education dépit de progrès constants enregistrés ces dernières années par le système éducatif...
TRANSCRIPT
2
Sommaire EDUCATION
INTRODUCTION ................................................................................................................................................... 4
ETAT DES LIEUX DU SECTEUR ................................................................................................................................ 4
Enseignement Technique et Formation Professionnelle (EETFP) ............................................................................ 6
Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique (ESRS) .................................................................................... 6
Alphabétisation et enseignement non formel ....................................................................................................... 6
Allocation budgétaire ........................................................................................................................................... 6
Institutions privées .............................................................................................................................................. 6
Politiques et Stratégies de développement des sous - secteurs .............................................................................. 7
SYNERGIE ENTRE LE SECTEUR DE L’EDUCATION ET D’AUTRES SECTEURS CLEFS ....................................................... 9
Agriculture ........................................................................................................................................................... 9
Mines ................................................................................................................................................................ 12
Santé. ................................................................................................................................................................ 14
BESOINS EN FINANCEMENT ................................................................................................................................ 15
RENFORCEMENT DES CAPACITES DE L’ECOLE NATIONALE D’AGRICULTURE ET D’ELEVAGE (ENAE) DE KANKAN
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 17
PERTINENCE DU PROJET ..................................................................................................................................... 17
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 18
RENFORCEMENT DES CAPACITES DU CENTRE D’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT (CEED)
DE KINKON – PITA
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 21
PERTINENCE DU PROJET ..................................................................................................................................... 21
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 22
RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DU CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE
KISSIDOUGOU
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 25
PERTINENCE DU PROJET ..................................................................................................................................... 25
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 26
PROJET DE CONSTRUCTION ET D’EQUIPEMENT DE COLLEGES RURAUX ET PERIURBAINS COMPRENANT DES
OUVRAGES ANNEXES
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 28
3
PERTINENCE DU PROJET ..................................................................................................................................... 28
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 29
PROJET DE CONSTRUCTION/EQUIPEMENTS DE DEUX (2) COMPLEXES LYCEES ET COLLEGES TECHNIQUES
D’EXCELLENCE DE VINGT-QUATRE (24) SALLES DE CLASSE CHACUN A CONAKRY ET A BOKE COMPRENANT DES
LABORATOIRES, BIBLIOTHEQUES, SALLES INFORMATIQUES, MEDIATHEQUES, BUREAUX, POINTS D’EAU ET
MAGASINS
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 31
PERTINENCE DU PROJET : ................................................................................................................................... 31
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 32
PROJET D’ACQUISITION DE MATERIELS DE LABORATOIRE POUR 80 LYCEES ET COLLEGES
CONTEXTE DU SECTEUR ...................................................................................................................................... 34
PERTINENCE DU PROJET ..................................................................................................................................... 34
SYNTHESE .......................................................................................................................................................... 35
4
INTRODUCTION
Les secteurs concernés par cette fiche sont l’Enseignement Primaire, l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, ainsi que l’Alphabétisation et l’enseignement non formel.
Les principaux acteurs publics du secteur de l’éducation en Guinée sont :
le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Education Civique (MEPU-EC) ; le Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP); le Ministère de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique (MESRS) ; le Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance (MASPFE) ; et le Ministère de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MAPLN).
Divers programmes ont été mis en œuvre dans le secteur de l’éducation
Programme d’Ajustement du Secteur de l’Éducation (PASE) ; Programme d’Appui au développement de l’Enseignement Supérieur (PADES) Programme Education pour Tous (PEPT) ; et Programme Sectoriel de l’Éducation (PSE).
Le Programme Sectoriel de l’Education (PSE) est l’instrument que compte utiliser le Gouvernement pour réaliser ses ambitions.
ETAT DES LIEUX DU SECTEUR Enseignement préscolaire Même si des progrès ont été notés des problèmes majeurs persistent parmi lesquels on peut citer :
Insuffisance et inadéquation des structures d’encadrement de la petite enfance ; Insuffisance de matériels pédagogiques et ludiques dans ces établissements; Emplacement inadéquat et situé dans des endroits peu appropriés ; Faible application de l’approche intégrée du jeune enfant ; Non prise en charge salariale des éducateurs des Centres d’Encadrement Communautaires (CEC) par l’Etat ; Faible implication des communautés dans le fonctionnement des CEC ; Faiblesse du budget alloué au préscolaire du MEASPFE ; Absence notoire de centres préscolaires publics (un seul pour tout le pays) ; Absence de données sur le taux de transition du préscolaire au primaire.
Enseignement primaire En dépit de progrès constants enregistrés ces dernières années par le système éducatif guinéen, les dernières tendances montrent une faible évolution d’un certain nombre d’indicateurs essentiels à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), comme par exemple : le taux brut de scolarisation (TBS), qui au niveau national, est passé de 79% en 2007-2008 à 80% en 2010-2011 contre un objectif de 83% (chez les filles, ce taux est passé de 71% à 70% entre 2007 et 2010) ; le faible taux d’achèvement du primaire ; la hausse du redoublement qui a atteint en moyenne au cours des deux dernières années 15% au primaire et l’insuffisance de matériels pédagogiques ainsi que la répartition inéquitable et la faible qualification des enseignants. L’insuffisance en capacité d’accueil du système éducatif guinéen est palpable dans les zones urbaines et engendre des classes pléthoriques. La taille des groupes pédagogiques reste encore préoccupante : si jusqu’en 2009 – 2010 le ratio au primaire était de 43,1 pour l’ensemble du pays avec 48,9 en zone urbaine les choses se sont aggravées depuis si l’on se réfère à la présentation introductive au Salon de l’Education de septembre 2011, faite par le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Education Civique qui relève que le ratio Elèves/Classe est de 60 au primaire et atteint 120 à 150 dans les zones urbaines. En zone rurale, l’éloignement de certaines écoles et le nombre élevé d’écoles à cycle incomplet ainsi que l’existence de classes sans maitres constituent des réalités occasionnant des déperditions, des discontinuités éducatives et des
5
échecs scolaires importants. Concernant la qualité de l’enseignement, la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement de mars 2011 fait état d’une baisse de la qualité de l’enseignement. Les statistiques relatives aux questions du genre révèlent qu’en matière de parité dans l’enseignement primaire, le ratio filles/garçons a atteint 0,81 en 2011. Au niveau de l’enseignement secondaire, le ratio filles/garçons a été de 0,59 en 2011. De manière plus détaillée, la situation se décline comme suit : En Guinée, le taux net de scolarisation dans l'enseignement primaire (TNS) qui a connu un certain essor dans les premières années de la décennie 2000, passant de quelques 54% en 2002 à plus de 60%, connaît depuis une stagnation, voire une régression. Les performances observées entre 2002 et 2008 s’expliquent en grande partie par la mise en œuvre de programmes ambitieux de soutien politique de réhabilitation et d'extension des infrastructures et équipement d'éducation, de recrutement et de formation de maitres, financés grâce à des programmes d'envergure comme le Programme d’Ajustement du Secteur de l’Éducation (PASE) , le Programme Education pour Tous (PEPT) et le Programme Sectoriel de l’Éducation (PSE) . Cependant, la hausse du taux net de scolarisation qui a pu être relevée dissimule des disparités importantes entre les régions, les revenus et les milieux de résidence. En effet, le TNS reflète une nette disparité entre la scolarisation en milieu urbain estimée à 81% et en milieu rural à 48,5%. La qualité y est plus nuancée en raison de multiples facteurs, dont notamment : l’insuffisance notoire en capacité d’accueil : le ratio élève / maître est demeuré très élevé (60) surtout en zones urbaines (120 à 150) créant des situations de classes pléthoriques et rendant l’administration des enseignements apprentissages inefficace ; le ratio livre / élève est des plus faibles rendant l’administration des apprentissages difficiles. En effet, en 2012, le ratio élèves/livre de Français était de 1,23 pour le CP ; 1,13 pour le CE et 1,92 pour le CM. Pour la même année, le ratio élèves/livre de calcul était respectivement pour les mêmes sous-cycles, de 1,06 ; 1,17 et 1,47. Cette situation a un impact négatif sur la préparation de l’examen d’entrée en 7ème année. Il est donc urgent de doter les élèves de livres qui constituent un intrant très important pour la qualité de l’éducation. Le ratio hommes/femmes enseignants est inégal dans l’enseignement primaire (0,35). Par ailleurs, l’offre d’éducation primaire ne permet pas de répondre à la demande accrue. On constate encore des disparités régionales dans l’accès et des groupes d’enfants restent hors de l’école. Il s’agit le plus souvent d’enfants vulnérables (notamment les enfants handicapés). Enfin, le secteur privé prend une place de plus en plus importante dans le secteur de l’éducation, notamment à Conakry. Ce qui contribue à exclure les enfants des pauvres du système éducatif. En effet, en 2012, au plan national, le privé abritait 30% des salles de classe. Au niveau des régions, le privé est plus présent à Conakry (79,3%), Kindia (30,1%) et Kankan (18%). En matière d’inégalité d’accès à l’éducation, le taux net de scolarisation (TNS) au primaire a pratiquement stagné en milieu rural entre 2007 (48,3%) et 2012 (48,7%). En revanche, en milieu urbain, on note une nette progression, le taux passant de 81,6% à 86,5%. Ceci montre qu’il reste des efforts à faire pour améliorer l’accès des enfants issus des ménages pauvres en milieu rural. Les régions où les taux de scolarisation sont les moins élevés sont d’abord Kankan et Faranah, et ensuite Kindia, Labé et Mamou. On remarque que ce profil ne rencontre pas toujours celui de la pauvreté monétaire.
Au secondaire En ce qui concerne l’accès à la scolarisation au secondaire, on note en général un décrochage du taux en milieu rural par rapport au milieu urbain, malgré une légère amélioration de la situation nationale. Ceci souligne la nécessité de poursuivre les efforts en vue d’accroître les opportunités d’accès à l’enseignement secondaire en milieu rural, notamment pour les enfants issus des ménages pauvres. L’indice de parité filles/garçons est de 0,59 en 2011. Dans l’enseignement secondaire, on note de légers progrès. Mais le déséquilibre reste très prononcé en faveur du milieu urbain. Bien que des avancées notables aient été enregistrées en matière de scolarisation des filles au niveau du primaire et du secondaire, de fortes inégalités persistent entre filles et garçons selon le milieu de résidence. En effet, l’indice de parité fille/garçon est de 0,81 en 2011 au niveau national. Cette situation fait de l’accès et du maintien des filles dans les enseignements primaire et secondaire l’une des préoccupations majeures.
6
A cela s’ajoute la prolifération d’écoles plus ou moins informelles, souvent sans encadrement pédagogique adéquat et à cycle incomplet, et un taux d’absentéisme particulièrement élevé en zone rurale. Tout cela occasionne des discontinuités éducatives, des abandons, des déperditions et se solde par des échecs scolaires importants. Un autre facteur important de la baisse de la qualité tient à la faiblesse du taux d’encadrement et à l’insuffisance, la répartition inéquitable et la faible qualification des enseignants. Il convient de rappeler que ces difficultés résultent en grande partie de la faible capacité d’absorption des ressources extérieures mises à la disposition du secteur de l’éducation. Cette situation finira par créer un déséquilibre entre l’offre et la forte demande en scolarisation. Enseignement Technique et Formation Professionnelle (EETFP) La formation professionnelle et technique reste déficitaire, inadaptée et faiblement financée. Ce qui se traduit par une inadéquation formation/ emploi et une faible insertion des diplômés sur le marché du travail. L’évaluation du système indique que le secteur agricole est le moins prisé des candidats à la formation professionnelle, qui s’inscrivent en majorité pour la formation dans le tertiaire, ce qui contraste avec le potentiel économique disponible dans ce secteur : 6,2 milliards d'hectares de sol cultivable, contre 1,2 milliard mis en valeur. Un projet de construction et équipement de quatre écoles professionnelles vient d’être lancé sur financement du Fonds Saoudien de Développement pour la formation annuelle de 3.200 candidats dans plusieurs spécialités (agriculture, mines, etc.) Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique (ESRS) L’Enseignement Supérieur se caractérise par une prolifération d’institutions (17 institutions publiques et une soixantaine d’Institutions d’Enseignement Supérieur privées) et compte environ 107.000 étudiants (2009-2010), encadrés par environ 1.819 enseignants chercheurs dont moins de 20% sont titulaires de doctorat Quant au ratio filles/garçons, il était de 0,35 en 2011. Cette situation fait de l’accès et du maintien des filles dans l’enseignement supérieur l’une des préoccupations majeures de la Guinée. Les efforts engagés par le PEPT pour relever la qualité des formations dispensées, rénover le régime des études, les programmes et les méthodes de formation dans le cadre du système Licence, Master, Doctoral (LMD) n’ont pas encore répondu aux attentes Alphabétisation et enseignement non formel En matière d’alphabétisation et d’éducation non formelle, en dépit des progrès réalisés, le taux d’analphabétisme global (65% dont 74% pour les femmes et 80,16% en zone rurale) figure parmi les plus élevés de la sous - région (la moyenne régionale est de 62%). Cette situation traduit des problèmes majeurs dont entre autres l’insuffisance d’infrastructures, d’équipements et matériels des différents centres d’alphabétisation, la faible qualité des programmes d’AENF, la persistance des disparités entre zones et genre, l’insuffisance de matériels didactiques appropriés et l’insuffisance de personnels (nombre et qualification). Allocation budgétaire L’éducation est un déterminant principal de la croissance à long terme. En dépit de cela, le financement public des services d’éducation ne représente que 1,4% du PIB ; niveau nettement inférieur à la moyenne de 4% des pays africains au Sud du Sahara. Durant la décennie 2000 - 2010, la part du budget national consacrée aux dépenses de l’éducation n’a pas excédé les 12%. De 9,6% en 2003, elle a continué à baisser pour atteindre 5,7% en 2006. Toutefois depuis 2007, le Gouvernement déploie de gros efforts pour redresser la situation, ce qui a permis d’atteindre le taux de 11,3% en 2009. Il est à noter que 72% des subventions accordées aux universités publiques vont dans les transferts sociaux. Ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux infrastructures et aux dépenses liées aux intrants pédagogiques, à la recherche et à la qualification des enseignants, sans oublier de réels problèmes de gestion des flux de bacheliers aux portes des universités. Institutions privées Par ailleurs, durant les cinq dernières années, on a assisté à la prolifération d’établissements d’enseignement supérieur à travers le pays, relevant aussi bien du secteur public que privé. On compte aujourd’hui 17 institutions d’enseignement supérieur publiques contre 5 en 2000 et une soixantaine d’Institutions d’enseignement supérieur privées avec 34 qui reçoivent des étudiants dont les frais de scolarité sont supportés par l’État. Cette privatisation rampante du système éducatif guinéen se développe avec autant de dynamisme dans les autres secteurs
7
d'enseignements. Elle s'accompagne malheureusement de risques certains de détérioration découlant notamment des insuffisances d'encadrement par les pouvoirs publics et du contrôle de qualité des enseignements dispensés. Ainsi, malgré la volonté et les engagements conjugués de l’État et de la communauté internationale afin d’atteindre les objectifs de l’Éducation pour Tous (EPT) et les OMD, l’offre éducationnelle demeure inadéquate, ce qui explique en grande partie l'importance du chômage qui prévaut dans le pays. Touchant 15% de la frange ayant un niveau d’éducation du secondaire, 42% de la frange ayant achevé l’enseignement technique professionnel et près de 61% des titulaires d’un diplôme universitaire, le chômage des jeunes reste une préoccupation majeure des autorités. Pour les filles diplômées, 85,7% ne trouvent pas d’emplois contre 61% pour les garçons de même niveau. En dehors des jeunes scolarisés, le désœuvrement et le manque d’occupation touchent 70% des moins de 25 ans, quels que soient le niveau d’instruction et le lieu de résidence.
Politiques et Stratégies de développement des sous - secteurs Malgré les contraintes du moment, le Gouvernement envisage de mettre en œuvre des politiques et stratégies pertinentes et opérationnelles pour relever les défis liés à l’éducation en Guinée.
Enseignement préscolaire Le Gouvernement entend i) améliorer l'accès par la fourniture d'une offre suffisante de préscolarisation tenant compte de l’approche intégrée de prise en charge des enfants de 3 à 6 ans ii) améliorer la qualité des encadrements au niveau du préscolaire par la formation initiale et continue des Educateurs/Educatrices du préscolaire et par la capitalisation des bonnes pratiques dans le suivi sanitaire et nutritionnel des enfants, habilitation des communautés, niveau d’encadrement de ces enfants iii) renforcer la gestion du sous secteur du développement intégré de la Petite Enfance.
Enseignement Primaire Le Gouvernement accordera une attention particulière à l’amélioration du taux d’achèvement du cycle primaire afin d’atteindre la scolarisation universelle de qualité et de faire reculer les frontières de l’analphabétisme de façon durable. Pour y parvenir, le Gouvernement poursuivra les efforts de construction – réhabilitation et de réparations urgentes d’infrastructures et d’équipements scolaires en capitalisant les approches réussies. La normalisation des écoles à cycle incomplet et l’amélioration de la pratique des classes multigrades seront poursuivies. La réduction progressive de la double vacation dans les zones de forte concentration démographique, la sensibilisation des communautés et la généralisation des approches pour le maintien des enfants à l’école et de la jeune fille en particulier contribueront à l’accroissement du taux d’achèvement. L’amélioration de la qualité de l’éducation passera par : (i) l’amélioration du niveau de compétences des élèves en lecture et en calcul ; (ii) l’augmentation du temps d’apprentissage ; (iii) la poursuite de la formation initiale des enseignants et des personnels administratifs et d’encadrement, ainsi que le renforcement des compétences professionnelles ; (iv) l’amélioration des conditions d’enseignement par la disponibilité des manuels scolaires et matériels didactiques, ainsi que l’aménagement des coins de lecture ; (v) la rénovation des curricula ; (vi) la poursuite du programme d’appui à la rénovation éducative des écoles élémentaires ; (vii) le renforcement du dispositif de suivi et d’évaluation des apprentissages ; (viii) la poursuite des actions d’amélioration de la santé, l’hygiène et la nutrition scolaire.
Le Gouvernement s’engage à doter l’enseignement élémentaire de ressources budgétaires adéquates pour l’atteinte des objectifs d’une éducation universelle de qualité. et d’améliorer la gouvernance dans ce secteur. Pour ce faire, la part du budget de l’Etat consacrée à cet ordre d’enseignement sera relevée pour atteindre un niveau adéquat. La mobilisation des ressources et l’implication de la communauté en faveur d’une meilleure gestion de l’école continueront d’être une priorité.
Enseignement Secondaire Le Gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de l’enseignement secondaire, entend mener des réformes en profondeur pour la restructuration de cet ordre d’enseignement en vue de développer des aptitudes et compétences chez les élèves leur permettant de poursuivre les études dans les
8
cycles d’enseignement technique et professionnel et du supérieur ou de s’insérer directement dans la vie active. Dans cette perspective, les mesures préconisées sont les suivantes : (i) développement de mécanismes de régulation des flux d’élèves entre les différents niveaux de cet ordre d’enseignement ; (ii) amélioration des capacités d’accueil dans les zones rurales et de forte concentration démographique par la construction – réhabilitation de salles de classes pour les collèges, les lycées ; (iii) amélioration de la qualité de l’enseignement secondaire à travers la rénovation curriculaire, mettant l’accent sur l’enseignement des langues, des mathématiques, des sciences et de la technologie et l’introduction des NTIC ; (iv) diversification des filières de formation ; (v) développement des projets d’établissement ; (vi) disponibilité de manuels scolaires et de matériels pédagogiques ; (vii) développement de laboratoires et de fonds documentaires ; (viii) mise en place d’un mécanisme d’évaluation et de suivi des enseignements et de la gestion administrative et pédagogique ; et (ix) mise en place d’un dispositif de formation initiale intensive et continue de professeurs polyvalents pour les collèges et lycées, d’inspecteurs disciplinaires et d’administrateurs scolaires. Un accent sera mis sur la gestion rationnelle des ressources humaines.
Enseignement Technique et Professionnel
Le Gouvernement privilégiera l’implantation de structures et d’initiatives de formation post primaires en vue de favoriser l’insertion socioprofessionnelle des sortants des cycles primaire et secondaire. Parallèlement au développement des programmes de formation des apprenants, la formation des formateurs, l’implantation des infrastructures et l’acquisition des équipements et matières d’œuvre seront réalisées. Des partenariats avec les secteurs de production seront développés et des passerelles aménagées entre les niveaux primaire, secondaire, technique professionnel.
La formation initiale des enseignants dans les Ecoles Normales d’Instituteurs (ENI) sera renfoncée sur le plan des infrastructures et des équipements. L’amélioration de la qualité des enseignements – apprentissages sera poursuivie. Des stratégies de renforcement des compétences professionnelles des enseignants issus des programmes intensifs seront envisagées.
S’agissant des écoles professionnelles et techniques, le Gouvernement s’engage à : (i) diversifier les filières porteuses, y compris les formations professionnelles de courte durée ; (ii) poursuivre les efforts de construction – rénovation et d’équipements des établissements, ainsi que la formation des formateurs et l’intégration des NTIC ; (iii) renforcer les capacités de gestion des établissements ; (iv) développer la stratégie de partenariat impliquant les secteurs privé, public et informel ; (v) mettre en place un système de maintenance des équipements et des infrastructures scolaires ; et (vi) mettre en place de mécanismes d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des diplômés.
Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique
Le Gouvernement entend : (i) accroître les infrastructures pédagogiques (construction d’amphithéâtres, de laboratoires, de bibliothèques y compris la bibliothèque universitaire et de centres d’accès informatiques et leurs équipement) ; (ii) assurer la formation initiale et continue des enseignants et des personnels d’appui scientifique, administratif et de gestion ; (iii) restructurer les enseignements dans le cadre du « LMD » (Licence Maîtrise Doctorat) en privilégiant les filières professionnelles ; (iv) renforcer les capacités du ministère de tutelle en matière de coordination, de suivi et d’évaluation du rendement des Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) ; (vi) renforcer les capacités de l’ISSEG et les autres institutions similaires en matière de recherche pour créer les savoirs à enseigner ; (vii) poursuivre l’expérience du fonds de promotion de la recherche et mettre en œuvre la loi d’orientation sur la recherche ; (viii) renforcer les capacités de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG) pour la formation des enseignants et des personnels d’encadrement du secondaire et des ENI.
Alphabétisation et Education non formelle L’alphabétisation et l’éducation non formelle continueront à occuper une place de choix parmi les priorités Gouvernementales. La mise en œuvre de la stratégie du « faire – faire » sera poursuivie avec un accent particulier sur le cas des jeunes filles non scolarisées ou déscolarisées et des femmes. Il en est de même pour des programmes pilotes de post alphabétisation des enfants en situation difficile.
9
SYNERGIE ENTRE LE SECTEUR DE L’EDUCATION ET D’AUTRES SECTEURS CLEFS L’éducation dans sa globalité (petite enfance, pré-universitaire, alphabétisation, formation technique et professionnelle, enseignement supérieur et recherche scientifique) joue un rôle fondamental dans le tissu économique d’un pays. L'accès aux systèmes éducatifs est un facteur déterminant du développement humain et donc de l’attractivité d’un pays et de sa compétitivité générale. L'impact se traduit à long terme par l’expansion, la diversification et la modernisation de l’économie, l’attraction et la création de nouvelles sociétés et la génération d’emplois et de revenus supplémentaires Il reste ainsi un secteur étroitement lié à tous les secteurs socio-économiques et permet de répondre à leurs attentes en matière de qualification de la main d’œuvre. Les besoins spécifiques en éducation/formation des secteurs clés que sont l’agriculture et les mines en Guinée sont étudiés dans la présente partie. Le Gouvernement entend en effet mettre l’accent sur le développement des filières agricoles, des industries extractives et manufacturières, et des services de par leur contribution à la croissance économique. Agriculture Avec une population rurale vieillissante, l’exode rurale des jeunes, le faible rendement des cultures, la dégradation progressive de l’environnement et le faible niveau d’exploitation des surfaces agricoles utiles, l’agriculture Guinéenne n’arrive pas à assumer ses missions principales qui sont, entre autres:
Assurer l’autosuffisance alimentaire ;
Protéger l’environnement ;
Assurer l’emploi des jeunes ruraux ;
Générer des devises à travers l’exportation des produits agricoles. Pourtant, la Guinée possède un potentiel agricole très important qui se traduit par: 6,2 millions d’hectares de terres arables dont 1,6 million d’hectares sont exploités annuellement 300 kilomètres de côtes dépourvus de port à vocation commerciale uniquement 1 130 sources d’eau, et un positionnement en amont de fleuves majeurs d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Gambie,
Niger, et Mano) qui lui vaut le surnom de ‘château d’eau d’Afrique’ Une population agricole de 7 750 110 personnes tandis que la population agricole active (entre 16 et 55 ans) est
de 4 290 583 personnes Une production agricole traditionnelle et diversifiée
La Guinée n’est cependant pas encore parvenue à exploiter pleinement ce potentiel pour faire de l’agriculture un levier de croissance économique et d’emplois stables. L’insuffisance d’accompagnement technique auprès des agriculteurs, la pénurie des infrastructures et l’insuffisance de la recherche figurent parmi les contraintes majeures au développement des chaines de valeur et à la productivité du secteur. Ainsi, les agriculteurs sont encore largement en retard sur les dernières pratiques agricoles ; la quasi-totalité d’entre eux pratique une agriculture de subsistance pouvant difficilement leur procurer des revenus substantiels. A cela s’ajoutent des problèmes liés notamment à l’alphabétisation. L’amélioration de la qualité des ressources humaines dans le secteur agricole constitue donc un des piliers fondamentaux à sa modernisation. La capacité d’adoption et d’appropriation des technologies agricoles appelle à une amélioration de l’éducation de base en milieu rural et un accès à différents types de formations ciblées en fonction des plants et besoins des producteurs. Pour remédier à cet état de fait, la formation initiale et continue des ouvriers et techniciens agricoles doit s’adapter à la lettre de politique agricole et à la stratégie nationale de formation dans ce secteur. Or, le dispositif de formation professionnelle agricole et rurale actuel comprenant une Ecole Nationale des Agents Techniques des Eaux et Forêts (ENATEF), un Centre d’Education à l’Environnement pour le Développement (CEED) et quatre (4) écoles nationales d’agriculture et d’élevage (ENAE) est loin de fournir une formation adaptée au besoin du secteur. Dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle, notons l’existence d’un projet de pré-installation des jeunes diplômés (Projet SONGHAI), dans les ENAE de Koba et de Tolo avec l’appui du PNUD. Il serait souhaitable d’étendre cette expérience aux autres institutions de formation agricole et rurale.
10
Par ailleurs les objectifs fixés par le Gouvernement pour le secteur sont de produire annuellement 3 millions de tonnes de riz, de générer 1 milliard de dollars de recettes d'exportation grâce à l’agro-business, de réduire la facture des importations de produits alimentaires de 500 millions de dollars et de professionnaliser 2 millions d'emplois dans le secteur de l'agroalimentaire pour faire de la Guinée une puissance agricole émergente en 2025. La cible visée est un taux de croissance de la production agricole de 5,6% par an en moyenne (scenario de référence) et d’atteindre si possible plus de 7,1% (scenario de croissance accélérée). Considérant que plus de 4 millions de petits producteurs en Guinée tirent leur subsistance de l’agriculture, il semble évident que l’atteinte de ces objectifs est cruciale au secteur. En prenant comme exemple le sous secteur rizicole qui mobilise 80% des exploitants, la production brute de riz pourrait se situer à 1 604 348 t de riz paddy (accroissement de 7% par rapport à 2009) soit environ 1 123 044t de riz décortiqué faisant de la Guinée l'une des principales régions rizicoles d'Afrique de l'Ouest selon le rapport d’évaluation de CILSS–FAO-GG de la campagne agricole 2010/2011. Face à ces opportunités, et avec un montant de $44 millions déjà mobilisé sur un budget global escompté d’US $570 millions à l’horizon 2017 dans le cadre du PNIASA, le renforcement en capacités en techniques agricoles s’avère nécessaire. Les besoins en formation dans le secteur agricole portent généralement sur :
L’aménagement des terres Le renforcement des conseils et recherches agricoles pour améliorer la productivité La gestion des sols L’entretien des matériaux agricoles La gestion de la commercialisation des produits agricoles La gestion de l’eau et entretien des ouvrages La gestion coopérative, des unités de transformation et technique d’animation La protection de l’environnement La gestion financière La spécialisation des paysans dans la production de semences La mise à niveau sur les pratiques agricoles récentes
Pour y parvenir, les actions suivantes en termes d’éducation sont susceptibles d’accompagner convenablement les programmes entrepris par l’Etat :
Formation technique et professionnelle
Le financement : En milieu rural, un des principaux problèmes de la formation professionnelle est celui de son financement. La Guinée n’a pas les ressources pour créer suffisamment d’écoles publiques de formation professionnelle avec les infrastructures, l’équipement, l’effectif d’enseignants et le budget requis. Il est donc nécessaire de faire participer les collectivités territoriales et les bénéficiaires dans le financement de ces services, mais aussi de faire appel à des acteurs privés pour renforcer les efforts de l’Etat qui pourrait ainsi se charger de sa supervision.
L’appui aux offres de formation répondant aux besoins des ruraux : Cet aspect peut revêtir plusieurs aspects non exclusifs : i) soutenir, en partie ou en totalité, la formation des formateurs des structures répondant aux besoins des ruraux ou ii) soutenir la conception de modules ou de cursus de formation de formateurs ou prendre en charge les candidats.
La création des filières de formation post primaire et post collège ainsi que des Lycées techniques orientés vers les métiers ruraux serviront de centre d’accueil et de formation des milliers d’élèves qui abandonnent l’école à cause des échecs scolaires. Ils recevront dans ce cadre des savoir et des compétences qui contribueront à la modernisation du monde rural
La diversification des formations professionnelles : Les institutions de formation ne peuvent plus avoir pour vocation principale de former des employés du secteur public, ni préparer essentiellement leurs élèves à un emploi salarié ou à leurs propres emplois. Elles doivent aussi tenir compte de l’importance de plus en plus grande des activités en amont et en aval de la production, y compris en milieu rural. Ces formations doivent inclure : des conseillers agricoles, des formateurs, des producteurs-distributeurs de semences, de plants,
11
d’aliments de bétail, de produits vétérinaires, des distributeurs d’intrants agricoles, des entrepreneurs agricoles, des commerçants de produits agricoles, des artisans dans les travaux post-récolte ou de transformation des produits agricoles, etc.
La mise en place de programmes de formations spécialisées associant les universités, les écoles supérieures, les institutions de recherche. Les titulaires de diplômes de maîtrise universitaire, d’ingénieur, de médecine vétérinaire doivent pour la plupart, aller à l’étranger, s’ils veulent se spécialiser ou suivre une formation de troisième cycle. En mettant en commun leurs compétences et leurs moyens, les universités, les écoles supérieures et les organismes de recherche peuvent offrir un plus large choix de spécialisations sur place. Un exemple de modèle qui a réussi est celui des centres d’excellence africaine que la Banque Africaine de Développement a mis en œuvre en Afrique de l’Est.
Alphabétisation
Organisation des producteurs : Sans un niveau acceptable d’alphabétisation des responsables du groupement, les possibilités de croissance et d’augmentation de revenus resteront limitées. Par exemple : le manque de compétences techniques et organisationnelles, la faible structuration, la mauvaise gestion administrative et financière et le taux d’analphabétisme élevé entrainent une situation défavorable aux groupements de producteurs. Dans ce cas, un besoin réel se fait sentir au niveau du renforcement des capacités de cette cible via des programmes d’alphabétisation qui doivent prendre en compte divers facteurs :
Améliorer l’accès et la qualité des offres d’Alphabétisation et d’Education Non Formelle (AENF) Mettre en œuvre des programmes d’AENF taillés sur mesure et adaptés aux besoins de chaque cible pour
une utilisation efficace et efficiente de leur contenu Collaborer et harmoniser les efforts avec les différents projets et programmes de développement qui ont
des composantes relatives à l’alphabétisation
Ceci amène à réfléchir à la nécessité de parvenir à une stratégie nationale pertinente et adaptée aux préoccupations essentielles des populations bénéficiaires.
Enseignement supérieur et recherche scientifique
L’un des objectifs du Gouvernement dans le secteur agricole reste la promotion de la recherche en matière de productivité agricole pour que des variétés plus performantes et plus productives soient sélectionnées dans les filières porteuses. En marge de cette vision plusieurs défis restent à surmonter en matière de recherche. L'Institut de recherche agricole de Guinée (IRAG) qui a pour objectif de développer des solutions face aux diverses menaces naturelles et fournir des recommandations sur les meilleurs intrants agricoles à utiliser (engrais, semences, etc.).fait face à un déficit de personnel en sus d’un manque d’infrastructures. Le besoin de former un personnel largement imprégné des techniques agricoles requises est plus qu’urgent. Portant sur le système d’information agricole, les perspectives restent une diffusion de l’information sur les marchés et la stabilisation des prix pour donner aux opérateurs un accès en temps réel aux informations dont ils ont besoin afin de profiter des opportunités du marché et améliorer leur productivité et leur compétitivité. Cependant, le système d’information agricole est à l’heure actuelle défaillant en Guinée. En effet, l’une des faiblesses majeures en termes de planification, de programmation, d’élaboration de programmes et projets, découle de la qualité relativement moyenne des données statistiques sur le secteur agricole. Elle est liée à la faiblesse des capacités humaines, institutionnelles, financières et matérielles des services de statistiques agricoles, ainsi qu’à la multiplicité des acteurs produisant de la statistique agricole avec une coordination déficiente des instruments de collecte, d’analyse et de diffusion. Un besoin de renforcement des capacités se fait ressentir à ce niveau et devrait être pris en compte dans la mise en œuvre d’un plan de formation.
12
Mines La Guinée dispose d’un potentiel minier reconnu comme l’un des plus importants en Afrique de l’Ouest, exploitable en grande partie à ciel ouvert et relativement proche d’un accès maritime pour certaines substances. On considère que le pays concentre à lui tout seul plus de la moitié des réserves mondiales de bauxite (2/3 avant les découvertes récentes de grands gisements en Asie du Sud Est), d’importants gisements de fer (9 milliards de tonnes), de l’or, du diamant, du nickel, du cuivre et du titane. Des indices probants laissent penser à l’existence d’uranium et de pétrole. Ce potentiel est connu depuis longtemps, et de grandes sociétés internationales sont actives en Guinée depuis les années 1960. L’exploitation minière artisanale et à petite échelle, quant à elle, est un secteur en expansion mais désorganisé. Plus de 300 00 personnes et familles sont concernées Du point de vue économique, le secteur minier joue un rôle majeur dans le développement économique de la République de Guinée. Malgré sa concentration sur l'exportation de minerais pas ou peu transformés, le secteur représente actuellement plus de 80 pour cent des exportations, fournit 20 à 25 pour cent des recettes de l'État (un montant estimé à 210 millions de dollars en 2012) et plus de 10.000 emplois directs (Banque mondiale, 2012). Plus de 200.000 personnes sont estimées être actifs dans l'exploitation minière artisanale et à petite échelle de l'or et du diamant principalement. Ces chiffres illustrent la main d’œuvre peu qualifiée comparé à ce dont le secteur minier a besoin pour exploiter son potentiel mais expliquent aussi l’absence de moyens pour investir dans le secteur. Les compagnies en activité, confrontées à la pénurie de compétences guinéennes, se trouvent dans l'obligation de faire appel à de la main-d’œuvre expatriée venant de la sous-région ou même hors continent. Ce déficit est d’autant plus perceptible au niveau des institutions de réglementation minières qui jouent le rôle d’interface entre le Gouvernement et les acteurs. Dans un futur proche, les projets des compagnies minières visant au développement de l'extraction et de la première transformation des minerais guinéens vont nécessiter la mobilisation de grands volumes de main-d’œuvre. La volonté de recourir à une part significative de travailleurs locaux sur les chantiers de construction et dans les sites d'exploitation est toujours réaffirmée. Aujourd'hui encore le constat est fait d'une main d'œuvre locale mal ou pas formée pour ces activités. D'autre part le dispositif public de formation a très peu évolué et n'est pas en mesure, en l'état actuel, de réaliser les formations nécessaires dans les spécialités, dans les volumes attendus et dans les délais. Aux besoins industriels s'ajoutent des considérations géopolitiques. .Les experts du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle avancent qu'un meilleur taux de main-d’œuvre guinéenne contribuerait à la résolution de 3 problèmes.
En premier la résorption du chômage, avec pour corollaire l'augmentation du niveau de vie des communautés de proximité et la réduction de la pauvreté, des dégradations sociales, de la délinquance.
En second, la limitation de l'exode rural, car l'embauche locale a pour effet de fixer les familles, de développer l'artisanat et l'agriculture et donc d'améliorer l'attractivité des bassins locaux.
En trois, le recours à des solutions de formation de qualité en Guinée permettrait de réduire les pertes en devises. Les sommes consacrées pour la formation hors de la Guinée, pourraient être investies directement dans le pays. De plus, et à l'inverse, un dispositif de formation guinéen de renommée internationale pourrait constituer une ressource supplémentaire.
Formation technique et professionnelle
En termes d’offres, il est estimé que plus de 50.000 travailleurs qualifiés seront sollicités en Guinée dans les cinq prochaines années ou plus, à la lumière des projets miniers à venir. Toutefois, les écoles techniques et professionnelles de la Guinée ne sont pas équipées pour former le personnel d'exploitation minière de demain. De manière générale, la majorité des formations dans le domaine technique sont assurées par des institutions publiques. Si l’offre de formation privée est importante, elle se concentre dans des domaines pour lesquels les débouchés sont faibles, à l’exception du CFP Don Bosco à Kankan qui vise en partie un placement industriel. Les filières mises en œuvre aujourd’hui en Guinée préparent des jeunes au premier niveau de qualification (CAP) et sont avant tout des formations techniques « généralistes » (ouvrier relativement polyvalent, afin de favoriser son insertion professionnelle dans un corps de métier et non de rechercher l’accès à l’emploi). Le développement du secteur industriel et minier nécessite la mise en place de filières de formations plus spécialisées, permettant de préparer l’accès à l’emploi des jeunes, ou de formations généralistes avec l'acquisition de bases solides et
13
transférables. Par conséquent un Partenariat Public Privé (PPP) serait la meilleure solution. Un bon exemple est le centre de développement des compétences dans la région de Bayla envisagée entre le Gouvernement, Rio Tinto, et l'Agence Française de Développement
Ce centre de formation, près de la mine de fer et d’un coût de 4 millions de dollars, comprendra une unité mobile de formation (UFM) ainsi que d'un centre de formation professionnelle (CFP) et vise à: • Investir dans l'éducation de la jeunesse de Beyla et ses communautés environnantes. • Fournir un soutien à l'amélioration du niveau de l'éducation nationale. • Sensibiliser et former les candidats potentiels avant leur recrutement. • répondre aux besoins futurs de l'industrie de main-d'œuvre. • Augmenter le nombre de personnes formées en Guinée. • Contribuer à l'amélioration de la capacité des formateurs. • contribuer efficacement au bien-être de la communauté. Dans le cadre de cette proposition, le centre devrait être en mesure de former environ 1 640 personnes dans un délai de 7 ans dans les compétences de base, des compétences spécialisées et les compétences de qualification. Cette initiative, certes louable, est encore loin de combler le gap de l’offre. En effet, diverses opportunités continuent à s’offrir à la Guinée et appellent davantage au renforcement des capacités de ses ressources humaines.
Plus de 13 milliards de dollars d'investissements annoncés au cours des 5 prochaines années pour les constructions de raffineries d'alumine
Le projet de minerai de fer de Simandou qui à lui seul demandera 18.000 travailleurs qualifiés,
Un nouveau code minier qui définit un quota de guinéens à embaucher dans le secteur et la nécessité pour les entreprises d’utiliser les laboratoires locaux afin de tester les propriétés chimiques et géochimiques des minéraux
Il est plus donc qu’urgent de préparer une main d’œuvre qualifiée capable de répondre aux exigences, d’absorber la demande et de contribuer au développement économique de la Guinée. Il faut tenir également compte du fait que le pays a besoin d’acquérir une expertise commerciale spécifique en industrie nécessaire pour jouer le rôle d'un investisseur et contenir le risque d'investissement. Dans ce cas, un modèle d’investissement comme celui de RIO Tinto devrait être dupliqué pour la création d’écoles techniques de formation minières afin de répondre convenablement aux exigences de la demande. Les besoins en ressources humaines se font ainsi ressentir à plusieurs niveaux et donc le renforcement des capacités reste le levier sur lequel il est nécessaire d’actionner pour combler le gap : La main d’œuvre appelée à opérer dans les projets miniers couvre trois types d'activités
La construction et l'aménagement des sites miniers, des installations de traitement du minerai, des voies de transport route et rail, des ports et installations portuaires, ainsi que des usines de transformation de la bauxite en alumine.
L'exploitation des sites miniers pour l'extraction et l'évacuation du minerai, le transport des produits par route et rail, le chargement et l'expédition des produits bruts ou traités par bateaux, la conduite des installations de transformation (raffineries bauxite-alumine).
La maintenance des installations et des équipements. :
La composante exploitation et maintenance devront faire l’objet d’une attention particulière car les niveaux de qualification y sont plus élevés et donc exige une ressource humaine adaptée (ouvriers hautement qualifiés, techniciens, techniciens supérieurs ou aides-ingénieurs). L'autonomie dans le processus de travail dans la maintenance et la rigueur et le respect des consignes dans l'exécution des procédures de travail pour ce qui est de l’exploitation sont des qualités recherchées. En effet, les opérations d'exploitation et de maintenance nécessitent des compétences techniques de niveau intermédiaire entre les ouvriers qualifiés et les ingénieurs. Ces emplois, très opérationnels, sont à des postes
14
sensibles pour les compagnies car c'est sur eux que reposent la continuité du fonctionnement des installations et le maintien du niveau de performance. Les incidents ou arrêts, suite à des dysfonctionnements matériels ou erreurs humaines, deviennent extrêmement coûteux en proportion des capacités des installations. Les jours d'arrêts peuvent s'évaluer en millions de dollars. C'est au regard de cette importance que la formation et la préparation des techniciens doit être abordée dès la phase transitoire et poursuivie en continu avec une implication forte des miniers. Au-delà de la main d’œuvre, il reste nécessaire de renforcer les capacités des acteurs au sein même des institutions pour assurer une gestion efficiente des procédures. A cela s’ajoute le développement des capacités d’entreprenariat pour créer des PME de services aux entreprises minières.
Alphabétisation L'alphabétisation est très directement liée à l'exercice du métier dans le secteur des mines dans des conditions et selon les standards internationaux contemporains. Pour les postes n'exigeant aucune spécialisation technique et ne faisant pas appel à des compétences de base en lecture, il sera toutefois exigé pour les futurs recrutés d'être en mesure d'interpréter, de comprendre et de se conformer à des instructions ou consignes symboliques. Tous ces problèmes pourraient être résolus notamment par une mise en place d’un système efficace à tous les niveaux (technique, administratif1, juridique) afin de jouer le rôle de locomotive du développement économique du pays et assurer à l’Etat des recettes fiscales et non fiscales importantes. Capacités de formation à prévoir L'adaptation de la capacité de formation doit veiller à maintenir l'équilibre entre la main d'œuvre formée (c’est à dire les compétences disponibles sur le marché) et les postes à pourvoir (c’est à dire les travaux à exécuter). Dans le futur, le cumul des emplois directs pour la construction porterait le besoin à 52.000 emplois (ou postes de travail). La mobilisation peut croître à 70.000 si l'on y associe les emplois en soutien pour la construction des sites, infrastructures et usines minières. Certains miniers avancent des chiffres encore plus élevés. Dans l'hypothèse théorique ou il faudrait 6 ans pour réaliser les travaux, les miniers auraient besoin de 8.600 emplois par an, à hauteur constante. La cible retenue est d'environ 30.000 personnes à former. L’effort de formation portera principalement sur la main-d’œuvre de base sans qualification (manœuvres), puis la main-d’œuvre de base spécialisée, qualifiée bâtiment et qualifiée conduite d'engins et réparation. Les opportunités existantes dans le secteur minier et qui appelle à un renforcement des capacités à plusieurs niveaux montre également la synergie qui existe entre le secteur des mines et les autres secteurs. Les différentes activités bien qu’exigeant une formation adéquate dans chacune d’entre elles restent étroitement liées au développement d’autres secteurs tels que les infrastructures et les services et peuvent démultiplier le nombre d’emplois impactés dans ces secteurs.
Santé
Selon les résultats d’une étude sur la situation du personnel réalisée en 2008 en prélude à l’élaboration du plan stratégique de développement des ressources humaines et d’un plan de carrière, le Ministère de la Santé Publique emploie au total 6 821 personnes, réparties en personnel soignant (84,82%) et personnel de soutien (15,18%). De cette étude, il ressort que de 2001 à 2008, près de 25% de l'effectif seraient mis à la retraite. Ces départs concerneraient surtout les techniciens de santé publique (73%), les sages-femmes (52%), les techniciens de radiologie (50%), les techniciens de laboratoire et les préparateurs en pharmacie. Ces catégories déjà en sous-effectif, surtout pour les sages-femmes, seront davantage plus rares dans un avenir proche si rien n'est fait pour corriger cette situation. Selon les informations disponibles actuellement, les mesures spécifiques prises en vue de redresser cette situation n’ont pas encore produit l’effet attendu. Cela explique en partie l’insuffisance numérique du personnel essentiel à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, notamment les sages-femmes, tant dans les services de santé que dans le marché de l’emploi.
1 Notamment dans le domaine de la comptabilité et de la négociation des contrats d’exploration et d’exploitation
15
Par ailleurs, l’affectation des ressources humaines souffre d’une inégalité en termes de répartition régionale qui pourrait compromettre le fonctionnement optimum des services de santé, même avec tout l'équipement requis.
Formation technique et professionnelle En matière de besoin en renforcement des capacités, l’existence des écoles de formation professionnelle en santé publique et privée dans le pays garantit certes la mise sur le marché du travail de professionnels de la santé et le renouvellement continu du corps sanitaire mais, par rapport aux normes d’effectif minimum défini par niveau dans la carte sanitaire, le nombre de personnel de santé reste insuffisant. Cette situation est dû en partie à l’inadéquation entre la formation initiale et les besoins du système de santé. Elle entraîne un surnombre de certains profils sur le marché du travail (médecins, agents techniques de santé, etc.) et l’insuffisance ou l’absence d’autres profils pourtant nécessaires pour améliorer l’offre de soins (dentistes, sages-femmes, ingénieurs, préparateurs en pharmacie, les techniciens de santé publique, d’imagerie médicale et de laboratoire, des aides-santé, infirmiers spécialisés et médecins). Ceci témoigne également d’un déséquilibre entre Conakry et l’intérieur du pays et entre zones urbaines et zones rurales. En effet, les formations des professionnels sont souvent déséquilibrées et ne permettent pas toujours aux professionnels de développer les compétences dont les structures de santé ont besoin. Par ailleurs, la plupart des écoles de formation se situent dans les zones urbaines. Les structures de santé de ces zones sont généralement mieux dotées que les structures de santé dans les zones défavorisées. De plus, les étudiants font leur stage essentiellement dans les zones urbaines ce qui ne les prépare pas à l’insertion dans les zones défavorisées. Dans le domaine de la recherche, la capacité humaine technique, matérielle et financière pour le développement de la recherche est faible à tous les niveaux du système de santé. Les institutions de recherche en santé ne sont pas développées. Face à cette situation, la formation dans le système sanitaire devrait être orientée dans le développement des branches de spécialisation citées avec une attention particulière à la recherche. Ceci passe par l’intégration des cycles et des programmes de formation adaptées au besoin pour une amélioration efficiente de la gestion numérique des ressources humaines. Besoins Les projets en formation dans le futur devraient également tenir compte de :
La création du CHU qui permettra la formation de médecins polyvalents capables de prendre en charge les affections prioritaires du milieu et particulièrement les urgences médicales et chirurgicales. Dans ce cadre, le contenu de la formation initiale des médecins sera révisé en collaboration avec la faculté de Médecine, Pharmacie et Odontostomatologie
La réouverture des écoles de formation des sages-femmes et des aides santé
La formation des catégories professionnelles manquantes actuellement
La construction d’un centre de formation continue et de documentation
La construction d’une école de formation des cadres infirmiers;
La formation des responsables des services hospitaliers en gestion de proximité, dans le cadre de la décentralisation et de la réussite de la contractualisation.
Pour garantir la réussite de ces propositions citées plus haut, leur mise en œuvre devrait être accompagnée par une véritable politique de main d’œuvre pour le secteur. C'est-à-dire l’opérationnalisation de plan de recrutement, de redéploiement, de plan de carrière, et d’amélioration des conditions de vie du personnel ; la mise en place d’un cadre formalisé et de critères objectifs pour les prises de décision en matière de gestion des ressources humaines (nomination aux postes de responsabilité, affectation, allocation de bourses de formation entre autres.
BESOINS EN FINANCEMENT Au regard des difficultés que connaît le secteur de l’éducation en Guinée, des investissements à fort impact sont nécessaires pour y remédier. Ainsi, des projets prioritaires en recherche de financement ont été identifiés. Il s’agit de :
Trois (3) projets du Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP) :
16
o Renforcement des capacités de l’Ecole Nationale d’Agriculture et d’Elevage (ENAE) de Kankan o Renforcement des capacités du Centre d’Education à l’Environnement et au Développement (CEED)
de Kinkon – Pita o Renforcement des capacités institutionnelles du centre de formation professionnelle de Kissidougou
Trois (3) projets du Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Education Civique (M E P U-E C)
o Projet de construction et d’équipement de collèges ruraux et périurbains comprenant des ouvrages annexes
o Projet de construction/équipements de deux (2) complexes lycées et collèges techniques d’excellence de vingt-quatre (24) salles de classe chacun à Conakry et à Boké comprenant des laboratoires, bibliothèques, salles informatiques, médiathèques, bureaux, points d’eau et magasins
o Projet d’acquisition de matériels de laboratoire pour 80 lycées et collèges
Nom du projet Localité
Coût
estimé (en
USD)
Type
d’investissemen
t
Bailleurs
engagés
Bailleurs
intéressés
Renforcement des capacités de l’Ecole
Nationale d’Agriculture et d’Elevage
(ENAE) de Kankan
Kankan 1 629 247 Public
Renforcement des capacités du Centre
d’Education à l’Environnement et au
Développement (CEED) de Kinkon – Pita
Kinkon 669 546 Public
Renforcement des capacités
institutionnelles du centre de formation
professionnelle de Kissidougou
Kissidougou 1 975 766 PPP
Projet de construction et d’équipement
de collèges ruraux et périurbains
comprenant des ouvrages annexes
Divers 6 000 000 Public
Projet de construction/équipements de
deux (2) complexes lycées et collèges
techniques d’excellence de vingt-quatre
(24) salles de classe chacun à Conakry et à
Boké comprenant des laboratoires,
bibliothèques, salles informatiques,
médiathèques, bureaux, points d’eau et
magasins
Conakry et
Boké 8 000 000 Public
Projet d’acquisition de matériels de
laboratoire pour 80 lycées et collèges Divers 1 300 000 Public
17
RENFORCEMENT DES CAPACITES DE L’ECOLE NATIONALE D’AGRICULTURE ET D’ELEVAGE (ENAE) DE KANKAN
CONTEXTE DU SECTEUR
La formation professionnelle et technique constitue un levier incontournable pour le développement socioéconomique d’une nation. La République de Guinée au regard de l’important potentiel économique dont elle dispose a besoin d’une formation professionnelle et technique solide et de qualité, basée essentiellement sur l’approche par compétences (APC), en vue de donner le maximum d’habiletés aux apprenants favorisant ainsi leur future insertion socioprofessionnelle. L’un des obstacles actuels du système de formation professionnelle et technique est la prédominance de la formation théorique. Cette situation est due en bonne partie aux effectifs pléthoriques dans les recrutements, l’insuffisance de postes de travail dans les ateliers, le manque de matières d’œuvre et d’énergie électrique, la faible qualification d’une frange importante du personnel enseignant ne bénéficiant que peu de formation continue et enfin la faible fréquence des stages en entreprises. Sur le plan agricole, la Guinée n’est pas encore parvenue à exploiter pleinement son potentiel pour faire de l’agriculture au sens large un levier de croissance économique et d’emplois stables. L’insuffisance d’accompagnement technique auprès des agriculteurs et éleveurs, et l’insuffisance de la recherche figurent parmi les contraintes majeures au développement des chaines de valeur et à la productivité du secteur. Ainsi, ceux-ci sont encore largement en retard sur les dernières pratiques agricoles ; la quasi-totalité d’entre eux pratique une agriculture de subsistance pouvant difficilement leur procurer des revenus substantiels. A cela s’ajoutent des problèmes liés notamment à l’alphabétisation. L’amélioration de la qualité des ressources humaines dans le secteur agricole constitue donc un des piliers fondamentaux à sa modernisation. La capacité d’adoption et d’appropriation des technologies agricoles appelle à une amélioration de l’éducation de base en milieu rural et un accès à différents types de formations ciblées en fonction des besoins des producteurs. Dans la perspective de la mise en place de grands projets notamment dans l’agriculture, l’élevage, et autres secteurs vitaux de l’économie, il faut absolument renforcer les capacités institutionnelles des établissements existants et développer de nouvelles filières en adéquation avec les besoins du marché du travail.
PERTINENCE DU PROJET
La Guinée est un pays à vocation essentiellement agro pastorale. Plus de 2/3 de la population habite dans les zones rurales et vivent d’agriculture, d’élevage et de pêche. Cependant, les pratiques agricoles en cours restent rudimentaires et méritent d’être améliorées. Avec une population rurale vieillissante, l’exode rurale des jeunes, le faible rendement des cultures, la dégradation progressive de l’environnement et le faible niveau d’exploitation des surfaces agricoles utiles, l’agriculture guinéenne n’arrive pas à assumer ses missions principales qui sont, entre autres:
Assurer l’autosuffisance alimentaire ; Protéger l’environnement ; Assurer l’emploi des jeunes ; Générer des devises à travers l’exportation des produits agricoles.
Pour remédier à cet état de fait, la formation initiale et continue des ouvriers et techniciens agricoles doit s’adapter à la lettre de politique agricole et à la stratégie nationale de formation dans ce secteur. Or, le dispositif de formation professionnelle agricole et rurale actuel comprenant une Ecole Nationale des Agents Techniques des Eaux et Forêts (ENATEF), un Centre d’Education à l’Environnement pour le Développement (CEED) et quatre (4) écoles nationales d’agriculture et d’élevage (ENAE) est loin de fournir une formation adaptée au besoin du secteur. C’est pourquoi il est nécessaire de renforcer les capacités de ces structures pour assurer la formation initiale et continue ainsi que l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en milieu rural. Le projet de renforcement de capacités de l’ENAE de Kankan constitue une première étape de ce processus. Ce projet a donc pour ambition de redynamiser la formation en agriculture et en élevage en vue de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes en milieu rural.
18
SYNTHESE
RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ECOLES NATIONALES D’AGRICULTURE ET D’ELEVAGE (ENAE) de KANKAN
Just
ific
atio
n /
Dem
and
e Ce projet s’explique par la nécessité de :
Construire de nouvelles infrastructures pour les filières de génie rural, machinisme agricole, transformation et conservation des produits agricoles ;
Réhabiliter les domaines agricoles ; Fournir aux organisations paysannes et aux ministères concernés par le développement rural, de jeunes paysans leaders
capables de moderniser l’agriculture et l’élevage ; Elaborer/réviser les programmes de formation ; Faciliter la formation et l’insertion de 150 jeunes/an et par ENAE ; Former de nouveaux maîtres de stages capables d’impulser une nouvelle dynamique d’emploi et d’auto emploi.
Cad
re lé
gal e
t
inst
itu
tio
nn
el
Cadre réglementaire : Code des marchés publics
Cadre institutionnel : Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et
de la Formation Professionnelle (MEETFP) Autres Ministères liés au Développement rural
Syn
ergi
es
Ce projet s’intègre dans un programme subdivisé en trois volets pour le renforcement du dispositif actuel de formation agricole et rurale, en synergie avec les partenaires socioprofessionnels du secteur, en vue de résoudre l’épineux problème de formation et d’insertion des jeunes. Il s’agit du : (i) Renforcement des capacités de l’Ecole Nationale des Agents Techniques des Eaux et Forêts de Mamou (ENATEF) ; (ii) Renforcement des capacités du Centre d’Education à l’Environnement et au Développement (CEED) de Kinkon – Pita ; et (iii) Renforcement des capacités des Écoles Nationales d’Agriculture et d’Elevage (ENAE) de Koba, Tolo, Macenta et Kankan.
Dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle, il y a l’existence d’un projet de pré-installation des jeunes diplômés (Projet SONGHAI), dans les ENAE de Koba et de Tolo avec l’appui du PNUD. Il serait souhaitable d’étendre cette expérience aux autres institutions de formation agricole et rurale.
Imp
acts
Construction d’infrastructures ; Installation d’équipements ; Existence de cadres de concertation fonctionnels aux niveaux régional et national ; Définition d’un processus de mise en en stage en partenariat avec les organisations professionnelles et les services déconcentrés
des ministères concernés par le développement rural ; Recrutement de cent cinquante (150) élèves par an ; Formation et installation de paysans leaders ; Mise en place d’un fonds d’installation des jeunes diplômés ; Insertion de 90% de jeunes sortants dans le monde du travail (auto emploi et emploi) ; Adhésion de jeunes paysans capables de moderniser l’agriculture et l’élevage aux organisations paysannes.
MONTAGE DU PROJET
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Le projet concerne la ville de Kankan. Les composantes du projet sont les suivantes :
o Relance de la dynamique de partenariat entre les organisations professionnelles rurales et l’école ;
o Relance de la dynamique de partenariat entre les organisations professionnelles de l’agriculture et l’élevage ainsi avec
l’école ;
o Relance de la dynamique de partenariat entre l’école, les Ministères concernés par le développement rural et les
partenaires au développement. Ces ministères sont : Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’élevage, Ministère de la
pèche et de l’aquaculture, Ministère du Développement Durable et de l’environnement, etc. ;
o Redynamisation du processus de mise en stage des élèves ;
o Elaboration/Révision des programmes de formation ;
o Mise en place d’un fonds d’installation des jeunes diplômés ;
o Réhabilitation des infrastructures et des équipements ;
o Réhabilitation des domaines agricoles de l’école ;
o Construction de nouvelles infrastructures pour abriter les nouvelles filières ;
o Acquisition de matières d’œuvre ;
o Acquisition de l’énergie solaire.
19
Mo
nta
ge f
inan
cier
Les détails de ce budget prévisionnel sont présentés comme suit :
Activités Quantité Coût unitaire Coût total (en GNF)
Tenue de comités de pilotage à l’ENAE de Bordo Kankan
pour 3 ans 2 par an 3 000 000 18 000 000
Elaboration/Implantation de nouvelles filières 3 60 400 000 181 200 000
implantation des programmes révisés 4 34 000 000 136 000 000
Formation des formateurs 35 formateurs 6 020 000 210 700 000
Construction de nouvelles infrastructures pour les filières de
Génie rural, Machinisme agricole, Transformation et
conservation des produits agricoles
3 190 000 000
Réhabilitation des infrastructures 500 000 000
Réhabilitation du domaine agricole 657 225 000
Equipements - 1 540 000 000
Matériel didactique 238 095 000
Matière d’œuvre 511 500 000
Logistique 1 camionnette 445 000 000 445 000 000
Fourniture de l’énergie solaire 1 Station 250 000 000 250 000 000
Formation continue d’agricultures/éleveurs 1 500 000 60 000 000
Sensibilisation et choix des maîtres de stage 1par an 4 500 000
Mise en stage de 150 élèves de la première année du Projet
pour 36 jours 5 400 h/j 20 000 108 000 000
Mise en stage de 300 élèves de la deuxième année du Projet,
soit 150 pour 36 jours et 150 pour 45 jours 12 150 h/j 20 000 243 000 000
Mise en stage de 450 élèves de la troisième année du Projet,
soit 150 pour 36 jours, 150 pour 45 jours et 150 élèves pour
15 jours
14 200h/j 20 000 284 000 000
Mise en place d’un fonds d’installation de 150 jeunes
diplômés 1 50 7 000 000 1 050 000 000
Sous total 9 627 220 000
Fonds de contrepartie 10% 962 722 000
Total 10 589 942 000
Sou
rces
de
fin
ance
me
nt
Financement obtenu : Néant Financement à rechercher : 10 589 942 000 GNF soit 1 629 247 USD
20
Ris
qu
es
et
mit
igat
ion
s
Une étude de faisabilité doit être menée afin d’identifier tous les risques liés au projet et facteurs de mitigation.
Co
nta
cts Nom : Cherif Mamady Alkaly
Position : Chef de Cabinet - Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP) Email : [email protected] Tel : (00224) 655 807644
21
RENFORCEMENT DES CAPACITES DU CENTRE D’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT (CEED) DE KINKON – PITA
CONTEXTE DU SECTEUR
En matière d’environnement en Guinée, les impacts négatifs des facteurs anthropiques (facteurs démographiques, économiques, institutionnels et techniques inappropriés) s’accroissent et menacent les fonctions d’un développement durable. De même, les ressources alimentaires, forestières, médicinales, énergétiques et les opportunités de loisirs et de tourisme ainsi que les fonctions écologiques essentielles telles que la régulation des écoulements des eaux, le contrôle de l’érosion du sol, le contrôle du réchauffement climatique, le cycle du carbone et des nutriments, etc. sont aussi menacés. Au regard de ce constat, sans des actions immédiates, les options futures de développement durable seront limitées. C’est pour toutes ces raisons, que la Guinée a ratifié le 07 Juin 1993 la convention sur la diversité biologique. En plus de ces problèmes d’ordre écologique et leurs conséquences liées à la gestion de la biodiversité et de la dégradation des milieux de vie, la Guinée est confrontée aujourd’hui à la pollution des villes, de l’eau, de l’air et du sol. Les villes Guinéennes sont caractérisées par une mauvaise gestion des déchets domestiques et des eaux usées tandis que l’eau, source de vie, se raréfie de plus en plus et cel le qui existe est souvent polluée par des produits chimiques et des déchets industriels issus des activités humaines. Cette pollution, qui constitue un danger pour l’homme, l’est aussi pour le monde vivant dans les milieux marins et aquatiques. L’air des villes est aussi pollué par les gaz issus de la putréfaction des déchets solides et ceux provenant des échappements des véhicules et des usines. Par ailleurs, le sol est également touché par le problème de pollution du fait de l’utilisation irrationnelle et incontrôlée des engrais chimiques, des pesticides et des herbicides.
PERTINENCE DU PROJET
Le Centre d’Education à l’Environnement et au Développement (CEED) de Kinkon / Pita, créé par décret N° 97/057/PRG d’avril 1997, est une institution de formation professionnelle qui peut contribuer à l’apport de solutions aux problèmes susmentionnés, par la formation des animateurs en éducation environnementale. Ce centre a pour mission :
d’assurer la formation des animateurs et animatrices en éducation à l’environnement et au développement ; d’aider les individus et les groupes sociaux à acquérir des compétences nécessaires à l’amélioration et à la protection de
l’environnement pour un développement durable ; de favoriser la réconciliation entre l’école et son environnement, entre l’homme et la nature en vue d’un développement
écologiquement viable ; de rechercher les moyens d’une meilleure prise en compte dans les programmes d’enseignement de l’éducation relative à
l’environnement ; de produire et d’expérimenter des outils pédagogiques en matière d’éducation relative à l’environnement.
Les caractéristiques physiques, culturelles et écologiques du CEED favorisent aussi l’ouverture de la filière écotourisme.
Ce projet a donc pour objectif de redynamiser la formation des animateurs en éducation environnementale en vue de leur insertion dans le milieu du travail pour la bonne gestion des ressources naturelles et l’amélioration des conditions de vie en milieu urbain et rural.
22
SYNTHESE
RENFORCEMENT DES CAPACITES DU CENTRE D’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT (CEED) DE KINKON – PITA
Just
ific
atio
n /
Dem
and
e
Ce projet s’explique par la nécessité de : Construire de nouvelles infrastructures ; Réhabiliter les infrastructures et équipements existants ; Former les formateurs ; Former des animateurs et animatrices en éducation environnementale en vue de diminuer les méfaits de l’action de l’homme
sur l’environnement en gérant la pression des populations sur la diversité biologique ; Promouvoir l’utilisation des engrais organiques ; Promouvoir un écotourisme durable ; Développer des instruments pédagogiques appropriés à l’éducation environnementale dans les écoles primaires, secondaires et
professionnelles.
Cad
re lé
gal e
t
inst
itu
tio
nn
el
Cadre réglementaire : Code des marchés publics
Cadre institutionnel : Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et
de la Formation Professionnelle (MEETFP)
Syn
ergi
es
Ce projet s’intègre dans un programme subdivisé en trois volets pour le renforcement du dispositif actuel de formation agricole et rurale, en synergie avec les partenaires socioprofessionnels du secteur, en vue de résoudre l’épineux problème de formation et d’insertion des jeunes. Il s’agit du : (i) Renforcement des capacités de l’Ecole Nationale des Agents Techniques des Eaux et Forêts de Mamou (ENATEF) ; (ii) Renforcement des capacités du Centre d’Education à l’Environnement et au Développement (CEED) de Kinkon – Pita ; et (iii) Renforcement des capacités des Écoles Nationales d’Agriculture et d’Elevage (ENAE) de Koba, Tolo, Macenta et Kankan.
Dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle, il y a l’existence d’un projet de pré-installation des jeunes diplômés (Projet SONGHAI), dans les ENAE de Koba et de Tolo avec l’appui du PNUD. Il serait souhaitable d’étendre cette expérience aux autres institutions de formation agricole et rurale.
Imp
acts
Existence de cadres de concertation fonctionnels aux niveaux régional et national ; Définition d’un processus de mise en en stage en partenariat avec les organisations professionnelles et les services
déconcentrés des ministères concernés par le développement rural ; Construction ou réhabilitation d’infrastructures ; Elaboration et implantation d’un programme de formation en écotourisme ; Formation des formateurs assurée Développement d’instruments pédagogiques adaptés à l’éducation environnementale ; Recrutement, formation et installation d’environ 150 animateurs et animatrices en éducation environnementale par an ; Mise en place d’un fonds d’installation des jeunes diplômés ; Insertion de 70 % de jeunes sortants dans le monde du travail (auto emploi et/ou emploi) ; Adhésion de jeunes animateurs, capables de créer une dynamique de réhabilitation et de protection de l’environnement et de la
biodiversité, aux organisations paysannes.
MONTAGE DU PROJET
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Le projet concerne l’ensemble du territoire national. Les composantes du projet sont les suivantes :
o Relance de la dynamique de partenariat entre les organisations professionnelles rurales et l’école ;
o Relance de la dynamique de partenariat entre l’école, les Ministères techniques concernés par le développement
rural et les partenaires au développement ;
o Elaboration du programme de formation en Ecotourisme ;
o Formation des formateurs ;
o Redynamisation du processus de mise en stage des élèves ;
o Mise en place d’un fonds d’installation des jeunes diplômés ;
o Réhabilitation des infrastructures et des équipements ;
o Réhabilitation des domaines forestiers de l’école ;
o Construction de nouvelles infrastructures pour abriter la nouvelle filière et accroître la capacité d’accueil de l’école ;
o Acquisition de matières d’œuvre et d’énergie solaire
23
Mo
nta
ge f
inan
cier
Le budget prévisionnel pour le Centre d’Education à l’Environnement et au Développement (CEED) de Kinkon – Pita est estimé à la somme de quatre milliards trois cent cinquante un millions neuf cent quatre vingt cinq mille francs guinéens (4 351 985 000 GNF) soit six cent soixante neuf mille cinq cent quarante six mille dollars US (669 546 USD)
Les détails de ce budget prévisionnel sont présentés comme suit :
Activités Nombre Coût unitaire Coût total (en GNF)
Tenue de comités de pilotage dans les institutions pour 3
ans 2 par an 3 000 000 18 000 000
Elaboration et implantation du programme de la filière
écotourisme 60 400 000 60 400 000
Construction d’un atelier et d’un laboratoire pour la filière
écotourisme 264 350 000 264 350 000
Equipement pour la filière écotourisme 330 000 000 330 000 000
Formation des formateurs 5 6 020 000 30 100 000
Réhabilitation des infrastructures - 375 000 000
Equipements pour les anciennes filières - 211 000 000
Matériel didactique 155 000 000
Matière d’œuvre 124 000 000
Logistique 1 camionnette 445 000 000 445 000 000
Fourniture de l’énergie solaire 1 Station 250 000 000 250 000 000
Sensibilisation et choix des maîtres de stage 1séance par an 1 500 000 4 500 000
Mise en stage de 150 élèves de la première année du
Projet pour 36 jours 5 400 h/j 20 000 108 000 000
Mise en stage de 300 élèves de la deuxième année du
Projet, soit 150 pour 36 jours et 150 pour 45 jours 12 150 h/j 20 000 243 000 000
Mise en stage de 450 élèves de la troisième année du
Projet, soit 150 pour 36 jours, 150 pour 45 jours et 150
élèves pour 15 jours
14 400h/j 20 000 288 000 000
Mise en place d’un fonds d’installation de 150 jeunes
diplômés 150 7 000 000 1 050 000 000
Sous Total 3 956 350 000
Fonds de contrepartie 10°/° du sous total 395 635 000
Total 4 351 985 000
Sou
rces
de
fin
ance
me
nt
Financement obtenu : Néant Financement à rechercher : 4 351 985 000 GNF soit 669 546 USD
24
Ris
qu
es
et
mit
igat
ion
s
Une étude de faisabilité doit être menée afin d’identifier tous les risques liés au projet et facteurs de mitigation.
Co
nta
cts Nom : Cherif Mamady Alkaly
Position : Chef de Cabinet - Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP) Email : [email protected] Tel : (00224) 655 807644
25
RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DU CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE KISSIDOUGOU
CONTEXTE DU SECTEUR
La formation professionnelle et technique constitue un levier incontournable pour le développement socioéconomique d’une nation. La République de Guinée au regard de l’important potentiel économique dont elle dispose a besoin d’une formation professionnelle et technique solide et de qualité, basée essentiellement sur l’approche par compétences (APC), en vue de donner le maximum d’habiletés aux apprenants favorisant ainsi leur future insertion socioprofessionnelle. L’un des obstacles actuels du système de formation professionnelle et technique est la prédominance de la formation théorique. Cette situation est due en bonne partie aux effectifs pléthoriques dans les recrutements, l’insuffisance de postes de travail dans les ateliers, le manque de matières d’œuvre et d’énergie électrique, la faible qualification d’une frange importante du personnel enseignant ne bénéficiant que peu de formation continue et enfin la faible fréquence des stages en entreprises. Aussi, la faiblesse des allocations budgétaires assortie de leur indisponibilité ne favorise guère la prise en charge des coûts récurrents permettant le développement des compétences professionnelles réelles par les apprenants. Dans la perspective de la mise en place de grands projets notamment dans les mines, l’agriculture et autres secteurs vitaux de l’économie, il faut absolument renforcer les capacités institutionnelles des établissements existants et développer de nouvelles filières en adéquation avec les besoins du marché du travail. Selon les estimations de la Banque mondiale, le secteur minier représente aujourd’hui 22 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects. Si l’ensemble des projets se concrétisent, le secteur minier devra créer entre 85 000 et 100 000 emplois supplémentaires durant la phase de construction des infrastructures et environ 30 000 emplois lors de la phase d’exploitation. Or, un décalage important existe actuellement entre le dispositif de formation mis en place et les besoins potentiels du marché de l’emploi en général et ceux du secteur minier en particulier. De plus, le nombre de diplômés actuels (environ 1500 jeunes/an) est non seulement peu qualifié mais trop faible pour couvrir, d’une part, les besoins des entreprises en place et, d’autre part, la construction de nouvelles installations minières et de raffinerie, qui mobiliseront d’importantes ressources humaines dans différents corps de métiers (charpentiers, maçons, métalliers, électriciens, plombiers, menuisiers). Par ailleurs, il convient de noter que plusieurs métiers (conduite d’engins lourds, tuyauterie industrielle, froid/climatisation, menuiserie métallique, électricité industrielle, maintenance ferroviaire,…) sollicités par le secteur minier ne sont pas enseignés dans les institutions de formation guinéennes. Ainsi, le développement des ressources humaines en rapport avec les besoins du marché de l’emploi doit, avant tout, se manifester par une volonté politique se traduisant par l’accroissement de la part du budget de l’Etat consacré à l’éducation en général, et à l’enseignement technique et la formation professionnelle en particulier.
PERTINENCE DU PROJET
La main d’œuvre appelée à opérer dans les projets miniers couvre trois types d'activités La construction et l'aménagement des sites miniers, des installations de traitement du minerai, des voies de transport route et rail,
des ports et installations portuaires, ainsi que des usines de transformation de la bauxite en alumine. L'exploitation des sites miniers pour l'extraction et l'évacuation du minerai, le transport des produits par route et rail, le chargement
et l'expédition des produits bruts ou traités par bateaux, la conduite des installations de transformation (raffineries bauxite-alumine). La maintenance des installations et des équipements. :
La composante exploitation et maintenance devront faire l’objet d’une attention particulière car les niveaux de qualification y sont plus élevés et donc exige une ressource humaine adaptée (ouvriers hautement qualifiés, techniciens, techniciens supérieurs ou aides-ingénieurs). L'autonomie dans le processus de travail dans la maintenance, la rigueur et le respect des consignes dans l'exécution des procédures de travail pour ce qui est de l’exploitation sont des qualités recherchées. En effet, les opérations d'exploitation et de maintenance nécessitent des compétences techniques de niveau intermédiaire entre les ouvriers qualifiés et les ingénieurs. Ces emplois, très opérationnels, sont à des postes sensibles pour les compagnies car c'est sur eux que reposent la continuité du fonctionnement des installations et le maintien du niveau de performance. Les incidents ou arrêts, suite à des dysfonctionnements matériels ou erreurs humaines, deviennent extrêmement coûteux en proportion des capacités des installations. Les jours d'arrêts peuvent s'évaluer en millions de dollars. C'est au regard de cette importance que la formation et la préparation des techniciens doit être abordée dès la phase transitoire et poursuivie en continu avec une implication forte des miniers. Les besoins en ressources humaines se font ainsi ressentir à plusieurs niveaux et donc le renforcement des capacités reste le levier sur lequel il est nécessaire d’actionner pour combler le gap. Ce projet a donc pour ambition d’améliorer la qualification des apprenants, en adéquation avec le marché de l’emploi.
26
SYNTHESE
RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DU CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE KISSIDOUGOU
Just
ific
atio
n /
Dem
and
e Ce projet s’explique par la nécessité de :
Former en nombre et en qualité des agents requis pour le marché du travail Construire les infrastructures (laboratoires, ateliers, bloc administratif, salles de classes, etc.) Equiper les ateliers, laboratoires et salles de classes Implanter les programmes révisés (maçonnerie, plomberie sanitaire, électricité bâtiment, menuiserie ébénisterie)
Cad
re lé
gal e
t
inst
itu
tio
nn
el
Cadre réglementaire : Code des investissements Code des marchés publics
Cadre institutionnel : Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique
et de la Formation Professionnelle (MEETFP)
Syn
ergi
es
En collaboration avec le Gouvernement et l'Agence Française de Développement (AFD), Rio Tinto envisage d'établir un centre de développement des compétences dans la région de Bayla près de la mine de fer. Le centre de formation de 4 millions de dollars comprendra une unité mobile de formation (UFM) ainsi qu'un centre de formation professionnelle (CFP). Ce projet pourrait s’inspirer de cet exemple.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme de renforcement du dispositif de formation technique et professionnelle du secteur secondaire guinéen, comprenant 21 projets à réaliser à court et moyen termes répartis comme suit :
o 16 centres de Formation Professionnelle (CFP) dont deux à créer o 1 projet pour 8 ERAM dont l’étude est disponible o 2 Ecoles Nationales des Arts et Métiers o 1 centre de perfectionnement aux techniques automobiles et mécaniques o 1 projet pour 12 centres de formation post primaire.
Imp
acts
Construction d’infrastructures ; Implantation de programmes de formation (maçonnerie, menuiserie ébénisterie, plomberie et électricité bâtiment) ; Installation des équipements des laboratoires et ateliers ainsi que des mobiliers des salles de classes ; Formation des formateurs est assurée ; Formation initiale et continue assurée conformément aux exigences du marché de l’emploi.
MONTAGE DU PROJET
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Le projet concerne la préfecture de Kissidougou et les préfectures environnantes.
Mo
nta
ge f
inan
cier
Les coûts estimés pour ce projet sont présentés comme suit :
ACTIVITES COÛT (en GNF) OBSERVATIONS
Construction des infrastructures 5 975 543 415 Maçonnerie, Menuiserie Ebénisterie,
Plomberie et Electricité bâtiment
Implantation des programmes 100 080 000 4 programmes
Equipement et matériel didactique 4 415 825 794
Formation des formateurs 120 400 000 5 formateurs/ programme
Logistique 445 000 000 Camionnette (6 roues)
Assistance technique 518 130 000
Appui à l’insertion des finissants 100 000000
Sous Total 11 674 979 209
Fonds de contrepartie : 10% 1 167 497 921
TOTAL GENERAL 12 842 477 130 1 975 766 USD
Sou
rces
de
fin
ance
me
nt
Financement obtenu : Néant Financement à rechercher : 12 842 477 130 GNF soit 1 975 766 USD
27
Ris
qu
es
et
mit
igat
ion
s
Une étude de faisabilité doit être menée afin d’identifier tous les risques liés au projet et facteurs de mitigation.
Co
nta
cts Nom : Cherif Mamady Alkaly
Position : Chef de Cabinet - Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP) Email : [email protected] Tel : (00224) 655 807644
28
PROJET DE CONSTRUCTION ET D’EQUIPEMENT DE COLLEGES RURAUX ET
PERIURBAINS COMPRENANT DES OUVRAGES ANNEXES
CONTEXTE DU SECTEUR
Malgré les efforts déployés par l’Etat guinéen, l’appui important des partenaires techniques et financiers et la participation non négligeable
des communautés, le Ministère de l’Enseignement pré- Universitaire et de l’Education Civique connait depuis plusieurs années, un déficit de
capacités d’accueil qui agit négativement sur la scolarisation et la qualité des enseignements/ apprentissages.
Sous la poussée des résultats du primaire, l’enseignement secondaire général a connu un accroissement significatif de ses effectifs. Le premier
cycle du secondaire (collège) comptait en 2011 : 611 874 élèves dont 231 713 filles contre 660 461 dont 252 518 filles en 2013. Pour les deux
cycles (collège et lycée), la Guinée comptait 1 130 établissements pour 9 062 salles de classe en 2011 contre 1 341 établissements pour 11 047
salles de classe en 2013.
Le développement des infrastructures n’a pas suivi l’évolution des effectifs.
D’une façon générale, l’enseignement secondaire a connu une expansion remarquable durant ces dernières années.
Un taux de croissance annuelle de 14,6 % amenant ainsi un quadruplement des effectifs entre 2002 et 2010.
Actuellement, un enfant sur deux âgé de 13 ans accède à l’enseignement secondaire.
Le déficit en infrastructures se fait ressentir tant dans les centres urbains (où les salles de classe peuvent compter plus de 200 élèves) que dans
les zones rurales où les établissements sont souvent très éloignés des domiciles des élèves.
De surcroit, chaque année, les infrastructures et équipements scolaires subissent les dégradations importantes dues le plus souvent aux
violentes tornades de la saison des pluies qui précipitent bon nombre d’établissements scolaires dans un état de précarité (déjà suffisamment
dégradées par l’âge et le manque d’entretien) et donc dans l’impossibilité d’accueillir leurs effectifs initiaux, à fortiori de faire de nouveaux
recrutements. Ces infrastructures constituent, dans certains cas, de réels dangers pour les usagers (élèves et encadreurs).
PERTINENCE DU PROJET
Au regard de ce qui précède, la réalisation de ce projet de construction et d’équipements des collèges ruraux et périurbains du pays va
contribuer considérablement à l’augmentation du taux brut de scolarisation et à l’amélioration de la qualité des
enseignements/apprentissages et à la réussite scolaire des élèves au niveau de l’enseignement secondaire général. Il va résoudre
principalement les problèmes liés à la décongestion de nombreuses salles de classe à effectifs pléthoriques (150 à 200 élèves), réduire
considérablement la distance entre les domiciles des élèves et l’école, l’exode rural des admis au collège, la déperdition (l’abandon de l’école
par les élèves n’ayant pas de tuteurs en milieu urbain).
29
SYNTHESE
PROJET DE CONSTRUCTION ET D’EQUIPEMENT DES COLLEGES RURAUX ET PERIURBAINS COMPRENANT DES
OUVRAGES ANNEXES
Just
ific
atio
n /
De
man
de
Ce projet vise le système éducatif en général et l’enseignement secondaire général en particulier en milieux ruraux et
périurbains.
Sa réalisation permettra de diminuer considérablement la déperdition scolaire en milieu rural et périurbain, contribuera
également à la résolution même partielle du problème des effectifs pléthoriques dans les salles de classe en milieu urbain
L’enseignement secondaire général connait un effectif très élevé (avec un ratio de 150 à 200 élèves par salle de classe), alors
que le standard international est de 25 élèves par classe dans les pays développés, et de 40 à 50 élèves par salle de classe
dans les pays africains.
La grande distance entre le domicile de l’élève et son école en milieu rural constitue un obstacle majeur pour la
fréquentation, contribuant négativement à la réussite scolaire des élèves en particulier, et au développement de
l’enseignement secondaire en général.
Dans la situation actuelle de l’enseignement secondaire, le constat est le suivant :
Insuffisance notoire des infrastructures et équipements scolaires tant en milieu urbain que rural
Dégradation des infrastructures et équipements existants due au manque de rénovation, de maintenance et surtout à
leur âge
Manque d’équipements modernes (laboratoire et accessoires)
Insuffisance de matériels didactiques, pédagogiques et de manuels scolaires
Insuffisance de formation pour les enseignants et le personnel d’encadrement
Cad
re lé
gal e
t
inst
itu
tio
nn
el Cadre réglementaire :
Code de l’Education
Programme Sectoriel de l’Education (PSE 2007 -
2015) ;
Code des marchés publics
Code des investissements
Cadre institutionnel :
Ministère de l’Enseignement Pré- Universitaire et de
l’Education Civique (Coordination du projet)
Service National des Infrastructures et Equipements
Scolaires (SNIES)
Syn
ergi
es
Les travaux de construction seront réalisés par des entreprises guinéennes qui se verront attribuer les marchés
conformément aux procédures définies par le code des Marchés Publics en Guinée.
L’acquisition des équipements, mobiliers, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, passera par les mêmes
procédures que celles des travaux.
Pour assurer la pérennité de fonctionnement des infrastructures et des équipements à acquérir dans le cadre de ce projet,
tout le personnel utilisateur et les techniciens de maintenance doivent bénéficier d’une formation technique adéquate. Ce
volet renforcement de capacité est important dans la mise en œuvre du projet.
Imp
acts
Impact socio-économique :
Amélioration de la capacité d’accueil des collèges qui seront construits dans le cadre du projet
Amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages des élèves et enseignants
Accroissement du taux brut de scolarisation
Réduction du taux de déperdition et d’abandon des élèves
Amélioration de la qualité de prestation de services
Réduction de la distance entre le domicile des élèves et l’école
MONTAGE DU PROJET
30
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Les composantes du projet sont les suivantes :
o Construction de collèges ruraux et périurbains et ouvrages annexes
o Fourniture de biens (mobiliers scolaires, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, points
d’eau, panneaux solaires, équipements et produits de laboratoire, matériel informatique
o Etude et supervision des travaux d’infrastructures et d’équipements
o Appui à l’Unité de Gestion du Projet
La durée totale prévue est de 2 ans
Les principales activités du projet sont :
o Les travaux de génie civil qui portent essentiellement sur la construction de nouveaux édifices pour
améliorer la capacité d’accueil des élèves
o Les fournitures d’équipements : livraison et installation sur site des mobiliers scolaires, matériels
didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, points d’eau, panneaux solaires, équipements et produits
de laboratoire, matériels informatiques
o La maintenance : formation des enseignants et du personnel d’encadrement pour la maintenance des
infrastructures et équipements, assurée par des personnes ressources qui seront recrutées sur la base de
l’évaluation de leurs CV
Les études des travaux d’infrastructures seront réalisées par le Bureau d’études recruté à la suite d’une consultation
restreinte
Mo
nta
ge f
inan
cier
Le plan de financement du projet se présente comme suit :
Composantes Montant (en USD)
Génie civil 4 500 000
Fourniture de biens 1 125 000
Etudes et supervision 206 250
Appui à l’unité de gestion du projet 168 750
Total 6 000 000
Sou
rces
de
fin
ance
men
t
Financement obtenu : Néant
Financement à rechercher : 6 000 000 USD
Potentiels bailleurs à solliciter : BAD, BID, BM, Europe AID, Fonds Saoudien, GiZ, PNUD, UE, UNICEF, etc.
Ris
qu
es
et
mit
igat
ion
s
Les impacts négatifs potentiels des projets sont ceux résultant aussi bien des travaux de génie civil que de la phase
d’exploitation des ouvrages.
Ces impacts résulteront de l’augmentation du traffic des engins lourds des chantiers et des risques d’accidents avec les
véhicules et piétons usagers des voies d’accès.
Ces risques pourront être mitigés par une bonne prise en compte de ces facteurs et la mise en place d’un comité de
gestion.
Co
nta
cts
Nom : Mr Ibrahim CISSE
Position : Directeur Général – Service
National des Infrastructures et
Equipements Scolaires (SNIES)
Tel : +224 622 18 24 61
Nom : Mr Ibrahim Kalil TOURE
Position : Directeur Général Adjoint du
Service National des Infrastructures et
Equipements Scolaires – (SNIES)
Tel : +224 664 27 45 05
Nom : Mamadou Alpha DOMBOUYA
Position : Chef Département des
opérations (SNIES)
Tel : +224 622 62 86 79
31
PROJET DE CONSTRUCTION/EQUIPEMENTS DE DEUX (2) COMPLEXES LYCEES ET COLLEGES TECHNIQUES D’EXCELLENCE DE VINGT-QUATRE (24) SALLES DE CLASSE CHACUN A CONAKRY ET A BOKE COMPRENANT DES LABORATOIRES, BIBLIOTHEQUES, SALLES INFORMATIQUES, MEDIATHEQUES, BUREAUX, POINTS D’EAU ET MAGASINS
CONTEXTE DU SECTEUR
Le développement socio- économique d’un pays dépend en grande partie de la qualité de son potentiel humain (expertise) produit par le
système éducatif mis en place.
La dernière décennie du 20ème
siècle fut caractérisée par des sommets nombreux sur l’éducation. Ceux-ci ont donné un coup de fouet à
l’enseignement primaire, à l’alphabétisation et à l’éducation des adultes, à l’enseignement technique et professionnel ainsi qu’à
l’enseignement supérieur de la Guinée.
Dans ce passé, le sous-secteur enseignement secondaire technique n’a pas été suffisamment pris en compte dans le développement de
l’éducation. Pourtant, c’est ce niveau d’éducation qui doit répondre aux besoins d’apprentissage des adolescents et des jeunes adultes qui
formeront un maillon solide de la chaîne de population en matière de production. Le nombre de cette tranche d’âge augmente de manière
vertigineuse à un moment de crises et de défis sans précédant dans l’histoire des pays de l’Afrique: conflits internes, guerres, déplacements de
la population à grande échelle, instabilité politique, accroissement rapide de la population, fardeau de la dette, amenuisement des richesses
économiques, mauvaise gouvernance, fléau du VIH/SIDA, etc.
La Guinée a également été marquée par de réelles perturbations socio - politiques et économiques. Des efforts ont été consacrés à
l’avancement de la démocratie en vue de rejoindre le peloton des pays démocratiques. Cependant, il faut reconnaître que la Guinée présente
un énorme déficit en matière de développement humain dû en partie au manque de cohérence dans la planification et la gestion des
ressources et la limitation dans la diversification du développement des compétences des jeunes. Toutefois, il convient de remarquer que bon
nombre de pays avance rapidement dans divers domaines du développement humain : des systèmes éducatifs plus fonctionnels, la
prédominance dans les affaires économiques, des mécanismes de coopération plus fonctionnels, la révolution numérique et le développement
des connaissances scientifiques et technologiques, etc.
Par ailleurs, le système éducatif de la Guinée présente des insuffisances fondamentales dans le domaine de la formation des adolescents et
jeunes dues au manque de diversification des filières au secondaire. En effet, l’élève guinéen doit réaliser treize (13) années d’études sans
aucune dimension d’habilitation professionnelle et cela sans tenir compte de sa capacité, de son intérêt, de ses ressources et des
caractéristiques socio-économiques du pays et éventuellement des possibilités d’insertion avec productivité dans le tissu socio-économique de
son environnement. Pour beaucoup d’entre eux, un tel itinéraire singulier conduit à l’incapacité du système éducatif de remplir sa mission.
Aujourd’hui, il reste évident que la création des filières va ouvrir la voie à une vaste réforme du curriculum basée sur l’approche par les
compétences déjà en vigueur à l’élémentaire et sur la pédagogie de l’intégration qui constitue aujourd’hui la nouvelle tendance du processus
enseignement/apprentissage.
PERTINENCE DU PROJET
En Guinée, il existe trois (3) profils qui ne se distinguent pas vraiment les uns des autres. Il s’agit des profils :
Sciences Sociales Sciences Expérimentales Sciences Mathématiques
Ces profils, qui n’ont aucune décomposition en termes de spécialisation pour des orientations futures dans l’enseignement supérieur et dans
l’enseignement technique et professionnel, limitent le champ d’acquisition de compétences des jeunes et la possibilité du choix approprié des
métiers, les sciences et le français étant la dominante partout. Or, même une spécialisation des voies actuelles ne saurait répondre aux
attentes des jeunes et des parents, ainsi qu’au marché de l’emploi.
Dans ce projet, au lieu que la préoccupation principale de l’enseignement secondaire ne soit la préparation des jeunes à la poursuite des
études supérieures, l’une de ses finalités devrait être de forger les compétences nécessaires à l’exercice d’un métier et de déboucher
directement sur un emploi, pour une meilleure insertion des jeunes dans la vie active. Il est donc nécessaire de procéder à la diversification des
filières d’enseignement au collège et au lycée afin d’assurer une plus grande professionnalisation des études en vue d’offrir une meilleure
garantie de l’insertion des jeunes et une réponse mieux adaptée aux besoins économiques du pays.
32
SYNTHESE
PROJET DE CONSTRUCTION/EQUIPEMENTS DE DEUX (2) COMPLEXES LYCEES COLLEGES TECHNIQUES D’EXCELLENCE DE VINGT-QUATRE (24) SALLES DE CLASSE CHACUN A CONAKRY ET A BOKE COMPRENANT DES LABORATOIRES, BIBLIOTHEQUES, SALLES
INFORMATIQUES, MEDIATHEQUES, BUREAUX, POINTS D’EAU ET MAGASINS
Just
ific
atio
n /
D
eman
de
Ce projet vise le système éducatif en général et celui de l’enseignement secondaire technique en particulier. Il prendra en charge la formation d’une partie de jeunes élèves à partir du collège et du lycée afin de favoriser leur orientation vers les filières techniques.
Dans la situation actuelle, le constat suivant est fait : Inexistence de collèges et lycées techniques dans le système éducatif
Cad
re lé
gal e
t in
stit
uti
on
nel
Cadre réglementaire Code de l’Education Programme Sectoriel de l’Education (PSE) Code des marchés publics Code des investissements
Cadre institutionnel Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de
l’Education Civique (MEPU-EC) Service National des Infrastructures et Equipements
Scolaires (SNIES)
Syn
ergi
es
Tous les travaux de construction seront réalisés par les entreprises guinéennes qui se verront attribuer les marchés, à la suite des appels d’offres, conformément aux procédures des marchés publics en vigueur en République de Guinée.
L’acquisition des biens (mobiliers scolaires, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, matériels informatiques, machines, outils pour les ateliers, etc.) se fera via appel d’offres ouvert ou restreint, conformément aux procédures des marchés publics en vigueur en République de Guinée.
Pour assurer la pérennité du fonctionnement des infrastructures et des équipements techniques, tout le personnel utilisateur et les techniciens de maintenance devront bénéficier d’une formation technique adéquate. Ce volet « renforcement de capacité » est important dans la mise en œuvre du projet.
L a formation du personnel utilisateur sera assurée par les centres de formation techniques spécialisés ou par des personnes ressources recrutées sur la base de l’évaluation de leurs CV.
Imp
acts
Impact socio-économique : Amélioration de la diversification des filières aux collèges et aux lycées techniques Amélioration de la capacité d’accueil Adéquation de la formation à l’emploi Promotion de l’emploi des jeunes guinéens Diminution du taux de chômage des jeunes Amélioration des conditions de vie des employés et de leurs familles
MONTAGE DU PROJET
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Les composantes du projet sont les suivantes : o Construction des collèges et lycées techniques o Fourniture de biens (mobiliers scolaires, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, matériels
informatiques, machines, outils) pour les ateliers, les études et supervision des travaux d’infrastructure et d’équipement, etc.
o Appui à l’Unité de Gestion du Projet La durée prévue globale est de 3 ans. Les principales activités du projet sont :
o Les travaux de génie civil qui portent essentiellement sur la construction des bâtiments des collèges et lycées techniques, ainsi que des ouvrages annexes
o Les fournitures d’équipements : livraison et installation sur site des (mobiliers scolaires, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, matériels informatiques, machines, outils) pour les ateliers, etc
Les études des travaux d’infrastructures seront réalisées par le Bureau d’études recruté à la suite d’une consultation restreinte
Mo
nta
ge f
inan
cier
Le plan de financement du projet se présente comme suit :
Composantes Montant (en USD)
Génie civil 4 8 000 000
Fournitures de biens 1 500 000
Prestation de services 1 126 000
Appui à l’unité de gestion du projet 540 000
Total 8 000 000
33
Sou
rces
de
fin
ance
me
nt
Financement obtenu : Néant Financement à rechercher : 8 000 000 USD Potentiels bailleurs à solliciter : BAD, BID, BM, Europe AID, Fonds Saoudien, GiZ, PNUD, UE, UNICEF, etc.
Ris
qu
es
et m
itig
atio
ns
Les impacts négatifs potentiels des projets sont ceux résultant aussi bien des travaux de génie civil que de la phase d’exploitation des ouvrages
Ces impacts résulteront de l’augmentation du traffic des engins lourds des chantiers et des risques d’accidents avec les véhicules et piétons usagers des voies d’accès.
Ces risques pourront-être écartés du fait de l’éloignement des chantiers
Co
nta
cts Nom : Ibrahim CISSE
Position : Directeur Général du Service National et des Infrastructures et Equipements Scolaires (SNIES) Tel :+224 622 18 24 61
Nom : Ibrahima Kalil TOURE Position : Directeur Général du Service National et des Infrastructures et Equipements Scolaires (SNIES) Tel : +224 664 27 45 05
34
PROJET D’ACQUISITION DE MATERIELS DE LABORATOIRE POUR 80 LYCEES ET COLLEGES
CONTEXTE DU SECTEUR
Le Gouvernement de la République de Guinée et ses partenaires techniques et financiers ont déployé beaucoup d’efforts dans le secteur éducatif en général et en particulier dans le sous secteur de l’enseignement secondaire. La majeure partie de ces efforts concerne la construction et l’équipement des infrastructures en mobiliers scolaires. De nos jours, toutes les grandes villes sont dotées de lycées et collèges de grande capacité dont les effectifs peuvent atteindre parfois 5 000 élèves. Ces écoles comportent en leur sein trois profils dont deux (Sciences expérimentales et Mathématiques) nécessitant l’existence de laboratoires pour une meilleure assimilation des cours. Cependant, il faut noter l’inexistence de salles équipées de matériels de laboratoire ; d’où l’impérieuse nécessité de doter ces lycées et collèges en équipements de laboratoires ; d’améliorer la qualité des enseignements/ apprentissages et de faciliter l’insertion socioprofessionnelle de la couche juvénile.
PERTINENCE DU PROJET
Au regard du manque pressant de laboratoires dans les établissements scolaires secondaires de la Guinée et compte tenu de leur importance dans la formation des élèves, la réalisation de ce projet d’équipements des lycées et collèges du pays va contribuer considérablement à l’amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages. Ces équipements de laboratoires permettront aux enseignants de lier la théorie à la pratique afin de faciliter le transfert de connaissances et de compétences aux élèves. L’initiation des élèves à l’utilisation des équipements de laboratoire au niveau de l’enseignement général secondaire va encourager et faciliter les orientations vers les lycées techniques d’une part, et promouvoir la diversification des filières de façon plus précise et plus efficace d’autre part.
35
SYNTHESE
PROJET D’ACQUISITION DE MATERIELS DE LABORATOIRE POUR 80 LYCEES ET COLLEGES
Just
ific
atio
n /
Dem
and
e
Ce projet vise le système éducatif en général et l’enseignement secondaire général en particulier. Il se situe dans le cadre de l’équipement en laboratoires de 80 lycées et collèges. Dans la situation actuelle de l’enseignement secondaire, le constat est donc le suivant :
L’inexistence de laboratoires dans les établissements de l’enseignement secondaire. Ce projet, une fois réalisé permettra de combler le gap qui existe actuellement entre les élèves de certains pays de la sous
région et ceux de la Guinée, en matière d’expérimentation pratique des cours théoriques. Il offrira aux jeunes apprenants une opportunité de s’orienter vers des options qui peuvent faciliter leur accès à l’emploi. Il réduira de manière sensible et progressive le problème d’emploi des jeunes qui constitue le plus lourd fardeau pour tout
Gouvernement. Par ailleurs, l’enseignement secondaire général connait aujourd’hui, une inexistence totale de laboratoires dans les
établissements. Cela occasionne l’inefficacité dans la formation/apprentissage des jeunes élèves. Les enseignants n’ont aucune certitude quant à la capacité des apprenants de lier la théorie à la pratique. La conséquence qui découlera de cette situation est l’accumulation de théories sans effets immédiats sur leur vie socioprofessionnelle après leur sortie.
Cad
re lé
gal e
t
inst
itu
tio
nn
el
Cadre réglementaire : Code de l’Education Programme Sectoriel de l’Education (PSE 2007 -2015) Code des marchés publics Code des investissements
Cadre institutionnel : Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de
l’Education Civique (Coordination du projet) Service National des Infrastructures et Equipements
Scolaires (SNIES)
Syn
ergi
es
Les travaux de construction seront réalisés par des entreprises guinéennes qui se verront attribuer les marchés conformément aux procédures définies par le code des Marchés Publics en Guinée.
L’acquisition des équipements, mobiliers, matériels didactiques et pédagogiques, manuels scolaires, passera par les mêmes procédures que celles des travaux.
Pour assurer la pérennité de fonctionnement des infrastructures et des équipements à acquérir dans le cadre de ce projet, tout le personnel utilisateur et les techniciens de maintenance doivent bénéficier d’une formation technique adéquate. Ce volet renforcement de capacité est important dans la mise en œuvre du projet.
Imp
acts
Impact socio-économique : Amélioration de la capacité de lier la théorie à la pratique Amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages des élèves et enseignants Accroissement du taux brut de scolarisation Promotion dans la diversification des filières
MONTAGE DU PROJET
Exéc
uti
on
du
pro
jet
Les composantes du projet sont les suivantes : o Construction de laboratoires ; o Fourniture de biens (équipements de laboratoire pour 80 lycées et collèges o Etudes et supervision des travaux d’infrastructures et d’équipements o Appui à l’Unité de Gestion du Projet
La durée totale prévue est de 3 ans. Les principales activités du projet sont :
o Les travaux de génie civil qui portent essentiellement sur la construction de laboratoires ; o Les fournitures d’équipements : livraison et installation sur site de laboratoire ; o La maintenance : formation des enseignants et du personnel d’encadrement pour la maintenance des
infrastructures et équipements, assurée par des personnes ressources qui seront recrutées sur la base de l’évaluation de leurs CV ;
o Les études des travaux d’infrastructures seront réalisées par le Bureau d’études recruté à la suite d’une consultation
restreinte.
Mo
nta
ge f
inan
cier
Le budget prévisionnel se présente comme suit :
Composantes Montant (en USD)
Fourniture de biens 1 170 000
Prestation de services 130 000
TOTAL 1 300 000
36
Sou
rces
de
fin
ance
me
nt
Financement obtenu : Néant Financement à rechercher : 1 300 000 USD
Ris
qu
es
et
mit
igat
ion
s
Les impacts négatifs potentiels des projets sont ceux résultant de la mauvaise conservation et utilisation des équipements de laboratoire.
Ces risques peuvent être écartés par la formation des utlisateurs de ces équipements.
Co
nta
cts
Nom : Mr Ibrahim CISSE Position : Directeur Général – Service National des Infrastructures et Equipements Scolaires (SNIES) Téléphone : +224 622 182 461
Nom : Mr Ibrahim Kalil TOURE Position : Directeur Général Adjoint du Service National des Infrastructures et Equipements Scolaires – (SNIES) Téléphone : +224 664 274 505
Nom : Mr Mamadou Alpha DOMBOUYA Position : Chef Département des opérations (SNIES) Téléphone : +224 622 62 86 79