contacts sans frontière - 2010 - avril-mai-juin

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Le lycée Jean-Baptiste Vuillaume à Mirecourt a développé une tradition d’accueil d’élèves étran- gers dans le cadre de programmes d’échange depuis 4 ans. Conscient de l’enrichissement indé- niable qu’apportent ces élèves à son établisse- ment, son dynamique proviseur adjoint revient, pour Contacts Sans Frontière, sur la manière dont les élèves sont intégrés au lycée. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la décision d’accueillir des lycéens étrangers dans votre éta- blissement via notre association ? Le lycée Jean-Baptiste Vuillaume est un lycée polyvalent qui a développé depuis de nombreuses années des partenariats avec les pays étrangers : l'Allemagne bien sûr, l'Espagne, l'Autriche, etc. Ces échanges ont toujours eu lieu dans le cadre des enseignements de langues et donc pilotés par des enseignants. En parallèle, le lycée a toujours répondu favo- rablement aux demandes d'accueil d'élèves étrangers dans le cadre des échanges linguistiques individuels. Depuis 4 ans nous accueillons chaque année au minimum 3 élèves étran- gers par l'intermédiaire de plusieurs associations dont la vôtre. Notre établissement se situe en milieu rural, il est donc nécessaire dès que cela est possible de s'ouvrir vers l'extérieur. Je pense que c'est également cela qui amène les familles d'accueil à participer à cette aventure. Des familles d'accueil sans qui rien ne serait possible. C'est leur dynamisme, leur volonté de mieux connaître l'autre, de lutter à leur niveau contre certaines formes de discrimination qui est à l'origine de tout. Pourriez-vous donner des exemples concrets d'apport de ces élèves au pro- jet pédagogique de votre établissement ? Jusqu'à présent, les élèves étaient scola- risés dans une classe et suivaient le même emploi du temps que les élèves français. Le bénéfice de cet accueil se ressentait donc essentiellement au sein de la classe puis, selon les affinités, auprès d'autres élèves du lycée. Les pro- fesseurs de langues savent valoriser la présence d'élèves étrangers dans leurs cours et réinvestir cette valeur ajoutée dans leur progression pédagogique. Mais d'autres professeurs, notamment de sciences économiques, ne manquent pas l'occasion de faire intervenir cer- tains élèves étrangers dans leurs cours. Un jeune Australien, qui a fait un passa- ge particulièrement apprécié dans notre lycée, a ainsi participé activement à certains cours. L'apport pédagogique ou éducatif dépend évidemment de la personnalité de l'élève accueilli. Edito L’accueil vu du lycée Le voyage immobile Ce numéro de votre journal est orange, la cou- leur des familles d’accueil dans la nouvelle iden- tité visuelle adoptée par AFS Vivre sans Frontière - une identité qui s’organise autour d’un slogan, « Connecting Lives, Sharing Cultures », et de 7 couleurs représentant chacun des publics-clés de notre association. Chaque année, ce sont plus de 400 familles fran- çaises qui effectuent ce « voyage immobile » que représente l’accueil d’un élève étranger. Et c’est dès maintenant que nous recrutons les familles prêtes à embarquer, à partir de sep- tembre 2010, pour ce voyage, immobile certes, mais non dénué d’aventure ! C’est pourquoi une grande partie de ce numéro est dédiée à l’accueil et donne la parole aux acteurs de l’accueil : jeunes étrangers, famille d’accueil et école. Certaines de ces paroles sont extraordinaires et portent, mieux que n’importe quel discours, le message de tolérance, d’ouver- ture, de défi et de refus du repli sur soi qui est la base de notre organisation. Comme cette remarque d’Alexis Claudel, proviseur-adjoint d’un lycée accueillant des participants AFS, interviewé ci-contre : « c'est le dynamisme {des familles d’accueil}, leur volonté de mieux connaître l'autre, de lutter à leur niveau contre certaines formes de discrimination qui est à l'ori- gine de tout ». J’en profite, alors que l’année scolaire touche à sa fin, pour remercier les proviseurs, les ensei- gnants et les conseillers principaux d’éducation des établissements qui scolarisent nos partici- pants ; ils les ont aidés tout au long de l’année à progresser en français et parfois à appréhender des matières qu’il n’avaient jamais étudiées auparavant. A l’heure où le ministère de l’Education encourage la création de partena- riats avec des lycées étrangers, ces élèves accueillis constituent un véritable trait d’union entre deux établissements. J’espère que tous ces établissements seront de nouveau avec nous pour une nouvelle aventure à la rentrée 2010 et que de nombreuses familles se préparent au voyage ! Anne Collignon > Présidente AFS Vivre Sans Frontière Interview d’Alexis Claudel, proviseur adjoint du lycée Jean-Baptiste Vuillaume, à Mirecourt (Vosges). Propos recueillis par Caroline Barjon SOM MAIRE 1 > LA VIE de l’association p. 1 - 2 L’accueil vu du lycée p. 2 Michi, apprentie pâtissière p. 3 - 4 Nos participants étrangers se péparent à passer le BAC ! p. 5 - 6 Bourses et partenariats en 2009-2010 : quoi de neuf dans la tirelire d’AFS ? p. 6 L’actualité des programmes accueil et départ 7 > INTERVIEW p. 7 Interview de Sébastien Thierry, ancien AFSer et directeur adjoint de l’Agence Europe-Education-Formation 8 > INTER cultures p. 8 Université d’été sur l’expérience interculturelle, à Karlsruhe, Allemagne 8 > BREVES Henry Tyne, professeur de Français langue Etrangère, ses étu- diantes et des professeurs du lycée aident Cécilia Gomez et Jenny Chuang à progresser en français.

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Le journal trimestriel de notre association AFS Vivre Sans Frontière, à destination des bénévoles

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Page 1: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

Le lycée Jean-Baptiste Vuillaume à Mirecourt adéveloppé une tradition d’accueil d’élèves étran-gers dans le cadre de programmes d’échangedepuis 4 ans. Conscient de l’enrichissement indé-niable qu’apportent ces élèves à son établisse-ment, son dynamique proviseur adjoint revient,pour Contacts Sans Frontière, sur la manière dontles élèves sont intégrés au lycée.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la décisiond’accueillir des lycéens étrangers dans votre éta-blissement via notre association ?

Le lycée Jean-Baptiste Vuillaume est un lycée polyvalent quia développé depuis de nombreuses années des partenariatsavec les pays étrangers : l'Allemagne bien sûr, l'Espagne,l'Autriche, etc. Ces échanges ont toujours eu lieu dans lecadre des enseignements de langues et donc pilotés par desenseignants. En parallèle, le lycée a toujours répondu favo-rablement aux demandes d'accueil d'élèves étrangers dansle cadre des échanges linguistiques individuels. Depuis 4 ansnous accueillons chaque année au minimum 3 élèves étran-gers par l'intermédiaire de plusieurs associations dont lavôtre. Notre établissement se situe en milieu rural, il est donc nécessaire dès que cela estpossible de s'ouvrir vers l'extérieur. Je pense que c'est également cela qui amène lesfamilles d'accueil à participer à cette aventure. Des familles d'accueil sans qui rien neserait possible. C'est leur dynamisme, leur volonté de mieux connaître l'autre, de lutter àleur niveau contre certaines formes de discrimination qui est à l'origine de tout.

Pourriez-vous donner des exemples concrets d'apport de ces élèves au pro-jet pédagogique de votre établissement ?

Jusqu'à présent, les élèves étaient scola-risés dans une classe et suivaient lemême emploi du temps que les élèvesfrançais. Le bénéfice de cet accueil seressentait donc essentiellement au seinde la classe puis, selon les affinités,auprès d'autres élèves du lycée. Les pro-fesseurs de langues savent valoriser laprésence d'élèves étrangers dans leurscours et réinvestir cette valeur ajoutéedans leur progression pédagogique.Mais d'autres professeurs, notammentde sciences économiques, ne manquentpas l'occasion de faire intervenir cer-tains élèves étrangers dans leurs cours.Un jeune Australien, qui a fait un passa-ge particulièrement apprécié dansnotre lycée, a ainsi participé activementà certains cours. L'apport pédagogiqueou éducatif dépend évidemment de lapersonnalité de l'élève accueilli.

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L’accueil vu

du lycée ”

Le voyage immobile

Ce numéro de votre journal est orange, la cou-leur des familles d’accueil dans la nouvelle iden-tité visuelle adoptée par AFS Vivre sansFrontière - une identité qui s’organise autourd’un slogan, « Connecting Lives, SharingCultures », et de 7 couleurs représentant chacundes publics-clés de notre association.

Chaque année, ce sont plus de 400 familles fran-çaises qui effectuent ce « voyage immobile »que représente l’accueil d’un élève étranger. Etc’est dès maintenant que nous recrutons lesfamilles prêtes à embarquer, à partir de sep-tembre 2010, pour ce voyage, immobile certes,mais non dénué d’aventure !

C’est pourquoi une grande partie de ce numéroest dédiée à l’accueil et donne la parole auxacteurs de l’accueil : jeunes étrangers, familled’accueil et école. Certaines de ces paroles sontextraordinaires et portent, mieux que n’importequel discours, le message de tolérance, d’ouver-ture, de défi et de refus du repli sur soi qui est labase de notre organisation. Comme cetteremarque d’Alexis Claudel, proviseur-adjointd’un lycée accueillant des participants AFS,interviewé ci-contre : « c'est le dynamisme {desfamilles d’accueil}, leur volonté de mieuxconnaître l'autre, de lutter à leur niveau contrecertaines formes de discrimination qui est à l'ori-gine de tout ».

J’en profite, alors que l’année scolaire touche àsa fin, pour remercier les proviseurs, les ensei-gnants et les conseillers principaux d’éducationdes établissements qui scolarisent nos partici-pants ; ils les ont aidés tout au long de l’année àprogresser en français et parfois à appréhenderdes matières qu’il n’avaient jamais étudiéesauparavant. A l’heure où le ministère del’Education encourage la création de partena-riats avec des lycées étrangers, ces élèvesaccueillis constituent un véritable trait d’unionentre deux établissements.

J’espère que tous ces établissements seront denouveau avec nous pour une nouvelle aventureà la rentrée 2010 et que de nombreuses famillesse préparent au voyage !

Anne Collignon > Présidente

AFS Vivre Sans Frontière

Interview d’Alexis Claudel, proviseur adjoint du lycéeJean-Baptiste Vuillaume, à Mirecourt (Vosges).Propos recueillis par Caroline Barjon

SOM MAIRE

1 > LA VIEde l’association

p. 1 - 2 L’accueil vu du lycéep. 2 Michi, apprentie pâtissièrep. 3 - 4 Nos participants étrangers se

péparent à passer le BAC !p. 5 - 6 Bourses et partenariats en

2009-2010 : quoi de neufdans la tirelire d’AFS ?

p. 6 L’actualité des programmesaccueil et départ

7 > INTERVIEW

p. 7 Interview de SébastienThierry, ancien AFSer etdirecteur adjoint de l’AgenceEurope-Education-Formation

8 > INTERcultures

p. 8 Université d’été surl’expérience interculturelle,à Karlsruhe, Allemagne

8 > BREVES

Henry Tyne, professeur de Français langue Etrangère, ses étu-diantes et des professeurs du lycée aident Cécilia Gomez etJenny Chuang à progresser en français.

Page 2: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

2Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

Vous êtes à l'origine d'une initiative originale pour aider cesélèves étrangers à progresser en français. Pourriez-vous nousen parler ?

Cette année, et pour la première fois depuis mon affectation dans celycée, nous avons accueilli des élèves dont le niveau d'expression enfrançais ne permettait pas une intégration "habituelle" dans lesclasses. Ceci a donc déjà débuté par un problème : comment intégreret faire suivre des cours "standards" à des élèves qui ne comprennentpas le français ? Les équipes pédagogiques et nous-mêmes étionsdémunis ! Un professeur d'espagnol, titulaire d'une formation FLE1,m'a donc proposé de les prendre en charge quelques heures par semai-ne. Le hasard faisant parfois bien les choses, le mari d'une autre ensei-gnante, exerçant à l'université dans ce domaine s'est proposé de nousaider. C'est ainsi que Henry Tyne, professeur en FLE à l'université NancyII, accompagné d'étudiants, prend en charge les élèves étrangerschaque vendredi avec pour objectif de leur donner des outils pourapprendre le français. Les étudiants ont ainsi construit un forum :http://mirecourt.vosforums.com

1 - Français Langue Etrangère

L’accueil vu

du lycée ”( Suite )

Comment impliquez-vous les professeurs de votre établisse-ment dans l'accueil de ces élèves étrangers ?

Malheureusement le quotidien ne nous permet pas toujours d'accor-der le temps souhaité aux élèves étrangers. C'est pour cette raison quenous avons poussé la réflexion un peu plus loin en recrutant il y a deuxsemaines un AED (surveillant) qui a le profil FLE. L'objectif est qu'il soitl'interlocuteur-référent des élèves étrangers et qu'il coordonne l'actionde tous les intervenants. Il pourra également valoriser la présence desélèves étrangers en organisant certaines actions ludiques (notammentculinaires ou bien des ateliers découvertes, etc.).

Certains des lycéens étrangers accueillis dans votre lycée vont-ils passer le Bac cette année ? Comment le lycée les accom-pagne-t-il par rapport à cet objectif ?

Les élèves étrangers qui le souhaitent peuvent passer le Bac à conditionévidement d’être scolarisés en Terminale et que la période d'accueil lepermette. Aucun ne l'a fait en 4 ans. La plupart des élèves sontaccueillis en 1ère, un choix opéré avec la famille d'accueil en fonctionde l'âge, des objectifs du séjour et du niveau scolaire de l'élève.

Le rêve de Michi Sugioka, lycéenne japonaise de 17 ans, est entrain de se réaliser. Grâce à son année à Dourlers dans le Nord,avec AFS, elle deviendra sans doute un jour pâtissière !

Michi, apprentiepâtissière ”

Par Caroline Barjon

L’intérêt de Michi pour la pâtisserie remonte àbien avant son séjour en France avec AFS. Etc’est grâce à Fabrice et Maryse Piotrowski,tous deux professeurs au lycée hôtelier Jesséde Forest, dans le Nord, que son rêve a pu seréaliser. Contacté par des bénévoles AFS pen-dant l’été 2009, le couple a décidé d’accueillirMichi après avoir été séduit par son dossier. Etils ont fait le nécessaire pour l’inscrire dans lelycée où ils enseignent.

Millefeuilles, macarons et charlottes…Quand on lui demande quel est son gâteaufrançais préféré, Michi répond sans hésiter :« le mille-feuilles ; j'adore manger et déguster.Mais j'aime aussi les macarons, les charlottes,les mousses au chocolat, les flans, les sava-

rins... Au Japon, je ne pense pas qu'il y en aitautant. J'aime bien l'ambiance de la pâtisseriefrançaise ». Concernant l’origine de sa passionpour la pâtisserie, Michi explique : « ce qui m'aattiré, c'était le fait de faire plaisir aux gens enayant la satisfaction d'avoir fabriqué ce qu'ilsétaient en train de manger ». Dans sa scolari-té au lycée hôtelier, ce qu’elle préfère c’est« la pratique de la cuisine car chacun cuisinede son côté ». « Par contre, je n’aime pas leservice au restaurant car il faut expliquer lemenu au client ! ».

Une famille d’accueil motivée par le projet deMichiMaryse et Fabrice Piotrowski ont été très actifspour aider Michi à réaliser son rêve. Aprèsavoir convaincu le proviseur de leur lycée d’ac-cueillir Michi en seconde technologique hôtel-lerie, ils ont obtenu auprès du ConseilRégional du Nord une carte de transport sco-laire et un chéquier pour l'achat des manuelsde cours. Ils ont par ailleurs contacté l'associa-tion « Les Amis du Lycée Hôtelier » (associa-tion interne au lycée) pour les outils et tenuesprofessionnelles nécessaires à Michi.

Une équipe enseignante enthousiasteComme l’explique Fabrice Piotrowski, aulycée, « l'expérience est partagée par tousavec enthousiasme. Par exemple, ma col-lègue de français a effectué sa progression

pédagogique de l'année autour de Michi,pour un meilleur échange avec les élèves dela classe : cours sur le Japon en travaux diri-gés (spécialités gastronomiques, situationgéographique, etc. présentés en classe parMichi), cours à l'aide de mangas, etc. » .

Une expérience complèteEn plus de ses cours, Michi a pu rencontrer aulycée un meilleur ouvrier de France chocola-tier, qui avait passé cinq ans au Japon. Et pourNoël sa famille d’accueil l’a emmenée enAlsace, chez un ami viticulteur, qui lui a faitdécouvrir la fabrication du Crémant, les cuve-ries pour la vinification des vins d'Alsace. Etcomme l’ajoute Fabrice Piotrowski, elle amême eu l’occasion de traire des vaches dansune ferme ou deux !

Et après ?Grâce aux démarches de ses parents d’accueilet au chef de travaux de son lycée, Michieffectue un stage dans le restaurant d’unrelais et château dans le Jura, où elle est inté-grée à l'équipe de pâtisserie.Pour ce qui est de son avenir, Michi affirme :« après avoir terminé mes études en France,j'irai à l'école technique de pâtisserie au Japontout en étudiant le français. Puis je pense pro-gresser en faisant plusieurs stages en pâtisse-rie, tant en France qu'au Japon ».

Michi (2ème à droite) avec sa maman d’accueil,Maryse Piotrowski.

Page 3: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

3Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

A près d’un mois du Bac, nous avons interrogé plu-sieurs de nos participants étrangers qui se préparentà passer les épreuves du Bac…Ils nous livrent leurregard sur le système scolaire français et évoquentle cursus suivi dans leur pays, leur progression en

français et la validation de cette année en France dansleur pays. Et bien sûr la manière dont ils se préparent pour le Bac, un objectif rendu possiblegrâce au soutien des familles d’accueil et à l’aide des copains de classe et des professeurs.

Anna Silvestri, Italie, 17 ans, en Terminale L au LycéeRichelieu de Rueil Malmaison (Ile de France)

En Italie, Anna était dans un lycée scientifique et en France, elle estdans une section littéraire et trouve qu’elle fait « trop de philo (8 à9 heures par semaine !) ».Quant à sa progression en français, c’est très étonnant : « Quand jesuis arrivée ici, je ne parlais pas du tout le français (…) Au bout dequelques semaines, j’ai commencé à bien comprendre et ensuite àparler correctement la langue. Avec l’aide des cours à l’école, desmanuels de grammaire, un peu de travail et surtout de ma familled’accueil, je me suis bien débrouillée ! ». « Heureusement, en Italie, mon année en France est reconnue doncje n’aurai pas à redoubler. Et pour la faire valider, il me suffit de pré-senter mes bulletins scolaires français à mon école italienne et,éventuellement, de rattraper les matières que je n’aurai pas étu-diées en France. »Et la préparation au Bac ? « Pendant toute l’année, j’ai fait desfiches de révision, donc il me suffit de les étudier. J’ai changé d’avisde nombreuses fois concernant le Bac : c’est stressant et je le passe

avec des gens qui parlent françaisdepuis toujours, mais je l’ai priscomme un enjeu personnel et je nerisque rien ! Avoir le Bac pourraitm’être utile car j’aimerais revenirétudier à la Fac à Paris ».Et pour l’aider, tout le monde semontre très disponible : « Mescamarades sont super gentils avecmoi, ils m’aident vraiment beau-coup, me prêtent leurs cours quandj’en ai besoin. Quelquefois on seretrouve pour réviser et les profes-seurs sont aussi très disponibles. »

Sarita Töllinen, Finlande, 17 ans, en Terminale L au LycéeFulbert de Chartres (Centre)

Pour Sarita, le système scolaire fran-çais est très différent : « enFinlande, nous n’avons pas des sec-tions littéraire, économique, etc.Nous avons plusieurs matières avecune partie obligatoire et une partieque nous choisissons selon lesétudes que nous voulons faire aprèsle Bac (religion, psychologie, arts,musique, etc.). Nous avons aussibeaucoup de langues : suédois,anglais, espagnol, français, russe,latin, etc. et les 2 premières sontobligatoires ! ».

Son niveau de langue était plutôt faible au début : « J’avais apprisle français pendant 3 ans en Finlande mais, quand je suis arrivée enFrance, j’étais complètement perdue. Après, il y a eu des hauts etdes bas dans mon apprentissage du français. Je trouve que j’écris etque je lis mieux que je ne parle le français. J’aimerais parler cou-

ramment, sans faire de pauses, mais je crois qu’une année scolairedans un pays étranger ce n’est pas suffisant pour apprendre lalangue parfaitement ».Son année passée en France n’est pas reconnue en Finlande etSarita a hésité avant de prendre la décision de passer le Bac mais,finalement, elle fait de son mieux en révisant pour les contrôles,« sans se casser la tête ».

Mariana Schiavetti, Brésil, 17 ans, en Première ES au LycéeGalilée de Cergy (Ile de France)

Mariana estime qu’à son arrivéedans l’hexagone, son niveau defrançais était « pire que celui d’unenfant de 4 ans ! J’avais commencéà étudier le français 4 mois avant departir donc je ne savais pas diregrand-chose. Mais grâce à l’aide demes amies, j’ai fait de grands pro-grès. La musique m’a aussi beau-coup aidée : je lisais les paroles deschansons et j’ai ensuite commencé àlire de vrais livres ».« Je peux valider cette année dansmon pays mais ça dépend de mamoyenne en France. Il faut que j’ap-porte mes notes au Consulat ».

Et pour se préparer au Bac, Mariana étudie avec ses amies et touteseule chez elle. « J’ai vraiment peur de passer le Bac, car j’ai besoind’avoir de bonnes notes pour pouvoir essayer ensuite d’entrer àSciences Po, ce qui est mon rêve. Pour les professeurs du lycée, jesuis presque une élève normale ! ».

Anielle Peterhans, Suisse, 18 ans, en Terminale ES au LycéeFulbert de Chartres (Centre)

« J’ai étudié le français pendant 4ans en Suisse mais je n’étais pas trèsforte ! Quand je suis arrivée, je necomprenais pas beaucoup mais c’estvenu tout seul ».« Pour ne pas redoubler en Suisse, ilfallait que j’obtienne une certainemoyenne en France, mais je n’aimalheureusement pas réussi. Jepourrai quand même passer dansl’année supérieure puisque j’ai écritune lettre expliquant que je vaispasser le Bac en France et que je suisprête à faire de mon mieux à monretour en Suisse. De toute façon,une année à l’étranger n’est jamaisune année perdue ! ».

S’inscrire au Bac n’a pas été chose facile : « En voyant mon premierbulletin, j’étais très découragée et je me suis désinscrite. En février,j’ai regretté ma décision car j’ai compris que je n’avais rien à perdre

Nos participants étrangers

se préparent à passer le Bac ! ”Propos recueillis par Cinta Chevignard etCaroline Barjon

l’écho des

RÉGIONS

Page 4: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

4Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

mais le secrétariat de mon lycée ne voulait plus que je m’inscrive.Finalement, je suis inscrite au Bac ES avec les épreuves anticipées dePremière dans l'option européenne allemand »Pour ce qui est de la préparation : « Je révise mes cours mais je neme casse pas la tête. Si je réussis, tant mieux, sinon ce n’est pasgrave. J'ai remplacé quelques heures d'anglais et d'allemand pardes cours de SVT en Première. Mon emploi du temps est tellementplein que je ne peux pas suivre les cours de français. Du coup, je vaispasser le Bac de français sans cours. J’ai trouvé des amis superbes quim’aident, mais je trouve qu’il n’y a pas assez de temps pour toutréviser (…) ! ».

Arianna Fracalossi, Italie, 18 ans, en Terminale L au LycéeAndré Malraux de Montataire (Picardie)

« En Italie, j’étudiais le grec et lelatin de manière approfondie, la lit-térature, l’histoire, la philosophie,etc. Ma famille d’accueil m'avait ins-crite en Première L. Mais vers la finseptembre, je me suis rendue comp-te que je progressais vite et quej’avais l’occasion de passer mon Bacen France. Après avoir parlé avec mafamille d’accueil, mes copains dulycée, AFS, les professeurs principauxet l'administration, je me suis inscri-te en Terminale L ! ».Et le français ? « Avant d'arriver enFrance, je n'avais jamais étudié lefrançais à l'école car, dans ma région

(Trentino, au nord de l’Italie), on privilégie plutôt l’allemand et l’an-glais. L’été dernier, avant mon départ, j'ai suivi des cours particuliersde français et j'ai ainsi obtenu un niveau de base. J'avais de toutefaçon déjà été au contact de la langue pendant mes nombreuxvoyages en France avec ma famille ».« Je suis partie en sachant que cela ne serait pas une année scolairede perdue. Mon année en France est reconnue en Italie : en sep-tembre, je devrai présenter mes bulletins français à l’école et j’auraiensuite la possibilité de rattraper les notes des matières non suiviesen France avec un examen spécifique ».Pour se préparer au Bac, Arianna suit des cours avec sa classe deTerminale et participe à quelques cours de Première pendant sesheures de permanence. Et ses professeurs sont très disponibles : « sije ne peux pas être présente en cours de Première, ils me fournis-sent des documents ou nous trouvons ensemble des heures pourtravailler à deux. Pour les nouvelles matières, j’ai le temps de révi-ser avec mes camarades et nous nous retrouvons au CDI pour tra-vailler ensemble ! ».

Emre Çiftelerli, Turquie, 16 ans ½, en Première ES au LycéeLes Pierres Vives de Carrières sur Seine (Ile de France)

« En Turquie j'étais dans un lycée privé français. Sauf l'histoire, leturc et la géographie, on étudie chaque matière en français. J'étaisdans une section générale et, cette année, j'aurais bien voulu choi-sir la science mais ici, en France, cela n'était pas possible et je suis en1ère ES ».« A mon retour en Turquie, je ne voudrais absolument pas redou-bler. Heureusement, la validation n'est pas un gros problème pour

moi : mon lycée turc m'a dit que sije réussissais mon année enFrance, je passerais en Turquie, etj'espère bien que mes professeursen France me donneront le « pas-sage en terminale ».« Pour le Bac de français, je lisdeux livres ("Don Juan" et"Germinal"). Je trouve le systèmed'enseignement français un peudifficile mais plus utile que celuide la Turquie. En Turquie parexemple, pour entrer à l'universi-

té il faut juste répondre à 300 questions à choix multiple et il n'y amême pas d'oral.J'ai beaucoup de difficultés dans les cours de français. Pour écrire undevoir de français il y a des règles très précises que je ne maîtrisepas.Je n'ai pas encore vraiment commencé mes révisions pour le Bacmais je pense que je vais être aidé comme cela se passe pour l'éco-le : tout le monde essaie de m'aider. Vraiment je pense que j'aibeaucoup de chance d'avoir de tels amis. Les professeurs me don-nent des devoirs plus faciles et certains notent mes contrôles avecun barème différent ».

Marta Baidek, Portugal, 17 ans, en Première L au Lycéed’Arsonval de Brive la Gaillarde (Corrèze)

Au Portugal, Marta était dans unesection artistique où elle étudiait ledessin, le portugais, l'anglais, lagéométrie, l'histoire des arts et laphilosophie. Concernant le français,elle explique : « Avant de venir enFrance, j'ai eu des cours privés avecun professeur de français pendantenviron 2 mois et ça m'a beaucoupaidée pour les mots basiques. Maisde toute façon, quand je suis arrivéej'ai senti que j'avais tout perdu !Entendre la langue 24 heures sur 24c'est très différent d'un cours, lerythme est différent, on entend lesdifférentes conjugaisons... Ici en

France pour progresser dans l'apprentissage du français j'ai beau-coup lu (…) et je portais le dictionnaire partout ! La télévision m'abeaucoup aidée aussi. Par contre je trouve que le plus important etce qui nous fait progresser le plus, c'est parler ! ».« Comme je suis inscrite en première littéraire, l'accès aux épreuvesdu Bac a été automatiquement fait avec mon inscription, commeavec les autres élèves. En fait, pour me préparer, je trouve trèsimportant de bien suivre les cours et les explications que nous rece-vons à l'école. Après, je révise à la maison (…) J'aime beaucoup lefrançais et la littérature française donc, pour moi, c'est très intéres-sant tout ce que nous faisons. Et quand on aime c'est plus facile ! Etmes copines à l'école, ou même les professeurs, sont toujours dis-ponibles pour m'aider dans quelque chose que je comprends moins(…) ».

LA VIE DE L’ASSOCIATION

Nos participants étrangers

se préparent à passer le Bac ! ”(suite)

l’écho des

RÉGIONS

Page 5: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

AFS AUX COTÉS DES JEUNES DANS LEURAVENTURE INTERCULTURELLE

Les bourses internationales de la diversité

AFS Intercultural Programs organise chaqueannée un concours qui vise à accroître la diversi-té des jeunes qui participent aux programmesAFS. L’organisation lance à cet effet un appel àprojets au sein du réseau international d’AFS.En 2009, le projet proposé par AFS Centre a étéprésenté à la sélection internationale et a étéprimé. Ceci a permis à l’association de remporterune bourse de 7.000 $, reversée à 2 jeunes issusde filières professionnelles, pour leur permettrede participer à des Programmes d’Initia-tion auDéveloppement en Tunisie et au Brésil.

Les bourses nationales d’AFS

AFS Vivre Sans Frontière constitue un « Fonds deSolidarité » alimenté par un prélèvement de 4%des sommes versées par tout participant à unprogramme de longue durée. Le montant glo-bal de ces prélèvements peut être abondé par leConseil d’Administration, en fonction desfinances de l’association. Les sommes réuniesservent ensuite à financer les trois types d’ac-tions suivants :

Les Bourses Individuelles

Ces bourses sont destinées à des jeunes qui nepourraient pas - ou très difficilement - participeraux programmes AFS, du fait des faibles revenusde leurs familles. Les candidatures de ces jeunessont examinées par la commission des « BoursesIndividuelles », qui leur octroie des aides de 500à 3.000 euros. En 2010, AFS permet ainsi à 45jeunes moins favorisés de participer à ses pro-grammes, en leur attribuant plus de 65.000euros d’aide financière directe.

Les Bourses d’Aide aux Projets

Ces bourses permettent d’accompagner les pro-jets locaux portés par les associations localesd’AFS Vivre Sans Frontière. Il peut s’agir d’unprojet collectif qui concerne la mobilité interna-tionale d’un petit groupe de jeunes, avec unétablissement scolaire, une association, une col-lectivité ou une entreprise partenaire.Autrement dit, lorsque des jeunes candidats àdes programmes AFS sont porteurs de projetsinterculturels ou de solidarité internationaleparticuliers, ils ont la possibilité de construire,avec leur association AFS locale, un projet. Lesbourses d’aide aux projets locaux traduisent lavolonté d’AFS d’être un véritable cofinanceur

des projets de mobilité et de solidarité interna-tionale des jeunes. Elles ont aussi pour vocationd’encourager la recherche de financementsextérieurs complémentaires par les jeunes, avecle soutien de leur association AFS locale. Les pro-jets locaux sont examinés et suivis par la com-mission des « Bourses Projets ».

Les Bourses et Projets Exceptionnels

Lorsqu’une actualité particulière ou un événe-ment extraordinaire est à l’ordre du jour, leConseil d’Administration d’AFS Vivre SansFrontière peut décider de la mise en place d’ac-tions ou de projets prioritaires, et les doter demontants de bourses ou financements excep-tionnels.En début d’année, il a ainsi été décidé de déve-lopper nos programmes avec la Russie dans lecadre de l’année croisée franco-russe 2010. Unconcours permettant de remporter des boursespour des séjours en Russie a été lancé auprès delycées d’enseignement du russe et structuresassociatives de promotion de la langue ou de laculture russe. Les 5 jeunes lauréats du concoursdisposent chacun d’une bourse de 1.000 eurospour un programme scolaire de trois mois enRussie.

La même logique a été mise en œuvre pourdévelopper nos échanges avec la Chine et per-mettre à davantage de jeunes passionnés d’artsmartiaux chinois ou de calligraphie de plongerdans la culture de ce pays.

LES PARTENAIRES D’AFS POUR LA MOBILI-TÉ INTERNATIONALE DES JEUNES

Les bourses d’entreprises

Les Bourses Ferrero

En choisissant AFS comme association partenai-re, l’entreprise Ferrero poursuivait plusieursobjectifs : soutenir la découverte par les jeunesd’autres pays et d’autres cultures, souligner sonattachement aux valeurs familiales (puisque lesjeunes participants des programmes AFS sontaccueillis à l’étranger par des familles béné-voles), mais aussi soutenir les jeunes issus defamilles à bas revenus, intégrant les pro-grammes AFS dans le champ des politiquessociales qui bénéficient à ses salariés.En 2010, Ferrero permet ainsi à 4 jeunes, enfantsde ses salariés en France, de participer à un pro-gramme AFS de deux ou trois mois, en couvrantintégralement le coût de ce programme.Destination l’Afrique du Sud ou l’Australie !

5Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

LA VIE DE L’ASSOCIATION

En 2009, AFS Vivre SansFrontière a décidé d’étoffer

ses dispositifs d’aide financiè-re, pour permettre à davantagede jeunes de vivre la formidable

expérience d’un programme interculturel AFS à l’étranger.L’association s’engage ainsi pour l’égalité des chances et une plus grande diversité de ses participants.Pour répondre à cette ambition, l’association s’est dotée de différents moyens :- AFS s’engage aux côtés des jeunes avec ses fonds propres, en finançant tout ou partie des programmesà l’étranger de certains jeunes bénéficiaires ;- AFS invite également de nouveaux partenaires publics et privés à soutenir les beaux projets de mobili-té internationale des jeunes, en leur apportant une aide matérielle ou financière.

Bourses et partenariats en 2009-2010 : quoi de neuf dans la tirelire d’AFS ? ”

Par Natacha Sengler, responsable des partenariats et de la recherche de fonds

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

Les candidats à une bourse Ferrero lors de leur entretien de sélection.

Page 6: Contacts Sans Frontière - 2010 - Avril-Mai-Juin

INTERVIEW

7Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

1 - Institut d’Etudes Politiques2 - Infos sur www.2e2f.fr 3 - AFS Vivre Sans Frontière est invité à participer à ca colloque en tant qu’intervenant.

Pouvez-vous nous parler de votre annéeaux Etats-Unis avec AFS ? Dans quellemesure cette expérience a-t-elle influen-cé vos choix de vie personnels et profes-sionnels ?

Je suis parti aux Etats-Unis, dans le Michigan,en 1993-94, il y a déjà 17 ans… Sans surprise,j’avais de l’Amérique une image façonnée parle cinéma et la télévision. Or l’Européen quej’étais aura découvert une société tout encontrastes, à la fois proche et lointaine, baséesur un système élaboré de codes sociaux etdotée d’un optimisme et d’un dynamismeextraordinaires. Rétrospectivement, l’expé-rience du système éducatif, qui accorde unelarge part au développement personnel desélèves, continue aujourd’hui d’être une sourcede réflexion dans mon activité professionnel-le.Si l’influence de l’année AFS sur mon parcoursme semble incontestable, il est toujours diffi-cile de dire précisément comment et pour-quoi. Capacités à s’adapter, à se découvrir et às’ouvrir à la découverte, à oser répondre auxdéfis personnels et professionnels : ce sontindéniablement quelques-uns des apportsnombreux d’une expérience de mobilité àl’étranger.

Quel a été votre parcours depuis ?

A l’issue de mon année AFS, j’ai intégré unlycée bilingue, puis embrayé sur des études desciences politiques. L’envie de bouger metenait décidément et, entre la 2ème et la3ème année d’IEP1, je suis reparti 10 mois àBelfast comme étudiant Erasmus. Là s’estnotamment développé mon intérêt pour lachose européenne. Je poursuis aujourd’hui ce parcours dans leséchanges européens d’éducation et de forma-tion au travers des programmes Erasmus,Leonardo, Comenius, Grundtvig : 6 annéespassées à l’Agence Europe EducationFormation France, puis 3 ans au sein d’unréseau de Régions européennes, et de retourà l’Agence pour accompagner une nouvelleétape de son développement.

L’Agence Europe-Education-Formationest actuellement en pleine mutation et aadopté un nouveau slogan, « l’espritmobilité ». Pouvez-vous nous parler deschangements en cours ?

Erasmus, le « grand frère » des programmeseuropéens de mobilité, a fêté ses 20 ans en2007 et, plus récemment, son 2 millionièmeétudiant. De nombreux autres programmescélèbrent cette année un anniversaire : 15 ans,10 ans ou 5 ans. Derrière toutes ces annéescumulées, ce sont des centaines de milliers dejeunes qui ont bénéficié d’une opportunitésouvent unique pour effectuer un séjour dansun autre pays de l’Union Européenne.

En d’autres termes, la mobilité internationaledevient un élément « normal » d’un parcourséducatif et professionnel. Et le lien aupara-vant discret entre mobilité, développement decompétences, et insertion sociale et profes-sionnelle, devient de plus en plus patent. C’est pourquoi au travers des programmesqu’elle gère – environ 85 millions d’euros paran – l’agence 2e2f veut promouvoir et accom-pagner chez les jeunes et les moins jeunes cevent nouveau : l’esprit mobilité.

L’Agence fêtera ses 10 ans en juin 2010.Qu’est-il prévu pour l’occasion ? Endehors de cette initiative, y a-t-il d’autresévénements à venir ?

Les 28 et 29 juin, tous les acteurs intéressés parles questions de mobilité internationale sonten effet conviés à souffler les 10 bougies del’Agence. Au-delà, il s’agira bien sûr d’unmoment privilégié pour débattre et échangerautour de questions comme : la mobilité, pro-ductrice de quelles compétences précisé-ment ? Comment les apports de la mobilitésont-ils reconnus lors des transitions profes-sionnelles ? Mobilité et insertion profession-nelle : que sait-on aujourd’hui ?Le colloque de juin2, où 300 participants sontattendus3, ne sera pas le seul temps fort de2010. La Commission européenne lance cetteannée l’initiative Youth on the Move. Toujoursdans l’esprit mobilité, Youth on the Moveprendra la forme d’un événement de ren-contre festif en octobre à Bordeaux, autourd’échanges, de témoignages, d’expositions etde concerts. Plusieurs milliers d’étudiants, delycéens et plus généralement de jeunes pour-ront toucher de façon concrète la mobilitédans tous ses états. C’est une approche nou-velle et en grand format qui s’annonce pas-sionnante !Enfin, les 28 et 29 novembre, l’Agence s’in-téressera à la question du décrochage scolai-

re – une priorité au niveau européen commenational – au cours d’une conférence qui s’ins-crit dans le cadre de l’Année européenne delutte contre la pauvreté et les exclusionssociales.

En 2010 démarre le nouveau programmeComenius de mobilité individuelle desélèves, dont AFS a mis en place la phasepilote en 2007-2008. Comment l’Agenceva-t-elle accompagner les écoles partici-pantes pour assurer le succès de ce pro-gramme ? La validation de cette périoded’étude passée dans un autre pays euro-péen ne sera pas automatique. Commentl’Agence voit-elle l’avenir sur cette ques-tion ?

Avec la mobilité individuelle Comenius, c’estl’Erasmus des lycéens qui démarre cetteannée. Nous organiserons une préparation au départpour les élèves français et leurs professeurs,puis à l’accueil pour les élèves européens. Cesjournées seront complétées par une formation« tout au long de la mobilité » avec l’aided’outils matériels ou virtuels : classeurs indivi-duels, espace réservé sur notre site web. Laplateforme numérique E-Twinning permettraaux élèves et aux équipes des deux paysd’échanger, à la fois pour préparer la mobilité,la suivre, l’enrichir, et en faire le bilan.La validation des études à l’étranger est icil’enjeu majeur et son automaticité prendra unpeu de temps. Mais pour que les élèves n’enfassent pas les frais, il est mis en place un dis-positif contractuel entre les établissementsparticipants. Ceux-ci se connaissent parailleurs et ont déjà travaillé ensemble plu-sieurs années. L’Agence accompagne l’élabo-ration et le suivi de ces premiers contrats grâceà un groupe de travail qui réunit le ministèrede l’Education Nationale, le programmeJeunesse en action, l’OFAJ et plusieurs associa-tions - dont précisément AFS Vivre SansFrontière.

Depuis septembre 2009, un nouveautandem est à la tête de l’Agence Europe-Education-Formation, en la personne deJean Bertsch, professeur des universitéset de Sébastien Thierry, son adjoint, quiest un ancien participant AFS. Sébastien

Thierry revient ici sur son parcours et sur lesnouveaux défis de l’agence en charge de la gestiondes programmes d’échange européens en France.

Interview de Sébastien Thierry, ancien AFSer et directeur adjoint de l’Agence Europe-

Education-Formation ”

DVD « En route pour la mobilité indivi-duelle des élèves - Comenius ! »

En mars 2010, AFS Vivre Sans Frontière aréalisé pour l’Agence un film qui servira desupport de formation dans le cadre de lamise en place du programme Comenius demobilité individuelle des élèves. Il s’agit d’unfilm de 58 minutes, composé de séquencesthématiques réalisées à partir des interviewsde 4 participants à la phase pilote de ce pro-gramme et d’un professeur référentComenius.

Propos recueillis par Caroline Barjon

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Trimestriel : Avril - Mai - Juin 20106

Les Bourses Evonik

La société Evonik est une multinationale quicomprend bien l’intérêt des compétences inter-culturelles développées par les jeunes grâce auxprogrammes AFS. Pour soutenir le développe-ment de ces compétences, l’entreprise proposeaux enfants de ses salariés de décrocher desbourses intégrales permettant de financer leurannée scolaire AFS à l’étranger. En 2010, une jeune lycéenne passera ainsi uneannée scolaire aux Etats-Unis avec AFS, grâce àla bourse versée par Evonik.

Les financements publics nationaux

L’Agence nationale pour la Cohésion Sociale etl’Egalité des chances

Dans le cadre de la mise en oeuvre par AFS VivreSans Frontière du programme « JeunesAmbassadeurs », l’ACSE a versé à l’associationune subvention publique de 46.000 euros en2009.Le programme « Jeunes Ambassadeurs » permetà des jeunes Français issus de la diversité de pas-ser quinze jours aux Etats-Unis, pour partager lavie d’une famille américaine et prendre part àdifférentes activités de découverte de la culture

américaine. Ces jeunes sont porteurs de projetsparticuliers, démontrent des engagements sco-laires, associatifs ou citoyens forts. Ils sont sélec-tionnés grâce à des critères sociaux et de mérite.En 2009, ils ont été 27 à bénéficier d’une priseen charge intégrale des coûts de leur séjour auxEtats-Unis.

Le Conseil du Développement de la Vie Associative

Pour accompagner au mieux les jeunes partici-pants des programmes AFS dans leur chemine-ment interculturel, les bénévoles qui constituentle réseau AFS en France ont régulièrementbesoin d’être formés. Médiation interculturelle,suivi de jeunes mineurs à l’étranger… les ques-tions sont multiples et les compétences néces-saires nombreuses !AFS a obtenu en 2009 une subvention de 4.600euros pour la prise en charge de la formation deses bénévoles, versée par le CDVA, qui est placésous l’égide du Haut Commissariat à la Jeunesse.

Les financements publics locaux

Les villes, intercommunalités, Conseils Générauxet Conseils Régionaux peuvent être des parte-naires d’AFS et de ses programmes de mobilitédes jeunes : les collectivités sont en mesure d’ac-

compagner un projet associatif, projet de mobi-lité collectif ou individuel, grâce à différenteslignes de financements qui concernent la jeu-nesse, la mobilité, la formation, le soutien à lavie associative, la coopération décentralisée, lasolidarité internationale ou encore l’égalité deschances.Les démarches effectuées auprès des collectivi-tés sont portées par les associations localesd’AFS, mais aussi par les jeunes qui souhaitentparticiper à ses programmes, et vont s’adresser àleurs élus locaux pour comprendre de quellesaides financières ils peuvent disposer.En 2009, une subvention de fonctionnement de5.000 euros a ainsi été accordée par le ConseilRégional de Bourgogne à l’association localed’AFS dans cette région. Le concours mis enœuvre par l’association suite à l’obtention de cefinancement a permis d’octroyer une bourse àun jeune Bourguignon, pour un programmed’une année scolaire au Chili.Quelques jeunes candidats à des programmesAFS ont de leur côté sollicité avec succès diffé-rents élus, administrations et clubs locaux(comme le Rotary Club ou le Lions Club). Pour lesplus dynamiques et chanceux d’entre eux, lessommes ainsi collectées ont atteint 1.500 ou2.500 euros.

Bourses et partenariats en 2009-2010 : quoi de neuf dans la tirelire d’AFS ?”

LA VIE DE L’ASSOCIATION

(Suite)

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

L’actualité des programmes

etaccueil départ ”Par Caroline Barjon

Côté départ

Les inscriptions sont closes pour s’envolercet été, mais il est encore temps de se lais-ser tenter par un séjour d’un an dans l’hé-misphère sud avec un départ début 2011 !Cette année, 151 lycéens sont inscrits pourpartir un an cet été et 8 inaugurent notretout nouveau programme semestriel versl’Australie, le Mexique et le Pérou.Côté séjours courts, nous enregistrons 85jeunes participants pour l’échange réci-proque avec le Canada, 20 pour le trimestreen Australie, 9 pour le trimestre en Europeet 32 pour le séjour de deux mois d’été. Pour ce qui est des plus de 18 ans, 20 s’en-voleront cet été pour un programme d’ini-tiation au développement tandis que 9effectueront une année universitaire auPérou, en Inde ou aux Philippines et qu’unparticipant sera assistant de langue enChine.

Futurs partants AFS, participezau projet Kaleidoscope !

Si vous êtes inscrit pour un programmed’une année scolaire en 2010, vous avez dûcommencer à recevoir des mails sur le pro-jet Kaleidoscope. Il s’agit d’une étudemenée dans 48 pays du réseau AFS par deschercheurs de l’université d’Essex auprès departicipants AFS avant, pendant et aprèsleur séjour.En répondant aux questionnaires qui voussont envoyés par mail sous forme de lien,vous pourrez non seulement gagner descadeaux mais, surtout, contribuer à enrichirles connaissances sur ce qu’apporte ce typede séjour.Pour en savoir plus :www.kaleidoproject.org

Côté accueil

Forte du succès de la destination France ausein du réseau international AFS, notreassociation accueillera, à partir de la ren-trée 2010, un très grand nombre de jeunesoriginaires des 5 continents : 217 viennentpour une année scolaire, 41 pour le premiersemestre et 26 pour le premier trimestre.Par ailleurs, 5 professeurs néo-zélandais etde jeunes assistants de langue découvrirontnotre pays.Envie de tenter l’aventure pour la premièrefois ou de recommencer après votre accueilactuel ? N’hésitez pas à contacter votre cor-respondant bénévole local ou à visiter larubrique « Accueillez avec AFS » de notresite web et à démarrer votre procédured’inscription en ligne.

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BREVES

Directrice de la publication :Anne CollignonRédaction : Caroline BarjonMaquette : Serge GarciaImpression : ImprimerieCompédit Beauregard S.A.Tirage : 3000 exemplairesAFS Vivre Sans Frontière46, rue du Cdt Jean-Duhail94132 Fontenay-sous-Bois CedexTél : 01 45 14 03 10Fax : 01 48 73 38 32E-mail : [email protected] Web : www.afs-fr.org

AFS Vivre Sans Frontière estune association de loi 1901,reconnue d’utilité publique.

N° d'ISSN : 1953-762X

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Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2010

Pétition « Bouge-toi pourta mobilité ! »

Notre pétition visant à demanderaux pouvoirs publics d’encouragerla mobilité des élèves du secondai-re a recueilli 2000 signatures. Elle

sera adressée avec les nombreuxcommentaires écrits par les signa-taires au Président de laRépublique et au Ministre del’Education nationale peu avant le9 mai 2010, date de la Journée del’Europe. N’hésitez pas à continuerà vous bouger à nos côtés en

signant la pétition et en envoyantvos commentaires surwww.bouge-toi-pour-ta-mobili-te.org

Jeunes Ambassadeurs2010, c’est parti !

Pour la 3ème année consécutive,AFS Vivre Sans Frontière met enplace le programme « JeunesAmbassadeurs », financé conjointe-ment par l’ambassade des Etats-Unis et l’Acsé (Agence nationalepour la cohésion sociale et l’égalitédes chances). Cette année, 29lycéens des régions Aquitaine, Ilede France, Nord-Pas-de-Calais,Provence-Alpes-Côte-d’Azur etRhône- Alpes partiront à la décou-verte des Etats-Unis et se transfor-meront en ambassadeurs de leurpropre culture pour 15 jours, du 24octobre au 7 novembre.Informations et conditions d’ins-cription surhttp://french.france.usembassy.gov/jeunesambassadeurs.html

Adhésion au Cercle desAmis AFS

Le Cercle des Amis AFS fêtera bien-tôt ses 1 an ! Il s’agit d’une asso-ciation créée pour rassemblercelles et ceux qui ont, à unmoment ou un autre, participé auxactivités et programmes d’AFS,toutes générations confondues.Vous souhaitez retrouver d’anciensamis AFS, participer à des événe-ments ou apporter votre soutiensur différents projets ? Adhérez auCercle ! Bulletin d’adhésion dispo-nible sur le site www.cercleafs.org

AFS Allemagne, en partenariatavec la Karlshochscule - Interna-tional University, organise uneuniversité d’été sur le thème del’expérience interculturelle, du 16août au 3 septembre 2010.Une opportunité à ne pas manquer !

Université d’été sur l’expérienceinterculturelle, à Karlsruhe, Allemagne”

INTER-CULTURES

Pendant ces trois semaines, des chercheurs, dessalariés et des étudiants seront invités à tra-vailler ensemble sur : la communication inter-culturelle, le management interculturel, lesconflits culturels, la formation et le coachinginterculturels ou encore le leadership dans deséquipes multiculturelles.

Les sujets abordées porteront sur :

- Les thèmes majeurs de la communicationinterculturelle et de son évolution face au pro-cessus de globalisation - La manière dont le monde de l’entrepriseréagit aux challenges interculturels dans unmonde de plus en plus complexe- L’origine des cultures, la manière dont ellesinfluencent notre perception du monde et lessolutions aux problèmes qui naissent de laconfrontation de valeurs culturelles différentes.

Les cours seront assurés par une équipe mixtecomposée d’universitaires spécialistes de l’inter-culturel et de formateurs disposant d’une expé-rience dans ce domaine, parmi lesquels desreprésentants d’AFS.

Un certificat sera délivré aux participants ayantsuivi avec succès deux cours sur deux semaineset une validation dans le cursus universitairesera possible via des crédits ECTS.

Cette université d’été s’adresse en priorité à desétudiants et jeunes professionnels de 18-35 ansavec un intérêt démontré pour la communica-tion et le management interculturels. Unebonne maîtrise de l’anglais est égalementnécessaire dans la mesure où tous les coursseront dispensés dans cette langue.

Toutes les informations et modalités d’inscrip-tion sont disponibles sur le sitehttp://summeracademy-karlsruhe.org

Un tarif préférentiel est proposé aux anciensparticipants AFS.

Appel à la solidarité pour une bénévole AFS

En mars dernier, un incendie a ravagé la maison de Marie-Paule Robert,bénévole pendant de longues années au sein d’AFS Lorraine et Vosges.Afin d’aider Marie-Paule et sa famille en attendant la reconstruction deleur maison, un appel à la solidarité est lancé par Robert Kaminker (béné-vole d’AFS Périgord) et Aimé Fages (bénévole d’AFS LanguedocRoussillon).Des dons peuvent être effectués sous la forme d’un virement sur le comp-te bancaire N° 13485 00800 04008450834 24Il est également possible d’envoyer un chèque à l'ordre de Aimé Fages à :Aimé Fages, 52 rue Pierre Curie, 30 000 Nîmes (tél : 04 66 38 23 60 [email protected] ) Ou Robert Kaminker, 31 Rue Antoine Gadaud, 24 000 Périgueux (tél :05 53 09 88 88 - [email protected] )Les sommes récoltées leur seront remises au moins une fois par mois.Merci par avance pour votre générosité !

Par Caroline Barjon