chaufferies biomasse : vers plus d’effi cacit逦 · d’huile et allongement possible des...

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15 OCTOBRE 2014 MAÎTRISER L’ÉNERGIE DURABLEMENT 533 Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement 12 ACTUALITÉS Chaleur renouvelable et performance énergétique au cœur des activités de la Fedene 17 DOSSIER Chaufferies biomasse : vers plus d’efficacité

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15 OCTOBRE 2014M A Î T R I S E R L ’ É N E R G I E D U R A B L E M E N T

533

Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement

12 ACTUALITÉSChaleur renouvelable et performance énergétique

au cœur des activités de la Fedene

17 DOSSIER

Chaufferies biomasse : vers plus d’effi cacité

Optimisez la productivité de vos moteurs à gazavec la première huile au monde conçuepour favoriser leur efficacité énergétique*

Que diriez-vous si les moteurs à gaz devenaient encore plus fiables et pouvaient fonctionner dans des conditions de service encore plus sévères, et tout cela avec une consommation de carburant moindre ? Pour la première fois, ils peuventsatisfaire cette triple exigence.Voici Mobil SHC Pegasus™, la première huile au monde conçue pour favoriser l’efficacité énergétique* des moteurs à gaz,tout en leur apportant aussi des performances optimales : propreté accrue, protection améliorée, moindre consommationd’huile et allongement possible des intervalles de vidange. Mobil SHC Pegasus™ est un lubrifiant à la pointe du progrès, quibénéficie du logo « efficacité énergétique ».Pour plus d’informations sur Mobil SHC Pegasus™, rendez-vous sur : mobilindustrial.fr

©2013 Exxon Mobil Corporation. Le logo Mobil™ et la silhouette du cheval ailé Pégase sont des marques commerciales déposées appartenant à Exxon Mobil Corporation ou à l’une de ses filiales.* Les économies d’énergie mesurées avec Mobil SHC Pegasus™ se rapportent seulement à la performance de cette huile, comparée à des huiles minérales classiques ExxonMobil, de grade SAE 40,pour moteurs fonctionnant au gaz naturel. La technologie utilisée pour la formulation de Mobil SHC Pegasus™ a démontré qu’elle pouvait apporter jusqu’à 1,5 % d’amélioration, en termes d’écono-mies de carburant supplémentaires, par rapport aux huiles Mobil Pegasus™ 1005 et 805. Ces économies sont mesurées par la consommation de carburant en service, les tests étant effectués sur desapplications classiques de moteurs fonctionnant au gaz naturel et dans des conditions contrôlées. Les améliorations de rendement énergétique constatées sont susceptibles de variations en fonctiondes conditions de service. Les économies d’énergie annoncées pour ce produit sont basées sur les résultats obtenus par ce lubrifiant durant des tests d’utilisation, effectués selon les protocoles d’es-sais industriels et en conformité avec les spécifications actuellement en vigueur.

Pour plus d’informations, nous vous conseillons de contacter notre service de support technique, par téléphone au 0 800 970 215 ou par courriel envoyé à : [email protected]

Esso Société Anonyme FrançaiseSociété Anonyme au capital de 98 337 521,70 Euros. RCS Nanterre 542 010 053Siège Social : Tour Manhattan, La Défense 2, 5 / 6 Place de l’Iris – 92 400 Courbevoie – FranceTél : +33 (0)1 57 00 70 00 - Fax : +33 (0)1 57 00 78 99

EntrEprisEs Et actEurs publics cités dans cE numéro

H sommairE

A.E. PRODUCTION _______________7ADEME ____ 7, 13, 16, 17, 18, 26, 27, 29AGRO FORST _________________ 24AIE ___________________________10ALLIANCE FORÊT BOIS __________16ALSACE ENERGIVIE ______________7AMORCE _________________7, 22, 28AVERE-FRANCE ________________ 8AXEREAL _____________________ 26BEIRENS _____________________ 24BOIS ÉNERGIE FRANCE __________14BOORTMALT _________________ 26CAFSA ________________________16CARDONNEL INGÉNIRIE ______ 14, 15CENTRE D’ÉTUDES DE L’ÉCONOMIE DU BOIS ________ 31CHU DE TOULOUSE ____________ 30CIBE ______________ 18, 20, 23, 24, 31CLER ________________________ 28

CLUB BIOGAz ATEE _____________ 8CLUB FRANCE DÉVELOPPEMENT DURABLE ______7COFELY ______________ 14, 16, 24, 29COFOGAR _____________________16COMITÉ 21 _____________________7COMPTE R ___________________ 30CONDENS OY _________________ 24CRPF LORRAINE _______________ 20DALKIA _______________6, 14, 26, 30DE DIETRICH _________________ 28DGEC _________________________32DISLAUB _____________________ 26DRIEE ÎLE-DE-FRANCE ____________7ECOBOIS _____________________ 22EDAMA _______________________ 6EDF __________________________ 12EELV __________________________ 12EGIS __________________________ 6

EMG IMMOBLIER _______________7EXELON _______________________ 6FAO __________________________32FEDENE _________________ 12, 14, 22FEDEREC _____________________ 22FNB _________________________ 22FORESTARN ___________________16GDF SUEz ____________________16GRTGAz ______________________ 6GSE __________________________ 6IDEEL _________________________ 6IES SYNERGY __________________ 6IFP ENERGIES NOUVELLES ______6, 7INERIS ________________________16INRA _________________________32IPSOS ________________________ 8ITRON ________________________ 6KINNARPS _____________________7LE MARCHÉ DU BOIS.COM _______16

LINEAzEN _____________________16LUX RESEARCH_________________10MOBIVIA GROUPE ______________ 8NANTES MÉTROPOLE ___________ 12NEXTENERGIES _______________ 26OFFICE DEPOT __________________7OMM ________________________33PAC & CLIM INFO _______________ 9PANASONIC ___________________10PAYS DE THIÉRACHE ___________ 22POUJOULAT ___________________ 6PURPAN ÉNERGIES SANTÉ ______ 30RÉGION ÎLE-DE-FRANCE ________ 29RÉGION PAYS DE LOIRE __________14RÉSEAU NATIONAL DES TERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE 28SAFEGE _______________________ 6SAS PROPAILLE ________________ 22SAVEENERGY _______________24, 25

SCHEUCH ____________________ 24SCHMID _____________________ 28SER _______________________ 6, 20SNEC _________________________14SOBEGI _______________________16SOLUTION COP 21 _______________7SPIE __________________________ 9STAL INDUSTRIE ________________7SUEz ENVIRONNEMENT ________ 6SYNDICAT DE SYLVICULTEURS DES PYRÉNÉÉS-ATLANTIQUE _____16SYNDICAT MIXTE DES RESEAUX D’ÉNERGIE CALORIFIQUE _______ 29TECHNIP ______________________ 6TERNERGIE ____________________ 6TESLA ________________________10UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE ____33VILLE DE TRAMAYES ___________ 28VYNCKE ENERGIETECHNIEK _____27WINCO TECHNOLOGIES _________ 6

Infos Pros6 Les rendez-vous ATEE. Les nominations. Le site. À lire7 Elle l’a dit : Annick Girardin, secrétaire d’État chargée

du Développement et de la Francophonie Agenda

Actualités8 En bref12 Chaleur renouvelable et performance énergétique

au cœur des activités de la Fedene

Dossier spécial bois-énergie16 En bref17 Chaufferies biomasse : vers plus d’efficacité

18 Entretien avec Rémi Chabrillat, directeur productions et énergies durables à l’Ademe

20 Approvisionnement : faire feu de toutes les biomasses

23 Condensation des fumées sur les chaudières bois, état des lieux et perspectives

26 Une malterie qui carbure à la biomasse

28 Pour l’efficacité énergétique, Tramayes règle ses pompes

29 Une chaufferie bois dans la jungle urbaine30 Le CHU de Toulouse passe au bois31 Les prix du bois-énergie32 Protéger les forêts, une urgence pour le climat

Répertoire des fournisseurs 34

|  315 octobre 2014 - n°533

H ÉDITO

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Revue de l’Association technique énergie environnement

47 avenue Laplace 94117 Arcueil Cedex

Rédaction• Tél : 01 46 56 35 44• Fax : 01 49 85 06 27• E-mail : [email protected]

• Directeur de la publication : Marc Hiégel

• Rédacteur en chef :Stéphane Signoret (35 42)

• Rédacteurs : Olivier Mary (35 43)Pauline Petitot (35 44)

• Ont participé à ce numéro :Mathieu DejeuJean-Pierre Tachet, Cibe

• Secrétaire de rédaction : Pauline Petitot (35 44)

• Diffusion-abonnements :Jacqueline Préville (35 40)

• Photo en couverture : Chauffferie biomasse du CHU de Toulouse © Rodolphe Escher

Publicité Eureka Industries• Chef de publicité :

Olivier TaulierTél : 01 43 97 48 71Fax : 01 42 83 94 [email protected]

Abonnement20 numéros par an • Tél : 01 46 56 35 40 • France : 140 € (16 € à l'unité)• Étranger : 153 € (21 € à l’unité)

© ATEE 2014Membre du Centre français d’exploitation du droit de copiewww.cfcopies.com

Tous droits de reproduction réservés. Les opinions exprimées par les auteurs dans les articles n’engagent pas la responsabilité de la revue.

(Association régie par la loi 1901)Représentant légal : Marc Hiégel

Conception graphique : Olivier Guin - [email protected]

Imprimerie CHIRAT744 route de Ste-Colombe 42540 St-Just-la-PendueTél : 01 44 32 05 53 www.imp-chirat.fr

Dépot légal à parution. Commission paritaire n°0516 G 83107

Stéphane Signoret, rédacteur en chefS

Une meilleure croissance, un meilleur climat

S i je me permets de reprendre le titre du dernier rapport de la Com-mission mondiale sur l’économie et le climat*, c’est parce que tout y est. Un rapport (encore un autre me direz-vous) mais surtout un appel à prendre notre destin en main en ce qui concerne le changement climatique. Qui lance cet appel et que nous dit-il ? Aux commandes de la Commission, on trouve l’ancien président

mexicain Felipe Calderón et le fameux économiste Nicholas Stern, reconnu en 2006 pour son analyse des conséquences économiques néfastes de la non-action sur le thème du climat. Mais surtout, la Commission inclut d’anciens ministres, des représentants de l’industrie, des collectivités et des banques (on notera qu’il n’y a pas de Français et peu d’Européens…). Leur message n’est donc pas empreint d’idéologie mais trouve son fondement dans la réalité du monde actuel. Or, leur message est que cette réalité subit deux changements majeurs. Tout d’abord, les évolutions démographiques, le glissement de l’acti-vité vers les pays en développement et l’émergence de nouvelles technologies modifi ent structurellement «les systèmes mondiaux urbains, d’utilisation des terres et énergétiques». C’est le sens de l’Histoire et 90 000 milliards de dol-lars devraient être investis “naturellement” en 15 ans dans ces changements d’infrastructures.Simultanément, les émissions de gaz à effet de serre doivent être contenues puis baissées afi n d’éviter un trop fort réchauffement climatique. Le raison-nement des rapporteurs est donc le suivant : quitte à devoir effectuer de toute manière de forts investissements de croissance, autant choisir ceux qui auront le moins d’impacts sur le climat. Selon eux, le surcoût ne sera alors que de 4 050 milliards de dollars sur ces mêmes 15 ans. Un prix fi nalement faible à payer pour avoir l’assurance la moins coûteuse contre le risque climatique, via des modèles urbains plus compacts et mieux intégrés, un meilleur usage des sols agricoles, la reforestation, et l’augmentation des efforts en matière d’effi cacité énergétique et d’énergies renouvelables. Le rapport donne 10 recom-mandations clés (donner des prix forts et prévisibles au carbone, réduire le coût du capital pour les investissements “verts”, etc.) qui sont autant de décisions politiques à faire prendre à nos élus. Maintenant.

* Better Growth, Better Climate : le rapport (en anglais) ainsi que le résumé exécutif (en français) sont disponibles sur http://newclimateeconomy.report/

CERTIFICATSd’ÉCONOMIESd’ÉNERGIE (CEE)

La 3ème période de fonctionnement du dispositif des CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE, CEE, va démarrer le 1er janvier 2015.

les Pouvoirs publics pour 2015-2017, c’est tout le mécanisme des CEE qui évolue :

Passage d’un système de demande et de contrôle a priori vers un mode déclaratif avec contrôle a posteriori ;

Introduction de seuils et de dérogations annuelles différenciés selon la nature des opérations ;

Obligation de recourir à des professionnels « RGE » pour la réalisation des opérations d’économies d’énergie dans le bâtiment résidentiel ;

mies d’énergie avec :

forfaits donnant droit à CEE ;l’harmonisation des critères avec d’autres dispositifs tels que

le CIDD et l’éco-PTZ ;la standardisation des modes de preuves et des attestations

sur l’honneur.

Les nouvelles règles du jeu

La journée du 11 décembre vise à présenter le dispositif rénové des CEE en le plaçant dans le contexte de la transition énergétique et de renforcement des politiques nationales et européennes de maîtrise de l’énergie, notamment pour la rénovation énergétique des bâtiments.

MATIN

Une 3ème période remaniée

Présentation des modalités de fonctionnement du dispositif : gouvernance – fonctionnement – programmes d’accom-pagnement – éco-conditionnalité – plan de rénovation des

APRÈS-MIDI

Focus

Atelier 1 : bâtiments/collectivités localesAtelier 2 : industrie/transports/agriculture

avec cas concrets de montages de dossiers.

Tous les abonnés recevront prochainement le programme complet de la journéeATEE - Association Technique Énergie Environnement - 47 avenue Laplace - 94117 ARCUEIL CEDEX

actualités F

Rendez-vous ATEERetrouvez les programmes de ces manifestations sur www.atee.fr

http://mooc.sustainable-mobility.ifp-school.com/ L’école d’application dans les domaines de l’énergie et des transports IFP School rejoint le mouvement des MOOCs (massive open online course), et lance son premier cours en ligne gratuit sur le thème de la mobilité durable. Ce cours, qui sera dispensé en anglais, s’étalera sur 4 semaines du 3 au 30 novembre prochains. Il s’adresse à toute personne de niveau Bac+2 qui souhaite en savoir plus sur la conception des moteurs de demain et sur les problématiques environnementales et sociétales de la mobilité. Ce MOOC permettra au participant d’aborder le fonctionnement des moteurs, la fabrication des carburants et leurs spécifications, la formation des polluants et les systèmes de post-traitement, les technologies existantes pour réduire la consommation et les émissions et enfin les motorisations et énergies alter-natives. Au terme de la formation, les participants seront récompensés par un badge de compétences et obtiendront une attestation de participation.

Le site

À lire

ATEE GRAND OUEST5 novembre, NANTES (44)Petit-déjeuner “Valoriser ses émissions de CO2 évitées : simple et efficace !”

DD ContactD:[email protected]

6 novembre, NANTES (44)Réunion d’information “Sobriété énergétique du patrimoine bâti”

DD ContactD:[email protected]

ATEE NORD-PAS-DE-CALAIS20 novembre, LILLE (59)Journée d’information “L’audit énergétique obligatoire pour les grandes entreprises”

DD ContactD:[email protected]

mANIfESTATION NATIONALE25 novembre, PARIS (75)Journée d’information “La concertation locale : démarche indispensable pour un projet de méthanisation”

DD InformationsDsurDDwww.biogaz.atee.fr

Nominations 3 Nicolas Jachiet, PDG du groupe Egis, a été élu pour deux ans à la présidence de Syntec-Ingénierie.

3 IDEEL a annoncé la nomination de Jean-Marc Feuillas au poste de manager composites Rhône-Alpes.

3 Éric Faubry a pris la présidence de Winco Technologies.

3 Guy Grochowski a été nommé directeur du Centre d’ingénierie de GRTgaz. ©

D.R

.

Telex/// EXELON a choisi les turbines à gaz classe H de GE pour quatre cycles combinés aux États-Unis. /// Cinq nouveaux actionnaires sont rentrés au capital de l’éco- organisme Valdelia : KINNARPS, EMG MOBILIER, OFFICE DÉPÔT, A.E. PRODUCTION et STAL INDUSTRIE. /// SUEZ ENVIRONNEMENT, via sa filiale ingénierie SAFEGE, a été sélectionnée pour accompagner le projet de ville durable de Mandalay, au Myanmar en Birmanie, et apportera une assistance technique au Mandalay city development committee (MCDC), autorité en charge de la gestion des services urbains de la ville de Mandalay. /// IES SYNERGY a été choisi pour équiper le réseau Volkswagen avec ses chargeurs rapides DC Keywatt Trolley. /// DALKIA a choisi le nord de Toulouse pour installer son nouveau siège régional du Sud-Ouest, dans le quartier durable de Borderouge. L’emménagement dans les nouveaux locaux aura lieu en juin 2015. /// Le Technology pioneer Award 2014 de l’offshore technology center’s hall a été décerné à IFP ÉNERGIES NOUVELLES (IFPEN) pour les travaux qui y ont été conduits dans le domaine du comportement mécanique des conduites (risers) de forage pendant les années 70-80. /// GRT GAZ a choisi ITRON pour la fourniture d’un système de prévision de la consommation de ses clients, qui permettra au gestionnaire de réseaux de mieux anticiper la demande de gaz naturel. /// Le SYNDICAT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES (SER) a signé un accord de coopération avec EDAMA, association professionnelle représentant les acteurs des EnR et de l’eau, prévoyant un renforcement de la collaboration entre les deux organisations sur les domaines réglementaires, techniques et industriels afin de répondre notamment au développement des EnR en Jordanie et de favoriser les partenariats commerciaux franco-jordaniens. /// TENERGIE, producteur d’énergies renouvelables français, accroît le développement de son parc photovoltaïque avec l’acquisition de nouvelles centrales solaires grâce à une transaction supérieure à 10 millions d’euros auprès de GSE, contractant général.

Gaz de schiste : la nouvelle donne énergétiqueGuillaume Charon, éditions Technip, 336 pages, 35 euros

L’essor des gaz de schiste suscite de nombreux débats entre ses partisans et ses opposants. Mais le sujet et ses enjeux restent difficiles à appréhender car les nouvelles contradictoires affluent sans laisser place à l’expertise et à l’objec-tivité. Après deux années de travail, l’auteur lève le voile sur cette industrie et explique comment celle nouvelle filière bouleverse le monde de l’énergie et les équilibres économiques et géopolitiques. Cet ouvrage, destiné à un public de spécialistes et de décideurs, se veut objectif et répond de manière chiffrée et argumentée à toutes les questions soulevées par les gaz de schiste. Parmi les thèmes abordés, les risques environnementaux, les retombées économiques éventuelles ou l’impact sur les prix de l’énergie.

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H ACTUALITÉSAgenda

21 OCTOBRE – PARIS D Convention EEB (Effi cience énergétique du bâtiment) : Comment réussir le confort durable d’un bâtiment ?www.convention-eeb.fr

22/24 OCTOBRE – TOULOUSE D 28e Congrès national Amorce : “Déchets, énergie, environnement – quels enjeux, quels objectifs, quelles gouvernances pour 2025 ?”.www.amorce.asso.fr

29/31 OCTOBRE – LYON D Colloque international sur l’eau et l’énergie “Préserver le fl ux de la vie”, qui sera une transition vers la 7e édition du Forum mondial de l’eau organisé en Corée du Sud en 2015. www.preserving-the-fl ow.com

3/5 NOVEMBRE – STRASBOURG D Premier congrès international organisé par le pôle de compétitivité Alsace Énergivie, autour du thème de la transition énergétique dans la rénovation et la construction des bâtiments : Énergivie Summit.www.energivie-summit.eu

6 NOVEMBRE – PARIS D Assises régionales des énergies renouvelables en milieu urbain : géothermie, réseaux de chaleur, biomasse, etc., organisées par l’Ademe Île-de-France et la DRIEE.www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr

13 NOVEMBRE – LJUBLJANA D Conférence En.future 014, “Futurism ans the future of energy” en presence d’Arnold Schwarzenegger. www.energetika.net

13/14 NOVEMBRE – LYON D Congrès des industries de procédés et de leurs équipementiers : conférences, débats, espaces d’exposition, etc.www.cipeq.fr

18/19 NOVEMBRE – MONTPELLIER D Rencontres Qualiméditerranée 2014 : agroressources, bioraffi neries et produits biosoursés, saisissons l’opportunité !www.qualimediterranee.fr

18/21 NOVEMBRE – PARIS D Equibaie 2014 , salon-référence de la fenêtre, de la fermeture et de la protection solaire en France.www.equibaie.com

organisme Valdelia : KINNARPS, EMG MOBILIER, OFFICE DÉPÔT, A.E. PRODUCTION et STAL INDUSTRIE. /// SUEZ une assistance technique au Mandalay city development committee (MCDC), autorité en charge de la gestion a choisi le nord de Toulouse pour installer son nouveau siège régional du Sud-Ouest, dans le quartier durable de à IFP ÉNERGIES NOUVELLES (IFPEN) pour les travaux qui y ont été conduits dans le domaine du comportement clients, qui permettra au gestionnaire de réseaux de mieux anticiper la demande de gaz naturel. /// Le SYNDICAT un renforcement de la collaboration entre les deux organisations sur les domaines réglementaires, techniques et d’énergies renouvelables français, accroît le développement de son parc photovoltaïque avec l’acquisition de

Annick Girardin, secrétaire d’État chargée du

Développement et de la Francophonie

Elle l’a dit

«Le Fonds vert est un enjeu capital»

«Si la COP de Copenhague a été un échec, c’est qu’un nombre trop restreint d’acteurs a voulu décider pour tout le monde. On aimerait changer cela pour la COP parisienne. Les pourparlers

doivent être menés collectivement pour trouver un accord satisfaisant accepté par tous. États, col-lectivités territoriales, organisations non gouvernementales, villes, citoyens, grandes entreprises, PME… on n’y arrivera que tous ensemble. Pour atteindre un objectif ambitieux, il faudra aussi un cadre juridique pour montrer l’action que nous allons mener, déterminer un agenda clair sur les solutions envisagées pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et montrer que nous sommes engagés. Il faudrait que les pays nous fassent des propositions rapides et chiffrées de baisses d’émissions. Malheureusement, cela ne devrait pas être encore le cas pour la prochaine COP de Lima qui aura lieu en décembre, et qui doit préparer la conférence parisienne de l’année prochaine. Le problème est que beaucoup de pays ne sont pas prêts à nous suivre. Mais les positions évoluent, on le constate notamment avec la Chine. Pour rallier un maximum de pays à cette cause, le sujet des fi nancements va être très important. Pour les pays pauvres, le Fonds vert est un enjeu capital. Les pays riches doivent tenir les engagements pris et c’est dans ce but que le Président de la République [s’est rendu] à New York le 23 septembre pour le sommet sur le climat organisé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour signer le premier accord international impliquant tous les grands émetteurs de GES. Le président va annoncer que la France va capitaliser le Fonds vert des Nations unies*, qui doit aider les pays vulnérables à réduire leurs émissions et à s’adapter aux impacts du réchauffement.»

Lors du débat “Climat et développement : l’agenda post 2015”, organisé par le Comité 21, Club France développement durable et Solutions COP 21, Annick Girardin a plaidé pour des négociations plus ouvertes que par le passé pour faire des négociations de 2015 une réussite :

* Entre-temps, François Hollande a déclaré que la France allait verser 1 milliard de dollars au cours des prochaines années pour alimenter le Fonds vert des Nations unies.

| 715 OCTOBRE 2014 - N°533

Les Français prêts pour la voiture électrique ?À l’occasion de la semaine de la mobilité durable, l’Avere-France et Mobivia Groupe ont commandé une étude à l’institut de sondage Ipsos sur les Français et la mobilité électrique. Les personnes interrogées trouvent de nombreux avantages à ce type de voitures : innovantes, respectueuses de l’environnement, économiques et agréables à conduire. Mais des réticences subsistent. Sans surprise, la faible autonomie des batteries est mise en avant par la majorité des sondés. Mais ils sont aussi inquiets de la présence insuffi sante de bornes de recharge dans l’espace public. Il faudra faire des efforts de communication pour véritablement lancer la fi lière. Sur le prix d’achat d’abord, car 71 % des interrogés n’en ont aucune idée. Plus ennuyeux, huit personnes sur dix se disent mal informées sur les aides de l’État. Malgré ces freins, l’Hexagone reste le deuxième marché européen, avec 5 415 immatriculations depuis le début de l’année.

ACTUALITÉS F

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Le Club Biogaz propose des amendements à la loi sur la transition énergétiqueAlors que le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte a été examiné au début du mois d’octobre à l’Assemblée nationale, les réactions et les amendements fusent parmi les acteurs du secteur énergétique. Le Club Biogaz de l’ATEE n’y fait pas défaut, et a proposé 10 amendements, que voici :

3 Amendement à l’article 1 : Le Club Biogaz demande la défi nition d’une trajectoire à poursuivre pour la part de biométhane dans les réseaux à long terme, soit un objectif de 10 % en 2030 et de 25 % en 2050 ;

3 Amendements à l’article 9 : Il s’agit de trois amendements destinés à donner une place de choix aux véhicules gaz dans les fl ottes publiques. Le projet de loi prévoit une obligation pour l’État et ses établissements publics de s’équiper à hauteur de 50 % en véhicules fonctionnant à l’énergie électrique, au gaz de pétrole liquéfi é ou au gaz naturel pour les fl ottes de véhicules dits “lourds” (plus de 3,5 tonnes). Le premier amendement proposé vise à élargir cette mesure aux collectivités afi n qu’elles s’équipent, pour leur fl otte de véhicules lourds, en véhicules fonctionnant à l’énergie électrique, au GNL ou au gaz naturel à hauteur de 20 %. Par ailleurs, le Club Biogaz souhaite que soient insérés les termes «les véhicules fonctionnant au biogaz» à l’alinéa 3 du II, sans quoi le projet de loi risque d’exclure les véhicules fonctionnant au biogaz des véhicules propres auxquels les gestionnaires de fl ottes publiques peuvent recourir pour respecter l’obligation ci-dessus. Enfi n, certains véhicules utilisés pour les missions opérationnelles sont exonérés de l’obligation qui incombe à l’État, ses établissements publics, aux collectivités

locales et à leurs groupements de s’équiper de véhicules propres dans une proportion minimale. C’est le cas des véhicules de la défense nationale, de la police, de la gendarmerie, de la sécurité civile, des ambulances, des véhicules d’intervention et d’exploitation routière. L’amendement propose de comptabiliser dans la proportion minimale de véhicules propres à atteindre ceux utilisés pour les missions opérationnelles, sans pour autant en faire une obligation ;

3 Amendement à l’article 11 : Le Club Biogaz souhaite faire bénéfi cier le biométhane du mécanisme de l’incorporation de biocarburants aux carburants conventionnels qui permet aux distributeurs d’essence d’être exonérés du paiement de la TGAP ;

3 Amendements à l’article 23 : l’un a pour objectif de mettre en place une concertation réelle lors de l’élaboration des mécanismes de soutien aux EnR, notamment pour la défi nition des primes qui s’ajouteront au prix de marché. L’autre vise à élargir à tout fournisseur d’électricité la possibilité d’acheter l’électricité renouvelable au tarif réglementé ;

3 Amendement à l’article 49 : cet amendement demande la mise en place d’une stratégie nationale concertée de déploiement des infrastructures d’avitaillement des carburants alternatifs pour contrebalancer la prévalence de la mobilité électrique et anticiper sur le projet de directive en faveur de la promotion des carburants alternatifs qui vient d’être adopté ;

3 En vue du projet de loi de fi nances, le Club Biogaz demande enfi n la sortie du biométhane et du bioGNV respectivement de la TICGN (taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel) et de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) en vertu de son caractère renouvelable.

Spie introduit en bourseSpie, acteur des services multi-techniques dans les domaines du génie

électrique, mécanique et climatique et des systèmes de communication, ainsi que des services liés à l’énergie, a été introduit en bourse le 29 septembre

sur le marché réglementé d’Euronext Paris. L’offre comprend un placement global principalement destiné aux investisseurs institutionnels et une offre

à prix ouvert surtout dévolue aux personnes physiques. Parallèlement, Spie procède à une offre réservée aux salariés et ayants droit assimilés de

certaines sociétés françaises et étrangères du groupe qui sont adhérents d’un plan d’épargne d’entreprise. Spie envisage de lever jusqu’à 1,2 milliard d’euros,

ce qui ferait de cette entrée en bourse la plus importante de l’année à Paris.

À lire sur www.energie-plus.com 3 5 septembre : Un été propice aux réfl exions sur les CEE 3 17 septembre : Bretagne, un gros succès pour la méthanisation

3 22 septembre : Troisième collecte de fonds “citoyens” pour Énergie Partagée

3 3 octobre : La transition énergétique vue par les dirigeants d’entreprises français et allemands

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Le commerce des PAC se développe, sauf en géothermie Les dispositifs de climatisation et les pompes à chaleur connaissent des for-tunes diverses en 2014. Pac & Clim’Info, l’association des professionnels du chauffage et de la climatisation thermodynamiques, a publié en septembre dernier son enquête annuelle. L’étude répertorie le nombre d’appareils mis sur le marché français par cette fi lière. Ainsi entre août 2013 et août 2014, les caissons de traitement de l’air enregistrent une troisième année de recul consécutive, avec une petite baisse de 3 %. La tendance est plus alarmante pour les systèmes split extérieur, d’une puissance supérieure à 17,5 kW. Après un premier repli de 14 % en 2013, le nombre d’unités commercialisées chute encore de 12 % cette année. Dans le même temps, les groupes d’eau glacée connaissent une hausse de 16 %, la première depuis 2011. Quant aux sys-tèmes à débit réfrigérant variable (DRV), ils restent relativement stables, en légère progression de 3 %. Dans le secteur des PAC, les dynamiques sont très contrastées. Les modèles air/air affi chent une avancée de 5 %. Par contre, les PAC air/eau gagnent 38 % (voir graphe). Dans le même temps, les équipements dédiés à la géothermie perdent 21 %. Une augmentation record de 54 % est à mettre au crédit des PAC pour l’eau chaude sanitaire.

Source : Pac & Clim’Info

Coup de balai chez les aspirateursDepuis 1er septembre dernier, les nouveaux modèles d’aspirateur doivent répondre à des exigences d’écoconception. Défi nies par la Commission euro-péenne, elles fi xent entre autres la consommation électrique maximale de ces engins à 60 kWh/an (la méthode de calcul est indiquée dans le texte) et leur puissance nominale d’entrée à 1,6 kW. Le règlement prévoit déjà de nou-velles normes plus contraignantes pour 2017 : le plafond de consommation sera ramené à 43 kWh/an et celui de la puissance à 0,9 kW. Le niveau sonore ne devra pas dépasser 80 dB(A). Dans le périmètre de l’Union, la Commission a estimé à 18 TWh la part d’électricité dédiée à ce type de produits en 2005. Sans mesure spécifi que, elle pourrait atteindre 34 TWh en 2020.

| 915 OCTOBRE 2014 - N°5331ER DÉCEMBRE 2011 - N°476

ATEE – ÉNERGIE PLUSSERVICE ABONNEMENTS

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d’économies d’énergie 3 des informations professionnelles pratiques

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NORME

PhotovoltaïqueLa norme NF EN 62716 instaure des essais de corrosion à l’ammoniac pour les modules photovoltaïques (PV).

JOURNAL OFFICIEL

BiocarburantsL’arrêté du 28 août 2014 modifi e l’arrêté du 23 novembre 2011, modifi é par l’arrêté du 17 juillet 2013, pris en application de l’ordonnance n° 2011-1105 du 14 septembre 2011 et du décret n° 2011-1468 du 9 novembre 2011 et relatif à la durabilité des biocarburants et des bioliquides.

ÉlectricitéL’arrêté du 18 septembre 2014 relatif à la compensation des charges de service public de l’électricité et pris en application de l’article 59 de la loi n°2013-1279 du 29 décembre 2013.

CEEL’arrêté du 4 septembre 2014 fi xe la liste des éléments d’une demande de certifi cats d’économies d’énergie et les documents à archiver par le demandeur. Le texte entrera en vigueur le 1er janvier 2015.

Commission de régulation de l’énergieLa délibération du 28 août 2014 porte vérifi cation de la conformité du barème des tarifs réglementés de vente de gaz en distribution publique proposé par GDF Suez pour le mois de septembre 2014 à la formule tari-faire fi xée par l’arrêté du 30 juin 2014.

Tesla implante son usine de Batterie

dans le NevadaLe constructeur américain de voitures électriques

Tesla va installer sa nouvelle usine de batterie près de Reno, dans le Nevada. La nouvelle unité

promet d’être gigantesque. Elle va nécessiter un investissement de 5 milliards de dollars et

employer 6 500 personnes. Panasonic va participer à son fi nancement à hauteur de 30 à 40 %. Cette

implantation ne doit rien au hasard. Le Nevada, qui a le troisième taux de chômage des États-Unis,

a accordé d’énormes avantages à l’industriel, de l’ordre de 10 % du coût total. L’État a aussi une

situation géographique stratégique, non loin de l’usine d’assemblage de Fremont, en Californie.

Cette usine doit permettre d’abaisser le coût des batteries lithium-ion, pièces les plus onéreuses de ce type de véhicules. Les premières batteries

devraient être produites en 2017. Cela permettra de proposer un nouveau modèle de voiture, le

Model III, fi nancièrement plus abordable. Certains s’interrogent sur la pertinence d’un chantier

aussi démesuré : les analystes de Lux Research prédisent des surcapacités de 57 % d’ici 2020.

Le solaire, première source d’électricité d’ici 2050 ?L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 29 septembre deux rapports sur l’énergie solaire. Le premier est consacré au photovoltaïque et le second au thermique. La conclusion de l’organisation est claire : le solaire est l’énergie du futur. Selon ses pré-visions, cette énergie devrait devenir la source d’électricité numéro un à l’horizon 2050, devant le pétrole, l’éolien, l’hydroélectricité et le nucléaire. Ces deux études montrent que le photovoltaïque pourrait dépasser la barre des 16 % de la production électrique mondiale. 135 GW de PV ont déjà été déployés à la fi n 2013, et 100 MW supplémentaires sont produits chaque jour. Une expansion due à des pays moteurs comme la Chine et les États-Unis. Quant au solaire thermique, il devrait atteindre les 11 %. Actuellement, il y a seulement 4 GW installés dans le monde, en raison de la concurrence avec le PV et les gaz de schiste américains. Pourtant, cette technologie est en progrès : 1 GW viennent d’être construits en un an. Les deux rapports soulignent la complémentarité des deux fi lières. Combinées, elles permettraient d’économiser plus de 6 milliards de tonnes de CO2 d’ici le milieu du siècle. Un essor possible grâce à la baisse rapide du coût de ces technologies. Néanmoins, l’AIE rappelle que la stabilité réglementaire, propice à rassu-rer les investisseurs, est une condition incontournable pour atteindre ses prévisions.

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ACTUALITÉS F

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte est en exa-men au Parlement. Dans ses Titres II et V, le texte prévoit

de mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie et de favoriser les énergies renouvelables en valorisant les ressources des territoires. Des thèmes chers aux professionnels de l’énergie, notamment ceux regroupés au sein de la Fedene, la Fédération des services énergie environnement. Elle compte au total 500 entreprises spécialisées qui sont en effet les premiers opérateurs d’énergies renouvelables thermiques en France. Réunies lors de leur congrès annuel à Nantes mi-septembre, elles ont mis en avant leurs idées, basées sur l’expérience, pour enrichir le projet de

loi. Des idées teintées de pragmatisme, comme l’a reconnu François de Rugy, député de Loire Atlantique et copré-sident du groupe EELV à l’Assemblée nationale. Invité avec d’autres élus autour d’une table-ronde lors de ce congrès, il a précisé qu’ «avec cette loi, il y a une stratégie, un changement de cap vers la diversification et l’efficacité énergétique. On ne part pas de zéro, il y a eu des changements ces dernières années sur lesquels on peut s’appuyer. Les professionnels dans le domaine de

Chaleur renouvelable et performance énergétique au cœur des activités de la Fedene

Les professionnels de la Fédération des services énergies environnement ne s’y trompent pas : le projet de loi sur la transition énergétique est une occasion

unique de faire valoir les compétences de centaines d’entreprises françaises impliquées dans le développement de la chaleur renouvelable et de la performance

énergétique. Zoom sur quelques propositions portées lors de leur congrès.

l’énergie doivent se faire entendre sur ces sujets… et pas seulement EDF !»Des sujets, la Fedene en avait retenu trois principaux, sur les réseaux de chaleur, la biomasse et la rénovation des bâtiments. Concernant les réseaux, à tout seigneur tout honneur : Nantes, ville accueillant le congrès avait en la matière beaucoup à faire valoir. Les deux représentantes de Nantes Métropole, Julie Laernoes, vice-présidente en charge des sujets empreinte écologique, tran-sition énergétique, climat, énergie et développement durable, puis Maryline Guillard, directrice énergies, environne-ment, risques ont présenté l’approche de leur collectivité, basée sur un engage-ment politique fort depuis le début des années 2000 avec le Plan climat. Un nou-veau Plan sera d’ailleurs adopté avant la fi n de l’année visant une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, montrant qu’à l’échelle d’un territoire les engagements peuvent être plus forts qu’au niveau national.

Des réseaux de chaleur essentielsConcrètement, Nantes Métropole a pris la compétence sur la production et la distribution de chaleur (et également d’électricité et de gaz) et plus largement sur l’aménagement du territoire. En tant qu’autorité organisatrice locale de l’énergie, elle a donc prévu l’extension des deux réseaux de chaleur existants : Bellevue-(Saint-Herblain/Nantes) et

Nantes Centre-Loire et la création de nouveaux réseaux plus petits dans certains quartiers ou villes attenantes (La Chantrerie, Rezé) via des associations foncières urbaines libres. L’objectif est qu’en 2020 près de 120 km de réseaux distribuent 550 GWh de chaleur pour alimenter d’une part 38 000 logements et d’autre part de très nombreux équi-pements (CHU, écoles, etc.). Une étude stratégique a permis de défi nir de nou-veaux potentiels, et une nouvelle délé-gation de service public sera lancée à la fi n de l’année sur le secteur Nord-Ouest de Nantes. Ainsi, en 2020, il y aura 2,5 fois plus de chaleur renouvelable et de récu-pération (EnR&R) distribuée qu’en 2011. La où les réseaux ne seront pas perti-nents, les ZAC se verraient tout de même imposer de trouver un approvisionne-ment par 40 % d’énergies renouvelables.Pour Thierry Franck de Préaumont, président d’Idex et du SNCU*, «Nantes est exemplaire avec des actions qui s’inscrivent dans le concret. Tout est lié au territoire, avec la prise en compte de l’indicateur idéal qu’est le taux de raccor-dement des logements aux réseaux de chaleur. La vision est centrée sur l’éner-gie dans ses usages et sur les progrès possibles.» La Fedene soutient que c’est bien ainsi, à l’échelle du territoire, que la décision des choix énergétiques peut se faire. La fédération a fait une cartogra-phie de la France montrant qu’on peut au moins tripler les réseaux. On pourrait ainsi passer de 1 à 5 Mtep de chaleur

La moitié de l’énergie consommée en France est de la chaleur. Cette part est de 80 % dans

l’habitat : le projet de loi devrait rendre cette chaleur plus effi cace et plus “verte”

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K Réunis lors de leur congrès annuel, les membres de la Fedene ont accueilli la vice-présidente de Nantes-Métropole, Julie Laernoes (au pupitre).

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renouvelable livrée en 2030 en augmen-tant la part d’EnR&R dans les réseaux, objectif que la Fedene propose d’inscrire dans la loi sur la transition énergétique (voir ses autres propositions en encadré).Mais des freins peuvent ralentir le déploiement de ces solutions intelligentes :

3 la complexité parfois du raccordement d’unités de valorisation énergétique ;

3 dans le domaine de la géothermie, le législateur devrait modifi er le code minier pour rendre les procédures moins complexes ;

3 il existe un potentiel de valorisation des combustibles solides de récupé-ration dans des unités de production de chaleur nouvelles ou existantes mais il est nécessaire de faire évoluer la réglementation ICPE en la matière.

Enfi n, il est à noter que les collectivités peuvent porter des réseaux de froid pour la climatisation urbaine. «C’est un sujet qui va monter en puissance dans l’activité économique (bureaux, hôtels, centre commerciaux, etc.) dans les pro-chaines années mais il est souvent oublié,

ajoute Thierry Franck de Préaumont. C’est dommage car un dimensionnement adapté de ces systèmes performants énergétiquement permet de diminuer l’empreinte climatique du territoire.»En tout cas, le principe d’un schéma directeur des réseaux est prévu dans le projet de loi. «C’est essentiel, car il permet à la collectivité de définir des objectifs de densification, de taux de raccordement, des outils de produc-tion les plus pertinents, etc., explique Joëlle Kergreis, directrice adjointe de la direction exécutive des programmes de l’Ademe. Il permet le dialogue avec les usagers finaux. Sur ce dernier point, la relation de confiance entre les parties prenantes doit reposer sur la transparence pour garantir l’intérêt de l’usager final dans la durée.» Cet intérêt étant d’avoir une maîtrise du prix de la chaleur sur le long terme !

Un effort à doubler en termes de biomasseBien entendu, le développement des réseaux de chaleur a bénéfi cié de l’appui

du Fonds chaleur qui a contribué à faire passer leur taux d’EnR&R de 31 à 38 % depuis 2009 (contre 26 % en 2005). Le soutien fi nancier de l’Ademe aux réseaux grâce au Fonds se fait surtout en dehors des appels à projets nationaux BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie, Agriculture et Tertiaire) : 1 200 km de réseaux ont ainsi été créés depuis 2009. Pour 70 % d’entre eux, ils sont alimentés par de la biomasse. Le bois-énergie reste donc la ressource principale permettant le verdissement de la distribution de chaleur en France. Mais les objectifs sont encore loin d’être atteints : toutes EnR confondues, il faut parvenir à 7 515 ktep de chaleur renouvelable en 2020 (objec-tif de la PPI 2009), alors qu’on est juste passé de 2 045 ktep en 2006 à 2 789 ktep en 2012 ! Le doublement du Fonds cha-leur annoncé par la ministre Ségolène Royal doit permettre de combler cet écart. «Le Fonds chaleur est un puissant accélérateur de projets qui permet de sortir de la “tep” renouvelable et de récupération à un coût public efficient, rappelle Joëlle Kergreis. Il faudra plus

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ACTUALITÉS F

q de “tep” EnR&R, peut-être à un coût moins efficient car les projets les plus faciles ont déjà été réalisés mais avec une approche plus systémique sur la qualité de l’air et de l’approvisionne-ment. Et on a besoin de tous les niveaux de puissance pour nos objectifs.»Une analyse partagée par les acteurs professionnels, dont ceux de la Fedene qui gèrent 700 chaudières pour 3,4 mil-lions de tonnes de biomasse annuelles. Extrêmement concernés, ils savent qu’avec le retour d’expérience, on peut arriver à passer le cap d’un doublement du Fonds chaleur. «Mais nous relevons des points importants pour accélérer, détaille Pierre de Montlivault, directeur des nouvelles offres énergétiques de Dalkia et DG de Bois énergie France.

Il y a besoin de connaître mieux en amont le niveau de subvention, sinon on risque d’avoir des projets qui au final n’ont pas assez de moyens ; il faut aussi pouvoir faire preuve de souplesse et de pragmatisme dans le plan d’approvisionnement pour pallier les conditions inattendues, comme la forte humidité des deux derniers hivers empêchant de sortir le bois de la forêt.» Reste enfi n le besoin de mobiliser plus de bois dans la forêt au travers de ses nombreux acteurs : il s’agirait pour cela de doter le Fonds stratégie bois-forêts, abandonné depuis plusieurs années.Du côté des collectivités, on vient bien entendu en appui au soutien de l’Ademe. La région Pays de la Loire aide ainsi les chaufferies des collectivités et équipe

Des propositions concrètesParmi les propositions de Fedene, on retiendra :

Chaleur renouvelable et de récuperation 3 faire passer de 1 Mtep en 2012 à 5 Mtep en 2030 la quantité de chaleur renouvelable et de récupération livrée par les réseaux de chaleur en privilégiant des schémas directeurs dans les territoires, en maintenant la TVA réduite, en simplifi ant le régime juridique, etc.

3 mobiliser et valoriser les EnR&R selon les spécifi cités des territoires en visant le verdissement des réseaux de chaleur et l’utilisation de solutions effi caces (cogénération). Des actions spécifi ques sont à prévoir pour la géothermie (refonte du code minier) et pour les unités de valorisation énergétique (exonération de TGAP si le rendement est > à 60 % par exemple).

Biomasse 3 ventiler les objectifs français pour 2020 en ce qui concerne la biomasse en visant plutôt 5 Mtep de chaufferies collectives et 1,2 Mtep de cogénération biomasse (contre respectivement 3,8 et 2,4 dans la PPI 2009).

3 pérenniser le Fonds chaleur et doubler son montant en lui attribuant une partie des recettes de la contribution climat-énergie.

3 doter le fonds forestier national d’un montant suffi sant pour replanter et exploiter durablement le potentiel de la forêt française.

3 maintenir la dynamique du Fonds stratégique forêts-bois.

Rénovation énergetique des bâtiments 3 prévoir réglementairement une composante “maintien de la performance énergétique optimale dans la durée” pour les contrats de maintenance et de pilotage des installations de chauffage.

3 rendre obligatoire les opérations de performance énergétique dès lors que le bilan économique est équilibré en 5 ans maximum et les assortir d’une garantie réelle contractuelle de performance énergétique

3 faciliter la prise de décision en copropriété et obliger à l’établissement d’une feuille de route d’actions de performance énergétique deux ans après le DPE ou d’un audit énergétique d’immeuble.

aussi son patrimoine public avec des chaudières bois. «De plus, notre région dispose d’Atlanbois pour structurer la filière bois en amont, c’est un atout, précise Emmanuelle Bouchaud, vice-présidente du conseil régional, déléguée à la politique de l’énergie. Mais nous sommes vigilants à ce que la mise en place de chaudières bois avec des petits réseaux de chaleur anticipe les travaux à venir d’efficacité énergétique des logements.» Le risque est en effet que production et consommation de chaleur ne correspondent pas (sauf à pouvoir densifi er et/ou étendre le réseau) met-tant à mal la rentabilité du réseau.

Rénovation des bâtiments : être pragmatiquePlus que tout autre, ce thème de l’effi cacité énergétique oblige à fédérer les différents acteurs, collectivités, entreprises, particuliers, copropriétés, bailleurs, banques, etc. Le conseil régio-nal Pays de la Loire et Nantes Métropole s’y attellent, le premier avec des aides régionales en faveur des économies d’énergie pour les particuliers et la seconde avec un dispositif de six conseil-lers climat pour les copropriétés. La mobilisation reste diffi cile : la Région en est à son 10 000e dossier quand elle devrait rénover 30 000 logements par an ! Les problématiques classiques de mobilisation des acteurs et de fi nan-cement sont les mêmes partout… Le choix entre la rénovation par étape ou une approche globale est encore en débat. Pour la Fedene, néanmoins, une conviction : l’ambition de rénovation doit inclure toutes les évolutions sur le bâti, les systèmes de chauffage/froid, les comportements des usagers et le pilotage et la maintenance. L’objectif national de 38 % d’économies d’énergie dans le bâtiment ne sera atteint que si on intègre tous ces éléments. Mais, selon Pascal Roger, directeur de la Stratégie de Cofely et Président du Snec*, «la première question pour les usagers est celle du coût et donc des différentes phases de travaux finançables. L’étude que la Fedene a confiée à Cardonnel

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rena

K L’extension du réseau de chaleur Centre-Loire à Nantes sur 63 km permettra de passer de 16 000 à 41 000 équivalents-logements raccordés.

[ Chaleur renouvelable et performance énergétique au cœur des activités de la Fedene ]

* Six syndicats composent la Fedene :SNCU : Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaineSNEC : Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenanceSVDU : Syndicat du traitement et de la valorisation des déchets urbains et assimilésSYPIM : Syndicat du pilotage et de la mesure de la performance énergétiqueSYNASAV : Syndicat national de la maintenance et des services en effi cacité énergétiqueSYPEMI : Syndicat professionnel des entreprises de multiservice immobilier et de facilities management

Ingénierie sur les logements collectifs (NDLR : voir Énergie Plus n°526) montre qu’il y a des bouquets de travaux que l’on peut réaliser tout de suite. Adaptés à la typologie des bâtiments et à leur zone climatique, ils permettent d’atteindre 20 % à 25 % d’économies d’énergie avec des temps de retour inférieurs à 5 ans.» Sur cette base, on pourrait aller plus loin que les 130 000 rénovations de logements collectifs prévues sur les 500 000 nationalement. Seulement il faut être pragmatique et accepter que des investissements ne puissent être faits qu’à certains moments de la vie du bâtiment (le ravalement pour l’isolation extérieure par exemple). D’où l’importance d’inscrire les pre-miers travaux dans un plan d’actions via un passeport de rénovation. Autre enseignement de l’étude Cardonnel : sans une bonne exploi-tation et maintenance des systèmes énergétiques, on perd en 7 ans environ l’effi cacité énergétique qu’on avait gagnée grâce aux travaux. «Il faut faire un diagnostic et définir les plans de travaux : si certains ont un temps de retour inférieur à 5 ans, alors nous

proposons que la loi oblige à les réaliser, ajoute Pascal Roger. Tout cela paraît compliqué pour les Français qui en plus se perdent dans les différentes aides existantes. Pour faciliter les décisions, il faut instaurer de la confiance, de la simplicité et des résultats garantis. D’où cette autre idée de proposer des contrats avec une garantie réelle de performance énergétique, qui donne l’assurance au client de la maîtrise de sa facture.» Les segments des copropriétés et du tertiaire peuvent profi ter de cette démarche pour débloquer des tra-vaux, à coûts constants. D’ailleurs, à terme, le tertiaire bénéfi ciera d’une valeur patrimoniale plus élevée grâce à sa valeur “verte”. Sans oublier que l’ampleur des chantiers à mener pour des rénovations de ce type serait

un vrai moteur de relance écono-mique, d’activité et d’emplois.Un état d’esprit porté par les repré-sentants des collectivités, à l’instar de Julie Laernoes qui concluait son discours ainsi : «J’en suis persuadée, la transition énergétique sera le seul moteur d’un développement économique durable, tourné vers l’avenir, pourvoyeur d’emplois locaux et pérennes sur nos territoires.» x

Stéphane Signoret

3 Plus d’informations sur www.fedene.fr

Source : FEDENE kRépartition des usages du bois

S Les professionnels de la Fedene souhaitent voir un appui public à une plus grande mobilisation du bois en forêts pour le bois d’œuvre, qui engendrera de la matière pour le bois-énergie.

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En bref

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L’Ineris cherche le bon protocoleLe contrôle de la qualité de l’air en est encore à ses balbu-tiements. Ainsi, les méthodes de mesure des particules fi nes émises par les chaudières à bois domestiques varient d’un pays à l’autre. L’Institut national de l’envi-ronnement industriel et des risques (Ineris) organise donc une comparaison inter-laboratoires de quatre pro-tocoles existants. Baptisé EN_PME_TEST, ce projet est fi nancé par l’Ademe. Au total, douze centres établis dans 8 pays européens effectueront des mesures sur une

chaudière biomasse à granulés ou copeaux de bois. Les résul-tats seront publiés à la fi n de l’année. Grâce à la comparai-son des résultats, l’Ineris pourra déterminer l’approche la plus fi able pour estimer ces émis-sions. Les conclusions devraient être publiées à la fi n de l’année.

Le bassin de Lacq passe au bois Bientôt à court de gaz, les plates-formes industrielles de Mourenx et de Lacq (64) débutent une lente mutation. Au sein de cette dernière, Cofely Services a débuté, le 23 juillet dernier, la construction d’une cogénéra-tion biomasse. La fi liale de GDF Suez a signé un contrat de concession de 20 ans avec la Société béarnaise de gestion industrielle (Sobegi), l’en-treprise en charge de la gestion du site. Le coût du projet est estimé à 56 millions d’euros pour une mise en service en 2016. D’une puissance de 19 MWe, l’installation générera 89 GWh d’électricité par an. Elle produira en outre 68 tonnes de vapeur par heure, qui seront vendues à Sobegi. La consommation annuelle de bois de la centrale atteindra 160 000 tonnes. Cofely Services a conclu un partenariat avec le Syndicat de sylviculteurs des Pyrénées-Atlantiques et des PME locales pour l’approvisionnement.

Alliance Forêts Bois rassemble le Sud-OuestLa fi lière bois entrerait-elle dans une phase de fusion-acquisition ? En juillet dernier, trois coopératives du Sud-Ouest français Cafsa, Cofogar, et Forestarn ont annoncé leur fusion. Elles forment aujourd’hui le groupe Alliance Forêts Bois. Avec quelques 44 000 propriétaires adhérents, cette nouvelle entité revendique le titre de premier opérateur forestier privé de France. En 2013, les trois groupements originels ont commercialisé 3 millions de tonnes de bois. Alliance Forêts Bois est représenté par un réseau de 14 agences dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Limousin et Languedoc-Roussillon.

Lineazen réussit sa seconde levée de fondsSi ce numéro est consacré à la biomasse comme source d’énergie, elle représente aussi un formidable réservoir pour le secteur du bâtiment. La société Lineazen connaît un certain succès dans le domaine. Créée en 2010, la jeune entreprise a réalisé une seconde recapitalisation de 2,4 millions d’euros en septembre dernier. Elle propose de grands panneaux en lamelles croisés contrecollés (3,2 x 12,2 m) de hêtre ou de bambou. Déjà populaire en Europe du Nord, ce matériau de construction était absent du marché français. Assemblé sous forme de caisson, il compose des ossatures en bois pour des murs, des planchers ou des toitures. Dans le cadre d’une rénovation, il peut s’associer avec le métal ou le béton. Par ailleurs, Lineazen vient d’ouvrir sa seconde usine à

Guénange en Moselle.

Enfi n un site de rencontres riche

en celluloseLes revendeurs de granulés n’ont pas encore conquis

tous les villages de France. Il est parfois diffi cile de trouver un fournisseur à proximité de son habita-

tion. Le site internet Le marché du bois.com pourrait épargner de longues recherches aux propriétaires

de chaudière biomasse. Cette plate-forme réfé-rence 800 enseignes partout dans l’Hexagone.

Grâce à une interface bien pensée, l’internaute trou-vera en quelques minutes les entreprises les plus proches, et commandera ses bûches. Par ailleurs, Le marché du bois.com propose un calculateur de

consommation énergétique. Avec cette applica-tion, l’utilisateur peut estimer la quantité de bois

nécessaire pour une année de fonctionnement.

k le chiffre

466 TWhC’est la production mondiale d’électricité à partir de bio-masse en 2013. Depuis 2000, elle a progressé de 296 TWh. L’Union européenne tient un rôle central dans cette augmen-tation. En treize ans, elle est passée de 47 TWh à 168 TWh.

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Le développement continu et régulier du bois-énergie en France (voir les exemples pages 26, 27, 29 et 30) est dû aux efforts des professionnels et de l’Ademe à travers le Fonds chaleur (voir l’interview

page suivante) pour assurer la qualité des installations. À l’aube d’une accélération souhaitée dans le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte, la fi lière se doit néanmoins d’aller vers plus d’effi cacité. Plus d’effi cacité dans les choix technologiques, en ayant par exemple recours

à la condensation (voir pages 23 à 25) ou en veillant à la performance des auxiliaires électriques (voir page 28). Plus d’effi cacité aussi dans la mobilisation du bois en forêt et des autres biomasses

(voir article page 20) pour l’approvisionnement. Le renouvellement des plantations par un usage accru de la forêt ayant aussi comme vertu de maintenir un puits carbone naturel (voir page 32).

Chaufferies biomasse : vers plus d’effi cacité

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ENTRETIEN AVEC RÉMI CHABRILLAT, DIRECTEUR PRODUCTIONS ET ÉNERGIES DURABLES À L’ADEME

«L’Ademe s’emploie, avec les professionnels, à relever le défi du bois-énergie pour 2020»

Alors que le Fonds chaleur a démontré son effi cacité entre 2009 et 2013, la perspective de son augmentation correspond à une nécessité de mettre en place plus d’installations pour atteindre les objectifs nationaux EnR en 2020. Mais les fi nancements ne font pas tout, la fi lière bois-énergie doit redoubler

d’efforts pour se déployer.

Quel bilan tirez-vous de l’année qui s’est écoulée pour le Fonds chaleur au niveau national ?Rémi Chabrillat : Les résultats du 6e BCIAT (appel à projets biomasse chaleur industrie, agriculture, tertiaire), lancé en septembre 2013, n’ont pas totalement rempli nos espérances dans la mesure où il y a, comme depuis quelques éditions, une légère érosion des projets – il s’agit toutefois d’une estimation, car des projets sont actuellement encore en instruction. Nous en voyons bien les raisons : un contexte économique qui n’est pas favorable aux investisse-ments, dans lequel le prix du gaz sur les marchés de gros est plutôt bas, et un certain nombre d’industriels qui s’interrogent encore sur une possible nouvelle baisse. Par ailleurs, l’appel à projets est un élément incitatif, mais ce n’est pas ce qui crée la pertinence industrielle et économique d’un projet.

Quelle a été la tendance au niveau de l’application régionale du Fonds chaleur par les antennes de l’Ademe ?R.C. : Les projets en collectivités en 2013 compensent les résultats du BCIAT. Ils ont été intéressants et satisfaisants,

assez répartis selon les fi lières. Nous avons eu de beaux projets de réseaux de chaleur, des extensions de réseaux, des projets de récupération de chaleur, à un rythme bien installé. Le Fonds chaleur a bien fonctionné, dans la continuité des années précédentes. Ce mécanisme est une belle réussite de manière générale, nous avons atteint les objectifs en termes de mise en place d’installations prévues pour 2012. Maintenant, nous savons que nous n’allons pas vers la facilité, nous avons du travail à abattre, et l’Ademe s’y emploie de son côté, avec les professionnels, pour arriver à relever le défi , parce que c’en est un.

Comment l’Ademe se prépare-t-elle à l’augmentation du Fonds chaleur annoncée par la ministre de l’Énergie Ségolène Royal ?R.C. : Dans le secteur de la biomasse, il va être important de travailler ensemble, l’Ademe, le Cibe, les porteurs de projets, tous les professionnels gravitant autour de la fi lière bois-énergie, pour sécuriser l’approvisionnement, mobiliser de la biomasse supplémentaire en forêt ou rechercher des sources alternatives. Il est assez évident que même si notre objectif est de mobiliser de la biomasse pour l’énergie, nous n’y arriverons qu’en sortant plus de bois pour l’ensemble des activités qui y sont liées. À moyen et

long terme, nous sommes convaincus que le premier levier pour tirer des forêts plus de biomasse pour l’énergie est de faire sortir davantage de bois pour la construction. Le bois d’œuvre est en effet le plus rémunérateur pour l’ex-ploitation de la forêt, celui qui permet donc de déclencher des coupes. Il faut être cohérent en termes d’usage : cela n’aurait pas de sens d’opérer des coupes à blanc destinées à l’énergie, nous pou-vons utiliser les connexes de scierie. Par ailleurs, pour des raisons qui ne relèvent pas du développement du bois-énergie, les fi lières bois matériau ont aujourd’hui du mal à s’approvisionner elles-mêmes. L’enjeu n’est pas de se battre sur un gise-ment restreint. Il faut chercher à déve-lopper et à se répartir intelligemment les produits les mieux adaptés pour faire du bois d’œuvre d’une part, de l’énergie de l’autre. Redévelopper l’usage du bois construction en France nous permettra d’avoir une activité accrue pour le bois matériau et d’augmenter la quantité de connexes de scierie pour l’énergie.

Quelles sont les pistes pour l’approvisionnement à court terme ? R.C : Il est clair que nous avons intérêt à pousser à la mise en exploitation des gisements de bois qui ont du mal à l’être, ce qu’on appelle les peuplements pauvres. Il s’agit des zones de forêt un peu dégénérescentes, ou qui ont été mal exploitées, et dont on ne tire pas de bois d’œuvre car il n’y a pas de grosse valeur économique à en espérer. Cela implique d’avoir des moyens fi nanciers pour aider à la replantation. Le soutien à la replantation est d’ailleurs un des axes du Fonds stratégique pour la forêt prévu

18 |

par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’ali-mentation et la forêt, qui a été adoptée le 11 septembre dernier par l’Assemblée nationale. L’Ademe va aussi réfl échir avec les porteurs de projet et les profession-nels de la fi lière aux moyens de fi nancer des investissements logistiques, des plates-formes d’approvisionnement, du matériel pour les entreprises d’exploi-tation, afi n de fl uidifi er l’activité.

Comment l’Ademe compte-t-elle s’organiser face à la multiplication des projets qu’elle devra accompagner ?R.C. : Le doublement du Fonds chaleur a clairement pour objectif de mettre sur pied plus de projets. L’Ademe est consciente que les projets les plus “faciles” ont probablement été déjà faits, et que les projets futurs seront un peu plus compliqués. L’Agence s’y pré-pare. D’autre part, le fait d’affi cher des fi nancements ne va pas suffi re à faire émerger des dossiers supplémentaires, il va donc falloir communiquer, informer, sensibiliser les collectivités et les profes-sionnels du bois-énergie pour faire des progrès. Rechercher, monter et instruire un nombre croissant de projets va impli-quer pour nous de redoubler d’effi cacité. C’est pourquoi l’Agence travaille à une nouvelle simplifi cation des processus de montage et d’instruction des dossiers déposés chez elle. Nous envisageons par

exemple de mettre en place des méca-nismes d’aide au forfait sur des projets de moyenne taille, afi n de réserver plus de temps pour instruire à fond des pro-jets plus importants et plus complexes.

Le Grenelle de l’environnement a fi xé des objectifs de développement de l’utilisation du bois chez les particuliers pour 2020, où en est-on ?R.C. : En parallèle de la création du Fonds chaleur, le Grenelle Environnement a posé un objectif important de dévelop-pement du chauffage au bois chez les particuliers, mais avec l’idée originale de ne pas augmenter la consommation de bois. Dans le plan national EnR, la France doit donc passer de 6 millions d’appareils au bois en 2010 à 9 millions

BCIAT, et de sept !L’appel à projets BCIAT 2015 a été lancé fi n septembre par l’Ademe, toujours dans le but de poursuivre le développement des projets de construction à partir de biomasse dans l’indus-trie, l’agriculture et le tertiaire privé. Il concerne, comme les précédents appels à projets BCIAT, les installations dont la production énergétique annuelle sera supérieure à 1 000 tep à partir de biomasse. Les modalités de candidature sont allégées pour faciliter le dépôt des projets par les entreprises, et le dossier est téléchargeable sur le site de l’Ademe dans la rubrique “publicité des marchés”. La prise de contact avec une direction régionale de l’Ademe pour l’élaboration des plans d’approvisionnement est obligatoire avant le 1er décembre 2014, et les dossiers de candidature en ligne doivent être remplis avant le 30 janvier 2015.

en 2020, tout en stabilisant la consom-mation de bois à 7,4 Mtep. C’est-à-dire qu’il faut équiper les foyers avec des appareils plus performants et renouve-ler le parc existant avec ces appareils. L’objectif est en passe d’être atteint. 450 000 à 500 000 appareils de chauf-fage domestiques sont vendus chaque années, et 90 % d’entre eux sont label-lisés Flamme verte : c’est une réussite, et une réussite française puisque les appareils sont majoritairement français. Mi-2013, 50 % avaient été renouvelés depuis 2010. Fin 2012, on comptait 7,4 millions de foyers utilisateurs, ce qui démontre que nous sommes sur une bonne pente pour approcher les 9 mil-lions en 2020, avec une consommation de bois bûche quasiment stable. x

Propos recueillis par Pauline Petitot

| 1915 OCTOBRE 2014 - N°533

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NB

Faire feu de toutes les biomassesPas de fumée sans feu. Et pas de feu sans bois !

La fi lière bois-énergie est plus que jamais penchée sur la question de l’approvisionnement

en biomasse qui commence à susciter de véritables inquiétudes… mais aussi

de nouvelles façons de faire.

La mobilisation du bois, rien que la mobilisation du bois. Depuis quelques mois, le message principal des professionnels du bois-énergie porte presque

uniquement sur le sujet de l’approvi-sionnement. Ce n’est pas nouveau, la question est soulevée depuis plusieurs années sur la capacité de l’amont fores-tier à sortir suffi samment de matière pour alimenter la part croissante du bois-énergie en France (voir Énergie Plus n°494 et 473 par exemple). Mais cette année, alors que les projets de chauf-feries se multiplient et que le projet de loi sur la transition énergétique prévoit un doublement du Fonds chaleur pour

atteindre les objectifs 2020 de chaleur renouvelable, le sujet devient plus sensible. À tel point que le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et le Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe) y ont consacré la majeure partie de leurs colloques respectifs en juillet et octobre. Pourtant, en première approche, il ne semble pas y avoir de problème. La forêt française, 16 millions d’hectares, dispose de ressources suffi santes, surtout qu’on estime aujourd’hui que seulement 50 % de l’accroissement naturel est exploité. En 2010, le bois (hors bois-bûches) tiré de la forêt pour être brûlé en chaufferie et cogénération repré-sentait 1,5 millions de tonnes. En 2015, l’Ademe estime qu’on devrait arriver à 7 millions de tonnes. Il y a tout de même une marche à franchir… Mais comment arriver à sortir le bois ? À quels endroits, à quels coûts ? Et qui peut le faire ?

S’appuyer sur le cadastreLa première solution, bien sûr, est d’aller chercher le bois qui n’est pas mobilisé

à cause de son coût plus élevé, de sa moindre accessibilité ou du morcel-lement des parcelles, et qui n’est pas en concurrence avec d’autres usages. Ce bois est principalement en forêts privées. Selon Rémi Grovel, animateur de la commission approvisionnement des chaufferies et biocombustibles du Cibe, «jusqu’à aujourd’hui, à gisements constants, les vases communicants dans la filière forestière suffisaient pour alimenter les chaufferies. Maintenant il faut trouver du bois supplémentaire. De nombreux retours d’expériences montrent des solutions notamment via l’animation des cibles prioritaires, la mise en relation des différents acteurs de la chaîne, l’appui à la logistique, etc.»Par exemple, le CRPF* Lorraine a mené un projet d’amélioration foncière dans des forêts morcelées de son territoire. Avec plus de 3,6 millions de m3 récoltés par an, ce CRPF estime que 750 000 m3 supplémentaires dont 400 000 pour les bois industrie et bois-énergie, sont mobilisables mais en grande partie

DOSSIER F

q

S Où et comment trouver 7 millions de tonnes de bois en 2015 ?

20 |

Imaginer et construire les réseaux de chaleur et de froid pour une ville plus verte. C’est ça l’efficacité énergétique Cofely. Efficacité énergétique, services multi-techniques, facility management : les 90 000 experts de Cofely travaillent chaque jour à l’amélioration de la performance énergétique et à la réduction de l’empreinte environnementale des villes modernes. COFELY-GDFSUEZ.COM

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DOSSIER F

q

[ Faire feu de toutes les biomasses ]

en forêts privées inférieures à 25 ha. Comme 40 % des forêts privées sont en îlots inférieurs à 4 ha, une ving-taine de réunions publiques en 2013 ont été organisées, par petits massifs forestiers, pour mettre en contact les différents propriétaires et susciter des regroupements. Ainsi, 382 ha ont été mutés au profi t de propriétaires voisins, 11 projets de dessertes collectives ont été réalisés, et surtout 48 500 m3 de bois issus du micro-parcellaire ont été récoltés. Une belle réussite de mobilisa-tion locale qui, comme d’autres projets, prouve que le recours au cadastre est essentiel pour attaquer le problème du morcellement, regrouper les parcelles et massifi er les coupes. L’accès aux don-nées cadastrales doit donc être facilité. Enfi n, ce projet a montré la pertinence économique de l’animation territoriale pour l’amélioration foncière : selon le CRPF Lorraine, 1 € d’animation a généré 5 à 10 € d’activité sur le territoire.

Mobiliser d’autres biomasses que le bois de forêtL’intérêt doit être aussi fi nancier pour les propriétaires forestiers. Mais quand on sait que le m3 de bois-énergie va leur être acheté entre 5 et 15 € alors qu’ils pourront valoriser le bois d’œuvre à 60 €… on voit bien la nécessité d’avoir une dynamique générale autour de la forêt pour susciter la mobilisation du bois d’œuvre qui lui-même donnera l’opportunité de faire du bois d’indus-trie puis du bois-énergie. Des règles plus

Sortie de statut de déchet des broyats d’emballages en boisLa nouvelle classifi cation ICPE défi nie en septembre 2013 imposait aux chaufferies utilisant des broyats d’emballages en bois d’être dans la rubrique 2910-B, plus contraignante réglementairement (voir Énergie Plus n°514). Un problème pour la fi lière bois-énergie qui utilise environ 700 000 tonnes par an de ces broyats. Grâce à un travail commun d’Amorce, du Cibe, de la Fedene, de Federec, de la FNB et du SER-FBE, la procédure de sortie de statut de déchets (SSD) de ces matériaux a été acceptée par le ministère en charge de l’Énergie (arrêté du 29 juillet 2014). Depuis ce 15 octobre, les chaufferies classées en 2910-A peuvent donc continuer d’utiliser des broyats d’emballages du moment que leurs fournisseurs attestent de la SSD. Pour cela, ils devront déjà avoir réalisé des analyses chimiques sur des échantillons et avoir pris contact avec un organisme accrédité pour à terme mettre en place un tri correct, un suivi qualité et la traçabilité des matières. Ecobois va monter des formations et proposera des modèles de référentiels. Ainsi, en se conformant à la loi, ce marché va se professionnaliser… et créer un prix spécifi que aux bois SSD.

* CRPF : Centre régional de la propriété forestière

S La FNB estime que la forêt publique ne sort pas assez de bois au regard des objectifs affi chés, mettant à mal les industriels de la scierie. L’association France Forêts en appelle à une démarche commune pour que tous les acteurs forestiers s’assurent un développement pérenne.

kMobilisation en forêt publique (en Mm3/an)Comparaison entre objectifs et volumes réalisés

souples pour réaliser des constructions bois dans le secteur du bâtiment seront par exemple un bon moyen de susciter de la demande. Par ailleurs, même si la mécanisation de la collecte du bois s’est beaucoup améliorée, des innovations sont encore à promouvoir. La formation des conducteurs d’engins, l’accès à de la trésorerie pour acheter de nouveaux matériels sont aussi des préoccupations des entreprises forestières qui aime-raient également qu’on leur donne les mêmes avantages que les exploitants agricoles. Des besoins qui seront d’au-tant plus valables si la France développe une politique sylvicole plus importante. De nombreux acteurs l’appellent de leurs vœux pour assurer la pérennité des différents usages du bois et égale-ment pour que la forêt reste un puits de carbone. Aujourd’hui, on replante 18 000 ha par an en France, soit environ 65 millions de plants, quand l’Allemagne en plante 300 millions. Sur ce point, l’Hexagone paye son inertie des années passées, d’où l’attente d’une revitali-sation du Fonds forestier national.Pour répondre aux besoins croissants à venir de la fi lière bois-énergie, d’autres types de biomasse que le bois de forêt sont mobilisables et sur des délais beau-coup plus courts. C’est le cas du bois de haies bocagères. Un essai réalisé dans le pays de Thiérache a eu des résultats probants : l’entretien des haies assure aux agriculteurs d’avoir une ressource pour leurs propres chaudières bois et un complément de revenus lorsque le

bois est valorisé à l’extérieur. L’analyse du gisement sur ce territoire, comptant 6 000 km de haies, montre qu’avec une gestion raisonnée, par rotation de 10 à 15 ans, on dispose de 35 à 38 000 t de bois par an. D’autres solutions comme la paille – à l’exemple de la chaufferie de Troyes alimentées en partie par SAS ProPaille – ou bien le bois de vigne sont envisagées. Et surtout, à court terme, la sortie du statut de déchet des broyats d’emballages en bois va assurer la sécurité d’approvisionne-ment des chaufferies (voir encadré).Le développement encore important des solutions de bois-énergie doit être vu comme une opportunité pour le pays. Non seulement c’est une oppor-tunité pour remettre en production, entretenir et gérer durablement la forêt. Il en découlera des emplois dans l’amont forestier mais aussi dans l’aval (conception, construction, chaudières, maintenance, etc.). Mais c’est aussi une opportunité macro-économique car l’usage de la biomasse conduit à des économies d’énergies fossiles. Le bois, c’est aussi une composante majeure de notre sécurité énergétique. x

Stéphane Signoret

Source : FNB

22 |

q

L e bois présente une singularité : il contient une part impor-tante d’eau, même lorsque celui-ci est qualifi é de sec. Au cours de sa combustion, une

partie de l’énergie qu’il contient doit donc être consacrée à l’élimination de cette eau qui est rejetée sous la forme de vapeur dans l’atmosphère, alors qu’elle pourrait être récupérée en vue d’améliorer sensiblement l’effi cacité énergétique des chaufferies bois. Dans les installations équipées d’un dispositif de condensation des fumées, celles-ci sont refroidies en dessous de leur point de rosée et une partie de la vapeur d’eau qui y est contenue est condensée. Ce changement d’état libère une quantité importante de chaleur qui est transférée vers le circuit de récupération (la source froide) en étant ainsi valorisée. Le rendement de l’installation s’en trouve ainsi amélioré dans des proportions pou-vant être importantes qui dépendent de trois paramètres principaux :

3 le niveau de température des fumées ; 3 l’humidité du combustible ; 3 l’excès d’oxygène résiduel (O2) dans les fumées.

Si on ajoute à ces paramètres la condi-tion première qui est d’avoir un niveau suffi samment bas en température de la source froide, on voit donc que l’effi ca-cité de tels systèmes est conditionnée par les caractéristiques de l’installation à tous les niveaux, dans sa concep-tion comme dans son exploitation. Pour s’en convaincre on peut observer

Condensation des fumées sur les chaudières bois, état des lieux et perspectives

Dans les chaufferies à combustibles fossiles, au gaz naturel notamment, les installations de condensation de la vapeur d’eau issue de la combustion se sont beaucoup développées. Mais en France, le bois énergie n’a pour le moment pas

suivi cette évolution. Le Cibe analyse les perspectives possibles.

quelques diagrammes assez illustratifs (voir schémas 1 et 2). Sur le premier diagramme, la température du point de rosée à l’infl exion des courbes aug-mente avec l’humidité du combustible, ce qui rend moins exigeant le niveau de température de la source froide de récupération pour un même taux de récupération de chaleur visé (lecture horizontale), ou bien améliore le taux de récupération pour une température de source froide donnée (lecture verticale). Sur le deuxième diagramme, la concen-tration en O2 dans les fumées a une infl uence directe sur la température du point de rosée, qui augmente lorsque celle-là diminue et rend, pour la même raison que précédemment, le système plus performant pour un niveau de source froide donné.Pour autant, il faut se garder de prendre les valeurs théoriques lues comme représentatives de performances réelles en exploitation. Comme on le sait, les régimes variables et les aléas de l’exploitation en qualité de combustion et en caractéristiques de combustible comme en caractéristiques de distri-bution ne permettent d’atteindre que des valeurs moyennes (mais néanmoins très signifi catives) dont les éléments ci-dessus seraient la borne haute. Les points de vigilance doivent porter ainsi sur la technologie de la chaudière et le régime de fonction-nement du réseau. Le combustible devant être humide dans ce type d’application, les chaudières doivent être conçues et dimensionnées pour :

3 pouvoir fournir la puissance avec des combustibles humides (type 55 % humidité relative) ;

3 garantir les rejets de combus-tion avec des combustibles humides (rejets garantis jusqu’à 60 % humidité relative et puis-sance garantie jusqu’à 55%) ;

3 la condensation ne sera quant à elle réellement possible que si les tempé-ratures de réseau sont suffi samment basses (au moins 50°C, voire 40°C).

Quelles technologies ?Les technologies de condensation appliquées aux chaufferies bois ont été développées et mises en œuvre selon deux principes :

3 la voie sèche, qui consiste à récu-pérer la chaleur de condensation par un échange indirect entre les fumées et la source fro ide,

3 la voie humide, qui consiste à récu-pérer la chaleur de condensation

Schéma 1 : Impact du taux d’humidité

Source : Wood for Energy Production - center for biomass technology, Danish Energy Agency, 2005.

0510

10

55 % d’eauTemperature du gaz en sortie de chaudière °C

20 30 40 50 60 70 80 90

152025303540

50 % d’eau45 % d’eau40 % d’eau

30 % d’eau10 % d’eau

| 2315 OCTOBRE 2014 - N°533

DOSSIER F

© D

.R.

q par un échange direct entre les fumées et la source froide.

Le condenseur en voie sèche est consti-tué d’un faisceau de tubes au travers desquels circulent les fumées de la combustion du bois. Dans les tubes, la source froide a pour effet de refroidir les fumées jusqu’à la condensation de la vapeur d’eau, ce qui libère ainsi la chaleur latente en abaissant le niveau de température des fumées et en réchauffant le fl uide de la source froide.Le condenseur en voie humide (aussi appelé laveur de fumées) utilise un fl uide de process au contact direct des fumées (eau de “lavage” dans laquelle on aura pu introduire des réactifs chimiques pour épurer l’eau de conden-sation récupérée). Il existe différentes conceptions de ces condenseurs, jouant sur la nature et l’architecture des surfaces d’échange au regard de paramètres à privilégier (pertes de charge, espace disponible, nature des polluants à capter, volume de fl uide de lavage, etc.) : condenseur à plateaux, à pulvérisation ou à garnissage.Dans la technologie par voie humide, il convient d’attirer l’attention sur l’interaction qui peut exister entre l’action du condenseur et celle du (ou des) système(s) de dépoussiérage selon le positionnement de ce(s) dernier(s) en amont ou en aval du condenseur. C’est

une question importante à traiter au niveau de la conception même de l’ins-tallation. On peut retenir aussi qu’un condenseur-laveur, s’il peut contribuer à l’épuration des fumées, ne saurait à priori remplacer purement et simple-ment un système de dépoussiérage.D’une façon générale des points de vigilance sont à exercer dans le choix de ces matériels et leur exploitation au regard de phénomènes d’encrassement et de tenue des matériaux utilisés, compte tenu du caractère agressif (acide) des condensats. Il en est de même en ce qui concerne les rejets d’effl uents ou l’élimination de résidus issus du process qui auront à être étroitement surveillés et devront bien entendu respecter la règlementation.Au-delà de l’atout premier de l’amélio-ration de l’effi cacité énergétique et de la baisse des rejets atmosphériques, la condensation peut avoir un autre avan-tage, celui de la réduction, au moyen de compléments techniques appropriés, du panache de vapeur à la cheminée. Ce point peut en effet s’avérer essentiel pour favoriser l’acceptation sociale des chaufferies bois en zone urbaine dense.Parmi les constructeurs proposant ces technologies on peut citer, de façon non limitative, Condens Oy (Finlande), Agro Forst (Autriche), SaveEnergy (Suisse), Scheuch (Allemagne), Beirens (France).

Des réalisations encore peu nombreuses…La technique de condensation des fumées sur les chaudières bois est assez répandue en Europe, particulièrement sur les réseaux de chaleur de certains pays du Nord (Danemark, Finlande, Suède…) ou de l’Est (Suisse, Allemagne, Autriche…) où les réalisations se comptent par dizaines d’unités. Elle n’est pour l’instant que peu développée en France. On compte néanmoins dans l’Hexagone à ce jour 5 à 6 opérations disposant d’un retour d’expérience signifi catif et le nombre d’acteurs s’intéressant à la question ainsi que celui des projets ne cessent de croître.La présence d’unités de condensation

dans les pays européens est probable-ment liée à la nature et aux caractéris-tiques des installations alimentées par les chaufferies bois, notamment aux régimes de température des systèmes de distribution de la chaleur, favorisant des retours “froids” qui autorisent la condensation de la vapeur d’eau et la récupération de la chaleur latente. Le contexte historique des réseaux de chaleur en France fait que cette condition est moins facile à satisfaire, mais on constate aujourd’hui une forte prise de conscience de l’intérêt de la technique de condensation, incitant à la recherche de solutions adaptées pour les installations et réseaux bois énergie existants et son adoption pour les installations nouvelles.Le Cibe a eu l’occasion d’organiser la visite de quelques réalisations signifi -catives, dont celles de Farébersviller en Lorraine et celle de Menzingen en Suisse.L’installation de Farébersviller près de Forbach, exploitée par Cofely Services, alimente un réseau de chaleur de 8 km et comprend une chaudière biomasse de 3,5 MW de puissance. Cette dernière est équipée d’un condenseur de type voie humide (puissance nominale 885 kW, de conception Condens Oy). Le système de dépoussiérage est constitué d’un multi-cyclones et d’un fi ltre à manches

Schéma 2 : Impact du taux d’O2Source : The Handbook of Biomass Combustion and Co-fi ring (Courbes données pour un combustible à 55 % d’humidité relative)

Concentration O2 (vol%)

Poin

t de

rosé

e (°C

)

250

52

54

56

58

60

62

64

66

68

70

4 6 8 10 12

24 |

A Les installations de Farébersviller (à gauche) et de Menzingen (ci-dessus), deux applications des techniques de condensation.

[ Condensation des fumées sur les chaudières bois, état des lieux et perspectives ]

disposés en amont du condenseur. Les condensats sont rejetés en conformité avec la législation après traitement (captation des matières en suspension, correction de pH, traitement des boues).L’optimisation des régimes de tempéra-ture réseau a été obtenue par la mise en place de pompes primaires à variation de vitesse et d’équipements spécifi ques en sous-station (hydro-éjecteurs) per-mettant de garantir une température de retour la plus faible possible. À noter que ce réseau de chaleur est exclusive-ment climatique, la production d’eau chaude sanitaire étant décentralisée.Sur une période d’hiver observée de 4 jours, pour des températures de retour réseau maintenues généralement entre 45 et 50°C, la puissance fournie par le condenseur est comprise entre 500 et 800 kW pour une puissance chaudière biomasse variant de 2 à 3,5 MW. Les résultats consolidés sur 2014 mettent en évidence une puissance moyenne au condenseur sur le mois de mars de 630 KW et une énergie totale récupérée sur la saison de 700 MWh. Le gain de rendement moyen observé s’établit ainsi à 18 % en moyenne sur la saison (avec des maximums à 26 %). De plus, une réduction signifi cative des rejets atmosphériques est observable.L’installation de Menzingen,

à 800 mètres d’altitude au sud de Zürich, dessert un réseau de chaleur initié en 2010, de près de 10 km à ce jour, et est équipé de deux chaudières bois de 2 400 et 1 600 kW de puissance. Elle dis-pose en outre d’un système de stockage de chaleur par hydro-accumulation de 56 m3 permettant de lisser la puissance de production et d’un secours au fi oul de 3 MW. L’énergie totale livrée au réseau est de l’ordre de 14 000 MWh annuels.Le système de condensation des fumées de type humide (430 kW, de conception SaveEnergy) est composé d’un ensemble à deux étages (sorte d’“épingle” inclinée) dans lequel les fumées sont condensées par injection d’eau à travers des buses disposées le long du parcours. Le trans-fert de chaleur se fait en direct et l’eau réchauffée est transférée jusqu’à un échangeur à plaques dont le secondaire constitue le circuit de récupération. Le système de dépoussiérage est com-posé d’un multi-cyclones en sortie de la chaudière et d’un dépoussiéreur élec-trostatique situé en aval du condenseur, donc fonctionnant en environnement humide. Un rinçage permanent est assuré pour éviter la concentration de chlore et un choix de matériaux adap-tés est fait (titane ou inox spécial).L’installation est en outre équipée d’un système “anti-panache”, opérationnel

jusqu’à -10°C, destiné à supprimer tout signe visuel à la cheminée, préservant ainsi la qualité du paysage dans cette région touristique. Il s’agit d’une déshumidifi cation complémentaire après le dépoussiérage électrostatique par échange avec de l’air extérieur dans un échangeur avant redilution avec de l’air et rejet à la cheminée. Le coût de l’installation ressort à 380 000 € (condensation et dépous-siéreur, hors système anti-panache).L’eau de condensation en excès est extraite de la bâche à condensats pour être envoyée vers un circuit d’épuration (fi ltre à sable et décan-teur lamellaire) où sont collectées également les eaux de condensation résiduelle de l’électrofi ltre humide.En termes de performance énergétique, avec une température retour du réseau maintenue à 50°C (pour un départ à 85°C) et une teneur en oxygène dans les fumées de 8 à 9 %, la récupération d’énergie au condenseur est de 10 à 15 % en moyenne annuelle (avec un combustible de 40 à 50 % d’humidité).En matière d’émissions de poussières les ordres de grandeur sont de 100 mg/Nm3 (à 11 % O2) avec le condenseur seul et jusqu’à 3 mg après électrofi ltration humide. La disponibilité du dispositif semble être très élevée et le by passage de l’électrofi ltre exceptionnel. x

Jean-Pierre Tachet – Cibe

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Une malterie qui carbure à la biomasseLa malterie du groupe Boortmalt, située à Issoudun, a mis en route en février 2013 une chaufferie biomasse. Celle-ci doit produire 25 % de l’énergie du site. Particularité de ce système, il brûle des résidus de céréales dont une partie provient du site même.

Située à deux pas de la gare d’Issou-dun (Indre), les hauts bâtiments de la malterie Boortmalt, filiale du

groupe coopératif Axereal, ne passent pas inaperçus. D’autant qu’un nouveau local vient d’y être construit. Il abrite une chaudière biomasse de 4 MW qui fonctionne grâce à un combustible original et rarement utilisé. Quelques 5 000 tonnes par an de coproduits (orgettes, poussières d’orge et de malt) issus de la fabrication de malt sont brûlées dans l’installation. En tout, elle peut engloutir 8 000 tonnes de produits par an. «Notre but est de produire 25 % de notre chaleur à partir de biomasse et de réduire nos émissions de CO2 de 30 %», annonce Pierre-Jean Quinto, directeur de Boortmalt. Mais l’objectif est aussi économique : «Cette industrie est particulièrement énergivore, la consommation de l’usine d’Issoudun se chiffre à 100 000 MWh/an et il était dommage de ne pas valoriser nos coproduits qui ont de la valeur», précise le directeur. Dalkia s’est occupée de la conception, de la réalisation et de la mise en service du nouveau système. Par ailleurs, l’entreprise spécialisée dans les services énergétiques est soumise à un contrat de résultat pour une durée de quinze ans.La nouvelle chaudière n’assurera que le

quart des besoins énergétiques. Ce sont trois chaudières gaz de 6 MW chacune et une cogénération de 2x2 MW (5 MW thermiques), gérées aussi par Dalkia, qui assurent 75 % de la production de chaleur nécessaire à la production annuelle de 159 000 tonnes de malt. Pourquoi ne pas avoir installé une chaudière biomasse plus puissante ? Elle a en fait été dimensionnée pour correspondre à la quantité de copro-duits générés par le site, pour limiter le recours à du combustible venu de l’exté-rieur, même si cela reste indispensable. Ainsi, selon la saison, diverses issues de maïs, de colza ou de blé viennent compléter les orgettes de la malterie. Convoyées par camion, les issues sont envoyées dans deux grands boisseaux, mélangées aux orgettes produites sur place, pesées puis expédiées vers la chaudière. La malterie ne dispose que de deux jours d’autonomie et fonctionne presque en flux tendu. La chaleur pro-duite permet de chauffer l’eau à 105°C et celle-ci est utilisée pour sécher le grain d’orge germé par un chauffage indirect de l’air via des batteries.

Un combustible insoliteMais tout n’est pas si simple : le com-bustible utilisé a nécessité quelques adaptations, en particulier au niveau

Dislaub produit sa vapeur grâce au boisL’installation de chaudières biomasses dans la filière agricole est en plein essor. Un autre projet a vu le jour récemment sur le site de Buchère (Aube) de Dislaub, entreprise spécialisée dans la production d’alcool agricole et la régénération d’alcools et de solvants. Comparé à celui du groupe Boortmalt, celui-ci est plus conventionnel. La chaudière Nextenergies y est alimentée par des plaquettes forestières issues principa-lement de la filière locale. 40 000 tonnes seront brûlées chaque année. L’unité développe une puissance de 14 MW qui produit la vapeur nécessaire au fonctionnent de l’usine (20 tonnes de vapeur à l’heure à 15 bar de pression). Le projet de Dislaub, retenu par l’Ademe dans le cadre du BCIAT 2010, a bénéficié du soutien du Fonds chaleur. En passant au bois-énergie, l’usine a réduit ses émissions de CO2 : 17 000 tonnes sont économisées chaque année.

dossier F

F La malterie se chauffe en partie grâce à ses propres coproduits.

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Une malterie qui carbure à la biomassede la chaudière. «Ces coproduits sont plus difficiles à exploiter que les pla-quettes de bois. Si la chaudière est mal conçue, on s’expose à des risques élevés de mauvais refroidissement, de fusion des cendres ou d’encrassement», prévient Jérôme Béarelle, chef de projet et support commercial chez Vyncke Energietechniek, l’entreprise belge qui a construit la chaudière. Une chaudière introuvable sur catalogue car elle a été conçue sur-mesure pour ce projet. Autre difficulté inhérente à ce combustible, la qualité est souvent très variable. Texture, calibre, humidité et densité sont très hétérogènes. Pour s’adapter à ces sin-gularités, la machine utilise un système de refroidissement par eau et non par air, qui, de son côté, convient mieux à la combustion du bois. «Ce procédé permet de mieux faire baisser la température qui

peut monter jusqu’à 1 100°C, et de ne pas avoir à injecter de trop grandes quantités d’air car cela soulève ce combustible qui a la spécificité d’être très léger», précise Jérôme Béarelle. Les poussières fines qui résultent du processus de combustion sont ensuite traitées par un premier filtre qui en récupère jusqu’à 90 %, puis par des filtres à manche. Grâce à ce procédé, les émissions de particules dans les fumées plafonnent à un seuil 2,5 fois inférieur à la réglementation. Après ana-lyse, 70 % des cendres partent en épan-dage agricole. Les 30 % restants restent inutilisables à cause de concentrations de métaux lourds trop fortes et finissent à la décharge. Ce projet innovant, financé à 25 % par l’Ademe, a nécessité un investissement de 4 millions d’euros. x

Olivier Mary

F La nouvelle chaudière ne peut cependant assurer

qu’un quart des besoins en chaleur

de l’usine Boortmalt, car dimensionnée

pour la quantité de coproduits

disponibles.

CONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONLA CONCERTATION LOCALE : CONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONLA CONCERTATION LOCALE : CONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONLA CONCERTATION LOCALE : CONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONdémarche indispensable pour un projet méthanisationdémarche indispensable pour un projet méthanisationdémarche indispensable pour un projet méthanisationCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONdémarche indispensable pour un projet méthanisationCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONdémarche indispensable pour un projet méthanisationCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONdémarche indispensable pour un projet méthanisationCONCERTATIONCONCERTATIONCONCERTATIONLa fi lière méthanisati on est encore assez méconnue du grand public, ce qui conduit à des craintes et incompréhensions de la part des riverains lors de la créati on de nouveaux sites.

Aujourd’hui des projets sont ralenti s, voire bloqués, faute d’une concertati on et d’une communicati on suffi santes, en amont, avec les élus locaux et les habitants des territoires.

La concertati on revêt donc une importance parti culière pour les projets de méthanisati on.

C’est pourquoi, le Club Biogaz ATEE organise une journée pour aider les porteurs de pro-jets, bureaux d’études, exploitants, autour des questi ons suivantes : • quels sont les enjeux de la concertati on,• qui faut-il impliquer aux diff érentes étapes d’un projet de site, • comment réagir en situati on de confl it ?

Une large place sera consacrée aux échanges avec les intervenants.

séminaire25 novembre 2014

Paris

Programme et inscription sur www.atee.fr (attention : nombre de places limité à 50 personnes)

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F Tramayes n’a pas jeté l’éponge pour améliorer la consommation électrique de sa chaudière à bois.

Pour l’effi cacité énergétique, Tramayes règle ses pompes

Au sud de la Bourgogne, la petite commune de Tramayes s’est lancée dans une vaste politique de transition énergétique. Au centre de ce programme,

le réseau de chaleur du bourg est en constante amélioration.

U ne maxime populaire assure que le diable est dans les détails. Au chapitre des économies d’énergie,

cette locution prend tout son sens. Parfois de petits changements peuvent améliorer radicalement le rendement d’un réseau de chaleur. Ainsi, en Saône-et-Loire, le village de Tramayes a divisé par deux la consommation électrique annuelle de son installation pour un budget minime. Depuis 2006, la chaufferie de la commune abrite une chaudière Schmid à plaquettes de bois d’une puissance de 1, 2 MW et une chaudière fi oul De Dietrich de 495 kW en relève. L’installation alimente un hôpital, les bâtiments municipaux et une vingtaine de logements. Dès l’origine, la gestion est assurée par une régie municipale avec deux techniciens formés sur le tas. «Durant la première année, nous avons décidé de tester cette organisation, avec l’assistance du constructeur. L’essai a été concluant : la quasi-totalité des pannes est résolue par téléphone», explique Michel Maya, le maire de Tramayes. Si l’ensemble fonctionnait bien, sa consommation électrique inquiétait :

la production d’un mégawattheure de chaleur générait une dépense de 6,45 euros hors taxe en électricité. Un coût bien supérieur à la moyenne française, estimée à 2,75 € HT/MWh par l’Ademe. «Et personne ne trouvait de réponse satisfaisante à ce problème, se souvient le maire. J’ai fini par envoyer un message à l’association Amorce*. Deux réponses qui me sont parvenues incriminaient le débit fixe des pompes.»La mairie engage donc le bureau d’études OmégaWatt pour analyser sa consommation électrique. En parallèle, elle commande un système de variation de vitesse destiné à l’hôpital. Un automate régule la fréquence du moteur de la pompe secondaire en fonction de la différence de température entre la sortie et l’entrée de l’échangeur. La campagne de mesure s’est étendue sur 9 mois, de juillet 2011 à février 2012. Le variateur de vitesse a été ins-tallé en octobre 2011. Dans son rapport fi nal, le cabinet OmégaWatt constate qu’à plein régime, les moteurs des trois pompes secondaires du réseau représentent 54,8 % de la consommation électrique totale. Toutefois, grâce à l’ajout d’un

dispositif de régulation, la pompe de l’hôpital utilise 1,8 MWh/an, contre 25,5 MWh/an précé-demment. Cette diminution génère une écono-mie annuelle de 1 700 € pour un investissement de 6 100 €. L’équipement est rentabilisé en moins de 4 ans. «Par la suite, nous avons basculé les deux autres pompes secondaires en débit variable. Nos infrastructures monopolisaient 10 MWh d’électricité par an. Maintenant, il n’en requiert plus que 5», souligne Michel Maya.

À la recherche de l’énergie positiveLe réseau continue son expansion. La construc-tion d’un écoquartier autour de la chaufferie lui offre de nouveaux débouchés. «Seules les demandes de raccordements rentables reçoivent une réponse positive, précise l’élu. En outre, nous planifions le développement urbain de la commune en fonction de cette composante.» L’effi cacité énergétique occupe même un large pan de la politique de Tramayes. La municipa-lité a amélioré sa gestion de l’éclairage public et engagé des rénovations des bâtiments communaux. Par ailleurs, elle participe au réseau national des Territoires ruraux à énergie positive animée par le Cler. Un mouvement essentiel aux yeux de Michel Maya : «Les 350 agglomérations du groupement visent l’au-tosuffisance en 203 0. Les régions peuvent tirer de nombreux bénéfices économiques et sociaux d’une réappropriation locale de l’énergie.» x

Mathieu Dejeu

3 Pour en savoir plus : www.tramayes.fr.

* L’Association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux de chaleur.

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C oincée entre une voie de chemin de fer et des ruelles pavillon-naires, la chaufferie biomasse

de Stains pourrait passer pour un banal hangar. Si ce n’était l’immense cheminée, vestige d’une époque passée. «Nous sommes à quelques kilomètres de l’aéroport du Bourget. Elle sert de repère aux pilotes lors de leur manœuvre d’atterrissage», remarque Bassir Sufyar, responsable du département exploita-tion au sein de l’agence Île-de-France Nord de Cofely Réseaux. À la suite d’une délégation de service public (DSP) renouvelée le 1er mai 2014, la fi lière de GDF Suez gère le réseau de chaleur du Syndicat mixte des réseaux d’énergie calorifi que (Smirec). Long de 54 km, il dessert les bâtiments publics et privés de cinq agglomérations de Seine-Saint-Denis : la Courneuve, l’Île-Saint-Denis, Pierrefi tte-sur-Seine, Saint-Denis, et Stains. L’ensemble équivaut à alimenter 40 000 logements en chauffage et en eau chaude sanitaire. Avec quatre autres sites, l’installation bois fournit l’énergie nécessaire à cette imposante structure. Construit dans les années 1950, le réseau de la Smirec a connu bien des mutations. Des machines au fuel et au gaz ont suc-cédé au charbon. «Les discussions avec le client autour d’une composante verte ont débuté en 2007. Après les études et

Une chaufferie bois dans la jungle urbaineEn Seine-Saint-Denis, la chaufferie de Stains se trouve à quelques centaines de mètres de la mairie. Elle alimente un vaste réseau de chaleur qui serpente sous cinq villes limitrophes. Source de contraintes, cette espace citadin pousse le groupe Cofely Réseaux à des innovations aussi bien techniques que sociales.

une fois les autorisations obtenues, la phase de con struction d’un an a suivi, entre 2010 et 2011, se remémore Bassir Sufyar. Notre objectif était de couvrir la totalité des appels de puissance des mois d’été grâce à la biomasse. Au vu de nos données, nous avons choisi deux chaudières de 8 MW.» La performance énergétique était l’objectif majeur de Cofely Réseaux. Dans les canalisations, de nombreuses sondes contrôlent la température de l’eau. Un système de régulation automatique modifi e le débit du liquide en conséquence. Chaque année, le site brûle en moyenne 38 000 tonnes de combustible pour produire 96 GWh. Cinq ou six camions se succèdent tous les jours au portail de la chaufferie afi n de garantir une auto-nomie de 72 heures de fonctionnement. Prélevé dans un rayon d’environ 30 km autour de Stains, le bois transite tout d’abord par la plate-forme Cofely de Gennevilliers, avant d’être acheminé à bon port. «L’environnement urbain com-porte quelques contraintes. Les rotations commence à 9 h et se termine avant 18 h pour ne pas déranger les riverains. Nos études d’impacts ont aussi pris en compte la qualité de l’air. Les chambres de combustion répondent aux exigences réglementaires sur le monoxyde de car-bone et les oxydes d’azotes. Par ailleurs,

les fumées passent par des filtres à manche avant d’être rejetées», souligne Bassir Sufyar. Le chantier représentait un investissement de 14 millions d’euros. L’Ademe et la région Île-de-France ont chacun apporté 2 millions d’euros.

La TVA réduite en 2017Aujourd’hui, le mix énergétique du réseau est constitué à 67 % de gaz, 25 % de bois, 5 % de fuel et 3 % de vapeur. Dans le cadre de la nouvelle DSP, Cofely Réseaux s’est engagé à employer 58 % d’énergie renouvelable en 2017. Les usa-gers disposeront ainsi d’une TVA réduite à 5,5 % sur leur facture. Le groupe se prépare donc à la construction d’une nouvelle unité biomasse de 30 MW dans l’enceinte de la chaufferie du Fort de l’Est, à Saint-Denis. «Le territoire est dynamique. Entre le développement de nouveaux écoquartiers et la construc-tion de bâtiments de bureaux, nous avons régulièrement des demandes de raccordements», note Bassir Sufyar. En outre, l’entreprise soigne ses relations avec la population. Elle prévoit de dédier une portion du terrain de Stains à l’aménagement de jardins ouvriers. En attendant, les installations accueillent souvent les écoliers des alentours pour des visites pédagogiques. x

Mathieu Dejeu

K Aujourd’hui, le réseau de chaleur de Stains est alimenté par la biomasse à 25 %, et Cofely Réseaux vise 58 % d’EnR en 2017.

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S Plaquettes forestières et sciures d’industries permettront de faire fonctionner les chaudières de 5 MW de puissance cumulée.

Le CHU de Toulouse passe au boisPour répondre à l’augmentation de sa consommation d’énergie, le CHU

de Toulouse se met à la biomasse. Il a chargé Dalkia Sud-Ouest de

concevoir, réaliser et exploiter sa centrale de production de chaleur.

Après deux ans de travaux entre octobre 2011 et 2013, le CHU de Toulouse est passé au renouvelable : plus précisé-

ment à la biomasse. C’est Dalkia Sud-Ouest, par le biais de sa fi liale Purpan Énergies Santé, et qui a déjà mené à bien de tels projets dans divers hôpitaux de la région (Bordeaux, Mont-de-Marsan, Limoges etc.), qui a été chargée de l’opération. L’entreprise a signé avec l’établissement public un contrat de 25 ans (23 ans d’exploitation) dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) et a investi 10 millions d’euros dans ce projet. Elle s’est engagée à placer la gestion de l’énergie et la réduction de l’empreinte écologique de la chaudière à un haut niveau de performance.

Une priorité, les économies d’énergieConsciente de la hausse de ses besoins de cha-leur passés de 15 à 25 GWh, en particulier après l’ouverture de nouveaux bâtiments, l’adminis-tration de l’hôpital a décidé d’installer deux chaudières de la marque auvergnate Compte.R. de 2,5 MW chacune, qui couvrent 90 % de ses besoins en chaleur. «L’ancienne centrale cogénération gaz que nous exploitions était en fin de vie et ne permettait plus de satisfaire la demande croissante en énergie», reconnait Didier Cassan, responsable du service infras-tructures techniques de l’établissement. Cette partie chaleur est complétée par un conden-seur laveur de fumées de 840 kW qui permet de valoriser l’énergie et les eaux issues de la condensation de fumées : 5 000 m3 d’eau par an seront réutilisés pour des usages internes.

Pour faire fonctionner l’ensemble, 9 000 tonnes de biomasse seront consommées chaque année, surtout de la plaquette forestière, mais aussi des sciures provenant d’industries et de scieries de la région. L’entreprise s’est en effet engagée à s’approvisionner localement, sur un rayon de 100 km autour de la “ville rose”. L’installation pourra engloutir deux camions de bois par jour au plus fort de l’hiver (trois camions pourront ponctuellement faire la navette pour constituer des stocks). En dépit de ces allers-retours, le nouvel équipement devrait permettre de réduire les émissions de CO2 du CHU de 5 300 tonnes par an. En appoint, deux chaufferies supplémentaires (gaz et gaz/fi oul) peuvent être utilisées exceptionnellement. Ce nouveau système doit permettre de faire des économies. Un coordinateur performance énergétique de Dalkia se consacre d’ailleurs à cette tache pour une durée de trois ans. «En 2014, notre consommation et notre facture devraient reculer de l’ordre de 15 %. Mais d’ici

Une partie froid totalement renouvelée Un accent particulier a été mis sur la production et le stockage de froid. Le système a été entièrement repensé afi n de sécuriser le processus et d’éliminer les risques de développement de bactéries comme la légionellose. «Les anciens équipements ont été retirés au profit de sept nouveaux groupes frigorifiques performants de 2 MW. Ces installations sont complétées par 26 cuves de stockage de froid d’une puissance de 3,2 MW», précise Olivier Gorecki, responsable développement à Dalkia Toulouse.

cinq ans, nous espérons des factures de 25 à 30 % moins chères comparées à celles payées lors de l’exploitation de notre centrale cogénération si les prix du gaz et du bois se confirment», explique Didier Cassan. Un argument qui compte en ces temps de rigueur budgétaire. x

Olivier Mary

H Chaque année, 9 000 tonnes de biomasse seront avalées

par le CHU de Toulouse.

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Les prix s’entendent hors TVA départ site de production, par camion départ. Il s’agit de prix moyens toutes régions confondues.Classifi cation professionnelle des combustibles : C1 : petite granulométrie, humidité < 30%, PCI = 3,70 MWh/tonne • C2 : moyenne granulométrie, humidité entre 30% et 40%, PCI = 3,10 MWh/tonne • C3-C5 : granulométrie grossière, humidité > 40%, PCI = 2,55 MWh/tonne • C4 : granulométries moyennes et grossières, humidité < 25%, PCI = 4,00 MWh/tonne

k Plaquettes forestières

kBroyats de recyclage de classe A

kChutes diverses de scierie broyées

kGranulés producteurs kBriquettes

kChutes diverses de 2de transformation broyées

kMélanges

k Plaquettes de scieries

Prix de vente (en euros / tonne). Données complètes sur www.cibe.fr, rubrique “Travaux / Combustibles” Sources : CIBE et Centre d’Etudes de l’Economie du Bois

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Compatiblechaufferies

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Entre 25 et 50 % : c’est la part du carbone mondial accu-mulé dans les écosystèmes terrestres et stocké dans les forêts. Pour lutter effi cace-

ment contre le changement climatique, ce “puits de carbone”, ne peut être oublié et ne doit surtout pas devenir émetteur. Car il se révèle très effi cace. En France, «sur la période 2000-2005, [la forêt] a absorbé près de 10 % des émis-sions de gaz à effet de serre françaises et cette tendance se renforcerait», d’après une synthèse de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) publiée en 2009. Un dynamisme lié à deux facteurs. L’extension continue des espaces fores-tiers dans les pays industrialisés d’une part : ils sont passés de 10 millions d’hec-tares en 1910 à 15,5 millions aujourd’hui, selon les statistiques de l’Inventaire forestier national. D’autre part, jouent un rôle non négligeable «la stimulation de l’activité photosynthétique et de la productivité des couverts végétaux précisément liée à l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 et […] l’augmentation de la fertilité des sols par les émissions anthropogènes de composés azotés», rappelle l’Inra. En France métropolitaine, l’accroissement naturel, de l’ordre de 100 à 120 millions de m3 par an est supérieur aux prélève-ments, qui atteignent 60 à 70 millions de m3. Résultat, le stock de carbone dans les forêts progresse d’environ 19 MtC/an (soit 70 MteCO2/an). Une situation qui est loin de représenter celle de l’échelle mondiale, surtout dans les forêts tropicales. Comment ce stockage se met-t-il en place ? Le CO2 est

Protéger les forêts, une Face au changement climatique, les

écosystèmes forestiers, qui couvrent 26 % de la surface des continents, ont un grand rôle à

jouer. Cela est parfaitement compris par les institutions internationales, mais comment

encourager la protection des forêts à l’échelle mondiale et comment la fi nancer ?

nécessaire à la croissance de tous les végétaux. À la lumière du soleil, les arbres transforment le CO2 et l’eau en matière végétale composée essentielle-ment de carbone, et en oxygène rejeté par les plantes. Grâce à ce processus de photosynthèse, les arbres poussent tout en fi xant le CO2 dans leur bois. La moindre variation, même infi me, peut modifi er le bilan net des fl ux de GES.

Un prix du CO2 trop faibleIl faudrait donc redoubler d’effort et encourager les bonnes pratiques. L’utilisation raisonnée de la biomasse pour produire de l’énergie a une impor-tance primordiale. «Les avantages de l’utilisation de la bioénergie vont au-delà de la substitution des sources de com-bustible. D’une part, les biocombustibles peuvent aider à fermer le cycle du CO2 et à réduire les émissions de GES, et d’autre part, les plantations de biomasse établies sur des terres actuellement en jachère augmenteraient aussi les réser-voirs de carbone», estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et

l’agriculture (FAO). Mais pour accentuer l’effet positif de l’usage de biomasse, l’abattage des arbres doit se faire de façon très stricte. L’organisation préco-nise l’élaboration de plans de gestion forestière, de plans de récolte et la création de zones protégées. Tout cela a un coût, compte-tenu de l’absence de valorisation des services écologiques rendus par les forêts naturelles, telle que la préservation des ressources en eau, des sols, ou de la biodiversité. Le seul bienfait qui soit valorisé reste la séquestration du CO2. Deux marchés ont été créés pour lui donner de la valeur. Le marché réglementaire international

qui suit les règles fi xées par le protocole de Kyoto et le marché volontaire (avec deux composantes : le CCX légalement contraignant et le marché libre), né en raison de la complexité de la mise en œuvre des mécanismes de fl exibilité de Kyoto. «En 2007, 42,1 millions de tonnes équivalent CO2 ont été échangées sur le marché libre, et 22,9 millions tonnes équivalent CO2 sur le marché contrai-gnant CCX. Dans le cas des marchés volontaires libres, plus importants, les projets forestiers (qui comprennent le boisement et le reboisement des forêts naturelles et plantées et la lutte contre la déforestation) ont représenté 18 % des transactions en 2007», rapporte la DGEC. Problème, le prix de la tonne de CO2 correspondant à des réductions d’émis-sions de GES obtenues à partir de projets forestiers a fi ni par passer sous la barre des 10 euros. Les mécanismes de mar-chés ne suffi sent pas à stimuler l’intérêt des investisseurs pour le reboisement.

Un programme international à la traine Le programme Onu-Redd* (Reducing emissions from deforestation and forest degradation) a donc été lancé en 2008, avec neuf pays pilotes. En juin 2014, 53 pays y participent. Il est fi nancé par les pays industrialisés, en particulier par la Norvège, le Danemark, l’Espagne et le Japon, qui sont les donateurs principaux, et des institutions interna-tionales comme la Banque mondiale. Ce projet aide les pays en développement à intégrer les préoccupations environne-mentales à leur politique économique, en incitant à la conservation des forêts, à leur gestion durable et à l’augmen-tation des stocks de carbone. Redd + se déroule en trois phases : préparation, mise en œuvre et rémunération. À long terme, l’objectif est que les paiements perçus en échange d’une réduction des émissions, via un mécanisme de marché ou par des fonds, incitent les pays participants à investir davan-tage dans le développement sobre en carbone. Malheureusement, même si

Les mécanismes de marchés ne suffi sent pas à stimuler l’intérêt des investisseurs pour le reboisement

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S Le reboisement est urgent pour absorber les quantités de CO2 rejetées à notre époque dans l’atmosphère.

urgence pour le climat

des projets voient le jour, ils tardent à rentrer dans la phase décisive de la rémunération. On est toujours bloqué à la première étape, très en retard sur les espérances initiales : «Un arran-gement du type fonds pourrait être mis en place à compter de 2012 afin de permettre des incitations notables et prévisibles pour que le Redd commence à fonctionner à un niveau d’une certaine ampleur», appelait de ses vœux l’Onu en mars 2009. Pourquoi un tel retard a-t-il été pris dans le calendrier ? Au départ, «si le principe fait consensus, plusieurs barrières ralentissent son développement concret, dont celle de la mesure, rapportage, vérification (MRV)»,

explique Gabriela Simonet, chercheur à la Chaire économie du climat. Les scientifi ques ont mis du temps à tomber d’accord sur les estimations des émis-sions dues au déboisement : les études varient en effet de 3 à 10 milliards de TCO2 e/an. Ces divergences empêchaient de déterminer précisément le coût réel du programme, qui a pu osciller, entre 5 et 28 milliards de dollars par an selon les calculs. Un accord sur le MRV a fi nalement été trouvé pendant la COP de Varsovie. Il engage les 195 pays ayant ratifi é la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont les donateurs et béné-fi ciaires de fi nancements Redd+. Ces

règles devraient s’appliquer à la plupart des initiatives Redd+ existantes. Le mécanisme devrait s’accélérer. Car il y a urgence. Dans son bulletin annuel publié le 9 septembre dernier, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), souligne que «la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre a atteint un nou-veau pic en 2013, en raison de la hausse accélérée des concentrations de dioxyde de carbone.» Une forte mobilisation pour mettre en œuvre des programmes de reboisement pourrait ne pas suffi re à absorber de telles quantités. x

Olivier Mary

3 Pour en savoir plus : www.un-redd.org/

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