cinéma apollo - théâtre vidy-lausanne · «amour, héroïsme, mépris – au-delà de toutes...

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THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5 CH-1007 LAUSANNE Presse et communication Sarah Turin / Coralie Rochat T +41 (0)21 619 45 21/74 [email protected] [email protected] www.vidy.ch MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF Cinéma Apollo Librement inspiré du roman d’Alberto Moravia, Le Mépris © Samuel Rubio

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THÉÂTRE VIDY-LAUSANNEAV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5

CH-1007 LAUSANNEPresse et communication

Sarah Turin / Coralie RochatT +41 (0)21 619 45 21/74

[email protected]@vidy.ch

www.vidy.ch

MICHEL DEUTSCH &MATTHIAS LANGHOFFCinéma ApolloLibrement inspiré du roman d’Alberto Moravia, Le Mépris

© Samuel Rubio

2MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

CINÉMA APOLLO

Texte : Michel Deutsch etMatthias LanghoffMusique : Arthur Besson

Avec :François ChattotEvelyne DidiChristophe Kehrli Nicole MerseyPhilippe Puglierini Pascal Tokatlian

Et, en alternance, les enfants :Maxime DelayZacharie RochatLucien Soleilhet

Équipe de création :

Mise en scène :

Caspar et Matthias Langhoff

Assistanat à la mise en scène :

Emily Barbelin

Décor et costumes :

Catherine Rankl

Assistanat décor et costumes :

Julie Camus et Rosi Morilla

Vidéos :

Stéphane Janvier, Jérôme Vernez et Matthias Langhoff

Lumières :

Mattias Bovard et Caspar Langhoff

Son :

Denis Hartmann, Frédéric Morier et Samaël Steiner

Accessoires :

Mathieu Dorsaz

Maquillages et coiffures :

Viviane Chollet

Régie générale :

Nicolas Bridel, Christophe Kehrli

Stagiaire assistanat à la mise en scène :

Karine Pfenniger

Construction du décor et réalisation des costumes :

Ateliers Théâtre Vidy-Lausanne

Avec les équipes de technique, de production, de commu-

nication et d’administration du Théâtre Vidy-Lausanne

ENCORE UNE BIÈRE

Scénario et réalisation : Matthias Langhoff

Cinéma Apollo

Production :

Théâtre Vidy-Lausanne

Coproduction :

Comédie de Genève

Théâtre du Loup

St-Gervais Genève le théâtre

Compagnie Rumpelpumpel

Compagnie Service Public

Espace Jean Legendre Compiègne-scène nationale de l’Oise en

préfiguration

Avec le soutien de :

Ministère de la culture et de la communication (f)

Avec la collaboration de :

Little Big Horn asbl

Avec la participation artistique du :

Jeune théâtre national

Répétitions et création à Vidy

En tournée avec Vidy

Avec le soutien de Pro Helvetia – Fondation suisse pour la

culture

Encore une bière

Films tournés avec la collaboration de :

L’ECAL/École cantonale de Lausanne

Goldeneggproduction

La Cinémathèque suisse

Festival Lausanne Lumières (utilisation de l’œuvre lightbench

p.h.a.s. please have a seat de Bernd Spiecker)

En coproduction avec La Tour Vagabonde

LE THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE

EST SUBVENTIONNÉ PAR

VILLE DE LAUSANNE

CANTON DE VAUD

FONDS INTERCOMMUNAL DE SOUTIEN

AUX INSTITUTIONS

CULTURELLES DE LA RÉGION LAUSANNOISE

EST SOUTENU PAR

LOTERIE ROMANDE

PRO HELVETIA – FONDATION SUISSE POUR LA CULTURE

REMERCIE SES GÉNÉREUX DONATEURS

SANDOZ – FONDATION DE FAMILLE

FONDATION LEENAARDS

VERA MICHALSKI-HOFFMANN

FONDATION HOFFMANN

FONDATION ERNST GÖHNER

FONDATION CASINO BARRIÈRE DE MONTREUX

ET UNE MÉCÈNE GÉNÉREUSE

PARTENAIRES PRIVÉS

PHILIP MORRIS INTERNATIONAL

TEKOE

LE CLUB DES ENTREPRISES

PARTENAIRE MÉDIA

LE TEMPS

3MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

Environ 500 kilomètres au nord de Rimini. Peu avant le deuxième millénaire.Dans une salle d’un cinéma joue le vieux film de Hans Reinghold «Le retour d’Ulysse», un film qui est un classique mais oublié.Dans le foyer de ce cinéma, une femme qui vend des pop corn est assise derrière son comptoir et attend. C’est la dernière séance, elle attend la fin du film et commence à ranger.Un homme, qui semble désorienté, peut-être ivre, quitte la salle après le générique, commande une bière que la femme ne peut pas lui vendre faute de licence et s’installe dans le hall. Il attend la quarante septième minute du film pour revoir la scène où Ulysse prend congé de sa maîtresse. Il commence à parler avec la femme au pop corn, elle dit qu’elle peut l’écouter jusqu’à la fin du film. L’homme est un intellectuel qui vient de Rome, il est le scénariste du film «Le retour d’Ulysse». La femme, après avoir laissé tomber ses désirs d’études et exercé différents petits métiers, a trouvé cette place de vendeuse de pop corn au bar du cinéma. Elle est née dans cette ville.Deux planètes qui se croisent…

«Amour, héroïsme, mépris – au-delà de toutes traces imprimées dans la toile, de tout reflet laissé dans l’ombre par ce retour fantomatique, il y a un autre inconnu qui dessine la pressante mélancolie de «Cinéma Apollo». Sans doute, cette aura d’inachevée qui accompagne les héros à leur retour. Une utopie non consommée. Un manque, qui nous gagne immanquablement lorsque nous évoquons les esprits libres qu’ont été Pasolini, Moravia et Godard.»

ANDREAS KLAEUI DANS NEUE ZÜRCHER ZEITUNG, 25 JANVIER 2015

CINÉMA APOLLO CINÉMA APOLLOEN TOURNÉE2015

Théâtre Vidy-Lausanne

17.1. – 7.2.

Comédie de Genève

13.2. – 22.2.

L’Hippodrome, Douai

11.3. – 13.3

MITEM, Budapest

14.4.

Espace Jean Legendre,

Compiègne

21.4. – 22.4.

L’apostrophe, Cergy

5.5. – 6.5.

Le Théâtre national de

Toulouse Midi-Pyrénées

28.5. – 30.5.

À suivre en 2015-2016

4MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

© Samuel Rubio

© Samuel Rubio

5MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

ENTRETIEN AVEC MATTHIAS LANGHOFFVous avez été un artiste extrêmement important pour la Suisse romande: votre réflexion sur l’architecture du premier Théâtre genevois, la Comédie de Genève, a donné lieu à un magnifique texte, «Le rapport Langhoff». Puis votre passage deux ans à la direction de Vidy, de 89 à 91, a inscrit Lausanne sur la carte des scènes européennes.

Je suis de retour à Lausanne, à la suite de l’invitation du nouveau directeur. J’ai quitté Lausanne essentiellement pour des raisons privées, sans aucun conflit avec les autorités et j’y reviens car une nouvelle équipe me fait signe. Mais je dois dire que je suis très surpris par la manière dont Lausanne a évolué. La ville semble avoir explosé au point qu’elle oublierait presque le mot suisse. On y sent l’attitude d’une métropole qui bouge, qui ose, qui tente. Tout cela avec un certain chaos intéressant. Avec un syndic écologiste qui la dirige. Je trouve ça tout à fait réjouissant. Comme je trouve palpitant de découvrir un élan extraordinaire du côté de la formation théâtrale. J’adorerais que se mette en place une collaboration pédagogique avec la Haute école de théâtre, qui me semble tout à fait fascinante dans sa manière d’aborder le théâtre.

Quelles sont pour vous les particularités du Théâtre Vidy-Lausanne?

Vidy est le seul théâtre où on a vue sur le lac depuis son bureau: je l’avais donc baptisé «Un Théâtre au bord de l’eau». J’aime ce lac, j’aime penser à ce lac: il est fantastique. En même temps, il est dangereux. Lorsque je dirigeais ce lieu, j’habitais à Rolle, face au lac. Mais j’avais dû prendre un bureau de l’autre côté de la rue, avec vue sur la ville, pour pouvoir me concentrer, parce que sinon, je tombais dans la fascination et je ne travaillais pas.

Vous êtes basé en France depuis de nombreuses années maintenant, alors que votre carrière a commencé au Berliner Ensemble, à la Volksbühne, au Schauspielhaus de Bochum. N’avez-vous pas eu la tentation de retourner dans cette Allemagne qui choie ses créateurs, où le théâtre est un art particulièrement soutenu et valorisé?

Ma relation avec l’Allemagne était celle de chacun avec son pays d’origine. Par la naissance et la formation. Mais j’ai toujours eu un problème avec la culture allemande. Je suis juif par ma mère. Un problème très productif en fait, qui m’a fait aimer et travailler davantage les artistes ou écrivains qui sont liés à Strasbourg, plutôt que ceux de la grande littérature nationale. Je me suis plus penché par exemple sur le «Lenz» de Büchner que sur le «Goethe» de Weimar. Cela est aussi inscrit dans mon imaginaire, territorialement. Ainsi à un moment de ma vie, j’ai senti que je devais rompre avec cette histoire, avec ce pays coupé en deux, avec la RDA. Je voulais gagner une autre pensée, une autre vie, et j’ai compris qu’il fallait changer de langue. Etonnamment, si on voit ce qui est arrivé depuis, la France était à l’époque un des pays les plus cultivés d’Europe et plein de promesses. J’ai donc basculé en Suisse et en France. J’ai depuis très peu retravaillé en Allemagne: j’y reste reconnu et honoré avec des propositions régulières. Mais je n’ai jamais vraiment renoué. C’est comme quand il y a eu divorce, c’est difficile de revenir à l’idylle. Même si on essaie toujours.

Lorsqu’on imagine que vous collaborez avec Michel Deutsch, qui vient de publier une somme impressionnante sur Heiner Müller et dont les plus récents travaux scéniques sont liés à la «Rote Armee Fraktion», on se plaît à vous voir au travail sur un sujet politique, sur l’Allemagne, sur Müller. Et on vous trouve affairés sur une tragédie intime.

Ah! mais cette tragédie intime est tout à fait politique. Je pense, ironiquement, qu’elle concerne des artistes de gauche, comme Michel Deutsch et moi. Je travaille le risque. Je ne peux pas imaginer un théâtre qui ne pose pas problème, qui n’ébranle pas, qui ne soit pas engagé. Je viens d’une génération qui était pétrie de cela et qui n’en avait pas peur du tout. Mais je suis aujourd’hui un dinosaure. Mes compagnons les plus importants sont morts, Grüber, qui avait exactement mon âge, puis Pina, plus jeune, et Chéreau, beaucoup plus jeune. Leur disparition laisse un grand vide en moi, aussi bien au niveau personnel qu’artistique.Ce qui me conduit à continuer à travailler est l’idée que j’ai quelque chose à transmettre. J’ai eu la chance de m’entourer de nombreuses personnalités et d’artistes du XXème siècle. Il faut donc continuer à être le facteur, le messager, continuer à faire passer des idées, des sensations.

Quel est votre auteur du moment?

En ce moment, je suis fasciné par la Première Guerre mondiale, dont on fête le centenaire cette année. C’est un tel tournant pour notre société! Un si grand nombre des déterminations de notre temps actuel sont données par cet événement! Cela me passionne. Je lis notamment Céline et beaucoup d’autres romans ou documents. Je n’ai pas encore en tête un spectacle en particulier, mais je m’attarde. Je pense que la Suisse est un bon pays pour revivre ce type d’événement historique en passant uniquement par la langue, sans être affecté par trop d’émotions. C’est une chance. Peut-être même que la Suisse serait le seul pays où je pourrais mettre en scène cette pièce-monde qu’est «Les derniers jours de l’humanité» de Karl Kraus. J’en ai donné une lecture à Bochum, dans un petit foyer, pour 50 personnes, il y a quelques années: tous les jours une actrice lisait durant 2 heures. Cela nous a pris dix jours. Je pense qu’on commet toujours l’erreur de lire l’histoire en lien avec l’actualité et donc de manière trop brûlante.

On parle d’une réédition du «Rapport Langhoff» publiée par les Editions Zoé en 1989, très beau texte sur le Théâtre de la Comédie de Genève, et sur le théâtre tout court. Est-ce pour bientôt?

Il semble que la revue «Actualités de la scénographie» voudrait le rééditer et pourquoi pas avec deux autres textes que j’ai écrits sur l’architecture du théâtre: l’un pour la Belgique, qui est publié, l’autre pour Rennes, qui n’est pas publié. Mais pour l’instant, c’est en attente.

Qu’est-ce qu’un théâtre, selon vous? Quelle en est sa fonction singulière?

Par principe, le théâtre est politique. C’est le lieu où il est possible de réfléchir sur l’humain et sur son environnement. Le scandale du monde est mon problème et c’est sur la scène que je peux le transporter pour le triturer, l’examiner. Le théâtre n’existe que dans l’instant: il n’y a rien avant, rien après. C’est un moment que vit le public. Au plus haut temps de ma direction à Vidy, j’ai imposé de jouer cinq semaines un spectacle. Nous faisions quatre coproductions par année, tout était répété sur le lieu, ce qui faisait de ce théâtre une maison très vivante. L’idée était de jouer avec le public, de l’inviter, de provoquer des mélanges. Et on a vu arriver la jeunesse vaudoise, qui était en rupture de ban avec la bourgeoisie. Le Théâtre a organisé la rencontre. En fait, nous faisions simplement notre travail théâtral, très calmement, et cette rencontre s’est vraiment faite, dans la salle, pendant les représentations. Je pense que les grands théâtres allemands sont toujours très conscients de cette fonction-là. De ce rôle proprement politique: produire de la rencontre. Mais c’est aussi peut-être leur faiblesse: ils ne font pas des spectacles, ils font de l’institutionnel.

PROPOS RECUEILLIS PAR MICHÈLE PRALONG, JANVIER 2014

6MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

«CINÉMA APOLLO» EXTRAITRICCARDO – Dans l’Odyssée Circé est qualifié de thea, c’est-à-dire de déesse, par Homère. Circé vit avec quelques servantes sur une île couronnée de bois et d’épaisses chênaies, l’île de Aiaié. Ses drogues et ses sortilèges étaient célèbres et redoutés. Ulysse pendant sa folle odyssée, après qu’il eut perdu tous ses navires et qu’un grand nombre de marins furent massacrés par les Lestrygons, accosta sur l’île. Là, le rusé, l’inventif Ulysse, ordonna à son équipage affamé d’assaillir le temple de Circé afin de s’emparer de la nourriture, des trésors et de l’or qui s’y trouvent en abondance. Mais la magicienne échappa à l’attaque et changea les hommes en porcs. Avec l’aide d’Hermès, Ulysse déjoua cependant les drogues et les sortilèges de Circé et, la menaçant de son glaive, l’obligea à libérer ses compagnons. Il avait résisté à ses sortilèges mais succomba à son art de la séduction. Ulysse s’installe, se met en ménage et se croît au club Méditerranée. Une année s’écoule alors dans le repos, l’abondance et les plaisirs. Mais ses compagnons s’impatientent. Ils veulent retourner chez eux. Cédant à leurs exhortations, le fils de Laërce, le divin Ulysse enfin se décide à rentrer à Ithaque. C’est ce qu’a raconté Homère et toute la Grèce l’a cru. Une séquence qui semble avoir été imaginée pour le cinéma. Circé, la divine ménagère (Hausfrau) renonçant au mépris qu’elle porte à la sauvagerie des hommes se donne au héros de la bande et prétend le rendre heureux. Est-ce cela la figure du divin? L’ennui, l’ennui.

LA FILLE – Pourquoi l’ennui? Pourquoi pas le divin? Madame suit les souhaits des dieux.

RICCARDO – Aha! Féministe!

LA FILLE – Conneries! Vous me prenez sans doute pour une idiote. Mais l’Odyssée et Homère... L’Histoire de la Grèce antique je la connais aussi.

RICCARDO –Rassurez-moi, vous l’avez étudié en même temps que l’art de bouffer et de vendre du pop-corn?

LA FILLE – Très drôle! Mais apprenez, Monsieur le scénariste, qu’il existe d’autres chroniques sur la liaison entre Circé et Ulysse le conquérant de Troie. D’après celles-ci Circé, à la suite de ses amours avec Ulysse, devint la mère de trois fils. L’aîné s’appelait Telemonos ou un nom dans ce genre. Circé l’envoya à la recherche de son père qui était retourné depuis longtemps dans sa famille à Ithaque. À son arrivé Telemonos entreprit de piller l’île. Ulysse, avec son autre fils, celui qu’il avait eu de Pénélope, défendit sa ville. Dans la bataille Telemonos tua son père avec l’épine d’un Stachelrochen. Il emporta le corps du vaincu et son demi frère, le fils légitime du Rambo antique, à Aiaia, ainsi que Pénélope, la mère et veuve éplorée, qu’il prit pour épouse. Lorsque Circé la magnifique apprit la mort d’Ulysse, elle jeta Telemonos en pâture aux sangliers et se maria avec le petit cadeau, le fils de Pénélope. Cette histoire est racontée dans la Théogonie, une autre épopée grecque, plus ancienne que celle d’Homère mais malheureusement perdue.

À L’ASSAUT D’UN MYTHE 1.Ulysse, l’homme plein de ruses - navigateur, père de famille et époux le plus souvent fidèle - a été le fondateur de l’art de la guerre moderne. Son invention, le cheval de bois, détruisit Troie et mit fin à la guerre de la même façon que la bombe de Robert Oppenheimer détruisit Hiroshima et Nagasaki. Le cheval a été la première arme de destruction massive. Les Grecs belliqueux du temps d’Homère ne menaient pas ce genre de guerres. Or Robert Oppenheimer n’a pas été le seul descendant d’Ulysse, aimé et haï lui aussi des dieux qui s’entredéchiraient. Au début du vingtième siècle, avec la première guerre mondiale, les descendants d’Ulysse se muent au nom de croyances diverses, et avec plus ou moins de talent, en serviteurs des dieux qui se combattent. Même s’ils ne sont pas aussi puissants qu’eux, ils les dépassent en importance puisque leur pensée influence et oriente les idées des dieux. Leurs innombrables noms se fondent dans des mots tels que neutrons, parasites ou satellites. A l’époque de l’infini de l’esprit, l’Odyssée représente le mythe qui nous est le plus proche. Or Ulysse était guerrier, chef de clan ou roi, l’un des héros antiques.

2. Dans «Cinéma Apollo», plus de vingt ans après la sortie du film «Il Ritorno di Ulisse», Riccardo raconte à une vendeuse de pop-corn dans le foyer d’un cinéma d’art qui projette ses films, le traumatisme de sa vie: la perte de sa femme, son incompréhensible mépris envers lui et l’échec consécutif de sa carrière. C’est la dernière séance et le cinéma est quasiment vide. La jeune vendeuse de pop-corn n’est attirée ni par le cinéma ni par le théâtre, mais elle s’intéresse à l’histoire grecque, à Ulysse, à son rapport aux femmes et ses actes pendant la guerre de Troie. Cela a quelque chose à voir avec sa vie et avec ses expériences. Riccardo espère attirer son attention avec son lamento sur un film selon lui imprévisible et son amour pour sa femme morte pendant le tournage. Ce qui lui manque c’est une nouvelle femme. Sa tentative échoue lamentablement. Riccardo n’est pas un Ulysse, tout au plus l’un de ses compagnons, un pauvre diable. Il s’en va, ridiculisé et furieux, la queue entre les jambes. L’attaque du mythe d’Ulysse au travers d’une vendeuse de pop-corn renvoie à l’épisode de la rencontre d’Ulysse et de Circé, avec la métamorphose de ses camarades en porcs. Le poète Homère doit soit s’être vendu, soit avoir vraiment été frappé de cécité. À une époque aussi barbare que le huitième siècle avant Jésus-Christ, pleine de meurtres, de guerres antiques et de tyrannie, il faut avoir été aveugle pour chanter de façon aussi belle et envoûtante l’histoire des dieux et des héros. Ou bien avoir été acheté pour mentir. Ulysse était un guerrier, un bourreau. Comment et pourquoi la sorcière Circé a-t-elle sur son ordre transformé ses compagnons en porcs, nous l’ignorons. Mais qu’après avoir été violée par Ulysse elle ait finalement rendu à ses compagnons leur forme humaine par amour pour lui. Le fait qu’elle l’ait aidé à trouver le chemin du retour vers Pénélope semble être un pur fantasme masculin comme on les connaît des journaux intimes de soldats allemands en Russie pendant la guerre ou d’anthropologues aux idéologies racistes. Ces contes qui n’ont rien à voir avec de vrais contes. Du reste l’île de Circé se trouvait presque à côté d’Ithaque. Ulysse n’a pas fait son odyssée pour retrouver Pénélope, mais pour massacrer les prétendants qui en voulaient à son bien. C’est ainsi que sur le chemin du retour il se retrouva tel qu’il avait toujours été, un bourreau. L’Ulysse moderne, Riccardo, perd sa femme parce que la vénalité empêche cette dernière de lutter contre son amant.

7MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

3.Que la vendeuse de pop-corn exige de Riccardo de se transformer en porc s’il veut obtenir quelque chose d’elle ne doit pas forcément être compris comme l’expression de son mépris. De même, la métamorphose de Circé, transformant en porcs les bourreaux de Troie qui voulaient la dépouiller, signifie peut-être autre chose que le mépris que méritent ces incendiaires. Elle, qui ne vit sur cette île qu’avec des femmes et de fiers animaux voit peut-être les choses autrement que nous ou qu’Homère. Le philosophe et écrivain grec Plutarque né peu après Jésus-Christ s’oppose à l’enseignement d’Aristote selon lequel les animaux n’auraient pas accès au logos. Dans son étonnant bref dialogue philosophique “Bruta animalia ratione uti”, il mentionne le célèbre épisode de Circé tiré du dixième livre de l’Odyssée. Recourant à la magie, Circé avait transformé les hommes envoyés en reconnaissance par Ulysse en porcs. Plus tard Ulysse parvient avec l’aide des dieux à libérer ses compagnons de leur condition animale.

Au début du texte de Plutarque nous trouvons Circé et Ulysse discutant de la façon dont il pourrait rendre leur aspect humain à ses compagnons. Circé déclare que c’est aux porcs en question de prendre la décision. Elle supprime la barrière gênante de la langue en prêtant voix humaine au porc Gryllos («Grogneur»). Ulysse entame alors le dialogue avec lui et il s’avère, à sa grande surprise, que le porc qui était autrefois un homme n’aspire pas à retrouver sa forme humaine. Au contraire, il expose les nombreux avantages de la vie animale, qui tiennent essentiellement à ce que les animaux soient totalement épargnés par la corruption humaine en matière de morale.

Ce dialogue drôle et spirituel ne subsiste malheureusement qu’à l’état de fragment. Mais il est fort probable qu’Ulysse ait dû admettre en fin de compte que le porc Grogneur lui était supérieur. C’est le commencement réussi d’une dramaturgie «post antique». Une attaque contre des croyances trop longtemps suivies et contre les idées courantes concernant le rapport homme-femme et les théories de la sexualité.

8MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

© DR

9MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

MATTHIAS LANGHOFFMise en scène et texte

-Né le 9 mai 1941 vers minuit à Zurich où mes parents sont exilés. - Mon père : communiste sorti d’un internement dans les camps de concentration de Börgermoer et de Lichtenburg. - Ma mère : juive d’origine italienne. - À l’âge de deux ans et demi, j’ai perdu mon grand-père adoré, Gustav Langhoff. - Dès la fin de la guerre, je retourne en Allemagne avec mes parents et la famille s’installe dans la zone d’occupation britannique, puis peu après dans la zone soviétique qui devient par la suite République Démocratique Allemande. - Je fréquente le système scolaire staliniste et me lie d’amitié avec Winfried Paprzycki. - A travers cette amitié, et d’autres, j’apprends le mépris à l’égard des politiciens, quelque soit les couleurs. - 1959 : Apprentissage de maçon, seule profession pour lesquels j’obtiens un diplôme.- 1965 : ma fille Anna naît de mon second mariage. - 1978 :je quitte la R.D.A. pour des raisons politiques, mais avant tout par amour pour ma future femme. - J’habite en R.F.A., en Suisse, et je mets’installe finalement à Paris avec ma femme et mes fils, Caspar et Anton. - Après de longs et fastidieux efforts, j’obtiens la nationalité française en 1995.Je n’ai jamais souffert de graves problèmes de santé, à l’exception de deux hépatites virales et d’un foie légèrement endommagé ».

© Matthias Steffen

CASPAR LANGHOFFMise en scène

Formé tout d’abord en Lettres et Arts du spectacle à Paris, puis à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle en mise en scène à Bruxelles entre 2002 et 2007, Caspar Langhoff a tout d’abord créé «Preparadise Sorry Now» de R.W. Fassbinder. Artiste polyvalent, en plus de ses mises en scène («Sur la Grand’route» d’Anton Tchekhov, «Violence ornihorynque» d’après Heiner Müller), il travaille également comme comédien («Hamlet» dirigé par sébastien Monfe), régisseur, coordinateur technique, éclairagiste («La Noce chez les petits bourgeois», «La puce à l’oreille», «After After», «Riquet Factory, Eden, eden, eden», «Class Enemy» et «Woyzeck» mis en scène par Fabrice Imbert), puis même comme réalisateur pour un documentarie au Sénégal. En 2012, il met en scène la pièce «Des Gouttes sur une Pierre Brûlante». Les années suivantes il se dédie à la création lumière et à la scénographie de différents spectacles, dont «Moi, Oreste, ayant égorgé ma mère...», «Pylade» (2012-2013), «After The Walls (Utopia)», «La Course» et «Michel Dupont» (2013-2014).

© DR

10MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

CATHERINE RANKLDécor et costumes

Artiste peintre, scénographe, mère de deux enfants, Catherine Rankl est née en 1966 en Suisse, d’origine autrichienne. Elle vit et travaille à Fontenay-sous-Bois. C’est à Rome qu’elle choisit de se former de 1982 à 1986 dans différents ateliers de décors pour le spectacle vivant et le cinéma.

De retour en Suisse,elle entame son travail artistique et expose ses peintures à Genève en 1989 et au théâtre des Amandiers à Nanterre en 1992, à Rennes au Grand Huit, plus récemment à l’espace Jules Vernes de Brétigny sur Orge, et au théatre de la Comune d’Aubervilliers.

En 1989, elle rencontre Matthias Langhoff avec lequel elle collabore jusqu’à aujourd’hui en tant que scénographe, peintre ou costumière. Elle a travaillé avec lui pour «Macbeth» (1989), «Oedipe roi» (1991), «Désirs sous les ormes» (1992), «Les trois sœurs» (1993), «Richard III» (1995), «Danse de mort» (1996), «Les bacchantes» (1997), «Inspecteur général» (1999), «Prométhée enchainé» (2000), «Lenz, Léonce et Lena» (2002), «Quartet, Conservatoire National D’art Dramatique» (2005), «Philoctète» (2007), «Hamlet» (2008) et «Oedipe roi» (2011).

Elle travaille notamment avec Jean-Marc Stehlé, Pierre Meunier, Marco Sciaccaluga, Irène Tassembedo, chorégraphe burkinabé, Jacques Lassale et Jean Liermier.

© DR

MICHEL DEUTSCHTexte

Michel Deutsch a été à l’origine en France, avec Jean-Paul Wenzel et Michèle Foucher, de ce qu’on a appelé le «Théâtre du Quotidien». Il a travaillé pendant une dizaine d’années comme dramaturge et metteur en scène au TNS de Jean-Pierre Vincent. Il s’est ensuite tourné avec Philippe Lacoue-Labarthe vers Hölderlin et la Tragédie Grecque. Avec André Wilms, dans les années 1990, il a exploré une série de spectacles (Théâtre de la Bastille, TNS...) intitulés «Imprécations», un théâtre politique et musical.Pour la télévision (France 3), il a réalisé «Alsace, terre étrangère», «Hôtel de l’Esprit», «Le Voyage à Tübingen» et «Ils étaient comme à la recherche de rêves perdus». Pour Arte, il a écrit, avec Henri de Turenne, le scénario de «Les Alsaciens ou Les deux Mathilde» (réalisation Michel Favard), Sept d’Or et Grime Preis du Meilleur scénario… et avec Bernard Favre «Surface de réparation».Il a également réalisé un long métrage (encore non distribué) : «Le principe d’incertitude». Pour France Culture, il a écrit, notamment, «Meeting with Hammett», «Aujourd’hui» et «La Disparue», réalisation Blandine Masson.Parmi ses dernières réalisations, on peut citer «Desert Inn» (Théâtre de l’Odéon, Paris), «Wozzeck» d’Alban Berg (Opéra de Nancy), «Abschied» (Théâtre du Marstall - Munich), «Müller Factory» (Théâtre Saint-Gervais à Genève, MC 93, Bobigny) et «La décennie rouge» – Grand prix de littérature dramatique 2008 – (MC 93 et Théâtre de la Colline, Paris), «Le Pont des Ombres» d’Olivier Dejour (Opéra de Strasbourg), «L’Invention du monde» de Olivier Rollin (MC 93), «Rousseau 13» (Théâtre Saint-Gervais, Genève), «La Chinoise 2013» (Théâtre St Gervais et MC93). Ses textes sont publiés chez Christian Bourgois éditeur et aux éditions de L’Arche. Il codirige avec Jean-Christophe Bailly et Philippe Lacoue-Labarthe, aux éditions Christian Bourgois, la collection «Détroits».Derniers ouvrages parus : «Germania, tragédie et état d’exception – une introduction à l’œuvre de Heiner Müller», Mamco, «Presses du réel», Genève, mars 2012, «Bettina Eisner» (roman), Christian Bourgois éd., Paris, janvier 2014.

© DR

11MICHEL DEUTSCH & MATTHIAS LANGHOFF CINÉMA APOLLO

SAMAËL STEINERCréateur son

Après une Licence en Arts du spectacle et théâtre, obtenue à Strasbourg, mais aussi grâce aux multiples spectacles menés avec de nombreuses compagnies et collectifs, tant du côté de l’écriture et la mise en scène que de celui de la lumière et la vidéo, Samaël Steiner entre à l’ENSATT dans le département lumière.Parallèlement, il se lance dans une aventure au théâtre des Carmes, avec l’auteur, acteur et metteur en scène André Benedetto. Il a notamment travaillé avec Matthias Langhoff, Shepard Electrosoft dans «Public Garden» et «Visual Kitchen», Sava Lolov, Samuel Gallet, Emmanuel Houze, Philippe Labaune, Emily Loizeau, Catherine Perrocheau, Cie Virevolt...Il travaille également au sein de la compagnie l’Octobre Théâtral, qu’il a créé en 2011, sur des projets hors les murs, dont le récent «Les Lunes sortent de l’eau», spectacle au cœur d’une forêt.

© Sylvano Magnone

ARTHUR BESSONMusique originale

Musicien et compositeur lausannois, membre du groupe Karl Specht avec lequel il a travaillé au Théâtre de Vidy de 1990 à 1992. Il y a créé les musiques de La Duchesse de Malfi et de L’Otage pour Matthias Langhoff et de Torito II pour Jacques Probst.Depuis 1993, il a composé plus de cinquante musiques originales pour le théâtre (Denis Maillefer, Bernard Meister, Gianni Schneider, Serge Martin, Anne-Cécile Moser, Françoise Courvoisier, …), le cinéma (Pierre Maillard, Jean-Stéphane Bron, …), la danse (Philippe Saire et Olivier Chanut) et a écrit et / ou participé à une multitude de spectacles musicaux.Arrangeur et accompagnateur du chanteur Stéphane Blok de 1994 à 2001 (Boucherie Prod. / Paris), puis de Lesserteur jusqu’en 2012 (Disque Office).Depuis 2003, il partage ses activités entre la Suisse et la France, où il travaille sous la direction des metteurs en scène Christophe Rauck (créations théâtrales et tournées) et Muriel Mayette à la Comédie Française.

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FRANÇOIS CHATTOTComédien

Qui l’a vu jadis dans l’extraordinaire «Des Babouins et des hommes» d’Albert Cohen mis en scène par Jean-Louis Hourdin, une frêle comédienne, Clotilde Mollet, juchée tout au long de la pièce sur son dos, sait que sa stature est là en cause. On sait qu’il a passé trois ans à l’école du Théâtre National de Strasbourg, de 1974 à 1977, qu’il à été deux ans pensionnaire à la Comédie Française, mais on sait moins qu’avant cette formation, il a obtenu une licence de sciences et techniques théâtrales et qu’il a suivi la première année de l’Ecole du Louvre.Il est fidèle à quelques metteurs en scène: Jean-Louis Hourdin, Jean-François Peyret et Jean Jourdheuil, Matthias Langhoff. Avec ce dernier, depuis que le metteur en scène allemand travaille en français, il multiplie les collaborations: «Le Roi Lear» de Shakespeare en 1986 au Théâtre National de Strasbourg puis l’année suivante au MC93 de Bobigny, «La Duchesse de Malfi» de Jonh Webster et «La Coupe d’argent» de Sean O’Casey en 1991, entre 2005 et 2007 on le retrouve dans «Quartett» de Heiner Müller, et il est notamment un incroyable Hamlet en 2010.François Chattot a également joué pour Bernard Sobel, Richard Foreman, Arthur Nauzyciel ou encore Irène Bonnaud. Au cinéma, on a pu le voir dans des films de Rozier, Jacquot, de Caune et Besson.De 2007 à 2012, il dirige le Théâtre de Dijon-Bourgogne, Centre dramatique national.Depuis 2013 il travaille avec sa compagnie «Service Public».

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ÉVELYNE DIDIComédienne

Évelyne Didi a fait ses débuts avec Jean Dasté à la Comédie de Saint-Étienne.De 1972 à 1975, elle participe, aux côtés d’Alain Françon, à la fondation du Théâtre éclaté d’Annecy. Elle rencontre Klaus Michael Grüber à l’occasion de «Faust-Salpêtrière» (1975).De 1976 à 1982, elle est membre de la troupe permanente du Théâtre National de Strasbourg (collaborations avec Jean-Pierre Vincent, André Engel, Michel Deutsch, Philippe Lacoue-Labarthe, Jean-Luc Nancy et Bob Wilson). Elle joue ensuite sous la direction de nombreux metteurs en scène, notamment Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret («Paysage sous surveillance», «Hamlet-machine», «Medea Material» de Heiner Müller), Matthias Langhoff, Alain Françon, André Wilms, Claude Stratz, Bernard Sobel, Christoph Marthaler et d’autres.Au cinéma, elle a travaillé notamment avec Claude Chabrol, Philippe Garel et Aki Kaurismaki.Avec Matthias Langhoff, elle a joué, entre autres, dans «Désir sous les ormes» d’Eugène O’Neill, «Les Bacchantes d’Euripide» et «Les Trois Soeurs» de Tchekhov.

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PASCAL TOKATLIANComédien

Ancien élève du TNB, Centre européen théâtral et chorégraphique, Pascal Tokatlian a joué dans de nombreuses pièces de théâtre et est membre fondateur du Théâtre des Lucioles. Il a travaillé, entre autres, avec Julie Brochen pour «Le Cadavre vivant» de Tolstoï, Pierre Vincent pour «Le Malade Imaginaire» de Molière, Laurent Rey pour «Plaisirs conjugaux» d’après des textes de Molière, Benoît Bradel pour «Blanche neige» d’Antonin Artaud et Marc François pour «La Mort de Pompée» puis «Cinna» de Corneille. Sa collaboration avec Matthias Langhoff a débuté avec «Transit Heimat» de Anna Langhoff, puis s’est poursuivie avec «Le pompier et l’écaillère» de Paul de Kock et «Richard III» de William Shakespeare. Il a également joué dans plusieurs films pour le cinéma, notamment «La Vie moderne» de Laurence Ferreira, «Ma Mère» de Christophe Honoré, «À mort la mort» de Romain Goupil puis «Novo» de Jean-Pierre Limosin. En 2013, il conçu «Ermen, titre provisoire», dans lequel il a également joué.

NICOLE MERSEYComédienne

Nicole Mersey est originaire du Chili, pays qu’elle a quitté pour la France en 2006 afin de se former au théâtre à l’Ecole Scène sur Saône de Lyon puis à l’Ecole Jaques Lecoq à Paris. Grâce à ce parcours, elle touche aux différents métiers de la scène, jonglant entre performence, danse et théâtre.Entre 2007 et 2012, elle crée la compagnie «Microserfs» qui travaille avant tout les écritures contemporaines et la performance. Avec sa troupe, elle met en scène «Novo» de Daniel Foucard à la comedie Saint-Étienne, «Quien mato a Pablo» de Rokha au Centre d’art contemporain La Perrera à Santiago du Chili, «Spécial K» de Raphaël Defou au Théâtre de l’Elysée à Lyon, «Hasta que la muerte nos separe» pour le Festival d’Avril du Théâtre de l’Elysée et «La Chevauchée sur le lac de Constance» de Peter Handke, à nouveau au Théâtre de l’Elysée.En 2010, elle intègre la cinquième promotion du Geiq au Théâtre Compagnonnage de Lyon et entame de nombreuses collaborations, notamment avec Nicolas Ramond, Sylvie Mongin-Algan, Philippe Labaune, Guy Naigeon, Vincent Bady, Florian Santos, Anne de Boissy, Géradine Berger, Géraldine Bénichou, Claire Rengade, Yves Charreton, Olivier Maurin, Fabienne Swiatly, Denis Plassard, Guillaume Baillart et Philippe Labaune.Elle continue à se former en 2012 en effectuant le stage «Performing Queer», puis retourne dans sa terre natale, mue par le besoin de lier ses réflexions artistiques avec son passé. En 2013, elle tourne au cinéma avec Raphaël Defour pour «IDOLS», avec Santiago Loza pour «Si je suis perdu c’est pas grave» et avec Pierre Huygue pour «The Host and the Cloud». Dans la Région Rhône-Alpes, elle monte une nouvelle compagnie avec Blandine Pinon, «Naturtrane», qui a donné son nom à une de leur création. La troupe se consacre à la performance, la danse et le théâtre. Elle travaille actuellement à Lyon avec Paul Laval et Bruno Boëglin.

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A PROPOS DE DEUX FILMS ET D’UN COMÉDIENLa pièce de théâtre «Cinéma Apollo» est constituée de deux court-métrages: «Encore une bière» et «47 minutes et 13 secondes». Ces films ont été tournés avec l’aide de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL) , la GoldenEgg Production de Genève et La Fondation La Tour Vagabonde. «47 minutes et 13 secondes» a été tourné en septembre 2014 à Epidaure en Grèce et «Encore une bière» en août 2014 à Treyvaux dans le canton de Fribourg chez Marie-Cécile Kolly, Louis Yerly et Jean-Luc Giller.

Le comédien, metteur en scène, dramaturge et poète allemand, Manfred Karge, interprète le rôle principal dans le film «Encore une bière». Manfred Karge débute sa carrière de comédien et de metteur en scène en 1961 au Berliner Ensemble de Bertolt Brecht, théâtre dans lequel il travaille aujourd’hui encore. Suite à de nombreux engagements dans différentes villes et pays, il est devenu l’un des plus importants comédiens et metteur en scène germanophone. Ses mises en scène sont jouées dans le monde entier. En 1961 Matthias Langhoff fait également ses débuts au Berliner Ensemble. Tous deux encore jeunes deviennent amis et réalisent leur première mise en scène en duo, «Das kleine Mahagonny», dans le théâtre de Bertolt Brecht. Ils conservent cette méthode de travail commune pendant vingt-cinq ans non seulement en ex-Allemagne de l’Est mais aussi en ex-Allemagne de l’Ouest, en Suisse, en France et en Hollande. Leurs spectacles voyagent dans le monde entier. La possibilité de mettre en scène à deux est toujours resté un mystère, mais le succès a montré que leur collaboration fonctionne. C’étaient leurs meilleures années. Leur séparation s’est faite suite à des raisons personnelles ayant trait à leur histoire de vie et leur rapport à l’Allemagne. Mais l’amitié reste. Manfred Karge joue le rôle du réalisateur Bücher dans le film de Langhoff «Encore une bière».

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TOURNAGE DU FILM POUR LE SPECTACLE À TREYVAUX (CH) AOÛT 2014

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