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Coutumierde la Communauté de l’Emmanuel

et de la Fraternité de JésusTroisième édition

Règlement de vie des femmes célibataires pour le Royaume

Première édition

Juin 2012

Éditions de l’Emmanuel

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Avant-propos

Voici la troisième édition du Coutumier de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Elle fait suite à celles de 1999 et 2002 et comprend de nombreuses nouveautés et adaptations, liées à la vie et à la croissance de la Communauté, présente à ce jour dans une soixantaine de Pays, sur tous les continents, et comptant près de 10 000 membres.

Depuis la précédente version, la Communauté a vécu plusieurs évènements importants témoignant de son dynamisme. Tout d’abord, le 20 juin 2009, la Communauté de l’Emmanuel a été érigée en Association publique internationale de fidèles, par décision du Conseil pontifical pour les Laïcs. Cette modification témoigne d’une reconnaissance et d’une confiance ecclésiale plus grande.Cette reconnaissance a permis particulièrement une transparence juridique selon la législation de certains pays.Ce nouveau Statut ouvre aussi la Communauté à des perspectives missionnaires nouvelles. Elle peut ainsi, se voir confier la tutelle (c’est-à-dire l’animation) d’un établissement scolaire1.Autre marque de confiance de l’Église : la cause de canonisation de Pierre Goursat, notre fondateur, a été officiellement introduite le 7 janvier 2010.

Puis, le 3 février 2011, l’audience accordée par le Saint Père au Conseil interna-tional, aux responsables des grands services et aux évêques issus de la Commu-nauté. Benoît XVI nous a rappelé avec force et douceur que notre « communion fraternelle est déjà une annonce du monde nouveau que le Christ est venu instaurer ». Vous trouverez l’intégralité de son discours en annexe.

Vous pourrez approfondir dans cette nouvelle édition la mise en œuvre de plu-sieurs chantiers menés par le Conseil international, concernant la vie commu-nautaire. Entre autres, y sont précisées les conséquences pratiques de ce que l’on a appelé « l’ouverture » de la Communauté, qui permet aujourd’hui une plus grande souplesse du cheminement initial, tout en valorisant l’engagement. Cette réflexion nous a emmenés de façon cohérente à nous pencher sur le sens profond de notre cheminement dans la Fraternité de Jésus, au cœur de la Communauté, pour témoigner de cet appel dans une plus grande clarté.

1. Canon 803

© Éditions de l’Emmanuel, 2012.89, bd Auguste-Blanqui, 75013 Pariswww.editions-emmanuel.com

ISBN : 978-2-35389-220-4

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une étape importante de la vie de notre Communauté pour la compréhension et la croissance du célibat pour le Royaume en son sein. Soulignons que ce texte n’a pas le même statut canonique que le Coutumier et sera également édité séparément. Il est prévu par les Statuts de la Communauté et de la Fraternité (no 31).

Ce règlement de vie a été approuvé à l’unanimité par les deux Conseils le 11 février 2012. Il nous a semblé important de permettre au plus grand nombre d’y avoir accès facilement, c’est pourquoi nous l’avons joint également à cette édition du Coutumier.

La publication du Coutumier et du Règlement de Vie des femmes célibataires pour le Royaume soutiendra la Communauté et la Fraternité dans leur rayonne-ment, favorisant ainsi les fondations locales et l’unité de l’ensemble.

En cette année jubilaire, confions la Communauté et la Fraternité à la prière de Marie, et offrons notre disponibilité à l’Esprit Saint qui fait toutes choses nouvelles.

Laurent LandeteModérateur de la Communauté de l’Emmanuelet de la Fraternité de Jésus

le 15 juin 2012,en la fête du Cœur de Jésus

J’attire aussi votre attention sur le fait que nous avons supprimé à titre expéri-mental le statut d’ami de la Communauté, pour lui préférer celui de membre associé, déjà utilisé dans nos Statuts mais avec une notion plus restreinte. Le terme d’ami sera de ce fait utilisé maintenant très largement, sans correspondre à une étape au sein de la Communauté.

Ces modifications et améliorations, comme le signalait déjà mon prédécesseur Dominique Vermersch dans la version de 2002, « sont la manifestation de ce que la vie de la Communauté continue d’éclairer la compréhension que nous avons du cha-risme que nous avons reçu. Elles illustrent aussi le fait que ce document reste toujours un document de travail, sans cesse susceptible d’adaptations ».

Le préambule présentant la Fraternité de Jésus, les chapitres sur les chemine-ments et les étapes dans la Communauté et la Fraternité, sur les prêtres, sur les célibataires pour le Royaume ont donc été très largement modifiés. De nouveaux chapitres font aussi leur apparition : les jeunes, les permanents et les mission-naires longue durée « ad gentes ».

Ce coutumier pourra évidemment être modifié à nouveau dans l’avenir suivant les besoins de la vie et du gouvernement de la Communauté et selon les moda-lités déjà énoncées par mes prédécesseurs.

Je rappelle encore que le Coutumier ne doit pas être compris comme un ensemble de lois à suivre scrupuleusement. Il constitue plutôt une présentation de ce qui se vit aujourd’hui dans la Communauté et de la manière dont nous comprenons notre charisme.

Ce document doit être au service de notre inventivité et de notre créativité mis-sionnaire. Il ne doit en aucun cas nous empêcher de nous adapter – en lien avec le conseil et les délégués de zones – aux réalités locales et culturelles si riches et complémentaires d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre.

Cette troisième édition du Coutumier a été soumise au comité consultatif réuni les 19 et 20 mars 2011, puis les 17 et 18 mars 2012 puis approuvée par le Conseil international de la Communauté et le Conseil de la Fraternité de Jésus, sous ma responsabilité.

Différentes traductions seront faites, mais dans tous les cas, la version de réfé-rence demeurera la version française.

Dans le présent document, vous trouverez également la première édition du Règle-ment de Vie des femmes célibataires pour le Royaume2. Cette publication marque

2. Le Règlement de vie des hommes célibataires pour le Royaume est encore en cours de rédaction.

Coutumier de la Communauté de l’Emmanuel

et de la Fraternité de Jésus

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– 1 –Préambule

1. La Communauté de l’Emmanuel

1.1. La Communauté de l’Emmanuel « rassemble des fidèles (Christi fideles) de tous les états de vie qui désirent s’engager ensemble dans une vie à la fois contemplative et apostolique au sein de l’Église catholique » (Statuts no 1). C’est une communauté de vie : ses membres y entrent pour répondre à un appel de Dieu : être ensemble pour progresser dans la sainteté, servir et annoncer le Christ. Cet appel est authentifié par la reconnais-sance pontificale comme association3 publique4 internationale de fidèles.

1.2. La Communauté de l’Emmanuel s’inscrit dans le courant du Renou-veau charismatique catholique ainsi que dans le courant missionnaire du début du XXe siècle qui a vu de nombreux mouvements de laïcs se mobiliser pour l’évangélisation et le renouveau de la vie chrétienne. Le Renouveau charismatique catholique se caractérise par l’expérience de l’effusion de l’Esprit5.

3. La Communauté a d’abord été reconnue comme association privée internationale de fidèles de droit pontifical, le 8 décembre 1992. Elle a été érigée ensuite en association publique, par décision du Conseil pontifical pour les Laïcs, le 20 juin 2009.4. Cf. Canon 116 du Droit canonique : « Les personnes juridiques publiques sont des ensembles de personnes ou de choses, constitués par l’autorité ecclésiastique compétente afin de remplir au nom de l’Église, dans les limites qui leur ont été fixées et selon les dispositions du droit, la charge propre qui leur a été confiée en vue du bien public ; les autres personnes juridiques sont privées. »5. Cf. par exemple Denis Biju Duval, L’effusion de l’Esprit Saint, Ed. de l’Emmanuel et Mgr Albert-Marie de Monléon Rendez témoignage, le Renouveau charismatique catholique, Ed. Mame.

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leurs moyens, de leurs qualités, de leurs talents. Ils ne cherchent pas – par exemple pour être plus disponibles pour la mission – à fuir le monde ou à minimiser leur vie de travail, de famille ou de service des autres. C’est au cœur de cet engagement sans réserve qu’ils désirent vivre en témoins du Christ “dans le monde sans être du monde” selon les valeurs évangéliques et les choix qui en découlent.

• Apôtres de l’amour de Dieu et témoins de la miséricorde

1.7. Le membres de l’Emmanuel annoncent, en paroles et en actes, l’amour que Dieu a pour les hommes et sa miséricorde pour les pécheurs. Cette miséricorde manifestée par la mort du Christ et son Cœur transpercé (cf. Jn 19, 34) rend la Communauté particulièrement proche du message de Paray-le-Monial8 : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes ». En annonçant cet amour, les membres de l’Emmanuel ouvrent les portes de l’espérance :« Il n’est personne qui ne doive espérer avec assurance son pardon pourvu que son repentir soit sincère. Le Christ qui est mort pour tous les hommes veut que, dans son Église, les portes du pardon soient tou-jours ouvertes à quiconque revient du péché » (Catéchisme de l’Église catholique no 982). Être apôtre de l’amour et témoin de la miséricorde, c’est aussi être source de réconciliation entre les hommes et artisan de paix.

• Une vie simple et un esprit de pauvreté

1.8. L’Emmanuel est venu dans le monde comme un pauvre parmi les pauvres… À sa suite, toute la Communauté est appelée à mener, au milieu du monde, une vie simple dans un esprit de pauvreté.

1.9. La simplicité de vie fait partie de la vocation des membres et de la Com-munauté dans son ensemble. Elle comporte des dimensions tant maté-rielles et humaines que spirituelles.• L’esprit de pauvreté s’exprime par des choix de vie plus simple, voire par

un appauvrissement volontaire pour faire place à l’essentiel et ressembler au Christ qui s’est fait pauvre. La dîme (voir Statuts no 21 ; voir aussi 5.23 et 15.38 et sqq) est un des moyens que propose la Communauté pour vivre cet appauvrissement tout en s’ouvrant à un juste partage. L’entraide et la solidarité, le don généreux de son temps (loisirs, vacances, etc.) pour le service de l’Église et de la mission en sont d’autres.

• Cet appel à une vie simple et à un esprit de pauvreté se comprend et est vécu à l’école de la petite voie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

8. Voir annexe 2.

1.A. Emmanuel, Dieu avec nous

1.3. « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel » (Is 7, 14 et Mt 1, 23).Dans son nom, “Emmanuel”, Dieu avec nous, la vocation de la Com-munauté est tout entière inscrite. Pour apporter le salut aux hommes, le Christ-Emmanuel est venu dans le monde, il s’est fait proche, il s’est incarné. Pour les membres de la Communauté, “être Emmanuel” à l’image du Christ signifie vivre l’union à Dieu (cf. 1.4) dans le monde (cf. 1.5), devenir apôtres de l’amour de Dieu et témoins de la misé-ricorde (cf. 1.7), accepter de mener une vie simple dans un esprit de pauvreté (cf. 1.8 et 1.9), prendre Marie chez soi (cf. 1.10).

1.4. Le Christ appelle tout homme à la sainteté : « Soyez saints comme mon Père du ciel est saint » (Mt 5, 48). La Communauté de l’Emmanuel se présente avant tout comme un chemin de sanctification et d’union à Dieu pour ses membres6. Tout ce qu’elle propose à ses membres, tant au niveau spirituel (adoration, compassion, évangélisation, fréquentation des sacrements7, offrande de soi, accueil de la Vierge Marie…) qu’au niveau des moyens concrets (accompagnement, maisonnée, partage spi-rituel et matériel, vie fraternelle, carnet de sanctification…), est orienté vers la sanctification de chacun pour le salut du monde. L’appel à la sainteté et le désir d’évangéliser par amour sont le moteur profond de tout engagement communautaire.

• Dans le monde sans être du monde

1.5. Imiter le Christ dans son incarnation consiste pour les membres de l’Emmanuel à vivre là où Dieu les a placés comme des missionnaires (voir 1.25) : dans le monde, sans être du monde. Il s’agit de vivre des grâces du baptême dans la vie séculière (famille, société, culture, tra-vail, service des autres…) afin d’y apporter le Christ et d’être signes de l’Emmanuel pour les autres : « Le rayonnement de la Communauté dans de nombreux diocèses et pays de divers continents, confirmé par les évêques, permet de reconnaître qu’elle contribue à enrichir la vie de l’Église, devenant de plus en plus le signe que Dieu est avec nous » (Décret d’approbation des Statuts de 1992).

1.6. La Communauté de l’Emmanuel est fondamentalement séculière. Ses membres s’engagent pleinement dans la société, la servant au mieux de

6. Elle se situe ainsi dans la ligne du Concile Vatican II qui a rappelé la vocation universelle à la sainteté (cf. Lumen Gentium, chapitre V). Voir aussi Novo Millenio Ineunte § 30-31.7. Eucharistie et sacrement de réconciliation (cf. 1.20 et 1.21).

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à une initiative de Dieu à travers laquelle il se manifeste d’une manière spéciale comme une personne vivante et proche. Les personnes renouve-lées par cette expérience découvrent ou redécouvrent le sens de leur bap-tême et de leur confirmation. Elles y répondent par une conversion, un changement de vie qui leur permet, progressivement, de mettre Dieu au centre de leur vie.

1.14. Parmi les fruits de cette expérience :• le goût pour la Parole de Dieu, reçue comme actuelle, vivante et

efficace. C’est pourquoi les membres de l’Emmanuel ont l’habitude de la noter dans un carnet pour favoriser sa méditation et sa mise en pra-tique. « Heureux ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique » (Lc 11, 28).

• la vie de prière dans toutes ses dimensions : personnelle et commu-nautaire, louange et intercession…

• la pratique des sacrements qui nourrissent et maintiennent une authen-tique vie dans l’Esprit Saint.

• le désir de la vie communautaire10.• le zèle à annoncer la Bonne Nouvelle.• l’approfondissement de la vie chrétienne fondé sur les vertus théolo-

gales.• l’amour de l’Église et la confiance dans son Magistère.

1.15. Les charismes, « manifestations de l’Esprit en vue du bien commun » (cf. 1 Co 12, 7), sont répandus dans leur diversité pour accompagner le chemin de conversion des personnes et l’évangélisation à laquelle elles sont appelées à la suite du Christ.

• La louange

1.16. L’effusion de l’Esprit permet à la louange de se déployer dans la vie de la personne. En répondant à l’appel du Seigneur à être « toujours joyeux […] et à rendre sans cesse grâce à Dieu » (1 Thes 5, 16-18), les membres de la Communauté expérimentent la réalité de la présence de Dieu dans leur vie quotidienne et en témoignent dans le monde. Ils s’engagent à « une prière quotidienne de louange célébrée joyeusement et communautai-rement quand c’est possible » (Statuts no 15).

10. La Communauté naît de cette expérience de l’Esprit : « De par leur nature même, les charismes sont communicatifs et engendrent une “affinité spirituelle particulière entre de nombreuses per-sonnes” (Christifideles laici no 24) ainsi qu’une amitié dans le Christ, d’où naissent les mouvements » (Jean-Paul II, discours à la Vigile de Pentecôte 1998).

• C’est aussi, dans la vie en communauté, accepter les pauvretés des uns des autres (maladies, faiblesses, défauts…) et les porter ensemble.

• Marie, mère de l’Emmanuel

1.10. À l’exemple de Marie à l’Annonciation, les membres de l’Emmanuel veu-lent s’ouvrir au don de l’Esprit pour accueillir Jésus, le Verbe de Dieu, afin de le donner au monde par l’évangélisation.

1.11. Avec Jésus et avec les apôtres, ils apprennent à vivre au quotidien avec Marie, mère de l’Emmanuel. Elle est modèle de sainteté et d’évangéli-sation puisqu’elle a donné au monde Celui qui devait le sauver. Elle est aussi la protectrice des engagements de chacun et la garante de leur fidé-lité : « L’amour pour Marie, mère de l’Emmanuel qui la première l’a porté au monde assure la fidélité à la grâce du premier appel » (Décret d’approbation des Statuts, 8 décembre 1992).C’est pourquoi les membres de l’Emmanuel se confient quotidiennement à l’intercession de la Vierge Marie. Ils aiment à dire, en union avec les membres de la Fraternité de Jésus (cf. 1.49), la prière de consécration à Jésus par les mains de Marie selon saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

1.B. La grâce de la Communauté

1.12. « La grâce profonde de la Communauté vient de l’adoration eucharistique du Dieu réellement présent au milieu de nous : “Emmanuel”. De cette ado-ration naît la compassion pour tous les hommes qui meurent de faim, maté-riellement et spirituellement. De cette compassion naît la soif d’évangéliser dans le monde entier et particulièrement les plus pauvres. L’abandon à l’Es-prit Saint, la Parole de Dieu, l’intercession de Marie mère de Dieu, les sacre-ments et la liturgie enracinent la vie communautaire et apostolique dans la vie même de l’Église » (Statuts – Préambule I). Pierre Goursat9, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel, a vécu concrètement cette grâce et l’a enseignée aux membres de la Communauté.

• L’effusion de l’Esprit

1.13. L’effusion de l’Esprit est une ouverture du cœur à l’Esprit Saint à qui on remet totalement sa vie pour qu’il la conduise. Elle correspond avant tout

9. Pour une plus ample connaissance de Pierre Goursat, voir Bernard Peyrous et Hervé-Marie Catta, Le Feu et l’Espérance, Ed. de l’Emmanuel ; Martine Catta, Pierre Goursat Paroles, Ed. de l’Emmanuel ; Francis Kohn, Prier 15 jours avec Pierre Goursat, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel, Ed. Nou-velle Cité.

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un esprit d’adoration, de compassion et d’évangélisation la réalité de l’Em-manuel, Dieu avec nous dans la vie quotidienne. La célébration et l’adora-tion eucharistique ainsi que la contemplation au cœur du monde ouvrent à la compassion avec Jésus pour aimer et servir les pauvres, évangéliser et porter la lumière du Christ dans les cultures et les sociétés. »

1.21. « Les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent, dans toute la mesure du possible, […] à la fréquentation régulière11 du sacrement de la réconciliation » (Statuts no 15). Ils y font l’expérience de la miséricorde inépuisable de Dieu pour eux et y puisent des forces nouvelles pour avancer sur le chemin de la sainteté. Cette expérience les conduit natu-rellement à devenir eux-mêmes témoins de la miséricorde (cf. 1.7).

• Adoration, compassion, évangélisation

1.22. L’adoration, la compassion, l’évangélisation sont le fondement sur lequel repose le charisme de l’Emmanuel.

1.23. « Les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent dans toute la mesure du possible à un long temps d’adoration quotidien (adoration du Saint Sacrement quand c’est possible) » (Statuts no 15). Ce faisant, ils contemplent le Christ présent dans son eucharistie, qui donne sa vie par amour pour le salut de tous les hommes. Ils adorent non seulement pour eux-mêmes, mais pour tous les hommes. Ils ouvrent leur cœur à l’amour infini de Dieu pour que cet amour de miséricorde soit déversé sur le monde. Ils s’offrent eux-mêmes pour répondre à la soif d’amour que le Christ a exprimée sur la croix (Jn 19, 28).

1.24. « La contemplation nous apprend à tout voir dans la lumière de la com-passion » (Catéchisme de l’Église Catholique no 2715). L’adoration vécue jour après jour amène donc les membres de l’Emmanuel à partager les sentiments du Christ lui-même à l’égard de tous les hommes, compassion pour ceux « qui meurent de faim, matériellement et spirituellement » (Statuts – Préambule I). Celle-ci s’exprime concrètement dans leur comportement et à travers différentes œuvres communautaires. Dans le pauvre et celui qui souffre, c’est Jésus qui se donne à aimer (cf. Mt 25, 40). L’adoration conduit les membres de l’Emmanuel à réaliser que la misère la plus grande, la souffrance la plus profonde sont de ne pas connaître Dieu ou d’en être séparé par le péché. Elle leur donne de communier à la compassion même de Dieu qui a trouvé son expression ultime sur la croix : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique […] pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3, 16-17). La vraie compassion de Jésus est de sauver les

11. Le rythme mensuel est conseillé.

1.17. La louange est vécue dans la Communauté à de multiples occasions : en famille, en maisonnée, au cours des rencontres communautaires, dans les services…Elle ne se limite pas cependant à un ensemble de pratiques communau-taires ou personnelles. Les membres de l’Emmanuel désirent en effet vivre chaque instant de leur journée dans la louange. La prière conti-nuelle à laquelle le Seigneur les appelle est d’abord prière de louange. Ils découvrent que dans tout événement de la vie quotidienne, qu’il soit joyeux ou difficile, il y a matière à glorifier Dieu dans la certitude que « tout concourt au bien de ceux qui l’aiment » (cf. Rm 8, 28) et que Dieu ne change pas. La louange change leur regard sur le quotidien, renforce leur foi et leur permet de vivre la confiance et l’abandon joyeux au Sei-gneur dans l’instant présent.

1.18. Pour les membres de l’Emmanuel, la louange est une manière de vivre qui les construit en tant que personnes et qui édifie aussi la Commu-nauté. Elle les détourne d’eux-mêmes, elle les incite à découvrir la cha-rité et à écouter les frères. Elle est évangélisatrice.

• La liturgie

1.19. C’est dans cette grâce de louange, d’adoration et d’écoute de la Parole de Dieu que la Communauté reçoit et vit la Liturgie de l’Église. Sa célé-bration nourrit la vie communautaire et sa beauté touche les cœurs dans l’évangélisation. Les membres de la Communauté ont à cœur de vivre de ce don de Dieu. Ils veillent à le déployer en investissant dans des temps de formation et de préparation, ainsi que dans la composition et l’apprentissage des chants.

• Les sacrements : eucharistie et réconciliation

1.20. L’eucharistie occupe une place centrale dans la vie de la Communauté et dans celle de ses membres. « Les membres de la Communauté de l’Em-manuel s’engagent, dans toute la mesure du possible, […] à la participation quotidienne à l’eucharistie » (Statuts no 15). Cette participation quo-tidienne est vitale pour tous. Elle leur permet de « reconnaître Jésus comme le centre de leur vie » (Statuts – Préambule I) et de le recevoir comme nourriture (cf. Jn 6, 55). Elle renforce leur unité dans la cha-rité. L’eucharistie est la source qui fait d’eux des adorateurs au cœur du monde. Elle enracine chacune de leurs actions dans la contemplation et les ouvre à la compassion même de Jésus.Comme l’explicite le Décret d’approbation des Statuts (8 décembre 1992), les grâces d’adoration, de compassion et d’évangélisation décou-lent de l’eucharistie : « Les membres de la Communauté désirent vivre dans

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états de vie a trouvé sa formalisation dans le nouveau Code de droit cano-nique, paru en 1983 comme un des fruits du Concile Vatican II.Ensemble, comme baptisés, les membres de la Communauté se soutien-nent dans leur appel à vivre le sacerdoce commun des fidèles et à parti-ciper à la fonction royale et prophétique du Christ (cf. Lumen Gentium no 10-13).

1.28. La présence de tous les états de vie dans la Communauté est constitutive de l’appel de l’Emmanuel. Elle est essentielle tant pour l’évangélisation que pour la sanctification de tous. L’expérience montre combien le tra-vail en commun porte du fruit pour la mission. La fidélité de chacun à son appel propre participe à la sanctification de tous.

• Un appel universel

1.29. Très tôt, la Communauté de l’Emmanuel a essaimé hors des frontières de la France où elle est née. Elle est présente aujourd’hui dans de nombreux pays sur tous les continents. Cette dimension internationale de l’Emma-nuel, avec sa diversité de cultures et de langues, est un défi et un appel à vivre une communion dans la richesse des différences et complémenta-rités entre nations. En chaque lieu, le charisme de l’Emmanuel d’une vie contemplative et missionnaire dans le monde est appelé à s’adapter à la culture, à la langue et à la réalité locale, dans la communion à l’ensemble.

• La mystique de l’Emmanuel

1.30. Sanctification et évangélisation sont indissociables. C’est un don de Dieu de pouvoir répondre, tous ensemble et dans l’Église, à son appel à la sain-teté et à la mission au cœur du monde. Pierre Goursat appelait cette vie quotidienne d’union au Christ « la mystique de l’Emmanuel »… à l’écoute de l’Esprit Saint, dans l’adoration, l’amour fraternel, la louange.

2. La Fraternité de Jésus

Un appel particulier

1.31. La Fraternité de Jésus est un appel particulier au cœur de la Commu-nauté de l’Emmanuel13.

13. À titre exceptionnel, les Statuts prévoient que « certaines personnes non membres de la Commu-nauté Emmanuel, mais catholiques engagées dans des communautés d’esprit analogue, peuvent être admises dans la Fraternité de Jésus » (Préambule IIc).

hommes créés par le Père. Devenir disciple de l’Emmanuel, c’est être brûlé du désir de contribuer avec Lui à ce que tous les hommes soient sauvés.

1.25. Adoration et compassion conduisent à l’évangélisation, vocation de la Communauté confirmée par le Décret d’approbation des Statuts (8 décembre 1992) : « L’appel du Saint Père à la nouvelle évangélisation ne fait que confirmer la vocation de la Communauté de l’Emmanuel à parti-ciper à l’accomplissement de la mission de l’Église dans le monde actuel. »Les membres de l’Emmanuel partagent les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes, des pauvres surtout et de tous ceux qui souf-frent (cf. Gaudium et Spes no 1). Poussés par l’Esprit Saint, ils veulent se mettre humblement à leur écoute et leur partager l’espérance du salut.

1- L’évangélisation concerne d’abord la personne qui évangélise. Elle est la première à devoir se laisser évangéliser et transformer par le Seigneur.

2- Elle se vit par des actions individuelles dans les cercles de connaissances de chacun : famille, amis, travail… Chaque membre de la Commu-nauté est missionnaire là où il vit, stimulés et soutenus par les autres.

3- Elle comporte aussi la participation aux œuvres apostoliques nées de la Communauté en réponse aux situations nouvelles dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles12 : évangé-lisation directe (rue, porte à porte…), évangélisation des familles, des personnes dans la vie active, des jeunes, etc.

4- Elle s’exprime par l’engagement dans les activités de l’Église locale ou universelle.

5- Elle s’incarne enfin dans les missions confiées explicitement par l’Église à la Communauté.

1.26. À l’exemple de Thérèse de Lisieux, patronne des missions, les membres de l’Emmanuel vivent également leur appel missionnaire par l’offrande des petits sacrifices, des contrariétés de la vie quotidienne et des diffi-cultés de tous ordres (épreuves, maladies, handicaps…).

• Tous les états de vie

1.27. La Communauté de l’Emmanuel est ordonnée à la sanctification et à la mission qui est la commune vocation du peuple de Dieu (cf. Lumen Gen-tium no 11). Les moyens qu’elle propose pour cela sont accessibles à tous les baptisés et confirmés. Ainsi la Communauté a rassemblé, dès le départ, dans une même communion tous les états de vie : laïcs (mariés et céliba-taires), laïcs engagés dans le célibat et clercs (prêtres et diacres). Ce désir, relativement récent dans l’Église, d’une vie fraternelle réunissant tous les

12. Voir à ce propos l’exhortation apostolique de Jean-Paul II “Les Fidèles Laïcs” no 3.

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dans le respect de la liberté que laissent aux personnes les dispositions canoniques et statutaires.C’est la raison pour laquelle un discernement particulier doit être fait pour admettre les personnes dans la Fraternité de Jésus en veillant spé-cialement à ce qu’elles aient reçu leur appel comme une véritable voca-tion et non comme l’expression d’une disponibilité momentanée au ser-vice de la mission (voir 2.29 et sqq).

1.37. Chaque année, comme tous les membres de la Communauté de l’Em-manuel et pour exprimer la fidélité de leur réponse à l’appel de Dieu, les consacrés dans la Fraternité de Jésus renouvellent leur engagement dans la Communauté (cf. 2.17).En effet, le caractère définitif de la consécration dans la Fraternité de Jésus n’altère en rien la liberté et la volonté propre de celui qui a fait cette démarche.En renouvelant son engagement dans la Communauté de l’Emmanuel, la personne consacrée dans la Fraternité de Jésus renouvelle aussi dans le secret de son cœur, l’acte d’offrande de toute sa vie à la suite du Christ et la disponibilité pour la mission qu’elle a manifesté le jour de sa consé-cration.Pour une personne consacrée dans la Fraternité de Jésus, le renouvelle-ment de son engagement dans la Communauté n’est donc pas décon-necté de la démarche de consécration qu’elle a faite dans le passé.

Fidélité à l’Église

1.38. La consécration dans la Fraternité comprend une détermination explicite à la fidélité et à l’amour de l’Église (cf. Statuts – Préambule II b).

Disponibilité pour la mission

1.39. Le cheminement dans la Fraternité de Jésus comporte une démarche de disponibilité pour la mission. Cette disponibilité est un principe de la vie de la Fraternité. Elle est vécue au quotidien dans la Communauté (cf. 1.32). Elle oriente toute la Communauté vers l’évangélisation.

1.40. La disponibilité pour la mission se vit, pour la construction de l’Église, comme un don de soi dans la vie quotidienne, les maisonnées, les missions communautaires locales y compris les plus simples... Elle comporte aussi une ouverture à la possibilité d’être envoyé en mission lointaine ou proche, pour des temps courts ou pour une longue durée (voir chapitre 13).

1.41. La disponibilité pour la mission ne contredit jamais les engagements humains et chrétiens définitifs auxquels une personne a déjà été appelée.

« Parmi les membres de la Communauté de l’Emmanuel, certains peuvent recevoir un appel plus radical. Au cœur même de la Communauté, la Fra-ternité de Jésus propose un don de soi par une consécration, un engagement plus déterminé de fidélité à l’Église et de disponibilité en vue de la mission dans le cadre communautaire » (Statuts – Préambule II b).

1.32. Cet appel s’exprime par une consécration qui est un « renouvellement volontaire de la consécration des baptisés (Lumen Gentium no 10) comme un don total de soi en vue d’un engagement de disponibilité vis-à-vis du Seigneur, de son Église, de l’évangélisation » (Statuts – Préambule II d).Les personnes de tous les états de vie qui reçoivent de Dieu cette voca-tion particulière sont appelées à un don total et définitif d’elles-mêmes au service du Seigneur et de la mission. Elles reconnaissent dans la Com-munauté de l’Emmanuel le lieu ordinaire et privilégié pour vivre cet appel, quels que soient leur état de vie ou leur activité professionnelle.

1.33. Les membres de la Fraternité vivent cette consécration ensemble, comme frères et sœurs de Jésus.Le cheminement dans la Fraternité de Jésus implique une communion fraternelle concrète, le don de soi les uns pour les autres et le service réci-proque de la sainteté des frères.

1.34. La Fraternité de Jésus est dépositaire de la vocation de l’Emmanuel et de la fidélité à son charisme. Elle est le cœur de la Communauté. Tous les membres de la Communauté sont appelés à la sainteté selon le charisme propre de l’Emmanuel. Ceux qui cheminent dans la Fra-ternité de Jésus sont appelés ensemble à un don d’eux-mêmes plus déterminé et définitif qui porte la Communauté toute entière.Les membres de la Communauté qui cheminent dans la Fraternité de Jésus vivent cet appel au cœur du monde, dans leur vie familiale, dans leurs activités professionnelles, sociales et culturelles. Certains peuvent, au nom de cet appel, pour un temps plus ou moins long, se rendre dis-ponibles comme « permanents » (voir chapitre 12) pour les services et les œuvres missionnaires de la Communauté.

1.35. La consécration dans la Fraternité de Jésus correspond à une offrande de toute sa vie à la suite du Christ dans la Communauté : les membres de la Fraternité acceptent d’offrir leurs difficultés de tous ordres pour participer avec le Christ au salut des hommes (cf. Col 1, 24).Ils veilleront donc à vivre cette dimension dans le concret de leur vie quotidienne.

1.36. Parce qu’elle est une offrande sans réserve de soi-même au Seigneur, la consécration dans la Fraternité est spirituellement un engagement à vie,

22 23

Le souci de conversion, de don de soi, de fidélité à l’enseignement de l’Église, d’adoration, que porte chaque membre de la Fraternité constitue le terreau de confiance mutuelle, de créativité et de disponibilité dans lequel s’enracine l’appel commun. C’est aussi ce qui fonde la solidarité qui unit tous les membres de la Fraternité.Cette solidarité particulière se manifeste par un esprit de charité, le sou-tien tant matériel que spirituel des frères et une mise en commun la plus importante possible des moyens de chacun pour la mission.

1.48. C’est parce que tous les membres de la Fraternité de Jésus se donnent ensemble que chacun peut se donner totalement.

Marie, modèle de consécration et de disponibilité

1.49. La Vierge Marie est modèle de consécration et de disponibilité. Par son oui à l’Annonciation, elle a donné le Sauveur au monde. Par son oui au pied de la croix, elle est devenue mère de tous les hommes. C’est pour-quoi les membres de la Fraternité prient quotidiennement la consécra-tion à Jésus par les mains de Marie selon saint Louis-Marie Grignion de Montfort :« Nous te choisissons aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la cour céleste, pour notre mère et notre reine. Nous te livrons et consacrons en toute soumission et amour nos corps et nos âmes, nos biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de nos bonnes actions passées, présentes et futures, te lais-sant un entier et plein droit de disposer de nous et de tout ce qui nous appar-tient, sans exception, selon ton bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu dans le temps et l’éternité. »

Comme expression du don total d’elle-même, elle entraîne cependant des ruptures. Celles-ci peuvent affecter des points très différents. Elles peuvent impliquer de grands changements (choix familiaux, déménage-ments, réorientations professionnelles…) ou des petits sacrifices quoti-diens (don de son temps, acceptation de services humbles…).

1.42. Le missionnaire est un envoyé. Il ne choisit pas sa mission, il la reçoit. La disponibilité pour la mission peut bouleverser les projets personnels, mais est toujours source de joie14.

1.43. La disponibilité n’est pas de l’ordre de l’activisme. Elle peut et doit se vivre toujours comme une offrande d’amour, y compris quand les actions missionnaires sur le terrain sont rendues plus difficiles, par exemple pour des raisons d’âge ou de santé.

1.44. La disponibilité pour la mission suppose pour chacun d’accorder sa confiance au gouvernement local et international de la Communauté et de la Fraternité. Celui-ci veille à ne pas proposer de missions qui, par leur nature ou par leur extension, seraient incompatibles avec les devoirs d’états fondamentaux des personnes (conjugaux, parentaux, sacerdotaux, etc.).La liberté de la personne est dans tous les cas appelée et respectée.Seul le Modérateur assisté de son Conseil est habilité à proposer, au titre de la disponibilité, des missions impliquant de grandes ruptures de vie : changement de travail, déménagement, envoi au loin, etc.

1.45. La disponibilité se vit aussi dans la vie apostolique normale de chaque pro-vince. Les consacrés dans la Fraternité reçoivent et discernent les proposi-tions de services et de missions de leurs responsables locaux avec l’attitude d’ouverture du cœur qui caractérise la disponibilité pour la mission.

1.46. La disponibilité s’exprime autant dans l’acceptation de missions nou-velles que dans le détachement par rapport à des missions anciennes.

Solidarité entre les membres de la Fraternité

1.47. La consécration dans la Fraternité comprend une dimension de soutien mutuel entre les membres et entre les différents états de vie : elle « implique une solidarité communautaire plus profonde, un amour et une charité toute spéciale entre nous » (Statuts – Préambule II e).

14. Ce fut le cas des pèlerins d’Emmaüs (Lc 24, 18-35). En chemin, en écoutant Jésus leur expliquer les Écritures, ils ont reçu une effusion de l’Esprit qui leur fait dire : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant en l’écoutant ? » (v. 32). Après avoir reconnu Jésus à la fraction du pain, l’eucharistie, l’Esprit les pousse à abandonner leurs projets propres pour retourner à Jérusalem. Ils se rendent disponibles pour être missionnaires et témoins de la résurrection avec les apôtres.

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– 2 –Le cheminement

dans la Communauté et la Fraternité

2.1. Les étapes de cheminement dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus s’inscrivent dans une dynamique qui unit l’appel de Dieu adressé à une personne et la réponse progressive de celle-ci. Les étapes ne sont pas un but en elles-mêmes, elles correspondent à un don de soi croissant au Christ et aux frères au sein de la Communauté et de la Fraternité. Le discernement est toujours réalisé conjointement par les deux parties : la personne qui demande et la Communauté ou la Frater-nité qui évalue l’objectivité de l’appel.

1.- Les étapes de cheminement dans la Communauté

2.2. Les Statuts prévoient un cheminement en deux étapes : le temps de pro-bation et l’engagement. « L’engagement est précédé d’une période de proba-tion de deux ans au minimum comprenant des étapes fixées par l’usage, ou le cas échéant par un règlement intérieur, l’un et l’autre approuvés et révisables par le Conseil » (Statuts no 11).Depuis 2004, le temps de probation est appelé étape d’accueil et de dis-cernement.

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– une préparation au don de soi pour le service de Dieu et de l’Église.

2.6. L’étape d’accueil et de discernement a une durée variable en fonction des personnes. Statutairement, elle dure au moins deux années (cf. Statuts no 11) et il est bon qu’elle ne dépasse pas quatre années.

2.7. Durant l’étape d’accueil et de discernement, un suivi personnalisé est fondamental. Il est assuré par l’accompagnement dès que possible17 ainsi que par les responsables ou par des personnes qu’ils délèguent. Il constitue une assistance au discernement. Il aide la personne accueillie à mettre progressivement en place les engagements communautaires : la prière personnelle, la louange, l’adoration, la participation à l’eucha-ristie, le service, l’adhésion au Magistère de l’Église… C’est en commen-çant à vivre ces grâces que la personne accueillie pourra authentifier peu à peu son appel à l’engagement dans la Communauté de l’Emmanuel.

2.8. Les Provinces prennent en charge la formation des personnes en étape d’accueil et de discernement (cf. chapitre 6). Chaque fois que cela est possible, la Communauté conseille d’organiser pour ces personnes18 des maisonnées de formation (voir aussi 0) per-mettant de dispenser la formation de manière progressive et continue sur deux années.

2.9. La formation comprend aussi une importante dimension pratique : l’ap-prentissage progressif du service dans la charité, la découverte de la vie dans l’Esprit Saint et l’exercice des charismes. Il s’agit de découvrir les différentes activités de la Communauté, d’y participer et d’y prendre des engagements afin de mieux la connaître, et de découvrir ses propres charismes.À la fin de l’étape d’accueil et de discernement, la personne peut s’en-gager si elle a reconnu pour elle l’appel communautaire et que ce dernier est authentifié par la Communauté ; sinon elle quitte la Communauté.

L’engagement dans la Communauté

2.10. En s’engageant, la personne reconnaît en la Communauté de l’Emmanuel, ses grâces et ses exigences, le lieu privilégié pour vivre l’appel à la sainteté :

– avec les autres membres de la Communauté ;– dans l’ouverture à l’Esprit Saint,– pour le service de l’Église.

17. En fonction des possibilités locales.18. On pourra même envisager d’intégrer dans la maisonnée de formation des regardants, dès l’ins-tant où ils acceptent le principe de se former.

Découverte de la Communauté

2.3. L’étape d’accueil et de discernement est habituellement précédée d’un pre-mier contact informel avec la Communauté pendant lequel les personnes intéressées peuvent participer à différentes activités ou rencontres com-munautaires (maisonnées ouvertes, week-ends communautaires, missions, etc.). Ce premier contact a une durée variable suivant les personnes, leur rythme, leur manière de s’approcher de la Communauté. Si elle n’a pas été faite, il leur est proposé de vivre l’expérience de l’effusion de l’Esprit, grâce fondatrice de la Communauté.Dans chaque région, le responsable local veillera à ce que chaque “regar-dant” bénéficie d’un suivi approprié et déterminera avec la personne une durée précise pour ce temps de découverte. À la fin de celle-ci, il fera le point avec elle soit pour arrêter sa participation à la vie communau-taire soit pour entrer en étape d’accueil et de discernement.

L’étape d’accueil et de discernement

2.4. Si une personne le désire et que l’accord est donné après une rencontre avec les responsables locaux ou leurs délégués, elle entre en étape d’accueil et de discernement.L’entrée dans cette étape se fait avec simplicité15, entouré de la prière des frères par la formule suivante : « Moi, [N], j’entre en étape d’accueil et de discernement dans la Communauté de l’Emmanuel. »Cette démarche se déroule habituellement dans les rencontres commu-nautaires ou, avec accord du responsable de province ou de secteur, excep-tionnellement en maisonnées, en groupes de prière, en sessions…

2.5. L’étape d’accueil et de discernement est en premier lieu un temps de discernement de l’appel communautaire. La Communauté s’engage à soutenir la personne accueillie et l’aide à confirmer la réalité de son appel à travers le cheminement dans la vie communautaire : participation aux rencontres communautaires, maisonnée, accompagnement, formation (cf. Statuts no 22 et 6.1), services (compassion ou évangélisation)… Afin de s’adapter au cheminement personnel des nouveaux membres, le res-ponsable local précise avec la personne accueillie les modalités concrètes de cette étape pour lui permettre progressivement16

– une compréhension en profondeur des grâces de la Communauté,– un discernement de l’appel de Dieu,

15. L’étape d’accueil et de discernement ne se fait pas nécessairement devant le Saint Sacrement.16. Le caractère progressif de la mise en pratique des grâces et des engagements communautaires est essentiel pendant l’étape d’accueil et de discernement. Les responsables y veilleront pour tous, et spécialement pour les jeunes.

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l’Eucharistie et que soit vécue une union spirituelle à la messe quotidienne (par exemple, prier avec les textes de la messe du jour).La louange quotidienne et la vie dans l’Esprit Saint aident les membres de l’Emmanuel à vivre chaque jour de plus en plus unis au Seigneur.

2.13 La fidélité est aussi un engagement et se vit :– par la présence aux rencontres communautaires, à la maisonnée, à

l’accompagnement,– dans un service communautaire (même petit),– dans un service apostolique (même petit).

Participer chaque année à un service lors d’une session est une dimension fondamentale de l’engagement.La fidélité dans le service se construit progressivement et se déploie au cœur même de l’engagement dans la Communauté, selon l’état et les étapes de la vie de chacun. C’est dans le service commun qu’on apprend concrètement le don de soi. Il est un élément essentiel de croissance de la charité fraternelle et de la construction communautaire. Celui-ci passe aussi par la dîme, participation matérielle concrète à la vie communau-taire (cf. Statuts no 21).

2.14 La vie fraternelle est l’expression de la communauté de vie vécue dans l’Emmanuel (cf. 1.1). L’engagement dans la Communauté se fait en vue d’aimer et d’apprendre à aimer. Les membres de l’Emmanuel sont appelés à se porter les uns les autres, à avoir le souci de leur sainteté mutuelle, à entretenir des relations fraternelles gratuites, à vivre et à exercer la compas-sion entre eux. « Les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent à une vie communautaire susceptible de favoriser l’esprit d’adoration, de com-passion et d’évangélisation » (Statuts no 16).

2.15 L’amour de l’Église, « la soumission confiante au Magistère et l’adhésion à la foi de l’Église Catholique » (Statuts no 3) font partie de la vie des membres de l’Emmanuel. Ils ont le désir de mettre en pratique l’ensei-gnement de l’Église. Ils sont animés d’une confiance bienveillante dans ses pasteurs (pape et évêques). Cette fidélité se manifeste par le désir de connaître l’enseignement du Magistère et d’y adhérer. Elle entraîne aussi une ferme volonté de s’abstenir de critiques à l’égard de l’Église, reconnue comme mystère de communion et Corps du Christ (cf. Lumen Gentium no 7).

2.16 Les engagements sont soumis au discernement du Conseil et du Modé-rateur (cf. Statuts no 45) et traités de manière ordinaire par les délégués du Modérateur pour une zone (appelés aussi en raccourci délégués de zone, cf. 15.13). La personne en étape d’accueil et de discernement qui désire s’en-gager rencontre son responsable de Province ou son délégué pour échanger

Elle devient alors membre à part entière de la Communauté et accepte de vivre selon les Statuts de la Communauté.

Discernement de l’engagement

2.11. Les éléments objectifs présentés ci-dessous soutiendront la personne dans son cheminement et dans ses choix. Ils seront aussi pris en compte dans le discernement opéré par les responsables. Ces critères se compren-nent dans un esprit de progression et de gradualité19 :1. Attachement personnel au Christ :

– l’expérience d’une relation personnelle avec le Christ– la vie dans l’Esprit (1.13 à 1.15) ; – la formation communautaire (voir chapitre 6) ;– l’amour de l’Église et l’adhésion au magistère (cf. 2.15) ; – la vie sacramentelle ;– l’amour de la Vierge Marie (cf. 1.10 et 1.11).

2. Vie et charité fraternelle :– la fidélité aux engagements (cf. 2.13) ;– le don de soi ensemble dans le service ;– un esprit de bienveillance à l’égard des personnes avec une déter-

mination à ne pas critiquer (cf. 3.2).3. Don de soi dans la compassion et l’évangélisation.Tout cela va s’approfondir dans le temps.

2.12 L’attachement au Christ est le cœur de l’engagement communautaire. Il passe par la mise en place progressive d’une vie de prière qui comprend quotidiennement la louange matinale (cf. 1.16 à 1.18) ainsi qu’un long20 temps de prière, devant le Saint Sacrement « quand c’est possible » (Statuts no 15). Cette vie de prière est appelée à devenir une priorité pour les membres de l’Emmanuel. Pour certains, fragilisés par l’âge, la maladie ou le handicap, la prière peut représenter l’essentiel de leur engagement concret.L’attachement au Christ se manifeste aussi par la fréquentation régulière du sacrement de la réconciliation et la participation quotidienne à l’eucha-ristie « dans toute la mesure du possible » (Statuts no 15). Dans les cas où la participation quotidienne à la messe est difficile, voire impossible, pour des raisons pratiques et objectives (éloignement géographique, rythme de travail, état de santé), il est cependant souhaitable que naisse ce désir de

19. La « vie communautaire est adaptée à la vie quotidienne normale dans le monde actif, et aux circons-tances dans lesquelles personnellement chaque membre peut se trouver placé » (Statuts no 16). Il ne s’agit donc pas de « suivre une règle » ou de valider ces critères comme un « catalogue », mais bien d’entrer dans cette « école de liberté et de sainteté » qu’est la Communauté de l’Emmanuel.20. La notion de longueur est relative à l’état de vie, aux obligations professionnelles et familiales et au cheminement humain et spirituel de chacun.

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dans la Communauté par un temps de probation à déterminer au cas par cas.

2.20 Les Statuts de la Communauté prévoient : « En cas d’incompatibilité ou de difficulté grave par rapport aux engagements de la Communauté de l’Em-manuel, le Modérateur, avec l’accord du Conseil, peut inviter un membre à quitter la Communauté ou procéder à son renvoi, après l’avoir mis à même de fournir des explications. On procède de façon analogue pour la Fraternité de Jésus » (no 51).

2.21 Certaines circonstances peuvent pousser un membre engagé à demander de prendre, pour un temps déterminé, un recul à l’égard de la Commu-nauté.Une fois écoulé le temps prévu, après une rencontre avec son respon-sable, le frère pourra réintégrer la Communauté au stade d’engagement qui était le sien lors de son retrait temporaire.L’impossibilité de participer aux activités communautaires (maisonnées, rencontres, services…) pour des raisons de maladie ou de vieillesse ne constitue pas une raison de retrait. Le désir de ces frères de répondre à l’appel du Seigneur et de vivre les grâces communautaires les maintient dans la communion avec l’ensemble de leurs frères.

Les amis de la Communauté

2.22 Le statut d’ami de la Communauté (cf. Statuts no 10) est remplacé ad experimentum par celui de « membre associé » (voir 2.24).

2.23 L’expression « amis de la Communauté » est désormais utilisée en un sens plus large pour ceux qui, sans en être membres, sont attachés à la Com-munauté et s’en sentent proches (bienfaiteurs des œuvres de l’Emmanuel, personnes qui participent régulièrement aux activités apostoliques, etc.).

Le statut de membre associé

2.24 Les Statuts prévoient l’existence de membres associés, par exemple dans le cas de « religieux ou personnes engagées dans la vie consacrée au sens des articles 573 à 746 du Code de Droit canon » (Statuts no 8). Ces personnes « peuvent s’engager comme associés […] dans la Communauté de l’Emma-nuel dans le respect des obligations propres à leur Institut, et avec le consen-tement de leurs supérieurs manifesté par écrit » (ibid.). Ce statut convient également à des personnes mariées cheminant dans la Communauté sans leur conjoint. Ce statut exceptionnel, – pour une personne mariée, l’engagement dans la Communauté se vit normalement en couple –, permet de respecter la primauté du sacrement de mariage. Le

avec lui sur sa motivation. Elle rédige aussi une lettre de demande d’enga-gement adressée au Modérateur. Le responsable de province, après s’être informé auprès de ceux qui connaissent le mieux la personne, transmet alors cette demande, accompagnée de son avis au délégué de zone.Dans sa lettre de demande d’engagement, la personne veillera à pré-senter sa situation personnelle, son cheminement spirituel et commu-nautaire. Elle aura à cœur de partager les fruits humains et spirituels de ses années d’étape d’accueil et de discernement, ainsi que les raisons qui l’amènent à demander cet engagement. À cette occasion, elle manifes-tera aussi sa confiance dans le gouvernement local et international de la Communauté. Dans le cas d’un couple qui souhaite s’engager, chacun des époux écrit sa propre lettre.

2.17 La démarche d’engagement se fait devant le Saint Sacrement exposé. Entourée de la prière des frères de la Province ou du secteur, la personne exprime librement son engagement au Seigneur. Dans sa prière, elle énonce la formule suivante : « Moi, [N], je m’engage dans la Communauté de l’Emmanuel. »L’engagement est annuel (cf. Statuts no 13). Chaque engagé est invité à le renouveler publiquement chaque année lors d’une rencontre communau-taire. Si une personne ne peut être présente, elle prévient le responsable local et lui signifie sa volonté de renouveler son engagement.Cette démarche est l’occasion pour l’engagé d’actualiser et d’approfondir son “oui” initial en se remettant chaque année face aux critères objectifs de son appel (cf. 2.11). Elle permet aussi de prendre en compte les situa-tions personnelles qui peuvent évoluer.Le renouvellement de l’engagement se fait devant le Saint Sacrement avec la formule suivante : « Moi, [N], je renouvelle mon engagement dans la Communauté de l’Emmanuel. »

Non renouvellement de l’engagement, retrait temporaire ou définitif de la Communauté

2.18 Les membres de la Communauté sont libres de la quitter à tout moment. S’ils sont engagés, il leur est demandé de faire parvenir au Modérateur par écrit les motivations qui les ont poussés à prendre cette décision.Rappelons que les Statuts prévoient que « le non-renouvellement annuel de l’engagement dans la Communauté de l’Emmanuel entraîne la sortie de la Communauté et également de la Fraternité si l’on en était membre » (no 51).

2.19 Lorsqu’une personne engagée décide de se retirer de la Communauté, son départ est considéré comme définitif. Dans le cas où elle voudrait réintégrer la Communauté, elle ne peut le faire qu’avec l’accord du Modérateur ou de son délégué. Elle recommence alors son cheminement

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Cheminement et accompagnement

2.27 Dans le cheminement de chaque personne, l’accompagnement joue un rôle important.Pendant l’étape d’accueil et de discernement, l’accompagnateur soutient la personne dans le discernement de son appel en l’aidant à mettre en place à son rythme les engagements de la Communauté. Il veille aussi à aider son accompagné à intégrer concrètement dans sa vie quotidienne les enseignements reçus dans la formation communautaire.

2.28 Lorsque l’accompagné envisage une étape dans la Communauté (ou dans la Fraternité), il est normal qu’il en parle avec son accompagnateur. Celui-ci peut l’aider à discerner l’opportunité de sa démarche. Si l’ac-compagnateur croit percevoir l’un ou l’autre obstacle, il les signale à son accompagné. Si celui-ci souhaite persévérer dans sa demande, il est bon qu’avec droiture, confiance et simplicité, il communique les réserves de son accompagnateur aux responsables. Ces derniers, quant à eux, s’in-terdisent d’interroger directement l’accompagnateur tenu par un devoir de confidentialité (cf. 5.3).

2.- Les étapes de cheminement dans la Fraternité de Jésus

2.29 Le cheminement dans la Fraternité de Jésus est un appel particulier au cœur de la Communauté de l’Emmanuel (cf. 1.31). C’est pourquoi il prend corps dans l’engagement et la vie communautaire au quotidien. Il est nourri par la participation aux retraites de Fraternité. Cet appel à la consécration dans la Fraternité est discerné au cours d’un temps de probation.

2.30 La première participation à une retraite de Fraternité se fait sur invi-tation du Modérateur. Le discernement des invitations se fait par les responsables de province et les délégués de zone à partir des critères sui-vants :

– être engagé dans la Communauté ou affermi dans l’appel commu-nautaire ;Une personne en étape d’accueil et de discernement dans la Com-munauté pourra ainsi être éventuellement invitée à une retraite de la Fraternité comme regardante.

– manifester une radicalité particulière, s’exprimant par le feu pour l’évangélisation du monde selon son état de vie, le don de soi dans la vie communautaire, la vie de prière et le service ;

cheminement est accepté au cas par cas, après discernement des respon-sables locaux et soumis à l’accord préalable du délégué de zone (cf. 15.13). Ce discernement porte sur les points suivants : – l’appartenance de cœur de la personne à la Communauté et son enga-

gement réel dans la vie de celle-ci : il ne peut être question de vivre un engagement « à la carte », mais de déterminer des modalités d’engage-ment adaptées pour les vivre ensuite dans la fidélité.

– confirmer que le désir de la personne de cheminer dans la Communauté n’est pas une fuite de son appel premier et de son devoir d’état ;

– rencontrer le conjoint de la personne souhaitant s’engager comme membre associé, et s’assurer de son plein accord.

2.25 Avec l’accord des responsables locaux ainsi que de son conjoint (ou de son supérieur pour le cas d’un religieux), la personne souhaitant che-miner comme membre associé entre en étape d’accueil et de discerne-ment en prononçant la formule : « Moi, [N], j’entre en étape d’accueil et de discernement en vue de devenir membre associé de la Communauté de l’Emmanuel ».À l’issue de ce temps de probation, et avec l’accord du Conseil, elle peut s’engager comme membre associé. Cet engagement se fait devant le Saint Sacrement exposé, entouré de la prière des frères de la Province ou du secteur, en prononçant la formule suivante : « Moi, [N], je m’en-gage comme membre associé de la Communauté de l’Emmanuel. » Il est renouvelé chaque année.

Les frères associés

2.26 Les Statuts prévoient que « les baptisés non catholiques ne peuvent pas être acceptés à l’engagement ordinaire dans la Communauté. Cependant, ils peu-vent participer comme “frères associés” à la vie et aux grâces de la Communauté dans la mesure où :

• ils reconnaissent dans la Communauté un appel de Dieu pour eux,• ils se déclarent prêts à respecter l’Église Catholique dans son Mystère,

son identité, son enseignement, sa pratique sacramentelle,• ils peuvent participer significativement aux grâces de la Communauté

à sa vie et à ses exigences de façon compatible avec le respect et la loyauté dus à l’Église à laquelle ils appartiennent. » (no 9)

Le cheminement des baptisés non catholiques qui désirent devenir « frères associés » est semblable à celui des personnes qui cheminent vers l’engagement, mais nécessite l’accord préalable du délégué de zone. Pour rappel, à la fin de leur temps de probation, ces personnes, « prennent, après accord avec le Modérateur et le Conseil, un engagement particulier qui spécifie leur participation à la vie communautaire et le respect des liens avec leur Église » (Statuts no 9).

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Pour la probation, elles adressent une demande motivée par écrit au délégué de zone. Ce dernier prend l’avis des responsables de province.Pour la consécration, elles adressent une demande motivée par écrit au Modérateur. Ce dernier prend l’avis du responsable de Province, du délégué de zone et du Conseil de Fraternité. Avant la consécration, il est proposé une rencontre personnelle avec un des membres du Conseil de la Fraternité ou un délégué.

2.35 Les démarches dans la Fraternité de Jésus se font devant le Saint Sacre-ment exposé, entouré de la prière des frères, au cours d’une retraite.Pour l’entrée en probation, la personne dit la phrase suivante : « Moi, [N], j’entre en probation en vue de la consécration dans la Fraternité de Jésus et de la disponibilité pour la mission. »Pour la consécration, la personne dit la phrase suivante : « Moi, [N], je me consacre dans la Fraternité de Jésus et je me rends disponible pour la mission. »

2.36 Des personnes non membres de la Communauté peuvent être invitées à cheminer dans la Fraternité (voir Statuts – Préambule II c). Dans ce cas leur invitation et leur cheminement dépendent directement de l’autorité et du discernement du Modérateur, assisté du Conseil de Fraternité.

– ne pas se livrer à l’esprit de critique (cf. 3.2) ;– avoir un bon équilibre humain et psychologique ;– pour les couples, aborder ce cheminement ensemble.

La première invitation n’engage pas la Fraternité pour les retraites sui-vantes.

2.31 Si à la suite d’une première invitation, il est discerné que la personne peut avoir un appel dans la Fraternité, il lui est proposé d’entrer en probation en vue de la consécration dans la Fraternité de Jésus et de la disponibilité pour la mission. Cette étape a pour objectif de faire grandir et de vérifier la disponibilité de la personne à la mission et de permettre un temps de formation et de cheminement. Pour cette raison, l’étape de probation dure au moins 3 ans.

2.32 Outre les critères énoncés pour la première invitation (cf. 2.30), l’entrée en probation dans la Fraternité de Jésus suppose :

– d’être engagé dans la Communauté21 ; – de désirer explicitement cheminer vers une consécration totale de

soi « en vue d’un engagement de disponibilité vis-à-vis du Seigneur, de son Église, de l’évangélisation » (Statuts – Préambule II d) ;

– d’être prêt à vivre, pendant le temps de probation, la disponibilité pour la mission telle que décrite de 1.38 et sqq ;

– de s’engager autant que possible à participer fidèlement aux retraites de la Fraternité de Jésus, en tout cas au moins une fois par an22.

2.33 À la fin de son temps de probation, la personne peut demander à se consa-crer. La démarche de consécration suppose que plusieurs conditions soient vérifiées :

– confirmer son désir de servir le charisme missionnaire de l’Em-manuel à travers la disponibilité pour la mission vérifiée durant le temps de probation (disponibilité vécue au sein de la Commu-nauté, présence aux retraites de Fraternité, etc.) ;

– accepter les détachements plus ou moins importants que cet appel peut impliquer ;

– vivre dans une véritable confiance par rapport au gouvernement de la Communauté et de la Fraternité.

2.34 Les personnes qui désirent faire une démarche dans la Fraternité (pro-bation ou consécration) en parlent avec leur accompagnateur (cf. 5.53).

21. Pour les personnes non membres de l’Emmanuel, se reporter au 2.36.22. Il peut évidemment y avoir des raisons objectives qui peuvent empêcher l’exercice de cette fidé-lité, par exemple le fait qu’il n’y ait pas de retraite accessible tous les ans. Mais s’il y a une retraite accessible, les personnes empêchées sont invitées à en parler explicitement avec leur accompagnateur.

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– 3 –La vie communautaire :

Les maisonnées23

3.1. La Communauté de l’Emmanuel est une communauté de vie parce qu’elle réunit des personnes partageant un appel commun qui engage toute leur vie, à l’image de celle des premiers croyants qui n’avaient « qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4, 32). L’unité des membres de l’Em-manuel s’exprime dans leur vie fraternelle, les maisonnées, les rencontres communautaires mensuelles, l’accompagnement, les services, la compas-sion et l’évangélisation vécues ensemble… L’exercice d’une charité vraie et profonde ainsi que l’attention quotidienne à l’autre sont un témoi-gnage qui manifeste la présence du Christ au milieu d’eux et participent à l’œuvre d’annonce de la Bonne Nouvelle : « La communion frater-nelle est déjà une annonce du monde nouveau que le Christ est venu instaurer » (Benoît XVI à l’audience avec la Communauté, le 3 février 2011, voir annexe 1).

3.2. Cette charité et cet amour fraternels amènent les membres de la Com-munauté à bannir tout esprit de critique qui blesse le Corps du Christ : ne jamais critiquer, même en plaisantant. Pierre Goursat insistait beau-coup sur cette règle. Il n’a jamais voulu empêcher l’exercice d’un sain esprit critique, mais il voulait que la charité soit toujours première.Les membres de l’Emmanuel veillent aussi à vivre leurs rapports frater-nels dans une juste discrétion afin de favoriser la liberté de chacun et le respect de son cheminement.« Ne jugez pas pour ne pas être jugés » (Mt 7, 1).

23. Pour les maisonnées résidentielles, voir le chapitre 11.

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ne consiste donc pas seulement dans l’énoncé d’une parole qui aurait pu toucher. Il s’agit de partager comment chacun vit l’union au Christ dans son quotidien, comment il essaie de mettre sa Parole en pratique (cf. Mt 7, 24-25) et quels changements elle produit dans sa vie. Il s’agit aussi de partager comment il s’efforce d’accomplir la volonté du Père, d’annoncer son amour et de le donner aux hommes de notre temps.Ce partage est le fruit de la prière et de la méditation quotidienne de la Parole. Afin de favoriser la profondeur des échanges, il est demandé que chacun des membres de la maisonnée prépare son partage avant la réunion, par exemple à l’aide du carnet à paroles24 ou du carnet de sanctification.

3.9. Le partage en maisonnée s’enracine dans la vie de prière de ses membres et nécessite une écoute discrète et respectueuse.La maisonnée n’est pas la structure appropriée pour donner des conseils spirituels ou d’autre nature. C’est pourquoi chacun peut tout y partager dans la confiance, sûr de n’être ni jugé ni critiqué (voir 3.2).

3.10. Si un événement de la vie a pu être interprété comme une “parole” de Dieu, la personne qui l’a vécu peut le partager dans le même esprit que ci-dessus (cf. 3.8) :

• Qu’est-ce que le Seigneur a voulu dire à travers cet événement ?• Comment mettre cela en pratique ?• Que faut-il changer pour y arriver ?

Le partage de maisonnée édifie celui qui partage et ceux qui écoutent. En effet, le fait d’être témoins de l’œuvre de Dieu dans tel ou tel domaine de la vie de leurs frères constitue pour eux un stimulant qui les incite à s’ouvrir davantage encore à la grâce de Dieu.On évite donc soigneusement les discussions ou anecdotes superficielles.

3.11. Outre le partage de la Parole, la maisonnée est également un lieu d’en-couragement pour exercer la compassion et vivre l’évangélisation.Après le partage de la Parole, chacun peut témoigner quels actes de com-passion ou d’évangélisation il a pu pratiquer depuis la dernière réunion et quels sont ses projets en ce domaine pour la semaine à venir.Ainsi ces témoignages stimulent chacun dans la fidélité aux grâces com-munautaires.

3.12. Des actions d’évangélisation peuvent être organisées en maisonnée. Il ne s’agit pas de remplacer les réunions habituelles, mais de se mettre ensemble, à certains moments, au service de la mission. Par exemple, après discerne-ment, ce peut être en invitant en maisonnée les amis de chacun pour faire connaissance avec certains aspects ou activités de la Communauté (sessions,

24. Carnet dans lequel sont notées les Paroles reçues jour après jour dans la prière personnelle.

La maisonnée, premier lieu de vie communautaire

3.3. Pour soutenir et dynamiser l’engagement de chacun des membres de la Communauté de l’Emmanuel à vivre dans un esprit d’adoration, de compassion et d’évangélisation, les Statuts prévoient « des maisonnées, résidentielles ou non, selon les cas » (no 16). « Dans les maisonnées, l’accent est mis sur le partage fraternel, la sanctification, la vie apostolique » (ibid.).

3.4. Les maisonnées sont le premier lieu de vie communautaire. Elles sont – avec l’accompagnement – un lieu privilégié de la solidarité commu-nautaire pour la sanctification et l’évangélisation. Chaque membre y est entouré et soutenu par des frères pour répondre fidèlement à l’appel de Dieu à travers la Communauté.

3.5. La maisonnée est un lieu d’édification.En partageant avec simplicité comment Dieu agit en lui, chacun des membres de la maisonnée édifie les autres et par là même construit la Communauté. Il témoigne de la miséricorde de Dieu en action dans sa vie quotidienne et encourage les autres à la fidélité à l’appel reçu et au don toujours renouvelé d’eux-mêmes. Il manifeste combien la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9).Le partage en maisonnée se fait dans un climat de charité et de miséri-corde où chacun accepte l’autre tel qu’il est, le respecte dans son chemi-nement et garde la discrétion à propos de ce qui est partagé.

3.6. La maisonnée constitue un soutien fraternel pour vivre fidèlement les engagements de la Communauté : adoration, compassion et évangélisa-tion. En maisonnée, chacun est le gardien de la fidélité de son frère par la prière, le témoignage et le partage.

3.7. La prière est au centre de la vie de maisonnée.Chaque réunion commence par une louange joyeuse où les charismes peuvent s’exercer librement.Vient ensuite un temps d’échange fraternel où chacun partage la Parole (voir 3.8) et, s’il le désire, ses actions apostoliques personnelles (voir 3.11).La maisonnée est aussi le lieu pour

– confier des intentions de prière personnelles que les membres pour-ront garder dans leurs prières quotidiennes.

– demander la prière des frères.Les témoignages abondent sur la force de cette prière d’intercession en maisonnée.

3.8. Jésus a affirmé : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique » (Lc 8, 21). Partager la Parole en maisonnée

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l’opportunité de constituer des maisonnées ouvertes ou apostoliques ou de formation (cf. 3.13, 3.14 et 0). Ils déterminent la composition des maisonnées, généralement fixée pour une ou deux années.Pour tous, les changements de maisonnée permettent de découvrir de nouveaux frères, d’élargir le réseau des liens fraternels au sein de la Com-munauté et de favoriser la disponibilité de chacun, sachant que le propre d’un frère est d’être reçu et non choisi. Cette coutume sera vécue avec souplesse en fonction du bien des personnes.

3.18. Pour que la maisonnée porte le maximum de fruits, le rythme des réu-nions doit être suffisamment soutenu : une fois par semaine ou deux fois par mois, si le rythme général de la vie communautaire et de la mission le nécessite.Les réunions ont lieu quand c’est possible chez les membres de la mai-sonnée.

3.19. On veillera autant que possible au mélange des états de vie dans les mai-sonnées. C’est en effet un enrichissement pour chacun de découvrir les spécificités des appels des différents états et de vivre une saine émulation vers la sainteté.

Le rôle du chef de maisonnée

3.20. Les chefs de maisonnée sont désignés par les responsables de Province ou de secteur parmi les membres plus anciens et expérimentés de la Com-munauté. Une formation spécifique leur est donnée et ils sont suivis régulièrement par ces responsables ou leurs délégués.

3.21. La responsabilité de la maisonnée est une réelle charge pastorale. Le res-ponsable encourage, soutient, corrige fraternellement si nécessaire. Il est vigilant à proposer la prière fraternelle.Il coupe court à toute critique qui est destructrice de la vie communau-taire. Il porte tout spécialement ses frères et sœurs de maisonnée dans sa prière personnelle. Il peut les rencontrer régulièrement de façon person-nelle, sans se substituer à l’accompagnateur.Son avis peut être demandé lors d’une demande d’étape d’accueil et de discernement ou d’engagement pour un des membres de la maisonnée.

3.22. Le chef de maisonnée est chargé du bon déroulement des réunions : veiller à la louange (l’animer ou la faire animer), faciliter le partage de manière à ce que chacun puisse parler tout en restant fidèle aux objectifs de la maisonnée.Il est responsable également du calendrier des réunions et veillera à la fidé-lité et à la ponctualité de chacun.

etc.). Dans d’autres cas, ce sera de servir en maisonnée dans un projet apos-tolique communautaire.Il est bon, d’une manière générale, de donner aux maisonnées un rayon-nement apostolique chaque fois que c’est possible.

3.13. La maisonnée est aussi un lieu d’entraide fraternelle où chacun peut apprendre à vivre la charité concrète. Si un frère est dans l’épreuve ou le besoin, qui mieux que ses frères et sœurs de maisonnée peuvent le décou-vrir ? Le soutenir dans l’épreuve est une manière simple et vraie de vivre la compassion à l’intérieur de la Communauté.

3.14. Il est bon que les maisonnées en tant que lieu de vie communautaire accordent de l’importance à la détente et à la convivialité.

Maisonnées ouvertes et maisonnées apostoliques

3.15. Dans certains cas, des personnes intéressées par la Communauté mais n’y ayant pas encore commencé un cheminement peuvent participer pour un temps (cf. 2.3) à la vie d’une maisonnée. On parle alors de “maisonnée ouverte”. Pour certains, c’est un excellent moyen de découvrir les grâces de la vie communautaire avant, peut-être, d’y entrer pleinement. L’invitation dans une maisonnée ouverte est faite par les responsables de province ou de secteur, si possible après avoir rencontré les personnes invi-tées pour leur expliquer les objectifs et fixer avec elles les conditions de leur participation comme regardants. Celle-ci est de maximum une année, au-delà de laquelle la personne est invitée à se déterminer : faire son étape d’accueil et de discernement ou arrêter la maisonnée et le cheminement avec la Communauté.Les maisonnées ouvertes peuvent aussi être des maisonnées de formation.

3.16. Certaines maisonnées sont constituées autour d’un projet apostolique. Elles rassemblent des membres de la Communauté qui, pour un temps, ont accepté de participer ensemble à telle ou telle mission. Ainsi ils peu-vent mieux la porter en commun, dans la prière et la charité, et vivent ainsi une authentique expérience communautaire.Dans une telle “maisonnée apostolique”, on sera vigilant à ce que la pré-occupation légitime de la mission n’empêche pas de vivre les autres dimen-sions habituelles de la vie de maisonnée.Les maisonnées apostoliques peuvent être ouvertes.

Questions pratiques sur les maisonnées

3.17. Il incombe aux responsables de province ou de secteur d’organiser la vie des maisonnées. Ils doivent notamment discerner (sans systématiser)

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Rencontres communautaires, mission et services

1. Les rencontres communautaires ou « week-ends communautaires »

4.1. Chaque membre de la Communauté « participe une fois par mois aux grandes réunions communautaires (par exemple samedi après-midi et dimanche) » (Statuts no 16). Elles se déroulent par province ou par sec-teur, au discernement du responsable de province. Dans le cas où une province est divisée en secteurs, l’habitude est de rassembler si possible l’ensemble de la province pour une rencontre communautaire au moins une fois par an. Les rencontres peuvent être résidentielles ou non. Elles sont un lieu privilégié de vie fraternelle à travers l’accueil, la prière, les célébrations liturgiques, la formation, le partage, le service. Elles peuvent parfois être des temps de mission ou de retraites.

4.2. Les week-ends communautaires sont un des lieux de visibilité de l’Em-manuel. Les nouveaux peuvent y découvrir qu’ils sont appelés à suivre le Seigneur dans la Communauté. Un temps d’accueil particulier leur est réservé pour les informer sur la Communauté, ses grâces et ses objectifs.

4.3. Les rencontres communautaires sont un lieu de prière et de célébration. Elles commencent habituellement par un temps de louange et d’écoute de

Conclusion

3.23. La pierre angulaire de la vie de maisonnée est le Christ. C’est pourquoi la relation personnelle de chacun avec Jésus, Emmanuel, est si importante pour le fonctionnement harmonieux de la maisonnée. La vie de prière, personnelle (l’adoration) et communautaire (la louange) revêt donc une importance particulière pour la bonne marche de toute maisonnée et, d’une manière générale, la fidélité la plus grande possible aux différents engagements communautaires.

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4.9. Le partage de nouvelles relatives à la vie et à l’apostolat de la Commu-nauté entretient le zèle évangélique de tous.

Aspects spécifiques aux jeunes

4.10. Au cours des rencontres communautaires de secteur ou de province, l’ac-cueil des jeunes est très important. Il est conseillé d’avoir des temps spé-cifiques adaptés à leurs besoins et attentes (sport, enseignements adaptés, ateliers, missions, temps de détente et de rencontre, programmes en soi-rées…) (cf. chapitre 11).

4.11. Dans chaque province, selon les possibilités locales, il est bon d’avoir aussi des rencontres communautaires spécifiques pour les jeunes de l’Emma-nuel. Cela leur permet de développer un dynamisme propre, d’avoir un lieu d’accueil pour leurs amis et de recevoir une formation adaptée.

Fêtes de la Communauté

4.12. La fête et le temps de Noël, célébration de la venue de « Dieu parmi nous », rappellent à tous les membres de l’Emmanuel leur vocation profonde.

4.13. Le 25 mars, fête de l’Annonciation du Seigneur et date anniversaire de la mort du fondateur, Pierre Goursat, est l’occasion de rendre grâce pour le don de l’Emmanuel. Cette fête est célébrée librement dans les différentes provinces.

4.14. Chaque année, les membres de la Communauté aiment se retrouver pour la fête de Pentecôte afin d’accueillir l’Esprit Saint de manière toujours nou-velle et d’intercéder ensemble pour une nouvelle Pentecôte sur le monde.

2. Les services et la mission

4.15. La vie communautaire s’incarne et se déploie aussi dans les services de tous types vécus ensemble pour la mission de l’Emmanuel : animation des maisonnées, accompagnement, organisation des rencontres communau-taires, responsabilités de gouvernement, animation de sessions, organisa-tion d’évangélisations, services matériels, etc. La participation généreuse à ces services fait partie de l’engagement des membres de la Communauté.

4.16. Les responsables discernent et proposent à chacun un service lui permet-tant de participer à la vie de la Communauté. Les membres répondent librement dans l’esprit de leur engagement.

la Parole. Elles comprennent de longs temps d’adoration pris en commun. L’eucharistie y est célébrée comme le centre de la vie communautaire. D’autres prières liturgiques, comme les vêpres, peuvent être proposées. Les rencontres communautaires sont ainsi un lieu où s’exerce et se déploie la grâce liturgique de la Communauté.

4.4. Les responsables de province veillent à ce que les rencontres communau-taires prennent en compte les besoins de formation de tous (cf. chapitre 6). Cette formation est donnée à travers des enseignements et des témoignages. Ceux-ci peuvent, suivant les circonstances, s’adresser à tous les participants ou être donnés par étape de cheminement. Le choix des sujets et des inter-venants est du ressort des responsables de province ou de secteur. Ils tien-nent compte des orientations du Conseil en la matière.

4.5. La vie fraternelle et le partage sont un autre élément constitutif des ren-contres communautaires. Les repas sont pris ensemble quand c’est possible. Des moments appropriés sont réservés à des échanges en petits groupes per-mettant d’approfondir la formation donnée et de mieux se connaître en se portant dans la prière.

4.6. L’accueil des enfants est un aspect important des rencontres communau-taires. Il est nécessaire à l’intégration des familles et contribue à l’évan-gélisation des enfants. Ces rencontres sont pour eux un lieu d’amitié et de cheminement dans la foi. Dans la mesure du possible une “mission enfants”, vécue dans la complémentarité des états de vie, est organisée. Elle permet une pleine participation des parents à la vie communautaire.

4.7. Le fonctionnement d’une rencontre communautaire repose sur un ensemble de services : la coordination, l’accueil, la liturgie, la sacristie, la librairie, le nettoyage… Le responsable de province ou de secteur est chargé de veiller à leur fonctionnement harmonieux.Les services contribuent à l’intégration des personnes dans la vie de la Communauté et les amènent à ressembler à l’Emmanuel « qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir » (Mt 20, 28). Il est important que chacun puisse rendre service. Il participe aussi à l’édification mutuelle par l’exercice d’une charité en actes, signe de la présence du Christ au milieu de son peuple : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples » (Jn 13, 35).

4.8. L’expression de la vie fraternelle passe aussi par le partage de repas, des temps de détente ou d’activités sportives… qui contribuent à resserrer les liens qui unissent tous les membres.

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L’accompagnement

1. Présentation générale

5.1. Il incombe à la Communauté d’assumer à l’égard de chacun de ses membres sa responsabilité de suivi, de soutien, de solidarité. Elle les aide à garder leur zèle et à grandir dans leur union à Dieu et dans la fidélité à l’enseignement de l’Église. C’est pourquoi les Statuts prévoient que « dans son cheminement communautaire, chacun est aidé par un accompagnateur » (Statuts no 20).C’est un accompagnement humain, spirituel et fraternel, dans la grâce de simplicité et d’incarnation de l’Emmanuel ; il a pour objet d’aider chacun de ses membres à répondre à l’appel à la sainteté.L’accompagnement est un des piliers qui structure, solidifie et unifie la vie communautaire.Reçu comme un don de Dieu, il permet à la Communauté d’être à l’écoute de l’ensemble de ses membres, de percevoir les joies et les difficultés qu’ils vivent dans leur engagement et leur vie de tous les jours. Il permet un approfondissement continuel de la compréhension et de la mise en œuvre des grâces communautaires.Le contenu de l’accompagnement et la formation des accompagnateurs sont sous la responsabilité du Conseil de Fraternité (Statuts no 47).

4.17. Les responsables seront aussi attentifs à ce que le service demandé soit adapté aux capacités des personnes et les aident à grandir humaine-ment et spirituellement. Ils veilleront particulièrement sur ceux qui ont accepté des services plus lourds afin qu’ils ne soient pas surchargés. Le bien de la personne prime sur les besoins de la mission.

4.18. À l’exception des services nécessitant une continuité dans la durée (res-ponsabilité de grands services, responsable de province ou de secteur, etc.) et pour préserver la liberté, un service est normalement proposé pour une durée d’un an.

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2. L’organisation de l’accompagnement

5.9. Le Modérateur et son Conseil nomment un délégué international à l’accompagnement. Le délégué international à l’accompagnement s’en-toure d’une équipe, le « comité accompagnement » pour l’aider dans sa tâche. Le travail du délégué international consiste à assister les délégués de zone, les responsables de province ou leur délégué local à :

– mettre en place l’accompagnement en général,– organiser la formation continue des accompagnateurs et la forma-

tion de nouveaux accompagnateurs,– faciliter, si possible, la coordination des provinces entre elles pour

l’affectation des accompagnateurs.

5.10. La liste des accompagnateurs est fixée par le responsable de province qui veille à la mise à jour de cette liste par l’adjonction de nouveaux ou la suppression d’anciens accompagnateurs (cf. Statuts no 20). Partout où cela est possible, pour permettre la séparation des structures de gouver-nement et de conseil (cf. 5.29) le responsable de province choisira un délégué pour veiller aux accompagnements. Le délégué local pourra si nécessaire être en lien avec le comité accompagnement.

5.11. Le délégué local à l’accompagnement d’une province agit par délégation.Pour une compréhension souple et un fonctionnement harmonieux de la délégation et de la subsidiarité, en conformité aux Statuts de la Commu-nauté, il faudra veiller à éviter deux écueils : dans l’esprit de la subsidiarité, et en conformité aux Statuts de la Communauté, il faudra éviter que cette délégation reçue devienne une responsabilité indépendante, au nom de la séparation entre gouvernement et accompagnement, et que le responsable de province ne puisse plus intervenir ; il faudra veiller aussi à ce que le res-ponsable de province ne veuille imposer à tout prix les accompagnateurs de son choix.En cas de litige, il sera fait appel aux délégués de zone, conjointement au délégué à l’accompagnement nommé par le Modérateur.

3. Les bases objectives de l’accompagnement dans la Communauté

5.12. L’accompagnement repose sur deux bases objectives :• une bonne compréhension de ce qu’est la Communauté de l’Em-

manuel ;

5.2. L’accompagnement aide chacun à vivre en cohérence avec son choix libre et responsable de s’engager dans l’Emmanuel. Il a un rôle de conseil et aide l’accompagné à prendre lui-même ses décisions.Pour les personnes en période de probation l’accompagnement vise à les aider à discerner l’appel dans la Communauté et à commencer à y répondre, en vue de l’engagement.

5.3. Avec l’accompagnement, la Communauté offre à chacun de ses membres un lieu où il peut être écouté, suivi, accueilli, conseillé et où il peut par-tager ce qu’il vit en toute confiance, y compris ses difficultés éventuelles que celles-ci soient personnelles ou relatives à la Communauté.

5.4. Tout ce qui est dit en accompagnement est confidentiel. Cette confi-dentialité ne peut être rompue qu’en cas d’absolue nécessité : menaces graves pour les personnes, risque de non assistance à personne en danger.

5.5. L’accompagnement se fait toujours par une personne du même sexe, et les couples sont accompagnés par des couples, selon l’article 20 des Statuts : « On doit être accompagné par quelqu’un du même sexe ».

5.6. L’accompagnement est distinct des rôles d’autorité ou de gouverne-ment qui sont exercés par d’autres personnes. Pour garantir cette sépara-tion entre gouvernement et accompagnement :

– l’accompagné est libre d’accepter ou de refuser l’accompagnateur qui lui est proposé ; et libre aussi de changer lorsqu’il le désire ; (cf. 5.28)

– le contenu de l’accompagnement est strictement confidentiel ; (cf. 5.4)

– les personnes qui exercent une responsabilité de gouvernement n’accompagnent pas les personnes qui sont sous leur responsabilité. (cf. 5.29)

– les personnes qui exercent une responsabilité de gouvernement n’ont pas à donner de directives aux accompagnateurs.

5.7. Parce qu’il permet à chacun de se situer par rapport au même charisme fondateur à partir de règles objectives communes à tous, l’accompagne-ment participe à l’unité de la Communauté. Il est une aide précieuse pour vivre l’appel communautaire dans les différentes situations et cultures.

5.8. L’accompagnement, enfin, se définit comme un service de charité où l’ac-compagnateur se fait serviteur de son frère pour lui manifester l’amour du Seigneur et être le témoin privilégié de l’œuvre de Dieu dans sa vie. C’est un service qui demande grande humilité et effacement pour laisser le Seigneur agir à son rythme dans la vie de l’accompagné.

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L’accompagné peut aborder le sujet du rapport avec les autres états de vie, comment vivre et servir ensemble, comment se soutenir mutuelle-ment, etc.

5.17. Vivre dans l’Emmanuel, c’est « être dans le monde sans être du monde » (cf. 1.6 à 1.7).Dans certains cas, l’engagement communautaire n’est-il pas vécu comme fuite du monde ? Inversement, l’engagement dans le monde ne prend-il pas le pas sur les exigences de la vie chrétienne ? L’accompagnement aide à conjuguer, dans la joie et l’espérance, une vie pleinement engagée dans le monde et donnée à Dieu.

5.18. La Communauté est le lieu de la vie fraternelle où la charité est appelée à s’exercer à travers les services et dans l’attention quotidienne à l’autre, spécialement lorsqu’il est confronté à des épreuves (maladies, chômage, etc.).

5.19. Le rôle de l’accompagnateur est d’aider son accompagné à entrer dans une compréhension profonde des engagements que propose la Communauté. Ceux-ci ne sont pas des règles formelles que la Communauté impose à ses membres mais ils correspondent à des grâces reçues, en réponse à un appel. Une bonne compréhension de cet appel permettra donc à l’accompagné de se positionner en vérité par rapport à son devoir d’état et aux engage-ments qu’il a librement décidés de mettre en pratique.

Quelques exemples de ces engagements :

La vie de prière personnelle

5.20. Les Statuts prévoient que « les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent, dans toute la mesure du possible, à un long temps d’Adoration quotidien (adoration du Saint Sacrement quand c’est possible) » (Statuts no 15).L’accompagnateur veillera à aider son accompagné à mettre en place une vie de prière régulière, à l’aider à traverser les difficultés (changements de rythme de vie…), et plus généralement, à approfondir sa relation à Dieu.

L’eucharistie

5.21. Les Statuts prévoient que « les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent dans toute la mesure du possible […] à la participation quoti-dienne à l’eucharistie ; pour les prêtres, la célébration quotidienne » (Statuts no 15).

• l’ensemble des engagements que chaque membre prend à l’égard du Seigneur dans la Communauté.

L’accompagnement tient toujours compte du fait que l’accompagné est une personne unique.

Une bonne compréhension de la Communauté de l’Emmanuel

5.13. L’expérience de l’effusion de l’Esprit Saint est fondamentale pour les membres de la Communauté de l’Emmanuel (voir 1.2, et 1.13 à 1.15).L’accompagné abordera donc avec son accompagnateur les questions relatives à sa relation avec l’Esprit Saint : quelle est sa place dans sa vie et comment « l’Esprit Saint le fait vivre » (cf. Gal 5, 25).

5.14. Un des fruits de l’effusion de l’Esprit est un plus grand amour de l’Église qui s’exprime naturellement pour les membres de la Communauté par une fidélité à celle-ci et à son enseignement.L’accompagnement aborde donc naturellement la manière dont est vécue concrètement cette fidélité ainsi que les questions relatives à la nécessaire cohérence de vie avec le message de l’Évangile. Il favorisera la progression de la compréhension de cet enseignement et de sa mise en pratique.

5.15. Un autre fondement de la vie communautaire réside dans les grâces d’adoration, de compassion et d’évangélisation (cf. Statuts no 16 ainsi que 1.22 à 1.26).Un des rôles de l’accompagnement est d’aider l’accompagné à les rece-voir comme moyen pour sa sanctification.Il abordera donc ces questions essentielles : Comment l’adoration nourrit-elle son appel communautaire et missionnaire ? Comment Dieu lui parle-t-il dans sa prière et dans la lecture et la méditation de Sa Parole ? Comment l’appel à aimer ses frères fait-il de lui un mission-naire ? Comment se met-il à l’écoute de l’Esprit Saint ? Comment vit-il l’enracinement de l’évangélisation dans l’adoration et la compassion ? Que signifie pour lui être missionnaire ?L’accompagnement ne saurait se limiter à des questions extérieures et formelles telles que : l’accompagné prend-il un temps d’adoration, pen-dant combien de temps, vit-il la compassion et l’évangélisation ? etc.Le partage sur les grâces fondatrices de la Communauté peuvent nourrir un accompagnement durant toute une vie.

5.16. La Communauté de l’Emmanuel rassemble tous les états de vie : prêtres, diacres, célibataires consacrés, laïcs, mariés ou non (cf. 1.27). « Ils se reconnaissent mutuellement comme frères et sœurs dans le Christ, avec un même appel à la sainteté et à l’annonce de l’Évangile » (Statuts no 1).

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L’accompagnement lieu de liberté et d’espérance

5.25. Les points 5.12 à 5.24 ci-dessus déterminent le champ de l’accompagne-ment. À l’intérieur de ce cadre, un échange d’une grande profondeur et richesse peut être vécu.L’accompagné choisit librement les sujets qu’il souhaite partager. C’est dans l’ouverture et la confiance que l’accompagnement peut porter tous ses fruits.

5.26. L’accompagné est libre d’aborder des sujets personnels. Dans ce cas, l’ac-compagnateur veillera à ne jamais dépasser son rôle et le cas échéant à le renvoyer sur des personnes compétentes (cf. 5.32).Dans tous les cas, on veillera à aider la personne à grandir dans une vraie liberté et dans une cohérence de vie.

5.27. L’accompagnement est aussi le lieu d’une formidable espérance parce que l’Esprit Saint y est sans cesse à l’œuvre. Accompagnateur et accom-pagné se mettent ensemble à son écoute. L’accompagnement est un lieu privilégié pour prendre conscience de ce qui avance, de ce qui va bien, de ce qu’on découvre. Il est aussi le lieu du partage de difficultés à vivre l’en-gagement communautaire sur tel ou tel point afin de progresser concrè-tement. Ainsi il est une occasion privilégiée de découvrir la miséricorde de Dieu : la personne fait l’expérience qu’appartenir à la Communauté ne consiste pas à se conformer à un ensemble de règles, mais qu’elle est une grâce à recevoir jour après jour, pour y collaborer dans la vraie liberté des enfants de Dieu.

4. Questions particulières relatives à l’accompagnement

Qui choisit l’accompagnateur ?

5.28. Le délégué à l’accompagnement, sous l’autorité du responsable de pro-vince, propose un accompagnateur. L’accompagné peut exprimer un souhait sur le choix de celui-ci. Si la Communauté ne peut répondre à son désir, une autre proposition est faite qu’il est libre d’accepter ou non.Pour les frères et sœurs en cheminement vers le célibat pour le Royaume, les séminaristes ou les clercs, le délégué de l’accompagnement pour la province demande l’avis du responsable des questions spécifiques à leur état de vie.À tout moment, un accompagné peut demander à changer d’accompa-gnateur. Pour favoriser cette liberté, il est conseillé aux accompagnateurs

L’accompagnement sera donc un lieu où l’accompagné peut approfondir le sens et la place de l’eucharistie « source et sommet de toute vie chré-tienne » (Lumen Gentium no 11) et l’intégrer de plus en plus à sa vie.

La louange

5.22. Les Statuts prévoient également que « les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent dans toute la mesure du possible […] à une prière quotidienne de louange célébrée joyeusement et communautairement quand c’est possible » (Statuts no 15).Il s’agit d’entrer dans une compréhension profonde de la grâce de louange que le Seigneur a donnée à l’Emmanuel, de sa place dans la vie de ses membres, de la manière dont elle s’enracine dans une relation d’intimité avec Dieu, de son rôle dans leur conversion de chaque jour, de son impor-tance dans l’évangélisation…

La dîme

5.23. « En fonction de ses possibilités et de ses charges de famille, chacun verse une juste dîme25, fixée par lui en accord avec la Communauté » (Statuts no 21). Cette dîme permet à la Communauté de réaliser sa mission d’évangéli-sation dans le monde.L’accompagnement aidera à découvrir le sens spirituel de cette démarche : qu’est-ce qu’une juste dîme ? Sa générosité est-elle éclairée et discernée ? Est-elle excessive ou au contraire insuffisante ? À toutes ces questions, l’ac-compagné n’est pas tenu de donner une réponse explicite à son accompa-gnateur, mais il est bon qu’il se les pose pour se situer en vérité et en liberté face à son engagement

Les services

5.24. Les membres de la Communauté sont appelés à servir et à se donner ensemble (cf. 1.1). Il est donc normal qu’ils abordent les questions de service en accompagnement : comment répondre à l’appel de Dieu dans le don de soi ; comment associer devoir d’état et vocation à servir avec les frères ; réponse à donner à une sollicitation, changement de service, etc.Comme toujours, l’accompagnateur veillera à rester dans son rôle de conseil (cf. 5.2). Il aidera la personne à discerner elle-même par quelles décisions elle répondra le mieux à l’appel du Seigneur dans les arbitrages qui peuvent se présenter : choix de services, acceptation de missions en dehors de la Communauté, devoir d’état (professionnel, familial, social…).

25. Rappelons que le mot “dîme” est employé ici dans le sens d’une libre contribution financière et non dans le sens juridique du partage du dixième de ses revenus.

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Qualités requises pour être accompagnateur

5.35. Les accompagnateurs seront choisis en fonction des critères suivants :• aimer la Communauté et être entré dans une compréhension réelle

de son charisme ; • aimer les personnes et désirer le mieux pour elles, à savoir leur

sainteté, tout en sachant respecter leur propre chemin et leur liberté ;

• être disponible, accepter de donner du temps à l’accompagné ;• avoir du bon sens ;• posséder une capacité d’écoute ;• être discret ; seule la garantie de la confidentialité peut offrir à l’ac-

compagné la possibilité de se livrer en profondeur – s’il le désire ;• être libre par rapport à sa propre histoire mais aussi par rapport à

l’accompagné (comme les liens familiaux) ;• avoir renoncé à la critique.

Attitudes à développer chez l’accompagnateur

5.36. Elles ont toutes pour fondements le désir de la croissance dans la sainteté de l’accompagné et la charité fraternelle. Cela signifie :

• encourager l’approfondissement des grâces communautaires dans le concret de la vie ;

• respecter l’autonomie et le cheminement de la personne ;• confiance et émerveillement dans la grâce de Dieu : patience et

regard positif en découlent, on apprend à attendre le temps de Dieu.Avoir compassion et espérance pour l’accompagné nécessite pour l’accompagnateur d’entrer dans une véritable réconciliation avec lui-même : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lc 10, 27)

• ne pas être directif et éviter les jugements.

Fréquence et déroulement des accompagnements

5.37. Il est bon que chaque personne rencontre son accompagnateur environ une fois par mois, et si possible toutes les trois semaines pendant la période d’étape d’accueil et de discernement. L’expérience montre en effet qu’un délai plus long entre les rencontres diminue le bienfait de ce service.En règle générale, après avoir préparé l’entretien, l’accompagné se rend chez son accompagnateur ou dans un lieu fixé par ce dernier. L’accompa-gnement ne doit pas dépasser une heure. Pour favoriser la régularité, on prendra soin de ne pas se quitter sans avoir pris rendez-vous pour le pro-chain accompagnement.

de poser à leurs accompagnés la question d’un éventuel changement une fois par an, par exemple à la fin de chaque année scolaire.

5.29. Les Statuts prévoient que l’accompagnateur est « distinct en principe du responsable de maisonnée ou de service » (Statuts no 20). Plus généralement, pour favoriser la liberté des personnes, il est demandé de séparer les struc-tures de gouvernement et de conseil personnel (cf. aussi 5.2). C’est pour-quoi il est de règle que l’accompagnateur ne soit pas le responsable de province ou de secteur.Dans certains cas à discerner avec le délégué international à l’accompagne-ment ou le délégué de zone et lorsque les circonstances locales le nécessi-tent (par exemple les communautés peu nombreuses), on peut exception-nellement et pour un temps limité déroger à cette règle.

5.30. L’accompagnateur est toujours choisi parmi les membres de la Commu-nauté puisque l’accompagnement se vit dans la grâce communautaire.

Rôle de l’accompagnateur

5.31. Son rôle est un rôle d’écoute et de conseil, comme un « frère qui marche avec un frère » en présence du Seigneur (cf. les disciples d’Emmaüs, Lc 24, 13-32).La relation avec l’accompagnateur n’implique donc aucun lien d’obéis-sance. En aucun cas l’accompagnateur ne prend de décision à la place de son accompagné, dans quelque domaine que ce soit. Au contraire, l’ac-compagnateur est là pour aider son accompagné à prendre lui-même, dans la prière et la réflexion, des décisions adultes, libres et responsables.

5.32. L’accompagnateur soutient son accompagné par la prière, si possible quo-tidienne.

5.33. Lorsque des questions dépassent le rôle de l’accompagnateur, il conseille à son accompagné de rencontrer une personne dont la compétence ou les charismes sont reconnus dans ce domaine.Dans tous les cas, l’accompagné est libre de consulter la personne de son choix.

5.34. L’accompagnement n’est pas le lieu d’un cheminement de « guérison inté-rieure »26 ni d’un suivi psychologique. Dans le cas où le besoin d’un tel suivi se manifeste, l’accompagnateur orientera son accompagné vers une autre personne compétente après éventuellement avoir consulté, dans le respect de l’anonymat, le délégué local pour l’accompagnement.

26. Il peut bénéficier pour cela des propositions faites par la Communauté (Miséricorde et chemin de vie) ou autres.

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5.41. Les fiancésLa préparation au mariage sort du domaine de l’accompagnement et est réservée à des personnes compétentes, reconnues par l’Église pour cette mission. Les fiancés, s’ils sont tous les deux membres de la Communauté, ne sont donc pas nécessairement accompagnés par un couple27.Leurs accompagnateurs respectifs seront attentifs à encourager les fiancés à rester fidèles à leurs engagements communautaires tout en les aidant à en adapter les modalités au temps qu’ils sont en train de vivre. Ils seront particulièrement vigilants au rythme de vie.

Accompagnement des prêtres et des diacres

5.42. Les prêtres et les diacres de l’Emmanuel bénéficient de l’accompagnement.L’accompagnateur d’un prêtre peut être un laïc, s’il a les qualités requises (cf. 5.35). Le diacre marié bénéficie de l’accompagnement prévu pour les couples. Dans tous les cas, l’accompagnateur doit être membre de la Fraternité de Jésus et avoir reçu une formation adaptée.

5.43. La mission spécifique d’un accompagnateur de prêtre ou de diacre est de les aider à vivre leur appel et leur ministère selon le charisme de la Com-munauté et de la Fraternité, reconnues comme chemin de sainteté (voir chapitre 7). Ce service comporte prioritairement une dimension d’aide à la vie fraternelle et communautaire (proximité et solidarité concrète-ment vécues), mais peut également comporter une dimension de conseil spirituel et d’écoute pastorale.

Critères pour être accompagnateur de prêtre et de diacre

5.44. Outre les critères déjà évoqués pour les accompagnateurs en général (cf. 5.35), dans le choix des accompagnateurs de prêtre, on veillera à ce que

• ils aient une certaine formation et expérience pastorales ;• ils aient une bonne compréhension de ce qu’est le ministère

ordonné ;• ils aient un sens ecclésial aiguisé.

Ces critères peuvent également servir de base à une formation adaptée pour les accompagnateurs de prêtres ou de diacres.

Accompagnement des séminaristes

5.45. Les spécificités de l’accompagnement des séminaristes sont analogues à celles des prêtres. Lorsque c’est possible, il est bon que les accompagnateurs

27. Dans le cas où ils sont accompagnés par un couple, l’accompagnement reste individuel.

L’accompagnement dans les lieux où la Communauté compte peu de membres

5.38. L’accompagnement n’est pas toujours facile à mettre en place dans certains lieux pour des raisons de nombre, de distance, de difficulté de communi-cation ou de manque d’expérience des personnes qui entament leur che-minement dans la Communauté.Dans la mesure du possible, on veille à proposer un accompagnement par lettre, par courrier électronique ou par téléphone, tout en sachant que rien ne peut remplacer un accompagnement de proximité. Il sera alors demandé, malgré l’éloignement, tant à l’accompagné qu’à l’accompagna-teur de respecter le rythme de l’accompagnement mensuel.

Questions particulières relatives à l’accompagnement des couples et des fiancés

5.39. Les couplesUn couple est habituellement accompagné par un autre couple. Dans ce cas, le mari est accompagné par l’homme et l’épouse par la femme.L’accompagnement comporte des temps de rencontre en couple (à quatre) et des temps de rencontre individuelle. On veillera à la dimen-sion essentiellement personnelle de l’accompagnement.Les sujets abordés sont les mêmes que pour tous les membres de la Com-munauté tels que développés de 5.12 à 5.24 ainsi que les sujets portant sur la croissance de l’amour conjugal et familial (voir chapitre 9).La confidentialité de ce qui a été évoqué dans l’accompagnement per-sonnel doit également être respectée entre les époux accompagnateurs.Il y a en outre des points spécifiques à la vie de couple qui peuvent être abordés en accompagnement. Il s’agit de soutenir le cheminement des époux dans leur appel commun à se donner au service du Seigneur dans la Communauté.

5.40. Cet état de vie demande d’être vigilant sur les aspects suivants : – l’appel communautaire et la vie de couple : comment être un

couple dans la communauté ?– l’appel communautaire et la vie de famille : comment unifier la vie

de la famille, le bien des enfants et la vie communautaire ?– l’appel communautaire et l’insertion dans la société et les activités

professionnelles.Ces aspects évoluent dans le temps : les questions que se pose un jeune couple face à son engagement communautaire diffèrent de celles d’un couple d’âge mûr. L’articulation entre Communauté et famille dépend de l’âge des enfants et de leurs besoins spécifiques. Dans tous ces domaines, l’expérience et l’ancienneté du couple accompagnateur peuvent être d’un grand secours.

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amour attentif, et à poser des actes de confiance et de foi en la Providence de Dieu ;

• à vivre la grâce de Dieu qui se donne dans l’instant présent ;• à faire l’expérience d’un épanouissement personnel dans le don

d’eux-mêmes ;• à les encourager à l’ouverture aux autres (membres de la Commu-

nauté ou non, tous états de vie confondus) et à vivre de saines rela-tions d’amitié ;

• à développer une vie sociale en dehors de la Communauté.Certains points concrets de leur vie pourront être évoqués : la vie affec-tive, les éventuels changements d’orientation professionnelle, les loisirs et vacances…

Questions particulières relatives à l’accompagnement des jeunes

5.49. Un besoin spécifique des jeunes est d’apprendre à accueillir la grâce du baptême et de la confirmation dans toutes les dimensions de leur personne et de leur vie. L’accompagnateur sera attentif à les aider :

– à découvrir ce qu’est une vraie liberté et à l’exercer, en particulier dans l’apprentissage de la prise de décision ;

– à durer dans leurs engagements ;– à trouver un équilibre entre engagement dans les études ou démar-

rage d’une vie professionnelle, temps de détente et insertion active dans la vie communautaire

Bien sûr, les questions d’avenir seront abordées : orientation profession-nelle et/ou vocation personnelle.Ceci nécessite une grande disponibilité de la part des accompagnateurs de jeunes afin de répondre à leur demande (par exemple des rencontres plus fréquentes si le besoin s’en fait sentir). Dans certains cas, il sera bon que l’accompagnateur prenne lui-même contact avec le jeune.

5.50. La question de la filière d’études ou de l’orientation professionnelle est une source de préoccupation pour beaucoup de jeunes. Il n’est pas rare qu’ils prennent l’initiative d’évoquer ces points en accompagnement. Dans ce cas, le rôle de l’accompagnateur est d’aider le jeune à se structurer pour prendre une décision personnelle et libre et de l’inviter à rencontrer des personnes de bon conseil engagées dans la vie professionnelle.

5.51. L’accompagnement n’est pas le lieu du discernement ultime de la voca-tion personnelle. Pour ces questions, l’accompagnateur oriente vers les personnes compétentes ou les parcours prévus à cet effet.

5.52. Quelques critères pour être accompagnateur de jeunes :– connaître et aimer les jeunes ;

soient des laïcs. Rappelons que l’accompagnement n’est pas le lieu du dis-cernement de la vocation sacerdotale. Par contre, il est important pour aider le séminariste à discerner la réalité de son appel communautaire. L’accom-pagnateur d’un séminariste doit avoir les qualités requises (cf. 5.35), être membre de la Fraternité et recevoir une formation adaptée.

Questions particulières relatives à l’accompagnement des célibataires consacrés

5.46. L’accompagnement des célibataires consacrés est vécu comme tout accom-pagnement communautaire (cf. 5.12 à 5.24). L’accompagnateur aidera et soutiendra son accompagné dans sa démarche « de se donner entièrement dans le célibat pour le Royaume, réalisant une disponibilité plus complète pour l’adoration, la compassion, l’évangélisation » (Statuts no 29) dans la Commu-nauté et la Fraternité.Pour mieux aider la personne, il est souhaitable que l’accompagnateur ait pris connaissance du Règlement de vie (cf. chapitre 8).S’il se pose une question liée à l’état de vie de l’accompagné, il pourra le renvoyer vers celui ou celle qui est chargé de son suivi dans le célibat pour le Royaume.Rappelons que la responsabilité du discernement de la vocation au célibat n’est pas du ressort de l’accompagnement. Il est assuré par un suivi spéci-fique pendant tout le temps d’accueil et de formation (cf. Partie II, Règle-ment de vie).

Critères pour être accompagnateur de célibataires consacrés

5.47. Les célibataires consacrés sont accompagnés par des membres de la Fra-ternité de Jésus dont l’expérience et la compétence ont été vérifiées pour ce service. On veillera particulièrement à ce que ce soit des personnes de prière, comprenant le célibat pour le Royaume. Pendant l’étape de Forma-tion, il est préférable que l’accompagnement soit fait par une célibataire consacrée chaque fois que cela est possible.

Questions particulières relatives à l’accompagnement des personnes vivant un célibat non choisi

5.48. Il s’agit d’accompagner les célibataires à vivre les exigences liées à leur état de vie et à être témoins de l’espérance.L’accompagnateur aura une attention particulière à les soutenir et à les encourager :

• à avoir, dans la lumière de l’Esprit Saint, un regard positif sur eux-mêmes, sur leur passé, sur leur avenir ;

• à reconnaître les multiples prévenances du Seigneur, signes de son

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– 6 –La formation

6.1. Chaque chrétien est responsable de sa formation pour pouvoir, en fonc-tion de sa situation de vie et de ses responsabilités professionnelles, être témoin de l’espérance qui l’habite.En tant qu’association de fidèles, la Communauté de l’Emmanuel se reconnaît une responsabilité particulière dans la formation intellectuelle, spirituelle et humaine de ses membres. Elle vise à les enraciner dans une authentique vie chrétienne, en les aidant à choisir un chemin de sainteté dans le charisme de l’Emmanuel. Elle vise aussi à donner les moyens à chacun de répondre à l’appel missionnaire adressé par le Christ et l’Église à tout baptisé et confirmé, selon son état de vie.

6.2. Pour les membres de la Communauté, la formation est avant tout un style de vie, chacun nourrissant son cœur et son intelligence, afin de fortifier son attachement personnel au Christ et à l’Église.La formation est une nécessité pour la vie missionnaire parce qu’elle permet à chacun d’approfondir la compréhension de sa foi et donc d’amé-liorer l’annonce de l’Évangile dans un dialogue authentique avec les per-sonnes que le Seigneur nous amène à rencontrer.

6.3. La formation dans la Communauté de l’Emmanuel veut répondre aux besoins des personnes suivant leur degré d’engagement, leur vocation et les services qu’elles sont appelées à rendre. On peut en distinguer différents types :

• formation communautaire initiale,• formation continue,• formation apostolique spécialisée,• formation des responsables,• formation des personnes cheminant dans la Fraternité de Jésus.

– avoir une réelle disponibilité et souplesse ;– avoir un sens concret de la pédagogie de la construction d’une

liberté mûre et responsable– soutenir le jeune dans une perspective de construction et accepter

le rôle du temps dans son cheminement.

Questions particulières relatives à l’accompagnement des membres de la Fraternité de Jésus

5.53. L’accompagnement aide les personnes en étape de probation (cf. 2.29 et sqq) à se préparer à la consécration dans la Fraternité de Jésus et, pour ceux qui sont consacrés, à la vivre dans la docilité à l’Esprit Saint.Pour cela l’accompagnateur veillera particulièrement à aider l’accompagné à demeurer déterminé :

– à suivre le Christ en étant « dans le monde sans être du monde » (cf. 1.5)

– à demeurer fidèle aux engagements communautaires, dans un esprit de « solidarité communautaire plus profonde » (cf. Statuts, Préambule IIe)

– à vivre dans « une fidélité toute spéciale à l’Église » (cf. Statuts, Préambule IIe).

– à se rendre disponible pour la mission (cf. 1.39 à 1.48).L’accompagnement aide à la bonne compréhension et à la mise en pra-tique de cette disponibilité.

5.54. Il est souhaitable que les membres de la Fraternité de Jésus soient accom-pagnés par des personnes cheminant également dans la Fraternité.

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louange, un enseignement, un partage fraternel. L’enseignement peut être dispensé par DVD, CD audio ou donné par un des membres plus anciens de la maisonnée. Le partage fraternel comprend le partage habi-tuel de maisonnée (voir 3.6 à 3.13) ainsi qu’un échange sur l’enseigne-ment donné dans la rencontre précédente, visant à mettre en œuvre la formation reçue.On veillera à ce que ces partages soient brefs, centrés sur l’essentiel, afin que la maisonnée ne dure pas plus de deux heures.Les maisonnées de formation sont constituées d’« anciens » et de personnes en étape d’accueil et de discernement. Le rôle des anciens est de participer à la transmission du charisme communautaire. Ils sont choisis parmi les frères ayant un sens pastoral, une bonne expérience de la vie communau-taire et le désir de la transmettre. On veillera autant que possible à ce que ces maisonnées ne comprennent pas plus de huit personnes. Ces maison-nées pour être constituée pour une durée de deux ans afin d’assurer une continuité dans la formation.

6.9. La formation communautaire initiale des membres en étape d’accueil et de discernement inclut également :

– une expérience d’évangélisation directe en Communauté ;– un service à une session organisée par la Communauté ;– un engagement dans un service apostolique ou de compassion

régulier ;– l’acquisition d’une habitude de lecture spirituelle (cf. 6.14).

6.10. La formation spécifique des couples et des parents seuls de l’Emma-nuelLes couples de la Communauté bénéficient de la formation communau-taire générale (cf. chapitre 6). Ils reçoivent en outre une formation spé-cifique, humaine et spirituelle. Elle s’appuie pour cela sur les documents du Magistère traitant de la vie des personnes mariées et des familles29. Les cycles de trois week-ends Amour et Vérité font partie intégrante de la formation des couples en étape d’accueil et de discernement. Il est de même pour les parents seuls avec des week-ends spécifiques. La Commu-nauté de l’Emmanuel s’engage à les proposer aux membres concernés. De leur côté, les couples et parents seuls engagés dans la Communauté feront tout ce qui est en leur pouvoir pour en bénéficier, et le cas échéant pour permettre à d’autres d’en bénéficier.

6.11. La formation spécifique des jeunes de l’EmmanuelLa formation des jeunes a des spécificités liées aux besoins de leur âge :

29. Parmi lesquels on peut citer : la constitution Gaudium et spes de Vatican II, Humanae vitae, Familiaris Consortio, Veritatis splendor, Evangelium Vitae de Jean-Paul II.

6.4. La formation relève du Modérateur, assisté par le Conseil de Fraternité (cf. Statuts no 47). Elle est mise en œuvre et coordonnée par un délégué pour la formation, assisté du « département formation ». Celui-ci inclut les responsables pour le suivi des prêtres et consacrés, les délégués de zone, les responsables d’Amour et Vérité (voir 15.18) ainsi que d’autres personnes expertes dans le domaine de la formation. Localement, la mise en œuvre de la formation est confiée aux responsables de provinces (cf. 15.27).

1. La formation communautaire initiale

6.5. La participation fidèle à la vie communautaire (rencontres communau-taires, maisonnées, accompagnement, activités de service et d’évangélisa-tion de toutes sortes) est en elle-même une formation.

6.6. La « formation communautaire initiale » est proposée aux membres en étape d’accueil et de discernement28. Elle favorise l’attachement de la per-sonne au Christ et à l’Église. Elle est nécessaire pour discerner l’appel dans la Communauté et s’y engager.

6.7. Cette formation se déroule sur deux années, correspondant au temps minimum de probation avant l’engagement. La première année est consa-crée à l’explicitation des grâces communautaires en vue de permettre leur mise en place dans la vie quotidienne. La seconde année est un parcours de formation catéchétique basé sur le Catéchisme de l’Église Catholique.

6.8. Les responsables de provinces et de secteurs sont chargés de la mise en œuvre et du suivi de la formation communautaire initiale. La situation est différente suivant les lieux, la proximité ou l’éloignement des membres, etc.Dans certains pays, sont organisées des « maisonnées générales » qui regroupent une fois par mois tous les membres de la Communauté pour un temps de formation. Dans d’autres lieux, les enseignements de la formation communautaire initiale sont donnés dans un parcours qui regroupe toutes les personnes en étape d’accueil et de discernement. Dans d’autres encore, ils sont donnés en maisonnée de formation. De même, les enseignements prévus en week-end peuvent être donnés pendant les rencontres communautaires mensuelles.La maisonnée de formation est une maisonnée normale dans laquelle un moment est consacré à la formation. Elle commence par une courte

28. Les regardants qui désirent se former et commencer à cheminer dans les grâces de l’Emmanuel peuvent aussi suivre cette formation, par exemple dans une maisonnée ouverte (2.8 et 0).

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6.15. Les offres de formation spécialisée varient suivant les langues et les pays. En fonction des possibilités locales, la Communauté essaie de déve-lopper des réponses adaptées aux besoins dans les domaines spirituels, théologiques ou humains, pour une meilleure compréhension des pro-blèmes de l’homme et de la culture, en vue de l’évangélisation. Citons, par exemple, les semaines théologiques, les parcours bibliques, les ses-sions de formation à la liturgie, les parcours Zachée sur la Doctrine Sociale de l’Église, les week-ends sur l’Amour et la sexualité, les parcours bioéthiques, les parcours sur l’histoire de l’Église. Par ailleurs, la Com-munauté organise des colloques (bioéthique, nouvelle évangélisation…) qui incitent à la réflexion et au travail sur des thèmes essentiels.

3. Les formations apostoliques spécialisées6.16. Les membres de l’Emmanuel se forment à l’évangélisation à travers une

meilleure compréhension de l’enseignement de l’Église, des questions de notre temps et, surtout, la préparation et la participation actives aux différentes activités apostoliques.Des formations particulières sont proposées

– par les branches apostoliques (Amour et Vérité, Présence et Témoi-gnage, Fidesco…) ;

– en soirée ou sur week-ends dans les écoles de charité et de mission pour les jeunes, et dans les écoles de couples ;

– par les groupes de prière qui donnent une formation de base à la vie chrétienne et préparent à l’effusion de l’Esprit ;

– dans le cadre des paroisses animées par la Communauté.

6.17. La Communauté encourage aussi ses membres à s’engager dans des pro-grammes de formation intensifs qu’elle organise :

– Pour les jeunes adultes, les écoles d’évangélisation ESM30 (Emma-nuel School of Mission) à plein temps sur une durée de 9 mois ;

– Le certificat d’études théologiques et pastorales31 en lien avec Ins-titut d’Études Théologiques (IET) à Bruxelles, enseignement à dis-tance sur deux années.

6.18. Ceux qui en ont l’opportunité sont encouragés à prolonger leur forma-tion dans des instituts ou universités dont les compétences théologiques et ecclésiales sont reconnues. Ils peuvent s’adresser pour cela au Départe-ment Formation (cf. 15.16) qui pourra les conseiller et éventuellement les orienter dans leurs choix.

30. En français, en anglais et en allemand.31. Actuellement en français uniquement.

– formation anthropologique (la liberté, le corps et la sexualité, l’amitié, la chasteté), la vocation en général (l’homme, la femme, le mariage), les vocations spécifiques (sacerdoce et célibat pour le Royaume), la vie et l’engagement (bioéthique, les études, le tra-vail, la responsabilité, l’engagement dans la société).

– formation spirituelle : prière, accompagnement adapté, expé-rience de silence et de solitude, retraite sur le don de soi.

La formation des jeunes inclut des expériences de compassion et d’évangé-lisation, basées sur le volontariat et la mise en responsabilité. Les engage-ments, même petits, avec les pauvres et les personnes seules et souffrantes aident à découvrir le sens profond de la vie et sa propre vocation.Les jeunes qui le peuvent sont encouragés à prendre un long temps de formation, orienté vers la compassion ou l’évangélisation (ESM, Fidesco, Rocher, etc.).

2. La formation communautaire continue

6.12. Après la formation communautaire initiale, la formation des membres de l’Emmanuel se prolonge tout au long de leur cheminement. Elle suppose une vigilance personnelle.Les rencontres mensuelles (cf. 4.3 à 4.11), les retraites communautaires sont l’occasion d’une formation continue. Les sujets abordés dans les ensei-gnements sont fonction des besoins spécifiques et des signes des temps.

6.13. Parmi les thèmes importants sont suggérés ici, sans ordre particulier : l’approfondissement biblique, le mystère de l’Église, l’eucharistie et l’ado-ration, la vocation des fidèles laïcs, l’évangélisation et la mission, la spi-ritualité de Thérèse de Lisieux, le Cœur de Jésus, la Doctrine sociale de l’Église, l’éthique sexuelle et familiale, les étapes de la vie spirituelle, Pierre Goursat… Cette liste est ni exhaustive, ni obligatoire.Le Département Formation est à la disposition des responsables de pro-vince qui cherchent des éléments pour préparer les enseignements des ren-contres communautaires.

6.14. Lecture spirituelleLes membres de la Communauté sont encouragés à pratiquer la lecture de l’Écriture Sainte et la lecture spirituelle.Le Département Formation contribue à la composition, dans différentes langues, de listes de livres utiles aux membres de la Communauté à dif-férentes étapes de leur cheminement, pour l’approfondissement du cha-risme de l’Emmanuel, de l’appel à la sainteté et à la mission et de l’héritage spirituel de leur pays.

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– 7 –Les clercs dans la Communauté :

Les prêtres et les diacres permanents

Les prêtres de la Communauté de l’Emmanuel

7.1. Les prêtres de la Communauté de l’Emmanuel vivent leur appel en conformité avec la doctrine du sacerdoce ministériel telle qu’elle est exposée dans les textes du Magistère, selon le charisme particulier de la Communauté. C’est ainsi qu’ils sont appelés à vivre pleinement la vie communautaire avec les autres membres, dans la communion des états de vie. Ils sont incardinés dans les diocèses, pour le service de la mission universelle de l’Église (voir Presbyterorum Ordinis no 10 et Statuts no 6 et no 24-28).

I – L’appel dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus

7.2. Les prêtres de la Communauté partagent avec les autres membres le désir de brûler du feu de la charité pour annoncer l’Évangile à tous au milieu du monde. Dans cet appel s’articulent concrètement le sacerdoce commun des baptisés et le sacerdoce ministériel.

6.19. Pour les formations spécifiques liées aux vocations sacerdotales et consa-crées, voir chapitre 7 et le règlement de vie des célibataires consacrés (Partie II).

4. Formation à la responsabilité

6.20. La formation à la responsabilité est prise en charge par le Conseil de la Communauté. Elle est constituée d’un module de formation en deux ans sur internet32 et de week-ends.La formation des responsables (responsables de province, chefs de sec-teur, correspondants de pays33, etc.) est organisée, suivant les besoins, en week-ends ou semaines intensives. Elle est complétée par le suivi des personnes chargées de les aider (délégués de zone, correspondants de pays, etc.).

6.21. La formation des accompagnateursElle comprend une formation initiale des nouveaux accompagnateurs et des temps d’approfondissement avec des personnes expérimentées.Il est recommandé que chaque accompagnateur fasse un point régulier avec les personnes chargées de l’accompagnement dans la province (voir chapitre 4).La formation d’un accompagnateur passe par le fait d’être lui-même accompagné régulièrement.

6.22. Les chefs de maisonnées sont réunis régulièrement par le responsable de province pour traiter des questions relatives à leur service. Une personne expérimentée de la province peut être désignée pour assurer un suivi per-sonnalisé des chefs de maisonnée et répondre à leurs besoins spécifiques.

5. La formation dans la Fraternité

6.23. La formation des membres de la Fraternité de Jésus est prise en charge par le Conseil de Fraternité au cours des retraites ou des rencontres régionales. Les nouveaux bénéficient d’un suivi personnalisé.

32. Actuellement en français, anglais et espagnol.33. Voir note du 15.13.

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Vatican II : « Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pou-voir sacré pour conduire et former le peuple sacerdotal. »36 Il exerce ce pouvoir comme « coopérateur de l’ordre épiscopal »37, rendant sacra-mentellement présent le Christ comme Pasteur de son peuple dans le ministère de la Parole, de la sanctification du peuple et dans le service de l’autorité38. Il a, dans l’exercice de son ministère, l’autorité qui lui revient en vertu de son ordination.

7.8. Le prêtre de la Communauté de l’Emmanuel exerce sa mission en lien avec les orientations du Conseil international et les responsables locaux de la Communauté. Il a une réelle charge pastorale à l’égard des membres de la Communauté. Indépendamment des responsabilités immédiates sur tel ou tel service, il se soucie de leur cheminement et il veille à y consacrer une part de son temps.

7.9. La place centrale de l’eucharistie et de la liturgie en général dans la vie de la Communauté situe le prêtre dans sa spécificité de “ministre ordonné” et de pasteur au milieu de ses frères.

c- La vie fraternelle entre prêtres

7.10. De manière ordinaire, les prêtres de l’Emmanuel sont appelés à vivre en ‘fraternité’ résidentielle dans laquelle ils partagent le charisme de la Communauté et se stimulent à la charité, la solidarité et la fidélité dans le don de soi et la prière. La possibilité de vivre en fraternité est toujours recherchée activement dans le dialogue avec les autorités diocésaines. Si, pour des raisons pastorales ou personnelles, un prêtre est exception-nellement amené à vivre seul, cette décision est prise dans le cadre d’un discernement impliquant la Communauté.

II – Statut du prêtre de la Communauté dans l’Église

a- Incardination : lien à l’évêque et au diocèse

7.11. Les prêtres de l’Emmanuel sont incardinés dans les diocèses (Statuts no 24 et 7.1). Ils vivent leur ministère sous l’autorité de l’évêque et travaillent en

36. « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien qu’il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre… (participant tous deux) de l’unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour conduire et former le peuple sacerdotal. » (Lumen Gentium no 10)37. Cf. Presbyterorum Ordinis no 2.38. Ibid. 4-6.

a- Le lien fondateur à la Communauté de l’Emmanuel et à la Fraternité de Jésus

7.3. Être prêtre de la Communauté signifie vivre le charisme de l’Emmanuel avec tous les états de vie, selon les modalités de la vie communautaire : une spiritualité fondée notamment sur l’expérience de l’effusion de l’Es-prit, l’adoration eucharistique, la louange, la compassion et l’évangélisa-tion (cf. Préambule)…

7.4. Pour les prêtres, la Communauté n’est pas seulement une spiritualité commune ou un simple lieu de ressourcement. C’est un appel à une vie communautaire et missionnaire, reçu de Dieu et discerné. Il ouvre aux mêmes droits et obligations que tous les autres membres, restant sauves les dispositions particulières des Statuts concernant les prêtres.

7.5. Cet appel est nécessairement vécu dans un cheminement au sein de la Fraternité de Jésus, comprenant la consécration et la disponibilité pour la mission (cf. 1.39 à 1.48).

b- Frère et prêtre : Sacerdoce commun des baptisés et sacerdoce ministériel

7.6. Le concile Vatican II a rappelé « la vocation “commune” à la sainteté » de tous les fidèles. « Cette vocation s’enracine dans le baptême, qui définit le prêtre comme un “fidèle” (Christifidelis), comme “un frère parmi des frères”, inséré et uni au peuple de Dieu, dans la joie de partager les dons du salut (cf. Ep 4, 4-6) et dans le devoir commun de marcher “selon l’Esprit”, à la suite de l’unique Maître et Seigneur »34.Ces affirmations donnent une signification particulière à la consécration dans la Fraternité de Jésus, renouvellement volontaire de la consécration baptismale35. Elle conduit le prêtre de la Communauté à puiser abondam-ment, dans sa vie et son ministère, aux sources de son baptême, en lien avec les membres laïcs de la Communauté. Elle marque son sacerdoce de la force de la communion fraternelle, dans une même disponibilité pour la mission, selon le charisme de l’Emmanuel. Leur expérience de vie fra-ternelle au sein de l’Emmanuel fortifie et enrichit le rapport qu’ils ont avec tous les fidèles (Christifidelis) rencontrés dans leur ministère.

7.7. La vocation commune des membres de la Communauté et de la Fra-ternité respecte « la différence essentielle » des deux sacerdoces qui se trouvent « ordonnés l’un à l’autre » d’une façon définie par le Concile

34. Jean-Paul II, Pastores Dabo Vobis no 20.35. En référence à Lumen Gentium no 10. Voir la note de vocabulaire dans les Statuts de la Commu-nauté, préambule (d).

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du (des) célébrant(s). Dans ce cadre, le prêtre de l’Emmanuel veillera à la qualité de ces célébrations.

7.17. Depuis sa fondation, la Communauté célèbre habituellement selon la forme ordinaire du rite romain. Elle pourra s’ouvrir si nécessaire à cer-tains rites orientaux, selon les modalités que validera le Conseil interna-tional.

7.18. L’attachement au Magistère et la place de la liturgie font partie des élé-ments déterminants de la formation des séminaristes, et de la formation continue des prêtres. La Communauté est partie prenante de ces forma-tions sous diverses modalités selon les lieux et en lien avec les diocèses (cf. 7.62 et 7.63).

d- Disponibilité du prêtre à la mission universelle de l’Église et tiers-temps communautaire

7.19. Tout en étant incardinés dans les diocèses, les prêtres de l’Emmanuel sont disponibles pour le service de l’Église universelle. « Le don spiri-tuel que les prêtres ont reçu à l’ordination les prépare non pas à une mis-sion limitée et restreinte, mais à une mission de salut d’ampleur universelle, “jusqu’aux extrémités de la terre” (Ac 1, 8) ; n’importe quel ministère sacer-dotal participe, en effet, aux dimensions universelles de la mission confiée par le Christ aux apôtres. […] Les règles d’incardination et d’excardination devront d’ailleurs être révisées : tout en maintenant cette institution très ancienne on l’adaptera aux besoins pastoraux actuels. Là où les conditions de l’apostolat le réclameront, on facilitera non seulement une répartition adaptée des prêtres, mais encore des activités pastorales particulières pour les différents milieux sociaux à l’échelle d’une région, d’une nation ou d’un continent.40 »« Les prêtres incardinés dans un diocèse, mais pour le service d’un mou-vement ecclésial quelconque approuvé par l’autorité ecclésiastique com-pétente, seront conscients d’être membres du presbyterium du diocèse où ils réalisent leur ministère, et de devoir sincère ment collaborer avec celui-ci. L’évêque d’incardination à son tour, respectera le style de vie requis par l’appartenance au mouvement et saura, selon les normes du droit, permettre que le prêtre apporte son service à d’autres Églises, si cela fait partie du charisme du mouvement41. »

40. Presbyterorum Ordinis no 10.41. Congrégation pour le Clergé. Directoire pour le Ministère et la Vie des Prêtres. Janvier 1994.

communion avec les autres membres du presbyterium auquel ils appar-tiennent.

7.12. Tel que le prévoient les Statuts, l’autorité de l’évêque s’exerce en référence avec la Communauté et ses responsables, ce qui « suppose que l’évêque ou l’ordinaire accepte expressément la présence de la Communauté dans son dio-cèse en appliquant les Statuts » (Statuts no 24 et 28- 2o). Le prêtre peut ainsi vivre pleinement sa vocation et mettre ainsi le charisme de la Commu-nauté au service du diocèse et de l’Église.L’évêque consulte régulièrement la Communauté, notamment avant de décider de l’affectation d’un prêtre (Cf. Statuts no 8 §3).

b. Lien à la Communauté

7.13. La Communauté marque la vie et le ministère du prêtre (cf. Statuts no 15 et 28, 1o ).Le prêtre participe à des missions de la Communauté, sous les diffé-rentes formes prévues par les Statuts (cf. 7.19). Il reçoit aussi le soutien de la Communauté locale dans sa vie et dans son ministère ordinaire. Par exemple, lorsqu’un évêque confie une paroisse à des prêtres de la Commu-nauté de l’Emmanuel, des membres laïcs participent également à l’anima-tion de la paroisse.

7.14. Le responsable de province veille au cheminement des prêtres. Il se soucie de la façon dont ils participent à la vie et à l’élan missionnaire de la Com-munauté. Il est partie prenante des activités qui concernent chacun des prêtres quand elles impliquent la Communauté, en respectant sa respon-sabilité propre et la mission reçue de l’évêque. Tout prêtre de la Commu-nauté est donc en relation personnelle et régulière avec son responsable de sa région.

c- Attachement au Magistère de l’Église et place de la liturgie.

7.15. Le prêtre soutient l’enracinement de la Communauté dans la tradition vivante de l’Église et sa fidélité au Magistère39.

7.16. La Communauté accorde une place centrale à la liturgie, fidèle à la Tra-dition vivante de l’Église telle qu’elle s’exprime dans les textes du concile Vatican II. Elle suit les normes liturgiques de l’Église en étant particu-lièrement attentive à rendre les célébrations participatives et priantes, notamment par le répertoire des chants, le climat spirituel et l’attitude

39. La vie et les activités de la Communauté sont « éclairées par l’enseignement de l’Église dans la soumission confiante au Magistère et l’adhésion à la foi de l’Église Catholique » (Statuts no 3).

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III – La vie pratique des prêtres

1 - Engagements des prêtres de la Communauté

7.24. Le prêtre partage les engagements de tous les membres de la Commu-nauté, rappelés dans le préambule (cf. 1.1 à 1.28). Il a en outre, comme prêtre, des engagements spécifiques :

a- La prière

7.25. Adoration : Prier de manière fidèle et régulière reste l’exigence fondamen-tale. Le prêtre de l’Emmanuel vivra ce temps quotidien dans un esprit de gratuité et de contemplation, autant que possible devant le Saint Sacre-ment.La louange : La louange matinale quotidienne est vécue habituellement avec d’autres (prêtres ou laïcs) et pourra être intégrée à l’office de Laudes. La Liturgie des heures : Le prêtre est tenu de célébrer la Liturgie des heures avec fidélité. Quand les circonstances le permettent, il est bon de célébrer les offices à plusieurs, entre prêtres ou avec des laïcs. C’est à la fois un témoignage et une aide pour la fidélité.

b- Les sacrements

7.26. L’eucharistie : La célébration de l’eucharistie est le cœur de la vie sacer-dotale et communautaire. Le prêtre de la Communauté s’engage à la célébrer quotidiennement (cf. Statuts no 15).

7.27. Le sacrement de réconciliation : Le prêtre s’engage à recevoir le Sacre-ment de réconciliation de manière régulière (le minimum étant une fois par mois) auprès de son directeur spirituel ou d’un autre prêtre.

c- Accompagnement communautaire et direction spirituelle

7.28. Chaque prêtre de la Communauté reçoit un accompagnateur (cf. cha-pitre accompagnement). En outre, comme le demande l’Église, il choisit librement un directeur spirituel :

– soit en ayant un directeur spirituel en plus de l’accompagnateur et en discernant, dans les sujets abordés, ce qui relève de l’un ou de l’autre,

– soit en demandant à son accompagnateur communautaire, s’il est prêtre, d’assumer aussi ce rôle.

7.29. Si un prêtre était dans l’incapacité momentanée d’avoir un directeur spi-rituel, il est souhaitable qu’il ait au minimum un confesseur régulier.

7.20. Les Statuts prévoient42 que tout prêtre de la Communauté a une dispo-nibilité de temps pour soutenir des apostolats communautaires qui ne découlent pas immédiatement de sa nomination et peuvent se dérouler hors du cadre habituel de son ministère. Ces mêmes Statuts retiennent l’ordre de grandeur d’un tiers-temps, selon des modalités diverses. Ce tiers-temps concerne des activités communautaires variées et souvent “transversales” (missions, sessions, retraites, instances de coordination et de gouvernement…) Ce temps consacré aux œuvres propres de la Com-munauté fait partie de la mission que l’évêque reconnaît en accueillant un prêtre de la Communauté dans son diocèse43.

7.21. Il revient en premier lieu aux prêtres eux-mêmes de mettre en œuvre ce « tiers-temps ». Chaque curé ou responsable d’équipe veillera à ce que lui-même et ses collaborateurs le mettent en application et il s’en donne-ront les moyens. La décision et l’évaluation annuelle de ce « tiers-temps » se feront avec le responsable des prêtres ou son délégué, en lien étroit avec le responsable local.

7.22. À la demande du Modérateur, et selon des modalités diverses, un prêtre de l’Emmanuel peut être mis par son évêque, à la disposition complète de la Communauté (cf. Statuts no 28, 4o) pour une durée plus ou moins longue. C’est le cas par exemple du prêtre responsable des questions rela-tives aux clercs et aux séminaristes, des prêtres responsables de maisons de formation, ou de ceux qui sont appelés à d’autres missions. .

7.23. L’appartenance effective à la Communauté et à un diocèse constitue un unique appel. Ce don de Dieu est une richesse pour la mission de l’Église, même si elle peut comporter une part de tension. L’unité de l’Église dans les « aspects institutionnels et charismatiques coessentiels à sa constitution »44 nous conduit à vivre cette tension de manière positive et féconde.

42. « En accord entre l’évêque et le Modérateur une part du ministère et du temps de chaque prêtre et diacre est consacrée, sous la responsabilité du Modérateur, aux œuvres propres de la Communauté.Ce temps est fixé de la manière suivante :– le prêtre peut être affecté en alternance pour une période donnée tantôt au diocèse, tantôt aux œuvres propres de la Communauté ; – ou bien le prêtre est affecté à temps partiel à une mission diocésaine, restant disponible pour l’autre partie aux œuvres propres de la communauté.Dans l’ensemble, on cherchera à respecter la proportion d’un tiers pour la Communauté et deux tiers pour le diocèse. » (no 28, 4o )43. Plus qu’une comptabilité d’heures ou de jours, il faut mettre en œuvre ce tiers-temps avec nuance et intelligence.44. Discours Jean-Paul II, 30 mai 1998, Rome.

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f- Un juste repos

7.36. Chacun doit veiller à prendre un juste repos. L’ordre de grandeur est d’une journée par semaine et d’un vrai temps de vacances annuel selon les possibilités. Chacun organisera ses temps libres selon son propre rythme, en y intégrant aussi la dimension fraternelle et la disponibilité missionnaire.

7.37. Le prêtre doit veiller au contenu de ses temps de repos. Le risque existe toujours de se distraire sans se reposer. Le temps du repos est aussi un temps pour se rapprocher de Dieu, une occasion de lire, de prier plus. Il a pour objectif, de refaire ses forces, d’une manière simple et prudente, pour mieux se donner, à l’image du Christ Bon Pasteur.

g- Le rapport à l’autorité dans le diocèse et la Communauté

7.38. Selon les usages propres aux différents diocèses, il est nécessaire que chaque prêtre établisse un lien personnel et régulier avec son évêque et ses collaborateurs ; qu’il participe aux activités communes au diocèse, aux rencontres du presbyterium et aux diverses réunions liées à sa fonc-tion, collaborant avec générosité et droiture et apportant le charisme de l’Emmanuel dans la construction commune.

7.39. Chaque prêtre fera un point de situation sur sa vie et son ministère au moins une fois par an avec le responsable des prêtres de la Communauté ou son délégué, particulièrement lorsqu’un changement de ministère commence à être envisagé.

7.40. En ce qui concerne les nominations et changements de ministère, le prêtre concerné sera attentif à la mise en œuvre du processus de consul-tation du gouvernement de la Communauté par le diocèse, comme le prévoient les Statuts (no 28, 3o ). À l’occasion des nominations impor-tantes, il rencontrera autant que possible le Modérateur, le délégué de zone ou le responsable local.

2 - Pour les lieux de résidence commune (paroisses, sanctuaires, maisons de formation…)

a- Aménagement des lieux

7.41. L’aménagement des lieux aide à déployer la vie communautaire et permet également de tenir dans la durée. On veillera à ce que les lieux de vie et de travail soient propres et agréables, sans être luxueux.

7.30. Quelles que soient les circonstances, tout prêtre doit pouvoir recourir à une personne de bon conseil en laquelle il a confiance.

d- Rencontres et retraites

7.31. La participation fidèle des prêtres à une maisonnée non résidentielle, aux rencontres communautaires mensuelles, et à une retraite de la Fraternité de Jésus est un engagement prioritaire.Le prêtre participe aux rencontres communautaires d’abord comme frère, dans une relation gratuite : il ne vient pas seulement pour célébrer l’eu-charistie ou répondre à une sollicitation. Comme pasteur de ses frères, il se rend toutefois disponible à certains moments pour l’écoute et la confession. Les responsables locaux veilleront à un juste équilibre dans ce domaine.Il est souhaitable que les prêtres s’investissent dans les week-ends com-munautaires, qu’ils s’intéressent au contenu et puissent en parler avec les responsables. En particulier, il revient au prêtre de se soucier de la qualité et de la beauté de la liturgie et de la fidélité des propositions communau-taires à la doctrine et aux orientations pastorales de l’Église.

7.32. Indépendamment des rencontres communautaires, le prêtre doit faire une retraite personnelle d’au moins cinq jours tous les ans, selon le Droit canon. Il est souhaitable qu’il parle du lieu et du contenu avec son directeur spirituel et son accompagnateur.

7.33. Quand des rencontres internationales ou régionales de prêtres de l’Emmanuel sont organisées, il est bon que les prêtres s’entraident et fassent tout leur possible pour participer à celles qui leur sont accessibles.

e- La formation continue des prêtres

7.34. La formation continue du sacerdoce concerne tous les prêtres. Elle prend diverses formes qui peuvent évoluer (sessions pour les curés, rencontres de prêtres, de directeurs spirituels, etc.). Elle est mise en place dans la Communauté partout où cela est possible. Cette formation continue est principalement orientée sur l’intégration de leur appel spécifique et n’entre en concurrence ni avec les formations proposées par les diocèses, ni avec d’autres formations communautaires plus générales.

7.35. La formation initiale des prêtres pendant les premières années de minis-tère revêt un caractère particulier et obligatoire. Le mode et le contenu seront adaptés aux différentes situations géographiques.

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IV – Quelques attitudes fondamentales

7.49. La bienveillance et la vigilance mutuellesLes prêtres de l’Emmanuel sont invités à cultiver entre eux et à l’égard de tous un regard de bonté, de bienveillance et d’estime réciproque, à mettre en valeur leurs frères, à se réjouir de leurs qualités, à les encou-rager, évitant toute forme de critiques, de jugements, en pensées ou en paroles (voir 3.2).Ils se gardent les uns les autres, et si l’un d’entre eux est dans une situa-tion difficile, ils n’hésitent pas à lui parler et le soutenir dans la simplicité et la délicatesse.

7.50. La relation au diocèseLe prêtre de l’Emmanuel vit en communion avec les autres prêtres de son diocèse sous l’autorité de l’évêque, en faisant le choix de la confiance et de l’unité. Il vit son appartenance à la Communauté comme un appel de Dieu, avec simplicité et liberté.

7.51. La sobriété de vie Le prêtre s’engage à une vie sobre pour garder un cœur libre et sans par-tage, pour n’être source de scandale pour personne, ni pour les membres laïcs de la Communauté, ni pour les pauvres. Il s’interroge régulièrement sur son rapport aux biens matériels et manifestera cette sobriété dans tous les domaines de sa vie (vêtement, logement, vacances…). Il verse la dîme (cf. 1.9) et à vivre concrètement la solidarité avec les plus démunis.

7.52. La disponibilité missionnaireLes prêtres vivent la disponibilité pour la mission dans leur ministère, en lien avec la Communauté, avec zèle et enthousiasme, dans un esprit de service et d’humilité.La disponibilité suppose que chacun soit prêt à recevoir sa mission, quels que soient le lieu et les collaborateurs, à condition qu’elle émane de l’au-torité légitime, en dialogue avec la Communauté, selon les modalités prévues dans les Statuts. Il est aussi légitime qu’il puisse exprimer ses attentes, en particulier quand cela concerne son appel communautaire.

7.53. Travailler ensembleLe prêtre de la Communauté est appelé à travailler avec ses frères prêtres et les membres laïcs de la Communauté.L’habitude de travailler ensemble protège à la fois de l’orgueil et du décou-ragement. Elle évite de se prendre trop au sérieux et garde dans la joie.

7.42. Il est souhaitable de séparer clairement l’espace du travail et des réunions et l’espace du logement et de la vie privée. Dans ce dernier, un lieu de convivialité – salle commune, salon… – permettra de répondre à l’exi-gence de l’accueil et de la vie fraternelle.

7.43. Sauf impossibilité majeure, le lieu de résidence comprendra un oratoire avec la présence du Saint Sacrement.

b- Louange communautaire et office en commun (voir 7.25)

c- Les temps de partage

7.44. Des temps d’échange fraternel et spirituel entre prêtres sont nécessaires pour tous. Ils sont distincts des réunions de travail et des autres ren-contres communautaires (réunions de maisonnée…). Dans les lieux de vie commune, ils ont lieu au minimum tous les quinze jours.

d- Adoration communautaire

7.45. Il est souhaitable que les prêtres d’une même équipe adorent ensemble de façon régulière (chaque semaine ou tous les quinze jours) ou à des occa-sions particulières.

e- Vie et soumission fraternelles

7.46. La vie fraternelle est marquée par le respect mutuel et le souci des uns et des autres. Il est indispensable d’avoir des moments de détente gratuits entre prêtres. Ces moments fixés ne sont pas facultatifs, mais participent à la construction de la fraternité sacerdotale, au même titre que les temps de prière ou de travail communs.

7.47. Dans un esprit de libre transparence, les prêtres se soumettent habi-tuellement leur emploi du temps, y compris les temps de repos et de vacances. Ils peuvent ainsi se porter fraternellement et se garder les uns les autres.

7.48. Tout curé ou responsable d’équipe est tenu d’avoir des rencontres per-sonnelles régulières avec ses vicaires ou collaborateurs pour faire le point sur leur travail et la gestion de leur temps. Une fois par mois semble un bon rythme, mais peut être plus fréquent.

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VI. Le cheminement des séminaristes et des prêtres

Les jeunes qui commencent leur cheminement vers le sacerdoce avec la Communauté

7.59. Pour aider ceux qui se posent la question du sacerdoce en son sein, la Communauté de l’Emmanuel, outre les aides communes à tous (accom-pagnement et maisonnée), propose des moyens spécifiques, selon les lieux et possibilités locales. L’objectif est de leur faire découvrir le cha-risme de la Communauté et l’appel spécifique du prêtre dans ce cha-risme, et de les accompagner dans un premier discernement. Pour cela, chacun bénéficie du soutien de la Communauté locale et si possible d’un suivi personnalisé par un prêtre membre de la Communauté.Là où c’est possible, un cycle de rencontres sur une année (cycle Curé d’Ars) permet aux jeunes de vivre un certain engagement et de réfléchir avec d’autres à leur vocation.

7.60. À ceux qui se posent concrètement la question de la vocation sacerdotale au sein de la Communauté de l’Emmanuel, est demandée une année de formation et de discernement appelée “année Saint-Joseph”. Cette année est placée sous la responsabilité d’un prêtre de la Communauté, assisté d’une équipe regroupant si possible tous les états de vie. Année de fonda-tion spirituelle et communautaire, elle intègre les caractéristiques d’une « propédeutique » vécue dans le charisme de la Communauté. Au terme de cette année est posé un discernement à la vocation sacerdotale dans le charisme de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Le cheminement et la formation du séminariste dans la Communauté

7.61. À la fin de l’année Saint-Joseph, son appel communautaire ayant été confirmé et sa vocation au sacerdoce affermie, le candidat reconnaît en outre son appel à cheminer dans la Fraternité de Jésus. Son cheminement ne diffère pas des autres membres. Habituellement, l’engagement dans la Communauté doit avoir lieu avant l’ordination sacerdotale de même que l’étape de probation dans la Fraternité de Jésus (cf. 2.29).

7.62. La formation du séminariste se poursuit dans des institutions où les exigences particulières liées à l’engagement dans la Communauté peu-vent être honorées45. Dans tous les cas, il est capital que les séminaristes puissent vivre le charisme de la Communauté durant tout le temps de

45. « La formation des membres de la Communauté de l’Emmanuel candidats au sacerdoce est assurée confor-mément aux canons 232 à 264 et se trouve sous la responsabilité ultime de l’évêque ou de l’Ordinaire qui incardine. Les conditions et le lieu de formation sont fixés en accord avec le Conseil de la Communauté. 4

V – Repères pour la mission en paroisse

7.54. Les prêtres de la Communauté en ministère paroissial forment une fra-ternité de vie et de mission. La situation d’un prêtre de la Communauté, nommé seul dans une paroisse, demeure exceptionnelle et provisoire. Dans tous les cas, la dimension communautaire se vit aussi avec les membres laïcs de la Communauté.

7.55. Le curé a un rôle primordial dans l’articulation entre le diocèse et la Com-munauté. Il lui revient d’être attentif au lien à l’évêque et à ses collabora-teurs (7.50) ; au lien avec le responsable de province ou de secteur (7.13) ; à la mise en œuvre d’un vrai tiers-temps pour lui et ses vicaires (7.21) ; à la vie de la fraternité sacerdotale. Il veille à la formation de ses vicaires en ce sens.Au sein de la mission paroissiale, le curé favorise la fondation et la crois-sance de la Communauté de l’Emmanuel.

7.56. La disponibilité des prêtres a une incidence sur la vie et la mission de la Communauté locale. Aussi est-il essentiel que les choix missionnaires opérés dans le cadre de la Communauté d’une part et dans la paroisse d’autre part, résultent d’une réflexion commune et d’une concertation.

7.57. Le curé rendra compte à son évêque de la responsabilité qu’il lui a confiée. Il est légitime qu’il puisse aussi partager avec ses responsables communau-taires sur sa mission et les consulter avant les grandes décisions.

7.58. Quelques principes sur l’articulation des responsabilités :• Le curé est responsable des personnes et des activités de sa paroisse.

S’il souhaite demander à des membres de la Communauté de s’in-vestir dans certains services, il en parle préalablement au respon-sable communautaire local. Lorsqu’il demande à la Communauté d’assurer un service dans sa paroisse (groupe de prière, préparation au mariage, etc.), il respecte le principe de subsidiarité.

• Le responsable de Communauté ne prend pas d’initiatives sur la paroisse indépendamment du curé. Si la Communauté s’investit dans un ou plusieurs services,, la décision se prendra dans le res-pect des caractéristiques de la paroisse et du charisme de l’Emma-nuel. Ce même responsable veille toutefois à ce que la mission de la Communauté ne se réduise pas au service de la paroisse.

• Le responsable de Communauté tient compte, dans ses demandes et ses attentes, des obligations propres au ministère que les prêtres membres de la Communauté ont reçues de l’évêque. Il ne solli-cite pas un vicaire sans l’accord préalable du curé. De la même manière, le vicaire n’accepte pas de mission communautaire nou-velle sans approbation de son curé.

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Prêtres voulant rejoindre la Communauté

7.65. L’appel au sacerdoce dans la Communauté de l’Emmanuel et dans la Fraternité de Jésus se discerne dans la durée, habituellement avant, voire pendant les années de séminaire (cf. 7.62 et 7.63).Pour les prêtres qui rencontrent la Communauté et demandent à y entrer, un protocole de discernement est proposé :1) Prise de contact : elle consiste à participer à des activités commu-

nautaires (missions, week-ends, maisonnée ouverte). Dès qu’il y a participation régulière, le prêtre informe son évêque.

2) Première démarche de cheminement : après au minimum un an de contacts réguliers, le prêtre peut entrer en étape d’accueil et de discer-nement s’il y a accord de la Communauté et de l’évêque. Cet accord est obtenu selon les modalités suivantes :• Le responsable des prêtres ou son délégué vérifie avec les respon-

sables locaux que le prêtre a compris les implications de sa démarche.• Le prêtre lui-même demande l’accord de son évêque.• Le responsable des prêtres ou son délégué rencontre l’évêque avec

le responsable local et lui expose la signification de cette étape, les conditions des étapes suivantes et les conséquences pour le prêtre et son ministère futur.

• L’évêque donne sa réponse au prêtre et en informe la Communauté.3) Engagement dans la Communauté : avant cette étape, les conditions

suivantes doivent habituellement être réunies :• Le prêtre, avec l’accord de son évêque, a vécu une expérience46 de

2 ans minimum dans un cadre de vie et de mission communau-taires avec d’autres prêtres de la Communauté, selon les lieux et possibilités. Cette expérience aura permis de vérifier concrètement la capacité du prêtre à unifier en profondeur sa vie et son exercice du ministère dans les grâces de l’Emmanuel.

• À partir de l’étape d’accueil et de discernement, un cheminement dans la Fraternité de Jésus est initié. L’engagement du prêtre ne pourra se faire que si le discernement de son appel dans la Frater-nité est suffisamment mûri.

• Pour l’engagement, l’évêque donne un accord écrit incluant la perspective d’un ministère qui tienne compte de l’appartenance communautaire.

46. Celle-ci peut se faire hors du diocèse ou même du pays d’incardination si la situation le justifie.

la formation. C’est pourquoi la Communauté veille, avec les évêques concernés, à offrir les moyens d’une authentique vie communautaire, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des lieux de formation. Autant que possible, une partie significative de la formation au sacerdoce aura lieu dans un cadre résidentiel propre à la Communauté de l’Emmanuel.

7.63. Pour que le séminariste puisse répondre librement à la vocation sacerdo-tale dans la grâce de l’Emmanuel, les formateurs l’aideront à :

• vivre simplement dans le monde sans être du monde (cf. esprit de pauvreté) ;

• avoir une attitude libre, équilibrée et respectueuse vis-à-vis des autres personnes (cf. esprit de chasteté) ;

• rendre compte de sa propre vie à ceux que le Seigneur lui donne comme guides et pasteurs (obéissance à ses supérieurs et commu-nion avec le gouvernement de la Communauté) ;

• faire une année de formation communautaire spécifique (dans une maison Saint-Joseph) ;

• approfondir sa connaissance de la Communauté par la participation régulière à ses activités et la fidélité aux exigences de sa vie (louange quotidienne, maisonnées, rencontres mensuelles, accompagnement, services, apostolat), en conciliant au mieux cet aspect avec les autres impératifs de sa formation.

• découvrir la vocation du prêtre de l’Emmanuel et discerner si tel est son appel. La capacité du séminariste à travailler avec des personnes d’autres états de vie constitue un point de vigilance nécessaire.

• comprendre son engagement dans la Communauté et son appar-tenance à un presbyterium diocésain comme un unique appel contribuant à un enrichissement réciproque.

• acquérir un savoir-faire pastoral, dans le charisme de la Commu-nauté, à travers services et stages apostoliques.

Séminaristes en cours de formation voulant rejoindre la Communauté

7.64. Lorsqu’un séminariste ayant déjà commencé sa formation dans un dio-cèse demande à rejoindre la Communauté, la légitimité de sa demande est discernée en accord avec son évêque. La Communauté ne prendra aucune décision d’accueil effectif avant qu’il ait pu faire une année Saint-Joseph. Au terme de cette année, si l’appel du séminariste est confirmé, l’accord écrit de l’évêque sera nécessaire pour qu’il soit accueilli comme membre de la Communauté.

4 « Cette formation intègre, dès le début, les exigences particulières liées à l’engagement dans la Commu-nauté de l’Emmanuel dans ses aspects de vie communautaire, de spiritualité propre, de vie apostolique et missionnaire, en association avec des laïcs. Ces aspects constituent le charisme propre de la Communauté de 1’Emmanuel et sont sous sa responsabilité. » (Statuts no 26)

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les “champs” diocésain et communautaire. Concrètement, l’entrée dans l’étape d’accueil et de discernement dans la Communauté de l’Emma-nuel et dans la Fraternité de Jésus sont les préalables habituels pour commencer un cheminement en vue du diaconat. De la même manière, la consécration dans la Fraternité de Jésus se fera avant l’ordination dia-conale. Si le candidat est marié, on prendra évidemment en compte le cheminement de son épouse et l’appel du couple en tant que tel.D’autre part, l’acceptation explicite de la Communauté dans le diocèse par l’évêque47 doit être éprouvée avant tout engagement définitif du can-didat au diaconat permanent.

7.70 Pour faciliter ces discernements successifs et complémentaires, aucun cheminement de discernement en vue d’un éventuel appel au diaconat ne doit être entamé à l’insu des responsables de la Communauté, et plus précisément du prêtre responsable des questions spécifiques au ministère ordonné.

7.71 Le “comité diaconat” (cf. 16.24) est constitué de personnes désignées par le Modérateur en lien avec le prêtre délégué aux questions relatives au ministère ordonné. Il assure le suivi des diacres de la Communauté, participe au discernement et à la formation. Il rassemble les éléments utiles aux avis exprimés au nom de la Communauté (cf. Statuts no 27) et permet ainsi une collaboration avec les responsables diocésains de la formation au diaconat permanent.

7.72 « Associée à la formation, la Communauté l’est aussi au discernement » (cf. Statuts no 27). Pour cela, on se rappellera les critères utilisés par l’Église pour aider au discernement :

• Genèse de l’appel ;• Équilibre personnel ;• Enracinement dans une vie spirituelle régulière ;• Qualité du témoignage de vie chrétienne ;• Équilibre du couple et accord de l’épouse pour le cheminement,

ou capacité et disponibilité au célibat ;• Stabilité familiale ;• Situation professionnelle stable ;• Aptitude à recevoir la formation nécessaire ;• Aptitude à vivre paisiblement les tensions inhérentes à un chemi-

nement dans la durée ;

47. « […] les diacres membres de la Communauté de l’Emmanuel sont incardinés par les évêques et ordinaires qui acceptent expressément la présence de la Communauté dans leur diocèse en appliquant les présents statuts. » (cf. Statuts no 24)

Les diacres permanents de la Communauté de l’Emmanuel

Généralités sur le diaconat permanent dans la Communauté

7.66. Les Statuts mentionnent la possibilité que des diacres permanents che-minent et servent avec l’Emmanuel (cf. Statuts no 6 ; 24 ; 26 ; 28, 1.4.5). La Communauté, dont tous les membres sont appelés à vivre et partager la grâce du service de la mission, est attentive à cet appel spécifique. Elle considère que l’ordination de certains de ses membres au diaconat permanent enrichit sa participation, selon son charisme, à la mission apostolique de l’Église.

7.67. Du fait de la vocation de la Communauté de l’Emmanuel, ceux qui sont, par un don gratuit de Dieu, appelés au diaconat permanent en son sein sont appelés à se donner concrètement et radicalement dans l’évangéli-sation et la compassion, dans une grande solidarité avec les autres états de vie. » Célibataires ou mariés, bien stabilisés et insérés dans la vie de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, et en qui la Communauté a reconnu l’appel à servir “in persona Christi” dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité (cf. Lumen Gentium no 29), ces hommes cherchent, par leur vie et leur ministère, à rendre présent Celui que le Père a envoyé comme serviteur du salut de ses frères.

7.68. Cette vocation doit prendre en compte la situation concrète de la per-sonne : son état et sa vie de célibat ou de mariage (avec son épouse et ses enfants), sa profession, son apostolat spécifique et ses services dans l’Em-manuel (cf. Statuts no 28.5). C’est pourquoi la Communauté accom-pagne ceux de ses membres qui pensent avoir un tel appel, à cheminer dans leur discernement et à suivre la formation nécessaire, dans l’atten-tion aux divers aspects de leur vie et de leurs engagements.

En vue d’un éventuel cheminement

7.69 Le diaconat permanent d’un membre de l’Emmanuel est une vocation spécifique dans le cadre d’une association publique de fidèles ayant un charisme et des exigences propres. C’est pourquoi il est demandé que le cheminement d’un frère communautaire vers le diaconat permanent soit accompagné d’un cheminement vers l’engagement dans la Commu-nauté et la consécration dans la Fraternité de Jésus. Il peut ainsi intégrer de manière unifiée le diaconat et les missions qui en découlent dans

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Durant la formation diocésaine en vue du diaconat

7.77 Une fois présentés et acceptés comme tels par le diocèse, la formation des candidats au diaconat, membres de l’Emmanuel, est sous la respon-sabilité ultime de l’évêque qui incardine. « Les conditions et le lieu de for-mation sont fixés en accord avec le Conseil de la Communauté » (cf. Statuts no 26). Sous les formes prévues au 7.76, elle inclut une contribution propre de la Communauté.

7.78 Durant la formation, les candidats poursuivent leur vie communautaire (maisonnée hebdomadaire, rencontre communautaire mensuelle, apos-tolat régulier avec des membres de la Communauté, retraite de la Fra-ternité de Jésus) qui est aussi un lieu de formation pour leur ministère à venir.L’accompagnement communautaire conserve également toute son importance, même s’il doit s’articuler avec la direction spirituelle dont le candidat au diaconat bénéficie par ailleurs. Il est bon que l’accompagna-teur communautaire du candidat soit membre de la Fraternité (cf. 4.28).On veillera enfin à ce que le candidat au diaconat puisse recevoir de la Communauté la formation et le suivi adaptés à sa situation, l’aidant à articuler son cheminement vers le diaconat avec sa vie et son engage-ment dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus.

Relations avec le diocèse

7.79 Dès les premiers contacts du candidat avec son diocèse, la Communauté informe l’évêque sur les engagements de celui-ci au sein de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus et sur les conséquences que cela peut avoir sur son cheminement et sa mission future.

Nomination et suivi de mission

7.80 Selon les Statuts (no 28.3), l’affectation du diacre est décidée par l’évêque, après avis du Modérateur de la Communauté de l’Emmanuel. Elle doit tenir compte du charisme communautaire et des possibilités concrètes de vie et d’apostolat.

7.81 Outre les relations régulières et directes que le diacre peut avoir avec les autorités diocésaines dont il relève, il importe que des contacts pério-diques aient lieu entre la Communauté (responsables locaux et délégué pour les ministères ordonnés) et le diocèse.

• Disponibilité pour le service au nom du Christ et de l’Église (et plus spécialement capacité à exercer un ministère d’évangélisation et/ou un service de compassion) ;

• Capacité à exercer le ministère dans sa dimension liturgique ;• Juste compréhension du diaconat dans l’Église en particulier de

son rapport et de sa complémentarité avec les autres vocations et états de vie ;

• Capacité à vivre la communion et à obéir dans un véritable esprit ecclésial.

7.73 On considérera également avec attention le cheminement communau-taire : étapes de cheminement ; services assumés depuis quelque temps, etc.L’avis de la Communauté prend aussi spécialement en compte les dimen-sions de compassion et d’évangélisation vécues par le postulant au dia-conat car elles sont des expressions spéciales du charisme de l’Emmanuel.

7.74 La situation concrète de la Communauté dans le diocèse concerné est un autre critère de discernement important : présence effective ; possibilités de collaboration entre la Communauté et le diocèse ainsi que d’une mis-sion diaconale dans le charisme de la Communauté…

7.75 Le comité diaconat, après avoir examiné ces divers éléments, donne un avis sur le cheminement du membre de la Communauté en vue du dia-conat.Si cet avis est confirmé par le Conseil, la Communauté appuie le can-didat dans sa démarche en vue du diaconat auprès de son diocèse. Sinon, le candidat ne pourra pas devenir diacre en tant que membre de la Com-munauté.

Programme communautaire de discernement et de formation initiale

7.76 Avant la présentation d’un candidat au diocèse, la Communauté prévoit un temps de pré-discernement et de formation de deux années. Il com-porte des enseignements spécifiques articulés aux éléments théologiques (en particulier ecclésiologiques) et spirituels nécessaires au discernement. Ces rencontres de formation pourront prendre la forme de sessions ou de week-ends répartis sur ces deux années.Pendant toute cette période, un suivi personnel est mis en place pour soutenir le processus de discernement.

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– son accompagnement sera assuré dès le début par un membre de la Fraternité de Jésus.

La durée de l’étape d’accueil et de discernement est donc principalement conditionnée par une expérience suffisante de vie et de mission commu-nautaire et un premier discernement au sein de la Fraternité. En effet, une chose est d’apprécier la communauté à travers des ren-contres ponctuelles (maisonnées, week-ends communautaires, sessions de Paray, etc.) ; autre chose est d’accepter de remettre en cause ses habi-tudes de vie et de ministère pour les vivre selon le charisme propre de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

7.84 L’engagement se fait comme pour tout membre de la Communauté. Il faudra en outre :– Un nouvel accord écrit de l’évêque,– La perspective pour le candidat, la Communauté et l’évêque concerné

d’un ministère qui tienne compte de l’appartenance communautaire,– La confirmation de son appel dans la Fraternité de Jésus et au moins

sa détermination pour une étape de probation.

Accueil et cheminement de diacres permanents demandant à entrer dans la Communauté de l’Emmanuel

7.82 Avant toute démarche ou proposition communautaire, on avertira le responsable de province et le responsable des ministres ordonnés de la Communauté. Avec leur avis favorable, ce diacre pourra participer à la vie locale de la Communauté (maisonnée, week-ends communautaires, activités d’évangélisation) pendant une année, voire deux. Pendant cette période, il sera rencontré personnellement par un membre du Comité diaconat permanent ou un autre délégué du responsable. Il pourra alors être invité aux rencontres des diacres de la Communauté et, dans certains cas discernés avec soin, à la Fraternité de Noël (en général, pas avant la deuxième année), en lien avec le responsable des ministres ordonnés de la Communauté.À partir du moment où le diacre participe régulièrement à une activité (maisonnée ou week-ends communautaires), il lui est demandé d’en parler à son évêque. Le diacre demeurera en contact avec le comité dia-conat et suffisamment informé du cursus ci-dessous.Si le diacre est marié, les différentes étapes du cheminement et du discer-nement communautaire se feront en couple.

7.83 Si le diacre « regardant » confirme son cheminement, demande à com-mencer un temps de discernement et que la Communauté accepte, une étape d’accueil et de discernement peut être envisagée. Les conditions sont les suivantes :

– Le responsable des ministres ordonnés ou un délégué rencontre le diacre « regardant ».Au cours de cet entretien, il vérifie que le candidat a compris les implications de cette démarche pour sa vie et son ministère. Il lui sera rappelé, en particulier, la nécessité d’un accord de son évêque et d’un temps d’expérience de vie et de mission communautaire avant la démarche d’engagement. De plus, il lui faudra vérifier son appel dans la Fraternité de Jésus.

– Le candidat rencontre à nouveau son évêque.Il lui expose sa demande de cheminement et de discernement offi-ciel avec la Communauté et lui explique ce que cela implique.

– Si l’évêque est d’accord, un contact est pris avec ce dernier par le responsable des ministres ordonnés ou un délégué afin de vérifier que l’évêque a bien compris les exigences de ce cheminement et lui demander une confirmation de son accord par écrit.

Pour commencer un discernement au sein de la Fraternité de Jésus :– le candidat sera invité, au cours de cette étape d’étape d’accueil et

de discernement, à participer à la retraite annuelle.

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– 8 –Le célibat pour le Royaume

dans la Communauté et la Fraternité

8.1. Les Statuts de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus prévoient la possibilité pour des hommes et des femmes, membres de la Communauté et de la Fraternité, de « recevoir la grâce de se donner entièrement dans le célibat pour le Royaume, réalisant une disponibilité per-sonnelle plus complète pour l’adoration, la compassion et l’évangélisation selon le charisme propre de la Communauté de l’Emmanuel. Cet engage-ment au célibat comporte l’esprit des conseils évangéliques : esprit de pauvreté et de disponibilité. Il se fait dans le cadre de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus. » (Statuts no 29).

8.2. Dans la Communauté et la Fraternité, pour désigner les personnes qui répondent à cet appel et s’engagent dans le célibat pour le Royaume, nous utilisons habituellement le terme de « célibataires consacrés » (cf. Statuts no 32). Les Statuts (no 31), indique qu’un règlement de vie pré-cise les dispositions particulières liées à cet état de vie, pour les femmes d’une part et pour les hommes d’autre part. Ces règlements de vie explicitent la vocation et le mode de vie des personnes engagées dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus. Ils permettent à tous les membres de la Commu-nauté et de la Fraternité de comprendre et soutenir ceux qui s’engagent dans cette Suite du Christ « Sequella Christi ». Il est donc recommandé à tous de les lire (voir partie II).

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Un appel commun pour les hommes et les femmes

8.6. L’engagement dans le célibat est enraciné dans la vie et la mission de la Communauté. Il est vécu dans un esprit de communion avec tous les membres de tous états de vie, et à travers les moyens de sanctification dis-ponibles à chaque membre de la Communauté. Dans son « oui » donné à Dieu sans réserves et dans la joie, la Vierge Marie, Mère de l’Emmanuel garde les personnes engagées dans le célibat pour le Royaume dans la fidélité à leur appel. (Règlement de vie no 1 à 9).

8.7. L’engagement dans le célibat est fondé sur le don de soi commun aux membres de la Fraternité de Jésus qui, se consacrant à Dieu et se rendant disponibles pour la mission, reconnaissent une responsabilité particu-lière pour servir le charisme de l’Emmanuel (Règlement de vie no 10 à 12).

8.8. Il s’agit d’un engagement dans la vie séculière, pour la transformation du monde présent, rendant le Christ – Emmanuel – proche des hommes et femmes de notre temps (Règlement de vie no 13 à 18).

8.9. L’engagement au célibat pour le Royaume est une détermination à vivre les conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, dans le charisme de l’Emmanuel, à travers la recherche d’une vie toujours plus simple et la disponibilité pour la mission (Règlement de vie no 19 à 23).

Les femmes célibataires pour le Royaume

8.10. La première et la plus importante disposition particulière au célibat pour le Royaume concerne la vie d’union à Dieu qui est le cœur de cet appel (Règlement de vie no 24 à 28 ). Les célibataires consacrées reçoivent une mission particulière d’intercession pour la Communauté, l’Église et le monde. Dans la grâce d’adoration vécue avec tous les membres de la Com-munauté de l’Emmanuel, elles s’engagent à une prière quotidienne assidue et prolongée, en plus de ce qui est préconisé dans les Statuts (no 15). Ce « surcroît de prière » (Règlement de vie no 26) prend des formes diverses : Lectio Divina, célébration des offices, oraison… Elles s’engagent à vivre une retraite annuelle en silence et des temps de déserts réguliers.

8.11. Le cœur de leur appel est aussi la vie communautaire qui est celle de tous les membres de la Communauté et de la Fraternité (Règlement de vie no 29 à 36). La vie résidentielle en fraternité est leur mode de vie ordinaire. Cette vie fraternelle commune est essentielle dans les temps de formation et de discernement. Tout au long de leur vie, elle demeure

8.3. La vocation au célibat pour le Royaume est présente dans la Commu-nauté depuis sa fondation par le témoignage de vie de Pierre Goursat qui s’y était engagé par un vœu privé. Ce célibat vécu par certains membres de la Communauté est une expression forte du charisme de l’Emmanuel et de l’appel communautaire à un don de soi pour l’évangélisation. Par leur vie simple et joyeuse et par le don spécifique de leur vie à la suite du Christ, les hommes et les femmes engagés dans un célibat pour le Royaume anticipent la vie du Royaume à venir à laquelle sont appelés tous les membres de la Communauté.

L’accueil des vocations

8.4. Depuis sa fondation, par la grâce de Dieu qui appelle à lui ceux et celles qu’il veut (Mc 3,13) mais aussi, par la vie de ses membres et à travers ses missions, la Communauté de l’Emmanuel est le terreau de ces voca-tions au célibat pour le Royaume. Tous les membres de la Communauté portent dans leur prière ceux et celles qui désirent répondre à cet appel. Des parcours spécifiques pour découvrir cette vocation sont proposés par les responsables de cet état de vie et leurs délégués, et se déroulent localement en lien avec les responsables de province. Ces rencontres peu-vent conduire à l’entrée en étape d’accueil qui est le premier pas pour le discernement de la vocation (Règlement de vie no 62). L’engagement dans la Communauté est préalablement requis pour faire cette première étape.

Un appel pour toute la Communauté

8.5. Une des grâces fondamentales de la Communauté est la complémen-tarité des vocations. Les célibataires pour le Royaume prononcent leur engagement au célibat en présence des membres de la Fraternité de Jésus. Au cours de cet engagement tous les membres de la Fraternité de Jésus expriment leur volonté de les honorer et soutenir dans leur voca-tion. Cela implique qu’ils cherchent à connaître et comprendre toujours plus la vocation dans le célibat pour le Royaume. Cette appréciation et ce respect mutuel de la vocation de chacun sont source de croissance sur le chemin de la sainteté et de fécondité pour la mission. Le soutien implique aussi une solidarité dans la vie concrète selon les besoins et les possibilités de chacun.

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Les hommes célibataires pour le Royaume

8.17. La vie consacrée masculine dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus a pour référence Pierre Goursat, leur fondateur, qui était lui-même laïc consacré. De ce fait, cet état de vie a un relief particu-lier et, d’une certaine manière, une place centrale dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus : il est un signe radical et prophé-tique que Dieu seul suffit.

8.18. La consécration dans le célibat pour le Royaume s’enracine dans le sacre-ment du baptême. Elle s’épanouit dans des activités et des responsabi-lités ordinaires exercées dans le monde, le plus souvent dans la vie pro-fessionnelle. Elle se fortifie dans la vie communautaire et avec le soutien des membres de la Communauté.

8.19. Saisis par le Christ, les hommes consacrés vivent avec lui une amitié forte et profonde, qui embrase toute leur vie. Elle les appelle à choisir le célibat que Jésus lui-même a vécu, pour être sans cesse à ses côtés, jusqu’à devenir ses intimes et ses compagnons. Le célibat consacré trouve également son fondement dans le mystère de la vie cachée de Jésus qui, pendant trente ans, a vécu une vie simple au milieu de ses contemporains, exerçant un travail ordinaire. À son image, les hommes consacrés dans le célibat choi-sissent une vie simple dans le monde.L’amitié qu’ils entretiennent avec le Christ, Fils de Dieu, les amène à approfondir toujours plus leur relation au Père. Sous la conduite de l’Es-prit Saint, ils attestent par leur vie qu’il est possible pour tout homme d’accueillir sans réserve le don du Père.

8.20. La présence d’hommes consacrés dans le célibat au sein de la Fraternité authentifie et vérifie, de manière privilégiée, la consécration que tous y vivent. Elle est le signe de la consécration collective de ses membres. Pour vivre sa vocation, le célibataire consacré s’appuie sur les autres membres de la Communauté et de la Fraternité de Jésus. En même temps, du fait qu’il se manifeste par une disponibilité particulière, le célibat consacré éclaire, oriente, encourage l’unité et la fécondité de la Communauté et de la Fraternité. Il est comme un ferment au sein de celles-ci.

8.21. Ayant fait une expérience particulière de l’amitié de Jésus pour lui, l’homme consacré entre dans le désir ardent du Christ qui veut sauver tous les hommes. Il porte ce feu partout où l’Esprit Saint le conduit pour faire connaître la Bonne nouvelle du salut.Le célibataire consacré est un homme d’adoration et de compassion. L’in-timité simple et quotidienne qu’il entretient avec Jésus le rend plus sen-sible à la détresse des hommes et des femmes autour de lui, notamment de

une source de joie et une école de sanctification. Elle est un chemin pour répondre fidèlement à l’appel de Dieu. La présence des « fraternités » au cœur du monde donne à toute la Communauté, à l’Église, et aux hommes de ce temps, le témoignage de la communion et de l’amour fraternel auxquels l’humanité aspire parfois même sans le savoir.

8.12. La vie des célibataires pour le Royaume est par essence une vie mission-naire (Règlement de vie no 37 à 39). La mission est vécue au quotidien dans leur travail, leur vie sociale, familiale, communautaire. Elles partici-pent aux différentes missions confiées à la Communauté et peuvent par-fois comme d’autres membres de la Communauté, « être dédiés à temps complet à l’apostolat » (Statuts, Préambule I).Au cours de leur cheminement, lorsqu’elles entrent en formation, elles reçoivent une croix, signe de l’amour de Dieu pour elles et pour le monde. Elles la portent habituellement de manière visible en témoignage de leur appartenance au Christ.De plus, en signe de communion entre elles et dans l’esprit de simplicité et de chasteté qui manifeste leur engagement à vivre les conseils évangé-liques, elles portent une tenue adaptée à la vie séculière (Règlement de vie no 39). Selon la coutume, cette tenue commune est composée d’un haut blanc de leur choix et d’une jupe bleue.

8.13. Les célibataires consacrées acceptent de se soumettre au gouvernement de la Communauté et de la Fraternité selon leurs Statuts et en s’enga-geant à suivre le Règlement propre à leur état de vie. (Règlement de vie no 40 à 54).

8.14. Les célibataires pour le Royaume acceptent de se laisser appauvrir tou-jours plus en menant une vie simple et joyeuse selon le Règlement de vie (Règlement de vie no 55 à 60).

8.15. Le cheminement en vue du célibat pour le Royaume (Règlement de vie no 61 à 66) comporte une période de premier discernement (l’étape d’accueil), une période de formation (l’étape de formation) qui dans leur ensemble durent environ six ans. Elles s’engagent dans le célibat pour une période statutaire de trois ans, engagement qui peut, ensuite, être définitif (cf. Statuts no 30).

8.16. Le règlement de vie précise également le mode de séparation (Règlement de vie no 67 à 70).

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– 9 –Couples et familles

1. Les personnes mariées dans la Communauté de l’Emmanuel

9.1. Les personnes mariées48 qui s’engagent dans la Communauté de l’Em-manuel vivent les mêmes grâces que les membres des autres états de vie (cf. 1.27). Elles vivent dans la Communauté leur appel à la sainteté dans le mariage chrétien, tel qu’il a été voulu par Dieu et restauré par le Christ, dans la charité et la fidélité, l’ouverture à la vie et au monde.

48. Parmi les personnes mariées, le cheminement dans la Communauté de l’Emmanuel est possible, après le discernement habituel, pour :– Des baptisés catholiques mariés dans l’Église Catholique, des baptisés mariés dans une autre confession chrétienne et ensuite admis à l’Église Catholique, des personnes mariées qui ont été ensuite baptisées dans l’Église catholique, vivant ensemble dans la fidélité. Dans les pays où le mariage coutumier existe, il est demandé aux époux de se conformer aux exigences habituelles de l’Église, par exemple, de ne commencer leur vie commune qu’après la célébration du sacrement de mariage.– Les veufs et les veuves.– Les personnes séparées ou divorcées et non remariées. On veillera dans leur cas à ce que la lumière soit faite, avec délicatesse, sur leur situation exacte.– Les personnes mariées dont le conjoint ne désire pas lui-même participer à la vie communautaire. Elles peuvent s’engager exceptionnellement comme membres associés avec l’accord explicite de leur conjoint (cf. 2.23).En tant qu’association publique de fidèles, la Communauté ne peut accepter comme membres des personnes divorcées et remariées (ou vivant une nouvelle union) dont la situation de vie empêche l’accès à la communion sacramentelle (Code de Droit Canonique, c. 915 et c. 316 ; Code des Canons des Églises Orientales c. 712 et c. 580).

ceux et celles qui ne connaissent pas le Seigneur. Elle le conduit aussi à une plus grande humilité : il reconnaît que toute charité vient de Dieu et que Lui seul transforme ses capacités, le pousse à la mission, et la rend féconde.

8.22. L’homme consacré reçoit un appel particulier à engager ses frères et sœurs de la Communauté et de la Fraternité à servir ensemble. Sa bienveillance et son attention à la charité fraternelle sont entraînantes pour toute la Communauté

8.23. Les célibataires consacrés acceptent de se soumettre au gouvernement de la Communauté et de la Fraternité de Jésus selon leurs Statuts.

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9.7. Place des enfants dans la CommunautéL’engagement des parents dans la Communauté n’engage pas leurs enfants. Cependant la Communauté considère l’accueil des enfants comme une mission prioritaire. Les enfants (y compris les adolescents) sont donc invités et accueillis dans certaines activités comme les ren-contres communautaires mensuelles. Ils bénéficient d’une animation adaptée à leur âge, c’est l’occasion aussi pour eux de tisser des liens d’amitiés avec d’autres enfants, de se soutenir dans la croissance de leur vie tant humaine que chrétienne. Les plus grands peuvent y puiser com-ment tenir dans la foi dans leur milieu scolaire ainsi que dans leurs dif-férentes activités.

9.8. L’éducation des enfants est un devoir et une joie pour les parents dans leur vocation à l’accueil de la vie : aider leurs enfants à grandir, à se former au niveau humain et chrétien afin de devenir capables de mener une vie autonome et responsable et de répondre librement à l’appel unique que Dieu a pour chacun d’euxLa Communauté encourage et soutient les parents dans l’éducation de leurs enfants. Le but de cette éducation est de faire de chacun d’eux des hommes et des femmes responsables et engagés dans la société et dans l’Église, selon leur appel propre.Il est important que les enfants soient ouverts à différentes façons d’être chrétiens, d’être jeunes, d’être dans le monde afin de construire leur propre vie. Pour cela, les parents veilleront à proposer à leurs enfants des activités qui correspondent à leurs besoins, à leur âge, y compris en dehors de celles que propose la Communauté.

2. La vie de couple

9.9. Par le sacrement de mariage, l’homme et la femme s’engagent à entrer dans une communion d’amour toujours plus profonde, en vivant leur relation dans la fidélité, la délicatesse et le respect mutuel, s’appuyant sur la vertu de chasteté. Vécue dans l’amour, la relation sexuelle est le geste où le don total et l’accueil de l’autre sont pleinement possibles. Dans le plan d’amour de Dieu, l’expression de l’amour conjugal et la transmis-sion de la vie sont indissociables. Le don des époux sous le regard de Dieu est ouvert à la vie et à l’accueil des enfants (voir 9.17 à 9.21).

9.10. Lorsque les couples sont confrontés à des situations délicates (infertilité, accueil d’un handicap, séparations, deuils…), le soutien des membres de la Communauté, l’accompagnement (voir chapitre 4) et le conseil de personnes compétentes constituent un soutien dans l’épreuve et leur

9.2. La vie communautaire offre aux personnes mariées des moyens concrets de vivre cette vocation tant dans sa dimension interne (vie de couple et de famille) que dans celle de l’ouverture, de l’apostolat et de la présence au monde. Elle les aide à grandir dans l’union au Christ et à garder le zèle pour la mission tout en prenant en compte :

• la vie personnelle et professionnelle, la vie de couple, la vie fami-liale afin de déployer leurs dimensions humaine et chrétienne ;

• la présence des enfants afin qu’ils puissent trouver dans cette famille une communauté de vie et d’amour, ouverte sur le monde.

9.3. Au sein de l’Emmanuel, les familles habitent dans leur propre logement et mènent leur vie de façon autonome.

9.4. Chaque couple, de même que chaque personne, reçoit de Dieu une vocation particulière et répond de manière unique à l’appel universel à la sainteté.Dans la Communauté, les époux sont responsables solidairement de leur vie de couple, de leur vie de famille, de leurs choix. Chacun d’eux découvre et accueille l’appel de Dieu sur lui, car le mariage n’efface pas la dimension personnelle et le mystère de la vocation de chacun, comme homme ou femme, époux ou épouse, père ou mère. Il n’y a pas de modèle type d’époux ou de couple chrétien, mais la reconnaissance d’appels propres à chacune des personnes et à chacun des couples. Ceci entraîne des visages de couples très différents. Cette diversité d’histoire, de cultures, de modèles, voulue par le Seigneur, est une richesse qui doit être préservée.La Communauté aide les époux à trouver un juste équilibre entre voca-tion personnelle et vocation de couple : dans leur vie spirituelle, familiale et professionnelle, dans leurs talents personnels, leurs capacités d’évan-gélisation, leur vie sociale et leurs engagements divers.

9.5. La Communauté encourage et cherche à aider les couples à être fidèles à l’appel du Christ et à l’enseignement de l’Église dans le domaine de la chasteté conjugale, de la parenté responsable, de la régulation naturelle des naissances et du respect de la vie humaine. Par leur engagement les couples sont appelés à être témoins de l’Évangile dans ces domaines.

9.6. Portés par la solidarité communautaire et par la présence d’autres voca-tions et états de vie, les époux sont encouragés à vivre de multiples manières un amour de charité et un don d’eux-mêmes toujours plus grands à travers l’accueil du conjoint dans sa différence, ses talents, ses charismes personnels…

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3. Servir la vie

9.17. Don de la vie et parenté responsable. Chaque couple exerce sa responsabilité en discernant et en donnant sa réponse concrète à la mission que Dieu confie aux époux de donner la vie.Les couples de l’Emmanuel accueillent la venue des enfants avec géné-rosité et réalisme.

9.18. Les couples de la Communauté sont appelés à exercer une parenté res-ponsable dans le respect du corps et de la physiologie de chacun des époux. Ils peuvent, quand c’est nécessaire, utiliser l’alternance des périodes fécondes et infécondes du cycle féminin. Un accompagnement est nécessaire pour l’apprentissage et la mise en œuvre progressive d’une régulation de la fécondité la plus sereine possible. Dans ce domaine, les couples de la Communauté se forment auprès de personnes compé-tentes.La découverte de ce mode de vie et l’approfondissement de l’amour auquel il conduit amènent les couples de l’Emmanuel à en témoigner autour d’eux.

9.19. La tâche d’éducation fait partie de l’accueil de la vie. C’est le devoir et la joie des parents, d’aider leurs enfants à grandir, à se former au niveau humain et chrétien afin de devenir capable de mener une vie autonome et responsable et de répondre librement à l’appel unique de Dieu pour chacun d’eux. Les parents sont les premiers responsables de l’éducation des enfants et ils les ouvrent à la lumière du Christ. Ils sont aidés par le témoignage des membres de la Communauté. Les enfants voient que les choix chrétiens de leurs parents sont partagés par d’autres.

9.20. L’éducation exige une grande disponibilité de chacun des parents et des parents ensemble. Il est bon de prendre régulièrement un temps privi-légié avec chaque enfant et de mettre en place, chaque semaine autant que possible, un temps familial. Il s’agit d’un temps festif et joyeux où la famille se retrouve, se construit, où chacun se sent accueilli et aimé.

9.21. La Communauté encourage et soutient les couples dans l’éducation chré-tienne de leurs enfants en veillant à ce que les engagements communau-taires et apostoliques ne se fassent pas au détriment de la vie de famille qui reste prioritaire, mais au contraire la préservent et l’enrichissent.

permettent de trouver dans l’enseignement de l’Église des pistes pour traverser ces difficultés.

9.11. La prière, lieu où grandit la communion.Comme tout membre de l’Emmanuel, les époux « s’engagent, dans toute la mesure du possible à un long temps d’adoration quotidien… » (Statuts no 15).

9.12. Prier en coupleLes conjoints sont particulièrement invités à prendre chaque jour un court temps de prière pour se présenter ensemble devant le Seigneur, lui confier leurs joie, leurs peines, leurs projets du moment, leurs intentions, et pour accueillir jour après jour la grâce promise dans le sacrement de mariage.

9.13. Prier en famille (parents et enfants)La prière familiale peut prendre différentes formes, varier dans le temps en fonction de l’âge des enfants, des horaires scolaires… dans le respect de leurs choix personnels et de leur éducation à la liberté. Ce peut être une louange du matin, la bénédiction des repas et/ou une prière du soir, le chapelet. Comme pour la prière de couple, il ne s’agit pas tant de longueur qui décourage que de fidélité et de régularité. De nombreuses familles de la Communauté réservent un lieu à la prière manifestant la présence de Dieu dans leur maison (coin prière ou ora-toire).

9.14. Prendre soin du coupleLes couples de la Communauté prennent des moyens pour entretenir et faire croître leur amour au travers d’un ensemble de décisions concrètes : prendre soin de soi-même, prendre soin de son conjoint, passer du temps en couple, pardonner, demander pardon, vivre la miséricorde, établir de saines relations avec la famille élargie, agir et décider ensemble.

9.15. Prendre soin de son conjoint signifie servir le bonheur de l’autre en écou-tant ses besoins et en tenant compte de ses limites et de ses fragilités, et en particulier choisir d’adopter un regard positif et de bienveillance en toutes circonstances.

9.16. Le « temps en couple » est un temps gratuit que les époux décident de prendre si possible chaque semaine pour être ensemble, s’accueillir et se fêter. Ce temps réservé est un élément d’équilibre dans l’ensemble des activités tant familiales et professionnelles que communautaires.

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tous ceux qu’ils côtoient, témoignant que l’appel et la grâce de Dieu sont pour tous.

9.26. Un des aspects spécifiques du témoignage des personnes mariées porte sur la bonne nouvelle du mariage. Ce témoignage est donné, tant par les époux qui ont la grâce de vivre ensemble que par les veufs et les veuves et par ceux qui, mariés, restent fidèles à leur sacrement de mariage malgré la séparation.

9.27. Les couples de l’Emmanuel trouvent dans leurs engagements et aposto-lats communautaires le lieu privilégié où se donner au service de l’Église, dans le respect de leur devoir d’état. Ils participent naturellement à la vie de leur paroisse.Les époux peuvent, suivant les cas, servir ensemble selon le charisme de chacun ou dans des services différents sur le choix desquels ils s’accordent.

9.28. Dans certaines situations, les couples de la Communauté exercent des responsabilités pastorales pour des activités apostoliques ou dans le cadre du gouvernement communautaire. Ces responsabilités sont exercées le plus souvent par les deux époux solidairement ou quelquefois par l’un d’entre eux avec le plein accord de l’autre. Les époux mettent ainsi en œuvre leur dignité baptismale commune qui les associe aux responsabi-lités des prêtres ou des consacrés dans l’Église49.

6. La formation

9.29. Les personnes mariées de la Communauté bénéficient de la formation communautaire générale (cf. chapitre 6). Ils reçoivent en outre une for-mation spécifique, humaine et spirituelle, fondée sur les documents du Magistère traitant de la vie des personnes mariées et des familles50.

9.30. Les cycles Amour et Vérité (week-ends, écoles de couples, etc.) font partie de la formation des couples de la Communauté, si possible pen-dant l’étape d’accueil et de discernement. Il en est de même des propo-sitions spécifiques pour les parents seuls.

49. « En vertu de cette dignité baptismale commune, le fidèle laïc est coresponsable avec tous les ministres ordonnés et avec les religieux et religieuses de la mission de l’Église » (Christifideles laici no 15).50. Parmi lesquels on peut citer : la constitution Gaudium et spes de Vatican II, Humanae vitae, Familiaris Consortio, Veritatis splendor, Evangelium Vitae de Jean-Paul II.

4. Participer au développement de la société

9.22. Les personnes mariées de la Communauté sont appelés à vivre la grâce de compassion (cf. 1.24) : « Animée et soutenue par le commandement de l’amour, la famille chrétienne vit l’accueil, le respect, les services de tout homme, considéré toujours dans sa dignité de personne et de Fils de Dieu » (Familiaris Consortio § 64).

9.23. L’hospitalitéLes couples et familles sont souvent amenés à vivre l’hospitalité, en fonc-tion de leur situation, de leur histoire, de leurs talents, de leur disponi-bilité de temps. Ces relations amicales et sociales gratuites sont impor-tantes pour l’ouverture au monde, l’exercice de la charité, et peuvent être des occasions nouvelles d’évangéliser. Elles participent ainsi à la construction de la Communauté. Les familles sont des lieux de convi-vialité autour desquels les personnes seules, en particulier de la Commu-nauté, trouvent accueil et appui.

9.24. Le travail et l’engagement dans la citéEn travaillant avec et pour les autres, l’homme et la femme sont appelés à prolonger l’œuvre de la création. Les personnes mariées vivent leur travail, rémunéré ou non, comme un lieu de cheminement, de sanctifi-cation et d’évangélisation.La Communauté stimule les époux et les familles à « élargir l’espace de leur tente » (Is 54, 2) aux dimensions du monde. Cette ouverture se réa-lise notamment par l’engagement professionnel des époux, par les rela-tions familiales et amicales, par des engagements sociaux, syndicaux ou politiques, par la lecture et le développement de la culture personnelle, par l’utilisation responsable des médias, etc. Elle permet aux enfants de s’intégrer dans la société et aux parents de garder une vie sociale ouverte dans le monde où ils sont appelés à être témoins. La vie communautaire offre un lieu de soutien et de partage pour aider les couples dans cette dimension importante de leur vie.

5. Participer à la vie et à la mission de l’Église

9.25. Les personnes mariées de la Communauté sont appelées à participer, ensemble et solidairement avec les autres membres, à « la mission aposto-lique générale de l’Église » (Statuts no 3). Par leur vie de famille et leur engagement dans le monde, ils apportent un témoignage irremplaçable à

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– 10 –Les célibataires

10.1. Au sein de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent également des membres célibataires, hommes ou femmes, aux côtés des personnes mariées, des célibataires consacrés et des prêtres. Ils n’ont pas la sécu-rité que peut donner l’accomplissement d’une vocation particulière à laquelle on a reconnu être appelé. Ils expérimentent un manque, un dépouillement qui les amènent à être témoins de l’attente dans laquelle tout chrétien est appelé à vivre, quel que soit son état de vie. Leur seule certitude actuelle – certitude de foi – est qu’ils sont appelés à vivre pour le Christ, à lui dire un “oui” sans réserve, à le redire jour après jour.

10.2. Pour vivre l’espérance dans leur situation de solitude et de pauvreté plus immédiate, les célibataires s’appuient plus particulièrement sur la grâce de l’effusion de l’Esprit (voir 1.2, et 1.13 à 1.15) : « L’espérance ne déçoit pas parce que l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Dans l’adoration, le Seigneur vient les rejoindre pour les consoler, les fortifier et les garder dans la confiance.

10.3. Comme tous ceux qui s’engagent à suivre le Christ, les célibataires de la Communauté sont appelés à vivre la chasteté liée à leur situation de vie actuelle, c’est-à-dire dans ce cas, la continence. Dans une société hédoniste, l’acceptation de ce style de vie est à la fois exigeante et prophétique. Leur témoignage de pureté et de fidélité dans l’attente manifeste la grandeur et la beauté de l’amour humain. Il est un soutien pour les consacrés dans le célibat et les prêtres de la Communauté ainsi que pour les couples.Tous les membres de la Communauté reconnaissent la beauté du témoi-gnage des célibataires en ce domaine et s’engagent à leur tour à les soutenir particulièrement dans cette voie.

7. Les couples consacrés dans la Fraternité de Jésus

9.31. Les personnes mariées peuvent, dans leur état de vie, recevoir de Dieu un appel dans la Fraternité de Jésus (cf. 1.30 et sqq). Elles vivent alors un engagement « plus déterminé de fidélité à l’Église » (cf. Statuts – Préam-bule II b). En ce qui concerne la disponibilité pour la mission, les res-ponsables veilleront à ce que les couples ne soient pas amenés à faire des choix en contradiction avec leurs charges familiales ou leur devoir d’état. Avant de prendre une décision importante pour la vie de la famille, les couples sont invités à en parler avec leurs enfants et/ou toute personne qu’ils jugeront nécessaire de consulter.

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– 11 –Les jeunes de l’Emmanuel

11.1. Les jeunes sont au cœur de la vie et de la mission de la Communauté. Elle fait sienne les paroles du bienheureux Jean-Paul II : « L’avenir de l’Église dépend de vous ! L’évangélisation de la terre au cours des pro-chaines décennies dépend de vous ! Vous êtes l’Église ! Rendez l’Église jeune, maintenez-la jeune par votre présence enthousiaste. […] Le Christ a besoin de vous pour proclamer la Vérité, pour apporter l’annonce du salut sur les chemins du monde ; il a besoin de votre cœur généreux et disponible pour manifester à tous les hommes Son Amour infini et miséricordieux ! […] Allumez partout la flamme de la foi ! » (Discours aux jeunes, octobre 1985)

11.2. L’apostolat auprès des jeunes fait partie des préoccupations prioritaires des délégués de zone, des responsables de province, soutenus par l’équipe internationale jeunes (cf. 15.26). Il ne s’agit pas seulement d’organiser des activités pour les jeunes, mais de leur ouvrir un cheminement dans la Communauté afin qu’elle soit pour un grand nombre d’entre eux un chemin de sainteté visible et accessible.

11.3. Par « Jeunes de l’Emmanuel », on entend les étudiants et débutants dans la vie professionnelle, âgés de 18 à 25 ans, participants réguliers aux activités proposées par la Communauté. Parmi eux, certains peuvent cheminer avec la Communauté puis s’y engager.

11.4. La jeunesse est l’âge des grands choix (études, travail, vocation), de la construction personnelle, sur le plan humain et spirituel, et de la créa-tivité. Pour ces raisons, le jeune a besoin d’un cheminement adapté à ses attentes et à son rythme de vie. Pour un jeune particulièrement, le

10.4. Les célibataires sont également signes particuliers dans la Communauté de l’appel à la mission dans le monde, par leur activité professionnelle et par tous leurs engagements dans la vie sociale51, associative, culturelle, etc. Le monde est le lieu privilégié où, dans leurs différentes activités, ils peuvent déployer leur fécondité et le don d’eux-mêmes. Leur plus grande liberté leur ouvre une réelle disponibilité pour l’évan-gélisation. Ils peuvent prendre davantage de risques pour le Seigneur, vivre cette audace à laquelle nous appelle l’Évangile. Ils peuvent ainsi entraîner leurs frères et sœurs à une plus grande générosité dans le don de soi. Ils témoignent ainsi de la fécondité à laquelle le Seigneur appelle tout baptisé.

10.5. Les personnes des autres états de vie auront à cœur d’accueillir les céli-bataires, de les aider concrètement et de partager avec eux leurs joies et leurs difficultés. Ce soutien fraternel concret et continu est une aide précieuse pour que chaque célibataire vive au mieux ce temps du célibat, puisse faire face à la solitude, garder confiance en Dieu et répondre plei-nement à l’appel au don de lui-même.De même l’aide réelle apportée par les célibataires aux autres états de vie, et notamment aux familles, manifeste la solidarité de la vie com-munautaire.

10.6. Les célibataires ont une grâce particulière d’évangélisation. Dans la pau-vreté d’un état de vie non choisi, leur témoignage est un signe de contra-diction pour le monde qui conçoit souvent le bonheur dans l’accomplisse-ment immédiat de tous ses désirs. Par leur joie, les célibataires répondent à l’appel de l’Emmanuel de vivre dans le monde sans être du monde et témoignent que cette joie est avant tout un don de Dieu.

10.7. Cheminement des célibataires dans la Fraternité de JésusCe cheminement se fait selon les mêmes critères et modalités que ceux définis pour tous les membres de la Communauté (voir 2.29 et sqq).Pour ceux ou celles qui ont commencé une relation pouvant conduire au mariage, il est préférable d’attendre et de discerner l’appel à la consécra-tion plus tard. Pour les autres, ils peuvent se consacrer dans la Fraternité de Jésus s’ils en ressentent l’appel et que celui-ci est discerné. Si, par la suite, ils ont un projet concret de mariage, leur priorité sera de construire leur couple et leur famille. Dans le cas où leur futur conjoint n’est pas membre de la Communauté et ne désire pas y entrer, ils vivront leur consécration autrement.

51. Au sein et en dehors de la Communauté.

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possible, une maisonnée de jeunes, un lieu de vie et de mission jeunes, sans les exclure des activités communautaires locales.

11.8. La participation à une maisonnée de jeunes est la proposition la plus favorable à ce cheminement. Il s’agit d’une maisonnée ouverte (cf. 3.15). Elle est composée de jeunes cheminant avec la Communauté de l’Em-manuel ou déjà en étape d’accueil et de discernement (cf. 11.10). Elle est sous la responsabilité d’un couple ou de jeunes engagés dans la Com-munauté. Ces derniers sont des repères par rapport à l’engagement dans la Communauté de l’Emmanuel selon son charisme. La participation à une maisonnée de jeunes repose sur l’engagement du jeune à la fidélité aux rencontres (au minimum 2 fois par mois), ainsi qu’à la fidélité de plus en plus grande à la prière quotidienne et à une vie missionnaire concrète. Il est souhaitable que cette maisonnée de jeunes soit non mixte.S’il n’y a pas de maisonnée de jeunes de l’Emmanuel, les jeunes pourront intégrer une maisonnée classique.

11.9. Dans chaque région, le coordinateur local veillera à ce que chaque jeune en maisonnée ouverte bénéficie d’un suivi approprié et déterminera avec la personne (suivant son rythme et sa manière de s’approcher de la Com-munauté) une durée précise pour ce temps de découverte (il est bon que cette durée ne dépasse pas une année). À la fin de celle-ci, il fera le point avec elle soit pour arrêter sa participation à la vie communautaire soit pour entrer en étape d’accueil et de discernement.

11.10. L’étape d’accueil et de discernement dans la Communauté de l’Em-manuelL’étape d’accueil et de discernement peut se faire à partir de 18 ans avec l’accord du référent local des jeunes et du responsable de province ou de secteur. Elle doit avoir lieu au plus tard pendant la deuxième année de maisonnée54. Le critère est le désir de répondre à un éventuel appel du Seigneur pour s’engager dans la Communauté et ainsi, à la vocation baptismale à la sain-teté selon le charisme et dans les grâces de la Communauté de l’Emma-nuel. Comme pour toute personne qui se pose cette question, le jeune sera dès lors accueilli comme un frère par les membres de la Communauté, soutenu dans son discernement par leur prière, par sa participation à la vie de maisonnée, par l’accompagnement, par la formation communautaire.

54. La démarche de l’étape d’accueil et de discernement (cf. 2.4) se déroule habituellement dans les rencontres communautaires ou éventuellement, avec accord du responsable de province ou de secteur, en maisonnées, dans les lieux de vie et de mission des jeunes, en groupes de prière, forum…On veillera à ce que cette démarche soit bien expliquée et entourée de la prière des membres de la Communauté.

suivi et l’accompagnement sont des éléments déterminants du chemi-nement : ils aideront le jeune à mettre en place une vie unifiée (études, apprentissage professionnel, vie spirituelle et vie sociale).

Participation aux activités apostoliques de la Communauté de l’Emmanuel

11.5. Cette participation peut commencer dans le cadre des activités propo-sées aux adolescents par la Communauté (rassemblées sous l’appella-tion Emmanuel Teens52) et se poursuivre avec les activités destinées aux jeunes à partir de 18 ans (notamment les groupes de prière, forums, Écoles de Charité et de Mission, ESM, JMJ, etc.).

11.6. Au cours de ces activités apostoliques de la Communauté de l’Emma-nuel, le jeune est invité à prendre des décisions personnelles qui le sou-tiennent dans sa relation avec le Christ (prière, sacrements, service des autres, expérience missionnaire, etc.). On aura à cœur de veiller à ce que l’expérience de l’effusion de l’Esprit soit régulièrement proposée au sein de ces activités.Des engagements ponctuels ou de moyenne durée apprennent au jeune à se donner avec d’autres, à prendre des responsabilités à sa mesure53.Proposer à un jeune d’être acteur est souvent un déclencheur de l’appel communautaire.

Le cheminement du jeune dans la Communauté de l’Emmanuel

11.7. Ouverture de la vie communautaire aux jeunesLes jeunes de l’Emmanuel qui participent régulièrement à une activité apostolique et qui pensent que le Seigneur les appelle peut-être à un che-minement au sein de la Communauté peuvent demander ou être invités à découvrir différentes activités ou rencontres communautaires (maison-nées, week-ends communautaires, missions, etc.). Afin de permettre un meilleur accueil des jeunes dans la Communauté et avec des variantes selon les provinces, il est bon de mettre en œuvre, si

52. Emmanuel Teens est la branche apostolique de la Communauté qui s’occupe de l’éducation et de l’évangélisation des adolescents de 13 à 17 ans. Elle regroupe des initiatives nées dans des pays différents, telles qu’Avance au Large et Jump for Joy en France, Daniel en Côte d’Ivoire, Stars de Jésus et de Marie au Rwanda, Jeunes pour Jésus au Nicaragua…53. Par exemple dans le cadre des sessions, des forums ou de la préparation des JMJ.

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L’équipe se rassemble régulièrement, environ une fois par mois.

11.15. Les « lieux de vie et de mission » de jeunesDans certains secteurs55, pour permettre à la mission des jeunes de se développer, des « lieux de vie et de mission » communautaires pour les jeunes sont mis en place. Ceux-ci comprennent des activités spécifiques (groupes de prière étudiants, évangélisations organisées par les jeunes, week-ends, écoles de charité et de mission…), des maisonnées de jeunes et des rencontres communautaires jeunes.

11.16. Ces « lieux de vie et de mission » ont une vie propre sans être séparés de la vie communautaire locale. En lien avec le responsable de province ou de secteur, le responsable des jeunes et son équipe (cf. 11.13 et 11.14) sont chargés de veiller à leur animation et au cheminement de chaque jeune qui y participe.Les membres de l’équipe jeunes vivent leur mission et leur vie communau-taire centrée sur le « lieu de vie et de mission » de jeunes où ils sont engagés.

11.17. À partir de 25 ans56, les jeunes de l’Emmanuel rejoignent la vie commu-nautaire ordinaire de leur secteur ou de leur province. Le responsable des jeunes accompagne cette transition. Accueillis par les frères et le respon-sable local, ils intègrent progressivement les maisonnées ordinaires et le rythme des rencontres communautaires.

11.18. Le responsable local des jeunes et son équipe exercent leur mission pasto-rale, soutenus par le responsable de province ou de secteur. Celle-ci com-prend :

– l’appel et le suivi des jeunes en maisonnée, la constitution des maisonnées de jeunes (cf. 11.8) ;

– l’organisation et le suivi des activités des jeunes et des adolescents (Emmanuel Teens) en lien avec le service Amour et Vérité ;

– l’élaboration du programme d’année ;– le suivi de la formation des jeunes et de leur accompagnement.

La vie résidentielle des jeunes

11.19. La vie résidentielle est un lieu privilégié de formation humaine et de che-minement communautaire. La création de lieux de vie résidentielle est

55. C’est le cas de grands secteurs ayant un fort potentiel missionnaire de jeunes et aussi une grande disparité d’âge.56. Il peut être proposé à des jeunes de rester plus longtemps pour des raisons pastorales.

À partir de cette étape, l’accompagnement communautaire (voir cha-pitre 4) remplace progressivement le suivi initial dont bénéficiait le jeune.

11.11. L’engagement dans la Communauté de l’Emmanuel.Après l’étape d’accueil et de discernement d’une durée de deux ans minimum, véritable temps de discernement au service de la croissance spirituelle et humaine du jeune, le jeune peut s’engager librement dans la Communauté. L’engagement se fait selon les critères habituels (Statut no 13 et 2.11 à 2.17), en présence de la Communauté locale.

11.12. Le cheminement d’un jeune dans la Fraternité de Jésus est semblable à celui des autres membres (cf. 2.29).Les responsables de province peuvent, avec audace, inviter à une retraite de la Fraternité de Jésus les jeunes qui ont un grand désir de se donner avec leurs frères et de se rendre disponible pour les missions de la Communauté.

Coordination des jeunes de l’Emmanuel et « lieux de vie et de mission »

11.13. Le coordinateur local des jeunesLa responsabilité du suivi des jeunes membres de la Communauté de l’Emmanuel est assumée par le responsable de province. Celui-ci délègue à un coordinateur local des jeunes, choisi en lien avec le référent de l’équipe internationale des jeunes, la responsabilité de ces jeunes et le suivi de leurs activités. La confiance mutuelle dans cette délégation est un point majeur de cette coordination. Le responsable des jeunes aura une relation très régulière avec le responsable de sa province ou de son secteur, il pourra être membre ou invité de son bureau. Il a un cœur de pasteur, un amour des jeunes et un esprit missionnaire.S’il n’y a pas de jeunes dans un secteur, il est bon d’avoir au moins un référent pour accueillir ceux qui viendront.

11.14. L’équipe locale des jeunesQuand les jeunes et leurs activités prennent une certaine importance, le coordinateur des jeunes constitue une équipe en lien avec le responsable local. Il est essentiel que les membres de cette équipe soient pleinement dis-ponibles pour vivre avec les jeunes, c’est pourquoi ce sera leur service com-munautaire principal.Dans la mesure du possible, l’équipe locale des jeunes intègrera tous les états de vie. Les membres de cette équipe partagent la vie communau-taire et missionnaire des jeunes. Ils participent aux rencontres commu-nautaires les mois où ils n’ont pas de week-ends avec les jeunes.

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ont des difficultés, à stimuler chacun. Il prie particulièrement pour ses frères ou sœurs de maisonnée et fait preuve d’attention à leur égard.

Les vocations au sacerdoce et au célibat pour le Royaume

11.23. Pendant le cheminement d’un jeune, une attention particulière doit être donnée à une éventuelle vocation au sacerdoce ou au célibat pour le Royaume. La vie communautaire (prière, sacrements, vie fraternelle et missionnaire…) constitue un excellent lieu d’éveil, d’accueil et d’ac-compagnement de ces appels, et la Communauté toute entière porte ces vocations. Pour cette raison, la présence de chaque état de vie dans les missions et lieux de vie des jeunes est essentielle.

11.24. Pour encourager cette attention aux vocations spécifiques, des équipes vocationnelles sont mises en place, occasionnelles57 ou non, sous la vigi-lance des responsables des différents états de vie et en concertation avec les responsables locaux.

11.25. Lorsqu’un jeune se pose la question d’une vocation sacerdotale ou consa-crée dans la Communauté, il lui est proposé de faire une expérience de maisonnée et d’accompagnement communautaire. Le cheminement de maturation d’une vocation se fait progressivement :

– Le temps de la disponibilité au projet de Dieu : au cours des activités des jeunes de l’Emmanuel, ils reçoivent les moyens d’ap-prendre à se laisser conduire par l’Esprit Saint et à s’ouvrir à une plus grande disponibilité au projet de Dieu sur leur vie.

– Le temps de recherche et de discernement : il est donné aux jeunes les moyens d’avancer et de discerner, proposés séparément s’il s’agit du sacerdoce (voir 7.59), de la vie consacrée masculine ou de la vie consacrée féminine.L’expérience de la vie communautaire ordinaire fait partie de ce temps de discernement.

– Le temps de la décision. Le jeune homme en chemin vers le sacer-doce commence une année de propédeutique dans une maison Saint-Joseph (cf. 7.60). Le jeune homme ou la jeune femme dont la vocation à la vie consacrée se confirme entre en étape d’accueil dans la vie consacrée.

57. Par exemple pendant des grands rassemblements.

encouragée par la Communauté : maisonnée résidentielle, foyer d’étu-diants, collège universitaire. Les jeunes y sont aidés à vivre les priorités de leur vie quotidienne et sont accompagnés dans l’unification de leur vie, le don d’eux-mêmes et leur vocation. Une bonne équipe d’accompa-gnement est essentielle à la réussite du projet. Ces lieux résidentiels ont une charte de vie que chacun s’engage à respecter. Les Statuts précisent que « dans tous les cas, il ne peut y avoir de résidence commune pour les célibataires de sexe différent » (no 18).

11.20. Le foyer d’étudiants est un lieu de vie ouvert à tous, propice aux études ainsi qu’à l’épanouissement humain et spirituel. C’est une proposition éducatrice et évangélisatrice du monde étudiant, centrée sur les études et leurs exigences. Une équipe communautaire de différents états de vie et nommée par le responsable de province est en charge du foyer. La charte de vie proposée repose sur quatre piliers :

– Les études ;– La vie fraternelle : repas, soirées, services en équipes, week-ends ;– La vie spirituelle : prière (louange, adoration), eucharistie, forma-

tion et accompagnement ;– La responsabilité : chacun s’engage à une charte de vie.

11.21. Le collège universitaire se distingue d’un foyer en ce qu’il donne les moyens aux étudiants de vivre dans un esprit de partage des connais-sances et de dialogue entre la foi et la raison. Dans le cadre d’une vie résidentielle, ils sont soutenus par un tutorat intellectuel et par des ren-contres régulières avec des professeurs de différentes disciplines. Les étu-diants peuvent être amenés à faire des exposés ou autres communications sur un thème donné en fonction de leur discipline et niveau d’études. Ces exercices permettent de développer entre eux une authentique « cha-rité intellectuelle ». Situé à proximité d’une université, il contribue à opérer l’unité entre les lieux d’étude et de vie, entre le corps enseignant et les étudiants.

11.22. La maisonnée résidentielle s’adresse à des jeunes célibataires qui chemi-nent dans la Communauté et ont explicitement choisi une vie commune en vue de se rapprocher du Seigneur et d’évangéliser. Le fait d’être réunis sous un même toit pour mener une vie de partage (matériel et spirituel), de prière et de charité, forme à aimer le Christ et son prochain tout en vivant dans le monde.Un responsable de maisonnée coordonne la vie de maisonnée résidentielle. Il est chargé de l’organisation matérielle et pratique de la maison (répar-tition des services, etc.). Il veille aussi à la fidélité de chacun aux engage-ments communautaires (louange, apostolat…) et à la qualité de la charité fraternelle. Il s’attache à intégrer tout le monde, à dialoguer avec ceux qui

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– 12 –Missions spécifiques :

Les permanents de l’Emmanuel

12.1. La majorité des membres de l’Emmanuel vivent au cœur du monde et y exercent leur métier. Cependant, pour accomplir sa mission, la Commu-nauté a besoin, dans certains cas, du concours de personnes y travaillant à temps plein ou partiel. C’est pourquoi des personnes, appelées « per-manents », acceptent de quitter leur travail pour un temps et de se mettre au service de la Communauté. Ils sont employés58 par elle ou par une de ses entités juridiques59.

12.2. Certaines personnes peuvent aussi être permanents bénévoles. C’est le cas notamment de jeunes retraités qui désirent mettre leurs compétences pro-fessionnelles et leur zèle au service de la Communauté pour un temps.

12.3. Le permanent de la Communauté répond à un appel spécifique. Béné-vole ou salarié, son travail a toujours une dimension missionnaire qu’il soit directement apostolique ou plus administratif ou technique (comp-tabilité, gestion, service juridique, informatique, logistique…). À ce titre, il reçoit une lettre de mission du Modérateur ou de son délégué.

12.4. Être permanent, c’est se rendre disponible pour un temps limité (en général 3 ans éventuellement renouvelables) au service de la Communauté. Les

58. Il y a aussi, parmi les salariés de l’Emmanuel, des personnes qui ne sont pas membres de la Com-munauté. Le présent chapitre du Coutumier ne les concerne pas.59. Lorsque les permanents sont salariés, la Communauté respecte le droit du travail et les lois qui le régissent en fonction des différents pays. Elle respecte aussi les principes de Doctrine Sociale de l’Église.

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Les missionnaires de longue durée de l’Emmanuel

« ad gentes »

Un appel spécifique au sein de la Communauté

13.1. Au sein de la communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, dont tous les membres sont engagés dans une vie à la fois contemplative et apostolique, certains peuvent recevoir, ainsi que le prévoient les Statuts60, un appel spécifique à une vie dédiée dans la longue durée aux œuvres d’apostolat61.

13.2. Sont appelées « missionnaires de longue durée de l’Emmanuel “ad gentes” », les personnes qui, en outre, reconnaissent un appel à quitter leur culture, leur milieu, le plus souvent leur pays et leur travail, voire leur carrière pro-fessionnelle, pour une ou des missions à caractère apostolique s’inscrivant dans la longue durée (durée supérieure à 6 ans). Elles acceptent de vivre un

60. « Pour certains, cela signifie rechercher la sanctification dans la vie ordinaire, familiale et profession-nelle ; pour d’autres, dans le célibat pour le Royaume ; pour d’autres encore, dans une vie dédiée à temps complet aux œuvres d’apostolat. » (Préambule des Statuts)61. Cet appel personnel est à distinguer de la démarche de disponibilité pour la mission dans la Fra-ternité de Jésus. Bien sûr, les consacrés dans la Fraternité qui vivent l’appel à la mission longue durée le font au titre de leur consécration.

permanents membres de la Fraternité vivent leur travail comme une expres-sion de leur disponibilité pour la mission.

12.5. Six mois avant le terme, le permanent remet sa mission. Sauf renouvel-lement (après décision explicite des deux parties), il se réinsère dans le monde du travail.

12.6. Dans certains cas exceptionnels, pour des raisons spécifiques liées à la mission, la Communauté peut s’autoriser à demander à une personne de rester permanente dans la longue durée.

12.7. Toute ouverture ou renouvellement de poste est soumis à la décision du Conseil, ou par délégation à l’un des Comités Exécutifs (cf. 15.23). Dans tous les cas, avant d’engager une personne comme permanente de la Communauté, le responsable du service doit obtenir l’accord écrit du Modérateur ou de son délégué.Suivant les cas, le recrutement et le suivi des permanents sont assurés au niveau local, au niveau de la zone ou au niveau du siège international.

12.8. Le Modérateur charge une personne de centraliser les questions relatives aux permanents : recrutement, aspects administratifs, aide à la réorien-tation professionnelle… Elle travaille en lien avec les délégués de zones, les responsables de province et l’économe.

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L’engagement réciproque

13.7. La Communauté s’engage à proposer au missionnaire de longue durée de nouvelles missions en fonction des besoins et des possibilités. De son côté, le missionnaire vit la mission de longue durée dans le sens de la disponibilité pour la mission au sein de la Fraternité de Jésus (cf. 1.39 à 1.48) : être envoyé en mission, accepter de nouvelles missions, accepter de quitter et laisser des missions ou responsabilités, vivre la confiance dans le gouvernement de la Communauté.

13.8. Dans l’esprit de remise de service propre à l’Emmanuel et pour le bien du missionnaire lui-même, les missions sont réévaluées tous les 3 ans avec les responsables afin d’envisager les évolutions possibles ou souhai-tables.

13.9. Le Modérateur et son conseil désignent des personnes pour le suivi des missionnaires de longue durée (gestion des besoins, évolution de la mission, rémunération, formation spécifique, aspects administratifs et retraite selon les usages propres au pays d’origine…), chaque mission-naire de longue durée restant responsable des questions de sa vie présente et future.

13.10. La mission de longue durée « ad gentes » peut prendre des formes diverses, en fonction des situations locales et des états de vie (contrats locaux, volontariat, Fidei Donum, emploi par la Communauté, etc.).

13.11. Sur le plan financier et matériel, si un employeur ou un partenaire ne l’assume pas, les missions sont portées par la Communauté ou ses orga-nismes d’envoi.Dans un esprit de responsabilité et selon leurs situations, les mission-naires participent autant que possible à la recherche des fonds nécessaires (réalisation de rapports, témoignages, recherche de donateurs ou de res-sources locales…).

13.12. Lorsqu’une personne et la Communauté décident d’arrêter la mission longue durée « ad gentes » et dans la mesure où un retour à la vie pro-fessionnelle est plus difficile, la solidarité communautaire continue de s’exercer : dispositifs de relecture d’expérience, bilans de compétence, soutien à la recherche d’emploi selon les particularités du pays d’ori-gine…

13.13. Pour certaines missions lointaines et éprouvantes, les responsables peu-vent proposer au missionnaire un « temps sabbatique » supporté par la

certain bouleversement ainsi que, le plus souvent, un détachement par rap-port au lieu de vie communautaire d’origine. Elles sont fréquemment à des postes avancés de la mission, exposées à une certaine solitude et conduites à une vie plus simple. C’est l’accumulation de plusieurs critères qui donne tout son sens à cet appel spécifique, lequel ne saurait être réduit à une durée « d’emploi » de plus de 6 ans au sein de la Communauté.

13.3. La mission de longue durée se situe au service de la mission générale de la Communauté et de l’Église. Elle est, par exemple, nécessaire pour :

– l’accompagnement et la formation des communautés locales néces-sitant un soutien de long terme, expérimenté (contexte, langue…) et proche,

– la formation des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée,– participer à la mission ad gentes dans des pays à grand enjeu mis-

sionnaire et pour lesquels un appel communautaire a été discerné,– la nécessité d’une continuité et la viabilité des projets mission-

naires et de solidarité portés par la Communauté.

13.4. Cet appel missionnaire spécifique est discerné au long d’un cheminement progressif, incluant une ou plusieurs expériences de missions de durée limitée (par exemple Fidesco, ESM…) ainsi que la Consécration et la dis-ponibilité pour la mission dans la Fraternité de Jésus. Le discernement de cet appel implique la personne elle-même, les responsables locaux, le Modérateur et les personnes déléguées pour ces questions.Dans le cas des prêtres, la durée et les conditions de la mission sont tou-jours déterminées en accord avec les évêques concernés.

13.5. Si la personne et la Communauté confirment le discernement de l’appel missionnaire, la Communauté s’engage avec elle (voir 13.7 à 13.13). Le Modérateur, avec l’accord du Conseil, reconnaît par écrit cet appel particulier62.De plus, une lettre de mission lui est remise. Elle est renouvelée selon les besoins.L’appel missionnaire longue durée est lié à une mission particulière. Ce sont donc les lettres de mission successives qui authentifient et actuali-sent la mission de longue durée.

13.6. Les personnes sont toujours libres de quitter le statut de missionnaire de longue durée.

62. Dans le cas des prêtres, la reconnaissance de l’appel à la mission longue durée ne peut se faire qu’avec l’accord explicite de leur évêque.

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La Croix Glorieuse

Témoins de la joie et de la victoire du Christ

14.1. La Croix Glorieuse est un appel à la joie. Elle s’adresse aux personnes qui ont un cheminement confirmé dans la Communauté et si possible dans la Fraternité de Jésus, qui vivent des souffrances et des difficultés intérieures ou extérieures à travers la maladie durable ou le handicap physique pour eux-mêmes ou leurs proches et qui ont un appel à les transformer par la Croix Glorieuse du Christ pour les faire rayonner de la joie de la résurrection. À travers le don de leurs souffrances, ils accep-tent d’être associés à la victoire du Christ sur le péché et sur la mort. Ils sont appelés à devenir, dans une louange de foi, d’espérance et de cha-rité, une louange d’offrande à la gloire de Dieu. En s’offrant joyeusement avec Jésus, ils témoignent de leur certitude d’être aimés de Dieu.

14.2. La Croix Glorieuse est un appel de Dieu, une vocation particulière à vivre la souffrance comme un témoignage rendu à la victoire de la vie sur la mort, à la Croix comme source du salut et de la joie.

14.3. Ceux qui entrent dans la Croix Glorieuse ne le font pas seulement pour leur sanctification personnelle, mais aussi et surtout pour aider et entraîner tous leurs frères de Communauté à vivre leurs épreuves et souffrances, petites ou grandes, unies à l’amour de Jésus et dans la foi qu’elles sont déjà porteuses de vie dans la joie de la Résurrection.

14.4. Ils acceptent d’être associés plus particulièrement à la Passion du Christ

Communauté63 entre deux missions. Ce temps permet repos, reprise de contact avec la Communauté d’origine, et éventuellement complément de formation.

63. Ce peut être simplement de vivre une autre mission dans son pays d’origine afin de refaire ses forces.

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− l’évangélisation (cf. 14.8)− l’amour fraternel des membres de la Croix Glorieuse et de toute la

Communauté : c’est le « service de l’amour ».

14.8. À l’image de Thérèse de Lisieux qui affirmait : « Ma joie est de lutter sans cesse pour enfanter des élus », ils évangélisent en vivant par amour les contraintes et les limites de chaque jour. Ils portent par la prière et l’offrande les différentes missions de la Communauté. Ils manifestent aussi que l’évangélisation ne se limite pas à des “activités” apostoliques mais qu’elle est fécondée par le sacrifice et le renoncement à soi-même vécus par amour du Christ et des hommes. En ce sens, les membres de la Croix Glorieuse ont un rôle primordial à jouer dans l’apostolat de la Communauté.

La vie de prière

14.9. Si comme pour tous les autres membres de la Communauté, l’adoration et la méditation de la Parole de Dieu sont des piliers de la vie de prière des frères et sœurs de la Croix Glorieuse, un de ses aspects plus spéci-fique est de s’unir à Jésus en agonie à Gethsémani et de demeurer avec lui pour le consoler, spécialement chaque veille du premier vendredi du mois (Heure Sainte). Par ailleurs, chaque vendredi (si possible à 15 h 00), les membres de la Croix Glorieuse sont invités à prier ensemble, là où ils sont, les mystères douloureux du Rosaire, en union les uns avec les autres et pour chacun d’eux.

Une vie communautaire adaptée

14.10. Les membres de la Croix Glorieuse participent dans la mesure du pos-sible à la vie de la Communauté : maisonnée, accompagnement, week-ends communautaires, ainsi qu’aux différents services d’évangélisation. Il leur appartient, encouragés par les responsables de Secteurs et de Pro-vince, de faire preuve d’imagination pour trouver et proposer des formes de vie communautaire et de services adaptés à leurs capacités.

14.11. Les membres de la Croix Glorieuse sont regroupés en régions autour d’un correspondant régional. Celui-ci est désigné par le(s) responsable(s) de la Croix Glorieuse, en accord avec les responsables de Province. Il a pour mission d’aider les frères et sœurs de sa région à vivre leur appel et leur mission spécifiques, et d’être attentif à leurs besoins. Il manifeste une particulière compassion envers les membres souffrants de la Com-munauté et est attentif à discerner chez eux les signes d’un possible appel à rejoindre la Croix Glorieuse. Il assure le lien avec les responsables des Secteurs et de la Province comme avec le(s) responsable(s) de la Croix

et à l’œuvre de Rédemption qu’Il accomplit par sa Croix et sa Résur-rection. En rejoignant la Croix Glorieuse, ils reconnaissent un appel à vivre en Communauté la mission d’évangélisation « en complétant dans leur chair ce qui manque aux souffrances du Christ pour son Corps qui est l’Église » (cf. Col 1, 24) et y répondent avec amour.

14.5. Ils sont signe de l’appel commun à tous les frères et en particulier à ceux de la Fraternité de Jésus « à offrir leurs difficultés de tous ordres pour par-ticiper avec le Christ au salut des hommes » (cf. 1.35). Ils rappellent que toute mission s’accomplit dans la Croix et que tout baptisé est appelé à porter sa Croix à la suite du Christ (Mt 16, 24).

14.6. Avec Marie au pied de la Croix, accueillant l’Esprit Saint qui leur donne la force de vivre leur appel, ils témoignent de la victoire du Christ par sa Croix sur toute forme de mort. Ils puisent leur force, leur joie et leur espérance dans sa Résurrection.En acceptant librement et par amour d’être configurés au Christ souffrant, ils sont signe de Sa présence salvatrice au milieu de son peuple.

Une vie offerte pour la mission

14.7. Répondant à un appel personnel, certains membres de la Communauté font le choix de rejoindre la Croix Glorieuse, et réalisent ainsi pleinement leur vocation communautaire, et spécialement, selon leurs possibilités :

− la prière et l’adoration pendant laquelle ils expérimentent la compassion de Jésus qui les console et qui porte ce qui est trop lourd pour eux, ils entrent ainsi dans la compassion de Jésus pour le monde jusqu’à faire leur la prière de St Dominique « que vont devenir les pécheurs ? » et ils s’unissent à l’offrande de Jésus au Père pour le salut du monde ;

− la louange (cf. 14.1) et la joie ;− la participation à l’eucharistie, d’où viendra leur force intérieure, lieu

de l’offrande d’eux-mêmes et de toutes les souffrances des hommes non offertes ;

− l’ouverture au monde par l’offrande de sa vie pour la Communauté, ses missions et services, ses intentions et ses membres, et plus large-ment pour l’Église universelle et le monde ;

− la prière d’intercession, fruit de leur compassion, fécondée par leur offrande

− la dévotion à la Vierge Marie « qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs et qui aime chacun de ses enfants, portant d’une façon particulière son attention sur ceux qui, comme son Fils à l’heure de sa Passion, sont en proie à la souffrance »64 ;

64. Benoît XVI à Lourdes 15 septembre 2008.

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14.17. Une attention spéciale est à apporter dans l’accompagnement des membres de la Croix Glorieuse qui ont besoin d’être guidés, soutenus et encouragés dans leur appel spécifique. Les responsables s’assureront que cet appel est bien compris par leurs accompagnateurs.

14.18. Les membres de la Communauté soutiendront également les frères et sœurs de la Croix Glorieuse en s’unissant à eux pour vivre par amour, dans un esprit d’offrande, les plus petits événements de la vie quoti-dienne (cf. 1.26).

Glorieuse qu’il informe régulièrement de la vie de la région dont il a la charge.

Critères de discernement

14.12. La Croix Glorieuse s’adresse aux personnes durablement malades ou ayant un handicap physique qui ont un cheminement reconnu dans la Communauté ou la Fraternité.Le seul fait d’être souffrant, malade, âgé, handicapé ou d’être atteint par une épreuve particulièrement lourde ne suffit pas à rejoindre la Croix Glorieuse, car la démarche est une réponse à un appel. Les membres de la famille proche de ceux qui souffrent (conjoints, père, mère) peuvent également rejoindre la Croix Glorieuse (cf. 14.1) ainsi que des membres de la Communauté s’y sentant appelés par amour pour soutenir leurs frères souffrants.

14.13. Les frères et sœurs de la Croix Glorieuse peuvent connaître des combats et des révoltes passagères, mais ils croient que le Seigneur leur donnera la force de vivre leur épreuve. La certitude que leur offrande a une grande valeur dans la communion des saints les aide à s’abandonner dans la confiance à la volonté du Père sur eux.

14.14. Le discernement de cet appel est réalisé par la personne aidée par ceux qui sont chargés du suivi de la Croix Glorieuse, en lien avec les respon-sables locaux de la Communauté.

Solidarité des membres de la Communauté

14.15. Les membres de la Croix Glorieuse, en raison même des épreuves qu’ils traversent, ont besoin d’un soutien particulier. Les membres de Commu-nauté veilleront à les entourer, à leur faciliter l’accès à la vie communau-taire et à leur manifester une délicate compassion fraternelle. Ils seront attentifs à détecter les moments de plus grands combats que traversent régulièrement ces personnes éprouvées et s’efforceront de les soutenir alors de leur amour fraternel et de leur prière. Dans ce but, ils peuvent mettre en place des chaînes de prière.

14.16. Les responsables de Secteur ou de Province comme ceux des différentes branches ou missions apostoliques n’hésiteront pas à leur proposer non seulement des intentions de prière, mais une participation active à la vie communautaire adaptée à leurs limites. Ils veilleront à leur témoigner leur encouragement dans des contacts réguliers.

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– 15 –Le gouvernement

de la Communauté et de la Fraternité

15.1. Le gouvernement est basé sur la confiance réciproque, la solidarité de tous au service de la vie et de l’apostolat de la Communauté. Les membres de l’Emmanuel soutiennent dans la prière ceux qui sont appelés à exercer une responsabilité pour le bien de l’ensemble.

1. Le gouvernement général de la Communauté

Le Conseil de la Communauté

15.2. « La Communauté de l’Emmanuel est gouvernée par un Modérateur, assisté d’un Conseil international » (Statuts no 33). Le rôle du Conseil de la Communauté est défini par les Statuts aux para-graphes 39, 45 et 46. Il fixe les orientations générales de la vie, de l’apostolat, de la formation de la Communauté, dans la fidélité à la grâce communau-taire. Il en assure aussi le suivi. Son accord est requis pour les décisions impor-tantes engageant la responsabilité de la Communauté (cf. Statuts no 45).

15.3. Le Conseil exerce également une fonction de veille : « scruter les signes des temps »65, analyser la situation du monde contemporain, anticiper

65. Cf. Gaudium et Spes no 4 et 11.

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15.8. Les responsables des questions spécifiques aux célibataires consacrés (hommes et femmes) organisent le suivi des personnes de cet état de vie : discernement de leur vocation, formation à la vie consacrée et soutien de leur vocation spécifique tout au long de leur vie. Ils travaillent en étroite collaboration avec le Modérateur et son Conseil, les délégués de zone et les responsables de province.

15.9. L’économe assiste le Modérateur pour toutes les questions matérielles de la vie de la Communauté. Il est à ce titre chargé des finances (comptabilité, contrôle de gestion, trésorerie, budget et reporting), du juridique, de la recherche de fonds, de la gestion de l’immobilier. Le Modérateur l’associe, selon les besoins, aux réunions des divers comités qui requièrent sa pré-sence.

15.10. Les Statuts prévoient que chaque « province communautaire est gouvernée par un coordinateur de province nommé par le Modérateur avec l’accord du Conseil international. […] Le coordinateur de province travaille avec un bureau… » (no 35).Le coordinateur de province, appelé plutôt responsable de province, est nommé pour 3 ans renouvelables (voir aussi 15.27).

Le comité consultatif

15.11. Le comité consultatif est un organe statutaire (cf. no 20 et 36) qui ras-semble « les responsables des grands services apostoliques fondés par la Com-munauté, les coordinateurs de province, des anciens de la Communauté considérés comme utiles à l’approfondissement de son charisme et d’autres désignés pour assurer une représentation équitable et qualitative des états de vie ou de certaines réalités communautaires » (Statuts no 36). Le Modéra-teur et les deux Conseils font partie du comité consultatif qui compte au plus 200 membres titulaires. La liste de ses membres titulaires est fixée chaque année par le Conseil de la Communauté.Avec la croissance de la Communauté, le Conseil est amené à limiter le nombre de responsables de provinces dans le Comité Consultatif. Cette limitation repose sur des bases objectives, définies chaque année au moment de l’élaboration de la liste des membres. « Le comité consultatif est invité par le Modérateur à réfléchir avec le Conseil sur des questions concernant la vie et l’avenir de la Communauté. Dans ce but, il donne et reçoit des informations, procède aux études qui lui sont demandées. Il n’a ni pouvoir délibératif, ni autorité. » (cf. no 36).

ses évolutions, afin d’y inscrire au mieux le développement des activités missionnaires de la Communauté.

15.4. Les Statuts prévoient que peuvent être membres du Conseil les personnes engagées dans la Communauté et consacrées dans la Fraternité de Jésus (cf. no 38). La mission de conseiller requiert des personnes qui connaissent et aiment profondément la Communauté et ont déjà, si possible, l’expé-rience de son gouvernement au niveau local ou dans ses structures trans-versales. Ils doivent être disponibles pour assumer leur tâche et appréciés pour leur sagesse et discernement.

Le Conseil de la Fraternité

15.5. « La formation, l’accompagnement, l’approfondissement spirituel, la solida-rité commune, la fidélité à l’Église, à la Communauté et à son charisme sont placées sous l’autorité du Modérateur de la Communauté de l’Emmanuel, assisté du Conseil de la Fraternité » (Statuts no 47). Ce Conseil aide égale-ment le Modérateur dans l’organisation et l’animation des retraites de la Fraternité de Jésus dans le monde.

Responsabilités statutaires

15.6. Le Modérateur, avec l’accord du Conseil, nomme le responsable des ques-tions spécifiques aux ministères ordonnés (Statuts no 25 et 41), les res-ponsables de la vie consacrée masculine et féminine (Statuts no 32 et 42), l’économe (Statuts no 43) et, au niveau local, les responsables de province (Statuts no 35).

15.7. Le responsable des questions spécifiques aux ministères ordonnés assure le suivi régulier de la vie et de la mission des prêtres et diacres de l’Emmanuel. Il est également responsable de l’accueil et de la formation des séminaristes, membres de la Communauté. Il coordonne aussi la pas-torale des vocations au sacerdoce. Il travaille en étroite collaboration avec le Modérateur et son Conseil, les délégués de zone et les responsables de province.Selon les Statuts (no 26 et no 28, §3 et §5), il exerce l’ensemble de cette mission en communion avec les évêques des diocèses concernés. En ce qui concerne les séminaristes de la Communauté, il « demeure en rapport régulier avec le Directeur du séminaire ou de la maison de formation » (Sta-tuts no 27). Dans ces différentes tâches, il est assisté par des prêtres collaborateurs qu’il peut déléguer dans l’exercice de sa mission pour certaines zones ou ensembles de provinces.

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Les délégués de zone travaillent étroitement avec le Modérateur et son Conseil (bureau des délégués de zones et des états de vie, comité exécutif international).

15.14. Les responsables de paysQuand un pays comprend plusieurs provinces communautaires67, il peut être opportun que le délégué de zone, avec l’accord du Conseil, nomme un responsable de pays. Il veille à la communion, coordonne l’action des responsables de province du pays (rencontres nationales, missions trans-versales, contacts avec la conférence épiscopale, gestion de l’association qui s’occupe de la dîme du pays…), sous la responsabilité du délégué de zone correspondant. Il n’intervient pas dans les responsabilités que les Statuts accordent au responsable de province (cf. Statuts no 34 et 35).

Services transversaux

15.15. Le Modérateur nomme également des coordinateurs de grands services transversaux à vocation internationale : formation, jeunes, Amour et Vérité, Présence et Témoignage, liturgie, Fidesco, Emmanuel Solidarité, etc.

15.16. Le « coordinateur international pour la formation » est chargé des questions relatives à la formation communautaire et aux différents par-cours de formation que propose la Communauté. Il anime le Dépar-tement Formation en lien avec les délégués de zone et assure le suivi académique habituel des personnes en mission d’études.

15.17. Le « coordinateur international jeunes » anime l’apostolat de la Com-munauté auprès des jeunes et soutient la vie communautaire des jeunes de l’Emmanuel. Il assure le lien avec le Conseil en lui faisant part de leurs besoins et de leurs attentes. En lien étroit avec les délégués de zone et res-ponsables de province, il coordonne le travail des référents jeunes dans les provinces communautaires ainsi que la formation des équipes locales de jeunes (cf. 11.14). Il suit en particulier l’engagement de l’Emmanuel dans les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) et les différentes écoles d’évangélisation (ESM).

15.18. Le couple « coordinateur international Amour et Vérité » est chargé de soutenir la pastorale des couples et des familles à l’intérieur de la Com-munauté ainsi que de coordonner les activités missionnaires d’Amour et

67. La France est divisée en plusieurs provinces depuis longtemps, mais étant donné leur nombre et celui des frères, la France est considérée plutôt comme une zone que comme un pays. Le délégué pour la France a donc à la fois le statut de délégué de zone et de responsable de pays.

Délégation du gouvernement international

15.12. La croissance de la Communauté dans le monde et son internationalisa-tion ont amené les Modérateurs et Conseils successifs à mettre en place des délégations pour les aider dans leur tâche. Liées à la situation de la Communauté à une époque donnée, elles peuvent évoluer en fonction de ses besoins.

15.13. Les délégués du Modérateur pour une zoneUne « zone » est un regroupement de provinces communautaires réalisé sur une base géographique. La définition des zones est soumise à l’ac-cord du Conseil. En 2012, les zones définies sont les suivantes : France, Europe, Afrique, Asie, Amérique et Océanie.Chaque délégué du Modérateur pour une zone (appelé aussi en raccourci délégué de zone) est nommé par le Modérateur avec l’accord du Conseil. Par délégation du Modérateur, « il supervise les provinces » (Statuts no 40). Il est en charge du développement de la vie communautaire et missionnaire de sa zone dans le respect de la subsidiarité. Toujours par délégation du gouvernement international, il est « responsable du bien commun de la Com-munauté et des personnes, et fondamentalement du charisme de l’Emmanuel », il « a la capacité d’intervenir dans le gouvernement provincial lorsqu’il s’agit de l’intérêt des personnes, des questions apostoliques, des relations ecclésiales, et de la mise en application du charisme propre de la Communauté et plus géné-ralement du dynamisme de la province en solidarité avec l’ensemble » (Statuts no 35). Il soutient les responsables de province dans l’exercice de leur fonc-tion, il assure le lien entre eux et le Modérateur et son Conseil. Il est chargé de superviser les activités et le budget de sa zone. Il est assisté d’un comité de zone, et dans certains cas, de correspondants de pays66.

66. Ceux-ci l’assistent, en fonction des besoins, pour le suivi de la Communauté et/ou pour le travail de Fidesco.Pour la Communauté, il assiste le délégué de zone dans sa mission de suivi, de soutien et de forma-tion des communautés locales, en fidélité au charisme fondateur. Il a un rôle de conseil, de témoi-gnage et d’encouragement auprès du responsable local. Il assure un lien régulier entre les responsables du pays ou de la région dont il s’occupe et le gouvernement de la Communauté pour l’unité de l’ensemble. Il veille à la circulation des informations et transmet aux responsables locaux tout ce qui est susceptible de les aider dans l’exercice de leur responsabilité.Outre le contact à distance, le correspondant de pays se rend régulièrement dans le pays dont il assure le suivi.Il est invité à faire un bref rapport écrit de ces voyages et contacts pour favoriser la continuité de la mission et la circulation de l’information. Ce rapport est envoyé au délégué de zone.Le correspondant de pays établit, en lien avec le délégué de zone, un budget comprenant les frais de voyage et de communication, ainsi que, le cas échéant, les aides qui seraient allouées par le Modéra-teur et son Conseil pour le développement de la vie et l’apostolat communautaires locaux.Pour Fidesco, le correspondant de ce pays assure, en lien avec le délégué de zone et l’équipe perma-nente de Fidesco, le suivi des volontaires sur le terrain, la recherche de nouveaux postes, la coordina-tion avec les priorités communautaires locales.

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15.22. Le Bureau des délégués de zone et des états de vie est un vis-à-vis du Modérateur dans son rôle de gouvernement ordinaire. Lieu de réflexion, il alimente et prépare le travail des Conseils, à la lumière des différentes réalités communautaires dans le monde.

15.23. Les Comités Exécutifs assistent le Modérateur pour la mise en œuvre des orientations décidées par lui-même et le Conseil. Dirigés par le Modéra-teur ou ses délégués, ils sont un lieu de coordination entre les différentes réalités communautaires locales et internationales, suivant les cas : éco-nomat, service du personnel, zones, états de vie, jeunes, Amour et Vérité, Fidesco, Emmanuel Solidarité, communication, chants et liturgie…

15.24. Les Comités concernant les ministères ordonnés (comité vocationnel, comité séminaristes, comité prêtres, comité diaconat) sont composés de personnes de différents états de vie, sous la responsabilité du prêtre chargé des questions spécifiques aux ministères ordonnés ou de son délégué. Ils traitent des questions suivantes :

• suivi des jeunes qui pensent au sacerdoce au sein de l’Emmanuel (cf. 7.59) ;

• organisation et animation des années propédeutiques Saint-Joseph (cf. 7.60) ;

• contacts avec les évêques pour les lieux d’études des séminaristes, les incardinations, les missions confiées aux prêtres ;

• préparation des nominations en accord avec les Statuts (no 28, 3o ) ;• suivi du budget et de la communication.

Plus généralement, en lien avec les délégués de zone, ils fournissent au Modérateur et au Conseil les éléments nécessaires à la réflexion et aux décisions prévues par les Statuts concernant les prêtres, les diacres et les séminaristes.

15.25. Les Comités de la vie consacrée féminine et masculine sont chargés par le Modérateur de l’aider pour les questions concernant les célibataires consacrés de la Communauté. Ces comités, composés de personnes de différents états de vie, sont placés sous la responsabilité des personnes chargées des questions spécifiques au célibat pour le Royaume (Statuts no 32). Ils traitent des questions suivantes :

• accueil et discernement des vocations ;• suivi des personnes qui pensent au célibat pour le Royaume ;• élaboration et mise en œuvre de la formation des personnes chemi-

nant vers le célibat pour le Royaume ;• réflexion sur les missions apostoliques confiées aux célibataires

consacrés ;• suivi du budget.

Vérité (couples, familles, enfants, parents seuls, divorcés remariés, fiancés, bioéthique, enseignement des méthodes naturelles de régulation des nais-sances, parcours de formation et autres). Pour l’aider dans sa tâche, diffé-rents comités sont mis en place.Il travaille en lien étroit avec les responsables de province et les délégués de zone.

Exercice de la délégation

15.19. Les personnes qui exercent une responsabilité par délégation du Modé-rateur au niveau international jouissent d’un réel pouvoir exécutif dans le domaine qui leur a été délimité par le Modérateur et le Conseil. Néan-moins toutes les décisions portant sur

• les grandes options stratégiques,• la nomination de responsables,• les moyens humains et financiers,

devront être validées par le Modérateur et le Conseil avant d’être opéra-tionnelles.

15.20. Dans tous les cas de délégation de responsabilité, les personnes dési-gnées sont tenues de rendre compte régulièrement de leur activité et de leurs projets au Modérateur et son Conseil. Elles le font soit directement au Modérateur, soit à la personne choisie par ce dernier pour le suivi particulier de leur activité. Le Modérateur est le responsable ultime de l’ensemble des activités menées par la Communauté et peut donc, à tout moment, intervenir dans la gestion de celles-ci.

Les organes exécutifs internationaux

15.21. Pour permettre dans la subsidiarité la mise en œuvre des orientations du Conseil et soutenir le travail des différents délégués, des organes exécu-tifs internationaux ont été créés. Leur travail donne lieu à des comptes rendus soumis au Conseil.Les comités sont multiples et peuvent changer en fonction des besoins : bureau des délégués de zone et d’états de vie, comités exécutifs, comité prêtres, comité séminaristes, comité vocations, comité vie consacrée fémi-nine, comité vie consacrée masculine, département formation, comités de zone, comité international des jeunes, différents comités Amour et Vérité, comité directeur de Fidesco, comité directeur d’Emmanuel Solidarité, comité liturgie, etc.Il n’est pas possible de les présenter ici tous en détail. Nous nous limitons à quelques uns d’entre eux, sachant que leurs modalités de fonctionne-ment sont généralement similaires.

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15.29. Pour l’animation de la vie communautaire, le responsable de province et/ou de secteur, assisté de son bureau, veille

• à l’organisation des maisonnées ainsi qu’au choix et à la formation de leurs chefs,

• à la convocation et l’animation des rencontres communautaires mensuelles,

• à la coordination de tous les services nécessaires à la vie de la Com-munauté,

• à l’administration des associations juridiques locales liées à la Communauté et à la gestion de la dîme (quand la province corres-pond à un pays), en lien avec l’économat.

15.30. Il est demandé à chaque province• de présenter chaque année un budget de fonctionnement de la

province au Modérateur ou au délégué de zone,• de tenir à jour une comptabilité accessible à l’économe de la Com-

munauté (cf. Statuts no 43),• que toutes les activités placées sous la responsabilité de la Com-

munauté s’effectuent dans un cadre juridique adapté et bénéfi-cient de toutes les assurances nécessaires.

15.31. Pour le suivi des personnes, le responsable de province et/ou de secteur, assisté de son bureau, veille

• à la mise en place de l’accompagnement et à la formation des accompagnateurs en lien avec le comité accompagnement,

• au cheminement des personnes, sachant que les engagements sont soumis à l’approbation du Conseil (cf. Statuts no 45),

• à la première invitation aux retraites de Fraternité en lien avec les délégués de zone,

• à ce que chacun participe selon ses capacités aux services commu-nautaires et apostoliques.

La responsabilité du responsable de province porte sur le suivi de tous les états de vie. Il est donc attentif aux besoins particuliers des laïcs, des prêtres, des diacres et des célibataires consacrés qui font partie de sa pro-vince et est associé aux délibérations sur leurs missions. Il a en outre le souci des vocations sacerdotales et consacrées.

15.32. Pour la mise en œuvre de la formation, le responsable de province et/ou de secteur, assisté de son bureau, veille

• à la formation des membres telle qu’elle est prévue et conçue par le Conseil international (cf. Statuts no 35 et chapitre 6),

• au contenu des enseignements donnés lors des rencontres com-munautaires mensuelles,

Plus généralement, en lien avec les délégués de zone, ils fournissent au Modérateur et au Conseil les éléments nécessaires à la réflexion et aux décisions prévues par les Statuts concernant les consacrés.

15.26. L’équipe internationale des jeunesLe coordinateur international jeunes (voir 15.17) s’entoure d’une équipe pour l’aider dans sa tâche (référents jeunes pour les zones communau-taires, directeurs des « Emmanuel School of Mission », coordinateur d’Emmanuel Teens, chargés du suivi des vocations…).

2. Gouvernement des Provinces communautaires

15.27. Chaque province est gouvernée par un responsable de province dont le rôle est fixé par les Statuts (no 35) :

• animer la vie communautaire dans la province,• suivre les membres,• mettre en œuvre la formation,• susciter et coordonner les activités apostoliques.

Il travaille en lien étroit avec le délégué de zone.Lorsque la responsabilité de province ou de secteur est exercée par des personnes mariées, la mission est confiée au couple.

15.28. Lorsqu’une province est très étendue ou comprend un nombre impor-tant de membres, elle peut :

– être divisée en secteurs, divisions géographiques de la province, facilitant la vie communautaire (déplacements, etc.) et permettant un meilleur suivi des membres de la province ;

– être organisée en « lieux de vie et de mission » qui rassemblent des membres de la Communauté très proches géographiquement afin de favoriser le témoignage d’une vie communautaire et mission-naire locale.

La division en secteurs, la création de lieux de vie et de mission, le choix de leurs responsables sont faits par le responsable de province avec l’ac-cord du délégué de zone.Dans le cas où une province comporte plusieurs secteurs ou lieux de vie et de mission, le responsable de province délègue selon les besoins une partie de ses attributions aux responsables, tout en gardant la responsa-bilité et la coordination de l’ensemble pour le bien des personnes et de la Communauté.

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capacité à faire l’unité, de ses qualités de discernement, de sa disponibi-lité de temps et de son sens de l’organisation.

La coordination locale des jeunes de l’Emmanuel

15.37. La coordination locale des jeunes de l’Emmanuel est assurée par l’équipe locale des jeunes (cf.11.14) avec le responsable de province ou de secteur en lien avec l’équipe internationale des jeunes (voir 15.26) qui vient en appui des deux premières. La bonne collaboration de ces trois instances permettra un suivi de qualité.

Dîme et finances

15.38. Les Statuts (no 21) prévoient que « en fonction de ses possibilités et de ses charges de famille, chacun verse une juste dîme, fixée par lui en accord avec la Communauté. » La dîme est un acte de générosité, de confiance, d’appauvrissement et d’ouverture à la volonté de Dieu qui est discerné librement68 (voir Malachie 3, 10 ; 2 Co 9, 7 et 1.9 et 5.23).

15.39. En général, la dîme est versée localement dans chaque pays : elle est une ressource collective qui appartient à l’ensemble de la Communauté. En fonction des priorités définies par le Conseil international de la Commu-nauté, la dîme sert au suivi des communautés naissantes dans le monde, au fonctionnement du gouvernement international de la Communauté, à la formation des jeunes (ESM, consacrés, séminaristes) et au lancement de nouvelles initiatives apostoliques.

15.40. Chaque Communauté locale contribue par sa dîme à la vie et à la mis-sion de la Communauté dans son ensemble. Pour cela, elle donne tout ou partie des sommes collectées au gouvernement international de la Communauté, dans le respect des règlementations nationales de chaque pays. Le pourcentage est fixé en accord avec le délégué de zone, en règle générale au moins un tiers du montant total.

15.41. Sous certaines conditions, les responsables de province peuvent utiliser une partie de la dîme pour des activités locales avec l’accord explicite du délégué de zone.Aucune décision importante engageant les finances de la Communauté (embauche, achat d’immobilier, contrat de longue durée, emprunt…) ne peut être prise localement sans l’accord du délégué de zone qui en réfère au Comité Exécutif International.

68. La dîme ne consiste pas nécessairement dans le partage d’un dixième des revenus de chaque ménage.

• d’une manière générale, à la formation des différents responsables de service sur lesquels il s’appuie.

Il est demandé en particulier au responsable de province de former l’un ou l’autre membre de la Communauté aux tâches de responsabilité afin de préparer son remplacement à cette responsabilité.

15.33. Pour la coordination des activités apostoliques, le responsable de pro-vince et/ou de secteur, assisté de son bureau, veille

• à encourager le zèle évangélisateur de tous les membres de la Com-munauté,

• au bon fonctionnement des activités apostoliques et à la mise sur pied de nouveaux programmes d’évangélisation répondant aux besoins spécifiques locaux,

• à l’organisation des activités de compassion.En ce qui concerne les relations du responsable de province avec les curés en charge des paroisses confiées à l’animation de la Communauté, on se réfèrera aux points 7.55 à 7.58.

15.34. Le responsable de province est également chargé par le Modérateur des liens avec le ou les évêques ordinaires de la province (cf. Statuts no 35). Il informe le Modérateur et son Conseil de tous les contacts qu’il a avec eux en respect de ce que prévoient les Statuts en ce domaine (cf. no 45).

15.35. Comme dans tous les cas de délégation de responsabilité (cf. 15.20), les responsables de province sont tenus de rendre compte régulièrement de leur activité et de leurs projets au gouvernement général de la Commu-nauté. Ils le font, de manière habituelle, au délégué de zone dont fait partie leur province, ou directement au Modérateur.Comme le signalent les Statuts, « le gouvernement international, Modé-rateur et Conseils, responsable du bien commun de la Communauté et des personnes, et fondamentalement du charisme de l’Emmanuel, a la capacité d’intervenir dans le gouvernement provincial lorsqu’il s’agit de l’intérêt des personnes, des questions apostoliques, des relations ecclésiales, et de la mise en application du charisme propre de la Communauté et plus généralement du dynamisme de la province en solidarité avec l’ensemble » (no 35).

Qualités requises pour être responsable de province

15.36. Le responsable de province aura intégré profondément le charisme de l’Emmanuel et sera autant que possible dans la Fraternité de Jésus. Il aura à cœur d’exercer son service dans l’humilité et l’écoute des frères, recherchant le bien des personnes. Il sera choisi de préférence parmi les membres originaires du pays où la province est située, en fonction de sa

136 137

Règlement de vie des femmes célibataires pour le Royaume

au sein de la Communauté de l’Emmanuel

et de la Fraternité de Jésus

15.42. Une fois par an, l’économe de la Communauté (cf. Statuts no 43) rend compte de la situation financière à une réunion du Comité Consultatif. Il soumet également annuellement le budget au Conseil.De son côté, le responsable de province est également invité à informer annuellement les membres de la Communauté locale de l’utilisation de la dîme.

Recours au Modérateur

15.43. Tout membre de la Communauté peut à tout moment demander à ren-contrer le Modérateur ou son délégué. Il peut faire appel à lui lorsqu’il n’est pas d’accord avec une décision prise à son égard par le responsable de province ou toute autre personne ayant autorité sur lui. Dans ce cas, la décision finale appartient au Modérateur assisté de son Conseil.

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Préface

Comme Assistant Ecclésiastique de la Communauté de l’Emmanuel, je suis heu-reux que soit promulgué ce Règlement de vie des femmes engagées dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Quelque temps après la confirmation des Statuts par le Saint-Siège, en juin 2009, ce document est un pas supplémentaire qui marque le dynamisme de la Commu-nauté et le désir de ses membres de répondre toujours mieux à l’appel universel à la sainteté, dans le cadre dessiné par les charismes de la Communauté : annonce et adoration du Dieu présent au cœur de l’histoire des hommes, témoignage de la communion fraternelle, et amour des plus pauvres et des plus fragiles.

En promulguant ce Règlement, je demande au Seigneur que ce document, préparé et travaillé en étroite collaboration avec les responsables, puisse aider celles que Dieu appelle à discerner leur vocation et à y répondre, et soutienne les consacrées de la Communauté pour qu’elles vivent le don de leur vie avec joie et fécondité.

Cardinal André Vingt-TroisArchevêque de Paris

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3. Pierre Goursat, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fra-ternité de Jésus, était un laïc, qui avait offert sa vie à Dieu dans le célibat. Livré à l’Esprit Saint, vivant une charité concrète et incarnée pour son pro-chain et témoignant d’une réelle pauvreté, il a fait l’expérience de l’amour de l’Église et de la Vierge Marie. Il s’est consumé dans l’adoration et s’est laissé brûler par l’amour de Dieu, qui jaillit du Cœur du Christ.

4. Dans cette grâce d’effusion de l’Esprit vécue dès l’origine de sa fonda-tion, les membres de la Communauté et de la Fraternité, puisent la com-passion concrète pour leurs proches et pour tous les hommes dans l’ado-ration eucharistique. Poussés par cette compassion, ils désirent annoncer l’Amour de Dieu à tous ceux qui ne le connaissent pas.Ainsi, le charisme de la Communauté est éminemment missionnaire. Il est nourri par la louange et la vie sacramentelle, particulièrement l’Eu-charistie et la Réconciliation.

5. La Communauté de l’Emmanuel est caractérisée par le fait d’être une association de fidèles du Christ qui reçoivent un même appel à la sainteté et à l’annonce de l’Évangile (Lumen Gentium no 5)69. Elle est composée de membres laïcs, dont certains sont engagés dans le célibat pour le Royaume, et de clercs. Ils cherchent à mener ensemble une vie contemplative et apostolique au cœur du monde70. La communion pro-fonde entre sacerdoce commun et sacerdoce ministériel, est au cœur de la vie spirituelle et fraternelle de la Communauté. La Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus sont fondamen-talement séculières, leurs membres sont appelés à vivre dans le monde sans être du monde.

6. En vivant la communion fraternelle à laquelle ils sont appelés, les membres de la Communauté de l’Emmanuel font l’expérience de ce que la tradition de l’Église nomme le « sacrement des frères » (saint Jean Chrysostome), à savoir que Dieu se donne à travers les frères. Elle est un témoignage rendu au Christ devant les hommes et elle implique une fidélité aux engagements de la Communauté (Statuts no 14 à 16) et à sa mission.

7. « Au cœur même de la Communauté, la Fraternité de Jésus propose un don de soi par une consécration », qui est un « renouvellement volontaire de la consécration des baptisés (Lumen Gentium no 10) comme un don total de

69. « Tous les membres, laïcs et clercs, se reconnaissent mutuellement comme frères et sœurs dans le Christ, avec un même appel à la sainteté et à l’annonce de l’Évangile. » (Statuts no 1)70. « La Communauté rassemble des fidèles (Christi fideles) de tous états de vie qui désirent s’engager ensemble dans une vie à la fois contemplative et apostolique au sein de l’Église Catholique. » (Statuts no 1)

Préambule

Les Statuts de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus pré-voient l’existence d’un règlement de vie indiquant les dispositions particulières à l’état de vie du célibat pour le Royaume d’une part pour les femmes, d’autre part pour les hommes (Statuts no 31).Ce règlement de vie, dans le respect des Statuts applicables à tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, précise les modalités spé-cifiques propres au célibat pour le Royaume. Il a pour objet d’éclairer l’expression du charisme lié à cet état de vie et d’aider les membres engagés dans le célibat pour le Royaume à accueillir avec reconnaissance le don qui leur est fait par cet appel.Le règlement de vie présenté ci-dessous s’applique aux femmes célibataires pour le Royaume selon les formes en vigueur dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus. Il est un document de référence pour tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel et, à un titre particulier, pour les membres de la Fraternité de Jésus, premiers témoins de cet engagement au célibat pour le Royaume, invités à l’honorer et le soutenir d’une manière particulière.

I. Fondements du célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus

Le célibat pour le Royaume dans le charisme de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus

1. La vocation au célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus se reçoit inséparablement du charisme de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

2. La vocation de la Communauté de l’Emmanuel est entièrement donnée dans son Nom, Emmanuel, « Dieu avec nous », qui nous révèle le mys-tère de l’Incarnation. L’adoration, la compassion et l’évangélisation sont les fondements du charisme de la Communauté.

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11. Pour les femmes, le célibat pour le Royaume est l’appel à un amour sponsal73 et à un don total d’elles-mêmes à la personne du Christ. Elles répondent à cet amour par l’offrande désintéressée de leur vie et tendent, par l’action de l’Esprit Saint, à devenir « un seul esprit » avec le Christ époux (1 Cor 6, 17), pour accueillir la volonté du Père. Par ce don d’elles-mêmes, elles manifestent à tous que « Dieu seul suffit » (sainte Thérèse d’Avila). En signe de cet amour sponsal, elles portent une alliance qui leur est remise lors de l’engagement définitif dans le célibat pour le Royaume.Comme le signifie la croix qu’elles reçoivent au début de leur chemine-ment, cette union au Christ est à la fois la source et la fécondité de toute leur vie.

12. La consécration de vie des femmes célibataires pour le Royaume, est inséparable de leur engagement dans la Communauté de l’Emmanuel et leur consécration dans la Fraternité de Jésus. Elles vivent, avec la radi-calité qu’appelle la pratique des conseils évangéliques (no 19 à 23), les engagements propres aux membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus : chaque jour, louange, long temps de prière personnelle si possible devant le Saint Sacrement, vie sacramentelle régu-lière (eucharistie quotidienne dans la mesure du possible), vie de mai-sonnée, accompagnement communautaire régulier, fidélité aux temps de rencontres communautaires, participation à l’apostolat communau-taire, disponibilité pour la mission et fidélité au Magistère de l’Église. À l’écoute de l’Esprit Saint et animés d’un grand amour pour la Vierge Marie, elles sont appelées à vivre ces engagements avec une intensité particulière et portent la Communauté toute entière par leur prière, leur exemple et leur témoignage.

Le célibat pour le Royaume vécu dans une vie séculière

13. Les célibataires pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus sont des laïques. Leur consécration de vie ne modifie pas leur état de fidèle laïc, qui est leur condition canonique propre au sein du Peuple de Dieu (Christifideles laici no 55-56).

14. Dans la forme de vie qui est la leur, les consacrées dans le célibat ren-contrent, aiment, suivent et annoncent l’Emmanuel dans les situations concrètes de leur vie, dans leurs engagements professionnels, sociaux, familiaux, dans leurs activités apostoliques et le quotidien de leur vie fraternelle. Elles vivent dans le monde, cherchant « à être dans le monde sans être du monde » (Jn 17, 16) et partagent avec les autres membres de

73. Exhortation apostolique Mulieris dignitatem no 20.

soi en vue d’un engagement de disponibilité vis-à-vis du Seigneur, de son Église, de l’évangélisation » (Statuts, Préambule II d).Cette consécration71 vécue par tous les membres de la Fraternité de Jésus, est la réponse à l’appel à se laisser brûler par l’amour de Dieu et à rayonner de cet amour (Statuts, Préambule II d et g). Elle se concrétise par la par-ticipation à la mission de l’Église, exprimée dans un engagement de dis-ponibilité à la mission. La communion fraternelle qui unit entre eux tous les membres de la Fraternité de Jésus est le fruit de leur consécration : elle implique une solidarité et un soutien mutuel entre tous, quel que soit leur état de vie.

8. La Vierge Marie, Mère de l’Emmanuel, est pour tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, le modèle de l’écoute humble de la Parole de Dieu, de la disponibilité pour le service, et du don d’eux-mêmes dans la mission. « L’amour à Marie, Mère de l’Em-manuel, qui la première l’a porté au monde, assure la fidélité à la grâce du premier appel » (Extrait du décret du Conseil Pontifical pour les Laïcs du 8 décembre 1992 pour l’approbation des Statuts de la Communauté).

9. La Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus sont appelées à annoncer au monde la joie d’être sauvé, la joie de vivre en présence de Dieu, Emmanuel, Dieu avec nous, sous la conduite de l’Esprit. Cette joie et cette espérance du salut se manifestent en particulier dans la prière de louange.

L’engagement au célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus

10. Des hommes et des femmes, membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus peuvent recevoir la grâce de se donner entière-ment dans le célibat pour le Royaume72 (Statuts no 29). Il suppose que la personne appelée ait prononcé la consécration dans la Fraternité de Jésus. Il est d’abord temporaire, avant d’être définitif (Statuts no 30). Tous les membres de la Fraternité de Jésus, laïcs et clercs, sont les premiers témoins de cet engagement qu’ils honorent et soutiennent en vertu de leur propre consécration.

71. Le terme de consécration est pris ici dans le sens de consécration des baptisés selon la constitution Lumen Gentium, du deuxième Concile du Vatican : « Les baptisés en effet par la régénération et l’onction du Saint-Esprit sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint... » (Lumen Gentium no 10)72. Dans ce document, les expressions de célibat pour le Royaume et consécration de vie seront utilisées pour qualifier le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

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s’engagent, « dans l’esprit des conseils évangéliques » (Statuts no 29), à assumer ces conseils de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, selon le charisme qui leur est propre. Cette consécration de vie, reçue comme don gratuit de Dieu, a comme fruit une disponibilité plus complète pour l’adoration, la compassion et l’évangélisation.

20. Le conseil évangélique de chasteté, qui implique la continence parfaite dans le célibat, assumé à cause du Royaume, se déploie dans la grâce d’adoration, de compassion et d’évangélisation de la Communauté de l’Emmanuel. L’amour pour le Christ qui habite le cœur des célibataires consacrées se déploie dans l’adoration du Père et la docilité et l’écoute de l’Esprit Saint. Cet amour brûlant pour le Christ et le désir de se donner à Lui sans partage les conduisent à renoncer au lien naturel du mariage. Elles sont appelées à garder leur cœur pur et sans partage pour Dieu et à donner leur vie pour le salut de tous les hommes, dans l’Esprit de com-passion et miséricorde qui jaillit du Cœur du Christ. La chasteté s’ex-prime et se déploie dans la relation aux autres et à soi-même – relation qui implique la dimension corporelle – et dans l’esprit de détachement avec lequel elles vivent la mission et toute activité. De manière prophé-tique, elles témoignent de la réalité déjà présente et à venir du Royaume.La communion fraternelle vécue avec les membres mariés, célibataires, et clercs de la Communauté et de la Fraternité de Jésus les soutient et les fortifie dans leur appel.

21. Le conseil évangélique de pauvreté, vécu à cause du Royaume, au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus s’exprime par la volonté de « se laisser appauvrir toujours plus, menant une vie simple et joyeuse » (Rituel de l’engagement définitif ). Il se déploie en particulier dans une volonté d’imiter le Christ, de se rendre disponible pour la mission et d’être attentif aux pauvres : « vous avez reçu gratuitement, donnez gratuite-ment » (Mt 10, 8-10). En raison de leur vie séculière, les célibataires pour le Royaume conservent la gestion et la propriété de leurs biens. Leur appel à la pauvreté se traduit par la sobriété de leur vie (no 55 à 60). La cohérence manifestée dans les choix et les orientations de leur existence rend témoi-gnage de l’appel reçu, et aide tous les membres de la Communauté et de la Fraternité à vivre de manière plus juste leur rapport aux biens temporels, possédant comme ne possédant pas (1 Co 7, 30).

22. Le conseil évangélique d’obéissance est fondé dans l’appel du Christ adressé à ses disciples : « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère, une sœur, une mère » (Mc 3, 35). Cette parole, dont la Fraternité de Jésus tire son nom, se réalise concrètement dans la vie de celles qui, par une consécration de vie, décident de remettre leur volonté propre au Christ, dans un esprit de foi et d’amour sous la conduite de l’Esprit Saint.

la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, les mêmes soucis et les mêmes espérances. Par la fidélité à la vie chaste, pauvre et obéissante qui caractérise leur appel à la suite du Christ, elles vivent radi-calement les grâces de la Communauté en les portant au cœur du monde pour y annoncer particulièrement la présence de l’Emmanuel, Dieu avec nous (Gaudium et Spes no 1).

15. De manière ordinaire, elles exercent une activité professionnelle. Elles ont à cœur d’accomplir leur travail avec compétence et de recevoir une formation adaptée, pour le bien de tous et la gloire de Dieu. Elles vivent leur activité professionnelle dans la charité évangélique et la vie d’union particulière au Christ que suppose leur engagement au célibat pour le Royaume.

16. En tant que membres de la Fraternité de Jésus, au nom de leur dispo-nibilité pour la mission et de leur célibat pour le Royaume, elles sont invitées à considérer d’un cœur ouvert les propositions qui peuvent leur être faites par leurs responsables, de quitter temporairement leur travail pour se dédier plus complètement aux œuvres d’apostolat.

17. Elles rendent témoignage à l’Emmanuel, Dieu avec nous. Saisies par la beauté et la réalité du Royaume, elles orientent leur vie vers la réalisation de leur vocation : marcher humblement avec Dieu et faire sa volonté74.

18. Leur amour pour Dieu et pour les hommes les entraîne de plus en plus à une vie d’union à Dieu et fait d’elles des femmes d’adoration : « Tu m’as séduit Seigneur et je me suis laissé séduire » (Jr 20, 7). Elles cherchent à vivre la vie dans l’Esprit Saint et à recevoir le feu de l’amour du Christ.

La pratique des conseils évangéliques dans la Communauté de l’Emmanuel

19. Tous les baptisés sont appelés à l’unique sainteté qui consiste à mar-cher, sous la conduite de l’Esprit, à la suite du Christ, pauvre, humble et chargé de sa croix, pour être rendus dignes de participer à sa gloire. Parmi les baptisés certains reçoivent la grâce de s’engager dans le célibat pour le Royaume pour imiter de plus près la vie du Christ en assumant les conseils de chasteté, de pauvreté et d’obéissance que le Seigneur a donné à ses disciples (Lumen Gentium no 41 et 42). Au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, les célibataires consacrées

74. Mi 6,8 ; Mc 3, 35.

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II. Dispositions particulières au célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus

La vie d’union à Dieu

24. La vie d’union à Dieu, essentielle pour vivre le célibat pour le Royaume, jaillit de l’effusion de l’Esprit Saint. Les célibataires consacrées ont à cœur d’imprégner toute leur vie de l’esprit d’adoration du Christ et de se laisser conduire par lui à la prière continuelle. Ainsi elles veillent avec soin à persévérer dans leur vocation et à y progresser sans cesse pour la sainteté de l’Église et la gloire de Dieu76. La vie d’union à Dieu est fortifiée, d’une manière particulière, par la vie sacramentelle, une vie de prière assidue et l’exercice de la charité.

25. En ce qui concerne la vie sacramentelle, les célibataires pour le Royaume s’engagent, dans la mesure du possible, comme tout membre de la Com-munauté de l’Emmanuel77, à participer quotidiennement à l’eucharistie. Elles s’efforcent d’aménager l’organisation de leur travail pour rendre possible et effectif cet engagement. Leur vie sacramentelle sera égale-ment nourrie de la fréquentation régulière du sacrement de la Réconci-liation. Les célibataires consacrées choisissent librement leur confesseur.

26. La vie de prière, telle qu’elle est promue et exprimée dans les Statuts et le règlement de vie, constitue le chemin privilégié de leur union à Dieu. Comme tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel, elles s’engagent à un long temps de prière quotidien. En tant que membres engagés dans le célibat pour le Royaume, elles ordonnent leur vie et leur emploi du temps quotidien à la vie d’union à Dieu et à l’intercession pour l’Église et pour le monde. Elles sont appelées à un surcroît de prière qui est un élan toujours plus grand vers Dieu. Leur prière peut épouser différentes modalités : adoration prolongée du Saint Sacrement, oraison, lectio divina, etc. Elles vivent une retraite annuelle personnelle et des journées de désert régulières.

27. La louange tient une place essentielle dans leur vie, en particulier par l’exercice de la louange matinale, vécue communautairement si possible,

76. Lumen Gentium no 47 ; Catéchisme de l’Église Catholique no 931.77. Statuts no 15.

Au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, le conseil évangélique d’obéissance s’exprime en premier lieu, avec tous les membres de la Fraternité de Jésus, par l’entière adhésion au Magistère de l’Église et la communion avec ses Pasteurs. Elle prend de plus la forme d’une soumission fraternelle, laquelle implique un dialogue avec les res-ponsables de la Communauté, pour discerner la volonté de Dieu. Cette soumission fraternelle75 s’exerce dans le respect de la liberté de décision de la personne engagée (no 42).L’attitude profonde d’humilité qui caractérise le conseil évangélique d’obéissance est pour tous les membres de la Communauté de l’Em-manuel et de la Fraternité de Jésus un témoignage. Elle les aide à mieux vivre l’ensemble de leurs relations sociales et communautaires, en exer-çant l’autorité comme un service du bien des hommes, et la subordina-tion dans la sainte liberté des enfants de Dieu. La pratique du conseil d’obéissance se traduit par :

– la confiance dans le gouvernement de la Communauté de l’Em-manuel et de la Fraternité de Jésus ;

– l’adhésion aux orientations générales du gouvernement de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus, selon les Statuts, dans l’esprit de disponibilité pour la mission ;

– et l’engagement à vivre selon le « règlement de vie approuvé et révisé par le Conseil » (Statuts no 31 et no 40-54).

23. La vie chaste, pauvre et obéissante des célibataires pour le Royaume rayonne dans la vie communautaire avec les membres d’autres états de vie. La communion fraternelle qui unit tous les membres de la Com-munauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus au sein d’un même appel, est une aide mutuelle pour que chacun réalise sa vocation dans le respect de son état de vie.

75. « Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres. » (Ep 5, 21)

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31. Ces fraternités sont placées sous la vigilance d’une responsable, elle-même célibataire pour le Royaume, nommée par la responsable des questions spécifiques à cet état de vie. Elle est chargée d’animer la vie de communion fraternelle entre les membres de la fraternité. Elle prendra soin particuliè-rement de la vie de prière, de l’organisation des services, et du rythme de vie de chacune au sein de la fraternité. Elle exerce sa responsabilité en réfé-rence avec les responsables de province qui sont eux-mêmes en lien avec la responsable des questions spécifiques au célibat pour le Royaume. Ils veilleront ensemble à ce que les fraternités soient installées dans des lieux propices et disposent de chambres individuelles et d’une salle commune permettant l’accueil et l’ouverture sur l’extérieur.La responsable de fraternité rend compte régulièrement de sa mission à la responsable des questions spécifiques et au responsable de province.

32. La composition des fraternités est revue tous les ans conjointement par les responsables de provinces et le Comité chargé du suivi des questions relatives au célibat pour le Royaume, selon des critères de stabilité, de cheminement, et en tenant compte de la vie professionnelle et des missions de chacune.

33. La vie en fraternité est une vie de charité concrète, profondément liée à la vocation de la Communauté et à son nom Emmanuel, Dieu avec nous : Jésus, Verbe fait chair, s’est incarné et a vécu tous les aspects quotidiens de la vie des hommes et en cela, les rejoint personnellement et leur commu-nique son amour.

34. Les services de la vie quotidienne vécus dans cette perspective approfon-dissent la relation au Christ et au prochain et ouvrent au don concret, généreux et joyeux d’elles-mêmes. Toutes les tâches habituelles d’une vie commune (courses, préparation des repas, ménage, …) sont partagées et accomplies dans un esprit d’entraide, d’initiative, d’autonomie et de respect les unes des autres79.

35. Ces relations fraternelles sont inspirées par l’esprit de charité, manifesté concrètement par l’écoute mutuelle, la discrétion, la confiance, le res-pect des situations personnelles, la bienveillance et la délicatesse dans les échanges, le partage du temps dans la gratuité, la disponibilité aux imprévus. Durant le temps de formation, une attention particulière est accordée à l’apprentissage de cette vie commune selon l’esprit et le cha-risme de la Communauté (no 63).

36. Pour diverses raisons, discernées avec la responsable des questions spéci-fiques au célibat pour le Royaume en concertation avec le responsable de

79. « Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts mais que chacun songe plutôt à ceux des autres. » (Phil 2, 4).

mais aussi à chaque instant de leur journée. Dans cet esprit de louange continuelle, elles peuvent prier individuellement ou en commun, une partie de l’office divin78.

28. La vie d’union à Dieu s’incarne également dans la charité concrète envers le prochain : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur de toute ton âme et de tout ton esprit », voilà le plus grand et le premier des comman-dements et le second lui est semblable : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 37-39). Les femmes célibataires pour le Royaume sont appelées à cette vie d’intimité avec le Christ qui s’est fait proche de tout homme : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).

La vie communautaire

29. La vie fraternelle s’exprime par une communion avec l’ensemble des membres de la Communauté, en vue de la sanctification et de la mis-sion. Dans le respect de la vocation de chacun, cette vie fraternelle se réalise notamment par la participation aux rencontres communautaires, aux réunions de maisonnées, à l’évangélisation en communauté, ainsi que par la fidélité à l’accompagnement communautaire. Cette vie fra-ternelle se déploie également au cours de temps spécifiques partagés entre elles (sessions, retraites) et par la vie en fraternité (no 30). Signes du Royaume qui vient, elles sont appelées d’une manière radicale à vivre sans réserve la vie fraternelle et ses exigences au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

30. Leur mode de vie ordinaire est la vie en fraternité c’est-à-dire une vie rési-dentielle commune. Elles vivent dans un même lieu et partagent une vie de prière (louange matinale, temps d’adoration du Saint-Sacrement, …) et une vie de charité fraternelle. Cette vie est vécue dans un esprit fami-lial, chacune conservant ses activités professionnelles et apostoliques. Elles tendent à ajuster le choix du lieu et du rythme de leur engagement pro-fessionnel à la vie en fraternité. Pour se soutenir dans l’appel à l’adoration, une pièce est réservée pour conserver la sainte eucharistie avec l’accord de l’Ordinaire du lieu. La présence réelle de l’Emmanuel, Dieu avec nous, est le cœur de la vie de la fraternité.

78. Les pères conciliaires nous rappellent en effet que « L’office divin, d’après l’antique tradition chré-tienne, est constitué de telle façon que tout le déroulement du jour et de la nuit soit consacré par la louange de Dieu » et recommandent la récitation de celui-ci aux laïcs eux-mêmes. Concile Vatican II, Consti-tution Sacrosanctum Concilium, no 84 et no 100. (Voir aussi : Jean Paul II, Lettre Apostolique Novo millennio ineunte no 34).

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ne pas suivre ces critères est prise après dialogue avec la responsable des questions spécifiques au célibat pour le Royaume.

Le gouvernement

40. L’autorité du gouvernement de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus est de nature associative. Elle est régulée par le droit universel de l’Église et les Statuts propres de la Communauté. Le présent règlement de vie en précise les aspects concernant les célibataires pour le Royaume.

41. Les Statuts de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus prévoient différentes instances de gouvernement : gouvernement international, gouvernement local, responsabilité des questions spéci-fiques au célibat pour le Royaume.

42. Les Statuts prévoient que « chacun des membres de la Communauté adhère aux orientations fixées par le Modérateur et le Conseil » (Statuts no 19). Les membres engagés dans le célibat pour le Royaume acceptent expressément de se « soumettre au gouvernement de la Communauté et de la Fraternité selon leurs Statuts » (Rituel de l’engagement au célibat pour le Royaume). Il s’agit d’une soumission fraternelle volontaire, qui s’exerce dans le dialogue avec les responsables et le respect de la liberté de décision de la personne engagée.

43. S’agissant du gouvernement international de la Communauté, les Statuts énoncent que « la Communauté de l’Emmanuel est gouvernée par un Modé-rateur, assisté d’un Conseil international » (Statuts no 33). Certaines ques-tions de fond, sont toutefois placées sous l’autorité du Modérateur de la Communauté de l’Emmanuel, assisté du Conseil de la Fraternité de Jésus (Statuts no 33 et 47). En plus de sa fonction de gouvernement général de la Communauté (Sta-tuts no 33), le rôle du Modérateur est ainsi précisé d’une façon générale dans les Statuts : « Le Modérateur assure la bonne marche de la Commu-nauté. Il en anime la sanctification, en coordonne la vie et l’évangélisation. Il représente la Communauté devant les autorités religieuses et civiles. Il préside le Conseil international. En union avec le Conseil international, il supervise les provinces » (Statuts no 40).

44. En ce qui concerne le gouvernement local de la Communauté, les Sta-tuts prévoient que des provinces communautaires soient définies par le Conseil international et gouvernées par des responsables de province,

province, la décision de vivre seule pour un temps peut être prise (no 48). Les célibataires pour le Royaume restent alors en lien avec la fraternité géographiquement la plus proche, pour des temps de partage, de prière et de détente et s’attachent à vivre intensément la vie communautaire avec les membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus de leur province.

La vie missionnaire

37. La vie de tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel est une vie missionnaire au cœur du monde. D’une manière qui leur est propre, les femmes engagées dans le célibat pour le Royaume sont appelées à déployer dans leur vie concrète, la triple dimension sacerdotale, prophétique et royale de leur baptême. Dans l’offrande quotidienne d’elles-mêmes au Père, elles intercèdent pour le monde et portent le souci du salut des âmes. À la suite du Christ, par le choix d’une vie pauvre, chaste et obéissante, elles annoncent la réalité du Royaume qui vient. À l’écoute de l’Esprit Saint, par la fidélité au service humble de leurs frères dans les tâches qui leur sont confiées, elles coopèrent à la sanctification du monde. Dans cet esprit, et en vertu de la nature séculière de la Communauté, elles sont appelées à exercer une activité professionnelle, qu’elle ait son lieu de réali-sation dans le monde, dans la Communauté ou dans le cadre d’une mis-sion ecclésiale80.

38. Puisque la disponibilité pour la mission des célibataires pour le Royaume est une expression particulière de leur vocation, cet appel se traduit éga-lement dans le cadre de missions ecclésiales, « à travers les charges, services ou missions demandés par le Modérateur de la Communauté de l’Emmanuel pour le service des frères et de l’Église » (Statuts, Préambule II.f ). Leur état de vie leur confère une disponibilité particulière pour les missions de la Communauté, notamment pour des missions de longue durée.Les missions sont discernées avec les responsables de la Communauté (no 48).

39. En signe de leur consécration de vie, les célibataires pour le Royaume por-tent une croix qui manifeste par excellence l’amour de Dieu pour elles et pour le monde. Elles portent également une tenue simple, féminine et soignée, adaptée à la vie séculière. En signe de communion entre elles, elles respectent les couleurs du bleu marine et du blanc pour leurs vêtements et portent une jupe. Lorsque des circonstances professionnelles, aposto-liques, culturelles ou politiques le requièrent, la décision d’adapter ou de

80. Paul VI, Evangelii nuntiandi no 22.

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– accueil et agrément, avec l’accord du Conseil international, des engagements au célibat pour le Royaume, qu’il s’agisse du premier engagement ou de l’engagement définitif (Statuts no 45) ;

– détermination des charges, services et missions dans le cadre de l’engagement de disponibilité pris au sein de la Fraternité de Jésus (Statuts, Préambule II.f ) ;

– décisions relatives à la formation au célibat pour le Royaume. Pour ces décisions, le Modérateur est assisté du Conseil de la Fraternité de Jésus et de la responsable des questions spécifiques à cet état de vie (Statuts no 47).

51. Le domaine de responsabilité incombant à la responsable des questions spécifiques au célibat pour le Royaume est le suivant :

– accueil et suivi du cheminement des candidates à cet état de vie, en concertation avec les responsables de province ;

– suivi du cheminement des femmes ayant prononcé leur premier engagement et l’engagement définitif ;

– organisation et élaboration du contenu de la formation au célibat pour le Royaume ;

– organisation et suivi des fraternités, en concertation avec les res-ponsables de province (no 31 et 32) ;

– nomination des responsables des fraternités ;– dialogue et discernement en ce qui concerne le choix de l’activité

professionnelle, laquelle relève de la liberté et de la responsabilité de chacune mais doit tendre à être compatible avec les engagements communautaires (vie fraternelle, vie spirituelle, missions) et les exi-gences liées à l’état de vie ;

– dialogue et discernement en ce qui concerne le choix de la mission des célibataires pour le Royaume, incluant des décisions person-nelles qui pourraient avoir des conséquences pour leur disponibilité (no 55-60). Ce dialogue est indispensable en ce qui concerne l’ac-ceptation d’une mission ecclésiale engageant la responsabilité de la Communauté. Comme tous les autres membres de la Fraternité de Jésus, la célibataire pour le Royaume est ouverte à examiner en conscience une remise en question de son activité professionnelle en vue de la disponibilité à la mission ;

– dialogue et discernement en ce qui concerne la décision de ne pas suivre des critères vestimentaires lorsque les circonstances le requiè-rent (no 39).

52. Le domaine de la responsabilité du responsable de province à l’égard des membres en cheminement et engagés dans le célibat pour le Royaume au sein de la province dont il est responsable est le suivant :

nommés par le Modérateur avec l’accord dudit Conseil (Statuts no 34 et 35). Ponctuellement, le Modérateur peut accorder une délégation expresse et spéciale pour l’exercice d’une responsabilité déterminée.Les Statuts énoncent que le responsable de province a la charge de gou-verner la Communauté au plan local et précise qu’il a, avec son bureau, « la charge d’animer la vie communautaire dans la province. Il a la res-ponsabilité du suivi des personnes. Il met en œuvre la formation, telle que conçue par le Conseil international. Il coordonne les activités apostoliques » (Statuts no 35).

45. Le Modérateur, avec l’accord du Conseil international, doit également désigner « une femme et un homme responsables des questions spécifiques à l’état de vie des célibataires pour le Royaume, choisis parmi ces célibataires consacrés. La durée de cette charge est de trois ans, renouvelable » (Statuts no

32-V et 42).

46. La responsable des questions spécifiques au célibat pour le Royaume est assistée par un Comité dont les membres sont désignés par le Modéra-teur. Elle peut désigner dans les provinces des référentes pour le suivi des femmes engagées dans cet état de vie.

47. Pour chaque fraternité, une responsable est désignée par la responsable des questions spécifiques à cet état de vie. Elle exerce sa responsabilité en lien avec le responsable de province.

48. L’autorité du gouvernement de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus porte sur trois domaines de la vie des célibataires pour le Royaume :

– leur cheminement, leur formation et l’agrément des engagements ;– leur vie en fraternité ;– leurs missions.

Il est utile, dans le présent règlement de vie, d’expliciter les domaines précis sur lequel porte l’autorité et de décrire le domaine de responsabi-lité propre à chaque instance.

49. Le gouvernement de la Communauté de l’Emmanuel doit toujours s’exercer dans le dialogue, l’unité et la communion.

50. Concernant les femmes engagées dans le célibat pour le Royaume, le domaine de la responsabilité du Modérateur est le suivant :

– nomination de la responsable des questions spécifiques à cet état de vie ;

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59. Insérées dans le monde et sensibles aux joies et aux espoirs, aux tristesses et aux angoisses des hommes de ce temps (Gaudium et Spes no 1), elles répondent, avec un discernement libre et confiant, aux besoins de leurs familles, de l’Église et du monde, en particulier des pauvres. Elles ont à cœur d’annoncer le Royaume par la charité de leur vie.

60. Pour grandir dans cette gestion responsable de leurs biens temporels, elles ont recours, avec confiance, aux moyens proposés à tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel, en particulier à la dîme, au soutien des missions de la Communauté et à la solidarité fraternelle. Ces différents points font l’objet d’un dialogue spécifique avec leur accompagnatrice communautaire.Les décisions qui peuvent avoir des conséquences sur leur disponibilité et leur mobilité pour la mission, notamment des investissements financiers importants (par exemple : acquisition ou cession immobilière), font l’objet d’un dialogue avec la responsable des questions spécifiques à cet état de vie.

La formation et le cheminement

61. Le cheminement qui conduit à l’engagement au célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus comporte un temps probatoire d’une durée de cinq ans, incluant une étape d’accueil (un an) et une étape de formation (quatre ans).Ce temps de formation est aussi un temps de cheminement vers la consécration dans la Fraternité de Jésus, démarche préalable au premier engagement dans le célibat pour le Royaume. Le premier engagement est prononcé pour une durée de trois ans renouvelable, suivi de l’engagement définitif.

62. L’étape d’accueil :Dans une attitude d’écoute et d’accueil de l’appel de Dieu, la personne se présente devant Dieu et devant les membres de la Communauté avec le désir de cheminer dans le célibat pour le Royaume. Ce temps de dis-cernement est vécu de manière habituelle dans le lieu communautaire d’origine. La vie résidentielle en fraternité avec des célibataires pour le Royaume peut être proposée.La demande d’entrée en étape d’accueil est adressée à la responsable des questions spécifiques au célibat pour le Royaume et aux responsables de province et est soumise à leur discernement et à leur accord. Le respon-sable de la communauté locale accueille cette demande au cours d’une eucharistie. Cette étape, dont la durée est d’un an, ne comporte aucun signe extérieur de consécration de vie dans le célibat pour le Royaume.

– accueil des personnes qui entrent en étapes d’accueil et de forma-tion, après accord de la responsable des questions spécifiques à cet état de vie ;

– détermination de leurs services apostoliques au sein de la province, en lien avec la responsable des questions spécifiques à cet état de vie ;

– suivi de leur vie communautaire : maisonnée, accompagnement, services (Statuts no 35) ;

– donner son avis au Conseil international de la Communauté pour l’agrément du premier engagement et de l’engagement définitif.

53. La responsable d’une fraternité a comme domaine de responsabilité propre l’organisation et l’animation de la fraternité et le souci de la communion entre ses membres.

54. Les responsables de maisonnée et de services apostoliques exercent leur responsabilité sur le domaine de la vie communautaire qui leur est confiée mais n’ont pas d’autorité concernant le cheminement, la forma-tion et le suivi des célibataires pour le Royaume.

Les biens temporels

55. Vivant au cœur du monde, les membres de la Communauté de l’Emma-nuel conservent la propriété et la gestion de leurs biens personnels. Ils sont appelés à les gérer de façon libre et responsable, selon les exigences de leur état de vie, et en cohérence avec la destination universelle des biens, le service des pauvres et les nécessités de la mission.

56. Comme les autres membres de la Communauté, les célibataires pour le Royaume, en vertu de la sécularité de leur vocation, gardent cette res-ponsabilité vis-à-vis de leurs biens. Elles vivent de leur travail et gèrent leurs ressources dans le respect d’une vie généreuse, étroitement unie à Dieu, leur unique richesse. Ce sens des responsabilités les conduit à prendre les mesures raisonnables qui s’imposent pour leur avenir, et à organiser le sort de leurs biens après leur décès, dans le respect des dispo-sitions du droit civil en vigueur.

57. La sobriété de vie rend leur cœur libre et l’ouvre à la générosité. Elle colore les différents aspects de leur vie quotidienne, le travail et le repos, le service et la mission.

58. La vie en fraternité, placée sous le signe du partage, ne donne cependant pas lieu à une mise en commun des biens.

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Le premier engagement est prononcé au cours d’une eucharistie lors d’une retraite de la Fraternité de Jésus. Durant la célébration, le Modé-rateur agrée l’engagement au nom de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus (Statuts no 45). Cet engagement s’exprime ainsi : « En réponse à l’appel du Seigneur, je me livre au Christ et à son amour miséricordieux pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église. Aussi je m’engage pour trois ans dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus ». Les membres de la Fraternité de Jésus sont les premiers témoins de cet engagement (Statuts no 30).Durant le temps du premier engagement, l’accompagnatrice communau-taire est de manière habituelle une célibataire pour le Royaume engagée définitivement. Pour les personnes en premier engagement, des rencontres annuelles spécifiques (formations, retraites) sont proposées. Elles y partici-pent à l’exception de raisons majeures qui les en empêcheraient.

65. L’engagement définitif :L’engagement définitif est prononcé au cours d’une eucharistie lors d’une retraite de la Fraternité de Jésus. Durant la célébration, le Modé-rateur agrée l’engagement au nom de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus (Statuts no 45). L’engagement s’exprime ainsi : « Père Saint, je te rends grâce pour ce don que tu me fais du célibat pour le Royaume. Unie à Jésus, je m’offre à toi pour faire ta volonté et m’engage définitivement dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus ».Les membres de la Fraternité de Jésus sont les premiers témoins de cet engagement (Statuts no 30). Chaque année, en communion avec tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel et pour exprimer la fidélité de leur réponse à l’appel de Dieu, elles renouvellent leur engagement dans la Communauté de l’Emmanuel (Statuts no 13). Des rencontres annuelles spécifiques à leur état de vie (formations, retraites) sont proposées. Elles y participent à l’exception de raisons majeures qui les en empêcheraient.

66. Au terme de tout ce cheminement, la célibataire pour le Royaume sait que par le don de sa vie, elle entre dans une vie nouvelle : Dieu lui a fait la grâce d’un appel extraordinaire et pourtant, en un certain sens, ce n’est qu’un début. En effet, le célibat pour le Royaume n’est pas une fin en soi. Il ouvre à l’union à Dieu pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église, avec tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Lors de l’entrée en étape d’accueil, une charte est proposée, incluant la fidélité aux engagements communs à tous les membres de la Commu-nauté, en particulier la louange et le long temps de prière quotidien, ainsi que les points spécifiques suivants :

– la participation aux rencontres et aux temps de formation spéci-fiques à leur cheminement ;

– une rencontre régulière avec une célibataire pour le Royaume désignée à cet effet par le Comité ;

– une expérience missionnaire vécue avec d’autres membres de la Communauté ;

– l’invitation à se remettre quotidiennement à l’Esprit Saint et à la Vierge Marie.

Au terme du temps d’accueil, l’entrée en étape de formation au célibat pour le Royaume est discernée par la responsable des questions spécifiques à cet état de vie, en lien avec les responsables de province.

63. L’étape de formation :L’entrée en étape de formation manifeste la détermination à répondre à l’appel reçu. Elle se déroule dans le cadre d’une rencontre de la com-munauté locale, au cours de l’eucharistie. Le responsable de la province reçoit au nom de la Communauté, la demande d’entrée en formation, et remet une croix, signe de l’amour de Dieu.Ce temps de discernement commence par deux années dédiées à temps plein à la formation à la vie commune résidentielle, et à la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale. Il se poursuit par deux années vécues conjointement dans une vie professionnelle et une vie résidentielle en fraternité. Ces quatre années de formation permettent de vérifier la maturité humaine et psychologique de la personne, sa capacité à durer dans un engagement, son attachement à la Communauté et sa compréhension juste de la vocation au célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus. Les lieux principaux de vérification de l’appel au célibat pour le Royaume sont la vie ordinaire de la Communauté selon son charisme (maisonnée, services, missions) et la vie commune (à la maison de formation et en fraternité). Durant ce temps de formation, le suivi personnel par une célibataire pour le Royaume se poursuit, ainsi que l’accompagnement communautaire.

64. Le premier engagement :Après le temps de probation, et ayant reçu confirmation du Modérateur et du Conseil de la Communauté, celle qui est appelée par Dieu répond par l’engagement et le don d’elle-même dans le célibat pour le Royaume pour une durée de trois ans, renouvelable.

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IV. Modification du Règlement de vie

71. Le règlement de vie est destiné à être traduit. Le texte de référence demeure le texte français.

72. Les modifications au règlement de vie sont adoptées à la majorité des 4/5e des Conseils de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

III. Séparation

67. La personne engagée dans un processus de discernement en vue du célibat pour le Royaume, peut l’arrêter quand elle le désire. Elle poursuit alors son cheminement dans la Communauté de l’Emmanuel et dans la Fraternité de Jésus, si tel est son appel.

68. Au cours et au terme de la période du premier engagement, il peut arriver que la personne souhaite arrêter son cheminement. Elle en fera la demande au Modérateur, après un dialogue avec la responsable des questions spé-cifiques à son état de vie et les responsables de province. Le Modérateur, assisté du Conseil international de la Communauté et du Conseil de la Fraternité, déterminera avec elle, si les raisons de cet arrêt remettent en cause ou non son appartenance à la Communauté de l’Emmanuel et à la Fraternité de Jésus.

69. La personne engagée définitivement dans le célibat pour le Royaume qui souhaite y renoncer, en conscience devant Dieu et pour des raisons graves, en informera le Modérateur après un dialogue avec la responsable des questions spécifiques à son état de vie et les responsables de provinces. Le Modérateur, assisté du Conseil international de la Communauté et du Conseil de la Fraternité, déterminera avec elle, si les raisons de cet arrêt remettent en cause ou non son appartenance à la Communauté de l’Em-manuel et à la Fraternité de Jésus.

70. En cas d’incompatibilité ou de difficulté grave par rapport à l’engage-ment dans le célibat pour le Royaume, le Modérateur, avec l’accord du Conseil, peut inviter la personne concernée à quitter la Communauté de l’Emmanuel ou procéder à son renvoi, après l’avoir mise à même de fournir des explications (Statuts no 52). Le renvoi entraîne ipso facto la caducité de l’engagement de la célibataire pour le Royaume.

– Annexes –

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annexe 1

Audience de Benoît XVI 81

avec les Conseils de la Communauté et de la Fraternité

Rome – le jeudi 3 février 2011

Chers Frères dans l’épiscopat,Chers amis,

Je suis heureux de vous accueillir alors que la Communauté de l’Emmanuel se prépare à célébrer le vingtième anniversaire de la mort de son fondateur, Pierre Goursat, dont la cause de béatification a été introduite l’an dernier. Que l’exemple de sa vie de foi et celui de son engagement missionnaire vous stimulent et soient pour vous un appel constant à marcher vers la sainteté ! Au cours des mois qui viennent vous célébrerez aussi les 30 ans du service de Fidesco auprès des pays plus défavorisés, puis les 40 ans de la fondation de la Communauté et les 20 ans de la reconnaissance de ses Statuts par le Conseil pontifical pour les Laïcs.

81. À l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de Pierre Goursat.

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que vous souhaitez développer, dans le respect de l’état de vie de chacun, sera alors pour la société un témoignage vivant de l’amour fraternel qui doit animer toutes les relations humaines. La communion fraternelle est déjà une annonce du monde nouveau que le Christ est venu instaurer.

Que cette même communion, qui n’est pas repliement sur soi-même, soit aussi effective avec les Églises locales. En effet, chaque charisme se rapporte à la crois-sance du Corps du Christ tout entier. L’action missionnaire doit donc sans cesse s’adapter aux réalités de l’Église locale, dans un souci permanent de concertation et de collaboration avec les pasteurs, sous l’autorité de l’Évêque. Par ailleurs, la reconnaissance mutuelle de la diversité des vocations dans l’Église et de leur apport indispensable pour l’évangélisation, est un signe éloquent de l’unité des disciples du Christ et de la crédibilité de leur témoignage.

La Vierge Marie, mère de l’Emmanuel, tient une grande place dans la spiritua-lité de votre Communauté. Prenez-la « chez vous », comme l’a fait le Disciple bien-aimé, pour qu’elle soit vraiment la mère qui vous guide vers son divin Fils et qui vous aide à lui demeurer fidèles. Vous confiant à son intercession mater-nelle, j’adresse de grand cœur à chacun et à chacune de vous, ainsi qu’à tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel, la Bénédiction Apostolique.

Avec vous, je rends grâce à Dieu pour cette œuvre ! À chacun et à chacune de vous, prêtres et laïcs, j’adresse mes salutations cordiales. Je salue particulièrement le Modérateur de la Communauté – que je remercie pour les aimables paroles qu’il m’a adressées –, les membres du Conseil international, les responsables des grands services, ainsi que les Évêques qui sont issus de la Communauté. Que votre pèlerinage à Rome en ce début d’année jubilaire soit l’occasion de renou-veler votre engagement à demeurer d’ardents disciples du Christ dans la fidélité à l’Église et à ses Pasteurs !

Chers amis, la grâce profonde de votre Communauté vient de l’adoration eucha-ristique. De cette adoration naît la compassion pour tous les hommes et de cette compassion naît la soif d’évangéliser (cf. Statuts, Préambule I). Dans l’esprit de votre charisme propre, je vous encourage donc à approfondir votre vie spiri-tuelle en donnant une place essentielle à la rencontre personnelle avec le Christ, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, afin de vous laisser transformer par lui et de faire mûrir en vous le désir passionné de la mission. Dans l’eucharistie, vous trouvez la source de tous vos engagements à la suite du Christ, et dans son adoration vous purifiez votre regard sur la vie du monde. « En effet, nous ne pouvons garder pour nous l’amour que nous célébrons dans ce Sacrement. Il demande de par sa nature d’être communiqué à tous. Ce dont le monde a besoin, c’est de l’amour de Dieu, c’est de rencontrer le Christ et de croire en lui » (Exhort. apost. post-synodale Sacramentum caritatis, n. 84). Une vie authentiquement eucharistique est une vie missionnaire. Dans un monde souvent désorienté et à la recherche de nouvelles raisons de vivre, la lumière du Christ doit être portée à tous. Soyez au milieu des hommes et des femmes d’aujourd’hui d’ardents missionnaires de l’Évangile, soutenus par une vie radicalement saisie par le Christ ! Ayez soif d’an-noncer la Parole de Dieu !

Aujourd’hui, l’urgence de cette annonce se fait particulièrement sentir dans les familles, si souvent éclatées, chez les jeunes ou dans les milieux intellectuels. Contribuez à renouveler de l’intérieur le dynamisme apostolique des paroisses, en développant leurs orientations spirituelles et missionnaires ! Je vous encourage encore à être attentifs aux personnes qui reviennent vers l’Église et qui n’ont pas bénéficié d’une catéchèse approfondie. Aidez-les à enraciner leur foi dans une vie authentiquement théologale, sacramentelle et ecclésiale ! Le travail réalisé en particulier par Fidesco témoigne aussi de votre engagement auprès des popula-tions des pays plus démunis. Que partout votre charité rayonne de l’amour du Christ et devienne ainsi une force pour la construction d’un monde plus juste et plus fraternel !

J’invite particulièrement votre Communauté à vivre une authentique com-munion entre ses membres. Cette communion, qui n’est pas simple solidarité humaine entre membres d’une même famille spirituelle, est fondée sur votre rela-tion au Christ et sur un engagement commun à le servir. La vie communautaire

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annexe 2

Paray-le-Monial et la Communauté

de l’Emmanuel

1. Paray-le-Monial dans l’histoire de l’Église

Paray-le-Monial est le lieu où s’est fait connaître d’une manière nouvelle le Cœur de Jésus au cours de trois grandes apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque :

• Le 27 décembre 1673 :Jésus fait reposer Marguerite-Marie sur sa poitrine. Il lui découvre les merveilles de son amour. Il la choisit pour répandre l’ardeur de cette “ardente charité” et sauver des âmes. Jésus plonge le cœur de Marguerite-Marie dans le sien, puis le lui rend tout embrasé…• un premier vendredi de 1674 :Jésus apparaît à Marguerite-Marie qui adore le Saint Sacrement. Il lui montre ses plaies brillantes comme des soleils et sa poitrine comme une fournaise ardente. Il se plaint du peu d’amour que lui témoignent les hommes en retour de tout ce qu’il a enduré pour les sauver… Il demande deux actes de réparation : la commu-nion du premier vendredi de chaque mois et l’heure sainte du jeudi soir en union avec son agonie à Gethsémani.

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eu lieu. D’autre part, Jésus demande que l’eucharistie soit mieux honorée, en particulier par ses âmes consacrées…

À une époque où le rigorisme fait des ravages dans l’Église, Dieu vient révéler qu’il est amour et miséricorde. Pour cela, il choisit le symbole du cœur humain : l’humanité du Christ nous révèle la divinité, l’amour humain révèle l’amour divin. Ceci situe Paray-le-Monial dans la perspective de l’Incarnation : Dieu s’est fait homme… et « il a aimé avec un cœur d’homme » (Gaudium et Spes no 22 §2).

Les apparitions, en insistant sur la réparation, posent la question de la profon-deur et de l’authenticité de notre propre vie eucharistique : comment adorons-nous et recevons-nous Jésus ? En même temps, elles nous amènent à prendre conscience que, dans la communion des saints et par notre amour, nous pouvons “consoler” le Cœur de Jésus… C’est le sens de l’Heure Sainte : à l’origine, Jésus demande à Marguerite-Marie si elle veut bien être auprès de lui et communier à son angoisse pour qu’il ne soit pas seul au jardin de Gethsémani. C’est là qu’il a souffert le plus en se rendant compte que le don qu’il faisait de lui-même pouvait être inutile parce que certains n’accepteraient pas d’être sauvés.

2. La place du message de Paray-le-Monial dans la Communauté

Quand Pierre Goursat a dit à Marthe Robin que Paray-le-Monial serait le siège de l’Emmanuel, Marthe l’a corrigé : « Dites plutôt le cœur ! »

Ce n’est donc pas par hasard si la Communauté a été conduite à Paray-le-Monial83 dans le Cœur de Jésus. En effet, comme elle l’a découvert peu à peu, celui-ci syn-thétise d’une certaine manière la grâce de la Communauté telle qu’elle se déploie dans sa dimension d’incarnation, dans l’eucharistie ; dans l’adoration, la compas-sion et l’évangélisation ; dans l’ouverture à l’Esprit Saint ou dans la vocation à être témoin de la miséricorde.

L’IncarnationD’abord, comme signalé plus haut, le culte au Cœur de Jésus souligne le réalisme de l’Incarnation. « Dans ce culte, le croyant confirme et approfondit son accueil du mystère de l’Incarnation qui a rendu le Verbe solidaire des hommes, témoin de la recherche du Père à leur égard » (Jean-Paul II, Message du Saint Père pour le Centenaire de la Consécration du genre humain au Cœur Divin de Jésus). En ce sens, on peut dire que la dévotion au Cœur de Jésus n’est pas une dévotion parmi d’autres. Dans le Cœur de Jésus se dévoile le mystère du Christianisme, religion

83. Pour l’histoire de l’arrivée de la Communauté à Paray-le-Monial, voir Le feu et l’espérance, 2o ed., Paris, Éditions de l’Emmanuel, 2006.

• La grande apparition de juin 1675 :Jésus présente son Cœur : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. »

Jésus demande que, le vendredi de l’octave du Saint Sacrement, une fête parti-culière soit instituée pour honorer son Cœur et pour réparer les outrages qu’il a reçus dans la sainte eucharistie. Il promet des grâces abondantes à ceux qui lui rendront cet honneur ou procureront qu’il soit rendu.

Le message de Paray se concentre donc en trois thèmes :– Une déclaration d’amour de Jésus aux hommes dans la ligne de l’Évangile

de saint Jean.– Une plainte face à la non-réponse des hommes à cet amour– Un appel à l’amitié avec le Christ, amitié qui aboutit à une suppléance, à

une réparation des péchés de non-amour, à une consolation du Cœur du Christ.

Le statut de Paray-le-Monial dans l’histoire de l’Église est particulier.

C’est à partir de là que s’est développé dans le monde entier le culte du Sacré-Cœur de Jésus suite aux apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie. C’est grâce aux apparitions de Paray qu’il a pris une dimension universelle. Le message de Paray a été encouragé par différents papes et a fait l’objet de nombreux textes de leur part (Léon XIII, Pie XI, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II82) et Benoît XVI.

Paray-le-Monial est un des trois cas d’apparitions privées du Christ qui ont été reconnues par l’Église et ont donné lieu à l’institution d’une fête liturgique. Avant la fête du Sacré-Cœur, il y a eu la Fête-Dieu (fête du Saint Sacrement) suite aux révélations à Julienne de Cornillon (Liège, Belgique). Et depuis le 30 avril 2000, à l’occasion de la canonisation de sœur Faustine, le pape Jean-Paul II a institué le dimanche de la Miséricorde, en lien avec les révélations du Christ à cette même sainte.

Notons la place centrale de l’adoration eucharistique dans le message de Paray. D’une part, c’est devant le Saint Sacrement que la plupart des apparitions ont

82. Voir en particulier le Message de Jean-Paul II aux pèlerins de Paray-le-Monial du 4 juin 1999, le Message du Saint Père pour le Centenaire de la Consécration du genre humain au Cœur Divin de Jésus donné à Varsovie le 11 juin 1999 et son commentaire des Litanies du Sacré-Cœur.

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nombrilisme… C’est simplement l’amour. Plus on reçoit, plus on donne ! Et ça va se communiquer ! Si l’Esprit Saint est un feu dévorant, en même temps, il est la paix, la douceur qui vient en nous et nous donne une force paisible d’abandon pour que nous brûlions d’amour pour le Père, le Fils et les pécheurs. Cet amour n’est pas naturel. Il nous est donné. »

Avoir compassion du pécheur, c’est entrer dans le Cœur de Jésus et aimer l’autre de l’amour même de Jésus.

On peut comparer l’adoration, la compassion et l’évangélisation aux deux mou-vements du cœur humain :

– systole : mouvement de contraction. Celui-ci correspond à l’adoration dans laquelle Dieu nous communique son Cœur et sa charité divine.

– diastole : mouvement de dilatation qui correspond à la compassion et à l’évan-gélisation. Ce mouvement nous pousse vers l’extérieur, vers les autres pour leur communiquer ce que nous avons nous-mêmes reçu gratuitement… L’amour pour le prochain, reçu dans l’adoration, est le moteur de la vraie évangélisation. Comme l’affirmait Pierre Goursat : « Il nous faut trouver ce dynamisme de l’amour qui nous donne cette joie d’entreprendre pour sauver les âmes. Nous sommes là pour sauver les âmes et le Seigneur nous en demandera compte… »

La diastole n’est possible que s’il y a eu systole. L’évangélisation est un mouvement de débordement du cœur : l’abondance de l’Amour que nous avons reçu et que nous ne pouvons contenir rayonne autour de nous. Nous sommes brûlés pour le salut des âmes… « Il faut demander d’être doux et humble de cœur, disait Pierre Goursat, et ensuite s’approchant du Cœur transpercé de Jésus brûlant d’amour pour nous se faire blesser d’amour à notre tour par Lui et de là se laisser embraser, brûlés, emportés… Vous savez mes petits enfants, c’est magnifique et c’est tout simple ! »

Cette douceur et cette humilité qu’évoque Pierre Goursat ci-dessus sont celles du Cœur de Jésus (cf. Mt 11, 29). Elles procèdent aussi de ce double mouvement de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu. Dans l’adoration, la douceur du Cœur de Jésus se révèle à nous et nous est donnée. L’adoration nous amène aussi à grandir en humilité en prenant conscience de notre condition de créa-ture devant le Créateur de toute chose. Dans ce double mouvement, la charité divine se répand jusqu’à nous, et si nous le voulons, à travers nous, vers tous les hommes.

Comme le dit Marguerite-Marie, Jésus veut nous unir à son Cœur pour que nous Lui ressemblions. Chaque membre de la Communauté de l’Emmanuel est appelé à donner Jésus au monde par l’évangélisation… mais plus profondément en Lui ressemblant. Entrer dans le Cœur de Jésus, c’est accepter d’être conformé

de l’Amour. La vocation des membres de l’Emmanuel est de vivre de cet amour pour en témoigner dans le monde.

L’eucharistieLa plaie du Cœur ouvert sur la Croix est l’expression de l’amour livré jusqu’au don total, don que le Christ renouvelle sacramentellement dans chaque eucharistie. En livrant dans ce sacrement sa chair et son sang pour le salut du monde, il manifeste l’amour infini du Père. « La dévotion au Cœur de Jésus, en toutes ses manifesta-tions, est profondément eucharistique : elle s’exprime en des exercices de piété qui stimulent les fidèles à vivre en communion avec le Christ doux et humble de cœur (Mt 11, 29) et s’approfondit dans l’adoration. Elle s’enracine et trouve son sommet dans la participation de la messe […] où les cœurs des croyants […] apprennent à accomplir avec le Christ l’offrande d’eux-mêmes et de toute leur vie, se nourrissent au banquet pascal du Corps et du Sang du Rédempteur et, partageant pleinement l’amour qui bat dans son Cœur, s’efforcent d’être toujours davantage évangélisa-teurs et témoins de solidarité et d’espérance » (Jean-Paul II, Message du Saint Père pour le Centenaire de la Consécration du genre humain au Cœur Divin de Jésus).

Adoration, compassion, évangélisation

Avoir une dévotion pour le Cœur de Jésus implique toujours, d’une manière ou d’une autre, de revêtir les sentiments qui sont dans le Cœur de Jésus : « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus » (Phil 2, 5). Quels sont ces sentiments ? Un amour brûlant pour son Père et un amour de miséricorde pour tous les hommes.

L’amour du Fils pour le Père le pousse à être en adoration perpétuelle : dans cette adoration, il se reçoit du Père et il se donne. Jésus, Fils unique de Dieu, est le modèle de l’adoration parfaite. À son image, nous sommes invités à entrer dans l’adoration.

L’amour de miséricorde infinie de Jésus pour les hommes s’exprime par la com-passion et l’évangélisation : il s’est fait homme pour nous sauver par amour. Découvrir le Cœur de Jésus, c’est découvrir de quel amour nous sommes aimés et être brûlés d’amour pour attirer autant que possible tous les hommes à Lui. Pierre Goursat l’affirmait avec force : « Demandons au Seigneur de nous brûler d’amour pour les pécheurs. Vous savez que saint Dominique passait ses nuits en disant : “Mais Seigneur, que vont devenir les pécheurs ?” Cela facilite l’oraison, parce qu’au lieu de nous endormir ou de rester dans la sécheresse, quand vous voyez que les gens souf-frent, vous n’avez plus de sécheresse, vous dites : “Aie pitié, Seigneur, aie pitié, je te demande de m’aider à souffrir pour eux, prends mes petits sacrifices pour convertir les pécheurs ; et c’est une question d’habitude, car ces petits sacrifices engendrent en nous une présence du Seigneur, et, petit à petit, nous arrivons à la prière continuelle, c’est une prière concrète, ce n’est plus une prière faite de sentiments, d’impression, de

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jamais adapté à notre temps parce que, comme l’explique Jean-Paul II, « du Cœur du Fils de Dieu, mort sur la Croix, a jailli la source éternelle de la vie qui donne l’espérance à tout homme. Du Cœur du Christ crucifié, naît la nouvelle humanité, rachetée du péché. L’homme du début du troisième millénaire a besoin du Cœur du Christ pour connaître Dieu et pour se connaître lui-même ; il en a besoin pour bâtir la civilisation de l’amour. » (Audience générale du 8 juin 1994 cité dans le Message du Saint Père pour le Centenaire de la Consécration du genre humain au Cœur Divin de Jésus).

au Christ pour pouvoir dire avec saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ! » (Gal 2, 20) « Et nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien… Car ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l’image de son Fils, afin qu’il soit l’aîné d’une multitude de frères. » (Rm 8, 28-29). C’est ce qu’ont fait tous les saints : Thérèse de Lisieux, patronne des missions, portait sur son cœur jour et nuit la prière suivante : « Fais que je te ressemble, Jésus ! »

L’effusion de l’Esprit

Le Cœur de Jésus est comme le temple de l’Esprit Saint. Lorsqu’il est transpercé sur la Croix, jaillissent l’eau et le sang, signes du don de l’Esprit au monde. Il n’est donc pas étonnant que Paray-le-Monial soit aussi un lieu très spécial d’effusion de l’Esprit. De nombreuses personnes y ont reçu l’effusion et sont parties dans le monde entier pour faire connaître l’action de l’Esprit Saint.

Il n’est pas étonnant non plus de constater de nombreux points communs entre l’expérience de l’effusion et celle qu’a faite Marguerite-Marie84 : manifestation de l’amour de Dieu pour nous, découverte nouvelle du salut qu’apporte Jésus par amour de tous les hommes, envoi en mission pour participer au salut du monde.

Témoins de la miséricorde

Paray-le-Monial est le lieu de la découverte de la miséricorde du Père. Cette misé-ricorde du Père s’est incarnée en Jésus qui manifeste l’amour du Père : « Qui me voit, voit le Père… » (Jn 14, 9). « Le Cœur du Sauveur nous invite à remonter à l’amour du Père qui est la source de tout amour authentique : “En ceci consiste l’Amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier…” » (1 Jn 4, 10). Son Cœur révèle particulièrement la générosité de Dieu envers l’homme pécheur. Dieu, en réagissant au péché, ne diminue pas son amour, mais l’élargit dans un élan de miséricorde qui devient initiative de rédemption. » (Jean-Paul II, Message du Saint Père pour le Centenaire de la Consécration du genre humain au Cœur Divin de Jésus). Ceux qui font l’expérience de cet amour de misé-ricorde du Père pour eux-mêmes deviennent tout naturellement à leur tour – s’ils se laissent conduire par l’Esprit Saint – témoins de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Un message pour le troisième millénaire

Paray-le-Monial est donc un lieu trinitaire où chacun peut découvrir l’amour du Père, le don du Fils et le feu de l’Esprit. Le message de Paray-le-Monial est plus que

84. Voir à ce propos l’article La Communauté de l’Emmanuel et le Cœur du Christ dans Le Cœur du Christ pour un monde nouveau, Paris, Édition de l’Emmanuel 1998.

175

annexe 3

Rituels de démarches en vue du célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel

et la Fraternité de Jésus

1. Rituel d’entrée en accueil

2. Rituel d’entrée en formation

3. Rituel de l’Engagement

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2. Rituel d’entrée en formation

EntréeChant d’ouverture Salutation du célébrant

Le responsable de Province présente alors le cérémonial : Au cours de cette eucharistie, notre sœur/frère [N], va entrer en formation en vue du célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Frater-nité de Jésus. Dès maintenant prions pour elle/lui.

Liturgie pénitentielleGloria (dimanche ou fête)Liturgie de la ParoleHomélieCredo (dimanche ou fête)Prière Universelle (dimanche ou fête)

Avant l’Offertoire :Le responsable de Province : J’appelle maintenant [N] qui va entrer en for-mation en vue du célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus.

À l’appel de son nom, la sœur/le frère se met à genoux devant l’autel.

Chant d’offrande (ou à l’Esprit Saint)

Formulation de la démarche : Pour répondre à l’appel de Dieu, moi [N], j’entre en formation en vue du célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus.

Le responsable de province accueille sa demande par un petit mot au nom de la Communauté :Tu as choisi de répondre à l’appel de Dieu par un don total de toi-même à la personne du Christ ; reçois et porte cette croix, en signe de ton appartenance au Christ.

Remise de la croix et accolade du Responsable

Le responsable de Province à toute l’assemblée :Rendons grâce à Dieu pour ce don qu’il nous a fait à travers [N].

Elle/il retourne à sa place pendant que l’assemblée entonne un chant de louange.

1. Rituel d’entrée en accueil

Avant la célébration, le responsable de la Communauté locale annonce qu’au cours de l’eucharistie, [N] entrera en accueil en vue du célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

EntréeChant d’ouverture

Au début de la messe, après la salutation initiale :Le responsable : J’appelle maintenant [N] qui demande à être accueillie en vue du célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus.

À l’appel de son nom, la sœur/le frère se met debout devant l’autel.

Chant d’offrande (ou à l’Esprit Saint)(si l’on souhaite, les membres de la Communauté peuvent s’avancer

pour prier pour elle/lui)

Formulation de la démarche : Moi, [N], je demande à être accueilli(e) en vue du célibat pour le Royaume dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus.

Le responsable l’accueille au nom de toute la Communauté, invite la Commu-nauté à prier pour elle/lui et à rendre grâce au Seigneur.

Elle/Il retourne à sa place pendant que l’assemblée entonne le Gloria (le dimanche ou pour une fête) ou un chant de louange (le samedi ou en semaine).

Liturgie de la Parole HomélieLiturgie Eucharistique

Communion sous les deux Espèces pour la sœur/le frère ayant fait la démarche.

Oraison finaleBénédiction de l’assembléeChant de sortie.

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L’assemblée se lève

Le Modérateur se tourne vers les frères et sœurs de la Communauté de l’Em-manuel et de la Fraternité de Jésus et leur demande : Frères et sœurs, en tant que membres de la Communauté et de la Fraternité, vous êtes les premiers témoins de cet engagement. Voulez-vous honorer et soutenir nos sœurs dans leur engagement ? Tous : – Oui, nous le voulons.

Elles/Ils se mettent à genoux.

Engagement prononcé par chacun(e) :En réponse à l’appel du Seigneur, moi [N], je me livre au Christ et à son amour miséricordieux pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église. Aussi je m’engage pour trois ans dans le célibat pour le Royaume au sein de la Com-munauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Bénédiction de chacun(e) par le célébrant

Après l’accolade avec le Modérateur, elles/ils retournent à leur place pendant un chant de louange.

Engagement définitif

Appel

L’assemblée reste assise.

Le Modérateur : Maintenant [N1], [N2], [N3]… vont prendre leur engagement définitif.

Le Célébrant : (livre tenu par le diacre)Le Seigneur vous appelle à Le suivre dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus. Avancez à sa rencontre :

Le célébrant cite le nom de chacune des sœurs/des frères qui s’avancent et répon-dent chacune à leur tour :– Me voici, Seigneur.

Dialogue avec le Modérateur

Le Modérateur s’adressant à toutes/tous : Voulez-vous vivre le célibat pour le Royaume pour toute votre vie ?

3. Rituel de l’Engagement

EntréeChant d’ouverture Salutation du célébrant

Le Modérateur : Au cours de cette eucharistie, plusieurs de nos sœurs/nos frères vont faire une démarche en vue du célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus. Dès maintenant prions pour elles/eux.

LiturgieLiturgie pénitentielleGloria et oraisonLiturgie de la Parole Homélie

Avant l’Offertoire :

Premier Engagement

AppelLe Modérateur : J’appelle maintenant [N1], [N2], [N3]… qui vont prendre le pre-mier engagement dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Em-manuel et de la Fraternité de Jésus.

Chacun(e) s’avance selon l’ordre d’appel pour répondre aux questions du Modé-rateur.

Chant d’offrande

Le Modérateur : Le Seigneur vous appelle à vivre le célibat pour le Royaume dans le charisme de la Communauté de l’Emmanuel. Avec vos frères et sœurs vous êtes appelés à être dans le monde sans être du monde. À la suite du Christ, acceptez-vous de vous laisser appauvrir toujours plus en menant une vie simple et joyeuse, de vivre une dis-ponibilité toujours plus grande pour l’adoration, la compassion, et l’évangélisation ?

– Oui, je l’accepte

– Voulez-vous vous soumettre au gouvernement de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus selon leurs Statuts et vivre votre célibat consacré selon le Règlement de vie ?

– Oui, je le veux.

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Le célébrant : Frères et sœurs bien-aimés, prions Dieu notre Père, Source de tout bien, que par la puissance de son Esprit il affermisse en celles/ceux qu’Il a choisi(e)s le projet de vie qu’Il leur a inspiré dans son amour.

Les sœurs/les frères et l’assemblée se mettent à genoux. Litanie des Saints

Le célébrant conclut la litanie des Saints : Écoute Seigneur la prière de ton peuple et donne ta grâce à nos sœurs : Que ton Esprit purifie de toute faute celles que Tu consacres à Toi. Qu’il les anime de Ta Charité. Par Jésus le Christ Notre Seigneur.

L’assemblée se relève.

Engagement prononcé par les sœurs :Père Saint, je te rends grâce pour ce don que tu me fais du célibat pour le Royaume. Unie à Jésus, moi, [N], je m’offre à toi pour faire ta volonté et m’engage définitivement dans le célibat pour le Royaume au sein de la Com-munauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus.

Engagement prononcé par les frères :Père saint, je te rends grâce de m’avoir appelé à suivre ton Fils dans l’état de vie qui fut le sien. Uni au Christ, moi, [N], je m’engage définitivement dans le célibat pour le Royaume au sein de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus. Animé par l’Esprit Saint, je m’offre à toi pour faire Ta volonté.

Le célébrant : Devant vos frères et sœurs de la Fraternité de Jésus, vous vous êtes offert(e)s à Dieu pour faire sa volonté. Demeurez fidèles à cet engagement.

Remise de l’alliance (pour les sœurs uniquement)

Chaque sœur se lève à son tour, et se met à genoux devant le célébrant.

– [N], le Christ vous a choisie comme épouse. Recevez cette alliance qui en est le signe.

Bénédiction du célébrant :

Que le Père des Miséricordes vous garde en sa constante protection, Que le Seigneur Jésus vous attire sans cesse à Lui,Que l’Esprit Saint fasse de vous un vivant témoin de son Amour,Et que Dieu Tout-Puissant vous bénisse...


– Vous êtes appelé(e)s à suivre le Christ pauvre, chaste et obéissant. Acceptez-vous d’être un signe de la radicalité de l’amour de Dieu pour vos frères et sœurs et pour tout homme, en vivant dans le monde sans être du monde ?

– Oui, je l’accepte.

– Acceptez-vous selon le charisme de l’Emmanuel de vous laisser appauvrir toujours plus, menant une vie simple et joyeuse ?


– La Communauté de l’Emmanuel demande aux frères et sœurs qui s’engagent dans le célibat pour le Royaume de vivre selon le Règlement de vie. L’acceptez-vous ?


– Acceptez-vous de vivre une disponibilité personnelle toujours plus grande pour l’adoration, la compassion et l’évangélisation selon le charisme propre de la Commu-nauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus ?


– Voulez-vous vous soumettre au gouvernement de la Communauté et de la Fraternité selon leurs Statuts ?


– Pour cela, voulez-vous vous livrer au Christ et à son amour miséricordieux pour l’évangélisation du monde et le service de l’Église ?


L’assemblée se lève.

Le Modérateur se tourne vers les frères et sœurs de la Communauté et de la Fra-ternité : Frères et sœurs, vous êtes les premiers témoins de ces engagements. Voulez-vous honorer et soutenir nos sœurs/nos frères dans leur engagement ?

Tous: – Oui, nous le voulons.

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Les sœurs/frères reviennent à leur place pendant un chant de louange

Liturgie Eucharistique

Insérer après : « ... et tout le peuple des rachetés » : Daigne encore affermir l’enga-gement de nos sœurs/nos frères. Qu’ils suivent sans relâche le Christ et donnent ainsi le témoignage de la vie évangélique et de l’amour fraternel.

Communion sous les deux EspècesOraison finale

Mission :À la fin de la messe les sœurs/frères qui ont fait leur engagement définitif reçoi-vent leur lettre de mission des mains du Modérateur suivi d’une accolade.

Bénédiction de l’assembléeChant de sortie.

Table des matières

Avant-propos .......................................................................................... 5

Coutumier de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus .............................................................. 9

1. Préambule .......................................................................................... 111. La Communauté de l’Emmanuel .......................................... 11

1.A. Emmanuel, Dieu avec nous ........................................ 121.B. La grâce de la Communauté ........................................ 14

2. La Fraternité de Jésus ............................................................. 19

2. Le cheminement dans la Communauté et la Fraternité .................... 251. Les étapes de cheminement dans la Communauté ................. 252. Les étapes de cheminement dans la Fraternité de Jésus .......... 33

3. La vie communautaire : Les maisonnées ............................................ 37

4. La vie communautaire : Rencontres communautaires, mission et services .......................................................................... 43

1. Les rencontres communautaires ou « week-ends communautaires » ..................................... 43

2. Les services et la mission ....................................................... 45

5. La vie communautaire : L’accompagnement ..................................... 471. Présentation générale ............................................................. 472. L’organisation de l’accompagnement ..................................... 493. Les bases objectives de l’accompagnement

dans la Communauté .......................................................... 494. Questions particulière s relatives à l’accompagnement ........ 53

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6. La formation ...................................................................................... 611. La formation communautaire initiale .................................... 622. La formation communautaire continue ................................. 643. Les formations apostoliques spécialisées ................................ 654. Formation à la responsabilité ................................................. 665. La formation dans la Fraternité ............................................. 66

7. Les clercs dans la Communauté : Les prêtres et les diacres permanents .............................................. 67Les prêtres de la Communauté de l’Emmanuel ............................. 67

I – L’appel dans la Communauté de l’Emmanuel et la Fraternité de Jésus ....................................................... 67

II – Statut du prêtre de la Communauté dans l’Église ................ 69III – La vie pratique des prêtres ................................................. 73

1 – Engagements des prêtres de la Communauté ............... 73a- La prière ................................................................. 73b- Les sacrements ........................................................ 73c- Accompagnement communautaire

et direction spirituelle ............................................ 73d- Rencontres et retraites ............................................ 74e- La formation continue des prêtres ........................... 74f- Un juste repos .......................................................... 75g- Le rapport à l’autorité dans le diocèse

et la Communauté ................................................. 752 – Pour les lieux de résidence commune

(paroisses, sanctuaires, maisons de formation…) ......... 75a- Aménagement des lieux .......................................... 75b- Louange communautaire et office en commun

(voir 7.25) .............................................................. 76c- Les temps de partage ............................................... 76d- Adoration communautaire ...................................... 76e- Vie et soumission fraternelles .................................. 76

IV – Quelques attitudes fondamentales ..................................... 77V – Repères pour la mission en paroisse .................................... 78VI. Le cheminement des séminaristes et des prêtres ................... 79

Les diacres permanents de la Communauté de l’Emmanuel ......... 82Généralités sur le diaconat permanent dans la Communauté...... 82En vue d’un éventuel cheminement ........................................... 82Programme communautaire de discernement

et de formation initiale ....................................................... 82Durant la formation diocésaine en vue du diaconat ................... 85Relations avec le diocèse ............................................................ 85Nomination et suivi de mission ................................................. 85

Accueil et cheminement de diacres permanents demandant à entrer dans la Communauté de l’Emmanuel .................... 86

8. Le célibat pour le Royaume dans la Communauté et la Fraternité ................................................................................. 89

L’accueil des vocations ............................................................... 90Un appel pour toute la Communauté ....................................... 90Un appel commun pour les hommes et les femmes ................... 91Les femmes célibataires pour le Royaume .................................. 91Les hommes célibataires pour le Royaume ................................. 93

9. Couples et familles ............................................................................ 95Les personnes mariées dans la Communauté de l’Emmanuel ...... 95La vie de couple ........................................................................ 97Servir la vie ............................................................................... 99Participer au développement de la société .................................. 100Participer à la vie et à la mission de l’Église ................................ 100La formation ............................................................................. 101Les couples consacrés dans la Fraternité de Jésus ........................ 102

10. Les célibataires ................................................................................. 103

11. Les jeunes de l’Emmanuel ............................................................... 105Participation aux activités apostoliques

de la Communauté de l’Emmanuel .................................... 106Le cheminement du jeune dans la Communauté de l’Emmanuel 106Coordination des jeunes de l’Emmanuel

et « lieux de vie et de mission » ........................................... 108La vie résidentielle des jeunes .................................................... 109Les vocations au sacerdoce et au célibat pour le Royaume ......... 111

12. Missions spécifiques : Les permanents de l’Emmanuel .................. 113

13. Missions spécifiques : Les missionnaires de longue durée de l’Emmanuel « ad gentes » .......................................................... 115

Un appel spécifique au sein de la Communauté ........................ 115L’engagement réciproque ........................................................... 117

14 Missions spécifiques : La Croix Glorieuse ....................................... 119

15 Le gouvernement de la Communauté et de la Fraternité ................. 1251. Le gouvernement général de la Communauté ....................... 1252. Gouvernement des Provinces communautaires ...................... 132

186

Règlement de vie des femmes célibataires pour le Royaume ................ 137

Préface ............................................................................................. 139Préambule ........................................................................................ 140

I. Fondements du célibat pour le Royaume ........................... 140Le célibat pour le Royaume dans le charisme

de la Communauté de l’Emmanuel et de la Fraternité de Jésus ........................................... 140

L’engagement au célibat pour le Royaume .......................... 142Le célibat pour le Royaume vécu dans une vie séculière ...... 143La pratique des conseils évangéliques

dans la Communauté de l’Emmanuel ......................... 144II. Dispositions particulières au célibat pour le Royaume ........ 147

La vie d’union à Dieu ................................................. 147La vie communautaire ................................................ 148La vie missionnaire ..................................................... 150Le gouvernement ........................................................ 151Les biens temporels ..................................................... 154La formation et le cheminement ................................. 155

III. Séparation ......................................................................... 158IV. Modification du Règlement de vie .................................... 159

Annexes .................................................................................................. 161Annexe 1

Audience de Benoît XVI avec les Conseils de la Communauté et de la Fraternité ................................ 163

Annexe 2 Paray-le-Monial et la Communauté de l’Emmanuel ........... 167

Annexe 3 Rituels de démarches en vue du célibat pour le Royaume ... 175

1. Rituel d’entrée en accueil ........................................ 176 2. Rituel d’entrée en formation ................................... 1773. Rituel de l’Engagement ........................................... 178

Premier Engagement ........................................... 178Engagement définitif ........................................... 179

Achevé d’imprimerpar l’Imprimerie Darantière à Dijon-Quetigny

en août 2012

Dépôt légal : août 2012N° d’impression : ????????????????

Imprimé en France

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