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Comment valoriser davantage le pluralisme des savoirs dans les sciences sociales francophones contemporaines ? Émilie Tremblay, CIRST, UQAM Colloque Ouvrir la science pour mieux la partager, du Nord au Sud de la Francophonie 11 septembre 2015, MCQ

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Comment valoriser davantage le pluralisme des savoirs dans les sciences sociales francophones

contemporaines ?

Émilie Tremblay, CIRST, UQAMColloque Ouvrir la science pour mieux la partager, du

Nord au Sud de la Francophonie

11 septembre 2015, MCQ

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Introduction

• Un autre aspect de la science ouverte : importance de l’accès et de la circulation, mais aussi de l’ouverture au pluralisme des savoirs et des épistémologies.

• Je me limite ici à la diversité des savoirs savants ou scientifiques même s’il est fondamental, dans l’optique de l’écologie des savoirs (de Sousa Santos, 2006) d’intégrer différents types de savoirs et de traditions de savoirs ainsi que différents systèmes de connaissances scientifiques.

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Deux exemples tirés de mon parcours académique

• Lors de ma maîtrise, on m’a dit que je citais trop d’auteurs africains et pas assez les grands spécialistes occidentaux. Je travaillais pourtant sur les représentations des religions africaines dites traditionnelles…

• Cours sur les traditions éthiques : diversité occidentale et 1 ou 2 auteurs pour les autres cultures/civilisations.

Constat de mon parcours interdisciplinaire en sciences sociales (anthropologie, SR et sociologie) : très peu d’ouverture à la diversité des savoirs (hors Europe et Amérique du Nord) dans l’enseignement. Les mêmes auteurs lus et enseignés dans plusieurs disciplines.

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Réflexion qui croise…

L’internationalisation des

sciences sociales

Le pluralisme

des savoirs

La science ouverte

Ac

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J u s t i c e c o g n i t i v e

O u v e r t u r e

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Questions

• Comment favoriser la prise en compte du pluralisme des savoirs dans les sciences sociales, particulièrement dans l’enseignement ?

• La science ouverte pour contribuer à la valorisation et à la visibilité des savoirs produits dans les Suds ?

• Comment faire pour que les initiatives ne favorisent pas uniquement les savoirs savants occidentaux ?

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Origine et développement des sciences sociales

• Origine multiculturelle des sciences sociales, héritage provenant des différentes civilisations et cultures, dialogue et contribution de différentes traditions de savoirs aux sciences occidentales (ex. sciences islamiques), mouvement des idées.

• Pensée sociale, réflexion sur la nature humaine, les relations, les structures sociales, etc. existe bien avant les dénominations : précurseurs en philosophie sociale, écrivains politiques, philosophes de l’histoire, etc. (ex. Ibn Khaldùn).

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Origine et développement des sciences sociales (suite)

• Construction XVIIIe s. – 1945 (Wallerstein, 1996)

• Présentation commence souvent avec la période d’institutionnalisation (XIXe s.) et d’articulation en disciplines universitaires, et de professionnalisation du savoir durant l’époque coloniale– Différents lieux : G.-B., France, Allemagne, Italie, É.-U.– Institutions (chaires, départements, associations), revues, congrès,

etc. au niveau national et international

• Après 1945 : renforcement et expansion des institutions universitaires et structuration institutionnelle des sciences sociales dans les Suds

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Sciences sociales dans les Suds

• Dans les Suds, développement à l’époque coloniale et période de décolonisation

• 1945-1970 : période d’expansion des sciences sociales

• Domination des « sciences sociales occidentales » (héritage des professeurs étrangers, canons occidentaux comme porte d’entrée à la publication, à la mobilité, à la reconnaissance internationale, subventions, etc.).

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Appels à repenser les sciences sociales

• Indigénisation• Nationalisation• Décolonisation• Désoccidentalisation• Sortir de l’eurocentrisme

– Nombreux mouvements en sociologie (Tonda, 2012; Rodriguez, Boatcâ and Costa, 2010; Alatas, 2006; Jubber, 2006; Nga Ndongo, 2003 ; Oommen, 1991; Akiwowo, 1988; Park, 1988)

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Décoloniser/internationaliser les sciences sociales

• Discours anciens avec les post-colonial studies, les subaltern studies, etc.)

• Critiques plus récentes dans le contexte des discours et pratiques sur l’internationalisation des sciences sociales, et plus globalement des universités. Est-ce que l’internationalisation renforce

l’hégémonie occidentale héritée des origines des sciences sociales (institutionnalisation et professionnalisation) ? Ou est-ce qu’elle ouvre au pluralisme ?

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Critique de l’internationalisation de la sociologie

L’internationalisation entraînerait la consolidation ou la réintroduction de la domination de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

L’internationalisation est vue comme une tentative d’occidentalisation et une nouvelle forme d’impérialisme (Connell, 2011 ; Berthelot, 1998 ; Oommen, 1991; Sanda, 1988).

Opposition à une sociologie internationale qui serait en fait une sociologie occidentale exportant des concepts, modèles et théories jugés inadaptés pour analyser les réalités sociales.

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Différents appels à reconnaître le pluralisme des savoirs

• Sortir de la monoculture du savoir (de Sousa Santos, 2006)

• « Différentes bibliothèques » : à côté de la « bibliothèque coloniale » (Mudimbe), d’autres bibliothèques (ex. bibliothèque islamique), plusieurs ordres épistémologiques (Kane, 2003)

• Pluralisme des sources de connaissances (Rizvi, 2000)

• Intégrer les chercheurs et penseurs non occidentaux, concepts, théories et épistémologies dans l’enseignement (Alatas, 2010, 2006; Akiwowo, 1988, 1990; Cardoso, 1986, etc.)

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Étude sur l’enseignement de la sociologie : quels savoirs enseignés ?

• Étude réalisée sur l’enseignement de la sociologie dans les universités montréalaises Lorsqu’on introduit la discipline aux étudiants, quels sont

les auteurs et les courants théoriques qui sont présentés ? Quelle place est faite aux intellectuels et aux courants de pensée non-occidentaux ?

• Comparaison des contenus des cours obligatoires dans les programmes de baccalauréat (spécialisé ou avec majeure) en sociologie en utilisant les plans de cours.

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L’enseignement de la sociologie (résultats)

• Présentation d’un panorama de courants, d’approches et de théories d’Europe et d’Amérique du Nord;

• Les auteurs à lire sont majoritairement occidentaux. Ils ont été formés et font ou ont fait carrière majoritairement en Occident (France, États-Unis, Canada, Angleterre et Allemagne);

• Peu de mentions des sociologues et penseurs africains, asiatiques, etc.

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Diversité d’auteurs occidentaux présentésW. Sombart Jean Baudrillard Z. Bauman Howard Becker Norbert Elias

N. Aubert Auguste Comte Marcel Mauss J.-F. Lyotard Bruno Milly

Montesquieu Kant Robert Nisbet K. Manheim A. Schütz

T. Todorov Jacques Derrida Elke Winter R. Caillois Tocqueville

J.-M. Berthelot Nietzsche C. Calhoun Claude Giraud F. Engels

Michel Foucault George Ritzer

M. de Condorcet Peter Berger

Steven Seidman Charles W. Mills

B. Malinowski F. Dumont

T. B. Bottomore Hannah Arendt

T. Hobbes Paul Fauconnet Theodor Adorno Yves Bonny Erving Goffman

Paul Ricoeur S. De Beauvoir Marcel Rioux K. Popper J. Habermas J.-M. Piotte F. Dubet Justin Baer N. Luhmann Sven Eliaeson

J.-P. Durand Adam Smith Guy Rocher Judith Butler H. Blumer

P. Bourdieu Robert Brym Michel Freitag Machiavel A. Giddens

Horkheimer J. -J. Rousseau T. Kuhn V. De Gaulejac Georg Simmel

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Diversité de courants et d’approches présentés

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Seyla Benhabib

Homi k. BhabhaFranz FanonStuart HallSatoshi Ikeda

Alexandre KoyréJohn Lie

Edward SaidAmartya Sen

Très peu d’auteurs « non occidentaux » présentés

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Auteurs non occidentaux : 1 auteur par culture/civilisation

Nom Prénom Pays naissance Lieu études supérieures

Pays de travail

Benhabib Seyla Turquie États-Unis États-Unis

Bhabha Homi K. Inde Royaume-Uni États-Unis

Fanon Franz Martinique France France, Algérie

Hall Stuart Jamaïque Royaume-Uni Royaume-Uni

Ikeda Satoshi Japon États-Unis Canada

Koyré Alexandre Russie France France

Lie John Corée du Sud États-Unis États-Unis

Said Edward Palestine États-Unis États-Unis

Sen Amartya Inde Royaume-Uni Royaume-Uni

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Lorsqu’ils sont présents…• Auteurs présentés sur certains thèmes (ex. développement),

mais pas pour leur réflexion et contribution théorique• Sortie dichotomie objet/sujet : les présenter comme une

source pertinente de théories et de concepts sociologiques (Alatas, 2007)

D’après Alatas, un des traits de l’eurocentrisme aujourd’hui est cette dichotomie « selon laquelle les Européens sont des sujets connaissants, c’est-à-dire, des sources de théories et de concepts par lesquels le monde est interprété, tandis que les non-Européens sont des sources de données et d’informations » (Alatas, 2007 : 270-271, traduction personnelle).

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Réflexion sur l’enseignement

• Comment se fait-il que les sociologues, sud-américains, africains et asiatiques soient si peu présents dans l’enseignement de la sociologie ?

• Comment ouvrir le sciences sociales pour que les étudiants soient en contact avec la même diversité d’auteurs et de courants de pensée existante en dehors de l’Occident ?

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Transformer l’enseignement : intégrer une diversité d’auteurs et de penseurs africains

Ibn Khaldun A. Akiwowo Joseph Ki-Zerbo H. Memel-Fotê Kwasi Wiredu

Achille Mbembe P. Hountondji Olajide Oloyede Abdoulaye Ly Peter P. Ekeh Jean-Marc Ela F. E. Boulaga Ifi Amadiume J.-B. Ouedraogo Abdalla Bujra

Ali Mazrui Adiele Afigbo M. Tamba Bankole Apata Mamadou DioufV-Y. Mudimbe J. F. Ade Ajayi Abdou Touré Jomo Kenyatta K. A. AppiahC. Anta Diop Toyin Falola B. Magubane A. Bara Diop S. M. Cissoko

Ousmane Kane V. Nga Ndongo Célestin Monga Henry O. Oruka Kwame Gyekye

Boubacar Ly J. O. Adesina N. A. Fadipe A. Hampaté Bâ A. Diaw-Cissé

O.B. Lawuyi O. Taiwo Ari Sitas B. A. Ogot F. O. Okediji

M.A. Makinde Archie Mafeje K. N'Krumah Luc Sindjoun S. Bachir Diagne

M. Mamdani T. Mkandawire Samir Amin F. Agblemagnon Onigu OtiteAlioune Diop Frantz Fanon Marcien Towa I.-p. Laleye T. Obenga

Paul N’Da Ahmed Baba M. Diawara Elikia M’Bokolo Joseph Tonda

A.O. Olutayo Ousmane Kane B. Barry A. Moussa Lam Kwesi Kwaa Prah

P. T. Zeleza E. Kamdem P. Kapagama K.K. Prah O. Onoge

Claude Ake Amar Samb Kenneth O. Dike Abubakar Gumi Dani W. Nabudere

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Présenter divers courants et approches

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Transformer l’enseignement : intégrer une diversité d’auteurs et de penseurs asiatiques

Rammohun Roy B. Kumar Sarkar Ogyu Sorai Wang An Shih T. K. Oommen

Jose Rizal S. Farid Alatas S. Hussein Alatas H.K. Bhabha Arjun Appadurai

Yahiya Mahdavi Chua Beng Huat Yasuda Takada Gh. Seddighi D.P. Mukerji

Gail Omvedt Kang Baozhong Nirmal K.Bose Ritsuo Akimoto Yuzuru Okada

Amartya Sen Indra Deva Shiv Visvanathan M. N. Srinivas Endo Ryukichi

Li Peilin Toda Teizo Yasunosuke Gonda Toyama Masakazu Kancha Ilaiah

Sarat Chandra Roy Ikutarô Shimizu R.N. Saksena A. R. Desai Gholam H. Sedighi

Fei Xiaotong Andre Beteille Eitarô Suzuki M. Shimizu Lim Hyun-Chin

Ashis Nandy Munesuke Mita Govind S. Ghurye Deepankar Gupta K. P. Chattopadhyay

Taghi Arani Takebe Tongo A.K. Sanan Tilak D.N. Majumdar

Yuan Fang Chandrakala A. Hate Kim song-guk N. Kawamura R. K. Mukherjee

Stella R. Quah Lu Xueyi Arobindo Ghosh Yan Fu M. N. Srinivas

G.S. Ghurye Dipesh Chakrabarty Walden Bello Zheng Hangsheng Vinay K. Srivastava

S. M. Naquib al-Attas Yogesh Atal Ma Tuan-Lin Yogendra Singh T.N. Madan

S. Maaruf Meera Kosambi S.V. Kektar Wang Gungwu Sujata Patel

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La science ouverte : quelles possibilités pour valoriser une diversité de savoirs ?

• Les différentes facettes de la science ouverte sont-elles une avenue ?

• Comment faire pour que la science ouverte ne favorise pas uniquement les savoirs occidentaux ?

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Contrer l’invisibilité et l’accès fermé

• Invisibilité dans les grandes bases de données occidentales (Thomson Reuters, Scopus);

• Absence de méta-données des publications sur certains sites en libre accès;

• Inscription aux sites Internet (ex. AJOL en partie);

• Invisibilité volontaire : peu de reconnaissance des revues locales, nationales.

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Invisibilité et préjugés• Transformations profondes sont nécessaires dans l’ouverture

aux savoirs et aux travaux produits dans différents pays et dans différentes régions du monde.

• S’attaquer à l’eurocentrisme, à l’évolutionnisme et aux discours et pratique sur l’internationalisation des universités et des sciences qui entrainent une homogénéisation (harmonisation des normes de production des connaissances, uniformisation des parcours, critères de scientificité, conditions normalisées du travail scientifique, etc.).

• Plus visibles et accessibles, mais pas nécessairement reconnues, valorisées et enseignées…

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Transformer l’enseignement des sciences sociales grâce à la science ouverte

• Multiples ressources libres disponibles, dont plusieurs ne sont pas valorisées, connues– Ex. Documents, articles sur le site d’universités

nigérianes • Projets et groupes qui valorisent la diversité

des savoirs dans l’optique de la justice cognitive : traduction de textes, etc.

• Etc.

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Quelques références

• Akiwowo, Akinsola (1999), « Indigenous sociologies – extending the scope of the argument », International Sociology, 14(2) : 115–138.

• AKIWOWO, Akinsola (1988), « Universalism and Indigenisation in Sociological Theory : Introduction », International Sociology 3(2) : 155-160.

• ALATAS, Syed Farid (2010), « L’appel à des discours alternatifs dans les sciences sociales asiatiques », Rapport mondial sur les sciences sociales, Paris, Unesco et Conseil international des sciences sociales, p. 173-174.

• ALATAS, Syed Farid (2006), Alternative Discourses in Asian Social Science : Responses to Eurocentrism, New Delhi, SAGE Publications.

• ALATAS, Syed Farid et SINHA, Vineeta (2001), « Teaching classical sociological theory in Singapore : the context of eurocentrism », Teaching Sociology 29(3) : 316-331.

• CARDOSO, Fernando Henrique (1986), « Foreword », International Sociology 1(1) : 1-2. • FALL, Mouhamedoune Abdoulaye (2011), « Décoloniser les sciences sociales en Afrique », Journal des

anthropologues (124-125). http://jda.revues.org/5874 • GROSFOGUEL, Ramon, Jim Cohe (2014), « Un dialogue décolonial sur les savoirs critiques entre Frantz

Fanon et Boaventura de Sousa Santos », Mouvements 2012 4 (72), p. 42-53. DOI 10.3917/mouv.072.0042

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Références (suite)• Heilbron Johan et al (2009), « 10. Internationalisation des sciences sociales : les leçons d'une

histoire transnationale », in Gisèle Sapiro , L’espace intellectuel en Europe, La Découverte « Hors collection Sciences Humaines », p. 319-346.

• Heilbron, Johan et al. (2008), « Toward a Transnational History of the Social Sciences », Journal of the History of the Behavioral Sciences 44(2) : 146–160.

• KANE, Ousmane (2003), Intellectuels non europhones, Document de travail, Codesria, 71 p. En ligne. http://www.codesria.org/spip.php?article422&lang=fr

• SANTOS, Boaventura de Sousa (2011), « Épistémologies du Sud », Études Rurales 187, p. 21-50. En ligne. http://www.boaventuradesousasantos.pt/media/Epistemologies%20du%20Sud_EtudesRurales_187-2011.pdf

• TONDA, Joseph (2012), « L’impossible décolonisation des sciences sociales africaines », Mouvements 4(72), p. 108-119. DOI 10.3917/mouv.072.0108

• Rapport de la Commission Gulbenkian pour la restructuration des sciences sociales, présidée par Immanuel Wallerstein (1996) Ouvrir les sciences sociales, Paris : Descartes & Cie. En ligne. http://classiques.uqac.ca/contemporains/WALLERSTEIN_Immanuel/ouvrir_les_sciences_sociales/ouvrir_sciences_sociales.pdf

• UNESCO (2010), World Social Science Report 2010, Paris, Unesco et International Social Science Council, 423 p. En ligne. http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001883/188333e.pdf#page=186