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Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activitéOutil méthodologique pour l’épidémiologie
Santé travail
Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaireConsommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Abréviations 2
Résumé 3
Introduction 6
Première partie – Description de la consommation de tabac selon l’activité professionnelle en population générale 7
Introduction1. 8
Matériel et méthodes2. 8
Résultats3. 10
Discussion4. 22
Deuxième partie – Calcul de rapports d’incidence attendus, par catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activité, compte tenu de la consommation de tabac 25
Introduction 1. 26
Matériel et méthodes 2. 26
Résultats 3. 27
Discussion 4. 38
Troisième partie – Prise en compte du rôle du tabac dans l’interprétation des différences de mortalité par secteur d’activité (étude Cosmop-EDP) 43
Introduction 1. 44
Calcul de rapports de mortalité attendus 2. 46
Résultats 3. 47
Discussion 4. 48
Synthèse 5. 49
Synthèse et perspectives globales 50Synthèse1. 50
Perspectives2. 50
Références bibliographiques 51
Annexes 53
Sommaire
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 1
Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activitéOutil méthodologique pour l’épidémiologie
Analyse des données et rédaction du rapportDelphine Lauzeille, Département santé travail, Institut de veille sanitaireJean-Luc Marchand, Département santé travail, Institut de veille sanitaire Marion Ferrand, Département santé travail, Institut de veille sanitaire
RelecteurIsabelle Stücker
RemerciementsNous remercions la division "Conditions de vie des ménages" de l’Institut national de la statistique et des études économiques et tout particulièrement Jean-Louis Lanoë et Françoise Dumontier pour avoir coordonné l’Enquête décennale santé 2003 et avoir permis la mise à disposition des données.
Nous remercions chaleureusement Gaëlle Santin pour son soutien statistique et Béatrice Geoffroy-Perez pour son éclairage sur les données Cosmop.
Enfin, nous remercions Ellen Imbernon et Anne Chevalier pour leur relecture attentive de ce document.
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Abréviations
BTP Bâtiment et travaux publics
DST Département santé travail
Inpes Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
Insee Institut national de la statistique et des études économiques
InVS Institut de veille sanitaire
NAF Nomenclature d’activités françaises
PExFcatX Proportion d’ex-fumeurs dans la catégorie professionnelle X
PExFpopXProportion d’ex-fumeurs dans une population X
PExFsect_nonXProportion d’ex fumeurs pour l’ensemble des secteurs d’activité sauf le secteur X
PExFsectXProportion d’ex-fumeurs dans un secteur d’activité X
PF Proportion de fumeurs dans une population
PFcatXProportion de fumeurs dans la catégorie professionnelle X
PFsectXProportion de fumeurs dans un secteur d’activité X
PNF Proportion de non-fumeurs dans une population
PNFcatXProportion de non-fumeurs dans la catégorie professionnelle X
PNFpopXProportion de non-fumeurs dans une population X
PNFsect_nonXProportion de non-fumeurs pour l’ensemble des secteurs d’activité sauf le secteur X
PNFsectXProportion de non-fumeurs dans un secteur d’activité X
PFpopXProportion de fumeurs dans une population X
PFsect_nonXProportion de fumeurs pour l’ensemble des secteurs d’activité sauf le secteur X
PCS Profession et catégorie socioprofessionnelles
RR Risque relatif
RRExF Risque relatif associé au fait d’être ex-fumeur
RRF Risque relatif associé au fait d’être fumeur
RRpaExFpopXRisque relatif associé au nombre de paquets-années consommés pour les ex-fumeurs d’une population X
RRpaFpopXRisque relatif associé au nombre de paquets-années consommés pour les fumeurs d’une population X
RRtabac Risque relatif associé au tabac
SMR Ratio standardisé de mortalité
TI Taux d’incidence d’une pathologie dans une population
TIF Taux d’incidence d’une pathologie parmi les fumeurs de cette population
TINF Taux d’incidence d’une pathologie parmi les non fumeurs de cette population
TM Rapport de mortalité
TMsecteurs_nonX Taux de mortalité de la pathologie d’intérêt dans l’ensemble des secteurs sauf le secteur X
TMsecteurX Taux de mortalité de la pathologie d’intérêt dans le secteur X
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 3
Résumé
Introduction
La consommation de tabac est un facteur de risque majeur pour de nombreuses pathologies, dont l’impact sur la santé publique est considérable. Elle varie en fonction de différents facteurs dans la population, notamment la catégorie socioprofessionnelle.
Le tabac peut en conséquence être un facteur de confusion dans les études épidémiologiques des risques professionnels, lorsque la pathologie étudiée est potentiellement liée au tabac, en particulier pour certains cancers ou certaines maladies cardio-vasculaires. Or, les données individuelles de consommation nécessaires pour prendre en compte ce facteur de confusion ne sont pas toujours disponibles dans les études, en particulier dans le cadre de cohortes historiques ou d’enquêtes de très grande taille. Le recours à des données externes peut alors s’avérer utile afin de pallier à ce manque d’information.
L’enquête décennale santé de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de 2003, qui recueille des informations sur la santé, la protection sociale et les conditions de vie, inclut des questionnaires sur le statut professionnel et les consommations de tabac des sujets interrogés. Elle a donné à l’Institut de veille sanitaire (InVS) l’opportunité de décrire les consommations de tabac par professions et secteurs d’activité, sous l’angle quantitatif.
Ce rapport ne constitue pas une analyse des liens entre tabagisme et activité professionnelle mais seulement une photographie, en 2003, de la prévalence de tabagisme et de la quantité moyenne de tabac consommée par professions et secteurs d’activité, à même d’apporter des données de référence inédites et utiles aux acteurs de l’épidémiologie des risques professionnels, permettant de prendre en compte le rôle du tabac dans certaines études où cela n’était pas possible jusqu’ici.
Ce rapport est constitué de trois parties. La première présente les estimations de consommation de tabac par professions et secteurs d’activité en France. Elle porte sur l’année 2003 et concerne les personnes âgées de plus de 18 ans et occupant un emploi au moment de l’enquête ou ayant exercé une activité au cours de leur vie.
Les parties 2 et 3 sont des applications, en épidémiologie, des résultats de cette description. La partie 2 présente de façon théorique les taux d’incidences attendus de pathologies qui seraient liés au tabac, par professions et secteurs d’activité en France, du fait des différences de consommation de tabac. La partie 3, quant à elle, est un exemple d’utilisation de ces données pour aider à l’interprétation des résultats d’une étude de mortalité par secteur d’activité (étude Cosmop-EDP).
Description de la consommation 1. de tabac selon l’activité professionnelle en population générale
L’enquête décennale santé a permis de disposer, pour un échantillon représentatif de la population française, de données sur l’activité professionnelle et les habitudes tabagiques des adultes français. En utilisant les pondérations de l’Insee, des estimations de consommation de tabac par professions et secteurs dans la population active ou anciennement active ont été déduites.
Cette partie doit être considérée comme un "catalogue" de données. Sont estimés séparément chez les hommes et chez les femmes :
le statut tabagique par catégories socioprofessionnelles, selon -les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) à 1 et 2 niveaux, puis par classes d’âge ;le statut tabagique par secteurs d’activité, selon la nomenclature -d’activités française (NAF) à 2 niveaux, puis par classes d’âge ;le statut tabagique par secteurs d’activité et par catégories -socioprofessionnelles ;les estimations de la quantité de tabac consommée quotidiennement -et de façon cumulée chez les fumeurs quotidiens, selon la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité et par classes d’âge ;les estimations de la quantité de tabac consommée quotidiennement -et de façon cumulée chez les ex-fumeurs, selon la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité et par classes d’âge.
Les différences de consommation entre les catégories socioprofessionnelles ou secteurs d’activité dans la population française sont ainsi décrites, sans chercher à les expliquer ou à les interpréter.
Certaines de ces différences sont plus ou moins marquées. Pour ne citer que quelques exemples, le contraste connu entre "cols bleus" et "cols blancs" est observé ; il y a notamment deux fois plus de fumeurs chez les ouvriers que chez les cadres (37 % contre 19 % chez les hommes), mais pas de différence marquée sur la consommation quotidienne des uns et des autres (0,88 paquet en moyenne chez les ouvriers fumeurs contre 0,86 chez les cadres).
Concernant les secteurs d’activité, la proportion d’hommes fumeurs varie beaucoup, allant de 8 % dans la production d’électricité à plus de 50 % dans le captage et distribution d’eau. Chez les fumeuses, cette proportion varie encore plus avec une prévalence de moins de 5 % dans la fabrication d’instruments médicaux et proche de 50 % dans la fabrication d’autres produits minéraux.
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Calcul de rapports d’incidence 2. attendus, par catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activité, compte tenu de la consommation de tabac
Connaissant la consommation de tabac dans deux populations, il est possible de calculer, pour une pathologie ayant un lien connu avec le tabac, la proportion attendue de cas supplémentaires de cette pathologie dans la population présentant une plus forte prévalence de fumeurs par rapport à l’autre.
Les données de la première partie ont été utilisées pour réaliser ces calculs de façon théorique. En prenant différents niveaux d’association entre une pathologie et le tabac (par exemple risque multiplié par 1,5 chez les fumeurs, ou par 2, etc.), les incidences relatives prévues ont été évaluées par professions et secteurs d’activité. Cela permet de quantifier l’excès de cas prévus dans les catégories socioprofessionnelles ou secteurs d’activités pour lesquels la prévalence de fumeurs est plus élevée que celle de l’ensemble des actifs ou anciennement actifs, selon la force du lien entre la consommation de tabac et le risque considéré.
Ces résultats sont utiles aux épidémiologistes désirant discuter de ratios d’incidence ou de mortalité estimés dans des secteurs d’activité et/ou catégories socioprofessionnelles. Notamment, dans le cas de ratios supérieurs à un, il s’agit de discuter de la plausibilité de l’existence de facteurs de risque professionnels.
De façon générale, les ordres de grandeurs des disparités observées sont les suivants :
pour des pathologies dont le lien avec le tabac est modéré (risque -relatif de 2 ou moins chez les fumeurs), la prévalence plus élevée de tabagisme dans certaines catégories socioprofessionnelles ou secteurs d’activité n’est pas de nature à entraîner une augmentation d’incidence dépassant 10 à 15 % ;pour des pathologies dont le lien avec le tabac serait plus fort – risques -relatifs autour de 3 à 5 par exemple – cette augmentation d’incidence peut atteindre 30 % dans les catégories socioprofessionnelles ou secteurs où la prévalence de fumeurs est la plus élevée ;pour des pathologies dont le lien avec le tabac engendrerait -des risques multipliés par 10 ou 20 chez les fumeurs, cette augmentation d’incidence peut atteindre 50 % dans les catégories socioprofessionnelles ou secteurs où l’on retrouve le plus de fumeurs.
Prise en compte du rôle 3. du tabac dans l’interprétation des différences de mortalité par secteur d’activité (étude Cosmop-EDP)
Cette troisième partie illustre par un exemple concret les possibilités d’utilisation des données produites dans ce rapport pour discuter des résultats d’études sur les risques professionnels.
L’exemple choisi est celui du programme Cosmop qui analyse la mortalité et les causes de décès par secteurs d’activité. Une étude descriptive a été réalisée à partir de l’échantillon démographique permanent de l’Insee (étude Cosmop-EDP) sur la période 1968-1999, et a permis de produire de façon systématique des risques relatifs de décès par grandes pathologies pour chaque secteur d’activité (vs l’ensemble des autres secteurs d’activité).
Les pathologies retenues pour cet exemple sont les cancers du poumon et de la vessie, pathologies pour lesquelles le tabac est un facteur de risque majeur. Dans l’étude Cosmop-EDP, des excès de risque de décès pour ces deux types de cancer apparaissent associés à l’emploi dans certains secteurs : 4 secteurs présentent une surmortalité significative par cancer du poumon (l’imprimerie, la cokéfaction, le travail des métaux et le bâtiment) et un secteur présente une surmortalité significative par cancer de la vessie (le bâtiment). Or, aucune information individuelle sur le tabac n’était disponible dans les sources de données de cette étude. Il était donc impossible de prendre en compte un éventuel effet lié à une différence de consommation de tabac par secteur dans l’interprétation des résultats obtenus.
L’objectif du travail réalisé dans cette troisième partie était alors de comparer ces risques relatifs avec les rapports attendus du fait de la consommation de tabac. Des rapports de mortalité relative attendue du fait de la consommation de tabac ont été calculés à partir des données de prévalence du tabagisme par secteur d’activité, pour le cancer du poumon et le cancer de la vessie, en comparaison à l’ensemble des autres secteurs.
Concernant le cancer du poumon, la prévalence de tabagisme estimée dans les 4 secteurs d’activités à risque identifiés dans l’étude Cosmop-EDP ne laisse attendre un excès de décès que pour le secteur du bâtiment. Dans ce secteur, la prévalence du tabagisme est légèrement supérieure à celle du reste des travailleurs entraînant une mortalité attendue par cancer de poumon supérieure de 10 % alors que le risque relatif de décès observé est de 1,28. Pour les 3 autres secteurs, les risques relatifs de décès observés sont très élevés alors que dans ces secteurs la prévalence de fumeurs est égale, voire plus faible que dans les autres secteurs ce qui donne une surmortalité attendue du fait du tabac nulle, voire une sous-mortalité.
Concernant le cancer de la vessie, les rapports de mortalité attendus vont, d’une manière générale, dans le même sens que les risques relatifs de décès observés dans l’étude Cosmop-EDP. Cependant, ils sont dans plusieurs secteurs bien inférieurs à ces risques relatifs. Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) où le risque relatif de décès est de 1,41, la prévalence du tabagisme laisse attendre une mortalité supérieure de 8 % seulement par rapport aux autres secteurs.
Ces résultats vont dans le sens de l’existence d’autres facteurs de risque que le tabac et, en particulier, un effet probable des expositions professionnelles.
Cependant, il existe des secteurs pour lesquels les risques relatifs sont équivalents aux rapports attendus. C’est le cas, par exemple, de l’hôtellerie qui présente dans l’étude Cosmop-EDP une surmortalité
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par cancer du poumon (non significative) ou de l’agriculture qui présente pour ce même cancer une sous-mortalité. Dans ces secteurs, les différences de risques observés sont compatibles avec les différences de mortalité attendues du fait de l’excès ou du déficit de tabagisme.
Discussion
Les données recueillies dans l’enquête décennale santé ont permis de décrire la prévalence du tabagisme et l’intensité de consommation de tabac en population générale, par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité. Cette description systématique est la première, à ce niveau de détail, en France.
Ces informations sont précieuses pour aider à l’interprétation des résultats épidémiologiques portant sur les risques professionnels, en fournissant des données utiles à la discussion de résultats d’études. Ces données ont en effet permis de calculer, pour des pathologies liées au tabac, des disparités d’incidence attendues par profession ou secteurs d’activité, du fait des différences de prévalence de tabagisme. Ces disparités (représentées par des rapports d’incidence attendus par rapport à une population de référence) peuvent ainsi être mises en regard d’excès éventuels de risques observés dans des études de morbidité ou de mortalité en milieu professionnel.
L’utilisation de ces informations dans le cadre de l’étude Cosmop-EDP, présentée en partie 3, illustre l’utilité de ces comparaisons. Alors que les seules données de l’étude Cosmop-EDP ne permettent pas de discuter quantitativement du rôle éventuel du tabac dans certains des excès de risque observés et laisse donc ouverte la question de l’origine de ces excès, il a été possible grâce aux données produites dans ce rapport, de constater que, dans plusieurs cas, l’ordre de grandeur attendu des risques dus à l’effet du tabac était largement incompatible avec les excès constatés.
Des limites à l’utilisation de ces données sont toutefois à souligner :l’enquête décennale est une enquête transversale et reflète donc -le comportement tabagique des Français à un moment donné
(2002-2003). Afin de pouvoir comparer les rapports d’incidence attendus avec des excès de risque observés dans des études épidémiologiques en milieu professionnel, il faudra s’assurer que les périodes d’étude soient comparables (sans pour autant devoir être nécessairement strictement identiques) ;il faudra également s’assurer que les populations de référence -soient équivalentes entre les deux études. Les rapports calculés dans la partie 2 ont été calculés avec une population de référence définie (population active ou anciennement active tous secteurs confondus). Pour les appliquer à l’étude Cosmop-EDP, il a été nécessaire de recalculer des rapports avec une population de référence compatible. Il faut souligner que les données de l’enquête décennale permettent un choix assez large de populations de référence : les personnes actives ou anciennement actives tout secteur confondu, ou les personnes ayant exercé un métier dans l’ensemble des secteurs sauf dans celui qui est étudié, ou uniquement les personnes actives ou bien encore la population générale ;enfin, le calcul des rapports d’incidence repose sur des hypothèses -sur les risques relatifs associés au tabac pour une pathologie considérée.
Malgré les limites énoncées, la possibilité d’utiliser ces données pour discuter des résultats d’étude de morbidité ou mortalité en milieu professionnel est un réel apport. Contrairement à d’autres méthodes existantes de prise en compte de facteurs de confusion, en particulier l’ajustement sur la catégorie sociale, l’utilisation de ces rapports permet d’étudier spécifiquement le rôle éventuel du tabac sur les risques observés, sans risque de surajustement sur d’éventuelles expositions professionnelles. Elle permet en outre de tenir compte des différences de tabagisme selon l’activité professionnelle à catégorie socioprofessionnelle égale.
À l’avenir, le Département santé travail (DST) souhaite pouvoir répéter et poursuivre ce travail sur d’autres périodes et sur des données provenant d’autres grandes enquêtes nationales.
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Introduction
La consommation de tabac est un facteur de risque majeur pour de nombreuses pathologies, en particulier pour les cardiopathies ischémiques, les accidents cérébro-vasculaires, les infections respiratoires basses, les maladies pulmonaires chroniques obstructives, la tuberculose et les cancers [1]. Son impact sur la santé publique est considérable. Il a ainsi été estimé en 1999 que 66 000 décès lui étaient attribuables annuellement en France [2], et le coût des soins associés aux pathologies provoquées a été évalué en 1997 à 30 milliards de francs (4,6 milliards d’euros) [3].
Ces pathologies ont également un coût pour l’activité économique du pays, notamment à travers les arrêts de travail et la perte de productivité induits. Le coût social estimé de la consommation de tabac en 1997 était ainsi de 90 milliards de francs (13,7 milliards d’euros), réévalué en 2003 à 47,8 milliards d’euros [3].
Face à ce phénomène, les pouvoirs publics mènent depuis de nombreuses années des politiques visant à la diminution de la consommation de tabac dans la population. La loi Évin de 1991 prévoit ainsi l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif. Cette interdiction a été progressivement mise en œuvre pour arriver à une interdiction totale de fumer dans les lieux publics début 2008. Concernant l’interdiction de fumer sur le lieu de travail, elle n’a été totalement appliquée que début 2007. Ces mesures visent autant à protéger la santé des non fumeurs (le tabagisme passif en milieu professionnel serait responsable de 14 à 123 cancers du poumon chaque année [4]) qu’à concourir à la réduction de la consommation de tabac.
Parallèlement, des actions d’information, de prévention et d’incitation à l’arrêt sont mises en œuvre, comme l’affichage de messages sanitaires sur les paquets de cigarettes ou une constante augmentation du prix du tabac.
On sait par ailleurs que la consommation de tabac ne se répartit pas uniformément dans la population, et notamment selon les catégories sociales. L’estimation de la prévalence du tabagisme par secteur d’activité a été publiée récemment dans plusieurs pays [5-7]. En France, plusieurs travaux permettant une vue de son évolution globale [8,9] ou de disposer de données selon les catégories sociales [10] existent, et des enquêtes ad-hoc ont pu fournir des indications sur la situation dans des entreprises spécifiques [11]. Mais jusqu’ici, aucune description systématique et détaillée du tabagisme par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité n’a été réalisée.
Outre le fait qu’une telle description permet de contribuer à la compréhension de l’état de santé de la population au travail, à travers la connaissance de la distribution en son sein d’un facteur de risque important de nombreuses pathologies, elle constitue un élément potentiel d’aide à l’interprétation de toute étude épidémiologique s’intéressant aux risques professionnels.
En effet, le tabac est susceptible de jouer un rôle de facteur de confusion important dans des analyses épidémiologiques s’intéressant au lien entre d’autres facteurs et ces pathologies. Une surmortalité
par cancer du poumon observée dans un secteur d’activité est ainsi susceptible de refléter l’existence d’expositions professionnelles cancérogènes, mais également une prévalence élevée de facteurs de risque extraprofessionnels, parmi lesquels le tabac est l’un des plus importants.
Il est donc utile dans ces études, si elles s’intéressent à des pathologies liées au tabac, de disposer d’informations individuelles sur les consommations de tabac, afin de réaliser des analyses les prenant en compte et permettant d’étudier le rôle propre du facteur professionnel.
Ceci n’est pas toujours possible, en particulier dans les études de cohortes professionnelles constituées à partir de données existantes (fichiers du personnel, données administratives, fichiers de l’Insee) sans recueil d’informations complémentaires ou dans les études de très grandes dimensions. C’est pourquoi, disposer d’informations quantitatives sur la consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité dans la population française permet d’apporter des éléments sur la distribution du tabagisme selon des critères professionnels.
L’enquête décennale santé Insee de 2003, qui recueille des informations sur la santé, la protection sociale et les conditions de vie, inclut des questionnaires sur le statut professionnel et les consommations de tabac. Portant sur un large échantillon de population, cette enquête donnait l’opportunité de produire des estimations représentatives de la population française de consommations de tabac par professions et secteurs.
Les résultats de cette analyse constituent une photographie en 2003 permettant de comparer des professions ou secteurs entre eux, ou à la population générale, en termes de prévalence et d’intensité de consommation de tabac. Ils peuvent également fournir des données utilisables pour estimer le potentiel de confusion lié à ce facteur dans des études épidémiologiques.
L’objectif principal de ce rapport est donc de décrire la consommation de tabac par professions et secteurs d’activité dans la population française, à travers des estimations de prévalence et quantités consommées issues de l’enquête décennale santé. Son objectif secondaire est de présenter des possibilités d’application de ces données dans les études épidémiologiques de mortalité ou d’incidence par profession et secteur d’activité.
Il est constitué de trois parties : une première partie qui présente la description de la consommation •de tabac par professions et secteurs d’activité en France, pour l’année 2003 ;deux autres parties, qui découlent de cette description :•
calculs systématiques de rapports d’incidence attendus du fait du -tabac, par professions et secteurs d’activité, en France,un exemple d’utilisation concrète de ces données : aide à -l’interprétation des résultats de l’analyse de la mortalité et des causes de décès par secteurs d’activité (étude Cosmop-EDP).
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 7
Introduction 1. 8
Matériel et méthodes 2. 8Source des données : Enquête décennale 2.1 santé 2002-2003 de l’Insee 8
Exploitation des données pour l’étude2.2 de la consommation de tabac selon l’activité professionnelle 9
Résultats 13. 0Description de l’échantillon étudié 13.1 0
Structure socioprofessionnelle 3.2 de la population par sexe, après redressement 11
Estimations de prévalence 3.3 de la consommation de tabac (statut tabagique) 12
Estimation de la quantité de tabac 3.4 consommée chez les fumeurs quotidiens 17
Estimation de la quantité de tabac 3.5 consommée dans le passé chez les ex-fumeurs 20
Discussion 24. 2Utilisation des données de l’enquête 4.1 décennale santé 22
Population étudiée 24.2 3
Résultats observés et comparaison 4.3 à ceux d’autres études 24
Synthèse 24.4 4
Première partie – Description de la consommation de tabac selon l’activité professionnelle en population générale
p. 8 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Introduction1.
L’enquête décennale santé de l’Insee a représenté une opportunité de produire une description de la consommation de tabac en France selon la catégorie socioprofessionnelle des personnes et le secteur d’activité. Réalisée sur un grand échantillon de ménages représentatif de la population française, elle incluait en effet un recueil d’information sur les caractéristiques professionnelles de tous les adultes enquêtés, ainsi que sur leur consommation de tabac.
Matériel et méthodes2.
Source des données : Enquête 2.1 décennale santé 2002-2003 de l’Insee
L’enquête décennale santé a pour objectif de décrire la santé des français selon la morbidité déclarée et la consommation de soins. Il s’agit d’une enquête périodique reproduite tous les 10 ans. La première édition a eu lieu en 1960, et quatre autres éditions ont succédé depuis. Sa méthode ayant été décrite par ailleurs [12], elle ne sera que brièvement résumée ci-après.
Champ de l’enquête2.1.1
La population cible est définie comme l’ensemble des personnes vivant, au moment de l’enquête, en France métropolitaine et constituant un ménage ordinaire au sens de l’Insee [13]. Ont donc été exclues les personnes vivant en institution, en foyer ou en prison.
La population ciblée par les auto-questionnaires a été définie par le fait d’être apte à y répondre, c’est-à-dire à comprendre le français écrit et avoir un état de santé permettant de le faire.
Échantillonnage2.1.2
L’Insee a utilisé quatre bases de sondage pour effectuer le tirage au sort de la population enquêtée. Deux d’entre elles sont des échantillons représentatifs des ménages ordinaires recensés en 1999 (l’échantillon maître et l’échantillon maître extension) ; les deux autres correspondent à des bases de sondage de logements neufs construits après le recensement de 1999 (la base de sondage des logements neufs et la base SITADEL-EMEX).
L’échantillonnage correspond à un plan de sondage à probabilités inégales, par grappe au deuxième degré, stratifié sur la catégorie de communes (rurale, moins de 20 000 habitants, entre 20 000 et 100 000 habitants, plus de 100 000 habitants, région parisienne) et la région (Île-de-France, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, autres régions). L’unité primaire est le ménage, qui correspond pour l’Insee aux personnes vivant dans le logement tiré au sort. Tous les individus du ménage ont été interrogés. Les probabilités d’inclusion dépendent de la base de sondage, du type de logement, de la catégorie de la commune et de la région.
Au total, 25 021 ménages ont été échantillonnés. Parmi eux, 16 848 ont accepté de participer à l’enquête, soit 40 865 individus.
Collecte des données2.1.3
La collecte des données a duré un an (d’octobre 2002 à septembre 2003) et s’est effectuée, selon la nature des questions, sur deux modes : en face-à-face avec un enquêteur et par auto-questionnaire. Elle s’est déroulée en cinq vagues, chacune s’étalant sur une période de trois à quatre mois. La durée d’enquête pour un ménage était d’environ deux mois.
Chaque ménage enquêté a été visité trois fois par un enquêteur, avec un délai de quatre semaines entre chaque visite. Tous les individus du ménage étaient interrogés, directement par l’enquêteur si la personne était majeure1, ou bien par l’intermédiaire d’une tierce personne quand l’individu n’avait pas l’âge requis ou était non apte à répondre, pour des raisons de compréhension de la langue ou d’un handicap.
À la fin de la 1re visite, l’enquêteur remettait à chaque membre du ménage de plus de 11 ans un auto-questionnaire à remplir et à remettre complété à l’enquêteur lors de la 2e ou de la 3e visite.
Les données recueillies en face-à-face étaient directement saisies par l’enquêteur grâce au logiciel CAPI [14], alors que les données recueillies par auto-questionnaire ont été saisies ultérieurement.
Non-réponse et redressement2.1.4
Sur les 21 655 ménages échantillonnés et entrant dans le champ de l’enquête, 16 848 ont accepté de participer, correspondant à 40 865 personnes enquêtées. Au final, 35 073 personnes ont répondu aux trois visites de l’enquêteur. Parmi elles, 29 499 étaient éligibles2 pour remplir un auto-questionnaire et 23 070 ont effectivement remis un auto-questionnaire exploitable (figure 1).
Les personnes âgées d’au moins 15 ans, qui étaient personnes de référence, conjoints de la personne de référence ou exerçant une activité professionnelle 1
étaient également interrogées directement.Personnes de plus de 11 ans n’ayant pas de problème pour la compréhension écrite du français ou n’ayant pas de problème de santé particulier les empêchant 2
de répondre.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 9
Figure 1
Schéma de non-réponse
25 021 ménages échantillonnés
21 655 ménages dans le champ de l‘enquête*
16 848 ménages répondants
40 865 individus enquêtés
35 073 individus répondants en visite 3
29 499 individus pouvant répondre à l‘autoquestionnaire
39 901 individus répondants en visite 1
23 070 individus avec un autoquestionnaire exploitable
dont 20 103 âgés de 18 ans et plus
* Défini notamment par la résidence principale.
Finalement, l’échantillon obtenu est différent de la population sélectionnée et un redressement a été nécessaire pour rétablir sa représentativité par rapport à la population générale. Ce travail a été réalisé par l’Insee et est décrit par ailleurs [12] : il a abouti au calcul de pondérations à appliquer à chaque sujet dans les analyses, qui tiennent compte de la correction de la non-réponse et du calage des données d’enquête. Elles dépendent de différents facteurs (notamment de l’âge, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle des personnes ayant répondu aux questionnaires) et ont été fournies aux équipes exploitant les données de l’enquête.
Données recueillies2.1.5
Lors des visites de l’enquêteur, les entretiens ont porté sur la santé (maladies, antécédents, consommation médicamenteuse, hospitalisations, soins médicaux entre les visites, prévention), la protection sociale, ainsi que sur les gênes et handicaps des personnes, et les conditions de vie. De plus, l’auto-questionnaire a permis de recueillir, pour les personnes de plus de 18 ans, des données relatives à l’état de santé perçu, à l’asthme et aux broncho-pneumopathies chroniques obstructives, aux lombalgies, à la santé mentale, aux maux de tête, à la consommation de tabac et d’alcool, à des événements personnels marquants au cours de la vie et de l’année écoulée ainsi qu’aux conditions de travail actuelles ou passées.
Exploitation des données pour 2.2 l’étude de la consommation de tabac selon l’activité professionnelle
Population étudiée2.2.1
Ce travail a concerné toutes les personnes de plus de 18 ans dont la totalité des 10 auto-questionnaires distribués était exploitable (17 582 sujets au total), à l’exclusion de celles qui n’ont jamais exercé d’activité professionnelle (1 552 sujets).
Cette analyse a donc finalement porté sur 16 030 personnes (7 879 hommes et 8 151 femmes), occupant un emploi au moment de l’enquête ou ayant exercé une activité passée. Cette population sera définie comme "active ou anciennement active"3 dans la suite du document.
L’ensemble des personnes de plus de 18 ans (quelle que soit leur situation vis-à-vis de l’emploi) ont toutefois servi de base à quelques analyses complémentaires de comparaison.
Facteurs étudiés2.2.2
Les questions relatives à la situation professionnelle étaient posées lors de la première visite et portaient entre autres sur le statut du moment (activité, non activité, etc.) et, le cas échéant, la profession (au sens de la PCS4) ainsi que le secteur d’activité (au sens de la NAF5) de l’emploi actuel, ou du dernier emploi occupé pour les non-actifs ou retraités. Les personnes enquêtées devaient se situer parmi l’ensemble des catégories de la nomenclature PCS 1994 à deux chiffres (annexe 1) et des secteurs de la nomenclature NAF 2003 à deux chiffres (annexe 2). Les données disponibles pour l’analyse étaient les codes correspondant à ces deux nomenclatures.
Les questions concernant la consommation de tabac ont été adressées par auto-questionnaire aux adultes de 18 ans et plus (annexe 3). Elles permettaient de classer les personnes en quatre catégories : les fumeurs quotidiens, les fumeurs occasionnels, les ex-fumeurs quotidiens et les non-fumeurs. Les fumeurs et les ex-fumeurs étaient ensuite questionnés sur les quantités quotidiennes de tabac consommées et le nombre d’années écoulées depuis le début de leur consommation, en distinguant les cigarettes, les cigares et les pipes. Les ex-fumeurs devaient également préciser la durée écoulée depuis leur arrêt, les aides utilisées pour arrêter ainsi que la raison de leur arrêt de consommation du tabac.
Les données recueillies sur les questionnaires tabac ont été exploitées de la manière suivante :
le statut tabagique de chacun a été défini en quatre catégories :•les personnes qui fument actuellement tous les jours = -"fumeurs",les personnes qui fument actuellement mais pas tous les jours = -"fumeurs occasionnels",les personnes qui ont fumé quotidiennement mais qui ne fument -plus actuellement = "ex-fumeurs",les personnes qui n’ont jamais fumé = "non-fumeurs" ; -
Les personnes n’occupant pas d’emploi au moment de l’enquête (chômeurs, étudiants, militaires, retraités, femmes au foyer et autres inactifs) étaient interrogées 3
sur le fait d’avoir exercé une activité passée. Si ces personnes avaient exercé une activité passée, elles étaient prises en compte dans notre population d’étude au même titre que les personnes occupant un emploi actuellement.Nomenclature des professions et catégories sociales de l’Insee.4
Nomenclature des activités françaises de l’Insee.5
p. 10 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
chez les fumeurs actuels• 6, l’intensité de consommation a été définie par :
la quantité de tabac consommée quotidiennement en moyenne, -exprimée en paquets quotidiens (sur la base d’un paquet de 20 cigarettes avec comme équivalence 1 cigare = 1 pipe = 3 cigarettes), la consommation cumulée de tabac depuis le début de la période -de tabagisme de la personne, exprimée en paquets-années, qui correspond au nombre de paquets quotidiens déclarés multiplié par le nombre d’années écoulées depuis le début de la consommation de tabac ;
chez les ex-fumeurs• 7, l’intensité de consommation a été définie par :la quantité de tabac moyenne consommée quotidiennement -quand ils fumaient, exprimée en paquets quotidiens, la consommation cumulée de tabac pendant la période de -tabagisme du sujet, exprimée en paquets-années.
Analyses statistiques2.2.3
Les analyses statistiques ont été réalisées avec la procédure PROC SURVEY du logiciel SAS® version 9, qui permet de tenir compte du plan de sondage.
Les analyses ont consisté à estimer les pourcentages de fumeurs et les quantités moyennes de consommation, en fonction de métiers, secteurs et combinaisons de ces deux caractéristiques, en tenant compte du sexe et de l’âge.
Ces estimations ont été faites à partir des données de l’enquête en utilisant les pondérations fournies par l’Insee8 : il s’agit de fait d’estimations applicables à la population française, et non des observations brutes faites sur l’échantillon étudié. Les intervalles de confiance associés reflètent la précision de ces estimations.
Résultats3.
L’estimation systématique de proportion de fumeurs et quantité moyenne de tabac consommée par catégorie socioprofessionnelle et secteur, en tenant par ailleurs compte de l’âge et en séparant les hommes et femmes, a généré de nombreux résultats avec des niveaux de détail croissants. Seuls les principaux résultats, par grandes catégories socioprofessionnels et pour certains secteurs d’activité, sont présentés dans le texte de ce rapport.
Les autres tableaux – notamment ceux correspondant au croisement entre les catégories professionnelles et les secteurs d’activités – figurent en annexe, sous forme de catalogue.
Deux remarques doivent être faites avant la lecture des tableaux :les tableaux présentant des résultats d’analyses en fonction de la -catégorie socioprofessionnelle ou du secteur d’activité peuvent être basés sur des effectifs cumulés de population différents de l’échantillon, du fait de l’exclusion des personnes n’ayant pas renseigné leur catégorie professionnelle ou leur secteur d’activité dans les questionnaires ;
la lecture des tableaux les plus détaillés doit se faire en gardant -à l’esprit la nécessité de les interpréter avec précaution quand les effectifs de sujets ayant servis de base aux estimations sont faibles. Il a par ailleurs été décidé de ne pas rapporter de résultat concernant des catégories professionnelles pour lesquelles moins de 10 personnes étaient concernées dans l’échantillon analysé.
De plus, il est rappelé que ces résultats portent sur les sujets qui occupent un emploi au moment de l’enquête ou qui ont exercé une activité passée (même si, au moment de l’enquête, ils ne travaillaient pas), leur catégorie socioprofessionnelle correspondant alors à la dernière qu’ils occupaient.
Description de l’échantillon 3.1 étudié
La population étudiée comprend 49 % d’hommes et 51 % de femmes (tableau 1), avec une moyenne d’âge de 46 ans (médiane 44 ans). Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont les employés et les professions intermédiaires ; et un peu moins de la moitié de l’échantillon est fumeur ou ex-fumeur.
Tableau 1
Répartition de l’échantillon étudié en fonction du sexe, de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle et du statut tabagique
N %
SexeHomme 7 879 49Femme 8 151 51
Âge18-29 ans 2 431 1530-39 ans 3 754 2340-49 ans 3 806 2450-59 ans 3 059 19≥60 ans 2 980 19
Catégorie socioprofessionnelleAgriculteurs 502 3Artisans, commerçants et chef d’entreprise 863 5Cadres et professions intellectuelles supérieures 2 953 17Professions intermédiaires 3 995 25Employés 4 532 28Ouvriers 3 485 22
Statut tabagiqueFumeur 3 951 25Fumeur occasionnel 772 5Ex-fumeur 2 827 18Non-fumeur 8 480 53
Ont été exclus de cette analyse quelques sujets ayant déclaré fumer quotidiennement mais pour lesquels une des informations nécessaires aux calculs était 6
non ou mal renseignée, soit 128 hommes et 92 femmes. Cette analyse a donc concerné 2 141 hommes et 1 590 femmes.Ont été exclus de cette analyse quelques sujets ayant déclaré être ex-fumeurs mais pour lesquels une des informations nécessaires aux calculs était non ou 7
mal renseignée, soit 251 hommes et 115 femmes. Cette analyse a donc concerné 1 586 hommes et 875 femmes.De fait, le poids des sujets varie de 1 à 47 dans les calculs.8
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 11
Tableau 3
Structure par âge et catégorie socioprofessionnelle de la population féminine après redressement de l’échantillon
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)n=effectif dans l’échantillon
Âge
18-29 ans %
[IC 95 %]
30-39 ans %
[IC 95 %]
40-49 ans %
[IC 95 %]
50-59 ans %
[IC 95 %]
≥60 ans %
[IC 95 %]
Total %
[IC 95 %]
Agriculteurs (n=189) 0,2 1 2 3 10 4[0,0;0,5] [1;2] [1;3] [2;4] [8;12] [3;5]
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise (n=303) 1 2 4 5 9 5[0;2] [1;3] [3;5] [4;6] [7;10] [4;5]
Cadres et professions intellectuelles supérieures (n=987) 8 11 9 12 6 9[7;9] [10;13] [8;10] [10;14] [5;7] [8;10]
Professions intermédiaires (n=2 014) 22 21 21 21 14 19[20;24] [19;23] [19;23] [18;23] [12;16] [18;20]
Employés (n=3 640) 52 51 49 43 41 47[49;55] [49;54] [46;51] [41;46] [38;44] [45;48]
Ouvriers (n=1 018) 17 13 15 16 20 16[14;19] [11;15] [13;17] [14;19] [17;22] [15;17]
Total (n=8 151) 100 100 100 100 100 100
Structure 3.2 socioprofessionnelle de la population par sexe, après redressement
Les tableaux 2 et 3 donnent la structure de la population après redressement de l’échantillon par sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle.
Chez les hommes, 21 % et 31 % des sujets interrogés sont respectivement cadres et ouvriers ; après redressement, on obtient une population composée à 16 % de cadres et 37 % d’ouvriers (tableau 2).
Chez les femmes, le redressement réduit également la part de cadres – et de professions intermédiaires – et rehausse la part d’ouvrières par rapport à l’échantillon de répondantes (tableau 3).
La structure de la population diffère entre les hommes et les femmes : les ouvriers étant la catégorie la plus représentée chez les premiers et les employées la plus représentée chez les secondes. Elle diffère également avec l’âge : chez les hommes la proportion d’ouvriers (ou ex-ouvriers) est notamment plus grande chez les jeunes pour ensuite diminuer avec l’âge, alors que la proportion de cadres et professions intermédiaires croît avec l’âge.
Tableau 2
Structure par âge et catégorie socioprofessionnelle de la population masculine après redressement de l’échantillon
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)n=effectif dans l’échantillon
Âge
18-29 ans %
[IC 95 %]
30-39 ans %
[IC 95 %]
40-49 ans %
[IC 95 %]
50-59 ans %
[IC 95 %]
≥60 ans %
[IC 95 %]
Total %
[IC 95 %]
Agriculteurs (n=313) 1 4 4 5 10 5[0,2;2] [3;5] [3;5] [4;7] [8;12] [5;6]
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise (n=560) 2 6 8 11 12 8[1;4] [4;7] [6;9] [9;12] [10;13] [7;9]
Cadres et professions intellectuelles supérieures (n=1 666) 11 16 15 20 17 16[9;13] [15;18] [14;17] [18;22] [15;19] [15;17]
Professions intermédiaires (n=1 981) 20 21 22 24 21 22[18;22] [19;23] [20;24] [22;27] [18;23] [21;23]
Employés (n=892) 17 14 13 9 9 12[15;20] [12;16] [11;15] [7;11] [7;10] [11;13]
Ouvriers (n=2 467) 48 39 38 30 32 37[45;51] [36;42] [35;40] [28;33] [29;35] [35;38]
Total (n=7 879) 100 100 100 100 100 100
p. 12 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Estimations de prévalence 3.3 de la consommation de tabac (statut tabagique)
Globalement, il est estimé qu’un quart de la population française active ou anciennement active et âgée de plus de 18 ans fume
quotidiennement, et un peu moins d’une personne sur deux fume ou a fumé (tableau 4). Le tabagisme est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, avec 29 % de fumeurs quotidiens chez les premiers contre 19 % chez les secondes, et 23 % d’ex-fumeurs contre 11 %.
Tableau 4
Statut tabagique de la population française active ou anciennement active (≥18 ans)
Sexen=effectif dans l’échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total
Hommes (n=7 879) 29 5 23 43 100[28;31] [4;5] [22;24] [42;44]
Femmes (n=8 151) 19 4 11 65 100[18;20] [4;5] [10;12] [64;66]
Total 24 4 17 54 100[23;25] [4;5] [16;18] [53;55]
En comparaison, les mêmes estimations faites sur l’ensemble de la population adulte montrent des prévalences similaires (tableau 5). Ces estimations sur l’ensemble de la population ne sont données qu’à titre indicatif dans ce paragraphe. Dans la suite du document, la population concernée sera toujours les personnes âgées de plus de 18 ans, actives ou anciennement actives.
Tableau 5
Statut tabagique de l’ensemble de la population française (≥18 ans)
Sexe n=effectif dans l’échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total
Hommes (n=8 423) 29 5 22 44 100[28;30] [4;5] [21;23] [43;45]
Femmes (n=9 159) 19 4 10 66 100[18;20] [4;5] [10;11] [65;67]
Total 24 5 16 55 100[23;25] [4;5] [15;17] [54;56]
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 13
Tableau 7
Statut tabagique en fonction de l’âge chez les femmes
Âgen=effectif dans l’échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total %
18-29 ans (n=1 259) 34 6 12 48 100[31;37] [5;8] [10;14] [45;51]
30-39 ans (n=1 996) 28 7 16 48 100[26;31] [6;9] [14;18] [46;51]
40-49 ans (n=1 964) 27 5 12 56 100[25;29] [4;6] [11;14] [53;59]
50-59 ans (n=1 498) 13 4 11 72 100[11;15] [3;6] [9;12] [69;74]
≥60 ans (n=1 434) 4 1 7 88 100[3;5] [1;2] [6;9] [86;89]
Statut tabagique en fonction de l’âge3.3.1
La proportion de fumeurs (quotidiens et occasionnels) est supérieure chez les hommes par rapport aux femmes dans toutes les classes d’âge (tableaux 6 et 7).
Chez les hommes, les personnes fumant ou ayant fumé représentent 60 % de la population quel que soit l’âge en dessous de 60 ans. Le ratio fumeurs/ex-fumeurs diminue en revanche avec l’âge pour s’inverser à partir de 50 ans. Au-dessus de 60 ans, la proportion de personnes fumant ou ayant fumé est moins élevée, avec 50 % de la population (tableau 6).
Chez les femmes, la proportion de personnes fumant ou ayant fumé est de 52 % chez les moins de 40 ans, et décroît dans les classes d’âge supérieures (tableau 7).
On constate donc, chez les hommes comme chez les femmes, une diminution de la proportion de fumeurs avec l’âge, correspondant chez les femmes à une augmentation avec l’âge du pourcentage de personnes n’ayant jamais fumé, contrairement à ce qui est observé chez les hommes.
Tableau 6
Statut tabagique en fonction de l’âge chez les hommes
Âgen=effectif dans l’échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total
18-29 ans (n=1 172) 46 7 7 40 100[43;50] [6;9] [5;8] [36;43]
30-39 ans (n=1 758) 39 6 15 40 100[37;42] [4;7] [13;17] [37;43]
40-49 ans (n=1 842) 33 4 23 40 100[30;35] [3;6] [21;25] [38;43]
50-59 ans (n=1 561) 24 4 30 42 100[21;26] [3;5] [27;33] [39;45]
≥60 ans (n=1 546) 13 3 35 50 100[11;15] [2;3] [32;37] [47;53]
p. 14 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Statut tabagique en fonction 3.3.2 de la catégorie socioprofessionnelle
Chez les hommes, la proportion de fumeurs diminue selon "l’échelle sociale"9 : elle est ainsi deux fois plus élevée chez les ouvriers que chez les cadres. La proportion d’ex-fumeurs suit un gradient inverse mais
moins prononcé : au final, il y a 30 % de plus de non-fumeurs parmi les cadres que parmi les ouvriers. La prévalence de consommation de tabac (actuelle ou passée) est moins élevée chez les agriculteurs que dans toutes les autres catégories tandis que celle des artisans, commerçants et chefs d’entreprises est plutôt comparable à celle des professions intermédiaires (tableau 8).
"L’échelle sociale" est considérée ici dans le sens ouvriers – employés – professions intermédiaires – cadres ; les agriculteurs et artisans étant hors-échelle.9
Tableau 8
Statut tabagique chez les hommes en fonction de la catégorie socioprofessionnelle
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)n=effectif dans l‘échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total
Agriculteurs (n=313) 19 2 18 61 100[13;24] [1;3] [13;23] [55;68]
Artisans, commerçants, chefs d‘entreprises (n=560) 27 5 23 45 100[23;31] [3;6] [19;27] [41;50]
Cadres et professions intellectuelles supérieures (n=1 666) 19 5 27 49 100[17;21] [4;7] [24;29] [46;51]
Professions intermédiaires (n=1 981) 25 5 27 43 100[23;28] [4;6] [24;29] [41;46]
Employés (n=892) 33 4 22 42 100[29;36] [3;5] [18;25] [38;45]
Ouvriers (n=2 467) 37 5 21 37 100[35;40] [4;6] [19;23] [35;39]
Total (n=7 879) 29 5 23 43 100[28;31] [4;5] [22;24] [42;44]
Chez les femmes, les différences de prévalence entre cadres, professions intermédiaires, employées et ouvrières sont moins marquées que chez les hommes. Globalement, la prévalence est tout de même moins élevée chez les cadres que chez les trois autres. Elle est, par ailleurs, bien moins élevée chez les agricultrices et les artisanes (tableau 9).
Tableau 9
Statut tabagique chez les femmes en fonction de la catégorie socioprofessionnelle
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)n=effectif dans l‘échantillon
Fumeurs %
[IC 95 %]
Fumeurs occasionnels %
[IC 95 %]
Ex-fumeurs %
[IC 95 %]
Non-fumeurs %
[IC 95 %]
Total %
Agriculteurs (n=189) 2 2 3 94 100[0;3] [0;4] [0;5] [90;97]
Artisans, commerçants, chefs d‘entreprises (n=303) 10 3 9 78 100[7;13] [1;5] [6;12] [73;83]
Cadres et professions intellectuelles supérieures (n=987) 14 7 16 63 100[12;17] [5;8] [13;18] [60;66]
Professions intermédiaires (n=2 014) 20 5 15 60 100[18;22] [4;7] [13;16] [58;63]
Employés (n=3 640) 22 4 11 63 100[20;24] [3;5] [10;12] [61;65]
Ouvriers (n=1 018) 21 4 8 67 100[18;24] [3;5] [6;10] [64;71]
Total (n=8 151) 19 4 11 65 100[18;20] [4;5] [10;12] [64;66]
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 15
Figure 1
Pourcentage de fumeurs chez les hommes dans les principaux secteurs d’activité*
Hôtels et restaurants (55)Industries alimentaires (15)
Activités récréatives, culturelles et sportives (92)Commerce de détail et réparation d’articles domestiques (52)
Industrie automobile (34)Fabrication de machines et d’équipements (29)
Commerce de gros et intermédiaires du commerce (51)Services fournis principalement aux entreprises (74)
Construction (45)Commerce et réparation automobile (50)
Travail des métaux (28)Industrie du caoutchouc et des plastiques (25)
EnsembleMétallurgie (27)
Santé et action sociale (85)Transports terrestres (60)
Industrie chimique (24)Administration publique (75)Activités informatiques (72)
Intermédiation financière (65)Postes et télécommunications (64)
Agriculture, chasse, services annexes (01)Éducation (80)
Production et distribution d’électricité, de gaz et de chaleur (40)
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45%
Secteur d’activité (NAF niveau 2)
* Secteurs représentés par un nombre de personnes ≥100 dans l’enquête décennale santé.
Ces comparaisons entre catégories socioprofessionnelles sont globales et ne tiennent pas compte de l’âge. Les mêmes estimations faites par classes d’âge sont présentées en annexe 4 et les principales observations qui peuvent en être dégagées sont les suivantes :
chez les hommes, la proportion de fumeurs quotidiens diminue avec -"l’échelle sociale" dans toutes les classes d’âge, mais avec des contrastes moins marqués au dessus de 50 ans ;toujours chez les hommes, la croissance avec l’âge de la proportion -de personnes n’ayant jamais fumé est observée uniquement en dessous de 50 ans ;chez les femmes, une distinction doit également être faite selon -l’âge (plus ou moins de 50 ans) : chez les plus jeunes, la proportion plus élevée de fumeuses quotidiennes chez les professions intermédiaires, employées et ouvrières par rapport aux cadres est nette, alors qu’il n’en est pas de même chez les plus de 50 ans : la consommation de tabac (actuelle ou passée) est au contraire nettement plus fréquente chez les cadres que dans les autres catégories au dessus de 60 ans.
En distinguant par ailleurs les catégories socioprofessionnelles de façon plus détaillée (annexe 4), on observe chez les hommes les prévalences de fumeurs quotidiens les plus élevées (45 %) chez les ouvriers non qualifiés de type artisanal et les personnels de service directs aux particuliers. Les prévalences les moins élevées sont observées chez les professions libérales (14 %), les professeurs et professions scientifiques (16 %) et les cadres de la fonction publique (18 %). Ces observations sont à moduler en fonction de l’âge : c’est ainsi plutôt en dessous de 50 ans que les professions libérales fument moins que les autres catégories, mais il existe des contrastes de prévalence du tabagisme à âge égal (les différences observées globalement entre catégories ne reflètent pas uniquement des différences de structure d’âge).
Chez les femmes, les prévalences les plus élevées sont observées chez les agents de surveillance (31 %), les chauffeuses (29 %) et les employées de commerce (28 %), et les moins élevées, en dehors des agricultrices (ou elle est de 2%), sont retrouvées chez les commerçantes et assimilées (9 %), les professeures et professions scientifiques (9 %). Ces observations sont là encore à moduler en fonction de l’âge.
En annexe 4, sont présentés les résultats détaillés :le statut tabagique par catégorie socioprofessionnelle (PCS -à 1 niveau) et par classe d’âge chez les hommes (tableau A4a) et chez les femmes (tableau A4b) ;le statut tabagique par catégorie socioprofessionnelle (PCS -à 2 niveaux) chez les hommes (tableau A4c) et chez les femmes (tableau A4d), puis détaillés en fonction de l’âge chez les hommes (tableau A4e) et chez les femmes (tableau A4f).
Statut tabagique en fonction 3.3.3 du secteur d’activité
La figure 1 donne chez les hommes la proportion de fumeurs quotidiens en fonction du secteur d’activité pour les principaux d’entre eux, représentés par au moins 100 personnes dans l’échantillon analysé. Cette proportion varie du simple au quadruple, étant inférieure à 10 % dans la production d’électricité, de gaz et de chaleur, et voisine de 40 % dans l’hôtellerie-restauration et l’industrie alimentaire. Si l’on regarde l’ensemble des secteurs d’activité (résultats en annexe 5), on observe qu’elle est plus élevée encore (près de 50 %) dans différents secteurs moins représentés où les estimations reposent sur de petits nombres (pêche, récupération, captage-traitement-distribution d’eau).
p. 16 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
La figure 2 donne chez les femmes la proportion de fumeuses quotidiennes en fonction du secteur d’activité pour les principaux d’entre eux, représentés par au moins 100 personnes dans l’échantillon analysé. Cette proportion varie du simple au triple, étant inférieure à 10 % dans l’agriculture, et supérieure à 30 % dans l’hôtellerie-
restauration. Si l’on regarde l’ensemble des secteurs d’activité (résultats en annexe 5), on observe qu’elle est plus élevée encore dans différents secteurs moins représentés, comme la fabrication de produits minéraux non métalliques (48 %) ou la location de matériel sans opérateur (39 %).
Figure 2
Pourcentage de fumeuses chez les femmes dans les principaux secteurs d’activité*
0 5 10 15 20 25 30 35
Agriculture, chasse, services annexes (01)Industrie textile (17)
Construction (45)Activités des ménages, employeur de personnel domestique (95)
Intermédiation financière (65)Éducation (80)
Activités immobilières (70)Administration publique (75)
Services personnels (93)Industrie chimique (24)
EnsembleSanté et action sociale (85)
Activités récréatives, culturelles et sportives (92)Commerce de détail et réparation d’articles domestiques (52)
Services fournis principalement aux entreprises (74)Assurance (66)
Postes et télécommunications (64)Industries alimentaires (15)
Commerce de gros et intermédiaires du commerce (51)Métallurgie (27)
Hôtels et restaurants (55)
Secteur d’activité (NAF niveau 2)
%
* Secteurs représentés par un nombre de personnes ≥100 dans l’enquête décennale santé.
Certaines différences entre hommes et femmes peuvent par ailleurs être relevées : le secteur de la construction est notamment caractérisé par une proportion de fumeurs élevée chez les premiers mais particulièrement basse chez les secondes ; le phénomène étant inverse dans les postes et télécommunications.
Ces comparaisons entre secteurs d’activités sont globales : les résultats détaillés en fonction de l’âge sont présentés en annexe 5 et permettent de moduler les observations. Chez les hommes, le secteur de l’hôtellerie-restauration a ainsi une prévalence de fumeurs relativement élevée, principalement en dessous de 30 ans, et chez les 50-59 ans. Le secteur de la production et distribution d’électricité, gaz et chaleur est relativement plus âgé que les autres, mais cela ne suffit
pas à expliquer la faible prévalence de fumeurs : celle-ci est peu élevée dans toutes les classes d’âge. Chez les femmes, c’est en dessous de 50 ans que les proportions de fumeuses sont particulièrement élevées dans l’hôtellerie-restauration relativement à l’ensemble des secteurs.
En annexe 5, sont présentés les résultats complets et détaillés du statut tabagique en fonction du secteur d’activité :
chez les hommes (tableau A5a) et chez les femmes (tableau A5b) ; -puis par classe d’âge chez les hommes (tableau A5c) et chez les -femmes (tableau A5d).
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 17
Tableau 10
Quantité de tabac consommée par les personnes fumant quotidiennement
Sexe n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Hommes 2 141 0,87 [0,84;0,89] 18,6 [17,8;19,4]Femmes 1 590 0,74 [0,72;0,76] 14,4 [13,5;15,3]Total 3 731 0,82 [0,80;0,83] 16,9 [16,3;17,5]
Quantité de tabac consommée 3.4.1 en fonction de l’âge chez les fumeurs quotidiens
Chez les hommes, la consommation journalière des fumeurs quotidiens évolue avec l’âge : elle est plus élevée chez les 40-60 ans avec un
paquet en moyenne, mais est d’environ trois quarts de paquet chez les moins de 30 ans ou plus de 60 ans (tableau 11). La consommation cumulée augmente naturellement avec l’âge, elle est voisine de 30 paquets-années au dessus de 50 ans.
Tableau 11
Consommation de tabac quotidienne et cumulée chez les hommes fumeurs par classe d’âge
Âge n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
18-29 ans 474 0,72 [0,69;0,75] 6,3 [5,8;6,8]30-39 ans 613 0,84 [0,80;0,87] 14,1 [13,3;14,8]40-49 ans 541 0,99 [0,94;1,05] 23,5 [22,0;24,9]50-59 ans 337 1,04 [0,96;1,11] 30,7 [28,5;32,9]≥60 ans 176 0,75 [0,64;0,85] 29,6 [25,6;33,5]
Statut tabagique en fonction 3.3.4 de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité
La description de la prévalence de consommation de tabac en tenant compte à la fois de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité est présentée in extenso en annexe 6.
Il est observé qu’en fonction du secteur d’activité, la proportion de fumeurs estimée dans une catégorie professionnelle peut être très différente, mais tous ces contrastes ne peuvent être commentés ici.
À titre illustratif, on peut relever que :chez les hommes ingénieurs et cadres techniques d’entreprise, elle -est estimée à 6 % (IC 95 % ; 0;19) dans la fabrication d’instruments médicaux, de précision, d’optique et d’horlogerie, mais monte à 29 % (IC 95 % : 14;44) dans la construction et 31 % (IC 95 % : 6;55) dans l’intermédiation financière ;chez les ouvriers qualifiés de type industriel, elle est estimée à 6 % -(IC 95 % : 0;16) dans la fabrication de meubles et monte à 50 % (IC 95 % : 33;68) dans la fabrication de machines et d’équipement.
Le lecteur cherchant les résultats relatifs à une population professionnelle particulière les trouvera dans les tableaux annexés.
En annexe 6, sont présentés les résultats complets et détaillés du statut tabagique en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité :
A6a : statut tabagique chez les hommes par secteur d’activité -(NAF à 2 niveaux) en fonction de la catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 et 2 niveaux) : 47 tableaux ;A6b : statut tabagique chez les hommes en fonction du secteur -d’activité (NAF à 2 niveaux) et de la catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 et 2 niveaux) : 47 tableaux.
Estimation de la quantité 3.4 de tabac consommée chez les fumeurs quotidiens
Hommes et femmes considérés ensemble, la consommation journalière moyenne de tabac chez les fumeurs quotidiens est estimée à 0,8 paquet (soit 16 cigarettes pour un paquet classique de 20 cigarettes), et leur consommation cumulée vie entière à 17 paquets-années (tableau 10). La consommation journalière est toutefois supérieure chez les hommes : 18 % plus élevée que chez les femmes. Il en est de même pour la consommation cumulée, en moyenne 29 % plus élevée chez les premiers.
p. 18 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Chez les femmes fumeuses, la consommation journalière la plus élevée en moyenne est observée chez les plus de 60 ans avec 0,87 paquet (tableau 12). Elle est supérieure à l’estimation faite chez les hommes, alors que la consommation journalière de
ces derniers est plus élevée dans les autres catégories d’âge. La consommation cumulée augmente naturellement avec l’âge et l’on observe qu’au dessus de 60 ans, elle est plus élevée que chez les hommes.
Tableau 12
Consommation de tabac quotidienne et cumulée chez les fumeuses par classe d’âge
Âge n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
18-29 ans 376 0,66 [0,63;0,70] 5,7 [5,2;6,2]30-39 ans 509 0,73 [0,70;0,77] 12,0 [11,3;12,8]40-49 ans 470 0,78 [0,74;0,82] 18,0 [16,8;19,3]50-59 ans 177 0,76 [0,69;0,83] 20,6 [18,1;23,2]≥60 ans 58 0,87 [0,68;1,06] 32,9 [23,6;42,2]
Quantité de tabac consommée 3.4.2 en fonction de la catégorie socioprofessionnelle chez les fumeurs quotidiens
Chez les hommes fumeurs, la consommation journalière moyenne estimée selon la catégorie socioprofessionnelle va de 0,77 paquet en moyenne chez les agriculteurs à 0,93 chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (tableau 13). Elle est globalement similaire chez les cadres, professions intermédiaires, employés et ouvriers, autour de 0,85 paquet. La quantité cumulée moyenne varie de 16 paquets-
années chez les employés à 24 chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise.
Parmi les fumeuses, la consommation journalière moyenne estimée la plus élevée est également retrouvée chez les artisanes, commerçantes et chefs d’entreprise avec 0,79 paquet, et elle est légèrement inférieure chez les cadres et professions intermédiaires par rapport aux employées et ouvrières (tableau 14). La variabilité selon la catégorie professionnelle est moindre que chez les hommes, et il en est de même pour la consommation cumulée, voisine de 15 paquets-années dans chacune des catégories.
Tableau 13
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie socioprofessionnelle chez les fumeurs
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)
n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Agriculteurs 47 0,77 [0,61;0,94] 21,4 [15,7;27,0]Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 148 0,93 [0,83;1,04] 23,7 [20,9;26,5]Cadres et professions intellectuelles supérieures 299 0,86 [0,79;0,92] 21,0 [18,2;23,8]Professions intermédiaires 485 0,82 [0,77;0,87] 17,7 [16,0;19,3]Employés 275 0,85 [0,79;0,92] 16,4 [13,9;18,8]Ouvriers 887 0,88 [0,85;0,92] 18,1 [16,9;19,2]
Tableau 14
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie socioprofessionnelle chez les fumeuses
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)
n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Agriculteurs 8 * *Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 42 0,79 [0,65;0,92] 14,8 [11,2;18,4]Cadres et professions intellectuelles supérieures 139 0,70 [0,61;0,80] 15,4 [11,3;19,6]Professions intermédiaires 370 0,71 [0,67;0,75] 14,2 [12,8;15,6]Employés 800 0,75 [0,71;0,78] 14,2 [12,8;15,6]Ouvriers 232 0,76 [0,71;0,82] 14,6 [12,6;16,5]* Effectifs <10 dans l’enquête décennale santé, estimations non calculées.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 19
Ces comparaisons entre catégories socioprofessionnelles sont globales et ne tiennent pas compte de l’âge. Les mêmes estimations faites par classes d’âge sont présentées en annexe 7 et les principales observations qui peuvent en être dégagées sont les suivantes :
chez les hommes fumeurs, des contrastes de consommation -quotidienne moyenne apparaissent de façon différente selon l’âge : au dessus de 60 ans, le nombre estimé de paquets quotidiens est ainsi nettement plus élevé chez les cadres et employés alors qu’en dessous, il est plutôt moins élevé chez les cadres que dans les autres catégories. Les fumeurs artisans sont caractérisés par une consommation journalière plus élevée que les autres catégories en dessous de 50 ans, et nettement inférieure au dessus de 60 ans. La variabilité de la consommation journalière peut atteindre 30 % entre catégories en dessous de 60 ans et 80 % au dessus ;chez les fumeuses, la variabilité de consommation journalière -moyenne entre catégories peut également atteindre 50 % selon les classes d’âge. Comme chez les hommes, les cadres fumeuses consomment quotidiennement plus que les autres catégories au dessus de 60 ans, et plutôt moins en dessous.
En distinguant les catégories socioprofessionnelles de façon plus détaillée (annexe 7), la variabilité sur la consommation journalière peut dépasser 40 %. On observe que c’est chez les artisans spécifiquement que la consommation journalière est plus élevée que dans les autres catégories, celle des commerçants et chefs d’entreprise étant au contraire sous la moyenne. Le contraste est également marqué chez les femmes, avec un nombre estimé de paquet quotidien proche de 0,9 en moyenne chez les artisanes et contremaîtres/agents de maîtrise, et 40 % moins élevé pour les professions libérales. Le détail des analyses par âge permet d’affiner les résultats : chez les hommes, la consommation journalière moyenne des artisans est ainsi supérieure à 1,3 paquets quotidiens chez les 40-49 ans, en dessous de 30 ans, c’est chez les ouvriers agricoles, agents de surveillance et chauffeurs qu’elle est la plus élevée (un peu inférieure à un paquet quotidien).
En annexe 7, sont présentés les résultats détaillés :la consommation en paquets quotidiens par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau) et classe d’âge chez les fumeurs et fumeuses quotidiens (tableaux A7a et A7b) ;la consommation cumulée en paquets-années par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau) et classe d’âge chez les fumeurs et fumeuses quotidiens (tableaux A7c et A7d) ;la consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) chez les fumeurs et les fumeuses actuels (tableaux A7e et A7f) ;la consommation en paquets quotidiens par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) et classe d’âge chez les fumeurs et les fumeuses quotidiens (tableaux A7g et A7h) ;la consommation cumulée en paquets-années par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) et classe d’âge chez les fumeurs et les fumeuses quotidiens (tableaux A7i et A7j).
Quantité de tabac consommée 3.4.3 en fonction du secteur d’activité chez les fumeurs quotidiens
Le détail de la consommation journalière ou cumulée estimée en moyenne chez les fumeurs par secteur d’activité est donné en annexe (voir encadrés ci-dessous).
Chez les hommes, cette consommation journalière varie de 0,63 paquets quotidiens dans l’industrie du tabac et le transport aérien, à un peu plus d’un paquet dans la construction, la fabrication d’autres matériels de transports et le travail des métaux. Il n’y a pas, par ailleurs, convergence entre les secteurs où la proportion de fumeurs est la plus élevée et ceux où la consommation moyenne des fumeurs est la plus élevée. En distinguant les catégories d’âge, les consommations journalières moyennes estimées les plus élevées (1,3-1,4 paquets quotidiens) sont retrouvées dans le travail des métaux chez les 40-49 ans et dans la construction et les services fournis aux entreprises chez les 50-59 ans.
Chez les femmes, la consommation journalière moyenne va d’un demi-paquet dans les services auxiliaires des transports et les activités associatives, jusqu’à presqu’un paquet dans l’édition-imprimerie-reproduction et les activités immobilières. Elle est élevée dans l’hôtellerie-restauration (0,88 paquet), caractérisée par une proportion de fumeuses élevée, mais pas dans l’industrie alimentaire. En distinguant les fumeuses en fonction de leur âge, l’hôtellerie-restauration est le secteur où la consommation journalière moyenne est estimée la plus importante chez les moins de 30 ans, parmi les quelques secteurs représentés par 10 personnes au moins dans l’échantillon.
Les résultats de la consommation de tabac en fonction du secteur d’activité sont présentés sous forme de tableaux en annexe 8 :
consommation de tabac quotidienne et cumulée par secteur -d’activité (NAF à 2 niveaux) chez les fumeurs et les fumeuses quotidiens (tableaux A8a et A8b) ;consommation de tabac quotidienne par secteur d’activité (NAF -à 2 niveaux) et classe d’âge chez les fumeurs et les fumeuses quotidiens (tableaux A8c et A8d).consommation de tabac cumulée par secteur d’activité (NAF -à 2 niveaux) et classe d’âge chez les fumeurs et les fumeuses quotidiens (tableaux A8e et A8f)
Quantité de tabac consommée 3.4.4 en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité chez les fumeurs quotidiens
La description de consommation journalière ou cumulée moyenne en tenant compte à la fois de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité est présentée in extenso en annexe 9. Les combinaisons de ces deux facteurs pour lesquelles le nombre de personnes dans l’échantillon de population étudié était suffisant pour les calculs (au moins 10 fumeurs ou fumeuses) se trouvait toutefois réduit – notamment en utilisant la PCS à deux niveaux pour la catégorie socioprofessionnelle – et ces estimations ont donc été peu nombreuses. La seule observation notable pouvant être faite est la variabilité constatée de la consommation journalière moyenne par catégories socioprofessionnelles en fonction du secteur d’activité : par exemple chez les hommes, la moyenne chez les cadres est de 0,60 paquet quotidien dans les postes et télécommunications et l’intermédiation financière, mais est supérieure à un paquet dans le commerce de gros ou les activités récréatives, culturelles et sportives. Le lecteur cherchant les résultats relatifs à une population professionnelle donnée les trouvera dans les tableaux annexés.
p. 20 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Quantité de tabac consommée en 3.5.1 fonction de l’âge chez les ex-fumeurs
La consommation passée (journalière ou cumulée) des ex-fumeurs et ex-fumeuses varie en fonction de l’âge actuel de ces derniers :
elle est d’autant plus élevée qu’ils sont âgés, chez les hommes et chez les femmes, à la seule exception des hommes de plus de 60 ans pour lesquels le nombre de paquets quotidiens passé est légèrement inférieur à celui des 50-59 ans (tableaux 16 et 17).
Les résultats de la consommation de tabac en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité sont présentés sous forme de tableaux en annexe 9 :
consommation quotidienne et cumulée par secteur d’activité -(NAF à 2 niveaux) et par catégorie socioprofessionnelles (PCS à 1 niveau) chez les fumeurs et fumeuses quotidiens (tableaux A9a et A9b) ;consommation quotidienne et cumulée par secteur d’activité -(NAF à 2 niveaux) et par catégorie socioprofessionnelles (PCS à 2 niveaux) chez les fumeurs et fumeuses quotidiens (tableaux A9c et A9d) ;la consommation en fonction du secteur d’activité, de la catégorie -socioprofessionnelle et de l’âge n’a pas été analysée, le nombre de personnes fumeurs ou fumeuses présentes dans l’échantillon pour chaque combinaison de ces facteurs ne permettant de faire l’analyse que dans très peu de cas.
Estimation de la quantité de 3.5 tabac consommée dans le passé chez les ex-fumeurs
Les estimations de la quantité journalière moyenne passée de tabac des ex-fumeurs et leur consommation cumulée sont présentées dans le tableau 15. La première est voisine d’un paquet, et la seconde de vingt paquets-années, les estimations étant supérieures chez les hommes que chez les femmes.
On remarque par ailleurs que la consommation passée de ces personnes est supérieure à celle des fumeurs actuels, chez les hommes comme chez les femmes.
Tableau 15
Quantité de tabac consommée par les ex-fumeurs
Sexe n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Hommes 1 586 1,07 [1,03;1,10] 23,0 [21,8;24,2]Femmes 875 0,81 [0,76;0,86] 13,6 [12,2;15,1]Total 2 461 0,98 [0,95;1,01] 19,9 [18,9;20,8]
Tableau 16
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par classe d’âge chez les hommes ex-fumeurs
Âge n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
18-29 ans 82 0,87 [0,76;0,98] 7,3 [5,7;8,9]30-39 ans 237 0,97 [0,91;1,04] 13,7 [12,3;15,1]40-49 ans 391 1,06 [0,98;1,14] 18,1 [16,6;19,7]50-59 ans 420 1,14 [1,06;1,23] 24,2 [21,9;26,4]≥60 ans 456 1,08 [1,0;1,15] 31,1 [28,5;33,6]
Tableau 17
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par classe d’âge chez les femmes ex-fumeuses
Âge n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
18-29 ans 136 0,57 [0,53;0,62] 4,0 [3,5;4,5]30-39 ans 279 0,75 [0,69;0,81] 9,8 [8,6;10,9]40-49 ans 216 0,81 [0,74;0,88] 13,2 [11,5;14,9]50-59 ans 151 0,92 [0,82;1,02] 18,1 [15,5;20,7]≥60 ans 93 1,03 [0,83;1,22] 25,5 [18,8;32,3]
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 21
Les résultats détaillés en prenant en compte l’âge des ex-fumeurs et la catégorie socioprofessionnelle à un niveau plus fin sont présentés en annexe 10, et permettront au lecteur intéressé par une catégorie de travailleurs donnée d’extraire les résultats correspondants. On peut brièvement remarquer que des contrastes de consommation entre catégories apparaissent dans toutes les classes d’âge, sans pour autant être similaires d’une classe à l’autre.
En annexe 10, sont présentés les résultats détaillés :la consommation en paquets quotidiens par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau) et classe d’âge chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A10a et A10b) ;la consommation cumulée en paquets-année par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau) et classe d’âge chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A10c et A10d) ;la consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A10e et A10f) ;la consommation en paquets quotidiens par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) et classe d’âge chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A10g et A10h) ;la consommation cumulée en paquets-années par catégorie -socioprofessionnelle (PCS à 2 niveaux) et classe d’âge chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A10i et A10j).
Tableau 19
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie socioprofessionnelle chez les ex-fumeuses
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)
n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Agriculteurs 7 * *Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 31 0,98 [0,76;1,20] 18,4 [12,5;24,2]Cadres et professions intellectuelles supérieures 140 0,92 [0,73;1,11] 15,6 [9,9;21,3]Professions intermédiaires 258 0,77 [0,71;0,84] 14,0 [11,0;17,0]Employés 365 0,79 [0,73;0,85] 12,6 [10,7;14,5]Ouvriers 74 0,79 [0,62;0,97] 12,8 [9,2;16,4]* Effectifs <10 dans l’enquête décennale santé, estimations non calculées.
Quantité de tabac consommée 3.5.2 en fonction de la catégorie socioprofessionnelle chez les ex-fumeurs
À part chez les agriculteurs, la consommation de tabac passée des ex-fumeurs est supérieure à celle des fumeurs actuels, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, chez les hommes comme chez les femmes.
Les consommations passées (journalières et cumulées) les plus élevées sont observées chez les artisans (tableaux 18 et 19). Il est par ailleurs observé une différence entre hommes et femmes pour ce qui est des contrastes entre cadres, professions intermédiaires, employés et ouvriers : la consommation passée estimée la plus importante correspond chez les hommes aux ouvriers (5-6 % de plus que les autres en nombre de paquets quotidiens), alors qu’elle correspond chez les femmes aux cadres (16-19 % de plus que les autres en nombre de paquets quotidiens).
Tableau 18
Consommation de tabac quotidienne et cumulée par catégorie socioprofessionnelle chez les ex-fumeurs
Catégorie socioprofessionnelle (PCS à 1 niveau)
n Nombre de paquets quotidiens Nombre de paquets-années
Moyenne IC 95 % Moyenne IC 95 %
Agriculteurs 47 0,62 [0,49;0,75] 15,4 [10,3;20,5]Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 113 1,15 [1,02;1,28] 28,0 [22,8;33,2]Cadres et professions intellectuelles supérieures 389 1,10 [1,02;1,18] 22,9 [20,5;25,3]Professions intermédiaires 45 1,10 [1,03;1,18] 22,8 [20,5;25,0]Employés 158 1,01 [0,90;1,12] 21,5 [18,4;24,6]Ouvriers 429 1,06 [0,99;1,13] 23,5 [21,2;25,7]
p. 22 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Quantité de tabac consommée 3.5.3 en fonction du secteur d’activité chez les ex-fumeurs
Le détail de la consommation passée moyenne selon le secteur d’activité est donné en annexe 11 et permettra au lecteur intéressé par une catégorie de travailleurs donnée d’extraire les résultats correspondants. On peut brièvement remarquer que chez les hommes, ce sont les ex-fumeurs de l’hôtellerie-restauration pour qui la consommation passée (journalière) était la plus importante avec 1,3 paquet quotidien en moyenne et, chez les femmes, ce sont les ex-fumeuses de la construction avec 1,57 paquet quotidien.
Les résultats de la consommation de tabac en fonction du secteur d’activité sont présentés sous forme de tableaux en annexe 11 :
consommation de tabac quotidienne et cumulée par secteur -d’activité (NAF à 2 niveaux) chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A11a et A11b) ;consommation de tabac quotidienne par secteur d’activité (NAF -à 2 niveaux) et classe d’âge chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A11c et A11d).
Quantité de tabac consommée 3.5.4 en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité chez les ex-fumeurs
Le détail de la consommation passée estimée en moyenne selon le secteur d’activité et la catégorie socioprofessionnelle est donné en annexe 12, et permettra au lecteur intéressé par une catégorie de travailleurs donnée d’extraire les résultats correspondants. Les combinaisons de ces deux facteurs pour lesquelles le nombre de personnes dans l’échantillon de population étudié était suffisant pour les calculs (au moins 10 ex-fumeurs ou ex-fumeuses) se trouvaient toutefois réduites – notamment en utilisant la PCS à 2 niveaux pour la catégorie socioprofessionnelle – et ces estimations ont donc été peu nombreuses. Comme pour la consommation actuelle des fumeurs, on peut relever la variabilité constatée de la consommation passée par catégories sociales en fonction du secteur d’activité.
Les résultats de la consommation de tabac en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité sont présentés sous forme de tableaux en annexe 12 :
consommation quotidienne et cumulée par secteur d’activité -(NAF à 2 niveaux) et par catégorie socioprofessionnelles (PCS à 1 niveau) chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A12a et A12b) ;consommation quotidienne par secteur d’activité (NAF à -2 niveaux) et par catégorie socioprofessionnelles (PCS à 2 niveaux) chez les ex-fumeurs et ex-fumeuses (tableaux A12c et A12d).
Discussion4.
L’étude présentée est une description systématique de la consommation de tabac dans la population française active ou anciennement active, détaillée en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité. Cette description concerne la proportion de fumeurs, ex-fumeurs, non-fumeurs d’une part, et la quantité de tabac consommée par les fumeurs (quantité journalière et cumulée vie entière) et les ex-fumeurs (quantité journalière passée et cumulée vie entière) d’autre part.
L’objet de ce travail était de produire des données descriptives quantitatives : des contrastes sont observés mais il ne sera pas cherché à les expliquer ni les interpréter. Ces résultats et leur mise à disposition publique permettront aux professionnels de l’épidémiologie des risques professionnels de disposer des données de tabagisme utiles dans certaines études.
La discussion qui suit porte d’abord sur l’intérêt et les limites des informations utilisées, qui sont issues de l’enquête décennale santé, et le choix de l’échantillon de population pour faire les analyses. Une comparaison des résultats observés avec d’autres informations publiées est ensuite faite.
Utilisation des données 4.1 de l’enquête décennale santé
Ce travail a été réalisé à partir de données collectées dans l’enquête décennale santé de l’Insee. Les principaux intérêts de celle-ci ont été discutés dans une étude précédente sur la santé mentale et l’activité professionnelle [15] et ne seront pas repris in extenso ici. On peut toutefois rappeler que son intérêt majeur est d’être issu d’une enquête faite sur un échantillon de ménages large et a priori représentatif de la population française.
Dans les faits, les refus de participation et les questionnaires inexploitables ont modifié la structure de la population étudiée, mais les pondérations calculées et fournies par l’Insee ont permis de faire des analyses redressées dont les résultats sont extrapolables. La fiabilité de ces pondérations relève de l’Insee [12] et ne sera pas discutée ici.
Cette enquête a donc permis de produire des estimations systématiques sur la consommation de tabac par catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activités. Lorsque les calculs portaient sur des sous-groupes de population représentés par trop peu de sujets dans l’enquête, les estimations n’ont pas été faites : cette description n’est donc pas exhaustive.
Informations sur la consommation 4.1.1 de tabac et utilisation
Les informations sur le tabagisme provenaient d’un auto-questionnaire spécifique. Un des intérêts des questions posées était de distinguer les fumeurs quotidiens et occasionnels, permettant de les associer dans les descriptions aux fumeurs ou aux non fumeurs, selon la méthodologie choisie dans les études en milieu professionnel.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 23
Les questions sur le comportement passé étaient également un des intérêts principaux de ce questionnaire, permettant de décliner la description en termes de consommation cumulée de tabac des fumeurs et ex-fumeurs. Elles comportaient cependant des limites :
pour les fumeurs, les questions portaient en fait sur la consommation -actuelle de cigarettes, cigares et pipes, demandant aux personnes d’indiquer la quantité fumée quotidiennement, et depuis combien d’années elles en fumaient (en distinguant les trois types de consommation). L’exploration du passé était donc partielle : il n’y avait pas de distinction de période(s) éventuelle(s) où le fumeur (ou la fumeuse) aurait pu avoir des habitudes différentes ;pour les ex-fumeurs, les questions portaient également sur la -quantité de cigarettes, cigares et pipes fumée quotidiennement auparavant et le nombre d’années de consommation au moment de l’arrêt. Il n’y avait donc pas non plus distinction de période(s) avec des habitudes différentes dans le passé et, par ailleurs, la notion de date d’arrêt du tabac ne distinguait pas les trois types de consommation.
Il n’est pas possible d’évaluer quelles ont été les stratégies de réponse des enquêtés ayant eu plusieurs modifications d’habitudes tabagiques dans leur vie. Le nombre de paquets-années de chaque personne a simplement été calculé en utilisant les données disponibles, par multiplication du nombre de cigarettes, cigares et pipes quotidiens par les durées de consommation renseignées (en années). Une marge d’incertitude existe pour ces paquets-années individuels du fait de la structure même du questionnaire : ils sont moins précis que les questionnaires historisés de consommation de tabac utilisés dans certaines enquêtes épidémiologiques. En conséquence, la comparaison des données entre groupes (catégorie socioprofessionnelle ou secteurs d’activité) est probablement plus fiable que les estimations de quantités consommées par groupe elles-mêmes, qui sont à considérer avec précaution.
À ces incertitudes liées au questionnaire s’ajoutent classiquement celles liées à l’exactitude des informations recueillies de façon déclarative d’une part et concernant le passé d’autre part. L’existence de biais de réponses à des questions sur le tabagisme en fonction de la catégorie professionnelle ne peut être écartée, néanmoins l’enquête décennale étant une étude généraliste, dont le recueil des données est effectué à domicile, on peut supposer que ces biais aient été peu prononcés dans le cas présent.
Les estimations de quantités de tabac (quotidiennes ou cumulées) sont par ailleurs dépendantes des coefficients d’équivalence utilisés dans les calculs pour les différents modes de consommation de tabac.
Informations professionnelles 4.1.2 et utilisation
Le mode de recueil des informations relatives à la profession des personnes – questions posées en face-à-face par l’enquêteur lors de la première visite et utilisation du logiciel Sicore de l’Insee [16] – permet de penser que leur positionnement dans la nomenclature des métiers et secteurs d’activité est globalement fiable.
Ce positionnement a été fait en utilisant les niveaux 1 et 2 de la PCS et de la NAF, et les estimations de consommation tabagique n’ont donc pas pu porter sur des groupes professionnels plus fins. Il faut toutefois garder à l’esprit qu’une analyse plus détaillée se serait heurtée à des faiblesses d’effectifs.
Population étudiée4.2
La population étudiée a regroupé toutes les personnes de l’échantillon occupant un emploi ou ayant exercé une activité passée (soit 16 030 sujets), et les estimations de consommation tabagique présentées par métier ou secteur d’activité ont pris en compte la profession courante ou la dernière profession des répondants.
La proportion de fumeurs dans une catégorie socioprofessionnelle était évaluée à partir des réponses aux auto-questionnaires des personnes occupant au moment de l’enquête une profession correspondante à cette catégorie (ou lors du dernier emploi pour les personnes n’occupant pas d’emploi au moment de l’enquête).
Ce choix a été fait en raison de la finalité de ce travail : fournir des données de consommation tabagique utiles en épidémiologie des risques professionnels, et notamment dans le cadre des études de cohortes professionnelles (la consommation individuelle de tabac étant souvent recueillie dans les études cas-témoins lorsqu’elle fait partie des facteurs de risques de la pathologie d’intérêt). La définition de ces cohortes correspond classiquement à l’ensemble des personnes ayant travaillé dans un secteur, un métier ou une entreprise, sur une période donnée, dont le suivi ne s’arrête pas avec l’éventuel départ en retraite ou changement de profession. De fait, l’analyse de ces cohortes inclut des personnes n’étant plus en activité dans le secteur, le métier ou l’entreprise en question. C’est notamment le cas des retraités, qui font régulièrement partie du champ de ces études car l’analyse des liens entre travail et santé ne se limite pas à la période d’activité des travailleurs, nombre de risques pouvant s’exprimer par des effets sur la santé différés dans la vie.
Il convient toutefois de remarquer que les données de tabac fournies par métier et secteur dans la présente étude correspondent aux personnes y travaillant (en 2002-2003) ou y ayant travaillé lors de leur dernier emploi, ce qui n’est pas strictement identique à la définition classique d’une cohorte. Cependant, l’histoire professionnelle complète des répondants n’ayant pas été recueillie dans cette enquête, seule cette approche était possible, les deux angles de vue restant très proches.
L’autre angle de vue possible, qui aurait été de restreindre l’analyse aux sujets en activité au moment de l’enquête, aurait permis une description plus homogène, nonobstant la finalité de ce travail. Cette description se serait en effet appliquée à la population active, ce qui est un angle de vue limité et insuffisant en épidémiologie des risques professionnels. Des estimations de prévalence de tabagisme limitées à la population active seule ont toutefois été produites pour le lecteur qui les chercheraient, mais n’ont pas été présentées dans ce rapport : elles figurent en annexe 13.
En annexe 13, sont présentés les résultats détaillés :le statut tabagique par catégorie socioprofessionnelle -(niveau 1 et 2) chez les hommes et chez les femmes en activité (tableaux A13a et A13b) ;le statut tabagique par secteur d’activité chez les hommes et -chez les femmes en activité (tableaux A13c et A13d).
Il est par ailleurs précisé qu’avant 60 ans, la majorité de notre population d’étude est constituée de personnes effectivement en activité : ainsi, 87 % des hommes et 73 % des femmes dans l’échantillon analysé occupaient un emploi au moment de l’enquête. Les estimations produites sur la population étudiée quand elle est restreinte aux moins
p. 24 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
de 60 ans, et celles produites (annexe 13) sur la population active sont donc proches. Le lecteur qui souhaite considérer une population d’actifs jeunes par exemple, pourra donc utiliser les données du rapport quand elles sont détaillées en fonction de l’âge en sélectionnant uniquement les moins de 40 ans.
Résultats observés 4.3 et comparaison à ceux d’autres études
Les résultats de ce travail descriptif ne seront pas repris ni commentés dans leur ensemble ici. Le point essentiel à retenir est que la prévalence du tabagisme et la quantité cumulée de tabac diffèrent selon les métiers et secteurs. À titre illustratif, on peut citer deux exemples de groupes dans lesquels la consommation de tabac s’éloigne fortement de la moyenne : le secteur de l’agriculture d’une part qui présente une faible prévalence de fumeurs (21 % chez les hommes, 9 % chez les femmes) et le secteur de l’hôtellerie-restauration d’autre part, où la prévalence de fumeurs est deux fois plus élevée chez les hommes (42 %) et pratiquement quatre fois plus élevée chez les femmes (33 %) que parmi l’ensemble des personnes actives ou anciennement actives.
Aucune autre étude à notre connaissance n’a produit de description de la consommation de tabac selon la catégorie socioprofessionnelle en France à un niveau aussi détaillé et systématique. Quoi qu’il en soit, l’évolution des comportements dans la population au cours du temps restreint les possibilités de comparaison à d’éventuelles études détaillées antérieures.
La comparaison des résultats observés avec ceux d’autres études moins détaillées est abordée ci-après pour illustrer la validité des données recueillies via l’enquête décennale, mais elle est toutefois limitée du fait de la spécificité de la population analysée, constituée par les personnes actives ou anciennement actives.
Des estimations de prévalence du tabagisme issues des baromètres santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) 2000 [17] et 2005 [9] donnaient 37 % puis 33 % de fumeurs réguliers ou occasionnels chez les hommes, et 30 % puis 27 % chez les femmes. Ces chiffres concernaient les 12-75 ans en structure de population 1999. Le baromètre cancer 10 Inpes 2005 [18] faisait état d’une prévalence de fumeurs réguliers ou occasionnels chez les personnes âgées de 16 ans et plus égale à 26 % et 4 % chez les hommes, et 19 % et 3 % respectivement chez les femmes. Les prévalences estimées dans notre travail se situent dans la même fourchette, avec 34 % de fumeurs chez les hommes et 23 % chez les femmes, pour une définition de population légèrement différente (population active ou anciennement active âgée de plus de 18 ans).
Le baromètre cancer Inpes 2005 [18] distingue tout de même les personnes en fonction de leur catégorie sociale et relève que la prévalence de tabagisme la plus élevée est pour les ouvriers chez les hommes et pour les employées chez les femmes. Ces particularités connues par ailleurs sont également observées dans notre travail.
Une étude de l’Insee publiée précédemment [10] donnait parmi les hommes exerçant une profession en 2000 les chiffres de 31 % de fumeurs réguliers chez les cadres et 45 % chez les ouvriers. Les prévalences estimées à partir des données de l’enquête décennales chez les hommes occupant un emploi au moment de l’enquête sont moins élevées, avec 21 % de fumeurs quotidiens chez les cadres et 42 % chez les ouvriers.
Dans un ouvrage récent sur les inégalités sociales de santé en France [19], Brixi et Lang font une synthèse de différentes études réalisées en population générale entre 1986 et 1996 sur la consommation de tabac selon les catégories socioprofessionnelles. Chez les hommes, dans l’ensemble des ces études, la proportion de fumeurs la plus élevée est observée chez les ouvriers et la plus faible parmi les agriculteurs. Chez les femmes, l’amplitude des différences sociales de consommation tabagique est nettement plus faible que chez les hommes. Ces tendances sont retrouvées dans notre travail.
Il convient de rappeler enfin que la description de la consommation de tabac présentée ne s’est pas limitée à la prévalence des fumeurs par métiers et secteurs, mais a concerné également la quantité cumulée de tabac moyenne, à travers les paquets-années. Ceci permet d’approcher plus directement la notion des différences d’exposition aux risques liés au tabac entre catégories socioprofessionnelles (en particulier de cancer du poumon). À notre connaissance, aucune autre étude descriptive incluant cet aspect n’a été publiée auparavant, et malgré les limites discutées par ailleurs quant au calcul de ces paquets-années dans le cas présent, les estimations faites sont un des points originaux et particulièrement informatifs de ce travail.
Synthèse4.4
Les résultats présentés fournissent un panorama de la consommation de tabac en France en 2002-2003, dans la population adulte active ou anciennement active en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité des personnes. Une telle description, réalisée à ce niveau de détail, n’était pas disponible en France auparavant. Elle apporte des données utiles pour l’épidémiologie des risques professionnels. Les parties 2 et 3 du présent rapport décrivent des utilisations qui peuvent en être faites.
Le baromètre cancer est une déclinaison du baromètre santé de l’Inpes ; il décrit les connaissances et les comportements des français sur le cancer. La population 10
d’étude est la population générale et non les malades atteints du cancer.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 25
Introduction 21. 6
Matériel et méthodes 22. 6Principe du calcul 22.1 6
Calculs réalisés 22.2 6
Résultats 23. 7Rapports d’incidence attendus 3.1 par catégories socioprofessionnelles 27
Rapports d’incidence attendus 3.2 par secteurs d’activité 27
Discussion 34. 8Résultats observés 34.1 8
Signification des rapports calculés 34.2 8
Utilisation des rapports calculés 34.3 9
Prise en compte d’autres paramètres 44.4 0
Synthèse 44.5 1
Deuxième partie – Calcul de rapports d’incidence attendus, par catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activité, compte tenu de la consommation de tabac
p. 26 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Introduction1. L’estimation de la prévalence du tabagisme par professions et secteurs d’activité présentée dans la partie précédente a été utilisée pour produire une évaluation systématique des écarts d’incidence envisageables entre catégories de travailleurs pour des pathologies potentiellement liées au tabac.
Ce travail utilise les formules développées par Axelson et al. [20]. Ces derniers ont proposé une méthode d’évaluation du rôle éventuel joué par le tabac dans l’observation d’un excès observé d’une pathologie dans une population pour laquelle on ne disposerait pas d’information sur la consommation individuelle des sujets, mais pour laquelle on disposerait d’informations collectives.
Elle repose sur le calcul de rapport d’incidence attendu entre deux populations comportant des fumeurs et non-fumeurs, en fonction des proportions respectives de fumeurs qui les composent, connaissant le risque relatif associé au tabac pour la pathologie d’intérêt.
Ces rapports d’incidence attendus sont proposés pour être comparés à des ratios d’incidence observés. Dans le cas où ces rapports sont supérieurs à 1, ils représentent la surincidence attendue dans une population surconsommatrice de tabac. L’écart d’incidence au-dessus duquel le rôle d’autres facteurs peut être envisagé – notamment professionnels, peut ainsi être discuté.
Matériel et méthodes2.
Principe du calcul2.1
Les calculs reposent sur le principe selon lequel le taux d’incidence d’une pathologie dans une population peut s’exprimer comme la moyenne du taux chez les fumeurs et les non-fumeurs, pondérée par les proportions respectives de fumeurs et non-fumeurs [20].
TINFTIF PNFPFTI +=
Où : TI = Taux d’incidence d’une pathologie dans une population
TIF = Taux d’incidence d’une pathologie parmi les fumeurs
TINF = Taux d’incidence d’une pathologie parmi les non-fumeurs
PF = Proportion de fumeurs dans cette population
PNF = Proportion de non-fumeurs dans cette population
Le taux d’incidence chez les fumeurs étant le taux des non-fumeurs multiplié par le risque relatif associé au tabac, le taux dans la population dépend finalement du taux d’incidence des non-fumeurs et des proportions de fumeurs et non-fumeurs.
)()( PNF PNFRRtabac RRtabacTINF TINFTINFPF PFTI ++= =
Où : RRtabac = Risque relatif associé au tabac
Ainsi, entre deux populations (popA et popB) comportant des fumeurs et des non-fumeurs, le rapport d’incidence peut s’exprimer simplement :
)) (PNFpopAPFpopB
( RRtabac RRtabacPFpopATIpopA TIpopB + PNFpopB
+=/ /
Ce rapport exprime la conséquence d’une prévalence de tabagisme plus ou moins élevée dans la population A par rapport à la population de référence B, en termes d’incidence de la pathologie étudiée.
Le découpage peut également considérer séparément les fumeurs/ex-fumeurs/non-fumeurs, parmi les fumeurs, il est également possible de découper en fonction de la quantité de cigarettes fumées (par exemple moins de 10 cigarettes par jour/plus de 10) ou en fonction de la fréquence (fumeurs réguliers/fumeurs occasionnels). Il conviendra alors d’avoir des données sur le risque relatif d’un ex-fumeur, d’un fumeur qui fume plus de 10 cigarettes par jour ou d’un fumeur occasionnel.
Calculs réalisés2.2
La description du tabagisme par professions et secteurs présentée dans la partie 1 du présent rapport distingue les prévalences de fumeurs quotidiens, fumeurs occasionnels, ex-fumeurs et non-fumeurs.
Il a été décidé dans ce travail de grouper ensemble les fumeurs quotidiens et occasionnels, de manière à avoir une distinction fumeurs/ ex-fumeurs/non-fumeurs.
Le rapport d’incidence entre deux catégories professionnelles A et B s’exprime alors comme suit :
)PExFcatA( RRF RRExFPFcatA
TIcatA TIcatB + PNFcatA+=/
)(PFcatBRRExF
RRF PExFcatB+ PNFcatB
+/
Où : PFcatX = Proportion de fumeurs dans la catégorie professionnelle X (A ou B)
PEXFcatX = Proportion d’ex-fumeurs dans la catégorie professionnelle X (A ou B)
PNFcatX = Proportion de non fumeurs dans la catégorie professionnelle X (A ou B)
RRF = Risque relatif associé au fait d’être fumeurRRExF = Risque relatif associé au fait d’être ex-fumeur
Ces rapports ont été calculés de manière systématique par catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activité, en utilisant des valeurs théoriques de risques relatifs variant de 1,5 à 20 pour les fumeurs. Le risque relatif associé aux ex-fumeurs a été pris en compte de deux manières différentes : diminué de moitié par rapport à celui des fumeurs d’une part, et égal à 1 d’autre part (ce qui revient à considérer les ex-fumeurs comme les non-fumeurs).
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 27
Les résultats présentés sont les suivants :rapport d’incidence prévu entre les catégories socioprofessionnelles -(PCS à 1 ou 2 niveau) et l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité (les prévalences de tabagisme correspondantes sont présentées dans le tableau 4) ;rapport d’incidence prévu entre les catégories socioprofessionnelles -(PCS à 1 ou 2 niveau) et les cadres pris comme référence (les prévalences de tabagisme correspondantes sont présentées dans les tableaux 8 et 9) ;rapport d’incidence prévu entre les secteurs d’activité et l’ensemble -des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité (les prévalences de tabagisme correspondantes sont présentées dans le tableau 4).
Résultats3.
Rapports d’incidence 3.1 attendus par catégories socioprofessionnelles
En comparaison à la population 3.1.1 des personnes actives ou anciennement actives
Le tableau 20 présente, chez les hommes, les rapports d’incidence de pathologies potentiellement dues au tabac, prévus par catégories socioprofessionnelles, en comparaison à l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité, pour des risques relatifs chez les fumeurs allant de 1,5 à 20, en considérant ou non l’existence d’un risque chez les ex-fumeurs.
La plage des rapports d’incidence varie avec la valeur des risques relatifs, mais avec une amplitude moindre. Pour un risque relatif de 2 chez les fumeurs (et en l’absence de risque chez les ex-fumeurs), les rapports d’incidence vont ainsi de 0,91 chez les agriculteurs à 1,15 chez les personnels des services directs aux particuliers, et pour un risque relatif de 20, ils vont de 0,66 à 1,49 dans les mêmes catégories.
Pour une pathologie dont le risque serait doublé chez les fumeurs, on ne s’attend donc pas à observer d’incidence diminuée de plus de 10 % par rapport à l’ensemble dans les professions où la prévalence de tabagisme est moins élevée que la moyenne, ni d’incidence augmentée de plus de 15 % dans les catégories socioprofessionnelles où elle est plus élevée. Si le risque est multiplié par 20, on n’attend pas d’incidence diminuée de plus d’un tiers, ou augmentée de plus de 50 %. Ces amplitudes sont par ailleurs moindre si l’on considère également l’existence d’un risque chez les ex-fumeurs, avec les chiffres considérés.
Le tableau 21 présente les mêmes rapports prévus, chez les femmes. On observe quelques rapports d’incidence plus contrastés que chez les hommes. Ainsi, pour une pathologie dont le risque serait multiplié par 20 chez les fumeuses (et en l’absence de risque chez les ex-fumeuses), on attend une incidence augmentée de 102 % chez les chauffeuses ou de 52 % chez les agents de surveillance. À l’inverse, on attend une incidence diminuée de deux tiers chez les agricultrices. Hormis ces extrêmes correspondant à des catégories dans lesquelles la prévalence estimée de tabagisme est particulièrement élevée ou faible, l’amplitude des rapports est comparable à celle observée chez les hommes.
En comparaison à la population 3.1.2 des cadres ou anciens cadres
Le tableau 22 présente chez les hommes les mêmes rapports attendus d’incidence de pathologies potentiellement dues au tabac, par catégorie socioprofessionnelle, la catégorie des cadres étant prise en référence.
La proportion de fumeurs étant moins élevée chez ces derniers que dans l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité, les rapports sont plus élevés que dans le tableau 20. On attend ainsi, pour une pathologie avec un risque relatif de 20 chez les fumeurs (et en l’absence de risque chez les ex-fumeurs), une incidence augmentée de 99 % et 96 % respectivement chez les personnels des services directs aux particuliers et les ouvriers non qualifiés de type artisanal par rapport aux cadres. Si le risque relatif est de 2, on attend une incidence augmentée de 23 % dans les mêmes catégories.
Comme précédemment, la prise en compte d’un risque moindre chez les ex-fumeurs amène des rapports d’incidence plus proches de 1.
Le tableau 23 présente chez les femmes les rapports d’incidence de pathologies potentiellement dues au tabac prévus, par catégorie socioprofessionnelle, en comparaison à la catégorie des cadres. On observe, comme chez les hommes, que ces rapports sont un peu plus élevés que dans la comparaison à l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité, mais dans des proportions moindres. Ainsi, pour une pathologie avec un risque multiplié par 20 chez les fumeuses (et en l’absence de risque chez les ex-fumeuses), on attend une incidence augmentée de 117 % chez les chauffeuses par rapport aux cadres, contre 102 % quand la comparaison était faite avec l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité.
Rapports d’incidence attendus 3.2 par secteurs d’activité
Le tableau 24 présente, chez les hommes, les rapports d’incidence de pathologies potentiellement dues au tabac prévus, par secteur d’activité (pour ceux dans lesquels l’estimation de la prévalence de tabagisme portait sur plus de 100 personnes), pour des risques relatifs chez les fumeurs allant de 1,5 à 20, en considérant ou non l’existence d’un risque chez les ex-fumeurs.
La plage des rapports d’incidence est comparable aux chiffres relevés dans la comparaison sur les catégories socioprofessionnelles. Pour un risque relatif de 2 chez les fumeurs (et en l’absence de risque chez les ex-fumeurs), ces rapports d’incidence vont ainsi de 0,83 dans la production et la distribution d’électricité, de gaz et de chaleur à 1,12 dans l’hôtellerie et la restauration. Si le risque relatif est de 20, les rapports sont respectivement de 0,42 et 1,42 dans les mêmes secteurs.
Le tableau 25 présente chez les femmes les mêmes rapports d’incidence.
La plage de ces rapports est moins étendue que ce qui est observé pour les catégories socioprofessionnelles. Pour un risque relatif de 20 chez les fumeuses (et en l’absence de risque chez les ex-fumeuses), ces rapports d’incidence vont de 0,59 chez les agricultrices à 1,44 dans l’hôtellerie-restauration. Si ce risque relatif est de 2, ces rapports vont de 0,91 à 1,11 dans les mêmes secteurs.
p. 28 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
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p. 36 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
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Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 37
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p. 38 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Discussion4. Des rapports d’incidence attendus pour des pathologies pouvant être induites par la consommation de tabac ont été calculés de manière systématique par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité, grâce aux estimations de prévalence de tabagisme présentées dans la partie 1. Ces calculs ont été faits de manière théorique en prenant des valeurs de risque relatif associé au tabagisme allant de 1,5 à 20, représentant un lien modéré à très fort entre le fait de fumer et le risque de développer une pathologie.
Dans la méthode de calcul proposée par Axelson, l’incidence d’une pathologie dans une population est la moyenne de l’incidence chez les fumeurs et chez les non-fumeurs pondérée par la proportion respective des uns et des autres. La validité des rapports d’incidence calculés repose donc essentiellement sur celle des estimations de prévalence de consommation de tabac données dans la partie 1 du présent rapport. Cet aspect a déjà été discuté.
Après une synthèse des résultats observés, la signification de ces rapports sera discutée, avant de lister les utilisations qui peuvent en être faites.
Résultats observés4.1
Les tableaux présentés donnent des rapports d’incidence théorique calculés en faisant varier les risques relatifs sur une large plage de valeurs, permettant de se rapprocher de situations de pathologies dont le lien avec la consommation de tabac est plus ou moins fort.
D’un point de vue général, l’intérêt des chiffres présentés n’est pas de remarquer que l’on attend des incidences augmentées dans certaines catégories socioprofessionnelles ou secteurs et de repérer ces derniers : cela découle directement des estimations de prévalence (s’il y a des catégories socioprofessionnelles/secteurs où elle est plus élevée que la moyenne, l’incidence attendue de pathologies potentiellement liées au tabac y est plus élevée). L’intérêt des résultats présentés réside plutôt dans la quantification des disparités d’incidence (c’est-à-dire l’ordre de grandeur des rapports) :
pour des pathologies dont le lien avec le tabac est modéré (risque -relatif de 2 ou moins chez les fumeurs), la prévalence plus élevée de tabagisme dans certaines catégories socioprofessionnelles ou secteurs d’activité n’est pas de nature à entraîner une augmentation d’incidence dépassant 10 à 15 % ;pour des pathologies dont le lien avec le tabac serait plus fort – -risques relatifs autour de 3 à 5 par exemple – cette augmentation d’incidence peut atteindre 30 % dans les catégories socioprofessionnelles ou secteurs où la prévalence de fumeurs est la plus élevée, étant moindre dans la plupart des cas ;pour des pathologies dont le lien avec le tabac engendrerait -des risques multipliés par 10 ou 20 chez les fumeurs, cette augmentation d’incidence peut atteindre 50 % dans les catégories socioprofessionnelles ou secteurs où l’on retrouve le plus de fumeurs.
Signification des rapports 4.2 calculés
Il convient, pour bien apprécier la portée et la limite des rapports d’incidence présentés, de revenir sur trois aspects de leurs calculs.
Risques relatifs associés au tabac4.2.1
Cet élément du calcul se base sur une schématisation simple du lien entre consommation de tabac et pathologies, en considérant un risque relatif associé au fait d’être fumeur, et éventuellement un risque relatif associé au fait d’être ex-fumeur. Dans les faits, le risque pour une pathologie donnée peut dépendre de différents facteurs : type de tabac consommé, modalités de consommation, quantité quotidienne, nombre d’années de tabagisme, quantité de tabac cumulée, nombre d’années depuis l’arrêt le cas échéant, etc. Néanmoins, il est classique de caractériser un lien pathologie-tabac par ce risque relatif, qui est estimé dans les études épidémiologiques et représente pragmatiquement la modification de risque existant à un moment donné dans la population des fumeurs prise dans son ensemble (c’est un risque relatif moyen).
Si l’on s’intéresse concrètement à une pathologie, la question de la valeur à prendre en compte pour ce risque relatif se pose. La littérature épidémiologique peut fournir des valeurs estimées dans des études, autour desquelles un risque relatif résumant le lien va être considéré. C’est de cette manière que des notions comme "le risque de cancer du poumon est multiplié par x chez les fumeurs" sont élaborées, où la quantité x doit être prise comme un ordre de grandeur et non comme une estimation fine et immuable.
De fait, les rapports d’incidence attendus doivent également être considérés comme des ordres de grandeurs, permettant de situer l’effet attendu d’une prévalence plus élevée de tabac dans un secteur par exemple.
Les risques relatifs associés peuvent également refléter l’augmentation de mortalité liée au tabac et, dans ce cas, les rapports calculés seront non plus des rapports d’incidence attendue mais des rapports de mortalité attendue.
Données de prévalence 4.2.2 de tabagisme utilisées
Les données de prévalence de tabagisme utilisées pour les calculs sont des estimations faites dans la population française en 2002-2003, les rapports d’incidence produits doivent en premier lieu être considérés comme applicables à cette période.
Toutefois, si la prévalence de tabagisme par profession et secteur évolue au cours du temps, il faut rappeler que les rapports d’incidence calculés représentent des ordres de grandeur, et l’on peut certainement étendre leur applicabilité à une période de quelques années englobant
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 39
la réalisation de l’enquête décennale santé, tant que la variation de prévalence tabagique par professions et secteurs reste limitée. Ceci est d’autant plus vrai lorsque les pathologies étudiées présentent des risques relatifs associés au tabac proches de 1 : l’élasticité des rapports d’incidence par rapport aux prévalences tabagiques étant alors faible, seules des variations de très grande amplitude de la prévalence tabagique (nécessitant donc beaucoup de temps en général) peuvent changer l’ordre de grandeur des rapports d’incidence liés au tabac.
Références utilisées4.2.3
Par principe, les rapports d’incidence calculés représentent une modification attendue d’incidence dans une profession ou un secteur, par rapport à une population de référence. Deux optiques différentes ont été adoptées dans les calculs réalisés : la référence considérée a d’abord été l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité, puis elle a été constituée des cadres pour certaines analyses (calculs en fonction de la catégorie professionnelle).
Le premier choix correspond à une comparaison des différents groupes professionnels à l’ensemble de la population étudiée. Les rapports calculés représentent donc les contrastes de mortalité liée au tabac attendue dans la population intéressant l’épidémiologie des risques professionnels : les personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité.
Le second choix correspond à une comparaison des différentes catégories socioprofessionnelles à une catégorie de référence située à un extrême de l’échelle sociale. Aucune catégorie de référence n’a par contre été retenue en ce qui concerne les secteurs d’activité, qui ne peuvent être ordonnés en échelle.
Un troisième choix aurait pu être retenu, à savoir utiliser la population générale comme référence, mais il ne correspondait pas à l’optique d’évaluer les disparités au sein de la population d’intérêt pour l’épidémiologie des risques professionnels. Cependant, les prévalences tabagiques dans l’ensemble de la population française, qui sont présentées dans la partie 1, fournissent les données de référence permettant de faire ces calculs.
Utilisation des rapports 4.3 calculés
Les rapports d’incidence présentés peuvent apporter une contribution intéressante dans la question du poids du tabagisme sur la santé de la population française. La connaissance de l’augmentation de risque d’une pathologie chez les fumeurs, ainsi que celle de la proportion de fumeurs dans la population française permettent en soi d’évaluer le poids global de celui-ci dans la survenue de cas de cette maladie. Celle des rapports d’incidence attendus par catégories socioprofessionnelles et secteurs permet de dresser le tableau de catégories professionnelles où l’augmentation attendue de cas est la plus élevée et de quantifier ce problème ; il appartient aux acteurs publics travaillant directement sur la question des risques et conséquences de la consommation de tabac dans la population d’évaluer l’apport de ces tableaux pour orienter éventuellement des actions de prévention.
Cette analyse a été faite à l’InVS dans une autre optique : apporter des données utiles dans le cadre de l’épidémiologie des risques professionnels, données inexistantes à l’échelle de la population active jusqu’à ce jour. Différentes utilisations et lectures peuvent en être faites et sont discutées ci-après.
Ordres de grandeur des effets 4.3.1 du tabac
Les rapports calculés représentent les ordres de grandeur attendus des effets du tabac par profession et secteur, en termes d’incidence (ou de mortalité) pour les pathologies potentiellement liées à ce facteur. Il s’agit donc, pour les catégories où la prévalence de tabagisme est plus élevée qu’ailleurs, des valeurs au-dessus desquelles l’incidence (ou la mortalité) relative ne pourrait être expliquée uniquement par cette plus forte prévalence mais aussi par l’existence d’autres facteurs de risques et notamment par des expositions professionnelles spécifiques (en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’ordres de grandeur et non de seuils exacts).
Ces ordres de grandeurs ont été cités au chapitre 4.1. Pour les pathologies avec un lien modéré avec le tabac (doublement du risque au plus), on n’attendrait de fait pas de variation d’incidence de plus de 10-15 %. Il faut donc envisager l’existence d’autres facteurs de risque si des catégories socioprofessionnelles ou secteurs sont caractérisés par des incidences plus élevées.
Interprétation des disparités 4.3.2 d’incidence ou de mortalité effectivement observées
Disparités observées dans la population 4.3.2.1 par profession et secteur d’activité
L’utilisation première et naturelle des rapports d’incidence présentés serait la comparaison à des données d’incidence ou de mortalité de pathologies (pour lesquelles un lien avec le tabac existe) par profession et secteurs d’activité dans la population française. Il n’existait pas en France, jusqu’à une période récente, de description systématique de ce type, hormis des chiffres par grandes catégories sociales pour certaines maladies [10;18]. Les rapports d’incidence attendus selon la catégorie socioprofessionnelle disponibles dans le présent rapport donnent donc des bases de comparaison pour ces chiffres.
De façon générale, il convient pour que la comparaison entre les rapports d’incidence attendus et des données d’incidence et de mortalité observées soit pertinente, que les conditions suivantes soient respectées :
les périodes de temps correspondant aux deux calculs doivent être -comparables ;les définitions de catégories socioprofessionnelles doivent -utiliser une nomenclature des professions et secteurs identique (ou compatible) ;les populations de référence utilisées dans les calculs (risques -relatifs d’une part, rapport attendus d’autre part) doivent être comparables.
p. 40 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Si ce n’est pas le cas, il appartient d’évaluer dans quelle mesure la différence méthodologique nuit à la validité de la comparaison : les rapports d’incidence étant des ordres de grandeurs, cette comparaison peut tout de même rester intéressante.
Dans le cadre de son programme Cosmop [21], l’InVS s’est toutefois donné l’objectif de décrire systématiquement la mortalité par profession et secteur en France. L’objectif est de pouvoir identifier les catégories socioprofessionnelles et secteurs d’activité à forte mortalité afin de contribuer au repérage de facteurs de risques professionnels et/ou à l’évaluation de leur impact en population. Dans ce cadre, la possibilité de comparer les données de mortalité produites par catégorie socioprofessionnelle et secteur avec les rapports d’incidence attendus liés au tabac sera particulièrement précieuse. La partie 3 du présent rapport présente un exemple d’une telle comparaison sur les premiers résultats produits par l’étude Cosmop-EDP, incluant une discussion sur la limite des comparaisons faites. Cette comparaison n’utilise toutefois pas directement les rapports d’incidence donnés dans la partie 2, mais d’autres rapports calculés spécifiquement et mieux adaptés à l’angle de vue de cette étude (voir partie 3).
Comparaison à des données obtenues 4.3.2.2 dans une population spécifique
Les rapports d’incidence présentés peuvent également être comparés à des données d’incidence ou de mortalité calculées dans une étude spécifique, portant sur une population professionnelle donnée : par exemple un ratio standardisé de mortalité (SMR) (pour une pathologie potentiellement liée au tabac) estimé dans une cohorte représentant les travailleurs d’une usine d’intérêt. L’intérêt de cette comparaison serait notamment d’évaluer, dans le cas où le SMR serait supérieur à 1 et significatif, dans quelle mesure sa valeur dépasse ce qui est compatible avec un effet du tabac. Ceci est particulièrement utile si la prévalence de tabagisme est suspectée d’être plus élevée parmi les travailleurs étudiés qu’en moyenne, mais qu’aucune donnée n’ait été recueillie dans l’étude pour en juger.
Différents rapports d’incidence attendus pourraient alors être pris en compte pour faire la comparaison avec le SMR :
celui correspondant à la catégorie socioprofessionnelle des -travailleurs de la cohorte ; celui correspondant au secteur d’activité de l’usine en question ; -ou encore, celui correspondant à la catégorie socioprofessionnelle -d’un secteur particulier (si les effectifs des tableaux de l’annexe 6 le permettent).
Ainsi, dans l’exemple d’une cohorte de travailleurs d’une usine de fabrication de produits chimiques, dans laquelle serait observée une surmortalité des ouvriers – SMR supérieur à 1 et significatif avec la population générale comme référence – différents rapports de mortalité attendue liée au tabac peuvent être calculés pour être comparés au SMR, en utilisant les prévalences de tabagisme du tableau 5 comme référence et les prévalences de fumeurs :
soit des ouvriers (tableau 8) ; -soit de l’industrie chimique (annexe 5, tableau A5a) ; -ou encore des ouvriers de l’industrie chimique (annexe 6). -
Un point devrait alors être spécifiquement discuté (en plus de ceux évoqués au VII.3.2.1) : l’incertitude sur le fait que la prévalence de tabagisme chez les personnels de cette usine soit effectivement égale à celle de l’ensemble des travailleurs de cette catégorie socioprofessionnelle ou du secteur d’activité. La comparaison serait
en fait valable en supposant que c’est le cas, ou tout au moins qu’il n’y a pas trop de différence.
Par ailleurs, il faut préciser que la population de référence utilisée dans ce type d’étude spécifique est classiquement la population générale, avec les limites que cela entraîne pour la validité de ce type de comparaison, en particulier l’effet du travailleur en bonne santé. Pour rappel, l’effet travailleur en bonne santé amène classiquement les SIR ou SMR calculés dans des populations professionnelles à être diminués du fait des effets de sélection par la santé dans l’accès au travail, alors que les rapports d’incidence attendus ne prennent évidemment pas en compte ce phénomène.
Prise en compte d’autres 4.4 paramètres
Outre le fait de changer de population de référence ou de risques relatifs, d’autres calculs peuvent également être réalisés avec les données fournies :
Notamment en prenant en compte les estimations de nombres (i) moyens de paquets-années consommés :En tenant compte d’une distinction fumeurs, ex-fumeurs, non-fumeurs (charge à l’utilisateur de choisir s’il groupe les fumeurs occasionnels avec les fumeurs quotidiens ou les non-fumeurs), le rapport s’exprime comme suit :
TIpopA / TIpopB = (PFpopA RRF + PExFpopA
RRExF + PNFpopA ) /
(PFpopB RRF + PExFpopB
RRExF + PNFpopB )
Où : PFpopX = Proportion de fumeurs dans une population X (A ou B)
PExFpopX = Proportion d’ex-fumeurs dans une population X (A ou B)
PNFpopX = Proportion de non-fumeurs dans une population X (A ou B)
RRF = Risque relatif associé au fait d’être fumeur
RRExF = Risque relatif associé au fait d’être ex-fumeur
Sachant par ailleurs qu’on dispose d’une estimation du nombre de paquets-années moyens consommés par les fumeurs et ex-fumeurs, le rapport pourrait aussi s’exprimer comme suit :
TIpopA / TIpopB = (PFpopA RRpaFpopA
+ PExFpopA RRpaExFpopA + PNFpopA
)/
(PFpopB RRpaFpopB
+ PExFpopB RRpaExFpopB
+ PNFpopB )
Où : RRpaFpopX= Risque relatif associé au nombre de paquets-années
consommés pour les fumeurs d’une population X
RRpaExFpopX= Risque relatif associé au nombre de paquets-années
consommés pour les ex-fumeurs d’une population X
Cela implique d’avoir des hypothèses sur la relation entre le nombre de paquets-années et le risque relatif, mais si c’est le cas (et si le risque de pathologie est effectivement lié à la consommation
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 41
consommée), cette approche permet de mieux tenir compte des disparités tabagiques entre deux populations, en ne la résumant pas à une différence de prévalence, mais en considérant aussi la différence quantitative de consommation.
Également en prenant en compte les estimations de prévalence (ii) présentées dans la partie 1 par catégorie d’âge pour calculer des rapports d’incidence tenant compte de ce facteur. Par exemple : si la cohorte étudiée est uniquement constituée de travailleurs en activité, il est préférable d’utiliser les estimations de prévalence en dessous de 60 ans dans ces calculs.
Synthèse4.5
Le lecteur dispose dans cette partie d’un certain nombre de rapports d’incidence (mortalité) attendus pouvant être utilisés comme
éléments de comparaison dans le cadre de la discussion de résultats d’études ayant produit des données d’incidence ou de mortalité par profession ou secteur d’activité dans la population française ou dans des cohortes spécifiques, afin de discuter de la contribution éventuelle du tabac.
Il n’était pas envisageable de produire la totalité des rapports d’incidence ou de mortalité possibles et le lecteur intéressé dispose avec les données de la partie 1 des éléments pour calculer ceux qui lui seraient nécessaires.
Il convient dans tous les cas, d’interpréter avec précaution les comparaisons de ces rapports attendus avec des données d’incidence ou de mortalité réelles : ces rapports sont des ordres de grandeur et présentent des limites, notamment en termes de période d’applicabilité, qui doivent être prises en compte.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 43
Introduction 41. 4Présentation de l’étude 1.1 Cosmop-EDP 44
Résultats de l’étude 1.2 Cosmop-EDP 44
Limite à l’interprétation des résultats 1.3 observés 46
Calcul de rapports de mortalité 2. attendus 46
Résultats 43. 7Cancer du poumon 43.1 7
Cancer de la vessie 43.2 7
Discussion 44. 8
Synthèse 45. 9
Troisième partie – Prise en compte du rôle du tabac dans l’interprétation des différences de mortalité par secteur d’activité (étude Cosmop-EDP)
p. 44 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Introduction1.
La première utilisation à l’InVS des calculs de rapports de mortalité attendus liés au tabac dans une étude spécifique a été faite dans le cadre du programme Cosmop [21], qui décrit les causes de mortalité par secteur d’activité en France. Aucune donnée sur la consommation tabagique des sujets de la cohorte ayant servi de base à l’analyse n’était disponible et les disparités de consommation entre les populations travaillant dans les différents secteurs n’ont donc pas pu être prises en compte dans les analyses. Les résultats – différences de mortalité observées entre secteurs – peuvent donc, pour des pathologies potentiellement liées au tabac, refléter autre chose que ces disparités de consommation, et il est donc particulièrement utile de pouvoir disposer d’éléments pour discuter ce point.
Après un rappel du principe de l’étude Cosmop-EDP et de ses résultats, la méthode pour calculer les rapports de mortalité attendus spécifiques (ceux présentés dans la partie 2 n’étaient pas directement utilisables) est décrite et les résultats discutés.
Présentation de l’étude 1.1 Cosmop-EDP
Un programme de surveillance de la mortalité par profession (programme Cosmop) a été mis en place par le DST de l’InVS, dans l’objectif de décrire systématiquement les causes de décès selon la profession et le secteur d’activité et d’en surveiller l’évolution, en se basant sur des cohortes représentatives de la population française.
Une première étude, à partir de l’échantillon démographique permanent de l’Insee (étude Cosmop-EDP), a été réalisée, dont les principes et les résultats ont été rapportés par ailleurs et ne seront pas développés ici [23]. Dans cette étude, des risques relatifs systématiques de décès par cancer (entre autres) ont ainsi été calculés pour chaque secteur d’activité, les analyses étant réalisées en comparant la mortalité des personnes ayant travaillé dans un secteur à celle du reste de la population active n’ayant jamais travaillé dans ce secteur. Ces risques relatifs ont été systématiquement ajustés sur l’âge et la période d’étude. Afin de prendre en compte les différences de mortalité observées en fonction de la catégorie sociale, des risques relatifs ont été recalculés avec un ajustement supplémentaire sur la première catégorie sociale déclarée à partir de la PCS à 1 niveau en prenant en compte les six classes pour les hommes et en regroupant en trois classes pour les femmes (PCS=1, PCS=2,3,4 et PCS=5,6).
Des différences de mortalité sont ainsi observées, et des excès de risque de décès par cancer apparaissent associés à l’activité dans certains secteurs. À part l’âge et la période d’observation, aucun autre
facteur de risque spécifique de cancer n’a pu être pris en compte dans les analyses, et les excès observés peuvent être liés à des expositions professionnelles carcinogènes spécifiques des secteurs considérés, mais aussi à des différences de répartition d’autres facteurs de risque entre ces secteurs. Notamment, puisqu’il a été constaté dans la partie 1 que la consommation de tabac variait selon les secteurs d’activités (et que le tabac est un facteur de risque important de certains types de cancer), l’opportunité de pouvoir comparer les risques relatifs estimés avec des rapports de mortalité attendus liés au tabac se révélait particulièrement intéressante. Il a été décidé de réaliser cette comparaison pour deux types de cancer : le cancer du poumon et le cancer de la vessie.
Résultats de l’étude 1.2 Cosmop-EDP
Les risques relatifs présentés sont issus du rapport 2006 de l’étude Cosmop-EDP [21] et le lecteur se réfèrera à celui-ci pour la description des méthodes de calculs utilisées.
On rappellera seulement que les analyses ont porté sur 137 860 hommes avec une activité professionnelle connue au cours de la période d’étude 1968-1999 et retenus après validation des données. Le nombre de décès par cancer du poumon recensé était de 2 631 et de 401 cancers de la vessie.
Mortalité par cancer du poumon 1.2.1 selon le secteur d’activité
La figure 3 présente les risques relatifs de décès, sans et avec ajustement sur la catégorie sociale11, par cancer du poumon pour une sélection de secteurs d’activité (l’ensemble des résultats par secteur sont présentés dans l’étude Cosmop-EDP [21]).
Sans ajustement sur la catégorie sociale, on observe un risque relatif de décès par cancer du poumon significativement supérieur à 1 pour les secteurs de l’imprimerie (1,47), la cokéfaction (1,52), le travail des métaux (1,42) et le BTP (1,28). Par ailleurs, l’agriculture et l’enseignement sont des secteurs qui présentent un risque de décès par cancer du poumon inférieur à 1 de manière significative (0,58 et 0,59 respectivement).
Après ajustement sur la catégorie sociale, les risques relatifs sont plus proches de 1, mais restent significatifs dans le secteur de l’imprimerie (1,32), de la cokéfaction (1,23) et du BTP (1,10). Dans le secteur du travail des métaux, le risque est toujours supérieur à 1, mais moins élevé et non significatif (1,22). Dans le secteur de l’enseignement (0,65), le risque relatif ajusté est plus élevé mais toujours inférieur à 1 et significatif.
La première catégorie sociale déclarée.11
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 45
Figure 4
Risques relatifs de décès par cancer de la vessie selon le secteur d’activité, sans et avec ajustement sur la catégorie sociale
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Secteurs d’activité
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, sans ajustement sur la catégorie sociale
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, avec ajustement sur la catégorie sociale
Cosmop
Cosmop
* Uniquement risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale significatifs.** Risques relatifs sans et avec ajustement sur la catégorie sociale significatifs.
Mortalité par cancer de la vessie 1.2.2 selon le secteur d’activité
De la même façon que pour le cancer du poumon, les résultats présentés dans la figure 4 concernent une sélection de secteurs d‘activité.
Sans ajustement sur la catégorie sociale, on observe un risque relatif de décès par cancer de la vessie supérieur à 1 et significatif dans le bâtiment et les travaux publics (risque relatif (RR)=1,4) et un
risque relatif significativement diminué dans l’agriculture (RR=0,8). D’autres secteurs comme la construction mécanique, l’hôtellerie, la réparation et le commerce automobile sont également caractérisés par des risques relatifs de décès supérieurs à 1, mais de manière non statistiquement significative.
D’une façon générale, les risques relatifs ajustés sur la catégorie sociale sont plus proches de 1. Dans le secteur du bâtiment, il est équivalent et toujours significatif [1,41].
Figure 3
Risques relatifs de décès par cancer du poumon selon le secteur d’activité, sans et avec ajustement sur la catégorie sociale
1,6
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Secteurs d’activité
RR de décès observés dans l’étude , sans ajustement sur la catégorie sociale
RR de décès observés dans l’étude , avec ajustement sur la catégorie sociale
Cosmop
Cosmop
* Uniquement risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale significatifs.** Risques relatifs sans et avec ajustement sur la catégorie sociale significatifs.
p. 46 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Limite à l’interprétation 1.3 des résultats observés
Des disparités marquées de risque de décès par cancers du poumon et de la vessie sont observées par secteur d’activité, certains étant caractérisés par des risques relatifs significatifs. Ces disparités peuvent évoquer l’existence d’expositions professionnelles dans ces secteurs, modifiant le risque de cancer des travailleurs concernés. Mais le tabac étant un facteur de risque de ces deux cancers, il est également possible que ces disparités apparaissent du fait d’une plus forte prévalence de fumeurs dans ces secteurs. La question du rôle éventuel du tabac dans les différences observées se pose donc.
La contribution éventuelle du tabac dans certains excès de risques observés est habituellement prise en compte indirectement par ajustement sur la catégorie socioprofessionnelle. Les risques relatifs obtenus sont donc potentiellement ajustés sur le tabac, mais aussi sur d’autres facteurs de risque, à savoir tous ceux qui se distribuent différemment selon les catégories socioprofessionnelles. Ainsi, cette méthode présente le problème d’engendrer une part de surajustement par rapport aux expositions professionnelles, qui pour beaucoup se distribuent elles-mêmes différemment selon ces catégories.
Cet ajustement sur la catégorie socioprofessionnelle a été réalisé dans l’étude Cosmop-EDP, ce qui peut entraîner des différences de risques relatifs de décès dans certains secteurs.
L’analyse des différences de mortalité restantes, après ajustement sur la catégorie socioprofessionnelle, permet donc d’avancer vers la recherche de disparités reflétant l’effet d’expositions professionnelles, mais l’interprétation n’en est pas simple.
Le calcul des rapports de mortalité attendue du fait de la consommation de tabac peut permettre de disposer d’un élément de discussion supplémentaire des résultats, à savoir l’évaluation de la compatibilité de certains excès de risque observés avec le fait que le tabagisme soit plus élevé dans les secteurs en question qu’ailleurs.
Calcul de rapports 2. de mortalité attendus
Les rapports présentés dans la partie 2 n’ont pas été utilisés ici car ils se basent sur les différences de prévalence de fumeurs entre les secteurs d’activité d’une part et l’ensemble des personnes occupant un emploi ou ayant exercé une activité d’autre part.
Or, les risques relatifs estimés dans l’étude Cosmop-EDP comparent la mortalité des personnes ayant occupé un emploi à un moment de leur vie professionnelle dans un secteur, à celle des personnes actives mais n’ayant jamais occupé d’emploi dans le secteur étudié aux différents recensements entre 1968 et 1999, ce qui n’est pas la même approche. Les informations professionnelles recueillies dans l’enquête décennale santé n’étant pas historisées, elles ne permettent pas d’avoir des estimations de prévalence tabagique correspondant à cette approche.
Elles permettent toutefois d’obtenir des estimations approchantes, en comparant les prévalences tabagiques chez les personnes occupant un emploi dans un secteur ou dont le dernier emploi occupé était dans ce secteur, à celles des populations actives ou anciennement actives dont ni le métier actuel ni le dernier n’étaient dans ce secteur.
Les premières estimations de prévalence (personnes occupant un emploi dans un secteur ou ayant occupé un emploi dans ce secteur) correspondent aux chiffres présentés dans la partie 1, mais les secondes (personnes dont l’emploi actuel ou le dernier ne se situe pas dans le secteur d’intérêt) ont dû être spécifiquement réalisées pour cette partie.
Les rapports de mortalité (TM) selon le secteur d’activité X par rapport aux travailleurs des autres secteurs ont été calculés, en adaptant la formule utilisée dans la partie précédente (cf. p. 40) :
)PExFsectXPNFsectX
( RRF RRExFPFsectXTMsecteurX TM
sect_nonX+ +=/
PExFsect_nonXPFsect_nonX
RRExFRRF PNFsect_nonX++ )(/
Où : TMsecteurX =Taux de mortalité de la pathologie d’intérêt dans le secteur X
TMsecteur_nonX =Taux de mortalité de la pathologie d’intérêt dans l’ensemble des secteurs sauf le secteur X
PFsectX =Proportion de fumeurs dans un secteur d’activité X
PExFsectX =Proportion d’ex-fumeurs dans un secteur d’activité X
PNFsectX =Proportion de non fumeurs dans un secteur d’activité X
PFsect_nonX =Proportion de fumeurs pour l’ensemble des secteurs d’activité sauf le secteur X
PExFsect_nonX =Proportion de fumeurs pour l’ensemble des secteurs d’activité sauf le secteur X
PNFsect_nonX= Proportion de fumeurs pour l’ensemble
des secteurs d’activité sauf le secteur X
Les données suivantes ont donc été utilisées pour calculer ces rapports dans cet exemple :
les proportions de fumeurs (en groupant les fumeurs quotidiens et -occasionnels), ex-fumeurs et non-fumeurs pour chaque secteur ont été extraites du tableau 5a de l’annexe 5 du présent rapport (statut tabagique chez les hommes par NAF à deux niveaux) ;les proportions de fumeurs et ex-fumeurs n’occupant pas d’emploi -dans le secteur considéré (ou n’ayant pas occupé d’emploi dans ce secteur lors de leur dernier emploi (population de référence), ont été estimées spécifiquement pour ce travail ;pour le cancer de la vessie, il a été considéré que le risque relatif -chez les fumeurs par rapport aux non fumeurs était de 4 et de 2 chez les ex-fumeurs [22]. Il s’agit d’une fourchette haute par rapport aux valeurs données dans la littérature épidémiologique, le choix a été volontairement d‘utiliser une hypothèse forte dans les calculs ;pour le cancer du poumon, un risque relatif de 20 a été utilisé -pour les fumeurs et un risque relatif de 10 chez les ex-fumeurs. Il s’agit des chiffres utilisés dans l’article original d’Axelson [23], qui sont certainement une fourchette haute de la valeur qu’il serait raisonnable d’utiliser aujourd’hui.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 47
Figure 5
Risques relatifs de décès par cancer du poumon et mortalité relative associée à la consommation de tabac par secteur d’activité
1,6
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Secteurs d’activité
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, sans ajustement sur la catégorie sociale
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, avec ajustement sur la catégorie sociale
Mortalité relative attendue associée à la consommation différentielle de tabac
Cosmop
Cosmop
* Uniquement risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale significatifs.** Risques relatifs sans et avec ajustement sur la catégorie sociale significatifs.
La comparaison des risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale avec la mortalité relative due au tabac montre que :
quatre secteurs présentent une surmortalité significative par •cancer du poumon, alors que la prévalence de tabagisme estimée en leur sein ne laisse attendre un excès de décès que dans un cas (le BTP) :
dans le secteur du BTP où le risque relatif de décès est de 1,28, -la prévalence du tabagisme est un peu supérieure à celle du reste des travailleurs, ce qui donne une mortalité attendue par cancer du poumon également supérieure, mais de 10 % seulement ,pour les secteurs de l’imprimerie, de la cokéfaction et du travail des -métaux, les risques relatifs de décès sont très élevés (respectivement 1,47, 1,52, 1,42) alors que la prévalence de fumeurs y est égale voire plus faible que dans le reste des secteurs, ce qui donne une mortalité attendue du fait du tabac nulle, voire une sous-mortalité (secteur de la cokéfaction) ;
le secteur de l’hôtellerie présente également une surmortalité •(24 %) mais contrairement aux secteurs ci-dessus, la quasi-totalité
de l’excès est compatible avec un effet de la forte prévalence de tabac seule (surmortalité attendue égale à 30 %) ;deux secteurs présentent une sous-mortalité significative par cancer •du poumon, le secteur de l’agriculture et celui de l’enseignement. Dans ces 2 secteurs, les prévalences de fumeurs sont inférieures au reste des travailleurs, ce qui donne effectivement des mortalités attendues inférieures à celles des autres secteurs.
Cancer de la vessie3.2
La figure 6 reprend la figure 4 (risques relatifs de décès, sans et avec ajustement sur la catégorie sociale, par cancer de la vessie pour une sélection de secteurs d’activité), sur laquelle ont été ajoutées les évaluations de la mortalité relative par cancer de la vessie, attendue chez les hommes par secteur d’activité du fait des différences de prévalence de tabagisme par rapport à l’ensemble des travailleurs des autres secteurs.
Résultats3.
Cancer du poumon3.1
La figure 5 reprend la figure 3 (risques relatifs de décès, sans et avec ajustement sur la catégorie sociale, par cancer du poumon pour une
sélection de secteurs d’activité), sur laquelle ont été ajoutées les évaluations de la mortalité relative par cancer du poumon, attendue chez les hommes par secteur d’activité du fait des différences de prévalence de tabagisme par rapport à l’ensemble des travailleurs des autres secteurs.
p. 48 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Figure 6
Risques relatifs de décès par cancer de la vessie et mortalité relative associée à la consommation de tabac par secteur d’activité
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
Agricu
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Indus
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Secteurs d’activité
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, sans ajustement sur la catégorie sociale
RR de décès observés dans l’étude Cosmop, avec ajustement sur la catégorie sociale
Mortalité relative attendue associée à la consommation différentielle de tabac
Cosmop
Cosmop
* Uniquement risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale significatifs.** Risques relatifs sans et avec ajustement sur la catégorie sociale significatifs.
La comparaison des risques relatifs sans ajustement sur la catégorie sociale avec la mortalité relative due au tabac montre, d’une manière générale, que les rapports de mortalité attendus vont dans le même sens que les risques relatifs de décès. Cependant, ils sont dans plusieurs secteurs bien inférieurs à ces risques relatifs.
Deux des risques relatifs rapportés étaient significatifs, concernant l’agriculture et le secteur du BTP :
dans le secteur de l’agriculture où le risque relatif de décès est -de 0,80, la prévalence du tabagisme est inférieure d’environ 10 % au reste des travailleurs, ce qui donne effectivement une mortalité attendue par cancer de la vessie inférieure de 20 % à celle des autres secteurs d’activité (avec les hypothèses considérées) ;dans le secteur du BTP où le risque relatif de décès est de 1,41, la -prévalence du tabagisme est un peu supérieure à celle du reste des autres travailleurs, ce qui donne une mortalité attendue de cancers de la vessie également augmentée, mais de 8 % seulement.
De la même façon que pour le cancer du poumon, on observe dans le secteur de l’hôtellerie-restauration une mortalité relative attendue quasi équivalente au risque relatif de décès observé.
Discussion4.
Le calcul des rapports de mortalité attendu dans le cadre de l’étude Cosmop-EDP illustre leur utilité pour contribuer à l’interprétation des résultats d’études épidémiologiques dans le champ santé travail. Les différences de risque de décès par cancer du poumon et de la vessie estimées par secteur d’activité dans l’étude Cosmop-EDP sont des données de surveillance intéressante, mais dont l’interprétation n’est pas simple.
On observe ainsi un excès de risque significatif de 28 % pour le cancer du poumon dans le BTP pouvant être lié à des expositions professionnelles particulières dans ce secteur, mais aussi au fait qu’on y trouve une proportion de fumeurs plus élevée que la moyenne. En l’absence d’autres informations, la discussion de ce résultat ne peut être que qualitative (certaines nuisances carcinogènes sont effectivement présentes dans ce secteur et il est vraisemblable qu’elles puissent être à l’origine d’une partie au moins de l’excès de risque, mais il est difficile de faire la part des choses). L’estimation de risques relatifs ajustés sur la catégorie sociale peut apporter une première indication sur la plausibilité de l’existence de facteurs de risque professionnels. Dans l’exemple du BTP, après ajustement sur la catégorie sociale, il existe toujours un excès de risque significatif de décès par cancer du poumon de 10 %. À l’inverse pour le cancer de la vessie, les risques relatifs ne sont pas modifiés. Mais cette méthode classique d’ajustement indirect sur différents facteurs de risques dont le tabac (mais pas uniquement) est imparfaite, notamment parce qu’elle induit une part de surajustement des analyses par rapport aux expositions professionnelles.
Le calcul du rapport de mortalité attendu a fourni un élément de comparaison quantitatif pour discuter du rôle éventuel du tabac dans les excès de risque observés. En l’occurrence, la prévalence de tabac supérieure à la moyenne dans le secteur du BTP laisse effectivement présager une augmentation de la mortalité par cancer du poumon chez les travailleurs, mais dans des proportions moindres que le risque relatif effectivement observé. La même observation est faite pour d’autres secteurs où le risque est augmenté. Cela va dans le sens d’une interprétation selon laquelle le tabac ne peut expliquer toutes les différences observées – et que des expositions à des nuisances professionnelles y contribuent certainement – mais la discussion peut désormais s’appuyer sur un élément de comparaison quantitatif.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 49
A contrario, on ne peut pas rejeter l’idée que la plus forte prévalence de tabagisme dans le secteur de l’hôtellerie-restauration explique la surmortalité observée par cancer du poumon ou de la vessie dans ce secteur, puisque la mortalité relative attendue est pratiquement équivalente au risque relatif de décès dans l’étude Cosmop-EDP.
Il est important de souligner que les risques relatifs ajustés sur la catégorie socioprofessionnelle et les mortalités relatives attendues du fait du tabac ne sont pas directement comparables car ils ne représentent pas le même estimateur : le premier représente un risque relatif ajusté (potentiellement sur le tabac mais aussi probablement sur d’autres facteurs) alors que le deuxième n’est pas un risque relatif ajusté sur le tabac mais un risque de mortalité due au tabac. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les deux valeurs se superposent, ni même se rapprochent.
Il convient de rappeler certains aspects du calcul des rapports attendus :
elles reposent sur des hypothèses sur la valeur du risque relatif de -décès associé au tabac. Celles-ci peuvent toujours être discutées, en l’occurrence les valeurs de 20 pour le cancer du poumon et de 4 pour le cancer de la vessie sont des hypothèses hautes au vu de la littérature épidémiologique, et ce choix a été fait volontairement dans cet exercice pour avoir des rapports attendus de mortalité qui ne puissent sous-estimer l’effet du tabac ;par ailleurs, les rapports de mortalité attendus auraient également pu -être calculés avec une fourchette de précision, en tenant compte des intervalles de confiance des estimations de prévalence de tabagisme données dans la partie 1. La prise en compte de ces intervalles sera probablement intégrée aux analyses ultérieures dans Cosmop, mais il s’agissait ici de rester dans le cadre d’une première utilisation simple des rapports de mortalité attendus comme illustration du complément d’information qu’ils peuvent apporter dans ce type d’étude.
Il faut donc bien considérer les rapports calculés comme un ordre de grandeur des effets attendus du tabac, et non une estimation précise.
Dans l’exemple du BTP, l’excès de risque estimé de décès par cancer de la vessie est de l’ordre de 40 % et l’effet attendu du tabac est de l’ordre de 10 %. Ces valeurs sont éloignées, ce qui laisse supposer l’existence d’autres facteurs de risques dans ce secteur (notamment professionnels), mais il ne s’agit pas de considérer que cette existence est démontrée, ou que le tabac explique précisément un quart de cet excès de risque. Cependant, il est effectivement connu que dans le secteur du bâtiment, des expositions à différents cancérogènes augmentant le risque de cancer du poumon existent : notamment l’amiante, la silice, les laines de roche ou de verre, les fibres céramiques, les gaz d’échappement des moteurs diesel, le plomb, les hydrocarbures aromatiques polycycliques. De même, il y existe des expositions à des cancérogènes susceptibles d’augmenter le risque de cancer de la vessie : hydrocarbures aromatiques polycycliques, les gaz d’échappement des moteurs diesels, les goudrons de houille, l’arsenic et, à un niveau moindre, les amines aromatiques [24].
Outre le fait que les rapports calculés ne soient que des ordres de grandeur, il convient également de préciser deux grandes limites aux comparaisons faites dans cet exemple de l’étude Cosmop-EDP :
la caractérisation du secteur d’activité dans la cohorte – à travers -des données de recensement – n’est pas équivalente à celle de l’enquête décennale : caractérisation à différents recensements dans la première, et en 2003 dans la seconde ; la période de suivi de mortalité sur laquelle sont estimés les risques -relatifs par secteurs remonte jusqu’aux années 1970 pour l’étude Cosmop-EDP, alors que les données de consommation de tabac sont issues de données recueillies en 2003, L’intérêt de la comparaison des risques relatifs et des rapports de mortalité attendus repose donc sur la robustesse des écarts de prévalence tabagique entre secteurs au cours du temps.
De fait, en revenant sur l’exemple du BTP, l’effet attendu de la consommation de tabac dans ce secteur est une surmortalité par cancer du poumon de 10 %. Cette évaluation est faite en considérant l’écart de prévalence de fumeurs en 2003 entre les travailleurs concernés et les autres travailleurs, or il est certain que les prévalences ont évolué au cours des 30 dernières années. Néanmoins, l’ampleur de la différence d’ordre de grandeur avec le risque relatif estimé sur cette période (qui est lui de 1,28) rend peu vraisemblable que la simple évolution comparée des prévalences de tabagisme sur cette période puisse expliquer l’excès de risque observé (l’écart entre le tabagisme dans le BTP et chez les autres travailleurs dans le passé devrait alors avoir été très important).
Il faut tout de même préciser pour finir, qu’aussi utiles qu’ils soient, les rapports de mortalité attendus n’ont pu être calculés pour tous les secteurs d’activité étudiés dans l’étude Cosmop-EDP. En effet, la nomenclature utilisée pour le codage des secteurs d’activité (Nap73 dans l’étude Cosmop-EDP) n’était pas la même que dans l’enquête décennale santé (Naf2003), et certaines correspondances n’ont pu être trouvées.
Synthèse5.
Les calculs de rapports attendus apportent des éléments de discussion très utiles (et inaccessibles par ailleurs) dans l’interprétation des différences de mortalité par secteur observées dans l’étude Cosmop-EDP. Malgré les limites liées notamment au design différent des enquêtes sous-jacentes, la comparaison de ces rapports de mortalité attendus avec les risques relatifs estimés permet d’aller plus loin dans ces discussions que ce qui était possible avec les données de l’étude : en particulier, les excès de risque de décès par cancer du poumon et de la vessie dans le BTP ne sont pas compatibles avec le seul effet de la plus grande proportion de fumeurs chez les personnes concernées, à l’inverse du secteur de l’hôtellerie.
Ce travail illustre les possibilités de discussion de résultats apportés par les données produites dans la partie 1. La meilleure façon de prendre systématiquement en compte ces données tabagiques dans l’étude Cosmop-EDP sera évaluée par les responsables du programme, et intégrée éventuellement dans la suite de l’étude.
p. 50 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité — Institut de veille sanitaire
Synthèse et perspectives globales
Synthèse1.
La description systématique de la prévalence du tabagisme et de l’intensité de la consommation par profession et secteur d’activité n’avait jamais été faite en France et a pu être produite à partir des résultats de l’enquête décennale santé 2002-2003. Disposer de ce type d’information est particulièrement utile en épidémiologie des risques professionnels comme aide à la discussion de résultats d’études en population professionnelle.
L’intérêt de la description présentée est de se baser sur les données d’une large enquête nationale réalisée sur une base représentative de la population française. La qualité des résultats produits est a priori intéressante, et les estimations ont pu être systématiquement faites par métier et secteur. Sa principale limite doit être rappelée, à savoir que les estimations ont été calculées sur la base d’une enquête transversale et concernent donc 2003. Malgré cette limite, ces données peuvent être utiles à plusieurs titres :
les calculs de rapports d’incidences présentés dans la partie 2 peuvent -servir de données de référence aux auteurs d’études de morbidité ou mortalité en milieu professionnel, permettant de comparer les excès de risques qu’ils pourraient observer avec les effets attendus de la consommation de tabac dans le cas de secteurs où la prévalence de fumeurs est élevée. L’utilisation des ces informations dans le cadre de l’étude Cosmop-EDP, présentée en partie 3, illustre de façon pratique l’utilisation de ces comparaisons. Alors que les seules données de l’étude Cosmop-EDP ne permettent pas de discuter quantitativement du rôle éventuel du tabac dans certains excès de risque observés, il a été possible grâce aux données produites dans ce rapport, de constater que, dans plusieurs cas, l’ordre de grandeur attendu des risques dus à l’effet du tabac était largement incompatible avec les excès constatés ;une autre utilisation possible des résultats présentés de la partie 1, -qui n’a pas été développée dans ce rapport, serait de considérer
les éléments sur le tabagisme par secteur et profession comme une matrice "emplois-tabac" et de l’utiliser de la même manière qu’une matrice "emplois-expositions"12 dans des études épidémiologiques (en considérant notamment les prévalences d’exposition comme des probabilités individuelles de consommation de tabac). Cette utilisation présente toutefois des limites : les prévalences de tabagisme fournies n’existent pas pour toutes les catégories professionnelles et secteurs d’activité des nomenclatures PCS et NAF, et surtout elles reposent sur des estimations 2003 alors qu’une matrice est classiquement destinée à être croisée avec des historiques professionnels pouvant remonter loin dans le passé. L’utilisation des données présentées dans ce rapport comme matrice "emplois-tabac" mériterait toutefois d’être testée.
Perspectives2.
Le DST de l’InVS souhaite pouvoir reproduire ce type de description pour d’autres périodes, afin de disposer d’informations régulières sur le comportement tabagique par métiers et secteurs en France. En attendant la répétition de l’enquête décennale santé dans quelques années, la faisabilité d’utiliser les données des enquêtes décennales santé réalisées dans le passée va être prochainement étudiée.
Il est nécessaire de s’appuyer sur des échantillons larges et représentatifs de la population pour que les données de consommation de tabac soient utilisables dans cette optique. Il faut, de plus, que les informations professionnelles détaillées aient été recueillies pour chaque sujet interrogé.
Dans l’attente de ces autres analyses, les résultats de ce rapport représentent déjà une source d’information nouvelle et utile pour les épidémiologistes du champ santé travail.
Pour rappel, une matrice "emplois-expositions" est une base de données indiquant, pour une liste d’emplois donnée et un ou plusieurs facteur(s) d’intérêt, 12
quelle est l’exposition subie par les travailleurs concernés (l’exposition peut être caractérisée de différentes manières, notamment en présence/absence, en probabilité, en niveau, en fréquence, etc. et elle peut distinguer plusieurs périodes différentes dans le temps). Elle permet de transformer l’histoire professionnelle des sujets en histoire d’expositions dans une étude épidémiologique et de disposer finalement d’évaluations d’exposition individuelles.
Institut de veille sanitaire — Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité / p. 51
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p. 52 / Consommation de tabac par catégorie socioprofessionnelle et secteur d’activité— Institut de veille sanitaire
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