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HÉMORRAGIES DIGESTIVES Comment traiter une hémorragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes Hémorragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes : traitements vasoactifs Aurélie PLESSIER Service d’Hépatologie, Hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy. TABLE DES MATIE ` RES PHARMACOLOGIE Somatostatine et analogues - Effets systémiques Vasopressine et analogues - Effets secondaires de la vasopressine et analogues RÉSULTATS DES ÉTUDES CLINIQUES Somatostatine et dérivés - Somatostatine c Somatostatine versus placebo c Somatostatine versus traitement endoscopique c Somatostatine plus sclérothérapie versus somatostatine ou versus sclérothérapie c Somatostatine versus sonde de blackemore - Octréotide c Octréotide versus placebo ou pas de traitement c Octréotide versus sclérothérapie c Octréotide versus vasoporessine/terlipressine - Vapréotide versus placebo - Terlipressine c Terlipressine versus placebo c Terlipressine versus sclérothérapie c Terlipressine versus vasopressine c Terlipressine versus somatostatine c Terlipressine versus sonde de tamponnement Traitement vasoactif versus ligature endoscopique POSOLOGIES CONCLUSION CONTENTS Acute upper gastrointestinal variceal bleeding: vasoactive agents Aurélie PLESSIER (Gastroenterol Clin Biol 2004;28:B15-B20) PHARMACOLOGY Somatostatin and analogs - Systemic effects Vasopressin and analogs - Secondary effects de la vasopressin and analogs RESULTS OF CLINICAL STUDIES Somatostatin and analogs - Somatostatin c Somatostatin versus placebo c Somatostatin versus endoscopic treatment c Somatostatin plus sclerotherapy versus somatostatin or versus sclerotherapy c Somatostatin versus baloon tamponade - Octreotide c Octreotide versus placebo or no treatment c Octreotide versus sclerotherapy c Octreotide versus vasopressin/terlipressin - Vapreotide versus placebo - Terlipressin c Terlipressin versus placebo c Terlipressin versus sclerotherapie c Terlipressin versus vasopressin c Terlipressin versus somatostatin c Terlipressin versus baloon tamponade Vasoactive treatment versus ligation DOSE CONCLUSION D ans plus de 50 % des cas, l’hémorragie par rupture de varices œsophagiennes s’arrête spontanément. Cependant, la mortalité à 6 semaines d’une hémor- ragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes est actuellement de 30 % à 40 % [1] ; cette mortalité est significati- vement moins élevée qu’il y a 40 ans. Elle dépend de la sévérité de la maladie hépatique et du risque de récidive hémorragique précoce. En effet, bien que le traitement non spécifique ne soit pas très différent depuis 20 ans, les recommandations récentes ont permis une meilleure évaluation des malades à risque et grâce à l’introduction de traitements prophylactiques, un meilleur contrôle des complications de la cirrhose. Mais ce sont surtout les progrès des traitements spécifiques de l’hémorragie, traitements pharmacologiques et endoscopiques, qui ont probablement permis d’améliorer le pronostic de ces malades. Ces traitements ont deux objectifs : arrêter l’hémorragie en cours, et surtout éviter une récidive hémorragique précoce qui est un facteur prédictif péjoratif de survie. Pharmacologie Les traitements vasoactifs par leur effet vasoconstricteur splanchnique, entraînent une diminution du débit sanguin splan- chnique et par conséquent une diminution de la pression dans la veine porte et dans les varices œsophagiennes. Deux types de médicaments sont administrés par voie intraveineuse : la soma- tostatine et ses dérivés et la vasopressine et son analogue, la terlipressine. Somatostatine et analogues La somatostatine est un polypeptide naturel identifié il y a 30 ans sécrété par l’hypothalamus, et inhibiteur de l’hormone de croissance. Elle inhibe également la sécrétion d’hormones diges- tives et pancréatiques telles que le glucagon, le VIP, la gastrine et la substance P, qui augmentent la pression porte en induisant une vasodilatation splanchnique [2, 3]. Elle a peu d’action sur la © Masson, Paris, 2004. Gastroenterol Clin Biol 2004;28:B15-B20 B15

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HÉMORRAGIES DIGESTIVESComment traiter une hémorragie digestive aiguë

par rupture de varices œsophagiennes

Hémorragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes :traitements vasoactifs

Aurélie PLESSIER

Service d’Hépatologie, Hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy.

TABLE DES MATIERESPHARMACOLOGIE

• Somatostatine et analogues- Effets systémiques

• Vasopressine et analogues- Effets secondaires de la vasopressine et analogues

RÉSULTATS DES ÉTUDES CLINIQUES• Somatostatine et dérivés

- Somatostatinec Somatostatine versus placeboc Somatostatine versus traitement endoscopiquec Somatostatine plus sclérothérapie versus somatostatineou versus sclérothérapie

c Somatostatine versus sonde de blackemore- Octréotide

c Octréotide versus placebo ou pas de traitementc Octréotide versus sclérothérapiec Octréotide versus vasoporessine/terlipressine

- Vapréotide versus placebo- Terlipressine

c Terlipressine versus placeboc Terlipressine versus sclérothérapiec Terlipressine versus vasopressinec Terlipressine versus somatostatinec Terlipressine versus sonde de tamponnement

• Traitement vasoactif versus ligature endoscopique

POSOLOGIES

CONCLUSION

CONTENTSAcute upper gastrointestinal variceal bleeding:vasoactive agentsAurélie PLESSIER

(Gastroenterol Clin Biol 2004;28:B15-B20)PHARMACOLOGY

• Somatostatin and analogs- Systemic effects

• Vasopressin and analogs- Secondary effects de la vasopressin and analogs

RESULTS OF CLINICAL STUDIES• Somatostatin and analogs

- Somatostatinc Somatostatin versus placeboc Somatostatin versus endoscopic treatmentc Somatostatin plus sclerotherapy versus somatostatin orversus sclerotherapy

c Somatostatin versus baloon tamponade- Octreotide

c Octreotide versus placebo or no treatmentc Octreotide versus sclerotherapyc Octreotide versus vasopressin/terlipressin

- Vapreotide versus placebo- Terlipressin

c Terlipressin versus placeboc Terlipressin versus sclerotherapiec Terlipressin versus vasopressinc Terlipressin versus somatostatinc Terlipressin versus baloon tamponade

• Vasoactive treatment versus ligationDOSECONCLUSION

Dans plus de 50 % des cas, l’hémorragie par rupturede varices œsophagiennes s’arrête spontanément.Cependant, la mortalité à 6 semaines d’une hémor-

ragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes estactuellement de 30 % à 40 % [1] ; cette mortalité est significati-vement moins élevée qu’il y a 40 ans. Elle dépend de la sévéritéde la maladie hépatique et du risque de récidive hémorragiqueprécoce. En effet, bien que le traitement non spécifique ne soit pastrès différent depuis 20 ans, les recommandations récentes ontpermis une meilleure évaluation des malades à risque et grâce àl’introduction de traitements prophylactiques, un meilleurcontrôle des complications de la cirrhose. Mais ce sont surtout lesprogrès des traitements spécifiques de l’hémorragie, traitementspharmacologiques et endoscopiques, qui ont probablementpermis d’améliorer le pronostic de ces malades. Ces traitementsont deux objectifs : arrêter l’hémorragie en cours, et surtout éviterune récidive hémorragique précoce qui est un facteur prédictifpéjoratif de survie.

Pharmacologie

Les traitements vasoactifs par leur effet vasoconstricteursplanchnique, entraînent une diminution du débit sanguin splan-chnique et par conséquent une diminution de la pression dans laveine porte et dans les varices œsophagiennes. Deux types demédicaments sont administrés par voie intraveineuse : la soma-tostatine et ses dérivés et la vasopressine et son analogue, laterlipressine.

Somatostatine et analogues

La somatostatine est un polypeptide naturel identifié il y a 30ans sécrété par l’hypothalamus, et inhibiteur de l’hormone decroissance. Elle inhibe également la sécrétion d’hormones diges-tives et pancréatiques telles que le glucagon, le VIP, la gastrine etla substance P, qui augmentent la pression porte en induisant unevasodilatation splanchnique [2, 3]. Elle a peu d’action sur la

© Masson, Paris, 2004. Gastroenterol Clin Biol 2004;28:B15-B20

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circulation systémique et a principalement une action splanchni-que. En effet, un bolus de 250 μg, entraîne une baisse de 50 % dela pression porte et du débit sanguin azygos et de 40 % de lapression variqueuse ; cet effet est cependant transitoire (moins de5 minutes) [4, 5]. La perfusion continue de 250 μg/h desomatostatine maintient un gradient de pression hépatique plusbas (– 6 %) mais n’a pas d’action sur le débit sanguin azygos. Lamême dose permet également de diminuer le gradient depression hépatique, de 20,7 ± 3,7 mm Hg à 17,7 ± 2,7 mm Hg,au cours d’un épisode hémorragique et d’empêcher l’augmenta-tion de la pression porte après un repas test et après transfusion[6].

Cinq récepteurs de la somatostatine ont été isolés mais leurdistribution tissulaire est mal connue [7]. La demi-vie de lasomatostatine est brève de 1 à 3 minutes chez le sujet sain et doitdonc être administrée en perfusion continue. Trois analogues àdemi-vie plus longue ont été synthétisés : l’octréotide, le vapréo-tide et le lanréotide. Seuls les deux premiers ont fait l’objetd’études contrôlées dans l’hémorragie digestive. L’octréotide estun octapeptide synthétique qui partage les même quatre acidesaminés fonctionnels que la somatostatine. La demi-vie del’octréotide est de 113 minutes chez le sujet normal [8], et jusqu’à4 heures chez le malade cirrhotique [9, 10]. Son élimination, engrande partie hépatique, est diminuée chez les malades atteintsde cirrhose. Contrairement à la somatostatine, il ne se lie pas àtous les récepteurs membranaires de la somatostatine, maissurtout aux récepteurs SSTR2 et SSTR5. Ainsi les cellulesexprimant les autres récepteurs répondent moins à l’octréotide[11-12].

Comme la somatostatine, l’injection d’un bolus de 50 μgd’octréotide diminue le gradient de pression hépatique, avec lemême effet transitoire d’environ 1 minute [9, 10]. L’administra-tion prolongée d’octréotide est responsable d’une « down-regulation » et d’une désensibilisation des récepteurs de lasomatostatine [13]. Il diminue transitoirement le débit sanguinazygos [14], mais ne semble pas diminuer la pression porte enperfusion continue [15], quelle que soit la dose. Les effets sur lapression variqueuse sont controversés [16, 17]. L’administrationsous-cutanée en deux injections diminuerait la pression portemais ce résultat mériterait d’être confirmé chez plus de malades[18]. L’effet principal de l’octréotide est de prévenir la réponse àl’hyperhémie postprandiale et d’éviter l’augmentation de lapression porte après un repas.

EFFETS SYSTÉMIQUES

La perfusion continue de somatostatine ou d’octréotide nedonne pas d’effets systémiques. En revanche, l’injection en bolus,entraîne une augmentation de la pression artérielle et de larésistance vasculaire systémique, et diminue le débit cardiaque etla fréquence cardiaque [4, 13, 19].

Vasopressine et analogues

La vasopressine est un polypeptide naturel connu essentielle-ment pour ses effets antidiurétiques. C’est un puissant vasocons-tricteur, particulièrement dans le territoire splanchnique, qui auxdoses habituellement utilisées, diminue la pression porte, et ledébit sanguin hépatique de 10 % à 40 % [20]. Le débit sanguinazygos et la pression dans les varices oeophagiennes sontégalement diminués [21] mais avec des effets secondairessystémiques importants. Afin de diminuer les effets secondaires,elle a été associée aux dérivés nitrés. Les dérivés nitrés, endiminuant la pression artérielle, réduisent, par vasoconstrictionsplanchnique réflexe, la pression porte et le débit sanguinazygos, mais ne diminuent pas la pression variqueuse [22]. EnFrance, la vasopressine a été abandonnée pour la terlipressine,

analogue synthétique, qui présente moins d’effets secondaires. Laterlipressine a une activité vasoconstrictrice propre ; elle estégalement progressivement clivée en vasopressine après admi-nistration intraveineuse. Son action hémodynamique est doncprolongée pendant plusieurs heures. Elle diminue la pressionporte et intra-variqueuse, ainsi que le débit sanguin azygos et legradient de pression hépatique [16, 23-24].

EFFETS SECONDAIRES DE LA VASOPRESSINE ET ANALOGUES

L’administration intraveineuse de vasopressine entraîne uneaugmentation de la résistance vasculaire systémique, une dimi-nution du débit et de la fréquence cardiaque. Les effetssecondaires sont donc essentiellement ischémiques dans lesterritoires cardiaques, cutanés, cérébraux : infarctus du myo-carde, angor, fibrillation ventriculaire, arythmies, hypertensionartérielle, bradycardie, ischémie mésentérique et cérébrovascu-laire, gangrène. Les effets secondaires de la terlipressine sontmoins fréquents et moins sévères grâce au relargage plus lent dela vasopressine. Cependant des complications ischémiques peu-vent survenir et la terlipressine est contre-indiquée en casd’antécédents d’ischémie myocardique, de troubles du rythme,d’artériopathie des membres inférieures, d’accidents vasculairescérébraux, de choc septique et de grossesse.

Résultats des études cliniques

Somatostatine et dérivés

SOMATOSTATINE

Somatostatine versus placebo (tableau I)

Deux études [25, 26] randomisées contrôlées vs placebo, endouble aveugle, sur quatre études [25-28] ont montré un effetfavorable de la somatostatine sur l’hémorragie digestive aiguë.Dans une étude négative, il y avait un taux particulièrement élevéd’arrêt spontané de l’hémorragie (83 %) [27]. Aucune étude n’amontré un bénéfice sur la survie.

Sept études contrôlées randomisées (552 malades) ont étudiél’effet de la somatostatine sur l’hémostase primaire soit« l’absence de contrôle de l’hémorragie » [25-27, 30-33].Lorsqu’on exclut l’étude de Valenzuela et al., il existe un bénéficede la somatostatine sur le contrôle de l’hémorragie, mais pas surla survie.

Somatostatine versus traitement endoscopique

Cinq études randomisées contrôlées [33-37], une étude n’estdisponible que sous forme de résumé [33], et plusieurs méta-analyses [38-40] ont comparé la somatostatine à la sclérothéra-pie endoscopique : il n’y a pas de différence significative pour lecontrôle de l’hémorragie, la récidive hémorragique, le nombrede culots globulaires transfusés et la survie. Les effets secondairesétaient plus fréquents avec la sclérothérapie et certains étaientresponsables d’un décès chez 4 malades : deux perforationsœsophagiennes, un sepsis et une pleurésie.

En revanche le coût était moindre pour les malades ayant unesclérothérapie (180 5) par rapport aux malades ayant untraitement pendant 5 jours (bolus 250 g/h puis 250 g/h)(1 200 5) [41].

Somatostatine plus sclérothérapie versus somatostatine ouversus sclérothérapie

Deux études contrôlées randomisées [27, 42] ont évaluél’association du traitement endoscopique à la somatostatine.L’étude d’Avgerinos et al. montre que cette association chez 73

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malades est plus efficace que la sclérothérapie (72 malades).L’étude de Villanueva et al. ne trouve pas de différence de surviepar rapport à la somatostatine seule, mais trouve un bénéfice surl’efficacité du traitement. Cependant il y avait plus d’effetssecondaires avec le traitement combiné (somatostatine plussclérothérapie)

Somatostatine versus sonde de Blackemore

Deux études contrôlées n’ont pas montré de différencesignificative sur le contrôle de l’hémorragie et la survie, mais ellesmanquaient de puissance ; il y avait moins d’effets secondairesavec la somatostatine [40, 43].

OCTRÉOTIDE

Octréotide versus placebo ou pas de traitement

Tous les malades ont eu un traitement endoscopique avant larandomisation sauf dans l’étude de Burroughs et al. (tableau I).

Dans cinq études [44-48] et deux méta-analyses [49, 50],l’octréotide était plus efficace que le placebo ou l’absence detraitement, pour le contrôle hémorragique (Risque relatif (RR) =0,46 ; Intervalle de confiance (IC) 95 %) ou la récidive hémorra-gique précoce, mais il n’y avait pas de différence pour la survie.Lorsque l’octréotide n’était pas associée au traitement endosco-pique, il n’y avait pas de bénéfice sur le contrôle de l’hémorragie[46]. Il n’y avait pas de différence significative en termes decomplications.

Octréotide versus sclérothérapie

Deux études publiées et deux résumés ont comparé l’octréo-tide et la sclérothérapie et n’ont pas montré de différence

significative du contrôle de l’hémorragie. Cependant, les résultatssont très hétérogènes et d’interprétation difficile [18, 51-53]. Laméta-analyse de ces études montre que l’octréotide est aussiefficace que la sclérothérapie et que les effets secondaires de lasclérothérapie sont plus fréquents [40]. Quatre études [44, 45,47, 48] ont comparé la sclérothérapie au traitement combiné(sclérothérapie plus octréotide), les résultats ont été rapportésdans le chapitre « octréotide vs placebo »

Octréotide versus vasopressin/terlipressine

L’octreotide est plus efficace sur le contrôle de l’hémorragieque la vasopressine [54] et aussi efficace que la terlipressine [55,56]. Les effets secondaires étaient significativement plus fréquentset plus sévères avec la vasopressine, mais pas avec la terlipres-sine. Il n’y avait pas de différence significative concernant lasurvie.

VAPREOTIDE VERSUS PLACEBO

Une étude randomisée contrôlée a comparé l’efficacité duvapreotide, administré avant traitement endoscopique à untraitement placebo [57] ; le vapréotide était significativement plusefficace sur le contrôle de l’hémorragie et sur le nombre de culotstransfusés. Il n’y avait pas de différence statistiquement significa-tive de la survie.

TERLIPRESSINE

Terlipressine versus placebo (tableau I)

Cinq études randomisées contrôlées [32, 58-61], dont 4 endouble aveugle et une méta-analyse [39] ont évalué l’effet de laterlipressine par rapport à un placebo chez 256 malades. L’étude

Tableau I. − Résultats des études cliniques comparant les traitement vasoactifs à un placebo ou pas de traitement.

Results of the clinical studies comparing vasoactive treatments with placebo or no treatment.

Etude N malade (C/T) Contrôle hémorragie(%) (C/T) Récidive hémorragie(%)(C/T) Mortalité(%) (C/T)

Somatostatine vs placebo

Burroughs 59/61 41/54 P > 0.05 ? ? 12/15 NS

Avgerinos 104/101 45/55 P > 0.05 ? ? 23/27 NS

Valenzuela 36/48 75/56 NS 8/8 NS 28/31 NS

Pauwels 14/18 57/88 NS ? ? 36/39 NS

Gotzsche 44/42 ? ? 16/33 NS 36/38 NS

Loperfido 25/22 32/32 NS 52/59 NS 32/32 NS

Flati 16/19 44/89 P > 0,05 ? ? 44/21 NS

Testoni 14/15 93/93 NS ? ? 0/77 NS

Octréotide vs placebo

Besson * 101/98 71/87 P > 0,05 14/11 NS 12/12 NS

Sung * 47/47 55/87 P > 0,05 38/9 P > 0,05 23/11 NS

Burroughs 137/123 40/42 NS ? ?

Signorelli* 42/44 71/84 NS ? ?

Zuberi* 35/35 86/94 NS 22/7 P > 0,05 3/3 NS

Terlipressine vs placebo

Walker 25/25 52/80 P > 0.05 20/20 NS 32/12 NS

Freeman 16/15 38/60 NS 31/7 NS 25/20 NS

Pauwels 14/17 57/65 NS ? 36/35 NS

Levacher 43/41 47/71 P > 0.05 65/63 NS 46/29 NS

Soderlund 29/31 55/84 P > 0.05 ? 38/10 P > 0,05

*Octréotide+sclérothérapie vs placebo+sclérothérapie. C : contrôle ; T : traitement ; NS : non significatif.

Hémorragie digestive aiguë par rupture de varices œsophagiennes : traitements vasoactifs

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de Pauwels et al. a été publiée sous forme de lettre [32]. Dansl’étude de Levacher et al., la terlipressine était débutée audomicile du malade s’il existait des arguments pour la présenced’une hypertension portale [61]. L’utilisation très précoce de laterlipressine s’accompagnait d’une diminution significative de lamortalité au 7e jour. Dans l’étude de Soderlund et al., la mortalitédu groupe terlipressine était significativement plus basse quedans le groupe placebo (10 % vs 38 %, P < 0,01) [60]. Au total,dans la méta-analyse de D’Amico et al., le contrôle de l’hémor-ragie et le bénéfice sur la survie étaient significatifs avec laterlipressine [39]. Le traitement était globalement bien toléré avecdes effets secondaires mineurs. Ils comportaient essentiellementdes troubles digestifs, et des troubles hémodynamiques. Seul unmalade sur 256 a été exclu pour bradycardie.

Terlipressine versus sclérothérapie

Une étude [62] a montré des résultats équivalents des deuxtraitements sur le contrôle de l’hémorragie (33 % vs 32 %), larécidive hémorragique précoce et la mortalité à 6 semaines(24 % vs 17 %). Les effets secondaires de la sclérothérapie étaientplus fréquents (30 % vs 20 %), presque statistiquement significa-tifs (P = 0,06).

Terlipressine versus vasopressine

Cinq études ont comparé l’efficacité de la terlipressine à cellede la vasopressine ; dans deux études, la vasopressine étaitassociée aux dérivés nitrés [63, 64]. Les deux traitementsvasoactifs étaient aussi efficaces pour le contrôle de l’hémorragie,la récidive et la survie. La vasopressine, même associée à lanitroglycérine entraînait des effets secondaires plus fréquents etplus graves que la terlipressine.

Terlipressine versus somatostatine

Deux études contrôlées randomisées en double aveugle [65,66] et une méta-analyse n’ont pas trouvé de différence significa-tive pour le contrôle de l’hémorragie, la récidive hémorragique,la survie et le nombre d’effets secondaires.

Terlipressine versus sonde de tamponnement

Trois études contrôlées randomisées [67-69] ont montré desrésultats identiques pour la récidive hémorragique précoce et lamortalité. Cependant le nombre de malades était trop faible pourconclure.

Traitement vasoactif versus ligature endoscopique

Il n’y a pas d’études randomisées contrôlées comparant laligature aux traitements vasoactifs. Seule une méta-analysecomparant les études ayant évalué le bénéfice de la ligature parrapport à la sclérothérapie conclue au bénéfice de la ligature surles traitements vasoactifs [70]. Une évaluation avec des étudesrandomisées contrôlées est donc nécessaire.

Posologies

L’administration d’un bolus de 250 μg de somatostatine suivid’une perfusion continue de 250 μg par heure est recommandée.Pour l’octréotide, un bolus de 25 à 100 μg peut être administrésuivi d’une perfusion continue de 25 μg/heure. La terlipressine aune action prolongée de plusieurs heures et peut donc êtreadministrée toutes les 4 à 6 heures, en bolus intraveineux strict,en fonction du poids (tableau II). La durée du traitement varie de24 heures à 120 heures selon les études. Le risque de récidivehémorragique étant élevé jusqu’au 5e jour, il est habituellementrecommandé de poursuivre le traitement au minimum 48 heureset classiquement 72 heures.

Conclusion

Les traitements vasoactifs, somatostatine et analogues etterlipressine ont tous un bénéfice significatif sur le contrôle del’hémorragie ; seule la terlipressine diminue significativement lamortalité. Elle devrait donc être utilisée en première intention enl’absence de contre-indications.

Les traitements vasoactifs devraient être débutés dès qu’unehémorragie par rupture de varices est suspectée.

Les effets secondaires de la vasopressine sont sévères, mêmelorsqu’elle est associée aux dérivés nitrés. Ce traitement n’a pluslieu d’être utilisé. La terlipressine dérivée de la vasopressine,puissant vasoconstricteur peut entraîner des manifestations isché-miques, chez des malades à risque. Elle ne doit être utiliséequ’après avoir formellement éliminé les contre-indications.

L’association des traitements vasoactifs aux traitementsendoscopiques permet un meilleur contrôle de l’hémorragie,mais les effets secondaires de la sclérothérapie ne permettent pasde la recommander. La ligature a moins d’effets secondaires etest aussi efficace que la sclérothérapie. Son association auxtraitements vasoactifs aurait probablement un effet bénéfique surl’hémorragie. De nouvelles études contrôlées sont donc nécessai-res.

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Tableau II. − Posologies recommandées de la terlipressine en fonction dupoids.

Terlipressin dose according to weight.

Poids Posologie

Inférieur à 50 kg 1 mg/4 h00

De 50 à 70 kg 1,5 mg/4 h00

Supérieur à 70 kg 2 mg/4 h00

A. Plessier

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A. Plessier

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