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Compte rendu de la journée de formation
Médiation Cinéma
Contacts
Amaury PIOTIN -‐ ACRIRA Coordination Passeurs d'images [email protected] Tél: 04 76 21 61 93
Isabelle PEREZ – GRAC Coordination d’actions de médiation mra-‐[email protected] Tél : 04 26 68 74 13
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Remerciements
Nous remercions chaleureusement :
-‐ Claire Joly (stagiaire ACRIRA-‐ Passeurs d’images) qui a réalisé ce compte rendu
-‐ Le cinéma le France pour son accueil
-‐ Les intervenants : Kosh, Tomas Legon, Emmanuel Lefloch – MC2 – Grenoble, Jeanne-‐Leila Mounaud – Théâtre du Parc à Andrézieux Bouthéon, Yvan Mathevet – Musée des Confluences – Lyon, BKYC, Théoriz Crew, Camille Boudot – Ciné Duchère – Lyon, Sylvain Chevreton – Le Méliès – Saint-‐Etienne, Léa Gerber – Le Zola – Villeurbanne, Elise Fayolle – Le France – Saint-‐Etienne, Les jeunes de Chant’espoir, Thaïs -‐ Ambassadrice du Méliès
-‐ Tous les participants
Une Co-‐organisation La formation « médiation cinéma » du 9 avril 2013 a été organisée conjointement entre l’ACRIRA – Passeurs d’images et le GRAC – médiation M’ra. Les deux réseaux souhaitent mener une réflexion transversale, dans une logique de mutualisation et de territoire, afin de proposer de nouvelles perspectives et pistes de réflexion en termes de médiation en direction des jeunes (16-‐25 ans), hors temps scolaire. C’est la première fois qu’une formation commune est organisée sur cette thématique. Forts de cette première expérience, nous envisageons une deuxième session à la rentrée 2013. Vous pourrez retrouver toutes les informations relatives à la médiation cinéma en région Rhône-‐Alpes sur :
-‐ le Blog « réseau médiation cinéma M’ra : http://mracinema.tumblr.com/ -‐ le site de l’ACRIRA -‐ Passeurs d’images :
http://www.acrira.org/presentation/index.php?secteur=passeurs
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SOMMAIRE
10h – 10h30 Expérience de bruitage/beatbox -‐ Intervention de Kosh ………………………………………………………………………………………………………………………………. 5 10h30 – 11h30 « Pourquoi et comment faire de la médiation auprès d’un public qui va déjà au cinéma ? » -‐ Intervention de Tomas Legon, sociologue ………………………………………….. 6
1 -‐ Démocratisation de la culture ou démocratie culturelle ?................................................. 6
2 -‐ Les jeunes et le cinéma……………………………………………………………………………………. 7
3 -‐ Les dispositifs d’éducation à l’image………………………………………………………………… 8 3.1 – L’exemple de Lycéens et Apprentis au Cinéma (LAaC) 3.2 L’exemple de l’Avantage Cinéma -‐ Un dispositif d’accès à une offre de « qualité » (la carte M’ra)
11h30 – 12h30 Échanges d’expériences avec des professionnels de la médiation…………………..….. 9
Emmanuel Lefloch (via Skype) Attaché aux relations avec le public à la MC2 à Grenoble ……………………………………………………...…………………………………………………………….. 9
Jeanne-‐Leïla Mounaud Chargée de relations publiques au Théâtre du Parc à Andrézieux Bouthéon …………………………………………………………………………………………………………………... 10 Yvan Mathevet Responsable du service des publics du Musée des Confluences à Lyon …………………………………..………………………………………………………………………………. 11
Présentation d’un Mashup : « My Motherfunky Musical Mashup »….……………………12
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13h30 – 14h15 Echanges sur les arts numériques -‐ Interventions de Olivier Bonhomme du Studio BKYC et de Jonathan Richer du Collectif Théoriz Crew................................. 13 14h15 – 15h45 Atelier « Communication à l’heure du numérique » -‐ « Comment développer de nouveaux outils de communication à l’heure du numérique ? »…………………….. 14
Camille Boudot-‐ CinéDuchère à Lyon…………………………………………………………... 14
Sylvain Chevreton-‐ Le Méliès à Saint Etienne …………………………..………………….. 17
Léa Gerber -‐ Le Zola à Villeurbanne…………………………………………………………...... 18 15h45 – 17h15 Atelier publics/partenariats/territoires -‐ « Comment prendre en compte la diversité des parcours des jeunes ? Et comment développer de nouveaux partenariats ? »..............................................................................................................................................20
Cinéma Le France à Saint-‐Etienne – Chant’espoir (I.M.E)………………………………... 20 Cinéma Le Méliès à Saint-‐Etienne -‐ Les Ambassadeurs Lycéens du Méliès………. 21
Échanges de fin de journée………………...………………………………………………………………… 27 Outils proposés -‐ Blog « Réseau médiation cinéma M’ra »/liens Facebook/ liens Passeurs d’images………………………………………………………………...……………………… 28
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10h – 10h30 Expérience de bruitage/beatbox -‐ Intervention de Kosh (Beatboxer, notamment dans le groupe Karimouche)
-‐ Qu’est-‐ce que le beatbox ? : Le beatbox permet de reproduire de la musique avec la bouche. Cette pratique nait aux Etats-‐Unis au début des années 80, avec l’apparition, quelques années plus tôt, du mouvement artistique, culturel et social du Hip-‐hop. Le rythme étant l’un des principaux éléments de ce genre de musique, le beatbox permet – grâce à l’imitation vocale d’une boîte à rythme et des sons de percussions – d’accompagner du chant. Il peut reproduire le son de la grosse caisse de la batterie, et ceux du charleston et de la caisse claire. Le travail du beatboxer est de dissocier les sons de sa bouche avec l’air, la technique consiste à décomposer les sons, puis à les agencer pour créer un rythme. Kosh s’inspire du Hip-‐hop, mais ne s’en contente pas, son répertoire est très varié (rock, funk, jazz…). Liens : http://fr.myspace.com/koshbox -‐ https://www.facebook.com/koshbox
-‐ Initiation et démonstration en direct : Kosh a rapidement initié les participants de la salle, en l’exerçant à dire quelques petites phrases, comme « Pose ta capuche » et « Biscotte, petite biscotte », le but étant d’insister sur les syllabes qui expulsent l’air. Suite à cet exercice, il a fait plusieurs démonstrations très originales, certaines avec un simple micro, et d’autres accompagnées d’une « loop station », une machine qui permet d’enregistrer des sons/des boucles musicales en direct, les guitaristes l’utilisent aussi. Le beatbox ne correspondant pas exclusivement à l’accompagnement musical, Kosh a aussi interprété une ambiance à l’aide de la loop station, en agençant une dizaine de sons évoquant la nature. Il a ensuite accompagné la bande-‐annonce du film Les Temps Modernes de Charlie Chaplin, qu’il avait préalablement préparé. Néanmoins, l’improvisation est restée présente, il n’avait pas instauré une ligne de rythme prédéfinie.
-‐ Échanges, interventions des participants intéressés pour d’éventuels projets :
Possibilité d’accompagner, de doubler un film d’une heure et d’envisager l’accompagnement d’un atelier de bruitage d’1/4 h avec des enfants de minimum 6-‐7 ans, sans aucune connaissance requise. Kosh a eu peu d‘expériences dans la médiation culturelle auprès de cinémas, mais il est intéressé pour intégrer des projets. Néanmoins, il anime régulièrement et depuis longtemps des ateliers, où il apprécie transmettre sa technique. Il a également animé un atelier avec des sourds-‐muets, car le beatbox travaille des sons qui ne sont que de l’air. Le travail s’étalera sur 1 semaine ou plus si nécessaire pour accompagner un projet lors d’une séance de cinéma tout public (en fonction du projet). Contact : [email protected]
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10h30 – 11h30 « Pourquoi et comment faire de la médiation auprès d’un public qui va déjà au cinéma ? » -‐ Intervention de Tomas Legon, sociologue Tomas Legon se pose en sociologue, c’est-‐à-‐dire en observateur, qui n’est pas là pour juger mais pour proposer de la production de connaissances. Son intervention s'appuie sur sa connaissance sociologique des pratiques cinématographiques ordinaires des adolescents (il a réalisé notamment deux enquêtes financées par la Direction Culturelle de la Région Rhône Alpes). 1 -‐ Démocratisation de la culture ou démocratie culturelle ? Avoir une vue claire sur ces deux conceptions de l’action culturelle est indispensable pour savoir ce que l’on veut faire et pour adapter son action pour atteindre son objectif. La démocratisation de la culture consiste à rendre la culture accessible à tous, la diffuser dans la société, le but étant de réduire l'écart social dans l'accès à la culture. Il s’agit de sélectionner une partie de l'offre culturelle que l’on veut défendre, transmettre, qui mérite d'être protégée du simple fonctionnement du marché. Cette sélection devient ce que l'on appelle « la culture », en omettant plus ou moins consciemment le reste. On souhaite la transmettre à tous puisqu’elle « enrichit », fait « grandir », « améliore » l'être humain. La « grande » culture serait alors universelle, ou en tous cas devrait l'être. Le modèle peut alors se résumer comme suit : la dimension verticale de la démocratisation de la culture consiste à tirer le bas vers le haut (ignorants/savants, amateurs/professionnels) ou diffuser le haut jusqu'en bas. La démocratie culturelle traite les expressions culturelles comme les gens, dans le cadre démocratique : toutes devraient être d'égale dignité, devraient pouvoir s'exprimer librement. On voit bien la différence avec le concept de démocratisation de la culture, qui cherche à souligner des hiérarchies d'excellence. Ici, l’idée d’excellence n’a pas de sens, puisqu'il n'y a rien « au-‐dessus » du reste. Tout le monde est égal devant la production artistique et culturelle. Le but de l'action culturelle, c'est alors de pousser chacun à exprimer et partager ses créations culturelles, et éventuellement, d'encourager le dialogue de ces cultures. On note alors la dimension horizontale de la démocratie culturelle, qui n’établit plus de hiérarchie entre les arts et les différentes pratiques culturelles, redéfinissant par la même le rôle du médiateur. L’action culturelle est essentiellement structurée autour de l’idée de démocratisation de la culture, en prenant diverses formes concrètes. La médiation, elle, est utilisée comme un outil de la démocratisation de la culture, initiée en France par André Malraux. Ici, le but de la médiation consiste à permettre aux non initiés d'accéder à la culture. On a alors une première vision de ce que doit être le travail de médiateur, dans le cadre d'un effort de démocratisation de la culture, qui se développe à partir des années 90 : une position de médiateur « savant » devant expliquer les codes de l’œuvre à un public qui ne les connaît pas, expliquer pourquoi telle chose a de la valeur ou non. Cela va des écriteaux à des dialogues interpersonnels. Le médiateur représente l’individu « savant »
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qui explique, qui tend la main, à l’individu « ignorant », d’où la relation verticale énoncée en amont. Il existe deux types de médiation culturelle, bien distinctes, la médiation explicite, « professionnelle », où l’on a conscience de ce que l’on fait « je fais de la médiation », et la médiation implicite/ « ordinaire », dans le cadre de la démocratie culturelle, qui crée un lien entre l’œuvre et le public, sans que ce dernier ne s’en rende compte. Cette médiation s’intéresse à « ce qu’il y a entre », ce qui donne du sens (exemple de la Fontaine de Marcel Duchamp, réalisée à partir d’un urinoir renversé, qu’un cartel désigne comme une œuvre). Il y a des médiateurs culturels ordinaires partout, les « médias », tout comme l’entourage et le réseau social de chacun, en font aussi partie. Dans la médiation explicite, qui concerne les participants à la formation, il existe une manière de faire de la médiation tournée vers un objectif de démocratie culturelle. Pour substituer la relation horizontale aux rapports habituellement verticaux, il faut faire en sorte que les individus puissent donner un sens à leur expérience culturelle, en créant un dialogue fructueux entre deux formes culturelles. Il s’agit là d’une circulation à plat, à double sens. 2 -‐ Les jeunes et le cinéma Le public jeune est toujours celui qui se déplace le plus au cinéma, en comparaison des autres tranches d’âges, car plus on vieillit, plus la pratique cinématographique décline. La courbe relative aux jeunes évolue peu, se sont toujours eux qui vont le plus au cinéma, il s’agit donc d’une pratique typiquement juvénile. L’entrée dans l’ère numérique ne menace pas la pratique cinématographique. Il a été constaté que plus les individus ont une pratique culturelle intense dans un domaine, plus ils en auront une seconde dans un autre domaine. Ce phénomène vaut également pour les jeunes qui téléchargent des films et continuent, malgré tout, à aller régulièrement au cinéma. La multiplication des écrans est une posture spectatorielle qui se banalise. Elle s’installe, se structure dans les pratiques cinématographiques des jeunes. Une action qui vise uniquement à les « faire aller au cinéma », ou simplement « faire voir des films » n’a pas beaucoup de sens. Les pratiques cinématographiques ordinaires des lycéens :
• Les jeunes voient des films. • Ils ont une relation de plaisir évidente avec le cinéma. • Ils distinguent clairement des « mauvais » films de « bons » films, c’est-‐à-‐dire
qu’ils utilisent des catégorisations de jugements qui les aident à trouver le cinéma qui leur plaît à l'intérieur de l'offre à laquelle ils sont exposés.
• Ils ont des manières de découvrir plus ou moins organisées. • Ils ne sont pas les pantins de l’industrie cinématographique (ou en tous cas pas
plus que les autres publics) • Les choix des films sont soumis à cette logique de plaisir et à l'utilisation des
films, comme d'autres biens culturels, dans un cadre de sociabilité.
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3 -‐ Les dispositifs d’éducation à l’image
3.1 – L’exemple de Lycéens et Apprentis au Cinéma (LAaC)
Lycéens et Apprentis au Cinéma est un dispositif de démocratisation de la culture. Selon Tomas Legon, il est important d’introduire de la démocratie culturelle dans la démocratisation de la culture pour pouvoir donner un sens positif à l’expérience LAaC, pour établir un dialogue dans une pratique culturelle déjà très structurée dans l’esprit des jeunes. On ne peut pas faire abstraction de ce qu'ils font ordinairement ou le considérer comme négligeable. Cela reviendrait, pour Tomas Legon, à vouloir apprendre une langue à quelqu'un qui parle déjà une autre langue, sans jamais faire référence ou s'appuyer sur celle-‐ci. Ceci invite à renouer avec un rapport horizontal, avec une acculturation réciproque, dans un objectif global qui reste l’éducation artistique et la démocratisation de la culture.
3.2 L’exemple de l’Avantage Cinéma -‐ Un dispositif d’accès à une offre de « qualité » (la carte M’ra)
La carte M’ra présente l’avantage de « donner accès à ». Mais lorsque le public n’est pas en accord sur ce que l’on appelle « un film (ou une salle) de qualité » : l’avantage est-‐il vraiment un avantage ? L’étude de Tomas Legon montre qu’il existe des critères d’évaluation différents suivant les lycéens, et chacun croit à un type d’excellence cinématographique. En tendance, on trouve ceux qui croient à l’excellence démocratique (films qui apparaissent dans le top 10), où la valeur commerciale du film est un gage de qualité, et ceux qui croient en l’excellence artistique, qui concerne les films retenus par les critiques, les experts cinéphiles. Le médiateur doit être conscient que, lorsqu’il s’adresse aux lycéens, tous détiennent déjà une forme de croyance préexistante. L’avantage tarifaire ne suffit pas. Il faut trouver quelque chose désirable pour prendre le risque de le consommer et la communication sur la carte telle qu’elle était faite lors de l’enquête, ne peut fonctionner que sur les convertis, les élèves déjà intéressés par le cinéma Art et Essai. La carte M’ra offre l’opportunité à son possesseur d’obtenir une place de cinéma en déboursant 1 €. Même si le tarif permet l’accès facile aux salles de cinéma, les films
Le choc esthétique est aussi une croyance magique au cinéma : souvent, il ne suffit pas de mettre quelqu’un devant un « grand » film pour que quelque chose se crée. Selon Tomas Legon, il est plus efficace de réaliser de nombreuses fois une même médiation sur une longue durée plutôt que d’essayer d’ancrer une idée de la « bonne culture » (démocratisation de la culture) sur une séance. Il dénonce ici le mythe de « planter une graine qui germera dans quelques années » et préconise des actions répétées dans le temps. Le médiateur se doit d’organiser un dispositif afin qu’il soit le plus logique possible pour les bénéficiaires, de partager un plaisir avec ce jeune public .
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proposés doivent néanmoins plaire aux jeunes, sans quoi ils ne se déplaceront pas. L’avantage tarifaire ne suffisant pas, les salles sont amenées à travailler leur communication afin que les jeunes les trouvent désirables. Il faut relever ici le besoin primordial de la prescription comme carburant à la consommation culturelle et la question du prescripteur est essentielle, car les adolescents vont voir des films à partir du moment où ils font confiance aux bons prescripteurs. La catégorisation du film (ou de la salle), a priori, dépendra donc de la manière de le découvrir. Il est donc nécessaire de s’appuyer sur des pratiques existantes, sur les manières « ordinaires » de découvrir, sur le travail de médiateurs « ordinaires ». Le travail du médiateur peut donc se résumer ainsi : il doit savoir de quoi il parle, avoir une vue claire de l’objectif à atteindre et il doit également connaître le public concerné, ainsi qu’être conscient des effets indésirables pour être en capacité de les utiliser. Contact : [email protected] 11h30 – 12h30 Échanges d’expériences avec des professionnels de la médiation – Avec Emmanuel Lefloch, Jeanne-‐Leïla Mounaud et Yvan Mathevet Emmanuel Lefloch Attaché aux relations avec le public à la MC2 à Grenoble Echange via Skype.
Emmanuel Lefloch présente d’abord une expérience mise en place avec le Lycée professionnel Guynemer à Grenoble, affilié au dispositif DIMA (dispositif d’initiation aux métiers de l’alternance) et situé en face de la MC2. Le projet de médiation, monté avec l’enseignant, proposait aux jeunes du lycée de s’interroger sur le spectacle de danse contemporaine Sfumato, de Rachid Ouramdane, avec pour objectif de leur donner envie d’y assister. C’est un spectacle qui allie la danse « documentaire », par un témoignage politique fort, à des outils multimédias. La thématique politique (le réchauffement climatique) mêlée à la chorégraphie contemporaine n’était, a priori, pas accrocheuse/captivante pour ces jeunes. Emmanuel Lefloch s’est rendu plusieurs fois au lycée pour rencontrer les jeunes et échanger autour du spectacle, mais aussi autour de la structure d’une manière plus générale. Il s’agissait, avant tout, d’introduire la notion d’art, en les questionnant sur leur rapport à l’art Puis les jeunes ont pu visiter la salle de spectacle pour découvrir l’envers du décor, le bâtiment et la machinerie, ainsi que les métiers du spectacle, mais aussi rencontrer Rachid Ouramdane. Enfin, ils ont participé à un atelier d’écriture avec Sonia Chiambretto, auteur des textes du spectacle. Suite à ces différents ateliers, 10 des 13 élèves sont venus de leur plein gré assister à la représentation.
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Emmanuel Lefloch évoque ensuite un second projet de médiation mené lorsqu’il était en poste au Théâtre d’Auxerre. Inspiré d’une expérience marseillaise, il s’agissait de proposer l’offre suivante : pour une place de théâtre achetée à 20€, une place pour un match de foot était offerte. Si à Marseille, la proposition a remporté un large succès, à Auxerre peu de jeunes ont répondu à l’appel, ceci étant peut-‐être dû à une erreur de communication. Emmanuel Lefloch parle ensuite de sa posture de médiateur : « Je pars de ce que les gens connaissent. Il ne faut pas hiérarchiser les différentes formes d’art, ne pas avoir la posture du moralisateur. Il est nécessaire de laisser les jeunes construire leur propre jugement. » Même si beaucoup d’actions de médiation s’appuient sur le cadre scolaire, un travail est également mené avec différentes structures sociales telles que Culture du cœur, ou bien des centres d’hébergement d’urgence. Contact : [email protected] Jeanne-‐Leïla Mounaud Chargée de relations publiques au Théâtre du Parc à Andrézieux Bouthéon
Pour Jeanne-‐Leïla Mounaud la posture du médiateur consiste, avant tout, à créer les conditions de la rencontre avec les œuvres et avec les artistes et doit susciter l’échange. La particularité du spectacle vivant est la possibilité de travailler avec de la matière vivante, car les artistes sont présents. Il est nécessaire de trouver des portes d’entrée pour susciter la curiosité. La démarche proposée est la suivante :
• Une première rencontre pour partir de la pratique culturelle des jeunes • Visite / découverte des métiers (techniques, administratifs) et du processus de
création d’un spectacle : les jeunes se rendent compte du travail global nécessaire pour qu’un spectacle se produise sur scène
• Rencontre avec les artistes en coulisse suite au spectacle Hors temps scolaire, il est difficile de faire venir des groupes, mais la réticence peut aussi venir des animateurs qui connaissent mal le théâtre ou la danse. Il y a une crainte à amener des jeunes quand il est difficile de deviner leurs réactions. Lorsque ça fonctionne, il est essentiel de soigner l’accueil de la structure culturelle, car le public jeune n’est pas un public lambda. Il est indispensable de se positionner différemment et de désacraliser le lieu (notamment en montrant le décor, les métiers). La structure doit préparer la venue au spectacle (tant dans la forme du spectacle, le propos, que sur les codes que les jeunes ne maîtrisent pas forcément) pour ne pas risquer une mauvaise expérience, car celle-‐ci serait très difficile à vivre et à rattraper, pour les jeunes, pour l’animateur, pour les autres spectateurs et pour le théâtre lui-‐même. Contact : jlmonaud@andrezieux-‐boutheon.com
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Yvan Mathevet Responsable du service des publics du Musée des Confluences à Lyon Yvan Mathevet estime qu’il est important de définir ce qu'est la médiation culturelle, pour éviter tout amalgame avec la communication, l’information ou l’éducation. Il en propose la définition suivante : « Concevoir et animer des situations qui facilitent la rencontre entre un objet, ou un concept culturel, ou scientifique, et une personne prise dans sa singularité. » Un des grands principes de la médiation, c’est l'adaptation permanente aux publics concernés. Elle doit favoriser la pluralité des lectures et ne jamais tenter « d’imposer une bonne lecture » qui n’existe pas. La médiation n'est plus sur un modèle d'enseignement magistral descendant du « savant » à « l'ignorant », mais sur un modèle ascendant qui repose sur les connaissances et aprioris des publics. Elle vise l'éducation d'un regard sensible, subjectif et donc personnel, et elle doit éveiller le sens critique, la curiosité et l'envie de formuler ses propres choix argumentés. Pour mettre en place des projets avec des jeunes publics, il est primordial de bien dissocier les actions menées dans le cadre du temps scolaire (sous la responsabilité de l'enseignant et avec des objectifs pédagogiques forts) de celles développées hors du temps scolaire, sur du temps de loisirs. Les formes, les objectifs, les contenus et les propos seront clairement différents. Plusieurs types d'activités peuvent être proposés :
• Les visites des coulisses • La découverte des métiers • L'expérimentation pratique, le faire, les techniques • L’utilisation de technologies de communication actuelles (tablettes numériques,
Facebook, tweeter....). • La programmation, la participation à des cartes blanches (films, débats, autres
médias artistiques...). • L'intervention comme présentateur, animateur de débat ou intervenant
artistique (étudiants ou amateurs de danse, musique, cinéma, bandes dessinées, slam....), en proposant aux jeunes de devenir eux-‐mêmes médiateurs culturels. Les amener à choisir leurs propres projets et thématiques, afin qu’ils créent leur médiation, pour ensuite la proposer à un public.
Contact : [email protected]
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Visionnage d’un Mashup : « My Motherfunky Musical Mashup »
Qu’est ce qu’un Mashup ? Le mot mashup pourrait se traduire littéralement par « purée » : il s’agit d’un montage d’images et de sons, tirés de sources qui peuvent être très diverses, et qui sont copiés, collés, découpés, transformés, mixés, assemblés… pour créer une nouvelle œuvre. http://www.mashupfilmfestival.fr/en-‐savoir-‐plus-‐sur-‐le-‐mashup/ My Motherfunky Musical Mashup, réalisé en mars 2013 par Joseph Catté, s’articule autour de la danse. Plusieurs extraits de films (All That Jazz, Chicago, Fame, Grease, Hair, Hairspray, Singin' in the Rain, The Blues Brothers, The Rocky Horror Picture Show and West Side Story) ont été assemblés pour former un seul et même objet filmique, sur un morceau de The Black Eyed Peas, They Don't Want Music. Le mashup, qui joue sur les raccords est une initiation au vocabulaire cinématographique. Voir la vidéo : vimeo.com/61489199
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13h30 – 14h15 Echanges sur les arts numériques Intervention de Olivier Bonhomme (BKYC) et de Jonathan Richer (Théoriz Crew) BKYC est un studio qui met l'image au service de la scène et de la mise en espace. Théoriz Crew est un collectif visant à promouvoir les Arts Numériques. Projection monumentale, mise en espace, contenu vidéo, image, scénographie, augmentation de contenu, interaction avec le spectateur, sont leurs axes de travail mis au service d'un message pédagogique, artistique ou promotionnel (http://www.bkyc-‐visual.com et http://www.theorizcrew.org). Le collectif Théoriz Crew :
• Installation vidéo architecturale à grande échelle permanente ou temporaire pour des festivals
• Installation artistique interactive dans le milieu urbain, dans l’art contemporain, dans des musées, galeries (poser une installation dans un milieu et poser son ambiance)…
Faire sortir le dessin de ses supports conventionnels, nouveaux médiums intéressants. Réfléchir, conceptualiser, jouer sur des installations : mettre en commun ces différents savoirs pour créer une nouvelle matière, pour raconter quelque chose en dehors de la feuille, mais en utilisant le dessin numérique. Cela amène à être présent sur scène… L’image sous toutes ses formes, le trait, la sensibilité. Différentes mises en application d’images : tous les contenus images. Pour l’opéra et le théâtre, c’est de l’habillage de scène en collaboration avec des scénographes. On amène la projection, on sort du décor de théâtre. Quelques exemples de leurs travaux :
• Spectacle La damnation de Faust : projet scénographique pour cet opéra. Travail sur le contenu visuel, mais pas sur la scénographie en elle-‐même.
• A l’opéra de Côme en 2013 : Le vaisseau fantôme de Wagner. • Spectacle Le Coq d’or, réinterprétation de la surface de projection, sur tulle demi
transparent installé devant les musiciens. Technique immersive. Motion design. Pour perspectives appliquées au cinéma : pas simple rapport à l’écran, amener d’autres rapports artistiques dans les salles de cinéma…
Extrapolis : projet réalisé en 2013, résidence, installation d’arts numériques (fresque), dessin au poska sur une toile grand format, puis projection d’une vidéo par dessus, puis intégration de l’image des visiteurs (captés à l’entrée du lieu d’exposition). L’installation donne l’illusion de marcher dans l’écran. Dessin 2D mêlé à la 3D. Les liens possibles dans les salles de cinéma ? Il faut éveiller, provoquer la curiosité du public, en brisant les codes de réception. Envisager ce type d’installation dans les salles de cinéma : œuvres graphiques sur les affiches, dans les couloirs, en jouant sur les calques, les réserves, pour animer un dessin 2D. Mêler les techniques traditionnelles cinématographiques et les arts numériques. Grâce à ces techniques, il est possible d’injecter des contenus sensoriels (storyboard,
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bande annonce, interview réalisateur, etc.) : « contenu augmenté ». Concepts/idées qu’il faut « brainfucker » (mettre en commun). Pourquoi Spiderman plait-‐il au public ? Parce que c’est visuellement parfait. Prendre conscience que derrière il y a un graphisme, il y a un rapport de communication entre les différentes sphères artistiques (arts graphiques, musique, etc.) : les arts numériques sont un moyen de connecter les différentes sphères. 14h15 – 15h45 Atelier « communication à l’heure du numérique » « Comment développer de nouveaux outils de communication à l’heure du numérique ? », Internet, réseaux sociaux, blog, passage au numérique… Réfléchir à l’intégration de ces nouveaux outils de communication accessibles à l’heure du numérique Camille Boudot Stagiaire médiation à CinéDuchère -‐ Lyon
Création de « soirées débat » J’M le cinéma, qui s’articulent autour de la projection d’un film suivie d’une rencontre avec un intervenant. Ces événements, en partenariat avec le GRAC, la carte M’ra et la Région Rhône-‐Alpes, sont organisés par un groupe de jeunes de la Duchère et ses alentours. Le jeudi 21 février 2013, la première soirée, intitulée J’M le cinéma déchaîné, voyait le jour avec la projection du film de Quentin Tarantino, Django Unchained, suivie d’une discussion avec Martin Barnier, professeur en Etudes cinématographiques à l’Université Lumière Lyon 2.
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Travail de médiation à partir de nouveaux outils :
• Facebook : Comme il était difficile de mobiliser tous les jeunes pour créer des temps de travail en préparation de la soirée, une alternative a été créée et un groupe Facebook s’est mis en place pour échanger avec les jeunes porteurs du projet (proposition, votes de films en amont, articles sur la soirée… )
• Création de cartons (avec les couleurs de la carte M’ra pour simplifier la
communication) et réalisation d’une seconde affiche qui propose aux jeunes, âgés de 16 à 25 ans, de devenir ambassadeurs des soirées J’M le cinéma, pour pouvoir programmer, partager, découvrir et communiquer sur le cinéma via le groupe Facebook.
• Un teaser de la soirée a été réalisé par les quatre jeunes ambassadeurs du projet.
http://vimeo.com/cineduchere/jmlecinema1 La soirée a remporté un certain succès (près de 50 jeunes dans la salle). Une seconde soirée J’M le cinéma est programmée le jeudi 18 avril 2013. Une majorité des votes du groupe Facebook s’était tournée vers Orange Mécanique de Stanley Kubrick, une soirée J’M le cinéma électrochoc a donc été organisée. Une affiche et une bande annonce, intitulée « Rose mécanique », ont été réalisées par les jeunes pour l’occasion. http://vimeo.com/cineduchere/cinema-‐electrochoc
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Un concours d’affiche a également été organisé en vue de la soirée Orange Mécanique. CinéDuchère a lancé un appel à participation, ouvert aux jeunes de 15 à 25 ans, pour le concours « Remake d’Affiche » autour du film. Les meilleures seront exposées pendant la soirée et les trois premiers participants gagneront des invitations à CinéDuchère.
Au regard de ce projet, certains s’interrogent sur l’utilisation d’extraits de film pour les intégrer à une vidéo faisant la « promotion » d’un événement, et permettre sa diffusion dans les cinémas. A priori, une bande annonce de film est libre de droits, ce qui signifie que l’on peut la réutiliser, cependant elle ne doit pas être truquée, déformée. Quoi qu’il en soit, avant d’utiliser une bande-‐annonce, il est impératif d’en informer le distributeur.
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Sylvain Chevreton Projectionniste, responsable/coordinateur des événements Skype Me If You Can et du projet Ambassadeurs du Méliès au cinéma Le Méliès à Saint-‐Etienne
Skype Me If You Can est un dispositif numérique, mis en place en 2012 au Méliès, permettant la rencontre du public avec les réalisateurs dans la salle de cinéma. Le réalisateur est alors contacté au préalable par le cinéma pour savoir s’il accepte d’intervenir dans la salle, via Skype, après la projection de son film. Depuis septembre 2012, une rencontre Skype s’organise une fois par mois. Ce dispositif fonctionne très bien et il est même réclamé par les distributeurs eux-‐mêmes. Le 6 mai prochain, Jeff Nichols présentera son film, Mud, depuis Austin au Texas (les traductions sont assurées par Sylvain Chevreton lui-‐même lors de ces rencontres).
Un teaser avec le cinéaste est généralement réalisé en amont pour présenter les nouveaux rendez-‐vous Skype me if you can au public. http://vimeo.com/63910582 Les rencontres sont systématiquement annoncées sur le site du Méliès et sur sa page Facebook. Elles sont également mises en évidence grâce à un bandeau édité dans le programme du cinéma. Dans la gazette du mois d’avril, plusieurs Ambassadrices Lycéennes du Méliès ont rédigé un texte sur Mud (coup de cœur des Ambassadeurs), pour annoncer l’événement. Une des ambassadrices avait auparavant écrit un texte sur la rencontre avec Pablo Berger, le réalisateur de Blanca Nieves, expérience qu’elle dit être « l’une des meilleures de sa vie ! »
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Léa Gerber Stagiaire coordination du projet Le Zola te laisse les clés, au cinéma Le Zola à Villeurbanne.
Le Zola te laisse les clés est un projet lancé en janvier 2013, qui aboutira sur la soirée du 7 juin. Cette opération permet à des jeunes Villeurbannais, âgés de 15 à 25 ans, de prendre les commandes du cinéma en participant à l’organisation d’un événement spécial (nuit de l’horreur, ciné-‐concert, projection d’un film suivi d’un débat avec le réalisateur). Ce projet amène les jeunes à participer à des sorties, des rencontres, des ateliers autour du cinéma, et à créer et éditer leurs propres outils de communication. Ci-‐dessous, les déclinaisons d’affiches et de flyers, créés avec l’aide d’un graphiste. Pour obtenir une communication originale, le parti pris était de créer un graphisme clair qui puisse se décliner selon différents univers, reprenant trois thèmes du cinéma de genre (horreur, comédie, patrimoine).
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Une animation, reprenant le graphisme des affiches, a été réalisée au lycée Alfred de Musset : https://www.facebook.com/photo.php?v=531492826894035 Le projet leur permet aussi de découvrir les métiers liés à l’exploitation cinéma (projectionniste, programmateur, organisateur de festival). Ce projet vit sur le long terme, le plus important n’étant pas l’événement final, même si sa réussite apporterait beaucoup, mais plutôt le processus d’organisation et l’appropriation du projet par les jeunes. L’objectif, in fine, c’est de faire découvrir le cinéma aux jeunes, de les impliquer dans des soirées culturelles et de les amener au Zola pour les séances habituelles et les festivals du cinéma. Quinze jeunes ont été choisis, fin mars, pour intégrer le projet. Des rencontres sont régulièrement organisées avec les jeunes pour discuter du projet et s’investir dans sa mise en place. La fréquence de ces rendez-‐vous varie entre une à deux fois par semaine. Une page Facebook a même été créée mais cet outil de partage d’informations n’a pas fait ses preuves. Le journal Le Progrès a évoqué l’action dans un article au moment du lancement du projet, et suite à sa publication, un jeune a contacté Le Zola pour y participer. Le journaliste continue à suivre l’opération. Le contact avec les jeunes s’est fait via différentes structures (centres sociaux, etc.), un des objectifs étant d’axer le projet hors temps scolaire et de miser sur le volontariat. Mais des lycéens sont aussi investis puisque deux jeunes se sont inscrits suite à des interventions dans des établissements. Le projet a pu être présenté au Conseil Villeurbannais de la jeunesse et à la MJC de Villeurbanne, mais le bouche à oreille reste l’outil de communication le plus efficace pour attirer du monde. La Région Rhône-‐Alpes, l’Association pour le cinéma et le GRAC, via la carte M’ra, soutiennent l’opération. Aussi, dix professionnels se sont mobilisés sur ce projet (Association pour le cinéma, Bureau des Festivals). Ce projet donne la parole aux jeunes en créant plusieurs formes d’ateliers (fabrication d’un film d’animation, projection de courts-‐métrages ou happenings et tournage d’un film).
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15h45 – 17h15 Atelier publics/partenariats/territoires « Comment prendre en compte la diversité des parcours des jeunes ? Et comment développer de nouveaux partenariats ? ». Mieux connaître les jeunes, les structures qui les accueillent, son territoire et imaginer de nouvelles formes de partenariats afin de rendre son projet de médiation singulier. Cinéma Le France à Saint-‐Etienne – Chant’espoir (I.M.E)
L’institut spécialisé Chant’espoir à Saint-‐Étienne accueille des adolescents atteints de déficience intellectuelle et de troubles du comportement. Six d’entre eux étaient présents lors de la journée de formation (une vingtaine en tout sont impliqués sur le projet). Deux intervenants accompagnent le travail des jeunes (Elise Fayolle du cinéma Le France et Laura -‐-‐-‐-‐, infographiste). Toute l’équipe éducative de Chant’espoir est également impliquée autour de ce projet. Le projet s’appuie sur des rendez-‐vous réguliers organisés au cinéma Le France (3h/semaine). Dans un premier temps, les jeunes se déplacent sur différents festivals (Clermont-‐Ferrand, Annonay…) pour découvrir des films, mais aussi pour réaliser quelques interviews (réalisateurs, organisateurs, etc…). Une soirée est prévue dans le cadre du festival Tête de mule pour restituer ce travail de réalisation. D’autre part, il a été proposé aux jeunes de Chant’espoir de créer l’affiche de la treizième édition du festival de cinéma jeune public Tête de mule (flyers, affiches et programmes) : un réel travail d’équipe ou chacun a eu son mot à dire.
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Thématique du chiffre 13 : un rappel aux films d’épouvante. Les jeunes ont choisis eux-‐mêmes le cliché qu’ils souhaitaient utiliser pour l’affiche, ils ont ainsi construit leur propre visuel (choix de la photo, de la typographie, des couleurs, du décor, création des costumes, etc…) Cinéma Le Méliès à Saint-‐Etienne Les Ambassadeurs Lycéens du Méliès
Le cinéma Le Méliès à Saint-‐Etienne a développé une action de médiation culturelle, en septembre 2012, auprès des jeunes lycéens de la ville. Il offre la possibilité à des lycéens cinéphiles, de devenir des ambassadeurs du cinéma Le Méliès. Il y a deux ambassadeurs par lycée, et dix lycées ont participé au concours (appel à candidatures distribué dans les CDI des lycées, et les CFA). Ce travail est fait en lien avec les documentalistes et les référents culture dans les établissements.
De nombreuses candidatures ont été renvoyées au cinéma, mais pour faire partie des heureux élus, il fallait remplir un formulaire, répondre à des questions, rédiger un texte de motivation et une critique de film. Le Méliès s’est appuyé sur la motivation des jeunes et non pas sur leur simple choix de film. Une charte a également été distribuée à tous les participants. Les jeunes sélectionnés ont chacun leur carte nominative pour accéder aux salles du Méliès :
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Ces ambassadeurs profitent d’un an de cinéma illimité, accèdent à des projections privées, et découvrent aussi l’envers du décor, les coulisses du cinéma et participent à la gazette du Méliès, distribuée tous les mois par leurs soins dans leurs lycées respectifs, en rédigeant des articles. Ils peuvent aussi soumettre des idées d’actions de médiation. Ces avantages leur permettent de relayer les informations du cinéma auprès de leur lycée, ils partagent leurs impressions sur les films qu’ils ont vus et communiquent leur cinéphilie. Ils deviennent prescripteurs au sein de leurs lycées (rappel de la posture horizontale : c’est le lycéen qui parle aux lycéens). Ils choisissent le mode de transmission de l’information, ce qui les valorise. Ce projet est une manière de rentrer dans les établissements scolaires par un autre biais et ainsi d’établir une nouvelle forme de médiation culturelle. Un témoignage de Thaïs, une des ambassadrice du lycée Simone Veil à Saint-‐Etienne, résume bien le dispositif. Il est disponible sur le blog « Réseau Médiation Cinéma M’ra » http://vimeo.com/63685682 Chaque mois, les ambassadeurs élisent leur film coup de cœur, il est ensuite mis en évidence dans la gazette du Méliès. Les deux derniers en date sont le film de Ben Drew, Ill Manors, La cité de la violence, et Mud de Jeff Nichols.
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Un compte Facebook « fermé » a été créé à l’initiative des ambassadeurs lycéens pour partager leurs choix de films, leurs critiques. Eux seuls y ont accès. Pour les contacter, Le Méliès utilise Facebook, envoie des mails, mais le texto reste le moyen le plus rapide et le plus utilisé de tous.
Et sinon : Pendant la projection de Mud, le 6 mai prochain au Méliès, le cinéma lancera le premier concours du « Mississipi Mud Pie ». Les participants devront cuisiner ce dessert mythique du sud des États-‐Unis et l’apporter au Méliès lors de la séance. La meilleure recette sera récompensée par un coffret DVD des deux premiers films du cinéaste.
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Échanges de fin de journée Lionel Chalaye, responsable du service médiation et nouveaux publics à la Région Rhône-‐Alpes, rappelle qu’il existe des référents culture carte M’ra. Isabelle Perez ajoute qu’il est essentiel d’aller à la rencontre des structures pour faire une expertise et créer des partenariats. Il s’agit avant tout de créer un dialogue direct. Il est aussi possible d’avoir accès aux TV des établissements ou aux gazettes : chaque établissement à son moyen de communication permettant de faire passer de l’information sur certains projets. Il est important de faire intervenir les jeunes dans ce type de dispositif (toujours pour les mêmes raisons, la médiation ordinaire). La mise à disposition d’affiches est un outil efficace pour communiquer autour des films dans les établissements scolaires. Il convient de renforcer la spécificité du lieu cinéma dans la communication, pour ne pas s’apparenter aux « vendeurs de films », tels que le multiplexes. Par ailleurs, l’expérience a montré que la communication institutionnelle autour de la carte M’ra n’était pas efficace auprès des jeunes, et qu’il était indispensable que les cinémas eux-‐mêmes assurent leur propre communication. Lionel Chalaye souligne aussi que les salles des réseaux indépendants ont toute légitimité à intervenir dans les établissements scolaires, au même titre que les musées ou les salles de spectacle vivant, et que dans la mesure du possible, la Région Rhône-‐Alpes soutiendra les actions menées par les cinémas au sein des lycées. L’appel à candidatures « médiation du cinéma » lancé par la Région Rhône-‐Alpes se poursuit d’ailleurs encore cette année, afin de faciliter la mise en place de cette interaction entre les détenteurs de la carte M’ra et les salles de cinéma (Appel à candidatures que vous pouvez retrouver sur le Blog « réseau médiation cinéma M’ra : http://mracinema.tumblr.com/appelcandidaturesRA). D’autres questions ou remarques spécifiques sont ensuite évoquées : La temporalité du cinéma ne favorise pas la mise en place de projets à long terme. Un exploitant de salle connaît rarement sa programmation d’un mois sur l’autre. Cette donnée structurelle doit donc être intégrée à la manière de mettre en place les différents projets. On comprend donc ici qu’il est difficile pour les cinémas de calquer leur mode d’action sur celui des salles de spectacle vivant ou bien sur celui des musées. La question de la difficulté, pour des mineurs porteurs de projet, hors temps scolaire, d’intégrer des ateliers dans les salles de cinéma, notamment pour le transport en véhicule ou bien le droit à l’image. Quelques solutions sont rapidement évoquées : l’adhésion à l’association ? le travail en partenariat avec une structure agréée ? Yvan Mathevet ajoute que l’économie des salles ne permet pas de développer le poste de médiateur. L’enveloppe de 300 000€, répartie sur l’ensemble des salles par la Région Rhône-‐Alpes, va en partie permettre son développement, mais il est évident qu’il sera
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impossible de payer un médiateur pour chacune des salles. Se pose ici la question de la reconversion des projectionnistes, avec l’arrivée du numérique dans les salles ? Pour finir la journée, les participants sont invités à soumettre leurs idées et/ou leurs besoins en formation, soit à Isabelle Perez (GRAC – Avantage M’ra), soit à Amaury Piotin (ACRIRA – Passeurs d’images), en vue d’autres journées à venir. Outils proposés BLOG « réseau médiation cinéma M’ra »
Blog créé par la coordinatrice d’actions de médiation – GRAC. Lien : www.mracinema.tumblr.com. Cet espace est dédié au partage d’expériences entre professionnels de la médiation. Les salles de cinéma peuvent s’abonner au blog et l’alimenter. Isabelle Perez est la coordinatrice du réseau (mra-‐[email protected]), c’est elle qui gère le blog et valide les informations avant leur mise en ligne. Vous pouvez aussi consulter les pages suivantes :
-‐ A propos de la coordination : http://mracinema.tumblr.com/apropos -‐ Suggestions d’actions : http://mracinema.tumblr.com/suggestions -‐ Appel à candidatures « Médiation du cinéma » -‐ Région :
http://mracinema.tumblr.com/appelcandidaturesRA
Page Facebook M’ra cinéma
Lien : https://www.facebook.com/pages/MRA-‐Cin%C3%A9ma/338535409503601 Groupe Facebook « réseau médiation cinéma »
Lien : https://www.facebook.com/groups/151003461733152
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Passeurs d’images
Liens : http://www.facebook.com/passeursdimages.rhonealpes http://www.facebook.com/kyrnea?fref=ts Site de l’AcrirA : www.acrira.org Site de la coordination nationale : www.passeursdimages.fr Vous pouvez également recevoir régulièrement le bulletin de l’AcrirA. Pour vous abonner, envoyez un mail à [email protected]