deciplex / opinionway / kpmg / sgp / brémond / ville

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lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 Réinventer Paris : zoom sur un projet emblématique Paris-Ile de France dans le top 3 des métropoles mondiales Edition 2015 du baromètre réalisé par OpinionWay Actility : 25 millions de dollars pour déployer ses réseaux à l’international CRÉATEURS P. 5 EssCoop Coopérative d’entrepreneurs Deciplex Former au numérique IDF Compétences Salariés partagés DOSSIER P. 6-7 Canal Seine-Nord Europe, connecter le Grand Paris et les grands ports du nord Le projet doit relier Paris aux grands ports européens par la voie fluviale MARCHÉS PUBLICS P. 8 Charte et clauses anti-spéculatives TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 9 À 11 Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris « L’économie circulaire, un 1 er sujet de travail de fond pour le Grand Paris » Le Val d’Orge fait le choix d’une régie qui contrôlera des prestataires privés Le Stif débat du Grand Paris express « Ceux qui ne veulent pas de métropole du Grand Paris ont gagné » LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Jean-Jacques Hyest, sénateur, rapporteur de la loi NOTRe 380  millions d’euros par an, tel est le niveau de la commande publique du conseil régional d’Ile- de-France Deciplex / OpinionWay / KPMG / SGP / Brémond / Ville Hybride / Colony Capital / Stif / Orie / AFTRP BNP Paribas Real Estate / CBRE / CNCC / CCI Paris Ile-de-France / Cushman & Wakefield / IAU / Archikubik / Courtoisie Urbaine / Adopteunefriche.com / Paris région entreprises / Interconstruction / Sevenhugs / Sogaris / Nexity NUMÉRO 36 | DU 13 AU 19 JUILLET 2015 À l’heure où nous mettons sous presse, le texte de la loi NOTRe, tel qu’issu de la commission mixte paritaire (CMP) réunie le 9 juillet au Sénat, n’est pas connu. Mais l’on sait que la métropole du Grand Paris n’a pas consti- tué une monnaie d’échange pour obtenir un accord entre les deux chambres. Autrement dit, la version de l’article 17 septdecies, telle que votée en 2 e lecture par l’Assemblée nationale, devrait s’imposer. A la sortie de la CMP, les sénateurs Jean-Jacques Hyest, Philippe Bas et René Vandierendonck confiaient leur déception face à un Grand Paris qui, à les entendre, « ne fonctionnera pas », et qui leur semble pire que ce à quoi aboutissait la loi Maptam. Chacun appréciera. Mais le 1 er janvier 2016, la petite couronne sera couverte d’établisse- ments publics territoriaux de plus de 300 000 habitants, la zone dense de la grande couronne regroupant des ensembles d’au moins 200 000 âmes. Et la métropole existera bel et bien. Dépourvue de compétences immédia- tement opérationnelles, elle entamera son œuvre programmatique, « schéma- tologique », disent ses détracteurs. C’est beaucoup pour les territoires. C’est déjà ça pour la métropole. Heureusement, le compromis entre les deux chambres s’est fait ailleurs qu’en Ile-de-France. Notamment sur le seuil minimal de population exigé des intercos, qui passe de 20 000 à 15 000, et connaî- tra moult exceptions. Sur le Haut conseil des terri- toires, qui ne verra pas le jour. Sur l’élection au suf- frage universel direct de délégués communautaires dans le cadre d’un scrutin séparé de l’élection com- munale, abolie elle aussi avant d’avoir été mise en œuvre. Et sur le plan local d’urbanisme intercommu- nal, dont les sénateurs ont obtenu que la mise en place soit soumise à la majorité qualifiée des communes. Les sénateurs ont raison de déplorer que l’Etat n’ait pas voulu lâcher les compétences d’ensei- gnement supérieur et d’emploi aux Régions, ne s’appliquant pas le principe de spécialisation des compétences qu’il impose jus- tement aux collectivités. Mais com- ment voir, dans les termes de l’ac- cord obtenu en CMP, autre chose qu’une victoire du toujours puissant parti de l’immobilisme ? Une vic- toire relative puisque la métropole du Grand Paris n’a donc pas été sacrifiée sur l’autel de l’intérêt caté- goriel des lobbys d’élus, aveuglés par leur « struggle for life ». Cham- pagne, donc. Une victoire du parti de l’immobilisme à relativiser ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef La métropole n’a pas été sacrifiée sur l’autel de l’intérêt catégoriel des lobbys d’élus Patrick Braouezec Solitaire et collectif p. 12

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lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4Réinventer Paris : zoom sur un projet emblématiqueParis-Ile de France dans le top 3 des métropoles mondialesEdition 2015 du baromètre réalisé par OpinionWay

Actility : 25 millions de dollars pour déployer ses réseaux à l’international

CRÉATEURS P. 5EssCoop Coopérative d’entrepreneursDeciplex Former au numériqueIDF Compétences Salariés partagés

DOSSIER P. 6-7Canal Seine-Nord Europe, connecter le Grand Paris et les grands ports du nordLe projet doit relier Paris aux grands ports européens par la voie fluviale

MARCHÉS PUBLICS P. 8Charte et clauses anti-spéculatives

TERRITOIRES

ACTUALITÉS P. 9 À 11Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris« L’économie circulaire, un 1er sujet de travail de fond pour le Grand Paris »

Le Val d’Orge fait le choix d’une régie qui contrôlera des prestataires privésLe Stif débat du Grand Paris express

« Ceux qui ne veulent pas de métropole du Grand Paris ont gagné »

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Jean-Jacques Hyest, sénateur, rapporteur de la loi NOTRe

380 millions d’euros par an,

tel est le niveau de la

commande publique du

conseil régional d’Ile-

de-France

Deciplex / OpinionWay / KPMG /

SGP / Brémond / Ville Hybride /

Colony Capital / Stif / Orie / AFTRP

BNP Paribas Real Estate / CBRE /

CNCC / CCI Paris Ile-de-France /

Cushman & Wakefield / IAU /

Archikubik / Courtoisie Urbaine /

Adopteunefriche.com / Paris région

entreprises / Interconstruction /

Sevenhugs / Sogaris / Nexity

NUMÉRO 36 | DU 13 AU 19 JUILLET 2015

Àl’heure où nous mettons sous presse, le texte de la loi NOTRe, tel qu’issu de la commission mixte paritaire (CMP) réunie le 9 juillet au Sénat, n’est pas connu. Mais l’on

sait que la métropole du Grand Paris n’a pas consti-tué une monnaie d’échange pour obtenir un accord entre les deux chambres. Autrement dit, la version de l’article 17 septdecies, telle que votée en 2e lecture par l’Assemblée nationale, devrait s’imposer.

A la sortie de la CMP, les sénateurs Jean-Jacques Hyest, Philippe Bas et René Vandierendonck confiaient leur déception face à un Grand Paris qui, à les entendre, « ne fonctionnera pas », et qui leur semble pire que ce à quoi aboutissait la loi Maptam.

Chacun appréciera. Mais le 1er janvier 2016, la petite couronne sera couverte d’établisse-ments publics territoriaux de plus de 300 000 habitants, la zone dense de la grande couronne regroupant des ensembles d’au moins 200 000 âmes. Et la métropole existera bel et bien. Dépourvue de compétences immédia-tement opérationnelles, elle entamera son œuvre programmatique, « schéma-tologique », disent ses détracteurs. C’est beaucoup pour les territoires. C’est déjà ça pour la métropole.

Heureusement, le compromis entre les deux chambres s’est fait ailleurs qu’en Ile-de-France. Notamment sur le seuil minimal de population exigé des intercos, qui passe de 20 000 à 15 000, et connaî-tra moult exceptions. Sur le Haut conseil des terri-toires, qui ne verra pas le jour. Sur l’élection au suf-frage universel direct de délégués communautaires dans le cadre d’un scrutin séparé de l’élection com-

munale, abolie elle aussi avant d’avoir été mise en œuvre. Et sur le plan local d’urbanisme intercommu-nal, dont les sénateurs ont obtenu que la mise en place

soit soumise à la majorité qualifiée des communes.Les sénateurs ont raison de déplorer que l’Etat

n’ait pas voulu lâcher les compétences d’ensei-gnement supérieur et d’emploi aux Régions, ne s’appliquant pas le principe de spécialisation

des compétences qu’il impose jus-tement aux collectivités. Mais com-ment voir, dans les termes de l’ac-cord obtenu en CMP, autre chose qu’une victoire du toujours puissant parti de l’immobilisme ? Une vic-toire relative puisque la métropole du Grand Paris n’a donc pas été sacrifiée sur l’autel de l’intérêt caté-goriel des lobbys d’élus, aveuglés par leur « struggle for life ». Cham-pagne, donc. ■

Une victoire du parti de l’immobilisme à relativiser

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

La métropole n’a pas été sacrifiée sur l’autel de l’intérêt catégoriel des lobbys d’élus

Patrick Braouezec Solitaire et collectif p. 12

2 | Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

VAL D’OISEPARIS

Cœur d’Orly : Askia livrée en septembre. Signée Jean-Michel Wilmotte, architecte, Askia, pre-mière tranche de Cœur d’Orly, devrait être inaugurée en sep-tembre. Soit un peu plus d’un an après la pose de la première pierre de cet immeuble par Alain Taravel-la (Altarea Cogedim), Augustin de Romanet (ADP) et Christophe Kull-mann (Foncière des régions), co-promoteurs de ce projet de 19 500 m2 (18 500 m2 de bureaux et 1 000 m2 de commerces en pied d’immeuble), situé à proximité im-médiate de l’aéroport.

Ensembles commerciaux : 7,2 millions de m2 selon l’Orie. La superficie occupée par les en-sembles commerciaux en Ile-de-France, en 2015, représente 7,2 mil-l ions de m2, vient de révéler l’Observatoire régional de l’immo-bilier d’entreprise.

Roissy : des temps de parcours doublés ? 54 % des programma-tions de locaux à vocation écono-mique au sein des contrats de dé-veloppement territorial (CDT) sont localisés autour de Roissy, ce qui pourrait aboutir, d’ici à 2030, à un doublement des temps de parcours autoroutiers entre la zone aéropor-tuaire et Paris, constate l’Orie.

SGP. Jean-Yves le Bouil-lonnec remplace André San-tini. Le député-maire (PS) de Cachan, Jean-Yves le Bouillonnec, devait être nommé président du conseil de surveillance de la Socié-té du Grand Paris lors du conseil de surveillance de l’établissement, le 10 juillet. Il remplace André San-tini, député-maire (UDI) d’ Is-sy-les-Moulineaux.

Ligne 4. Le prolongement démarre. Le 1er coup de pioche pour le prolongement de la ligne 4 du métro a été donné le mercre-di 8 juillet. En 2020, la ligne 4 re-liera Montrouge à Bagneux, per-met t an t à p lu s de 41   0 0 0 personnes de se rapprocher du centre de Paris.

En brefAménagement

Aéroports de Paris pose la première pierre de son siège social

Aéroports de Paris a procédé, le 7 juillet, à la pose de la première pierre de son futur siège social installé dans le quartier d’affaires de Roissypole Est, à proxi-mité immédiate de la gare RER et du CDG Val. « Ce geste témoigne de notre volonté d’être au plus près de l’exploitation aéroportuaire, là où une grande partie de nos clients et partenaires travaille avec nos équipes opération-nelles », a fait valoir Augustin de Romanet, PDG d’ADP. L’ensemble sera composé de trois bâtiments : le futur siège social d’Aéroports de Paris (12 000 m²), livraison fin 2016 ; un centre d’activités et de services (5 200 m²), qui abritera la nouvelle Maison de l’environnement de l’aéroport, une salle de sport, une médiathèque ainsi qu’un auditorium de 150 places ; l’immeuble de bureaux Baïkal (13 000 m²), livrable en septembre 2017, qui aura vocation à être loué à des tiers. ■ J.P.

Les travaux de la Samaritaine ont débuté le 6 juillet La direction de la Samaritaine, filiale du groupe LVMH, peut enfin se concentrer sur la mise en œuvre des travaux. L’investissement de 460 millions d’euros est intégralement porté par le groupe de luxe. Le premier coup de pioche de Vinci a été donné le 6 juillet pour une ouverture fin 2018. Le projet, confié à l’agence japonaise Sanaa, vise à « renouveler l’image de la Samaritaine par un geste architectural contemporain et innovant » sur la rue de Rivoli. A l’intérieur, les architectes ont relié les quatre immeubles par une succession de trois cours baignées de lumière par des verrières, et permettant de cheminer librement sur l’intégralité du site. Un programme mixte d’usages se déploiera, côté Seine un hôtel de luxe de 72 chambres à l’enseigne « Cheval blanc », sous maîtrise d’œuvre d’Edouard François et de Peter Marino, et au cœur du site de l’habitat social, une crèche et des bureaux (20 000 m2). ■ F.P.

© A

RC

HIK

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IK

Expérimentation de la biore-médiation, de l’hydroponie, fermes urbaines, youth

hostel, skylands, écopépinière Bau-haus du XXIe siècle… Le projet pré-senté par le groupement composé de multiples acteurs réunis autour de Brémond décoiffe. Difficile de

résumer toutes les dimensions de cette proposition, candidate pour le site Eole-Evangile (19e arrr.), juste derrière le boulevard Macdonald. Ce périmètre de deux hectares ne fait pas rêver aujourd’hui. Coincé entre les lignes ferroviaires - celle du TGV d’une part et du tramway d’autre

part -, ce triangle abrite les bâti-ments d’un centre technique muni-cipal. Le projet conçu par le groupe-ment fort hétéroclite fait rêver, lui, à ce que pourrait être la ville de demain.

Cinéma et coopérative bioConcrètement, ce projet comprend,

outre 12 525 m² de surface de loge-ments et 10 376 m² de bureaux, une série d’équipements inédits, emblé-matiques : une écopénière Bauhaus du XXIe siècle de plus de 1 200 m² de surface utile, une crèche et un café pour les enfants, un incuba-teur numérique orienté vers les jeunes du quartier ainsi qu’un satel-lite du site de création le 6B de 500 à 700 m². Le projet comprend aussi un cinéma art & essai, une boulan-gerie, une supérette, une coopérative bio, un restaurant sur les toits, un aparthotel…

Le groupement qui porte ces idées n’a rien d’un assemblage d’utopistes, puisque la très sérieuse foncière Colony Capital en fait partie… Sa conception est partie des usagers dans leur diversité, habitants, entre-prises, acteurs divers. « Nous avons souhaité repartir des expériences vécues par les différents usagers du site », souligne Michaël Silly, socio-logue, fondateur de Ville hybride, membre du groupement composé pour l’occasion. ■ JACQUES PAQUIER

Zoom sur un des projets du site Eole-Evangile« Osez ! », avaient lancé Anne Hidalgo et Jean-Louis Mis-sika, en présentant l’appel à projets innovants « Réin-ventez Paris ». Le groupement constitué autour de Bré-mond, Archikubik et Colony Capital démontre l’inventivité générée par la démarche.

RÉINVENTER PARIS

Le périmètre du projet est coincé entre les voies ferroviaires.

Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015 | 3

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

© J

.P.

ÉTUDE

Locaux d’activités, entrepôts, commerces : l’Orie livre des données inédites

L’Observatoire de l’immobilier d’entreprise (Orie) a dévoilé, le 7 juillet, une étude inédite visant à améliorer la connaissance du parc francilien de locaux d’activités, d’entrepôts et de commerces. Les locaux d’activités continuent d’occuper une part non négligeable des emprises foncières des communes. A Vitry-sur-Seine et Saint-Denis, par exemple, 25 % du foncier urbanisé est occupé par des activités économiques dont 80 % par des locaux d’activités économiques et industrielles (c’est-à-dire hors bureaux, commerces et entrepôts), révèle la très instructive étude de l’Orie. « Comment continuer à produire des locaux d’activité en zone dense, alors que la programmation porte essentiellement sur des bureaux », a souligné Aminata Diop, chargée d’études à l’Orie. ■ J.P.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

41 %de hausse du chiffre d’affaires des PME exportatrices en Ile-de-France en 2014 (contre 37 % en 2013), selon une enquête de l’Observatoire des PME exportatrices publiée par la CCI Paris Ile-de-France.

58 %de ces entreprises font plus de 20 % de leur chiffre d’affaires à l’export et 32 % y réalisent plus de 50 %. « Des chiffres révélateurs d’une stratégie gagnante pour l’export », commente la chambre de commerce.

80 %des entreprises interrogées dans le cadre de cette enquête ont au moins un salarié dédié à cette mission, 8 % ont des expatriés et 14 % envisagent de recruter dans les 12 prochains mois. 

Frédéric Lefebvre, directeur du développement de Sirius

LA PHRASE

« Quand vous êtes coincé dans un ascenseur en panne à Paris, vous comprenez pourquoi il faut que subsistent des locaux d’activité en zone dense »

tante des métropoles asiatiques », a souligné Chiara Corazza, directeur général de Paris-Ile de France Capitale Economique lors de la présentation de ces résultats, le 8 juillet.

Dubaï et Francfort montent d’un rang, alors que Los Angeles, Sao Paulo et Berlin sortent du top 10. Le sondage permet de hiérarchiser les critères de choix des investisseurs.

Paris et sa région se placent au 3e rang des métropoles mondiales au regard des

investissements Greenfields, et au 5e rang pour son attractivité aux yeux des investisseurs internationaux, pas-sant derrière Shangai et Singapour. « Mais ce sont Londres et New York qui restent les métropoles les plus attrac-tives malgré une progression impor-

Progression de la qualité de vieAinsi, le critère de la qualité de vie,

qui demeure le dernier considéré, loin derrière la croissance écono-mique, la stabilité juridique et fiscale ou le niveau de qualification des res-sources humaines réalise un bond, révèle ce classement : la part des investisseurs internationaux l’esti-mant prioritaire passe de 44 à 61 %.

Autre fait notable révélé par Paris-Ile de France Capitale Economique, 52 % des investissements étrangers en France vont à Paris Ile-de-France. Au cours des dernières années, alors que le nombre d’investissements internationaux a chuté de 24 % à l’échelle mondiale, il n’a décru que de 11 % en Ile-de-France. Pas si mal donc, même si, dans le même temps, il a augmenté de 33 % à Londres.

« Mais Londres constitue une « glo-bal city » complètement off-shore et donc difficilement comparable », a souligné Chiara Corazza. Les projets du Grand Paris ont conquis une noto-riété plus grande, s’est-elle également félicitée. « Cette enquête sur les per-ceptions est d’autant plus intéressante que les perceptions d’aujourd’hui constituent bien souvent les réalités de demain », fait valoir Hugues Caze-nave, président d’OpinionWay.

Paris-Ile de France Capitale Econo-mique note parfois un décalage entre réalités et perceptions : ainsi la région possède le 2e parc immobilier de bureaux au monde, mais cet aspect semble méconnu des sondés.

« Les investisseurs étrangers vont là où il y a de la croissance. Redon-nez-nous de la croissance et ils seront là », a conclu Pierre Simon, président de PCE à l’adresse de Claude Barto-lone, qui a vanté, dans son discours d’introduction, les multiples atouts de la Région Capitale.  ■

JACQUES PAQUIER

Paris-Ile de France dans le top 3 des métropoles mondialesUn sondage réalisé par OpinionWay pour Paris-Ile de France Capitale Economique et KPMG auprès de 515 investisseurs issus de grandes entreprises internationales dans 24 pays indique qu’en perception, Paris-Ile de France est classée au 5e rang (et 3e pour les investissements Greenfields).

ATTRACTIVITÉ

Paris Ile-de-France Capitale Economique a également remis le 8 juillet des prix de l’investisseur de l’année.

4 | Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

VAL-DE-MARNESTART-UP

TOURISMEPoint de vente et d’accueil du futurLe Welcome city lab, incubateur de Paris&Co dédié au tourisme, lance un appel à candidatures d’expérimentation afin d’imaginer le point de vente et d’accueil du futur. L’objectif est de « revaloriser ces lieux physiques par la différenciation avec les services digitaux ». Les expérimentations sélectionnées pourront être déployées sur les territoires des partenaires de l’incubateur, tels qu’Aéroports de Paris, AirFrance, Amadeus, Carlson Wagonlit Travel, Galeries Lafayette, Viparis, l’Office du tourisme et des congrès de Paris.

SEINE-SAINT-DENISAppel à projets ESSPlaine Commune lance, pour la 9e année, un appel à projets économie sociale et solidaire. Cette démarche « vise à soutenir des activités solidaires construites de manière collective apportant une réponse à des besoins sociaux tout en développant une réelle dimension économique », signale l’intercommunalité de Seine-Saint-Denis. Cette dernière attend des projets œuvrant pour la coopération économique ou la mutualisation de moyens entre plusieurs structures ou pour le démarrage ou le développement d’activités créatrices d’emplois.

GENOPOLEConcours biotechs innovantesLe Genopole vient de lancer la 5e édition de son concours dédié aux biotechnologies innovantes, doté d’un premier prix d’une valeur de 90 000 euros. Ce concours s’adresse aux porteurs de projets ou aux dirigeants de sociétés de moins de trois ans, faisant valoir une innovation en biotechnologie dans les domaines de l’environnement, de l’agroalimentaire ou de l’industrie.

publique le 30 juin – a été menée par Ginko Ventures, chef de file d’un groupe d’investisseurs incluant des opérateurs télécoms tels que KPN, Orange, Swisscom et Foxconn. Les actionnaires his-toriques, le fonds Ecotechnologies, géré par Bpifrance, et le fonds Elec-tranova, géré par Idinvest Partners et Truffle Capital, ont également participé à cette augmentation de capital.

Chine, Etats-Unis et Afrique« Cette levée de fonds doit principa-

lement permettre de financer notre déploiement à l’international », indique le président d’Actility. Déjà présente en Europe, la société vise maintenant la Chine – avec l’aide de Foxconn –, les Etats-Unis et l’Afrique. « Nous avons choisi d’être fournisseur et non opérateur, car cela permet d’être présents plus rapide-ment dans de nombreux pays », remarque-t-il.

Avec une cinquantaine de salariés en France et en Belgique et un chiffre d’affaires au 1er trimestre 2015 équivalent à celui de l’ensemble de l’année 2014, Actility envisage le développement de son of fre Thingpark selon deux axes : l’exten-sion de son réseau – de nombreuses discussions sont en cours avec dif-férents opérateurs – et le recrutement de nouveaux partenaires pour la place de marché. ■ RAPHAËL RICHARD

Après la signature d’un par-tenariat avec Swisscom et avant la création d’une

société commune avec Foxconn en Chine, Actility vient d’augmenter significativement son capital pour être à la mesure des enjeux qui l’at-tendent. Olivier Hersent, son pré-sident, a créé la société en 2010 avec une partie de l’équipe de sa précé-dente entreprise : NetCentrex, spé-cialisée dans la voix sur IP, qui avait été rachetée en 2006 par l’Américain Comverse. Les deux premières années de la nouvelle entité ont été consacrées à constituer une place de marché regroupant appareils et appli-cations utilisant le même standard européen.La 2e étape a consisté à travailler

sur des technologies bas débit per-mettant de pallier certains inconvé-nients de l’internet des objets. « La

plupart des produits fonctionnent aujourd’hui sur pile et ne disposent donc pas d’une grande puissance », explique Olivier Hersent. Le choix s’est porté sur la technologie ouverte LoraWan qui leur assure un déploie-ment rapide.

Plusieurs grands opérateurs télé-coms croient en cette solution et ont donc décidé de soutenir Acti-lity. En effet, la levée de fonds de 25 millions de dollars – rendue

Actility : 25 millions de dollars pour déployer ses réseaux à l’international Spécialisée dans les réseaux d’objets connectés, la société parisienne propose des solutions reposant sur un format standard qui intéressent différents opérateurs à travers le monde.

TÉLÉCOMEn brefInnovation

Un partenariat CCI-Banque populaire pour développer le tissu d’entreprises local

Informer, accompagner, financer, tels sont quelques-uns des objectifs du partenariat signé le 8 juillet par Gérard Delmas, président de la CCI Val-de-Marne, Jean Serrière, directeur régional de la Bred Banque populaire, et Fréréric Le Beuzit, directeur du réseau généraliste de la Banque populaire Rives de Paris. Il est ainsi prévu que l’établissement bancaire anime des modules de formation « 5 jours pour entreprendre » de la CCI, participe et promeut le Collège des financeurs, groupe de financeurs créé à l’initiative de la chambre avec pour objectif de compléter les dispositifs d’analyse de projets existants et d’intervenir en haut ou bas de bilan ou en garantie. Enfin, « les signa-taires s’engagent à échanger sur leurs pratiques d’accom-pagnement des entreprises afin de coconstruire un parcours d’accompagnement rythmé par des entretiens individuels et la participation à des actions collectives ». ■ R.R.

Adopteunefriche.com, mise en relation et cartographie Avec Adopteunefriche.com, Seiko Watanabe, urba-niste, souhaite mettre en relation propriétaires de friches et start-up ou collectifs en recherche d’un lieu de résidence temporaire. Le site est sobre. Gra-phique. Sa vocation simple : mettre en relation collecti-vités ou sociétés publiques locales propriétaires de friches et start-up ou collectifs pour l’occuper. Par le biais d’une convention d’occupation précaire des sols. Dans un esprit « win-win » : les propriétaires de friches voient leur terrain animé, entretenu, tout en économisant les frais de gardiennage et la laideur d’espaces murés ; les entreprises ou collectifs disposent de terrains à très faibles coûts.Si la durée de ces baux varie de quelques mois à plu-sieurs années, Seiko Watanabe offre avec son site un parcours résidentiel en friche… Enfin, l’objectif est de constituer une cartographie des friches, susceptible d’in-téresser aménageurs et promoteurs. ■ J.P.

Nous avons choisi d’être fournisseur et non opérateur, car cela permet d’être présents plus rapidement dans de nombreux pays

Olivier Hersent, président d’Actility

Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015 | 5

CRÉATEURS

5 structures pour le développement économique des Lacs de l’EssonneSituée en partie en zone franche urbaine, la pépinière des Lacs de l’Essonne est constituée de cinq structures dont deux ateliers relais – quasiment pleins – à Grigny, une pépinière et deux hôtels d’entreprises – seulement

à moitié occupés – à Viry-Châtillon. Un ensemble de 4 000 m2 regroupant 126 lots qui s’est développé depuis le début des années 2000, mais qui verra son territoire de tutelle se diviser en deux au 1er janvier 2016.

ESSCOOPCoopérative d’entrepreneurs

En 2012, la communauté d’agglomération a souhaité se doter d’une coopérative d’activités et d’emplois. Goénael Lebrault a donc passé quatre mois au sein de Coopaname afin de créer EssCoop. La jeune structure regroupe désormais une cinquantaine d’entrepreneurs et quelque 25 salariés. « Nous sommes une coopérative géné-raliste et nos entrepreneurs ont principalement des activités dans le conseil, la formation, le bien-être et la communication », rapporte la gérante. En 2015, la coopérative a notamment initié des collectifs autour de la communication et du bien-être pour monter des projets communs. « Le projet social et économique que l’on porte évolue en fonction de l’arrivée de nouveaux asso-ciés, mais notre objectif est de rester une structure de proximité », signale Goénael Lebrault.

Date de création : 2012

Activité : Coopérative d’activités et d’emplois

Dirigeant : Goénael Lebrault

Contact : [email protected]

DECIPLEX Former au numérique

«La France a un problème de compétences informatiques. » Un constat partagé par les deux créateurs de Deciplex.Marc Pybourdin et Damien Gosset ont décidé de monter une structure « à taille humaine et à des-tination des PME », raconte le premier, avec un volet service et un volet formation. Sur le premier point, leur gamme s’étend assez classiquement du développement de sites internet au conseil sur les outils, en passant par le développement d’applications ou la maintenance informatique. La participation à des appels d’offres et la demande de suivi de long terme des entreprises les amènent aujourd’hui à élargir leur offre de formation jusqu’à la création de leur propre école, l’Estiam, afin de répondre aux besoins de contrats de professionnalisation.

Date de création : 2013

Activité : Conseil et formation

Dirigeant : Marc Pybourdin

Site web : www.deciplex.com

Contact : [email protected]

PARTNERING ROBOTICSDate de création : 2007Activité : Robot purificateur d’air (voir Le journal du Grand Paris n° 11). 1er du Grand Prix des chefs d’entreprise 2015, catégorie innovation.Dirigeant : Ramesh CaussySite web : partnering-robotics.comContact : [email protected] : 4, rue du Lendemain95800 Cergy

SNIPSDate de création : 2012Activité : Intelligence artificielle pour smartphone. Vient de lever 5,6 millions d’euros. Dirigeant : Rand HindiSite web : snips.netContact : [email protected] : 8 rue Edouard Lockroy 75011 Paris

SLIMPAY Date de création : 2009Activité : Paiement en ligne par prélèvement sur compte bancaire. Vient de lever 15 millions d’euros. Dirigeant : Jérôme TraisnelSite web : www.slimpay.netContact : [email protected] : 12 rue Godot de Mauroy75009 Paris

BIOSERENITYDate de création : 2013Activité : Vêtement connecté pour la santé (Voir Le journal du Grand Paris n° 7). Vient de lever 3 millions d’euros.Dirigeant : Pierre-Yves FrouinSite web : www.bioserenity.comAdresse : 47, boulevard de l’Hôpital75013 Paris

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

IDF COMPÉTENCES Salariés partagés

Le recours aux salariés à temps partagé est encore peu connu bien qu’il puisse s’avérer très utile pour les fonctions support.Les créateurs d’IDF compétences ont en effet remarqué que les entreprises recherchent cer-taines compétences, « mais n’ont pas assez de budget pour les payer à temps plein », fait valoir Rodrigue Virgal, le directeur général. Ils se sont donc mis sur ce créneau afin notamment d’in-tervenir sur la comptabilité, la paie, les res-sources humaines et bientôt le secrétariat. Des profils qui peuvent intéresser tous les secteurs d’activité. Après avoir rencontré les acteurs publics de l’emploi, c’est désormais auprès des entreprises que la start-up essaie de « faire prendre conscience de l’intérêt du système », rapporte Rodrigue Virgal.

Date de création : 2014

Activité : Travail à temps partagé

Dirigeant : Pegguy Kono Virgal

Site web : www.idfcompetences.fr

Contact : 01 69 38 49 67

Telex

6 | Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015

DOSSIER

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Un chantier levier de développement économiqueDans son rapport, Rémi Pauvros préconise une démarche Grand chantier, afin de préparer les acteurs locaux à faire de ce chantier un levier de développement économique. « La démarche Grand chantier vise, par des mesures d’accompagnement adaptées, à maximiser les bénéfices au niveau local du chantier et de la nouvelle infrastructure fluviale, à l’intégrer au mieux dans son environnement humain et naturel tout en minimisant les nuisances »,

explique-t-il. Le 19 juin, Alain Vidalies annonçait en ce sens que la préfète de région Picardie, Nicole Klein, coordonnatrice du projet, est « chargée d’assurer la mission de coordination de la démarche Grand chantier, ainsi que les démarches administratives et réglementaires. Elle aura en outre la mission d’animer les démarches de démocratie participative, en lien avec la future société de projet et les collectivités territoriales. »

REPÈRES

2023Date de mise en service du Canal Seine-Nord Europe. 2017, début du chantier.

5,5milliards d’euros courants seront nécessaires à la construction du canal.

48millions d’habitants seront accessibles par la voie d’eau grâce à l’interconnexion du Réseau Seine-Escaut.

Le Canal Seine-Nord Europe reliera les bassins de la Seine et de l’Oise à ceux du Nord-Pas-de-Calais, dont celui de Cambrai (ici en photo).

Canal Seine-Nord Europe, connecter le Grand Paris et les grands ports du Nord Le projet de construction d’un canal à grand gabarit, entre Compiègne (Oise) et le canal Dunkerque-Escaut

à Cambrai (Nord), après avoir rencon-tré des difficultés, semble désormais en bonne voie. Il permettrait de relier

Paris aux grands ports européens par la voie fluviale, ce qui fait grincer des dents du côté du Havre.

Le 26 septembre 2014 à Arras, le Premier ministre Manuel Valls a relancé le projet de Canal Seine-Nord

Europe, aussi appelé Réseau Seine-Escaut, dans sa configuration de 2013, moins coûteuse que la ver-sion précédente. Ce projet vise à relier les bassins de la Seine et de l’Oise à ceux du Nord-Pas-de-Calais et du Benelux et doit permettre de pallier la « faiblesse des voies navi-gables à grand gabarit en France et leur manque de connexion [qui] freinent l’investissement dans la flotte française », considère Rémi Pauvros, député (PS) du Nord, dans son second rapport sur le sujet remis le 5 mai au secrétaire d’Etat aux Trans-ports, Alain Vidalies. Ce projet long de plus de 100 km est en marche.

Voies navigables de France (VNF) s’est vu confier, le 19 juin, la mission de configurer une structure chargée de sa réalisation et du développement économique lié à cette infrastructure. VNF a désigné le groupement d’en-treprises Setec/Royal Haskoning pour une mission d’assistance à maîtrise

Société du Grand Paris. Une diffé-rence est toutefois à noter, d’après le rapport de Rémi Pauvros : « grâce au financement apporté par des recettes fiscales spécialement affectées, les collectivités impliquées dans la Société du Grand Paris ne financent directement qu’une part limitée de

d’ouvrage dans ce chantier, d’une durée maximale de 12 ans et d’un montant de 80 millions d’euros HT.

Plateformes multimodalesLe cadre de gouvernance qui devrait

être retenu pour la société de projet devrait s’inspirer de celui de la

AMÉNAGEMENT

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DOSSIER

TÉMOIGNAGE Rémi Pauvros, député (PS) du Nord

TÉMOIGNAGEMichel Valache, président de la commission de développement économique de la CCI Paris IDF

La création du canal peut accroître la fréquentation des ports du Benelux

Haropa doit donc se développer et renforcer ses parts de marché

« Le canal est très important pour le Bassin parisien »On ne peut pas être volontaire sur le Grand Paris, vouloir rivaliser avec les capitales mondiales, sans ouverture sur la mer. Si l’on veut que l’éco-nomie francilienne continue de produire plus de 30 % du PIB national, il faut mettre en place les infrastructures nécessaires. Nous avons le sen-timent que nous sommes à un moment crucial de décision par rapport au Canal Seine-Nord Europe. Il nécessite des travaux lourds qui vont prendre du temps, il faut donc commencer. Si cela ne démarre qu’en 2020, ce sera autant de temps perdu pour faire le Grand Paris écono-mique. Le chantier va générer des emplois avec la création de plateformes économiques le long du canal, c’est une opportunité de redonner du souffle au secteur industriel. De plus, nous n’imaginons pas une grande capitale gérer ses flux sans un mode respectueux de l’environnement. Dans la conception du développement durable de la CCI et avec l’exi-gence de l’organisation de la COP21, il est important de promouvoir le transport modal rail et fleuve. Ce projet est coûteux, et nous savons que l’argent est rare aujourd’hui, le Grand Paris doit être une priorité.

« Un impact écologique pour Paris »Le secrétaire d’Etat aux Transports a donné suite à mon rapport de mai 2015 en confiant à VNF la préfiguration de la société de projet. Je préconisais notamment de ne pas revenir à un fonctionnement centra-lisé conçu comme un tuyau alors que c’est un projet d’aménagement du territoire. Des réunions avec le comité des partenaires sont donc régulièrement organisées. Le canal va permettre le développement du fluvial par rapport au fret pour desservir Paris. L’impact écologique ne me semble pas suffisamment pris en compte par les décideurs parisiens. Le problème de la pollution ne sera pas réglé dans la capitale avec la circulation alternée, l’usage du fluvial est un élément de développement durable qui projette le territoire de Paris autrement. Le déploiement, par Haropa, de navettes au nord de la ville est, dans cet esprit, particu-lièrement intéressant.

l’infrastructure. Or, financement et gouvernance sont liés. Par consé-quent, les équilibres de la gouver-nance seront nécessairement différents entre le cas du Grand Paris et du Réseau Seine-Escaut. » La reconfiguration, réalisée en

2013, a permis de réduire le coût initial du projet, en prévoyant notam-ment une réutilisation du canal du nord. Autre changement à retenir, la réalisation de plateformes multimo-dales sera à l’initiative des collecti-vités ou des intercommunalités, et non de l’Etat. L’investissement nécessaire est désormais fixé à 5,5 milliards en euros courants, dont 40 % de l’Union européenne – qui doit toutefois confirmer ce finance-ment courant juillet –, un milliard de la part des collectivités (les départe-ments du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Oise et les régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Ile-de-France), un milliard de l’Etat, et 700 000 euros d’emprunt. « Le plan de financement n’est toutefois pas totalement connu, précise au journal du Grand Paris Rémi Pauvros, mais je pense qu’il sera bouclé d’ici à la fin de l’année. » Le député fait notam-ment référence au remboursement de l’emprunt qui pourrait être facilité par une recette dédiée basée sur une Eurovignette ou par des ressources portées par le foncier. La question du péage sur le canal reste égale-ment posée, avec la condition qu’elle ne doit pas handicaper la compétiti-vité du fluvial.

Position « défensive » au HavreUne des conditions de sa réussite

est que ce canal soit un « projet par-tenarial avec l’ensemble des acteurs des territoires du Réseau Seine-Es-caut », relève le rapport de Rémi Pauvros. Les ports d’Haropa pour-raient ainsi « faire du projet une opportunité en complémentarité avec le développement des dessertes ferro-viaires des ports du Havre et de Rouen ». S’il offre des opportunités, le canal présente aussi des risques. « Du côté du Havre, les acteurs ont pris une position assez défensive par rapport à ce canal, alors qu’il me semble que cela pourrait permettre de développer la stratégie de ce port », rapporte le député du Nord.

« Ce projet inquiète ceux qui consi-dèrent, à juste titre, que son impact environnemental sera considérable,

sans que rien ne garantisse la réalité du report modal de la route vers le canal, déclarait Edouard Philippe, le 18 mars dernier à l’Assemblée natio-nale. Les reculades répétées du gou-vernement sur l’écotaxe laissent quelques doutes quant à sa volonté d’y parvenir. Cette décision inquiète surtout ceux, dont je suis, qui croient à l’avenir des ports français, ceux qui refusent ce coup de pouce aux ports d’Anvers et de Rotterdam qui, croyez-moi, n’en ont pas besoin et qui se réjouissent ouvertement des investis-

sements français destinés à améliorer leur compétitivité », poursuivait-il. Le député-maire du Havre suggère que l’on réalise les études du projet alter-natif d’une rocade ferroviaire reliant Le Havre, Rouen, Amiens et Châlons-en-Champagne, laquelle permettrait, selon lui « tout à la fois, en profitant des infrastructures déjà existantes, de respecter l’environnement, d’assurer l’équilibre entre les territoires du Bas-sin parisien, de préserver les intérêts des ports français de la Manche et de servir une véritable ambition euro-péenne pour la France. »

« Pourquoi le port d’Anvers aurait-il intérêt à avoir un cheminement fluvial, alors que le port du Havre n’en serait pas capable ?, lui répondait alors Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports. Il faut être plus confiant dans nos possibilités ! C’est exactement l’inverse. La France a besoin de disposer d’atouts dans le domaine fluvial. Le lien avec les ports du Havre et de Dunkerque doit se faire de la même façon qu’ont fait ceux qui ont réussi. Ne soyez pas frileux ! »

En résumé, la création de ce canal peut accroître le trafic des ports du Benelux, ses usagers l’utilisant pour desservir le Bassin parisien, ou il peut bénéficier au port du Havre, les cargos utilisant ce port puis le canal pour desservir le Benelux… « A nous d’être compétitifs pour développer et renforcer nos parts de marché, sou-

ligne Alexis Rouque, directeur de Ports de Paris. C’est tout le sens d’Haropa. L’Etat l’a d’ailleurs bien compris puisque le CPIER, qui regroupe les deux Normandie et l’Ile-de-France, vise justement à dévelop-per les infrastructures de l’axe Seine », poursuit-il. « L’impact s’appréciera en fonction du différentiel de compé-titivité au moment de la mise en ser-vice, nous devons continuer à nous améliorer », remarque Nicolas Occis, directeur d’Haropa-port de Rouen.

De nombreux chantiers devront donc être menés à bien afin notamment d’améliorer l’accès maritime des sites et leur desserte par le fer. Pour Michel Valache, président de la com-mission de développement écono-mique régional de la CCI Paris Ile-de-France, « l’idée d’une concurrence par rapport à l’axe Seine est un faux problème. Pour la CCI, les deux axes ont une forte complémentarité et c’est une chance de voir les deux se déve-lopper. » ■ RAPHAËL RICHARD

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cette notion qu’il conviendra d’analyser au cas par cas : un terrain destiné à recevoir un programme hôtelier ou un programme de bureaux n’a pas la même valeur qu’un terrain destiné à recevoir un projet d’habitat participatif avec une part significative de logements sociaux (dont le prix de sortie de principe est fixé par la charte à 3 650 euros TTC par m² utile). L’objectif premier des parties à une opération soumise à la charte nous semble donc être de démontrer en quoi la destination particulière retenue pour le terrain concerné permet de jus-tifier une valeur vénale inférieure à celle du même terrain utilisé pour le projet le plus rentable. L’aide est un rabais par rapport à la valeur vénale, pas une valeur vénale fixée plus bas. Si tel n’est pas le cas, alors l’aide doit être conforme soit aux aides au logement sous condi-tion de ressources (article L. 312-2-1 CCH), soit aux aides publiques aux entreprises (article L.1511-3 CGCT),

Dans son préambule, cette charte rap-pelle qu’elle constitue un des résultats importants du pacte Logement pour tous, signé en juin 2014. La ville et ses partenaires propriétaires fonciers et promoteurs poursuivent un triple objectif : éviter les surenchères fon-cières par la fixation du montant de la charge foncière et maîtriser les prix de sortie des logements ; favoriser une production privée de qualité ; faciliter et améliorer la conduite des projets pour accélérer leur mise en œuvre grâce à une collaboration renforcée.A l’instar de ce que les promoteurs peuvent rencontrer sur d’autres terri-toires, ils vont devoir pratiquer les clauses anti-spéculatives avec la Capi-tale, les aménageurs et les proprié-taires fonciers intervenant sur son territoire. S’agissant de clauses impo-sées non par la loi mais par le contrat, des précautions doivent être prises.

1 NE PAS PORTER ATTEINTE AU DROIT DE PROPRIÉTÉ

Rappelons, pour commencer, que dans la mesure où elles restreignent l’exercice libre du droit de propriété, ces clauses doivent être limitées dans le temps et motivées par un intérêt légitime et sérieux. Deux conditions généralement faciles à remplir par une durée limitée géné-ralement de cinq à dix ans, et par un rappel du besoin de créer de l’acces-sion à prix raisonnable.

2 CONTREPARTIE D’UNE AIDE ?

Rappelons ensuite que la clause anti-spéculative est souvent motivée par un rabais consenti sur le prix par le propriétaire foncier. Comme le rabais se compare à la valeur dite vénale, c’est

soit aux aides fondées sur la compé-tence générale de la collectivité pour gérer les affaires d’intérêt local au sens de l’article L.1111-2 CGCT.Le droit des aides doit en outre être utilisé en conformité avec le principe constitutionnel de la cession d’un immeuble à sa valeur vénale, principe auquel il n’est possible de déroger que pour un motif d’intérêt général et sous réserve que des contreparties soient envisagées, parmi lesquelles les clauses anti-spéculatives.

3CRITÈRES POUR UNE CLAUSE EFFICACE ?

Considérant que le respect de la charte permettra de réduire les charges foncières, la charte précise qu’« en guise de dispositif anti-spécu-latif et afin de ne pas favoriser des effets d’aubaine, une clause de pénalité financière sera prévue dans l’acte si le prix moyen de vente ne respecte pas le plafond fixé lors de la consultation ». ■

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

Charte et clauses anti-spéculativesLa publication par la ville de Paris de sa charte anti-spéculative, le 18 juin, est l’occasion de faire le point sur les pratiques rencontrées en matière de clauses de ce type.

RÉSILIATIONVice importantUn juge des référés peut ordonner la suspension d’une décision de résiliation et imposer la reprise, à titre provisoire, des relations contractuelles. Il faut pour cela que l’instruction ne démontre pas qu’un tel recours serait devenu sans objet, notamment parce que le contrat résilié était entaché d’un vice d’une gravité suffisante seulement susceptible d’ouvrir droit, au profit du requérant, à une indemnité. CE, 17 juin 2015, n° 389044

DÉCISION ILLÉGALEMais contrat illégalLe Conseil d’Etat rejette les conclusions tendant à la suspension d’une mesure de résiliation et à la reprise provisoire des relations contractuelles, s’il ressort du dossier que le contrat était affecté d’un vice particulièrement grave justifiant une résiliation, et ce, peu importe l’importance de l’illégalité affectant la décision elle-même de résiliation. CE, 17 juin 2015, n° 389044

SUSPENSION DE RÉSILIATIONDroits des tiersLe Conseil d’Etat prononce la suspension d’une décision de résiliation, d’une part, au motif de l’existence d’un doute sérieux quant aux fautes du cocontractant qui ont justifié la résiliation, d’autre part, du fait de l’absence d’atteinte aux droits des tiers résultant de la reprise provisoire des relations contractuelles (étant donné que le service avait été repris en régie). CE, 17 juin 2015, n° 388433

En brefJurisprudence

L’AUTEURXavier Lièvre, notaire associé, 14 Pyramides Notaires

L’AUTEURJérôme Michon, enseignant  [email protected]

Retrouvez toute l’actualité des marchés publics sur LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

LA RÉDACTION EN QUELQUES POINTS

Nous avons identifié quelques critères-clés pour la rédaction de la clause :• Le bénéficiaire de la clause : il doit être celui qui a fait l’effort. Certaines clauses instituant un droit de préférence au profit du promoteur semblent de ce point de vue inefficaces, car la société de construction-vente, une fois le programme achevé, n’a pas vocation à contrôler le respect d’une telle clause.• L’automatisme de la clause : la clause doit faire en sorte qu’il ne soit pas nécessaire à la collectivité ou au propriétaire foncier ayant fait l’effort sur la charge foncière d’agir pour réclamer son droit. • La prise en compte ou pas d’événements de la vie pour éviter le jeu de la clause : nous pensons qu’il n’est pas normal de les prendre en compte. • Eviter les effets de seuil ou de cliquet : il faut veiller à ce que, dans une clause de partage de plus-value par exemple, on ne passe pas de 50 % en cas de cession la cinquième année à 0 % en cas de cession la sixième année.

Gageons que les acteurs de ces clauses sauront mettre leur intelligence au service de l’intérêt général. Les notaires sont prêts. ■

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

En brefCollectivités

APPRENTISSAGECFA : ressources en baisseLe 10 juillet, le conseil régional a adopté une mesure d’urgence en faveur des centres de formation d’apprentis (CFA) franciliens dont certains ont vu leurs ressources fortement baisser avec la réforme de la taxe d’apprentissage. Le gouvernement a fixé comme objectif le nombre de 500 000 apprentis en France en 2017, dont 118 000 pour l’Ile-de-France. Or, « 14 CFA franciliens ont vu une baisse de taxe d’apprentissage de l’ordre de 40 %, je me demande comment nous allons atteindre l’objectif », s’est interrogé Jean-Paul Huchon.

ILE-DE-FRANCEPromotion des achats responsablesLe conseil régional a également adopté, lors de la séance du 10 juillet, la mise en place d’un schéma régional de promotion des achats responsables. Si la loi ESS impose aux Régions une telle démarche sur le volet social, l’Ile-de-France souhaite aller plus loin en y ajoutant l’économie et l’environnement. En 2014, « les clauses sociales introduites dans les marchés ont permis de contractualiser plus de 100 000 heures d’insertion dans les marchés régionaux », note la collectivité.

MORY-GLOBALAccord avec 5 groupes de transportLe même jour, la Région devait signer un protocole d’accord avec la SNCF, Keolis, Transilien, Transdev et la RATP afin d’assurer le reclassement des 522 anciens salariés de Mory-Global n’ayant pas encore retrouvé d’emploi. « Nous allons mettre en place une méthode originale avec un comité de suivi, réunissant les différents directeurs des ressources humains de ces entreprises qui ont des besoins de recrutement importants », signale le conseiller régional (PS) François Kalfon qui a piloté le dossier.

Une plateforme unique pour les maîtres d’ouvrage du Grand Paris

Dans le cadre d’une mission sur l’emploi pour le conseil régional, François Kalfon a proposé aux maîtres d’ou-vrage du Grand Paris de rejoindre une plateforme unique de publication de leurs marchés publics. Le conseiller régional (PS) a identifié dans ce cadre la com-mande publique comme un « levier fort » en matière d’em-ploi. Il préconise donc d’identifier quelques territoires et filières sur lesquels une action serait utile, puis de « jouer sur le levier de la formation et des clauses d’insertion des marchés publics ». S’agissant de ces clauses, François Kal-fon a consulté les différents maîtres d’ouvrage du Grand Paris express et tous seraient partants pour en insérer dans leurs contrats, certains le faisant déjà. Leur participation à une plateforme commune avec la Région, leur permettant de disposer d’un service d’aide à la rédaction des marchés, devrait être actée dans le courant du mois de juillet avec un objectif d’adhésion en janvier 2016. ■ R.R.

Une SEM pour le portage immobilier du cluster mobilités

Le premier conseil d’administration de la SEM de portage immobilier, créée pour pérenniser le projet Véhicule décarboné communicant et sa mobilité (Vedecom), s’est réuni le 9 juillet et a élu Marie-Célie Guillaume à sa présidence. « L’objet de cette structure est de faire construire un bâtiment puis de le louer à l’insti-tut et à d’autres acteurs de la mobilité, remarque la vice-pré-sidente du conseil départemental déléguée à l’économie, au-delà, elle pourra également participer au développement du territoire. » Un premier ensemble immobilier de 6 140 m2 doit voir le jour fin 2017 à côté de l’Ifsttar qui y installera un laboratoire. Cinq groupements ont d’ailleurs été retenus le 9 juillet pour sa réalisation. Le choix du lauréat doit se faire en fin d’année afin de pouvoir lancer les travaux au 2e semestre 2016. L’investissement est estimé à 15,3 millions d’euros dont 3,4 millions portés à parts égales par l’agglo et le Département. ■ R.R.

MARCHÉS PUBLICS VERSAILLES-SATORY

JGP : Comment se sont déroulés ces premiers Etats généraux du Grand Paris de l’économie circulaire ? Antoinette Guhl : Les huit groupes de travail viennent de terminer leur troi-sième série d’ateliers. Ces groupes de travail ont réuni de façon physique 300 acteurs. Les collectivités ont répondu présentes, les ONG environnemen-tales, et plus largement les acteurs associatifs, des entreprises, des insti-tutions comme l’Ademe, l’Agence nationale des solidarités actives (Ansa) qui anime une partie de ces Etats généraux, l’institut de l’économie cir-culaire... Ces acteurs ont accepté d’être dans un travail collaboratif, de partager leurs idées, de coconstruire des pro-positions. Nous en sommes à l’écriture du livre blanc qui va rassembler 80 propositions concrètes émanant des acteurs. Avec la volonté d’être très pra-tiques. Les propositions doivent conduire à l’action.

QUESTIONS À…

JGP : Et maintenant ?Trois journées consacrées à l’écono-mie circulaire vont être organisées les 14, 15, 16 septembre 2015, autour de quatre grands thèmes : l’alimentation, l’écoconstruction, les nouvelles éco-nomies, l’écologie industrielle, dans lesquels vont se retrouver l’ensemble des groupes de travail, avec une pré-sentation des principales proposi-tions et des interventions de struc-tures qui ont testé des solutions innovantes. Le livre blanc, qui y sera présenté, permettra aux collectivités qui souhaitent s’emparer de l’écono-mie circulaire, y compris au-delà de notre territoire, de disposer de ces propositions. Le deuxième objectif est de faire remonter, au niveau parle-mentaire, les freins que l’on a pu noter à l’émergence d’une véritable économie circulaire.

JGP : Peut-on vraiment parler d’Etats généraux du Grand Paris,

mobilisant au-delà des frontières parisiennes ? Cette période de coconstruction des propositions a réuni plus de 20 col-lectivités, avec des ateliers qui se sont tenus dans des lieux différents, à Paris, mais aussi à Créteil, Saint-Denis, Bobigny, Meudon. C’était vraiment l’idée de faire du sujet de l’économie circulaire un pre-mier sujet de travail de fond de ce que peut être une politique pour le Grand Paris. Les acteurs ne voient pas les limites administratives comme on peut les vivre dans les exécutifs. Ainsi Plaine Commune est très moteur sur la question des déchets de chantier, Malakoff souhaite expé-rimenter une zone d’écologie indus-trielle en économie circulaire, Mon-treuil réfléchit à un travail autour de l’innovation qui intégrerait les dimen-sions de l’économie circulaire... ■ PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE BIDAULT

« L’économie circulaire, un 1er sujet de travail de fond pour le Grand Paris »

Antoinette Guhl adjointe à la maire de Paris chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur le site LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

EAU

Le Val d’Orge fait le choix d’une régie qui contrôlera des prestataires privésLes délégations de service public à La Lyonnaise des eaux et Veolia sur le territoire de la communauté d’agglomération du Val d’Orge (Essonne) s’achèveront en mai 2017. Le service d’eau potable sera alors géré en régie, tout en faisant appel à des prestataires privés.

Lors du conseil communau-taire du 24 juin, les élus ont voté à l’unanimité la gestion

en régie du service public d’eau potable sur le périmètre de l’agglo-mération. Cette décision fait suite aux études menées sur le sujet par l’agglo, accompagnée notamment par le cabinet de conseil SP2000, à des réunions publiques tenues dans les communes, ainsi qu’à une « grande consultation » menée du 11 mai au 9 juin. Le 24 juin, les élus du Val d’Orge

ont également adopté une motion mandatant le président de l’agglomé-ration, Olivier Léonhardt, et le bureau communautaire « pour rechercher les

modalités opérationnelles d’une régie permettant de construire « le meilleur service » en s’appuyant autant que de besoin sur des prestataires suscep-tibles de contribuer à l’efficacité opé-rationnelle et à une exposition finan-cière maîtrisée ».

Contrôler l’investissement« Nous allons créer une régie de

contrôle. Il ne s’agit pas d’embaucher, du jour au lendemain, 50 agents et de mener des investissements que l’ag-glomération ne pourrait pas supporter. Nous allons travailler avec des entre-prises, des appels d’offres vont être lancés, il y aura un travail en commun avec des prestataires », décrypte Oli-

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vier Léonhardt, pour qui « l’objectif est d’être vertueux, de maîtriser sur le plan politique les décisions d’orientation, et sur le plan du contrôle les décisions d’investissement ».

En attendant, le 1er janvier 2016, le Val d’Orge fusionnera avec une par-tie de la communauté de communes de l’Arpajonnais. « L’Arpajonnais a lancé une consultation de son côté. Leur délégation de service publique de distribution d’eau arrive à échéance deux ans plus tard », note Olivier Léonhardt, qui souligne par ailleurs l’intérêt d’une réflexion commune concernant leur usine de production d’eau potable, propriété d’un syndi-cat intercommunal. ■ M.B.

Coût d’objectif du T1 : 14,1 millions d’euros. Lors de la commission permanente du 6 juillet, le conseil départemental des Hauts-de-Seine a approuvé un coût d’ob-jectif de 14,1 millions d’euros HT pour le prolongement du tramway T1 d’Asnières-Gennevilliers Les Courtilles jusqu’au T2 à Colombes. Un groupement de commandes pour la passation du marché de communication avec la RATP est prévu pour cette ligne.

La SAEM Val de Seine devient une SPL. Lors de la même réunion, le Département a acté la transfor-mation de la société d’économie mixte SAEM Val de Seine, dont les Hauts-de-Seine sont actionnaires à 10 % et qui a essentiellement en charge la mise en œuvre de la ZAC Seguin, en société publique locale (SPL) afin de se conformer aux nou-velles exigences juridiques.

En brefCollectivités

Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015 | 11

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 11

En bref

DU 1ER AU 3 SEPTEMBRESmart countries & citiesSmart Cities et Smart Countries réunit sur trois jours plus de 200 conférenciers et les acteurs clés de la French Tech ainsi que plusieurs milliers d’élus et hauts fonctionnaires français, de la francophonie et des pays partenaires.Trois jours consacrés aux territoires et aux villes voulant devenir plus intelligents, plus réactifs, plus économes en ressources tout en interagissant mieux avec les citoyens.Le SCC Congress portera sur des sujets aussi divers que la mobilité, la sécurité, les smarts grids, les services publics mobiles, l’e-santé, les objets connectés, les smart-buildings, etc.Paris - Palais des Congrès

DU 15 AU 17 SEPTEMBRESmart industriesSur 4 000 m², plus de 3 000 visiteurs viendront à la rencontre des 150 exposants pour trois jours de business sur le thème de l’usine connectée intelligente. Vision et Transmission en seront les maîtres-mots.La partie exposition accueillera un panorama complet d’acteurs de l’usine virtuelle à la fabrication additive, de l’automatisation à la cobotique, du MES à la maintenance prédictive… les entreprises de la French Tech auront leur place avec l’espace Innovation.Des conférences sensibiliseront les industriels à cette révolution numérique. Paris - Porte de Versailles

DU 17 AU 20 NOVEMBREMidestLe n° 1 mondial des salons de la sous-traitance industrielle. Midest est la plateforme de référencement de fournisseurs internationaux de sous-traitance industrielle. C’est un salon de création

de partenariats et de veille technique, au service des fabricants, des équipementiers et des assembleurs, qui souhaitent rencontrer en face à face les fournisseurs de solutions en métallurgie, plasturgie, électronique et services à l’industrie.Paris Nord-Villepinte

DU 2 AU 4 DÉCEMBRESimiVitrine du marché français de l’immobilier d’entreprise, le Simi est un lieu d’échanges, de débats et avant tout un grand rendez-vous d’affaires entre professionnels.Cet événement a rassemblé en 2014 pendant trois jours près de 25 000 professionnels et 430 exposants représentant l’intégralité de l’offre immobilière et

foncière et également l’ensemble des services associés à l’immobilier et l’entreprise. Paris – Palais des Congrès

DU 4 AU 10 DÉCEMBRESolutions COP21Le dispositif Solutions COP21 prévoit une exposition à l’occasion de la COP21 : plus de 4 000 m² d’exposition et 60 conférences pour montrer les solutions et innovations en faveur du climat au plus large public, avec accès gratuit. Le lieu sera organisé autour de six pavillons de 200 m2 autour des thématiques suivantes : recherche publique ; écomobilité ; fleuve et mer ; commerce et climat ; villes durables/Vivapolis ; territoires et climat.Paris - Grand Palais

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

DU 13 JUIN AU 20 SEPTEMBRE Les Passagers du Grand Paris express

Organisée par la Société du Grand Paris, le conseil départemental du Val-de-Marne, Orbival et le Mac/Val, cette exposition présente, pour la première fois, les maquettes des futures gares de la ligne 15 sud du métro du Grand Paris. C’est également l’occasion de découvrir les différents temps et enjeux du projet, en empruntant le chemin des premières villes desservies qui, dans leur diversité, composent ce qui va très prochainement devenir un nouveau territoire. Histoire, présent, technologie, création sont ici rassemblés pour donner à voir ce paysage de demain et donner la parole à celles et ceux qui le fabriquent, comme à ceux qui s’en empareront et dont la vie, très bientôt, va changer. Musée d’art contemporain du Val-de-Marneplace de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine

FISCALITÉ François Hollande s’est « engagé à compenser » la baisse du versement transportLors d’une récente réunion avec des parlementaires franciliens, François Hollande « s’est engagé à compenser intégralement la baisse du versement transport (VT) », a rapporté le 7 juillet Jean-Paul Huchon, également présent. Annoncé par Manuel Valls le 9 juin dernier, le relèvement des seuils des entreprises soumises au VT a entraîné une vague de mécontentement des élus franciliens, critiquant la baisse de recettes – 250 millions d’euros selon les plus pessimistes – que cette mesure allait provoquer pour le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif).

Interconnexions non budgétéesDes é lus du Va l -de -Marne

craignent, eux, des retards de SNCF Réseau pour la réalisation de la gare de Bry-Villiers-Champigny où le RER E doit croiser le Grand Paris express en 2022. Les détails de l’inter-connexion ne figurant pas dans l’avant-projet de la ligne 15 sud, le Département s’inquiète de la tenue du calendrier. « Les questions d’inter-connexion n’ayant pas été budgétées à l’origine, elles impliquent une aug-mentation des coûts », signale le vice-président de la Région.

Le Front de gauche a, par ailleurs, été soutenu pour un autre vœu récla-mant la mise en révision du schéma directeur du matériel roulant ferro-viaire, qui fixe le programme de réno-vation et de renouvellement du maté-riel roulant Transilien et RER. De nombreux renforts ont par ail-

leurs été votés par le conseil d’admi-nistration pour l’amélioration de 43 lignes de bus ; pour moderniser et fiabiliser les lignes A, B, C et D du RER et leurs gares ; poursuivre le développement des tramways T1, T3, T4 et le lancement du T9 ; et créer une 10e ligne Filéo entre Saint-Pathus et Roissy-Charles-de-Gaulle. ■ RAPHAËL RICHARD

À l’occasion du vote de l’avis du Stif sur la ligne 15 sud, Philippe Yvin, président du

directoire de la Société du Grand Paris, est venu faire un point sur l’avancement des chantiers du Grand Paris express. Le Front de gauche a proposé un vœu – adopté – afin de « demander la recherche d’optimisa-tions pour mettre en service la ligne 15 sud au plus tôt » et de mandater le président du syndicat, Jean-Paul Huchon, pour « alerter immédiatement le gouvernement » au sujet d’un ren-forcement de l’équipe du maître d’ou-vrage du futur métro automatique.Plusieurs correspondances de la

future ligne 15 sud interrogent actuellement le conseil d’administra-tion, notamment celle de la gare de Saint-Maur depuis que les études géologiques ont conduit à la situer à 50 m de profondeur. Or le RER passe, lui, à 15 m au dessus du sol, ce qui pose un défi inédit pour relier les deux. Du côté de Vert de Maisons, « la capacité à tenir les promesses sur les connexions avec les lignes R et D a fait débat », rapporte Pierre Serne, vice-président du conseil régional chargé des transports, celle avec la ligne R n’étant « pas possible dans la configuration actuelle ».

Le Stif débat du Grand Paris express Programme chargé pour le conseil d’administration du Stif du 8 juillet qui, outre l’extension du pass unique aux scolaires, a permis de valider de nombreux projets de transports franciliens et d’évoquer la ligne 15 sud.

INSTITUTIONS TRANSPORTS

XXXX / XXXXCOULISSES / PORTRAIT

12 | Le journal du Grand Paris | N° 36 | Du 13 au 19 juillet 2015

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris - Tél. 01 75 77 87 25CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : M. Bidault, G. Mérot, J. Michon, F. Proux

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Patr ick Braouezec dépose la tablette qu’il consultait à côté de quelques livres en cours, sa « nourri-

ture », et entame son récit. Les souve-nirs d’une enfance modeste « mais privée de rien » ressurgissent. Un père ouvrier, une mère employée de bureau et « un frangin ». Les études suivent leur cours et l’adolescent quitte sa Seine-Saint-Denis pour Auteuil. « J’ai passé le concours de l’Ecole normale pour être instituteur. À l’époque, on pas-sait ça en troisième. Ce n’était pas une vocation, c’était un moyen d’avoir des études payées puisque l’on était bour-sier de l’Etat. » Mais si ce n’était pas une vocation, la formation « est vite devenue un réel plaisir ». Le contexte y est sans doute pour beaucoup. « L’Ecole normale d’instituteur était un nid de fermentation politique. »

C’est donc à l’Ecole normale, où il suit sa classe de première en 1968, que Patrick Braouezec se passionne pour la politique et l’idéal. « J’ai

militantisme au sein du PCF. Syndi-cat d’enseignants, associations de quartiers puis à la Confédération nationale du logement lorsqu’il emménage dans un logement social à Saint-Denis, Patrick Braouezec s’engage partout où il passe et, en 1983, il entre au conseil municipal de Saint-Denis.

Partis inadaptésCette année marque le départ d’une

succession de mandats locaux et nationaux : maire en 1991 puis député en 1993. L’élu du bastion communiste commence alors à pencher vers la dissidence. Mais devenir la figure des rénovateurs au sein du PCF l’empê-chera de devenir ministre des Sports dans le gouvernement Jospin, Robert Hue ayant posé son véto.

La brouille avec les partis politiques vient peut-être de là. Toujours est-il que le président de Plaine Commune ne croit plus en eux. Et de prendre l’exemple de Podemos en Espagne pour montrer que le changement poli-tique ne viendra pas des partis, ina-daptés à l’époque. Patrick Braouezec, qui a perdu son siège à l’Assemblée en 2012 et qui a quitté le PC depuis, s’intéresse désormais aux initiatives citoyennes. L’idée est de les concilier

pour leur donner un sens commun. Il en est convaincu : les gens sont intelligents et l’al-ternative viendra de la base. « Mon évolution, c’est donc de chercher à trouver d’autres formes d’organisation, d’être plus dans un travail de réseaux, de mettre en cohérence les initia-tives », affirme l’élu.

Dans ce cadre, le pro-jet du Grand Paris est un exercice hasardeux. Toujours prêt à la discus-sion constructive, Patrick Braouezec ne pliera cependant pas sur l’aspect nécessairement social de la métro-pole : « A mes yeux, la raison d’être du Grand Paris, c’est de réduire les inéga-lités sociales et territoriales, enrayer le processus d’exclusion des populations les plus en difficulté. » ■ G.M.

d’abord été anarcho-syndicaliste puis trois ou quatre jours trotskyste », la fédération des étudiants révolution-naires est en effet dis-soute par Raymond Marcelin quelques jours après l’adhésion de l’étudiant... Puis viennent les vacances d’été et les choses se calment. Ce n’est que quatre ans plus tard que le jeune homme de 22 ans renoue avec les organisations poli-tiques. Dans sa pre-mière année d’exercice, l’instituteur entre au Parti commu-niste français. « C’est en revenant de RDA que j’ai adhéré au parti, ça peut paraître bizarre mais j’y avais parti-cipé à un symposium d’enseignants et j’ai vu qu’il se passait des choses assez intéressantes dans le domaine de l’éducation de l’autre côté du mur. » Les premières années sont plus mar-quées par le syndicalisme que par le

PORTRAIT

Patrick Braouezec Solitaire et collectifL’instituteur devenu maire de Saint-Denis est un « self-made man » de la politique. L’homme ne croit d’ailleurs pas aux logiques de modèles et de partis, son « optimisme raison-nable » ne tient qu’à l’intelligence collective et individuelle.

Patrick Braouezec, président de Plaine Commune.

© G

.M.

Réinventer Paris. Une expo et un livre. Devant le déchaînement de créativité suscité par Réinventer Paris, la mairie de Paris prévoit d’ores et déjà, encore officieusement, une grande exposition des différents pro-jets, y compris recalés, au Pavillon de l’Arsenal. Un ouvrage pourrait éga-lement leur être consacré.

Le « QUIGP », projet emblé-matique du Grand Paris. A cheval entre Paris, Saint Denis et Aubervilliers, le projet de Quartier universitaire international du Grand Paris (QUIGP) avance discrètement. Porté notamment par l’EPA Plaine de France, il permettrait, à deux pas du futur campus Condorcet, d’ac-cueillir plusieurs milliers d’étudiants. « Le nombre d’étudiants réalisant

une partie de leurs études à l’étran-

ger passera de 5 à 12 millions au plan

mondial au cours des années à venir.

Il faut que le Grand Paris puisse les

accueillir dans les meilleures condi-

tions », souligne Damien Robert, DG de l’EPA Plaine de France.

International trade center. Les travaux démarrent. Encore in-certain il y a peu, et toujours peu médiatisé, le projet d’International trade center (ITC) (750 millions d’eu-ros d’investissement, 13 ha), porté par le promoteur brésilien WTC. S. Paulo Assessoria international, à l’entrée nord de Roissy-en-France, se concré-tise. Les travaux de terrassement de ce centre ont eu lieu et le chantier est annoncé pour septembre.

Grand Paris. Pierre-Antoine Gailly ne décolère pas. Auteur d’un récent coup de gueule contre l’enlisement du Grand Paris, le pré-sident de la CCIP ne manque pas une occasion de faire savoir le mal qu’il pense de la construction institution-nelle de la métropole et de l’accrois-sement du millefeuille qui en résulte à ses yeux au lieu de la simplification attendue des milieux économiques.

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

1991 Maire de Saint-Denis

2008 Président de Plaine Commune

2010 Quitte le PCF

2012 Président de Paris métropole