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Diagnostic territorial partagé du REAAP de l’Yonne Rapport final Jean-Bernard Chebroux Sociologue- Directeur d’études Agnès Goubin Sociologue, Chargée d’études

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Diagnostic territorial partagé

du REAAP de l’Yonne

Rapport final

Jean-Bernard Chebroux

Sociologue- Directeur d’études

Agnès Goubin

Sociologue, Chargée d’études

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

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SOMMAIRE

INTRODUCTION 3

I- L’ENQUETE AUPRES DES PARENTS : DIFFICULTES ET BESOINS EN MATIERE

DE SOUTIEN A LA PARENTALITE 5

1. Rappel méthodologique : la méthode des typologies qualitatives 5 1.1. Principes d’analyse qualitative suivis 6 1.2. Echantillon obtenu 7

2. La variable explicative des difficultés des parents : leurs situations familiales et sociales 8

3. Difficultés et situations parentales : présentation d’extraits d’entretien significatifs 14 3.1. Le manque de socialisation de familles d’enfants(s) gravement malade(s) 14 3.2. Les difficultés scolaires, d’orientation et d’insertion des enfants 15 3.3. Les changements de structure familiale (fragilisation par les séparations- reprises de vie conjugale, la

résidence alternée, le décès ou la naissance d'un enfant) 17 3.4. Le besoin spécifique d’aide à la garde d’enfants pour les familles monoparentales 24 3.5. Les familles nombreuses (3 enfants et +) 25 3.6. Les difficultés d’emploi et la précarité professionnelle des parents 29 3.7. La trop longue distance géographique ou temporelle des services parentaux 33

4. Les représentations par les parents des services de soutien à la parentalité 35 4.1. Des représentations larges favorables à l’innovation 35 4.2. Des attentes précises de services de soutien à la parentalité 39 4.3. Des parents acteurs à intégrer dans le REAAP ? 41

II- L’ENQUETE AUPRES DES ACTEURS 43

1. L’analyse des actions : le Tableau de suivi des besoins et des actions des acteurs 43

2. Présentation des Tableaux de suivi des besoins et des services de soutien à la parentalité 45 2.1. L’auxerrois 46 2.2. L’Avallonnais- Tonnerrois 55 2.3. Le Sénonais 60

III- LE DEVELOPPEMENT D’ « AXES DE TRAVAIL » POUR LE REAAP 69

1. La comparaison entre les besoins et les actions en cours 69

2. La formulation d’ « axes de travail » pour adapter les actions aux besoins des parents 72 2.1. Partager une structure commune d’offre d’actions et de services de soutien à la parentalité (axe

conceptuel) 72 2.2. Développer des actions dans les sept thèmes de difficultés parentales (axe opérationnel) 73 2.3. Propositions méthodologiques d’organisation du suivi du REAAP 76

ANNEXE 1 : LES OUTILS D'ENQUETE 78 Tableau d'auto- évaluation des acteurs ; Guide d'entretien qualitatif des parents

ANNEXE 2 : 82 Les 27 entretiens (transcriptions synthétiques + récapitulation), validés par les parents enquêtés

ANNEXE 3 : 188 Liste des acteurs par arrondissement ayant participé au Diagnostic territorial partagé

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Introduction

Ce rapport présente les analyses croisées des deux enquêtes constitutives du Diagnostic territorial partagé (DTP) du REAAP de l’Yonne, réalisé entre février et juin 2008 :

- l’enquête qualitative des difficultés parentales et des besoins de soutien associés, réalisée auprès de parents du département ;

- l’étude évaluative des actions et services de soutien à la parentalité portés par des acteurs- opérateurs locaux.

Leur croisement permet d’aboutir à la formulation d’« axes travail » pour le développement du REAAP qui seront enrichis par le Comité de suivi de ce DTP, les animateurs du dispositif, ainsi que les acteurs impliqués (lors de Journée départementale de novembre 2008 par exemple). Des outils et une méthode d’actualisation régulière du diagnostic sont aussi indiqués dans ce rapport.

Ces enquêtes succèdent à l’état des lieux réalisé entre décembre 2007 et janvier 2008 qui consistait en une analyse d’une somme importante de rapports et de documents programmatiques et d’études décrivant les actions de soutien à la parentalité et les difficultés parentales en matière d’éducation et de scolarité des enfants.

Cette analyse documentaire avait abouti à un ensemble de constats concernant les besoins des familles d’un côté, et les actions des acteurs de l’autre.

Concernant les familles, l’examen des études quantitatives de l’Observatoire des familles de l’URAF et de la recherche de l’IREDU a permis de rassembler deux principaux constats en termes de difficultés parentales insatisfaites ou de besoins d’aide dans ce domaine à majoritairement prendre en compte :

> un manque d’informations utiles et adaptées aux familles, notamment les plus pauvres, sur plusieurs points :

o santé mentale, suicide, équilibre alimentaire, maladies, droits et devoirs civiques, consommation et réussite scolaire ;

> des besoins de soutien psychologique centrés sur :

o des problèmes graves de santé des enfants ;

o le veuvage ou le décès d’un proche ;

Par ailleurs, cet état des lieux préalable avait abouti à formuler certains enjeux de connaissance et de vérification des informations concernant l’offre de services de soutien à la parentalité sur le département (cf. le Rapport d’état des lieux).

Les questions suivantes les résument globalement : l’accueil petite enfance assure-t-il une large place aux familles monoparentales ? Les lieux ressources informent-ils dans les domaines de la réussite scolaire, du veuvage, et de la perte d’emploi ? Quelle est la situation précise des actions de soutien psychologique pour les parents d’enfants très malades ou handicapés ? Quels sont les besoins et les projets en matière d’action pour les pères, les parents en conflit ou les parents d’adolescents ?

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L’étude qualitative auprès des familles :

Elle a fortement enrichi ces propositions concernant les difficultés des parents. Ces difficultés sont plus complètement identifiées dans leurs objets et leurs causes. Les problèmes sont ceux de la garde des enfants, de l’influence et de l’autorité sur eux, ainsi que de l’accompagnement de leur développement. Les causes sont les situations sociales et/ ou familiales spécifiques qu’ils rencontrent : familles monoparentales ; familles nombreuses ; séparation- reprise de vie conjugale ; décès / naissance d’un enfant ; enfants gravement malades ; pauvreté du ménage / manque d’emplois / situation géographique du logement (par rapport aux équipements).

Ces situations rendent les problèmes persistants pour les parents, c’est-à-dire qu’ils nécessitent souvent une aide extérieure pour les résoudre. L’enquête a permis de formaliser ces difficultés en les reliant aux situations parentales en sept principaux types. Ce qui doit permettre aux acteurs d’ajuster et/ ou de développer leur offre en fonction de la nature des problèmes et du profil des publics.

L’enquête auprès des acteurs :

Elle a été réalisée auprès de 59 acteurs de soutien à la parentalité (et non des seuls acteurs financés par le dispositif REAAP), ayant retourné 78 fiches d’évaluation de leurs actions. Elle a permis d’apporter une connaissance plus large de la situation de l’offre de services et de sa rencontre avec les « besoins sociaux » (désignés comme l’ensemble des problèmes et des difficultés d’exercice de la fonction parentale des parents).

Evidemment, la non participation de certains acteurs ne rend pas complet la connaissance de l’étendue qualitative et quantitative de l’offre de services. Les phases d’actualisation du diagnostic apporteront progressivement les compléments nécessaires à cet objectif d’analyse.

D’autant plus que, même parmi les acteurs participants, le champ des actions comprises dans le domaine de l’étude – les actions de soutien à la parentalité - a été diversement interprété par certaines catégories d’acteurs (crèches, éducation nationale…) : la décision d’y présenter leurs actions dépendait des définitions qu’ils donnent de celles-ci, de leur vision du soutien à la parentalité (et du REAAP), et du rapport entre leurs missions (traditionnelles) et le soutien à la parentalité (REAAP).

Ce diagnostic aura ainsi permis de faire évoluer les représentations des acteurs sur le sens de leurs actions par rapport au soutien parental.

La comparaison besoins des parents / actions des acteurs participants au diagnostic : des pistes pour le développement du REAAP et l’actualisation du diagnostic

La troisième partie du rapport confronte les résultats des deux enquêtes pour en dégager des axes de travail pour le développement du REAAP sur plusieurs niveaux : contenus des actions vers lesquels converger ; éléments organisationnels pour développer les domaines de besoin paraissant peu investis ; éléments de méthode pour actualiser périodiquement le diagnostic produit.

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I- L’enquête auprès des parents : difficultés et besoins en matière de soutien à la parentalité

La présentation de l’étude auprès des parents et de ses résultats suit trois étapes :

> Le rappel méthodologique : principes d’analyse qualitative suivis (typologie qualitative) ; échantillonnage réalisé et échantillon obtenu ;

> L’analyse des discours des parents de l’échantillon : la variable explicative des difficultés des parents (leurs situations familiales ou sociales) ; les difficultés persistantes et les besoins d’aide non résolus des parents (présentation synthétique) ;

> L’illustration des principales difficultés par des extraits d’entretien avec les parents.

Le principal résultat de l’étude est d’avoir pu formuler une série de types de difficultés des parents liées aux situations sociales et/ ou familiales qu’ils vivent. Cette mise en valeur ne préjuge en rien de la possibilité pour certains parents d’avoir trouvé des services satisfaisants. L’existence des difficultés ne signifie pas l’absence de réponses dans l’offre de services départementale. Mais une nécessité de focaliser une grande partie des acteurs vers ces principales difficultés.

1. Rappel méthodologique : la méthode des typologies qualitatives1

Une étude qualitative procède par entretiens approfondis auprès des enquêtés d’un échantillon de petite taille. Celui-ci se forme en fonction du critère de saturation des informations obtenues pour la réalisation de la typologie : au fil de la progression de la campagne d’entretiens, lorsque les différents cas typiques liés à l’étude sont épuisés, l’enquête s’arrête.

Une telle étude se distingue d’une étude de typologie quantitative, parfois déguisée en étude qualitative (comme la fameuse typologie Styles de vie), car elle ne s’élabore pas à partir d’une grille a priori déjà constituée par l’analyste ; elle ne procède pas non plus par questionnaire auprès de la plus large partie de la population étudiée2.

1 La dénomination complète est la méthode des « typologies inductives centrées », pour marquer leur validation scientifique : elles constituent une mise en forme typologique généralisable à une population de référence (ici les familles du département), autour d’une question liée à l’objectif d’étude (ici, les différentes conceptions des rôles parentaux) ; cf. Mucchielli A. (2004), Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales,

Dunod, 303 p. 2 D’ailleurs, engager une enquête quantitative auprès de l’ensemble de la population des familles du département, ou auprès d’un échantillon par quotas, pourrait entraîner la captation d’une grande partie du budget de l’intervention. En outre, des biais d’échantillonnage sont inévitables dans ces cas, notamment car les critères d’analyse et d’échantillonnage n’ont pas été définis par une étude qualitative préalable qui permet la formalisation des relations entre variables.

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1.1. Principes d’analyse qualitative suivis :

. Population visée :

L’ensemble des parents de familles composées d’enfants de -20 ans (parents unis ou séparés vivant dans des logements différents).

. Technique de recueil de données utilisée:

Campagne d’entretiens qualitatifs approfondis avec un ou les deux parents (selon disponibilité et configuration familiale), en face-à-face à domicile, dans un bureau CAF ou un café permettant l’isolement confidentiel, d’une durée d’1h30 environ en moyenne.

(L’option téléphonique possible a été réalisée en part(ie pour compléter certains entretiens).

. Grille d’entretien :

Les entretiens semi-directifs recueillent des éléments factuels et de perceptions de parents sur le sujet de l’étude, leur vie parentale et ses difficultés. La grille d’entretien, rapportée en annexe, suit la dynamique suivante : question de départ sur la fonction parentale ; difficultés rencontrées ; solutions apportées et difficultés persistantes ; une question sur les représentations précises concernant les services de soutien à la parentalité a été rajoutée (connaissance, perception / évaluation).

. Analyse des réponses :

Les discours des enquêtés dont la transcription est validée par les enquêtés, sont exploités pour comprendre et formaliser les différents types de besoins et de difficultés qu’ils rencontrent.

Les réponses ont été analysées par la méthode des analogies et des différences entre eux : les mêmes difficultés exprimées ont été rassemblées, ce qui a permis de comprendre les situations sociales et familiales particulières qui les déterminent (cf. chapitre suivant).

En outre, à ces variables significatives de situations familiales et sociales qui ont été dégagées, des éléments d’évaluation du rapport des parents aux services d’aide à la parentalité existant dans leur environnement, ont pu être établis.

L’ensemble de ces éléments, qui sont présentés dans la partie suivante, constitue des indices de reconnaissance des familles porteuses de différentes difficultés et de besoins, pour l’orientation de l’action et de l’offre de services des acteurs (localisation géographique, âge, domaine d’activités…).

. Lieu d’enquête privilégié : le domicile

Il permet d’assurer la continuité de la disponibilité des parents vis-à-vis des enfants et de les situer dans un cadre intime favorable à l’expression de leurs valeurs, de leurs normes et de leurs points de vue, ainsi que des difficultés qu’ils rencontrent.

De plus, l’opportunité d’observation, par les enquêteurs professionnels, de l’intérieur du domicile, du comportement des enfants et de ceux des parents vis-à-vis d’eux (pendant l’entretien) constitue une source d’information et une ressource pour les entretiens (les intérieurs étant l’expression sensible des valeurs et normes).

Toutefois, si le ou les enquêtés le souhaitent, les entretiens ont pu avoir lieu à un endroit différent de leur domicile (option possible de location de bureau d’affaire si nécessaire).

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. Incitation à la participation à l’entretien :

30€ d’indemnisation par entretien (compensation du temps important fourni, et du déplacement parfois).

. Validation du recueil des données :

Les enquêtés reçoivent le résumé d’entretien, le complètent et le valident pour traitement.

. L’échantillonnage :

Une enquête qualitative vise en général à former un petit échantillon d’une trentaine d’entretiens avec des parents ou des couples de parents. C’est une taille standard en méthodes qualitatives d’études : l’objectif est de réunir la gamme des cas typiques existant autour du thème de l’étude. Le critère de la saturation des informations détermine l’arrêt de l’échantillonnage lorsque les nouveaux enquêtés n’apportent plus d’informations permettant de dresser un nouveau cas typique d’analyse.

L’accès aux familles avec enfants de -20 ans (sur les 3 parties du territoire) a nécessité une liste nominative de familles avec leurs coordonnées, notamment téléphoniques : pour atteindre la « population de référence » (familles avec enfants de -20 ans), ont été utilisées la liste des familles de la CAF (échantillonnage aléatoire par le service Etude de la CAF, avec demande d’accord aux familles, et contact par le Cabinet ATEMA) et la liste des abonnés de France Télécom (formation aléatoire des noms ou des débuts de nom, recherche et prise de contact par le Cabinet ATEMA sur la base de données du site internet des pages jaunes de France Télécom).

L’objectif a été d’extraire des groupes de contacts : une trentaine de la liste CAF et plus d’une centaine de la liste France Télécom ; chez les abonnés téléphoniques, il a fallu vérifier qu’ils étaient des parents d’enfants de moins de 20 ans.

Par la suite, lors du contact téléphonique, chaque famille n’a été incluse dans l’échantillon que si elle présentait le profil correspondant (enfants de -20 ans à charge) et si, au fil de l’enquête, elle présentait des difficultés ou une situation nouvelles pour l’élaboration de la typologie.

En outre, il est à noter que, comme cela était prévisible, une enquêtée a été échantillonnée « au hasard » in situ, par une rencontre fortuite dans une rue d’une ville.

Enfin, il n’a pas été nécessaire de contacter des familles connues des acteurs (en utilisant leurs listes de publics), pour rencontrer certains types de familles.

1.2. Echantillon obtenu :

L’enquête a permis de s’entretenir avec 27 parents, seuls ou en couple, après contact auprès d’une soixantaine de parents ayant des enfants de moins de 20 ans à charge et ayant accepté de participer à l’enquête. Les parents aux situations familiales et sociales déjà rencontrées, avec leurs difficultés particulières elles aussi déjà rencontrées, ont été écartés, pour faire la place aux situations ou aux difficultés nouvelles.

14 parents ou couples de parents résident dans l’Auxerrois, 8 dans l’Avallonais- Tonnerrois et 5 dans le Sénonais. 14 seraient en zone urbaine, 11 en zone rurale et 2 en zone semi-urbaine (incertitude sur le statut de ville de certaines petites communes urbaines). Mais ces caractéristiques ne sont pas apparues comme explicatives des opinions exprimées.

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2. La variable explicative des difficultés rencontrées par les parents : leurs situations familiales et sociales

L’enquête a fait apparaître que les discours parentaux se distinguent en deux groupes selon le principe suivant : « subir une ou plusieurs difficulté(s) parentale(s) persistante(s) ou non résolue(s) ». Il y a ceux qui sont dans cette situation (18), majoritaires (2/3 de l’échantillon), et ceux qui n’y sont pas et qui ont trouvé solution ou accommodement à leurs problèmes rencontrés (9).

Des difficultés prédominantes identifiées

L’analyse a formalisé six domaines de principales difficultés qui entraînent les parents à chercher un appui ou une aide parentale ; en outre, il a été identifié une difficulté d’ordre opérationnel qui constitue un frein d’usage de l’offre d’information et d’accompagnement (7ème point). Ces sept difficultés sont présentées ci-dessous de manière synthétique :

1- Le manque de services de garde d’enfants, de proximité et à usage souple (hors aide familiale ou amicale) :

Le problème est le manque d’une offre disponible, en continu, à usage multiple et souple (à plein temps ou à temps partiel, de manière régulière ou irrégulière) et à proximité du domicile.

Ce besoin est transversal et de degré variable selon le type de situation familiale : une forte souplesse pour les familles monoparentales ayant des besoins irréguliers mais plus fréquents, hors temps du travail aussi ; des besoins ponctuels aussi pour les familles nombreuses ; des besoins de plus de proximité et d’adaptation aux heures de travail pour les couples de parents actifs ;

2- Le manque de socialisation de familles avec enfant(s) gravement malade(s) :

Leur prise en charge implique des appuis non seulement médicaux, mais aussi sociaux en s’affiliant aux structures spécialisées dédiées (associations), pour un recueil d’informations utiles plus complet, et des possibilités d’actions collectives de communication, de défense ou d’entraide ;

3- Les difficultés scolaires, d’études et d’insertion des enfants :

L’accompagnement des enfants et la gestion des difficultés dans ces domaines jusqu’à leur autonomie complète exigent des ressources informationnelles, sociales, économiques et matérielles très importantes ; les parents de toutes catégories sociales peuvent manquer d’appui, de ressources et de moyens pour accompagner les cycles scolaires et d’insertion qui se sont allongés (dépenses d’énergie et de temps, aides au logement, au transport, au financement, recherches d’informations, participation aux choix d’études et de travail, aides matérielles…) ;

4- Les principaux changements de la structure familiale (séparation et reprise de vie conjugale ; arrivée d’un enfant supplémentaire ; décès d’un membre de la famille):

Deux principales conséquences, en plus des risques d’appauvrissement et d’isolement social des familles : fragilisation psychologique des parents et des enfants ; perte d’influence des parents sur les enfants ;

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5- La charge de nombreux enfants (trois enfants et plus ; la « famille nombreuse ») :

Les effets négatifs de cette charge concerne la fatigue personnelle (physique et morale) des parents et l’affaiblissement de leur autorité / influence sur les enfants;

6- Les difficultés d’emploi des parents :

Le chômage et la précarité professionnelle sont fortement problématiques dès qu’ils entraînent la dégradation sensible du niveau de vie de la famille, de la qualité éducative et du développement des enfants (avec les conséquences sur les comportements des enfants à l’école, dans leurs pratiques sociales…) ;

7- La trop longue distance géographique ou temporelle des lieux d’offre de soutien parental (réunions, rencontres collectives ou de professionnelles…) ;

Ces difficultés ont été formulées à partir des propos des parents interrogés. N’ont été retenues que les difficultés perçues comme les plus persistantes, pour lesquelles les solutions d’aide extérieure paraissent aux parents faibles, insuffisantes ou inefficaces, du point de vue de leur position et de leur expérience et connaissance du système d’offres.

D’autres difficultés existent mais ont été présentées comme moins intenses ou peu développées dans leur manifestation ou encore dans la conscience qu’en ont les parents ; l’échantillonnage peut en tout cas ne pas avoir pu les prendre en compte du fait de leur caractère peu étendu ou mal identifié (ou mal identifiable).

Par ailleurs, les problèmes sont parfois évoqués indirectement pas les enquêtés. C’est par exemple le cas des parents dont les enfants ont des maladies chroniques ou ponctuelles importantes qui nécessitent un suivi ou une attention permanente de l’état de l’enfant et de l’actualité médico-sociale à ce sujet : ils expriment un besoin d’aide à ce niveau (par exemple, s’inscrire dans un réseau d’échanges spécialisé sur la maladie concernée), alors qu’ils n’évoquent pas explicitement de besoin de soutien à la parentalité.

Aussi, certains problèmes ou dysfonctionnements peuvent constituer un signe d’un plus grand problème : par exemple, des comportements alimentaires ou des conduites à risques ou irrespectueuses des parents par exemple… sont souvent les signes d’une perte d’influence, d’une absence de légitimité perçue, ou de mésestime d’un parent par un ou plusieurs enfants, liés à des événements conflictuels ou déstructurants pour les enfants.

En outre, ces principales difficultés et ces besoins évoqués sont cumulables dans certaines familles : les familles « recomposées » peuvent être nombreuses, avoir un enfant gravement malade, avoir un besoin de garde d’enfants de proximité souple... Les différents problèmes émergent selon les expériences, les situations familiales et sociales des parents et certains rôles qu’ils doivent accomplir. Mais ils restent indépendants entre eux.

Les situations sociales et les besoins de soutien correspondants à ces difficultés

Globalement, le grand enseignement de l’enquête est que l’expression des problèmes persistants se manifeste chez des parents dans des situations familiales ou sociales particulières, comme on l’a vu plus haut : familles monoparentales, nombreuses ou / et de couple bi-actifs ; familles « recomposées », familles d’enfants gravement malades, familles aux parents au chômage, familles à distance géographique par rapport aux équipements…

Ainsi, ce ne sont pas les différentes « conceptions des rôles parentaux » qui sont déterminantes, contrairement à l’hypothèse sous-entendue dans la commande exprimée

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dans le cahier des charges et que le guide d’entretien avait reproduit (cf. annexe) : la première question était « Qu’est ce que selon vous être parent de nos jours ? ». Les réponses apportées (élever, soigner, protéger, aimer, accompagner ses enfants, dialoguer avec eux…), très diverses et en même temps assez partagées par les différentes catégories sociales et de genre des parents, ne présentent pas de lien particulier avec les expressions de difficultés persistantes de leur part.

Les difficultés d’exercice de la fonction parentale ne proviennent donc pas de conceptions particulières de celle-ci, mais plutôt de situations sociales et familiales des parents, indépendamment de ces conceptions.

Le Tableau des Difficultés, situations et besoins des parents

Le tableau suivant présente pour chaque principale difficulté des parents les situations familiales correspondantes et des besoins de soutien à la parentalité. Ces besoins sont formulés en prenant en compte les différents services existants ou souhaitables, qui pourraient répondre aux difficultés des parents. Pour rappel, ces propositions sont partiellement validées par les parents enquêtés. En effet, chacun a pu reformuler et donner son accord sur les interprétations de besoin et sur les propositions de services adaptés à ceux-ci, qu’ajoutaient les enquêteurs à l’issue de la transcription des entretiens.

Ce tableau fournit ainsi des critères d’orientation des actions concernant tant leur élaboration (fournir des réponses à des difficultés, s’adapter aux besoins formulés), que le ciblage du public destinataire, ses profils et ses quantités (caractéristiques des familles - composition, localisation, nombre d’enfants et âges -, événements de changement de la structure familiales : séparation, reprise de vie conjugale, décès, nouvelle naissance).

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Difficultés, situations familiales et besoins des parents en terme de soutien à la parentalité

Principales difficultés des parents

Situations familiales correspondantes Formulation en termes de besoins de soutien à la

parentalité

(Validés par les enquêtés)

1- Le manque de services de garde d’enfants de proximité, à usage souple

Familles monoparentales, familles nombreuses, couples de parents travaillant loin du domicile ou

en horaires atypiques (tôt ou tard)

. Disposer d’un service de garde d’enfants de proximité et d’usage souple, avec un service particulier pour les parents seuls (sans aide quotidienne par un deuxième parent)

2- Le manque de socialisation de familles avec enfant(s) gravement malade(s)

Parents ayant un ou des enfants ayant un grave problème de santé chronique

. Bénéficier d’un appui pour les soins, l’information, l’accompagnement des enfants (structures institutionnelles,

professionnelles et associatives dédiées)

3- Les difficultés scolaires, d’études et d’insertion des enfants

Enfants aux différentes périodes d’apprentissage et de parcours scolaires, d’études et d’insertion

économique

. Disposer de services de soutien, d’orientation scolaire et d’insertion en direction des enfants et des parents

(destinataires aussi des informations)

4- Les principaux changements de la structure familiale

Parents se séparant et / ou en reprise de vie conjugale (« famille recomposée ») ; résidence alternée fréquente des enfants ; arrivée d’un

nouvel enfant ; décès d’un parent ou d’un enfant

. Services de soutien psychologique, d’échanges entre parents et d’informations spécialisées concernant les

relations éducatives et familiales

5- La charge de trois enfants et plus Trois enfants ou plus

. Services de proximité : échanges entre parents, soins corporels et psychologiques adaptés (avec offre de garde

d’enfants simultanée) ;

. Services de soutien ménager et domestique

6- La précarité professionnelle et les difficultés d’emploi des parents

Tout parent en difficultés d’insertion ou d’emploi durables

. Activités d’économie sociale et solidaire ;

. Services d’échanges de services et de biens entre parents ;

. Informations sur les emplois à domicile ou les emplois à temps partiel compatibles avec une charge d’enfant(s)

7- Trop longue distance géographique ou temporelle des services de soutien parental

Parents habitant dans une zone sans équipement social de proximité ou lieu de présence ponctuelle

de structures ou de professionnels

. Développer l’itinérance des services ou leur localisation régulière dans des locaux publics ou des établissements

scolaires de proximité

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Des difficultés aux besoins ou aux demandes d’aide : des freins pouvant reporter provisoirement les besoins d’aide

Les situations familiales et sociales des parents constituent le déterminant objectif de leurs difficultés et de leur besoin d’aide. Cependant, si des difficultés existent, le choix de rechercher ou de demander de l’aide de leur part peut être influencé par d’autres facteurs supplémentaires : leurs expériences antérieures, bonnes ou mauvaises, d’utilisation d’un service, public ou privé (famille, amis), d’aide familiale ; ou aussi avoir une préoccupation prioritaire non directement perçue comme liée à la parentalité.

En fait, ce sont même trois raisons d’inintérêt à bénéficier d’un service d’aide parentale qui ont été exprimées si l’on considère les parents dans une situation familiale et sociale particulièrement autonome. Mais ces trois cas ne signifient pas que les parents en question resteront toujours éloignés du besoin de soutien parental. Les situations peuvent évoluer ainsi que les dispositions à se faire aider. Reprenons les trois types de frein pour préciser cet état de fait :

> Etre dans une situation familiale particulièrement autonome (couple disposant de moyens économiques, familiaux, sociaux et culturels suffisants pour un ou deux enfants en bas âge…) :

o Exemples types : deux jeunes couples de moins de 35 ans (cas n° 19 et n°1), ayant peu d’enfants (au maximum deux) et bénéficiant d’intervenants familiaux nombreux et fréquemment présents à leur côté pour la garde d’enfants et les conseils médicaux, de soins et éducatifs ;

> Etre méfiant depuis des expériences passées d’aide qui se sont mal déroulées (échec, disputes, frustration…) :

o Exemple type : un parent ayant eu une expérience de soutien familial privé suffisamment négative (expérience « mal vécue »), malgré le besoin d’aide plutôt élevé (cas n° 23, enfants déscolarisés tôt) ;

> Avoir d’autres préoccupations personnelles prioritaires :

o Les parents pris par une problématique socio-économique forte de faiblesse du niveau de vie et / ou de défaut d’emploi, qui est vécue comme non appartenant au champ de la parentalité (cas n° 15).

En fait, le besoin d’aide n’est pas totalement absent de ces situations vécues et évoquées par les parents. Dans les trois cas, il reste potentiel ou reconnu par les parents selon des modalités différentes :

> les jeunes couples d’enfants en bas âge, les plus soutenus par leurs parents vivant près de leur domicile, peuvent anticiper le recours à venir à un système extra-familial de garde d’enfant (AM, crèche, halte-garderie) : le besoin se dessinant plus nettement avec la perspective de reprise de travail de la mère après le congé maternité par exemple ;

> la méfiance de parents par rapport à de l’aide du fait d’une expérience antérieure décevante ou problématique, peut se transformer ou co-exister avec une recherche d’aide de formes plus indirectes et « contrôlées » : dans le cas n° 23 cité en exemple, Madame, 57 ans, 7 enfants dont 2 encore de 18 et 21 ans à la maison, a créé une association de quartier, réalisant des activités d’animation collective à caractère social (rassemblement de mères ; activités pour les

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relations entre jeunes et personnes âgées…) ; elle peut ainsi nouer de nouvelles relations de solidarité et de confiance, base nécessaire des conditions d’acceptation d’une aide extérieure ;

> enfin, les problématiques prioritaires ne paraissant pas directement liées à la fonction parentale ne doivent pas détourner trop rapidement les acteurs de soutien à la parentalité : non seulement les domaines de difficultés personnelles des parents peuvent être plus investis (articulation plus forte avec les acteurs de l’insertion- emploi et de l’économie sociale par exemple), mais en même temps qu’ils se règlent et une fois qu’ils trouvent une solution, les problèmes plus traditionnellement identifiés comme parentaux attendent toujours des réponses. Comme le cas n° 15 où Madame se déclare véritablement fatiguée par sa charge familiale, en s’occupant seule de trois enfants : son problème prioritaire est celui de l’emploi, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas de problèmes parentaux, mais qu’elle ne le constitue pas momentanément comme un besoin.

En fait, des besoins envisagés plutôt pour l’avenir ou des problèmes mis entre parenthèses dans la situation présente de parents (garde d’enfants, aide à l’orientation scolaire des enfants, problèmes de charge éducative à domicile) constituent bien des préoccupations similaires à celles de parents ayant explicitement manifesté un intérêt pour une ou plusieurs formes de soutien à la parentalité.

Dans ce sens, il semble que tout au long du « cycle de vie parentale », tout parent, quelque soit le soutien privé dont il peut disposer, aura potentiellement à s’en remettre, une ou plusieurs fois, à une structure extra- familiale ou encore à un professionnel de soutien à la parentalité (au sens large, comprenant tous les domaines possibles : médicaux, sociaux, psychologiques, scolaires…), pour s’occuper de ses enfants ou des problèmes qu’il a avec eux.

Ainsi, même s’il n’est pas aisé pour tous de s’adresser à des services collectifs de soutien parental (groupes de parole, réunions- débat…) - par crainte d’exposition de sa vie privée à des inconnus -, le besoin de formes multiples de soutien paraît bien dominant du fait des situations familiales ou sociales particulières qui les déterminent.

Une variable culturelle de l’intérêt aux services de soutien parental à exploiter

En outre, le frein potentiel à la disposition à utiliser une aide parentale que constitue la méfiance du fait d’une expérience passée contrariante, révèle l’importance de la variable « culturelle » qu’est la « socialisation» des parents au système d’offre de services de soutien éducatif, familial et parental3 : le niveau et la nature de l’expérience qu’ont les parents des structures ou des professionnels de ces services, induisent un niveau de socialisation au système d’offre de soutien à la parentalité, et donc une disposition plus ou moins élevée à recourir à une aide en cas de difficultés parentales.

Ainsi, tous les lieux d’appui à la fonction parentale peuvent être perçus comme des lieux de socialisation, de promotion et d’information sur l’offre globale de services. Les parents qui les

3 La socialisation désigne le processus par lequel les individus intériorisent codes, normes et valeurs d’une société, ou plus simplement d’un système ou d’un sous-système social, comme l’offre de services de soutien à la parentalité, par exemple. La socialisation se réalise par le biais d’un ensemble de relations de coopération (ou de conflit) passées entre des individus, des groupes et/ ou des structures sociales. Avec l’utilisation progressive et successive de structures et d’intervenants éducatifs, médicaux, sociaux et familiaux, les parents s’habituent à utiliser des services pour les difficultés qu’ils rencontrent.

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fréquentent sont à chaque plus enclins, à l’avenir, à rechercher un appui extérieur en cas de nouvelles difficultés.

Ce point sera déterminant dans les campagnes de communication du REAAP pour la promotion des actions des acteurs et le rapprochement avec les publics concernés.

3. Difficultés et situations parentales : présentation d’extraits d’entretien significatifs

Pour illustrer ou démontrer les résultats d’analyse présentés ci-dessus, il est rapporté une série d’extraits d’expression des parents enquêtés pour chacune de leurs principales difficultés rencontrées.

A chaque difficulté, il est renvoyé à un ou plusieurs cas de parents, dont les numéros correspondent aux numéros des transcriptions d’entretien qui sont mis en annexe. Ces transcriptions - qui comprennent également un tableau récapitulatif des entretiens avec une partie de commentaires libres de l’enquêteur – ont été validés par les enquêtés.

3.1. Le manque de socialisation de familles d’enfants(s) gravement malade(s)

Deux cas ont été rencontrés :

3.1.1. Les séquelles de la naissance prématurée

Un couple d’une institutrice de 30 ans et de son mari employé commercial de 36 ans, habitant une commune rurale périphérique de Sens, ayant deux enfants de 5,5 ans et 2 ans, présente ce problème (cas n° 22). La prématurité de la petite fille a entraîné des séquelles suscitant une difficulté chez la mère de gérer sa relation avec sa fille, ce qui ne manque pas de l’éprouver.

Malgré les pratiques de structures spécialisées à ce sujet (CAMSP, Centre d’action médico-social précoce ; Réseau Femmes et Enfants de Bourgogne, site internet SOS Préma…), et le fait de ne plus considérer cette situation comme une situation insoluble, Madame manifeste l’intérêt de poursuivre et de participer à toute action d’échange d’information, de rencontres de professionnels et de parents qui partagent le même problème :

La prise en charge pendant cinq semaines de ma fille prématurée suite à la grossesse hémorragique à Paris, ainsi que les complications médicales graves pendant six semaines à Sens ont été très éprouvantes : fatigue, doute, crainte de la perdre…. sans compter que notre premier fils s’est aussi senti mis a l’écart.

A la maison, on a eu du mal à se familiariser à elle, et à sa fragilité.

Enquêtrice : Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Je travaille à côté de la Maison de la Parentalité. Ils sont venus présenter leur action dans mon école. Mais leurs horaires ne sont pas adaptés à ceux de mon travail. De plus, je n’aimerais pas me retrouver en présence des parents de mes élèves, je ne souhaite pas qu’ils connaissent ma vie privée.

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Quand on est jeune maman, on se pose beaucoup de questions. Mais si des actions avaient lieu autour de ce thème, je ne sais pas si j’irais. Cela dépendrait du public car je ne partage pas les méthodes d’éducation de la majorité des parents

(…) En revanche, j’irai bien à des réunions spéciales à Sens concernant les prématurés, pour discuter avec d’autres personnes ayant vécu la même chose. Avec deux enfants et un travail, il me faudrait des horaires accessibles. Ces réunions pourraient avoir lieu dans les hôpitaux, et pourraient même se prolonger sur le long terme afin de partager sur l’évolution des enfants, de notre moral et sur les informations obtenues. Il faudrait que cela soit convivial, pour partager ses émotions sans la crainte d’être jugé. J’irais pour y apporter mon témoignage, dire de ne pas douter de la force d’un enfant, que c’est une épreuve difficile et qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.

3.1.2. Une maladie héréditaire rare et handicapante d’un ou de plusieurs enfants

C’est le cas d’une femme (cas n° 12), de 39 ans, agent de service de profession (niveau CAP de formation), mais inactive depuis 13 ans, habitante d’une commune urbaine entre Sens et Auxerre : elle est porteuse avec deux de ses trois enfants (15, 13 et 9 ans), d’une maladie génétique rare, héréditaire, handicapante voire stigmatisante du fait de la déformation de la peau du corps et du visage qu’elle occasionne. Le père est parti à la Réunion, ne donnant plus de nouvelles à sa famille :

Madame : Notre maladie touche aussi mon second fils qui a besoin de prendre des calmants. Il faut donc que l’on trouve des moyens de s’informer dessus, de vivre avec et de la vaincre.

Le compagnon de Madame : L’association (.) de la maladie d’Alexis (prénom changé) est au Québec, il n’y en a pas en France et je trouve que c’est un manque.

Mme : Nous allons bientôt avoir Internet et je vais essayer de communiquer avec des gens qui ont cette maladie. J’ai déjà lu le témoignage d’une fille de 13 ans sur un forum de discussion. Sa mère était atteinte de la même maladie que moi et elle avait beaucoup de complexes par rapport à son corps. C’est aussi mon cas et cela m’aiderait beaucoup de pouvoir discuter avec des gens qui ont cette maladie, sur les forums. Cela permettrait aussi de voir où en sont les recherches, les traitements, et comment la maladie évolue. Enquêteur : Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Mme et Mr : Non. Mme : Je ne ressens aucun manque ni besoin.

3.2. Les difficultés scolaires, d’orientation et d’insertion des enfants

Les expériences parfois éprouvantes d’accompagnement d’enfants dans ces domaines (pour faire des choix ou les financer) aboutissent souvent heureusement pour les parents pouvant

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mobiliser des ressources économiques, sociales et culturelles élevées (cas n° 11, n° 3). Mais pour certains, cela reste mission impossible : deux cas illustrent l’impossibilité, l’incapacité et le désarroi que rencontrent d’autres parents face à l’échec ou aux difficultés d’orientation scolaire, d’études ou encore d’obtention d’un emploi stable et adapté.

Un premier cas est celui de Madame (cas n°11), 44 ans, artisane- chef d’entreprise et depuis 23 ans à Auxerre ; son mari, 44 ans, est brigadier chef dans la police nationale ; ils ont 2 enfants (19 et 16 ans), dont le premier, titulaire d’un brevet d’études professionnel de soins animaliers, est en souffrance d’un employeur pour passer un bac pro :

Enquêteur : Quelles difficultés principales rencontrez vous en tant que parent ?

Madame : De leur trouver un travail ou un chemin qui leur correspond ; car souvent, ils choisissent des chemins qui ne sont pas ceux que l’on pensait. Les parents doivent respecter ces choix ; c’est le plus dur, il faut les accompagner dans les choix qui n’étaient pas les nôtres au départ.

Le plus gros problème, c’est d’appuyer la recherche de la bonne voie des adolescents, la recherche d’informations, la réalisation de rencontres, mais aussi et surtout dialoguer avec son enfant, encore une fois, pour comprendre l’orientation qui l’intéresse.

Enquêteur : Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Orienter et accompagner mon fils, de manière très active, en y consacrant le temps qu’il faut (jours de congés, RTT…), en communiquant par téléphone, dans ses démarches de recherche d’informations dans les structures prévues (CIO, ASSEDICS) et de rencontres de professionnels de l’orientation ; surveiller et suivre les actions réalisées pour évaluer leur efficacité.

Il faut être positif et se montrer positif vis-à-vis des enfants, c’est-à-dire croire en la réussite des actions, se donner des challenges quotidiens, être dynamique et s’impliquer dans la résolution des problèmes.

Enquêteur : Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Trouver du travail pour mon fils qui a pris une voie originale, alors que ma fille suit la même voie que moi (coiffure) ; cela lui a plu. Mais la spécialisation professionnelle de mon fils est difficile – vendeur en animalerie spécialisé sur les reptiles – pour travailler en France. Le seul débouché était l’étranger, la Guyane, beaucoup trop loin selon nous pour un jeune homme de 19 ans : car les difficultés sont multiples loin de ses parents.

En attendant, il travaille en intérim dans la vente ou le bâtiment comme maçon. C’est très dur, car le travail n’est pas intéressant, peu valorisé et valorisant, complètement irrégulier. Donc, impossible pour lui de prendre son indépendance. Dans ce cas, on le supporte au maximum et lui conseille même d’arrêter lorsque le moral est complètement bas. On préfère le voir en bonne santé chercher un travail satisfaisant.

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Un autre cas est celui de Madame (cas n° 23) 57 ans, 7 enfants, dont 2 encore de 18 et 21 ans à la maison :

Ce qui m’inquiète, c’est que mes deux enfants de 18 et 21 ans n’arrivent pas à trouver de travail. Ma fille de 21 ans a un bac secrétariat mais elle ne trouve pas de travail. Mon fils a arrêté cette année sa 1ère mais comme il était peu assidu et que je n’arrivais pas à payer ses études, il a arrêté. Il a voulu reprendre l’école (1ère S) mais l’école n’a jamais voulu le reprendre. Cela m’embête parce que là, il ne fait rien. Lui aussi aimerait reprendre des études mais on ne sait pas où. Il ne veut pas apprendre un métier : il a essayé la boulangerie mais cela n’a pas marché. Ma fille, ce n’est pas pareil, elle m’aide à la maison. Ils sont inscrits à l’Assedic depuis peu. J’ai peur pour leur avenir, d’autant plus s’il m’arrive quelque chose, du fait que je suis malade.

Il existe aussi le cas n° 11 de Madame, 56 ans, retraitée, anciennement institutrice de l’éducation nationale et peintre, 4 enfants, dont 3 issus d’un premier mariage, tous indépendants (36, 33 et 31 ans) et un dernier encore à charge de 19 ans, qui réside à Paris pour ses études :

Le problème le plus délicat a été celui de son orientation d’études, où cela a été compliqué de trouver de l’information sur le BTS et son inscription. Les informations sur les différentes filières existantes dans différents domaines manquent complètement à Noyers, dès le collège, puis au lycée aussi à Auxerre. Il devrait y voir des réunions d’information pour les parents qui connaissent bien leurs enfants, pour les aider à chercher leur voie. Les jeunes qui ne suivent pas les grandes filières classiques se trouvent facilement sans aucune vision d’avenir. (.)

Pour les informations sur les études de mon fils, j’ai dû moi-même passer plusieurs appels, prendre des informations auprès d’une amie, amener mon fils dans les journées portes ouvertes, essayer de comprendre les modes d’inscription, rappeler les écoles…

Maintenant il a trouvé sa voie, et je suis sereine et confiante pour qu’il continue sans trop de problème.

3.3. Les changements de structure familiale

Il est présenté les changements relatifs aux séparations- reprises de vie conjugale des parents et le changement lié à l’arrivé d’un nouvel enfant dans la famille. Le cas du décès d’un membre de la famille a été rencontré au travers d’un enfant mort-né ; attendu tout au long de la gestation, la perte du bébé à la naissance provoque des effets de fragilisation psychologique des membres de la famille et des déséquilibres intra-familiaux, notamment des tensions conjugales non négligeables.

Par ailleurs, la fragilisation socio-économique en cas de perte d’un parent, converge avec les changements de structure familiale liés aux séparations des parents. Ce qui signifie que toute action de soutien à la parentalité doit prévoir ce type de famille en deuil, et s’adresser aussi à elles afin de leurs proposer des services qui les concernent.

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3.3.1. La séparation et / ou la reprise de vie conjugale des parents

Il y a d’abord les changements relatifs aux séparations et reprises de vie conjugale des parents ; ce qui entraîne parfois le regroupement et / ou la co-existence d’enfants de parents différents (i.e. les familles dite improprement « recomposées »), ainsi que l’instauration de systèmes de résidence alternée entre les domiciles des parents séparés. Les catégories sociales moyennes et supérieures, ainsi que les catégories plus modestes et fragiles de familles sont autant concernées.

10 cas familiaux sur 27, soit plus du tiers des familles interrogées présentent une telle situation conjugale des parents. Sans en attribuer une signification statistique fiable, cet échantillon, pour lequel l’aléatoire a régit le principe de sélection de personnes à contacter (formation des noms recherchés sur la liste France Télécom ; opération d’extraction de la liste CAF de bénéficiaires), apporte tout de même une information significative : les familles vivant des séparations parentales, suivies parfois de reprise d’une vie conjugale avec regroupement d’enfants de parents différents, sont nombreuses. Se pencher sur les problèmes spécifiques attachés à ce phénomène est donc très important, car ces familles sont plus nombreuses que les seules familles monoparentales (statistiquement entre 16 et 20 %), qui ne constituent donc qu’une partie d’entre elles.

Plusieurs configurations de changement conjugal existent : mère ou père se trouvant seul(e), ou avec un nouveau compagnon ou une nouvelle compagne, lui ou elle-même avec ou sans enfant et partageant plus ou moins son domicile ; ou encore, une mère ou un père reprenant une vie maritale avec un conjoint, avec ou sans enfant obtenu précédemment, et avec qui il ou elle a ou n’a pas un ou plusieurs nouveaux enfants (à compter aussi : les cas d’homoparentalité qui apparaissent dans ses mouvements).

Les parents, comme les enfants peuvent être affectés par ses changements familiaux qui ont une dimension psycho-affective forte. En outre, pour les enfants en développement, les difficultés sont redoublées dans le cas des résidences alternées où ils rencontrent des règles de vie et des valeurs différentes et parfois contradictoires entre les communautés familiales de chaque parent. Ce qui complique les efforts éducatifs parentaux.

3.3.1.1. Les effets psychologiques des séparations sur les enfants

Certains états de crise peuvent paraître violents et signifier une fragilité des enfants qui dure parfois dans le temps, ce qui constitue un souci permanent des parents.

C’est le cas de ces parents rencontrés en milieu rural du sud-ouest du département (cas n° 14) : Madame a 38 ans, auxiliaire de vie sociale, mariée depuis 1999 à un homme de 57 ans (vie maritale déjà depuis 10 ans auparavant avec les premiers enfants dans le ménage), retraité, ancien employé de France Télécom, qui a déjà eu deux enfants d’une première union (30 et 27 ans, indépendants maintenant) ; ils ont eu une fille de 8 ans qui a manifesté des crises importantes vers l’âge de 5 ans. La situation de cette famille où se manifestent les crises de la fille est un premier cas permettant de supposer le lien entre ce comportement angoissé, significatif d’un problème relationnel avec les parents, et le cadre familial de son effectuation :

Madame : A l’âge de 5 ans, elle avait tendance à être dans la dualité, elle me tapait, faisait des colères et se jetait en arrière. J’étais allée consulter un médecin en Seine-et-Marne (NDA : ils sont dans l’Yonne depuis un an et demi) suite à l’une de ses grosses colères. Il lui avait prescrit du Nopron, un calmant pour enfants, pendant 3-4 mois. Ses colères ont progressivement passé, avec le soutien, également, de mes parents. Ils m’ont conseillée et rassurée en me disant qu’à son âge, je faisais les mêmes crises, qu’il ne fallait pas céder et que cela allait passer.

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Enquêteur : Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Les angoisses de ma fille, « soupe-au-lait », qui a du mal face à l’échec, qui manque de confiance en elle. Mais je ne voudrais pas l’embarquer dans le réseau de la psychiatrie. En ce moment, je travaille beaucoup avec l’homéopathie. Mon mari n’aime pas non plus la voir angoissée mais pour lui, c’est à moi de trouver une solution.

E. : Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Non, il n’y a rien ici. En cas de problème avec ma fille, le CMP de Toucy paraît toujours plein, et il n’y a pas de pédopsychiatre dans le secteur. Il n’y a que le médecin. Je ne sais même pas si une assistante sociale s’occupe de ce genre de choses.

Il existe aussi le cas n° 11 de Madame, 56 ans, retraitée anciennement institutrice de l’éducation nationale et peintre, 4 enfants, dont 3 issus d’un premier mariage, hors domicile (36, 33 et 31 ans) et un dernier encore à charge de 19 ans, qui réside à Paris pour ses études. Le passage par quelques séances de consultation psychologique alors destinées plus à son fils dans un CMPP l’a complètement sensibilisée sur l’importance du dialogue avec les enfants pour dénouer le dépit, tournant à l’agressivité envers elle de son fils suite à la séparation avec son deuxième conjoint :

Une crise avec mon dernier garçon, liée à mon second divorce, s’est dénouée en consultant une psychologue du CMPP d’Auxerre, que j’ai trouvé mieux qu’Avallon.

Une dernière illustration concerne le cas n° 15 : Madame, 46 ans, sans emploi, anciennement agent de nettoyage en région parisienne, d’origine algérienne, habitante de Sens, 3 enfants (un fils de 21 ans en L3 d’Economie à Clermont-Ferrand ; et deux filles de 10 et 7 ans). Mariée en 1985 en Algérie, elle est arrivée peu de temps après en France, en région parisienne. Divorcée en 1992 (garde du premier enfant), remise en ménage avec le même homme en 1996 et naissance des deux filles à Sens, reconnues par le père (47 ans, agriculteur) ; puis seconde séparation en 2001 suite à la découverte de la double vie familiale du père :

Je n’ai pas de problèmes avec la petite parce qu’elle travaille bien. La plus grande pose plus de problèmes. L’année dernière, suite à notre déménagement, elle ne travaillait pas à l’école et ne parlait à personne. Elle avait également découvert que son père avait d’autres enfants. Il n’était pas souvent là pour elle et elle se sentait moins aimée. Cela l’a beaucoup perturbée et je ne savais plus quoi faire.

(…) La maîtresse m’a conseillé de consulter un psychologue au CMPP de Sens. Cela lui a fait beaucoup de bien, le psychologue lui a expliqué que le changement d’école et ce qu’elle avait appris sur son père n’étaient pas des raisons pour ne pas travailler. Elle est suivie depuis 2007 et les séances ont maintenant lieu tous les 2 mois. Ces consultations sont prises en charge par la CMU, dont je bénéficie.

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3.3.1.2. La fragilisation globale des parents

Dans le cadre de l’identification des difficultés des parents vivant une séparation familiale, il est difficile de séparer l’ensemble des effets négatifs sur les situations des parents et sur leur caractère individuel, tant il semble qu’ils se déclenchent souvent simultanément, globalement ou en cascade.

Même si certains parents trouvent une issue favorable à une vie conjugale devenue pénible ou insatisfaisante, il n’en reste pas moins que l’expérience de séparation confine à la fragilisation sociale, accompagnée d’un appauvrissement économique souvent important, ainsi qu’à la répercussion morale et psychologique négative ; sans compter le surcroît de stress et de fatigue personnelle que subissent certains parents (surtout des mères), en se retrouvant dans des situations de prise en charge, seuls, d’enfants parfois nombreux (cet effet de fatigue de la charge de trois enfants et plus étant déjà même identifié pour des parents en couple, ce que nous présentons plus lojn).

On comprend ainsi pourquoi les simples formalités administratives et les contentieux juridiques de séparation liés au logement, aux visites et à la pension alimentaire paraissent lourds à gérer ou à supporter pour les parents concernés (défaut de pension alimentaire en situation d’absence ou de faibles revenus par exemple…).

Le cas familial n° 23, déjà présenté, d’une femme seule, invalide, avec ses deux derniers grands enfants dans un logement HLM (elle en a 7 en tout), évoque aussi les effets négatifs globaux des séparations- reprises de vie conjugale. Ses relations avec ses grands enfants, ses ex-conjoints et d’autres membres de ces familles se sont détériorées et jouent sur son moral et les soutiens financiers internes qu’elle pouvait espérer :

Mon dernier mari a emmené les enfants en Turquie il y a deux ans mais après ce voyage, ils n’ont plus voulu le revoir. Il a en quelque sorte séquestré ma fille qui avait à l’époque 20 ans, il l’empêchait de sortir. Cela s’est aussi mal passé avec la famille en Turquie. Il verse une pension alimentaire fluctuante.

Mes trois enfants aînés sont dans les Ardennes. La quatrième et dans l’Yonne mais on ne se parle plus. Je n’ai pas de très bonnes relations avec ma famille en général. Beaucoup m’ont reproché mon union avec un Turc, mon second époux.

Le cas n° 24 est celui d’un homme marié en pleine crise de séparation conjugale et familiale. Agé de 44 ans, sans qualification, d’origine marocaine (né dans l’Yonne, puis expulsion au Maroc jusqu’à 18 ans lorsqu’il revient), il est cariste dans un magasin de pneu, a 4 enfants de moins de 10 ans, et se trouve dans le sud est du département ; sa femme a 33 ans et est sa cousine marocaine avec qui il s’est marié là-bas. La situation est très confuse, et tous les membres de la famille sont touchés par la séparation en cours.

J’ai épousé ma femme au Maroc (mariage religieux), elle est ensuite venue en France pour avoir plus de droits, toucher les allocations familiales.... Nous avons eu des problèmes conjugaux et familiaux importants et violents (mensonges, tromperies, désaccords, violences et même envers les enfants, ce qui les a perturbés fortement) et nous sommes maintenant séparés ; mes enfants et ma femme se trouvent à la Croix-Rouge maintenant. La situation est difficile, ce qui me fait aussi boire pour oublier de temps en temps après le travail. Je pense que ma femme est mauvaise mère actuellement, mais je ne veux pas divorcer, ni ma famille qui préfèrerait que je ferme les yeux.

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J’essaye de dialoguer avec elle mais elle ne veut pas. J’ai fait une dépression suite à ces événements. Je n’arrive plus à dormir et j’ai perdu beaucoup de poids. Mon médecin m’a prescrit des calmants et des somnifères.

Ma situation familiale m’est devenue incompréhensible : je ne sais pas comment ma femme et ma fille se sont retrouvées à la Croix Rouge. Elles y sont depuis le 8 mars. Je ne sais pas si elle souhaite divorcer, elle ne dit rien. Heureusement, je vois mes enfants à l’école. Mais j’ai peur pour ma fille aînée, que ce qu’elle dit avoir vu de sa mère la traumatise.

Un autre cas illustre cette fragilisation globale des parents, celui du n° 15 : Madame, 46 ans, sans emploi, anciennement agent de nettoyage en région parisienne, d’origine algérienne, habitante de Sens, 3 enfants (un fils de 21 ans en L3 d’Economie à Clermont-Ferrand ; et deux filles de 10 et 7 ans).

Le père n’a jamais été présent auprès de ses enfants. Il ne les garde pas pendant les vacances. J’ai peu de contacts avec lui parce que cela se termine souvent en dispute. La séparation a été un moment difficile, j’ai du quitter l’appartement assez rapidement car le père en était le propriétaire.

Je me sens parfois fatiguée. La présence d’un père et d’un homme est importante dans une famille. Cela pèse un peu, par moments, d’être toute seule, de courir partout, mais j’ai pris l’habitude.

Après ma deuxième séparation, l’ANPE m’a orientée vers l’AFTAM, association d'aide et d'accompagnement pour l'hébergement, l'insertion sociale et l'accueil médico-social des personnes d’origine étrangère. J’ai été suivie par eux, à Saint-Clément, deux fois 6 mois, en 2005 et en 2007, une à deux fois par semaine. Je pouvais y discuter de mes problèmes avec une psychologue. J’avais aussi les services d’une assistante sociale qui m’aidait dans mes difficultés financières.

L’AFTAM m’a ensuite orientée vers un nouveau dispositif pour des personnes qui avaient des problèmes et qui souffraient de troubles dépressifs plus ou moins importants. Cela a duré 3 mois, deux jours par semaine. C’était organisé par le Conseil général et cela s’appelait « J’agis pour mon mieux-être ». Les rendez-vous avaient lieu à la MJC de Sens ou au PLIE (Plan local pour l’insertion et le logement). Il y avait une infirmière, des psychologues, une esthéticienne, une sophrologue, etc. Le but de ces réunions était de suivre les personnes, de les écouter et de les pousser à parler. Il y avait des hommes et des femmes, nous étions 8. Ce dispositif m’a aidée à reprendre confiance en moi.

3.3.1.3. Les effets pervers de la résidence alternée fréquente

Une autre mère (cas n° 26) du nord du département présente une même difficulté relationnelle avec sa fille (perte d’influence) ; celle-ci est en résidence alternée (chez la mère en semaine ; chez le père la fin de semaine) : 46 ans, handicapée physique, de niveau CAP, sa fille a 11 ans et elle est séparée du père de celle-ci depuis 4 ans ; elle vit avec son nouveau compagnon de 46 ans, cariste :

(…) En ce moment, on parle beaucoup du développement de son corps, et de l’agressivité vis-à-vis de moi et de mon compagnon (.).

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Elle est très émotive et réactive vis-à-vis de moi ; elle n’est pas bien dans sa peau. Bien qu’elle soit assez à l’aise, le risque est qu’elle soit moins bonne à l’école.

Elle a un problème au niveau de son poids, mais qui n’est pas anormal par rapport à son développement corporel (.) Pourtant, je fais bien attention à son alimentation : des repas équilibrés avec des légumes et pas de sodas.

Son agressivité vis-à-vis de moi très poussée – manque de respect, dénigrement - qu’elle reconnaît et n’arrive pas à contrôler : c’est plus fort qu’elle, selon elle. Mon compagnon aussi nous le dit. On est en attente de sa décision et de l’évolution avant d’aller voir l’homéopathe pour prendre des calmants homéopathiques, pour la décontracter.

Si cela ne passe pas, j’irai certainement voir des professionnels. Bizarrement, elle n’est agressive qu’avec moi ; avec son père, elle est plutôt moins respectueuse. Elle refuse certainement mon autorité, ma surveillance et mon dirigisme : comportement hygiénique en rentrant à la maison, réalisation des devoirs, rangement de la chambre et de la maison. C’est vrai que j’ai tendance à la pousser un peu ; mais tout de même, dès petite elle était assez nerveuse, elle ne pouvait pas se concentrer facilement. Une fois elle m’a d’ailleurs insultée. C’était peut-être un test.

A ce sujet, elle m’a reproché que j’étais une maman trop vieille : à 46 ans et sous traitement de cortisone important, je suis très fatiguée et je ne peux pas participer aux jeux qu’elle souhaite. De fait, il lui manque des relations entre nous, ce qui est accentué par le fait que tous les WE elle est chez son père, pas trop loin d’ici où elle est bien entourée par l’ensemble de sa famille (filles, sœurs du père…). En fait, pendant les jours de semaine, on n’a pas le temps de jouer ensemble puisque moi je m’endors tôt et elle doit s’endormir à 20h, même si elle veut rester éveillée jusqu’à 21h.

Nous avons pourtant assuré notre séparation avec notre ex-mari (entente, échange, relation, pension…) et la présentation de mon nouveau compagnon a été progressive.

Je pense tout de même que cela l’a perturbée : notre relation conjugale avec son père était très tendue et conflictuelle ; et à 8 ans, au moment de la séparation, elle faisait encore caca dans sa culotte. Elle est effectivement très sensible à son entourage : à 3 ans, elle a fait une dépression due à la mort de notre chien ; elle a aussi été très affectée à 6 ans par le décès de son grand-père. En outre, elle a une grande intelligence : elle fait des puzzles largement supérieurs à sa catégorie d’âge). Maintenant, de retour de chez son père, elle est toujours perturbée car les règles de vie sont vraiment différentes. Elle a d’ailleurs été stressée (croûtes sur le cuir chevelu).

Un monsieur de 44 ans (cas n° 27), habite l’Auxerrois rural avec sa femme ; tous les deux fonctionnaires de catégorie B, ils vivent avec 4 enfants, dont trois de la première union de la mère. Leurs enfants connaissent une situation de résidence alternée particulièrement intense : chaque jour ou tous les deux jours, pendant l’année scolaire, ils dorment chez leur père ou leur mère qui habitent chacun à 200 m l’un de l’autre dans le même village. Cette situation sensibilise les parents sur leur influence :

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La responsabilité des parents est difficile à assumer dans ce contexte de garde alternée, avec la différence de règles de vie existantes entre les deux parents.

C’est un sujet récurrent de discussion avec mon épouse, car je suis dubitatif sur notre possibilité d’éducation des enfants en fonction des règles que nous estimons nécessaires, puisque le style éducatif (valeurs, et normes comme l’attention aux études…) et les règles de vie domestiques du père sont différents des nôtres (heure de prise de repas, moments de TV et de discussion…). Même si je conçois bien l’importance d’une relation quotidienne suivie des enfants par les deux parents. Les enfants s’aperçoivent bien des différences de fonctionnement chez les deux parents. Ils peuvent d’ailleurs jouer sur les possibilités doubles d’obtenir des objets de consommation ou de pratique.

Par ailleurs, il y a des confusions possibles entre les relations qu’ils ont avec chacun des deux parents naturels : les problèmes avec le père ne peuvent être réglés qu’avec lui. Cette situation révèle aussi les défauts de celui-ci : le pire pour les enfants est de ne pas avoir de réponses de sa part par rapport à leurs questions.

Du coup, je ne sais pas si ce système est plus profitable qu’une résidence permanente chez l’un des deux parents, avec visite régulière de l’autre parent.

En plus du regroupement d’enfants de parents différents après séparation et reprise de vie conjugale qui entraîne parfois une situation de famille nombreuse, la résidence alternée fréquente des enfants, apparaît comme source de difficulté supplémentaire pour leur influence éducative.

3.3.2. Le décès d’un membre de la famille (le cas du mort-né)

Un jeune couple de catégories sociales intermédiaires à Auxerre (cas n° 4) a relaté un événement d’enfant mort-né et des effets de tensions sur les parents entre eux que cela peut occasionner.

Monsieur a 35 ans, icaunais d’origine, monteur en carrosserie (technicien d’atelier) ; Madame a 28 ans, elle est nourrice agréée en centre maternel. Originaire d’Auxerre. Ils ont deux enfants de 4 mois et 5 ans. Madame a été en foyer d’enfance pendant 12 ans.

Mme: Je connais des difficultés de gestion des comptes avec mon concubin ; par ailleurs, j’ai des difficultés relationnelles avec ma meilleure amie qui envahit ma vie privée, ce qui renforce les tensions avec mon mari. Celles-ci ont commencé avec la mort d’un bébé que nous avons eu (.) il y a deux ans (2ème naissance).

Il y a eu des moments où j’ai été obligée de quitter mon concubin

quelques temps du fait des disputes insupportables. Je vais dans ces cas

chez ma tante ou chez ma sœur.

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3.3.3. L’arrivée du second enfant et le risque de jalousie chez l’aîné

La mère est prédominante dans les premières années de soins et d’occupation des enfants. L’augmentation des tâches ménagères et de soins inhérents à l’arrivée d’un second enfant entraîne un risque de génération chez le premier enfant d’une « crise de jalousie », d’un sentiment de moindre attention, voire d’abandon, pouvant créer une crise de confiance et une relation conflictuelle avec la mère le plus souvent. Cette situation sensibilise par la suite celle-ci à la dimension et aux effets psychologiques des relations avec ses enfants, et la prédispose aux services d’aide, de conseils et de soutien à la parentalité.

Madame (cas n° 10), mariée, 28 ans, habitante d’une petite commune urbaine de l’avallonnais, est ouvrière polyvalente (préparatrice de commande) depuis 2007, à mi temps dans une usine d’ameublement ; avant en congé parental pendant 1,5 an ; CAP maroquinerie ; son mari a 35 ans, il est technicien bureau d’études ; BAC E (Auxerre), DUT Génie Mécanique (Le Creusot) et Contrat de qualification d’Organisation du travail et de la gestion de production (AFPI d’Auxerre) ; ils travaillent dans la même usine et se sont connus dans leur « pays » d’origine dans l’Avallonnais, d’où ils sont tous les deux. Des deux côtés, ils ont des parents (pères et mères, frères et sœurs) qu’ils voient mensuellement et les soutiennent pour des gardes d’enfants pendant les vacances ou occasionnellement ; ils bénéficient également d’aides matérielles (voiture) et financières en cas de nécessité.

Enquêteur : Quelles difficultés principales rencontrez vous à ce sujet ?

Les crises comportementales de ma fille vers 4-5 ans à l’école –distraite, manque de suivi…- et à la maison – insupportable, n’obéissant pas. Cela ayant un lien avec des moments de stress et d’énervement que je traverse pour gérer toutes les actions quotidiennes, et également aussi de la jalousie par rapport à son petit frère. (.)

E. : Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour les crises de ma fille, on a vu une pédo- psychiatre au CMPP d’Auxerre, pendant plusieurs séances. C’est la maîtresse qui m’en a parlé, en voyant que cela n’allait plus du tout entre nous deux : ma fille criait et se sauvait en me voyant à la sortie d’école. Ma fille a parlé et moi aussi, jusqu’à évoquer mon enfance, ce qui nous a fait du bien toutes les deux : apprendre à réagir autrement dans certaines situations.

3.4. Le besoin spécifique d’aide à la garde d’enfants pour les familles monoparentales

Pour les familles monoparentales, le besoin de garde d’enfant est un besoin pratique qui se fait ressentir dès le premier enfant pour une mère qui travaille.

La femme enquêtée reportée au cas n° 5 précise qu’il lui faut une offre de garde d’enfants souple et adaptée à sa situation (de famille monoparentale), comme une crèche parentale, compensant l’absence du deuxième parent pouvant participer à la garde. Cette dame de 31 ans, est monitrice-éducatrice dans un internat (horaires décalés : 17h-22h et travaille en plus une nuit ou deux par semaine et un week-end sur deux). Actuellement en arrêt-maladie, elle vit seule avec sa fille de 6 ans qui est gardée après l’école, pendant ses horaires de travail, par une nourrice.

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Sa fille ne connaît pas son père, qui est parti lorsqu’elle avait 1 an et demi. Le père (31 ans, serveur) est recherché par le Parquet. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme en novembre 2007 (abandon de famille et non-versement des pensions alimentaires) mais a disparu depuis le jugement. La mère touche l’allocation de soutien familial (ASF) d’un montant de 84 € par mois du fait que le père s’est soustrait de son obligation d’entretien.

Ici, il n’y a rien. Je connais quelques actions de la CAF. Je sais qu’ils ont l’espace Famille, avec un médiateur. Je suis allée à une séance, seule, en 2003, au moment de notre séparation. Je voulais emmener son père à l’époque mais il n’a jamais voulu. Le but de ces séances était de l’amener tout doucement au tribunal pour faire les papiers officiels, les droits de garde, de visite, la pension alimentaire, etc. Comme le père n’a pas voulu faire la démarche, je n’y suis pas retournée. (.) J’aimerais qu’on s’occupe un peu plus des familles monoparentales. J’ai plusieurs amies qui sont dans la même situation que moi et on galère, surtout pour la garde. Quand on est deux, on s’en sort mieux. Il faudrait ouvrir un système de crèche parentale, il n’y en a pas à Avallon. Il n’y a qu’une crèche municipale et une halte-garderie : j’ai essayé d’y inscrire ma fille mais je n’ai pas réussi. Cela devait se faire, comme le système des gardes à domicile.

3.5. Les familles nombreuses (3 enfants et +)

Avoir trois enfants et plus, notamment lorsqu’ils ont moins de 10 ans, pour un parent seul ou un couple, est un facteur familial éprouvant à deux niveaux : physiquement, avec une fatigue « mécanique », énergétique ; puis moralement, avec l’affaiblissement de l’influence et de l’autorité parentale. Cela se traduit le plus souvent par une difficulté de contrôle du comportement des enfants à l’école et dans ses pratiques individuelles (comme fumer dès 11 ans par exemple). Avec des manifestations diverses selon les catégories sociales, la charge de famille nombreuse est un problème transversal aux familles.

Le plus souvent, même avec une double participation coordonnée des parents pour s’occuper des trois enfants, la charge est souvent rapportée comme très lourde, laissant entrevoir une réorganisation des méthodes et des moyens pour y faire face (aide-éducative, aide- ménagère…). Cela est plus clair pour des parents de catégories modestes ou moyennes, ainsi que pour des parents ayant plus de 40 ans, c’est-à-dire que cela concerne une majorité de familles ayant trois enfants. Trois cas aux situations familiales et sociales diverses sont présentés. Le premier exemple est celui de Mr et Mme, 44 et 45 ans, cadre B de la fonction publique tous les deux, habitant l’Auxerrois rural, ils ont 4 enfants entre 3,5 et 16 ans.

Enquêteur : Quelles difficultés rencontrez vous dans votre fonction parentale ?

Monsieur : (.) Un dernier problème est celui de la répétition incessante de nos règles aux enfants pour la vie domestique (mettre, ranger et nettoyer la table ; lavage et repassage du linge…) : c’est assez fatigant ; ils attendent que les parents fassent tout ; en leur présence, car seuls, ils peuvent pourtant bien faire ; cela me semble un caractère propre à l’état d’enfant du monde actuel.

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(.)

Notre problème persistant est celui de leur faire respecter nos règles de vie collective : repas, usages et rangement des espaces et objets communs, où l’on a envie que chacun donne sa part. (.).

Cette difficulté nous paraît persistante du fait du nombre élevé d’enfant : avec deux, les situations seraient différentes. C’est le quotidien des familles nombreuses, avec les problèmes d’espace. Toutefois, les enfants peuvent participer aux soins concernant la petite fille (bain…), et les derniers profitent des plus grands pour apprendre des choses. Une fois que les jalousies entre eux sont dépassées.

Un autre couple présente des difficultés de gestion du comportement des enfants. Madame, 41 ans, et Monsieur, 43 ans, du Sénonais, sont employés d’une usine alimentaire, sans diplôme et de niveaux 3ème et CAP. Ils sont en surendettement depuis un an et demi, jusqu’en 2015 (pour 4 crédits) et le mari n’est pas souvent à la maison à cause du travail. Le lien entre l’hyperactivité et le manque d’influence des parents sur les enfants, et leurs difficultés socio-économiques n’est pas toujours fait.

Madame : J’aide les enfants à faire leurs devoirs, je les surveille tous les jours. Mon mari n’est pas toujours disponible du fait qu’il travaille en 3/8. Mes enfants voient régulièrement ma mère. J’ai souvent ma sœur de Sens au téléphone mais ils ne la voient pas souvent. Ils voient aussi souvent ma belle-sœur.

Enquêtrice : Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Quand ils étaient plus petits, c’était parfois difficile et fatiguant. A présent, deux sont déjà grands et cela va mieux. Seul le petit demande un peu plus d’attention (.) Cette situation (de surendettement) n’était pas évidente pour les enfants car ils me demandent souvent des choses. On leur a expliqué qu’on avait des problèmes d’argent, que ce serait passager. Ils l’ont compris. Mais cela ne s’est pas trop répercuté sur eux. Notre fils de 9 ans est très actif, à la limite de l’hyperactivité. Il bouge tout le temps, il a du mal à se concentrer, à nous écouter. Il joue souvent avec les deux voisines mais au bout d’un moment ils tournent en rond, ils s’ennuient parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici. A l’école, il est pourtant calme. On se demande déjà comment cela sera à l’adolescence, on se dit qu’on va peut-être devoir sévir davantage qu’avec l’aîné. L’aîné est en pleine adolescence (13 ans), ce n’est pas toujours facile depuis 2 ans. Il nous répondait, il était grossier. Il s’est un peu calmé, depuis que leur père s’est fâché une bonne fois pour toutes. Il fume des cigarettes depuis 2 ans. Je lui ai dit les risques qu’il avait au niveau de la santé et même de la croissance. Le problème actuel est qu’il fait beaucoup d’absentéisme à l’école. Quand il n’y va pas, il est ici. On a beau essayer de le forcer, on n’y arrive pas et on ne comprend pas pourquoi il n’y va pas. (.)

Notre fils de 9 ans a été suivi au CAMSP de Sens jusqu’à ses 6 ans ½ du fait qu’il avait des difficultés à l’école. Sur les conseils de sa maîtresse, on vient de faire un dossier pour qu’il fasse en septembre une CLIS (classe d’intégration scolaire) à Sens pour les enfants qui ont des difficultés

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scolaires. Il a déjà redoublé. Il est en CE2 avec un niveau CE1 et encore. Il y aura une prise en charge taxi organisée par le Conseil général.

Notre aîné est suivi par un éducateur spécialisé du Conseil général depuis décembre 2006 du fait de son absentéisme à l’école. Cet éducateur rencontre également mes deux autres enfants à tour de rôle ainsi que leur père et moi. Il essaye de raisonner l’aîné au niveau de l’école et le rencontre une fois par mois. En ce moment, notre fils est en classe relais à Sens (6 semaines). C’est le CPE du collège qui a pris cette décision. Cela lui plaît beaucoup.

Le deuxième cas est celui d’une famille auxerroise de trois enfants (9, 7 et 3 ans) de catégories supérieures (mère de 43 ans inactive, inspecteur du Trésor de profession, avec une licence universitaire ; père de 38 ans, ingénieur, de formation ingénieur). Leurs parents n’habitent pas le même secteur et s’ils les voient souvent, ce sont des rencontres plus que de l’aide éducative.

La mère de famille vit une tension entre d’un côté, assurer ses tâches ménagères et sa volonté de s’occuper pleinement de ses enfants, ce qui lui est de plus en plus éprouvant, et, de l’autre côté, son besoin de se ménager une vie personnelle, culturelle et sociale (pratique religieuse et engagement dans la vie paroissiale). Le stress permanent qu’elle vit a d’ailleurs un impact sur le comportement des enfants. Et une forte difficulté est d’ordre psychologique : accepter de se faire seconder, de déléguer des tâches ménagères ou de gardes d’enfants.

Le cumul des activités quotidiennes avec les trois enfants m’a conduit à me fatiguer nerveusement, en plus de la peine physique (vertèbre lombaire abîmée) que j’ai eue avec les deux garçons à transporter lors de mes déplacements (mettre les enfants dans la voiture et les sortir).

Avec nos parents en Corrèze et en Saône-et-Loire, ils ne peuvent pas nous aider pour des gardes ponctuelles ou plus longues, ce qui m’empêche de pouvoir me reposer ou de me décharger le temps de certaines courses et pour certaines activités.

J’ai trop de tâches ménagères que je n’arrive pas à réaliser : j’ai parfois du linge à repasser qui s’amoncelle pendant une semaine ; je n’arrive plus à me reposer. Pourtant, on peut dire que mon mari m’aide quand il le peut (cuisine, rangement le soir et WE).

Le problème est de ranger tous les jours ce que mari et enfants dérangent constamment, c’est très fatiguant et je leur dis tout le temps.

En outre, on a une maison ouverte, on accueille beaucoup notre famille, plusieurs jours parfois (1 semaine pour les beaux-parents), ce qui entraîne beaucoup de bazar et travail de rangement avant et après, en plus des tâches courantes.

(.)

C’est vrai que le souci aigu de bonne tenue de la maison, avec mon tempérament nerveux et assez impatient m’a parfois rendu irritable et de mauvais rapport avec mes enfants. Je me suis rendu compte des effets négatifs sur leur caractère (transmission de mon état nerveux). D’où, la volonté de me décontracter, d’arrêter cette situation tendue. D’ailleurs, tout le monde me dit que je ne dois pas pousser les tâches ménagères et que je dois me laisser du temps.

(.)

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Maintenant, je n’envisage pas de me faire aider mais mon mari m’a suggéré de passer du repassage à une association. Pourtant, j’ai mal au dos, même si je fais de la natation pour me soigner, mais je devrais faire attention. Ce que j’ai du mal, puisque je trouve toujours des choses à faire à la maison ; et d’ailleurs, je n’y vais pas comme souhaité, dès que j’ai du monde à la maison par exemple.

Le problème est que cette solution n’est pas pratique et me fait perdre beaucoup de temps, alors qu’à la place j’utilise ce temps pour beaucoup de choses, d’autant que je suis réticente à confier du repassage de linge à d’autres personnes même si le travail peut être bien fait.

En fait, je me rends compte que je ne prends pas assez de temps pour réfléchir et faire des choix importants dans ma vie quotidienne. Je suis trop préoccupée par des tas de choses. Et mon mari me dit souvent de me détendre ou de faire des choses qui me plaisent, comme le tricotage entre femmes que j’ai fait l’année dernière pendant un an, une fois par semaine, avec un groupe de dames (c’est une dame âgée de la paroisse qui m’a proposée, avec mon ancienne employée de maison, et deux autres dames dans le temps). C’est très agréable car on était ensemble et j’apprenais des choses de mes mains, ce que j’aime. On a même un peu prolongé avec cette amie, mais j’ai arrêté en me disant que j’ai beaucoup de choses à faire. Mais, j’ai toujours envie de réaliser des activités manuelles ou sportives qui me rendent plus sympathiques.

(.)

L’idéal serait d’avoir une grand-mère à la maison, qui puisse garder ponctuellement mes enfants, à des horaires variés, même le WE ; mais aussi en qui je peux avoir confiance pour bien s’en occuper. En semaine, c’est vrai que la halte- garderie propose des gardes et des repas ponctuels ce qui est déjà pratique.

Cependant, je ne veux pas les mettre constamment en garde en crèche ; donc j’ai choisi d’être présente à leur côté, et de prendre le temps avec eux

(.)

En fait, je me dis que j’aurais besoin de faire plus appel à des services ménagers (association de repassage, emploi d’une dame 2 à 3h par semaine) pour déléguer des tâches ménagères. Mon problème est d’accepter de déléguer. C’est une question psychologique : je n’ose pas non plus demander ; je ne suis pas assez directive, j’ai des scrupules d’employeur ; je suis trop sensible, je dois mûrir, car si l’on emploie quelqu’un c’est pour que du travail soit fait.

Le couple suivant (cas n° 3) est un Monsieur de 51 ans, médecin du travail et son épouse de 49 ans, aide médico-psychologique. Mariés depuis 1983, ils ont 4 enfants : une fille de 24 ans (études terminées, licence de commerce international, à la recherche d’un emploi, vit chez ses parents), une fille de 20 ans (licence de biologie, résidente à Dijon), une fille de 19 ans (BTS secrétariat international, résidente Dijon), et un garçon de 14 ans (en 3ème dans un collège privé d’Avallon). Ils vivent en milieu rural à 20 km d’Avallon, avec deux de leurs enfants, l’aînée et le benjamin. Les deux filles étudiantes à Dijon reviennent régulièrement le week-end. Le couple n’a pas de famille dans l’Yonne, leurs parents sont originaires de Lille.

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Enquêtrice : Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Monsieur : Etre parent, c’est à la fois un grand bonheur et une grande responsabilité. C’est donner une éducation à ses enfants, leur permettre de poursuivre des études relativement élevées durant plusieurs années pour avoir un travail intéressant. Je pense qu’ils ne vont pas pouvoir prendre leur autonomie rapidement. Ce qui était possible il y a 20 ans ne l’est plus aujourd’hui. Les parents sont amenés à aider plus longtemps leurs enfants. (.) Mon épouse et moi sommes issus d’une famille nombreuse. Nous étions six enfants à la maison et du côté de mon épouse, cinq. On constate maintenant que la famille idéale, c’est deux enfants, un garçon et une fille. Le choix du 3ème enfant implique déjà une autre organisation.

E : Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Monsieur : Actuellement, la principale difficulté est de donner aux enfants le moyen de prendre leur indépendance. C’est une chose à laquelle je n’avais pas pensé quand elles étaient petites. Si on était riche, on pourrait facilement les aider mais le coût de la vie a augmenté. Notre fille aînée est à la maison et nous donnons à chacune de nos filles étudiantes environ 500 € par mois. Nos difficultés de garde ont eu lieu à Lille, quand mon épouse travaillait alors que mes parents travaillaient aussi. Actuellement, mon fils de 14 ans est en pleine crise et dans le rejet de toute autorité. Le problème est celui de se retrouver seul avec nous pendant les vacances, sans les sœurs qui travaillent et acquièrent leur indépendance. On n’a pas trouvé la solution. Mais il a de bons résultats scolaires, il est bien suivi dans son collège….

3.6. Les difficultés d’emploi et la précarité professionnelle des parents

On le sait, la paupérisation des familles relève surtout des séparations conjugales qui réduisent rapidement et fortement le niveau de vie de leurs membres4. Mais la précarité professionnelle des parents actifs (instabilité et faible revenu d’emploi), notamment lorsqu‘elle dure, a aussi pour effet d’appauvrir les ménages concernés, notamment si les deux parents sont dans cette situation, si le conjoint occupé a un faible revenu ou encore si le parent est seul chef de famille sans emploi satisfaisant.

L’emploi est tellement nécessaire pour les familles (pour leur niveau de vie et leur cohésion interne, notamment la légitimité parentale pour les enfants), que les parents qui en manquent ont conscience de ces effets sur leur parentalité. Ils se consacrent fortement à la recherche d’un emploi, ou lorsqu’ils ne le peuvent, en éprouvent fortement la préoccupation. Ce qui les écarte parfois simultanément du désinvestissement dans les questions éducatives et de l’offre de soutien à la parentalité. C’est pour cette raison qu’il convient d’articuler le soutien parental aux mesures d’insertion, notamment dans la sphère de l’économie sociale et solidaire, pour des parents les moins qualifiés ou les plus atteints par des problèmes de santé physique et mentale. Pour les parents mieux formés, le problème est souvent celui de trouver du travail aux horaires adaptés pour une mère de famille, après une période d’élevage exclusif de(s) enfant(s).

4 Maurin E. (2002), L’égalité des possibles : la nouvelle société française, Seuil, 78 p.

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Le premier cas illustrant cette situation est celui d’une femme de 36 ans (cas n° 13), mariée (Monsieur de 37 ans, ouvrier du bâtiment d’origine portugaise), de parents originaires du Portugal, au chômage, et au précédant emploi de caissière de commerce ; sa scolarité a été arrêtée en 5ème. Elle a rencontré son mari il y a dix ans sur son lieu de travail, alors qu’elle était bûcheron. Ils ont deux enfants de 9 et 4 ans.

De mon côté, je n’ai pas eu de chance, avec le décès de mon père à l’âge de 10 ans, ce qui m’a obligée à travailler tôt, et à m’occuper de mes frères. En plus j’ai eu un conflit avec ma mère : je n’ai donc pas eu de jeunesse. Et je veux qu’ils puissent en avoir une.

Enquêteur : Quelles difficultés principales rencontrez vous à ce sujet ?

Les manques financiers pour leur offrir des activités de loisirs normales, les habiller, assurer les frais de scolarité, les assurances et aussi me payer le permis de conduire : j’en ai besoin pour les conduire aux activités, aux centres de santé quand ils sont malades, et aussi pouvoir me trouver un travail car je suis au chômage et mon indemnisation représente la moitié de mon revenu précédent. Même avec l’allocation familiale et l’allocation jeunes enfants, on a un trop faible niveau de vie.

Le problème est que pour arriver à recevoir des aides financières de type CMU et RMI, on ne peut pas, puisque l’on dépasse de 36 € les seuils de droits avec le salaire de mon mari.

Aussi, je me fatigue beaucoup à réaliser quasiment toute seule les soins et l’occupation des enfants. Mon mari ne s’implique pas à ce niveau : il se fatigue beaucoup au travail, et n’a pas l’habitude d’une relation parent- enfant proche, car au Portugal, il a dû travailler tôt aussi.

Ainsi, le plus dur : c’est de tout gérer. Avec l’école, je dois gérer aussi la violence entre enfants, avec les critiques autour des marques, du poids, de l’origine culturelle… Il y a souvent des bagarres, des disputes, et les parents n’ont pas conscience des problèmes que cela représente pour ceux qui le subissent. Ce qui me met aussi en conflit avec certains d’entre eux. Enfin, il y a des problèmes aussi avec le nouveau maître ; ce qui n’existait pas avec la maîtresse. Avec tous ces différents problèmes, mon fils a été au CMP consulter une psychologue.

Un gros problème est de conserver un travail stable : avec le CNE, le dernier employeur m’a jetée à la fin du contrat pour en embaucher d’autres, alors que tout se passait bien.

Le deuxième cas (n° 15), déjà présenté, est celui de Madame, 46 ans, sans emploi, divorcée et vivant seule avec ses enfants (21, 10 et 7 ans), atteinte d’une pathologie physique de longue durée (tendinite aux coudes), locataire en HLM, ancienne agent de nettoyage, immigrée algérienne depuis une vingtaine d’années.

Enquêtrice : Quelles difficultés principales rencontrez-vous dans votre fonction parentale ?

Je n’ai pas trouvé d’emploi depuis mon installation à Sens en 1998. J’ai multiplié les démarches mais avec mes deux filles, c’est difficile. J’ai été auparavant agent de nettoyage et les horaires sont généralement tôt le matin ou de nuit, ce qui n’est pas conciliable avec ma vie de famille. Ma

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tendinite aux coudes restreint également les possibilités, je ne peux pas porter des choses lourdes. (.) La CAF me verse 119 € tous les mois. Lorsque mon fils vivait encore avec moi, elle me versait 300 €. Il a maintenant un studio et touche les APL et une bourse de 400 € mais je l’aide financièrement. J’ai un revenu mensuel de 520 € ce qui n’est pas suffisant pour vivre.

E : Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

(.) En 2006, l’ANPE m’a orientée vers un stage pour les personnes à la recherche d’un emploi. Nous étions un petit groupe de personnes recherchant un emploi et l’entente a été formidable. Cela a duré 3 mois, c’était tous les jours de la semaine sauf le mercredi. Nous faisions des recherches Internet, et des professionnels nous aidaient à préparer notre curriculum vitae et nos lettres de motivation. J’ai également été orientée par l’ANPE vers l’association BARRE-Pénélope, à Sens. Il s’agit d’une association d’insertion par le travail avec des activités telles que le repassage et la couture. Mais je n’ai pas réussi à trouver du travail par ce biais.

Le cas n° 19 est un couple de jeunes parents (Monsieur de 32 ans, Madame de 27 ans), de catégories modestes (ouvrier dans une usine de volaille ; inactive, ancienne caissière de grande distribution, de formation Bac pro), ayant deux enfants en bas âge (2 et 4 ans).

Enquêteur : Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ?

Mr. :

Non, mais le problème à venir sera de retrouver un travail à ma femme après le congé parental qui sera adapté aux horaires de l’école. Peut-être faudra-t-il justement se servir d’une nourrice ou avoir une place en crèche ?

Le cas d’une autre femme (cas n° 5) montre à quel point séparation et recherche d’un travail « normal » (remplacer le travail en horaires atypiques qu’elle avait) peuvent entraîner un appauvrissement du parent et une dégradation psychologique. 32 ans, monitrice-éducatrice dans un internat, elle est actuellement en arrêt maladie.

Ses multiples difficultés ne s’accommodent pas des soutiens familiaux dont elle dispose pourtant dans son entourage (en tant que native de l’Avallonnais). Le père, 31 ans, serveur, parti un an et demi après la naissance de la fille, est recherché par le Parquet. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme en novembre 2007 (abandon de famille et non-versement des pensions alimentaires).

(.) Comme ma fille a plus de 6 ans, je n’ai plus d’aides de la CAF. Quand je travaille de nuit, je suis obligée de confier ma fille à une nourrice et la nuit, c’est majoré de 25%. (.) Je ne sais pas trop comment m’organiser parce qu’avec 300 € par mois pour la nounou sur une paye de 1 100 € plus les charges annexes, y compris mon prêt voiture, il ne me reste plus grand-chose, cela fait un gros trou dans le budget. La CAF me

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rembourse 328 € par trimestre, mais il faut les avancer. La CAF n’a rien prévu pour les cas atypiques comme moi : mère célibataire et horaires atypiques. On n’a rien. Il faut que je trouve une solution. En ayant les frais de voiture et les charges courantes en plus, mon salaire est largement mangé. Pendant les vacances, ma fille va au centre de loisirs. Avec la CAF, je payais 5 € par jour. Maintenant, c’est 9 €. Sur un petit salaire, on voit la différence. (.) Il va falloir que je postule ailleurs, en horaires de journée. J’ai même postulé à Toulon, où j’ai un ami. J’attends, c’est un peu une période de transition.

Je suis actuellement en arrêt maladie, depuis décembre 2007, parce que j’ai un peu perdu pied. J’ai eu une tumeur. Je me suis aussi fait opérer en juin et je me sentais fatiguée au travail. J’ai fait une petite dépression. J’avais besoin d’arrêter et de réfléchir. Cela faisait 3 ans que ma fille était chez la nounou, on ne se voyait quasiment pas. Elle rentrait de l’école à 16h30 et je commençais mon travail à 17h. Ma fille avait 5 mois quand j’ai eu ma tumeur et c’était quand même dur. Mais elle a surtout souffert le mois avant que j’aie mon arrêt maladie, quand elle était chez la nounou. Elle disait que je n’étais jamais là, que je ne m’occupais pas d’elle. On se remet en question dans ces moments-là.

Enquêteur : Y a-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

J’attends de la justice qu’elle m’aide à récupérer les pensions alimentaires que je n’ai pas perçues et qu’elle protège ma fille de son père s’il réapparaissait. Il faut que je change de travail, que je trouve des horaires de journée pour être au maximum avec elle. Je suis en plein remaniement de ma vie. Je pense aussi que le budget va aller mieux le mois prochain vu que je n’ai plus de nourrice à payer.

Un dernier cas que l’on peut présenter est ce lui d’un couple de jeunes parents de catégories sociales moyennes (cas n° 1). L’entretien a eu lieu avec la mère de 24 ans, ancienne attachée commerciale, en congé parental. Son mari de 28 ans, électricien (Bac pro), est salarié dans l’industrie. Ils ont un bébé de 8 mois. Malgré la main forte de la part de la famille de la femme pour la garde d’enfant et les travaux de la maison, ce cas montre que même à la campagne et pour une jeune famille intégrée, l’allocation de congé parental ne suffit pas. La mère envisage une activité complémentaire.

Enquêteur : Quelles difficultés principales rencontrez vous dans votre fonction parentale ?

Problème financier, car j’ai perdu une grande partie de mes revenus, environ 700 €, avec cette situation (.)

Les difficultés sont dans le quotidien avec le budget très serré pour les fêtes de fin d’année ou les coups du sort : révision et réparations imprévues de la voiture, régularisation de l’électricité.…

Pour répondre aux problèmes d’argent, on a une réserve d’argent, sous forme de crédit d’impôt, de l’assurance AXA (venant du moment d’achat de la voiture) ; on fait aussi du crédit à la consommation – le « 3 x sans

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frais » - pour les achats importants (poussettes, équipements de la voiture et de la maison).

En fait, tout notre argent et notre temps sont investis dans la maison qui se construit : les murs, pièces, l’extérieur…

Ce qui serait appréciable, serait un revenu supplémentaire pour avoir 150 à 200 € par mois. Je pense à ce sujet à avoir le droit de réaliser certaines activités à temps partiel : travail à temps partiel (plis à domicile ou distribution de tracts commerciaux dans les boîtes aux lettres) ; voire même devenir nourrice agréée, dont je pense faire la formation surtout avec la perspective du 2ème enfant. Mais cela n’est pas cumulable avec les allocations de congé parental.

3.7. La trop longue distance géographique ou temporelle des services parentaux

Que le ménage dispose d’une voiture ou pas, plusieurs cas montrent que la distance est une barrière importante dans l’accès à des services variés de soutien parental (réunions d’informations, structures de loisirs ou d’action sociale…).

Madame (cas n° 25), 41 ans, ancienne employée d’usine alimentaire, et Monsieur, 43 ans, employé de l’usine alimentaire, habitent une petite ville du Sénonais et ont 3 garçons de 13, 9 et 6 ans. Sans voiture, le déplacement hors de la petite ville n’est pas imaginable :

Enquêteur : Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Non. Il doit exister des parents comme nous, qui rencontrent les mêmes difficultés par rapport à la scolarité de leur enfant et cela pourrait être intéressant de les rencontrer. Certains ont peut-être des solutions qu’on n’a pas. On pourrait participer à des réunions mais en fonction des disponibilités de mon mari, ce serait difficile. Je pourrais aussi y aller toute seule. Cela ne me dérangerait pas de rencontrer des gens que je ne connais pas. Il faudrait que les réunions se déroulent ici, parce qu’on n’a pas de voiture.

Madame 41 ans (cas n° 18), assistante de direction en établissement scolaire à 30 km du domicile, et Monsieur, 41 ans, chauffeur poids lourds, ont deux enfants de 3 et 5 ans (la cadette est gardée par une assistante maternelle à 7 km de leur village proche d’Avallon). Ils expriment la même attente de proximité pour les réunions d’informations.

Enquêteur : Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux Parents ?

Mme et Mr : (.) Des réunions de groupe pourraient être bénéfiques pour partager des choses. Peu importeraient les thèmes. Il faudrait que ces réunions soient à proximité. Des mères et des pères pourraient y participer, j’imagine qu’ils y emmèneraient leurs enfants. Mais il faudrait aussi que ce soit dans nos horaires. Des réunions une fois par mois, ce serait bien. On pourrait discuter facilement de notre expérience. Peu importe qu’il y ait des parents de la région qu’on connaisse

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Madame, 36 ans (cas n° 13), au chômage, mariée (37 ans, ouvrier dans une société de bâtiment), 2 enfants de 9 et 4 ans, vit avec dans une petite ville de l’est de l’Avallonnais- Tonnerrois. Dans une petite ville sans activité pour les jeunes, le problème de transport en commun lorsque l’on n’a pas de voiture, est crucial :

Pour le transport, je me débrouille : scooter ou à pied ; mais cela ne suffit pas avec les enfants. ( .) Une connaissance est en train de nous constituer une voiture sans permis. Mais, le problème reste important pour les transports scolaires : le collège est à Tonnerre et il n’y a pas de transport pour s’y rendre.

Enquêteur : Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

A Tonnerre oui, avec une structure du Conseil général et la Mission locale, mais ici, il n’y a rien. Je crois savoir qu’ils font construire une structure sur la place du village qui s’adresse aux parents qui ont des besoins d’assistance sociale, d’appui éducatif, de préparation à l’emploi, d’entretien et de soins physiques (coiffure…)… (.) Ce qui serait bien serait d’avoir un centre de loisirs, alors qu’il y en a un à 3 km. C’est important pour laisser souffler les parents, pour éviter le surmenage qui entraîne parfois des tensions dans les couples ou même des séparations.

Madame, 28 ans (cas n° 10), ouvrière polyvalente (préparatrice de commande) depuis 2007, à mi-temps dans une usine d’ameublement, et son mari de 35 ans, technicien bureau d’études habitent dans une petite ville au nord de l’Avallonnais. Ils ont une fille de 6 ans et un garçon de 2,5 ans. Leurs parents et frères et sœurs dans la région les soutiennent pour la garde d’enfants et des conseils parentaux. Mais cette situation d’autonomie ne leur suffit pas pour se rendre à des réunions qui les intéressent :

Enquêteur : Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Il y a beaucoup de réunions à Avallon sur les enfants (comportement, sexualité, alimentation…) et les parents ; l’information est affichée à l’école.

Je n’y suis pas allée, faute de temps à cause du travail, à cause des horaires le soir (début à 19h30- 20h) et de la distance trop longue pour y aller, mais d’après une amie, cela se passe très bien, entre les professionnels et les parents qui peuvent participer.

Le problème de la distance peut aussi concerner les structures et les équipements « de base » comme la garde d’enfants, les établissements scolaires et les centres de loisirs.

Madame, 24 ans, BTS action commerciale et licence de gestion, attachée commerciale et Monsieur, 28 ans, électricien, salarié dans l’industrie habitent un village près d’une petite ville du nord-est de l’Auxerrois. Ils ont un bébé de 8 mois. Une grande partie de la famille de Madame (oncles, tantes, grands-parents) habite dans les 15- 20 km de leur domicile et leur prête main forte pour la garde d’enfant et les travaux de la maison.

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Enquêteur : Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

On n’a rien ici, notamment pas de mode de garde comme une crèche aux alentours. La première est à 20 minutes en voitures d’ici, qui est toujours prise deux ans à l’avance ; il y a des nourrices mais je n’en ai pas besoin. La réflexion viendra quand la reprise de travail viendra dans 3 ou 4 ans, selon nos choix concernant les enfants.

(.)

On peut dire que j’attends, et d’autres parents dans le secteur, plus de structures de petite enfance dans ce secteur : école maternelle, crèche, centre de loisirs… pour pouvoir garder à tout moment les enfants et leur proposer des activités. Les structures de Saint-Florentin sont trop éloignées et mal adaptées du point de vue des horaires.

4. Les représentations par les parents des services de soutien à la parentalité

En plus du récit de leurs difficultés, les entretiens ont permis aux parents de faire part de plusieurs éléments qui intéressent les acteurs et les animateurs du REAAP :

> Leurs représentations et leurs perceptions des actions et services de soutien à la parentalité dont ils ont entendu parler ou bénéficié ;

> Leurs attentes de services ou d’actions en particulier, soit en en faisant part directement, soit en acceptant les propositions de l’enquêteur fournies ;

Celles-ci sont formulées en commentaire d’analyse à la fin de chaque entretien, dans le tableau récapitulatif (cf. les synthèses d’entretien ; les propositions d’enquêteur se font sur la base de l’interprétation des propos des enquêtés). Elles sont retenues si les enquêtés les acceptent.

> Une manifestation à s’inscrire dans le REAAP : les animateurs du territoire concerné pourraient les contacter pour leur proposer de participer au REAAP.

4.1. Des représentations larges favorables à l’innovation

L’enquête qualitative auprès des parents n’avait pas pour objectif premier d’évaluer exhaustivement la lisibilité des actions et des services de soutien à la parentalité. Cependant, en parallèle à l’expression des principales difficultés qu’ils rencontrent, les parents ont pu indiquer les représentations qu’ils ont de ces services, comment ils les perçoivent, les connaissent ou les ont connus, ou encore comment ils ont appris leur existence. Ils ont parfois pu présenter un jugement s’ils les avaient pratiqués ou selon les informations qu’ils en avaient.

Ces éléments sont révélateurs d’une partie des représentations des services de soutien à la parentalité qu’ont les Icaunais. Comme le tableau ci-dessous le montre, ces propos sont larges : ils rapportent plus fréquemment des services d’information et de rencontre, mais aussi des services médicaux, des services de garde et d’activités des enfants, puis des services sociaux pour les parents et pour les enfants au stade de jeunes adultes.

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Cela invite ainsi les acteurs à développer leurs actions sur deux axes :

> Un axe « traditionnel » constitué de la production de sources d’information aux publics et de l’organisation de réunions d’information et d’échanges entre parents et avec des professionnels divers ;

> Un axe de l’innovation thématique par élargissement et articulation des actions à des domaines variés et connexes qui forment le quotidien de la vie parentale : les services médicaux, surtout pour les enfants ; leur garde et leurs loisirs ; le soutien social des parents en cas de difficultés économiques, sociales ou familiales (difficulté d’emploi, séparation, décès d’un proche…), ainsi que celui des enfants parvenus au stade de l’insertion professionnelle ;

En effet, sur les vingt-quatre types de services recensés dans les propos des enquêtés, un tiers (9) sont significatifs de l’inscription des parents dans le système d’offre de services dans ce domaine : ce sont des offres de rencontre ou d’information qui sont citées, sous diverses formes identifiées (émissions TV, groupes de discussions, courriers CAF…). Ces items sont indiqués 19 fois par les parents enquêtés.

Se suivent ensuite, à presque égal niveau entre eux, les services médicaux (5 à 6 structures, professionnels ou activités indiqués ; par 5 parents), les services de garde et d’activités des enfants, comprenant l’aide aux devoirs (5 structures ou professionnels présentés ; indiqués par 5 parents), et les services sociaux pour les parents (4 structures, services ou professionnels ; par 4 parents) ou pour les enfants en insertion (Mission locale).

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Tableau des services connus selon les parents enquêtés

Quels services de soutien à la parentalité connus ?

(même si non utilisés)

Jugement porté par

les parents (le cas échéant)

Parents

concernés (synthèse n°)

• Services de rencontre et d’information

(socialisation)

- Réseau Femmes- Enfants Bourgogne (RFEB) Utilisé 22

- Groupes de paroles, certainement à la Maison de la

parentalité (connu par Jardins du Savoirs - Sens) non utilisés 15

- Réunions d’information CAF à Avallon, à Auxerre

. 10 : Trop loin et trop

tard pour parents à 25-

30 km ;

. 16 : Peu d’intérêt (infos

par amis, voisins, TV et

internet) et peu pratique

avec enfants ;

2 : pas besoins, amis

suffisent

2 ; 10 ; 16 ;

22

- Emissions TV sur les parents / enfants Utilisées 16 ; 19

- Groupes de discussion Non utilisés 6 ; 2

- Chantiers éducatifs (Associations familiales catholiques) Non utilisés 7

- Maison de la Parentalité de Sens (groupe de paroles / de

discussion)

. 15 et 22 : n’utilisent

pas ;

. 21 : participante aux

actions collectives

15 ; 21 ; 22

- Revues, livres, et informations CAF (courrier postal

d’information) Utilisés

2 ; 8 ; 12 ;

13 ; 16

- Association « Papi, Mamie et moi… » Utilisée 21

• Services médicaux pour enfants et adultes

- CMP et psychiatres libéraux à Avallon

3 : Non utilisé ;

11 : moins bien que

CMP Auxerre

3 ; 11

- CMP Toucy Paraît tjrs plein 14

- CMP Auxerre (pédopsychiatre) 10 et 11 : Bien 10 ; 11

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- Cours d’accouchement d’Auxerre Utilisé 4

- CMPP Sens Bien 15

- Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) Utilisés 22

• Services de garde et d’activités pour les enfants

- Activités éducatives paroissiales (catéchisme)

7 : Participation ;

20 : connaissance sans

participation

7 ; 20

- Crèche associative, garderie de l’école, centre de loisirs Utilisés 22

- Informations par le voisinage des assistantes maternelles

et nourrices présentes dans le secteur nord Auxerrois Peu confiants (19) 19 ; 13

- Soutien scolaire (aide aux devoirs)- Maison de la

parentalité- Association Jardin du savoir (Sens) utilisé 15

• Services sociaux et d’insertion pour les parents

- Connaissance d’un projet d’une structure sociale dans le

village (centre social ? plateforme d’aide du CG ?...) Non encore réalisé 13

- Conseil général- Dispositif de soutien psychologique

« J’agis pour mon bien-être » (Sens) Bien 15

- AFTAM (Association d’insertion)- Saint Clément Bien 15

- Barre Pénélope (Association d’insertion éconoomique) Utilisé 15

- Assistantes sociales CAF, collège, DDASS Non utilisé 6 ; 11

- Numéro de téléphone du Conseil général pour l’aide des

parents Non utilisé 2

- Espace Famille Avallon (pour séparation ; le mari n’a plus voulu y retourner

après une séance)

Regret d’une absence

d’initiative par l’EF de

re-contact en phase de

crise de séparation

5

• Services sociaux pour les enfants

- Mission locale pour les jeunes (Toucy) Non utilisé 9

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4.2. Des attentes précises de services de soutien à la parentalité

A l’instar du point précédent, les enquêtés ont pu également manifester des souhaits en matière de soutien à la parentalité. Cela rejoint souvent le registre des principales difficultés et des besoins présentés plus haut. Mais aussi, cela permet de préciser certaines modalités, en termes de contenu d’action, d’organisation ou d’accès aux services de soutien à la parentalité.

Tableau des attentes de services exprimées par les parents

Souhaits et propositions de services

Parents concernés

(cf. synthèse

d’entretien n°)

• Organisation et accès aux services

- Utiliser les écoles élémentaires (avec ou sans leur personnel) pour information, réunions et soutien des initiatives collectives de parents

Car : Confiance, proximité, praticité, effet fédérateur de l’institution scolaire

14 ; 17 ; 10 ; 27

- Développer des services itinérants en zones rurales grâce à des véhicules ambulants ou à un circuit d’occupation ponctuelle et régulière de locaux collectifs

25

- Améliorer la coordination entre les structures, les professionnels et les associations pour orienter les usagers

21

- Mieux intégrer dans les actions et services du REAAP les pédiatres et les pédo-psychiatres (place plus grande)

10

- Réaliser des réunions d’information et des groupes de discussion pour des enfants (dans les écoles et les centres aérés), avec des professionnels de la prévention, de l’éducation, de la sécurité…

10 - 6

- Développer l’accès aux CLSH de certaines villes par des enfants de petites villes et villages voisins sans CLSH

13

- Création d’un numéro de téléphone public d’information sur les actions de soutien à la parentalité

2

- Augmenter et adapter les services de garde pour les familles monoparentales (garde à domicile, crèche parentale et municipale, nourrice agréée…)

5

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40

• Contenus de services de soutien à la parentalité :

- Soutien psychologique et détente physique pour les parents en situation de familles nombreuses, familles « recomposées », et parents « âgés » ayant de jeunes enfants

26 ; 27

- Mise en place d’un système d’entraide et d’échanges concernant la réfection / construction de logement (notamment maison en zones rurales)

17

- Création d’un livret CAF d’information sur les actions et services de soutien à la parentalité

13

- Prévoir des actions et services pour les familles ayant des enfants de plus de 18 ans, sur les problématiques d’études, de travail et de logement

3

- Soutien des familles ayant un bébé mort-né 4

- thématiques souhaitées de Groupes de discussion ou de réunions d’information :

. « Amour et sexualité des adolescents » 20

. « L’adolescence et sa crise » 25

. « Le tabac et les adolescents » 25

. « Le divorce » 26

. « La religion dans l’éducation » 26

. « Les enfants agressifs » 26

. « La relation mère / enfant après accouchement difficile » 18

. « Les difficultés éducatives des parents âgés ayant de jeunes enfants »

18

. « Retrouver le travail après un congé parental » 19

. « Nouvelles technologies de la communication et adolescents »

20

. « L’orientation scolaire et les études supérieures : quelles orientations dès le collège ? Quelles aides pour le financement des études supérieures dans des écoles privées ? »

8 ; 11

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4.3. Des parents acteurs à intégrer dans le REAAP ?

La campagne d’entretiens auprès de parents a permis d’en rencontrer certains qui présentent un engagement passé ou en cours dans des actions ou des services d’accès public ayant fonction de soutien à la parentalité. Le plus souvent, sans savoir ce qu’est le REAAP.

Par une expérience professionnelle (auxiliaire de vie sociale…), une participation à un mouvement associatif local (Fédération de parents d’élèves), à une association de quartier, ou encore suite à la pratique personnelle de structures de soutien parental, plusieurs enquêtés pourraient être approchés par des acteurs du REAAP pour s’y inclure. Ils sont porteurs dans leur localité de potentiels de développement d’actions et de services de soutien parental.

Cette partie de présentation correspond à un triple objectif : étendre la couverture géographique du département, développer la pertinence des actions par rapport aux besoins sociaux et soutenir les initiatives de parents.

Nous présentons ci-dessous les 4 parents concernés. Libre aux animateurs du REAAP de décider de prendre contact avec eux. Dans la plupart des cas, ils ont été informés (dans les Tableaux récapitulatifs des synthèses d’entretien) qu’ils présentent un caractère d’acteur de soutien à la parentalité intéressant le REAAP. Aucun ne s’est opposé à l’éventualité d’en faire partie. Ces parents, ou leurs connaissances dans les structures auxquelles ils participent, pourraient faire des nouveaux interlocuteurs pour le REAAP.

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Tableau de parents acteurs de soutien à la parentalité

Action concernée Arrondissement Synthèse

d’entretien n°

- Devenir nourrice agréée dans une zone rurale peu couverte dans le nord-est de l’Auxerrois ;

Atout : Jeune femme ayant une qualification bac + 3 qui possède une grande maison neuve ; en congé parental avec un bébé de 8 mois

Auxerrois nord-est 1

- Participer aux actions de soutien à la parentalité, en tant que bénéficiaire (thèmes de rencontre liés à sa situation : enfants étudiants hors domicile), ou en tant qu’actrice, au titre de son engagement dans la co- création récente d’une section « Eveil de l’enfant » pour les 2- 4 ans à l’école communale

Atout : expérience associative des questions parentales : ancienne participante de la Fédération des parents d’élèves, elle est intéressée par le REAAP

Auxerrois sud-ouest 9

- Participer à un groupe de parole de mères (et à son développement) pour créer un lien au niveau de la commune

Atout (selon elle) : appartenance à un réseau d’entraide, d’échanges et de sociabilité important + maison constituant un point de ralliement du ramassage scolaire

Auxerrois sud-ouest 14

- Développer une association récente de solidarité, de lien intergénérationnel et d’animation d’un quartier social, co-fondée par une femme « charismatique » sur ce quartier ayant développé déjà plusieurs initiatives collectives

Actions réalisées : financement d’enterrement ; accompagnement bénévole des personnes âgées par des jeunes pour leurs courses, des promenades ; loto pour des sorties de jeunes sans moyens… ;

Atouts personnels : figure charismatique du quartier : services, organisation de cours de tricot et de cuisine pour les mères, conseils à la parentalité informels…

Avallonnais- Tonnerrois est

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II- L’enquête auprès des acteurs :

L’objectif de ce Diagnostic territorial partagé (DTP) est de réaliser l’étude des besoins sociaux directement auprès des familles, et de les croiser avec les actions et les services des structures de soutien à la parentalité, à des fins d’enrichissement et de comparaison pour appréhender l’écart de couverture de besoins existant.

La démarche d’évaluation s’est réalisée en présentant aux acteurs lors d’une réunion par arrondissement un outil d’auto-évaluation de leurs actions en les décrivant selon 5 rubriques principales (sous forme de tableau ; cf. annexe) : les objectifs ; la population bénéficiaire ; les facteurs déclencheurs de l’action ; la vision diagnostique de la nature et de l’étendue des besoins sur leur territoire ; les enjeux prioritaires motivant l’action.

Plusieurs ont rempli et retourné :

◦ 78 fiches ont été en tout retournées : 5 pour l’Auxerrois (42 sur support électronique et 3 sur support papier) ; 23 pour le Sénonais (électronique) ; 10 pour l’Avallonnais- Tonnerrois (électronique) ;

◦ 59 structures- opérateurs en tout ont été comptabilisées, avec 29 pour l’Auxerrois, 10 pour l’Avallonnais- Tonnerrois et 20 pour le Sénonais ;

◦ Près de 167 actions ont été présentées, comprenant actions individuelles et collectives, auprès d’enfants, de parents ou les deux ensembles, ou encore auprès de professionnels ou d’intervenants bénévoles de structures.

L’Auxerrois en présente environ 2/3 avec 103, l’Avallonnais- Tonnerrois 26, et le Sénonais 38.

Ces chiffres doivent demeurer des ordres de grandeur, puisqu’il existe à deux ou trois reprises une différence d’unités dans les présentations de certaines actions : certaines structures indiquent seulement une action pour un ensemble de sorties organisées dans l’année ; alors que d’autres comptent chaque sortie comme une action.

1. L’analyse des actions des acteurs : le Tableau de suivi des besoins et des actions des acteurs

Les tableaux d’évaluation des fiches ont été analysées en retenant dans les différentes rubriques les éléments relatifs à la perception qu’ont les acteurs des difficultés des parents : ces difficultés des parents que visent les acteurs seront comparées aux difficultés exprimés par les parents eux-mêmes.

L’analyse a consisté à extraire, ordonner et reformuler les présentations des difficultés parentales par les acteurs en les situant dans un registre de présentation commun à tous, en utilisant deux critères : celui des difficultés des parents visées par les acteurs ; et celui de la modalité d’action mise en œuvre par les acteurs (action individuelle ou collective).

Le critère des difficultés parentales visées par les acteurs a été appréhendée de manière à formuler ces difficultés du point de vue des parents : « gérer la grossesse et l’accouchement », « utiliser une offre de garde d’enfants », « renforcer la compétence parentale vis-à-vis des enfants »… Ce style de formulation sert à habituer les acteurs à

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intégrer le point de vue des « publics » dans leur réflexion et leurs actions. Le nombre des différentes rubriques et sous- rubriques de difficultés et de besoins diffère entre arrondissement : Auxerrois, 17 ; Avallonnais- Tonnerrois, 14 ; Sénonais, 11.

Un deuxième critère d’ordonnancement a été celui de la modalité de l’action : individuelle ou collective. Il permet d’élargir la connaissance du champ des actions de soutien parental par rapport au strict principe référentiel du REAAP de la promotion des actions collectives (socialisation des parents). Il reflète surtout les liens étroits entre ces modalités chez plusieurs acteurs qui les utilisent les deux, et la même imbrication dans une série de services complémentaires qu’utilisent des parents de manière variable. Ne retenir que les modalités collectives ne fait qu’artificiellement diminuer le niveau de connaissance de l’offre de services et les analyses que l’on peut en tirer.

Cet ensemble de formulations ordonnées de difficultés parentales, et des modalités d’actions mises en œuvre par les acteurs, a été mis sous la forme d’un tableau global – le Tableau de suivi des besoins et des actions - qui a été présenté dans une série de deuxièmes réunions d’acteurs dans chaque arrondissement. A chaque rubrique de difficultés parentales, il a été inscrit de manière synthétique les actions des acteurs, dans la colonne des actions individuelles, collectives ou mixtes (comportant un les deux volets).

Cette mise en forme de l’offre de services pourrait, en plus de la décomposition analytique des besoins et de l’offre de services réalisés, servir tant aux animateurs du REAAP qu’aux acteurs eux-mêmes pouvant y trouver des actions et des acteurs dans leur domaine, ou encore dans d’autres domaines, pour développer des initiatives et des partenariats (ou du moins des réflexions et des échanges).

Le remplissage du Tableau de suivi d’ensemble à partir des tableaux individuels des acteurs comporte nécessairement des manques d’information qui peuvent être complétées dans la suite. En effet, toutes les rubriques des tableaux remplis par les acteurs n’étaient pas toujours suffisamment renseignées par eux. Par exemple, la zone géographique d’action a été peu indiquée, tellement elle a pu paraître inutile d’être rapportée par les acteurs. Cependant, cette information est nécessaire pour appréhender et agir sur la couverture géographique des besoins. Elle peut être reprécisée lors de l’actualisation et de la révision des Tableaux de suivi des actions.

En outre, les moyens d’action n’étaient pas explicitement demandés pour cette première évaluation, car l’accent a été porté sur la présentation des besoins des parents perçus par les acteurs. Cette catégorie d’information pourrait être mobilisée à l’avenir pour saisir la dimension des actions censées répondre aux difficultés ou aux besoins recensés.

Les acteurs participants au diagnostic ont pu deux fois lire et corriger ces courts descriptifs pour en assurer la fidélité à leur représentation. Il reste que les descriptifs sont toujours améliorables pour une bonne communication à l’ensemble des acteurs.

Cette mise en forme de présentation des actions constitue un outil de suivi de l’offre sur chaque territoire. Il pourra servir à la gestion et à l’organisation du REAAP et des acteurs.

Enfin, la décision d’inscription des actions dans le tableau dépend évidemment de leur conformité aux principes de la Charte des REAAP, que nous pouvons synthétiser de la manière suivante, en ne retenant que les points concernant les objectifs d’actions :

1) valoriser les compétences parentales ;

2) prendre en compte la diversité des structures parentales ;

3) favoriser la relation entre les parents en privilégiant les supports collectifs ;

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4) développer de nouvelles initiatives dans les lieux et structures fréquentés par les parents ;

5) respecter la neutralité politique, philosophique ou religieuse ;

6) s’inscrire dans un partenariat large sans se substituer aux acteurs ;

7) prendre appui sur des professionnels mais aussi des bénévoles engagés dans l’accompagnement des parents ;

8) participer à l’animation départementale (construction d’un système d’animation partagée).

Si les actions du dispositif REAAP doivent favoriser la socialisation des parents par leur mise en relation (point 3), les acteurs paraissent unanimes pour indiquer que les actions individuelles restent importantes pour leur fonction de contact avec les parents et les possibilités qu’elles offrent de détecter des problématiques pouvant signifier un besoin de socialisation et entraîner des supports collectifs d’action dans ce sens.

2. Présentation des Tableaux de suivi des besoins et des services de soutien à la parentalité par arrondissement

Cette partie présente les trois Tableaux de suivi remplis pour ce diagnostic par les acteurs participants de chacun des trois arrondissements du département. Ils ont fait l’objet de plusieurs remarques et compléments de la part des acteurs et des animatrices (présentation deux fois aux acteurs pour qu’ils puissent lire les parties de descriptifs d’action qui les concernent et les corriger pour une expression satisfaisante pour eux).

Ils restent cependant des outils évolutifs dans des états toujours transitoires : les actions présentées peuvent changer de contenu et de modalité. Une actualisation régulière doit être réalisée pour l’animation du dispositif (référentiel d’actions pour les acteurs) et le suivi des actions (actions selon les besoins de soutien à la parentalité).

En annexe se situent les listes d’acteurs par arrondissement ayant participé au diagnostic et qui se retrouvent dans les Tableaux de suivi.

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2.1. L’auxerrois

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale)

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

I- Gérer la grossesse, l’accouchement et les soins du nourrisson

1. CAF 89 - Espace Famille Auxerrois

. Réunions pré et post-natales (Infos futurs parents ; Bienvenue Bébés), organisées

avec la PMI du CG et la Maternité du CHA

2. CG 89- PMI Auxerre

. Visite à domicile de tous les nouveaux

nés (surtout les 1ers) ; soutien ménager

et familial des mères ayant une

naissance multiple ; permanence

d’accueil, d’informations, et d’examen

du poids des bébés (peu connus) ;

consultation médicale du nourrisson

Commentaires, questions, propositions :

. CAF 89 Espace famille Auxerrois : Pas d’objectifs de mise en relation des parents ?

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale)

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

II- Utiliser une offre de garde hors sphère familiale et amicale

1. Association Igloo- Bébébus Auxerrois, Puisaye, Avallonnais

. 3 bus itinérants + 1 RAM dans l’Aillantais

. Lieux de rencontre parents et professionnels : échanges, écoute, conseil

2. Halte-garderie Rive-Droite- Auxerre . Activités festives et sorties parents- enfants pour socialiser des parents entre eux et

avec l’équipe (public immigré d’origine maghrébine surtout)

Commentaires, questions, propositions :

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

III- Réussir la scolarité des enfants

1- Réussir le début de la scolarité des enfants

1. Ecole maternelle M. Pagnol- Migennes

. Scolarisation précoce des enfants 2 ans, en liaison avec CLEM et halte-garderie ;

apprentissage linguistique des enfants et mise en relation des parents avec l’école

(plusieurs réunions, participations à la classe et aux manifestations collectives de

l’école)

. parents d’origine immigrée, non francophone et en grande précarité socio-

économique surtout, du quartier de Mignottes- Haute Ville

2. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF-

. Action de formation linguistique

« Accompagnement de la scolarité par

les parents » - 14 x 3h ; 10-12

personnes, analphabètes ou d’origine

étrangère déjà scolarisées / qualifiées

dans le pays d’origine, de la ZUS

d’Avallon

Apprentissage à partir de la connaissance

des institutions et des pratiques scolaires,

de l’accompagnement de la scolarité par

les parents

2. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF-

. formation linguistique individuelle avec

un accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

Objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie de

la scolarité des enfants, initiation aux

nouvelles technologies (informatique,

automates...).

2- Savoir suivre la scolarité les enfants

1. Centre social St- Siméon- Aux.

. Ateliers parents/ grands parents-

enfants ; activités manuelles et liées à

la scolarité

1. PEP 89- Auxerre - CLAS RE

.: 10 collégiens Denfert-Rochereau 4è et

. 20 élèves CM1 et CM2 du groupe

scolaire « Colette », quartier St- Siméon

. 15 élèves du Grpe scol « Rosoirs » de

CM1 à CM2

. même suivi scolaire et éducatif avec les

parents

. Familles monoparentales surtout ; mais

refus de certaines familles de participer

(Rosoirs)

2. Centre social Rive Droite- Aux.

. Impliquer les parents dans

l’accompagnement scolaire

2. PEP 89- SAPAD

. Service de continuité scolaire pour

enfants malades ; bcp de souffrances

psychiques (dépressions, phobies…)

3. Caisse des écoles – Auxerre- RE

- Rdv des parents (février à juin) ZEP-

quartier Ste Geneviève et Brichères :

rencontre institution- parents, et

parents entre eux

3. CPEY- Auxerre (prévention spéc.)

RE

Accompagnement de jeunes de CM2 à 6è

contre risque de décrochage scolaire en

soutenant les parents (et les pères notam.)

dans leur rôle de surveillant de la scolarité

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4. CG 89 UTS Auxerrois- RE

. Association des parents dans le

dispositif RE ; dans 5 quartiers ZUP,

enfants 2 à 16 ans

5. Caisse des écoles- Auxerre- RE

. Accompagnement à la scolarité de

familles aux enfants en CP et CEI dans

quartiers ZUS, et familles en difficulté

6. Yonne éducation citoyenneté

. Création en cours d’achèvement d’un

site internet destiné à informer les

familles sur tout ce qui concerne

l’éducation et l’orientation scolaire et

professionnelle

3- Bénéficier d’un soutien scolaire pour les enfants (aide aux devoirs et suivi éducatif)

1. Centre social St- Siméon- Aux.

. Petits Reporters – Elèves en

primaires en difficultés comporte-

mentales et scolaires

1. Centre social Rive Droite- Aux.

. Accompagner les enfants dans leur

scolarité

2. CG 89 UTS Auxerrois- RE

. dispositif de suivi des enfants 2 à 16

ans ; dans 5 quartiers ZUP

4- Améliorer les relations personnels scolaires et familles

1. Asso Enfance et Loisirs

. Débat théâtral au collège sur thème de

la violence, du respect, de la tolérance

. Action répétée, collaboration direction

et enseignants, parents d’élèves et

élèves de 5ème

2. Caisse des écoles – Auxerre

- Rdv des parents (février à juin) ZEP-

quartier Ste Geneviève et Brichères :

rencontre institution- parents, et parents

entre eux

3. PEP 89

. CLAS : adaptation des parcours scolaires des primo- arrivants en 6è et 5è ou des

élèves en difficultés scolaires ; resserrement des liens familles / écoles

. Dans les collèges urbains du département

Commentaires, questions, propositions :

. Enfance et loisirs : quelle fréquence du Débat théâtral au collège ? Soirée familiale

. PEP 89 SAPAD : quelle zone d’intervention ?

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

IV- Faire réaliser des activités de loisirs aux enfants

1. CLSH Rive Droite- Auxerre

. Coin Café : 1 h / hebdo de rencontre

avec les parents pour prendre en

compte leur demande et permettre

leur participation aux activités

2. PEP 89

. Ludothèque au Centre Hospitalier d’Auxerre : prêt de livres, animations, jeux

3. DDJS 89- Sens

. Développement de l’offre de sport et de loisirs pour les personnes en situation de

handicap de l’Yonne : Handiguide (promotion des activités sportives et culturelles

pour handicapés) ; Trivial Prévention handicap (sensibilisation des jeunes et

éducateurs sur l’accessibilité des personnes handicapées ; Participation au

développement de l’accessibilité des équipements sportifs ; restructurer

l’organisation du Comité départemental de la Fédération du Sport adapté.

Commentaires, questions, propositions :

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

V- Renforcer la compétence parentale vis-à-vis des enfants

1- Comprendre et améliorer l’autorité et les relations éducatives parents- enfants

1. Centre social St- Siméon- Aux.

. Vacances familiales collectives pour

favoriser la relation éducative

. Familles pauvres, d’origine étrangère, en

difficultés éducatives

1. RSMY- Auxerre

. Information auprès du public et des

professionnels (par internet et téléphone

surtout)

. Formation des professionnels

2. Centre social Rive Droite- Auxerre

. Vacances familiales collectives pour

favoriser la relation éducative

. Familles pauvres, d’origine étrangère, en

difficultés éducatives

. Participation au PEL de la Ville

2. ZEP St- Florentin (mat.

Chardonniers)

. Mars 2007 : « Paroles d’ados » :

amélioration dialogue parents /

adolescents, pour parents du collège

(5è) et de l’école (CM2)

. Famille modeste d’origine immigrée

surtout

3. Centre social Rasoirs- Auxerre

. Atelier bricolage et cuisine, en vacances

scolaires ; besoins recensés par centre

de loisirs et école

. Action Tandem parents/enfants de

Réussite éduc. ; familles monop, d’o.

étrangère, diff éduc et financ.

. Vacances familiales en été (4 jrs) ; idem

centres sociaux Rive droite et St-

Siméon

. Participation au PEL de la Ville « Tps

familiaux »

4. Espace Famille CAF- Auxerrois

. Soutien aux projets de vacances

familiales organisés par les partenaires,

en accompagnant les familles dans le

montage des projets et s’en servant

pour leur accompagnement social

global

4. Asso. Enfance et loisirs

. Soirée familiale : jeux entre parents et enfants 1 fois/ 2 mois

. Groupe de parents sur questions

éducatives

5. La CATEH- Charny- Auxerre

. Séjour familial 3 jrs en juin dans le

Morvan pour des familles

monoparentales (mères)

. Tea time mensuel et soirée « Ouverture

au monde » sur les questions de

parentalité et d’enfance

6. Maison du Jeu – Auxerre

. Accueil parents- grands-parents et enfants autour des jeux, afin de resserrer les liens

familiaux

7. Association Passerelle- Auxerre

. Vacances familles, pour des familles

non autonomes, fragiles, à faibles

revenus

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8. Asso Puits d’hiver- Chichery

. 2 Formations annuelles de 1 à 2 jrs de

parents de milieu rural sur des thèmes

concernant les relations parents/enfants .

. Début 2008 : 2 conférences sur le thème « De quoi nos enfants ont-ils

vraiment besoin? »

9. Ville d’Auxerre

. « Temps familiaux », sur l’ensemble

des équipements de quartiers et de loisirs

de la ville

. rassembler les familles autour des

projets des équipements par des

réunions, jeux, sorties familiales

10. CG 89 UTS- Aux

. Groupe de mères seules, pour

échanges- informations, et mise en

relation d’entraide et de soutien mutuel,

sur plusieurs plans dont éducatif

. Femmes seules précaires économiques,

enfants 0-12 ans ; déjà suivi

individuellement

11. Caisse des écoles – Auxerre- RE

- Action Jeu Parents- enfants : famille

des Rosoirs, Brichères et St- Siméon

12. CCAS Migennes

. Rencontre information / débat pour des

parents sur les relations adolescents –

parents

. 1 dans l’année ; depuis 2006 ; en

partenariat avec infirmières et AS des 2

collèges et du lycée

13. CPEY- Migennes

. Sorties familiales (WE Jura, spectacle

à St-Fargeau, visites Illuminations de

Paris à Noël)

2- Avoir un soutien psychologique et moral pour la fonction parentale

1. CG 89 UTS- Aux

. Groupe de mères seules, pour échanges-

informations, et mise en relation

d’entraide et de soutien mutuel, sur

plusieurs plans dont moral

. Femmes seules précaires économiques,

enfants 0-12 ans ; déjà suivi

individuellement

1. Centre social Rosoirs

. Soutien individuel

. Mission traditionnelle du CCAS

2. Médiatrice familiale Croix-Rouge

à Auxerre :

. Offre de service de médiation :

favoriser un nouveau projet de vie dans

l’intérêt de l’enfant après une séparation

. dans locaux CAF

3- Renforcer les compétences personnelles des parents (psychologiques, sociales, culturelles, sanitaires, techniques…)

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1. Centre social St- Siméon- Aux.

. Sorties familiales- hors quartier pour

familles monop. / recomposées

. Avec Maison de quartier et Maison de

l’Enfant

1. Yonne éducation citoyenneté

. Création en cours d’achèvement d’un

site internet destiné à informer les

familles sur tout ce qui concerne

l’éducation et l’orientation scolaire et

professionnelle

2. Centre social Rive Droite- Auxerre

. Sorties familiales- hors quartier

2. CPEY- Auxerre

. Prévention des violences sexuelles :

info- sensibilisation auprès des

professionnels CLSH et Journées des

ministères Santé et Jeunesse et Sport.

3. Centre social Rosoirs- Auxerre

. Sorties familiales- hors quartier

. manque financier et de méthode des

familles

4. Asso Enfance et loisirs

. Féminin plurielles : activités pour le

développement personnel des femmes et

des relations amicales entre elles, en

milieu rural et habitat dispersé

5. La CATEH

. Réalisation et Préparation des soirées

« Ouverture au monde » (mensuel) sur

problèmes de parentalité et de

citoyenneté » pour les parents de crèche

Calinours, du CL de Prunoy, de l’asso

Puit d’hiver et des parents extérieurs du

secteur

. Familles monop, en diff sociales, d’o.

africaine svt

6. Maternelle Charbonniers- St-

Florentin- ZEP

. « Manger n’est pas jouer ! », série

d’actions de prévention sanitaire d’oct.

2008 à juin 2009 ; parents de la ZEP,

d’origine modeste et immigrée.

7. Secours catholique- Auxerre . Ensemble d’action ne visant pas exclusivement la fonction parentale : action

vacances ; accompagnement bail glissant ; accueil, écoute ; café sourire.

. l’objectif principal est surtout d’offrir du lien social à des personnes isolées, dont

les parents sont minoritaires (majorité de personnes âgées et/ ou handicapées)

8. AFC- Chantiers éducatifs

. Quatre chantiers éducatifs à Auxerre, Neuilly (groupes de paroles de mères sur

questions éducatives)

. Stages de formation de 2 jours pour responsables et animatrices de chaque CE :

Formation à l’écoute 14/15 fév 08 ; Animation et méthodologie 30 mai et 6 juin

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF

. formation linguistique « Vie

quotidienne » 28 x 3h - 8 à 12

stagiaires (majorité de parents) :

apprentissage à partir de l’aspect

institutionnel et administratif de

l’environnement.

. formation à visée professionnelle avec

observation en entreprise, 28 x 3h - 8 à

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF

. formation individuelle avec un

accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie de

la scolarité des enfants, initiation aux

nouvelles technologies (informatique,

automates...).

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12 stagiaires, (majorité de parents):

apprentissage à partir des exigences du

monde du travail.

Public en situation d’illettrisme, faibles

niveaux de qualification

7. Comprendre, prévenir et agir face aux consommations toxicodépendantes des adolescents

1. ANPAA 89- Migennes

. Groupe de paroles de parents

d’adolescents, pour approfondir en

groupe les consultations

individuelles avec des parents,

répondre à leur question, leur

permettre d’avoir les ressources

sociales pour agir

8. Renforcer la qualité du cadre social de vie (quartier, village, zone) et la participation des parents à

son développement

1. Centre social St- Siméon

. Fêtes annuelles

. Avec Maison de quartier et Maison de

l’Enfant

2. Centre social Rosoirs

. Evénements festifs et solidaires + théâtre

. Améliorer les relations dans le quartier

et intrafamiliales, en partenariat avec la

Ville

3. Asso. Enfance et loisirs

. Soirée familiale : jeux entre parents et enfants 1 fois/ 2 mois

4. CPEY- Migennes

. Fête annuelle de quartier des Mignottes

(13-14 juin) impliquant des jeunes suivis

et leurs familles

. préparation depuis mars 2008

9. Bénéficier d’une aide éducative effective

1. CPEY- Prévention spécialisée- Auxerre- Quartier Sainte Geneviève

. Action individualisée auprès de 12-21 ans en lien avec leurs parents d’écoute-

relation, d’information et de proposition d’action ;

. Sorties collectives loisirs, santé, culture en lien avec projet d’échanges avec des

adultes et objectif de changement positif de regard sur les parents

. Actions en liens avec plusieurs dispositifs : ASV, CUCS, RE, REAAP, RSMY,

Service QJC Ville Auxerre

2. Relais enfants-parents Bourgogne (aide aux détenus)

. Action de préservation des liens familiaux et éducatifs : Accueil des enfants aux parloirs ; aide psycho éducative proposée aux parents détenus par des entretiens

individualisés ; accompagnements éducatifs des enfants au parloir ; ateliers de

fabrication d’objets par les détenus pères et mères en direction de leurs enfants

10. Renforcer les capacités d’emploi des parents

1. CG 89 UTS- Aux

. Groupe de mères seules, pour

échanges- informations, et mise en

relation sur plusieurs plans dont

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l’insertion professionnelle

. Femmes seules, précaires économi-

quement, enfants 0-12 ans ; déjà suivi

individuellement

Commentaires, questions, propositions :

. Enfance et loisirs : lieu de la Soirée familiale ? secteur pour « Féminin plurielles » et Groupe de parents : Prunoy ?

. Maison du Jeu : Horaires d’accueil et objectif de mise en relation des parents et des enfants entre eux ?

. Association Passerelle : Zones d’intervention ? périodes et durées de vacances concernées ?

. Puits d’hiver : quelles communes rurales concernées ?

. CG 89 UTS Aux. : lieu de réalisation et secteur d’intervention du Groupe de mères ?

. Ecole mat. Chabonniers St- Florentin- ZEP : contenu de l’action « Paroles d’ados » ?

. Espace Famille Caf : d’où viennent les bénéficiaires ? l’ensemble complet de l’Auxerrois ?

. Caisse des école – Auxerre : l’action Jeux enfants- parents est-elle bien tenue dans les écoles des quartiers ZEP

(Rosoirs, Brichères, St- Siméon) ?

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

VI- Favoriser les liens grands-parents / enfants

1. Asso. « Papi, Mamie et moi » à

Sens

. Groupe de paroles de Grands- Parents

. Conférence-débat

. parents du département voire plus

1. Asso. « Papi, Mamie et moi » à

Sens . 2 Permanences hebdomadaires d’ac-

cueil de familles en difficultés inter-

générationnelles

. sur le département

. Informations dans plusieurs villes de

l’Yonne des activités de l’association

2. Centre social St- Siméon

. Ateliers parents/ grands parents-

enfants ; activités manuelles et liées à

la scolarité

3. Maison du Jeu – Auxerre

. Accueil parents- grands-parents et enfants autour des jeux, afin de resserrer les liens

familiaux

Commentaires, questions, propositions :

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2.2. L’Avallonnais- Tonnerrois

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

I- Gérer la grossesse, l’accouchement et les soins du nourrisson

1. Centre Périnatal de Tonnerre (sages-femmes et gynécologues du CH d’Auxerre)

. Consultations prénatales et d’anesthésie individuelles ; préparation à la naissance

collective ; Entretiens ind. d’informations médicales et sociales 4ème mois ;

consultations tabacologie ind. ; réunions mensuelles CAF sur les droits et

démarches grossesse et garde d’enfants ; réunions de synthèse trimestrielles CMP,

PMI, CP pour les femmes enceintes en difficulté ;

. organisées par Maternité du CHA

. objectif : éviter au public les déplacements longs et dangereux à Auxerre

2. Réseau périnatal du Sud de L’Yonne

. Prendre en charge les femmes enceintes et les bébés après naissance des 7 cantons

du sud du département.

3. CAF 89 - Espace Famille Avallonnais Tonnerrois

. Réunions pré -natales (Infos autour de la naissance), au Centre Périnatal d’Avallon

organisées avec Le Centre Périnatal et la PMI du CG (1 / mois), et au Centre

Périnatal de Tonnerre avec le Centre Périnatal (1 / mois).

Commentaires, questions, propositions :

. RPSY : quelles actions concrètes mises en œuvre ?

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

II- Utiliser une offre publique de garde

1- Association Igloo- Bébébus Auxerrois, Puisaye, Avallonnais

. 3 bus itinérants + 1 RAM dans l’Aillantais

. Lieux de rencontre parents et professionnels : échanges, écoute, conseil

2- RAM – CC Nucérienne (Noyers-

sur-Serein)

. mise en place d’une offre de garde

adaptée aux familles

Commentaires, questions, propositions :

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

56

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

III- Assurer la scolarité des enfants

1- Savoir suivre la scolarité les enfants

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF- Tonnerre

. Action de formation linguistique

« Accompagnement de la scolarité par

les parents » - 14 x 3h ; 10-12

personnes, analphabètes ou d’origine

étrangère déjà scolarisées / qualifiées

dans le pays d’origine, de la ZUS

d’Avallon

Apprentissage à partir de la

connaissance des institutions et des

pratiques scolaires, de

l’accompagnement de la scolarité par

les parents

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF- Tonnerre

. formation linguistique individuelle avec

un accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

Objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie de

la scolarité des enfants, initiation aux

nouvelles technologies (informatique,

automates...).

2- Bénéficier d’un soutien scolaire pour les enfants (aide aux devoirs et suivi éducatif)

3- Améliorer les relations enseignants- adultes scolaires et familles -enfants

1. Espace Famille CAF Avallon

. Actions sur le passage CM2- 6è

(rencontres familles- école ; réalisation

d’un DVD - disponible à l’Espace

famille) et susciter l’échange pour une

plus grande connaissance et association

aux projets d’école et des parents avec

les groupes scolaires à Avallon,

Tonnerre et Vermenton

. travail avec le Centre Social Municipal

de Tonnerre pour favoriser

l’implication des parents dans les CLAS

Commentaires, questions, propositions :

. Espace famille CAF : quelles actions concrètes, quels lieux couverts et à quelle fréquence ?

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

57

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

IV- Faire réaliser des activités de loisirs aux enfants

1. Les Filous Futés- CL Intercommunal de Cravant

. Buffets familles pr parents des 4/6 ans ; AM des familles pr parents des 6/8 ans ;

« Parents d’ados » pour ceux des 12/16 ans

CLSH – CCNucérienne (Noyers- sur-Serein)

2. Garde et activités des enfants en temps libre et vacances scolaires

3. DDJS 89-

. Développement de l’offre de sport et de loisirs pour les personnes en situation de

handicap de l’Yonne : Handiguide (promotion des activités sportives et culturelles

pour handicapés) ; Trivial Prévention handicap (sensibilisation des jeunes et

éducateurs sur l’accessibilité des personnes handicapées ; Participation au

développement de l’accessibilité des équipements sportifs ; restructurer

l’organisation du Comité départemental d la Fédération du Sport adapté.

Commentaires, questions, propositions :

. Les Filous Futés : temps et contenu des rencontres avec les parents : individualisés ou collectifs ? l’objectif du lien

entre les parents existe-t-il ?

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

58

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

V- Renforcer la compétence parentale vis-à-vis des enfants

1- Comprendre et améliorer l’autorité parentale et les relations éducatives parents- enfants

1. Conseil général 89

. Vacances familiales collectives pour

familles bénéficiant déjà d’un

accompagnement social CAF

. Familles pauvres, d’origine étrangère, en

difficultés éducatives

2. Espace Famille CAF- Avallon

. Cycle de Débats- rencontres trimestriels

sur la fonction parentale à Tonnerre

. Cycles de 9 Rencontres du mardi pour 7

cantons et le quartier de l’action à

Avallon

. Participation avec les moyens propres.

2- Avoir un soutien psychologique et moral pour la fonction parentale

1.Espace Famille CAF – Avallon

. Médiation Familiale : médiation des

parents lors d’une séparation pour : aide

à la décision, accords mutuels dans

l’intérêt des enfants.

2. Espace Famille CAF- Avallon

. Changement de Situation Familiale :

services aux familles vivant décès,

séparation, divorce, recomposition

3. Espace Famille CAF- Avallon

. Services aux familles nouvellement

bénéficiaires de l’API

3- Renforcer les compétences personnelles extra-familiales (psychologiques, sociales, culturelles, professionnelles et techniques) des parents

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF - Tonnerre

. formation linguistique « Vie

quotidienne » 28 x 3h - 8 à 12 stagiaires

(majorité de parents) : apprentissage à

partir de l’aspect institutionnel et

administratif de l’environnement.

. formation à visée professionnelle avec

observation en entreprise, 28 x 3h - 8 à

12 stagiaires (majorité de parents):

apprentissage à partir des exigences du

1. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF- Tonnerre

. formation individuelle avec un

accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie

de la scolarité des enfants, initiation

aux nouvelles technologies

(informatique, automates...).

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

59

monde du travail.

Public en situation d’illettrisme, faibles

niveaux de qualification

4- Comprendre, prévenir et agir face aux consommations toxico-dépendantes des adolescents

5- Renforcer la qualité du cadre social de vie (quartier, village, zone) et la participation des parents à son développement

Commentaires, questions, propositions :

. Espace Famille CAF : Cycle de Débats- rencontres : lieux d’habitation des participants ? quels projets pour les

parents peu mobiles hors Avallon ?

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-

présence sans objectif de mise en relation

durable)

VI- Favoriser les liens grands-parents / enfants

1. Asso. « Papi, Mamie et moi » à

Sens

. Groupe de paroles de Grands- Parents

. Conférence-débat

. parents du département voire plus

1. Asso. « Papi, Mamie et moi » à

Sens . 2 Permanences hebdomadaires d’ac-

cueil de familles en difficultés inter-

générationnelles

. sur le département

. Informations dans plusieurs villes de

l’Yonne des activités de l’association

Commentaires, questions, propositions :

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2.3. Le Sénonais

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

I- Gérer la grossesse, l’accouchement et les soins du nourrisson

1. CAF - Sénonais

. Réunions d’infos Grossesse dans

locaux CAF à Sens

. 2 fois par mois sauf grandes

vacances

. canton de Sergines, Pont-sur-

Yonne, Villeneuve l’archevêque,

Cerisiers, Sens, Cheroy,

Villeneuve-sur-Yonne, Saint julien

du Sault

1. CAF - Sénonais

. Déplacement d’infos Grossesse à domicile,

selon demandes

. canton de Sergines, Pont-sur-Yonne,

Villeneuve l’archevêque, Cerisiers, Sens,

Cheroy, Villeneuve-sur-Yonne, Saint

julien du Sault

. RDV individuel selon demandes

Commentaires, questions, propositions :

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

61

Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

II- Utiliser une offre publique de garde

1. CAF - Sénonais

. Réunions d’infos Grossesse dans

locaux CAF à Sens

1. CAF - Sénonais

. Déplacement d’infos Grossesse à domicile

2. Relais Coccynelles (Pont-sur-Yonne)

. Réseau d’AM sur 23 communes de la

Communauté de communes Nord Yonne

3. CPES Sens

. Rencontres-débats pour parents et Journée festive parents- enfants . Espace famille Sens

4. Crèche Saint-Maurice (Sens)

. accueil quotidien d’enfants

5. Maison de l'enfance « Le Lavoir » -Gron

. Accueil quotidien d’enfants

6. Halte-Garderie "Câlins-Câlinettes" – Paron

7. “Suce Pouce” – St Clément

. Structure multi accueil

8. Ville de Sens

. Halte-garderie Espace Chaillots

. Crèche municipale des Champs

Plaisants

. Halte-garderie “Arc en ciel” au Centre

d’Animation des Champs-Plaisants

. Halte-garderie Maurice Langlet

. Crèche familiale «Le Relais Fleuri des

Petits»

9. Villeneuve-sur-Yonne- Cité de

l'enfance

. Multi-accueil

10. Saint Valérien Cheroy

. Multi Accueil

11. Halte-garderie itinérante CCYN (Pont sur Yonne)

. 23 communes rurales ; accueil 0 -4 ans

. Lieux permettant la rencontre entre parents et professionnels

12. Relais Hirondelle- Sens (communauté de communes)

. Réunions et soirées à thèmes entre parents, enfants et ASSMATS, avec

amélioration de l’information sur les services ASSMAT (listes et activités) ; en

relation avec la crèche des Champs Plaisants

Commentaires, questions, propositions : . CPES : finalité explicite de mise en relation des parents ? Lieux de résidence des participants aux rencontres ?

. Halte-garderie itinérante CCYN : fonction explicite de mise en relation des parents ? quel fonctionnement d’offre

d’accueil (fréquence d’ouverture d’accueil par communes)

. Crèche Saint-Maurice Sens : quels quartiers ? pourquoi pas d’actions de mise en relation de parents ?

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

III- Assurer la scolarité des enfants

1. Savoir suivre la scolarité les enfants

1. CPEY Sens

. Groupe de parents sur le suivi de la scolarité des enfants

1. Maison de la Parentalité (MdP)

. Permanence pour parents sur l’école

2. CIO de l’EN

. Tout établissement scolaire

. Préparation des informations avec

Fédérations de parents d’élèves

2. ALPES Sens (à MdP) . Permanence pour parents sur l’école

3. CIO de l’EN

. Tout établissement scolaire, en itinérance

. Conseils personnalisés aux parents

3. Plateforme CLE

(Communiquer, Lire, Ecrire)-

UDAF-

. Action de formation linguistique

« Accompagnement de la scolarité

par les parents » - 14 x 3h ; 10-12

personnes, analphabètes ou

d’origine étrangère déjà scolarisées /

qualifiées dans le pays d’origine, de

la ZUS d’Avallon

Apprentissage à partir de la

connaissance des institutions et des

pratiques scolaires, de

l’accompagnement de la scolarité par

les parents

4. Plateforme CLE (Communiquer, Lire,

Ecrire)- UDAF-

. formation linguistique individuelle avec un

accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

Objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie de la

scolarité des enfants, initiation aux nouvelles

technologies (informatique, automates...).

2. Bénéficier d’un soutien scolaire pour les enfants (aide aux devoirs et suivi éducatif)

1. Mairie- CCAS Paron

. CLAS du CP au CM2

. 3jrs par semaine 1H/ séance ; niveau

primaire

3. Jardin du savoir – Sens

. CLAS de 6 à 17 ans du quartier des

Chaillots, d’origine étrangère en majorité

4. Anim’Arênes

. Dispositif CLAS

. 6 à 12 ans issus des quartiers Champs d’A-

loup, Champs Plaisants, Arènes, Sainte-

Béate,

. d’origine turque, marocaine et française.

5. Centre d’Animation des Champs

Plaisants- Sens

. Dispositif CLAS

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

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6. ATLAS

. Dispositif CLAS

7. Soucy

. Dispositif CLAS

8. Mairie Villeneuve sur Yonne

. Dispositif CLAS

9. Villeneuve sur Yonne AGCA

. Dispositif CLAS

Commentaires, questions, propositions :

. CCAS Paron : pas de besoin de soutien scolaire collège (si collège) ?

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

IV- Faire réaliser des activités de loisirs aux enfants

1. CLSH Soucy

. Participation au Conseil de vie du

centre

. Consultation par questionnaire des

attentes des parents

1. Ville de Sens

- Centre d'Animation des Champs

Plaisants

- Espace Chaillots

- Périscolaire, rue Maxime Courtis

- MJC Sens

- ST Martin du Tertre- Centre de loisirs

de la Communauté de Communes du

Sénonais

2. GRON- "Les Petits Dragons"

- Service Jeunesse GRON

3. MJC - ST JULIEN du SAULT

4. Mairie Maillot

Maillot vacances-

5. PONT S/YONNE - Centre de loisirs

6. VILLENEUVE L'ARCHEVEQUE

- Centre de loisirs

7. VILLENEUVE S/YONNE

Centre Aéré

8. VILLEBLEVIN - Colonie des

Tilleuls

9. SIVOM du GATINAIS

Centre de loisirs- CHEROY

10. SAINT CLEMENT

Centre de loisirs

11. SOUCY

Centre de loisirs

12. Jardin du savoir – Sens

Accueil des enfants le mercredi et vacances

scolaires

13. Anim’Arênes

Accueil des enfants le mercredi et vacances

scolaires

14. ATLAS

Accueil des enfants le mercredi et vacances

scolaires

15. ACTICAP

Accueil d’enfant valides et handicapés, deux fois par mois, le samedi

16. DDJS 89-

. Développement de l’offre de sport et de loisirs pour les personnes en situation de

handicap de l’Yonne : Handiguide (promotion des activités sportives et culturelles

pour handicapés) ; Trivial Prévention handicap (sensibilisation des jeunes et

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

65

éducateurs sur l’accessibilité des personnes handicapées ; Participation au

développement de l’accessibilité des équipements sportifs ; restructurer

l’organisation du Comité départemental de la Fédération du Sport adapté.

Commentaires, questions, propositions :

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

V- Renforcer la compétence parentale vis-à-vis des enfants

1- Comprendre l’autorité parentale et les relations parents- enfants

1. CPEY Sens (2 quartiers)

. Groupes de parents et Sorties de groupes sur des projets éducatifs

2. M. de la Parentalité (Sens)

. Jeudi des parents : accueil par

parents ; Rencontres-débats et

rencontres d’information sur les

compétences parentales

1. M. de la Parentalité

. Permanences d’écoute et de consultations

psychologiques

. Informations sur les compétences

parentales

3. JdS Sens (Jardin du Savoir) . Groupes de paroles de femmes du

quartier Chaillots

4. Groupe partenarial « Les

pères »

. Ciné- Débat régulier sur le rôle

actuel du père (sa « place »)

; 1 à 2 par an, pour les parents du

Sénonais

5. Communes du Nord de

l’Yonne : canton de Sergines et

pont sur Yonne

. Animations Débat

. Thématique choisie à partir des

demandes des parents

6. Cf collectif petite enfance

. Samedi des tout petits Une fois par

an, en juin

. Espaces parents/enfants une

thématique retenue par an

. Conférence / Débat ; Dernière

thématique traitée: nos enfants sont

ils hyperactifs ?

2- Avoir un soutien psychologique et moral pour la fonction parentale

1. Crèche Saint-Maurice (Sens) . Soutien psychologique et moral individuel

aux parents en deuil et aux enfants malades

2. Médiatrice familiale Croix-Rouge à

Sens :

. Offre de service de médiation : favoriser un

nouveau projet de vie dans l’intérêt de

l’enfant après une séparation

. dans locaux CAF

3- Renforcer les compétences personnelles des parents (sociales, techniques, culturelles…)

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

67

1. ATLAS et CPEY (Sens)

. Sorties collectives de groupes de

parents dans les structures

administratives de Sens

. Parents d’origine étrangère surtout

1. JdS Sens (Jardin du Savoir)

. Accueil de proximité des habitants du

quartier des Chaillots : conseils individuels

. Ateliers Informatique et Alphabétisation

. Bibliothèque de quartier

2. JdS Sens (Jardin du Savoir)

. Groupes de paroles multi-thémati-

ques de femmes du quartier Chail-

lots (autres thèmes que Parentalité)

2. PIF Sens

. Infos, orientation institutionnelle et

conseils individuels

3. Anim’Arênes

. Infos, orientation institutionnelle et

conseils individuels

8. AFC- Chantiers éducatifs

. Quatre chantiers éducatifs à Sens (groupes de paroles de mères sur questions

éducatives)

. Stages de formation de 2 jours pour responsables et animatrices de chaque CE :

Formation à l’écoute 14/15 fév 08 ; Animation et méthodologie 30 mai et 6 juin

9. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF

. formation linguistique « Vie

quotidienne » 28 x 3h - 8 à 12

stagiaires (majorité de parents) :

apprentissage à partir de l’aspect

institutionnel et administratif de

l’environnement.

. formation à visée professionnelle avec

observation en entreprise, 28 x 3h - 8 à

12 stagiaires, (majorité de parents):

apprentissage à partir des exigences du

monde du travail.

Public en situation d’illettrisme, faibles

niveaux de qualification

9. Plateforme CLE (Communiquer,

Lire, Ecrire)- UDAF

. formation individuelle avec un

accompagnateur bénévole ; 1h30 en

moyenne par semaine ;

objectifs : autonomie dans la vie

quotidienne et professionnelle, suivie de

la scolarité des enfants, initiation aux

nouvelles technologies (informatique,

automates...).

Commentaires, questions, propositions :

. MdP : quel territoire de parents participants au Jeudi des parents ?

. Groupe père : lieux de résidence des parents et associations participants ?

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Modalités d’utilisation des services par les parents Thèmes des besoins /

difficultés des parents

(Selon les étapes et les

événements de vie

parentale

Collective (plusieurs familles ou parents en

interaction)

Individuelle (famille ou parents seuls ou en co-présence

sans objectif de mise en relation durable)

VI- Favoriser les liens grands-parents / enfants

1. Asso. « Papi, Mamie et moi »

. Groupe de paroles de Grands- Parents

. Conférence-débat

. parents du département voire plus

1. Asso. « Papi, Mamie et moi » . 2 Permanences hebdomadaires d’ac-

cueil de familles en difficultés inter-

générationnelles

. sur le département

. Informations dans plusieurs villes de

l’Yonne des activités de l’association

Commentaires, questions, propositions :

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III- Le développement d’ « axes de travail » pour le REAAP

1. La comparaison entre les besoins et les actions en cours

Le tableau suivant présente la comparaison entre les principales difficultés exprimées par les parents enquêtés et les difficultés des parents que visent les acteurs ayant participé à ce diagnostic à travers les actions qu’ils mettent place (exprimées dans les tableaux d’évaluation des acteurs). Les écarts constatés sont donc en termes de difficultés des parents non visées par les actions des acteurs participants à l’enquête.

Pour compléter cette démarche et la reproduire dans l’avenir, l’instance d’animation du REAAP pourra affiner la comparaison en y intégrant les acteurs et les actions qui n’ont pas été pris en compte dans cet premier exercice diagnostique.

A ce stade, certains écarts sont nets : certains thèmes ne paraissent pas suffisamment abordés par les acteurs participants à l’enquête, au niveau départemental ou dans chaque arrondissement ; certains domaines d’intervention des acteurs ne sont pas présentés comme des problèmes persistants par les parents. Ce qui ne signifie pas que ces actions ne soient pas importantes pour les bénéficiaires, mais plutôt cela implique que des problématiques différentes ne sont pas couvertes par l’action de soutien à la parentalité.

En fait, tous les thèmes de difficultés parentales issus de l’enquête qualitative semblent insuffisamment abordés par les acteurs :

> Les besoins de « proximité » et de « souplesse d’utilisation » des services de garde d’enfant, pour des parents en situation de monoparentalité, de familles nombreuses et / ou de travail en horaires décalés

> Le besoin de soutien au rôle d’accompagnateur des parents aux phases d’« études supérieures / d’études professionnelles » et d’« insertion » des enfants ;

> Le besoin de socialisation des parents d’enfants atteints de maladies graves ou handicapés (rencontre d’associations spécialisées) ;

> Les difficultés communes de fragilisation des familles connaissant un changement de structure (parents en séparation- reprise de vie conjugale ; arrivée d’un nouvel enfant ; ou décès d’un membre de la famille) : fragilisation psychologique des parents et des enfants ; perte d’influence des parents sur les enfants ;

> Les difficultés de fragilisation des familles nombreuses (fatigue des parents et baisse de leur influence parentale) ;

> La précarité professionnelle et les difficultés d’emploi des parents ;

> Les difficultés d’accès à l’offre par les parents pour cause de longue distance géographique ou temporelle des lieux d’offre ;

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ATEMA- Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

- Comparaison entre les difficultés persistantes selon les parents et les difficultés que visent les acteurs

participant au diagnostic –

Difficultés et besoins visés par les acteurs

participant au diagnostic territorial 2007-08 ECARTS constatés

(relatifs au nombre d’acteurs participants) Principales difficultés

persistantes rapportées par

les parents Auxerrois Avallonnais-

Tonnerrois Sénonais

--- Gérer la grossesse, l’accouchement et les soins du

nourrisson . Pas de difficultés perçues comme persistantes par les

parents enquêtés dans ce domaine

Besoin de garde de proximité, à

usage souple (ponctuel,

irrégulier soir et WE)

Garde d’enfants hors sphère familiale et amicale

. Manque de structures de proximité en zones rurales

surtout sauf certaines zones comme avec l’association Igloo

(bébé- bus itinérant dans l’Auxerrois et l’Avallonnais)

. Manque d’usage souple pour familles monoparentales,

nombreuses, ou en horaires de travail décalés

La scolarité des enfants Réussir le début de la

scolarité des enfants

Savoir suivre la scolarité des enfants

Bénéficier d’un soutien

scolaire

Bénéficier d’un

soutien scolaire

Les difficultés scolaires,

d’études supérieures et

professionnelles, et d’insertion

des enfants Améliorer les relations personnels scolaires /

familles

Attentes généralisées, non satisfaites, d’aides sur

l’orientation des études supérieures ou professionnelles et

sur l’insertion des enfants ;

Certains arrondissements n’ont pas enregistré d’actions

dans certains sous- domaines du soutien à la scolarité

--- Les activités de loisirs aux enfants

L’accès aux loisirs peut encore être parfois difficile (cas

d’une femme sans voiture dans une ville sans centre de

loisirs pour son enfant), mais n’a jamais été cité comme une

difficulté persistante

Renforcer la compétence parentale vis-à-vis des enfants

Comprendre et améliorer l’autorité et les relations éducatives

parents- enfants

Avoir un soutien psychologique et moral

pour la fonction parentale ---

Les principaux changements de

la structure familiale :

. séparation- reprise de vie

conjugale ;

. décès d’un membre de la Renforcer les compétences personnelles des parents

(psychologiques, sociales, culturelles, sanitaires, techniques…)

Les actions de soutien psychologique des parents et des

enfants, et de renforcement de leur relation, ne sont pas

indiquées par les acteurs comme des actions soutenant les

changements de structure familiale, sauf la Maison de la

Parentalité à Sens.

Pourtant, l’enquête montre bien l’importance de ces

difficultés (1/3 des parents enquêtés sont séparés ou en

reprise de vie conjugale)

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famille ;

.arrivée d’un nouvel enfant.

Un seul acteur participant a un programme spécialement

axé sur les changements familiaux (Maison de la Parentalité)

Par ailleurs, Le Sénonais et l’Avallonnais- Tonnerrois ont

moins de thématiques d’action diverses que l’Auxerrois.

Les thèmes des familles recomposées, de l’arrivée de

nouveaux enfants, de la résidence alternée, du décès dans

une famille, ne paraissent pas beaucoup abordés

--- toxico-dépendance

des adolescents --- ---

--- Développement du

cadre de vie --- ---

--- Bénéficier d’une aide

éducative effective --- ---

Thèmes indiqués plus ou moins directement par les parents,

mais non présentés comme des difficultés persistantes selon

eux.

Le manque de socialisation de

familles avec enfant(s)

gravement malade(s)

--- Pas d’action présentée de mise en relation avec d’autres

parents et des acteurs des maladies graves et des handicaps

La charge de trois enfants et

plus --- --- --- Aucune action présentée par les acteurs ne vise explicitement

des « familles nombreuses »

La précarité professionnelle et

les difficultés d’emploi des

parents

Renforcer les capacités d’emploi des parents

Deux acteurs semblent investir ce thème (Plateforme CLE-

UDAF sur tout l’Yonne , mais comme partie d’un objectif de

formation linguistique ; CG- UTS Auxerrois). Il doit être

plus investi par les acteurs sur tout le département

--- Favoriser les liens grands-parents / enfants Ce sujet de préoccupation existe bien chez les parents

rencontrés, mais ils semblent en majorité pouvoir y répondre

Trop longue distance

géographique ou temporelle des

services de soutien parental

--- --- ---

Quelques acteurs (cf plus haut pour la garde d’enfant) ont

conscience de ce problème et applique une itinérance ou une

extension géographique des actions.

Mais cela reste largement en-dessous des attentes

(notamment les réunions d’informations ou d’échanges qui

pourraient avoir lieu dans les écoles)

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Les thèmes d’action visés par les acteurs mais qui ne sont pas rapportés par les parents comme des difficultés principales sont :

> La gestion de la grossesse, de l’accouchement et des soins du nourrisson ;

> Les activités de loisirs des enfants ;

> Le renforcement des liens grands- parents / enfants

2. La formulation d’ « axes de travail » pour l’adaptation des actions aux besoins des parents

Le développement du REAAP à partir de ce diagnostic peut se baser sur plusieurs axes :

> Un axe conceptuel, visant à poser une grille commune de représentation des difficultés et besoins des parents visés par les acteurs ;

> Un axe organisationnel et opérationnel de développement et de conduite d’actions et de services s’inscrivant dans la grille de représentation des besoins parentaux ;

> Un axe méthodologique concernant l’actualisation du DTP

2.1. Partager une structure commune d’offre d’actions et de services de soutien à la parentalité (axe conceptuel)

Cette structure permet d’envisager l’organisation de la conception (y compris les études préalables), de l’évolution et de l’animation collective des actions en fonction des 10 grands types de difficultés ou de besoins, comprenant les sept dégagés par l’enquête auprès des parents (en gras) et cinq domaines d’intervention réalisés par les acteurs que les parents interrogés n’ont pas indiqués :

> La gestion de la grossesse, de l’accouchement et des soins du nourrisson ;

> La garde d’enfants de proximité, à usage souple ;

> Les activités de loisirs des enfants ;

> Les difficultés scolaires, d’études et d’insertion des enfants ;

> La prévention de la toxico- dépendance des enfants ;

> Le contact avec des associations spécialisées de familles ayant des enfant(s) atteint(s) de problèmes graves de santé (pour échanges- information, entraide, défense) ;

> Les changements de la structure familiale : séparation- reprise de vie conjugale ; nouvel enfant ; décès d’un membre ;

> La charge de trois enfants et plus (famille nombreuse) ;

> La précarité professionnelle et les difficultés d’emploi des parents ;

> L’implication des parents dans leur cadre de vie (relations associatives…)

> Le renforcement des liens grands- parents / enfants

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> La distance géographique et / ou temporelle des services de soutien parental.

Ainsi, les tableaux de suivi des besoins et des services de soutien à la parentalité pourront être complétés pour comporter ces 13 rubriques dans lesquelles inscrire les actions des acteurs sur chaque territoire.

2.2. Développer et organiser des actions dans les sept thèmes de difficultés parentales (axe opérationnel) :

On l’a vu, ces thèmes d’action apparaissent incomplètement investis au vu de l’offre présentée par les acteurs participant au Diagnostic territorial partagé. En plus de compléter la connaissance de l’offre existante en répertoriant plus exhaustivement les acteurs et leurs actions, une impulsion pourra être donné pour que acteur puisse s’investir dans ces directions :

> En appui sur des acteurs compétents du REAAP dans les domaines concernés ; chaque acteur inscrit dans le REAAP étant engagé à « accueillir ou susciter de nouvelles initiatives » (art. 4 de la Charte des REAAP 2006) et « à participer à la construction d’un système d’animation partagée » (art. 9) ;

> Avec de nouveaux partenariats à engager avec des acteurs des domaines concernés et à intégrer dans le REAAP (cf. point 6 de la Charte des REAAP);

> En accroissant la circulation de l’information sur les structures et les dispositifs existants, en collaboration avec les acteurs et les lieux spécialisés ;

Proposition d’actions s’inscrivant dans cet axe

Le tableau suivant propose des actions qui ont pu se dégager à l’issue des analyses constituant le diagnostic territorial partagé (DTP). Elles sont évidemment « brutes » des prises en compte des contraintes et autres éléments contextuels qui déterminent les systèmes locaux d’action. Les échanges avec les intervenants du Comité de suivi et plus largement avec les acteurs- opérateurs du REAAP pourront enrichir, corriger et préciser ces premières formulations de projets d’action à renforcer ou à créer.

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PROPOSITIONS D’ACTIONS INNOVANTES POST D.T.P.

Difficultés ou besoins concernés Propositions d’orientation, de thèmes et de méthodes d’action

Garde d’enfants proche et souple

Pour familles monoparentales, nombreuses et de parents aux horaires de travail décalés

Proximité : Démultiplication des structures et systèmes de garde ;

Assouplissement des règles d’utilisation pour satisfaire des besoins ponctuels ou réguliers

(chaque structure pouvant recenser les besoins actuels de ces familles de leur secteur d’activité)

Familles nombreuses

. Repos, détente et soins corporels et psychologique

. Innover une forme d’aide éducative, visant le renforcement de l’autorité parentale

. Viser la proximité du domicile (comme les systèmes et structures de garde d’enfants)

. Méthodologie évent. : statistiques démographiques ; CAF ; Courrier personnalisé CAF d’offre de services

Changements conjugaux et familiaux

. Thème d’accroissement de moyens certainement élevé, vu la part importante des couples séparés et parfois en reprise de vie conjugale (1/3 des parents enquêtés) parmi les familles ;

. Nécessité de focalisation sur les effets négatifs des séparations- reprises de vie conjugale sur les membres de famille, notamment le thème de la résidence alternée ;

. Attention aux familles monoparentales (fatigue, perte d’influence parentale, système de garde d’enfants pas assez favorable)

. Arrivée / perte d’un enfant (jalousie, traumatisme des enfants)

. Acteurs éventuels à intégrer :

Tribunal Affaires familiales, juristes, médiateurs et psychologues pour l’élaboration et la promotion des services

Etablissements scolaires : utilisation pour la promotion des services par affichage et la transmission d’informations par des réunions

Difficultés d’emploi et d’insertion des parents

Rapprocher les acteurs du soutien à la parentalité à ceux de l’emploi et de l’insertion pour des projets d’action en commun concernant l’économie sociale et solidaire, la recherche d’emploi ou les actions de formation- conversion…

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Problèmes d’orientation et de réussite des études et de l’insertion des enfants

. Assurer l’orientation et la réussite de la scolarité, des études et de l’insertion des enfants

. Actions à destination des enfants mais surtout des parents qui connaissent les « penchants », les capacités et les dispositions des enfants ;

. Informer enfants- élèves et parents pour y parler études et travail (activités professionnelles souhaitées, demandées…) : dans les établissements scolaires (collèges, lycées) et structures dédiées (CIO, écoles supérieurs, centres sociaux, Mission locale…)

. Se rapprocher des acteurs de l’insertion des jeunes pour projets d’action communs (Mission locale, PAIO, structures d’insertion…)

Socialisation des familles avec Maladie grave des enfants

. Besoin de socialisation des familles, par de l’information et des échanges sur les maladies chroniques ou les déformations et invalidités depuis la naissance

. renforcer la rencontre du besoin de socialisation et les acteurs collectifs ou professionnels spécialisés : information des publics dans les établissements scolaires spécialisés ou non ; contact des hôpitaux, cliniques, médecins de ville et structures spécialisées pour participer à la structuration d’un pôle médicale et sociale d’acteurs professionnels, institutionnels et associatifs pour les différentes maladies et les handicaps

Distance géographique et temporelle des lieux de services de soutien parental

. Pour les réunions d’information et d’échanges :

Attente très forte d’utilisation des écoles communales, identifiés comme lieux éducatifs, de rencontres avec les autres parents et la communauté scolaire (familiarisation simultanée à l’école par certains parents s’en trouvant éloignés) ;

Dans cet esprit, l’itinérance ou l’activation régulière de services dans les zones rurales ou urbaines peu desservis doit être recherchée à la place des actions localisées dans les seules villes principales.

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2.3. Propositions méthodologiques d’organisation du suivi du REAAP :

Pour le suivi du REAAP, il est proposé d’utiliser les Tableaux de suivi des besoins et des services constitués par arrondissement lors de l’enquête évaluative auprès des acteurs. Ceux-ci ont une double fonction : d’abord, le recueil d’informations pour la formation d’un référentiel d’actions utile à l’animation du REAAP et aux projets d’actions des acteurs ; puis l’actualisation du diagnostic territorial partagé, de l’autre côté.

Après enrichissement des Tableaux par les rubriques de difficultés et de besoins formalisés avec l’enquête auprès des parents, la méthode d’actualisation du DTP pourra suivre les étapes suivantes, formant un cycle de suivi des actions :

1. Distribution du Tableau actualisé à chaque acteur- opérateur participant au REAAP (fonction de référentiel d’actions pour chacun) ;

2. Opération périodique (annuelle ou bi- annuelle) d’actualisation des volets « Actions des acteurs » et « Difficultés et besoins des parents » du Tableau de suivi : recueil d’information auprès des acteurs par les animatrices sur les actions en cours et / ou nouvelle enquête qualitative auprès des parents ;

L’outil de recueil des actions peut être un tableau descriptif constituant une version simplifiée du tableau d’évaluation individuelle utilisé lors du DTP (rempli par chaque acteur- opérateur) ;

Selon le budget, tous les deux, trois ou quatre ans, une enquête qualitative ou quantitative auprès de parents peut être renouvelée pour appréhender l’évolution des difficultés et des besoins ou approfondir leur connaissance (sur la base des résultats de l’enquête qualitative de ce DTP 2007-08, c’est-à-dire utilisant ses catégories d’analyse des principales difficultés formalisées selon les situations familiales5) ;

Possibilité de Groupes de réflexion avec des parents pour approfondir des problématiques et en hiérarchiser certaines

3. Réunion annuelle (ou bi- annuelle) des acteurs –opérateurs par arrondissement pour commenter, enrichir et valider les informations retranscrites par les animatrices dans le Tableau de suivi actualisé sur ses deux volets, et aussi discuter de la conduite des actions (évolution, changement, pertinence, besoins, moyens…) et de l’organisation du REAAP.

L’évolution des rubriques de difficultés et de besoins est possible (changement et reformulation des rubriques) ;

Distribution aux acteurs des nouveaux Tableaux de suivi.

4. Réunions possibles des acteurs en groupes de travail centrés sur les difficultés mises en valeurs lors de l’actualisation du diagnostic et du suivi des actions, pour approfondir les réflexions sur les problèmes sociaux et les besoins, clarifier ou renouveler des objectifs pour des projets, élargir les relations partenariales pour les actions.

5 Cela signifie qu’une enquête quantitative n’utilisant pas une grille et des catégories d’analyse similaires

apportera des résultats difficilement conciliables / cumulables avec les résultats précédents. Les analyses

quantitatives, comme qualitatives d’ailleurs, souhaitant approfondir ce sujet, doivent en grande partie se référer

aux situations familiales et sociales significatives de difficultés pour les parents.

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LES ANNEXES

Les outils du Diagnostic Territorial Partagé (DTP)

Les transcriptions d’entretiens (27)

La liste des acteurs ayant participé au DTP

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ANNEXE 1 :

Les outils du Diagnostic territorial partagé

Tableau d’auto- évaluation des actions des acteurs

Guide d’entretien qualitatif auprès de parents

Validés par

le Comité de suivi du Diagnostic territorial partagé du REAAP

le 29.02.2008

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Diagnostic territorial partagé du REAAP 89

-- Enquête évaluative auprès des opérateurs de soutien à la parentalité --

Structure(s) : Adresse :

Coordonnées de la personne qui a remplit le tableau (téléphone, internet) : ……………………………………………..

Action(s) déclinée(s) en

2007- 2008 (dates de début et de fin ; intitulé)

Objectif(s) de l’action Population bénéficiaire (profil, difficultés, besoins…)

Facteurs déclencheurs de l’action (demandes du public, étude projet

propre, demandes de partenaires…)

Vision diagnostique sur la nature des besoins et leur étendue (caractéristiques de la population et de certains phénomènes sociaux ; évolution des

demandes et des besoins; évolution des actions et des rapports avec les acteurs du

champ…)

Enjeux prioritaires actuels du contexte motivant l’action

(innovation ; extension, changement d’action ; collaboration institutionnelle ;

développement de moyens…)

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ENQUETE AUPRES DES PARENTS

« CONCEPTION DE LA FONCTION PARENTALE ET BESOIN DE SOUTIEN A LA PARENTALITE »

Guide d’entretien

Intro de présentation de l’enquête :

Commanditaires, objet et méthode de l’enquête ; enquêteur et raison de choix de ou des enquêtés (couple de parents) ; attentes d’une expression libre de celui-ci ou de ceux-ci à partir de la trame de questions suivantes.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours (la « fonction des parents », la « fonction d’être parent ») ?

(aimer, éduquer, protéger, transmettre, socialiser…)

2. De votre côté, comment faites-vous pour réaliser votre fonction parentale ? (organisation, activités, méthodes, appuis…) ?

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante (à chacune des difficultés) ? (appuis, conseils, actions…)

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

6. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? et quels sont vos besoins ou vos attentes pour y remédier ?

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Sociographie et perception des actions de soutien à la parentalité

1) Description de ou des enquêtés : âge, sexe, lieu d’habitation, profession CSP ; ancienneté dans la « région » (logement, quartier, commune, bassin de vie, département…) ;

2) Description de la famille : situation de l’autre conjoint, des enfants, et des proches ayant des relations familiales avec eux : lieux d’habitation, âges, activités professionnelles précises révélant la CSP ; ancienneté dans la « région » ; fréquences de rencontre ; fonction familiale des membres, qualité des relations entre les membres…

3) Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

a. Oui / non ; si oui, dans quelles conditions ou de quelle manière ?

b. Perceptions (positives ou négatives) ? Pour quelles raisons ?

c. Si nécessaires, quelles améliorations attendues ou souhaitables ?

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ANNEXE 2 :

Les 27 entretiens de l’enquête qualitative auprès des parents

Transcriptions synthétiques

et tableaux récapitulatifs (avec commentaires de l’enquêteur)

validés par les enquêtés

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Synthèse d’entretien n° 1

Madame, entretien du 20.03.2008, à domicile,

dans un village près d’une petite ville du nord-est de l’Auxerrois

Présentation

Madame, 24 ans, bac + 3 (BTS action commerciale et licence de gestion) ; ancienne attachée commerciale, en congé parental ; native de l’Auxerrois ; Monsieur, 28 ans, électricien, salarié dans l’industrie ; bac pro électrotechnique. Ensemble depuis 2000, ils ont un bébé de 8 mois.

Une grande partie de la famille de Madame (oncles, tantes, grands-parents) habite dans les 15- 20 km de leur domicile et leur prête main forte pour la garde d’enfant et les travaux de la maison. La famille du mari est essentiellement en région parisienne (sud).

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Etre capable de subvenir aux besoins de notre enfant ; le guider, l’accompagner, le diriger et inculquer un mode de vie jusqu’à sa majorité. Après, 18 ans, on apporte plutôt une aide et des conseils.

L’importance est la présence à plusieurs moments de leur vie et d’avoir une maison à offrir pour eux. C’est pour cela que l’on voulait d’abord, après le travail, construire la maison, même si notre premier enfant est venu plus tôt que prévu.

Etre parent, c’est changer aussi de mode de vie : être moins spontané et avoir moins d’activités de sortie entre amis et d’activités sportives.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

On arrive à se ménager des sorties même individuelles, où chacun sort avec ses amis ou sa famille pendant que l’autre reste à la maison avec le bébé, le soir en semaine ou en fin de semaine.

C’est important de permettre une vie sociale pour les parents, pour pouvoir vivre pleinement son rôle de parent. Travail, vie avec les amis et vie de famille sont tous les trois importants pour chacun. D’ailleurs les activités sociables ont changé : les réunions se passent plus à domicile, ce qui nous coûte moins cher.

Pour les gardes, je peux compter sur mes frères et sœurs ; pour les conseils maternels, j’ai ma tante ou ma belle-sœur qui peuvent m’aider. Mais sinon, on arrive bien à se partager et alterner les tâches de soins et d’occupation de l’enfant. Mon mari est tout à fait moderne à ce niveau.

3. Quelles difficultés principales rencontrez vous à ce sujet ?

Problème financier, car j’ai perdu une grande partie de mes revenus, environ 700 €, avec cette situation. Mais, elle est meilleure qu’avant, car je partage tous les moments de

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développement de mon enfant ; ce qui n’aurait pas pu être le cas avec un travail à plein temps.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

On limite toutes nos dépenses : pas de deuxième véhicule et de restaurant fréquent, pas de vacances, réduction des consommations de téléphone portable et d’électricité, pas de courses de « cochonnerie » et spontanées, ou encore on réalise des achats en gros ou de promotion. Je fais d’ailleurs les courses au mois, en cherchant le frais toutes les semaines ou quinze jours.

En fait, on vit différemment, on accueille plus nos amis à la maison : c’est moins coûteux et plus sympa.

Pour des problèmes multiples, comme ceux de la santé de l’enfant, j’appelle deux-trois personnes que je connais, et je prends un peu de chaque conseil.

Par ailleurs, en plus de mes relations féminines (amies, famille), j’utilise aussi internet pour cherche de l’information.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Les difficultés sont dans le quotidien avec le budget très serré pour les fêtes de fin d’année ou les coups du sort : révision et réparations imprévues de la voiture, régularisation de l’électricité.…

Pour répondre aux problèmes d’argent, on a une réserve d’argent, sous forme de crédit d’impôt, de l’assurance AXA (venant du moment d’achat de la voiture) ; on fait aussi du crédit à la consommation – le « 3 x sans frais » - pour les achats importants (poussettes, équipements de la voiture et de la maison).

En fait, tout notre argent et notre temps sont investis dans la maison qui se construit : les murs, pièces, l’extérieur…

Ce qui serait appréciable, serait un revenu supplémentaire pour avoir 150 à 200 € par mois. Je pense à ce sujet à avoir le droit de réaliser certaines activités à temps partiel : travail à temps partiel (plis à domicile ou distribution de tracts commerciaux dans les boîtes aux lettres) ; voire même devenir nourrice agréée, dont je pense faire la formation surtout avec la perspective du 2ème enfant. Mais cela n’est pas cumulable avec les allocations de congé parental.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

On n’a rien ici, notamment pas de mode de garde comme une crèche aux alentours. La première est à 20 minutes en voitures d’ici, qui est toujours prise deux ans à l’avance ; il y a des nourrices mais je n’en ai pas besoin. La réflexion viendra quand la reprise de travail viendra dans 3 ou 4 ans, selon nos choix concernant les enfants.

Je n’ai pas de connaissance d’autres actions car j’ai suffisamment de relations familiales et amicales féminines pour aborder les difficultés parentales que l’on peut rencontrer.

On peut dire que j’attends, et d’autres parents dans le secteur, plus de structures de petite enfance dans ce secteur : école maternelle, crèche, centre de loisirs… pour pouvoir garder

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à tout moment les enfants et leur proposer des activités. Les structures de Saint-Florentin sont trop éloignées et mal adaptées du point de vue des horaires.

En outre, les nourrices locales me paraissent insatisfaisantes sur le plan éducatif, avec des activités d’éveil et des jeux.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- Etre capable de subvenir aux besoins de l’enfant ; le guider, l’accompagner, le diriger et inculquer un mode de vie jusqu’à sa majorité. Après, c’est plutôt de l’aide et des conseils.

- être présent

- avoir une maison à offrir pour eux.

- Etre parent, c’est changer de mode de vie : limitation de la vie sociale personnelle.

Méthode

- se ménager une vie sociale à chaque parent, avec amis ou famille

- partage et alternance de tâches de soins et d’occupation de l’enfant entre parents

- changer les formes de la vie sociale

- garde d’enfant : peuvent compter sur leurs frères et sœurs ;

- conseils maternels : tante ou belle-sœur et deux – trois bonnes amies.

Difficultés principales

- financier : adaptation du mode de vie à la réduction de 700 € des revenus due à la cessation d’activité de la mère

Solutions

- limitation des dépenses : pas de deuxième véhicule et de restaurant fréquent, pas de vacances, réduction des consommations de téléphone portable et d’électricité, pas d’achats superflus, mais beaucoup en gros ou en promotion.

- changement du mode de vie sociale : accueil des amis à la maison

- Pour des problèmes multiples (santé de l’enfant) : appel de deux- trois personnes connues, notamment femmes amies et famille (belle-sœur ; tante)

- utilisation internet pour recherches d’information.

Difficultés persistante / Actuelles

Problème financier : supporter les dépenses fortes ponctuelles (réparations voitures ; régularisation électricité ; équipements bébé, finition maison…)

Actions de soutien à la parentalité

- Peu de connaissance : limitée aux questions de garde d’enfants (manque de crèche présence de nourrices…) dont elle attend plus de services existants dans ce domine dans son secteur

Commentaires

Enquêteur

- L’investissement dans la construction d’une grande maison, avec des moyens par ailleurs juste pour les dépenses quotidiennes rend envisageable pour Madame de devenir nourrice agrée, permettant ainsi de continuer aussi à élever son enfant et d’augmenter les revenus du ménage

- Les ressources sociales suffisent pour l’instant à l’élevage de l’enfant en bas âge ;

- présence de nourrice proche, mais localisation résidentielle (à près de 10- 15 km) donne le sentiment d’un manque de services utiles de crèches et de soutien à la parentalité.

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Synthèse d’entretien n° 2

Madame, le 27/02/2008 au domicile à Auxerre

Présentation 32 ans, institutrice, bac + 3, travaille à 78% (congé parental d’éducation) près d’Auxerre. Son mari, 33 ans, est ingénieur en plasturgie à 30 km d’Auxerre (DESS Chimie) ; ils sont propriétaires de leur maison et vivent dans l’Yonne depuis 2 ans ½ où ils n’ont pas de famille ; ils ont deux filles de 2 ans ½ et 4 mois.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Etre parent représente plein de choses positives, c’est voir grandir et évoluer ses enfants. On apporte quelque chose à quelqu’un. C’est une expérience personnelle. Le plus important à transmettre est le bonheur et la bonne éducation. Le mode d’éducation dépend du caractère de l’enfant. Il faut leur poser des limites, ils en ont besoin pour grandir. Il faut arriver à leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas tout faire, qu’il y a des choses à respecter dans la vie en société et dans la vie familiale.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Pour la garde des enfants, on alterne entre garde à la maison – deux jours par semaine car je travaille à 78% - et dépôt chez une nourrice, que nous préférons à la crèche (contact plus proche avec l’enfant). Il y a plusieurs parcs à proximité et nous y emmenons souvent les filles afin qu’elles soient en contact avec d’autres enfants. La grande ira à la maternelle où je travaille en septembre prochain, pour une meilleure organisation. Nous avons tout arrêté depuis l’arrivée de la première fille. Avec l’arrivée de la seconde, nous sommes mieux organisés et plus sereins ; nous avons plus de recul par rapport à notre rôle de parents. Nous allons pouvoir essayer de concilier notre vie de couple, notre vie de parents et notre vie individuelle. Mais l’équilibre est encore difficile à trouver. Nous donnons la priorité aux enfants sans qu’ils soient pour autant mis sur un piédestal. On essaye de beaucoup les écouter, d’être présents, de jouer avec eux, leur parler. J’aime particulièrement le moment du bain, le soir, qui est pour moi synonyme de calme et de détente. Nos repas se font en famille, même si la petite ne mange pas encore de solide. Si on veut qu’elles goûtent à tout, il est important de les mettre à table et qu’elles mangent les mêmes choses que nous. Le papa s’en occupe beaucoup. Nous essayons de ne pas nous contredire devant les enfants, nous en discutons après. Ce n’est pas toujours simple parce qu’ils le savent et la grande sait très bien en jouer. Il n’y a pas de recette miracle dans l’éducation, on apprend sur le tas. On expérimente plusieurs méthodes en fonction des périodes et du caractère des filles. Mon métier d’institutrice m’a appris la patience et le recul. Avec nos enfants, j’en ai plus que le père. Mais j’ai aussi plus d’appréhension, parce que je sais que si on laisse passer trop de choses, après ce sera plus dur de les remettre dans le droit chemin. Nous avons ouvert un compte à la naissance de nos filles afin de prévoir les dépenses telles que le permis de conduire ou l’achat d’une voiture.

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Les grands-parents vivent en Franche-Comté. Les enfants voient mes parents tous les quinze jours et quasiment toutes les vacances scolaires. On essaye de privilégier ces moments. Les grands-parents sont importants pour leur faire découvrir des choses, leur donner de l’amour tout en respectant les pratiques d’éducation des parents. Cependant, leur attitude se traduit par moins de limites, ce qui peut parfois nous mettre en porte-à-faux dans notre rôle de parents.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? A l’heure actuelle, on a des craintes quant à l’avenir concernant la consommation pour les enfants avec la vie qui coûte chère, et la violence aussi. Le plus difficile est de gérer notre confrontation avec les enfants, comment réagir quand ils font des colères et des caprices. Cela dépend de chaque enfant et des périodes. En ce moment, ils cherchent nos limites. Nous essayons de ne pas basculer dans la punition et la violence car c’est un cercle vicieux. Parfois, on n’a pas le choix et on culpabilise toujours. On se dit qu’on aurait pu gérer la colère avec plus de calme et de recul. La nourrice a été difficile à trouver. En passant par Relais Dauphin, j’ai eu un listing de toutes les nounous d’Auxerre et des environs. Aucune ne me plaisait jusqu’à ce qu’on trouve la nourrice idéale, après de longues recherches.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

L’éducation se fait à deux. Si l’un de nous a du mal à gérer l’enfant, l’autre prend le relais. Il faut aussi ne pas baisser les bras lorsqu’il y a confrontation, le dialogue est important lorsque l’on punit l’enfant. La plupart de mes amies sont en Franche-Comté et nous discutons souvent, par téléphone, de nos enfants, en particulier les crises et les caprices. Partager nos expériences est rassurant, on se sent moins isolé. Je pense que c’est important d’avoir un avis extérieur, cela permet de dédramatiser certaines situations. Ceux des médecins ou des puéricultrices ne sont pas suffisants, ils sont davantage théoriques. Tandis que mes amies sont confrontées aux mêmes problèmes quotidiens que moi. Je me suis également inspirée de livres écrits par des pédopsychiatres (Françoise Dolto, Laurence Pernoud), surtout avant et pendant la grossesse. Pour le second, c’est plus facile, on a l’expérience du premier. Il y a un psychologue dans l’école où je travaille : je sais qu’en cas de difficulté, je pourrais lui demander conseil, d’autant plus qu’il a eu quatre enfants. Je sais qu’il existe également des chats sur Internet, dont on peut s’inspirer.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? J’ai reçu des lettres de la CAF, lorsque j’étais en congé maternité, m’indiquant l’existence de réunions pour jeunes parents autour de sujets tels que la garde d’enfants. Je n’y suis jamais allée parce que je n’en ai pas éprouvé le besoin, car nous avons des amis et pas de problème insurmontable. Je sais qu’il existe un numéro de téléphone pour les parents, mis en place par le Conseil général, en cas de difficulté. C’est une bonne chose : si je n’avais pas trouvé de nourrice, je l’aurais sans doute utilisé. Certains pères ne participent pas du tout à l’éducation de leur

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enfant et les mères se sentent isolées et angoissées : la mise en place de ce numéro permet de les aider et de les conseiller. Les Mairies pourraient délivrer ce genre d’information. La CAF pourrait également mettre en place un numéro de téléphone ou un site Internet pour répondre à toutes les questions que se posent les parents, qui ne savent pas toujours à qui s’adresser. Cela pourrait être à l’échelle communale voire départementale. Si j’avais plus de temps, cela ne me gênerait pas d’aider les mamans ou de dialoguer avec celles qui auraient des besoins. Je pourrais répondre à des questions, sur l’allaitement ou notre expérience de parents par exemple.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Fonction

parentale

- Transmettre bonheur et bonne éducation, respect de la vie en société, de la vie familiale,

- Poser des limites dès le jeune âge - L’éducation se fait à deux - Fonction qui s’apprend au jour le jour, qui est faite d’improvisations et d’expérimentations

- Difficile dans contexte contemporain : médias, consommation, violence

Réalisation de

cette fonction

- Passer du temps avec eux : jeux, soins, repas

- Ecouter et dialoguer, notamment dans les conflits, être patient

- Choix d’une nourrice, plus adaptée que la crèche (contact, proximité)

- Eviter de tout accorder aux enfants

- Ne pas montrer de désaccord entre parents devant les enfants - Privilégier les moments avec les grands-parents - Organisation : réduction du temps de travail de Madame à 78%, nourrice à

proximité et aînée qui ira dans la même école que la mère institutrice

- Sorties et activités de la fille aînée pour qu’elle soit en contact avec d’autres enfants

- Expérimentation de plusieurs méthodes d’éducation, adaptation et

improvisation

- Meilleure organisation avec la naissance du second enfant, parents plus sereins

- Anticipation de l’avenir des filles avec l’ouverture de deux comptes bancaires afin de prévoir des dépenses futures (permis de conduire, achat d’une voiture)

Difficultés

- Perte du pouvoir d’achat et incertitude quant à l’avenir de ses enfants - Gestion de la confrontation avec les enfants - Sentiment de culpabilité qui accompagne parfois la fonction parentale (punitions)

- Essayer de concilier vie de couple, vie de parents et vie individuelle - Différence d’éducation parents / grands-parents (posent moins de limites) - Difficulté à trouver une nourrice impliquée et suscitant la confiance des parents

Solutions

- Conflits avec l’enfant (colères, caprices) : relais entre les deux parents et dialogue

- Lecture de livres écrits par des pédopsychiatres (surtout avant et pendant la première grossesse)

- Echanges rassurants entre amies sur leurs difficultés parentales, permettant de dédramatiser certaines situations, de prendre du recul et de partager leurs

expériences

- En cas de difficultés, utilisation d’internet et possibilité de demander conseils au psychologue travaillant dans l’établissement de la mère

Difficultés

persistantes/actu

elles

Non

Actions de

soutien à la

parentalité

- Réunions d’informations de la CAF, pour les jeunes parents, - Numéro de téléphone mis en place par le Conseil général pour les difficultés de certains parents

Commentaires

enquêteur

- Suggestions/idées de Madame : mise en place par la CAF d’un numéro de

téléphone ou d’un site Internet auxquels les parents pourraient s’adresser pour

bénéficier d’actions de soutien (écoute, orientation). L’information pourrait être

relayée par les Mairies.

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Synthèse d’entretien n° 3

Monsieur, à son lieu de travail (bureau), le 21/03/2008,

Habitant un village du sud de l’Avallonnais- Tonnerrois

Présentation 51 ans, médecin du travail. Epouse de 49 ans, aide médico-psychologique. Mariés depuis 1983. 4 enfants : une fille de 24 ans (études terminées, licence de commerce international, à la recherche d’un emploi, vit chez ses parents), une fille de 20 ans (licence de biologie à Dijon), une fille de 19 ans (BTS secrétariat international, Dijon) et un garçon de 14 ans (en 3ème dans un collège privé d’Avallon). Ils vivent en milieu rural à 20 km d’Avallon, avec deux de leurs enfants, l’aînée et le benjamin. Les deux filles font leurs études à Dijon et reviennent régulièrement le week-end. Pas de famille dans l’Yonne, parents originaires de Lille.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Etre parent, c’est à la fois un grand bonheur et une grande responsabilité. C’est donner une éducation à ses enfants, leur permettre de poursuivre des études relativement élevées durant plusieurs années pour avoir un travail intéressant. Je pense qu’ils ne vont pas pouvoir prendre leur autonomie rapidement. Ce qui était possible il y a 20 ans ne l’est plus aujourd’hui. Les parents sont amenés à aider plus longtemps leurs enfants. Etre parent, c’est également transmettre des valeurs, chrétiennes au sens large : une façon de voir la vie, sans égoïsme. Je pense qu’un parent doit être un guide, même s’il peut y avoir des conflits comme à l’adolescence. Un guide à la fois dans l’éducation mais même ensuite, dans le sens des valeurs, la façon de vivre – même si on n’adoptera pas un mode de vie identique à celui de ses parents par la suite. Mon épouse et moi sommes issus d’une famille nombreuse. Nous étions six enfants à la maison et du côté de mon épouse, cinq. On constate maintenant que la famille idéale, c’est deux enfants, un garçon et une fille. Le choix du 3ème enfant implique déjà une autre organisation.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Nous soutenons nos enfants jusqu’à leur entrée dans la vie professionnelle. Ma fille aînée a un fiancé qui travaille mais pour s’installer et fonder un foyer, il leur faudrait un second salaire. Même si mes filles sont majeures, je me sens toujours responsable, jusqu’à ce qu’elles créent leur propre foyer. On essaye d’accompagner les enfants le plus loin possible. Ma fille de 24 ans a voulu arrêter d’elle-même les études alors qu’on lui permettait de continuer pour avoir au minimum un bac +3 ou + 4 pour trouver un travail intéressant. Mon épouse a arrêté de travailler au troisième enfant, jusqu’à ses 3 ans, dans le cadre du congé parental. Elle s’occupait donc des trois. Elle a de nouveau arrêté de travailler en 1994, pendant 7 ans, alors que j’étais généraliste. Mais elle tenait tout de même l’accueil de mon cabinet. L’éducation que nous avons donnée à nos enfants n’est pas très stricte, comme la mienne (contrairement à mon épouse) ; c’est une éducation classique. Tous nos enfants ont fait leur communion solennelle et sont allés dans des établissements privés (enseignement religieux),

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sauf la deuxième qui est allée au lycée d’Avallon, à sa demande. Elles ne sont pas pour autant catholiques pratiquantes, à aller tous les dimanches à l’Eglise. Cependant, je n’ai pas le sentiment de reproduire la même éducation que j’ai eue, à part aux niveaux de la politesse, des relations sociales et du respect. Mais l’évolution, par exemple, de l’éducation sexuelle et des relations amoureuses, est totalement différente. Chez moi, ces questions n’existaient pas – pas de relations sexuelles avant le mariage - alors que nous les avons abordées avec les enfants. Et elles sont plus libres maintenant : ma fille aînée connaît son fiancé depuis 4 ans ; le cap répandu des 3 ans du divorce semble passé, c’est bien. Mes filles ont bénéficié de beaucoup de suivi dans leur scolarité, surtout de la part de mon épouse parce qu’à l’époque, j’étais médecin généraliste, je rentrais tard le soir. J’ai peut-être eu plus d’autorité que mon épouse mais c’est sans doute l’autorité naturelle du père sur les filles : il suffisait que j’élève la voix. Avec le garçon c’est différent parce qu’il est à l’adolescence, c’est un peu difficile.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Actuellement, la principale difficulté est de donner aux enfants le moyen de prendre leur indépendance. C’est une chose à laquelle je n’avais pas pensé quand elles étaient petites. Si on était riche, on pourrait facilement les aider mais le coût de la vie a augmenté. Notre fille aînée est à la maison et nous donnons à chacune de nos filles étudiantes environ 500 € par mois. Nos difficultés de garde ont eu lieu à Lille, quand mon épouse travaillait alors que mes parents travaillaient aussi. Actuellement, mon fils de 14 ans est en pleine crise et dans le rejet de toute autorité. Le problème est celui de se retrouver seul avec nous pendant les vacances, sans les sœurs qui travaillent et acquièrent leur indépendance. On n’a pas trouvé la solution. Mais il a de bons résultats scolaires, il est bien suivi dans son collège, et des réunions parents-professeurs y ont lieu trois fois par an, avec présence de l’élève souhaitée.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Quand il y a des difficultés, c’est en couple que nous les gérons. Concernant la crise d’adolescence de notre fils, nous gardons le contact, nous dialoguons.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Je sais que ces actions existent mais je ne connais pas leurs noms. Nous n’avons jamais eu besoin de recourir à un psychologue. En tant que parent, il faut parfois l’intervention d’une personne extérieure. Ce n’est pas toujours le père qui est le mieux placé, quand il y a un problème psychologique par exemple. Mais je n’ai jamais eu un enfant qui se drogue ou qui a une addiction, à Internet par exemple, ou à un problème de délinquance. Mais si j’avais eu ce type de problèmes, j’aurais sans doute ressenti le besoin d’une aide psychologique. Je pense qu’il faut les deux dans ces cas-là : aide individuelle et collective. Ou peut-être un groupe dans le genre groupe de parole, avec des parents

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confrontés aux mêmes problèmes. Mais aussi, pour les enfants, une aide psychologique peut être utile. A Avallon, il a le CMP ainsi que deux psychiatres libéraux. Mais il n’y a rien dans les alentours : il faut venir à Avallon pour voir un psychiatre ou un psychologue.

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Tableau récapitulatif

Fonction parentale

- grand bonheur et grande responsabilité - guide auprès des enfants (éducation, valeurs) - Reproduire de manière adaptée – moins stricte quand cela été le cas - l’éducation reçue (questions sexuelles et amoureuses avant le mariage)

- Favoriser et soutenir financièrement les études supérieures des enfants, jusqu’au travail et au logement indépendant, après la majorité

Réalisation de cette

fonction

- Soutien financier des parents jusqu’à leur indépendance économique - Deux arrêts de travail de l’épouse (3 ans puis 7 ans) afin de s’occuper des enfants

- Transmission de valeurs chrétiennes (respect, travail, générosité) - Scolarité des enfants dans des écoles privées et catholiques (sauf la deuxième qui est allée en lycée public à sa demande)

- Education plus souple et plus ouverte que celle reçue par le père (éducation sexuelle et amoureuse)

- Suivi de la scolarité davantage pris en charge par la mère - Rôle paternel plus autoritaire (davantage auprès des filles)

Difficultés

- Difficultés d’éduquer plus de deux enfants : charges, logement, suivi scolaire

- coût de la vie empêche un plus grand soutien financier des études des filles

- Le problème de la garde des enfants s’est posé lorsque le père et la mère travaillaient (ils étaient alors à Lille)

- Crise d’adolescence du fils de 14 ans avec autonomisation des grandes sœurs par rapport aux vacances familiales.

Solutions

- Les difficultés se gèrent en couple - Face à la crise d’adolescence du fils, dialogue et surveillance de sa scolarité

Difficultés

persistantes/actuelles

Non

Actions de soutien à

la parentalité

- Connaît le CMP et des psychiatres à Avallon, mais pas dans sa localité

- Si Monsieur avait de grandes difficultés (délinquance, addiction), il

aurait recours à une aide psychologique.

- Perception favorable du soutien individuel et collectif des parents (groupes de parole) et de l’enfant.

Commentaires

Enquêteur

- Conscience et exercice de la responsabilité parentale au-delà de la

majorité jusqu’à l’indépendance économique et de logement des

enfants, en passant par l’incitation aux études les plus longues

- la disposition favorable aux services de soutien psychologique des

parents, rend Monsieur usager potentiel d’action et d’information

concernant la relation conflictuelle avec les adolescents, notamment si

elles ont lieu dans ou proche de sa localité de résidence (Quarré les

Tombes)

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Synthèse d’entretien n° 4

Madame et Monsieur, le 28/02/2008 à domicile, à Auxerre (avec la participation imprévue d’une amie de Madame)

Présentation

Monsieur a 35 ans, icaunais d’origine, monteur en carrosserie (technicien d’atelier), il dirige 10 personnes. Madame a 28 ans, elle est nourrice agréée en centre maternel. Originaire d’Auxerre. Ils ont deux enfants de 4 mois et 5 ans. Ils sont pacsés depuis 6 ans. Locataire de ce logement depuis deux ans, ils vivaient auparavant dans la ZAC d’Auxerre. La majorité de la famille de Monsieur est dans le département, alors que ceux de Madame sont décédés). Madame a été en foyer d’enfance pendant 12 ans.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Mr et Mme : Eduquer l’enfant du mieux qu’on peut. Avec tout ce qu’on voit à la télé, on se demande comment ça va tourner. On pense aux casseurs, aux enlèvements d’enfants. Quand j’emmène mon fils au parc, je regarde. Dès que je ne vois plus Théo, j’appelle, je crie.

Amie : Les enfants, il faut toujours les surveiller. Moi je sais, j’en ai un de 8 ans. Etre parent, c’est être toujours là pour eux.

Mr et Mme : Etre parent, c’est aussi subvenir à leurs besoins, être à leur écoute.

Mr : Ne pas céder à tous leurs caprices.

Mme : Moi, je lui cède tout [à l’aîné] ! Il faut aussi avoir un avenir, un toit, une maison, travailler avant…Et puis il faut voir avec le papa s’il envisage d’avoir un enfant pour le moment ou pas. Il faut attendre. Il faut voir si le couple est soudé, si ça va marcher ou pas.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Mme : Lui, il a sa manière d’élever Théo. Et moi, c’est plus cool.

Mr : Disons que j’ai plus d’autorité.

Amie : En fait maman est très faible et papa est très fort.

Mr : J’aimerais transmettre à mes enfants le respect des règles de la vie. S’ils tournent mal, les remettre dans le droit chemin. Ca arrivera un jour. Ca arrive toujours, quelle que soit l’éducation. Et puis on s’arrange toujours pour avoir les renseignements quand on en a besoin. On ne cherche pas non plus à avoir plus que ce qu’on devrait avoir.

Mme : On l’emmène au parc, à la bibliothèque. Le père l’emmène au cinéma de temps en temps. Il va jouer avec les copains, il va faire plein de choses.

Mr : On va voir la famille, les grands-parents. Mes parents voient mes enfants une fois toutes les deux semaines, souvent le dimanche. Les relations sont très bonnes. Comme des grands-parents, ils les gâtent un petit peu, pas trop quand même, je n’aime pas trop ça. Mes parents arrivent à garder Théo de temps en temps, pendant les vacances. C’est arrivé.

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Environ une semaine, pas plus. Benoît, on ne le laisse pas à quelqu’un d’autre. Il est trop petit et il est encore allaité.

Mme : Quand j’ai besoin de faire garder Théo, soit il demande à ses parents et à ses frères, soit je demande à une de mes sœurs si elle peut le prendre une nuit ou deux jours. Quand j’ai accouché de Benoît, on s’est arrangé dans la famille pour qu’ils prennent Théo pour quelques jours, c’est ma belle-sœur qui l’a gardé.

Mr : C’est juste en cas de dépannage.

Mr : Pour son avenir, c’est lui qui choisira, on ne va rien lui imposer. S’il va loin en études, on suivra derrière. Par rapport à eux, c’est sûr. Pour n’importe lequel de toute façon.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Mr et Mme : Le caractère de certains professeurs, peut-être. L’année dernière, il a eu une maîtresse qui avait un caractère un peu spécial, il y allait un peu à reculons. Il a une nouvelle maitresse, cette année, et ça va très bien.

Mr : Je ne vois pas d’autres difficultés… On s’est toujours arrangé pour faire garder les enfants quand on avait un souci. Auprès de la famille : on ne les laisse jamais à personne d’autre.

Mr : La difficulté, c’est que l’on ne gagne pas assez d’argent. L’avenir nous inquiète, avec la perte de pouvoir d’achat. Cela nous démoralise. Le salaire que j’ai, en fin de compte, part à trois quart dans les factures. On n’a pas de dépenses superflues. On doit faire attention tout le temps.

Amie : Pour moi, le problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’AVS [Auxiliaire de Vie Scolaire]. Nous, on a eu du mal à en avoir pour notre fils. Il n’y pas assez d’aides dans les écoles, pas assez de personnes pour aider les professeurs et pour les enfants qui ont des difficultés dans les classes. Ils se sentent rejetés. Quentin, ses camarades le mettent dans des flaques d’eau, ils demandent à baisser sa culotte dans les WC… Le problème, c’est que comme il a beaucoup de difficulté et qu’il y a l’AVS, il est un peu rejeté et il n’a qu’une copine. C’est un peu le punching-ball de la classe. Mon mari est déjà allé voir le maître et il fait plus attention.

Mr : On est des parents normaux, ni plus, ni trop sévères que les autres.

Mme : Moi, je n’ai pas été élevée par mes parents. J’ai été en foyer. Théo me demande pourquoi on va chez les grands-parents du côté du papa et pas du mien, alors je lui explique pourquoi. Mais il ne comprendra jamais parce qu’il ne les a jamais vus.

Mr : On essaye de s’arranger pour qu’il ne se passe pas la même histoire qu’avec toi…

Mme : Avec mon mari, il faut que ça marche droit avec Théo. Sinon, il peut le gifler, tout en étant affectueux après. Je ne fonctionne pas comme ça, je le gâte beaucoup, ce qu’il n’accepte pas et créé des tensions et des disputes entre nous.

Mme [en parlant de son amie] : Je connais des difficultés de gestion des comptes avec mon concubin ; par ailleurs, j’ai des difficultés relationnelles avec ma meilleure amie qui envahit ma vie privée, ce qui renforce les tensions avec mon mari. Celles-ci ont commencé avec la mort d’un bébé que nous avons eu avant sa naissance il y a deux ans (2ème naissance).

Il y a eu des moments où j’ai été obligée de quitter mon concubin quelques temps du fait des disputes insupportables. Je vais dans ces cas chez ma tante ou chez ma sœur. J’ai par ailleurs une mauvaise entente avec ma belle-mère concernant la nourriture à donner à mon fils, ce qui renforce les tensions avec mon mari.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

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Mr et Mme : Pour le logement avoir une maison, pour plus d’espace : un F4 ou un F5. Cette année ou l’année prochaine, il faut qu’on se décide, parce que les terrains en campagne sont un peu chers ici.

Mr : Au niveau scolaire, on met notre aîné dans le privé, depuis la maternelle. Pour le sérieux. Le niveau plus élevé, l’encadrement et le travail plus important. On paye 42€ tous les mois. Je crois qu’ils ont fait un effort de ce côté-là, ils ont baissé leurs tarifs.

Mr et Mme : Ils ont aussi plus d’activités. Suivant comment ca se sera passé avec le premier, on verra avec l’autre. Si on déménage, il n’y aura peut-être plus possibilité d’aller dans une école privée, il ira peut-être à l’école de la campagne.

Mme : La maîtresse est disponible quotidiennement, pour discuter avec les parents. Sinon, on a son cahier pour toutes les vacances, tout le travail qu’il a fait, donc on peut regarder, toutes ses difficultés. J’ai aussi plusieurs contacts avec des copines avec qui nous échangeons sur les problèmes d’enfants, comme les vaccins à faire.

Mme : Par ailleurs, nos beaux-parents gardent souvent notre grand enfant, quand on en a besoin (récemment à la troisième naissance, alors que j’étais fatiguée, et qu’il fallait gérer les inquiétudes après le premier décès de notre enfant).

Amie : C’est plus sérieux qu’en ville, l’école publique de la campagne. Mon fils est à la campagne depuis le départ, ils sont quand même bien encadrés. C’est eux qui m’ont prévenue pour les problèmes de Jérôme (prénom changé). Mon fils est suivi par une orthophoniste et par un. A trois ans, il ne parlait toujours pas donc ils nous ont aidés, ils nous ont expliqués. Il a à peu près 4 heures par semaine avec un spécialiste. C’est bien, ça l’aide beaucoup. Le problème, c’est les autres gamins qui ne comprennent pas.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquels vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Amie : Moi c’est bon, je n’ai qu’une seule personne qui m’écoute, c’est elle [Madame]. A part le CMP. Ca fait 15 ans qu’on se connaît, qu’on est meilleures amies. C’est une longue histoire. J’habite à dans un village de campagne, donc je me déplace tous les jours pour aller la voir. Quand j’ai un problème, elle est là. Et quand elle a un problème, elle sait qu’elle peut compter sur moi. On parle de tout et de rien. On parle aussi des problèmes intimes. Par exemple, j’ai cru que j’attendais un deuxième enfant, j’ai eu du retard, je lui en ai parlé. Et quand on ne se voit pas, on s’appelle ! Mr : Les actions, pour aider les gens, s’ils ont des problèmes, c’est bien d’en discuter avec les autres. Disons qu’à la base, si on a vraiment un gros souci, on a la famille. Elle est primordiale. On se voit assez souvent, même en dehors des fêtes. Mais on peut aussi être un mois sans se voir. Mais moi aussi, je donne beaucoup de moi-même pour les autres. Dès qu’ils ont un problème, j’y vais aussi.

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Tableau récapitulatif

Fonction parentale

- Eduquer les enfants du mieux qu’on peut - Subvenir à leurs besoins - Toujours être là pour eux, être à leur écoute - Ne pas céder à leurs caprices - Pouvoir subvenir à leurs besoins (un toit, un travail) et anticiper leur avenir - Le couple doit être soudé et vouloir la naissance d’un enfant, la prévoir - Transmission de valeurs : le respect des règles de la vie

Réalisation de cette

fonction

- Activités avec l’enfant (parc, bibliothèque, cinéma) - Autorité du père (ne pas trop les gâter) - Soutien aux enfants : financement des études et le choix de les poursuivre ou de celles-ci reviendra aux enfants

- L’aîné a fait toute sa maternelle en établissement privé : meilleurs encadrement et apprentissage (niveau plus élevé) attendus

- Dialogue quotidien et suivi avec la maîtresse de l’aîné - Suivi de ses activités scolaires

Difficultés

- Incertitude avenir : crainte que les enfants tournent mal - Difficultés financières, perte du pouvoir d’achat et inquiétude quant à l’avenir - Difficile d’expliquer à l’aîné l’absence de grands-parents du côté maternel - Différences dans les modes d’éducation des parents : autorité du père, trop forte selon la mère

- Présence envahissante de l’amie de Madame (pour le couple)

- Traumatisme de la mort du deuxième bébé, surtout pour le père (sujet douloureux et tabou)

- Relations parfois conflictuelles dans le couple (ruptures courtes, Madame se

réfugie chez sa sœur ou sa tante)

- Relations conflictuelles entre Madame et la famille de Monsieur (sur l’éducation de

l’aîné notamment)

Solutions

- Recherche ponctuelle d’informations, de renseignements (essentiellement via Internet)

- La famille garde l’aîné en cas de problème - En cas de problème, c’est en priorité vers la famille que les parents se tournent - Location d’une maison à la campagne, plus grande, plus adaptée à la taille de la famille

- Lors des crises conjugales, Madame peut compter sur le soutien de sa famille

(tante et sœur)

- Suivi psychologique du fils aîné suite à la mort du bébé, mais également des parents

Difficultés

persistantes/actuelles

Non

Actions de soutien à

la parentalité

- Méconnaissance des actions

- Cours d’accouchement connus grâce à la gynécologue et allaitement via une sage-femme

Commentaires

Enquêteur

- Liens fort avec la famille, entraide - Situation de l’amie, mère d’un enfant handicapé qui se fait malmener par ses camarades. A dû se battre pour obtenir la présence d’une AVS en classe, à ses

côtés : manque de soutien des parents d’enfants handicapés, refus du handicap qui

pourraient faire l’objet d’actions de soutien aux parents (démarches, soutien,

réunions d’information) et d’actions de sensibilisation auprès du corps enseignant.

- Problématiques (traumatisme du mort-né, crises conjugales, relations avec l’amie, relations de Madame avec la belle-famille, différences d’éducation des enfants…)

qui pourraient nécessiter un soutien à la parentalité.

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ATEMA Conseil / REAAP 89 / DTP 2007-2008 Rapport final / Août 2008

Synthèse d’entretien n° 5

Madame, le 20/03/2008, dans un café à Avallon

Présentation 32 ans, monitrice-éducatrice dans un internat ; actuellement en arrêt maladie ; originaire de l’Avallonnais, elle vit seule à Avallon avec sa fille de 6 ans (location). Sa fille ne connaît pas son père, qui est parti en 2003 lorsqu’elle avait 1 an et demi. Celui-ci (31 ans, serveur) est recherché par le Parquet. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme en novembre 2007 (abandon de famille et non-versement des pensions alimentaires), mais a disparu avant le jugement. La famille de Madame est dans l’Yonne (parents, frère, sœur et oncle) qu’elle voit régulièrement.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? C’est élever son enfant du mieux qu’on peut avec des règles, des marques, des repères, pour lui apprendre la politesse, la gentillesse, le respect. Je veux qu’elle se sente bien, et moi aussi. C’est l’aider à grandir, à se construire. On s’occupe davantage du bien-être des enfants de nos jours. Ma mère m’a raconté comment elle a été élevée, c’était différent : elle participait aux travaux des champs, à la maison, et elle allait à l’école quand elle pouvait. C’était une éducation d’esclave.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ? Comme je suis toute seule avec ma fille, je pense qu’il y a un lien particulièrement fort entre nous. Je ne lui impose pas de corvées à part ranger et nettoyer sa chambre ; elle m’aide sans que je le lui demande. Pour moi, être parent n’est pas une chose difficile, j’ai du savoir-faire. Quand les enfants font des caprices, je sais comment les amadouer, les amener à aller dans mon sens. J’ai le dernier mot et je pense que mon métier m’a aidée. Quand quelque chose marche avec ma fille, je l’essaye avec les enfants du foyer et inversement. Je suis Chrétienne et croyante. J’aimerais aussi lui transmettre ça. On va donc à la messe, elle s’est fait baptiser parce qu’elle l’a voulu, je ne l’ai pas forcée. Et elle ira dans 2 ou 3 ans au catéchisme à Avallon si on est encore là. Je ne travaille pas le matin, je la conduis donc à l’école et la récupère le midi. A partir de 16h30, c’est la nounou qui prend le relais. Je la récupère à 22 heures, sauf quand je travaille et qu’elle dort chez la nourrice. C’est elle qui la récupère et qui la conduit alors à l’école le matin.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Lorsque ma fille avait un an et demi, nous nous sommes séparés à l’amiable avec son père. Mais le pôle juridique de la CAF s’en est mêlé en disant qu’il fallait demander une décision de justice officielle, si je souhaitais bénéficier de l’ASF. La CAF m’avait dit qu’elle m’aiderait à récupérer la pension alimentaire mais elle ne m’a jamais aidée et l’affaire court toujours. Cela fait trois ans que ça dure.

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Comme ma fille a plus de 6 ans, je n’ai plus d’aides de la CAF. Quand je travaille de nuit, je suis obligée de confier ma fille à une nourrice et la nuit, c’est majoré de 25%. C’est compté comme 8 heures de travail alors que ma fille et la nourrice dorment. Je ne sais pas trop comment m’organiser parce qu’avec 300 € par mois pour la nounou sur une paye de 1 100 € plus les charges annexes, y compris mon prêt voiture, il ne me reste plus grand-chose, cela fait un gros trou dans le budget. La CAF me rembourse 328 € par trimestre, mais il faut les avancer. La CAF n’a rien prévu pour les cas atypiques comme moi : mère célibataire et horaires atypiques. On n’a rien. Il faut que je trouve une solution. En ayant les frais de voiture et les charges courantes en plus, mon salaire est largement mangé. Pendant les vacances, ma fille va au centre de loisirs. Avec la CAF, je payais 5 € par jour. Maintenant, c’est 9 €. Sur un petit salaire, on voit la différence. Je ne sais pas trop comment je vais m’organiser après, avec la nounou, si je reprends mon travail –parce que je l’ai licenciée. Il va falloir que je postule ailleurs, en horaires de journée. J’ai même postulé à Toulon, où j’ai un ami. J’attends, c’est un peu une période de transition.

Je suis actuellement en arrêt maladie, depuis décembre 2007, parce que j’ai un peu perdu pied. J’ai eu une tumeur. Je me suis aussi fait opérer en juin et je me sentais fatiguée au travail. J’ai fait une petite dépression. J’avais besoin d’arrêter et de réfléchir. Cela faisait 3 ans que ma fille était chez la nounou, on ne se voyait quasiment pas. Elle rentrait de l’école à 16h30 et je commençais mon travail à 17h. Ma fille avait 5 mois quand j’ai eu ma tumeur et c’était quand même dur. Mais elle a surtout souffert le mois avant que j’aie mon arrêt maladie, quand elle était chez la nounou. Elle disait que je n’étais jamais là, que je ne m’occupais pas d’elle. On se remet en question dans ces moments-là. Et puis il y avait ce fameux jugement de novembre 2007. Il était prononcé mais il fallait attendre qu’il soit valable et cela m’a anéantie. Là, cela va mieux, je commence à y voir plus clair. Mais je reste dans le combat.

Je n’ai pas de difficultés dans l’éducation de ma fille. Je ne ressens pas de manque dans mon rôle de mère. J’en aurai peut-être à l’adolescence quand elle me demandera ses origines. Elle est encore trop petite pour me poser des questions. Je lui dirai la vérité. Ce qui m’angoisse le plus, c’est que le père réapparaisse, qu’il demande ses droits. J’imagine le pire donc je prépare mes parades en conséquence. Je suis en train d’essayer d’annuler ses droits de visite, qu’il n’a d’ailleurs jamais utilisés. J’ai aussi peur de l’alcool, des drogues et des sorties, comme toutes les mamans. C’est d’actualité. Pour la décourager, je prendrai l’exemple de son père.

Avec mes amies, on ne peut pas s’entraider, parce qu’on a souvent les mêmes horaires atypiques et au niveau de la garde, on ne pourrait pas s’aider.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Je suis bien placée : au foyer, on entend plein de choses, on sait vers qui se tourner, du fait qu’on travaille avec une équipe pluridisciplinaire et des psychologues.

Je suis suivie par un psychiatre, je vais le voir une fois par mois et dès que j’en ai besoin. Au mois de janvier, je l’ai beaucoup vu. Il est à Avallon et il y a toujours de la place. Je suis passée par une amie pour avoir ses coordonnées. Je vois aussi l’assistante sociale de la Sécurité sociale. Je lui ai demandé si je pouvais avoir un soutien familial pendant mon arrêt de travail, parce que j’ai besoin d’argent. On attend. Je l’avais déjà vue en 2002 quand j’étais malade. Je suis restée 4 mois à l’hôpital et il fallait que quelqu’un s’occupe de ma fille. Elle m’a aidée, elle a trouvé une nourrice en urgence. Normalement, je suis guérie. Je continue à être suivie deux fois par an.

Ma mère a complété l’autre moitié de ma paye ce mois-ci. Cela ne va pas durer longtemps. Je me sens soutenue par elle mais pas pour la garde. Son nouveau mari n’accepte pas trop les enfants. Mais entre frère et sœur, on s’entraide, je peux leur confier ma fille de temps en temps,

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ainsi qu’à mon père. Quand je travaillais, souvent, mon frère la gardait le samedi. Il a 26 ans et ma sœur en a 29. 32 ans, monitrice-éducatrice dans un internat ; actuellement en arrêt maladie ; originaire de l’Avallonnais, elle vit seule à Avallon avec sa fille de 6 ans (location). Sa fille ne connaît pas son père, qui est parti en 2003 lorsqu’elle avait 1 an et demi. Celui-ci (31 ans, serveur) est recherché par le Parquet. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme en novembre 2007 (abandon de famille et non-versement des pensions alimentaires), mais a disparu avant le jugement. La famille de Madame est dans l’Yonne (parents, frère, sœur et oncle) qu’elle voit régulièrement.

5. Y a-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

J’attends de la justice qu’elle m’aide à récupérer les pensions alimentaires que je n’ai pas perçues et qu’elle protège ma fille de son père s’il réapparaissait. Il faut que je change de travail, que je trouve des horaires de journée pour être au maximum avec elle. Je suis en plein remaniement de ma vie. Je pense aussi que le budget va aller mieux le mois prochain vu que je n’ai plus de nourrice à payer.

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Ici, il n’y a rien. Je connais quelques actions de la CAF. Je sais qu’ils ont l’espace Famille, avec un médiateur. Je suis allée à une séance, seule, en 2003, au moment de notre séparation. Je voulais emmener son père à l’époque mais il n’a jamais voulu. Le but de ces séances était de l’amener tout doucement au tribunal pour faire les papiers officiels, les droits de garde, de visite, la pension alimentaire, etc. Comme le père n’a pas voulu faire la démarche, je n’y suis pas retournée.

Plusieurs personnes, dont moi-même, avons demandé à la Mairie qu’on mette en place des gardes à domicile. Mais il n’y a rien ici, ils disent toujours que cela va se mettre en place mais il n’y a que le Relais Assistantes maternelles. On peut passer par l’ANPE pour trouver des employés de maison mais on ne sait pas sur qui on va tomber. Je cherche quelqu’un de sûr et de diplômé.

J’aimerais qu’on s’occupe un peu plus des familles monoparentales. J’ai plusieurs amies qui sont dans la même situation que moi et on galère, surtout pour la garde. Quand on est deux, on s’en sort mieux.

Il faudrait ouvrir un système de crèche parentale. Il n’y a qu’une crèche municipale et une halte-garderie ici : j’ai essayé d’y inscrire ma fille mais je n’ai pas réussi. Cela devrait se faire comme le système des gardes à domicile.

Je ne ressens pas le besoin d’une aide psychologique en tant que mère célibataire. Je suis dans une situation particulière, je n’ai pas envie de raconter mon histoire avec son père. J’ai mon psychiatre qui m’écoute et ça me suffit. J’en ai marre d’aller voir des assistantes sociales et de toujours pleurer. Au bout d’un moment, on en a marre de raconter sa vie et on se débrouille par soi-même.

Je n’ai pas une très bonne image de la CAF. Elle ne me soutient pas. C’est au pôle juridique que j’en veux le plus, parce qu’il m’a poussée à entreprendre des démarches trop rapidement et à me faire des promesses alors qu’ils ne m’aident pas du tout et que le dossier reste en suspens. La CAF, c’est bien avant les 3 ans de l’enfant. Après 6 ans, c’est l’horreur,

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il n’y a plus rien, c’est le trou noir. Les 84 € d’allocation de soutien familial, il va falloir que la CAF les récupère : cela va tomber sur son père ou sur moi ? Il faudrait aussi qu’à la CAF, on ait toujours le même interlocuteur parce que j’en ai marre d’expliquer 10 fois la même histoire.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Elever son enfant du mieux qu’on peut, avec des règles, des marques, des repères - Lui apprendre la politesse, la gentillesse, le respect - L’aider à grandir, à se construire - La fonction de parent a évolué, on s’occupe davantage du bien-être des enfants - Fonction facile (savoir-faire, expérience)

Réalisation de

cette fonction

- Un lien affectif particulier entre Madame et sa fille du fait qu’elles sont deux

- N’impose pas de corvées à part ranger et nettoyer sa chambre - Aimerait transmettre à sa fille les valeurs chrétiennes - Savoir-faire (gestion des caprices)

Difficultés

- Difficultés financières : pension alimentaire du père inexistante, ASF pas suffisante (84 € / m), salaire trop bas (1 100 €) et coût de la nourrice trop élevé (300 € / m)

- Organisation difficile et contrainte du fait des horaires de travail atypiques de la mère (travaille le soir de 17h à 22h, parfois la nuit et le week-end), obligée d’avoir recours à une nourrice : sa fille

s’est plaint de ne pas assez voir sa mère, ce qui a été difficile pour Madame (remise en question)

- Actuellement en arrêt maladie : troubles dépressifs dus à la situation (problèmes juridiques, financiers, de santé, éloignement d’avec sa fille, etc.)

- Coût de la nourrice trop élevé et remboursement de la CAF trimestriel - Angoisses par rapport au géniteur : le procès, sa fuite, pension alimentaire qu’il n’a jamais versée, peur qu’il revienne et réclame des droits par rapport à sa fille, etc.

- Redoute la période de l’adolescence, en particulier quand elle posera des questions sur son père (et risques de drogue, d’alcool et sorties)

- Madame n’a pas réussi à inscrire sa fille à une crèche municipale

Solutions

- Madame est suivie par un psychiatre à Avallon (coordonnées transmises par une amie) : elle le

consulte une fois par mois et dès qu’elle en a besoin.

- Recherche d’un travail plus adapté et mieux payé, dans toute la France - Pour les graves problèmes de santé : aide de l’assistante sociale de la Sécurité sociale durant l’hospitalisation (garde de la fille, aide à domicile)

- Aide et soutien de la famille : garde de la fille ponctuelle par son père, sa sœur ou son frère et soutien financier ponctuel de la mère.

Difficultés

persistantes/a

ctuelles

- besoin financier pendant son arrêt de travail. - Problèmes de conciliation vie professionnelle et familiale : recherche d’un travail adapté pour s’occuper de sa fille et d’un système de garde d’enfant

Actions de

soutien à la

parentalité

- A Avallon, sentiment qu’il n’y a rien, en termes de garde d’enfants - Connaissance de l’espace Famille qui organise des rendez-vous individuels avec un médiateur (dans le cadre d’une séparation, d’un divorce)

- De par son métier, Madame pense être bien placée pour trouver des renseignements et de

l’information (équipe pluridisciplinaire, psychologues)

- Plutôt réticente par rapport aux actions exigeant le récit de son histoire et ses problèmes avec le géniteur (déjà engagée avec un psychiatre).

Commentaire

s

Enquêteur

- Connaissance d’une action REAAP : l’espace Famille d’Avallon. Répondait à un besoin de conciliation et d’accompagnement dans la procédure de séparation. Madame n’a suivi qu’une

seule séance du fait que le père a refusé d’y participer. Attente de re-contact par l’EF pour soutien

juridique et psycho pendant la période de crise (écoute, aide).

- pas de besoins supplémentaires en termes de soutien psychologique (suivie par un psychiatre) ou d’aide à la parentalité (mais intérêt pour une aide aux parents en situation de rupture).

- Période de transition : arrêt maladie, tentative de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale (recherches d’emplois partout en France).

- souhait mise en place de gardes à domiciles et d’une crèche parentale à Avallon : le besoin de garde approprié et peu coûteux est nécessaire

- Image négative de la CAF, en particulier le pôle juridique : sentiment de ne pas être soutenue. Mécontente qu’après 6 ans, les aides financière soient si petites. Pénibilité de devoir avoir un

interlocuteur de la CAF différent à chaque appel.

- Madame aimerait qu’on s’occupe davantage des familles monoparentales et des horaires atypiques

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Synthèse d’entretien n° 6

Madame, le 28/02/2008, dans un local de la CAF- Auxerre,

Habitante d’une ville du nord de l’Auxerrois

Présentation 30 ans, Assistante dentaire ; compagnon de 34 ans, ouvrier. Ils sont en concubinage depuis 1999. En HLM dans une commune du nord de l’Auxerrois, ils n’ont pas de famille dans le département, mais en région parisienne. 1 enfant de sept ans et demi ; Madame est enceinte, l’accouchement du second prévu pour juillet.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? C’est quelque chose de très dur parce que dès qu’on les a, on se pose la question de ce qu’on va leur apprendre pour qu’ils soient armés plus tard. On est très strict. Même s’il est enfant unique, ce n’est pas l’enfant roi. Ce n’est pas parce qu’il veut quelque chose qu’il l’aura forcément. Il y a des limites. Etre parent, c’est lui apprendre ce qu’on sait, lui transmettre le respect, la politesse, savoir apprendre, l’aider pour ses devoirs, qu’il soit armé. L’objectif est de rendre indépendant. Si on ne lui donne pas maintenant des bases pour savoir comment apprendre ses leçons, comment gérer son temps, être rigoureux, ce n’est pas quand il sera au collège, tout seul, qu’il le fera – on a peur qu’il soit perdu. On n’a pas envie qu’il soit feignant. Etre parent, c’est aussi l’aider à se faire de bons souvenirs. Qu’il y pense plus tard et qu’il fasse le même schéma avec ses enfants.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ? Le papa s’est arrêté de travailler pour s’occuper du petit pendant 3 ans et pour que moi, je continue mes études. Ce n’est pas parce qu’il a arrêté de travailler que mon compagnon a perdu sa place de père, il peut aussi être autoritaire. Ce n’est pas non plus parce que je suis la maman que je vais être la plus câline. Parfois, Quentin va plus vers son papa pour faire des câlins et moi, ça ne me choque pas. Pour les vacances, on a toujours eu la chance d’avoir des grands-mères qui viennent à la maison pour nous le garder. Ou sinon, il partait trois, quatre jours chez ses cousins, pas plus. On est très protecteur, on ne peut pas vivre loin de nos enfants, mêmes pour les vacances (colonies). On appréhende l’adolescence, avec les conflits attendus. Mais pour l’instant, on reste dans la répétition des règles, on essaie de ne pas perdre patience, on prend sur soi. Il nous arrive d’être en désaccord, son père et moi, sans forte dispute. On essaye de ne pas le dire devant Quentin. Mais quand on rentre du travail fatigué et tendu, ce n’est pas toujours facile d’être enthousiaste avec l’enfant.

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3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? En ce moment, on se pose la question, avec la naissance du bébé, de la jalousie du premier enfant. Mais pour l’instant, il est content d’être grand frère, il est très intéressé par le bébé. La question va être de trouver un logement plus grand. Au début, le petit va être dans notre chambre, puis avec son grand frère. Mais quand Quentin va avoir 10-11 ans, il va vouloir sa propre chambre donc il faudra trouver un autre logement. Notre fils a eu des terreurs nocturnes, mais elles sont à présent passées. Quand on le voyait se taper la tête contre les murs, on s’est posé des questions sur la santé mentale de l’enfant. Pour l’instant, on n’a pas vraiment de difficultés en tant que parents. Mais on pense à plus tard. Cela dépendra des problèmes et on les prendra comme ils viennent.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Avec l’arrivée du deuxième enfant, je vais m’arrêter six mois un an. Après, on trouvera une nourrice. Parce que ce n’est pas évident pour nous de faire confiance, de laisser notre petit. Où qu’on aille, on a toujours tout fait avec Quentin. Je vais aussi essayer de trouver un emploi où je finirai de travailler plus tôt, à 17h30-18h, pour m’occuper vraiment des enfants. Je travaille le soir, jusqu’à 20h30. Et son père, maintenant qu’il est passé aux 2/8, quand il travaille l’après-midi, c’est jusqu’à 20h. On a trouvé un ensemble de deux ou trois amies aux enfants du même âge, avec lesquelles on s’arrange pour les garder. Quand on a besoin, on se téléphone. On parle aussi d’éducation. La famille n’est pas là, mais on a des amis. Sur la jalousie, j’ai posé la question à mes sœurs mais comme leurs enfants n’ont pas de grandes différences d’âge entre eux, c’est différent. Je me dis que notre situation est quand même un avantage : l’éducation primaire n’est plus à faire, Quentin est indépendant, j’aurai le temps de m’occuper du petit et de lui en même temps. Cela évite les conflits, l’énervement et la fatigue. D’abord, les questions d’éducation, sont posées en famille : entre sœurs, avec ma mère, on se pose parfois des questions, on s’échange des conseils. On se parle sur MSN, par téléphone, webcam…. Mais puisque la famille a la même façon d’éduquer que nous, on peut poser des questions sur les forums internet. Parce que c’est plus ouvert aussi que sur un magazine. Il y a plus d’échanges. Je suis d’ailleurs inscrite à de nombreux sites concernant les parents. Je les consulte depuis l’arrivée de mon premier enfant. Les groupes de discussion sur Yahoo autour de ces thèmes, avec des fiches explicatives, permettent de questionner des spécialistes qui répondent (allaitement). Je reçois aussi des newsletters, on lit les articles qui nous intéressent. Avec le nouveau bébé, j’y vais plus régulièrement, pour savoir ce qui a changé en termes de législation pour la CAF, les droits. En général, je trouve les réponses à mes questions, comme sur les terreurs nocturnes de mon fils (ce que les médecins ne donnent pas trop). Comme on n’a pas de famille ici, on trouve des mamans sur les forums qui se sont déjà retrouvées face à ce type de problème et qui donnent des conseils. Je donne aussi des informations à d’autres mères. Et comme ce sont des gens qu’on ne connaît pas, on peut dire des bêtises à des inconnus, plus facilement qu’à des proches. Aussi, on anticipe les problèmes probables qui peuvent survenir : pour la crise d’adolescence, on a repéré que c’est un pédopsychiatre qu’il faut rencontrer. Parce qu’avec la famille, il y a beaucoup d’affection, chacun a son point de vue. Sur un forum on a des conseils mais ce n’est

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pas pareil que de se mettre autour d’une table avec quelqu’un, où tout le monde expose son point de vue, et que quelqu’un d’impartial dont c’est le métier de faire une sorte de synthèse.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Non, je connais plutôt les professionnels et les structures à qui je peux m’adresser en cas de problèmes, notamment de crise d’adolescence : une assistante sociale ou la DDASS (pour nous informer sur les actions existantes). Je connais aussi l’existence des méthodes d’aide, comme les groupes de discussion : cela peut être bien pour sortir de l’isolement, et de la culpabilisation des problèmes. Même pour les gamins, ils peuvent se retrouver entre eux et discuter des problèmes qu’ils rencontrent avec leurs parents, l’école… Je pense que le problème de beaucoup d’enfants, c’est qu’ils n’ont personne à qui parler. Et les forums internet pour ados ne sont pas encadrés. Ne serait-ce que la sexualité, par exemple, il y a plein d’ados qui ne peuvent pas en parler. Et quand ils en parlent entre eux, ils se racontent souvent des bêtises. Je ne sais pas si les plannings familiaux font cela. L’écoute par un professionnel, confidentielle, sans jugement, c’est bien. S’il y a des groupes de discussion à l’école, à l’hôpital, ou à tel endroit et qu’on peut y aller en tout anonymat sans que les parents soient prévenus, c’est bien. Car en tant que parent, on ne peut pas tout résoudre. Il y a des choses pour lesquelles on aura besoin d’aide extérieure. S’il a la chance de pouvoir se tourner vers quelqu’un d’autre que de la famille, tant mieux.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- fonction difficile - être parent aujourd’hui a changé car enfants différents / adaptation - apprendre ce que l’on sait, transmettre la politesse, le respect - protéger, aimer l’enfant, l’écouter - poser des limites - le rendre heureux, l’aider à se faire de bons souvenirs, passer du temps avec lui - lui apprendre à être indépendant - fonction évolutive des parents, adaptation aux différents âges - il n’y a pas de rôles attribués au père ou à la mère : par exemple, la tendresse peut être davantage présente chez le père à l’égard de l’enfant

Réalisation de

cette fonction

- aide pour les devoirs - ne pas trop gâter l’enfant - sévérité, encadrement ; surveillance, protection - passer du temps avec l’enfant, jeux : père au foyer pendant 3 ans et mère qui va prendre un congé de 6 mois / un an pour s’occuper d’eux

- ne pas perdre patience, prendre sur soi - ne pas monter à l’enfant quand les parents sont en désaccord

Difficultés

- difficulté à être d’humeur constante avec l’enfant quand fatigue et tension des parents - incertitude quant à l’avenir : adolescence envisagée comme une période de crise, difficile à gérer

- questions sur l’allaitement pour le premier - terreurs nocturnes de l’enfant, passées, mais qui ont suscité l’inquiétude des parents - avec l’arrivée du second, la question de la jalousie s’est posée. - trouver un logement plus grand et plus adapté après la naissance du second

Solutions

- gestion du temps, des horaires : entraide amies, gardes partagées (quand naissance du second, recherche d’un emploi aux horaires moins contraignants)

- Consultation de différents sites relatifs à la parentalité et à l’éducation, participation à des forums (anonymat, rapide et gratuit, extension des échanges et obtention

d’informations utiles)

- Echange de conseils avec la famille, les sœurs et les amies - Anticipation des problèmes probables (crise adolescence) en repérant les

professionnels concernés (pédopsychiatre) et des modes de résolution possible :

groupes de paroles encadré par un professionnel pour des parents et pour des

adolescents aussi

Difficultés

persistantes/ac

tuelles

- non

Actions de

soutien à la

parentalité

- Non. N’en a pas éprouvé le besoin mais en cas de difficultés persistantes, irait voir une assistante sociale pour une bonne orientation vers structures de soutien à la

parentalité

- Evoque le besoin de multiplication de lieux de consultation individuelle et en groupes (encadré par des professionnels), pour les adolescents, sans information des parents

Commentaires

enquêteur

- Parents très protecteurs à l’égard de leur enfant et investis dans leur éducation (arrêt ou changement de travail pour adaptation)

- Importance de la famille et des amis pour entraide et conseils mais les sites et forums Internet constituent les principaux soutiens et source d’information de la mère

(extension du réseau de soutien et de solidarité)

- Préoccupation relatives à l’adolescence, envisagée comme une période de crise et de conflits

- Conscience de limites de la fonction parentale (des problèmes nécessitent une aide

extérieure), d’où une perception positive du soutien à la parentalité

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Synthèse d’entretien n° 7

Madame, à domicile, le 28.02.2008, à Auxerre

Présentation

Madame et Monsieur ont 43 et 38 ans et habitent une maison à Auxerre avec leurs trois enfants de 9, 7 et 3 ans.

Madame, est inactive (au sens professionnel), inspecteur du Trésor de profession, avec une licence universitaire ; elle est présente depuis 1996 dans la région. Elle habitait avant à Dreux. Ses parents (79 et 77 ans) sont à Mâcon, en Saône-et-Loire. Elle a deux sœurs : une de 45 ans (mariée et un enfant autiste), habitante à Chartres, et une petite sœur, 42 ans, mariée, deux enfants, dans le Mâconnais.

Le mari, 38 ans, est ingénieur, de formation ingénieur, et présent depuis 1993 dans la région. Il vient de Corrèze. Sœur à Nancy, ayant trois enfants. Ses parents, 73 et 68 ans, sont en Corrèze.

Les rencontres familiales ont surtout lieu pendant les vacances. Tous les parents, les sœurs et leur famille sont souvent vus, sauf les plus âgés.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est avoir une grande responsabilité. C’est une responsabilité jusqu'à ce qu’ils soient « lancés dans la vie » de leur transmettre ce qu’il y a de bon pour eux, pour les construire et pour qu’ils puissent vivre au mieux dans la société et les accompagner dans leur croissance. Nous voulons leur apprendre à être responsable d’eux-mêmes et des autres.

Ce qu’il y a de bon, c’est de les rendre capable de vivre en société et d’être responsable de leur vie, de les aider à être libre dans leur jugement. Il faut leur apprendre l’effort, le travail, la persévérance pour l’obtention des choses. Cela rejoint avec mon mari, la transmission de notre foi qui accompagne ces valeurs. Nous voulons leur apprendre à donner le meilleur d’eux-mêmes pour leur propre épanouissement mais aussi pour le bien de la société.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s)

Je les accompagne pour l’apprentissage de ces valeurs, notamment en ayant arrêté de travailler, puisque j’en ai la possibilité (mon mari travaille) et que le système le permet. Je vais même peut-être aller au-delà de mon congé parental, en demandant une demande de disponibilité à mon travail, de durée incertaine, selon si je vis bien ou pas cette expérience. Il y a de la présence qui doit aussi inclure l’écoute de l’enfant et le dialogue.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

La difficulté a été de structurer mon temps de congé parental qui était flou, puisque je n’avais plus de travail, et je ne faisais rien de satisfaisant. Par exemple, faire des courses au marché régulièrement pour des achats de produits de qualité, faire les activités de ménage- repassage, avoir une vie religieuse (messe à l’église, oratoire, participation hebdomadaire à

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des cellules paroissiales d’évangélisation, et participation à l’animation hebdomadaire du catéchisme, sessions de ressourcement plus espacées et de durée assez longue), une vie sociale familiale (relations avec parents, frères et sœurs) et des activités de loisirs et sportives. Le problème est qu’avec ma dernière fille, je n’arrive pas autant à faire du sport.

Le cumul des activités quotidiennes avec les trois enfants m’a conduit à me fatiguer nerveusement, en plus de la peine physique (vertèbre lombaire abîmée) que j’ai eue avec les deux garçons à transporter lors de mes déplacements (mettre les enfants dans la voiture et les sortir).

Avec nos parents en Corrèze et en Saône-et-Loire, ils ne peuvent pas nous aider pour des gardes ponctuelles ou plus longues, ce qui m’empêche de pouvoir me reposer ou de me décharger le temps de certaines courses et pour certaines activités.

J’ai trop de tâches ménagères que je n’arrive pas à réaliser : j’ai parfois du linge à repasser qui s’amoncelle pendant une semaine ; je n’arrive plus à me reposer. Pourtant, on peut dire que mon mari m’aide quand il le peut (cuisine, rangement le soir et WE).

Le problème est de ranger tous les jours ce que mari et enfants dérangent constamment, c’est très fatiguant et je leur dis tout le temps.

En outre, on a une maison ouverte, on accueille beaucoup notre famille, plusieurs jours parfois (1 semaine pour les beaux-parents), ce qui entraîne beaucoup de bazar et travail de rangement avant et après, en plus des tâches courantes.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Je mets parfois mon dernier enfant en garderie pour les activités religieuses et je suis obligée de simplifier et réduire mon ménage à la maison ; car ce qui compte, ce sont les rencontres familiales heureuses entre nous, et avec mes frères et sœurs et ceux de mon mari, car nous avons de bonnes relations, comme nos enfants avec leurs grands cousins d’une vingtaine d’années ou 3 ou 4 ans de plus qui leur donnent de bons conseils. Dans ces cas, j’oublie ma fatigue.

Parfois, des parents de la paroisse m’on aidée pour garder les enfants à la maison pendant que j’étais à la paroisse dans une réunion en soir. Mais je n’ose pas trop le redemander, pour ne pas gêner.

Par ailleurs, ma belle-sœur m’a par exemple permise de me décomplexer sur ces questions : elle s’en fiche un peu de l’apparence de notre intérieur et des règles trop poussées de présentation de la maison. Elle me met très à l’aise. Elle me donne des conseils aussi pour le lavage du linge.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

C’est vrai que le souci aigu de bonne tenue de la maison, avec mon tempérament nerveux et assez impatient m’a parfois rendue irritable et de mauvais rapport avec mes enfants. Je me suis rendue compte des effets négatifs sur leur caractère (transmission de mon état nerveux). D’où, la volonté de me décontracter, d’arrêter cette situation tendue. D’ailleurs, tout le monde me dit que je ne dois pas pousser les tâches ménagères et que je dois me laisser du temps.

Pendant la maternité, il y a eu une reprise de travail à temps complet pendant deux ans après mon deuxième congé parental et nous avons employé une dame à domicile les après-midi et toute la journée du mercredi (26 h par semaine). Cela était possible grâce aux aides

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financières. Elle faisait le ménage et prenait les enfants en charge l’après midi : cela m’a beaucoup aidé, car je n’aurais pas pu tout faire.

J’ai gardé la dame un maximum de temps jusqu’à ma troisième grossesse. C’était une parenthèse satisfaisante même si j’ai aimé reprendre les choses en main. Pourtant, c’était une femme très efficace et à l’écoute de mes exigences et remarques ; elle était très à l’écoute. Mais je m’en suis séparée puisque j’ai eu le congé parental. Mais j’étais en meilleure santé quand je travaillais puisque je n’avais pas ces problèmes de dos.

Maintenant, je n’envisage pas de me faire aider mais mon mari m’a suggéré de passer du repassage à une association. Pourtant, j’ai mal au dos, même si je fais de la natation pour me soigner, mais je devrais faire attention. Ce que j’ai du mal puisque je trouve toujours des choses à faire à la maison ; et d’ailleurs, je n’y vais pas comme souhaité dès que j’ai du monde à la maison par exemple.

Le problème est que cette solution n’est pas pratique et me fait perdre beaucoup de temps, alors qu’à la place j’utilise ce temps pour beaucoup de choses, d’autant que je suis réticente à confier du repassage de linge à d’autres personnes même si le travail peut être bien fait.

En fait, je me rends compte que je ne prends pas assez de temps pour réfléchir et faire des choix importants dans ma vie quotidienne. Je suis trop préoccupée par des tas de choses. Et mon mari me dit souvent de me détendre ou de faire des choses qui me plaisent, comme le tricotage entre femmes que j’ai fait l’année dernière pendant un an, une fois par semaine, avec un groupe de dames (c’est une dame âgée de la paroisse qui m’a proposé, avec mon ancienne employée de maison, et deux autres dames dans le temps). C’est très agréable car on était ensemble et j’apprenais des choses de mes mains, ce que j’aime. On a même un peu prolongé avec cette amie, mais j’ai arrêté en me disant que j’ai beaucoup de choses à faire. Mais, j’ai toujours envie de réaliser des activités manuelles ou sportives qui me rendent plus sympathiques.

L’idéal serait d’avoir une grand-mère à la maison, qui puisse garder ponctuellement mes enfants, à des horaires variés, même le WE ; mais aussi en qui je peux avoir confiance pour bien s’en occuper. En semaine, c’est vrai que la halte- garderie propose des gardes et des repas ponctuels ce qui est déjà pratique.

Cependant, je ne veux pas les mettre constamment en garde en crèche ; donc j’ai choisi d’être présente à leur côté, et de prendre le temps avec eux.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Je connais les Chantiers éducatifs de l’Association des familles catholiques (réunion mensuelle avec des mères), mais je ne veux pas alourdir mon emploi du temps qui va encore m’écarter de mes enfants.

Sinon, je n’en connais pas. Je ne parle même pas beaucoup à la maîtresse de mes enfants ; alors que c’est bien d’avoir un regard extérieur sur ses enfants (caractère du fils différent à l’école et à la maison).

Je pense que je chercherai des solutions s’il y a des gros problèmes avec mes enfants ou dans ma vie conjugale ou personnelle (drogue, séparation conjugale, mort d’un proche, accidents…).

En fait, je me dis que j’aurais besoin de faire plus appel à des services ménagers (association de repassage, emploi d’une dame 2 à 3 h par semaine) pour déléguer des tâches ménagères. Mon problème est d’accepter de déléguer. C’est une question psychologique : je n’ose pas non plus demander ; je ne suis pas assez directive, j’ai des scrupules d’employeur ; je suis trop sensible, je dois mûrir, car si l’on emploie quelqu’un c’est pour que du travail soit fait. En en discutant avec mon mari, je pourrais me positionner là-dessus. Mais je ne l’écoute pas assez. En fait, avec des personnes extérieures,

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professionnelles, avec d’autres personnes, on pourrait échanger sur ces questions. Car l’expérience partagée et positive peuvent convaincre. Pour mon emploi familial, c’est ma belle-sœur qui m’avait conseillé ; après j’ai cherché moi-même les informations sur internet, en contactant l’association des employeurs familiaux.

TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

. grande responsabilité de les accompagner dans leur existence jusqu’à leur indépendance

. Socialisation et transmission de valeurs du travail

Méthode . les accompagner pour l’apprentissage de ces valeurs, en arrêtant de travailler

Difficultés principales

. Structurer le temps sans activité professionnelle, sans contrainte

. Réaliser des activités personnelles de loisirs, de détente et de soins personnels parmi les activités d’élevage des enfants et de ménage, avec des parents trop éloignés pour un appui fréquent satisfaisant

. affronter des phases de ménages intensifiés avec ma troisième fille et la poursuite des accueils- hébergements de famille à la maison

. Ponctuellement : effets négatifs sur le corps (douleurs lombaires) et le psychisme (tensions, irritation, indisponibilité, réduction de l’activité intellectuelle…), et donc effets négatifs sur les enfants et la vie de famille (mauvais caractère des enfants, moindre développement, tensions conjugales et familiales…)

Solutions

. garderie ponctuelle de ma troisième enfant pour les activités religieuses

. simplification et réduction du ménage à la maison

. quelques organisations de garde d’enfant par parents de la paroisse pendant des activités paroissiales en soirée.

. Echanges de conseil avec ma belle-sœur pour adapter ma conduite et mes pratiques

Difficultés persistantes / Actuelles

. Souci aigu du ménage et de la gestion des difficultés d’organisation des activités d’élevage des enfants et de celles de son développement personnel et conjugal

Actions de soutien à la parentalité

. Participe à des actions d’éducation religieuse d’enfants (catéchisme) puis anime des activités cultuelles et spirituelles

. Chantiers éducatifs des associations catholiques, sans y participer

. Pense en avoir besoin en cas de souci important : mort d’un proche, séparation familiale, accidents, drogue des enfants…

Commentaires

Enquêteur

. La montée en charge des activités d’élevage et de ménages avec l’apparition du troisième enfant et l’apparition d’activités personnelles distinctes de celles-ci augmente leurs effets négatifs sur la mère (pathologies physiques et mentales) qui entraînent des tensions familiales

. pour trouver des solutions adaptées à son style de vie parentale, des rencontres et échanges avec des professionnels et des parents pourraient l’intéresser s’ils se passent proche du domicile (évitement des activités chronophages)

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Synthèse d’entretien n° 8

Madame, le 27.02.2008 à Auxerre (local CAF),

habitante d’une commune rurale en périphérie d’Auxerre

Présentation

44 ans, coiffeuse- chef d’entreprise et habite depuis 23 ans dans la région (originaire de Lille). Son mari, 45 ans, est brigadier chef dans la police nationale. Ils ont deux enfants, un garçon de 19 ans, titulaire d’un brevet d’études professionnel de soins animaliers, en attente d’un employeur pour passer un bac pro, et une fille de 16 ans en CAP de coiffure.

Ses parents sont à Auxerre et ses trois sœurs sont à Lille, Paris et dans le Jura.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est une obligation pour faire vivre la patrie et c’est avoir l’envie d’un enfant et de faire une famille quand on est en couple. Etre parent, c’est donner de l’amour aux enfants, l’envie de les voir d’abord en bonne santé, puis de les voir réussir dans la vie au maximum, en leur donnant les valeurs des choses, transmises par nos parents, de manière plus ou moins consciente. Baptême et communion permettent par exemple cette transmission.

Cela constitue un acte majeur pour soi-même et fournit un sens des responsabilités et d’avancée dès la conception de la famille avec son conjoint, dès le mariage, dès même la relation amoureuse qui se concrétise : la préparation et le choix de la grossesse, l’achat d’un logement, son agrandissement et son changement par exemple. Cela rapproche aussi la famille, car les grands parents sont très importants, ainsi que les frères et sœurs.

Issue d’une famille heureuse, où les parents travaillaient tous les deux, où l’amour régnait et la vie était confortable avec des vacances et des loisirs variés (mer, montagne), il m’est facile de reproduire cet état de la vie familiale.

Cependant, l’adolescence des enfants n’est pas facile tous les jours. En outre, la vie de parents comporte également un partage des jeux avec eux plus important que mes propres parents avec moi (jeux de société, billard, internet…) : car ils sont plus à la maison qu’à l’extérieur avec leurs amis ; les enfants étant moins nombreux et les structures d’animation des enfants sont moins nombreuses. Les enfants sont en outre moins indépendants : je ne vois pas partir mes enfants à 21 ans de chez nous comme dans mon cas. Cela vient du manque de travail, des études poussées, du prix du logement.

En outre, l’univers matériel, informatique et technologique, extrêmement coûteux, s’est développé et les besoins de consommation des enfants sont plus importants. Il y a une demande incessante de consommation et un sentiment de pouvoir facilement gagner de l’argent ; c’est aussi pour cela qu’il y a de la délinquance. Le problème est de devoir gérer cela pour les parents, à l’image des prises de crédit des enfants pour des achats importants comme une voiture.

Les parents doivent apprendre la consommation aux enfants, dont les pratiques ont changé depuis leur enfance et qui sont coûteuses. En plus, il y a une émulation entre enfants et leurs

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parents sur la consommation d’objets toujours plus développés, sans réflexion sur la valeur des choses. Les parents le font par difficulté de refuser les achats, car il faut se justifier, ce qui est très dur.

Mais il faut le faire, car de toute façon, le conflit, on l’aura toujours. Un parent doit parler aux enfants des pièges de la consommation et de la vie comme la confiance aux personnes par exemple.

Etre parent, c’est aussi gérer différemment les relations avec les enfants selon leur ordre d’arrivée – le premier sert à fixer les limites d’acceptation de certaines demandes mais sert aussi à accepter pour le second enfant des idées de pratiques à un âge plus jeune que le premier (comme le piercing) - mais aussi selon qu’il soit fille ou garçon.

Etre parent, c’est savoir évoluer avec la société et ses modes, mais sans excès : drogue…

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s)

Notre méthode familiale est triple : aimer ses enfants, dialoguer en permanence et s’engager de manière importante dans leur éducation.

Concernant le dialogue, on parle de tout, collectivement, avec parfois le ton qui monte et des limites qui sont données aux intentions et projets des enfants (par exemple, le projet de moto).

A ces moments, on doit jouer un rôle d’autorité, sans négociation, puisque nous sommes responsables du ménage et des enfants : on prend des décisions dans leur intérêt, qui peuvent ne pas le voir.

Dès qu’il y a une difficulté, on parle avec les enfants, mais d’abord surtout avec le conjoint pour que l’on soit d’accord sur les positions à prendre et la compréhension des problèmes. Le problème c’est que les accords ne sont pas toujours faciles à trouver : un sujet peu paraître banal à l’un et problématique pour l’autre. Il faut trouver des compromis par le dialogue continu. On n’arrive pas toujours aux résultats, mais cela ouvre des voies de réflexion, même si les solutions ne sont pas satisfaisantes.

3. Quelles difficultés principales rencontrez vous à ce sujet ?

De leur trouver un travail ou un chemin qui leur correspond : car souvent, ils choisissent des chemins qui ne sont pas ceux que l’on pensait. Les parents doivent respecter ces choix ; c’est le plus dur, il faut les accompagner dans les choix qui n’étaient pas les nôtres au départ.

Le plus gros problème, c’est d’appuyer la recherche de la bonne voie des adolescents, la recherche d’informations, la réalisation de rencontres, mais aussi et surtout dialoguer avec son enfant, encore une fois, pour comprendre l’orientation qui l’intéresse.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Orienter et accompagner mon fils, de manière très active, en y consacrant le temps qu’il faut (jours de congés, RTT…), en communiquant par téléphone, dans ses démarches de recherche d’informations dans les structures prévues (CIO, ASSEDICS) et de rencontres de professionnels de l’orientation ; surveiller et suivre les actions réalisées pour évaluer leur efficacité.

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Il faut être positif et se montrer positif vis-à-vis des enfants, c’est-à-dire croire en la réussite des actions, se donner des challenges quotidiens, être dynamique et s’impliquer dans la résolution des problèmes.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquels vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Trouver du travail pour mon fils qui a pris une voie originale, alors que ma fille suit la même voie que moi : elle a participé aux stages de formation que j’ai eu, elle est venue dans mon salon… cela lui a plu. Mais la spécialisation professionnelle de mon fils est difficile – vendeur en animalerie spécialisé sur les reptiles – pour travailler en France. Le seul débouché était l’étranger, la Guyane, beaucoup trop loin selon nous pour un jeune homme de 19 ans : car les difficultés sont multiples loin de ses parents.

En attendant, il travaille en intérim dans la vente ou le bâtiment comme maçon. C’est très dur, car le travail n’est pas intéressant, peu valorisé et valorisant, complètement irrégulier. Donc, impossible pour lui de prendre son indépendance. Dans ce cas, on le supporte au maximum et le conseille même d’arrêter lorsque le moral est complètement bas. On préfère le voir en bonne santé chercher un travail satisfaisant.

Les problèmes sont le coût du travail qui empêche le recrutement, les coûts très élevés de formation supplémentaire qui sont rédhibitoires, et l’absence d’aide financière pour les familles moyennes dont les parents travaillent, avec un peu d’argent de côté, et les enfants qui sont chez eux. Car nous ne sommes pas dans le système social, mais nous ne sommes pas riches.

Ce qu’il faudrait faire, c’est moins de dépenses sociales pour celles qui veulent profiter au maximum des aides sans travailler. Cela permettrait de rééquilibrer la distribution aux familles moyennes, car le problème maximal est le coût de formation et d’insertion des enfants : les formations privées sont payantes et les stages faits ne sont pas payés ; ils sont mêmes coûteux lorsqu’ils se passent hors de la région et qu’il faut payer le déplacement, l’hébergement, la nourriture… Cela sans parler des coûts d’élevage habituels : habillement, fournitures scolaires, équipements de loisirs et de jeux…

S’il n’y a pas de solution, il faut partir de France, pour travailler plus facilement… Le problème, c’est qu’en France, en difficulté d’insertion après une première formation, les jeunes ne sont pas suivies. C’est la vraie galère, et ce sont les parents qui doivent tout payer.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Non, à part les revues existantes sur la question parentale, où des aspects intéressants se trouvent dans les articles présentant des avis de professionnels de la famille et de la psychologie.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

. obligation patriotique et désir de vie familiale du couple

. don d’amour, de bonne santé, et apport pour la réussite sociale des enfants par la transmission des valeurs héritées des parents

. responsabilité de reproduire une vie confortable, notamment le logement

. partager et surveiller, plus que pendant son enfance avec ses parents, des jeux, loisirs et expériences culturelles et de consommation (modes) avec les enfants et adolescents (moins d’amis à l’extérieur),

. Accompagner et surveiller les expériences de formation et d’insertion professionnelle

Méthode

. Amour aux enfants, dialogue permanent et engagement fort (compréhension, accord, soutien) dans leurs expériences

. Objectif : surveiller et soutenir les comportements ; trouver des compromis lors de sujets de désaccord et ouvrir la voie à des réflexions sur ces sujets

Difficultés principales

. Approuver et soutenir les choix d’orientation culturelle et surtout professionnelle des enfants, notamment lorsqu’ils ne correspondent pas aux souhaits ou espoirs des parents

. manque d’informations, d’organisation et d’aides matérielles et financières sur la formation et l’insertion professionnelle des enfants en fonction de leurs intérêts

Solutions

. Accompagner physiquement et moralement les enfants dans la préparation et la réalisation de leur choix d’orientation professionnelle (recherche d’information, rencontre de professionnels, recherche d’établissement de formation, réflexion sur les choix, paiement et organisation des actions …)

Difficultés persistante / Actuelles

Coût des formations professionnelles privées des enfants pour ménage moyen et stage non payé des jeunes.

Actions de soutien à la parentalité

Revues traitant des sujets parentaux.

Commentaires

Enquêteur

. Couple aux valeurs familiales fortes, d’affection et de dialogue permanent dans la famille, avec un investissement affectif, temporel, matériel important dans l’expérience des enfants, pour soutenir et surveiller leurs comportements

. La méthode relationnelle et réflexive est élargie aux parents et sœurs de la mère pour les sujets nouveaux et délicats (comportements, consommation et projets des enfants)

. Le niveau important d’investissement dans l’éducation et le processus d’indépendance des enfants en fait des acteurs qui expriment un besoin de soutien moral, matériel et financier plus net, en tant que ménage de classes moyennes locales. Par exemple, une réflexion sur les modes et les aides de financement des écoles privés de formation professionnelle serait intéressante

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Synthèse d’entretien n° 9

Madame, le 12/03/2008, à domicile,

habitante d’une commune du sud-ouest de l’Auxerrois

Présentation 40 ans, pigiste pour le journal local depuis 1996, présente depuis l’âge de 6 ans dans la commune ; mari a 48 ans, enseignant dans un établissement privé. Originaire d’Auxerre. Deux enfants : garçon de 21 ans ; fille de 18 ans. Etudiants, ils reviennent toutes les fins de semaine à la maison (tous les 15 jours pour la file) et pendant les vacances, une semaine sur deux. Propriétaires de leur maison depuis 13 ans. Parents et frères et sœurs de Madame sont dans l’Yonne ; les parents du père sont décédés.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? La fonction de parent évolue en même temps que l’enfant. On est un guide dans la vie pratique pendant un certain nombre d’années jusqu’aux âges du collège : apprendre à marcher, à s’habiller, les premiers pas dans l’école, faire ses devoirs, écrire, compter, tout ce dont ils auront besoin après pour se débrouiller. Il faut être présent pour le scolaire jusqu’en 6ème et une fois qu’ils ont pris le rythme, être présent pour les côtés moral et environnement. Il y a aussi quelques valeurs à inculquer mais je trouve qu’il faut mettre l’accent dessus après. A partir du collège, ils sont plus confrontés aux enfants qui viennent de l’extérieur, aux autres façons de vivre. Il faut leur rappeler nos valeurs (respect des gens, de la nature ; une conscience des conséquences de nos gestes). Après, au niveau du lycée, c’est différent. Ils prennent tranquillement leur autonomie, et nous aussi. Parce qu’il faut apprendre à se séparer des enfants. Je crois que c’est très important que les enfants aient des cadres précis. Etre parent, c’est surtout apporter de la stabilité, dans tous les domaines. Ne pas entraîner les enfants dans notre rythme et être discordant face à eux.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

C’était un choix du couple de rester avec les enfants pendant qu’ils étaient jeunes et ensuite, de s’écarter d’eux, de pouvoir travailler. Quand j’ai commencé à travailler en tant que pigiste, mes horaires étaient souples, je travaillais plus le soir et le week-end et mon mari était là. Le problème de garde ne s’est jamais posé. Ils étaient en primaire à Moulins et au collège et au lycée à Toucy, par ramassage scolaire. On était peut-être un peu trop protecteurs, on les faisait garder par les grands-parents, quand on sortait, pour éviter que leur rythme soit perturbé. Il faut quelques années de sacrifice en tant que parents, on s’interdit de sortir jusqu’en primaire. On discutait avec les amis ou les collègues pour les problèmes des enfants. Il faut surveiller leur comportement et leur scolarité : les devoirs et rencontrer les profs. En cas de désaccord à propos des enfants, on en discutait. Son père et moi, nous avons la même autorité. Mais j’étais plus souvent présente avec mes enfants, parce que mon mari n’était pas souvent là. De temps en temps, nous avons imposé notre façon de voir, crié et mis quelques fessées. Aujourd’hui, nous apportons surtout un soutien financier, parfois un soutien technique dans les études. Mais pour le reste, ils se débrouillent. Et aujourd’hui, on s’échange des recettes de

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cuisine, des choses comme ça. Comme je n’ai pas beaucoup de différences d’âge avec eux, c’est d’autant plus sympathique. Il faut évoluer avec l’enfant. C’est peut-être cela qui est difficile, le fait qu’on ne peut pas demander la même chose à un enfant de primaire, de collège ou de lycée. L’enfant grandit aussi dans sa tête, dans ses besoins, dans son autonomie et plus ça va, plus on se met en retrait. Il faut arriver à se retirer progressivement et il y a des fois où c’est difficile de dire que telle chose ne nous regarde pas. On peut leur dire ce qui nous choque ou pas mais il ne faut pas leur imposer notre façon de penser. Ils ont toujours leur chambre dans la maison, pour qu’ils se sentent chez eux. Ils ne participent pas beaucoup au quotidien – ranger leur chambre, aider dans la maison – mais en même temps, ils ne sont pas là de la semaine et on est content de leur offrir un moment de plaisir : on leur rend la vie plus facile quand ils viennent ici.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Financièrement ils ne sont pas du tout indépendants mais pour le reste, oui. Nos enfants ont tous les deux une bourse de 140 € par mois et nous leur donnons à chacun 120€. Ils travaillent l’été et l’aîné donne des cours le week-end à Auxerre. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils vont faire après leurs études, c’est un peu le problème. Pour l’instant, ils font ce qu’ils aiment. La période de l’adolescence s’est bien passée. Il y a eu des tensions mais plus entre le frère et la sœur qu’avec nous. Nos enfants ont toujours très bien travaillé, ils ont des facilités et cela aide. Le passage en 6ème a été un grand changement, avec des tentations, des façons de faire, de l’agressivité, etc. Notre fils était très inquiet, il faisait des cauchemars et se réveillait la nuit. Pour ma fille on était aussi inquiets parce qu’elle était assez petite et fluette, on s’est dit qu’elle allait se faire marcher dessus, on était assez angoissé. Elle s’est finalement retrouvée avec un groupe de copines et cela s’est bien passé. En définitive, on s’était plus inquiété qu’eux. Je crois que pour les parents, le passage en 6ème est une étape importante, à laquelle il faut se préparer. Si j’ai eu des difficultés, c’est plutôt quand ils étaient tout petits parce que je n’étais pas prête à avoir des enfants à 20 ans. Je suis passée des jupons de ma mère à m’occuper d’un mari et de gamins. J’étais très jeune, cela a été un grand bouleversement et j’ai mis quelques années à m’adapter aux enfants. .Mon mari a 8 ans de plus que moi mais il n’avait pas non plus d’expérience de ce côté-là.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour les inquiétudes lors du passage en 6ème on a fait rencontrer mon fils à la fille d’une copine pour qu’ils en discutent vu qu’elle avait deux ans de plus et allait au collège de Toucy. Pour la prise en charge des enfants en bas âge mes parents n’étaient pas très loin si on avait besoin de quelque chose, et pour les garder souvent Aussi, j’avais acheté le livre Tout se joue avant 6 ans, conseillé par une de mes soeurs. C’est un guide de référence pour les parents. En outre, Je suis la 8ème d’une famille de 9 enfants. Ma sœur aînée a 16 ans de plus que moi et sa première fille a 6 ans de moins que moi. Mes sœurs étaient un peu mes sources d’informations, même si elles ne sont pas toutes dans l’Yonne ; mais le téléphone remplace la distance. Quand notre fils était en 5ème, mon mari a relancé, avec des copains, l’association de parents d’élèves, la même pour le collège et le lycée. C’est parti des sacs des collégiens, qui étaient vraiment trop lourds. Le but était de mettre les profs devant cette responsabilité. J’ai ensuite pris la relève, avec des copines. J’ai été présidente pendant 2 ans et on était une quarantaine. C’était le rythme, les cars, les absences de profs, la cantine, etc. Je me suis impliquée parce que j’aime ça. Faire partie d’une association, ça me permet de voir du monde, de discuter de sujets et d’autres et de s’impliquer dans la vie de l’établissement.

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5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Il y a un vrai manque au niveau de l’orientation, c’est un problème qu’on a ressenti en tant que parents. Au lycée les gamins sont pris dans une spirale, ils n’ont pas beaucoup de temps pour y penser. Ils ont un stage d’une semaine à faire, quand ils sont au collège, mais j’ai l’impression qu’il ne sert à rien. J’avais demandé à une réunion de parents d’élèves qu’il y ait une mise en commun au niveau de la classe pour que chacun présente et échange son expérience. On avait même fait un projet d’établissement, j’étais dans une commission d’orientation pour essayer de faire venir des anciens élèves, des professionnels, etc., sur la question de l’orientation. Mais je crois que ça n’a pas été suivi, c’est dommage. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Le nom de REAAP m’est familier mais je ne connais pas les actions de soutien. Si j’avais vraiment un problème, j’aurais du mal à aller voir quelqu’un que je ne connais pas. Je n’irais pas vers une structure du type CAF, cela me paraît très éloigné, très administratif. Je passerais plus par une association parce qu’il y a du vécu, de l’expérience. C’est autre chose, on n’est pas dans la théorie. Il faudrait que la CAF vienne à moi. Je n’irais pas spontanément à la CAF voir s’ils ont mis en place quelque chose qui me correspond. Si j’apprends que c’est mis en place j’irais, sauf si c’est à l’autre bout du monde. Je suis anti-centralisation. Je préfère qu’une personne vienne organiser une réunion dans un secteur avec 20 personnes plutôt que ce soit les 20 personnes qui se déplacent. Je suis très locale et pour l’environnement aussi, j’ai beaucoup de mal à prendre ma voiture si je dois par exemple aller plus loin qu’Auxerre. Il y a une mission locale dans notre secteur, pour les jeunes de 18-26 ans. Je trouve ça mieux que de les faire monter à Auxerre, d’autant plus qu’il n’y a aucun moyen de locomotion. A partir du collège, je pense que les soucis qu’on a sont forcément liés à l’établissement scolaire. Si on avait une source d’information ou une écoute, ce serait un niveau de l’établissement, c’est à mon avis à ce niveau qu’on pourrait résoudre beaucoup de problèmes. On a créé une section « Eveil de l’enfant » parce qu’il n’y avait rien pour les petits et il y avait une demande de la part des parents. Nous n’avons fait que deux séances, c’est tout nouveau. Mais j’ai rencontré des parents qui étaient contents de venir. Ils m’ont dit que c’était aussi l’occasion de partager quelque chose avec leur enfant. Ils doivent avoir des rythmes de vie un peu particuliers.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- La fonction de parents évolue en même temps que l’enfant - Fonction de guide jusqu’au collège (pratique : apprendre à marcher, à s’habiller, premiers pas à l’école, devoirs, etc.)

- A partir du collège, les soutenir, les écouter, les protéger, être présents et à leur écoute - Inculquer le respect des gens et de la nature (valeurs) - Les amener à réfléchir à leurs gestes et à leurs conséquences - Importance des repères et de la stabilité - Apprendre à se séparer progressivement des enfants lorsqu’ils prennent leur autonomie.

Réalisation

de cette

fonction

- Choix du couple : être auprès des enfants (priorité sur le travail de Madame durant les premières

années – retour au travail une fois qu’enfants plus autonomes)

- Organisation (pas de problèmes de garde du fait des horaires complémentaires des parents) - Protection, éviter que leur rythme de vie soit perturbé. - Premières années de sacrifice (sorties) - surveillance du comportement, de la santé et de la scolarité des enfants - Discussions entre les parents quand décision importante à prendre, sans montrer les désaccords aux enfants

- Même autorité du père et de la mère ; imposition parfois autoritaire des modes

comportementales

- Soutien financier à l’âge des études supérieures - Favoriser l’autonomie et les dispositions d’accueil des enfants à la maison (chambre pour retours réguliers en vacances et fins de semaine)

Difficultés

- Questions sur leur orientation et leur métier futur - Pas de difficultés durant leur adolescence (plus tensions entre le frère et la sœur) - Passage de l’école rurale au collège (angoisses) - Difficultés quand enfants en bas-âge du fait pour mère de 20 ans quand le premier est né (manque d’information).

Solutions

- Passage en 6ème : rencontre de la fille d’une amie scolarisée au même collège.

- Soutien et présence des grands-parents à proximité - Lecture marquante d’un guide des parents - Discussions entre sœurs au sujet de l’éducation des enfants (plus que des conseils) - Implication du père puis de la mère dans l’association des parents d’élèves

Difficultés

persistantes/ac

tuelles

- Un manque au niveau de l’orientation (Education nationale). Madame s’est impliquée dans une

commission d’orientation afin d’y remédier mais cela n’a pas été suivi.

Actions de

soutien à la

parentalité

- Nom « REAAP » familier mais pas connaissance des actions de soutien - Si difficulté, Madame aurait du mal à s’adresser à un inconnu et n’irait pas vers une structure du

type CAF (perception : très éloignée, très administratif). Préfèrerait passer par une association

car vécu, expérience.

- Ces types d’actions devraient être accessibles et à proximité (locales) - Il devrait y avoir une source d’informations au niveau de l’établissement scolaire

Commentaires

Enquêteur

- Création d’une section « Eveil de l’enfant » au club omnisport d’une ville voisine parce qu’il n’y avait rien pour les 2-4 ans et qu’il y avait une demande de la part des parents.

- Problèmes de la distance des actions de soutien (à Auxerre) et de manque de structures associatives proches portant ce type d’action (fréquentations éventuelles dans ce cas) ;

- L’investissement associatif passé (parents d’élèves) et en cours (section éveil de l’enfant) rend cette dame acteur potentiel des actions de soutien à la parentalité dans son secteur d’habitation ; des

professionnels du REAAP pourraient prendre contact avec elle si elle en est d’accord

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Synthèse d’entretien n° 10

Madame, le 11.03.2008 à domicile, dans une petite ville au nord de

l’Avallonnais

Présentation

28 ans, ouvrière polyvalente (préparatrice de commande) depuis 2007, à mi-temps dans une usine d’ameublement ; CAP maroquinerie.

Mari 35 ans, technicien bureau d’études ; DUT Génie Mécanique (Le Creusot) et Contrat de qualification d’Organisation du travail et de la gestion de production (AFPI d’Auxerre)

Ils travaillent dans la même usine. Se sont connus dans le Tonnerrois, d’où ils sont, ainsi que leur parent, originaires.

Ils ont une fille de 6 ans et un garçon de 2,5 ans. Leurs parents et frères et sœurs dans la région les soutiennent pour la garde d’enfants et des conseils parentaux.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est un choix, un désir à deux, et des responsabilités sur le soin des enfants, leur éducation et leur développement vers leur future vie d’adulte : confiance en eux, sociabilité, politesse, respect.

En outre, l’éducation est différente selon leur caractère qui me semble lié à leur sexe : ils ont des rythmes d’apprentissage différents sur la propreté, l’alimentation, les nuits, l’apprentissage des règles de comportement…

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) :

On parle beaucoup pour gérer les caprices, les rassurer, même si ce n’est pas facile, on est parfois désarmé. A deux, on se soutient bien, on alterne selon nos états physique et moral les différentes tâches ménagères et de soins et d’occupation des enfants.

On peut être amené à lire et à s’abonner à des revues pour les parents (« Parents », « Psychologie enfant ») sur des sujets qui nous intéressent (jalousie de l’aînée par rapport à la naissance du 2ème enfant ; refus d’alimentation des enfants…), avec des conseils de professionnels de la petite enfance (psychologue, pédiatre, psychiatre, nutritionniste,…).

Par ailleurs, je fais référence à mon éducation reçue et à mon expérience personnelle, ainsi qu’au dialogue avec mon mari. Ses remarques sur mes modes de relation et de communication avec eux m’aident aussi à me rendre plus souple et à l’écoute vis-à-vis d’eux.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Les crises comportementales de ma fille vers 4-5 ans à l’école –distraite, manque de suivi…- et à la maison – insupportable, n’obéissant pas. Cela ayant un lien avec des moments de

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stress et d’énervement que je traverse pour gérer toutes les actions quotidiennes, et également aussi de la jalousie par rapport à son petit frère.

On a aussi des difficultés pour leur faire adopter un mode d’alimentation équilibré leur évitant des troubles.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour les crises de ma fille, on a vu une pédo-psychiatre au CMPP d’Auxerre, pendant plusieurs séances. C’est la maîtresse qui m’en a parlé, en voyant que cela n’allait plus du tout entre nous deux : ma fille criait et se sauvait en me voyant à la sortie d’école. Ma fille a parlé et moi aussi, jusqu’à évoquer mon enfance, ce qui nous a fait du bien à toutes les deux : apprendre à réagir autrement dans certaines situations.

Pour l’alimentation, on a compris qu’il ne faut pas forcer les enfants et ne pas céder à leurs tentatives de nous faire changer d’avis. C’est un pédiatre de crèche collective qui nous a informés.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non, car à Vermenton, on est bien encadré pour les problèmes que l’on a.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Il y a beaucoup de réunions à Avallon sur les enfants (comportement, sexualité, alimentation…) et les parents ; l’information est affichée à l’école.

Je n’y suis pas allée, faute de temps à cause du travail, à cause des horaires le soir (début à 19h30- 20h) et de la distance trop longue pour y aller, mais d’après une amie, cela se passe très bien, entre les professionnels et les parents qui peuvent participer.

Aimeriez-vous voir apparaître des choses dans votre vie quotidienne pour vous aider dans votre vie de parent ?

Oui, que les rencontres parents et professionnels puissent se passer dans les écoles, ou une structure similaire, comme il a pu y avoir une journée d’information des enfants sur la délinquance dans le centre aéré de notre fille.

Ils pourraient aussi y avoir d’autres réunions d’enfants pour aborder certains sujets civiques ou sociaux : les dons d’organe, la pédophilie, la délinquance, la drogue…

Il aurait été intéressant que la maîtresse soit plus participante dans la prise d’information

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- choix, désir à deux, et des responsabilités sur le soin des enfants, leur éducation et leur développement vers leur future vie d’adulte - apporter de la confiance en eux, sociabilité, politesse, respect. - différencier l’éducation selon le sexe et le caractère des enfants (rythme d’apprentissage, sommeil…)

Méthode

- dialogue avec conjoint et avec enfants pour régler les caprices et rassurer les enfants ;

- partage variable, selon les états différents de chacun à chaque moment, des tâches ménagères et d’occupation des enfants ;

- lecture de revues spécialisés enfants et parents

Difficultés principales

- gestion de la jalousie de la fille aînée, pendant l’arrivée du deuxième enfant

- difficultés pour leur faire adopter un mode d’alimentation équilibré leur évitant des troubles.

Solutions

- crise avec fille aînée : consultation d’un pédo- psychiatre au CMPP d’Auxerre, pendant plusieurs séances ;

- problème d’alimentation : conseils d’attitude par un pédiatre de la crèche collective

Difficultés persistante / Actuelles

Non, sentiment d’être bien encadré dans notre ville

Actions de soutien à la parentalité

Les réunions d’information de parents à Avallon, bien réputées, mais trop loin et tard le soir (information par l’affichage à l’école maternelle).

Ces réunions devraient être organisées dans les écoles d’ici ou des structures similaires (ex CLSH), connus des parents

Les réunions d’enfants sur des sujets civiques et sociaux devraient être aussi multipliées, car cela les sensibilise fortement.

Commentaires

Enquêteur

- Les médecins psychiatres et pédiatres sont perçus comme des agents qui constituent l’encadrement de l’environnement : sont-ils suffisamment intégrés dans les réseaux REAAP ? car ils ont la confiance et du crédit auprès de la population, et doivent avoir des connaissances importantes en terme d’évolution des tensions familiales existantes par secteur ;

- les acteurs de soutien à la parentalité sont aussi tous les professionnels de sécurité civile, policière, sanitaire qui organisent des réunions d’enfants dans les écoles et les structures qui les accueillent ; ils doivent multiplier ces initiatives ;

- les réunions de parents doivent plus venir dans chaque secteur d’habitation pour permettre aux parents de participer : idée d’une itinérance des réunions pour toucher les parents éloignés des grandes villes.

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Synthèse d’entretien n° 11

Madame, le 08.04.2008, à domicile

Habitante d’une commune rurale du Tonnerrois

Présentation

Madame, 56 ans ; retraitée Education nationale et peintre ; vit seule ; arrivée de l’Oise dans l’Yonne et ce village en 2000 avec son dernier époux.

4 enfants : 3 d’un premier mariage (36, 33 et 31 ans ; 1 fille et 2 garçons) ; 1 dernier garçon (19 ans) d’un second mariage, étudiant à Paris.

Sa famille est dans le midi : 1 frère, 1 sœur et sa mère ; elle n’a pas beaucoup de rapports avec eux.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est donner des bases solides aux enfants de comportement moral sur des valeurs de travail mais aussi d’ouverture ; il faut les écouter, les guider. Dès avant l’adolescence, cela leur sert pour les structurer. Mais c’est dur de devoir leur poser des limites, car ce n’est pas gratifiant.

Les miens sont assez structurés, malgré ma vie non linéaire (2 mariages, 2 divorces), mais je leur ai montré que l’on a le droit de se tromper ; l’important étant de rebondir et d’être attentif aux autres.

Lorsque les enfants ont atteint l’âge du choix professionnel et de l’orientation des études, je leur ai toujours dit qu’il devait faire ce qu’ils avaient envie de faire, mais qu’il fallait travailler pour le faire.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

J’insiste sur ces valeurs simples d’inspiration catholique que j’ai essayé de leur apprendre : il faut être à l’écoute, gentil, généreux.

Par ailleurs, j’ai toujours été rigoureuse sur certains principes moraux, d’action face aux épreuves de la vie, et de participation à vie collective (comme le rangement de la maison) ; mais j’ai toujours veillé à préserver leur jardin secret.

A partir de 18 ans, j’entame des relations différentes avec eux, mais je conserve un rôle de mère qui leur apprend à vivre, leur donne des conseils et qui les soutient quand nécessaire.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Une crise avec mon dernier garçon, liée à mon second divorce, s’est dénouée en consultant une psychologue du CMPP d’Auxerre, que j’ai trouvé mieux qu’Avallon.

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Le problème le plus délicat a été celui de son orientation d’études, où cela a été compliqué de trouver de l’information sur le BTS et son inscription. Les informations sur les différentes filières existantes dans différents domaines manquent complètement ici, dès le collège, puis au lycée aussi à Auxerre. Il devrait y voir des réunions d’information pour les parents qui connaissent bien leurs enfants, pour les aider à chercher leur voie. Les jeunes qui ne suivent pas les grandes filières classiques se trouvent facilement sans aucune vision d’avenir.

La deuxième grande difficulté est de faire tenir au père de ce dernier fils son obligation alimentaire à son égard pendant ses études. Heureusement mon avocat le lui a imposé, mais cela créé des tensions avec mon fils.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour les informations sur les études de mon fils, j’ai dû moi-même passer plusieurs appels, prendre des informations auprès d’une amie, amener mon fils dans les journées portes ouvertes, essayer de comprendre les modes d’inscription, rappeler les écoles…

Maintenant il a trouvé sa voie, et je suis sereine et confiante pour qu’il continue sans trop de problème.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquels vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Le problème reste celui de l’aide alimentaire de mon fils qui fait ses études maintenant à Paris, seul, et qui se débrouille entre les aides étudiants et sociales, mon aide et celle de son père, ainsi qu’un petit travail ponctuel.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Je connais l’assistante sociale qui venait au collège régulièrement ; mais je n’ai pas d’autres connaissances à ce sujet.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- donner des bases morales solides, poser des limites

- transmettre des valeurs d’attention aux autres

- les écouter, les guider

- montrer que l’on a le droit de se tromper et qu’il faut rebondir et d’être attentif aux autres.

- donner des repères pour les choix d’études après bac et les professions

Méthode

- inspiration des valeurs simples catholiques : écoute, gentillesse, générosité

- rigueur morale face aux épreuves de la vie, et demande de participation à vie du ménage ;

- Respect de la vie privée pour leur autonomie

- relation post 18 ans différente : plus amicale et moins directive

Difficultés principales

Les effets multiples du divorce avec grands enfants : rapport avec enfant pour l’impact psychologique et co-responsabilité éducative et co-financiarisation des études.

Manque d’information des parents pour les filières d’études post-bac pour aider les enfants à avoir une vision d’avenir.

Solutions Faire toute seule la recherche d’information sur les écoles BTS et les modes d’inscription, les prises de contact, l’accompagnement physique de mon fils, la réflexion sur les choix à faire.

Difficultés persistante / Actuelles

Non

Actions de soutien à la parentalité

L’assistante sociale du collège.

Commentaires

Enquêteur

Les difficultés concernant son enfant faisant des études à Paris ont essentiellement été fortes par manque d’implication de son ex-mari dans l’accompagnement et le soutien de son fils.

Elle a même des problèmes pour le financement de sa pension alimentaire par celui-ci, ce qui l’a obligée à utiliser une avocate pour lui imposer de respecter ses engagements

Pour des parents investis comme elle dans l’éducation et l’avenir estudiantin et professionnel des enfants, il serait intéressant d’organiser dès le collège des réunions de parents, car ceux-ci connaissent leurs enfants et sont bien placés pour les informer, conseiller et accompagner pour les démarches nécessaires pour s’inscrire dans une voie de professionnalisation.

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Synthèse d’entretien n° 12

Madame et son compagnon (arrivé au cours de l’entretien), le 20/03/2008,

à domicile, dans une ville du nord de l’Auxerrois

Présentation

39 ans, sans emploi, CAP Agent de service, vivant dans une commune urbaine entre Auxerre

et Sens ; divorcée depuis 2006, après 13 ans de mariage (ancien mari sans diplôme, vivant à la

Réunion, et ne voit pas ses enfants), elle vit avec un nouveau compagnon (intérimaire dans le

bâtiment). Elle a 3 enfants de 9, 13 et 15 ans. L’aînée scolarisée dans un IME à Auxerre. Le

cadet au collège de la ville. Le benjamin est dans un autre IME de la région.

Le père ne verse pas de pension alimentaire. C’est le nouveau compagnon, qui subvient aux

besoins des enfants.

Madame n’a pas exercé d’activité professionnelle depuis 13 ans du fait qu’elle s’est occupée

de son fils, malade génétique, comme elle (neurofibromatose Recklinghausen, demandant un

suivi à l’hôpital Necker de Paris tous les 6 mois). Ses revenus représentent environ 700 € par

mois (Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé et compléments). Elle recherche

actuellement un emploi.

Madame vit dans son logement depuis 2 ans, elle est native du secteur où elle y a son frère ;

elle voit régulièrement aussi les parents de son ex-mari pour les enfants. Ses parents sont

décédés.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Etre parent, c’est fonder une famille, cela rend heureux. Avoir des enfants fait partie du projet de

la vie. Il faut les rendre heureux, leur faire plaisir sans pour autant céder à tout. C’est aussi

partager des moments ensemble.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ?

Nous faisons des activités ensemble : fête foraine, Mac Donald, Buffalo Grill, foot dehors et les

enfants jouent aux jeux vidéos avec mon compagnon. Il est gentil avec eux, ils n’étaient pas aussi

gâtés quand leur père était là. Le fait qu’il arrive dans une famille avec trois enfants n’a pas posé

de problèmes, je lui en avais parlé avant et il s’en occupe comme si c’était les siens.

Je suis une mère « cool ». Tout ce que je leur demande, c’est de bien ranger leur chambre. Je ne

suis pas sévère. Je leur demande de bien travailler à l’école. Il faut leur montrer ce qu’est la vie,

qu’elle n’est pas toujours facile. Depuis le passage à l’euro, la vie est chère. Elle était plus facile

quand j’étais enfant. Mais on s’en sort, et c’était déjà le cas avant l’arrivée de mon compagnon.

Je vois toujours les parents de mon ancien mari, il n’y aucune raison pour qu’ils soient privés de

leurs petits-enfants. Ils vivent à 10 km de chez nous. Nous y allons tous ensemble ou ils les

gardent quand nous sortons, mon compagnon et moi.

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Mr : Il y a un point sur lequel je suis intransigeant, ce sont les devoirs. J’aide beaucoup le fils

malade quand il ne comprend pas. Je l’accompagne à Paris, quand il doit se rendre à l’hôpital. Je

ne suis pas leur papa mais je les considère comme mes enfants. Quand ils ont des problèmes, ils

viennent m’en parler, surtout pour les devoirs. Il s’agit de leur avenir et, pour moi, c’est important.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Je ne rencontre aucune difficulté. Ce n’est que la première année après le départ de mon mari que

cela a été difficile mais je ne pleurais jamais devant les enfants. Je me suis ressaisie. Depuis que

mon mari est parti, je me sens plus heureuse. Il ne prend aucune nouvelle de ses enfants depuis 2

ans et je pourrais le destituer de son droit paternel. Les enfants disent des méchancetés mais je sais

qu’au fond, ils sont blessés car il reste à leurs yeux leur père. Je n’ai pas demandé d’aide

psychologique après le départ de leur père, ils allaient bien. Je ne comprends pas qu’on puisse

abandonner son foyer et ses enfants. Il m’a quand même laissée deux mois dans la difficulté avant

que je perçoive les aides de la CAF (parent isolé). Il m’a en plus laissée des dettes.

Mes enfants ont quelques difficultés au niveau scolaire. Mais je suis très contente de leurs IME.

Les enfants aussi. Ce sont les écoles primaires qui les ont orientés vers des IME, on nous a bien

expliqué. Nous sommes allés il y a quelques jours, avec mon compagnon, à une réunion pour les

parents à l’IME de mon benjamin. Elle a lieu une fois par an. Celle-ci était organisée à l’occasion

du renouvellement à la Maison Départementale des Personnes Handicapées de Perrigny [proche

Auxerre] Il n’y a qu’une chose que je refuse, je l’ai dit lors de la réunion, c’est qu’il dorme à

l’Internat. Comme je ne travaille pas, je peux m’en occuper. Sa place est ici.

Les démarches en lien avec l’IME et la MDPH ne sont pas trop difficiles. Avec les problèmes de

santé de Jérémy, j’ai appris à me débrouiller.

La maladie rare et héréditaire que l’on porte dans la famille – que subissent le plus mon premier

fils et moi - nous impose un suivi médical important (voyage semestriel du fils à l’hôpital Necker

à Paris), ainsi qu’une vie quotidienne difficile : avant, été comme hiver, je me couvrais le corps et

portais des cols roulés ; puis ma fille m’a dit de m’habiller normalement. Mais la réaction de

certaines, personnes, dans la rue, est vraiment difficile : ma fille a également fait l’objet de

moqueries, ce qui peut me rendre agressive, je n’accepte pas que l’on se moque des enfants

malades.

Je pense que le plus difficile sera l’avenir de mes enfants, concernant leur possibilité de travail et

de retraite.

Mr : C’est très difficile de trouver du travail dans la région. Cela fait un an et demi que je suis en

intérim et j’attends toujours une embauche en CDI.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Quand j’ai un problème, je me tourne vers personne.

Avant que je rencontre mon compagnon, je me laissais un peu aller et ma fille me disait de sortir,

pour que je me remette d’aplomb, alors je laissais les enfants à leurs grands-parents paternels qui

me les ramenaient le lendemain matin.

Suite à mon divorce, j’ai beaucoup discuté avec une psychologue de l’IME où allait ma fille.

C’est grâce à elle que je m’en suis sortie. C’était la psychologue de ma fille et comme je

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l’accompagnais, on discutait en même temps quelques minutes et suffisamment pour que cela me

fasse du bien.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y

remédier ?

Je suis en train de faire des démarches pour essayer de récupérer les pensions alimentaires que

mon ancien mari n’a pas versées, comme la CAF me l’a conseillé mais c’est compliqué, il faut

d’abord passer par un huissier et on ne sait pas où est le père à la Réunion. Je prendrai ensuite la

même avocate qui m’a défendue pendant le divorce. Le problème aussi, c’est que la CAF ne peut

pas verser les pensions alimentaires à la place de mon mari du fait que mon compagnon subvient

aux besoins des enfants.

Notre maladie touche aussi mon second fils qui a besoin de prendre des calmants. Il faut donc que

l’on trouve des moyens de s’informer dessus, de vivre avec et de la vaincre.

Mr : L’association de Grégory Lemarchal contre la mucoviscidose est à Chambéry. Celle de la

maladie d’Alexis (NDA : prénom changé) est au Québec, il n’y en a pas en France et je trouve que

c’est un manque.

Mme : Nous allons bientôt avoir Internet et je vais essayer de communiquer avec des gens qui ont

cette maladie. J’ai déjà lu le témoignage d’une fille de 13 ans, sur un forum de discussion. Sa

mère était atteinte de la même maladie que moi et elle avait beaucoup de complexes par rapport à

son corps. C’est aussi mon cas et cela m’aiderait beaucoup de pouvoir discuter avec des gens qui

ont cette maladie, sur les forums. Ca permettrait aussi de voir où en sont les recherches, les

traitements, et comment la maladie évolue.

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Mme et Mr : Non.

Mme : Je ne ressens aucun manque ni besoin.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Conscience de fonder une famille - Bonheur, partage - Rendre les enfants heureux, leur faire plaisir tout en posant des limites - Subvenir à leurs besoins s’ils ont des difficultés financières quand ils seront adultes

Réalisation

de cette

fonction

- Activités, sorties - Implication du compagnon dans l’éducation des enfants : suivi scolaire, soutien affectif et financier

- Montrer aux enfants la réalité parfois difficile de la vie

- Leur apprendre à ranger leur chambre, à participer aux tâches ménagères - Discipline sans sévérité - Maintien des contacts avec les grands-parents paternels (visites et garde des enfants)

- Leur faire réaliser l’importance de bien travailler et suivi scolaire

Difficultés

- Coût de la vie - Inquiétudes de la mère et de son compagnon quant à l’avenir de leurs enfants (chômage, retraites, maladie)

- Période de séparation et de divorce difficile (troubles dépressifs) - Abandon familial du père et non versement des pensions alimentaires (et dettes laissées après son départ)

- Difficulté à trouver du travail pour la mère et précarité professionnelle du compagnon (intérim depuis un an et demi)

- Problèmes de santé du cadet, qui nécessitent un suivi médical lourd, et du deuxième fils (calmants)

- Complexes physiques liés à la maladie et sociabilité limitée de ce fait

Solutions

- Dépression suite au divorce : relation détournée avec la psychologue de sa fille qui a fait

beaucoup de bien à Madame

- maladie neurofibromatose : début de recherches Internet sur la maladie

Difficultés

persistantes

actuelles

- Choix thérapeutique pour un fils (calmants)

- Non versement des pensions alimentaires du père à Madame, avec procédure juridique à

mener.

- Le couple aimerait la création d’une association sur la neurofibromatose en France et avoir

plus d’échange avec des personnes ayant la même maladie, sur des forums de discussion.

Actions de

soutien à la

parentalité

- Informations concernant les pensions alimentaires et l’abandon de famille délivrées par la CAF

- Non connaissance des actions de soutien : ni manque ni besoin

Commentaires

Enquêteur

- Les connaissances et les échanges de Madame concernant sa famille avec d’autres personnes

partageant cette maladie ne sont pas très nombreuses : elle a besoin d’être aidée maintenant

qu’elle souhaite le faire : des groupes de discussion ou des conférences/débats auprès de parents

d’enfants malades pourraient pallier le sentiment d’isolement et le manque d’information de la

mère concernant sa maladie ; l’équipe pédagogique de l’IME ou la MDPH pourrait servir

d’intermédiaire et orienter Madame vers de telles actions, d’autant qu’elle est satisfaite du suivi

des enfants par les équipes pédagogiques de l’IME et la MDPH

- Idée : le REAAP pourrait être force de proposition auprès des IME pour développer des actions

collectives (même virtuelles) impliquant les parents qui les fréquentent

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Synthèse d’entretien n°13

Madame, à domicile, le 08.04.2008,

dans une petite ville de l’est de l’Avallonnais- Tonnerrois

Présentation

36 ans, mariée, 2 enfants de 9 et 4 ans, au chômage, précédemment emploi de caissière de commerce ; formation arrêtée en 5ème ; dans l’Yonne depuis l’âge de 19 ans ; originaire de Meaux ; parents d’origine portugaise.

Elle a rencontré son mari il y a dix ans sur son lieu de travail, alors qu’elle était bûcheron. Monsieur, 37 ans, ouvrier dans une société de bâtiment, est immigré portugais arrivé à 17 ans.

Globalement, ils ne bénéficient pas d’appuis familiaux ; c’est même plutôt elle qui aide ses belles-sœurs.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Donner à manger, apporter une maison, élever correctement les enfants, surveiller leur santé et gérer leurs études plus tard : ce qu’ils veulent faire, en mettant de l’argent de côté sur un compte bloqué.

De mon côté, je n’ai pas eu de chance, avec le décès de mon père à l’âge de 10 ans, ce qui m’a obligé à travailler tôt, et à m’occuper de mes frères. En plus j’ai eu un conflit avec ma mère : je n’ai donc pas eu de jeunesse. Et je veux qu’ils puissent en avoir une.

Je n’ai pas envie qu’ils finissent délinquant, cela peut toujours déraper.

Par ailleurs, l’amour entre parent est important, car les enfants le sentent. Ils ont aussi besoin d’amour parental et de présence à leurs activités pour les valoriser.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s)

Il faut être très présent et pouvoir offrir un maximum d’activité aux enfants : sorties, centre aéré…

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Les manques financiers pour leur offrir des activités de loisirs normales, les habiller, assurer les frais de scolarité, les assurances et aussi me payer le permis de conduire : j’en ai besoin pour les conduire aux activités, aux centres de santé quand ils sont malades, et aussi pouvoir me trouver un travail car je suis au chômage et mon indemnisation représente la moitié de mon revenu précédent. Même avec l’allocation familiale et l’allocation jeunes enfants, on a un trop faible niveau de vie.

Le problème est que pour arriver à recevoir des aides financières de type CMU et RMI, on ne peut pas, puisque l’on dépasse de 36 € les seuils de droits avec le salaire de mon mari.

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Aussi, je me fatigue beaucoup à réaliser quasiment toute seule les soins et l’occupation des enfants. Mon mari ne s’implique pas à ce niveau : il se fatigue beaucoup au travail, et n’a pas l’habitude d’une relation parent- enfant proche, car au Portugal, il a dû travailler tôt aussi.

Ainsi, le plus dur : c’est de tout gérer. Avec l’école, je dois gérer aussi la violence entre enfants, avec les critiques autour des marques, du poids, de l’origine culturelle… Il y a souvent des bagarres, des disputes, et les parents n’ont pas conscience des problèmes que cela représente pour ceux qui le subissent. Ce qui me met aussi en conflit avec certains d’entre eux. Enfin, il y a des problèmes aussi avec le nouveau maître ; ce qui n’existait pas avec la maîtresse. Avec tous ces différents problèmes, mon fils a été au CMP consulter une psychologue.

Un gros problème est de conserver un travail stable : avec le CNE, le dernier employeur m’a jetée à la fin du contrat pour en embaucher d’autres, alors que tout se passait bien.

Sur le plan alimentaire, je fais aussi attention aux sucreries et essaie de leur faire manger des légumes. Mon petit a une allergie au lait depuis l’âge de 6 mois depuis son hospitalisation où il a été nourrit au biberon : impossible ensuite de l’allaiter et de le nourrir même au biberon.

Un gros problème est celui du manque de transport en commun pour aller à Tonnerre ou Auxerre : la gare SNCF ne fonctionne plus et il y a très peu de bus.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

C’est difficile, je m’engage à fond dans tous les domaines. J’essaye de leur faire éviter un maximum les problèmes à l’école, en leur demandant de respecter les enfants et les personnes plus âgées, de ne pas côtoyer les enfants difficiles et de se calmer.

Au niveau financier, je limite les dépenses, je vais dans les marchés de discount, d’occasions. On met de l’argent de côté pour des achats d’objets que les enfants demandent.

Pour l’allergie au lait de mon fils, on trouve des substituts avec les produits laitiers ; et je me suis trouvé une mutuelle en recherchant dans la presse et les médias, auprès du médecin et par internet, pour être bien remboursé.

Pour le transport, je me débrouille : scooter ou à pied ; mais cela ne suffit pas avec les enfants.

J’ai eu une période difficile, avec le déménagement, les conflits des enfants à l’école, le drame de la perte de la sœur jumelle de mon deuxième enfant : j’ai pu obtenir de l’aide d’un soutien familial, avec une femme d’une association liée au Conseil général qui venait 2 fois par semaine pour suivre les devoirs des enfants à domicile, notamment.

Enfin, pour discuter et régler différents problèmes éducatifs, je compte sur 3 amies en particulier : l’une vient de mon ancien travail, une autre provient des parents d’élèves, et la dernière est la femme du patron de mon mari.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Le chômage et le manque de revenus. Je cherche du travail d’abord depuis novembre 2007 ; je suis suivie par l’ANPE, mais je pense peut-être à passer l’agrément pour être nourrice agréée, ou encore on pense à ouvrir une boutique de produits méditerranéens : du Portugal, du Maghreb, de l’Espagne…

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Le problème c’est que notre maison est en travaux, je ne serais donc pas acceptée comme nourrice.

Pour les transports, une connaissance est en train de nous constituer une voiture sans permis. Mais, le problème reste important pour les transports scolaires : le collège est à Tonnerre et il n’y a pas de transport pour s’y rendre.

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

A Tonnerre oui, avec une structure du Conseil général et la Mission locale, mais ici, il n’y a rien. Je crois savoir qu’ils font construire une structure sur la place du village qui s’adresse aux parents qui ont des besoins d’assistance sociale, d’appui éducatif, de préparation à l’emploi, d’entretien et de soins physiques (coiffure…)…

Ici, je sais qu’il y a quand même un centre de nourrices agréées, un relais d’assistance maternelle, où les femmes avec enfants en bas âge peuvent se réunir une fois par semaine.

Ce qui serait bien serait d’avoir un centre de loisirs, alors qu’il y en a un à 3 km. C’est important pour laisser souffler les parents, pour éviter le surmenage qui entraîne parfois des tensions dans les couples ou même des séparations.

Il faudrait aussi avoir une structure qui regroupe des services de la CAF, de la sécurité sociale, des assistances sociales de façon permanente et non une fois par mois.

Le problème de ces structures comme l’ANPE ici, c’est qu’elles ne fixent pas et ne respectent pas les horaires de rendez vous ; les temps d’attente sont souvent trop longs.

Par ailleurs, la CAF envoie un livret d’information sur les aides et prestations de l’Etat. Du coup, c’est moi qui informe aussi mon entourage des actions existantes.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- nourrir, abriter, habiller, élever correctement les enfants, surveiller leur santé et gérer leurs études plus tard

- l’amour entre parent est important,

- l’amour parental et la présence auprès des enfants.

Méthode Il faut être très présent et pouvoir offrir un maximum d’activité aux enfants

Difficultés principales

- Les manques financiers pour leurs soins et l’achat du permis de conduire

- chômage subi du fait d’un contrat précaire utilisé par le dernier employeur

- le manque d’implication du mari dans l’éducation et l’occupation des enfants

- problèmes de violence entre enfants à l’école, occasionnant la consultation de l’aîné au CMP d’Auxerre

- manque de transport en commun pour aller à Tonnerre ou Auxerre : la gare SNCF ne fonctionne plus et il y a très peu de bus.

Solutions

- Engagement à fond dans tous les domaines.

- Demande aux enfants et parents de limiter les problèmes de violence entre enfants ;

- Limitation des dépenses, avec les marchés de discount, d’occasions, et choix des assurances les moins coûteuses ; économie pour anticiper les objets aux enfants ;

- Pour le transport : scooter ou à pied ;

- Appel aux services sociaux en période de débordement et utilisation des services de la CMP d’Auxerre pour son fils ;

- Appui sur 3 amies en particulier pour échanger sur problèmes éducatifs.

Difficultés persistante / Actuelles

- Le chômage et le manque de revenu conséquent

- le manque de transport en commun

Actions de soutien à la parentalité

- connaissance incertaine sur la construction d’une structure sociale dans le village

- connaissance d’un centre de nourrices agréées, un relais d’assistance maternelle, où les femmes avec enfants en bas âge peuvent se réunir une fois par semaine :

- connaissance des actions, aides et prestations CAF par le livret d’information

Commentaires

Enquêteur

- Attend un centre de loisirs pour les enfants et un centre d’action sociale pour soutenir son quotidien (centre social).

- Madame manque de soutien, d’où :

. pertinence d’envoi d’un livret d’information sur les actions de soutien à la parentalité sur le département et son secteur

- intérêt de participation à un collectif de parents solidaires pour des actions de groupe : garde d’enfants ponctuels, co-voiturage pour des activités de loisirs des enfants…

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Synthèse d’entretien n° 14

Madame, le 12/03/2008 au domicile, dans le sud-ouest de l’Auxerrois rural

Présentation 38 ans, auxiliaire de vie scolaire depuis 4 ans (en Unité Pédagogique d’Intégration dans un collège), mariée depuis 1999 ; mari de 57 ans, en préretraite depuis leur installation dans la commune. Il était employé à France Télécom. Le mari a eu deux enfants d’un premier mariage, que Madame a élevés avec lui ; une fille ensemble de 8 ans, qui va à l’école par ramassage scolaire. Habitent dans leur maison (propriétaires) et dans la région depuis un an et demi. Vivaient auparavant en Seine-et-Marne. Les parents de Madame vivent à Beaune, tout le reste de la famille est en Seine-et-Marne.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Etre parent est quelque chose de gratifiant. C’est apporter une éducation à l’enfant, des valeurs, lui donner de l’amour, partager des choses. C’est amener son enfant à grandir, à faire qu’il ait un métier qu’il aime, même s’il est manuel. La fonction de parent est très importante parce qu’elle construit l’adulte futur. Mais elle a dévié, beaucoup font en sorte que leurs enfants les considèrent comme des copains, ils se font par exemple appeler par leur prénom, ce que je trouve inadmissible.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ? L’éducation que j’ai apportée aux enfants de la première union de mon mari m’a servie pour ma fille. J’ai fait avec eux la préadolescence et l’adolescence et je fais maintenant l’enfance. Avec mon métier aussi, je pense être réceptive à ce que ressentent les enfants. Il faut leur apprendre les limites et ce qu’est la frustration pour se construire, mais dans la compréhension. Je fais les devoirs avec ma fille parce que je suis plus patiente que son père et qu’elle préfère. Quand je commence mon travail tôt ou que je suis fatiguée, mon mari s’occupe d’elle, elle a un super papa, très présent, l’âge faisant peut-être. Notre autorité parentale est égale. Il y a entre mon mari et moi un bon équilibre, un bon échange dans la réalisation de notre fonction parentale. Auprès de mes amis, je passe pour une « mère poule », j’ai peur des enlèvements, je suis toujours aux aguets. J’ai eu une éducation, par mes parents, que j’ai trouvée bonne et que je reproduis, en moins sévère. Par moments, je me demande si ma conception qui n’est pas un peu « vieille France » disparaît.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Ce qui ressort, chez moi, c’est l’angoisse. J’ai peur de mal faire, de ne pas assez anticiper. Ce qui fatigue le plus dans la fonction de parent, ce sont les petites choses du quotidien, répétitives, comme le rituel du coucher qui devient, après une journée de travail fatigante, quelque chose d’infernal. C’est dans la pose de repères qu’il est parfois difficile d’être parent.

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J’ai parfois l’impression que l’éducation que j’apporte à ma fille va en faire une personne faible, pas assez armée contre les autres. Etre parent, c’est aussi l’angoisse de l’avenir. Quand elle ira au lycée de Toucy, elle devra commencer à réfléchir à son orientation professionnelle. Comme nous sommes loin de tout, elle ira peut-être en internat ou dans la famille en région parisienne. Mais je ne me vois pas me séparer de ma fille facilement. Le passage de l’école en Seine-et-Marne à celle de notre secteur a été difficile, au début. Elle est passée d’une classe de 25 élèves à une classe multi-niveaux de 16 élèves. Elle ne voulait pas aller à l’école, elle faisait de violentes crises d’angoisse. On a discuté et on a compris que c’était le fait de se retrouver en si petit comité, à devoir participer. Maintenant ça va, elle est bien intégrée. Je pense que les difficultés vont arriver à la préadolescence, vers 11-12 ans, l’âge des conflits entre enfants et parents. Il faudra gérer avec calme, avoir un bon terrain de discussion. Il ne faut pas sous-estimer le mal-être de l’adolescent, qui peut aller jusqu’à une tentative de suicide, ni l’influence de la télévision. Je surveille ce qu’elle regarde parce qu’il y a des clips ou des émissions de téléréalité choquants mais je n’arrive pas à suspendre ces chaînes de la TNT. J’aurais peur que ma fille adopte des tenues vestimentaires aguicheuses, avec les vieux messieurs libidineux qui se baladent dans le coin. Quand je suis arrivée dans la famille de mon mari, j’avais 19 ans. Son fils avait 11 ans et sa fille 7 ans. Il y a eu des hauts et des bas, les enfants ne savaient pas où se situer par rapport à leur mère (droit de garde du père). Face au refus systématique d’obéissance, surtout de l’aîné, je pense que j’aurais eu besoin d’aide ou d’un soutien psychologique en tant que belle-mère, parce qu’on ne m’écoutait pas, on ne me prenait pas toujours en considération.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

J’apprends en ce moment à ma fille à ne pas se laisser faire même physiquement. On pense l’inscrire au judo. Elle fait déjà du cheval et cela lui a donné de l’assurance. Quand cela ne va pas, ma fille appelle son frère et sa sœur de 30 et 27 ans, avec lesquels elle a une grande complicité. Ils viennent aussi régulièrement le week-end ou la gardent pendant les petites vacances. Tout est centré sur elle chez nous et il nous arrive parfois de nous oublier en tant que couple. Cela nous fait du bien qu’ils s’occupent de temps en temps d’elle. Bien qu’isolée, notre maison est très fréquentée et animée : des copines de ma fille, un bon réseau d’amis, tous situés dans un périmètre de 7 km. Il y a beaucoup d’entraide et d’échanges. Mon mari et moi, nous gardons les enfants qui sont sur le trajet du ramassage scolaire. Les parents viennent ensuite les chercher, notre maison est un point de ralliement. Nous offrons notre aide parce qu’on nous a beaucoup aidés, au début de notre installation. Quand j’ai des problèmes purement scolaires, je me tourne vers l’instituteur spécialisé avec lequel je travaille. Au niveau de l’éducation, une fois, il y a un an, je me suis tournée vers une psychologue pour enfants, je crois qu’elle était à Treigny. Je ne me rappelle plus comment je me suis procuré ses coordonnées. Aux termes des deux séances, elle m’a dit que j’avais une fille joyeuse, équilibrée, mais qu’elle angoissait et qu’il fallait l’accepter. Il faut dédramatiser mais pas trop non plus sinon elle a l’impression qu’on ne la comprend pas. Lorsque j’ai mes frères au téléphone, nous discutons de nos enfants, de l’école, la crèche, la garderie, les copains, les problèmes qu’ils rencontrent. A l’âge de 5 ans, elle avait tendance à être dans la dualité, elle me tapait, faisait des colères et se jetait en arrière. J’étais allée consulter un médecin en Seine-et-Marne suite à l’une de ses grosses colères. Il lui avait prescrit du Nopron, un calmant pour enfants, pendant 3-4 mois. Ses colères ont progressivement passé, avec le soutien, également, de mes parents. Ils m’ont conseillée et rassurée en me disant qu’à son âge, je faisais les mêmes crises, qu’il ne fallait pas céder et que cela allait passer.

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5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquels vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Les angoisses de ma fille, « soupe-au-lait », qui a du mal face à l’échec, qui manque de confiance en elle. Mais je ne voudrais pas l’embarquer dans le réseau de la psychiatrie. En ce moment, je travaille beaucoup avec l’homéopathie. Mon mari n’aime pas non plus la voir angoissée mais pour lui, c’est à moi de trouver une solution. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Non, il n’y a rien ici. En cas de problème avec ma fille, le CMP de Toucy paraît toujours plein, et il n’y a pas de pédopsychiatre dans le secteur. Il n’y a que le médecin. Je ne sais même pas si une assistante sociale s’occupe de ce genre de choses. Pour les interrogations quotidiennes c’est à la maîtresse que je m’adresserais. J’avais pensé, à un moment, que les mères des environs pourraient se rassembler, une après-midi sans les enfants. Il faudrait la présence d’un médiateur qui oriente et guide – une assistante sociale ou un psychologue - pour faciliter les relations entre personnes. Cela créerait peut-être un lien au niveau de la commune, ce serait vivant, cela permettrait d’élargir le réseau d’amis. Pour des mères, cela apporterait de la respiration et pourrait dénouer des situations conflictuelles avec les enfants. Echanger, permet de pouvoir gérer. J’ai la chance d’avoir un mari qui participe beaucoup mais dans la plupart des cas, ce sont les mères qui assurent le quotidien des enfants. Comme pour la préparation à l’accouchement, la mère irait en premier à ces groupes de paroles, puis le père. Ou alors, il faudrait des groupes de jeunes pères qui se sentent impliqués dès le départ. Des entretiens individuels avec un professionnel et dans un bureau ouvert et accessible seraient également une bonne chose, les mères pourraient s’y soulager de leurs problèmes.

Expérience auprès des enfants handicapés et de leurs parents

Pour les parents d’enfants handicapés il faudrait plus d’informations et d’aides. Les parents sont dans un déni total au départ, par rapport au handicap de leur enfant. La Maison du Handicap de Perrigny créée en 2005, a voulu responsabiliser les parents et c’est maintenant à eux de faire les démarches pour indiquer que leur enfant a besoin d’une aide. Si les parents n’ont pas cette capacité, les enfants n’auront pas de suivi psychologique à l’extérieur. On a des réunions, chaque année, les E.S.S. [Equipes de Suivi de Scolarisation] où on rencontre les parents et tous les intervenants extérieurs – la plupart du temps ne viennent que les parents. On se retrouve pour discuter du travail fait en classe et on oriente, en fonction du comportement des enfants. C’est alors l’instituteur référent qui va essayer de faire la démarche à la Maison du Handicap. Mais c’est elle qui devrait gérer ça dès le départ.

Certains enfants sont placés en famille d’accueil, ils voient leurs parents une fois par mois en présence d’un éducateur spécialisé. Certains réussissent à camoufler leur mal-être.

Des parents doivent faire le parcours du combattant pour obtenir une AVS et faire comprendre que son enfant a le droit d’être scolarisé comme tout le monde. J’ai observé un refus énorme par rapport au handicap, même avec des instituteurs. En tant qu’AVS, nous sommes souvent rejetés, sauf en UPI.

J’ai rencontré des parents dépassés, en grande souffrance. Il n’y a aucun soutien. La réaction de certains professionnels, face à des gamins agités, est de leur prescrire des médicaments, ce qui de mon point de vue n’est pas une solution, les enfants deviennent des légumes. Le plus dur, pour les parents, c’est en primaire et en maternelle. Heureusement qu’il y a des associations pour les aider. En Seine-et-Marne, il y avait l’association du Hérisson, pour la

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trisomie : les parents y allaient avec leurs enfants, ils apprenaient les ficelles, pour que leurs enfants aient une vie normale.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Fonction gratifiante - Apporter une éducation à l’enfant, de l’affection, des valeurs (partage) - Amener son enfant à grandir, à s’épanouir - La fonction de parent a dévié (enfants-roi, parents permissifs) - Fonction importante car elle construit l’adulte futur

Réalisation

de cette

fonction

- Expérience acquise en tant qu’AVS et belle-mère - Dosage entre la pose de limites et leur compréhension par les enfants - Présence et soutien du père - Autorité égale du père et de la mère - Surveillance, protection et anticipation des problèmes avec des phases d’enfance supérieures (adolescence)

- Reproduction, en moins sévère, de l’éducation reçue par ses parents

Difficultés

- Angoisse de la mère par rapport à sa fonction éducative - Pose de repères parfois difficile (colères de sa fille, apprendre à dire « non ») - Peur de l’éducation en décalage avec l’époque et de rendre l’enfant pas assez armée contre les autres - Angoisse de l’avenir en termes d’études, d’encadrement et d’accessibilité (choix des études et fait que le domicile familial soit éloigné)

- Tout est centré sur l’enfant et les parents s’oublient parfois en tant que couple.

Solutions

- Consultation d’une psychologue pour enfants pour le caractère angoissé de sa fille - Activités pour donner à sa fille confiance en elle et combattivité : cheval et judo - Surveillance des chaînes TV câblées (programmes non adaptés à l’âge de l’enfant) - Aide des enfants de l’époux, très présents (garde, visites, téléphone): grande complicité avec sa fille et permettent aux parents de se reposer et de se retrouver en tant que couple.

- Entraide familiale, échange de conseils - Entraide et sociabilité avec les voisins (garde d’enfants et échanges de services) - Pour les problèmes scolaires, la mère se tourne vers son collègue, instituteur spécialisé.

Difficultés

persistantes/

actuelles

- Caractère angoissé de l’enfant, manque de confiance en elle, peur de l’échec

Actions de

soutien à la

parentalité

- perception d’actions inexistantes de soutien aux parents : aucune structure de soutien aux parents à proximité (sauf le CMP de Toucy, mais il est trop fréquenté) et pas de pédopsychiatre accessible

- Appréciation à priori positive des actions de soutien (individuelles et collectives), à conditions que des réunions soient encadrées par un professionnel, un médiateur, et qu’elles se situent à proximité.

- Suggestions/idées : Les pères pourraient également participer aux groupes de parole, dans un second temps, introduits par les mères (afin de les impliquer davantage dans leur éducation). Voire création

d’un groupe de jeunes pères impliqués dès le départ. En complémentarité au groupe de parole,

ouverture d’un bureau, à proximité, où des mères pourraient aller consulter un professionnel (entretiens

individuels) afin de parler de leurs problèmes en tant que parents.

Commentair

es

Enquêteur

- Madame évoque spontanément l’intérêt de groupes de parole : elle aimerait participer à des réunions de

ce type afin de rencontrer des mères (échange d’expériences, sociabilité élargie) et de créer un lien au

niveau de la commune (réunions à Saint-Fargeau).

- Le fait que sa maison constitue un point de ralliement du ramassage scolaire, qu’ils sont intégrés dans un fort réseau d’entraide, d’échanges et de sociabilité et que la mère est intéressée par la création d’un

groupe de parole pour les mères, rend cette dame acteur potentiel des actions de soutien à la parentalité

dans son secteur d’habitation ; des professionnels du REAAP pourraient prendre contact avec elle si elle en

est d’accord.

- Pour les difficultés du quotidien, c’est vers la maîtresse de sa fille que Madame se tournerait :

importance de l’école et des enseignants pour relayer les informations relatives aux actions de soutien

aux parents (orientation)

- Expérience passée en tant que belle-mère : difficulté spécifique qui nécessiterait une structure adaptée comme un groupe de parole des belles-mères (échange d’expériences, de conseils) encadré par un

psychologue.

- Expérience en tant qu’AVS : un manque d’information et d’aide auprès des parents d’enfants handicapés. Des parents dépassés, en grande souffrance, sans soutien. Parcours du combattant afin

d’obtenir un AVS, un refus du handicap.

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Synthèse d’entretien n° 15

Madame, le 20/03/2008 à domicile, à Sens

Présentation 46 ans, sans emploi, atteinte d’une pathologie physique longue durée (tendinite aux coudes), locataire en HLM, ancienne agent de nettoyage, immigrée algérienne depuis une vingtaine d’années, divorcée, vit seule, 3 enfants : un fils de 21 ans (L3 d’Economie à Clermont-Ferrand) et deux filles de 10 et 7 ans, scolarisées dans la même école à 5 minutes à pied du domicile. Mariée en 1985 en Algérie, arrivée peu de temps après en France, elle a d’abord vécu en région parisienne. Divorcée en 1992 (garde du premier enfant), remise en ménage avec le même homme en 1996 et naissance des deux filles à Sens, reconnues par le père (47 ans, agriculteur). Seconde séparation en 2001 suite à la découverte de la double vie familiale du père. Madame a la garde des enfants, le père verse une pension alimentaire fluctuante et exerce son droit de visite auprès de ses filles tous les 15 jours. Madame touche l’Allocation spécifique de solidarité (420 €) et 119 € de la CAF. Elle a été agent de nettoyage pendant 6 ans, en région parisienne, après son divorce. Depuis sa remise en ménage et la naissance de sa première fille (congé parental de 3 ans), elle n’a pas travaillé (tendinite aux coudes qui restreint les possibilités d’emplois). Madame n’a pas de famille dans l’Yonne (un frère en région parisienne, un autre à Marseille et le reste de la famille en Algérie).

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Etre parent représente une responsabilité. Quand on a des enfants il faut s’en occuper. Il ne suffit pas de les avoir et de les abandonner dans la nature, de les laisser faire ce qu’ils veulent. Quand on est parent, on se sent obligé d’être présent dans tous les domaines. L’éducation est prioritaire, ainsi que leurs études, leur vie et leur santé.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ? Je les pousse à bien travailler. Je n’ai jamais eu de problèmes avec le grand, il a toujours été bon élève. Je suis très fière de lui. Nous avons de bonnes relations et il adore ses sœurs. Il vient deux week-ends par mois et passe toutes ses vacances à notre domicile. Je surveille la scolarité des deux filles, surtout celle de l’aînée. Elle va passer au collège à la rentrée prochaine, c’est une étape importante. Je discute beaucoup avec sa maîtresse. Je surveille mes filles, même quand elles jouent dans la cour de l’immeuble. Elles n’ont pas le droit de sortir toutes seules, elles doivent toujours être accompagnées. Le mercredi, la grande fait du foot dans un club et la petite fait de la danse à la MJC de Sens. Je suis obligée d’être derrière mes enfants du fait que leur père ne s’occupait pas beaucoup d’eux et qu’ils ont toujours été avec moi. Je suis à la fois la maman et le papa, je les élève toute seule. J’essaye de faire le nécessaire et je m’investis beaucoup dans leur éducation.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Je n’ai pas trouvé d’emploi depuis mon installation à Sens en 1998. J’ai multiplié les démarches mais avec mes deux filles, c’est difficile. J’ai été auparavant agent de nettoyage et les horaires

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sont généralement tôt le matin ou de nuit, ce qui n’est pas conciliable avec ma vie de famille. Ma tendinite aux coudes restreint également les possibilités, je ne peux pas porter des choses lourdes. Le père n’a jamais été présent auprès de ses enfants. Il ne les garde pas pendant les vacances. J’ai peu de contacts avec lui parce que cela se termine souvent en dispute. La séparation a été un moment difficile, j’ai du quitter l’appartement assez rapidement car le père en était le propriétaire. Je me sens parfois fatiguée. La présence d’un père et d’un homme est importante dans une famille. Cela pèse un peu, par moments, d’être toute seule, de courir partout, mais j’ai pris l’habitude. Je n’ai pas de problèmes avec la petite parce qu’elle travaille bien. La plus grande pose plus de problèmes. L’année dernière, suite à notre déménagement, elle ne travaillait pas à l’école et ne parlait à personne. Elle avait également découvert que son père avait d’autres enfants. Il n’était pas souvent là pour elle et elle se sentait moins aimée. Cela l’a beaucoup perturbée et je ne savais plus quoi faire. La CAF me verse 119 € tous les mois. Lorsque mon fils vivait encore avec moi, elle me versait 300 €. Il a maintenant un studio et touche les APL et une bourse de 400 € mais je l’aide financièrement. J’ai un revenu mensuel de 520 € ce qui n’est pas suffisant pour vivre.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour ma fille aînée, la maîtresse m’a conseillé de consulter un psychologue au CMPP de Sens. Cela lui a fait beaucoup de bien, le psychologue lui a expliqué que le changement d’école et ce qu’elle avait appris sur son père n’étaient pas des raisons pour ne pas travailler. Elle est suivie depuis 2007 et les séances ont maintenant lieu tous les 2 mois. Ces consultations sont prises en charge par la CMU, dont je bénéficie. Depuis la rentrée, mes filles vont tous les jours, sauf le mercredi, au Jardin du Savoir. C’est une association de soutien scolaire pour les enfants, après la classe. Afin de m’aider dans mes difficultés budgétaires, je vois parfois une assistante sociale du Conseil général. J’ai trois amies à Sens, nous discutons de nos enfants ; ils se connaissent et ont le même âge. Ma voisine a des enfants qui vont à la même école que moi, alors nous allons les chercher à tour de rôle. La majorité de ma famille est en Algérie mais nous nous téléphonons régulièrement. Je suis allée en Algérie l’année dernière, cela faisait 5 ans que je n’y étais pas allée. Mon frère nous a offerts les billets parce que je n’avais pas les moyens. Lors de ma première séparation (divorce), j’étais en région parisienne, mes filles n’étaient pas encore nées. Je n’ai pas eu de difficultés avec mon fils parce que mon frère faisait office de père, il s’occupait de lui et ils ont, encore aujourd’hui, une relation de type père-fils. Après ma deuxième séparation, l’ANPE m’a orientée vers l’AFTAM, association d'aide et d'accompagnement pour l'hébergement, l'insertion sociale et l'accueil médico-social des personnes d’origine étrangère. J’ai été suivie par eux, à Saint-Clément, deux fois 6 mois, en 2005 et en 2007, une à deux fois par semaine. Je pouvais y discuter de mes problèmes avec une psychologue. J’avais aussi les services d’une assistante sociale qui m’aidait dans mes difficultés financières. L’AFTAM m’a ensuite orientée vers un nouveau dispositif pour des personnes qui avaient des problèmes et qui souffraient de troubles dépressifs plus ou moins importants. Cela a duré 3 mois, deux jours par semaine. C’était organisé par le Conseil général et cela s’appelait « J’agis pour mon mieux-être ». Les rendez-vous avaient lieu à la MJC de Sens ou au PLIE (Plan local pour l’insertion et le logement). Il y avait une infirmière, des psychologues, une esthéticienne, une sophrologue, etc. Le but de ces réunions était de suivre les personnes, de les écouter et de les pousser à parler. Il y avait des hommes et des femmes, nous étions 8. Ce dispositif m’a aidée à reprendre confiance en moi.

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En 2006, l’ANPE m’a orientée vers un stage pour les personnes à la recherche d’un emploi. Nous étions un petit groupe de personnes recherchant un emploi et l’entente a été formidable. Cela a duré 3 mois, c’était tous les jours de la semaine sauf le mercredi. Nous faisions des recherches Internet, et des professionnels nous aidaient à préparer notre curriculum vitae et nos lettres de motivation. J’ai également été orientée par l’ANPE vers l’association BARRE-Pénélope, à Sens. Il s’agit d’une association d’insertion par le travail avec des activités telles que le repassage et la couture. Mais je n’ai pas réussi à trouver du travail par ce biais.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non. Avez-vous connaissance d’autres actions qui s’adressent aux parents ? Groupe de discussions de parents, connus par l’association de soutien scolaire Jardins du savoir : information par la responsable à l’occasion d’un entretien concernant la démotivation de ma fille aînée pour se rendre à l’association. Les parents y discutent de leurs enfants et des difficultés qu’ils rencontrent. La responsable m’a donné un numéro de téléphone pour participer à ces réunions mais je n’ai jamais appelé : il m’est difficile de raconter ma vie à des gens que je ne connais pas. J’ai du mal à faire le premier pas. Pourtant, une fois que j’ai fait la connaissance des personnes, comme lors des réunions à l’AFTAM, je parle plus facilement.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Responsabilité et présence dans tous les domaines d’existence des enfants : santé, vie et

scolarité

Réalisation

de cette

fonction

- Surveillance de leur scolarité : rencontres régulières de leurs institutrices, cours de soutien scolaire depuis la rentrée

- Surveillance et protection dans les sorties - Activités sportives (associatives) - Investissement important de Madame dans leur éducation : fonction de père (autorité) et

de mère (tendresse).

- Aide financières aux études du fils aîné

Difficultés

- Difficultés pour trouver un emploi conciliant sa vie de famille et tenant compte de ses problèmes de santé (douleurs aux bras)

- Difficultés financières - Absence du père qui ne garde pas les enfants pendant les vacances et verse des pensions alimentaires fluctuantes.

- Fatigue générale de supporter l’ensemble de l’éducation des trois enfants et la crise conjugale entraînant déménagement, changement scolaire des enfants et troubles

psychologiques de la mère et des enfants (par révélation de la double vie familiale du

père), ayant incidence sur travail scolaire d’une fille.

Solutions

- Soutien familial : aide d’un frère de Madame dans l’éducation de son fils (première

séparation), soutien financier d’un second frère (frais liés au voyage en Algérie),

contacts téléphoniques avec la famille en Algérie.

- Réseau amical : aide alternée de la voisine pour aller chercher les enfants à l’école et soutien de trois bonnes amies (échanges, discussions)

- La fille aînée est suivie par le CMPP de Sens (psychologues).

- Les deux filles bénéficient d’un soutien scolaire (Les Jardins du Savoir) - Madame est suivie par une assistante sociale du Conseil général (difficultés financières)

- Aide médico-sociale de l’AFTAM

- Participation au dispositif « J’agis pour mon mieux-être » (Conseil général) - Stage ANPE pour aider Madame dans ses recherches d’emploi

Difficultés

persistantes/a

ctuelles

- Manque d’emploi

Actions de

soutien à la

parentalité

- un groupe de paroles proposé par la responsable de l’association « Les Jardins du savoir » : non utilisé par Madame

Commentaire

s

Enquêteur

- Madame bénéficie d’un bon encadrement, à la fois professionnel, social et psychologique :

ANPE, Conseil général, AFTAM, MJC, PLIE, etc. Elle a participé à des actions dont les

conséquences ont été bénéfiques en termes de sociabilité, de soutien psychologique,

d’informations et d’orientation. Ses filles bénéficient également d’un bon encadrement

(Jardins du Savoir, activités sportives, MJC et CMPP) alliant proximité et gratuité.

- Le Jardin du Savoir est un organisme de quartier s’inscrivant dans le REAAP ; il organise également des groupes de parole pour les femmes, concernant les questions

éducatives, ainsi qu’un service de recherche d’emploi (photocopies, CV et lettre de

motivation)

- Non utilisation actuelle de ce dispositif par Madame qui en pratique d’autres pour sa fille

et elle-même.

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Synthèse d’entretien n° 16

Monsieur et Madame, le 27.02.2008, à domicile,

Habitants une commune rurale du sud d’Auxerre

Présentation

Monsieur à 36 ans, chauffeur-livreur- monteur de mobilier, CAP- BEP menuiserie, il est natif de l’Yonne et a vécu 8 ans à Paris. Madame a 33 ans, en congé parental, DUT technico-commercial, venant de Côte d’or, et présente depuis 1989 dans l’Yonne.

Ils ont 2 garçons de 2,5 et 6,5 ans.

Ils sont présents depuis 2 ans et demi dans le hameau ; nombreux contacts avec les sœurs et surtout la mère de Madame, et avec le voisinage comprenant de nombreux enfants.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Mr : Donner une éducation aux enfants, leur faire suivre l’école, les aider. C’est leur faire faire du sport.

Mme : C’est une grosse responsabilité, les accompagner quand ils vont bien ou pas bien. Mais c’est un bonheur de parent. Il faut avoir une vie stable et saine pour les enfants, que nous avions avant mais qui doit se continuer aussi : d’un point de vue professionnel, du couple et des repères de comportement, des valeurs.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ?

Mme : On dialogue pour expliquer ce qui va bien ou pas, et on peut punir comme à l’école en leur demandant de copier par écrit ce qu’il ne faut pas faire.

Mr et Mme : On fait attention, on surveille pour éviter qu’ils se comportent mal. On fait attention au respect et à la politesse.

Mme : Pour moi, je fais assez référence à l’éducation de mes parents, où l’attention sur les règles à respecter était forte.

Mr : Pour moi, j’étais principalement avec une famille adoptive d’origine espagnole, en tant qu’enfant de la DDASS. Avec leur faible niveau de français, ils n’ont pas pu m’apporter d’aides suffisantes dans les devoirs, ils se limitaient à ce que je les fasse, sans pouvoir les évaluer et corriger. J’ai eu une éducation assez souple, où je n’étais pas trop surveillé ; mais ils m’ont bien montré les valeurs de respect aux personnes.

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3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Les difficultés de relation de notre grand enfant au milieu des autres. Il y a parfois des problèmes de bagarres qu’il subit ; on n’arrive pas à comprendre si cela vient de sa personnalité, ou de ses notes de classe par rapport aux autres (bouc émissaire). Il se cache même parfois à la récréation pour ne pas se faire frapper. D’ailleurs, c’est toujours le même gamin qui est à l’origine de la violence la plus forte.

Cela était déjà arrivé l’année dernière dans le car scolaire, où une bande de grands tapaient certains petits qui revenaient en pleurant. Tout le monde en avait marre ; on a fait une pétition pour que cela s’arrête. Avec une accompagnatrice et même la mairesse, cela pu se régler. En fait, les enfants étaient sans surveillance dans le car, ce qui laissait libre cours à la violence.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Mme : On souhaite prendre rendez-vous avec la maîtresse. Car on constate dans son comportement, notamment alimentaire, qu’il est sensible à ce qui se passe à l’école. Avec l’ouverture et la capacité d’action de la maîtresse, on a confiance en elle.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Mr et Mme :

Les revues de la CAF : elles sont intéressantes car elles comportent des témoignages et expériences de parents, ainsi que des propos d’experts. C’est également le cas de certaines émissions TV pour les parents le matin pendant la semaine. Enfin, on sait qu’il existe des réunions d’information CAF qui ont lieu dans divers endroits, mais on ne s’y intéresse pas. On est informé par les lettres de la CAF. On ne s’y intéresse pas car on n’aime pas ce genre de réunions, et ce n’est pas pratique avec les enfants. On dispose d’un cercle d’amis très proches, étant même de génération supérieure (45-50 ans) – des voisins et collègues - et qui peuvent ainsi nous renseigner, nous aider.

Aimeriez-vous voir apparaître des choses dans votre vie quotidienne pour vous aider dans votre vie de parent ?

Un point intéressant serait la généralisation de l ‘informatique dans les classes des écoles rurales, car on a beaucoup de retard à ce sujet. Et les enfants doivent être bien formés dessus.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

. Etre éducateur, faire suivre l’école, les aider. Faire faire du sport.

. Bonheur et grosse responsabilité, les accompagner quand ils vont bien ou pas bien.

. Avoir une vie stable et saine pour les enfants : d’un point de vue professionnel, du couple et des repères de comportement, des valeurs.

Méthode

. Le dialogue pour expliquer ce qui va bien ou pas

. La punition comme à l’école (copier par écrit ce qu’il ne faut pas faire)

. Attention au respect et surveillance des comportements

. Référence à l’éducation des parents (respect des personnes et des règles)

Difficultés principales

. Violence verbale et physique des enfants entre eux, à l’école et dans les cars scolaires

. Effet important sur la santé psychologique et physique (alimentaire) de leur enfant

Solutions

. Rendez-vous avec la maîtresse d’école et appel à la mairesse par pétition pour intervenir : réussite des solutions en augmentant l’encadrement et la surveillance des enfants par les adultes (dans les cars et à l’école)

. Cercle d’amis très proches, de génération supérieure (45-50 ans) qui peuvent ainsi nous renseigner, nous aider

. Relations fortes et fréquentes avec la mère de Madame et sa sœur pour les conseils éducatifs

Difficultés persistante / Actuelles

Non

Actions de soutien à la parentalité

Connues et utilisées :

. Revues de la CAF, avec témoignages et expériences de parents, ainsi que des propos d’experts.

. Certaines émissions TV pour les parents le matin pendant la semaine.

Connues et non utilisées :

. Réunions par les lettres de la CAF, à Auxerre et locaux de la CAF. Ne s’y intéressent pas car n’aiment pas ce genre de réunions, et ce n’est pas pratique avec les enfants.

Commentaires

Enquêteur

. Souhait de plus d’équipement informatique dans les écoles ;

. inintérêt par les réunions thématiques de la CAF, même si avaient lieu à Coulangeron : malaise dans les réunions car pas d’intérêt direct par rapport à ses problèmes.

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Synthèse d’entretien n° 17

Monsieur et Madame, le 28.02.2008 à domicile,

dans un village de l’Auxerrois nord

Présentation :

Monsieur 36 ans, Commerçant ambulant fruits et légumes ; CAP de Peinture ; Icaunais depuis l’âge de 7 ans (immigré du Maroc avec parents et 4 frères et sœurs).

Madame 37 ans, en recherche d’emploi après inactivité, diplômé DECF ; native du secteur, parents voisins à leur maison, très forte relation avec eux, dont la mère (avec sa fille).

Ils ont trois enfants : une fille de 9 ans et deux garçons de 7 ans.

Les parents se connaissent depuis 20 ans ; le père est marocain. Leurs deux familles sont du même village et des alentours dans le département et la Bourgogne.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Mr :

Etre parent c’est vouloir fonder une famille d’abord.

Mr et Mme : C’est amener les enfants à grandir le mieux possible dans un milieu correct et sain, dans la maison et l’environnement extérieur pour assurer leur épanouissement : il faut les nourrir, les habiller, être présent, les surveiller, les entourer sans trop les couver, les emmener dans les études au plus loin et assurer financièrement leur éducation (école, loisir, besoins quotidiens), dans une optique de préparation de leur avenir.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

Mr :

Il faut doser entre toutes ces fonctions leur protection et les laisser agir, car on découvre parfois des bonnes choses émanant de leur initiative.

Mr et Mme :

La question financière est très importante, à côté des questions morales : cela signifie aussi leur faire comprendre assez tôt la valeur de l’argent, car la vie est très chère globalement ; l’acquisition des objets doit être parfois pesée lorsqu’ils dépassent notre budget quotidien. Nous devons leur faire comprendre nos limites financières dans la réponse à leur demande.

Surtout dans le domaine des jeux qui leur faut beaucoup ; notamment des jeux électroniques : par exemple, pour noël, les consoles de jeux ont coûté près de 180 € à l’unité ; et il leur en faut un chacun (ils sont trois). Les deux garçons les ont déjà cassées, il reste celle de la fille. On s’y est pris bien à l’avance, et nous, nous nous sommes privés pendant ce temps.

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Il y a aussi le sport : ils veulent tout faire, comme notre fille qui s’intéresse au tennis (qu’elle fait maintenant), au basket, à l’équitation, à la danse… A part l’équitation qui est beaucoup trop chère pour nous, que le centre de loisir et l’école lui font découvrir, on leur demande de choisir entre plusieurs sports pour en faire un par an ou par trimestre payé.

Mr :

Dans le domaine scolaire, c’est peut-être où on est le plus strict pour qu’ils réalisent leur devoir dès la rentrée de l’école : ils peuvent alterner avec des temps de pause ou de jeux, mais ils doivent faire tous les devoirs impérativement. C’est la maman qui suit le plus les enfants.

Sur les problèmes d’entente entre un parent et un enfant, le principe est d’essayer de ne pas s’immiscer dans la dispute et d’attendre d’en discuter entre parents isolément, pour éviter de montrer des désaccords entre parents devant l’enfant concerné (même les papy et mamy ne doivent pas s’immiscer). Il arrive cependant qu’il faille que le père montre plus d’autorité, lorsque le problème entre un enfant et la mère devient anormal.

Mme :

Il est vrai que je passe plus de temps avec eux, donc ils me connaissent plus, et c’est le père qui peut être plus autoritaire.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Devoir gérer constamment l’énergie, les agissements, les demandes et les sollicitations des enfants, leurs jeux. Ils nous paraissent très agités, plus que les enfants d’avant, peut-être à cause de la télévision…

Il y a la gestion des jeux et notamment des jeux sur l’ordinateur et internet qu’il faut surveiller, avec le risque de passer beaucoup de temps et de rencontrer des images choquantes. De plus, la caméra par internet est aussi à surveiller, avec des situations ambiguës parfois (un ami de ma fille qui n’a pas la caméra et elle l’a : pourquoi l’allumerait-elle ?).

C’est différent de la TV où on peut bloquer des chaînes et choisir des programmes. On en reste aux dessins animés et aux émissions adaptées, sans violence.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Mr :

Heureusement, il y a les parents de ma femme qui habitent notre village, et avec lesquels on a un contact permanent, journalier. Il y a une très bonne entente avec eux, à partir du moment où chacun met ses différences d’opinion de côté.

Ils nous aident beaucoup, nous donnent des informations, nous entraident, nous gardent les enfants lorsque nous avons besoin de nous déplacer à deux.

Pour les disputes des enfants et le dépassement des règles qu’on leur donne, on n’a pas de problème de marquer notre surveillance et de nous faire respecter.

Mme :

En ce moment, ma mère étant malade, la fréquentation des enfants est aussi pour elle un moteur. Ils m’ont beaucoup apporté d’aide et de présence lors de mes congés maternité successives à la maison.

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5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquels vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Mr et Mme :

Non, il n’y a rien. Pour comprendre les parents, il faut aller sur le terrain, allez voir les gens. Et à part l’école qui connaît les enfants et les parents, il n’y a rien. Mais, même l’école ne propose rien, à part les réunions d’informations scolaires qu’on ne loupe jamais (rentrée, besoins matériels, questions d’instituteurs, problèmes avec et entre les enfants).

C’est vrai, que l’on connaît tous les parents de l’élémentaire à primaire.

Aimeriez-vous voir apparaître des choses dans votre vie quotidienne pour vous aider dans votre vie de parent ?

Notre souci est la finition de la réhabilitation de notre maison, ancienne fermette : car les enfants doivent bien s’y sentir et se sentir bien pour accueillir leurs amis, car les fréquentations d’amis des enfants sont souvent importantes.

Mr. :

Si l’école organisait des réunions de parents sur des thèmes liés aux enfants : TV, jeux, internet, suivi scolaire… ce serait bien.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

. Conscience de fonder une famille

. amener les enfants à grandir le mieux possible dans un milieu correct et sain, dans la maison et l’environnement extérieur pour assurer leur épanouissement

. les nourrir, les habiller, être présent, les surveiller, les entourer sans trop les couver

. les emmener dans les études au plus loin et assurer financièrement leur éducation (école, loisir, besoins quotidiens), dans une optique de préparation de leur avenir.

Méthode

. dosage entre toutes ces fonctions

. faire part des limites du pouvoir d’achat dans les demandes de consommation et d’acquisition

. technique de gestion des conflits et tensions entre parent(s) et un ou plusieurs enfants : ne pas montrer de désaccord entre parents devant les enfants ; présenter deux rôles : un rôle féminin plus affectueux et confiant ; un rôle masculin plus distant et autoritaire

Difficultés principales

. Dépenses d’énergie constantes à gérer avec les jeux

. Pratique TV et internet dont il faut surveiller l’accès aux images choquantes et violentes

Solutions

. Surveillance sur les différentes pratiques

. Aides ponctuelles de garde des enfants par les parents de Mme qui habitent dans le même village

. Références et recours ponctuels aux frères et sœurs du père pour des informations et conseils particuliers

Difficultés persistante / Actuelles

Non

Actions de soutien à la parentalité

. Pas de connaissance, à part les réunions scolaires

. Pourquoi pas des réunions par et à l’école sur les problèmes éducatifs dans leur ensemble : suivi scolaire, TV, jeux, internet…

Commentaires

Enquêteur

. Couple qui répartit les rôles de surveillance et de confidence, s’appuie sur les parents du même village pour aide à la garde et relations sociales quotidiennes ;

. référence particulière et de confiance aux frères et sœurs pour les questions éducatives ;

. Besoin de finir la maison, en intérieur et extérieur pour confort des enfants = pourquoi pas un système d’entraide parental pour les travaux (troc de matériaux ; aide mutuelle ; caisse commune d’achats…) des couples en accession dans des maisons à refaire ?

. rôle attendu de l’école en village : proposition d’action d’information, et pourquoi pas d’action et d’initiatives vers les parents, car place centrale et fédératrice unique dans la vie communautaire locale (accès à tous les parents d’enfants scolarisés)

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Synthèse d’entretien n° 18

Madame et Monsieur, le 20.03.2008 à domicile, dans un village proche d’Avallon

Présentation Madame 41 ans, assistante de direction en établissement scolaire à 30 km du domicile ; elle travaille à 80% (congé parental d’éducation). Monsieur, 41 ans, chauffeur poids lourds ; ils sont pacsés depuis août 2007 (en relation depuis 1988). Ils ont deux enfants de 3 et 5 ans ; la cadette est gardée par une assistante maternelle à 7 km ; Propriétaires de leur maison, ils vivent depuis 10 ans dans leur village (auparavant, à Avallon). Les parents de Madame vivent à 10 km du village et la mère de Monsieur vit à Avallon. Celui-ci a 7 frères et sœurs dans l’Yonne.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Mr : Etre parent, c’est créer quelque chose, un bien immobilier, faire des choses en commun. Mme : On essaye de faire que, quand elles seront adultes, elles soient équilibrées, qu’elles fassent un métier qui leur plaise. Nous voulons aussi leur apprendre la politesse et leur transmettre des valeurs morales parce que maintenant, les ¾ des enfants ne les ont plus, ce sont des enfants rois. Je travaille dans un collège rural, les enfants sont donc sympathiques, mais pas très travailleurs. Ils sont trop gâtés. Je pense que la fonction de parent évolue, au fur et à mesure que les enfants grandissent (plus grande proximité physique aujourd’hui)

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Mme : On est obligés d’être organisés avec deux enfants en bas âge et mon travail qui est à 30 km d’ici. Pour la garde d’enfants, on alterne entre garde à la maison du fait de la présence de mon mari certains matins, ou dépôt chez une nourrice à 7 km de chez nous. C’est pour moi une nécessité de ne pas rester mère au foyer. Le père est un mari et un père très présent. Sa relation aux filles est différente de la mienne : du fait qu’il n’a pas connu son père, il est très proche d’elles. Heureusement qu’il est là pour temporiser parce que j’ai tendance à vite m’énerver, ce qui ne sert à rien puisque cela les braque. Donc, je fais des efforts d’explication Mr : Je fais plus d’activités avec elles, j’ai plus de patience. Mme : On évite de montrer nos désaccords devant les filles, c’est très négatif. Mme : Comme on pense déjà à la drogue, à la délinquance et aux mauvaises fréquentations, on essaye de leur donner aujourd’hui une éducation qui les mette dans le

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droit chemin pour que, petit à petit, les choses mûrissent dans leur tête et pour éviter les dérives. C’est la raison pour laquelle dialoguer avec les enfants est important. Mr : Aussi, le soir, pour le coucher on leur raconte une histoire à tour de rôle.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Mr et Mme : Les tenir le soir pour les coucher. Elles n’écoutent pas toujours, ce qui est pénible. Mme : Avec nos âges relativement avancés pour avoir des enfants, on trouve leur arrivée difficile et fatigante, leurs caractères sont durs : l’aînée se braque et pleure facilement. Cela resserre notre couple d’ailleurs. Mais je regrette d’avoir attendu si tard pour en avoir. Maintenant, je crains pour leur adolescence : les fréquentations, la pilule, le cannabis… on sera vieux pour tout cela. Mr : Pour moi, du moment que l’on est deux pour gérer, cela ne me fait pas peur. Le fait d’avoir des enfants représente aussi une forme de privation de liberté et nous avons l’impression de manquer de temps pour leur éducation De plus, on a l’impression que la maison n’est jamais rangée. Mr et Mme : On a du mal avec les repas, puisque notre aînée n’a plus d’appétit après avoir réclamé à manger avant le dîner. Mais son poids reste normal selon le médecin. Mme : J’ai du mal à me sentir proche de ma première fille, certainement aussi à cause de l’accouchement qui a été épouvantable. D’ailleurs, elle nous a posé un problème à deux ans en insistant pour dormir avec nous, tout le temps. Après réflexion avec mon mari et consultation du médecin, on a mis une semaine à lui faire comprendre qu’elle devait dormir seule. Mme : En outre, alors qu’il manque de structures de garde d’enfants, on a eu des difficultés pour trouver une nourrice satisfaisante. La première était alcoolique. La seconde nous pose aussi des problèmes même si elle est d’une bonne aide puisqu’elle prend la cadette quand elle est malade. Elle a une fois laissé notre fille toute mouillée lorsqu’on l’a retrouvée. Elle s’occupe d’ailleurs de 6 enfants, ce qui est illégal. Enfin, le coût des nourrices est élevé : 750 € / mois pour les deux. Mr et Mme : Ca va être dur l’année prochaine quand ils vont supprimer l’école le mercredi, on ne sait pas comment on va s’organiser. On espère que l’école trouvera une solution pour accueillir les enfants.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Mr et Mme : On peut compter sur les grands-parents de temps en temps pour garder les enfants mais il faut prévenir à l’avance. Il n’y a pas trop d’entraide au niveau de la garde avec les frères et sœurs. Elle a à 50% des vacances chez ses grands-parents. Comme je suis à l’Education nationale, je suis en vacances en même temps que la grande. En outre, je me suis mise au travail à 80 %, ce qui est aussi pratique. Mme : J’ai une amie rencontrée au cours de préparation à l’accouchement, avec qui je parle des difficultés des enfants. D’ailleurs, elle consulte un psy parce que son enfant a des problèmes de sommeil. Pour ma part, je n’hésiterai pas à aller consulter un psychologue, notre médecin traitant ou une amie conseillère d’orientation. Mr : Je cours pour préparer le Marathon, cela me permet de décompresser.

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5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas

de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Mme et Mr : On connaît les aides financières de la CAF mais on n’a jamais entendu parler d’actions de soutien aux parents. Cela ne nous intéresse pas dans l’immédiat mais pour plus tard, si nous rencontrons des difficultés, peut-être. Mme et Mr : Des réunions de groupe pourraient être bénéfiques pour partager des choses. Peu importeraient les thèmes. Il faudrait que ces réunions soient à proximité. Des mères et des pères pourraient y participer, j’imagine qu’ils y emmèneraient leurs enfants. Mais il faudrait aussi que ce soit dans nos horaires. Des réunions une fois par mois, ce serait bien. On pourrait discuter facilement de notre expérience. Peu importe qu’il y ait des parents de la région qu’on connaisse. Mme et Mr : C’est parce que vous nous en parlez que cela nous semble bien [les actions de soutien aux parents].

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TABLEAU RECAPITULATIF

Fonction

parentale

- Conscience de fonder une famille - Amener les enfants à être des adultes équilibrés et épanouis dans leur métier - Respect, politesse, transmission de valeurs morales de travail (contre les enfants rois gâtés) - La fonction de parent évolue en même temps que les enfants grandissent (adaptation)

Réalisation

de cette

fonction

- Garde des enfants avec horaires alternant de Monsieur et réduction du temps de travail de

Madame à 80 % avec disposition des vacances scolaires et des mercredis grâce à l’activité dans

l’Education nationale

- Présence et dialogue : besoin de changement de comportement de Madame pour s’y adapter

- Partage des rôles entre le père (présence dans les activités) et la mère (suivi scolaire) - Ne pas montrer de désaccord entre les parents devant les enfants - Anticipation de l’adolescence (drogue, délinquance, mauvaises fréquentations) : essaye

d’apporter aujourd’hui une éducation structurante.

Difficultés

- Sentiment de privation de liberté - Pénibilité et fatigue, à certains moments (vision plus accentuée chez Madame), avec regret de

procréation tardive des enfants par rapport à la vulnérabilité plus forte à l’investissement

éducatif et à l’effet anticipé du décalage générationnel à l’adolescence

- Préoccupation par rapport à l’adolescence à venir (drogue, délinquance, mauvaises

fréquentations, émancipation, conflit affectif avec l’aînée qui avait été mal vécue par la mère

du fait d’un accouchement douloureux)

- Tensions dans la relation mère- fille aînée depuis son accouchement, qui se manifeste par de la distance et un désamour par la mère, que des crises de la fille montrent qu’elle les a déjà

ressenties (difficultés de dormir)

- Difficultés pour trouver une nourrice : pas suffisamment de structures de garde pour les enfants et les nourrices sont parfois négligentes

- Crainte de la suppression de l’école le mercredi dès l’année prochaine, pour la garde - Gérer l’alimentation des filles en accord avec les temps de repas des parents

Solutions

- Changement de Madame dans son attitude vis-à-vis de ses filles : plus affectueuse et ouverte au

dialogue

- Consultation du médecin traitant pour crises de la fille pour dormir dans le lit parental - Les grands-parents gardent régulièrement les filles pendant les vacances - Madame discute avec une amie du cours d’accouchement de son rôle de mère et des difficultés

rencontrées

- Monsieur décompresse en faisant de la course à pied chaque jour.

- Si les parents rencontrent des difficultés la mère n’hésiterait pas à s’adresser à un psychologue, au médecin traitant et à une amie conseillère d’orientation.

Difficultés

persistante

s/actuelles

- La fonction de parent reste difficile, surtout pour Madame : fatigue, remises en question,

sentiment de ne pas être à la hauteur de son rôle.

Actions de

soutien à la

parentalité

- Non, à part les aides financières de la CAF - Perception positive des réunions de groupe mensuelles, sous conditions : lieux proches du domicile, horaires adaptés et possibilité d’emmener des enfants.

Commenta

ires

enquêteur

- Des réunions de groupe ou un soutien individuel (ou de couple), sans avoir été recherchés,

pourraient convenir à Madame en recherche de confiance dans sa relation avec sa fille aînée :

afin de conforter la gestion de la période adolescente notamment

- Elle semble en effet ouverte à un processus psychologique sur elle-même avec un professionnel

puisqu’elle se déclare prête à consulter un professionnel en cas de problème – et de manière

collective – en participant à des réunions de parents pouvant aborder ce sujet

- Les thématiques de consultation ou d’action psychologique réalisées en groupe de parole

pourraient être : les difficultés éducatives des parents âgés de jeunes enfants ; la relation mère–

enfant après un accouchement difficile

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Synthèse d’entretien n° 19

Mr et Mme, le 20.03.2008 à domicile,

dans une petite ville du nord de l’Auxerrois

Présentation :

Monsieur, 32 ans, ouvrier dans une grande usine de production de volaille ; scolarité arrêtée en 3ème ; natif du secteur ; parents (32 ans et 55 ans ; de la région) et sœur (35 ans) dans la même commune.

Madame, 27 ans, inactive, précédemment caissière en grande distribution ; Bac pro Comptabilité ; parents immigrés du Portugal. Mère de 52 ans et père de 60 ans en pré-retraite, ayant travaillé dans la même usine de production de volaille.

Ils ont une fille de 2 ans et un garçon de 4 ans. Leurs problèmes parentaux sont partagés surtout en famille. L’usine principale locale est un lieu de sociabilité entre collègues sur les questions parentales ; des sorties de loisirs y sont organisées avec les enfants.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Avoir envie d’avoir et de s’occuper d’enfant. Leur apprendre la politesse. Il faut être présent, surtout les premières années.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

Mme :

On a décidé que j’arrête le travail en prenant un congé parental : c’est plus pratique pour la garde et l’élevage dans les premières années des enfants.

3. Quelles difficultés principales rencontrez vous à ce sujet ?

Les principales difficultés sont les maladies infantiles. Notre fille a été beaucoup malade ; une fois, elle a été hospitalisée pendant quatre jours, à cause de la bronchiolite. Elle a eu des rhino-pharyngites.

Notre fils a ramené de la maternelle pas mal de maladies que notre fille a eues.

Mr. :

Pour moi, j’avais des horaires de travail très lourds à l’usine, me prenant très tôt le matin, jusqu’à assez tard le soir. En plus, j’ai des activités de pompier volontaire en journée, soirée et fin de semaine en fonction des disponibilités.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

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Notre médecin traitant s’occupe bien des enfants ; il les prend en priorité d’ailleurs sur les adultes.

Mme :

Il nous a fallu une fois voir un pédiatre, sur conseil de ma belle-sœur qui a des enfants plus grands, pour un reflux gastrique de notre fils.

Globalement, on se tourne naturellement vers nos parents à l’un ou à l’autre, pour avoir des avis, des conseils, des informations. Ce sont surtout les mères qui aident.

Mme :

On voit la belle-mère tous les jours qui habite la maison d’à côté, et on voit mes parents toutes les fins de semaine, puisqu’ils habitent au village d’à côté. On les laisse parfois même dormir, pendant nos déplacements et voyage.

Mr. :

Pour les charges de travail et de service de pompier, j’ai participé à l’action collective de changement des horaires de travail pour rentrer plus tôt et travailler de manière plus régulière.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Mr. :

Non, mais le problème à venir sera de retrouver un travail à ma femme après le congé parental qui sera adapté aux horaires de l’école. Peut-être faudra-t-il justement se servir d’une nourrice ou avoir une place en crèche ?

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Mr :

Par des émissions TV, le matin, ma femme pouvait avoir des informations sur la vie des parents.

Maintenant, on s’informe plus sur les crèches et les nourrices très nombreuses à Brienon ; comme on espère que ma femme pourra reprendre un travail, on commence à réfléchir sur laquelle on choisirait, et le prix que cela coûterait (budget d’environ 150 à 200 €). On ne savait pas que les crèches étaient pour les enfants jusqu'à 3 ans donc on prendra une nourrice agrée.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- Avoir envie d’avoir et de s’occuper d’enfant.

- Leur apprendre la politesse.

- être présent, surtout les premières années.

Méthode - arrêt du travail de Madame (congé parental) : plus pratique pour la garde et l’élevage dans les premières années

Difficultés principales

- maladies infantiles nécessitant parfois hospitalisation ;

- horaires de travail non adapté du père, cumulé avec activité bénévole de pompier en semaine et fin de semaine.

Solutions

- consultations fréquentes du médecin traitant prenant les enfants en priorité / adultes

- consultation d’un pédiatre pour problèmes non perçus par le médecin traitant ;

- appui par la sœur du mari, plus expérimentée, pour idée de voir un pédiatre

- présence et contacts fréquents et réguliers des enfants avec les parents des deux parents (quotidiens et hebdomadaire) ; garde et conseils des deux côtés.

- obtention par action collective d’un changement d’horaires de travail plus réguliers et adaptés à la vie de famille

Difficultés persistante / Actuelles

- trouver un travail à Madame après le congé qui soit adapté aux horaires d’école, et sinon, préparer les solutions de crèche ou de nourrices

Actions de soutien à la parentalité

- émissions TV, le matin en semaine

- informations entre voisins et connaissances sur les modes de garde locaux : peu de crèches, mais très nombreuses nourrices à Brienon

Commentaires

Enquêteur

- entourage parental proche géographiquement et dans les relations : positif pour dispositif éducatif complet (garde, conseil s et solutions pour tout type de problème)

- les relations de travail dans l’usine principale locale permettent des échanges d’idées sur les pratiques de loisirs des enfants et des conseils concernant certains problèmes de santé ou de relations.

- le souci principal porte sur l’obtention d’un travail adapté de Madame aux horaires : des informations sur « retrouver un travail après un congé parental », à préparer pendant ou après le congé parental, devraient être organiser par les professionnels de l’accompagnement à l’emploi.

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Synthèse d’entretien n° 20

Monsieur, dans un café à Auxerre, habitant l’ouest de l’Auxerrois

Présentation

Monsieur, 45 ans, Commercial viticole et vinicole, de formation BEP agricole et commerciale ; conseiller municipal ; natif de cette région. Madame, 42 ans, secrétaire notariale ; bac littéraire ; arrivée dans la région vers 4-5 ans. Ils ont 2 enfants (fille 15 ans ; garçon 10 ans) ; les Parents maternels sont proches géographiquement ; les parents paternels plus éloignés (50 km).

Ils disposent d’un réseau de 4 à 5 bons amis qui partagent leurs valeurs familiales.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est une philosophie de protéger et de bien élever des enfants, de bien les vêtir - à la mode - de les nourrir, de répondre à tous leurs besoins, et aussi les rendre respectueux, en reproduisant la bonne éducation reçue des parents. Si les parents sont parfaits, violents ou mal éduqués, les enfants seront de même. Cela commence par la transmission de bonnes valeurs acquises avec nos parents.

De notre côté, on a tout préparé pour offrir le maximum de conditions pour protéger et rendre confortable la vie de nos enfants : après notre mariage, on a travaillé pour s’acheter une grande maison et la préparer pour l’arrivée de nos enfants, sept ans après.

De nos jours, les parents doivent être modernes, aller de l’avant, être toujours à la pointe du progrès technologique (internet, informatique, moyens de transport, jeux) pour répondre aux besoins des enfants, quitte à faire des concessions. Du coup, les parents doivent apprendre tout le temps de leur côté, pour gérer la forte demande de consommation de biens des enfants.

Ne pas aller de l’avant, c’est risquer que les enfants soient à l’écart et évoluent moins que le reste de la population.

En outre, il faut faire de la surveillance constante, en les interrogeant sur la nécessité et l’intérêt de certaines pratiques, en voyant leurs agissements : par exemple j’encourage la lecture plutôt que les jeux vidéo. On échange, s’informe entre nous et autour de nous, on se documente sur les nouvelles pratiques et les technologies, pour savoir si elles sont bien ou pas, comment elles fonctionnent. L’objectif est de ne pas laisser les enfants seuls face à ces pratiques et de leur en fixer des règles d’utilisation.

Enfin, on donne aux enfants un maximum pour les épanouir et faciliter leur orientation professionnelle. Par exemple, on a préparé avec ma femme des voyages en Angleterre et en Allemagne pour ma fille qui veut être interprète internationale. Pour l’Angleterre, on est allés voir les lieux et les personnes recommandés par l’école de ma fille. Pour l’Allemagne, elle est allée chez des amis allemands que l’on a avec l’école de Tonnerre.

Bref, être parent c’est accompagner, motiver, encourager, faciliter les enfants dans leur développement, sans constituer des obstacles pour eux.

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2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

On exige vis-à-vis d’eux des principes d’obéissance et de comportement respectueux, et en contrepartie, ils ont tout ce qu’ils souhaitent.

En fait, les enfants ont intégré dans leur comportement que toutes leurs activités se font en famille et dans la maison (sortie, jeux…) et qu’ils n’ont rien à réaliser à l’extérieur avec des amis. Ils n’en éprouvent pas le besoin maintenant. Les amis viennent à la maison les fins de semaine.

Rien n’est laissé au hasard, toutes les actions sont surveillées, comme les émissions TV. En plus on dialogue constamment sur chaque question, chaque problème qui les concerne, surtout à table. Il n’y a aucun tabou, tous les sujets sont traités de manière décomplexée. On espère ainsi qu’ils ne réaliseront pas de bêtise et qu’ils ne fugueront pas.

Notre méthode est l’écoute, le dialogue et la relation systématiques pour régler les problèmes. Quand on constate des comportements inverses à ceux souhaités, on demande des explications et on montre les raisons des comportements prescrits.

En général, les règles sont assez suivies car elles correspondent à celles que l’on adopte nous-mêmes.

Dans les relations de ma femme et moi avec les enfants, on traite les difficultés en s’appuyant sur l’autre parent : ce qui permet d’aborder mieux le problème et de le retraiter entre parents pour mieux le solutionner.

Cette méthode relationnelle est entendue entre ma femme et moi ; je l’ai reproduite en l’amplifiant de ma propre famille.

En outre, nous bénéficions de l’aide de mes beaux-parents pendant les années collèges des enfants à Tonnerre : ils allaient chercher tous les jours nos enfants dans les écoles pour les faire manger chez eux. Ce qui a renforcé leur relation entre eux. Cette proximité des grands parents nous a aidé financièrement, matériellement et au niveau éducatif, sur les comportements à tenir à table par exemple. En outre, la relation affective petits-enfants / grands-parents est renforcée. L’apport des grands parents au niveau éducatif est énorme.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Aucune. Le thème de la sexualité pour ma fille de 15 ans est déjà traité : on lui a donné les informations pour les moyens de contraception et les problèmes de maladies.

Son ami actuel a été rencontré par internet, alors que nous avions parlé du risque potentiel que cela représentait. Ils ont communiqué sur un site lié aux animaux, et se sont progressivement échangés leurs coordonnées. J’ai donc tout de suite vérifié son identité et pris contact avec lui pour le connaître, quand il a appelé ma fille. C’était un inconnu, il y avait donc de quoi être méfiant.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Dialoguer et surveiller, la même solution. Ma fille a d’ailleurs reconnu que j’avais raison sur ce problème, et que cela aurait pu mal tourner.

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5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non

Avez vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Pas de connaissance particulière, à part le catéchisme.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

Protéger, bien élever des enfants, les vêtir à la mode, les nourrir, répondre à tous leurs besoins

Les rendre respectueux, en reproduisant la bonne éducation reçue des parents, avec la transmission de leurs bonnes valeurs

Etre moderne, aller de l’avant, être toujours à la pointe du progrès technologique pour répondre aux besoins des enfants, quitte à faire des concessions

Surveillance constante sur la nécessité et l’intérêt de certaines pratiques

Echange, information entre nous et autour de nous, avec documentation sur les nouvelles pratiques et les technologies,

L’objectif est de ne pas laisser les enfants seuls face à ces pratiques et de leur en fixer des règles d’utilisation

Donner aux enfants un maximum pour les épanouir et faciliter leur orientation professionnelle

Bref, être parent c’est accompagner, motiver, encourager, faciliter les enfants dans leur développement, sans constituer des obstacles pour eux

Méthode

Exigence de principes d’obéissance et de comportement respectueux, et en contrepartie, ils ont tout ce qu’ils souhaitent

Toutes les activités en famille et dans la maison sont surveillées (sortie, jeux, invitation d’amis, TV, internet).

Dialogue constant sur chaque question, explication sur chaque transgression de règles

Ecoute, dialogue et relation systématiques pour régler les problèmes, avec appui sur un parent ou un autre pour régler le problème

En général, suivi des règles des enfants car elles correspondent à celles des parents

Relation quotidienne avec les beaux-parents pendant les années collèges des enfants : prise en charge pour le repas du midi en semaine d’école, aide éducative pour l’apprentissage des règles de vie en collectivité, relation affective supplémentaire

Difficultés principales

Amour et sexualité à l’adolescence : rencontres sur internet, moyens de contraception et MST

Solutions Dialogue, surveillance

Difficultés Actuelles

non

Connaissance/ parentalité

catéchisme

Commentaires

Enquêteur

Parents à l’investissement éducatif maximal usant de la relation- dialogue et de la surveillance, ainsi que des ressources (grands)-parentales et amicales proches, à des fins d’épanouissement des enfants ;

Pas de besoins importants de soutien à la parentalité ; à part des éventuelles conférences / informations sur les thèmes de l’utilisation des technologies chez les enfants, et l’amour et la sexualité des adolescents, puisque l’information est nécessaire pour le dialogue intra familial

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Synthèse d’entretien n° 21

Madame, le 02/04/2008, à domicile,

dans une ville du sud du Sénonais

Présentation 46 ans, en préretraite et handicapée légèrement, elle vit seule dans cette commune où elle est installée depuis un an et demi (originaire des Yvelines), et à 3 enfants. Deux d’un premier mariage : un garçon de 25 ans et une fille de 22 ans, autonomes et vivant en région parisienne. Elle a un enfant de 12 ans ½, d’un second mariage en cours de divorce depuis 2004, vivant avec elle. En préretraite pour invalidité depuis 2005 et reconnue travailleur handicapée en 2006, elle a été assistante de direction dans un grand organisme scientifique public pendant 15 ans, entrecoupée d’une disponibilité de 5 ans (travail dans la sécurité informatique) et de congés longue maladie (hernies discales) ; elle recherche un travail à domicile à temps partiel. Le père du plus petit (second mari), 41 ans, n’a pas vu son fils depuis un an et demi. Il vit dans les Yvelines et travaille dans la sécurité informatique.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est aider nos enfants à devenir des adultes responsables et autonomes, les accompagner, être présent. Il faut avoir défini pour soi-même ou avec son conjoint le cadre de la fonction de parent et de l’éducation qu’on souhaite donner à l’enfant. Elle doit être cohérente et permanente : donner un cadre et des limites mais toujours les mêmes, dans l’intérêt de l’enfant et des parents. Il faut aussi que les deux parents soient très solidaires, que le désaccord soit le moins possible évoqué devant l’enfant pour ne pas dénigrer leur autorité individuelle.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Il est important de s’investir dans la vie de l’enfant, ses loisirs. Lui montrer que l’on n’intervient pas qu’au plan scolaire. Quand on élève seule son enfant, on doit représenter les aspects maternels et paternels, c’est-à-dire la douceur et l’autorité. Quand une punition est justifiée et qu’on l’explique à l’enfant, il la comprend très bien et la relation avec le(s) parent (s) n’est en rien entamée et ne reste pas conflictuelle Le père est davantage investi dans sa situation professionnelle que familiale. Avant notre séparation, c’était déjà un père absent et peu impliqué. Cela fait plus d’un an qu’il n’a pas vu son fils. Il l’appelle de temps en temps mais les échanges sont brefs, froids et peu spontanés de la part de l’enfant du fait des non dits et de la complexité de la relation. J’ai toujours fait en sorte de ne pas dénigrer le père. Je veux me garder de cette position par respect pour l’enfant et parce qu’il reste son père.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? La principale difficulté réside dans les relations ambiguës que le père entretient avec mon fils et sa difficulté à y faire face. Les maltraitances physiques et morales ont commencé quand mon fils avait 5 ans. Ce qui l’a beaucoup affecté et pourtant il aime son père dont il a encore peur.

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La procédure de divorce avec les mauvaises relations avec la belle-famille et le déménagement ont été très éprouvants. J’ai dû faire face à tous les problèmes toute seule tout en assurant au quotidien présence, stabilité et autorité auprès de l’enfant. Pour lui, l’intégration est difficile d’ailleurs : il subit des agressions de la part de ses camarades qui sentent qu’il a une faiblesse et en profitent.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Mon fils aîné m’aide et représente un peu la figure paternelle de mon benjamin. Il le voit régulièrement avec moi ou tout seul. Je m’entends bien avec mes deux enfants aînés, malgré le divorce avec leur père, la mauvaise cohabitation avec le beau-père et le nouveau divorce très conflictuel J’ai dû faire des efforts d’explication et de dialogue pour leur faire comprendre le sens de mes choix et de mes actes. Je les vois à présent une ou deux fois par mois, à l’occasion de mes visites à Paris avec mon fils. Nous y retournons aussi pour qu’il ne soit pas coupé de ses anciens camarades de classe. Mon fils est suivi par un psychiatre depuis sa première fugue, dans les Yvelines, en 2004, parce qu’il ne supportait plus de devoir vivre chez son père jusqu’à la première ordonnance. En arrivant dans l’Yonne, je ne me suis même pas adressée au CMPP tant l’image que j’avais gardée de celui de l’Hérault était négative et que les délais comme dans les Yvelines n’étaient pas compatibles avec les besoins urgents et réguliers de mon fils. Précédemment, avant d’obtenir un rendez vous chez un psychiatre (tous surchargés pour suivre de nouveaux patients) j’ai dû avoir recours à une psychothérapeute qui s’était déjà occupé de ma fille. Elle voyait mon fils régulièrement et il n’y avait aucune prise en charge financière. L’actuel psychiatre de mon fils est à Sens, j’ai eu ses coordonnées par une relation amicale. Il nous prend individuellement et tous les deux, au moins une fois par mois. J’aurais aimé que ce soit davantage mais il est débordé, il n’y a pas assez de psychiatres. J’accompagne mon fils aux séances, mais mes rendez-vous sont à d’autres moments, ils me permettent de faire état de ce que mon fils ne veut pas ou ne pense pas à évoquer (il a toujours du mal à en parler) et de demander des conseils. Mon engagement hebdomadaire dans le Réseau d’échanges réciproques des savoirs, à Sens (RERSS) m’a aidé à tenir le coup. Je donne des cours d’anglais une fois par semaine depuis plus d’un an. Le principe de cette association est de donner et recevoir, de valoriser les personnes, à travers ce qu’ils savent faire et transmettre comme la couture, la cuisine, la phytothérapie, etc. Il me semblait nécessaire de m’investir dans une association pour rencontrer des gens, sortir de mes problèmes de divorce, de solitude et de santé. J’étais déjà investie dans les associations de parents d’élèves, sportives et d’aide au devoir auparavant. Mon investissement dans les groupes REAAP m’a également beaucoup apporté et aidé L’échange de services entre parents a également été important. J’ai créé des liens avec d’autres parents, bien qu’au collège, on ait beaucoup moins de contacts avec les autres parents que lorsqu’on les accompagnait à l’école maternelle et primaire. Les liens se sont créés autour des sports que fait mon fils.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Prise en compte des conséquences sur le(s) enfant(s) de la défaillance établie d’un parent. J’aimerais que mon fils arrive à faire face à la situation avec son père. J’ai peur qu’à l’adolescence, cette relation n’ait des conséquences plus graves. J’ai fait de nombreuses démarches pour m’aider au plan juridique à obtenir ce que mon fils demandait, c’est-à-dire ne

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pas passer l’intégralité de ses vacances auprès de son père (comme son père l’a obtenu malgré sa déjà longue défaillance) et essayer, dans le même temps, de rétablir un lien satisfaisant entre son père et lui. Plusieurs associations n’ont pas su répondre à mes questions ou ne correspondaient pas à ma situation, comme la Voix de l’enfant, l’Enfant d’abord ou l’Ecole des Parents (rencontrée à Paris). La seule association que je n’ai pas vue du fait qu’elle est à Auxerre et que je ne peux pas me déplacer beaucoup en voiture, est le Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles. Elle a une permanence à Sens mais c’est une fois par mois et cela ne correspondait pas à mes disponibilités.

Les numéros pour obtenir des conseils juridiques sont trop onéreux et la situation est complexe et difficile à exposer par téléphone. Les permanences, dans les mairies par exemple, demandent de très longs délais d’attente sur place. De plus, mon avocat n’est pas toujours à l’écoute et rarement disponible. Il m’a manqué quelqu’un à qui demander conseil facilement et quand j’en avais besoin. J’ai vu une personne de la médiation familiale mais cette aide prévoit la présence du père et de la mère, sans celle de l’enfant. Cela ne me correspondait donc pas non plus. La Mairie n’a pas pu m’aider non plus lorsque je me suis rendu à la permanence d’un médiateur. J’ai fait de nombreuses démarches et cela finit par être décourageant, on ne sait plus à quelle porte frapper. Entre le manque de temps, le coût et les disponibilités, c’est vraiment très difficile. J’ai été informée par le REAAP que le Conseil général avait mis en place une assistance éducative permettant, par le bais d’un médiateur, d’établir une relation entre l’enfant et son père, de lui faire comprendre qu’il souffre de la façon dont il se comporte. La démarche d’un parent ou de l’enfant suffit, il n’est pas besoin de passer par une décision judiciaire. C’était une piste que je pensais suivre si mon fils était d’accord (il ne l’est pas par peur de la réaction de son père). N’étant toujours pas officiellement divorcée, je ne peux pas regrouper mes crédits en un à un taux plus bas. J’ai hâte que la procédure de divorce se termine et que je puisse gérer ma situation financière, fluctuante depuis 3 ans ½.

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Maintenant oui car je participe aux réunions de la CAF, rassemblant professionnels et parents. J’ai connu le Réseau d’échanges réciproques des savoirs au forum des associations de Sens il y a plus d’un an. Quelqu’un m’y a parlé du Groupe des pères auquel je fais partie. Et j’y ai découvert Familles fragilisées, autre groupe REAAP. J’ai également été en contact avec « Papi, mamie et moi » - autre association participant au REAAP, qui se penche sur la maltraitance psychologique des enfants dans le cadre des relations familiales. Aussi, par le biais des groupes REAAP, j’ai découvert la Maison de la parentalité adaptée aux situations d’isolement et d’urgence. Elle me paraît vraiment répondre à beaucoup d’attentes des parents qu’il faut informer (déculpabiliser les parents et les valoriser, les aider à garder ou reprendre leur place dans la famille, etc.). Il y existe également des groupes de parole entre parents, mais je n’y ai jamais participé par difficulté de me rendre à Sens et par manque de disponibilité. J’ai participé à une soirée jeux de sociétés avec mon fils, cela permettait de faire connaissance avec les parents que, la plupart du temps, on ne fait que croiser. Il faut que les gens soient informés de l’existence de la Maison de la Parentalité, dans les mairies (qui elles-mêmes devraient diffuser l’information en local (écoles, collège, pharmacies, cabinets médicaux, bibliothèque…), par le Conseil général et les écoles de Sens et des communes voisines. A Villeneuve-sur-Yonne, nous pourrions par exemple organiser un covoiturage pour se rendre aux conférences débats le soir, ou aller aux jeudis des parents etc. A moins de créer une antenne de cette Maison ici. Il faudrait peut-être définir un rayon géographique d’action.

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Je serais même prête à créer un point rencontre parents à Villeneuve-sur-Yonne avec l’aide de la mairie et des services sociaux. Je pense à un lieu d’information, d’écoute, d’échanges, de discussion sur nos expériences, de services et de conseils de parents à parents, avant que toute démarche soit engagée auprès des services « officiels ». Un peu comme un forum sur Internet mais avec des relations humaines concrètes et locales. Pour les parents isolés et en difficulté, il y aurait d’autres pistes intéressantes comme une école des parents où l’on peut téléphoner pour parler des problèmes des enfants et des siens. L’idée d’un camion ambulant est également intéressante. Mais le risque serait que les gens qui s’y rendraient pourraient être perçus par les autres comme des gens à problèmes, surtout dans les petits villages. J’avais également pensé à un « café des parents », un lieu d’accueil convivial permettant aussi aux nouveaux parents ou futurs parents de s’intégrer. Ce serait un point relais de l’information sur le thème de la famille avec un accès Internet, des documents sur la famille, le couple, la parentalité avec un coin ludothèque et quelques animations D’autres parents seraient présents ce qui faciliterait les échanges et les conseils. On pourrait y aller juste pour lire un livre, pas nécessairement pour parler.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Aider ses enfants à devenir des adultes responsables et autonomes - Présence, accompagnement - Cadre de fonction parentale et d’éducation défini avec le mari - Education cohérente et permanente nécessaire, limites - Solidarité des parents devant l’enfant, les conflits ne doivent pas avoir lieu en sa présence

Réalisation

de cette

fonction

- Investissement dans la vie et les loisirs de l’enfant, et suivi scolaire - Aspects maternel (douceur) et paternel (autorité) - Justifier les punitions, expliquer - ne pas dénigrer le père après séparation - Maintien et renforcement après séparation des liens enfant - grands-parents, grand demi- frère

et grande demi- sœur

Difficultés

- Fragilité psychologique de l’enfant due au divorce, à la mauvaise relation avec son père et au changement de cadre de vie.

- Multiples effets éprouvants du divorce qui durent : psychoaffectif, financier, déménagement,

gestion juridique et organisationnelle pour l’éducation

Solutions

- Soutien familial : financier de la part des parents et le fils aîné de Madame fait office de figure

paternelle.

- Retours en région parisienne afin de maintenir les liens avec anciens camarades de classe du fils et ses frères et soeurs

- Consultation d’un psychiatre pour Madame et son fils

- Participation au Réseau d’Echanges Réciproques des Savoirs : cours d’anglais hebdomadaires valorisants et bénéfiques pour le moral et sortir de l’isolement

- Réseau amical avec les parents des nouveaux camarades de son fils

Difficultés

persistantes

/actuelles

- Divorce : attente de jugement - Difficultés financières liées au divorce - Relation père/fils difficile, Madame redoute la période adolescente et les conséquences que

pourront avoir cette relation sur lui.

- Nombreuses démarches entreprises afin de rétablir le lien entre le fils et son père, sans succès

Actions de

soutien à la

parentalité

- Participation à différents groupes REAAP : Groupe des pères, Familles fragilisées et Papi, mamie et moi (Sens)

- Connaissance de la Maison de la parentalité (Sens)

- Connaissance d’autres associations locales et services sociaux à Sens et à proximité

Commentai

res

Enquêteur

- Dans ses démarches passées et actuelles, Madame a ressenti l’absence d’un lieu d’écoute et

d’échange des parents (sauf Maison de la Parentalité mais horaires inaccessibles et éloignée)

- Constat de Madame, à la fois en tant que membre de groupes REAAP et parent : manque de

coordination, d’information et de connaissance entre les associations et les services sociaux qui

rendent la réorientation des usagers difficile. La Mairie et le Conseil général pourraient jouer ce rôle

de mise en réseau.

- Suggestions/idées : importance de l’aspect convivial et non administratif des lieux d’écoute pour les parents (accueil, écoute, puis aide aux démarches et orientation). Mise en place d’un café des

parents, camion ambulant, numéro de téléphone (école des parents).

- Avec un investissement associatif antérieur à l’installation de Madame dans l’Yonne et une

expérience à la fois en tant qu’acteur REAAP et parent, Madame pourrait être actrice de la mise en

place d’une antenne de la Maison de la parentalité à Villeneuve-sur-Yonne ou, comme elle le

suggère, d’un groupe de parole de parents.

- Thème d’action de soutien à la parentalité : les conséquences d’une rupture familiale sur l’enfant, l’écoute et l’orientation dans le cadre d’un divorce ou d’une séparation et le rétablissement du lien

parent/enfant.

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Synthèse d’entretien n° 22

Madame, le 02/03/2008 au domicile, une commune en périphérie de Sens

Présentation 30 ans, institutrice depuis 1999 ; mari, 36 ans, employé commercial ; ils habitent la périphérie de Sens d’où ils sont originaires et où se trouvent aussi leur famille. Ils ont 2 enfants : un garçon de 5 ans ½ et une fille de 2 ans. Ils propriétaires de leur logement depuis 2000.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? C’est éduquer ses enfants, apprendre à les écouter, établir des règles, des limites, les câliner, être présent, leur transmettre des valeurs telles que la politesse, le mérite, la valeur des choses et à ne pas gâcher. Un enfant à qui l’on ne dit jamais non n’est pas un enfant heureux.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ? Mon mari et moi accompagnons chacun un enfant à la crèche et à l’école, qui se situent à proximité. Mon mari est en congé le vendredi du fait qu’il travaille le samedi matin et moi, le mercredi. Nous pouvons donc aller chercher les enfants deux fois par semaine. Je m’entends bien avec mon mari sur la façon d’éduquer. On se dispute parfois mais on ne remet pas en cause ce qu’a dit l’autre devant l’enfant. On alterne pour s’en occuper, pour pouvoir temporiser ; on gère les colères après que les enfants se soient calmés. Par ailleurs, leur caractère est différent, et le fait que notre fille a été prématurée nous rend plus indulgent avec elle.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? L’heure de fin d’école le matin est trop tôt et, avec d’autres parents, on n’a pas réussi à modifier ce changement. On n’a pas l’impression d’être soutenu en tant que parent travaillant. Il y parfois entre le frère et la sœur de la jalousie. Auparavant, la petite avait tendance à repousser son père, elle se sentait vite oppressée, ce qu’il ne comprenait pas. Je lui ai dit d’être patient et à présent, cela va mieux. La prise en charge pendant cinq semaines de ma fille prématurée suite à la grossesse hémorragique à Paris, ainsi que les complications médicales graves pendant six semaines à Sens ont été très éprouvante. : fatigue, doute, crainte de la perdre…. sans compter que notre premier fils s’est aussi senti mis a l’écart. A la maison, on a eu du mal à se familiariser à elle, et à sa fragilité. .

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Ici, nous avons la chance d’avoir une garderie, à l’école de mon fils, une crèche associative pour ma fille et un centre de loisirs. Pour le midi, nous avons demandé aux parents d’une amie de

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garder notre fils en même temps que leur petite-fille, qui va à la même école, le temps que j’arrive, à peine 10 min, trois jours par semaine. Nos parents vivent à proximité mais ils ne sont pas toujours présents et disponibles, bien qu’ils nous aient beaucoup soutenus durant la période où notre fille était à l’hôpital. A ce moment, c’est la rencontre d’une mère d’un enfant grand prématuré qui m’a beaucoup aidée parce que nous avions la même expérience. Les infirmières de l’hôpital m’ont aussi appris l’existence d’un site internet, « Sos Préma », m’informant du report possible du congé maternité. A l’hôpital de Sens, j’ai discuté avec une psychologue, ce qui m’a réconfortée. Mon mari l’a vue mais a plutôt beaucoup discuté avec sa mère. En quittant l’hôpital de Paris, la pédiatre nous a conseillés de prendre contact avec le CAMSP (Centre d’Action Médico-social Précoce) afin de vérifier que notre fille n’ait pas de séquelles. Nous y allons à présent tous les 6 mois. Il s’agit d’un suivi à la fois médical et psychologique dans lequel je peux aussi rencontrer une psychologue. Ma fille est également suivie par le Réseau Femmes et Enfants de Bourgogne. Il s’occupe des enfants prématurés avec un suivi obligatoire. Avant chaque visite, la mère doit remplir un questionnaire, relatif au quotidien de l’enfant et au moral de la mère. La pédiatre de la crèche associative de ma fille, dont je suis secrétaire, est membre de ce réseau. Par ailleurs, pour souffler pendant une partie des vacances, mon fils va au centre aéré de la commune et ma fille à la crèche, en horaires allégés. Cela permet à tout le monde de se reposer.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Non. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Je travaille à côté de la Maison de la Parentalité. Ils sont venus présenter leur action dans mon école. Mais leurs horaires ne sont pas adaptés à ceux de mon travail. De plus, je n’aimerais pas me retrouver en présence des parents de mes élèves, je ne souhaite pas qu’ils connaissent ma vie privée. Il m’arrive en revanche d’orienter les parents vers la Maison de la Parentalité ou des associations d’aide au devoir. L’école pourrait également jouer un rôle d’affichage. Quand on est jeune maman, on se pose beaucoup de questions. Mais si des actions avaient lieu autour de ce thème, je ne sais pas si j’irais. Cela dépendrait du public car je ne partage pas les méthodes d’éducation de la majorité des parents. En revanche, j’irai bien à des réunions spéciales à Sens concernant les prématurés, pour discuter avec d’autres personnes ayant vécu la même chose. Avec deux enfants et un travail, il me faudrait des horaires accessibles. Ces réunions pourraient avoir lieu dans les hôpitaux, et pourraient même se prolonger sur le long terme afin de partager sur l’évolution des enfants, de notre moral et sur les informations obtenues. Il faudrait que cela soit convivial, pour partager ses émotions sans la crainte d’être jugé. J’irais pour y apporter mon témoignage, dire de ne pas douter de la force d’un enfant, que c’est une épreuve difficile et qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Eduquer ses enfants, les écouter, établir des règles et des limites - Tendresse et présence - Transmission de valeurs : politesse, mérite, valeur des choses

Réalisation

de cette

fonction

- Expérience des enfants en raison du métier d’institutrice (gestion des colères) - Répartition entre la mère et le père pour l’accompagnement et la garde des enfants - Madame s’occupe davantage de l’accompagnement médical de sa fille (prématurité)

- Les parents partagent la même conception de l’éducation. - Ils ne remettent pas en cause les décisions et l’autorité de l’autre devant les enfants - Relais entre les parents afin de temporiser - Punitions qui amènent l’enfant à réfléchir, suivies de discussions - Plus grande indulgence à l’égard de la cadette en raison de sa prématurité

Difficultés

- Organisation avec travail des deux parents. - Fatigue générale et sentiment de ne pas assez profiter des enfants. - Horaire de fin d’école le matin incompatible avec fin de travail - Expérience éprouvante passée de la grossesse hémorragique et de la prématurité de la fille - Adaptation aux soins à leur fille,. - Jalousie des enfants

Solutions

- Modes de garde des enfants variés : crèche associative, garderie, centre aéré, services de

voisinage pour la garde de l’aîné :

- Centre aéré et crèche pendant une partie des vacances - Rencontre d’une mère ayant la même expérience à l’hôpital - Suivi de la fille et d’elle-même par des psychologues et pédiatres dans les structures spécialisées

- Recherche d’informations sur la prématurité sur Internet - Soutien des grands-parents maternels et paternels durant les allers-retours dans les hôpitaux (accompagnement, garde et écoute)

- Participation à la crèche associative, avec pédiatre appartenant au Réseau Femmes et enfants de Bourgogne

Difficultés

persistantes/a

ctuelles

- Séquelles éventuelles de la fille dues à sa prématurité : suivi régulier par le CAMSP et le

réseau Femmes et Enfants de Bourgogne

Actions de

soutien à la

parentalité

- Crèche associative de Saint-Clément - Réseau Femmes et enfants de Bourgogne - Le CAMSP

- Connaissance de la Maison de la Parentalité (Sens) et des associations de la Zep

Commentaire

s

Enquêteur

- Madame serait disposée à participer à des groupes de parole autour de la prématurité afin d’y

apporter son témoignage (et échanges d’information) : réunions sur le long terme (évolution) ;

mais pas de réunion avec des parents non concernés

- Idée/suggestion : renforcer le rôle d’affichage de l’Ecole dans laquelle Madame travaille (située

dans un quartier ZEP, à proximité de la Maison de la Parentalité) et créer des groupes de

discussion sur place, dans les lieux correspondant aux difficultés rencontrées (hôpital).

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Synthèse d’entretien n° 23

Madame, le 28/04/2008 au domicile,

Dans une petite ville de l’Avallonnais- Tonnerrois

Présentation Madame, 57 ans, vit seule en logement HLM depuis 1987 ; inactive, en invalidité depuis 7 ans (diabète, tension, arthrite, asthme), de formation scolaire jusqu’en 3ème. 7 enfants : 4 d’un premier mariage (33, 34, 35 et 36 ans) et tous mariés ; 3/ 4 habitent les Ardennes dont elle est originaire ; un enfant de 23 ans d’une autre union, puis 2 enfants d’un second mariage de 18 et 21 ans ; ils vivent au domicile de Madame. Elle n’a plus de contacts avec ses enfants (tensions familiales) et ses 15 frères et sœurs, suite à son second mariage avec un Turc.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? C’est beaucoup de soucis. Elever ses enfants, c’est aussi beaucoup d’attentions. Il faut les aider, par exemple dans le choix de leur orientation professionnelle. Je trouve que c’est bien d’être parent parce que cela fait murir. Je suis allée à l’école jusqu’à 13 ans. Quand les enfants sont allés au collège, j’ai appris les bases avec eux.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? J’ai élevé les enfants de mon second mariage toute seule. Le père était la plupart du temps absent. Il n’a jamais subvenu aux besoins des enfants, j’ai du me débrouiller toute seule.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Les deux enfants de mon second mariage ont vu leur père pendant 2 ans. Mon dernier mari a emmené les enfants en Turquie il y a deux ans mais après ce voyage, ils n’ont plus voulu le revoir. Il a en quelque sorte séquestré ma fille qui avait à l’époque 20 ans, il l’empêchait de sortir. Cela s’est aussi mal passé avec la famille en Turquie. Il verse une pension alimentaire fluctuante. Il ne verse plus la pension de ma fille de 21 ans depuis 2 ans et je ne vis qu’avec ma pension d’invalidité de 700 €. A l’époque, lorsque les enfants de mon second mariage étaient petits, j’avais 1.200 € d’allocations familiales, j’arrivais à peu près à m’en sortir même si on mangeait très souvent des pommes de terre. A présent qu’ils sont majeurs, je n’ai plus rien, c’est un peu difficile. Lorsque mon second époux est parti, il m’a laissé de nombreuses dettes, près de 300.000 €, que j’ai du payer. Depuis 8 ans, je n’ai plus aucune dette. Mais ma situation financière reste difficile et l’on se demande souvent ce que l’on va manger le lendemain.

Mes trois enfants aînés sont dans les Ardennes. La quatrième et dans l’Yonne mais on ne se parle plus. Je n’ai pas de très bonnes relations avec ma famille en général. Beaucoup m’ont reproché mon union avec un Turc, mon second époux.

J’ai beaucoup de problèmes médicaux mais je trouve que je ne suis pas assez suivie. Les consultations médicales sont souvent longues à obtenir.

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4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Quand j’ai des difficultés, je ne me tourne vers personne. Je ne demande jamais d’aide. Suite à ma seconde séparation, je n’ai vu personne pendant trois mois. Je garde tout pour moi. J’ai été élevée comme cela, dans une famille de 16 enfants, avec l’idée que je ne peux compter que sur moi-même.

Ce qui m’a fait du bien, c’est la naissance des deux premiers, ceux de 23 et 21 ans : je me suis rattachée à eux. La naissance du dernier, après le mort-né un an auparavant, m’a aussi remise d’aplomb.

J’ai quand même une voisine, dans l’immeuble, avec laquelle je m’entends bien. Quand j’ai des problèmes, je lui en parle. Elle a perdu ses parents, elle a 32 ans. On s’est liées parce que je ne voyais plus mes premiers enfants, je me suis rattachée à elle, c’est un peu une fille de substitution. Nous sommes très proches. Je parle aussi beaucoup avec mes enfants.

Mon fils de 23 ans, celui qui va bientôt quitter le domicile, travaille en intérim. Il m’aide un peu au plan financier. Une fois par mois environ, il achète pour 100 € de courses. Mais quand il va déménager, il ne me donnera plus rien. Les autres enfants, ceux de mon premier mariage, ne m’aident pas, ils sont un peu égoïstes. Ils n’ont pas l’esprit de famille comme mes derniers. C’est peut-être le fait de leur origine turque (le père). Ils sont plus attachés à moi, beaucoup plus présents.

Dans le voisinage, j’aide tout le monde. Ici, c’est la maison du bon dieu. Je gère les problèmes de couple, j’écoute, je conseille. Il y a une bonne entente entre les voisins. J’aime beaucoup écouter et rendre des services. Il m’arrive souvent, par exemple, de garder les enfants de voisins. Mais autant j’aime bien qu’on vienne chez moi, autant je ne vais jamais chez les autres.

On organise des groupes de tricot chez moi entre voisines, de temps en temps. Nous sommes en général 5, elles ont toutes en dessous de 30 ans. Elles sont enceintes ou mères de famille. On parle beaucoup des enfants. Je leur ai appris à tricoter parce qu’elles ne savaient pas. Je leur donne aussi des conseils sur les enfants. Je montre aussi à certains comment cuisiner.

Je fais partie d’une association de quartier, MALICE. On organise en ce moment une quête pour financer l’enterrement d’un voisin âgé. C’est une association qui essaye de faire le lien entre les jeunes et les personnes âgées. Les jeunes vont par exemple accompagner bénévolement les personnes âgées pour leurs courses, des promenades… On est parti du constat qu’entre jeunes et vieux, dans ce quartier, c’était la guerre et que rien n’était fait pour arranger les choses. C’est un quartier qui a toujours été mis de côté par rapport aux autres. L’idée de cette association vient de mes enfants. L’idée était de créer un lien entre les générations, de les regrouper. On a fait un loto, il y avait près de 300 personnes, cela a très bien marché. L’argent récolté nous a permis de financer des sorties d’une ou deux journées pour des jeunes qui n’ont pas les moyens. Notre association existe depuis cette année. Je m’occupe de la cuisine, les casse-croutes, les boissons, etc.

Depuis cette association, il y a plus d’entraide, les gens se parlent plus. Cela me plaît beaucoup de participer à cette association, parce que sinon, je reste enfermée chez moi.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Ce qui m’inquiète, c’est que mes deux enfants de 18 et 21 ans n’arrivent pas à trouver de travail. Ma fille de 21 ans a un bac secrétariat mais elle ne trouve pas de travail. Mon fils a arrêté cette année sa 1ère mais comme il était peu assidu et que je n’arrivais pas à payer ses études, il a arrêté. Il a voulu reprendre l’école (1ère S) mais l’école n’a jamais voulu le reprendre. Cela m’embête parce que là, il ne fait rien. Lui aussi aimerait reprendre des études mais on ne sait

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pas où. Il ne veut pas apprendre un métier : il a essayé la boulangerie mais cela n’a pas marché. Ma fille, ce n’est pas pareil, elle m’aide à la maison. Ils sont inscrits à l’Assedic depuis peu. J’ai peur pour leur avenir, d’autant plus s’il m’arrive quelque chose, du fait que je suis malade. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? On m’a proposé, lors d’un stage Assedic, la venue d’une dame à la maison. Je me suis dit que cela allait m’enfoncer encore plus. C’était une psychologue ou une assistante sociale, je ne sais pas. Mais je n’aime pas me confier à quelqu’un que je ne connais pas. J’ai fait ce constat : j’aide les gens mais quand j’ai des problèmes, il n’y a plus personne pour vous aider.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Soucis

- Attention - Effet de maturation sur les parents

Réalisation

de cette

fonction

- Accompagnement dans l’orientation professionnelle des enfants - Pères absents : éducation entièrement assurée par Madame

Difficultés

- Difficultés financières : pension alimentaire fluctuante, fin des allocations familiales (enfants majeurs mais toujours à charge), pension d’invalidité

insuffisante

- Tensions familiales (enfants aînés, frères et sœurs de Madame)

- Problèmes de santé, sentiment que Madame n’est pas bien encadrée

Solutions

- En cas de difficulté, Madame ne se tourne vers personne, aucune aide

publique ou privée, sauf une voisine (mais rôle d’écoute de celle-ci)

- Participation financière du fils de 23 ans

Difficultés

persistantes

/actuelles

- Inquiétude liée au chômage de deux de ses enfants, à leur avenir professionnel, ainsi qu’à la déscolarisation de l’un d’entre eux

Actions de

soutien à la

parentalité

- Non. Madame n’aime pas se confier à des inconnus.

Commentai

res

Enquêteur

- Très forte sociabilité de voisinage et entraide (faible sociabilité publique).

Madame est une figure charismatique du quartier : services, organisation de cours

de tricot et de cuisine pour les mères, conseils à la parentalité informels, création

d’une association de quartier créant un lien intergénérationnel. Initiation due à un

manque de la municipalité envers ce quartier HLM de Tonnerre. Une action de

soutien à la parentalité pourrait être initiée, au niveau du quartier, par le biais de

l’association MALICE, nouvelle mais déjà bien implantée où Madame pourrait

être actrice de la mise en place de cette action si elle en est d’accord.

- Idée d’actions de soutien à la parentalité : autour d’activités telles que le tricot, la

cuisine, sous une forme conviviale et informelle (relais générationnel entre jeunes

mères et mères plus âgées ayant l’expérience de la parentalité)

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Synthèse d’entretien n° 24

Monsieur, le 28/04/2008 dans un café

dans une ville moyenne de l’Avallonnais où il habite

Présentation 44 ans, cariste dans un magasin de pneus depuis 15 ans, sans formation depuis l’école élémentaire, né dans le département, de parents d’origine marocaine (où il a été expulsé pendant 9 ans, suite à leur séparation) ; marié en 1998, mais en situation de séparation avec son épouse de 33 ans, d’origine marocaine, inactive. Il a 4 filles de 9, 7, 5 et 2 ans. Une partie de la famille à Monéteau (visites régulières avec les enfants), l’autre au Maroc.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? Chaque naissance représente une responsabilité. Etre père, c’est préparer l’avenir de ses enfants. La vie est comme une jungle, certains s’en sortent et d’autres pas. Plus tard, je ne veux pas que mes filles soient obligées de se marier avec la famille ou un Marocain, je veux qu’elles soient libres. Leur mère veut les marier avec des cousins pour les faire entrer en France. Ma femme porte le voile, c’est son choix. Moi, je suis croyant mais pas pratiquant. C’est souvent les plus pratiquants qui font le plus de bêtises, comme les femmes voilées. Ma femme souhaiterait que nos filles portent le voile mais pour moi, elles sont libres, c’est à elles de choisir.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? Je fais tout pour mes enfants. Le plus important pour moi est de les voir heureuses. Je n’ai pas eu la chance de faire des études mais je veux la donner à mes filles. Je pense déjà aux études, à l’université et à la location d’un studio à Dijon. Je fais pour chaque fille un virement de 25 € par mois. Elles ont chacune leur compte. Je les aiderai le plus loin possible.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Ma femme ne m’a jamais demandé mon avis pour avoir des enfants. J’aurais aimé m’arrêter à 3 enfants – car chacun représente une vraie responsabilité - mais ma femme a refusé de se faire avorter car c’est contraire à la religion musulmane. A chaque naissance ma femme change de comportement, elle a la tête ailleurs et ne s’occupe plus des autres enfants. J’ai épousé ma femme au Maroc (mariage religieux), elle est ensuite venue en France pour avoir plus de droits, toucher les allocations familiales.... Nous avons eu des problèmes conjugaux et familiaux importants et violents (mensonges, tromperies, désaccords, violences et même envers les enfants, ce qui les a perturbés fortement) et nous sommes maintenant séparés ; mes enfants et ma femme se trouvent à la Croix-Rouge maintenant. La situation est difficile, ce qui me fait aussi boire pour oublier de temps en temps après le travail. Je pense que ma femme est mauvaise mère actuellement, mais je ne veux pas divorcer, ni ma famille qui préfèrerait que je ferme les yeux. J’essaye de dialoguer avec elle mais elle ne veut pas. J’ai fait une dépression suite à ces événements. Je n’arrive plus à dormir et j’ai perdu beaucoup de poids. Mon médecin m’a prescrit des calmants et des somnifères.

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4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Aucune. J’ai parlé des événements avec ma femme à mon médecin, il sait tout. Il m’a donné les coordonnées d’un psychologue à Avallon. Je l’ai appelé à plusieurs reprises mais il dit être débordé. J’aurais aimé y aller avec ma fille aînée pour qu’il lui parle - car elle est perdue- de ses propos sur ma femme (affirmation de prostitution par celle-ci). Si ma femme le souhaite, je pourrai aussi y aller avec elle.

Du côté de ma famille ou de mes amis, je n’ai pas l’appui nécessaire : ils sont plutôt contre moi et disent que c’est ma faute.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Ma situation familiale m’est devenue incompréhensible : je ne sais pas comment ma femme et ma fille se sont retrouvées à la Croix Rouge. Elles y sont depuis le 8 mars. Je ne sais pas si elle souhaite divorcer, elle ne dit rien. Heureusement, je vois mes enfants à l’école. Mais j’ai peur pour ma fille aînée, que ce qu’elle dit avoir vu de sa mère la traumatise. Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Non. J’ai vu une assistante sociale mais elles sont toutes du côté de ma femme, elles ne veulent pas me croire. Le Conseil général refuse de m’écouter. Des réunions entre pères qui ont des difficultés comme moi pourraient m’intéresser. Je pourrais parler de mon expérience pour que la société soit au courant de ce type de situation qui est la mienne. D’autant plus quand il y a des enfants en jeu, au milieu. Cela m’intéresserait de raconter mon histoire, d’écouter celles des autres, leur point de vue.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Responsabilité - Préparer l’avenir de ses enfants - Ne pas imposer à ses enfants ses choix de parents - Bonheur des enfants primordial

Réalisation

de cette

fonction

- Désaccords entre le père et la mère en termes d’éducation autour de la question religieuse notamment (voile, mariage arrangé)

- Préparer l’avenir des filles : études, logement, indépendance (virement bancaire tous les mois à cette fin)

- Soutien financier au-delà de la majorité

Difficultés

- Nombreux sujets de désaccord entre le père et la mère : naissance du quatrième enfant non souhaitée par Monsieur, conceptions éducatives et

religieuses différentes, sentiment de Monsieur que Madame n’investie pas

son rôle de mère et d’épouse de manière adéquate.

- Crise conjugale : impact sur les enfants et dépression nerveuse de Monsieur

Solutions

- Lors des crises conjugales, Monsieur retrouve ses amis (bar, boissons

alcoolisées) afin de décompresser. Mais il ne se confie pas à eux.

- Suivi par son médecin : écoute, orientation vers un psychologue et prescription de calmants.

Difficultés

persistantes/

actuelles

- Pas de soutien familial comme souhaitable par Monsieur

- Hébergement persistant à la Croix Rouge et coupure avec les enfants - Sentiment d’isolement renforcé par les services sociaux et sanitaires : les différents services sociaux ne donnent aucun crédit à la parole de Monsieur,

ils sont du côté de la mère.

Actions de

soutien à la

parentalité

Non. Intéressé par des réunions de pères confrontés aux mêmes difficultés que

Monsieur.

Commentai

res

Enquêteur

- Idées/thèmes d’actions de soutien aux parents : l’impact des crises conjugales

sur les enfants, les différends religieux dans l’éducation des enfants.

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Synthèse d’entretien n° 25

Madame à domicile, le 30.04.2008 Sociographie Madame a 41 ans, de niveau 3ème scolaire, ancienne employée d’usine alimentaire ; Monsieur a 43 ans, employé de l’usine alimentaire, CAP ferronnerie d’art ; ils habitent une petite ville du Sénonais et sont mariés depuis 1987, avec 3 garçons de 13, 9 et 6 ans. Madame ne travaille pas depuis 1998 (naissance du deuxième enfant). Elle a travaillé auparavant 15 ans dans une laiterie (à 3 km du domicile). Les enfants de 6 et 9 ans vont à l’école de la commune, l’aîné est au collège d’une commune plus grande (ramassage scolaire). Madame est originaire de la région, et y a toujours vécu dans sa région. Une partie de ses sœurs et sa mère s’y trouvent. Monsieur est de Seine-et-Marne. Sœurs de Madame à Sens et en Seine-et-Marne. Sa mère est en maison de retraite à Saint-Valérien. Monsieur a une sœur dans l’Yonne.

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ? C’est assez difficile quand on a trois enfants d’âges différents. On est à une époque où il est parfois difficile d’être parent. Si j’avais fait la moitié de ce que mes enfants font, mes parents n’auraient pas supporté. Ma mère était beaucoup plus sévère que je ne le suis. Faire des enfants est un choix qu’il faut assumer. Etre parent, c’est aussi avoir une certaine autorité sur ses enfants.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s) ? On a à présent la même autorité mais cela n’a pas toujours été le cas. Le père était plus autoritaire, les enfants le savaient et ils en profitaient. On a essayé de se mettre tous les deux au même rang afin d’avoir une certaine cohérence. On essaye d’apporter la même éducation. On essaye également de faire en sorte que plus tard, ils soient aptes à faire un métier. On ne veut pas qu’ils deviennent des voyous, ce qui n’est pas toujours évident à l’époque actuelle. Je leur explique qu’il faut travailler à l’école. Nous n’avons aucun problème d’organisation du fait que l’aîné va au collège par ramassage scolaire et que les deux autres vont à l’école de la commune. Mes enfants ne regardent pas les films où il y a de la violence, je surveille. Mais même certains dessins animés sont violents, il est parfois difficile de tout contrôler. J’aide les enfants à faire leurs devoirs, je les surveille tous les jours. Mon mari n’est pas toujours disponible du fait qu’il travaille en 3/8. Mes enfants voient régulièrement ma mère. J’ai souvent ma sœur de Sens au téléphone mais ils ne la voient pas souvent. Ils voient aussi souvent ma belle-sœur.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ? Quand ils étaient plus petits, c’était parfois difficile et fatiguant. A présent, deux sont déjà grands et cela va mieux. Seul le petit demande un peu plus d’attention.

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On a signé en décembre 2006 un dossier de surendettement. Cela nous aide. Nous avions 4 crédits. Avant, mon mari ne travaillait que la nuit. Il est ensuite passé, il y a 4 ans, aux 3/8 ce qui a représenté un changement de salaire. J’ai eu des aides jusqu’aux 3 ans du dernier mais cela s’est arrêté au même moment. Par mois, à nous deux, cela faisait une baisse de revenus de près de 550 €. On n’arrivait plus à rembourser nos crédits. On a demandé à faire un dossier de surendettement jusqu’en 2015 afin que les mensualités soient moins élevées. Cette situation n’était pas évidente pour les enfants car ils me demandent souvent des choses. On leur a expliqué qu’on avait des problèmes d’argent, que ce serait passager. Ils l’ont compris. Mais cela ne s’est pas trop répercuté sur eux. Notre fils de 9 ans est très actif, à la limite de l’hyperactivité. Il bouge tout le temps, il a du mal à se concentrer, à nous écouter. Il joue souvent avec les deux voisines mais au bout d’un moment ils tournent en rond, ils s’ennuient parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici. A l’école, il est pourtant calme. On se demande déjà comment cela sera à l’adolescence, on se dit qu’on va peut-être devoir sévir davantage qu’avec l’aîné. L’aîné est en pleine adolescence, ce n’est pas toujours facile depuis 2 ans. Il nous répondait, il était grossier. Il s’est un peu calmé, depuis que leur père s’est fâché une bonne fois pour toutes. Il fume des cigarettes depuis 2 ans. Je lui ai dit les risques qu’il avait au niveau de la santé et même de la croissance. Le problème actuel est qu’il fait beaucoup d’absentéisme à l’école. Quand il n’y va pas, il est ici. On a beau essayer de le forcer, on n’y arrive pas et on ne comprend pas pourquoi il n’y va pas.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

A sa naissance, mon benjamin a eu des problèmes de santé (allergie aux protéines animales, hospitalisation d’un mois et demi). A l’hôpital, on m’a parlé de l’association Aide aux Familles. Comme le deuxième n’avait que 3 ans et que j’étais fatiguée, je suis allée la voir. J’ai eu l’aide d’une travailleuse sociale d’aide aux familles. Elle venait une fois par semaine, à peu près 3 heures, et m’aidait à m’occuper des enfants (bain, biberon, etc.) Elle me donnait aussi des conseils. Cela a duré 2 ans. Ensuite, comme les deux grandissaient, c’est devenu moins fatiguant. Nous n’avons pas d’amis parents ici. Le seul couple d’amis que nous fréquentons, des voisins, sont plus âgés et n’ont pas d’enfants. Nous nous échangeons des services. Par exemple, ils nous conduisent en voiture lorsque nous en avons besoin. Pour faire des courses, il nous arrive aussi de faire appel à un taxi. Notre fils de 9 ans a été suivi au CAMSP de Sens jusqu’à ses 6 ans ½ du fait qu’il avait des difficultés à l’école. Sur les conseils de sa maîtresse, on vient de faire un dossier pour qu’il fasse en septembre une CLIS (classe d’intégration scolaire) à Sens pour les enfants qui ont des difficultés scolaires. Il a déjà redoublé. Il est en CE2 avec un niveau CE1 et encore. Il y aura une prise en charge taxi organisée par le Conseil général. Notre aîné est suivi par un éducateur spécialisé du Conseil général depuis décembre 2006 du fait de son absentéisme à l’école. Cet éducateur rencontre également mes deux autres enfants à tour de rôle ainsi que leur père et moi. Il essaye de raisonner l’aîné au niveau de l’école et le rencontre une fois par mois. En ce moment, notre fils est en classe relais à Sens (6 semaines). C’est le CPE du collège qui a pris cette décision. Cela lui plaît beaucoup.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Le problème persistant concerne les problèmes de comportement de notre adolescent et de celui qui le suit, vis-à-vis de l’école, du fait de fumer et de notre respect de parent.

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Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ? Non. Il doit exister des parents comme nous, qui rencontrent les mêmes difficultés par rapport à la scolarité de leur enfant et cela pourrait être intéressant de les rencontrer. Certains ont peut-être des solutions qu’on n’a pas. On pourrait participer à des réunions mais en fonction des disponibilités de mon mari, ce serait difficile. Je pourrais aussi y aller toute seule. Cela ne me dérangerait pas de rencontrer des gens que je ne connais pas. Il faudrait que les réunions se déroulent ici, parce qu’on n’a pas de voiture.

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Tableau récapitulatif

Fonction

parentale

- Difficulté de la fonction parentale liée à l’époque actuelle - Faire des enfants est un choix qu’il faut assumer - Etre Autoritaire

Réalisation

de cette

fonction

- Même approche éducative entre les deux parents : même autorité du père et de la mère

(cela n’a pas toujours été le cas, souci de cohérence)

- Inculquer aux enfants l’importance du travail à l’école - Organisation facilitée par le fait que les deux plus jeunes vont à l’école du village et l’aîné, au collège de Saint-Valérien par ramassage scolaire

- Contrôle des programmes à la télévision (éviter violence) - Aide aux devoirs par Madame

Difficultés

- Difficultés financières (dossier de surendettement 2006-2015) dues à des crédits, aux changements d’horaires de Monsieur, à l’arrêt d’activité de Madame et à la fin de son

congé parental.

- Fatigue passée de la mère liée aux jeunes âges des enfants - Décrochage scolaire de l’aîné qui ne voulait plus aller à l’école jusqu’il y a peu et du cadet qui prend son chemin.

Solutions

- Efforts d’explication aux enfants suite aux difficultés financières et aux privations - Suite à la fatigue de Madame après la naissance de son troisième enfant, présence

hebdomadaire durant 2 ans d’une travailleuse sociale d’aide aux familles (conseillée

par l’hôpital).

- Grâce au conseil d’une maîtresse, le cadet est placé en CLIS et s’y sent bien. - L’aîné est suivi par un éducateur, que voit toute la famille régulièrement d’ailleurs, et est passé par une Classe relais qui lui a plu.

Difficultés

persistantes/a

ctuelles

Crise d’adolescence de l’aîné (il fume depuis l’âge de 12 ans), difficultés scolaires et

absentéisme à l’école, en cours de traitement avec un éducateur, qui suit également le

deuxième enfant.

Actions de

soutien à la

parentalité

Non. Intéressés par l’idée de rencontrer d’autres parents confrontés aux mêmes difficultés,

en particulier scolaires.

Commentaire

s

Enquêteur

- Faibles relations privées mais forte socialisation à des structures publiques (CAMSP,

hôpital, Conseil général, Aide aux familles, Ecole). Importance de ces structures en termes

d’orientation vers des actions de soutien aux parents.

- Le problème d’autorité des deux parents sur leurs deux grands enfants n’est pas assez reconnu comme tel par les parents, malgré l’intervention régulière d’un éducateur depuis

plus d’un an.

- L’isolement géographique de la famille, non véhiculée, rend nécessaires des actions de soutien à la parentalité sur place : réunions de parents à proximité ou passage d’un véhicule

ambulant d’information, de rencontres et d’échanges (idées/thèmes de groupes de paroles :

difficultés scolaires, absentéisme, le tabac chez les jeunes)

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Synthèse d’entretien n° 26

Madame, le 30.04.2008, à domicile,

habitante dans une petite ville du nord du Sénonais

Présentation

46 ans, CAP couture non fini ; malade chronique des reins et handicapée AAH depuis l’âge de 18 ans ; formation professionnelle d’employée de service commercial. En concubinage depuis 4 ans avec Monsieur 46 ans, magasinier en automobile, sans formation scolaire et professionnelle ; elle a 1 fille de 11 ans, de sa première union concubinage pendant 18 ans jusqu’en 2004.

Depuis 3 ans dans la région, originaire de Seine et Marne ; père décédé et mère en Vendée, qui accueille sa fille pendant les vacances pendant 1 à 3 semaines.

L’ex-mari, le père de la fille, est agriculteur et diplômés d’aviation civile ; il habite dans le secteur. Seules les relations avec sa sœur se poursuivent (mêmes difficultés de comportement de la fille avec parents en divorce).

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

Ce n’est pas évident avec les influences extérieures de la société, qui va à l’encontre de notre éducation : la télévision, les publicités ou le mode de vie des autres enfants dont les parents ont de plus gros salaires.

Par exemple, on n’a pas internet, comme ses amis, ce qui pourrait la servir. Ou encore les vêtements de marque qu’elle n’a pas et que ses amis lui font remarquer ; il y a de la discrimination. Mais elle s’en fiche de la mode. On verra en 6è ce que cela donne.

Ce que je redoute le plus, c’est la drogue, le tabac, les enlèvements d’enfant et la pédophilie. Donc, je lui fais toujours des remarques de faire attention.

Mon objectif est de l’accompagner à toutes les étapes de sa vie.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisez-vous ?

Le plus important c’est de beaucoup parler avec elle, de communiquer, de lui apporter beaucoup d’explications sur tous les sujets qui l’intéressent : en ce moment, on parle beaucoup du développement de son corps, et de l’agressivité vis-à-vis de moi et de mon compagnon ; ou encore des relations sexuelles dans la relation avec un petit ami.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

Elle est très émotive et réactive vis-à-vis de moi ; elle n’est pas bien dans sa peau. Bien qu’elle soit assez à l’aise, le risque est qu’elle soit moins bonne à l’école.

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Elle a un problème au niveau de son poids, mais qui n’est pas anormal par rapport à son développement corporel. Je préfère attendre la fin de son développement et on ira voir un spécialiste si nécessaire. Pourtant, je fais bien attention à son alimentation : des repas équilibrés avec des légumes et pas de sodas.

J’ai eu un problème avec les médecins généralistes et pédiatres pour régler le problème d’intolérance au lait de ma fille. Cela a été dur de leur faire prendre conscience de ce problème.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour l’intolérance de ma fille au lait, j’ai vu un médecin homéopathe qui a su trouver les bonnes solutions (lait de soja…).

Pour l’agressivité de ma fille, qui est constante en ce moment, j’ai utilisé un livre d’information santé par une marque de serviette hygiénique sur la puberté des enfants. Je l’ai recommandé à ma fille pour lui expliquer que cela pouvait aussi venir de là : après résistance à le lire, elle l’a lu dans sa chambre.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Son agressivité vis-à-vis de moi très poussée – manque de respect, dénigrement - qu’elle reconnaît et n’arrive pas à contrôler : c’est plus fort qu’elle, selon elle. Mon compagnon aussi nous le dit. On est en attente de sa décision et de l’évolution avant d’aller voir l’homéopathe pour prendre des calmants homéopathiques, pour la décontracter.

Si cela ne passe pas, j’irai certainement voir des professionnels. Bizarrement, elle n’est agressive qu’avec moi ; avec son père, elle est plutôt moins respectueuse. Elle refuse certainement mon autorité, ma surveillance et mon dirigisme : comportement hygiénique en rentrant à la maison, réalisation des devoirs, rangement de la chambre et de la maison. C’est vrai que j’ai tendance à la pousser un peu ; mais tout de même, dès petite elle était assez nerveuse, elle ne pouvait pas se concentrer facilement. Une fois elle m’a d’ailleurs insultée. C’était peut-être un test.

A ce sujet, elle m’a reproché que j’étais une maman trop vieille : à 46 ans et sous traitement de cortisone important, je suis très fatiguée et je ne peux pas participer aux jeux qu’elle souhaite. De fait, il lui manque des relations entre nous, ce qui est accentué par le fait que tous les WE elle est chez son père, pas trop loin d’ici où elle est bien entourée par l’ensemble de sa famille (filles, sœurs du père…). En fait, pendant les jours de semaine, on n’a pas le temps de jouer ensemble puisque moi je m’endors tôt et elle doit s’endormir à 20h, même si elle veut rester éveillée jusqu’à 21h.

Nous avons pourtant assuré notre séparation avec mon ex-mari (entente, échange, relation, pension…) et la présentation de mon nouveau compagnon a été progressive.

Je pense tout de même que cela l’a perturbée : notre relation conjugale avec son père était très tendue et conflictuelle ; et à 8 ans, au moment de la séparation, elle faisait encore caca dans sa culotte. Elle est effectivement très sensible à son entourage : à 3 ans, elle a fait une dépression due à la mort de notre chien ; elle a aussi été très affectée à 6 ans par le décès de son grand-père. En outre, elle a une grande intelligence : elle fait des puzzles largement supérieurs à sa catégorie d’âge). Maintenant, de retour de chez son père, elle est toujours perturbée car les règles de vie sont vraiment différentes. Elle a d’ailleurs été stressée : elle a

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eu des croûtes dans les cheveux comme le psoriasis, ce qui a été résolu par un shampoing spécial recommandé par ma belle-sœur.

Quelles sont vos attentes pour régler ces problèmes ?

Si cela est trop difficile, si je n’arrive plus à supporter cela, je serai dans l’obligation de voir un psychologue. De plus, ma mère et moi pensons que c’est une enfant à fuguer, qui pourrait en avoir marre. Pour l’instant, j’en suis encore au stade d’essayer les médicaments homéopathiques ; et si nécessaire, on passera au stade psychologique. Une thérapie pourrait aussi nous intéresser elle et moi.

Je pourrais aussi voir si d’autres personnes connaissent les mêmes difficultés que moi avec leurs enfants : des réunions pourraient avoir lieu à la CAF par exemple, entre des parents qui se sont séparés, ayant ou non des difficultés avec leurs enfants. Cela pourrait aussi dépendre de l’âge des enfants. J’ai d’ailleurs eu déjà l’occasion de parler avec des parents d’élèves, séparés ou non. Ils évoquent souvent un caractère d’agressivité des enfants de 6 à 11 ans.

Je serais disponible pour de telles réunions plutôt pendant la journée car je ne travaille pas et le soir, je me couche tôt après m’être occupé de ma fille. Je pourrai tout de même me libérer certains soirs de semaine entre 18h00 et 20h00.

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Non. Et comme je n’ai pas internet, je ne peux pas chercher l’information nécessaire.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- Se confronter aux influences néfastes de la société pour l’éducation : télévision, publicités, compétition entre enfants pour les vêtements ; drogue, tabac, enlèvements d’enfant et pédophilie ;

- accompagner son enfant à toutes les étapes de sa vie.

Méthode - beaucoup parler avec elle, communiquer, apporter beaucoup d’explications sur tous les sujets qui l’intéresse (développement du corps, et agressivité)

Difficultés principales

- malaise et agressivité de la fille envers Madame, avec risque d’effets sur la scolarité

- léger surpoids de la fille, lié au développement corporel selon Madame.

- problème avec les médecins généralistes et pédiatres pour régler le problème d’intolérance au lait de la fille (difficulté de prise de conscience)

Solutions

Pour l’intolérance de la fille au lait : traitement adapté par médecin homéopathe qui a su trouver les bonnes solutions (lait de soja…)

Pour l’agressivité de la fille : transmission d’un livre d’information santé par une marque de serviette hygiénique sur la puberté des enfants.

Difficultés Actuelles

Agressivité très poussée vis-à-vis de Madame : en attente de décision de la fille et de l’évolution du problème pour aller voir un homéopathe

Malaise, stress (psoriasis) et agressivité liés à : une attention à l’hygiène systématique un peu poussée selon Madame ; un manque de relations autour d’activités ludiques avec elle, du fait des WE passés chez son père, et de jours de semaine sans temps libre du fait des devoirs et du dîner et du coucher tôt ; la séparation tendue avec le père et la présence d’un beau père ; la résidence alternée avec les différences de règles de vie quotidienne et de style éducatif

Connaissance/ parentalité

Non.

Commentaires

Enquêteur

Pour régler l’agressivité de sa fille, Madame est disposée à passer au stade de médicaments homéopathiques pour sa fille, voire au traitement psychologique pour elle et sa fille.

Elle est disposée à voir si d’autres parents, séparés ou pas, connaissent les mêmes difficultés avec leurs enfants.

Ses disponibilités seraient en journée ou en début de soirée (18h-20h).

Elle pourrait donc participer à des Groupes de paroles sur ce sujet assez tôt en soirée ou en journée, pas trop loin du domicile, vu son état physique (grande fatigue)

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Synthèse d’entretien n° 27

Monsieur, le 30.04.2008, à domicile,

dans une zone rurale du nord Auxerrois

Présentation

- Monsieur, 44 ans, animateur territorial (fonctionnaire, catégorie B), présent depuis 2001 dans cette maison, natif de l’Yonne dans le secteur, avec sa mère et un frère y résidant, et une sœur en région parisienne (avec une maison de campagne dans le secteur) ; visite fréquente des parents ;

- Conjointe, 45 ans, animatrice territoriale, de formation DEFA ; parents séparés, avec une mère dans la région (relation forte) et un père à la Réunion ; un frère à Tour ;

- Famille « recomposée », avec 4 enfants : 3 de 16, 13 et 10 ans de la précédente union de la conjointe ; 1 enfant commun de 3,5 ans ;

1. Selon vous, qu’est-ce qu’être parent de nos jours ?

C’est être éducateur, permettre d’apprendre et de comprendre la société aux enfants pour y grandir et y être autonome, responsable, y évoluer et y être parent aussi plus tard : il faut leur transmettre les savoirs et principes rudimentaires et les règles de la vie en société comme la tolérance, le respect, l’égalité et la morale, en fonction de nos représentations.

2. Quelle(s) méthode(s) de parent utilisée(s)

Les accompagner, les aider, les soutenir en leur parlant quotidiennement des sujets de société. Toute décision est expliquée et nous les guidons sur des articles et les émissions TV qui nous semblent intéressants. Evidemment, il y a parfois des sanctions quand les abus des enfants sont plus importants. Dans ces cas, je suis plus réactif et exigeant, alors que mon épouse, plus tolérante, ne se manifeste que tardivement mais de manière plus « explosive » sans pouvoir expliquer aux enfants les raisons de ses réprimandes.

Dans les actions quotidiennes, nous les responsabilisons : par exemple en leur demandant de chercher à savoir pourquoi tel propos d’enseignant les concernant a été exprimé. On s’intéresse et on les accompagne sur le développement de cette capacité à se prendre en charge, à se projeter.

Par ailleurs, on a mis en place un système de garde alternée pour que vivent les enfants tant chez nous que chez leur père qui est dans le même village à 200 m : dans la semaine, 2 jours sur 5 ils sont chez leur père - le lundi et le jeudi - et le reste chez nous ; pour les WE, c’est une fois sur deux. Cela change chaque année en début d’année scolaire, et pendant les vacances. Il y a de la souplesse, avec des changements possibles assez rares.

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En outre, on peut se retrouver parfois avec le père, bien que la séparation soit plus difficile pour lui, pour discuter du comportement des enfants, comme dernièrement pour la plus grande.

3. Quelles difficultés principales rencontrez-vous à ce sujet ?

La responsabilité des parents est difficile à assumer dans ce contexte de garde alternée, avec la différence de règles de vie existantes entre les deux parents.

C’est un sujet récurrent de discussion avec mon épouse, car je suis dubitatif sur notre possibilité d’éducation des enfants en fonction des règles que nous estimons nécessaires, puisque le style éducatif (valeurs, et normes comme l’attention aux études…) et les règles de vie domestiques du père sont différentes des nôtres (heure de prise de repas, moments de TV et de discussion…). Même si je conçois bien l’importance d’une relation quotidienne suivie des enfants par les deux parents. Les enfants s’aperçoivent bien des différences de fonctionnement chez les deux parents. Ils peuvent d’ailleurs jouer sur les possibilités doubles d’obtenir des objets de consommation ou de pratique.

Par ailleurs, il y a des confusions possibles entre les relations qu’ils ont avec chacun des deux parents naturels : les problèmes avec le père ne peuvent être réglés qu’avec lui. Cette situation révèle aussi les défauts de celui-ci : le pire pour les enfants est de ne pas avoir de réponses de sa part par rapport à leurs questions.

Du coup, je ne sais pas si ce système est plus profitable qu’une résidence permanente chez l’un des deux parents, avec visite régulière de l’autre parent.

Par ailleurs, on se pose la question de l’autorité parentale vis-à-vis des enfants, de son étendue avec l’arrivée de l’adolescence. On ne peut plus contraindre, par exemple, la grande fille de 16 ans concernant son travail scolaire que l’on n’estime pas suffisant, par rapport aux objectifs professionnels qu’elle se donne elle-même. Ce problème se retrouve aussi avec les demandes de sa part de ne plus partir en vacances avec nous, voir de rester seule à la maison.

Aussi, il y a le problème des modes de pratiques et de consommation des enfants : les cartes, les jeux, les vêtements, les technologies de la communication. Le téléphone portable pour notre fille, qui nous l’a demandé dès la 3ème, est vraiment un pur gadget, puisque les jeunes se voient tout le temps la semaine. Cela a un coût non négligeable mais comment faire pour que les enfants ne se sentent pas différent des autres par rapport à cela ?

Un dernier problème est celui de la répétition incessante de nos règles aux enfants pour la vie domestique (mettre, ranger et nettoyer la table ; lavage et repassage du linge…) : c’est assez fatigant ; ils attendent que les parents fassent tout ; en leur présence, car seuls, ils peuvent pourtant bien faire ; cela me semble un caractère propre à l’état d’enfant du monde actuel.

4. Quelles solutions avez-vous pu mettre en œuvre pour y remédier de manière satisfaisante ?

Pour les demandes d’achat, il nous faut leur faire prendre conscience qu’ils sont des consommateurs ciblés par la société de consommation. En ce sens, on se doit de leur expliquer nos choix de dépenses et de consommation.

Par ailleurs, on s’adapte aux évolutions des enfants, à leur besoin d’autonomie. Par exemple, on laisse notre adolescente décider de ses actes en matière scolaire, mais on l’a prévenu sur les conséquences possibles que nous devrons assumer avec elle (redoublement) ; car on continue toujours à la soutenir selon ses besoins.

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En fait, le dialogue est nécessaire pour justifier nos positions par rapport à leur demande, sauf pour des actes répétitifs du quotidien où le travail d’inculcation est difficile.

5. Existe-t-il des difficultés particulières pour lesquelles vous ne trouvez toujours pas de solutions satisfaisantes ? Quelles actions ont-elles déjà été entreprises pour y remédier ?

Notre problème persistant est celui de leur faire respecter nos règles de vie collective : repas, usages et rangement des espaces et objets communs, où l’on a envie que chacun donne sa part. Cependant, ils se prennent parfois bien en charge quand ils sont seuls ; ils peuvent aussi ponctuellement réaliser une action pour tous (repassage…).

Cette difficulté nous paraît persistante du fait du nombre élevé d’enfant : avec deux, les situations seraient différentes. C’est le quotidien des familles nombreuses, avec les problèmes d’espace. Toutefois, les enfants peuvent participer aux soins concernant la petite fille (bain…), et les derniers profitent des plus grands pour apprendre des choses. Une fois que les jalousies entre eux sont dépassées.

Avez-vous connaissance des actions qui s’adressent aux parents ?

Il n’y a rien sur le canton et la commune, alors qu’il y aurait des besoins pour certaines familles de soutenir la fonction d’autorité des parents.

Des réunions parentales pour créer du lien social seraient intéressantes. L’école joue ce rôle d’espace de vie, de rencontre et d’influence sur les parents, où les réunions pourraient se ternir. En parallèle, les échanges entre l’école et les parents sur les méthodes scolaires seraient à mettre en place. Il devrait avoir une école des parents dans les écoles, proposant groupes de paroles et d’échanges, réunions d’informations, d’échanges et de soutien sur des pratiques éducatives et les réponses aux pratiques et demandes des enfants, dans l’environnement actuel.

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TABLEAU RECAPITULATIF

Etre parent

- être éducateur : permettre d’apprendre et de comprendre la société aux enfants pour y grandir et y être autonome, responsable, y être parent aussi plus tard ; transmettre les savoirs et principes rudimentaires et les règles de la vie en société (tolérance, respect, égalité et morale).

Méthode

- accompagner, aider, soutenir les enfants : leur parler quotidiennement des sujets de société ; expliquer toute décision ; les guider sur des articles et les émissions TV

- parfois, sanctions quand les abus des enfants sont plus importants : Monsieur plus réactif et exigeant ; Madame, plus tolérante, mais réaction plus « explosive » sans pouvoir expliquer aux enfants les raisons de ses réprimandes.

- responsabilisation quotidienne : développement de leur compréhension des enseignants, de leur capacité à se prendre en charge, à se projeter.

- Séparation parentales des 3 premiers enfants : mise en place d’un système de garde alternée très fréquente (tous les jours ou deux jours) avec le père vivant à 200 m dans le même village, avec de la souplesse et des changements possibles assez rares ; parfois rencontre avec le père autour du comportement adolescent de l’aînée.

Difficultés principales

- problèmes multiples de la résidence alternée fréquente : différence de règles de vie existantes entre les deux parents (choix limités d’éducation pour les parents ; jeu des enfants sur les possibilités doubles de consommation ou de pratique ; confusions possibles des relations avec les parents naturels ;

- l’adolescence et l’autonomie dans les choix personnels (études, vacances).

- la satisfaction des demandes de pratiques et de consommation des enfants : entre gestion des coûts et de l’intérêt pour leurs relations amicales ?

- effets fatigants de la famille nombreuse : répétition incessante des règles de vie domestique : mettre, ranger et nettoyer la table ; lavage et repassage du linge…

Solutions

- demandes d’achat : dialogue et explication des choix de dépenses et de consommation pour leur compréhension du système de ciblage marketing

- adolescence : adaptation aux besoins d’autonomie, avec accent sur la responsabilité conséquente

- organisation domestique : dialogue permanent pour favoriser leur participation et limiter leur désengagement

Difficultés Actuelles

- respect des règles de vie collective : repas, usages et rangement des espaces et objets communs), malgré quelques satisfactions ponctuelles

Connaissance/ parentalité

Rien sur le canton et la commune

Commentaires

Enquêteur

Situation de famille « recomposée » avec quatre enfants : difficulté d’influence sur les enfants : fatigue et lassitude les parents ;

Intérêt à des réunions parentales dans le canton et la commune, à l’école notamment, comme lieu de « rencontre et d’influence sur les parents » (« école des parents » sur la fonction parentale et le fonctionnement scolaire).

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ANNEXE 3

LISTE DES ACTEURS

PARTICIPANTS AU DIAGNOSTIC TERRITORIAL 2007-2008

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Auxerrois (29 acteurs)

CAF de l'Yonne- Espace Famille Auxerrois Rd Point Foch 1 Ae de St

Georges AUXERRE

Conseil Général- Unité territoriale de l’Auxerrois 1 r. de l’Etang Saint-Vigile Auxerre

Conseil Général- PMI Auxerre

CCAS Ville de Migennes 6 rue Ernest Lavisse MIGENNES

ENFANCE ET LOISIRS 4 route de Charny PRUNOY

Association LE PUITS D'HIVER 22 rue du puits d'hiver CHICHERY

Association Passerelle 27 Place Corot Auxerre

VILLE D'AUXERRE - service QJC 14 place de l'Hôtel de Ville AUXERRE

VILLE D'AUXERRE - Réussite Educative Mairie 14 place de l'Hôtel de

Ville AUXERRE

Mairie Auxerre - Caisse des écoles Mairie Auxerre

Halte Garderie « Rive-Droite » Auxerre

Maison du jeu 15 bis r. Tour d’Auvergne Auxerre

VILLE DE MIGENNES Mairie MIGENNES

Ecole maternelle Pagnol MIGENNES

ZEP Saint-Florentin Ecole maternelle Chardonniers Saint- Florentin

PEP 89 Allée de la Colemine AUXERRE

CPEY Comité de Protection de l'Enfance de l'Yonne

(Equipe de prévention spécialisée)

20 av. M. Berthelot 96 rue de Paris 3 allée Dupleix 19/ 1 rue Fragonard

MIGENNES

Auxerre

Auxerre

Auxerre

SECOURS CATHOLIQUE 27 Place Corot BP 935 AUXERRE

Association RELAIS ENFANTS PARENTS

BOURGOGNE 37 Bd Vauban AUXERRE

Associations Familiales Catholiques 2 rue de la Grange aux Dîmes 89113-

Branches

CCAS Auxerre - centre social Rive-droite Rue Charles de Foucault Auxerre

CCAS Auxerre - centre social St Siméon 1 Bd de Montois AUXERRE

CCAS Auxerre - centre social Rosoirs 15 et 17 rue Marengo AUXERRE

Association Yonne Education Citoyenneté Champ Dolent MEZILLES

ANPAA 89 2 rue de Preuilly Auxerre

CATEH 1 rue Gambetta CHARNY

RSMY - Réseau de Santé Mentale de l'Yonne CHSP Ae Pierre Scherrer AUXERRE

DDJS 89 – Mission Handicap 12 bld Galliéni Auxerre

Association Igloo 7 place de l’Eglise Moneteau

Avallonnais- Tonnerrois (10 acteurs)

Mission Locale Avallon

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Conseil général 35 rue Vaucorbe Tonnerre

Communauté de Communes Nucérienne – CLSH - RAM

16, rte d’Auxerre Noyers-sur-Serein

Plate forme déclic UDAF 11 rue de la santé 17 place Vauban

Tonnerre Avallon

CLSH Intercommunal Les Filous Futés

4 bis rue des Fosses Cravant

Comité de Protection de l'Enfance de l'Yonne

Directrice de Prévention Spécialisée

Auxerre

Réseau Périnatal du Sud de l'Yonne 1 rue de l’Hôpital Avallon

Centre Hospitalier - Centre Périnatal Tonnerre

2 rue Jumeriaux Tonnerre

Association Igloo Bébébus Educatrice de Jeunes

Enfants Avallonnais

Espace Famille- Caf 8 av Victor Hugo Avallon

Sénonais (20 acteurs)

Crèche Saint Maurice 8 quai de la fausse rivière SENS

Relais Hirondelle Rue Saint Pierre le Vif SENS

Maison de la Parentalité 7, rue du Maréchal de Lattre de Tassigny

SENS

Jeudi des parents 7, rue du Maréchal de Lattre de Tassigny

SENS

CAF

Collectif Petite Enfance Sénonais (CPES) à l’Espace Famille CAF

Point Info Familles (PIF) de l’Espace Familles de la CAF

Réseau local Nord – lié à l’Espace Famille CAF

6, quai Jean Moulin SENS

ALPES 24 cours Tarbé SENS

"Au Jardin du Savoir" 14, 16 rue Fenel SENS

CIO 32, rue Maréchal de Lattre de Tassigny

SENS

Papi mamie et moi 25, rue Carnot VILLENEUVE/YONNE

CLSH SOUCY 14 rue de la Marne SOUCY

ANIM ARENES 2, rue des champs d’aloup SENS

CCAS PARON 23, Av Jean Jaurès PARON

CPEY (équipe de prévention spécialisée) 16, av de la Marne SENS

ATLAS 27, avenue de l'Europe SENS

Halte Garderie Itinérante CCYN 14-18 rue Hôtel de ville PONT

Relais Coccynelles 14-18 rue Hôtel de ville PONT

APEIS rue St Béate SENS