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Au sein du monde musulman, les adeptes des autres religions monothéistes «révélées», les juifs et les chrétiens, sont tolérés. Leur statut est celui de protégés (« dhimmi» en arabe) soumis à un impôt particulier. A la mort de Mahomet, son successeur prend le titre de calife. Mais rapidement éclatent des problèmes quant au choix du calife. Une fraction des Musulmans élit Ali, le gendre du Prophète comme calife, mais il est contesté par le puissant gouverneur de Syrie Moawiya. Les fidèles d’Ali se séparent des autres Musulmans. Ils forment la branche chiite de l’islam. Les autres, ceux qui suivent la Tradition (sunna) sont dits sunnites. Ils sont les plus nombreux et dominent le monde musulman (aujourd’hui encore.) • Le monde musulman est organisé autour de Bagdad. Mais l’empire est tellement étendu que des tensions apparaissent. Des califats concurrents se créent. En particulier en Egypte et à Cordoue dans la partie de l’Espagne musulmane appelée Al-Andalus. Les Chrétiens tendent d’exploiter ses tensions pour reconquérir leur prééminence en Méditerranée et veulent jouer les Musulmans les uns contre les autres. C’est un phénomène très visible en Espagne lors de la Reconquista. Elle s'est rapidement imposée, de l'Arabie à l'Atlantique sous l’égide de califes (successeurs de Mahomet, chefs politique, religieux et militaire) Civilisation conquérante, essentiellement urbaine, elle intègre les savoir-faire et les richesses culturelles des régions conquises comme le zéro de l’Inde et ses chiffres. Trois califats dominent : à l'est, les Sunnites (capitale : Bagdad) s'appuient sur le Coran et la Sunna (paroles et actes du prophète) ; en Egypte, les Fatimides ont adopté le chiisme et n'admettent plus l'autorité de Bagdad (conséquence immédiate : multiplication des principautés indépendantes) ; à l'ouest, l'Espagne avec Cordoue est un carrefour où se mêlent les influences du Maghreb et de l'Occident Un empire immense et morcelé Dès la mort de Mahomet en 632, les conquêtes des Arabo-musulmans et l'expansion de l'islam sont foudroyantes. Ils conquièrent tout le Proche-Orient, la Perse, le nord de l'Inde ainsi que l'Afrique du Nord et l'Espagne. Leur progression vers le nord est stoppée par les troupes franques en 732 près de Poitiers. Cette conquête militaire s'accompagne d'une conversion massive des peuples soumis à l'islam et de la diffusion de la langue arabe. Très vite, les querelles politiques vont morceler cet empire, théoriquement soumis au calife, le successeur du prophète, installé à Bagdad. Le monde arabo-musulman est situé au carrefour des civilisations européenne, indienne, chinoise et africaine. Le commerce irrigue l'empire de nombreuses richesses (or, épices, esclaves). Les villes sont immenses (Bagdad compte plus de 500 000 habitants au XIIe siècle] et prospères. Au centre de cette civilisation urbaine, la grande mosquée. Tout autour, les commerçants et les artisans se regroupent par corps de métiers dans des souks (« marchés») animés. Les voyageurs sont accueillis dans les foundouks ( hôtels). Le long des routes commerciales, des relais, les caravansérails, apportent repos, ravitaillement et protection aux marchands en voyage. • C'est aussi une civilisation brillante. Dans les medersa, centres d'études rattachés aux mosquées, et les universités, les savants recueillent le meilleur des sciences grecque, perse, indienne et chinoise. Ils développent la médecine, les mathématiques et l'astronomie. Au sein du monde arabo-musulman, la philosophie du Grec Aristote influence de nombreux penseurs et théologiens musulmans, juifs et chrétiens (Averroès, Avicenne, Maïmonide]. En Espagne notamment, des centres de traduction permettent la diffusion de leurs œuvres dans et hors du monde arabo-musulman. Enfin, la poésie s'épanouit au sein des cours princières.

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COMPARONS

CES 3

CIVILISATIONS

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• Les croisades • Les origines • Les principales causes des croisades • Au XIe siècle, les chrétiens sont nombreux à effectuer le pèlerinage dans les Lieux saints de

Palestine. Ils y sont en effet autorisés par les Arabes musulmans qui occupent cette région depuis 638.

• À la fin du XIe siècle, les Turcs Seldjoukides, musulmans, conquièrent le Proche-Orient entre 1071 et 1087. Contrairement à leurs prédécesseurs, ils interdisent les pèlerinages chrétiens. À cause des conquêtes turques, la Terre sainte devient donc inaccessible. Face au danger, l'empereur byzantin demande le secours du pape.

• Le pape Urbain II décide de mobiliser les chevaliers d'Occident pour libérer les Lieux saints. C'est pour lui l'occasion de se réconcilier avec l'Église d'Orient, après le schisme de 1054, mais aussi d'afficher ses ambitions en apparaissant comme le véritable chef de la chrétienté. Le pape entend aussi canaliser la violence des chevaliers pour une sainte cause. Cette ambition s'inscrit dans la perspective des institutions de paix (paix et trêve de Dieu). Ainsi :

• La papauté veut sauver l'Empire chrétien d'Orient menacé par les Turcs. • Les Italiens voudraient briser la domination arabo-musulmane en Méditerranée. • En Occident, s'est formée une classe de guerriers, les chevaliers, unis par des liens

personnels très forts (vassalité). Inoccupés, les violences se multiplient, ils sont prêts à partir se battre.

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• Les États latins créés en Orient

(Antioche, Tripoli, Jérusalem...) sont mal reliés à l'Empire byzantin, coupés de l'Occident et menacés par les Turcs malgré une ligne de forteresses (la plus connue : krak des Chevaliers, en Syrie : Parmi les châteaux construits par les croisés, le plus célèbre est le Krak des Chevaliers. confié à l'ordre des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem en 1142. Cette puissante forteresse construite à 650 mètres d'altitude dominait la plaine de la Beqaa. Elle résista à plusieurs sièges et tomba en 1271 aux mains du Sultan Baybars qui en fit sa principale place forte).

• Le pape Grégoire VII (1073-1085) est l'instigateur d'une réforme au sein de l'Église (réforme grégorienne). Les ordres monastiques, qui participent au nouveau rayonnement de l'Église, se développent (Cluny, Templiers, Hospitaliers).

• L'idée d'une guerre sainte apparaît. Les chevaliers occidentaux partent lutter contre les musulmans (Reconquista en Espagne, surtout à partir du XI siècle). Ils espèrent faire fortune, sauver leur âme, lutter contre les impies, les hérétiques musulmans.

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• La confrontation des trois civilisations • Les croisés s'établissent en Orient et fondent des États francs, notamment la

principauté d’Antioche, le royaume de Jérusalem, le comté tripoli et le comté d'Édesse. Ils y implantent le système féodal et y construisent des châteaux forts (Krak des Chevaliers).

• Face à l'occupation durable des Latins, les musulmans lancent la «guerre sainte», parviennent à reprendre Edesse en 1144. La deuxième croisade est prêchée deux ans tard par Bernard de Clairvaux à Vézelay.

• •Les croisés sont écrasés à Hattin en 1187 par Saladin, qui reconquiert Jérusalem, Tripoli et Antioche. En réaction, une troisième croisade organisée, à laquelle participent l'empereur Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste et le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion. C'est un nouvel échec, face à la reconquista musulmane.

• •Décidée en 1198, une quatrième croisade lancée en 1202. Détournée de son objectif par les Vénitiens, elle aboutit au pillage de Constantinople (1204) par les croisés francs.

• Les conséquences des croisades ne sont pas négligeables. Sur le plan religieux, les croisades ont entraîné un renforcement de l'autorité du pape. Sur le plan économique, elles ont stimulé l'activité commerciale des cités italiennes (Venise). Enfin, d'un point de vue culturel, (elles ont pu favoriser la diffusion chez les Francs de certaines techniques venues d'Orient, comme la culture de la canne à sucre ou du coton et l'usage de la boussole.

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• La Méditerranée au XIIe siècle : une terre de syncrétisme (fusion, communion, alliance)

•Une culture ou une religion est dite syncrétique quand elle réunit et intègre des éléments empruntés à d’autres civilisations.

•I Des lieux •Les échanges commerciaux tout comme les expéditions militaires, créent autour de la Méditerranée un certain syncrétisme entre les trois grandes aires de civilisation du bassin méditerranéen. •Cette interpénétration des cultures s’exprime plus nettement dans certains lieux privilégiés. •1. A Jérusalem où se croisent les pèlerins des trois religions monothéistes (Juifs, Chrétiens, Musulmans) •2. A Salerne, en Italie du Sud, où fleurit la plus ancienne école de médecine chrétienne •3. A Palerme et en Sicile, où les influences artistiques byzantines, arabes et normandes se marient harmonieusement. •4. A Tolède, par où la science arabe pénètre en Europe. En Espagne, ce syncrétisme se retrouve encore dans la toponymie (le nom des lieux) avec par exemple Valladolid, qui est l’ancienne ville arabe de Balad Walid, ou encore le Guadalquivir qui est une déformation espagnole de l’arabe Oued al Kebir signifiant « Grand Oued ». •II Des Hommes •Ce syncrétisme est également l’oeuvre de quelques hommes exceptionnels. •1. Averroès (1126-1198) dont l’intelligence universelle annonce certains penseurs du XVIe siècle. Cet Espagnol, musulman, qui passe pour l’un des meilleurs connaisseurs d’Aristote, a énormément contribué à former la pensée européenne. En effet, Aristote est le philosophe majeur de l’Europe occidentale car sa philosophie a été rendue compatible avec la religion chrétienne, grâce à des penseurs comme Albert le Grand ou Thomas d’Aquin. •2. Maimonide (1135-1204) est l’élève d’Averroès, c’est un des maîtres spirituels du judaïsme, à la fois théologien, philosophe, astronome et médecin, originaire de Cordoue puis réfugié au Caire du temps des Almohades (la dynastie des califes fatimides). Dans son livre Le Guide des Egarés (1190), il essaie de réconcilier la raison, la foi, la science et la théologie. •3. Pierre le Vénérable est moins connu que les précédents, mais il est le premier à avoir traduit le Coran en latin. •Notons aussi des scientifiques, comme Fibonnaci, ou des géographes comme Al-Idrisi, dont les connaissances ont largement contribué à l’évolution intellectuelle de nos sociétés. •

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•III Des Œuvres •Ce syncrétisme se mesure dans bien des domaines mais certains permettent de bien mettre en lumière ses apports culturels et artistiques. C’est en particulier le cas de l’architecture et de l’art pictural. •1. Au niveau architectural, les influences ont été réciproques et importantes. Les Territoires latins d’Orient fournissent de nombreux exemples. C’est en particulier le cas de la citadelle d’Alep (en Syrie actuelle). Elle a été bâtie par les Turcs pour faire face aux attaques croisées. Elle constitue un des exemples les plus achevés de l’architecture militaire islamique. On y décèle d’importantes influences venues de l’Occident. Cette influence est aussi visible dans la porte de la madrasa du sultan al-Nasir au Caire (les madrasas sont des écoles coraniques). Celle-ci s’ouvre purement et simplement par… un arc gothique qui ne surprendrait pas dans une cathédrale ! Bien sûr, la réciproque a été présente, voir le cas de la cathédrale Monreale de Palerme. •2. Au niveau artistique, le syncrétisme a aussi été opératoire. En Espagne chrétienne et en Al-Andalus, se développent les arts mudejar (arabe chrétien) et mozarabe (chrétiens ayant vécu sous la domination musulmane). Ces termes désignent l’art musulman qui se maintient dans l’Espagne chrétienne. Les exemples sont nombreux, là aussi, et sont surtout beaucoup plus connus. Sont bien connus l’église de Terruel, la fameuse Giralda de Séville, ou plus subtilement, les bibles mozarabes qui combinent la foi chrétienne à des éléments strictement islamiques. •3. Il y a eu d’autres modèles qui se sont diffusés plus loin. C’est le cas, dans le monde chrétien, du Saint-Sépulcre, l’église renfermant le tombeau du Christ. C’est une église au plan octogonal. Or ce plan va se répandre en Occident. On le retrouve à Ségovie, à San Lorenzo de Mantoue, mais aussi à Aix-la-Chapelle, à Essen en Allemagne, mais il n’y a pas que les grandes villes du temps, on retrouve des copies du Saint-Sépulcre à Neuvy-Saint-Sépulcre dans le Cher, ou au Saint-Sauveur de Charroux dans la Vienne, (villages plus que grosses métropoles… !!) •Les manifestations •A partir de la fin du XXème siècle, les premières universités (Paris, Montpellier, Bologne, Oxford) sont créées ; elles bénéficient de privilèges. •L’enseignement de la médecine et du droit se développe. •L’enseignement élémentaire, assuré par les prêtres dans les villes moyennes et même dans les villages, se développe mais toujours pour une élite. •Le brassage des populations, favorisé par le commerce, permet aux idées de circuler. •On redécouvre le patrimoine culturel de l'Antiquité grecque notamment l’architecture.

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• Des échanges commerciaux très actifs • Entre le Xe et le XIIe siècle, le commerce favorise le développe des villes. • La Méditerranée au cœur d'un système complexe • Les échanges entre Flamands (partie de la Belgique aujourd’hui) et Italiens s'intensifient. • Les activités sont complémentaires : industrie du drap en Flandre, foires de Champagne; les Italiens maîtrisent

surtout le crédit. • Importance de la Méditerranée orientale (Constantinople, Alexandrie) qui reçoit les caravanes venues d'Asie. • Italiens et Arabes rivalisent et se complètent. Les premiers sont des intermédiaires entre Occident et Orient,

les seconds dominent les liaisons maritimes et terrestres. • Les conséquences • Un essor des villes et du commerce se produit. Un véritable réseau urbain se constitue. • Les villes (ports, capitales, foires), la Sicile s'enrichissent. Certaines villes obtiennent des comptoirs et étendent

leur influence (Venise dans l'Empire byzantin). • L'agriculture fait des progrès considérables. • Les marchands s'organisent en guildes (groupements des marchands d'une même ville et d'une même spécialité

visant à défendre et promouvoir ensemble leur commerce. La Flandre et les régions rhénanes sont le berceau des guildes économiques) qui jouent aussi un rôle politique.

• C'est aussi le cas de la Hanse, une immense association de ports et de comptoirs, qui s'étend de la Manche à la Baltique. En Méditerranée, les cités italiennes, notamment Venise et Gênes, rivalisent pour conquérir les marchés du Levant et d'Afrique du Nord. Ces marchands du nord et du sud de l'Europe se retrouvent sur les foires de Champagne pour échanger leurs produits.

• Les flottes de commerce sont modernisées ; des convois sont organisés. • Une nouvelle organisation du commerce apparaît : signature de contrats devant notaire, développement des

banques (en Lombardie, à Florence) • L'Empire byzantin n'a pas su tenir la concurrence, son commerce s'est étiolé. Il n'a pu résister aux Turcs et

disparaît en 1453 après la chute de Constantinople. • En difficulté en Méditerranée orientale au xiv siècle, les Italiens s'intéressent aux Açores, aux Canaries et au

Maroc. La découvre de l’Amérique par le Génois Christophe Colomb (1492) marque le début d'un nouveau sommeil méditerranéen.

• • Dans l'ensemble du bassin méditerranéen, trois régions plus dynamiques que les autres : l'Espagne, la

Sicile et l'Italie. À partir de la fin du XVe siècle, la Méditerranée s'efface devant l'océan Atlantique.

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• Conclusion : La Méditerranée au XIIème siècle :

•Au XIIème siècle, la Méditerranée est partagée entre trois espaces. D’abord le monde occidental, puis le monde byzantin et enfin le monde arabo-musulman. Ces zones profondément différentes que ce soit au niveau religieux, puisque les habitants suivent respectivement le christianisme catholique romain, le christianisme orthodoxe, et l’islam. •Malgré tout, ces trois espaces ont des points communs en particulier dans les structures sociales, car ils reposent tous sur une forte population paysanne qui fournit l’essentiel des richesses. •• La Méditerranée devient un espace d’échanges et de contacts. Contacts militaires tout d’abord car la période est marquée par les croisades et la Reconquista qui opposent Chrétiens et Musulmans en •Palestine et en Espagne. Mais il y eut aussi des contacts pacifiques. C’est en effet à cette époque que se développent les échanges commerciaux entre les rives de la mer. Le commerce se fait surtout au profit de trois cités italiennes, Gènes, Venise et Pise qui dominent les flux commerciaux. Ces trois cités créent des comptoirs dans les villes du bassin méditerranéen et ainsi s’installent dans les différents espaces. •• Mais le XIIe siècle est surtout le moment d’un certain syncrétisme. Les contacts (pacifiques mais aussi militaires) ont permis aux habitants de mieux se connaître et de s’enrichir. Grâce à ces contacts, la philosophie et la science arabe ont pu pénétrer en Occident (via l’Espagne de la Reconquista), de même que l’art militaire a pu se diffuser en Orient par l’intermédiaire des Etats Latins. La civilisation arabo-musulmane a été l’intermédiaire entre l’Asie (l’Inde et la Chine) et l’Europe lui faisant découvrir la boussole, la soie, les chiffres dont le zéro…ou redécouvrir la Grèce antique. Dans certains espaces privilégiés (la Sicile, l’Espagne), une certaine tolérance a pu se développer et les rapports entre les différents peuples ont été améliorés. L’art est le symbole même de ce syncrétisme, car c’est dans les réalisations artistiques que se voit le mieux la cohabitation et même, parfois, la fusion des styles et des cultures.