comportement alimentaire de lâadolescent obèse : doit-on prendre en charge les parents ?

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Cahiers de nutrition et de diététique (2009) 44, 144—147 COMPORTEMENT ALIMENTAIRE Comportement alimentaire de l’adolescent obèse : doit-on prendre en charge les parents ? The obese child alimentary behaviour: Do parents need a medical follow-up? Brigitte Rochereau 23, rue Auguste-Mounié, 92160 Antony, France Rec ¸u le 2 d´ ecembre 2008 ; accepté le 27 f´ evrier 2009 Disponible sur Internet le 22 avril 2009 MOTS CLÉS Adolescent obèse ; Parents ; Comportement alimentaire Résumé L’adolescence est une période de mutation spectaculaire du corps : construction d’un nouveau corps, d’une identité sexuelle, d’une nouvelle image de soi avec acquisi- tion de nouveaux comportements alimentaires. Tout cela se joue sur fond d’enjeux de séparation—individuation, où pour acquérir son autonomie, l’adolescent va se détacher de ses parents et s’identifier au groupe de pair. L’obésité peut pulvériser ces enjeux narcissiques, entraînant une souffrance psychique, complication la plus redoutable de la maladie. Les parents d’un adolescent obèse, parfois fragilisés par la « crise du milieu de la vie » se sentent désempa- rés et culpabilisés. Or l’adolescent, au centre de liens étroits entre ses parents et sa famille, ne peut rien faire sans eux. Ses parents sont, de ce fait, les garants de l’alliance et du succès thérapeutique. Ils doivent être entendus, aidés pour les déculpabiliser, rassurés dans leur fonc- tion de parentalité sans se substituer à eux, accompagnés dans le changement nécessaire des habitudes de vie de toute la famille. © 2009 Société franc ¸aise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Obese adolescent; Parents; Alimentary behavior Summary Adolescence is a state where the body is deeply changing: building of a new body, of a sexual identity, of a new body image with new alimentary behaviour. At the same time, new states of separation—individualisation from parents are occurring in order to gain autonomy and identification to pairs. Obesity is disturbing these narcissistic states and inducing psychic pain. Parents of an obese adolescent are often destabilised and guilty even more if they are challenged by their own problems. However, adolescents need to maintain close relationships with parents and family and cannot do anything with them. Parents are warranting therapeutic alliance and success. They must be listened to and assisted, reassured in their parental functions and accompanied in changing life style of the whole family. © 2009 Société franc ¸aise de nutrition. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Texte issu d’une conférence donnée aux Journées francophones de nutrition à Brest en novembre 2008. Adresse e-mail : [email protected]. 0007-9960/$ — see front matter © 2009 Société franc ¸aise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.cnd.2009.02.001

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Page 1: Comportement alimentaire de lâadolescent obèse : doit-on prendre en charge les parents ?

Cahiers de nutrition et de diététique (2009) 44, 144—147

COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

Comportement alimentaire de l’adolescent obèse :doit-on prendre en charge les parents ?�

The obese child alimentary behaviour: Do parents need a medical follow-up?

Brigitte Rochereau

23, rue Auguste-Mounié, 92160 Antony, France

Recu le 2 decembre 2008 ; accepté le 27 fevrier 2009Disponible sur Internet le 22 avril 2009

MOTS CLÉSAdolescent obèse ;

Résumé L’adolescence est une période de mutation spectaculaire du corps : constructiond’un nouveau corps, d’une identité sexuelle, d’une nouvelle image de soi avec acquisi-

Parents ;Comportementalimentaire

tion de nouveaux comportements alimentaires. Tout cela se joue sur fond d’enjeux deséparation—individuation, où pour acquérir son autonomie, l’adolescent va se détacher de sesparents et s’identifier au groupe de pair. L’obésité peut pulvériser ces enjeux narcissiques,entraînant une souffrance psychique, complication la plus redoutable de la maladie. Les parentsd’un adolescent obèse, parfois fragilisés par la « crise du milieu de la vie » se sentent désempa-rés et culpabilisés. Or l’adolescent, au centre de liens étroits entre ses parents et sa famille,ne peut rien faire sans eux. Ses parents sont, de ce fait, les garants de l’alliance et du succèsthérapeutique. Ils doivent être entendus, aidés pour les déculpabiliser, rassurés dans leur fonc-tion de parentalité sans se substituer à eux, accompagnés dans le changement nécessaire deshabitudes de vie de toute la famille.© 2009 Société francaise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSObese adolescent;Parents;Alimentary behavior

Summary Adolescence is a state where the body is deeply changing: building of a new body,of a sexual identity, of a new body image with new alimentary behaviour. At the same time,new states of separation—individualisation from parents are occurring in order to gain autonomyand identification to pairs. Obesity is disturbing these narcissistic states and inducing psychicpain. Parents of an obese adolescent are often destabilised and guilty even more if they arechallenged by their own problems. However, adolescents need to maintain close relationshipswith parents and family and cannot do anything with them. Parents are warranting therapeuticalliance and success. They must be listened to and assisted, reassured in their parental functionsand accompanied in changing life style of the whole family.© 2009 Société francaise de nutrition. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

� Texte issu d’une conférence donnée aux Journées francophones de nutrition à Brest en novembre 2008.Adresse e-mail : [email protected].

0007-9960/$ — see front matter © 2009 Société francaise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.cnd.2009.02.001

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Comportement alimentaire de l’adolescent obèse : doit-on

Introduction

Peu d’études rigoureuses, en particulier contrôlées ou lon-gitudinales se sont intéressées à l’attitude des parentsd’adolescents devant leur obésité. Répondre à cette ques-tion, c’est aborder de multiples problématiques : êtreparent d’un adolescent, avoir un adolescent atteint d’unemaladie chronique, l’obésité, et le comportement ali-mentaire qui à cet âge de la vie soulève beaucoupd’interrogations. Au-delà de l’obésité, ces consultationsne sont pas faciles pour le thérapeute car plusieursprotagonistes interviennent : l’adolescent et ses parents(le plus souvent la mère), compliquant ainsi la priseen charge. Le thérapeute est obligé de les recevoirensemble, avec un temps singulier réservé à l’adolescent.La mère est souvent désireuse de perpétuer le schémaclassique pédiatre—mère—enfant, mais dans l’intérêt dusuivi médical, il importe de faire passer l’adolescent del’état d’objet au rang d’individu et de le faire deve-nir acteur. On est régulièrement frappé par le fait quedes adolescents parfaitement capables de communiquer« en adultes » avec le thérapeute retombent dans un rôleinfantile dès qu’ils se retrouvent en présence de leursparents.

Mais tout d’abord, qui demande la consultation,l’adolescent lui-même ou ses parents ? Chacun a une attenteparticulière et de ce fait, le « problème » n’est pas pré-senté de la même manière, la différence peut aller jusqu’audésaccord manifeste quant à la finalité de la consulta-tion. Quelle est la vraie demande ? En d’autres termes,que veut l’adolescent et que veut le parent ? Le pro-blème est-il lié à l’obésité, à l’adolescent lui-même, àson comportement alimentaire, à l’inquiétude ou mêmela souffrance parentale ? Comment l’adolescent percoit-ilson obésité ? Et comment le(s) parent(s) vivent l’obésitéde leur adolescent ? Ont-ils soufferts eux-mêmes de cettemaladie ? Ont-ils honte ? Ont-ils peur ? Se sentent-ils cou-pables ? Comment aborder l’alimentation avec le jeune etses parents ? Enfin, la question à laquelle nous tenteronsde répondre : doit-on prendre en charge les parents d’un

adolescent obèse ?

Qu’entend-on par adolescence ?

Parmi les multiples définitions de l’adolescence, rete-nons celle qui désigne la période allant du début de lapuberté (apparition des caractères sexuels secondaires),au commencement de la vie adulte (autonomie finan-cière). Mais cette période s’allonge de plus en plus,du fait notamment de l’avancement de l’âge de lapuberté (moins trois ans en moyenne en un siècle) et del’entrée dans la vie professionnelle de plus en plus tar-dive.

Une autre définition de l’adolescence établiepar l’Organisation mondiale de la santé désigne

la période de développementapproximativement entre dix et 19 ans [11]. En

France, en 1997, l’âge moyen de la premièregrossesse étant à 29,2 ans, cette longue périodesuggère que l’on n’est pas le même parent quand

l’adolescent a dix ans ou 19 ans.Mais le rôle des parents se situe bien en

amont de cette période.

dre en charge les parents ? 145

Quand l’enfant paraît. . .

Désiré ou pas, programmé ou non, un enfant est déjà investide toute une problématique familiale, d’attentes diverses etparfois contradictoires, d’attitudes parentales conscientesou inconscientes. Il peut être idolâtré, rejeté, étouffé,devenir « l’objet familial », l’enfant roi dont le désir estsouverain, ou au contraire amené à l’autonomie.

C’est aussi un « enfant miroir », sur lequel les parents,mais aussi les autres membres de la famille (grands-parents. . .) vont pouvoir se projeter, s’y investir ettransmettre leurs propres savoirs, leur culture, leurs valeurset expériences personnelles avec les meilleures intentions,en conformité à l’image et au discours social (parfois jusqu’àl’obsession).

Société de « l’enfant roi » ? Oui mais l’adolescent. . .

on le veut déjà adulte. Beaucoup de compétences sontmobilisées autour de l’enfance, la mortalité infantile a qua-siment disparue. Cependant, un des paradoxes de notresociété est que l’enfance est surinvestie alors que beaucoupd’adolescents sont abandonnés au nom de l’autonomie.

. . . et devient un adolescent

L’adolescence est pour un jeune une période de mutationspectaculaire, déclenchée par la puberté, qui se déroule nonsans un certain niveau d’anxiété : poussée spectaculaire dela croissance staturopondérale, construction d’un nouveaucorps, d’une identité sexuelle, d’une nouvelle image, avecdes enjeux narcissiques démesurés [5]. L’adolescent va vivreun processus d’individuation—séparation, où pour acqué-rir son autonomie et confiance en soi, il doit se détacherdes bases identificatoires parentales. Il va ainsi recher-cher une réassurance sur sa normalité, sa conformité et savaleur auprès de nouveaux supports d’identification qui sontà l’extérieur de la famille : les autres adolescents (amis,copains, pairs. . .).

L’alimentation à l’épreuve del’adolescence

Depuis sa naissance, l’enfant intègre de multiples appren-tissages alimentaires pour construire sa propre identité demangeur. C’est en famille que l’enfant apprend à manger,par imitation du modèle parental (père et mère). Ainsi, lecomportement alimentaire de l’adolescent, dont les parentsont servi de modèle, fait appel en permanence à sa mémoired’enfant. Il renvoie à une culture vécue et non à une culturescientifique.

L’adolescence, dont le starter est la puberté, estune période où les besoins énergétiques et nutritionnelssont considérablement augmentés et donc un adolescenta faim [12] ! De nouveaux comportements et habitudesalimentaires apparaissent, sous l’influence des proces-sus d’individuation—séparation : rejet des habitudes etcontraintes familiales, influence des autres adolescents,recherche d’autonomie, de liberté, d’expérimentation, desensations intenses [4]. La manière de se nourrir est unmoyen pour les adolescents de montrer leur développe-ment social et personnel. La consommation de la nourriturefast-food (rôle symbolique pour différencier le monde desadolescents et celui des adultes) est liée avec le senti-ment d’être libre et adolescent. La nourriture saine est par

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pposition liée au monde des adultes. De ce fait, les adoles-ents revendiquent le droit de manger « comme on veut »,quand on veut », « ce qu’on veut » et surtout « dehors »

hors des parents). Ils sont peu sensibles aux conséquencesointaines de leur comportement alimentaire.

es parents d’adolescent

« Pendant cette période de la vie de leur enfant, il fautd’abord que les parents survivent ! » Donald Winnicott

Pour acquérir autonomie et confiance en soi, l’adolescentbesoin de ses parents, en tant qu’individu et couple. Ses

arents doivent d’abord accepter d’être la cible privilé-iée de son agressivité, ils doivent pouvoir la recevoir sanse sentir détruits et dévalorisés. Ils doivent être capables’accompagner leur adolescent de la dépendance infantile

l’autonomie de l’adulte, dans ses changements phy-iques sans s’investir uniquement dans son image corporelle,apables de communiquer, de l’écouter, de le rassurer, et deontinuer à lui donner des repères dont il a besoin pour setructurer.

En réalité, les parents actuels, dont les mères travaillentprès de trois femmes sur quatre ont un emploi rémunéréu moment où leurs enfants sont adolescents), vivent beau-oup de stress et disposent de moins de temps de qualitévec leurs adolescent. Le rôle de chacun dans le couplearental est moins défini : rôle du père, de la mère, inter-ctions mère—adolescent (de la mère absente, dépressive,rop bonne, gavante, incohérente à la mère trop présente),nteractions père—adolescent (du père fusionnel au pèreémissionnaire), interactions père—mère.

Les parents peuvent être confrontés à des difficultése vie : la « crise du milieu de vie » qui les emporte danses difficultés à se séparer et à évoluer par rapport à leurnfant qui change, aux sentiments de pertes irréversiblesperte de l’enfant « idéal », vieillissement de leurs parents,odifications corporelles liées à l’âge), à l’angoisse face

u temps qui passe. Ils peuvent rencontrer des situationsu des histoires familiales complexes : conflits conjugaux,ivorce, familles recomposées, monoparentales, issues de’immigration, deuils, naissances, dyscommunication dansa famille, maltraitances, pathologie parentale (dépression,rogue, suicide. . .).

Certains parents peuvent avoir des difficultés à intégreres modifications corporelles de la puberté, ou ont un vécuersonnel d’obésité (du déni « il n’y a rien à faire, j’ai moiussi tout essayé » à l’attitude trop rigide « je ne veux pasu’il vive ce que j’ai vécu ». Quelles sont leurs connaissancesn matière d’alimentation, où en sont-ils de leur comporte-ent alimentaire ?

es enjeux socioculturels actuels

es adolescents, très influencés par les médias, sont exposésout comme leurs parents, à un discours sociétal complexet contradictoire :une société du corps infaillible, qui valorise la valeur per-sonnelle d’un individu à son image idéale. Les corps « àla mode » sont des images de corps, virtuels, les rendanttotalement hors norme [6] ;une société de jeunisme, « adolescentrique », où lebrouillage des générations fait que les parents et

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B. Rochereau

grands-parents peuvent eux aussi s’inscrire dans unedémarche narcissique ;une société stigmatisante, qui remet souvent en questionla parentalité dans son rôle éducatif et nourricier : « vosenfants sont mal élevés, ils sont insupportables », « vosenfants sont gros car vous les nourrissez mal » ;une société du tout-tout de suite, où la frustration nesemble plus être une valeur éducative, la satisfactionimmédiate devenant, en revanche, une valeur socialeactuelle ;une société d’opulence, avec toutes les pressions deconsommation que cela représente et une cacophonie desmessages nutritionnels qui désempare les parents.

tre ado avec des kilos en trop

En 1997, l’OMS a déclaré l’obésité comme unemaladie chronique, récidivante, qui s’aggrave

sans soins, entraînant des complicationssomatiques et psychosociales. Cette pathologieest en réalité très complexe, au carrefour de lanutrition, de la médecine, de la psychologie, dela sociologie, de l’anthropologie, du politique.

Mais, dans l’inconscient collectif, l’obésité n’esttoujours pas considérée comme une maladie. Elleest le reflet de personnes porteuses d’un doublepêché : la paresse et la gourmandise. De victime,

la personne obèse se sent coupable de ne pasavoir pu maîtriser son corps et de ne pas adhérer

aux valeurs sociétales actuelles : minceur,réussite, beauté, performance, jeunesse.

Le vécu de son obésité par l’adolescent dépend gran-ement des représentations parentales de la maladieadolescent « fort et solide », compétences parentalesourricières. . .) et de ses pairs (« grand copain, costaud »).ais l’adolescent obèse est en permanence confronté aux

mages idéales de la société et tous les enjeux narcissiques,

i importants à l’adolescence (image de soi, estime de soi,exualité. . .) risquent d’être bafoués [3]. Il peut se sen-ir abandonné et trahi par ce corps qui n’est pas le corpsnfaillible, tel que l’exhibent les médias. C’est un corpséfectueux, générant une stigmatisation et une souffrancesychique, une des complications la plus redoutable de’obésité [2]. Dans un même temps, l’obésité renvoie learent coupable face à cette maladie (maladie honteuse) etson échec de n’avoir pas su protéger son enfant (mauvaisarents) [7].

onclusion

our toutes ces raisons : oui, il faut prendre en charge lesarents d’un adolescent obèse, à la condition que leur ado-escent l’accepte (il ne faut pas perdre de vue qu’à la fine la consultation, c’est lui seul et non ses parents quiécide de revenir) et que les parents veuillent être aidés8]. Les parents d’adolescent, souvent fragilisés par la « criseu milieu de la vie » et leurs propres difficultés person-elles et professionnelles, se sentent démunis et culpabilisésace à l’obésité, maladie qui remet en cause leur projet’enfant idéal. Une discrimination intrafamiliale s’ajoutantla stigmatisation sociétale, peut venir aggraver la souf-

rance psychique de l’adolescent [1]. Il faudra entendre

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Comportement alimentaire de l’adolescent obèse : doit-on

les représentations du statut pondéral et l’alimentation deleur adolescent, les accompagner pour les déculpabiliser,les rassurer dans leurs compétences parentales éducativessans se substituer à eux, par une équipe pluridisciplinaire

cohérente, si besoin.

La prise en charge de l’obésité ne se résume pas à lasimple prescription diététique et d’une activité physique.Elle entraîne toujours une modification des habitudes devie de l’individu et de son entourage. L’adolescent est aucentre de liens étroits entre ses parents et sa famille, songroupe de pair et la société : il ne peut rien faire sans eux[9]. Les parents sont eux-mêmes les garants de l’alliance etdu succès thérapeutique [10]. Le challenge des parents estde susciter de nouveaux comportements de vie sans provo-quer chez leur adolescent une préoccupation excessive pourla minceur et une dévalorisation de l’image et de l’estimede soi. Il leur faut donc transmettre des messages construc-tifs, en se préoccupant plus de l’environnement alimentairefamilial que du poids de leur adolescent.

Parce que chaque famille est unique, chaque adolescentest singulier, chaque obésité à son histoire, la prise en chargesera abordée sur le modèle du sur mesure, où la relationtriangulaire entre les soignants, les parents et l’adolescentest la clé de réussite de la prise en charge de l’adolescentobèse.

Conflits d’intérêts

Aucun.

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dre en charge les parents ? 147

Références

[1] Tibère L, Proenca R, Poulain JP. Les adolescents obèses face àla stigmatisation. Obésité 2007;3:173—81.

[2] Tibère L. Obésité des adolescents : entre désamour et accep-tation de soi. lemangeur-ochacom 4 juin 2007.

[3] Alvin P. Obésités à l’adolescence : activisme, pessimisme, réa-lisme ? Arch Pediatr 2004;11:621—2.

[4] Michaud C, Baudier F. Habitudes et consommation alimentairesdes adolescents francais. Revue de la littérature. Cah Nutr Diet1996;31:292—8.

[5] Graindorge C. Poids et image corporelle à l’adolescence.CERIN :alimentation de l’enfant et de l’adolescent, 2004 Paris,211—215.

[6] Hubert A. Corps de femmes sous influence. Cah OCHA 2004:10.[7] Myers A, Rosen JC. Obesity stigmatization and coping: Relation

to mental health symptoms, body image, and self-esteem. IntJ Obes 1999;23:221—30.

[8] Nemet D, Barzilay-Teeni N, Eliakim A. Treatment of child-hood obesity in obese families. J Pediatr Endocrinol Metab2008;21:461—7.

[9] Lindsay AC, Sussner KM, Kim J, Gortmaker S. The role of parentsin preventing childhood obesity. Future Child 2006;16:169—86.

10] Peterson Y. Family therapy treatment: working with obese chil-dren and their families with small steps and realistic goals. ActaPaediatr Suppl 2005;94:42—4.

11] OMS. Obésité : prévention et prise en charge de l’épidémiemondiale, 1997; Genève, série de rapports techniques no 894.

12] Martin A. Les apports nutritionnels conseillés pour la popula-tion francaise. In: Basdevant A, Laville M, Lerebours E, editors.Traité de nutrition clinique de l’adulte. Flammarion; 2002. p.275.