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1 N°40 - mai 2007 9 ème année Publication trimestrielle éditée par l’association du corps médical privé de la wilaya de Chlef Dossier : HELICOBACTER PYLORI ET CANCER DE L’ESTOMAC LA FISSURE ANALE LES MARQUEURS TUMORAUX COMMENT SAUVER UN REIN ACTION SOCIALE : LES LYCEENS ET LE SIDA

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1

N°40 - mai 2007 9ème année

Publication trimestrielle éditée par l’association du corps médical privé de la wilaya de Chlef

Dossier :

HELICOBACTER PYLORI ET CANCER DE L’ESTOMAC

LA FISSURE ANALE

LES MARQUEURS TUMORAUX

COMMENT SAUVER UN REIN

ACTION SOCIALE : LES LYCEENS ET LE SIDA

2

Som

mai

re

Chères consœurs, chers confrères,Chères consœurs, chers confrères,Chères consœurs, chers confrères,Chères consœurs, chers confrères, En adhérant à l’ACMPC vous ne répondez pas uniquement à votre vœu de concrétiser avec d’au-tres praticiens des idéaux communs, de partager des vocations, de réaliser ensemble des projets… L’adhésion à l’ACMPC - porte-flambeau de l’engage-ment humanitaire du corps médical chélifféen - vous offre l’occasion de participer à une action de solidarité avec les enfants malvoyants : vos frais d’adhésion à l’ACMPC serviront à l’achat de lunet-tes au profit d’élèves de parents nécessiteux. En réglant votre cotisation, vous achetez en fait une paire de lunettes pour un enfant en situation d’échec scolaire pour raison d’amétropie..

Ensemble, aidons ces enfants à construire leur avenir

ÉDITORIAL : ÉDITORIAL : ÉDITORIAL : ÉDITORIAL : BOUÉES DE SAUVETAGE Dr BENKHALED A. .………………..…………………….………………………………………….….…..…page 3

ACTION SOCIALE :ACTION SOCIALE :ACTION SOCIALE :ACTION SOCIALE :

LES LYCÉENS ET LE SIDA Dr GHRISS M. ...………………..…………..……….………………….……..………..….……….….…..…page 4

F.M.C: F.M.C: F.M.C: F.M.C:

COMPTE RENDU SUR LE COLLOQUE DE NÉPHROLOGIE Dr BENKHALED A. . .………………..………………………………………………...…….….….….…..…page 5

CAS CLINIQUE : CAS CLINIQUE : CAS CLINIQUE : CAS CLINIQUE :

LA PATIENCE COMME ARME THÉRAPEUTIQUE Dr DEHABA T. .………..……..…………………………….……………………………..…..……….….…...page 6

DOSSIER : DOSSIER : DOSSIER : DOSSIER :

LES HTA SECONDAIRES Dr DEHABA T. .………..……..…………………………….……………………………..………..….….…...pages 7-14

SOCIÉTÉ : SOCIÉTÉ : SOCIÉTÉ : SOCIÉTÉ :

PRATIQUES MÉDICALES LOCALES (2) Dr GHRISS M. ..………………...…………………..…...……………...……...……………...…...……...….page 15

PROCTOLOGIE : PROCTOLOGIE : PROCTOLOGIE : PROCTOLOGIE :

LA FISSURE ANALE . .………....……………………………………………..………...…...……...….pages 16-17

GASTROGASTROGASTROGASTRO----ENTEROLOGIE : ENTEROLOGIE : ENTEROLOGIE : ENTEROLOGIE : HELICO BACTER ET CANCER DE L’ESTOMAC DR HENNI B. ..…………………………...…...………………………………………………………..……...….page 18

NÉPHROLOGIE : NÉPHROLOGIE : NÉPHROLOGIE : NÉPHROLOGIE : DONNÉES RÉCENTES SUR L’ESTIMATION DE LA FONCTION RÉNALE : FORMULE DE COCKCROFT OU MDRD ? .………..……………...………………………....….page 19

CANCEROLOGIE : CANCEROLOGIE : CANCEROLOGIE : CANCEROLOGIE : LES MARQUEURS TUMORAUX .…………………………...……..………………….….…...……...….page 20

Revue trimestriel éditée par l’Association du Corps Médical Privé

de la wilaya de Chlef

Adresse : CHLEF MEDICAL CLUB Haï Zeboudj - Route de Radar

02.000 - CHLEF Tel : (027) 77.70.44 Fax : (027) 77.14.95

Responsable de publication : Dr Ahmed BENKHALED

[email protected]

• Dr A. ARAÏBI • Dr A. BENKHALED • Dr B. BOUGHARI

Comité scientifique :

• Dr T. DEHABA • Dr M. GHRIS • Dr N. ZIDANE

3

Comme vous avez dû le constater, la parution de CHLEF MEDICAL (publication trimestrielle) a accusé ces derniers temps un retard substantiel [dernier numéro édité (N°39) remonte à juillet 2006]. La raison de cette défection est simple : pénurie d’articles à publier ! Lors du lancement de cette publication, nous voulions mettre à la disposition des nos praticiens un espace d’expression et de communication où chacun puisse exposer en toute liberté et responsabilité un point de vue, partager avec les autres son expérience… à un moment il n’existait aucun moyen médiatique propre à la corporation ni de porte-voix aux revendications et aspirations des membres de celle-ci (situation qui perdure jusqu’à ce jour d’ailleurs). Cette publication avait également la prétention de servir de support écrit à la FMC. A vrai dire, de belles et généreuses ambitions ! Même si le support matériel (impression) n’a pas été au top. Là aussi, notre démarche était claire : assurer la parution régulière et la diffusion (distribution gratuite) de la revue. Mais en contrepartie, il fallait faire face à des frais d’imprimerie en constante inflation (frais puisés dans les fonds de l’association, sans aucun apport extérieur). Démarche qui répond par ailleurs à une vision des choses bien nette à ce sujet : nous sommes une association aux ressources financières très limitées ; nous n’avons aucun complexe à éditer notre revue dans sa présentation actuelle. Le plus important pour nous, ce n’est pas le contenant, ce n’est pas le papier couché et l’impression numérisée. Ce qui compte le plus, c’est la richesse du contenu. Et c’est ce contenu qui pose problème aujourd’hui. Au départ, beaucoup de confrères approvisionnaient le comité scientifique de la revue en articles. Puis, passées les années d’abondance de la matière à publier, arrivent les années de disette ; et ce comité scientifique se retrouve forcer de reconversion en comité de rédaction, chargé non pas de sélectionner les sujets remis et de superviser l’édition comme c’était le cas auparavant mais de rédiger lui-même les sujets. Les sujets publiés ces deux dernières années portent quasiment tous la signature de trois ou quatre auteurs, toujours les mêmes. Et par conséquent, c’est la qualité qui en pâtit ; ces derniers - usés et pas toujours bien inspirés – n’arrivent plus à produire d’articles, en nombre suffisant pour remplir les tablettes de cette publication et de qualité. Y a-t-il dans cette corporation des praticiens prêts à venir en aide à ce comité de rédaction afin de préserver cette belle réalisation qu’est CHLEF MEDICAL du naufrage ? Si oui, qu’ils nous envoient des textes, des bouées de sauvetage.

Dr BENKHALED Ahmed

BOUÉES DE SAUVETAGE

Edi

tori

al

CHLEF MEDICAL est lu un peu partout en Algérie et même à l’étranger. Sa diffusion gratuite est assurée par les membres du bureau de l’association (porte-à-porte). Les lecteurs (abonnés) installés hors de la wilaya de Chlef recevaient jusqu’à une date récente leur numéro de la revue par courrier postal, sans payer aucune redevance, ni à l’ACMPC ni à la poste. Mais les privilèges ne sont pas faits pour durer indéfiniment ; la poste refuse désormais d’acheminer ce courrier sans affranchisse-ment préalable. L’association de son côté ne peut prendre à sa charge et la publication de la revue et les frais de port. À nos lecteurs lointains, qui désirent continuer à recevoir notre revue par courrier postal d’envoyer à l’association par mandat postal la somme de deux cents dinars (200D.A) - frais de port du courrier pour les 04 numéros/an. (informez-nous de votre acceptation de cette formule d’abon-nement en adressant à l’ACMPC le récépissé du mandat et le formulaire d’abonnement dûment rempli). Merci pour votre compréhension. N° Compte bancaire ACMPC : BNA - 260 200 013 415/59

La rédaction

4

La célébration de la journée

mondiale du SIDA par l’ACMPC a été

une occasion propice pour la plupart de nous autres «cabinards» prison-

niers d’une monotonie étouffante, d’al-

ler voir des espaces plutôt vivants.

Un confrère disait toujours à propos de son cabinet médical que c’était un

vrai «kbar» (une tombe)! La rencontre

avec les élèves du lycée Karzazi de

Boukader a été une véritable bouffée

d’oxygène, un ressourcement, un vrai pèlerinage voire! De merveilleux sou-

venirs vous traversent l’esprit, vous

remontent dans le temps et vous font

revivre l’espace d’une seconde des

moments forts de cette «insouciante»

jeunesse. Parlons-en justement de

cette insouciance autrefois source de

bonheur et considérée aujourd’hui

comme le danger numéro un par qui arrive tous les malheurs, SIDA en tête

bien sûr ! C’est ce que nous essaye-

rons de débattre avec la classe de

2ème année série sciences. Mais avant,

on commencera par une séance de diapositives, histoire de mettre l’assis-

tance dans le bain avec des chiffres,

des tableaux et autre images fortes

sur le thème. Signalons tout de même l’aide précieuse de monsieur Mostéfa

Della, le proviseur du lycée qui nous

a été d’un grand secours. Ses quel-

ques interventions ont quelque peu

détendu l’atmosphère et mis ainsi les élèves en confiance. Il faut dire que les

premières réactions après l’exposé

furent plutôt timides. Mais au fur et à

mesure de l’évolution du débat et après un premier quart d’heure d’ob-

servation, les questions et autres in-

terventions commencent à fuser des

quatre coins de l’amphithéâtre. En

fait l’intervention de notre ami le Dr Ameur, le pharmacien au franc-parler

assez connu en fut aussi pour quel-

que chose. De même, chaque collè-

gue présent apporta sa petite contri-

bution pour fructifier le débat. Ainsi les

futurs hadjis qui furent de la partie à

quelques jours de leur départ, les docteurs Maameri, Berroudja et

Boukhlef en l’occurrence (au même

titre d’ailleurs que notre pharmacien

sus-cité) furent assez prolifiques. Sans oublier la présence très discrè-

te mais assez bénéfique de notre ami

le docteur Kaddour Djebbar.

Au vu des questions posées et du

niveau dévoilé en général, l’éveil est quand même satisfaisant quoique sub-

sistent encore quelques zones d’om-

bres que nous ne pouvions totale-

ment éclaircir par manque de temps.

Retenons quand même cette petite anecdote au sujet d’une question à

laquelle personne ne s’y attendait :

pourquoi avoir opté pour un nœud

rouge comme symbole du SIDA ? Mais le plus important n’était pas là.

Le fait d’avoir senti l’émergence d’une

véritable conscience au sujet de no-

tre thème qu’est le SIDA et ses consé-

quences désastreuses sur la vie fa-miliale, sociale et économique a été

pour nous une source de grande sa-

tisfaction. Nous savions la délicatesse

du comment soulever le problème de la sexualité liée au sujet au sein d’u-

ne aussi jeune assistance mixte.

Nous avions projeté pour cela d’em-

mener avec nous un membre fémi-

nin. Malheureusement cette dernière ne put faire le déplacement à cause

d’un empêchement sérieux. Malgré

tout, nous n’avions à aucun moment

senti une quelconque gène à aborder le problème surtout chez les filles.

C’et une marque de grande maturité.

Mais ce qui frappe le plus est de re-

connaître cette forte personnalité qui

se dégage de nos jeunes à propos de leur identité et leur appartenance

à la civilisation islamique considérée

comme un véritable rempart, une

arme protectrice et salutaire contre

ce fléau planétaire. D’ailleurs les don-

nées universelles sur la question ren-

forcent et confirment cette idée. Mais cela ne va pas nous plonger bien sur

dans l’autosatisfaction béate, source

de bien de désillusions et autres dé-

boires. Les dernières questions fu-rent rédigées dans des bouts de pa-

piers. D’une pierre deux coups : ga-

gner du temps et assurer l’anonymat

pour les questions embarrassantes.

Je me fais un devoir de répondre ici à l’une de ces questions découverte

sur le tard. L’insuffisance du temps

imparti comme souligné plus haut,

nous empêcha de le faire. Non, la

masturbation comme insinué dans la question n’a jamais constitué un ris-

que de contracter le SIDA. Il est vrai

que nous avions longuement fustigé

les rapports sexuels déviants mais nous n’avions pas fait dans la culpa-

bilisation, loin s’en faut. Notre devoir

d’humanistes avant tout est d’assister

toute personne atteinte de ce terrible

mal et faire tout pour qu’il ne souffre pas doublement. De sa terrible mala-

die et de la perte de toute dignité

causée par son isolement. Parce que

des cas concrets dans cette localité existent ou ont existé à un moment

donné et furent l’objet de nombreu-

ses questions. Nous avons expliqué

qu’ils doivent être protégés par le

secret médical, qu’aucun danger ne proviendrait d’eux puisqu’ils sont déjà

identifiés et bien pris en charge en

milieu adéquat. Par contre, tout le

danger proviendrait de ces sidéens qui s’ignorent (les séropositifs ou por-

teurs sains), qui ne se protègent pas

et qui ne font pas l’objet de dépista-

ge. La fin du débat donna la forte

impression que le message a été très bien reçu. Au fait, pourquoi attendre

toute une année pour en parler ?

N’est-ce pas une aberration ? A très

bientôt donc inchallah !

LES LYCÉENS ET LE SIDA

Dr Mahieddine GHRISS

Act

ion

soci

ale

5

Nep

hrol

ogie

à des bilans biologiques simples :

- recherche d’anomalies urinaires :

protéinurie, hématurie microscopique et/ou infection urinaire… microalbu-

minurie chez le diabétique ;

- dosage de la créatinine et calcul de

sa clairance par la formule de Cock-croft ou MDRD pour la reconnaissan-

ce des stades initiaux de l’insuffisan-

ce rénale chronique.

C’est au stade d’IRC débutante,

asymptomatique, diagnostiquée uni-quement sur la détérioration des pa-

ramètres biologiques de la fonction

rénale que l’on peut agir efficace-

ment sur la maladie ; que c’est à ce

stade que les malades peuvent profi-ter des possibilités thérapeutiques

susceptibles d’influencer le cours

évolutif de leur maladie. Effective-

ment, la prise en charge de l’IRC, dès son émergence, au stade de dé-

but, permet de différer, de façon très

significative, la date de dialyse ou de

transplantation.

Il ne faut hésiter à demander avis au néphrologue ; mieux, il faut le faire

régulièrement dans le cadre du bilan

d’évolution de la maladie (apprécia-

tion pluridisciplinaire : cardiologie, ophtalmologie, néphrologie…). La

collaboration entre les médecins gé-

néralistes et les divers spécialistes

est essentielle pour éviter ou ralentir

l’évolution vers la « mort des reins » et améliorer l’état de santé de ces

malades.

Il faut retenir d’autre part que la défi-

nition de l’insuffisance rénale chroni-que tient compte de paramètre para-

clinique (le taux de filtration gloméru-

laire assimilé à la clairance de la

créatinine) et non à des signes

cliniques. Il y a IRC si le taux de filtration glomé-

rulaire (GFR ou glomerular filtration

- « Concept de néphro-protection » �����

Comment sauver un rein ? Le sauver

de quoi ? Tout naturellement de l’in-

suffisance rénale chronique (IRC). Toutes les communications ont tour-

né en effet autour de cette question.

A défaut de statistiques nationales à

ce sujet, les orateurs ont recouru à celles des pays occidentaux pour met-

tre l’accent sur la progression de chif-

fres d’incidence de cette pathologie.

Cette progression se trouve en fait cor-

rélée à la forte croissance des effec-tifs de patients souffrant de tares car-

dio-vasculaires et/ou métaboliques.

En effet, un grand nombre de mala-

dies sont capables d’entraîner une insuffisance rénale chronique. Parmi

ces affections, il convient de relever

les maladies cardiovasculaires et le

diabète, mais aussi les effets liés à la

toxicité de certains médicaments (lithium, anti-inflammatoires non sté-

roïdiens…) et de certains produits

comme les produits de contraste io-

dé. « Il ne faut pas hésiter à consulter son Vidal même devant le malade,

sans aucun complexe, lorsqu’on a

des doutes sur la pharmacocinétique

d’un médicament, sur ses éventuel-

les interactions avec d’autres pro-duits...etc.» dira le Pr Boumediène.

Le diabète fournit un des plus gros

contingents de nouveaux malades

insuffisants rénaux. Il s’agit, pour

quatre cas sur cinq, de malades at-teints de diabète de type 2 (souvent

lié à l’excès de poids).

En assumant le suivi de ces malades, il

faut toujours garder à l’esprit de con-trôler régulièrement la fonction rénale

sachant que l’IRC est, avant sa phase

terminale, dans la plupart des cas

asymptomatique. Il faut donc la re-

chercher de principe, en ayant recours

L’ACMLPC a organisé le 26 avril

dernier à CHLEF un colloque médical

consacré à la néphrologie sous le thème « Comment sauver un rein »

animé par équipe de spécialistes de

la société algérienne de médecine

interne menée par leur présidente Pr BENFENATKI.

Après une introduction mettant en

exergue l’importance du thème traité

et de l’impérieuse nécessité pour les

praticiens, particulièrement les omni-praticiens, d’actualiser continuelle-

ment leurs connaissances en partici-

pant aux différentes rencontres de

FMC afin de faire bénéficier leurs

patients de prise en charge, la meil-leure possible, en gardant à l’esprit

que le médecin généraliste doit être

le pivot de tous les programmes de

santé – c’en est le cas partout dans le monde, notamment dans les pays

avancés.

Ensuite on attaque le programme du

colloque :

- « Évaluation de la fonction rénale » sujet développé par Dr A. Lounici.

- « Conduite à tenir devant une

protéinurie» communication du Pr.

S. Boumedine - « La néphropathie diabétique » dé-

taillée par le Pr A. Remache

- « La maladie réno-vascutaire » ex-

posée par le Pr A. Chibane qui a

également de la question suivante : - « HTA et rein »

- le Pr. Boumedine est revenu de-

vant l’assistance, nombreuse à l’oc-

casion, pour évoquer la problémati-que des :

-« Médicaments et produits néphro-

toxiques »

La Pr Benfenatki a clôt ce program-

me très consistant par une synthèse de tout ce qui a été dit par une com-

munication sur le :

COMPTE RENDU DU COLLOQUE DE NÉPHROLOGIE :

« Comment sauver un rein »

6

Le 07 02 07 à 18h, je reçois en urgence la jeune B.Y

âgée de15 ans qui, par mégarde en jouant avec une

épingle à cheveux l’avala. L’épingle, utilisée pour fixer le voile, ressemble à une aiguille à coudre mais avec une

boule nacrée à son extrémité. L’examen de la patiente

ne dure que quelques minutes. Etat de la patiente : affo-

lée mais bien colorée, pas de troubles respiratoire. L’examen de la gorge ne retrouve rien, pas la moindre

lésion ou saignement. Je pense qu’il faut agir vite afin

de repérer l’aiguille par un télethorax et l’adresser au

fibroscopiste pour l’extraction. Alors, je l’adresse à l’hô-

pital pour la radio et j’appelle mon confrère pour la fibro. Celui-ci me dit qu’il n’a pas la fibroscopie nécessaire

pour l’extraction, et qu’il faudra peut être l’adresser à

Alger. J’appelle un autre confrère qui me conseilla l’éva-

cuation. Entre temps, la patiente revient avec la radio et

je pus constater que l’aiguille avait dépassé le carrefour laryngé et qu’elle se trouvait probablement au niveau du

bulbe. L’urgence immédiate passée, je décidais de re-

voir ma CAT et de baisser le niveau d’alerte chez les

parents. La patiente a été calmée par le médecin des urgences. Aussi, devant cette rapide descente de l’ai-

guille, je décidais de revoir la malade le lendemain avec

une deuxième radio. Le lendemain, l’aiguille avait pro-

gressé, détectée au niveau du pelvis. Donc patience

valait mieux. Confucius disait «quand la porte est bas-se, il faut se baisser pour passer» donc l’expectative

était la seule chose à faire. Le lendemain matin, la jeu-

ne fille se présenta toute souriante ; elle avait évacué

l’aiguille sans difficulté aucune. La morale de ce cas nous amène à dire que la précipi-

tation est mauvaise conseillère ; ne pas s’affoler et sa-

voir être parfois prudemment patient ; la patience étant

une arme à prendre au soin. Ce qui a favorisé le passa-

ge de l’aiguille, c’est d’abord son poids par la boule de nacre qui est passée la première et qui a entraîné l’ai-

guille à la descente sans pénétrer les tissus jusqu’à l’é-

vacuation, toujours la boule de nacre la première.

CAS CLINIQUE :

LA PATIENCE COMME ARME THÉRAPEUTIQUE

Dr DEHABA Tewfik rate) <60 ml/min/1,73 m2 pendant une durée de trois

mois au minimum.

L’évaluation de la créatininémie selon l’âge, le sexe et le poids du malade, donne une dimension très

exacte de la fonction rénale.

Les méthodes usuellement utilisées pour calculer le

GFR ou clairance de la créatinine sont : 1. L’équation de Cockroft-Gault :

2. Equation simplifiée tirée de l’étude MDRD:

Selon le GFR, les malades seront classés dans l’un

des stades évolutifs (de degré de sévérité croissant

de l’IRC) suivants : - La prévention de l’insuffisance rénale chronique

passe aussi par une bonne prise en charge des pa-

thologies qui la favorisent (maladies cardio-

vasculaires, diabète, …) et par le bon usage des mé-

dicaments connus pour leur toxicité sur le rein. Que le rein soit victime (le rein subit les effets) ou

coupable (le rein étant à l’origine) de l’HTA, toutes les

recommandations actuelles préconisent de faire bais-

ser les chiffres tensionnels inférieurs à 130/80 mmHg. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et

les antagonistes du récepteur de l’angiotensine II

(ARAII) sont les médicaments de premier choix.

- Correction de l’hypocalcémie fréquente;

- Correction d’une éventuelle anémie (due générale-ment à une carence martiale).

Quant aux mesures hygièno-diététiques recomman-

dées en cas d’IRC :

- la diminution de la ration protidique, sans entraîner de dénutrition , est estimée à 0,8 g/kg/ jour. Elle dimi-

nue la phosphorémie, l'urémie, la kaliémie.

- la diminution des apports potassiques alimentaires

(chocolat, fruits…)

- les apports hydro-sodés sont fonction du type de néphropathie causale et/ou du stade de l'insuffisance

rénale.

Compte-rendu du Dr BENKHALED Ahmed

SUITE DU SUJET :

« Comment sauver un rein »

Lire en complément d’information à ce sujet l’article : Données récentes sur l’estimation

de la fonction rénale : Formule de Cockcroft ou MDRD ?

Page 19

7

On parle souvent de l’HTA tout simplement en sous entendant l’HTA essentielle, mais il nous

arrive d’oublier qu’il existe les hta secondaires, c’est-à-dire dues à une pathologie qui, si elle

est découverte, peut être traitée – le plus souvent chirurgicalement. Et de là, traiter l’HTA

qui n’est qu’un symptôme de cette pathologie, ces hypertensions sont dites HTA curables.

Il est donc essentiel, devant une HTA de mener une enquête étiologique tout en restant

logique sachant que ces HTA secondaires ne représentent que 5 à 10 % des HTA ; aussi, ne

pas tomber dans la faciliter de traiter toute les HTA comme essentielle ni l’inverse et

d’imposer au malade une batterie de bilans et d’investigations souvent difficiles à réaliser sur

tout les plans. Rester attentif ; avoir un esprit clinique avant tout et au cas par cas, analyser

l’HTA. Par exemple : une HTA chez un sujet jeune est sujette à une exploration reno-

vasculaire mais ne pas se hasarder à bombarder d’explorations complexes un sujet de 70 ans,

le plus souvent athéromateux. Pour cela et pour plus de lumière sur le sujet, j’ai pensé qu’il

serait utile de dépoussiérer sujet et de vous l’exposer, espérant rendre service à ma

mémoire d’abord et à a votre et servir nos patients qui attendent de nous une meilleur prise

en charge et nous la leur devons ! Cela ne peut l’être que par la FMC et le perpétuel renouvel-

lement de nos connaissances, le médecin n’étant qu’un perpétuel étudiant.

Dossier :

Dossier préparé par Dr DEHABA Tewfik

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C - Hypertension arterielle medicamenteuse ou toxique

A- Causes endocrinienne

1- ACROMEGALIE

A – Les hypertensions d’origine endocrinienne

1 - Acromégalie

2 - Phéochromocytome

3 - Syndrome de Cushing

4 - Syndrome de Conn ou hyperaldostéronisme primaire à rénine basse: l'adénome est curable par surrénalectomie,

B - Les hypertensions arterielles renales

1 - Hypertension artérielle par sténose de l'artère rénale: hyperaldostéronisme secondaire à rénine haute, cause la

moins rare d'hypertension artérielle secondaire

2 -Hypertension artérielle par néphropathie parenchymateuse

Causes de l’HTA- Causes endocriniennes

Definition Hypersécrétion chronique de GH

(Growth hormon) responsable d'un

syndrome dysmorphique acquis.

Circonstances de decouverte

1) Typiques: 5 groupes de signes fonctionnels Classiquement, le diagnostic d'acro-mégalie est un "diagnostic de coup d’œil". Le syndrome dysmorphique porte sur :

• le visage avec saillie des arcades sourcilières et zygomatiques, progna-tisme et perte de l'articulé dentaire, élargissement de la pyramide nasale, épaississement des lèvres, augmen-tation du périmètre crânien obligeant le patient à changer de chapeau.

• les extrémités où les mains et les pieds sont épais et élargis. Le chan-gement de taille de gants et de chaus-sures est rapporté par le patient.

• le thorax est projeté en avant et l'on observe une cyphose dorsale.

• la peau est épaisse et séborrhéi-

que, la sudation excessive d'odeur de ‘paille aigre' Ces patients se plaignent de : - céphalées à irradiation occipitale, plus fréquentes que chez les patients atteints de pathologie tumorale de la selle turcique, pour un volume adé-nomateux comparable. - douleurs articulaires distales. Une gonarthrose ou une cyphose dorsale douloureuses peuvent amener à consulter. - Un syndrome du canal carpien est parfois le seul motif de consultation. - Une faiblesse musculaire est fré-quente chez l'acromégale. Chez la femme, un syndrome amé-norrhée/galactorrhée peut permettre un diagnostic précoce. Chez l'homme, une impuissance est fréquente. Enfin des symptômes dépressifs de tout ordre sont fréquents, pouvant sur-venir à tous les stades de la maladie. 2) Atypiques : Il n'y a pas de formes atypiques mais des formes de diagnostic plus ou

moins précoce. Une hypertension

intra-cranienne est exceptionnelle, le

développement de la tumeur étant très lent.

3) Par une complication :

a) Comp l i ca t i ons ca rd io -vasculaires. Dans 1/3 des cas, une HTA est retrouvée.

L'atteinte cardiaque se fait en 2

temps: une myocardiopathie hyper-

trophique avec syndrome hyperkinéti-

que fait place à une insuffisance car-diaque congestive. Sa pathogénie fait

intervenir l'hypertension artérielle et

une action directe de la GH sur la

fibre myocardique.

b) Complications respiratoires Elle résulte de l'atteinte des voies

aériennes supérieures par anomalie

laryngée, de la déformation thoraci-

que et de la diminution du tonus mus-culaire. Le syndrome d'apnées du

sommeil se traduit par des ronfle-

ments et une somnolence diurne.

c) Diabète sucré Il est plus fréquent que chez le sujet

normal, le plus souvent (20 à 30%

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9

des cas) sous la forme d'une intolé-rance au glucose : l'excès de GH provoque une résistance à l'insuline.

d) Symptômes neurologiques C'est la classique compression du

chiasma optique par une tumeur vo-lumineuse responsable d'une hémia-nopsie bitemporale.

Diagnostic positif 1) Clinique Le syndrome dysmorphique éven-tuellement compliqué doit entraîner un bilan biologique spécifique. Sa lenteur de constitution explique les fréquents retards diagnostic. 2) Biologie a) Anomalie du rythme sécrétoire de la GH Le rythme sécrétoire physiologique de la GH est caractérisé par des bouffées sécrétoires alternant avec de longues périodes pendant lesquel-les la GH devient indétectable. Au cours de l'acromégalie, la GH est retrouvée constamment élevée. b) Anomalie de la régulation L'hyperglycémie provoquée orale, et plus accessoirement les épreuves par TRH et LHRH agent stimulants non spécifiques, montrent l'absence d'abaissement de la GH. c) Elévation de la concentration de somatomédine C/IGF1 Sa valeur reflète l'effet exercé sur les tissus par une sécrétion excessive de GH. Ce dosage est plus informatif que celui de la GH dont on connaît les fluctuations. d) Dosage de GHRH L'exploration hormonale des acromé-galies par sécrétion tumorale de GHRH ne diffère en rien de celle de l'acromégalie par adénome somato-trope. Un dosage de GHRH par im-munohistochimie est requis pour prouver l'origine extra hypophysaire d'une acromégalie. Par principe, on recherchera une insuffisance antéhypophysaire et une hyperprolactinémie. 3) Imagerie

a) Radiologie conventionnelle Si elle est pratiquée, elle montre au niveau des extrémités un épaissis-sement du périoste, un aspect carré des phalanges accompagné d'une houppette à l'extrémité. Les radiographies du crâne, outre les signes indirects de tumeur (hypertrophie des clinoïdes surtout postérieure, déformation du plancher de la selle, ballonisation de la selle), peuvent montrer une pneumatisation des sinus frontaux et une hyperosto-se de la voûte. b) Neuroradiologie C'est une étape essentielle du ∆g mais aussi de la discussion thérapeutique. Dans 30% des cas surtout chez le jeune, il s'agit d'une tumeur volumi-neuse déformant la selle turcique avec expansion supra et latéro-sellaire vers les sinus caverneux. Cependant, l'adénome respecte long-temps les parois osseuses

Diagnosticé etiologique

1) L'adénome somatotrope Il représente la cause de l'acroméga-lie dans plus de 90% des cas. Cet adénome peut présenter une double sécrétion hormonale, associant alors une sécrétion de prolactine ou de TSH concomitante. La sécrétion hor-monale est proportionnelle au volume de la tumeur. Beaucoup plus rare-ment, il s'agit non pas d'un adénome mais d'une hyperplasie, résultat d'une stimulation ectopique par GHRH pro-venant d'une tumeur pancréatique ou

pulmonaire classée comme carcinoï-de. C'est alors le dosage de GHRH, effectué en cas de selle turcique vi-de, qui apporte le diagnostic. 2) Tumeur hypothalamique Cette éventualité rejoint la précé-

dente: un hamartome ou un choristo-me hypothalamique sécrète de la GHRH et est associé à un adénome somatotrope. 3) Tumeur extra hypophysaire Il s'agit d'une exception. Une tumeur

le plus souvent pancréatique est

alors responsable de la sécrétion hormonale. Le tableau est celui d'une acromégalie paranéoplasique.

Formes cliniques On distinguera les formes avec et sans signes neurologiques, les pre-mières faisant craindre une tumeur volumineuse de traitement difficile

Evolution & pronos-tic

L'évolution lente peut être émaillée de complications: neurologiques d'abord par compression du chiasma optique, cardiorespiratoires ensuite. Ces dernières font le pronostic de l'affection car elles accroissent la mortalité de l'affection.

Traitement 1) Buts L'objectif est de faire régresser dans une certaine mesure les symptômes de l'affection, de normaliser la sécré-tion de GH et de réduire la taille de l'adénome.

2) Moyens L'adénomectomie sélective par voie transphénoïdale est le traitement de référence de la maladie. Pour les tumeurs suprasellaires volumineuses et chez lesquelles on prévoit une exérèse difficile, la voie crânienne représente une alternative. La radiothérapie Les agonistes dopaminergiques, en particulier la bromocriptine (Parlodel), et la somatostatine peuvent consti-tuer des thérapeutiques d'appoint.

3) Indications Le traitement chirurgical est le pre-mier envisagé. Il est impératif en cas de troubles visuels. La radiothérapie a une large place dans les suites chirurgicales, que ce soit pour réduire une tumeur qui n'a pas été complètement extirpée ou en cas d'échec sur la sécrétion tumorale Le traitement médical trouve des indications chez le sujet jeune dont on doit respecter la fonction hypophy-

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saire et chez le sujet âgé chez qui on redoute des complications vasculai-res cérébrales. Le traitement des acromégalies par sécrétion tumorale de GHRH fait ap-pel à l'exérèse de la tumeur respon-sable. En cas d'échec, la somatosta-tine, déjà utilisée dans les tumeurs digestives endocrines carcinoïdes, représente une alternative.

4) Résultats L'efficacité du traitement chirurgical dépend de la taille de l'adénome, de son caractère invasif et de la sécré-tion hormonale observée. La radiothérapie donne de bons ré-

sultats et ce d'autant plus que la sé-crétion hormonale était basse au dé-part: 70% à 5 ans et 80% à 10 ans. Les complications cardiovasculaires, respiratoires et le diabète sucré sont susceptibles de régresser, ce qui n'empêche pas la mise en route d'un traitement spécifique. Le traitement médical a une efficacité partielle et parfois transitoire: il ne peut être utilisé qu'en cas d'échec des autres thérapeutiques. Notons cepen-dant qu'en cas de sécrétion concomi-tante de prolactine, l'efficacité de la bromocriptine semble plus fréquente.

5) Surveillance

Le traitement chirurgical comporte une complication spécifique de plus en plus rare: l'apparition d'un syndro-me polyuropolydipsique par altération de la posthypophyse (diabète insipi-de central par déficit en ADH) qui devra être détecté et traité pour son propre compte. Celui-ci pourra être définitif. Dans le suivi de l'efficacité du traite-ment, le dosage de la somatomédine C est plus indiqué que celui de la GH, dont on connaît les fluctuations. Doit s'y adjoindre une étude du profil de la sécrétion de GH et de sa régulation. On recherchera les effets délétères

2- PHEOCHROMOCYTOME

Definition Tumeur de la médullosurrénale produi-

sant des catécholamines en excès

Circonstances de decouverte

Plus de 100 symptômes ont été rat-tachés au phéochromocytome mais aucun d'eux n'est spécifique. Certains

regroupements syndromiques, le ca-ractère paroxystique des symptômes ainsi que leur association à l’hyper-tension artérielle sont évocateurs. NB: Le scanner a individualisé un nouveau mode de découverte fortuit: l'incidentalome surrénalien.

1) Clinique a) Signes fonctionnels La survenue des symptômes est gé-néralement explosive et leur durée n'excède pas quelques dizaines de minutes. Une circonstance favorisan-te est parfois retrouvée: prise de boisson alcoolisée contenant de la tyramine, augmentation de la pres-sion abdominale, absorption de cer-tains mdt (sulpiride, métoclopramide, antidépresseurs tricycliques). Le dé-clenchement par la miction est propre aux phéochromocytomes vésicaux. Leur fréquence est variable mais au moins hebdomadaire. La triade céphalées/palpitations/

sueurs abondantes est retrouvée dans près de 90% des phéochromocytomes Les autres signes sont moins évoca-teurs: douleur constrictive abdomino-thoracique ascendante, anxiété, trem-blements, pâleur et troubles digestifs. b) Signes généraux Un amaigrissement est souvent re-trouvé dans les formes à sécrétion permanente. c) Signes physiques L'HTA est constante au cours de l'évolution. C'est une hypertension artérielle systolo-diastolique de sévé-rité variable (de bénigne à mali-gne>20-30). Elle est le plus souvent permanente (60%) mais dans d'au-tres cas, elle accompagne seulement les autres symptômes. Les autres caractères les plus souvent retrouvés sont sa variabilité, sa résistance aux traitements classiques sauf aux béta-bloquants et son association à une hypotension orthostatique en dehors de tout traitement médicamenteux. Devant ce tableau, il faut systémati-quement chercher les signes d'autres tumeurs appartenant aux néoplasies endocriniennes multiples.

2) Par une complication Des douleurs abdominales fébriles peuvent traduire une nécrose tumo-rale. S'y associe un syndrome inflam-matoire biologique.

Diagnostic positif 1) Clinique L’hypertension artérielle et le syndro-me clinique paroxystique, nous l'avons vu très variables, n'orientent vers le diagnostic que dans les cas caractéristiques. Dans les autres cas, seul le recours à la biologie permet le diagnostic et ses indications doivent donc être larges: il repose sur la dé-monstration biochimique de l'hyper-sécrétion de catécholamines. Le Hol-ter tensionnel est indiqué dans les formes à paroxysmes fréquents. Quoiqu'il en soit, le bilan de l’hyper-tension artérielle doit rechercher les conséquences viscérales.

2) Signes biologiques non specifiques L'intolérance au glucose ou un diabète est un bon signe d'orientation. L'hy-perleucocytose est plus inconstante.

3) Tests biologiques spe-cifiques a) Les dosages urinaires Les catécholamines peuvent être dosées, mais leurs métabolites, l’aci-de Vanyl-Mandelique et les métané-phrines (normé-tadrénaline et méta-drénaline), plus abondants et plus stables sont plus utilement dosés. Leur sensibilité respective est de

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90%, et de 100% seulement en cas de dosage sur les urines de 24h. Le dosage des catécholamines fait la preuve de la responsabilité d'un phéochromocytome au cours d'une manifestation paroxystique à 2 condi-tions: faire le prélèvement dans les 3h suivant l'accès, le faire en milieu acide du fait d'une instabilité à pH neutre. Elles permettraient un diagnos-tic précoce des formes familiales. b) Les dosages sanguins Trop d'inconvénients font préférer les dosages urinaires: variabilité des va-leurs en cas de tumeur à sécrétion intermittente notamment chez les normo tendus, limite supérieure de la N difficile à définir, conditions draco-niennes de prélèvement. Leur princi-pal avantage est de faire la preuve d'un accès paroxystique. NB: les tests de provocation ou de freinage sont peu fiables et parfois dangereux. Des faux positifs sont vus dans les situations perturbant le métabolisme endogène des catécholamines: états de choc, insuffisance cardiaque sévè-re, infarctus du myocarde/déafféren-tation vagale, hypertension intra-cranienne/prise de tyramine, IMAO, sevrage brutal en clonidine. L'interprétation des résultats est faite en fonction de la symptomatologie. Chez le sujet hypertendu et/ou symp-tomatique, des valeurs normales éli-minent le diagnostic. Par contre, des valeurs normales chez un sujet asymp-tomatique au moment du prélève-ment ne peuvent être interprétées: le plus simple est de fournir au patient un flacon contenant 1ml d'acide chlorhydrique afin qu'il prélève lui-même ses urines après un accès.

4) Imagerie servant

au diagnostic topographique La clinique est peu utile en dehors de l'exceptionnelle palpation d'une tumeur cervicale ou de la symptoma-tologie mictionnelle d'un phéochro-mocytome vésical. Le diagnostic to-pographique est essentiel en préopé-ratoire et doit visualiser le nombre de tumeurs, leur localisation et les rap-ports avec les organes de voisinage dans l'éventualité d'une malignité. a) Le scanner (sensibilité=90%) Il permet de visualiser les phéochro-mocytomes>2cm. Les coupes scan-ner doivent être dictées selon les lo-calisations préférentielles des phéo-chromocytomes. Les métastases ganglionnaires, rachidiennes et hépa-tiques sont les plus fréquentes. L'imagerie par résonance magnéti-que nucléaire est à réserver à la fem-me enceinte. b) La scintigraphie surrénalienne à la MIBG (méta-iodobenzylguani-dine, de sensibilité= 90%) Elle permet la mise en évidence des localisations multiples, ectopiques et métastatiques. c) A défaut, le cathétérisme cave avec prélèvements étagés

Evolution L'évolution naturelle est toujours grave et souvent mortelle: non-seulement le patient est exposé aux complications viscérales de l'hypertension artérielle, mais aussi à un trouble du rythme responsable de mort subite ou un collapsus brutal, parfois déclenché par une anesthésie générale, une intervention ou un accouchement. Le pronostic des phéochromocyto-mes malins n'est pas toujours drama-tique du fait d'une lente extension

locorégionale. Leur traitement est surtout chirurgical car chimio- et ra-diothérapie n'ont pas fait la preuve de leur efficacité. Dans quelques cas cependant, une chimiothérapie à ba-se de MIBG radio-iodée a permis des survies prolongées.

Traitement 1) Buts, moyens et indications Le but est de procéder à l'ablation des phéochromocytomes: le traite-ment de tous les phéochromocytome est donc chirurgical. Des précautions préopératoires sont systématiques: - Traitement de l'HTA par les béta-b l o q u a n t s e t a u t r e s a n t i -hypertenseurs en cas d'inefficacité. - correction des anomalies métaboli-ques, en particulier une hypokaliémie du fait du risque de troubles du rythme. - correction d'une hypovolémie après sa mise en évidence par scintigra-phie du volume plasmatique. + chirurgie par une équipe entraînée Les alpha-bloquants et le nitroprus-siate de sodium parentéraux sont le traitement des hypertensions artériel-les peropératoires du fait même de la palpation de la tumeur.

2) Resultats La mortalité est pratiquement nulle, la survie rejoint celle des sujets nor-maux: 80% des patients sont normo-tendus après l'opération.

3) Surveillance Elle est clinique et biologique par surveillance des dérivés méthoxylés urinaires une semaine, 6mois et tous les ans après l'intervention pour dé-pister une récidive et d'éventuelles métastases.

3 - SYNDROME DE CUSCHING

Definition Ensemble des manifestations clinico-biologiques résultant de l'augmenta-tion de sécrétion par la zone fasciculée cortico-surrénalienne de glucocorti-

costéroïdes, ou d'une corticothérapie.

Circonstances de decouverte

1) Typiques du syndrome de

Cushing : diagnostic de coup d'œil a) Signes fonctionnels Ce n'est pas la prise de poids qui attire l'attention mais les modifica-

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tions morphologiques, surtout si elles sont récentes. L'obésité facio-tronculaire résulte de l'accumulation de graisses sur la par-tie supérieure du corps et d'une amyotrophie à distribution rhizoméli-que et aux fesses. Le visage a un aspect arrondi, lunaire avec adiposité du cou et comblement des creux sus-claviculaires. Une accumulation de la graisse au cou réalise la bosse de bison ou buffalo neck. Les manifestations cutanées sont également très évocatrices: - L'érythrose du visage et du tronc, l'acné et la séborrhée sont associées chez la femme à une hypertrichose en général modérée mais pouvant prendre une importance et une topo-graphie masculine. Ces signes sont pour la plupart sous la dépendance de l'hyperandrogénie. - Les vergetures traduisent la raré-faction du tissu cellulaire sous-cutanés et prédominent au niveau de l'abdomen, des flancs, de la racine des membres. Elles sont caractéri-sées par leur sensibilité, leur couleur pourpre, leur largeur et leur disposi-tion longitudinale. La fragilité cutanée se traduit par des ecchymoses, des hématomes et un retard de cicatrisa-tion. Ces signes sont sous la dépen-dance de l'hypercortisolisme. + Sous la dépendance de la sécré-tion exagérée d'-MSH peut rarement s'observer une mélanodermie. Au niveau ostéoarticulaire, le patient se plaint de douleurs osseuses minimes en rapport avec l'ostéoporose. L'as-thénie physique intense est le reflet de l'amyotrophie (signe du tabouret). L'existence de crampes traduit les perturbations hydro-électrolytiques, en particulier l'hypokaliémie. Les troubles génitaux sont constants chez la femme avec aménorrhée et/ou virilisation, et discrets chez l'hom-me avec impuissance. Enfin, le comportement est modifié avec excitation alternant avec des épisodes dépressifs, plus rarement des épisodes confusionnels ou des bouffées délirantes aiguës.

b) Signes généraux La prise de poids n'est que modérée. c) Signes physiques L'hypertension artérielle est systoli-que, habituellement modérée mais devient majeure et résistante au trai-tement au cours de l'évolution.

2) Par une complication Une fracture spontanée ou un tasse-ment vertébral pour un effort minime peuvent être observés. Des troubles du rythme peuvent se voir en cas d'hypokaliémie importante.

3) Rares Les modifications comportementales et caractérielles peuvent prendre le masque d'une affection psychiatrique (syndrome maniaco-dépressif, syn-drome mélancolique).

Diagnostic positif 1) Clinique Facile en cas de forme évoluée, il est plus difficile si l'on a affaire à une forme paucisymptomatique. Le re-cours à la biologie est impératif et

essentiel.

2) Biologie a) Signes d'orientation non-spécifiques La numération formule sanguine mon-tre une hyperleucocytose à polynu-cléaires neutrophiles avec lymphopé-nie relative et raréfaction éosinophile. - Les troubles du métabolisme gluci-dique peuvent provoquer un diabète gras, n'évoluant que rarement vers la cétose sauf en cas de diabète pré-existant, ou surtout par une intoléran-ce au glucose. - L'alcalose hypokaliémique est sur-tout le fait des syndromes de Cus-hing paranéoplasiques b) Diagnostic d'hypercortisolisme et diagnostic étiologique Biologiquement, les syndromes de Cushing se définissent tous par une hypersécrétion de cortisol non-freinable par des valeurs paraphysio-logiques de glucocorticoïdes (test à la dexaméthasone). NB: les méthodes de dosage se sont améliorées (notamment le dosage de

l'ACTH par méthode immunométri-que permet de doser l'ACTH 1-39 natif). On peut actuellement se pas-ser du dosage auparavant indispen-sable de LPH. * Les dosages: - En pratique, le Diagnostic est sus-pecté devant des valeurs élevées de cortisol sérique et de cortisol libre urinaire/24h. L'appréciation du ryth-me nycthéméral du cortisol nécessite au minimum un prélèvement le matin à 7h et un autre entre 16 et 20h. Les formes frustes ou débutantes néces-sitent des prélèvements toutes les 4h. Plus qu'une élévation importante, c'est l'absence de fluctuations du cor-tisol au cours de la journée qui carac-térise l'hypercortisolisme: une valeur de 16h>10g/100ml est plus fiable qu'une valeur de 8h>20g/100ml. - Le dosage immunométrique de l'ACTH est systématiquement asso-cié pour déterminer le caractère ACTH-dépendant de l'hypercortisolis-me. Le prélèvement de l'ACTH obéit à des conditions très précises, en particulier il doit être fait à froid. La valeur est modérément élevée sans variation nycthémérale dans la mala-die de Cushing, valeur très élevée dans le Cushing paranéoplasique. Cependant, dans de rares cas de Cushing paranéoplasiques, le dosage immunométrique méconnaît la subs-tance sécrétée par la tumeur: il faut alors utiliser les dosages radio-immunologiques de l'ACTH et de la -LPH qui retrouvent des valeurs élevées Valeur constamment basse dans l'adénome surrénalien et le cortico-surrénalome. * Les tests de freinage: Le caractère non-freinable de la sé-crétion (freinage négatif) est mis en évidence par le test à la dexamétha-sone (Dectancyl cp à 0,5mg po). 3 types de tests sont utilisés:

En théorie : En fait, le freinage est totalement ab-sent en cas de tumeur surrénalienne et partiel en cas de maladie de Cus-hing avec échappement rapide. En pratique, le Dg repose sur 3 (ou

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Prise de dexamétha-son

Prélèvements Résultats

Freinage rapide ou'mi-nute'

1mg à minuit cortisol de 8h

<5g/100ml

Freinage faible 0,5mg/ 6h pdt 2j 17OHstéroïdes le 2°j

<4mg/24h

freinage fort ou test de Liddle

2mg / 6h pdt 2j sang et urines

(+) quand hypophysaire (-) quand surrénalien

4) examens, cortisol libre urinaire, cortisolémie et freinage minute frei-nage faible: - Si tous sont positifs, le diagnostic d'hypercortisolisme est certain et il faut en rechercher la cause - Si tous sont négatifs, le diagnostic est écarté - S'ils sont discordants, il faut les ré-péter sauf si la clinique est peu évo-catrice * Test de stimulation par le CRH On utilise le 1-41 ovin CRH à la dose de 100g en bolus intra-veineux. Ce test est seulement intéressant dans la maladie de Cushing où il est posi-tif: le cortisol et l'ACTH présentent des augmentations respectives de 20% et de 50%. * Autres tests Le DHAS est presque constamment augmenté dans la maladie de Cus-hing et les syndromes paranéoplasi-ques, très élevé en cas de corticosur-rénalome et effondré dans l'adénome surrénalien qui ne secrète que du cortisol. NB: le DHA a un rythme de sécrétion nycthéméral alors que la DHAS ne l'a pas du fait principalement d'une demi-vie très longue. Les corticosurrénalome sécrètent tous les stéroïdes intermédiaires, en parti-culier la 17-hydroxy progestérone NB: les tests au Synacthène et à la Métopirone ne sont plus utilisés, sauf difficulté diagnostique particulière.

3) Imagerie Elle est indispensable au diagnostic topographique préopératoire. Elle fait appel au scanner pour les localisa-tions surrénaliennes et à l'imagerie par résonance magnétique nucléaire pour les localisations hypophysaires. En effet, l'échographie a un pouvoir de résolution la plupart du temps in-

suffisant. Scanner : Une hypertrophie bilatéra-le est en faveur de la maladie de Cushing, une hypertrophie unilatérale avec atrophie controlatérale est en faveur d'un adénome surrénalien. L'imagerie permet le bilan d'exten-sion d'un corti-cosurrénalome. IRM : Dans une localisation hypo-physaire, un microadénome hypo-dense (et même parfois isodense) est parfois difficile à visualiser même après injection de produit de contras-te + Si aucun diagnostic topographique n'a pu être mis en évidence, le cathé-térisme du sinus pétreux avec dosa-ge d'ACTH permet de latéraliser le côté de l'adénome

Diagnostic differen-tiel Ce sont les autres causes d'hyper-cortisolisme, différentes par leur ca-ractère transitoire et régressif, et leur pronostic bénin. 1) Hypercortisolisme d'entraîne-ment des obésités Sa pathogénie est inexpliquée. Les dosages plasmatiques et urinaires sont modérément élevés, mais le rythme nycthéméral est conservé et le freinage rapide est toujours positif. 2) Pseudo-Cushing alcoolo-dépendant Seuls l'interrogatoire et la régression sous sevrage permettent le diagnos-tic rétrospectif. Hypercortisolisme iatrogène : clinique! La corticothérapie banale mais aussi l'administration d'un corticoïde retard intra-musculaire ou une infiltration peuvent déclencher un hypercortiso-lisme avec parfois quelques mois de latence. Les dosages sanguins et du cortisol libre urinaire sont bas voire

indétectables. NB: Les états de dénutrition sévère par anorexie mentale par ex, le choc et certaines maladies neuropsychia-triques surtout comportant une com-posante dépressive s'accompagnent d'un hypercortisolisme biologique sans traduction clinique. Les contraceptifs oestro-progestatifs et la grossesse augmentent le corti-sol par l'intermédiaire d'une augmen-tation de la transcortine: la fraction libre n'est pas augmentée et donc, il n'y a pas de symptomatologie clinique.

Formes cliniques et etiologiques

* La prédominance des modifications morphologiques et des signes cuta-nés évoluant depuis de nombreuses années est en faveur de la maladie de Cushing. * Un syndrome d'hyper catabolisme protidique et de répartition des mas-ses adipeuses est sous la responsa-bilité de l'adénome surrénalien, forme la plus pure d'hypercortisolisme. * Le corticosurrénalome malin a une évolution rapide ne laissant pas le temps aux modifications morphologi-ques de se réaliser. Une asthénie, des crampes musculaires, une hyper-tension artérielle et des troubles psy-chiques sont en effet fréquents. * L'hypercorticisme paranéoplasique présente un tableau similaire mais s'y associent fréquemment un virilisme chez la femme et dans tous les cas une mélanodermie. Il est l'apanage des cancers bronchiques à petites cellules ou un carcinoïde (40%), des thymomes (20%) et des cancers du pancréas (15%). Parfois la tumeur n'est pas encore repérable par les examens d'imagerie et il faut alors les répéter. C'est notamment le cas des carcinoïdes bronchiques. * Une forme étiologique exception-nelle est la sécrétion extrahypothala-mique de CRH et aucun test ne per-met la distinction avec une maladie de Cushing. Le cancer médullaire de la thyroïde et le phéochromocytome

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ou hyperaldostéronisme primaire à rénine basse: l'adénome est curable par surrénalectomie, l'hyperplasie est rebelle à la chirurgie. L'excès

d'aldostérone positive le bilan sodé mais un phénomène d'échappement explique l'absence d'oedème et le maintien d'une natriurèse normale.

Physiopathologie a) L'adénome de Conn: l'hyperal-dostéronisme primaire tumoral. La

tumeur individualisée est le plus sou-vent bénigne mais il faut connaître la possibilité d'un corticosurrénalome sécrétant de l'aldostérone (1/30). b) L'hyperaldostéronisme primaire idiopathique : A la différence de l'adénome, l'hypersécrétion d'aldosté-rone de l'hyperplasie surrénalienne est en partie stimulable et freinable. Il existe des formes de transition en-tre l'adénome et l'hyperplasie, de mê-me qu'il en existe entre l'hypertension artérielle essentielle et l'hyperaldosté-ronisme primaire idiopathique. Cela occasionne parfois des difficultés diagnostiques.

Suspicion clinico-biologique et moyens du

diagnostic positif Le syndrome de Conn est classique-ment évoqué devant une hyperten-sion artérielle avec céphalées et as-thénie. En pratique, il s'agit le plus souvent d'une hypertension artérielle mal contrôlée ou réfractaire. Le signe d'appel biologique est l'hy-pokaliémie. Celle-ci est habituelle-ment dosée après régime normosodé et fenêtre thérapeutique. Une hypo-kaliémie sous diurétique faiblement dosé ou IEC est étonnante. Les au-tres éléments biologiques de suspi-cion sont: - la majoration de la natrémie - une uricémie basse - une kaliurèse majorée - une alcalose métabolique Le diagnostic d'hyperaldostéronisme

4. SYNDROME DE CONN

primaire est assuré par la mise en évidence d'une rénine active<10ng/l as s oc iée à une a ldos té ro -ne>15ng/100ml, dosages effectués en position couchée.

Distinction entre adenome et hyperplasie a) Biologique -rénine active et aldostérone en posi-tion couchée; -rénine active et aldostérone après 1h d'orthostatisme; -rénine active et aldostérone après 4h d'orthostatisme dosage d'aldosté-rone après test de freination (captopril ou charge en sel) Adénome : - rénine effondrée - al-dostérone très élevée - rénine non-stimulable - aldostérone peu stimulable - aldos-térone diminuant - aldostérone non-freinable Hyperplasie - rénine basse - rénine légèrement stimulable - aldostérone majorée et stimulable - aldostérone en partie freinée b) Scannographie L'adénome est une tumeur ronde hypodense homogène fixant peu le contraste: la conjonction d'un tableau biologique et d'images évocatrices permet l'intervention chirurgicale. La découverte de nodules au sein d'une hyperplasie fait opter pour le traitement médical c) Les cas douteux : bénéficient du cathétérisme avec prélèvements éta-gés d'aldostérone et de cortisol C'est le cas quand le scanner est normal faisant hésiter entre micro-adénome et hyperplasie, ou encore montre une image nodulaire faisant hésiter entre microadénome et macro nodule au sein d'une hyperplasie. Le cathétérisme tente de mettre en évi-dence la latéralisation de la sécrétion d'aldostérone.

Traitement a) de l'adénome de Conn

La chirurgie est précédée d'une nor-malisation tensionnelle et de la kalié-mie. Un antialdostérone comme la spironolactone (Aldactone) se révèle très efficace, efficacité d'ailleurs pré-dictive du succès chirurgical.

b) de l'hyperplasie La spironolactone permet la normali-sation de la kaliémie mais moins sou-vent de la TA. La tolérance au long cours est médiocre avec fréquente gynécomastie et impuissance. L'as-sociation aux anticalciques et aux diurétiques distaux du type amiloride

Suite du dossier

« Les HTA secondaires – LES CAUSES RENALES » dans le prochain numéro

Dossier préparé par

Dr DEHABA Tewfik

Pour en savoir plus, voici quelques adresses Internet

qui traitent du sujet des HTA secondaires :

http://www.nephrohus.org http://www-sante.ujf-grenoble.fr http://www.esculape.com/cardiologie/hta2002_synthese.html http://www.paris-nord-sftg.com/cr.hta.9905.htm http://www.educ.necker.fr/cours/module3/hta_sans.pdf http://www-ulpmed.u-strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/endocrinologie/item130_HTA_endocrine.pdf

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Nous sommes dans le service de la

maternité du fameux hôpital « Sassa

Beriane », ou si vous voulez Saint Cyprien (actuellement Sidi Bouabida).

C’est à une trentaine de kilomètres à

l’est du département d’El Asnam. L’in-

dépendance vient d’être fraîchement acquise et ces années 60 de grande

liesse mais aussi de disettes connais-

sent un manque criard en personnel

soignant. L’unique médecin français

resté en activité est énormément sol-licité en cette journée particulièrement

effervescente. Les hurlements d’une

parturiente paraissant mal en point

se font de plus en plus entendre. Il

s’agit d’un «siège» et toutes les com-pétences présentes ce jour là font

tout pour venir à bout de cet accou-

chement apparemment fort dystoci-

que. La délivrance est enfin obtenue au prix d’efforts surhumains soulevant

des cris de joie de toute l’assistance.

Mais cette joie est malheureusement

de courte durée. Suspendu par les

pieds, le bébé mille fois tiré et trituré demeure flasque et immobile tel une

pendule en panne !

La consternation est sur tous les vi-

sages. 0n finit par se résigner devant la dramatique tournure des choses et

le «verdict» de mort-né est sans ap-

pel. Mais c’était sans compter avec El

hadja Mestoura présente sur les lieux

par miracle et l’art médical ancestral dans lequel elle excelle. C’est une

grande dame fort connue pour ses

prouesses techniques de «kabla».

Elle est également célèbre pour ses nombreux actes de bravoure. Tel ce

sauvetage miraculeux d’une dizaine

d’enfants à travers une minuscule

lucarne de sous les décombres de sa

demeure totalement détruite lors du séisme de 1954.

«Procurez-moi un oignon et vite !.. »

lança-t-elle à l’assistance médusée et

encore sous le choc. Rapidement elle

découpa l’oignon en deux. Et avec un

des morceaux, elle commença un long

et énergique frottement contre les plantes des pieds de notre «mort-né».

Puis elle entama la classique fessée

sous des yeux incrédules devant cet

étrange manège. La demi- minute ne s’était pas écoulée quant l’enfant se

redressa brusquement tel un ressort

et se mit à pousser des cris stridents

à vous percer les tympans ! «Le bébé

revient à la vie!» clamait-on fort tout en se congratulant.

Le médecin français chef du service

n’en revenait toujours pas. Tout en

félicitant notre héroïne il proposa

d’emblée de l’engager à ses cotés

comme accoucheuse, ce qu’elle dé-clina gentiment. El hadja (Allah yer-

hamha) déjà veuve à l’époque avait

fort à faire avec l’éducation de ses

nombreux enfants, une grande smala à gérer ainsi que les milles et une

sollicitations de toute une population

de futures mamans en difficulté à

assister. Mission d’ailleurs admirable-

ment accomplie, reconnaissent au-jourd’hui encore tout ce beau monde

et leur descendance qui lui doivent

tous devant l’éternel leur salut !

PRATIQUE MÉDICALE LOCALE (2)

Dr Mahieddine GHRISS

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Soci

ete

16

Proc

tolo

gie

La fissure anale est une affection

autonome, acquise, caractérisée par

une perte de substance cutanée lon-giligne de la marge anale, réalisant

une déchirure épithéliale.

Il s'agit, après la maladie hémorroï-

daire, de l'affection proctologique la plus fréquente.

Diagnostic Forme habituelle : la fissure jeune Symptomatologie : - Le patient consulte pour une dou-leur caractéristique, à type de déchi-

rure, provoquée et rythmée par la

défécation ;

- le passage de la selle réveille la

douleur qui persiste de quelques mi-nutes à plusieurs heures après la

défécation, parfois après une brève

accalmie post-défécatoire, réalisant

alors un rythme à trois temps, le syn-drome fissuraire.

- les autres caractéristiques de la

douleur sont très variables, y compris

les irradiations qui peuvent se faire

vers les fesses, les organes génito-urinaires, les cuisses.

- Les symptômes les plus habituelle-

ment associés sont : un saignement

(85 % des cas), minime, tachant le

linge, un prurit marginal (60 %), une

constipation réflexe (25 %).

Examen clinique : Le diagnostic est porté dès l'inspection :

- le déplissement doux de la marge

anale chez un patient en position ge-

nu-pectorale retrouve la fissure, com-missurale postérieure (90 % des

cas), dont l'extrémité est effilée et

remonte entre les plis radiés dans le

canal anal sans déborder sur la mu-

queuse glandulaire ; - l'extrémité distale est arrondie, la

fissure ayant globalement la forme

caractéristique d'une raquette.

- ses bords sont nets, son fond rosé.

Elle déborde peu sur la marge anale et peut être difficile à voir d'autant plus

que le déplissement est douloureux.

- le toucher rectal, parfois impossible

du fait d'une contracture du sphincter anal, réveille la douleur postérieure et

retrouve l'hypertonie sphinctérienne.

- l'examen vérifie l'absence de gan-

glions inguinaux et élimine les autres

causes de douleurs en faisant si pos-sible une anuscopie.

Formes cliniques : Evolution :

- La fissure jeune, en l'absence de traitement, va se modifier :

- les bords deviennent épais et dé-

collés ;

- les poussées successives, inflam-

matoires, finissent par engendrer au niveau du sphincter interne une myo-

site fibreuse, plus ou moins rétractile.

- la tonicité a tendance à diminuer et

parallèlement la douleur décroît. - Au cours de cette évolution peuvent

apparaître des excroissances épithé-

liales : les annexes, une infection.

- Les annexes peuvent être soit une

excroissance fibreuse au pied de la f issure, dans le canal anal

(hypertrophie papillaire), soit un repli

cutané, cicatriciel qui vient encapu-

chonner l'extrémité distale externe et

qu'il faut parfois déplier pour visuali-

ser la fissure (marisque sentinelle).

- La stase fécale est responsable d'une suppuration de la fissure qui

peut aboutir à un petit abcès polaire

distal qui se draine à la peau en tra-

versant la marisque, formant une fis-tule anale sous-cutanée.

Terrain :

- La fissure survient habituellement

chez des patients constipés ou dys-

chésiques. Le traumatisme peut être également obstétrical.

- Une fissure peut s'observer chez

l'enfant constipé ; le traitement en est

résolument médical.

Topographie : - Les fissures siègent dans 90 % des

cas au niveau de la commissure pos-

térieure, dans 10 % des cas au pôle

antérieur de l'anus ; il s'agit alors le plus souvent d'une femme. Les fissu-

res bipolaires sont rares (4 %).

- Les autres topographies (latérales)

sont exceptionnelles et doivent faire

rechercher une étiologie spécifique.

Diagnostic différentiel Le diagnostic de fissure anale est

purement clinique.

Autres causes de douleur : - Les autres causes de douleur sont facilement éliminées à l'examen clini-

que ; il s'agit avant tout de la throm-

bose hémorroïdaire externe. L'abcès

marginal est responsable d'une dou-

leur pulsatile, permanente avec une

La fissure

1. Releveur de l’anus 2. Sphincter externe 3. Sphincter interne 4. Plexus hemorroidaire interne 5. Plexus hémorroidaire externe 6. Ligne pectinée 7. Colonnes de Morgagni

1

4

2

7

6

3

5

Coupe frontale du canal anal

Fissure anale

17

tuméfaction douloureuse et fébrile de

la marge anale.

- Certains auteurs isolent le syndrome préfissuraire ; la douleur est identique

à celle d'une fissure anale mais l'exa-

men clinique est normal, y compris le

déplissement, qui peut faire apparaî-tre une rhagade superficielle. L'évolu-

tion ultérieure vers une fissure à plus

ou moins long terme est habituelle en

l'absence de traitement.

Autres pertes de substances de la marge : Les autres pertes de substances de

la marge (voir encadré) peuvent être

le fait :

- d'une infection (Cytomégalovirus, HSV, chancre syphilitique, tuberculo-

se anale), notamment en cas d'infec-

tion par le VIH ;

- une fissure symptomatique d'une autre affection :

- cancer épidermoïde à forme fissu-

raire (biopsie au moindre doute) ;

- ulcération anale au cours d'une

hémopathie ou d'une agranulocytose (chimiothérapie) ;

-une maladie inflammatoire de l'intes-

tin, essentiellement la maladie de

Crohn. Dans ce cas, la fissure est volontiers

non commissurale, plus large, moins

douloureuse avec un socle atone,

induré. Il n'y a pas d'hypertonie anale

mais au contraire une hypotonie. L'âge du patient (cancer), le contexte

de troubles du transit (maladie de

Crohn) et la topographie de la fissure

orientent le diagnostic. - Une affection dermatologique pruri-

gineuse avec lésions de grattage :

eczéma, psoriasis, dermatite toxique.

L'anamnèse et la biopsie cutanée

permettent de faire le diagnostic. - Certaines sténoses anales (après un

traitement chirurgical ou prise chroni-

que de laxatif) peuvent faire croire à

une hypertonie sphinctérienne.

En cas de saignements :

Même si le saignement est évoca-

teur d'une origine distale, la notion de saignement anal doit conduire à une

exploration colo-rectale : au mini-

mum une sigmoïdoscopie, au mieux

une coloscopie. La nature des examens dépend de

l'âge du patient et de la présence

d’antécédents familiaux directs de

lésion colique.

Traitement Le traitement a pour but la suppres-

sion de la douleur.

Traitement médical : - Le traitement médical est indiqué dans tous les cas. Il est dominé par

la régularisation du transit intestinal.

On peut y associer :

- des antalgiques.

- des anti-inflammatoires (sauf chez la

femme enceinte).

- un topique cicatrisant (biafine, etc.),

voire un anesthésique de contact.

Traitement instrumental : - Le traitement instrumental compor-

te :

- une anesthésie sphinctérienne à la

Xylocaïne* 2 %.

- puis injection au niveau sous-fissuraire d'une solution sclérosante

de quinine urée (Kinuréa*).

- La principale complication est une

infection au point d'injection avec

formation d'un abcès sous-cutané.

Traitement chirurgical : - La dilatation manuelle a été aban-

donnée.

- Le traitement le plus répandu est une sphinctérotomie.

- Elle a pour but de supprimer l'hy-

pertonie sphinctérienne qui pérennise

la fissure ; on effectue une section

distale partielle du sphincter interne. - Cette section prudente peut être

faite sous contrôle de la vue à travers

une ouverture cutanée à la marge

anale réalisant la sphinctérotomie

latérale interne dite de “ Parks ”.

- Les annexes sont excisées simple-

ment dans le même temps. - L ' ab la t ion de la f i ssure

(fissurectomie) et le recouvrement de

la plaie par un lambeau de muqueu-

se canalaire et rectale (anoplastie muqueuse) sont également utilisa-

bles.

Stratégie thérapeutique : Dans tous les cas, le traitement mé-

dical est indiqué. Il est très souvent suffisant.

- Le traitement instrumental est indi-

qué dans les fissures typiques, jeu-

nes, très douloureuses, avec hyper-

tonie. Si cette sclérose ne guérit pas la maladie, elle peut permettre une

résolution prolongée des symptômes.

- Dans les autres cas, la sphinctéro-

tomie reste la méthode de référence (plus de 95 % de guérison) notam-

ment en cas de douleurs défécatoires

importantes et prolongées. Dans les

fissures peu ou pas douloureuses,

vieillies et/ou infectées, il est habituel de pratiquer une fissurectomie et une

anoplastie muqueuse.

- L’indication thérapeutique dépend

également de : - la nécessité d'une preuve histologi-

que en cas de doute.

- de la coexistence d'hémorroïdes

internes.

- de l'âge. - des antécédents du patient.

- En effet, des antécédents de trau-

matismes obstétricaux ou un long

passé d'efforts de poussée chez un patient constipé doivent rendre pru-

dent sur les indications chirurgicales,

afin d'éviter la survenue secondaire

de troubles de la continence.

- Il est licite de laisser en place une fissure anale asymptomatique.

ANALE

Proc

tolo

gie

18

Gas

tro-

ente

rolo

gie

INTRODUCTION HP est une bactérie qui se trouve

dans l’estomac et l’infection remonte

généralement à l’enfance, il est au-

jourd’hui bien établi Helicobacter py-lori (HP) est l’agent étiologique de

pathologies gastroduodenales : gas-

trites chroniques, ulcères duodénaux.

Il joue un rôle déterminant dans la

genèse des néoplasies gastriques (adénocarcinome et lymphome) ; ceci

a révolutionné le traitement de la ma-

ladie ulcéreuse qui est considérée

désormais comme une maladie infec-tieuse. Et préviendrai de ce fait la

survenue de lésions gastriques pré-

cancéreuses et/ou cancéreuse.

HISTORIQUE Jusqu’en 1982 on pensait qu’aucune

bactérie ne pouvait se multiplier dans

l’estomac du fait de l’acidité gastrique et du puissant suc digestif. Mais 2

médecins australiens Marshall et

Warren ont prouvé le contraire en

cultivant pour la de 1ere fois HP dans

la muqueuse gastrique en dépit des puissants suc digestifs et de la ré-

ponse immunitaire a l, agression, ils

établirent la relation entre la bactérie

et les pathologies digestives chroni-

ques. Ce n’est qu’en 1995 que cette relation directe entre l’HP et la patho-

logie gastroduodenales fut officielle-

ment reconnue lors du consensus

médical (France) cette découverte fut couronnée du prix Nobel de médeci-

ne pour les deux chercheurs.

HP ET PATHOLOGIE GASTRODUODENAL HP infecte le malade à l’enfance et cette infection perdure pendant de

longues années voire toute la vie.

Elle entraîne une forte réaction in-

flammatoire locale et hormonale qui

passe à la chronicité. Si chez une

grande population de sujet elle reste asymptomatique elle entraîne un ul-

cère duodénal ou gastrique dans

10% et un cancer gastrique dans 1%

(rappelons que ulcère duodénal re-présente 95% de la maladie ulcéreu-

se). L’infection par HP si elle siége

sur le duodénum entraîne des lésions

historiques qui évoluent vers ulcère

par si elle débute sur l’estomac elle entraîne une gastrite atrophique qui

conduit au cancer gastrique ceci est

favorisé par une hyposécrétion acide.

Ainsi HP est reconnu comme 1ere

bactérie impliquée dans la genèse d’un cancer (gastrique). Le cancer

gastrique est le 1er cancer dans le

pays en voie de développement. 20%

a 90% individus seraient infectes se-lon les pays. La bactérie se transmet

d’homme a homme par voie orale et

tout se joue au stade de l’enfance

(avant 10ans). Ainsi le trt en vue de

l’éradication de HP doit être entre-pris dans la maladie ulcéreuse prou-

vée, chez les malades ayant un lym-

phome de MALT (faible G.M), ainsi

que chez des malades a risque éle-vé : gastrectomie partielle pour can-

cer et malades présentant des lé-

sions précancéreuses ;(maladie de

biermer, gastrite a HP et ulcère gas-

trique ; de même les parents du 1er degrés de malades ayant eu un can-

cer gastrique.

COMMENT SE FAIT LE DIAGNOSTIC D’U-

NE INFECTION A HP ?

• La biopsie gastro-duodénale qui

permet de détecter la présence de

HP a l’examen histologique ++

• Mise en culture des bactéries et

antibiogramme permet d’adapter le

TRT

• Tests moléculaires

• Sérologie

• Teste respiratoire à l’urée marquée

au C 13 : + ++ (efficacité après TRT)

• Antigènes de HP dans les selles.

COMMENT TRAI-TER ?

Une trithérapie associant un inhibi-teur puissant de l’acidité gastrique et 2 ATB (amoxicilline, clarithromycine,

flagyl) pendant une semaine . La bactérie est éradiquée dans 70%

dans des cas. Les causes des échecs sont :

-une résistance a la clarithromycine

15%

-une résistance au flagyl 30%

-un TRT de 2o ligne est institué et guéri l’infection dans 90% des cas.

Les lésions inflammatoires peuvent

persister jusqu'à 2 ans

QUE RETENIR ? Une fois le lien entre la bactérie et

les maladies gastroduodénales éta-

bli il importe d’assurer une prise en charge médicale correcte dans pa-

tients atteints de gastrite chronique,

ulcère afin de prévenir l’évolution

vers le cancer de l’estomac qui mal-

heureusement est diagnostiqué a un stade tardif et ou seule une chirurgie

palliative est proposée aux patients

pour les soulager de vomissements,

de prévenir une hémorragie ou une infection de la tumeur. La surveillan-

ce endoscopique des lésions, les

biopsies systématiques et la thérapie

peuvent diminuer l’incidence du can-

HELICOBACTER PYLORI ET CANCER DE L’ESTOMAC

Dr BOUALEM Henni - chirurgien à Chlef

19

Nep

hrol

ogie

L’évaluation du débit de filtration glomérulaire (DFG) par le calcul de la clairance de la créatinine (CLCR) peut être réali-sé à l’aide de deux formules, principalement : La formule de Cockcroft & Gault (CG) (1976)

[1] :

CLCR = K x [(140-Âge) x Poids] / Cr

CLCR = Clairance de la créatinine (ml/min), K = 1,23 pour l’homme et 1,04 pour la femme, Âge (années), Poids (kg), Cr = Créatininémie (µmol/l). La formule MDRD (1999)

[2] :

CLCR = K x 170 x Cr –0,999

x Âge –0,176 x U–0,170 x Albumine

0,318

CLCR = Clairance de la créatinine (ml/min), K = 1 pour ’homme et 0,762 pour la femme, Cr = Créatininémie (mg/dl), Âge (années), U = Urée sanguine (mg/dl), Albumine = Albuminémie (g/dl). Multiplier par 1,18 pour le sujet afro-américain. L’utilisation de ces formules est recommandée par l’ANAES et par la National Kidney Foundation pour le diagnostic d’u-ne insuffisance rénale chronique[3,4]. Globalement, la formu-le MDRD sous-estime significativement le DFG « vrai » d’environ 1 ml/min/1,73m2 alors que la formule CG le sures-time significativement d’environ 2 ml/min/1,73m2[5]. Cepen-dant, des données récentes suggèrent que selon les pa-tients, les performances des 2 formules varient. Sujets à fonction rénale normale : Il n’y a pas de différen-ce significative entre les formules MDRD et CG[5,6], malgré un écart qui peut sembler important en valeur absolue.

Patients insuffisants rénaux : La formule MDRD permet-trait une meilleure estimation du DFG que la formule CG.

Par ailleurs, la classification des patients selon la sévérité de leur insuffisance rénale était plus précise avec la formule MDRD : respectivement 29,2 et 32,4% des patients étaient mal classés lorsque la fonction rénale était estimée avec la formule MDRD ou la formule CG[5].

Écart au DFG « vrai »

ml/mn/1,73m 2

MDRD

(5) (6) (5) (6)

-6,2 -9 -0,3 +1,9

CG

Écart au DFG « vrai »

ml/mn/1,73m 2

MDRD CG

(5) (6) (5) (6)

>60 --0,8 -3,5 +0,9 +7,9

30-60 +0,6 -1,6 +2,6 +4,5

15-30 +2,3 --0,2 +4,9

<15 +2,4 +5,2

+2,9

Patients diabétiques : Chez les patients diabétiques et non diabétiques, la formule MDRD est plus proche du DFG « vrai » que la formule CG[6].

Écart au DFG « vrai »

ml/mn/1,73m 2

MDRD CG

Diabétique -0,2 +4,2

Non-diabétique -0,9 +3,1

Âge et sexe [5] : Chez l’homme, la formule MDRD est meil-leure que la formule CG. Chez la femme, la formule CG peut être meilleure dans certains cas.

Écart au DFG « vrai »

ml/mn/1,73m 2

MDRD CG

H F H F

DFG≥60 ≥60ans -5,9 -1,6 -14,5 -10,7

<65ans -0,6 -6,1 +3,2 +2,5

≥60ans +0,5 +1,2 -2,3 -0,1

<65ans +1,4 +2,3 +5,9 +8,7

DFG<60

Patients minces et obèses [5] : Chez les patients, hommes et femmes, maigres, avec un BMI normal ou en surpoids, la formule CG est meilleure que la formule MDRD. On obser-ve le résultat inverse chez les patients obèses.

Écart au DFG « vrai »

ml/mn/1,73m 2

MDRD CG

H F H F

BMI<18,5 +12,1 +12,3 +5,1 +7,4

18,5<BMI<25 +2,1 -4,1 +1,0 -2,0

25<BMI<30 -2,7 -1,8 +0,4 +5,0

-2,8 -2,4 +5,4 +12,5 BMI>30

Ces deux formules peuvent donc être recommandées, dans la mesure où elles permettent toutes deux le dépistage et l’identification des patients insuffisants rénaux avec sensi-blement la même efficacité : dans les deux cas, environ 30% de patients « mal classés » pour le stade de l’insuffi-sance rénale. Néanmoins, et du fait de la complexité de la formule MDRD, la formule de Cockcroft & Gault reste la méthode de choix pour l’estimation de la fonction rénale en pratique clinique.

Références : [1] Cockcroft DW, Gault MH. Nephron 1976; 16: 31-41, [2] Levey AS et al. Ann Intern Med. 1999 16; 130(6): 461-70, [3] K/DOQI. Am J Kidney Dis 2002; 39: S1-246, [4] Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé. Diagnostic de l’insuffisance rénale chronique chez l’adulte. Septembre 2002, [5] Froissart M et al. J Am Soc Nephrol 2005; 16: 763-773, [6] Poggio ED et al. J Am Soc Nephrol 2005; 16: 459-466, [7] Agarwal R. Am J Kidney Dis 2005; 45: 610-613.

DONNÉES RÉCENTES SUR L’ESTIMATION DE LA FONCTION RÉNALE :

Formule de Cockcroft ou MDRD ?

Société française de Néphrologie et de la Société Francophone de Dialyse

20

Il s'agit de substances libérées dans

le sang par les cellules tumorales et

qui témoignent donc de leur présen-ce dans l'organisme. Elles sont pré-

sentes chez le sujet sain, mais à des

taux très inférieurs. C'est leur éléva-

tion qui est anormale. Par ailleurs, il faut savoir qu'elles

peuvent être modérément augmen-

tées lors de maladies non cancéreu-

ses (hépatite, cirrhose du foie, bron-

chite, etc ou en cas de tabagisme. Ces marqueurs ne sont donc pas la

signature d'un cancer mais éventuel-

lement un signe susceptible de l'ac-

compagner et contribuant donc à son

diagnostic.

Indications de leur dosage Pour le dépistage d'une rechute ; ce-

pendant, un taux anormal ne suffit pas

à lui seul pour affirmer la rechute, car il existe des cas où le marqueur peut

augmenter sans qu'il y ait rechute.

D'autres examens seront nécessaires

pour appuyer un tel diagnostic. Pour aider à évaluer l'efficacité du trai-

tement : le dosage répété du mar-

queur montre alors la diminution de

son taux et sa normalisation. Dans le

cas contraire, il peut être nécessaire de revoir la stratégie thérapeutique.

Il est donc important de souligner

que ces marqueurs tumoraux ne constituent pas un outil de dia-gnostic , sauf dans des cas très pré-cis (tels certains cancers, du testicu-

le, certains cancers du foie et de la

prostate).

Les principaux marqueurs utilisés

Ces substances varient suivant le

cancer en cause.

ACE (antigène carcino-embryon-naire) : il s'agit d'un marqueur peu spécifique car présent dans divers cancers (côlon, rectum, pancréas,

estomac, carcinome épidermoïde des

bronches, cancer médullaire de la

thyroïde). Il est surtout utilisé pour

surveiller l'évolution des cancers

après traitement : une ré-ascension

du taux d'ACE, survenant après une normalisation temporaire, est souvent

liée à une récidive ou à la présence

de métastases.

CA 15-3 : Ce marqueur du cancer du sein n'est pas un outil de diagnostic

ou de dépistage car il n'est pas élevé

au début de la maladie. Comme les

autres marqueurs, il est donc surtout dosé pour surveiller le cancer, c'est-à

-dire pour détecter une rechute ou

suivre l'efficacité des traitements.

CA 125 : c'est le principal marqueur du cancer de l'ovaire. Son dosage

participe au bilan diagnostique de ce

cancer. Il faut cependant souligner

qu'il n'est pas présent dans tous les cancers de l'ovaire et qu'il peut en

revanche exister chez des malades

présentant une pathologie bénigne

des ovaires. Son principal intérêt ré-

side dans le suivi des cancers ova-riens, pour estimer l'efficacité des

traitements.

CA 19-9 : ce marqueur n'est pas spé-cifique puisqu'il peut se retrouver dans le cancer du pancréas, du côlon,

du rectum et de l'estomac. Il est utilisé

dans la surveillance de ces tumeurs.

PSA (Antigène Spécifique de la Pros-tate) : cet antigène spécifique de la

prostate est augmenté en cas de can-

cer de la prostate mais aussi en cas

d'hypertrophie bénigne de la prostate. Autrement dit, l'augmentation du taux

de cet antigène ne signe pas un can-

cer de la prostate mais une telle aug-

mentation peut aussi permettre de

détecter un cancer de la prostate à un stade précoce et sans signe clinique.

Le dosage du PSA ainsi que celui

d'un autre marqueur, les phosphata-

ses acides prostatiques (PAP), est également important dans la surveil-

lance du cancer après traitement.

Thyroglobuline : Le dosage de la thy-roglobuline, protéine qui n'est produite que par la thyroïde, permet de dépis-

ter une rechute d'un cancer thyroïdien.

LES MARQUEURS TUMORAUX

Certains cancers sont associés à des marqueurs biol ogiques plus ou moins spécifiques. Leur dosage est rarement utile dans le dépistage de l'affection cancéreuse. En revanche la plupart des marqueurs sont utiles dans le suivi post-thérapeutique.

Organe Marqueur principal Autre marqueur

moins spécifique Colon ACE CA 19-9

Estomac CA72-4 CA 19-9 Foie AFP ACE

Ovaire CA 125 CA 72-4 Pancréas CA 19-9 ACE Poumon CYFRA 21-1 ACE

Poumon (petites cellules)

NSE ACE

Prostate PSA PAP Rectum ACE CA 19-9

Sein CA 15-3 ACE Testicule Bêta HCG alpha FP Thyroïde HTG ACE

Voies biliaires CA 19-9 ACE

Can

cero

logi

e