charte qualité restauration

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Patrimoine bâti ancien des Petites Cités de Caractère de la Sarthe F A Ç A D E S E N D U I T S C H A R P E N T E S C O U V E R T U R E S Z I N G U E R I E L U C A R N E S M E N U I S E R I E S F E R R O N N E R I E C L Ô T U R E S D E V A N T U R E S E N S E I G N E S C O U L E U R S Charte Qualité Restauration

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Patrimoine bâti ancien des Petites Cités de Caractère de la Sarthe

F A Ç A D E S

E N D U I T S

C H A R P E N T E S

C O U V E R T U R E S

Z I N G U E R I E

L U C A R N E S

M E N U I S E R I E S

F E R R O N N E R I E

C L Ô T U R E S

D E V A N T U R E S

E N S E I G N E S

C O U L E U R S

Charte QualitéRestauration

EditoCharte Qualité Restauration

Patrimoine bâti ancien des Petites Cités de Caractère de la Sarthe.Textes & dessins Laurent Cohin,Architecte du Patrimoine En suscitant dès 1995 la création de

l'association des Petites Cités de Caractèrede la Sarthe, le Conseil général a indiquéses attentes :> Faire émerger un réseau de communes partageant

la même passion, le patrimoine, et les mêmes objectifs, sa mise en valeur.> Sensibiliser le public à l'exceptionnelle qualité architecturale de nos villages.> Participer d'une dynamique qui, créée en Bretagne dans un premiertemps, s'est propagée aujourd'hui et tout particulièrement dans la Régiondes Pays de la Loire.Après 10 ans d'existence, l'association des Petites Cités de Caractère de laSarthe a prouvé sa pertinence. De nombreuses actions visant à sensibiliseret promouvoir ont vu le jour. Un certain nombre de communes ont obtenule label, d'autres sont en passe de les imiter. La population partage dès lorsce souci de restaurer, de promouvoir, d'accueillir. Certes, le chemin àparcourir est encore long. Cependant, de façon indéniable, la dynamiqueest engagée. Il nous appartient donc de laconforter.La signature de la charte, par l'engagementqu'elle constitue pour chaque commune,représente une étape importante qui permettrad'inscrire de façon encore plus forte cettevolonté. Le réseau des Petites Cités deCaractère, ainsi engagé dans une démarchede qualité, pourra constituer un élément fort dede notre détermination en faveur du patrimoinesarthois.

Roland du LuartSénateurPrésident du Conseil général de la Sarthe

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Pourquoi une charte de qualité ?

Lune des actions prioritaires pour les communesadhérentes au label "Petites Cités de Caractère" est la mise envaleur du patrimoine bâti et paysager. Ainsi, depuis sacréation en 1995, l’association tire un bilan très positif grâce àl’accompagnement des politiques départementale et régionale

pour la restauration des centres anciens.

Chaque commune propulsée par l’effet de réseaua le souci de plus en plus affirmé de préserver sonidentité et celle du département, à travers desdémarches de qualité spécifiques et adaptées,dans un but de développement économique etd’amélioration du cadre de vie.

Outre le suivi architectural mené par un architecteconseil dans chaque cité, il est ressenti le besoind’informer et de sensibiliser avec un seul et mêmesupport de communication didactique l’ensembledes intervenants quelque soient les travaux de restauration.

Les communes ont comme principal atout la richesse et la diversité deleur patrimoine bâti. Malheureusement, il a fréquemment été maltraitéou négligé durant les années 1950-80 au nom d’une modernité souventmal comprise et mal employée. Restaurer ou remettre en valeur le bâtiancien implique de respecter certaines règles de mise en œuvre dematériaux bien adaptés, conformes à l’histoire de chaque édifice et aux

spécificités locales.

C’est le but que se donne cette chartesignée par chaque commune, qui s’engageà la faire respecter sur son territoire. Il nes’agit pas de faire de ces centres anciensdes musées figés mais au contraire, grâce àla qualité des travaux, de redonner à tousun cadre de vie agréable et attractif.

Jean AnneronPrésident de l’Association des Petites Cités de Caractère de la Sarthe

’ Bénéficiaires■ Elus■ Décideurs■ Maîtres d’ouvrage privés et publics■ Entreprises et artisans du bâtiment■ Maîtres d’œuvre■ Associations culturelles et

patrimoniales.

Objet Les règles techniques de restaurationdu bâti ancien sont illustrées dephotographies et de croquistechniques : ■ Aspects architecturaux

caractéristiques à préserver■ Emploi de matériaux adaptés■ Utilisation de techniques

appropriées.

But recherché ■ Qualité des restaurations■ Mise en cohérence des actions de

mise en valeur du patrimoine avecla réalité du terrain

■ Sauvegarde des qualitésarchitecturales et techniques desconstructions

■ Sensibilisation et conseils auprès detous les maîtres d’ouvrage porteursde projets de restauration

■ Orientation des professionnelsartisans et maîtres d’œuvre dansune démarche globale cohérente.

La charte et ses règlestechniques

Les bénéficiaires de la chartes’engagent à :■ Respecter les règles techniques etl’emploi des matériaux conformes aubâti ancien,■ Respecter les élémentsarchitecturaux caractéristiques de laconstruction par leur conservationautant que possible, leurrestauration et leur mise en valeur.

Engagementmoral

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Les Petites Cités de Caractère, des centres anciens protégésLes Petites Cités de Caractère sont des secteurs protégés soumis au rayon de 500 m de protection d’un MonumentHistorique ou au règlement d’une Z.P.P.A.U.P. (Zone deProtection du Patrimoine Architectural Urbain etPaysager). Tous travaux doivent faire l’objet d’unedéclaration de travaux ou d’un permis de construire ou de démolir, et sont soumis à l’avis de l’Architecte desBâtiments de France.

Le rôle de l’architecte conseil des Petites Cités de CaractèreConseiller les particuliers. Les habitants, les commerçants ou tout autremaître d’ouvrage privé des centres bourgs des Petites Cités de Caractèrebénéficient d’une mission gratuite de conseils, prodigués le plus en amontpossible de tous projets de travaux. Des permanences d’une demi-journéepar mois ont été instaurées dans chaque commune. Les conseils fontl’objet d’une rencontre sur place et concernent plusieurs aspects :■ Administratif : déclarations de travaux, permis de construire,

suivi des dossiers, subventions…■ Technique : rencontres avec les artisans, choix des matériaux et

des techniques de restauration, suivi des travaux,■ Architectural : modifications de façades, styles d’enseignes,

de lucarnes, choix de couleur…Un travail en étroite collaboration avec la Mairie etl’Architecte des Bâtiments de France favorise le bondéroulement des démarches administratives et la qualitéarchitecturale des restaurations.

Soutenir les municipalités. Les communes bénéficientégalement du soutien technique de l’architecte,dispensé sur sa proposition ou à la demande desMaires. Le label Petites Cités de Caractère implique, eneffet, le respect par la commune de ses engagements :c’est-à-dire assurer la défense, l’entretien etl’amélioration permanente de son patrimoine.L’architecte veille ainsi au bon respect des critèresdéfinis par la charte.

Dispositions réglementaires &démarches

Le code de l’urbanismePour tous travaux modifiant l’aspect extérieur desconstructions ou relevant de l’occupation du sol, uneautorisation est obligatoire. Les dossiers doivent être déposésà la Mairie. Ils sont transmis ensuite à l’Architecte desBâtiments de France s’ils concernent les travaux situés dansle secteur protégé.

La déclaration de travaux est obligatoire pour les travauxsuivants : ■ Modification de façade,■ Restauration ou remplacement de matériaux : ravalement,

toiture, menuiseries, peintures,■ Création ou modification d’ouvertures, de clôtures,■ Devanture commerciale et enseignes, ■ Construction de moins de 20 m2 (extension, garage ou abris de jardin).Rappelons qu’une autorisation de voirie est indépendante de l’autorisation detravaux.

Le permis de construire concerne des travaux de : ■ Construction ou d’extension de plus de 20 m2,■ Modification et changement de destination de locaux existants,■ Construction sur un terrain non bâti.

Le permis de démolir doit être demandé pour tout bâtiment à démolir situé dans le périmètre de protection des Monuments Historiques et dans les secteurs protégés.

Rappelons tout d’abord que la bonne marche des opérations découlera du respect de ces premières règles fondamentales :

■ Etablissement d’un diagnostic technique et architectural du bâti (artisan ou entrepreneur, architecte ou maître d’œuvre, ou bureau d’études,selon la complexité).■ Description précise des techniques de restauration envisagées et desmatériaux utilisés, développée notamment dans les devis (artisan ouentrepreneur) ou dans les descriptifs (architecte ou maître-d’œuvre).■ Ne commencer les travaux qu’après la délivrance des autorisationsadministratives obligatoires (permis de construire, déclaration de travaux, permis de démolir).

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LE MANS

Malicorne- sur-Sarthe

Luché- Pringé

Parcé- sur-Sarthe

Asnières- sur-Vègre

Brûlon

Beaumont- sur-Sarthe

Vivoin

Montmirail

Le Grand- Lucé

Poncé- sur-le- Loir

Fresnay- sur-Sarthe

LaS ar

the

L'Huisne

Le Loir

Carte géologique de la SartheCaractéristiques architecturales et matériaux dominants selon les régions. En l’absence de moyens de transport, le bâti ancien s’est édifié avec les matériaux locaux, caractérisant le bâti vernaculaire. Dans leterritoire de la Sarthe, le paysage et l’architecture sont très différents selon lessecteurs, entre reliefs plats et vallonnés, parfois abrupts, pays d’ardoises et de tuiles,de rousssards et de tuffeau. Une restauration du bâti ancien devra donc prendre encompte les caractéristiques locales : matériaux existants et techniques deconstruction adaptées.

■ Tuiles plates de terre cuite■ Pierres de granit, schiste et

grès roussard■ Enduit clair et ocré

Haute-Sarthe

■ Couverture en ardoises ou en tuiles plates

■ Maçonnerie de moellons■ Enduit couvrant ocre

jaune clair

Vallée de la Sarthe

■ Tuiles plates de terre cuite■ Maçonneries de moellons,

briques ou terre■ Enduit ocre jaune

Perche Sarthois

■ Couverture en ardoises■ Appareillage en tuffeau■ Enduit ocre orangé clair

Vallée du Loir

AlluvionsDépôts continentauxCalcaires lacustresCraie et argile à silex du SantonienArgile à silex sur calcaire turonienSables & grès cénomaniensCalcaire JurassiqueMarnes du LiasTerrains carbonifèresSchistes & calcaires dévoniensGrès armoricains du SilurienGrès cambriensSchistes briovériensGranitesFaille

Légende

Grè

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rani

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caire

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Carte d’après “Atlas et géographie de la France moderne - Les Pays de la Loire”, Paul Fénelon, Flammarion, 1978.

Composition : les mortiersd’enduit doivent être en accord avec lesmaçonneries d’origine restituées. Le liant est la chaux aérienne,voire hydraulique naturelle dans certains cas. Les sables sontsélectionnés et mélangés selon la granulométrie variable recherchée et leur teinte

naturelle. La finition peut être brossée, talochée, talochéeépongée, lissée… selon le caractère de la façade. La teinte àobtenir est celle des enduits anciens réalisés avec les sableslocaux. La réalisation d’échantillons d’au minimum 70x70 cmsur le support à restaurer est nécessaire pour opérer le bonchoix selon les critères d’authenticité à respecter.Les enduits de façade sont donc généralement couvrants etsans saillie par rapport aux pierres d’appareillage ou auxmoellons de remplissage. Lorsqu’iln’existe aucun soubassementdémarqué par un autre matériau(pierre dure, moellons), l’enduitdoit être continu jusqu’au sol.

La pierre de taille

1 Les bourgs anciens se composent de façades multiples définies selon unstyle architectural propre à la période de construction ainsi que par lesmatériaux naturels et les savoir-faire locaux. La restauration de façadesanciennes nécessite l’intervention de professionnels qualifiés et justifiant debonnes références dans le bâti ancien.

Typologies architecturales Recommandations techniques & architecturales

les façades

Un ravalement des façades en pierre de taille sejustifie selon deux cas fréquents :> la pierre est recouverte de matériaux qui nuisent àsa conservation (ciment, peinture…)> la pierre est dégradée dans sa compositionmécanique et architecturale.Bien souvent, l’intervention minimale est lameilleure : un simple nettoyage doux avecconservation du calcin (couche de protectionnaturelle), peut satisfaire l’œil tout en étantéconomique.Pour des interventions plus lourdes, ils faut privilégier la qualité plutôt que la quantité.Les techniques de restauration à utiliser dépendent du type de pierre et de l’état de dégradation :nettoyage à la brosse douce sur une pierre saine ;remplacement à l’identique pour une pierre trèsdégradée. Le sablage est proscrit. Les petitesréparations doivent être réalisées avec un mélange depoudre de pierre de même nature et de la chauxaérienne, de telle sorte qu’elles se fondent avec

l’ensemble. Unepatine doit êtreexécutée sur lestravaux neufs afinde ne pas sedémarquer desparties anciennes.

Pan de boisLes pans de boissont principalementissus de la périodemédiévale. Plusrares, ils doiventfaire l’objet d’uneattention trèsparticulière en vuede les préserver.

Façade enpierre de tailleLes façadesentièrement en pierre de taillesont particulièrementprésentes dans laVallée du Loir, d’où le tuffeau estextrait.

Façades en maçonnerie et

enduit. Composéesde matériauxmultiples, ellesreprésentent lamajeure partie desimmeubles. Cettediversité crée desparticularités propresà chaque secteurgéographique.

La restauration desjoints doit s’effectuersans modificationd’épaisseur, avec unmortier de chaux aérienne,sans creux ni saillie. Ils sont épais et composésde sables grossiers pourdes ouvrages antérieurs auXVIIe siècle, plus fins avecdu sablon après cettepériode. La teinte peut êtreocrée pour du roussard, etdans le cas du tuffeau,légèrement plus soutenueque la pierre.

Remplacement depierre : "bouchon" avecjoint marbrier (Malicorne)

Sculptures etmoulurationsdevront êtrerestaurées àl’identique

Le bois des colombagesapparents doit être nettoyéet traité à l’huile de lin.Une coloration peut êtreenvisagée avec despigments naturels.

Recommandations… (suite)

les façades

Les pans de bois

Les enduits

Brique de formatparticulierremarquable dans laVallée de la Sarthe(Parcé, Brûlon,Malicorne et Asnières).

Brique trèsprésente dansle Pays du PercheSarthois(Montmirail).

Le grèsroussard :pierre rousse plusparticulièrementprésente dans lequart nord-ouest dela Sarthe (Fresnay,Beaumont, Vivoin,Brûlon).

Particularités locales

Maison àcolombage, remplissagechanvre etchaux,Fresnay

Ravalementde façade àAsnières-sur-Vègre.

Travaux non adaptés

Sont proscrits ■ les mortiers de ragréageprêts à l’emploi sur les pierres anciennes ■ le sablage et l’utilisation d’outilsélectriques comme les ponceuses et lesdisqueuses ■ les enduits prêts à l’emploi ■ les chaux grises,artificielles et le ciment ■ la finition grattée(moderne, uniforme et très salissante) ■ lespigments artificiels.

Ragréage etciment sont desmortiers trop durs quine tiennent pas surdes pierres tendres etles dégradent.

L’enduit gris au ciment estinesthétique, empêche les mursde respirer et renfermel’humidité.

Enduit pleinou à pierresvues ?

ans notredéparte-ment, les

moellons deremplissage desmurs ne sontgénéralement pasd’une duretésuffisante poursupporter leurmise à vue ou ànu. La mode du"pierres vues"vient donc enopposition avec

l’authenticité et ladurabilitérecherchées desmaçonneriesanciennes.Un enduit "àpierres devinées"est cependantacceptable pourdes constructionsde la périodemédiévale ou sur des pignons et autres muretsmaçonnéséconomique-ment.

D

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Une charpente ancienneest un ensemble de piècesde bois assemblées selondes coupes et entaillesspécifiques à la fonctionmécanique qu’elles jouent,et est exempt de clouou de boulon.C’est pourquoitoute piècedéfectueusedoit être répa-rée selon lestechniquesd’assem-blages adap-tées ou remplacéeà l’identique. Lespièces de renfort parmoisage rapportées etboulonnées sont à pros-crire car elles s’appa-rentent à un brico-lage et mutilentles charpentesanciennes.

2 La charpente, structure porteuse de la toiture, est indissociable desmatériaux de couverture qu’elle supporte. Le style et la forme des charpentess’identifient à l’époque de construction des immeubles et à la fonction descombles. Dans le cas de restauration, on s’appuiera prioritairement sur sescaractéristiques d’origine, avant d’envisager des transformations trop souventinadaptées et irréversibles.

XVe/XVIe. La charpente à chevrons formantferme perdure jusqu’au XVIIe siècle.■ Les pentes de toit sont très fortes (environ 60°) :elles favorisent le bon écoulement des eaux etréduisent les poussées latérales sur les murs.■ Les chevrons-arbalétriers sont espacés d’environ60/70 cm. Une contre-latte est disposée entre leschevrons pour assurer l’écartement des lattes.■ Les coyaux sont cloués en côté des chevrons.

XVIIe. La charpente à fermes et pannes segénéralise et perdure jusqu’au XVIIIe siècle.■ Les pentes de toit sont au minimum de 55°.■ Les chevrons reposent sur les pannes et restent desections assez fortes. Leur espacement est toujoursimportant avec une contre-latte intercalée.■ Les pannes sont supportées par les faux entraitslégèrement entaillés.■ La lierne disparaît.

XVIIIe. L’arbalétrier s’impose progressivementdans la structure maîtresse de la ferme.■ Disparition du poinçon en partie basse.■ Les pannes intermédiaires reposent sur des arbalétriers

et des chantignolles.■ Les chevrons ne sont plus liés à la structure

triangulée de la ferme.■ La contre-latte disparaît ; les chevrons sont plus

rapprochés donc plus nombreux, mais de sections plus faibles.

■ Les pentes de toit sont de 45 à 50° en moyenne.

XIXe. La charpente évolue techniquement pourl’optimisation du volume des combles.■ L’entrait, encastré dans les murs de renchaussement, est posé sur le sol ou intégré dans le plancher.■ Le blochet et la jambe de force contiennent les effortsde la charpente ramenés sur l’entrait.■ Les sections de bois diminuent, mais le nombre de pièces augmente.■ Le chêne est progressivement remplacé par du bois blanc.■ Les pentes de toit diminuent encore et se situent aux alentours de 43°.

Caractéristiques historiques & architecturales

la charpenteAménager des combles :s’adapter ouse résigner...

es critèresde déci-sion doi-

vent porter sur lerespect de lavaleur historiqueet patrimoniale :date, nature etsections des bois,qualité desassemblages. Le bon choix del’aménagementest donc celuiqui prend encompte les dispo-sitions de la char-pente ancienneexistante, et noncelui de la char-pente qui subitles éventuellesmutilations occa-sionnées parl’aménagement.Les charpentesantérieures auXXe siècle doiventéchapper auxtronçonneuses etaux feux decheminées !

L

Travaux adaptés

Travaux non adaptés

A tenons etmortaises, très courant.

A mi-bois

A traits de Jupiter, utilisé en restauration et pour des piècesrallongées.

Entailles

A mi-bois, moins fréquent.

Disposition des chevrons sur lessablières et types de coyaux

Types d’assemblage et entailles

Redressementdes chevrons

■ Maintien de la structure et du volume originels.■ Harmonisation et gain optimal duvolume d’extension.

■ Surélévation des mursde façade incohérente etinesthétique.■ Volume de toiture non restitué.■ Travaux avec surcoûts non justifiés.

■ Structure bricolée et déséquilibrée.■ Pente trop faible.■ Volume d’ensemble inesthétique.

Ces croquis de charpentes ne représentent pas de modèles strictement typiques mais des tendances générales sur des constructions courantes.

Les interventions sur les charpentes sont souvent liées aux travaux d’entretiendes couvertures ou à un projet d’aménagement de combles. Dans les deux cas, ilsera nécessaire de ne pas transformer la structure existante au risque de ladéséquilibrer. Pour les pièces très endommagées, le remplacement à l’identiquedoit être de rigueur, en utilisant les sections et natures de bois anciens, ainsi queles assemblages spécifiques.

Recommandations techniques & architecturales

la charpente

panne faîtièrechevron

panne intermédiaire

faux entrait

poinçon

panne sablière

entrait

panne faîtièrechevron

poinçon

panne intermédiaire

chantignolle

faux entrait

arbalétrier

panne sablière

entrait

panne faîtière

poinçon

contrefichechantignolle

faux entraitchevron

aisselier

blochet

coyau

jambe de force

entrait

chevron-arbalétrier

liernefaux entrait

aisselier

poinçon

jambette

coyau

double sablière

entrait

panne

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Arêtierà joints vifs

3 Les matériaux de couverture présents dans les centres bourgs anciens sont traditionnellement la petite tuile plate en terre cuite et l’ardoise naturelle. En tuiles ou en ardoises, les toitures seront restaurées à l’identique ou restituéesselon leurs origines et caractéristiques locales propres.

Caractéristiques architecturales

Recommandations techniques & architecturales

Solin pour arêtiers, rive haute contre unmur et rive latérale enpénétration. Solin :étanchéité, mortier dechaux naturelle et sabledans la couleur desenduits de maçonnerie(Poncé-s-le-Loir).

Arêtierardoise avec doublebiaise (LeGrand-Lucé).

Travaux adaptés

Particularités à conserver

la couverture Autrespossibilités…

autresmatériauxpeuvent

convenir àcondition qu’ilssoient adaptés à l’architecturepropre àl’immeuble. Le bardeau debois peut êtreemployé sur lespointes depignons en pande bois de maisonsmédiévales. Le zinc ou lecuivre sur destoitures de trèsfaibles pentes(terrassons).

D

Arêtieren ardoise

Rives en ardoiseavec dérivure

Noue fermée à nocquets

Protectiondu chevron de rive

Arêtieren mortier

Faîtage en lignolet

Egout avec coyauxsur corniche

Rive avec chevronapparent ou bardéli

Arêtiers

Rive latérale enpénétration

Noue ArêtierFaîtage

Rive

Rive hautecontre un mur

Egout

L’ardoise naturelle

La tuile plate terre cuite

Règles générales à observerTuile plate de pays : Tuile de remploi recommandé. Tuile neuve terre cuite dans des tons vieillis et nuancés. 60 à 70 unités/m2. Ardoise : Ardoise naturelle, pose au clou ou au crochet inoxteinté noir mat. Respecter dans les deux cas, les particularitéset détails de mise en œuvre présentés ci-contre.

Recommandations…(suite)

la couverture

Travaux non adaptés

Rive hautecontre un mur (tuile ou ardoise)

Egout enardoisesur corniche

Faîtage detoiture en ardoise

Faîtage terre cuite sur couverture ardoise(Vallée du Loir).

Rive avec demi-tuile en bardeau de bois.

Rive latérale en pénétration(tuile ou ardoise)

Egoût en tuileavec coyauxapparents

Faîtage et rives de toitureen tuiles

Tuiles de rive

Arêtiersgrossiers

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4 la zinguerieLe zinc est un matériau très utilisé depuis le XIXe siècle, remplaçant peu à peu le plomb devenu plus coûteux. Il s’harmonise parfaitement avec les autres matériauxde couverture ou de façade dès lors qu’il présente des formes simples et discrètes outrès décoratives. En restauration, son usage doit être laissé aux mains de spécialistes(couvreur zingueur, ornemaniste) maîtrisant autant les techniques de mise enœuvre que l’intérêt architectural qu’il doit présenter.

Dispositions architecturales

Crète et épi defaîtage (Brûlon)Oeils de bœuf(Brûlon)

Modèles d’épis defaîtage et girouette

Ouvrages décoratifs remarquables

Décor du faîtage, crête

Epi de faîtage

Protection du fronton en pierre

Gouttière

Protection desappuis de fenêtres

Protection du cordon

Tuyau de descente

cannelé

Cuvette etgargouille(Brûlon)

Gargouilleou dauphin

Cuvette

Travaux non adaptésTravaux adaptés

Recommandations techniques & architecturales

la zinguerie

Biencomprendreet ne pasconfondre...

u XIXe

siècle, lezinc est

très utilisé enéléments décoratifs (faîtages, membrons,façades delucarnes, oeilsde bœuf…)façonnés par desornemanistesplus particulière-ment sur desdemeures bourgeoises.Ainsi, l’emploidu zinc, quelquefois tropsystématique,sur les faîtages,arêtiers, rives detoit… ne seraréservé qu’auximmeubles disposant ducaractère décoratif ettypique décrit ci-dessus.

A

Pour assurer la sauvegarde des façades, il convient dans certains cas deprévoir des protections pour tous les points délicats dans lesquels l’eau peuts’infiltrer : les pierres saillantes (corniches, bandeaux, frontons, appuis defenêtres et de balcons…).

Gouttière plate prépatinéeavec lambourde bois peintecouleur ardoise, descenteronde prépatinée (Malicorne).

Gouttière demi-ronde.Le cuivre se marie parfaitementavec la tuile de pays (Asnières).

Fausseimitation.Ce typed’arêtier n’asa place quesur cer-taines cou-vertures dedemeurestrès déco-rées en zincou en cuivredu XIXe

siècle.

Noue grandementouverte inesthétique.

La gouttière pendanteest posée sur des crochets fixéssur chaque coyau. En zinc ou encuivre, elle s’adapte bien surcouverture en tuile à l’égoutdébordant.

La gouttière plate,nantaise ou lavalloise, convientparticulièrement pour les égouts surcorniche, afin de la laisser apparente.Elle comporte une lambourde boisteintée dans la couleur del’ardoise.

Le chéneau est un ouvrage de section plusgrande que les gouttières et s’applique dans desconditions plusdélicates derecueillement des eauxpluviales.

Protectiondes ouvrages de pierre de taillesaillants.

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Les ouvertures

5 Les ouvertures en toiture figurent parmi les éléments architecturaux quisont le plus à même d’être transformés ou rapportés. Les types d’ouverture etautres éléments intervenant en toiture sont nombreux ; le choix de larestauration ou de la création doit donc se faire dans le respect del’architecture existante.

Caractéristiques architecturales Recommandations techniques & architecturales

les lucarnes et éléments de toiture

Les lucarnes.Leur architecturevarie selon le styledes époques deconstruction etleur usage. Ellesrépondent à unbesoin d’accès aux combles pourles unes (activitésagricoles ouartisanales), ou à l’apport delumière naturelle(combleshabités).

Les ouvertures

Les châssis. Eléments de petitesdimensions et plus particulière-ment en fonte, ils sont rapportés

sur les cou-vertures àpartir du XIXe

siècle dansun butd’éclairementnaturel descombles, etde ventila-tion.

En maçonnerie demoellons, en pierre detaille ou en brique,elles témoignent descaractéristiques histo-riques et locales deshabitations. Elles sonttraditionnellement disposées sur le faîtage, à l’aplomb des murs pignons,ou sur un mur porteur intermédiaire.

■ Les lucarnes existantesdevront être restauréessans modification. Lors decréation, elles reprendrontle modèle du secteur etdes époques passées.Important : les lucarnestraditionnelles sont toujourspositionnées à l’aplomb dumur gouttereau.

Toiture : entre l’égout et…les goûts

ucarnes,châssis etcheminées

forment le paysa-ge traditionneldes toitures.Malheureuse-ment, les aménagements et autres mises àjour modernesviennent chargerde manière ines-thétique les toitures. A ceteffet, toute créa-tion ou modifica-tion d’ouvertureainsi que toutapport d’élémentsmodernes ne doivent trouverplace en toiturequ’avec le soucid’intégrationcohérente et raisonnée.

L

les ouvertures (suite et fin)■ Les châssis et fenêtres de toit ne seront tolérésque sur les parties de toiture non visibles depuisl’espace public. Ils seront encastrés, de dimensionsréduites (0,78 X 0,98 m maximum), et axés sur lesouvertures des étages inférieurs.■ Les sorties en toiture pour les organes deventilation devront être intégrées de préférence dansles conduits de fumée existants, sous des grilles non saillantes pour lescouvertures en ardoise, ou dans des houteaux de faibles dimensions.

Ce sont des témoins qu’il faut conserver et restaurer dans leurs esprits etmatériaux d’origine. Dans le cas de souche en brique, elles seront de dimension5X10,5 X22 cm pour les constructions à partir du XIXe siècle, en petite brique3X10,5 X22 cm pour les constructions antérieures. Les joints sont éxécutés enmortier de chaux naturelle, dans la teinte de l’enduit des façades.

Recommandations… (suite)

les lucarnes et éléments de toiture

Les souches de cheminées

Le couronnement des souches :

Le rétrécissementdes sorties deconduit de fuméedevra être invisible, par dissimulation des poteries, ou maçonnerie àl’intérieur de la souche.

Les souches de cheminée

Souche enpointe de

pignon

Souche surmur porteur

intermédiaire

Souche sur pignonen croupe

Travaux adaptés

Particularité locale

Sont proscrits ■ La création d’ouver-tures disproportionnées et dont la natureest en contradiction avec l’architecturede l’immeuble ■ Les souches de chemi-née de sections carrée ou ronde ■ Lesantennes et paraboles visibles depuisl’espace public ■ Les accessoires préfa-briqués rapportés et saillants d’aspectopposé aux matériaux dominants.

Lucarnepassantebois(Malicorne).

Lucarne à fronton-pignon en pierre,XVe siècle(Malicorne).

Fenêtresde toitmodernes etinesthétiques.

Chevrons débordants,tuiles de rive, jouées en tuiles ne sont pasadaptés à cette belle lucarne en pierre.

Enduitcimentincompatibleavec la brique.Le cimentrenfermel’humidité et sedétache aprèsavoir dégradé labrique.

Lucarneretroussée,Fresnay. La pente de couverture de la lucarne estinversée parrapport à cellede la toitureprincipale.

Sortie en toiture

Lucarne passante,pierre etardoise.

Lucarnepassante,bois et tuile.

Lucarnedroite àfronton,bois etardoise. Deux rangées de petites

briques sur la maçonnerie demoellons enduite

En pierre de taille

En brique

Travaux non adaptés

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Modèlecourant defenêtre avecdouble vitrageadapté à uneconstruction datée à partir duXIXe siècle. Il peut être admisdes adaptationsliées au confortactuel, dans lamesure où lescaractéristiquesarchitecturales desmenuiseriespropres à l’époque deconstruction del’immeuble sontrespectées.

Fenêtre avec volets battants et

roulants. Attention auxinconvénients

des modèles standards

ou industriels, et dits “de

rénovation”.

Porte, fenêtre et contrevents style XIXe (Malicorne).

Travaux adaptés

••• la menuiserie bois

Profils de petits bois

XVIIe s.

XVIIIe s.

XIXe s.

Choix,entretien et durabilité du bois

e boispossèdetoutes les

qualités et lesavantages d’unmatériau naturelet sain, que l’onpeut entreteniret recyclerfacilement. La durabilité desmenuiseries enbois n’est plus àdémontrer et n’apas de secret :elle tient nonseulement à leurconception maiségalement à leurentretien. Pour cela unepeinture est lameilleureprotection, decouleur pastel depréférence. Elle répond aumieux à l’esthétique et à l’embellisse-ment desfaçades.

L

Travaux non adaptés

Fenêtres type XIXe/XXe

et contrevents XVIIIe/XIXe

Contrevents pleins

■ Larges planches,face ouverte lisse.Barres vues facefermée.

■ Lames persiennées enpartie haute, seulement pourrez-de-chaussée.■ Lames persiennées surtoute la hauteur, pour l’étage.

Contrevents à lames persiennées

impostetraverse d’imposte

Portes type XIXe/XXe

Porte simple à lames sans cadre saillant.

Porte brisée, haut vitré possible.

Porte àpanneaux, cadres et moulures.

Profils de traverses d’imposte XIXe.

6 Les éléments de fermeture des baies de façade jouent un rôle importantdans l’esthétique et le style des immeubles. Tout comme le reste de la construction,les portes, fenêtres, contrevents, etc… doivent être restaurés, voire remplacés àl’identique dans un souci de respect du caractère originel et de mise en valeurcohérente de chaque bâtiment concerné. Ainsi, le menuisier veillera à reprendrefidèlement les profilés adaptés au style et à l’époque de référence.

XVe/XVIe

■ Châssis de fenêtre bois avecpanneaux de verre dans un réseau de plomb.■ Portes pleines, à lames d’inégaleslargeurs, ou portes à panneaux, auxformes géométriques variées.

XVIIe

■ Apparition des petits bois et vitres.■ Suppression progressive desmeneaux pierre et bois, et traverses.■ Apport d’un jet d’eau sur lestraverses basses.■ Epais appuis arrondis et jets d’eau à doucine en fin de siècle.■ Volets intérieurs à panneaux (cf. dessin ci-contre).■ Portes à cadres et panneaux.

XVIIIe

■ Evolution dans la mouluration despetits bois, reprise aussi aupourtour du châssis de fenêtre. ■ Progrès dans l’étanchéité desbattements, en doucine, puis à noixet gueule de loup.■ Panneaux de portes moulurés sur leur pourtour.■ Volets intérieurs d’emploi courant, et apparition progressive descontrevents en lames inclinées.

XIXe

■ Nouveaux procédésd’assemblages, mécanisés.■ Carreaux de plus grandesdimensions.■ Impostes de portes remarquables,grâce aux dessins formés par les petits bois.■ Contrevents désormais trèsprésents, et volets brisés fichés surdormants des fenêtres s’ouvrant surles embrasures extérieures (caractéristique encore visible àMalicorne et à Luché-Pringé).

Le XXe siècle laissera place à denombreuses innovations et à lamultiplication des modèles en toutgenre, notamment avec l’industrialisation de modèles standards.

Caractéristiques historiques Recommandations techniques & architecturales

la menuiserie bois Recommandations… (suite)

la menuiserie bois

20 21

Main courante bois sur garde-corps fin XIXe.

40 mm

Main courantede rampe

Main courante en acier sur garde-corps fonte, XIXe.

Fer plein, dessusconcave

Env. 30 mm Env. 16 mm

Travaux non adaptésTravaux adaptés

7 la ferronnerie

Le XIXe siècle.L’industrie de lafonte sedéveloppe audétriment du ferforgé. A la fin dusiècle, laferronnerie estrelancée avecreprise de stylespassés.

Le XVIIIe

siècle.Des garde-corps ou appuisde croiséess’insèrent dansles baies desfenêtresdevenues plusgrandes.

Les fers sont très fins. Des feuillages en tôle sontembrevés et rivés sur les fers. Dans la deuxièmemoitié du XVIIIe siècle, les grilles de clôturedeviennent d’un usage courant.

Le Moyen Age. Grilles de défense. Fersronds ou carrés avectrous intercalés enquadrillage inviolable.

Il s’agit dans cette rubrique de porter une attention toute particulière auxferronneries de façades qui apportent une note décorative riche. Parméconnaissance, trop de ces ouvrages disparaissent au profit d’une métallerieindustrielle non adaptée dans les centres anciens. Pour une restaurationcohérente, il est nécessaire de bien connaître les particularités et les stylesadaptés à l’immeuble en question.

Caractéristiques historiques

Panneaux de porte finXIXe Beaumont (à gauche),Montmirail (à droite).

Rampe de perron,garde-corps XVIIIe,marquise fin XIXe

(Fresnay).

Marquise fin XIXe

(Malicorne).

Véranda fin XIXe

(Le Grand-Lucé).

Porte fin XIXe

Ancienne boucherie(Poncé).

Grille deboucherie,fin XIXe

(Beaumont).

De la Renaissance à la fin du XVIIe siècle.Le travail du fer se confine dans le détail et lapréciosité, au XVIe siècle, puis aspire à uneordonnance plus régulière au XVIIe.

Recommandations techniques & architecturales

la ferronnerie

Ne savoir que fer…

e réemploide ferron-neries

anciennes peutêtre bienvenu,à condition queles éléments rapportés soientadaptés au stylede la façade.Ceci estégalementvalable pour laserrurerie :crémones etespagnolettes,loquets etserrures,pentures etgonds, etc…,très valorisantpour lepatrimoineconservéauthentique-ment.

L

Ils obéissent à une même règle decomposition architecturale : > horizontale : alignement des différentséléments (murets de soubassement avec lapartie basse des portails), > rythme, cohérence et régularité de latrame verticale.

Heurtoir

C’est souvent à l’occasion de travaux de ravalement de façade que l’on estamené à réparer ou à entretenir des ferronneries. Ces ouvrages d’art en fonte, enfer ou en acier, doivent être absolument conservés et restaurés.

■ Lorsqu’ils sont rouillés, ils doivent être décapés par sablage ou à la brossemétallique. ■ Les pièces très anciennes endommagées doivent être restauréesselon les techniques traditionnelles appropriées (entaillage à mi-fer, fersassemblés, forgés…). Les soudures modernes sont proscrites sur les fers anciens.■ Une protection avec de la peinture est indispensable, antirouille et finitiond’aspect mat. ■ Dans le cas de modification de façade ou de création, lesnouvelles ferronneries devront reprendre le dessin exact de celles existantes.

Les portails et les grilles de clôture

Mains courantesde garde-corps

Restaurationde portail,(Parcé).

Enseigne, création (Montmirail).

Grille de porte de style contemporain en rupture avec lebâti ancien. Portail métallique sansrapport de style ni d’échelleavec la clôture ancienne.

Ouvrages divers remarquables

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Clôture haute

Clôtures en maçonnerie et en bois

Travaux non adaptés

8 les clôturesOutre ses fonctions de délimitation et de séparation de deuxespaces, privés et/ou publics, la clôture fait partie intégrante du paysagebâti et végétal. Ainsi, les travaux de restauration ou de modification declôture doivent respecter parfaitement les caractéristiques locales etparticulières des lieux.

Caractéristiques architecturales

Eléments de décor

Clôture basse

Palissade en lattes de boisavec rosiers grimpants (à gauche).Portillon à lattes de bois(au milieu).Clôture haute, portail feret grilles (à droite).

Mur demoellonset grille en ferrehaussée derosiersgrimpants.

Sommetsdécoupés delattes en bois.

Fleuronsen fer.

Mur bahut Mur bahut + grille Mur plein sur toute hauteur

Portail bois

Mur bahut Palissade bois

Portillon bois

Portail boisPortillon bois

Portail ferPortillon fer

Portail et grille en fer Portillon fer

Les clôtures bassesdélimitent généralement desjardins, de façon ajourée.

Les clôtures hautesisolent de la rue et du regardles habitations en retrait.

Travaux adaptés

Recommandations techniques & architecturales

les clôtures

Pour bienclore lesujet…

l faut sefaire uneraison :

la modernité etl’ingéniosité ontpeu de placedans l’ancien ;attention doncaux clôturestoutes prêtesissues descatalogues debricolage ! Le choix de lasolutionadaptées’effectue selonla recette de laclôture surmesure, inscritesur la maisond’habitation : laprésence desmatériauxanciens et desdispositionsarchitecturaleslocales indiqueles ingrédientsà utiliser.

I

■ Les élémentsde fermeture en bois sontdavantageappropriés auxsecteurs plus anciens alorsque leséléments en fersont trèsutilisés aux XIXe

et premièremoitié du XXe

siècles. ■ L’accompa-gnementvégétal desclôtures pardes plantesgrimpantes ouvivaces apporteune élégantesouplesse auxalignements bâtis.

Clôture dejardin en fer,ajourée, avecvégétationd’arbustes(Malicorne).

Portail boisà lattes(Asnières-sur-Vègre).

Particularité locale

Couronnement de murs

Clôture basse de jardin

Clôture haute de courd’habitation

Clôture depropriété habitée

À tiers point En pierre taillée

Couronne-ment de mur enbrique(Montmirail).La brique estacceptable làoù elle existedéjà tradi-tionnellement.

Clôture de jardin ajourée

Sont proscrits ■ Les gabaritsde murs et de palissades nonconformes aux traditions(hauteurs, alignements…) ■ Les portails de formes

variées et dematières moder-nes (chapeau degendarme, PVC,aluminium…) ■ tout effet dedécor ou autrecréation ■ Leshaies de typetuyas et lauriers.

Portail PVC,couleur vive,couronne-ment du muren tuile.Mur demoellons+parpaings + grillage.

Clôtures en maçonnerie et en fer

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9

Caractéristiques historiques Recommandations techniques & architecturales

les devantures et enseignes

■ La restauration de devantures anciennes ou la miseen place de vitrines et d’enseignes nouvelles doit fairel’objet d'une analyse du contexte dans lequel elless'inscrivent ; l’étude d’un projet doit présenter la meilleuresolution visant à harmoniser la devanture avec le bâtimentexistant, soit en restituant les ouvertures d'originelorsqu'elles ont disparu, soit en créant un rythme nouveaucompatible. La composition est le plus souventsymétrique.

■ L’enseigne peutprésenter un logo, lenom du commerce ou lemétier concerné, àl’exclusion de toutemarque publicitaire. Le nombre d’enseignesdoit être limité; soit : entableau au-dessus de lavitrine; sur le linteauavec des lettresdécoupées ou forgées;sur le lambrequin dustore; en peinture ou

adhésifs sur les vitres de la vitrine; sur une potence en ferperpendiculaire à la façade. Une seule enseigne pendantepar façade de commerce et par intervalle de 10 mètresmaximum, positionnée à 3,50 mètres du sol minimum, etdont les dimensions maxima hors potence sont de 0,60 x0,60 mètre ou 0,40 x 0,90 mètre positionnéeverticalement.■ Les stores doivent être placés au dessus et dansl’emprise exacte de la baie, en tissus unis, sans joueslatérales.

Du Moyen Age à laRenaissance. L’échopped’artisan ou decommerçant s’ouvredirectement sur la rue. La composition est simple :une ou plusieursouvertures rectangulairesdisposées de part etd’autre de la porte sousune épaisse poutre enbois. Le muret bas enpierre limite la boutique etles volets forment l’étal.

XVIIe et XVIIIe siècles.Les panneaux de verre etpetits bois disposés enfeuillure sont la principaleévolution. Les volets boissont repliés sur la façade.On entre désormais à l’intérieur pour acheter, lafaçade devenant vitrine.

XIXe. L’industrialisationet le commerce florissantimpliquent l’agrandisse-ment des devantures. Des poteaux de fontesoutiennent les grandesportées de poutres en boisou en fer. Un nouveausystème de devantureentièrement menuisé etpeint vient en applique surla façade, avec des vitresde plus en plus grandes.

Les enseignesprolifèrent au XVIIe où l’artdu ferronnier est mis àcontribution. En tôledécoupée, elles pendentau bout de potences en ferforgé, ancrées sur lafaçade et représentent lesymbole du métier ou de lamarchandise vendue. La devanture en appliquedu XIXe siècle est aussisupport d’enseigne, oùsont peints lettres et motifsallégoriques.

Les idéeslumineuses nesont pastoujours lesmeilleures…

Recommandations… (suite)

les devantures et les enseignes

Surcharged’enseigneslumineuses.

Enseignesans intérêt architec-tural et inefficace.

Disposition etmatériaux modernesinesthétiques.

Travaux adaptés

Sont proscrits ■ Les devanturesen matériaux desynthèse (PVC etdérivés) ■ Lesenseignes lumi-neuses (caissons,néons) ■ Lesrideaux métal-liques posés enextérieur ■ Lesmarques publici-taires.

Devantures et enseignes sont le reflet des activités commerciales et artisanales, et contribuent au dynamisme des centres bourgs. Elles constituent une des composantes caractéristiques du paysage urbain et apparaissent donc comme unmoyen privilégié et extrêmement ingénieux de se faire connaître. Aussi, un certain nombrede règles de composition communes sont à respecter, relevant à la fois de l’art urbain et del’art commercial, tout en contribuant à l’harmonie sociale.

■ Les éclairages et leuralimentation doivent êtrediscrets et tant quepossible encastrés.■ Les matériaux consti-tuant les devantures etenseignes doiventrépondre à des qualitéstechniques et esthétiquesdurables. Panneaux etmenuiseries bois doiventêtre peints uniformément. ■ Les enseignes surpotence (appelées aussi"enseignes drapeaux") ontde tous temps fait l’objetde recherches esthétiqueset symboliques. Véritableschefs-d’œuvre du travailartisanal du ferronnier,elles sont soit en métaldécoupé, soit en tôle peinte. Le bois ou d’autresmatières modernes sontégalement à privilégier etpeuvent faire l’objet d’uneopération de création d’artconcertée (voir modèlesci-dessous).

excès et laprolifé-ration des

enseignes en toutgenre (lumineusesou non) amoindris-sent l’efficacité dumessage et vont àl’encontre du butcommercial recher-ché. A cet effet,dans les secteursanciens protégés,la législation inter-vient devant lenombre d’en-seignes et la formed’agression visuellequ’elles peuventreprésenter par leurtaille et leur posi-tionnement sansdiscernement. Unedemande d’autori-sation de travauxest de toutesfaçons nécessaire.Une réglementationadaptée à chaquecité a donc le méri-te de loger tout unchacun à la mêmeenseigne !

L

Travaux non adaptés

Haut à g. : créationd’enseigne encuivre (Malicorne). Ci-dessus :devanture enapplique (Fresnay).

Enseigne entôle peinte(Poncé-sur-le-Loir).

Mutilation d’une ancienne devanture XIXe :pilastres maçonnés, soubassements brique,enseignes plaquées hors proportions, caissonslumineux.

A l’ancienne,métal ou bois découpé et peint.

A l’ancienne, métal découpé.

Création, matériaux divers.

Ce type dedevanture boisen applique aspireà un retour pour lesprojets de façades commerciales actuellessur des immeubles du XIXe siècle et début XXe.Type de vitrineplacée en feuillure

adaptée surfaçades en pier-re appareillée.

Restauration d’une devantured’ancienne échoppe

26 27

10 les couleurs et nuances de peinture

■ La mise en couleurde l’architecture desfaçades par la peintureconcerne exclusive-ment les bois et lesmétaux.■ C’est donc d’aborden observant les

façades anciennes quiagrémentent les ruesdu bourg que l’onreconnaîtra les teinteslocalement utilisées. Rouge, jaune, bleu etvert se déclinentallègrement sur les boisdes menuiseries deportes, fenêtres etcontrevents, dans uneteinte unique parmaison. A partir du XIXe siècle,les portes d’entrée etportails peuvent sedistinguer par un tondifférent.

■ La richesse destonalités naturellesdes pierres et briquesfoncées ou enduitsocrés conduit souvent àl’emploi de teinteschaudes comme lerouge brun, très utilisé

dans uncontexte decité médiévale.Des tonalitésd’enduits defaçades clairset tendus(enduits pleinslissés outalochés), oude façades enpierre de

tuffeau, supporterontplus naturellement lajuxtaposition decouleurs froides commele bleu et le vert pastel.Les ferronneries restentdans une teinte sombreet mate jusqu’au XIXe

siècle. Au fil des saisons, lavégétation joue un rôleimportant dansl’harmonie des façadespar le renouvellementde ses couleurs.

La couleur appliquée à l’architecture est une tâche délicate et complexe, tant les phénomènes de mode et l’utilisation de certains matériaux conduisentmalheureusement à la banalisation des façades et du paysage urbain, et posent leproblème de décider en toute liberté de l’aspect de sa maison.La réussite de la coloration tient principalement au respect du caractère authentique, destraditions et savoir-faire locaux, ainsi qu’à l’adaptation raisonnée des modes de vieactuels, tout en écartant les goûts personnels.

Travaux non adaptés

Recommandations… (suite)

les couleurs et nuances de peinture

De gauche à droite : lasures inappropriées ensecteur ancien; couleur tropsaturée (vive); couleur vivesur fond gris ciment.

couleur pour lesmenuiseries portera surdes tons neutrescomme le beige ou legris clair.■ En règle générale, lescouleurs pastel endemi-teinte, très peusaturées, s’accordentselon toutes lessituations.

■ Des couleurs plusvives et lumineusessont acceptables sil’environnementprésente des teintes etmatières compatibles.Une devanturecommerciale accepteplus favorablement lesteintes vives, parnécessité d’accrochevisuelle recherchée, etdans la mesure où lenombre de couleursreste limité.

■ Les superficiesimportantes desportes et portailspeuvent être decouleurs claires oufoncées et sombres,jamais vives. Lescontrevents nombreuxet rapprochés serontexclusivement de teinte pastel.

■ Doivent être sansdistinction de teinte :contrevents, fenêtres,gonds et pentures. Les appuis de croisées(garde-corps) pourrontêtre dans la mêmecouleur que la fenêtrebeige ou gris clair, oureprendre la teinte dela porte d’entrée trèssombre, pour lesmaisons à partir duXIXe siècle.■ Les ferronneries degrilles de clôture,d’impostes ou depanneaux de portesseront le plus souventdans des couleurs trèssombres et mates. Enrevanche, en aligne-ment ou juxtapositionde surfaces claires(tuffeau, menuiserie), lacouleur sera d’un ton

pastel compatible ouidentique.■ Les idées reçues sur la durabilité despeintures sont relativesà la qualité des produitset à leur mise enœuvre. Une bonnepeinture tient au moinscinq années. Lanécessité de l’entretiendoit être considéréecomme une mise envaleur du cadre de vieet de notreenvironnement naturelsain, durable etrenouvelable, noncomme une contrainte.Enfin, le choix deteintes sur un nuancierde peinture doits’opérer en faisantabstraction de tout effetséducteur par le simplecritère personnel debeauté ou importé d’unautre contexte (paysageétranger, décorationintérieure…).

Caractéristiques architecturales Recommandationsarchitecturales

■ La couleur n’est pasune obligation.Néanmoins, unrevêtement tel qu’unepeinture s’avèrenécessaire à la fois pourprotéger et pourembellir.■ Le choix des tons etnuances de peinture doitêtre dicté par unerecherche d’harmoniedes couleurs de façadeentre les différentsmatériaux et textures quila composent. Sansvouloir appliquer derecette toute prête, cequi serait un frein àl’expression de la culturearchitecturale, lesexemples présentés ci-après définissent lesgrandes lignespermettant d’orienter sespropres choix.■ Dans le cas de façadeterne (enduit gris oublanc cassé), en rupture

de style avec l’époquedes constructionsanciennes de la rue oupour ne pas contrasteravec le paysageenvironnant, le choix de

Peindre aunaturel…

e sont lespeinturesà l’huile

de lin avec despigments naturelsqui constituent lemeilleur résultat,tout en étant trèsagréables àmettre en œuvreet très écono-miques.Bien que nécessi-tant un petitentraînement,elles ont l’avanta-ge d’un entretienmoindre comparéà une peintureindustrielle carelles nes’écaillent pas ;elles s’estompentlégèrement etlaissent place àune patine natu-relle qui s’harmo-nise admirable-ment avec lesmatériaux et tex-tures des façadesanciennes.Peinture à l’ancienne :> blanc de zinc> huile de lin> essence detérébenthine> siccatif> couleur : pigments naturels.

C

Sont proscrits ■ toutes peintures sur lesmaçonneries ■ les couleurs étrangères àla région (bleu bord de mer..) ■ le blancpur et les couleurs trop saturées ■ les lasures tons bois.

Couleurtropsaturée(vive).

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Adresses utiles Association des Petites Cités de Caractère de la Sarthe1, rue de la Mariette 72000 Le MansTél. / Fax 02 43 75 99 25 - [email protected] Départemental de l’Architecture et du Patrimoine24, place du Cardinal Grente 72000 Le MansTél. 02 43 74 02 80 / Fax 02 43 74 02 89

Crédits & remerciementsEditeur : Petites Cités de Caractère de la Sarthe, décembre 2004.Textes et dessins : Laurent Cohin.Photographies : Francis Floquet, fonds Petites Cités de Caractère.Coordination : Valérie Bouvet.Conception graphique et réalisation : Belouga Communication, Le Mans.Ce document a été réalisé avec le concours du Conseil général et des fonds européens.Merci aux Architectes des Bâtiments de France, Marie-ChristineRoy-Parmentier et Henry Masson, pour leurs avis et remarquesformulés lors de l’élaboration de ce document.

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EditoPourquoi une charte de qualité ?La charte et ses règles techniquesEngagement moralDispositions réglementaires et démarchesCarte géologique de la SartheLes façades La charpente La couverture La zinguerie Les lucarnes et éléments de toiture La menuiserie bois La ferronnerie Les clôtures Les devantures et enseignes Les couleurs et nuances de peintureAdresses, crédits & remerciements

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Table desMatières

La reproduction de toutou partie des textes etillustrations est autorisée,sous réserve expresse deciter l’éditeur, sonadresse, le titre de lapublication ainsi que lenom des auteurs.

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