christianisme, spiritualité, religion catholique louange | mp3

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sortirdecettezonedangereuse.Étienne Gilson a été un écrivain très prolifique, et ses

nombreux écrits d’histoire de la philosophie, essentiellementmédiévale,sontbeaucouplusetdiscutés.Ilestuniversellementreconnu comme un maître dans l’histoire de la penséemédiévale2.

1.2.MauriceBlondelNéle2novembre1861àDijon,MauriceBlondelestdécédéle

4juin1949àAix-en-Provence.En1881,ilestadmisàl’ÉcoleNormale Supérieure de Paris ; en 1893 il soutient sa thèseL’Action,Essaid’unecritiquedelavieetd’unesciencedelapratique. En 1895 il estmaître de conférences à Lille, puis àAix-en-Provence. En 1896 il écrit sa « Lettre surl’apologétique » ; en 1897 il est professeur. En 1919 c’est ladatedudécèsdesonépouse.En1927ilprendsaretraitepourraisondesanté.De1934à1937ilrédigesatrilogieconsacréeàlapensée,l’êtreetl’action.En1935paraît«L’êtreetlesêtres–Essai d’ontologie concrète et intégrale » et en 1946 paraît«L’espritchrétien»3.IlacollaboréauxSemainesSocialesdeFranceets’estmontré

dreyfusardetadeptedu«catholicismedegauche».Iladéveloppéune«philosophiedel’action»quiintègredes

éléments de la pensée néo-platonique avec du pragmatismemoderne dans le contexte de la philosophie de la religionchrétienne.Unedecesprincipaleidéesestquel’actionseulenepeutpas

satisfaireàl’ambitionhumainededépassementdutransfini,quinepeutêtresatisfaitqueparDieu,qu’ildécritcomme«premieretdernierprincipe».L’apport philosophique deMauriceBlondel fut de réintégrer

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lareligiondanslaphilosophieetdedonneràl’actionunstatutvéritablement métaphysique. Il a été le promoteur de la«méthoded’immanence»,quel’onaexpliquéeainsi:«Lafoireligieuse, lorsqu’elle s’exprime, ne peut le faire qu’enempruntantàlaraisonlesnotionsdontelleabesoin».Unetellepensée eut de profonds retentissements dans les milieuxintellectuels catholiques. Pour Maurice Blondel, l’actioneffective est le point de départ d’une véritable foi. Selon lui,«parsonactionvolontaire,l’hommedépasselesphénomènes;ilnepeutégalersespropresexigences;ilaenluiplusqu’ilnepeutemployerseul».L’actionnousconduitàladécouverted’unmonde supraphénoménal. La doctrine de Maurice Blondel«découvreen lui (l’élanspirituel) laprésenceet l’appeld’unepuissance transcendantale sans laquelle nous ne pourrions nisentircequinousmanque,nidépassercequenoussommes,ninouséveilleràunevieintérieurequin’estfaitequedevirtualitéset de promesses, ni enfin réaliser, par une option sans cesserenouvelée,ladestinéequinousestpropre».

2.LedébatsurlaphilosophiechrétienneEnréponseà ladénégationd’ÉmileBréhier,des intellectuels

chrétiens parmi les plus notoires, particulièrement desphilosophes, ont pris la défense de la philosophie chrétienne.De là, surviennent les réactions de Jacques Maritain, ÉtienneGilson et Maurice Blondel. Les réactions de ces troisphilosophes concordent dans leur souci de garder un senslégitimeàcettenotionmiseàmalparÉmileBréhier.Acausedudéroulement des événements instaurés par l’offensive deBréhier,lestroisphilosophescatholiquescampentdansunrôleplutôt défensif, ou apologétique. Henri Gouhier résume biencette position : « On serait tenté de dire : au commencementétait le chapitre écrit par Émile Bréhier à la fin du second

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fasciculedutome1desonHistoiredelaphilosophie»4.HenrideLubac,dès1936,enfitunusagequicontribuabeaucoupàlacanoniser, puisqu’il présentait les interventions de Maritain,GilsonetBlondelcomme«lestroisprincipalesréponses»àla«thèseradicale»deBréhier5.

2.1.Lapositiond’ÉtienneGilsonLapremièreobservationd’ÉtienneGilsonestdeprouverque

leMoyenÂgeavaitproduitd’authentiquesphilosophies.C’estautourdecetteproblématique,eneffet,qu’ilabâtil’essentieldeson œuvre des années 1920, de manière indépendante et bienantérieure à Émile Bréhier. Le problème de la philosophiechrétienneconstituait lepivotde la réflexiond’ÉtienneGilsontoutaulongdeladécennieprécédente.En effet, la démonstrationd’ÉtienneGilson se fait enquatre

étapes dont voici le développement. (1) D’abord, dans sonouvragemajeurLeThomisme(1919et1922)etdanslechapitre« La signification historique du thomisme » des Etudes dephilosophiemédïévale(1921),ilmontrecommentsaintThomasa non seulement dégagé mais mis en œuvre une notionauthentiquement rationnelle, et donc moderne, de laphilosophie.(2) Puis dans son étude de La Philosophie de saint

Bonaventure (1924), il affirmeque ledocteur franciscain,bienque refusant l’idée d’une philosophie purement rationnelle, atout de même fait œuvre de philosophe. Pour preuve de cela,Bonaventureadéployéunespéculationrationnelleà l’intérieurde la foi. (3) Puis, avec Thomas d’Aquin, il affirme que saphilosophie, aussi purement rationnelle fut-elle dans sonessence, ne saurait aucunement se comprendre en dehors ducadre théologique qui la porte et la finalise. (4) Enfin,

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«L’ordrephilosophique»,Paris,1966,p.286:«J’aiemployécessemaines-ci à “transmuter lesvaleurs ”. –Vous comprenez ce trope ?–Au fond lesjoailliers sontbienplusméritantsdeshommes : jeveuxparlerdeceuxquid’un rien, d’unematièreméprisée font une chose précieuse, voire de l’or.Ceux-làseulsenrichissent,lesautresnefontqu’échanger.Matâcheestcettefoistrèscurieuse: jemesuisdemandécequiavaitétéleplushaï,craintetméprisé jusqu’ici par l’humanité… et c’est justement de quoi j’ai faitmonor…».32HenryDONNEAUD, «ÉtienneGilson etMauriceBlondel dans le débatsurlaphilosophiechrétienne»,op.cit.,p.509.

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DEUXIÈMEPARTIE

LecolloquedeJuvisy:exposéetétudecritique

DenombreuxcommentateursontqualifiélecolloquedeJuvisydedébatavortéentrelespartisansdesthèsesd’ÉtienneGilsonetdecelledeMauriceBlondel.Cedébatauraitcontribuéàécarterunpeupluslesdeuxcourantsenprésence.L’entréedeMauriceBlondeldans ledébatde laphilosophie

chrétienne se présente bien comme une réponse à ÉtienneGilson. Conformément aux statuts de la Société française dephilosophie, Maurice Blondel avait reçu un pré-argumentaired’ÉtienneGilsonet,nepouvant assister à la séanceparisiennedu21mars1931,ilrédigeaàlahâteunpremiertextequiaétélu publiquement au cours de cette séance.Nous avons vu quel’article de Blondel parut dans la livraison d’automne de lamêmerevuequ’animaittoujoursXavierLéon.

1.LesinterventionslorsducolloqueLorsducolloque,JacquesMaritaindistingueentrel’essenceet

l’étatdelaphilosophie;ÉtienneGilsonmaintientquel’histoireprouve qu’il existe une philosophie chrétienne ; MauriceBlondelreplaceleproblèmesurleterrainproprementdoctrinal.

1.1.JacquesMaritainJacquesMaritainutiliselestermesd’«ordredespécification»

et d’« ordre d’exercice ». D’après lui, avant et après lechristianisme, la raison naturelle continue seule à philosopher.Chez le croyant, cette raison connaît de nouvelles conditionsd’exercice. Son mécanisme normal n’est pas changé, mais ildevient différent. En effet, l’accession à la foi permet au

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philosophe d’accéder à des certitudes. Ces certitudes luiindiquent le terme où doivent aboutir ses démarchesrationnelles.Lephilosophequin’apaslafoineconnaîtpasdetermeàsaréflexion,ilestunpenseurerrant.Cecin’enlèverienaufaitquelephilosophe,quelqu’ilsoit,pratiqueunedémarcherationnelle.Ajouter la foi à celui qui philsosophe ne transforme pas le

contenu de la philosophie. Celle-ci reste inchangée, la foitransformel’hommequiphilosophe.ÉtienneGilsonsedistinguedeJacquesMaritaindanscesens

oùl’histoireprouvequ’ilexisteunephilosophiechrétienne(ceque lui reproche Maurice Blondel sous le qualificatifd’«historicisme»).Malgrétout,pendantlecolloquedeJuvisy,ÉtienneGilson décerne des éloges à JacquesMaritain tout enmaintenantquesathèseseréduitàpeudechosesil’onnepeutpasparlerd’unephilosophiechrétienne.JacquesMaritainmaintientsapositionselonlaquelle iln’ya

pasdephilosophiechrétienne.Ilyaseulementdesphilosophesqui trouvent dans leur foi chrétienne des « confortationssubjectives » pour leur réflexion philosophique. JacquesMaritain reçoit le soutien du père Mandonnet dans cetteposition1.

1.2.ÉtienneGilsonPour Étienne Gilson, la philosophie est redevable au

christianismed’un certain nombredenotions comme l’idéedecréation ou l’idée de personne. Même des éléments de laphilosophie antique sont repris par la pensée chrétienne et nesont traités comme en ayant subi qu’une transformation. Parexemple,AristoterefuseàDieulaconnaissancedumonde.Or,depuislechristianismetouslesphilosophesadmettent,aunom

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cesdifficultés.

4.LesdébatsducolloqueLes participants au colloque de Juvisy s’accordent à

reconnaître que l’expression de « philosophie chrétienne » aquelque chose d’impropre. Néanmoins, ils veulent tous laconserver.Ceuxquiytiennentleplussontprécisémentceuxquil’entendent en un sens plus vague ou plus lointain. JacquesMaritain, refuse de se laisser ranger parmi les néo-thomistes.ÉtienneGilsonditque«lanotiondephilosophiechrétienneestcontradictoire »27. Maurice Blondel préfère parler de« philosophie catholique »28 : « nous pouvons négliger ici cedétail de vocabulaire, quelque importance que son auteur luiattribuejustementparailleurs.Remarquonsseulementl’unedesintentions dont témoigne son choix, et qui est de ne pointparaître même inclure aucune détermination spécifiquementchrétiennedanslesrésultatsdulabeurphilosophique»29.

4.1.Laphilosophiecommeexerciceautonomedelaraison

Supposons que la philosophie soit effectivement l’exerciceautonome de la raison, qu’elle ne procède que pardémonstration.Alors, onnepeutpas lui accoler lequalificatifdechrétiennecommeunqualificatifessentiel.C’estcequel’onconstate dans les trois positions exposées au colloque deJuvisy:JacquesMaritain,ÉtienneGilsonetMauriceBlondel.

4.1.1.JacquesMaritain:la«philosophiechrétienne»n’estpaschrétienne

Jacques Maritain énonce que la « philosophie chrétienne »n’est pas chrétienne. En effet, si la philosophie se trouveamenée à étudierdes contenusqui font partiedudonné révélé

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alors cela n’est que fortuit. Ces contenus sont tous d’ordrenaturel,ilsétaientprésentsavantlarévélation.Lesphilosophesen avaient connaissance, au moins de façon virtuelle. Lephilosophechrétien,commec’estlecasdeJacquesMaritain,estaidéparlafoidanssontravailphilosophique.

4.1.2.ÉtienneGilson:la«philosophiechrétienne»n’estpluschrétienne

Pour Étienne Gilson, nous avons vu que la révélation estgénératricederaison.Elleest«effortconstantpouramenerlesirrationnelsquisontennousàl’étatderationalité»30.Laphilosophienefaitqu’annexerpurementetsimplementce

quelarévélationchrétienneluifournit.

4.1.3.MauriceBlondel:la«philosophiechrétienne»n’estpasencorechrétienne

Pour Maurice Blondel, nous avons vu que la philosophiebouclesurelle-même.L’avenirdelaphilosophieestdesortirdececercledanslequelelleestenfermé.Sielleestenfermée,c’estparcequ’ellen’estpasencorechrétienne.Ellen’estpasencorechrétienne car est encore une œuvre de pure réflexionrationnelle.Laphilosophiechrétienneestdoncunephilosophiequi est ouverte au christianisme. Elle ne procède en aucunemanièreduchristianisme.Pourqu’ellepuisse s’enprévaloir, ilfaudrait que le christianisme ne soit que philosophie, c’est-à-dire qu’on lui retire sa dimension du surnaturel. Or lechristianismerevendiquecetaspect31.

4.1.4.Nepasrenonceràla«philosophiechrétienne»Onvoitquenostroisauteursneveulentpasrenonceràcetel

vocable. Il n’est pas seulement consacré par des siècles dephilosophiemais il traduitbienun idéald’unitédans laviede

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l’intelligence chrétienne, idéal auquel il est impossible derenoncer,mêmesil’oncroitqu’ilestimpossibledeleréaliser.Nousallonsvoirs’iln’yapasunemanièredecomprendrela

philosophiechrétienne,quis’enapprocheraitdavantage.

4.2.RetourauxPèresdel’ÉgliseIl y a un sens qui conviendrait le mieux à « philosophie

chrétienne » et qui serait le plus orthodoxe, traditionnel. Onpeutledéfinirsouslaformesuivante:«synthèsedetouteslesconnaissances,opéréesouslalumièredelafoi».OrcesensestprécisémentceluiquiaétéadoptépartouslesPèresdel’Église.Au colloque de Juvisy c’est le père Sertillanges qui l’a

mentionné. Dans son exposé, il explique que l’expression«philosophiechrétienne»estmieuxjustifiéelorsqu’onl’utilisecomme adjectif et bien moins lorsqu’on l’utilise commesubstantif.Eneffet,poursechristianiserlaphilosophieperdsonautonomie,autantdiresonessencepropre.Desparticipantsontobjecté au père Sertillanges que « philosopher » ne veutprécisémentriendired’autre.«Amourdelasagesse»estarrivéplustardpourdésignerunsensplusrestreint.Un second argument a été avancé selon lequel « philosophie

chrétienne » transforme une question de mots en question deprincipe.Eneffet,cettenouvelleacceptiondumotphilosophiesymbolise une conquête à laquelle nous ne pouvons renoncer.Thomasd’Aquinadistingué lesdomainesde la raisonetde lafoi. Il y a un domaine autonome garanti à la raison. Le pèreSertillangesvadoncbeaucoupplusloindanssonanalysecarilaffirme que remettre d’une façon quelconque la philosophiesous la dépendance de la foi, serait « rétrogarder jusqu’avantsaint Thomas »32. Du coup, on revient à l’augustinismemédiéval, c’est-à-dire, selon le père Sertillanges, « en très

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qui repose sur l’étude de trois catégories69 : les catégories desujet70,degrâce71etdefoi72.Cettedémarcheréflexiveestplusune philosophie du christianisme qu’une philosophie de lareligion.HenriDuméryaélaborésaphilosophieàpartirdecellede Maurice Blondel et, à ce titre, nous pouvons poser laquestionànouveauxfrais.

7.1.LaphilosophieapologétiqueDans la perspective de Maurice Blondel, une philosophie

apologétique consiste à démontrer rationnellement la présencedu surnaturel dans notre nature. Sur cette question il y a uneaporie car on ne peut pas être à la fois pascalien et cartésien.Pour Descartes nous avons en nous l’idée de l’infinipremièrementàcelledu fini,donc j’ai l’idéedeDieuexistant,contrairement à ce qu’affirmeThomas d’Aquin73. Pour Pascal,l’infiniestl’incompréhensible.Ilestlesignedel’absencetotaledemédiation.Aucunemédiationn’estpossibleentrel’hommeetDieu, sinon Jésus-Christ. La philosophie est incapable detrouver et de prouver Dieu. La seule preuve est celle del’Écriture.PourPascal,laphilosophien’aaucunepossibilitéderejoindre le surnaturel dans la nature humaine.La philosophiene peut que constater la misère de l’homme sans Dieu.L’apologiede la religionchrétiennen’estpasuneapologétiquephilosophique. Il y a donc contradiction entre ces deuxaffirmations.Maurice Blondel veut concilier Descartes et Pascal, les

inconciliables.Pourcela,ilaffirmequelaphilosophien’utilisequelaraisonetnenécessiteenrienlafoichrétienne.Enmêmetemps,ilrefusel’agnosticismephilosophiquedePascal.CommeDescartes, il passe de l’infini visé à l’infini existant et admetqueseullesupérieurpeutexpliquerl’inférieurconformémentà

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Aristote. Alors, l’existence humaine doit admettre l’existenced’un Unique nécessaire. Pour Blondel, tout se tient donc. Laphilosophie montre l’homme dépendant de Dieu74. Laphilosophie nécessite la foi, et l’hommequi réfléchit de façoncohérentesursadestinée,surl’action,doitpasseràl’actedefoiourenonceràsacohérence.L’argument de Maurice Blondel expose, d’une part, la

nécessitédelafoichrétienne,nonpascommelanécessitéd’unefoienDieu,maiscommecroyanceenunUniquenécessaire.Lareligion dans sa diversité fondamentale est ramenée de fait auchristianisme. D’autre part, la philosophie est un«phénoménismeintégraldelapenséeetdel’action»75,c’est-à-dire qu’elle n’implique pas une valorisation particulière etimmédiatedel’expérienceetdelaviereligieuse.

7.2.LaphilosophieséparéeMauriceBlondel s’opposeàceque l’onappelait à l’époque,

dans lesmilieux catholiques, la « philosophie séparée » parcequelaphilosophieestcapabled’aborder«sanssedénatureretsansdénaturer lesquestions lesplusprécisesde la consciencechrétienne »76. La « philosophie séparée » désigne unephilosophiequefournitlechristianismedontlaparticularitéestde refuser la philosophie des Lumières. Elle est considéréecomme un spiritualisme à connotation éclectique. En tantqu’elle est un spiritualisme, elle peut être généralement vraie,ellenepeutpasêtrehostileauchristianisme.Cependant,elleestinsuffisante dans la mesure où elle n’accepte pas lechristianisme, ne reconnaît pas la nécessité de la révélationdivine. Si elle ne peut pas être l’ennemie du christianisme, sielle en est plutôt l’amie et l’alliée, elle ne lui donne pas nonplussafoi,sonamour,sonobéissancefiliale.Elleneproclame

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paslanécessité,ladivinité,lasouverainetédelarévélation.La question qui se pose est : comment la philosophie dite

« chrétienne » qui s’oppose à la philosophie séparée peut-elleêtre libre si elle doit se soumettre à la foi et reconnaîtrel’autorité de la révélation ? Il y a là une confusion avec lathéologie.Apartirdelà,MauriceBlondelprendsoindelesspécifierpar

leur objet formel. Il distingue entre un usage philosophique etun usage théologique de la raison, un « rationnelphilosophique»etun«rationnelthéologique».Sibienquelesdeux peuvent coïncider matériellement, envisager le mêmecontenusansseconfondre:«lesdoctrinesthéologiques,mêmeen ce qui touche l’ordre naturel, ont une portée et unesignification entièrement différentes des thèses philosophiquesauxquellesellessembleraientexactementsesuperposer»77.Cecipermetd’assurerlalibertédelaphilosophie.C’estlaraisonquiest ancïlla, ancilla theologiae dans l’usage qu’en fait lathéologie, ancilla scientiae dans celui de. la science. Laphilosophie est libre et doit rester libre, en tant qu’elle estl’applicationdelaraisonàelle-même.Grâceàcettelibertéellepeutconcouriravec la théologie.MauriceBlondel reprenduneformule librement inspirée de saint Bernard, utilisée dansL’Action(p.393):«Nonliberanisiadjutrix,nonadjutrixnisilibera philosophia. Cette liberté de la philosophie, il faut larevendiquer tout entière»78.A laplacedu termeancillae pourqualifier la subordination de la philosophie à la théologie,Maurice Blondel substitue le terme d’adjutrix. Il affirme quecettelibertédelaphilosophien’existepassansleconcoursdelathéologie et que ce concours ne peut être effectif qu’à laconditiond’êtrelibre.Pourlesautresauteurscatholiquesdontilaétéquestion, lerefusde laphilosophieséparéedébouchesur

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Cette suprême tentative pour faire l’économie de l’idée deDieuenconstitueaussi laplusradicalecritique.L’hommedoitessayer d’achever son action et de se suffire, tel est le but del’actionsuperstitieuse130.MauriceBlondel n’utilise pas lemot« superstition » dans un sens péjoratif mais au sensétymologique;lasuperstitionest«Aliquidsuperest»131,«c’estlephénomènedelasuperstition:lephénomène,c’est-à-direlamanifestationnécessaired’unbesoin,sousquelqueformequ’ilchercheàsecontenter,lasuperstition,c’est-à-direl’emploid’unreliquat de l’activité humaine, hors du réel »132. Un mystèrerésideaucœurdel’action.Lesujetporteenluiuninfini.Illuifautsaisircet infinipours’égalerà lui-même,cequiprovoqueun processus d’objectivation exprimant à la fois uneimpuissance. L’homme n’est pas identique à l’infini qu’il abesoin d’objectiver, et une volonté de puissance, puisqu’ilcompte, par ce détour, le posséder. L’action superstitieuseconsiste donc à prendre pour absolu un objet dont la finitudemême marque mieux qu’il est créature de l’homme. Quel’hommepuissesesatisfairede lui-mêmeestchimérique. Ilesttoujourstentédedissimulercetéchec.Cettepartienégativedu raisonnement avait pourbutde faire

jouer la règle duminimum, non la simple possibilité, mais lanécessité d’un recours à l’Absolu. Maurice Blondel a épuisétouslesessaisdesolution.Aveclatentativesuperstitieuseonaeu un rôle critique décisif dans la détermination de l’idée deDieu133. L’objectivation superstitieuse est illusoire puisqu’elleneproduitqueleredoublement,l’imagequireflètelemême,etnonlaréalitédel’autre,afortioridel’Absolu.Maurice Blondel en dégage le caractère positif. C’est un

miroir qui permet à l’homme de se regarder. La vérité duphénomène superstitieux, c’est d’attester un besoin d’infini,

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puisque dans le superstitieux l’objet est porté à l’absolu. Cetobjet,parlefaitqu’ilneperdpassafinitude,nepeutsatisfairel’homme.A ce point, il reste à l’hommede reconnaître que laconsciencenedoitpasêtrefascinéeparl’objetdesonculte.Elledoit rester lucide pour voir qu’elle a fait de cet objet unecréatureàson image.Pourque l’objetprésenteà l’hommesonimage véritable il doit rester relatif, et non absolu, à saconscience.L’idoleestdémystifiée,commeimagedel’hommequirenvoie

à l’authenticité de l’homme qui en est l’origine, c’est-à-dire àl’hommecommeimagedeDieu.L’hommesereconnaîtalorslui-même,nondans cequi n’est que le reflet de l’apparencemaisdans la vérité de son mystère. Que Dieu soit l’expression dudésirdel’hommenedoitpasêtreinterprétécommeunprocessusd’illusion;celatémoignedelaprofondeurdel’hommeentantquedésirdeDieu.Nous ne pouvons donc reconnaître cet aspect positif de la

superstition qu’à la condition de la dépasser. Cette dernièretentative de l’effort humain, qu’il fallait examiner à ce titre,nous conduit maintenant, par son échec même, à poser laquestiondeDieuaveccecaractèredenécessitéetdegratuité.Ladéterminationultimedel’idéedudivinestlesurnaturel,«c’estnécessaireetc’estimpraticable»134.Dieu apparaît comme L’Unique nécessaire135. Cette

expression allie la saveur de l’Évangile à la rigueur de laphilosophie.«Uniquenécessaire»signifiequelesautresvoiessont fermées, elle reste la seule ouverte ; elle s’impose aucarrefourde tous les impossibles : « impossibilitéde s’arrêter,impossibilitéde reculer, impossibilitéd’avancer seuls.C’est lavoieoùilestimpossibledenepaspasser»136.Quand on parle d’une dialectique de l’idée de Dieu, il ne

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s’agitpasd’uneargumentation.

8.Ladéterminationthéologiquedelaphilosophiechrétienne

Le colloque de Juvisy a été, en dehors de la controverse (ouaffrontement selon certains) entre Étienne Gilson et MauriceBlondel,lethéâtred’unautreaffrontement,entreÉtienneGilsonetFernandVanSteenberghen.Cet affrontement était en fait lereflet d’une opposition entre Étienne Gilson et l’École deLouvain. Il porte sur le rapport entre philosophie et théologiedanslechoixdelordred’expositiondelaphilosophiethomiste.Nous examinons ici les enjeux de cette controverse pour

comprendreunautreaspectdesdébatsaucolloquedeJuvisy.

8.1.L’ordrethéologiqueLecolloquedeJuvisyaétél’occasiond’entendrel’expression

de diverses compréhensions de la pensée de Thomas d’Aquin.Nousprésentonsmaintenantl’interprétationd’ÉtienneGilsonetcelle de l’École de Louvain représentée par Fernand VanSteenberghen. Celui-ci assistait à la deuxième journée ducolloque de Juvisy au cours de laquelle a eu lieu l’exposéd’ÉtienneGilsonaffirmant sespositions. Il ena fait le résumédanslaRevueNéo-scolastiquedephilosophie137.Quelques années avant le colloque, en 1905,DésiréMercier

avait publié unCours de philosophie et fondé auparavant, en1887, l’Institut supérieur de philosophie, pour répondre auxvœux de Léon XIII qui souhaitait promouvoir la doctrine deThomas d’Aquin. Ce cours avait pour but d’instaurer undialogue entre la pensée thomiste et les sciences138. Avec cecours, DésiréMercier posait les fondements institutionnels etintellectuels de ce que l’on a appelé le « néo-thomisme » de

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instable car elle a un but abstrait et fictif. La théologiehumaniste absolue est la théologie du rationalisme, « elleaccepte l’opposition, la soi-disant incompatibilité, contrelaquelle avait buté le protestantisme, entre l’efficience de lagrâceetlaliberté»177.C’estunethéologieouunemétaphysiquede la liberté sans la grâce. C’est le règne de l’homme de la« pure nature qui n’est qu’un homo possibilis »178, qui n’abesoinquedelaraison179.Àl’inversedelaphilosophiemorale«adéquatementprise»,il

y a donc une philosophiemorale inadéquatement prise ; c’estcelle d’uneéthiquenaturelle qui serait considérée à elle touteseule.Elledécoupelaviedel’hommeréelencréantunpossibleparticulierdans lequel l’hommesecomporteraitcommesi180 ilétaitdansl’étatdenaturepure.Ladeuxièmeobjectionvientdeceuxquirefusentlanotionde

« philosophie chrétienne » qui a des représentants aussi bienchez les non-chrétiens que chez les chrétiens. Nous nousattardonsspécialementauxobjectionsdeceux-ci.Poureux,toutcequiconcernelaviemoraleestexclusivementduressortdelathéologie. Contre eux, Jacques Maritain défend l’existenced’une philosophie « vitalement » chrétienne. La philosophiemorale « adéquatement prise » atteste du fait que la penséechrétiennedoitêtreelle-mêmedanstouslesdomainesdelavie.Safonctionestdeconnaîtreleschosesdel’hommedupointdevue de l’homme et comme la grâce achève la nature et ne ladétruit pas, cette philosophie peut être autonome.Celle-ci n’apasbesoind’êtrethéologiquepuisque,commenousl’avonsvu,laphilosophiepeuts’éleverauxréalitéssurnaturelles,encessantd’être purement philosophique et en se subalternant à lathéologie. Les chrétiens qui refusent la « philosophiechrétienne » développent un rationalisme dans lequel Dieu

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devientuneidée181.Pourceuxquirestentchrétiensàl’écoledeThomasd’Aquinilfautsegarderd’êtreentraînerdanslavoiedela pure nature, une nature fictive qui n’existe pas. Il estimpossiblederépondreàdesquestionsexistentiellesquiportentsur un être fictif. Par contre l’homme réel contient en lui laspiritualité, la grâce, la sainteté. Il ne peut être l’objet d’unsavoir philosophique « autonome ». La philosophie « restephilosophie, mais elle ne saurait rester philosophie pure, ellen’estqu’imparfaitement autonome, elledoit se subalterner à lathéologie, parce que son objet lui-même n’est pas seulementhumain,mais,entantmêmequ’existentiellementhumain,divinetsurnaturelaussi»182.Le cas typique du problème qui est à la fois théologique et

philosophiqueestleproblèmedumal.JacquesMaritainproposede l’appeler « lemystère dumal et peut-être lemystère de lacréature »183. La philosophie aborde la question à partir del’expériencedesdouleursdumonde,etdelasouffranceetdelafaute.Onpeutexaminersurcepointquellepeutêtrelaréponsedelaphilosophiemorale«adéquatementprise».Maritainprendpour point de départ un texte de Thomas d’Aquin : « laperfection de l’univers requiert qu’il y ait inégalité entre lescréatures,afinquetouslesdegrésdebontés’ytrouventréalisés.Or, un premier degré de bonté, c’est qu’un être soit tellementbon qu’il ne puisse jamais défaillir. Un autre, c’est qu’il soitbon, mais puisse faillir au bien. Et ces degrés se rencontrentaussi dans l’être lui-même ; car il y a certaines choses qui nepeuvent perdre l’être, comme les réalités incorporelles ; etd’autrespeuventleperdre,commelesréalitéscorporelles.Donc,demêmequelaperfectiondel’universrequiertqu’iln’yaitpasseulement des réalités incorporelles, mais aussi des réalitéscorporelles ; de même la perfection de l’univers exige que

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certains êtres puissent défaillir à l’égard du bien ; d’où il suitque parfois ils défaillent. Or, la nature du mal consisteprécisémentencequ’unêtredéfailleàl’égarddubien.D’oùilest évident que, dans les choses, lemal se rencontre aumêmetitrequelacorruption,carlacorruptionelle-mêmeestunesortedemal»184.Enlisantcetexte,Leibnizl’entendenunsensdephilosophie

pure,c’est-à-direqu’ilconsidèrequelaphilosophiedonneàlaquestiondeThomas« lemal se trouve-t-ildans leschoses?»une réponse suffisante. La conclusion de Leibniz est qu’il estbon que la mère pleure la mort de son enfant pour rendre lemonde plus parfait. Le point de vue de la mère est biendifférent : elle se moque de la marche du monde et de saprogression vers plus de perfection. Ce qui l’importe c’est lamortdesonenfant,ellevoudraitqu’onluirende.EllearaisoncontreLeibniz.Maintenant voyons le point de vue deThomasd’Aquinquin’estpasceluide lamarchedumonde.Sonpointde vue est : d’une part celui de la structure essentielle deschosesetdel’univers,commeœuvredeDieu;d’autrepartceluiqui se rapporte à l’universde la liberté.L’universde la libertésupposelemondedelanaturequienestdistinct185.Decepointdevue,l’hommeestunepartiedel’univers,etnonletout,ilestnon seulement normal, mais bon que cette partie de l’universsoitfaillible.Mais,enmêmetemps,l’hommeestunepersonne,en cela il est « totalité » parce que la personne, âme et corps,n’estpasunepartiemaisuntout.Thomasd’Aquindonnedeuxaspects à la réponse : (1) l’hommeest engagépar son essencedanslanaturecorporellequiestcorruptible.Pourcetteraison,ilestbonquel’hommesoitengagédansladouleur,lasouffrance,lamort;(2)riennepeutconsolerlapersonnecarl’existencedumal dans les choses pose dans l’être une non-convenance, la

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Dieu est rompu. C’est un nouveau système qui instaure lesurnaturel commeun« simple casparticulier»dumiraculeux.Lesystèmedela«naturepure»aétéconsidéréjusqu’auconcileVatican II, comme une expression authentique de la penséecatholique sur le rapport de Dieu et de l’homme créé. Cechangement de pensée, pour réfuter le jansénisme et leprotestantisme, s’est produit chez les catholiques en raisond’une séparation entre philosophie et théologie. Il atteste un«tournant»del’espritoccidental233.Catholiquesetprotestantsaccordent,touslesdeux,àlaraison

son autonomie pour le gouvernement de la société et del’individu. Les premiers, qui sont proches des humanistes,revendiquentpourl’hommeunefinnaturelle;alors,philosophieetthéologieseséparent.L’espritpertdesamissiond’êtrelelienentre Dieu et l’homme, il se cantonne désormais dans lamystique, éloignée de la construction philosophique outhéologique.Lessecondsaffirmentl’oppositionentrelafoietlaraison,sachantqu’ellesereçoitdeDieuseul;alorsphilosophieet théologie s’opposent. L’esprit s’affirme dans la négation,d’aprèsLuther,leserfarbitres’opposeaulibrearbitre,l’hommen’accède à lui-même qu’en repoussant celui-ci, car il est àl’originedelafaute.L’hommesefieàlavolontédeDieuquiaenvoyésonFilspournous.L’horizon spirituel de l’esprit occidental, catholique ou

protestant, a changé au XVIe siècle, traduit par l’oppositionentre Érasme et Luther234. De plus en plus on avait coupé lespontsentrenatureetsurnature.Cesystèmedela«naturepure»,qui a conduit les théologiens à affirmer la possibilité d’unenaturepureàfinalitépurementnaturelle,s’estcontinuédansdesdirectionsdiverses.Horsdel’Église,enparticulier.Iltrouveunéchodansle«spiritualisme»quiretientl’idéechrétienned’une

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âme immortelle. Il s’agit de ce typede spiritualisme revenuaupélagianisme en niant la chute originelle et la nécessité d’unegrâceintérieure.Ilyavaiteneffetdeuxmanièresdeconcevoirla« nature pure ». Ou bien lui donner devant Dieu une telleautonomie qu’une fois reçue la liberté, elle serait absolumentindépendante de Dieu. C’est alors une sorte d’hommenietzschéen, lepélagianismeconséquent.Oubienretenir l’idéeadmiseparSuarezd’une certainenécessité de la grâce en toutétat possible. Mais alors on réintroduit le surnaturel dans lanotion même de nature pure. Les efforts pour sortir de cettenotionontconsistéàreveniràThomasd’Aquinquin’a jamaisdistinguéicientreunordreessentieletunordrehistorique235.

1PierreMandonnet(1858-1936)estundominicainbelge,auteurderéférencedelathéologienéothomisteethistoriographedelaphilosophiemédiévale.Ilest entré chez les Dominicains en 1882, PierreMandonnet fonda la chaired’histoire ecclésiastique à l’Université de Fribourg (Suisse), où il futprofesseurde1891à1918etdontildevintlerecteur.Ilestlecofondateurdela Revue thomiste. Il a été un important éditeur de textes médiévaux, enparticulier de Siger de Brabant et de Thomas d’Aquin. On lui doit laBibliographiethomiste,àlaquelleÉtienneGilsonseréfèresouventdanssonétude des textes de Thomas d’Aquin. Il a écrit Dante le Théologien,Introduction a l’intelligence de la vie, des œuvres et de l’art de DanteAlighieri (Paris,DescléeDeBrouwer, 1935), qui a été critiqué par ÉtienneGilsondansDanteet laphilosophie (Paris,Vrin, 1939) aupoint qu’on l’aqualifiéde«danseduscalp»(HenryBars).2ÉtienneGILSON,«Lanotiondephilosophiechrétienne…»,op.cit.,p.59etp.73;ÉtienneGILSON,L’espritdelaphilosophiemédiévale,op.cit.,p.429.3 Il développe l’idée de la possibilité d’un ordre surnaturel qui achève lanature. Dans ses travaux de philosophie sociale, il reconnaît davantage lerôledeladurée,quoiqued’unefaçonencoreunpeuembarrassée,etquesaphilosophieconcrèteetvécueparaîtquelquefoisenavancesurlesthèsesoùsedéfinitsaphilosophiethéoriqueetconsciente.4ExposédeMauriceBlondelaucolloquedeJuvisy.

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5Ibid.6Antonin-DalmaceSertillanges,estnéàClermont-Ferrand le16novembre1863, il est décédé à Sallanches le 26 juillet 1948. C’est un philosophemoraliste français, connu principalement pour ses études sur Thomasd’Aquin. Il entre dans l’ordre dominicain en 1883 et prend en religion lenom d’Antonin-Gilbert Sertillanges. À partir de 1900, il est professeur dephilosophie morale à l’Institut catholique de Paris. Il est élu membre del’Académie des sciences morales et politiques en 1918. Sa bibliographiecomprend : L’Art et la morale, 1899 ; Nos luttes, 1903 ; La Politiquechrétienne,1904 ;Agnosticismeouanthropomorphisme, 1908 ;S. Thomasd’Aquin, 2 volumes, 1910 ;Paroles françaises, 1919 ;L’Orateur chrétien,traité de prédication, 1930 ;Hommes, mes frères, 1941 ;Catéchisme desincroyants,2volumes,19??-1942;BlaisePascal,1941;HenriBergsonetlecatholicisme, 1941 ;LaVie française, 1943 ;LaPhilosophie deClaudeBernard,1944;LesFinshumaines,1946;LaPhilosophiedeslois,1946;LeProblème du mal, 2 volumes, 1948 ; Le Pensionnat de Godefroy-de-Bouillon de Clermont-Ferrand, 1849-1945, 1948-1849 ; La PhilosophieMoraledeSaintThomasD’Aquin,1962;DelaMort,penséesinéditesdeA.D. Sertillanges, présentées par Maurice Lelong o.p., 1963 ; La Vieintellectuelle,sonesprit,sesconditions,sesméthodes,1965.7MgrBrunodeSOLAGES,recteurdel’Institutcatholique,cofondateurdelaSociétéToulousainedephilosophieen1928,président,publiaDialoguesurl’analogie,recueildecommunicationsetdediscussionsdetouteuneannéesur ce thème. Georges HAHN, professeur à l’Institut catholique, fut unremarquable secrétaire général durant quatre décennies ; c’est lui quiorganisa leCongrèsde1956, lesnombreuxcolloquesphilosophiquesde laSociété.8 La revue La Vie intellectuelle a été fondée en 1928 par les Pèresdominicains des Éditions du Cerf. Elle a été l’une des revues les plusimportantesdelaFrancedesannées1930.Lancéepourluttercontrel’Actionfrançaise après la condamnation de 1926, elle a été aussi un carrefourd’influences où s’est rencontrée toute une partie de l’élite catholiquefrançaisemarquéeparlesidéesdeMarcSangnier,néothomistesmaritainiens,tenants de la « nouvelle chrétienté » ou de « l’esprit des années 30 ».Cescourants complexes, s’ils n’ont jamais abouti à une synthèse véritable, ontnéanmoins permis de dégager un certain nombre de directionsfondamentales, aussi bien sur le plan politique et social que sur le planinternational,qui se sont rejointesdans lesannéesd’avant-guerredansune

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partir de cettedistinction,ErichPrzywaradéfinit ladémarchepatristique etscolastique,oùlathéologieestlepointdedépartdelaphilosophie(credere-intelligere-vivere), commeune«métaphysique théologique»àdifférencierd’une métaphysique purement philosophique. Dans ce domaine, c’est lepremier article de la Somme de théologie qui est la référence sur ladélimitationdesfrontières.144PierreMANDONNET,Bulletin thomiste, 1, 1924, p. 135, cité parGéryPROUVOST,«LesrelationsentrephilosophieetthéologiechezÉ.Gilsonetles thomistes contemporains », dansAutour d’Étienne Gilson : Etudes etdocuments,Revuethomiste,XCIV,1994,pp.413-430, (p.415).Laréactiond’ÉtienneGilsona étéparticulièrement sévère, inGéryPROUVOST, «Lesrelations entre philosophie et théologie chez É. Gilson et les thomistescontemporains », op. cit., p. 417 : « Une lettre adressée par Gilson à P.Mandonnet, le 17 décembre 1924, a l’intérêt demontrer la réaction “sur levif” de Gilson, qui venait de recevoir le Bulletin thomiste. Nous enreproduisonsunelargepartie:“J’aireçusimultanémentvotrelettreetvotreBulletin. Comment vous remercier de tant d’indulgence et de bonté, dansl’uneetl’autre?C’estd’abordmoiquivousdevais,etvousdevraitoujoursdes remerciements,pourm’avoir révéléunMoyenAgeautrequeceluidesmanuels:etjevousendoisdenouveaupourtoutel’attentionbienveillanteque vous apportez à me discuter. Comment serais-je assez sot pour m’enformaliser,moiquisenschaquejourplusclairementcombienjesuisloindesavoircequ’ilfaudraitpournepasprésentersousunjourpartropfauxcesphilosophiesmédiévales!Vousm’avezmêmedécernédesélogesimmérités,carsimon titreanglaisestmeilleurquemon titre français, jen’ysuispourrien ; j’aiconstaté lechangementenrecevantmonexemplaire,etc’est tout.J’ai appris cela comme tous mes lecteurs anglais l’apprendront, et je n’enavaistiréaucuneconclusionpourl’éditionfrançaise.Maisjevaismaintenantlecorriger et, sima troisièmeéditionparaît, elleportera : Introductionà laphilosophie de saint Thomas d’Aquin. Quant à la question de plan, vousavez complètement raison en droit ; mais je me heurte, en fait, à cettedifficulté – ou impuissance – deme résoudre à écrire une philosophieadmentemD.Thomae,dontnousavonsbienleplangénéral,maisnonl’ordreparticulier. Et c’est de cet ordre que j’ai écrit : qui l’inventera ou, l’ayantinventé,prendra la responsabilitéde l’attribuerà saintThomas». (ArchivesdominicainesdeParis,FondsMandonnet).145 Étienne GILSON, « La possibilité philosophique de la philosophiechrétienne»,RevuedesSciencesReligieuses,XXXII,1958,p.168.

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146 Étienne GILSON, « Notes pour l’histoire de la cause efficiente »,Archivesd’histoiredoctrinaleetlittéraireduMoyenÂge,XXIX,1962,p.28.147ÉtienneGILSON,L’espritdelaphilosophiemédiévale,deuxièmeéditionrevue, Librairie philosophique J. Vrin, collection « Études de philosophiemédiévale»,Paris,1989,pp.17-38.148ÉtienneGILSON,Le thomisme. Introductionà laphilosophiede saintThomas d’Aquin, sixième édition revue, Librairie philosophique J. Vrin,collection «Études de philosophiemédiévale », Paris, 1989, p. 14, note 3.D’aprèsPaulVignaux,lanaturethéologiquedela«philosophiechrétienne»se réfère à Karl Barth, in Paul VIGNAUX, De saint Anselme à Luther,Librairie philosophique J. Vrin, collection « Études de philosophiemédiévale », hors série, Paris, 1976, p. 57 : « La nature théologique de lanotionde“philosophiechrétienne”ressortdel’ordonnancemêmedecepetitlivre [il s’agit deChristianisme et Philosophie] qui, se référant à AugusteLecerf et à Karl Barth, situe son auteur dans le mouvement théologiquecontemporain par deux chapitres antithétiques : calvinisme et philosophie,catholicisme et philosophie, la rigueur du néo-calvinisme à l’égard de lathéologie naturelle venant confirmer la thèse selon laquelle “la philosophiechrétienne n’est possible que dans le catholicisme ” : à l’époque oùÉmileBrunners’interrogesur lapossibilitéd’une“théologienaturellechrétienne”,Étienne Gilson entend montrer dans “l’essence du catholicisme” même, lapossibilité d’une “théologie naturelle catholique” (Étienne GILSON,ChristianismeetPhilosophie,LibrairiephilosophiqueJ.Vrin,Paris,1936,p.113).Parlantenthéologien,ilsetient,commeAnselmeselonBarth,“sousletoit”desonÉglise,danslapositionquedirontvingt-quatreansplustard,entoute simplicité, les premières lignes de l’Introduction à la philosophiechrétienne : “Par philosophie chrétienne on entendra la manière dephilosopherquelepapeLéonXIIIadécritesouscetitre,dansl’EncycliqueAeterniPatris et dont il adonnépourmodèle ladoctrinede saintThomasd’Aquin” (Étienne GILSON, Introduction à la philosophie chrétienne,Librairie philosophique J. Vrin, 1960, présentation de Thierry-DominiqueHumbrecht, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2007, p. 9). En mêmetemps que l’aspect ecclésiastique apparaît l’aspect pratique d’une notionthéologiquedontlacomplexitéserévèle».149ÉtienneGILSON,ChristianismeetPhilosophie,op.cit.,p.118.150 Étienne GILSON, « La possibilité philosophique de la philosophiechrétienne»,RevuedesSciencesReligieuses,XXXII,1958,p.192,note14.

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151ÉtienneGILSON,Lephilosopheetlathéologie,LibrairiephilosophiqueJ.Vrin, Paris, 1960, p. 246, cité par PaulVIGNAUX,De saint Anselme àLuther,op.cit.,p.58.152PaulVIGNAUX,DesaintAnselmeàLuther,op. cit.,p.58 : «Leplusgrave problème qu’elle pose [il s’agit de la “la philosophie chrétienne”comme “hypothèse” historiquement vérifiable] à la frontière de laphilosophie et de la théologie, est évoqué par une simple citation : “Sansdoute, disait profondémentLessing, lorsqu’elles furent révélées, les véritésreligieuses n’étaient pas rationnelles, mais elles furent révélées afin de ledevenir”. En ajoutant aussitôt : “Non pas toutes, peut-être,mais dumoinscertaines”[note4:ÉtienneGILSON,L’espritde laphilosophiemédiévale,op.cit., p.16], l’historiendemeure-t-il auplandes“réalitésobservables”?Sa réserve “Non pas toutes… ” nous apparaît plutôt comme celle d’uncroyantqui, tout en acceptantune influencede laRévélation sur la raison,entend maintenir la transcendance de la première en rappelant que soncontenudemeureirréductibleàun“christianismedelaraison”telqueceluideLessing.Unincroyant,parcontre,nesauraitéprouverlamêmedifficultéà admettre l’origine religieuse de notions rationnelles, origine admise parexemplepour les catégoriespar “l’École sociologique française”.Réduite àuntermepurementhistorique,l’expression“philosophiechrétienne”signalesimplement, à l’incroyant comme au croyant, le fait d’une influence duchristianismeSUTl’histoiredelaphilosophie.Onnerestepasàcepointdevue commun que l’on pourrait dire empirique dès que l’on envisage chezsaintAugustin,saintAnselmeousaintThomasd’Aquinleur“sentimentjustedecequ’ilsfaisaient”[note5:ÉtienneGILSON,L’espritdelaphilosophiemédiévale,op.cit.,p.37].Onpassealorsàleurpointdevuedecroyants,dethéologiens».153 Pour en revenir au rapprochement avec Karl Barth avec sa notion de«commandementdivin»,pourqui leDieuquis’est révélén’estaccessiblequ’àpartirdesarévélation,ceprimatàcaractère inconditionneln’apas lesmêmes conséquences chez Barth à cause de sa position sur la théologienaturelle. Retenons néanmoins que le retour à la théologie inclut chezÉtienneGilsonaussi,uneexigenceradicale.154 Les recherches historico-critiques et l’avenir de la scolastique, in«Scholasticarationehistoricarestauranda»,1951,p.140-142,citéparPaulVIGNAUX,DesaintAnselmeàLuther,op.cit.,p.62.155 Étienne GILSON, « L’être et Dieu »,Revue thomiste, LXII, 1962, pp.398-412, (pp. 401-402) : « L’être est, disait déjà Parménide, toute la suite

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joutes mémorables. Durant les années suivantes, entre 1930et 1935, chacun mettra au point ses propres positions. Laquestion de la « philosophie chrétienne » fera l’objet deconférences ou de colloques dans les diverses Sociétés dephilosophie enFrance,mais elle constituera aussi le thèmedecongrèsinternationauxorganisésàl’étranger.L’encyclique de Jean-Paul II Fides et Ratio n’est pas un

ouvrage de philosophie ni de théologie. C’est un texte duMagistère suprême de l’Église catholique. À ce titre, elle netouche à la philosophie que dans la mesure où la foi et sarationalité impliquent un certain nombre de véritésphilosophiques et, particulièrement, métaphysiques. Parconséquent,Jean-Paul IInesituepasson texteauniveaude lacontroverse de 1933 entre philosophes et théologiens. Ce queditFidesetRatio,c’estque laphilosophiedonne lemoyendeconnaître des vérités fondamentales concernant l’existence del’homme.Enmêmetemps,elleconsidèrelaphilosophiecommeuneaideindispensablepourapprofondirl’intelligencedelafoi.Elleaideàcommuniquerlavéritédel’Évangileàceuxquinelaconnaissent pas encore : « faisant donc suite à des initiativesanaloguesdemesprédécesseurs,jedésiremoiaussiportermonregardverscetteactivitéparticulièredelaraison.J’ysuisincitépar le fait que, de nos jours surtout, la recherche de la véritéultime apparaît souvent occultée. Sans aucun doute, laphilosophie moderne a le grand mérite d’avoir concentré sonattention sur l’homme. A partir de là, une raison chargéed’interrogations a développé davantage son désir d’avoir uneconnaissance toujours plus étendue et toujours plus profonde.Ainsiont étébâtisdes systèmesdepenséecomplexes,quiontdonnédes fruits dans les divers ordres du savoir, favorisant ledéveloppementdelacultureetdel’histoire.L’anthropologie,lalogique,lessciencesdelanature,l’histoire,lelangage…,d’une

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certaine manière, c’est l’univers entier du savoir qui a étéembrassé. Les résultats positifs qui ont été atteints ne doiventtoutefois pas amener à négliger le fait que cettemême raison,occupéeàenquêterd’unefaçonunilatéralesurl’hommecommesujet, semble avoir oublié que celui-ci est également toujoursappelé à se tourner vers une vérité qui le transcende. Sansréférenceàcettedernière,chacunresteàlamercidel’arbitraire,et sa condition de personne finit par être évaluée selon descritères pragmatiques fondés essentiellement sur le donnéexpérimental, dans la conviction erronée que tout doit êtredominé par la technique. Il est ainsi arrivé que, au lieud’exprimeraumieuxlatensionverslavérité, laraison,souslepoids de tant de savoir, s’est repliée sur elle-même, devenant,jouraprès jour, incapabled’éleversonregardvers lehautpouroser atteindre la vérité de l’être. La philosophie moderne,oubliant d’orienter son enquête vers l’être, a concentré sarecherchesurlaconnaissancehumaine.Aulieudes’appuyersurla capacité de l’homme de connaître la vérité, elle a préférésoulignerseslimitesetsesconditionnements»2.

1Encentvingtans,iln’yaquedeuxgrandstextespontificauxseulement–auxquelsonpeutajouter,en1950,l’encycliqueHumanigenerisdePieXII–directementconsacrésàlaphilosophie,àsafonctionetàsadignitépropresauseindelasagessechrétienne.2 Jean Paul II, Fides et ratio, Lettre encyclique FIDES ET RATIO dusouverainpontifeJEAN-PAULIIauxÉvêquesdeL’Églisecatholiquesurlesrapportsentrelafoietlaraison,1998,INTRODUCTION«CONNAIS-TOITOI-MÊME»,paragraphe5.

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Bibliographie

Labibliographieestdiviséeendeuxsections:«bibliographieeffective»et«bibliographieconsultée».

1.BibliographieeffectiveLabibliographieeffectivenecontientquedeslivresetarticles

derevuesquiontétéeffectivementlusdansleurtotalité.Ilssonttousréférencésdansletexteouennotedebasdepagepourlaplupart. La rubrique « ouvrages non cités dans le texte »comprend des ouvrages relatifs au sujet qui ne sont pas citésdansletexteetquisontrecommandésàlalecture.

1.1.OuvragesAUGUSTIN(saint),Œuvresde saintAugustin,16,LaTrinité,Livres VIII-XV, Institut d’Études Augustiniennes, texte del’édition bénédictine, traduction P. Agaësse, s.j., notes encollaborationavecJosephMoingt,1997.

AUGUSTIN(saint),ŒuvresdesaintAugustin,35,LaCitédeDieu, Livres XI-XIV, traduction de G. Bardy et G. Combès,1959-1960,DescléedeBrouwer,Paris,1941,2eéd.1952;3eéd.entièrementnouvelleparGoulvenMadec,1976

AUGUSTIN (saint),Œuvres de saint Augustin, 6, Dialoguesphilosophiques III : De l’âme à Dieu, Le libre arbitre,traductiondeF.J.Thonnard,DescléedeBrouwer,Paris,1941,2eéd.1952;3eéd.entièrementnouvelleparGoulvenMadec,1976

BLONDELMaurice,L’action.Essaid’unecritiquedelavieetd’unesciencedelapratique(1893),inŒuvrescomplètes,t.I,Paris,PressesUniversitairesdeFrance,Paris,1997

BLONDEL Maurice, Œuvres complètes, deux tomes, Paris,

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Bernard Lauret et François Refoulé, Éditions du Cerf, Paris,1982-1983

3.2.RevuesArchives d’histoire doctrinale et littéraire du moyen-âge(AHDLMA)ArchivesdePhilosophie(AP)Bibliothèqued’HumanismeetRenaissance(BHR)Bibliothèquedel’ÉcoledesChartes(BEC)Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme Français(BSHPF)BulletindelaSociétéFrançaisedePhilosophie(BSFP).ÉtudesblondéliennesÉtudesThéologiquesetReligieuses(ETR)LumenVitae(LV)Mil neuf cent (ex-Cahiers Georges Sorel) Nouvelle RevueThéologique(NRT)RecherchesdeScienceReligieuse(RSR)RéflexionsChrétiennes(revuedel’AssociationdesPhilosophesChrétiens)Revue d’ascétique et de mystique Revue des SciencesReligieuses (RevSR) Revue néo-scolastique de philosophieRevuethomiste(RT)

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Tabledesmatières

Introduction:UncolloquecélèbreàJuvisy

PREMIÈREPARTIE:Ya-t-ilune«philosophiechrétienne»?

1.ÉtienneGilsonetMauriceBlondel1.1.ÉtienneGilson1.2.MauriceBlondel2.Ledébatsurlaphilosophiechrétienne2.1.Lapositiond’ÉtienneGilson2.2.LapositiondeMauriceBlondel3.Lesthèsesàl’oréeducolloquedeJuvisy3.1.ÉtienneGilson3.2.MauriceBlondel

DEUXIÈMEPARTIE:LecolloquedeJuvisy:exposéetétudecritique

1.Lesinterventionslorsducolloque1.1.JacquesMaritain1.2.ÉtienneGilson1.3.MauriceBlondel2.Latâchedelaphilosophie2.1.Laphilosophieapourbutd’inventersonobjet2.2.Seulelaphilosophiechrétienneestpleinementphilosophie2.2.1.Laphilosophieestnaturellementchrétienne2.2.2.Laphilosophieestfinalementchrétienne2.2.3.Conclusion3.Étudedespositions3.1.Troispositionslégitimes3.2.Lescritèresdedistinction3.2.1.Lecritèrededistinctionpour«commencer»

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3.2.2.Lecritèrededistinctionpour«poursuivre»4.Lesdébatsducolloque4.1.Laphilosophiecommeexerciceautonomedelaraison4.1.1.JacquesMaritain:la«philosophiechrétienne»n’estpaschrétienne4.1.2.ÉtienneGilson:la«philosophiechrétienne»n’estpluschrétienne4.1.3.MauriceBlondel:la«philosophiechrétienne»n’estpasencorechrétienne4.1.4.Nepasrenonceràla«philosophiechrétienne»4.2.RetourauxPèresdel’Église4.3.Unenouvellecompréhensiondelaphilosophie4.3.1.GabrielMarcel4.3.2.Une«philosophiechrétienne»quisecherche4.3.3.Conclusion:la«philosophiechrétienne»estunephilosophiedumystère5.Interprétationetévaluation5.1.LesreprochesdeMauriceBlondelàÉtienneGilson5.1.1.Lereprochede«conceptualisme»5.1.2.Lereprochede«concordisme»5.1.3.Conclusion5.2.Surla«philosophiedel’insuffisance»deMauriceBlondel6.Uneoppositionirrémédiable?7.Philosophieapologétiqueetphilosophiedelareligion7.1.Laphilosophieapologétique7.2.Laphilosophieséparée7.3.Laphilosophieintégrale7.4.Lanécessitérationnelledusurnaturel7.5.NouvellecompréhensionducolloquedeJuvisy7.6.L’idéedeDieu7.6.1.L’impossibilitédesevouloircomplètement7.6.2.L’issue

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8.Ladéterminationthéologiquedelaphilosophiechrétienne8.1.L’ordrethéologique8.2.Lerapportentrephilosophieetthéologie9.Laphilosophiemoraleadéquatementprise9.1.Présentation9.2.Objectionsetréponses10.ExcursusI:GilsonetMaritain10.1.Rencontreentredeuxhommes10.2.L’historienetlephilosophe11.ExcursusII:natureetsurnature11.1.Originedelaquestion11.2.La«naturepure»

ConclusionBibliographieTabledesmatières