compte-rendu du premier méta-campement d’avril 2010 à maubec (84)

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Compte-rendu du premier méta-campement d’Avril 2010 à Maubec (84). Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. P.1 Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. « Campement critique 01» ou méta-campement… Du mercredi 21 avril au samedi 24 avril 2010. À La gare de Coustellet (84): accueil et présentation du projet et aux camping municipal de Maubec (84): hébergement et espace d’expérimentation. Avec la collaboration de: l’Ecole d’Art de Blois, l’Association Sentiers de Lame- louze, le Laboratoire du Geste (IUFM de Paris/Université Paris 4), la Gare de Coustellet, le camping municipal de Maubec

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Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. « Campement critique 01» ou méta-campement…

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Compte-rendu du premier méta-campement d’Avril 2010 à Maubec (84).Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. P.1

Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. « Campement critique 01» ou méta-campement…

Du mercredi 21 avril au samedi 24 avril 2010.À La gare de Coustellet (84): accueil et présentation du projet et aux camping municipal de Maubec (84): hébergement et espace d’expérimentation.

Avec la collaboration de: l’Ecole d’Art de Blois, l’Association Sentiers de Lame-louze, le Laboratoire du Geste (IUFM de Paris/Université Paris 4), la Gare de Coustellet, le camping municipal de Maubec

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Ce premier campement a fonctionné comme un laboratoire pour expérimenter divers modes de bivouacs artistiques et préparer les prochains méta-campements à Lamelouze (Cévennes), Blois (Loir-et-Cher), Aix en Pro-vence (Bouches du Rhône). Le nombre de participants y a été volontaire-ment restreint afin de mettre à jour tous les enjeux et malentendus.Pendant ce premier campement nous avons entremêlés trois types d’expérimentations :

1) L’expérimentation de la plateforme-mobile de l’école d’Aix et les « cantines » des étudiants participants (cantines qui contiennent à la fois de quoi faire atelier, et de quoi témoigner des pré-occupations de l’étudiant). La plateforme-mobile (chapiteau) a été déployée pour la première de manière à accueillir une trentaine de personnes pour faire agora et y mener diverses activités autour.2) L’expérimentation de bivouacs mobiles en prévisions des futurs campements critiques à Blois, à Lamelouze et à Aix.3) L’expérimentation collective en milieu dit naturel (de jour comme de nuit).

Coordination : Jean-Paul Thibeau.Avec les enseignants de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence :Jean-Paul Thibeau, Willy Legaud, Christophe Blancard, Rémi Coupille, Clément Vial et Hélène Vigouroux (responsable du centre de documenta-tion). Avec les étudiants de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence :Morgane Rebuffat (3ème année), Natália Rebelo (3ème année), Anthony Dalessandro (3ème an-née), Lila Neutre (3ème année), Benjamin Rueher (4ème année), Natacha Gomet (4ème année) et Sylvain Nicole (post-diplôme).Avec la collaboration de : - Cédric Bernadotte chargé des Multimédia et Arts Visuels, La Gare de Coustellet (Coustellet-Maubec).- Alain Goulesque, Directeur de l’école d’art de Blois.- Pascal Sémur, artiste, Rochefort.- Marie-Claire Gelly, responsable de l’association Sentiers (Lamelouze).- Mélanie Perrier, artiste, enseignante chercheuse, Laboratoire du Geste CERAP (Centre d’Etudes et

de Recherche en Arts Plastiques), Université Paris1 Panthéon.- Vincent Jean, chargé des publics, la Scène Nationale de Cavaillon (Cavaillon).- Véronique Lamare, artiste/performeuse (Bordeaux).- Corinne Melin, théoricienne de l’art (Bruxelle).

Avec la participation de :- Christine Bouvier du collectif Ornic’art/RedPlexus (Marseille).- Manuel Fadat, doctorant, enseignant en histoire de l’art (contemporain), co-responsable de la revue Los flamencos no comen et coordinateur associatif de Autonome Vivance (Montpellier). - William Gosselin, artiste, Association «Du vent dans l’Horloge» (Nîmes).- Alice Guerraz de l’association la maison d’édition d’idées (Grenoble).- Christophe André de l’association entropie (Grenoble).- Jean-Claude Roure et Annie Lagier, Galerie Lagier (Isle sur Sorgue).

Avec les visites de :-certains campeurs du Camping de Maubec, quelques habitants de Maubec, plusieurs membres de la « Gare du Coustellet », et de quelques animaux…

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BAgAgE Du MétA-CAMPEuR :

1 drap pour lit (au sein du camping) ou un duvet,1 serviette de toilette,1 duvet (pour bivouac),1 petite tente pliante (pour bivouac) pour ceux qui en ont,Des chaussures de marches,Des vêtements chauds pour le soir,1 parapluie,1 thermos,1 gourde ou une bouteille d’eau,1 couvert complet (verre , assiette, couteau, fourchette, cuillère), De quoi prendre des notes,1 fragment de texte sur la notion de déplace-ment,1 objet de votre quotidien,Et ce que vous avez envie !

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RythME Du MétA-CAMPEMEnt :Ce premier campement fonctionnant comme un laboratoire pour expérimenter divers modes de bivouacs artistiques et préparer les prochains campements, nous décidâmes d’organiser au jour le jour nos activités en fonction de la météo et des modifications que nous avions envie d’apporter au fur et à mesure. Mais en voici le canevas de base :

Mercredi 21 avril, 14h30 : Arrivée de la « plateforme mobile » d’Aix au Camping de Maubec.Installation du camp de base. Arrivées successives des différents participants jusqu’à 18h30.

16h30 : rencontre avec l’équipe de la Gare du Cous-tellet, Cédric Bernadotte nous fait visiter les locaux et nous présente les diverses activités du lieu.

18h30: Présentation des rythmes, des enjeux et des diverses propositions.

19h : Constitution de 3 équipes. Une équipe « cuisine » qui prépare les repasUne équipe qui réfléchit sur le «cahier du méta-campement» (récits d’expériences, traces, post-production.). Une troisième qui poursuit le montage et la finition du chapiteau.20h30 : repas, présentation des participants du méta-campement, discussions diverses.

Jeudi 22 avril8h30 : Petit déjeuner. 9h30 : Sur une proposition de Jean-Paul départ pour une randonnée par un GR jusqu’à Oppède le Vieux. Chacun devait rester silencieux afin de

se concentrer sur ce qu’il percevait et ressentait. En amont Marie-Claire proposa un exercice sur la perception. 11h : Pause au café d’Oppède le Vieux, « météo» de chacun sur l’expérience et présen-tation de certains participants (chaque participant qui se présente invite ensuite un autre participant à se présenter). 11h45 : Retour par un autre chemin sur Maubec.13h : pique-nique (suite présentation des partici-pants) suivi d’une sieste de 30mn.14h30 de 18h : Présentation de la « plateforme mobile » : activations et discussions sur les différentes « cantines mobiles » (conçues et aménagées par les étudiant(e)s), de la cantine-bibliothèque (conçue et aménagée par Hélène) et du chapiteau conçu par Christophe et Sylvain et réalisé avec la participation des étudiants du méta-atelier d’Aix.19h : Constitution de 3 équipes. Une équipe « cuisine » qui prépare les repasUne équipe qui réfléchit sur le «cahier du méta-campement» (récits d’expériences, traces, post-production.). Une troisième qui poursuit le montage et la finition du chapiteau.19h30 : Repas et discussions.

21h : Randonnée-bivouac / expérimentations nocturnes à partir des propositions de Marie-Claire, Lila, Morgane, …

Vendredi 23 avril8h30 : Petit déjeuner. 9h30 : 3 groupes de réflexion se sont constitués autour de ces notions de méta-campement , cam-pement critique.

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Pourquoi se mettre dans une posture à l’écart ? - Pourquoi cette idée de mobilité ? - Pourquoi notamment en milieu rural ?- Comment organiser ces campements ?A l’adresses de qui ?- Que fait-on au sein de ces campements ?- Quelle logistique et quelle communication mettre en place ?Quelles suites peut-on mettre en perspective pour de futurs méta-campements( Blois, Lamelouze et d’Aix) ?

11h30 : mise en commun des réflexions.13h : pique-nique (suite présentation des participants) suivi d’une courte sieste.14h : Constitution de 3 groupes :1) un groupe de discussion sur la manière de présenter la session et le méta-campement aux invités/visiteurs qui nous rejoindront à partir de 18h30.2) un second groupe sur l’organisation de l’accueil et du repas commun.3) un troisième groupe finalisant la mise en place du chapiteau.16h : synthèse.17h : mise en place de l’accueil / activation des propositions des uns et des autres, préparation du repas pour le soir.18h30 : les premiers invités/visiteurs nous rejoignent.20h30 : repas et discussions entre les participants et les invités.

Samedi 24 avril :8h30 : Petit déjeuner.9h : libérer gîtes et mobile-homes.11h : départ et fin du premier méta-campement.

Pendant tout le séjour nous avons été très aimablement ac-cueillis par la responsable du camping et les relations avec les autres campeurs - malgré notre nombre envahissant, ont été très courtoises. Nous constituions un noyau de 25 personnes et le vendredi soir nous étions une cinquantaine de personnes sur le site.

Pour ceux celles qui ne connaissent pas le méta-atelier, la plateforme-mobile, les protocoles méta – voir aux adresses suivantes :

Méta-atelier = http://www.protocolesmeta.com/spip.php?article105Plateforme-mobile= http://www.protocolesmeta.com/spip.php?article104Protocoles méta= http://www.protocolesmeta.com/spip.php?rubrique1

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notes(avril 2010)Jean-Paul thibeau

note 1Nous souhaitions tester des installations provisoires, et des équipements permettant la mobilité, tout en recherchant une économie de moyens. Ce premier méta-campement s’est « infiltré » dans un camping. L’espace camping est déjà en soi un modèle : il rassemble, en principe, des adeptes dans toutes les catégo-ries sociales. Il est l’occasion d’expérimenter un style de vie combinant temps libre, rapport à la nature et aux autres d’une manière moins urbaines, il est le reliquat des luttes sociales pour du temps libéré, non asservi au travail.L’idée de méta-campement est de se poser à l’écart, faire un pas de côté. C’est à la fois : -un jeu sur l’espace construit/déconstruit avec un ensemble de matériel, d’équipements pour faire camp, - un espace social et créatif qui essaie d’ajus-ter ses arguments et ses fins - à savoir se ré outiller et se ré affiner soi-même pour percer les lignes des camps visibles et invisibles qu’a su implanter le capitalisme / sortir de la vie assiégée par ce dernier qui est certainement le séisme géologique et humain le plus important après les religions et leur hégémonie sur la vie …

L’idée de méta-campement induit un rapport de distanciation et de critique et de recons-truction de l’expérience en développant une organisation de vie provisoire, simple, pour se réapproprier du temps, des espaces, des ou-tils de partages, de l’hospitalité, c’est une zone d’autonomie temporaire.Nous y décidons de nous rendre disponible pour contourner toute finalité purement utili-tariste. C’est certain, au lieu de produire nous préférons déduire.

Quand nous disons méta-campement, ce n’est pas créer du territoire, de la propriété de plus, mais c’est constituer un camp de base provi-soire, temporaire qui permet de déployer des constellations d’expéditions, de bivouacs… Le méta-campement est un croisement de mo-biles, de méta-solitaires, de méta-vagabonds… Derrière l’idée de méta-campement il y a aussi l’idée de décampement, la notion soustractive est toujours là en filigrane… (Rappel : lutte des sans et des dé- http://protocolesmeta.com/spip.php?article97)On y croise l’autogestion, la solidarité, l’ho-rizontalité, responsabilisation, la non-discri-mination, la remise en jeu de nos apriori, l’invention d’autres manières de faire et de dire, d’être ensemble. La problématisation des malentendus.

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Oui nous sommes « assiégés » et nous pensons aménager des interstices, des échappées afin de nous recomposer des tactiques et des stratégies d’existences…Nous sommes de petites escouades volantes qui repérons, observons les états de sièges, tant ex-térieur qu’intérieur afin de créer des percées…Alors que depuis des décennies les notions de camp et campement sont très largement enta-chées par des politiques de rétention, de ségré-gation, d’asile forcé, de disqualification social, de piège humain : qu’est-ce que cela veut dire des individus qui opèrent par campements successifs comme si le campement pouvait aussi devenir une arme de résistance (comme les campements des « Enfants de Don Quichotte »), mais le cam-pement n’est pas forcément un abri de toile ou précaire, c’est une manière de concevoir aussi des jeux de déterritorialisation, d ‘expérimentation d’espace et de reconstruction de vie !Reconquérir de l’espace public pour en faire de l’agora destituante et reconstituante de nouvelles exigences communes.Nous ne sommes pas les nouveaux réfugiés de la désillusion, mais une joyeuse multitude qui danse sur le corps d’un monde qui a peur…Nous prônons l’éloge de la non-permanence, voir de l’insécurité. Si le camping est un contre espace, une hétérotopie, le méta-campement est une méta-topie ! Une dé-territorialisation, un espace autre, vers on ne sait quoi…

note 2

Quelques ébauches de réponses aux questions traversées pendant cette session.

Pourquoi se mettre dans une posture à l’écart ? Pourquoi notamment en milieu rural ?

Créer, aménager une distanciation critique

Superposer un autre territoire (calque) sur un ter-ritoire existant (déplacement/décalage), desserrer le « siège » trouver des interstices à libérer, des zones franches…

Mettre en place des échappées aussi bien dans la manière de se déplacer, que de faire et de dire… Découvrir d’autres contextes que ceux de l’urbain

et des lieux institutionnels agréés pour la conser-vation et la reproduction de l’art.Explorer d’autres outils, le corps comme outil et capteur, changer d’état de corps et d’esprit… Réapprendre à vagabonder, à paresser, …Explorer d’autres spatialisations, d’autres tempo-ralités… Plus dans le vécu au jour le jour, dans le peu programmé… Double mouvement à la fois se recentrer et lâcher prise ! Découvrir des espaces non lisse, des chemins broussailleux, des temps chaotiques, et des temps infinis… Une autre conscience de l’envi-ronnement.

Pourquoi cette idée de mobilité ?

Dans campement on entend aussi décampe-ment… S’ouvrir à d’autres relations, d’autres formes de perception, et réception… Se mettre en mouvement retrouver une disponibilité »… Recon-quérir une forme de légèreté… et redonner une souplesse une mobilité aux pratiques de chacun.

Comment organiser ces campements ? Quel type d’hospitalité instaurons-nous ?

Quels types d’hospitalité et d’attention pouvons nous mettre en place. Maintenir l’hétérogénéité… Ouvrir un lieu d’échange où n’importe qui peut se greffer et participer… Mettre à l’épreuve la trans-mission et le commun… D’une manière simple et légère, faire avec peu.Comment faire des tâches inhérentes à un re-groupement, au lieu d’une corvée, un temps de rencontre et de pratique d’expérimentation ?

- Que fait-on au sein de ces campements ?

On y vient avec l’idée d’expérimenter et partager des choses, en essayant de donner plus de mobi-lité aux pratiques des uns et des autres.Comment ré explorer les rapports entre les indivi-dus et les lieux ?Comment élargir la conscience de nos pratiques et de l’art ?Comment créer un espace temps critique où se traite les vertus des malentendus et des dissensus ?

- Quelle logistique et quelle communication mettre en place ?Essayer d’être le plus léger. Notion de regroupe-

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ment provisoire et de traversée.Essayer d’imaginer l’histoire de ces exodes, de ces migrations saisonnières, de ces rassemble-ments de vagabonds… Des campements provi-soires…Différencier le campement de base et ses bivouacs stratégiques, avec les rendez-vous et les bivouacs indéterminés et aléatoires.Favoriser des agoras mobiles de méta-vaga-bonds!Maintenir diversité des propositions, ne pas modé-liser… varier les périodes et les types de lieux …Expérimenter des zones de méta-temps partagés…

Qu’est-ce qu’on envoie comme signal pour le rassemblement ?

Il s’agit d’imaginer des rassemblements aléatoires mais en évitant toute forme de festival !Par rapport aux pratiques partagées qu’est-ce qu’on laisse comme trace ? In situ : Une trace enfouie (avec émetteur où simple coordonnée géo-métrique) ? Internet : un compte-rendu ou un message énigmatique ? (Allo ici la terre des méta-vagabonds!).Epurer les traces, transmettre un outil à réactiver ?(un objet énigmatique)

Quelles suites peut-on mettre en perspective pour de futurs méta-campements( Blois, Lamelouze et d’Aix) ? Chacun devra organiser sa logistique (dépla-cement, hébergement, nourriture…).

IL n’y A PAS DE MODELISAtIOn DE MEtA-CAMPEMEnt….

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QuEL ESt LE COntEnu Du SAC Du MEtA-CAMPEuR ?Jean-Paul thibeau.

- De bonnes chaussures de marches (ouverte et fermée).

- Un hamac, avec bâche plastique

+ corde pour tendre une tente dessus en cas de pluie…

- Un duvet.

- Une serviette.

- Un torchon.

- Un briquet.

- Une bougie.

- Un chapeau.

- Des lunettes de soleil.

- Une corde et pinces à linge.

- Un couteau.

- Petite cuillère, cuillère, fourchette.

- Une gourde.

- Un pantalon de rechange.

- Un tee-shirt de rechange.

- Un sweet pouvant servir d’oreiller.

- Deux paires de chaussettes.

- Trois slips.

- Un livre.

- Un objet ne servant à rien.

- Ce que tu veux.

- Ce que tu peux.

- Le devenir méta-vagabond et danseur de peu.

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unE EXPERIEnCE Du DECEntREMEnt.Lila neutre.

Échapper à un monde dont on souhaiterait, chaque jour qui passe, nous faire croire à la solidité et qui, en dépit de sa diversité, reste un bloc homogène et ras-surant, n’est-ce pas ce que nous cherchons ? L’expé-rience quotidienne du milieu de l’art, domaine où nous sommes censés trouver le monde et le comprendre, malgré la grande variété des supports, est malheu-reusement sujet à la monotonie des représentations. Comment alors, lorsque l’on a comme déjà digéré ce qu’on nous donne à voir, ne pas rester sur sa faim ? Comment ne pas réagir par un simple acquiescement ?C’est ce qu’on se surprend à penser lors des sessions méta.Difficultés pour nous de se relier au réel. De trouver un regard, une forme d’expérience qui contenterait notre désir de voir (re-voir) et de savoir. Le réel, c’est peut-être ce qui est derrière le temps, ce qui échappe au temps des horloges, à la fois permanent et mouvant. Ce qui est décentré, hors du temps ?Résister pourrait consister à revendiquer la vie d’un œil décentré dont le travail pourrait s’apparenter à celui d’un briseur d’équilibre ; entrer dans le champ de ce qui est fréquemment montré en le déminant de ses « balises » et proposer des « contre-territoires » d’où nous pourrions interroger la fragilité des limites, la perméabilité des frontières.Finesse d’un regard qui ne serait pas « décalé », mais calé au plus près de la faille. À la représentation des apparences en une image, opposer une expérience flottante, indéfinie où les choses seraient montrées telles que nous les vivons dans l’expérimentation.

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ARChItECtuRE FéBRILE DE CAMPAgnE.Alain goulesque.

Lorsqu’il faut camper sur ses positions, il est convenu d’avoir établi le périmètre et le bornage du territoire de ses réflexions.Il faut toujours un plan de campagne pour déter-miner ses plans d’actions.Il s’agit donc bien de se mettre en campagne au sens réel, comme au sens figuré. Construire des architectures fébriles de campagne, établir des campements nomades, des camps éphémères et mobiles, légèrement à l’écart, en arrière du point limite d’un front, rassemblant la forme la plus hétérogène de partages, un front d’expérimen-tation collective…

Une expérimentation autour de l’art, prise comme le prétexte d’un dépassement de l’art ou tout moins, prise comme le moyen de pénétrer sur un territoire où il ne serait plus nécessaire de prouver que l’on produit de l’art.Se déplacer en campagne, se mettre à l’écart sur un territoire où le cheminement est de nature, le déplacement buissonnier commun, où les chemins de rêves se su-perposent aux chemins réels comme dans l’expérience décrite par André Breton dans son voyage à Blois en mai 1924.Une expérience fondatrice, un terrain à construire, bâtit au fur et à mesure du déplacement…

Il s’agirait au fond d’aller au plus loin de cette dérive artistique, il s’agirait de chercher le terri-toire de recul le mieux adapté à l’assemblage sen-sible et enflammé de positions critiques nouvelles, une « architecture fébrile de dépaysement », une campagne de campement…

La nature ou l’espace naturel fournit le lieu le plus propice aux extensions de temps.

Le dépaysement pourrait y est être envisagé comme seul mode de déplacement, recoupant aussi bien le sens du changement que celui du déplacement de nos habitudes, de nos langages, de nos comportements, de nos perceptions. Une méthode pour décamper de nos positions.

L’espace naturel est devenu pour beaucoup non-naturel, voire sur-naturel (ou encore sur-réel pour rendre hommage à Breton). L’art est urbain et en sature le territoire… Peut-être est-il temps de déplacer les agoras, les rendre mobiles et fluantes, créer des espaces publics nomades.

MÉTHODES ET ARCHITECTURE DE CAMPEMENTS

Le déplacement a quelque chose à voir avec le cinéma… déplacement de l’objectif, du cadrage, de ce qu’il faut regarder. La caméra scrute l’espace et le temps…

Les relations de Deleuze au cinéma m’ont inspiré les notions qui vont suivre et le schéma qui en découle. Aux images actions, images affections et

images perceptions, j’ai substitué des surfaces (autant qu’au fond une image est une surface),

et plus précisément des zones de surfaces et d’intensités. Ainsi dans chaque produc-tion d’espaces publics nomades, que pour-rait caractériser nos types de campement,

on pourrait concevoir des zones balisées qui s’étendent autour d’un centre ; en zones excen-

triques, les zones d’intensités s’échappent, se meuvent…

Ainsi, nous pourrions considérer qu’une ago-ra fluante, placée au centre, peut se déplacer emportant avec elle trois zones d’intensité. La première, la plus proche, la zone d’intensité d’affection celles de nos relations communau-taires, de nos échanges, de nos dialogues, une intensité d’approche. La deuxième, plus ou moins étendue, la zone d’intensité d’action correspond aux séquences de propositions, aux activités fictionnelles, aux déploiements de séquences d’évènements… La troisième, la plus lointaine, la zone d’intensité de per-ception, offre un champ large, panoramique, étendu dans son offre d’expérimentations per-ceptives, de tentatives d’explorations, d’ex-pansion du temps… Elle correspond à une zone avant-coureuse, pionnière, en charge de percepts, c’est une zone de négociation avec les territoires indéfinis abordés…

Enfin, lors de déplacements, l’ensemble des zones bouge, se déplace plus ou moins lourde-ment, selon le mode choisi, l’agora alors se meut lentement…

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Carnet de brouillon ******************************des choses abstraites ********************************************************************** Les paysages étaient très beaux, je ne pouvais pas faire de photos

ou comment sortir du paysage ? // Dépaysement

***********************************************************************

C'est peut être ça le dépaysement cette sorte de petite douleure

Ne pas être la beauté

A voir toute cette misère : les piscines, les grosses maisons

Le matériel qui s'épuise

Les traces qui se font pendant

************************************************************************

******* Porter en soi ses protocoles de traces

********************************************************************************************************

Des que l'on voyage à pied, c'est louche

Sentir le groupe comme un animal

**************************************************************************************

"Ne tape pas tout à la machine,

écris une ligne à la main"

******************************

CARnEt DE BROuILLOn.Alice guerraz.

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SE REnDRE DISPOnIBLE.Marie-Claire gelly-Aubaret.

Je suis partie avec l’intention de me rendre dis-ponible au contexte et de laisser émerger ce qui adviendrait.Comme il l’avait été demandé, j’avais cherché un texte sur la notion de déplacement, extrait du livre La promenade sous les arbres de Phi-lippe Jaccottet, mon objet quotidien toujours là à mon poignet, ma montre, qui rythme les journées et que j’abandonne quelquefois avec plaisir.J’ai tenté de vider ma tête des préoccupations habituelles, d’être à l’écoute, d’observer, de formuler des propositions.J’ai partagé la préparation des repas.J’ai ressenti le besoin de m’isoler, de dormir, de recharger mon état de disponibilité.Je me suis parfois demandé pourquoi j’étais là, question qui surgit souvent lorsque justement on sort de son contexte, de ses activités.Le jeudi, dans le rythme de la journée, un équi-libre s’est installé de lui-même entre les mo-ments de réflexions, de paroles, et les ex-périences à traverser.La promenade sensible jusqu’à Oppede le Vieux par le petit val arboré, a éveillé les sen-sations corporelles, la mobilité du corps, et l’ob-servation, du plus prêt au plus lointain,… ressentir, regarder, entendre, sentir, aban-donner les mots…Mise en disponibilité pour être en relation avec le groupe, pour la présentation des « cantines mobiles » par chaque étudiants,…questionner, réagir, accompagner…L’échappée nocturne dans le sous-bois La préparation de cette échappée, avec Mor-gane, Natacha et Rémi, a été ma première traversée de l’expérience. Préalable dans ce moment où le soir s’ins-talle, où les oiseaux sont en conférence, nom-breuses sont les questions qui surgissent pour construire la proposition, tout en laissant de la souplesse donner des repères pour éviter des situations périlleuses dans la pénombre de la nuit.Deuxième traversée, la lune est voilée, les yeux s’habituent à l’obscurité, l’oreille est plus active, le groupe se déploie dans le sous-bois, les pas

s’éloignent, des bruissements de feuillage, des chuchotements, le frappement des pierres l’une contre l’autre (signal/repère pour le groupe)…Le groupe se retrouve,… se compter, se nommer, reconnaître la voix de chacun…

Le laboratoire photo itinérant de Lila, installé dans la pénombre du sous-bois, est une ruche.Chacun essaie, …, échanges tous azimuts.

Vendredi, journée au campement, brève ballade dans le village.Je nommerai cette journée : la journée des mots.D’un groupe de réflexion à l’autre, d’une synthèse à l’autre, je cherche mon chemin.. trouver le fil du processus d’une session à l’autre du méta protocole. apporter un éclairage extérieur. capter une idée, une pensée. accepter d’être larguée; se laisser porter par sa propre pensée. avoir envie de marcher, de bouger. languir la mobilité physique après la mobilité intellectuelle.

Il a été question de balises, d’intensité, d’écrê-tage, de ̏re paysagination˝, de superposition, d’hospitalité, d’indétermination, …de ré interroger les pratiques, …Il a s’agit pour moi d’un dépaysement dans une contrée voisine, avec des rencontres stimu-lantes.Qu’en sera-t-il par la suite ? un méta campe-ment autrement, ailleurs… à Lamelouze ?

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tEMPS PARtAgE.Benjamin Rueher.

voila une prière anonyme que j ‘ai rencontré peu après notre campement, et elle me tient lieu de récit d’expérience écrit, je l’ai donc légèrement anotée de quelques mots tirés de nos assemblés:

marche mobilité en étoile tu es né pour la route marche, mise en disponibilité et en mouvement tu as rendez vous temps partagé où? avec qui? lieu d'échange tu ne sais pas encore adaptation à un lieu changeant avec toi peut-être se rencontrer marche vivre tes pas seront tes mots sortir du signifié le chemin, ta chanson transmettre un protocole retrouver ton corp la fatigue ta prière marche du corps et de l'esprit et ton silence enfin te parlera se denuder de ses prothèses marche seul avec d'autre hétérogènéité mais sors de chez toi zone frontière tu te fabriquais des rivaux engager négociation tu trouveras des compagnon confrontation à la propriété tu te voyais des ennemis echange de service tu te feras des frères niveau de comunications multiples marche tu es né pour la route celle du pelerinage un autre marche vers toi faire participer et te cherche pour que tu puisses le trouver au sanctuaire du bout du chemin lieu commun traversée au sanctuaire du fond de ton coeur il est ta joie légereté il est ta foi élargir un pas de coté va deja marée montante dieu marche avec toi marée descendante

Compte-rendu du premier méta-campement d’Avril 2010 à Maubec (84).Méta-atelier / Plateforme mobile d’expérimentation de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence et les Protocoles Méta. P.16

REFLEXIOnS SuR LE DEPLACEMEnt.Mélanie Perrier.

« LES PROTOCOLES MÉTA, C’EST QUOI ? C’EST PAS GRAVE »

Pas de regard extérieur et postures à l’action, afin de sortir du document et rendre mobile les outils de captationsMais de quoi fait on les traces ?

LA MARChE À partir des sensations qu’elle produit : Les sens engagésLes douleursLes mouvementsles actionsles attentions particulièresles arrêts nécessaires

ECRItuRE En MARChAnt : MARChE DE 2h collective ( groupe de 20)SuIVREEtre déjà derrièreLes rejoindreEtre toujours à distanceGarder le contact par le RegardSE gRAttERSe masser le ventre Sentir une douleur sous les pieds Voir flouEntendre un son dans son dosAvoir chaud au couNe prendre aucune photo malgré (à cause) de la beauté des paysagesAvoir envie de fermer les yeuxAvoir déjà les chaussures mouilléesSentir cette fraicheurCaler mon pas sur celui de l’autre et se laisser dépasserRAttRAPER pour ne pas être seule (perdue ?)Ne pas pouvoir courir à cause de mes lunettesSe dêvetir au fur et à mesureRegarder les solToujoursIntrospection sur le chemin… parcouru en 16 ans25 mMOntERJ’ai vu un trou

Tenter de prendre les bons ( ?) cheminsAvoir soifSe gratter le dosEt commencer à sentir ses molletsNe pas pouvoir décoller le regard du sol pour re-garder au loinEffectivement on sutLe plus dur est de descendre…Un désir encombrant…apprécier le sol platavoir quelqu’un derrière continuer de se gratter les genouxl’odeur de l’herbe fraîchement coupéedes chaises posées sur les tablessentir les odeurs de barbecue

PROTOCOLE DE MARCHE 1Jouer avec les distances de marche entre 2 per-sonnes- être au bord du contact- garder l’autre dans son champ de vision- garder l’autre derrière

PhRASES ChOPEES Au VOL« quand tu aimes, il faut partir »

PROTOCOLE PERFORMATIF 2Alors que le regard est désactivé, s’attacher aux contacts avec l’environnement

RECIT D’EXPERIENCE DANS LE NOIR 22H-23H40 ( de nuit dans la forêt)Regarder vers le hautS’asseoirEcouter les sons des pas des autresS’allonger sur le solSentir les cailloux sous ma tête et les branches sous les bras

Jouer avec le rapprochement de quelqu’un qui vientPeurs primaires

SE METTRE A L’ECART POUR EXPERIMENTER ?Est ce que cela suppose que s’opére un déplace-ment de nos conditions de vie ?L’urbain serait aujourd’hui trop usé pour pouvoir être un contexte à investir L’écart comme déplacement

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Dans ce contexte ( espace rural et en communauté) les relations interpersonnelles semblent s’exacerbées. Il n’y a plus d’échappatoires comme dans la ville.Reparcourir l’espace rural pour se le réapproprierLa posture de l’écart ( favorisant la création d’une com-munauté autarcique) favoriserait un espace critique de reflexion où les relations humaines participent au tra-vail.

Dans l’espace rural, il n’y a pas d’espace public ( comme en ville) au sens d’un espace appartenant à tout le monde. En milieu rural, on traverse toujours un territoire qui appartient à quelqu’un.La question des frontières, des limites, des bords et lisières, et de la propriété se pose.

Il s’agit d’en (re)faire une « conquête ».Mais par quel « genre » de campement ?

Le méta campement aurait pour ambition de créer un « espace public nomade provisoire »

RECREER DU…

Aussi s’agit il de requestionner l’art et son environne-ment. Comment l’art peut se réapproprier des territoires ( réelles et mentales ?)Est ce que l’art a un territoire ?L’art peut il modifier le paysage ?Est ce que l’art est l’activité la plus efficace pour opérer un changement ?L’art aujourd’hui pénètre tout les domaines

LES CHOSES SONT INDETERMINEES

Il s’agit de maintenir toujours de l’indétermination

DEPLACEMEnt Et CInEMA

A l’aune des conférences de Deleuze sur le cinéma, ne pourrions pas rapprocher le déplacement et le cinéma ? (Aussi pourrions-nous déterminer 3 formes de dépla-cements : Déplacements actionDéplacements perceptionDéplacements affection/affectDans ces déplacements il y a des genresimages action : plan séquence/séquenceimages perception : travelling, panorama

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images affect : gros plan/ rapprochement

L’écart entre le fond et la forme est ce qui crée le styleACTIVITES/ FAIRE ENSEMBLELes ateliers-campements seraient une pratique activée avec des gens. Ces ateliers proposeraient de venir faire quelque chose ensemble .

BRECHES DE LECTUREObjectifs :Construire des temporalités autres, Border le tempsCréer des espaces de tempsCréer des trouées

L’écart se joue dans la mise à l’écart temporel« on n’entre jamais deux fois dans le même fleuve » (Euraclite)… car le fleuve est toujours en mouvementL’image du fleuve est celle du processusLe campement comme flux pour un « agora cou-lante »

ETRE EN RENCONTRE/ ETRE À LA REN-CONTREFace à ce modèle participatif engagé, s’agit il de « communiquer par écumes » , là où chacun peut être présent face à la vague , de choisir de la prendre ou non, de reculer, ou d’attendre qu’elle revienne)La notion de marée : çà monte, çà descendReliée à la lunePas un public mais des invitésFAIRE AVECAbandonner ses propres schémasPerdre les prothèses de nos habitudesEtre plus sur le vivre que sur le signifier… et retrouver une certaine forme de légéreté

MIGRATION-EXIL-FUITE-DESERTION-FUGUE-DEPLACEMENT-DEPORTATION-IMMIGRATIONPour une vie ensauvagée Pour trouver de la vacance

ENCART HISTORIQUE

En Allemagne au début du siècle-Monté Vérita- BauhausEn France 1936 : les premiers congès payés et l’invention des « vacances »

Au USAAnna Halprin et le Dancer workshop 1950-1975Gilles Clément et le « tiers paysages »

Réinterroger sa propre hospitalitéComment construire une situation avec des per-sonnes ?Inventer des formes pour :Comment on se nourrit ?Comment on se loge ?Comment on se rassemble ?Autonomie ne signifie pas autarcieTrouver de bons relais lorsqu’on arrive dans un lieuDoit-on planter des tentes quelque part pour créer un campement ?Le campement est d’abord un lieu de réflexion

RECOMBINAISON DE - de pratiques- de moments- de traces

MOBILITELe corps ressent la mobilité par le temps

TRANSMISSION plus que communication, et ce afin de transmettre aux autres des matériaux réappropriables

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MEtA-BIBLIOthEQuE A MAuBEC .hélène Vigouroux.

Elargir nos différentes pratiques / Se ballader dans sa tête

Perdre ses prothèses institutionnelles / Liberté d’explorationMaintenir l’expérimentation / Ne pas modéliser

TraverséeLégèretéEchangeHospitalitéExplorationEspaceConvergeance

Récit / S’autoriser à laisser des traces

Recommencer ou commencer à nouveau : On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve..........Héraclite et Natalia

Une envie de livres / Une nécessité de découvrirUne envie de partager /Une nécessité d’en parler

…........des nouveaux titres pour la cantine

WITTGENSTEIN. Investigations philosophiques.STEVENSON. Voyage avec un âne.PEREC. La vie mode d’emploiDELEUZE. Francis Bacon Logique de la sensa-tion. Ed la différence.PLATON. La républiqueDEBORD Guy. Théorie de la dérive.SANSOT, Pierre. Du bon usage de la lenteur.MAYEN, Gérard. De la marche en danse dans la pièce Derontes. Mathilde Monnier. L’harmattan.BARTHES, Roland. L’obvie et l’obtusHERZOG. sur le chemin des glacesLABORIT, Henri. L’éloge de la fuiteMURAKAMI, Haruki. Kafka sur le rivage.DELERM, Philippe. La première gorgée de bière.

Une envie et une nécessité de continuer / d’étendre le processus / de faire partir les livres / les faire voyager en dehors de la malle.

Laisser des traces.................peut-être..........

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MétA-CAMPEMEnt MAuBECAnthony

Nous prenons place à bord du minibus et et nous partons pour le méta-campement,un atelier d’expérimentation.Je m’imprègne du lieu et de ses composantes.Je déploie ma cantine, et décide de mener des petites expérimentations dans l’espace:En observant les fourmis, je décide de construire une fausse entré de fourmilière, au milieu de plu-sieurs autres entrés.Je récupère dans des petites boites de la cendre, et de la terre.je décide de faire une sorte de jardin zen.Méta-campement MaubecAnthonyJ’ai apporté avec moi de la laine d’acier, que j’ai étiré pour obtenir un nuage léger et danse, que j’ai déposé sur le tronc d’un arbre. Puis j’ai vaporisé de l’eau dessus pour traiter cet élément

rapporté comme un végétal, avec le temps, la laine a rouillée renfonçant l’idée que l’élément rapporté fait partie intégrante de l’arbre, telle une mousse végétale.Ballade nocturne,Nous partons en forêt et le but et d’évoluer seul dans un espace qui, la nuit, nous est totalement étranger. Le déplacement d’insectes ou autres prend une véritable ampleur.J’applique de la peinture fluorescente sur des branches, des pierres.Le Gîte,Je balaie l’intérieur du gîte où nous dormons, et je récupère la poussière pour faire deux lignes qui délimitent l’accès à l’étage et aux chambres.Après chaque repas, je collecte les miettes lais-sées sur la table.Ma cantine m’a permis de transporter les outils nécessaires à ces petites expérimentations dans l’espace:

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... campementUne première chose qui me vient est la néces-sité d’organiser le travail à l’intérieur de cet es-pace. Oui les taches domestiques ont été bien partagées. L’espace d’un instant peut-on parlé de «Micro domesticité» du groupe? Les groupes de discussion sous forme de petite agora sont une solution possible qui a bien fonctionné ici. La parole a circulée de façon plus simple que dans les expériences passées. L’idée du TAZ(1) qui a été abordé me semble une bonne proposition de départ et surement une définition à retenir de l’idée de campement.

... bureauComment et en restant léger nous pouvons déployer des espaces de bureau ? L’image du « camp de base », est assez efficace. Elle induit des questions d’aller et retour. La pos-sibilité de communiquer avec l’extérieur est une matière à creuser (amplificateur wifi, ou forme papier à envoyer). Un moyen d’impres-sion transportable pourrait être prévu. Il nous permet de communiquer a l’intérieur et ou vers l’extérieur. Je lisais dans le train la conférence sur le web 2.0 d’Eric Delcroix(2) ; oui bien ! Effecti-vement c’est une question de réseau plus que de nomadisme. A mon avis l’idée n’est pas de faire un groupe nomade tout d’un coup coupé des réseaux dans lesquels il s’inscrit d’habitude. Il nous faut prévoir de pouvoir partager avec les personnes qui sont ailleurs et néanmoins dispo-nibles. A creuser! C’est aussi ca qui alimentera notre réflexion et pourra nous sortir du réel dans lequel nous nous trouvons... Ou alors restons caché !

PEtItES nOtES ORgAnISéES gROSSO MODO.Pascal Sémur

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... groupeVivre en groupe sur 3 jours me semble accep-table. On mange ensemble, on dort à coté, on marche, on parle. Trouvons à l’intérieur des es-paces temps individuels. Il ne s’agit pas d’être individualiste mais plus autonome individuelle-ment. L’organisation crée toujours des espèces de contraintes.

... marche.J’avais toujours en tête et dans la poche le livre de Henry David Thoreau(3) pendant les 3 jours. D’ailleurs maintenant des que je marche un peu je pense à ce livre en particulier et à d’autre. La question de ressentir la marche est à mon avis essentielle, bien sur chacun dans son rythme.La marche est une façon de lire un lieu, peut être que l’expérience de marcher est une façon de se lire ou de lire le groupe?

zone critique

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... la nature Es que être dans la nature c’est ce placer hors du monde ou affirmer sa position dans le monde ?Dans quelle mesure est-on à l ‘écart ? ...tracesNous n’étions plus sur du sol béton dur mais sur de la terre molle. Je ne sais pas si il ya un rapport avec le fait que nous avons décider d’alléger les traces.

...schémaSchématisation de la pensée, cartographie, écri-ture, assemblage. Il n’ya pas de solution toute faite. Restons indeterminé sur ces questions !

Pascal Sémur, 25 avril 2010.

(1) TAZ, zone Autonome Temporaire Hakim Bey, 1991.(2) Nomadisme, vous avez du-it mobilité 2.0? Eric Delcroix, 2008.(3) De la marche, Henry David Thoreau, 1862.