue avec les refletsdes eaux du bassin.Les proportions de la grande nefouverte à chaque extrémité sontcalquées sur les dimensions du tun-nel. L’ossature originale de cetteconstruction détermine l’apparen-ce d’un édifice inspiré de l’architec-ture provisoire mais qui est destinéà durer. Le bâtiment reproduit ainsidans son ensemble la forme de lavoûte en mettant en situation letoueur lorsqu’il traversait le souter-rain.

Un terrain d’expérience pour Shigeru Ban

Ce projet est l’une des rares réalisa-tions en France de l’architecte japo-nais, qui a longtemps expérimentéles possibilités techniques et esthé-tiques offertes par le carton, dansdes contextes et sur des échellestrès variables. Shigeru Ban est parexemple l’auteur sur notre territoi-re d’une antenne temporaire de sonagence sur les toits de Beaubourg àParis, ainsi que de l’annexe ducentre Pompidou à Metz.La Halle du Toueur, achevée en

2004, a donc constitué pour lui unterrain d’expérience supplémentai-re dans l’utilisation de son maté-riau de prédilection. C’est égale-ment lui qui a réalisé, avecl’architecte Jean de Gastines, l’an-née suivante, le bâtiment du Centred’interprétation du canal, situé jus-te à côté.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la Halle du Toueur, à Pouilly-en-Auxois.

nToute l’originalité de la Halle du Toueur, à Pouilly-en-Auxois, œuvre contemporaine de l’architecte japonais Shigeru Ban, réside dans sa structure portante arrondie, faite en tubes de carton assemblés par des nœuds d’aluminium. Photo F. S.

« C’est plutôt joli »Patrice, 49 ans« C’est plutôt joli. Mais après, c’est tout ce qui est autour qui devrait être un peu plus entrete-nu pour mieux mettre en valeur la Halle du Toueur. »

n Photo Fabrice SIRLIN

« L’aspect esthétiqueme dérange »Jean-François, 38 ans« L’aspect esthétique me dérange, ça gâche un peu le canal. Je ne trou-ve pas ça spécialement joli car ça ne va pas forcément avec le décor. »

n Photo Fabrice SIRLIN

CÔTE-D’OR

Pouilly-en-Auxois

Une halle à l’architecturepeu banale

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Rassembler, dans une envelop-pe unitaire et dynamique, des

programmes très différents quesont un office de tourisme, unesalle des congrès et de culture,une crèche et des espaces pourseniors : telle était la mission del’agence d’architectes DominiqueCoulon et associés, qui a conçu leprojet de la Ville de Venarey-LesLaumes.Le bâtiment, qui s’étire le longdes voies ferrées, est dénomméLe Pantographe, du nom du dis-positif articulé qui permet à unelocomotive électrique de capterle courant par frottement sur unecaténaire. La construction s’ap-puie sur un dispositif structurelcomplexe pour éviter les bruitsémanant de la voie ferrée.Sa structure en béton armé secompose de deux voiles pliés, quidéfinissent le volume atypique dela bâtisse et l’inscrivent dans uneligne dynamique d’une centainede mètres. Les différentes entités,

avec des entrées particulières,peuvent fonctionner indépen-damment ou être regroupéesdans un ensemble unique et flui-de. Les espaces les plus publics,tels que l’office de tourisme, sontplacés dans un socle généreuse-ment vitré et s’ouvrent sur leparvis extérieur.Les porte-à-faux des parties opa-ques accentuent l’impression deflottement du volume supérieurainsi que la dissociation des diffé-rents plis et offrent autant defacettes qui captent les lumièresrasantes liées à l’orientation. Lapeau opaque, légèrement percée,est décomposée en triangles, par-fois mats ou brillants, qui dés-tructurent les volumes de base.Ainsi, le bâtiment apparaît sou-vent différent selon les heures dela journée.

Une identité forte

Espace intime et protégé, tel uncocon, l’accueil petite enfanceest, quant à lui, logé à l’étage. Ilouvre sur une cour de couleurjaune vif, sorte de zone tamponavec l’extérieur, animée de baiesen losanges.Il s’agissait de protéger ces lieuxexposés aux nuisances des trainsqui passent. Les transparences durez-de-chaussée sont organisées

pour que le rapport aux voiesferrées soit constant et pris com-me un événement dynamique.Labellisé “Pôle d’excellence ru-ral”, Le Pantographe, inauguré enoctobre 2015, exprime une iden-tité forte et s’impose comme unlieu symbolique au cœur de Ve-narey-Les Laumes.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’ur-banisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la salle multi-usagesLe Pantographe, à Venarey-Les Laumes.

nLa structure du Pantographe a été conçue de manière à éviter les bruits de la voie ferrée toute proche. Photo F. S.

« Un lieu central »Annik Riquet, présidente de l’office de tourisme« C’est un super bâtiment, un peu “choc” au sein d’un village rural. En tant qu’office de tourisme, ça nous amène un public local, qui va [aussi] à la crèche. C’est un avantage énor-me d’être dans un lieu plus spa-cieux, lumineux et qui a de la force au sein du paysage du village. C’est un lieu accueillant et central. »

n Photo F. S.

« C’est trop moderne »Lionel et Françoise,de Montbard« Cela ne fait pas beau par rap-port à la gare, par exemple, ça ne ressemble pas au reste. C’est trop moderne, les couleurs ne sont pas belles. Une autre cou-leur qui tranche aurait été mieux. On préfère encore le bâtiment du supermarché juste en face. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Venarey-Les Laumes

Un espace moderneau cœur de la ruralité

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C’est en plein cœur de ville,juste à côté du terminus de la

ligne T2 du tramway, que s’estimplanté, en 2014, cet imposantcentre culturel et de rencontres,selon la volonté de la Ville deChenôve. Le Cèdre réunit notam-ment une salle de spectacles, leconservatoire de musique et unpôle de danse. Ce bâtiment mono-lithique est recouvert d’une écorceen béton matricé, avec des pointesde lasure (produit de protection)pour renforcer certaines zones.L’agence d’architecture MichelPacteau (architecte de concep-tion) – associée à l’agence Bran-don Architecture pour le suivi duchantier – a choisi de travaillerdifférentes textures, tantôt lissestantôt rugueuses, sculptant le bâti-ment pour l’alléger, à l’image dubardage métallique perforé posi-tionné sur le porte-à-faux sud-est.Cette vêture métallique, si recon-naissable, signe l’originalité et laqualité architecturale du bâtiment.Sa couleur change en fonction del’heure de la journée et de laluminosité, passant du cuivre aurouge sombre en passant parl’orange. Cette structure, aux dé-coupes symboliques, représente la

forme de l’écorce du cèdre cente-naire situé à deux pas de la cons-truction. De grands murs rideaux,protégés de brise-soleil métalli-ques, le tout de ton anthracite,viennent apporter de la lumière aucœur de l’établissement, tout enparticipant à la richesse du traite-ment du volume. La toiture, vérita-ble cinquième façade car très visi-ble depuis les hautes toursavoisinantes, est traitée avec soinet est largement végétalisée.

Une capacité de 700 places assisesÀ l’intérieur, le hall d’entrée estaccessible par un sas et s’ouvrelargement sur la place centrale. Ilse développe sur deux niveaux.L’escalier monumental desservantles étages supérieurs, clin d’œilaux théâtres historiques, est unvéritable repère pour l’équipe-ment.À l’étage, l’administration du servi-ce des affaires culturelles est enrelation directe avec le hall qu’ellesurplombe. Cet espace sert ausside salle de répétition à l’Orchestrede la musique municipale de Che-nôve, en résidence au Cèdre.Quant au dernier niveau, il estoccupé essentiellement par le con-servatoire de musique et de danse.Deux grandes salles de danse sontdédiées aux pratiques contempo-raines et à la danse hip-hop, no-t a m m e n t p o u r l e g r o u p eFigure2style et son école Rési-d’Danse. Une bibliothèque a égale-ment pris place au second étage.

C’est au centre de l’édifice, tel unnoyau qui aimante l’ensemble dudispositif, que se trouve la salle despectacles et de rencontres, réali-sée dans l’esprit des théâtres àl’italienne.Son volume, s’inscrivant dans uneforme cylindrique à peine défor-mée, permet l’accueil de 700 spec-tateurs assis (1 200 debout), enoffrant une bonne proximité avecla scène. La salle est entièrementmodulable de façon à s’adapter àdifférentes utilisations : spectacle,concert, séminaire, congrès, etc.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le centre culturel Le Cèdre, à Chenôve.

nLe revêtement métallique est une référence à l’écorce du cèdre centenaire qui se trouve à deux pas du centre. Photo F. S.

« Joli aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur »Benoît, 55 ans« L’architecture est très bien, c’est très joli, aussi bien à l’exté-rieur qu’à l’intérieur. Je suis content qu’ils aient pu conserver le cèdre juste à côté, j’avais eu un peu peur pendant les tra-vaux. »

n Photo F. S.

« Cela dynamise Chenôve »Gilbert, 74 ans« Je suis peut-être le seul à avoir les photos du chantier du début à la fin. Pendant la construction, je l’appe-lais “la prison”, mais maintenant, c’est vrai que c’est très beau. Cela dynamise Chenôve, on se sent bien ici. Dommage que les pigeons profi-tent des petits trous de la façade pour faire leur nid. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Chenôve

Le Cèdre, un bâtiment monolithique aux multiples facettes

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C’est un site historique que leprojet de requalification de la

façade principale du bâtiment abri-tant le pôle administratif du groupeSEB se devait de respecter et demettre en valeur, tout en symboli-sant la dimension internationale dugroupe. C’est la mission qui a étéconfiée par le groupe SEB à l’agen-ce dijonnaise Chamoin – MelsensArchitectes Associés.« L’histoire du site a déterminé no-tre choix pour l’inox. Nous avonsvoulu jouer sur ses différents traite-ments, qui nous permettaientd’avoir des effets avec la lumière etles reflets pour rendre cette façadetotalement vivante », explique l’ar-chitecte Laurence Melsens. Pour as-seoir ce bâtiment et affirmer sa pré-sence sur le site, l’architecte a faitappel à des murs rideaux en verreteinté (VEC extérieur collé). Une

réalisation qui a de quoi valoriserl’image de l’entreprise par la sobrié-té du choix des matières, la diversitédes textures, la pureté des formes,tout en apportant force et moderni-té à l’ensemble.

S’intégrer à l’environnement existant

L’un des autres objectifs de l’opéra-tion était d’intégrer la façade à l’en-vironnement existant. « La difficul-té était de se raccorder à un existantperpendiculaire. Il fallait rester as-sez neutre et plus bas au niveau desvolumes. C’était aussi très délicatd’avoir une peau sans menuiserieapparente, sans châssis visible, pourfaire, au niveau du rythme, quelquechose de lisse et non pas d’alourdi »,reconnaît encore Laurence Mel-sens. Avant d’avouer que la grandeparticularité du chantier était de tra-vailler sur un site occupé en perma-nence.Au niveau de la fonctionnalité, cettenouvelle façade, mise en place en2013, a l’avantage de redonner de lalumière et de recréer de la surfacedans certains bureaux. Tout en im-posant cohérence et unité architec-turale, dans un souci d’unité, de

respect de l’environnement et demise en valeur du patrimoine exis-tant, le projet final reste dans lalogique d’un programme fonction-nel de bureaux à dimension humai-ne et recevant un public spécifique.

Fabrice Sirlin

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Quand le contemporain met l’histoire en valeur

Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’ur-banisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la façade du pôle adminis-tratif du groupe SEB, à Selon-gey.

nL’inox utilisé pour la façade renvoie au matériau employé pour fabriquer les produits du groupe. Photo Groupe SEB

« Une belle amélioration »Virginie, assistante de formation« Par rapport à l’ancienne façade, c’est une belle amélioration. Elle apporte beaucoup de luminosité et ouvre sur la verdure. L’isolation est bonne, le cadre de travail est agréable. Et l’inox rappelle le pro-duit qui est fabriqué ici depuis soixante ans. »

n Photo F. S.

« La façade apporte de la modernité »Nicolas, responsable des bâtiments« Visuellement, la façade est très belle et apporte de la modernité. En fonction de l’heure de la journée, elle n’est pas toujours pareille. Elle bouge, vit en permanence. Et l’an-cien bâtiment, à côté, rappelle qu’on a un passé, mais que l’entreprise est tournée vers l’avenir. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Selongey

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Convertis en relais de poste, puisen ferme agricole jusqu’à la fin

du siècle dernier, les trois bâti-ments de l’ancienne léproserie deMeursault, datant du XIIIe siècle,qui restaient encore debout, étaientpromis à la ruine. C’était sanscompter sur le vaste projet de réha-bilitation et de restauration patri-moniale lancé en 2001 par la com-mune de Meursault. Projet qui aremporté la première place ex ae-quo de la seconde édition du Pal-marès de l’architecture contempo-raine en Bourgogne, en 2015.C’est à l’architecte sombernonais,Simon Buri, et au Parisien FrédéricJung qu’a été confiée cette impor-tante mission, arrivée à son termeen 2015. Le premier s’est occupé dela partie historique, inscrite en1926 à l’inventaire supplémentairedes monuments historiques. Sonconfrère a réalisé l’extension con-temporaine correspondant à la vo-cation finale des lieux : des sallesd’exposition et de réception. SimonBuri avait pour objectif de révélerl’existant par une restauration trèspure. Il lui a fallu, avant tout,réparer les dégâts provoqués par letemps. La voûte de la nef s’était

effondrée, certaines fermes de lacharpente étaient fragilisées, desbaies étaient murées, les fresquesavaient quasiment disparu.Après un important programme defouilles archéologiques, l’architectea choisi de réhabiliter les lieuxsobrement, dans l’esprit d’une égli-se, sans isolation, simplement enassainissant le bâtiment. Des élé-ments significatifs tels que des dé-cors muraux ou la charpente ontété réutilisés afin d’éviter toute res-titution hasardeuse. Cet ensemblemet simplement en valeur le volu-me de l’édifice et la pierre calcaire,qui ne manque pas d’attirer le re-gard des automobilistes qui circu-lent sur la route nationale 74.

Recouvert d’une grande enveloppe de zinc

L’extension contemporaine, parson plan en L en prolongement dela chapelle, ferme presque l’ensem-ble du bâti et forme une cour quiévoque l’existence probable d’uncloître. Sa forme déstructurée et lesmatériaux choisis tranchent volon-tairement avec la rigueur de lapierre. Le bâtiment, dont l’intérieurabrite une salle de réception, lessanitaires et les locaux techniques,est construit en bois et est recou-vert d’une grande enveloppe dezinc traité pour préserver sa cou-leur argent et la minéralité de sonaspect. Cette construction ajouteune forme d’assurance à la puissan-ce tranquille de la bâtisse histori-que. Le décalage de son faîtage

crée un gabarit atypique, épousépar l’espace intérieur, revêtu debois. L’orthogonalité des ligneséchappe au système de voûte. Larythmique irrégulière des joints de-bout répond à la résolution techni-que des écoulements d’eau perpen-diculaires aux ouvertures, qui sontelles-mêmes implantées aléatoire-ment, afin de multiplier les cadra-ges.Derrière la construction, l’enclosqui constituait le domaine a étéconservé et accueille un vergerconservatoire.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environne-ment de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la renaissance de l’ancienne léproserie deMeursault.

nL’extension contemporaine de la léproserie met en valeur les bâtiments datant du XIIIe siècle. Photo F. S.

« Un mariage réussi »Denis Thomas, président de l’office de tourisme de Meursault« Ce bâtiment du XIIIe siècle a été restauré dans les règles de l’art. […]. C’est un phare de la Bourgogne au cœur du vignoble et de Meursault. Le mariage de l’ancien et du contempo-rain est complètement réussi. Le toit est remarquable ainsi que la chapelle qui a été restaurée dans toute sa simplicité, de manière très épurée. »

n Photo DR

« Une superbe restauration »Guy Bédel, délégué régional de la Fondation du patrimoine« C’est un lieu superbe. Je ne connais personne ayant émis des reproches. C’est une superbe restauration à tous points de vue : la taille de la pierre, la pose des laves, l’enduit est remarqua-ble. C’est un bâtiment que nous, la Fondation du patrimoine, voulons mettre en valeur, car il génère de l’acti-vité, de l’attractivité et du culturel. »

n Photo d’archives Nicolas MANZANO

CÔTE-D’OR

Meursault

Quand le roman et le contemporain

cohabitent

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Difficile de ne pas remarquer cetimmeuble tant l’hôtel à insectes

de 60 mètres carrés, qui habille safaçade ouest sur deux étages, estépatant. Unique même, puisqu’ils’agit d’une première en France.Insérés dans une structure en boiset acier, des casiers massifs se ré-partissent de manière aléatoire. Ilssont remplis de bûches percées, debranchages, de roseaux ou de tuilessuperposées, qui visent à attirerune diversité d’espèces pollinisatri-ces, afin qu’elles s’y reproduisent.Cette « bourdonnerie » qui donneson nom au bâtiment, s’inscrit dansune volonté de rendre la ville tra-versable pour les espèces animaleset de favoriser les pollinisateurspour la reproduction des végétaux.Elle forme ainsi une mini-réservenaturelle verticale, et manifeste desobjectifs de développement dura-ble poursuivis par l’écoquartierHeudelet 26, mais aussi par lesdeux associations environnemen-tales qui occupent le bâtiment, enl’occurrence Réserves Naturelles de France, et Alterre Bourgogne

Franche-Comté. L’organisation etl’aspect de l’immeuble, inauguré enjanvier, révèlent la dualité, entrepartage et autonomie, de ces deuxentités. Chaque association occupedeux étages, reliés entre eux par unescalier interne, permettant des re-lations directes et limitant l’usagede l’ascenseur. Le dernier niveauest un lieu mutualisé où se trouventdes espaces communs.

Entre densitéet biodiversité

Construire un bâtiment durable etexemplaire au cœur de l’écoquar-tier Heudelet 26, tel était l’objectifdes architectes de l’atelier Calc etde la Société d’économie mixted’aménagement de l’agglomérationdijonnaise (Semaad), maîtred’ouvrage, en partenariat avec lacommunauté urbaine du GrandDijon et le conseil régional deBourgogne. Sur une parcelle trèsréduite – 269 mètres carrés entière-ment constructibles –, le parti ar-chitectural était dicté, notamment,par l’arrivée de logements en mi-toyenneté, au nord et à l’est, ainsique par l’étroitesse de la petite ruepiétonne à l’ouest. Il y avait doncun objectif de densité urbaine àremplir, au-delà de la visée environ-nementale du projet. Classé « bâti-ment à basse consommationd’énergie », érigé avec des maté-

riaux « à faible impact environne-mental » (menuiseries et bardageen bois, cloisons séparatives enlaine de bois, toiture végétalisée…),l’immeuble est, en outre, équipéd’une centrale de traitement d’airavec récupération de chaleur. La

Bourdonnerie veut démontrer, ain-si, qu’il est possible de favoriserl’environnement, la biodiversité, etde faire une part belle à la naturedans un contexte de grande densitéurbaine.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanis-me et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur La Bourdonnerie, au cœur de l’éco-quartier Heudelet 26, à Dijon.

nLa Bourdonnerie, comme son nom l’indique, accueille sur ses murs un hôtel à insectes de 60 mètres carrés. Photo Fabrice SIRLIN

« Fiers de notre bâtiment »Stéphanie Marquet, chargéede communication à Alterre Bourgogne Franche-Comté« C’est important de travailler dans un environnement en accord avec nos convictions. Nous sommes fiers de notre bâtiment car nous avons été associés à sa conception. Cela a créé du lien entre les deux équipes. Le bâtiment a aussi vocation à être un outil de sensibilisation. C’est une manière d’intéresser les gens à ce qu’on fait. C’est agréable d’être au sein d’un écoquartier calme, on entend la vie des familles, les enfants qui jouent… »

n Photo F. B.

« Un outil formidable »Dominique Aubonnet, chargée de mission éducation à l’environnementà Réserves Naturelles de France« Je suis extrêmement contente de ce bâtiment écoresponsable. Il corres-pond aux objectifs de Réserves Natu-relles de France, mais aussi à mes convictions personnelles, cela me permet de compléter mon engage-ment quotidien personnel (recyclage, panneaux solaires, déplacement à vélo). C’est intéressant de pouvoir observer l’hôtel à insectes de l’autre côté. Pour moi, c’est un outil formida-ble. »

n Photo F. B.

Une façadebourdonnante

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Le village de Norges-la-Ville, aunord de Dijon, s’organise en deux

bourgs, le long de la rivière de la Nor-ges, qui prend sa source au pied de lacommune. Les crues fréquentes dela rivière recouvrent épisodique-ment le paysage des rives naturelles,empêchant l’accès à la populationlocale. Le but du projet voulu par lacommune de Norges-la-Ville, et con-fié à l’agence de paysagistes Territoi-res, était de réhabiliter les prairieshumides à proximité et agrandir l’es-pace autour de la source. Une gran-de terrasse, sur la source elle-même,est le point de départ d’un parcoursen bois, lisse comme une lame decouteau, constituant une promena-de d’un kilomètre. Il repose au solsur de simples pieds, sans fondation,comme de simples échasses qui por-tent le promeneur au-dessus de laprairie humide. Ce fil s’étire en de

longues perspectives entre les deuxbourgs, flirte fréquemment avec larivière qu’il finit par traverser, à mi-chemin, par une passerelle qui inviteà la contemplation. Le contrastegéométrique, entre les sinuosités dela rivière et les lignes tendues de cecheminement, embarque le visiteurdans un état de lévitation, sans quejamais il ne touche le sol.

Flore et faune aquatiques

Ainsi, ce paysage est redécouvert,servi par une esthétique radicale,sans compromis et avec une intru-sion humaine minimale. Aussi, il estrespectueux de l’écosystème et subli-me la vie sauvage. La constructiondu cheminement en bois a été pen-sée pour présenter le minimum d’obstacles au mouvement de la ri-vière, afin que celle-ci puisse tou-jours librement investir les prés hu-mides qui la bordent, et faire vibrerce paysage composé de formationsboisées, buissonnantes et herbacéesprésentes sur les rives de la Norges.Dans le cadre du projet, terminé en2013, les espaces d’expansion descrues ont été préservés. Le lit d’unpetit ruisseau, affluent de la Norges a

été redessiné et accueille à nouveauune flore et une faune aquatiques.Une surface dédiée aux jeux de bal-lon a été simplement mise à plat etdotée d’une prairie que la rivière peut recouvrir pendant les crues hi-vernales.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’aménagement d’une promenade à Norges-la-Ville.

nDepuis la source, les promeneurs peuvent longer la rivière sur un parcours en bois. Photo F. S.

« Beaucoup de Dijonnais viennent se balader ici »André, 69 ans« C’est très bien pour se promener. L’aménagement pour les enfants, c’est une bonne chose aussi. Il y a beaucoup de Dijonnais qui vien-nent se balader ici, et beaucoup de randonneurs qui en profitent. »

n Photo F. S.

« Un espace de bien-être »Emma, 4 ans, et Aurélien, 35 ans« C’est super. On aime bien se promener ici le long de la Norges pour faire le tour du village. C’est un espace de bien-être, ça permet de sortir. Et le parc pour les enfants est très bien. »

n Photo F. S.

Un parcours au filUn parcours au fil de la Norges de la Norges

CÔTE-D'ORNorges-la-Ville

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Il a été construit il y a plus dequarante ans, mais, à l’époque,

le château d’eau de Champdôtreinnovait par sa forme. Édifié en-tre les communes de Champdôtreet de Tréclun, il a été inauguré le10 octobre 1970, en présence,notamment, de Jacques Duha-mel, alors ministre de l’Agricultu-re du gouvernement de JacquesChaban-Delmas.Ce bâtiment permet l’adductiond’eau pour treize communes duval de Saône, venant aboutir levaste projet du Syndicat inter-communal de la plaine inférieurede la Tille. Il est témoin d’unepériode de construction intensede châteaux d’eau. Dans les an-nées 1950 à 1970, l’accès à l’eaucourante des foyers des territoi-res ruraux s’améliore considéra-

blement. Ces constructions tra-duisent également une tendancedes ouvrages d’art de l’époque :utilisés comme signaux, les châ-teaux d’eau affichent souvent uncaractère sculptural. Et celui deChampdôtre en est un exemple.

Une capacité de 2 000 mètres cubes

Dans un mouvement hélicoïdal,il prend la forme d’une « gerbe degrain tournée », selon les mots dePierre Garrien, maire de la com-mune à l’époque. Il se dresse à54 mètres au-dessus de la plainedu val de Saône. À son sommet,après avoir grimpé ses 265 mar-ches, il est possible d’appréciertout le paysage. Fort de ses 684mètres cubes de béton et de ses76 tonnes d’acier, celui-ci faitcorps avec un réservoir d’unecapacité de 2 000 mètres cubes.Seule la variation du diamètre del’ouvrage (12,70 mètres à la base,puis 8,60 mètres et enfin 23,60mètres à son point haut) peuttrahir la présence de la cuve. Ses

nervures accentuent l’effet de tor-sion et l’aspect plastique de laconstruction.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le château d’eau de Champdôtre.

nAprès avoir monté les 265 marches de la bâtisse, une vue imprenable sur le val de Saône s’offre aux curieux. Photo F. S.

« Le château d’eau n’est pas vilain »Rolande Mourolin, de Champdôtre« Le château d’eau de Champdô-tre n’est pas vilain. Je n’en suis pas mécontente. Quand ils voyaient le château d’eau de loin, mes neveux disaient toujours : “Ça y est, on arrive chezmémé !”. »

n Photo F. S.

« Nous l’avons vu grandir »Jean et Denise Farcy, de Champdôtre« Nous sommes attachés au château d’eau. Il nous reste même un bout du ruban de l’inauguration. À l’époque, on habitait à Tréclun et on en voyait la construction de notre fenêtre. On l’a vu grandir, d’en bas jusqu’en haut. Il s’est construit à l’aide d’une grue quiétait à l’intérieur de la bâtisse. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Champdôtre

Un château d’eau « commeune gerbe de grain tournée »

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Construire un crématorium qui soitsymbolique mais sobre, avec une

architecture épurée mais pourvue de sens : telle était la volonté des archi-tectes dijonnais de l’atelier Calc. C’està eux qu’a été confié ce projet, réalisé sous la maîtrise d’ouvrage de la com-munauté de communes du Sinému-rien et inauguré en 2013.« L’idée, compte tenu de l’emplace-ment du bâtiment, était d’avoir une construction très visible sur laquelle on ne puisse pas se tromper », expli-que l’architecte Lionel Lance. Lechoix qui a été fait est celui d’un bâti-ment à basse consommation, aux for-mes géométriques simples et aux ma-tériaux de caractère. Faite de pierre, de bois et de végétation, la bâtisse s’inscrit dans la légère pente du ter-rain et en émerge avec discrétion. La façade, massive et en retrait de la rue, signale la présence de l’équipement. Des matériaux qui n’en font pas moins, de l’extérieur, un outil de tra-vail qui saura vieillir tout en appor-tant la sérénité que nécessite ce lieu particulier. Les architectes ont voulu, également, concevoir un bâtiment fonctionnel, paysager et dont les qua-lités spatiales reposent sur le principe d’un parcours pour accompagner au

mieux les familles.Le deuil étant un processus émotion-nel composé de différentes étapes qu’il faut prendre le temps de franchir,le crématorium retranscrit spatiale-ment cette évolution en offrant des lieux différents dédiés à l’échange, au recueillement, à l’accompagnement, aux retrouvailles et, enfin, à l’apaise-ment. Parcourir ce bâtiment se fait d’une manière naturelle. Il s’agit d’une architecture que l’on traverse.

Un espace de recueillement

La première étape est matérialisée par un parvis extérieur, une esplana-de couverte où les familles se retrou-vent. Avec un éclairage naturel légère-ment tamisé par la présence d’un patio, le hall d’accueil constitue un es-pace de recueillement. Depuis ce lieu,elles peuvent aller voir une dernière fois le défunt dans une salle où peut être exposé le cercueil ouvert.La salle de cérémonie constitue, quant à elle, l’étape charnière dudeuil, celle où les personnes venues rendre hommage peuvent le faire en-semble autour du défunt. Ici, la lumiè-re naturelle entre par des percements dans le mur qui donne sur le patio cen-tral.Dernière étape du parcours à l’inté-rieur de la bâtisse : la salle de retrou-vailles, tournée vers l’extérieur grâce à une large paroi vitrée, donnant sur lecadre apaisant du jardin cinéraire qui surplombe la ville. Cet espace est ce-lui du réconfort, un lieu chaleureux dans lequel les familles peuvent rester

autant de temps qu’elles le désirent.Le jardin du souvenir, enfin, marque l’ultime étape : celle de l’apaisement. Séparé du bâtiment par une haie qui le dissimule, il est un lieu dans lequel les familles peuvent se rendre tout au long de l’année et indépendamment du fonctionnement du crématorium.Si le parcours des familles est clair, il en est de même pour celui des pom-pes funèbres qui, sans jamais croiser le public, font cheminer le corps du défunt dans une logique fluide et li-néaire.

Fabrice Sirlin

C Ô T E - D ’ O R ARCHITECTURE

Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanis-me et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le cré-matorium de l’Auxois-Morvan, à Semur-en-Auxois.

nLes salles et lieux du crématorium représentent les différentes étapes du deuil. Photo F. S.

« Les familles se sentent bien »Loïc Girard, directeur du crématorium de l’Auxois-Morvan« L’avantage est que nous avons pu participer à des changements lors de la conception. L’idée était de penser en priorité aux familles. L’aménage-ment fait qu’elles ne se croisent pas et qu’elles s’y sentent bien. L’exté-rieur du bâtiment est joli avec des matériaux du Sud Châtillonais. »

n Photo DR

« Il y a un côté chaleureux »Christian Baud,prêtre de Semur-en-Auxois« Comparé à d’autres, ce crémato-rium est un lieu très bien pensé, bien aménagé. Tout est fait pour essayer de casser l’aspect glacial de certains crématoriums. Il y a un côté chaleu-reux. C’est important que les lieux ne rajoutent pas à l’accablement des familles. J’apprécie bien le bois et les couleurs claires. »

n Photo DR

CÔTE-D’OR

Semur-en-Auxois

Un crématorium conçu pour accompagner les familles dans leur deuil

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Le nouvel équipement sportif Vé-ronique-Pecqueux-Rolland,

inauguré le 4 juin, constitue un es-pace parfaitement adapté aux prati-ques des associations sportives lon-gviciennes. Ce bâtiment, voulu parla municipalité, est identifiable de-puis les voies d’accès et l’entrée de laville. Il forme une accroche urbaineentre les différents quartiers et setrouve à l’articulation entre espacesurbanisés et naturels.En s’intégrant dans un environne-ment constitué de petites parcelles,la construction affirme sa présencepar sa silhouette fluide et s’exprimepar son caractère unitaire, ouvert etprotecteur. Cette intégration har-monieuse dans la structure urbainehétérogène où elle prend place s’ex-plique, notamment, par la configu-ration de l’aire de jeu principale,d’une hauteur intérieure de sept mè-tres, qui a été encastrée dans le sol àenviron trois mètres de profondeur,réduisant ainsi la hauteur du bâti-ment. La géométrie du volume glo-bal, dont la longueur est moduléepar de subtiles inflexions, influe surce paramètre. Le volume naît del’articulation de la partie orthogo-nale de la grande salle, au sud, et du

volume plus effilé, qui regroupe lasalle de combat et le Point infojeunesse, au nord.L’enveloppe du bâtiment est faited’un bardage en aluminium anodi-sé, perforé en panneaux plans. Ils’agit d’un matériau qui offre desgaranties de pérennité et qui ne né-cessite aucun entretien. La teintecuivrée, patinée mate, donne sonidentité au bâtiment en l’intégrantavec sobriété dans le paysage. Lacinquième façade, entièrement vé-gétalisée, perceptible depuis la voieferrée, est formée de pans de toit àpentes très faibles, d’une composi-tion en triangle.

Une organisation fonctionnelle, compacte et optimiséeLe gymnase Véronique-Pecqueux-Rolland, conçu par l’agence autri-chienne Dietrich-Untertrifaller Ar-chitectes, associée à l’atelierchalonnais Sénéchal-Auclair, se dis-tingue par son organisation fonc-tionnelle, compacte et optimisée sur deux niveaux, irrigués par unhall d’entrée central. Au cœur duprojet, ce dernier bénéficie d’unevue panoramique sur l’aire de jeusituée en contrebas qui accueille lesentraînements et matches de l’ALCHandball. Les gradins, qui peuventaccueillir 550 spectateurs, se déve-loppent dans la partie ouest, avecune vision en transparence sur l’ex-térieur. Accompagnant l’accès auxvestiaires inférieurs, un atrium, cou-vert d’une verrière, apporte la lu-mière au cœur du bâtiment jusqu’au

niveau R-1. Dans ce projet, la lumiè-re naturelle a été particulièrementétudiée pour un grand confort dansl’exercice des activités sportivesmais aussi pour limiter l’usage delumière artificielle.Dans la partie nord, l’espace réservéaux sports de combat comprenddeux surfaces de tatamis, pour lesactivités de l’ALC Longvic Karaté,la section Ki Shin Taï ainsi que leclub de judo. L’intérieur est habitéd’une atmosphère marquée par ladiscrétion des couleurs des maté-riaux choisis. Le bois est utilisé de

manière raisonnée et apporte cha-leur et convivialité. Conjugué aubéton apparent, l’ensemble donneun fond robuste et élégant aux mul-tiples utilisations possibles de l’équi-pement sportif.

Fabrice Sirlin

C Ô T E - D ’ O R ARCHITECTURE

Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanis-me et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le gym-nase Véronique-Pecqueux-Rolland, à Longvic.

nLe gymnase Véronique-Pecqueux-Rolland se trouve à la jonction d’espaces urbains et naturels. Photo F. S.

« On a été gâtés »Jean-Luc Beaugeois, responsable communication de l’ALC Handball« Cet équipement comble un vrai besoin. On a été gâtés avec ce bâti-ment. On n’a pas l’habitude d’évo-luer dans un gymnase comme celui-là. Ça va être nouveau pour nous. Je le trouve très fonctionnel. On dispose de la place qu’il nous faut. Et le mélange bois/béton et la lumi-nosité sont très sympathiques. »

n Photo F. S.

« Un plaisir de s’entraîner »Jean-Yves Goguet, responsable de l’activité Ki Shin Taï« C’est une très belle installation, il n’y a rien à dire. Ce bâtiment n’a rien à voir avec les anciennes installa-tions. Nous disposons d’un vrai dojo, conçu entièrement pour la pratique des arts martiaux, avec 300 m² de tapis qui sont mis à de-meure. C’est un plaisir de s’entraîner dans cette salle. »

n Photo F. S.

Un équipement sportif intégré au paysage

CÔTE-D’OR

Longvic

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L’objectif du projet, réalisé sous lamaîtrise d’ouvrage conjointe du

conseil général (aujourd’hui conseildépartemental) de Côte-d’Or et duservice départemental d’incendie etde secours (Sdis), était de faire co-habiter, sur le même site, deux cen-tres distincts : un centre routier etun centre de secours. Ils ont étéinaugurés en septembre 2013.Cette construction sur un site dou-ble, unique en Côte-d’Or, a permisune grande diminution des coûts,notamment concernant le maîtred’œuvre, une maîtrise du temps,ainsi qu’une mutualisation des es-paces non spécifiques. La missionde concevoir ce site a été confiée àl’agence dijonnaise d’architectureJMVD, qui a choisi de différencierles deux centres à travers des posi-tionnements différents sur le ter-rain, tout en les reliant grâce auxespaces communs. « Comme c’estun équipement qui reçoit deux enti-tés distinctes, il nous a paru impor-tant qu’on puisse lire cette distinc-

tion. C’est ce qui a guidé notredémarche. D’où ces deux bâtimentsaccolés, mais séparés, qui s’articu-lent et se relient par un hall com-mun », explique l’architecte Jean-Marc Desmaris.

« Toute une recherche sur les toitures »

Ce programme mixte de construc-tion a permis de mutualiser certainsespaces et éléments techniques telsque l’accueil, le parking, la voirie, lachaufferie et, donc, de minimiser lescoûts de construction. Chacun desdeux centres – qui comprennent desbureaux administratifs, des espacesde vie, des ateliers, des locaux tech-niques et un abri à sel pour le centreroutier – a été conçu afin que lesbesoins spécifiques des utilisateurs,pompiers et techniciens du centreroutier, soient respectés.Un autre paramètre important duprojet est sa localisation. « Il étaitimportant de traiter ce site en tantqu’entrée de village. Il était prévu defaire, en dessous de notre parcelle,une zone d’activité avec des bâti-ments de type hangar. On souhai-tait alors profiter de cet équipementpublic pour coiffer la rue et le rond-point, pour annoncer cette zoned’activité avec une construction quine ressemble pas à des hangarsd’activité », confie Jean-Marc Des-

maris. « On a donc effectué touteune recherche sur les toitures pouranimer ce premier aménagement deparcelles de manière plus architec-turale. » Une architecture qui joueavec une imbrication des volumeset des matériaux pour casser un peul’impression de symétrie du bâti-ment que l’on pourrait avoir deprime abord.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le centre routier et le centre d’in-cendie et de secours de Fontai-ne-Française.

nUn centre routier et un centre d’incendie et de secours sur le même site : c’est unique en Côte-d’Or. Photo F. S.

« Des locaux très fonctionnels »Aurélien Viardot, chef du centre d’incendie et de secours« Après trois années passées dans le nouveau centre d’incendie et de se-cours, je trouve que les locaux sont très fonctionnels et nous permettent de mener à bien nos missions. Le confort, l’aménagement et la disposition ont été pensés et réfléchis pour optimiser au maximum chaque espace. »

n Photo DR

« De meilleures conditions pour travailler »Thierry, adjoint technique principal du centre routier« C’est un grand changement par rapport à notre ancien centre. Il y a plus d’espace, c’est plus fonctionnel. Du point de vue de l’hygiène et la sécurité, c’est très bien également. On a plus de facilités dans nos tâches et plus de rentabilité, donc de meilleu-res conditions pour travailler. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Fontaine-Française

Quand deux centres ne font qu’un

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C’est en 2013 que la directionrégionale de Réseau ferré de

France quitte Besançon (25) pours’installer à Dijon. Une soixantained’employés bisontins ont alors re-joint la capitale des ducs. Ayantpris le nom de SNCF Réseau au1er janvier 2015, le groupe ferroviai-re dispose désormais d’un siègeunique qui permet d’être au cœurdes activités ferroviaires de la ré-gion Bourgogne-Franche-Comté.Cette restructuration a été précé-dée d’importants travaux de réhabi-litation du bâtiment accueillant lesbureaux du siège régional, situé ruede l’Arquebuse à Dijon, à deux pasdes voies ferrées et de la gare. Ceprogramme de travaux, livré fin2012, a été confié à l’agence d’ar-chitecture Archi.Tech. Le but pre-mier était de reconquérir le territoi-re pour offrir à la société ferroviairel’opportunité de redévelopper sessites à fort potentiel. L’autre objec-tif essentiel du projet était de valo-riser un patrimoine. Pour cela, lesarchitectes ont voulu prouver parcette réhabilitation qu’il était possi-

ble de proposer, à partir d’un bâti-ment ancien, une image valorisantemais aussi un environnement detravail confortable, dans le respectdes nouvelles normes de dévelop-pement durable.

Une façade bioclimatique

Ainsi, le bâtiment, composé d’unestructure mixte faite de bois et demétal, a été surélevé pour créer unétage supplémentaire sur la bâtisseexistante. Une double peau a étéconstruite à l’est : il s’agit de lafaçade bioclimatique. Celle-ci mar-que une transition avec l’environ-nement ferroviaire et sert égale-ment de support à l’identitévisuelle du bâtiment. La structureest constituée de poteaux métalli-ques sur lesquels a été accrochéeune grille en aluminium, qui reçoit,par l’extérieur, un vitrage collé ap-pelé VEC.Sur le plan architectural et techni-que, elle répond à un enjeu acousti-que et thermique, mais aussi àl’objectif de contrôler au mieux lestransmissions solidiennes (bruits serépercutant, notamment, sur lesmurs) par le passage fréquent destrains sur les voies ferrées situéesjuste devant l’immeuble. Cet espa-ce tampon d’une profondeur d’en-viron 4,50 mètres a permis d’im-planter deux cages d’escalier et unascenseur, ainsi que des coursivespour desservir les plateaux de bu-reaux paysagers aménagés dans

l’existant. Une attention particuliè-re a également été donnée à lagestion de l’énergie. Le concept de“bioclimatisme passif” a été mis enapplication et se traduit, entreautres, par le renforcement de l’en-veloppe existante pour garantir unconfort thermique, la mise en placede masques solaires (brise-soleil,stores, etc.) ou encore la toiturevégétale et le système d’énergiephotovoltaïque avec productiond’énergie intégrée.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environne-ment de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le bâtiment de la direction régionale Bourgogne-Franche-Comté de SNCF Ré-seau, à Dijon.

nCe bâtiment de la direction régionale de SNCF Réseau a été conçu dans le respect des normes de développement durable avec, par exemple, l’intégration d’une façade bioclimatique. Photo F. S.

« Idéalement situé »Nicolas Lamy, délégué territorial sécurité« Le côté le plus ouvert et lumineux du bâtiment est très appréciable, tout comme le confort et l’acoustique. Hiver comme été, nous travaillons dans des conditions agréables. L’immeuble est idéalement situé, près de la gare. Les salles de réunion permettent de rassem-bler tous les services, y compris les services ferroviaires extérieurs. »

n Photo F. S.

« Au cœur du domaine ferroviaire »Emmanuelle Honoré, chargée de projet environnement et développement durable« Par rapport à Besançon, c’était agréa-ble d’arriver dans des locaux neufs. Le côté contemporain est intéressant en termes de luminosité. La façade vitrée et le coin de verdure à l’entrée sont agréables. Nous travaillons dans le cœur du domaine ferroviaire. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Dijon

Un patrimoine ferroviaire valorisé

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Le pôle scolaire et périscolaire de laForêt, créé sous la maîtrise

d’ouvrage de la communauté de com-munes du Pays de Nuits-Saint-Geor-ges et inauguré en septembre 2014,s’étire sur toute la longueur de la par-celle, parallèlement à la route départe-mentale, en sortie du village d’Argilly.

Une problématique thermique

Son horizontalité marquée évoquel’échelle du paysage qui lui sert de ca-dre et affirme clairement l’espace pu-blic, que la façade sur rue délimite et définit. Une horizontalité renforcée par le retrait de l’étage, qui apporte au projet l’échelle d’une grande maison. « En abordant le projet, je connaissaisrelativement peu ce genre de paysagesavec ces grandes plaines de maïs, et c’était l’horizontalité de ce paysagequi m’était apparu avec des vues loin-taines. Nous avons fabriqué le projet plutôt en fonction du paysage que du village, d’où une exagération des hori-zontales », explique l’architecte Mi-chel Malcotti. Celui-ci a fait le pari de

s’éloigner de la typologie du village, dont le bâtiment est séparé, pour dia-loguer avec le grand paysage alentour.La composition compacte d’ensem-ble du pôle scolaire s’organise facile-ment et symboliquement autour du parvis intérieur et de son atrium à dou-ble hauteur. Le parvis constitue un lieu d’attente pour les enfants et les familles, un lieu de passage et d’articu-lation entre les différentes entités que sont l’école maternelle, composée autour de la salle de motricité, l’école élémentaire, organisée autour de l’atrium, et, enfin, le périscolaire, qui joue la transparence et le dialogue avec le parvis intérieur.Le bâtiment étant très compact, il y a ainsi peu de linéaire de façades, mais cela répond à une problématique thermique. « Plus on développe des façades, plus on a des déperditions », précise Michel Malcotti. « Par contre,le revers d’un bâtiment compact, c’est la lumière, donc nous avons cherché la lumière sur le nord. »Chaque local est orienté en fonction de son exposition et des vues offertes sur le paysage. Au nord sont installéesla salle de restaurant, la bibliothèque et la salle multimédia, qui craignent le soleil. Quant aux salles de classe, elles sont orientées vers l’est et l’ouest et donnent sur la campagne ou sur le vil-lage. Les locaux sont protégés du so-leil d’été par des brise-soleil qui sont aussi utilisés comme un motif archi-

tectural, qui se prolonge en clôture bois pour fermer la cour de récréationde la maternelle sur la rue, et en barda-ge sur les locaux techniques. L’archi-tecture à la modernité tempérée, de par ses matières en petit nombre (bé-ton, bois, briques), met au final l’ac-cent sur la lisibilité immédiate du pro-jet, sur sa pérennité et la patine des matières.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le pôle scolaire de la Forêt, à Argilly.

n« Nous avons fabriqué le projet plutôt en fonction du paysage que du village, d’où une exagérationdes horizontales », explique l’architecte du pôle scolaire de la Forêt, à Argilly, Michel Malcotti. Photo F.S.

« C’est fonctionnel »Anne, mère d’Elsa,une élève du pôle scolaire« C’est très pratique de tout avoir sur le même site. Cela permet d’avoir tout regroupé, de la petite section jusqu’au CM2. Les locaux sont mo-dernes, les enfants apprennent dans de bonnes conditions. C’est fonction-nel, propre. J’en suis très contente. »

n Photo Fabrice SIRLIN

« Il s’intègre biendans le paysage »Stéphanie Daunes, responsabledu service périscolaire-extrascolaire« Ce qui me plaît, c’est le positionne-ment à l’entrée de village. Le bâti-ment s’intègre très bien dans le paysa-ge. J’aime bien ce côté moderne avec les boiseries et les toits plats. Esthéti-quement, il est réussi. »

n Photo DR

CÔTE-D’OR

Argilly

Un pôle scolaireentre horizontalité et compacité

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Les nouveaux locaux de l’antennechâtillonnaise de la chambre

d’agriculture de Côte-d’Or, réaliséssous la maîtrise d’ouvrage de laVille de Châtillon-sur-Seine, ont étéinaugurés en octobre 2015. Ils sesituent dans une zone d’activité, aunord de la commune, sur la routenationale qui relie Châtillon-sur-Seine à Troyes, dans l’Aube.Transparent sur deux de ses côtés,le bâtiment de forme triangulairesymbolise la volonté d’une meilleu-re visibilité et lisibilité des missionsde la chambre d’agriculture. La construction est composée d’un es-pace dédié à l’accueil, de six bu-reaux, d’une salle de réunion, d’unlaboratoire, d’un local de range-ment et d’une salle d’archives. Lesarchitectes Natalina Da Costa etFrédéric Hérard – qui représentent,par ailleurs, la France à la Biennaled’architecture de Venise (Italie), du

28 mai au 27 novembre – ont vouluéviter que ce site, d’une surfaced’environ 460 m², ne s’efface derriè-re les constructions plus imposan-tes qui l’entourent.

Une base triangulaire

La parcelle, sur laquelle le bâtimentest implanté, est tronquée par unangle de 45 degrés à cause del’emprise du rond-point voisin. Cet-te limite a constitué l’hypoténusede la base triangulaire de l’édifice.Ainsi, la façade donnant sur larotonde est plus longue que si elleavait été bâtie sur une base rectan-gulaire. Celle-ci ayant une orienta-tion nord-ouest plutôt défavorableet sa localisation proche de la routerisquant d’apporter des nuisancessonores, elle ne possède aucuneouverture et se contente de remplirune fonction publicitaire pour lebâtiment.C’est sur la façade est, la plus proté-gée de la route, que se regroupentles bureaux. À l’instar de celle expo-sée au sud, elle est entièrementvitrée et donne sur un espace vertdans lequel ont été plantés descerisiers. Les pièces intérieures s’or-ganisent de façon orthogonale parrapport à ces deux façades. La

perspective du couloir qui longe lafaçade nord-ouest se composed’une succession d’angles courbés.L’objectif ? Permettre d’optimiserles espaces résiduels et apporterune certaine poésie à ce parcoursintérieur.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’antenne de la chambre d’agri-culture de Côte-d’Or, à Châtillon-sur-Seine.

nLa façade est du bâtiment est entièrement vitrée et donne sur un espace vert où ont été plantés des cerisiers. Photo F. S.

« C’est agréable d’y travailler »Mathilde, assistante de l’antenne, responsable des formations grandes cultures« C’est agréable de travailler ici. C’est important d’avoir un local visible de la population locale. Avant, beaucoup de Châtillonnais ne savaient pas qu’il y avait une antenne de la chambre d’agriculture. En revanche, il y a un petit souci de gestion thermique lors des fortes chaleurs. »

n Photo F. S.

« Un peu trop chaud l’été »Blandine, étudiante ingénieur,en stage de six mois à la chambre d’agriculture« Les bureaux sont grands et lumi-neux, chacun a le sien, c’est agréable.Le problème des baies vitrées, c’est qu’avec le soleil, on a du mal à lire sur les écrans d’ordinateurs. Il fait un peu trop chaud l’été. Quand il pleut, il y a des problèmes d’inondation. Mais c’est en cours d’amélioration. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Châtillon-sur-Seine

Plus de visibilité pour la chambre d’agriculture de Châtillon-sur-Seine

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Achevée en 1988, la constructionde cette cave viticole, à Gevrey-

Chambertin, est un moment impor-tant de l’histoire de la commandearchitecturale en milieu agricole,tant les architectes étaient peu solli-cités jusqu’alors pour répondre auxbesoins de ce secteur.C’est pour agrandir ses locaux etdévelopper son activité que le Gaec(groupement agricole d’exploita-tion en commun) Humbert avaitfait appel au Conseil d’architecture,d’urbanisme et de l’environnement(CAUE) de Côte-d’Or. Le concourssur esquisse avait été remporté parl’architecte Jean-François Picoche.Le projet : la construction d’un bâ-timent à usage vitivinicole compre-nant une cuverie, une cave, unlocal de dégustation et divers lo-caux techniques. La parcelle con-cernée se situe à la limite ouest deGevrey-Chambertin, sur la routequi conduit à la combe Lavaux,bordée de vignes. Un paysage ex-ploité dans la construction commepoint de vue du local de dégusta-tion situé, avec sa terrasse, au pre-

mier étage. Au départ, l’idée étaitde réutiliser le bâti existant. Maiselle fut abandonnée, le projet rete-nu nécessitant sa destruction.La bâtisse est constituée d’un vais-seau principal orienté est-ouest, placé à la limite sud, permettantainsi de dégager une cour de servi-ce au nord, face à la cuverie. Lesavantages de l’organisation du sitesont liés tant à l’implantation dansle paysage qu’à la volumétrie et aurespect du fonctionnement du pro-gramme.

Une esthétique contemporaine

Bien que située dans la partie an-cienne de Gevrey-Chambertin, laconstruction n’a pas cherché à re-créer une image traditionnelle. Ellea plutôt tenté d’exprimer, de façonauthentique, les conditions con-temporaines de production du vinet l’architecture dans un paysageabordé dans son ensemble.La particularité de cette cave vitico-le émerge de la mise en œuvre desmatériaux en étroite liaison avec lefonctionnement du bâtiment. Unefluidité a été créée entre les espa-ces, les volumes et l’environnementet traduit ainsi la recherche d’unéquilibre dynamique propre à lasensibilité contemporaine. Le choixdes matériaux (structure métalli-que, bardages en aluminium) sup-

prime toute ambiguïté quant à ladestination des locaux, notammentpar rapport à l’habitation situéejuste à côté. L’usage, en façade, delignes et de formes géométriquespures confirme la recherche d’uneesthétique contemporaine liée aurationalisme de l’ensemble, les ouvertures permettant, en plus, uncadrage particulier du paysagealentour.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur une cave viticole de Gevrey-Chambertin.

nL’architecture de cette cave viticole se veut volontairement contemporaine, même si cette dernièreest située dans la partie historique de Gevrey-Chambertin. Photo F. S.

« Toujours très pratique »Frédéric Humbert, responsable du domaine« On avait dû dégager de grands volumes avec des formes arrondies au niveau de la cuvaison. Ce bâti-ment répondait à un besoin. C’est assez agréable de travailler dedans, il est fonctionnel. Trente ans après sa construction, il est toujours très pratique. »

n Photo F. S.

« Un bâtiment bien pensé »Alphonse, vendangeur au domaine« De la vendange à la mise en bou-teille, tout est bien fait dans ce bâti-ment. C’est notre espace de travail. Il est très pratique, on a de la place pour bien manœuvrer. Et il a été bien pensé pour accueillir plus de personnels pendant les vendanges. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Gevrey-Chambertin

L’architecture au service du monde viticole

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Donner une nouvelle vie à l’an-cienne gare de Leuglay-Voulai-

nes. Telle était la commande con-fiée par la municipalité de Leuglay,propriétaire du site depuis 1995, àl’architecte bisontin Adelfo Scara-nello. L’opération s’est inscrite dansle cadre de l’action Nouveaux com-manditaires, initiée par la Fonda-tion de France, pour la création decinq gîtes ainsi que pour la réhabili-tation de la gare et de la halle demarchandises. Les Nouveaux com-manditaires est une association depassionnés, artistes et mécènes, quiveulent démocratiser l’art et l’archi-tecture contemporains là où on neles attend pas forcément, notam-ment en milieu rural.Plus largement, ce projet résulted’une volonté de la commune de seredynamiser en donnant un nouvelusage et une attractivité à ce sitedatant du XIXe siècle. Le pari con-sistait donc à préserver tout unpatrimoine, tout en y associant descréations contemporaines. Cette re-conversion a aussi été réalisée defaçon à minimiser son impact sur

l’environnement. Les gîtes, à l’ossa-ture en bois, n’ont pas de fondation,mais ont simplement été posées surdes dalles en béton. Fabriquées enatelier chez l’entreprise CEM(Charpentes, Escaliers, Menuise-rie), à Couternon, près de Dijon, lesfaçades et toitures ont été assem-blées sur place. Un soin particuliera été apporté à leur aménagementintérieur, le choix s’étant porté surun mobilier fabriqué localement :les chaises proviennent ainsi del’entreprise Regnier de Clairvaux etles canapés de la société Gruhier,de Tonnerre (89).

Des gîtes adaptés aux personnes à mobilité réduite

Pouvant accueillir chacun jusqu’àcinq personnes, ces gîtes sont adap-tés à la réception de personneshandicapées et répondent à unedemande d’accueil de groupe dansle nord de la Côte-d’Or. Les loca-tions sont gérées par les Gîtes deFrance.La restauration de la gare des voya-geurs, quant à elle, est volontaire-ment minimaliste. Elle abrite unesalle à manger commune en atten-dant, à l’étage, de probables loge-ments. La halle des marchandises aété restaurée en l’état, préservantun plancher en pavés de bois et de

grandes portes coulissantes, égale-ment en bois. C’est là qu’officie l’artcontemporain avec l’œuvre monu-mentale prêtée par le Fonds d’artcontemporain (Frac) de Bourgo-gne, de l’artiste californienne Nan-cy Rubins, Table and AirplaneParts, constituée de morceauxd’avions évoquant un crash pen-dant la Seconde Guerre mondiale.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur les gîtes de la gare, à Leuglay.

nLes façades et les toitures des gîtes ont été fabriquées dans les ateliers de l’entreprise CEM de Couternon et ont été assemblées sur place. Photo F. S.

« Le meilleur gîte pour notre association »Dominique Bouillot, président de l’association Vacances en fête, de Thorey-en-Plaine« Notre association organise des séjours artistiques en Bourgogne pour personnes dépendantes. Nous avons déjà loué d’autres lieux, mais celui-ci est le mieux : tout est de plain-pied et l’allée centrale est amé-nagée pour les fauteuils roulants. »

n Photo F. S.

« Un lieu de vacances, très calme »Sabrina, directrice de séjour de l’association Vacances en fête« Quand on est arrivés, c’était gé-nial. Cela fait un lieu de vacances très calme. Tout est prévu pour ac-cueillir les personnes handicapées en fauteuil roulant. La façon dont lesgîtes sont disposés est super : on n’est pas loin des autres et, en même temps, on garde notre coin à nous. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Leuglay

Quand une ancienne gare se transforme en gîtes

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En rase campagne, au milieu després de l’Auxois, le pôle hippi-

que installé dans le territoire descommunes de Vitteaux et de Mar-cilly-et-Dracy accueille plusieurscourses par an, comme celles qui sesont déroulées le 7 août. Un siteunique en Côte-d’Or puisqu’il s’agitdu seul hippodrome du départe-ment.Pour recevoir plus de compétitionset d’événements ainsi que pourgarantir aux coureurs et aux spec-tateurs les meilleures conditions, laSociété des courses de Vitteaux afait appel à l’atelier d’architectureCorreia et associés de Saulieu, afinde remettre aux normes l’ensembledu site.Il s’agissait d’aménager des carriè-res et diverses surfaces où évoluentles chevaux, de construire des tri-bunes, un mirador et des locauxpublics. Les nouveaux bâtiments,qui datent de 2010, dialoguent

avec le paysage très rural del’Auxois, dans une recherche delégèreté et de simplicité.« Il y avait des constructions enbois un peu “branlantes” et nousn’avons pas voulu construire deschoses en dur, en maçonnerie.Nous avons souhaité rester dansdes constructions en bois, structu-rellement très légères. Ainsi, onpeut avoir un peu l’impression quec’est éphémère », explique CyrilBrulé, l’architecte qui, avec ClaudeCorreia, a participé à la conceptiondu projet.

Des toituresqui donnentun air aérien

Deux ellipses de textile tendu enforme de chips couronnent les tri-bunes de l’hippodrome qui peutaccueillir 2 000 personnes, dont350 sur les gradins. Un bardage enbois habille le mirador métallique.Portées par huit poteaux en aciergalvanisé de 11 cm de diamètre, lestoitures, d’une surface de 122 m²,donnent un air aérien à l’équipe-ment. Le style des structures ten-dues en textile spécial et des bâti-ments en bois destinés auxchevaux et au public est emprunté

aux structures temporaires commecelles d’un cirque, loin de toutemonumentalité. De quoi couvrir,donner de l’ombre ou protéger dela pluie le public. Et de permettreau site de conserver sa forte imagerurale.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le parc hippique de l’Auxois, à Vitteaux.

nLe site, qui est le seul hippodrome de Côte-d’Or, accueille des courses comme celles qui se sont déroulées le 7 août. Photo Cédric BARBE

« Il manque justeun peu d’ombre »Alexis, de Saint-Rémy« C’est la troisième année que je viens assister aux courses hippi-ques de Vitteaux. Je trouve l’en-droit chouette. Seul bémol : il manque juste un peu d’ombre. Au niveau de l’architecture choi-sie, je trouve que ça fait bien hippodrome. »

n Photo Nicolas BOFFO

« C’est nettement mieux aujourd’hui »André, Mireille et Martine,de Corrombles« Avant, il n’y avait pas le talus qui permet aux spectateurs d’être suréle-vés par rapport à la piste. C’est nette-ment mieux aujourd’hui. En ce qui concerne l’architecture, il y a des gensqui n’apprécient pas, mais nous, ça ne nous dérange pas. Au contraire. »

n Photo Nicolas BOFFO

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Vitteaux

L’hippodrome de Vitteaux,un site unique en milieu rural

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Construit dans les années 1960-1970, le quartier de la Fontaine-

d’Ouche, à Dijon, accueille aujour-d’hui environ 10 000 habitants. De-puis fin 2006, un large processus derenouvellement urbain de l’ensem-ble du quartier a été lancé par laVille. La Société publique locale d’aménagement de l’agglomérationdijonnaise (Splaad) a été désignéepour mener ce projet d’aménage-ment. L’équipe de maîtrise d’œuvreassurant la conception du projet etle suivi des travaux des espaces pu-blics était constituée de la paysagis-te Pascale Jacotot (Sequana Paysa-ge), de l’agence d’architectureBouillaud & Donnadieu, des socié-tés Archimen et Prosecco et de l’ate-lier Roland Jeol.Le programme comprenait, entreautres, une restructuration des es-paces publics et, notamment, desquais des Carrières-Blanches. L’ob-jectif de l’opération : valoriser lesberges du canal de Bourgogne etfavoriser les circulations douces, lesabords du canal se composant jus-qu’alors de vastes aires de station-nement surdimensionnées et d’unevoirie. La piétonnisation du quai, lacréation d’une passerelle piétonne

traversant le canal et l’ouverture à laconstruction des anciennes aires destationnement constituaient lestrois piliers du projet.Le long du canal de Bourgogne, unepromenade a été aménagée, d’unelargeur moyenne de vingt mètres,suffisante pour accueillir un chemi-nement piéton, une piste cyclable,des espaces plantés, le tout sur envi-ron un kilomètre. Ces nouveaux es-paces publics ont été livrés en 2014.

Un espace de quiétudeLa voie piétonne de quatre mètresde large a été réalisée dans un maté-riau minéral dur et durable (bétondésactivé en calcaire concassé avecinclusion de pierres locales), qui permet un déplacement aisé. Ellecomprend aussi une piste cyclablebidirectionnelle de trois mètres delarge et une large bande verte ac-cueillant une végétation aux essen-ces variées avec des massifs arborés,des boqueteaux et jardins sériels ouencore de grandes pelouses.À mi-parcours environ, la promena-de se sépare en deux du fait d’undénivelé. Le chemin, couplé de lapiste cyclable, longe la berge pourpasser sous le pont du boulevardChanoine-Kir, alors qu’une alléegravit progressivement les diffé-rents niveaux pour arriver à un bel-védère en promontoire sur le sitedébouchant sur de grands emmar-chements.Cette promenade est ponctuée deplusieurs espaces publics. La “placedu Lac”, tout d’abord, est un vérita-ble lieu d’articulation et de liaison

entre le quartier et le lac Kir. Cetteplace est composée d’un sol sablé,renforcé au ciment, agrémenté debouquets d’arbres ombrageant et degrands bancs. Un peu plus loin, “laplace de la Darse” accueille terrainsde jeux de boules, des bancs et desensembles tables-tabourets ainsique divers jeux pour enfants. Quantà la “place Mémoire des Carrières”,elle offre un espace de quiétude àl’ombre des arbres. Son sol est cons-titué d’un carreau de carrière calcai-re, tel un hommage rendu à la topo-nymie locale qui donne son nom auquai et à la promenade, ainsi qu’aumatériau historiquement transportévia le canal venant de l’Yonne.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine contem-porain du département avec le Conseil d’architecture, d’urbanis-me et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom surr le réaménagement des quais des Carrières-Blanches, dans le quar-tier de la Fontaine-d’Ouche, à Dijon.

nLe long du canal de Bourgogne, une promenade a été aménagée pour accueillir une voie piétonne, une piste cyclable, des espaces plantés,le tout sur environ un kilomètre. Photo F. S.

« J’apprécie les bancs »Fabienne, 44 ans, habitante du quartier« Je viens assez souvent ici. J’aime le calme et la tranquillité de ces espaces publics au bord du canal. J’apprécie aussi les bancs et les transats pour se relaxer. »

n Photo F. S.

« C’est très bien pour les enfants »Daniel, 72 ans, habitant du quartier« C’est sympathique, joli et c’est très bien pour les enfants. Mais c’est dommage qu’il y ait de l’incivilité. Certains laissent traîner des déchets alors qu’il y a des poubelles à côté. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Dijon

Un réaménagement qui valorise Un réaménagement qui valorise tout un quartiertout un quartier

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Construite de 1995 à 1997,l’église, située entre Chevigny-

Saint-Sauveur, Quetigny, Senne-cey-lès-Dijon et Crimolois, a étéconçue pour recevoir les fidèlesde ces quatre anciennes paroisses,constituant désormais un seul en-semble paroissial nommé laVisitation.Grâce à sa situation, l’église estvisible de tous les côtés. Construi-te sur un plan circulaire en bétonarmé, elle est coiffée d’un toitconique en tôle, surmonté d’unecroix haute de six mètres. Chaquebranche de cette dernière est diri-gée vers l’une des quatre commu-nes, comme cela avait été deman-dé aux architectes Gilles Lescureet Bernard Puechavy. Avant d’en-trée, le narthex est le lieu depassage entre le monde extérieuret l’église, un endroit pour sesaluer et discuter. Les portes vi-trées permettent de voir à l’inté-rieur. Trente mètres de diamètre,650 places assises, auxquelles

peuvent s’ajouter les 200 placesd’une autre salle permettant uneextension : l’église de la Visitationse distingue par sa taille. Lesbancs sont disposés dans la lar-geur, en arc de cercle, face àl’autel.

Une légère pente vers le chœur

L’éclairage intérieur est assuré pardes bandeaux qui longent le hautdes murs et par des ouverturesdans la toiture. Le sol de la nefpenche légèrement vers le chœur,haut de treize mètres et bien visi-ble. Il est accessible en montantcinq degrés successifs, de tellesorte que le regard soit toujoursattiré vers lui et la croix.Derrière, le mur est percé, dechaque côté de l’autel, de quatrefenêtres carrées. De forme cin-trée, le fond du chœur est décoréde briques, faisant ressortir l’autelet le mur blanc. À gauche, setrouvent le tabernacle et sa lampe,marquant la présence eucharisti-que. Le mobilier liturgique, dessi-né par l’architecte Bernard Pue-chavy, a été réalisé en métalbrossé dans les ateliers Reggiori, àChevigny-Saint-Sauveur. Dans lanef, on trouve un panneau enchêne sculpté du XVIIIe siècle qui

représente la Visitation et pro-vient de l’église Saint-Martin deQuetigny. Une statue de la Vierge,issue de l’église de la Trinité àChevigny-Saint-Sauveur, ainsiqu’un chemin de croix créé parl’atelier des sœurs bénédictines deVenière, près de Tournus, en Saô-ne-et-Loire, complètent le décor.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur l’église de la Visitation, à Chevi-gny-Saint-Sauveur.

nLes branches de la croix, surmontant de manière céleste le toit de l’église, pointent en direction de chacune des villes qui composent la paroisse. Photo F. S.

« J’aime beaucoup la croix »Christian Direz, paroissien« Je m’y sens très bien. On entend et voit bien, il y a du confort. L’intérieur est lumineux et chaleureux. Le parvis extérieur permet de discuter, de faire la transition avec l’église, c’est un lieu convivial. J’aime beaucoup la croix, qui pointe vers les quatre communes et qui invite à venir de chacune des directions. Cette église permet vrai-ment de vivre en communauté. »

n Photo F. S.

« L’architecture évoque une “tente” de la rencontre »André Jobard, prêtre de la paroisse« Pour réunir quatre paroisses, il fallait un lieu central et une église assez grande, qui soit un espace de rencon-tres. Je l’aime beaucoup car l’architec-ture évoque une “tente” de la rencon-tre. La configuration intérieure permet cette rencontre. Dans les formes de l’église, en rondeur, j’y vois quelque chose de la douceur de Dieu. »

n Photo F. S.

CÔTE-D’OR

Chevigny-Saint-Sauveur

Une église qui favorise la rencontre

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L’accueil périscolaire de Mâ-lain, inauguré en janvier 2013,

jouit d’une situation plutôt excep-tionnelle : fermé au nord par l’épe-ron rocheux d’où trône le château,il est ouvert, au sud, sur la valléede l’Ouche. De ce côté, l’horizonest marqué par les longues etbelles courbes des reliefs de lacôte. Du proche au lointain, lesdifférents paysages donnent l’im-pression d’être dans un lieu uni-que.C’est l’intégration dans cet envi-ronnement naturel et la captationdu panorama qui ont guidé l’agen-ce d’architecture BQ + A dans laconception de ce bâtiment, réalisésous la maîtrise d’ouvrage de lacommunauté de communes de lavallée de l’Ouche. Enclavée aucentre d’un grand îlot végétal, laconstruction est reliée à la rue parune rampe couverte. La géométrieen U donne une intériorité àl’équipement d’accueil pour en-fants hors du temps scolaire. Aucreux de ce plan, la cour de ré-création est orientée dans l’axe du

château médiéval, perché sur lacolline toute proche. Celle-ciconstitue une sorte de barrièrevisuelle, comme une quatrièmefaçade, qui étend virtuellement lacour de récréation.

Le bois, matériau principalDe l’autre côté du bâtiment, où leslignes d’horizon sont lointaines,l’accès, par une rampe d’entrée etde sortie, elle aussi couverte, sefait par un palier qui offre un vastepanorama horizontal.En installant ces quelques disposi-tifs de mise en perspective du site,l’architecte Bernard Quirot et sesassociés ont voulu que ses utilisa-teurs perçoivent cet équipementpublic comme appartenant indis-sociablement à son milieu et à soncontexte. Cette harmonie avecl’environnement passe notam-ment, par l’utilisation du boiscomme matériau principal (ossa-ture, bardage, brise-soleil, menui-series…). En façade, le pin dou-glas prendra, en vieillissant, lacouleur grise et s’harmoniseraavec les vieilles pierres des mai-sons du village.De la même manière, l’espace in-térieur est conçu en fonction del’endroit dans lequel le site estimplanté. Afin d’assurer un bonensoleillement et de bonnes con-ditions de lumière naturelle, en

toute saison, la pente du toit per-met de capter la course du soleilpar des fenêtres situées au-dessusdes locaux annexes qui servent lesespaces principaux, ouverts sur lacour de récréation. Cette forme,très proche de celle des villasromaines à impluvium, vient rap-peler le passé antique du village deMâlain.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur le centre périscolaire de Mâlain.

nLa cour de récréation donne sur le château médiéval, qui contemple le centre périscolaire depuis la colline toute proche. Photo F. S.

« Une vue comme un tableau »Florence, animatrice au centre périscolaire« Le bâtiment est très agréable, c’est indéniable. Il est très lumineux grâce aux nombreuses vitres. Mais, l’été, il faitchaud car ce n’est pas climatisé. C’est le seul inconvénient. Sinon, le bois se marie bien avec le cadre naturel et le toit végétal. On a une belle vue sur le château. On dirait un tableau. »

n Photo F. S.

« La cour est bien pour les enfants »Lucile, mère d’un enfant inscritaux activités périscolaires« L’intérieur est très lumineux et la température agréable. La cour est bien pour les enfants, car il y a toujours un coin d’ombre. Il y a une belle vue sur le château et le parc Sophie-Moniotte de l’autre côté. »

n Photo F. S.

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Mâlain

Un accueil périscolaire en harmonie avec le paysage

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Pour accueillir les matches de Li-gue 1 du DFCO, le stade Gas-

ton-Gérard s’offre une extension endeux temps, sous la maîtrised’ouvrage de la Ville de Dijon. Àterme, l’enceinte devrait accueillirprès de 20 000 places. Alors que lafuture tribune Est est en train desortir de terre, le coup d’envoi de lareconstruction avait été donné parl’architecte Michel Rémon avec lesnouvelles tribunes Nord et Sud (Di-jon Céréales et Rougeot), inaugu-rées respectivement en mai 2009 eten octobre 2010.La première phase préfigure la sil-houette homogène de toutes les tri-bunes, ainsi que les zones de circu-lation du stade et déterminel’échelle du site. Cette phase prévoitle futur raccordement de toutes lestribunes pour créer un ensemble ho-mogène. Elle annonce leur courbedéfinitive dans les dessins de l’enve-loppe et de la toiture, dans les tra-mes structurelles et dans les zonesde circulation. Esthétisme et sécuri-té évoluent ensemble. Les escaliers,ascenseurs et dégagements, qui as-

surent la desserte du stade, mon-trent, dès la première tranche, l’effi-cacité exigée en phase définitive.Pour produire, à l’intérieur commeà l’extérieur, un effet d’arène, aucunvomitoire ne vient troubler la conti-nuité des vingt-cinq rangs de tribu-nes basses. Situées à 1,40 m au-des-sus du niveau du terrain pourgarantir la sérénité des joueurs, cel-les qui se situent derrière les butssont desservies par un déambulatoi-re qui les domine. Au niveau du sol,de vastes espaces, protégés par lacouverture en Kalzip (système enaluminium sur mesure), accueillentles temps de convivialité, avant lematch et pendant la mi-temps. Enhaut du stade, trois rangs de tribu-nes prolongent les salons et les lo-ges. Ces espaces bénéficient d’unevue, dos au bâtiment, sur la ville deDijon et sa campagne. L’aluminiumanodisé dont est habillé le stadecontribue à estomper ses lignes.Ainsi, sa clarté lumineuse se con-fond avec celle du ciel.

Priorité au spectacle

Le projet de Michel Rémon étaitcelui d’un édifice lumineux aux li-gnes simples. Le toit en matièretransparente laisse passer les rayonsdu soleil. Il s’agit de laisser la priori-té au terrain et en particulier à sapelouse : faire en sorte qu’elle seporte bien avec l’objectif de permet-

tre un spectacle de qualité. Le butpoursuivi est, avant tout, de donnerles conditions optimales pour suivrele match. Dans ce sens, un travailsur l’inclinaison des tribunes a étéfait pour donner à tous la meilleurevisibilité possible, depuis les logesau sommet des tribunes jusqu’auxplaces les plus proches du terrain.Dans son projet, l’architecte a vouluprivilégier la circulation des specta-teurs dans l’enceinte, de manière àleur offrir le meilleur confort possi-ble dans les tribunes.

Fabrice Sirlin

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur les tribunes du stade Gaston-Gérard, à Dijon.

nDans son projet, l’architecte a voulu privilégier la circulation des supporters dans l’enceinte, de manière à leur offrir le meilleur confort possible dans les tribunes. Photo Philippe BRUCHOT

« Une bonne visibilité »Jean-Pierre, supporter du DFCO« Je suis abonné depuis longtemps. Depuis la tribune, on a une bonne visibilité, on est assez en hauteur. Ce sera bien quand la nouvelle tribune sera terminée. Ça fera un beau stade. »

n Photo F. S.

« C’est trop haut »Dominique, supporter du DFCO« Les tribunes derrière les buts sont bien, mais il ne faut pas être assis. C’est trop haut selon moi. Je trouve qu’on ne voit pas le jeu de la même manière. Sinon, le stade s’est amélioré et il sera encore mieux quand il sera fini. »

n Photo F. S.

Le stade Gaston-Gérard en plein renouveau

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Pionnier depuis plus de vingtans d’une agriculture respec-

tueuse de l’environnement, le do-maine viticole familial Leflaive, àPuligny-Montrachet, a voulu éten-dre sa philosophie à l’architectureet construire un édifice qui luiressemble. C’est pourquoi, il aconfié, fin 2010, à l’Atelier ZéroCarbone Architectes, de Nuits-Saint-Georges, la conceptiond’une cave hors-sol – à cause de laproximité de la nappe phréatique– qui puisse accueillir 180 fûts enchêne, pour l’élevage de ses vinsblancs en biodynamie.

Panneaux de roseaux et enduit de terre

Cette technique consiste à excluretout usage de produits chimiquesde synthèse et à respecter lescycles de la nature. Elle assureune plus grande longévité au vin.Assez vite, le choix s’est porté surl’idée de la construction d’unevoûte en forme d’œuf, à la foisesthétique, structurelle et énergé-tique. Cette forme spatiale singu-lière et spécifique (la proportiondu nombre d’or a été utilisée pourle tracé de la voûte) permet unélevage des vins dans de très bon-nes conditions. La Cave de l’œuf –c’est le nom qui lui a été donné –n’utilise que des matériaux natu-rels, sains et locaux : ossaturebois, isolation en bottes de paille,panneaux de roseaux et enduitsde terre.

Une autre volonté était de ne pasutiliser de colle dans la structureen bois. Il a donc été proposé deréaliser une voûte en bois massifclouée avec un remplissage enbottes de paille, issues d’une cul-ture en biodynamie, afin de pro-mouvoir et d’encourager cette mé-thode en agriculture céréalièrequi est encore minoritaire enBourgogne.La voûte en ossature bois, de plusde 6,5 mètres de hauteur, s’ancreconfortablement dans le sol etpermet d’offrir aux vins une bon-ne verticalité cosmo-tellurique. Safinition intérieure se compose depanneaux de roseaux recouvertsde deux couches d’enduit de terre.En pied de voûte, la mise enœuvre d’un mur en briques deterre compressée, hourdées aumortier, permet de réguler l’hygro-métrie(*) du lieu. L’absence d’isola-tion au sol permet à la structurede profiter de la fonction régula-trice de la nappe phréatique. Latempérature est ainsi stabilisée

entre 9 et 13°C tout au long del’année. Les exigences hygromé-triques et la stabilité de la tempé-rature requise pour l’élevage desvins constituaient, en effet, desimpératifs. De l’extérieur, le bâti-ment se distingue par son bardagepeint en ocre rouge. Utilisée de-

puis septembre 2013, la Cave del’œuf semble avoir porté ses fruitspuisque les résultats sur la qualitédu vin sont plutôt satisfaisants.

Fabrice Sirlin

(*) L’hygrométrie est la teneur en vapeur de l’air.

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Découvrons le patrimoine con-temporain du département avec le Conseil d’architecture, d’urba-nisme et de l’environnement de Côte-d’Or. Aujourd’hui, zoom sur la Cave de l’œuf du domaine Le-flaive, à Puligny-Montrachet.

nLa Cave de l’œuf du domaine Leflaive est une cave hors-sol construite avec des matériaux exclusivement locaux. Photo C. GROUSSARD

RÉACTION

« Le résultat est au-delà de nos espérances »Brice de la Morandière, associé-gérant du domaine Leflaive« L’objectif du projet était de faire une cave non enterrée mais qui soit complètement autonome sur le plan thermique, pour garder une tempé-rature de 13 °C par tous les temps. C’est une cave qui est beaucoup plus autonome que les autres du domai-ne. La mission est accomplie. Le résultat est même au-delà de nos espérances. Nous étions presque surpris que cela marche aussi bien.

Nous sommes très satisfaits de la qualité du vin. La première année, les usagers du domaine ont eu be-soin d’un temps d’adaptation. Main-tenant, tout le monde y est habitué. »

nBrice de la Morandière. Photo DR

CÔTE-D’OR

Puligny-Montrachet

La Cave de l’œuf, une architecture singulière pour un vin meilleur