le christianisme esoterique

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7/9/2019 le christianisme esoterique http://slidepdf.com/reader/full/le-christianisme-esoterique 1/434  Besant, Annie (1847-1933). Le Christianisme ésotérique, ou les Mystères mineurs, par Annie Besant. Traduit de l'anglais. 1903. In-16, VIII-421 p.. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Besant, Annie (1847-1933). Le Christianisme sotrique, ou les Mystres mineurs, par Annie Besant. Traduit de l'anglais. 1903. In-16, VIII-421 p..

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss, sauf dans le cadre de la copie prive, sans l'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est le producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code de la proprit intellectuelle. 5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue dans un autre pays, il appartient chaque utilisateur de vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

Le

Christianisme

sotrique

MINEURS OU LES MYSTRES

se La BIBLIOTHQUEHOSOPHIQUE compose T D'OUVRAGES PUBLIS PARLESSOINS du Comit de Publications Thosophiques . . 59, Avenue de la Bourdonnais 5

BIBLIOTHQUE

THOSOPHIQUE

LE

CHRISTIANISME

SOTRIQUE ou LES MYSTRES PAR ANNIE BESANT :\ S. s MINEURS

TRADUiT^DClrANGLAIS

PARIS PUBLICATIONS THOSOPHIQUES 10 10, RUESAINT-LAZARE, 1903

En abordant la contemplation des Mystres de la Connaissance, nous nous conformerons la rgle traditionnelle, fameuse et vnrable : nous commencerons par l'origine de l'Univers, dterminant les points, propres la contemplation physique, qu'il est ncessaire d'tablir tout d'abord, et faisant disparatre tout ce qui,pourrait tre un obstacle sur notre route : de,toile faon que l'oreille soit prpare recevoir la tradition de la Gnose, le terrain nettoy des mauvaises herbes et prt recevoir la vigne; icar il y a une lutte avant la lutte, des mystres avant les Mystres. SAINTCLMENT 'ALEXANDRIE. D

Que cet exemple suffise ceux qui ont ds oreilles. Car il n'est pas ncessaire de dvoiler les Mystres, mais seulement d'indiquer ce qui est suffisant. Ibid>

Que celui qui a des oreilles pour our, entende. SAINTMATHIEU.

TABLE

DES

MATIRES

5 -.. .--.AVANT-PROPOS.. .... .

. ..... ... . {,.

Pages. 1 6

CHAPITRE I Le ct cach des Religions . .... CHAPITREII Le ct cach du Christianisme. ....

4 74 ia5 i5o

CHAPITREIII Le ct cach du Christianisme(fin). . . ... CHAPITREIV Le Christ historique. .. . . . . . . . . CHAPITREV Le Christ mythique.. . ... . ..... CHAPITREVI . . ' Le Christ mystique.. . .... .

i75

vm

DESMATIERES TABLE Pages.

CHAPITREVII La Rdemption. . . . . . . . . ... CHAPITREVIII La Rsurrectionet l'Ascension........

. .198 237 25g

CHAPITREIX . . . . . . La Trinit. . . . . . .','.; CHAPITREX La Prire. .. . . . . . CHAPITREXI Le Pardon des pchs. ......... CHAPITREXII Les Sacrements. . , . , . . . . . . . . CHAPITRE XIII Les Sacrements{suite)........... CHAPITREXIV La Rvlation ... . . . . CONCLUSION.. . . . . . . . , . . , INDEX. . . . . . . . . . ... . . . 1

.282 3o0 33o 351

37/J 392 395

LE

CHRISTIANISME

ESOTERIQUE OU LES MYSTRES MINEURS

AVANT-PROPOS

Ce livre a pour objet d'appeler l'attention sur les vrits profondes qui sont la base du Christianisme vrits gnralement mconnues et trop souvent nies. Le dsir gnreux de partager avec tous ce qui est prcieux, de rpandre pleines mains des vrits inestimables, de ne priver personne des lumires de la connaissance vraie, a eu pour rsultat un zle inconsidr qui a vulgaris le Chrissous tianisme et prsent ses enseignements une forme souvent rebutante pour le coeur et Le impossible accepter par l'intelligence. commandement : Prchez l'vangile loule crature (1) est d'une authenticit douteuse, c'est la un point admis, et pourtant on a voulu (i) S. Marc,XVI, 16. Le texte franaisdes citationsdu Nouveau Testament contenues dans le prsent volume a t emprunt a la * versionde H. OUramare.Paris, 1900 d. T.) (N. 1

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LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

y voir la dfense d'enseigner la Gnose de& privilgis. Ce commandement semble donc avoir fait oublier cette autre parole, moinspopulaire, du mme Grand Matre : Ne donnez point les choses saintes aux chiens. Cette sentimentalit de mauvais aloi qui refuse d'admettre les ingalits videntes dans le domaine intellectuel et moral et, par l, fixe l'enseignement donn aux personnes hautement dveloppes au niveau que peuvent atteindre les moins volues, en sacrifiant ainsi le suprieur l'infrieur d'une manire prjudiciable tous deuxcette sentimentalit, le bon sensvirildes premiers chrtiens ne la connaissait point. Saint Clment d'Alexandrie crit, en propres termes, aprs avoir fait allusion aux encore je crains, Mystres : Aujourd'hui comme il est dit, de jeter des perles devant les pourceaux, d peur qu'ils ne les foulent aux pieds et y se tournant, ne nous dchirent. Car il est difficile de parler de la vraie lumire, en termes tout a fait clairs et limpides, des auditeurs mal prpars cl d'une nature porcine (2). (ij.S. Matthieu,VII, G. Sivoinala.liv. L, cliap. xih D'ALRXANbniE, (a) CLMENT Clarke'sAntc-NiccncChristian Libiary, vol. IV. '.'-'"U .'''

;..-.':->.; AVANT-PROPOS

S

la Gnose *~: doit Si la vraie connaissance former de nouveau partie des enseignements Chrtiens, ce ne peut tre qu'avec les restrictions anciennes et la condition d'abandonner dfinitivement l'ide de tout ramener au niveau des intelligences les moins dveloppes. hors de porte des moins voL'enseignement lus peut seul prparer le retour des connaissances occultes^ et l'tude des Mystres Mineurs doit prcder celle des Grands Mystres . Ceux-ci n seront jamais divulgus par : ils ne peuvent se transmettre l'imprssipn de la bouche que de Matre disciple, l'oreille . (uant aux Mystres Mineurs, qui de profondes vrit dvoilent partiellement encore tre rtablis ; iljs; peuvent aujourd'hui un ouvrage comme celui-ci est destin eh donner une esquisse et indiquer l nature des enseignements dont l'tude s'impose. Quncl l'auteur s'exprime mots couverts, les Vrits qu'il donne a entendre peuvent tre rendues Visibles, dans leurs grandes lignes* par une calme mditation : une mditation prolonge, par la lumire plus vive qui en rsulte, les mettra graduellement plue eh relief. La mditation tranquilliseT mental infrieur* sans cesse occup ds objets du dehors, et un

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mental tranquille peut seul tre illumin par l'Esprit. C'est ainsi que doit s'obtenir la connaissance des vrits spirituelles ; elle doit venir du dedans et non du dehors, de l'Esprit divin dont nous sommes le temple (1) et non d'un Matre extrieur. Ces vrits, l'Espril divin, qui est en nous la pense du Christ dont parle le grand Aptre, en juge spirituellement (2), et cette lumire intrieure se rpand sur le mental infrieur. Ainsi procde la Sagesse divine, la vritable THOSOPHIE. Elle n'est pas, comme on le dilue croit quelquefois, une adaptation d'Hindouisme, de Bouddhisme, de Taisme ou d'aucune autre religion particulire: elle est aussi bien le Christianisme Esotrique que le Bouddhisme Esotrique. Elle appartient galement toutes les religions, sans aucune exception. Telle est la source o ont t puises les vrits exposes dans ce petit volume, la vritable Lumire qui claire tous les hommes en venant au monde (3), bien que la plupart, li'ayant pas les yeux ouverts, ne puissent encore la voir, dlivre n'apporte pas la Lumire: (i) 1 Cor.,IH,'iG. 1 '(a)76WH, 1/56. (3)S. Jean, I, 9.

AVANT-PROPOS il dit simplement : Voici la Lumire! car elle ne vient pas de nous ; il ne fait appel qu' la minorit que ne peuvent plus rassasier les exotriques ; aux personnes enseignements pleinement satisfaites par les enseignements exotriques il n'est point destin. A quoi bon forcer ceux qui n'ont pas faim recevoir du pain? Pour les affams, puisse ce livre tre du pain et non une pierre.

CHAPITRE Le ct cach

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des religions.

la plupart mme, peut-tre Beaucoup des personnes qui liront le titre de cet ouvrage l'accuseront immdiatement d'impliquer runc ide fausse et nieront qu'il existe rien de prcieux ayant droit au nom de Christianisme Esotrique < Suivant une opinion trs rpandue elj par suite, populaire, le Christianisme ne prsente rien qui puisse tre appel enseignement occult ; quant aux Mystres , les Grands comme les Miheurs^'tait une institution essentiellement paenne. L nom mme ds Mystres de Jsus , si familier aux Chrtiens des premiers sicles, surprendrait fort leurs successeurs modernes, et l'opinion |i verrait dans ces Mystres une institution

LE CTCACH DESRELIGIONS

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des sourires /spciale et dfinie provoquerait d'incrdulit. Que dis-je ! Il a t affirm avec orgueil que le Christianisme n'avait pas de secrets que ce qu'il avait dire et enseigner, il le disait et l'enseignait tous. Ses vrits passent pour tre d'une simplicit telle, que le premier venu mme born les comprendra sans peine et que la simplicit de l'Evangile est devenue une expression banale. Il est donc ncessaire de prouver clairement quejtout au moins dans l'Eglise primitive le Christianisme ne le cdait en rien un d'autres grandes religions possdant ct cach et qu'il gardait, comme un trsor inestimable, les secrets rvls l'lite dans ses Mystres. Mais, avant d'entreprendre cette tche, il sera bon de considrer dans son ensemble la question de ce ct cach des religions et d'examiner pourquoi un ct semblable est, pour une religion* la condition mme de sa force et de sa stabilit. La prsence de cet lment dans le Christianisme s'en trouvera prouve du mme coup, et les passages o les Pres de l'glise y font allu 4 sion paratront faciles interprter et natu^ et inintcllirels, au lieu d'tre surprenants

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LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

gibles. L'existence de cet sotricisme est un fait historique nous pouvons le prouver mais il est possible aussi de dmontrer qu'elle est une ncessit d'ordre intellectuel. Quel est le but des religions ? C'est la premire question qui se pose. Les religions sont donnes au monde par des hommes plus sages que les masses qui les reoivent ; elles sont destines hter l'volution humaine, et leur action, pour tre effective, doit atteindre et influencer les hommes. individuellement Qr, tous les hommes ne sont pas arrivs au mme degr d'volution. L'volution peut, au comme une rampe contraire, se reprsenter ascendante dont chaque point est occup par un homme. Les plus volus sont, intellectuellement et moralement, bien au-dessus des moins avancs. A chaque degr, la facult de comprendre et d'agir se modifie. Il est donc inutile de donner tous le mme enseignement religieux. Ce qui serait une aide pour l'homme intellectuel resterait tout fait inpour l'homme born ; ce qui comprhensible mettrait en extase le saint ne ferait aucune impression sur le criminel. Si, d'autre part, est de nature aider les ininrenseignement insuffitelligents, il est* pour le philosophe,

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santetvide ; est-il de nature relever le criminel, il est compltement inutile au saint. Et pourtant, toutes les catgories humaines ont besoin de religions, afin de pouvoir tendre vers une vie suprieure leur existence actuelle. En mme temps, aucune catgorie, aucune classe ne doit tre sacrifie une autre. La religion doit tre aussi gradue que l'volution elle-mme ; autrement elle n'atteint pas son but. Comnient les religions nous demanderons-nous ensuite doivent-elles cherchera hter l'volution humaine ? Les religions tendent former les natures morale et intellectuelle et seconder le dveloppement de la nature spirituelle. Regardant l'homme comme un tre complexe, elles cherchent l'atteindre dans chacun des lments qui le composent en s'adressant, par consquent, chacun appropris aux besoins par des enseignements les plus varis. Ces leons doivent donc a chas'adapter chacune des intelligences, cun des coeurs auxquels elles s'adressent. Si une religion n'atteint et ne subjugue pas l'intelligence si elle ne purifie et n'lve pas les motions elle a manqu son but, en ce qui concerne la personne a qui elle s'adresse.

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La religion ne s'applique pas seulement ainsi l'intelligence et aux motions - elle cherche encore, comme nous l'avons dit, a stide la nature spirimuler le dveloppement tuelle. Elle rpond cette impulsion intrieure qui existe dans l'homme et ne cesse de pousser la race en avant. Car, au fond du coeur de chacun souvent entrave par des conditions souvent submerge transitoires, par des proccupations et des intrts absorbants il existe une aspiration continuelle vers Dieu. Comme un cerf brame aprs des eaux courantes, ainsi soupire (1) l'humanit aprs Dieu. Cette recherche prsente des moments d'arrt, o l'aspiration semble disparatre. La civilisation et la pense prsentent des phases o ce cri, vers le Divin, de l'Esprit humain cherchant sa source comme l'eau cherche reprendre son niveau, suivant l'exde Giordano Bruno o cette aspipression ration passionne de l'Esprit humain vers ce qui est de mme, nature que? lui, dans l'univers de la partie vers le tout semble muette, semble vanouie. Mais bientt elle se rveille, et le mme cri pouss par l'Esprit se (1) Psaume XLH.i.

DESRELIGIONS LE CTCACH

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fait entendre. Cet instinct peut tre momentanment aboli et prir en apparence, mais il se relve sans cesse. malgr l'opposition qui le rduit au silence et prouve ainsi qu'il est une tendance inhrente la naturehumainc et fait avec elle un tout insparable, Ceux qui ; Voyez ! Il n'est s'crient, triomphants devant eux, toujours plus ! le retrouvent aussi vivant. Ceux qui btissent sans en tenir compte voient leurs difices bien construits lzards comme par un tremblement de terre. Ceux qui dclarent qu'il a fait son temps voient les superstitions rsulles plus extravagantes ter de leur ddain. Il est si bien une partie inque l'homme exige tgrante de l'humanit, une rponse ses questions et prfre au silence une rponse fausse. L'homme ne parvient-il pas il dcouvrir la vrit religieuse, il choisira l'erreur religieuse plutt que de rester sans religion ; il acceptera l'idal le plus vide etl plus faux, mais refusera d'admettre que l'idal n'existe pas; Ainsi* la religion s'adresse cet imprieux besoin et^ s'emprant dans la nature humaine elle du principe qui lui donne naissance, forme ce principe, le frtifiej le purifie et le vers le but qui l'attend - l'union de guide

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humain avec l'Esprit Divin afin l'Esprit que Dieu soit tout en tous (1). Une troisime question se pose ; Quelle est des religions ? Cette question a l'origine reu, dans les temps modemes,deux rponses : celle des Mythologies compares et celle des Religions compares. Ces deux sciences donnent, pour base commune leurs rponses, les faits tablis. Les recherches ont dmontr d'une manire indiscutable que les diffrentes religions se ressemblent*par leurs grands enseignements ; par leurs Fondateurs, qui maet nifestent tous des facults surhumaines Une lvation morale extraordinaire ; par leurs prceptes thiques ; par les mthodes qu'elles emploient pour entrer en relation avec les mondes invisibles ; enfin, par ls symboles exprimant leurs croyances princiqui vont parfois pales. Ces ressemblances, jusqu' l'identit, prouvent en croire les deux coles que nous avons^ nommes Une ' ; origine Commune. Les deux partis diffrent cependant darts leur manire de dfinir la nature de cette origine. La Mythologie compare affirme que (i) i Cor., XV, 28.

LE CT DES CACH RELIGIONS

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l'origine commune est une ignorance commune et que les religions les plus transcendantes sont simplement l'expression raffine des naves et barbares suppositions de sauvages d'hommes primitifs concernant leur propre existence et le monde qui les entoure. L'animisme, le ftichisme, le culte de la nature, le culte du soleil : telle est la boue d'o merge le lis splendide des religions. Un Krishna, un Bouddha, un Lao-tze, un Jsus civiliss sont les descendants, hautement mais pourtant directs, de l'homme-mdecitte qui se contorsionhc devant des sauvages. Dieu est une photographie composite des innombrables dieux qui personnifient les forces de la nature. Et ainsi de suite. Tout se rsume dans cette phras : les religions sont les branches d'un tronc commun l'ignorance humaine. Par contre d'aprs la science des Relitoutes les religions ont gions compares leur origine dans les enseignements d'hommes divins qui rvlent, de temps autre, aux diffrentes nations, les fragments des vrits religieuses fondamentales qu'elles sont susceptibles de comprendre; l morale enseigne est toujours la mme, les moyens inculqus

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les symboles sont semblables, identiques Les religions sauvages dans leur signification, l'animisme et toutes les autres sont des les rsultats d'une dcadgnrescences, difformes et rapetisses dence, les descendants Le culte de croyances vritables. religieuses du soleil et les formes pures du culte de la nature taient, leur poque, des religions mais prleves, extrmement allgoriques, sentant des vrits et des connaissances pro c'est l'opifondes. Les grands Fondateurs et d'un nion des Hindous, des Bouddhistes de certain nombre de personnes s'occupant telles que les Thoreligions compares, forment une Fraternit permanente sophes d'hommes ayant dpass le niveau de l'humanit ; Ils se montrent, certains moments, pour clairer le monde et sont les protecteurs Cette thse de la race humaine. spirituels peut tre ainsi rsume : Les religions sont les branches d'un tronc communla Sagesse Divine. la SaCette Sagesse Divine s'est appele et quelques gesse, la Gnose, la Thosophie, du esprits diffrentes poques de l'histoire monde, dans leur dsir de mieux proclamer leur croyance dans cette unit des religions, I

LE CTCACH DES RELIGIONS

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ont prfr le nom clectique deThosophes d'un sens plus restoute autre dsignation treint. La valeur relative des affirmations des deux coles opposes doit tre juge par la valeur des preuves invoques. Une forme dgnre d'une grande ide peut prsenter une ressemblance troite avec le produit raffin d'une ide grossire. Le seul moyen de reconnatre s'il y a dgnrescence ou volution serait s'il tait possible d'examiner ce qu'taient nos anctres, plus ou moins reculs et ceux des poques primitives. Les arguments prsents par ceux d'entre nous qui croient l'existence de la Sagesse sont de cette naturel les Fondateurs des Suivant leurs allgations, tels que nous les montrent leurs religions, infiniment le nienseignements, dpassaient veau de l'humanit ordinaire ; les critures sacres contiennent des prceptes moraux, un idal sublime, des envoles de posie, des affirmations profondment philosophiques, dont la grandeur et la beaut restent inapproches dans les crits plus modernes offerts par les mmes religions. En d'autres termes, l'ancien l'emporte sur le rcent et non le rcent sur l'ancien. Il est impossible de citer un seul

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et du perfectionneexemple du raffinement ment graduels auxquels les religions, en gdevraient leur origine, On peut, au nral, de purs citer des cas nombreux contraire, Mme chez les enseignements dgnrs, on peut dcouvrir, en tudiant de sauvages, des traces nombreuses prs leurs religions, ont vid'ides leves que les sauvages demment t incapables de concevoir par euxmmes, a t dvelopp par Ce dernier argument M. Andrew Lang, A le juger d'aprs son livre, The Making of Religion, cet auteur semble appartenir plutt au camp des Religions compares qu' celui des Mythologies compares. Il montre l'existence d'une tradition commune n'ont pu dvelopper pour que les sauvages habituelles leurs eux-mmes, croyances tant des plus primitives et leur intelligence faible. Sous ces croyances grossires et ces des tradiides dgrades, Lahg dcouvre l tions d'un caractre sublim, concernant nature de l'tre divin et ses relations Ve Si ls divinits adores sont, pour l'humanit. la plupart, de vritables dmons, derrire elles, plus haut qu'elles, se dress Une vague mais glorieuse Prsence, rarement ou jamais hom-

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mc ; on en parle tout bas comme d'une puissance pleine d'amour et de bont, trop tendre pour inspirer la terreur, trop bonne pour qu'on des supplications. Des notions lui adresse les sauvages semblables, parmi lesquels on les trouve n'ont videmment pu les concevoir; elles demeurent des les tmoins loquents dont rvlations de quelque grand Instructeur, se la tradition nbuleuse peut gnralement dcouvrir aussi d'un Fils de la Sagesse dont certains enseignements furent donns dans un ge infiniment lointain. Il est facile de comprendre la raison et, de l'opinion vrai dire, la justification soutenue par la science des Mythologies compares. Partout, parmi les tribus sauvages, elle voit les croyances religieuses revtir des formes abjectes et concider avec un manque de civilisation absolu. Or les hommes civili*ds hommes ss descendant, par volution, non-civiliss, quoi de plus naturel que de regarder les religions civilises comme le rsul? C'est la tat de l'volution des non-civilises premire ide qui vient l'esprit. Une tude nouvelle et plus attentive peut seule montrer ne reprsenque les sauvages d'aujourd'hui tent pas nos anctresj mais qu'ils sont les des-

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cendants dgnrs de grandes races civilises d'autrefois ; que, dans son dveloppement, l'homme primitif n'a pas t laiss saus direcform, par tion, mais qu'il a t surveill, ses ans, dont il a reu la fois ses premires Celte leons de religion et de civilisation. manire de voir se trouve corrobore par les faits dont parle Lang, et tout l'heure se posera le problme : Qui taient ces ans dont la tradition subsiste partout? notre enqute, nous arrivons Poursuivant cette question : A quels peumaintenant ples ont t donnes les religions? Ici se la difficult que tout prsente immdiatement Fondateur de religion est appel rsoudre; elle est inhrente, comme nous l'avons vu, au de but essentiel de la religion l'acclration l'volution et son corollaire, la ncessit de tenir compte de tous les degrs d'volution individuelle. Les hommes appartiennent aux stages volutifs les plus divers ; certains une extrme intellioVentre eux prsentent d'autres une mentalit naissante; igence,mais ici une civilisation d'un dveloppement et d'une l une organisation complexit remarquables, rudiment aire et nave, Mme dans les limites d'une civilisation donne, nous trouvons les

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types les plus varis, les plus ignorants et les les plus rflchis et les plus plus instruits, les plus spirituellement dous et insouciants, Il faut pourtant les plus brutaux, atteindre chacune de ces catgories d'tres et les aider l o elles sont. Si l'volution existe, celte difficult est invitable ; l'Instructeur divin et la vaincre ; autrement Son doit l'aborder couvre n'aboutira point, Si l'homme, comme soumis l'volution, tout ce qui l'entoure,est ces degrs ces diffrences de dveloppement, varis/doivent d'intelligence partout caractet partout les religions de ce riser l'humanit, monde doivent en tenir compte. Ceci nous oblige reconnatre qu'un seul et mme enseignement religieux ne saurait sufbien moins encore fire une mme nation; *iu monde entier. S'il n'en existait qu'un, beaucoup de ceux auxquels il s'adresse chap son influence. L'enseiperaient totalement gnement est-il appropri iix hommes d'intelde ligence borne, de moralit rudimehtaire, sens obtus, d telle faon qu'il les aide, les forme et favoris ainsi leur volution, cette eri rien aux hommes religion n conviendra la mme'.nation','faisant appartenant partie -del mme civilisation, prsentant une nature

20 morale

LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

vive et impressionnable, une intelligence brillante et subtile, une spiritualit grandissante. Mais si, d'autre part, cette dernire classe doit tre aide, si l'intelligence doit recevoir une philosophie qu'elle puisse admirer; si la dlicatesse des perceptions morales doit tre plus affine encore ; si la nature spirituelle naissante doit pouvoir, un jour, atla religion teindre sa plnitude lumineuse, devra runir une spiritualit, une intellectualit et une moralit telles que sa prdication ne touchera ni la raison,ni le coeur des hommes dont j'ai parl d'abord; elle ne reprsentera, pour eux, qu'une suite de phrases sans signification, incapables d'veiller leur intelligence engourdie ou de leur prsenter aucun mobile qui leur permette de s'lever des notions morales plus pures. En examinant ces faits, en considrant le but de la religion, son mode d'action, son orivirisdes hommes gine, la naturectlsbesoins qui elle s'adresse, en constatant rvolution, dans l'homme, d facults spirituelles, intellectuelles et morales et le besoin, pour chacun, d'une ducation approprie son degr d'Vlution, nous nous trouvons amens rcpn- ; natre la ncessit absolue d'enseignements

LE CTCACH DES RELIGIONS

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religieux varis et gradus qui satisfassent ces besoins diffrents et puissent aider chaque homme individuellement. Pour une autre raison encore, l'enseignement doit rester esotrique, en ce qui concerne certaines vrits auxquelles s'applique essentiellement la maxime : Savoir c'est pouvoir. La promulgation d'une philosophie profondment intellectuelle, capable de dvelopper des esprits dj hors de pair et de recevoir l'adhsion des hautes individualits, ne peut nuire personne. Cette philosophie peut tre rpandue sans hsitation, car elle n'attire pas les ignorants qui s'en dtournent, la trouvant aride, difficile et sans intrt, Mais il y a des relatifs l'organisation de la enseignements matire, qui expliquent des lois caches et clairent des oprations occultes dont la connaissance donne la clef de certaines nergies naturelles et permet de faire servir ces nergies des fins dtermines, comme le fait un chimiste avec le produit de ses combinaisons. De semblables connaissances peuvent tre d'une grande utilit pour des hommes trs avancs et leur permettre de servir beaucoup Mais si ces conplus utilement l'humanit, naissances taient vulgarises, elles pour-

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LE CHRISTIANISME ESOTRIQUE

raient tre, et seraient, mal employes, comme de poisons subtils le fut au la connaissance elles moyen ge, entre autres par lesBorgia; des hommes d'intelligence puispasseraient sante, mais de dsirs effrns, des hommes leur anims d'instincts cherchant sparatifs, bien personnel et indiffrents au bien commun ; ces hommes, sduits par l'ide d'obtenir un les lverait aupouvoir dont la possession dessus du niveau gnral et mettrait l'humanit leur merci, s'empresseraient d'acqurir des connaissances qui haussent leur possesils seur un rang surhumain ; les possdant, n'en deviendraient que plus gostes et plus leur sparativit, confirms dans plus" oret se gueilleux et plus replis sur eux-mmes ainsi forcment pousss dans la trouveraient ce sentier de route qui mne au diabolisme, la Main Gauche dont l terme est l'isolement et non pas l'union ; non seulement ils en soufmais friraient dans leur nature intrieure, Un danger pour la encore ils deviendraient souffrir de socit, qui a dj suffisamment l part dsi hommes dont l'intelligence estpliis D'o la ncesdveloppe que la conscience. sit de mettre certains enseignements hors de sont encore porte d cUx qtii; moralement,

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elle s'impose tout inaptes les recevoir; de ces connaissances. Instructeur disposant dsire transmettre ceux qui les L'Instructeur feront servir au bien gnral et l'acclration de l'volution humaine les pouvoirs qu'elles confrent; mais en mme temps II se refuse en faire profiter les hommes qui, au dtriment de leurs semblables, les appliqueraient leur avantage personnel. Ce ne sont pas l de simples thories, nous disent les Annales Occullest dans le rcit dtaill des vnements mentionns dans la Gense, chapitre VI et suivants. L'enseignement tait donn, dans ces temps reculs et sr le continent Atlante, sans que les gages de l'lvation morale, de la puret et de l'altruisme fussent rigoureusement exigs des postulants. L instruction tait donne ceux dont l'intelligence tait suffisante, exactement comme de nos jours est enseigne la science ordinaire. La publicit qu'on rclame si fort aujourd'hui elle porta ses fruits, et ls existait alors; hommes devinrent non seulement des gants intellectuels, mais aussi des gants d'iniquit, jusqu'au montent o la terre gmit sous leur oppression et o le cri'd'une humanit tyrannise retentit travers les mondes. Alors et

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la submersion Heu la destruction d'Atlantis. sous les eaux de de cet immense continent l'ocan. Le rcit du dluge de No, dans les de \Taisvata Ecritures l'histoire Hbraques, Manou raconte par les critures Hindoues, dans l'extrme Orient, donnent quelques dtails sur cet vnement. Il y avait donc danger laisser des mains d'un savoir qui donne la impures s'emparer puissance et, depuis lors, ls grands Instructeurs ont impos des conditions rigoureuses, et l'empire sur exigeant la puret, l'altruisme tre soi-mme de toute personne demandant se refusent netteinstruite dans cesmatiresjls de ce ment communiquer des connaissances genre qui refuse de se soumettre une disci liminer des sentiments pline lroite,destine et des intrts ls tendances sparatiVes ; Ils la force morale attachent plus d'importance intellecdu candidat qu' son dveloppement lui-mme dveloppera tuel, car i'nseignenieht 'intelcctj tout en mettant l'preuve lahlUrc morale. Il est infiniment prfrable, pour les Grands tres, d'tre accuss d'gosme par les ignorants parce qu'ils ne divulguent pas leurs le monde connaissances, que de prcipiter Atlante. dans une nouvelle catastrophe

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Tels sont les arguments thoriques sur lesquels nous basons la ncessit de Pexistence, dans toute religion, d'un ct cach. Si de la thorie nous passons aux faits, nous sommes naturellement amens demander : Ce ct cach a-t-il exist dsns le pass, a-t-il fait partie des religions de ce monde? La rponse doit tre immdiatement et franchement affirmative. Toutes les grandes religions ont dclar qu'elles disposaient d'un enseignement secret et qu'elles conservaient le dpt, non seulement de connaissances mystiques thomysriques, mais encore de connaissances tiques pratiques ou sciences occultes. L'indes terprtation mystique enseignements populaires tait ouvertement donne ; elle en et rendait montrait le caractre allgorique ainsi des affirmations et des rcits tranges et peu rationnels un sens intellectuellement acceptable. Derrire l'enseignement populaire, le mysticisme thorique ; derrire le mysticisme thorique, le mysticisme pratique, enseignement spirituel cach qui n'tait donn que sous des conditions expresses, ouvertement communiques cl obligatoires pour tout canmentionne cette didat. Clment d'Alexandrie division des Mystres. A la purification, dit-il,

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succdent les Mystres Mineurs ; ils constituent une base d'instruction et de prparation pour le degr suivant; puis les Grands Mystres, dans lesquels il ne reste plus rien sur l'univers; mais seulement apprendre contempler et comprendre la nature et les choses (1), En ce qui concerne les religions de l'antiquit, celte affirmation ne saurait tre accuse d'inexactitude. Les Mystres de l'Egypte taient la gloire de cette terre vnrable, et les plus grands fils de la Grce, tels que Platon, se rendirent Sas et Thbes pour [y tre de la initis par des gyptiens, Instructeurs Sagesse. En Perse, les Mystres de Mithras* en rceles Mystres d'Orphe et de Bacchus et plus tard les semi-Mystres d'Eleusis les Mystres de Samothrace, de la Scythie, de la Chalde sont connus de tous, au moins de nom; mme sous la forme extrmement dgnre des Mystres d'Eleusis, les hommes les plus mincnts de la Grce, tels que Pindaie, et Platon en socratcj Plularque Sophocle, ont la plus haute opinion. On attachait aux Mystres une importance spciale au point de d'Alexandrie, (i)ntc-Nlccnc Llbi-ary,vol.XH. CLMENT S/roma/flj ,ch. XL V

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l'Initi vue de l'existence d'outre-tombe les connaissances acqurant qui assuraient son bonheur venir. Sopater affirme, de plus, tablissait une alliance entre que l'Initiation l'me et la Nature divine et, dans l'hymne exotrique Dmter, nous trouvons des allusions voiles au saint enfant, Iacchus, sa mort et sa rsurrection enseignes dans les Mystres (1). le grand thurge des troiDe Jamblique, sime et quatrime sicles aprs Jsus-Christ, il y a beaucoup apprendre concernant le but des Mystres. La thurgie tait la magie, la partie la plus avance de la science sacerdotale (2) ; elle tait pratique dans les Grands d'tres Mystres, pour voquer l'apparition Rsume en quelques mots, la suprieurs. thorie servant de base ces Mystres est la suivante. D'abord TUNIQUE, antrieur tous les tres, immobile, retir dans la solitude de Sa propre unit. De GELA mane le Dieu Sule Bien, la prme, engendr de Lui-mme, Source de toutes choses, la Racine, le Dieu BW(1) Voyez rrllce sur les Mystres, Encijclopsidia lanniea, 9* d. cit (a) PBLLE, dans Jamblichus oh Iht Mysleries,par T. TAYLR, 343, note de la |p. 23,a* d. p.

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des Dieux, la Cause Premire, dont la manifestation est Lumire (1). De Lui nat le Monde Intelligible ou univers idal, le Mental Universel, le Nous, dont dpendent les Dieux inou intelligibles. Du Nous procde corporels l'Ame du Monde, laquelle appartiennent les formes divines intellectuelles qui accompagnent les corps visibles des dieux . Puis viennent diffrentes hirarchies d'tres surhumains, les Archanges, les Archontes (gouverles Anges, les Daneurs) ou Cosmocratores, ihns, etc. L'homme constitue un ordre moins lev, mais d'une nature analogue la leur; il peut arriver les connatre ; l'exprience en tait faite dans les Mystres et conduisait l'Union avec Dieu (2). (1)Jamblihus,p. 3oi. B (2) L'article Mysticlsm , dans YEncyclopsedia ritannica, donne les dtails suivants sur renseignement de Plotin (204-206p. J.-.). L'Unique (le Dieu Suprme a dont nous avons parl ci-dessus) est exalt au-dessus du nous al des ides ; Il est absolument a-dessUs de l'existence ; 11 chappe a la raison. Restant Lui-mme en repos, Il fait jaillir, de Sa propre plnitude, comme un rayon une image de Lui*mmenomme nous et qui l'orme l'ensemble des Ides du monde intelligible. L'amc, a son tour, est l'imag ou l produit du nous et, eh se mouvant, engendre la matire physique. L'me a donc deux faces : l'une tourne vers le nous dont elle mane, l'autre tourne Versla vie matrielle qu'elle a fait natre

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les doctrines communiques dans les Mystres, toutes choses procdent de l'Unique et y retournent ; l'Unique est supsieur tout (1) . De plus, ces diffrents tres taient voqus et apparaissaient tantt pour instruire, tantt pour difier et purifier par leur seule prsence. Les dieux bienveillants et misricordieux, dit Jamblique, versent libralement la lumire aux thurgcs, ils appellent eux les mes de ceux-ci, ils les unissent eux et les habituent, bien que lies des Corps, se sparer des corps et voluer autour de leur cause ternelle et intelligible (2). elle-mme.L'effort moral consiste se sparer de l'lment sensible ; l'existence matrielle est elle-mme la sparation d'avec Dieu... Pour atteindre le but suprme, la pense elle-mmedoit tre laisse en arrire ; car la pense est une forme du mouvement;et l'me aspire au repos immobile qui est le propre de l'Unique. L'Union avec la divinittranscendante n'est pas tant la connaissance ou la vision que l'extase, la fusion, le contact. Le No-Platonism est donc tout d'abord un systme rationaliste ; en d'autres termes il prtend que la raison est capable d'esquisser le Systme Cosmique en son entier. D'autre part, affirmantun Dieu suprieur la raison, le mysticismedevient, en un sens, le complment ncessaire du rationalisme qui voudrait tout embrasser. Le systme culmine dans un acte mystique, (i) Le livre d Jambliquesur les Mystres (Trad. QuilL lard), p. 29. Paris, 1895. ibr. de l'Art indpendant. (2)Ibtd.-,p. 29.

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Car l'me ayant une double vie, l'une avec le corps, l'autre distincte de tout corps (1) , il est indispensable sparer l'me d'apprendre du corps, afin qu'elle puisse s'unir aux dieux et divine et apprenpar sa partie intellectuelle dre, avec les vrais principes de la connaissance, les vrits du monde intelligible (2). La prsence des dieux nous donne la sant du corps, la vertu de l'me, la puret de l'intelligence et, en un mot, la rgression de tout ce qui est en nous aux causes propres... Cequi n'estpas corps, elle le reprsente comme corps aUx yeux de l'me des yeux du corps (3). par l'intermdiaire Dans les piphanies des dieux, elles (les mes) extraordinaire et exreoivent la perfection et elles trme, l'acte le meilleur absolument, l'amour divin et la joie indiparticipent cible (4). Par l nous obtenons une vie divine et devenons, en ralit, divins (5). Le point culminant des Mystres tait la transformation de l'Initi en Dieu, soit par l'union avecuntre divin extrieur lui-mme, (1)bid.t p. 76. (2)///(/., p. 75. (3)76/d p. 5& (4)/6M.,'p. 62. (5)/6WMp. 206.

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soit en ayant les yeux ouverts l'existence en lui du Soi divin. Cet tat portait le nom d'extase ; un Yogi Hindou l'appellerait le Samdhi suprieur le corps grossier tant en lthargie et l'me libre effectuant sa propre union avec le Grand tre. Cette extase n'est pas, proprement parler, une facult ; c'est un tat de l'me qui la transforme de telle faon tait cach qu'elle peroit ce qui, jusqu'alors, pour elle. Tant que notre union avec Dieu ne sera pas irrvocable, cet tat ne sera pas permanent; ici, dans notre vie terrestre, l'extase n'estqu'un clair... L'homme peut cesser d'tre homme et devenir Dieu, mais il ne peut tre r la fois Dieu et homme (1). Plotin dit qu'il n'avait encore atteint cet tat que trois fois. Proclus, lui aussi, enseignait que l'unique salut de l'me tait le retour sa forme intellectuelle ; l'me se drobait ainsi au cercle de la gnration et toutes ses courses errantes et atteignait l'existence vritable le retour l'nergie toujours gale et simple de la priode caractrise par les diffrences . Telle est la vie laquelle aspiraient les candidats, Plolinus, p. f\% (i) G. H. S. MEAD,

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initis par Orphe dans les Mystres de Bactel est le rsultat obtenu chus et de Proserpine; des vertus purificatrices ou par la pratique (). cathartiques Ces vertus taient exiges pour les Grands une action sur Mystres, Car elles exeraient la purification du corps subtil dans lequel fonctionnait l'me quand elle quittait le corps grossier. Les Vertus politiques ou pratiques ap la vie journalire ; elles taient partenaient exiges jusqu' un certain point, avant qu'un homme pt se prsenter l'admission dans une cole comme celles dont nous allons parler. Puis venaient les vertus cathartiques, purifiant le corps subtil, celui des motions et du mental troisimement les vertus intellecinfrieur; ou ct lumituelles, propres l'Augoedes, neux de l'intelligence; enfin, les vertus contemplatives ou paradigmatiques par lesquelles s'obtient l'union avec Dieu. Suivant Porphyre: Celui qUi exerce les vertus pratiques est un homme de bien ; mais celui qui exerce les vertus est un homme angliqu ou enpurificatrices core un bon damn. Celui qui exerce les vertus JambUhus btith MysUries, p. 305, cl (i)t. TAYLOB, note p. 134.2d.

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seul est un Dieu, mais celui intellectuelles est le qui exerce les vertus paradigmatiques Pre des Dieux (1). Dans les Mystres, beaucoup d'enseignements venaient encore des hirarchies angle grand Instrucliques et autres. Pythagore, teur, qui avait reu l'initiation dans l'Inde et ses disciples la connaisqui communiquait sance des choses qui sont , passe pour avoir t vers dans la science musicale au point de la faire servir dompter les passions humaines les plus sauvages et illuminer les intellien cite des exemples dans gences. Jamblique Il parat probable que le sa Vie de Pythagore. donn Ammonius nom de Thodidaktos Saccas, l matre de Plotin^serapportaitmoins la sublimit de ses enseignements qu' l'instruction divine qui lui avait t donne dans les Mystres. des symboles usits sont exQuelques-uns (2), qui exhorte Porpliqus par Jamblique phyre oublier l'image de la chose symbolise et d'en atteindre le sens intellectuel. Ainsi l tout ce qui est corporel fange reprsentait Orpheiis, pp. aS5, ?.8, (1) G. 11.S. MID, (2) T. TAYLOK, Jainbikfws, p. 364,note p. 134.

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; le Dieu assis au-dessus du lotus signifiait que Dieu est suprieur la fange et l'intellect symbolis par le lotus et qu'il est tabli en Lui-mme (tant reprsent assis). tait-Il montr sur un vaisseau en marche , le symbole indiquait qu'il rgnait sur le monde. Et ainsi de suite (1). Proclus dit - propos des symboles que de cet usage d'employer la mthode orphique avait pour but la rvlation des choses divines l'aide de symboles; elle tait commune tous les auteurs traitant de la science divine (2). de la Grande L'Ecole Pythagoricienne Grce s'tait ferme vers la findu sixime sicle avant Jsus-Christ, la suite des perscutions du pouvoir civil, mais il existait d'autres communauts gardant la tradition sacre (3). Selon Mead, Platon la prsenta sous une forme inafin qu'elle ne ft pas profane tellectuelle, les rites d'Eleusis en gardrent d'avantage; formes sans en cohserVer l'esprit. quelques furent les hritiers de Les No-Platoniciens et de Platon ; il faut tudier leurs pythagore crits pour se faire une ide de la majest et (il lbid>, p. 285et suiv. Orphus, p. tk. (2) G. H. S. MKAD, (3)7&fc/M 3o. p.

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de la beaut prserves, dans les Mystres, pour l'humanit. Nous pouvons prendre l'Ecole Pythagoricienne elle-mme comme type de la discipline impose aux disciples. Mead donne ce sujet de nombreux et intressants dtails (1) : Les auteurs anciens, dit-il ensuite, sont d'accord pour dclarer que cette discipline tait arrive non seu former des modles incomparables lement par la puret parfaite de leurs moeurs mais encore par leur et de leurs sentiments, simplicit, leur dlicatesse et leur got extraordinaire pour les occupations srieuses. Ceci est admis, mme par les auteurs chrtiens. >r L'Ecole avait des disciples au dehors, qui menaient la vie familiale et sociale; la citation intqui prcde s'applique eux. L'Ecole trois degrs successifs : rieure comprenait les Auditeurs, sans parler, qui travaillaient, de leur pendant deux annes et assimilaient mieux les enseignements ; les Mathmatiavec la gomtrie et la ciens, qui tudiaient, musique, la nature des nombres, des formes, des couleurs et des sons; enfin, les Physiciens, qui apprenaient la cosmogonie et la m(i) Ibid., pp. 263,271

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physique. Ceci amenait aux Mystres proprement dits.Les personnes qui dsiraient tre admises dans l'Ecole devaientjouird'ne rputation irrprochable et avoir un caractre gal. L'troite ressemblance existant entre les mthodes employes et le but poursuivi dans ces diffrents Mystres, d'une part, et ceux de la Yoga Indienne, de l'autre, est vidente pour le plus superficiel. Mais cela ne l'observateur veut pas dire que les peuples de l'antiquit aient emprunt l'Inde; tous puisrent la Censource unique,la Grande Logedel'Asie trale, qui envoya partout ses Initis. Ceux-ci tous les mmes et doctrinps enseignaient les mmes mthodes menant au employaient mme but. Les Initis des diffrentes nations taient en relations suivies; Ils employaient un langage et un symbolisme communs. C'est fit un voyage dans l'Inde ainsi que Pythagore et y reut une haute Initiation et qu'Apollonius de Tyane y suivit, plus tard, ses pas. piotin, mourant, pronona ces paroles, purement indiennes par les termes comme par la pense: Maintenant je cherche ramener le Soi qui est'eri moi au Soi Universel (i). Plotinus, p. 20. (i) G.R. S. MAD, f

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Parmi les Hindous, le devoir de n'enseigner les connaissances suprmes qu' ceux qui en taient dignes tait rigoureusement impos. Le mystre le plus profond de la connaissance finale... ne doit pas tre dvoil celui qui n'est ni fils, ni disciple et dont le mental n'est point calme (1). Ailleurs nous lisons, aprs une dfinition de la Yoga : Lve-toi S Rveille-toi! Tu as trouv les Grand tres; coutes-Les La route est aussi difficile suivre que le tranchant affil d'un rasoir. Ainsi parlent les Sages (2). est ncessaire car l'enseigneL'Instructeur ment par crit, seul, ne suffit point. La connaissance finale consiste connatre Dieu et non pas seulement L"adorerde loin. L'homme doit savoir que l'Existence Divine est relle; il doit savoir ensuite (une foi et une esprance vagues ne suffiraient pas) que, tout au fond, son propre Soi fait un avec Dieu et que le but de la vie est de raliser celte unit, A moins de pouvoir guider l'homme vers celte ralisation, la religion n'est que comme tairain qui rsonne ou comme une cymbale qui retentit (3). V (1)Shvetasfiualaropanishad, I, 22. (2) /{athopanishad, lit, 14. (3) 1. Cor XIII 1.

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deenseignait-on galement quitter son corps grossier S de fermetla spare (l'me) Queriiommedou de son propre corps, comme un brin d'herbe de sa gaine (i), Et il est dit ailleurs : Dans la gaine d'or la plus haute demeure l'immacul, l'invariable Brahman. C'est la Lumire des Lumires, et blanche; ceux rayonnante connaissent le Soi La connaissent (2). qui Quand le voyant contemple, dans Sa lumire le Seigneur, d'or, le Crateur, l'Esprit dont Brahman est la matrice alors, ayant laiss l le mrite et le dmrite, entirement pur, le sage atteint l'union suprme (3). Les Hbreux possdaient, eux aussi, leur science secrte et leurs Ecoles d'Initiation. L'assemble des prophtes que prsidait Samuel Najoth (4), formait une cole semblable, dont l'enseignement oral fut transmis leurs successeurs. Des Ecoles analogues existaient Bthel et Jricho (5), et nous jtrouvons dans la Concordance de Cruden(6)cette note intresL'hommer-~ vait apprendre (1) Kathopanishad,Vl, 17. (2) Mandakopanishad, II, 119. $)' Mandakopanishad, III, 1, 3. (4) I Sam., XIX,'20, (5) II Rois, II, 2, 5. (6) Art. School .

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sant ; Les coles ou collges de prophtes sont les premires (coles) que nous trouvions mentionnes dans les critures. Les enfants des prophtes '. i

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il tait en particulier, tude; mais lorsqu'il expliquait tout uses disciples (1), ; Quand il fut Notez ces mots significatifs et l'expression : Ceux qui sont en particulier dehors. Nous lisons, de mme, dans l'vangile selon Saint Matthieu : Alors Jsus ayant renvoy le peuple, s'en alla la maison, et ses disciples vinrent le trouver. Ces leons donnes dans la maison, exposant le sens profond de Sa doctrine, passent pour avoir t transen instructeur, mises d'instructeur L'vangile aldonne, comme on le voit, les explications ce que et mystiques reprsentant lgoriques les Mystres Mineurs ; nous avons appel il n'tait dvoil; diquant au sens profond, sait-on, qu'aux Initis. euxdit ses disciples Jsus Ailleurs, choses encore plusieurs mmes : J'aurais vous dire, mais elles sont encore au-dessus de sans votre porte (2). Jsus en communiqua, quand II doute, quelques-unes aprs Samort, de ce leur parlant Se fit voir Ses disciples, le royaume de Dieu (3). Aucune qui regarde (i) S. Marc, IV, 10, I, 33,34.Vay.aussi S. Matth., XIII* 11, 34, 36, et S. Luc, VIII, 10. ; (2) S. Jean, XVI, 18. (3) Actes, , 3. ', )

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mais comde ces paroles n'a t divulgue, ment supposer qu'elles aient t oublies ou et qu'elles n'aient pas t transngliges mises, comme un trsor sans prix ? Suivant une tradition conserve dans l'glise, Jsus resta en rapport avec Ses disciples longtemps Sa mort, afin de les instruire, nous aprs ce nouveau de mentionner aurons l'occasion fait et, dans le fameux ouvrage Gnostique intitul Pisiis Sophia, nous lisons ces mots : Il advint qu'aprs Sa rsurrection d'entre les avec Ses disciples et morts, Jsus S'entretint les instruisit pendant onze ans (1). Citons encore ce verset, dont beaucoup voudraient attnuer l'nergie et modifier le sens par des les varies : Ne donnez point explications choses saintes aux chiens et ne jetez point vos (2), prcepte gperles devant les pourceaux mais o la Primitive nralement appliqu, une allusion des enseignements glisevoyait secrets. Il ne faut pas oublier que ces mots de duret n'avaient pas, jadis, le caractre faisant Les personnes qu'ils ont aujourd'hui. I, (1) Loc.cil. Trad. de G. R. S. MEAD, I, 1. (V. aussi : Pistis Sophia ouvrage gnostique de VALENAMLINEAU TIN,traduit du copte en franais, avec une introduction, Paris, 1895,in-8. N. d. t.) (2) S. Malth.i VII, 6.

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partie d'un mme groupe appelaient chiens, c'est--dire le Vulgaire , le Profane , tous ceux qui n'appartenaient pas leur_groupe, ou qu'il s'agit d'une socit ou association d'un peuple. Les Juifs, par exemple, parlaient ainsi de tous les Gentils (l). On appliquait parfois ces expressions aux personnes trangres au cercle des Initis, et nous les trouvons emLes ployes dans ce sensparl'glisePrimitive. non inities aux Mystres et regarpersonnes des comme trangres au royaumedeDieu ou Isral spirituel taient ainsi dsignes. le Il y avait, sans parler de l'expression Mystre ou les Mystres , plusieurs noms donns nu cercle sacr des Initis ou ce qui touchait l'Initiation, ainsi t le Royaume , e< le Royaume de Dieu, le Royaume des Cieux , la Voie troite , la Porte la troite , les Parfaits yles Sauvs; la Vie , u la Nouvelle NaisVie ternelle, sance XIII, 23, a*.

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de l'Initiation et la fin des renaissances et elle deviendra parfaitement vraie et naturelle. Entrez par la porte troite, lispnsrnos ailleurs, car la porte large et le chemin spacieux mnent la perdition, et il y en a beaucoup qui y entrent ) mais la porte troite et le chemin troit mnent la vie, et il y en a peu qui le trouvent (1). L'avertissement qui suit immdiatement ce passage, concernant les faux et ceux qui enseignent les Mysprophtes tres noirs , est ici trs sa place; Il est impossible, pour l'tudiant, de ne pas reconnatre ces expressions ; elles lui sont faim-* ailleurs Hres, car il les a vues employes dans le mme sens. Le chemin ancien et troit est connu de tous; le sentier diffir cile suivre comme le tranchant affil d'un rasoir (2) a tcit plus haut. Puis la mort succdant la mort pour ceux qui suivent le sentier fleuri des dsirs et ignorent Dieu, ceux-l seuls devenant immortels et chappant au gouffre bant de l mort et aune destruc* tion sans cesse renouvele qui ont abandonn tout dsir (3), Cette allusion lmorts'appi(i)S. Matthieu, VII, 13, i/J. (a) Klhopanishad, II, IV, o, il (3)Orihadranyakopanishad, IV, IV, y.' " ''"'

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aux naissances rptes de que naturellement l'me dans une vie matrielle grossire, toujours regarde comme la mort, par rapport la vie des mondes plus levs et plus subtils. La Porte troite tait la porte de l'Initiation; le candidat la franchissait pour entrer dans le Royaume . Il a toujours t, il sera toujours vrai qu'un petit nombre seulement peut entrer par celte porte, bien que des myriades, une grande multitude que personne ne pouvait compter (l), et'non la minorit, entrent dans la flicit du monde cleste. Prs de trois mille ans auparavant un autre grand Instructeur disait de mme : Sur des millier;, un seul peine lutte poU**arriver d'hommes, la perfection ; parmi ceux qui russissent, c'est peine s'il en existe un qui me connaisse comme je suis (2), Car les Initis sont rares dhs chaque gnration ; ils sont l fleur do rhunianit, Pourtant, le passage qui prcde n'implique, pour la grande majorit de la race humaine, aucune affreuse condamnation des peines ternelles, Les hommes sauvs, (1) Apoc.t Vil, 0. (a) BhagaUadQUa, VII, 3.

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sont ceux qui chappent au suivant Proclus(i), cercle des gnrations qui enserre l'humanit l'his ce sujet, rappeler Nous pouvons, toire du jeune homme qui vint Jsus, et, l'appelant Bon Matre, lui demanda comment il pourrait arriver la vie ternelle, la libde ration des renaissances par la connaissance tait redont la possibilit Dieu, libration connue (2). La premire rponse de Jsus est ordinaire : Garde les le prcepte exotrique Mais le jeune homme ayant commandements. rpondu lui-mme : J'ai observ toutes ces chocette conscience qui ses-l ds ma jeunesse, se savait pure de toute transgression reut Matre : Si tu beux la rponse du vritable vends ce que tu as et le donnes aux tre parfait, un trsor dans le ciel ; pauvres ; et tu auras aprs cela viens et suis-moi, Si lu yeux tre il et devenir un sujet du royaume, parfait et l'obissance. la pauvret faut pouser Jsus explique ensuite Ses propres disciples entrer dans le riche peut difficilement qu'un des Cicux, plus difficilement qu'un Royaume chameau ne passe par le trou d'une aiguille. (1) Ante, p. 26.' (a) Il ne faut pas oublier que les Juifs croyaient au retour sur la terre de toutes les mes imparfaites.

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Quant aux hommes, cela est impossible,'mais sont choses possiquant Dieu toutes bles (1). Le Dieu qui est dans l'homme peut seul franchir cette barrire. Ce texte a reu diffrentes interprtations, videmment car on ne saurait accepter son sens littral l'impossibilit pour un riche d'tre heureux aprs sa mort. Cet tat de batitude, le riche peut y parvenir comme le paude tous pays vre ; du reste, les Chrtiens montrent bien qu'ils ne craignent pas un seul instant de voir leurs richesses compromettre leur bonheur posthume. Mais si nous interprtons le texte dans son vrai sens, s'appliqunt au Royaume des Cicux, nous y trouvons l'expression d'un fait naturel et rel. Nul ne peut atteindre laconnaissancede Dieu, qui fait est la Vie ternelle (2), avant d'avoir ni l'acl'abandon de tout ce qui est terrestre, qurir avant d'avoir tout sacrifi. Non seuleaux richesses ment l'homme doit renoncer ne feront que de ce monde qui, dsormais, passer par ses mains comme par celles d'un mais il doit encore abandonner intendant, (i) S* Matth., XIXlu-6. (a)S. Jh/XVn..

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ses richesses intrieures, celles qu'il dtient contre le reste du monde. pour lui-mme Sans s'tre dpouill entirement, il ne saurait franchir la porte troite. Telle a toujours t la condition de l'Initiation; toujours le candidat a d faire voeu de pauvret, d'obissance et de chastet . La nouvelle naissance est un autre terme bien connu, d'Initiation synonyme De nos jours, aux Indes, les hommes appaiv tenant aux castes suprieures sont appels les deux fois ns , et la crmonie qui leur donne cette nouvelle, naissance est une crmonie d'Initiation, aujourd'hui pure formalit ext* rieure, mais reprsentant les choses qui sont dhs le ciel (l). Dans son entretien avec Nicodme, Jsus dclare que si un homme ne nat de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, Cette naissance, est-il dit, est d'eau et d'Esprit (2); c*est la premire, Initiation; plug tard vient celle du Saint-Esfirit et de feu (3), baptme de l'Initi parvenu l'ge d'homme, comme la premire est le baptme donn la naissance, qui accueille l'Initi comme uhPe-^ (1)!teb \X,>M. (a) S. Jean, tll, 3, (3) S. Matin;, III, H.

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lit Enfant son entre dans le Royaume (1). La surprise exprime par Jsus, quand Nicodesaisir Sa phrasodme se montreincapable logie, montre quel point ces images taient familires aux Juifs mystiques : Tu es un docteur en Isral et tu ne sais pas ces choses (2) ! Un autre prcepte de Jsus, qui demeure pour ses fidles une parole obscure , est la comme votre suivante : Soyez donc parfaits Pre qui est dans les deux est parfait (3). Le se sait incapable d'obserChrtien ordinaire : avec toute la fragilit, ver ce commandement toute la faiblesse propre l'me humaine, devenir parfait comme comment pourrait-il la l'est Dieu Lui-mme? Jugeant impossible il n'en tient pas tche qui lui est soumise compte et cesse de s'en proccuper. En la considrant, au contraire, comme l'effort suprme, existences toujours en profruit de nombreuses grs, comme le triomphe du Dieu qui est en nous le prcepte de Jsus sur la nature infrieure, s'offre nous dans ses vritables proportions, et nous nous rappelons que, suivant Porphyre, les vertus paradigmatil'homme atteignant (1) S. Matin. 11, (a) S. Jean, Ut, 10. (3) S. Matth., V, f,8.

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ques est le Pre des Dieux (1), et que ces vertus s'acquraient dans les Mystres. Saint Paul suit les pas de son Matre, dont il reproduit exactementles ides, mais, comme son oeuvr organisatrice dans le sein de l'glise le donnerait supposer, d'une manire plus explicite et plus nette. Que l'tudiant lise attentivement les chapitres II et III et le verset 1 du chapitre IV de la Premire Eptlre aux Corinthiens en se rappelant pendant sa lecture que ces paroles s'adressent aux membres de l'glise bapliss et admis; la Sainte Cne, membres effectifs, au point de vue moet derne, mais que l'aptre traite d'enfants d'tres charnels, Ce n'taient pas des catchumnes ou ds nophytes, mais des hommes et des femmes en pleine possession de toUs les et de toutes ls responsabilits privilges attachs la qualit de membres de l'glise, considrjs par Tptre comme spars du monde et moralement obligs ne pas vivre au monde, comme des hommes appartenant Ils avaient reu, en somme, tout ce que rglis moderne accorde ses membres Rsumons les paroles de l'Aptre. (i) Ant, p. 32. ,.

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Je suis venu vous, apportant le tmoignage de Dieu; je ne vous ai pas sduits par une sagesse humaine, mais par la puissance de l'Esprit. Nous parlons bien de sagesse entre les parfaits, mais ce n'est pas de sagesse humaine. Nous prchons la sagesse mystrieuse de Dieu, les plans cachs que Dieu, de toute ternit, avait arrts pour notre gloire et que nul des princes de ce monde n'a connue. Ces choses sont trop hautes pour l'entendement humain, mais Dieu nous les a rvles car VEspril sonde tout, mme par l'Esprit, les profondeurs de Dieu (1). Ces choses spirituelles, l'homme spirituel en qui est la pense du Christ peut seul les discerner. Moimme, mes frres, je n'ai pu vous parler comme des hommes spirituels, mais j'ai d vous parler comme des hommes charnels, comme de petits enfants, en Christ.., Vous n'tiez pas assez forts ; et vous ne Vles pas mme prsent, car vous tes encore charnels... (1) Notez comme ces mots s'accordent avec la promesse de Jsus dans S. Jean, XVI, ia-i4 : J'ai encore plusieurs choses vous dire, mais elles sont prsentement au-dessusde votre porte. Quand !'Bprit de vrit sera venu, il vous guidera dans toute ta vrit... et il vous annoncerace qui doit arriver.,. Il recevra de mol ce qu'il vous annoncera.

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J'ai pos le fondement, comme un sage architecte (1).... Vous tes le temple de Dieu et Tesprit de Dieu habite en vous.... Qu'ainsi l'on nous tienne pour des ministres de Christ et des dispensateurs des Mystres de Dieu. Comment lire ce passage et je n'ai fait, dans ce rsum, que mettre en relief les points -sans admettre que l'Aptre importants possdait une sagesse divine donne dans ls CorinMystres, sagesse que ses sectateurs thiens ne pouvaient recevoir encore. Remarquez le retour constant des termes techniques: VAsagesse, la sagesse mystrieuse de Dieu, la sagesse cache connue seulement d l'homme spirituel, dont on ne parle que parmi les parfaits, sagesse dont sont exclus les non s/rituels,'les enfants en Christ, les charnels, sagesse connue du sage architecte, du dispen-* saleur des Mystres de Dieu. Saint Paul ne cesse de mentionner ces Mystres Commeill'critaux chrtiens d'phse : C'est par une rvlation, par un dvoilement " que j'ai t initi au Mystre. D'o tintellidu Mystre de Christ ; tous gence que fat les hommes pourront connatre l'conomie du (i) Autre expression technique, employe dans les My8< ' tres 'y

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Mystre (1). Aux Golossiens, il rpte qu'il est devenu ministre de ce Mystre, savoir le Mystre de toute ternit et avant tous les ges, aux saints (pas au mais rvl aujourd'hui mais seulemonde, ni mme aux chrtiens, ment aux saints). Devant eux a t dvoil ce glorieux Mystre. Or, qu'tait cette gloire? Christ EN VOUS-expressionsignificative se rapportant, comme nous le verrons plus loin, tout l'heure, la vie de l'Initi. C'est ainsi que tous les hommes doivent finir par en apprendre la sagesse et devenir parfaits Jsus-Christ (2) Saint Paul exhorte les olossiens prier, afin que Dieu nous ouvre une porte pour parler, en sorte que j'annonce le mystre o suivant S Clment^ daGhrist(3),passage l'aptre indique clairement que la connaissance n'appartient pas tous (4). Saint Paul (i)Bph., tll,3,4,9. (a) Colossi,I, a3, a5, 28. Mais S. Clment, dans ses Slromat, traduit tous les hommes par l'homme lotit etttler. Voy. I V, th. X* (3) Coh.,IV, 3. (4) Ante-NiceneLibrary, vol. XII. Clment d'Alexandrie, S/r/naJa, L.V, ch.X. Lilecteur trouvera plusieurs autres paroles prononces par les aptres, parmi les citations de Clment montrant l sens attach ces paroles par les hommes qui, succdant aux aptres, vivaient dans la hirn atmosphre intellectuelle.

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crit de mme sondisciple aim Timothe, lui de choisir ses diacres parmi recommandant ceux qui conservent le mystre de la foi avec une conscience pure, ce grand mystre de la pit qu'il avait appris (1), et dont la connaisde sance tait ncessaire aux instructeurs l'glise. Oi*Saint Timothe/'sl imune personnalit la gnration suivante portante, reprsentant chrtiens ; lve de Saint Paul, d'instructeurs il avait t dsign par lui pour guider et gouverner une partie de l'glise. Nous savons qu' il fut, par Saint Paul lui-mme, initi aux Mystres. Le fait est mentionn, comme nous le montreront, ici encore, les expressions Ce que je te recommande, techniques. Timothe, mon enfant, c'est que^ suivant tes prdictions faites autrefois ton sujet.u (2), la bndiction solennelle de l'Inic'est--dire tiateur, reue par le candidat. Mais l'Initiateur n'tait pas seul prsent : Ne nglige point te don qui est en toi, qui Va t confr par des iparoles prophtiques lorsque le collge des anciens Va impos tes mains (3). Saint Paul (i) 1 Tinu,Hl, ), 1.6. (2) i 77m,, I, 18. (3)/6w; y,

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rappelle ensuite Saint Timothe d'avoir saisir la vie ternelle laquelle tu as t appel, et pour laquelle tu as fait ta belle profession en prsence d'un grand nombre de . tmoins (1). Cette profession, c'est les voeux du nouvel Initi, reus en prsence des Frres des Initis. plus anciens et de l'assemble Les connaissances alors communiques sont le dpt sacr auquel Saint Paul fait allusion, quand il s'crie avec tant d'nergie ; 0 Timothe, conserve le dpt qui t'a t confi !non pas les connaissances familires tous les ChrSaint tiens, elles ne lient pas spcialement Timothe mais le dpt sacr qui lui a t confi, en sa qualit d'Initi et qui est essentiel laprospritde l'glise. Plus loin, Silit Paul revient sur ce jioint; il insiste sur son importance suprme d'une manire qui serait avaient t la exagre si ces connaissances commune de tous les Chrtiens, proprit le modle des saines leons que Conserve...., tu liens de moi, . Garde ce prcieux dpt par l'Esprit Saint qui habileen nous (a). . La parole humaine ne saurait formuler une adjuration plus solennelle. L'Initi devait encore assurer. (i)Mti\,Vi, m. (a) 2. Tim.s 1,13, if,,

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LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

la transmission de ce dpt sacr, afin que l'avenir en hritt et que l'glise ne ft jamais laisse sans instructeurs. Les enseignements que tu as reus de moi, en prsence d'un grand nombre de tmoins, l'enseignement sacr oraledes ment Communiqu au soin de l'assemble Initis, garants de l'exactitude de la transmission, confie-les des hommes srs qui soient capables leur tour d'en instruire d'autres (1). La certitude ou, si l'on aime mieux, l'hypothse qUerglise possdait ces enseignements rservs, jette un flot de lumire sur ce que Saint Paul dit, et l, de lui-mme. Rappro*ils vous donneront lcs> chez Ces passages; grandes lignes de l'volution d'un Initi. Saint Paiil dclare qu'il est dj du nombre des parfaits, des Initis, car il dit : Nous tous qui cemme sentiment, mais sommes par faits,ayons encore ni arriv ni enqu'il n'est cependant tirement parfait', il n'a pas encore atteint le appel d'en haul,en Jsusprix auquelDieum' et la Chrisl, la puissance de sa rsurrection communion de ses souffrances en reproduisant il s'efforce encore sarnrl en ma personne,../ des morts (a). de parvenir .la rsurrection (1)ibfd., Il, 2. (a) Phili, Ut, S, to, la, i, IX, 9.

LE CTCACH CHRISTIANISME DU

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divulguer ; elle n'est pas, comme on le croit mais souvent, un simple jeu de l'imagination, d'une intuition bien le rsultat vritable, voyant les modles dans le ciel et ne se bornant pas regarder les ombres jetes par eux sur l'cran du temps terrestre.

CHAPITREIII Le ct cach du Christianisme de l'glise. (Fi'n).

Le tmoignage

soient ] se peut que certaines personnes aux Aptres et leurs disposes reconnatre successeurs une connaissance des immdiats questions spirituelles plus profonde que les notions rpandues dans le public Chrtien de cette poque* mais bien peu, sans doUie, consentiront faire un pas de plus et, quittant le cercle enchant, Voir dans les Mystres de le rceptacle de la science l'glise Primitive sacre. Nous savons cependant qUc Saint Paul veille la transmission de l'enseignement oral ; il initie lui-mme Saint Timothe tt lui recommande d'initier Son toUiv d'autres personnes qui transmettront elles-mmes :; '.. '-.':.''' . .; **//'/./* ; ';*\;

LE CTCACH CHRISTIANISME DU (FIN)

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leur dpt d'autres. Les critures font donc mention de cette mesure de prvoyance qui successives ; or, s'tend quatre gnrations et bien au del, la pcelles-ci remplissent, de auteurs riode prcdant les premiers l'glise primitive, qui rendent tmoignage l'existence des Mystres. Parmi ces auteurs, en effet, il y a des lves directs des Aptres, bien que les dclarations les plus explicites des soient faites par les auteurs spars En intermdiaire. Aptres par un instructeur abordant l'tude de la littrature Chrtienne des premiers nous nous trouvons sicles, en prsence d'allusions immdiatement que l'existence des Mystres peut seule expliquer, puis de passages affirmant que les Mystres existent. Nous pouvions videmment nous y attendre, tant donn le point o le Nouveau a laiss la question, mais il est Testament de voiries agrable prvisions corrobores par les faits. Les premiers tmoins sont ceux appels les Pres Apostoliques, les disciples des Aptres ; mais il reste fort peu de choses de leurs crits; encore ces fragments sont-ils discuts Les dclarations d ces auteurs, n'ayant pas un ne sont pas aussi caractre de controverse,

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LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

catgoriques que celles d'crivains plus rcents. Leurs lettres ont pour objet d'encourager les croyants. Polycarpe, voque de Smyrne tdisciple> enmme temps qu'Ignace, de Saint Jean (1), exprime l'espoir que ses correspondants sont verss dans les Ecritures Saintes et que rien ne reste cach pour eux. Quanta luimme, ce privilge ne lui est pas encore accord (a) . Ramabas parle de communiquer une certaine partie de ce qu'il a reu luimme (3) , et dclare, aprs une exposition mystique de la Loi : Nous donc, comprenant le vrai sens de Ses commandements, nous les expliquons le Seicomme l'entendait et gneur (4). Ignace, voque d'Antioche, disciple de Saint Jean (5), dit de lui-mme : Je ne suis pas encore parfait en Jsus-Christ, tre disciple et cal* je commence seulement je vous parle comme mes condisciples (6). (l) Vol.I, Martyre d'Ignace, ch. III. Les traductions employes soht celles de VAntc^Nicere Library de Clarke, excellent prcis d'Antiquit Chrtienne. Le numro du Volume indiqu ch tle des rfrences est celui du volume de cette collection. (2J767rf.,ptlre de Polycarpe, ch. XII. (3)76/tf,ptlre de Barnabas, ch. I. (4)/6/d.Vch.X. (5) Ibld., Martyre d'Ignace, ch. I. (6) Ibld., ptlre d'Ignace cphsiens, ch. III. '"i .''..

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Et il parle de ses correspondants comme ayant t initis dans les mystres de l'vangile avec Paul, le saint, le martyr (1) . Phis loin il dit encore: Ne pourrais-je vous crire des choses plus remplies de mystre? Mais je crains de le faire, de peur de vous causer du mal, vous qui n'tes que des enfants en bas ge. Ne m'en veuillez donc point. Incapables de recevoir des communications de cette importance, elles pourraient vous touffer. Car moi-mme qui suis li (pour Christ), qui suis capable de comprendre les choses du ciel, les hirarchies angliques, les diffrentes espces d'anges etd'armes clestes, la diffrence entre les puissances et les dominations, les distinctions entre les trnes et les autorits, la force des chruimmense des ons, la prminence bins et des sraphins, la sublimit de l'Esprit, le Royaume du Seigneur et, par-dessus tout, l'incomparable majest du Dieu Tout-Puissant, moi qui connais toutes ces choses, je n'en suis pas, pour cela, parfait. Je ne suis pas un disciple comme Paul ou comme Pierre (2). Ce car il montre que l'orpassage est intressant, ganisation des hirarchies clestes tait Un des (1) Ibld., ch. XII. {n)Ibid.i aux Tralliens,ch. V.

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LE CHRISTIANISME SOTRlQU

dans les Mystres. Ignace points communiqus de l'Hiroparle encore du Grand Prtre, et phante qui a la garde du LieU Trs-Saint qui, seul, ont t confis les secrets de Dieu (1) . Nous arrivons ensuite Saint Clment d'Alexandrie et son lve Origne, les deux auteurs des deuxime et troisime sicles qui nous en apprennent le plus sur les Mystres de de l'poque l'glise primitive L'atmosphre est remplie d'allusions mais ces mystiques, deUx Pres nous dclarent d'une manire nette et catgorique taient une que les Mystres institution reconnue. Or, Saint Clment, disciple d Panlaenus, dit de Son matre et de deux autres, que l'on condit tre Tatien et Thodote, qu'ils servent la tradition de la bienheureuse doctrine directement reue des saints Aptres Pierre, Jacques Jean et Paul (a) . Saint Clment n'tait donc spar des Aptres que Il dirigeait l'Ecole par un seul intermdiaire. d catchsv eh 180/ap. JtisAlexandrie, Christ, et mourut vers 220. (1) Ibld,, aux Philadelphiens, ch. IX. (2) Vol. IV, CLMKNT d'Alexandrie, Strom^ta, 1. I, ch. I.

DU LE CTCACH CHRISTIANISME (FIN)

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n vers i85 ap. Jsus-Christ, Orlgne^ lVe d Saint Clment, tait peut-tre le plus et un homme savant des Pres d l'Eglise dou de la beaut morale la plus rare* Tels affirmant sont les tmoins les plus importants de vridans l'glise Primitive, l'existence, tables Mystres. de Saint Clou mlanges, Les Stromata, en ce ment sont notre source d'information qui concerne les Mystres son poque Luirunion mme dfinit cet ouvrage comme une leur font cortge et sonns moins* instruites

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insistent avec une ardeur immodre sur leurs Cette cole a pour Vues les plus subversives. rivaux ceux dont la foi est le Christianisme orthodoxe; pour ceux-ci, toute la vie de Jsus lsans mlange d'lments est de l'histoire, ou mythiques ; ils affirment qu'il gendaires d'un la biographie faut y Voir uniquement il y a environ dixhomme n en Palestine neuf sicles, auquel il est arriv tout ce que ces rcits ne sont, les vangiles rapportent; pour eux, que les annales d'une vie l fois divine et humaine. Les deux coles sont donc l'une affirmant que tout est irrconciliables l'autre maintenant que tout est lgende intermDe nombreuses histoire. opinions diaires, recevant la dnomination gnrale de libre-pense , regardent le rcit des Evancomme un mlange de lgende et d'hisgiles toire, mais n'offrent aUcun mode d'interprtaaucune explication tion prcis et rationnel de cet ensemble complexe. Nous satisfaisante en outre, dans le sein de l'Eglise trouvons, et touun nombre considrable plirtienrie, de Chrtiens croissant fidles, pieux et jours cultivs d'hommes et de femmes dous d'une mais qui foi sincre etd'aspirations religieuses, voient dans les vangiles plus que l'histoire ' :- .''. ''''' H--'- ':- '-}"' Vv--\^. .',

LE CHRISTHISTORIQUE d'un Homme ils critures, Jsus renferme

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sur les Divin. S'appuyant de affirment que l'histoire un sens plus profond et plus que le sens superficiel et sans nier important le caractre historique de Jsus soutienest plus que Jsus nent que LE CHRIST homme et qu'il a un sens mystique. Ils basent leur opinion sur des paroles comme celles de Saint Paul : Mes chers enfants, pour qui je ressens de nouveau les douleurs de Venfantement jusqu' ce que Christ soit form en vous (i). Saint Paul ne parle videmment pas mais bien d'une ici d'un Jsus historique manifestation de l'me humaine, o il voit la formation de Christ. Ailleurs le mme Instructeur dclare que, mme s'il a connu Christ selon la chair, il ne le connat plus de cette manire (2); il nous donne forcment conclure que, tout en reconnaissant le Christ selon la chair Jsus, il s'est lev une conception suprieure qui clipse celle du Christ historique, Beaucoup de nos contemporains penchent vers cette manire de voir et, en prsence des faits runis par la Religion Compare, des vangiles, drouts par les contradictions (i)Cfl/., IV, 19. (a) II, 'Cor;, Vili.

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LE CHRISTIANISME ESOTERIQUE

se heurtant des problmes qu'ils ne pourront tant qu'ils resteront lis au sens rsoudre ils s'crient, dsessuperficiel des Ecritures, prs* que la lettre tue, mais que l'esprit vivifie et cherchent dcouvrir un sens vaste et profond dans un rcit aussi ancien que les religions de la terre et qui toujours a t le centre et l'me de chacune des religions o il a reCes penseurs qui cherchent leur voie paru. trop isols les uns des autres et trop indcis encore pour qu'on puisse les regarder comme d'une part, tendre la une cole semblent, main ceux qui voient partout des lgendes, une base histoen leur demandant d'accepter rique; de l'autre, ils mettent leurs frres'Chrtiens en garde contre un danger sans cess le celui de perdre entirement grandissant en voulant se cramponner au sens spirituel/ sens littral et unique que les progrs de la ne permettent Science contemporaine plus de de perdre Oui nous risquons dfendre. l'histoire du Christ avec cette concptiott du Christ qui soutenu et inspir des millions d belles mes en Orient et rt Occi\ dhU Peu importe que l Christ reoive des noms diffrents ou qu'il soit ador sous d'autres formes ; nous risquons de laisser chapper la ' .:- . ' '{.' , :> '" V';'-;\

LE CHRIST HISTORIQUE .

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perle de grand prix et d'tre appauvris jamais. ;' Ce qui est ncessaire, ce pour dtourner danger, c'est de dmler les diffrents fils de l'histoire du Christ et de les ranger cte cte le fil historique, le fil lgendaire, le fil mystique. Ces fils ont t runis en un seul, et c'est un grand malheur pour les esprits srieux; eil les dmlant, nous dcouvrirons que le savoir, loin de le dprcier, rend plus prcieux le rcit vanglique et que, pour ce rcit comme pour tout ce qui est bas sur la vrit, plus la lumire est vive, plus elle rvle de beauts. Nous tudierons d'abord le Christ histoen troisime rique, puis le Christ mythique, lieu le Christ mystique et nous constaterons tirs d ces trois que la fusion d'lments nous donne le Jsus-Christ des aspects constituer glises. Tous trois contribuent la Figure grandiose et pathtique qui rgn sur les motions souverainement et sur la des Chrtiens l'Homme de Douleur, pense le SauveUr, Celui qui aime les hommes, leur Seigneur.

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Le Christ

ou Jsus Historique et Instructeur.

Gurisseur

de Jsus peut tre Le fil de la biographie spar sans difficult des deux autres auxquels l'tude en nous il s'enlace ; nous en faciliterons reportant ces annales du pass que les personnes comptentes peuvent vrifier par ellesmmes et dont certains dtails concernant le Matre Hbreu ont t donns au inonde par H.-P. Blavalsky et d'autres personnes encore, en matire ocd'investigations comptentes cultes. Beaucoup de lecteurs seront sans doute tents de critiquer l'emploi du mot compEt pourtent , quand il s'agit d'occultisme. tant cette expression iule signifie simplement personne arrive, par des tudes et un entra acqurir des connaisnement spciaux, sances spciales et dvelopper en elle-mme des facults lui permettant une d'exprimer opinion base sur une connaissance personnelle et directe de l'objet dont elle s'occupe, Nous disons que Huxley est comptent en biologie qu'un Senior Wrnglr(i) est () tirade miiv^reitoire. (N. il. t.) ,,

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ou que Lyell est comptent en mathmatiques de en gologie. Nous pouvons, comptent un en occultisme mme, appeler comptent approfondir intellechomme arrivd'abord certaines thories tuellement fondamentales de l'homme et de concernant la constitution l'univers ensuite dvelopper en lui-mme ls facults latentes chez tous, facults susceptibles de dveloppement quand on se conet qui permetsacre des tudes appropries la nature, dans ses tent d'tudier soi-mme Un homme peut oprations les plus obscures. ..natre avec des dispositions pour les mathmatiques et, en cultivant ces dispositions pendant des annes, dvelopper considrablement Un homme ses facults de mathmaticien, peut, de mme, natre avec certaines facults qui sont le propre de l'Ame et les dvelopper et une discipline dterpar Un entranement ces facults mins. Cet homme consacre-t-il a l'tude des mondes invisibles, dveloppes en matire de Science il devient comptent Occulte et peut vrifier, volont, les annales dont j'ai parl plus haut. Ces vrifications sont tout inaccessibles aux personnes ordinaires, crit comme un ouvrage de mathmatiques ch symboles de mathmatiques pures est un

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livre ferm pour les personnes ignorant cette ne sont pas plus science. Ces connaissances inaccessibles que d'autres. L'hoiiime n avec une certaine disposition et qui la dveloppe, arrive acqurir les notions correspondantes; celui qui nat sans dispositions spciales ou ne les cultive pas, doit se qui, les possdant, rester ignorant. Telles sont les rsigner conditions partout imposes qui veut s'instruire; elles s'appliquent rOccultismecomme toute autre science. Les annales occultes confirment sur certains points le rcit des Evangiles et le contredisent sur d'autres; elles nous montrent la vie de Jsus et nous permettent, par l, de la dgager des mythes qui l'entourent. L'enfant dont le nom Hbreu a t chang en celui de Jsus naquit en Palestine, l'an io5 avant Jsus-Christ, sous le consulat de Publius Rutilius Rufus et de Gnoeus Mallius Maximus. Ses parents taient pauvres, mais de bonne famille; il fut instruit dans la connaissance des Ecritures Hbraques;sa ferveur et une gravit naturelle religieuse prcoce dcidrent ses parents le consacrer la vie religieuse et asctique. Peu aprs un sjour o l jeune homme .montra son Jrusalem

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et son ardeur intelligence en se rendant dans le Temple aus'instruire, prs des docteurs il fut envoy dans le dsert de la Jude mridionale, pour y tre l'lve d'une communaut A l'ge de Essnienne. dix-neuf ans il entra dans le monastre Essnien qui se trouvait prs du Mont Serbal monastre trs frquent par les savants allant de Perse et des Indes en Egypte; une magnifique bibliothque d'ouvrages occultes dont de l'Inde Trans-Himplusieurs originaires y avait t forme. De cet asile de layenne l'rudition mystique, Jsus se rendit plus lard en Egypte. La doctrine secrte, qui tait l'me de la secte Essnienne, lui ayant t entirement communique, il reut, en Egypte, l'initiation et devint disciple de la Loge unique et sublime laquelle toute grande religion doit son Fondateur, L'Egypte tait reste, pour le monde, un des centres o l'on gardait les vrais Mystres, dont tous les Mystres semi-publics ne sont qu'un ple et lointain reflet. Les Mystres historiquement connus comme gyptiens taient l'ombre de la ralit u sur la Montagne (i) , et c'est en Egypte que le jeune (i) Ortgncontre Cels,1. IV,ch. XVI. {N\ d. t.)

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le solennelle reut la conscration prparant la Prtrise Royale qu'il devait atsa teindre plus tard. Sa puret surhumaine taient telles que, dans dvotion dbordante sa virilit pleine de grce, il s'levait d'une au-dessus des asctes manire extraordinaire farouches parmi lesquels il avait t form, sur les Juifs svres qui l'entourpandant raient le parfum d'une sagesse accompagne de tendresse et de suavit comme un rosier dans un dsert, y rpandrait ses transport effluves embaums sur la plaine strile. Le de sa puret immacule charme dominateur entourait son front comme d'un radieux halo, et ses paroles, bien.que rares, respiraient toujours la douceur et l'amour, veillaient, mme chez les plus rudes natures, une douceur momentane, chez les plus inflexibles une sensibilit passagre. Jsus vcut ainsi pendant vingt-neuf annes de son existence mortelle, croissant de grce en grce. . Cette puret surhumaine et cette ferveur relirendaient Jsus homme et disciple gieuse une digne de servir de temple et d'habitation imPuissance plus auguste, une Prsence mense. L'heure avait sonn o allait se produire l'une de ces manifestations Divines qui,

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viennent aider l'humanit priodiquement, quand une impulsion nouvelle est ncessaire pour hter l'volution spirituelle des hommes, quand parat l'horizon une civilisation nouvelle. Les sicles allaient donner naissance au monde Occidental, et la sous-race Teutonique (1) allait relever le sceptre imprial que laissait chapper la main dfaillante de Rome. Avant son avnement, un Sauveur du Monde devait apparatre et bnir l'Hercule-enfant, encore au herceau. Un puissant Fils de Dieu allait s'incarner sur la terre-un Instructeur suprme plein de grce et de vrit (2), Un tre dans lequel habiterait au plus haut point la Sagesse Divine, le Verbe fait chair, un torvritablement une rent de Lumire et d Vie surabondantes, Fontaine d'o jaillirait flots la Vie. Le Seigneur de toute Compassion et de toute sagesse tel est Son nom - quittant le sjour des Rgions Secrtes, apparut dans le monde des hommes. (1) La sous-race Tcutoniquc est, dans la classification thosophique, la cinquime de la quatrime race : elle comprend la plupart des populations du centre et de l'occident de l'Europe, notamment la majorit des Anglais, Allemands, Franais. (N. d. t.) (2) S. Jean, I, 14.

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II lui fallait un tabernacle humain, une forme humaine, le corps d'un homme; or, o trouver un homme plus digne d'abandonner son corps, par un acte de renoncement joyeux et volon-. taire, un tre devant lequel les Anges et les hommes s'inclinent avec la vnration la plus les Hbreux, profondequecetHbreud'entre le plus pur le plus noble des Parfaits , dont le corps sans souillure et le caractre immacul taient comme la fleur mme de l'humanit? L'homme Jsus se prsenta volontai-. renient au sacrifice, s'offrit sans tache au Seigneur d'amour qui prit cette jeune enveloppe pour tabernacle et l'habita pendant trois annes de vie mortelle. Cette poque est marque, dans les traditions runies dans les vangiles, par le Baptme de Jsus, quand le Saint-Esprit se montre descendant du ciel comme une colombe et demeurant sur Lui[\), et qu'une voix cleste s'crie : C*est ici mon Fils bien-aim ; coutez le Fils bien-aim Le . Jsus, vritablement en qui le Pre met toute son affection (2) , Jsus se mit ds lors prcher (3) et fut . (1) S. Jean, ,'32. (a) S. Matth., III, 17. {3);6W.,IV,i7.

...

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ce mystre merveilleux : Dieu manifest en chair (1), Jsus est Dieu, mais II n'est pas le seul, car : N'est-il pas crit dans votre loi J'ai dit; vous tes des dieux? -Si la Ma appel dieux ceux qui la parole de Dieu a t adresse,et si rcriture ne peut tre rejete, comment pouvez-vous dire celui que le Pre a consacr et qu'il a envoy dans le monde lu blasphmes parce que j'ai dit : Je suis le Fils de Dieu (2)? Les hommes sont vritablement tous Dieux par l'Esprit qui habite en eux, mais le Dieu Suprme ne se manifeste pas chez tUs, comme chez ce Fils bien-aim duTrs-Haut. Cette Prsence ainsi manifeste, rtoUs pouvons juste titre lui donner le nom de Christ ; c'est Lui qui vient sous la forme de Jsus et les les montagnes homme, parcourant plaines de la Palestine, enseignant et gurissant, entour de disciples choisis parmi les mes les plus avances. Le charme rare de Son amour souverain, qui rpandait autour'de Lui comme les rayons d'un soleil, attirait Lui les hommes souffrants, fatigus, accabls ; la magie subtilement tendre de Sa Sagesse pleine de (i) 1. Tint., m, 16. (2)S. Jean, X, 34-36.

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bont rendait plus pures, plus nobles et plus belles les vies qui entraient en contact avec la Sienne. Par des paraboles et un langage lules foules mineusement imag. Il instruisit ignorantes qui se pressaient autour de Lui et, mettant en jeu les forces de l'Esprit pur, gurit de nombreux malades par la parole ou le toude cher, renforant les nergies magntiques Son corps immacul par la force irrsistible de Sa vie intrieure, Rejet par Ses frres Essniens parmi lesquels il avait d'abord poursuivi Sa tche (et dont les arguments hostiles Sa rsolution de vivre une vie aimante et laborieuse sont rsums dans le rcit de la tentation), parce qu'il apportitau peuple la sagesse spirituelle regarde par eux comme leur plus prcieux et plus secret trsor et parce que Son les dclasss amour, sans limites accueillait et les dgrads et s'adressait, dans les plus humbles comme dans les plus levs, au Roi auDivin, Il ne vit que trop tt s'amasser tour de Lui les sombres nuages de la haine et du soupon. Les docteurs et les magistrats de Son peuple en vinrent bientt Le regarder avec jalousie et colre ; Sa spiritualit tait un reproche continuel ; pour leur matrialisme la dmonstration tacite mais Sa puissance,

LE CHRIST HISTORIQUE

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de leur faiblesse. Trois annes permanente peine aprs Son baptme, l'orage qui Le menaait clata, et le corps humain de Jsus expia le crime d'avoir servi de sanctuaire la Prsence glorieuse d'un Instructeur plus qu'humain, La petite troupe de disciples choisis auxquels Jsus avait confi le dpt de Ses instructions fut ainsi prive de la prsence physique de son Matre avant d'avoir assimile Sa doctrine *.mais c'taient des mes dj hautes et dveloppes, prtes recevoir la Sagesse et capables de la transmettre des hommes moins avancs. Le plus impressionnable tait le disciple que Jsus aimait; jeune, zl, dvou son Matre, il fervent, profondment Son esprit d'inpuisable amour. partageait le sicle qui suiSaint Jean reprsenta,pendant vit le dpart physique du Christ, l'esprit de dvotion mystique qui aspire l'extase, la vision d Divin, l'union avec Lui. Saint Paul, au contraire, le grand Aptre qui vint plus tard ^reprsent dans les Mystres l ct d l Sagesse. L Matre n'oubliapas Sa prbmssefd venir eux quand le mond ne L verrait plus (1) et, (i)S^JeanyXlV78;9. V':'"-;.

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LE CHRISTIANISME SOTRIQUE

annes, les visila, pendant plus de cinquante revtu de Son corps spirituel subtil, continuant les leons commences quand II tait avec eux et les formant dans la connaissance des vrits occultes. La plupart des