demander de l’aide, version ados · 2020. 11. 15. · demander de l’aide, version ados....

DEMANDER DE L’AIDE, VERSION ADOSConférencière: Myriam Day Asselin, coordonnatrice expertise & innovation

Intervention

Tel-jeunes

Formation14 800 jeunes ont reçu des ateliers Tel-jeunes dans leur classe, dans 11 régions administratives.

• 48 000 jeunes ont contacté Tel-jeunes cette année.

• 82 % sont des filles, 17 % sont des garçons, 1 % s’identifient à « autre ».

• 68 % utilisent l’intervention écrite (texto et clavardage), 23 % utilisent le téléphone, 9 % le courriel.

• 41 % nous contactent pour la première fois.

• 67 % ont entre 12 et 17 ans.

• 84 % affirment que l’intervenant.e s’est vraiment soucié.e d’eux et qu’ils.elles n’hésiteront pas à nous recontacter au besoin.

Savons-nous vraiment ce qu’ils recherchent?

Le type d’aide

Que recherchent-ils?Informations, conseils, écoute, accompagnement, validation.

Leur demande-t-on ce dont ils ont besoin ?

Dans quel contexte viennent-ils chercher de l’aide? Via les parents? Pour des amis? Au début du problème? Au bout du rouleau?

Les jeunes sont en constante recherche d’informations actives ou passives.

Les informations et constats d’aujourd’hui proviennent de :• Questionnaires de satisfaction à la fin de nos interventions

• Contenu issu des ateliers offerts dans les classes

• Entrevues semi-dirigées avec des ados

• Focus groups avec des ados

• Questionnaire sur la santé mentale et la demande d’aide

• Comité jeunesse de Tel-jeunes

Sources

Les jeunes nous parlent de…• 40 % : santé psychologique (stress, anxiété,

tristesse, déprime, troubles alimentaires, sentiment de solitude, idées suicidaires, estime et image de soi, questionnement sur un diagnostic de santé mentale, automutilation)

• 31 % : relations amoureuses et sexualité (16 % relations amoureuses et 15 % sexualité)

• 9 % : relations familiales

Sujets abordés

• 7 % : relations avec les pairs

• 7 % : violence

• 3 % : école

• 2 % : consommation et dépendance

• 1 % : demande de référence

Première vague

Pendant la pandémie

Anxiété, conflits dans les relations familiales, relations amoureuses à distance

Deuxième vagueDéprime ++, anxiété, école à distance et démotivation, image corporelle

Moins d'activités et moins de vie socialeDénonciations sur les médias sociauxMouvement Black Lives MatterTransition secondaire-cegepQuestionnements sur l’orientation sexuelle

Phénomènes marquants

Inquiétudes généralisées

• Anxiété de performance

• Peur du jugement

• Inquiétudes face à l’avenir

Semblent être des constantes à travers les années à l’adolescence, et ce qui est le plus rapporté par les jeunes peu importe le problème dont ils veulent parler.

• Technologie vs contacts humains

• À la recherche d’opportunités pour s’exprimer ouvertement sans être jugés

• Sentir qu’on s’intéresse à eux sans arrière-pensée ou objectif caché

• S’intéressent aux témoignages d’ados ou de jeunes adultes qui ont un regard critique sur leur adolescence

• Possèdent beaucoup d’informations mais sentent les tabous encore présents

Constats généraux

ÉTAPE 1Régler ses problèmes par soi-même.

Le chemin de la demande d’aide pour le jeune

ÉTAPE 2Aller vers ses ami.e.s (venir chercher de l’aide pour un.e ami.e - être attentif.ve + sensibiliser au rôle d’ami.e vs intervenant.e).

ÉTAPE 3Aller vers les intervenant.e.s. Souvent, les intervenant.e.s arrivent en dernier recours et/ou quand il y a une situation de crise qui a pris de l’ampleur avec le temps.

QUEL EFFET SUR LES PROFESSONNEL.LE.S?

À RETENIR• La place de la prévention et de l’intervention informelle –

comment?• Bâtir le lien avec les jeunes en dehors de l’intervention

Obstacles à la demande d’aide

C’est la première fois que je le fais


Je ne sais pas par où commencer / je ne suis pas certain.e de

savoir quoi dire


Je ne connais pas les ressources disponibles ou adaptées pour la situation


J’ai l’impression de déranger


J'ai l’impression que ça ne sert à rien, que je vais perdre mon temps et que ce sera chiant


J’ai l’impression que ce sera long et fastidieux


Je n’ai pas aimé ça la 1ère foisont déjà eu une expérience qu'ils ont considérés négative (ex : ça n’a pas été satisfaisant, pas de

connexion avec l’intervenant.e, se sentir comme un numéro)


Je n’ai pas de lien/ connexion avec l’équipe-école (pas tenté.e d’aller voir

les professionnel.le.s à l’école)


Je dois absolument vivre un gros problème pour demander de l’aide


Je suis en situation de crise


Je pense que ça va se régler tout seul (pensée magique)


Je crois qu’il n’y a pas de solution à mon problème


Je me sens honteux.se/ je ressens de la culpabilité/ je suis gêné.e


J’ai peur de déranger les gens


J’ai peur de ne pas être cru.e, de ne pas être pris.e au sérieux


J’ai peur que l’intervenant.e ou professionnel.le en parle à mes parents


Je suis seul.e à vivre ce genrede situation


J’ai eu une mauvaise expérience par le passé


Je crois que je suis capable de « m’arranger » tout.e seul.e


Je crois que c’est une faiblesse de demander de l’aide


Je trouve que c’est bizarre de parler de choses personnelles à

un.e inconnu.e (intervenant.e)


Je n’ai pas envie de parler au téléphone ou en face à face


Je me suis fait dire que je ne pouvais pas parler de ce secret à personne (ex : agression sexuelle,

violence familiale, etc.)


J’ai peur des conséquences si je parle de ce que je vis


Je ne suis pas certain.e que mon problème est « assez » gros ou grave


J’ai peur que ça ne soit pas confidentiel / Je ne veux pas que les gens autour de

moi soient au courant


J’ai peur que l’intervenant.e ne comprenne pas ou me juge

À garder en tête

• Le regard des adultes sur leur situation : les ados disent que c’est difficile à « supporter » (peur d’être jugés, minimisés, banalisés)

• Les thérapeutes en général ont tendance à mettre l’accent sur la relation de confiance en minimisant l’importance de s’assurer d’un accord commun sur les objectifs et des moyens pour les atteindre

• Trucs tout faits (liste de choses qui te font sentir bien)

• Quand ils n’ont pas réponses à leurs questions

• Quand il y a trop de questions en réponse à leurs propres questions

• Quand ils se sentent comme un numéro

Moins bonnes experiences des jeunes

Communication et humilité dans l'intervention : la clé d'un succès possible• Est-ce que j’ai répondu à tes questions?

• Est-ce que c’est ce à quoi tu t’attendais?

• Quelle serait pour toi la prochaine étape?

• Est-ce que nos rencontres sont satisfaisantes pour toi?

• Qu’est-ce que je pourrais changer pour que ce soit plus satisfaisant?

• Laisse-moi savoir si jamais ce que je te dis ne te parle pas.

• Dire pourquoi on fait et pourquoi on dit les choses (agir avec transparence le plus possible)

• Phrases de fin : Comment te sens-tu maintenant, après avoir discuté de ça?, Qu’est-ce que tu retiens de notre discussion aujourd’hui?

Assurer une expérience positive

Conclusion

• Vérité et humilité

• Communiquer nos intentions

• Accepter de se tromper = modeling pour les jeunes

• Ne pas toujours « intervenir » et parler du problème favorise l'alliance thérapeutique

• S'assurer de ne pas être le seul adulte significatif pour le jeune

• Les intervenant.e.s ne sont pas des superhéros ou des anges gardiens

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