comportement elastique.pdf

Upload: abdo-madridi

Post on 24-Feb-2018

229 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    1/163

    Comportement elastique lineaire et non-lineaire du bois

    en relation avec sa structure

    Anh Tuan Dinh

    To cite this version:

    Anh Tuan Dinh. Comportement elastique lineaire et non-lineaire du bois en relation avec sastructure. Sylviculture, foresterie. AgroParisTech, 2011. Francais. .

    HAL Id: pastel-00720245

    https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00720245

    Submitted on 24 Jul 2012

    HAL is a multi-disciplinary open access

    archive for the deposit and dissemination of sci-

    entific research documents, whether they are pub-

    lished or not. The documents may come from

    teaching and research institutions in France or

    abroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

    destinee au depot et a la diffusion de documents

    scientifiques de niveau recherche, publies ou non,

    emanant des etablissements denseignement et de

    recherche francais ou etrangers, des laboratoires

    publics ou prives.

    https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00720245https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00720245https://hal.archives-ouvertes.fr/
  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    2/163

    AgroParisTechLaboratoire dEtude des Ressources Fort-Bois

    14, rue Girardet 54042 Nancy

    Doctorat ParisTech

    T H S Epour obtenir le grade de docteur dlivr par

    LInstitut des Sciences et Industriesdu Vivant et de lEnvironnement

    (AgroParisTech)

    Spcialit : Sciences forestires et du bois

    prsente et soutenue publiquement par

    Anh Tuan DINH

    le 21 Novembre 2011

    Comportement lastique linaire et non-linaire du bois enrelation avec sa structure

    Directeur de thse : Patrick PERRE

    Jury

    M. Laurent BLERON Matre de Confrence-HDR, LABOMAP, ENSAM de Cluny RapporteurM. Frdric DUBOIS Professeur, 3MSGC, Universit de Limoges-IUT du Limousin RapporteurM. Patrick PERRE Professeur, LGPM, Ecole Centrale de Paris Directeur de thseM. Xavier FRANK Charg de Recherche, UMR IATE, INRA de Montpelier ExaminateurM. Rmy MARCHAL Professeur, LABOMAP, ENSAM de Cluny Examinateur

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    3/163

    2

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    4/163

    3

    Rsum

    Le bois est un matriau complexe, htrogne et anisotrope. Ses proprits mcaniques

    varient fortement en fonction de lessence et de lchelle considres. Pour mieux comprendre

    le comportement du bois en fonction de sa structure, nous proposons dans le cadre de cettethse une tude exprimentale lchelle des tissus qui est ralise sur plusieurs types de

    bois : bois de peuplier, y compris bois de tension et bois dpica. Compte tenu des faiblesdimensions des chantillons tests, les mesures de dformation sont effectues sans

    contact afin de sassurer de ne pas perturber lchantillon en cours de lessai.

    Les premires sries de mesures sont ralises sur les trois zones (tendue, normale, oppose)

    et selon les 3 directions matrielles (longitudinale, radiale et tangentielle) dune tige de

    peuplier incline. Les rsultats obtenus permettent de comparer des comportements

    mcaniques du bois de peuplier dans toutes les zones considres en fonction de ses

    proprits microscopiques.

    Les deuximes sries de mesures sont ralises en compression, grandes dformations, dans lachambre dun ESEM (Microscope lectronique balayage environnemental) sur du bois

    feuillu (peuplier) et sur du bois rsineux (pica). Grce aux images obtenues en priode

    dessai, du domaine lastique jusqu la densification, la rponse de chaque type du bois la

    mme sollicitation est illustre.

    Enfin, une partie de la modlisation numrique par la MPM (Materiel Point Method) est

    propose dans notre projet envisag comme prolongement de ce travail. Il permettra de

    simuler le comportement mcanique du bois en grande dformation.

    Mots cls: Peuplier, pica, couche G, traction, flexion 4-point, compression, grandedformation, MeshPore, ESEM, MPM.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    5/163

    4

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    6/163

    5

    Abstract

    Wood is a complex, heterogeneous and anisotropic material. Its mechanical properties are

    highly variable according to the species and scale considered. In order to better understand the

    behaviour of wood in relation to its structure, this PhD work proposes an experimental studyat the tissue scale. This work is performed on several types of wood: poplar, including tension

    wood and spruce. Considering the small dimensions of the tested samples, a non-contactmethod is used to limit perturbations, therefore ensuring the measurement precision.

    The first series of measurements were realised in the three zones (tension, normal, opposite)

    and for the three material directions (longitudinal, radial and tangential) of an inclined poplar

    tree. The results obtained allowed us to compare the mechanical properties of poplar wood in

    all zones in relation to their microscopic features.

    The second series of tests were performed in the chamber of an ESEM (Environmental

    Scanning Electron Microscope) on hardwood (poplar) and softwood (spruce). With the

    images obtained during the test, from the elastic zone to the densification, the response ofeach type of wood to the same solicitation is presented and commented.

    Finally, some numerical modelling by the MPM (Material Point Method) is proposed as

    prospects of the present work. It will allow the mechanical behaviour of wood in largedeformation to be predicted.

    Key words: poplar, spruce, G-layer, traction, 4 point bending, compression in large

    deformation, MeshPore, ESEM, MPM.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    7/163

    6

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    8/163

    7

    Remerciements

    Mes premiers mots de reconnaissances vont vers mon directeur de thse, Monsieur Patrick

    PERRE. Je le remercie de mavoir accueilli au sein de lquipe Bois-Biomatriaux-Biomasse,de me donner la chance de faire la partie du monde de recherche, de mavoir encadr tout au

    long de ma recherche et de mavoir fait part de ses conseils aviss. Le temps de recherche me

    restera srement inoubliable avec des savoirs-faires que javais pu apprendre au niveau

    professionnel ainsi quau niveau humain.

    A mes rapporteurs, Messieurs Laurent BLERON et Frdric DUBOIS qui ont accept la

    lourde tche de rapporteurs ainsi quaux autres membres du jury, Messieurs RmyMARCHAL et Xavier FRANK, je voulais adresser ma profonde reconnaissance pour avoir

    accept de consacrer leur temps lexamen de ce travail. Si la soutenance de thse est unepreuve rpute difficile, ils ont tout fait pour assurer son droulement. Cette journe restera

    un excellent souvenir.

    Rattach lquipe Bois-Biomatriaux-Biomasse du Laboratoire dEtude des Ressources

    Fort-Bois de lAgroParisTech Nancy, jai pu apprcier la sympathie de tous ses membres.

    Un grand merci donc Madame Meriem FOURNIER, directrice du LERFoB qui ma

    beaucoup support et encourag notamment dans les derniers temps de ma thse, Madame

    Franoise HUBER pour ses conseils pertinents en anatomie bois, Xavier pour la mthode dela MPM, Corinne pour ses excellentes prparations toujours distance , Romain et

    Giana pour leurs conseils approfondis dans le monde du bois, Philippe, Patrice, Michelet Jean-Claude pour leurs prparations de dispositifs exprimentaux. Je noublierai pas non

    plus tous les autres doctorants avec lesquels jai pu faire un bout du chemin : Vincent,

    Aristide, Saloua, Naoual, Bakary, Mariella, Julien, Floran, Pierre. Ainsi, jadresse eux tousun grand merci pour la correction franaise, une partie par chacun dentre eux, que jai eu la

    chance den profiter, en tant qutudiant tranger.

    Le temps de travail en tant quATER lENSAM de Cluny ma donn la chance daccder

    un autre centre de recherche du bois. Un merci particulier eux tous, mes amis de lquipeMatriaux et Usinage Bois, qui ont consacr leur temps pour maider finaliser la rdaction

    de cette thse. Ainsi, je noublie jamais les cours particuliers de la MMC avec Michel, je

    len remercie.

    Je ne peux clturer ces remerciements sans adresser un immense merci mes parents qui

    mont soutenu dans ce parcours. Merci Hoang-Minh, mon copain, qui ma support et

    encourag dans tous les moments les plus difficiles tout au long de ma thse. Enfin, je tiens

    rendre hommage Thanh-Hien, ma copine, qui devait trop souvent supporter la consquence

    de mes stresses, pendant que je rdigeais juste cette dernire partie , celle qui jai

    gostement sabot pas mal de soire, week-end et autres vacances. L'achvement de cettethse ouvre un nouveau chapitre de notre vie deux.

    A mes parents

    DINH Thuc Hoan, etNGUYEN Thi Hong Nga

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    9/163

    8

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    10/163

    9

    Table des matires

    Chapitre 1 Bibliographie ......................................................................................................14I. Gnralit de lanatomie du bois ...................................................................................14

    1. Structure macroscopique...........................................................................................14a. Formation du bois ................................................................................................14

    i. Accroissement du bois .......................................................................................14

    ii. Plan ligneux......................................................................................................15iii. La variabilit du bois .......................................................................................16

    b. Bois des rsineux .................................................................................................. 17

    c. Bois des feuillus....................................................................................................19

    2. Ultra structure...........................................................................................................21

    a. Constitution de la paroi cellulaire ..........................................................................21

    b. Composition chimique de la paroi cellulaire..........................................................23

    c. Bois de raction ....................................................................................................24

    i. Bois de compression ..........................................................................................24ii. Bois de tension .................................................................................................25

    II. Comportement mcanique du bois ...............................................................................27

    1. Comportement lastique ...........................................................................................27

    a. Influence de la temprature ...................................................................................27

    b. Influence de lhumidit ......................................................................................... 29

    c. Influence de la densit...........................................................................................31

    2. Domaine plastique- mcanismes de rupture ..............................................................32

    3. Comportement viscolastique ...................................................................................33

    a. Condition constante du climat ...............................................................................33

    b. Condition variable du climat ................................................................................. 34

    c. Modle Kelvin Voigt - Modle Maxwell...............................................................35i. Modle Kelvin Voigt .........................................................................................35

    ii. Modle Maxwell...............................................................................................35

    4. Anisotropie et htrognit......................................................................................36

    a. Anisotropie ...........................................................................................................36

    b. Htrognit........................................................................................................38

    i. A lchelle de larbre .........................................................................................38

    ii. A lchelle des tissus.........................................................................................38

    III. Relations entre structure et comportement mcanique du bois.....................................40

    1. Echelle des tissus - Agencement cellulaire du bois dans le plan transversal ...............40a. Rsultats exprimentaux........................................................................................40

    b. Structure en nid dabeille ...................................................................................... 412. Echelle de la paroi ....................................................................................................43

    a. Modlisation de la forme de cellule .......................................................................43

    i. Cellule symtrique .............................................................................................43

    ii. Cellule antisymtrique ......................................................................................45

    b. Couche G dans le bois de tension..........................................................................48

    3. Echelle des macromolcules - Cellulose cristalline ...................................................50

    a. Structure cristalline et amorphe de la cellulose ......................................................50

    b. Conversion de la cellulose cristalline .................................................................... 51

    c. Cellulose type I : Iet I........................................................................................51

    IV. Conclusion .................................................................................................................53Chapitre 2 Mthodes et matriels..........................................................................................54

    I. Mthode........................................................................................................................54

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    11/163

    10

    1. Mesure du Module dYoung dans la direction longitudinale du peuplier Micro

    flexion 4 points .............................................................................................................54

    a. Principe de la flexion 4 points ...............................................................................54

    b. Protocole exprimental .........................................................................................57

    c. Choix de la gomtrie des chantillons..................................................................58

    d. Linfra densit et la masse volumique des chantillons........................................58i. Gnralits.........................................................................................................58

    ii. La mesure de linfra-densit pour ces sries d'essais..........................................602. Mesure du Module dYoung de traction dans le plan transversal sous microscope

    optique .........................................................................................................................60

    a. Prparation des outils ............................................................................................60

    i. Microscope optique............................................................................................60

    ii. Protocole de ralisation de lessai .....................................................................61

    b. Choix de la gomtrie des chantillons dans la direct ion radiale mors de serrage 62

    c. Choix de la gomtrie des chantillons dans la direction tangentielle mors de

    collage ......................................................................................................................63

    d. Protocole exprimental .........................................................................................64i. Test du fonctionnement du mors de serrage........................................................64ii. Test du fonctionnement du mors de collage.......................................................66

    e. Mesure de linfra-densit des chantillons .............................................................67

    f. Calcul de la dformation de lchantillon par la mthode de corrlation dimage ...67

    i. Introduction .......................................................................................................67

    ii. Principe de la corrlation dimages ...................................................................67

    iii. LogicielMeshPore Principe et mode demploi..............................................693. Essai de compression en grandes dformations sous le microscope lectronique.......70

    a. Microscope lectronique balayage environnemental ...........................................70b. Platine de compression.......................................................................................... 72

    i. Calibration de la platine de traction- compression ..............................................73ii. Calibration des capteurs de force.......................................................................74

    c. Dtermination de leffet du bti.............................................................................75

    d. Mesure de la densit et de linfra-densit des chantillons.....................................76

    II. Matriel vgtal ...........................................................................................................77

    1. Gnralits................................................................................................................77

    2. Usinage des micro-prouvettes .................................................................................77

    a. Essai de flexion quatre points ................................................................................77

    i. Zones dchantillonnage ....................................................................................77ii. Usinage.............................................................................................................77

    b. Essai de traction simple......................................................................................... 79i. Zone dchantillonnage......................................................................................79

    ii. Usinage.............................................................................................................79

    c. Essai de compression ............................................................................................80

    i. Rondelle dpica ..............................................................................................81

    ii. Rondelle de peuplier .........................................................................................82

    iii. Prlvement et prparation des chantillons .....................................................82

    III. Conclusion .................................................................................................................83

    Chapitre 3 Caractrisation mcanique du bois de peuplier lchelle des tissus (bois normal,

    de raction et oppos)...........................................................................................................84

    I. Essais de flexion quatre points du peuplier dans la direction longitudinale.....................84

    1. Matriel vgtal........................................................................................................842. Tests de flexion 4-points...........................................................................................86

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    12/163

    11

    a. Essais sur bois satur.............................................................................................86

    b. Essais sur bois sec................................................................................................. 88

    3. Essais dfinitifs en flexion longitudinale...................................................................89

    a. Essais sur chantillons humides.............................................................................89

    b. Essais sur chantillons secs l'air.......................................................................... 89

    II. Essais de traction dans le plan transverse .....................................................................921. Matriel vgtal........................................................................................................92

    2. Test de traction dans le plan transversal ....................................................................923. Essais dfinitifs dans le plan transversal....................................................................94

    a. Essai de traction simple du peuplier de tension selon la direction radiale...............94

    b. Essai de traction simple du peuplier de tension selon la direction tangentielle ....... 95

    III. Rsultats des essais mcaniques dans les trois directions du peuplier de tension..........96

    1. Essai de flexion quatre points dans la direction longitudinale....................................96

    a. Echantillon humide ...............................................................................................96

    b. Echantillon sec lair............................................................................................97

    2. Essai de traction simple dans le plan transversal .......................................................97

    3. Rsultats et discutions...............................................................................................98IV. Conclusion ...............................................................................................................100

    Chapitre 4 Essai de compression en grande dformation sous microscope lectronique

    balayage environnemental (ESEM) .................................................................................... 101

    I. Essais de compression sous microscope optique ..........................................................101

    II. Test du fonctionnement de la platine de compression et du microscope......................103

    a. Mesure de lhumidit au cours dessai................................................................. 103

    b. Essai de test ........................................................................................................ 104

    III. Rsultats des essais de compression en grande dformation sous ESEM...................107

    1. Essai de compression sur lpica ...........................................................................107a. Compression radiale............................................................................................107

    b. Compression tangentielle .................................................................................... 1092. Essai de compression sur le peuplier .......................................................................111

    a. Compression radiale............................................................................................111

    b. Compression tangentielle .................................................................................... 113

    3. Rsultats et discussions...........................................................................................116

    IV. Conclusion ...............................................................................................................119

    ANNEXE 1........................................................................................................................ 126

    ANNEXE 2........................................................................................................................ 140

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    13/163

    12

    Introduction

    Issu de lactivit biologique de larbre, le bois est un matriau complexe avec la prsence des

    vaisseaux, des cellules, des rayons ligneux, des canaux rsinifres, etc. Il prsente une forte

    htrognit que lon retrouve diffrentes chelles dobservation :

    Le tronc : lchelle de la structure (1 m)

    Le bois sain (sans dfaut) : lchelle macroscopique (10 cm)

    Les cernes : lchelle msoscopique (1 10 mm)

    Les cellules (0.1 mm)

    Les parois cellulaires : lchelle microscopique (1m)

    Les composs du bois : lchelle nanoscopique (1 nm)

    Pour connatre la structure du bois, il est commode de lexaminer selon les trois directions

    longitudinale (axiale), radiale et tangentielle. Ce sont les directions danisotropie du bois pourun grand nombre de ses proprits physiques, mcaniques et technologiques [Keller, 1994].

    Par ailleurs, il est indispensable de noter que le bois est aussi un matriau anisotrope. Le

    comportement mcanique du bois selon chaque direction, notamment selon les directions

    transverses, dpend de la position tudie ; il y a une forte diffrence entre le bois de

    printemps et le bois dt, entre laubier et le duramen, etc. dans une mme direction.

    Pour toutes ces raisons, le travail prsent dans ce mmoire sinscrit dans la dmarche de

    comprhension des proprits macroscopiques du matriau bois partir de sa microstructure.

    Notre tude se place lchelle des tissus o les diffrents lments anatomiques peuvent tre

    observs laide dun microscope optique ou/et dun microscope lectronique balayage

    environnemental (ESEM).

    Le comportement (dformation et rupture) du bois dans le domaine lastique et en grande

    dformation peut tre expliqu par sa structure cellulaire anisotrope. Afin dobtenir les

    observations les plus prcises possibles, nous tudions le comportement du bois des rsineux

    et du bois des feuillus dont la variabilit sexplique par des agencements cellulaires diffrents.

    Ainsi, nous nous intresserons au bois de tension dont les proprits mcaniques sont

    influences par la prsence de la couche G.

    Le premier chapitre sera consacr au comportement mcanique du bois en sappuyant sur une

    tude bibliographique. Aprs un rappel des connaissances de base sur le matriau bois, destin

    aux non-spcialistes, nous regarderons la relation entre structure et comportement mcanique

    du bois lchelle des tissus ainsi qu lchelle de la paroi.

    Les protocoles exprimentaux raliss sur des chantillons de petite taille qui ont servi

    dterminer les proprits mcaniques du bois seront illustrs dans le deuxime chapitre. Aprs

    un rappel sur le principe de la flexion quatre points ainsi que la mthode de corrlation

    dimages en utilisant le logiciel MeshPore, dvelopp par P. Perr, nous prsenterons des

    dispositifs exprimentaux conus et/ou dvelopps au sein du laboratoire et leur mode

    demploi afin dobtenir des rsultats exprimentaux optimaux.

    Ainsi, les deux derniers chapitres seront consacrs la caractrisation des proprits

    lastiques et non lastiques du bois.

    Le travail prsent au troisime chapitre est restreint au peuplier provenant dun arbre inclinen comparant les proprits du bois de tension avec celles du bois normal et du bois oppos

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    14/163

    13

    lchelle des tissus selon les trois directions principales du bois. Nous cherchons dans cette

    partie leffet de la couche G qui influe sur les proprits mcaniques du bois de tension,

    notamment dans la direction longitudinale.

    Dans le quatrime chapitre, nous nous intresserons la nature de la rupture (ductile oufragile) au niveau des cellules. Des essais de compression en grande dformation sur du bois

    dpica et de peuplier seront raliss afin de mettre en vidence le rle de lagencementcellulaire lors dune sollicitation dans le plan transverse.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    15/163

    14

    Chapitre 1 Bibliographie

    I. Gnralit de lanatomie du bois

    1. Structure macroscopique

    a. Formation du bois

    i. Accroissement du bois

    Laccroissement annuel du bois est form par lactivit cambiale qui fonctionne sur les deux

    faces : la face interne qui va donner le bois et la face externe qui va donner le liber. Dans lesens radial, la constitution du bois, ce quon peut les regarder facilement au niveau

    macroscopique, est illustre la Figure 1.1

    De lextrieur lintrieur, on peut les distinguer :

    Ecorce externe inerte (suber) et corce interne vivante (liber)

    Cambium (Assise gnratrice libro-ligneuse)

    Aubier : Bois fonctionnel

    Duramen : Bois parfait duraminis

    Moelle

    Notons que laccroissement annuel du bois dans les zones tempres est bien diffrent de

    celui dans les zones tropicales ou quatoriales. Chez les espces tempres, larrt dufonctionnement du cambium se traduit par lapparition de limites entre les divers

    accroissements annuels (limite de cerne), bien visibles chez les rsineux et les feuillus zoneinitiale poreuse. Elle est plus discrte chez les feuillus pore diffus. Les bois tropicaux ne

    prsentent pas de limites de cerne.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    16/163

    15

    Figure 1.1 : Coupe transversale dune tige de douglas faisant apparatre diverses zonescaractristiques du bois et de lcorce [Grosser, 1977 dans Keller, 1994]

    La croissance en diamtre du tronc et des branches de larbre est lie la formation de bois ouxylme secondaire qui joue trois rles dans larbre :

    Un rle mcanique permettant le soutien du houppier, et le maintien de larbre enposition verticale ;

    Un rle physiologique puisquil permet la circulation de la sve brute, c'est--dire letransfert des lments minraux vers les lments chlorophylliens ;

    Un rle dans la nutrition puisquil stocke les lments qui seront ainsi la dispositionde larbre et seront mobiliss ds que ncessaire.

    ii. Plan ligneux

    Pour mieux comprendre la structure du bois, il est ncessaire de l'examiner dans les trois plans

    orthogonaux: coupe transversale perpendiculaire l'axe de la tige ; coupe radiale dans un planpassant par la moelle ; coupe tangentielle dans un plan excentr et parallle l'axe de la tige.

    Les trois directions axiale, radiale et tangentielle sont les directions d'anisotropie du bois pour

    un grand nombre de ses proprits physiques, mcaniques et technologiques (Figure 1.2).

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    17/163

    16

    Figure 1.2: Illustration des plans de coupe dobservation du plan ligneux [ Guitard, 1987]

    Le plan ligneux permet de reconnatre un bois, c'est un caractre systmatique. Son tude

    conduit la description des bois, leur connaissance, l'apprciation de leurs caractristiques

    et permet de prciser les relations entre l'anatomie et les caractristiques de ce matriau :

    le plan de coupe transversal rvle, lintrieur du cerne, les sections des cellulesligneuses orientes majoritairement suivant laxe du tronc. On examine ainsi la miseen place des cellules du bois (les couches, les sous-couches etc.) lchelle de

    quelques dizaines de micromtres. le plan de coupe longitudinal-tangentiel : rvle les sections droites des rayons ligneux

    aux arrangements cellulaires multiformes : ils peuvent contenir des canaux, ils

    assurent la conduction radiale des fluides et peuvent contenir des rserves. DaprsGuitard [1987], grce cette coupe, on trouve que les feuillus ont des longueurs de

    fibres comprises entre 0.8 mm et 3 mm alors que les trachides des rsineux sont pluslongues de 2 mm 7mm.

    le plan de coupe longitudinal-radial : permet dobserver les sections des rayonsligneux suivant laxe radial ainsi que les zones de croissance entre eux et les

    alignements de cellules longitudinales.

    iii. La variabilit du bois

    Le bois est compos par de nombreux types de cellules qui sont forms lors du

    dveloppement de larbre. La formation du bois est influe par la gntique. En plus, les

    conditions environnementales comme leau, la temprature, le vent, les produits chimiques

    dans le sol influencent les caractristiques du matriau dans toute la vie de larbre.

    Il y a dnormes variations dans les proprits du bois entre les arbres dune mme espce et

    entre les gnotypes au sein des espces. Mme dans chaque arbre individuel, les

    caractristiques physiques, chimiques et anatomiques du bois peuvent tre diffrentes, elles

    dpendent de la position du bois dans larbre et du moment o le bois sest form. Les

    connaissances de ces diffrences sont importantes pour lutilisation finale du matriau. Lavariation dans larbre se prsente dans toutes les parties du bois, bois juvnile et bois adulte,

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    18/163

    17

    bois de printemps (bois initial) et bois dt (bois final) etc. et dans le bois de raction [Sheng

    Du, 2007].

    b. Bois des rsineux

    Lorganisation du bois des rsineux est relativement simple, uniforme et rgulire. Leur plan

    ligneux est simplement constitu de trachides et de cellules de parenchymes. Les trachideslongitudinales constituent environ 90% de lensemble des cellules bu bois des rsineux ; leurs

    longueurs sont de 1mm 8mm ; leurs sections sont presque carres ou rectangulaires, leurs

    dimensions sont de lordre de 25m 75m [Keller, 1994].

    En direction transversale, il y a une diminution de la dimension radiale de la cellule selon lesens du bois initial au bois final. Par contre, il y a une augmentation de lpaisseur des parois

    dans le mme sens. Il existe des ponctuations aroles dans les trachides du bois desrsineux. Leurs faces radiales en portent de nombreuse mais peu sont prsentent dans leurs

    faces tangentielles. Ces ponctuations permettent des changes de cellules cellules (Figure

    1.3).

    Dans le plan transversal, lil nu, on peut observer des rayons ligneux de la moelle lcorce. Ils sont issus des initiales isodiamtriques, ils constituent des bandes radiales et

    continues. Ils ont un rle de conduction radiale et daccumulation de rserve. Dun point de

    vue mcanique, ils contribuent augmenter la rsistance mcanique du bois selon la direction

    radiale.

    Un bloc du bois des rsineux (pin) est prsent ci-dessous (Figure 1.3) pour illustrer ce plan

    ligneux :

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    19/163

    18

    Figure 1.3 : Diagramme schmatique dun bloc de bois de pin [Howard et Manwiller, 1969cit dans Siau, 1995]

    Plan transversal: 1-1a rayon ligneux ; B trachide transversale ; 2 canal rsinifre ; C parenchymelongitudinale paroi mince ; E cellule pithliale ; 3-3a trachide de bois de printemps ; F ponctuation aroleradiale coupe au niveau du torus ; G ponctuation arole coupe en dessous de louverture de la ponctuation ; Hponctuation arole tangentielle ; 4-4a trachides de bois final.

    Plan radial: 5-5a rayon ligneux htrogne ; J trachide transversale ; K parenchyme paroi mince ; Lcellule pithliale ; M trachide transversale non coupe ; N parenchyme paroi paisse ; O ponctuation aroleradiale de trachide de bois final ; O ponctuation arole radiale de bois final ; P ponctuation arole

    tangentielle ; Q paississement callitrodes ; R paississement spiral ; S ponctuation arole radiale ; 6-6a rayonligneux htrogne.

    Plan tangentiel: 7-7a trachide cloisonne mixte ; 8-8a parenchyme longitudinale paroi mince ; Tparenchyme paroi paisse ; 9-9a canal rsinifre longitudinal ; 10 rayon ligneux htrogne ; U trachide

    radiale ; V parenchyme de rayon ligneux ; W cellules pithliales horizontales ; X canal rsinifre horizontal ; Yanastomose entre canaux rsinifres radial et longitudinal ; 11 rayon unisri htrogne ; 12 rayon unisrihomogne ; Z petite ponctuation arole tangentielle de bois final ; Z grosse ponctuation arole de bois final

    [Keller, 1994]

    Bois dpica

    Le bois dpica possde des zones daccroissement trs apparentes, grce une zone finalebien diffrencie. La largeur de cerne est trs variable suivant sa provenance et son traitement.

    Les arbres en forts naturelles ou en haute montagne ont des cernes plus fins et des proprits

    mcaniques plus leves quen plantation dans des fonds de valles sol riche. L bas, la

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    20/163

    19

    largeur de cerne peut atteindre 10 mm et le bois prsente des proprits mcaniques trs

    faibles [Venet, 1986].

    Figure 1.4 : Bois dpica sous microscope lectronique balayage

    On peut trouver facilement dans les littratures des auteurs qui ont illustr le comportement

    mcanique de lpica par des paramtres mcaniques intrinsques [Guitard, 1987 ; Hapca,

    2004]. Le Tableau 1.1 prsente les complaisances mcaniques principales de quelques

    essences dpica.

    Noms spcifiques communs H ER ET EL GRT GTL GRL

    % g/cm3 N/mm2 N/mm2 N/mm2 N/mm2 N/mm2 N/mm2

    Picea engelman 12.8 0.36 649 348 10700 41 438 533

    Picea sitchensis sitka 12 0.39 920 510 11800 40 730 760

    Picea Sp 9.8 0.44 700 400 16200 40 780 630

    Picea Sp 12 0.43 910 490 13800 30 710 730

    Tableau 1.1 : Complaisances mcaniques de certaines essences de lpica(de Guitard,1987)]

    c. Bois des feuillus

    Le bois des feuillus est plus volu et il prsente dans sa structure une diversit plus grande

    que celle du bois des rsineux. Par exemple, chez les rsineux, les trachides longitudinalesjouent les deux rles de soutien et de conduction alors que chez les feuillus, les trachides

    nassurent que la fonction de conduction, le soutien tant assur par un autre types de cellulesqui sappellent les fibres.

    Selon la disposition des vaisseaux (pores) dans les accroissements annuels, on peut classer le

    bois des feuillus en 3 groupes principaux [Keller, 1994] :

    Bois zone initiale poreuse (le chne, le frne etc.) : Les vaisseaux dans le bois initialont un diamtre beaucoup plus grand que celui du bois final ;

    Bois pores diffus (le peuplier, le htre etc.) : Le diamtre des vaisseaux est presquele mme dans tout laccroissement annuel. Les vaisseaux sont rpartis assez

    uniformment dans la masse du bois. Ils peuvent tre isols ou groups en files oupetite plage ;

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    21/163

    20

    Bois zone semi poreuse (le noyer, le peuplier etc.) : Les vaisseaux ont des diamtresidentiques dans tout laccroissement annuel. Ils ont tendance tre plus abondants

    dans le bois initial o ils constituent une ou plusieurs lignes de pores disposes

    tangentiellement. La proportion des vaisseaux varie gnralement de 5% 30% mais

    pour la plupart des espces, elle est comprise entre 10% et 20%.

    Un bloc du bois des feuillus (htre) est prsent au-dessous (Figure 1.5) pour illustrer ce plan

    ligneux :

    Figure 1.5 : Diagramme schmatique dun bloc de bois de htre [Jacquiot, Trenard etDirol, 1973 cit dans Keller, 1994]

    Plan transversal: 1-1a rayon ligneux multisri ; 2-2a rayon ligneux unisri ; 3 vaisseau ; 4 fibresimpliciponctue (libriforme) ; 5 fibre- trachide ; 6 parenchyme longitudinal.

    Plan radial: 7-7a rayon ligneux unisri ; a parenchyme longitudinal ; b fibre trachide ; c fibre

    simpliciponctue ; dvaisseau avec ponctuations latrales aroles intervasculaires ; f ponctuations simplesentre parenchyme de rayon ligneux et fibre simpliciponctue ; g ponctuations simples de champ de croisemententre parenchyme de rayon ligneux et lment de vaisseau ; h perforation en grille (scalariforme) ; i perforation

    unique

    Plan tangentiel: e1 rayon ligneux multisri ; e2 rayon ligneux unisri ; 8 fibre- trachide ; 9 fibresimpliponctu.

    Bois de peuplier

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    22/163

    21

    Appartenant la famille des Salicaces, il est un bois homogne. Daprs Venet (1986), la

    concentration de pores varie lintrieur dune mme couche daccroissement, elle est plus

    leve au dbut (en particulier chez les trembles), parfois un peu plus tard en saison (peuplier

    de culture). Son accroissement de forme irrgulire, souvent large (plus de 1cm chez les

    peupliers de culture). Ses groupes radiaux de vaisseaux sont trs frquents, comprenant de 2

    6 pores tangents et alignements irrguliers, dentritiques ou en feston. Il possde aussi despores trs fin, parfois de classe E (plus de 250 pores par 10 mm2) ; parfois de classe D (de 125

    250 pores par 10 mm2). Sa densit est faible, la moyenne est environ 450kg/m

    3[Venet

    1986]

    Figure 1.6 : Bois de peuplier sous microscope lectronique balayage

    Diffrents travaux de recherches sur plusieurs essences du bois de peuplier ont t ralisspour dterminer chercher ses comportements mcaniques intrinsques [C.T.B, 1980 ; Guitard

    ,1987 ; Marchal et al., 2009]. Le Tableau 1.2 prsente quelques paramtres mcaniques

    gnraux du bois de peuplier :

    Noms spcifiques communs H ER ET EL GRT GTL GRL

    % g/cm N/mm N/mm N/mm N/mm N/mm N/mm

    Populus tremuloides (quaking aspen) 12 0,3 743 264 7850 83 447 601

    Populus tremuloides 12 0,31 712 281 9540 99 432 674

    Populus Alba 13,7 0,4 1190 493 6830 200 900 1000

    Tableau 1.2 : Complaisances mcaniques de certaines essences du peuplier [ de Guitard,

    1987]

    Gnralement, on voit que dans la famille de peuplier, lhumidit environ 12%, le module

    dlasticit du peuplier selon la direction radiale atteint environ 8 GPa, et il est beaucoupplus faible dans les directions transversales ; environ 0.7 GPa selon la direction radiale et

    environ 0.3 GPa selon la direction tangentielle.

    2. Ultra structure

    a. Constitution de la paroi cellulaire

    La cellule du bois peut comporter 3 types de parois qui vont apparatre au fur et mesure dela diffrenciation cellulaire (Figure 1.7).

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    23/163

    22

    Ds la division cambiale apparat la paroi la plus externe, dite la couche intercellulaire, celle

    qui soude les cellules entre elles. Amorphe, isotrope, elle est constitue en grande partie de

    substance pectique, son paisseur oscille entre 0.5 et 1.5m. Cette paroi est le ciment des

    cellules.

    Figure 1.7 : Schma des diffrences couches dans la paroi cellulaire du bois [Taiz etZeiger, 2002 cit dans Ruelle, 2007]

    Puis sur cette lamelle moyenne vient se plaquer une paroi primaire forme de microfibrilles

    de cellulose mal ordonnes se prsentant comme un feutre et qui va laisser cette paroi une

    certaine souplesse non ngligeable dans le mcanisme daspiration des ponctuations aroles.Dans un arbre vivant, la paroi primaire contient beaucoup d'eau et son paisseur est de l'ordre

    de 0,1m seulement. A ltat sec, le retrait rduit son paisseur jusqu' 0,03m [Keller, 1994].

    Sajoute une paroi qui est vraisemblablement dterminante dans notre travail de recherche, la

    paroi secondaire.

    La paroi secondaire se dpose sur la paroi primaire, elle est une couche relativement dense et

    rigide contenant une forte proportion de cellulose. Par sa structure et son volume, elle

    constitue la partie de la cellule la plus rsistante mcaniquement. Elle prsente une structure

    en couches qui se dposent successivement; les microfibrilles de cellulose s'orientant en une

    texture parallle, diffrente de celle qu'on observe sur la paroi primaire. Elle comprend des

    celluloses, des hmicelluloses et des lignines [Bodig et Jayne, 1982 ; Guitard, 1987] quiviennent s'y dposer.

    Dans un cas normal du bois, comme par exemple les trachides des rsineux et les fibres des

    feuillus, la paroi secondaire comporte trois couches:

    La couche externe S1qui est accole la paroi primaire, son angle de microfibrille(A.M.F.) est lev de lordre de 60 80 [Keller, 1994] ou bien il peut atteindre

    jusqu 90 [Yamamoto, 2004] par rapport l'axe de la cellule. Son paisseur varie de

    0,1 mm 0,35 mm et elle reprsente au total 5% 10% de l'paisseur totale de la

    membrane cellulaire [Keller 1994]. Cette structure en rseau crois expliquerait la

    forte rsistance la traction transversale de cette zone de la paroi cellulaire.

    La couche centrale S2est la plus paisse de toutes les parois. Elle est organise enlamelles de cellulose qui lui donne une paisseur comprise entre 1 et 10m et

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    24/163

    23

    reprsente ainsi 75% voire 85% de lpaisseur totale de la paroi cellulaire [Keller,

    1994]. Les microfibrilles disposes en hlice ont un angle compris entre 5 et 30%. De

    cet angle dpend le comportement physique du bois. Compte-tenu de son importance

    volumique, cette paroi S2est la plus importante paroi de la cellule du bois ;

    La couche interne S3: Cest une paroi mince, dont lpaisseur est de lordre de 1m,et dont les microfibrilles font un angle de 60 90 par rapport laxe de la cellule

    [Keller, 1994].

    Ces parois sont couvertes de ponctuations qui permettent les changes entre cellules,

    ponctuations qui seront simples ou aroles en fonction du type des cellules auxquelles ellesappartiennent.

    Parfois nous pouvons rencontrer une couche plus interne prsente dans le bois de raction qui

    sera prsent par la suite.

    b. Composition chimique de la paroi cellulaire

    Les cellules du bois sont composes par des diffrents composants chimiques, comme lacellulose, lhmicellulose et la lignine. Leurs proportions sont diffrentes selon les essences et

    dans les diffrentes couches dans la mme essence. Ils influent les proprits mcaniques du

    bois. Leurs pourcentages sont illustrs dans le travail de Bergander [2002], prsents dans le

    Tableau 1.3

    Tableau 1.3 : Structure et propits chimiques de la paroi cellulaire du bois de printemps 12% H.R [Bergander, 2002]

    Jozsef Bodig et Benjamin A. Jayne [Bodig and Jayne 1982] trouvent diffrents pourcentages

    de constituants dans les diffrences type du bois, les feuillus et les rsineux. Dans la couche

    intercellulaire, il y a environ 65-75% de lignine pour le bois de rsineux et un peu plus dans le

    bois des feuillus, environ 75-85%. La sous-couche S2du bois de rsineux contient seulement

    environ 15-20% de lignine. Par contre, elle contient jusqu 70% de cellulose dans la paroicellulaire. Ces auteurs prsentent, dans la Figure 1.8, le rapport de lignine, hmicellulose et

    cellulose dans les trachides du bois des rsineux ltat sec:

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    25/163

    24

    Figure 1.8 : Distribution des constituants chimiques dans la paroi cellulaire de la trachide[Bodig et Jayne, 1982]

    c. Bois de raction

    Le bois de raction est modifi dans ses proprits anatomiques et chimiques et est

    gnralement form en rponse l'orientation de la tigenon optimale ou la branche cause par

    les vents dominants, la neige, la lumire, la pente, des charges, ou la forme asymtrique de

    la couronne. Quand un arbre est sorti de sa position d'quilibre dans l'espace, inclin ou

    positionn horizontalement par exemple, un fort dveloppement est engag sur sa faceinfrieure. Pourtant, une augmentation de la croissance longitudinale sur la face infrieure ne

    suffit pas laugmentation de la flexion. Le redressement est atteint par la formation du bois

    de raction, qui se dveloppe tandis que l'arbre "ragit" la modification de son

    environnement.

    Figure 1.9 : Arbre inclin (droite) et arbre normal (gauche)

    i. Bois de compression

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    26/163

    25

    Le bois de raction chez les rsineux est appel bois de compression parce quil est form

    du ct large des sections transversales excentres, correspondant la partie infrieure ou

    soumise une compression des troncs penchs ou des branches [Keller 1994].

    Les caractristiques anatomiques du bois de compression sont modifies par rapport au boisnormal. Daprs plusieurs auteurs, les trachides dans le bois de compression sont plus

    courtes que celles du bois normal, (environ 10-40%) [Keller 1994], le taux de lignine et dhmicellulose est plus lev, (environ 8-9%) mais le taux de cellulose est moindre (environ

    10%) [Ressel, 2007]. Ces diffrences ont des consquences : la densit est plus importante ; le

    retrait selon la direction longitudinale est augment jusqu 2% (0.1 0.2% dans le cas du

    bois normal) et parfois, il peut atteindre jusqu 7% [Ressel, 2007].

    A lchelle macroscopique, la zone de compression dans la section transversale ayant la

    croissance la plus rapide est beaucoup plus rouge que dans le cas du bois normal. De plus, la

    largeur de cerne est plus large dans la zone de compression et plus troite dans la zone

    oppose par rapport celui du bois normal.

    Au niveau microscopique, on voit que la paroi cellulaire nest faite que de couches ML, P, S1et S2et il ny a pas de couche S3[Ressel, 2007]. Kollmann a confirm labsence de la couche

    S3 dans le bois de compression [Kollmann, 1984], cette absence est prsente nettement

    sur limage ralise sous microscope lectronique dune section transversale ultrafine de bois

    (Figure 1.10).

    Figure 1.10 : Cellule du bois de pin de compression sous microscope lectronique,

    grossissement x2600. Remarque labsence de la sous couche S3[Kollmann, 1984]

    Langle des microfibrilles dans la couche S2est denviron 45 par rapport laxe de la cellule[Ressel, 2007]. Cette valeur est vraiment plus importante par rapport langle des

    microfibrilles dans la couche S2du bois normal.

    ii. Bois de tension

    Le bois de raction des feuillus est appel bois de tension . Il est form sur la face

    suprieure du bois, o les tissus sont organiss en tension. La caractristique la plus

    remarquable des fibres de bois de tension est la prsence d'une couche paisse qui se compose

    dune structure trs riche en cellulose cristalline, dans laquelle l'orientation des micro-

    fibrilles est presque longitudinale et parallle l'axe de la fibre. Cette couche sappelle la

    couche glatineuse (couche G), elle est presque toujours non aotes et est lchement attach la cellule d'autres couches de la paroi (Figure 1.11).

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    27/163

    26

    (1) (2)

    Figure 1.11 : (1) Fibres du bois de tension prsentant une couche G [Haygreen et Boyer,

    1982] et (2) Image des fibres du bois de tension obtenue par micro-spectroscopie Raman(clich P.Cabrolier, 2009)

    La couche G est sensible la coloration, elle sappelle aussi green G- layer dans plusieurs

    articles [Yamamoto, 2004 ; 2005]. Les fibres de bois de tension sont facilement

    reconnaissables, elle est colorable au Bleu Astra et devient bien visible au microscope

    optique. Pendant la maturation, les fibres de bois de tension rtrcissent fortement dans la

    direction longitudinale [Sheng Du and F. Yamamoto, 2007].

    Dans le cas du bois de tension, les fibres se prsentent d'une couche paisse dans la paroi

    interne des cellules qui se compose de couche trs cellulosique cristalline. Sa densit peut

    atteindre jusqu 30% de plus par rapport celle du bois normal si la couche G est paisse

    [Keller, 1994], l'orientation des microfibrilles est presque longitudinale et parallle l'axe de

    la cellule.Les diffrences principales par rapport au bois normal sont observes au niveau des fibres ;

    les vaisseaux, dans le bois de tension sont moins nombreux et de plus faible diamtre [Keller,

    1994]. La modification la plus caractristique dans les fibres du bois de tension est le

    dveloppement dune couche glatineuse (couche G) o les microfibrilles de cellulose font un

    angle trs faible par rapport laxe de la cellule (de 0 [Yamamoto, 2004] 5 [Keller,

    1994]). Son paisseur est gale ou suprieure celle de la couche S2de la paroi, elle a une

    apparence gondole et gonfle et est partiellement dtache des autres couches. Rfractantplus la lumire que les couches des parois du bois normal, elle peut avoir lapparence dun gel

    clair.

    Concernant la composition chimique dans la couche G, il reste encore des diffrences ides.Keller [1994] a dit que la lignine est normalement absente, elle napparat donc ni par lescolorations spcifiques ni au microscope contraste de phase. Par ailleurs, Yamamoto [2004]

    croit quil y a de la lignine dans la couche G et elle nest pas diffrente par rapport celledans le bois normal.

    Notons que les modifications dans les tissus ne sont pas limites aux zones du bois de

    tension ; le bois oppos peut avoir des fibres plus courtes que les fibres du bois normal, mais

    ses vaisseaux sont normaux [Keller, 1994]. Chimiquement, on trouve que le bois de tension

    contient plus de cellulose, moins de lignine et de plus faibles quantits de xylose que le bois

    normale [Kollmann, 1984].

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    28/163

    27

    II. Comportement mcanique du bois

    1. Comportement lastique

    Dans le domaine lastique du bois, le module dlasticit (module dYoung E) est un

    paramtre important pour dterminer son comportement mcanique. Des facteurs influent le

    module dYoung, notamment la temprature, la teneur en eau (humidit) et la densit.

    a. Influence de la temprature

    Linfluence de la temprature sur les proprits mcaniques du bois est toujours dtermine

    par le changement des paramtres lastiques, des dilatations, des relaxations des contraintes

    ou bien des quelques combinaisons entre ceux-ci [Bodig et Jayne, 1982]. En gnrale, quand

    la temprature augmente, on obtient une contrainte plus faible la mme valeur de

    dformation (le matriau bois est moins dur quand la temprature augmente). Cette relation

    est prsente dans la Figure 1.12.

    Figure 1.12 : Reprsentation de leffet de la temprature dans la courbe contrainte-

    dformation du bois [Bodig et Jayne, 1982]

    Bodig et Jayne montrent galement la relation entre la proprit mcanique du bois et le

    changement de temprature sous la forme de lquation.

    Y=Y(1+[t-t])

    Avec : Y : Proprit mcanique correspondante la temprature t

    Y : Proprit mcanique correspondant la temprature t

    : coefficient de leffet thermique.

    , reprsent dans le Tableau 1.4, dpend lessence du bois mais il porte toujours la valeurngative. C'est--dire que quand la temprature augmente (t>t), la proprit mcanique dubois est toujours diminue.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    29/163

    28

    Tableau 1.4 : Coefficient de leffet thermique pour les paramtres lastiques du bois [daprs

    Hearmon, 1948 cit dans Bodig and Jayne, 1982]

    Un exemple de leffet de temprature influe sur le module dlasticit, appliqu sur 2 essences

    du bois, est montr dans la Figure 1.13

    Figure 1.13 : Relation entre ELet la temprature pour deux essences du bois [Sano, 1961

    cit dans Bodig and Jayne, 1982]

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    30/163

    29

    b. Influence de lhumidit

    Gnralement, le changement de lhumidit affecte profondment lquilibre des constantes

    lastiques du bois, surtout quand le taux dhumidit est dans le domaine hygroscopique. La

    limite suprieure de ce domaine (ou le point de saturation des fibres, dite PSF) varie selonlespce et la temprature. Pourtant, elle est toujours proche de 30% 20C [Perr, 1994].

    Notons quau point de saturation des fibres, tous les pores dun diamtre infrieur environ

    0.1m sont saturs [Perr, 1987].

    Daprs Guitard [1987], la variation dimensionnelle, retrait ou gonflement, se ralise quand le

    taux dhumidit est en dessous de PSF. De plus, Pluvinage [1992] a montr que le PFS influegalement sur la variation de module dYoung en fonction de lhumidit. Cette variation est

    trs forte quand lhumidit est moins de 30% et presque constante quand lhumidit est plusde 30%. Son travail est ralis sur le bois de chne, bouleau et pin, prsent la Figure 1.14

    Figure 1.14 : Variation du module dlasticit ETen fonction de taux dhumidit [Pluvinage,1992]

    Le module dYoung est vari en fonction du changement de lhumidit et de la temprature.

    Cette conclusion est reconfirme par le travail de Bodig et Jayne [1982], ils ont montr une

    courbe qui reprsente leffet de lhumidit sur le module dlasticit de lpica basse

    temprature (Figure 1.15)

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    31/163

    30

    Figure 1.15 : Effet de taux dhumidit sur ERde lpica la base temprature [Geissen,

    1976 cit dans Bodig et Jayne, 1982]

    On constate qu la mme temprature, le module dYoung du bois augmente quand son

    humidit diminue, c'est--dire que le matriau bois est plus rigide quand il est plus sec. Cette

    augmentation de la rigidit mcanique est provoque par les changements dans la paroi

    cellulaire. Lors dune perte dhumidit, la paroi cellulaire devient beaucoup plus compacte

    puisque la masse de substance ligneuse dans un volume donn augmente [De La Cruz

    Sanchez, 2006].

    Outre, la mme humidit, le module dYoung diminue quand la temprature augmente. Ce

    rsultat reconfirme alors leffet de temprature sur le module dYoung que lon a discut

    prcdemment. De plus, la Figure 1.15 montre que la pente du courbe 5% H.R et 119%

    H.R est beaucoup diffrente par rapport celle des autres courbes (de 12% 28% H.R). C'est--

    dire que la variation de module dYoung en fonction de la variation de temprature est trs

    peu ltat trs sec (5% H.R), un peu plus importante et assez constante ltat sec lair (de12% 28% H.R) et elle est trs leve ltat trs humide (119% H.R).

    Notons que dans plupart des documents techniques, les paramtres physiques et mcaniques

    du bois sont donns lhumidit 12%. De manire pratique, pour les fluctuations du taux

    dhumidit dans la plage de 6 20%, on pourra adopter les corrections suivantes sur lesprincipales caractristiques lastiques [Guitard, 1987] :

    )]12(030.01[

    )]12(030.01[

    )]12(030.01[

    )]12(030.01[

    )]12(030.01[

    )]12(015.01[

    12

    12

    12

    12

    12

    12

    =

    =

    =

    =

    =

    =

    HGG

    HGG

    HGG

    HEE

    HEE

    HEE

    LRHLR

    TL

    H

    TL

    RT

    H

    RT

    T

    H

    T

    R

    H

    R

    L

    H

    L

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    32/163

    31

    c. Influence de la densit

    La densit du bois (ou la masse volumique) est le rapport entre la masse et le volume dun

    chantillon qui vise prciser la quantit massique de matire ligneuse contenue dans le

    volume donn de bois [Guitard, 1987]. Elle est une caractristique extrmement importanteparce quelle conditionne nombre de proprits et aptitudes technologiques du matriau et

    notamment ses proprits mcaniques [Nepveu, 1994].

    Daprs Guitard [1987], la masse volumique calcule est de 0.65g/cm3pour le feuillu standard

    et est de 0.45g/cm3pour le rsineux standard. Par contre, la densit du bois prsente une vaste

    plage pour les essences diffrentes, depuis =0.2g/cm3 pour le Balsa jusqu =1.28g/cm3

    pour lEndranendrana. Cet auteur prsente des diagrammes qui permettent de dterminer le

    module dYoung E en fonction de la densit.

    a) Direction radiale

    b) Direction tangentielle

    c) Direction longitudinale

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    33/163

    32

    Figure 1.16 : Module dYoung en fonction de la densit des diffrences essences pour lesteneurs en eau voisinent de 12% [Guitard, 1987]

    Grce aux diagrammes prsents dans la Figure 1.16, on constate que le bois qui possde la

    densit plus leve (plus dense) est plus rsistant (le module dYoung est plus lev). Cetteconfirmation est correcte pour toutes les trois directions du bois, mme pour le feuillu et le

    rsineux.

    2. Domaine plastique- mcanismes de rupture

    Considrons un essai mcanique classique : essai de traction ou de compression.

    Le rapport de contrainte/dformation (module dYoung dans la zone lastique) est trs vari

    pour les diffrentes essences du bois ou pour les diffrentes directions dans un mme arbre.

    Pourtant, la courbe de contrainte/dformation dans lessai de traction/compression pour le

    bois sec possde une forme gnrale comme la Figure 1.17

    Traction

    Compression

    eT

    pT

    pC

    eC

    pC eC

    eT pT

    =F/S0

    =l/l0

    Zone

    d'lasticit

    Zone de

    plasticit

    rs.

    Figure 1.17 : Courbe de contrainte-dformation en traction et en compression limite lazone de comportement plastique [Guitard, 1994]

    Quand on dpasse la limite lastique du matriau, on tombe dans le domaine plastique jusqula rupture. Dans ce domaine, le matriau bois obtient toujours une dformation plastique dite

    rsiduellers, elle est dtermine facilement quand on dcharge 0 (Figure 1.17).

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    34/163

    33

    Pour le matriau bois, daprs Guitard [1987 ; 1994], la rupture la traction apparat plutt

    fragile. Par ailleurs, elle prsente un caractre ductile en compression. En outre, dans un cas

    il y a la rupture de fibre, dans le second, il y a des flambements et des instabilits mcaniques

    dans la structure du bois.

    3. Comportement viscolastiqueA long terme, la viscosit est une caractristique importante pour le comportement mcanique

    des matriaux et du bois. Cette caractristique est exprime nettement dans deux

    phnomnes : fluage et relaxation. Rappelons que la caractrisation et la modlisation du

    comportement diffr du bois sont complexes. Elles sont fonction de la contrainte, de la

    temprature et de leurs vitesses de variation dans le temps [Navi, 2005].

    a. Condition constante du climat

    Il apparait le phnomne de fluage quand on impose un essai par la contrainte dans le long

    terme. Pour simplifier, on va considrer la condition constante du climat (temprature et

    humidit constantes).

    Figure 1.18 : Reprsentation dune fonction de fluage : (a) sollicitation en un chelon, de

    contrainte,(t)=H(t-t0), H(t) est la fonction de Heaviside, o H(t)=0 pour t

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    35/163

    34

    S(t) se dfinit comme le rapport croissant dans le temps de la dformation la contrainte

    applique0.

    Daprs le dveloppement de Navi [Navi 2005], la dformation (t) est dtermine endcomposant en deux parties, une partie lastique et une partie visqueuse.

    +=

    t

    t

    t

    tt dd

    dSS

    0

    )(

    )()0()()(

    Avec (t)=H(t-t0)

    : le moment intermdiaire entre t et t0.

    b. Condition variable du climat

    Daprs Grossmann [1976] dans Navi [2005], on utilise souvent le terme effet de

    mcanosorption pour exprimer le couplage entre la contrainte mcanique et la variation de

    la teneur en eau du bois. Par dfinition, le phnomne de mcanosorption se caractrise par le

    fait quune variation dhumidit relative sous contrainte constante amne une augmentationdes dformations par rapport une pice ayant les mmes contraintes sans variation

    dhumidit relative [Armstrong, 1962 cit dans Husson, 2009]. En effet, la teneur en eau

    dquilibre dune prouvette, une humidit relative donne, dpend fortement de la

    temprature, de ltat de contrainte et de lhistoire de lhumidit [Skaar, 1988 cit dansRandiambolona, 2003].

    Cependant, le matriau possde un comportement, dite hygro-verrou, se traduisant par des

    blocages de dformation durant des phases de schage et une mmoire hydrique rappele lors

    des phases de recouvrement des dformations [Gril, 1988 cit dans Housson, 2009]. Ce

    comportement est montr nettement dans le travail de Housson [2009] o il prsente un essai

    de fluage-recouvrance avec deux niveaux diffrents de teneur en eau pendant la phase defluage et de recouvrance (Figure 1.19)

    Figure 1.19 : Fluages et recouvrements en fonction de changement de la contrainte et de la

    teneur en eau [Husson, 2009]

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    36/163

    35

    La Figure 1.19 montre quil y a le blocage des dformations lors du premier schage sous

    charge. Ensuite, la libration de leffet hygro-verrou est partielle lors de la premire

    humidification aprs dchargement. Lannulation de la dformation viscolastique est totale

    lorsque la teneur en eau atteint la valeur maximale connue.

    Dans une autre application, Husson [2009] confirme que mme la teneur en eau est plus

    grande que celle connue, la dformation ne dpasse pas une valeur ngative.

    c. Modle Kelvin Voigt - Modle Maxwell

    Le comportement viscolastique du matriau peut tre modlis par la construction dun

    modle constitu dun ensemble de ressorts (solide lastique parfait) et damortisseurs

    (liquide visqueux newtonien). Ils sont structurs peut tre en srie, en parallle ou complexe.

    i. Modle Kelvin Voigt

    Ce modle est compos en parallle par un ressort modlisant le module dlasticit E et un

    amortisseur modlisant le coefficient de viscosit. Il est plutt rserv pour reprsenter lecomportement dun solide [Placet, 2006].

    Notons que1,2 et1,2 sont les dformations et les contraintesdans le ressort et dans lamortisseur. On obtient :

    dt

    d

    E

    22

    11

    =

    =

    Ils sont structurs en parallle, donc :

    dt

    dE 2121

    21

    +=+=

    ==

    La fonction du fluage peut scrire

    )1(1

    )( t

    eE

    tf

    = avecE

    = qui sappelle le temps de retard.

    ii. Modle Maxwell

    Il est compos par un ressort et un amortisseur en srie. Cette prsentation estbien adapte pour reprsenter le comportement du fluide [Placet, 2006].

    La fonction du fluage de cette structure sest crite :

    t

    Etf +=

    1)(

    Le comportement viscolastique du matriau bois peut tre modlis plus prcis

    en utilisant les modles complexes qui sont prsents dans plusieurs littratures

    [Dubois, 2004 ; Moutee, 2006].

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    37/163

    36

    4. Anisotropie et htrognit

    a. Anisotropie

    Au microscope, le bois apparait comme une srie de tubes orients dans la mme direction.

    Cette disposition a pour consquence de diffrencier les proprits mcaniques du bois

    suivant les directions. Cest ce quon appelle lanisotropie du bois.

    A toutes les chelles, le matriau bois prsente donc une direction principale. Par exemple

    lchelle de larbre, cest la direction de laxe du tronc qui sappelle la direction longitudinale(L). A lchelle microscopique, la direction principale est celle des microfibrilles, et aux

    chelles intermdiaires, cest la direction des fibres et des cellules. Notons que les fibres,

    mmes dans le bois clair, ne suivent pas exactement la direction longitudinale de larbre

    [Simon, 2009].

    Pour caractriser globalement lanisotropie en fonction de la partie relle (ou imaginaire) du

    module dYoung, Viville et Guitard [1995] dfinissent un facteur danisotropiedterminpar la formule :

    2

    1

    2

    2

    2

    2

    2

    2

    )(

    )(

    )(

    )(

    )(

    )(

    3

    1

    +

    +

    +

    +

    +

    =

    RL

    RL

    TL

    TL

    TR

    TR

    EE

    EE

    EE

    EE

    EE

    EE

    Avec EL, ER, ET: Partie relle ou partie imaginaire du module dYoung complexe dans ladirection longitudinale, radiale, tangentielle.

    Daprs les auteurs, ce coefficient (ou lanisotropie du bois) dpend de la variation des

    paramtres de forme et des pourcentages des rayons ligneux (Figure 1.20).

    Au niveau du cerne, dans le cas du bois initial o il y a 70% de vides (correspondant un

    bois initial de densit moyenne), le coefficient varie de 0.035 0.77 pour une variationdallongement des fibres allant de 1 50. Dans le cas du bois final o il y a 10% de vides

    (correspondant un bois final dense), avec les mmes variations dallongement des fibres que

    prcdemment, varie de 0.44 0.53. Cette variation est beaucoup moins importante quecelle dans le cas du bois initial. Aprs, dans la zone dcrasement des fibres du bois final

    10% de vides, le coefficient danisotropie est particulirement sensible au facteur

    dcrasement de la cellule.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    38/163

    37

    Figure 1.20 : Evolution du paramtre danisotropie global au niveau de cerne et de boismassif en fonction de la variation des paramtres de formes et des pourcentages des rayons

    ligneux avec : BI, bois initial ; BM : Bois final ; BM, bois massif ; RL, rayons ligneux[Viville et Guitard, 1995]

    A lchelle du bois massif, le pourcentage des rayons ligneux va rduire lanisotropie dumatriau en augmentant la rigidit dans la direction radiale et en diminuant la rigidit dans la

    direction longitudinale.

    Pour un matriau dingnierie comme le bois, il est ncessaire de dfinir un matriau

    orthotrope lchelle de larbre ou des cernes pour la simplification du calcul et de lamodlisation. On dfinit la direction longitudinale (L) qui suit laxe du tronc et deux autres

    directions orthonormales. Cest la direction de croissance annuelle, dite Radiale (R) et ladernire qui est tangent aux plans de cernes, dite Tangentielle (T).

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    39/163

    38

    Figure 1.21 : Directions principales du bois (L : longitudinale ; R : radiale ; T : tangentielle)

    [Wengert et Meyer, 2002]

    b. Htrognit

    i. A lchelle de larbreDans le plan transversal, le bois prsente deux zones diffrentes selon la direction radiale,

    dite bois juvnile et bois adulte. Ces deux parties possdent des angles des microfibrilles

    diffrents et donc des proprits mcaniques diffrentes. Daprs ltude dOutahyon [2008]

    sur le bois de Douglas, il semble que langle des microfibrilles diminue en fonction de lge

    de larbre, fortement dans les premires annes et plus calme dans les annes aprs (Figure

    1.22).

    Figure 1.22 : Angle des microfibrilles en fonction de lge de larbre de Douglas [Outahyon,2008]

    Selon la direction radiale, langle des microfibrilles change de 31 19 pour le disque 5

    (Figure 1.22) et de 29 11 pour le disque 4. Suite cette variation, la rondelle du bois est

    divise en 3 zones diffrentes : zone du bois juvnile, zone de transition et zone du bois

    adulte. Langle de microfibrilles varie beaucoup dans la zone du bois juvnile alors quelle

    est plus stable dans la zone du bois adulte. Gnralement, on peut dire que la transitionjuvnile/adulte se produit entre 10 et 15ans ; avant 10 ans on est dans le bois juvnile et aprs

    15 ans, on est dans la zone du bois adulte.

    ii. A lchelle des tissus

    Dans un cerne annuel, le bois initial et le bois final prsentent des diffrences au niveau

    anatomique et mcanique. Ces diffrences sont dues la vitesse de laccroissement secondaire

    qui est dcid par le changement de climat durant toute lanne.

    Farruggia [2000] a test des proprits lastiques de lpica dans ses travaux de recherche. Il

    a trouv des grandes diffrences entre ces deux zones. Dans la direction radiale, le bois dt

    prsente un module dlasticit ainsi quun coefficient de Poisson fortement diffrents par

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    40/163

    39

    rapport ceux dans le bois de printemps : ER=1230 MPa et RT=0.39 dans le bois dt etER=744MPa etRT=1.13 dans le bois de printemps.

    Les diffrences des proprits mcaniques du bois sexpliquent par la diffrence de la densitentre le bois initial et le bois final dans un cerne, et entre les cernes diffrents.

    Nepveu [1994] montre que les effets ge compt depuis la moelle et largeur de cerne constituent deux sources prpondrantes de variabilit de la densit du bois dans un cerne ou

    dans un groupe de cerne. Les rsultats de Huber [1991], prsent dans la Figure 1.23,permettent de dessiner des tendances gnrales

    Figure 1.23 : Effets de la largeur de cerne age depuis la moelle fixe et de lge la largeur

    de cerne fixe sur la densit du bois de chne (Quercus petraea et Quercus robur). Niveauintraarbre [Huber, 1991 cit dans Nepveu, 1994]

    Linfradensit du bois de chne, ge gale, est nettement favorise par un accroissement de

    la largeur de cerne. En effet, lorsque la largeur de cerne augmente, le bois de feuillus produitplutt du bois dt qui est plus dense. A linverse, une acclration de la croissance des

    cernes saccompagne, chez les rsineux, dune forte augmentation de la proportion de bois deprintemps.

    Leffet ge depuis la moelle, considr indpendamment de la largeur de cerne, se traduit par

    une diminution de linfradensit en fonction de laugmentation de lge. Dans le cas des

    rsineux, cet effet sestompe ds la production de bois mature soit gnralement avant 20 ans.

    Pour les feuillus, cet effet persiste trs longtemps aprs la limite du bois juvnile identifi surle bois des rsineux [Nepveu, 1994].

    De manire gnrale, cet auteur dit que leffet largeur de cerne prdomine sur leffet ge pour

    les rsineux. Ceci explique pourquoi les premiers cernes produits sont moins denses que ceuxmise en place ultrieurement.

    Pour les feuillus, ses deux effets sont convergents si bien quun retrouve le bois le plus dense

    au voisinage de la moelle de larbre.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    41/163

    40

    III. Relations entre structure et comportement mcanique du bois

    1. Echelle des tissus - Agencement cellulaire du bois dans le plan transversal

    La structure du bois peut-tre dfinie diffrentes chelles spatiales. Il existe une dizaine de

    niveau structural diffrent entre le niveau macroscopique (tronc darbre) et le niveau

    molculaire du bois (Navi, 2005). Dans le cadre de ce travail, nous nous intresserons lagencement cellulaire du bois lchelle des tissus, qui joue un rle important dans le

    comportement mcanique du bois, surtout dans le plan transversal.

    a. Rsultats exprimentaux

    De nombreux travaux [Gillis, 1972 ; Farruggia, 1998 ; Navi, 2005], ont montr que le bois est

    plus rigide dans le domaine lastique selon la direction radiale que selon la direction

    tangentielle. Par exemple, Badel [1999] a mesur lors dessais en traction la rigidit

    transversale de tissus du bois de chne : dans la zone initiale poreuse, E R= 450 MPa et

    ET=32085 MPa ; dans la plage de parenchyme longitudinal (constitue de cellules de

    parenchyme longitudinal et de petits vaisseaux, densit ~800 kg/m3

    ;cf. Figure 1.5),ER=1700450 MPa et ET=850110 MPa.

    Par contre, dans la zone plastique et de rupture, cette dominance nexiste pas toujours. Le

    module de rupture du bois selon la direction radiale est plus faible que celui selon la direction

    tangentielle. Cette observation est confirme par les travaux de Easterling et al., 1982 ;Roussel, 1997 cit dans Navi, 2005.

    Figure 1.24 : Courbe contrainte-dformation dune prouvette de peuplier (densit =0.35)

    de dimension 25x25x5 mm3

    en compression simple suivant les directions l, r et t (courbe M1,M2et M3) vitesse de dplacement contrle de v=1mm/mn [daprs Roussel, 1997 cit dans

    Navi, 2005]

    Dans la Figure 1.24, au dbut de la courbe -, ERest bien suprieur ETmais la fin de cettecourbe lingalit sinverse.

    Ce phnomne peut-tre expliqu par le rle des rayons ligneux et de lagencement cellulaire

    du bois dans le plan transversal :

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    42/163

    41

    Au dbut de la courbe -, la force sollicite est assez faible, les rayons ligneuxrsistent et ils peuvent bien supporter cette contrainte impose dans le sens radial.

    Dautre part, le module dYoung du bois dans le sens radial est plus lev que celui

    dans le sens tangentiel car la contrainte de traction/compression (ce qui apparat dans

    le sens radial) est plus importante que celle de flexion (ce qui apparat dans le sens

    tangentiel) de paroi cellulaire [Gillis, 1972].

    A la fin de la zone de plasticit ou au dbut de la zone de densification, les rayonsligneux ont flamb, ils ne peuvent plus porter la sollicitation. Durant cette priode,

    lagencement cellulaire du bois soccupe une place beaucoup plus importante. Chez

    les rsineux, les parois radiales des cellules sassemblent comme des poutres droites et

    longues (cf. Figure 1.25 et Figure 1.26). Cette structure perd rapidement sa stabilitpar leffet de flambement quand la force sollicite est suffisamment importante. Donc,

    son comportement mcanique est plus faible par rapport la structure des carres

    prsente dans la direction tangentielle, ce qui est plus stable.

    b. Structure en nid dabeille

    Dans la littrature, plusieurs chercheurs [Gibson et Ashby, 1997 ; Farruggia, 1998] ont utilis

    la composition de nid dabeille pour exprimer la structure des matriaux solides. Les cellules

    sont normalement hexagonales, comme un nid dabeille, mais peuvent tre en forme de

    triangle, de carre, etc. Dans le cas du bois des rsineux, la composition dun nid dabeille

    avec des cellules hexagonale est choisie pour la modlisation sa structure dans le plan

    transversal lchelle des tissus.

    Lors des chargements dans le plan transversal, quand on dpasse le seuil dlasticit du bois,

    il apparat de temps en temps une rupture locale dans les zones les plus faibles. La Figure 1.26

    montre qu ces ruptures locales, il y a encore des cellules qui restent leur formegomtrique initiale.

    En comparant la dformation transversale du bois observe pour une sollicitation dans la

    direction tangentielle ou radiale (Figure 1.25 et Figure 1.26), on constate que :

    - la direction tangentielle est beaucoup plus homogne que la direction radiale, les cellules

    sont dforms pratiquement de la mme faon. La raison principale est lagencement

    cellulaire discut prcdemment.

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    43/163

    42

    Figure 1.25 : Schma de la dformation des cellules de bois pour une sollicitation selon la

    direction tangentielle : (a) pas de chargement ; (b) flexion des parois cellulaires dans ledomaine lastique ; (c) rupture des cellules uniforme dans le domaine plastique [Gibson,

    1997]

    Figure 1.26 : Schma de la dformation des cellules de bois pour une sollicitation selon la

    direction radiale : (a) pas de chargement ; (b) flexion des parois cellulaires dans le domainelastique ; (c) rupture des cellules non-uniformes dans le domaine plastique [Gibson, 1997]

    Gibson [1997] a confirm pour le balsa la diffrence entre ces deux directions par des courbes

    de dformation en fonction de la contrainte (Figure 1.27).

    Le seuil dlasticit du bois dans la direction radiale est plus lev que celui dans la direction

    tangentielle (1.5 GPa par rapport 1 GPa). Pourtant, dans le cas dun chargement, les cellules

    sont dformes ds le dbut du domaine de plasticit, soit~0.02. Dans le cas de chargementtangentiel, les cellules gardent la forme presque initiale jusqu~0.2

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    44/163

    43

    Figure 1.27 : Courbes contrainte-dformation du balsa, chargement selon la direction

    tangentielle (en haut) et selon la direction radiale (en bas) [Gibson, 1997]

    2. Echelle de la paroi

    a. Modlisation de la forme de cellulePrcdemment, nous avons discut de leffet de larrangement cellulaire du bois sur son

    comportement mcanique. Paralllement, il a t dmontr que la forme gomtrique de la

    cellule influe directement sur sa rsistance, et sur le comportement mcanique intrinsque du

    bois. Watanabe [2002] a trouv quune cellule symtrique est plus rsistante quune cellule

    antisymtrique.

    i. Cellule symtrique

    Les cellules des conifres sont assez rgulires et elles sont modlises souvent sous la forme

    hexagonale par plusieurs auteurs [Boutelje, 1962 ; Farruggia, 1998 ; Watanabe, 2002]. Dans

    la Figure 1.28 reprsente par Watanabe [2002], T est la longueur axiale de la paroi cellulaire

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    45/163

    44

    tangentielle ; R est la longueur axiale de la paroi cellulaire radiale ; est langle dlment et test lpaisseur de la paroi cellulaire.

    Figure 1.28 : Forme gomtrique et paramtres du modle dune cellule [Watanabe, 2002]

    Daprs Gibson [1997], lpaisseur t est calcule par la formule :

    cos)sin/(2

    )2/)(/(

    +

    +=

    RT

    RTRt

    w

    Avecest la densit du bois ;west la densit de la paroi cellulaire. Daprs Koponen [1989],w=1500 kg/m

    3. Prcisment, Norimoto [1978] cit dans Watanabe [1999] confirme que

    w=1.43 g/cm3 20C et 60% R.H.

    A partir des paramtres dtermins ci-dessus, Watanabe [2002] propose des quations pour

    calculer le module dYoung ETet ERde ce modle :

    1

    3

    32

    )sin/()/(

    cos

    )sin/)(/(

    )sin/2(cos

    ++

    ++

    =ba

    TERTRtERTRt

    RTE

    1

    3

    2

    cos)/(

    sin)sin/(

    )/(

    cos)sin/(

    +++=

    RtE

    RT

    RtE

    RTEba

    R (3)

    Ici, Ea et Eb sont les modules dYoung axial et de flexion de la paroi cellulaire dans la

    direction primtrique. Daprs Watanabe [1999], Eaet Ebsont dtermins 14.3 GPa et 15.6

    GPa environ.

    Un des rsultats de Watanabe [2002] est montr dans la Figure 1.29

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    46/163

    45

    Figure 1.29 : Comparaison entre les valeurs exprimentales et les valeurs calcules en

    utilisant lquation (3) (les croix) pour 7 espces : = Cryptomeria japonica ; =

    Chamaecyparis obtusa ; = Metasequoia glyptostroboides ; = Picea sitchensis ; =

    Pinus densiflora ; = Pinus radiata ; = Tsuga heterophylla. [Watanabe, 2002]

    Grce cette dmonstration, on trouve que les rsultats calculs (les croix) et les rsultats

    exprimentaux ne sont pas vraiment cohrents pour les 7 espces de bois considres.

    Plusieurs hypothses peuvent tre avances :

    Premirement, il est difficile davoir des cellules qui sont orientes exactement selon

    un des axes du repre de rfrence de lchantillon. Par exemple la direction nomme radiale de la cellule est souvent incline par rapport la direction radiale de

    lchantillon. Watanabe [2002] estime que cette inclinaison est environ de 3 4 et

    cette erreur influe naturellement sur le rsultat de calcul.

    Deuximement, on trouve que la dformation de la cellule dans ce modle est lasomme des rsultats de flexion et de la dformation axiale, dans la direction radiale

    par exemple. Quand le ratio t/R est petit, lquation (3) peut tre applique pourcalculer ERmais quand il est grand, le phnomne de cisaillement apparat et influe

    sur la dformation totale. Dans cet exemple, lauteur confirme que le ratio t/R nest

    pas assez petit pour ignorer le phnomne de cisaillement.

    Troisimement, cest le problme de la forme symtrique du modle de la cellule.Dans la ralit, les cellules du bois sont souvent asymtriques. Quand une celluleasymtrique est charge, elle se dforme par rotation et des contraintes de cisaillement

    apparaissent dans la paroi. Le module dYoung apparent dans ce cas est plus faible

    que celui dans le cas dune cellule symtrique.

    ii. Cellule antisymtrique

    Simon [2009] a modlis une cellule de bois sous la forme antisymtrique par 6 paramtres

    principaux, prciss dans la Figure 1.30

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    47/163

    46

    Figure 1.30 : Modle gomtrique des cellules : 6 paramtres indpendants : 4 dimensions

    DR, DT, eR, eTet 2 paramtres gomtriqueset[Simon, 2009]

    DR: largeur radiale ou diamtre radial

    DT: largeur tangentielle ou diamtre tangentiel

    eR: paisseur radiale des doubles parois

    eT: paisseur tangentielle des doubles parois

    : angle entre la direction radiale et la paroi radiale de gauche

    : facteur qui caractrise le croisement entre les cellules de 2 ranges radiales adjacents : siles cellules se croisent en leur milieu, alors=1/2 et si les parois tangentielles sont alignes,alors=0 ou=1.

    Avec ces paramtres, on approche la configuration des cellules les plus courantes.

    Pour la caractrisation de la variation gomtrique des cellules dans un cerne, Simon [2009] a

    propos un modle bas sur les rsultats de Gachet [2003], prsent la Figure 1.31

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    48/163

    47

    Figure 1.31 : Morphologie suivant la largeur dun cerne des cellules dpica donne par

    Gachet [2003] et le modle de Simon [2009]

    Suite cette dmonstration, on trouve que selon la largeur dun cerne, le diamtre radial

    baisse de moiti entre le dbut danne et la fin danne, DRprintemps ~ 2DR

    t. Par contre,

    lpaisseur de la paroi cellulaire augmente denviron 2 fois, eprintemps ~ et, le diamtre

    tangentiel tant constant dans tout laccroissement.

    Par les calculs analytiques bass sur ce modle, il a trouv des rsultats comparables avec les

    autres auteurs [Farruggia et Perr, 2000] ou avec les rsultats exprimentaux sur lpica du

    Bugey 12% H.R.

    Figure 1.32 : Evolution du module tangentiel et radial local calcul en fonction de la

    position radiale relative dans le cerne. Comparaison avec des essais de compression surlpica du Bugey [Simon, 2009]

    Dans la Figure 1.32, on constate que la variation de module dYoung local dans la direction

    tangentielle est plus leve que celle dans la direction radiale. Le rapport ERt

    /ERprintemps

    est de

    lordre de 3 4, tandis que le rapport ETt/ET

    printempspeut atteindre 20.

    Dautre part, le module dYoung local du bois dt dans la direction tangentielle est plus

    important que celui dans la direction radiale (3000 MPa par rapport 1800 MPa). Ceci peut treexpliqu par la quantit de matire ligneuse selon chaque direction. A la fin de la zone de bois

  • 7/25/2019 comportement elastique.pdf

    49/163

    48

    dt (bois final), la cellule est allonge selon la direction tangentielle. Suite la Figure 1.33,

    on trouve que la matire ligneuse dans la coupe A-A (coupe tangentielle) est plus que celle

    dans la coupe B-B (coupe radiale). C'est--dire que dans ce cas-l, le bois est plus rsistant

    selon la direction tangentielle.

    A

    B

    B

    A-A

    B-B

    T

    R

    A

    Figure 1.33 : Quantit de matire ligneuse selon la direction tangentielle (coupe A-A) et

    selon la direction radiale (coupe B-B)

    Par ailleurs, au sein dun accroissement annuel, le module dYoung moyen dans la direction

    radiale est toujours plus grand que celui dans la direction tangentielle, prsent la Figure

    1.34

    Figure 1.34 : Nuages des modules de 2000 cernes en fonction de leur masse volumique[Simon, 2009]

    b. Couche G dans le bois de tension

    Le bois de tension possde souvent un comportement qui est diffrent celui du bois normal.

    De fortes contraintes de croissance de traction apparaiss