chroniques d art

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    Tousdroits detraduction, de reproduction etd'adaptation

    rservs pour tous les pays.

    0 ditions Gallimard, 1960.

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    PRFACE

    Les mrites de Guillaume Apollinaire crivain d'art

    prtent encore la controverse. D'une part, on l'exalte enle rangeant parmi les grands potes-critiques tels queDiderotet Baudelaire;d'autrepart, on le dnigrejusqu'vouloir faire croire qu'il tait incapable de distinguer unRubens d'un Raphal. Cequi peuttonnerce n'estpas ladivergenceentre ces opinions, c'estqu'on les ait formulessans connatre l'ensembleou mme la plus grande partiede

    l'uvre. Car, jusqu'cejour, lescrits d'art d'Apollinairesont rests disperss dans une multitude depriodiques detoute espce en Franceet l'tranger articles, comptesrendus, essais, prfaces et noticesque lepote jetait tousles vents depuis un premier petit commentaire sur lePergamon de Berlin, paru dans La Revue blanche du15 mai 1902 quand il avait vingt et un ans, jusqu'aux chos artistiques aussi bien que littraires, qui parais-saientdans L'Europe nouvelle au moment de samorten1918.

    De son vivant, Apollinaire ne fit publier qu'un seulvolume sur la peinture, Les Peintres cubistes, mdita-tions esthtiques (1913). Ce petit livre et le fameux manifeste synthse intitul L'Antitradition futuriste,publi galement en 1913, donnent notre avis une ideassez fausse d'Apollinaire critique d'art, mme si on y

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    Prface

    ajoute les quelquesarticles recueillisdans les deuxvolumesposthumes Il y a et Anecdotiques. Certes, bien des critsinditsonttcitsou reprisen entierde nosjoursdansdesrevues d'art et des catlogues d'expositions rtrospectives,et on est surtout reconnaissant M. Marcel Adma

    d'avoirrvlde nombreuxdocumentsdans sa biographie,Guillaume Apollinaire le mal-aim, et dans le petit

    bulletin d'tudes apollinariennes, Le Flneur des deuxrives.

    Pourtant ce n'est qu'en examinant l'ensemble de sescritiques d'art qu'on pourra se former un jugement ind-pendant sur les ides esthtiques d'Apollinaire, sa comp-tence et son rle dans le dveloppement de l'art moderne.

    Nous avons donc essay de retrouver tous les critsparpills, et nous les prsentons dans leurordrechronolo-gique.

    n afallu fairedes coupures. Si Apollinaire tait pote etcritique, il tait aussijournaliste.A L'Intransigeant,o iltint la rubrique La Vie artistique de 1910 1914, sesarticles paraissaient presque tous les jours. On y trouve

    bien des notices et de brefs commentaires qui sont d'unintrt phmre. Nous en avons supprim beaucoup.

    Dans ceux que nous avons gards, les suppressions dephrasesou de paragraphessontindiques pardespointsdesuspension entre crochets. Lescomptes rendusde salons enparticulier ont d tre largement lagus. Apollinaire

    comme la plupartde sesconfrres se rappelaitun peutropsouvent le mot de Chardin De la douceur! etbien desparagraphes ressemblent des palmars.

    On nous reprochera peut-tre de ne pas avoir assezsupprim, car quantit de peintres oublis sont ressuscitsdans cespages. Nousrpondronsquece n'est pasle rangdel'artistequi nous a fait retenirou supprimersonnom, c'est

    la nature du commentaire. L o par sa brivet ou sonpeu de consquence il n'aide en rien notrejugement, nous

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    l'avons retranch. Dans tous. les autres cas, nous avonsprfrgarder les remarques du pote non seulementpourla lumire qu'elles peuvent jeter sur ses gots et ses idesmais surtout parce que ces commentaires font mieuxressortir, par contraste, l'originalit etla valeur des grandsmatres modernes dont Apollinaire taitl'apologistele plusassidu. En replaant ainsi un Matisse, un Picasso, un

    Braque dans la gangue de l'art acadmique, de l'art pompier du dbut du sicle, on saisira mieux et laporte de leur rvolution et la perspicacit du pote quipresque seul les soutenait.

    En fait, tait-il le seul ? Quand il le dit lui-mme, aulieu de le prendre au pied de la lettre on doit y voirune

    certaine coquetterie. Il vaut mieuxaccepterl'opinion d'unde ses adversaires dans la bataille du cubisme, LouisVauxcelles. Dans un logeassez inattendu de lacritiquedes potes (Gil Blas, 18 mars 1913), Vauxcelles avoueque les potes sont souvent bien plus perspicaces que sesconfrres, les critiques de mtier; et il nomme les troiscrivains de son poque qui taient la fois potes et

    dfenseurs de la nouvelle peinture Apollinaire, AndrSalmon et Roger Allard.

    De ces trois, Apollinaire n'tait pas forcment le plusexpert, mais il avait, comme l'a remarqu Nicolas Beau-duin, une sorte d'autorit naturelle il possdait desdons de chefd'cole. Dans sescrits, cettefortepersonna-litse traduitparun styleplein d'assuranceet devervequi

    ne laisse pas de remuer par sa ferveur et sa conviction.Nous avons peu de renseignements sur la formation

    artistiqued'Apollinaire. Onsaitqu'ilremportaunpremierprixde dessinquand iltaitencinquimeau collgeSaint-Charles de Monaco, mais il ne semble pas avoir gard unsouvenir trs agrable de cette classe. Quand je merappelle la classe de dessin au collge, crit-il dansL'Intransigeant du 19 juillet 1911, je revois les misra-bles lithographies que l'on nous donnait pour modles,

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    ouvragessans artde vaguesprofesseurs de dessinqui, avecle moins d'audace possible et une application solennelle,dessinaient le plus mal du monde. Leurs gribouillagestimides taient bien propres dgoter de l'art ceux-lmme qui taient destins l'adorer plus tard.

    Il faut donc croire qu'enfaitde peintureetde sculpture,Apollinaire tait presque entirement autodidacte. AParis, en 1901, avant son dpart pour l'Allemagne, ilauraitassist auxsances du Collge d'esthtique moderne, en croire Maurice Le Blond, et c'est l vraisemblable-

    ment que sous l'influence du naturisme s'est affirm sonattachement encore assez intermittent au merveilleux

    modernequi quelques moisplus tard lui fera voquer latour Eiffel devant la cathdrale de Cologne.

    En tout cas, le got d'Apollinaire semble bien formlorsqu'enAllemagne il prpare ses premiers articles pourLa Revue blancheet L'Europen. Lesstatuesdes princesprussiens rcemment riges dans le Tiergarten deBerlin excitent sa verve caustique et il ne cache pas sonmcontentement devantlegrandBeethovenpolychromedeMax Klinger. D'autre part,il reconnat dansla ViergedeNuremberg un chef-d'uvre de lasculpture allemandeduMoyenAge. Cejeune homme de vingtet un ansa dj leflair et le sens de l'authentique.

    Il n'estdonc pastout faitjustede supposer, commeonl'a fait, que l'esthticien en Apollinaire devait attendre larencontre de Derain, de Vlaminck et de Picasso pour se

    rvler. Ces rencontres qui datentde 1904 environ, aussibien que celles de Salmon et Max Jacob, ontt capitalesdans le dveloppement d'une esthtique nouvelle, mais onpeutcroireque si lediscernement d'Apollinaire n'avait pasdj bienvolu il n'aurait passu apprcierles crationsdeses nouveaux amis. Dans les pomes rhnans et surtoutdans La Chanson du mal-aim, de 1903, est djsensible

    son dsir d'une posie plus actuelle et plus concrte quitoutefois ne renonce pas au mystre suggestion

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    mallarmenne hrit du symbolisme. Et quandilse mettra crire surPicasso en 1905, il soulignera une fusion dequalits semblables dans le domaine de lapeinture. On litdans un premier article du mois d'avril Son natura-lisme amoureuxdeprcision se double de ce mysticismequien Espagne gt au fond des mes les moins religieuses.

    En mai 1905, parat dans La Plume une belle tude,Picasso peintre, sorte de pome en prose qui voquel'ambiance de lapriode bleue. Accompagnde reproduc-tionsde cinq tableaux, dont les chefs-d'uvre Femmelacorneille, Les Deux Amies, Saltimbanques au chien,

    c'est le premier travail srieux que l'on ait consacr aupeintre espagnol, et pour Apollinaire ce ne sera que la

    premire d'une srie d'tudes sur celui qu'il considraitsansconteste comme le plus grand peintrede sagnration.A cette poque le jeune pote devient de plus en plus

    conscient d'une avant-garde Paris et du rle qu'ildoit yjouer. Un de ses amis de jeunesse, James Onimus,raconte En 1905 ou 1906 je le revis Paris. Il nousconduisit, un de mes amis et moi, au Louvre, dans la

    galerie des antiquits. Il usa de sa verve contre /'Anti-nos il ne cherchaitsansdoute pas dmolir lastatuaireantique, mais pris d'un art nouveau, d'un besoin dedpasser tout ce qui taitconnu en art, s'attaquait-il labase impeccable, mais dont les consquences mnent austyle pompier.

    Ce besoinde surprendre, desecouer par l'exagration leparadoxe ou mme la calomnie est pourtant un trait quiparat moins souvent qu'on ne le croirait dans les critsd'art d'Apollinaire. LemotdeCambronnedeL'antitradi-tionfuturiste est assez exceptionnel, et une seulefois songotdu scandale lepousse criredestextesquiseraientdevritables libelles sans l'ambiance de fantaisie presqueirrelle o ils baignent. Ce sontses articles de1907pourune feuille intitule Je dis tout. Le plus long, Le Salond'Automne, estun mlange curieuxde potins,d'anecdotes

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    insolites, de polmiques et de truculences la Jarry operce malgr tout unejustesse de pense, surtout l'gardde Czanne qui devient dsormais une des grandes idolesd'Apollinaire et auquel, selon un aveu fait Alain-Fournier en 1910, il aura l'intentionde consacrer tout unlivre. Czanne et Seurat,voil les deux grands peintresmconnus du XIXe sicle dont Apollinaire se fera ledfenseur le plus enthousiaste et le plus constant.

    En 1908, il critun premierSalon des Indpendants,compte rendu srieux et judicieux o par la slection despeintres et la perspicacit de ses jugements il s'est misd'embledu ctdu verdictde la postrit. Enmmetemps,il rdige sa premire prface de catalogue pour une

    exposition de la peinture moderne au Havre. Sous le titreLes Trois Vertus plastiques, Apollinaire nonce si bienquelques-uns des principes esthtiques du cubisme naissantet encore anonyme qu'il pourra reprendre ce mme essaicinq ans plus tard dans l'introduction de ses Peintrescubistes. En novembre, la premire exposition Braquechez Kahnweiler donnera Apollinaire l'occasion de

    lancer une attaque froce contre l'impressionnisme mori-bond au nom d' un art plus noble, plus mesur, mieuxordonn, plus cultiv. Il reviendrasouvent cette mmeattaque par la suite.

    Peu peu, la renomme d'Apollinaire critique d'artserpand. En mars 1910, grce l'intervention de son amiAndr Salmon, ilreoit la rubriquedeLa Vieartistique L'Intransigeant, et c'estsurtoutdanslespagesdece grandquotidien deParis qu'il fera pendantquatreanslescomptesrendus des salons et des expositions particulires unepoque capitale dans l'histoirede l'artcontemporain. Car,ces annes de 1910 1914 sont justement celles o lapeinture nouvelle, qu'elle s'appelle cubisme, futurisme,orphisme ou qu'elle s'exprime dans les uvres d'un grandnombre d'artistes isols dont beaucoup exposaient Parispour la premire fois (Mondrian, Chagall, de Chirico,

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    Kandinsky, etc.), aura lutter contre l'incomprhensiond'unpublic moqueurou franchement hostile.

    Il est vrai qu'Apollinaire aurait bien voulu mener lecombat pour toute l'avant-garde sous un seul drapeau etl'on a souvent fait remarquer ses acrobaties pour luiimposer des tiquettes cubisme, orphisme, futurisme,espritnouveau. PourtantceuxquineconnaissentdeluiqueLes Peintres cubistes et les articles des Soires de Paris

    serontfrapps en lisant les chroniquesde L'Intransigeantpar l'indpendance et le got large d'Apollinaire. Onverra qu'il est loin d'crire toujours pourson couvent.Au plus fort de la lutte, il n'hsitera pas admirer lessculpteursdu siclepass,un Barye,un Carpeaux; louerles uvres gracieuses d'un Albert Besnard; se rjouirdevantles affichesde Cappielloou lesdessins de Willetteil irajusqu' selaisserprendreparlapeintureromantiqued'Henri de Groux tout en avouant qu'elle est on ne peutplus dmode. D'autrepart, ilnecacherapas sadceptiondevant telle ou telle toile de Metzinger ou de Le Faucon-nieret, quandilse dcide crirelemot cubisme pour

    la premire fois, ce n'est gure pour le vanter en tantqu'cole. L'on a un peu parl d'une manifestationbizarrede cubisme, crit-il propos du Salon d'Automnede 1910. Lesjournalistes mal avertisont finipar yvoirdela mtaphysique plastique. Mais ce n'est mme pas cela,c'est une plate imitation sans vigueur d'ouvrages nonexposs etpeints par un artiste doud'une fortepersonna-

    lit et qui, en outre, n'a livr ses secrets personne. Cegrand artistese nomme Pablo Picasso. Mais le cubisme auSalond'Automnec'taitle geai par desplumesdupaon.

    Certes les exigences d'une rubriquepresque quotidienneexpliquent jusqu' un certain point l'clectisme d'Apolli-naire. Il aurait tbien extnuantde s'enflammer chaque

    jourpour la peinture moderne, et surtout dansunjournaldontla direction n'y voyaitqu'unesortedefoliecollective.On remarquera d'ailleurs un ton gnralementplus mili-

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    tant dans les revues auxquelles il collaborait telles queMontjoie! ou Der Sturm et surtout dans ses propresSoires de Paris. Nanmoins l'image d'un Apollinaireaptre zlateur, sans tre fausse, s'impose moins souventpeut-tre que celle d'un Apollinaire ouvert, curieux,comprhensif. On objectera l'insistance avec laquelle ilessaya de lancerl'orphismeen 1912, maisa-t-onremarquque s'il annona ce mouvement grands coupsdefanfareau diredes tmoins de saconfrence La Section d'ordu11 octobre, on ne trouve ce vocable nulle part dans sescrits avantlemoisde fvrier1913 ?Est-celune faondemener unecroisade ? Eten 1914 il irajusqu' direqu'ilnefaut plus prendre la lettre les dnominations decubistes, orphistes, futuristes, simultanistes, etc. Il y alongtemps dj qu'elles ne signifient plus rien. Un telpropos nous rvle un pote moins doctrinaire, plusphilosophe et en somme plus attachant que celui qu'on atrop souvent tendance classercomme le champion d'unechapelle.

    Et cependant en mars 1914, Apollinaire perd sa

    rubrique L'Intransigeant. Son compte rendu des Ind-pendants o il notait en passant l'influence du futu-riste Delaunay sur l'uvre d'Henri Ottmann avaitprovoqu des rponses furieuses de Delaunay, d'Ott-mann. et des futuristes. L'Intransigeant, en publiantces lettres s'tait senti contraint de se disculper; il refusatoute responsabilit pour la critique de M. Guillaume

    Apollinaire. Somm de s'assagir, celui-ci prfra dmis-sionner. Pourtant, il ne resta paslongtemps sans emploi.Du 1 er maiau 1"aot 1914il aura la chroniquedesArtsdans le quotidien Paris-Journalo on trouvequelques-unsde ses plus intressants commentaires sur la peinturemoderne.

    La guerre mit fin non seulement cette chronique mais

    aussi des projets ambitieux qu'Apollinaire auraitpeut-tre raliss unjour, moins que leurtenduemmene l'ait

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    contraint de les abandonnercomme cespomes mystrieuxauxquels ilfaitallusion dans lemanuscritdeFianailles

    J'ai rv des pomes si grandioses que j'ai d les laisserinachevs.

    Onsait qu'aprs le succs de saconfrencede 1912 LaSection d'or, l'diteur Eugne Figuire lui confia ladirection d'une nouvelle collection intitule Tous les

    Arts , collection o parurent d'ailleurs Les Peintrescubistes en mars 1913. Une notice imprime sur lacouverturede lapremire ditionde cevolume annoncelestitres paratre Czanne, Forain, Puvis de Chavan-

    nes, Rude, Manet, Seurat, Beethoven, Rimsky-Korsa-kov, Degas, Daumier, Renoir, Rodin, Les Peintres

    orphiques, Csar Franck. Dans cette srie, Apollinaireavait l'intention d'crire lui-mme Les Peintres orphi-ques, ou orphistes selon Nicolas Beauduin qui serappelle qu'Apollinaire devait particulirement tudierFrank Kupka, puis Kandinsky, alors domicili Munich,

    Robert Delaunay, d'autres encore, dont le peintre Del-marle influenc par Kupka, au moins ses dbuts .Vraisemblablement, Apollinaire comptait rdiger leCzanne aussi puisqu'il voulait dj lui consacrer un livre

    en 1910 comme nous l'avons vu. Quant aux autresvolumes, ilest assez douteux qu'ilsesoit rservla tchedeles crire. D'autre part, il aurait eu l'intentionde publierun volume surPicassosi l'on en jugeparun petitadditifla notice que Florian-Parmentier consacra Apollinairedansson Anthologie critique despotes contemporains,additif crit sans doute vers la fin de 1911 o on lit Sous presse, chez Figuire Picasso, tude . Est-cel'tude qui paratra dans Les Peintres cubistes ? En toutcas, cette notice esttypiquede plusieurs petites annoncesquiont paru dans des revues avantla guerrepour signalertel

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    ou telprojetd'Apollinaire surl'artcontemporain. Tant deprojets

    Mais riez riez de moi

    Hommes de partoutet surtoutgens d'iciCar ilya tantde choses que je n'ose vous dire.

    Engag dans l'artillerie, Apollinaire se tait pendantl'anne 1915, etce n'est qu'aprs laconvalescence qui suitsa blessure du 17 mars 1916 qu'il reviendra la peintureen octobre de lamme anne, l'occasion d'uneexpositionde son ami de guerre Andr Derain dont il prface lecatalogue. Trpan deux fois, le front band tel qu'on levoit dans le clbre dessin dePicasso, il luttera courageuse-

    ment pour l'esprit nouveau, comme si de rien n'tait,pendantles deuxannes suivantes, jusqu' l'armisticeetsamort. Son nom surgit un peupartout, non seulementauMercure o ilreprend lesAnecdotiques etdans les chosde L'Europe nouvelle mais aussi au bas du catalogued'une exposition de peinture franaise en Norvge; d'unavertissementpour un premier volume sur l'art ngre parPaul Guillaume; du programme de Parade o pour la

    premire fois il prononce le mot surralisme ducatalogue de l'exposition Matisse-Picasso en 1918. Enoutre, ilse lancerade nouveau dansdes projets ambitieux.Apropos de l'expositionLopold Survage-IrneLagut, ilfait savoir qu'il ne s'agit que de la premire d'une suited'expositions organises sous les auspices des Soires deParis qu'il comptaitressusciter. (Malheureusement, ceserala seule.)Pour Paul Guillaume, ilse charged'unenouvellerevue, Les Arts Paris, o il crit seul mais sous diverspseudonymes presque tous les articles. (Il ne dirigera quedeux numros.) En 1918, il pense runirses diverspomessur les peintres dans un recueil,Le Marchand d'oiseaux,mais cet espoir ne se ralisera pas. Le 9 novembre, ilmeurt, aprs quelques jours de maladie, victime de la

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    grippe espagnole . Parmises dernierscrits se trouvelanotice suivante publie le 2 novembre sur lepote Justin-Frantz Simon, directeur de la revue Les Trois Roses

    La grippe espagnole ou asiatique, commeon voudra, aenlevJustin-Frantz Simon en quatre jours et ct de sajeunefemmeterrasse par le mme mal.

    Il aimait lavie, cettevie moderne, etson jeunetalent tait pleinde promesses que la mort vient d'anantir.

    Jusqu' la fin, Apollinaire est restjeune, vigoureuxetplein d'espoir pour l'avenir de l'art. Dans une lettre

    envoye Andr Breton pendant la guerre il crit Jesuis d'avisque l'artne change pointetque cequi fait croire des changements ce sont les efforts que font les hommespour maintenir l'art la hauteuro il ne pourraitpas nepas tre. Cette croyance ce qu'il appelait souvent le sublime dans l'artne l'a jamais quitt pendantlesseizeannes o il l'a suivi dans ses diverses expressions. Sacritique taitsouvent subjective, impressionniste, il n'hsi-tait pas direaveccandeur J'aimece tableau ou Jetrouve ce tableau dtestable . A l'analyse rigoureusementintellectuelle, il prfraitl'expression lyrique et songniede critique, comme l'a remarqu Andr Salmon, tait insparable de son gnie de pote . Malgr tous lesrisques que peut courirun telstyle, malgr toutce qu'il peuty avoir d'approximatifdans bien des commentaires qu'on

    lira, Apollinaire possdait au plus haut point un don quelui envieront tous les critiques de mtier, c'est le discerne-ment. Il savait reconnatre lagrandeur. Songot inn alli sa foi dans la noblesse de l'art lui permettaitde choisirdans lamasse depeintres ignorsqui fourmillaientdanslessalons et les galeriesde l'poque ceuxqui taientdestins survivre. Il n'tait pas sans ignorer ses dons et c'est

    certainement lui-mmequ'il pensaitquanden 1914ilcitales mots suivants de l'crivain Ernest Hello Celui qui

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    peut dire un travailleur inconnu Mon enfant tu esun homme degnie! celui-l mrite l'immortalitqu'ilpromet. Comprendre, c'est galer, a dit Raphal. La

    critique doittrefidlecommelapostrit,et parlerdansleprsent la parole de l'avenir.

    Dans le recueilque nous prsentons, les crits d'art djpublisenvolume nesontpasrepris. Ils comprennent Les

    Peintres cubistes, les articles sur la peinture de II y a(dont la plupart sont tirs des Soires de Paris), ceuxd'Anecdotiques et les divers pomes inspirs par despeintres, recueillis dans les uvres potiques de la'Bibliothque de la Pliade. Nous n'avons pas inclus nonplus la critique littraire d'Apollinaire, dont relve leclbre essai L'Esprit nouveau et les potes.

    En tablissant le texte, nous nous sommes permis decorriger la plupart des fautes d'orthographe et des coquil-les. Elles se trouvent surtout dans les articlesde journaux,dont l'auteur n'avait pas l'occasion d'examiner les preu-ves. Dans chaque cas douteuxou dans les caso une fautesemble attribuable Apollinaire plutt qu'au typographe,nous avons respectle texte en ajoutant unsic.

    Les notes qui suivent le texte ont surtout pour butd'indiquer la source des articles et les circonstances qui lesentourent; d'claircir ou de prciser de nombreuses allu-sions des vnements ou des personnages contempo-rains, et de fixer avec autant d'exactitude que possible lesuvresque l'auteurcommente sans les identifier.

    Pour ceux qui s'intressent l'histoire de l'art duxx'sicle, ce livre sera un instrumentutile. Lesrenseigne-ments de faits qu'il peut fournir sans parler des

    jugements en font un ouvrage de rfrence prcieux.C'est pour cette raison que nous avons dressun index detous les artistes nomms par Apollinaire; nous espronsqu'il facilitera la tche de ceuxqui consulterontce volume

    pour en tirer des renseignements prcis.Nous tenons exprimer notre gratitude tous ceux qui

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    nous ont aid, Mme Jacqueline Apollinaire qui a bienvoulu autoriser la publication de ce recueil; MM. Mar-cel Adma et Michel Dcaudin, sans le soutien de quiceprojet n'aurait pas t ralis; MM. Daniel-HenriKahnweiler, Douglas Cooper; Francis Steegmuller, Ana-

    tole Jakowski, Raymond Warnier, Henry Hope, RogerShattuck, Scott Bteset Georges Auclair qui ont fournides

    renseignements prcieux; Mm Ehrengard Michelqui atraduit les textes allemands; et Mm Nolle Gillmorquinous a aid transcrire les documents.

    L.-C. Breunig.

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