projet caaps : comportement alimentaire des
TRANSCRIPT
PROJET CAAPS : COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DES ENFANTS - LE PARI DE LA SANTE JUSTIFICATION DU PROJET
DIAGNOSTIC DE LA SITUATION
L’Alsace présente des indicateurs de santé
particulièrement défavorables pour ce qui concerne
les pathologies liées à la nutrition et l’activité
physique :
Mortalité par maladies cardio-vasculaires
supérieure à la moyenne nationale (taux
comparatif de mortalité par maladies de
l’appareil circulatoire égal à 233 (pour 100
000 habitants) pour la France versus 268
pour l’Alsace en 2004) ;
Prévalence du diabète de type 21
supérieure à la moyenne nationale (selon
les résultats régionaux de l’étude ENTRED
2001, 3,2% des assurés du régime général
seraient traités pour un diabète, la
moyenne observée sur la France est de
2,8%) ;
Toutes ces pathologies ont des facteurs de
risque commun, le surpoids et l’obésité,
déterminants pour lesquels l’Alsace est
également au dessus de la moyenne
nationale déjà très précocement : 17,6%
d’enfants alsaciens de 5 à 6 ans en situation
de surpoids alors que la moyenne
nationale est de 14,4 %2.
La région s’est, de ce fait, mobilisée pour agir sur le
comportement alimentaire de ses habitants et a
ainsi décliné le programme national nutrition santé
(PNNS) en un programme régional (PRNS).
Dans ce cadre, le Rectorat a mis en œuvre un projet
de promotion de la santé dont l’objectif est de
participer à l’amélioration des habitudes
alimentaires et d’activités physiques des élèves.
Ceci en agissant à la fois sur :
les connaissances théoriques et pratiques,
l’offre alimentaire en restauration scolaire,
l’offre en matière de dépistage et
d’orientation pour une prise en charge
adaptée des élèves en surpoids, obèses et
des jeunes présentant des troubles du
comportement alimentaire.
1 Diabète dit « gras »
2 étude DRESS juillet 2003
LES OBJECTIFS DE CAAPS
OBJECTIFS GENERAUX
Participer à la diminution de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les jeunes alsaciens
Prévenir l’apparition des maladies cardio-vasculaires
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Développer une politique de prévention
nutritionnelle dans les collèges et lycées au sein de
leur environnement immédiat (cohérence de l’offre
alimentaire et de la facilitation d’accès à la pratique
d’une activité physique dans et à proximité des
établissements scolaires).
- Développer les compétences et renforcer les
acquis des équipes d’établissements sur la base des
projets engagés dans les établissements pilotes.
9 établissements
OBJECTIFS OPERATIONNELS
- Accompagner les équipes d’établissement dans
leur réflexion et mise en place de projets sur la
base des projets engagés dans les établissements
pilotes.
- Modifier les pratiques culinaires et les
productions en restauration scolaire par la
formation des personnels de cuisine.
- Faciliter l’achat des denrées alimentaires tenant
compte des recommandations du PNNS au sein
des groupements d’achats.
- Mettre en place des campagnes de valorisation
des produits laitiers, fruits et légumes…
- Sensibiliser les élèves à l’équilibre nutritionnel
en général et à celui proposé par la restauration
scolaire de leur établissement.
- Augmenter leur capacité de choix par rapport à
l’offre alimentaire.
- Développer le conseil minimal auprès des élèves
en surpoids ou obésité, favoriser leur suivi et leur
prise en charge en liaison avec la médecine de
ville et les professionnels spécialisés.
- Procéder à l’évaluation de l’ensemble du projet.
MISE EN ŒUVRE : AXE 1 AMELIORATION DE L’OFFRE ALIMENTAIRE
OBJECTIF : MODIFIER LES PRATIQUES CULINAIRES ET LES PRODUCTIONS EN RESTAURATION SCOLAIRE
PAR LA FORMATION DES PERSONNELS DE CUISINE
ETAT DES LIEUX ET CONFIRMATION DES OBJECTIFS
La première phase de ce travail a été de réaliser un état des lieux de l’offre en restauration scolaire, d’une part
pour vérifier la pertinence des objectifs d’amélioration avancés et d’autre part pour disposer d’un niveau de
référence pour évaluer les actions menées.
Cet état des lieux a porté à la fois sur une analyse des achats et des stocks et sur une analyse des menus. Par
période de 15 jours pour vérifier l’adéquation des menus avec les recommandations GPEMDA (Groupe
Permanent d’Etudes des Marchés de Denrées Alimentaires)
Les résultats de cet état des lieux montrent que les objectifs proposés sont pertinents.
LA REDUCTION DE L’APPORT EN SEL
Est justifiée puisque l’état des lieux a montré un
apport moyen en sel de 3.4 g par personne et par
déjeuner alors que les recommandations de l’AFSSA
préconisent entre 2.4 g et 3.2 g par personne et par
déjeuner.
REDUIRE L’APPORT EN GRAISSE ET
VARIER SA NATURE (HU ILE D’OLIVE ET DE
COLZA)
L’état des lieux montre un apport moyen en graisse
de 20.5 g par personne et par déjeuner alors que
l’AFSSA préconise 10 à 20 g de lipides par repas.
Par ailleurs l’état des lieux a montré que les
établissements scolaires utilisent le plus souvent
deux types d’huile, huile de tournesol et l’huile
d’arachide.
AUGMENTER ET DIVERSIFIER L’OFFRE EN
FRUITS ET LEGUMES
L’état des lieux, a mis en évidence grâce à l’analyse
des menus proposés dans les établissements
pilotes, un déficit de l’offre de fruits et légumes.
AUGMENTER LA CONSOMMATION DE
CALCIUM
L’état des lieux a également montré que l’apport
en produits laitiers ne permet pas un apport en
calcium suffisant :
- Les fromages riches en calcium (pâtes
pressées cuites type emmenthal, gruyère,
comté) ne sont pas suffisamment
représentés. Les yaourts, notamment
nature sont peu proposés en guise de
produits laitiers ;
- Il y a très fréquemment confusion entre
produits laitiers et desserts lactés (crèmes
aromatisées, riz au lait, flan au caramel, …)
qui sont en fait des desserts sucrés.
RESPECT DES RECOMMANDATIONS PNNS
Pour être en adéquation avec les recommandations du Programme National Nutrition Santé, il est préconisé
l’utilisation du tableau de fréquences et des grammages inclus dans la recommandation de GPEMDA, elle-
même annexe de la circulaire de 2001 concernant la restauration collective scolaire. Ces outils n’étaient pas
du tout mis en place dans les établissements pilotes.
ACTIONS MENEES
Des formations ont été proposées aux chefs de
cuisine et aux responsables des achats. Les thèmes
abordés dans ces formations ont été :
- La composition des repas ;
- La fréquence alimentaire (GPEMDA) et
l’équilibre journalier ;
- La qualité nutritionnelle des produits
laitiers ;
- La préparation et la mise en valeur des
légumes ;
- la double garniture (légumes/féculents) ;
- La mise en valeur du poisson ;
- la quantité et le choix des corps gras en
fonction de leur qualité nutritionnelle ;
- L’équivalence protidique dans la ration de
l’adolescent (viande, poisson et œufs) et la
place des abats dans les menus scolaires ;
- Les échanges et partages sur la mise en
pratique du projet CAAPS avec 3 cuisiniers
des 9 sites pilotes ;
- L’accompagnement des personnels de
cuisine et de gestion au sein même des
établissements scolaires en fonction des
demandes, via les commissions menus
(élaboration des menus sur la base du
GPEMDA).
Journée de Formation des Personnels de Restauration et
de Gestion organisée en 2006-2007 dans le Bas Rhin
RESULTATS OBTENUS DANS LES 9 ETABLISSEMENTS PILOTES
L’enquête réalisée après action dans les établissements concernés et la comparaison des résultats à l’état des lieux
réalisé avant action a montré les résultats suivants :
REDUCTION DE L’APPORT EN SEL
En moyenne, sur l’ensemble des établissements concernés, la quantité de sel utilisé a été réduite de 27% en
diminuant la quantité de sel dans les préparations culinaires mais aussi en supprimant les salières sur les tables.
REDUIRE L’APPORT EN GRAISSE ET VARIER SA NATURE (HUILE D’OLIVE ET DE COLZA)
En moyenne, la réduction de la quantité d’huile utilisée est d’environ 20%
La formation des cuisiniers a particulièrement insisté sur l’intérêt nutritionnel de diversifier les huiles utilisées, ce
qui a été pris en compte puisque l’analyse des achats et des stocks montre une augmentation de la
consommation d’huile d’olive, de colza et de soja ;
AUGMENTER ET DIVERSIFIER L’OFFRE EN FRUITS ET LEGUMES
L’observation, après les formations, de la prise en compte des recommandations, montre à la fois une
augmentation de la part proposée et une diversification des présentations :
- Corbeilles de fruits ;
- Proposition de soupes ;
- Double accompagnement (légumes / féculents).
AUGMENTER LA CONSOMMATION DE
CALCIUM
Les effets de la formation sur l’augmentation de
l’apport en calcium se sont traduits selon
l’établissement par :
l’inclusion systématique du laitage dans le
repas ;
l’attention faite à la teneur calcique des
différentes variétés de fromages
proposées ;
la préférence faite au fromage à la coupe
pour améliorer la qualité gustative.
MISE EN ŒUVRE AXE 2 : CONNAISSANCES ET COMPORTEMENTS DES ELEVES
OBJECTIFS : 1. AMELIORER LES CONNAISSANCES DES ELEVES EN MATIERE D’EQUILIBRE ALIMENTAIRE ET
D’ACTIVITE PHYSIQUE.
2. AMELIORER LES HABITUDES ALIMENTAIRES ET AUGMENTER L’ACTIVITE PHYSIQUE DES
ELEVES
PREMIERE ETAPE : ETAT DES LIEUX DES CONNAISSANCES ET DES COMPORTEMENTS AVANT-
ACTION
ETAT DES LIEUX DES CONNAISSANCES
Tous les élèves de cinquième des collèges pilotes
ont été invités à instruire un questionnaire portant
sur :
- Les nutriments ;
- Les groupes d’aliments ;
- Les modes de préparation ;
- L’identification d’un repas équilibré ;
- La constitution du capital santé ;
- La place de l’activité physique au quotidien.
380 questionnaires ont ainsi pu être analysés. Ils ont
montré, que :
- près des deux tiers des élèves connaissent les recommandations concernant l’activité physique ;
- les groupes d’aliments ne sont pas tous connus (à peine plus de la moitié des élèves citent « les légumes et fruits » et « les produits laitiers » et un tiers seulement pensent à évoquer le groupe des « féculents »)
- 58% des élèves reconnaissent un repas équilibré parmi différents menus proposés ;
- ils connaissent peu le rôle des protéines, glucides et lipides dans l’organisme ;
Ils ont des difficultés à reconnaître les vitamines
présentes au sein des aliments.
Figure 1: Connaissance des groupes d’aliments
par les élèves
56%
51%
51%
35%
23%
11%
13%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Produits laitiers
Viande , poissons, oeufs
Légumes fruits
Féculents
Matières grasses
Produits sucrés
Boissons
ETAT DES LIEUX DES COMPORTEMENTS
Les élèves de cinquième des collèges pilotes étaient
également invités à instruire un questionnaire
portant sur leurs comportements :
- fréquence de prise du petit-déjeuner ;
- fréquence et nature des collations de 10h et 16h ;
- activités sédentaires ;
- moyens de transport utilisés sur trajet domicile-école ;
- activités physiques et sportives pratiquées.
Les 486 questionnaires analysés ont notamment
montré que :
- deux tiers des élèves déclarent prendre un petit-déjeuner quotidiennement ;
- plus de la moitié des élèves déclarent regarder la télévision au moins deux heures par jour en semaine (71% le week-end) ;
- près de la moitié (46%) passent au moins deux heures devant un écran d’ordinateur ou à jouer à des jeux vidéos en semaine (66% le week-end).
ETAT DES LIEUX DES COMPORTEMENTS
EN RESTAURATION SCOLAIRE
Par ailleurs, l’état des lieux a également porté sur la
composition d’un plateau repas par les élèves
pouvant se servir librement dans une chaine de
restauration scolaire.
Il a été réalisé à partir d’une enquête menée auprès
des élèves fréquentant le restaurant scolaire, un
jour donné.
Un set de table visualisant les aliments susceptibles
d’être choisi pour constituer le menu était remis à
chaque élève. Chacun devait cocher ce qu’il avait
pris et répondre à quelques questions. L’analyse de
cette enquête a portée sur 2153 sets de table.
Sur l’un des menus proposés, l’analyse de ces sets de
table a montré que :
- Plus des trois quarts des élèves
consomment au moins une unité « fruits-
légumes » (1 portion complète) ;
- Plus de 6 élèves sur 10 mangent un laitage
(1 portion complète) au cours du repas ;
- Près de 9 élèves sur 10 consomment au
moins une unité de féculents (1 portion
complète).
Figure 2: Temps déclaré par les élèves à regarder la
télévision en semaine
3%
17%
28%
20%
9%
9%
14%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Jamais
Moins d'1 heure
De 1 heure à moins de 2 heures
De 2 heures à moins de 3 heures
De 3 heures à moins de 4 heures
De 4 heures à moins de 5 heures
5 heures ou plus
LES ACTIONS MENEES AUPRES DES ELEVES
Diverses actions ont été menées dans les établissements scolaires. Toutes s’inscrivaient dans les deux objectifs cités ci-
dessus bien que les objectifs opérationnels aient été divers et variés.
Les descriptions ci-dessous ne sont pas exhaustives mais montrent quelques exemples des actions réalisées dans le cadre
de ce projet.
ACTIONS MISES EN PLACE AUPRES DES
ELEVES DES ETABLISSEMENTS
Environ 4000 élèves ont bénéficié d’actions :
- 2800 élèves demi-pensionnaires
- 1200 élèves dans le cadre d’interventions
pendant les cours
En moyenne, chaque établissement a bénéficié de
cinq actions, le plus souvent en association avec un
enseignant (SVT, EPS, arts plastiques,
mathématiques, etc.).
Des actions d’informations (savoir):
- Les groupes d’aliments ;
- Les dépenses énergétiques ;
- L’équilibre alimentaire.
Des actions portant davantage sur les compétences
(savoir-faire)
- Lecture d’étiquette ;
- Analyse critique de la publicité ;
- Réalisation d’affiches ;
- Réalisation d’une pyramide alimentaire
(arts plastiques) ;
- Décoration de self ;
- Visite de marchés locaux de fruits et légumes ;
- Découverte des variétés de pommes ;
- Réalisation de petits déjeuners et goûters
équilibrés ;
- Modification de la collation matinale.
FAVORISER LA PRATIQUE D’UNE ACTIVITE
PHYSIQUE REGULIERE
- Promotion de l’U.N.S.S. et des activités
sportives extra – scolaires
- Valorisation des activités physiques du
quotidien : venir en cours à pied ou à vélo
autant que possible, se dépenser pendant les
pauses et après les cours, …
- Randonnées et pique-nique équilibrés,
- Faire prendre conscience du temps passé
devant les différents écrans (jeux vidéo, TV,
ordinateur, …).
ACTION EN DIRECTION DES PARENTS D’ELEVES
Au niveau des collèges et des lycées, il est relativement difficile de rencontrer les parents. Nous avons donc mis en
place une lettre destinée aux parents pour les informer de l’existence du projet au sein de l’établissement de leurs
enfants.
EVALUATION DES RESULTATS
SUR LES CONNAISSANCES DES ELEVES
Pour évaluer l’atteinte de l’objectif : « améliorer les
connaissances des élèves en matière de nutrition et
d’activités physiques », les élèves des établissements
pilotes ont eu à instruire, un questionnaire, un an
après avoir bénéficié de l’action d’éducation pour la
santé.
Les réponses à ces questionnaires ont été comparées
à celles des questionnaires instruits avant action.
Cette analyse comparative montre que davantage
d’élèves connaissent :
- les nutriments, vitamines et minéraux ;
- Les groupes d’aliments (64% pensent à citer
les produits laitiers contre 55% avant
actions, 61% pour les fruits et légumes vs
51% et 48% pour les féculents vs 35%) ;
- l’équilibre alimentaire (72% repèrent un
repas équilibré parmi différents menus
proposés contre 58% avant actions) ;
- ils sont plus nombreux à savoir distinguer les
différentes matières grasses ;
- ils connaissent mieux les recommandations
concernant l’activité physique quotidienne
(77% versus 65%) ;
- Ils sont plus nombreux à avoir conscience
qu’ils construisent leur capital santé à
l’adolescence (67% vs 58%);
Figure 3: Groupes alimentaires cités par les élèves (%)
51
56
35
51
23
1113
53
64
48
61
32
1820
0
10
20
30
40
50
60
70
Avant actions
Après actions
SUR LES COMPORTEMENTS DES ELEVES
Pour évaluer l’objectif d’amélioration des habitudes
alimentaires et d’augmentation de l’activité physique
des élèves deux méthodes ont été utilisées :
1. La comparaison des réponses au questionnaire
auto-instruit avant action avec un nouveau
questionnaire proposé un an après l’action
d’éducation pour la santé ;
2. La comparaison à partir du même outil
d’observation (le set de table) de ce que les
élèves consomment au restaurant scolaire, un
an après les actions.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES : REORIENTATION DES ACTIONS
Cette enquête nous a montré :
L’impact positif des actions, qui ont permis un enrichissement des connaissances des élèves ;
L’intérêt d’un travail en complémentarité entre l’équipe pluridisciplinaire et les diététiciens / infirmiers ;
L’intérêt de coordonner les actions d’information auprès des élèves et les actions sur leur environnement en agissant sur l’offre alimentaire au restaurant scolaire ;
Cependant, l’évaluation de l’évolution des comportements par des analyses comparatives avant/après n’a pas montré, mais on pouvait s’y attendre, de changements significatifs des comportements des élèves, ni au niveau des comportements déclarés sur le questionnaire sur les habitudes en dehors de l’école, ni sur leur choix en restauration scolaire.
Il ne faut, en effet, pas oublier que les comportements alimentaires se construisent autour d’interactions multiples
qui ne permettent pas de changements aussi rapides.
AU NIVEAU DE L’OFFRE EN
RESTAURATION SCOLAIRE :
Augmentation de la proposition en fruits et
légumes : valorisation de la double
garniture (féculents et légumes en
accompagnement de la viande ou du
poisson), généralisation des corbeilles de
fruits (le fruit pouvant être consommé en
plus du dessert du jour) et proposition de
soupes (pouvant être consommées en plus
de l’entrée du jour)
Systématisation du produit laitier facilitée
par la proposition de menus à 5
composantes
Choix dirigé : l’expérience a montré, que
quelles que soient les connaissances des
élèves, choisir entre « ce que j’aime »,
sucré ou gras et le « raisonnable » est
parfois difficile. Les formations ont stimulé
les cuisiniers à offrir, au self des aliments
de même catégorie (salade de carottes ou
autres crudités par exemple et pour les
desserts, dans une même logique, on ne
fait plus choisir entre l’éclair au chocolat et
la pomme).
AU NIVEAU DES ACTIONS EN DIRECTION DES
ELEVES
Après observation sur le terrain, plusieurs points ont été
mis en place
- Proposition d’actions autour de petits
déjeuners équilibrés au sein des établissements
- Proposition d’amélioration voire de la
suppression de la collation du matin
- Création d’outils identifiant les groupes
alimentaires et leurs codes couleur positionnés
au restaurant scolaire (pictogrammes)
- Valorisation de l’activité physique quotidienne
au sein et hors de l’établissement scolaire
(marche, vélo, jeux de ballon, …)
Ces constats ont permis de diversifier les thèmes
abordés avec les élèves.
AU NIVEAU DES ACTIONS EN DIRECTION
DES PARENTS D’ELEVES
Pour encore mieux toucher les familles, il est important
d’impliquer les parents d’élèves dès l’entrée de
l’établissement scolaire dans le projet CAAPS. C’est
pourquoi, ils sont invités, par le biais du chef
d’établissement, à participer à la réunion pluridisciplinaire
organisée en début de projet.
Toute manifestation organisée par l’établissement et
impliquant les parents peut faire l’objet d’interventions de
diététiciens.
Pour travailler sur ces différents axes et répondre au
développement du projet (chaque année, de nouveaux
établissements intègrent le projet CAAPS), des
diététiciens ont été recrutés pour :
aider à l’élaboration de menus respectant les
recommandations du GPEMDA ;
participer aux commissions de menus
organisées par les établissements ;
initier et animer les actions en direction des
élèves et éventuellement des parents ;
coordonner, dans la mesure du possible, les
diverses actions réalisées au sein d’un même
établissement.
MISE EN ŒUVRE AXE 3 : PERSONNELS DE SANTE ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES
OBJECTIF : HARMONISER LES PRATIQUES DES PERSONNELS DE SANTE SCOLAIRE EN MATIERE DE DEPISTAGE
ET DE SUIVI
PREMIERE ETAPE : ANALYSE DES BESOINS
Avant toute proposition de formation, un
questionnaire a été distribué aux infirmières
scolaires des 9 établissements pilotes (pratiques
professionnelles, difficultés rencontrées, besoins de
formation…). L’analyse de ces questionnaires a
permis les constats suivants :
- L’utilisation de l’IMC lors de l’examen infirmier 3
n’est pas systématique.
- Manque de formation à l’entretien initial, au conseil minimal.
- Forte demande de mise à disposition de documents à remettre aux familles, à l’élève.
Difficultés à aborder les élèves présentant des
troubles des comportements alimentaires.
3 Indice de Masse Corporelle (IMC)
IMC = Poids / (Taille)² Poids en kg, Taille en m et IMC en kg/m²
ACTIONS MISES EN PLACE
Deux types d’action ont été mises en place :
- Des actions de formation des infirmiers et des séances d’échanges de pratiques professionnelles afin
d’harmoniser les pratiques professionnelles ;
- L’élaboration de documents type à remettre aux élèves.
FORMATIONS
Une journée de formation
Une journée de formation a été organisée pour les
personnels médicaux et infirmiers des neuf
établissements pilotes.
Cette formation sera renouvelée pour les
établissements intégrant le projet.
Différents thèmes ont été abordés :
Connaissance nutritionnelle
- Equilibre alimentaire et équivalences.
- Les apports nutritionnels et le niveau d’activité
physique conseillé.
- Présentation du Projet ICAPS initié par le Pr.
Chantal Simon, médecin nutritionniste au CHU
de Strasbourg.
Harmonisation des pratiques
- Protocole de dépistage et conseil minimal.
- Orientations et réseaux.
UTILISATION D’OUTILS COMMUNS
Les services de promotion de la santé des deux
départements utilisent tous à présent les documents
élaborés par les services haut-rhinois en partenariat
avec le service de prévention de la CPAM de Mulhouse.
Un protocole de dépistage et de suivi a été mis en place.
- Un dépistage infirmier systématique en 6ème
(sauf
pour Strasbourg où il a lieu en 5ème
) réalisé avec le
calcul systématique de l’IMC.
- Pour les élèves dépistés en surpoids ou obèses, un
protocole de suivi et d’orientation a été élaboré :
o Renseignement de documents
permettant d’appréhender les
habitudes alimentaires (question-
naires, semainiers, …),
o Information des familles par
transmission d’un avis,
o Proposition de suivi pour les élèves
présentant un IMC élevé, au sein et
hors de l’établissement (médecins
traitants, diététiciens, consultations
hospitalières, …).
CONCLUSION /PERSPECTIVES
CONCLUSION
La première étape de ce projet, l’expérience pilote concernant 9 établissements scolaires, a dès la deuxième année
de fonctionnement, été victime de son succès. Avant même la fin de la phase d’expérimentation, d’autres
établissements scolaires ont été associés au projet et les résultats d’évaluation ne concernent pas seulement les 9
établissements pilotes.
LES POINTS FORTS DE CE PROGRAMME
Intégration dans une priorité régionale de santé
prise en compte dans un projet régional : le PRNS
La volonté et la possibilité de travailler sur
plusieurs des axes déterminant le surpoids et
l’obésité :
- L’alimentation mais aussi l’activité physique ;
- Les comportements individuels mais aussi l’offre
en matière de restauration scolaire ;
- Le dépistage des problèmes nutritionnels mais
aussi l’accès à une prise en charge adaptée.
L’association à la démarche de toute la
communauté éducative
La rencontre préalable avec l’équipe dirigeante mais
aussi la participation de l’équipe enseignante
favorisent l’adhésion des établissements au projet.
Cette mobilisation de toute la communauté
éducative doit permettre la mise en cohérence des
actions. Elle permet également une réflexion sur les
pratiques professionnelles, le partage d’une culture
commune sur ces questions et de ce fait une
harmonisation des discours et des pratiques.
L’association des différentes disciplines scolaires
permet la multiplication des actions d’éducation
pour la santé auprès des élèves.
Mais cette mobilisation n’est possible que grâce à
l’accompagnement et au soutien financier des
projets des établissements. Une réflexion sur la
pérennisation de ces actions sur du long terme est
indispensable.
Développement de partenariat
L’articulation entre le projet CAAPS et d’autres projets
notamment des projets territoriaux de santé ont permis
une mutualisation des énergies, des ressources et des
compétences. Les établissements scolaires des secteurs
géographiques sur lesquels d’autres actions
nutrition/activité physique été menées ont
systématiquement bénéficié du soutien du Rectorat
pour réaliser leurs actions.
LES POINTS FAIBLES
Activité physique
- Difficulté à développer des actions liées à
l’activité physique (responsabilité, créneaux
horaires, sécurité, pause méridienne)
- Trouver dans l’emploi du temps des créneaux
consacrés aux activités notamment activité
physique (infrastructure et personnel)
Suivi des adolescents en surpoids ou obèses
Relais difficiles à trouver, dans les zones rurales en
particuliers
Rencontres avec les familles
Les opportunités d’échange avec les parents sont
moins fréquentes à partir de second degré.
Lorsqu’elles ont lieu, les personnes présentes ne sont
pas les plus concernées par le surpoids et l’obésité
Communication sur le projet
Une lettre d‘information trimestrielle et un site Internet
ont été mis en place mais leur suivi régulier était
difficile.
LES CONSTATS
Le domaine de l’alimentation est soumis à de nombreux paramètres : famille, environnement, budget, culture,
religion, entourage proche…
La famille restant le maillon essentiel en matière d’éducation nutritionnelle.
Rencontrer les familles n’est pas chose simple, mais, pour autant, l’école doit rester fortement engagée. Elle est,
pour certains, le seul lieu d’accès à une information validée, à une confrontation d’idées nécessitant
l’argumentation et donc permet la construction d’un esprit critique.
Devenir consommateur averti nécessite un apprentissage de longue durée, dans une société où le marché a un
poids extrêmement fort. La publicité est un adversaire redoutable des acteurs de promotion de la santé et son
décryptage est une priorité de ce programme.
Le souci de cohérence des actions et de mise en commun des différentes ressources et compétences des uns et des
autres au service de la santé des élèves, aussi bien des promoteurs de ce projet que de plus en plus d’éducateurs
de promotion de la santé fait que le réseau de partenaires autour de CAAPS s’enrichit d’années en années.
Le nombre d’établissements intégrés dans ce projet augmente de façon régulière, 27 en 2006/2007, 41 en
2007/2008 et 45 en 2008/2009.
Le projet CAAPS a obtenu en 2007 le prix Européen de la santé scolaire.
LES PERSPECTIVES
Poursuivre et développer les actions en direction des élèves et des personnels de restauration et de
gestion en intégrant tous les établissements du second degré de l’Académie de Strasbourg d’ici 2011 ;
Elaborer des plans alimentaires et analyser des fiches techniques lors de réunions entre les diététiciens et
les équipes de restauration et de gestion ;
Réalisation d’un recueil des actions des diététiciens et des équipes d’établissement ;
Projet de collaboration avec la Direction Régionale Jeunesse et Sports et l’EPMM ;
Créer une lettre à l’attention des parents pour les informer du projet CAAPS ;
Mettre à jour régulièrement le site Internet ;
Développer le projet CAAPS dans le 1er
degré.
Avec le soutien financier de :
Et le partenariat avec :