chapitre socio. 2 (prof.) thème sociologie 1.1 : comment

6
Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment analyser la structure sociale ? Notions (1.1) : Inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio-professionnelles. Acquis de première : (1.1) salaire, revenu, profit, revenus de transfert, groupe social. Indications complémentaires (I.C.) On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie). I. Structures sociales : constats… II. …et interprétations. A. Caractères des inégalités économiques et sociales… 1. 2. B. … et éclairage des approches sociologiques de la structure sociale. 1. Des débats théoriques récurrents… a. Approche réaliste vs nominaliste : hier MARX vs WEBER, de la tradition sociologique… b. … aux prolongements contemporains (ex .H.Mendras vs P.Bourdieu) 2. pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale : quelle pertinence ? a. La fin des classes ?Des faits b. et des chiffres.

Upload: others

Post on 18-Jun-2022

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

Chapitre socio. 2 (prof.)

Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment analyser la structure sociale ?

Notions (1.1) : Inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio-professionnelles.

Acquis de première : (1.1) salaire, revenu, profit, revenus de transfert, groupe social.

Indications complémentaires (I.C.)

On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie).

I. Structures sociales :

constats…

II. …et interprétations.

A. Caractères des inégalités économiques et sociales…

1.

2.

B. … et éclairage des approches sociologiques de la structure sociale.

1. Des débats théoriques récurrents…

a. Approche réaliste vs nominaliste : hier MARX vs WEBER, de la tradition sociologique…

b. … aux prolongements contemporains (ex .H.Mendras vs P.Bourdieu)

2. … pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale : quelle pertinence ?

a. La fin des classes ?Des faits

b. …et des chiffres.

Page 2: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

I. Structures sociales : constats…

II. …et interprétations.

A. Caractères des inégalités économiques et sociales…

B. … et éclairage des approches sociologiques de la structure sociale.

1. Des propositions théoriques récurrentes…

a. MARX et WEBER : de la tradition sociologique …

Document 1 « Les paysans parcellaires constituent une masse énorme dont les membres vivent tous dans la même situation, mais sans être unis les uns aux autres, par des rapports variés. Leur mode de production les isole les uns des autres, au lieu de les amener à des relations réciproques. Cet isolement est encore aggravé par le mauvais état des moyens de communication en France et par la pauvreté des paysans. L'exploitation de la parcelle ne permet aucune division du travail, aucune utilisation des méthodes scientifiques, par conséquent aucune diversité de développement, aucune variété de talents, aucune richesse de rapports sociaux. Chacune des familles paysannes se suffit presque complètement à elle-même [...] La parcelle, le paysan et sa famille; à côté, une autre parcelle, un autre paysan et une autre famille. Un certain nombre de ces familles forment un village et un certain nombre de villages un département. Ainsi, la grande masse de la nation française est constituée par une simple addition de grandeurs de même nom, à peu près de la même façon qu'un sac rempli de pommes de terre forme un sac de pommes de terre. Dans la mesure où des millions de familles paysannes vivent dans des conditions économiques qui les séparent les unes des autres et opposent leur genre de vie, leurs intérêts et leur culture à ceux des autres classes de la société, elles constituent une classe. Mais elles ne constituent pas une classe dans la mesure où il n'existe entre les paysans parcellaires qu'un lien local et où la similitude de leurs intérêts ne crée entre eux aucune communauté, aucune liaison nationale ni aucune organisation politique. C'est pourquoi ils sont incapables de défendre leurs intérêts de classe en leur propre nom ».

Source : Karl MARX, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852, Éditions Sociales

II.B.1.a.1 A partir de quels caractères les paysans constituent-ils une

classe en soi donc davantage qu’une catégorie sociale ? Que leur

manque-t-il pour devenir une classe pour elle-même ? En quoi le mode

de production semble être le fondement des contours d’une classe ?

Document 2

Source : H. Mendras et J. Etienne, « les grands auteurs de la sociologie ».

Collection ‘Initial’, Hatier 1996.

II.B.1.a.2 A quel « ordre » se trouve limité le concept de

classe ? La consommation, le patrimoine ou encore le

travail et son statut relèvent-ils de cet ordre ? justifiez

II.B.1.a.3 Quels « ordres »viennent compléter l’ordre

économique ? En quoi le prestige peut être un privilège

positif ou négatif ? En quoi cela suppose qu’il ait été

« revendiqué » efficacement pour être légitime* ?

II.B.1.a.4 En quoi Weber s’oppose-t-il à Marx ?

Page 3: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

b.… aux prolongements contemporains (ex. H. Mendras vs P. Bourdieu)

Champs sociaux et habitus*

L'affaiblissement des barrières entre les communautés de

vie a suivi les changements de la structure sociale,

l’extension de l'accès à l'éducation des Français,

l’hétérogénéité croissante des configurations sociales

familiales et, malgré sa faiblesse, l'apparition d'une certaine

mobilité sociale. Ces mutations, notamment pour les

sociologues américains des années soixante, entraînent la

fin d'une polarisation sociale et l'extension d'une énorme

classe moyenne fondée sur une égalisation des modes de vie

et l'extension de nouvelles valeurs liées aux savoirs

professionnels. Or, si cette « moyennisation» de la société

peut être contestée, il est indéniable que les clivages entre

les groupes sociaux se sont affaiblis.

La classe ouvrière, longtemps considérée comme un

bastion social et culturel, voit sa mémoire collective

s'effriter (...). Désormais, le lieu de résidence s'éloigne

progressivement du lieu de travail, la sociabilité ouvrière

recule avec l'extension des zones résidentielles plus

composites, enfin les habitudes de consommation malgré

des « usages» encore différents parmi les ouvriers, sont de

moins en moins marquées. De plus, l'accroissement du

nombre de couples constitués d'un ouvrier et d'une

employée renforce le mélange des styles de vie. Source: Francois Dubet et Danilo Martucelli, Dans quelle société vivons-nous ?,

L'épreuve des faits, Seuil, 1998.

II.B.2.b.1: Comment situez vous le volume de capital des professions

libérales ? Comment ce capital se structure-t-il ? (composition) Pourquoi

symboliquement occupent-ils une place élevée ?

II.B.2.b.2 De quel capital les artistes sont-ils « riches » ? Quelles limites y

a-t-il à leur domination sociale compte tenu des structures productives

actuelles ? (montée du salariat notamment avec CDI…)

II.B.2.b.3 Pourquoi parmi les acteurs sociaux, l’un d’entre eux ne domine-

t-il pas tous les champs sociaux ?

II.B.2.b.4 En quoi l’idée d’une classe moyenne

Page 4: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

Bilan : Tous ces auteurs partagent bien une vision multidimensionnelle des groupes. La question est donc celle d’un élément déterminant,

structurant (ex. dimension économique pour Marx, la propriété des moyens de production) et/ou celle du contrôle des institutions

productrices de légitimité comme l’école ou l’État

2. … pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale : quelle pertinence ?

a. La fin des classes ?Des faits

Document 1 « Les petites classes moyennes d'autrefois, petits industriels, marchands et rentiers, artisans et paysans, tombent dans le prolétariat ; d'une part, parce que leurs faibles capitaux ne leur permettant pas d'employer les procédés de la grande industrie et ils succombent dans leur concurrence avec les grands capitalistes ; d'autre part, parce que leur habileté technique est dépréciée par les nouvelles méthodes de production. Ainsi le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population. Le développement de l'industrie ne fait pas qu'accroître le nombre des prolétaires ; il les concentre en masses plus importantes ; leurs forces augmentent et ils en prennent davantage conscience. (...) Les heurts individuels entre l'ouvrier et le bourgeois prennent de plus en plus un caractère de heurts entre deux classes. De toutes les classes qui s'opposent actuellement à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes (...) si elles deviennent révolutionnaires, c'est qu'elles sont sur le point de passer au prolétariat ».

Source : Karl MARX et Friedrich ENGELS, le Manifeste du parti communiste,

Union Générale d'éditions, 1967 [1ère édition 1847]

Document 2

Les développements sur la « mort des classes » sont toujours peu ou prou(1) fondés sur les mêmes arguments, même si certains auteurs ont pu ajouter quelques éléments : la croissance scolaire et l'entrée des classes populaires au lycée puis à l'université, le flou croissant des échelles de salaire, la diffusion de la propriété de valeurs mobilières(2), la généralisation d'une culture « moyenne » — dont le blue jeans ou le barbecue sont les figures exemplaires —, la multiplication de différenciations et de conflits fondés sur des enjeux symboliques, et la revendication de la reconnaissance des différences religieuses, de genre, d'ordre culturel, régionalistes, ethniques ou d'orientation sexuelle.

Source : « Le retour des classes sociales ? », Louis CHAUVEL, Revue de l'OFCE, 2001. (1) Peu ou prou : plus ou moins. (2) Valeurs mobilières : titres financiers comme les actions et les obligations.

Document 3

On affirme souvent que la classe ouvrière disparaît parce que les ouvriers ne sont plus que 30 %de la population

active, contre 40 % dans les années 70. En réalité, à mesure de la baisse de la part des ouvriers, l'expansion des

employés fait que la classe populaire qui résulte de leur union représente 60 % de la population française, part

invariable depuis 1960. Il est vrai qu'en termes de conscience sociale, l'identité collective des employés est moins

claire que celle des ouvriers. Mais, objectivement, ils partagent leur condition, et vivent souvent sous le même toit. Louis Chauvel, “Les classes sociales sont-elles de retour ?”, Sciences humaines, hors-série n°39, décembre-février 2003

II.B.2.a.1 Pourquoi la

vision marxiste de la

dynamique de la

structure sociale est-

elle celle d’une

bipolarisation

déséquilibrée ? Quelle

en est le moteur ?

II.B.2.a.2 Illustrez à

partir de la PCS 5 la

naissance d’un

prolétariat rattaché à

cette PCS.

II.B.2.a.3 La

conscience de classe

est-elle marquée au

sein des catégories

« populaires » ?

II.B.2.a.4 En quoi le

glissement sémantique

de « classe ouvrière »

à « classe populaire »

peut aussi être

révélateur des

transformations de la

structure sociale ?

Page 5: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

b. … et des chiffres.

Evolution de la structure des emplois par professions et catégories socioprofessionnelles

en France entre 1962 et 2005 En % du total.

Remarque : Des recoupements ont été opérés pour assurer une continuité entre la nomenclature des CSP et celle des PCS…

II.B.2.b.1 En quoi les

évolutions observées des

PCS 6 et 2 pourraient être

les marqueurs

économiques et sociaux de

la fin de la lutte des

classes ?

II.B.2.b.2 La dynamique

sociale doit-elle

s’interpréter comme une

bipolarisation ou une

multi polarisation de la

structure sociale ?

II.B.2.b.3 Illustrez par des

données chiffrées la

salarisation de la société

française. Dans quel

secteur d’activité se

trouvent majoritairement

les salariés ?

II.B.2.b.4 En quoi cela

peut-il fragiliser

l’approche marxiste quant

à la dynamique de la

stratification sociale ? La

thèse d’une tendance à la

« moyennisation » est-elle

plus convaincante ?

Bilan : L’élargissement du regard à l’ensemble des inégalités sociales donne une impression contrastée : certaines inégalités se sont

réduites (moyennisation, égalisation des conditions…) tandis que d’autres se sont accentuées (inégalités d’accès à l’emploi, symboliques…) et que d’autres encore émergent (ex. spatiales…). Synthèse p. 200 202 + 290 292

Page 6: Chapitre socio. 2 (prof.) Thème SOCIOLOGIE 1.1 : Comment

Exercice supplémentaire

Les approches de la stratification sociale Du magma social aux classes sociales

Les zones (Z) à repérer

Z.1.Continuité de l’approche soit

la difficulté à établir des

« frontières » décisives ou

définitives mais mise en avant

de la hiérarchisation de la

société (« lutte des places ») et

mobilité des individus entre les

strates

Z.2.Continuité de l’approche et

mise en avant de l’absence de

hiérarchie mais plutôt de

différences multiples

(individualité dominante)

rendant tout regroupement

purement nominaliste.

Z.3.Discontinuité de l’approche

soit le repérage de « frontières »

décisives voire définitives et mise

en avant de la hiérarchie (ou

domination)

Z.4.Discontinuité et mise en

avant de l’absence de hiérarchie

mais plutôt de différences et de

différenciations complexes

« voulues » (mode de vie,

valeurs…)

Q.1. Si l’axe marron est celui de la

hiérarchie sociale, croissante de bas en

haut, et, l’axe vert celui de l’approche en

termes de frontières sociales, de gauche à

droite, de moins en moins marquées où

pourriez vous situer Marx compte tenu de la

logique des classes sociales ? Hachurez en

rouge la partie qui correspond à son

analyse.

Q.2.M. Weber se situe-t-il en opposition par

rapport à Marx en termes de la place de la

hiérarchie sociale ou en termes de

continuité, du degré d’homogénéité des

classes ?

Hachurez en bleu la partie qui correspond

le mieux à son analyse.

Q.3.En quoi des facteurs culturels

pourraient satisfaire une vision en termes de

discontinuité mais où les questions de

différences seraient davantage l’enjeu que

celles de hiérarchisation ? Quelle zone

retenir ? A hachurer en rose

Q.4.Pourquoi une approche considérant

toute hiérarchisation subjective et toute

classification artificielle pourrait se

rapprocher d’une absence de structure

sociale pertinente (= magma social) ?

Délimitez cette zone en gris.

Continuité +

+ Discontinuité

+