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" L'EDUCAT.EUR 193 B pr11p11s df I' ass11ciati1111 a 25 é.I èv es par classe Un coin du réfectoire à !'Ecole Normale d'Aix (Photo Henry Ely, Aix) Nous n'avons jamais que la constitution de cette Association et le lancement de l'action soient une affairè si .. simple et nous avions prévu les incom- ' préhensions et les oppositions. Le premie·r mouvement des· personnalités et des organisations . qui ont été officiellement informées de nos projets a. été de protester : "Nous avons suf- fisamment d'organism es, il suffit de les faire fonc- tionn er normalement. Une association nouvelle ne changera pas les donn ées du problème n. Nous avions déjà eu réponse à cette critique qui ava it été formulée en séance du Congrès. Si , selon nous, la question 1 avait été du ressort du S.N.I. par exemple, nous aurions simplement demandé à nos camarades d'intervenir dans leurs sections pour que notre mot d'ord1'e soit priS en considération . .!\fais notr e projet déborde le cadre de l'a ction syndicale et de l'habituelle action laïque . Pour bien nous faire comprendre, repren9ns notre comparaison avec le chemin en mauvais état dont s'inquiètent les usagers . Certes, il peut y avoir une première action en l'occurrence, c'est celle qes ingénieurs et des can- tonniers qui constatent les premiers les imperfec- tions dangereuses de la r.oute à moderniser, discu- tent de la question , établissent des projets, justi- fient les votes de crédits, intervi ennent auprès des Pouvoirs publics et des parlement aires. Cette action correspond à celle que mèn ent, sur le plan de !'Ecole Laïque, le S.N.I. et les dive rs es associations de Défense de !'Ecole. Nous n'en nions point la portée que nous demandons à nos camar ades de renforcer par leur action unie. Mais cette comme, dans le cas de la route, les protestations des cantonniers et des ingénieurs - risque très souvent de demeurer sans écho si elle reste sur le terrain pour ainsi dire technique et cor- poratif. Mais que les usagers et riverains de la route, appartenant à toutes professions, adhérents à tous syndicats, participant de toutes les p)1ilosophies ou partis politiques 1 s'unissent dans une association pour l'amélioration de la route et qu'ils mènent vigoureusement ensemble l' action qui s'impose, ils obtiendront bien vite satisfaction, le fait est patent. C'est cette protestation uni e de tous les usagers .de l 'Ecole (instituteu'rs, élèves, · parents, employeurs, Pouvoirs . publics) que nous voudrions promouvoir : pour faire comprendre à tous d'abord les condi- tions anormales et retardataires dans lesquelles nous travaillons, pour qu'ils prennent conscience des torts graves que cette situation anormale cause à l'édu- cation de leurs enfants, et pour les entraîner à exi- ger en conséquence les mesures, les décisions et les votes de crédit qui s'imposent . · Si nous voulons que soit menée cette action, comme da ns le cas de la rout e, la création d'une associa- tion de défense s'impose. ·Cette assoc, i&.tion 'ne fait doubl e emploi avec aucune des as&ociations qui existent. Elle est possible, parce qu e nous savons par expérience combien les parents sont sensibles aux arguments que nous leur donnons. La défense de !'Ecole ne saurait être le monopole des seuls ins- tituteurs. Nous devons obligatoirement élargir le cer- cle de tous ·ceux qui sont susceptibles de pousser à la roue, une forme qui, il est vrai, n'a pas encore été essayée, mais qu'il n'y a pas lieu de con- damn er d'avance. Et on nous a objecté alors que «l'accusation que nous portons coritre une Ecole qui travaille avec des outils et selon des techniques qui' ne sont pas adap- tés à notre époque n, est injuste vis-à-vis de la masse des éducateurs qui, dans nos rangs d'abord, font tant d'efforts et de sa crifices pour sortir de l'or- nière . Ces critiques, nous dit-on, vont "faire mettre en boule » les éducateurs auxquels nous nous adres- snos et ils ne répondront pas à notre appel. C' est que : - d'abord, nous ne nous adressons pas exclusive- ment aux instituteurs ; . - que ce n ' est pas un déshonneur pour eux de n'être pas encore parvenus, seuls, à cette modernisation indispensable. Le propriéta ire d'une maison n'est pas fier certes du mauvais chemin qui « dessert "• si on peut dire, sa propriété. S'il mène la bonne action pour faire améliorer sa situation il doit

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Page 1: cr~~r: 25 é.I èv es · en boule » les éducateurs auxquels nous nous adres snos et ils ne répondront pas à notre appel. C'est que : - d'abord, nous ne nous adressons pas exclusive-ment

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L'EDUCAT.EUR 193

B pr11p11s df I' ass11ciati1111 a cr~~r:

25 é.I èv es par classe

Un coin du réfectoire à !'Ecole Normale d'Aix (Photo Henry Ely, Aix)

Nous n'avons jamais p en~é que la constitution de cette Association et le lan cement de l'action soient une affairè si .. simple et nous avions prévu les incom­

' préhensions et les oppositions. Le premie·r mouvement des · personnalités et des

organisations . qui ont été officiellement informées de nos projets a. été de protester : "Nous avons suf­fisamment d'organismes, il suffit de les faire fonc­tionner normalement. Une association nouvelle ne changera pas les données du problème n.

Nous avions déjà eu réponse à cette critique qui avait été formulée en séance du Congrès. Si, selon nous, la question 1 avait été du ressort du S.N.I. par exemple, nous aurions simplement demandé à nos camarades d'intervenir dans leurs sections pour que notre mot d'ord1'e soit priS en considération .

.!\fais notre projet déborde le cadre de l'action syndicale et de l'habituelle action laïque.

Pour bien nous faire comprendre, repren9ns notre comparaison avec le chemin en mauvais état dont s'inquiètent les usagers.

Certes, il peut y avoir une première action en l'occurrence, c'est celle qes ingénieurs et des can­tonniers qui constatent les premiers les imperfec­tions dangereuses de la r.oute à moderniser, discu­tent de la question, établissent des projets, justi­fient les votes de crédits, interviennent auprès des Pouvoirs publics et des parlementa ires. Cette a ction correspond à celle que mènent, sur le plan de !'Ecole Laïque, le S.N.I. et les diverses associations de Défense de !'Ecole. Nous n'en nions point la portée que nous demandons à nos camarades de renforcer par leur action unie.

Mais cette action~ comme, dans le cas de la route, les protestations des cantonniers et des ingénieurs -risque très souvent de demeurer sans écho si elle reste sur le terrain pour ainsi dire technique et cor­poratif. Mais que les usagers et riverains de la route, appartenant à toutes professions, adhérents à tous syndicats, participant de toutes les p)1ilosophies ou partis politiques

1 s'unissent dans une association

pour l'amélioration de la route et qu'ils mènent

vigoureusement ensemble l 'action qui s 'impose, ils obtiendront bien vite satisfaction, le fait est patent.

C'est cette protestation unie de tous les usagers .de l 'Ecole (instituteu'rs, élèves, · parents, employeurs, Pouvoirs . publics) que nous voudrions promouvoir : pour faire comprendre à tous d'abord les condi­tions anormales et retardataires dans lesquelles nous travaillons, pour qu'ils prennent conscience des torts graves que cette situation anormale cause à l'édu­cation de leurs enfants, et pour les entraîner à exi­ger en conséquence les mesures, les décisions et les votes de crédit qui s'imposent. ·

Si nous voulons que soit menée cette action, comme dans le cas de la route, la création d'une associa­tion de défense s'impose. ·Cette assoc,i&.tion 'ne fait double emploi avec aucune des as&ociations qui existent. Elle est possible, parce que nous savons par expérience combien les parents sont sensibles aux arguments que nous leur donnons. La défense de !'Ecole ne saurait être le monopole des seuls ins­tituteurs. Nous devons obligatoirement élargir le cer­cle de tous ·ceux qui sont susceptibles de pousser à la roue, s~us une forme qui, il est vrai, n'a pas encore été essayée, mais qu 'il n'y a pas lieu de con­damner d'avance.

Et on nous a objecté alors que «l'accusation que nous portons coritre une Ecole qui travaille avec des outils et selon des techniques qui' ne sont pas adap­tés à notre époque n, est injuste vis-à-vis de la masse des éducateurs qui, dans nos rangs d'abord, font tant d'efforts et de sacrifices pour sortir de l'or­nière. Ces critiques, nous dit-on, vont "faire mettre en boule » les éducateurs auxquels nous nous adres­snos et ils ne répondront pas à notre appel.

C'est que : - d'abord, nous ne nous adressons pas exclusive-

ment aux instituteurs ; . - que ce n 'est pas un déshonneur pour eux de n'être

pas encore parvenus, seuls, à cette modernisation indispensable. Le propriétaire d'une maison n'est pas fier certes du mauvais chemin qui « dessert "• si on peut dire, sa propriété. S'il mène la bonne a ction pour faire améliorer sa situation il doit

Page 2: cr~~r: 25 é.I èv es · en boule » les éducateurs auxquels nous nous adres snos et ils ne répondront pas à notre appel. C'est que : - d'abord, nous ne nous adressons pas exclusive-ment

194 L'EDUCATEUR

affirmer au contraire les ii)cidences de cet état 110us pouvons· -être eertarins d 'avance, que les édu­cateurs « qui se mettent ainsj en boule» ce ne sont pas ceux qui pousseront à la roue pour que chan­genl. les conditions de !'Ecole. Ce n'est pas avec ceux qui se contentent de la mauvaise route que nous améliorerons nos conditions de travail, mais avec l'irnmense masse des éducateurs, des parents, des amis et des . usagers de !'Ecole, crui ne peuvent pas reste r insensibles a ux arguments que nous leur ap­portons et qui sont susceptibl es de se mobiliser pour crue l'Ecole dont nous a\ons l.a responsabilité · de­vienne un élément actif de la construction sociale et. de la culture qui doit l'éclairer et la guider.

de fait; • - et que si nous n'expliquons ,pas aux parents que

cette technique qui leur est et nous est familière, n'est pas celle que nous souhaitons pour l'Ecole, si nous ne leur expliquons pas comme11t Jeur route pourrait être améliorée, ils ne venant pas la nécessité de changer, et ils continueTOnt à pen­ser que, pour faiTe une leçon au tableau, poqr écrire ou réciter, l'instituteur peut )lien s'accom­moder de ses 50 élèves.

Nous devons dire au contraire ! 'inhumanité du travail qu'on nous dei;nande et que nous if'a.cceptons que comme pis-aller. O'est à changer cc~ état de fuit que nous devons nous employer. .

C'est sur ces bases que notis fa isons un nouvel appel aux divers organismes qui doivent nous aider clans cette tâche diffi cile · et urgente.

Et pour ce gui conceme le point de vue pratiqu~, C. FREINET·.

RENCONTR.E INTERNATIO _NALE INTERLINGUISTIQUE DE TOURS (25 -30 juillet .1955)

Je me permets de donner ici quelques détails sur cette rencontre à l'occasion de laquelle ·il m'a été autorisé d'orga­niser une exposition sur nos techniques.

On s'.es.t longtemps dema.ndé si réel­lement le vocabulaire international en faveur. duquel je milite depuis plusieurs années avait une q~elconque valeur pra­tique. Les faits vi.ennent de · répondre d'une manière éclatante.

11 existe plusieurs ·possibilités de stan­dardisa.tiens de ce vocabulaire. La plus simple et: la plus populaire, l'lnterlingue­Occidental de Wahl, a été expérimentée d.ans deux Congrès internationaux, l'un de Médecine Allergiste (Zurich, i 951), l'autre de Médecine Prophylactique (Bad Ragaz, St-Galien, 1954 ). et dernière­ment, le grand savant italien, . le -profes­seur Marco Todeschini, auteur de la « Théorie des Apparences », qui a pro­voqué un énorme intérêt dans le monde scientifiq1,.1e parce qu'elle dépasse la rela­tivité de Einstein et la cybernétique de Wiener, vient de se déclarer enthou­siasmé par l'lnterlingue.

L' lnterlingue de IALA, plus tradi­tiona.liste et plus co.mpliquée évidem­ment, n'en ·a pas moins remporté des succès foudroyants depuis ~a création qui remonte à 1951 . L'Association Amé­ricaine pour !'Avancement des Sciences, plusieurs revues scientifiques d'Améri­qûe du Nord èt du Sud, l'Institut de

_ Cardiologie de Rome, l'ont adoptée. Son utilisation 'a été officielle au

Congrès 'International de Cardiologie · (USA, 1954). au Congrès International d'Hématologie (Paris, sept. 1954) et au Congrès International de Pédiatrie.

L'Université de New York a com­mencé un cours public d'lnterlirigue.

L'esprit libéral qui anime les « inter­linguistes » est de nature à faciliter les excellentes relations qui règnent entre e~x et à préluder à l'unification du mou­vement interlinguistique pour réaliser la fusion progre~sive des l1mgues interna·-

tionales en un seul système, mieux adap­té aux exigences de notre monde mo­derne ..

11 est souhaitable que l'orthographe se simplifie, et je suis heureux de voir que 1es idées que j'ai émises dans « La Ré­forme de · !'Orthographe de la Langue française du point de vue interlinguisti- ' que .» ne m'éta.ient pas particulières, puisque M .. J .-M. Chevallier, du Monde Bilingue, et des auteurs en Hollande et au Dànemark ont proposé eux auss i que la simplification de l'orthographe soit en même temps un alignement sur l'aspect international des mots.

Pour en revenir à cette rencontre in­ternationale, elle a.ura cette originalité que, étant organisée par l'Union Mo.n­diale pro lnterlingua, un certain 11ombre d'occidentalistes et d'interlinguistes in­dépendants y ont été invités.

· Parmi ces participants se trouve un certain nombre de membres de l'ensei­gnf;!ment des pays étrangers ; je pense que ce sera une excellente occasion de les cor:ifronter avec nos techniqu!!s, et j 'es­père que des camarades voudront bien m'aider ~ réaliser l'exposition que j'ai projetée. Toutes indications sur cette rencontre sont données dan.s le BÙletin Pedagogic International, n" 13, qui con­tient, en outre, un article. d'un collègue d'Irlande : Como diminuer tension ner­vose (écrit en lnterlingua) et qui expose la méthode du docteur Fink de rela.xa­tion musculaire.

Pour qui s'intéresse à ce problème, il est indispensable d'étudier l'lnterlin­gue de Wahl, en premier , puis l'lnter­lingua de IALA, la dépense totale pour l'achat des méthodes n'excédant pas 500 fr !

Pour apprendre l'lnterlingue de Wahl,' vous avez une méthode à 120 fr ., une autre à 150 fr. Pour l'lnterlingua, une méthode à 300 fr. C'est vraiment peu coûteux. L'abonnement au Buletin Pe­dagoric International (interlinguistiq1,1e,

pédagogie, naturisme, santé libre, paci­fisme) coûte 1 OO fr . pour quatre numé­ros par an.

Toutes informations sur les périodi ­ques et méthodes contre 4 timpres à J. ROUX, instituteur, Orbé pàr St-Léger de Montbrun (Deux- Sèvres). CCP 127 88 Nantes. (Ne pas me comma.nder de mé­thodes.)

Croupe H.éraultàis de l'Ecole Moderne

Le Groupe organise le jeudi 12 mai, de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures, à l'Ecole des Aubes à Montpellier, une journée d'infor­mati.on et de documentation desti­née tout particulièrement a u.x._ jeu­nes éducateurs et aux normalien­nes et normaliens. ·

Le thème en est.·: Outils et tech­niqu es de base de .- l'Ecole Moderne.

Le matin: mise en œuvre des techniques (exploita t,ion du texte li­'bre, impressions,. illustr~tions, e;tc).

Le soir: séance solennelle d'in­formations complémentaires et ·de discussion.

Les membres du Groupe, réunis le 21 avril, ont décidé d'ores et déjà de souscrire deux actions à la So­ciété anonyme des Techniques Frei­net. Un appel personnel a été lancé à t o u s les sympathisants pour atteindi·e le chiffre minimum · 'de ci~q actions:

Vends cause double emploi, dupli ­________ : ca.teur rotatif Everest à stén-cil ou baudruche, tirant jusqu'au format 21-40 environ. 8 .000 fr ., emballage et port compris. Schmitl, instituteyr, Sâint­Augustin (Seine-et-Marne) .,