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Organisation du secteur, ses acteurs Cartographie des entreprises et des salariés Les secteurs Commerce et maintenance de cycles Sources : INSEE SIRENE 2011, IRPAUTO 2012 En France, les vélos peuvent être achetés auprès (magasins de vélo de type « traditionnel ») mais des détaillants spécialistes aussi dans (de type Décathlon) (GSS) ; ou dans (de type une grande surface spécialisée une grande surface alimentaire Carrefour) (GSA). Ce portrait sectoriel vise à décrire l’organisation des entreprises ayant pour activité principale le commerce et la réparation de cycle, c’est à dire les magasins de vélo de type « traditionnel » uniquement. Ces entreprises se partagent sur les deux codes NAF, mais la plupart d’entre elles exercent la vente, l’entretien et la réparation des cycles. Sont donc concernées les entreprises des codes NAF suivants : 4764Z (Commerce de détail d’articles de sport en magasin spécialisé), ayant pour activité principale le commerce de cycles. 9529Z (Réparation d’autres biens personnels et domestiques), ayant pour activité principale l’entretien et la réparation de cycles. Du fait d’une perméabilité importante entre les secteurs du cycle et du motocycle, ces deux secteurs sont difficiles à différencier. De plus, un certain nombre d’entreprises commercialisant du cycle sont enregistrées sous le code NAF des motocycles (4540Z) et en particulier celles qui se sont spécialisées dans la vente de Vélos à Assistance Électrique (VAE). Selectionnez une région Source : INSEE SIRENE 2011, IRPAUTO 2012 En amont : les constructeurs Dans les années 1970, les grands constructeurs français de cycles (Peugeot, Motobécane, Gitane, Mercier, etc.) produisaient, dans leurs usines, plusieurs centaines de milliers de bicyclettes par an. Aujourd’hui, suite à une concentration des acteurs

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Organisation du secteur, ses acteurs

Cartographie des entreprises et des salariés

Les secteurs

Commerce et maintenance de cycles

Sources : INSEE SIRENE 2011, IRPAUTO 2012

En France, les vélos peuvent être achetés auprès (magasins de vélo de type « traditionnel ») maisdes détaillants spécialistesaussi dans (de type Décathlon) (GSS) ; ou dans (de typeune grande surface spécialisée une grande surface alimentaireCarrefour) (GSA).

Ce portrait sectoriel vise à décrire l’organisation des entreprises ayant pour activité principale le commerce et laréparation de cycle, c’est à dire les magasins de vélo de type « traditionnel » uniquement. Ces entreprises se partagent surles deux codes NAF, mais la plupart d’entre elles exercent la vente, l’entretien et la réparation des cycles.

Sont donc concernées les entreprises des codes NAF suivants :

4764Z (Commerce de détail d’articles de sport en magasin spécialisé), ayant pour activité principale le commerce decycles.

9529Z (Réparation d’autres biens personnels et domestiques), ayant pour activité principale l’entretien et la réparation decycles.

Du fait d’une perméabilité importante entre les secteurs du cycle et du motocycle, ces deux secteurs sont difficiles à différencier.De plus, un certain nombre d’entreprises commercialisant du cycle sont enregistrées sous le code NAF des motocycles (4540Z) eten particulier celles qui se sont spécialisées dans la vente de Vélos à Assistance Électrique (VAE).

Selectionnez

une région

Source : INSEE SIRENE 2011, IRPAUTO 2012

En amont : les constructeurs

Dans les années 1970, les grands constructeurs français de cycles (Peugeot, Motobécane, Gitane, Mercier, etc.) produisaient,dans leurs usines, plusieurs centaines de milliers de bicyclettes par an. Aujourd’hui, suite à une concentration des acteurs

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productifs, ne perdurent en France que quelques fabricants de vélo dont les deux plus importants sont : le groupe Cycleurope, quiproduit principalement les marques Gitane, Peugeot et Bianchi (constructeur italien) et l’entreprise familiale Lapierre qui produit lesvélos du même nom.

Cependant, les fabricants français de vélos sont principalement des concepteurs et des assembleurs puisqu’ils ne produisent paseux-mêmes l’ensemble des éléments du cycle qui sont fabriqués par des équipementiers. Les entreprises qui produisent des vélosprennent en charge la conception, le design, l'assemblage et les réglages des vélos. Les composants proviennent de marquesjaponaises (Shimano, Suntour), allemandes, italiennes, américaines (SRAM).

A coté de ce marché en grande série, il existe toujours en France quelques PME, à l’exemple de Look, Intercycle (marque Arcade /marché des collectivités locales) ou des TPE artisanales comme les cycles Cattin qui interviennent sur un marché de niche (produithaut de gamme, vélo fabriqués sur-mesure…).

Les fabricants français interviennent sur un marché internationalisé où se concurrencent plus d’une cinquantaine de marques dontles plus célèbres sont Cannondale (US), Giant (Taiwan), Orbea (Espagne), Scott (US), Treck (US), GT (US), BH Bikes (Espagne),KTM (Autriche), BMC (Suisse), Commencal (Andorre)…

Certains cycles ne portent pas le nom de leur fabricant, mais celui de la marque commerciale du distributeur, c’est par exemple lecas de la marque B’Twin commercialisée par le groupe Décathlon. Le marché doit aussi faire face à des importations massives devélos d’origine chinoise qui seront principalement distribués en grande surface.

Plusieurs formes de distribution

Les constructeurs nationaux (Cycles Lapierre, Cycleurope, Look, Intercycles…) et les constructeurs étrangers (KTM, Orbea…) ouleur filiale française (Giant France, Campagnolo France…) distribuent leurs vélos auprès de professionnels détaillants avec

. Les relations sont peu contractualisées, on ne peut réellement parler de réseaux de distributionlesquels ils traitent directementcar il n’existe que dans de très rares cas des contrats de distribution. Les détaillants entretiennent des relations commerciales avecplusieurs fabricants et commandent directement leurs cycles auprès des fabricants. Les magasins de cycle sont donc desmagasins multimarques.

Tous les détaillants sont des entreprises indépendantes (à la seule exception des structures sous l’enseigne Holland Bikesorganisées sous forme de commerce intégré). Ce sont souvent des magasins de type « structure familiale », bénéficiant d’une fortevisibilité (proximité avec les clubs et pratiquants) ; qui peuvent être généralistes ou spécialisés sur un produit.

Certains fabricants s’appuient sur un réseau de magasins bénéficiant de l’exclusivité de certaines marques : par exemple le groupeCycleurope distribue ses cycles de marque Gitane, Bianchi et Peugeot exclusivement auprès des magasins Velo&Oxygen (500magasins en France).

Enfin il est à noter que très récemment deux constructeurs se sont essayés à la création de réseaux monomarques :

Giant avec les « Giant Store » (10 magasins en France)Orbea avec les « Orbea Distributor Alliance » (1 magasin en France et 20 en Espagne)

Certains professionnels ont éprouvé le besoin de s’organiser sous la forme :

de coopératives, c’est le cas de Véloland (85 entreprises), Cyclecoop (31 magasins), Mondovélo (45 magasins et cornersdans les magasins Sport 2000)de franchises : Cyclelab avec les enseignes Culture Vélo (85 magasins) et Vélo Station (11 magasins), Bouticycle (25magasins)

Ces professionnels du secteur se sont rassemblés sous des formes diverses (association, coopérative, franchise…) dans lebut de constituer une centrale d’achat et/ou de référencement afin de bénéficier de tarifs négociés auprès des fabricants et deséquipementiers, mais aussi pour promouvoir une enseigne (autre que celle d’un fabricant de vélo) qui s’inscrit ainsi dans uneconceptualisation d’un modèle commercial (communication, visibilité…).

Les détaillants de vélo peuvent choisir de changer de marques de vélos distribués et donc d’enseigne plus facilement et plusrapidement que dans d’autres secteurs (moto, automobile..), car les accords de distributions ne s’inscrivent pas dans les contratsde concessions formalisés comme c’est le cas pour la moto ou l’automobile.

Des gammes et des activités diversifiées

L’arrivée du VTT dans les années 80 a bouleversé le marché du cycle et l’organisation du secteur, faisant basculer l’usage du vélovers la pratique sportive et loisir au détriment de l’utilitaire. en réponse àDe nouveaux types de vélos ont alors été développésces nouveaux besoins : le vélo tout-terrain, le vélo hybride (mixte entre VTT et vélo de course), le vélo de randonnée, le vélo àassistance électrique, le vélo de course high-tech, le BMX… La multiplication des gammes de vélo a contribué à séparer lesdeux activités vélo et moto.

Traditionnellement en multi-activité cycle et motocycle, les magasins se sont spécialisés. La multiplication des gammes arequis un espace plus grand et des compétences plus spécialisées, conduisant les professionnels vers une spécialisation sur lesproduits « cycle ».

La spécialisation s’accroit en fonction des gammes qui peuvent être distribuées :

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Données générales sur le marché et l’économie du secteur

Le spécialiste le plus fréquent se situe sur le marché du vélo de route. Ce marché « haut de gamme » s’adresse à uneclientèle de cyclistes roulant généralement en club. Il s’agit d’une clientèle de passionnés avec leurs codes et leur langage,exigeants en matière de précision, de réglages techniques, de rapidité d’intervention et de personnalisation de leur vélo.Cette pratique sportive requiert une compétence spécifique (sur les produits et le type de clientèle).D’autres types de spécialisation se sont développées récemment ; par exemple sur le vélo électrique. Il s’agit d’adapter unmodèle économique (proximité de la clientèle, type de prestations, pratiques commerciales …) à une clientèle spécifique :citadine pour le VAE, jeune et sportive pour le VTT…

La multi-activité perdure cependant dans certaines situations spécifiques : 

En zone rurale : les magasins qui distribuent des cycles, proposent également une activité motoculture et scooter léger.En zone montagneuse : les magasins sont souvent en double activité selon la saison (vente et location de vélo l’été / venteet location de ski l’hiver).En zone touristique : l’activité de distribution de vélo est généralement portée par une activité de location de vélo.

En 2014, le marché du cycle en France s’évaluait à 1,616 milliards d’euros, dont 697 millions pour les composants etaccessoires, soit une augmentation de 7,5% du chiffre d'affaire.

2,977 millions de vélos vendus, soit une progression de 7,0 % des ventes de cycles par rapport à 2013 (source :UNIVELO).

Le marché du cycle en France est assez paradoxal. Il s’agit d’un marché d’achat dont l’usage est assez limité : les françaisachètent beaucoup de cycles mais chaque vélo roule assez peu (moins de 90 km/an), ce qui est très faible au regard d’utilisateursd’Europe du Nord qui parcourent en moyenne 300 km/an.

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En 2014, derrière l’Allemagne (4,1) et le Royaume Unila France était le troisième pays européen consommateur de cycles(3,4). Compte tenu du poids de la grande distribution en France, une majorité des vélos vendus sont distribués par les grandessurfaces alimentaires ou de sport. En 2012, les magasins spécialistes, s’ils ne vendent que 24 % des vélos, pèsentéconomiquement sur ce marché : ils réalisent en effet 54 % du chiffre d’affaires du secteur.

Après une augmentation en 2011, le chiffre d'affaires du marché du cycle repart à la baisse : en 2012, le chiffre d’affaires du, pour atteindre 810 millions d'€uros. Les spécialistes résistent mieux à la baissesecteur a diminué de -5 % par rapport à 2011

des ventes. Ils voient leur chiffre d'affaires diminuer de -2,5% (là où les GSM perdent -4% et les GSA -10%). La part de marchédes spécialistes augmente de 0,5% en 2012.

Sur la période récente, le marché tend à évoluer. Alors que la part des vélos « loisir » diminue, celle des vélos « mobilité »progresse :

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Les vélos les plus vendus en France sont les VTT avec 46,5 % des ventes. Le vélo « mobilité » concerne près d’une vente surdix. Sur le segment purement sportif, les ventes de vélos de route représente un volume équivalent : près d’un vélo sur 10. Cesvélos voient leurs ventes augmenter de 5,5 % et celles des VTT de 16 %.

Pour ce qui est de (pièces détachées + équipements), les ventes totales sont en baisse de 6,9%. Elles représentent l'accessoire, soit près de 36,5% du chiffre d'affaires total du secteur.plus de 465 millions d'€uros

Source : tousavelo.com – Conseil National des Professions du Cycle

62 % des vélos achetés sont destinés à une utilisation de loisir : balade en famille, randonnée… Cette part est passée de69 % à 62 % sur les dix dernières années. Les VTT adultes et enfants constituent les principaux vélos achetés à cet usage.26 % sont destinés à la mobilité urbaine, comme moyen de déplacement ou de transport régulier. C’est le secteur quiprogresse le plus (+ 8 points en 10 ans), grâce notamment aux Vélos à Assistance Électriques (VAE).Seulement achetés sont destinés à un usage sportif, cette catégorie reste stable grâce à l’évolution des12 % des vélosventes de vélos de courses et VTT haut de gamme.

Source : FNCRM Actualités, n°180, Juin 2013

Consolidation des ventes de VAE et de vélos pliants

Après une période de très forte progression, pendant laquelle les ventes de Vélo à Assistance Électrique ont été multipliées par

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L’emploi et ses caractéristiques

cinq en quatre ans, Après une année de légère augmentation en 2011, lece marché semble actuellement se repositionner.marché est reparti à la hausse en 2012 (+15 %). Les ventes en grandes surfaces ont chuté. En 2012, les spécialistes ont réaliséplus de 60 % des ventes de VAE.

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Les vélos pliants constituent un marché à potentiel. Leurs ventes, encore modestes, ont doublé en 2011 pour atteindre 25 500unités vendues soit le double de l’année précédente. Un léger recul est enregistré en 2012 avec 23 700 unités vendues dont moinsde 20 % ont été vendus par les magasins de vélos (72,5 % par les GSM).

L’arrivée de nouvelles technologies (VAE) et l’évolution des plans de déplacements urbains des collectivités territoriales (réseauxcyclables, aires de stationnement, promotion de l’usage du vélo, vélo en location...) contribuent à repositionner le vélo dans les

Le développement du vélo en libre service (présent dans une cinquantaine de collectivités) semble avoirdéplacements urbains.fonctionné comme un élément déclencheur à l’usage du vélo en ville, en permettant de faire un essai sur le terrain et de vaincre lesprincipaux freins psychologiques à son usage. En termes de marché, il s’agit d’une nouvelle clientèle qui semble avoir davantagerecours à des achats complémentaires (équipements spécifiques, casques, antivol…) ; ce qui contribue à la progression de lavente d’équipements.

La demande de et l’attente en matière d’équipements, en particulier de sécurité contribue à maintenirpersonnalisation des vélosl’activité des professionnels du cycle. Cependant, il convient de préciser certains points quant à la « personnalisation » du vélo :

La conception d’un vélo « sur-mesure » : l’ensemble des éléments qui composent le vélo, y compris le cadre, sontfabriqués à la géométrie de l’utilisation et de l’utilisateur. Cette technologie est en voie de disparition du fait de lamultiplication des composants et des tailles de cadre.La conception d’un vélo « à la carte » : achat d’un cadre auquel sont rajoutés des composants (roue, selle, pédale, couleurde la guidoline…) qui seront assemblés pour constituer un vélo personnalisé constitue un marché du cycle haut de gamme.Au-delà de ce marché, cette activité est en diminution du fait de la multiplication de l’offre des fabricants et qui resteconcentrée chez les spécialistes.L’adaptation du vélo à la demande du client par la modification ou le rajout d’équipements de confort et de sécurité(changement de la selle, du guidon, achat d’un siège enfant, d’un anti-vol, d’un casque…) se généralise et fait progresser lesecteur (activité à forte valeur ajoutée).La personnalisation informatisée : à partir d’un logiciel spécifique à une marque (ex : Treck), l’utilisateur peut choisir lacouleur, le type de roue, l’écriture, le groupe de transmission, la couleur de la selle, de la guidoline… Ce marché est encours de développement.

Le cycle, un secteur difficilement délimitable en raison de sa proximité avec le motocycle

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L’activité de vente et de maintenance des cycles étant incluses dans des codes NAF regroupant d’autres activités, isoler lesentreprises spécialisées dans l’univers du cycle s’avère délicat. L’observatoire procède depuis 2007 à un dénombrement de cesentreprises dans le cadre du rapport des Données Sociales de la Branche.

Les variations du nombre d’entreprises sur la période 2008-2010 est en grande partie imputable à la création du statut. En effet, en 2009, le nombre d’entreprises de 0 salariés a connu une forte progression (+ 149 entreprises).d’auto-entrepreneur

En revanche, une forte baisse est constatée en 2010, en particulier les entreprises de 0 salariés, qui reviennent à leur niveau de2008 (- 140 entreprises).

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L’activité de vente et de maintenance des cycles étant incluses dans des codes NAF regroupant d’autres activités, isoler lessalariés travaillant dans les entreprises spécialisées dans l’univers du cycle s’avère délicat. L’observatoire procède depuis 2007 àun dénombrement de ces salariés dans le cadre du rapport des Données Sociales de la Branche.

La période 2007-2009 montre un avec (+20 %). La placedéveloppement de l’activité l’embauche de près de 250 salariéscroissante qu’occupe le cycle comme mode de déplacement en milieu urbain en est une des raisons. L’activité semble se stabiliseren 2010 puisque le solde embauches-départs estimé est nul.

Les caractéristiques de l’emploi au sein du secteur Cycles :

83,1 % des salariés travaillent dans un établissement de moins de 10 salariés.

Le secteur du Cycle compte dans ses effectifs salariés près d’un quart de femmes (23,4 %), soit un taux très proche de lamoyenne de la Branche (23,1 %).

La moyenne d’âge des salariés du Cycle est relativement jeune, puisqu’elle est de 34,8 ans, soit 2 ans inférieure à la

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Métiers et formation

Les facteurs d'évolution

moyenne de la Branche.

Les employés et les ouvriers qualifiés constituent les principales CSP des salariés du cycle (près de 75 % à elles deux). Anoter la place importante que prennent ici les apprentis, surreprésentés ici au regard de l’ensemble de la Branche (9,2 %contre 5,7 %).

Source : INSEE DADS 2010, Pôle Emploi 2010, IRPAUTO 2011

Le contexte économique

La hausse du prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat contraignent les individus à rechercher un mode dedéplacement à faible coût. Ainsi, pour des courts trajets, en particulier urbain, le vélo est de plus en plus choisi. Ces pratiquessont fortement encouragées par les collectivités territoriales qui prévoient une place croissante pour l’usage du vélo dans le cadrede leur Plan de Déplacement Urbain (pistes cyclables, location de cycles, accès à des services complémentaires, parc destationnement de cycles près des points de jonction (gare…)). De plus, certaines grandes entreprises mettent en place des plansde déplacement pour leurs salariés (PDE) qui incluent les cycles et en particulier les vélos à assistance électriques.

La diversification des gammes et de la clientèle

Relativement à  (sportif, loisir, urbain …),  : le vélola multiplication des usages du vélo les gammes de vélo se sont élargiestout-terrain, le vélo hybride (mixte entre VTT et vélo de course), le vélo de randonnée, le vélo à assistance électrique, le vélo decourse high-tech, le BMX… De plus pour optimiser leurs ventes, les fabricants renouvellent très rapidement leur gamme ; ce quicontraint les professionnels à dédier un espace plus grand et/ou à se spécialiser et adapter leurs compétences (en particulier pourintervenir sur les systèmes hydrauliques des VTT ou les systèmes électriques des VAE…). L’exigence de rotation rapide descycles conduit aussi à déployer de fortes compétences de gestion.

Le développement des gammes et des usages induit une diversité plus grande de type de clientèles, avec des codes et unlangage différents en fonction des pratiques : entre une clientèle « cycliste route » passionnée, en attente de vélos haut de gamme,très techniques et d’un niveau de prix élevé et une clientèle urbaine recherchant avant tout un mode de déplacement « doux » àmoindre coût et écologique, les besoins de mobilité et les attentes de services sont très différents et empruntent des codes et desmodes de langages variés auxquels le professionnel doit pouvoir s’adapter.

Développement de réseaux

Dans un souci d’amélioration de la rentabilité et de la visibilité de leur entreprise, certains professionnels adhérent à des. L’obsolescence des contrats de distribution et lagroupements qui peuvent être sous mode de coopérative ou de franchise

non organisation des liens commerciaux entre les magasins et les fabricants de cycles et de pièces détachées représentent encoreaujourd’hui un obstacle important dans l’exercice de la profession.

La règlementation

Le décret 95-937 du 24/08/95, encadrant les activités de montage du vélo contribue à reconnaître les professionnels du cyclecomme seuls compétents pour vendre les cycles correctement montés et assurer ainsi la sécurité du cycliste. Ce décret prévoitque le vélo doit être livré entièrement monté et entièrement réglé. Le vélo doit aussi être équipé d'un éclairage ainsi que d'unappareil avertisseur conforme aux dispositions du code de la route.

Le développement des offres de services et la multiplication des acteurs

L’offre de prestation de service de vente, location, entretien du deux-roues s’est diffusée, dans les années récentes au-delà desprofessionnels spécialisés du secteur. Les collectivités territoriales en premier lieu, mais aussi les loueurs automobiles, dontcertains proposent la location de deux roues, les centres auto à l’instar de Norauto qui commencent à distribuer des deux roues,des constructeurs automobiles, en développant de nouveaux produits (ex : Smart avec le e-bike) ou de nouveaux services(Peugeot qui proposent de la location de deux-roues dans l’offre de service Mu by Peugeot). Parallèlement, se développent desassociations qui proposent des services aux particuliers pour remettre en état des vélos anciens. Cette diversification desacteurs participe à se réinterroger sur la place des spécialistes du cycle dans l’évolution des pratiques de mobilité.

Le développement de la pratique du vélo en ville et l’évolution des modes de consommation constituent un des facteursd’évolution des métiers de la vente et de la réparation des cycles : tant d’un point de vue technique (nouveaux produits) quedu service (nouvelle clientèle). Le consommateur de cycle tend à se rapprocher en effet, du consommateur automobile dans larelation commerciale, dans l’exigence en matière d’argumentation, de présentation des produits et d’organisation de l’espacecommercial.

Les métiers de la vente et de la réparation du cycle évoluent en fonction :

Du développement de nouvelles technologies

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Évolution des activités et des compétences

La GRH

De l’arrivée de nouveau produit : le VAEDe l’évolution des modes de déplacement et au développement du « Vélo Mobilité »De l’évolution des modes de consommation (vers un modèle « clientèle automobile »), du développement d’internet et de laconcurrence (en particulier GSM).

Or les professionnels du cycle semblent assez peu bénéficier de stage de formation continue (certains fabricants proposentquelques journées de formation au sein de leur entreprise).

De plus, il n’existe pas de diplômes spécifiques en formation initiale à la maintenance cycle. Le CQP MC (MécanicienCycle) a présenté 34 jeunes à l'examen en 2012, le CQP CTC (Conseiller Technique Cycle) 18 jeunes, ce dernier ayant pris larelève du précédent CQP CTCC (Conseiller Technique et Commercial Cycle) en 2005.

Historique des effectifs en formation en CQP dans la filière Cycles

  CQP MC CQP CTC CQP CTCC

  Présentés Reçus Présentés Reçus Présentés Reçus

2012 34 34 18 18    

2011 42 40 21 21    

2010 43 41 18 18    

2009 28 26 11 10    

2008 30 28 15 15    

2007 26 25 22 22    

2006 5 5 22 21    

2005     12 12 14 14

2004         19 19

Source : ANFA

Trois qualifications du cycle ont été reconnues pour leur savoir-faire spécifiques au sein du RNQSA (Répertoire National desQualifications des Services de l’Automobile) :

Mécanicien cyclesMécanicien specialiste cyclesConseiller technique cycles

Les pratiques de recrutement sont très variables et peu formalisées. Le plus souvent les entreprises recrutent à partir descandidatures spontanées qu’elles ont reçues mais aussi beaucoup par bouche à oreille ou débauchage chez les concurrents.Certaines entreprises recrutent avec un CQP (pour la compétence et la protection vis-à-vis des assurances), mais le niveau dediplôme n’est pas un critère de sélection, seules vont compter l’expérience et la pratique du vélo.

Les personnes, salariés ou employeurs, qui travaillent dans un magasin de vélo ont des profils très hétéroclites : pour laplupart, ils n’ont pas de formation spécifique de la filière, nombre d’entre eux sont autodidactes ou en défaut d’orientation scolaireet viennent souvent d’autres secteurs professionnels. On trouve souvent, dans ces entreprises, des personnes en phase dereconversion professionnelle. La pratique du véloLe dénominateur commun de toutes ces personnes est la pratique du vélo.permet de connaitre des cyclistes, leur langage, leurs attentes, leurs besoins et de se faire connaître.

L’essentiel des formations sont proposées par les fabricants de cycles et les équipementiers. Ce sont des stages deformation pour découvrir les nouveaux équipements, qui permettent aux mécaniciens cycles de connaître le fonctionnement dumatériel et d’obtenir l’agrément permettant d’avoir accès aux pièces détachées.  

En dehors de ce réseau, les professionnels ont assez peu de visibilité sur les possibilités et les offres de formation et exprimentdes difficultés de management :

Métier peu connu et peu attrayantPeu de jeunes formésDifficultés à recruter des personnes compétentes

LE MÉCANICIEN CYCLES

Maintien des activités « traditionnelles »

  Activités Compétences

Assemblage desvélos

Montage final pour rendre le vélo utilisable, selon laréglementation imposée par le décret 95-937 du

Connaissance des matériaux.

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24/08/1995. Il s'agit d'assembler les vélos neufs quiarrivent des fournisseurs (les vélos sont prémontésentre 50 et 70%).Responsabilité sur le coût du vélo, réglage despotences, serrage des vis, des colliers de selle...

Gestion du SAV Diagnostic, appel fabricant du vélo (si c'est le cadre)ou de l'équipementier (si c'est la roue, la fourche...),commande de pièces, réception de la pièce, remiseen état.Gestion de la relation clientèle.

Anglais pour la relation avec leséquipementiers et la compréhension desdocuments techniques. Connaître lescomposants d'un vélo en anglais.Communication : gestion de la relationfournisseur (exprimer une commande,faire une relance, gérer les litiges) et de larelation clientèle qui ne souhaite pasattendre.

Réalisation de devispour l'entretien

Écouter la demande du client.Réaliser le diagnostic qui peut procéder par uneanalyse empirique, un essai sur route ou undémontage.Faire un OR, un devis accident (demandé parl'assuré).

Savoir écouter et questionner le client.Expérience, avoir une culture du vélo pourconnaître les différentes générations devélos.

Entretien courant ducycle

Changement chambre à air / pneuDévoilage de roueTransmission, changement de chaîne, réglagedérailleurGraissage du boîtier de pédalierJeu de directionRéglage des freins

Expérience, connaître les différentesgénérations de vélos.Informatique : gestion des stocks

Les facteurs impactant l'évolution des compétences

  Activités  Compétences

Entretien / réparationdes systèmeshydrauliques

Entretien fourche hydraulique (changer lescartouches, les purges, les huiles...).Démonter, régler la pression de l'air.Entretien des freins à disques hydrauliques, desamortisseurs hydrauliques et des suspensions.

Savoir gérer l'hydraulique et connaître lesspécificités par marque. Il faut uneconnaissance générale car chaquefabricant a une technique différente et unefaçon de monter différente. Il faut pouvoirs'adapter et se tenir au courant en lisantla presse spécialisée.

Entretien / réparationdes systèmesélectriques

Dérailleur électrique (passage de vitesseélectronique)Vélo à assistance électrique : les diagnostics sontdifférents selon les marques puisque certaines ontdéveloppé des outils de diagnostic (comme dansl'automobile). Les retours en magasin sont encoreassez faibles et concernent avant tout desproblèmes de connectique, de paramétrage ou deréglage de tension.

Notion d'électricitéConnecter un filSavoir utiliser un multimètreMesurer l'ampérage et le voltage

Savoir utiliser les outils de diagnostic

Allègement du poidsdu vélo : évolutiondes matériaux

Les matériaux évoluent sous l'effet d'une recherched'allègement du poids du vélo pour en obtenir unrendement maximum.

Les cadres en acier ont été remplacés pardes cadres en aluminium puis récemment encarbone.Se développe aussi la mixité des matériauxsur un même cycle.

Connaissance des matériauxElasticitéRésistanceRendement

Multiplication desgammes etdifficultésd'approvisionnement

Les gammes de vélos sont renouvelées trèsrégulièrement (cycle de 6 mois), ce qui multiplie lesréférencements de pièces de rechange.Le manque d'organisation des circuits de distributiondes pièces (peu, voire pas informatisés).

Compétences d'adaptabilitéExpérienceConnaissance des produitsActivation d'un réseau d'entraideprofessionnelle

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En savoir plus

Relation clientèle Exigence croissante de la clientèlela clientèle "route" sur les compétencestechniques des cycles.la clientèle urbaine, sur une compréhensiond'un besoin de mobilité au meilleur coût.

Le technicien peut être amené à participer à lapré-vente.Effet "club cycliste" : capacité à régler un vélo, àproposer l'équipement le mieux adapté.

Savoir s'adapter à des types de clientèletrès différentes (communication, langage,culture)Compétences :

commerçantdiplomaterigoureuxvente additionnelle

 

LE VENDEUR CYCLES

  Activités Compétences

Posturologie : systèmeinformatisé d'étudeposturale

La posturologie permet d'adapter la géométrie ducadre, mais aussi d'ajuster le cintre et la selle à sonutilisateur :

Prise de coteSaisie dans le logicielRestitution du logiciel

Savoir prendre les cotes et les saisirdans un logiciel adaptéSavoir interpréter les résultats etconstruire un argumentaire pour enfaire un acte commercial

Adaptation du vélorelativement auxattentes du client

Vente d'accessoires

Vente de services

Vente d'équipements et personnalisation du véloÉquipements les plus fréquemment échangéspour s'adapter à la demande du client : roue,pédale, frein, pneu...Équipements les plus vendus ont trait à lasécurité (casque, antivol), aux tenues(vêtements, chaussures) et à la logistique(compteur, trainer)

Le vendeur peut être amené :à vendre des assurances pour le bris oucontre le volà proposer des offres de financement

Avec le développement d'Internet, la clientèle est trèsbien renseignée et le vendeur doit pouvoir développerson argumentaire.

Mettre en oeuvre une démarchecommerciale.Connaissance des différents produits :larges gammes qui se renouvellentrapidement.Comprendre la demande du client etproposer les équipements etaccessoires correspondants.Savoir s'adapter à des types declientèle très différentes(communication, langage, culture).Revaloriser le vélo "urbain"Procéder à de la vente additionnelled'équipements et d'accessoires maisaussi d'assurance et de financement

Service "mise en main"

Préparation physique

Conseil sur la préparation physique :accompagnement à l'entraînement, rodage etpréparation.Accompagnement, mise en route, démonstration deséquipements électroniques (GPS, compteur...).

Compétence en conseil sur lapréparation physique.Compétence électronique.

Magasinage, gestiondes stocks,approvisionnementmagasin

Bonneterie

Réassort du magasin en consommables diététique,bonneterie, équipements.Réception des marchandises.Mise en rayon, étiquetage.

Magasinage, marketing, facing.Connaissance des produits.Acte commercial.

Rubrique Études et rapports > Secteurs d'activités

Autofocus 53 - Portrait sectoriel : Le commerce et la réparation de cyclesAutofocus 56 - Le commerce et la réparation de cycles (statistiques de l'activité et des emplois)