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a Répu- blique du Congo, pe- tit pays de 4,4 mil- lions d’ha- bitants niché sur l’Equateur le long du fleuve Congo, a devant elle une année par- ticulièrement significative. Le pays hôte des Jeux afri- cains, qui se tiendront du 4 au 19 septembre à Brazzaville, a une occasion exceptionnelle d’affirmer son identité et son potentiel aux yeux de la com- munauté internationale. Cet événement sera sui- vi en novembre par Investir au Congo Brazzaville (ICB 2015), le « Forum internatio- nal des Investissements au Congo », dont le titre est ré- vélateur du programme éco- nomique du gouvernement, fondé sur la double ouver- ture au secteur privé et aux investisseurs étrangers. Le gouvernement espère pou- voir concrétiser une quaran- taine de projets grâce au fo- rum ICB, dans l’un des sept secteurs identifiés comme prioritaires : pétrole et hy- drocarbures, mines, agricul- ture et agro-industrie, forêt et industrie du bois, bâti- ment et travaux publics, tou- risme et hôtellerie, et ser- vices financiers. Enfin, last but not least, en juillet 2016 se tiendront des élections présidentielles qui donnent lieu actuellement à un intense débat sur le chan- gement ou non de la Consti- tution, qui dans l’état actuel ne permet pas au président Denis Sassou Nguesso, 71 ans, de se représenter. Un ré- férendum se tiendra à ce sujet fin 2015. M. Sassou Ngues- so (photo en haut à droite) a conduit le pays pendant trois décennies, de 1979 à 1992 puis depuis 1997. Le Congo s’apprête à vivre cette année charnière avec un certain nombre d’atouts déjà engrangés. Et tout d’abord la paix et la stabi- lité, après la fin des guerres civiles qui l’ont déchiré dans les années 1990. Depuis, le pays s’est appuyé sur ses res- sources pétrolières – la pro- duction atteignait 250 000 barils/jour en 2014, selon l’Energy Information Admi- nistration américaine (EIA), ce qui en fait le quatrième producteur d’Afrique sub- saharienne – pour financer son développement. La croissance de 3,3 % en 2013 et 6,8 % en 2014 devrait se prolonger avec un taux es- timé à 3 % selon le Fonds mo- nétaire international (FMI). Bien que la baisse des cours du pétrole risque d’affecter la croissance, celle-ci sera, selon la Banque africaine de Déve- loppement (BAD) « soute- nue par la poursuite du pro- gramme d’investissements publics, le démarrage de la production minière et le dy- namisme des services et de l’agriculture. » Mais ce qui est sans doute plus important pour l’avenir durable du Congo est qu’il est engagé depuis 2009 dans un programme de moder- nisation baptisé « Chemin d’avenir ». « Les deux axes de notre développement sont le désenclavement des ré- gions et l’industrialisation. La construction d’infrastruc- tures viables dans tout le pays est une première étape essen- tielle, » explique le ministre de l’Aménagement du Terri- toire et de la Délégation gé- nérale des grands Travaux, Jean-Jacques Bouya. Après des investissements massifs, surtout dans les sec- teurs de l’énergie et du trans- port, les nouveaux investis- sements devaient atteindre 1991,8 milliards de francs CFA (environ 4 milliards de dollars), ou 28,8 % du PIB, selon la Banque mondiale (chiffres 2014). A présent, ajoute M. Bouya, « nous de- vons lancer la phase décisive d’industrialisation et pour ce- la nous avons besoin d’inves- tisseurs étrangers. » C’est dans ce contexte qu’au- ra lieu le forum ICB qui, es- pèrent les organisateurs, de- vrait rassembler quelque 800 participants, dont 90 expo- sants, de 45 pays. Les autori- tés congolaises entendent pré- senter les nombreux atouts du pays, à commencer par sa si- tuation géographique qui en fait un corridor naturel vers toute l’Afrique centrale. De plus, la République du Congo est riche en ressources natu- relles : pétrole, fer (on estime le potentiel à cent ans d’exploi- tation), potasse, 10 millions d’hectares de terres arables et 65 % du territoire occupé par la forêt tropicale. La forêt du bas- sin du Congo est le deuxième massif forestier au monde. Mais avant cela, Brazza- ville s’octroie deux semaines de fête avec les XIe Jeux afri- cains, qu’elle avait déjà ac- cueillis lors de leur création, en 1965. L’ancienne capitale de la France libre pendant la seconde guerre mondiale avait en effet été choisie pour les jeux inauguraux, cinq ans après l’accession à l’indépen- dance de la France, en 1960. D’impressionnantes infras- tructures ont été construites pour l’occasion, notamment la rénovation du stade Al- phonse Massamba-Debat (30.000 places) et le nou- veau complexe de Kinté- lé (stade de 60.055 places). Le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Léon Alfred Opimbat, souligne le rôle du sport « comme fac- teur de cohésion sociale, a fortiori dans un pays comme le nôtre, sur la voie de l’émer- gence. » Un message d’autant plus important au Congo où, comme partout en Afrique, la majorité de la population est jeune (les 15-24 ans consti- tuent plus de 21 % de la po- pulation) et avide de se for- ger un avenir. LA RÉPUBLIQUE DU CONGO DANS LES STARTING BLOCKS PAYS-HôTE DES XIE JEUX AFRICAINS ENGAGÉ DANS UN VASTE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT BAPTISÉ « CHEMIN D’AVENIR », LE CONGO VISE L’ÉMERGENCE D’ICI À 2025 L « Après d’importants investissements en infrastructures, nous devons à présent lancer la phase décisive de l’industrialisation avec le concours des investisseurs étrangers. » Jean-Jacques Bouya, ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Délégation générale des grands Travaux DIRECTION GENERALE DE LA MARINE MARCHANDE LE COMMERCE MARITIME, C’EST NOTRE MÉTIER Direction Générale de la Marine Marchande B.P. 1107- [email protected] www.marinemarchande.cg Alors que près de 90% du commerce exté- rieur du Congo utilise le transport maritime, la Direction générale de la marine marchande (DIGEMAR) est l’organe technique du minis- tère de la Marine marchande en charge de gé- rer toutes les facettes du transport par mer. La DIGEMAR contribue à l’essor économique du Congo en mettant en oeuvre les moyens néces- saires pour développer le commerce maritime dans le respect des normes internationales et des conditions de sécurité. Elle veille à la sécu- rité et à la sûreté maritime ainsi qu’à la pré- servation des ressources naturelles de la mer. Alors que près de 90% du commerce exté- rieur du Congo utilise le transport maritime, la Direction générale de la marine marchande (DIGEMAR) est l’organe technique du minis- tère de la Marine marchande en charge de gé- rer toutes les facettes du transport par mer. La DIGEMAR contribue à l’essor économique du Congo en mettant en oeuvre les moyens néces- saires pour développer le commerce maritime dans le respect des normes internationales et des conditions de sécurité. Elle veille à la sécu- rité et à la sûreté maritime ainsi qu’à la pré- servation des ressources naturelles de la mer. PUBLI-RÉDACTIONNEL RÉALISÉ PAR GLOBUS VISION

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Page 1: danS LeS STaRTing bLoCKS - theworldfolio.comjuillet 2016 se tiendront des élections présidentielles qui donnent lieu actuellement à un intense débat sur le chan-gement ou non de

a R é p u -blique du Congo, pe-tit pays de 4 , 4 m i l -lions d’ha-

bitants niché sur l’Equateur le long du fleuve Congo, a devant elle une année par-ticulièrement significative. Le pays hôte des Jeux afri-cains, qui se tiendront du 4 au 19 septembre à Brazzaville, a une occasion exceptionnelle d’affirmer son identité et son potentiel aux yeux de la com-munauté internationale.

Cet événement sera sui-vi en novembre par Investir au Congo Brazzaville (ICB 2015), le « Forum internatio-nal des Investissements au Congo », dont le titre est ré-vélateur du programme éco-nomique du gouvernement, fondé sur la double ouver-ture au secteur privé et aux investisseurs étrangers. Le gouvernement espère pou-voir concrétiser une quaran-taine de projets grâce au fo-rum ICB, dans l’un des sept secteurs identifiés comme prioritaires : pétrole et hy-drocarbures, mines, agricul-

ture et agro-industrie, forêt et industrie du bois, bâti-ment et travaux publics, tou-risme et hôtellerie, et ser-vices financiers.

Enfin, last but not least, en juillet 2016 se tiendront des élections présidentielles qui donnent lieu actuellement à un intense débat sur le chan-gement ou non de la Consti-tution, qui dans l’état actuel ne permet pas au président Denis Sassou Nguesso, 71 ans, de se représenter. Un ré-férendum se tiendra à ce sujet fin 2015. M. Sassou Ngues-so (photo en haut à droite) a conduit le pays pendant trois décennies, de 1979 à 1992 puis depuis 1997.

Le Congo s’apprête à vivre cette année charnière avec un certain nombre d’atouts déjà engrangés. Et tout d’abord la paix et la stabi-lité, après la fin des guerres civiles qui l’ont déchiré dans les années 1990. Depuis, le pays s’est appuyé sur ses res-sources pétrolières – la pro-duction atteignait 250 000 barils/jour en 2014, selon l’Energy Information Admi-nistration américaine (EIA),

ce qui en fait le quatrième producteur d’Afrique sub-saharienne – pour financer son développement.

La croissance de 3,3 % en 2013 et 6,8 % en 2014 devrait se prolonger avec un taux es-timé à 3 % selon le Fonds mo-nétaire international (FMI). Bien que la baisse des cours du pétrole risque d’affecter la croissance, celle-ci sera, selon la Banque africaine de Déve-loppement (BAD) « soute-nue par la poursuite du pro-gramme d’investissements publics, le démarrage de la production minière et le dy-namisme des services et de l’agriculture. »

Mais ce qui est sans doute plus important pour l’avenir durable du Congo est qu’il est engagé depuis 2009 dans un programme de moder-nisation baptisé « Chemin d’avenir ». « Les deux axes de notre développement sont le désenclavement des ré-gions et l’industrialisation. La construction d’infrastruc-tures viables dans tout le pays est une première étape essen-tielle, » explique le ministre de l’Aménagement du Terri-toire et de la Délégation gé-nérale des grands Travaux, Jean-Jacques Bouya.

Après des investissements massifs, surtout dans les sec-

teurs de l’énergie et du trans-port, les nouveaux investis-sements devaient atteindre 1991,8 milliards de francs CFA (environ 4 milliards de dollars), ou 28,8 % du PIB, selon la Banque mondiale (chiffres 2014). A présent, ajoute M. Bouya, « nous de-vons lancer la phase décisive d’industrialisation et pour ce-la nous avons besoin d’inves-tisseurs étrangers. »

C’est dans ce contexte qu’au-ra lieu le forum ICB qui, es-pèrent les organisateurs, de-vrait rassembler quelque 800 participants, dont 90 expo-sants, de 45 pays. Les autori-tés congolaises entendent pré-senter les nombreux atouts du pays, à commencer par sa si-tuation géographique qui en fait un corridor naturel vers toute l’Afrique centrale. De plus, la République du Congo est riche en ressources natu-relles : pétrole, fer (on estime le potentiel à cent ans d’exploi-tation), potasse, 10 millions d’hectares de terres arables et 65 % du territoire occupé par la forêt tropicale. La forêt du bas-sin du Congo est le deuxième massif forestier au monde.

Mais avant cela, Brazza-ville s’octroie deux semaines de fête avec les XIe Jeux afri-cains, qu’elle avait déjà ac-cueillis lors de leur création, en 1965. L’ancienne capitale de la France libre pendant la seconde guerre mondiale avait en effet été choisie pour les jeux inauguraux, cinq ans après l’accession à l’indépen-dance de la France, en 1960. D’impressionnantes infras-tructures ont été construites pour l’occasion, notamment la rénovation du stade Al-phonse Massamba-Debat (30.000 places) et le nou-veau complexe de Kinté-lé (stade de 60.055 places). Le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Léon Alfred Opimbat, souligne le rôle du sport « comme fac-teur de cohésion sociale, a fortiori dans un pays comme le nôtre, sur la voie de l’émer-gence. » Un message d’autant plus important au Congo où, comme partout en Afrique, la majorité de la population est jeune (les 15-24 ans consti-tuent plus de 21 % de la po-pulation) et avide de se for-ger un avenir.

La RépubLique du Congo danS LeS STaRTing bLoCKS

pays-hôte des XIe JeuX afrIcaIns enGaGÉ dans un Vaste prOGraMMe de dÉVeLOppeMent BaptIsÉ « cheMIn d’aVenIr »,

Le cOnGO VIse L’ÉMerGence d’IcI À 2025

L « après d’importants investissements en infrastructures, nous devons à présent lancer la phase décisive de l’industrialisation avec le concours

des investisseurs étrangers. »Jean-Jacques bouya, ministre de l’aménagement

du Territoire et de la délégation générale des

grands Travaux

DIRECTION GENERALEDE LA mARINE mARChANDE

Le commerce maritime, c’est notre métier

Direction Générale de la marine marchande B.P. 1107- [email protected]

www.marinemarchande.cg

Alors que près de 90% du commerce exté-rieur du Congo utilise le transport maritime, la Direction générale de la marine marchande (DIGEMAR) est l’organe technique du minis-tère de la Marine marchande en charge de gé-rer toutes les facettes du transport par mer. La DIGEMAR contribue à l’essor économique du Congo en mettant en oeuvre les moyens néces-saires pour développer le commerce maritime dans le respect des normes internationales et des conditions de sécurité. Elle veille à la sécu-rité et à la sûreté maritime ainsi qu’à la pré-servation des ressources naturelles de la mer.

Alors que près de 90% du commerce exté-rieur du Congo utilise le transport maritime, la Direction générale de la marine marchande (DIGEMAR) est l’organe technique du minis-tère de la Marine marchande en charge de gé-rer toutes les facettes du transport par mer. La DIGEMAR contribue à l’essor économique du Congo en mettant en oeuvre les moyens néces-saires pour développer le commerce maritime dans le respect des normes internationales et des conditions de sécurité. Elle veille à la sécu-rité et à la sûreté maritime ainsi qu’à la pré-servation des ressources naturelles de la mer.

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Une croissance moyenne actuelle de 3% attendue d’ici à 2020

éConoMie : La CouRSe À La diVeRSiFiCaTion

ur le pa-pier, le Congo se porte bien : après plu-sieurs an-

nées de croissance soutenue, 3,3 % en 2013 et 6,8 % en 2014, selon le Fonds moné-taire international (FMI), la tendance ne fléchit pas bien au contraire, et ce mal-gré la baisse prolongée des cours du pétrole puisque le FMI prévoit une crois-sance moyenne annuelle de 3 % d’ici à 2020. Mais ces bons résultats masquent la fragilité fondamentale de l’économie : sa dépendance envers les ressources pé-trolières, qui constituent plus de 60 % du produit in-térieur brut et 75 % des re-cettes budgétaires.

Cette dépendance n’est pas seulement un problème en raison de la baisse des cours qui semble désormais vouée à se prolonger, du moins toute cette année, mais aussi parce que les activités pétrolières sont peu créatrices d’emploi et ne suffisent pas à armer le pays économiquement pour atteindre l’émergence en 2025. C’est pourquoi les autorités congolaises ont pour priorité de diversifier l’économie et de favoriser l’industrialisation.

La diversification est l’un des axes-clés du Plan na-tional de Développement (PND) pour la période 2012-2016. De même, le Congo reçoit un soutien de grandes institutions in-ternationales et notam-

ment la Banque mon-diale qui met en oeuvre un « projet d’appui institution-nel pour l’amélioration du cli-mat des affaires et la diversi-fication économique » pour la période 2011-2015, dont elle estime le coût à 40 millions de dollars (36,4 millions d’euros au cours actuel). Cette poli-tique porte déjà ses fruits : « L’économie se porte dans l’ensemble bien. Ce qui est remarquable et encoura-geant dans l’évolution ac-tuelle, c’est le dynamisme de toutes les activités hors pétrole. Depuis 2010, elles affichent une croissance an-nuelle moyenne de 8,5 %, ce qui témoigne de la pro-gression du processus de diversification voulu par le gouvernement. Mieux, cette croissance va de pair avec la création d’em-plois, » explique le ministre d’État, ministre de l’Écono-mie, des Finances, du Plan, du Portefeuille public et de l’Intégration, Gilbert On-dongo. « Selon la dernière grande enquête nationale, qui a eu lieu en 2011, le taux de chômage est pas-sé de 19,4 % en 2005, date

de la précédente enquête, à 6,9 % en 2011. La pauvre-té touchait 37,5 % des mé-nages en 2011 contre 42 % en 2005. Promouvoir la di-versification, la croissance et la stabilité macro-éco-nomique est essentiel pour remédier à la pauvreté et au chômage, » ajoute-t-il.

Selon les chiffres (2013) du ministère de l’Economie, l’évolution du produit inté-rieur brut réel dans les sec-teurs non-pétroliers est en effet encourageante : 8,5 % dans l’agriculture, l’élevage et la pêche ; 9 % dans les in-dustries manufacturières ; 10,2 % dans le bâtiment et les travaux publics ; 9,1 % dans les transports et les té-lécommunications ; 9,2 % dans les commerces, restau-rants et hôtels.

Un autre aspect important de cette politique consiste à améliorer le climat des af-faires. Sur ce point, le Congo a du chemin à faire : classé avant-dernier dans le rap-port Doing Business de la Banque mondiale en 2012 (184e sur 185 pays exami-nés), il a cependant gagné six places cette année et se classe 178e sur 189 pays.

En 2012, le Congo s’est doté d’une Agence pour la Promotion des Investisse-ments (API) qui a pour rôle d’encourager les investis-sements des entrepreneurs nationaux, tant du secteur privé que public, et l’implan-tation d’entreprises étran-gères. D’autres réformes prévues sont la mise en place de guichets uniques, la simplification des procé-dures administratives, et la facilitation des opérations de dédouanement et d’ex-portation des marchandises.

Banques et assurances : vers la révolution digitaleUne autre condition sine qua non du développement du secteur privé est bien sûr l’accès au crédit. Le mi-nistre de l’Économie recon-naît qu’en dépit d’un sur-plus de liquidités de 25 %, celui-ci reste compliqué pour les entreprises comme les particuliers : « Ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’en-courager la création d’insti-tutions financières spécia-lisées et de proximité avec des instruments de finan-cement adaptés à la réali-té actuelle des demandeurs de crédit, » explique M. On-dongo, qui cite également le potentiel du e-banking

(banque par téléphonie mo-bile ou Internet).

Ceci étant dit, et bien que le taux de bancarisa-tion n’atteigne encore que 5 % et le ratio total crédits/PIB seulement 7 %, le sys-tème bancaire s’est beau-coup développé depuis dix ans. Il compte dix établisse-ments et, toujours selon le ministre, a « vu les dépôts de la clientèle passer de 177 milliards de FCFA en 2004 à 1 990 milliards en 2014 et les crédits à la clientèle pas-ser de 108 milliards de FCFA à 1 114 milliards. »

Une onzième banque de-vrait bientôt ouvrir ses portes à Brazzaville : la banque sino-congolaise pour l’Afrique, qui au-ra pour mission d’être la grande banque commer-ciale de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CE-MAC) et de l’Afrique tout entière. Alors que la Chine est devenue le premier in-vestisseur étranger sur ce continent et l’un des tout premiers au Congo, avec la France, la création de cette nouvelle banque confirme le dynamisme des relations économiques bilatérales.

Directeur général de l’une des principales banques pri-

vées du Congo, LCB Bank, filiale du groupe marocain BMCE qui est très présent en Afrique, Mostafa Habou-cha estime que la banque di-gitale va prendre son essor ici comme elle l’a déjà fait dans d’autres pays africains. « Tout ce qui relève du e-ban-king, tout ce qui est activi-té de dématérialisation, est très important en Afrique, » dit-il. « Le e-banking est par-ticulièrement intéressant pour désenclaver les zones et les populations situées loin des grandes villes. Le développement de la mon-naie virtuelle et l’émergence de la banque digitale sont incontournables ici comme ailleurs en Afrique. C’est là où notre avantage compara-tif devrait se creuser, parce que nous nous appuyons sur les avancées et les synergies avec le groupe BMCE. »

Filiale du groupe Banque populaire Caisse d’Épargne, la Banque com-merciale internationale (BCI) se positionne pour sa part comme un partenaire du secteur privé.

« Nous souhaitons ac-compagner le secteur dit productif de valeur ajou-tée : privé, public ou para-public. Nous examinons les différents projets pour dé-

soucieux d’échapper à la « malédiction du pétrole » qui a affaibli d’autres producteurs, le congo est lancé dans un marathon pour di-versifier son économie et consolider ses bonnes performances. avec l’appui des investisseurs étrangers, l’objectif est de moderniser et développer sept secteurs en priorité : pétrole et hydrocarbures, agriculture et agro-industrie, forêt et industrie du bois, bâtiment et travaux publics, tourisme et hôtellerie et enfin services financiers. Les bonnes performances déjà enregistrées sont encourageantes.

S

République du Congo02

« Le dynamisme de toutes les activités hors pétrole est remarquable, avec une croissance moyenne de 8,5 %. Mieux, cette croissance va de pair avec la

création d’emplois. »gilbert odongo, ministre d´état, ministre de l’économie, des Finances,

du plan, du portefeuille public et de l’intégration

PUBLI-RÉDACTIONNEL

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finir comment travailler en-semble. Nous avons une ap-proche multisectorielle : dans l’agro-alimentaire, le transport, l’immobilier, » explique André Collet, di-recteur général adjoint, qui précise que la BCI bénéficie aussi de l’accompagnement de la Banque de Développe-ment des États de l’Afrique centrale (BDEAC).

Détenue à 80 % par l’État, la Banque postale du Congo a quant à elle une mission qui relève davantage du ser-vice public : « Notre objec-tif est double : l’inclusion fi-nancière et le financement de l’économie, » explique Calixte Tabangoli, direc-teur général. « Le gouver-nement souhaite augmen-ter le taux de bancarisation et nous faisons partie de la solution. Comment ? Par une politique de proximité. C’est pourquoi nous nous déployons le plus rapide-ment possible à l’intérieur du pays. Nous avons déjà un réseau de 13 agences et nous visons une centaine d’ici à cinq ans. Nous sou-haitons que l’émergence ait un impact réel sur la vie quotidienne des personnes à faible revenu. »

Un secteur connexe qui profite aussi des bonnes performances économiques est celui des assurances. Di-recteur général des Assu-rances générales du Congo (AGC), Raymond Ibata ex-plique que la politique de grands travaux d’infras-tructures bénéficie à son secteur. « Beaucoup des so-ciétés qui participent à la construction des infras-tructures routières, par exemple, mais aussi des Jeux africains s’assurent ici au Congo. Il y en a certes quelques unes qui s’as-surent dans leur pays d’ori-gine mais il est certain que tous ces grands travaux ont eu des retombées positives pour nous, » explique-t-il.

L’espoir des TICParmi tous les chantiers de développement économique actuellement en cours, celui des technologies de l’infor-mation et de la communica-tion (TIC) est évidemment essentiel. Avec un taux de

pénétration d’Internet es-timé à 6 % à Brazzaville et 11 % à Pointe-Noire, le Congo est en deçà des stan-dards africains. « Les travaux de connexion au système de câble sous-marin ouest-afri-cain WACS permettront au Congo de se raccorder au câble sous-marin SAT-3 et ensuite d’installer 1 200 km de fibre optique le long d’un axe allant de Pointe-Noire à Ouesso en passant par Brazzaville. Ce projet sera déterminant pour do-ter le Congo d’Internet à haut débit, » annonce le mi-nistre des Postes et des Té-lécommunications, Thierry Lézin Moungalla, qui pré-cise que d’ores et déjà, la té-léphonie mobile atteint un taux de pénétration de 90 % « équivalent à celui de la France ».

Filiale du groupe indien Airtel, présent dans 17 pays africains, Airtel Congo est numéro un dans le pays. « Nous croyons en ce pays et c’est pourquoi nous in-vestissons, » explique John Ndego, directeur général.« Nous voulons offrir ici les meilleures infrastructures et le meilleur service et même un service meilleur qu’en Europe. Nous serons ainsi les premiers à offrir le 4G, courant 2016. »

Airtel Congo est aussi très actif en matière de res-ponsabilité sociétale des entreprises (RSE) : « C’est très important de rendre à la communauté et en ce-la, nous suivons la voie ou-verte par le président du groupe, Sunni Bharti Mittal. En Inde, la fondation Bhar-ti a construit des écoles, donne accès à l’éducation gratuite, à des repas gra-tuits pour les élèves, four-nit des uniformes gratuits... Nous avons la même pas-sion au Congo, par exemple en “adoptant” des écoles et en suivant sur le terrain les élèves. Nous sommes aus-si actifs dans le sport : nous parrainons l’équipe natio-nale de football. »

Si Airtel est déjà très éta-bli, l’une des stars mon-tantes non seulement du Congo mais aussi de l’Afrique est VMK, une star-tup créée en 2009 par Vé-

rone Mankou, 27 ans, que l’on présente déjà comme le Steve Jobs africain. VMK a lancé la première tablette africaine, la Way-C, en 2011, le premier smartphone africain, Elikia, en 2012, et a construit la première usine d’assemblage de téléphones mobiles de Brazzaville.

Outre l’ambition de deve-nir numéro un en Afrique et d’être présent dans les 54 pays du continent, VMK vient de lancer VMK Market pour apporter des contenus africains. « Il existe des ap-plications conçues pour le monde occidental mais il en manque d’autres conçues pour l’Afrique. Le problème c’est que les développeurs ne savent pas comment se faire financer. C’est pour-quoi nous sommes en train de créer un écosystème pour leur permettre d’avoir une plate-forme pour proposer leurs services et d’avoir une solution de paiement pour financer leurs investisse-ments. »

Vérone Mankou incarne la jeunesse entreprenante dont le pays a besoin : « Nous sommes un conti-nent gigantesque qui comp-tera à terme deux milliards d’habitants. Avec le numé-rique, on pourra atteindre tous les Africains à partir du Congo. Mais pour cela, il faut être entrepreneur. L’en-treprenariat, c’est ce qui va nous permettre de recruter des jeunes, d’en faire des en-trepreneurs, et de diversi-fier l’économie. »

Une autre activité qui n’aurait pas pu se dévelop-per sans les TIC est le sec-teur des jeux, notamment en ligne. La société natio-nale de loterie, la Cogelo, a ainsi lancé de nouveaux jeux par SMS, ce qui lui per-met d’accroître ses revenus, explique Nestor Tchissam-bot Makosso, directeur gé-néral. Il ajoute que la Coge-lo contribue « de façon non négligeable » aux recettes de l’État « tout en apportant des bienfaits et du divertis-sement à la population ».

Une économie verteUn autre secteur très impor-tant pour le développement du Congo est celui de la forêt et

de l’agriculture. Le gouverne-ment encourage les investis-sements dans ce secteur no-tamment par des incitations fiscales, des concessions gra-tuites et un fonds de soutien. « Le Congo est devenu un mo-dèle en matière de gestion du-rable des forêts tropicales et lutte ainsi contre la défores-tation, » explique le ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Henri Djombo. « Au-delà des efforts déjà accomplis, le pays s’est engagé à réaliser un pro-gramme décennal de plan-tations forestières sur une superficie d’un million d’hec-tares, contribuant à la diver-sification économique, à la

préservation des forêts et à l’amélioration de sa capacité de séquestration du carbone. C’est un des plus grands pro-grammes en Afrique. »

En matière d’agriculture, le gouvernement met les bou-chées doubles pour dévelop-per cette activité essentielle pour accroître l’auto-suffi-sance alimentaire, mais qui ne représente encore que 7 % du PIB, avec seulement 2 % des terres arables exploi-tées. Le ministre de l’Agri-culture et de l’Élevage, Rigo-bert Maboundou, explique que ces efforts concernent aussi bien la recherche, l’en-seignement et les infrastruc-tures de transport, notam-

ment. Le Congo bénéficie en outre du soutien des grandes institutions internationales telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimen-tation et l’agriculture (FAO seon le sigle en anglais) et la Banque mondiale. « La sécuri-té alimentaire ne dépend pas seulement de notre minis-tère. Mais ce qui est certain c’est que nous avons besoin d’agriculteurs pour dévelop-per les terres cultivées, ain-si que d’entrepreneurs dans le domaine de l’agro-alimen-taire, » ajoute le ministre, qui précise que son budget « a été multiplié par trois en cinq ans, notamment pour favo-riser l’essor des petits pro-

ÉQUIPE PROJETDirectrice Projet : Niousha BayatDirecteur Editorial : William Kouton Directeur Régional : Gonzalo Llaryora

#Congo#CongoTheWorldfolio

République du Congo 03

« un taux de pénétration en téléphonie mobile d’environ 90 %,

équivalent à celui de la France. »Thierry Lézin Moungalla, ministre des postes et

des Télécommunications

« Les grands travaux ont eu des retombées positives pour le secteur

des assurances. »Raymond ibata, directeur général des

assurances générales du Congo (agC)

« Les nouvelles technologies sont à la base de notre développement. »nestor Tchissambot Makosso, directeur général

de la Congolaise de gestion de Loterie (Cogelo)

PUBLI-RÉDACTIONNEL

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es XIe Jeux africains qui s ’ouvrent le 4 sep-tembre se-ront bien

sûr une fête du sport mais ils seront aussi l’occasion de montrer le nouveau visage de Brazzaville.

Pendant des mois, la ca-pitale a été un grand chan-tier où des nuées d’ouvriers travaillaient, souvent sous la supervision de contre-maîtres chinois, à édifier les équipements sportifs des Jeux : centre de Kintélé (60 055 places), palais des sports(10 140 places), centre nau-tique (2 028 places), et village sportif (8 000 places), qui se-ra ensuite converti en cam-pus pour la nouvelle universi-té également en construction.

Mais ces infrastructures ne sont qu’une partie des grands travaux qui ont cours dans tout le pays. « Le projet de so-ciété “Chemin d’avenir” mis en place par le chef de l’État se focalise sur deux observa-tions principales : d’une part le manque d’infrastructures modernes pour booster notre développement et d’autre part l’industrialisation. Il s’agit de mailler l’ensemble du territoire d’infrastruc-tures de base afin de moder-niser le pays et de le préparer à l’étape suivante qui est l’in-dustrialisation, » explique le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Déléga-tion générale des grands Tra-vaux (DGGT), Jean-Jacques Bouya. Le ministre du Déve-loppement industriel et de la Promotion du secteur privé,

Isidore Mvouba, renchérit : « Les infrastructures de base sont maintenant un acquis. Nous sommes prêts pour l’in-dustrialisation. »

En parallèle, le Congo s’est doté de nouvelles structures administratives décentrali-sées afin de rétablir l’équilibre entre les grandes villes, prin-cipalement Brazza et Pointe-Noire, et le reste du pays qui souffrait d’un niveau de dé-veloppement très inférieur. « Il y a un phénomène qui s’est développé dans le pays pen-dant de nombreuses années : l’exode rural. On s’est re-trouvé dans une situation où à peu près 70 % de la popula-tion est concentrée dans les grandes villes, Brazzaville et Pointe-Noire. Si nous n’assu-rons pas un développement soutenu des autres départe-ments pour fixer les popu-lations locales, nous allons avoir une concentration de population, donc un désordre absolu dans l’organisation ur-baine de ces grandes villes. D’où la municipalisation ac-célérée, » explique M. Bou-ya. Cette « municipalisation accélérée » vouée à appor-ter aux 12 départements des équipements modernes sur lesquels ils puissent appuyer leur développement, et donc freiner l’exode rural, a no-tamment généré en dix ans quelque 200 km de voierie urbaine, 412 hôtels de pré-fecture, sous-préfecture et de ville, 343 postes de trans-formation, 673 km de ligne à moyenne tension, 746 km de lignes à basse tension, 13 usines d’eau potable et 320 km de réseau d’eau.

« Il s’agissait de doter les chefs-lieux de tous les dé-partements d’une arma-ture urbaine raisonnable. Aujourd’hui, ces localités ont un niveau de vie par-fois meilleur qu’à Brazzaville : elles ont une administra-tion locale, des routes, l’eau, l’électricité, la fibre optique et même un stade de foot-ball, » ajoute le ministre.

Le programme de la DG-GT est impressionnant. Ain-si, en matière de transport, le Congo aspire à devenir le hub de l’Afrique centrale et s’est doté de trois plates-formes aéroportuaires : l’aéroport international Maya-Maya de Brazzaville (voir page 7),l’aéroport international Agostinho-Neto de Pointe-Noire et l’aéroport de Lom-bo, situé au coeur de l’une des quatre nouvelles Zones éco-nomiques spéciales (ZES) qui sera reliée à Brazzaville, Ban-gui en République centrafri-caine, Douala au Cameroun, Mbandaka en République dé-mocratique du Congo (RDC) et Libreville au Gabon.

Toujours dans cette op-tique de hub, le port auto-nome de Pointe-Noire est en cours de modernisation pour devenir à terme le premier d’Afrique sub-saharienne, avec une capacité d’un mil-lion de conteneurs par an. Sa capacité actuelle est de 640 000 conteneurs par an.

En matière de transport routier, parmi les grandes réalisations en cours on peut citer le projet de dorsale re-liant sur 1 600 km Pointe-Noire au nord du pays, en des-servant les 12 départements,

tous désormais équipés de routes bitumées. Autre projet phare : la construction d’un pont route-rail entre Braz-za et Kinshasa, la capitale de la RDC située à seulement 6 km de l’autre côté de fleuve Congo. Cet ouvrage majeur constituera un maillon es-sentiel de la route transafri-caine TAH3 reliant Tripoli (Libye), Le Cap (Afrique du Sud), Kinshasa, Brazzaville et Windhoek (Namibie).

En ce qui concerne le rail, alors que le chemin de fer Congo-Océan qui relie Pointe-Noire à Brazzaville est une infrastructure vitale, le Congo projette la construc-tion d’une deuxième ligne de 1 700 km pour relier Brazza à Ouesso, à l’extrême nord du pays, et Djambala au centre à Pointe-Noire.

Cette fièvre d’équipement concerne aussi trois secteurs essentiels que sont l’eau, l’électricité et les télécoms.

Pour l’eau, l’objectif est de garantir l’accès à l’eau po-table à 90 % des Congolais en zones urbaines et 50 % en zones rurales. Louis Patrice N’Gagnon, directeur géné-ral de la Société nationale de Distribution d’Eau (SNDE), estime que cet objectif pour-ra être atteint dans les trois ans, avec un coût évalué à quelque 500 milliards de FC-FA (500 millions d’euros).« La SNDE a signé un contrat de performances avec l’Etat, sur une durée de cinq ans. Mais comme la SNDE ne pouvait pas mener seule ce projet, le contrat de perfor-mances, l’Etat a jugé utile de lui trouver un accompa-gnement. On a retenu le lea-der mondial pour le secteur, qui est l’entreprise française Veolia. Celle-ci exerce dans le cadre d’un contrat de ser-vices d’une durée de quatre ans, mais avec une tranche

additionnelle optionnelle qui pourrait le faire avancer au-delà. Et le tout est agen-cé autour d’une organisation mise en place par la Banque mondiale et l’État : le Projet Eau Electricité et Développe-ment urbain (PEEDU), » ex-plique M. N’Gagnon.

Pour l’électricité, l’objectif est d’augmenter la produc-tion alors que pour le mo-ment, seuls 60 % de la po-pulation en zone urbaine et environ 15 % en zone ru-rale ont accès à l’électricité. Le Congo mise sur son po-tentiel hydraulique et mène notamment la construction d’un barrage à Liouesso et projette la construction d’un autre barrage à Sounda (1000 MW), pour lequel des accords de faisabilité ont été signés. Le ministère de l’Énergie es-compte atteindre une puis-sance installée de 2000 MW en énergie hydro-électrique.

Mais le pays s’est aussi do-té ces dernières années de deux centrales thermiques à gaz, à Pointe-Noire (300 MW) et Djeno (50 MW). « Il y a une dizaine d’années, notre capacité était de seulement 100 MW donc nous avons beaucoup progressé. Mais il reste encore beaucoup à faire, » reconnaît Louis Ka-noha Elenga, directeur gé-néral de la Société nationale d’Electricité (SNE).

Quant au secteur des télé-coms, il a déjà pris une lon-gueur d’avance. Aujourd’hui, près de 90 % de la population a accès à la téléphonie mobile : « Ce marché est arrivé à un niveau de maturité compa-rable à celui des pays dévelop-pés et notre taux de pénétra-tion est équivalent à celui de la France, » remarque le mi-nistre des Postes et des Télé-communications, Thierry Lé-zin Moungalla. Le prochain défi concerne Internet à haut

débit. « Un câble sous-marin a été installé en 2012 dans le cadre d’un projet internatio-nal dont l’État congolais fait partie. Nous avons construit la fibre terrestre de Pointe-Noire à Brazzaville et les tra-vaux sont en cours vers la partie nord du pays. »

Enfin, les autorités congo-laises misent sur le poten-tiel des mines qui, espèrent-elles, pourraient prendre le relais du pétrole pour garan-tir un développement éco-nomique à long terme. « Les projets phares en cours de développement sont dans le secteur du fer, du phos-phate et de la potasse. Mais il y a également le cuivre et beaucoup de potentiel dans d’autres secteurs comme l’or et les diamants, » explique Florent Lager, administra-teur général adjoint de MPD Congo, filiale de la multina-tionale Glencore. « Le sous-sol conglais est très riche. Le ministère des Mines a mis en place des mesures très incita-tives, notamment le code mi-nier 2005. Le deuxième sujet majeur est la question des in-frastructures de transport et la disponibilité énergétique. »

Même constat de la part d’Aimé Emmanuel Yoka, di-recteur général de Congo Iron qui, comme son nom l’in-dique, explore des gisements de fer. « Le potentiel est là. Dans le meilleur des scéna-rios, si tout va bien en termes de gouvernance, de forma-tion et d’infrastructures, le pays pourrait produire envi-ron 100 millions de tonnes d’ici à dix ans, » explique-t-il. « Cela ferait du Congo l’un des premiers pays producteurs de minerai de fer, phosphates et potasse. Reste à développer les infrastructures de trans-port et d’énergie mais aussi, c’est très important, la for-mation de techniciens. »

Investissements massifs en équipement

inFRaSTRuCTuReS : ModeRniSaTion aCCéLéRée SuR TouS LeS FRonTSroutes, ponts, rail, aéroports, énergie, télécoms, aménagement urbain… tous les grands domaines d’infrastructure sont concernés par la politique de grands travaux menée depuis une dizaine d’années.

L

République du Congo04

« Mailler l’ensemble du territoire d’infrastructures de base pour préparer la phase d’industrialisation. »Jean-Jacques bouya, ministre de

l’aménagement du Territoire et de la délégation

générale des grands Travaux

PUBLI-RÉDACTIONNEL

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a mise en œuvre des pro-grammes sociaux du gou-vernement congolais il-lustre l’essor rapide des partenariats entre les pays du sud d’une part et

les administrations publiques et entre-prises privées d’autre part. Fort de son expérience en Angola, le groupe brésilien Asperbras est devenu en quelques années l’un des principaux acteurs du dévelop-pement des infrastructures sanitaires et hydrauliques, en plus de son implication dans la construction d’une zone indus-trielle de grande envergure.

« Nous avons lancé l’opération “Eau pour tous” avec le soutien d’Asperbras. Nous avons pour objectif de forer environ 4 000 puits artésiens qui fourniront de l’eau de qualité aux 1,5 million de personnes qui vivent dans les régions les plus reculées. Dans les moindres villages du Congo, du plus petit au plus grand, tout le monde ne demande qu’à être desservi par Asperbras. Partout, les élus saluent ce projet qui fait appel à une technologie d’entretien facile que les Congolais sauront s’approprier. Nous avons instauré avec le Brésil un parte-nariat public-privé gagnant-gagnant. Nous allons effectuer au cours des prochaines années un saut qualitatif important en matière d’accès à l’eau. On nous cite déjà en exemple dans le reste de l’Afrique, » ex-plique Henri Ossébi, ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique.

A terme, tous les Congolais doivent pou-voir disposer de 20 litres d’eau par jour dans un rayon de moins d’un kilomètre de leur domicile. Actuellement, le taux d’ac-cès à l’eau potable est de 62 % en milieu ur-bain et 30 % en zone rurale. Le projet Eau pour Tous permettra d’atteindre 70 % en zone rurale. Des milliers de réservoirs de 3 000 litres sont en cours d’installation. L’eau est traitée grâce à un dispositif de po-tabilisation alimenté par énergie solaire. Ce déploiement rapide constitue la réussite la plus spectaculaire de la politique d’équipe-ment du territoire national.

Un réseau sanitaire pour tout le paysDans le domaine de la santé, Asperbras pilote la construction de 12 hôpitaux. Il s’agit ni plus ni moins que de mettre sur pied un véritable réseau sanitaire na-tional, avec des hôpitaux généraux au-tour desquels graviteront des centres de santé de proximité et des unités mobiles médicalisées. Cet ambitieux programme s’inscrit dans l’initiative publique « San-té pour tous », qui prévoit également la formation à Cuba d’un grand nombre de médecins et d’infirmiers et la fourniture gratuite de médicaments.

Sous la supervision de la Direction géné-rale des grands Travaux, le groupe brésilien assure par ailleurs la maîtrise d’ouvrage du chantier de la première zone industrielle et commerciale du pays, à Maloukou, au nord-est de Brazzaville. Une fois achevé, le site abritera 16 usines, avec à la clé la créa-tion d’environ 15 000 emplois d’ici à 2020. Quatre unités de production ont déjà été inaugurées : fabrication de tôles, usine de tuyaux en PVC, unité de rotomoulage spé-cialisée dans les objets en plastique et pro-duction de poutres et petits préfabriqués en béton. La fabrication de carrelages et briques cuites se trouve en phase de démar-rage. A noter que la production de tuyaux en PVC constitue l’un des métiers d’origine d’Asperbras. Toutes les usines ont été mon-tées par le groupe brésilien. Le coût total de la zone industrielle de Maloukou est estimé à environ 500 millions de dollars.

Elle se situe dans la Zone économique spéciale de Brazzaville, dans laquelle le

gouvernement facilite le développement de l’industrie et des services logistiques. A 80 km de la capitale, à proximité de la route nationale 2, Maloukou fait partie des pro-jets structurants impulsés par la présidence de la République. Une voie d’accès bitumée de 25 km a été construite. La zone indus-trielle se consacrera essentiellement à la fabrication de matériaux de construction,

afin de satisfaire dans un premier temps la demande nationale et ensuite d’expor-ter vers les pays voisins. La dimension ré-gionale du projet a été prise en compte dès sa conception. La zone industrielle sera re-liée à la République démocratique du Congo (RDC) et à la République centrafricaine à travers un port fluvial moderne. A proxi-mité se dressera également un pont rail-

route qui permettra de se rendre à Kins-hasa, la capitale de la RDC voisine, située à seulement 6 km de Brazzaville.

Les deux Congo ont signé une convention pour la construction de cet ouvrage long-temps attendu, sous l’égide de la Banque africaine de Développement (BAD) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEMAC).

Groupe brésilien Asperbras

bRéSiL-Congo, gagnanT-gagnanTLa collaboration entre l’entreprise brésilienne asperbras et l’État congolais est un exemple de partenariat sud-sud. asperbras intervient dans la fourniture d’eau potable, la santé et la création d’une zone industrielle.

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12 HÔPITAUX GÉNÉRAUXDANS TOUT LE PAYS.

SANTÉ POUR TOUS

Santé Pour Tous, aujourd’hui le programme de santé publique le plus étendu en Afrique, a commencé dans notre pays par l’implantation et la construction de douze hôpitaux généraux dans les douze départements congolais. Répondant aux normes internationales de médecine les plus exigeantes, les douze hôpitaux généraux seront livrés à la population entièrement équipés, moyennant des salles de chirurgie, des USI, des unités de premiers secours, des laboratoires d’analyse clinique, des cabinets médicaux, des lits pour l’hospitalisation des malades, des postes d’infirmerie, des cantines et des dortoirs pour les médecins résidents.

ASPERBRAS CROIT EN LA FORCE DU CONGO BRAZZAVILLE.

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République du Congo 05PUBLI-RÉDACTIONNEL

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Les ports congolais jouent un rôle majeur dans l’économie

une nouVeLLe Vague pouR LeS poRTS…

e s p or t s congolais ont pour v o c a t i o n n a t u re l l e de desser-

vir l’immense hinterland du fleuve Congo.

« Nous devons agir de fa-çon coordonnée sur les trois tronçons de cet axe vital. En amont, favoriser la naviga-tion fluviale, en aval, moder-niser le chemin de fer Congo-Océan, et enfin donner au port de Pointe-Noire les moyens de jouer pleinement son rôle de porte d’entrée de l’Afrique centrale, » explique Rodolphe Adada, ministre d’État, ministre des Trans-ports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande. Il rappelle que Pointe-Noire est l’un des rares ports en eau profonde d’Afrique centrale.

Situé dans le Golfe de Gui-née, à mi-chemin entre Le Cap en Afrique du Sud et Dakar au Sénégal, le Port de Pointe-Noire est à la croisée des grands axes maritimes d’Eu-rope, d’Asie et d’Amérique. C’est le seul port en eau pro-fonde de la sous-région, d’ac-cès direct depuis la mer. Le

Port autonome de Pointe-Noire (PAPN) est engagé dans un programme de réhabilita-tion et de modernisation de ses infrastructures et équi-pements, afin d’accroître les capacités d’accueil, d’amélio-rer ses performances et d’en faire un pôle d’éclatement des trafics de transbordement en direction des ports voisins. Ce programme concerne particu-lièrement l’aménagement et la mise en concession du termi-nal à conteneurs dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le coût de ces travaux est esti-mé à environ 500 milliards de FCFA (488 millions d’euros).

Grâce aux partenariats public-privé, les activités portuaires ont pris leur es-sor ces dernières années. « Nous avons ouvert un dia-logue permanent avec les en-treprises privées de la filière maritime, qui sont un mail-lon essentiel de l’exploita-tion pétrolière en mer. La sécurité s’est beaucoup amé-liorée : les armateurs sont de plus en plus nombreux à fréquenter Pointe-Noire, qui est devenue une plate-forme de transbordement d’envergure régionale, » as-

sure Jean-Félix Mouthoud Tchikaya, directeur général de la marine marchande. Il souligne que le Congo ap-plique aujourd’hui plus de 80 % de la réglementation maritime internationale.

À travers sa filiale Congo Terminal, le groupe Bolloré assure depuis 2009 la gestion du terminal à conteneurs de Pointe-Noire. « Nous croyons au potentiel de l’Afrique, qui devrait atteindre une crois-sance moyenne de 5 % à 6 % au cours des prochaines décennies. Pointe-Noire est la porte d’entrée natu-relle de l’Afrique centrale et nous injecterons un total de 250 millions d’euros dans les installations portuaires. Nous tablons sur l’ouver-ture d’un corridor terrestre jusqu’à Kinshasa. Le gouver-nement prévoit la construc-tion d’un pont sur le fleuve Congo et a déjà amélioré les routes qui conduisent au Ga-bon, au Cameroun et en Ré-publique centrafricaine, » assure Pierre Bellerose, di-recteur régional de Bolloré Transport Logistics.

Congo Terminal compte aujourd’hui plus de 700 em-

ployés et continue à recruter. La société investit sans cesse dans de nouveaux équipe-ments – elle a mis en service des portiques l’année der-nière – et a besoin d’un per-sonnel qualifié pour les faire fonctionner. Elle recense à peine plus de 20 % d’expa-triés dans son personnel, un résultat qui s’explique par l’effort de formation de la main d’œuvre locale. « Les portiqueurs vont apprendre leur métier au Havre. Le reste des employés spécia-lisés effectue des stages à Abidjan, dans le centre pa-nafricain créé par Bolloré. Nous devons offrir les meil-leurs services et nous tenir prêts pour la hausse de l’ac-tivité de transit qu’impli-quera l’ouverture de la route Pointe-Noire-Brazzaville, en attendant la construction du pont entre Brazzaville et Kinshasa, » assure Michel Antonelli, directeur général de Congo Terminal. Pointe-Noire dispose d’un avantage sur tous ses concurrents : un tirant d’eau de 15,5 mètres. « Cela nous permettra à terme d’accueillir des navires de 8 000 conteneurs EVP. Les plus gros que nous ayons re-çus à ce jour transportaient 6 600 conteneurs. La marge de progression reste impor-tante, » ajoute-t-il.

L’avenir du port fluvial de Brazzaville dépend dans une large mesure de son raccor-dement par voie terrestre à Pointe-Noire. « Notre objec-tif est de devenir une véri-table plate-forme multimo-dale capable d’approvisionner les capitales des deux Congo et de canaliser bois, cacao,

café et huile de palme vers les marchés internationaux. L’achèvement de la route na-tionale 1 entre Pointe-Noire et Brazzaville nous permet-tra d’étendre notre rayon-nement au Tchad, au Ca-meroun et à la République centrafricaine. Nous avons également signé un parte-nariat de 15 ans avec l’opé-rateur français Necotrans, qui se charge de l’acconage et de la manutention. Nous pouvons ainsi nous concen-trer sur la réhabilitation de nos installations, » déclare Jean-Pierre Ndoussa, direc-teur général du Port auto-nome de Brazzaville et Ports secondaires (PABPS). Neco-trans – déjà présent à Pointe-Noire – et le PABPS investi-ront environ 24 milliards de FCFA dans les quais, les terre-pleins et la voirie, ainsi que dans des équipements de le-vage et pesage.

Grâce à des infrastructures de plus en plus performantes, les coûts du transport de marchandises s’allègent pro-gressivement, un mouve-ment qu’accompagnent aussi les autorités avec la simpli-fication des démarches ad-ministratives. « Le guichet unique des opérations trans-frontalières facilite le passage des marchandises au port de Pointe-Noire. Parmi les autres instruments récents figure le bordereau électro-nique de suivi des cargaisons. Nous fournissons également une assistance multiforme aux chargeurs et nous parti-cipons à des projets concrets, par exemple la construction d’un port sec à Dolisie, à 160 km de Pointe-Noire, » pré-

cise Jean-Jacques Banuani-na Dia Ngoma, directeur gé-néral du Conseil congolais des Chargeurs, qui négocie aujourd’hui avec la Banque africaine de développement (BAD) un prêt d’un million d’euros pour la réalisation de cette infrastructure.

La situation géographique du congo, à l’embouchure du gigantesque fleuve du même nom, lui donne un atout unique en afrique. Les travaux de modernisation des infrastructures portuaires ont pour vocation de permettre au pays de jouer pleinement son rôle de « porte océane » de l’afrique centrale.

L

Jean-pierre ndoussa, directeur général du port autonome de brazzaville et ports secondaires (pabpS)

Jean-Jacques banuanina dia ngoma, directeur général du Conseil congolais des Chargeurs (CCC)

République du Congo06PUBLI-RÉDACTIONNEL

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Le transport aérien renforcera la desserte intérieure et le commerce régional

…eT un VenT nouVeau pouR Le TRanSpoRT aéRien

e gouver-n e m e n t congolais p o u r s u i t une double stratégie de

développement du transport aérien. D’une part, l’amélio-ration de la desserte de l’in-térieur afin de pallier l’insuf-fisance des infrastructures routières et ferroviaires et d’autre part la consolidation de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville comme hub de l’Afrique centrale.

En parallèle, la compagnie aérienne nationale Equato-rial Congo Airlines (ECAir) a été créée en 2011 pour ré-pondre à ces objectifs, avec notamment le concours du bureau d’étude allemand Lufthansa Consulting, qui a apporté son expertise mana-gériale et technique, et de la société Suisse PrivatAir pour l’accompagner dans diverses phases opérationnelles. Par-tenaire des Jeux africains, ECAir transporte aujourd’hui près d’un million de passa-gers par an.

ECAir, une compagnie ambitieuseA noter, le PDG d’ECAir, Fatima Beyina Moussa, est l’une des très rares femmes à diriger une compagnie aé-rienne. (Elles étaient seu-lement dix en 2014, selon l’International Air Transport Association (IATA), qui re-groupe 250 compagnies.) Elle dirige aussi l’Association

des compagnies aériennes africaines (AFRAA), qui ras-semble 32 compagnies.

Sous la houlette de Mme Moussa, ECAir ambitionne de devenir leader en Afrique centrale. La compagnie opère jusqu’à 144 vols heb-domadaires depuis Brazza-ville vers Paris (Charles-de-Gaulle), Cotonou, Douala, Libreville, Bamako, Dakar, Pointe-Noire, Ollombo et Dubai. Elle est d’ailleurs la seule compagnie congolaise à relier directement le conti-nent africain au Moyen-Orient avec un vol quotidien vers la capitale économique des Émirats arabes unis – de-puis le 31 mai 2014, ECAir assure en effet la desserte Brazzaville-Dubai en vol di-rect – et l’Europe avec quatre vols vers Paris par semaine.

La compagnie vient aus-si d’inaugurer la desserte Brazzavillle-Beyrouth, sa troisième ligne interconti-nentale. Elle étendra ensuite son réseau régional avec l’ou-verture des destinations Abi-djan, Yaoundé, Luanda, Ban-gui et N’Djamena. ECAir, qui a déjà transporté près d’un million de passagers, orga-nisera la 47e Assemblée gé-nérale de l’AFRAA du 8 au 10 novembre à Brazzaville.

En juillet dernier, ECAir a signé un accord avec la so-ciété belge de maintenance Sabena Aerospace : « Nous serons bientôt en mesure d’offrir des prestations de grande qualité au départ

de Maya-Maya. Ce projet dote l’Afrique centrale de son premier pôle de main-tenance de haut niveau, » explique Rodolphe Adada, ministre d’État, ministre des Transports, de l’Avia-tion civile et de la Marine marchande. Il souligne que les retombées de l’accord se feront sentir dans des do-maines tels que l’ingénierie, l’informatique, la sécurité et la surveillance, l’accueil des passagers et la logistique.

Maya-Maya rayonneVoilà qui rehaussera encore le rayonnement de l’aéroport de Maya-Maya, où sera construit un hangar capable d’accueil-lir des appareils de la taille du Dreamliner de Boeing. « Nous visons à terme un véritable transfert de connaissances et le développement des com-pétences locales grâce à un partenariat avec une école qui se chargera de recruter et former des techniciens africains. Notre objectif : of-frir à la clientèle du Congo et d’Afrique centrale un service de qualité dans des condi-tions optimales de sécurité et de confort afin de lui faire prendre l’habitude de transi-ter par Brazzaville.

En matière d’infrastruc-tures, nous achevons la mé-tamorphose complète des deux principaux aéroports in-ternationaux du pays, Maya-Maya et Agostinho-Neto de Pointe-Noire. Parallèlement, nous avons multiplié les vols

directs de la compagnie na-tionale ECAir vers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique de l’ouest, » ajoute-t-il. En ce qui concerne les vols intérieurs, le ministre rappelle que le gouvernement a investi de-puis 2006 dans la construc-tion ou modernisation de huit aéroports secondaires à Dolisie, Ouesso, Impfon-do, Owando... Ils ont été mis aux normes de l’Organisation de l’Aviation civile interna-tionale et sont généralement desservis par la compagnie aérienne publique Air Congo.

La gestion des aéroports de Brazzaville et Pointe-Noire – auxquels s’est ajouté Ollom-bo en 2013 – a été attribuée en 2011 à la société privée à participation publique Aéro-ports du Congo (Aerco), qui compte l’entreprise d’ingé-nierie française Egis dans son tour de table. « Notre conces-sion s’étend sur 25 ans. Notre cahier des charges inclut des investissements conséquents dans l’extension de l’aéroport de Pointe-Noire ainsi que sur

la zone fret et la clôture de sé-curité de Maya-Maya. Nous agissons également au ni-veau commercial : nous étu-dions par exemple un abat-tement de 40 % de la taxe aéroportuaire pour les passa-gers en transit, une initiative qui incitera les compagnies aériennes à utiliser Brazza-ville comme plate-forme de correspondance, » explique Alain Berquez, directeur gé-néral d’Aerco, pour qui la se-conde étape sera la mise en place de l’enregistrement des bagages de bout en bout.

Un environnement porteurAerco évolue dans un envi-ronnement porteur, avec une croissance de 14 % du nombre de passagers en 2014. La hausse devrait rester à deux chiffres en 2015, au moins sur l’aéroport de Brazzaville. « L’en-semble des aéroports congolais enregistre des flux de l’ordre de 2,4 millions de passagers, ce qui représente 60 % de la population. Ceci illustre l’im-

portance du transport aérien, qui devrait se renforcer avec le développement d’ECAir. Bey-routh, Libreville, Bamako, Da-kar... De nouvelles liaisons sont ouvertes chaque année, » se fé-licite Alain Berquez. Aerco fait donc face à tous ses engage-ments. Elle démarrera prochai-nement la réfection et le redi-mensionnement de la piste de Pointe-Noire. Le chantier avan-cera de nuit, pour ne pas per-turber le trafic aérien diurne. « Nous avons toutes les compé-tences nécessaires à la conduite d’un tel chantier. Viendra en-suite le tour de l’aérogare fret, puis l’agrandissement des aires d’avion et un centre de traite-ment des déchets. Fin 2016, Agostinho-Neto sera vérita-blement un aéroport de di-mension internationale, » conclut le directeur général d’Aerco, qui espère décrocher rapidement la certification ISO9001 : il s’agirait d’une reconnaissance importante de tous les efforts engagés, parti-culièrement en matière de for-mation du personnel.

une nouvelle compagnie aérienne depuis 2011,deux aéroports internationaux modernisés de fond en comble à Brazzaville et pointe-noire, construction ou modernisation de huit aéroports secondaires à l’intérieur du pays, nouvelles liaisons avec l’afrique et le Moyen Orient : le congo met les bouchées doubles pour se doter d’infrastructures de transport aérien aux normes internationales, alors que le nombre de passagers ne cesse de croître.

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République du Congo 07

« notre objectif : offrir à la clientèle du Congo et d’afrique centrale un service de qualité dans des conditions optimales de sécurité et de confort. »Rodolphe adada, ministre d’état, ministre des

Transports, de l’aviation civile et de la Marine

marchande

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