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LA LETTRE Décembre 2017- n°54 de l’Église de Saint-Éenne Université de la solidarité et de la diaconie à Lourdes ©DR ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 € Pour servir comme le Christ et avec lui Parmi les plus belles grâces de notre diocèse de Saint-Étienne, il y a certaine- ment le grand engagement des chré- tiens dans les œuvres de solidarité. La présence auprès de ceux qui souffrent, et en particulier des migrants, se vit de bien des manières, avec l’association Anticyclone de Montreynaud, dans le projet Welcome, dans les paroisses qui assurent un accueil local, sans par- ler de tous les engagements des chré- tiens dans des associations caritatives catholiques (Secours Catholique, CCFD, Société Saint-Vincent-de-Paul, Œuvre de Malte…) ou non-confessionnelles. Je rends grâce au Seigneur pour ces engagements les plus divers. Ils té- moignent de notre souci de vivre fidèle- ment et concrètement l’appel du Christ à l’amour du prochain : Tout ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. Par-delà cette multiplicité des engage- ments personnels, il est aussi important que cette attention aux plus pauvres, aux plus fragiles, soit vécue comme telle au cœur de nos communautés paroissiales. C’est dans cet esprit que Mgr Pierre Joatton avait voulu mettre les antennes de Solidarité au cœur des paroisses nouvelles en 1999. C’est ÉDITO BILLET Ces temps-ci la météo fait que beaucoup d’entre nous toussent. Notre corps, et le mien tout par- ticulièrement, a des limites. Être frère, c’est accepter - avec mes limites - d’accueillir l’autre tel qu’il est. Pas si facile car il me renvoie parfois (souvent ?) à mes propres fragilités. Dans l’Évangile, ceux qui accompagnent Jésus ont du mal à accueillir ceux qu’ils croisent. Et pourtant, Jésus les invite. M’invite à le faire. La fraternité c’est cela : accueillir l’autre même quand il me casse les pieds. On prête à Maître Eckhart de Cologne, grand spirituel du XIV ème siècle, ce mot étonnant : « si quand tu vas faire oraison, tu vois ton frère malade, donne lui un bol de soupe comme une mère à son enfant, là sera ton oraison ». Cela ne dispense pas de faire oraison, l’un ne va pas sans l’autre. Nicolas Thubert, diacre aussi dans cet esprit que Mgr Dominique Lebrun, en 2015, a invité les paroisses à transformer ces antennes en diaconies paroissiales. Ces diaconies ne sont pas l’affaire de quelques personnes parti- culièrement sensibles à la souffrance de nos frères et sœurs les plus fragiles mais une attention de toute la commu- nauté comme telle. On ne peut séparer engagement social et vie de foi, ils se fé- condent mutuellement. C’est ensemble, à l’école du Christ et avec la grâce de l’Esprit que nous voulons vivre l’Évan- gile dans toutes ses dimensions, en nous soutenant mutuellement, nous sti- mulant, nous éclairant, dans la complé- mentarité des talents. La prière apparaît alors comme un élément constitutif de la démarche, et même son fondement. Situer ces diaconies au cœur de la vie paroissiale souligne aussi la spécificité de la démarche chrétienne dans l’enga- gement solidaire. Elle se fonde non seu- lement sur un juste humanisme, mais aussi sur un appel intérieur du Christ et sur une vision de la personne et de la société. Devant la complexité des questions et des situations, la réponse ne peut être que commune et elle s’adresse à la personne dans sa globa- lité. La démarche de l’annonce de la foi fait donc aussi partie du service frater- nel que nous avons à assurer, dans le respect de chacun. C’est dans cette dynamique que j’ai promulgué ces orientations pour les diaconies paroissiales et je vous invite à les mettre en œuvre, selon les besoins et vos possibilités, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. + Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne A partir de décembre, La Lettre de l’Église de Saint-Étienne, est adres- sée à l’ensemble des acteurs pasto- raux du diocèse – prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale. Elle est également accessible sur le site web et adressée gratuitement par mail sur simple abonnement. Enfin, elle peut vous être adres- sée par courrier moyennant le paiement des frais d’envoi (6€ pour 11 numéros), en vous abon- nant au 0477593024 ou par mail à assistant.communication@diocese- saintetienne.fr

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LA LETTRE

Décembre 2017- n°54

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ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 €

Pour servir comme le Christ et avec luiParmi les plus belles grâces de notre diocèse de Saint-Étienne, il y a certaine-ment le grand engagement des chré-tiens dans les œuvres de solidarité. La présence auprès de ceux qui souffrent, et en particulier des migrants, se vit de bien des manières, avec l’association Anticyclone de Montreynaud, dans le projet Welcome, dans les paroisses qui assurent un accueil local, sans par-ler de tous les engagements des chré-tiens dans des associations caritatives catholiques (Secours Catholique, CCFD, Société Saint-Vincent-de-Paul, Œuvre de Malte…) ou non-confessionnelles. Je rends grâce au Seigneur pour ces engagements les plus divers. Ils té-moignent de notre souci de vivre fidèle-ment et concrètement l’appel du Christ à l’amour du prochain : Tout ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites.Par-delà cette multiplicité des engage-ments personnels, il est aussi important que cette attention aux plus pauvres, aux plus fragiles, soit vécue comme telle au cœur de nos communautés paroissiales. C’est dans cet esprit que Mgr Pierre Joatton avait voulu mettre les antennes de Solidarité au cœur des paroisses nouvelles en 1999. C’est

ÉDITO

BILLETCes temps-ci la météo fait que beaucoup d’entre nous toussent. Notre corps, et le mien tout par-ticulièrement, a des limites. Être frère, c’est accepter - avec mes limites - d’accueillir l’autre tel qu’il est. Pas si facile car il me renvoie parfois (souvent ?) à mes propres fragilités.

Dans l’Évangile, ceux qui accompagnent Jésus ont du mal à accueillir ceux qu’ils croisent. Et pourtant, Jésus les invite. M’invite à le faire. La fraternité c’est cela : accueillir l’autre même quand il me casse les pieds. On prête à Maître Eckhart de Cologne, grand spirituel du XIVème siècle, ce mot étonnant : « si quand tu vas faire oraison, tu vois ton frère malade, donne lui un bol de soupe comme une mère à son enfant, là sera ton oraison ». Cela ne dispense pas de faire oraison, l’un ne va pas sans l’autre.

Nicolas Thubert, diacre

aussi dans cet esprit que Mgr Dominique Lebrun, en 2015, a invité les paroisses à transformer ces antennes en diaconies paroissiales. Ces diaconies ne sont pas l’affaire de quelques personnes parti-culièrement sensibles à la souffrance de nos frères et sœurs les plus fragiles mais une attention de toute la commu-nauté comme telle. On ne peut séparer engagement social et vie de foi, ils se fé-condent mutuellement. C’est ensemble, à l’école du Christ et avec la grâce de l’Esprit que nous voulons vivre l’Évan-gile dans toutes ses dimensions, en nous soutenant mutuellement, nous sti-mulant, nous éclairant, dans la complé-mentarité des talents. La prière apparaît alors comme un élément constitutif de la démarche, et même son fondement.Situer ces diaconies au cœur de la vie paroissiale souligne aussi la spécificité de la démarche chrétienne dans l’enga-gement solidaire. Elle se fonde non seu-lement sur un juste humanisme, mais aussi sur un appel intérieur du Christ et sur une vision de la personne et de la société. Devant la complexité des questions et des situations, la réponse ne peut être que commune et elle s’adresse à la personne dans sa globa-lité. La démarche de l’annonce de la foi

fait donc aussi partie du service frater-nel que nous avons à assurer, dans le respect de chacun.C’est dans cette dynamique que j’ai promulgué ces orientations pour les diaconies paroissiales et je vous invite à les mettre en œuvre, selon les besoins et vos possibilités, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.

+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne

A partir de décembre, La Lettre de l’Église de Saint-Étienne, est adres-sée à l’ensemble des acteurs pasto-raux du diocèse – prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale.Elle est également accessible sur le site web et adressée gratuitement par mail sur simple abonnement. Enfin, elle peut vous être adres-sée par courrier moyennant le paiement des frais d’envoi (6€ pour 11 numéros), en vous abon-nant au 0477593024 ou par mail à [email protected]

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DOSSIERDiaconies paroissiales : Au cœur de l’Église servante

Alain ARNAUD, diacre permanent du diocèse est responsable depuis 2001 de la Délégation aux questions sociales et à la solidarité. Très marqué par le mouvement enclenché en 2013 avec la rassemblement DIACONIA 2013, il nous présente dans ses grandes lignes le projet de « diaconies paroissiales ».

Alain, pouvez-vous nous présenter briè-vement la genèse de ce document ?Le rassemblement DIACONIA 2013 et la dynamique qui a suivi autour de Servons la fraternité nous ont aidé à redécouvrir ce « pilier de l’Église » et de la foi qu’est, avec célébrer et annoncer, le service du frère pauvre - quelle que soit sa situation de pauvreté. Avec dès le début, une volonté pour notre dio-cèse de déployer la diaconie en partant du terrain, en la greffant sur ce qui exis-tait avec nos « antennes solidarité ». Le Père Sylvain a confirmé cette intuition. Il a souhaité passer à la vitesse supérieure en fixant des orientations partagées par notre délégation, par l’ensemble des acteurs et validées par les curés.

Quels sont les principaux enjeux ?Servir le frère, particulièrement le frère pauvre, c’est dans l’ADN du chrétien

au nom même de son baptême. La diaconie concerne toute la commu-nauté paroissiale. C’est un enjeu social mais égale-ment spirituel et de com-munion. Par ailleurs, pas-ser des seules questions de solidarité à la diaconie, c’est aussi l’opportunité pour l’Église de s’afficher dans ce trésor qu’elle porte – le service du frère – auprès de la société civile ou du monde politique. Dans une société marquée par la dérégulation et le fracture du lien social, j’ai constaté combien nous étions attendus et même entendus sur ce thème de la fraternité. Je pense enfin que cette figure de la diaconie peut toucher et mobiliser les jeunes pour renouveler l’engagement de l’Église et des associations sur ce ter-rain.

Plus concrètement, qu’est-ce qu’une diaconie paroissiale ?Ce n’est pas un service de plus, à côté. Le service du frère, du frère pauvre ne doit pas seulement être délégué à des structures cari-tatives qui en deviendraient les spécialistes mais il doit trouver sa place au cœur du projet pasto-

ral et concerner toute la communauté en s’incarnant concrètement. C’est un lieu ressource nécessaire, porté par des personnes identifiées et légitimes, pour appuyer cette conversion de nos pratiques : comment notre paroisse accueille-t-elle des personnes et des situations de pauvreté ? Qu’en dit-on aux fiancés qui demandent le mariage ? Au couple qui demande le baptême de son enfant ? aux jeunes… ? La diaco-nie se joue d’abord à l’intérieur de nos paroisses : nombre d’entre nous tra-

CROQ LA VIE ADORATION

Initié en octobre, à la demande de Mgr Sylvain Bataille, le projet WELCOME, rattaché au réseau jésuite JRS France, accompagne des deman-deurs d’asile isolés en s’appuyant sur l’hospitalité de familles engagées pour une période d’un mois maxi-mum. Si vous souhaitez vivre cette aventure de l’accueil, vous pouvez contacter Liliane Coulon :Tél. : 06 84 10 54 80 E-mail : [email protected]

« Inoubliable ! », « l’envie d’avan-cer dans notre foi et de croire en l’Amour ! », « magnifique ! » ont té-moigné 86 jeunes du diocèse ayant vécu, accompagnés par 12 adultes, 5 prêtres et rejoints le dimanche par Mgr Bataille, la rencontre Croq’la Vie, du 21 au 23 octobre à Valence. 750 jeunes rassemblés pour prier, témoigner et réfléchir sur le thème #coloc@Terre ou comment prendre soin de notre maison commune.

WELCOME

« Vous êtes une maison que Dieu construit […] la pierre de fonda-tion, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus-Christ » (1Co, 3). Ces mots de Saint Paul, lus en la fête de la dédicace de la basilique du Latran, date choisie par Mgr Bataille pour lan-cer l’adoration eucharistique conti-nue, ont résonné fortement. Depuis le 9 novembre, jour et nuit, les ado-rateurs se relaient dans la chapelle de l’évêché pour prier et intercéder.

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versent des difficultés ou une situation de fragilité.

Comment avancer et engager ces trans-formations ?

Autant de paroisses, autant de « com-ment » en fonction de la réalité et des pauvretés vécues sur le territoire mais également des sensibilités à l’œuvre. L’enjeu est moins dans le « faire » que de faire bouger les consciences per-sonnelles. Nous devons trouver les bons angles pour que chacun s’inter-roge sincèrement : « qui est mon frère aujourd’hui ? » et y réponde : mon voi-sin ? L’étranger ? ... La diaconie a un rôle d’animation, de formation mais aussi d’interface vis-à-vis d’associations qui conservent toute leur place. Mais je le répète, la première étape, c’est cette prise de conscience humaine et spiri-tuelle : tout le monde doit accepter d’être bousculé : des chrétiens parfois trop pris dans l’action, d’autres n’en res-tant qu’à un plan spirituel. Le pauvre - et avec lui la diaconie - doit être un vecteur de communion.

1’VISIBLETALENTHÉO NARTHEX

Les 13 et 14 novembre, les acteurs pastoraux du diocèse étaient invités à une formation sur le thème Devenir disciple missionnaire, animée par le réseau TALENTHEO. Une journée pour poser les bases concrètes d’une « conversion missionnaire » appe-lée par le Pape François, renouveler notre vision et nos outils pour pré-parer et accueillir une croissance que Dieu seul donne à son Église.

Bar, scène musicale... et un supplé-ment d’âme, c’est le cocktail du Nar-thex, bar associatif chrétien ouvert à Saint-Étienne près de la Grand’Église depuis le 8 décembre . Chaque ven-dredi soir, de 20h30 à minuit, le bar propose un film ou un concert permettant à des groupes de tous styles, chrétiens ou non, de se produire. Un prêtre sera également présent et disponible.

Une consultation concernant l’1Visible est accessible à chacun(e) sur le site web du diocèse. L’objec-tif est de recueillir avis, suggestions pour permettre d’ajuster notre for-mule diocésaine. Rappelons que l’1Vi-sible paraît trois fois par an (Avent, Pâques, rentrée) avec 8 pages diocésaines dans un style vivant, assez éclectique et avec la volonté d’annoncer la foi à un public large.

Du 30 octobre au 2 novembre 2017, se tenait à Lourdes la première université de la solidarité et de la diaconie, organisée par la conférence des Évêques de France. Onze personnes du diocèse, impliquées dans la pas-torale des quartiers populaires, la communauté du Sappel ou encore les équipes Saint Vincent, participaient à cette expérience inédite. Parmi elles, Marie-Pierre Holowacz témoigne.« Cette université était une expérience forte. Nous nous sommes retrouvés en petites fraternités où chacun avait le souci d’entourer l’autre, certains d’entre nous vivant ou ayant traversé une situation de pauvreté. Le fondement pour pouvoir partager, c’est la confiance. Nous avons beaucoup travaillé ce thème qui traversait tous les ateliers. Cette université était basée sur l’expérience de ter-rain ; par exemple notre pastorale des quartiers populaires proposait, à partir de saynètes pédagogiques, un atelier sur la responsabilisation des plus pauvres. Mais également nourrie par les apports théologiques entre autres, ceux du P. Etienne Grieu, jésuite et enfin embellie par les célébrations – la Toussaint - la pré-sence toute simple d’évêques parmi nous et par un sens de la fête toujours très présent. Pour certains, la remise du diplôme qui ponctuait cette université où chacun était appelé à recevoir et apprendre, retenir pour transmettre, revêtait un caractère très fort. Un souvenir particulier ? La découverte de l’origami ! Plus sérieusement, chacun est « porteur d’une bonne nouvelle ». Chaque participant recevait à son arrivée cinq cartes identiques d’un saint – saint canonisé ou visage de la diaconie - et était invité à constituer durant ces quatre jours sa propre collection de saints. Une belle idée qui exigeait d’aller à la rencontre de l’autre ».

La Lettre de l’Église de Saint-Étienne, revue mensuelle des catholiques du diocèse de Saint-Étienne N°CPPAP : 1018L83671 - dépôt légal : janvier 2013Direction de publication : Éric Molina- Rédaction et mise en page : service diocésain de communicationPour tout contact : [email protected] 1 rue Hector Berlioz - CS 13061 42030 Saint-Étienne Cedex 2 - Impression : Corep - Site web : www.diocese-saintetienne.fr Facebook : « Diocèse de Saint-Étienne » - Twitter : « DioceseStEtienne »

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Décès du Père Guy de Chabanolles

Le Père Guy est né le 4 mai 1929 à Saint-Étienne, d’une famille chrétienne, à laquelle il restait très attaché. Ordonné prêtre, il re-joint la communauté du Prado ; vivre avec les pauvres a marqué toute sa vie. En 1964, il est nommmé directeur du Foyer Jean XXIII à Saint-Étienne. Son souci des jeunes est

constant en particulier au sein de la J.O.C. et de la Mission Ouvrière. Animé d’un profond esprit missionnaire, il est en-voyé comme prêtre fidei donum à Brazzaville en juillet 1979. A son retour, il assure plusieurs ministères en paroisse. Dans le quartier multiculturel de Tarentaise, il vit une grande proximi-té avec ceux qui sont en périphérie. En 2007, il vient résider à la Maison diocésaine et apporte son concours à la Paroisse N-Dame de la Joie. Début 2015, il rejoint la résidence de la Rivière et vit l’épreuve de la maladie. Ses obsèques ont été célébrées vendredi 27 octobre 2017 à Saint-Étienne.

P. Emmanuel de Marsac

Décès du Père André LebasLe père André Lebas nous a quittés le 20 octobre. Après sa naissance, en 1921 à Paris, sa famille se déplace et s’installe d’abord en Haute Loire puis à Saint-Étienne. Après sa formation au séminaire du Puy il est ordonné prêtre en 1943. Il entre à la compagnie des Prêtres de Saint Sulpice et se voit confier une mission de formateur dans différents sémi-

naires de France. Il y enseignera la philosophie. A partir de 1962 il assure avec bonheur un ministère dans dif-férentes paroisses du diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes (91). Il prendra sa retraite à Saint-Étienne en 1994 auprès de sa sœur non sans continuer d’apporter son concours à la paroisse Saint-Matthieu. Ses obsèques ont été célébrées vendredi 27 octobre 2017 à Saint-Étienne.

P. Pierre Moreau

NÉCROLOGIE

La Chartreuse de Sainte Croix en Jarez accueille la crèche provençale d’Adrien TidjarianLa crèche de l’ancienne Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez sera visible durant les fêtes dans un décor toujours renouvelé, garantissant l’émerveillement de tous en période de fêtes. Avec des santons exceptionnels, dans un village du 19ème siècle, elle retrace la veillée de Noël depuis l’aube jusqu’à la naissance de l’Enfant Jésus. « La formule qui dit : j’y suis tombé dedans quand j’étais petit, s’applique tout à fait à la passion que j’ai pour la crèche, souligne le créateur, Adrien TIDJARIAN. Tout petit, ma maman travaillait dans une maison mariste. Chaque année, un frère faisait une crèche et je n’avais qu’une envie : la reproduire ». Depuis décembre 2004, la crèche fait pétiller l’église de la Chartreuse de Sainte-Croix. Un écrin de choix pour ce jeune homme pétri de talent.

Vingt ans d’amitié lient le diocèse de Saint-Étienne et le diocèse de Batroun « Ce jumelage s’insère dans une histoire commune entre l’Église du Liban et l’Église de France » a souligné Mgr Mou-nir Khairallah évêque de Batroun, lors d’une conférence de presse le jeudi 16 novembre. « C’était naturel ! C’est un jumelage spirituel avant tout, pour mieux nous connaître et découvrir notre réalité quotidienne, notre histoire... Depuis nous cheminons ensemble. Nous vivons une expérience ecclé-siale dans la diversité, mais c’est la même foi qui nous unit. Il y a eu beaucoup d’actions et de va-et-vient ces vingt dernières années entre les deux diocèses et la présence d’un prêtre liba-nais a permis d’ancrer ce jumelage [actuellement le père Sami à Saint-Chamond]. Lors de mes visites annuelles, je peux té-moigner objectivement de ce que nous vivons au Liban, sans le filtre des médias. Nous sommes en guerre, mais nous n’avons pas peur. C’est notre mission de rester et de faire l’intermé-diaire entre les différentes communautés qui vivent au Liban, sinon, notre présence chrétienne n’aurait plus de sens ». RCF a recueilli la réaction de Mgr Mounir à propos des évé-nements qui secouent le Liban dans l’émission Chrétiens en marche, au micro d’Anne-Marie Vergnon. Lien de l’émission.

CRÈCHE DE NOËL À VISITER JUMELAGE SAINT-ÉTIENNE

4 Visite guidée de la crèche à 15 h durant la période de Noël.4 Jeudi 28 décembre à 14 h 30, réalisez votre propre santon, atelier proposé par Adrien Tidjarian, tarif 2€, ouvert à tous.4 Du 2 décembre au 7 janvier : Exposition ‘Les madones d’Arcabas’ dans la salle Thibaud de Vassalieu. Ouverture sur demande au point information, tarif 2€. Pendant les vacances de Noël, visite de la Chartreuse et découverte de l’exposition, tarif 6€. Plus d’infos au 04 77 20 20 81

AUPRÈS DU PÈRE

ORIENTATIONS POUR LES DIACONIES PAROISSIALES

En 2015, à la suite de Diaconia 2013, Mgr Dominique Lebrun lançait les diaconies paroissiales dans notre diocèse de Saint-Étienne. Après le temps de la mise en route, de l’expérimentation, est venu le moment de donner des orientations pour favoriser le lancement et le développement d’une diaconie dans chaque paroisse du diocèse.

r Diocèse de Saint-Étienne - 26 novembre 2017 1

Document de référence

1/ Vivre la fraternité dans l’Église avec tous, en associant plus particulièrement celles et ceux qui sont en situation de fragilité économique, matérielle, psychologique, familiale, sociale et culturelle. Permettre aux plus pauvres d’être acteurs dans les différents domaines de la vie paroissiale. Prier pour eux et avec eux, en veillant à leur laisser toute leur place dans les célébrations liturgiques. C’est une mission qui favorise l’intégration.

2/ Proposer une réflexion sur les questions sociales, à la lumière de l’Évangile et de la doctrine sociale de l’Église : conférences, débats, groupes de partage... C’est une mission de formation.

3/ Interpeller les membres de la communauté pour qu’ils soient attentifs à ceux qui sont en situation de fragilité et pour qu’ils s’engagent, chacun selon ses talents : fraternité, soutiens divers, dons, partage de savoirs, de biens… Encourager et aider chacun à se mettre en route de manière simple et adaptée. C’est une mission de soutien.

Missions des diaconies paroissiales

La diaconie est un service qui aide l’ensemble des membres d’une paroisse à être attentif aux plus pauvres, à ceux qui sont aux marges, à ceux qui sont fragilisés ou souffrants, de bien des manières. Elle veut permettre à chacun d’ouvrir les yeux, de se mettre en route dans un service, de réfléchir aux questions de la pauvreté et à l’organisation de notre société, de faire face à ses responsabilités, d’être toujours davantage généreux…

La diaconie n’est pas l’affaire de quelques-uns qui auraient une fibre plus sociale, mais elle concerne chacun des membres de la communauté, car :

La responsabilité que le Christ nous confie à l’égard de nos frères et sœurs plus fragiles est importante, parfois lourde. La diaconie paroissiale veut aider la communauté dans son ensemble - et chacun en particulier - à y faire face, là où il est, avec les moyens qui sont les siens, en s’inscrivant dans une œuvre commune. L’enjeu est l’authenticité de notre vie chrétienne, de notre vie dans l’Esprit et la crédibilité de notre témoignage évangélique.

À l’appel du Christ, vivre le service

• Chacun est appelé à servir comme le Christ : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous ». Jn 13, 15

• Chacun est appelé à se découvrir pauvre parmi les pauvres, pour accueillir le don de Dieu : « Lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté ». 2 Co 8, 9

• Chacun est appelé à se laisser toucher par la détresse de ses frères et sœurs, et à se faire leur prochain, comme le bon Samaritain qui descend à Jéricho : « Il le vit et fut saisi de compassion ». Luc 10, 33

• Chacun doit se sentir responsable de ses frères, car le Christ nous invite : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Jean 15, 12

• Chacun peut et doit poser des actes concrets pour le service de ses frères et sœurs : « Venez les bénis de mon Père, car j’avais faim et vous m’avez donné à manger… Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Mt 28, 35.40

4/ Aider chaque réalité de la paroisse à être attentive, dans son service, aux plus pauvres. Accompagner quand il faut faire face à des situations particulières dans le cadre de la catéchèse ou de célébrations de baptême, de mariage et de funérailles. C’est une mission transversale qui soutient tous les services.

5/ Répondre à des besoins concrets de solidarité et d’aide en situation d’urgence, en impliquant des membres de la communauté, en lien avec les associations compétentes. C’est une mission d’urgence.

6/ Organiser des rencontres et des temps forts autour des questions de solidarité. C’est une mission festive.

7/ Favoriser les relations entre les différents acteurs de la solidarité, localement, dans l’Église et bien au-delà, pour se connaître, pour des actions concertées ou des partenariats avec les mouvements caritatifs, des associations laïques, mais aussi dans une perspective œcuménique ou interreligieuse. C’est une mission de collaboration large pour répondre de manière plus efficace aux besoins des plus pauvres.

r Diocèse de Saint-Étienne - 26 novembre 20172

Le soutien de la délégation diocésaine

• La diaconie est constituée de tous les membres de la communauté paroissiale, au titre de leur baptême.

• Le curé, comme pasteur de la communauté, préside la diaconie paroissiale.

• Les diacres ont naturellement une place singulière dans les diaconies, en vertu même de leur ministère.

• Selon leurs charismes, les consacrés ont aussi un rôle important à jouer.

• Chaque diaconie a un animateur qui coordonne son action. Il est nommé par le curé de la paroisse, en ac-cord avec le responsable de la diaconie diocésaine. Il est membre du conseil pastoral.

• L’animateur de la diaconie, en lien avec le curé, constitue autour de lui une équipe pilote qui est chargée d’encourager, de fédérer et de soutenir les différentes missions propres à la diaconie. Elle rassemble des personnes très différentes : milieux, engagements, expériences professionnelles, lieux d’habitation…

• En lien avec le conseil pastoral et le conseil écono-mique, la diaconie paroissiale a la responsabilité de l’attribution du 1% de solidarité.

• Les missions de la diaconie sont nombreuses. Chaque paroisse se donne des priorités, selon les besoins et les possibilités, qui sont revues régulière-ment pour rester attentif aux appels des frères.

• La diaconie donne place à la diversité des projets, des personnes, des approches et des charismes. Pour cela, la subsidiarité et la démultiplication des forces sont essentielles.

• Chaque paroisse doit avoir sa diaconie propre, selon ses moyens, mais une entraide des diaconies avec des actions communes, est très souhaitable au niveau des alliances paroissiales.

• La diaconie paroissiale n’est pas le tout de la vie caritative de l’Église. Elle œuvre tout particulière-ment avec les mouvements, les consacrés et toutes les associations concernées.

fonctionnement et organisation

Elle est au service des diaconies paroissiales, elle favorise leur création et accompagne leur développement. Elle apporte une expertise auprès des diaconies paroissiales pour discerner et soutenir leurs projets. Elle facilite les échanges d’expériences entre les différentes paroisses.Elle propose des outils pour la réflexion sur les questions sociales, dans la lumière de l’Évangile.Elle assure une formation et un suivi pour les animateurs de la diaconie et leurs équipes. Elle coordonne les actions dont l’ampleur dépasse celle de l’alliance paroissiale.

« Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Co 9, 7)

+ Mgr Sylvain Bataille, Évêque de Saint-ÉtienneSaint-Étienne, le 26 novembre 2017, en la fête du Christ-Roi