correction de scolioses sévères (>90°) par voie postérieure seule avec ostéotomies de...

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S304 86 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique était de comparer au sein d’une série de montages hybrides les résultats en fonction de l’utilisation de vis mono- ou poly-axiales. Méthodes.— Soixante patients [âge moyen 14,7 ans] porteurs d’une SIA de type Lenke 1-2 ont été inclus dans ce travail et analysés rétrospectivement. La procédure chirurgicale consistait en un mon- tage hybride avec une pince lamo-lamaire en compression à la partie craniale, des vis pédiculaires entre la dernière vertèbre instrumen- tée et T11 à la partie caudale et des liens sous-lamaires sur les niveaux intermédiaires du montage. Des vis mono-axiales ont été utilisées pour les 30 premiers patients et des vis poly-axiales pour les 30 suivants. Un test de Student a été utilisé afin de comparer les 2 stratégies chirurgicales en termes de correction de l’angle de Cobb thoracique et de changement de cyphose T4-T12 à 3 mois postopératoire. Résultats.— Sur l’ensemble de la série, il n’existait pas de dif- férence significative sur l’ensemble des paramètres étudiés en préopératoire (p > 0,05). Au dernier recul, l’angle de Cobb résiduel était significativement (p < 0,004) plus élevé dans le groupe poly- axiales que dans le groupe mono-axiales (20,3 ± 8,2 vs. 15 ± 5 ) avec un pourcentage de correction de 72,1 ± 7,6 dans le groupe mono-axiales vs. 64,8 ± 9,1 dans le groupe poly-axiales (p < 0,001). Au niveau sagittal, il existait une différence significative (p < 0,04) entre les cyphoses thoraciques du groupe poly-axiale et celles du groupe mono-axiale (26,6 ± 7 vs. 23 ± 6,2 ). Discussion.— L’importance de l’équilibre sagittal du rachis est lar- gement décrite dans la littérature et les déséquilibres sagittaux notamment iatrogènes sont corrélés à de moins bons résultats cli- niques dans les déformations rachidiennes de l’adulte. Ces données préliminaires montrent que même au sein des montages hybrides, moins pourvoyeurs de dos plats iatrogéniques, des différences existent selon les techniques utilisées. Il est donc fondamental de réfléchir à l’importance de la correction chirurgicale souhaitée et il est, selon nous, préférable de privilégier la correction dans le plan sagittal au détriment d’une légère diminution de la cor- rection dans le plan coronal. Des études supplémentaires à long terme seront cependant nécessaires afin de confirmer ces résultats initiaux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.160 166 Correction de scolioses sévères (> 90 ) par voie postérieure seule avec ostéotomies de Smith-Petersen et vis pédiculaires Pedro Doménech , Jane Hoashi , Ramon Navarro , Jesús Burgos , Gabriel Pizá , Ignasi Sanpera , Jose Maruenda Maestro Alonso, 109, S. de COT infantil, HGU. Alicante, 03010 Alicante, Espagne Auteur correspondant. Introduction.— La technique chirurgicale classique de traitement des scolioses sévères demande un double abord antérieur et posté- rieur en deux temps. Sont décrits ici, les résultats d’une technique standardisée de correction tridimensionnelle des courbes de plus de 90 Cobb par seule voie d’abord postérieur, avec dérotation et alignement simultanés dans les deux plans. Patients et méthodes.— Étude prospective chez 19 patients avec scolioses sévères de plus de 90 , avec réalisation de radiographies et scanner en pré- et postopératoire. Le suivi moyen était de 4,1 ans (rang : 2—6), l’âge moyen de 16 ans. Les données furent analysées avec le programme SPSS en utilisant des tests non paramétriques. Technique: par voie postérieure, on mettait en place des vis pédiculaires bilatéralement à chaque niveau avec ostéotomies de Smith-Petersen (OSP) à l’apex. La déformation était réduite en ali- gnant les pédicules du côté convexe avec le système coplanaire (Spine, juin 1998), on plac ¸ait ensuite la barre du côté concave et on l’incurvait avant de retirer les tubes prolongateurs. Pour terminer, on mettait la barre convexe. Résultats.— On a réalisé une moyenne de 5,6 ostéotomies (rang : 4—8). La colonne a été fusionnée avec le bassin chez 14 patients. La correction moyenne dans le plan frontal était de 70 %, avec amé- lioration d’une moyenne de 106 à 32 (p < 0,001). Dans tous les cas après la correction, le plan sagittal était dans les valeurs de normalité. La perte de correction moyenne était de 4 % à la fin du suivi. La rotation de la vertèbre apicale par rapport au sacrum s’améliorait d’une moyenne de 44 à 22 en postopératoire (p < 0,001). En moyenne on a mis en place 26 vis par patient (rang : 22—33). Le scanner a mis en évidence 16 % de vis mal placées, 73 % d’entre elles se trouvaient autour de l’apex et dans les vertèbres proches de D4. Il n’y eut pas de séquelles neurologiques. Discussion.— Dans le traitement classique, l’abord antérieur permet d’obtenir une plus grande souplesse de la colonne au prix d’une morbidité associée. Avec les techniques de fixation pédiculaire à tous les niveaux associés à OSP la morbidité inhérente au double abord pourrait être évitée. Conclusion.— Dans les scolioses sévères, on peut utiliser des vis pédiculaires à chaque niveau avec un taux acceptable de malpo- sition, sans complications neurologiques permanentes. Cette technique permet d’obtenir des corrections satisfaisantes de déformations sévères en associant des vis pédiculaires avec des ostéotomies par voie postérieure. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.161 167 Résultat à moyen terme de l’arthrodèse lombo-sacrée pour scoliose neurologique grave instrumentée selon la technique de Jackson simplifiée Jean-baptiste Néron , Christian Bonnard , Charlotte Debodman , Benoit De courtivron , Franc ¸ois Bergerault Service d’orthopédie 2C, CHU Trousseau, avenue de la République, 37170 Chambray lès Tours, France Auteur correspondant. L’arthrodèse étendue dans le traitement des scolioses neurologiques sévères apporte un confort important pour le patient et l’équipe soignante. L’arthrodèse lombo-sacrée est problématique chez ces patients aux déformations importantes du fait de la mauvaise tenue osseuse et d’encombrement du matériel. Jackson décrit en 1990, une technique d’arthrodèse lombo-sacrée par vis S1 et tiges intra- sacrées reliées au montage par connecteurs et posées avec guidage radiologique permettant une plus grande résistance. L’objet de cette étude est d’évaluer les résultats radiologiques et cliniques de la technique de Jackson simplifiée sans guidage radiologique ni connecteurs. Trente-trois patients opérés d’une arthrodèse étendue avec instrumentation lombo-sacrée selon la technique de Jackson sim- plifiée ont été étudiés avec un minimum de 4 ans de recul (moyenne = 82 mois). L’équilibre frontal, sagittal, l’angle de Cobb, la pente sacrée, la lordose lombaire et l’obliquité frontale du bassin ont été étudiés sur les radiographies préopératoires, postopéra- toires et au dernier recul. Les complications postopératoires ont été notées. L’arthrodèse complète a été obtenue chez 32patients, un patient a dû être réopéré suite au déplacement de la tige sacrée, un patient pour un déplacement de crochet thoracique et deux patients ont subit une ablation de matériel pour un sepsis tardif. Au dernier recul, aucun patient ne présentait de douleurs liées à son rachis. L’angle de Cobb moyen est passé de 62 à 20 en postopératoire et à 24 au dernier recul. L’obliquité frontale du bassin, de 10,2 (0—26) en moyenne en préopératoire est corrigée de 7,5 (0—24) en moyenne, avec une perte de correction secondaire moyenne de 1,2 (0—9) soit 16 %.

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IA de type Lenke 1-2 ont été inclus dans ce travail et analysésétrospectivement. La procédure chirurgicale consistait en un mon-age hybride avec une pince lamo-lamaire en compression à la partieraniale, des vis pédiculaires entre la dernière vertèbre instrumen-ée et T11 à la partie caudale et des liens sous-lamaires sur lesiveaux intermédiaires du montage. Des vis mono-axiales ont ététilisées pour les 30 premiers patients et des vis poly-axiales poures 30 suivants. Un test de Student a été utilisé afin de compareres 2 stratégies chirurgicales en termes de correction de l’anglee Cobb thoracique et de changement de cyphose T4-T12 à 3 moisostopératoire.ésultats.— Sur l’ensemble de la série, il n’existait pas de dif-érence significative sur l’ensemble des paramètres étudiés enréopératoire (p > 0,05). Au dernier recul, l’angle de Cobb résidueltait significativement (p < 0,004) plus élevé dans le groupe poly-xiales que dans le groupe mono-axiales (20,3◦ ± 8,2◦ vs. 15◦ ± 5◦)vec un pourcentage de correction de 72,1 ± 7,6 dans le groupeono-axiales vs. 64,8 ± 9,1 dans le groupe poly-axiales (p < 0,001).u niveau sagittal, il existait une différence significative (p < 0,04)ntre les cyphoses thoraciques du groupe poly-axiale et celles duroupe mono-axiale (26,6◦ ± 7◦ vs. 23◦ ± 6,2◦).iscussion.— L’importance de l’équilibre sagittal du rachis est lar-ement décrite dans la littérature et les déséquilibres sagittauxotamment iatrogènes sont corrélés à de moins bons résultats cli-iques dans les déformations rachidiennes de l’adulte. Ces donnéesréliminaires montrent que même au sein des montages hybrides,oins pourvoyeurs de dos plats iatrogéniques, des différences

xistent selon les techniques utilisées. Il est donc fondamentale réfléchir à l’importance de la correction chirurgicale souhaitéet il est, selon nous, préférable de privilégier la correction danse plan sagittal au détriment d’une légère diminution de la cor-ection dans le plan coronal. Des études supplémentaires à longerme seront cependant nécessaires afin de confirmer ces résultatsnitiaux.

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66orrection de scolioses sévères (> 90◦) par voieostérieure seule avec ostéotomies demith-Petersen et vis pédiculairesedro Doménech ∗, Jane Hoashi , Ramon Navarro , Jesús Burgos ,abriel Pizá , Ignasi Sanpera , Jose Maruenda

Maestro Alonso, 109, S. de COT infantil, HGU. Alicante, 03010licante, Espagne

Auteur correspondant.ntroduction.— La technique chirurgicale classique de traitementes scolioses sévères demande un double abord antérieur et posté-ieur en deux temps. Sont décrits ici, les résultats d’une techniquetandardisée de correction tridimensionnelle des courbes de pluse 90◦ Cobb par seule voie d’abord postérieur, avec dérotation etlignement simultanés dans les deux plans.atients et méthodes.— Étude prospective chez 19 patients aveccolioses sévères de plus de 90◦, avec réalisation de radiographiest scanner en pré- et postopératoire. Le suivi moyen était de 4,1 ansrang : 2—6), l’âge moyen de 16 ans. Les données furent analyséesvec le programme SPSS en utilisant des tests non paramétriques.echnique : par voie postérieure, on mettait en place des visédiculaires bilatéralement à chaque niveau avec ostéotomies demith-Petersen (OSP) à l’apex. La déformation était réduite en ali-

nant les pédicules du côté convexe avec le système coplanaireSpine, juin 1998), on placait ensuite la barre du côté concave et on’incurvait avant de retirer les tubes prolongateurs. Pour terminer,n mettait la barre convexe.

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ésultats.— On a réalisé une moyenne de 5,6 ostéotomies (rang :—8). La colonne a été fusionnée avec le bassin chez 14 patients.a correction moyenne dans le plan frontal était de 70 %, avec amé-ioration d’une moyenne de 106◦ à 32◦ (p < 0,001). Dans tous lesas après la correction, le plan sagittal était dans les valeurs deormalité. La perte de correction moyenne était de 4 % à la fin duuivi.a rotation de la vertèbre apicale par rapport au sacrum’améliorait d’une moyenne de 44◦ à 22◦ en postopératoirep < 0,001).n moyenne on a mis en place 26 vis par patient (rang : 22—33). Lecanner a mis en évidence 16 % de vis mal placées, 73 % d’entre ellese trouvaient autour de l’apex et dans les vertèbres proches de D4.l n’y eut pas de séquelles neurologiques.iscussion.— Dans le traitement classique, l’abord antérieur permet’obtenir une plus grande souplesse de la colonne au prix d’uneorbidité associée. Avec les techniques de fixation pédiculaire à

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67ésultat à moyen terme de l’arthrodèse

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Service d’orthopédie 2C, CHU Trousseau, avenue de laépublique, 37170 Chambray lès Tours, France

Auteur correspondant.’arthrodèse étendue dans le traitement des scolioses neurologiquesévères apporte un confort important pour le patient et l’équipeoignante. L’arthrodèse lombo-sacrée est problématique chez cesatients aux déformations importantes du fait de la mauvaise tenuesseuse et d’encombrement du matériel. Jackson décrit en 1990,ne technique d’arthrodèse lombo-sacrée par vis S1 et tiges intra-acrées reliées au montage par connecteurs et posées avec guidageadiologique permettant une plus grande résistance. L’objet deette étude est d’évaluer les résultats radiologiques et cliniquese la technique de Jackson simplifiée sans guidage radiologique nionnecteurs.rente-trois patients opérés d’une arthrodèse étendue avecnstrumentation lombo-sacrée selon la technique de Jackson sim-lifiée ont été étudiés avec un minimum de 4 ans de reculmoyenne = 82 mois). L’équilibre frontal, sagittal, l’angle de Cobb,a pente sacrée, la lordose lombaire et l’obliquité frontale du bassinnt été étudiés sur les radiographies préopératoires, postopéra-oires et au dernier recul. Les complications postopératoires ontté notées.’arthrodèse complète a été obtenue chez 32 patients, un patient aû être réopéré suite au déplacement de la tige sacrée, un patientour un déplacement de crochet thoracique et deux patients ontubit une ablation de matériel pour un sepsis tardif. Au dernierecul, aucun patient ne présentait de douleurs liées à son rachis.’angle de Cobb moyen est passé de 62◦ à 20◦ en postopératoiret à 24◦ au dernier recul. L’obliquité frontale du bassin, de 10,2◦

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