de-calais socialiste du pas- fÉdÉration gÉnÉrale...

21
CONTRIBUTION GÉNÉRALE DE LA FÉDÉRATION SOCIALISTE DU PAS- DE-CALAIS Notre contribution rassemble les aspirations de tous les militants de notre département jeune et ouvrier. Elle demande le renouveau politique et économique dans le respect de nos valeurs républicaines trop souvent sacrifiées au profit du libéralisme. Contribution Générale présentée par : CAPET Yann LES PREMIERS SIGNATAIRES: CAPET YANN CUVILLIER FREDERIC DAGBERT MICHEL BAYS NICOLAS BOURGUIGNON BRIGITTE COTTEL JEAN JACQUES DELCOURT GUY KEMEL PHILIPPE LEFAIT MICHEL MAQUET JACQUELINE GENISSON CATHERINE LEROY JEAN CLAUDE BARBARIN OLIVIER BOURDON Cécile FAUCHET CHRISTELLE FAUTH JACQUELINE LEFEBVRE NADINE LENA VINCENT MAGNIER BRUNO PILCH CHRISTOPHE REMBOTTE DOMINIQUE WACHEUX ALAIN ALLAN CLAUDE COTTIGNY JEAN LOUIS DEJONGHE HENRI DEPOORTER CHARLES DUPILET DOMINIQUE DUPORGE LAURENT ETIENNE JEAN CLAUDE GRUSON NICOLE LEDENT MARIE PAULE MACIEJASZ DANIEL MAJEWICZ OLIVIER PICQUE JEAN MARIE VASSEUR PHILIPPE LES SIGNATAIRES: AIT AHMAD Mohamed ALEXANDRE ALAIN ANANE Mohammed AYAD Mohamed BARALLE VINCENT BARATTE Pascal BASSEZ CLAUDE BASTIEN Franck BAVAY ALAIN BEAUCOURT Christine BEAUMONT Alisson BEAUMONT Jean Luc BEAUMONT Julien BEAUMONT Eddy BEN FRAJ ALI BENCHACHOUA Mohamed BENIFEI Guy BERRIER Fabrice BIBAOUI RIZLANE BIENFAIT CHRISTIAN BIZART Elisabeth BIZEUR Sandra BOCHU Chantal BOIS Frédéric BOIS Jean Claude BOLI Françoise BOULOGNE DANIEL BOURDON Maxime BOURRIEZ Véronique BREBION MARCELINE BUJOK GERALD BUQUET Eugénie CAILLIER CHRISTOPHE CANONNE Jean Claude CANTA ANTONIO CARDON BERTRAND CARON MAGALI CAVACO Bruno CAYET Marcelle CECAK CAROLE CECAK Jean François CECAK Carole CECAK Laura CECAK Alexandre CECAK Fanny CECAK Magda CHARPENTIER MARCEL CHOPIN Jean Jacques COCO ISABELLE COLIN MATTHIEU COTTEL EDITH COTTEL LUDIVINE COULOMBEL THIERRY COURBOT CHRISTINE CRETON Jérôme CRETON Caroline CYFFERS JEAN BERNARD DACUNHA AMANDINE DAMAY CLAUDE DAOUD Patricia DASILVA Antoine DASILVA Fatima DAUBELCOUR ISABELLE DEFRANCE Prescillia DELBART SYLVIE DELCOURT Karima DELEHAYE Sophie DELLA FRANCA MARCELLO DELMASTRO

Upload: trinhdan

Post on 10-Aug-2019

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

CONTRIBUTIONGÉNÉRALE DE LAFÉDÉRATIONSOCIALISTE DU PAS-DE-CALAISNotre contribution rassemble les aspirationsde tous les militants de notre départementjeune et ouvrier. Elle demande le renouveaupolitique et économique dans le respect denos valeurs républicaines trop souventsacrifiées au profit du libéralisme.

Contribution Générale présentée par :CAPET Yann

LES PREMIERS SIGNATAIRES:

CAPET YANN CUVILLIER FREDERIC DAGBERT MICHEL BAYS NICOLAS

BOURGUIGNON BRIGITTE COTTEL JEAN JACQUES DELCOURT GUY KEMEL

PHILIPPE LEFAIT MICHEL MAQUET JACQUELINE GENISSON CATHERINE

LEROY JEAN CLAUDE BARBARIN OLIVIER BOURDON Cécile FAUCHET

CHRISTELLE FAUTH JACQUELINE LEFEBVRE NADINE LENA VINCENT MAGNIER

BRUNO PILCH CHRISTOPHE REMBOTTE DOMINIQUE WACHEUX ALAIN ALLAN

CLAUDE COTTIGNY JEAN LOUIS DEJONGHE HENRI DEPOORTER CHARLES

DUPILET DOMINIQUE DUPORGE LAURENT ETIENNE JEAN CLAUDE GRUSON

NICOLE LEDENT MARIE PAULE MACIEJASZ DANIEL MAJEWICZ OLIVIER PICQUE

JEAN MARIE VASSEUR PHILIPPE

LES SIGNATAIRES:

AIT AHMAD Mohamed ALEXANDRE ALAIN ANANE Mohammed AYAD Mohamed

BARALLE VINCENT BARATTE Pascal BASSEZ CLAUDE BASTIEN Franck BAVAY

ALAIN BEAUCOURT Christine BEAUMONT Alisson BEAUMONT Jean Luc

BEAUMONT Julien BEAUMONT Eddy BEN FRAJ ALI BENCHACHOUA Mohamed

BENIFEI Guy BERRIER Fabrice BIBAOUI RIZLANE BIENFAIT CHRISTIAN BIZART

Elisabeth BIZEUR Sandra BOCHU Chantal BOIS Frédéric BOIS Jean Claude BOLI

Françoise BOULOGNE DANIEL BOURDON Maxime BOURRIEZ Véronique BREBION

MARCELINE BUJOK GERALD BUQUET Eugénie CAILLIER CHRISTOPHE

CANONNE Jean Claude CANTA ANTONIO CARDON BERTRAND CARON MAGALI

CAVACO Bruno CAYET Marcelle CECAK CAROLE CECAK Jean François CECAK

Carole CECAK Laura CECAK Alexandre CECAK Fanny CECAK Magda

CHARPENTIER MARCEL CHOPIN Jean Jacques COCO ISABELLE COLIN

MATTHIEU COTTEL EDITH COTTEL LUDIVINE COULOMBEL THIERRY COURBOT

CHRISTINE CRETON Jérôme CRETON Caroline CYFFERS JEAN BERNARD

DACUNHA AMANDINE DAMAY CLAUDE DAOUD Patricia DASILVA Antoine

DASILVA Fatima DAUBELCOUR ISABELLE DEFRANCE Prescillia DELBART SYLVIE

DELCOURT Karima DELEHAYE Sophie DELLA FRANCA MARCELLO DELMASTRO

Page 2: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

Simon DELMOTTE CEDRIC DELPIERRE JEAN LOUIS DEMANDRILLE ERIC

DEMANDRILLE ALEXANDRE DENEUX Christiane DEPOORTER LAURENCE

DESCAMPS MARTIN DESJARDIN Michel DEVOS JEAN PIERRE DHEDIN Bruno

DHORDAIN GREGORY DONDELA EMMANUEL DOURNEL JEAN PIERRE

DUBRULLE Dominique DUBRULLE Michele DUBUIS GERARD DUPILET DOMINIQUE

DUPOND CEDRIC DUQUESNOY PHILIPPE DUQUENOY BATTEL YOLANDE

DURIEZ NOEL DUVIEUBOURG FRANÇOISE DZIURLA FREDERIC FATOU Francis

FAUQUET CAROLE FEVRIER Eveline FERRI JOEL FONTAINE PATRICK FONTAINE

CHRISTOPHE GACI SAMIA GALANT Caroline GARCIA CATALINA GEORGE

ETIENNE GEORGE NICOLE GLEMBA Frédéric GRESELLE LIONEL GREVET

JOHEL GUILBERT Catherine HENNEAU Didier HENNEAU Myriam HURTEVENT

GABRIEL HURTEVENT MARIE-France JEANROY Jacques JORDENS EVELYNE

LAAL SAMIRA LADU PASCALINE LAGACHE Guillaume LALOUX Stéphanie

LANCIAUX Jean Michel LANDRU Fabrice LANGLET VINCENT LANNABI KHADIJA

LASRI RACHID LAUBY TEDDY LAUBY VIRGINIE LEBLED FREDERIQUE LECOCQ

OLIVIER LEDENT Philippe LEFEBVRE ANNE SOPHIE LELONG VINCENT LEMAI

DUCROCQ DANIEL LEMAIRE FRANCOIS LEMAIRE SERGE LEMETTRE CHRISTIAN

LEMETTRE MAKHLOUFI DELPHINE LEVIS PIERRE LHEUREUX NICOLE LION

JEROME LOUP PATRICK LOYEZ Rachel LOYEZ Charlène LOYEZ Monique

MADJIDI DOUNYAZADE MAKHLOUFI AMAR MAKHLOUFI - BALAVOINE BRIGITTE

MARTEL Marc MASSET QUENTIN MASSET Michèle MASSON Frédérique MATRAT

CAROLINE MAZIL Nordine MICHEL Philippe MILHAMONT DAVID MOLINARO

Danielle MONEL KATY MOREAU FRANCIS MOREAU MARIE France MOUAOUED

Mohammed NOWAK MICHEL OCCRE THIERRY PANIAGUA Antonio PIERREUSE

Claude PLAYEZ Guy PLOUVIER Christelle PLOUVIN JEAN MARC RAYTER Philippe

RAYTER Raymond REMILI Danièle RINGOT MARTINE ROSIK Alain ROUSSEL

FABIEN RUFFIN Suzanne SAINT MAXIN ALAIN SCHNEIMANN Ginette SERGEANT

HERVE SMATI Nordine SOLON OLIVIER SOLTYS ARLETTE SRSEN Christine

SRSEN Régis STALHBERGER LAURENCE STIEVENARD Martine STRUGALA

Maxime SZWAREK Georges TASSEZ THIERRY TERECH Annie TERNEL JACKY

THOMAS Marie Noëlle TIMME Christiane TIRMARCHE Joël TOMASZEWSKI Pascal

TOMASZEWSKI Jérôme TOUCHARD FRANCIS VANMAELE DANIEL VARLET

Frédérique VASSEUR JACQUES VASSEUR JULIETTE VERCLEYN Pascal

VERNALDE NICOLAS WAGON Thierry WALIGORA Hélène WATELET VINCENT

WERWINSKI DYLAN WILLAY Jonathan WILLERVAL Thierry WOILLE STEPHANE

TEXTE DE LA CONTRIBUTION

RASSEMBLER POUR RÉUSSIR LEQUINQUENNATAlors que les socialistes sont au pouvoir, deux lourdes défaites électorales ont

marqué le premier semestre de l'année 2014. A mi-chemin du quinquennat de

François Hollande, ces revers électoraux sont en partie les fruits de l'incompréhension

de notre base électorale vis-à-vis de la politique menée par notre gouvernement. Les

élections municipales et européennes ont non seulement vu la victoire de la droite

aux premières et de l’extrême droite aux secondes, mais elles ont également été

l’occasion d’une très forte démobilisation des électeurs de gauche. En témoigne

notamment le très faible taux de participation de 43% aux élections européennes.

C'est dans ce contexte, conscients des inquiétudes soulevées par les militants que

les dirigeants nationaux de notre parti ont décidé de se tourner vers les militants en

organisant les Etats Généraux pour reformuler ensemble notre identité de socialistes.

La crise que traverse notre pays, touche l'Europe et le Monde et n'épargne aucune

économie. A la fois politique économique, sociale et environnementale, cette crise est

Page 3: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

d'une ampleur sans précédent. N’épargnant quasiment aucune classe sociale, elle

accroît fortement les inégalités entre les continents, les pays et au sein même de nos

démocraties pourtant pourvues d'un modèle social qui amortit pourtant ses effets. Sa

durée et la perception de l'accroissement des inégalités de répartition des richesses,

qui continuent d'être produites par nos économies, donnent à nos concitoyens le

sentiment que plus rien ne peut être fait au niveau politique pour inverser le cours

des choses.

Dans notre pays, habitué depuis 1945 à voir l’Etat compenser les effets des

bouleversements économiques au travers des politiques de redistribution, ce

sentiment d'impuissance du politique sur l'économique, accompagné de la peur du

déclassement, qui souvent est effectif, notamment pour ce qui est des classes

moyennes, auquel il convient d’ajouter la perception d'un avenir de plus en plus

sombre pour les générations futures, affaiblit petit à petit notre modèle démocratique

et questionne fortement la légitimité de la classe politique française et les institutions

de la cinquième République. Jours après jours des pans entiers de nos populations

décrochent et se réfugient au mieux dans l'abstention, au pire dans un vote

protestataire qui met en danger notre démocratie et sape peu à peu les valeurs

fondamentales qui sont celles de notre République.

Touchés au cœur, à la fois par cette crise qui accélère la désindustrialisation de notre

département et par cette crise démocratique, les socialistes du Pas-de-Calais ont

souhaité prendre pleinement leur part en proposant cette contribution, issue de la

réflexion et du travail des militants effectués pour les Etats Généraux. Notre

Fédération qui depuis le XIXème siècle a été de toutes les batailles pour le progrès

humain et la justice sociale, forte de son Histoire et de ses 8 000 militants, a organisé

lors de ses chantiers de rentrée deux grands débats : sur l'identité socialiste au XXIe

siècle et sur les moyens de lutter contre le populisme et la montée de l'extrême

droite.

Chacune des sections et la plupart des comités de circonscription ont ensuite

organisé le débat directement avec les militants. Au cours de cette période, la

fédération a proposé 3 temps forts de débats à Verquin, Boulogne-sur-mer et Lens

en regroupant les thématiques proposées par le national :

- République, valeurs républicaines, citoyenneté, intégration, souveraineté et

Europe.

- Mondialisation, modèle économique et emploi.

- Justice sociale

C'est autour de ces 3 temps forts et grands axes que la contribution de notre

Fédération est organisée.

"Le Socialisme c'est la République jusqu'au bout. » Jean JAURES.

DES VALEURS RÉPUBLICAINES ETSOCIALES TOUJOURS D'ACTUALITÉ.Lors des débats organisés pour les Etats Généraux, les socialistes du Pas-de-Calais

ont tenu à rappeler qu'ils puisent leurs racines et leur code génétique de 2 grands

courants de pensée du XIX siècle :

Le courant Républicain et son triptyque de Valeurs accroché au fronton de nos

mairies Liberté, Egalité, Fraternité fait partie intégrante de l'idéal socialiste et

l'ensemble des avancées ayant contribué à l’approfondissement de cet idéal

républicain ont bien souvent été les résultats de l’action de gouvernements et de

majorités législatives composés largement de membres de notre parti.

Le mouvement ouvrier et syndical s'est fortement développé dans notre Région

autour de la mine, de l' industrie et de l'Education Nationale et a amené des milliers

Page 4: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

de militants et d'élus au cours du XXème siècle à prolonger leurs combats syndicaux

par une action politique autour des deux grands partis issus de l'Internationale

ouvrière et de l'Internationale socialiste du congrès de Tours à nos jours.

C'est autour de ces deux grands courants que se sont forgés les combats de notre

parti. Les militants socialistes du Pas-de-Calais sont fortement attachés aux valeurs

ouvrières et au respect du travail, de l'honnêteté, de la tolérance et de la solidarité.

Ainsi, notre fédération une des rares fédérations de "masse" du Parti Socialiste et ce

particularisme s'est prolongé par la suite dans le socialisme municipal.

Le contexte politique issu de la crise brouille aujourd'hui les repères et annihile les

volontés politiques et militantes de voir notre société continuer à avancer sur le

chemin du progrès.

C'est pourquoi il faut réaffirmer et redonner du sens à ces valeurs et aux combats qui

permettent de les faire avancer. Seule cette mise en perspective, lisible par nos

concitoyens et plus encore par ceux qui sont engagés à gauche ou dans l'action

syndicale, peut nous ramener la confiance de ceux qui ont l'espoir de faire changer

notre société.

Pour que ce triptyque Liberté, Egalité, Fraternité, ne soit pas une vaine formule,

les socialistes doivent avoir comme idéal de mettre au cœur de l'action politique

et de nos combats la Laïcité et la Solidarité. Pour nous, ces deux valeurs forgent

aussi notre identité, notre Histoire et notre combat. La Liberté, l'Egalité et la Fraternité

ne peuvent être effectives sans s'appuyer sur ces deux fondations qui doivent être

comprises par nos concitoyens. C'est le bien commun de cette République Sociale

voulue par JAURES et ses pairs. La République a pu progresser grâce à la Loi de

séparation de l'église et de l'Etat de 1905, dans la mesure où seule une telle

séparation garantit la liberté de croire et de ne pas croire, tout en permettant

l’exercice de tous les cultes.

Pour autant la Laïcité n'est pas toujours comprise et elle est aujourd’hui détournée.

Utilisée de manière plus que caricaturale par l’extrême droite, elle risque d’être

transformée en instrument de ségrégation liberticide, elle qui est par nature un outil

de la liberté. Elle ne doit donc pas devenir une idéologie extrême utilisée à des fins

obscures pour mettre à part tel concitoyen ou telle religion.

A ce titre, il est de notre responsabilité de militants socialistes de veiller à ce que

cette nouvelle forme de rejet de l’autre qui se pare de la cape républicaine ne fasse

pas le lit des affrontements communautaristes tant recherchés par les extrémistes,

religieux et politiques. Et dans cette optique, il ne faut pas se leurrer, le risque est

grand de voir la France se diviser sur des clivages religieux et culturels comme elle le

fit par le passé. Il est donc urgent de trouver les bonnes réponses pour empêcher le

pire.

La Laïcité et la solidarité doivent être renforcées pour permettre le "vivre ensemble"

et retisser le lien social que les intégristes de tous horizons souhaitent voir exploser

dans un communautarisme exacerbé et à terme dévastateur pour notre République.

Pour que la Laïcité renforce le socle républicain et soit de nouveau synonyme

d’ouverture à l’autre et de Solidarité, il faut former les jeunes générations, sensibiliser

les plus âgées et remettre en tête à nos aînés les principes fondateurs de cet

élément fondamental du socle républicain. Là où l’extrême droite dessine une France

fantasmée le Parti Socialiste a le devoir d’être dans la réalité et se trouve dans

l’obligation de contrer les théories issues d’une vision reposant essentiellement sur

un choc des civilisations parfois recherché en tant que tel.

C’est un fait, notre société tend à devenir de plus en plus multiculturelle, et il convient

d’accompagner ces bouleversements tout en écoutant les craintes qu’ils suscitent

afin d’y répondre. Le parti socialiste se doit d’être à l’écoute de ceux qui craignent

ces changements, tout en leur apportant les clefs, non seulement pour les

Page 5: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

comprendre, mais également pour vivre tout simplement dans la France d’aujourd’hui

et plus encore dans celle de demain.

Rien ne serait en effet plus dangereux que de rester sourd aux questions posées et

de laisser le champ libre aux théories de l’extrême droite, ce d’autant que ces

craintes sont très souvent partagées par ceux qui dans notre pays sont parmi les

plus touchés par la crise, notamment dans le Pas de Calais.

Dans cette logique, l'école, base de l'Education Nationale qui est une priorité

clairement affichée de notre gouvernement, doit redevenir le creuset de

l'apprentissage des valeurs républicaines et de la formation des citoyens.

C'est par l'Education que la Laïcité doit être comprise. Comprendre les religions,

leur Histoire et la culture qu'elles sous-tendent et réaffirmer que cela tient de la

sphère privée pour que chacun ait la même facilité à vivre dignement dans la sphère

publique, cet apprentissage doit être rendu obligatoire dans toutes les écoles de

notre République qu'elles soient publiques ou privées.

Mais, attention à ne pas trop demander à une école déjà sous pression constante et

dont les moyens humains et financiers n’ont cessé d’être revus à la baisse sous les

précédentes majorités. Oui l’école et de manière plus générale peut et doit être l’un

des vecteurs de transmissions des valeurs républicaines, mais cela ne se fera pas

sans moyens ni et surtout sans que l’on forme les enseignants à cette mission

spécifique et sans que l’on soutienne politiquement les actions menées.

Par ailleurs, il est également indispensable que les valeurs de la République,

légitimement portées par le Parti Socialiste ne restent pas des simples mots sur les

frontons des mairies. Comment en effet parler d’Egalité lorsque les discriminations

sont encore si fortes et ruinent tous les efforts de construction d’un mode de vivre

ensemble républicain. Il est grand temps que le Parti Socialiste refonde sa lutte

contre le racisme et ses incidences que sont notamment les discriminations à

l’embauche ou les agressions de toutes sortes. Aussi, il faudrait que les deux années

qui viennent soient également celles de cette lutte. Le Parti Socialiste se doit d’être

force de proposition et d’action dans ce combat républicain par excellence.

Pour nous, le gouvernement devrait mettre en œuvre un plan de lutte incluant des

actions de prévention mais également en intensifiant la répression contre ce type

d’actes, en augmentant notamment les peines encourues pour agressions racistes

ou discrimination à l’embauche. Les plafonds de verre sont insupportables dans une

société démocratique et font de la république un jeu de dupe. En effet, comment

avoir confiance dans le pays et dans le collectif si l’on a le sentiment que tout est

joué dès le départ si l’on vient du mauvais quartier, si l’on porte le mauvais nom et

n’ayons pas peur des mots, si l’on a la mauvaise couleur de peau. Même si elle

n’explique pas tout, et n’excuse en rien, cette perte de confiance dans la République

est l’un des facteurs principaux des violences des banlieues et des fractures du vivre

ensemble. Pourquoi faire des études, apprendre un métier si l’on pense que tout est

perdu d’avance ?

La lutte pour l’Egalité, valeur fondamentale de la République se mène aussi sur ce

plan là profondément politique et humain et devrait se retrouver au cœur des

combats de la gauche qui a su par le passé mener les combats contre le racisme.

Quant à la fraternité, elle doit aussi être vécue pour être réelle et ne pas rester vaine.

La France doit relever le défi de la Fraternité dans la diversité, sous peine de voir

arriver au pouvoir des forces politiques ayant la haine de l’autre comme seul

programme. Aussi, nous devons encourager la découverte de l’autre, première étape

dans la lutte contre les préjugés qui servent de base au rejet et à la haine de l’autre.

Petite soeur de l’Egalité, la Fraternité passe par le partage et la découverte de l’autre

et donc en partie par l’éducation aux autres et les actions menées en commun.

En cela, même si c’est au chef de l’Etat et au gouvernement de montrer le cap, rien

Page 6: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

ne remplacera jamais l’action des élus locaux qui sont les premiers acteurs du vivre

ensemble. Aussi, des financements devraient être trouvées pour mettre en place un

plan d’action visant à encourager le partage de la culture de l’autre, non pas pour

devenir comme lui ou pour se voir imposer telle ou telle pratique, mais au contraire

pour apprendre à respecter les différences. Il est aussi clair que cela ne pourra

passer que par la maîtrise de notre langue si celle-ci devait être déficiente, car c’est

en effet l’un des premiers freins à l’intégration et à l’ouverture aux autres.

Là aussi le quinquennat peut trouver les bases d’un nouvel élan, celui de la

reconquête du vivre ensemble beaucoup plus solidaire.

Enfin, aux trois valeurs fondamentales qui forment la devise de notre

République, il est important d’ajouter leur corollaire, c’est à dire la dignité.

Dignité humaine, dignité des travailleurs, dignité des territoires abandonnés par la

mondialisation ultralibérale, dignité des familles, des riches comme des pauvres. Il est

urgent pour la gauche française et donc pour le parti socialiste d’exprimer cette idée,

que nulle n’est inutile à la France, et quel que soit son diplôme ou son métier.

Longtemps, la gauche a lutté pour améliorer les conditions de vies des ouvriers, et a

prôné le combat pour la dignité humaine et celle de la classe ouvrière. Elle ne doit

pas abandonner maintenant, sous peine de voir la droite et en particulier l’extrême

droite s’arroger le monopole d’une dignité recherchée par tous mais qu’elle ne

réserverait qu’à certains.

Il est donc urgent de rappeler que la lutte contre le chômage doit être une lutte pour

l’émancipation et non pour l’assistanat, sans jamais culpabiliser les chômeurs comme

le fait la droite ni sans oublier que la dignité passe aussi par le travail souvent perçu

comme une valeur en soi.

Il est urgent de se battre pour les conditions de vie de ceux qui souffrent le plus de la

casse sociale libérale, et aussi urgent de faire comprendre à ceux des territoires

laissés pour compte par la mondialisation qu’ils y ont aussi leur place d’une manière

ou d’une autre. Sous prétexte de modernité, la France a désindustrialisé

massivement sans tenir compte de la dignité des ouvriers et des pertes ainsi

occasionnées.

Dans le Pas de Calais, nous savons ce que c’est que d’être tout d’un coup rejeté par

une économie libérale destructrice des hommes et des entreprises. Fermeture des

mines et des usines, casse des flottes de pêches et au final relégation des

travailleurs, qui explique parmi d’autres facteurs la montée du FN sur notre territoire.

Le Parti Socialiste ne peut pas parler uniquement aux zones urbaines pleinement

incluses dans la mondialisation et doit faire de ce combat contre cette fracture

invisible mais pleinement ressentie l’une des grandes causes nationales, sous peine

de laisser ces territoires à l’extrême droite. Elle a fait du déclassement son cheval de

bataille principal sans que l’on réagisse, alors que ce thème aurait dû être celui de la

gauche luttant contre les abus du capitalisme ultralibéral.

Cela passera par l’élaboration de discours et de programme qui sans être populistes

n’en doivent pas moins être populaires dans le bon sens du terme, c’est à dire

proche des réalités vécues par le peuple de France, dans toute sa diversité.

Aussi, nous proposons que le Parti Socialiste se saisisse de cette cause comme il

s’est saisi de celle de l’égalité homme-femme ou du mariage pour tous dont nous

sommes fiers et solidaires et mette en place un groupe de travail sur cet aspect

précis afin de devenir force de proposition sur cette thématique.

LA JEUNESSE : L’ATOUT PRINCIPAL DE LAFRANCE

Un enjeu politique majeur pour la gauche

Page 7: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

La France est un pays encore jeune qui a trop tendance à l’oublier. Notre jeunesse

est aujourd’hui en manque de repères, tant d’un point de vue citoyen qu’en matière

d’avenir économique. Au troisième trimestre 2014, le taux de chômage des 15-24

ans était de 22,7%, c’est dire si dans l’ensemble, la jeunesse française est la

première victime du chômage, même si ce taux varie bien entendu en fonction du

niveau d’étude et des zones géographiques.

Or, la jeunesse, entendons les 18-24 ans, ainsi que les jeunes adultes (25-29 ans)

forment une grande partie de la base électorale de la gauche socialiste. Les espoirs

nés dès le soir de la victoire ne doivent pas être déçus, sous peine d’une lourde

sanction électorale, qui se dessine déjà. Par manque de repère clair et de

perspective économique, une partie de la jeunesse se détourne du vote socialiste ou

se radicalise et rejoint les mouvements identitaires et communautaristes de tous

horizons.

En 2012, le vote des « jeunes » a été déterminant.

● Avec un taux de participation de 72%, les 18-24 ans, ont fourni près de

10% de l’ensemble des suffrages.

● Ils ont voté à 57 % pour le candidat socialiste.

Or, la situation de la jeunesse est très précaire.

● 17% des 15 à 29 ans n’étaient ni en formation ni à l’école ni en emploi

début 2013 , ce qui représente 1,9 millions de personnes.

● 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme chaque année

● Entre 2004 et 2011, le taux de pauvreté (moins de 50% du revenu

médian) chez les moins de 29 ans a augmenté de 50% .

● Près de 12% des jeunes adultes sont considérés comme pauvres.

Ces chiffres montrent l’urgence de la situation.

Or, la jeunesse n’apparait pas clairement dans les priorités gouvernementales, même

s’il existe bien entendu un ministère de la jeunesse et des sports, mais il ne

coordonne pas l’ensemble des actions gouvernementales liées à la jeunesse elle-

même. Il est urgent de de relier emploi, culture, politique de la vile, éducation

nationale et de penser et surtout d’agir de manière transversale comme on le fait

avec le développement durable. Après tout, il s’agit bien des générations futures.

Un grand ministère de la jeunesse, susceptible de mener des actions transversales

efficaces, en matière d’emploi, de formation et d’intégration, et de développer dans le

même temps une communication ciblée en mettant en valeur les actions du

gouvernement en faveur de la jeunesse, est l’outil idéal pour répondre à ce défi.

Aujourd’hui, il existe des « thématiques interministérielles » sur la jeunesse que l’on

peut d’ailleurs trouver sur le site « jeune.gouv.fr », mais cela ne fait pas forcément

sens vis-à-vis de cet électorat spécifique.

Il faut faire de la jeunesse française la grande cause nationale des deux prochaines

années du quinquennat et rendre visible les actions et les résultats de cette politique.

L’impératif est double et relève aussi bien de la justice sociale que de l’urgence

politique au sens noble du terme. Aucun jeune de France ne doit se sentir exclu de

la communauté nationale sous prétexte de religion ou d’origine différente ou de lieu

d’habitation trop excentré.

Il est aujourd’hui urgent de permettre à l’ensemble de la jeunesse française d’avoir

confiance dans son pays et dans les possibilités qu’il lui offre. Il faut dans le même

temps, donner envie aux jeunes entrepreneurs d’investir ici et non dans la « silicon

valley », tout en envoyant plus que des signaux positifs aux jeunes que le système

aura laissé de côté.

Ainsi, des actions en faveur de la formation et de l’insertion professionnelle et de la

Page 8: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

lutte contre le décrochage scolaire s’avèrent indispensables. Elles existent mais il faut

les renforcer et surtout en faire des priorités budgétaires. De même, la lutte contre la

discrimination à l’embauche doit être l’une des grandes causes de l’Etat. A quoi bon

être titulaire d’un quelconque diplôme et acquérir des compétences pointues si l’on

est recalé à cause de sa religion ou de sa couleur de peau ? Comme évoqué

précédemment, la lutte contre tous les plafonds de verre est un impératif absolu et

représente un défi immense qui doit mobiliser la gauche socialiste autant que les

services de l’Etat. Il en va de l’avenir des jeunes concernés comme de l’avenir du lien

social en France de manière générale.

Enfin, la lutte contre la pauvreté chez les jeunes doit elle aussi faire l’objet d’une

politique autonome, reliant par définition l’action de plusieurs ministères. On ne peut

laisser des pans entiers de classes d’âge dans une pauvreté dont peu réussiront à

sortir.

La jeunesse de France est prête pour ces engagements, peut-être même plus dans

nos quartiers les plus pauvres qu’ailleurs. Les élus locaux connaissent bien les

conseils municipaux des jeunes. Il est urgent de lui faire confiance et de l’associer

d’une manière ou d’une autre à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique

nationale, tout en lui inculquant les valeurs de la République tout au long de la

formation.

Aussi, le Parti Socialiste devrait se positionner comme le moteur de l’émancipation de

la jeunesse. Il sera dans tous les cas attendu par les jeunes ayant voté socialiste en

2012 qui n’hésiteront pas à le faire savoir si le bilan devait être négatif.

RÉINVENTER UN MODÈLE D'ÉCONOMIEHUMAINE, SOCIALE ET SOLIDAIREFaire le Pari de l'aménagement et de la solidarité des territoires, de la Transition

énergétique, de la Révolution numérique et de la mer

Donner un nouveau souffle économique national et européen

Notre siècle est celui de la mondialisation, de la révolution numérique et de l'urgence

écologique. Notre modèle de pensée économique doit sans conteste évoluer pour

prendre en compte cette évolution globale des logiques économiques financières et

industrielles qui peuvent être destructrices en terme écologique ou de civilisation.

Il doit aussi sortir urgemment de cette logique restrictive qui fait de la rente l’alpha et

l’oméga de l’économie. La politique monétaire européenne en a été l’un des

exemples les plus criants. En ne faisant que lutter contre l’inflation, elle a en réalité

non pas privilégié le pouvoir d’achat des travailleurs, mais a surtout cherché à

privilégier les placements financiers, l’argent par l’argent et non la richesse par le

travail et l’action au service du bien commun.

Si nous laissons à la seule régulation marchande la gestion de l’énergie, des

matières premières, des ressources alimentaires ou encore celle de la santé et de

l’environnement, nous pouvons être sûrs, que celle-ci sera injuste, inéquitable et

destructrice. Des millions de personnes seront à terme privées de l’accès à l’eau ou

au chauffage et cela a déjà commencé avec la précarité énergétique, et ce même

dans les pays les plus développés. Aussi, nous avons le devoir de reconnaître que

les biens et services vitaux devraient être considérés comme des biens communs et

ne pas faire l’objet d’une gestion strictement marchande, qui contrairement au dogme

ultralibéral n’est que peu souvent synonyme d’économie et d’efficacité. L’exemple

des produits alimentaires détruits car ne trouvant pas preneur en est une illustration

navrante si l’on considère le nombre de personnes souffrant de la faim et n’ayant pas

accès aux produits de base, en France comme dans le reste du monde.

La société civile, de par ses actions citoyennes devrait pouvoir se saisir de ces

Page 9: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

thématiques, et être encouragée en cela par l’Etat et les partis politiques, le Parti

Socialiste en tête.

Nous avons le devoir de faire en sorte que la qualité de vie des générations

présentes augmente sans pour autant mettre en péril celle des générations à venir.

C’est l’essence même d’un développement soutenable que l’on doit mettre en

pratique.

Nous nous devons également d’être réalistes et honnêtes face aux enjeux

économiques et en particulier vis-à-vis des finances de l’Etat. Bien qu’il ne faille pas

abandonner l’idée d’un Etat providence ni celle d’un Etat stratège sur le plan

économique, il convient néanmoins de ne pas se voiler la face en matière budgétaire

sous peine de voir trépasser nos idéaux. Des efforts de réorganisation de l’action

publique sont et seront indispensables dans un souci de réduction du déficit public,

qui rappelons-le est également synonyme de dépendance de l’Etat vis-à-vis des

grandes banques internationales et des marchés financiers.

Néanmoins, la violence de la crise ne nous oblige en aucun cas à mener une

politique d’austérité qui va rendre impossible tout retour à la croissance qui même si

nous la souhaitons soutenable et maitrisée n’en reste pas moins indispensable. Les

efforts du gouvernement pour rechercher des économies dans les dépenses,

notamment dans les administrations doivent permettre de financer des grands projets

nécessaires à l’aménagement du territoire comme le canal Seine Nord dont nous

connaissons le caractère indispensable au développement d’une filière de transport

qui représente une alternative viable au tout routier. En ouvrant les portes des ports

d’Anvers et de Rotterdam, un tel ouvrage permettra à la France de prendre sa part

dans le transport fluvial dont on sait quelle est l’importance si l’on regarde nos

partenaires européens,

Ajoutons que ces grands projets seront bien entendu bénéfiques à l’activité

économique des territoires concernés et permettront la création de nombreuses

entreprises. L’exemple du canal Seine Nord pour le secteur transport-logistique,

secteur dont les besoins de main d’œuvre qualifiée sont importants, représente un

débouché non négligeable pour les jeunes de nos territoires.

Nous devons aussi avoir à cœur de faire évoluer notre modèle économique

productiviste pour le rendre plus écologiquement soutenable et permettre une

croissance porteuse d'emplois et pour cela mettre en œuvre la transition énergétique.

Recyclage, production d’énergie renouvelable, consommation locale, transports doux

…les thématiques ne manquent pas et au travers de chacune d’elle, ce sont de

nouveaux secteurs économiques qui se dessinent, à condition de bien vouloir

investir les moyens financiers, humains et matériels. L’Etat a un rôle central à jouer,

non pas au travers de la création d’entreprises publiques, mais comme organisateur

et promoteur de ce changement économique et sociétal, afin de favoriser le

développement de nouvelles initiatives économiques. L’économie circulaire est en

effet l’un des modèles économiques qu’il va falloir mettre en œuvre à l’échelle

nationale, mais c’est au niveau des territoires qu’il sera effectivement mis en œuvre.

Cela impliquera de penser une vision globale ayant des applications locales et

permettant le développement de projets économiques locaux ne reposant pas

obligatoirement sur les grands groupes.

Il est également urgent de réorienter les aides aux entreprises, qui pour être d’une

réelle utilité collective et favorable aux investissements doivent avant tout bénéficier

aux PME-PMI. Déjà en 2011, le nombre de PME s’élevait en France à 3,1 millions,

soit 99,8% des entreprises et 48,7% de l’emploi salarié en équivalent temps plein.

Peut-on encore se demander si les PME sont d’une importance capitale pour notre

économie ? Et l’on ne parle même pas des Start Up qui chaque jour sont capables

d’attirer des millions d’euros d’investissements. La réponse est dans la question. Il

Page 10: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

s’agit là d’un véritable foyer de création d’emplois locaux non dé localisables.

Les milliards d’euros donnés aux entreprises auraient pu être plus à même de créer

des emplois au niveau local si ces subsides avaient étaient dirigés vers les

collectivités et les PME-PMI qui sont les véritables poumons économiques de nos

territoires. Il faudra donc exiger des contreparties à l’argent public consacré à la

compétitivité des entreprises, et à terme privilégier les PME et les secteurs réellement

exposés à la compétition internationale.

Le soutien de l'Etat doit aller prioritairement au moteur de l’économie française que

sont –les artisans, commerçants, les PME-TPE– qui doivent être encouragés et

surtout revalorisés pour lutter contre l’amalgame avec les grands groupes.

Il faudra également les mettre beaucoup plus en avant dans la communication

économique du gouvernement. S’il faut bien entendu se réjouir des succès du

secteur de l’aéronautique, ceux de nos PME n’en sont pas moins importants pour

notre économie. Certaines d’entre elles sont leader sur leur marché sans que

personne ou presque ne connaisse leur nom et beaucoup peinent de ce fait à

recruter par manque de visibilité. Ce sont autant d’emplois non pourvus à l’heure où

la lutte contre le fléau du chômage est l’une des priorités nationales.

Aussi, pourquoi ne pas créer un ministère des PME, qui ne serait non une

administration de plus, mais une véritable cellule stratégique intégrant des chefs

d’entreprises le cas échéant, susceptible de coordonner les actions visant

spécifiquement ce type d’entreprise, tant au niveau national que sur l’export et qui

serait directement en lien avec les organismes chargés du développement des

territoires.

La France serait ainsi dotée d’un outil de développement économique créateur

d’emplois qui piloté par l’Etat mais directement en prise avec la réalité économique

des entreprises et des territoires lui permettrait de renforcer tout un pan de son

économie et de la préparer enfin à la compétition internationale. Nous le voyons tous

les jours dans le Pas de Calais, chefs d’entreprise et élus peuvent travailler main

dans la main dans un esprit de coopération au service du collectif et pour le

développement des territoires.

La France doit aussi être le fer de lance de la lutte sans relâche (au plan

Européen notamment) contre la fraude et l’évasion fiscale utilisées par les grands

groupes internationaux pour externaliser leurs profits et échapper à l'impôt qui

permet pourtant de financer toutes les infrastructures leur permettant de se

développer et de former leur salariés. Cette lutte ne pourra se faire qu’au niveau

international en coopération active avec d’autres Etats ainsi que dans le cadre des

institutions européennes. Elle demandera également des moyens techniques et

humains et donc des investissements susceptibles de faire le poids face aux budgets

alloués à l’évasion fiscale par certains grands groupes internationaux. A cette fin, la

France devra négocier avec ses partenaires européens ou non ce qui nécessitera

certaines actions diplomatiques. Le chantage à la concurrence et à la délocalisation

auquel sont soumis les Etats est inadmissible du point de vue des citoyens, c’est un

déni de démocratie. Le pouvoir du capital ne doit plus être en mesure de surpasser

celui du vote.

Au plan économique nous devons aussi réellement favoriser les entreprises de

l'économie sociale et solidaire qui emploient des dizaines de milliers de salariés dans

notre région et qui tant sur le plan de la gouvernance, de l'éthique, de

l'aménagement du territoire, et du lien social sont les acteurs d'une économie à

visage humain qui favorise l'engagement et la citoyenneté.

Aussi, il est nécessaire de poursuivre l’action menée au travers du projet de loi sur

l’Economie Sociale et Solidaire et de défendre le développement de ce type de

projets et de cette forme d’entreprenariat dans l’ensemble des secteurs. Il ne s’agit

Page 11: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

pas uniquement d’un palliatif, mais d’une alternative crédible au capitalisme classique

qui remet l’économie au service de l’humain et de la création de valeurs collectives.

Face à l’urgence de la crise que traverse notre pays, il est très important que l’on

développe ce type d’initiative en collaboration avec les collectivités locales.

L'Etat doit rester le maître d'œuvre d'une stratégie d'aménagement du territoire

favorable à cette croissance durable. Il doit se doter d'outils financiers pour favoriser

certains secteurs économiques, favoriser la recherche et mettre en œuvre une

politique énergétique permettant un développement durable et porteurs d'emplois.

Les infrastructures, la recherche en termes d'énergies renouvelables, de transports,

d'économie numérique, de développement d'activités liées à la mer doivent être

favorisées. La question de notre souveraineté énergétique doit aussi faire l'objet d'un

grand débat national (nucléaire, gaz de houilles ou de schiste, énergies maritimes,

éolien, solaire, etc...) car elle reste au cœur de notre capacité de développement et

du modèle de croissance économique et sociale que nous voulons voir aboutir à

l'avenir.

La France et l'Europe ne doivent pas renoncer à avoir une industrie forte, à la pointe

de la technologie et en position de leader sur les marchés internationaux. La

mondialisation entraîne un dumping social qui détruit chaque jour des emplois et des

industries dans nos pays occidentaux. Il faut impérativement se doter d'outils pour

lutter contre la désindustrialisation et pour permettre à de nouveaux secteurs

industriels de pointe d'émerger dans notre pays. L'Etat doit rester un stratège en

matière de recherche, de financement et de développement d'activité.

La France connait à l’heure actuelle un réel problème en matière de coordination des

politiques économiques. Le Plan ayant été abandonné pour des raisons purement

idéologiques alors qu’il était à des années lumières du Gosplan soviétique et

permettait une réelle coordination de l’ensemble des acteurs économiques. Car, sans

projection positive et incitative, la coordination se fait à minima. Sans projection dans

un avenir commun souhaitable, les acteurs privilégient le court terme et c’est

exactement ce qui se passe à l’’heure actuelle. Nous ne nous projetons pas

collectivement et l’Etat peine à attirer les investissements autour d’un projet global.

Un Etat stratège n’est pas un Etat omniscient mais un Etat qui coordonne en créant

la voie.

Aussi, nous pensons que le gouvernement comme le Parti Socialiste ne doivent pas

craindre de reparler de coordination économique pour le pays. D’ailleurs les

entreprises ne font rien d’autres quand elles demandent la visibilité fiscale et sont les

premières à avoir besoin d’un nouvel élan collectif favorable aux investissements à

long terme. La France ne souffre pas de ses salaires trop élevés, la France souffre

d’un manque de vision partagée.

Il faudra sans doute travailler sur la mise en place de taxes aux frontières

européennes qui permettront de contrebalancer les pays qui exploitent leurs

populations et parfois même dès le plus jeune âge ou qui ne respectent pas

l'environnement et les normes internationales. Si le libre échange est certes une

source de croissance et d’emplois, du fait de l’ouverture de débouchés sur les

marchés internationaux, cela n’est vrai que si l’on respecte une certaine forme de

réciprocité et que l’on travaille sur les mêmes bases sociales. Si certains semblent

souhaiter que les travailleurs français se retrouvent dans les mêmes conditions que

des centaines de millions de travailleurs chinois, ceux-là ne sont certainement pas

socialistes.

Pour nous, il est inacceptable de renoncer aux droits des travailleurs sous prétexte

de compétition internationale et dans cette optique, la France tout comme le Parti

Socialiste doivent faire entendre une autre voix, celle qui affirme haut et fort que sans

salaires élevés et sans protection sociale pour tous, c’est la pauvreté qui est au

rendez-vous, et avec elle des conditions de vie qui sont incompatibles avec les droits

Page 12: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

humains. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on se fourvoie sur la réalité du

commerce international. Les Etats-Unis, chantre du libre-échange sont très

protectionnistes, on pense à l’American Buy Act, et n’ont de cesse que de jouer sur

des accords bilatéraux à l’OMC dont les termes ne sont jamais en faveur de leurs

prétendus partenaires.

Nous devons relever le défi qui nous est imposé et faire front, même si cela implique

une remise en question des conditions d’accès au marché intérieur, à condition d’être

parfaitement conscient que cela ne pourra se faire qu’au niveau européen car cela

impose de s’appuyer sur une puissance économique et politique de même taille et

poids que nos adversaires qui à l’image de la Chine, vu notre déficit commercial

envers cet Etat, ont en réalité plus besoin de notre marché que nous avons besoin

du leur. Faisons le pari de la valeur ajoutée et d’un marché intérieur fort reposant sur

une forte capacité de consommation.

Nous souhaitons aussi que la future Réforme territoriale soit claire pour nos

concitoyens. Aussi, nous devons savoir au niveau financier combien les transferts

vont coûter et mettre en œuvre une véritable répartition par péréquation des

richesses territoriales qui permettent de retrouver à terme une égalité réelle entre

nos régions. Une réforme territoriale qui ne permettrait pas de réduire la fracture

territoriale entre les Régions, au sein de nos départements et au niveau de nos

communes pourrait-elle vraiment être comprise par nos concitoyens et leurs

représentants que sont les milliers d'élus locaux engagés pour garder le lien social

au cœur de nos territoires.

Nous souhaitons aussi que le monde rural ne soit pas le parent pauvre de cette

nouvelle étape de décentralisation. Le maintien des services publics, la nécessité

de maintenir des équilibres entre les espaces géographiques, la problématique de

l'accès à la santé doivent être pris en compte. La fusion de certaines petites

communes rurales doit être rendue possible afin de mutualiser les moyens et faire

des économies. La question rurale si elle concerne peu de nos concitoyens est

pourtant vitale en terme d'espace et d'équilibre écologique. La révolution territoriale

doit s'accompagner d'un renforcement de la solidarité et de l'égalité sinon des pans

entiers de nos populations se sentiront abandonnés et viendront renforcer les rangs

de la désertion citoyenne ou du populisme.

Le Parti socialiste doit également considérer l’agriculture et le monde rural comme

des acteurs majeurs de la santé publique, de l’environnement et de l’économie. Là

aussi, la question de la dignité se pose, et celle de l’utilité sociale en générale. En

1945, puis dans les années soixante et soixante-dix, les gouvernements successifs

n’ont eu de cesse de dire à juste titre, aux paysans qu’ils étaient les acteurs de

l’autonomie alimentaire de la France qu’il fallait alors nourrir et reconstruire. Puis dans

les années quatre-vingt-dix le regard a changé pour faire des agriculteurs et du

monde rural en particulier les parents pauvres de la politique française. D’acteurs

fondamentaux, ils sont devenus des cibles à abattre, des pollueurs invétérés,

inconscients des réalités du monde d’aujourd’hui. Si l’on pense qu’un producteur de

céréales est en permanence connecté à la bourse de Chicago et que les tracteurs

sont guidés par GPS aussi précisément que les avions, cela prête à sourire.

Cependant, il faut repenser l’agriculture française, en revalorisant ses métiers et ses

praticiens et leur permettre de vivre de leur travail sans passer pour les éternels

assistés de la politique agricole commune.

D’autre part, les impératifs de santé publique et les impératifs écologiques nous

imposent de revoir le modèle alimentaire de la France qui doit produire une

alimentation saine et respectueuse de l’environnement. Pour cela, renforcer les

productions locales, et développer de nouveaux circuits de consommation est aussi

une obligation.

La loi sur l’économie sociale et solidaire, dite loi ESS prévoit une extension du

Page 13: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

domaine du commerce équitable en introduisant un pendant Nord-Nord à ce qui était

jusqu’à récemment perçu comme étant essentiellement un outil de solidarité

internationale. C’est là un outil qu’il va falloir développer et dont peuvent se saisir les

élus locaux pour lutter efficacement contre la précarité alimentaire tout en permettant

aux agriculteurs concernés de vivre dignement d’un métier qu’ils aiment et qu’ils se

transmettent souvent de génération en génération.

Enfin, nous demandons un véritable statut des élus pour leur permettre d'être des

animateurs et des passeurs d'espoir au cœur de ces évolutions, économiques,

écologiques et sociales de leur territoire. Les élus locaux sont les acteurs d'une

véritable politique sociale, solidaire, respectueuse de l’environnement et de l’équilibre

des comptes publics. Au quotidien dans les collectivités ils mettent en œuvre

l’aménagement du territoire au service de la solidarité et de l’essor économique.

De belles initiatives sont prises au plan local et beaucoup peuvent inspirer une

réflexion globale.

La décentralisation ne saurait être une fin en soi, et ne devrait pas être menée

uniquement pour des raisons budgétaires. Il s’agit au contraire d’une chance pour

les territoires de développer leur propre politique, adaptée à leurs besoins et

reposant sur les forces vives territoriales, tout en laissant à l’Etat le rôle de

coordinateur et de garant du développement harmonieux car juste et équitable des

régions françaises.

Dans cette optique, il ne faudrait pas que la mise en place des métropoles ou la

fusion des régions apparaissent comme de futiles luttes politiciennes. Il est

indispensable que le moment venu, les citoyens en soient parmi les principales

parties prenantes, sous peine de les voir s’en désintéresser totalement et de laisser

se développer un véritable rejet de la démocratie locale.

L'exemple de la croissance bleue

Pour notre pays la croissance bleue est l’outil qui peut permettre d’allier dynamisme

économique, écologie, et revalorisation territoriale. Les espaces littoraux peuvent

aussi, demain, être les nouveaux ressorts d’une croissance écologique et solidaire

pour un pays qui représente la deuxième surface maritime mondiale et la première

surface littorale européenne.

La France est la première surface littorale européenne. Ce devrait être la porte

d’entrée maritime de l’Europe, mais nous devons reconnaitre que c’est là un atout

trop peu développé pour ne pas dire négligé. Il est grand temps de rattraper notre

retard et de nous permettre à nos ports d’être compétitif sur le marché européen

avec ceux de Rotterdam ou Gènes. Un effort tout particulier sera à faire dans le

développement des plateformes logistiques multimodales de niveau international

dans les hinterlands des grands ports français. Le canal seine nord, s’il s’agit d’un

projet nécessaire et très attendu ne devra pas rester le seul.

Rappelons encore une fois, que le développement de telles plateformes et des

services de transport qui vont avec est synonyme d’investissement en matériel, et de

création d’emplois par nature non dé-localisables.

Enfin, il ne faudra pas non plus oublier les départements et territoires d’outre- mer,

qui par définition sont une grande partie du littoral français et représentent des

atouts dans le monde d’aujourd’hui. La croissance bleue ne devra pas les oublier.

La mer est nourricière. En termes d’alimentation, à travers une pêche d’avenir qui se

devra d’être durable et responsable, mais aussi en idées, en développements, en

innovations. La recherche, les énergies alternatives, la préservation de

l’environnement sont autant de pistes d’actions concrètes permettant de penser un

nouveau mode de développement orienté sur la transition écologique et

énergétique.

Page 14: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

Notre potentiel de croissance bleue se trouve également dans les énergies

renouvelables marines (hydrolienne, éolienne offshore flottant, énergie houlomotrice

et marémotrice, énergie thermique des mers…). Richesse infinie, ces énergies seront

bientôt essentielles à la transition énergétique, et à l’emploi. Le défi maritime est un

enjeu majeur du XXIe siècle, et la mer est une de nos ressources les plus

précieuses. La vision politique doit donc intégrer ces territoires littoraux qui pourront

drainer les flux de la croissance et de l’emploi vers les territoires qui les entourent,

afin de devenir la source qui irriguera l’activité de ces lieux de vie écartés des

grandes métropoles.

REPRENDRE LE CHEMIN DE LA JUSTICESOCIALE ET DU PROGRÈSCertes la droite a laissé en 2012 le pays dans un état déplorable et nous avons du

mal à mettre en œuvre notre programme. De 1936 à 1945, en passant par 1981 et

1997, les socialistes sont toujours arrivés au pouvoir au moment où les attentes

étaient les plus fortes et ont pu démontrer leur capacité à faire progresser l’idée

d’une société commune, solidaire et confiante en son avenir. L'arrivée d'un

gouvernement de gauche a toujours été accompagnée de nouvelles conquêtes

sociales pour le monde du travail et pour l'ensemble de nos concitoyens. Si la

gauche au pouvoir doit réorienter sa politique dans la tourmente économique, elle

doit avoir à cœur de poursuivre le fil rouge qui est celui de nos prédécesseurs.

Dans « SOCIALISME, il y a SOCIAL » : la racine même du mot nous rappelle la

priorité de notre formation politique, même s’il est fondamental d’en définir le sens

que l’on lui donne. Une politique sociale, c’est avant tout une politique d’aide à

l’autonomie, et non d’assistanat, c’est une véritable politique d’émancipation sociale

qui met l’économie au service de l’être humain et non l’être humain au service de

l’économie.

Elle trouve ainsi sa déclinaison dans un certain nombre de priorités inaliénables pour

nous militants comme pour nos concitoyens, qu’il s’agisse de l’éducation, de l’emploi,

du logement, du droit à la santé, de l'accès aux services publics ou encore de la

solidarité.

La bataille pour l’emploi et le pouvoir d’achat restent les principales

préoccupations de nos concitoyens. Au niveau du pouvoir d'achat, il faut pouvoir

avant la fin du mandat augmenter le Smic et les minima sociaux, dégeler le point

d’indice dans la fonction publique, revoir sans doute la fiscalité sur les heures

supplémentaires.

Le débat actuel est enfermé dans une opposition stérile entre politique de relance

par l’offre et politique de relance par la demande, comme si offre et demande était

opposées. Même si ce sont avant tout les entreprises (l‘offre) qui sont créatrices

d’emplois, à mettre en place une politique trop restrictive en matière de demande (la

consommation des ménages en l’une des composantes avec l’investissement des

entreprises), ce sont les débouchés des entreprises que l’on met en péril et avec eux

toutes les incitations à l’investissement et à l’embauche.

Oui, il faut sans doute mener la bataille pour que nos entreprises retrouvent leurs

marges, mais sans un marché intérieur fort, en France comme en Europe, elles ne

seront pas compétitives.

La bataille pour l’emploi passe ainsi par une nouvelle stratégie d’investissements de

relance en France comme en Europe pour consolider le marché intérieur, seul à

terme de permettre le développement des entreprises. Faut-il rappeler que seuls les

marchés en forte croissance attirent les investissements et que si la Chine le fait c’est

par ce qu’elle investit massivement, notamment en matière d’infrastructure et non du

Page 15: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

seul fait de ses pratiques salariales d’un autre âge.

A l’heure où même les Etats-Unis qui eux aussi ont toujours fondé une partie de leur

développement sur un marché intérieur très fort, tendent à relocaliser une partie des

industries, il ne faudrait pas que la France reste à la traîne sous prétexte d’œillères

idéologiques.

Le Parti Socialiste ne doit pas avoir peur d’appeler à une politique de relance par les

investissements susceptible d’attirer les capitaux et de relancer notre économie. Cela

va dans le sens d’un renouveau de la place de l’Etat dans le développement

économique et donc de l’emploi.

Ces mesures sont fondamentales, tant l'emploi conditionne la place de l’individu dans

la société, son sentiment d’utilité, sa capacité à subvenir aux besoins de sa famille, à

s’émanciper, se cultiver…

Il est donc de la responsabilité du gouvernement comme de celle du Parti Socialiste

de porter et faire vivre ses messages au niveau européen et de faire évoluer les

positions de chacun. Mettre en place un plan de relance concerté au niveau

européen est une nécessité absolue, même si tout le monde ne le comprend pas

encore. Aussi, le Parti Socialiste devrait être porteur de ce type de message auprès

des autres partis de gauche en Europe, en Allemagne notamment.

Le logement reste le poste principal du budget des familles. Les salariés

subissent la spéculation et les surloyers. Construire davantage de logements sociaux,

de logements pour les seniors, pour les jeunes, pour les étudiants et mettre en

œuvre un réel blocage des loyers restent des impérieuses nécessités. Notre leitmotiv

doit rester l’accompagnement de chacun en fonction de ses besoins et surtout

quel que soit son niveau de revenus. L’évolution du noyau familial (divorces,

familles monoparentales…) modifie les besoins mais nécessite d’accentuer les efforts

sur le logement social accessible à toutes les catégories, y compris pour ceux qui

souhaitent accéder à la propriété, face au secteur privé souvent inaccessible au

regard des prix du marché, mais aussi face à certaines de ses dérives, telles que les

« marchands de sommeil ». Dans ce domaine, l’instrumentalisation de la misère

sociale telle que pratiquée nécessite de renforcer la dissuasion et les sanctions par

l’Etat avec par exemple la suppression du versement direct des allocations logement

aux propriétaires, la saisine de leurs terrains au profit des communes qui engagent

des dépenses pour démolir les logements insalubres…

Avec le vieillissement de sa population, la société française connait une évolution

majeure dont le secteur du logement et en particulier le logement social doit

s’emparer au regard de la lutte contre l’isolement et de la cohésion sociale.

En effet, le vieillissement que nous constatons aujourd’hui crée des situations

différentes et s’accompagne de plusieurs effets dont nous devons nous préoccuper.

Il y a aujourd'hui une catégorie au sein de la population des seniors qui se trouve

dans une situation paradoxale. Elle ne possède pas le patrimoine qui la mettrait à

l’abri et son niveau de retraite l’écarte d’office en raison des plafonds de ressources

du logement social. Elle est donc condamnée à une double peine : l’immobilité du fait

de la stagnation du niveau des pensions et l’isolement social dans un logement qui

ne correspond plus à ses besoins. Ce frein est d’autant plus regrettable que les

différents acteurs au premier rang desquels les bailleurs sociaux doivent aussi être à

même de traiter la question de la lutte contre l’isolement et donc du lien social.

Afin de faciliter l’accès au logement pour cette catégorie de seniors il y a deux

moyens complémentaires à mettre en place : il faut tout d’abord fixer aux organismes

de logement social un objectif d’accueil des seniors soit 30 % des attributions de

logements sociaux, un chiffre qui correspond à l’évolution que nous connaissons de

la population. Pour y parvenir l’élargissement des plafonds de ressources est

nécessaire.

Page 16: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

Le logement reste une prérogative de l’État qui est le garant du droit au logement

pour tous. Chaque gouvernement légifère et fixe annuellement des objectifs de

construction de logements neufs qui deviennent par la suite des slogans. En

agissant de la sorte, l’État se place en position délicate lorsque les objectifs ne sont

pas atteints.

De plus, lorsque le secteur du bâtiment connaît une crise comme c’est le cas

actuellement, c’est le secteur du logement social qui prend le relais Si cela semble

vertueux au premier abord, il convient de remarquer qu’avec une part de 45% des

logements neufs construits en France, le logement social est surreprésenté. Et

pourtant la demande de logement neuf n’est pas résorbée en zones tendues.

Bien entendu l’État doit être et demeurer le garant de l’accès au logement et en

particulier pour les plus démunis. Et compte tenu de la mauvaise volonté de

certaines communes, c’est lui qui doit fixer les règles et faire appliquer le Droit Au

Logement Opposable.

Par contre en ce qui concerne, tant la construction neuve que les réhabilitations, le

rôle des collectivités doit être mis en avant au même titre que d’autres politiques qui

étant gérées par les territoires, trouvent un impact plus grand auprès des

populations, à l’image des établissements scolaires.

Enfin dans le domaine du logement, les quinze dernières années ont été marquées

par deux phénomènes consécutifs. Tout d’abord une hausse vertigineuse du foncier

et du bâti dont la majorité de la population a eu à souffrir sans volonté politique de la

maîtriser, puis une crise économique brutale qui a certes stoppé la hausse, mais avec

le maintien d’un niveau des prix qui reste celui d’avant la crise, c’est-à-dire très élevé.

En conséquence, la part consacrée au logement dans le budget des ménages et

pas uniquement pour les plus modestes a fortement augmenté pour atteindre parfois

jusqu’à 50% des revenus. Cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle

s’accompagne d’une autre tendance, la hausse continue du prix des énergies que

les efforts en termes d’économies et de diminution des rejets nocifs n’ont pu jusqu’à

présent contenir. Ce poids qui pèse durablement sur les ménages est en grande

partie responsable du sentiment de difficulté que traduisent les Français. Ils ont le

sentiment d’être coincés.

Les plus jeunes ne peuvent pratiquement plus accéder à la propriété sans recourir à

l’aide des parents et ceux qui veulent vendre ne le peuvent pas du fait de prix trop

élevé. Le mécanisme est grippé et le marché du logement comme bien d’autres, ne

se régule pas.

Sans réflexions profondes sur une question qui concerne tout autant l’État que les

collectivités, mais aussi les acteurs du marché pour parvenir à un compromis

raisonnable sur le poids que devrait représenter l’immobilier dans le PIB de notre

nation, notre pays ne pourra connaître avant longtemps, d’amélioration réelle de la

situation des ménages. Plus qu’une question économique, c’est devenu une

question républicaine.

Dans ce domaine, dans sa vocation de réhabilitation du parc de logements, la

politique de la Ville est indispensable, mais aussi pour son volet solidarité et proximité

.

Plus que jamais dans le bassin minier, de par notre Histoire, nous avons connu face

au patronat totalitaire des Houillères l’époque de la solidarité entre ouvriers, mineurs,

voisins… dans la vie de tous les jours. Cette solidarité aujourd’hui n’est plus un

comportement naturel, car les repères familiaux ont changé et surtout que

l’individualisme de masse a pris le pas sur le collectif.

Face à cela, le besoin de « lieux-ressources » se fait plus que jamais ressentir, pour

favoriser l’intergénérationnel, l’accompagnement des jeunes (par le service civique

Page 17: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

également). Aux côtés des associations, des bénévoles, la responsabilité des élus

locaux sur la création et l’attractivité de ces structures est indispensable.

Pour définir les besoins et les attentes particulières sur chacun de ces lieux en

fonction des territoires, la démocratie participative est fondamentale et doit être

développée. Elaboration citoyenne des budgets locaux, participation des conseils de

quartier quand ils existent lors des conseils municipaux, référendums au niveau des

communes pour certaines décisions d’aménagement, implication des habitants dans

la gestions des parcs de HLM...sont autant de mesures à prendre pour dynamiser la

démocratie locale et par là même renforcer la solidarité.

L'Emploi, les salaires, le logement doivent rester les priorités majeures de notre

action politique en matière sociale et nous devons mettre en œuvre en ces

domaines les engagements de 2012. Mais pour les socialistes que nous sommes

l'accès au service public sur tout le territoire - Un service public qui est le capital

commun de ceux qui n'en ont pas - le droit à la santé et à l'accès aux soins dans des

conditions optimales, le droit à la sécurité sont aussi des priorités majeures.

On ne peut laisser se développer en France de véritables déserts médicaux et de

condamner une partie de la population à vivre dans la précarité sanitaire. En zone

rurale comme en zone urbaine, le mouvement de disparition des services publics doit

être inversé. La difficulté d'accès aux soins soit par l'éloignement soit pour des

raisons financières est inacceptable et la sauvegarde d'un Service public de santé de

proximité et de qualité doit aussi faire partie de nos préoccupations. Cela doit

notamment passer par une refonte des conditions d’exercice de la médecine libérale

ainsi que par une profonde réflexion sur l’implantation des cabinets médicaux.

Il en va de même pour les transports, dont le développement est l’un des outils

principaux du désenclavement de certains territoires et de certains quartiers. Sans

transport, pas de mobilité et sans mobilité parfois pas d’emplois.

Ces objectifs ne pourront être atteints que si nous mettons en oeuvre la réforme

fiscale égalitaire et redistributrice que nous avions annoncée en 2012. Un impôt

mieux réparti, la suppression des "niches fiscales", la remise à plat des nombreuses

mesures fiscales bénéficiant aux entreprises qui rendent le "paysage fiscal" illisible et

ne semblent pas réellement efficaces . L'impôt doit être juste, il doit permettre la

redistribution des richesses par la mise en place d'un service public efficace et

accessible et chacun doit y contribuer selon ses moyens. Une réforme fiscale

d'ampleur doit être mise en oeuvre avant la fin du mandat et notamment au plan

local car il serait inopportun et désastreux de ne pas accompagner la réforme

territoriale d'un ré-équilibrage des moyens entre les territoires qui composent notre

pays. La péréquation entre les régions, les agglomérations, les communes doit être

accentuée pour que chaque territoire puisse se développer et accompagner au

mieux ses populations. L'égalité républicaine c'est aussi l'égalité territoriale.

LA NÉCESSITÉ DE RÉORIENTER L’EUROPEL’idée européenne traverse une crise profonde. L’Union Européenne (UE) manque

d’incarnation et connait une très forte baisse de sa légitimité. Éloignée des citoyens,

elle est trop souvent perçue comme une bureaucratie au service d’un ultra-libéralisme

économique de plus en plus décrié. La très faible participation des électeurs français

aux dernières élections européennes (43%) précédemment évoquée, ainsi que la

victoire du Front National, parti anti-européen s’il en est, sont des illustrations de ce

phénomène de défiance.

Il est donc urgent de réorienter les politiques européennes dans le sens d’une «

Europe sociale » protectrice des citoyens, non pas par idéologie européenne,

l’Europe n’étant pas une fin en soi, mais par réalisme. En effet, seule et refermée sur

elle-même, la France ne sera pas capable de rester une grande puissance, ni de

Page 18: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

préserver son modèle social.

La récente victoire de Syriza est un signal. C’est un appel à prendre conscience du

refus de l’austérité comme seul horizon et à ce titre doit nous alerter. Les peuples

européens refusent l’austérité que cherchent à leur imposer les tenants du

néolibéralisme et qui en réalité n’a pour conséquences que l’affaiblissement de

l’action publique, la baisse des investissements privés et l’appauvrissement des

citoyens. Ce type de politique ne peut en aucun cas ramener la croissance.

Là encore, si ce n’est pas la gauche socialiste qui le fait, ce sera l’extrême droite qui

prend peu à peu le masque de la protection des travailleurs, elle qui n’a jamais œuvré

que pour le haut patronnât et pour la répression des mouvements populaires.

N’hésitons pas à critiquer ouvertement les politiques menées. Ne tombons pas dans

le piège qui voudrait que la critique des politiques européennes soit une opposition à

l’Europe. Bien qu’il faille tout de même rappeler que les décisions prises à Bruxelles

le sont en réalité par nos propres décideurs politiques nationaux et que l’on a élu les

députés européens ne tombons dans le mensonge populiste d’une Europe

dictatoriale, il convient néanmoins de reconnaitre que l’idéologie dominante

proposées par l’Europe jusqu’à maintenant était plus celle d’un néolibéralisme

conquérant que elle d’un socialisme prônant la justice sociale.

En 1984, à la veille d’un développement majeur de l’Union Européenne sous

l’impulsion de Jacques Delors, François Mitterand tenait des propos qui sont encore

d’actualité, “Aujourd’hui, il nous faut sortir l’Europe de ses querelles. Il faut s’engager

sur les chemins de l’avenir.” Les mots de ce grand président socialiste sonnent

comme un avertissement à l’heure où s’opposent la France et l’Allemagne, et où les

intérêts particuliers deviennent plus puissants que la solidarité européenne.

Reprenons dès aujourd’hui le chemin de l’avenir, celui de la construction d’une

Europe protectrice des peuples et menons ce combat en tant que socialiste, en

France et et dans les autres Etats membres.

Il en va de notre propre indépendance. Dans le monde qui est le nôtre, seuls

comptent les grandes puissances économiques et politiques, et sans l’Europe, la

France, bien qu’elle en soit l’un des membres les plus importants, reste faible.

Cependant, il faut aujourd’hui allez plus loin, non pas tant en faisant plus d’Europe,

même si la convergence des fiscalités et des pratiques sociales seraient un plus, mais

mieux d’Europe.

Oui à une Europe sociale respectueuses des intérêts des travailleurs.

Oui à une politique monétaire en faveur de l’emploi et des investissements,

Oui à une Europe forte, porteuse de valeurs de liberté et de solidarité à travers le

monde.

Oui à une Europe forte et compétitive à l’international car faisant reposer ses

activités sur la richesse de son peuple et la valeur ajoutée de ses productions et non

sur les bas salaires et l’exploitation.

Oui à une Europe garante de l’indépendance de ses Etats membres.

Les peuples d’Europe sont aujourd’hui en attente d’un projet européen plus politique

et moins éloigné de leurs réalités, mais également d’un autre discours sur l’Europe

elle-même. Arrêtons d’en faire le bouc-émissaire et saisissons nous au contraire de ce

projet pour mettre en œuvre les idées qui sont les nôtres à l’échelle de l’ensemble de

l’Union Européenne.

Dans ce sens, le Parti Socialiste comme d’ailleurs le gouvernement ont un rôle à

jouer vis-à-vis des autres Etats comme des citoyens français. Il faut encourager les

engagements européens et que la France soit un moteur de ce changement

tellement attendu.

Nous serons attendus sur ce sujet en 2017, et les électeurs ne laisseront rien passer

sur cette thématique. Si l’on ne fait rien, les forces visant à une sortie de l’Europe

Page 19: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

remporteront les élections, ce qui ferai perdre à la France toute capacité d’action, car

si elle est forte par elle-même, sa puissance dépend aujourd’hui en grande partie de

son appartenance à l’Union Européenne. Aussi, il va falloir nous atteler d’une part à

expliquer le pourquoi de la nécessité européenne, mais également oeuvrer pour un

changement rapide de politique. Si l’Union Européenne apparaît comme l’outil du

capital et de la finance pour passer outre les droits des peuples, elle n’aura à leurs

yeux plus aucune utilité, et sans doute à juste titre, le problème étant que dans le

monde actuel, la défense de nos intérêts et celle des droits sociaux passe

nécessairement par la puissance politique reposant en partie sur la taille des

marchés.

Une fenêtre s’est ouverte avec l’annonce d’un plan d’investissement à l’échelle

européenne, sachons l’utiliser aller encore plus loin.

CONCLUSION.Plus que jamais l'idéal socialiste est d'actualité.

Issu de la Révolution Française, des valeurs républicaines et du mouvement ouvrier

et syndical qui ont permis au cours de plus de 2 siècles de luttes sociales de

construire le modèle social qui est celui de notre pays, le socialisme français doit

rester attaché à la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité à laquelle nous

voudrions associer Laïcité et Solidarité.

Et, dans les heures sombres que notre pays a traversées en Janvier 2015, le

Président de la République Française a su incarner ces valeurs républicaines.

François Hollande a montré par sa conviction, son autorité rassurante et sa

capacité à rassembler tous les Français qu’il était un homme d’Etat, qu’il

incarnait la France et nous continuerons à le soutenir pour qu’il mène la politique

nécessaire à la réussite de la France.

Construit dans un combat contre le capitalisme, notre vision économique doit être

repensée à l'aune de la mondialisation pour faire émerger un autre modèle que

l'économie libérale financiarisée qui aujourd'hui tend à détruire le modèle social

occidental et accroît toutes les inégalités.

Ces valeurs et cette perspective doivent nourrir notre action politique au quotidien,

mais nous devons aussi répondre aux attentes de nos concitoyens et à l'urgence

qu'ils expriment. Nous ne pouvons terminer le mandat actuel sans de nouvelles

grandes conquêtes sociales marquantes, durables et importantes.

Arrêtons de prendre les habits du maître pour être écoutés par lui, et ce d’autant que

le capitalisme a changé. Car, même si les capitalistes de 1936 répugnaient de

manière générale à accorder des droits aux travailleurs ou ne le faisaient que par

paternalisme dominateur, il existait encore la volonté de produire, de développer des

outils industriels. L’implantation sur un territoire signifiait quelque chose. La banque

et la finance fonctionnaient sur le moyen long terme.

Le capitalisme d’aujourd’hui ne fonctionne qu’à partir d‘une financiarisation accrue de

l’économie. La gauche défend les travailleurs d’un territoire, mais le capitalisme peur

s’en passer. La preuve, les taux de chômage élevés n’empêchent pas les profits

financiers d’une forme de production ne nécessitant que très peu de force de travail,

qui d’ailleurs a été très dévalorisée. Car même si la droite s’en fait le héros, la forme

de capitalisme qu’elle défend l’a foulée aux pieds depuis longtemps. Aujourd’hui, il

n’est pas rare de voir les actionnaires, qui ne sont plus que des acteurs

institutionnels des marchés financiers jouer contre l’entreprise dont ils possèdent des

parts et au final, ce sont eux les seuls vrais patrons, absents physiquement mais

présents quand il s’agit de faire les comptes.

Ce nouvel esprit du capitalisme est insidieux et s’est peu à peu transmis à l’ensemble

de la société en instaurant une compétition générale entre les individus et l’ensemble

Page 20: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

des groupes sociaux. Reposant avant tout sur une forme exacerbée d’individualisme,

il fait de notre société une lutte permanente interdisant toute forme de lien social et

ne donnant pour seul horizon que la consommation et l’enrichissement monétaire et

personnel. Dans cette nouvelle forme de capitalisme, tout est monnayable et il n’y a

d’autre horizon que la dégradation de la société qui l’abrite. Car, nul besoin d’une

société prospère où l’on investirait. L’équilibre sur lequel reposait notre société, celui

de 1945, ce nouveau capitalisme l’a rompu, et avec lui la perspective de conditions

de vie meilleures, si ce n’est pour soi-même, au moins pour la génération future.

Or, aujourd’hui le capitalisme est capable d’expliquer à des mères de famille qu’elles

vont devoir sacrifier l’avenir de leurs enfants par ce qu’il faut rembourser un dette qui

se compte en milliers de milliards d’euros et que ce comportement attendu serait le

seul rationnel. Oui, mais pour qui ?

Ne nous leurrons pas, l’idéologie qui se cache derrière a changé, ce n’est plus un

idéal de société bourgeoise telle que l’on combattue Jaurès et Blum qui se dresse

aujourd’hui devant nous, mais une société qui fait de l’argent facile le seul crédo, ce

qui au final n’est même plus compatible avec la figure traditionnelle de la bourgeoisie

qui n’existe plus sous son ancienne forme.

Le capitalisme reposait il fut un temps sur des sociétés politiques et des Etats forts,

sur lesquels reposait aussi le compromis de 1945. Sans Etats pas d’entreprise

publique ou de Sécurité Sociale. Le nouvel esprit du capitalisme se passe de l’Etat

qui n’est donc plus bourgeois. Il en fait l’homme malade du monde et hurle à la mort

lorsque l’on ose parler de politique, c’est-à-dire de gestion collective des biens

communs, contre laquelle il ne peut que s’opposer puisque dans sa vision le moindre

grain de blé devrait être monétisé.

Aussi, nous ne devons pas avoir peur de parler de renouveau du politique, de

renouveau du bien commun, de faire renaitre des horizons enviables pour tous.

Contre cette nouvelle forme de capitalisme, arrêtons de ne parler que

d’économie, mais parlons de la politique des valeurs de la société que nous

voulons, société qui sera la seule à même de faire progresser l’égalité, la

qualité de vie, le pouvoir d’achat, l’accès au logement…qui sont les grandes

priorités du combat socialiste.

Plus que jamais nos concitoyens ont besoin d'égalité, plus que jamais la France et

l'Europe ont besoin de défendre et de faire progresser leur modèle social, plus que

jamais le Monde à besoin de Liberté, d'Egalité, de Fraternité, de Laïcité et de

Solidarité, plus que jamais l'idéal socialiste est d'actualité. Il est d’actualité car c’est le

lien social qui au final sera le grand combat de demain et avec lui bien entendu

l’emploi et la qualité de vie, car si l’on ne porte pas d’horizon collectif, nous ne

pourrons parvenir à mobiliser les forces de notre grande nation, des forces qui ont

fait la révolution, et qui sont à l’origine des combats sociaux. Au capitalisme qui ne

veut voir que des individus consommateurs, opposons-lui des individus créateurs de

collectifs et de vivre ensemble, libres car égaux et fraternels.

A nous de le porter haut cet idéal et d'être fiers d'être socialistes. A nous d’opposer à

cette droite décomplexée une gauche sans complexe car ayant compris bien avant

elle la réalité du monde d’aujourd’hui.

Contacter les auteurs de lacontribution :

@pspasdecalaishttps://www.facebook.com/pages/F%C3%A9d%C3%A9ration-

Page 21: DE-CALAIS SOCIALISTE DU PAS- FÉDÉRATION GÉNÉRALE …68.parti-socialiste.fr/files/2015/02/Contribution-generale-de-la-fe.pdf · simon delmotte cedric delpierre jean louis demandrille

Socialiste-du-Pas-de-Calais/[email protected]